septembre 2011 // l'indice bohÉmien // vol. 03 - no. 001

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GRATUIT SEPTEMBRE 2011 ///VOL 3 - NO 1 ROUYN-NORANDA VIBRE AUX SONS DU FME | HUGO GAUDET-DION DOMESTIQUERA LA MORT À LA SAC | MICHLE PEDNEAULT EXPOSE SES PARCOURS TRANSITOIRES | 2 E FESTIVAL DE CINÉMA DES GENS D’ICI | 8 - 9 10 11 12 La rentrée culturelle

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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Page 1: SEPTEMBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 001

g r at u i tSEPTEMBRE 2011

///VOL 3 - NO 1

ROuyN-NORANDA ViBRE Aux SONS Du FME |

HugO gAuDET-DiON DOMESTiquERA LA MORT à LA SAC |

MiCHeLE PEDNEAuLT ExPOSE SES Parcours transitoires |

2E FESTiVAL DE CiNéMA DES gENS D’iCi |

8 - 9

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12

La rentréeculturelle

Page 2: SEPTEMBRE 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 03 - NO. 001

2 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ S E P T E M B R E 2 0 1 1

calendrier culturelgracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

septembre - octobre 2011

c i n é m aLe pont du nord-est 22 septembre 2011, 20 h22 septembre 2011, 13 hCinéma du Rift (Ville-Marie) KitaKinan notre territoire à tout le monde 22 septembre 2011, 20 h22 septembre 2011, 13 hCinéma du Rift (Ville-Marie)

e x p o s i t i o nHarricana de Bernard Clavel collectif d’artistes Du 13 juillet au 8 octobre 2011Du mercredi au dimanche de 11 h à 18 hPalais des arts Harricana (Amos)

Ainsi passe le ventariane ouelletDu 7 août au 3 septembre 201115 h à 3 h, tous les joursCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

ThoraxJean-pierre GauthierDu 31 aout au 25 septembre 2011Vernissage mercredi 31 août 17 h Mercredi au vendredi de 13 h à 17 h Samedi et dimanche de 11 h à 17 hL’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Entretiens au cabinet du Dr Von Hagensélise massyDu 31 aout au 25 septembre 2011Vernissage mercredi 31 août 17 h Mercredi au vendredi de 13 h à 17 h Samedi et dimanche de 11 h à 17 hL’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Variations fantômesphilippe bDu 31 aout au 25 septembre 2011Vernissage mercredi 31 août 17 h Mercredi au vendredi de 13 h à 17 h Samedi et dimanche de 11 h à 17 hL’Écart.. . lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Parcours transitoiremichèle pedneaultDu 2 septembre au 9 octobre 2011Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’exposition d’Amos (Amos)

Ligne de viechantal VallièreDu 2 septembre au 9 octobre 2011Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’exposition d’Amos (Amos)

Triptyques et dessins de surfaceFrancesca penseriniDu 2 septembre au 16 octobre 2011Mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h.Centre d’exposition d’Amos (Amos)

Femme dans tous ses étatscécile LamarreJusqu’au 4 septembreSalle du conseil de l’hôtel de ville de La Sarre

Anythèque pierre malikJusqu’au 5 septembreSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Sur les traces de Pierre Chevalier de Troyes Luc brévartJusqu’au 5 septembreSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Les Bois échoués Francine planteJusqu’au 5 septembreMusée de la Gare (Témiscaming)

exposition extérieure Las’artcollectif d’artistes régionauxJusqu’au 7 septembreExposition extérieure (La Sarre)

Val-d’Or moderne 75 ans d’avant-garde architecturaleDu 22 juillet au 11 septembreCentre d’exposition de Val-d’Or

La grande famille humaine Laurier aubéDu 22 juillet au 11 septembreCentre d’exposition de Val-d’Or

Féminitude chantal Godbout, Johanne perreault et sophie royerJusqu’au 18 septembrePalais des arts Harricana (Amos)

Rétrospective : 1948-2011 Gilles planteJusqu’au 18 septembre Palais des arts Harricana (Amos)

Ma-Reine Bérubé, 1919-2004Jusqu’au 3 mars 2012Centre d’exposition de Val-d’Or

m u s i q u e

Festival de musique émergente 1er au 4 septembre 2011(Rouyn-Noranda)

nadja21 septembre 2011, 20 hThéâtre des Eskers (Amos) 22 septembre 2011, 20 hThéâtre du Cuivre (Rouyn-Noranda)

23 septembre 2011, 20 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)

David Jalbert Le Journal30 septembre 2011, 20 hThéâtre du Cuivre (Rouyn-Noranda)

t h é â t r e

Les Nonnesthéâtre de la Loutre 1er septembre 2011, 20 h2 septembre 2011, 20 h3 septembre 2011, 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)

h u m o u r

Guy nantel La réforme nantel!16 septembre 2011, 20 hThéâtre du Cuivre (Rouyn-Noranda)

17 septembre 2011, 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)

Daniel Lemire Nouveau spectacle24 septembre 2011, 20 h25 septembre 2011, 20 hThéâtre du Cuivre (Rouyn-Noranda)

pat r i m o i n e e th i s t o i r e

Les facettes cachées de l’architecture de Val-d’Or paul trépanier31 août de 19 h à 21 hCentre d’exposition de Val-d’Or

Terra Incognita, sur les traces De TroyesLuc brévart et l’atelier Les mille FeuillesDu 1er juillet au 5 septembre 2011Tous les jours de 9 h à 17 hFort Témiscamingue (Duhamel-Ouest)

MariageJusqu’au 1er septembreSociété d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

L’hiver au chantierJusqu’au 2 septembre - 9 h à 18 hCentre d’interprétation de la foresterie (La Sarre)

Un Lemay-Cola s.v.p.Jusqu’au 15 octobre 2011Société d’histoire d’Amos

Ponts Couverts - Jacques FournierJusqu’au 1er janvier 2012Société d’histoire (La Sarre)

a u t r e Crime d’honneurmanu militari 6 septembre 2011, 20 hThéâtre du Rift (Ville-Marie)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !

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L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ S E P T E M B R E 2 0 1 1 | 3

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

.....................................................................

Journalistes-collaborateurs Patrick Baulne, Louis-Joseph Beauchamp,

Francessca Benedict, Martin Blais, Mélanie Boutin-Chartier, Jenny Corriveau,

Suzie Ethier, Geneviève Gagnon, Isabelle Gosselin, Karine Hébert,

Winä Jacob, Louise Lavictoire, Valérie Lemay, Émilise Lessard-Thérien, Charlotte Luneau, Stéphanie Maltais,

Paul-Antoine Martel, Marie-Joe Morin, Francis Murphy, Karine Murphy,

Noyzemaker, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon,

Yves Prévost, Émélie Rivard-Boudreau, Amélie Roberge, Stéphanie Roberge, Dominic Ruel et Geneviève Tremblay

.....................................................................

correcteurs Patricia Bolduc, Gabrielle Demers,

Lucette Jacob, Isabelle Legault, Paul-Antoine Martel, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Micheline Plante et

Yves Prévost

.....................................................................correctrice D’ÉPreuVe | Karine Murphy

.....................................................................

rÉDactrice en chef | Winä [email protected]

.....................................................................

GraPhisme | Staifany [email protected]

.....................................................................

coorDination et Ventes Publicitaires

Maurice Duclos [email protected]

[email protected]

.....................................................................L’Indice bohémien est publié 10 fois

l’an et distribué gratui tement par La Coopérative du journal culturel de

l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006.

.....................................................................

membres Du conseil D’aDministration

Mélissa Drainville, Martin Villemure, Ariane Gélinas, François Lachapelle,

Julie Pomerleau, Suzie Ethier et Winä Jacob

.....................................................................l’inDice bohÉmien150, avenue du lac

rouyn-noranda (Québec) J9X 1c1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375

indicebohemien.org

.....................................................................ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Si quelqu’un mettait sur pied un projet qui favorise l’estime de soi, le dévelop-pement des compétences, la créativité, le partage des connaissances, l’employ- abilité, l’accomplissement et le renfor- cement des liens humains tout en diminuant la toxicomanie, le taux de suicide, le décrochage et la dépression, on crierait probablement au génie. C’est pourtant ce que réussissait – très bien d’ailleurs – le Wapikoni mobile auprès de nombreux jeunes autochtones. « Réussissait », parce que l’aventure s’est arrêtée abruptement cet été.

C’est en juillet que le couperet est tombé et que l’équipe du Wapikoni a appris que la subvention qu’elle attendait de Service Canada ne viendrait pas : 50% du budget à l’eau! Impossible de démarrer cette année : les trois moto-risés à la fine pointe de la technologie cinématographique qui sillonnent les communautés autochtones afin d’initier les jeunes au 7e art devront rester stationnés.

Pourtant, le Wapikoni avait fait légende, même auprès de Service Canada, qui louangeait le projet, demandant même à son instigatrice de prononcer des conférences pour témoigner du succès de cette collaboration. Plus de 2000 jeunes, depuis 2004, ont bénéficié de l’expertise de son expertise, entre autres dans chacune des communautés de la région. C’est 47 prix et mentions qui ont ainsi été décernés à de jeunes cinéastes autochtones depuis sept ans ; certains de ceux-ci ont participé à des festivals de cinéma, à l’Exposition universelle de Shanghai, aux festivités entourant les Jeux olympiques de Vancouver et au marché du film de Cannes. Certains ont même pu trouver du travail au sein de l’Office national du film et de Radio-Canada, notamment.

Vous avez dit employabilité ? En tout, c’est 450 films et encore davantage de réussites que le Wapikoni

mobile à produits dans 20 communautés. « Un jeune à la fois, un film à la fois, grâce à cette initiative, de jeunes autochtones prennent parole et reven-diquent leur place dans le monde, leur place dans le Canada et se réappro-prient leur rôle de citoyen », expliquait Serge Bordeleau, cinéaste-formateur pour le Wapikoni qui lui aussi a perdu son emploi cet été, dans une lettre adressée aux médias.

Pourtant ce n’est plus assez, les jeunes ne seraient pas assez prêts à affronter le milieu du travail, le projet ne toucherait pas assez de jeunes : le Wapikoni mobile ne répond plus aux critères, a ânonné Service Canada. Et comment aide-t-on les jeunes des communautés autochtones à être mieux préparées au marché du travail? Comment quantifier cette employabilité? Selon les intervenants du Wapikoni, leur clientèle vit souvent de graves problématiques, et ce n’est pas six semaines de formation qui en feront des travailleurs. Pourtant, ces six semaines ont d’autres avantages qui, à long terme, permettront aux bénéficiaires de retrouver un intérêt pour la vie, de découvrir un monde de possibilités et de choisir d’y plonger, plutôt que d’en subir passivement les aléas. Il faut manquer de vision pour ne pas comprendre ça!

Des réussites régionales, et du même coup des retombées positives pour notre grande communauté, il y en a plusieurs. La plus connue est certes celle de Samian, qui a enregistré ses premières chansons avec le Wapikoni, ce qui l’a mené à la carrière que l’on sait. Mais c’est aussi Billy Roy Mowatt, que j’ai côtoyé sur deux plateaux de tournage cette année : s’il peut aujourd’hui travailler avec des profes-sionnels de la région, c’est parce qu’il a bien appris auprès du Wapikoni. C’est aussi Kevin Papatie de Kitcisakik, qui a vu un de ses films être présenté en première partie de L’âge des ténèbres

de Denys Arcand, qui a parcouru le monde pour présenter son œuvre et qui agit aujourd’hui à titre de coordonateur du studio permanent de sa communauté. C’est plusieurs autres histoires de la sorte, de petites, de grandes et d’immenses réussites. Si ce n’est pas de l’employabilité ça, je me demande bien ce que c’est.

.........................................................

Si l’édition de septembre est bien différente des précédentes, c’est qu’une nouvelle graphiste vient d’entrer en fonction au sein de l’équipe du journal culturel : Staifany Gonthier. Et qui dit nouvelle graphiste dit forcément nouveau visuel.

Des petits détails qui font toute la différence! Staifany a offert une cure de jouvence au journal en changeant notamment la typographie pour faciliter la lecture et en ajoutant une touche de couleur pour bien distinguer les textes, le tout agrémenté de plein de petits détails offrant une mise en page plus dynamique pour amorcer notre troisième année de publication. Des petits changements seront encore apportés au fil des éditions pour que l’image de L’Indice bohémien soit aussi actuelle que possible. \\

Littérature Rentrée culturelle

FME Musique

Arts visuels Cinéma ThéâtreGénéral

Arts médiatiques

chroniQuesHumeur

Signature d’artiste Chronique littéraire

Les livres de CharlotteVues sur le Nord

Ma région, j’en mange Sociétés d’histoire

et de patrimoineRubrique ludique

Poste d’écoute

56 - 7 8 - 98, 9, 21, 239 - 111213, 15 15, 17 - 1816 - 17

44 5 5121920

2123

éditorialLA RENTRÉE CULTURELLE

photo : GENEVIÈVE LAGROISCoNCEpt : WINÄ JACOB À grands coups de faux

dans l’espoir >> Winä Jacob | [email protected]

DATE LIMITE POuR SOuMETTRE VOS IDÉES DE SuJETS POuR L’ÉDITION DE NOVEMBRE ..........12 SEPTEMBRE 2011DATE LIMITE POuR RÉSERVER VOTRE ESPACE PuBLICITAIRE POuR L’ÉDITION D’OCTOBRE ........ 7 SEPTEMBRE 2011 DATE LIMITE POuR FOuRNIR VOTRE MONTAGE PuBLICITAIRE POuR L’ÉDITION D’OCTOBRE .... 9 SEPTEMBRE 2011 DATE DE SORTIE DE L’ÉDITION D’OCTOBRE ............................................................................................ 29 SEPTEMBRE 2011

//DATES IMPORTANTES

//SOMMAIRE//EN cOuVERTuRE

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4 | L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ S E P T E M B R E 2 0 1 1

PHOTO | COmmissiOn sCOlaire HarriCana

Je venais d’avoir 17 ans. Ma dernière année à l’école secondaire. J’avais pris la parole devant les gens présents à l’exposition de fin d’année, y compris les membres de la direction. J’affirmais haut et fort, sous l’œil approbateur de mes enseignants d’arts plastiques et avec tout le culot lié à l’adolescence, l’importance de donner accès à des spécialistes en arts plastiques aux jeunes, et ce, dès l’école primaire. À l’époque, aucun spécialiste dans ce domaine ne sillonnait les routes pour transmettre cet enseignement aux jeunes de 6 à 12 ans. La tâche incombait aux titulaires de classe qui en avaient déjà plein les bras, plein les bottes.

Je savais, à ce moment, que les arts plastiques joueraient un rôle déterminant dans ma vie puisque je m’y dirigeais au Cégep. J’imaginais tout le bagage que j’aurais pu accumuler dès mon plus jeune âge si j’avais pu bénéficier d’enseignants dans cette matière, et ce, au même titre que les spécialistes en musique.

Vingt ans plus tard, après mon parcours universitaire et après avoir embrassé la profession d’artiste, je constate que le désir que j’exprimais adolescente, est devenu une certitude. Deux décennies plus tard, enseigner les arts plastiques incombe toujours aux titulaires des classes du primaire. Des enseignants dont la tâche est toujours aussi grande.

S’exprimer en couleurs et en images En visitant les écoles à titre d’artiste depuis quelques années déjà, force est de constater qu’ils sont nombreux ces jeunes qui trouvent écho dans la matière pour s’exprimer. Ils ont l’œil vif et l’intelligence. Et les mots ne trouvent pas toujours le chemin en eux pour dire les choses… et les arts plastiques leur offrent une multitude de possibilités qu’on se doit de mettre à leur disposition avec les ressources qui s’y rattachent.

Bien sûr que les jeunes qui font des arts plastiques ne deviendront pas tous des artistes, ils feront des choix. Mais je sais que donner accès à cette discipline pour ceux et celles qui comme moi n’ont pas l’oreille musicale est une bouffée d’oxygène! Je ne chante pas faux sur le papier, j’utilise une autre voix/voie. J’apprends à faire courir la ligne, à comprendre la vibration de la couleur, à lutter avec les textures. J’aiguise davantage mon regard sur le détail qui échappe au quotidien, je puise à même le rythme de ce qui se passe dans la société, j’apprends à raconter le monde et à structurer ma pensée.

Avec le temps, j’ai compris le rôle que les arts plastiques ont joué dans ma vie et l’importance qu’ils revêtent aujourd’hui encore. Grâce à eux, j’ai appris à voir au-delà des apparences. J’ai appris à être qui je suis… Car l’art dépasse largement le plaisir lié à la matière, c’est une forme d’engagement envers le monde et envers soi-même. \\

Il a fait beau. Quel bel été on a eu. Presque parfait. Il y aura bien sûr toujours des chiâleux qui trouveront que l’été a été trop chaud, trop humide... Les mêmes, sûrement, qui se plaignent des grands froids de janvier. J’ai parlé au néo-fermier de la Turlutte, fin juillet. Il a avoué que c’était un été idéal. Si un agriculteur le dit, c’est donc vrai. Mais en octobre, les fermiers annonceront-ils que les trop bonnes récoltes ont fatigué la terre ? Ce serait le boutte!

Le ciel sur la tête J’ai été deux fois à Montréal cet été et suis revenu vivant. Ni le ciel, ni le béton ne m’est tombé dessus. Il est vrai que j’ai évité les tunnels. Ça aide. Les incidents malheureux se multiplient, ça devient effectivement inquiétant. Il est normal de se questionner et de demander des comptes aux élus. Ceux qui le font, je l’espère, ne chiâlent pas contre les dizaines de chantiers routiers. On ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs, ni de ponts sans bloquer une voie ou deux. Ceux qui s’inquiètent de nos tunnels et viaducs, je l’espère, paient leurs impôts sans rechigner et ne tentent pas, par mille et un trucs, de travailler au noir le plus possible. Cohérence, s.v.p.

2001 10 ans déjà! On en parlera abondamment dans les prochains jours. Normal. Tant de morts et deux tours légendaires qui disparaissent d’un coup, ça laisse des traces dans un imaginaire. Plusieurs trouveront cela presque indécent. Pour eux, il y aura trop de drapeaux, trop de Star-sprangled banner, trop de discours patriotiques. Ne tombons pas dans l’anti-américanisme le plus primaire en affirmant, sans rire, que les États-Unis méritaient ce qui s’est passé. Trop simpliste. D’ailleurs, ici aussi on sait faire en commémorations. On fait encore des processions chaque début décembre pour la Polytechnique. On fait des musées pour un déluge. On a peu de leçons à donner

Profitons de cet anniversaire pour faire un bilan, du moins, une esquisse. 3000 morts, bien sûr, mais aussi deux guerres interminables et moins de liberté, surtout aux États-Unis, mais un peu ici aussi. Mais surtout, une perte d’innocence, partout en Occident. Tout semblait bien aller, maintenant tout s’avère incertain. La guerre, la dette, l’économie qui chancelle, l’environnement qui se dégrade.

Falardeau J’ai passé quelques jours de l’été à lire les trois recueils de textes - La liberté n’est pas une marque de yogourt; Les bœufs sont lents, mais la terre est patiente; Il n’y a rien de plus précieux que la liberté et l’indépendance - de Pierre Falardeau. Un diplômé es chiâlage s’il en est un. À lire sans attendre. Falardeau n’est pas un grand écrivain. Prétendre le contraire, c’est comme considérer le graffiti sur l’immeuble du coin comme un tableau de Picasso. Mais Falardeau écrit avec passion, rage, colère. Il écrit avec un couteau, une scie-ronde, un 12. Avec toujours en tête l’idée de l’indépendance du Québec, du pays à faire. Le ton est ferme, dur, gras. Ça choque au départ, ça fait rire aussi, mais ça porte aussi à réfléchir. On ne lit pas ce genre de texte ailleurs, surtout pas dans les journaux des Desmarais et PKP, que Falardeau justement aime mépriser.

Les chiâleux en trois actes >> Dominic Ruel

S’engager envers le monde par l’art >> Karine Hébert

humeur signature--d’artiste

Donner accès aux arts plastiques à l’école à ceux et celles qui comme moi

n’ont pas l’oreille musicale est une bouffée d’oxygène!

Karine Hébert à l’époque où on a le culot

de ses idéaux.

facebook.com/indicebohemien | indicebohemien.org

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En visitant la librairie En Marge, j’ai été attirée par ce livre à la couverture magnifique de l’auteur Philippe Lechermier. Je l’ai feuilleté, pour ensuite l’acheter avec de l’argent que j’avais reçu en cadeau. Après l’avoir lu, j’ai décidé de vous le présenter car c’est le coup de cœur de mes lectures d’été.

L’histoire est inspirée d’un conte transmis oralement et transcrit sur papier par Charles Perreault. Vous ne serez pas surpris de lire que les parents de Poucet l’abandonneront dans la forêt avec ses six frères en période de grande privation. Sa débrouillardise et sa curiosité lui permettront de retrouver leur chemin vers la maison et son courage, de déjouer l’ogre et de sauver son village de la famine.

L’imaginaire de Poucet en images Mais la même histoire peut être racontée de plusieurs façons. Dans ce livre, Poucet va vous faire découvrir sa version de ses aventures dans la forêt et son village en partageant son journal intime. Connaissez-vous Maricrotte son amoureuse? Popette sa belle-maman? Le professeur Macquart qui mange ses élèves? Le Journal secret du petit poucet nous fait découvrir ses réflexions et son opinion sur les gens qui l’entourent et même ses talents de dessinateur. En fait, ce n’est pas vraiment lui qui a fait les dessins, mais plutôt une vraie pro de l’illustration nommée Rébecca Dautremer. Ses images texturées et remplies de détails m’ont donné l’impression d’entrer dans l’univers de Poucet. Les couleurs utilisées se distinguent des livres illustrés que j’ai lus auparavant, par des effets de lumières et la qualité des illustrations. Les personnages sont tellement beaux que je prends encore plaisir à les regarder, particulièrement les pages sans texte qui présentent des visages en gros plan.

J’ai beaucoup aimé ce livre : le texte, les illustrations, les aventures. Les enfants vont s’attacher aux personnages et ils devront peut-être faire quelques promenades dans le dictionnaire pour bien comprendre le riche vocabulaire utilisé. Je le conseillerais même aux adultes car c’est une bonne occasion de se rappeler ce conte traditionnel dans un univers visuel éblouissant.

Pour ceux et celles qui aiment les princesses et les beaux livres, le duo Lechermier et Dautremer a aussi publié Princesses oubliées ou inconnues en 2004. \\

L’auteur, né à Val-d’Or en 1963, vit aujourd’hui à St-Félix-de-Dalquier, mais il a fréquenté – brièvement – l’école secondaire le Tremplin à Malartic. Prospecteur, il travaille dans le domaine minier, monde qu’il raconte dans un roman policier.

D’entrée de jeu, j’aborderai le style : il est épouvantable. Certaines phrases n’ont pas de sens, la syntaxe bloque régulièrement la signification, la ponctuation est souvent encombrante, le choix de vocabulaire s’avère problématique et les écarts de registre sont dérangeants, je tairai les coquilles grammaticales. Tout cela fait que dès la première page je me suis demandé si j’allais vraiment perdre mon temps à ce point, d’autant plus que je suis au milieu d’un roman de Dashiell Hammett (connu pour The Maltese Falcon-1930). J’abandonne tout de suite la comparaison entre ce grand nom du roman policier étatsunien et notre auteur local : ce ne serait pas juste - l’un a bénéficié du travail assidu d’une grande maison d’édition et donc de correcteurs expérimentés, alors que monsieur Cyr s’est débrouillé à peu près seul. Je favorise les histoires menées rondement : non que je fasse une allergie aux livres qui dépassent 300 pages, mais l’art de la fresque n’est pas donné à tout le monde.

La vérité, c’est que je n’ai pas posé le livre après la première page! Et… j’ai trouvé les personnages attachants! Si, si! En vérité, il faut attendre jusqu’à la page 125 avant de déceler l’ombre du moindre indice de début d’un roman policier. L’intrigue avance à pas de tortue parce que l’auteur entrecroise les fils des multiples histoires qui constituent le texte. Les personnages sont tellement nombreux que le personnage principal disparaît parfois. Et tout ce monde entretient des relations avec tout le monde. Si vous connaissez l’histoire de Malartic, vous retracerez certainement un certain nombre d’éléments du contexte.

Tout le monde connaît tout le monde ?

L’intrigue se situe dans le cadre des claims miniers autour de Mont d’Or. Un imprévu précipite les événements qui s’enchaînent en faisant ressortir de vieux meurtres qui n’avaient pas été résolus. La question qui s’impose est de savoir si ce sont vraiment ceux qui ont l’air le plus malhonnête qui le sont. La vie est parfois drôle !

En fait, quiconque connaît tant soit peu la vie dans une petite ville reconnaîtra tout de suite l’ambiance typique avec ses différents personnages. L’auteur lie et délie les nombreux liens récents ou anciens, évidents ou dissimulés, honnêtes ou malhonnêtes. Monsieur Cyr est un conteur qui dévoile la vie avec beaucoup de pudeur et de discrétion. La musique, très présente, rend l’histoire plus vivante, surtout pour ceux qui ont grandi dans les années 70-80, mais il y en a pour tous les goûts.

Ce livre est paru chez un éditeur en ligne, il est disponible aussi sur CD ou en version papier. Monsieur Cyr signe ici son premier roman. \\

Journal secret du petit Poucet >> Charlotte Luneau, 10 ans

Dans le temps de le lire

>> Francessca Benedict

Chronique littéraire Les_livres_de_Charlotte

Auteur : Philippe Lechermier Illustrations : Rébecca Dautremer

Hachette Livres

Gauthier Languereau 2009

Auteur : Denis Cyr Tout ce temps après,

Lévis Fondation littéraire Fleur de Lys, 2010, 452 p

« Je m’appelle Poucet. Petit Poucet. J’aime écrire et dessiner les choses qui

me sont arrivées. Voici mon histoire. Vous ne l’oublierez jamais. »« Pour mieux comprendre

le passé de ces lieux, il faudrait d’abord qu’on le

connaisse. » (p.215)

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L ’ I N D I C E B O H É M I E N \ \ S E P T E M B R E 2 0 1 1 | 7

Le retour de l’automne à Amos signifie, depuis 2001, la rentrée des classes à l’école d’arts La Rallonge. Opérée par les deux passionnés que sont Véronique Filion et Bruno Turcotte, l’institution d’enseignement de la danse et du théâtre a allumé les passions de plus de 800 artistes en puissance, et ce n’est pas cette année que ça va ralentir!

L’école d’arts est le volet formation de l’organisme à but non lucratif Les Productions du Raccourci. Cet organisme chapeaute de nombreux autres projets, comme les pièces de théâtre Cosmos et La folle odyssée de Bernadette, montées respectivement à l’été et à l’automne 2010.

La Rallonge entame donc fièrement sa 11e saison. Les professeurs Bruno Turcotte, Véronique Filion et Marie-Andrée Thibault offrent des cours de théâtre, de danse classique et de pointes, de danse contemporaine ainsi que de Flamenco. Les inscriptions se dérouleront les 6, 7, 12 et 13 septembre prochains, dans les locaux de l’école, sur la 4e avenue Ouest.

Chaque année de formation est couronnée par un grand spectacle de fin d’année combinant danse et théâtre. Deux spectacles différents sont désormais présentés afin de donner plus de temps de performance à chaque élève. La Rallonge s’efforce également de fournir des conditions les plus professionnelles possible afin de faire vivre une véritable expérience scénique aux participants. Ça change pas le monde, sauf que… La pulsion qui semble faire battre le cœur de cette école est la constatation des nombreux effets positifs qu’elle entraîne chez ses élèves, notamment chez les jeunes. Certains se métamorphosent grâce à la découverte d’une nouvelle passion. « On voit des amitiés, des petits clans se former, explique Véronique Filion. Au dernier spectacle de fin d’année, une maman, émue, est venue remercier Bruno [Turcotte] en lui disant “mon enfant était tellement gêné auparavant, ça l’a complètement transformé. Il a pris confiance en lui et s’est fait des amis. ” »

Le maintien, pendant une décennie, d’école d’arts aussi audacieuse que La Rallonge entraîne son lot d’embûches. L’école fonctionne sans subventions gouvernementales et doit souvent déménager ses pénates dans de nouveaux locaux. De plus, si La Rallonge a profité de l’expertise de plusieurs enseignants qualifiés au fil des ans, le recrutement des professeurs demeure un problème : « Nous n’avons pas de relève », avoue Véronique Filion. En effet, les jeunes qui sont formés à l’école d’arts et qui pourraient, par la suite, donner des cours, quit-tent afin de poursuivre leurs études à l’extérieur. Mais le fait de durer dans le temps commence à porter fruits : après ces 10 années, quelques anciens élèves commencent à revenir en région, et viennent à leur tour partager leur talent à l’école. \\

www.larallonge.com

L’école d’arts la Rallonge fait éclore les talents depuis 10 ans

Une 10e rentrée pour Ceux qui font jouer et danser Amos>> Geneviève Gagnon

Si l’été, c’est pendant les festivals et en plein air qu’on peut voir des spectacles, l’automne venu le public rentre au bercail pour la programmation des salles de spectacle. Aperçu de ce qui fera courir les foules.

Réseau Spectour Évidemment, on rira beaucoup avec le passage des Guy Nantel, Daniel Lemire et même Gilles Latulippe. Mais la musique sera aussi à l’honneur : Damien Robitaille, l’hommage au Big Bazar et les filles de Galant tu perds ton temps nous visiteront. Parmi les pièces de théâtre en tournée, notons Shirley Valentine avec Pierrette Robitaille et Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges, de Michel Tremblay. Enfin, quelques curiosités : un spectacle de la chorégraphe Estelle Clareton, le quatuor de percussions Fous de la Frappe, le Jireh Gospel Choir et le Cabaret Biodégradable (lecture de biographies de stars). Tout ça, c’est avant les Fêtes; par ailleurs, ce ne sont pas tous ces spectacles qui se rendront dans chacune des salles du réseau Spectour; il faut s’informer auprès de son diffuseur local.

Agora des arts En musique, l’institution de la rue Murdoch propose un menu allant de la musique du monde (les cubains de Son tres) à différentes déclinaisons du classique (la chorale En sol mineur, le Duo baroque La Tour, Claire Philion-Murphy et ses bouchées sonores). Pour ce qui est du volet théâtral, il sera constitué d’une pièce française (Le destin tragicomique de Tubby et Nottubby) et d’une pièce pour les 2 à 6 ans (Le spectacle de l’arbre). \\

Comme un écolier qui a hâte de retourner en classe, le Centre d’exposition d’Amos a déjà dévoilé sa programmation automnale.

Trois expositions s’amorcent le 2 septembre : Parcours transitoires de Michèle Pedneault, Triptyques et dessins de surface de Francesca Penserini, et Ligne de vie, un projet de la Valdorienne Chantal Vallière, qui a utilisé le récit de vie des les lignes tracées par des aînés pour composer ses tableaux. En octobre, on pourra voir Domestications de Diane Dubeau, ainsi que Histoire de la mode et du costume au fil des siècles d’Eddyenne Rodrigue. Cette dernière, oridinaire d’Abitibi-Ouest, propose toute une panoplie de vêtements retraçant l’histoire de l’habillement sur une période de 4000 ans, le tout porté par de petits personnages qu’elle fabrique elle-même. Enfin, en décembre, ce sera le retour du Salon du cadeau de la Société des arts Harricana, et le début d’une exposition conçue par le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke : Qui suis-je? En quête de soi, qui explorera, de façon ludique, les facteurs qui structurent notre identité. \\

(R)entrée en scène >> Winä Jacob

Le Centre d’exposition d’Amos est prêt pour la saison automnale Tous aux tableaux! >> Paul-Antoine Martel

rentrée_artistique

PHOTO | l’ÉcHO AbiTibien/le ciTOyen de l’HArricAnA

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Cet automne, le Petit Théâtre du Vieux Noranda ouvre ses locaux à l’enseignement artistique. Tout au long de la saison, trois activités de formation en arts de la scène y seront offertes. Pour ce faire, le Petit Théâtre s’est associé à des organismes déjà implantés dans le milieu.

La troupe de danse Danzhé, dirigée par Sylvie Richard, offrira des cours au bout desquels un spectacle jeunesse sera organisé afin de mettre en valeur ce qui aura été enseigné au cours des dix semaines que durera la formation. Ce sera aussi le cas avec les Ateliers

d’Alice, qui offriront des cours de théâtre. Finalement, le Centre musical En sol mineur dispensera une formation afin d’outiller les jeunes dans la production de spectacles - éclairage, technique, promotion, gestion... - dans le cadre du projet En sol ouvert. «Ce sont des spectacles organisés par des jeunes, pour des jeunes, explique Jean-Philippe Rioux-Blanchette, coor-donateur des événements estivaux au Petit Théâtre. Le premier show a eu lieu le 18 août, et ça a été un succès, la salle était pleine.» \\

L’École au Petit Théâtre >> Winä Jacob

rentrée_artistique

On n’est jamais trop jeune pour être touché par les arts, et la prise de contact peut avoir lieu avant même l’entrée de l’enfant dans le monde scolaire. Une des options intéressantes disponibles en ce sens : la prématernelle à vocation artistique.

Le fonctionnement d’une telle prématernelle peut dépendre de l’établissement qui l’offre. À titre d’exemple, à Val-d’Or, le Centre de musique et de danse propose deux demi-journées de trois heures par semaine. Destinées aux trois à cinq ans, on y touche différentes disciplines artistiques : musique, danse, théâtre et arts plastiques.

Organisés autour d’un thème évocateur pour l’enfant, ces différents champs lui permettent d’acquérir un grand nombre de connaissances, de techniques et de concepts reliés à l’art. On n’a qu’à penser au théâtre où sont abordées les idées de jeux de rôles, d’espace et d’énergie; ou encore à la musique où on touche à la rythmique, à la lecture de partitions, à l’exploration de multiples instruments, à la création musicale, etc. Les activités sont d’abord et avant tout présentées sous forme ludique et partent le plus souvent des besoins des enfants et de la dynamique du groupe.

Grandir en beauté Il y a une foule d’avantages pour l’enfant à fréquenter une prématernelle à vocation artistique, en plus de la progression des apprentissages personnels qu’il y fait et de la socialisation avec les pairs qu’elle permet au même titre qu’une autre activité préscolaire. Par exemple, tout au long des jeux proposés, l’enfant peut améliorer sa motricité fine (par le bricolage, la manipulation d’instruments) tout autant que sa motricité globale (par le théâtre, la danse). La musique permet de travailler la pré-lecture et la pré-écriture sous l’angle des partitions adaptées aux enfants. Même la mémoire est développée avec l’apprentissage de textes à la portée des tout-petits.

La prématernelle permet aussi à l’enfant de se familiariser avec la scène, en lui donnant la chance d’y présenter ses talents et ses apprentissages en intégrant toutes les formes d’art abordées lors des journées de classe. Cela implique donc la prestation mais aussi toute la préparation, que l’on parle des pratiques ou de la confection des costumes, des décors, des accessoires, etc. Ces différentes activités préparent de façon agréable aux projets et présentations (exposés oraux, par exemple) que l’enfant connaîtra dans son parcours scolaire et dans les activités qu’il poursuivra par la suite.

Surtout, la prématernelle artistique vise à amener l’enfant à développer sa créativité et sa confiance en soi. « Grâce aux projets, on apprend à l’enfant que l’échec n’est pas un problème. La créativité aide à trouver des solutions aux obstacles. Également, lorsque tout ne se passe pas comme prévu, l’enfant constate qu’une situation qui aurait pu être interprétée comme un échec n’est pas un problème en soi, que cela amène à autre chose », partage Catherine Lessard, enseignante à la prématernelle du Centre de musique et de danse de Val-d’Or.

En Abitibi-Témiscamingue, on retrouve des prématernelles à vocation artistique dans la plupart des villes principales. Il y a de fortes chances pour que la flamme qui anime bien des artistes de la région ait pu naître ou être attisée par leur séjour dans une de ces classes préscolaires… \\

L’enfance de l’art Les prématernelles artistiques éveillent les enfants aux merveilles de la création

>> Karine Murphy

facebook.com/indicebohemien | indicebohemien.org

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Encore une fois cette année, l’équipe de programmation du FME semble avoir eu un malin plaisir à concocter une programmation… qui causera bien des déchirements aux festivaliers, qui devront faire de douloureux choix!

La cote de popularité du festival auprès des artistes est évidente quand on constate que plusieurs d’entre eux reviennent au FME après y avoir déjà fait un ou plusieurs séjours - Dany Placard, Philippe B., Sunny Duval et autres Malajube sont dans cette catégorie. Ensuite, il y a les authentiques émergents, ces nouveaux artistes qui en sont à leur premier passage, comme Monogrenade, Jimmy Hunt, Betalovers, Karim Ouellet et Peter Peter. À l’opposé, on retrouve un joli groupe de vétérans en Vincent Vallière, Jérôme Minière, Caracol, Marie-Jo Thério et Yves Lambert. Sans oublier les prestigieux intrigants, comme Thus : Owls, Miracle Fortress ou Akron/Family… Et tout ça se consomme en 5 @ 7 ou à minuit, dans le recueillement de l’Agora des arts ou la moiteur du Petit théâtre, au Cabaret de la dernière chance ou en plein air. \\

Programmation du FME 2011 : L’heure des choix>> Winä Jacob

Les événements qui apparaissent comme des champignons en région depuis une dizaine d’années ont comme première retombée d’offrir des divertissements de choix au public d’ici – et d’ailleurs.

Mais cette effervescence ne fait pas qu’occuper vos soirées : elle dynamise littéralement la région et joue un rôle non négligeable sur

les plans social et économique.

Les organisateurs du Festival de musique émergente (FME) ont procédé, en 2009, à une étude sur la provenance des festivaliers et sur les retombées écono-miques qui y sont associées. Les résultats ont de quoi étonner : les retombées de chiffreraient chaque année à plus de 2,3 millions de dollars en nourriture, hébergement, billetterie, alcool et essence. Et ceci s’explique par le fait qu’année après année, environ 30% de la clientèle provient de l’extérieur de la région et que celle-ci se déplace uniquement pour le Festival. Et on peut présumer que ces chiffres ne reflètent même plus la réalité : au moment où a été effectuée cette étude, le Festival attirait environ 13 000 festivaliers, alors que cette année, on en attend plus de 17 000…

Selon le président de la chambre de commerce de Rouyn-Noranda, Jean-Claude Loranger, un Festival comme le FME apporte à la région un dynamisme rafraî-chissant. « Ce sont beaucoup les jeunes qui reviennent en région après leurs études qui composent la clientèle du FME », analyse-t-il. Incapable de mettre de chiffre sur l’impact économique de ce Festival qui en est à sa 9e édition, il n’hésite cependant pas à rappeler le rôle d’ambassadeur que celui-ci joue à l’extérieur de la région. « On en entend beaucoup parler à l’extérieur et il est bien coté au niveau provincial. Il met l’Abitibi-Témiscamingue sur la carte. »

Le choix de la date de tenue de l’événement est également fort stratégique : la première fin de semaine de septembre est considérée comme la fin de la saison touristique régulière. Ce simple détail fait en sorte que les hôtels se remplissent à une période de l’année habituellement plus tranquille et donne à Rouyn-Noranda un tout autre visage avec ses rues et ses terrasses remplies de toute sorte de gens venus d’ailleurs vivre ce Festival si… exotique ! \\

>fmeat.org

Bien plus que de la musique…

Une étude de 2009 chiffre les retombées économiques du FME à 2,3 millions $

>> Suzie Ethier

En septembre, Philippe B. – né Philippe Bergeron – revient dans sa région natale comme il aime le faire souvent. Par contre, cette fois-ci, il présentera son troisième album, l’ambitieux et intimiste Variations fantômes. Bref, ce sera plus qu’une simple visite à la famille… quoique pour lui, jouer au FME, c’est tout comme…

À l’occasion d’un 5 à 7 du Festival de musique émergente se tenant à L’Écart.. . lieu d’art actuel, Philippe B. procèdera donc au lancement de son dernier bébé prénommé Variations fantômes. Pourquoi lancer à Rouyn-Noranda le vendredi 2 septembre un album qui a déjà été dévoilé à Montréal quatre mois plus tôt? « Au FME, je pouvais faire ce que je voulais » raconte Philippe B., expliquant du même coup que ce qui caractérise le lancement de l’album, c’est l’exposition qui l’accompagne. Le lieu de la performance est donc idéal.

Un concert solo de l’artiste, agrémenté de l’exposition de 14 photos, prises par 14 photographes professionnels, représentant les 14 pièces de Variations fantômes. Philippe B. explique que les photographes n’avaient qu’un extrait musical ou

alors quelques phrases de la pièce qu’ils devaient arriver à figer en une image, et semble-t-il que le résultat en vaut le déplacement. Ainsi, ce sera un peu comme écouter le disque en regardant la pochette, mais en beaucoup plus vrai!

Musicien ET festivalier! Si sa carrière solo et ses autres activités de musicien professionnel lui gardent les pieds en terre montréalaise, son attachement à l’Abitibi-Témiscamingue demeure sincère et profond. En plus, Philippe B. apprécie beaucoup de rejouer chez lui, au FME : « C’est tout un privilège d’être un festivalier et un musicien à la fois. Surtout quand je joue dans les premiers jours du festival! » Le contexte pour présenter son 3e disque est donc idéal.

Aux dires de l’auteur-compositeur- interprète lui-même, Variations fantômes est plus épuré, plus acoustique, plus solo, plus intimiste. C’est Philippe B. avec un piano, une guitare et des échantillonnages. « Je dirais que je suis revenu à mi-chemin entre mes deux premiers albums ». Son efficacité et sa maturité ont été soulignées par de nombreux critiques et il est sans doute acceptable de reprendre le jargon du site Internet bandeapart.fm pour dire que c’est « un très bon album qui gagnera de nouveaux fans »! \\

>philippeb.ca

Philippe B, en toute intimitéLe Rouynorandien est de passage au FME pour lancer Variations fantômes

>> Francis Murphy

PHOTO | AnOuk LessArd

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PHOTO | FRIMAT - Jenny CORRIveAu

Les organisateurs du Festival de musique émergente (FME) ont cette année, en plus de Philippe B, inclus quatre groupes de la région à leur programmation. Le Grand Nord, Nique à feu, Massive Slavery et les Gars du Nord fouleront chacun leur tour les planches devant un public avide de découvertes musicales et ouvert à tout ce qui se fait de nouveau. Une occasion en or pour eux d’aller chercher de nouveaux fans, et pour nous de découvrir ce que la région a à offrir.

Pour le comité de sélection du Festival, il est primordial de réserver une place aux artistes locaux. « Une politique non écrite au sein de l’organisation veut que les artistes de la région comptent pour 10% de la programmation » précise Nancy Hardy, coordonnatrice du Festival. Différentes raisons justifient cette politique dont, entre autres, celles de donner une chance unique aux

artistes d’être embauchés et d’obtenir un cachet, de pouvoir se produire dans des conditions professionnelles, de permettre de se faire reconnaître par des profes-sionnels et, évidemment, de mettre en valeur le talent des gens d’ici. Le nombre varie quelque peu d’une année à l’autre ; ils étaient sept l’année dernière et sont cinq cette année.

Parmi les grands Alors que Nique à feu donne dans le punk rock, les Gars du Nord proposent plutôt un métal progressif, Massive Slavery un deathcore pur et dur et le Grand Nord un rock qui rappelle à certains égards des formations comme Malajube et Karkwa. En plus de leur permettre de côtoyer les autres artistes invités, leur participation au FME permet à ces groupes de jouer en première partie de bands de renom qui font dans le même genre qu’eux, et donc devant un public qui risque davantage de s’intéresser à ce qu’ils font. D’ailleurs,

les organisateurs se font un devoir de bien les positionner dans la program-mation, question que leur expérience soit des plus concluantes.

C’est sans parler de la possibilité de jouer devant plusieurs journalistes de l’extérieur, dont il est souvent difficile d’attirer l’attention. Cette année encore, c’est plus d’une cinquantaine de jour-nalistes et blogueurs nationaux et internationaux qui couvriront l’événement. Et les organisateurs travaillent chaque année à attirer d’importants médias. « Cette année, en plus des journalistes de Montréal, de Toronto et d’Europe qui seront présents, on essaie de faire une percée aux États-Unis. Je peux d’ailleurs

annoncer en primeur la présence du Billboard magazine, un hebdo américain dédié à l’industrie du disque, et du Huffington Post, un journal d’information américain publié exclusivement sur Internet » précise la coordonnatrice, visiblement fière de cette nouvelle. \\

Pour vous donner un avant-goût…

> www.myspace.com/ niqueafeu lesgarsdunord legrandnord massiveslavery

FME Musique Émergionale >> Suzie Ethier

On les croise dans la rue, remarque leur maison, leur parle à l’occasion... Et pourtant, on les connait si peu. Ce sont ces gens qui ont décidé de vivre de façon marginale, de construire eux-mêmes leur maison, d’avoir leur propre agenda, de vivre de simplicité volontaire que Jean-François St-Laurent, de Rouyn-Noranda, a décidé de présenter lors de son exposition Rencontre atypique.

« Mon travail se rapproche de la photographie documentaire, indique le photographe qui exposera ses oeuvres à l’Écart.. . lieu d’art actuel à partir du 30 septembre. Je tire le portrait des gens, inconnus ou presque, pour arriver à lire leur âme, comme si j’arrivais à cueillir en eux ce qu’ils ont de plus profond à offrir ». Il en résulte une œuvre intime, humaine, qui touche immanquablement. Ne sommes-nous pas tous un peu excentriques à l’occasion?

Une rentrée musicale Dans la foulée du lancement de Variations fantômes de Philippe B. et de l’expo-sition de photos qui s’en découle, l’Écart propose une autre exposition musicale en septembre. L’installation cinétique Thorax, de Jean-Pierre Gauthier, sera présentée dans la salle principale. Composée de circuits électroniques et de réseaux électriques et pneumatiques, la structure crée des sons à partir des perturbations causées par le visiteur. Ceux-ci pourrons essayer de contrôler l’installation, mais c’est finalement elle qui les utilisera. À voir et à revoir pusique chaque passage sera différent. \\

Deux nouvelles expositions à l’Écart.. . Ce voisin si près et si loin>> Yves Prévost

JeAn-FRAnçOIs sT-LAuRenT

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arts---visuels

Depuis maintenant 20 ans, le Centre d’exposition de Val-d’Or sert d’entremetteur en rapprochant artistes, entreprises et organismes grâce à son Programme de location d’œuvres d’art, communément appelé le PLODA.

Chaque année, le Centre d’exposition de Val-d’Or organise l’exposition Espaces, véritable fenêtre ouverte sur la création valdorienne en arts visuels. Mais l’évé-nement – qui se déroule cette année du 15 septembre au 9 octobre – est aussi et surtout le théâtre d’une grande séduction entre les artistes et les gens d’affaires, le tout mis en scène par l’équipe du Centre d’exposition. En effet, lors du vernis-sage, les entreprises intéressées peuvent sélectionner une ou plusieurs créations qui orneront leurs bureaux pour l’année à venir, le tout pour une centaine de dollars par œuvre.

« Ce qu’on offre, c’est une location d’œuvres clé en main, illustre la directrice du Centre, Carmelle Adam. Nous sollicitions les entreprises, nous préparons les contrats, nous livrons même les œuvres et procédons à l’accrochage. » Évolutions Julie Anglehart, responsable de l’organisation du PLODA depuis 2006, constate certains changements dans la participation des entreprises. « Chaque année, on expose environ 80 œuvres, et depuis quelques éditions, le nombre de locations est en hausse, pour atteindre environ 50% », explique-t-elle. Le nombre d’œuvres achetées au terme de leur location augmente aussi, pour un total variant de 10 à 15 par an.

« Nous accueillons chaque année de nouveaux artistes, et on a nos réguliers, confie Julie Anglehart. C’est intéressant de pouvoir mesurer leur évolution au fil des ans. » Une des façons que le Centre d’exposition a trouvée pour stimuler les créateurs est d’inviter trois artistes de l’extérieur de Val-d’Or afin de susciter des échanges formateurs. « Espaces, c’est une de nos actions culturelles structurantes », conclut Carmelle Adam. \\

20 ans pour le Programme de location d’œuvres d’arts du Centre d’exposition de Val-d’Or Des Espaces pour les artistes>> Paul-Antoine Martel

L’artiste Hugo Gaudet-Dion propose, du 16 septembre au 20 novembre prochain à la Salle Augustin-Chénier, Domestiquer la mort, une exposition toute en contrastes qui explore le deuil à travers la perte… d’un animal de compagnie.

Dans cette exposition, composée d’une série de neuf dessins grand format, l’artiste d’origine témiscamienne explore les réactions contrastantes qu’un événement dramatique comme la mort d’un animal de compagnie suscite chez une personne, selon les différents stades de la vie humaine. Les œuvres mettent en scène les réactions vécues du point de vue de l’enfant, de l’adulte ou des personnes âgées. Elles abordent également le rapport qui existe entre les personnes lors de ce genre d’événement. Certains dessins montrent notamment des portraits de famille.

L’exposition est une réflexion sur la mort et, de l’avis de l’artiste, le fait de l’envisager sous l’angle de la perte d’un chien ou d’un chat rend la thématique plus facile à aborder. Le thème du lien affectif que développe un individu avec un animal de compagnie comporte également un aspect contradictoire qui a particulièrement inspiré l’artiste. Il explique que d’un côté, être confronté à la mort est une situation que tous aimeraient éviter, et de l’autre, beaucoup de gens se lient d’affection pour un animal en sachant très bien qu’ils le verront mourir un jour. Selon Hugo Gaudet-Dion, il est intrigant de constater que les humains se mettent volontairement dans des situations qui les précipitent vers des moments douloureux.

La mort, ce paradoxe… Avec Domestiquer la mort, il souhaitait aussi aborder les contrastes en liant, dans ses œuvres, une perspective naïve ou enfantine à un côté plus profond ou plus adulte. De même, les dessins comportent à la fois une dimension plus joyeuse où la couleur prédomine et des sections plus macabres, dans les tons de noirs et de gris. L’artiste voulait exploiter un côté très dramatique et presque difficile à regarder, mais présenter le tout dans un bel emballage.

La pratique artistique d’Hugo Gaudet-Dion emprunte des moyens variés, dont la sculpture et la performance. Pour cette exposition, il s’est tourné vers le dessin, car il désirait travailler le portrait et mettre l’accent sur l’expression des visages. Avec ses dessins, il cherche à montrer des scènes figées dans le temps pratiquement comme le ferait une photo. \\

L’artiste témiscamien Hugo Gaudet-Dion expose à la Salle Augustin-Chénier Adieu Pitou >> Stéphanie Roberge

L’exposition est une réflexion sur la mort et, de l’avis de

l’artiste, le fait de l’envisager sous l’angle de la perte d’un chien ou d’un chat rend la

thématique plus facile à aborder.

La route des chercheurs d’arts, cette mise en valeur estivale du talent de 25 créateurs en arts visuels valdoriens par le biais d’une exposition collective et de visites d’ateliers, n’aura pas tardé à engendrer des retombées : depuis la mi-juillet, plus d’une demi-douzaine d’entre eux se sont regroupés afin d’ouvrir une boutique atelier qui connaît un succès croissant.

Située en plein cœur du centre-ville, à l’intersection de la 7e Rue et de l’incon- tournable 3e Avenue, la boutique des Chercheurs d’Arts fut ouverte sur un coup de tête (ou plutôt de cœur) juste à temps pour la vente-trottoir annuelle. Résultat : plus de gens l’ont visitée en 4 jours que l’exposition collective l’a été en 8 jours.

Chaque après-midi, ce sont une trentaine de curieux qui franchissent le pas de la porte, attirés par les œuvres présentées en vitrine ou l’affiche savamment placée sur le trottoir. À l’intérieur, ils peuvent admirer des toiles de Micheline Plante, Marie-Andrée Brisebois et Suzanne Devost, des bijoux et sculptures de Jacques Gamache, des œuvres de la peintre et sculpteure Denise Plante et les bijoux et vêtements de la designer de mode Édith Brisebois, qui y tient aussi son atelier. D’autres artistes pourraient également se joindre au groupe, qui est toujours en période d’exploration. Par ailleurs, une nouvelle exposition à l’approche des fêtes est également envisagée.\\

Après un été d’expositions à Val-d’Or Les Chercheurs d’arts ont trouvé leur repaire! >> Jacques-Yvan Bruneau

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Le Centre d’exposition d’Amos présente, du 1er septembre au 9 octobre 2011, Parcours transitoires, la première exposition solo de l’artiste d’Obaska Michèle Pedneault. Inspiré par la beauté et la lumière du monde, la nature sauvage et la nature humaine, le travail de Pedneault fait pénétrer les visiteurs dans un univers à la fois brut et subtil, en explorant les sentiments reliés à la quête de la dignité.

Sur invitation du Centre d’exposition d’Amos, l’artiste présente une série d’œuvres réalisées à l’encaustique sur papier Arches ou papier goudronné. D’une facture plutôt abstraite, une ges- tuelle sensible, économe et puissante, se retrouve tantôt des branches, des taches lumineuses, des traces animales. « Comme en une allégorie, l’animal, parfois l’orignal, est le dépositaire d’une

présence originelle et affective, une force invisible et tranquille, dans nos parcours humains, vers les paysages infimes et vastes de l’âme », écrit l’artiste.

Avant tout, l’œuvre de Pedneault tente de dépeindre « ces émotions et ces pensées silencieuses de peur, de doute, de deuil, pour la force, l’espoir, les rêves et l’ivresse », une recherche dans ce qu’elle qualifie d’émotion pensante. « Avec l’émotion sans la pensée, ou la pensée sans l’émotion, on ne va nulle part », précise l’artiste, qui n’a pas peur d’aborder des questionnements intimes ou des sujets plus politiques. Ce qui surprend le plus, c’est de constater que des menus détails du quotidien, une qualité de lumière, un pelage, un reflet, peuvent lui laisser une impression à ce point forte qu’elle la sublime en œuvre d’art.

Ombre et luminosité Sa peinture est aussi une recherche sur la lumière, souvent mise en valeur par la présence de l’ombre. Une des œuvres principales de l’exposition est d’ailleurs simplement inspirée de la lumière sur le lac devant chez elle. « Ce tableau m’a pris plus de 100 heures de travail. C’est devenu plus un défi technique que de la créativité! », confie Michèle Pedneault. Des œuvres à découvrir lentement comme un bon chocolat noir.

Michèle Pedneault, psychologue de profession, s’est mise assez tard à la création. Elle a fait des études en peinture à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et depuis quelques années, son travail a pu être vu dans de multiples expositions collectives, dont Les cinq plaisirs capiteux en 2009 et Excès et désinvolture, en 2010, présentée dans le cadre de AT@MTL. Ses œuvres font partie de la collection Loto-Québec. \\

Les routes évolutives de Michèle Pedneault Au Centre d’exposition d’Amos >> Ariane Ouellet

arts---visuels

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Avec l’été qui pousse ses derniers rayons de braise, les premiers bancs de cendre blanche s’apprêtant à nous retomber dessus, il ne faut pas désespérer et s’enrouler dans quatre ballots de laine isolante jusqu’au printemps, mais comprendre comment la glace, la neige, les blizzards et la sloche ont fait de nous des humains plus complets. Le froid nous rappelle que nous sommes de chair et que nous risquons de gercer, de fendre et de craquer dans l’hiver de la solitude. Sous sa menace, nous redécouvrons la chaleur de notre sang, de notre espèce, et, par instinct, nous la partageons.

Après avoir été présenté en première l’an dernier au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, et après avoir beaucoup voyagé de par le monde, Opasatica, le plus récent court métrage du réalisateur Éric Morin, faisait escale au Café Bistro Chez Bob à Rouyn-Noranda, où une foule bien garnie attendait d’être extirpée de la moiteur d’un centre-ville en été pour se faire garocher dans la glaciale immensité d’un lac en hiver.

Opasatica raconte une rencontre improbable entre deux êtres, chacun représentant un extrême du spectre météorologique. Le choc thermique qui est alors créé constitue la matière brute du film, campé dans le décor surréaliste du « lac long » et éclairé par les lueurs surréalistes d’un ciel où le soleil ne s’aventure jamais bien haut. Deux amants y trouvent le théâtre de leur amour pathétique et éphémère.

Le spasme de vivre

Les six chapitres savamment réalisés de ce court métrage servent à étaler comment procède l’attachement entre deux humains séparés par leurs origines. La barrière de la langue s’érige entre les deux personnages, ainsi forcés à interagir et à se séduire via l’image qu’ils projettent. Le personnage que joue Alexandre Castonguay évoque le charme exotique du coureur des bois, avec ses combines bleues qui sentent le gaz à skidoo et la poisse du brochet. À l’opposé culturellement se trouve le personnage incarné par Ariane Lacombe, produit de la chaleur de l’Espagne, faisant fondre les couches de givre accumulées sur le coeur de l’autre.

La courte durée de leur relation nous apparaît finalement trop cruelle, signe que le cinéma a bien joué ses cartes. « Ça te tenterait pas de rester? », dit-il. « No te entiendo », lui répond-elle.

Comme une langue d’enfant sur le métal de janvier, la belle Espagnole se retire avec douleur. Elle quitte un lieu dont l’attrait conserve sa part de mysticisme. L’intense rigueur du climat confère à ceux qui y survivent des allures de héros sortis du passé.

Dans Opasatica, la simplicité du récit et de la réalisation laisse vivre les personnages, réduits à leur plus pure essence. Les tableaux qui composent le film sont de réels bijoux de mise-en-scène et d’esthétique dans lesquels les acteurs nous font oublier leur nature et se révèlent à nous comme l’incarnation fière de deux cultures que rien ne rapproche.

Opasatica sera présenté au Festival du cinéma des gens d’ici, à Val-d’Or, le dimanche 11 septembre. \\

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Comme une langue d’enfant sur le métal de janvier

>> Martin Blais

Vues sur le nord

Fort d’un certain succès d’estime l’an dernier, le comité organisateur du Festival de Cinéma des Gens d’Ici (FCGI) a fait le choix de la continuité pour la deuxième édition de l’événement. Sous la thématique Boomtown, cet événement ayant pour objectif de mettre en valeur le travail des cinéastes de la région, tout en rapprochant les gens des films et de leurs auteurs, servira le cinéma régional à plusieurs sauces, le tout sans prétention, avec comme objectif de rêver et de réfléchir ensemble.

Les festivités commencent le jeudi 8 septembre avec le Ciné-impro. Les joueurs de la Ligue d’improvisation de Val-d’Or - et quelques invités issus des autres ligues de la région - s’offriront en spectacle, tentant l’impossible pour imiter des genres cinématographiques, se prêter à des pratiques principalement utilisées au cinéma et rendre hommage aux grands du 7e art. L’improvisation au service du cinéma. Vendredi, c’est le retour de la Soirée historique. Dans le chevalement numéro 7 de la Cité de l’Or, « on explorera la notion de Boomtown à travers un montage d’archives, des blocs de discussion et la projection du documentaire Le pont du Nord-Est, du réalisateur Sylvain Marcotte, explique Paul-Antoine Martel, animateur et concepteur de la soirée. On espère la même atmosphère chaleureuse et attentive que l’an dernier. »

Des vues d’ici

Le fait saillant de la programmation est sans contredit la projection du samedi soir (offerte à guichets fermés l’an dernier), alors que sont présentés les films réalisés dans le cadre du Volet création. En collaboration avec l’organisme 08 cinéma indépendant, le FCGI présente donc 5 films issus de cette initiative, qui bénéficie cette année - et pour les deux suivantes - d’une subvention du Fonds des Arts et des lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. « Il est indispensable pour nous que le Festival serve à stimuler la création cinématographique, confie Paul-Antoine Martel. Grâce à cette subvention, nous pouvons offrir aux cinéastes un cachet et une marge de manoeuvre pour les aider à réaliser leur projet. » En complément de programme, les festivaliers pourront voir le très attendu documentaire L’or des autres, du Rouynorandien d’origine Simon Plouffe, qui traite de brouhaha causé par la mise en marche du projet Canadian Malartic d’Osisko à Malartic.

Enfin, lors de la dernière soirée seront projetés en première valdorienne le documentaire Voir Ali (Martin Guérin, 2010) et le court métrage Opasatica (Éric Morin, 2010). Par ailleurs, on projettera également quelques films réalisés dans le cadre du Wapikoni mobile, notamment par des jeunes créateurs du Lac Simon et de Kitcisakik; les organisateurs souhaitent même remettre les profits de la soirée à l’organisme, dont le financement est en péril. Il est à noter que quelques réalisateurs, dont Martin Guérin, seront présents lors de cette projection, qui illustre à merveille le brassage culturel caractérisant les villes champignon auxquelles fait allusion le thème de cette année. Comme quoi le cinéma des gens d’ici englobe un ici plus grand et plus riche qu’on ne le croit. \\

> WWW.cinemagensdici.org

2e Festival de cinéma des gens d’ici, du 8 au 11 septembre

Bienvenue au Boomtown Ciné! >> Isabelle Gosselin

Il est indispensable pour nous que le Festival serve

à stimuler la création cinématographique, confie

Paul-Antoine Martel.

Cinéma

Le comité organisateur du 2e FCGI lors du tournage de leur bande-annonce

La courte durée de leur relation nous apparaît finalement

trop cruelle, signe que le cinéma a bien joué ses cartes.

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Depuis l’automne 2008, la valdorienne Valérie Deault parcourt les écoles et les théâtres du Québec, du Canada et de plusieurs autres pays afin de jouer le rôle principal de la pièce jeune public Alice au pays des merveilles.

En 2006, à peine diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, la jeune comédienne est sélectionnée, avec quatre autres acteurs, parmi tous les diplômés du Conservatoire et de l’École nationale de théâtre pour joindre le Théâtre La Roulotte, célèbre compagnie créée par Paul Buissonneau. Le projet? Alice au pays des merveilles à jouer dans divers parcs montréalais pendant la chaude saison. « Il y a vraiment eu un engouement pour ce classique », raconte-t-elle.

L’expérience, qui au départ ne devait être que pour un été, a repris vie quand les comédiens de la pièce ont fondé leur propre compagnie de théâtre. Depuis 2008, c’est sous l’aile du Théâtre Tout-à-Trac qu’Alice au pays des merveilles se promène en français et en anglais un peu partout dans le monde. D’ailleurs, en juillet dernier, le Théâtre Tout-à-Trac avec Alice in Wonderland fut la première compagnie canadienne à jouer au Royaume de Bahreïn, au Moyen Orient. « Je suis une des chanceuses, j’ai quand même un job stable », confie Valérie.

Alice dans la Forêt des mal-aimés Ayant plus d’une corde à son arc, les talents de chanteuse et de danseuse de Valérie lui ont aussi permis, en 2008, de se joindre à l’équipe du célèbre chanteur Pierre Lapointe. « C’est [le metteur en scène] Claude Poissant lui-même qui a

demandé au professeur de chant du Conservatoire s’il avait quelqu’un à proposer pour Mutantès. Il m’a suggérée et j’ai été choisie sans même passer d’audition! ».

Bien que sa carrière ait débuté en force, l’actrice valdorienne a cru bon retourner sur les bancs d’école à l’automne 2011. Inscrite au diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en Gestion des organismes culturels au HEC Montréal, elle croit que cette formation supplémentaire lui assurera une meilleure sécurité financière et de meilleures opportunités advenant un retour en région. « C’était important pour moi d’avoir un plan B », explique-t-elle.

L’Abitibi des merveilles Ce retour en région se fait déjà à petits pas... Cet automne, dans le cadre du Festival de cinéma des gens d’ici, il sera possible de voir l’actrice dans un court métrage du cinéaste rouynorandien, Martin Blais. « J’étais vraiment contente de pouvoir enfin participer à un projet dans ma région », témoigne-t-elle.

Cet hiver, Valérie poursuivra avec Alice au pays des merveilles qui sera présentée à la Place des Arts de Montréal entre Noël et le Jour de l’an et entre-temps elle travail sur des projets musicaux. « J’ai commencé mon processus, j’ai récemment suivi un cours de composition avec l’Union des artistes ». Finalement, Valérie Deault prévoit se trouver un agent dans la prochaine année, afin d’obtenir des rôles télévisés. « C’est une étape que j’aimerais franchir » envisage-t-elle. \\

Valérie au pays des merveilles L’actrice valdorienne joue, chante et incarne Alice à travers le monde >> Émélie Rivard-Boudreau

arts_de_la_scène

Je vous invite à participer à une consultation publique sur les orientations du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine en matière d’information d’intérêt pu-blic dans les médias.

Pour participer à cette consultation publique, vous pouvez :• déposer un mémoire d’ici le 23 septembre 2011

(inscription obligatoire);• faire un témoignage (inscription obligatoire).

Vous pouvez également assister à la séance de consultation publique qui se tiendra près de chez vous au cours de l’au-tomne 2011.

Pour vous inscrire ou pour obtenir un exemplaire du document de consultation, visitez le site du Ministère au www.mcccf.gouv.qc.ca/consultation ou composez le 1 888 380-8882.

Venez vous prononcer sur les pistes d’intervention proposées lors de cet exercice de réflexion et de discussion.

La ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Christine St-Pierre

Pour une information au service de l’intérêt public

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Portrait de notre consommation culturelle >> Winä Jacob

Le 1,2 et 3 septembre prochain, le Théâtre du Rift sera une fois de plus l’hôte de la comédie musicale, Les Nonnes. En proie à un véritable succès, cette pièce roule sa bosse depuis maintenant deux ans et après 8 représentations, maintes supplé-mentaires, une petite tournée dans la capitale du cuivre et 2000 spectateurs, les comédiennes revêtiront leurs robes chastes de sœurs pour le plus grand bonheur du public.

Cette pièce du Théâtre de la Loutre, écrite par Dan Goggin et mise en scène de Réal Couture, avait brûlé les planches du Rift en janvier 2009. Elle raconte l’histoire de six religieuses qui doivent monter un spectacle bénéfice afin d’amasser des fonds pour enterrer leur consœur décédé d’un empoissonnement. Une comédie musicale rythmée, rafraichissante et ponctuée d’un humour tel que c’en est presque péché.

C’est en entendant les commentaires des citoyens que l’équipe a décidé d’offrir une fois de plus son spectacle. « Nous avions mis tellement d’heures à monter cette pièce qu’on s’est dit qu’il fallait la jouer le plus possible », raconte M. Couture. Présentée plus tôt cet été au centenaire de St-Eugène-de-Guigues, cette nouvelle mouture a nécessité près de 40 heures de travail pour de nouvelles répétitions, qui s’ajoutent à la centaine d’heures du travail de base.

Surprenant succès Ce fût toute une surprise et un véritable plaisir pour Marie-Luce Bergeron, comé-dienne, d’être appelée à se produire pour une troisième fois au théâtre du Rift : « Je savais que la pièce serait appréciée puisqu’elle est très humoristique; par contre, de là à m’imaginer que ça nous mènerait à l’Agora des Arts à Rouyn-Noranda, au centenaire de St-Eugène, une troisième fois au Rift, et que ça susciterait un projet embryonnaire de tournée en Europe, on n’avait pas prévu ça comme ça! »

Toute l’équipe souhaite que la population de l’Abitibi-Témiscamingue répondra à cette invitation et appréciera le spectacle. Les représentations débuteront le 1er

septembre afin de donner l’occasion aux gens qui partiront à l’extérieur pour le week-end de la fête du travail, d’y assister. \\

> rift.augustinchenier.net/programmation.php

Elles « nonnes » pas dit leur dernier mot! >> Émilise RivardEn 1986, la Commission des loisirs de La Sarre se dotait d’une toute nouvelle

bâtisse pouvant abriter et donner vie à la diversité culturelle de l’Abitibi-Ouest. Un quart de siècle plus tard, la Maison de la culture réunit sous un même toit la Bibliothèque municipale, le centre d’art Rotary et le théâtre de poche, qui ensemble accueillent plus de 72 000 personnes annuellement.

«C’est un endroit très important pour les gens de l’Abitibi-Ouest, pas seulement ceux de La Sarre, explique Lisa Gaignard, directrice de la Commission des loisirs de La Sarre. C’est un lieu de rencontres et d’échanges pour les artistes, mais aussi pour les spectateurs. » Au cours des dernières années, en plus des expositions, de spectacles et des services de la bibliothèque, la Maison de la culture a fait preuve d’audace en étant l’hôte de divers projets, entre autres le Salon création (exposition en métiers d’arts), la Semaine culturelle, les oriflammes de Las’art, l’exposition Haz’art, le concours de photographies, la Semaine de la déficience intellectuelle et M.A. l’Événement en 2010.

Afin d’éveiller les jeunes à la pratique artistique, la Maison de la culture offre divers ateliers, principalement au public scolaire, et participe à la promotion des créateurs de La Sarre et de la région. De plus, le Centre d’art tient une boutique où la population et les touristes peuvent se procurer des œuvres d’artistes locaux.

Célébrer humblement Afin de célébrer les 25 ans de ce haut lieu de la culture à La Sarre, la quinzaine d’employés préparent un petit quelque chose qu’ils apposeront à l’extérieur de la bâtisse. «On va célébrer cet anniversaire, mais sans flafla. On a eu un gros happening pour nos 10 ans et il va bientôt y avoir quelque chose pour les 100 ans de la Ville», conclut Mme Gaignard. \\

25 ans pour la Maison de la Culture >> Winä Jacob

Programme de location d’oeuvres d’art

Du 15 septembre au 9 octobre

Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :

HEURES D'OUVERTURE

Mardi au vendredi

13 h à 17 h / 18 h 30 à 20 h 30

Samedi et dimanche

13 h à 17 h

Centre d'exposition de Val-d'Ore600, 7 Rue Val-d'Or (Québec) J9P 3P3

L’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue présentait, dans son bulletin estival, les résultats du sondage mené par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec (MCCCF) afin de mesurer les pratiques culturelles de la population régionale.

Depuis plus de 30 ans, le MCCCF interroge les québécois âgés de plus de 15 ans dans le but d’établir un portrait de leur consommation culturelle et ce, région par région. Il est ainsi possible d’y lire que la population de l’Abitibi-Témiscamingue est une bonne consommatrice de produits culturels tant au plan de la lecture, de la musique que des spectacles. On y relève aussi une préférence marquée dans notre consommation pour les manifes-tations telle que les festivals et les événements spéciaux ou sportifs.

L’étude décortique aussi la consommation cinématographique, la fréquentation des établissements culturels et la pratique en amateur d’une discipline artistique. À lire en ligne, sur le site de l’Observatoire, pour en connaître plus sur notre lien avec la culture et les arts. \\

>observat.qc.ca

Théâtre

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Dès septembre, Télé-Québec diffusera une toute nouvelle quotidienne s’adressant spécialement aux tout-petits : 1, 2, 3… Géant. Martin Héroux, Témiscamien indécrochable, a l’immense bonheur de faire partie de cette distribution.

Un monde féerique L’histoire se déroule dans un univers fantastique inspiré des contes de fées où évoluent toutes sortes de personnages ludiques et colorés. On y retrouve Jean-Jean le géant qui habite dans un château, ses deux enfants adoptifs, Rose et Olivo, une fée un peu maladroite et monsieur Ding Dong, incarné par Martin Héroux. « J’apporte l’extérieur aux enfants qui vivent au château, je leur montre des chansons, des comptines, des langues étrangères; je suis un peu comme l’oncle qui fait rire les enfants », indique le comédien.

1, 2, 3… Géant souligne aussi le retour au petit écran des marionnettes. Les Soussis, installés dans le sous-sol du château, sont les petites bestioles qui montrent indirectement aux enfants tout ce qu’il ne faut pas faire.

Un nouveau Passe-Partout? Le comédien hésite à faire une comparaison avec l’émission culte des années 80. Il est vrai que l’une des productrices, Carmen Bourrassa, avait également coproduit Passe-Partout, et que 1, 2, 3… Géant présente la même volonté d’éducation. Toutefois, « l’univers est vraiment différent; il est mi-fantastique et mi-réaliste, fait observer Martin Héroux. Évidemment, on aimerait que l’émission fasse elle aussi époque ».

L’émission s’adresse aux nouvelles familles. Il suffit de penser au géant Jean-Jean, figure paternelle symbolique, qui habite seul dans son château avec ses deux enfants adoptifs; elle est bien loin la famille nucléaire de Perline et de Perlin. Créée dans la foulée de la politique du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Tous ensemble pour la réussite scolaire et L’école, j’y tiens!, l’émission est assortie de trois principaux objectifs : valoriser le rôle du père auprès des enfants, faciliter les habiletés de langage préscolaire et aider les jeunes à réussir en étant heureux et bien dans leur peau. La série se veut actuelle et en phase avec les préoccupations des enfants d’aujourd’hui.

Enfin, entre deux tournages, Martin Héroux poursuit sa tournée au théâtre avec Les fourberies de Scapin, mis en scène par Denise Filiatrault et sera, pour la troisième année, de la distribution de Revue et corrigée au Théâtre du Rideau Vert.

1, 2, 3… Géant devrait ravir les tout-petits cet automne! \\

C’est pas parce qu’on est petit qu’on peut pas être Géant Une nouvelle émission mettant en vedette Martin Héroux >> Amélie Roberge

Quand il pleut des citrons, fais de la limonade est plus qu’une expression appelant à la débrouillardise. Pour la comédienne Stéphanie Lavoie et la graphiste Laurie Auger, c’est le fruit de plusieurs années de création et de détermination afin d’illustrer en sons et en images les défis quotidiens du milieu culturel, dans une exposition présentée du 26 août au 26 septembre au Café-Bar l’Abstracto.

Voilà cinq ans déjà que Mme Lavoie désirait utiliser des bornes d’écoute à des fins artistiques. Il aura suffi d’une suggestion de Laurie Auger pour que l’orientation se définisse et que l’envie d’inclure du visuel happe Stéphanie. Après deux ans de travail, le projet voit finalement le jour, malgré des subventions refusées. « J’ai dû restreindre le budget de façon drastique, mais nous avons plutôt joué avec les contraintes au lieu de nous sentir écrasées par celles-ci. Plusieurs bonnes idées sont nées de ces refus après tout! »

Mille et un métiers Ainsi, on pourra entendre huit personnages appelés Rita Labrosse, tous interprétés par l’actrice et inspirés par les artistes rencontrés lors de son enquête de terrain. Quelle que soit la profession exercée, un constat demeure : vivre de son art contraint souvent les artistes à multiplier les boulots pour y arriver financièrement.

« On parle ici d’une réalité dure, celle des difficultés auxquelles doivent faire face tous les travailleurs autonomes en arts. Les images comme les capsules audios seront tout de même légères. Des couleurs et de la typographie à leur état brut. Un peu d’ironie et beaucoup de plaisir », précise Laurie Auger, qui a réalisé les œuvres visuelles pour chaque capsule audio.

Un deuxième verre au FCIAT Quant à la comédienne, elle a fait appel à Antoine Laprise [metteur en scène, dramatuge...] comme conseiller artis- tique. « Il m’a beaucoup aidée dans l’écriture du projet, parce que je voulais une montée dramatique et une certaine évolution dans le texte », ajoute la récipiendaire du prix Artiste remis par la ville de Rouyn-Noranda en 2010. L’exposition bénéficiera d’un second souffle lors du 30e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, du 28 octobre au 3 novembre. Alors que l’équipe se multipliera, le multimédia et la vidéos s’intégreront au projet.

L’exposition souhaite conscientiser les gens aux enjeux de notre époque vécus par le milieu artistique, tout en espérant défaire les tabous qui l’entourent. « Je pense que les artistes sont la saveur d’une époque, ils font souvent en sorte qu’on se souvient des époques passées. C’est un des plus vieux métiers du monde, il faut reconnaître ce qu’ils apportent à la société » conclut Stéphanie Lavoie, qui a bien l’intention de projeter son œuvre au-delà de l’Abitibi-Témiscamingue. \\

Réflexion sur la pratique artistique Artistes dans le jus >> Stéphanie Maltais

« Je pense que les artistes sont la saveur d’une époque,

ils font souvent en sorte qu’on se souvient des époques passées. »

- Stéphanie Lavoie

Arts médiatiques

MERCI à la CRÉ, partenaire de L’Indice bohémien

Ce journal est imprimé sur du papier écologique SVP recyclez-le !

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À l’occasion de la Semaine culturelle, le Centre d’art Rotary de La Sarre présente la toute première exposition de l’artiste Serge Lachance, du 24 septembre au 23 octobre dans le hall d’entrée de l’hôtel de ville. Intitulée Par chez-nous, elle offre une vision panoramique des paysages de l’Abitibi-Ouest à travers les saisons.

« Les paysages de l’Abitibi-Témiscamingue sont une richesse » déclare Serge Lachance, qui veut faire prendre conscience aux gens de l’importance de cette ressource. Cet artiste se passionne pour la nature et s’enthousiasme lorsqu’il parle du sentiment de liberté totale qu’il ressent devant un beau paysage. Quand il tente d’immortaliser une image avec sa caméra, il ne peut s’arrêter à une seule prise. Il prend alors six ou sept photos qu’il assemble et lamine afin de créer un panorama de 11 pouces par 46 pouces (soit environ 28 cm par 117 cm). Son exposition regroupe des photographies, entre autres, de l’Île Népawa, d’Authier (son village d’origine) ainsi que du Parc d’Aiguebelle.

Faire sa place dans le paysage Les étoiles semblent bien alignées cette année pour Serge Lachance. Tout s’est passé de façon très rapide et inattendue. En allant présenter quelques créations à Nicole Tremblay, anciennement propriétaire du Rendez-vous des arts à La Sarre, celle-ci l’a invité à montrer ses créations à Suzy Tousignant, responsable du Centre d’art Rotary. Mme Tousignant s’est alors émerveillée du travail de l’artiste et lui a proposé une petite place pour une première exposition. Pas mal pour quelqu’un qui fait de la photographie depuis seulement deux ou trois ans. Ironiquement, il avait même dit à son entourage : « Un jour, il y aura un article sur moi dans l’Indice bohémien ! »

De façon autodidacte, Serge Lachance touche aussi au dessin, à l’encre de chine, à la peinture et à la sculpture. Il était en train de délaisser la photographie lorsque le projet d’exposition s’est annoncé, ce qui l’a alors poussé à continuer de travailler ce médium. Celui qui demeure maintenant à Ste-Hélène-de-Mancebourg désire créer des mélanges de photographies avec d’autres médiums, comme la peinture ou la sculpture, et continuer de pousser son art afin de participer à de nouveaux projets d’expositions. \\

Exposition du photographe Serge Lachance Lachance du débutant >> Sophie Ouellet

Arts médiatiques Événement

Le 20 août dernier se tenait un Moulin à paroles afin de souligner la clôture des festivités entourant le 325e anniversaire du passage du Chevalier de Troyes. Plusieurs personnalités régionales sont venues donner vie aux nombreux textes d’époque débusqués pour l’occasion. Le président d’honneur des festivités, Albert Millaire, a également mis son immense talent au service du Moulin.

Dirigé par Réal Couture et animé par Annie Larivière, l’événement a rassemblé plus d’une dizaine de personnalités publiques de la région. « L’un des objectifs était de mettre le public en contact avec des personnalités régionales, mais en présentant ces dernières sous un autre jour, souligne Réal Couture. À partir de textes de grands auteurs français, on souhaitait faire connaître l’opinion des gens du XVIIe siècle sur certains thèmes. »

Paroles de politiciens! Ainsi, on a pu entendre le maire de Duhamel-Ouest, Alain Sarrazin, nous lire un extrait du Roseau pensant de Blaise Pascal, puis celui de Ville-Marie, Bernard Flébus, faire de même avec un extrait du traité de Fénelon sur l’édu-cation des filles. On se doute bien de la réaction du public en entendant le maire réciter : « Pour les filles, dit-on, il ne faut pas qu’elles soient savantes, la curiosité les rend vaines et précieuses »! Par ailleurs, parmi les autres person- nalités invitées, soulignons le préfet de la

MRC de Témiscamingue, Arnaud Warolin, le président de la Conférence régionale des élus, Ulrick Chérubin, et le président de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, Jocelyn Carrier. Pour l’occasion, on a également retrouvé l’un des premiers poèmes écrits en Nouvelle-France, Adieu la France de Marc L’Escarbot, qui a été lu par Odette Caron, codirectrice artistique et générale du Théâtre du Tandem.

À la fin de la première et de la seconde partie, Albert Millaire est monté sur scène pour raconter quelques anecdotes à saveur historique, dont la fameuse Affaire Tartuffe. Il s’est ensuite glissé dans la peau de quelques-uns de ses personnages fétiches, dont Don Juan et le Misanthrope. Il a conclu l’activité en interprétant magistralement des extraits de Corneille et de Racine ainsi qu’une fable de la Fontaine.

Enfin, des membres du Théâtre de la Loutre ont également fait quelques apparitions pour donner vie et rythme à l’événement. Fruit d’un travail de recherche monumental, le Moulin à paroles a sans aucun doute permis d’éveiller chez certains des souvenirs d’un passage au collège classique. \\

Lire l’Histoire

>> Amélie Roberge

C’est le 10 septembre prochain, à l’occasion de leur traditionnelle épluchette de blé d’Inde, que les administrateurs de la Mosaïque donneront un premier aperçu des activités qui marqueront le 20e anni-versaire de l’organisme, qui vise à faciliter l’accueil et l’intégration des immigrants en Abitibi-Témiscamingue.

Voilà déjà deux décennies que des gens de cœur accueillent et soutiennent des nouveaux arrivants en Abitibi-Témiscamingue. La fondation de La Mosaïque remonte à 1991, alors que des pamphlets à caractère raciste circulaient

en région, notamment au sein de certains établissements d’enseignement supérieur. Indignés par le contenu de ce libelle, Abdoulaziz Alguima, Enrique Colombino, Christine et Abel Edmond, Yolette Lévy, Gustave Kiyanda,et Clotaire Moulounda décidèrent de créer une organisation veillant à l’intégration des immigrants, à la promotion des échanges intercul-turels et à l’acceptation de la différence. C’est d’ailleurs avec le slogan La Mosaï-que, vingt ans d’ouverture au monde! que les membres de l’association sou-haitent teinter les activités qui souli-gneront les diverses actions menées depuis toutes ces années au sein de la communauté.

Au-delà des couleurs… de peau Bien que l’organisme ne puisse pas encore confirmer l’ensemble des activités projetées pour souligner le vingtième

anniversaire – attente de subven-tions oblige – on nous annonce tout de même une exposition regroupant des œuvres de la jeune photographe Marina Fontaine, originaire de La Sarre. « Différentes photos de grand format serviront de lien entre notre slogan et l’intitulé des œuvres de Marina, Une pigmentation n’est qu’une pigmentation, explique la nouvelle intervenante de la Mosaïque, Isabelle Cossette. Ces photos seront montrées lors de notre épluchette du 10 septembre et, nous l’espérons, lors du 5 à 7 organisé en collaboration avec la Ville de Rouyn-Noranda pour la semaine d’accueil des nouveaux arrivants, à la mi-septembre. Nous prévoyons également utiliser ces images pour faire la promotion de nos différents événements, qui devraient se tenir sur une base mensuelle », annonce celle qui assure depuis peu la permanence au bureau de La Mosaïque.

Pour ce qui est de l’épluchette de blé d’Inde du 10 septembre, « il n’y a pas de prix d’entrée, il suffit de venir avec une assiette généreuse à partager et, si possible, un instrument de musique », lance Isabelle Cossette, qui convie les intéressés à venir fêter sous le chapiteau qui sera planté sur la presqu’île du Lac Osisko, à Rouyn-Noranda. \\

> lamosaique-at.org

La Mosaïque célèbre ses 20 ans À bras ouverts

>> Louise Lavictoire

Ironiquement, il avait même dit à son entourage : « Un jour, il y aura un article sur

moi dans l’Indice bohémien ! »

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Photo: Elvis Roy

Au profit de

Événement

C’est désormais une tradition : le dernier vendredi de septembre et les deux jours suivants sont le théâtre des journées de la culture, une grande fête de la création et de l’expression populaire célébrée à travers tout le Québec. À La Sarre, on met le paquet et on étire le tout, et on obtient la Semaine de la culture, du 24 septembre au 2 octobre.

Samedi le 24 septembre, on dévoilera au Jardin d’Oiseaux une œuvre réalisée par Jacques Baril, de Gallichan, en collaboration avec l’Association des grands frères et grandes sœurs d’Abitibi-Ouest; le lendemain, c’est le parc Desjardins qui sera inauguré, et ses sculptures Les saltimbanques seront présentées au public. Et pour le reste de la semaine, en résumé et en vrac : projection du film Jayan V au théâtre de poche (lundi); des ateliers du Recycl’art (mardi et vendredi); une conférence sur le choc des générations (mercredi); un spectacle de Gilles Latulippe (jeudi); et un spectacle des Jeunesses musicales du Canada (samedi). Tout ça prend fin dimanche dans le hall d’entrée de la maison de la culture, avec la remise de différents prix culturels. Bonne semaine!

> ville.lasarre.qc.ca

À La Sarre, les Journées de la Culture se transforment en Semaine de la Culture! 7 jours pour le prix de trois!

>> Paul-Antoine Martel

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PHOTO | LOuis-JOsePH BeaucHamP

Ma région j’en mange

Nichée au creux du chemin des Scouts et dominant les abords du lac Lemoine, l’Auberge Harricana déploie son charme depuis plus de 12 ans. Malgré l’affection particulière de la population, elle connaît toutefois un parcours parsemé de moments difficiles, mais depuis peu, le vent du lac semble tourner, et la vie reprend.

Suite à la fuite rocambolesque des ex-propriétaires en mai 2010, l’Auberge Harricana se voit remise aux mains de ses créanciers. Touchés par l’abandon de ce centre récréotouristique, des acheteurs se rallient : « On voulait que ça reste dans les mains de gens d’ici », raconte Martin Richard, partenaire financier du groupe. Grâce à l’entente survenue en mars dernier avec la banque, ils peuvent enfin aller de l’avant.

Puisque maintenir le lieu ouvert à tous en diversifiant les activités se veut le plan d’action pour l’Auberge Harricana, pourquoi pas une école de cuisine? Une belle idée pour préserver la vivacité d’une auberge comme celle-là dans son milieu et une excellente nouvelle pour le domaine de la restauration qui a grand besoin de main d’œuvre. En collaboration avec le Centre de formation professionnelle du Lac-Abitibi, l’Auberge Harricana offrira dès septembre une formation en cuisine d’établissement. Au cours d’une période de 14 mois, 12 élèves pourront profiter des installations hôtelières tout en cumulant de l’expérience en milieu de travail. Ainsi, de manière sporadique, le public sera convié à déguster des soupers gastronomiques à un rapport qualité/prix plus qu’alléchant. L’ambiance chaleureuse d’une immense cabane en bois rond charmera les goûteurs aventuriers. Avis aux amateurs de fins plaisirs, l’aubaine est à votre porte.

Afin de maintenir son dynamisme, l’Auberge Harricana se fait l’hôte d’événements de toutes sortes. « On considère que c’est une place unique qui sert de carte de visite pour Val-d’Or », explique Martin Richard. Que ce soit pour une réunion d’affaires, avec ses salles tout à fait adaptées, ou encore d’une fête de famille avec ses chambres disponibles et disposées à vous recevoir, que vous ayez une idée d’événement, l’Auberge se prête à tout. De manière personnalisée, ils mettent à la disposition de tout un chacun les installations de ce lieu de villégiature.

Bordée par la forêt abitibienne qui se reflète dans le miroir d’un lac tranquille, L’Auberge Harricana peut maintenant reprendre son souffle. Abritant la relève culinaire sous son toit, l’avenir semble être droit devant. \\

Nouveau souffle pour un joyau en bois rond

>> Marie-Jo Morin

Tartare de boeuf Vitalipré aux boutons de marguerite et balsamique

>> Louis-Joseph Beauchamp

300 grammes Bœuf, Vitalipré (Filet mignon, contre-filet ou haut de surlonge) 20 grammes Échalote française (environ ½) 1 cuillère à thé Boutons de marguerite hachés, Vers Forêt 1 cuillère à thé Moutarde de Dijon 2 cuillères à soupe Mayonnaise au vinaigre balsamique 1½ à 2 c.à thé Sauce Worcestershire 2 à 4 gouttes Sauce Tabasco ½ cuillère à thé Sel de mer Au goût Poivre du moulin

Préparer la mayonnaise et réserver au frais. Hacher très finement l’échalote et les boutons de marguerite. Mettre dans un cul de poule et réserver au frais. Couper le bœuf en petits dés en prenant bien soin de retirer les nerfs et le surplus de gras. Ajouter le bœuf aux autres ingrédients et bien mélanger. Il est très important de toujours garder la viande au frais. Servir dans une cuillère asiatique ou une verrine avec un filet de crème de balsamique et une croustille cuite à la marmite, maison ou du commerce. \\

Mayonnaise au vinaigre balsamique1 œuf, Les œufs Richard 1½ c. à thé Vinaigre balsamique 1½ c. à thé Moutarde de Dijon 1 pincée Sel ½ à ¾ tasse Huile de canola

Mélanger tous les ingrédients sauf l’huile. Émulsionner à l’aide d’un fouet ou d’un pied mélangeur en ajoutant l’huile par petit filet continu. \\

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En 1936, Saint-Mathieu compte environ 400 habitants. Au printemps 1939, des colons vont s’établir sur des lots de l’actuel chemin de la Pisciculture : ce sont des orphelins âgés entre 17 et 21 ans. Le texte qui suit relate leur installation; nos informations proviennent principalement du journal de bord tenu par ces orphelins entre mai et novembre 1939.

Tous ces jeunes hommes viennent de l’Orphelinat agricole de Saint-Ferdinand, comté de Mégantic. Cet orphelinat avait été fondé en 1887 puis racheté par la commission scolaire locale pour en faire une école pour les garçons du village. En 1932, l’école est mise en vente et le curé de la localité, Alfred Boulet, veut reprendre l’œuvre des fondateurs. L’orphelinat accueille des garçons d’au moins 14 ans afin de leur donner de l’instruction et d’en faire des agriculteurs.

L’abbé Arsenault entreprend des démarches auprès du ministère de la Colonisation et de la Société de colonisation de Québec pour obtenir des terres. Il se rend en Abitibi et s’intéresse à Saint-Mathieu. Le premier contingent composé de neuf orphelins arrive à Amos le 25 mai 1939. Ces jeunes hommes ont investi leurs économies, soit 50$ chacun, pour acheter des outils, de la nourriture et payer le transport. Ils s’engagent à vivre en commun la première année et à défricher, pendant cette période, une part égale de chacun de leurs lots. L’orphelinat leur a fourni des instruments aratoires, des outils, quelques animaux et des meubles remplissant un wagon. Le 26 mai, l’agent des Terres, Georges Duchemin, les conduit en camion à Saint-Mathieu, où les attend l’abbé Arsenault. Unis dans l’épreuve Les premières difficultés ne tardent pas à se manifester : le printemps est pluvieux et froid. Il faut aussi amener les animaux, ce qui n’est pas une mince tâche, car leurs lots sont situés après un grand marais. Ce marais sera « pavé » en une quinzaine de jours par les jeunes colons qui obtiennent 100$ du gouvernement à cette fin. Fin mai, les jeunes commencent à défricher un lot, à construire une grange en bois rond, à charroyer le matériel et à «paver » le marais. En juin, ils avisent l’agent des Terres qu’ils veulent une maison pour l’hiver, celui-ci pense qu’ils pourront obtenir un octroi gouvernemental de 250$ à cette fin à condition que le lot sur lequel la maison sera bâtie soit au nom de l’un d’entre eux; ils conviennent que le lot sera mis au nom du plus vieux d’entre eux.

Le 16 juillet, l’abbé Arsenault, qui partageait la vie des orphelins depuis leur arrivée, annonce qu’il doit partir. À la fin de septembre, on emménage dans la maison. On entreprend de construire une grange pour héberger quelques petits animaux et deux chevaux que le procureur de l’orphelinat leur amène à la mi-octobre. En 1940, un second contingent de huit orphelins viendra rejoindre les premiers arrivants; plusieurs quitteront assez tôt cette vie difficile, car, avec la guerre, ils pourront trouver du travail. \\

Les débuts de la colonie Boulet à

Saint-Mathieu-d’Harricana

>> Pierre Laliberté | Société d’histoire d’Amos

Histoire_et_patrimoine

Maison des orphelins, sur le lot d’Henrius Pomerleau, Saint-Mathieu 1941

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Pour se remettre dans le bain de l’école, pourquoi ne pas se plonger dans les casse-têtes du Professeur Layton avec une trilogie pas piquée des vers. Les trois titres du Professeur Layton disponible au Québec (compartiment à cinq, bientôt six au Japon) - Professeur Layton et l’Étrange Village, Professeur Layton et la Boîte de Pandore et Professeur Layton et le Destin Perdu - présentent le personnage dont la résolution de casse-têtes constitue une deuxième nature. Les histoires sont bâties de sorte que tout ce qui se déroule est une excuse pour résoudre des énigmes.

La série du Professeur Layton est très bien faite. Il y a beaucoup de lecture à faire alors dites-vous que si vos jeunes passent des heures devant leur Nintendo DS, non seulement ils suivront une aventure intéressante remplie de rebondissements, ils lieront et croiseront plus d’une centaine de casse-têtes par épisode. Et ceux-ci sont ludiques à souhait. Quelques problèmes sont faciles à résoudre, plusieurs font réfléchir, beaucoup ont une attrape qu’il faut identifier pour trouver la bonne réponse. Heureusement, nous pouvons toujours gribouiller grâce à la fonctionnalité Mémo afin de mettre nos idées en ordre. Des indices peuvent également être prodigués au besoin. Un point intéressant de Professeur Layton est que des casse-têtes supplémentaires sont téléchargeables via la fonction WiFi de la console portable. Les jeux sont complets et offrent déjà une quantité énorme de défis à compléter. Je n’hésite donc aucunement à le conseiller pour les plus de 10 ans à cause de toute la lecture requise et la complexité des énigmes. Notez cependant que les versions du jeu sont unilingues. Si vous voulez y jouer en français, vous devez nécessairement vous procurer celui avec le titre en français sur la couverture. Sur ce, bonne rentrée! \\

>professorlaytonds.com

Professeur Layton, le prof parfait pour le retour scolaire >> Mélanie Boutin Chartier

L’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue célèbre cette année ses 25 ans et pour l’occasion, c’est lui qui offrira des cadeaux (musicaux) tout au long de l’année. Cependant, il faudra attendre quelques semaines avant d’en savoir plus. D’ici là, replongeons-nous dans le passé afin de nous remémorer l’histoire de ce petit miracle culturel.

Originaire de Rouyn-Noranda, Jacques Marchand y revient dans les années 80 après des études en musique à Montréal. À son retour, celui-ci met la main sur des partitions ayant appartenu à Aimé Migneault, et utilisées par lui et ses musiciens dans les années 60. Cet embryon musical servira de case départ à M. Marchand afin d’amorcer une concertation régionale qui mènera à la création de la Société des mélomanes, le 27 août 1985. Cette société fut créée par 3 piliers de la culture : Gisèle Marchand, Céline Rivard et Jacques Marchand. Ils avaient comme projet de former un orchestre symphonique et de promouvoir la musique.

Convaincu que ce projet devait rassembler des musiciens provenant de partout en région, Jacques Marchand débute son périple : « J’ai immédiatement sillonné les routes de la région afin de trouver d’autres mordus qui voulaient se greffer à nous, se rappelle le chef d’orchestre. Nous avons organisé des rencontres dans les principaux pôles de la région. » Ces rencontres et ces kilomètres parcourus lui auront procuré encore plus que la formation de l’orchestre : « J’ai alors redécouvert mon pays ou plutôt ma région. Ma vie est ici! » exprime M. Marchand avec conviction.

Il faudra attendre deux ans avant d’apprécier les premières notes de l’Orchestre. C’est dans le cadre du Salon du livre à Rouyn-Noranda que les musiciens offriront leur premier programme court. Une première tournée dans quatre villes suit à l’automne 1987. Par la suite, en 1993, nait l’Ensemble Aiguebelle, puis en 1996, le Quatuor à cordes.

L’harmonie règne L’Orchestre symphonique régional est beaucoup plus qu’un rassemblement de musiciens offrant des concerts. Il s’agit d’une véritable entreprise culturelle formée de bénévoles, d’innombrables kilomètres explorés, de plusieurs tournées de concerts et plusieurs partenaires financiers. Bref, une grande famille vibrant au même diapason : « La dynamique est incroyable et grâce à notre composition régionale, on a éliminé les guerres de clochers! » explique M. Marchanda avec fierté. Il y a assurément un sentiment d’appartenance qui émerge des membres, âgés entre 13 et 70 ans.

Pendant que le comité réfléchit aux festivités du 25e anniversaire, il est possible d’assister au concert de l’Ensemble d’Aiguebelle Il était une fois dans l’est, le dimanche 2 octobre à 20h au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda. \\

L’orchestre symphonique célèbre ses 25 ans

Un mélodieux miracle>> Valérie Lemay

MusiqueRubrique ludique

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>> Evelyne Papillon

Le 3e album des Breastfeeders est équilibré et sans prétention. Le groupe continue de cultiver un style personnel, mélange de pseudo yéyé, de rock sale, de punk et de « criage » bien senti

(Luc Brien), sans oublier quelques ballades. Celles-ci viennent adoucir le tout sans le dénaturer : les yin et yang des Breastfeeders s’expriment au fil de l’album. Suzie McLelove, digne représentante féminine du groupe, joue de la basse et chante tour à tour : « Non je ne suis pas/La fille dans la vitrine », et, plus naïve-ment : « Je saupoudre de sucre glace/La peur, la mort et la menace », de façon toujours aussi délicieuse. Le tambourin endiablé de Johnny Maldoror, la guitare pour le moins dégourdie de Sunny Duval (qui sera au FME) et l’énergie peu commune sur les planches de la formation en mettent plein la vue. L’envie de danser et le sentiment de défoulement ne se font pas attendre. Le groupe sait aussi jouer avec les mots et y ajoute une touche d’humour : « Ne perds pas la tête, Marie-Antoinette ». Les pièces Le monde tourne autour de toi, 400 milles et La fille dans la vitrine, hautement efficaces, devraient en conquérir plus d’un. Voici un groupe de rock francophone solide qui ne se prend pas au sérieux et pour lequel le charme opère une fois de plus, se bonifiant au fil des écoutes. 3,8/5

>> Patrick Baulne

Mis d’abord sur le marché en trois parties (Vol.1-Vol.2-Vol.3) ,

cet album de hip hop, pour le moins hétéroclite, flirte avec les

saveurs rock, blues et même country. Spécial comme mélange

à première vue me direz-vous, c’est que Buck 65 s’y trempe déjà depuis un bout. Et le mec, on peut bien se le dire, il maîtrise la situation. Après nous avoir habitués à un son plus lourd, il nous revient cette fois-ci avec des rythmes moins pesants, mais non moins mordants. Nous offrant par moment une chan-son fortement appuyée par son talent de skratcher, il plonge ensuite dans le merveilleux monde du country. Appuyé tout au long de l’album par différentes chanteuses recrutées ici et là au fil de ses rencontres faites lors de sa dernière tournée, le résultat n’en sort que plus riche. D’ailleurs, on peut y entendre Marie-Pierre Arthur nous pousser quelques envollées de son cru, et ce, en français sur la chanson Final Approach. Superbe! Buck 65 se permet même une reprise tout en respect de Who by fire de Leonard Cohen. L’écoute en vaut le détour. Ajoutez à tout ceci une réalisation quasi impeccable comme monsieur Buck 65 nous y a habitués. On a affaire a un beau et grand album de hip hop. Parfait pour ceux qui veulent doucement ouvrir leurs horizons vers quelque chose de différent. Un pur pur pur délice...yo! 4/5

>> Noyzemaker

En voilà une qui, tout en douceur, risque de faire du bruit au cours des prochains mois. Entremêlez les rythmes et les ambiances de Massive Attack et Portishead aux épisodes les plus éthérés de Tori

Amos au piano, ajoutez des mélodies aussi sublimes que vaporeuses et combinez le tout à une voix angélique à la Kirsty Thirsk (Delerium, Single Gun Theory) et des paroles à la fois provocantes et touchantes d’émotion et vous n’aborderez que la surface de l’oeuvre de Mimi Page. À travers plusieurs singles, un EP et quelques covers, tous en format numérique seulement, dont une surprenante version de Wicked Game de Chris Isaak et une touchante interprétation de Love Will Tear Us Apart de Joy Division, cette artiste indépendante s’est rapidement forgé une réputation de qualité au sein de la communauté électronique. Sa pièce This Fire a d’ailleurs atteint la 1re position sur Amazon.com et s’est hissée au 11e rang sur iTunes. Et tout cela à partir d’un modeste studio situé dans son sous-sol de Los Angeles. À savourer la qualité de ses pièces, on peut pratiquement qualifier de criminel le fait qu’aucune grande maison n’ait songé à lui offrir un contrat. C’est d’ailleurs en sollicitant des dons sur Internet qu’elle a pu financer la réalisation de son tout premier véritable album, dont le lancement est prévu sous peu. En attendant, vous pouvez toujours vous rendre au www.mimipage.com, éteindre les lumières et embarquer dans un voyage atmosphérique dont le seul défaut sera d’être trop bref. 4,5/5

>> J. Corriveau

NSD c’est 2 MC au verbe bien

cru, Jeune Chilly Chill et Maître J, qui, pour leur 2e album, sont

accompagnés de 7 musiciens chevronnés dont la Palmarolloise; Émilie Mercier. Oui, oui, sept! Il est loin le temps de leur premier album, Yé où le hip hop, paru en 2006, qui faisait plutôt dans l’échantillonnage. Anciennement connu sous le nom NulSiDécouvert, NSD fait du rap bien atypique et se foutent complètement des standards visuels et auditifs attribués à ce genre musical et ça leur va franchement bien! Les puris-tes du rap s’abstiendront ou se conver-tiront! Les sonorités sont vaste sur cet album allant du urban beat et MC avec trame baroque sur la toune Bourrée, au funk sur Raw ou encore au doo-wop avec L’insouciant, tellement que j’ai peine à trouver une comparaison juste. Ça sort de l’ordinaire, ça c’est certain! Des riffs qui restent en tête, des paroles qui frap-pent et qui marquent, ça résume bien. Pour emporter, 12 pièces authentiques, assemblées dans une fluidité ludique, éclaté, et très énergique. Un mot; j’aime. Ah pis deux; j’aime beaucoup! 3,8/5

>> P-A Martel

Dans la première chanson de ce mini-album, la presque éponyme Forfait, on peut entendre « Même

si ça crève le cœur, trouve ton salut dans la douleur /[…]/Apprendre à déclarer forfait/Apprendre à accepter d’être défait. » Mais il ne s’agit vraiment pas d’une collection de chansons tristes et mélancoliques, loin de là. À preuve, dans la pièce qui clôt l’album, Bat de baseball, les 5 chanteurs de l’Équipe scandent, tel un hymne d’espoir : « Mes poings meurtris levés/Ma colonne en acier/Solution anti-fuckall/ Bat de baseball ». L’Équipe – un groupe formé de membres des Prostiputes et de Bonne journée – c’est un peu tout ça : du punk rock sale mais hautement mélodique; une langue crue qui décrit parfois des choses dures, mais avec humour, voire avec tendresse. On a ici 6 chansons qui vont au-delà des clichés punks, pleines d’énergie et, pour certaines, pourvues de mélodies accrocheuses et d’habiles rimes. C’est franc et efficace, et ça vient de musi-ciens originaires de la région! 3,5/5

MiMi Page - Breathe Me in (ÉtatS-UniS)

nSD – PoUr eMPorter

BUck 65 – 20 oDD YearS

L’ÉqUiPe - DÉcLarer forfait

LeS BreaStfeeDerS – DanS La gUeULe DeS joUrS