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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON Année 2016 - Thèse n° REALISATION D’UN SUPPORT POUR L’ENSEIGNEMENT DES TECHNIQUES DE L’EXAMEN ORTHOPEDIQUE DU CHIEN, PARTIE MEMBRE THORACIQUE (CONSULTABLE SUR LA PLATEFORME VETOTICE) THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 16 septembre 2016 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par DESOLI Florian Né le 5 mars 1989 à Draguignan

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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2016 - Thèse n°

REALISATION D’UN SUPPORT POUR L’ENSEIGNEMENT

DES TECHNIQUES DE L’EXAMEN ORTHOPEDIQUE DU

CHIEN, PARTIE MEMBRE THORACIQUE

(CONSULTABLE SUR LA PLATEFORME VETOTICE)

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I

(Médecine - Pharmacie)

et soutenue publiquement le 16 septembre 2016

pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

DESOLI Florian

Né le 5 mars 1989

à Draguignan

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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2016 - Thèse n°

REALISATION D’UN SUPPORT POUR L’ENSEIGNEMENT

DES TECHNIQUES DE L’EXAMEN ORTHOPEDIQUE DU

CHIEN, PARTIE MEMBRE THORACIQUE

(CONSULTABLE SUR LA PLATEFORME VETOTICE)

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I

(Médecine - Pharmacie)

et soutenue publiquement le 16 septembre 2016

pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

DESOLI Florian

Né le 5 mars 1989

à Draguignan

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LISTE DES ENSEIGNANTS DU CAMPUS VÉTÉRINAIRE DE LYON Mise à jour le 09 juin 2015

Civilité Nom Prénom Unités pédagogiques Grade

M. ALOGNINOUWA Théodore UP Pathologie du bétail Professeur

M. ALVES-DE-OLIVEIRA Laurent UP Gestion des élevages Maître de conférences

Mme ARCANGIOLI Marie-Anne UP Pathologie du bétail Maître de conférences

M. ARTOIS Marc UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

M. BARTHELEMY Anthony UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel

Mme BECKER Claire UP Pathologie du bétail Maître de conférences

Mme BELLUCO Sara UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences

Mme BENAMOU-SMITH Agnès UP Equine Maître de conférences

M. BENOIT Etienne UP Biologie fonctionnelle Professeur

M. BERNY Philippe UP Biologie fonctionnelle Professeur

Mme BERTHELET Marie-Anne UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

Mme BONNET-GARIN Jeanne-Marie UP Biologie fonctionnelle Professeur

Mme BOULOCHER Caroline UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

M. BOURDOISEAU Gilles UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

M. BOURGOIN Gilles UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

M. BRUYERE Pierre UP Biotechnologies et pathologie de la reproduction Maître de conférences

M. BUFF Samuel UP Biotechnologies et pathologie de la reproduction Maître de conférences

M. BURONFOSSE Thierry UP Biologie fonctionnelle Professeur

M. CACHON Thibaut UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

M. CADORE Jean-Luc UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Professeur

Mme CALLAIT-CARDINAL Marie-Pierre UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

M. CAROZZO Claude UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

M. CHABANNE Luc UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Professeur

Mme CHALVET-MONFRAY Karine UP Biologie fonctionnelle Professeur

M. COMMUN Loic UP Gestion des élevages Maître de conférences

Mme DE BOYER DES ROCHES Alice UP Gestion des élevages Maître de conférences

Mme DELIGNETTE-MULLER Marie-Laure UP Biologie fonctionnelle Professeur

M. DEMONT Pierre UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

Mme DESJARDINS PESSON Isabelle UP Equine Maître de conférences Contractuel

Mme DJELOUADJI Zorée UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

Mme ESCRIOU Catherine UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences

M. FAU Didier UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur

Mme FOURNEL Corinne UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Professeur

M. FREYBURGER Ludovic UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

M. FRIKHA Mohamed-Ridha UP Pathologie du bétail Maître de conférences

Mme GILOT-FROMONT Emmanuelle UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

M. GONTHIER Alain UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

Mme GRAIN Françoise UP Gestion des élevages Professeur

M. GRANCHER Denis UP Gestion des élevages Maître de conférences

Mme GREZEL Delphine UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

M. GUERIN Pierre UP Biotechnologies et pathologie de la reproduction Professeur

Mme HUGONNARD Marine UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences

M. JUNOT Stéphane UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

M. KECK Gérard UP Biologie fonctionnelle Professeur

M. KODJO Angeli UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

Mme LAABERKI Maria-Halima UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

M. LACHERETZ Antoine UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

Mme LAMBERT Véronique UP Gestion des élevages Maître de conférences

Mme LATTARD Virginie UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences

Mme LE GRAND Dominique UP Pathologie du bétail Professeur

Mme LEBLOND Agnès UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

Mme LEFRANC-POHL Anne-Cécile UP Equine Maître de conférences

M. LEPAGE Olivier UP Equine Professeur

Mme LOUZIER Vanessa UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences

M. MARCHAL Thierry UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Professeur

M. MOUNIER Luc UP Gestion des élevages Maître de conférences

M. PEPIN Michel UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

M. PIN Didier UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences

Mme PONCE Frédérique UP Pathologie médicale des animaux de compagnie Maître de conférences

Mme PORTIER Karine UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

Mme POUZOT-NEVORET Céline UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

Mme PROUILLAC Caroline UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences

Mme REMY Denise UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur

Mme RENE MARTELLET Magalie UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences stagiaire

M. ROGER Thierry UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur

M. SABATIER Philippe UP Biologie fonctionnelle Professeur

M. SAWAYA Serge UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences

M. SCHRAMME Serge UP Equine Professeur associé

Mme SEGARD Emilie UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel

Mme SERGENTET Delphine UP Santé Publique et Vétérinaire Maître de conférences

Mme SONET Juliette UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Maître de conférences Contractuel

M. THIEBAULT Jean-Jacques UP Biologie fonctionnelle Maître de conférences

M. TORTEREAU Antonin UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences stagiaire

M. VIGUIER Eric UP Anatomie Chirurgie (ACSAI) Professeur

Mme VIRIEUX-WATRELOT Dorothée UP Pathologie morphologique et clinique des animaux de compagnie Maître de conférences Contractuel

M. ZENNER Lionel UP Santé Publique et Vétérinaire Professeur

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REMERCIEMENTS

A Madame la professeur Elvire SERVIEN

De la Faculté de Médecine Claude-Bernard de Lyon

Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse.

Hommages respectueux.

A Monsieur le Docteur Claude CAROZZO

De Vetagro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon

Qui nous a aidé tout au long de la réalisation de ce travail,

Pour ses conseils, son temps offert à la réalisation des prises de vue et sa bienveillance,

Avec toute notre reconnaissance.

Hommages respectueux.

A Monsieur le Docteur Thibaut CACHON

De Vetagro Sup, Campus Vétérinaire de Lyon

Qui nous a fait l’honneur de participer à notre jury de thèse, et pour ses bons conseils.

Sincères remerciements.

A Monsieur Yves Monlien

Qui nous a assisté dans la partie informatique de ce travail, pour sa gentillesse et sa

disponibilité tant matérielle que technique.

Sincères remerciements.

.

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Table des matières

Table des figures : ...................................................................................................................... 8 Table des tableaux : .................................................................................................................. 10 Introduction .............................................................................................................................. 11 A. Démarche générale lors d’un examen orthopédique ...................................................... 12

I. Commémoratifs ................................................................................................................. 12 1) La race ........................................................................................................................... 12 2) L’âge .............................................................................................................................. 13 3) Le sexe ........................................................................................................................... 14 4) Le poids ......................................................................................................................... 15 5) L’alimentation ............................................................................................................... 15 6) L’activité de l’animal .................................................................................................... 16 7) Les antécédents ............................................................................................................. 16

II. Anamnèse ......................................................................................................................... 16 1) Comment se porte-t-il ? ................................................................................................. 16 2) Quand l’affection est-elle apparue ? .............................................................................. 17 3) Comment est-ce arrivé ? ................................................................................................ 17

i) Apparition brutale ....................................................................................................... 17 ii) Apparition progressive ............................................................................................... 17

4) D’où boite-t-il ? ............................................................................................................. 17 5) Comment la boiterie à t’elle évoluée entre le moment de son observation par le

propriétaire et celui de la présentation en consultation ? ................................................... 18 6) Comment boite-t-il ? ..................................................................................................... 18

i) Caractéristiques de la boiterie ..................................................................................... 18 ii) Selon l’activité ........................................................................................................... 18 iii) Selon la nature du sol ................................................................................................ 19

7) A-t-il eu un traitement et si oui, quelle en est la réponse ? ........................................... 19 III. Examen clinique général ................................................................................................. 19 IV. Examen à distance .......................................................................................................... 20

1) Examen à l’arrêt ............................................................................................................ 20 i) La répartition des appuis ............................................................................................. 20 ii) Les masses musculaires ............................................................................................. 20 iii) Les aplombs .............................................................................................................. 21 v) La peau et le pelage .................................................................................................... 22

2) Examen en mouvement ................................................................................................. 22 i) Les différentes allures ................................................................................................. 23 ii) Les différents types de boiteries ................................................................................ 23 iii) Symétrie des mouvements et répartition du poids .................................................... 23 iv) Modifications de la démarche à rechercher .............................................................. 24

V. Examen rapproché ............................................................................................................ 24 1) Examen neurologique ................................................................................................ 24 2) Palpation .................................................................................................................... 26

i) Méthode générale ........................................................................................................ 26 ii) Signes à rechercher lors de palpation (14) ................................................................. 28

3) Palpation-pression ..................................................................................................... 28 i) Méthode générale ........................................................................................................ 28 ii) Signes à rechercher lors de la séquence de palpation-pression ................................. 28

4) Mobilisation ............................................................................................................... 29 i) Méthode générale ........................................................................................................ 29 ii) Signes à rechercher lors de la mobilisation ............................................................... 29

B. Technique de palpation, palpation-pression et de mobilisation du membre thoracique 31

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I. L’épaule ............................................................................................................................. 31 1) Rappels anatomiques ................................................................................................. 31

i) Ostéologie ................................................................................................................... 31 ii) Arthrologie ................................................................................................................. 32 iii) Myologie ................................................................................................................... 33

2) La palpation ................................................................................................................... 34 3) La palpation-pression .................................................................................................... 39 4) La mobilisation .............................................................................................................. 40

i) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses ................................... 41 ii) Caractéristiques de l’articulation scapulo-humérale .................................................. 41 iiii) Mobilisation de l’articulation scapulo-humérale ..................................................... 42

5) Les tests spécifiques ..................................................................................................... 42 II. Le bras .............................................................................................................................. 43

1) Rappels anatomiques ..................................................................................................... 43 i) Ostéologie ................................................................................................................... 43 ii) Myologie .................................................................................................................... 43

2) La palpation ................................................................................................................... 45 3) La palpation-pression .................................................................................................... 46 4) La mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses ................................. 46

III. Le coude .......................................................................................................................... 47 1) Arthrologie du coude ..................................................................................................... 47 2) La palpation ................................................................................................................... 48 2) La palpation-pression .................................................................................................... 49 3) La mobilisation .............................................................................................................. 52

i) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses ................................... 52 ii) Caractéristiques de l’articulation du coude ................................................................ 52 iii) Mobilisation de l’articulation du coude .................................................................... 53

IV. L’avant-bras .................................................................................................................... 54 1) Anatomie ....................................................................................................................... 54

i) Ostéologie .............................................................................................................. 54 ii) Myologie .................................................................................................................... 54

2) La palpation ................................................................................................................... 59 3) La palpation-pression .................................................................................................... 61 4) La mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses ................................. 62

V. Le carpe ............................................................................................................................ 62 1) Rappels anatomiques ..................................................................................................... 62

i) Ostéologie ................................................................................................................... 62 ii) Arthrologie ................................................................................................................. 63

2) La palpation ................................................................................................................... 64 3) La palpation-pression .................................................................................................... 68 4) La mobilisation .............................................................................................................. 69

i) Caractéristiques de l’articulation du carpe .................................................................. 69 ii) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses .................................. 69 iii) Mobilisation des articulations ................................................................................... 69

5) Les tests spécifiques ..................................................................................................... 70 VI. La main et les doigts ....................................................................................................... 70

1) Rappels anatomiques ..................................................................................................... 70 i) Ostéologie ................................................................................................................... 70 ii) Arthrologie ................................................................................................................. 71

2) La palpation ................................................................................................................... 72 3) La palpation-pression .................................................................................................... 74 4) La mobilisation .............................................................................................................. 75

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i) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses ................................... 75 ii) Mobilisation des articulations .................................................................................... 75

C. Matériel, méthode et intérêt du support pédagogique vidéo dans la formation pratique

en clinique carnivore ................................................................................................................ 76 I. Organisation de la pédagogie ............................................................................................ 76 II. Outil pédagogique et de formation clinique ..................................................................... 76 III. Choix du support ............................................................................................................. 76 IV. Les objectifs : outil simple, gratuit et facile d’accès ...................................................... 77 V. Méthode ........................................................................................................................... 77 VI. Evolution au long terme .................................................................................................. 80

Conclusion…...……………………………………………………………………………….81

Bibliographie…………………………………………………………………………………82

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Table des figures :

Figure 1: Angles articulaires du membre thoracique et pelvien chez le chien. D’après (21) .. 21 Figure 2: Réalisation d'un test de proprioception. (14) (23) .................................................... 25 Figure 3: Réalisation du réflexe tibio-patellaire. D’après (25) ................................................ 25 Figure 4: Réalisation du réflexe tricipital. D’après (25) .......................................................... 26 Figure 5: Réalisation du réflexe bicipital. D’après (25) ........................................................... 26 Figure 6 : Scapula gauche de chien - vue latérale. D’après (27) .............................................. 31 Figure 7: Humérus de chien. D’après (27) ............................................................................... 32 Figure 8 : Articulation de l'épaule du chien. D’après (28) ....................................................... 32 Figure 9 : Myologie de l'épaule. D’après (28) ......................................................................... 33 Figure 10 : Myologie de l'épaule. D’après (28) ....................................................................... 34 Figure 11 : Palpation de la région de l'épaule. ......................................................................... 35 Figure 12 : Palpation du noeud lymphatique pré-scapulaire. ................................................... 35 Figure 13 : Palpation de la région du creux axillaire. .............................................................. 36 Figure 14 : Palpation de la région de l'épaule avec comparaison avec le membre controlatéral.

.................................................................................................................................................. 36 Figure 15: Reliefs palpables de l'épaule (en vert) - Vue latérale gauche. D’après (32) .......... 37 Figure 16 : Reliefs palpables de l'épaule - Vue latérale gauche. Les marques vertes

correspondent aux reliefs palpables. D’après (32) ................................................................... 38 Figure 17 : Reliefs palpable de l'épaule - Vue médiale. D’après (32) ..................................... 38 Figure 18 : Palpation des reliefs articulaires de l'épaule. ......................................................... 39 Figure 19 : Test du tendon bicipital (14) .................................................................................. 40 Figure 20 : Trajet du tendon bicipital. D’après (28) ................................................................ 40 Figure 21 : Goniomètre. ........................................................................................................... 41 Figure 22 : Muscles crâniaux du bras. D’après (28) ................................................................ 44 Figure 23 : Muscles caudaux du bras. D’après (28) ................................................................. 45 Figure 24 : Palpation des muscles du bras crânio-caudalement. .............................................. 45 Figure 25 : Palpation des muscles du bras crânio-caudalement. .............................................. 46 Figure 26: Les articulations du coude. D’après (28) ................................................................ 47 Figure 27 : Articulation du coude - vue crâniale. D’après (28) ............................................... 48 Figure 28 : Articulation du coude - vue latérale et médiale. D’après (28) ............................... 48 Figure 29 : Palpation de la région du coude. ............................................................................ 49 Figure 30 : Palpation de la région du processus ancôné. ......................................................... 50 Figure 31 : Palpation de la région du processus coronoïde médial. ......................................... 50 Figure 32 : Reliefs palpables du coude - Vue latérale des éléments squelettiques. D’après (32)

.................................................................................................................................................. 50 Figure 33 : Reliefs palpables du coude - Vue médiale des éléments squelettiques. D’après (32)

.................................................................................................................................................. 51 Figure 34 : Reliefs palpables du coude - Vue latérale. D’après (32) ....................................... 51 Figure 35 : Reliefs palpables du coude – Vue médiale. D’après (32) ...................................... 51 Figure 36 : Mesure de l’angle articulaire du coude chez le chien. D’après (41) ..................... 52 Figure 37 : Radius - ulna du chien. D’après (27) ..................................................................... 54 Figure 38 : Les muscles antébrachiaux crâniaux du chien (légendes sur fond grisé). D’après

(28) ........................................................................................................................................... 55 Figure 39 : Les muscles antébrachiaux crâniaux du chien - vue crâniale. D’après (28) .......... 56 Figure 40 : Les muscles antébrachiaux caudaux du chien - vue latérale. D’après (28) ........... 57 Figure 41 : Les muscles antébrachiaux caudaux du chien - vue médiale. D’après (28) .......... 58 Figure 42 : Les muscles antébrachiaux caudaux du chien - vue caudale. D’après (28) ........... 58 Figure 43 : Les muscles pronateurs et supinateurs du chien - vue médio-caudale. D’après (28)

.................................................................................................................................................. 59 Figure 44 : Palpation des muscles de l'avant-bras. ................................................................... 60

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Figure 45 : Reliefs palpables de l'avant-bras - Vue latérale. D’après (32)............................... 61 Figure 46 : Palpation-pression de l'avant-bras. ........................................................................ 62 Figure 47 : Ostéologie du carpe du chien. D’après (27) .......................................................... 63 Figure 48 : Arthrologie du carpe du chien. D’après (28) ......................................................... 64 Figure 49 : Palpation de la région du carpe. ............................................................................. 64 Figure 50 : Reliefs palpables du carpe, du radius et de l'ulna distal - Vue des éléments cutanés.

D’après (32) .............................................................................................................................. 65 Figure 51 : Reliefs palpables du carpe, du radius et de l'ulna - Vue des éléments squelettiques.

D’après (32) .............................................................................................................................. 66 Figure 52 : Reliefs palpables du carpe, du radius et de l'ulna. - Vue des éléments cutanés

palmaires. D’après (32) ............................................................................................................ 67 Figure 53 : Reliefs palpables du carpe, de l'ulna et du radius - Vue des éléments osseux

palmaires. D’après (32) ............................................................................................................ 68 Figure 54 : Palpation-pression du carpe. .................................................................................. 69 Figure 55 : Les métacarpes du chien. D’après (27) .................................................................. 71 Figure 56 : Les phalanges du chien. D’après (27) .................................................................... 71 Figure 57 : Vue médiale du doigt III (capsules articulaires enlevées). D’après (28) ............... 72 Figure 58 : Articulation métacarpo-phalangienne du chien. D’après (28) ............................... 72 Figure 59 : Palpation de la région de la main. .......................................................................... 73 Figure 60 : Eléments palpables de la main. D’après (32) ........................................................ 74 Figure 61 : Palpation des coussinets. ....................................................................................... 75 Figure 62: Modèle de page de titre ........................................................................................... 78 Figure 63: Capture d’écran du logiciel de montage. ................................................................ 78 Figure 64: Diagramme d'organisation de la page web ............................................................. 79 Figure 65 : Capture d'écran de la page web Vetotice ............................................................... 79 Figure 66 : Squelette pédagogique ........................................................................................... 80

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Table des tableaux :

Tableau I : Affections congénitales ou acquises fréquentes selon la taille. (2) ....................... 12 Tableau II : Prédisposition de certaines affections en fonction du stade de vie de l'animal. (4)

(5) ............................................................................................................................................. 13 Tableau III : Exemples de prédisposition par âge, par race et selon le rôle de l'alimentation de

certaines maladies de l'appareil locomoteur. (6) (7) ................................................................ 14 Tableau IV : Amplitudes articulaires chez le chien. (7) ........................................................... 22 Tableau V : Les différents grades de boiteries. (2) .................................................................. 23 Tableau VI : Les muscles de l'épaule et leurs points d'insertions. (28) .................................... 33 Tableau VII : Muscles du bras intervenant dans le fonctionnement de l'épaule. (28) ............. 34 Tableau VIII : Amplitudes articulaires physiologiques de l'épaule du chien. (7) (13) (35) ..... 42 Tableau IX : Les muscles du bras et leurs insertions. (28) ...................................................... 44 Tableau X : Amplitudes articulaires du coude chez le chien. (7) (35) (13) ............................. 52 Tableau XI : Muscles crâniaux de l'avant-bras et leurs points d'insertions. (28) ..................... 55 Tableau XII : Les muscles anté-brachiaux caudaux du chien et leurs points d'insertions. (28)

.................................................................................................................................................. 56 Tableau XIII : Amplitudes articulaires du carpe. (7) ............................................................... 69

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Introduction

Les consultations ayant pour motifs un problème orthopédique sont fréquentes en médecine

vétérinaire canine. On observe alors une altération du mouvement du membre lors de la

marche ou de la course, ou une anomalie de positionnement du membre à l’arrêt.

Les boiteries peuvent avoir plusieurs origines :

Une origine mécanique, fréquente, souvent due à un membre trop court, une

fracture ou une arthrodèse.

Une origine douloureuse, très fréquente, due à une inflammation, un traumatisme,

une tumeur…

Une origine neurologique, avec une atteinte d’un nerf périphérique ou une atteinte

d’un centre nerveux.

Face à ce genre de problèmes, nous devons avoir une technique d’examen systématique qui

nous permet de caractériser la boiterie pour aboutir à un diagnostic étiologique. Pour cela, il

faut réaliser notre examen en deux temps : un examen à distance et un examen rapproché, ce

dernier comprenant les étapes de palpation, palpation-pression et mobilisation.

Ce type d’examen est difficile à enseigner lors des cours magistraux, et il est plus facile

d’apprendre directement sur un animal en réalisant l’examen avec une personne expérimentée

qui nous montre les bons gestes.

C’est pourquoi nous proposons de situer ce travail entre les cours magistraux et

l’apprentissage sur un animal en proposant une série de vidéos montrant les gestes à réaliser.

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A. Démarche générale lors d’un examen orthopédique

L’examen orthopédique du chien est composé de plusieurs étapes. Avant tout, le

clinicien doit recueillir précisément les commémoratifs et l’anamnèse concernant le chien et

l’objet de la consultation. Puis l’examen à proprement parler débute, avec en premier lieu un

examen clinique général, suivi d’un examen à distance et enfin un examen rapproché.

I. Commémoratifs

Dans le cas de nombreuses pathologies orthopédiques, il existe des prédispositions raciales,

sexuelles voire héréditaires. De plus, des facteurs prédisposant comme le poids, l’alimentation

ou encore l’activité de l’animal jouent un rôle non négligeable dans l’apparition de certaines

affections.

Ainsi il est nécessaire pour le clinicien de connaitre les commémoratifs de l’animal lors de la

consultation. Le clinicien doit interroger le propriétaire sur la race, l’âge, le sexe, le poids,

l’activité et les affections dont souffre potentiellement l’animal.

1) La race

La race est un facteur important à prendre en compte dans la démarche d’un examen

orthopédique chez le chien.

Il existe un grand polymorphisme dans l’espèce canine, bien plus que dans l’espèce féline

par exemple.

La prise en compte de la race et de ses prédispositions orientera le clinicien dans la

hiérarchisation de ses hypothèses diagnostiques mais cela ne dispense en aucun cas

d’effectuer telle ou telle étape dans l’examen orthopédique. L’examen doit toujours être fait

de manière rigoureuse et complète. (1)

Voici ci-après (Tableau I) des exemples d’affections congénitales et acquises et leur

distribution en fonction de la taille du chien, puis quelques affections fréquentes ou non selon

certaines races.

Tableau I : Affections congénitales ou acquises fréquentes selon la taille. (2)

Chiens de grande race

Chiens de petite race

Dysplasie de la hanche Luxation de rotule

Non-union du processus anconé Ostéonécrose de la tête fémorale (maladie

de Legg Perthes et Calvé

Ostéochondrite disséquante

Panostéite

Les chiens de moins de vingt kilogrammes ne présentent pas d’ostéochondrite disséquante.

(1)

Certaines races sont plus touchées par des ruptures de LCA :

- Les races possédant des jarrets droits tels que les Chow-chow

- Les races dont les rotules se luxent fréquemment tels que les Caniches et Yorkshire

Terrier, car cela fragilise les structures articulaires.

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- Les races adoptant une position physiologique de valgus, tels que les Boxer qui ont

ainsi fréquemment des lésions méniscales prédisposant aux ruptures de LCA.

(3)

2) L’âge

Certaines affections sont congénitales, liées à la croissance de l’animal ou acquises à tout âge

La croissance s’achève vers 8 mois pour les petites races et peut durer jusqu’à 18 mois pour

les grandes races. Elle est maximale entre le 4ème et le 7ème mois et à ce stade, la croissance

des membres est terminée à 90%. (2)

Il convient alors de déterminer si le chien est en phase de croissance ou non.

Par ailleurs, quel que soit son âge, un animal peut être l’objet d’une affection traumatique.

Cependant les conséquences du traumatisme sont relativement différentes en fonction du

stade de vie de l’animal.

Dans tous les cas, la connaissance de l’âge ne permet pas de faire de raccourcis dans l’examen

orthopédique, un examen clinique complet est effectué. Cependant, cela peut influencer la

hiérarchisation des hypothèses et la conduite des examens complémentaires au terme de

l’examen.

Les cartilages de croissance constituent une zone de faiblesse au niveau de laquelle on

observe souvent des fractures traumatiques de type Salter-Harris.

Les fractures épiphysaires du coude sont les plus fréquentes entre 3 et 5 mois.

Voici dans les tableaux ci-dessous (Tableau II, Tableau III) quelques autres prédispositions

en fonction de l’âge, la race et l’alimentation.

Tableau II : Prédisposition de certaines affections en fonction du stade de vie de l'animal. (4)

(5)

Maladies dont les premiers signes cliniques

apparaissent au cours de la croissance,

généralement à partir de 6 mois

Maladies dont les signes cliniques

apparaissent généralement plus tardivement

dans la vie de l’animal

Dysplasie de la hanche ou du coude

Rupture des ligaments croisés

Maladie de Leggs-Perthes-Calvé Phénomènes néoplasiques

Ostéochondrose et ostéochondrite Arthrose

Radius-curvus

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Tableau III : Exemples de prédisposition par âge, par race et selon le rôle de l'alimentation

de certaines maladies de l'appareil locomoteur. (6) (7)

Maladie Age Prédisposition raciale Rôle de

l’alimentation

Rachitisme Sevrage Oui

Hyperparathyroïdie

nutritionnelle Croissance

Régime « tout

viande »

Hypovitaminose A Croissance Oui

Ostéochondroses Dès 4 mois Surtout les grandes

races Oui

Rétention de cartilage de

croissance 4-8 mois

Surtout les grandes

races Oui

Fragmentation du processus

coronoïde médial 4 mois

Bouvier Bernois,

Rottweiler… Oui

Non union du processus

anconé 6 mois

Berger Allemand,

Saint-bernard Oui

Dysplasie coxo-fémorale Dès 6 semaines Moyennes et grandes

races Oui

Hypochondroplasie Sevrage Malamute Oui

Nécrose aseptique de la tête du

fémur 4-11 mois Petites races

Ostéodystrophie

hypertrophique 3-8 mois Grandes races

Luxation congénitale médiale

de la rotule Croissance

Petites races et races

naines

Luxation congénitale latérale

de la rotule Croissance Grandes races

Panostéite Croissance Berger Allemand

Radius curvus Croissance Races moyennes et

grandes

Néoplasie Surtout à partir

de 8 ans

Arthrose Adulte

Rupture des ligaments croisés Adulte (jeune)

Arthrite rhumatoïde Adulte Petites races

Lupus érythémateux

systémique Adulte Berger Allemand

3) Le sexe

Le sexe n’a généralement pas de lien avec la prévalence de la plupart des affections

orthopédiques que peut présenter un chien, excepté pour certaines maladies dont voici des

exemples ci-après. (5) (8)

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Pour le mâle :

Panostéite idiopathique

Ostéochondrose (sauf celle du jarret)

Ostéodystrophie hypertrophique

Pour la femelle :

Luxation médiale de la rotule

Il ne faut pas non plus écarter les possibles affections néoplasiques qui peuvent avoir une

épidémiologie différente en fonction du sexe, comme par exemple les ostéosarcomes qui

touchent plus souvent les mâles par rapport aux femelles, en particulier chez les animaux de

grande taille. (9)

4) Le poids

Un excès de poids est un facteur prédisposant à de nombreuses affections orthopédiques. De

plus, il exacerbe l’expression de la boiterie et de ses lésions.

Exemple d’affections dont le surpoids augmente l’incidence :

- rupture du ligament croisé antérieur

- dysplasie coxo-fémorale

- ostéochondrose

- etc.

(8)

5) L’alimentation

La nature et la qualité des aliments doivent être prises en compte lors de l’examen

orthopédique d’un animal, surtout chez le jeune. En effet, une nutrition inadaptée chez un

jeune animal de grande race peut déclencher des pathologies si une prédisposition raciale ou

héréditaire aux troubles squelettiques est déjà présente. (2) L’excès en vitamines et minéraux

ainsi qu’un apport trop important en énergie peuvent créer autant de dégâts qu’une carence :

ils accélèrent la croissance, favorisent l’obésité et augmentent ainsi l’expression des maladies

osseuses. (10)

Par exemple :

Lors d’un excès de calcium : panostéite, ostéodystrophie hypertrophique,

ostéochondrite disséquante, non union du processus anconé, dysplasie coxo-

fémorale. (8) (2)

Hypercalcémie et hypervitaminose A et D (excès de compléments alimentaires) :

ankylose ou fusion du coude, des cervicales, et des genoux, ostéoporose. (5) (10)

Hypovitaminose D : rachitisme chez le jeune. (10)

Alimentation uniquement carnée : hyperparathyroïdisme secondaire responsable

de fractures spontanées chez le chiot de moins de 6 mois. (5) (1)

Apports énergétiques et protéiques trop importants : ostéodystrophies. (5) (1)

Il faut également interroger le propriétaire sur les éventuels changements des habitudes

alimentaires du chien, à savoir s’il y a une perte ou une augmentation de l’appétit.

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6) L’activité de l’animal

Les renseignements sur le mode de vie nous donnent des indications sur l’étiologie possible

de l’affection orthopédique et le niveau de performance exigé par le propriétaire : chien de

chasse, chien de travail (défense, berger), chien de sport (agility, traineau), et chien de

compagnie. (11)

Les chiens de chasse et de sport sont plutôt sujet à des pathologies musculo-tendineuses

telles que des contractures, des ruptures tendineuses, et des entorses dues à des efforts courts

et intenses. (7) Ils sont aussi plus souvent victimes de traumatismes qui provoquent plaies

cutanées, fractures, luxation, entorse etc.

Lors d’entrainement trop intense, on peut observer des fractures dites de « fatigue »,

survenant quelques heures après l’exercice sans traumatisme apparent. (12)

Le niveau d’activité physique influence aussi l’expression de certaines maladies. Deux

chiens avec la même pathologie mais un niveau d’activité différents ne seront pas gênés dans

leur activité quotidienne de la même façon.

7) Les antécédents

Il faut interroger le propriétaire sur :

Les antécédents familiaux de l’animal : il existe des affections qualifiées

d’héréditaires, cela peut être un indice important pour le clinicien.

Exemples : dysplasie coxo-fémorale (8), dysplasie du coude.

Les antécédents pathologiques et leur traitement :

Un traumatisme accidentel peut laisser des séquelles comme lors de luxation

traumatique du coude. On observe une perte de mobilité articulaire et une

persistance de la douleur dans 45% des cas avec ou sans traitement chirurgical.

(5) (2)

Les traumatismes chirurgicaux antérieurs : ponction, injection, exploration

articulaire chirurgicale…

II. Anamnèse

Le recueil de l’anamnèse est une part primordiale de l’examen orthopédique du chien, elle ne

doit pas être mise de côté ou survolée. Des informations d’une grande importance pour la

mise en place des hypothèses diagnostiques et pour le choix des examens complémentaires

sont à récupérer lors du recueil de l’anamnèse auprès du propriétaire.

Pour être le plus rigoureux possible et ainsi ne rien oublier, nous avons décidé de présenter le

recueil de l’anamnèse sous forme de questions courtes adressées au propriétaire au sujet de

son animal. Chaque question a son importance et ne doit en aucun cas être omise.

1) Comment se porte-t-il ?

D’une part, l’état général de l’animal nous informe sur le degré de douleur et sur la gravité

des lésions : apathie, agressivité, inconfort, anorexie, dysorexie, changement de

comportement…

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D’autre part, l’état général peut influer directement sur la locomotion comme par exemple la

maladie de Cushing qui provoque des laxités ligamentaires.

Ces éléments nous permettent par exemple de réaliser une prise en charge de la douleur

immédiate et adaptée.

Il faut également demander au propriétaire s’il a observé des gonflements, des déformations

ou des plaies sur le ou les membres concernés.

2) Quand l’affection est-elle apparue ?

La date d’apparition de la boiterie nous informe sur le caractère chronique ou aigu de

l’affection

Une boiterie de moins d’un mois est considérée comme aigüe.

Une boiterie de plus d’un mois est considérée comme chronique.

3) Comment est-ce arrivé ?

i) Apparition brutale

Une boiterie d’apparition brutale peut signer deux cas de figure :

- Boiterie due à un traumatisme direct : AVP, chute, accident de chasse, de sport, etc.

(13)

- Boiterie due à un traumatisme révélateur d’une affection sous-jacente : une maladie

sous-jacente peut entrainer des lésions qui ne seraient pas apparues sur un animal

sain, suite au même traumatisme.

Par exemple, une fracture sur un chien âgé due à une chute minime peut nous

orienter vers une fracture pathologique. (14) Les ostéosarcomes chez le chien adulte

et l’ostéofibrose chez le jeune fragilisent l’os qui peut alors se fracturer plus

facilement lors de traumatisme léger. (13) (15)

ii) Apparition progressive

Les affections d’apparition progressive peuvent avoir plusieurs origines : dégénérative,

néoplasique, inflammatoire.

Elles peuvent évoluer de deux manières :

Evolution par crises

Exemple de la dysplasie coxo-fémorale : (16)

o Avant 8 mois : démarche chaloupée du chien.

o Entre 8 et 12 mois : premières douleurs, début de boiterie.

o Vers 12 -15 mois : amélioration spontanée de la boiterie.

o Plus tardivement : réapparition de la douleur et de la boiterie suite au

développement d’arthrose.

Evolution continue avec une douleur croissante Exemple de la maladie de Legg-Perthes-Calvé.

(17)

4) D’où boite-t-il ?

La boiterie n’est pas forcément exprimée lors de la consultation. En effet certaines boiteries

apparaissent après un effort prolongé ou quand l’animal se lève après une longue période de

repos (un exemple de cause de boiterie à froid : l’arthrose). Les informations recueillies

auprès du propriétaire sont importantes mais à prendre avec des précautions.

Elle peut toucher un seul membre, plusieurs, ou bien un membre après l’autre (cas des

polyarthrites, du lupus érythémateux, de la panostéite) (13).

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5) Comment la boiterie à t’elle évoluée entre le moment de son observation par

le propriétaire et celui de la présentation en consultation ?

L’évolution d’une boiterie entre le moment où le propriétaire la remarque et le moment où il

présente son animal en consultation peut fournir des informations importantes au praticien.

En effet, on peut observer différentes évolutions :

Augmentation de la boiterie.

Phase de stagnation.

Diminution de la boiterie.

Réapparition après une certaine période, avec aggravation ou non ?

6) Comment boite-t-il ?

i) Caractéristiques de la boiterie

Une boiterie pourra être caractérisée de différentes manières (13) :

Boiterie partielle ou intermittente : le membre est posé par intermittence, c’est une

boiterie d’origine mécanique le plus souvent.

Boiterie permanente : le membre est maintenu constamment en suppression d’appui,

c’est également une boiterie d’origine mécanique la plupart du temps.

Boiterie dite « à membre cassé » ou boiterie inerte, ou boiterie totale : le membre

est maintenu en suppression d’appui, par perte de capacité fonctionnelle. C’est le cas

de fracture, luxation ou encore paralysie du nerf radial.

ii) Selon l’activité

Il y a deux cas de figures possibles :

- une boiterie au repos

- une boiterie à l’exercice.

Il convient donc de récupérer cette information auprès du propriétaire pour pouvoir évaluer la

boiterie correctement. (4)

Lors d’une boiterie permanente du membre, celle-ci est observée à froid et à chaud, à

n’importe quel moment de la journée.

C’est le cas lors de fractures, luxations, entorses ou encore de lésions nerveuses.

Une boiterie qui est améliorée après un exercice modéré est appelée « intermittente à

froid ».

C’est le cas lors d’arthrose.

Au contraire une boiterie qui apparaît ou qui est exagérée par un exercice prolongé est appelée

« intermittente à chaud ».

L’habitus de l’animal peut être modifié par la douleur engendrée par la boiterie. Comme

l’animal ne s’exprime pas uniquement avec des cris ou des plaintes il faut être attentif à toute

modification de comportement comme un refus de jouer par exemple. (5)

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iii) Selon la nature du sol

Un sol souple aggrave une boiterie due à une lésion tendineuse à l’effort car les tendons sont

plus sollicités. En revanche un sol dur aggrave une boiterie d’origine osseuse car les forces

exercées sur les rayons osseux sont plus importantes. (18)

7) A-t-il eu un traitement et si oui, quelle en est la réponse ?

La connaissance des antécédents thérapeutiques et pathologiques de l’animal nous donne

des informations indispensables pour le diagnostic :

Une boiterie peut être masquée par un traitement, qu’il soit en rapport avec la

boiterie ou une autre maladie.

La réponse au traitement est évaluée.

Une boiterie peut être d’origine iatrogène :

o Les fluoroquinolones sont toxiques pour le cartilage de croissance chez le

jeune.

o Des infiltrations locales de corticoïdes peuvent fragiliser un tendon déjà

lésé jusqu’à la rupture. (19)

o Les sulfamides-triméthoprimes peuvent être responsables d’arthrites. (20)

o Des paralysies peuvent être causées par des lésions nerveuses lors

d’injection intra-musculaire. (2)

Par ailleurs, la connaissance des traitements en cours permet d’éviter des interactions

médicamenteuses ultérieures (association fortuite d’anti-inflammatoires stéroïdiens ou non

par exemple)

Il est également important d’interroger le propriétaire sur l’évolution de la boiterie depuis le

moment où elle a été décelée et depuis la mise en place du traitement. La boiterie peut être

stationnaire, progressive ou régressive.

En effet, l’évaluation de la réponse au traitement est primordiale dans le suivi et dans la

confirmation du diagnostic.

Par exemple, l’administration d’un anti-inflammatoires non stéroïdien (AINS) peut améliorer

une boiterie. C’est le cas pour l’arthrose.

Au contraire, si celle-ci est mécanique comme dans le cas d’une luxation de la rotule, il n’y

aura pas d’amélioration à la suite de ce traitement.

Une boiterie chronique peut être la conséquence d’une mauvaise indication thérapeutique ou

d’un traitement insuffisant : défaut de consolidation osseuse, infection etc. Celle-ci peut

perdurer malgré un bon traitement du fait de la difficulté de soigner certaines affections

comme par exemple une luxation traumatique du coude. Dans ce cas la mobilité articulaire

est toujours diminuée et la douleur persiste dans 45 % des cas avec ou sans traitement

chirurgical. (5)

III. Examen clinique général

Avant tout examen orthopédique, il est important de réaliser un examen clinique général

surtout lors de traumatismes. Cela permet d’évaluer l’état de l’animal, son degré de douleur et

aussi de repérer d’autres symptômes éventuellement liés à la boiterie.

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Il peut nous orienter sur l’étiologie de l’affection présente sur l’animal car il ne faut pas

oublier que toutes les boiteries ne sont pas forcément d’origine orthopédique.

IV. Examen à distance

L’examen débute dès l’entrée de l’animal dans la structure vétérinaire. Cela permet

d’observer des anomalies visibles de loin : localisation de la boiterie, degré d’impotence,

posture antalgique, aplombs, anomalies de forme et d’appui…

Divers facteurs peuvent biaiser l’observation du patient comme par exemple les poils longs du

chien, un chien agité ou un chien peureux qui ne veut pas se déplacer. (5)

Le clinicien doit observer l’animal de face, de profil, et de l’arrière en comparant les membres

entre eux. L’examen se fait en deux parties : une partie statique et une partie dynamique.

1) Examen à l’arrêt

Pendant cette phase, il faut se concentrer sur plusieurs points (4) :

La répartition des appuis.

Les aplombs.

Les masses musculaires.

Les angles articulaires.

La peau et les phanères.

i) La répartition des appuis

Chez un animal sain, l’appui est réparti sur les quatre membres de la façon suivante : environ

60% du poids à l’avant et 40% du poids à l’arrière.

Lors d’atteinte d’un membre, le centre de gravité de l’animal va être déplacé et il va adopter

des postures spécifiques :

Si l’atteinte concerne un seul membre, le centre de gravité est déplacé vers le

membre controlatéral sain. Le membre peut être tenu levé par intermittence, posé

sur le sol légèrement, ou soutenu en permanence selon la douleur.

Si l’atteinte concerne simultanément les deux membres, thoraciques ou

postérieurs, le centre de gravité est alors déplacé caudalement ou crânialement

respectivement. L’animal va aussi constamment reporter ses appuis sur un membre

puis l’autre.

Le clinicien observe l’animal dans la position que celui-ci adopte spontanément, puis il le

remet dans une position rééquilibrant les appuis pour voir si l’animal le supporte. (4)

ii) Les masses musculaires

Le volume des masses musculaires est normalement identique entre le membre droit et

gauche chez un animal donné, et il est comparable chez deux animaux d’une même race,

d’une même classe d’âge et ayant une activité similaire.

Les modifications des masses musculaires s’observent principalement lors des boiteries

chroniques (Une amyotrophie importante et très rapide d'installation évoque plutôt une

affection neurologique périphérique). Une amyotrophie et des proéminences de reliefs osseux

sont alors observables.

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Lors d’une boiterie unilatérale, il est aisé d’observer les modifications par comparaison avec

le membre controlatéral.

Lors d’une boiterie bilatérale, les profils musculaires des deux membres sont modifiés, il est

alors plus difficile d’observer des remaniements. Cependant, un déséquilibre subtil de

conformation avant/arrière est parfois observable. (4) (11)

iii) Les aplombs

Un animal sain présente des aplombs symétriques. Une modification de cette symétrie peut

être soit d’origine mécanique, soit d’origine antalgique.

Les angles articulaires sont identiques entre deux membres sur un même animal, et

comparables entre deux animaux d’une même race.

Lors d’une lésion, l’angle d’ouverture articulaire peut varier pour des raisons algiques ou

mécaniques. (4)

Le membre peut être éloigné ou rapproché du plan sagittal, en rotation axiale interne ou

externe. Une palmigradie ou une plantigradie peuvent être présentes, de même qu’un varus ou

un valgus. C’est pourquoi il est important de toujours comparer une anomalie observée sur un

membre au membre controlatéral.

Pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un artefact, le clinicien peut remettre le membre dans sa

position physiologique et observer alors le comportement de l’animal. S’il repose son membre

comme il était avant ce n’est a priori pas un artefact. (4)

Voici illustré ci-dessous les angles articulaires des membres thoracique et pelvien chez le

chien, et les amplitudes articulaires possibles chez un animal sain (Figure 1, Tableau IV).

Figure 1: Angles articulaires du membre thoracique et pelvien chez le chien. D’après (21)

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Tableau IV : Amplitudes articulaires chez le chien. (7)

Membre thoracique Membre pelvien

Articulation Mobilité

(degrés) Articulation

Mobilité

(degrés)

Epaule

Flexion 60-70

Hanche

Flexion 70-80

Extension 65-75 Extension 80-90

Adduction 40-50 Adduction 30-40

Abduction 40-50 Abduction 70-80

Rotation interne 40-50 Rotation

interne 50-60

Rotation externe 40-50 Rotation

externe 80-90

Coude

Flexion 36 Genou

Flexion 55-75

Extension 140-165 Extension 65-75

Supination 80-90

Tarse

Flexion 65-75

Pronation 40-50 Extension 90-110

Carpe

Flexion 155-160 Rotation

interne 40-50

Extension 20-30 Rotation

externe 40-50

Déviation ulnaire

(adduction) 15-20

Déviation radiale

(abduction) 15-20

v) La peau et le pelage

Le clinicien doit observer l’ensemble de la peau et du pelage du chien, en particulier au

niveau des membres.

Au niveau de la peau, certaines lésions peuvent nous orienter, par exemple des plaies de

léchages, des contusions, des hygromas, des plaies, des escarres, des points de compression…

Au niveau des griffes, une usure anormale de celles-ci révèle un frottement au sol lors de la

phase de soustraction d’appui sur un animal boiteux. A l’inverse, des griffes de taille

excessive sur un ou deux membres révèlent une boiterie chronique par suppression d’appui.

(4)

2) Examen en mouvement

Une thèse de doctorat vétérinaire a été faite en 2006 sur l’examen à distance sous forme de

CD Rom, elle s’intitule « Technique de l’examen à distance du chien boiteux. Illustration des

principales affections locomotrices chez le chien en vue de la réalisation d’un CDRom

pédagogique » et a été réalisée par Simon BEAUDEQUIN.

Voici, ci-dessous le lien pour accéder à la thèse en ligne :

http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondoc/th_sout/dl.php?file=2006lyon061.pdf

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Nous rappellerons juste quelques généralités sur l’examen de l’animal en mouvement. Et pour

de plus amples informations nous vous invitons à consulter la thèse (qui sera prochainement

disponible sur Vetotice).

i) Les différentes allures

Le chien peut être observé à différentes allures afin de mieux caractériser une boiterie :

Le pas : c’est une allure symétrique au cours de laquelle le poids du corps est

supporté au moins par 2, 3, ou 4 membres simultanément.

Le trot : le poids du corps est supporté par deux membres simultanément en

bipèdes diagonaux : antérieur gauche et postérieur droit puis antérieur droit et

postérieur gauche.

Le galop : démarche dissymétrique au cours de laquelle le poids du corps est

supporté successivement par un postérieur, l’autre postérieur et l’antérieur

controlatéral simultanément, puis le second antérieur seul.

Dans la plupart des cas on observe l’animal au pas et au trot, sauf pour les animaux de course

qui expriment des boiteries au galop. On peut aussi faire déplacer le chien sur un cercle serré

pour accentuer des boiteries discrètes ou le faire franchir des obstacles.

ii) Les différents types de boiteries

Lors du déplacement pour un animal boiteux, la phase de soutien du membre sain est

diminuée ainsi que la phase d’appui du membre lésé. (5)

On peut observer différents types de boiteries :

Boiteries avec appui : caractérisée par une réduction du temps d’appui sur le

membre atteint, ce sont les plus fréquentes. (13)

Boiteries avec suppression d’appui : le membre reste en suspension totale.

C’est le cas lors de luxation de la rotule par exemple, le chien place son

membre en suppression d’appui, genou fléchi contre l’abdomen pendant

quelques foulées. La boiterie est intermittente. (22)

Boiteries de soutien : difficulté à soulever le membre, ce sont les moins

fréquentes.

Selon la sévérité de la boiterie, on peut lui donner un grade :

Tableau V : Les différents grades de boiteries. (2)

Grade 1 Atteinte et boiterie légères

Grade 2 Atteinte avec un membre fonctionnel et une boiterie moyenne

Grade 3 Atteinte avec un membre qui fonctionne anormalement et une forte boiterie

Grade 4 Atteinte avec un membre non fonctionnel et une boiterie sévère

iii) Symétrie des mouvements et répartition du poids

Chez le chien sain, les membres thoraciques supportent 60% du poids du corps alors que les

membres pelviens supportent 40% du poids du corps. Cette répartition est à évaluer de profil.

(5)

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Pour les membres thoraciques, le chien soulage le membre atteint en relevant la tête à l'appui

pour lui faire supporter le moins de poids possible et il abaisse la tête quand il pose le membre

controlatéral sain.

Lors d’une atteinte d’un membre pelvien, il bascule une proportion de son poids plus

importante sur les membres thoraciques et a le dos vouté. La tête descend à l’appui du

membre lésé et la croupe remonte.

L’asymétrie de ces mouvements est plus marquée au trot qu’au pas. (4)

iv) Modifications de la démarche à rechercher

On recherche :

Des modifications de l'appui du membre.

Des modifications de l’amplitude des mouvements.

Des modifications du type de déplacement dans l’espace.

Des modifications de l’amplitude articulaire.

Par exemple, lors de contracture du muscle infra-épineux, le membre est porté en rotation

externe, ce qui entraine une démarche avec l’antérieur qui est mobilisé en demi-cercle vers

l’extérieur d’arrière en avant lors de la phase de soutien.

Lors d’ankylose du genou, l’animal « fauche » d’arrière en avant pour ramener son membre

en avant. (4)

V. Examen rapproché

L’examen orthopédique se fait de façon systématique et toujours dans le même sens

(proximal vers distal ou l’inverse) pour ne rien oublier, pour être rigoureux dans la démarche

et ainsi avoir une interprétation correcte et non erronée de l’examen clinique.

Dans l’ordre, le clinicien effectue la palpation, puis la palpation-pression et enfin la

mobilisation sur l’ensemble du membre.

Souvent, l’animal est debout lors de la palpation et couché, en décubitus latéral, lors de la

mobilisation. La palpation ou la manipulation se font toujours dans le même sens sans oublier

un segment. On commence par les membres non atteints pour finir par le membre boiteux.

1) Examen neurologique

Dans un examen de boiterie, il est impératif d’exclure une cause neurologique avant

d’envisager une affection purement musculo-squelettique.

Le premier élément à vérifier est le suivant :

La proprioception (Figure 2) : le manipulateur soutient l’animal d’une main (il

soulage le poids du corps) et de l’autre il fléchit le carpe ou le tarse de manière à ce

que la face dorsale repose sur le sol. L’animal doit reprendre un appui normal en

une à deux secondes au maximum. Il faut répéter l’opération plusieurs fois sur

chaque membre avant de conclure.

Si le test est normal, une lésion médullaire ou périphérique peut être exclue.

Cependant un test anormal ne permet pas de conclure quant à l'origine

neurologique ou orthopédique et à la localisation de la lésion. (14)

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Figure 2: Réalisation d'un test de proprioception. (14) (23)

Le plus souvent, une boiterie d’origine neurologique provoque une augmentation de la foulée,

tandis qu’une boiterie d’origine orthopédique entraine au contraire une diminution de celle-ci

(pour réduire la durée de l'appui et donc la douleur).

D’autres tests neurologiques plus spécifiques du membre thoracique ou du membre pelvien

peuvent être réalisés pour localiser plus précisément la lésion lors de déficit proprioceptif :

Pour le membre thoracique :

o Réflexe d’extension du muscle extenseur radial du carpe (nerf

radial).

o Réflexe tricipital (plexus brachial) (Figure 4)

o Réflexe bicipital (nerf musculo-cutané) (Figure 5)

Pour le membre pelvien :

o Réflexe tibio-patellaire (nerf fémoral). (7) (Figure 3)

o Réflexe du muscle tibial crânial (nerf fibulaire). (7)

o Réflexe d’extension du pied (nerf sciatique : partie tibiale). (24)

o Réflexe de flexion du pied (nerf sciatique : partie fibulaire). (24)

Figure 3: Réalisation du réflexe tibio-patellaire. D’après (25)

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Figure 4: Réalisation du réflexe tricipital. D’après (25)

Figure 5: Réalisation du réflexe bicipital. D’après (25)

2) Palpation

i) Méthode générale

Lors de cette étape, il faut rechercher des variations de température, de taille, de forme

(repères osseux, fractures, déchirure, claquage…), de position ou de consistance. On

s’intéresse à plusieurs choses :

Les os.

Les muscles et tendons.

Les articulations : éminences osseuses, récessus synoviaux, ligaments.

La peau.

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Le tissu conjonctif sous cutané.

Les vaisseaux sanguins ou lymphatiques.

La position adoptée par le manipulateur et celle du chien doivent être clairement définies. Le

manipulateur se positionne devant l’animal pour les membres thoraciques et derrière ce

dernier pour les membres pelviens. Le chien doit être en appui symétrique sur les deux

membres pour avoir un tonus identique de chaque côté et ainsi ne pas créer d’artéfact.

La palpation doit se faire en simultané sur les deux membres, pour avoir un examen

comparatif, et dans le sens du poil ce qui est plus agréable pour l’animal et pour le clinicien.

(4)

L’examen commence par une palpation en partant de la région proximale du membre pour

finir par la région distale sur animal debout (4). Sur les chiens difficiles à examiner il est

préférable de commencer par le membre sain afin qu’il s’habitue à la palpation et éviter les

réactions exagérées sur le membre atteint. De plus, cela permet de mettre l'animal en

confiance et d'éviter les réactions de refus de l'examen (repli, agressivité ...) qui ne permettrait

pas de finir l’examen orthopédique. (5)

La palpation doit permettre de localiser l'origine potentielle de l'affection entrainant la

boiterie, voire d’en déterminer la cause. Elle nécessite une parfaite connaissance de

l’anatomie et des variations interraciales, pour avoir une approche la plus rigoureuse de

l’examen du chien boiteux. (26)

Il est important également de se rappeler que certaines affections peuvent concerner les deux

membres mais que les signes cliniques ne se manifestent que sur un seul, comme par exemple

avec la luxation congénitale médiale de la rotule, l’ostéochondrite disséquante, la

contracture du muscle infra-épineux. Il convient donc de rester critique sur la comparaison

des deux membres lors d’une palpation ou d’une palpation-pression. (11)

Pour les os, certaines anomalies peuvent être mises en évidence lors de l’examen à distance,

comme un gonflement en regard d’un rayon osseux, une déformation angulaire, ou le

raccourcissement d’un membre par rapport à l’autre. Ces anomalies nous laissent suspecter

une atteinte osseuse (fracture, atteinte des cartilages de croissance) ou des atteintes non

osseuses (contusion, luxation) qu’il faut investiguer par palpation sans oublier les autres zones

qui n’apparaissent pas lésées. (7)

On recherche par palpation des anomalies de volume, des plaies, des signes inflammatoires,

des douleurs, des angulations anormales.

Les muscles et les tendons sont étudiés ensembles car ils sont en continuité anatomique. Leur

palpation doit donc être symétrique : il n’y a pas de différence de volume musculaire entre la

droite et la gauche chez un animal sain (4). Ce volume est d’ailleurs à peu près identique chez

les individus d’une même race, les légères variations peuvent être reliées au mode de vie. (26)

La connaissance des profils musculaires et leur palpation symétrique permettent de déceler

précisément des anomalies de forme, de volume ou de position.

Une amyotrophie indique un défaut d’utilisation du membre (ou une affection pathologique

d’un nerf périphérique). L’amyotrophie est particulièrement palpable là où la masse

musculaire est physiologiquement la plus développée, c’est-à-dire au tiers proximal du

membre. (26) (4)

Des contractures, des tremblements ou des spasmes peuvent également être décelées.

Pour les articulations, la palpation consiste à rechercher des déformations, toujours de

manière comparative. Il faut alors connaitre les différences liées à la race.

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Les nœuds lymphatiques sous-cutanés sont palpés.

Pour le membre thoracique, les nœuds lymphatiques (NL) à prendre en compte sont :

Le NL pré-scapulaire : drainage du membre pelvien et de la région caudale de la tête

et du cou.

Le NL axillaire : drainage de la région pectorale, du ventre, de l’épaule et du bras.

Pour le membre pelvien, les nœuds lymphatiques à prendre en compte sont :

Le NL poplité superficiel : drainage de la jambe, du pied et de la partie caudale de la

cuisse.

Les NL inguinaux superficiels : drainage de la cuisse, du grasset et de la jambe entre

autre (avec une composante qui varie en fonction du sexe pour le territoire de drainage

inguinal).

La taille et la consistance sont évaluées lors de la palpation. Il est important de toujours

comparer au nœud lymphatique controlatéral. Il faut également rechercher une hypertrophie

réactionnelle d’un ou plusieurs nœuds lymphatiques, en lien avec un possible processus

inflammatoire ou tumoral.

ii) Signes à rechercher lors de palpation (14)

Chaleur :

Toute sensation de chaleur implique une forte suspicion d’inflammation active, lors de

fracture ou luxation due à un traumatisme, lors d’arthrite, de myosite, tendinite ou de

processus tumoral par exemple.

A l’inverse une sensation de froid signe une diminution de perfusion des tissus, rencontrée par

exemple lors de choc hypovolémique, d’arrêt de la vascularisation artérielle ou veineuse

(gangrène, embolie etc).

Anomalie de taille : longueur, volume.

Anomalie de forme.

Anomalie de position des repères osseux.

Anomalie de consistance.

Amyotrophie.

3) Palpation-pression

i) Méthode générale

Cette étape est à réaliser successivement sur les deux membres de la partie proximale à la

partie distale, comme pour la palpation simple, en réalisant la contention d’une main et les

pressions de l’autre.

On effectue des pincements entre le pouce et l’index sur les muscles et les diaphyses osseuses.

Une pression d’un doigt (en général le pouce) est faite sur les reliefs osseux remarquables et

sur toute zone apparue suspecte lors de la première partie de notre examen (observation et

palpation).

ii) Signes à rechercher lors de la séquence de palpation-pression

Mise en évidence d’une douleur : On exerce d’abord des pressions très douces

pour ne pas provoquer de réaction trop vive de la part de l’animal. Il faut bien

observer la tête du chien, notamment ses oreilles, ses yeux, afin de déceler la

moindre manifestation de gêne ou de douleur en tenant compte de l’âge de

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l’animal et de son caractère. S’il n’y a pas de réaction à la pression douce, on peut

augmenter l’intensité de la pression progressivement.

Il faut impérativement réaliser des pressions au niveau des os longs à proximité

des foramens nourriciers car l’existence d’une panostéite chez de jeunes chiens se

traduira par une réaction douloureuse sans ambiguïté.

Caractérisation au toucher : la pression permet de déterminer la consistance

d’une déformation, pour la caractériser : nature liquidienne, tissulaire ou osseuse.

Elle permet également de savoir s’il y a un rapport avec le tissu cutané ou les plans

profonds.

C’est par la pression que sont détectées d’éventuelles crépitations, neigeuses dans

le cas d’hématome, gazeuses dans le cas d’un emphysème ou d’une gangrène

gazeuse. La mise en évidence du signe du godet permet également de suspecter la

présence d’un œdème inflammatoire ou une stase.

4) Mobilisation

i) Méthode générale

La mobilisation nous permet d’étudier les articulations, les structures musculo-tendineuses et

l’intégrité des os. Néanmoins il faut être prudent dans son interprétation car la mobilisation

peut être rendue difficile par un œdème important ou une collection liquidienne importante,

une ankylose ou une rétraction musculaire.

Les articulations sont mobilisées les unes après les autres, et non pas le membre dans son

ensemble pour être capable de préciser l’origine de la douleur lors de la réaction de l’animal.

Commencer par la partie distale du membre et remonter vers la partie proximale ou

inversement. (5)

Dans tous les cas, il faut mobiliser un membre puis l’autre, même en cas de boiterie

unilatérale, pour avoir une comparaison avec le membre sain, et notamment pour connaitre

les laxités physiologiques propres à chaque animal.

Des mouvements de faible amplitude sont d’abord effectués, pour relaxer l’animal et évaluer

la qualité des mouvements. Ensuite, il est possible d’intensifier les mouvements jusqu’à

effectuer des mouvements forcés de type hyper-extension, hyper-flexion et selon tous les axes

possibles (flexion, extension, abduction, adduction, rotation…). La mobilisation forcée doit se

faire en gardant un doigt le long de l’articulation pour percevoir la moindre laxité, le moindre

craquement ou le moindre ressaut. (7)

ii) Signes à rechercher lors de la mobilisation

Mobilité anormale d’une articulation, mobilité anormale entre deux

articulations : il peut y avoir une mobilité anormale d’une articulation montrant

une lésion ligamentaire ou un arrachement d’une éminence osseuse par exemple.

Par contre, une mobilité anormale entre deux articulations met en évidence une

fracture diaphysaire.

Amplitude articulaire anormale.

Phénomènes anormaux : douleur, bruit, épanchement de synovie. Concernant les

bruits anormaux, des craquements, claquements ou crépitations peuvent être

entendus :

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o Les craquements lors de mobilisation d’une articulation sont signe

d’arthrose ou de frottement des surfaces osseuses entre elles ou contre un

corps étranger de type implant d’ostéosynthèse.

o Des claquements sont le signe d’une contrainte trop forte sur une

articulation, créant une zone de vide au sein du liquide synovial, ou le

signe d’une pathologie méniscale si on se place au niveau du genou, ou

encore signe de la luxation manuelle d’un tendon.

o Des crépitations sèches sont décelables lors de fracture, et des crépitations

ouatées ou cartilagineuses lors de luxation traumatique récente ou de

décollement épiphysaire.

Lors de la présence de plaie articulaire, il peut y avoir écoulement d’un liquide

articulaire au cours de la mobilisation de cette articulation. La présence d’un tel

écoulement est toujours pathologique.

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B. Technique de palpation, palpation-pression et de mobilisation du

membre thoracique

I. L’épaule

1) Rappels anatomiques

i) Ostéologie

Il est important de connaître l’anatomie des os qui composent l’épaule, et surtout de bien

connaître les principaux reliefs osseux qui permettent de se repérer in vivo sur l’animal.

L’épaule est constituée de deux os (voire parfois en plus d'une clavicule résiduelle chez le

chat), la scapula et l’humérus. Les principaux reliefs osseux de la scapula sont le rebord

dorsal, l’épine scapulaire et l’acromion, tandis que sur l’humérus les principaux sont le

tubercule majeur, la coulisse bicipitale et les épicondyles. (Figure 6 et Figure 7)

Figure 6 : Scapula gauche de chien - vue latérale. D’après (27)

Bord dorsal arrondi

Acromion

Angle crânial

Angle caudal

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Figure 7: Humérus de chien. D’après (27)

ii) Arthrologie

Une articulation est composée d'os qui s'articulent et de moyens de contention : ligaments,

capsule puis les muscles et les tendons.

La connaissance de l’arthrologie permet de connaître les différents tendons, ligaments,

capsules articulaires qui constituent les moyens de contention d'une articulation. On peut alors

identifier quelle structure est endommagée lors d’une affection.

Les moyens de contention de l'épaule sont composés d’une capsule articulaire, d’un ligament

gléno-huméral médial et latéral, et du tendon proximal du muscle biceps brachial maintenu

dans la coulisse bicipitale par le ligament huméral transverse (Figure 8).

Figure 8 : Articulation de l'épaule du chien. D’après (28)

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iii) Myologie

La connaissance de la myologie est importante car il existe des affections musculaires et

tendineuses. Il faut donc connaître la disposition des muscles et leurs points d’insertion et

savoir les reporter sur l’animal afin d’identifier le problème le cas échéant.

Le tableau suivant regroupe les différents muscles de l’épaule et leurs points d’insertions.

Tableau VI : Les muscles de l'épaule et leurs points d'insertions. (28)

Muscle Origine Terminaison

Fac

e la

téra

le

Muscle supra-

épineux

Fosse supra-

épineuse

Sommet du

tubercule

majeur

Muscle infra-

épineux

Fosse infra-

épineuse

Crête du

tubercule

majeur

Muscle petit

rond

Bord caudal de

la scapula

Tubérosité du

muscle petit

rond

Fac

e m

édia

le

Muscle

subscapulaire

Fosse

subscapulaire

Tubercule

mineur

Muscle grand

rond

Angle caudal de

la scapula

Tubérosité du

muscle grand

rond

Muscle coraco-

brachial

Processus

coracoïde

Face médiale

de l’humérus

Les différentes figures ci-après permettent de replacer les différents muscles sur le membre

thoracique et nous rappellent leurs fonctions. (Figure 9 et Figure 10)

Figure 9 : Myologie de l'épaule. D’après (28)

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Figure 10 : Myologie de l'épaule. D’après (28)

Certains muscles du bras sont aussi importants à palper car ils participent au fonctionnement

de l’épaule et peuvent donc causer des boiteries (tendinite du biceps, déchirure du triceps…)

Ces muscles sont listés dans le tableau ci-après (Tableau VII) et schématisés dans la partie sur

le bras. (Figure 22 et Figure 23)

Tableau VII : Muscles du bras intervenant dans le fonctionnement de l'épaule. (28)

Muscle Origine Terminaison

Musc

les

crân

iaux

Muscle biceps

brachial

Tubercule supra-

glénoïdal de la

scapula

Tubérosité radiale et

base de l’olécrâne

Musc

les

caud

aux

Chef long du muscle

triceps brachial

Bord caudal de la

scapula

Tubérosité de

l’olécrane

Chef médial du

muscle triceps

brachial

Face médiale de

l’humérus

Chef accessoire du

muscle triceps

brachial

Revers caudal de la

tête humérale

Chef latéral du

muscle triceps

brachial

Ligne tricipitale

2) La palpation

La palpation et la palpation-pression permettent de mettre en évidence des modifications de

volume, de chaleur ou la présence d’une zone douloureuse. Elles permettent également de

repérer une éventuelle modification des repères anatomiques (par rapport à l’observation

effectuée sur l’épaule contro-latérale).

Il faut commencer par localiser les contours de la scapula au niveau du cartilage scapulaire,

avec l’angle crânial et les bords crânial et dorsal, et l’épine scapulaire. Pour cela, on se place

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face à l’animal et on plaque les mains sur les scapulas et on cherche les contours du bout des

doigts. (29) (Figure 11)

Figure 11 : Palpation de la région de l'épaule.

Suite à cela, il faut palper le nœud lymphatique préscapulaire situé en avant du bord crânial de

la scapula en l’attrapant entre le pouce et les autres doigts. (Figure 12)

Figure 12 : Palpation du noeud lymphatique pré-scapulaire.

On peut aussi en profiter pour examiner l’entrée de la poitrine et le creux axillaire avec une

palpation des structures profondes (ganglions, plexus brachial, sensibilité anormale,

déformation des émergences radiculaires). On passe les doigts dans le creux axillaire en

laissant le pouce à l’extérieur. La palpation peut de faire à deux mains : une crâniale à la

scapula et une caudale à bout de doigt avec les paumes à plat sur le chien. (Figure 13)

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Figure 13 : Palpation de la région du creux axillaire.

L’opérateur se place ensuite face à l’animal et pose ses mains à plat sur la région scapulaire et

les déplace d’avant en arrière pour palper les plans sous-jacents (Figure 14), cela lui permet

d’apprécier :

Le volume du muscle infra-épineux.

Le volume du muscle supra-épineux.

Le volume du muscle deltoïde.

Toute anomalie de consistance des muscles.

Figure 14 : Palpation de la région de l'épaule avec comparaison avec le membre

controlatéral.

L’amyotrophie est toujours rapide en cas d’affection de l’épaule, elle touche surtout les

muscles pectoraux, supra-épineux, et infra-épineux. Dans ce cas, une saillie de l’épine

scapulaire est palpable contrairement à une tuméfaction locale qui réduit la palpation de celle-

ci. (30)

On palpe finalement l’articulation scapulo-humérale, celle-ci est difficilement palpable mais il

faut vraiment s’intéresser aux reliefs osseux suivants : (31)

L’acromion, une proéminence de celui-ci peut signer une amyotrophie. (29)

Le tubercule supra-glénoïdal.

Le tubercule majeur de l’humérus. Sa position relative et sa taille doivent être

évaluées. (29)

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Le tubercule mineur de l’humérus.

Le sillon intertuberculaire.

Figure 15: Reliefs palpables de l'épaule (en vert) - Vue latérale gauche. D’après (32)

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Figure 16 : Reliefs palpables de l'épaule - Vue latérale gauche. Les marques vertes

correspondent aux reliefs palpables. D’après (32)

Figure 17 : Reliefs palpable de l'épaule - Vue médiale. D’après (32)

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On compare également entre les deux membres :

La taille de l’articulation.

La position du tubercule majeur par rapport à l’acromion et au tubercule supra-

glénoïdal, celle-ci détermine la position relative de la tête humérale dans la cavité

glénoïdale. (14) Un déplacement de ces repères révèle une luxation crâniale,

caudale ou médiale. (Figure 18)

Figure 18 : Palpation des reliefs articulaires de l'épaule.

3) La palpation-pression

De manière générale, on réalise :

Des pincements entre le pouce et l’index sur les muscles et sur les os.

Des pressions du pouce sur les reliefs osseux remarquables et sur toute zone

suspecte lors de la palpation. On exerce d’abord une pression douce puis on

augmente graduellement l’intensité.

On cherche à révéler et à localiser une douleur et d’en mesurer son intensité (attention à l’âge

et au caractère de l’animal qui peuvent biaiser le jugement). (31)

Sur l’animal couché, on essaye de mettre en évidence une éventuelle douleur à la palpation du

tendon proximal du biceps, dans la gouttière bicipitale. La même manœuvre est effectuée sur

la partie distale du tendon du sus-épineux, à la hauteur de son insertion sur le grand tubercule.

La palpation-pression du cul-de-sac caudal de l’articulation scapulo-humérale fait partie de la

procédure (recherche d’un point douloureux particulier, présent lors d’ostéochondrite

disséquante par exemple). Il faut cependant savoir qu’une forte pression sur cette région est

toujours douloureuse, en raison de la présence du nerf axillaire. Il faut donc apprécier le

résultat comparativement avec celui obtenu sur l’épaule opposée, et interpréter la réaction de

l’animal (douleur "normale" ou « exagérée » ?).

Il faut réaliser le test du tendon bicipital qui consiste à positionner le membre le long du corps

de sorte à effectuer une flexion maximale de l’épaule et une extension maximale du coude.

(33) On exerce ainsi une tension maximale sur le tendon et sur son insertion proximale.

(Figure 19 et Figure 20)

Ce test provoque obligatoirement une douleur vive en cas de tendinopathie bicipitale. (29) Il

est aussi positif s’il est irréalisable. (31)

La mise en flexion de l’épaule peut permettre le déplacement médial du tendon luxé, ce qui

provoque un petit claquement que l’on peut sentir.

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Figure 19 : Test du tendon bicipital (14)

Figure 20 : Trajet du tendon bicipital. D’après (28)

4) La mobilisation

La mobilisation doit concerner uniquement l’épaule, en évitant, autant que faire se peut, toute

mobilisation associée du coude. Lors de la mise en flexion, ceci implique de mobiliser

l’articulation par l’intermédiaire du bras (humérus) et non de l’avant-bras. L’extension forcée

de l’épaule provoque par contre une extension concomitante de l’articulation du coude (une

douleur générée par l’extension de l’épaule ne reflète donc pas toujours un problème

d’épaule).

Dans un premier temps, l’épaule est mobilisée (flexion, extension, abduction, adduction,

rotation) dans la limite des amplitudes physiologiques. On procèdera ensuite à des

mouvements de flexion et d’extension forcée.

On recherche une éventuelle augmentation ou diminution de l'amplitude articulaire, ou

l'apparition de mouvements anormaux. La mobilisation permet également de mettre en

évidence ou d'exacerber certaines douleurs, de percevoir des crépitations ou des craquements

anormaux. Enfin, il faut rechercher une éventuelle instabilité de l’articulation.

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i) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses

Un os n’a pas de mobilité intrinsèque, par conséquent toute mobilité entre deux épiphyses est

pathologique. Une telle mobilité peut s’accompagner de gonflement, crépitations et douleur.

Il faut dont manipuler les os de telle manière à mettre en évidence une mobilité.

On mobilise les éminences osseuses de la même manière.

ii) Caractéristiques de l’articulation scapulo-humérale

Cette articulation est de type sphéroïde, permettant les mouvements dans trois plans de

l’espace, l’association des trois étant la circumduction :

La flexion et l’extension dans le plan sagittal, mouvement principal chez les

quadrupèdes.

L’abduction et l’adduction dans le plan frontal.

La rotation dans l’axe de l’humérus.

L’articulation scapulo-humérale est facilement atteinte de luxation à cause d’une cavité

glénoïdale peu profonde. De plus, elle donne toute son amplitude à la foulée du membre

antérieur, donc en cas de boiterie de l’épaule, la foulée est fortement raccourcie. (34)

Il faut avoir une idée des amplitudes physiologiques afin de pouvoir évaluer une éventuelle

augmentation ou diminution de celle-ci lors de l’examen. (Tableau VIII) On peut utiliser un

goniomètre pour mesurer ces différentes amplitudes. (Figure 21)

Chez le chien, l’amplitude articulaire de l’épaule en flexion-extension (angle formé par la

scapula et l’humérus) va de 25° (flexion) à 160° (extension).

Figure 21 : Goniomètre.

Lors des mouvements d’abduction-adduction, l’amplitude articulaire maximale (angle formé

par l’humérus par rapport à l’horizontale sur le chien en décubitus latéral) est de 45°. Chez le

chat, l’abduction maximale est pratiquement doublée.

En rotation, l’amplitude articulaire maximale (rotation de l’humérus, chien en décubitus

dorsal, humérus et radius-ulna à 90°) est de 45° en rotation interne ou en rotation externe.

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Tableau VIII : Amplitudes articulaires physiologiques de l'épaule du chien. (7) (13) (35)

Mouvements de l’articulation scapulo-humérale Mobilité (degrés)

Flexion 60-70

Extension 65-75

Adduction

40-50

Abduction

Rotation externe

Rotation interne

iiii) Mobilisation de l’articulation scapulo-humérale

L’opérateur se place sur le côté de l’animal, il saisit l’extrémité distale du bras d’une main

(olécrâne dans la paume, pouce sur l’humérus du côté externe et les doigts sur l’humérus du

côté interne) et place son autre main à plat sur l’épaule.

On peut ensuite mobiliser l’épaule :

On commence d’abord par des mouvements doux :

o Flexion et extension douces, pour voir si la mobilité normale est présente et

sans anomalies (douleur, crépitations, raideurs). (31) (29)

o Abduction et adduction, normalement limités chez le chien. Souvent lors

d’atteinte du côté médial la différence avec le membre controlatéral est

telle qu’il n’est pas nécessaire de faire une mesure pour le voir lors de

l’abduction. Cela signe une atteinte des structures stabilisatrices médiales

(capsule articulaire, ligament gléno-huméral médial, tendon du muscle

subscapulaire). Si l’affection est suffisamment importante, une

amyotrophie sera présente et peut accentuer l’angle d’abduction. (31)

Puis on fait des mouvements forcés d’intensité croissante :

o Hyper-flexion de l’épaule : on fléchit en force l’articulation de la main qui

tient le coude et on pousse sur la scapula de l’autre main. (31) (29)

o Hyper-extension de l’épaule : on place l’extrémité distale de l’humérus et

le coude aussi loin que possible vers l’avant en faisant un contre-appui avec

l’autre main. (31) (29)

5) Les tests spécifiques

Différents tests spécifiques sont réalisables sur l’épaule :

L'hyper-extension de l'articulation scapulo-humérale : lorsque celle-ci se révèle

douloureuse chez un jeune animal, elle est évocatrice d'une lésion d'ostéochondrite

disséquante.

Signe du tiroir crânio-caudal ou latéro-médial (31): une main sur le col de la

scapula, l’autre sur le tiers proximal de l’humérus, et on déplace l’épiphyse

humérale dans toutes les directions :

o Médialement, sans rotation : mouvement limité au bout de quelques

millimètres.

o Latéralement, sans rotation : mouvement limité au bout de quelques

millimètres.

o Crânialement : test de la stabilité crâniale. (36)

o Caudalement : test de la stabilité caudale.

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La plupart des instabilités sont médiales (75% des cas) ou latérales. On cherche à

observer un mouvement de ressaut sur la face crânio-médiale de l’humérus selon la

position du tendon dans sa gouttière. Il est souvent difficile de déterminer la

direction des instabilités comme les structures atteintes.

Angle d'abduction : lorsque l’on écarte l’épaule de l’axe du corps on considère

qu’elle est saine quand l’angle formé entre l’épaule et le plan sagittal est de 30°. Si

on a un angle de plus de 50° on considère que l’on a une instabilité médiale

significative. (37)

Les résultats de ces tests peuvent varier selon que l’animal est vigile ou anesthésié. La

recherche de laxité articulaire est le plus souvent douloureuse, ce qui peut entraîner, chez

l’animal vigile, une contraction musculaire réactionnelle, qui peut masquer l’instabilité. Il faut

toujours comparer les résultats avec le membre controlatéral (sur animal vigile, puis sur

animal anesthésié). Sauf lors de dissymétrie prononcée, les résultats sont souvent difficiles à

interpréter.

Il faut savoir par ailleurs que la stabilité « active » de l’épaule est en grande partie assurée par

la couverture musculaire (sus-épineux, sous-épineux, petit-rond et sous-scapulaire). La

capsule articulaire et les deux ligaments gléno-huméraux n’assurent qu’une stabilité passive.

De ce fait, dès qu’il existe un certain degré d’amyotrophie, on peut noter une instabilité par

rapport au côté opposé.

II. Le bras

1) Rappels anatomiques

i) Ostéologie

L’humérus est un os long composé de différents reliefs qui sont palpables : le tubercule

majeur, la ligne tricipitale, la tubérosité deltoïdienne, la tubérosité du muscle grand rond, les

épicondyles médial et latéral, et la crête épicondylaire.

Ces différents reliefs sont visibles dans la partie ostéologie de l’épaule. (Figure 7)

ii) Myologie

Les muscles du bras du chien sont divisés en muscles crâniaux et muscles caudaux.

Le tableau suivant regroupe les différents muscles de l’épaule et leurs points d’insertions.

(Tableau IX)

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Tableau IX : Les muscles du bras et leurs insertions. (28)

Muscle Origine Terminaison

Musc

les

crân

iaux

Muscle biceps

brachial

Tubercule supra-

glénoïdal de la

scapula Tubérosité radiale et

base de l’olécrâne

Muscle brachial Partie proximale du

sillon brachial

Musc

les

caud

aux

Chef long du muscle

triceps brachial

Bord caudal de la

scapula

Tubérosité de

l’olécrane

Chef médial du

muscle triceps

brachial

Face médiale de

l’humérus

Chef accessoire du

muscle triceps

brachial

Revers caudal de la

tête humérale

Chef latéral du

muscle triceps

brachial

Ligne tricipitale

Muscle anconé Pourtour de la fosse

olécranienne

Bord crânial et face

latérale de l’olécrane

Les différentes figures ci-après permettent de replacer les différents muscles sur le membre

thoracique et nous rappellent leurs fonctions. (Figure 22 et Figure 23)

Figure 22 : Muscles crâniaux du bras. D’après (28)

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Figure 23 : Muscles caudaux du bras. D’après (28)

2) La palpation

La majorité de l’examen porte sur les muscles car ceux-ci recouvrent largement l’humérus, le

rendant inaccessible. On réalise des mouvements de haut en bas, en faisant rouler les muscles

entre le pouce et l’index ce qui permet d’évaluer les modifications de volume de masse

musculaire et de détecter des zones anormales (indurations, zones d’adhérences). On palpe :

Crânio-caudalement, les doigts à la face médiale du bras, le pouce à l’extérieur, on

a médialement : le muscle biceps brachial, le chef médial du triceps brachial.

(Figure 24)

Figure 24 : Palpation des muscles du bras crânio-caudalement.

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Crânio-caudalement, les doigts à la face latérale du bras, le pouce à l’intérieur, on

a latéralement : les deux chefs du deltoïde, le chef latéral puis le chef caudal du

muscle triceps brachial. (Figure 25)

Figure 25 : Palpation des muscles du bras crânio-caudalement.

Pour finir, on palpe le tendon proximal du biceps brachial au niveau du sillon

intertuberculaire qui est son lieu de passage. (Figure 20)

3) La palpation-pression

De manière générale, on réalise :

Des pincements entre le pouce et l’index sur les muscles et sur les os.

Des pressions du pouce sur les reliefs osseux remarquables et sur toute zone

suspecte lors de la palpation. On exerce d’abord une pression douce puis on

augmente graduellement l’intensité.

On cherche à révéler et à localiser une douleur et d’en mesurer son intensité (attention à l’âge

et au caractère de l’animal qui peuvent biaiser le jugement).

Sur les os longs il est important d’effectuer des pressions sur les diaphyses osseuses au niveau

des foramens nourriciers. On pourra éventuellement mettre en évidence une panostéite chez le

jeune qui se traduit par une réaction douloureuse à la palpation-pression (cette douleur est

aussi visible lors de la mobilisation du membre car les muscles exercent une pression sur les

os)

4) La mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses

Un os n’a pas de mobilité intrinsèque, par conséquent toute mobilité entre deux épiphyses est

pathologique. Une telle mobilité peut s’accompagner de gonflement, crépitations et douleur.

Il faut dont manipuler les os de telle manière à mettre en évidence une mobilité.

On mobilise les éminences osseuses de la même manière.

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III. Le coude

1) Arthrologie du coude

L'articulation du coude est décomposable en trois articulations ce qui la rend très stable

(Figure 26) :

L’articulation huméro-ulnaire

L’articulation huméro-radiale

L’articulation radio-ulnaire proximale

Figure 26: Les articulations du coude. D’après (28)

Elle est composée d’une capsule articulaire qui a une partie crâniale renforcée par un faisceau

de fibres obliques et une partie caudale qui ferme l’espace entre l’olécrâne et la fosse

olécranienne, du ligament annulaire qui relie les deux processus coronoïdes de l’ulna tout en

maintenant le radius contre l’ulna, des ligaments collatéraux médial et latéral dont l'origine

d'insertion est l'humérus et composés d’un faisceau ulnaire et d’un faisceau radial. Ces

derniers sont tendus quand le coude est en extension et relâchés quand le coude est en flexion.

On peut aussi noter la présence de plusieurs récessus de la synoviale : le récessus distal, le

récessus médial et le récessus olécranien.

Ces différents éléments sont visibles sur les figures ci-après. (Figure 27 et Figure 28)

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Figure 27 : Articulation du coude - vue crâniale. D’après (28)

Figure 28 : Articulation du coude - vue latérale et médiale. D’après (28)

2) La palpation

On commence la palpation en s’attaquant aux reliefs osseux avec la pulpe des doigts :

L’olécrâne.

L’épicondyle huméral latéral.

La crête épicondylaire humérale latérale.

La partie latérale de la tête radiale.

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L’épicondyle huméral médial.

La crête épicondylaire humérale médiale.

L’olécrâne et les épicondyles forment un triangle presque isocèle et ils doivent être maintenus

dans le même plan lorsque le coude est modérément fléchi. (38)

Puis on s’intéresse au restes des structures, les coudes sont empaumés d’arrière en avant,

pouces à l’extérieur, puis d’avant en arrière, pouces à l’intérieur. (Figure 29) On évalue le

volume global, la température, et les récessus synoviaux de la membrane synoviale qui sont

les suivants :

Récessus olécranien, qui longe la fosse olécranienne en avant de l’olécrane.

Récessus distal, entre le radius et l’ulna.

Récessus médial, sous l’épicondyle médial huméral.

Figure 29 : Palpation de la région du coude.

On palpe ensuite les culs-de-sacs articulaires en maintenant le pouce sur le bord caudo-latéral

de l’humérus au niveau de l’articulation huméro-radiale, le majeur sur l’olécrâne ou sur le

bord caudo-médial de l’humérus au niveau de l’articulation huméro-ulnaire : la pulpe de

l’index palpe légèrement l’espace la capsule articulaire, en évaluant la taille et la consistance

de la déformation. Ce test est réalisé en face médiale et en face latérale. (39)

Il faut savoir qu’une dilatation articulaire est confirmée par la fluctuation du liquide synovial

lors de la palpation alternative des deux culs-de-sac (caudo-latétal et caudo-médial).

2) La palpation-pression

De manière générale, on réalise :

Des pincements entre le pouce et l’index sur les muscles et sur les os.

Des pressions du pouce sur les reliefs osseux remarquables et sur toute zone

suspecte lors de la palpation. On exerce d’abord une pression douce puis on

augmente graduellement l’intensité.

On cherche à révéler et à localiser une douleur et d’en mesurer son intensité (attention à l’âge

et au caractère de l’animal qui peuvent biaiser le jugement).

Plus spécifiquement, au niveau du coude quatre régions doivent être explorées :

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La région du processus anconé : une main tient l’avant-bras en région distale et le

pouce et l’index de l’autre main sont placés entre l’olécrâne et l’épicondyle

huméral latéral, sur le muscle anconé et le processus anconé. (Figure 30)

Figure 30 : Palpation de la région du processus ancôné.

La région de l’olécrâne.

La région du processus coronoïde médial : un doigt immédiatement distalement (à

environ 1 cm) à l’épicondyle huméral médial pour palper le processus coronoïde

médial. (Figure 31)

Figure 31 : Palpation de la région du processus coronoïde médial.

Les régions des ligaments collatéraux du coude, chacun d’eux prend origine sur

l’épicondyle huméral correspondant et se compose de deux faisceaux : l’un crânial

rejoignant le bord du radius, l’autre caudal rejoignant l’ulna.

Figure 32 : Reliefs palpables du coude - Vue latérale des éléments squelettiques. D’après

(32)

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Figure 33 : Reliefs palpables du coude - Vue médiale des éléments squelettiques. D’après

(32)

Figure 34 : Reliefs palpables du coude - Vue latérale. D’après (32)

Figure 35 : Reliefs palpables du coude – Vue médiale. D’après (32)

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3) La mobilisation

i) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses

Un os n’a pas de mobilité intrinsèque, par conséquent toute mobilité entre deux épiphyses est

pathologique. Une telle mobilité peut s’accompagner de gonflement, crépitations et douleur.

Il faut dont manipuler les os de telle manière à mettre en évidence une mobilité.

On mobilise les éminences osseuses de la même manière.

ii) Caractéristiques de l’articulation du coude

Les mouvements permis par le coude sont nombreux :

Flexion et extension.

Rotation interne et externe.

Mouvements de latéralité, ceux-ci sont limités et ne sont possibles qu’en

mobilisation passive du coude fléchi.

Supination et pronation permis par la rotation du radius autour de l’ulna.

(7) (40) (13)

Ces mouvements sont limités dans l’espace comme suit :

Tableau X : Amplitudes articulaires du coude chez le chien. (7) (35) (13)

Mouvement Mobilité en degrés

Flexion 36

Extension 140-165

Supination 80-90

Pronation 40-50

Pour mesurer ces différentes amplitudes en extension et en flexion, on place le goniomètre sur

le coude, et les branches du goniomètre sur l’humérus et sur le radius. On mesure ainsi l’angle

formé par l’humérus et le radius. (Figure 36)

Figure 36 : Mesure de l’angle articulaire du coude chez le chien. D’après (41)

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L’amplitude articulaire normale pour un chien est de 140-165° en extension et de 36° en

flexion maximale. L’amplitude de pronation (lorsque le membre est fléchi) est de 17-40°, et

de supination de 31-67°. Lors de la mobilisation du coude, une diminution de cette amplitude

associée ou non à des mouvements anormaux pourra évoquer une pathologie du coude.

iii) Mobilisation de l’articulation du coude

L’opérateur se place sur le côté de l’animal et saisit le coude d’arrière en avant avec la main

droite pour le coude gauche et inversement pour l'autre coude, il mobilise ensuite

l’articulation en saisissant le carpe ou l’avant-bras avec l’autre main.

Mouvements d’amplitude physiologique :

o Flexion : le coude est fléchi en saisissant l’avant-bras d’une main et la

partie proximale de l’humérus de l’autre main, animal debout. La main qui

tient l’avant-bras soulève celui-ci pour réaliser la flexion.

o Extension : une main vient saisir la partie caudale du coude et l’autre la

face crâniale de la partie distale de l’avant-bras, on pousse avec la première

main et on tire avec la seconde pour réaliser une extension du coude.

o Rotation (test de Campbell) : on réalise celle-ci avec un coude fléchi à 100-

110° et le carpe à 90°. On met en tension les ligaments collatéraux et la

capsule articulaire en effectuant une rotation interne et externe avec la

main. La rotation interne permet de vérifier l’intégrité du ligament

collatéral latéral et la rotation externe celle du collatéral médial. Un

mouvement de rotation interne de la main de 50° permet de mettre en

tension le ligament collatéral latéral. Un mouvement de rotation externe de

30° permet de mettre, au contraire, en rotation le ligament collatéral médial

en tension. On recherche essentiellement un phénomène douloureux ou

une rotation excessive.

Lors d’une rotation externe qui met en tension le ligament collatéral

médial, on peut exercer une pression sur celui-ci. Si une douleur est mise

en évidence, cela peut être révélateur d’une atteinte du compartiment

médial du coude (ligament collatéral, fragmentation du processus

coronoïde médial, ostéochondrite disséquante, condyle huméral médial…).

On peut réaliser le même test sur le ligament collatéral latéral en appuyant

dessus avec le pouce.

Palpation lors de la mobilisation : la mobilisation nous permet d’explorer les

structures médiales du coude telles que le processus coronoïde médial et

l’emplacement de l’ostéochondrose du condyle huméral médial. Ces deux

structures sont à évaluer lors de la recherche d’une dysplasie du coude.

Pour cela on place le carpe en pronation forcée avec une main et on le fléchit de

90°. Le pouce de l’autre main est placé distalement à l’épicondyle huméral médial

et le coude est fléchi pour causer une tension maximale sur la trochlée humérale et

le processus coronoïde. On exerce une pression avec le doigt de la main qui

immobilise le coude à la recherche d’une douleur.

Mouvements d’amplitude forcée :

o Hyper-flexion du coude : on soulève l’avant-bras par sa face palmaire, et

on réalise des mouvements de flexion forcés tout en faisant contre appui

sur le muscle triceps brachial. On doit obtenir un angle de 30° entre

l’humérus et l’avant-bras. (non réalisable chez les chiens musclés).

o Hyper-extension du coude : le bras est maintenu droit et tiré légèrement

vers l’avant, puis empaumé fermement au niveau de l’olécrâne pour faire

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contre appui au moment de l’extension du coude. L’antérieur est ensuite

soulevé d’une hauteur correspondant à l’articulation du carpe, l’autre main

saisit l’avant-bras au niveau de son tiers distal. Cette méthode permet

d'éviter une mobilisation de l’épaule concomitante à celle du coude. (5)

IV. L’avant-bras

1) Anatomie

i) Ostéologie

L’avant-bras est constitué de deux os en étroite collaboration anatomique : le radius et l’ulna.

Les principaux reliefs articulaires de l’ulna sont le processus coronoïde médial et latéral (non

palpable), le processus styloïde, l’olécrâne avec sa tubérosité et le processus anconé.

Les principaux reliefs articulaires du radius sont le processus styloïde et la tête du radius.

(Figure 37)

La conformation des os de l’avant-bras permet la prono-supination chez le chien.

Figure 37 : Radius - ulna du chien. D’après (27)

ii) Myologie

Les muscles de l’avant-bras sont nombreux et groupés autour du radius et de l’ulna. Ils ont

des corps charnus assez court qui se prolongent par de longs tendons qui se terminent sur le

carpe ou sur les phalanges.

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On les divise en trois groupes : les muscles crâniaux de l’avant-bras qui sont extenseurs du

carpe et des doigts, les muscles caudaux de l’avant-bras qui sont fléchisseurs du carpe et des

doigts et les muscles permettant les mouvements de pronation et de supination. (Tableau XI)

Tableau XI : Muscles crâniaux de l'avant-bras et leurs points d'insertions. (28)

Muscle Origine Terminaison

Pla

n s

uper

fici

el Muscle brachio-radial

(inconstant et grêle) Crête épicondylaire de

l'humérus

Bord médial du radius

Muscle extenseur radial du

carpe

Extrémité proximale des

métacarpiens II et III

Muscle extenseur commun

des doigts

Epicondyle latéral de

l'humérus

Processus de l’extenseur

de la phalange distale des

doigts II, III, IV et V

Pla

n p

rofo

nd

Muscle supinateur Epicondyle latéral de

l'humérus Face crâniale du radius

Muscle extenseur oblique

du carpe

Moitié distale du ligament

interosseux et du bord de

l’ulna

Métacarpien le plus

médial

Muscle extenseur du

pouce et de l’index

Tiers moyen du ligament

interosseux et bord

adjacent de l’ulna

Première phalange du

pouce et branche de

l’extenseur commun des

doigts de l’index

Ces différents muscles sont représentés et schématisés sur les figures suivantes (Figure 38 et

Figure 39) :

Figure 38 : Les muscles antébrachiaux crâniaux du chien (légendes sur fond grisé). D’après

(28)

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Figure 39 : Les muscles antébrachiaux crâniaux du chien - vue crâniale. D’après (28)

Tableau XII : Les muscles anté-brachiaux caudaux du chien et leurs points d'insertions. (28)

Muscle Origine Terminaison

Flé

chis

seurs

du c

arpe Muscle ulnaire latéral

Epicondyle latéral de

l’humérus

Os pisiforme et

métacarpien V

Muscle fléchisseur

ulnaire du carpe

Chef ulnaire sur le revers

caudal de l’olécrâne et chef

huméral à la base de

l’épicondyle médial de

l’humérus

Os pisiforme

Muscle fléchisseur radial

du carpe

Base de l’épicondyle médial

de l’humérus

Extrémité proximale

du métacarpien II

Flé

chis

seurs

des

doig

ts

Muscle fléchisseur

superficiel des doigts

Sommet de l’épicondyle

médial de l’humérus

Revers palmaire de

l’extrémité

proximale de P2

Muscle fléchisseur

profond des doigts

Chef huméral sur la base de

l’épicondyle médial de

l’humérus, chef ulnaire sur

le bord caudal de l’ulna et

chef radial sur la face

caudale du radius

Face palmaire de P3

Pro

na

teurs

Muscle rond pronateur Epicondyle médial de

l’humérus

Face crâniale et

bord médial du

radius

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Muscle carré pronateur Espace interosseux

Supin

ateu

rs

Muscle supinateur Epicondyle latéral de

l’humérus

Face crâniale du

radius

Muscle brachio-radial Bord crânial du Muscle

extenseur radial du carpe

Crête épicondylaire

du bord médial de

l’humérus

Ces différents muscles sont représentés et schématisés sur les schémas suivants (Figure 40 à

Figure 43).

Figure 40 : Les muscles antébrachiaux caudaux du chien - vue latérale. D’après (28)

Page 58 sur 84

Figure 41 : Les muscles antébrachiaux caudaux du chien - vue médiale. D’après (28)

Figure 42 : Les muscles antébrachiaux caudaux du chien - vue caudale. D’après (28)

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Figure 43 : Les muscles pronateurs et supinateurs du chien - vue médio-caudale. D’après

(28)

2) La palpation

On palpe l’avant-bras en fermant la main autour de celui-ci, avec le pouce du côté médial et

les autres doigts du côté latéral. Les muscles sont délicatement enserrés dans la main : les

doigts sont successivement serrés et desserrés plusieurs fois. (Figure 44)

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Figure 44 : Palpation des muscles de l'avant-bras.

On ne peut identifier que certains muscles en palpant l’avant-bras :

Le muscle extenseur radial du carpe en région crânio-latérale surtout sur la moitié

supérieure de l’avant-bras où se situe le corps charnu du muscle, puis on peut

suivre son tendon de manière moins précise sur la moitié inférieure.

Les muscles fléchisseurs sur la face médiale (rond pronateur, fléchisseur radial du

carpe) et le fléchisseur superficiel sur la face caudale.

Les muscles extenseur commun et latéral des doigts en arrière du muscle extenseur

radial du carpe sur la face latérale, au tiers supérieur de l’avant-bras.

L’extrémité du tendon distal du muscle fléchisseur ulnaire du carpe au-dessus de

l’os accessoire du carpe en région caudale.

Le muscle fléchisseur radial du carpe en dessous de l’épicondyle huméral médial,

c’est une surface rectangulaire de quelques centimètres.

Les os sont palpables en deux endroits :

Le radius sur sa moitié distale en région crânio-médiale.

L’ulna pratiquement sur toute sa longueur en région caudo-latérale.

La veine céphalique est présente et palpable tout le long de l’avant-bras en avant du muscle

extenseur radial du carpe.

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Figure 45 : Reliefs palpables de l'avant-bras - Vue latérale. D’après (32)

3) La palpation-pression

De manière générale, on réalise :

Des pincements entre le pouce et l’index sur les muscles et sur les os.

Des pressions du pouce sur les reliefs osseux remarquables et sur toute zone

suspecte lors de la palpation. On exerce d’abord une pression douce puis on

augmente graduellement l’intensité.

On cherche à révéler et à localiser une douleur et d’en mesurer son intensité (attention à l’âge

et au caractère de l’animal qui peuvent biaiser le jugement). (Figure 46)

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Figure 46 : Palpation-pression de l'avant-bras.

4) La mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses

Un os n’a pas de mobilité intrinsèque, par conséquent toute mobilité entre deux épiphyses est

pathologique. Une telle mobilité peut s’accompagner de gonflement, crépitations et douleur.

Il faut dont manipuler les os de telle manière à mettre en évidence une mobilité.

On mobilise les éminences osseuses de la même manière.

V. Le carpe

1) Rappels anatomiques

i) Ostéologie

Le carpe du chien est composé de deux étages (Figure 47):

Un étage proximal comprenant l’os radial du carpe, l’os ulnaire du carpe et l’os

accessoire.

Un étage distal comprenant les os carpals I, II, III, et IV.

Ces différents éléments sont visibles sur le schéma suivant. : Ostéologie du carpe du chien.

D’après (Figure 47)

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Figure 47 : Ostéologie du carpe du chien. D’après (27)

ii) Arthrologie

Le carpe du chien comporte de multiples ligaments et de trois capsules articulaire :

Trois capsules articulaires : antébrachio-carpienne, médio-carpienne et carpo-

métacarpienne.

Les ligaments collatéraux se terminent sur les os de la rangée proximale, de chaque

côté.

Les ligaments propres sont nombreux et bien individualisés.

Le fibrocartilage palmaire qui assure la stabilité de la partie caudale du carpe.

Ces différents éléments sont visibles sur le schéma suivant. (Figure 48)

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Figure 48 : Arthrologie du carpe du chien. D’après (28)

2) La palpation

Le carpe est saisit à pleine main, et il est très facile de sentir des variations de volume et de

forme sur cette articulation. (Figure 49) La palpation est donc anormale dès qu’on a des

difficultés à identifier les reliefs osseux.

Figure 49 : Palpation de la région du carpe.

La palpation fine se réalise entre le pouce et l’index qui sont placés :

Sur les bords de l’articulation, pouce face médiale et index face latérale.

Sur les faces de l’articulation, pouce sur la face dorsale et index sur la face

palmaire.

On porte notre attention sur les reliefs principaux :

Fibrocartilage palmaire

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Processus styloïde radial.

Processus styloïde ulnaire.

L’os accessoire du carpe ou pisiforme.

L’interligne radio-carpien pour explorer le récessus synovial de l’articulation.

La tête du métacarpien V plus ou moins celle du métacarpien II et le pouce.

Figure 50 : Reliefs palpables du carpe, du radius et de l'ulna distal - Vue des éléments

cutanés. D’après (32)

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Figure 51 : Reliefs palpables du carpe, du radius et de l'ulna - Vue des éléments

squelettiques. D’après (32)

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Figure 52 : Reliefs palpables du carpe, du radius et de l'ulna. - Vue des éléments cutanés

palmaires. D’après (32)

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Figure 53 : Reliefs palpables du carpe, de l'ulna et du radius - Vue des éléments osseux

palmaires. D’après (32)

3) La palpation-pression

Le carpe est palpable directement sous la peau car aucun muscle ne le recouvre et les tendons

qui le parcourent sont fins sur la face dorsale contrairement à la face palmaire où les muscles

sont charnus et les tendons plus gros. On doit faire une palpation pression sur les os

seulement. On réalise des pressions progressives des différents os du carpe, la plus facile étant

celle du pisiforme. (Figure 54)

On cherche à révéler et à localiser une douleur et d’en mesurer son intensité (attention à l’âge

et au caractère de l’animal qui peuvent biaiser le jugement).

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Figure 54 : Palpation-pression du carpe.

4) La mobilisation

i) Caractéristiques de l’articulation du carpe

Le carpe est le siège de nombreux mouvements :

La flexion

L’extension

L’adduction, l’abduction et la circumduction permis lors de la flexion de l’avant-

bras

La pronation et la supination qui sont limités chez le chien

Tableau XIII : Amplitudes articulaires du carpe. (7)

Mouvement Amplitude (degré)

Flexion 155-160

Extension 20-30

Déviation ulnaire (adduction) 15-20

Déviation radiale (abduction) 15-20

On mesure ces amplitudes en plaçant le goniomètre sur le carpe et chacune de ses branches

sur le radius et les métacarpiens. On peut alors mesurer l’angle formé par le radius et les

métacarpiens.

ii) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses

Un os n’a pas de mobilité intrinsèque, par conséquent toute mobilité entre deux épiphyses est

pathologique. Une telle mobilité peut s’accompagner de gonflement, crépitations et douleur.

Il faut dont manipuler les os de telle manière à mettre en évidence une mobilité.

On mobilise les éminences osseuses de la même manière.

iii) Mobilisation des articulations

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Il faut réaliser la mobilisation avec des mouvements d’amplitude physiologique et des

mouvements d’amplitude forcée. (7) (2)

Mouvements d’amplitude physiologique :

o Flexion : on se place devant l’animal, une main saisit l’avant-bras en partie

distale et l’autre main saisit les métacarpes et fléchit le carpe.

o Extension : une main saisit la face crâniale de la partie distale de l’avant-

bras pour le bloquer et l’autre main saisit les métacarpiens par leur face

palmaire pour ramener le membre dorsalement.

Mouvements d’amplitude forcée :

o Hyper-flexion : une fois l’articulation en flexion, on place le pouce sur la

face dorsale des métacarpiens et les autres doigts de la même main sur

l’extrémité distale de l’avant-bras, on réalise ensuite l’hyper-flexion. On

peut laisser un doigt dans l’angle carpien afin d’accentuer la flexion et

mettre en évidence une douleur.

o Hyper-extension : une fois les mains positionnées pour l’extension, on

force pour réaliser l’hyper-extension.

o Valgus et varus : une main saisit la partie distale de l’avant-bras et l’autre

les métacarpes, on réalise alors des mouvements de valgus et de varus.

o Tiroir antéro-postérieur : une main bloque la partie distale de l’avant-bras

et l’autre saisit le carpe pour réaliser un mouvement crânio-caudal afin

d’observer si un signe du tiroir est présent.

5) Les tests spécifiques

On peut tester l’intégrité des ligaments collatéraux du carpe. Pour cela on place le carpe en

extension, et on réalise des mouvements d’adduction et abduction en maintenant l’avant-bras

d’une main et en réalisant les mouvements de l’autre.

Si un des ligaments est affaibli ou rompu, le test laissera apparaitre une laxité anormale. (7)

En plaçant judicieusement l'extrémité de l'index ou du pouce il est possible de déterminer

l'étage sujet à l'instabilité (radio carpien ou intercarpien proximal ou distal et carpo

métacarpien) sur la face médiale ou latérale.

VI. La main et les doigts

1) Rappels anatomiques

i) Ostéologie

La main du chien est composée de cinq métacarpiens dont un rudimentaire qui n’est pas

fonctionnel. Chaque doigt du chien est composé de trois phalanges sauf le doigt I qui est

rudimentaire avec deux phalanges.

Ces différents éléments sont représentés sur les schémas suivants. (Figure 55 et Figure 56)

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Figure 55 : Les métacarpes du chien. D’après (27)

Figure 56 : Les phalanges du chien. D’après (27)

ii) Arthrologie

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Figure 57 : Vue médiale du doigt III (capsules articulaires enlevées). D’après (28)

Figure 58 : Articulation métacarpo-phalangienne du chien. D’après (28)

2) La palpation

On doit réaliser une palpation méthodique entre le pouce et l’index. Chaque métacarpe est

palpé sur toute sa longueur. (Figure 59)

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On palpe :

Sur la face palmaire, on peut palper les os sésamoïdes proximaux en regard de

l’articulation métacarpo-phalangienne. On recherche alors de la douleur, des

épanchements, ou des instabilités.

Chaque doigt.

Chaque articulation.

Le lit de chaque griffe.

Les griffes.

La peau inter-digitée palmaire et dorsale.

Les coussinets plantaires.

Figure 59 : Palpation de la région de la main.

Des griffes trop longues nous renseignent sur un faible niveau d’activité du chien dû à une

possible boiterie chronique ou l'âge avancé du chien. Au contraire des griffes usées peuvent

indiquer un déficit proprioceptif.

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Figure 60 : Eléments palpables de la main. D’après (32)

3) La palpation-pression

De manière générale, on réalise :

Des pincements entre le pouce et l’index sur les muscles et sur les os.

Des pressions du pouce sur les reliefs osseux remarquables et sur toute zone

suspecte lors de la palpation. On exerce d’abord une pression douce puis on

augmente graduellement l’intensité.

On cherche à révéler et à localiser une douleur et d’en mesurer son intensité (attention à l’âge

et au caractère de l’animal qui peuvent biaiser le jugement).

Plus spécifiquement on réalise des pressions sur les os sésamoïdes palmaires proximaux et

sésamoïdes palmaires et dorsaux distaux. On cherche à mettre en évidence une douleur, un

épanchement ou une instabilité anormale.

On réalise des pressions sur :

Les doigts.

Les espaces interdigités.

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Les coussinets plantaires. (Figure 61)

Ces dernières zones sont souvent touchées par des traumatismes.

Figure 61 : Palpation des coussinets.

4) La mobilisation

i) Mobilisation des segments osseux et des éminences osseuses

Un os n’a pas de mobilité intrinsèque, par conséquent toute mobilité entre deux épiphyses est

pathologique. Une telle mobilité peut s’accompagner de gonflement, crépitations et douleur.

Il faut dont manipuler les os de telle manière à mettre en évidence une mobilité.

On mobilise les éminences osseuses de la même manière.

ii) Mobilisation des articulations

On mobilise chaque doigt indépendamment des autres et si l’on remarque une anomalie sur un

doigt, on s’attarde plus précisément sur celui-ci afin de la localiser plus précisément. On

recherche un gonflement, des crépitements ou de la douleur. (29)

On teste le degré de mobilité de chaque doigt, ainsi que la flexion et l’extension. (29) Pour

cela on saisit à deux doigts la phalange de chaque côté de l’articulation et on mobilise chaque

articulation. Pour la flexion et l’extension on peut saisir le membre à cheval entre le carpe et

les phalanges et avec l’autre main réaliser l’extension et la flexion.

L’amplitude des articulations métacarpo-phalangiennes permet de vérifier la stabilité antéro-

postérieure et la stabilité latéro-médiale et en rotation.

On peut examiner les sésamoïdes proximaux en mettant les doigts en hyper-extension et en

cherchant des signes de douleurs. Pour ce faire, on saisit la phalange proximale tout en

mettant en hyper-extension maximale l’articulation métacarpo-phalangienne et en exerçant

une pression sur le sésamoïde. (2)

De la même manière, on peut évaluer la tension du tendon fléchisseur de chaque doigt en

réalisant une pression sur le coussinet métacarpien avec le doigt en hyper-extension. (2)

Page 76 sur 84

C. Matériel, méthode et intérêt du support pédagogique vidéo dans la

formation pratique en clinique carnivore

Le support pédagogique de cette thèse a été effectué par deux personnes, avec une première

partie sur l’examen orthopédique général rédigée en commun, puis chacun s’est

respectivement attelé soit au membre thoracique, soit au membre pelvien.

I. Organisation de la pédagogie

Le principal moyen de pédagogie le campus vétérinaire de Lyon de VetAgro Sup passe par

les cours magistraux. Ce moyen d’apprentissage est une base importante de l’acquisition des

connaissances indispensables à la pratique du métier de vétérinaire mais il doit être associé à

d’autres types d’apprentissage, en particulier les travaux pratiques et travaux dirigés ou

enseignements en clinique dispensés à l’école.

A cela, il est possible d’ajouter un apprentissage personnel qui passe par les supports

pédagogiques multimédia mis à disposition des étudiants. Ce principe de support multimédia

est de plus en plus répandu et offre de nombreux avantages que nous développerons plus loin.

De plus, trois grands principes pédagogiques sont fréquemment décrits : le visuel, l’auditif et

le kinesthésique. De ces trois grands principes découlent autant de profils pédagogiques

différents : selon le degré d’utilisation de chaque principe d’apprentissage par l’étudiant, cela

défini un profil. Il y a donc de très nombreuses combinaisons possibles.

Ainsi, le support multimédia est un outil de plus dans la variété des outils pédagogiques

comprenant l’un ou l’autre voire chacun des trois principes.

II. Outil pédagogique et de formation clinique

Le support pédagogique créé dans cette thèse est une aide aux enseignants pour transmettre

les notions primordiales de l’examen orthopédique du chien.

Cet outil peut et doit être utilisé lors de la dispense des cours magistraux, pour offrir un

support visuel aux notions transmises. Cela permet à l’étudiant de mieux comprendre

certaines notions, de pré visualiser un examen clinique ciblé sur l’appareil locomoteur avant

d’entrer en clinique.

Et, lors de l’entrée en clinique cet outil doit permettre à l’étudiant de consolider les

connaissances théoriques acquises lors de l’apprentissage des années précédentes. Il peut

également l’utiliser pour rappel tout au long de l’année si une partie de l’examen ne lui parait

plus très claire ou si certaines techniques de palpation ou manipulation ne sont pas encore

totalement acquises.

III. Choix du support

Un support avec comme base des vidéos nous a paru être une évidence pour illustrer une

technique de palpation et de manipulation. En effet, le côté « dynamique » est difficile à faire

apparaitre avec seulement du texte et des photographies.

Les vidéos se rapprochent le plus possible de la réalité, c’est un tremplin entre les notions

écrites, les schémas descriptifs et la pratique en clinique pour l’examen orthopédique du

chien.

C’est également un support « vivant », qui permet de rendre le lecteur actif. L’utilisateur

choisit le thème qu’il va aborder, puis décide s’il veut travailler sur tout l’examen

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orthopédique ou seulement une partie. Il choisit également le temps à dédier sur telle ou telle

notion selon ses acquis personnels, possibilité que n’a pas l’enseignant lorsqu’il s’adresse à un

groupe d’étudiants. Et enfin, l’utilisateur peut faire un arrêt sur image, un retour en arrière,

visualiser les vidéos autant de fois qu’il le souhaite. Il travaille à son rythme.

De nos jours, les outils multimédia rendent l’apprentissage plus attrayant et interactif, d’une

part parce qu’il s’agit d’une approche moderne -encore novatrice à l’heure actuelle- des

techniques d’enseignement et d’autre part parce que le multimédia fait partie intégrante de la

vie quotidienne de chacun.

Un autre atout du support multimédia sur site internet : les informations peuvent être

régulièrement changées, complétées ou réactualisées selon les publications.

IV. Les objectifs : outil simple, gratuit et facile d’accès

Le but de ce site est d’exposer le plus clairement possible les étapes de l’examen

orthopédique du chien lors de consultation pour problème locomoteur.

Il doit être simple d’utilisation. Pour cela de courtes séquences vidéo des techniques de

palpation ou mobilisation, associées à du texte explicatif sont disponibles et classées par

thème. Des rappels d’anatomie (arthrologie, myologie) sous forme de schémas sont présents

également pour comprendre l’intérêt des examens orthopédiques effectués.

Ce site est accessible par tous les étudiants de l’école vétérinaire de Lyon. Il suffit d’avoir une

connexion internet, un ordinateur et de connaitre son identifiant et mot de passe sur le site

internet VetoTice.

Un autre avantage de ce support pédagogique est qu’il est entièrement gratuit pour les

étudiants, ce qui n’est pas le cas par exemple de la plupart des ouvrages ou autres Cd-rom

disponibles.

Ainsi, avec ce nouveau support pédagogique, nous souhaitons continuer ce mouvement de

mise à disposition d’outils interactifs et à visée pratique qui a pour but d’améliorer la

formation pratique des étudiants vétérinaires.

De plus, l’objectif est de mettre un ordinateur avec ce travail à disposition constante des

étudiants dans la salle de consultation de chirurgie. Ainsi lors de leur passage dans le service

de consultations de chirurgie, les étudiants pourront revoir les notions théoriques et les

enregistrements illustrant ces notions. Cela peut leur permettre d’optimiser au maximum leur

formation à la technique de l’examen orthopédique.

V. Méthode

Les films ont été réalisés avec une caméra de modèle Canon Legria HFG30.

Le montage des séquences vidéo a été réalisé avec le logiciel Adobe© Première Pro (Figure

63). Les formats vidéo obtenus à partir de la caméra sont des fichiers MTS, ils sont alors

transformés en MPEG pour pouvoir être utilisés convenablement dans le logiciel.

Une séquence titre est réalisée avec un fond blanc, deux titres blancs sur une ombre noire, et

une photo d’un chien (Figure 62).

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Figure 62: Modèle de page de titre

La vidéo est insérée à la suite de la séquence titre et on enlève les parties superflues grâce au

logiciel. Suite à cela, des bandes noires sont incrustées en haut et en bas tout au long de la

vidéo, ce qui permet la mise en place des explications sous forme de titres. Les légendes sont

quant à elles insérées directement sur la vidéo en face des zones d’intêret. Selon les vidéos

des figures d’anatomie peuvent être insérées.

Figure 63: Capture d’écran du logiciel de montage.

Une fois le montage fini, la vidéo est exportée au format FLV qui est un format compatible

avec un affichage sous forme de lecteur vidéo directement sur le site.

Organisation sur le site Vetotice :

Le site web sera organisé en trois parties qui sont présentées dans le diagramme suivant :

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Figure 64: Diagramme d'organisation de la page web

Le but est de pouvoir fournir à l’étudiant un accès direct à l’information qu’il recherche. Cette

information sera synthétique et précise.

L’information recherchée sera disponible sous forme de lien, comme on peut le voir sur cette

photographie du site :

Figure 65 : Capture d'écran de la page web Vetotice

Partie I : Démarche générale lors d'un

examen orthopédique

Commémoratifs

Anamnèse

Examen clinique général

Examen à distance

Examen rapproché

Partie II: Examen orthopédique normal

du membre thoracique

L'épaule

Le bras

Le coude

L'avant bras

Le carpe

La main

Partie III: Examen orthopédique normal du membre pelvien

Le bassin et la hanche

La cuisse

Le genou

La jambe

Le tarse

Le pied

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VI. Evolution au long terme

Il est prévu les points suivants :

Compléter le site : vidéos relatives à des affections orthopédiques

Mise à disposition d’une salle d’apprentissage orthopédique :

o Table d’examen avec ordinateur pour avoir accès au site

o Mannequins pour effectuer les manipulations

o Pièces anatomiques factices tels que squelette avec ligaments… (Figure 66)

Figure 66 : Squelette pédagogique

o Posters, affiches d’anatomie

Mise en place d’une feuille détaillée d’examen orthopédique pour le service de

chirurgie. Une ébauche de feuille récapitulative des différents examens du membre

thoracique est déjà disponible sur VetoTice.

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Conclusion

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Bibliographie

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DESOLI Florian

Réalisation d’un support pédagogique pour l’enseignement des techniques

de l’examen orthopédique du chien, partie membre thoracique.

(Consultable sur la plateforme VetoTice)

Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, le 16 septembre 2016

RESUME :

Cette thèse reprend l’ensemble des étapes de l’examen orthopédique du membre thoracique du

chien sous formes de séquences vidéo ; elle est consultable sur l’intranet de VetAgro-Sup :

VetoTice. Elle permet de proposer des didacticiels systématisés sur l’examen à distance, la

palpation, la palpation-pression et la mobilisation du membre thoracique.

Ce travail a pour but de fournir un support à l’enseignement de l’examen orthopédique par le

personnel enseignant de Vetagro-Sup, autant en cours magistral qu’en travail personnel

pouvant être proposé à l’étudiant.

Enfin nous proposerons différentes améliorations de ce travail qui permettrait d'optimiser cette

forme d’enseignement de l’examen orthopédique et de le faire perdurer dans le temps.

MOTS CLES :

- Orthopédie - Locomotion

- Examen - Membre supérieur

- Chien

JURY :

Président : Madame la Professeur Elvire SERVIEN

1er Assesseur : Monsieur le Docteur Claude CAROZZO

2ème Assesseur : Monsieur le Docteur Thibaut CACHON

DATE DE SOUTENANCE : 16 septembre 2016

ADRESSE DE L’AUTEUR :

833 Chemin du Cros

83720 Trans en provence