juin 2015 // l'indice bohÉmien // vol. 06 - no. 09

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JUIN 2015 /// VOL 5 - NO 9 HUMAINE CRÉATIVE AUDACIEUSE uqat.ca LES ÉTUDES AUTOCHTONES À L’UQAT COURS OFFERTS À L’AUTOMNE 2015 Autochtones et développement territorial Introduction à l’art autochtone Tous les détails sur uqat.ca CRÉDIT PHOTO : LAURIE CHABOT // Spécial autochtone Le Vieux-Palais d’Amos à l’honneur 5 MEG et ses multiples chapeaux 13 Une première édition pour le Festibière de Rouyn-Noranda 23 La serre-laboratoire du Maraîcher Urbain 26 Du blues sur le plateau... boréal 29 Jean-Jacques Lachapelle et Virginia Pésémapéo-Bordeleau Dialogue Deux : En quête d’une osmose à travers un métissage culturel et artistique

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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Page 1: JUIN 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 09

JUIN 2015 /// VOL 5 - NO 9

HUMAINECRÉATIVE

AUDACIEUSE

uqat.ca

LES ÉTUDES AUTOCHTONES À L’UQAT

COURS OFFERTS À L’AUTOMNE 2015Autochtones et développement territorial – Introduction à l’art autochtone

Tous les détails sur uqat.ca

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ÉD

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// Spécial autochtoneLe Vieux-Palais d’Amos à l’honneur 5MEG et ses multiples chapeaux 13Une première édition pour le Festibière de Rouyn-Noranda 23La serre-laboratoire du Maraîcher Urbain 26Du blues sur le plateau... boréal 29

Jean-Jacques Lachapelle et Virginia Pésémapéo-Bordeleau

Dialogue Deux : En quête d’une

osmose à travers un métissage

culturel et artistique

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2 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la

tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

.................................................................

JOUrNaLIstes-cOLLabOrateUrs Fednel Alexandre, Roxanne Archambault,

Rym Bellouti, Nicolas Boulé, Anne-Laure Bourdaleix,

Marta Saenz de la Calzada, Claudia Caron, Pascale Charlebois, Lise Deschaînes, Frédérik Fournier, Claudine Gagné, Francine Gauthier, Staifany Gonthier, Mélina Guibilaro,

Jean-Jacques Lachapelle, Jessica Lesage, Olivier Lessard,

Mathilde Mantha, Ariane Ouellet, Michèle Paquette, Roger Pelerin,

Milène Poirier, Yves Prévost, Dominic Ruel, Astrid Barrette-Tessier,

Émilise Lessard-Therrien et Guillaume Trottier

.................................................................

cOLLabOratrIces De secteUrVéronic Beaulé (Témiscamingue),

Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda),

Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Sylvie Tremblay (Abitibi)

.................................................................

cOrrecteUrsGabrielle Demers, Josée Larivière,

Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Yves Prévost et

Gabriel Rondeau.................................................................

cOrrectrIce D’ÉPreUVeKarine Murphy

..................................................................

rÉDactION et cOmmUNIcatIONsTommy Pilon

[email protected] 277-8738

..................................................................

GraPhIsmeStaifany Gonthier

[email protected].................................................................

DIrectION et VeNtes PUbLIcItaIres Pamela Kell

[email protected]@indicebohemien.org

.................................................................

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui tement par

La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue

fondée en novembre 2006..................................................................

cONseIL D’aDmINIstratIONAstrid Barrette-Tessier, Marie-France

Beaudry, Guillaume Beaulieu, Gaétan Petit et Martin Villemure.

.................................................................

L’INDIce bOhÉmIeN150, avenue du Lac

rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375

indicebohemien.org..................................................................

tYPOGraPhIeHarfang : André Simard, DGA

.................................................................

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

// À RETENIR

Juillet/août septembre Octobre

Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles 9 juillet 2015 13 août 2015 Date limite pour réserver votre espace publicitaire 5 juin 2015 5 août 2015 4 septembre 2015

Date de sortie 30 juin 2015 25 août 2015 29 septembre 2015

// SOMMAIRE

// EN COUVERTURE

// DATES IMPORTANTES

Mot de la rédaction

Photo : ChRIStIAN LEDUC

LORS DE LA CONqUêTE DE 1759, LES FRANCOPHONES DU

qUÉBEC ONT RENIÉ LEURS RAPPORTS FRATERNELS AVEC

LES AMÉRINDIENS qUI DURAIENT DEPUIS 150 ANS. RECONNAîTRE AUJOURD’HUI L’IMPORTANCE DE CET HÉRITAGE POURRAIT NOUS AIDER à GUÉRIR NOS

BLESSURES IDENTITAIRES, SELON ROY DUPUIS, S’ExPRIMANT à PROPOS DU DOCUMENTAIRE

L’EMPREINTE, DANS LE DEVOIR EN MARS DERNIER. « ET EN

REDONNANT LEUR IMPORTANCE AUx AMÉRINDIENS […], ON PEUT

RECRÉER DES LIENS AVEC EUx […]. NOS LIVRES D’HISTOIRE

NOUS ONT ENSEIGNÉ çA TOUT CROCHE. ON S’EST FAIT NIAISER.

ON DOIT RÉAGIR. »

DIALOGUE DEUx EST UNE INITIATIVE qUI PERMET DE

CONTRIBUER à RECRÉER CES LIENS ROMPUS DANS LE PASSÉ ET qUI ONT ÉTÉ LARGEMENT

OUBLIÉS.

4 Danse5 HisToire eT paTrimoine6, 9 LiTTéraTure7, 10 - 13 arTs visueLs9 THéâTre15 - 18 spéciaL auTocHTone19 - 24, 26 agroaLimenTaire29 musique31 caLenDrier

chrONIQUes 3 À La une5 BéDé7 Humeur25 JarDinage23 ma région J’en mange27 aigueBeLLe30 posTe D’écouTe

L’émergence d’une nouvelle modernité autochtone // eDIth cLOUtIer - carOLe LÉVesQUe

Dans le cadre de la Journée nationale des Autochtones et de notre numéro spécial sur la culture autochtone, il nous fait plaisir de vous offrir un éditorial signé par Edith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, et Carole Lévesque, professeure titulaire à l’Institut national de la recherche scientifique.

Plus que jamais, les Peuples autochtones participent à une nouvelle modernité qui est à l’œuvre à l’échelle du Canada et qui se mani-feste dans toutes les sphères de la société. Cette modernité autochtone se caractérise particulièrement par l’émergence d’une géné-ration de jeunes leaders qui empruntent de nouveaux sentiers à l’enseigne de la réappro-priation culturelle, de l’affirmation des droits et de la réconciliation entre les peuples. Cette modernité autochtone se construit autour d’un leadership contemporain qui fait le choix déli-béré et éclairé de composer avec les impacts de la colonisation sans pour autant faire abstraction de l’aliénation territoriale, identi-taire, culturelle et politique commune à tous les Autochtones au pays. Elle vise l’émancipation du passé colonial et l’affranchissement de ses héritages d’oppression pour faire place à un projet de société autochtone renouvelé, inspiré à la fois par des valeurs communautaires transmises de générations en générations depuis des millénaires et par une vision du progrès solidement ancré dans les principes d’action de l’autonomie et de l’autodétermination.

Ces leaders s’imposent comme des acteurs incontournables de la modernité et des artisans d’un changement global. Ils façonnent les sociétés autochtones d’aujourd’hui et trans-forment leur rapport au monde. En agissant comme des catalyseurs du changement, ils proposent une vision d’inclusion plutôt qu’un combat contre l’exclusion, un partage du territoire et des ressources plutôt qu’une lutte contre le développement. Cette nouvelle posture sociopolitique donne lieu à une reconfi-guration des rapports entre Autochtones et non-Autochtones et incite à un désen-clavement de notre histoire commune pour reconstruire le dialogue et le partage. Semblable attitude est à l’image de l’agentivité autochtone qui s’exprime par la capacité des Premiers Peuples à agir sur leur propre des-tin tout en engageant l’Autre dans leurs initia-

tives et desseins. La démarche d’agentivité, en plus de faire place à de nouvelles trajectoires sociale, économique, culturelle et politique pour les Autochtones, favorise la création de nouvelles alliances et contribue à multiplier les solidarités.

Au Québec, cette modernité autochtone se manifeste chez un nombre grandissant de jeunes autochtones qui s’affairent à réconcilier un passé marqué par la marginalisation avec une vision d’avenir fondée sur l’espoir et le rêve. L’univers de la technologie et des médias sociaux décloisonne la communauté et donne lieu à de nouvelles formes d’expression de l’identité. Ce décloisonnement virtuel crée une ouverture sur le monde et offre une plateforme identitaire renouvelée à la nouvelle génération désireuse de participer activement à la revitalisation de son univers et à la réédification de sa Nation. Ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter les collèges et les universités, à se réapproprier la langue et les traditions et à militer pour la reconnaissance des droits des Peuples autochtones. Il n’est donc pas étonnant de voir ces jeunes prendre la parole, investir l’espace public et reven-diquer leur spécificité au sein de la société majoritaire. Cette nouvelle génération de leaders constituera la force motrice des sociétés autochtones de demain.

La société québécoise doit faire l’effort de com-prendre le contexte dans lequel évoluent et agissent ses concitoyens autochtones; elle doit prendre la mesure de cette nouvelle modernité, malgré la complexité des questions, des défis et enjeux qui se posent chaque jour pour la population autochtone, qu’elle réside dans les villes ou dans des réserves. Le rapprochement entre les peuples passe nécessairement par une meilleure connaissance de l’histoire et des poli-tiques coloniales qui, pendant des générations, ont eu comme principal objectif « l’effacement » du fait autochtone à travers le pays, au Québec et en Abitibi-Témiscamingue.

Il importe de reconnaître qu’une modernité autochtone est en émergence et que ses paramètres tracent les contours d’une relation que l’on souhaite équitable et mutuellement enrichissante. Pour y arriver, la société québécoise doit dénouer le nœud serré des préjugés à l’égard des Autochtones et recon-naître que le racisme a largement contribué (et contribue encore) à accentuer l’écart entre le bien-être des Autochtones et celui des Allochtones au Canada. Comme citoyens, citoyennes, nous avons le devoir de nous renseigner sur notre histoire – et elle n’est pas toujours très reluisante – parce que tant que nous nous cantonnerons dans le déni, la réconciliation ne pourra pas se produire. \\

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 3

Rouyn-Noranda

La fibre culturelle

TOURISMEROUYN-NORANDA.CA

à la uneLe 7 juin prochain se tiendra le vernissage de Dialogue Deux sous la houlette de Jean-Jacques Lachapelle, directeur du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN), et de Virginia Pésémapéo Bordeleau, artiste multidisciplinaire et écrivaine d’origine crie. Dialogue Deux représente avant tout une formidable expérience pour transcender le lieu commun et s’inscrit dans la suite de Dialogue, exposition placée sous le commissariat de Jean-Jacques Lachapelle, dont le mandat consistait à présenter le travail d’artistes autochtones de l’Abitibi-Témiscamingue à L’Écart, centre d’art actuel, au printemps 2014. Cette première édition avait fait découvrir plusieurs artistes autochtones aux Allochtones et avait révélé que ces deux communautés ne se connaissaient pas assez. Ainsi, M. Lachapelle récidive cette année en se tournant vers la symbolique de la gémellité. D’une part, il partage le commissariat avec Virginia P. Bordeleau; de l’autre, les artistes qui participent au projet s’associent en binômes afin de créer un rapprochement entre Autochtones et Allochtones.

En effet, six artistes autochtones sont jumelés à six artistes allochtones pour créer des œuvres multidisciplinaires. Ils commencent à travailler officiellement le 1er avril dernier. Durant les mois d’avril et de mai, ils se rendent visite mutuellement et se concertent afin d’aboutir à un projet commun. Une fois celui-ci défini, ils construisent chacun une œuvre inspirée de l’autre et de sa culture. C’est donc une expérience de l’altérité qui réaffirme l’instabilité de l’identité (« Je est un autre », proclamait Rimbaud); c’est à un exercice de jeu(x) de miroirs que se livrent les créateurs, en quête d’une osmose dans le métissage culturel et artistique. Dialogue Deux se signale ainsi non seulement par son originalité et son ambition, mais aussi par la diversité des expressions artistiques qui vont y prendre forme. Virginia P. Bordeleau tient beaucoup à cette pluralité d’expressions : « Je souhaite que les formes d’expression soient très larges, allant de l’art visuel, la vidéo, la récupération, l’installation, l’expression corporelle, la performance, la danse, les langues (tradition orale versus l’écrit) aux savoirs traditionnels (plantes médicinales) et à l’artisanat (broderie, paniers d’écorce avec motifs peints, tambours, etc.) », confie-t-elle.

Pour Mme Pésémapéo Bordeleau, cette manifestation artistique revêt également une valeur politique dans le sens où elle facilite l’entrée des artistes autochtones dans des lieux de visibilité tels que les centres d’art et d’exposition. En effet, le travail de ces artistes est souvent occulté par les institutions en charge des milieux artistiques. Par ailleurs, la commissaire se réjouit du fait que cette initiative permet aux artistes autochtones de sortir de leur zone de confort et de proposer des œuvres selon une autre approche. De son côté, M. Lachapelle déplore le fait que les réseaux de diffusion des arts soient très peu connus des Autochtones. Il pense que les Allochtones ont beaucoup d’intérêt à découvrir la culture et l’art autochtones, car ils sont porteurs de symboles d’une grande force et nous laissent généralement pétris d’étonnement.

Dialogue Deux place l’art, langage universel et dernier rempart contre la bêtise humaine, à un carrefour où se rencontrent les différentes communautés pour se découvrir, dialoguer, se recréer et se connaître. Elle vise à favoriser une incursion des artistes allochtones dans les communautés autochtones. « Cette immersion dans les communautés représente une manière concrète d’ouvrir la porte vers une compréhension de l’univers des Premières Nations  », commente Jean-Jacques Lachapelle, qui couve une curiosité presque pathologique à l’égard de la culture autochtone. Dialogue Deux offre ainsi aux Allochtones d’aller à la rencontre de cette culture dans une zone de partage et d’échanges.

Outre cette quête de communion avec l’autre pour mieux se connaître, le projet met également en lumière un parti pris. Jean-Jacques Lachapelle insiste beaucoup sur le fait que les artistes qui y participent sont des « Autochtones » et des « Allochtones ». Cette précision nominative relève d’un souci de rectitude sémantique, pour ne pas dire historique. C’est Camus qui pense que « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde ». En utilisant les vocables «  Autochtones  » et «  Allochtones  », les commissaires de l’exposition proposent de revisiter non seulement l’histoire du Québec mais aussi celle de l’Amérique tout entière. Ce parti pris sémantique invite au rapprochement au détriment des préjugés, de l’incompréhension et de l’ignorance. Émilien Larochelle, président de Tourisme Abitibi-Témiscamingue, associé à la réalisation de cette aventure artistique, explique que «  les Premières Nations détiennent un grand pan de notre histoire. Le lien naturel a été brisé, mais il devient primordial aujourd’hui, si nous voulons poursuivre notre développement dans le respect et l’harmonie, de ressouder les liens, de recoller les morceaux de notre histoire commune.  » Ces paroles font penser à L’Empreinte, le dernier documentaire de Carole Poliquin et d’Yvan Dubuc, dans lequel Roy Dupuis entreprend un périple à travers le temps et l’espace à la recherche des origines des Québécois. Nous avons tous quelque chose en nous d’indien, semblait-il proclamer. \\

> culturat.org/dialogue

> facebook.com/CULTURAT2015

PARMI LES ExPOSANTS, ÉLIANE KISTABISH ET JOANNE POITRAS ExPOSERONT DEUx OEUVRES (ACTUELLEMENT EN PRODUCTION) CRÉÉES à LA SUITE DE LEURS RÉFLExIONS SUIVANT UN DIALOGUE ENTRE ELLES. CES DISCUSSIONS à L’ORIGINE DE LEUR IMPULSION CRÉATRICE POURRONT êTRE ENTENDUES DANS LE CADRE DE L’ExPOSITION.

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4 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Les spectacles ont lieu à

15h sur la

Scène du Lacà Ville-Marie *

5 juillet

12 juillet

www.ville-marie.caLes DAMP et la

Soirée Scène du Lacsont une gracieuseté

de la Ville de Ville-Marie

Jamie Dupuis

Cloé Beaudoin

19 juillet26 juillet

2 août

9 août

Les MurdochsJoëlle Saint-Pierre

Spectacleà venir

Nanochrome

Saltarello

Boomerang

Slingshot Brothers

30 août6 septembre

Soirée Scène du Lac

Samedi 11 juillet

21h30

* en cas de pluietous les spectacles

ont lieu au Théâtre du RIFT

crédit photo André Chevrier

Gagnant 2014

Service de bar+ DJ par la suiteMarco Calliari

23 août

DanseÉcole de danse PRELV

45 ans d’avant-garde silencieuse

// marta saeNz De La caLzaDa

Je laisse remonter mes souvenirs : ma fille a neuf ans.

L’école de danse donnait ses cours à l’école Paul VI, là où se trouve maintenant la Bibliothèque municipale. Les maillots que les filles portaient étaient verts, les collants roses; il n’y avait pas grand choix à l’époque. Nous, Européennes, on n’aimait pas trop.

«  Vous ne pourriez pas choisir une autre couleur? » demandait mon amie.

Lynn ne se démontait pas. Elle souriait, affirmant doucement : « Je trouve ça beau. »

Ma fille, elle, trouvait dans cette école un milieu d’affection, de discipline, de sécu-rité, de calme et de respect, alors que sa famille et son monde étaient bouleversés par les aléas de la vie. Elle trouvait dans Lynn une femme aimante, dévouée à son travail de chorégraphe, mais aussi à ses élèves de quatre à vingt ans, auxquelles elle inculquait des valeurs humaines  : entraide, solidarité, respect de l’autre, sens de l’organisation.

« Ce n’est pas une école de danse, c’est une école de vie », concluait-on, nous, les Européennes, à la fin de ses spectacles, où elle ne montrait pas que des chorégraphies achevées, mais où elle racontait aussi les oiseaux, les constellations, les fées, les problèmes environnementaux…

C’est une école de vie, en effet. Depuis 45 ans, Lynn Vaillancourt travaille avec passion à la formation artistique des jeunes de Rouyn-Noranda, tout en leur donnant un cadre de vie où l’affection et le respect sont à l’honneur. Toujours en douceur, en silence, humblement, Lynn continue sa tâche sans s’imposer, mais sans perdre le cap qu’elle s’était fixé, avant-garde silen-cieuse, pourrions-nous dire pour décrire son travail minutieux et constant.

Cette année, l’école de danse PRELV fête ses 45 ans, ses « noces de vermeil ». Vermeil, couleur rouge, couleur de la passion qui l’anime, mais aussi couleur du sang, ce sang qui règle la vie des femmes depuis que l’humanité existe.

Quand le rideau s’ouvre, une soixantaine de danseuses nous souhaitent la bienvenue. Habillées de rouge et de noir, elles dégagent une telle énergie, une telle fierté d’être là, d’être femmes, qu’on ne peut qu’embarquer avec elles dans cette célébration de la moitié de l’humanité. Tour à tour, différents thèmes qui ont jalonné l’histoire des luttes des femmes seront abordés : mythes et tabous, droit de vote, droit d’étudier, d’aller à l’université. Droit de s’affirmer, d’être rebelle, de contester des préjugés… Les chorégraphies s’accorderont à ces thèmes, seront dynamiques ou tristes, bien servies par des danseuses qui, manifestement, prennent leur danse très à cœur.

Ce spectacle est un hommage aux femmes, aux grand-mères, à toutes celles qui, avant nous, nous ont ouvert des portes jusque là fermées.

Aujourd’hui, 75 ans de féminisme plus tard, alors que des jeunes filles pensent que tout est gagné, Lynn nous rappelle, à travers des paroles de Lise Payette, qu’il y a encore des luttes à mener, que les femmes doivent rester vigilantes si elles ne veulent pas perdre leurs acquis.

Et pendant que je regarde ma petite-fille qui danse avec joie et énergie, je me dis qu’on vient de loin, nous les femmes, et je remercie Lynn de nous le rappeler! \\

> danseprelv.wix.com/danseprelv

PHOTOS : HUGO LACROIx

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 5

Histoire et patrimoineExposition au Vieux-Palais d’Amos

1922 « Mesdames, messieurs, la cour est ouverte! »

// GUILLaUme trOttIer

Le Vieux-Palais d’Amos sera bientôt l’hôte d’une nouvelle exposition qui portera sur deux de ses anciennes vocations entre 1922 à 1978 : la cour de justice et le centre de détention. Intitulé 1922 « Mesdames, messieurs, la cour est ouverte! », l’exposition vise à mettre en valeur le monument patrimonial qu’est le Vieux-Palais et à rappeler qu’il a non seulement joué un rôle de premier plan dans le développement de la justice en Abitibi, mais qu’il fut aussi un lieu rassembleur de la vie sociale à Amos.

L’exposition s’articulera autour de modules spécifiques racontant l’histoire de l’administration judiciaire durant cette période. Qui sont ces hommes qui ont œuvré dans ces lieux?  Juges, avocats, notaires, gouverneurs de prison, shérifs? Faits historiques et capsules biographiques ponctuées d’anecdotes seront réunis afin de les faire revivre. Plusieurs approches seront mises de l’avant pour présenter le contenu :  objets anciens, mobilier d’époque, photos d’archives sur support physique et numérique, etc. Par exemple, autour des habits du juge Charles-Noël Barbès, on explorera la symbolique des habits de ce magistrat. On retrouvera des montages et des panneaux d’interprétation permettant de retracer l’évolution des lieux et la vie sociale qui gravitait autour de ce pôle qu’était un palais de justice à cette époque. En son enceinte, des évène-ments ont marqué l’imaginaire des gens, comme la tenue du procès d’Émilien Tremblay, condamné à la pendaison.

De plus, pour ceux et celles qui souhaitent en apprendre davantage, une zone pour les «  Mordus de l’histoire  » sera aménagée à cette fin. Les visiteurs pourront consulter divers documents historiques.

Préparée par Sylvie Tremblay, Lana Greben et Rémi Bélanger, l’exposition est un projet relié à l’Historium, l’organisme de la Corporation du Vieux-Palais et de la Maison Hector-Authier responsable du volet histoire et patrimoine. Les organisateurs souhaitent rejoindre un large public  : les gens d’Amos-région, les visiteurs de l’extérieur et également les étudiants des écoles environnantes. Les juges Claude Bigué et Jacques Viens ont apporté leur collaboration, de même que le Palais des arts Harricana et la Société d’histoire d’Amos.

Sur les objectifs de l’exposition, Sylvie Tremblay précise « qu’il s’agit de faire connaître une portion de notre histoire commune. Ces fragments du passé, réunis par un fil conducteur, laissent entrevoir leur signification et substance, en somme, ce qui les rend si intéressants pour quiconque s’intéresse un peu à l’histoire! Nous voulons que l’on puisse s’approprier ce récit qui habite ce lieu de mémoire, faire prendre conscience de ce patrimoine et qu’on se le partage pour développer un sentiment de fierté abitibien quant à nos bâtiments patrimoniaux. »

Rémi Bélanger ajoute : « Nous voulons aussi ramener à notre mémoire les officiers qui ont donné une âme à l’édifice, qui est un legs architectural recelant un pan de l’histoire d’ici. »

Pour connaître la date du vernissage et l’ouverture au public au Vieux-Palais d’Amos (101, 3e Avenue Est), on pourra consulter son site Web. \\

>palais-maisonauthier.com

LA FAMILLE DE PHILIPPE TURGEON LORS D’UN CONCOURS DE PANACHE DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE à AMOS EN 1963.

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS – FONDS STUDIO MORASSE / H. DUDEMAINE

LE PALAIS DE JUSTICE D’AMOS EN 1926.

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS – COLL. SHA

SIGNATURE DU LIVRE D’OR AU PALAIS DE JUSTICE D’AMOS PAR LA REINE DES SPORTS, DENISE HIVON, LORS DES CÉRÉMONIES OFFICIELLES ENTOURANT L’OUVERTURE DE L’ARÉNA D’AMOS, LE 19 FÉVRIER 1950.

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE D’AMOS – FONDS CÉCILE HIVON

Page 6: JUIN 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 09

6 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

EXPOSITION D’ARTS VISUELS ET DE SACS À MAINDU 28 MAI AU 19 JUIN 2015Vernissage : Jeudi 28 mai 2015, 16 h 30 La Fontaine des Arts

ACTION ! ][

25, AVENUE PRINCIPALE LUN. MAR. MER. VEN. : 10 H À 17 H 30ROUYN-NORANDA, QUÉBEC JEU : 10 H À 20 H SAM : 10 H À 17 H

galerie d’art

Livre de Roxanne

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Le seul et unique Ivan, par Katherine Applegate

// rOXaNNe archambaULt, 13 aNs

Je vous propose ce mois-ci un roman qui vous fera réfléchir, mais qui peut se lire d’une traite. Il raconte l’histoire d’Ivan, un gorille qui a été enlevé de son milieu naturel pour faire partie du cirque d’un vieux centre commercial. Voilà maintenant 27 ans qu’il vit dans sa cage vitrée sans jamais pouvoir sortir dans le monde extérieur. Ivan ne se plaint pourtant pas, car il a des amis  : Stella, l’éléphante, qui fait ses prestations trois fois par jour, Bob, un chien errant, et Julia, une fillette qui lui apporte du papier et des crayons afin qu’il puisse développer ses talents d’artiste. Même si la vie d’Ivan lui convient, il comprend qu’il devra changer les choses lorsque Ruby, une nouvelle jeune éléphante, arrive au cirque. Il lui promet d’essayer de la sortir de là, de lui offrir une vie meilleure. Réussira-t-il à tenir sa promesse?

J’ai vraiment apprécié ce livre qui vous invitera à réfléchir sur les conditions de vie des animaux en captivité. Ce roman est classé pour les sept à douze ans, mais je suis d’avis qu’il est accessible à tous, même aux adultes. Le livre est écrit sous le point de vue de l’animal et basé sur la vraie histoire d’un gorille qui existe et habite maintenant le zoo d’Atlanta, ren-dant le roman encore plus dramatique… Je vous invite d’ailleurs à visionner des vidéos en ligne sur le vrai Ivan.

Je vous encourage vivement à lire cette histoire pas si triste qu’elle en a l’air, rem-plie de sensibilité et de solitude.

APPLEGATE, Katherine. Le seul et unique Ivan, Éditions du Seuil, 2015, 270 pages. \\

Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue est heureux de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

Page 7: JUIN 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 09

L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 7

Humeur

des gens en mouvement!FADOQ ABITIBI-TÉMISCAMINGUE :

Vos rendez-vous loisirs et formations / Vos rabais et privilèges / La défense de vos droits

FADOQ ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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Tél. : 819-768-2142 Sans frais : 1-800-828-3344

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Christine MooreDéputée d’Abitibi –Témiscamingue1 800 [email protected] | christinemoore.npd.ca

Rouyn-Noranda | 33-A, rue Gamble Ouest, bureau RC-15 | 1 800 567-6433Ville-Marie | 3, rue Industrielle, Bureau 7 | 819 629-2726Amos | 644, 1re avenue Ouest, bureau 200 | 819 732-2266La Sarre | 29, route 111, Est | 819 339-2266

Venez me joindre dans mes différents bureaux !

/ChristineMooreNPD@MooreNPD

Majorité silencieuse

// DOmINIc rUeL

J’en ai assez de ces lieux communs qui polluent les débats politiques, qui veulent tout dire et son contraire : « le vrai monde », « le monde ordinaire », le « gros bon sens ». En ce printemps houleux, qui a vu le Québec se diviser – à défaut de se séparer –, on a entendu un autre de ces termes creux, qui représenterait l’appui légitime de tout le programme de démantèlement de l’État québécois par les Libéraux. C’est la fameuse « majorité silencieuse ».

Cet argument est évoqué par le premier ministre, son cabinet, les commentateurs de tous genres et une partie du public. Cette majorité n’est en fait pas trop silencieuse! Mais on reste pantois. Est-ce à dire que ceux qui ne disent rien sur la situation sont d’accord et consentants? Ou plutôt que ceux qui font du bruit, manifestent, crient, grèvent, ne sont pas la majorité? On s’y mêle…

Malgré tout, s’il existe une majorité, et qu’elle se fait silencieuse, eh bien, ça reste son problème. Qu’elle cesse de mépriser ceux qui s’organisent et prennent position. Qu’elle cesse de cracher sur les groupes communautaires, les syndicats ou les écolos. En 2015, avec Internet et tous ses réseaux, rester silencieux, c’est un choix. Tout le monde travaille, tout le monde étudie, tout le monde a des enfants et des loisirs, ce n’est pas exclusif aux silencieux. Comme s’ils étaient les seuls à travailler fort et payer des taxes. Se taire, dans son coin, c’est une décision. Si les priorités sont de faire le gazon, courir les spéciaux chez Costco et profiter du beau temps sur une terrasse, il est vrai qu’il reste peu de temps pour s’exprimer, s’organiser, convaincre. En mai 68, les partisans de de Gaulle, opposés aux émeutes étudiantes et aux grèves, ont pris d’assaut Paris. Ce sont des centaines de milliers qui ont marché sur les Champs-Élysées. Elle est pour quand, donc, cette manifestation pour appuyer Couillard et les choix du gouvernement? Même sans un cri, cette majorité se ferait alors entendre. Les syndicalistes, les profs (eux, pas tellement!), les gens à gauche et des régions, les étudiants (surtout eux!), ont décidé de prendre le crachoir, comme on dit, et de s’opposer au gouvernement. Il faudrait leur en vouloir, parce qu’une majorité, elle, ne dit rien, appuie? Abdique?

C’est la contestation, finalement, qui est de moins en moins acceptée. Et la tolérance, aussi, qui disparaît. En janvier, nous étions tous Charlie. Mais quand on passe des dessins au monde réel, plusieurs rient plus jaune. Il faut donc mater les étudiants, les déloger de leur campement avec un John Deere. Il faut congédier les profs qui ont grevé et qui lavent les cerveaux des jeunes dans les cégeps, il faut couper les subventions à ces gauchistes, ces BS, qui ne se lèvent pas le matin. C’est ce que voudrait, supposément, la majorité silencieuse  : des manifs en pleine nuit dans une réserve faunique, pour ne déranger personne, une société qui se contente de voter aux quatre ans.

Une société de « gens ordinaires »… \\

Arts médiatiques

L’Archange Numérique ou la rencontre d’un céleste 2.0

// astrID barrette-tessIer

Jusqu’au 31 mai, il est possible de vivre la première expérience immersive et interactive au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda (CERN), L’Archange Numérique du professeur David Paquin. Ce nouveau projet d’exposition se veut la première collaboration entre le département de Création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et le CERN.

Le messager à l’ère du numérique

Titre évocateur que porte cette exposition qui fait état d’un au-delà terrestre à l’ère où la société vit de plus en plus dans un univers numérique. Cet univers, ce cloud, qui traque nos moindres mouvements dans son espace, devient ainsi beaucoup plus qu’un Big Brother des temps modernes : il devient un Dieu omniscient. À défaut de nous avoir créés, il nous sculpte dans un matérialisme artificiel et nous zombifie. L’ange est, selon nos croyances religieuses, considéré comme étant un messager et l’archange, provenant d’une sphère céleste plus haute que celle de l’ange, serait le messager des grandes nouvelles. Ici, quel message nous envoie le créateur de cette œuvre issue de la réalité virtuelle? Celle de l’homme métaphysique en rupture avec son environnement où il pourra atteindre l’état de grâce.

Une expérience unique de réalité virtuelle

Créée à l’aide des technologies utilisées dans le domaine des réalités virtuelles dans le studio Mocap (Motion Capture / Capture de mouvement) de l’UQAT, cette immersion complète dans une salle noire projette le spectateur équipé de lunettes 3D dans un espace intersidéral où il fera la rencontre de L’Archange Numérique, entité qui fascine par sa danse et sa musique. Ceux qui s’aventureront dans son univers seront surpris de tenter, malgré eux, de toucher

l’impalpable afin d’entrer en contact avec cette créature immatérielle. On se surprendra à espérer vainement un contrôle sur ce qui se passe devant nos yeux afin de pouvoir influencer le flux continuel propulsé par la symbiose du mouvement. Rapidement, on réalisera que cette énergie est guidée par quelqu’un d’autre, un autre créateur, et on en arrivera à vouloir passer au prochain niveau : celui où on aura le contrôle sur l’expérience interactive. D’ici là, on se laissera envoûter par cette expérience unique en son genre. \\

> culturat.org/calendrier/archange-numerique/ > cern.ca

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8 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

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FOIRE ARTISTIQUE / ARTISTIC CONNEXIONSMultidisciplinaire 12 juin au 30 août 2015Galerie du RiftVVernissage : 12 juin 2015, 17 h

VILLES SUBLIMESMATHIEU DUPUISPhotographie, Montréal

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 9

Bleu panache

Merci aux auteurs, visiteurs, commanditaires et les nombreux bénévoles engagés dans cette 39e édition

Gummy bears// Frédérik Fournier

Mado!

Te souviens-tu quand t’as accepté de dépanner ma mère en devenant notre gardienne après l’école? Je me rappelle, à chaque soir je faisais le brigadier pour les autobus pis après, ma sœur pis moi on allait chez toi, qui étais aussi le dépanneur de St-Eu. On arrivait pis y’avait toujours tes six chiens, tes cinq chats pis tes deux perruches qui nous accueillaient. Pis notre collation c’était tout le temps un Quik avec une beurrée de beurre de peanuts. Mais ce qui nous faisait tripper le plus moé pis Mimi, c’était tes jeux de Super Nintendo que t’avais en quantité industrielle. que ce soit Docteur pilules ou Street Fighter, on trouvait que c’était pas mal plus le fun que Les Feux de l’amour, que ma mère regardait. Tu nous faisais tellement confiance qu’on pouvait se promener dans le dépanneur pour jaser avec Ti-Dré Béland qui venait s’acheter un pain, ou avec Clotilde qui manquait de poudre à pâte pour faire son gâteau des anges. On se cachait même dans les allées pour espionner le monde. On était dans le jeu vidéo Super Dep Mado.

Toi, t’étais le boss de la fin. quand y’avait pu de méchants clients dans le dep, on te faisait accroire qu’on allait regarder les revues : « je vais aller voir c’est quoi le nouveau Safarir », « hey Mado, je reviens, je vais aller checker quel film on va louer à soir » ... Mais c’était juste un alibi pour se retrouver tout seuls devant tes milliers de pots de bonbons. C’était tes prisonniers. Les Gummy bears attendaient qu’on vienne les sauver. Fallait se cacher des miroirs qu’y avait à chaque coin

du dep. Pis là, on passait dans le monde du jus, pis fallait placer les cannes de Koolaid pour avoir le code qui nous faisait passer au prochain monde. C’était facile : orange, orange, rouge pis mauve. On entrait dans le monde de la glace. Là, fallait prendre un Popsicle aux bananes pis se le coller dans le front pour se geler le cerveau pendant une minute. On était enfin rendus au dernier niveau : le monde des bonbons. On se relayait moi pis Mimi, pis on watchait dans la fenêtre si un client était pour entrer. On avait chacun notre pouvoir pour faire partir les ennemis. Moi, c’était mes yeux rayon laser pis Mimi, c’était ses ondes ultrasons. quand on entendait la cloche du dépanneur sonner, on perdait une vie. Fallait manger des bonbons pour remplir notre barre d’énergie. Je dévissais le pot de melons d’eau pis je m’en prenais une poignée. Pis après, c’était les cerises surettes pis les nombrils. Au début, on prenait juste des bonbons à une cenne, mais un moment donné, on a poussé notre luck pis on s’est pitchés dans les Big foot pis les lèvres à cannelle. Pis si on revenait dans ta maison sans s’être fait pogner, on avait fait le tour de la cassette. Les Gummy bears étaient délivrés de la méchante Mado.

Cristi qu’on était game! Aujourd’hui, y’en a pu de dépanneur... Parce que tu viens de le fermer. Je sais ben que c’est pas à cause de nous, mais je tenais à m’excuser d’avoir volé. Mais tsé moé, l’interdit ça m’a toujours attiré. Game over.

Récidive pour Chien pas de médaille

Cabaret de la 117 – Les Allemandes contre-attaquent// Tommy Pilon

C’est du 10 au 20 juin prochain qu’Étienne Jacques et sa troupe invitent le public à la Scène Évolu-Son de Rouyn-Noranda pour une nouvelle itération du Cabaret de la 117.

Fort du succès obtenu l’an dernier avec la première mouture de cette création originale, l’auteur, metteur en scène et acteur poursuit son aventure en théâtre humoristique avec Les Allemandes contre-attaquent, un spectacle rythmé par les performances de sept danseuses. Les spectateurs qui auront assisté au premier Cabaret reconnaîtront des visages familiers ainsi que des nouveaux personnages tout en couleurs, à travers une équipe partiellement renouvelée de sept comédiens.

Le public sera invité à s’immiscer dans un cabaret allemand à l’époque où la Grande Dépression croise l’Entre-deux-guerres, alors que l’établissement a été parié dans un concours de disco contre une troupe de danseuses alle-mandes professionnelles. Voilà qui donne le ton à un scénario déjanté, où l’ambiance des années 30-40 fera tantôt place au disco des années 70. Le spectacle promet une rafale de références théâtrales et cinématographiques loufoques qui devraient plaire aux jeunes et moins jeunes.

Les billets sont en vente au restaurant le Saint-Exupéry, et on peut réserver ses billets en contactant [email protected] ou 819-649-0286. \\

Théâtre

Bleu panache est une revue en ligne consacrée à la création littéraire en Abitibi-Témiscamingue, développée en collaboration avec L’Indice bohémien. Il s’agit de la première revue de ce type en région. Nous souhaitons offrir un espace d’expression et de partage aux créateurs littéraires d’ici, en plus de proposer un tremplin aux auteurs de la relève. Bleu panache souhaite favoriser la création littéraire, l’échange et l’émergence de nouvelles plumes en Abitibi-Témiscamingue.

> bleupanache.com

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10 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Exposition à la galerie Connivence

Le pouls de l’urbanité moderne : Vitesse structurale, de Céline J. Dallaire

// YVes PrÉVOst

La galerie Connivence de Val-d’Or présentera Vitesse structurale, une exposition inédite de l’artiste Céline J. Dallaire, du 3 juin au 3 juillet prochains.

Connivence, Galerie d’art, a ouvert ses portes sur la 4e Avenue à Val-d’Or voici un peu plus d’un an. Fruit du regroupement de 5 artistes, la galerie se veut une vitrine pour les artistes en arts visuels d’ici et d’ailleurs, couvrant les domaines du dessin, de la peinture, de la photo et également de la sculpture. C’est dans ce contexte que Céline J. Dallaire a été invitée à présenter son exposition, Vitesse structurale.

Vitesse structurale se présente sous forme d’une série de tableaux, réalisés à l’huile et à l’acrylique, couvrant la période de 2012 à 2015. « J’ai beaucoup d’intérêt pour la robotique, pour les motifs répétitifs, pour les éléments d’architecture, explique l’artiste. Mon processus est intuitif et spontané, mais les gestes sont systématisés et le résultat final est à la fois abs-trait et structuré. »

Le résultat est effectivement structuré et très contemporain. Tant les couleurs que les formes évoquent la ville, avec ses impacts sur les gens et leur environnement, et le besoin de vitesse qui y est associé et qui y laisse des traces indélébiles. « Je cherche à ce que mes œuvres soient esthétiques, indique Mme Dallaire, mais sans sentir le besoin d’obtenir l’esthétisme parfait. Je fais aussi beaucoup de recherche sur les sujets que j’aborde, ce qui donne à l’œuvre un côté très analytique. »

Céline J. Dallaire est née à Rouyn-Noranda et a fait ses études aux États-Unis, dans le domaine des beaux-arts et de l’éducation de l’art. Multidisciplinaire, elle a touché au dessin, à l’estampe, aux fibres textiles et à la peinture. Elle travaille actuellement beaucoup avec le numérique. C’est

Arts visuels

cependant du pinceau et de la spatule qu’elle s’est servie pour préparer son exposition, composée d’œuvres de petits et moyens formats.

Le vernissage aura lieu le 4 juin, à compter de 17 h. \\

> academiedallaire.com

CÉLINE J. DALLAIRE

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 11

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Inquiétudes pour plusieurs centres d’exposition en région

Les centres d’exposition sont-ils menacés? Entretien avec Carmelle Adam

// aNNe-LaUre bOUrDaLeIX

Carmelle Adam est directrice du Centre d’exposition de Val-d’Or et présidente de l’Association des Centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue.

Quelle nouvelle 14 centres d’exposition du Québec ont-ils apprise le 1er avril dernier par voie de communiqué du ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ)?

Le 1er avril dernier, le Ministère annonçait par communiqué de presse qu’il confiait désormais au Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ) le mandat et la respon-sabilité de l’intervention gouvernementale de 14 centres d’exposition répartis au Québec.

Quelles sont les répercussions directes de ce changement d’affiliation ici en région?

Cela touche 4 centres d’exposition en Abitibi-Témiscamingue, soit le Centre d’Art Rotary de La Sarre, le Centre d’exposition d’Amos, le Centre d’exposition de Val-d’Or et la Galerie du Rift à Ville-Marie. Dans les faits, près de 30 % de cette mesure à l’échelle du Québec est absorbée par notre seule région, soit 4 centres sur 14 répartis dans 7 autres régions.

Cela affectera-t-il les subventions versées pour le fonctionnement des organismes?

C’est le statu quo pour l’année en cours (2015-2016). Par la suite, les modalités de reconnaissance, d’attribution et de versements ne sont pas encore connues. Cependant, nous savons que le CALQ fonctionne par jury de pairs, ce qui signifie que l’aide au fonctionnement est versée suite à une analyse de dossiers et peut donc fluctuer d’une année à une autre, ou au pire, être retranchée.

Quelles sont les recommandations que vous auriez souhaité faire au Ministère?

À l’instar des multiples secteurs touchés par les directives gouvernementales, c’est l’ab-sence de consultation et de dialogue qui est dénoncée. Des changements de cette nature, sans préavis ni collaboration du milieu, frag-mentent le milieu muséal en région mais aussi dans l’ensemble du Québec. L’Abitibi-Témiscamingue fait figure d’exception en ayant plusieurs centres d’exposition sur son territoire, positionnant l’institution muséale comme un service de proximité au sein de la collectivité. Plusieurs modèles de gestion priorisant le développement régional et l’ex-cellence muséale auraient pu être envisagés si nous avions été consultés préalablement.

Avez-vous des inquiétudes par rapport à ces changements?

Avant tout, il y a deux préoccupations  : la première étant la conservation du statut d’institution muséale pour les centres d’exposition ciblés et la deuxième, la reconnaissance du mandat muséologique des centres d’exposition multidisciplinaires diffusant l’art, l’histoire et les sciences. Historiquement, le CALQ est reconnu pour le soutien à la création artistique et à sa diffusion. Quel sort sera réservé au mandat muséologique des centres d’exposition permettant la diffusion d’expositions de divers champs d’activité tels l’histoire, le patrimoine, l’ethnologie ou la science? Une planification de programmation se fait 2 à 3 ans d’avance. C’est difficile d’honorer nos engagements contractuels dans un contexte d’incertitude. \\

PHOTOS : CHRISTIAN LEDUC

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12 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Arts visuelsExposition La colecciòn de José Luis Torres à Val-d’Or

De vieux instruments de musique recréent le mythe du phénix

// mIchèLe PaQUette

Du 16 au 26 juin, le public valdorien aura l’occasion d’assister à la création in situ de 3 immenses œuvres d’art par le sculpteur José Luis Torres, qui seront exposées au Conservatoire de musique, aux Jardins Fernand-Gauthier de la polyvalente ainsi qu’au Centre d’exposition. Ces sculptures constituées d’instruments de musique brisés et d’autres objets divers resteront exposées sur leur lieu de création jusqu’au 23 août prochain.

« Les gens qui ont des instruments de musique brisés ou dont ils voudraient se débarrasser peuvent nous les apporter au Centre d’exposition de Val-d’Or », souhaite Carmelle Adam, directrice du Centre. « Quant aux autres objets qui seront utilisés pour la conception, ils proviennent de l’écocentre et y seront retournés après. » La particularité de l’exposition La collecciòn de José Luis Torres sera qu’on aura récupéré des instruments de musique qui ne fonctionnent ou ne servent plus ainsi que d’autres objets rejetés qui feront ressortir cette pulsion que nous avons à accumuler du matériel. Le sculpteur José Luis Torres est un Argentin qui vit à Montréal. Il possède un baccalauréat en arts visuels, une maîtrise en sculpture et une formation en architecture. L’an dernier, il a créé à Québec des œuvres à partir d’objets utilisés surtout l’été. Au début de la décennie, il a produit des œuvres immenses au caractère architectural en utilisant du bois récupéré, du plastique, du carton et du verre.

Cette exposition fera partie d’un parcours déambulatoire qui permettra, en plus de voir ces trois créations éphémères, de redécouvrir des œuvres existantes à Val-d’Or, telles que celle de Bill Vazan, un sculpteur canadien, au parc Desmarais, ou bien celle de Luc Boyer à la polyvalente. Par ailleurs, on invitera également le public à profiter par la même occasion de l’exposition extérieure Regalia, Fierté autochtone, du photographe Roland Lorente, dont les imposantes photos seront exposées le long de la piste menant à l’aéroport. \\

> expovd.ca J.L. TORRES

Page 13: JUIN 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 09

L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 13

Arts visuels

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Marie-Ève Guindon, agente de dynamisme culturel

MEG? Magnifiques Élaborations Graphiques!

// rYm beLLOUtI

C’est le jour même de son retour d’une résidence artistique en Irlande que l’artiste Marie-Ève Guindon, dite MEG, nous accorde une entrevue. Elle partage avec nous ses dernières expériences de création et nous livre les difficultés qu’elle rencontre en tant qu’artiste en région. De plus, elle nous dévoile en avant-première des œuvres inédites inspirées de son séjour au bord de la côte ouest.

Mais connaissez-vous MEG?... Oui! Celle qui fait du théâtre d’improvisation?... Ah non, c’est la scénographe!... Ou bedon la marionnettiste?... Non, l’illustratrice-bédéiste!... Oh, elle a égale-ment organisé des projections durant la semaine de la culture à Amos!... Vous aussi, vous l’avez vue au bitchage de village à La Sarre?

En fait, MEG porte plusieurs casquettes. Elle se définit comme une artiste multidisciplinaire et touche de sa plume autant les arts de la scène que les arts graphiques. Perçue depuis quelque temps comme une agente de dynamisme culturel dans la ville d’Amos, elle s’étonne de ce « titre », et réalise par la même occasion que ses activités de création stimulent, par ricochet, la vie culturelle de ses voisins. Il est vrai qu’elle est impliquée dans plusieurs projets artistiques de la région.

Elle vient de plus d’étendre ses collaborations à l’international en participant à « Owenglin River  », la résidence artistique de Clifden, dans le comté de Galway, en Irlande. Seule Québécoise de sa cohorte, elle a beaucoup apprécié son appartement avec vue sur la marina et les discussions autour de l’art avec son entourage résidentiel. MEG dit avoir été enchantée par la relation que les Irlandais ont avec l’art. Ils y accorderaient beaucoup d’importance et de valeur, tellement que les artistes locaux pourraient vivre de leurs œuvres. C’est loin de la réalité de l’art en Abitibi-Témiscamingue, exprime Marie-Ève, qui déplore une sous-valorisation de l’art dans sa région. Elle estime avoir travaillé sans relâche pour aboutir à sa carrière actuelle et espère que ses efforts et son statut seront reconnus et récompensés un jour. Pour le moment, l’amour de son domaine l’amène à contribuer à des projets, même bénévolement.

Financièrement, se consacrer à l’art a des inconvénients que MEG connaît bien. Avec un emploi au cinéma d’Amos, son objectif est de vaquer le plus possible à la création, car son esprit foi-sonne d’idées et elle éprouve toujours le besoin de s’exprimer. Quant au support de ses idées, il varie au gré de son inspiration. Après tout, pourquoi se limiter quand on a autant de cordes à son arc? La photographie devrait d’ailleurs s’arrimer à l’arc de MEG. Elle y songe depuis qu’elle a pris un grand plaisir à immortaliser de superbes paysages irlandais. Partie avec l’idée de réaliser des illustrations avec des couleurs tirées de produits naturels bruts, elle a été séduite, en cours de route, par les coquillages sur les plages. Elle les a donc intégrés dans un nouveau projet qui est en maturation. Les photographies reliées au présent article nous donnent un aperçu du travail de MEG durant le mois d’avril, à Owenglin River. Les teintes comportent du café, des fraises, des bleuets, du vin rouge, du thé Earl Grey! Après tout, n’est-ce pas le propre du créatif de n’être point conventionnel?! \\

> facebook.com/RegardezMoiChat > regardezmoichat.blogspot.ca

Dylan Perron et Élixir de Gumbo consacrés lors de la 19e édition des Francouvertes Ce sont les plus grands honneurs qu’ont remporté Dylan Perron et Élixir de Gumbo avec leur bluegrass énergique, le 11 mai dernier au Club Soda, dans le cadre de la grande finale de la 19e édition des Francouvertes. Ce concours-vitrine de la relève musicale francophone a par le passé consacré des artistes tels que Bernard Adamus, Loco Locass, les Sœurs Boulay et les Hay Babies.

Très humble, le jeune homme originaire de La Motte tempérait les ardeurs peu après sa victoire en expliquant que bien que ce prix allait leur donner un peu de vent dans les voiles, la musique ne se passe pas dans les concours. Lui et sa troupe planifient continuer de faire ce qu’ils savent faire de mieux : des spectacles. Même si son succès n’a jamais été très médiatisé jusqu’ici, Perron vit de sa musique depuis l’âge de 16 ans. C’est plus de 200 spectacles que Dylan et son groupe présentent à chaque année à travers le Canada et en Europe.

Le premier prix des Francouvertes s’accompagne notamment d’une bourse d’une valeur de 10 000 $, qui permettra de procéder à l’enregistrement d’un nouvel album. « C’est un petit coup de pied dans le cul pour essayer de faire ça plus rapidement étant donné qu’on est des grands branleux », a confié candidement Perron lors d’un entretien avec Vanessa Limage, sur les ondes de Radio-Canada.

Des spectacles sont planifiés tout l’été, et ce, jusqu’en septembre, et le groupe aimerait retourner jouer en Europe l’automne ou l’hiver prochain. En attendant que les artistes retournent en studio, on pourra écouter leur premier album sur leur page Bandcamp. \\

> dylanperronetelixirdegumbo1.bandcamp.com/releases> facebook.com/DylanPerronetElixirdeGumbo

Page 14: JUIN 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 06 - NO. 09

14 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Fondée en 1892, Lorrainville fête cependant ses anniversaires à partir de l’année de fondation de la Paroisse Notre-Dame-de Lourdes de Lorrainville en 1907. La municipalité est située dans la région administrative du Témiscamingue et occupe une superficie de 87,20 km2. La collectivité de Lorrainville compte 1 317 Lorrainvillois et Lorrainvilloise. Le logo a été choisi lors du centenaire, célébré en 2007. Il représente deux bâtiments importants de Lorrainville : le clocher de l’église et la tour de séchage des boyaux de l’ancienne caserne de pompier qui aujourd’hui renferme la bibliothèque municipale.

Depuis quelques années, un mouvement populaire s’est enclenché en relation étroite avec la culture. Afin de soutenir les initiatives de ses citoyens, les élus municipaux mettent en place des actions concrètes, comme l’installation de lumières de couleur bleue sur le pourtour du clocher de l’église dans le cadre de la démarche de CULTURAT. On peut souligner également que dans le cadre du 50e anniversaire de son Carnaval d’hiver, une série de spectacles de très haute qualité a été proposée à la population. On peut mentionner également la présence d’artistes de Mont-Tremblant pour l’activité de sculptures sur glace.

La collectivité de Lorrainville a su se doter de lieux propices à la diffusion des arts et des métiers d’art. On peut souligner la présence d’un Centre de formation (Place ArtisanArts). Cet organisme à but non lucratif a pour objectif la transmission des connaissances dans le domaine des métiers d’art et des arts traditionnels. Ce lieu de création abrite également le regroupement d’artistes du Témiscamingue L’Artouche, qui a vu le jour en 1985 et qui compte aujourd’hui tout près de 45 membres.

On note également, parmi les réalisations, la mise sur pied d’une salle multidisciplinaire. Ses fondateurs, Mme Mélissa Valiquette et M. Ismaël Picot, se sont donné comme mission d’accueillir les amateurs de musique émergente et de diffuser des spectacles dans un environnement de proximité avec les artistes. Dans ce même lieu, pour une deuxième année, l’Académie de danse de la Forêt Enchantée y a élu domicile. Elle compte aujourd’hui un peu plus de 60 élèves répartis dans différents groupes d’âges et disciplines. Cette académie vise à offrir une formation artistique et technique de qualité, à développer les talents de la région et à s’impliquer dans la vie culturelle en région en partageant la passion de la danse.

On souligne ensuite la présence d’une entreprise privée qui met tout en œuvre afin de vitaliser le domaine des arts visuels. En effet, les propriétaires de La Fabrique de Geppetto, Nicole Sabater et Christian Paquette, sont proactifs à la mise en place de nombreux projets faisant appel au génie créatif de la communauté artistique, que ce soit par l’organisation d’activités lors des journées de la culture, la mise sur pied des Vendredis après-midi de l’art durant la période estivale ou en offrant une vitrine et un point de vente aux artistes et aux artisans de la région. La Fabrique de Geppetto s’est forgée une renommée par la qualité de ses services et son professionnalisme auprès des différents intervenants culturels. Outre la Ruelle des Artistes, le Trottoir de la renommée et le Hangar des artisans, ce lieu de création pourra

compter au printemps 2015 sur une salle multi-usages qui accueillera le Salon Art Thé, dans lequel les visiteurs auront le loisir de se familiariser avec les arts visuels. Ils pourront également s’inscrire à des formations en peinture, sculpture, dessin, estampe, etc. Il ne faut pas passer sous silence la présence de la Galerie Notre-Dame à l’intérieur de ce bâtiment patrimonial. Après seulement deux ans et demi d’existence, elle a mis sur pied six expositions collectives, une exposition urbaine et onze expositions solos d’artistes de la région. Elle a accueilli tout près de 9 000 visiteurs à ce jour pour l’ensemble des expositions. La programmation est variée et elle ouvre ses portes aux artistes professionnels, émergents et amateurs. Pour 2015, elle offrira à la population trois expositions collective, deux expositions urbaines et cinq expositions solos.

Les citoyens peuvent compter sur la tenue d’évènements culturels majeurs en région. En 2015, le Salon des Artistes et Artisans du Témiscamingue est maintenant à sa cinquième édition. Au cours des éditions précédentes, un peu plus de 5 000 visiteurs ont foulé le sol de ce salon, ce qui a apporté des retombées économiques pour ses exposants d’une somme dépassant les 100 000 $. Afin de se doter d’un événement estival, le regroupement d’artistes L’Artouche et la Galerie Notre-Dame mettront sur pied le premier symposium de peinture. Cet évènement biannuel est d’envergure provinciale, voire même inter-provinciale. La première édition se tiendra les 4 et 5 juillet 2015.

Nous pouvons aisément constater que Lorrainville contribue grandement au rayonnement des arts et de la culture. Par son dynamisme, elle a su insuffler aux personnes de cette communauté le désir d’être non seulement un spectateur, mais aussi un acteur important dans la continuité de ce mouvement qui se veut de plus en plus identitaire.

LorainviLLe, Lauréate du prix petite coLLectivité 2015 remis par L’indice BoHémien

PUBLIreportaGe

Lorrainville au témiscamingue, une destination culturelle qui vaut le détour

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c e r n . c a

Virginia Pésémapéo BordeleauLe Silence des aînés

Dialogue deuxAndréane Boulanger, Christian Leduc,Darrell McBride, Éliane Kistabish, Jacques Baril, Joanne Poitras, Karl Chevrier, Kevin Papatie, Malik Kistabish, Sonia Cotten.

Du 7 juin au 20 septembre 2015

Geneviève et MatthieuLa Jamésie (exposition)Les Songes de l’homme nu (résidence)

Samian et Florent Vollant à Val-d’Or pour la Journée nationale des AutochtonesC’est tout un spectacle qui aura lieu dans le stationnement du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, le dimanche 21 juin prochain, dans le cadre de la Journée nationale des Autochtones. Florent Vollant livrera en primeur le contenu de son dernier album, Puamuna, lancé le 28 avril dernier, accompagné par son acolyte de longue date, le bluesman et harmoniciste de renom Guy Bélanger. Par la suite, c’est Samian, aux côtés de DJ Horg, qui prendra le relais à l’occasion de cette longue soirée du solstice d’été. Ce sont toutefois les rythmes du tambour sacré des Screaming Eagles, de la communauté du Lac Simon, qui ouvriront le bal à partir de 19 h 30. Chants de gorge inuits, danses traditionnelles, artisanat autochtone et dégustations de mets typiques sont également au programme de l’événement. Toute la population est invitée à venir vivre cette rencontre entre les peuples, une occasion unique de partager et d’échanger avec les différentes communautés autochtones de la région. \\

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Fabrication de tambours ancestraux

Alexis Wézineau et la recherche des temps perdus

// JeaN-JacQUes LachaPeLLe

Dans son appartement, la peau d’orignal trempe dans l’alun. Première étape pour sa transformation en tambour.

«  Avant, j’achetais la peau. Je peignais un dessin sur le tambour. Maintenant, j’apprends. J’apprends à tanner les peaux. Cueillir le bois, l’écorce, les racines. »

Pendant cette première rencontre, tandis que j’essaie de situer son parcours de vie qui l’a mené de sa réserve attikamek à Senneterre, il réalise un tambour sous mes yeux. Quarante-cinq minutes se sont écoulées. Mais que s’est-il passé tandis que j’avais l’attention détournée par son récit de vie?

D’abord, il prend une éclisse de bouleau d’une longueur de quatre pieds et d’une largeur d’environ trois pouces. L’éclisse est élimée à l’aide d’un couteau croche qu’Alexis dirige habilement vers lui. Il a quand même pris soin de recouvrir un de ses genoux d’une prothèse de cuir. Raclures efficaces : une planchette lisse, égale, d’une épaisseur d’un tiers de pouce luit d’un beau bois blanc. De son genou, il arrondit la lame de bouleau en cerceau, qui servira de cadre à la peau. Un double tour, maintenu par un piqué de babiche, assure la solidité du cerceau.

Un second petit cerceau fait d’une fine branche de cèdre écorcé sera utilisé pour le dos du tambour, en tant que cercle d’ancrage. La peau d’orignal est encore souple et d’une minceur qui

laisse filtrer le jour. Elle n’est pas ronde; l’artisan marque le diamètre nécessaire, puis taille à partir des extrémités de manière à en tirer une longue babiche qui servira ensuite à tendre la peau sur le tambour.

À la livraison des neuf tambours au centre d’exposition, trois semaines plus tard, il en prend un, le dirige vers la lumière de la verrière et me dit : « Tu vois, le soleil passe à travers, ça c’est difficile à faire. »

On m’avait parlé d’Alexis, de ses fantastiques tambours, de ses bâtons de parole aux têtes de lynx ou aux pattes d’aigles. Il m’amena aussi des canots d’écorce modèles réduits, des calu-mets.

Avant, il dessinait sur des tambours de peaux achetés. Ses tambours étaient prisés pour la beauté des dessins. Puis, à force d’interpeler les aînés, l’attention d’Alexis a été tournée vers la récupération des savoirs traditionnels. Comment cueillir l’écorce, comment tanner la peau, comment préparer le bois de bouleau, comment récolter la racine de cèdre utilisée pour la fabrication des canots…

Comme plusieurs de sa génération, Alexis travaille à la récupération des savoirs traditionnels en interrogeant les vieux, en se rendant au camp de chasse, en chassant, en cueillant. À la recherche des temps perdus, qu’il faut ardemment retrouver. \\

Plusieurs créations d’Alexis Wézineau sont en vente à la boutique du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda ainsi que sur la boutique CULTURAT.

> cern.ca

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Pow-wow d’ici et d’ailleurs

Vibrer au rythme des tambours

//arIaNe OUeLLet

Pour beaucoup de monde, le retour de la belle saison est synonyme de vacances et de fêtes. Pour bien des communautés autochtones, c’est aussi la saison des pow-wow. D’avril à octobre à travers le Québec, les évènements se succèdent, permettant aux danseurs et aux musiciens d’aller à la rencontre des autres communautés et de célébrer leur héritage culturel en suivant un véritable parcours, communément appelé le Pow Wow Trail. Plus qu’une simple fête, le pow-wow est un moment privilégié de rassemblement communautaire et familial. Pour les curieux, c’est le moment idéal pour découvrir une culture passionnante qui se conjugue au présent.

La tradition du pow-wow ne remonte qu’aux deux siècles derniers en Amérique du Nord. Le mot a son origine dans la langue algonquine, pau wau, qui désignait un leader spirituel, un shaman ou un sorcier. Au fil du temps (et des interprétations étrangères), le terme a fini par être associé au rassemblement. Bien qu’à l’origine, la fête faisait une place privilégiée aux guérisseurs, aux chasseurs et aux guerriers, elle est devenue une célébration de la vie par des chants, des danses, des rituels et des échanges culturels, le tout dans la sobriété la plus stricte.

Un pow-wow, c’est le moment idéal pour voir se déployer une culture vibrante et en pleine éclosion, trop souvent méconnue. Le public y est bienvenu. La communauté qui organise un pow-wow invite des groupes de joueurs de tambour et des danseurs des autres régions à se joindre à eux. Les lieux sont aménagés de façon circulaire, les tambours sont souvent au centre, entourés de la piste sur laquelle évoluent les danseurs vêtus de leurs flamboyants régalias. Tout autour, le public est assis. Toutefois, il ne s’agit pas d’un spectacle. Les musiciens performent à tour de rôle tout au long de la journée, de même que les danseurs. À certains moments choisis, le public est invité à participer aux danses intertribales, un moment de communion tout en simplicité et en bonne humeur.

Dans plusieurs des pow-wow, un animateur (ou un MC) est sur place afin de guider le public et de lui expliquer ce à quoi il assiste. Ce détail important fait en sorte que l’on se sente bienvenu, et il sécurise celui qui assiste pour la première fois à la célébration, en lui donnant en quelque sorte les clés d’un univers qui ne lui est pas familier. L’animateur indique aussi les moments où il est souhaitable de ne pas faire de photo, et explique les danses et les rituels qui ont une signification particulière qui échappe au non-initié.

Les pow-wow des différentes communautés en Abitibi-Témiscamingue ou dans le Nord-du-Québec se tiennent à tour de rôle dès le 13 et 14 juin, avec celui de Pikogan. À l’honneur, les groupes de tambours Northern Voices, Poplar Singers, Four Wind Spirit, Ottawa River Singer, Black Wolf Group et Moosetown feront vibrer le public et les danseurs, dont Malik Kistabish et Jeffrey Papatie. Beaucoup d’émotions au rendez-vous!

Voici les dates des autres pow-wow à retenir sur notre territoire :

Chisasibi : 7 au 9 août Oujé-Bougoumou : 12 au 16 août Timiskaming First Nation : 15 et 16 août Lac Simon : 12 et 13 septembre

La renaissance de la danse autochtone, vue par Malik Kistabish

Communier avec la nature et ses ancêtres

// rYm beLLOUtI

Malik Kistabish, citoyen algonquin de Pikogan, pratique la danse autochtone depuis 2005. Avant de quitter pour une semaine dans la forêt, il a eu la générosité de nous accorder une entrevue afin de partager sa vision de la danse et le sens qu’elle a dans la culture nord-amérindienne.

M. Kistabish raconte qu’il a appris à danser en observant les danseurs durant les pow-wow. Lorsqu’il était petit, les danses se faisaient de plus en plus rares. Mais depuis quelques années, les danseurs de cette communauté se font plus nombreux et ils dansent régulièrement.

Le danseur relate qu’il a baigné dans la culture catholique au cours de sa jeunesse. Ayant quitté Pikogan entre 18 et 22 ans pour voir du pays et surtout pour étudier, il s’est éloigné de sa culture d’origine, partageant de nouveaux centres d’intérêts avec ses pairs, comme le hockey. Malgré tout, la liberté et le rapport étroit à la nature ont toujours sommeillé en lui, explique-t-il. À son retour à Pikogan, il a repris contact avec la culture et la spiritualité autochtones, en pratiquant les habitudes qu’il avait jusqu’alors observées passivement.

Une danse autochtone n’est pas un spectacle, précise Malik Kistabish, bien qu’elle puisse être appréciée par toute personne présente à un pow-wow. Elle est un mode de vie et une pratique spirituelle. « Les danseurs ne se considèrent pas comme une troupe. Leur habit (régalia) n’est pas un costume. Il exprime leur spiritualité », précise-t-il.

Il nous explique que danser, pour un autochtone, correspond à une entrée en communion avec les éléments de la nature, tels l’air, le soleil, la terre. Cela permet d’entrer en contact avec les ancêtres. Le danseur nous livre son expérience subjective : il danse pour garder vivant un pan de la culture autochtone, pour la joie de vivre, pour la vie qui l’entoure. Pendant qu’il est absorbé par ce rituel, il ressent fierté, liberté et sérénité. Il ne danse pas quand il est en colère ou préoccupé. Il éprouve le besoin de se rasséréner avant de danser. « La danse m’apporte l’équilibre et le respect envers les autres », dit-il.

Il évoque une notion de devoir à travers l’idée que danser implique le respect des tradi-tions. Le régalia, par exemple, doit se conformer à certains critères de façon à ce qu’il signifie le respect envers autrui. Depuis qu’il danse, l’homme accorde plus d’importance à la transmission générationnelle des traditions, il se trouve plus conscient des éléments autour de lui et il prend la vie le plus positivement possible. Après l’entrevue, il part chasser le gibier avec ses enfants, témoignant de son désir de leur apprendre la vie en forêt et le respect des animaux.

Les prochaines danses à Pikogan, auxquelles participera Malik Kistabish, sont prévues pour les 13 et 14 juin. Le danseur précise qu’il y aura d’autres pow-pow cet été à travers le Québec, et qu’il espère trouver le temps de participer notamment à ceux de Maniwaki et d’Ottawa, ce qui n’est pas évident car il est directeur d’un centre de santé et père de trois enfants. Tout le monde est bienvenu pour danser lors d’un pow-wow, bien qu’il faille être autochtone pour accéder à la dimension spirituelle de la danse, clarifie M. Kistabish. Ainsi, si la danse/mode de vie est une affaire d’autochtones, la beauté des couleurs qu’elle arbore est à la portée de tous! \\

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CRÉER UNE COOPÉRATIVE, C’EST CRÉER UN PATRIMOINE COLLECTIF

Screaming Eagles : le chant des tambours

Chants ancestraux et spiritualité sur la route des pow-wow

// PascaLe charLebOIs

Le tambour retentit, martelé par les quatre ou cinq hommes qui l’encerclent. Certains frappent en chœur, d’autres marquent le contretemps, parfois très fort, parfois plus doucement. Les voix des hommes, fortes, alternent entre le chant et le grondement. Elles partent des profondeurs de leur être pour venir jusqu’à nous, aussi profondément. Personne ne peut rester indifférent au tambour et au chant des Screaming Eagles, car ils nous font ressentir et apprécier le côté sacré des chants des Anishnabeg (Algonquins).

Ces chants ancestraux leur ont été transmis par l’aîné du groupe, André Papatie. L’un des membres du groupe, Wayne Papatie, nous explique leur portée spirituelle : « On pourrait dire des chants de gorge, d’une certaine manière, oui. Ce sont des chants anciens d’une bonne centaine d’années. Maintenant, on chante aussi avec des paroles. Ça ne fait pas très longtemps qu’on a commencé à chanter avec des paroles. Ce sont des cris des plaines ou des paroles anciennes. On a notre propre langage algonquin avec le chant des tambours. »

Il voit bien, dans mon visage, que je suis intriguée par cette idée de «  chant des tambours ». « C’est dur à expliquer, poursuit-il. C’est comme si on envoyait des prières par le rythme et le son du tambour. En chantant, on envoie des ondes positives au créateur. » Les prières sont variées, elles peuvent dépendre des circonstances et du style de danse qui les accompagne, car traditionnellement, le tambour est toujours accompagné de danses. « Aujourd’hui, explique-t-il en prenant comme exemple la prestation donnée lors de la confé-

rence de presse de CULTURAT, c’était comme un genre d’ouverture. C’était pour dire aux gens : vous êtes les bienvenus. » Les danseurs qui accompagnent les Screaming Eagles varient. Ils ne font pas, à proprement parler, partie du groupe. Ils sont cependant nécessaires au « chant du tambour » et leur danse et leurs costumes traditionnels ont, eux aussi, toute une signification sacrée.

Fondé il y a une quinzaine d’années, alors que la plupart des membres du groupe étaient adolescents, ce groupe originaire de Lac-Simon performe lors de pow-wow et de rassemblements algonquins de la région. On peut également les entendre lors de confé-rences ou d’événements comme la conférence de presse organisée le 12 mai dernier par CULTURAT. Vous pourrez sûrement vivre l’expérience de les entendre dès cet été. Vous en aurez sans doute la chance, que ce soit à Rouyn-Noranda lors de la journée DIALOGUE du 7 juin ou lors d’un pow-wow dans une des communautés de la région. Pour suivre le calendrier des pow-wow de cet été, visitez le site de Tourisme autochtone Québec. Vous y trouverez autant les festivités régionales que celles qui auront lieu partout dans le Québec. Pas d’excuses pour ne pas aller faire un tour pendant les vacances! Et que la fête commence! \\

> tourismeautochtone.com/ edito-vivez-les-pow-wow

MARIE-CLAUDE ROBERT

Musique autochtone

Ki8etan, ambassadeurs d’une culture en pleine réémergence

// tOmmY PILON

De Ki8e – le 8 se prononce comme un w dans les langues de la famille algonquienne – qui signifie « Retour aux sources », Ki8etan fait référence au vent du nord, là d’où viennent les ancêtres. Le nom a été donné par l’aîné de Pikogan Oscar Kistabish, et le groupe tenait à conserver le symbole 8 dans le nom, question de partager cette particularité de leur langue.

Ki8etan s’est formé lorsque Lisa Gagné, ex-membre du groupe de chants et tambours Odaya, de Montréal, est venue s’établir à Val-d’Or. Désirant poursuivre sa passion pour la musique, elle s’est mise à la recherche de complices locaux qui partageaient cet intérêt. Elle a alors rencontré Pascale-Josée Binette, Roxanne Mianscum-Lizotte, Étienne Gignac et Éliane Kistabish. Ki8etan était né.

Cela faisait très longtemps que le tambour habitait chacun d’entre eux, mais c’est l’arrivée de Lisa qui a été l’élément déclencheur, et le début de quelque chose de très important. Leurs séances de tambours et de chants sont avant tout un moment qu’ils s’accordent pour partager leur culture entre eux et avec leurs enfants, explique Pascale Josée Binette.

Les musiciens utilisent le tambour à main qui est habituellement fait de peau d’orignal ou de chevreuil. Ce tambour, qu’on appelle un te8egan, est un objet sacré dans la culture autochtone : « Il est à l’origine de tous les sons du créateur, tout ce qu’on peut entendre dans la nature, du battement des ailes de la perdrix au bruit de l’eau qui coule dans le ruisseau. Ces sons sont sacrés, et nous ramènent au premier son que l’on entend dans le ventre de notre mère, le son du cœur », raconte Éliane Kistabish.

Les chants que performe Ki8etan sont des chants traditionnels autochtones qui ont diverses ori-gines. Chaque chant a son histoire propre. Il peut être une prière, un récit, ou une simple mélodie.

Ki8etan représente bien cette recrudescence, cette réappropriation de la culture autochtone depuis un certain temps par une nouvelle génération dynamique qui est fière de ses origines et qui veut s’affranchir d’un passé s’apparentant à une espèce de grande noirceur. « Dans le passé, les tambours ont été détruits, brûlés… Nos grands-pères, nos pères ne pouvaient plus en jouer car ils étaient considérés comme des objets diaboliques. Ils devaient se cacher pour utiliser les objets sacrés. » Ki8etan leur permet ainsi de renouer avec leur culture et de la faire revivre, par les chants des ainés et leurs enseignements. 

Les membres se considèrent comme des ambassadeurs de la culture autochtone. Avec leurs chants et les tambours, ils veulent vivre, valoriser et partager leur belle culture et briser les barrières de l’ignorance et de l’injustice.

Ont-ils l’intention de porter le projet plus loin? Pour le moment, leur objectif est de prendre plus de temps pour se réunir et créer leurs propres chants : « On aimerait se donner le temps de faire des résidences artistiques dans la forêt! » Quand je leur demande où et quand on pourra entendre ces fiers ambassadeurs, je me butte à un « Chut, c’est un secret...! Chaque prestation est une surprise! » Il faudra donc être à l’affût. Parions que fréquenter quelques pow-wow cet été pourrait s’avérer un bon départ pour entendre ces douces voix rythmées par les te8egan. \\

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SpécialAGRoALIMENtAIRE Auberge Bistro Eugène : bouffe, musique et bonheur

Ville-Marie reçoit Justin St-Pierre

// meLINa GIUbILarO

Le 18 juin, l’Auberge Bistro Eugène invite le compositeur et interprète originaire de Val-d’Or Justin St-Pierre à venir chanter à l’un des premiers 5 à 7 soupers-spectacles de l’établissement pour la saison d’été 2015.

Depuis plus d’un an, les propriétaires de l’Auberge, Marie-Joe Morin et Ronnie Lysight, prennent la relève de l’ancienne propriétaire en continuant et en propulsant le concept du spectacle les jeudis soir.

«  Auparavant, les spectacles à l’Auberge n’étaient pas bien définis  », explique Mme Morin. « Cette année, j’ai travaillé plus pour avoir des spectacles chaque mois et cet été, on aura un spectacle toutes les deux semaines. »

En effet, ce n’est pas toujours l’Auberge qui cherche des artistes pour venir jouer dans la salle de spectacle. Ce sont souvent les artistes eux-mêmes qui contactent l’Auberge.

« Les artistes aiment jouer et insistent pour venir ici pour la qualité du son, la bouffe et la réception qui est très intime », dit-elle.

L’Auberge est une salle pour la relève musicale et elle produit autant des musiciens locaux que des artistes de l’extérieur de la région. Ce ne sera pas la première fois que Justin St-Pierre fera sa tournée au Témiscamingue.

St-Pierre est un guitariste qui maîtrise très bien le style fingerstyle, ce qui lui a permis de gagner le titre de champion canadien dans sa discipline en 2013.

On consultera le site web de l’Auberge pour avoir plus d’informations sur la programmation, le prix des billets, le menu et les directives routières. \\

> chezeugene.ca

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DISPONIBLE EN ÉPICERIE PARTOUT EN RÉGION

SURVEILLEZ NOS NOUVEAUXEMBALLAGES

o�ert en burgers et saucisses

Microbrasserie Le Prospecteur

De la bonne bière avant toute chose…

// FeDNeL aLeXaNDre

J’ai autant de crédibilité pour parler de bière que Marion Cotillard pour mourir dans un film. (Vous n’avez pas vu sa mort dans Batman? Je peux vous le confirmer : elle meurt très mal, la môme!) C’est que je ne suis pas un esthète en la matière, je ne suis même pas sûr de tenir l’alcool. D’ailleurs, je ne serais pas étonné de finir ce papier bourré comme un coing. Mais comme on le sait tous, « ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule  ». Et pour cause, je ne vais pas me gêner pour parler de la microbrasserie Le Prospecteur située à Val-d’Or.

Le Prospecteur est le pari de Jonathan Deschamps et de Philippe Lord, deux jeunes hommes originaires de la région, l’un de Val-d’Or, l’autre de Lebel-sur-Quévillon. Après des études en génie mécanique pour l’un et en biotechnologie pour l’autre, à l’Université de Sherbrooke, ils ont travaillé comme ingénieurs avant de décider de tout envoyer valdinguer, de revenir en Abitibi-Témiscamingue et de se lancer dans cette aventure. Un an après son ouverture, Le Prospecteur est aujourd’hui un lieu de rendez-vous très prisé à Val-d’Or, autant par de simples citoyens que des entreprises et des organismes.

Il paraît qu’on s’identifie à une bière comme à son patelin. Pour cette raison, l’enseigne tient à fabriquer des produits d’une qualité remarquable. Selon Jonathan Deschamps, ce qui en fait la particularité, c’est l’expertise de l’équipe. La technique de brassage que celle-ci a mise au point permet à sa bière de se distinguer des autres et de connaître un joli succès auprès des consommateurs. Jonathan Deschamps en veut pour preuve le fait que cette bière est distribuée un peu partout dans la région et même à l’extérieur. Des organismes tiennent régulièrement des 5 à 7 dans l’établissement, ce qui en fait un vecteur important dans l’animation de la vie valdorienne.

Par ailleurs, Le Prospecteur ne se contente pas de brasser de la bière. Il s’investit également dans la promotion de la culture. Jonathan Deschamps l’avoue non sans une certaine parcimonie. En effet, plusieurs artistes de la chaîne musicale émergente y trouvent une scène et un public attentif. Depuis son ouverture, l’établissement a organisé plusieurs spectacles pour permettre au public de découvrir ce qui se fait par de jeunes musiciens bourrés de talent dans leur sous-sol. De plus, une salle privée est réservée à des expositions d’œuvres picturales. Il s’agit d’un espace consacré à l’art et aux artistes, admirable façon de s’impliquer dans la communauté et de se démarquer.

Les deux propriétaires voulaient faire quelque chose de différent qui serait estampillé Abitibi-Témiscamingue. On peut admettre sans ambages qu’ils ont réussi leur coup. Mais ils restent convaincus que si la population ne leur avait pas emboité le pas, tout cela ne resterait qu’un projet parmi tant d’autres. \\

> microleprospecteur.ca

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MONTAGE : PRODUCTIONS GUILLERMO PATTERSON

Le Gisement Bistro-Chocolaterie, de l’or en barre

Ode à la choco-culture

// JessIca LesaGe

L’histoire

« Mon arrière-arrière-grand-père, qui avait le même prénom que moi, avait un café, le café Prince, sur la rue Larivière. J’ai appris ça tout récemment. Je ne savais pas d’où venait mon ambition… »

Charles Prince est originaire de Rouyn-Noranda. Il a ouvert le Gisement Bistro-Chocolaterie le 1er mars 2008 avec Myrko Poitras. Après ses études en info de gestion, multimédia et enseignement, il avait les outils pour plonger naïvement, mais courageusement, dans la rivière chocolatée de l’entrepreneuriat.

D’où lui est venue l’idée? De son voyage dans l’Ouest canadien lors d’une crise d’identité. « On arrête beaucoup dans les cafés en voyage. C’est réconfortant et on s’y sent chez soi. J’ai eu le goût de recréer un lieu semblable en Abitibi. »

La mission

Le Gisement Bistro-Chocolaterie est un lieu familial rassembleur. C’est un endroit de dégus-tation et de relaxation. Y découvrir les accords chocolat-bière est un péché encouragé par les employés! Grâce à leurs explications, on peut comprendre ce que l‘on consomme. La vie s’arrête l’instant d’une bouchée ou d’une gorgée, c’est rare de nos jours. « Ce n’est pas juste de vendre un produit, c’est de vendre ce qui va autour. L’échange avec le client nous tient à cœur. Nous voulons transmettre notre savoir. »

Le Gisement Bistro-Chocolaterie déménage

À l’origine, l’endroit pouvait accueillir une trentaine de personnes, ce qui est maintenant trop peu pour l’ambition de Charles Prince et ses acolytes Louis Bessette et Sébastien Turgeon. À son ouverture en juillet, le Bistro-Chocolaterie offrira plus de cinquante places! La superficie sera presque doublée!

C’est quoi le nouveau Gisement?

C’est un endroit où tu peux déguster des sandwichs-salades de qualité avec une bière en fût provenant du Trèfle noir ou du Prospecteur, par exemple. Les produits locaux sont mis de l’avant et les employés se font un plaisir d’expliquer les variétés de thés, 120 pour être précis!

C’est aussi l’endroit-laboratoire où tu peux observer la conception du chocolat sur place. Le lieu où tu peux suivre des ateliers de dégustations encadrées. Des conférenciers et artisans y déferlent leurs connaissances pendant que tu jettes un coup d’œil dans la cuisine ouverte de laquelle les employés sortent pour t’offrir des bouchées au passage.

C’est ton chez-toi, où les artistes sont mis de l’avant avec leurs expositions. Ils se faufilent aussi dans l’emballage de ta barre préférée. La choco-culture y est omniprésente!

Le Gisement t’offre aussi des soirées en partenariat avec Joubec. Si tu es mauvais perdant, le chocolat et la bonne bière sont maintenant tes prix de consolation!

Le décor est moderne et chaque espace t’offre une expérience unique, que ce soit la banquette, le comptoir avec vue sur l’avenue Principale, le coin lounge ou la terrasse sur laquelle tu peux te prélasser lors de tes 5 à 7.

Avec sept années d’expérience, Charles Prince a su mettre ses rêves de l’avant. On remercie sa crise existentielle début vingtaine qui nous est maintenant tous profitable!

Le Gisement Bistro-Chocolaterie 57, av. Principale, Rouyn-Noranda

Nouvel horaire. Maintenant du lundi au dimanche. \\

> gisement.yolasite.com

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50 MICROBRASSERIEBIÈRES DE

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OUVERTURE À LA FIN MAI

19, RUE D’ÉVAIN, ROUYN-NORANDA - 819 768-2954

SUIVEZ-NOUS SUR FACEBOOK POUR CONNAÎTRE LA DATE D’OUVERTURE

FACEBOOK.COM/PUBCHEZGIBB

E N F Û TB I È R E S

Début de la saison des marchés publics de l’Abitibi-Témiscamingue

Achetez local et faites le plein de soleil!

// mILèNe POIrIer

La belle saison est l’occasion de faire le plein de soleil, mais aussi de produits régionaux dans les marchés publics de l’Abitibi-Témiscamingue. Entre la mi-juin et le début juillet, les marchés de Val-d’Or, d’Amos, de Rouyn-Noranda, de Ville-Marie et de Palmarolle reprendront leurs activités une journée par semaine, et ce, jusqu’à la fin septembre. Et bonne nouvelle, la famille s’agrandit une fois de plus avec la création cet été du marché de Malartic.

La visite des marchés est une occasion privilégiée de prendre contact directement avec les producteurs en plus de se procu-rer divers produits de qualité  : fruits et légumes, fines herbes, pains et pâtisseries, fromages, viandes, produits de l’érable, miel, alcool, produits pour le corps, etc. À Rouyn-Noranda, un partenariat avec le Marché du Fermier permet également de compléter l’offre des produits de la région avec d’autres produits québécois, notamment les fruits et les légumes qui nécessitent une température plus clémente pour pousser.

Au-delà d’un moment pour faire ses courses de la semaine, les marchés publics se veulent un évènement familial et convivial. À Rouyn-Noranda, des jeux gonflables seront installés pour les enfants et un bistro sur place favorisera les découvertes culinaires. À Amos, tout sera mis en œuvre afin que l’ambiance soit à la fête et aux découvertes semaine après semaine : vous y trouverez tour à tour de l’animation, de la musique et des dégustations. Même chose

à Val-d’Or, où diverses activités seront organisées, dont un barbecue familial et une journée gastronomique aux saveurs internationales. À Palmarolle, en plus de la musique d’ambiance assurée par des musiciens d’Abitibi-Ouest et des dégustations, un concours de photos ayant pour thème les produits du marché sera organisé.

Le nouveau marché public de Malartic, quant à lui, se tiendra tous les samedis entre le Stade Osisko et le parc du Belvédère. En plus du nombre de marchés qui ne cesse de croître, d’autres projets sont en voie de développement. Le marché de Val-d’Or déménagera l’an prochain afin d’améliorer l’offre à sa clientèle. Un projet de marché couvert à Ville-Marie est également sur le point de se concrétiser. Situé directement sur la route 101 près de la rue St-Gabriel, le nouvel emplacement offrira davantage d’espace de stationnement et sera plus accessible pour tous les citoyens ainsi que pour les touristes.

Alors que certains exposants font le tour de la région chaque semaine pour offrir leurs produits, d’autres se consacrent à seul endroit. N’hésitez donc pas à vous promener d’un marché à l’autre!

Sur ce, profitez des avantages des produits de la région! En plus d’encourager l’économie locale, vous consommez des fruits et des légumes ayant plus de valeur nutritive que ceux ayant voyagé longtemps avant de se rendre à votre assiette.

Pour plus de détails concernant l’horaire des différents marchés, pour une liste détaillée des producteurs y participant et pour un aperçu de la programmation des activités spéciales, consultez le portail Goûtez l’Abitibi-Témiscamingue.\\

> gouteznotreregion.ca

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 23

Ma région j’en mange!

Le Centre de formation professionnelle est fier de partager cette chronique

avec les lecteurs.

Bonne lecture!

Salade de quinoa et légumes // LIse DeschaîNes

Pour 6 personnes

180 ml de tomates fraîches en dés 125 ml de poivrons rouges en dés 125 ml de poivrons verts en dés 50 ml de persil haché 15 ml de coriandre fraîche hachée

Vinaigrette 25 ml de jus de citron frais 45 ml de vinaigre de cidre 50 ml d’huile végétale 3 ml d’ail haché 5 ml de gingembre râpé 4 ml de cumin moulu 2 ml de sel 2 ml de poivre du moulin

Méthode :

Très bien rincer le quinoa à l’eau froide (pour éliminer la saponine, qui cause de l’amertume).

Cuire le quinoa avec le sel, le poivre et l’eau, à feu doux pendant 15 minutes environ, puis éteindre le feu.

Ajouter les carottes râpées et le maïs, mélanger et laisser reposer à couvert pendant 20 minutes. Réserver au frigo.

Mélanger tous les ingrédients de la vinaigrette à l’aide d’un fouet et réserver.

Dans un grand bol, mélanger le quinoa précuit, les tomates, les poivrons, le persil, la coriandre et la vinaigrette.

Vérifier l’assaisonnement et servir.

Cette rafraîchissante salade est parfaite pour le lunch ou en accompagnement, et se conservera bien pendant 2 à 3 jours. \\

Quinoa précuit

250 ml de quinoa 375 ml d’eau froide 2 ml de sel 1 ml de poivre 500 ml de carottes râpées 180 ml de maïs en grains surgelé

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La culture brassicole s’enracine en région

1re édition du Festibière de Rouyn-Noranda

// tOmmY PILON

«  C’est connu que les Témiscabitibiens sont fiers de leurs événements régionaux et y participent en grand nombre  », explique le Directeur général du Festibière, Michael O’Farrell. Le pari semble déjà remporté : au moment d’écrire ces lignes, à trois semaines de l’événement, qui se tiendra du 5 au 7 juin prochain à la presqu’île du lac Osisko, il y a autant de billets vendus pour la première édition du Festibière de Rouyn-Noranda que pour le Festibière de Gatineau, qui se tient la semaine précédente. On s’attend à recevoir plus de 10 000 festifs de la région ainsi que du Nord-Est ontarien, et un service de navettes a été organisé aux quatre coins de la région. Il ne reste plus qu’à souhaiter du beau temps pour les organisateurs et les amateurs de bières qui s’y déplaceront.

Quand les astres sont alignés

« On était quatre chums à avoir un projet de festival de la bière en région. On avait des bonnes idées, mais on n’avait pas d’expérience dans l’événementiel, donc on avait mis ça sur la glace », explique Jean-François Gibson, du dépanneur Chez Gibb et du Pub Chez Gibb, à Évain.

Pendant ce temps, Michael O’Farrell, Directeur général du Festibière de Gatineau, commençait à lorgner de nouvelles contrées : « Ça a toujours été dans nos plans d’exporter le concept à l’extérieur de l’Outaouais. L’Abitibi-Témiscamingue était à proximité et n’avait aucun événement du genre, alors qu’il y en avait déjà un peu partout ailleurs au Québec », explique-t-il. Après 5 ans de succès en Outaouais, le moment était venu de tenter la chose.

L’importance d’un partenariat régional

Dès le départ de l’aventure, c’était important pour l’équipe de Gatineau d’établir des liens solides avec des partenaires locaux. C’est Alexandre Groulx, maître brasseur au Trèfle Noir, qui fut le premier point de contact et qui a rallié Jean-François Gibson à l’organisation, emballé à l’idée que l’équipe locale bénéficiait de l’expérience logistique et du réseau de partenaires déjà établis des organisateurs à Gatineau. Au final, ce sont des partenaires de toute la région qui sont impliqués à divers degrés dans l’événement : des microbrasseries, des pubs spécialisés en bières, ainsi que des restaurateurs et commerçants régionaux qui auront des kiosques sur place. Et c’est en partenariat avec le FMEAT que la programmation musicale a été élaborée, qui promet déjà des spectacles mémorables.

Le défi d’organiser un Festibière en région

On sait déjà qu’en plus des trois microbrasseries régionales (Belgh Brasse, Le Trèfle Noir, Le Prospecteur), le Trou du diable, le Grimoire, les Brasseurs du Temps seront notamment présents et d’autres s’ajouteront imminemment. Puisque de nombreux événements semblables se déroulent un peu partout à travers le Québec durant la saison estivale, certaines microbrasseries plus petites ou éloignées ne peuvent se permettre de se déplacer à Rouyn-Noranda pour l’occasion. Pour remédier à ce défi, les microbrasseries qui ne peuvent être sur place peuvent tout de même faire parvenir leurs produits, puisqu’un kiosque central sera installé sur le site du Festibière avec 28 lignes de fût. Des bénévoles « très bien formés », nous assure J-F Gibson – et on le croit! –, se chargeront de faire découvrir le fruit de ces efforts brassicoles aux festivaliers. On s’assure donc ainsi qu’il y aura donc une grande variété de produits sur place.

Un événement familial et sécuritaire

De multiples conférences en compagnie de l’éminent bièrologue Mario d’Eer plairont aux enthousiastes et aux curieux, mais c’est un public plus large que cible le Festibière. Le site de la presqu’île du lac Osisko, où se trouvent déjà des jeux pour enfants, sera bonifié par l’ajout de jeux gonflables et de maquillage pour les plus petits, qui auront même droit à leur propre atelier sur l’accord bières et fromages… avec de la bière de gingembre, d’épinette et de la racinette.

On en profitera pour goûter au fruit de la collaboration entre Le Trèfle Noir et Le Prospecteur, qui brassent une bière spéciale pour l’occasion, fabriquée à partir d’herbes et d’épices indigènes des forêts abitibiennes. Et on gardera à l’esprit la thématique du Festibière, axée sur la découverte et la consommation responsable... tout en réservant sa navette pour l’occasion. \\

> festibiere.ca/fr/rouyn

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24 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Production de viande de chèvre en Abitibi-Témiscamingue

Partenariat prometteur entre Clari Ferme et Fromabitibi

//mathILDe maNtha

Étonnant de songer que la viande de chèvre est la plus consommée à l’échelle planétaire lorsque l’on constate qu’elle est peu commune dans l’assiette des gastronomes québécois. Deux entreprises abitibiennes en produisent pourtant en partenariat depuis un peu plus d’un an. En effet, Clari Ferme et Fromabitibi, agroproducteurs de Macamic, ont choisi

d’explorer le marché de la viande caprine en région.

L’offre est venue de Guillaume Lemieux, propriétaire de Fromabitibi, qui n’arrivait pas à rentabiliser ses chevreaux mâles. C’est qu’il utilise exclusivement les femelles pour la production de fromage de chèvre, et que les mâles occasionnaient par le fait même un certain fardeau financier. Sa nouvelle colla-boration pallie maintenant ce souci puisqu’il les vend désormais à Réjeanne Veillette et à son conjoint Bernard Plante, propriétaires de Clari Ferme, qui élève les chevreaux jusqu’à l’abattage. Ces nouveaux arrivants à la ferme ont obligé le couple à s’adapter. Eux qui se spécialisaient dans la production bovine ont dû revoir l’aménagement de certains espaces, notamment en abaissant les mangeoires et les abreuvoirs à la hauteur des animaux.

Actuellement, la viande est vendue prin-cipalement à des restaurateurs et gagne à être découverte lors des marchés publics et certaines fêtes de village, tenus l’été. Elle a même déjà conquis quelques clients, chez qui les propriétaires de Clari Ferme livrent régulièrement leur marchandise. Réjeanne Veillette est consciente que son produit est encore méconnu, mais persiste à saisir des occasions d’affaires et à promouvoir le goût savoureux de sa viande. « En fait, c’est une viande maigre, comparable à l’agneau. Souvent, les gens sont hésitants, mais lorsqu’ils osent, ils ne le regrettent pas  », estime-t-elle. La productrice consent toutefois que cela représente un véritable défi  : si les viandes de bœuf et de porc font partie de la culture alimentaire des gens de la région, la cuisine à partir de viande de chevreaux demeure une avenue inexplorée.

La saison estivale s’annonce cependant prometteuse puisque le couple a tiré des leçons de son expérience de commercialisation de l’an précédent. Ils connaissent mieux le défi qu’ils se sont lancé et connaissent le potentiel de marché, surtout au niveau de la restauration. \\

> clariferme.com/fr/index.cfm

DU 2 JUILLET AU 1ER OCTOBREDE 11 H À 17 H 30PARC DE LA CATHÉDRALE

6 AOÛT : MIDI MUSICAL PRÉSENTÉ PAR LA FÉE-AT MORGAN JACOB EN PRESTATION20 AOÛT : SEMAINE QUÉBÉCOISE DES MARCHÉ PUBLICS17 SEPT. : FÊTE DE L'ABONDANCE

DÉGUSTATION, ANIMATION, MUSIQUE ET BIEN PLUS TOUT AU LONG DE LA SAISON

20 JUIN : OUVERTURE OFFICIELLE22 AOÛT : SEMAINE QUÉBÉCOISE DES MARCHÉS PUBLICS

SURVEILLEZ NOS PUBLICITÉS, DÉGUSTATIONS ET ACTIVITÉS SERONT AU RENDEZ-VOUS TOUT L’ÉTÉ!

14 JUIN : OUVERTURE26 JUILLET : JOURNÉE FAMILIALE23 AOÛT : SEMAINE QUÉBÉCOISE DES MARCHÉS PUBLICS27 SEPT. : DÉGUSTATIONS BLEUES

DU 20 JUIN AU 26 SEPTEMBREDE 9 H 30 À 14 H 30PLACE DE LA CITOYENNETÉ ET DE LACOOPÉRATION (COIN PORTAGE & PERREAULT)

DU 14 JUIN AU 27 SEPTEMBREDE 9 H 30 À 13 H 30STATIONNEMENT MITTO À VAL-D’OR(COIN 7E RUE ET 2E AVENUE)

FACEBOOK.COM/MARCHEPUBLICAMOSFACEBOOK.COM/MPROUYN-NORANDAFACEBOOK.COM/MPVDO

MARCHEPUBLICAMOS.GNAK.CA

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 25

Jardinage

UN PROBLÈME :... dans votre rue?... dans un parc?... dans votre quartier?

VOILÀ! vous permet de : Le localiser Le photographier L’envoyer

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VOILÀ!Nouvelle application mobile pour signaler un problème non urgent pour les citoyens de Rouyn-Noranda!

La pluie bienfaisante

// FraNcINe GaUthIer

Sans eau, sans humidité, point de salut pour la plante. En tant que sang de la terre, l’eau lui est essentielle. Nous savons tous que la pluie apaise et rafraîchit parce que tous, nous connaissons les ions positifs du soleil électrisant et les ions négatifs effaçant toute tension, nous en avons fait l’expérience.

Chaque averse nous est agréable, dans la mesure où elle est prévisible. Lorsque le soleil réapparaît, il fait bon se réjouir de tant de brillance, de fraîcheur soudaine et de parfums suaves. Tout est propre à nouveau, frais lavé, la poussière abattue et l’air inondé de lumière. Tout est plus clair après la pluie.

L’eau devient le véhicule des nutriments que la plante recherche et qui deviennent ainsi accessibles à ses petites radicelles. Certaines plantes peuvent s’accommoder de sécheresses prolongées, comme la famille des solanacées que sont la pomme de terre, l’aubergine, le pétunia et la tomate. Elles n’en auront que plus de saveur, le moment venu de la récolte.

Il est donc inutile d’arroser systématiquement. Si le besoin d’eau se fait sentir, arrosez tôt le matin et abondamment, au niveau du sol, de telle sorte que la plante s’en abreuve jusqu’à saturation, alors que le soleil n’est pas à son zénith, que ses rayons sont encore obliques et qu’ils n’assèchent pas encore le sol. Ainsi, la prochaine fois que vous arroserez, le sol aura mémoire de l’eau, ayant gardé à quelques pouces de profondeur une certaine humidité, comme une trace laissée par votre dernier arrosage. Votre geste sera d’autant plus efficace que les deux zones humides se rejoindront par capillarité et que les plantes ne vivront aucun stress, l’humidité déjà présente permettant à l’eau nouvelle de mieux infiltrer et saturer le sol perméable.

Par ailleurs, le fait d’arroser le soir est une moins bonne idée car cela équivaut à inviter les limaces et autres pestes à se régaler pendant la nuit de vos tendres végétaux. À ce propos, le vieux truc marche toujours : celui des écales d’œufs réduites en miettes qui tiennent ce mollusque à distance si on les place au pied des plantes qu’on veut épargner. Quoi qu’il en soit, il faut toujours relativiser en se disant qu’une portion tout de même modeste du produit de notre travail retourne de toute façon à la nature, à cause de tout ce que nous ne contrôlons pas comme la pluie en abondance.

Les jardiniers horticulteurs et maraîchers vous diront qu’il y a lieu de récupérer cette eau de pluie pour les jours de pénurie. La maison elle-même et toutes les dépendances couvertes d’un toit devraient être mises à profit, munies de barils capables de recueillir

l’eau qui ruissellera dans les gouttières. Par prudence, il faut cependant voir à ce que les jeunes enfants n’y aient pas accès. Un système d’irrigation au moyen de boyaux permettra d’assurer un arrosage régulier même en cas de sécheresse. Si votre terrain est en pente légère, vous avez là un avantage. Ces dernières années, on ne peut pourtant pas prétendre avoir manqué de pluie dans la région. Qu’à cela ne tienne, si la météo nous procure le nécessaire, l’eau qu’on aura recueillie servira à d’autres usages comme le lavage de l’auto, des galeries, des fondations, etc.

«  La forêt fait le climat  », dit l’adage. En effet, l’exploitation forestière pourrait contribuer au réchauffement climatique, même si les recherches récentes ont démon-tré que si le climat est plus chaud, il est également plus humide. Il semble en effet que la croissance des courbes de température corresponde à celle des précipitations. Sauf que la pluie ne tombera pas forcément là où les besoins en eau se seront fait sentir. Or, lorsque de grandes surfaces de forêt sont mises à nu pour quelques années, le sol s’assèche davantage que s’il avait gardé sa couverture forestière. L’action du vent libre d’obstacles intensifie la sécheresse de secteurs autrefois ombragés, frais et humides, habitats de nombreux animaux.

Toutefois, si la nature peut subir des transformations ou des bouleversements au gré des méthodes de culture ou de la gestion des forêts, ultimement, un naturel retour à l’équilibre y règne. Que le prochain arc-en-ciel s’offrant à votre vue vous porte à réfléchir sur l’importance de la pluie et le rôle qu’elle peut jouer dans le maintien de cet équilibre. \\

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26 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Découvrez nos nouveautés au parc national d’Aiguebelle et réservez votre emplacement de camping dès maintenant.

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PARC NATIONAL D’AIguebeLLeLe Maraîcher Urbain

Un passionné et sa serre-laboratoire au Témiscamingue

// ÉmILIse LessarD-therrIeN

Il faut être un homme bien original pour troquer ses Big Bill, les paysages du Yukon et sa job de foreman sur les « drills » pour se lancer dans la production intensive de petites pousses et de germinations dans le micro-climat du Témiscamingue, sarrau blanc et bonnet compris! Avouons que le contraste est tout de même charmant! C’est la transition que vient de faire celui qui se cache derrière le titre du Maraîcher Urbain : Denys Poitras.

La serre du maraîcher est un vrai laboratoire d’expérimentation. Une vingtaine de kilos de graines entrent en production chaque semaine. D’un côté s’élèvent une demi-douzaine de pla-teaux de petites pousses de pois; de l’autre, une douzaine de variétés de salades prennent racines dans des caissettes aux côtés des fleurs comestibles en devenir.

Je m’ajuste aux demandes des clients! C’est comme avoir une grosse famille et tu veux faire plaisir à tout le monde! – Dany Poitras

Depuis qu’il a commencé, il y a trois ans, la demande ne cesse d’augmenter. Des restaurateurs du Témiscamingue et de Rouyn-Noranda intègrent de plus en plus ses produits dans leurs assiettes et, dans les épiceries, les pousses et les germes se vendent comme des petits pains chauds.

Le Mélange croquant, comprenant des germes de lentilles, kamut, fenugrec et d’azuki, semble être une des grandes fiertés du producteur : « Le fenugrec, les gladiateurs mangeaient ça avant les combats! Ça ravigote et donne beaucoup d’énergie! » Ainsi, les graines qui sont utilisées n’ont rien de banal. Au contraire, le maraîcher se spécialise dans les grains anciens, qui n’ont subi aucune transformation génétique et qui sont certifiés biologiques. La production est également doublement analysée, d’abord au stade des graines et ensuite à celui des pousses, afin de garantir l’absence de contamination par des micro-organismes tels l’E. Coli et la salmonelle.

Le prochain chapeau qu’enfilera M. Poitras sera celui du cuisinier. En effet, il prévoit ajouter de la deuxième transformation dans son champ d’opération. Des recettes d’hoummos et de tahini à base de ses propres produits sont présentement au stade de l’expérimentation. Originalité et créativité, ce ne sont certainement pas ces qualités qui manquent au Maraîcher Urbain qui fait preuve d’innovation sur la table des produits locaux et régionaux! \\

> facebook.com/lemaraicherurbain

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 27

Aiguebelle

Les Abijévis : des collines aux formes arrondies // NIcOLas bOULÉ

resPONsabLe cONserVatION et ÉDUcatION, Parc NatIONaL D’aIGUebeLLe

La partie sud du parc national d’Aiguebelle recèle d’aspects remarquables et distinctifs. On y trouve les collines Abijévis, une chaîne de collines dont la roche d’origine volcanique remonte à l’ère précambrienne. Elles renferment une forte concentration de phénomènes géologiques et géomorphologiques tels que des laves coussinées, des eskers, des lacs de kettle et des marmites de géants.

La présence des collines Abijévis représente le caractère exceptionnel du parc national d’Aiguebelle. Au cœur de ces collines coulent de nombreux lacs d’eau claire et des ruisseaux tumultueux qui contiennent des populations de truite mouchetée. La présence de cette dernière est particulière, la truite mouchetée étant une espèce peu commune en Abitibi puisque la grande majorité des plans d’eau est composée d’eau brunâtre où l’on retrouve principalement du brochet et du doré. Les amateurs de truite mouchetée y trouvent donc leur compte!

Le secteur des collines Abijévis se caractérise également par la présence du mont Dominant, le point culminant du parc (570 m) et de l’Abitibi-Témiscamingue. Le panorama qu’il offre sur la région a d’ailleurs servi à la prévention des feux puisqu’on y retrouvait jadis une tour de garde-feu d’une hauteur de 30 mètres. Aujourd’hui, une reproduction de la tour du mont Dominant est érigée sur la colline La Trompeuse, au bout du sentier Les Garde-feu. Les randonneurs qui empruntent ce sentier peuvent ainsi revivre l’histoire de ces vigiles à travers les panneaux d’interprétation et grimper dans une tour haute de 10 m.

La topographie des collines offre des habitats et un microclimat particulier favorable à la présence d’espèces d’arbres exceptionnelles sous ces latitudes. Il est possible d’y apercevoir érables rouges, frênes noirs, bouleaux jaunes et pins blancs. À l’automne, en parcourant le sentier l’Élan, il est donc possible de découvrir les couleurs de cet amalgame d’essences plutôt rares en région.

L’aspect sauvage et la quiétude des lieux favorisent une faune abondante et diversifiée. Le castor et l’orignal sont omniprésents dans les collines, mais il est également possible d’apercevoir plusieurs autres espèces telles : la loutre de rivière, le lynx du Canada, le loup gris, la martre d’Amérique, la gélinotte huppée, le tétras du Canada, le porc-épic et l’ours noir. La faune ailée se fait également entendre avec les nombreuses espèces de parulines, dont la paruline à gorge grise qui est à la limite nord de son aire de distribution.

La nuit tombée, les collines Abijévis ont comme plafond des milliards d’étoiles. Les visiteurs les plus chanceux pourront y apercevoir des aurores boréales. Selon l’Association des astronomes amateurs de l’Abitibi-Témiscamingue, le parc national d’Aiguebelle est l’un des meilleurs endroits de la province pour faire l’observation du ciel étoilé en raison de l’absence de pollution lumineuse. \\

Le parc national d’Aiguebelle est fier de

partager cette chronique avec les lecteurs.

Bonne lecture!

FRALAMBERT

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28 L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015

Marianne Gagnon-Bourget, Vallée-de-l’Or on s’enrichit en donnant aux autres!

// oLIvIER LESSARD

marianne gagnon-Bourget est une jeune femme de la vallée-de-l’or pour qui l’implication est une valeur profonde. inspirée par le modèle familial, elle s’initie très tôt à la participation citoyenne en donnant temps et énergie à son club de patinage artistique. elle connaît ensuite un éveil au bénévolat et à la coopération pendant son secondaire à l’école internationale. Lors de ses études à l’extérieur de la région, elle ressent encore le besoin de relever de nouveaux défis et continue de faire bouger les choses.

À son retour à val-d’or, elle multiplie les implications dans des domaines bien différents les uns des autres, mais où elle sait toujours laisser sa marque. La place des jeunes dans le développement social et économique de la région lui tient particulièrement à cœur. c’est pourquoi cette année elle a mis une énergie particulière à faire connaître les jeunes entrepreneurs et professionnels via le comité jeunesse de la chambre de commerce de val-d’or.

elle a par ailleurs été responsable du comité embellir val-d’or, qui a pour mission de soutenir et de valoriser les efforts des citoyens pour embellir leur espace résidentiel.

avocate de formation, elle a su dans les dernières années partager ses connaissances avec la communauté. elle a notamment animé une simulation de procès avec les élèves de 4e secondaire de la polyvalente Le carrefour. par ailleurs, elle a agi à titre d’animatrice et d’organisatrice du congrès du Barreau de l’abitibi-Témiscamingue et a participé à la réalisation du Journal régional juridique Quid novi?

certains reconnaîtront aussi marianne comme joueuse et animatrice aux soirées de la Ligue d’improvisation de val-d’or.

qu’elle s’implique au niveau culturel ou communautaire, avec les jeunes ou les gens d’affaires, ce qui caractérise chacune des implications de marianne, c’est le cœur qu’elle y met. c’est pour elle un moyen de côtoyer les différentes générations, de partager les savoirs, d’apporter une contribution à la communauté et de faire une différence. comme disait son grand-père : « on s’enrichit en donnant aux autres! »

Lors du Forum jeunesse 2014, marianne s’est vue décerner le prix implication jeunesse pour la mrc de la vallée-de-l’or. nous la félicitons et lui souhaitons un brillant avenir. \\

MARIE-CLAUDE ROBERT

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 29

MusiqueFestival de blues du Plateau Boréal à Val-d’Or

Parce qu’il n’y a pas que Montréal qui possède son Plateau!

// mIchèLe PaQUette

C’est le 26 et 27 juin prochain qu’aura lieu le Festival de blues du Plateau Boréal de Val-d’Or. Ce festival organisé par la propriétaire du bistro l’Entracte, Louiselle Blais, et ses complices se fera au profit de la fondation Brousseau-Dargis. La propriétaire et son équipe installeront un chapiteau de 1300 places et des spectacles auront lieu également au Conservatoire de musique, à l’Entracte, à l’Amadeus ainsi que dans les rues à l’occasion d’un corps de majorettes. De plus, des kiosques d’artistes et d’animation seront installés sur la rue Perreault qui deviendra piétonne pour l’occasion.

La fondation Brousseau-Dargis, à laquelle iront tous les profits, vient en aide aux personnes souffrant de maladie mentale en faisant des dons aux organismes s’occupant d’elles.  «  Par exemple, explique Robert Charron de la fondation, nous donnons à La Petite Rencontre qui est en contact avec les patients et les aide à prendre leur place et à ne pas être nuisibles. »

Le festival sera très animé avec la présence de kiosques maintenus par des personnes d’intérêts divers. Ainsi, seront présents l’équipe de La Petite Rencontre, le Centre d’amitié autochtone avec ses artistes, la joaillière Caroline Arbour d’Amos, des artistes de la galerie d’art Connivence, des artistes indépendants ainsi que des membres de l’association des artistes-peintres de Val-d’Or. Représentante de cette association, Suzanne Devost saluait l’initiative  : «  Je suis vraiment contente, ça faisait longtemps qu’on voulait se jumeler avec une autre association. Pour nous, c’est une première. »

Les amateurs de bouffe et de musique seront bien servis, puisqu’il y aura restauration sur place : Renaud Alexandre, du restaurant Habaneros, sera de la partie avec son son gril mexicain, l’Entracte servira ses sushis et autres plats et Choco-Mango offrira ses chocolats pour ceux qui voudront se sucrer le bec.

C’est toutefois le blues qui demeure à l’honneur puisqu’on aura l’occasion de voir et d’entendre pas moins de six spectacles différents au cours de ces deux journées bien remplies, dont un présenté par un groupe local. On pourra notamment y voir le Ben Racine Band, Barath and his Rythm Four et leur invitée Roxanne Potvin, le Paul Deslauriers Band, Muddy Southlaws ainsi que le David Rotundo Band, en tête d’affiche.

Bien que la scène blues ne soit pas une nouveauté à Val-d’Or, ce nouveau festival est unique en région et est audacieux, tant par le nombre d’invités que le nombre de scènes, sans compter le fait qu’il s’organise au profit d’une fondation. « Depuis une douzaine d’années, on a reçu des artistes blues à chaque mois et demi ou presque », mentionne Louiselle Blais. En effet, le bar bistro l’Entracte possède tout un passé blues. Le Festival est donc une suite logique pour l’équipe de l’Entracte, ce qui constitue certainement une belle occasion pour tous les amateurs de blues de la région de venir se faire caresser les oreilles. \\

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Louis-Jean Cormier // Les grandes artères

simone records

// staIFaNY GONthIer

Quand ton petit dernier s’endort au son d’une berceuse, c’est pas trop long que tu te tannes d’entendre ça tous les soirs. Sauf si cette berceuse est le dernier disque de Louis-Jean Cormier : Les grandes artères.

Dès la première écoute, on est secoué et on cherche le bonheur. J’irais même jusqu’à dire que ça passe quasiment de travers dans les tympans. De son dernier album rempli de soleil et de refrains entraînants, Le treizième étage paru en 2012, on décline vers des thèmes beaucoup plus prenants et personnels tels que le cœur, l’amour, les relations, la route et les départs. Les aimants de la langue de Molière y trouveront de petits bijoux poétiques et les fans de Karkwa y retrouveront des ambiances planantes. Sa co-pilote, la voix féminine l’accompagnant sur cet album, est celle d’Adèle Trottier-Rivard, la fille de Michel Rivard, ce qui ne manque pas d’amplifier l’effet aérien de la voix de Cormier. Un cœur de 80 voix d’enfants vient aussi l’accompagner le temps de trois chansons. Bref, les refrains joyeux sont donc remplacés par la grande opération à cœur ouvert, où un Louis-Jean Cormier vulnérable nous livre un « highway » de pièces audacieuses et bordé de mélancolie, un « one way » pour vous perdre dans vos pensées.

Le jour où elle m’a dit je pars, c’était vers six heures, le soleil frappait dans le miroir, rien n’annonçait le malheur, mais tout est devenu si noir, ça se répare-tu un cœur? \\ 3.5/5

> louisjeancormier.com

L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2014

Poste d’écoute

Coco Méliès //

Lighthouse

costume records

// cLaUDINe GaGNÉ

Le duo Montréalais formé de David Méliès et Francesca Como puise son nom dans l’énergie d’une symbiose limpide de deux univers contraires. Dernièrement, la paire nous a offert un deuxième opus, Lighthouse, paru sur Costume Record.

Dans ce deuxième album tout en fluidité, Coco Méliès semble trouver une voie de navigation qui lui est propre. Cette voie est le fruit de plusieurs dualités, notamment la musicalité oscillant entre le folk et l’électro, le mélange d’énergie féminine et d’énergie masculine des créateurs et les mélodies nous transportant entre la nostalgie et l’espoir. Le fruit de ces dualités : créer un équilibre, tel celui qu’on trouve entre le ciel et la terre.

La force masculine se joignant à la douceur cristalline définit bien l’harmonie vocale de l’album et des sonorités rappelant la voix Yael Naïm sont parfois remarquables chez la belle Coco. Le duo nous fait donc voyager dans un univers vaporeux où quelques belles envolées nous permettent de rêver. La recette est singulière et le mutualisme est réussi.

Coco Méliès sera de passage à Rouyn-Noranda lors du Festival international des guitares du monde, le mercredi 27 mai 2015. \\ 3.5/5

> cocomelies.bandcamp.com

MERCI À TOUS POUR CETTE FORMIDABLE 11e AVENTURE !RENDEZ-VOUS EN 2016 POUR LA 12e ÉDITION DU FGMATL’ÉQUIPE DU FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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PRÉSENTATEUR OFFICIEL

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L’INDICE BOHÉMIEn // JUIN 2015 31

pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du ccaT, au ccat.qc.ca. L’indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

TYPO : Bebas Neue BLEU : Pantone 306 U GRIS : Pantone 423 U

.ORG

CALENDRIER CULTURELJUIN 2015Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA

AURÉLIE LAFLAMME LES PIEDS SUR TERRE Du 29 mai au 4 juin Cinéma du Rift (Ville-Marie)

SAINT-LAURENT ÉcraN LIbre Du 14 au 18 juin Cinéma du Rift (Ville-Marie)

CoNtE

L’IMAgINERIE sONIa cOtteN et aNNIe bOULaNGer Du 2 au 30 mai Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

DANSE

13e GaLa sPectacLe VOYaGe caFÉ eL mUNDO stUDIO NOmaDaNses et ÉcOLe seNs et DaNses Le 30 mai Théâtre Télébec (Val-d’Or)

EXPoSItIoN

LES THÉÂTRES IDENTITAIRES sYLVIe LarOUche LES VAPEURS DE L’ÊTRE chrIstINe brÉzINa Du 10 avril au 7 juin Galerie du Rift (Ville-Marie)

FINIssaNts eN PeINtUre Du 1er mai au 7 juin Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

100 aNs Des cercLes De FermIères Du 1er mai au 30 septembre Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

COULEURS DE MA VIE hUGUette rOcheLeaU Du 15 mai au 10 juillet La Galerie Notre-Dame (Lorrainville)

INSPIRER/ExPIRER Du 15 mai 21 juin Centre d’exposition de Val-d’Or

DIRECT STÉRÉO 3D AU VISAgE beNOît racINe Du 15 mai au 21 juin Centre d’exposition de Val-d’Or

UQat-FINIssaNts(es) DU certIFIcat eN arts PLastIQUes Du 29 mai au 21 juin Centre d’exposition d’Amos

BEAUTÉ D’AZUR sOcIÉtÉ Des arts harrIcaNa Du 29 mai au 21 juin Centre d’exposition d’Amos

VITESSE STRUCTURALE cÉLINe J. DaLLaIre Du 4 juin au 4 juillet Connivence, galerie d’art (Val-d’Or)

trIeNNaLe eN mÉtIers D’art Du 4 juin au 13 septembre Centre d’art Rotary (La Sarre)

COULEUR DU PASSÉ YVes rODrIGUe Du 11 juin au 7 septembre Salle du conseil municipal de La Sarre

FOIre artIstIQUe mathIeU DUPUIs YVes GraFteaUX et GUILLaUme beaULIeU FraNcINe marcOUX Du 12 juin au 30 août Galerie du Rift (Ville-Marie)

LA COLECCIòN JOsÉ LUIs tOrres Du 26 juin au 23 aout Centre d’exposition de Val-d’Or

PARCE qUE L’URBANITÉ EST AUSSI ANICINABE ceNtre D’amItIÉ aUtOchtONe De VaL-D’Or Jusqu’au 25 septembre 2016 Centre d’exposition de Val-d’Or

hUMoUR

ÊTRE aNDrÉ saUVÉ 28 mai, Théâtre Télébec (Val-d’Or) 29 mai, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

LES MORISSETTE EN SPECTACLE 18 et 19 juin, Théâtre Télébec et Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) 20 et 21 juin, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

MUSIQUE

FestIVaL Des GUItares DU mONDe eN abItIbI-tÉmIscamINGUe 23 au 30 mai Rouyn-Noranda

aLaIN mOrIsOD & sweet PeOPLe 25-26 mai, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 27 mai Théâtre Télébec (Val-d’Or)

marJO 29 mai Théâtre Meglab (Malartic)

TUYAU ET SAxO JacQUes bOUcher et sOPhIe POULIN De cOUrVaL 4 juin Eglise du Christ-Roi d’Amos

TEL qU’ENTENDU AU PETIT ET gRAND ÉCRAN harmONIe Le tremPLIN De maLartIc 5 juin Theatre Meglab (Malartic)

CAVALLERIA RUSTICANA mascaGNI PAgLIACCI LeONcaVaLLO 6 juin Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

EMBARqUEMENT IMMÉDIAT La chOraLe eN sOL mINeUr 13 juin Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

sLINGshOt brOthers cabaret rÉGIONaL harDY rINGUette 3 juin Théâtre Meglab (Malartic)

rÉcItaL Des ÉLèVes eN chaNt POPULaIre D’YVON marteL 14 juin Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

rÉOUVertUre OFFIcIeLLe DU PtVN aVec NaNOchrOme, sLINGshOt brOthers et PONtO PaParO 6 juin Petit Théâtre du Vieux Noranda

IL FAUT SE COLORIER! chOeUr aVeNtUrIer et PrOFesseUrs DU cmDVD 6-7 juin Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

PAtRIMoINE Et hIStoIRE

NUANCES ET CONTRASTES, UNE RUE COMMERCIALE EN MUTATION : PRISE 2! sOcIÉtÉ D’hIstOIre D’amOs Du 23 mai au 30 janvier 2016 Maison de la culture d’Amos Centre d’archives

AUtRE

RÉELLEMENT SUR SCèNE LUc LaNGeVIN 2-3 juin Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

DÉmONstratIONs Des artIstes PartIcIPaNts À La trIeNNaLe 5 juin Maison de la culture de La Sarre

tabLe-rONDe sUr Les rÉaLItÉs Des mÉtIers D’art 5 juin Salle du conseil municipal de La Sarre

VIsIte et ateLIer chez L’artIste GraVeUr rOGer PeLerIN À L’îLe NÉPawa 6 juin Chez Roger Pelerin (Clerval)

JOURNÉE DIALOgUE LA CULTURE AU COEUR DU RAPPROCHEMENT DES PEUPLES cULtUrat / ceNtre D’eXPOsItION De rOUYN-NOraNDa 7 juin Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

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