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    1BSP 200.2 - Secours victimes

    A. Dfinition et mcanismesLintoxication est un trouble engendr par la pntrationdans lorganisme dune substance appele toxique oupoison. Cependant, la plupart des substances, naturellesou synthtiques, sont susceptibles, partir dune certainequantit, dtre toxiques pour lorganisme.

    La gravit de lintoxication varie en fonction de la nature dutoxique et de la quantit qui a pntr dans lorganisme.

    Le risque vital peut tre immdiat ou diffr. Certainessubstances ont des antidotes (substances qui vont sopposer laction du toxique).

    La voie de pntration peut tre: digestive par ingestion ;

    respiratoire par inhalation de gaz ou darosols; cutano-muqueuse:

    - sur la peau ou les muqueuses, par pntration (leproduit toxique passe travers la peau saine),

    - sous la peau ou travers la peau et les muqueuses, parinjection (venin, piqre).

    B. Signes gnraux des intoxicationsDans la majorit des cas il nexiste pas de signes spci-fiques des intoxications. Elles peuvent se manifester par: des signes neurologiques : troubles de la conscience,

    convulsions, coma; des signes respiratoires : augmentation ou diminution de

    la frquence respiratoire, pauses respiratoires, arrtrespiratoire, dme du poumon;

    des signes circulatoires : tachycardie ou bradycardie,arythmie, hypo ou hypertension artrielle, tat de choc,arrt cardiaque;

    des signes digestifs : nauses, vomissements (parfoissanglants), douleurs abdominales;

    une hypothermie, due la dpression des centres

    thermorgulateurs par le toxique, ou au coma (il entraneune perte du frisson, qui par contractions musculairesinvolontaires, permet normalement le rchauffement delorganisme);

    une hyperthermie due au toxique lui-mme ou auxinfections engendres par un coma dcouvert tardivement.

    Lintoxication peut ne pas tre reconnue demble enlabsence de contexte vocateur, do limportance du bilancirconstanciel.

    Les intoxications

    11.1

    Gnralits

    11

    Les intoxications peuvent tre: aigus (exposition une dose importante) ou

    chroniques (expositions rptes des doses faibles); individuelles ou collectives:

    - incendie: CO et fumes,- accidents technologiques,- actes malveillants;

    accidentelles:- aliments contamins,- erreur de posologie dun mdicament,- enfant qui avale tout ce quil trouve,- mlange de produits mnagers,- dgagement de vapeurs ou fumes toxiques;

    volontaires:- tentative de suicide ou dempoisonnement,- soumission chimique,- intoxication thylique,- overdose;

    domestiques ou professionnelles.

    Les types et les causes dintoxicationsi

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    A. Gnralits

    Les intoxications mdicamenteuses sont souvent volontaires(tentative de suicide), parfois accidentelles, par non-respectde la posologie ou, chez lenfant, par ingestion de mdica-ments laisss sa porte.

    La gravit de lintoxication dpend: des effets du produit (thrapeutiques et secondaires); de la dose ingre (quantit de produit ingre par la victime; de la concentration en produit actif (cest le nombre de mg de

    produit par comprim ou par ml, il est en gnral indiqu surla bote);

    du dlai coul depuis lingestion; de lassociation avec dautres mdicaments ou de lalcool; des antcdents mdicaux de la victime qui peuvent

    aggraver lintoxication mdicamenteuse: insuffisancernale dialyse ou non, insuffisance respiratoire, grossesse(risque accru pour le ftus)

    Le sapeur-pompier doit donc imprativement rechercher etvaluer la DSI: dose suppose ingre de mdicaments. dfaut de renseignements prcis, elle correspond aunombre de mdicaments manquants dans les botesretrouves. Lenqute doit tre policire afin de dterminerles mdicaments en cause (recherche dans les poubelles,

    dans toutes les pices de lappar tement).Parfois, seul le contexte de dpression oriente les secours.

    Dans le cas dune intoxication volontaire, lappartenancede la victime une profession mdicale ou paramdicaleest un lment de gravit.

    B. Signes spcifiques

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la nature du (ou des) mdicament(s) ingr(s) aprs

    recherche des emballages ou flacons vides (poubelles,pharmacie, sur le sol, dans le rfrigrateur);

    la dose suppose ingre (DSI) du (ou des) mdica-ment(s);

    la concentration du (ou des) mdicament(s) ingr(s); lheure dingestion suppose ou, par dfaut, lheure du

    dernier contact avec la victime; les autres toxiques associs, des bouteilles dalcool,

    une arrive de gaz ouverte ;

    une lettre dadieu; les antcdents mdicaux en particulier psychiatriques; le traitement en cours; les vomissements.

    Rechercher ou apprcier: des signes de dtresse ou de troubles neurologiques,

    respiratoires ou circulatoires ; les signes gnraux dune intoxication ; une phlbotomie (plaie par automutilation) ou toute

    autre lsion associe; tout signe ou impression de volont suicidaire.

    11

    3BSP 200.2 - Secours victimes

    11.2

    Les intoxications mdicamenteuses

    Chaque mdicament possde une dose toxique qui luiest propre. Le calcul qui consiste multiplier le nombre

    de glules ou la quantit de liquide absorbs par saconcentration en produit actif, permet au mdecincoordinateur de savoir si la dose toxique est dpasseou non (ex: 15 glules de Lexomil 6 mg = 90 mg deproduit actif).

    Les effets des mdicaments

    Une prise excessive de mdicaments amplifie leurseffets sur lorganisme: les antihypertenseurs provoquent des collapsus; les sdatifs ou tranquillisants, les neuroleptiques et

    les hypnotiques provoquent des comas ; linsuline provoque des comas hypoglycmiques qui

    peuvent tre mortels; les anticoagulants provoquent des hmorragies.

    Dans dautres cas, leffet toxique agit sur une fonctionautre que celle pour laquelle il est prescrit: certains anti-dpresseurs (Anafranil, Laroxyl)

    sont toxiques pour le cur et provoquent desconvulsions ou des comas;

    certains mdicaments sdatifs (Mpronizine,Equanil) provoquent des troubles cardio-vasculairesou des comas;

    certains anti-douleurs base de morphine (Sknan,

    Actisknan, Svrdol, Kapanol) ou de drivs de lamorphine (codine), provoquent des arrtsrespiratoires;

    le paractamol (anti-douleur et anti-fivre) est trstoxique pour le foie avec un risque vital retard de48 heures;

    la Nivaquine (anti-paluden) est trs toxique pour lecur avec un risque darrt cardiaque rapide etsoudain. Les intoxications par la Nivaquine peuventparatre bnignes car la victime est consciente et neprsente que peu ou pas de signe de gravit. partirdune certaine dose ingre, toute mobilisation,mme minime (passage dune position assise uneposition allonge) peut provoquer un arrt cardiaquebrutal.

    La dose toxique et les effets toxiquesdes mdicamentsi

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    C. Conduite tenir

    Il nexiste pas de conduite tenir spcifique dans les cas

    dintoxications mdicamenteuses. Elle doit tre adapte

    la dtresse de la victime. Toutefois, dans le cas o il sagitdun acte volontaire il faut en parallle de la ralisation

    dun bilan complet :

    Surveiller en permanence la victime.

    Interdire tout geste autodestructeur.

    Transporter obligatoirement la victime lhpital,

    mme contre son gr (HDT- HO).Ne jamais lui dire que les mdicaments pris ne sont

    pas dangereux.

    Ne pas la faire vomir.

    Ne jamais la laisser seule.6

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    Une intoxication dapparence bnigne peut tre grave (toxicit particulire du produit en cause) sans pour autantncessiter un transport mdicalis. Par exemple une dose toxique de paractamol, dans les toutes premires heures,peut attendre larrive lhpital pour ladministration de lantidote.

    linverse, une intoxication avec un mdicament peu toxique peut tuer cause dune complication: inhalation ducontenu gastrique pendant un coma.

    Aprs transport lhpital, si lintoxication est rcente (1re heure), la plupart des intoxiqus reoivent un mdicament base de charbon qui vite labsorption et lassimilation du contenu gastrique et limite donc la gravit de lintoxication.

    Le lavage gastrique nest pratiqu que pour quelques produits.

    Les mdicaments psychotropes (qui modifient ltat psychique du patient: lhumeur, lanxit) les plus courammentutiliss lors des tentatives de suicide sont les suivants :

    Indications Effets indsirables Noms

    Les anxiolitiques ou tranquillisants

    Tranquillisants mineurs(benzodiazpines)

    Anxit, insomnie

    pilepsie

    Coma, doses importantes.Pas toxiques pour dautresorganes.

    SerestaXanax: alprazolamTemesta: lorazpamLexomil: bromazpamLysanxia, Nordaz,Victan,Urbanyl: clobazamTranxneValium: diazpamValium: diazpam

    CarbamatesAnxit, insomnie Dfaillance circulatoire par

    atteinte cardiaque et coma

    Equanil, Nolvam:mprobamateMpronizine

    Autres Non toxiques Strsam, Atarax

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    Les diffrents mdicaments et leurs effetsi

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    11.2 Les intoxications mdicamenteuses

    5BSP 200.2 - Secours victimes

    Indications Effets indsirables Noms

    Les hypnotiques

    Courants

    Insomnie

    Peu toxiques

    Imovane: zopicloneStilnox: zolpidemDautres benzodiazpines:Mogadon, Nuctalon,Rohypnol, Havlane,Noctamide, Normison,Halcion

    Autre ToxiquesTroubles circulatoires donthypotension

    Coma

    Nopron,Thralne,Mpronizine, Noctran

    Les antidpresseurs

    Anciens (tricycliques)

    InhibitionIdes suicidairesCertaines douleursrebelles

    Toxiques pour le cur,le cerveau: convulsions etcoma

    Anafranil, Prothiaden,Tofranil, Laroxyl

    Nouveaux Dpressions Moins toxiquesEffets neurologiques:coma ou convulsions

    Deroxat: paroxtineZoloft: sertraline

    Seropram: citalopramSeroplex, Ixel,Effexor, Norset

    Lithium

    Stabilise lhumeur despatients qui passentdune dpression intense un tat dagitationextrme (troublesbipolaires).

    Toxique pour diffrentsorganes, mais donne dessignes banals:tremblements, fatigue,difficults marcher,nauses.

    Tralithe,Neurolithium

    Les antipsychotiques ou neuroleptiques

    Dlires, hallucinations etcertains tats dagitation

    Tremblements, hypertoniemusculaire, coma,hypotension, dpressionrespiratoire parfoistachycardie.Raction particulire:lhyperthermie malignedes neuroleptiques

    Largactil, Nozinan,Tercian, Neuleptil,Moditen, Piportil,Haldol, Dipiperon,Semap, Orap,Dogmatil, Solian,Tiapridal, Barnetil,Loxapac,Risperdal, Zyprexa

    : Toxiques pour des doses assez faibles ou parce quils sattaquent des organes particuliers (cerveau, cur, foie).

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    A. Gnralits

    Ces intoxications peuvent tre volontaires ou accidentelles.

    Dans ce dernier cas, elles touchent souvent les trs jeunes

    enfants, entre 1 et 3 ans, qui explorent leur environnement

    et se trouvent en prsence de produits dangereux porte

    de main.

    Elles peuvent aussi tre conscutives au dconditionnement

    des produits mnagers (dans des bouteilles deau minrale

    par exemple) ou dues des mlanges de produits de

    nettoyage.

    Ces produits peuvent entraner:

    des atteintes digestives qui se manifestent par des

    nauses, des vomissements, une hmatmse (vomis-

    sement de sang) et des douleurs sur le trajet du tube

    digestif (thoraciques ou abdominales), des diarrhes

    Ils peuvent aussi entraner des lsions graves de la paroi

    digestive qui sont de vritables brlures chimiques;

    des lsions respiratoires telles un dme pulmonaire

    lsionnel lorsque le produit est un toxique respiratoire

    (par exemple, un dtartrant mlang de leau de Javel

    entrane un dgagement de chlore). Lorsquil sagit dun

    produit effet moussant (liquide vaisselle, par exemple)

    son ingestion risque de produire, en prsence deau, un

    volume de mousse suffisant pour envahir les poumons; des atteintes neurologiques comme des hmorragies

    crbrales, des convulsions voire dun coma lorsque le

    produit agit sur le systme nerveux central.

    B. Les produits caustiques

    B.1 Gnralits

    Les produits chimiques sont caractriss par leur pH (acide

    ou base). Indpendamment de cette caractristique,

    certains dentre eux ont aussi un pouvoir oxydant (eau de

    javel).

    Les caustiques sont des produits qui dtruisent les

    tissus vivants. Ils provoquent demble des lsionsgraves telles que des brlures. Ils sont regroups en

    3 grandes familles :

    les bases fortes;

    les acides forts;

    les oxydants.

    11.3

    Les intoxications par produits domestiques

    Les produits basiques comme la soude caustique(Destop, Dcapfour) ou lammoniaque, entranentune destruction des tissus en les liqufiant, ce quidonne des lsions qui creusent .Au niveau de lil, qui est un milieu humide, et du faitde leur grande affinit pour leau, ces produits basiquesvont pntrer en profondeur et continuer ronger lestissus contrairement aux acides qui restent en surface.Ces brlures oculaires par des produits caustiques sontdonc dramatiques.

    Les acides forts (pH < 2) comme lacide chlorhydrique oulacide sulfurique, dtruisent les tissus en les coagulant.De ce fait les lsions ne sont pas profondes.

    Les oxydants comme leau de Javel ou leau oxygneentranent des brlures quand ils sont trs concentrs.Leau de Javel concentre nest plus commercialise ; lessolutions dilues sont simplement irritantes.

    Les diffrents types de caustiquesi

    chelle de pH

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    7BSP 200.2 - Secours victimes

    Basicit croissante

    Corrosif

    Acidit croissante

    Corrosif

    Solution neutre Eau distille

    Bicarbonate

    de soude

    Ammoniaque

    Eau de javel

    Hydroxyyde

    de soude

    Soude molaire

    Vinaigre

    Acide gastrique

    Acide sulfurique

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    B.2 Signes spcifiques

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la nature du produit : nom chimique et commercial,

    concentration la dose suppose ingre (DSI); lheure dingestion suppose; les vomissements ventuels; lemballage et le reste du produit qui doivent tre

    conservs.

    Rechercher ou apprcier: des douleurs buccales, rtrosternales, abdominales ; une salivation excessive ; des difficults avaler, parler ; des brlures cutanes ou buccales ; une dtresse respiratoire par dme des VAS; une hmatmse (hmorragie digestive); une dfense ou une contracture abdominale (par

    perforation digestive); une agitation; un tat de choc.

    B.3 Conduite tenir

    viter toute contamination des sauveteurs par contact avecles vtements contamins ou par les projections lors desvomissements (lunettes, gants). En parallle de la ralisationdun bilan complet et des gestes de secours adapts, laconduite tenir impose de:

    Mettre la victime dans la position adapte son tat:- victime consciente sans signe dtat de choc: assisepour ne pas favoriser les vomissements;

    - victime consciente avec signes dtat de choc: allongesur le ct en raison de ltat de choc et du risque devomissements;

    - victime inconsciente: PLS.

    Administrer de doxygne, par inhalation si ncessaire(cf. fiche technique 20-1).

    ter les vtements contamins.

    Ne pas faire boire, ni faire vomir, ni rincer la bouche.

    Surveiller attentivement la victime.

    Les brlures de la peau par des produits chimiques sonttraites dans un chapitre particulier (cf. chapitre 13).

    C. Les produits base de chlore

    C.1 Gnralits

    Spontanment, les produits commerciaux ne peuvent dgagerde chlore. Cela ne peut se produire que lorsquils sontmlangs avec des acides. Par exemple, le mlange deaude javel (contenant du chlore) et dun dtar trant WC (conte-nant de lacide) dgage du chlore.

    Le chlore est utilis couramment pour le traitement deseaux (piscine, rservoirs deau, industries). Il est corrosifpour larbre respiratoire et lapparition des symptmes peuttre retarde de plus de 24 heures: faible concentration, il irrite les conjonctives et les

    voies ariennes suprieures; plus forte concentration: il entrane une toux douloureuse,

    des cphales, des vomissements puis un dme dupoumon pouvant entraner le dcs.

    C.2 Signes spcifiques

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la nature du produit : nom chimique et commercial,

    concentration lheure et la dure dexposition suppose; lemballage et le reste du produit qui devront tre pris

    en charge par une quipe spcialise.

    Rechercher ou apprcier: une toux douloureuse ; une irritation des muqueuses (conjonctives); des cphales; des vomissements; une dtresse respiratoire par dme pulmonaire

    lsionnel; des lsions cutanes en cas de contact direct.

    C.3 Conduite tenir

    En parallle de la ralisation dun bilan complet et desgestes de secours adapts, la conduite tenir impose de:

    Extraire la victime de latmosphre toxique, le plusrapidement possible, au besoin par des sauveteursprotgs par lARI.

    Mettre la victime dans la position adapte son tat.

    Administrer de loxygne, par inhalation.

    ter les vtements contamins.

    Rincer abondamment les yeux et la peau en cas decontact direct.

    Surveiller la victime, les signes peuvent apparatre defaon retarde.

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    Certaines intoxications peuvent tre aggraves parlentourage, il faut viter de: faire boire:

    - de leau ce qui peut favoriser labsorption desproduits hydrosolubles ou entraner une ractionchimique supplmentaire: production de chaleur,de mousse ou un rflexe de vomissement;

    - du lait qui a les mmes inconvnients que leau etqui, en plus, va favoriser labsorption des substancessolubles dans les graisses.

    tenter tout prix de faire vomir la victime.

    Il faut donc conseiller les personnes qui donnentlalerte, en leur signalant les pratiques dangereuses.

    Ce quil faut viter

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    9BSP 200.2 - Secours victimes

    11.3 Les intoxications par produits domestiques

    Les produits anti-rouille, comme ceux utiliss pour lelinge, contiennent de lacide fluorhydrique ou de lacideoxalique qui entranent des brlures chimiques. En casdingestion, ils provoquent, en plus des brlures trsgraves des voies aro-digestives, des troubles du rythmecardiaque dapparition rapide. Cest une intoxicationtrs grave, la plupart du temps mortelle, lamdicalisation est imprative, en urgence.

    Les hydrocarbures peuvent tre usage domestique:solvants (white-spirit), trichlorthylne, essence devoiture Lingestion se manifeste par des signesdirritation cutane (rougeurs, dmangeaisons,sensation de brlure), des signes dirritation digestive(vomissements, douleurs, diarrhe), des signesneurologiques allant de troubles du comportement(excitation, pseudo tat divresse) jusquau coma, etpar une atteinte pulmonaire pouvant tresuffisamment svre pour entraner une hypoxie(pneumopathie des cracheurs de feu), qui entrane unedtresse respiratoire.

    Les insecticides sont destins tre inhals, ingrs pardes insectes ou pntrer leur carapace. Lintoxicationhumaine emprunte les mmes voies: ingestionaccidentelle (attention aux enfants si les produitstranent dans les jardins) ou dans un but suicidaire,inhalation ou pntration cutane lors despulvrisations.

    On distingue: les organochlors (DDT, lindane) qui donnent desatteintes nerveuses (agitation, convulsions, coma),digestives, myocardiques;

    les organophosphors (parathion) qui sont prochesdes gaz de combat militaires et donnent des atteintesoculaires, respiratoires, digestives, cardio-vasculaireset neurologiques (agitation, convulstions, coma);

    certains insecticides de la famille des carbamates quidonnent les mmes signes que les organophosphors;

    les insecticides base de nicotine qui peuvententraner convulsions, insuffisance respiratoire etcollapsus.

    Les raticides existent sous de nombreuses formes dontcertaines sont trs toxiques: anticoagulants qui provoquent des hmorragies; alphachloralose qui provoque des convulsions et un

    coma rapide.

    Les dsherbants peuvent aussi tre particulirementtoxiques par voie cutane mais surtout par ingestioncar ils provoquent des lsions caustiques digestives etdes atteintes pulmonaires.

    Les vgtaux toxiques donnent souvent des signes detroubles digestifs, mais parfois neurologiques etcardiovasculaires. Certaines plantes dappartement oude jardin trs familires telles que laconit, lif, lelaurier-cerise, le laurier-rose, la digitale, le ricin, lemuguet, le colchique, le datura, lhellbore, le lupin, letabac, la pervenche, le gui, le dieffenbacchiaprsentent une toxicit pouvant parfois tre mortelleen cas dingestion par les petits enfants. On parle

    d intoxications de la dnette , car les enfants jouent prparer des repas.

    Les autres produits domestiques et leurs effetsi

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    A. Gnralits

    Les intoxications par produits stupfiants peuvent tre: occasionnelles ou entrer dans le cadre des addictions; accidentelles: passeur ayant ingr de nombreux

    sachets de drogue qui souvrent dans le tube digestif.

    Elles peuvent tre isoles ou associes de lalcool ou un mdicament dtourn de son usage (psychotropes,antidouleurs, antitussifs, mdicaments cardiovasculaires,anesthsiques).

    Lintoxication peut tre due aux produits de coupage desdrogues (strychnine, talc, quinine, barbituriques).

    B. Signes spcifiques

    Il est important de rechercher la prsence dautres victimescar le plus souvent ces intoxications se font dans un cadrecollectif. Trs souvent, la nature du toxique sera difficile dterminer en raison du silence de lentourage (substanceillicite).

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la nature du produit ; le moyen dadministration (injection, inhalation, prise);

    lheure de prise du produit; les autres toxiques associs ; les antcdents mdicaux en particulier de toxicomanie.

    Rechercher ou apprcier: des signes de dtresse ou de trouble neurologique,

    (en particulier ltat des pupilles), respiratoire (pausesrespiratoires) ou circulatoire;

    les signes gnraux des intoxications ; des traces dinjection antrieures (pli du coude, cuisse,

    entre les doigts ou les orteils); la temprature corporelle.

    C. Conduite tenir

    Il nexiste pas de conduite tenir spcifique dans les casdintoxications par les stupfiants, celle-ci est adapter la dtresse de la victime.

    Toutefois, en parallle de la ralisation dun bilan completet des gestes de secours adapts, la conduite tenir est lasuivante:

    En cas doverdose la suite dune injection dhroneou de prise excessive de mthadone, une victime dansle coma prsentant une bradypne ou des pausesrespiratoires, peut tre rveille en quelques minutespar une stimulation et la ventilation assiste;- si le coma se prolonge, si des complications apparaissent(vomissements, agitation) ou si la victime est en arrtventilatoire, la mdicalisation simpose;

    - aprs le rveil, il faut la surveiller attentivement carelle peut devenir agressive ou, au contraire, prsenterde nouveau des troubles de conscience, un coma,une nouvelle bradypne voire se mettre en arrtrespiratoire;

    En cas dhyperthermie due aux amphtamines, refroidirla victime.

    Les toxicomanes utilisant la voie intraveineuse sontsouvent porteurs de maladies transmises par le par tage de

    seringues (hpatites B, C, et VIH). La protection dessapeurs-pompiers qui sont au contact de la victime doittre particulirement rigoureuse pour viter tout risquedaccident dexposition au sang. Si la seringue esttoujours dans le bras de la victime larrive des sapeurs-pompiers, elle doit tre prcautionneusement retire etmise labri pour viter toute piqre accidentelle, ce quidoit tre fait dailleurs pour toute seringue dcouverte proximit dune victime.

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    11BSP 200.2 - Secours victimes

    11.4

    Intoxications par produits stupfiants

    Les opiacs (opium, hrone, morphine) sont deseuphorisants qui provoquent sdation et analgsie.Pour lhrone, la prise en intraveineuse entrane un flash dcrit comme un plaisir intense.

    La prise en surdosage ( overdose ) entrane un coma,une dpression respiratoire allant de pauses respiratoiresprolonges jusqu larrt respiratoire. Les pupilles sonten myosis bilatral serr (dites en tte dpingle ).

    Les quipes mdicales disposent dun antidote(Narcan) qui va permettre le rveil de la victime.

    Au-del de la seule dpendance psychique et physique,les complications peuvent entraner : un arrt cardiaque; une inhalation bronchique ou un OAP.

    En priode de sevrage ou de manque, on observe: une agitation, une sensation de froid intense, des

    douleurs musculaires et lombaires, de lanxit; des insomnies ; des nauses, des tremblements, de lhypertension

    artrielle, de la tachycardie.

    Le cannabis ou chanvre indien est un euphorisant quiprovoque aussi une dsinhibition et laugmentation desperceptions sensorielles, une sensation de planer .

    Il peut tre: fum directement (marijuana); fum aprs extraction de la rsine (haschich) chauffe

    ou mlange du tabac;

    incorpor des aliments (gteaux).

    Les diffrents types de stupfiantset leurs effetsi

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    BSP 200.2 - Secours victimes12

    Leffet est rapide, moins de 30 minutes quand il estfum, et disparat en 4 6 heures. Son principe actif, leTHC, peut tre retrouv dans les urines plusieurs

    semaines aprs la prise.Lintoxication aigu ou ivresse cannabique provoque: une rougeur des conjonctives, des troubles de la vue,

    une bouche sche; de la tachycardie, de lhypotension; des troubles de la mmoire et de lattention; des hallucinations, des crises de panique, des

    convulsions.

    Les complications sont dordre psychiatrique. Lesevrage peut saccompagner dirritabilit etdinsomnies.

    La cocane est un puissant stimulant, contenu dans lesfeuilles de coca, qui peut se mastiquer, sinjecter, sefumer ou se sniffer . Sa prise entrane: euphorie,

    dsinhibition et confiance en soi.Lintoxication aigu entrane: une tachycardie, unehypertension artrielle, une mydriase, une agitation,des convulsions, une hyperthermie avec dshydratation.On observe parfois des complications: cardiovasculaires: syndrome coronarien aigu par

    vasoconstriction; crbrales: AVC par vasoconstriction et thrombose ; psychiatriques avec prise de risques, tat dpressif ; perforation des cloisons nasales.

    La dpendance psychique est rapide et forte surtoutpour le crack (forme de cocane effet major).

    Les amphtamines sont de puissants stimulants dusystme nerveux central qui diminuent la sensation de

    fatigue, de sommeil et dapptit, augmentent lescapacits psychiques et provoquent leuphorie ou ladsinhibition. Il sagit en gnral de mdicaments (telsque les coupe-faim ou la Ritaline prescrite auxenfants hyperactifs), de drogues de synthse(mtamphtamine= Speed; MDMA = Ecstasy), ou dune plante (le Khat quelon trouve en Afrique centrale et dont les feuilles sontmches). La prise se fait: par voie veineuse qui provoque un flash; par voie nasale; par voie orale le plus souvent, avec association

    dautres substances dans les comprims.

    Les amphtamines entranent une dpendance

    psychique: fatigue, dpression la priode de sevrage.En cas dintoxication aigu, elles provoquent: des troubles du comportement; de lagitation, de lirritabilit, des insomnies; de la confusion, des hallucinations, un tat dlirant

    paranode pouvant aboutir des gestes violents allantjusqu lhomicide.

    Les complications peuvent se manifester par: des troubles cardiovasculaires dus la scrtion

    dadrnaline: tachycardie, HTA, tremblements,sueurs, syndromes coronariens et une mydriase;

    des troubles neurologiques : hypertonie, coma,convulsions;

    une hyperthermie; une sensation de soif.

    Le LSD (acide lysergique dithylamide) courammentappel acide ou trip est un produit de synthseutilis par voie orale (liquide imbibant des sucres, des

    comprims, des buvards, des vignettes). Il entrane desmodifications sensorielles intenses, des perturbationsde lorientation dans lespace et le temps,hallucinations visuelles, dpersonnalisation, et peutentraner des troubles physiques (HTA, tachycardie,mydriase, hyperthermie) en cas dintoxication aigu.

    Les complications lies la prise du LSD sont dordrepsychiatriques, avec risque de suicide. Les effetspeuvent rapparatre aprs une seule prise : flash-back.

    Les mdicaments dtourns de leur usage ne sont pasforcment des produits stupfiants. Ils sont utiliss des fins dlictueuses ou criminelles (soumissionchimique) ou pour une consommation dans le cadredune toxicomanie.

    La soumission chimique est ladministration, linsudune victime, dun produit destin modifier son tatde vigilance et obtenir une amnsie afin de commettreun dlit (vol dobjet, de chquier, de carte de crdit avecobtention du code) ou un crime (viol).

    De nombreux produits ont t utiliss, aux premiersrangs desquels on trouve: les sdatifs : benzodiazpines et apparents

    (hypnotiques); des mdicaments anesthsiques, surtout le GHB

    appel aussi drogue du viol. Il peut y avoir un risquevital en cas de surdosage ou dassociation: coma.

    Dans le cas dune toxicomanie, de nombreuxmdicaments sont en cause.

    Les poppers sont des nitrites volatils proches desmdicaments donns dans les crises dangor. Ils sontcontenus dans des petits flacons en vente libre dans lessex-shops et sur internet, et sont absorbs parinhalation.

    Ils sont utiliss comme aphrodisiaques pour leur effetvasodilatateur qui entrane des sensationsvertigineuses, entre autres. Toutefois leur utilisationpeut entraner des complications graves lies aux effetstoxiques telles que: lhypotension artrielle, voire le collapsus, par

    vasodilatation; la cyanose (couleur gris ardoise) car ils oxydent

    lhmoglobine qui ne peut plus transporter loxygne; parfois des brlures chimiques du visage quandlutilisateur couch renverse le flacon.

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    13BSP 200.2 - Secours victimes

    A. Gnralits

    La premire phase de lintoxication est livresse. Elleprovoque: dans un premier temps des troubles du comportement :

    excitation psychomotrice, dsinhibition, euphorie ; puis une dsadaptation avec des propos incohrents et

    des troubles neurologiques: incoordination motrice(dmarche brieuse), moussement des rflexes, altrationde la vision, parole difficile. Cette phase est la plus

    dangereuse car elle est responsable de chutes,daccidents de circulation, de rixes.

    La deuxime phase est le coma thylique. Il saccompagnedun risque important dinhalation bronchique car le sujetalcoolis vomit souvent. ce stade, il peut y avoir desconvulsions ou une hypothermie. En effet, lalcool provoquedabord une vasodilatation qui va entraner une sensationde chaleur au niveau cutan, souvent recherche.Cependant, cette vasodilatation va favoriser les changesthermiques avec lextrieur et entraner une hypothermie.

    Le coma survient le plus souvent lorsque lalcoolmieatteint 3 g/l mais il y a de grandes variations individuellesprincipalement chez les alcooliques chroniques. Les dosesmortelles sont entre 3 et 8 g/l selon les individus.

    Chez les adolescents, il existe de plus en plus frquemment,des alcoolisations massives avec des alcools forts (bingedrinking) souvent associes des prises de stupfiants etde boissons stimulantes. Le risque majeur est un comathylique dinstallation rapide avec inhalation bronchique.Les tmoins, souvent alcooliss eux-mmes, ne prendrontpas en charge cette victime et nappelleront que tardivementles secours.

    B. Signes spcifiques

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la nature de lalcool et la dose ingre (bouteille

    dalcool vide) ;

    lheure dingestion ; les autres toxiques associs ; le traitement en cours; les antcdents mdicaux.

    Rechercher ou apprcier: les signes de dtresses ou de troubles neurologiques

    (Glasgow, pupilles), respiratoires ou circulatoires ; une haleine caractristique ; des vomissements; une dmarche brieuse ; la temprature corporelle ; des traumatismes associs, notamment crnien.

    C. Conduite tenir

    Durant la phase divresse aigu, en parallle de la ralisationdun bilan complet et des gestes de secours adapts, laconduite tenir impose de:

    Calmer la victime, en lisolant si ncessaire.

    Mettre au repos.

    Surveiller attentivement la victime, en particulier saconscience.

    Durant la phase de coma thylique, la prise en charge estcelle dune personne dans le coma en prenant soin deraliser un bilan complet.

    Lvaluation du niveau de livresse et de son volutionpossible est trs difficile raliser. De fait, une ivresse,mme simple, ne doit pas tre considre comme anodine.Elle impose un bilan complet car elle peut masquer uneautre pathologie ou un traumatisme grave. Toute personneen tat divresse doit tre prise en charge soit par lessapeurs-pompiers soit, lorsquil nexiste aucun signe degravit, par la police sur la voie publique.

    linverse, certaines pathologies graves peuvent ressembler une intoxication thylique (hmorragies crbrales,

    mningites, hypoglycmie, certaines intoxications notammentpar le CO). Lodeur de lhaleine est initialement le seulsigne permettant de faire la diffrence.

    3

    2

    1

    11.5

    Lintoxication thylique

    La consommation excessive dalcool est dangereusepour la sant, quelle soit rgulire ou exceptionnelle.Elle est responsable de 35000 dcs par an en France,dont 3000 par accident de la circulation. Elle intervientdans 30 40 % des morts violentes.

    Chez le buveur chronique, elle entrane des complications

    neurologiques, psychiatriques, cardiovasculaires,cancreuses (voies ariennes suprieures) et surtouthpatiques.Le foie est progressivement ls jusqu ltat decirrhose avec: des varices de lsophage dont la rupture provoque

    une hmorragie digestive (hmatmse); un risque hmorragique important, en cas de

    traumatisme par exemple, car les facteurs decoagulation ne sont plus fabriqus.

    Lalcool provoque une dpendance avec, en cas darrtbrutal, un vrai syndrome de manque ou de sevrage: le

    Lalcool et ses effetsi

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    BSP 200.2 - Secours victimes14

    delirium tremens ou DT. Les premiers signes (pr-DT)sont linsomnie, lanxit, lagitation, les sueurs, lestremblements et la tachycardie. Le DT associe

    hallucinations, confusion et ides dlirantes. Il peut yavoir des convulsions.

    Le traitement de cet tat de manque repose sur dessdatifs.

    Les effets de lalcool sont fonction de la quantitdalcool (thanol) absorbe qui dpend: du degr dalcool de la boisson (cest le pourcentage

    du volume dalcool pur dans le volume de la boisson); du volume de boisson absorb.

    Un verre dalcool contient en moyenne 10 g dthanol.Il y a une quivalence entre: un verre de 10 cl de vin rouge 12 ; un verre de 25 cl de bire 5 ; un verre de 2,5 cl de whisky 40 ;

    un verre de 7 cl dapritif 18.

    noter quune canette de bire blonde ou un demipression 6 apporte 12 g dalcool pur, soit plus quunverre de 3 cl de whisky 40 qui contient 9,6 g.

    Un verre dalcool est absorb par lorganisme en45 minutes une heure, ce qui augmente lalcoolmiede 0,20 0,30 g/l suivant la corpulence du sujet. Ensuitelalcoolmie dcrot de 0,15 g/l par heure. Un verre estdonc limin en 2 heures environ.

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    15BSP 200.2 - Secours victimes

    A. Gnralits

    Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique, incolore,inodore, insipide de densit proche de lair (d = 0,96). Il estdgag par toute combustion incomplte: incendie, moteurde voiture, brasero dans une pice mal ventile, feu dechemine, chauffe-eau mal rgl. Il est aussi inflammableet explosif mais la zone dexplosivit (LIE = 12,5 % -LSE = 74,2 %) est trs suprieure la concentrationmortelle de 0,5 %.

    Lors de lintoxication, le CO va prendre la place deloxygne (02) : sur lhmoglobine des globules rouges (loxyhmoglobine

    est remplace par de la carboxyhmoglobine), ce quientrane une hypoxie nfaste sur le cerveau et le cur;

    sur la myoglobine des muscles, ce qui entrane un effetincapacitant.

    Le CO est limin par la respiration. Pour liminer 50 % duCO, il faut : 4 5 heures en air ambiant, 1h 30 sousoxygne et 20 minutes en milieu hyperbare. Toute victimeintoxique par le CO et les fumes dincendie doit donc tremise sous O2.

    La gravit de lintoxication est proportionnelle au pourcentage

    de carboxyhmoglobine. Elle dpend de : la concentration en CO de latmosphre exprime en ppm(1 % = 10000 ppm). Il peut donc y avoir des intoxicationschroniques avec peu de signes ou des intoxicationsaigus, rapidement mortelles, si la concentration en COest importante ;

    du temps dexposition qui devra tre valu; de la frquence respiratoire; de ltat de sant de la victime.

    Une intoxication par le CO est parfois dif ficile dceler. Lediagnostic est facilit par lutilisation systmatique dunappareil dtecteur de CO dans lair ambiant dont le seuildalerte est de 50 ppm (danger imminent) et dont le seuildalarme est de 100 ppm. A partir de 300 ppm, lappareilmarque OL (out of limit). Dans cer tains lieux, publics ou pri-

    vs, des dtecteurs sont galement installs.

    La mesure de la saturation en O2 ne doit pas tre effec-tue car lappareil multiparamtrique ne diffrencie paslhmoglobine charge en O2 de lhmoglobine charge enCO.

    Les signes de lintoxication par le CO sont dcrits dans letableau cidessous par ordre de gravit. Ntant pas spci-fiques de lintoxication, cest leur association et le bilancirconstanciel qui vont permettre de souponner lintoxication.Il faut savoir y penser: en prsence dune source de CO (moteur thermique,

    pole, chauffe-eau); lors des incendies, pour les victimes mais galement

    pour les sapeurs-pompiers, lors de toutes les phases dufeu et en particulier lors du dblai;

    devant une atteinte collective, y compris devant destroubles digestifs voquant une toxi-infection alimentaire.

    B. Signes spcifiques

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la dure dexposition ; une perte de connaissance initiale ; les antcdents mdicaux; une notion de grossesse ; le traitement en cours.

    Rechercher ou apprcier: des signes gnraux de dtresse ou de trouble neuro-

    logique, respiratoire ou circulatoire, notamment untrouble de la conscience pouvant aller jusquau coma ;

    des cphales; des nauses ou des vomissements; des vertiges une sensation de faiblesse ou de fatigue; des convulsions; des douleurs musculaires ;

    C. Conduite tenir

    Extraire systmatiquement la victime du localconcern, en prenant les mesures de protection quisimposent par des sauveteurs sous ARI si possible ouen apne.

    Administrer systmatiquement de loxygne aumasque haute concentration mme si les signescliniques sont bnins (cf. fiche technique 20-1).

    valuer la gravit de lintoxication sur les signesprsents, les particularits des victimes et adapter lesgestes durgence.

    Dans la mesure du possible, la source de CO doit tremise larrt et les locaux ventils. Des moyens derenforcement doivent tre systmatiquement demands.

    3

    2

    1

    11.6

    Lintoxication au monoxyde de carbone

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    BSP 200.2 - Secours victimes16

    Leffet hypoxique

    Le CO prsente une affinit pour lhmoglobine 250 foisplus leve que lO2. Cette affinit est encore plus levepour lhmoglobine du ftus. Mme si la mre est peuintoxique, le ftus peut tre gravement atteint avecun risque de malformations, de petite taille, de retardintellectuel ou de dcs.Chez lenfant, lintoxication est plus grave car safrquence respiratoire est plus rapide et son cerveau estencore en dveloppement.Toute intoxication grave peut laisser des squellesneurologiques et psychiatriques dapparition parfoisretarde.

    Une victime dans le coma peut se rveiller ds quon laextraite de latmosphre toxique. Elle reste toutefoisgravement intoxique.Lhypoxie due lintoxication est dangereuse pour lesinsuffisants respiratoires chroniques et les coronariens.

    Leffet incapacitant

    La fixation du CO sur les muscles entrane une fatiguemusculaire allant jusqu limpossibilit de marcher, cequi explique que lon trouve souvent les victimesinconscientes ou en ACR prs de la porte ou de lafentre quelles nont pas pu atteindre.Le taux de CO mesur par les quipes mdicales danslair expir ou grce un capteur capillaire spcifique,peut tre normalis rapidement. Ce sont donc les signesprsents initialement qui entranent lhospitalisationavec mise sous O2 pendant plusieurs heures. Celajustifie limportance des premires constatations et delinterrogatoire de la victime et de son entourage.

    Les indications du caisson doxygnothrapie hyperbaresont: les femmes enceintes, les enfants, les patientsprsentant des signes neurologiques (perte deconnaissance, convulsions) ou cardiologiques (douleurthoracique, troubles du rythme).

    Les effets du monoxyde de carbonei

    10000 Perte de connaissance aprs 2 3 respirationsDcs en moins de 3 min.

    Les effets du monoxyde de carbone

    Dcs en moins de 20 min.

    Dcs en moins de quatre heures

    Coma, convulsions

    Confusion, vomissement, vision trouble

    Cphales, nauses, vertiges, irritabilit

    Cphales occasionnelles, fatigue

    Valeur limite dexposition professionnelle sur 8 heures

    Aucun symptme sauf chez les patients vulnrablesNiveaucroissantdeCOdan

    slairambiant(enppm)

    (100ppm=

    0,0

    1%)

    2000

    1000

    300

    200

    100

    50

    10 20

    20 30

    30 40

    40 50

    50 60

    ppm% HbCO

    5000

    500 500Perte de connaissance, faiblesse musculaire intense, polypne,tachycardie

    Intoxicationtoujoursplusgrave

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    17BSP 200.2 - Secours victimes

    11.7

    Lintoxication par les fumes dincendie

    A. Gnralits

    Les fumes, composes de nombreux gaz trs toxiques ouirritants, de particule solide (les suies) et de vapeur deau,sont lorigine de nombreux dcs de victimes lors desincendies. Au-del de leur caractre toxique, leur tempra-ture leve est gnratrice de brlures internes etexternes.

    Lintoxication par les fumes provoque: une atteinte gnrale de lorganisme par le CO2, le CO,

    le cyanure (HCN, qui bloque la respiration cellulaire) ainsique dautres substances chimiques;

    une atteinte pulmonaire conscutive :- une brlure thermique par les gaz chauds,- une brlure chimique par diverses substances issuesde la combustion (acide chlorhydrique, fluorhydrique),

    - des bouchons bronchiques par dpt de suies au plusprofond des voies ariennes;

    une irritation des muqueuses

    Associe la rarfaction de lO2 dans lair respir, linhalationde fumes entrane une hypoxie laquelle se rajoute unempoisonnement cellulaire par le cyanure. Cette intoxicationau cyanure, produit par la combustion des plastiques, setraite laide dun antidote: lhydroxocobalamine

    (Cyanokit) prsent dans les moyens mdicaliss.

    B. Signes spcifiques

    Rechercher par linterrogatoire de la victime ou de lentourage: la dure dexposition ; une perte de connaissance initiale ; les antcdents mdicaux ou de grossesse ; le traitement en cours.

    Rechercher ou apprcier: les signes de dtresse respiratoire :

    - dyspne,- sifflements,- voix rauque,

    les signes de dtresse circulatoire (hypotension,douleur thoracique, arrt cardiaque);

    les signes de dtresses neurologiques (troubles deconscience, coma);

    les signes dintoxication par le CO ; la prsence de suies dans la bouche ou dans les

    narines, crachat noirtre; des brlures, en particulier du visage (sourcils,

    cheveux); des lsions traumatiques (dfenestration, explosion).

    C. Conduite tenir

    En parallle de la ralisation dun bilan complet et desgestes de secours adapts, la conduite tenir impose de:

    Extraire systmatiquement la victime de latmosphretoxique, par des sauveteurs sous ARI.

    Administrer systmatiquement de loxygne (aumasque haute concentration) mme si les signescliniques sont bnins.

    valuer la gravit de lintoxication sur les signesprsents ainsi que celle des brlures et adapter lesgestes durgence.

    3

    2

    1

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    A. Gnralits

    Les agents chimiques de guerre qui pourraient tre utilisslors dactions malveillantes sont de deux catgories, lesagents ltaux qui entranent la mort et les non ltaux quiont pour objectif de neutraliser les individus sans dangermortel. Ils pntrent dans lorganisme par voie respiratoire,sous forme de gaz ou darosol, par voie digestive ou trans-cutane. Il existe deux types de forme chimique dange-reuse pour ces toxiques en fonction de leur persistance

    dans lenvironnement: danger vapeur pour les agents non persistants : la

    victime est intoxique et contamine mais elle nest pascontaminante, cest--dire quelle ne transmet pas letoxique aux autres personnes;

    danger liquide pour les agents persistants: la victime, intoxi-que et contamine est aussi contaminante pour les autres.

    Les sapeurs-pompiers peuvent aussi tre confronts certains de ces toxiques lors daccidents technologiquesou daccidents de transport de matires dangereuses.

    11

    19BSP 200.2 - Secours victimes

    11.8

    Lintoxication par toxiques de guerre

    Familles Produits

    Toxiques ltaux

    NeurotoxiquesAgents G : Tabun, Soman, SarinAgents V: VX, A2, A4

    Vsicants Yprite (odeur de moutarde ou dail), Lewisite

    Suffocants Phosgne (odeur dherbe coupe), Chlore

    Toxiques cellulaires Cyanure et drivs (odeur damande amre)

    Drivs perfluors

    Toxiques non ltaux

    Incapacitants psychiques LSD

    Incapacitants physiques ou irritants Lacrymognes, sternutatoires (ternuements)

    Familles Signes cliniques

    Neurotoxiques

    Exposition brve des vapeurs

    Myosis, douleur oculaire, vision trouble, cphales,nauses, sensation de dyspne.Plus rarement: vomissement, coulement nasalimportant, hypersalivation, toux.

    Les signes cliniques varient en fonction de lagent, de sa concentration et de sa dure dexposition.

    Les diffrents toxiques de guerre et leurs effetsi

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    Familles Signes cliniques

    Exposition prolonge des vapeurs ou ingestion

    Myosis, larmoiement, hypersalivation, nauses,

    vomissements, douleur abdominale, oppressionthoracique avec hyperscrtion bronchique, dyspne.Sueurs profuses.Tremblements musculaires qui voluent vers laparalysie.Convulsions gnralises.Troubles du rythme cardiaque, hypovolmie parvasoplgie.La mort survient en 1 heure environ.

    Inhalation massive

    En quelques secondes survient:- hypoxie svre par bronchospasme et un encombrement

    bronchique;- coma avec convulsions.

    La mort survient en 5 10 minutes.

    Exposition une forme liquide

    faible dose: vomissements, diarrhe, sueurs maissouvent retards. forte dose: en 1 minute, perte de connaissance etconvulsions gnralises.

    Vsicants

    Exposition aux vapeurs faible concentration

    Sans port de masque de protection, les effets selimitent au nez, aux sinus et au pharynx avecirritation, sensation de brlure, hyperscrtion etpistaxis.Sans protection cutane mais avec masque deprotection: pas de signe pulmonaire ou oculaire maismme volution que pour le danger liquide.

    Exposition aux liquides

    Aprs une phase de latence de 2 4 heures, on notelapparition de signes cliniques cutans dbutant parun rythme comparable un coup de soleilaccompagn de prurit intense.Entre 13 et 22 heures de latence, apparaissent despetites vsicules qui se transforment en phlyctnes.Des signes digestifs (diarrhe sanglante, douleursgastriques), hmatologiques (diminution des globulesblancs donc immunodpression du patient) etneurologiques accompagnent ces signes cutans.

    Suffocants

    Uniquement des agents non persistants avec seul undanger vapeur existant

    La phase de pntration du toxique dans lorganisme estsilencieuse mais elle peut galement se manifester sous

    la forme dun larmoiement et dune toux irritative.Ensuite survient une phase de latence de plusieursheures.Puis, apparition dun dme pulmonaire avec dtresserespiratoire svre et mort rapide en absence detraitement.

    Toxiques cellulaires

    Agents non persistants ne prsentant donc quun dangervapeur.

    La pntration se fait par voie respiratoire et digestive.Forme foudroyante: coma, convulsions avec apne,collapsus cardiovasculaire et mort en quelques minutes.Forme grave: malaise gnral, angoisse, dyspne, douleurthoracique, cyanose, convulsions et mort.Forme bnigne: agitation, angoisse, nauses, sensation

    brieuse, tachycardie.

    BSP 200.2 - Secours victimes20

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    B. Signes spcifiques

    Une intoxication par des toxiques de guerre doit tre

    suspecte aprs une explosion non accidentelle et donc a

    priori malveillante sur la voie publique, dans un lieu publicou un tablissement recevant un public en nombre lev.

    Une intoxication par les toxiques doit aussi tre suspecte,mme en labsence dexplosion sur la voie publique, dans

    un lieu public clos et en labsence de prlvement positifau monoxyde de carbone, si lon se trouve en prsence:

    de plusieurs victimes qui prsentent les mmes signescliniques tels que:

    - nauses, vomissements,- hypersalivation,- signes dirritation des voies ariennes suprieuresavec toux, larmoiement, rhinorrhe,

    - dtresse respiratoire,- convulsions, trouble de la conscience, coma,- agitation, confusion,- signes cutans,

    danimaux malades ou morts ; dune odeur inattendue.

    C. Conduite tenir

    La conduite tenir est dtaille dans le chapitre 19,conscr aux situations nombreuses victimes. Silintoxication par un toxique de guerre nest pas connueau dpart de lintervention, mais que, ds larrive, il y aune forte prsomption:

    Ne pas sengager immdiatement auprs des victimessurtout sil sagit dun VSAV qui ne possde ni ARI ni EPI

    et que lintervention se situe en milieu clos ou sous

    terrain. Si elle se situe lair libre les personnels squi-

    peront de lTLD/ANPVP (tenue lgre de dcontamination

    et appareils normaliss de protection vision panora-

    mique).

    Pour les autres engins, se protger en mettant lesEPI/ARI en milieu confin ou EPI/ANPVP lair libre.

    Demander le dclenchement du plan jaune au moindredoute.

    viter si possible tout contact physique avec lesvictimes et impliqus.

    Faire vacuer la voix les personnes valides et tenterde les regrouper lair libre (PRV).

    Dbuter les extractions des victimes invalides.

    Laisser sur place les victimes dcdes.Signaler le plus tt possible lofficier NRBC que voustes entrs un moment donn en zone contamine.

    Les premiers intervenants seront dirigs vers le SAS

    Intervenants.

    Attention: lallergie collective et lhallucination collectivenexistent pas. Toute manifestation de ce type doit donctre considre comme une intoxication.

    Lintoxication est connue et lengin intervient dans lecadre du plan jaune:

    Pour les VSAV intra-muros, charger les lots EVATOX etles kits de dcontamination durgence (KDU).

    Revtir la TLD et lANP-VP avec une cartouche filtrante large spectre et attendre les ordres.

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    11.8 Lintoxication par toxiques de guerre

    21BSP 200.2 - Secours victimes

    Lappareil normal de protection!Le port de la protection respiratoire filtrante nestefficace: quen labsence de CO dans le milieu; que lorsque le taux doxygne est suprieur 19 %

    dans lair.

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  • 8/10/2019 BSP 200.2 11 Les intoxications.pdf

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