bsp 200.2 03 sémiologie.pdf

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  • La smiologie consiste tudier les signes qui traduisent la prsence ou non dune dtresse, dun traumatisme ou dunemaladie. Le sapeur-pompier doit savoir reconnatre ces signes, les comprendre, les valuer et les interprter correctement afinde permettre llaboration dun bilan pertinent de ltat de la victime et dadopter une conduite tenir adapte.

    Les diffrents signes abords dans ce chapitre devront permettre au mdecin coordinateur dtablir son diagnostic lors dubilan. Ils ne sont pas exhaustifs et seuls les plus couramment rencontrs y figurent.Leur classification ne prjuge en aucun cas de leur importance.

    1BSP 200.2 - Secours victimes

    3Smiologie

    3.1valuation du trouble, de la douleur et des antcdents

    Lge des victimes est un paramtre parfois importantnon seulement pour raliser le bilan mais galementpour adapter la conduite tenir.La pubert ne se dfinit pas par la recherche des signesextrieurs de celle-ci (voix, pilosit) Elle se fait surlaspect gnral de la victime ds le premier regard : ilsagit manifestement dun enfant ou manifestementdun adulte (taille, poids). Ds lors quil y a un doute,il sera considr automatiquement comme un enfant.

    Le nouveau-n la naissance constitue galement unecatgorie particulire mais qui na lieu dtre que lorsdun accouchement inopin car sa prise en chargeprsente des particularits.

    Les catgories dgei

    Catgories ges

    Adulte partir de la pubert

    Enfant de 1 an la pubert

    Nourrisson de 1 semaine 1 an

    Nouveau n < 1 semaine

    A. Analyse du trouble

    La victime consciente qui prsente une maladie ou untraumatisme, exprime en rgle gnrale le ou les troublesquelle peroit. Si ce nest pas le cas, ou sil est ncessairede complter les informations donnes, le sapeur-pompierdoit linterroger.

    A. Analyse de la plainte

    Pour chaque plainte exprime, et particulirement pour ladouleur, le sapeur-pompier doit demander la victime deprciser :

    Provoqu par: les circonstances de survenue et le oules facteurs dclenchant ;

    Qualits : ses caractristiques : brlures, oppression; Rgion du corps atteinte : sa localisation prcise ; Svrit : son intensit qui doit tre value au moyen de

    lchelle verbale simple (EVS) et son volution ; Temps de la plainte (la dure et lvolution dans le

    temps) : depuis combien de temps dure la plainte, enprcisant si possible lheure du dbut de la plainte ou dela douleur et son volution (disparition, attnuation), enprcisant les facteurs aggravants ou calmants celle-ci.

    Analyser une plainte revient dont rechercher son PQRST .

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  • Il convient de ne pas interprter ce que dit la victime, ni dorienter ses rponses par des questions trop prcises.Il faut demander, si possible, lentourage de confirmer sesdires.

    A.2 valuation de lintensit de la douleur

    La douleur est la sensation ressentie par une victime dontle systme nerveux dtecte un stimulus dsagrable et quipeut tre dangereux. Habituellement, elle correspond unsignal d'alarme de l'organisme pour signifier une remise encause de son intgrit physique. Ce mot peut galementdsigner des souffrances d'ordre psychique.

    La douleur peut tre provoque par un traumatisme ou unemaladie mais aussi par un mauvais fonctionnement dusystme nerveux responsable de sa transmission (douleurpersistante des membres amputs).

    Elle est value au moyen de lchelle verbale simple (EVS)en deux temps: le sapeur-pompier demande la victime si elle a mal ou

    pas. En labsence de douleur, la valeur sur lEVS est de0;

    si une douleur existe, le sapeur-pompier demande lavictime (adultes ou enfants capables de sexprimer) delvaluer en lui posant la question suivante : Avez-vousmal : un peu, beaucoup ou franchement insupportable? . En fonction de sa rponse, celle-ci sera cte de la faonsuivante sur lchelle :- 1, si la rponse est un peu ;- 2, si la rponse est beaucoup ;- 3, si la rponse est insupportable .

    Chez le petit enfant qui nest pas en ge de sexprimer, ouqui nexprime pas sa douleur le sapeur-pompier regarde sily a des gmissements, des pleurs, des cris perants, desgrimaces, une agitation, ou une prostration.

    Si la douleur ne peut tre value (non comprhension de lalangue), le chef dagrs le prcisera dans son bilan etcochera la case NE (non valu) sur sa fiche bilan.

    B. Recherche des antcdents

    La recherche des antcdents de la victime permet, lors dela transmission du bilan, de faire le lien entre la dtressede la victime et dventuelles pathologies antrieures. Lesrenseignements obtenus doivent tre inscrits sur la fichebilan afin de renseigner les personnels de lhpital dedestination.

    Elle seffectue laide du MHTA : Maladies ou malaises : rechercher si la victime prsente

    une ou des maladie(s) connue(s) o si elle a dj ressentides malaises identiques ; les antcdents familiauxdoivent galement tre recherchs (infarctus, diabte,cancer) ;

    Hospitalisation : rechercher si la victime a dj thospitalise et pourquoi (opration chirurgicale, pose destent, dme aigu du poumon). ;

    Traitement mdical : rechercher si la victime a destraitements en cours (nom des mdicaments, dosage etposologie), et en particulier si elle dispose demdicaments adapts au trouble ressenti ;

    Allergies : rechercher les allergies connues que peutprsenter la victime.

    Les quipes mdicales hospitalires et pr-hospitaliresvaluent la douleur au moyen de lchelle visuelleanalogique (EVA), de lchelle numrique (EN) : lchelle visuelle analogique : demande l'utilisation

    d'une rglette qui comporte deux faces distinctes.Celle qui est prsente au patient reprsente uneligne sur laquelle le sujet va dplacer un curseur. Uneextrmit de la ligne est note absence de douleur alors que l'autre est note douleur maximaleimaginable . La face tourne vers le soignant afficheen correspondance une chelle gradue de 0 10.

    lchelle numrique : on demande la victime(adulte ou enfant capable de sexprimer) dvaluer sadouleur en lui posant la question suivante : Vousallez donner une note de 0 10 votre douleur. Zroest l'absence de douleur et dix, la douleur maximumimaginable . Les consignes doivent tre claires et

    neutres (ne pas faire appel l'imaginaire ou auxsouvenirs du patient par exemple en comparant leniveau 10 la pire douleur vcue).

    LEVA et lEN permettent deffectuer le suivi delvolution de la douleur, en fonction des gestes ralissou des mdicaments antalgiques utiliss. LEVS est lamthode qui a t choisie la BSPP pour sa simplicitde mise en uvre.

    i chelles dvaluation de la douleur

    BSP 200.2 - Secours victimes2

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 2

  • A. Apprciation de la conscience

    Lapprciation de la conscience est ralise en quelquessecondes en posant une question simple la victime et enlui demandant dexcuter un ordre simple adapt son tat : Comment a va? Ouvrez les yeux, serrez-moi la main, dequoi vous plaignez-vous? .Si la victime ne rpond pas et nobit pas aux ordres simpleselle est inconsciente (coma).Si elle rpond ou obit aux ordres simples, elle estconsciente.En cas de suspicion de traumatisme, aucun mouvementimportant ne doit lui tre demand, il faut donc lui demanderserrer les mains sans mobiliser les bras.

    B. valuation de la conscience

    Lvaluation de la conscience se fait au moyen du score deGlasgow. Il a t cr pour des personnels non mdecins.Il permet dvaluer un trouble de la conscience et laprofondeur dun coma.

    Les valeurs du score vont de 3 15. Les points obtenuspour chacun des 3 items suivants sont additionns etdonnent la valeur du score un instant donn:

    Ouverture des yeux (Y) cote de 4 1

    Rponse verbale (V) cote de 5 1Rponse motrice (M) cote de 6 1

    Personne consciente = 15

    Coma profond = 3

    3

    3BSP 200.2 - Secours victimes

    SCORE Ouverture des yeuxYRponse verbale

    VRponse motrice

    M

    6 la demande

    5 Oriente Rponse oriente adapte

    4 Spontane Confuse vitement non adapt

    3 la demande Inapproprie Flexion des bras

    2 la douleur GrognementsExtension + rotation

    interne des bras

    1 Aucune Aucune Aucune

    Rponse un stimulus verbal Rponse un stimulus douloureux

    3.2valuation des signes neurologiques

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 3

  • B.1 valuation de louverture des yeux

    Il convient aussi de vrifier si la victime accroche le regarddu sauveteur ou si elle suit du regard, en particulier chezlenfant. Ces questions sont souvent poses en complmentdu score par le mdecin rgulateur lors de la transmissiondu bilan.

    B.2 valuation de la rponse verbale

    Il faut poser des questions orientes afin de tester : la mmoire globale : Quel est votre nom? ; Quel est

    votre ge? ; Quelle est votre adresse? ; lorientation dans le temps : Quel jour sommes-nous? ;

    Quel mois sommes-nous? ; lorientation dans lespace : O nous trouvons-nous? .

    La stimulation douloureuse nest pratiquer que si lavictime ne rpond pas aux ordres simples.

    Une victime peut tre bien oriente (V = 5), mais avoirprsent une perte de connaissance initiale. Cela nedispense donc pas de la recherche de cette perte deconnaissance qui se traduira par un trou dans la mmoire(ex : la victime se rappelle avoir vu arriver un vhicule sur elleet se rveille par terre entoure de passants, entre les deuxvnements, elle na aucun souvenir).

    Cette perte de connaissance initiale nest pas prise encompte dans le score de Glasgow et doit tre signale part, et avant le Glasgow, dans le bilan (ex : la victime aprsent une PCI de 2 minutes, elle est actuellementparfaitement consciente avec un Glasgow 15).

    B.3 valuation de la rponse motrice

    Il faut donner des ordres simples dpourvus dambigut,comme: Serrez-moi la main . En labsence de rponseaux ordres, procder une stimulation douloureuse de lavictime.

    BSP 200.2 - Secours victimes4

    Nature de la rponse Explication Y

    SpontaneLes yeux sont ouverts ousouvrent spontanment, le regard est normal.

    4

    la demandeLes yeux sont ferms, mais lapersonne les ouvre lorsquon lui demande.

    3

    la douleurLes yeux sont ferms et nesouvrent que lorsquunstimulus douloureux est ralis.

    2

    AucuneAucune ouverture des yeux,mme en cas de stimulusdouloureux.

    1

    Nature de la rponse Explication V

    Oriente

    La personne se souvient de sonnom, de son ge, du jour, delendroit o elle se trouve et dece qui lui est arriv.

    5

    Confuse

    La victime commet des erreurs,montre des signes dedsorientation, damnsie ou serpte rgulirement.

    4

    InapproprieLes rponses donnes necorrespondent pas auxquestions poses.

    3

    Incompr-hensible

    Ne parle plus. Grogne ou marmonne soitspontanment, soit lors de lastimulation douloureuse.

    2

    AucuneNe parle plus du tout, plusaucun son ne sort de sa bouche.

    1

    Lorsque la victime nouvre pas les yeux la demande,ne parle pas et ne rpond pas aux ordres simples, elleest inconsciente.Dans ce cas-l et uniquement dans ce cas-l,lapprciation de la profondeur du coma, qui seraralise aprs les gestes durgence, ncessitera unestimulation douloureuse entranant ou non uneraction de sa part.

    Le dclenchement de la douleur ne se fera que par leroulement appuy dun stylo sur le lit de longle ( labase de longle), lexclusion de toute autre mthode.

    La stimulation douloureuse na pas pour objectif derveiller la victime mais uniquement destimer laprofondeur du coma en dclenchant ventuellementune rponse motrice ou verbale.

    La stimulation douloureusei

    La stimulation douloureuse

    Stimulation douloureuse par roulement appuy dun stylo sur le lit delongle

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  • 3.2 valuation des signes neurologiques

    La flexion des avant-bras ou lextension des bras chez unepersonne dans le coma traduit la plupart du temps uneatteinte crbrale gravissime.

    Labsence de raction la stimulation douloureuse (M1)correspond, soit une atteinte importante du cerveau, soit une intoxication grave par mdicaments, drogues, CO

    B.4 Transmission du score de Glasgow

    La transmission du score de Glasgow se formule de la faonsuivante :

    La victime a un Glasgow 8 : Y = 2, V = 2, M. = 4

    Ce qui correspond : louverture des yeux la douleur ; lmission de sons incomprhensibles ; des mouvements orients vers la source de la douleur

    mais inefficaces.

    Dans certains cas on ne peut pas chiffrer le score deGlasgow car la victime prsente une incapacit parler alorsquelle est consciente (AVC, traumatisme de la mchoire).Chez une personne hmiplgique on value la rponsemotrice du ct non paralys.

    La cotation du score de Glasgow doit tre effectue aprs lamise en PLS de la victime ds lors quelle est inconsciente.

    Une victime doit tre mise en PLS systmatiquement partir dun score de Glasgow infrieur ou gal 10 (saufarrt cardiaque ou respiratoire).

    Au-dessus, le chef dagrs place la victime en PLS sil estimeque son tat de conscience est susceptible de saggraver etdentraner une diminution des rflexes de toux et dedglutition.

    3

    5BSP 200.2 - Secours victimes

    Nature de la rponse Explication M

    la demandeRpond aux ordres simples defaon adapte.

    6

    Oriente

    La stimulation douloureuseentrane un mouvement plus oumoins violent de la victime quiessaie de se soustraire ladouleur.

    5

    Repoussement non adapt

    Le mouvement ne recherche plusavec prcision se soustraire ladouleur, il nest plus adapt ou peine bauch.

    4

    Flexion desavant-bras

    Lors de la stimulationdouloureuse, les avant-bras onttendance se mettre en flexionsur les bras (dcortication).

    3

    Extension des bras

    Lors de la stimulationdouloureuse, les bras onttendance se mettre enextension et en rotation interne(poings souvent ferms etpaumes tournes vers lextrieur)(dcrbration).

    2

    AucuneAucune raction la stimulationdouloureuse.

    1

    La flexion des avant-bras

    Lextension des bras

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  • Le score indique ltat de la victime un moment donn. Il peut voluer dans le temps, il importe donc de procder sa rvaluation rgulire au cours de lintervention.

    On peut, chez une victime qui volue, avoir un score deGlasgow qui globalement ne change pas (GSC = 10 parexemple) mais dont les trois items bougent (Y4 V1 M5puis Y1 V3 M6).

    C. Perte de connaissance et coma

    En interrogeant la victime ou son entourage, le sapeur-pompier peut identifier une perte de connaissance. Sa duredoit tre value. Elle est toujours associe une amnsiede lpisode (malaise, traumatisme crnien).

    Un traumatisme crnien peut entraner une perte deconnaissance initiale (PCI), brve, directement lie au choc( KO ) puis une reprise complte de la conscience.

    Il peut galement entraner une lsion dune des enveloppesdu cerveau provoquant un saignement et un hmatome. Tantque celui-ci ne comprime pas le cerveau, la victime resteconsciente. Lorsque la compression devient plus importantela victime perd connaissance. Cette perte de connaissance,secondaire au traumatisme, peut tre progressive, brutaleou prcde dune crise convulsive. Il sagit dune urgenceneurochirurgicale.

    Lintervalle libre est la dure qui spare la survenue dutraumatisme crnien (avec ou sans PCI) de la perte deconnaissance secondaire. Il convient den apprcier la dure(de quelques minutes plusieurs heures). Plus lintervallelibre est court, plus la compression crbrale est rapide.Les syncopes qui sont des pertes de connaissance brves,dorigine non traumatiques, sont tudies dans le chapitre 5.Si larrive des sapeurs-pompiers, la victime est inconscientedepuis plus de 5 minutes, on parle alors de coma.

    D. valuation de la motricit et desensibilit

    La recherche de la sensibilit et de la motricit doit treeffectue lorsque lon est en prsence : dune suspicion dun traumatisme de membre ; dune suspicion de traumatisme du rachis ; dune atteinte crbrale (AVC, traumatisme crnien).

    Pour la motricit, on appelle : parsie une diminution de la force motrice ; paralysie une absence de mouvement.

    Pour la sensibilit, on recherche : des fourmillements ; des sensations de dcharge lectrique ; une diminution ou une abolition de la sensibilit.

    Suivant le type datteinte, la technique de recherche diffre.

    D.1 Traumatisme de membre

    Suite un traumatisme de membre, la recherche de sensibilitet de motricit permet de savoir sil existe une compressiondun nerf au niveau dune fracture ou dune luxation.

    Pour cela, il convient de rechercher : un trouble de la motricit en demandant la victime de

    bouger doucement les doigts ou les orteils ; un trouble de la sensibilit en lui demandant si elle

    ressent de faon symtrique un effleurement effectu surle dos de sa main ou de son pied.

    Nanmoins, la motricit et la sensibilit peuvent treperturbes simplement cause de la douleur quengendreun mouvement du membre fractur.

    D.2 Suspicion de traumatisme du rachis

    La recherche de sensibilit et de motricit permet de savoirdans ce cas sil existe une atteinte de la moelle pinire(compression ou section).

    Pour cela, il convient de rechercher pour chacun des 4 membres : un trouble de la sensibilit en demandant la victime si

    elle ressent de faon identique un effleurement effectusuccessivement sur chacun des membres infrieurs. Encas de dficit, cette recherche sera poursuivie surlabdomen et ventuellement sur le thorax et les membressuprieurs afin de dterminer le niveau de la lsion ;

    un trouble de la motricit en demandant la victimeallonge de bouger successivement chaque jambe puischaque bras.

    Ces troubles peuvent concerner : les membres infrieurs, on parle alors de paraparsie ou

    de paraplgie ; les 4 membres, on parle alors de ttraparsie ou de

    ttraplgie.

    Il faut raliser ces examens avec prudence et dlicatessecar ils peuvent aggraver un traumatisme existant.

    D.3 Atteinte crbrale

    La recherche de sensibilit et de motricit permet dans cecas de mettre en vidence limportance de latteintecrbrale et sa localisation.

    Pour cela il convient de rechercher : un trouble de la motricit des membres suprieurs en

    demandant la victime:- de serrer simultanment les mains du sauveteur ;- de fermer les yeux et dlever les bras devant ellependant 10 secondes ;

    BSP 200.2 - Secours victimes6

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 6

  • un trouble de la motricit des membres infrieurs, enallongeant la victime et en lui demandant de maintenir lescuisses flchies 90 , jambes lhorizontale (positionidentique la position dattente pour une plaie abdominalemais sans soutien des jambes) ;

    un trouble de la sensibilit en lui demandant si elleressent de faon identique un effleurement effectusuccessivement sur chacun des membres.

    Lvaluation de ces troubles peut faire apparatre : une raction normale :

    - la pression exerce par les mains de la victime estidentique,

    - les deux bras tendus restent au mme niveau,- les deux jambes lgrement releves restent au mmeniveau ou retombent de faon symtrique ;

    une raction anormale :- la pression exerce par les mains de la victime estdiffrente,

    - un des deux bras ne slve pas autant que lautre, chuteprogressivement ou ne slve pas du tout,

    - une des jambes redescend plus vite que lautre ouretombe brutalement.

    On aura donc soit : une monoparsie ou une monoplgie (quand un seul

    membre est concern) ; une hmiparsie ou une hmiplgie, qui est une

    diminution ou une absence de motricit de la moiti droiteou gauche du corps.

    Par ailleurs, il faut rechercher : une asymtrie au niveau de la face en demandant la

    personne de montrer les dents ou de siffler ou de gonflerles joues. Lors dune paralysie faciale, la bouche esttoujours attire vers le ct sain ;

    3

    Anomalie de lextension des membres suprieurs Recherche dun trouble de la sensibilit

    La recherche de la sensibilit seffectue en ralisant un effleurement sur chacun des membres

    3.2 valuation des signes neurologiques

    7BSP 200.2 - Secours victimes

    lvation des membres suprieurs anormaleLun des deux bras ne bouge pas, ne slve pas autant

    que lautre ou chute progressivement

    lvation des membres suprieurs normaleLes deux bras bougent symtriquement

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  • un trouble ou une abolition de la parole en lui faisantrpter une phrase simple : la parole peut tre empteou la victime ne rpte pas les mmes mots ou estincapable de parler (aphasie).

    En pratique, une ttraplgie ou une paraplgie sont le plussouvent la consquence dun traumatisme du rachis alorsquune hmiplgie est probablement lie une atteinte ducerveau (traumatisme crnien, accident vasculairecrbral).

    E. Raction pupillaire

    Ltude des pupilles, et particulirement celle du rflexephotomoteur, doit tre faite systmatiquement au cours dubilan. Elle peut apporter des informations capitales sur ltatde la victime lorsquelle prsente : un traumatisme crnien ; des troubles neurologiques ; un coma ; un arrt cardiaque.

    Lil est le prolongement direct du cerveau. En dehors duneatteinte de lil lui-mme, il est un reflet fidle de la santde lhmisphre crbral qui se trouve derrire lui.

    La pupille agit comme le diaphragme dun appareilphotographique, cest le rflexe pupillaire. En pleine lumire,elle rtrcit de faon rflexe, cest le myosis. Si la lumirebaisse, elle sagrandit, cest la mydriase.

    Il existe 2 techniques de recherche de lefficacit du rflexepupillaire : technique de recherche au moyen dune lampe

    On dirige le faisceau lumineux dune lampe adapte (pasde faisceau lumineux concentr ou halogne) sur les yeuxouverts de la victime, ou que lon maintient ouverts si elleest inconsciente, pendant quelques secondes et on noteun rtrcissement ventuel de la pupille.Cette manuvre doit tre rpte 3 fois de suite, pourconfirmer lexistence dune anomalie.

    technique de recherche sans lampeCette technique ne peut tre ralise que si la luminositdu milieu ambiant est importante.Il faut alors demander la victime de garder les yeuxouverts, ou les lui maintenir ouverts si elle inconsciente.Le sapeur-pompier masque brivement et successivementchaque il laide de sa main (ce qui provoque unedilatation de la pupille) et note un ventuel rtrcissementde la pupille aprs le retrait de cette main.Cette manuvre doit galement tre rpte 3 fois de suite.

    Au cours de lobservation des pupilles, il est importantdvaluer plusieurs paramtres : la ractivit la lumire : on parle de pupilles ractives

    ou non (aractives) ; la symtrie : les deux pupilles doivent avoir la mme taille

    et doivent ragir de la mme manire. On parle alors depupilles symtriques ou asymtriques ;

    le diamtre : les pupilles peuvent tre soit :- de taille intermdiaire,- dilates (mydriase),- resserres (myosis).

    BSP 200.2 - Secours victimes8

    valuation du rflexe pupillaire

    Le rflexe pupillaire

    Rtrcissement de la pupille lors de lexposition la lumire

    Technique de recherche au moyendune lampe

    Technique de recherche sans lampe

    Lanomalie de lexpression faciale

    Expression faciale normaleLes deux cts du visage bougent symtriquement

    Expression faciale anormaleLun des deux cts de visage ne suit pas lautre dans ses mouvements.

    Le ct gauche ne bouge plus : paralysie faciale gauche

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 8

  • 3.2 valuation des signes neurologiques

    La taille des pupilles est normale quand elle est adapte la luminosit.En cas dasymtrie franche, il convient de prciser pourchaque pupille son diamtre et sa ractivit.

    Une diffrence nette de la taille des pupilles (anisocorie),lune en mydriase aractive et lautre ragissant lalumire, se retrouve : chez une victime parfaitement consciente lors dun

    traumatisme de lil ou de lutilisation dun collyre (chezun patient qui sort dun examen ophtalmologique) ;

    chez une victime qui prsente des troubles de conscienceimportants ou un coma lors dune souffrance grave delhmisphre crbral.

    Si la victime est inconsciente et que ses 2 pupilles sont enmydriase aractive, il sagit dune souffrance aigu ducerveau voire de sa destruction, ou dune intoxication parmdicaments ou par drogue.

    Une victime en arrt cardiaque, sans massage cardiaque,est gnralement en mydriase bilatrale. Si lon constate,aprs la mise en uvre de la ranimation cardio-pulmonaire,une diminution de diamtre des pupilles ou, mieux, une

    raction la lumire, cela signifie que : le cerveau nest pas mort ; la ranimation est efficace.

    F. valuation de la raideur de la nuque

    Cette valuation se fait en dehors de toute notion detraumatisme du rachis.Elle correspond une atteinte des mninges le plus souventdorigine infectieuse (mningite), parfois hmorragique.

    Sur une victime allonge, le sauveteur place ses mains depart et dautre de la tte de la victime et la flchit doucementvers lavant.

    Une nuque sera qualifie de raide lorsquil existe unersistance nette ou une impossibilit la flexion. Cetteraideur est souvent accompagne dune douleur.

    3

    9BSP 200.2 - Secours victimes

    Les anomalies des pupilles

    valuation de la raideur de la nuque

    La nuque est raide, la flexion est difficile ou impossible et souvent douloureuse

    Pupilles en myosis bilatral

    Pupilles en mydriase bilatrale

    Pupilles asymtriques

    Pupilles intermdiaires et symtriques

    La nuque est souple, le menton touche le thorax

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  • G. Signes accompagnant les atteintes neurologiques

    La photophobie est une intolrance la lumire. Lavictime se cache les yeux et fuit systmatiquement toutesource lumineuse.Elle est souvent un des signes dune atteinte mninge(la consquence dune atteinte du cerveau ou desmninges) ou un signe accompagnant certaines affectionsoculaires (inflammation, maladies).

    Les cphales sont des maux de tte plus ou moinsintenses qui sont souvent non spcifiques. Il convient derechercher par linterrogatoire de la victime ou de sonentourage les circonstances de survenue, la rapiditdinstallation, lintensit et la localisation de la douleur,les antcdents migraineux, le caractre inhabituel de lacrise ; lensemble de ces lments pouvant constituer dessignes de gravit potentielle.

    Les troubles de lquilibre et les vertiges sont souventles premiers signes dune atteinte crbrale. Ils peuventsaggraver lorsque la victime est en position debout ouquelle a les yeux ferms. Ces signes ne sont recherchsquen labsence de suspicion de lsion du rachis ou dautrepathologie contre-indiquant la station debout.

    Les troubles de la vigilance ou du comportement :- la somnolence ou lagitation peuvent traduire unesouffrance crbrale (intoxication par les mdicaments,lalcool ou le CO, hypoxie, hypoglicmie, hypo ouhyperthermie, AVC, tumeur du cerveau, traumatisme),ou une maladie psychiatrique.La somnolence donne limpression au sauveteur que lavictime est en train de sendormir. Toutefois, celle-ciouvre spontanment les yeux ds quon lui parle. Enprsence dune dtresse respiratoire, elle traduit lafois lhypoxie crbrale et lpuisement physique.Lagitation est un tat dhyperactivit qui survient endehors de toute situation de stress ou de douleur ;

    - la dsorientation peut accompagner un traumatismecrnien, un tat de dmence, une diminution de lavascularisation crbrale (AVC, vieillissement).Elle sexprime par une perte des repres dans le temps(la victime doit faire des efforts pour donner la date dujour ou se trompe de jour) ou dans lespace (la victime nereconnat pas le lieu o elle se trouve). Le langage restecohrent ;

    - lamnsie peut survenir brutalement (traumatismecrnien, AVC) ou voluer sur un temps plus long (maladiedAlzheimer).Elle sexprime par une perte partielle ou totale de lammoire, souvent temporaire, parfois dfinitive. Cetteperte de mmoire peut toucher les vnements rcents(la victime connat son nom, sa date de naissance, maisa oubli la date, le jour de la semaine, le mois,lanne) ou les vnements anciens (la victime neconnat plus sa date de naissance, ne reconnat plus lesmembres de sa famille) ;

    - lobnubilation est une altration de la conscience. Lapersonne se fixe sur le mme vnement, en posant quelques secondes dintervalle la mme question( Quest-ce qui mest arriv? ).

    Les saignements de loreille (otorragie) associs untraumatisme crnien sont gnralement un signe degravit. Ils doivent tre recherchs aprs avoir nettoyloreille avec une compresse pour vrifier si le sang vientbien de lintrieur de loreille et non pas dune hmorragiedu cuir chevelu qui aurait coul vers loreille.

    Les convulsions sont la consquence dun dysfonction -nement crbral dont les origines peuvent tre trsvaries. Elles peuvent tre dues une pilepsie (le plussouvent), un traumatisme crnien, une fivre (convulsionshyperther miques chez lenfant, coup de chaleur dexercicechez le sapeur-pompier ou lors de comptitions sportives),une privation en oxygne ou en sucre du cerveau(obstruction des voies ariennes, hypoglycmie grave),une tumeur ou sans cause dcelable.Elles se manifestent le plus souvent par une perte deconscience brutale suivie par des contractionsmusculaires involontaires, localises ou gnralises l'ensemble du corps.Chez lenfant en bas ge, le systme nerveux n'tant pascompltement structur, la moindre excitation est parfoissuffisante pour entraner une rponse convulsive.

    Les vomissements en jets et rpts accompagnentsouvent un traumatisme crnien grave, une atteintemninge Ils traduisent une compression du tronccrbral.

    BSP 200.2 - Secours victimes10

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  • A. Apprciation de la respiration

    Lapprciation de la respiration est ralise au cours dubilan primaire chez une victime inconsciente aprs lalibration des voies ariennes, sur 10 secondes aumaximum. Elle a pour objectif dapprcier la prsence oulabsence de respiration efficace.

    Lvaluation plus prcise de la respiration est ralise lorsdu bilan secondaire, sur une minute. Elle a pour objectif dechiffrer et dapprcier la qualit de la respiration.Bien souvent la simple observation de la victime peutpermettre, par des signes directs ou indirects, de dtecterune dtresse respiratoire vidente.

    B. valuation de la respiration

    Lvaluation de la respiration seffectue lors du bilansecondaire pendant 1 minute sur une victime place dans laposition dattente adapte sa dtresse, laide du plat dela main pose directement sur labdomen.

    Sur toute victime inconsciente, la prsence ou non de laventilation ne peut se faire quaprs son retournement.

    En cas de dtresse, il est souhaitable de dnuder la partieantrieure du thorax afin dobserver les mouvementsrespiratoires.

    B.1 Frquence

    La frquence respiratoire est le nombre de mouvementsrespiratoires mesur sur une minute.Les valeurs normales de la frquence respiratoire chez unepersonne au repos sont reprises dans le tableau ci-dessous.

    Une victime, quel que soit son ge (sauf le nouveau-n lanaissance), sera considre en arrt respiratoire si safrquence est infrieure ou gale 6 mouvements parminute ou si elle prsente des pauses respiratoiressuprieures ou gales 10 secondes.

    3

    11BSP 200.2 - Secours victimes

    3.3valuation des signes respiratoires

    valuation de la respiration

    Tableau des valeurs normales de la frquence respiratoire

    Valeurs normales minimales de la frquence respiratoire Catgorie dge

    Valeurs normales maximales

    de la frquence respiratoire

    Bradypne

    12 Adulte 20

    Tachypne ou polypne

    20 Enfant 30

    30 Nourrisson 40

    40 Nouveau-n 60

    valuation de la respiration avec le plat de la main pose directement sur la partie suprieure de labdomen

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 11

  • B.2 Amplitude

    Cest limportance du soulvement du thorax chaquecycle respiratoire ; il est denviron 4 5 cm chez ladulte.

    En cas de polypne, lamplitude des mouvementsrespiratoires est trs faible, la respiration est ditesuperficielle et la parole devient difficile, voire impossible.Une bradypne peut saccompagner de mouvementsrespiratoires de grande amplitude.

    B.3 Rythme

    Cest lintervalle entre chaque mouvement respiratoire. Sontude se fait en mme temps que la mesure de lafrquence, sur une dure de 1 minute, la main pose sur leventre.Une respiration normale est rgulire. Toute irrgularit peuttre le signe dune dtresse respiratoire.

    On peut parfois observer des pauses dans le rythmerespiratoire. Lorsque celles-ci excdent 10 secondes, ilconvient alors de considrer la victime comme tant en arrtrespiratoire (cf. chapitre 6).

    B.4 Difficults parler ou compter

    Une personne qui a une respiration normale et efficace naaucune difficult pour parler.

    En prsence dune dtresse respiratoire, la victime ne peutpas compter jusqu 10 sans reprendre sa respiration.

    Le sapeur-pompier pourra donc lvaluer simplement endemandant la victime de compter jusqu 10 sansreprendre sa respiration. On considre que : il ny pas de trouble, si elle peut compter jusqu 10 ou

    fait des phrases compltes ; il y a un trouble, si elle reprend une respiration entre

    5 et 10 ; il y a une dtresse si elle ne parvient pas jusqu

    5 ou ne peut pas dire plus de cinq mots.

    B.5 La saturation en oxygne

    La saturation est le reflet de la concentration en oxygnedans les globules rouges et sexprime en pourcentage (% SpO2 = saturation partielle O2). Normalement elle estproche de 100 %. Sa mesure seffectue au moyen delappareil multiparamtrique (cf. fiche technique 26-1). Ilsagit dun examen complmentaire dont les rsultats nepeuvent tre interprts que par la coordination mdicale.Une saturation en oxygne sera considre comme normaleau-dessus de 96 %. Certaines personnes prsentant unemaladie respiratoire peuvent avoir une saturation en oxygneplus basse sans pour autant prsenter de dtresserespiratoire aigu (Insuffisants respiratoires chroniques).

    En cas dintoxication par le monoxyde de carbone (CO)comme par les fumes dincendies, la saturation nest plusle reflet de la concentration doxygne et ne doit pas tremesure. En effet, la technique de mesure ne permet pas dediffrencier le CO de loxygne prsent sur les globules rouges.

    BSP 200.2 - Secours victimes12

    La dyspne est le signe principal de la dtresserespiratoire. Celle-ci se caractrise en termes defrquence et damplitude. On parle alors de : bradypne, si la frquence est plus lente ; tachypne si il y a augmentation de la frquence avec

    une conservation du volume courant. (Elle vise, parexemple, compenser laugmentation des besoins enO2 lors dun effort sportif)

    polypne sil y a une augmentation de la frquencemais avec une diminution du volume courant. Cestune respiration rapide et superficielle, qui vise corriger une hypoxie ou une hypercapnie (cf. chapitre 6).Elle aggrave souvent la dette en O2, car la diminutiondu volume courant fait que lair venant des alvolesna pas la possibilit datteindre lextrieur, et celuivenant de lextrieur datteindre les alvoles. Tout estbloqu au niveau de ce que lon appelle lespacemort , c'est--dire lespace ou il ny a aucun changepossible avec le sang : les bronchioles et les bronches,la trache et les voies ariennes suprieures.

    Cette dyspne peut tre : inspiratoire, lorsque la victime prsente des

    difficults lors de linspiration. Elle signe une originehaute du trouble, au niveau du larynx (obstructionpar un corps tranger, laryngite, piglottite) ;

    expiratoire, lorsque la victime prsente des difficultslors de lexpiration ; elle signe une origine basse dutrouble, au niveau des bronches (asthme par exemple);

    aux 2 temps, lors dune trachite.

    i La dyspne

    Schma des diffrents types de dyspnes

    Inspiration

    12 20 cycles respiratoires par minute

    Augmentation de la frquence respiratoire : tachypne

    Respiration rapide et superficielle

    Baisse de la frquence respiratoire : bradypne

    Pause respiratoire

    Expiration

    Respiration normale

    Figure schmatique dun cycle respiratoire

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 12

  • 3.3 valuation des signes respiratoires

    C. Signes daccompagnement

    Le battement des ailes du nez est le premier signe qui semanifeste en cas de dtresse respiratoire chez lenourrisson et lenfant en bas ge. Il se caractrise par unmouvement douverture et de fermeture des narines.

    Le tirage se caractrise par la mise en jeu des musclesrespiratoires accessoires lors de linspiration, encomplment de laction extrme des muscles inspirateursprincipaux.Lorsque lorganisme est en dette doxygne, il va mettreen jeu des muscles respiratoires accessoires dont lacontraction est destine lever les ctes et augmenterle volume du thorax.La contraction des muscles du cou tire les clavicules versle haut augmentant un peu plus le volume du thorax etainsi le volume dair inspir. De mme, les musclesintercostaux, en se creusant, cartent les ctes les unesdes autres, augmentant le diamtre latral du thorax pour faire pntrer un peu dair supplmentaire. Ilsinterviennent en complment de laction extrme desmuscles inspirateurs principaux.

    Les bruits anormaux traduisent lencombrement oulobstruction partielle des voies ariennes. Ils peuvent treprsents uniquement linspiration, lexpiration ou auxdeux. Ils peuvent tre entendus sous la forme de :- sifflements qui sont des sons aigus dus unrtrcissement des voies respiratoires (crise dasthmepar exemple) ;

    - ronflements qui sont dus une chute de la langue dansles voies ariennes gnralement conscutive un comaou un encombrement des voies ariennes;

    - rles (crpitants, gargouillements) qui traduisent unencombrement par un liquide des voies ariennes (OAPpar exemple).

    Le balancement thoraco-abdominal correspond la miseen jeu des muscles abdominaux. Alors que normalementthorax et abdomen se gonflent et se dgonflent en mmetemps, on constate des mouvements paradoxaux :labdomen se creuse linspiration et se gonfle lexpiration.

    La cyanose traduit une diminution importante de laquantit doxygne transport par le sang et donclinefficacit des changes gazeux.Il sagit dune coloration bleute que lon peut observerau niveau des ongles, des lvres, des ailes du nez, deslobes de loreille voire de la face dans ses manifestationsextrmes.Chez une personne de couleur, elle sera visibleprfrentiellement au niveau des ongles et des lvres.

    Les sueurs et la moiteur traduisent la dilatation desvaisseaux sanguins provoque par laugmentation de laquantit de CO2 dans le sang. Elles traduisent donc uneinefficacit des changes gazeux.Les sueurs apparaissent en premier lieu sur le front et encas daggravation elles vont stendre sur la totalit ducorps. un stade beaucoup plus prcoce, elles se manifestentpar une simple moiteur. Non visible, celle-ci est facilementdtectable par le toucher au niveau du front et des mains.Leur disparition indique une amlioration de ltat de lavictime.

    Les signes dpuisement apparaissent quandlorganisme est fatigu par sa lutte contre la dtresserespiratoire et se manifestent par une somnolence quitraduit la fois lhypoxie crbrale et lpuisementphysique d aux efforts dhyperventilation. La somnolence

    3

    13BSP 200.2 - Secours victimes

    La cyanoseLe tirage des muscles du cou

    Le balancement thoraco-abdominal

    Coloration bleute au niveau des ongles, des lvres, des ailes du nez et des lobes de loreille

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  • peut galement rsulter de llvation du CO2 chezlinsuffisant respiratoire chronique. La victime ne peut plusse maintenir seule en position assise.Si malgr le traitement entrepris, les signes dpuisement,la cyanose et les sueurs persistent et quil sy associe unediminution de la frquence respiratoire et des bruitsanormaux, le sapeur-pompier doit les interprter commedes signes dextrme gravit.

    D. Signes spcifiques La mousse aux lvres, plus ou moins rose, traduit

    lexistence dune forme majeure de ldme aigu dupoumon.Elle est le tmoin dune vritable noyade interne . Leplasma sanguin (avec quelques globules rouges) issu descapillaires pulmonaires a envahi la majeure partie desalvoles.

    La prsence de sang dans les crachats ou lors de toux(hmoptysie), traduit souvent une atteinte pulmonairegrave.

    Lemphysme sous-cutan, le seul dcelable par lesapeur-pompier, est la consquence dune blessureentranant le passage dair de larbre respiratoire(bronche, trache, poumons) vers le tissu sous-cutan.Il se caractrise par la prsence dun gonflement trsmodr de la surface de la peau, au niveau de la partiesuprieure du thorax et de la face latrale du cou. Ilprovoque au toucher une sensation de crpitationneigeuse (comme si on enfonait la main dans de laneige un peu gele).

    Cas particulier

    Les gasps sont des mouvements rflexes dapparencerespiratoire, inefficaces, que lon peut parfois observer chezune personne inconsciente, en train dagoniser (un poulspeut encore tre peru ce stade).Les gasps peuvent prcder larrt cardiaque et mmepersister aprs. Leur dure est trs variable, de quelquesminutes plusieurs dizaines de minutes.

    BSP 200.2 - Secours victimes14

    BSPP_03:Layout 1 12/05/11 14:43 Page 14

  • A. Apprciation de la circulation

    Lapprciation de la circulation est ralise au cours du bilanprimaire chez une victime inconsciente qui ne respire pas,sur 10 secondes au maximum. Elle a pour objectifdapprcier la prsence ou labsence de circulation. Chez lavictime consciente, labsence de pouls radial en prsencedun pouls carotidien, permet de dpister une dtressecirculatoire.

    B. valuation de la circulation

    Lvaluation de la circulation est ralise lors du bilansecondaire, sur une minute. Elle a pour objectif de chiffreret dapprcier la qualit de la circulation.

    Contrairement la dtresse respiratoire trs souventvidente au premier abord, une dtresse circulatoire peuttre initialement peu apparente, et doit donc tresystmatiquement recherche.

    La contraction des ventricules jectant le sang souspression dans les artres gnre une onde de choc appelepouls. Il peut tre peru dans tous les endroits o une artreaffleure la peau et o elle peut tre comprime doucementcontre un plan dur sous-jacent : pouls radial, carotidien,fmoral, humral, etc.

    Le pouls permet dvaluer la fois la frquence, lamplitudeet le rythme cardiaque.

    Le pouls central est facilement perceptible sur le trajetdes grosses artres :- pouls carotidien, au niveau du cou ;- pouls fmoral, au pli de laine.

    Le pouls priphrique est perceptible sur le trajet desartres plus petites :- chez ladulte :

    - pouls radial, au poignet, dans laxe du pouce,

    - pouls pdieux, sur le dos du pied ;- chez le nouveau-n et le nourrisson :- pouls humral, sur la face interne du bras.

    B.1 Frquence

    La frquence circulatoire est le nombre de battementscardiaques calcul sur une minute. Les valeurs normalesde la frquence circulatoire chez une personne au repos sontreprises dans le tableau ci-dessous.

    Cette frquence augmente normalement lors dun effort,dun tat fbrile ou dun stress. linverse, elle se ralentitpendant le sommeil, lorsque la temprature du corpsdiminue, sous leffet de lentranement sportif (certainssportifs peuvent avoir une frquence cardiaquephysiologique basse : 40 50 battements/min) ou sousleffet de certains mdicaments (bta-bloquant). Le nouveau-n, qui a un cur faible, doit avoir une frquence trs levepour compenser.

    Une victime, sera considre en arrt cardiaque si : aucun battement nest peru sur une dure de 10 secondes

    lors dune prise de pouls carotidien ; le rythme est infrieur 60 battements par minute chez

    le nouveau-n la naissance.

    3

    15BSP 200.2 - Secours victimes

    3.4valuation des signes circulatoires

    En prsence dune dtresse circulatoire, le rythmecardiaque va se modifier. On parle alors de : tachycardie sil y a augmentation de la frquence ; bradycardie, sil y a une diminution de la frquence.

    Cest un signe de gravit qui souvent prcde larrtcardiaque.

    i Troubles du rythme cardiaque

    Tableau de valeurs normales de la frquence circulatoire

    Valeurs normales minimales

    de la frquence circulatoire

    Catgorie dge

    Valeurs normales maximales

    de la frquence circulatoire

    Bradycardie

    60 Adulte 100

    Tachycardie70 Enfant 140

    100 Nourrisson 140

    120 Nouveau-n 160

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  • B.2 Amplitude

    Lamplitude et la frquence sapprcient simultanment, surune minute. Lamplitude permet dapprcier la qualit de lacontraction cardiaque.Lorsque celle-ci est puissante, le pouls est facilementressenti. Il est qualifi de bien frapp.

    En cas daltration de la circulation, le pouls devientdifficilement perceptible. On dit alors quil est mal frapp,ce qui traduit une dtresse circulatoire, associe unebaisse de la pression artrielle.

    En labsence de perception dun pouls priphrique, ilconvient de lapprcier au niveau central.

    B.3 Rythme

    Cest lintervalle entre chaque battement cardiaque. Sontude se fait en mme temps que la mesure de la frquence,sur une dure de 1 minute, lors de la prise du pouls.

    Un rythme cardiaque normal est rgulier. Toute arythmie(irrgularit) peut tre le signe dune atteinte cardiaque.

    B.4 La pression artrielle

    La pression artrielle est la rsultante : de la contraction des ventricules ; du calibre des vaisseaux sanguins ; du volume de sang ject.

    On note deux chiffres : la pression systolique (ou maxima) qui est la pression qui

    rgne dans les artres au moment de la contraction desventricules ;

    la pression diastolique (ou minima) qui est la pression quirgne dans les artres au moment ou le cur est aurepos (elle nest jamais nulle).

    La diffrence entre la diastolique et la systolique sappellela pression diffrentielle.Une pression artrielle 120/80 correspond une pressionsystolique de 120 mm de mercure (mmHg) et diastolique de80 mmHg. Ce sont des chiffres moyens chez ladulte.Cette pression artrielle peut tre value (cf. fichetechnique 25-1) : manuellement laide dun brassard tension (sphygmo -

    tensiomtre ou sphygmomanomtre de Vaquez et Laubry)associ soit un stthoscope soit la prise dun pouls(dans ce cas, seule la maxima pourra tre mesure);

    lectroniquement laide dun brassard tension affichage lectronique ;

    de faon directe, en ranimation, par lintroduction duncapteur dans une artre.

    Cette pression artrielle varie : physiologiquement en fonction du moment de la journe,

    de la position du corps, dun effort ou dun tat de stress,de la fatigue, de lge et du sexe ;

    pathologiquement :- lors du vieillissement des artres qui perdent leurlasticit (artriosclrose) et entranent une hypertension,

    - lors dun tat de choc qui se traduit par une hypotension,due une insuffisance myocardique, une hypovolmie(perte trop importante de volume sanguin) ou unevasoplgie (dilatation des vaisseaux).

    sous leffet de certains mdicaments.

    Hormis chez la femme enceinte (cf. chapitre 14 partie 01),on parlera : dhypertension artrielle, lorsque la pression artrielle

    systolique est suprieure 160 mm Hg au repos ; dhypotension artrielle, lorsquelle est infrieure ou gale

    100 mm Hg.

    On parle dhypertension artrielle chronique lorsque cettepression reste leve au repos lors de plusieurs prisesespaces dans le temps. Cest une maladie qui fragiliseprogressivement lensemble du systme cardio-vasculaire.

    C. Coloration de la peau et des muqueusesLa peau, riche en capillaires, est un rservoir sanguin. Lesang qui y circule est responsable de la coloration et de latemprature de celle-ci.

    Une dcoloration de la peau et des muqueuses traduitsouvent une altration importante de la circulation sanguine.Elle peut tre la consquence dune dtresse circulatoireproprement dite mais aussi de toute autre dtresse(hypoglycmie par exemple) qui met en jeu le systmenerveux sympathique avec scrtion dadrnaline. Le sangest alors redistribu vers les organes prioritaires : cur,poumons, cerveau.

    Cette coloration se recherche aux extrmits : ongles, lobesdes oreilles Elle est galement visible au niveau desmuqueuses et, surtout, au niveau des conjonctives (faceinterne des paupires infrieures).

    La coloration de la peau du visage, normalement rose,devient extrmement ple en cas de dtresse circulatoire.Lapparition dun cercle blanchtre autour des lvres signeun tat de choc.

    La coloration des conjonctives sera facilement valueen abaissant la paupire infrieure et en observant lesconjonctives qui doivent tre roses. En cas de dtressecirculatoire, elles sont dcolores.

    BSP 200.2 - Secours victimes16

    Lors des hypotensions, la rgulation de la pressionartrielle se fait essentiellement : en urgence, grce des capteurs (barorcepteurs)

    situs au niveau de la crosse de laorte ou descarotides qui alertent le systme nerveux. Celui-ciprovoque immdiatement la scrtion dadrnalinepar les glandes surrnales ce qui provoque unevasocons triction et une augmentation descontractions cardiaques ;

    secondairement, le cerveau provoque la scrtiondhormones qui accentuent la vasoconstriction etsopposent la sortie deau en diminuant la scrtiondurine par le rein.

    i La rgulation de la pression artrielle

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  • 3.4 valuation des signes circulatoires

    Le temps de recoloration cutane (TRC), lorsquil estsuprieur 3 secondes, tmoigne dune dfaillancecirculatoire. Il est valu en mesurant le temps que metlongle se recolorer aprs une compression de 2 3 secondes.

    D. Les signes daccompagnement Les marbrures sont lies la stagnation du sang dans le

    rseau veineux, en particulier au niveau des genoux et delabdomen.Elles se manifestent par lapparition dune coloration bleu-violace rappelant la veinure dun marbre et traduisent unealtration trs grave de la fonction circulatoire.

    La sensation de soif traduit une diminution importante duvolume sanguin circulant (hmorragie).

    Les extrmits froides des membres traduisent unevasoconstriction (resserrement extrme des vaisseaux)qui peut tre le signe dune dtresse circulatoire endehors de tout contexte dhypothermie. Elle sapprcie parune diminution nette de la temprature des deux mainsde la victime par rapport celle du sapeur-pompier quilexamine.

    Les sueurs abondantes et persistantes, lorsquelles nesont pas associes une dtresse respiratoire, ni uncontexte deffort ou de chaleur, sont le signe de la miseen jeu du systme sympathique (lors dune dtressecirculatoire ou de toute autre dtresse, hypoglycmie parexemple). Ce sont alors des sueurs froides, associes une pleur.

    3

    17BSP 200.2 - Secours victimes

    La coloration des conjonctives

    La mesure du temps de recoloration cutan

    Abaisser lgrement les paupires pour observer la coloration des conjonctives

    Comprimer le lit de longle

    Relcher, longle est blanc

    Longle reprend sa couleur initiale

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  • Lvaluation de la souplesse et de la douleur de labdomendoit permettre au mdecin coordinateur de diagnostiquerlexistence dun problme abdominal aigu.

    La prsence anormale de sang ou de liquide dans la cavitabdominale provoque une raction douloureuse par irritationde lenveloppe qui entoure les organes abdominaux(pritoine) ainsi quun durcissement de labdomen parcontraction des muscles.

    La palpation de labdomen doit tre systmatiquementralise : en cas de douleur spontane ; en labsence de douleur spontane sil y a :

    - une suspicion de traumatisme abdominal,- une dtresse circulatoire sans origine vidente.

    Elle permettra : de prciser la localisation ; dvaluer lintensit de la douleur ; dapprcier la souplesse et son volution dans le temps,

    par des examens rpts.

    Labdomen peut : tre indolore ou non ; tre souple ; se dfendre : contraction musculaire lendroit palp ; prsenter une contracture gnralise : cest le ventre

    de bois qui ne se laisse pas dprimer.

    Exceptionnellement le sauveteur pourra constater ungonflement rapide de labdomen qui signe une hmorragiemassive.Lexamen de labdomen se fait par une palpation douce,avec les deux mains superposes, poses plat. Sipossible, les mains doivent tre rchauffes. Idalement lapalpation se fait aprs flexion des membres infrieurs de lavictime, ce qui dtend ses muscles abdominaux. Dans uncontexte de traumatisme, la ncessit de ne pas mobiliserle patient peut empcher cette position dexamen.

    On palpe successivement les 6 zones de labdomen encommenant par la partie oppose la douleur.

    La palpation ne sera pas ralise en prsence dun corpstranger. En prsence dune plaie, seule la zone o elle estsitue ne sera pas palpe.

    3

    3.5valuation dune douleur abdominale

    19BSP 200.2 - Secours victimes

    Les zones de labdomen

    valuation de la douleur abdominale

    pigastreHypocondre droit

    Fosse iliaque droite Fosse iliaque gaucheHypogastre

    Hypocondre gauche

    Palper toutes les zones de labdomen en commenant par la zone oppose la douleur

    3 6

    5

    41

    2

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  • 321BSP 200.2 - Secours victimes

    3.6Temprature

    La mesure de la temprature seffectue au moyen duthermolecteur lectronique (cf. fiche technique 27-1).

    Chez ltre humain, la temprature normale moyenne aurepos est de 37 C. Cette temprature peut varier enfonction de lactivit physique, des conditions detemprature extrieure, au cours de la journe La ractiondes individus aux variations de temprature dpend de lasensibilit de chacun.

    Un individu est en : hyperthermie lorsque sa temprature est suprieure

    37,5 C ; hypothermie lorsquelle est infrieure 35 C.

    Lhyperthermie se manifeste par une peau chaude, avec unevasodilatation cutane responsable de laspect habituellement

    rouge de la peau. Cette hyperthermie est habituellementaccompagne de sueurs, qui peuvent tre absentes, si lavictime est dshydrate ou sil existe une atteinte dusystme nerveux central.

    Lhypothermie se manifeste par une peau froide, notammentau niveau des extrmits, en raison de la vasoconstrictionrflexe, et par des frissons destins lutter contrelhypothermie en produisant de la chaleur par le travailmusculaire. Le frisson peut disparatre dans certainescirconstances (hypothermie svre < 31 C, coma).

    Au-dessus de 42 C, le pronostic vital est engag. Endessous de 28 degrs la victime prsente ou est susceptiblede prsenter tout moment une fibrillation ventriculaire.

    Hypothermie svre

    Hypothermie modre

    Temprature moyenne

    Hyperthermie modre ou fivre

    Hyperthermie svre

    < 32 32 - 35 35 - 37,5 37,5 - 41 > 41

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