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1 BSP 200.2 - Secours à victimes  A. Généralités A.1 Définitions La plaie est une interruption de la continuité de la peau , revêtement protecteur du corps, avec une atteinte possible des tissus sous-cutanés. Elle est généralement secondaire à un traumatisme et peut êt re provoquée : • de l’extérieur vers l’intérieur, par une coupure, une piqûre, un projectile, un coup, une morsure, un frottement… • de l’intérieur vers l’extérieur, par un os cassé qui perfore la peau (fracture ouverte). A.2 Risques Suivant son importance et sa localisation, la plaie peut être à l’origine : • d’une hémorragie ; d’une atteinte des str uctures situées sous la plaie (organes du thorax, de l’abdomen, du crâne, vaisseaux sanguins, nerfs, muscles…) pouvant entraîner une défail- lance des fonctions nerveuse, respiratoire ou circulatoire; • d’une infection locale, qui peut se généraliser dans un deuxième temps et entraîner une septicémie; • de maladies liées à la pénétration de certains germes comme le bacille du tétanos. Pour le sapeur-pompie r, elle présente un risque de conta- mination par le sang de la victime (hépatites, VIH…). B. Éléments de gravité Les critères qui permettent d’établir la gravité d’une plaie sont: • le mécanisme de formation ; • le type et la profondeur ; • la localisation et les complications possibles. C’est le recueil des informations relatives à chacun d’eux qui permet de déterminer si l’on est en présence d’une plaie simple, sérieuse ou grave et d’adapter la conduite à tenir. Les plaies et les brûlures constituent l’essentiel des atteintes traumatiques de la peau. On les qualifie de simples, de sérieuses ou de graves. Une plaie ou une brûlure nécessite au minimum un avis médical si elle est sérieuse et l’envoi d’un moyen médicalisé si elle est grave. Les atteintes de la peau 13.1 Les plaies résistent à la chaleur et aux désinfectants. On retrouve ces spores dans les sols, dans la poussière, sur les plantes, sur les objets rouillés, dans les selles animales et dans 10 à 2 5 % des selles humaines. Les spores pénètrent dans l’organisme par une plaie et peuvent y survivre des mois voire des années. Si les conditions deviennent favorables, comme dans les plaies infectées, la spore germe et se transforme en bacille sécrétant la toxine responsable de la maladie. Il s’agit d’une neurotoxine qui migre le long des axones des nerfs moteurs, jusqu'à la moelle épinière et le tronc cérébral entraînant des contractures musculaires caractéristiques, des spasmes, des convulsions et en l’absence de traitement, la mort. À l'échelle mondiale, le tétanos cause environ 500000 morts par an. La prévention est basée sur un vaccin antitétanique très efficace, sur le lavage de toute plaie et l'administration d’anticorps en cas de plaie à ris que. Une fois la maladie installée, le traitement est long et difficile. L'infection n'est pas immunisante, ce qui signifie qu'il est possible d'être infecté plusieurs fois. Si la vaccination est ancienne (au-delà de 10 ans) ou n’a  jamais été réalisée, il doit être co nseillé à la victime de consulter un médecin. Les sapeurs-pompiers, de par leur métier, constituent une population à risque, d’où l’intérêt des mesures de protection, d’hygiène et de prévention (vaccinations à  jour). 13 i Le tétanos Le tétanos est une maladie infectieuse aiguë, grave et souvent mortelle, due à une bactérie (bacille de Nicolaïer). Ces bactéries sont stockées dans des spores (sorte de coque protectrice qui les abrite) qui peuvent survivre des années dans le milieu extérieur. Elles BSPP_13:Layout 1 13/05/11 12:04 Page 1

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1BSP 200.2 - Secours à victimes

 A. Généralités

A.1 Définitions

La plaie est une interruption de la continuité de la peau ,

revêtement protecteur du corps, avec une atteinte possible

des tissus sous-cutanés. Elle est généralement secondaire

à un traumatisme et peut être provoquée:

• de l’extérieur vers l’intérieur, par une coupure, une piqûre,

un projectile, un coup, une morsure, un frottement…

• de l’intérieur vers l’extérieur, par un os cassé qui perfore

la peau (fracture ouverte).

A.2 Risques

Suivant son importance et sa localisation, la plaie peut être

à l’origine :

• d’une hémorragie ;

• d’une atteinte des structures situées sous la plaie

(organes du thorax, de l’abdomen, du crâne, vaisseaux

sanguins, nerfs, muscles…) pouvant entraîner une défail-

lance des fonctions nerveuse, respiratoire ou circulatoire;

• d’une infection locale, qui peut se généraliser dans un

deuxième temps et entraîner une septicémie;

• de maladies liées à la pénétration de certains germes

comme le bacille du tétanos.

Pour le sapeur-pompier, elle présente un risque de conta-mination par le sang de la victime (hépatites, VIH…).

B. Éléments de gravitéLes critères qui permettent d’établir la gravité d’une plaie

sont:

• le mécanisme de formation ;

• le type et la profondeur ;

• la localisation et les complications possibles.

C’est le recueil des informations relatives à chacun d’eux

qui permet de déterminer si l’on est en présence d’une plaie

simple, sérieuse ou grave et d’adapter la conduite à tenir.

Les plaies et les brûlures constituent l’essentiel des atteintes traumatiques de la peau. On les qualifie de simples, de sérieuses

ou de graves. Une plaie ou une brûlure nécessite au minimum un avis médical si elle est sérieuse et l’envoi d’un moyen

médicalisé si elle est grave.

Les atteintes

de la peau

13.1

Les plaies

résistent à la chaleur et aux désinfectants. On retrouveces spores dans les sols, dans la poussière, sur lesplantes, sur les objets rouillés, dans les selles animaleset dans 10 à 25 % des selles humaines.Les spores pénètrent dans l’organisme par une plaie etpeuvent y survivre des mois voire des années. Si lesconditions deviennent favorables, comme dans lesplaies infectées, la spore germe et se transforme enbacille sécrétant la toxine responsable de la maladie. Ils’agit d’une neurotoxine qui migre le long des axonesdes nerfs moteurs, jusqu'à la moelle épinière et le tronccérébral entraînant des contractures musculairescaractéristiques, des spasmes, des convulsions et enl’absence de traitement, la mort.À l'échelle mondiale, le tétanos cause environ 500000morts par an. La prévention est basée sur un vaccinantitétanique très efficace, sur le lavage de toute plaieet l'administration d’anticorps en cas de plaie à risque.Une fois la maladie installée, le traitement est long etdifficile. L'infection n'est pas immunisante, ce quisignifie qu'il est possible d'être infecté plusieurs fois. Sila vaccination est ancienne (au-delà de 10 ans) ou n’a jamais été réalisée, il doit être conseillé à la victime deconsulter un médecin.Les sapeurs-pompiers, de par leur métier, constituentune population à risque, d’où l’intérêt des mesures deprotection, d’hygiène et de prévention (vaccinations à jour).

13

i Le tétanos

Le tétanos est une maladie infectieuse aiguë, grave etsouvent mortelle, due à une bactérie (bacille deNicolaïer). Ces bactéries sont stockées dans des spores(sorte de coque protectrice qui les abrite) qui peuventsurvivre des années dans le milieu extérieur. Elles

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3BSP 200.2 - Secours à victimes

• la plaie délabrante, ou lacération est une déchirure complexede la peau et souvent des muscles, par arrachement ouécrasement. La plaie est irrégulière avec des lambeaux depeau et de chair.

On doit toujours essayer d’évaluer la profondeur d’une plaiesoit :• directement, en estimant visuellement la distance séparant

la surface cutanée du fond de la plaie;• indirectement lorsque la lésion a été créée par un objet

pénétrant, en évaluant la taille de la partie de l’objet quia été ou est pénétrante, sans le retirer ni le mobiliser.

Il existe un cas particulier qui n’est pas une plaie à proprement

parler, mais qui peut être à l’origine de lésions internesimportantes, c’est la contusion. Elle est provoquée par unchoc ou un coup et entraîne des lésions ou la rupture desvaisseaux situés immédiatement sous la peau. Il n’y a pasde plaie, mais le sang peut s’échapper dans les tissus sousl’épiderme donnant une coloration violette et un aspectgonflé: l’hématome. Il est parfois très étendu et peutentraîner une détresse circulatoire.

B.2 Localisation des plaies et leurs complications

La localisation d’une plaie est susceptible d’entraîner:• une atteinte vitale :

- plaie du cou, du thorax ou de l’abdomen (le pronosticvital peut être très rapidement engagé);- plaie artérielle des membres.

• une atteinte fonctionnelle :- plaie de l’œil, de la face, de la main, du pied, d’unearticulation qui peut nécessiter une prise en charge dansun service spécialisé.

• une infection localisée ou généralisée (septicémie) :- plaie à proximité d’un orifice naturel, et plus particuliè-rement celles situées à proximité du périnée ;

- plaie de la main ou d’une articulation (qui présenteun risque particulier en raison de l’extension rapide del’infection et des séquelles fonctionnelles qu’elle peutentraîner).

C. Classification des plaies

C.1 Les plaies simples

Une plaie est considérée comme simple lorsqu’il s’agitd’une écorchure, d’une éraflure ou d’une coupure unique,peu profonde, non hémorragique.

C.2 Les plaies sérieuses

Une plaie est considérée comme sérieuse dès:• qu’elle présente un saignement abondant mais contrôlable

par une compression manuelle et un pansement compressif;• qu’elle est pénétrante au niveau :

- de la face,- de la main,- du pied,- d’une articulation,- de l’œil,- d’un orifice naturel,

• qu’il existe un corps étranger dans la plaie ou qu’elle esten regard d’un foyer de fracture.

Toute plaie dont on ne peut apprécier la profondeur doit êtreconsidérée comme pénétrante.

C.3 Les plaies graves

Une plaie est considérée comme grave dès:• qu’elle est pénétrante au niveau:

- du cou ;- du thorax ;- de l’abdomen.

• qu’elle est associée à un délabrement des massesmusculaires ;

• qu’elle s’accompagne d’une hémorragie artérielle.

13

Lacération (coupe de la peau)

Lacération

13.1 Les plaies

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BSP 200.2 - Secours à victimes4

La classification des plaies permet de déterminer leniveau de prise en charge :• plaie simple : soins locaux ;• plaie sérieuse : transport en général non médicalisé,

vers une structure d’urgence pour des soins spécifiques(suture) ou vers un service spécialisé (chirurgie de lamain, ophtalmologie, stomatologie) ;

• plaie grave : soins spécifiques nécessitant une médicali-sation de l’intervention.

D. Signes spécifiquesRechercher par l’interrogatoire de la victime ou de son entourage:

• le mécanisme ;• les actions entreprises avant l’arrivée des secours (pose

d’un garrot) ;• une vaccination anti-tétanique à jour ou non;• les antécédents (hémophilie, VIH…);

• les traitements (antigoagulants…);• les allergies connues, notamment aux antiseptiques et

à l’iode.

Rechercher ou apprécier:• la localisation de la plaie;• le type et la profondeur de la plaie;• la présence d’un corps étranger ou de débris;• l’importance d’un saignement ;• la douleur ressentie ;• une détresse circulatoire ;• une détresse respiratoire ;

E. Conduite à tenir

Après avoir identifié la gravité de la plaie, le chef d’agrèsadopte la conduite à tenir adéquate.

E.1 Plaie simple

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:

Nettoyer la plaie à l’aide de sérum physiologique (ou àl’eau et au savon, avec un dernier temps de rinçage) afind’éliminer les petits corps étrangers mobiles.

Désinfecter au moyen d’une solution antiseptique, enl’appliquant du centre vers la périphérie de la plaie et

 jamais l’inverse.

Protéger la plaie par un pansement.

Conseiller à la victime de consulter un médecin si:- la victime n’est pas vaccinée contre le tétanos;- la vaccination antitétanique date de plus de 10 ans ;- la plaie devient chaude, rouge, si elle gonfle ou si ellecontinue de faire mal dans les 24 heures.

Les compresses utilisées pour nettoyer la plaie ainsi queles gants doivent être jetées dans un conteneur à déchetsseptiques (cf. chapitre 7).

E.2 Plaie sérieuse

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:

Arrêter l’hémorragie éventuelle (cf. chapitre 7 − par tie 03).Mettre la victime en position adaptée.

Nettoyer la plaie avec du sérum physiologique.

Protéger la plaie par des compresses stériles impré-gnées d’antiseptique maintenues par un bandage, un filettubulaire ou au moyen d’un pansement individuel stérile,de taille appropriée.

Ne jamais retirer un corps étranger.

Contacter la coordination pour éventuellement diriger lavictime vers un service spécialisé.

Si la victime présente une plaie à l’œil:

Allonger à plat dos, tête calée en recommandant au

blessé de fermer les deux yeux et de ne pas bouger.Cette position évite une aggravation éventuelle de lalésion oculaire.

Mettre un pansement sur les 2 yeux, pour l’aider à lesfermer.

Si un corps étranger se trouve dans la plaie, protégerau mieux à l’aide d’un pansement adapté sans mobiliserl’objet.

E.3 Plaie grave

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:

Arrêter l’hémorragie éventuelle (cf. chapitre 7 – Partie 03).

Mettre la victime en position adaptée.Protéger la plaie par des compresses stériles maintenuespar un bandage, un filet tubulaire ou au moyen d’unpansement individuel stérile, de taille appropriée.

Ne jamais retirer un corps étranger sauf s’il nuit à laréalisation d’un MCE;

Administrer de l’oxygène par inhalation;

Contacter la coordination en urgence pour demander unmoyen médicalisé;

Ne pas mobiliser la partie atteinte ;

Protéger la victime contre le froid, la chaleur et lesintempéries.

En présence:

• d’une plaie thoracique : protéger par un pansement nonocclusif (risque d’aggravation d’un pneumothorax) ;

• d’une éviscération: ne pas remettre les organes en place,recouvrir au moyen d’un emballage stérile humidifié avecdu sérum physiologique (sauf chez le nouveau né et le nour-risson où les compresses sont appliquées sans sérum enraison du risque d’hypothermie).

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5BSP 200.2 - Secours à victimes

13

Les positions d’attente adaptées

Inconsciente Consciente

En règle généraleEn PLS

côté traumatisé vers le solAllonger ou la mettre dans la

position où elle se sent le mieux

Sauf ThoraxEn PLS,

côté blessé vers le solEn position assise

AbdomenEn PLS,

côté sain vers le sol

Allonger sur le dos ou sur le côté,cuisses fléchies pour relâcher les

muscles de l’abdomen etdiminuer la douleur

Œil ou paupièreEn PLS,

œil sain vers le solAllonger à plat dos, tête calée,

les deux yeux fermés

13.1 Les plaies

Plaie au thorax Plaie à l’abdomen

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 A. Généralités

A.1 Définitions

La brûlure est une lésion qui peut toucher:• la peau de façon plus ou moins étendue et plus ou moins

profonde;• les masses musculaires;• les voies aériennes ;• le tube digestif;• les yeux.

A.2 Risques

Suivant son étendue, sa profondeur, sa localisation et sacause, la brûlure peut-être à l’origine :• d’une détresse circulatoire par perte de liquide (plasma);• d’une détresse respiratoire par brûlure des voies aériennes

due à l’inhalation de gaz chauds et intoxication par lesfumées d’incendie;

• de douleurs sévères ;• d’une infection dans les jours qui suivent;• de séquelles esthétiques et fonctionnelles nécessitant de

nombreuses greffes et des mois d’hospitalisation.

B. Éléments de gravitéLes critères qui permettent d’établir la gravité d’une brûluresont:• la cause ;• la profondeur ;• l’étendue ;• la localisation ;• l’âge et les antécédents.

C’est le recueil des informations relatives à chacun d’euxqui permet de déterminer si l’on est en présence d’une brûluresimple, sérieuse ou grave et d’adapter la conduite à tenir.

B.1 Les causes de brûlures

Une brûlure peut être d’origine:• thermique (chaleur, froid);• électrique (électrisation ou électrocution, foudre);• chimique (acides, bases);• mécanique (frottements);• radiante ou irradiante (soleil, radioactivité).

13

BSP 200.2 - Secours à victimes

13.2

Les brûlures

i Les causes de brûlures

Les brûlures thermiques par la chaleur peuvent êtreprovoquées par des flammes, des liquides, des gazchauds ou par le contact de corps solides brûlants.Les brûlures directes par flammes (rayonnement), lorsd’un incendie sont en général profondes ets’accompagnent souvent d’une détresse respiratoiredue à une brûlure des voies aériennes supérieures ou àune intoxication par les fumées. Elles peuventprésenter un aspect noirâtre quand elles sontrecouvertes de suies, ce qui peut amener à enmésestimer la surface et la profondeur.

Les brûlures par eau chaude peuvent présenter unaspect rouge, ce qui peut en faire sous-estimer laprofondeur.

Une immersion dans de l’eau chaude engendre unebrûlure du 3e degré après:• 2 minutes à 50 °C;• 20 secondes à 55 °C;• 5 secondes à 60 °C.

C’est ce qui se passe pour l’enfant mis dans un baintrop chaud, ou qu’on laisse jouer sans surveillance avecles robinets et pour la personne âgée qui ne peut passe relever.

Les brûlures thermiques par le froid ou gelures sonttraitées dans le chapitre 12 – Partie 07.

Les brûlures chimiques sont une agression de la peaupar un produit caustique comme un acide fort ou unebase forte. En cas d’ingestion du produit, il peutentraîner une brûlure du tube digestif (cf. chapitre 11 –partie 03). La pénétration du produit à travers la peaupeut également entraîner une intoxication.

Les brûlures électriques sont consécutives au passage

du courant dans le corps et peuvent entraîner desbrûlures souvent profondes. Une brûlure électrique peuspectaculaire en apparence, peut entraîner rapidementla mort de la victime par atteinte du cœur ou ducerveau.Ce type de brûlure est traitée dans le chapitre 12 –partie 07.

Les brûlures par frottement concernent en particulierles chutes avec glissade en deux roues.

Les brûlures par radiation ou irradiation. Elles sontdues à une exposition aux ultra-violets (soleil) maispeuvent également être provoquées par une sourceradioactive et sont alors particulièrement graves. Cesdernières sont fonction de la dose reçue et peuvent

n’apparaître que plusieurs jours après l’exposition.

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BSP 200.2 - Secours à victimes8

B.2 La profondeur des brûlures

La profondeur d’une brûlure est déterminée par son aspect.

• La brûlure du 1er degré est une atteinte superficielle, seul

l’épiderme est lésé. Il va se reconstituer naturellement enquelques jours. La peau est rouge, chaude, douloureuse etsèche (coup de soleil).Chez l’adulte ce n’est pas une brûlure grave et elle ne doitpas être comptabilisée dans le calcul de la surface totalebrûlée. En revanche une brûlure du premier degré (rougeur)étendue chez l’enfant ou le nourrisson peut avoir desconséquences plus graves et doit nécessiter obligatoirementun avis médical, en par ticulier si elle s’accompagne d’unehyperthermie.

• La brûlure du 2e degré est une atteinte plus profondede la peau qui touche l’épiderme et une partie du derme.Elle s’accompagne d’une douleur en général intense. Elleest caractérisée par la présence de cloques appelées

phlyctènes qui peuvent être:- uniques ou multiples;- plus ou moins étendues;- fermées et contenant un liquide clair;- rompues avec un aspect rougeâtre et suintant.

• La brûlure du 3e degré est une atteinte très profonde dela peau où toutes les couches sont touchées, ce qui larend peu douloureuse voire indolore (atteintes des termi-naisons nerveuses). L’épiderme et le derme sont détruits.La peau est dure, cartonnée ressemble à de la cire etpeut être pâle, presque blanche (les capillaires sanguinssont détruits), brunâtre ou de couleur chamois.Une brûlure du 3e degré ne peut pas cicatriser seule etnécessite une greffe quelle que soit sa superficie.

Dans les brûlures du 2e et du 3e degré, la peau ne joue plusson rôle de barrière protectrice, ce qui entraîne:• une fuite de plasma vers l’extérieur et représente un

risque de détresse circulatoire à partir d’un certainpourcentage de surface brûlée (environ 20 % chez l’adulte);

• un risque infectieux important dans les jours suivants.

Il peut être très difficile d’estimer la profondeur de la brûlureau moment de l’intervention et ce n’est que le retard à lacicatrisation qui apportera la preuve de la profondeur réelle.

• La carbonisation est le stade ultime d’atteinte des tissus.La peau et les tissus situés au dessous sont détruits etressemblent à du charbon.

Les différents degrés de brûlures

1er degré

 2e degré

3e degré

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B.3 L’étendue des brûlures

En règle générale, seules sont comptabilisées les brûluresdu 2e et du 3e degré.

Chez l’adulte, si la victime présente des brûlures étendues,l’évaluation de la surface brûlée, se fait au moyen de la règledes 9 de Wallace :• chaque membre supérieur représente 9 %;• chaque membre inférieur représente 18 %;• le tronc (thorax et l’abdomen) représente 18 % par face;• la tête représente 9 %;• les par ties génitales représentent 1 %.

Cette règle ne s’applique qu’à l’adulte, l’enfant possédantune morphologie différente (par exemple: chez le nourrisson,la tête représente 20 % de la surface du corps).

Dans tous les cas elle peut se faire à l’aide de la facepalmaire (paume et doigts) de la main de la victime, qui estégale à 1 % de la surface totale de la peau, quel que soitl’âge.

Les brûlures étendues altèrent le fonctionnement général del’organisme.Par conséquent, ces brûlures sont toujours graves en raisonde la détresse circulatoire et de l’atteinte globale du corpsqu’elles entraînent. Elles nécessitent une prise en chargedans un service spécialisé dans le traitement des brûlés.

B.4 Les localisations des brûlures

La localisation de la brûlure, en particulier celle du secondet troisième degré va entraîner des complications plus oumoins précoces. Ce sont les brûlures:• des voies aériennes, en cas d’incendie. La présence de

traces de suies autour des narines et de la bouche,l’apparition d’une toux incessante, de crachats noirâtresou d’une modification de la voix (rauque) doit fairesuspecter ce type de brûlure;

• du visage et du cou. Les brûlures profondes (souvent parflamme) peuvent rapidement s’accompagner d’unedétresse respiratoire, surtout si la brûlure du cou estcirculaire. Par ailleurs les cicatrices vont entraîner des

problèmes fonctionnels et esthétiques;

• oculaires souvent d’origine chimique, en particulier par dela soude, qui peut provoquer une destruction de l’œil;

• des mains ou des plis de flexion, dont les cicatricesentraînent des problèmes fonctionnels par les rétractionstendineuses et le blocage des articulations;

• à proximité des orifices naturels (périnée…) qui peuvents’infecter secondairement;

• circulaires, car la perte d’élasticité de la peau brûlée etl’apparition d’un œdème entraînent un ef fet garrot sur lesmuscles, les vaisseaux et les nerfs.

B.5 L’âge et les antécédents

L’âge

À profondeur, à superficie et à localisation égales lesbrûlures sont plus graves aux âges extrêmes de la vie.

Les antécédents

Un certain nombre de pathologies aggravent le pronosticvital d’un brûlé, en particulier:• le diabète ;• le tabagisme;• les maladies cardiaques;• les maladies qui dépriment le système immunitaire (VIH…);• l’alcoolisme…

C. Classification des brûluresL’analyse de ces différents critères de gravité par lessapeurs-pompiers permet de classifier la brûlure et d’adapterla conduite à tenir.

C.1 Les brûlures simplesUne brûlure simple est soit :• une brûlure du premier degré d’origine thermique ou

par rayonnement solaire, sauf si elle est très étendueparticulièrement chez l’enfant et le nourrisson ;

• une brûlure du second degré d’origine thermique dont lasurface totale représente moins de la moitié de la facepalmaire de la main de la victime (0,5 %) et qui neprésente pas les critères de gravité suivants:- brûlure du visage ;- brûlure du cou ;- brûlure de l’œil ;- brûlure des mains ;- brûlure des plis de flexion ;

- brûlure à proximité d’un orifice naturel ;- brûlure localisée au niveau des voies aériennes supérieures.

C.2 Les brûlures sérieuses

Une brûlure sérieuse est:• une brûlure du premier degré d’origine thermique ou par

rayonnement solaire très étendue particulièrement chezl’enfant et le nourrisson ;

• une brûlure du 2e degré d’origine thermique dont lasurface totale est supérieure à 0,5 % et inférieure à :- 5 % chez le nourrisson,- 10 % chez l’enfant ou l’adulte de plus de 60 ans,- 15 % chez l’adulte ;

9BSP 200.2 - Secours à victimes

13

13.2 Les brûlures

Règle de Wallace

Face antérieure Face p ostérieure

9 %

9 %

9 % 9 %

1 %

4,5 %

4,5 % 4,5 %

4,5 %

9 %

9 %

1 %

9 % 9 %

4,5 %4,5 %

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• une brûlure qui présente les critères de gravité suivants :- brûlure du visage ;- brûlure du cou ;

- brûlure de l’œil ;- brûlure des mains ;- brûlure des plis de flexion ;- brûlure à proximité d’un orifice naturel.

C.3 Les brûlures graves

Une brûlure grave est:• une brûlure du 2e degré

- dont la surface totale est supérieure à :- 5 % chez le nourrisson,- 10 % chez l’enfant ou l’adulte de plus de 60 ans,- 15 % chez l’adulte.

- ou qui présente les critères de gravité suivants:- brûlure circulaire ;- brûlure localisée au niveau des voies aériennes supé-rieures ;

• une brûlure du 3e degré quelle que soit sa surface ou salocalisation.

L’analyse de ces différents critères de gravité par lessapeurs-pompiers permet de classifier la brûlure et d’adapterla conduite à tenir.

La classification des brûlures permet de déterminer leniveau de prise en charge :• brûlure simple : soins locaux sans avis médical;• brûlure sérieuse : transport en général non médicalisé,

vers une structure d’urgence ou vers un service spécialisé(centre de traitement des brûlés) pour des soins spéci-fiques. Le critère de gravité est essentiellement lié au

pronostic fonctionnel: c’est le cas de la main, de la face,des plis de flexion.• brûlure grave : soins spécifiques nécessitant une médica-

lisation de l’intervention.

Cas particulier

Certaines brûlures classifiées comme sérieuses peuventnécessiter l’envoi d’un moyen médicalisé pour calmer la douleurgénérée par la brûlure.

D. Signes spécifiquesRechercher par l’interrogatoire de la victime ou de son entourage:

• la cause de la brûlure;

• le temps écoulé depuis la brûlure;• les actions déjà entreprises avant l’arrivée des secours(refroidissement, application de produit…);

• les antécédents et les traitements suivis;• une vaccination anti-tétanique à jour ou non.

Rechercher ou apprécier:• la profondeur de la brûlure;• l’étendue de la brûlure ;• la localisation des atteintes;• la douleur ressentie ;• une détresse circulatoire ;• une détresse respiratoire ;• la température corporelle.

En cas de brûlure sur incendie, il convient de rechercher enplus:

• la présence de suies au niveau de la bouche et des

voies aériennes ;• des signes respiratoires tels que des sifflements, unetoux, une voix modifiée…

En cas de brûlure par produit chimique, il convient derechercher en plus:

• la nature du produit ;• la durée de contact ;• les indications figurant sur l’emballage (réactivité avec

l’eau en particulier)

Le cas particulier des brûlures d’origine électrique est traitédans le chapitre 12 – Partie 07.

E. Conduite à tenir

E.1 Brûlure simple (sauf chimique)

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:

Supprimer la cause de la brûlure.

Refroidir la brûlure sans limite de durée, tant que lavictime le souhaite (effet anti-douleur) au moyen:- d’une compresse hydrogel dans la mesure du possible;- d’eau par ruissellement (sans pression) directement surla brûlure, dans les autres cas.

Protéger la brûlure :- en laissant la compresse hydrogel en place;- au moyen d’un pansement stérile imprégné de sérumphysiologique.

Ne pas percer les phlyctènes.

Conseiller à la victime de consulter un médecin si:- il existe des phlyctènes de petite taille en nombre trèslimité (2 ou 3);

- la victime n’est pas vaccinée contre le tétanos;- la vaccination antitétanique date de plus de 10 ans;- la brûlure continue de faire mal dans les 24 heures.

Dans le cas d’une brûlure simple chez l’enfant et le nourrisson,un contact doit systématiquement être fait avec la coordi-nation médicale.

E.2 Brûlure sérieuse (sauf chimique)

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des

gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:Supprimer la cause de la brûlure;

Refroidir la brûlure en appliquant le protocole du tableauci-dessous, si elle date de moins de 15 minutes au moyen:- d’une compresse hydrogel dans la mesure du possible;- d’eau par ruissellement (sans pression) directement surla brûlure ou par trempage dans les autres cas;

Le refroidissement d’une brûlure thermique a surtout uneffet antidouleur. Avec accord du médecin coordinateur,le refroidissement (à visée anti-douleur) peut êtreprolongé le temps du transport (maximum 30 minutes)au moyen d’une compresse hydrogel. Toutefois, il exposeau risque d’hypothermie. Le refroidissement est doncinterdit si la surface brûlée est trop importante. Il faut

toujours refroidir la brûlure et non pas le brûlé .

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Il est interdit d’utiliser les compresses d’hydrogel si unrefroidissement par eau a été effectué au préalable surla même zone. En revanche, si un refroidissement doitêtre réalisé en plusieurs endroits du corps, il est possibled’utiliser une compresse d’hydrogel à un endroit etrefroidir à l’eau une autre partie.

Retirer si nécessaire les vêtements qui n’adhèrent pasà la peau en même temps que le refroidissement.

Retirer les bijoux, montres, ceintures lorsqu’ils se trouventau niveau ou à proximité de la zone brûlée (formation rapided’un œdème).

Ne pas percer les phlyctènes.

Protéger la brûlure :- en laissant la compresse hydrogel en place;- au moyen d’un pansement stérile pour brûlé;- au moyen de compresses stériles imprégnées de sérumphysiologique.

Ne pas mobiliser la partie atteinte.Administrer de l’oxygène par inhalation si nécessaire (enparticulier si la victime a été exposée à des fuméesd’incendie).

Contacter la coordination médicale.

Protéger la victime contre le froid, la chaleur et lesintempéries au moyen d’un drap stérile pour brûlés.

E.3 Brûlure grave (sauf chimique)

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:

Supprimer la cause de la brûlure.

Ne pas refroidir les brûlures dont la surface totale

dépasse 5 % chez le nourrisson, 10 % chez l’enfant et15 % chez l’adulte. Cependant toutes les autres brûluresconsidérées comme graves en raison de leur caractèrefonctionnel ou esthétique peuvent être refroidies suivantle protocole décrit pour les brûlures importantes.

Mettre la victime en position adaptée dans un drap propreet si possible stérile (drap stérile pour brûlés):- celle où elle se sent le mieux en général;

- en PLS, si elle est inconsciente;- en position assise en cas de détresse respiratoire, sanstrouble de la conscience;

- allongée lorsque l’étendue des brûlures est impor tante.

Contacter la coordination en urgence.

Retirer les vêtements qui n’adhèrent pas à la peau.

Retirer les bijoux, montres, ceintures lorsqu’ils setrouvent au niveau ou à proximité de la zone brûlée.

Ne pas percer les phlyctènes.

Protéger la brûlure :- au moyen d’un pansement stérile pour brûlé.- au moyen de compresses stériles imprégnées de sérumphysiologique.

Ne pas mobiliser la partie atteinte.Administrer de l’oxygène par inhalation en particulier sila victime a été exposée à des fumées d’incendie.

Protéger la victime contre le froid, la chaleur et lesintempéries au moyen d’un drap stérile pour brûlés.

Dans le cas d’une personne en feu

L’empêcher de courir.

La rouler au sol.Abattre les flammes à l’aide :- d’un vêtement ou d’une couverture;- d’un extincteur hydraulique de couleur verte, à l’exceptionde tout autre;

- d’une lance en jet diffusé.

Le risque d’hypothermie dans ce cas est considéré commesecondaire par rapport à la gravité de la brûlure en regard dela profondeur et de l’étendue des lésions.

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11

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13

BSP 200.2 - Secours à victimes

13.2 Les brûlures

ÂgeRefroidir si la surfacecorporelle brûlée au

2e et 3e degré est :Temps de refroidissement

Nourrisson ≤ 5 % 5 minutes

Enfant et adulte > 60 ans ≤ 1 0 % 5 minutes chez l’enfant10 minutes chez l’adulte

Adulte ≤ 1 5 %

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BSP 200.2 - Secours à victimes12

F. CAT spécifique face aux brûlureschimiques

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et desgestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de:

Supprimer la cause de la brûlure.

Ôter les vêtements et les chaussures imbibés de produitsen se protégeant et en veillant à ne pas répandre du produitsur des zones non atteintes.

Laver abondamment la zone atteinte:- à l’aide d’un moyen actif de décontamination mis àdisposition par l’entreprise;

- à l’eau tiède, si le produit ne réagit pas de manièreviolente avec l’eau, le plus tôt possible et pendant15 à 20 minutes;

Retirer les bijoux, montres, ceintures de la zone brûlée.

Sécher la victime et l’allonger sur un drap propre et si

possible stérile (sauf en cas de détresse respiratoireconscient: position assise).

Protéger la brûlure :- au moyen d’un pansement stérile pour brûlé;- à défaut, au moyen d’un pansement stérile imprégnéde sérum physiologique.

Ne pas mobiliser la partie atteinte.

Administrer de l’oxygène par inhalation en cas debrûlure importante ou grave.

Contacter la coordination en urgence.

Protéger la victime contre le froid, la chaleur et lesintempéries.

Dans le cas d’une projection dans l’œil , le rincer abon-

damment et le plus rapidement possible, à l’eau pendant30 minutes en prenant soin que le liquide ne coule pas surl’autre œil (tête penchée sur le côté, l’œil blessé dirigé versle sol). Le lavage peut être effectué pendant le transport àl’hôpital afin de ne pas retarder la prise en charge médicale.Si un moyen actif de décontamination est disponible, l’utiliseren priorité.

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1

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Le risque le plus important entraîné par une brûlure,en dehors d’une détresse vitale, est l’infection. Il fautdonc travailler le plus proprement possible, malgré descirconstances souvent difficiles (feu avec nombreusesvictimes et sauvetages…) en protégeant très rapidementla surface brûlée à l’aide de moyens stériles (compressehydrogel, pansement stérile…).

Les brûlures thermiques sont particulièrementdouloureuses pour la victime. Le refroidissement asurtout un effet antidouleur dans les premièresminutes suivant l’exposition.Les brûlures chimiques sont dues à l’action d’unproduit caustique qui agira tant qu’il sera présent. Pour

limiter son action, il faut déshabiller la victime si lesvêtements sont imprégnés, laver la zone atteintelonguement (de 15 à 20 minutes) afin de diluer etd’éliminer le maximum de produit. À la différence desbrûlures thermiques, il n’y a pas de notion de tempsécoulé depuis l’exposition car il s’agit d’un lavage etnon d’un refroidissement. Cependant, ce lavage doit sefaire le plus rapidement possible, avec si possible unetempérature d’eau agréable.Les brûlures par des bases (soude caustique,ammoniac), sont souvent plus graves qu’avec desacides, en raison de leur capacité à pénétrer plusrapidement et plus profondément dans les tissus queces derniers. La seule prévention efficace des lésions estla rapidité de l’élimination du produit de la surface de

l’organisme.

Précisions sur le traitementdes brûluresi

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13BSP 200.2 - Secours à victimes

   B   i   l  a  n  s  e  c  o  n

   d  a

   i  r  e

   B   i   l  a  n  p  r   i  m  a

   i  r  e

   P  r

  o  c

   é   d  u  r  e

   1   3

 .   1  -

   P  r   i  s  e  e  n  c

   h  a  r  g  e

   d   ’  u  n  e  v

   i  c   t   i  m  e  p  r   é  s  e  n

   t  a  n

   t  u  n  e  p

   l  a   i  e

   D   é   l  a   b  r  e  m  e  n   t   d  e   l  a  m  a  s  s  e  m  u  s  c  u   l  a   i  r  e

   P   l  a   i  e  p   é  n   é   t  r  a  n   t  e  a  u  c  o  u ,

  a  u   t   h  o  r  a  x  o  u   à   l   ’  a   b   d  o  m  e  n

   P   l  a   i  e  p   é  n   é   t  r  a  n   t  e   d  e   l   ’  œ   i   l

   E  n  r  e  g  a  r   d   d   ’  u  n   f  o  y  e  r   d  e   f  r  a  c   t  u  r  e

   P   l  a   i  e  p   é  n   é   t  r  a  n   t  e   d  e   l  a   f  a  c  e ,  m  a   i  n ,  p   i  e

   d ,

  a  r   t   i  c  u   l  a   t   i  o  n  o  u   à  p  r  o  x   i  m   i   t   é   d   ’  u  n

  o  r   i   f   i  c  e  n  a   t  u  r  e   l

   P  r  o   f  o  n   d  e  u  r  n  o  n  a  p  p  r   é  c   i  a   b   l  e

   P  r   é  s  e  n  c  e   d   ’  u  n  c  o  r  p  s   é   t  r  a  n  g  e  r

    É  c  o  r  c   h  u  r  e  o  u

   é  r  a   f   l  u  r  e

   C  o  u  p  u  r  e  u  n   i  q  u

  e ,

  p  e  u  p  r  o   f  o  n   d  e

   *   C  a  s  p  a  r   t   i  c  u   l   i  e  r  :

   L  o  r  s   d   ’  u  n  e   é  v   i  s  c   é  r  a   t   i  o  n   d  u

  n  o  u  v  e  a  u  -  n   é  o  u   d  u  n  o  u  r  r   i  s  s  o  n  :

  e  m   b  a   l   l  a  g  e  s   t   é  r   i   l  e

  s  e  c .

   S  a   i  g  n  e  m  e  n   t  a   b  o  n   d  a  n   t  m  a   i  s

  c  o  n   t  r   ô   l  a   b   l  e   (  c  o  m  p  r  e  s  s   i  o  n   )

   D   é  s   i  n   f  e  c   t  e  r   à   l   ’  a   i   d  e   d   ’  a  n   t   i  s  e  p   t   i  q  u  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   à   l   ’  a   i   d  e   d   ’  u  n  p  a  n  s  e  m  e  n   t

   C  o  n  s  e   i   l   l  e  r   d  e  c  o  n  s  u   l   t  e  r  u  n  m   é   d  e  c   i  n

   N  e   t   t  o  y  e  r   à   l   ’  a   i   d  e   d  e  s   é  r  u  m

  p   h  y  s   i  o   l  o  g   i  q  u  e  o  u   d   ’  e  a  u  s  a  v  o  n  n  e  u  s  e

   A   d  m   i  n   i  s   t  r  e  r   d  e   l

   ’   O   2

   P  r  o   t   é  g  e  r  c  o  n   t  r  e   l  a  c   h  a   l  e  u

  r ,   l  e   f  r  o   i   d  e   t

   l  e  s   i  n   t  e  m  p   é  r   i  e  s

   C  o  n   t  a  c   t  e  r  e  n  u  r  g  e  n  c  e   l  a  c

  o  o  r   d   i  n  a   t   i  o  n

  m   é   d   i  c  a   l  e

   M  e   t   t  r  e  e  n  p  o  s   i   t   i  o  n  a   d  a  p   t   é  e

   A   l   l  o  n  g  e  r   à  p   l  a   t   d  o  s

   A  r  r   ê   t  e  r   l  e

  s  a   i  g  n  e  m

  e  n   t

   C  a   l  e  r   l  a   t   ê   t  e

   R  e  c  o  m

  m  a  n   d  e  r   d  e

   f  e  r  m  e  r   l  e  s  y  e  u  x

   M  e   t   t  r  e  u

  n  p  a  n  s  e  m  e  n   t

  s  u  r   l  e  s

   d  e  u  x  y  e  u  x

   C  o  n

   t  a  c   t  e  r   l  a

  c  o  o  r   d   i  n  a

   t   i  o  n  m   é   d   i  c  a   l  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   l  a  p   l  a   i  e  p  a  r   d  e  s

  c  o  m  p  r  e  s  s  e  s   i  m  p  r   é  g  n   é  e  s

   d   ’  a  n   t   i  s  e  p   t   i  q  u  e

   P   l  a   i  e  s   é  r   i  e  u  s  e

   N  e   t   t  o  y  e  r   l  a  p   l  a   i  e  a  u  s   é  r  u  m   p

   h  y  s   i  o   l  o  g   i  q  u  e

   M  e   t   t  r  e  e  n  p  o  s   i   t   i  o  n  a   d  a  p   t   é  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   l  a  p   l  a   i  e

  •   t   h  o  r  a  x  :  p  a  n  s  e  m  e  n   t  n  o  n

  o  c  c   l  u  s   i   f

  •   é  v   i  s  c   é  r  a   t   i  o  n  :  e  m   b  a   l   l  a  g  e  s   t   é  r   i   l  e ,

   h  u  m   i   d   i   f   i   é   d  e  s   é  r  u  m   p

   h  y  s

   i  o   l  o  g   i  q  u  e   *

  •  a  u   t  r  e  s  c  a  s  :  p  a  n  s  e  m  e  n   t  s

   t   é  r   i   l  e

   P   l  a   i  e  s   i  m  p

   l  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   l  a  p   l  a   i  e ,  s  a  n  s

  m  o   b   i   l   i  s  e  r   l   ’  o   b   j  e   t

   P   l  a   i  e  g  r  a  v

  e

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BSP 200.2 - Secours à victimes14

   B   i   l  a  n  p  r   i  m  a

   i  r  e

   P  r  o  c

   é   d  u  r  e

   1   3

 .   2  -

   V   i  c   t   i  m  e  p  r   é  s  e  n

   t  a  n   t  u  n  e

   b  r   û

   l  u  r  e

   C  r   i   t   è

  r  e  s   d  e  g  r  a  v   i   t   é

   A   d  u   l   t  e

   E  n   f  a  n   t

   N  o  u  r  r   i  s  s  o  n

  >   1   5   %

  >   5   %

  >   1   0   %

   *   Z  o  n  e

  s  e  n  s   i   b   l  e

  :

   V   i  s  a  g  e ,  c  o  u ,  œ   i   l ,  m  a   i  n ,  p   l   i  s   d  e

   f   l  e  x   i  o  n ,  p  r  o  x   i  m   i   t   é   d   ’  u  n  o  r   i   f   i  c  e

  n  a   t  u  r  e   l .

   B  r   û

   l  u  r  e  g

  r  a  v  e

   M  e   t   t  r  e   l  a  v   i  c   t   i  m  e  e  n  p  o  s   i   t   i  o  n

  a   d  a  p   t   é  e  s  e   l  o  n  s  o  n   é

   t  a   t ,   d  a  n  s  u  n

   d  r  a  p  s   t   é  r   i   l  e  s   i  p  o  s  s   i   b   l  e

   L  a  s  u  r   f  a  c  e   b  r  u   l   é  e  e  s

   t  -  e   l   l  e

  s  u  p   é  r   i  e  u  r  e   à  :

  •   5   %  c   h  e  z   l  e  n  o  u  r  r   i  s  s  o  n  ;

  •   1   0   %  c   h  e  z   l   ’  e  n   f  a  n   t  o  u   l   ’  a   d  u   l   t  e

   d  e  p   l  u  s   d  e   6   0  a  n  s

  ;

  •   1   5   %  c   h  e  z  u  n  a   d  u   l   t  e   ?

   B  r   û

   l  u  r  e  s

   é  r   i  e  u  s  e

   L  a   b  r   û   l  u  r  e   d

  a   t  e  -   t  -  e   l   l  e

   d  e  m  o   i  n  s   d  e   1   5  m   i  n  u   t  e  s   ?

  B  r   û l   u  r  e  s i    m   p l  e

   S  u  p  p  r   i  m  e  r   l  a  c  a  u  s  e

   3   è  m  e   d  e  g  r   é

   1  e  r   d  e  g  r   é

   2   è  m  e   d  e  g  r   é

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

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   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   N   O   N

   C  o  n  c  e  r  n  e

   l  e  s  v  o   i  e  s  a   é  r   i  e  n  n  e  s  s  u  p   é  r   i  e  u  r  e  s   ?

   C  o  n  c  e  r  n  e  u  n  e  z  o  n  e  s  e  n  s   i   b   l  e   *   ?

   Q  u  e   l   l  e  q  u  e  s  o   i   t   l  a  s  u  r   f  a  c  e

   C   i  r  c  u   l  a   i  r  e

  >   0 ,   5   %

   T  r   è  s   é   t  e  n   d  u  e

   N   O   N

   R  e   f  r  o   i   d   i  r   l  a   b  r   û   l  u  r  e   d  u  r  a  n   t  :

  •   5  m   i  n  u   t  e  s  p  o  u  r  u  n  n  o  u  r  r   i  s  s  o  n  ;

  •   1   0  m   i  n  u   t  e  s   d  a  n  s   l  e  s  a  u   t  r  e  s  c  a  s .

   O   U   I

   O   U   I

   A   d  m   i  n   i  s   t  r  e

  r   d  e   l   ’   O   2 ,

  s   i  n   é  c  e  s

  s  a   i  r  e

   C  o  n   t  a  c   t  e  r   l  a  c  o  o  r   d   i  n  a   t   i  o  n

  m   é   d   i  c

  a   l  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   l  a   b  r   û   l  u  r  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   l  a  v   i  c   t   i  m  e  c  o  n   t  r  e   l  e   f  r  o   i   d ,   l  a  c   h  a   l  e  u  r  o  u   l  e  s   i  n

   t  e  m  p   é  r   i  e  s

   C  o  n   t  a  c   t  e  r  e  n  u  r  g  e  n  c  e   l  a

  c  o  o  r   d   i  n  a   t   i  o  n  m

   é   d   i  c  a   l  e

   A   d  m   i  n   i  s   t  r  e  r   d  e   l   ’   O   2

  -   6   0  a  n  s

  +   6   0  a  n  s

   R  e   f  r  o   i   d   i  r   l  a   b  r   û   l  u  r  e

  s  a  n  s   l   i  m

   i   t  e   d  e   d  u  r   é  e

   P  r  o   t   é  g  e  r   l  a   b  r   û   l  u  r  e

   C  o  n   t  a  c   t  e  r   l  a  c  o  o  r   d   i  n  a   t   i  o  n

  m   é   d   i  c  a   l  e ,  s   ’   i   l  s   ’  a  g   i   t   d   ’  u  n  e  n   f  a  n   t

  o  u   d   ’  u  n

  n  o  u  r  r   i  s  s  o  n   O

   U   I

   O   U   I

   O   U   I

   O   U   I

   O   U   I

   O   U   I

   O   U   I

   N   O   N

   R  e   t   i  r  e  r ,  s   i  n   é  c  e  s  s  a   i  r  e ,   l  e  s  v   ê   t  e  m  e  n   t  s  q  u   i  n   ’  a   d   h   è  r  e  n   t  p  a

  s   à   l  a  p  e  a  u

   R  e   t   i  r  e  r   b   i   j  o  u  x ,  m  o  n   t  r  e  s  e   t  c  e   i  n   t  u  r  e  s  s   i   t  u   é  s   à  p  r  o  x   i  m   i   t   é   d  e

   l  a  z  o  n  e   b  r   û   l   é  e

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