octobre 2011 // l'indice bohÉmien // vol. 03 - no. 002

24
OCTOBRE 2011 ///VOL 3 - NO 2 Prends deux heures pour ton avenir au campus de Rouyn-Noranda uqat.ca/4a6 19/10 : Éducation 16/11 : Création et nouveaux médias 02/11 : Gestion 23/11 : Développement humain et social 09/11 : Génie 30/11 : Santé 09 11 16 17 Jim Couture reçoit le prix Thérèse-Pagé Marcelle Dubois établie sa résidence d’artiste au Tandem Sonia Cotten lance Ovlata Défilé des créations automne-hiver d’Édith Brisebois

Upload: journal-culturel-de-labitibi-temiscamingue

Post on 25-Mar-2016

227 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

TRANSCRIPT

Page 1: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

OCTOBRE 2011///VOL 3 - NO 2

Prends deux heures pour ton avenir

au campus de Rouyn-Noranda uqat.ca/4a6

19/10 : Éducation 16/11 : Création et nouveaux médias 02/11 : Gestion 23/11 : Développement humain et social09/11 : Génie 30/11 : Santé

09 11

16 17

Jim Couture reçoit le prix Thérèse-Pagé

Marcelle Dubois établie sa résidence d’artiste au Tandem

Sonia Cotten lance Ovlata Défilé des créations automne-hiver d’Édith Brisebois

Page 2: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

2 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

CALENDRIER CULTURELgracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

OCTOBRE 2011

C I N É M A ...............................................................Les Grands Explorateurs GALAPAGOS, les îles enchantées 1er octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)............................................................... La nuit, elles dansent Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault 3 et 4 octobre 2011, 19 hThéâtre du Cuivre (Rouyn-Noranda)............................................................... L’arbre de la vie 20 octobre 2011, 13 h et 20 hCinéma du Rift (Ville-Marie) D A N S E ...............................................................Les Journées de la Culture à L’École Sens et Danses1er octobre 2011 de 12h à 16h30École Sens et Danses (Val-d’Or) ............................................................... S’envoler 13 octobre 2011, 19 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)...............................................................Système D - Dominique Porte26 octobre 2011, 19 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)...............................................................Le Grand Bal: Soirée d’Halloween29 octobre 2011, 20 hSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie) E X P O S I T I O N...............................................................Parcours transitoireMichèle PedneaultDu 2 septembre au 9 octobre 2011Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’exposition d’Amos...............................................................Ligne de vie - Chantal VallièreDu 2 septembre au 9 octobre 2011Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’exposition d’Amos...............................................................Triptyques et dessins de surfaceFrancesca PenseriniDu 2 septembre au 16 octobre 2011Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’exposition d’Amos...............................................................Espace, 20e éditionDu 15 septembre au 9 octobre 2011Du mardi au vendredi de 13 h à 17 h et 18 h 30 à 20 h 30 Samedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’exposition de Val-d’Or...............................................................Domestiquer la mort - Hugo Gaudet-DionDu 16 septembre au 20 novembre 2011Vernissage le 16 septembre à 17 hSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie).............................................................La Bile Noire de Naïca - Jeffrey PoirierDu 16 septembre au 20 novembre 2011Vernissage vendredi le 16 septembre à 17 hSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)...............................................................Entre ciel et terre - Concours de photosDu 25 septembre au 9 octobre 2011Lundi au vendredi : de 13 h à 16 hSalle du conseil municipal (La Sarre)...............................................................Par chez-nous - Serge LachanceDu 25 septembre au 23 octobre 2011Lundi au vendredi de 13 h à 16 hHall d’entrée de la salle du conseil (La Sarre)

Gratter le vernis humainVéronique DoucetDu 25 septembre au 30 octobre 2011Vernissage dimanche le 25 septembre 17 h au Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)...............................................................Télétoxie Remix - Tanya St-Pierre et Philippe-Aubert GauthierDu 30 septembre au 30 octobre 2011Mercredi au vendredi de 13 h à 17 h Samedi et dimanche de 11 h à 17 hL’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)...............................................................Rencontre atypiqueJean-François Saint-LaurentDu 30 septembre au 30 octobre 2011Mercredi au vendredi de 13 h à 17 hSamedi et dimanche de 11 h à 17 hL’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)...............................................................Moments de vie d’hier - Louise D. Fortin9 octobre 2011 de 13 h à 16 h 30 et de 19 h à 21 h Centre d’art Rotary (La Sarre)...............................................................Du visible à l’invisible - Diane AugerDu 13 octobre au 13 novembre 2011Mardi au vendredi : 13 h à 16 h 30 et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche : 13 h à 17 hCentre d’art Rotary (La Sarre)...............................................................Ma-Reine Bérubé, 1919-2004Du 15 octobre 2010 au 3 mars 2012Du mardi au vendredi de 13 h à 17 h et de 18 h 30 à 20 h 30 Samedi et dimanche de 13 h à 17 h Centre d’exposition de Val-d’Or...............................................................Valse en quatre temps et trois mouvementsAnaïs DurandDu 20 octobre au 18 novembre 2011Lundi au vendredi : 13 h à 16 h 30Salle du conseil municipal (La Sarre)

H U M O U R ............................................................... Alexandre Barrette 9 octobre 2011, 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)

L I T T É R AT U R E ............................................................... Conférence de l’auteur Jean-Pierre Charland15 octobre 2011, 14 hThéâtre de poche (La Sarre)16 octobre 2011, 13 h 30Bibliothèque de Val-d’Or17 octobre 2011, 19 h 30Bibliothèque d’Amos18 octobre 2011, 17 h Vidéoconférence, 13 h 30 Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda I M P R O V I S AT I O N ............................................................... Ligue d’improvisation de Val-d’Or (LIV)Camp d’entraînement 1er octobre 2011, de 9 h 30 à 16 hLocal art dramatique, Polyvalente le Carrefour (Val-d’Or)Match d’improvisation 20 octobre 2011, 19 h 30 Atrium, UQAT, campus de Val-d’Or ............................................................... Soirée de l’improvisation de Rouyn-Noranda (SIR-N)6 octobre 2011, 20 hScène Évolu-son (Rouyn-Noranda)

Impro-Action - Bruce Bigot1er octobre 2011, de 13 h à 16 h 30Musée de la Gare (Témiscaming) M U S I Q U E............................................................... Le Journal - David Jalbert30 septembre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)1er octobre 2011, 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)2 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)...............................................................De Mozart à CoplandCaroline Pépin-Roy et Réjean Laplante1er octobre 2011, 20 hThéâtre de poche (La Sarre)...............................................................Il était une fois dans l’Est...L’Ensemble Aiguebelle2 octobre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)5 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)6 octobre 2011, 19 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)8 octobre 2011, 19 hThéâtre de poche (La Sarre)9 octobre 2011, 14 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)............................................................... Ateliers de fabrication de la percussion et spectacle contes mis en musiqueGAIART2 octobre 2011, de 13 h à 17 hQuai public de Latulipe (Latulipe-et-Gaboury)...............................................................Concert des élèves et des professeurs du Conservatoire de musique de Val-d’Or2 octobre 2011, 14 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)...............................................................Pack tes bagages - Jenny Rock11 octobre 2011, 14 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)...............................................................Imaginaire - Nicola Ciccone12 octobre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)...............................................................Better in Time Tour - Bobby Bazini12 octobre 2011, 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)13 octobre 2011, 20 hSalle de spectacles Desjardins (La Sarre)14 octobre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)15 octobre 2011, 20 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)16 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)...............................................................En direct Une première au MetAnnaBolena (Donizetti)15 octobre 2011, 13 hThéâtre du Cuivre (Rouyn-Noranda) ...............................................................Un peu...,Beaucoup...,Passionnément...!Chorale en Sol Mineur 15 octobre 2011, 14 h et 20 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)...............................................................Fous de la frappe - TorQ18 octobre 2011, 19 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 19 octobre 2011, 19 hSalle de spectacles Desjardins (La Sarre)20 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)23 octobre 2011, 14 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Homme autonome - Damien Robitaille19 octobre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)20 octobre 2011, 19 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)21 octobre 2011, 20 hThéâtre de poche (La Sarre)...............................................................Big Bazar20 octobre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)21 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)22 octobre 2011, 20 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)...............................................................Duo Baroque La Tour 29 octobre 2011, 20 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)

T H É Â T R E...............................................................Shirley Valentine 5 octobre 2011, 19 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)6 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)7 octobre 2011, 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)............................................................... Le Destin Tragi-Comique de Tubby et Nottubby - Théâtre Fools and Feathers13 octobre 2011, 20 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)............................................................... Ti-Jean et le pauvre diableThéâtre des deux mains15 octobre 2011, 13 h 30Bibliothèque municipale de Val-d’Or 16 octobre 2011, 15 hBibliothèque municipale de Rouyn-Noranda...............................................................Le Spectacle de l’Arbre La Compagnie des Mots d’la Dynamite17 octobre 2011, 13 h17 octobre 2011, 9 h18 octobre 2011, 13 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)...............................................................Cravate Club Automne 201126 octobre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos)27 octobre 2011, 20 hSalle de spectacles Desjardins (La Sarre)28 octobre 2011, 20 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)

PAT R I M O I N E E TH I S T O I R E...............................................................Un Lemay-Cola s.v.p.Jusqu’au 15 octobre 2011Société d’histoire d’Amos...............................................................L’ancien palais de justice se raconte1er octobre 2011, de 9 h à 17 h Ancien palais de justice d’Amos...............................................................Nuit blancheCorporation Augustin-Chénier Du 30 septembre au 1er octobre 2011Dès 20 h à la Salle Augustin-Chénier et au Théâtre du Rift (Ville-Marie)

A U T R E ...............................................................La Belle et les Bêtes Défilé de mode 15 octobre 2011, 18 h et 20 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)...............................................................Cours d’art / Automne 2011Du 19 septembre au 28 novembre 2011Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

Page 3: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 3

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

.....................................................................

JOURNALISTES-COLLABORATEURS Tommy Allen, Francesca Bénédict,

Louis-Joseph Beauchamp, Martin Blais, Mélanie Boutin-Chartier, Suzie Ethier,

Stéphanie Fortin, Lise Gagné, Geneviève Gagnon, Ariane Gendron,

Chantale Girard, Winä Jacob, Benoît Lavergne, Valérie Lemay,

Émilise Lessard-Therrien, Charlotte Luneau, Stéphanie Maltais, Philippe Marquis, Marie-Joe Morin,

Olivier Naud, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Paul-Antoine Martel, Evelyne Papillon, Christiane Pichette,

Stéphanie Poitras, Yves Prévost, Émélie Rivard-Boudreau, Dominique Roy,

Martine Savard, Geneviève Tremblay

.....................................................................CORRECTEURS

Jonathan Barette, Gabrielle Demers, Lucette Jacob, Isabelle Legault,

Geneviève Luneau, Paul-Antoine Martel, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon,

Micheline Plante et Yves Prévost

.....................................................................CORRECTRICE D’ÉPREUVE | Karine Murphy

.....................................................................

RÉDACTRICE EN CHEF | Winä [email protected]

.....................................................................

GRAPHISME | Staifany [email protected]

.....................................................................

COORDINATION ET VENTES PUBLICITAIRES

Maurice Duclos [email protected]

[email protected]

.....................................................................L’Indice bohémien est publié 10 fois

l’an et distribué gratui tement par La Coopérative du journal culturel de

l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006.

.....................................................................

MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

Mélissa Drainville, Martin Villemure, Ariane Gélinas, François Lachapelle,

Julie Pomerleau, Suzie Ethier et Winä Jacob

.....................................................................L’INDICE BOHÉMIEN150, avenue du Lac

Rouyn-Noranda (Québec) J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375

indicebohemien.org

.....................................................................ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Et si on philosophait un peu? Ça ne peut faire de tort à personne de réfléchir, de refaire le monde, de se poser des questions sans toujours y répondre, juste pour remettre les choses en perspective. Histoire de faire la lumière sur certains aspects, certains points de vue et de s’ouvrir un peu les schèmes de la pensée. Allons-y donc avec une question fort simple : Qu’est-ce que l’art? Question si simple à réponses multiples fort plus complexes.

La prémisse de cette interrogation vient du fait qu’une Abitibienne fort talentueuse – pour plus de transparence, précisons qu’il s’agit de la fille de la cousine de mon père, bref de la famille éloignée – Valérie Gourde, a été sélectionnée via une campagne web remarquée pour faire partie des auditions de Star Académie. Il fallait donc se demander, advenant le cas qu’elle participe à la popu-laire émission de télé-réalité, si le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue allait traiter de ce sujet. Il n’est pas ici question de juger du talent de la chanteuse, mais bien de la pertinence artistique de ce sujet.

Serait-ce du snobisme de ne pas parler de cette manifestation fort populaire, simplement parce qu’elle l’est, populaire? Qu’est-ce qui détermine ce qui se qualifie comme oeuvre artistique et ce qui n’est « que » du diver-tissement? Le divertissement réussit bien souvent à captiver les gens, à faire vivre des émotions, à émerveiller et à faire rêver: ce prodigieux pouvoir doit bien avoir une quelconque valeur! Si un grand nombre de gens aiment quelque chose, n’est-ce pas parce qu’ils ont été touché?

C’est une question complexe. Car ce n’est pas parce qu’une oeuvre est populaire qu’elle est excellente d’emblée, mais la popularité ne devrait pas nous empêcher de reconnaître la valeur artistique. À l’inverse, la fine pointe de l’avantgardisme peut géné-rer des créations médiocres, mais dans les créations marquées par l’audace, la recherche et l’originalité peut se trouver ce petit quelque chose de mystérieux qui va nous bouleverser pendant des jours sans qu’on ne comprenne pourquoi. Rien n’est que noir ou que blanc: la réponse doit se trouver quelque part entre ces deux tendances.

Pas tous des Picasso

L’art a ça de bien qu’il peut s’écrire, et du même coup se vivre, avec un petit comme un grand « A ». Il serait donc sage de croire que l’art peu se décliner sous plusieurs formes. L’art devrait à prime abord être un moyen d’expression via l’une des discipline artistique. Est-ce que ça veut dire que les dessins de mes enfants sont de l’art? Non? En pourtant, ça ressemble étrangement aux traces retrouvées dans les grottes de Lascaux, là où, selon certains experts, l’art visuel à pris naissance...

En art moderne, on parle souvent de réflexion et de démarche pour justifier le fait artistique. C’est donc ce qui amène au geste, c’est l’idéation et la recherche qui font d’une oeuvre une véritable oeuvre artistique. Lorsque Kazimir Malevitch a peint Carré blanc sur fond blanc en 1918 plusieurs ont crié au scandale tandis que d’autres l’ont louangé et on fait de lui l’un des pères du modernisme en peinture. Faut-il absolument être à l’avant-garde des tendances et des mouvements pour faire le l’art?

Un p’tit jeu qui se joue à deux

Et le spectateurs dans tout ça? Si la compré-hension d’une oeuvre lui est inaccessible, comment peut-il l’apprécier? On dirait parfois qu’il y a deux classes d’art: celui pour les initiés et celui pour le reste des gens. L’art, pour qu’il puisse être utile (c’est-à dire-toucher, choquer, faire réfléchir, émouvoir) il faut que les gens y aient accès. Et avoir accès à l’art signifie pouvoir aller à sa ren-contre, savoir où le trouver, mais aussi d’être en mesure de l’apprécier. S’il est du ressort de l’artiste de se faire voir, il est de celui du spectateur d’avoir tous les outils en main pour décoder ce qui lui est offert.

Mais où trouve-t-on ces fameux outils? L’école, l’éducation et la famille devraient pouvoir en fournir aux plus jeunes; malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, faute de temps, de ressources ou encore de connaissances. Qui d’autre alors? Et les plus vieux, ceux qui sont loin des bancs d’école? La clé de la découverte réside sans doute dans la curiosité et l’intérêt envers la chose. C’est en côtoyant l’art qu’il est possible de le démystifier, de l’apprécier et du même

coup de réussir à le comprendre... Du moins parfois! Car au fond, l’oeuvre d’art est un miroir déformant que nous tend l’artiste: c’est un peu, beaucoup nous-mêmes que nous y voyons si on s’en donne la peine.

Donc est-il possible de faire à la fois de l’art de niche et de toucher un large publique? Je crois, j’ose croire que oui, même si peu d’artistes ont réussi à le faire. Il y aura toujours quelqu’un pour dire que l’art fait pour vendre n’est pas de l’art, ou que l’art qui est populaire ne l’est pas non plus. Finalement, c’est assez hipster comme point de vue. Et pourtant les grands artistes d’une époque, ceux par qui la controverse passait sont, souvent, aujourd’hui fort populaire. C’est pourquoi on retrouve trop souvent des laminés de Van Gogh dans des stand à patates frites et des reproductions de Kandinsky en vente chez IKEA. Car même l’art, celui qu’ont dit être le vrai, peut finir par être populaire!

***

À défaut de pouvoir définir l’art précisément, on peut en préciser les contours : une commu- nication entre l’artiste (qui s’inscrit dans une démarche) et le spectateur (qui se laisse toucher), à travers une oeuvre produite avec une certaine volonté esthétique.

Pour revenir à Star Académie: eh oui, on y trouve de l’art: quelques bonnes chansons, des commentaires ici et là qui touchent davantage à la création qu’au glamour, des interprètes inspirés. Mais il faut savoir aller au-delà de l’enrobage, du crémage sucré et parfois gommant...

Je pense que je vais aller réétudier Descartes, Platon, Nietzsche et les autres!

Musique

Arts visuelsLittérature

Cinéma Général

Arts de la scèneArts médiatiques

Métiers d’arts Danse

CHRONIQUES

Humeur Signature d’artiste

Les livres de CharlotteChronique littéraire

Vues sur le NordMa région, j’en mange

Sociétés d’histoire et de patrimoine

Rubrique ludique Poste d’écoute

5, 22-236 - 7, 910-12136, 9, 1716, 20-21171720

4 411121319

202123

ÉditorialL’ADISQ

PHOTOS : PHILIPPE B. - ANOUK LESSARD SAMIAN ET ANODAJAY - COURTOISIE

JEAN-CHRISTIAN AUBRY - COURTOISIE CHANTAL ARCHAMBAULT - GENEVIÈVE LAGROIS

La philosophie de l’art >> Winä Jacob | [email protected]

DATE LIMITE POUR RÉSERVER VOTRE ESPACE PUBLICITAIRE POUR L’ÉDITION DE NOVEMBRE

DATE LIMITE POUR FOURNIR VOTRE MONTAGE PUBLICITAIRE POUR L’ÉDITION DE NOVEMBRE

DATE DE SORTIE DE L’ÉDITION DE NOVEMBRE

DATE LIMITE POUR SOUMETTRE VOS IDÉES DE SUJETS POUR L’ÉDITION DE DÉCEMBRE-JANVIER

6 OCTOBRE 2011

7 OCTOBRE 2011

27 OCTOBRE 2011

5 OCTOBRE 2011

//DATES IMPORTANTES

//SOMMAIRE//EN COUVERTURE

Page 4: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

4 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

« L’art sauvera le monde », a dit l’auteur russe Dostoïevski.

D’abord, qu’est-ce qui le menace, l’art, et pourquoi? Côté physique, les dérèglements environnementaux d’origine humaine le poignardent et l’empoisonnent déjà. Mais il y a pire car, côté organisationnel, avec la compétitivité érigée en seule voie possible et même en vertu, pourra-t-on éviter encore longtemps de se taper sur la gueule, et d’aplomb?

Mais tout ceci, quoique potentiellement mortel, n’est malgré tout qu’une incidence; la cause première est, à mon sens, idéologique. De un, nous nous sommes laissé persuader que la gestion a réponse à tout, et de deux, la soumission aveugle à ses modèles nous rend impotents et ennuyeux. La vie est plate quand nous l’achetons en kit plutôt que de la recréer par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Je reconnais sans difficulté que la gestion est adaptée à l’entreprise car celle-ci poursuit un but simple. Mais en revanche, que signifie la marotte « faire du profit » une fois plaquée sur la vie d’une personne? Comment « investir » dans son couple ou devenir « performant » socialement? Ce sont des notions cul-de-sac qui ne mènent surtout pas à une vie intéressante, parce que pour forcer quelque chose d’aussi riche et multiforme que la vie à entrer dans un schéma binaire, il faut obligatoirement l’aplatir...

Les Maîtres du Marché paralysant

Une personne ne sera jamais une entreprise... sauf qu’à force de se faire marteler le contraire, on l’assimile au moins en partie, et dans cette mesure, on conforme sa vie à un modèle inapplicable. Résultat des courses? Ici, dans les pays avancés où, en gros, on a intériorisé la « réalité » telle qu’inculquée à grand renfort de spectacle, de publicité et de fonctionnement technologique, on s’autopunit moralement pour notre inadéquation au seul système qu’on croit possible et imaginable, et on gobe des antidépresseurs à la pelle. (Ailleurs au moins, la peur de la matraque est fondée sur une chose qui existe physiquement plutôt que sur une représentation insaisissable.)

Les « Maîtres » ont assuré que le marché règlerait tout à condition de s’y soumettre, et les élus n’ont jamais osé les contredire, encore moins les cotiser sérieusement. Ces temps-ci, il devient clair qu’ils mentent, soit en prétendant le tout-au-marché bénéfique pour tous, soit en se prétendant compétents eux-mêmes. Mais on s’en fout de trancher s’ils sont malhonnêtes ou incompétents : dans les deux cas, ils ne feront rien pour nous. Ce qui nous occupe c’est de trouver des voies pour rompre la platitude qui découle de la dépendance au système.

Et c’est ici que l’art sauvera le monde. Tout comme les rôles que les enfants joueront plus tard émergent déjà dans leurs jeux d’enfants, ainsi, pour les grands, l’art recèle le ferment d’un monde autre. Les formalisations inusitées rencontrées dans l’art de recherche authentique ouvrent d’autres façons d’appréhender les choses, de développer des liens non formatés pour conforter les habitudes paresseuses. C’est dans l’effort de récapitulation des moments de conscience qui nous ont forgés tels que nous sommes qu’on réapprend progressivement à se construire soi-même. Souvent avec les autres plutôt qu’isolés dans la bulle stérilisante de la consommation inutile. //

L’art est révélateur d’univers. Un poème, une musique, une peinture, une voix... tous les médiums permettent de transmettre une vision du monde. De manière consciente et/ou inconsciente, l’artiste filtre à la fois ombres et lumières pour laisser sa trace sur la pellicule de l’histoire humaine.

Le 10 septembre dernier, j’ai passé une soirée magnifique au Festival du cinéma des gens d’ici à Val-d’Or. Cette célébration a maintenant deux ans. Elle offre tout l’écran à la création cinématographique de l’Abitibi-Témiscamingue. La salle était comblée par deux-cents personnes de tous âges qui furent accueillies par des bénévoles enthousiastes. Ce public curieux, enjoué et attentif a passé trois heures à partager les visions de jeunes cinéastes de notre région.

Notre cinéma est jeune et passionné. L’unique soirée passée dans la salle du Capitol m’a permis de rencontrer des artistes peu enclins aux compromis. Les caméras sont souples, collées aux émotions, tournées vers les êtres, leurs gestes et à l’écoute de leurs souffles. On assiste à l’expression d’un regard sur le monde plus qu’au déploiement d’une intrigue. Si dans ce pays nous nous disons près des gens et sen-sibles à eux, le cinéma que j’ai saisi ce soir-là l’est tout autant.

Il est près de la nature et du ciel aussi. L’écran géant permet de saisir autrement ces nuages dans lesquels nous sommes toujours plongés, tellement que nous en venons à les oublier. Sensibles à la lumière unique de chacun de nos horizons, nos cinéas-tes nous rappellent que nous sommes collés au ciel, au propre comme au figuré. Cela se perçoit d’autant plus que nous ne sommes parfois pas très loin des limbes...

L’Or des autres Ici, je pense à L’Or des autres de Simon Plouffe. Ce documentaire, que je vous invite instamment à voir, donne la parole à neuf personnes dont la vie a été bouleversée par le projet Canadian Malartic. C’est l’enfer de la médaille que nous présente ce documentaire : des hommes et femmes qui vivent un déménagement forcé. On accompagne ces gens qui doivent quitter la maison où ils ont grandi, vivre le stress des négociations de gré à gré et les difficultés surréalistes posées par une loi sur les mines permettant de « mouver » les maisons alors que les audiences du Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) se tiennent... Mais surtout, la rage provoquée par la prise de conscience que : oui il y aura des emplois, oui il y aura de la prospérité, mais que non nous n’avons pas notre part et une fois le gisement vidé, il ne restera pas grand chose de plus qu’un trou.

Le film de Simon Plouffe, outre son propos, regroupe les particularités que je crois être celles de notre cinéma qui ne cesse de grandir. Une simple humanité vue à travers une lentille qui embrasse l’horizon et notre nature. Un cinéma qui a le goût de vivre et qui donne le goût de vivre. C’est là une immense richesse, car tous ces films sont de notre époque et de notre région. C’est notre art, pas celui des autres!

L’Or des autres prendra l’affiche dans les prochains mois au cinéma Capitol de Val-d’Or et sera diffusé à RDI et Radio-Canada en 2012. //

L’art des nôtres>> Philippe Marquis

Le Salut par l’Art>> Martine Savard

Humeur Signature_d’artiste

Une personne ne sera jamais une entreprise...

sauf qu’à force de se faire marteler le contraire, on l’assimile au moins en

partie, et dans cette mesure, on conforme sa vie à un

modèle inapplicable.

Page 5: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 5

Fierté régionale, honneur individuel Cinq abitibiens en liste pour un (ou plusieurs) Félix

>> Winä Jacob

À la mi-septembre, l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) annonçait les finalistes en lice à l’occasion de la 33e remise des précieux prix Félix. Parmi les 280 mises en nomination, sept reviennent à des artistes et artisans de la région, preuve s’il en est que les artistes de l’Abitibi-Témiscamingue sont en train de se tailler une place de marque parmi les grands de l’industrie.

Cette année encore, l’ADISQ célèbrera la musique en trois temps. Il y aura tout d’abord le gala de l’industrie le 24 octobre, dans lequel trois nominations régionales se retrouvent, soit celles de Philippe B. comme Arrangeur de l’année pour son album Variations fantômes – album aussi en nomination pour la qualité graphique de sa pochette – et celle de Bonsound, agence fondée par le Rouynorandien Jean-Christian Aubry, dans la catégorie Maison de gérance de l’année. Ce gala sera suivi, le même jour, de l’Autre gala de l’ADISQ, présenté sur les ondes de MusiquePlus et MusiMax, au cours duquel concourront Chantal Archambault dans la catégorie Album Country de l’année, ainsi qu’Anodajay, de Rouyn-Noranda, et Samian, de Pikogan, pour le meilleur Album Hip-Hop. Le rappeur algonquin a aussi été honoré d’une nomination au grand gala diffusé le 30 octobre à Radio-Canada, dans la catégorie Auteur-compositeur de l’année.

Le temps des nominations

C’est lors d’une conférence de presse se tenant à Montréal que les finalistes ont été mis au courant des nominations qu’ils obtenaient. Parmi les nommés de la région, seul Jean-Christian Aubry y était. « On était là parce que plusieurs artistes de Bonsound pouvaient recevoir des mises en nomination », explique celui qui en plus d’une nomination pour sa maison de gérance en récolte 11 pour ses artistes. « C’était pas une surprise pour nous d’être mis en nomination [dans la catégorie Maison de gérance de l’année], je pense qu’on l’a été à chaque année depuis environ quatre ans. C’est le fun, mais c’est pas une grosse nouvelle », ricane-t-il. « C’est certain que la première fois qu’on a reçu cette nomination et la première fois qu’on a gagné le Félix, ça avait une autre signification. À ce moment, ça voulait dire qu’on avait fait notre place dans l’industrie. »

Cette « autre signification », Philippe B. et Chantal Archambault la vivent cette année avec leur toute première nomination. Philippe B. attendait patiemment chez lui que ses collègues présents à l’annonce lui fassent signe. « Quand on n’est pas certain d’être nominé, on aime mieux ne pas être sur place », explique celui qui se dit tout de même satisfait des nominations qu’il a reçues. Quand on connaît le succès critique qu’a connu son dernier opus, on peut s’étonner de ne pas le voir dans la catégorie folk contemporain. « Il y a plein de disques qui sortent chaque année. C’est une loterie, pas une cour de justice : je prends les accolades qu’on me donne », philosophe l’artiste, avant d’ajouter : « Au moins, mon travail d’artisan et ma démarche sont reconnus. Comme arrangeur, je m’étais donné une contrainte de plus qui a été tout un casse-tête pour moi. » On se rappellera que l’auteur-compositeur- interprète, originaire de Ville-Marie et ayant grandi à Rouyn-Noranda, a choisi pour son dernier album d’échantillonner des pièces de musique classique afin de s’inspirer et de créer ses nouvelles chansons. « Pour la pochette, c’est mon label qui est en nomination, mais comme c’est mon projet, mes idées, je pense que c’est aussi ma nomination. »

Un travail d’équipe

La Valdorienne a quant à elle appris la bonne nouvelle plus rapidement. « Environ une semaine avant l’annonce, j’ai reçu un courriel de ma maison de disque me disant que j’avais reçu une invitation à la conférence de presse, et ils m’ont aussi dit qu’une invitation ça voulait dire une nomination. J’étais dans ma cuisine avec mon chum, j’ai crié, j’ai été hystérique environ deux secondes puis j’ai appelé ma mère, je ne pouvais pas ne pas lui dire. J’ai passé la soirée à ne pas en revenir! » explique celle qui n’a par contre découvert qu’après la conférence de presse la catégorie dans laquelle elle était en compétition. « Il y a vraiment des gens que j’aime dans cette catégorie », explique la rouquine, qui a collaboré au projet « concurrent » de Tire le Coyote, album réalisé, comme le sien d’ailleurs, par Dany Placard. « C’est drôle que Dany ait deux albums dans cette catégorie, lui qui disait ne pas vouloir faire d’album country », souligne avec tendresse la chanteuse, avant d’ajouter : « Dany fait du bon travail, je ne serais pas à l’ADISQ sans lui. Il a donné un autre niveau à mes chansons. »

Samian a appris la nouvelle quelques jours après la conférence de presse, à sa sortie du bois. Revenu bredouille d’une chasse à l’orignal, il a vu son cellulaire encombré de nombreux textos victorieux, de quoi consoler le chasseur et faire réfléchir ses comparses. « Je pense que c’est une manière plus saine de vivre ça que de s’inquiéter à côté de son téléphone », analyse un Philippe B. envieux. Le rappeur algonquin se dit très heureux de recevoir deux nominations, puisque lui et son équipe ont travaillé très fort à la réalisation de cet album où six langues se côtoient. « Il commence à être temps qu’on souligne que le Québec, c’est pas juste dans une langue! » raconte fièrement celui qui a déjà été refusé dans certaines radios sous prétexte que son album était dans une langue étrangère, tout en soulignant l’apport de sa grand-mère qui l’aide dans la traduction de ses chansons dans la langue de ses ancêtres. « Le prix pour l’album Hip-Hop, je le souhaite vraiment pour tout le travail derrière; auteur aussi, mais écrire des textes ça vient du coeur. On est tous hypocrite, on dit qu’on est content d’être juste nominés, mais c’est de la bullshit : on veut tous gagner. »

Douce reconnaissance

Tandis que Samian était à la chasse, son agent et ami Anodajay surfait sur le net afin de découvrir les choix des jurés de l’ADISQ. « J’avais bon espoir. On a fait beaucoup de bruit et on a eu une belle couverture avec cet album, c’est donc intéressant d’avoir aussi une reconnaissance de l’industrie. Deux des cinq albums sont des produits de l’Abitibi, c’est loufoque quand on sait que le Hip-Hop n’est généralement pas vu comme de la musique de régions. » Le travail d’Anodajay se retrouve donc trois fois reconnu dans la catégorie album Hip-Hop; pour son propre album, celui du poulain de sa maison de disque, Samian, et pour la compilation HHQC.com – La force du nombre, qui regroupe les 30 plus importants artistes Hip-Hop du Québec, dont ceux de 7ième Records. Cette omniprésence d’Anodajay amène Samian à dire, un sourire dans la voix : « C’est mieux si je gagne, comme ça Jay [Anodajay] pourra aussi en avoir un dans son bureau comme producteur de MON album! » \\

Un Félix, et puis après?(WJ) Si les prix de reconnaissance de l’industrie sont souvent vus comme la cerise sur le sundae par le public, les artisans de la musique de la région sont un peu plus critiques face à ce processus. Si les gagnants sont souvent vus comme les meilleurs de l’année dans leur catégorie, Jean-Christian Aubry de Bonsound pondère en expliquant que chaque membre de l’association qu’est l’ADISQ a deux votes. « Souvent, je m’abstiens de voter. Je ne connais pas grand chose en jazz création, alors je ne suis pas capable de dire qui est le meilleur, mais je ne suis pas certain que

tous les membres s’abstiennent. Des fois les gens votent juste pour les plus populaires, alors un gars comme Philippe B. ne se retrouve pas dans le gros gala parce qu’il n’est pas connu. C’est dommage, mais c’est pas suprenant. » Le système de votation étant aussi, en grande partie, basé sur les ventes d’albums, les artistes les plus populaires se retrouvent donc souvent dans la course, même lorsqu’ils se font moins présents; c’est le cas cette année des Cowboys Fringants qui, gênés à la seule idée de gagner un prix qu’ils ne « méritent pas », celui de groupe de l’année, ont demandé à leur fans de ne pas voter pour eux!

La visibilité de tels galas est aussi assez éphémère – qui se souvient du meilleur album pop de l’an dernier? – surtout pour les catégories qui se retrouvent dans l’autre gala

et encore plus celles du gala de l’industrie, qui n’est pas télédiffusé. Les deux rappeurs de la région déplorent que leur genre musical en soit un de second ordre pour l’ADISQ. « C’est bizarre que ça ne soit pas dans le grand gala, c’est pourtant le style musical le plus vendu dans le monde », mentionne Samian. L’esprit compétitif d’un tel événement a aussi été relevé par Chantal Archambault, puisque le processus créateur en est plus souvent un d’équipe que d’opposition. « Dans ma tête, il ne devrait pas y avoir de gagnant. On devrait dire qu’on fait partie des meilleurs albums de l’année, that’s it, that’s all! »

Pourtant, tous s’accordent pour dire que c’est une belle tape dans le dos venant de l’industrie et une belle occasion de faire la fête avec leurs collègues. \\

Autres honneurs pour nos artistes!(WJ) Plusieurs chanteurs de l’Abitibi- Témiscamingue sont en lice pour différents prix cet automne. Outre à l’ADISQ, Philippe B. et Chantal Archambault sont aussi nommés au gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ), qui aura lieu à la mi-novembre. De plus, Samian a récemment appris qu’il était finaliste au premier gala Teweikan, qui récompense la musique autoch- tone du Québec, dans la catégorie Album de l’année, en plus de voir son nom associé à trois catégories des Aboriginal People’s Choice Awards : Auteur-compositeur de l’année, album Hip-Hop et chanson de l’année pour Tshinanu. \\

PHOTO | ANOUK LESSARD PHOTOS | COURTOISIE PHOTO | ANTOINE LEBLOND

Musique

Page 6: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

6 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Arts_visuels

C’est désormais une tradition : le dernier vendredi de septembre et les deux jours suivants sont le théâtre des Journées de la culture. De nombreuses activités sont prévues dans les 5 territoires de l’Abiti-bi-Témiscamingue pour offrir une vitrine de choix au milieu culturel local. Pour les détails, le site Web des Journées est un incontournable.

Abitibi-Ouest À La Sarre, on n’a pas assez de trois jours pour tout voir et tout faire, alors on étire le tout et on obtient la Semaine de la culture! Conférences, concerts, théâtre, expositions : tout ça prend fin dimanche dans le hall d’entrée de la Maison de la culture, avec la remise de différents prix culturels.

Rouyn-Noranda À Rouyn-Noranda, on met le paquet avec un circuit en autobus qui relie plusieurs sites d’activités (laisser-passer obligatoire – départs à 10 h et 13 h 30 de la bibliothèque municipale). Lancement du recueil de poésie de Sonia Cotten, discussion sur l’art contemporain, visites d’ateliers, match spécial d’improvi-sation : il y en a pour tous les goûts, surtout pour les esprits curieux. Tout ça culmine avec la remise des Prix de la culture 2011, samedi à 17 h. Des activités sont également prévues au Parc d’Aiguebelle.

Témiscamingue La corporation Augustin-Chénier tient sa Nuit blanche vendredi de 20 h à minuit. Reconstitution de toutous, grattage sur pel-licule et projection de faux documentaires sont entre autres au programme. L’atelier Cent pressions offre de fabriquer des tuiles de céramique qui seront intégrées à une sculpture (samedi). À Temiscaming, samedi, le Musée de la gare propose un atelier d’improvisation avec Bruce Bigot, au cours duquel il sera question d’écoute, de répartie et de confiance, entre autres. Enfin, on tiendra à Latulipe une activité de fabri-cation de percussions (dimanche), et des activités s’adresseront aux enfants à Lorrainville (samedi) et Béarn (de vendredi à dimanche).

Abitibi Deux activités sont prévues le samedi au Palais des arts Harricana : une visite de cet immeuble patrimonial et, à 13 h, le dévoi-lement du logo du centenaire d’Amos, qui aura lieu en 2014. Chantal Vallière donnera, en marge de son exposition Lignes de vie, un atelier de création au Centre d’exposition d’Amos (dimanche). La Société d’histoire d’Amos présente un panel de chercheurs sur la rédaction et la publication d’histoires familiales (dimanche à 14 h, à la Maison de la culture). Enfin, Génies en herbe Harricana fera réfléchir jeunes (vendredi, dans les écoles) et moins jeunes (samedi).

Vallée-de-l’Or Le Centre d’exposition de Val-d’Or propose un atelier familial de création (samedi). Dimanche, des professeurs et élèves du Conservatoire se donnent en spectacle à la salle Félix-Leclerc. L’école Sens et danses propose de découvrir musiques, costumes et danses du monde (samedi après-midi). Le 2 octobre, la bibliothèque de Rivière-Héva offre un atelier avec une artisane en collimage (scrapbooking). Mais la pièce de résistance dans la MRC aura lieu samedi à Malartic, alors que 6 œuvres d’art publiques seront inaugurées. \\

> journeesdelaculture.qc.ca

15e édition des Journées de la culture, du 30 septembre au 2 octobre

Le grand déferlement!>> Paul-Antoine Martel

malARTic Six œuvres d’art publiques sont inaugurées en même temps dans cette ville en pleine renaissance

>> Paul-Antoine Martel

Le paysage malarticois change à un rythme effréné depuis quelques années, et les modifications ne sont pas qu’industrielles ou commerciales : à partir du 1er octobre, six nouvelles œuvres d’art publiques extérieures enjoliveront les lieux, et nourriront l’identité d’une ville en mutation.

Difficile de ne pas le voir quand on traverse Malartic : l’impressionnant mur séparant la mine de la ville, haut d’une quinzaine de mètres, happe le regard et emprisonne l’horizon. La Ville de Malartic a donc entrepris de transformer la zone tampon entre les activités industrielles et la vie quotidienne que représentent ses abords en parc linéaire, avec piste cyclable. Au fil de la planification de cette infrastructure et des discussions avec Osisko, il fut décidé d’y inclure quatre alcôves, espaces aménagés en retrait de la voie principale, lesquelles présenteraient chacune un aspect de l’identité malarticoise, soit famille, mines et mineurs, grands déménagements et institutions.

Afin d’enjoliver le tout, on lança un concours en vue de sélectionner des œuvres d’art, sans obtenir la réponse espérée de la part des artistes. Le projet allait se dégonfler et perdre de son ampleur quand un citoyen de Malartic, l’homme d’affaires et promoteur immobilier Mario Turcotte, a interpellé la Ville et milité pour le maintien de l’intention artistique de départ. Le temps de solliciter l’expertise du Centre d’exposition de Val-d’Or, et on relançait la machine.

« Comme nous étions pressés dans le temps – et que le premier concours n’avait pas porté fruit –, nous avons choisi d’inviter 11 artistes à soumettre un ou plusieurs projets, explique la directrice du Centre d’exposition, Carmelle Adam. Nous avons privilégié des gens de la région qui avaient déjà une expertise en œuvres extérieures permanentes. » Ce sont donc 28 projets qui ont été soumis, et quatre ont été retenus: ceux des Cyclopes (Patrick Bernèche et Christian Leduc), de Jim Couture, de Diane Auger et de Jacques Baril.

Ce sont ces œuvres qui seront inaugurées le 1er octobre, mais elles ne seront pas les seules. « Rapidement, nous avons intégré au processus la sélection des œuvres qui orneront les deux carrefours giratoires, celui déjà aménagé – qui sera orné d’une œuvre de Carole Wagner – et celui à construire », explique Carmelle Adam. Enfin, il est apparu naturel d’inclure dans l’inauguration l’œuvre Forêt d’en-temps, de Danielle Boutin-Turgeon. Avec le vitrail monumental de Sylvie Poulin inauguré plus tôt cet été à l’école secondaire Le Tremplin, on obtient sept nouvelles œuvres, total enviable pour une ville de cette taille. « Ça lance le message que la Ville veut affirmer sa pérennité au-delà de la vie de la mine », analyse Carmelle Adam. Et cela en grande partie au pied du mur qui sépare la ville de la mine. \\

> ville.malartic.qc.ca

MERCI à la CRÉ, partenaire de L’Indice bohémien

PHO

TO |

CYC

LOPE

S

Détails de l’oeuvre Forêt d’en-temps, de la malarticoise Danielle Boutin-Turgeon

Oeuvre de Carole Wagner

PHO

TOS

| PA

UL-

ANTO

INE

MAR

TEL

Page 7: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 7

Arts_visuels

Accessible, inaccessible, de Francis Boivin, au Centre d’exposition de Val-d’Or

À la frontière de l’imagination et de la réalité >> Yves Prévost

L’artiste Francis Boivin, de Rouyn-Noranda, invite le public à entrer dans un monde de rêve et d’illusion grâce à son exposi-tion qui sera présentée du 14 octobre au 20 novembre, au Centre d’exposition de Val d’Or.

M. Boivin présentera à cette occasion 18 œuvres numériques couvrant plusieurs années d’expérimentation et de recherche. Chaque épreuve, composée à partir d’une multitude de photos, nous transporte dans un monde à la fois crédible et féérique, où le faux semble vrai et où le vrai est curieu-sement distordu, créant de nouveaux lieux, rendant les sujets plus intenses, magiques et surréalistes.

« L’individu, explique l’artiste, perçoit une chose, mais ne la comprend que dans la mesure où il peut en reconnaître la ou les dimensions. » En jouant avec les dimensions, à travers l’utilisation des photos panoramiques (360o), on peut donc modifier la compréhension que le spectateur a des sujets exposés. Un art dans lequel Francis Boivin réussit admirablement bien.

Du vrai faux... ou du vrai vrai?

Composée autant de paysages urbains que de grands espaces de l’Abitibi, l’exposition, marquée par la variété, a néanmoins une ligne conductrice claire dans le cheminement

créatif, tant au niveau de la méthode de travail utilisée que dans la gamme des textures recherchées. L’artiste travaille de plus à développer ses techniques d’impression sur sculpture, transportant ainsi l’art de la photo dans une nouvelle dimension.

Le résultat est fascinant. Certains voudront s’approcher pour chercher les coupures entre les photos, les cassures dans la trame, chercher à séparer le vrai du faux, mais les autres prendront plutôt plaisir à entrer dans les mondes imaginaires qui leur sont offerts.

« Je souhaite faire croire que l’imagination est en quelque sorte elle aussi une réalité »,

explique Francis Boivin. C’est un souhait qu’il exauce effectivement, dans des œuvres d’une grande beauté. \\

> expovd.ca

L’Académie Céline J. Dallaire pilote une exposition itinérante sur les oiseaux de la région Quand les arts visuels sont aux oiseaux>> Evelyne Papillon

L’exposition itinérante Les OISEAUX, traitant de la faune ailée de l’Abitibi-Témiscamingue, circulera à travers la région pendant plus de 12 mois à partir du 27 octobre prochain, avec les reproductions d’une centaine d’œuvres créées par 26 artistes professionnels d’ici et des membres de l’Académie Céline J. Dallaire, dont une quinzaine sont des enfants.

Le projet Les OISEAUX est né de l’intérêt des élèves de Céline Dallaire pour la faune ailée. La professeure en arts visuels a invité des artistes professionnels à se joindre au projet et le bouche à oreille en a attiré d’autres. « L’exposition traite des oiseaux de notre région et elle regroupe des styles très variés : cela a emballé les artistes », explique Mme Dallaire. La Société du loisir ornithologique de l’Abitibi (SLOA) s’est mise de la partie en fournissant des photos, des informations et des textes pertinents sur les oiseaux. Le Réseau BIBLIO recevra l’exposition dans ses 58 bibliothèques.

Quand l’art donne des ailes

Plus d’une centaine d’œuvres seront exposées dans des médiums variés : dessin, estampe, peinture, photographie, vitrail et sculpture. Le vernissage sera le 27 octobre, de 17 h à 20 h, à la galerie La Fontaine des Arts, et les œuvres originales y seront présentées avant que les reproductions ne voyagent dans le Réseau BIBLIO, en petites catégories, afin que toute la population en profite.

« C’est plus qu’une exposition en arts visuels, elle a un côté éducatif », rappelle Mme Dallaire. Les oiseaux de notre belle région y seront à l’honneur afin de sensibiliser les gens à l’importance de la conservation de la faune ailée ainsi que de son habitat, par exemple, le grèbe jougris, une espèce protégée. L’Abitibi-Témiscamingue regroupe plus de 250 espèces d’oiseaux, et on pourra en admirer plusieurs parmi les œuvres réalisées.

Du côté des jeunes artistes, l’exposition Le pigeon voyageur se tiendra du 28 octobre au 27 novembre 2011, exclusivement à la bibliothèque de Rouyn-Noranda. Elle comprendra les œuvres de quinze élèves-artistes de l’Académie âgés de 7 à 12 ans. Ces participants ont été éduqués quant aux pigeons voyageurs, puis ont créé leur propre pigeon et ont écrit un vœu sur le message que porte l’oiseau. Un groupe d’élèves de Preissac exposera aussi ses œuvres à la bibliothèque de Rouyn-Noranda sous le thème plus vaste des oiseaux. \\

> academiedallaire.com

« Je souhaite faire croire que l’imagination est en quelque sorte elle aussi une réalité »,

– Francis Boivin.

malARTic Six œuvres d’art publiques sont inaugurées en même temps dans cette ville en pleine renaissance

>> Paul-Antoine Martel

La Rouynorandienne Diane Auger expose au Centre d’art Rotary de La Sarre L’essentiel est... >> Sophie Ouellet

L’artiste de Rouyn-Noranda Diane Auger présentera Du visible à l’invisible au Centre d’art Rotary de La Sarre, du 13 octobre au 13 novembre prochain. Dans cette exposition, une trentaine de peintures acryliques de grand format seront dévoilées (2 x 3 pieds jusqu’à 3 x 6 pieds).

Les œuvres de Mme Auger sont parfois abstraites, parfois figuratives. Comme l’explique l’artiste, lorsqu’elle se promène en nature, plusieurs idées lui viennent en tête. Ces images se superposent à ce qu’il y a devant elle, ce qu’elle a sous les yeux. À cela s’ajoutent des souvenirs et des émotions remémorés grâce aux odeurs ou aux éléments présents. Toutes ces impressions créent un mélange et c’est ce que cette artiste met en image à travers ses peintures. Ces superpositions donnent une illusion de collages, alors qu’il n’y en a pas. L’utilisation des pochoirs vient accentuer cette illusion alors que la transparence apporte une impression de mouvement. Tout ce travail donne un résultat très coloré.

Apprendre en enseignant

Diane Auger, originaire de l’Abitibi-Témiscamingue, s’est établie à Rouyn-Noranda au début des années 1980 après des études en arts à l’extérieur de la région. Depuis ce temps, elle jumelle deux professions, soit la création artistique et l’enseignement des arts autant aux jeunes qu’aux adultes. Le fait d’enseigner lui permet d’essayer et d’explorer constamment de nouvelles techniques. Ses médiums de prédilection demeurent toutefois la peinture et la sculpture.

Elle compte à son actif plusieurs expositions autant en Abitibi-Témiscamingue qu’à l’extérieur. « C’est très important pour moi de toujours créer », exprime-t-elle. Entre 1999 et 2001, elle a d’ailleurs fait la tournée de plusieurs centres d’exposition avec ses sculptures de totems, inspirées elles aussi de la nature, plus particuliè-rement des reflets sur l’eau. Les œuvres de l’exposition Du visible à l’invisible sont celles qu’elle a créées entre 2005 et 2010.

Signalons que le 1er octobre sera dévoilée sa toute première œuvre d’art public, à Malartic. Il s’agit d’une commande de la Ville de Malartic et de la Corporation Minière Osisko.\\

> ville.lasarre.qc.ca

PHO

TO |

CO

UR

TOIS

IE A

ACD

PHO

TOS

| C

OU

RTO

ISIE

DE

L’AR

TIS

TE

Un coeur plus grand que moi de Francis Boivin

PHO

TO |

CO

UR

TOIS

IE

Page 8: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

8 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Lac à l’épaule de

Samedi 15 octobre 2011Lieu : Hôtel Alpin (salle principale)

260, boulevard Rideau, Rouyn-Noranda

Chers membres et partenaires de la Coopérative de solidarité du journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue. Nous vous invitons à réserver le samedi 15 octobre 2011 à votre agenda. La coopérative du journal tiendra son premier lac à l'épaule.

Votre participation est importante et essentielle.

Nous souhaitons la collaboration du plus grand nombre possible de personnes pour réfléchir sur l'avenir du journal. Après 2 ans de production, nous croyons que le temps est venu de faire une réflexion sur notre développement.

Si vous êtes déjà membre, vous avez reçu par courriel l’invitation officielle à laquelle il faudra répondre rapidement. Sinon, contactez-nous. Nous aimerions vous voir et vous entendre le 15 octobre.

Merci de participer au développement de votre journal et de faire en sorte qu'il réponde aux besoins du milieu

et de ses membres… VOUS.

INSCRIPTION OBLIGATOIREInscrivez-vous en adressant simplement un message à

[email protected] par téléphone au 819 763-2677

DATE LIMITE : 7 OCTOBRE 2011

Page 9: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 9

Avec le désir d’assouvir leur besoin de création, Chloé Beaulé-Poitras et Émilie B. Côté, deux jeunes artistes témiscamiennes, occupent depuis juillet un local commercial de la rue Ste-Anne à Ville-Marie. Projet en perpétuel développement, Scratch prendra la forme des élans créateurs de ses fondatrices et nourrira à coup sûr la vie artistique du Témiscamingue et de la région.

Scratch est à la fois un atelier, une galerie et une boutique. Sur place, Chloé et Émilie créent différents objets artistiques (œuvres d’art, toiles, bijoux, vêtements), les exposent et les vendent. Étant donné qu’elles travaillent toutes les deux à temps plein – Chloé à la programmation, aux communications et au développement public du Théâtre du Rift et Émilie en tant que responsable de l’animation culturelle à la Salle Augustin-Chénier –, rien d’encore formel n’a été établi quant à l’avenir rapproché de cet atelier aux multiples fonctions.

Une pré-ouverture, à la bonne franquette, a eu lieu le 11 août, juste avant la Foire Gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien, afin de bénéficier de l’achalandage occasionné par cet événement d’envergure. Toutefois, une ouverture plus officielle est à prévoir au cours de l’automne, car elles ont l’intention de profiter de la frénésie des fêtes pour promouvoir leurs produits de type artisanal.

La créativité comme seul profit

Bien que le projet soit encore en phase embryonnaire, les deux artistes avouent quand même rêver à long terme. Elles ont bon espoir d’élargir leur gamme de produits et d’ouvrir leur porte à d’autres artisans. D’ailleurs, une troisième complice, Émilise Lessard-Therrien, rejoindra bientôt leur clan. La petite galerie qui, pour l’instant, expose les toiles d’Émilie sera, plus tard, une belle vitrine pour d’autres artistes qui souhaitent se faire connaître. Les deux femmes aimeraient aussi suivre des cours en sérigraphie et se perfectionner en couture afin d’élargir leur zone de création actuelle.

Humblement, elles ne visent pas la rentabilité. Si un jour les ventes leur permettent de payer la location du local, elles en seront ravies, mais pour l’instant, leur but est d’exploi-ter au maximum leur créativité et la vitrine offerte par l’emplacement de la boutique.

Les heures d’ouverture de ce lieu de création ne sont pas encore déterminées, mais la population est invitée à y entrer lorsque la porte est ouverte ou lorsqu’il y a signe de vie à l’intérieur. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent les suivre sur Facebook. \\

Un lieu de création original voit le jour à Ville-Marie Une Scratch qui laissera sa marque >> Dominique Roy

L’exposition Des Sioux aux oiseaux, de Virginia Pésémapéo Bordeleau Le rituel de l’envol >> Chantale Girard

Les œuvres que Virginia Pésémapéo Bordeleau propose, jusqu’au 21 octobre, à La Fontaine des Arts de Rouyn-Noranda, sont inspirées d’un séjour de l’artiste aux États-Unis, chez les Sioux. Là-bas, elle a assisté à des cérémonies rituelles qui l’ont grandement impressionnée. La tête pleine des images engrangées lors de ces moments uniques, elle en livre de puissantes réminescences à l’occasion de son exposition Des Sioux aux oiseaux.

Il ne s’agit pas d’œuvres témoignages : l’artiste n’a pas reproduit les rituels mais elle est allé chercher, au sein de ses souvenirs et des émotions qu’elle avait éprouvées, le souffle nécessaire à la réalisation de cette nouvelle production. Toujours en continuité avec ses œuvres précédentes, celles que l’on peut voir à La Fontaine des Arts évoquent de manière très claire le mouvement. On sent le tournoiement des corps et des costumes colorés dans le champ pictural sans qu’il soit clairement identifié. Les œuvres ne sont pas abstraites mais refusent de donner leur clé, obligeant le spectateur à entrer dans les couleurs vives que l’artiste propose. Çà et là, on pense reconnaître une silhouette, une jambe, mais ce qui est véritablement présent sur les grandes toiles, c’est la traînée lumineuse et colorée des Sioux en action. Par des effets de superposition, certaines toiles traduisent le paysage, en particulier dans l’œuvre Oiseau-tonnerre, sans doute la toile la plus forte de cette série.

Danse aviaire

Virginia Pésémapéo Bordeleau a intégré à ce corpus une série de pastels de petits formats, dont le sujet est l’oiseau. Les oiseaux, silhouettes noires et schématiques, se meuvent dans un univers aux couleurs fortes et contrastés. D’abord produits en vue de la réalisation d’un vitrail, l’artiste s’est laissé emporter par le sujet. L’origine de cette série est les juxtapositions de couleurs franches qu’on y trouve. Elle n’est cependant pas en contradiction avec les choix chromatiques de la série Sioux. En effet, les couleurs deviennent plus franches dans les grandes toiles de l’artiste et sont très intenses. De plus, le mouvement, tellement perceptible sur les toiles, est présent dans les pastels. Ces oiseaux-là volent. Ils planent, ils atterrissent, piquent et redécollent. Comme si l’oiseau-tonnerre survolait les danseurs Sioux...

En ce sens, les deux séries s’intègrent parfaitement et constituent, ensemble, un choix de montage fort intéressant pour La Fontaine des Arts. \\

Arts_visuels

La reconnaissance d’un jobbeur de la matièreLe sculpteur Jim Couture se mérite le Prix Thérèse-Pagé

>> Ariane Ouellet

Lors d’une cérémonie tenue au Théâtre des Eskers le 23 septembre dernier, la Commission des arts et de la culture de la Ville d’Amos a choisi de décerner le 13e Prix Thérèse-Pagé au sculpteur Jim Couture, résidant de La Morandière, afin de souligner près de 40 ans d’une carrière artistique singulière.

Ils sont loin les débuts de Jim Couture en 1970, alors que ce travailleur de la construction se déplaçait dans le Grand Nord pour y installer des génératrices au diesel ou monter des structures d’acier. C’est au contact de sculpteurs inuits qu’il apprend les rudiments de la taille de pierre. Il signe sa première sculpture en 1974. Près de 10 ans plus tard, alors qu’il travaille en Colombie-Britannique, il apprend la sculpture de la cire, le moulage et la fonte, autant d’apprentissages qu’il perfectionnera et qu’il pratique encore aujourd’hui dans sa fonderie de La Morandière. « Ça a commencé par une passion de découvrir des choses dans la matière. J’aime la recherche », explique cet artiste autodidacte et prolifique.

Son métier d’artiste aussi lui a permis de voyager beaucoup, d’exposer en galerie et de participer à divers événements artistiques à travers le pays. Le fait de vivre en milieu rural n’est en rien un obstacle à sa carrière : « Ça change quoi d’être à La Morandière? Quand on a des œuvres partout, c’est possible. Et ça m’a fait faire une belle vie », confie Jim Couture. « Mais recevoir un prix, ça fait plaisir et ça donne du gaz. C’est comme une nouvelle saveur

au goût de continuer », s’exclame l’artiste, qui explique qu’il n’est pas toujours facile de manœuvrer dans le milieu culturel en voulant rester intègre dans sa création.

Un prix hautement symbolique

Le Prix Thérèse-Pagé est remis chaque année à une personne de la MRC d’Abitibi qui a contribué à la promotion et au développement de la culture, dont le travail a atteint un niveau d’excellence dans le cadre d’une réalisation originale et dont l’œuvre rayonne de façon régionale ou provinciale. « C’est une reconnaissance au monde des arts, mais le prix est aussi un hommage aux communautés religieuses qui ont contribué, à l’époque, à l’essor de la culture à Amos », explique Pierre Laliberté, membre de la Commission culturelle de la Ville d’Amos. « Le travail de Jim Couture rayonne bien au-delà de la région et nous sommes fiers de lui rendre cet hommage. »

Le public pourra apprécier la dernière création de Jim Couture, qui sera installée dans une alcôve du parc linéaire de Malartic, à partir d’octobre 2011. \\

PHOTOS | CHANTALE GIRARD

PHO

TO |

DO

MIN

IQU

E R

OY

PHOTO | COURTOISIE

Page 10: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

10 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Littérature

À la croisée des arts visuels, des arts graphiques et de la littérature, Isabelle Malenfant pratique un métier qui fait la joie des enfants : illustratrice jeunesse. À l’automne 2011, le jeune public aura l’occasion de découvrir ses trois nouveaux albums sur les rayons de leur librairie préférée.

Il y amaintenant 4 ans qu’Isabelle Malenfant se consacre à temps plein à son métier d’illustratrice. Talentueuse et prolifique, c’est avec la maison d’édition Les 400 coups qu’elle a réalisé ses trois premiers livres destinés à la jeunesse. Depuis, malgré qu’elle ait élargi la liste de ses collaborations, elle lui reste fidèle. C’est donc avec elle qu’elle réalise Le monstre qui faisait tic tac, à paraître en octobre. Mais ce n’est pas tout! Chez Dominique et compagnie, elle publie Gros chagrin, gros câlin, tandis qu’aux Éditions Trampoline, on pourra voir De l’autre côté du miroir. Ce sera un automne très occupé pour cette jeune femme originaire de Val-d’Or.

Le travail d’Isabelle Malenfant se démarque par sa sensibilité et le caractère des personnages qu’elle illustre. On y retrouve aussi un côté « fait main » très visible. Elle travaille d’abord ses esquisses à la main, qu’elle rehausse ensuite d’aquarelle tandis que la touche finale est faite à l’ordinateur. « Le plus grand défi des livres pour enfants est d’aller chercher la petite twist qui va piquer leur curiosité et leur donner le goût d’ouvrir le livre et de le lire », confie l’illustratrice et maman de deux fillettes. « Il faut aussi parler à l’intelligence des enfants, leur faire confiance. Et quand le texte est beau, on peut aller plus loin et toucher autant les enfants que les parents. »

Faire autrement Dans un marché envahi par les produits américains, c’est tout un défi pour les éditeurs québécois de faire leur place. C’est en produisant des ouvrages de qualité qu’Isabelle Malenfant tente de contourner le problème. « J’ai eu la chance de commencer en illustrant de très beaux textes. Ça a en quelque sorte établi un standard de qualité pour la suite », confie l’artiste qui s’avoue chanceuse de faire ce qu’elle aime malgré la petitesse et la précarité du marché.

En 2010, Isabelle Malenfant a reçu le prix Illustrations jeunesse du salon du livre de Trois-Rivières dans la catégorie Relève pour L’étrangère, et son livre Confisqué!, paru chez Les 400 coups, a reçu le Prix du livre jeunesse de Marseille. Avec un peu de chance, les enfants de la région devraient pouvoir faire sa connaissance lors du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue qui aura lieu à Rouyn-Noranda en mai 2012. \\

> isabellemalenfant.com

3 nouvelles parutions pour une illustratrice valdorienne Les beaux livres d’Isabelle Malenfant

>> Ariane Ouellet

Dans le cadre de la Semaine des Bibliothèques publiques, votre bibliothèque vous gâte!Nous offrons gratuitement, aux petits et aux grands, 2 rencontres littéraires mémorables…

Pour la famille

Théâtre de marionnettes : Ti-Jean et le pauvre Diable Ti-Jean réussira-t-il à délivrer la princesse capturée par le Diable?(Histoire inspirée de contes traditionnels québécois.)

Bibliothèque de Val-d’Or : Samedi 15 octobre à 13 h 30Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda : Dimanche 16 octobre à 15 hThéâtre de poche de La Sarre : Lundi 17 octobre à 13 h 30 (pour groupes scolaires)

Pour tous

Conférence avec l’auteur Jean-Pierre CharlandRencontre avec un conteur formidable qui fascine par sa capacité à restituer dans les moindres détails la réalité d’une autre époque. Il est l’auteur de plusieurs romans dont la saga Les Portes de Québec.

Théâtre de poche de La Sarre : Samedi 15 octobre à 14 h Bibliothèque de Val-d’Or : Dimanche 16 octobre à 13 h 30Bibliothèque municipale d’Amos : Lundi 17 octobre à 19 h 30Réseau Biblio : Mardi 18 octobre à 13 h 30(En vidéoconférence dans les 58 bibliothèques affiliées en Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec.*)

Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda : Mardi 18 octobre à 17 h (formule 5 à 7)

* Les personnes intéressées sont invitées à s’informer auprès de leur bibliothèque locale.

Ce journal est imprimé sur du papier écologique SVP RECYCLEZ-LE !

PHOTO | OLIVIER TÉTREAULT

facebook.com/indicebohemien

Une des œuvre tirée du livre Le monstre qui faisait tic tac, illustré par Isabelle Malenfant

> indicebohemien.org

Page 11: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 11

Littérature

L’automne est la saison de prédilection des lancements de livres et cette année, les Éditions Trois-Pistoles réjouiront les lecteurs de la région en publiant Contes, légendes et récits de l’Abitibi-Témiscamingue. Fruit d’un travail minutieux de recherche et de lectures passionnées de l’auteur Denis Cloutier, cette anthologie littéraire ambitieuse propose près d’une cinquantaine de textes d’auteurs de la région et d’ailleurs ayant un lien avec notre territoire.

C’est à la demande de l’éditeur Victor Lévy-Beaulieu que Denis Cloutier s’est mis à la tâche pour bonifier cette collection déjà existante aux Éditions Trois-Pistoles et qui jette un regard sur les régions du Québec. Ayant travaillé depuis quelques années à répertorier tous les auteurs originaires de l’Abitibi-Témiscamingue et ceux ayant écrit sur la région, il était sans doute le mieux placé pour accomplir cette tâche délicate. « J’avais en tête une quan-tité de textes que je voyais dans une anthologie, mais j’ai aussi sollicité certains auteurs pour qu’ils me proposent des textes inédits ou introuvables », raconte Denis Cloutier, qui admet avoir eu recours à quelques collègues lecteurs pour valider certains choix.

Un portrait de famille

Cette nouvelle publication est un événement pour l’Abitibi-Témiscamingue, car il s’agit de la toute première anthologie littéraire de chez nous. « Il y en a dans toutes les régions du Québec sauf ici. Et la quantité de textes et d’auteurs répertoriés est beaucoup plus considé-rable qu’on pense », confie l’auteur, qui avoue avoir pris beaucoup de plaisir à l’aventure. « Le fait de tout mettre ça ensemble ajoute de la valeur et une dimension nouvelle à des textes qui sont parfois presque oubliés », ajoute-t-il. Outre les textes historiques, on retrouve de la poésie, des nouvelles, des essais et des récits, regroupés sous des chapitres joliment intitulés Le pays premier, Le pays traversé, Le pays rêvé, Le pays troué, Le pays des poètes. La deuxième partie s’intitule Contes et racontages, et se veut plus ludique, plus festive, plus contemporaine aussi.

Du Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson en 1686 jusqu’à un article de Pierre Foglia portant sur Roméo Saganash et intitulé Un beau monsieur, l’anthologie fait en quelque sorte un portrait de famille de l’Abitibi-Témiscamingue d’hier à aujourd’hui. « Ça répond à un besoin d’identité, d’appartenance et de mythologie régionale. C’est une dimension essentielle de ce que nous sommes, c’est aussi précieux qu’un livre d’histoire », s’enthousiasme Denis Cloutier au sujet de l’importance de cet ouvrage pour la collectivité. Cette anthologie devrait se trouver sur les tablettes des librairies vers la fin de l’automne. \\

Les éditions Trois-Pistoles lancent Contes, légendes et récits de l’Abitibi-Témiscamingue Notre Histoire en histoires >> Ariane Ouellet

Cauchemars en série>> Charlotte Luneau, 10 ans

Les_livres_de_Charlotte

Ce livre a été écrit par Amy Lachapelle, une auteure du Témiscamingue que j’ai découverte en lisant Le monde de Khelia, une série de romans jeunesse dont le premier tome a été publié en 2008 et que j’avais aimé. J’ai été curieuse de lire une autre œuvre de l’auteure et celle que je vous propose n’est pas du tout du même genre que la série de Khelia. Cauchemars en série fait partie de la collection Zone Frousse des Éditions Z’Ailées, qui s’adresse aux jeunes de 8 ans et plus, et a été publié en 2009.

Ce court roman met en vedette Miguel, un jeune garçon qui emménage dans une nouvelle ville pendant l’été. L’histoire se déroule chez lui, dans une habitation centenaire située près de chez son cousin et ami Christophe. Dès le premier soir, il vivra une expérience hors du commun : une rencontre avec ce qu’il croit être un fantôme! Par la suite, ses nuits seront hantées par des cauchemars qui l’amèneront à confondre ses rêves avec la réalité, ce qui l’effraie de plus en plus. Il partira donc à la recherche de solutions pour régler son problème nocturne qui devient de plus en plus dérangeant!

C’était la première fois que je lisais un roman d’épouvante et j’ai été intéressée par l’histoire remplie d’imprévus et de coïncidences mystérieuses. Le déroulement m’a incitée à rester concentrée sur l’action qui rythme l’histoire tout au long du livre. Je l’ai lu d’une couverture à l’autre, d’un seul trait!

Si vous avez peu d’expérience en lecture, ce livre vous conviendra car il est divisé en chapitres courts et le vocabulaire utilisé est simple. Pour les amateurs de fantômes, vous en croiserez quelques-uns dans le livre et cela peut vous mettre dans l’ambiance de l’Halloween qui approche à grands pas! Ne vous inquiétez pas, ce livre ne risque pas de vous donner des cauchemars, mais il vous divertira à coup sûr! \\

> amylachapelle.com > zailees.com

Cauchemars en série Auteure : Amy Lachapelle

Éditions Les Z’Ailées, collection Zone frousse, 2009

Dans son premier recueil, publié en 2002, Sonia Cotten pratique l’alchimie du verbe pour Changer le Bronx en or. Quatre ans plus tard, la poète de Rouyn-Noranda embrase nos esprits avec son Nique à feu. Après Mon chef c’est mon cœur, livre de poésie pour enfants illustré par Karine Hébert, la voici de retour avec Ovalta, un recueil à paraître ces jours-ci aux Éditions Poètes de Brousse.

Le néologisme « Ovalta », formé du mot ovale et des initiales de Témiscamingue-Abitibi, désigne l’endroit où les hautes terres de la région forment un plateau ovoïde, à partir duquel s’écoulent les eaux de chaque côté de la ligne de partage. Si l’artiste en fait le titre de son recueil, c’est qu’avec lui elle désire circonscrire et nommer ce lieu où logent nos croyances et que d’aucuns appellent la foi.

L’écriture d’Ovalta débute après la lecture du Journal de la création de Nancy Huston. Cette oeuvre permet à Sonia Cotten de réaliser que ses deux premiers recueils et celui en gestation forment une trilogie autour de la boréalité. Les poèmes du troisième volet s’écriront spontanément, sans plan de travail, à Rouyn-Noranda. La réécriture se fera lors d’une résidence dans un studio du Banff Center for the Arts au mois d’août dernier. Aidée de Kim Doré, son éditrice, elle constate alors qu’on trouve deux tons dans ses poèmes et les regroupe dans deux parties.

Offrandes et rites finement ciselés Dans la première, intitulée « Reposoirs », les textes sont de petites pièces d’orfèvrerie longuement travaillées, déposées en offrande au lecteur. C’est comme « des petites prières », dira-t-elle, surprise par leur naissance, puisqu’elle voulait « faire un recueil oral, porté par un grand souffle, avec des vers qui se diraient bien sur scène ! » C’est la seconde partie, intitulée « Sacrements », qui regroupe ces textes plus scéniques. Le titre, « choisi pour la force du mot et les contradictions de ses significations », fait aussi référence aux sacrements institués par l’Église. Les poèmes qui s’y trouvent examinent donc des apprentissages fondamentaux qui jalonnent nos existences, comme autrefois les rites religieux.

Que souhaite Sonia Cotten pour Ovalta ? Elle répond de la façon la plus humble qui soit : « J’aimerais que ce recueil agisse comme un grand vent chaud et fasse du bien au lecteur ! » Parions que ce vent trouvera son chemin jusqu’aux profondeurs de l’être de ceux qui le liront!

Le lancement régional d’Ovalta aura lieu au Cabaret de la dernière chance, le 30 septembre à 19 h, dans le cadre des Journées de la Culture. \\

Sonia Cotten fait paraître un nouveau recueil de poèmes, Ovalta

Point final d’une trilogie boréale

>> Tommy Allen

PHO

TO |

ISAB

ELLE

VAN

ASS

E

Page 12: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

12 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Une ville dure sous la surface

> Francesca Benedict

Chronique_littéraire

Pour cette vingt-et-unième chronique, j’ai choisi de vous présenter une auteure anglophone de la région. Mary Lou Dickinson a grandi à Bourlamaque parmi les familles de mineurs. Elle vit aujourd’hui à Toronto, mais elle a gardé ses liens avec la communauté valdorienne. Avec ce roman, elle signe sa deuxième publication. Son premier titre, One Day It Happens, paru en 2007, rassemble des nouvelles dont certaines déjà exprimaient l’empreinte de cette appartenance.

Quatre personnages se croisent après de longues années. Lucien est resté, Michelle est revenue s’installer depuis un certain temps, Nick et Libby vivent à Toronto et sont en visite. Ils se sont connus jeunes, alors qu’ils grandissaient dans Bourlamaque et ils sont tous rattachés les uns aux autres par Marcel, un enfant qui évolue dans des conditions aussi dures que celles qu’ils ont connues.

Essentiellement, l’auteure raconte la vie de gens qui ont grandi ensemble et qui aujourd’hui doivent composer avec leur passé autant qu’avec leur présent. Elle présente des personnes dans la quarantaine qui traversent les deuils et les bilans occasionnés par les hauts et les bas du quotidien. À cela s’ajoutent les amitiés, les amours, les rêves et les déceptions, opposant la fragilité de la condition humaine à la dure réalité de la vie dans une ville minière – la phrase « It’s a tough town under the surface » revient à quelques reprises, et semble faire autant référence aux gens qu’à la roche. En reflétant les nombreuses divisions de l’époque entre catholiques et protestants ainsi qu’entre francophones et anglophones, le passé révèle la profondeur des déchirures provoquées par le contexte politique et social des années 50.

L’auteure rebâtit la vie des personnages en les laissant raconter leurs propres souvenirs, auxquels elle entremêle le point de vue et les souvenirs des autres personnages ; ce procédé permet d’avoir en même temps une perspective intérieure et extérieure, ce qui traduit bien la complexité de la situation socio-économique entre patrons et mineurs ainsi que le lourd héritage historique et linguistique.

Pour la génération qui a connu le passé de Val-d’Or, les références rendent facile la reconnaissance des lieux et de l’ambiance de cette époque. L’histoire correspond aux histoires qui circulent sur les premières décennies de Val-d’Or. L’intérêt du livre repose aussi sur le fait que Mary Lou Dickinson a su saisir le rythme, le souffle de la ville d’aujourd’hui. \\

866 797-0979

www.groupe-at.com

Système d’alarme Surveillance vidéo Téléphonie Aide aux personnes Contrôle d’accès

Leader régional en sécurité électronique

Systèmes de sécurité électroniqueIntégration clé en main Contrats de services complets

Entreprises, institutions, résidences

819 762-7761 1 866 797-0979

TÉLÉPHONIE pour PMEIntégrateurs autorisés Mitel 3000 pour l’Abitibi-Témiscamingue

Téléphonie hybride; Le meilleur de la téléphonie conventionnelle et IP !

À LA UNE

Après le grand « ouf! » de la rentrée et les célébrations entourant les Journées de la Culture, nous voilà invités dans l’envi- ronnement douillet des bibliothèques alors que la grande majorité d’entre elles souligneront la Semaine des biblio-thèques publiques, du 15 au 22 octobre. Deux activités majeures sont inscrites à l’agenda de cette semaine : une rencontre-conférence avec l’auteur de la populaire série Les portes de Québec, Jean-Pierre Charland, et le théâtre de marionnettes Ti-Jean et le Pauvre Diable, du Théâtre des Deux Mains.

Les histoires d’un historien

Historien de formation, Jean-Pierre Charland est aussi et surtout, nous dit-on, un conteur formidable. Sa capacité à restituer dans les moindres détails la réalité d’un monde et d’une époque à l’aide d’images et de gravures surprenantes fascine généralement son large auditoire. Jean-Pierre Charland a publié plusieurs romans à la fois salués par la critique et appréciés du public, dont L’été de 1939 avant l’orage et Les Portes de Québec, une grande saga évoquant le passé d’une ville à qui il voue un profond attachement.

Le populaire auteur prononcera sa conférence au Théâtre de poche de La Sarre (15 octobre à 14 h), de même qu’aux bibliothèques municipales de Val-d’Or

(16 octobre à 13 h 30), d’Amos (17 octobre à 19 h 30) et de Rouyn-Noranda (18 octobre à 17 h).

Le réseau BIBLIO ne sera pas en reste puisque les abonnés des bibliothèques inscrites à l’activité pourront assister à la conférence de M. Charland par la magie de la vidéoconférence, le 18 octobre à 13 h 30. Les usagers auront également l’opportunité d’assister à la conférence dans le confort de leur salon, moyennant un branchement Internet haute vitesse, un casque d’écoute et une caméra vidéo.

Le Diable est parmi nous... tant mieux!

Autre activité et autre public, Ti-Jean et le Pauvre Diable, du Théâtre des Deux Mains, propose une histoire inspirée de quatre contes traditionnels québécois (Ti-Jean le violoneux, Le roi parrain, La bête à sept têtes et Le roi qui donne la moitié de son royaume). Une histoire qui fera des heureux puisque, au terme de la prestation, Ti-Jean réussira à délivrer la princesse capturée par le Diable. Ti-Jean et le Pauvre Diable sera à l’affiche aux bibliothèques municipales de Val-d’Or (15 octobre à 13 h 30), de Rouyn-Noranda (16 octobre à 15 h) et au Théâtre de poche de La Sarre (17 octobre à 13 h 30). \\

> biblrn.qc.ca/rbpat

Semaine des bibliothèques publiques Pour une littérature vivante et à la page! >> Lise Gagné

Dickinson, Mary Lou. Ile d’Or, Toronto : Inanna, 2010, 287p.

« You’ll never be lonely as long as you have

a book to read » (p.59)

« “ But you’re a northerner,

” Madame Dion said. “That’s a family”. »

(p.203) PHO

TO |

CO

UR

TOIS

IE R

BPA

T

Jean-Pierre Charland offria une conférence lors de la semaine des bibliothèques publiques

Littérature

Page 13: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 13

Parler d’Ali>> Martin Blais

Vues_sur_le_nord

De l’Abitibi au B-C… Jonathan Levert propose La route de l’ouest

>> Émélie Rivard-Boudreau et Winä Jacob

Après avoir fait sa marque en 2009 avec le moyen-métrage L’or blanc portant sur le milieu interlope valdorien, Jonathan Levert lancera cet automne son premier long-métrage à saveur de dépaysements et de grands espaces : La route de l’ouest. Son « roadmovie » documentaire risque d’en faire rêver plus d’un et de rendre nostalgiques plusieurs autres.

Cet eldorado qu’est la Colombie Britannique fascine les jeunes Québécois et c’est sur ce phénomène que s’est penché le Valdorien dans La route de l’ouest. « Moi j’y suis allé trois fois en 1998, 1999 et en 2001 pour changer d’air, changer mes habitudes de vie et couper des ponts qui n’étaient pas sains pour moi. Je me souviens que ça m’avait beaucoup marqué », témoigne Jonathan. L’expérience du voyage, le changement culturel, la barrière de la langue, le fait d’être étranger dans son propre pays et le rassemblement de Québécois à l’extérieur de la province sont tous des angles qui seront explorés dans ce film, à travers trois personnages principaux, du débutant au plus expérimenté.

Le film est d’autant plus un produit régional qu’il intègre la participation de Justin St-Pierre, Jasmin Depont et Chantal Archambault à la bande sonore. « Je trouve ça important d’impliquer des gens de l’Abitibi. Je suis toujours resté proche de mes racines », explique le réalisateur.

La route de Jonathan Levert

En 2008, le jeune cinéaste a fondé sa boîte de production vidéo, Image Nomade Production. Au cours des dernières années, la production de vidéos corporatifs et de vidéoclips lui a permis de gagner sa vie avec sa caméra. « Ce n’est pas toujours évident de faire du cinéma indépendant, financièrement et émotionnellement avec tout le stress… », partage-t-il. Néanmoins, certaines organisations semblent trouver les initiatives de Jonathan Levert et de Image Nomade Production intéressantes puisqu’elles acceptent de s’associer à ses projets. Pour La route de l’ouest, bien qu’il ait financé le documentaire à 90 %, Jonathan Levert a bénéficié de quelques dollars de financement de la part de Jeunes volontaires et de PRIM (Productions Réalisation Indépendantes de Montréal).

Au moment d’écrire ce texte, Jonathan Levert était toujours en attente de réponse en ce qui a trait au lancement officiel de son plus récent film. « J’aimerais beaucoup le présenter au Festival du cinéma à Rouyn et aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), ils me disent que je devrais avoir une réponse d’un jour à l’autre. Le Festival du cinéma serait une belle vitrine dans ma région et les RIDM c’est une des plus belles cartes de visite pour les documentaires. » Suite à ces lancements, le réalisateur espère voir son film projeté dans divers festivals canadiens et européens, et à la télévision. « Je ne suis pas Denys Arcand, je ne suis pas connu alors je fais un peu les choses à l’envers, j’ai fait le film en premier et après je négocie avec les distributeurs. » Une chose est certaine pour lui, il viendra faire une projection dans le cinéma de sa ville natale avant la fin novembre. \\

> imagenomadeproduction.com

Cinéma

J’ai vu Ali au Capitol, à Val-d’Or, pendant le Festival de cinéma des gens d’ici. Il prenait forme dans la loquacité d’une vieille gang aux souvenirs encore vifs et dans un audacieux montage photo signé Dominic Leclerc. Le réalisateur du documentaire Voir Ali, Martin Guérin, était fier de nous dire que son film menait une bonne vie et qu’il sera projeté, au cours de la semaine du 14 octobre, dans une salle privilégiée par les cinéphiles montréalais: le Cinéma Beaubien. Mais revenons au passé.

En 1983, dans les villes jumelles du Nord-Ouest, on a vu débarquer un géant, « The Greatest », né Cassius Clay. Le message qu’il nous apportait était difficile à saisir : on n’en a retenu que l’essentiel, soit qu’aucune étoile n’est impossible à décrocher.

L’histoire se raconte dans la chronologie : au départ, il y avait une ambition, et à la fin, il y eut une conférence de Mohamed Ali. Entre les deux, un tas d’anecdotes et du mal à y croire, autant pour les spectateurs que pour ceux qui racontent. En apparence, le projet tenait du miracle, parce qu’on s’était tellement fait répéter que notre région en était une trop éloignée. Mais comme le résume le défunt Guy Lemire, la région a « besoin d’estime de soi de façon démesurée », ce qui donne à ceux qui organisent des manifestations culturelles l’envie d’inviter des gens de marque, des influents, des inspirants, pour se voir dans le regard de ces autres que l’on admire de loin. Faire venir Mohamed Ali « au pays des créditistes » était alors une autre façon pour la région d’affirmer son existence au monde autant qu’à elle-même.

(Électro)choc culturel Juste avant qu’on en vienne à raconter comment Ali est débarqué à Rouyn et Noranda, le matin se réveille, la ville est plongée dans une lueur d’un rouge ardent et au loin, une clameur jamais entendue dans notre désert d’épinettes, celle des prières matinales islamiques, ce qui nous rappelle l’absence de références à la religion musulmane dans notre municipalité. On comprend alors que les fans d’Ali présents à l’aréna Dave-Keon étaient bien mal préparés pour cette messe de juin 83. Car il ne s’agissait pas seulement d’une conférence, mais du prêche d’une légende du sport tentant d’insuffler la foi, d’une foule restant sur son appétit, surprise dans un aréna à se faire répéter « Boxing is nothing if you don’t believe in God! » La visite de Mohamed Ali s’est avérée l’un des premiers contacts du Nord-Ouest québécois avec l’islam.

Mais il valait la peine de faire voir Ali aux gens d’ici : simplement en entendant raconter cette histoire, on mesure le lot de fierté que cela a apporté à la région. On comprend où Jacques Matte et sa troupe ont trouvé le « guts » d’amener à leur festival les Gainsbourg, Lelouch, Godard et autres géants du cinéma.

Voir Ali est finalement un documentaire monté dans la forme « talking heads », reposant ainsi sur les entrevues pour tisser sa toile. Cette démarche est risquée, puisque le film entier ne sera jamais plus intéressant que ses personnages. Mais Martin Guérin est bien tombé, puisque les Matte, Lemire, Charlebois, Slobodian et autres sont d’excellents conteurs, et que l’évocation du passage d’Ali en Abitibi suffit à raviver chez eux une flamme fière et éternelle. \\

Semaine des bibliothèques publiques Pour une littérature vivante et à la page! >> Lise Gagné

PHOTO | COURTOISIE DE L’ARTISTE

Page 14: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

14 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Page 15: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 15

Page 16: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

| L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ S E P T E M B R E 2 0 1 1 16

Virginia Pésémapéo BordeleauDes Sioux aux oiseaux

Jusqu’au 21 octobre 2011

Marcelle Dubois est l’invitée du Théâtre du Tandem Le pays d’où je viens >> Émilise Lessard-Therrien Elle est originaire de Notre-Dame-du-Nord, au Témiscamingue. Elle a fondé sa propre compagnie de théâtre en 2000, Les Porteuses d’Aromates, et signé de nombreuses pièces présentées dans des théâtres renommés de la métropole. On lui doit entre autres En vie de femmes, Amour et protubérance, Condamné à aimer la vie et Jampack. Son nouveau projet, Habiter les terres, la ramène dans son coin de pays natal pour aller à la rencontre des gens d’ici. Pour une deuxième fois, le théâtre du Tandem sera l’hôte de la résidence de l’auteure et metteure en scène Marcelle Dubois.

Habiter les terres, c’est ce que bon nombre de Témiscabitibiens font depuis belle lurette. Des âmes pionnières qui ont façonné de leurs mains ce petit bout de pays qu’on oublie trop souvent. Pour ce nouveau projet, l’artiste veut explorer le fond de la question de l’identité reliée au territoire, aller prendre le pouls des gens qui habitent ici depuis toujours et entendre les histoires qu’ils ont à raconter. « On explique souvent l’évolution du monde par des choses qui vont vite, qui témoignent d’une certaine technologie qu’on retrouve très concentrée dans les régions urbaines. Pourtant, les régions ressources ont fait beaucoup pour la modernité du Québec et je veux aller rencontrer ces gens qui n’ont pas bougé de leur territoire depuis les cinquante dernières années », raconte Mme Dubois.

Marcelle Dubois souhaite explorer les recoins du Témiscamingue et de l’Abitibi, fouiller les fonds de rangs, écouter ces

hommes et ces femmes raconter la colonisation, les défrichements, les labours et les récoltes. « C’est ce que je vais chercher en allant là : le rapport entre l’identité et le pays qu’on habite. Je crois fondamentalement que notre façon de penser, notre structure mentale est forcément influencée par l’endroit d’où l’on vient, là où nos yeux ont appris à aimer la vie… »

Une résidence au fil des saisons Cette résidence sera divisée en trois partie, soit à la fin octobre, aux Fêtes et au printemps. Ainsi, l’artiste aura l’occasion de s’imprégner de chacune des saisons et du

discours des gens au fil de ces différentes périodes. Cela permettra aussi d’approfondir les relations avec les gens et de cibler des personnes. C’est l’avantage de profiter d’une résidence : être sur le territoire pour vraiment créer une œuvre inspirée de la région. « Je me donne jusqu’à l’été pour écrire une première matière, faire des tests et ensuite on verra pour la production. » \\

> theatretandem.com

PHOTOS | COURTOISIE

Arts_de_la_scène

Page 17: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 17

Le 15 octobre prochain, ce sera chaud, écolo, coloré et... poilu à la salle Félix-Leclerc de Val-d’Or, alors que la designer Édith Brisebois présentera son tout premier défilé solo avec la collection automne-hiver 2011 de Créations Inédith. Sous le thème « La Belle et les Bêtes », une douzaine de mannequins de tous les formats défileront dans une atmosphère de spectacle.

Dans son atelier, Édith Brisebois est entourée des vestes, foulards, capes, casques et bijoux voués à être présentés lors du défilé. « Il y aura beaucoup d’accessoires, de fourrures recyclées et colorées et du tricot », explique Édith Brisebois pour décrire l’événement. « J’y présenterai également mes premiers vêtements de matériaux recyclés, sans fourrure », dévoile-t-elle. Pour cette nouveauté, la designer a d’ailleurs utilisé des retailles de tissus qu’elle avait achetés à New-York pour sa première collection de robes, l’été dernier.

Avec son propre défilé, Édith Brisebois rompt avec sa tradition des deux dernières années de présenter sa collection automne-hiver au Gala mode des Kiwaniennes. « J’avais envie d’essayer de présenter quelque chose qui ressemble plus à ma vision », explique-t-elle. Une aide considérable en biens et services du Service culturel de la Ville de Val-d’Or l’a également motivée à tenir son propre événement.

À Édith Brisebois se joignent des professionnels reconnus pour leur créativité hors du commun : le touche-à-tout Serge Larocque se charge de la mise en scène, tandis qu’Audrée Bourque, propriétaire du salon Égoïste et créatrice de perruques pour le Cirque du soleil, s’occupe de la coiffure. Également sur les rangs : la sœur de la designer, la maquilleuse professionnelle Laurie Brisebois Deraps, qui a déjà enjolivé des mannequins paradant pour Jean-Paul Gaultier. Des photos de Geneviève Lagrois agrémenteront la soirée.

Nouveau local, nouveaux marchés

En juillet, la spécialiste de la fourrure s’est associée avec huit artistes de Val-d’Or pour ouvrir la galerie-boutique des Chercheurs d’arts, au 843, 3e Avenue. « Ça, c’est mon plus gros bébé, mon plus grand rêve », confie-t-elle. Au départ, le projet ne devait durer que le temps de la vente trottoir, mais ça s’est ensuite prolongé pour un mois, puis le groupe d’artistes s’est engagé pour un an. Peintures, sculptures et bijoux ornent donc les murs de la galerie-boutique à travers les créations « à poils » de Créations Inédith, dont l’atelier est installé à l’arrière-boutique.

Au-delà de ses nouvelles créations, Créations Inédith a également raffiné sa stratégie d’affaires. Après s’être dotée d’un nouveau logo, plus représentatif de ses activités, l’entreprise a comme projet la mise en ligne d’un site Internet qui lui permettra une mise en marché pratiquement internationale. Pour l’instant, en plus de la galerie-boutique, les bijoux d’Inédith sont en vente à la boutique Dinh-bà Design à Montréal et chez Sacsou à Gatineau. \\

> ccat.qc.ca/inedith

Un défilé-spectacle pour la collection automne-hiver de Créations InÉdith Tout est au poil pour Édith Brisebois >> Émélie Rivard-Boudreau

Métiers_d’art

Sur son profil Twitter, on peut lire qu’Éric Chandonnet est «auteur, scénariste, chroniqueur et blogueur » et qu’il écrit « sur des trucs que tu ne connais pas (encore !)». L’Amossois d’origine travaille loin des projecteurs, mais attire de plus en plus l’attention, simplement en tentant férocement de rester lui-même et en vivant sa passion pour l’écriture.

Il y a une quinzaine d’années, Éric Chandonnet quittait sa ville natale, Amos, afin d’étudier à Montréal en informatique. Quelques années plus tard, insatisfait de son métier de programmeur, il tente de démêler ses passions et intérêts : « Mon premier choix aurait été de devenir joueur de hockey, mais je ne me trouvais pas super crédible d’y songer à 29 ans! » blague-t-il. Son deuxième choix fut l’écriture; ainsi, après avoir quitté son emploi, Éric entreprend timidement un blogue, 10putes.com, en 2004. Ce n’est qu’une question de temps avant que les choses évoluent pour lui : en 2007, il fait son entrée à l’École nationale de l’humour.

Depuis le printemps dernier, il écrit pour le site Nightlife.ca. Au début, il était légèrement craintif que son style ne corresponde pas au site : « Je ne suis pas un jeune hipster cool : j’étais certain qu’ils allaient me démasquer rapidement! » Résultat : une chronique hebdomadaire mise bien en évidence sur le site! On peut également lire sur le site canadien de Yahoo ses « chroniques avec bénéfices ».

Authentique... et occupé

Son style d’écriture est spontané, authentique et rafraichissant : « Je n’aime pas les grosses phrases ou les grands mots… je ne parle pas comme ça dans la vie, je me sentirais imposteur d’écrire ainsi. » Un peu tendre, souvent grivois, parfois vulgaire mais toujours authentique, Éric Chandonnet écrit beaucoup sur les relations hommes-femmes : « Je crois que les filles me lisent car elles ont l’impression d’aller voir dans la tête d’un gars. » Le jeune auteur considère qu’il possède la « liberté du célibataire » puisque son blogue regorge d’informations sur ses préférences intimes et aspirations amoureuses, qu’une copine ne lui impose de censure.

Finalement, il a collaboré l’an dernier aux chroniques de Christopher Hall sur les ondes de la Première chaine de Radio-Canada. Depuis quelque temps, l’auteur bosse sur un projet télé, une comédie dramatique qui sera éventuellement proposée à Radio-Canada, ainsi que sur une série dramatique pour le web. Il espère enfin faire un livre avec ses chroniques Victime de la porn. Pas mal pour un inconnu. \\

> 10putes.com > nightlife.ca > fr-ca.etre.yahoo.com/chroniqueavecbenefices

Confidences tendres d’un badin libidineux Pour Éric Chandonnet, écrire est une vocation >> Valerie Lemay

La photographe Anaïs Durand propose sa vision de l’interrelation unissant humains et nature

Fixer le temps >> Geneviève Gagnon

Du 20 octobre au 18 novembre 2011, la Maison de la culture de La Sarre présentera, dans la salle du conseil municipal, Valse en quatre temps et trois mouvements, une exposition de photographies d’Anaïs Durand, qui se veut une réflexion sur les concepts d’évolution et de cyclicité pré-sents tant dans la nature que dans la vie humaine.

Originaire de la région d’Allier, en France, Anaïs Durand est d’abord venue au Québec lors d’un stage pour ses études en environ-

nement. C’est pour l’Abitibi qu’elle aura un coup de cœur. Il faut l’entendre s’enflammer pour exprimer à quel point elle est bien ici : « De la nature, il y en a partout ! Les gens sont sympathiques et on a une excellente qualité de vie ! » Elle ajoute : « La neige est un élément indispensable dans l’année. Je ne peux pas m’imaginer vivre dans les pays de l’équateur! » En plus de la photographie, Mme Durand témoigne de ses visées écologiques par la fabrication de meubles en carton; elle propose, entre autres, des ateliers aux jeunes de la région.

Cette exposition lui permet de marier deux de ses passions : nature et photographie. L’artiste nous présente des clichés pris en France et dans les environs de Radisson, au Québec. Le titre, Valse en quatre temps et trois mouvements, évoque le clivage qui existe entre l’espace-temps de la nature et celui de l’Homme. Si la nature évolue en quatre

étapes, par ses quatre saisons, l’Homme, quant à lui, pense sa vie en trois temps : passé, présent et futur.

L’étroite relation entre l’Homme et la nature est ainsi questionnée. « La nature est en perpétuelle évolution face aux changements quotidiens qu’elle rencontre. La photo- graphie est pour moi un moyen de garder en mémoire des paysages ou des scènes de vie… » De cette volonté de documenter le présent et cette passion pour l’harmonie des formes et des couleurs viendront, par la suite, la réflexion, les questionnements, les mots.

La photographe en est déjà à travailler sur sa prochaine exposition, où l’on pourra admirer des photos des écosystèmes abiti-biens. Mais d’abord et avant tout, le ver-nissage de celle-ci aura lieu le 20 octobre à 17 h. \\

Arts_médiatiques

PHO

TO |

CO

UR

TOIS

IE D

E L’

ARTI

STE

PHO

TO |

JULI

E AR

TAC

HO

Page 18: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

18 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Page 19: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 19

Ma_région_j’en_mange

Contre-filet de bœuf Alléchamps au Caramiel de La Grande Ourse 2 façons >> Louis-Joseph Beauchamp

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe MorinLA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537

Pour le mois d’octobre, je vous propose ma recette en deux versions ; une version steak pour les irréductibles du BBQ et l’autre en rôti réconfortant! Je préfère les steaks de contre-filet d’au moins 4 cm (1½ pouce). Cette épaisseur permet une belle caramélisation tout en conservant un centre bien saignant. Si vous préférez votre steak plus cuit, optez pour la coupe New York.

1 Rôti de 900 g. Contre-filet, Bœuf Alléchamps OU 4 Steaks de 225 g. Contre-filet, Bœuf Alléchamps

Pâte à mariner ¼ tasse Épices à bifteck, Crousset ¼ tasse Miel de trèfle biologique liquide, Miellerie La Grande Ourse

Caramiel au beurre et vinaigre balsamique blanc

½ tasse Miel de trèfle biologique liquide, Miellerie La Grande Ourse ½ tasse Vinaigre balsamique blanc ¼ livre (115 g) Beurre salé froid en cubes (1 cm3)

PRÉPARATION Mélanger les ingrédients de la pâte à mariner et frotter sur la viande. Placer votre viande dans un sac à fermeture à glissière en enlevant le plus d’air possible (Si vous le pouvez, scellez-la sous vide.) Placer sur la tablette du bas du réfrigérateur pendant environ 4 heures. Avant de faire cuire la viande, préparer votre caramiel. Mélanger le miel et le vinaigre dans une casserole en acier inoxydable à fond épais

et amener à ébullition à feu moyen vif. Laisser bouillir jusqu’à ce que le mélange atteigne 245 OF (120 OC) au thermomètre à bonbon en surveillant bien pour ne pas que le mélange déborde. Retirer du feu et ajouter le beurre progressivement en fouettant vigoureusement. Réserver au chaud.

CUISSON DU RÔTI Préchauffer le four à 325 OF (165 OC). Sortir la viande du sac et l’éponger à l’aide d’un essuie-tout. Bien saisir toutes les faces du rôti dans une poêle bien chaude. Le placer sur la grille de votre lèche-frite et insérer un thermomètre à cuisson au centre du rôti. Placer au four jusqu’à ce qu’il atteigne 140 OF (60 OC), environ 1 heure. Retirer du four, envelopper dans un papier d’aluminium pendant environ 10 minutes pour laisser le temps aux fibres de la viande de se détendre et que le jus se répartisse. Servir avec un filet de votre caramiel, une purée de pommes de terre Lunick et des carottes ValJack glacées au miel.

CUISSON DES STEAKS Préchauffer votre BBQ au feu le plus fort. Sortir la viande du sac et l’éponger à l’aide d’un essuie-tout. Placer sur les grilles bien chaudes et laisser cuire jusqu’au degré de cuisson désiré. Retourner à mi-cuisson pour une cuisson égale. Tout comme pour le rôti, laisser reposer votre viande afin d’éviter que le sang se retrouve dans vos assiettes! Servir avec un filet de votre caramiel, des frites maison et une salade de roquette et pousses de pois d’Eau Jardin vert.

Visitez la page Facebook de La Joyeuse Bouffe pour ces deux recettes. \\

> facebook.com/pages/La-Joyeuse-Bouffe

Louis-Joseph Beauchamp, pédagogue des papilles >> Marie-Joe Morin

Combinons les produits du terroir et de la créativité, ajoutons-y de l’audace, un brin de folie, du dévouement et une foi imprenable. De la marmite émergent sans aucun doute La Joyeuse Bouffe et son chef propriétaire, Louis-Joseph Beauchamp.

L’école secondaire Rivière-des-Quinze, de Notre-Dame-du-Nord, s’affaire quotidien-nement à l’éveil alimentaire des jeunes; de là, soulignons l’exotisme de M. Beauchamp qui semble jouer un rôle important. Pas de compromis pour les étudiants, la découverte du monde les attend. Chaque jeudi, un menu international y est offert : poulet tikka (Inde), enchiladas (Mexique), tajine de bœuf (Maroc)... Ainsi, grâce à l’audace de ce chef, les étudiants peuvent ouvrir leurs horizons culinaires et par le fait même développer une certaine curiosité. Ceci dit, les autres jours de la semaine ne manquent pas pour autant de raffinement : l’éclatement des saveurs est la plupart du temps à l’affiche, par exemple dans le porc aux poires et aux poireaux qu’il mitonne à l’occasion. L’originalité et la témérité de ce jeune chef ont fait de sa cuisine en milieu scolaire une charmante initiation à la diversité culturelle.

Un chef en mission

Mettre en valeur les aliments de chez nous est la grande préoccupation du chef Beauchamp. Les produits du terroir sont pour lui une valeur notoire pour la définition de la personnalité régionale. « Je pense d’abord aux produits régionaux pour créer mes recettes », m’explique M. Beauchamp lors de notre rencontre. Loyal envers sa région, il se fait un devoir de mettre au cœur de sa cuisine les pro-duits d’ici. Que ce soient le bœuf Vitalipré, le Fromage du Village ou encore les pommes de terre de St-Eugène-de-Guigues, tous trouvent une place de premier choix tant dans son service de traiteur que dans sa cafétéria. Généreux, il met son talent au service des entreprises agro-alimentaires La Joyeuse Bouffe se joint donc, par exemple, à Vert Forêt pour transformer et enrichir le produit premier, par exemple en mettant au point une tapenade de champignons crabe cueillis par Vert Forêt. L’implication culinaire de Louis-Joseph Beauchamp dans sa communauté est une force pour les produits d’ici.

Croire en ses racines et en faire la promotion, voilà donc la mission de ce jeune chef. Dans l’univer culinaire éclaté de Louis-Joseph Beauchamp se retrouve une joyeuse bouffe bien de chez nous. \\

PHO

TO |

PAU

L B

RIN

DAM

OU

RPH

OTO

S |

YAN

NIC

K S

ÉVIG

NY

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph Beauchamp LA JOYEUSE BOUFFE : [email protected] • 819 723-2408 poste 119

Page 20: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

20 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Avant les Conquérants : le hockey à La Sarre entre 1930 et 1955

>> Christiane Pichette Agente Patrimoniale Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

Rubrique_des_sociétés_d’histoire et de généalogie de l’Abitibi-Témiscamingue

L’histoire du hockey à La Sarre remonte à l’année 1930. Il y avait des joueurs avant cette date, mais comme ils étaient trop forts pour le reste de l’Abitibi, ils ne jouaient qu’à La Sarre. Les parties se déroulaient alors sur le terrain du Collège au 50, 1ère Avenue Est.

Le hockey a commencé pour de bon sous la direction de Dominique Hame (président) et Bénny Cleman (secrétaire), et comptait au nombre de ses membres Alphonse Saint-Jean, Basile Ganton, Lucien Mercier, Émilien Pronovost, Roland Racicot, Édouard Paquette, Gérard et Anatole David, Aristide Boisvert, Léonce Fortin, Édouard Gilbert, Paul Gagnon et Welly Audet. L’arbitre pendant plusieurs années, de 1930 à 1940, était le Dr Georges E. Rheault. Pendant un bon nombre d’années, cette équipe a bien représenté La Sarre face à Rouyn, Amos, Taschereau et Macamic, les seuls clubs de l’Abitibi dans le temps.

En 1931, à cause de la pénurie d’eau, il fallut établir de nouveaux quartiers, cette fois près de la rivière. Bientôt, une magnifique patinoire avec de bonnes estrades, pour les spectateurs comme pour les joueurs, a été installée. Il y avait en plus une douzaine de cabanes individuelles pour les gens de la haute ou les frileux.

La guerre de la 111 ?

L’équipe offrit du bon hockey aux Lasarrois, surtout contre Amos. D’ailleurs, les meilleures parties se jouaient toujours contre cette ville, et se décidaient la plupart du temps par un écart d’un ou deux buts. Une spectaculaire rivalité sportive! Plus la joute était dure, plus le plaisir qui suivait était grand. Il faut également mentionner les excursions par chemin de fer : ceux qui ont pris part à ces voyages doivent s’en souvenir avec plaisir.

Pendant deux ou trois ans, nous n’avons pas eu de hockey. Mais sous la poussée des jeunes, le hockey nous est revenu avec plus d’entrain que jamais et les joueurs n’avaient rien à envier à leurs prédécesseurs.

En 1953, l’équipe des Cyclones de La Sarre était un club redoutable, avec Claude (Peanut) Sénéchal, Percy Glaude, Kenny Elliot, Paul-Émile Lafontaine et tous les autres joueurs de l’équipe, qui avaient beaucoup de caractère. À cette époque, la compétition était très forte entre les équipes extérieures et les Cyclones, ce qui n’a pas empêché l’équipe de remporter plusieurs championnats durant ces années. \\

Il y a 10 ans à pareille date naissait à Rouyn-Noranda une nouvelle ligue d’im-provisation, ou plutôt ce qui allait deve-nir une ligue. Il y a 10 ans, quatre équipes étaient formées pour rivaliser dans l’arène et s’offrir en spectacle à l’assistance, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps dans la région. Et pour la SIR-N (Soirée d’improvisation de Rouyn-Noranda), pas question de laisser passer cet anniversai-re sans le souligner!

Celle qui a donné le coup d’envoi de ce projet qui perdure, c’est Amélie Couture, une fille de la ville comme on dit, qui est venue s’installer à Rouyn-Noranda et qui, après avoir donné des cours d’improvisation, a eu l’audace de lancer ce qui deviendrait par la suite une ligue. Et depuis, bien que le public ait quelque peu changé pour entre autres rajeunir, il est toujours présent au rendez-vous hebdomadaire, puisque ce sont en moyenne plus de 2 500 personnes qui assistent aux matchs chaque année, soit une moyenne de 100 spectateurs par match. Apparemment, il y aurait même chaque semaine des gens qui se déplacent de New Liskeard pour assister aux matchs.

Des invités à la fête!

Question de célébrer cet anniversaire, la SIR-N compte organiser différentes activités qui s’ajouteront à la saison régulière, dont

un tournoi provincial qui se tiendrait dans la capitale du cuivre en juin prochain. « Comme la Ville n’a toujours pas reçu de réponse suite au dépôt de candidature au programme Capitale Culturelle du Canada, nous ne pouvons pas savoir pour le moment l’ampleur que prendra ce tournoi, mais chose certaine, il aura lieu peu importe la décision qui sera rendue », précise Yves Dumulon, président de la SIR-N. Ce ne sera pas une première pour la région puisqu’en 2005, la Coupe Suprême s’était tenue à Rouyn-Noranda, qui avait alors accueilli 5 équipes de l’extérieur; mais cette fois-ci, le tournoi devrait atteindre une envergure encore plus importante.

D’ici là, les amateurs seront heureux d’apprendre que la saison régulière débutera le 6 octobre prochain. Et il y a fort à parier qu’ils en auront pour leur argent puisque seulement 7 places étaient à combler cette année au camp de recrutement, ce qui laisse croire que le calibre sera élevé vu l’expérience des joueurs. « On est sur une erre d’aller intéressante », ajoute le président, qui se réjouit de la structuration de l’organisation au cours des deux dernières années et qui voit l’avenir d’un œil optimiste. \\

> sir-n.ca

Danse

Arts_de_la_scène

Elle danse au bal masquéLa chorégraphe Dominique Porte rythme la SAC >> Stéphanie Fortin

Après une Nuit blanche, un Grand Bal! Pas de doute, la Corporation Augustin-Chénier ratisse large dans le paysage culturel témiscamien. Princesses, monstres, super héros et danseurs sont donc conviés à la Salle Augustin-Chénier, le samedi 29 octobre, pour une célébration de l’Halloween des plus décoincées et entraînantes. Et celle qui orchestrera cette chorégraphie collective, Dominique Porte, sera de retour pour une seconde fois à Ville-Marie.

Le bal est pratiquement devenu une tradition dans la programmation automnale de cette salle d’exposition, du moins depuis l’arrivée de Jean-Jacques Lachapelle, directeur débarqué en 2006. Pour l’édition 2011, on souhaitait particulièrement mettre la danse en valeur. Comme en témoigne l’offre de spectacles au Rift, on tente de plus en plus de pousser ce créneau. On se souviendra du passage, au cours des dernières années, des Pierre-Paul Savoie, Andrew Turner et, bien sûr, Dominique Porte, à l’automne dernier, accueillie en rési-dence de création au Théâtre du Rift pendant un mois. Un an plus tard, elle vient présenter le fruit de son travail, JE, le mercredi 26 octobre.

L’occasion étant là, il n’en fallait pas davantage pour lier la chorégraphe au bal de l’Halloween. Celle-ci aimerait joindre un volet apprentissage à la soirée. « C’est une artiste qui apprécie échanger avec le public, souligne le directeur de la Corporation. Elle désire en profiter pour apprendre une chorégraphie collective aux gens présents. » Qu’on le voit comme une partie de plaisir ou comme l’opportunité de côtoyer une professionnelle de la danse, parions que l’expérience vaudra le détour. En y ajoutant les idées farfelues et décapantes de Chloé Beaulé-Poitras, Émilie B. Côté et Francine Marcotte, qui font toutes trois partie de l’équipe de la Corporation Augustin-Chénier, la soirée promet assurément d’êtremémorable. \\

La ligue d’impro rouynorandienne célèbre ses 10 ans Ça baigne pour la SIR-N! >> Suzie Ethier

Les camps d’entraînement approchent à Amos et Val-d’Or Chasse... aux improvisateurs >> Jacques-Yvan Bruneau

Si la SIR-N est la doyenne des ligues d’improvisation en région, la LIBABA d’Amos et la LIV de Val-d’Or ne sont pas en reste : toutes deux entament leur 9e saison en tenant leur camp d’entraînement le samedi 1er octobre.

À Amos, ce sera la fin d’une époque, alors que l’arbitre des dernières années, Brumanchu, a accroché son gazou. Mais il s’agit d’un mal pour un bien, puisque son alter ego, Bruno Turcotte, en profitera pour effectuer un grand retour en tant que joueur. Par ailleurs, ceux qui souhaitent joindre les rangs de cette belle bande de fous qui anime les mercredis soirs amossois au billard l’Ad Hoc peuvent se rendre au Café Inn du Cégep d’Amos, le 1er octobre à 10 h. Des ateliers seront alors dispensés par deux monuments de l’impro locale (et régionale), Sylvain Caouette et Jack Gagnon.

Du côté de Val-d’Or, c’est à la polyvalente Le Carrefour que se tiendra le camp d’entraînement. Plusieurs postes sont à combler, alors les curieux sont invités en grand nombre. Nulle crainte à avoir : le camp fournira la formation de base, et des pratiques seront offertes aux deux jeudis, en alternance avec les matches. \\

> Les deux ligues ont leur page FacebookPHOTO | CYCLOPES

Page 21: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 21

Si vous désirez souhaiter une joyeuse Halloween de façon originale, une application iOs vous permet de créer des cartes personnalisées et de les envoyer à vos amis par courriel.

La manière de faire est inusitée : il y a un tableau de jeu à compléter pour gagner les éléments visuels à inclure sur les cartes. On doit taper sur l’écran de notre appareil pour identifier un maximum de citrouilles, cercueils et autres objets « halloweenesques ». Disponible sur iPod Touch, iPhone et iPad, l’application est donc ludique mais conviviale. Après le jeu, on aura accumulé des points pour les échanger contre des modèles de cartes sur lesquelles on ajoutera à loisir texte et images. Résultat : un photomontage personnalisé et unique.

J’ai trouvé intéressante l’expérience d’envoyer des cartes, d’autant plus qu’on peut en créer à l’infini. En les envoyant par courriel, j’aime le fait qu’on puisse effacer le message automatique de l’envoi pour que ça n’ait justement pas l’air d’avoir été fait par un robot. Le texte « Halloween Gift from Halloween Blast!! » peut donc être changé dans l’objet du message par ce qu’on veut. Je conseille également d’effacer le message et le lien s’insérant automatiquement dans le courriel avant notre envoi pour éviter de se retrouver dans la boîte de courrier indésirable des amis et de la famille. \\

Jouer pour gagner… des cartes d’Halloween! >> Mélanie Boutin Chartier

Rubrique_ludique

Cet automne, la troupe du nouveau Big Bazar visite la région avec en tête d’affiche Marc-Antoine Larche, dans une version revampée qui suscite l’enthousiasme partout sur son passage. Ce qui n’empêche pas le Valdorien d’origine d’avoir d’autres projets en tête...

Présentée pour la première fois en 1974 au Québec, la comédie musicale créée par le chanteur français Michel Fugain a fait salle comble à toutes les représentations. Trois décennies plus tard, la pertinence de refaire le spectacle a germé dans la tête des producteurs, qui ont finalement embarqué dans le projet. Au départ, la version moderne du Big Bazar fut montée pour les Francofolies en 2010, mais devant un tel succès, une tournée s’imposait.

D’entrée de jeu, Marc-Antoine Larche avoue que cette aventure a pris une tournure inattendue. Le bachelier en art dramatique interprète le rôle du Petit Homme, un personnage naïf qui découvre tout pour la première fois en explorant les multiples facettes de la vie. Le public peut le voir évoluer, car « il apprend à marcher, il a sa première déception, après il tombe en amour puis s’en va à la guerre. Après l’entracte, il a pris de l’assurance et commence à faire ses choix », lance celui qui demeure attaché à sa région natale.

Au-delà des étiquettes Toutefois, la fin de la tournée du Big Bazar n’est pas synonyme de repos pour Marc-Antoine Larche. Si le métier de comédien lui permet pour l’instant de gagner sa vie, la musique représente un espace créatif essentiel aux yeux de l’auteur-compositeur- interprète. Après avoir lancé deux albums démos au cours des dernières années, un projet de disque en collaboration avec Émilie Proulx et Ariel Harrod est en cours. Cette fois-ci, l’électro-pop et le country sont mis de côté au profit d’un son plus intimiste, avec l’objectif de trouver un son qui caractérise vraiment le musicien.

Le jeune homme, qui refuse les étiquettes, constate que percer dans le milieu artistique et y rester demeure un défi constant. « J’approche de la trentaine et je me questionne beaucoup. J’ai été chanceux, les deux dernières années ont été super belles, artistiques, productives et nourrissantes dans tous les sens! Mais est-ce que ça va arrêter dans deux secondes? Quand je vais revenir, est-ce que les gens vont être encore là pour moi? », s’interroge l’artiste aux multiples facettes, déterminé à faire ce quilui plaît avant de vouloir plaire au public. \\

Le Valdorien d’origine s’arrête en région avec le Big Bazar

Marc-Antoine Larche: un Petit Homme qui voit grand>> Stéphanie Maltais

Arts_de_la_scène

Page 22: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

22 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1

Louis-Philippe Gingras fait son entrée dans la salle à manger de l’hôtel Continental, en plein centre-ville de Val-d’Or, avec quelques minutes de retard. Première question de l’entrevue : pourquoi ici? Réponse facile : « J’ai composé ma chanson Hôtel Continental ici même. » C’était lors du FRIMAT 1935, en 2010, auquel il participait comme concurrent. C’est à cette occasion qu’il a fait la connaissance de Dany Placard, juge au FRIMAT, rencontre qui l’a amené à s’enfermer pendant quelques jours dans la « Shed à Placard », studio d’enregistrement de l’artiste bien connu, afin de créer un mini-album qui sera lancé en novembre prochain.

La première fois qu’il a vu Placard sur scène, Louis-Philippe a tout de suite su qu’il aimerait, un jour, travailler avec lui. Quelqu’un les a mis en contact et, quelques échanges plus tard, la magie opérait déjà. « Nos univers ne sont pas si différents et il m’a catché. C’est ce que je voulais du réalisateur de mon album », explique le guitariste. Un long EP de 7 chansons est né de cette collaboration. S’inspirant de sa vie, de ses expériences, Louis-Philippe Gingras pond des textes à l’état brut : « Je me suis mis tout nu sur cet album-là, c’est très personnel. » On y traite de l’amour sous toutes ses formes, de la vie aussi, pas facile par moments, et une courte pièce instrumentale nous transporte directement dans un western spaghetti.

Entre le jazz et le country, il y a la 117

Grâce à ses parents musiciens, il a appris à jouer du piano très jeune, s’en est tanné, a découvert la guitare et entamé des études en musique à l’université McGill, en interprétation jazz. Avant de retourner à ses premières amours folks, le musicien a été actif pendant plusieurs années sur la scène jazz montréalaise, entre autres avec le projet Les Contracteurs Généreux.

Le passage du jazz au country s’est fait lorsqu’il est revenu en région. Après s’être confronté à d’autres voix de talent lors de ses études en musique à Montréal, il prit la décision de pousser plus loin la guitare. Lorsqu’il est revenu à Rouyn-Noranda, son goût de l’écriture a refait surface et, du coup, son attirance pour le country. D’ailleurs, il le revendique bien dans la pièce J’ai quand même le droit de te chanter du country : « J’ai pas de ch’val, pis j’ai pas de selle/j’ai des bottes, mais y’on pas de s’melles/Mon chapeau de cow-boy est en papier mâché/j’ai pas de lourd passé/Mais j’ai quand même le droit de te chanter du country ».

Deux lancements sont prévus pour cet album : le premier à Rouyn-Noranda au Trèfle Noir, le 8 novembre, et le second à Montréal, le 15 novembre aux Quais des Brumes , en formule 5 à 7. \\

MusiqueL’auteur-compositeur-interprète rouynorandien lance un mini-album Aux sources de Louis-Philippe Gingras >> Stéphanie Poitras

L’Ensemble Aiguebelle entame sa tournée automnale Si loin et si proche... >> Ariane Gendron

Le samedi 1er octobre, les Jeunesses musicales de La Sarre présentent au Théâtre de poche, dans le cadre des Journées de la culture, le concert De Mozart à Copland mettant en vedette Caroline Pépin-Roy, soprano, accompagnée de Réjean Laplante, pianiste.

Caroline Pépin-Roy mijotait depuis quelques temps cette idée de concert. Après avoir terminé ses études en chant classique, elle avait continué de pratiquer son art de temps à autre comme soliste dans des chœurs amateurs et professionnels tout en travaillant à temps plein dans un autre domaine. De plus, elle est à l’occasion directrice vocale pour des spectacles organisés par Sédiment actif et enseigne au Centre musical En sol mineur. Comme cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas fait d’interprétation, elle ressentait un désir profond de recommencer à chanter.

« Je voulais me gâter », explique la jeune femme en parlant du contenu du spectacle De Mozart à Copland. « C’est la musique que j’affectionne le plus. » Ce concert propose un choix de pièces classiques, romantiques et modernes. La première partie est composée de mélodies et la seconde, d’airs d’opéra. Ce sera la première fois que ce concert sera présenté en région. La jeune artiste espère qu’il lui servira de tremplin.

Vieux complices

Caroline Pépin-Roy et Réjean Laplante se sont rencontrés alors qu’elle était étudiante au Centre musical En sol mineur. M. Laplante avait été son accompagnateur à quelques reprises. Enseignant depuis 1993 à cet endroit, il a acquis beaucoup d’expé-rience en accompagnant la chorale et les élèves. Il y avait aussi une demande en accom-pagnement de la part des Jeunesses musicales de Rouyn-Noranda et de la Société d’art lyrique de l’Abitibi-Témiscamingue. Il s’est produit sur scène un peu partout en région et à l’extérieur, jusqu’à Toronto. Depuis quelque temps, M. Laplante accompagne l’ensemble Florilège et participe à des tournées à travers le Québec.

Ce n’est pas la première fois que les deux artistes se retrouvent sur la même scène. Ils avaient été présentés dans le cadre des Concerts Hydro-Québec organisés par le Centre musical pour ramener leurs anciens élèves partis étudier à l’extérieur, le temps d’un spectacle. « C’est toujours Réjean qui m’accompagne en région, c’est mon préféré! » lance Caroline dans un éclat de rire. \\

Les jeunesses musicales présentent le spectacle De Mozart à Copland au Théâtre de poche Pour le plaisir de la musique >> Sophie Ouellet

4,5 et + |4 à 4,5 |3,5 à 4 |3 à 3,5 |2,5 à 3 |

Bien qu’il existe depuis 1993, l’Ensemble Aiguebelle, l’ensemble de musique de chambre de l’orchestre symphonique régional (OSR), semble encore méconnu du public témisca-bitibien. Composé d’une douzaine de musi-ciens provenant exclusivement de la section des cordes de l’OSR, cet orchestre miniature parcourra la région au début d’octobre avec sa tournée Il était une fois dans l’Est.

Pour sa série de concerts du 2 octobre au 5 octobre 2011, l’Ensemble Aiguebelle a choisi d’interpréter des pièces de compositeurs originaires de différents pays de l’Europe de l’Est, d’où le titre de la tournée. Pourquoi avoir choisi un répertoire de ce coin du monde? Parce que les pays de l’ancien rideau de fer et surtout les gens qui y habitent ont plusieurs points en commun avec notre région et les musiciens de l’Ensemble. Tout comme les pays qui bordent la mer Baltique, l’Abitibi-Témiscamingue compte plus que son lot d’épinettes et est reconnue pour la rigueur de son climat. Cependant, ces caractéristiques géographiques communes vont aussi de paire avec des habitants chaleureux qui ne se font jamais prier pour festoyer.

D’ailleurs, le concert de l’Ensemble Aiguebelle, l’instant de quelque pièces, sera lui aussi très festif. En effet, la Symphonietta du compositeur estonien Heino Eller comporte des mouvements joyeux qui pourraient même donner aux spectateurs l’envie de danser. Ces derniers seront choyés parce qu’ils auront la chance d’entendre une première, cette œuvre d’Eller n’ayant jamais été jouée en Amérique.

Toutefois, le récital aura aussi des instants plus calmes, voire méditatifs comme l’hiver, lorsque résonneront les notes d’un autre compositeur estonien, Arvo Pärt. L’Ensemble Aiguebelle mise aussi sur quelques pièces plus connues du compositeur tchèque Antonín Dvorák pour plaire aux mélomanes.

Musiques d’ailleurs et gens d’ici Selon le chef de l’OSR et de l’ensemble Aiguebelle, Jacques Marchand, les musiciens de l’orchestre de chambre de l’OSR ont senti le besoin de se distinguer de leur alma mater et c’est ainsi qu’ils sont devenus l’Ensemble Aiguebelle. Selon eux, le nom Aiguebelle est doté d’une très jolie sonorité et démontre bien le caractère régional de leur Ensemble. Pour ces amoureux de la musique, faire partie de l’Ensemble Aiguebelle leur permet d’explorer un répertoire plus intime et d’élargir la gamme des performances artistiques qu’ils peuvent offrir aux mélomanes de la région, et ce, le plus souvent sous forme de concerts thématiques. \\

PHO

TOS

| C

OU

RTO

ISIE

DES

AR

TIS

TES

PHO

TO |

CYC

LOPE

S

PHOTO | CYCLOPES

Page 23: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002

L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ O C T O B R E 2 0 1 1 | 23

Poste_d’écouteLe Grand Nord // Un Sédentaire Rêve. Entrée dans le monde des aurores boréales Chivi Chivi (2011)

>> Patrick Baulne Ce groupe, qui a tout d’abord charmé les spectateurs du FRIMAT en 2010 et du même coup le jury en y remportant les plus grands honneurs, propose enfin son premier album complet. Un Sédentaire Rêve. Entrée dans le monde des aurores boréales, aux saveurs rock spacieux, était lancé en avant-première lors du dernier FME. Si, à première vue, la comparaison avec le groupe Karkwa est inévitable, la facture, propre à Le Grand Nord, ainsi que leur goût, selon moi, de prendre le temps de bien faire les choses, se font rapidement sentir après quelques écoutes et les distinguent du groupe phare québécois. D’emblée, le côté sombre des compositions bien appuyé par la voix morose de Benoit Parent nous oblige à nous laisser glisser dans leur univers obscur. Le produit final n’en est pas moins intéressant à l’oreille, nous laissant l’impression que Le Grand Nord a déjà trouvé son son. Un son par moment lourd, sombre, mais tout autant enrichi par les textes imagés et introspectifs du groupe. Une jolie découverte musicale à s’offrir pour les adeptes de belles vagues musicales. 3/5

Les Vulgaires Machins // Acoustique Indica (2011)

>Benoit Lavergne « Tu aimerais ça une chanson acoustique, qui parlerait d’un signe de paix en velours. Oui mais moi j’aimerais vivre vite, et même en mourir jeune, con et sourd. » Les Vulgaires Machins (VM) ont-ils oublié cette déclaration de résistance avec la sortie du CD acoustique? Euh, pas vraiment! Dans cet album, les VM offrent 3 chansons inédites et revisitent leur passé, version unplugged. Côté reprises, ça fait déjà une quinzaine d’années que la formation malmène le banlieusard qui vit en nous, engourdi par la sécurité, le confort matériel et l’indifférence… Les chansons choisies parmi ce répertoire reflètent bien cet aspect du band, ma préférée est là: A. Pour ce qui est des inédites, l’album semble l’occasion de faire un bilan – Et même si; Je chante pour les sourds –, prendre une petite pause cigarette avant de replonger dans le Mosh Pit. Est-ce qu’on achète l’album? Oui, pour deux raisons. Pour les non-initiés : découvrir une des meilleures formations punk du Québec, douceur acoustique en prime. Pour ceux qui sont déjà fans : supporter les VM afin qu’ils continuent à nous ébranler la certitude encore longtemps. L’album acoustique est disponible sur leur site Internet, moyennant une contribution volontaire, pas de minimum! Et derrière ce choix, une prise de position sur l’industrie du disque, les fournisseurs Internet et l’acces-sibilité universelle à la musique. À consulter sur leur blogue. Punk, de bord en bord, cet album acoustique! 4,5/5

Sunny Duval // Sein noir sein blanc Productions BFT (2010)

>> Evelyne Papillon L’auteur-compositeur-interprète Sunny Duval, aussi membre des Breastfeeders, est une sorte d’Elvis ou de cowboy sympathique qui ne se prend pas au sérieux et chante ses pièces en français sans que cela ne leur enlève une once de mordant. Sur ce deuxième album solo, on trouve des rythmes hawaïens (Manuia), des rythmes country (Fille pourquoi) et majoritairement du rock old school fort amusant (Sein noir Sein blanc, Rousse dans mon lit). Des collaborateurs tels Damien Robitaille et Tony Truant (Les Wampas) viennent bonifier l’expérience. Le plaisir que Sunny Duval éprouve à jouer est contagieux; de plus, il a un humour certain et une audace particulière. Le kitsch qu’il emploie fait sourire et ses pièces sont toujours originales. Sans compter qu’il manie habilement la guitare; « Ça déchire! » comme le diraient certains jeux de style guitare héros. Des paroles comiques parfois suggestives telles « Tu m’appelles même plus quand t’es chaude », « Y a une grande rousse dans mon lit/Qu’est-ce qu’on fait? » ou encore « J’ai vu Bibi sans bikini » accompagnent ces airs festifs. C’est léger, mais très bien tourné et la voix, tout comme la musique, s’avère solide. Pas étonnant que tous les billets se soient envolés si rapidement lors du passage de Sunny Duval au dernier FME… 4/5

Cabron // EP Indépendant (2011)

> Olivier Naud Cabron, qui se traduit littéralement par « con » en espagnol, est un tout jeune groupe mené par le Malarticois Mathieu Drolet-Duguay au chant et à la guitare. Leur premier EP éponyme, qui a été lancé en août dernier et qui est disponible tout à fait gratis sur leur site band camp, est fort sympathique. On y retrouve grosso-modo quatre morceaux complets entrecoupés d’ambiances sonores pour un total de 10 pièces. La musique y est douce et minimaliste, le son très simple, low-fi et la voix est tout aussi délicate et grave à la fois. Les textes, en français, évoquent des images d’âme perdue (Dormir) ou encore de ville perdue (Mal Artique). Les intermèdes sonores sont quant à eux intéressants, bien qu’ils auraient eu avantage à être plus développés ou intégrés aux chansons. Un premier effort agréable avec des belles mélodies, de jolis jeux de guitares, sans surprise cela dit, à écouter si vous avez aimé la vague post-rock ou si vous avez tout simplement envie d’une ballade par une froide matinée pluvieuse de juin. 3/5

> cabron.bandcamp.com

Tels Alain Bashung // Spécial Québec Distribution Exclusive Pindoff (2011)

>> Evelyne Papillon Il y a deux ans qu’Alain Bashung nous a quittés, mais sa musique est encore bien vivante. Des artistes du Québec et de la France dont plusieurs avaient travaillé avec Bashung par le passé se sont alliés pour réinterpréter ses succès. On reconnaît les pièces et leurs textes magnifiques, mais elles sont rehaussées à la sauce personnelle de chacune de ces grosses pointures. De la belle province, on peut entendre Ariane Moffat avec Vertige de l’amour pianoté et chanté vaporeusement comme seule elle sait le faire et Yann Perreau interprète Mes prisons, accompagné par Louis-Jean Cormier (Karkwa) à la guitare. Il semble étrange de lire Spécial Québec quand le disque compte si peu d’artistes d’ici, mais c’est qu’un album semblable est paru en France, et on y a ajouté des artistes québécois sur cette dernière version. Chez nos cousins français, Noir Désir ouvre l’album sobrement avec Aucun Express. Madame Rêve est rendue à merveille par M (Mathieu Chédid), chanteur et guitariste à la voix androgyne et sensuelle. Benjamin Biolay prête sa voix à Ma petite entreprise et y va de programmations marquées, voire arabisantes. La très jolie Je fume pour oublier que tu bois est empreinte de délicieuse mélancolie grâce à Keren Ann. Vanessa Paradis séduit avec Angora. Quant à Dionysos, ce groupe nous donne carrément des frissons sur 2043. Voilà un disque où l’on rend justice au mystère et à la poésie douce et sombre d’Alain Bashung. 4/5

Yann Perreau // Au soleil - EP Bonsound (2010)

> Evelyne Papillon L’auteur-compositeur-interprète Yann Perreau ne chôme pas. Après le bien accueilli Un serpent sous les fleurs, il nous a offert Au soleil l’an dernier, qui est malheureusement passé sous silence à plusieurs endroits. Pourtant, ce EP est à la fois léger et dynamique. Le chanteur s’est entouré d’Alex McMahon (claviers et batterie), de George Donoso III (guitare électrique), de Martin Pelland (basse) et de Seb Martel (guitare électrique). Ceux qui ont vu Yann Perreau en spectacle connaissent sa générosité envers son public. Cette attitude n’est pas étrangère à la démarche entourant cet album, qui sert à amasser des fonds pour Jeunes Musiciens du Monde, la Fondation Rivières et les Dîners St-Louis. L’internaute peut donc donner en ligne le montant de son choix au yannperreau.bandcamp.com, en se procurant les trois pièces. La joyeuse chanson Errer au soleil ne tarde pas à nous rester en tête, avec son rythme années 60 et son évocation du besoin de liberté. Quant à Émily & Mickey, voilà une histoire d’amour canin dont les arrangements évoquent une certaine naïveté. Écouter La playa, c’est un peu comme regarder ses photos de voyage les plus heureuses : on sourit, on relaxe et on met ça de côté pour remonter la pente les jours de déprime. Le tout est court mais savoureux et plaira à un large public. À découvrir ou redécouvrir! 3,5/5

4,5 et + |4 à 4,5 |3,5 à 4 |3 à 3,5 |2,5 à 3 |

2 à 2,5 |1,5 à 2 |1 à 1,5 |

0 à 1 |

Vos enfants vous l’emprunteront encore dans 15 ansDans son genre c’est du bonbonVous ne connaissez pas? Achetez-le quand mêmePour les amateurs du genreY’en manque pas gros

Assez banalQuelques bons flashsQuécé-ça?Gros gaspillage de plastique

PHO

TOS

| C

OU

RTO

ISIE

DES

AR

TIS

TES

Page 24: OCTOBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 002