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Reines & Héroïnes dAfrique Magazine Copyright - 2011

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Le magazine en ligne des Reines & Héroïnes d'Afrique

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Rédaction RHA-Magazine

Décembre 2011 :

Natou Seba Pedro-Sakombi

Sokhna Amar Dioury

Pauline Lomata

Annabelle Epée-Bizongo

Annette Ndaya Mutombo

Sabrina Ben Mansour

L’Equipe de Bana Mboka

(partenaire de RHA-Mag)

Avec l’aimable participation de

Bel Afrika

Naturi Ebene

Ouadaï Cosmetics

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Éditorial Décembre 2011

Joyeuses fêtes et heureuse année 2012 ! L’équipe de RHA-Magazine vous présente ses meilleurs vœux pour 2012!

Nos Reines & Héroïnes

Reine à la Une Anuarite Nengapeta : Reine-martyre

Reine de Notre Histoire

Hatshepsout : le mystère de la Reine Pharaon

Contempo-Reine Oprah Winfrey: Un parcours héroïque

Hommage Adieu Césaria Evora

Reine-Poétesse Emilie-Flore Faignond

Entre-Reines Ces Princesses des

monarchies africaines que nous côtoyons

Reine-Créatrice Elisabeth Eyebe Awoa

Reine-Artiste Patricia Elame

Confidences royales Mon plus beau souvenir de fin d’année

Shopping Royal Les idées-cadeaux de RHA-Magazine

Natu-Reine Un maquillage de fête réussi

Nouvelles du Royaume La re-dévaluation du Franc CFA :

Afro-Society Ces femmes qui font bouger l’Afrique Le culte des jumeaux en Afrique

Sommaire

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Editorial – Décembre 2011

Joyeuses fêtes et heureuse année 2012Joyeuses fêtes et heureuse année 2012Joyeuses fêtes et heureuse année 2012Joyeuses fêtes et heureuse année 2012 !!!!

Par Natou Seba P.Sakombi Directrice de la Publication RHA-Magazine–Rédactrice en Chef

Fondatrice de Reines & Héroïnes d’Afrique

Salutations à toutes et à tous !

Qui aurait cru que décembre pointerait son nez aussi vite ? Certainement pas nous ! Une année aussi magnifique que l’a été 2011 à vos côtés nous a empêché de voir le temps passer ! Adieu 2011, plus que quelques jours et nous franchirons les portails de l’année nouvelle…

En imaginant ce dernier numéro de l’année, nos premières pensées se portaient sur vous, et uniquement sur vous chères lectrices et lecteurs de RHA-Magazine. Pour nous, 2011 a surtout été marquée par la naissance de notre magazine. Et si pour 2012 nous souhaitons plus que tout créer un nouveau chalenge en terme de fierté, de connaissance et de revalorisation de la Femme Noire, le démarrage ne saurait se faire sans vous. Vous qui avez été le moteur de nos inspirations, de nos recherches et de nos travaux, vous seuls pourrez participer à la réussite et au développement de RHA-Magazine.

Nous avons pensé à vous donc, à ce que vous vivez en ces moments, à ce que cette période particulière évoque pour vous et en quoi nous pourrions vous assister. Nous avons désiré que durant ces temps de fête, vous n’oubliiez pas ce que nous avons tant cherché à vous faire comprendre tout au long de l’année, en l’occurrence, que vous êtes une Reine !

Ce numéro est, comme vous le constaterez, quelque peu spécial et inhabituel. Il se veut plus proche de vous, plus humain…Nous avons tenu à ce que chacune et chacun d’entre vous nous accompagne dans la recherche et dans la réalisation du meilleur, de ce qui vous fera sourire, penser, réfléchir, rire ou rêver…Là où nous aurions d’habitude chercher à vous donner sans vous demander, nous avons eu l’audace de vous demander afin que vous nous donniez ! Car c’est aussi ça l’air du temps de cette période spéciale : le partage et la générosité.

A quelques jours à peine de Noël, où plusieurs d’entre vous passeront des moments féériques entourés des êtres chers, la triste disparition de la diva aux pieds nus est survenue tel un ouragan, balayant une partie de cette joie anticipée que nous portions en nos cœurs. Néanmoins, de là où elle est, des êtres bien plus chers encore feront sa compagnie, tandis que nous, d’ici bas ne manquerons de la faire participer à notre manière à nos moments magiques. En effet, c’est sa voix qui animera et placera la sérénité dans nos esprits en fête.

Certains ne passeront pas les fêtes le cœur en joie : nous pensons aux enfants, aux femmes et aux hommes hospitalisés, dans les prisons, dans rues ou vivant les pires atrocités de la guerre. Nous pensons aux peuples en colère, rebellés contre les injustices des systèmes politiques qui les pensent dupes…ceux-là qui au lieu de fêter lutteront pour une Afrique meilleure.

Je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année, et si vous croyez en la magie de noël, que le meilleur soit accompli pour vous cette année ! Mais la chose primordiale pour moi est de vous souhaitez à toutes et à tous une très bonne année 2012 !

Femmes, honorez la Femme Originelle…Femme Noire, que l’on ne vous ôte plus jamais votre couronne…

Hommes, respectez et honorez celle qui en premier a donné la vie dans le berceau-même de l’humanité.

Vive 2012 et vive les Reines et Héroïnes d’Afrique !

Natou Seba Pedro-Sakombi

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LLLL’équipe de ’équipe de ’équipe de ’équipe de de de de de RHARHARHARHA----Magazine vousMagazine vousMagazine vousMagazine vous présenteprésenteprésenteprésente seseseses s s s

meilleurs vœux 2012meilleurs vœux 2012meilleurs vœux 2012meilleurs vœux 2012

ye Bye 2011, Welcome soon 2012 !!! Bonne et heureuse année à tous les

lecteurs de RHA-Mag, le number 1 des magazines online ! Une bonne année à toutes nos reines mères d’Afrique, celles qui nous ont portées et guidées depuis toujours, à toutes les femmes dans les prisons, les femmes malades… Bref, à toutes les reines et héroïnes d’Afrique car chacune d’entre nous en est une a sa façon. Et enfin, excellente année 2012 à toute l’équipe de Reines et Héroïnes ! Mwaka Mzuri !!!

Sokhna

rès chers lectrices et lecteurs, alors que l’année 2011 touche à sa fin et que 2012 pointe déjà le bout de son nez, j’aimerais

vous souhaiter avant tout de passer d’excellentes fêtes !

Que les moments que vous partagerez avec vos familles et vos proches, soient empreints de joie, d’amour et de paix.

Pour vous chers lectrices et lecteurs, que cette année 2012 soit belle et qu’elle vous apporte santé, bonheur, prospérité et succès. Je vous souhaite également de continuer à passer d’agréables moments à la lecture de notre magazine et la découverte des Reines et Héroïnes d’Afrique.

Très bonnes fêtes à tous !!!

Annette

B

T

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Chères lectrices,

Pour cette nouvelle année, je vous souhaite tous mes vœux de bonheur et de voir se réaliser l’ensemble des projets qui vous tiennent à cœur. Pour moi, le bonheur se compose d’une bonne santé, d’une poignée d’amour, d’une touche d’espoir, d’une bonne dose d’humour, d’une preuve d’amitié, d’un simple sourire et de la paix. Amenée à être Epouse, Mère et Reine, la femme est à la base de toute fondation. De surcroît, la femme noire a ce privilège d’avoir une histoire qui lui est unique. Alors prenons notre rôle en main, avec la conviction que grâce à nous l’Afrique renaîtra de ses cendres. N’oubliez pas que vous êtes nées Reines !!! Bonne et heureuse Année 2012 à toutes !

Annabelle

toutes mes sœurs africaines d’Afrique et d’ailleurs, à toutes ces héroïnes qui portent en elles la beauté et la bonté

divine, je vous souhaite une Merveilleuse Année 2012 ! Qu’elle vous apporte, au-delà de son lot d’Amour, de Paix et de Sourires, la force de continuer notre travail de Mémoire sur toutes ces Grandes Reines qui ont écrit l’Histoire ainsi que la force de devenir nous-mêmes les piliers et les actrices actives d’un futur qui nous ressemble ! Continuons, ensemble, chères sœurs, à cultiver cette Connaissance et cette Fierté de soi et

Á

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œuvrons pour la Reconnaissance et la Revalorisation de la Femme Africaine ! je terminerai sur cet éloquent proverbe africain« Aussi longtemps que les lions

n'auront pas leur historien, les récits de chasse

tourneront toujours à la gloire du chasseur ».

Sabrina

hères lectrices, L’année 2012 nous réserve de nouvelles

aventures, avec ses cascades de surprises. Fort heureusement, grâce à 2011, qui nous aura servi de terrain d’entrainement, nous n’auront plus de mal à esquiver les même obstacles. Gardons nos yeux fixés sur nos objectifs en haut du sommet. Fini les blessures à cicatriser ! Bon, d’accord, ne nous emballons pas trop, on va

dire qu’on s’en sortira avec quelques égratignures et non plus les mêmes entailles profondes (du moins si vous n’avez séché aucune leçon de vie). Alors mesdames, si 2011 a été le théâtre d’une grosse déception, changez de décor, virez les mauvais acteurs. Quant au scénario, ressaisissez-vous, vous êtes (co)auteur de votre vie, c’est votre chef d’œuvre que vous tenez entre les mains : écrivez une nouvelle histoire, tournez définitivement la page précédente (en la chiffonnant un peu au passage) car l’avenir est une page vierge de tous maux. Ne baissez pas les bras au moindre échec. La vérité est qu’il en faudra des brouillons avant d’obtenir le best-seller de vos rêves mais cela en vaut la peine, pas vrai ? Je vous souhaite beaucoup de succès. Gros bisous !

Pauline

otep ! Je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin

d'année et que 2012 soit le signe de l'action, de la détermination et de la conscientisation afin de contribuer à notre échelle, au développement de NOTRE communauté. RHA est là pour VOUS redonner confiance en vous-même et vous démontrer que nous pouvons réaliser tout ce que nous souhaitons entreprendre. "A Nation can rise no higher than its woman!"

Marie

C

H

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UZURIUZURIUZURIUZURI

by Bobette Ngiediby Bobette Ngiediby Bobette Ngiediby Bobette Ngiedi

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Reine à la Une

Anuarite Nengapeta

La reine martyreLa reine martyreLa reine martyreLa reine martyre

Par Natou Seba Sakombi Rédactrice en Chef de RHA-Magazine

nuarite a vu le jour le 29 décembre 1939 à Wamba, au Congo (actuelle République Démocratique du

Congo). Fille d’Amisi Batsuru Batobobo et de Julienne Isude, elle est la quatrième d’une famille de six filles. Déçu de ne pas avoir eu de fils, son père, un ancien soldat, avait choisi de quitter sa mère pour une autre femme qui lui en aurait donné un. Toutefois, le sort en décida autrement car sa nouvelle épouse était stérile. Contrairement à ses sœurs, Anuarite, qui pourtant avait souffert du divorce de ses parents plus que

n’importe qui, prendra la décision de pardonner à son père de tout son cœur.

Les parents d’Anuarite n’étaient pas croyants. Mais plus tard, sa mère se convertira au catholicisme et de baptisera toutes ses filles dans l’Eglise catholique.

Le nom de baptême d’Anuarite était Alphonsine, mais suite à la perte de son certificat de baptême original, elle sera rebaptisée Anuarite Nengapeta. Anuarite signifie « celle qui rit en temps de guerre» et Nengapeta, « les riches déçoivent ».

Une vocation précoce

Anuarite était une enfant très fragile au très bon cœur. On raconte que très jeune, elle aurait refusé de manger une chèvre qu’on avait égorgé devant elle car elle avait constaté que sang de l’animal était exactement comme le sien. Et plutôt que d’aller rejoindre ses camarades de jeux après l’école, on rapporte qu’Anuarite préférait aider sa grand-mère dans ses corvées. Elle n’était encore qu’une enfant mais elle savait déjà sa vocation de religieuse et avait même incité certaines de ses amies à la suivre. Elle admirait beaucoup les soeurs de son village et se voyait plus tard dans le même rôle qu’elle. La sœur Marie-Anne Ndakala, qui était sa maîtresse de troisième année, était d’ailleurs une sorte de mère spirituelle pour elle, celle qui nourrissait en elle le désir ardent de se consacrer.

Julienne, la mère d’Anuarite, ne partageait pas le rêve de sa fille, mais ce n’était pas facile de la dissuader. A peine haut comme trois pommes, Anuarite n’hésitera pas à se présenter au couvent du village de sa propre initiative et à demander à y être consacrée. Les religieuses, surprises et

A

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attendries par la démarche de la fillette trouvèrent les mots pour la reconduire gentiment, mais Anuarite n’avait pas l’intention d’attendre d’avoir l’âge requis, et quelques années plus tard, elle décidera d’entrer au couvent de force !

La consécration

n jour, le couvent de Bafwaka, situé dans un village plus éloigné, envoya un camion afin de recruter et

d’emmener les jeunes filles qui désiraient y entrer. Anuarite saisit l’opportunité d’y grimper à l’insu de tous. Sa mère la cherchera pendant plusieurs jours mais aura vite fait de comprendre qu’elle avait été parmi les passagers du camion envoyé par le couvent et ne cherchera pas à la faire revenir.

Les sœurs du couvent de la Sainte Famille à Bafwabaka,

dont Anuarite

Après plusieurs jours au couvent, Anuarite fut consacrée le 5 aout 1959 et devint Sœur Marie-Clémentine. Ses parents qui assistèrent à la cérémonie étaient si fiers d’elle qu’ils offrirent deux chèvres aux religieuses du couvent où allait désormais vivre leur fille. Cependant, à peine quelques semaines plus tard, la mère d’Anuarite essaiera à nouveau de dissuader sa fille à suivre cette voie. Mère

seule, elle aurait préféré que sa quatrième fille épouse un homme qui aurait financièrement subvenu au besoin de toute la famille.

Si Anuarite avait bon cœur et n’hésitait pas à accepter les tâches que les autres religieuses refusaient, elle n’avait pourtant pas la langue dans sa poche. Elle se refusait de taire ses opinions et ses sentiments et n’hésitait pas à faire la morale autour d’elle. Elle avait juré de ne jamais appartenir à aucun homme et désirait que ses sœurs en fassent de même. On raconte qu’elle aurait furieusement menacé un jeune homme d’en venir aux mains car il avait osé faire la cour à l’une de ses sœurs.

Les Simba

n 1964, la rébellion de Mulele éclata et s’empara de quasi la totalité du Congo. Les rebelles qui se faisaient

appeler les Simba (lions en swahili) étaient opposés aux occidentaux et de facto aux Congolais qui étaient rentrés dans les ordres, suspectant ces derniers de collaborer avec l’ennemi.

Le 29 novembre 1964, les rebelles prirent possession du couvent de Bafwabaka et forcèrent 46 religieuses à les suivre. Ils les firent embarquer dans un camion en leur faisant croire que la mesure visait à les protéger et qu’elles seraient conduites à Wamba. Toutefois, le camion changea de direction pour rejoindre Isiro, où les soeurs étaient emmenées à la résidence du Colonel Yuma Déo, l’un des chefs des rebelles Simba.

La nuit même de leur arrivée, les soeurs du Couvent de la Sainte famille de Bafwabaka furent placées dans une autre résidence appelée « la maison bleue », mais Anuarite ne les avaient pas accompagnées. Les

U

E

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Simba lui avaient ordonné de rester car l’un de leurs chefs, le Colonnel Ngalo, l’avait remarquée et voulait faire d’elle sa femme.

Ils essaieront de convaincre la jeune femme avec l’aide d’un soldat appelé Sigbande. Apeurée mais courageuse, Anuarite déclina catégoriquement les avances du colonel. Elle fut placée en isolement et menacée de mort si elle ne changeait pas d’avis les heures qui suivraient.

Trois rebelles Simba

Entretemps, les autres religieuses dans la « maison bleue » avaient décidé d’entamer une grève de la faim et réclamaient que l’on emmènent Anuarite auprès d’elles. Le Colonel Olombe, qui était en charge de la « maison bleue » et qui était très embarrassé car il refusait de porter cette responsabilité, fit part du problème au Colonel Ngalo, mais ce dernier lui demanda plutôt de convaincre Anuarite de l’épouser. Olombe, sûr de réussir son coup et d’éviter des tracas, accepta.

Mais Anuarite refusa de céder aux paroles de Olombe et déclara qu’elle restera vierge jusqu’à la mort, et ce, même s’ils décidaient de la tuer. Au fur et à mesure qu’il négociait avec la jeune femme, Olombe finit lui-même par désirer Anuarite, ce qui la rendit davantage récalcitrante. Enervé au plus au point, le colonel se mit à vociférer toutes sortes d’injures et de menaces à l’égard

d’Anuarite, mais la jeune femme resta ferme dans sa décision.

Furieux, le colonel força Anuarite et la Sœur Bokuma Jean-Baptiste, dont il voulait également abuser, à rentrer dans un véhicule et de les suivre. Arrivés devant la portière, il se rendit compte qu’il avait oublié ses clés, et pendant qu’il était retourné les chercher, les deux religieuses tentèrent de s’enfuir. Malheureusement, elles furent rattrapées très rapidement par Olombe est ses soldats. De retour dans la résidence, elles se débâtèrent tant bien que mal, sous les yeux témoins des mères supérieures Léontine et Mélanie qui ne cessaient d’implorer le colonel de laisser les deux jeunes femmes. Olombe qui n’avait que faire de leurs prières, se mit à brutaliser de plus belle les deux jeunes femmes. Sœur Jean-Baptiste, épuisée, s’effondra et se brisa le bras en trois endroits. Anuarite quant à elle continua à résister courageusement, criant qu’elle préférait mourir plutôt que perdre sa virginité et commettre le péché.

« Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites. »

endant cette lutte interminable entre le colonel et Anuarite, les mères supérieures qui observaient la scène

avec impuissance, rapportèrent qu’au moment où elle n’avait plus la force de lutter et où elle était à bout de souffle , on l’entendit dire à Olombe tout bas: « Je vous pardonne car vous ne savez pas ce que vous faites. »

Dans un nouvel et ultime accès de colère, Olombe fit appel à quelques Simba et leur ordonna de sortir leurs baïonnettes et d’en finir avec Anuarite. Ils la poignardèrent rà plusieurs endroits, laissant Olombe porter le coup de grâce sur la poitrine d’Anuarite. Le colonel Olombe exigea ensuite que les

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mères supérieures, complètement terrorisées emportent le corps d’Anuarite. Après avoir lutté quelques minutes contre la mort, la jeune femme rendit son dernier souffle vers une heure du matin. C’était le 1er décembre 1964, elle n’avait que vingt-cinq ans.

Anuarite fut enterrée dans la fosse commune où gisaient déjà les nombreux prisonniers qui avaient été exécutés par les Simba. Son corps sera néanmoins déterré huit mois plus tard et enterré avec tous les honneurs dans un cimetière non loin du cathédral de Isiro.

En 1999, elle deviendra la première femme congolaise à s’être faite canonisée par l’église catholique.

Le Colonel Olombe sera jugé des années plus tard mais n’écopera que de 5 ans de prison pour le meurtre d’Anuarite. Après avoir purgé sa peine, prit de remords, il tint à rencontrer toutes les soeurs qu’il avait brutalisées à Isiro et se rendit au couvent avec des sacs de provisions.

Mère Léontine écouta avec quiétude les excuses de celui qui, quelques années auparavant avait cruellement donné la mort à la plus exemplaire des sœurs de son couvent. Elle lui dira que toutes les soeurs et elle avaient préféré suivre l’exemple d’Anuarite et lui avaient déjà pardonné.

Tombe d’Anuarite à Isiro

Anuarite Nengapeta sera proclammée Bienheureuse le 15 août 1985 par le Vatican.

Aujourd’hui, elle devient le symbole des violences faites aux femmes en temps de guerre, que ce soit en RDC ou dans toute l’Afrique.

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Reine de notre Histoire

Hatshepsout Ière

Le mystère de la ReinePharaon

Par Natou Seba Sakombi Rédactrice en Chef de RHA-Magazine

Quand bien même les femmes de l'Egypte ancienne bénéficiaient d'un statut supérieur aux autres femmes de leur époque, rarepouvaient-elles accéder au titre de Pharaon, exclusivement réservé aux mâles. Hatshepsout faisait l'exception de cette règle car elle était la seule femme pharaonseul titre que pouvait porter une femme dans la mégyptienne était celui de "Reine", mais uniquement dans le sens de "Grande Epouse Royal".

atshepsout, fille aînée de Thoutmôsis I (ou Djéhoutymosé

I), donc de lignée royale, prit le titre de Pharaon suite à la mort de son époux et demi-frère Thoutmôsis II

règne ne dura que 13 ans. Au départ, c'est son fils Thoutmôsis III, né de l'une des

H

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Le mystère de la Reine-

Quand bien même les femmes de l'Egypte ancienne bénéficiaient d'un

autres femmes de leur époque, rarement

accéder au titre de Pharaon, exclusivement réservé aux mâles. Hatshepsout faisait l'exception de cette règle car elle

pharaon. Le seul titre que pouvait porter une femme dans la monarchie égyptienne était celui de "Reine", mais uniquement dans le sens de

atshepsout, fille aînée de Djéhoutymosé

), donc de lignée royale, prit le titre de Pharaon suite à la mort de son

outmôsis II, dont le règne ne dura que 13 ans. Au départ, c'est

, né de l'une des

femmes du harem de devait lui succéder. Mais ce n'était qu'un enfant à l'époque, c'est donc sa tante, et belle-mère, la Grande EpouseHatshepsout qui assura le rôle en attendant que l'enfant devAinsi, vers -1473, HatshepsoPharaon et connut 22 ansproclamation, elle remplacera sa robe royale par un "némès" (pagne que le portait les Pharaons), et ira jusqu'à porter la barbe postiche. Hatshepsout ne reniera pas pour autant sa féminité, étant uniquement de maintenir lede la tradition et d'obtenir le respect de la population. Elle finira parmi les plus grands Pharaons Egyptiens, et son long règne lui permit d'accomplir plusieurs œuvres mémorables

Hatshepsout avait un grand penchantles grandes constructions. Ed'ailleurs construire unextraordinairement célèbre à Bahari ; cent-vingt sphinxmontaient la garde de l’impressionnant Malheureusement son nom fut martelé après sa mort afin d'être effacé du monument, sans doute suite à l'instigation de son neveu et beau-fils, qui cherchait à effacer toutes les traces de son existence.

Elle dirigea le pays avec une énergie remarquable en bénéficiant de l'appui de dignitaires compétents et dévoués tels que Pouymrê, second prophète d'grand architecte, Néhésy

dirigea une expédition lancée par Hatshepsout vers le pays de Pount , Hapouseneb, son vizir et également grand prêtre d'Amon et enfin préféré, sans oublier le pécepteur de la Princesse Néférourê, sa file. Sénènmout était d'origine modeste, mais il était très ambitieux et très talentueux, ce qui lui permit de devenir le premier conseiller de

femmes du harem de Thoutmôsis II qui devait lui succéder. Mais ce n'était qu'un enfant à l'époque, c'est donc sa tante, et

mère, la Grande Epouse Royale Hatshepsout qui assura le rôle en attendant que l'enfant devienne adulte.

, Hatshepsout se proclama 22 ans de règne. Dès sa

proclamation, elle remplacera sa robe royale par un "némès" (pagne que le

raons), et ira jusqu'à porter la barbe postiche. Hatshepsout ne reniera pas pour autant sa féminité, sa volonté étant uniquement de maintenir le respect de la tradition et d'obtenir le respect de la

par être comptée rands Pharaons Egyptiens,

et son long règne lui permit d'accomplir œuvres mémorables.

Hatshepsout avait un grand penchant pour les grandes constructions. Elle se fera d'ailleurs construire un temple mortuaire extraordinairement célèbre à Deir el

vingt sphinxs en pierre montaient la garde de l'entrée de

bâtiment. Malheureusement son nom fut martelé après sa mort afin d'être effacé du monument, sans doute suite à l'instigation

fils, Thoutmôsis III qui cherchait à effacer toutes les traces de

Elle dirigea le pays avec une énergie remarquable en bénéficiant de l'appui de dignitaires compétents et dévoués tels que

, second prophète d'Amon et Néhésy, chancelier qui

dirigea une expédition lancée par Hatshepsout vers le pays de Pount ,

, son vizir et également grand prêtre d'Amon et enfin Sénènmout, son

le pécepteur de la , sa file. Sénènmout

e, mais il était très ambitieux et très talentueux, ce qui lui permit de devenir le premier conseiller de

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la reine, et peut être aussidires, son amant.

On peut dire du règne d'Hatsétait relativement calme, rébellion nubienne de l'an XII. La majorité de ses constructions en Nubie furent détruites sous ses successeurs, mais il reste encore quelques traces de son passage à Kasr Ibrîm et à Bouhen. La reine étaient fortement attirée par les expéditions commerciales, dont celui du Pays de Pwenet, en l'an VIII/IX, également appelé Ta Nétjer, qui signifie « Pays du dieu ». Sa localisation est encore incertaine mais la majorité des auteurs situent le site sur la côte africaine de la Mer Rouge, allant des confins érythréo-soudanais au nord de l'actuel Somalie.en l'an VIII/IX. De cette expédition, on ramenait des navires chargés d'or, d'ivoire, de bois d'ébène, de peaux de panthère, une panthère vivante, une girafe, des parfums et des huiles de sycomore et surtout de l'encens, utilcérémonies du culte.

Les momies mystère

En 1903, l'égyptologue Howard Carter

qui retrouva notamment la tombe de Toutânkhamon en 1922, retrouva les momies de deux femmes dans une tombe de la vallée des rois à Louxor

dans un sarcophage et l'autre était simplement posée à terre. L'une d'elle était Satrê, la nourrice d'Hatshepsoutne savait pas encore qui était la deuxième, même si on le devinait, et pour cause, la

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la reine, et peut être aussi, d’après les

On peut dire du règne d'Hatshepsout qu'il était relativement calme, malgré la

l'an XII. La majorité de ses constructions en Nubie furent détruites sous ses successeurs, mais il reste encore quelques traces de son passage à

La reine étaient fortement attirée par les expéditions

ui du Pays de Pwenet, en l'an VIII/IX, également appelé

, qui signifie « Pays du dieu ». Sa localisation est encore incertaine mais la majorité des auteurs situent le site sur la côte africaine de la Mer Rouge, allant des

is au nord de l'actuel Somalie.en l'an VIII/IX. De cette

ramenait des navires d'or, d'ivoire, de bois d'ébène, de

peaux de panthère, une panthère vivante, ums et des huiles de

surtout de l'encens, utile aux

Howard Carter, qui retrouva notamment la tombe de

en 1922, retrouva les momies de deux femmes dans une tombe

Louxor. L'une était et l'autre était

simplement posée à terre. L'une d'elle était Hatshepsout, mais on

ne savait pas encore qui était la deuxième, même si on le devinait, et pour cause, la

momie avait le bras gauche sur la poitrine, caractéristiques des ml'Egypte Antique. Chose étrange et qui rendait sceptiques les scientifiques, la momie ne portait aucune parure, aucune coiffe, aucun bijou, c’est à dire riegénéralement accompagnaidans l'au-delà.

C'est finalement le 27 juin 2007 que l'on attesta l'authenticité de cette momie comme étant celle de la Reine Hatshepsout. Comment? Grâce à des tests ADN et à la technique d'imagerie CTqui permet de recomposer le corps en 3 dimensions. Les scientifiques ont fini par affirmer qu'il s'agissait d'une femme autour de la cinquantaine qui était obèse, souffrait de diabète et d’un cancer des os métastasé. Toutefois, le décès daurait été causé par un soigné. La momie d Hatstransférée au Musée Egyptien du Caire.

Ce que l'on retiendra d'

C'est surtout son audace à vouloir se représenter comme les Pharaons mâles, ses nombreux projets de constructions architecturales bien souvent menés à terme, et les expéditions commerciales enrichissantes qu'elle lança.

Tous ces éléments font d’femme qui a marqué l’histoire de l’Egypte antique de façon incroyable, une femme noire qui est indéniablement rentrée dans l’histoire, une Reine et Héroïne d'Afrique.

L'extraordinaire Temple d''Hatshepsoutaume

momie avait le bras gauche sur la poitrine, momies royales de

Chose étrange et qui rendait sceptiques les scientifiques, la momie ne portait aucune parure, aucune

est à dire rien qui accompagnait les Pharaons

7 juin 2007 que l'on l'authenticité de cette momie

mme étant celle de la Reine hepsout. Comment? Grâce à des tests

ADN et à la technique d'imagerie CT-scan qui permet de recomposer le corps en 3 dimensions. Les scientifiques ont fini par

irmer qu'il s'agissait d'une femme nquantaine qui était obèse,

souffrait de diabète et d’un cancer des os e décès de la momie

causé par un abcès dentaire mal soigné. La momie d Hatshepsout a été

u Musée Egyptien du Caire.

'on retiendra d' Hatshepsout

'est surtout son audace à vouloir se nter comme les Pharaons mâles,

es nombreux projets de constructions architecturales bien souvent menés à terme, et les expéditions commerciales

nrichissantes qu'elle lança.

Tous ces éléments font d’Hatshepsout une femme qui a marqué l’histoire de l’Egypte antique de façon incroyable, une femme noire qui est indéniablement rentrée dans l’histoire, une Reine et Héroïne d'Afrique.

emple d''Hatshepsoutaume

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ContempoContempoContempoContempo----ReineReineReineReine

Oprah WinfreyOprah WinfreyOprah WinfreyOprah Winfrey

Le parcours héroïque de la plus respectée des femmes noires de notre époque Par Natou Seba Sakombi Rédactrice en Chef de RHA-Magazine

Comment en quelques années à peine, une gamine pauvre et meurtrie des ghettos noirs de Tennessee réussira tévoluer dans un domaine principalement dominé par les hommes de race blanche et à devenir la femme noire la plus influente et la plus respectée de la planète ? Voici le parcours de Madame Oprah Winfrey, une reine et une héroïne d’Afrique…

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arcours héroïque de la plus respectée des femmes noires de

es années à peine, une gamine pauvre et meurtrie des ghettos noirs de Tennessee réussira t-elle à évoluer dans un domaine principalement dominé par les hommes de race blanche et à devenir la femme noire la plus influente et la plus respectée de

Voici le parcours de Madame Oprah Winfrey, une reine et une

Enfance

prah est née à Mississippi d’une mère célibataireComme elle l’expliquera elle

même, sa conception était le fruit premier rapport sexuel Sa mère l’avait appelée personnage biblique dans le Livre de Ruth, mais sa famille et ses amis ne parvenant pas à prononcer correctement son prénom l’appelaient Oprah. Sa mère, femme de ménage ordinaire, qu’une adolescente lormonde. Selon Oprah, son père biologique était Vernon Winfrey,

avait vite fait de rompre avec sa mère en apprenant sa grossessefermier du MississipiRobinson, déclarera une dizaine d’années plus tard être le vrai père d’Oprah.dernière ne confirmera jamais ces faits.

Après la naissance de sa fille, déménage au nord des Etatsmère. Durant les six premières années de sa vie, la petite Oprah est edeux femmes et connait une pauvreté telle que la fillette est obligée de porter les robes en sacs de pommeconfectionne sa grand-mère, ce qui attise les moqueries des enfants de son quartier.

Oprah est née à Kosciusko dans le d’une mère célibataire.

Comme elle l’expliquera elle même, sa conception était le fruit du

entre ses parents. re l’avait appelée Orpah, du nom du

age biblique dans le Livre de Ruth, mais sa famille et ses amis ne parvenant pas à prononcer correctement son prénom

. Sa mère, Vernita Lee , femme de ménage ordinaire, n’était encore

lorsqu’elle la mit au son père biologique

Vernon Winfrey, un militaire qui avait vite fait de rompre avec sa mère en apprenant sa grossesse. Cependant, un fermier du Mississipi nommé Noah

une dizaine d’années être le vrai père d’Oprah. La

dernière ne confirmera jamais ces faits.

Après la naissance de sa fille, Vernita Lee

au nord des Etats-Unis avec sa Durant les six premières années de

e Oprah est entourée des deux femmes et connait une pauvreté telle

obligée de porter les robes en sacs de pomme de terre que lui

mère, ce qui attise les moqueries des enfants de son quartier.

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Toutefois, sa grand-mère lui apprend à lire et à écrire avant même qu’elle n’ait atteint l’âge de trois ans. Elle lui apprend à réciter par cœur des versets bibliques qu’Oprah répète fièrement les dimanches à l’église locale où on la surnomme « la prédicatrice». Bien qu’elle affectionne énormément sa petite fille, Hattie Mae Lee n’hésite pas à faire usage du fouet pour corriger la petite Oprah lorsqu’elle lui désobéit. C’est elle qui prendra en main l’éducation de la fillette lorsque Vernita Lee s’absentera des journées entières.

A l’âge de six ans, Oprah et sa mère déménagent pour le Wisconsin. Vernita Lee n’est pas aussi proche de sa fille que ne l’était sa mère et travaille toujours autant, au détriment de l’éducation d’Oprah qui est souvent vouée à elle-même. C’est à cette période que la jeune femme donne naissance à un autre enfant, la petite Patricia. Prise entre son job et l’éducation des deux petites, Vernita reconnait ne pas être à même de jouer pleinement son rôle de mère et décide d’envoyer Oprah chez son père Vernon, dans le Tennessee.

Durant son absence, Vernita accouche d’un autre bébé. La jeune femme ne parvenant pas à nouer les deux bouts, fait adopter l’enfant à l’insu de sa famille. D’ailleurs, ce n’est qu’en 2010 qu’Oprah apprendra l’existence de son autre demi-sœur.

Lorsque Vernita récupère Oprah, elle est enceinte d’un autre petit garçon. Et même si la jeune femme est consciente de vivre dans un cercle vicieux, elle choisit de ne plus se séparer de ses enfants. Cependant, les fins de mois sont difficiles. Elle s’absente constamment et multiplie les petits boulots, ce qui entraîne la souffrance de la jeune Oprah qui se sent délaissée. Ses petits-frères et elle sont gardés par les membres de la famille et c’est à partir de ce moment que la fillette va tomber dans une spirale infernale.

Une descente aux enfers

Oprah raconte que c’est à cette période qu’elle a été victime d’une série d’attouchements sexuels. Son oncle, son cousin et un ami de la famille auraient abusé d’elle pendant plusieurs années, jusqu’à l’âge de treize ans. Elle taira ces évènements pendant des années et les révèlera sur un plateau télé en plein milieu de son show. Sa famille ne la soutiendra pas et refusera de la croire.

A treize ans, elle fugue de chez elle pour échapper à la terrible souffrance physique et morale qu’elle endure. Et plus tard, elle attribuera son traumatisme à la mauvaise éducation que lui avait donné sa mère et à ses interminables absences. Elle ira jusqu’à refuser de devenir mère elle-même

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car elle ne se sentait pas capable d’être toujours présente pour ses enfants.

Cette fugue qu’elle fait à 13 ans engendrera plus de tort que de bien. En effet, à quatorze ans, Oprah tombe enceinte et donne naissance à un fils qu’elle perd aussitôt. Après cette tragédie, elle regagne le domicile de sa mère et fréquente le Lincoln High School. Oprah se montre si brillante au collège qu’on la transfère au Nicolet High School, un établissement plus prestigieux et majoritairement fréquenté par des élèves de race blanche. Pour s’y rendre tous les matins, Oprah prend le bus et voyage en compagnie de jeunes gens noirs de son âge, qui, pour la plupart, n’ont pas l’école comme destination finale, mais les domiciles de riches blancs où ils travaillent comme domestiques. Oprah raconte que certains travaillaient chez ses camarades de classe.

Oprah se rend compte de l’injustice qui sévit dans la société et se rebelle contre sa condition d’enfant pauvre. Elle en veut de plus en plus à sa mère à qui elle vole de l’argent sans scrupule et considère comme une rivale. Vernita et sa fille connaissent des disputes fréquentes, lesquelles aboutissent souvent par les fugues de la jeune fille. Oprah s’enfuit pour se réfugier dans les bras d’hommes beaucoup plus âgés qu’elle, chose que Vernita ne tolère plus. Elle renvoie Oprah au Tennessee, chez son père et ne récupèrera plus jamais sa fille ainée.

L’émergence d’une étoile

Vernon était un père très strict pour Oprah. Il encourageait sa fille à devenir quelqu’un de bien et faisait de son éducation une priorité, ce qui ne tardera pas à porter ses fruits. Oprah est une élève très brillante et devient la fille la plus

populaire de son collège. Elle intègre les groupes de discussions et se fait choisir comme porte-parole des étudiants de la Nashville High School. Elle reçoit les premiers prix des cours d’art dramatique et se fait remarquer pour ses talents oratoires hors du commun. Après le collège, elle poursuit des études de communication à la Tennessee State

University.

A l’âge de dix-sept ans, Oprah remporte la couronne de Miss Black Tennessee. Sa personnalité et son charisme attire l’attention de la radio locale WVOL qui l’engage afin qu’elle anime les séquences « actualités » de l’une de ses émissions. Elle y travaille durant deux ans et se reconnait un penchant pour le monde des medias où elle veut faire son futur métier.

Le fait que sa petite fille choisisse de travailler dans les médias ne surprend en rien Hattie Mae, la grand-mère d’Oprah. Elle ne cessait de répéter que partout où une tribune lui serait offerte, Oprah aurait de quoi divertir le public. Hattie se souvenait d’Oprah enfant, interviewant ses poupées de chiffon ou les corbeaux qui se posaient à l’arrière de leur maison familiale. Oprah quant à elle ne manquera jamais de souligner qu’elle doit ce plaisir

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et cette audace de s’exprimer en public à sa grand-mère. Elle m’a donné une

conscience positive de moi-même, dira t-elle.

Lorsqu’elle se fait engager par la WLAC-TV de Nashville pour présenter les actualités, Oprah est non seulement la plus jeune, mais la première femme noire à occuper ce poste. En 1976, elle est engagée à la WJZ-TV à Baltimore où elle co-présente les nouvelles de six heures. Le présentateur, Richard Sher, lui propose alors de co-présenter avec lui son talk show « People are talking » en 1978.

En 1983, Oprah déménage à Chicago pour animer l’émission « AM Chicago », un talk show matinal d’une demi-heure à la WLS-TV. Après quelques mois, le show bat des records d’audience et dépasse de très loin la plupart des émissions à succès de la chaîne.

The Oprah Winfrey Show

Au lieu d’une demi-heure, « AM Chicago » est prolongée à une heure. L’émission est diffusée dans toutes les Etats-Unis et change de nom pour devenir le « Oprah Winfrey Show ». La première de l’émission démarre le 8 septembre 1986 et devient très rapidement le talk show le plus populaire diffusé en journée aux USA.

TIME magazine écrira au sujet du « Oprah Winfrey Show » :

Peu de gens auraient parié sur le succès

rapide de son émission ainsi que sur la

capacité d'Oprah Winfrey à accueillir le

talk-show le plus populaire de la

télévision américaine. Oprah est une

femme noire qui évolue dans un domaine

principalement dominé par les hommes

de race blanche. Phil Donahue dira d’elle

que ce qui lui manque c’est la ténacité des

journalistes, mais elle se rattrape par sa

curiosité légendaire, son humour robuste,

et surtout son empathie. Elle est la seule

présentatrice chez qui mes histoires

tristes de ses invités sont susceptibles de

lui faire couler une larme. A leur tour, ils

se surprennent à révéler des choses qu'ils

n'auraient jamais imaginé avouer à

personne, encore moins à la télévision

nationale. Le Oprah Winfrey Show est

bien plus qu’un simple talk-show, c’est

une thérapie de groupe.

Une vie couronnée de réussite

A côté de son talk show à succès, Oprah a fondé « Oxygen », une chaîne de télévision pour femmes sur le câble. Elle a également créé sa propre maison de production « Harpo Productions »dont le

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nom n’est autre que son prénom épelé à l’envers.

Les talents d’actrice d’Oprah se sont révélés dans plusieurs films tels que « La

couleur pourpre »de Spielberg, en 1985, où elle interprètera le rôle de Sofia, un rôle pour lequel elle remportera l’Oscar du Meilleur Second Rôle Féminin, ou « Beloved » en 1998 , qu’elle produira elle-même et où elle jouera le rôle de Sethe. On raconte qu’afin de s’imprégner du rôle de l’ancienne esclave, Oprah aurait passé 24 heures seule dans les bois, les bras attachés et les yeux bandés. Malheureusement les critiques n’accueilleront pas favorablement le film, Oprah y perdra près de 30 millions de dollars. Mis à part plusieurs autres productions cinématographiques, on retiendra aussi sa participation dans le dessin animé signé Disney « La princesse

et la grenouille » où elle prêtera sa voix à Eudora, la mère de Tiana.

Cette petite fille pauvre habillée en sacs de pomme de terre, est désormais comptée parmi les femmes les plus riches de la planète. Elle qui habitait dans des maisons ou des minables appartements dans des quartiers défavorisés, vit désormais dans une demeure de 170.000 mètres carrés au bord de l’océan, en Californie. Elle peut à peine compter ses nombreuses

résidences : son impressionnante maison dans le New Jersey, son appartement grand luxe de Chicago, une énorme propriété à Fisher Island et en Floride, une maison immense en Géorgie, un chalet dans le Colorado, une magnifique propriété à Hawaii, etc…

Heureuse en affaire, malheureuse en amour

En amour, Oprah n’a pas eu autant de chance que dans sa carrière. Ses échecs amoureux seront marqués par les douleurs qu’elle aura connues tout au long de son enfance.

Son premier petit ami, de qui elle ne parle quasi jamais et de qui elle est tombée enceinte à quatorze ans, l’a abandonnée aussitôt. Elle a ensuite connu son premier grand amour, Anthony Otey, alors qu’elle était au collège, en 1968. Elle en était terriblement amoureuse et le jeune homme avait beaucoup d’affection pour elle également. Mais il décida de rompre avec elle un beau jour de St Valentin, alors qu’il avait été question de projet de mariage. Il expliquera plus tard qu’il savait en son fort intérieur qu’Oprah était destinée à une vie de faste, une vie qu’il n’aurait jamais pu lui offrir. Elle en avait été brisée.

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Oprah fera ensuite la connaissance de John Tesh qui tombera éperdument amoureux d’elle. Toutefois, ce dernier étant de race blanche, Oprah ne fera pas durer la relation très longtemps car fatiguée des remarques désobligeantes et méchantes de leur entourage commune au sujet des couples interraciaux.

Après quelques mois, elle rencontre William "Bubba" Taylor à l’université du Tennessee. Oprah est éprise du jeune homme comme jamais elle ne l’avait été d’un homme auparavant. Elle fait tout pour lui et pour le garder auprès d’elle. Elle lui décroche même un job à la WVOL et lorsqu’il menace de la quitter, Oprah lui supplie à genou de rester. Mais la distance finira par avoir raison du couple lorsqu’Oprah déménagera à Baltimore en 1976.

Oprah et Stedman Graham

Oprah confiera avoir connu une aventure avec un homme marié, bien qu’elle sache que ce dernier n’aurait jamais laissé sa femme pour elle. Elle déclarera :

« Oui, j’ai eu une aventure avec un

homme marié pendant 4 ans. On ne vivait

pas ensemble car je n’ai jamais vécu avec

un homme. Mais je pensais que sans lui je

n’étais rien et plus il me rejetait et plus je

le désirais. Je me sentais démunie et

impuissante. A la fin de cette relation,

j’étais plus bas que terre ! A genoux, je le

suppliais de ne pas me quitter. »

En 1981, suite à cette séparation, Oprah fait une grave dépression. Elle écrit une lettre de suicide à sa meilleure amie Gayle King, lui recommandant d’arroser ses plantes lorsqu’elle ne sera plus. Mais elle avouera plus tard à Ms.magazine :

« Cette tentative de suicide a été

médiatisée à outrance. J’aurais été

incapable de me donner la mort. »

Même si Oprah a voulu minimiser cette sombre démarche, elle avouera avoir gardé de grosses séquelles de sa dépression. Elle expliquera notamment que sa prise de poids soudaine était directement liée à son état dépressif. Elle ira même plus loin en déclarant qu’elle avait fait un parallèle entre cette rupture avec l’homme marié et les abus sexuels dont elle avait été victime enfant. Elle avait réalisé à quel point le fait d’avoir été violée et ensuite abandonnée à de nombreuses reprises par les hommes l’avait rendue dépendante d’eux. Elle avait cessé de s’aimer elle-même, persuadée qu’elle ne valait rien. Par conséquent, elle recherchait à tout prix l’affection et la reconnaissance d’un homme qui l’aurait aimé sans condition. La nourriture était devenue un refuge et sa masse corporelle un cocon qui la protégerait du reste du monde.

Oprah ne s’arrêtera pas en si bon chemin dans ses confessions en révélant avoir consommé du crack et de la cocaïne en compagnie d’un homme de qui elle était amoureuse. En plein milieu d’un show elle dira: Au fond de moi je savais que ma

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véritable addiction n’était pas liée à la

drogue en elle-même mais plutôt à cet

homme de qui j’étais tombée

amoureuse. J’aurai pu faire n’importe

quoi pour cet homme !

Mais cet homme dont elle fait mention ne sera pas le seul l’avoir entraînée dans la drogue. Randoph Cook, avec qui elle partagera sa vie entre 1985 et 1997, tentera d’empêcher Oprah de faire certaines révélations dans un livre qu’elle devait publier en 1997 en la traînant en justice et en lui réclamant vingt millions de dollars.

Pour finir, Oprah l’amour et la tranquillité dans les bras de l’ancien basketteur Stedman Graham avec qui elle avait eu une relation très proche depuis plusieurs années. L’ami se révèlera être l’amant, le confident et le fiancé, mais le couple décidera de ne jamais se marier.

Proche de la communauté, proche de la terre-mère

Oprah, consciente de son énorme succès et de sa réussite, témoignera souvent son amour au public à qui elle doit tout de façon spectaculaire. En 2005 par exemple, Oprah offre une voiture aux 200 invités de son de talk-show !

A la recherche d’elle-même et se voulant plus proche de l’Afrique, elle fait réaliser

une analyse de son ADN pour identifier ses origines. Bien qu'elle sache qu’elle est issue d'une famille haïtienne, elle effectue des recherches généalogiques plus poussées. Elle est déçue d'apprendre qu'elle n'est pas d'origine zouloue, comme elle l'avait supposé et souhaité. Ses origines sont plus vraisemblablement associées aux peuples peulhs (Guinée et Libéria), Bamileke (Cameroun) et Nkoya (Zambie).

En France, elle s'est surtout fait connaître par le scandale contre l'enseigne Hermès dont la boutique parisienne lui avait refusé l'accès, un quart d'heure après la fermeture.

En janvier 2007, Oprah s'est rendue à Johannesburg en Afrique du Sud pour y inaugurer, aux côtés de Nelson Mandela une école pour jeunes filles qu'elle a financée. Les jeunes filles dont les parents ont des revenus inférieurs à 290 € pourront y entrer afin d'être formées et de devenir les futures cadres de l'Afrique du Sud.

Que dire d’Oprah si ce n’est que cette femme noire au charisme incomparable et à l’ambition intarissable, a refusé une condition de vie qui lui était imposée par le sort afin d’embrasser une destinée hors du commun. Elle a su placer les vieux fantômes de son enfance en marge de sa réussite et donner en retour à ce public de qui elle avait tant reçu. Bien qu’afro-américaine, jamais l’haïtienne d’origine qu’elle était n’avait oublié où étaient enfouies ses racines et elle a témoigné son amour pour la terre-mère de la façon la plus honorable.

Oprah Winfrey, une femme d’estime, une Reine et une Héroïne d’Afrique.

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Hommage

Adieu CESARIA EVORA !

La Diva aux pieds nus poursuit sa marche aux pays des ancêtres

Par Annabelle Epée-Bizongo

Rédactrice pour RHA-Magazine

Représentante de RHA au Canada

La voix de Césaria Evora, s’est éteinte le Samedi 17 Décembre 2011 à 11h45 (heure locale). Agée de 70 ans, la diva aux pieds nus a rendu l’âme à l’hôpital Baptista de Souza de Mindelo, sa ville natale. L’annonce a été faite par le ministre cap-verdien de la culture, Mario Lucio Sousa avec tristesse. Après l’annonce le gouvernement cap-verdien a décrété un deuil national de 48h pour rendre hommage à celle qui fut la référence de la musique cap-verdienne dans le monde entier. Césaria Evora sera inhumée, ce mardi 20 Décembre à Mindelo. Le premier ministre José Maria Neves a ajouté que ‘Césaria ne mourra jamais, parce qu’une icône et une star ne meurt jamais’…

ée le 27 Août 1941 à Mindelo sur l’île de São Vicente au Cap-Vert, Césaria élèvera ses quatre enfants

seule dans la maison de sa mère.

Elle démarre sa carrière de chanteuse à l’âge de 16 ans en interprétant la morna, une musique traditionnelle du Cap-Vert, dont on situe les origines en Afrique, dans les années 1850. Ses rythmiques africaines et portugaises sont très souvent comparées au lundum des esclaves en Angola qui aurait migré vers le Portugal avant de gagner le Brésil. La morna est l’expression d’une vague à l’âme et du déchirement, liée à l’expérience de l’exil.

Césaria se produira d’abord lors de bals populaires puis dans les bars, où elle chante souvent très tard et où sa rémunération se résume en quelques verres.

Grâce à sa rencontre avec Gregorio

Gonçalvès, elle va enregistrer ses premiers morceaux dans les années 60 pour la radio Barlavento. Cependant, le succès n’est toujours pas au rendez-vous, elle continue à vivre modestement chez sa mère avec ses 4 enfants.

En 1975, suite à l’indépendance de l’île, la morna est considérée comme une musique coloniale, ce qui poussera

N

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involontairement Césaria à interrompre sa carrière durant 10 ans.

Ce n’est qu’en 1985, le 8 mars, lors de la célébration des 10 ans d’indépendance du Cap-Vert qu’elle sera rappelée sur la scène. C’est ainsi que petit à petit Césaria se fait un nom.

En 1987, elle sort son premier album et donne sa première tournée aux Etats-Unis. Sa carrière est prise en main par José Da Silva, dont la famille maternelle vient de Mindelo comme Césaria. Il dit avoir été bouleversé par la voix de Césaria après l’avoir écouté dans une boîte cap-verdienne de Lisbonne.

C’est en 1992, qu’arrivent enfin les moments de gloire de Césaria, à 51 ans, à la sortie de son 3ème album « Miss

Perfumado » dans lequel on pouvait entendre la chanson « Sodade », grâce à laquelle elle entamera sa carrière internationale. « Sodade » parle du travail forcé du peuple cap-verdien induit à l’esclavage par les colons portugais, pour travailler dans les plantations de cacao de Sao-Tomé et Principe.

Les années 90 vont chambouler la vie de la diva : elle chantera avec des grands noms de la musique portugaise, brésilienne et

africaine tels que Salif Keita avec le titre « Yamore » un duo formidable animé de deux voix mélancoliques du continent africain. « Yamore » exprime le désarroi, la survie et l’espoir de deux parents de pouvoir un jour voir leurs enfants briller d’innocence... L’espoir de vivre sans craintes et confiants, celui de cesser de lutter et de résister pour survivre.

L’album « Café Atlantico » sorti en 1999, sera le plus vendu de sa carrière, 770.000 exemplaires.

En 2004, Césaria Evora reçoit un Grammy Awards pour le meilleur album World Music avec « Voz d’Amor » et une Victoire de la Musique pour l’album « Café

Atlantico ».

Elle est surnommée « la diva aux pieds

nus » car dès le début de sa carrière, elle décide de se produire pieds nus en soutient aux sans-abris, femmes et enfants pauvres de son pays.

En 20 années de carrière internationale, elle aura vendu 4.5 millions de disques.

En 2009, elle reçoit humblement la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur Française, remise élogieusement par l’ex-ministre de la Culture française, Christine Albanel qui déclarera « ni vos nominations ni vos

disques d’or, ni la présence de Madonna à

vos concerts New Yorkais, n’ont réussi à

entamer votre authenticité, ni la vérité

qui ont forgé votre succès »

Depuis longtemps déjà, Césaria souffrait de problèmes de santé. Ayant subi plusieurs interventions chirurgicales ces dernières années, dont une à cœur ouvert et la plus récente en mai 2010, dans un hôpital parisien.

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Il y a 3 mois, elle annonçait officiellement qu’elle mettait fin à sa carrière et qu’elle rentrait au Cap-Vert.

De nombreuses dates de concert et un album étaient prévus, mais malheureusement, comme la diva était très affaiblie, son médecin l’avait contrainte à annuler sa tournée européenne.

Lors de l’annonce de son retrait Césaria déclarera :

«Je n’ai pas de force, pas d’énergie. Je

veux que vous disiez à mes fans : excusez-

moi mais maintenant je dois me reposer.

Je regrette infiniment de devoir

m’absenter pour cause de maladie,

j’aurais voulu donner encore du plaisir à

ceux qui m’ont suivie depuis si

longtemps».

Si beaucoup parmi nous aimaient cette grande dame qu’était Césaria Evora, c’est parce qu’elle nous a tant touchés par tout ce qu’elle pouvait incarner : une mère protectrice, l’histoire, qui est celle du Cap-Vert mais aussi celle de l’Afrique, et une voix pleine de mélancolie, d’espoir et d’amour à partager.

Sa musique nous donnait le sentiment d’un voyage, le sentiment qu’il fallait croire et continuer à espérer, synonyme de tristesse pour certains et d’une attente passive pour d’autres, dans un moment de silence ou de méditation, une voix maternelle qui nous réconforte…

En ce mois de Décembre, mois de sa disparition, nous tenions à rendre hommage à la diva africaine aux pieds nus. Il était plus qu’honorable de dire au revoir à notre mère Césaria.

Toute l’équipe de RHA-Magazine, exprime ses sincères condoléances à ses proches et toute son affection à l’honorable Reine et Héroïne qu’était la grande Césaria Evora.

Nous ne manquerons de lui faire davantage honneur car elle a su incarner dans le monde entier le visage d’une Afrique en souffrance mais qui garde la foi, une Afrique pleine d’espoir, une Afrique qui continue à aimer.

Nous te tirons notre révérence : Adieu Césaria Evora !

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ReineReineReineReine----PoétessePoétessePoétessePoétesse

RHA-Magazine a rencontré pour

poétesse africaine :

EmilieEmilieEmilieEmilie----Flore FaignondFlore FaignondFlore FaignondFlore Faignond« à cœur ouvert, l’Afrique revit au rythme de ses souvenirs » Par Pauline Lomata Rédactrice pour RHA-Magazine

Représentante RHA en Belgique

Capitaine dans la pirogue de ses souvenirs, la poétesse africEmilie-Flore Faignond nous invite à y embarquer et, ainsi, nous « ramène sur les rives enchanteresses du Fleuve Congo ». Mêlant son amour pour Dame nature à son talent d’écriture, elle peint l’histoire de sa vie aux couleurs chaudes de l’Afrique. Issue d’un quadruple métissage, ses œuvres constituent un véritable témoignage de ces fruits d’union tabous à l’époque coloniale, notamment. De façon plus générale, elle nous parle de cet Afrique qu’elle aime tant et de ce Fleuve Congo, qui a bercé son enfance. RHA-magazine a eu l’honneur de rencontrer cette femme de lettres qui hisse le continent noir comme un pavillon.

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pour vous la

Flore FaignondFlore FaignondFlore FaignondFlore Faignond à cœur ouvert, l’Afrique

revit au rythme de ses

Capitaine dans la pirogue de ses souvenirs, la poétesse africaine

Flore Faignond nous invite à y embarquer et, ainsi, nous « ramène sur les rives enchanteresses du Fleuve Congo ». Mêlant son amour pour Dame nature à son talent d’écriture, elle peint l’histoire de sa vie aux couleurs chaudes de

e d’un quadruple métissage, ses œuvres constituent un véritable témoignage de ces fruits d’union tabous à l’époque coloniale, notamment. De façon plus générale, elle nous parle de cet Afrique qu’elle aime tant et de ce Fleuve Congo, qui a bercé son

magazine a eu l’honneur de rencontrer cette femme de lettres qui hisse le continent noir comme un pavillon.

Bonjour Mme Faignond, pouvezvous vous présenter en quelques lignes ?

D’abord je remercie ce magazine d’avoir fait cette démarche, je suis trm’appelle Emilie-Flore Faignond. Je suis née en 1948, d’un père Franco(Brazzaville) et d’une mère BelgoCongolaise (Kinshasa). J’aime à dire que mon cordon ombilical est le Fleuve Congo qui baigne les deux rives où j’ai passé mon enfance parce que, tout comme moi, il appartient aux deux Congo.

Comment est née chez vous, l’idée d’écrire ?

Beaucoup de choses ont motivé mon écriture. Déjà toute petite, je recevais toujours en fin d’année le premier prix de rédaction. Ensuite, un grans’est passé dans ma vie était que maman avait eu deux enfants quarterons avant moi, d’un père européen qui est parti, alors que moi j’étais née de son union avec un métis. Etant ainsi la plus foncée, il y avait eu une espèce de rejet de la pcette société métisse. Pendant toute cette petite enfance à Kinshasa, sous l’apartheid, quand j’allais dans une de ces familles, où la ménagère (femme métisse) était mariée à un blanc, dès que le mari européen franchissait la porte, on me cachait et on allait vite me conduire chez ma grand-mère maternelle luba. J’ai donc eu un attachement très fort pour elle, qui était mon reflet.

Elle était pour moi le verbe de l’Afrique car à Brazza nous habitions le camp des évolués où nous vivions à l’occidentalL’année de mes 12ans, elle décède et ce fut pour moi une perte de repère. C’est à partir de là que j’ai commencé à combler mon manque en écrivant dans des carnets intimes. Vous verrez que deux éléments

Bonjour Mme Faignond, pouvez-vous vous présenter en quelques

D’abord je remercie ce magazine d’avoir fait cette démarche, je suis très touchée. Je

Flore Faignond. Je suis née en 1948, d’un père Franco-Congolais (Brazzaville) et d’une mère Belgo-Congolaise (Kinshasa). J’aime à dire que mon cordon ombilical est le Fleuve Congo qui baigne les deux rives où j’ai passé mon enfance parce que, tout comme moi, il appartient aux deux Congo.

Comment est née chez vous, l’idée

Beaucoup de choses ont motivé mon écriture. Déjà toute petite, je recevais toujours en fin d’année le premier prix de rédaction. Ensuite, un grand problème qui s’est passé dans ma vie était que maman avait eu deux enfants quarterons avant moi, d’un père européen qui est parti, alors que moi j’étais née de son union avec un métis. Etant ainsi la plus foncée, il y avait eu une espèce de rejet de la part de cette société métisse. Pendant toute cette petite enfance à Kinshasa, sous l’apartheid, quand j’allais dans une de ces familles, où la ménagère (femme métisse) était mariée à un blanc, dès que le mari européen franchissait la porte, on me

on allait vite me conduire chez mère maternelle luba. J’ai donc

eu un attachement très fort pour elle, qui

Elle était pour moi le verbe de l’Afrique car à Brazza nous habitions le camp des évolués où nous vivions à l’occidental. L’année de mes 12ans, elle décède et ce fut pour moi une perte de repère. C’est à partir de là que j’ai commencé à combler mon manque en écrivant dans des carnets intimes. Vous verrez que deux éléments

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sont prédominants dans mon écriture : le Fleuve Congo et ensuite ma grand-mère.

Emilie-Flore enfant, en compagnie de sa mère, de son

frère et de sa soeur

D’ailleurs, j’ai tenu à ce que soit mentionnée sur les pages de garde de mes livres la phrase « Je parlerais de toi grand-mère, dans la langue de grand-père ». Ma grand-mère symbolise l’Afrique et la langue de mon grand père est le français de Molière. Et puis arrive l’adolescence, en pleine guerre froide. A ce moment, mon désir d’écriture se fait plus intense. J’étais guide (équivalent féminin de scout) et je manifestais contre l’arrivée de ces Russes qui mettaient les Sœurs dehors. Un jour où je tenais un discours fort à ce propos, mon père me fit descendre du podium et me dit : tu n’es pas Congolaise, laisse aux Congolais le choix. Cette phrase me fit l’effet d’un électrochoc. C’est là que j’ai entamé ma quête d’identité. Je me suis rendu compte que j’avais arpenté les rives de ce fleuve que j’adorais sans même savoir où il prenait sa source. Enfin, la dernière chose qui a motivé mon écriture est qu’à 18 ans, je suis tombée dans un nid de guêpe en me mariant avec une

personne qui m’a brisé le cœur. Commence ma première déception, j’ai continué à écrire, et ce, jusqu’à aujourd’hui. Depuis, je me suis remariée, j’ai quatre enfants, et des petits-enfants.

Votre univers est donc fortement marqué par l’Afrique. Dans quelle mesure, selon vous, l’écriture peut-elle être le miroir de la civilisation ?

L’écriture constitue la mémoire d’un peuple. Mes livres parlent de moi, certes, mais il faut souligner que j’ai été témoin de la colonisation, l’indépendance, la déchéance de Mobutu, l’entrée de Kabila. Donc, mon passé est également celui des personnes venant de ces deux Congo. En filigrane du récit de ma vie, il y a, ainsi, l’histoire de l’Afrique. J’ai également frôlé un tabou en parlant du métissage. Beaucoup de personnes métissées ont essayé de me dissuader de publier « Afin Que Tu T’en Souviennes » parce que je levais le voile sur ce sujet sensible. D’autant plus que je n’ai pas voulu romancer mes écrits, il s’agit donc d’une autobiographie authentique. Ma maman, métisse Belgo-Congolaise avait la nationalité belge parce que son père s’était battu pour la reconnaitre. Elle a été arrachée à sa mère pour être placée dans un orphelinat à Brazzaville, puisque, d’une part, on lui interdisait d’aller rejoindre son père en Europe et que, d’autre part, elle ne pouvait rester avec les Congolais puisqu’elle était Belge. Cela était pratique courante, ces métis étaient mis à l’écart, loin des Africains afin d’être occidentalisés au maximum. Ensuite, on les mariait ensemble. Ceci explique pourquoi, jusqu’à aujourd’hui, on nous reproche souvent, à nous métis, de rester fréquemment qu’entre nous. La cause est à rechercher dans l’histoire du métissage, nous avons vraiment été ballotés. Toutes ces choses m’ont donc interpellée, j’étais curieuse de nature. J’ai ressenti le besoin de laisser

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une trace. Je crois beaucoup au destin de l’être humain. Je pense que si j’ai consigné tout cela, ce n’est pas gratuit. A travers cette écriture, il y a la mémoire de l’Afrique, mes origines, ma vie, et je pense léguer tout cela à ma descendance. Un proverbe bantu que j’aime beaucoup dit « si tu veux fleurir, honore tes racines ».

Comment décririez-vous votre style d’écriture ? Quels auteurs vous ont inspirée ?

Je n’ai pas vraiment de style particulier mais je dirais qu’avant d’être écrivain, je suis d’abord poète. Cela vient de l’amour de la nature que j’ai hérité de mon père. Et puis si je suis aussi forte en métaphore c’est grâce au Lingala (langue bantoue parlée dans les deux Congo) qui en compte énormément. Je lis beaucoup surtout des poésies mais si il ya a quelqu’un qui a beaucoup forgé mon écriture, c’est Victor Hugo. Il est l’auteur, l’historien, l’homme qui se révolte, obligé de s’exiler, c’est l’homme qui a perdu une fille, tout comme moi.

Quel a été votre premier ouvrage ?

Mon premier bébé de l’esprit est « Méandres », un recueil de poésie que j’ai sorti en 1994. J’avais déjà écrit « Afin Que Tu Te Souviennes » mais je l’ai édité en second lieu, en 1996, à cause de ma peur du regard des autres. « Méandres » est le préliminaire de « Afin que tu te Souviennes ». Ensuite, il y a eu « Miji », sorti en 2009 et signifiant « Racines » en langue Luba. Là, mon dernier bébé de l’esprit « Miji, l’hybride des rives » vient d’être présenté et il a l’air de marcher. Je le laisse un petit peu le temps de faire son entrée calmement.

Que faites-vous quand vous n’écrivez pas ?

Je m’occupe moi-même de ma maison, de mes fleurs. J’adore la photo. Et puis je fais partie de plusieurs associations dont Les Sœurs Optimistes qui prône l’émancipation de femmes indépendantes.

Flore-Emilie en compagnie de notre rédactrice

Pauline Lomata

Quels sont vos projets dans les années à venir ?

Mon prochain livre me tient beaucoup à cœur parce qu’il traite de la cassure qu’il y a eu dans ma vie avec la perte de ma seule fille. J’ai beaucoup de mal à l’écrire et je préfère prendre le temps nécessaire pour le faire. Je crois qu’on devient immortel en vivant dans la mémoire des autres. Dans la spiritualité africaine, les morts ne sont pas morts, nos ancêtres veillent sur nous. D’ailleurs un proverbe africain dit « levez vos yeux vers le ciel, toutes ces étoiles qui brillent sont les âmes de nos ancêtres ». Ensuite, plus tard, j’aimerais écrire des contes pour les enfants mais toujours avec l’Afrique en fond de toile.

Si vous deviez dédier aux reines et héroïnes qui nous lisent l’un de vos poèmes, lequel choisiriez-vous ?

Ce serait « Baigneuses d’ébène » issu de « Méandres » parce que ces baigneuses représentent la beauté.

« Dans l’onde d’ambre chaude, vous rayonniez, vous étiez si belles naïades noires !

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Corolles fragiles se faufilant entre les mauves jacinthes et les nénuphars aux pétales ivoire.

Vous jaillissiez des clapotis en longugerbes noires ; voluptueuses sirènes d’ébène ».

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Corolles fragiles se faufilant entre les mauves jacinthes et les nénuphars aux

Vous jaillissiez des clapotis en longues gerbes noires ; voluptueuses sirènes

Ne manquez pas de lire les articles d’Emilie-Flore Faignond sur son magnifique blog où toutes les photos ont été prises par elle-même à l’exception de celles en noir et blanc : http://cendrillonebene48.skyrock.com/

Ne manquez pas de lire les articles Flore Faignond sur son

magnifique blog où toutes les photos ont même à l’exception de

celles en noir et blanc : http://cendrillonebene48.skyrock.com/

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Entre-Reines

Ces Princesses des

monarchies africaines que nous côtoyons

Nous les côtoyons sans le savoir…Nous les saluons parfois par une accolade amicale ou d’un simple geste lointain alors que nous devrions leur faire la révérence. Elles se fondent dans la masse, elles qui devraient pourtant attirer les regards et le respect qui leur reviennent. Souvent elles taisent leurs origines royales, par discrétion ou parce que le temps et les évènements leur ont appris à oublier et à accepter ce qu’elles ne sont plus aux yeux des gens. Toutefois, si leurs royaumes ont été enfouis au profit d’autres, si leurs couronnes leur ont été arrachées injustement, et parfois même bien avant leur naissance, d’autres revendiquent fièrement leur appartenance à une lignée royale africaine et se refusent de subir la déchéance.

Voici quelques mots sur ces vraies princesses africaines que nous côtoyons…Nous accorderons à chacune d’elle un article complet et détaillé dans les prochains numéros de RHA-Magazine…

Princesse Ademide Adinasse

La Princesse Ademide Adinasse, que l’on appelle affectueusement “Yeye”, est une activiste béninoise qui a vu le jour et a grandi aux Etats-Unis. Elle est la fille d’Alaketu,

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plus communément connu comme le Roi ou Oba Ketou de la République du Bénin. Ses ancêtres étaient des esclaves afro-américains qui ont été déportés du Bénin, mais grâce à une étude généalogique, la princesse Ademide Adinasse a pu retrouver sa famille. Lors d’une cérémonie, selon le rite des retrouvailles autrefois destiné aux membres de la famille royale séparés des leurs en temps de guerre, elle put se réapproprier sa couronne et être reconnue princesse. Aujourd’hui, elle œuvre à restaurer les liens brisés entre les Africains de la diaspora et la terre-mère.

Princesse Yav Marilyn

Descendante de la dynastie des Mwant-a-YHV, Marilyn YAV est une princesse authentique de l’empire Lunda dans la zone du Katanga en République Démocratique du

Congo. L’Empire Lunda dont elle est issue était une confédération de monarchies, un pays immense sans frontières avant d’être morcelé par le pourvoir colonial lors de la conférence de Berlin en 1885. L’Empire Lunda s’étendait de la province du Katanga (Congo-Belge) à l’Angola et la Zambie. Après ses études en architecture, la princesse Marilyn YAV décide de s’engager dans la vie caritative en créant une association dénommée « L’Etoile de l’Afrique ». A but non lucratif, culturelle et caritative, l’association œuvre pour la sauvegarde du patrimoine culturel africain et l’action humanitaire en Afrique par les Africains. Très attachée aux traditions ancestrales de sa région natale, Marilyn YAV n’en est pas moins une jeune femme belle et très moderne. Dans son appartement de la Région

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Parisienne décoré a l’africaine, Marilyn gère son organisation caritative d’une main de maître. Cette femme au dynamisme frappant a créé son association qui symbolise la grandeur de son ambition pour son pays et pour l’Afrique. L’Etoile de l’Afrique est en effet le plus gros diamant du monde extrait des mines d’Afrique du Sud en 1905.

Révoltée par la misère, les guerres et la fuite des cerveaux vers l’Occident, Marilyn YAV met en place son association. En effet, la Présidente de l’Etoile d’Afrique déclare : « le continent mère de l’Humanité n’a pas signé un contrat "Ad vitam Aeternam" avec la pauvreté. Actuellement on constate que de plus en plus d'africains dans le monde entier prennent conscience des richesses potentielles de l’Afrique sur le plan humain, culturel, traditionnel, naturel, énergétique, minier... ». Elle est ainsi convaincue que l’Afrique est le continent le plus riche !

Princesse Ester Kamatari

Esther Kamatari, née en 1951, est écrivain, mannequin et princesse exilée du Burundi. Son père était le frère du roi burundais Mwambutsa IV. Après l'indépendance en 1962, le roi est renversé par un coup d'État militaire. Elle va à Paris où elle travaille comme mannequin. C'est d'ailleurs dans cette ville qu'elle a choisi d'élever ses deux enfants, Jade et Arthur. Elle est connue pour sa mission humanitaire envers les victimes de la guerre civile au Burundi et comme fondatrice du parti Abahuza (« rassembler » en kirundi). Esther Kamatari a été candidate à l'élection présidentielle au Burundi en 2005. Elle représente la marque Jean-Luc François, un créateur de mode qui après avoir travaillé 15 ans pour Yves

Saint Laurent, 3 ans chez Dior, a créé sa propre ligne de prêt-à-porter pour femmes. Elle est conseillère municipale à Boulogne-Billancourt depuis 2008, déléguée à la solidarité internationale.

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Princesse Mansia Mbila

Princesse Mansia M'Bila nous a fait l'honneur de nous ouvrir ses portes le temps d'une soirée pour partager un peu d'elle avec Reines et Héroïnes d'Afrique. En digne Reine-Mère africaine, Princesse Mansia, veut transmettre aux jeunes générations sa musique, son héritage et sa sagesse acquis tout au long d'un parcours riche et palpitant. Princesse Mansia est la fille d'un défunt chef du village de Mbanza Lélé dans la région du Bas-Congo, qui était surtout un joueur de tam-tam hors pair, d'ailleurs on le nommait le Roi de Ngoma Ngoma, c'est-à-dire le Roi du tam-tam. Il lui a transmis le rythme et la passion pour la musique. Princesse Mansia mettra du temps avant de faire de sa passion un métier. Aujourd'hui, chanteuse, conteuse, compositrice et aussi auteur littéraire, Princesse Mansia ne cesse inlassablement d'apporter des messages parlant d'amour, de solidarité et des valeurs africaines. Elle a eu l'occasion de se produire dans plusieurs centres culturels de Belgique ainsi qu'à des grands festivals comme Couleur Café. Dans ces derniers albums, Princesse témoigne de son amour pour son pays d'origine et surtout pour les enfants de la rue de Kinshasa qu'elle soutient en reversant une part des recettes de la vente de ses albums.

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Princesse Tamara Nyakabasa Kinja

La Princesse Tamara Nyakabasa Kinja est l’arrière-arrière-petite-fille du Mwami (Roi) de Ngweshe, situé au Kivu en RDC. Les Mwamis ont toujours énormément d’influence, que ce soit sur leur royaume ou sur la politique actuelle du pays. Par exemple, les habitants du royaume ont tendance à suivre les positions politiques de leur roi. Il est celui qui prend des décisions, agit comme juge, donne des conseils, etc… Le Mwami a droit à 90% de toutes les taxes perçues actuellement. Le Mwami est intronisé coutumièrement. Il y a toujours des rites d’initiation, mais cela n’est plus vraiment lié à la religion. La plupart des rois sont chrétiens de nos jours. Une des choses dont la Princesse Tamara Nyakabasa Kinja est la plus fière est l’esprit guerrier des siens. « Il suffit de regarder les batailles que l’on a menées contre les royaumes au Rwanda, depuis la nuit des temps. Je précise que nous en sommes toujours sortis vainqueurs. D’ailleurs, un de mes ancêtres ne s’est pas contenté de les battre, il a même annexé une partie de leur territoire.» raconte la Princesse. En ce moment, elle vit en Angleterre où elle termine ses études. Elle n’est jamais vraiment allée dans le Ngweshe, principalement pour des raisons de sécurité car il y a eu beaucoup de troubles depuis 1998 dans ces régions-là. Si vous êtes une princesse africaine ou reine africaine vous-même ou si vous en connaissez, n’hésitez pas à nous écrire à reineshé[email protected].

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Reine-Créatrice

RHA-Magazine a rencontré pour vous

Elisabeth Eyebe Awoa

Interviewée par Annabelle Epée-BizongoRédactrice pour RHA-Magazine

Représentante de RHA au Canada

Créatrice de chaussures de la marque Oomichoozmispécialement pour toutes celles qui chaussent grand; nous offre une interview sur son parcours entant qu’entrepreneuse et femme issue de la diaspora noire.

Parle-nous de toi. Si tu devais te présenter en quelques mots ? (nom ; âge ; domicile ; enfants et leur âge ; ta profession et tes origines)

EYEBE AWOA Elisabeth, Annie(déjà !), domicile : Plouzané (Finistère Bretagne), fils (têtu) : NIKITA(très têtue) NNEKA 2ans, profession : longtemps juriste malgré moi, je suis

Reines & Héroïnes d’Afrique – Magazine Copyright - 2011

Magazine a rencontré pour vous

Elisabeth Eyebe Awoa

Bizongo

Créatrice de chaussures de la Oomichoozmi, conçue

spécialement pour toutes celles qui chaussent grand; nous offre une interview sur son parcours entant qu’entrepreneuse et femme issue de

nous de toi. Si tu devais te présenter en quelques mots ? (nom ;

s et leur âge ; ta profession et tes origines)

EYEBE AWOA Elisabeth, Annie, 34 ans omicile : Plouzané (Finistère – fils (têtu) : NIKITA 4 ans, fille

, profession : ongtemps juriste malgré moi, je suis

aujourd’hui chef d’entreprisemes parents sont d’origine camerounaise

Parle-nous de tprofessionnel (ta formation)

Un peu chaotique, pas linéaire pour un sou, même si j’avais plutôt bien commencé, en étant bonne élève. J’ai obtenu en 2003 un Master 2 en droit des affaires et fiscalité à l’université Paris VIII. J’ai occupé des postes de juriste pendant 5 ans dans une compagnie d’assurance, dans une banque privée, dans un cabinet de gestion immobilière entre autres. Tousous contrats précaires, mdiscontinuité dans mon parcours m’a permis de m’adapter, de me motiver pour aller plus loin.

Peux-tu nous présenter ton activité ?

J’ai créé la marque de chaussures OOMICHOOZMI, des chaussures branchées et haut de gamme disponibles du 36 au 45 pour des femmes qui s’assument, se défont de leurs complexes et misent sur leurs atouts. Des femmes qui veulent porter des talons hauts, jouer avec la mode, se lâcher sur les tendances tout en restant elles-mêmes. surfe sur la vague et impose son style : talons hauts, matières nobles, couleurs flashy et noms évocateurs ; pour la femme OOMICHOOZMI, la « veut être plus féminine au quotidien en jean, ou dans une robe sublime.

Après une première collection présentParis en Janvier 2010, au salon international de la chaussure, MESS AROUND, OOMICHOOZMI a composé une collection fraiche, chic et facile à porter pour cet hiver 2011, avec des modèles pour tous les goûts: derbys plats et à talons, escarpins open toes,

hui chef d’entreprise ; origines : es parents sont d’origine camerounaise.

nous de ton parcours professionnel (ta formation) !

Un peu chaotique, pas linéaire pour un j’avais plutôt bien

commencé, en étant bonne élève. J’ai 03 un Master 2 en droit des

affaires et fiscalité à l’université Paris VIII. J’ai occupé des postes de juriste pendant 5 ans dans une compagnie d’assurance, dans une banque privée, dans un cabinet de gestion immobilière entre autres. Toujours

précaires, mais cette discontinuité dans mon parcours m’a permis de m’adapter, de me motiver pour

tu nous présenter ton activité ?

J’ai créé la marque de chaussures , des chaussures

branchées et haut de gamme disponibles du 36 au 45 pour des femmes qui s’assument, se défont de leurs complexes et misent sur leurs atouts. Des femmes qui veulent porter des talons hauts, jouer avec la mode, se lâcher sur les tendances tout

mêmes. OOMICHOOZMI e et impose son style :

talons hauts, matières nobles, couleurs flashy et noms évocateurs ; pour la femme

, la « Oomi’Z » qui veut être plus féminine au quotidien en jean, ou dans une robe sublime.

Après une première collection présentée à Paris en Janvier 2010, au salon international de la chaussure, MESS AROUND, OOMICHOOZMI a composé une collection fraiche, chic et facile à porter pour cet hiver 2011, avec des modèles pour tous les goûts: derbys plats et à talons, escarpins open toes, sandales.

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OOMICHOOZMI, mise sur une fabrication espagnole, gage de qualité des matières et des finitions.

Tes pointures vont surtout du 41 au 45. Pourquoi particulièrement des grandes pointures ?

J'avais d'abord une bonne raison: trouver des belles chaussures à ma pointure. Je chausse du 44, et oui c'est raide. J'ai souvent pensé que la nature m'avait oubliée en route. Ce n'est pas grave j'ai finalement retrouvé mon chemin même si avant j'ai beaucoup galéré, j'ai été longtemps frustrée, et j'ai surtout mal assumée ma féminité. Ensuite, parce que c'était le bon moment, je devenais maman, je changeais d'environnement (de la région parisienne le 93 à la campagne bretonne: à Brest même). J'avais tout simplement envie de vivre mon rêve.

Et puis j'avais la super idée: introduire le marché saturé des chaussures par une niche créant une marque haut de gamme dédiée aux grandes pointures avec une touche féminine et métissée. Une superbe idée qui avait son marché avec une offre plus exigeante en termes de style et de qualité et la présence plus affirmée dans de grandes boutiques d'une marque avec son histoire, un univers dans lequel on peut se retrouver et s'identifier.

« Oomichoozmi » signifie ?

Je voulais un nom féminin, métissée et drôle. On retrouve Oomi au Sénégal (oumou,oumi), en Asie également (yumi). J’ai fait un mix des deux sonorités.

Pour la confection de tes modèles, quelles sont tes sources d’inspirations ?

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Pour cette collection je voulais faire des chaussures qui me ressemblent, alors j’ai pioché dans tous les thèmes de la saison et j’ai fait un mix « LE MELTING POT

HIVER ». J’ai voulu jouer sur l’ambivalence « masculin/féminin » assumée ou pas qui nous habite tous avec le Style boyish : rendre aux femmes un peu « garçon manqué » la possibilité d’apporter à leur look assumé, une touche résolument girly, de composer leur dressing (ou leur tenue) au gré de leurs humeurs capricieuses. En la faisant évoluer vers plus de féminité, de formes dans tous les sens du terme avec les années 70 :

Avec des escarpins féminismes qui subliment la silhouette des femmes aux jolies (ou petites) rondeurs.

Avec des escarpins hauts perchés qui cabrent les chevilles « non habituées » à leur maximum : 11 cm de talon

Mix and match de coloris (couleurs hivernales : noir et cognac, taupe et rose pale, vert sapin et ocre) et de matières (veau velours, une valeur sûre cet hiver, pour sa finesse et sa souplesse, son coté rassurant, chaleureux et naturel).

En la pimentant de petites friandises avec les sixties :

Color block : le bleu, le rouge pour illuminer son dressing

Des détails gourmands et des touches de fantaisie ; les lacets en satin et aux couleurs acidulées, des franges couleur cognac, vert sapin, ou rose pastel ; qui offrent un peu

d'audace et de fun à la rigueur ambiante et dynamise nos grises mines cet hiver.

Et la cerise sur le gâteau, la touche africaine, métissée et actuelle :

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Les imprimés vaches et léopard pour un style ultra chic et qui donne une allure féline.

Entant que femme noire (en France), était-ce un challenge pour toi de voir la réalisation de ton projet ? (si oui, pourquoi)

Ce n’est pas en tant que femme noire que ce fut un challenge mais en tant que femme et maman de deux enfants en bas âge, en tant que femme au chômage depuis plusieurs années et qui cherche à créer son propre emploi. Je me serais posée la question dans ces termes si j’avais été à Paris, où l’on est un parmi tant d’autres. Il se trouve que je suis à Brest depuis 5 ans maintenant et que les gens sont différents, plus curieux et justes je crois. J’ai été beaucoup soutenue ici. Et je me sens valorisée et reconnue.

Nombreux sont les stéréotypes, sur la femme noire, penses-tu que ton rôle contribue à revaloriser la femme noire ?

Certainement. Je pense que cela a du sens et doit avoir du sens, d’une part pour les gens de la communauté noire de voir une jeune femme issue des quartiers, issue d’un milieu pas très favorisé financièrement qui s’en sort malgré tout. Cela permet d’avoir des exemples de réussite (toute raison gardée bien sûr).

Selon toi, qu’est ce qui devrait caractériser la femme noire ?

Sa force mentale, son endurance, sa diplomatie, son ouverture d’esprit, sa curiosité et son COURAGE !

Quel conseil donnerais-tu à toutes celles qui souhaiteraient devenir entrepreneuses ?

En suivant scrupuleusement une recette d'un chef Sarakolé qui marche à coup sûr: « une grosse couche de détermination pour encaisser les coups durs, un sens aigu de l'écoute, de la curiosité et de la remise en question permanente, un projet bien ficelé pour rassurer les banquiers, un réseau bien entretenu et flatté, et un tout petit zeste de chance ». Cerise sur le mafé: un piment bien ROOOOUGE qui se traduit par beaucoup de folie !

Contacts:

Website: http://www.oomichoozmi.com/

Boutique : 17 rue de Villaret de Joyeuse à Brest

Email : [email protected]

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Reine Artiste

Patricia Elame « En tant qu'africaine moderne, je ne me retrouvais pas dans les poupées proposées sur le marché…» Interview réalisée par Natou Seba Sakombi Rédactrice en Chef de RHA-Magazine

Patricia Elame, parlez-nous de vous! Qui êtes vous, de quelle origine êtes vous et que faites vous?

Permettez- moi tout d'abord de vous remercier de l’intérêt que vous portez à mon art. Aussi voudrais- je vous féliciter pour votre initiative, votre magazine, qui nous rappelle que nous sommes des êtres précieux, et de ne jamais en démordre.

Reine Patricia ELAME, née Mandone (d'où MandoBell Art dolls) est mon nom. Je suis d'origine et de nationalité

camerounaises. La traduction (Anglais vers le Français et vice versa) est ma formation d'origine. Je suis mariée et mère de quatre adorables enfants.

D'où vous est venue cette passion pour votre art et où l'avez-vous apprise?

La passion pour mon art me vient du fait que j'ai un don pour le dessin et que j’ai toujours voulu que mes dessins aient du relief. A chaque fois que je tenais un crayon ou un stylo, des visages de femmes, parfois souriantes, au regard très vif surgissaient. En 2004 lorsque je suis allée rejoindre mon époux, alors expatrié en RDC, j'ai demandé à ce dernier de me ramener de l'argile et du matériel de peinture. Il ne m'a ramené que l'argile et au contact de mes doigts avec la pâte, il s'est passé quelque chose d'inexplicable, et la première tête a surgi. Mais ce n'était qu'un hobby.

En décembre 2005, lors d'un voyage en Afrique du Sud, je suis tombée en admiration devant des poupées Zulu représentant des scènes de vie, une mère faisant la sieste avec son bébé et une dame âgée fumant sa pipe. En les observant je me suis dite "Mais c'est de la sculpture ! Je peux et veux en faire !".

Internet a été (et l'est toujours) mon premier instructeur. J'y trouve beaucoup

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de tutoriels gratuits. Par ailleurs, j'envoyais des photos de mes créations à d'autres créateurs qui me semblaient plus expérimentés afin de me soumettre à leurs critiques. Les commentaires épositifs et encourageants quecontinuer.

John Johnston de Johnston Original Art Dolls http://www.artdolls.com/organise actuellement un concours sur facebook, est literalement tombamoureux de mes poupées: "Your work is

exceptional! I am anxious to see more!"

m’ a t- il dit et il a immédiatement exposé deux de mes poupées dans sa galerie virtuelle, sous la rubrique "Portraits

Ceci est très flatteur, venant de quelqu'un qui a reçu la plus haute distinction qu'un créateur de poupée d’artiste puisse recevoir, The Crystal Awards

Pourquoi avoir choisi de sculpter des bustes de femmes africaines et quel regard portez-vous sur elles?

J'adore les visages. L'ossature,(l'âme s'y reflète!), le sourire,dentition bien ciselée...

Le visage révèle une bonne partie de la personnalité d'un individu.

Les visages des femmes afrm'inspirent beaucoup d'émotions,grâce, de charme, beaucoup de chaleur et

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Par ailleurs, j'envoyais des photos de mes créations à

eurs qui me semblaient plus me soumettre à leurs

. Les commentaires étaient si que j'ai voulu

Johnston Original http://www.artdolls.com/, qui

ement un concours sur est literalement tombé

Your work is

I am anxious to see more!" il a immédiatement exposé

es dans sa galerie Portraits".

venant de quelqu'un haute distinction qu'un

artiste puisse The Crystal Awards! ).

Pourquoi avoir choisi de sculpter des bustes de femmes africaines et

vous sur elles?

L'ossature, les yeux le sourire, une

bonne partie de la

Les visages des femmes africaines motions, de

beaucoup de chaleur et

de détermination. Et squ'africaine moderne, je ne pas dans les poupées proposées sur le marché. Il est louable qu'elles y soient déjà, cependant la constante image de la porteuse d'eau me semble unréductrice.

Mon regard se veut celui de la réconciliation de la femme africaielle-même. Elle doit être fière de son héritage et consciente du fait qu'elle n'a pas besoin de mimer d'autres cultures, mais plutôt qu'elle se doit de sienne, s'approprier ce qu’il y a de positif dans ces dernières et trouvel'adapter à son contexte.

Quelle technique et quels matériaux utilisez-vous?

La technique que j'utiliserajout qui consiste à utiliser du papier froissé autour duquel on rajoute de l'argile jusqu'à l'obtention du bCette technique, en plus d'être économique («économie daussi l'évidage obligatoire de la pièce que nécessite la technique de la ronde bosse.Ceci ne concerne pas qu'uniquemel'argile à eau. Lorsque j'utilise la argile polymère (à huile qui cuit dans un four ménager), j'utilise une armature en fer (je ne fais pas que les bustes!

de détermination. Et surtout, en tant je ne me retrouvais

pas dans les poupées proposées sur le louable qu'elles y soient

cependant la constante image de la porteuse d'eau me semble un peu

n regard se veut celui de la a femme africaine avec

Elle doit être fière de son ritage et consciente du fait qu'elle n'a

er d'autres cultures, se doit de valoriser la

r ce qu’il y a de positif res et trouver le moyen de

son contexte.

Quelle technique et quels matériaux

tilise est celle du ste à utiliser du papier

l on rajoute de l'argile l'obtention du bosse modelable.

en plus d'être conomie d’argile) m'évite

aussi l'évidage obligatoire de la pièce que cessite la technique de la ronde bosse.

Ceci ne concerne pas qu'uniquement eau. Lorsque j'utilise la Fimo ou

huile qui cuit dans un j'utilise une armature en

(je ne fais pas que les bustes!). C'est

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cette argile que j'utilise pour la dentition de mes poupées par exemple.

Mes doigts sont mes instruments de prédilection, j'aime l'intimité avec la pâte que rompent trop souvent les ébauchoirs et les mirettes. Mon époux, qui est mon fan numéro un, m'en a acheté une pléthore (rires) ! Je n'y ai recours que dans des cas extrêmes de pré-lissage ou de retrait d'argile dans des zones extrêmement serrées, fines.

De la peinture et du vernis mat acryliques recouvrent mes poupées échées et polies. Je prends un plaisir particulier a les maquiller, poser les faux cils et composer de différentes carnations (du très foncé au teint clair) car la particularité de chaque poupée démontre la variété et les nuances de teints qui existent même chez les femmes noires (cela pourrait peut-être renforcer la recherche du meilleur fond de teint! Rires).

Est ce des portraits tirés sur des visages réels?

Tous mes portraits dérivent de mon imagination. Cependant, cette dernière est nourrie par mon environnement, car je rencontre de magnifiques visages par- ci par-là (magasines de modes, famille, amis...). Je travaille beaucoup de mémoire, cela ne signifie pas que je ne peux pas reproduire un modèle (je me suis essayée à réaliser mon autoportrait, il m'a semblé plutôt réussi (sourire). On dit d'ailleurs de mes poupées qu’elles me ressemblent toutes (sourire).

Que souhaitez-vous mettre en évidence sur les bustes que vous sculptez?

L'assurance, la sérénité. J'aimerais que lorsque l'on se trouve face à mes poupées, que l'on ressente l'assurance et le charisme que chacune de nous pourrait avoir, pour peu qu'elle s'accepte et ait confiance en elle. Le manque d'assurance, la mauvaise estime de soi provoque un sentiment d'insécurité qui est souvent masqué par la froideur et même l’agressivité chez certaines de nos sœurs. Elles reçoivent mal les compliments et ont du mal a en faire.

Combien de temps prenez-vous pour sculpter un buste?

La durée de création d'un buste varie en fonction de sa grosseur, de l'argile utilisée (papier mâché, argile à eau ou argile polymère, qui elle nécessite d’être chauffée par des frictions entre les mains) et surtout de mon inspiration. En moyenne, un buste de 10 à 15cm me prendra deux a trois semaines (sculpture, séchage, peinture et habillage), si je ne suis pas interrompue par ma petite fille de 2 ans (sourire). Mes poupées sont des pièces uniques (one of a kind art dolls). Je n'ai

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pas de moule, cependant une amie d'origine indienne et créatrice de poupées (rencontrée sur le net! "dolls from the

soul" est d’ailleurs le nom qu'elle a attribue à mes créations!), m'a envoyé un tutoriel sur la réalisation des moules en plâtre. Elle m'a conseillé de faire des séries de poupées afin de pouvoir satisfaire un plus grand nombre de personne. La question est en train d être étudiée.

Vos œuvres vous rapportent-elles en terme financier?

Pour l'instant je ne peux pas dire que je vis de mon art car ce n'est que depuis le mois de juin 2011 que je me suis réellement mise a créer mes poupées (après plus de trois ans d'arrêt), en vue de les exposer. A ce titre, je prépare une exposition pour l'année prochaine. Les poupées affichées sur Facebook sont celles qui vont être exposées. Je souhaiterais aussi réaliser aussi des miniatures mises en scène avec du mobilier miniature en Wengue sculpté, acheté au marché des arts de Kinshasa!

Qui sont vos clients et comment commander et se procurer vos magnifiques bustes?

Depuis mon exposition virtuelle sur Facebook (Merci Facebook!), j'ai récemment reçu beaucoup de commandes (anniversaire de mariage, portrait pour la fête des mères, etc...) venant d'hommes et de femmes modernes d'origines diverses, tous avec la même admiration pour mon art. Les commandes se font sur ma page facebook inbox. La création du site est en cours.

Que conseillerez-vous aux femmes noires qui souhaiteraient suivre vos traces, c'est à dire devenir artiste?

Je leur conseillerais de d'abord se poser la question: "A quel moment se sentent-elles connectées avec elles mêmes? Prennent-

elles plaisir à leur création au point de se lever à deux heures du matin pour leur art et ne pas voir le temps passer au point d'en retarder le moment de prendre leur douche et même un repas? Ensuite, je leur dirai de ne pas chercher à copier mais de CRÉER, de laisser leur âme les guider. Rechercher des tutoriels gratuits se rapportant à leur art respectif et des correspondants sur internet pratiquant le même art pour des échanges de meilleures techniques.

Nous remercions Patricia Elame, Reine-artiste, pour nous avoir accordé cette interview. Et comme toujours RHA soutient de tout cœur les femmes noires d’exception qui nous font honneur à travers leur activité ou leur passion, tel est le cas de MandoBell Art dolls.

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Confidences

LA PAROLE EST DONNÉE AUX LECTRICES DE RHA-MAG :

Racontez-nous votre plus beau souvenir de fin d’année !

…ou le plus insolite !

En cette période de fin d’année, ressurgissent le souvenir de merveilleux

moments passés. Rappelez-vous ces plats à l’odeur alléchante partagés en famille, ces éclats de

rires qui ont résonné tout au long de notre soirée et que dire de ces sourires illuminant les visages

lors de l’échange des cadeaux. Si Noel symbolise des instants de joie, il n’en reste pas moins que

certaines n’ont pu prendre congé de Dame maladresse en ce jour particulier. Ne soyez pas timide,

faites-nous part de ces moments où vous n’aviez qu’une envie, celle de vous cacher sous la table, et

de disparaitre à l’ombre des regards. Allons, rien ne sert d’avoir honte, au contraire dédramatisons

tout cela ensemble. En tout cas, une très charmante demoiselle a bien voulu nous raconter une

aventure qui lui est arrivé en cette « belle « période de Noël.

Pauline Lomata

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Souvenir de Jacqueline Diomar GuyaneGuyaneGuyaneGuyane

Confidences faites à Sabrina pour RHA-Magazine

Mon meilleur souvenir de NoëlMon meilleur souvenir de NoëlMon meilleur souvenir de NoëlMon meilleur souvenir de Noël !!!!

Jacqueline est la belle-maman de ma sœur. C’est

une femme très active qui s’investit artistiquement

et personnellement beaucoup dans son pays la

Guyane : à l’occasion de cette fin d’année, je lui ai

demandé de partager avec nous son meilleur

souvenir de Noël.

Jacqueline Diomar est une célèbre chanteuse

guyanaise qui a créé en 1982 un groupe de musique

folklorique qui s’appelle Ka San Suy (Le son du

tambour de Guyane).

Tournée par la suite vers la musique populaire

cette dernière est aujourd’hui productrice et est à

l’initiative du concours « Jeunes Talents » depuis

1992, qui a permis notamment l’éclosion d’artistes

guyanais comme Loriane.

Nostalgique de la Guyane de son enfance,

Jacqueline Diomar partage avec nous un de ses

plus doux souvenirs de fête :

Mon meilleur souvenir de Noël remonte à très loin dans mon enfance, ma mère était encore de ce monde… je ne me rappelle plus de la date exacte mais ce dont je me souviens c’est que c’était le premier Noël où toute la famille était réunie.

Nous étions allés chercher le sapin dans la forêt et l’avions décoré nous-mêmes.

Nous étions enfants, nous étions heureux et insouciants et nous étions tous ensemble. Je regarde ce souvenir avec émotion et nostalgie, ce Noël était beau, chaleureux et restera dans ma mémoire comme un moment de bonheur simple, celui d’être entourée de mes chers, de la famille entière et surtout de ma Maman.

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Souvenir de Ditha DembéléFrance Confidences faites à Annabelle pour RHA

Mon meilleur réveillon!Mon meilleur réveillon!Mon meilleur réveillon!Mon meilleur réveillon!

Pour moi, le meilleur réveillon que j’ai passé était pour la nouvelle année 2008 !

On avait rien prévu, et tout a éanticipé : l’oncle de ma copine est venue nous chercher et on s’est retrouvé invitdans un grand resto, sur les Caprès avoir crié « Bonne Année » sur l’avenue.

Ce qui fait que c’était beau, c’est le geste, le fait d’avoir pensé à nous et surtout de venir nous chbeaucoup apprécié, l’effet surprise qui m’a donné l’impression de vivre un moment magique !

Quand on est rentré, notre voisine nous a invités chez elle, elle avait organisé une soirée et on a passé 1h de folie.

Je crois bien que ce fut le meilréveillon que j’ai passé car d’habitude on cherche toujours des plans mais là tout est venu à nous sans effort

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Souvenir de Ditha Dembélé

pour RHA-Magazine

Mon meilleur réveillon!Mon meilleur réveillon!Mon meilleur réveillon!Mon meilleur réveillon!

oi, le meilleur réveillon que j’ai était pour la nouvelle année

On avait rien prévu, et tout a été oncle de ma copine est venue

nous chercher et on s’est retrouvé invité dans un grand resto, sur les Champs après avoir crié « Bonne Année » sur

Ce qui fait que c’était beau, c’est le geste, le fait d’avoir pensé à nous et surtout de venir nous chercher. J’ai beaucoup apprécié, l’effet surprise qui m’a donné l’impression de vivre un

Quand on est rentré, notre voisine nous chez elle, elle avait organisé

on a passé 1h de folie.

Je crois bien que ce fut le meilleur que j’ai passé car d’habitude

on cherche toujours des plans mais là sans effort!!!

Souvenir d’Alyssa DongoAngleterre Confidences faites à Pauline L .

Mon Mon Mon Mon souvenir insolitesouvenir insolitesouvenir insolitesouvenir insolite

Je m’appelle Alyssa Dongo, j’ai 24 ans et je poursuis des études de master en « Hotel And Tourism ManagementAngleterre…et j'ai failli passer dehors sous l'hiver canadien! Pauline : Alors, Alyssa, on vous écoute, quel

est ce souvenir insolite que vous avez

courageusement de nous confier

Je pense à ce Noël à Newpetite soeur. Nous avions quitté

d’Alyssa Dongo

. pour RHA-Magazine

souvenir insolitesouvenir insolitesouvenir insolitesouvenir insolite !!!!!!!!!!!!

Alyssa Dongo, j’ai 24 ans et je poursuis des études de master en Hotel And Tourism Management » en

j'ai failli passer Noël dehors sous l'hiver canadien!

Alors, Alyssa, on vous écoute, quel

est ce souvenir insolite que vous avez accepté

courageusement de nous confier ?

l à New-York avec ma petite soeur. Nous avions quitté

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Toronto tôt le matin. Le problème est que nous n’avions pas prévu qu’il n’y aurait pas de transport ce jour là. Ce fut une aventure terrible !

Pauline : J’en ris déjà, dites-nous en plus…

En fait, nous devions prendre le bus qui s’arrêtait devant le domicile de ma tante pour aller jusqu’à la station métro. Il devait être 5heure du matin, nous étions à l’arrêt attendant le bus, avec nos valises, toute excitées à l’idée de ce voyage que nous avions tant attendu…mais le bus n’est jamais arrivé. Etant donné que ma tante avait déjà quitté Toronto, donc vraiment si nous ne voulions pas passer Noël dehors sous la neige, nous n’avions pas d’autre choix que d’y aller.

Pauline : Comment avez-vous fait pour vous

en sortir ?

On a dû marcher sous la neige jusqu’à la bouche de métro, tirant des valises qui ne glissaient pas bien, j’étais au bord de l’hystérie, surtout que le froid au Canada, ce n’est pas rien. A notre arrivée, une autre blague nous attendait : il n’y avait pas de métro non plus. Alors là, c’était trop, nous étions complètement dépassées. D’autant plus que la correspondance que nous devions prendre pour New-York partait dans les 30 minutes qui suivaient. Si nous ne quittions pas tout de suite, nous ne l’aurions jamais. On a sauté dans les bras l’une de l’autre, presque en larmes. Nous n’avions même pas de crédit d’appel pour joindre qui que ce soit. Ma sœur s’est même assise par terre comme une mendiante, elle était désespérée. Par chance, il y avait une pompe à essence juste à côté. J’ai accosté le propriétaire d’un véhicule qui faisait son plein et là je lui ai expliqué la situation : nous n’avions que des dollars américains sur nous et

nous devions nous rendre le plus vite possible à l’arrêt du bus qui partait pour New-York. Heureusement, il a accepté de nous y accompagner, mettant fin à ce qui aurait pu être un véritable cauchemar de Noel.

Pauline : Hilarant, encore merci pour ce

témoignage. Je présume que tu prends

davantage le temps de jeter un coup d’œil aux

horaires de transports en période de fêtes

maintenant. En tout cas, au nom de RHA-

magazine, je t’envoie tout plein d’ondes

positives pour chasser la malchance cette fois-

ci.

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» Souvenir d’Amanda, « Mandy

Afrique du Sud

Confidences faites à Sabrina pour RHA-Magazine

Un jour mémorable dans ma vieUn jour mémorable dans ma vieUn jour mémorable dans ma vieUn jour mémorable dans ma vie

Amanda est la maman de celle que j’appelle ma «

soulmate », ma sœur, mon amie d’Afrique du Sud,

que j’ai rencontrée alors que je vivais en

Angleterre. Comme vous le savez, l’Afrique du Sud,

à travers l’Apartheid a connu des temps difficiles et

il m’a semblé pertinent de recueillir le témoignage

de l’une de ces reines courageuses qui a traversé

cette période et qui, malgré tout, réussit à trouver

dans ses souvenirs des moments heureux qu’elle

n’oubliera jamais.

J’ai souhaité conserver toute l’authenticité de ce

témoignage, j’ai donc gardé le texte original dans

cet article, vous pourrez donc le consulter sous la

traduction ci-dessous.

Chère Sabrina,

« 2011 – Une autre fin d’année, les lumières, les jouets et les messages festifs de Noël décorent les fenêtres des magasins, et les ornements de Noël aux couleurs traditionnelles sont suspendus aux plafonds. C’est tellement magnifique !

Cela me rappelle un jour de Noël très spécial en 1989.

En ces temps d’oppression, d’épreuve pour beaucoup, de fusillades, de boycottes etc qui sévissaient dans notre pays, cet intense souvenir restera toujours gravé en moi et me fait toujours sourire.

La famille était si importante dans nos communautés, et passer Noël avec les membres de notre famille était une réelle Bénédiction.

Une de mes tantes favorites et mon oncle invitèrent ma famille dans leur humble, enfin, petite maison, pour partager le repas avec eux. Une longue table était truffée de délicieuses viandes, de friandises et de crackers, et nous portions des chapeaux de Noël de toutes les couleurs. L’ambiance était si festive et heureuse que les tourments que traversait notre pays étaient oubliés pour un moment.

Plus tard dans la journée, un oncle qui travaillait dans une grande compagnie de bus arriva, après avoir embarqué au passage d’autres membres de ma famille. Comme les familles noires possédaient très rarement leur propre voiture, cet oncle organisait souvent des sorties en bus lors d’occasions spéciales et nous emmenait pour de longues balades en voiture, des pique-niques à la plage ; ce qui était toujours un plaisir et les petits enfants adoraient ça !

Ce jour de Noël, nous avions l’impression que la queue formée par la famille qui entrait dans la maison n’en finissait pas, en plus, la maison de ma tante et mon oncle à Mitchell Plain comportait deux excentriques portes, une devant, un derrière, ce qui fait qu’une fois entré, vous ne pouviez en sortir qu’en la traversant tout droit d’un bout à l’autre. Alors nous nous souhaitions nos vœux au fur et à mesure que chacun entrait et cela nous

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prenait presque 15 minutes pour saluer tout le monde, et oui…c’était plutôt une Grande famille et la maison était bondée mais joyeuse !

Tu vois Sabrina, ce fut un jour très spécial qui restera toujours un doux souvenir et personne ne pourra l’effacer ! C’était comme si le temps s’était arrêté au milieu de ces troubles et ces peines dans le combat contre l’Apartheid et l’Injustice »

J’espère que tu as ressenti mes sentiments sur ce jour spécial que je partage avec toi et peut-être que cela peut paraître insignifiant pour d’autres, mais pour nous à cette époque, c’était une très bonne journée, chose très rare en Afrique du Sud en ces temps-là.

J’espère que tu as apprécié.

(Mama) Mandy

Texte original :

Dear Sabrina,

I call this "A memorable day in my life"

“2011- Another end of a year and Xmas lights,

toys, and festive season writings displayed in

window shops and Xmas trimmings hanging in

traditional colours from ceilings - it's so beautiful!

It reminded me of a very special Xmas day in 1989.

Amongst a time of oppression, hardship for many,

shootings, boycotts etc happening in our country,

this vivid memory always stays with me and

brings a smile to my face. Family was so important

in our communities and spending it with family

members was really a blessing. A favourite aunt

and uncle invited my family to their humble, rather

small home to have lunch with them. A long table

was laden with lovely meats and sweets, crackers

and colourful Xmas hats were worn by all. The

mood was so festive and happy that all the turmoil

our country was going through was forgotten at

that time. Later that day an uncle that worked for

a big bus company arrived after picking up

relatives on his way 'cause families seldom had

cars of their own. So this uncle would organise a

bus on special occasions and take us for long

drives, picnics to the beach which was always a

treat and the small kids absolutely loved. This

Xmas day we thought the line of relatives entering

the house was never-ending and my aunts house in

Mitchells Plain

had this quirky front and back doors so when you

entered you could exit just by walking straight

through. So there we were wishing each as they

came in and it took almost 15 minutes just to wish

everybody and yes.. it was quite a lot of family and

the house was crowded but happy. So Sabrina that

was a very special day and will always be a sweet

memory and nobody can take that away. It was

like "Time Out" from all our troubles, heartaches in

the fight against apartheid and unfairness. “

I hope you felt my feelings of this special day I have

shared with you and maybe it might seem trivial to

others but for us at that time it was a good day

which we had very little of in South Africa.

Hope you enjoy it.

(Mommy) MANDY

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Shopping Royal

Les idées cadeaux de RHA-Magazine

ous avons trimé tout au long de ce mois de décembre pour vous Chère Reine ! En effet, ça faisait des jours que toute l’équipe de RHA-Magazine faisait du lèche-vitrine, entrait dans les boutiques les plus originales et

surfait sur tous les sites intéressants pour vous dénicher ce cadeau de fin d’année pas comme les autres que Sa Majesté souhaite offrir à un être cher ! Qu’est ce qu’une Reine d’Afrique comme vous peut-elle offrir de mieux qu’un présent lié à l’Afrique elle-même ? Que Son Altesse accepte d’ouvrir grands les yeux et nous accompagne pour ce merveilleux voyage aux pays des cadeaux made in Africa et made by Africans !

N

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Idée cadeau n°1Idée cadeau n°1Idée cadeau n°1Idée cadeau n°1

abrina a fait un tour du côté d’AFRICANISSIMEAFRICANISSIMEAFRICANISSIMEAFRICANISSIME et a dégoté des idées cadeaux majestueux ! Le choix est rude, rude, rude ! Voyez vous-même Votre Altesse !

1) Boucles d’oreilles rouge et ocre

2) Collier disque en wax

3) Luminaire 1

4) Luminaire 2

5) Foulard à nouer

S

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Idée cadeau n°2Idée cadeau n°2Idée cadeau n°2Idée cadeau n°2

a Majesté souhaiterait-elle que l’on se souvienne d’elle du 1er janvier au 31 décembre ? Ses désires seront des ordres ! Pauline a trouvé exactement ce qu’il Lui fallait ! Encore

faut-il aimer l’art et l’Afrique ! Et comme nous savons que ces deux éléments vont de pair, Elle ne pourra qu’aimer !

L’artiste écrivain TITOUAN LAMAZOU a mis la beauté africaine à l’honneur en compilant une série de dessins-portraits intitulés AFRICAINES. Le tout est proposé en un calendrier 2012 époustouflant et offrant des visages de femmes africaines les une plus magnifiques que les autres! Avec un tel présent, c’est tous les jours que la Femme Noire sera honorée, et ce, dans n’importe quelle des pièces où l’heureux chanceux qui se verra l’offrir choisira de le placer…

Il existe la version agenda de la même thématique. Si Son Altesse désire accompagner l’être cher à qui elle l’offrira dans tous ses déplacements, qu’Elle opte donc pour cette dernière proposition !

S

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Idée cadeau n°3Idée cadeau n°3Idée cadeau n°3Idée cadeau n°3

De l’art, de l’art et encore de l’art… !

Annabelle y est pour quelque chose : dis nous donc chère Annabelle…

’ai une fascination pour l’art Africain qui, je trouve n’est pas assez valorisé. Alors si je devais faire un cadeau, ce serait une toile ou un tableau de cuivre pour créer une mini ambiance de galerie d’art africaine dans un salon. Sur les routes de Brazzaville, vous rencontrerez sûrement de jeunes artistes talentueux

sortis de l’école de Peinture de Poto-Poto, qui vous vendrons de jolies toiles peintes avec une grande inspiration !

tableau de cuivre : culture Kongo

En attendant si vous n’êtes ni à Kinshasa, ni à Brazzaville, vous trouverez ce genre de tableaux dans de nombreux points de marchés artisanaux en Afrique noire. Et si vous êtes en dehors de l’Afrique, je vous conseille plusieurs sites Internet qui vous proposent une large sélection de tableaux d’art Africain :

http://www.kongo-arts.com

http://www.african-tinga.com

http://www.african-

concept.com/art-africain-

peinture.html

J

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Natu-Reine

Un maquillage de fête réussi avec

OUADAÏ le label royal

Parce que le naturel vous va si bien, nous conseillons à Sa Majesté une gamme de qualité, qui allie respect pour l’environnement, respect des traditions, respect de la peau et le luxe, à un prix abordable ! S’il y a bien une personne qui ne pourra contredire ce choix que nous optons pour Sa Majesté, c’est bien la Reine du naturel elle-même, à savoir, Naturi Ebene. Ouadaï étant la gamme de maquillage pour peau noires, métissées et mâtes la plus fiable et la plus naturelle qu’elle conseille à ses clientes, et qu’elle utilise d’ailleurs elle-même, Naturi Ebene a aimablement accepté de nous révéler ses secrets pour un maquillage de fête réussi !

Retrouvez Naturi Ebene sur http://www.mesrecettescosmetiques.com/

Pour réaliser ce magnifique maquillage de fête, Naturi Ebene a utilisé :

le fond de teint marron cacao de Ouadaï

la poudre libre marron cacao de Ouadaï

le mascara noir de Ouadaï le fard à paupière vert de Ouadaï

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Le ROUGE Á LEVRES

by OUADAÏ

Optez également pour un rouge à lèvre Ouadaï de votre choix…Beaucoup de femmes s’en passent volontiers…ça fait « vieillot » ou « chargé », elles préfèrent donc le gloss au rouge à lèvres…Mais souvent c’est parce que mal appliqué, le rouge à lèvres ne donne pas l’effet escompté, déborde et pire : tâche les dents !

Voici néanmoins quelques conseils signés OUADAÏ qui pourraient leur faire changer d’avis :

Avant toute chose, 1 fois par semaine pensez à exfolier vos lèvres à l’aide de sucre en poudre, pour enlever les peaux mortes. Pour maquiller vos lèvres, dessinez le contour de la bouche avec un crayon à lèvres en harmonie avec la couleur du rouge à lèvres. Pour un effet naturel on fait attention de ne pas déborder. Appliquez le rouge à lèvres du creux vers l’extérieur puis faites un léger mouvement des lèvres pour uniformiser. Pour des lèvres pulpeuses, finissez avec un gloss incolore ou légèrement coloré.

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RHA-Magazine vous souhaitent une excellente année 2012 avec

www.belafrika.be

Partenaire de RHAPartenaire de RHAPartenaire de RHAPartenaire de RHA----MagazineMagazineMagazineMagazine

Sélections des vidéos BelAfrika du mois par RHA-Magagazine

Tatiana RAWAY : une reine qui se bat pour une Afrique meilleure

http://www.belafrika.be/index.php?option=com_hwdvideoshare&task=viewvideo&Itemid=27&vide

o_id=54&lang=fr

Alice Akono créatrice de mode d'origine Camerounaise au Luxembourg

http://www.belafrika.be/index.php?option=com_hwdvideoshare&task=viewvideo&Itemid=27&vide

o_id=135&lang=fr

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Les nouvelles du Royaume

La re-dévaluation du Franc CFA

Par Annabelle Epée-Bizongo

Rédactrice pour RHA-Magazine

Représentante de RHA au Canada

élas ce ne sont pas juste des rumeurs : le 1ier Janvier 2012, c'est-à-dire dans moins de 15

jours, le Franc CFA, sera à nouveau dévalué. La parité fixe qui était de 1 = 655,59 franc CFA passera à 1 = 1000 franc CFA.

Cette nouvelle suscite l’agitation de toute l’Afrique francophone. Une fois de plus nos dirigeants se sont inclinés sous l’auto-gérance de la France omniprésente dans nos pays. Selon l’information d’un diplomate européen, le président Sarkozy aurait chargé Alassane Dramane Ouattara d’annoncer la nouvelle aux chefs de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).

En Afrique Centrale, la mission a été confiée au Président Denis Sassou Nguesso concernant ses homologues de la CEMAC (Commission de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) ainsi que les Comores. Abdoulaye Wade de son côté est tenue

d’en informer son petit voisin : la Guinée Bissau.

La dévaluation d’une monnaie consiste à faire baisser le taux de change d’une monnaie par rapport à une autre. Dans notre cas, il s’agit de baisser le franc CFA par rapport à l’Euro puis par la suite à un panier de monnaie.

Le principale but de la dévaluation est d’encourager les entrées de devise dans le pays par l’exportation, le tourisme…et de décourager toutes sorties de devise c'est-à-dire toutes importations.

Si l’on prend le cas de l’Afrique francophone, la dévaluation arrive au moment où la crise économique touche la France.

Par conséquent le franc CFA, serait en forte partie la monnaie qui permettrait à la France d’éviter de sombrer.

En effet, la dépréciation du CFA permettrait de favoriser l’exportation des richesses africaines (bois, cacao, pétrole,

H

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banane…) vers l’Europe en les rendant plus accessible.

Ce qui dans un premier temps permettra à la France de remonter la pente pendant que l’Afrique misère.

Quelles sont les effets de la dévaluation ?

Dans les pays de la zone CFA, dans un premier temps cette dépréciation de monnaie va provoquer la forte hausse des prix en commençant par l’augmentation du prix du carburant puis des produits intérieurs, par la suite acheter un produit importé ou simplement voyager pourrait devenir une contrainte.

Dans un second temps, on annonce un « effet quantité », c'est-à-dire que le constat d’un accroissement du volume des ventes qui au final a pour but de décourager toutes formes d’importations en faveur d’une nouvelle économie interne.

Qu’en pense les africains ?

C’est simple, nombreux témoignent d’un assombrissement de l’Afrique sur les sites Internet et revues, c’est le buzz ! L’annonce de cette nouvelle a déclenché une psychose. On parle de « dépouillement de l’Afrique noire par la France » (la Nouvelle Tribune)

« Cette fois, c’est le noir qu’on va commencer à broyer … » (Niger Express)

« Après avoir aidé la France, c’est le trou noir pour nous » (lautrefraternité.com).

Et surtout, certains se souviennent de la dévaluation du 12 Janvier 1994.

Pour la petite histoire, le franc CFA, est né le 26 Décembre 1945, il signifie alors Franc des colonies françaises. La zone CFA comprend 15 Etats divisé en 2 parties :

- zone Afrique de l’Ouest (Benin, Togo, Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau) géré par la BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest)

- zone Afrique Centrale (Tchad, Cameroun, Congo, Gabon, République Centrafricaine, Guinée Equatoriale)

Géré par la BEAC (Banque des Etats d’Afrique Central), ces banques centrales sont régies par la Banque de France.

Il semblerait qu’une partie de l’Afrique dépende des autorités françaises sur le plan économique et financier. Pendant que des Etats comme la Chine en joue avec leur propre monnaie et refuse qu’elle soit dévaluée, pour ajuster l’équilibre de leur balance de paiement, les pays de la zone CFA, restent à la merci de la France, qui veille à ses intérêts.

A croire que la colonisation a pris une nouvelle forme. Pour dire vrai, il s’agit d’une présence pire que la colonisation : le Néocolonialisme. En effet les nouvelles méthodes mise en application ne sont en rien plus louables que le colonialisme.

On a l’impression d’assister à une politique impérialiste propre à la France.

Face à un système auquel nos chefs d’Etat semblent impuissants.

Un pays dit indépendant a pour objet de rompre avec son passé coloniale, en

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commençant par avoir notre propre monnaie, peut-être ?

Pendant des années on nous a appris et rabâcher la pauvreté du continent africain et aujourd’hui c’est l’Afrique qui volerait au secours, de l’Europe en pleine crise économique.

En claire, sur une question de forme, oui l’Afrique est dévastée pas la pauvreté, la misère, famine, et les guerres civiles…mais au fond personne n’ignore qu’elle possède une multitude de richesses minières, végétales, énergétiques et j’en passe…Le continent africain possède tous les atouts

pour égaler les autres puissances économiques du monde.

Malheureusement l’Afrique est victime de ses richesses, la dette morale des colons paraît en réalité plus lourde que la dette matérielle.

I have a dream…

Qu’arrivera le jour où l’Afrique s’éveillera

Qu’un jour l’Afrique sera maîtresse de son destin

Qu’un jour notre mère retrouvera le sourire

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Ces Femmes qui font bouger l’AfriqueCes Femmes qui font bouger l’AfriqueCes Femmes qui font bouger l’AfriqueCes Femmes qui font bouger l’Afrique

Article tiré du site panafricain BANA MBOKA

Partenaire de RHA-Magazine

www.banamboka.com, (rubriqueActualité-Femme Noire)

Source : Afrique Avenir

Femmes d’affaires, chefs d’Etats, artistes ou défenseurs de l’environnement… les femmes africaines occupent aujourd’hui tous les terrains. Par leurs actions quotidiennes, elles oeuvrent au développement du continent. Le succès et les carrières exceptionnelles de certaines d’entre elles en font des personnalités incontournables sur le continent. Portraits de six femmes d’influence…

Ngozi Okonjo-Iweala, la femme d’affaire nigérienne

Ngozi Okonjo-Iweala est l’actuelle ministre de l’Economie et des Finances du Nigéria. Ancienne directrice générale de la Banque mondiale, elle s’est engagée dans la croisade contre la pauvreté et la corruption dans son pays, peuplé de près de 120 millions de personnes, avec une série de réformes pour assainir les

finances publiques. Son objectif a toujours été de: «Faire en sorte que les revenus du pétrole soient bien investis dans le développement des infrastructures, de l’éducation et de la santé.» Pour ce faire, elle a réduit les subventions au secteur pétrolifère, mis en place un système antifraude pour traquer les fonctionnaires véreux et a exigé un rapport de comptes sur les dépenses du gouvernement. Un vrai exemple de bonne gouvernance. Ellen Johnson-Sirleaf, une femme

politique d’influence

Le 17 juin 2011, la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, était à l’honneur à Dakar (Sénégal). Elle recevait l’African Gender Award, un prix d’excellence, créé en 1996 par l’ONG Femmes Africa Solidarité pour son action et son engagement en faveur des droits des

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femmes sur le continent. Avant même son accession à la magistrature suprême au Liberia en 2006, elle fut ministre des Finances sous la présidence de William Tolbert. Sa formation d’économiste et sa perspicacité de femme politique lui permettent de s’engager dans la défense des droits de ses concitoyens.

Were Were Liking, l’artiste panafricaine

Elle a formé des générations d’artistes africains, toutes disciplines confondues. Aujourd’hui, Were Were Liking est considérée par nombre d’Africains comme une « légende ». Née en 1950 au Cameroun, cette dramaturge et metteur en scène s’installe en 1978 en Côte d’Ivoire, dont elle prend aussitôt la nationalité. Après des travaux de recherche en traditions esthétiques négro-africaines, elle crée le village Ki-Yi M’bock dans le quartier de la Riviera II à Abidjan. C’est un espace culturel multidisciplinaire, dont elle fait le laboratoire de sa production artistique. Elle accueille des jeunes déshérités à qui elle donne un avenir dans la musique, la danse, le théâtre ou les arts plastiques.

Bineta Diop, un agent de la paix en Afrique

Le magazine Time en 2011 la classe parmi les 100 personnalités les plus influentes dans le monde. Bineta Diop s’est surtout engagée auprès des femmes et particulièrement celles qui ont à souffrir de la guerre. Fondatrice de l’ONG Femmes Africa solidarité (FAS), sa préoccupation est d’intégrer les femmes dans les processus de paix et la résolution des conflits. C’est ce qu’elle a fait au Burundi et en République démocratique du Congo, mais aussi dans toutes les zones sensibles (Darfour, Sierra-Leone, Rwanda, Tchad, Soudan). En 2004, elle a usé de toute son influence pour amener les chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) à appliquer le principe de parité (PDF) dans l’élection des cinq commissaires femmes sur les dix que compte l’organisation.

Angélique Kidjo, une star africaine internationale

Depuis le début de sa carrière

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internationale dans années 80 en France, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo a été primée une trentaine de fdeux aux célèbres Grammy Awards pour «meilleur album des musiques du monde». Née au Bénin en 1960, AngéliqueKidjo se fait remarquer par la diversité de ses influences musicales et l’originalité de ses clips. La BBC l’inclut dans sa liste des 50 icônes du continent africain, et pour le magazine Time, elle est n’est ni plus moins que «la Première diva africaine».Guardian complète le tableau en la faisant figurer dans son classement des 100 femmes les plus influentes du monde.Aujourd’hui, elle met sa notoriété et son talent au service de la défense

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internationale dans années 80 en France, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo a été primée une trentaine de fois, dont

my Awards pour «meilleur album des musiques du monde». Née au Bénin en 1960, Angélique Kidjo se fait remarquer par la diversité de ses influences musicales et l’originalité de ses clips. La BBC l’inclut dans sa liste des 50 icônes du continent africain, et pour le magazine Time, elle est n’est ni plus moins que «la Première diva africaine». Le Guardian complète le tableau en la faisant figurer dans son classement des 100 femmes les plus influentes du monde. Aujourd’hui, elle met sa notoriété et son

défense de la

musique africaine à traverstravers sa fondation Batonga, elle se bat également pour les femmes africaines en soutenant l’éducation des jeunes filles sur le continent. Angélique Kidjo est d’ailleurs ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) depuis 2002. Elle faitaujourd’hui campagne pour le commerce équitable à travers le monde.

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travers le monde. A travers sa fondation Batonga, elle se bat également pour les femmes africaines en soutenant l’éducation des jeunes filles sur

tinent. Angélique Kidjo est d’ailleurs ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) depuis 2002. Elle fait également aujourd’hui campagne pour le commerce équitable à travers le monde.

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Le Culte des jumeaux entre honneur et crainte Par Annabelle Epée-Bizongo

Rédactrice pour RHA-Magazine

Représentante de RHA au Canada

L’Afrique est la terre des jumeauxle saviezEn 2011, on dénombre 125 millions de jumeaux soit seulement 10% de la population mondiale. 45% des accouchements gémellaires surviennent en Afrique.L’Afrique est la terre où l’on recense le plus de jumeaux mais surtout de jumeaux monocytes aussi appelés « vrais jumeaux » (issue d’un même ovule). En moyenne, en Afrique 22 accouchements pour 1000 seront gémellaires contre 12 en Europe et 7 en Asie.Bien entendu le taux de gémellité variera d’un peuple africain à un autre, il serait plus élevé sur la bande côtière allant du GhanaCameroun incluant les pays du golfe de Guinée.Chez les Yorubas peuples fortement présents au Nigéria, Benin, Ghana et Togo, on compte 44 accouchements pour 1000.Il y a de quoi être fier !

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: honneur et crainte

Afrique est la terre des jumeaux, le saviez-vous ?

25 millions de jumeaux soit seulement 10% de la population mondiale. 45% des accouchements gémellaires

t en Afrique. L’Afrique est la terre où l’on recense le plus de jumeaux mais surtout de

aussi appelés e d’un même

En moyenne, en Afrique 22 accouchements pour 1000 seront gémellaires contre 12 en Europe et 7 en Asie. Bien entendu le taux de gémellité variera d’un peuple africain à un autre, il serait plus élevé sur la bande côtière allant du Ghana au Cameroun incluant les pays du golfe de Guinée. Chez les Yorubas peuples fortement présents au Nigéria, Benin, Ghana et Togo, on compte 44 accouchements pour 1000.

epuis la nuit des temps les jumeaux sont considérés commedes enfants hors norme. Les

africains nourrissent un culte autour de ce phénomène de la nature inexpliqué par la science. En fonction des peuples, on va considérer ces enfants comme extraordinaires, source de bénédiction ou de malédiction.Ainsi certains verront la naissance de jumeaux comme symbolique, chargée d’une signification et d’autres comme la venue du malheur qui franchirait le seuil de leur porte. Chez les Dogons, peuple du centre du Mali, et nord du Burkina Faso, les jumeaux sont apparentés à dieux. Des chants de louanges leur sont chantés, ils sont les premiers à passer l’épreuve d’initiation à la chasse.Par des signes distinctifs, on les singularise, par exemple, portant au cou une allumette en laiton ou en cuivre, symbole de leur g Chez les Ngombé en R.D.C, la naissance de jumeaux est animée de crainte mais aussi source de bénédiction. Leur arrivée au monde crée des controverses dont les jumeaux sont eux seuls en mesure de répondre. Ainsi selon le lignage, le chef du village s’adresse aux enfants et leur dit« Etrangers vous n’avez pas encore de noms, êtes-vous venus nous visiter ou demeurez avec nous ? Si c’est pour nous visiter vous pouvez partir tout de suite mais si c’est pour rester avec nous, alors soyez les bienveSi il arrivait que l’un des deux meurt, on effectue un rituel pour que son frère ou sa sœur ne le suive pas et on annonce jamais subitement son décès, on invente qu’il est parti puiser de l’eau ou en déplacement. Pour matérialiser le respect qui lalloué, certains iront jusqu’à considérerqu’ils sont immortels.C’est l’exemple du Togo, chez les Evé, leur naissance est synonyme de chance, elle constitue l’irruption de l’autre monde et

Depuis la nuit des temps les jumeaux sont considérés comme des enfants hors norme. Les

africains nourrissent un culte autour de ce phénomène de la nature inexpliqué par la

En fonction des peuples, on va considérer ces enfants comme extraordinaires, source de bénédiction ou de malédiction.

verront la naissance de jumeaux comme symbolique, chargée d’une signification et d’autres comme la venue du malheur qui franchirait le seuil de leur porte.

Chez les Dogons, peuple du centre du Mali, et nord du Burkina Faso, les

aux sont apparentés à des demi-ieux. Des chants de louanges leur sont

chantés, ils sont les premiers à passer l’épreuve d’initiation à la chasse. Par des signes distinctifs, on les singularise, par exemple, portant au cou une allumette en laiton ou en cuivre, symbole de leur gémellité.

Chez les Ngombé en R.D.C, la naissance de jumeaux est animée de crainte mais aussi source de bénédiction. Leur arrivée au monde crée des controverses dont les jumeaux sont eux seuls en mesure de

Ainsi selon le lignage, le chef du ge s’adresse aux enfants et leur dit :

Etrangers vous n’avez pas encore de vous venus nous visiter ou

? Si c’est pour nous partir tout de suite

mais si c’est pour rester avec nous, alors soyez les bienvenus ».

’un des deux meurt, on effectue un rituel pour que son frère ou sa sœur ne le suive pas et on annonce jamais

son décès, on invente qu’il est parti puiser de l’eau ou en déplacement.

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qu’ils sont immortels. C’est l’exemple du Togo, chez les Evé, leur naissance est synonyme de chance, elle constitue l’irruption de l’autre monde et

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tranche sur la continuité habituelle. Ainsi si il s’avérait que les jumeaux meurent, pour manifester leur présence, on les représente en statuette que la maman doit garder sur elle et même dans ses déplacements (champs, marché, marigot), elle est tenue de les nourrir à chaque repas en posant une assiette devant la statuette. Une fois que la mère décède c’est un membre de la lignée qui sera chargée, d’entretenir le statut. A l’opposé de rituels bienveillants à leur égard, il y a une mise en place de pratiques souvent morbides.

En Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée), certains peuples jugent préférable de favoriser l’un des deux jumeaux quitte à rejeter l’autre voir l’éliminer. Pour eux le second né serait source de malchance. En Afrique Centrale, les Ndembu et les Lelé iront jusqu’à comparer les jumeaux au monde animal. Chez les Luba au Congo on les appelle « enfants de malheur », quant aux Tonga, la tradition bannira systématiquement

l’un des deux enfants. On arrive souvent à des crimes, assassinats enclenchés par la crainte du mauvais sort, ou d’une malédiction. Au Madagascar, chez les Antaimbahoaka, le sort réservé à ces enfants est un tragique. La maltraitance commence dès leur naissance, ils sont tués, maudits et rejetés par leurs parents. Tout simplement parce qu’il serait signe de mauvais présage. Aujourd’hui, le crime a laissé place à l’abandon, il n’est pas facile de changer les mentalités. Mais rassurez-vous, toutes ces pratiques morbides sont en voie de disparition. A présent, on retrouve surtout de la crainte, par exemple, dans l’éducation des jumeaux. Leur éducation sera donnée par les parents et l’ensemble du village comme tout enfant africain cependant elle est jugé comme difficile. L’éducation serait un art difficile à modeler avec les jumeaux : interdit de les frapper, de gronder, voir contredire, une peur de les voir retourner dans leur pays d’origine. On dit aussi que la colère des parents retarderait la naissance des jumeaux. La crainte est omniprésente dans leur éducation, peur d’une influence maléfique qui serait exercée par ces derniers, ou peur de ne pas bénéficier des bénédictions, qu’ils seraient en mesure d’accorder. Qui est l’aîné, qui est le cadet ? A l’inverse du reste du monde l’Afrique est le seul continent qui considère que l’aîné est celui qui naît en 2ème. L’explication est que l’aîné est celui qui a envoyé son jeune frère ou sa sœur, se renseigner sur les conditions de vie sur terre. Quand il s’agit de jumeaux mixtes au Mali, on les surnommera Adama et Awa en référence au couple Adam et Eve, père et mère de l’humanité. Au Togo on ira même jusqu’à dire que les jumeaux mixtes sont les vrais jumeaux.

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On attribue également une place d’honneur à leurs parents : des cérémonies seront faites en leur honneur, et surtout la société autorise les parents de jumeaux à

aller au-delà de certaines normes sociales. Par exemple ces derniers sont autorisés à se moquer de tout le monde.

En Afrique, les jumeaux sont divins et la mère est au rang des dignitaires en mesure d’assister aux réunions des dignitaires du village. Chez les Bakongos, « être mère de jumeaux, c’est être mère par excellence ». Auparavant les jumeaux avaient des prénoms qui leur étaient d’office attribués. En Kikongo, on les nommera Nsimba et Nzuzi, en Bandundu, Mbo et Mbia, chez les Mbala du Kwilu région congolaise Mbângu « qui montre le chemin » et Gilundu « celui qui est ajouté » : l’aîné. Enfin, la mère des jumeaux nommée digne est une femme qui fait exception à la règle. Et parce que la femme noire est exceptionnelle vous constaterez des faits qui sortent de l’ordinaire. A Kinshasa, un foyer enregistre le record de 13 enfants dont 7 accouchements : 2 accouchements de triplés et 2 couples de jumeaux. A Abidjan, dans un foyer une mère a accouché 4 couples jumelles à elle seule, soit 8 filles vivantes et cinquantenaires. La femme noire est exceptionnelle et l’Afrique regorge d’une multitude d’histoires aussi fantastiques que réelles. Pendant que le reste du monde cherche à comprendre ce qui provoque la gémellité, l’Afrique est en mesure de vous l’expliquer…

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