juin 2011 // l'indice bohÉmien // copie 19

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ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien La saison des festivals débute, osez la découverte ! photo : Mathieu Dupuis L’Abitibi-Témiscamingue se dote d’une vision en tourisme culturel Une nouvelle salle Félix-Leclerc pour la ville de Val-d’Or Des saltimbanques envahiront La Sarre Portrait d’une artiste sans frontières : Lana Greben 9 10 30 22-23 juin 2011 - copie 19 GRATUIT le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue Ville-Marie : L’art de recevoir La saison des festivals débute, osez la découverte ! photo : Mathieu Dupuis cahier touristique p. 13 à 20

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

La saison des festivals débute,osez la découverte !ph

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L’Abitibi-Témiscamingue se dote d’une vision en tourisme culturel

Une nouvelle salle Félix-Leclerc pour la ville de Val-d’Or

Des saltimbanques envahiront La Sarre

Portrait d’une artiste sans frontières : Lana Greben

9 10 3022-23

juin 2011 - copie 19

GrATUiTle journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

Ville-Marie :L’art de recevoir

La saison des festivals débute,osez la découverte !ph

oto

: Mat

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Dup

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cahier touristiquep. 13 à 20

2 L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

juin 2011

calendrier culturelgracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CinémaLancement de la programmation et du visuel du 8e Festival du DocuMenteur de l’Abitibi-Témiscamingue15 juin - 16 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

ExpositionImpressionnisme ?Oeuvres choisies de la collection du MNBAQjusqu’au 5 juinCentre d’exposition d’Amos

Héritagejusqu’au 5 juinCentre d’exposition d’Amos

Materia - François Fréchette, artiste verrierjusqu’au 12 juinPalais des arts Harricana (Amos)

Afficher - Alain Lévesquejusqu’au 12 juinLa Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda)

Fragments dissimulés - isabelle Van Pévenagejusqu’au 19 juinCentre d’art Rotary (La Sarre)

Icônes nordiques - Katie VibertDu 3 juin au 17 juilletCentre d’exposition de Val-d’Or

Terre, autre planète - Jeanne d’Arc LaroucheDu 3 juin au 17 juilletCentre d’exposition de Val-d’Or

Les commerces de Ville-Marie se transforment en galerie d’art!Du 15 juin au 25 aoûtCommerces de Ville-Marie

Du réalisme à l’imaginaire, au quotidienJocelyne CaronDu 23 juin au 28 août Centre d’art Rotary (La Sarre)

Femme dans tous ses états - Cécile LamarreDu 19 juin au 4 septembreSalle du conseil de l’hôtel de ville de La Sarre

Anythèque - Pierre Malikjusqu’au 5 septembreSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Sur les traces de Pierre Chevalier de TroyesLuc Brévartjusqu’au 5 septembreSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Exposition extérieure Las’artCollectif d’artistes régionauxjusqu’au 7 septembreExposition extérieure (La Sarre)

FéminitudeChantal Godbout, Johanne Perreault, Sophie royerDu 19 juin au 18 septembrePalais des arts Harricana (Amos)

Rétrospective : 1948-2011 - Gilles PlanteDu 19 juin au 18 septembrePalais des arts Harricana (Amos)

Ma-Reine Bérubé, 1919-2004jusqu’au 3 mars 2012Centre d’exposition de Val-d’Or

MusiqueLancement de l’album La Faille - Justin St-Pierre1er juin Cabaret de la Dernière Chance (Rouyn-Noranda)9 juin Centre Culturel (Bibliothèque) (Val-d’Or)

Festa internationale 201112 juin - 13 h à 16 h 30Presqu’île du lac Osisko (Rouyn-Noranda)

Patrimoine et histoireFête Nationale - Pépé et son orchestre23 juin - 19 hVieux Noranda (Rouyn-Noranda)

Mariagejusqu’au 1er septembreSociété d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

L’hiver au chantierDu 20 juin au 2 septembre - 9 h à 18 hCentre d’interprétation de la foresterie(La Sarre)

Un Lemay-Cola s.v.p.jusqu’au 15 octobreCentre d’archives, Maison de la cultureSociété d’histoire d’Amos

Ponts Couverts - Jacques Fournierjusqu’au 1er janvier 2012Société d’histoire de La Sarre

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !

Chers membres, vous êtes cordialement invités à participer à l’assemblée générale annuelle 2011 de votre journal culturel qui se tiendra :

Le samedi 18 juin 2011 à la salle Les insolents du Centre culturel de Val-d’Or (600, 7e rue)

14 h 30 inscription des membres et accueil des invités15 h 00 assemblée générale annuelle17 h 00 cocktail au Centre d’exposition de Val-d’Or

Venez rencontrer les membres de la coopérative du journal et partager avec eux tout en admirant les œuvres de Katie Vibert et Jeanne d’Arc Larouche

SVP CONFirMEZ VOTrE PrÉSENCE AVANT LE 10 JUiN - Par courriel à [email protected]

3L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

rÉDACTiON ET PrODUCTiON

Journalistes-collaborateurs :Annie Beaucage, Louis-joseph Beauchamp, Francessca Benedict, Serge Bordeleau, Émélie Boudreau-Rivard, Mélanie Boutin-Chartier, Mylène Cossette, Suzie Éthier, Francine Gauthier, Stéphanie Hein, Winä jacob, Pierre Laliberté, Louise Lambert, Simon Laquerre, Émilise Lessard-Therrien, Charlotte Luneau, Catherine Marcil, Paul- Antoine Martel, Marie-joe Morin, Olivier Naud, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Psyko, Amélie Roberge, Dominic Ruel, Martine Savard, Geneviève Tremblay

Réviseurs-correcteurs :Patricia Bolduc, Gabrielle Demers, Geneviève Gauthier, Lucette jacob, Roxane Kelly, Isabelle Legault, Geneviève Luneau, Paul-Antoine Martel, Suzanne Ménard, Karine Murphy, Evelyne Papillon Micheline Plante, Yves Prévost

Rédactrice en chef : Winä [email protected]

Graphisme : Mylène Cossette/Li RanLe Canapé communication visuelle [email protected]

Coordination et ventes publicitaires : Maurice Duclos [email protected]@indicebohemien.org

L’indice bohémien est publié 10 fois l’an. il est distribué gratui tement par La Coo-pérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue fondée en novembre 2006.

Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, julie Goulet, Winä jacob et Amélie Roberge.

L’Indice bohémien150, avenue du Lac rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org

Au début mai, à la suite de l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire, un débat a enflammé les médias et les platefor-mes web québécoises. L’origine de tout ce brouhaha : un court texte de la chroniqueuse Nathalie Elgrably-Lévy publié dans le Journal de Montréal, dans lequel elle affirmait s’op-poser au mécénat des instances publiques en matière d’art et de culture. Cette posi-tion va à l’encontre de maints consensus établis en Abitibi-Témiscamingue.

Au nom de la raison, l’économiste qu’elle est propose que le gouvernement cesse de maintenir en vie artificiellement la pratique artistique de nombreux artistes via les pro-grammes de subventions, parce qu’après tout, « à l’instar du reste de la population, ils [les artistes] ont la responsabilité de choisir une carrière qui leur permette de subvenir à leurs besoins ». Elle ajoute du même souffle qu’elle en a marre de voir des artistes sans talent vivre aux crochets des subventions, parce qu’on le sait tous, les artistes talen-tueux n’ont pas besoin de ça, eux !

Les détracteurs de Mme Elgrably-Lévy ont rapidement fait entendre leur réplique par médias interposés (La Presse, Voir, L’ac-tualité...). On lui a reproché son étroitesse d’esprit, la faiblesse de son argumentation et le peu de connaissance qu’elle a du milieu artistique. Citant à l’appui de belles réussites des programmes de subventions gouvernementales (Cirque du Soleil, TVA, la Grande Bibliothèque, ubisoft, le Festival juste pour rire...), d’autres ont par la suite étayé l’apport social et économique de la culture au pays, faisant remarquer au pas-sage que plusieurs autres secteurs d’activi-tés (l’industrie automobile, le sport amateur et professionnel, l’industrie pharmaceuti-que...) ont aussi bénéficié des largesses économiques des gouvernements.

La grande faiblesse de l’argumentation de Mme Elgrably-Lévy, outre son intransigean-ce, réside dans le fait qu’elle prétend que si un artiste ne peut pas vivre de sa création artistique, c’est que ce qu’il fait n’a pas de valeur et que personne n’en veut. C’est Vin-cent Van Gogh qui doit se retourner dans sa tombe, lui qui n’aurait vendu aucune toile de son vivant ! Certains planificateurs financiers prétendent pourtant que l’un des investissements les plus sûrs pour un par-ticulier est le marché de l’art, puisque les œuvres prennent quasi systématiquement de la valeur avec le temps, comme un bon vin qui vieillit dans son fût. Mais le savoir-faire de l’artiste – comme celui du vigneron – s’améliore par la pratique et le développe-ment, ce qui demande temps… et argent !

Se conformer aux programmes gouverne-mentaux représente un travail laborieux pour bien des organismes et artistes, qui doivent fournir tous les rapports requis et répondre à toutes les exigences, mais il en va de la qualité de vie et de la puissance de notre identité culturelle. Et si le Québec (voire la région) fait bonne figure sur la scène inter-nationale, c’est entre autres parce que les gouvernements n’ont pas eu peur d’investir dans cette industrie créative.

Facteur de développement On pourrait croire qu’en 2011, l’utilité de l’art et de la vie dite culturelle n’est plus à prouver; la sortie de Nathalie Elgrably-Lévy prouve qu’il y a encore des gens à convain-cre. L’artiste en arts visuels Martine Savard, dans la chronique Parole d’artiste que vous trouverez en ces pages, explique de façon claire et puissante le rôle que jouent les créateurs dans la société : celui d’explora-teurs des possibles, de colonisateurs de conscience. un autre texte de la présente édition – sur les liens qui se tissent entre les milieux touristique et culturel en Abitibi-Témiscamingue – met de l’avant les impacts financiers et identitaires qui découlent de la vigueur de la vie culturelle. Aussi, une étude menée par Valorisation Abitibi-Témiscamin-gue démontre que la culture représente un facteur d’attraction et de rétention de la population non négligeable. j’ajouterais enfin que les organismes culturels de notre région sont une véritable pépinière de lea-ders, de nombreux jeunes s’y faisant les dents avant de transposer les compétences acquises en organisation dans leur travail, dans leurs autres implications, voire dans la vie politique régionale.

Qui sait si en diminuant – ou en coupant drastiquement – le financement de la cultu-re, on ne laissera pas le champ libre aux grosses machines commerciales, au diver-tissement sans âme et sans saveur, aux valeurs sûres, comme un triomphe du calcul et de la rentabilité sur l’imagination et la quête de sens ?

Et le mécénat privé dans tout ça ? Là où Mme Elgrably-Lévy n’a pas tort, c’est quand elle laisse entendre que le secteur privé a un rôle à jouer pour soutenir la cultu-

Arts visuels .................. 5, 6, 7, 22, 30 Histoire et patrimoire 5, 14, 16, 17, 19, 26 Général ..... 8, 9, 13, 17, 19, 23, 25, 26, 27Métiers d’art ........................................ 8Diffuseur ............................................ 10Littérature ..................................... 11, 21 Événement ............................. 11, 12, 15Arts de la scène ................................ 18Musique ............................................. 31

ChroniquesHumeur .............................................. 4 Signature d’artiste ............................. 4 Chronique littéraire ...................... 11, 21La culture dans mes mots ................ 21 Rubrique ludique ............................. 25Sociétés d’histoire et de généalogie .. 26Ma région, j’en mange ! ..................... 29Poste d’écoute ................................. 31

Cahier touristique .................... 13 à 20

som

mair

eéditorial

En CouvERtuRE : LE MonstRE du LaC

à viLLE-MaRiE

PHOTO DE ViLLE-MAriE : HuGO LACROIx

PHOTO DE LA SCULPTUrE : BENOIT GINGRAS

MONTAGE PHOTO : MYLèNE COSSETTE

$ubventions créatrices> Winä JaCob - [email protected]

re : son apport à la culture est tout aussi important que celui des gouvernements... quoique souvent difficile à attacher et empreint de nombreuses conditions, car si une compagnie quelconque investit dans un festival, c’est pour, entre autres, en rece-voir des bénéfices par la bande. Mais là réside peut-être la solution pour augmenter le soutien aux artistes et aux événements culturels sans solliciter l’État davantage. Par exemple, certaines grandes entreprises de la région achètent des œuvres d’art – et les droits de reproduction – afin de les offrir en cadeau à leurs employés, actionnaires et autres fournisseurs. Il existe mille et une façons de conclure des alliances entre le milieu des arts et celui des affaires, et de faire en sorte que tous deux en tirent le maximum de bénéfices sans pénaliser l’autre.

Malheureusement, les centres de décision, en ce qui concerne les grandes entreprises, ont tendance à s’éloigner de la région : les commandites que l’on obtenait jadis dans un 5 à 7, en serrant quelques mains ou en activant son réseau de contacts, sont de plus en plus rares. Et cette situation est à déplorer – non seulement pour son impact sur la vie culturelle, mais aussi sur la vita-lité sociale et économique de la région. Ça, c’est le genre de choses dont devrait traiter Mme Elgrably-Lévy…

DATES iMPOrTANTES À rETENir

date limite pour soumettre vos idées de sujets pour l’édition de septembre 5 juillet

date limite pour réserver votre espace publicitaire pour l’édition de juillet-août 8 juin

date limite pour fournir votre montage publicitaire pour l’édition de juillet-août 11 juin

date de sortie de l’édition de juillet-août 1er juillet

4 L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

humeur

reparlons des dernières élections. Même un mois après. En une soirée, tout a changé. Un événement rare. Moi qui affirmais haut et fort dans mon dernier texte que les Québécois n’étaient pas des révolutionnaires, je dois recon-naître qu’ils peuvent, en un instant, en un coup de crayon, un coup de cœur ou un coup de tête, changer un paysage politique. C’est une merveille de la démocratie après tout.

Le 2 mai au soir, j’étais devant un téléviseur avec quelques amis et connaissances au siège électoral du Bloc à Val-d’Or. Ce ne fut pas une soirée très gaie. Elle fut plutôt lon-gue. Aucune bonne nouvelle pour les bloquistes. Zéro, rien, pas une seule consolation. Vague orange, Bloc sous le respirateur, Harper majoritaire. Trois prises, retiré! On se convainquait d’un Canada bilingue, on le savait multiculturel. Il est devenu clairement bicolore : orange et bleu foncé. Les deux solitudes, toujours. un autre chapitre d’une histoire interminable. Le Québec, depuis vingt ans d’un bleu bloc, se retrouve orange NPD. 58 députés élus. Même Lucien Bouchard, avec son charisme, même Duceppe, avec son talent politique, n’avaient réussi une telle performance. Sans campagne, sans trop de vedettes, le NPD est devenu roi et maître, avec un chef charmant, un lieutenant expérimenté, mais avec des soldats qui font déjà les manchettes. Par exemple, dans Berthier-Maskinongé, la vague orange a apporté avec elle une députée sans expérience (pardonnable, on ne naît pas politicienne), qui vient de Gatineau, qui parle mieux l’anglais (que le français), qui n’a pas serré une seule main et qui a pris quelques jours de détente à Las Vegas. Pour un parti national, ça fait tout croche, ça fait brouillon. D’ailleurs, plusieurs ne s’attendaient pas à être élus, pensant faire de la figuration, donner quelques idées et récolter de précieux dollars pour le parti. Le 2, vers minuit, quand tout s’est confirmé, ils ont dû faire le saut. Certains ont dû pleurer. Pas juste de joie. Et pas juste les fem-mes. Ils devenaient députés ! Leçon à retenir : on ne se présente pas en politique pour faire de la figuration. Il faut être prêt. Tout peut arriver : une vague, un effondrement, une bonne visite du chef à Tout le monde en parle. 4 ans de...L’autre grande nouvelle de ce 2 mai, c’est la victoire des Conservateurs de Harper, qui obtient enfin son gouvernement majoritaire. Merci à l’Ontario. Bleu Bloc ou orange au Québec, ça n’a aucune importance. Tout s’est joué dans le reste du Canada. Harper pour quatre ans, Harper qui contrôle les Communes. Et déjà, le doute. une certaine crainte s’installe. La peur aussi, dans quelques milieux, les groupes de femmes, les artistes. Qu’arrivera-t-il avec l’avortement, malgré les promesses du Premier ministre ? Que se passera-t-il avec la culture ? Sera-t-elle réduite à un secteur économique comme un autre, soumise aux lois du marché, donc du plus fort ? Sans parler de la transparen-ce, de Soudas, du registre des armes à feu, des méga-prisons, des déficits abyssaux, de ces avions de chasse pour des milliards… Chose certaine, ce gouvernement est en place pour quatre années, peut-être cinq. Plusieurs citoyens, « fatigués électorale-ment », seront contents. Voter, c’est dur ! C’est au NPD, maintenant, d’aller au combat de son mieux, avec une équipe inexpéri-mentée, obligé de s’asseoir entre deux chaises, celle du Québec et celle du ROC (rest of Canada). Avec les Libéraux et les quatre du Bloc dans les chœurs. Honnêtement, espérons ne pas avoir trop hâte d’aller voter… Ce serait une longue et pénible attente.

signature d’artiste

La dernière fois que j’ai écrit pour cette chronique, j’ai chanté l’air archi-connu des revendications des artistes. Mais certains pensent qu’il n’y a pas d’urgence à soutenir les arts quand, par exemple, la moitié de la population n’a même pas de médecin de famille (ou cent bonnes causes semblables...). Pour pouvoir répliquer, il faut dire exactement ce que les artistes apportent à la société.

En premier lieu, ils ne donnent peut-être pas la liberté elle-même, mais du moins l’exemple de quelqu’un qui se libère. La liberté ne peut pas arriver toute crue dans le bec, elle ne peut que se reconquérir sans cesse.

En général, l’œuvre d’une personne, c’est sa vie. Mais au travail, on réalise le plan de quelqu’un d’autre, et ce qui reste d’énergie créative non drainée par un emploi doit « fitter » dans la plage horaire restreinte qu’on appelle les loisirs, ce qui laisse peu de possibilités d’expression autonome. Les choix de consommation et les lifestyles en kit ne sont pas personnels non plus puisqu’ils sont produits et achetés en série. Et quand on « gère sa vie », comme on le fait de plus en plus, on applique des méthodes absolument pas originales. Ce qui reste, c’est un compromis dans lequel les gens essaient de s’assurer une place dans la société tout en restant aussi fidèles que pos-sible à leurs valeurs profondes. Ils s’arrangent pour ne pas trop cultiver des pensées qui pourraient rendre pénible à accepter tel quel ce compromis qu’est leur vie.

L’apport des artistes tient à leur refus du compromis qui est l’attitude la plus courante. Plutôt que de cultiver les pensées et habitudes qui permettent de « toffer » le compromis qui apporte à diner, ils développent un accès à leurs propres désirs – ce qui les métamorphose et les isole. Du point de vue de ceux qui passent leur temps à se protéger de l’insécurité, la révolution permanente que font les artistes en dedans d’eux-mêmes les rend « mésadaptés » aux compromis et au travail nor-mal, donc les met en danger. Mais c’est justement d’être constamment dans cette position d’incertitude intenable qui force existentiellement les artistes à chercher. Et normalement, quelqu’un qui cherche finit par trouver. Ou du moins, sur un certain nombre de gens qui cherchent, certains finissent par trouver… sauf qu’on ne peut pas prédire lesquels.

Alors en se mettant à risque, les artistes trouvent des valeurs et des modèles moraux ou esthétiques qui serviront plus tard aux autres. Entre temps, il y aura aussi l’indus-trie qui en tirera des produits dérivés qui vont souvent à l’encontre de ce qu’il y avait de libérateur dans les projets originaux des artistes.

Finalement, l’utilité sociale des artistes, c’est de trouver des choses qui n’auraient pas pu l’être par d’autres moyens. Contrairement à ce que certains semblent penser, on ne demande pas la charité : seulement un engagement mutuel honnête et respon-sable. Par les temps qui courent, on dit juste que ce ne serait pas une bonne idée de tuer la poule aux œufs d’or pour rembourser quelques piastres sur nos avions de guerre tout neufs.

> doMiniC RuEL

Orange croche et peur bleue Libérer les possibles

> MaRtinE savaRd

en se mettant à risque, les artis-tes trouvent des valeurs et des modèles moraux ou esthétiques qui serviront plus tard aux autres

5L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

depuis le 7 mai et jusqu’au 15 octobre, la Maison de la culture d’amos présente l’exposition Un Lemay-Cola SVP !, montée par la société d’histoire d’amos. à l’aube du centenaire du berceau de l’abitibi, il s’agit là d’une façon d’éclairer une facette de la vie industrielle et commerciale.

il fut un temps où les géants que sont Pepsi Cola et Coca Cola ne détenaient pas le monopole de la production de boissons gazeuses. Certaines plus petites entreprises, un peu partout au Québec, appro-visionnaient leur région en doux breuvages gazéifiés. Le cas le plus célèbre est sans doute le Saguenay Dry, qu’on a cessé de produire seulement en 2006. Plus près de chez nous, il y eut Lemay-Cola, une entreprise fondée en 1936 par Hilarion Lemay, grand-père du député sortant de la circonscription fédérale d’Abitibi-Témiscamingue, Marc Lemay.

L’exposition Un  Lemay-Cola  S.V.P !, richement illustrée grâce aux archives de la Société d’histoire d’Amos et de différents artéfacts prêtés par la famille Lemay, raconte donc l’histoire de cette compa-gnie toute régionale en activité pendant un peu plus d’une vingtaine d’années, dont l’usine a occupé l’immeuble où se trouve aujourd’hui le billard l’Adhoc. C’est tout un pan de l’histoire industrielle d’Amos, mais aussi le parcours varié d’un homme d’affaires audacieux, que le public est invité à découvrir.

Une exposition de la Société d’histoire d’Amos évoque l’aventure de Lemay-Cola

Bulles amossoises

> Paul-antoine Martel

arts visuels

Pour i n fo rmat ions supp lémenta i re s : www.ce rn . ca

AfficherAlain LévesqueEn collaboration avec le Festival des guitares du Monde

Du 12 mai au 12 juin 2011Présentée à la Fontaine des Arts25, avenue Principale, Rouyn-Noranda

CENTRE D’EXPOSITION DE ROUYN-NORANDA

L’idée, initialement instiguée par l’agent de développement de l’époque, Alain Guimond, a surgi quand est venu le temps de refaire les panneaux accueillant les visiteurs aux trois entrées de la ville. « Avec ce projet, on veut offrir un coup d’œil agréable et ne pas avoir des entrées de ville sans couleurs et sans intérêt, raconte celui qui a repris le flambeau à la Ville de Ville-Marie, Daniel Dufour. C’était important de mettre en valeur le talent des artistes d’ici et de s’affirmer comme ville d’art et de patrimoine. »

Une ville, trois visionsAfin de faciliter et accélérer le processus, la Ville décidé d’y aller par désignation et non pas par le biais d’un concours. « C’était moins coûteux et on voulait absolument faire appel à des artistes ville-mariens », confesse le conseiller artistique du projet, jean-jacques Lachapelle.

« j’ai choisi ces trois artistes parce que je savais qu’ils pouvaient mener ce genre de projets », poursuit-il. Ainsi, Francine Plante, josée Lefebvre et Alain Lemay se sont vu confier le mandat de réaliser une sculpture d’une hauteur minimale de 2,5 mètres, dans des matériaux qui résisteraient aux intempéries et qui serait spécifique à Ville-Marie, sans pour autant devoir représenter la ville.

Le monstre du Lac La sortie Sud de Ville-Marie, en direction de Fabre, sera désormais ornée d’un immen-se poisson représentant la célèbre légende locale du monstre du Lac Témiscamingue. Pour l’artiste, Le monstre du Lac est une représentation de notre désir de vivre avec nos angoisses profondes, cette partie inconnue de nous qui se répercute dans cette légende collective.

L’idée de s’associer à Francine Plante allait de soi pour M. Lachapelle, puisque l’artiste est aussi, avec un collectif d’artistes, l’ins-tigatrice du parc de l’atelier Sans pression où se retrouvent plusieurs autres sculptu-res. « Il n’y avait aucun doute pour moi que

Francine pouvait mener à bien ce projet. »

Le colon« Ce sont des gens de mon entourage qui m’ont parlé d’Alain Lemay. je savais qu’il faisait de la sculpture plus traditionnelle et qu’il travaillait le bois, alors je trouvais que c’était un beau complément aux autres pro-jets. » C’est ainsi qu’est né Le colon, qui se retrouvera du côté Nord, en direction de St-Bruno-de-Guigues. Le public pourra alors admirer deux personnages, un homme et une femme aux traits amérindiens, émer-geant du cèdre. « La sculpture représente les savoirs, autochtone et forestier, qui étaient déjà sur le territoire lorsque Ville-Marie a été fondée. L’artiste s’est mis dans la peaux, des premiers colons pour réaliser son œuvre, ce qui cadre bien avec son style », explique jean-jacques Lachapelle.

Mon village (titre provisoire)Ceux qui arriveront de Lorrainville pourront observer l’installation érigée par josée Lefebvre. « j’ai toujours appelé ma sculp-ture Mon village, mais je ne suis pas cer-taine que je vais garder ce titre, surtout que Ville-Marie, c’est une ville », réfléchissait il y a quelque temps l’artiste témiscamienne. « j’ai voulu faire une œuvre symbolique qui parlerait du territoire, de la façon dont on se le partage, de pourquoi on se regroupe tous au même endroit, de la créativité et de la coopération. C’est pourquoi c’était impor-tant pour moi de travailler avec d’autres personnes pour réaliser ce projet. »

Mon village, c’est quatre longues tiges qui représentent cette communauté, et qui supportent des mandalas. « Les mandalas, c’est des bulles de créativité, des bulles familiales, c’est notre appartenance », ana-lyse Mme Lefebvre. Le tout est surplombé de girouettes illustrant le dynamisme de Ville-Marie. « je voulais faire une œuvre colorée, pour les enfants et pour que les gens s’arrêtent dans « mon village », puis-que c’est chez moi. Ces trois projets vont donner de la joie et faire un beau circuit d’art pour les gens ! »

Réfection créatrice des entrées de ville

Ville-Marie se fait belle, dès le premier regard

> Winä JaCob

Trois artistes de Ville-Marie se sont affairés tout l’hiver afin de livrer de nouvelles sculptures qui feront office d’accueil à leur ville. En effet, la municipalité à choisi une façon originale d’enjoliver ses entrées et de se positionner comme entité culturelle auprès des touristes et de la population locale. Les trois œuvres devraient être installées en juin, juste à temps pour les célébrations du 325e anniversaire du passage du Chevalier de Troyes.

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Découvrez la région !Cahier touristique en pages 13 à 20

6 L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

> aRianE ouELLEt

il a fallu que l’hiver finisse pour attraper Jacques Baril au téléphone. Cette dernière chronique sur les œuvres de 1 % lui étant consacrée, il a fallu at-tendre que la neige soit partie pour qu’il revienne au bercail tel un oiseau migrateur. Entre la ferraille et la neige, son cœur ne choisit pas. il y va selon la saison et sculpte au gré de sa pelle ou de son arc à souder.

arts visuels

Quand on sculpte du lourd, qu’on installe du gros, qu’on voit grand, il n’y a pas mille solutions pour vivre de son art en région. « C’est pas facile de vendre une grosse sculpture ! » s’exclame l’artiste. Peu de collectionneurs millionnaires, encore moins de musée d’art moderne à Galli-chan. Pour ces raisons et bien d’autres d’ailleurs, jacques Baril fait des projets d’intégration des arts à l’architecture, des œuvres institutionnelles, publiques, muni-cipales, des sculptures signalétiques. On retrouve ses projets d’intégration à travers toute la région : au Centre multisports à La Corne, à la Polyno et au Centre hospi-talier de La Sarre, au Centre de formation professionnelle de Val-d’Or, à l’entrée de

la Salle Augustin-Chénier de Ville-Marie de même que dans les postes de la Sûreté du Québec de La Sarre, Amos et Lebel-sur-Quévillon.

Poétiser la policeComment un artiste en apparence désin-volte et farfelu, à l’imagination débordan-te, en arrive-t-il à proposer des titres aussi poétiques que Artisan de son bonheur ou encore Scruter l’horizon pour un poste de la Sûreté du Québec ? « je pense que comme personne, je contribue beaucoup au succès de mes œuvres », confie l’artis-te avec humour, lui qui intègre parfois une présentation performative ou contée lors de ses vernissages. « Même si je cherche

Les 1 %

Jacques Baril : Quand la matière devient poème

à répondre à la commande, je vise avant tout que mes œuvres aient un deuxième niveau de sens. »

Les contraintes sont grandes pour les œuvres d’art publiques : durer longtemps, être sécuritaires, plaire au plus grand nom-bre possible, respecter le budget... Pour jacques Baril, c’est l’aspect un peu négatif du concept : « Tout doit être léché à un point tel que les œuvres sont souvent très sages. Artistiquement, ce n’est pas avec des 1 % qu’on prend des risques! »

Grâce à une certaine expertise qu’il a déve-loppée en la matière, on l’approche la plu-part du temps pour des œuvres extérieu-res. Ses matériaux de prédilection, il les trouve dans le monde autour de lui : machi-nes agricoles désuètes, copeaux de bois, cailloux, pelouse, ferraille en tout genre. Même une vieille citerne de camion attend dans sa cour le moment de se métamor-phoser en sculpture. Son heure viendra.

Bien que la majorité des œuvres de 1 % qu’il a réalisées à ce jour soient des petits projets, il rêve grand. « je voudrais en faire des géants ! dit-il avec enthousiasme. Mon rêve serait de me faire commanditer une grosse machine agricole que je démonte-rais au complet et que je transformerais en sculpture », fantasme l’artiste. Avis aux intéressés, les visionnaires ne se reposent jamais!

Ses matériaux de prédilection, il les trouve dans le monde autour de lui: machines agricoles désuètes, copeaux de bois, cailloux, pelouse, ferraille en tout genre.

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> aRianE ouELLEt

Cet été, à Malartic, on pourra assister à la naissance d’une toute nouvelle forêt. Unique en son genre, elle sera composée de poteaux de téléphone récupérés dans les rues du quartier sud de la ville. Cette installation ar-tistique permanente créée par Danielle Boutin-Turgeon se veut un lieu de mémoire et de rassemblement pour les citoyens touchés par la disparition d’un quartier entier.

> EvELynE PaPiLLon

L’artiste-graveur français Luc Brévart, dont on peut voir les œuvres à la Salle Augustin-Chénier, travaillera à l’Atelier Les Mille Feuilles à partir du 23 juin et partagera sa technique de photogravure avec une dizaine de membres de l’Atelier les 26 et 27 juin. Une belle occasion pour les artistes-graveurs d’échanger entre eux et d’élargir leur réseau.

arts visuels

C’est lors du déménagement des quelque 200 maisons du quartier sud de Malartic, en 2008, que Danielle Boutin-Turgeon, sai-sie d’émotion, commence à documenter ce moment historique. Elle photographie alors les maisons, une cueillette d’images qui servira de base à un projet en plusieurs phases, culminant à l’été 2011 par une installation d’art contemporain : la Forêt d’an-temps.

La phase 1 du projet est un livre d’artiste, réalisé en gravures, ayant comme trame le déménagement de Roc d’Or (sorte d’an-cêtre de Malartic), que les autorités reli-gieuses souhaitaient voir démantelé pour cause de mauvaise réputation. La phase 2 est une exposition de peintures sur le même thème; ces deux parties du projet ont pour titre Malartic aller-retour, faisant référence aux deux déménagements de la ville (1943 et 2008).

Le deuil d’un milieu de vieLa phase 3, de loin la plus audacieuse, consiste en la récupération de 16 des poteaux de téléphone provenant d’autant de rues disparues ou tronquées du quartier sud, et en leur plantation dans un parc. « je veux créer un lieu de mémoire et souligner le lien d’appartenance des gens, explique Danielle Boutin-Turgeon. Même partis, on a le droit de revenir sur place. » Les pan-neaux des noms de rues ont aussi été récu-

pérés à la demande de l’artiste et seront fixés aux poteaux. On y verra également une petite plaque de métal représentant un croquis des maisons disparues dans le tumulte, identifiées par un simple « Au 233 », selon leur adresse. Comme le projet est participatif, les citoyens qui le désirent sont invités à aller installer le numéro civi-que de leur ancienne demeure. « La rencon-tre avec les gens, c’est ce qui me touche le plus. Ils m’apportent des choses que je ne connaissais pas sur leur maison, c’est très émouvant. »

Il s’agit d’un parcours qui semble inévita-ble pour cette artiste qui réside à Malartic depuis 42 ans et qui s’est toujours intéres-sée de près au patrimoine bâti. En effet, dès 2002, alors qu’elle entamait à peine sa carrière d’artiste, le patrimoine bâti verna-culaire était au cœur de ses préoccupations artistiques. Les petites maisons de colonie, les églises, les bâtiments intimement liés à notre histoire : autant de bâtisses dont l’âme reflète celle de ses habitants.

Pour mener à bien le projet, l’artiste a béné-ficié du soutien de la Ville de Malartic, de la Corporation Minière Osisko et d’une bourse de création du Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi-Témiscamingue. Il est à noter que le public pourra voir l’exposition Malartic aller-retour au Centre d’exposition de Val-d’Or en novembre prochain.

Danielle Boutin-Turgeon fait revivre le souvenir

du quartier sud de Malartic

Des maisons et des hommes

M. Brévart présente depuis le 6 mai et jusqu’au 26 juin, à la salle Augustin- Chénier de Ville-Marie l’exposition Terra Incognita, sur les traces De Troyes. À partir du 1er juillet et jusqu’au 5 sep-tembre, c’est au Lieu historique du Fort- Témiscamingue que l’on pourra voir ces œuvres. « Le concept vient de l’idée qu’au 16e siècle, à leur retour, les explorateurs faisaient appel aux cartographes qui eux-mêmes recréaient les cartes selon ce qu’ils projetaient », explique joanne Poitras, cofondatrice de l’Atelier les Mille Feuilles.

Luc Brévart a donc refait des cartes histori-ques, inspirées de celles trouvées dans les bibliothèques nationales et dans les atlas, selon sa vision particulière, recréant ainsi l’histoire de Pierre Chevalier de Troyes. Il emploie pour ce faire la photogravure, un mélange de techniques anciennes et modernes : des cartes sont dessinées, puis photographiées; des plaques sont ensuite brûlées et une presse complète le processus. « L’artiste-graveur est un peu un moine : son travail est laborieux », rappelle Mme Poitras. Luc Brévart est aussi l’instigateur d’une biennale du livre d’artiste en France. Les Mille Feuilles ayant édité plusieurs livres d’art, dont Là, cela donne une autre belle occasion d’échanger. joanne Poitras (éga-lement fondatrice de la Biennale interna-tionale d’art miniature à Ville-Marie) et Marylise Goulet avaient déjà eu la chance de créer dans l’atelier de M. Brévart par le passé. Le recevoir en résidence est donc un agréable retour des choses, soutenu

par le Fonds des arts et lettres de l’Abitibi-Témiscamingue.

Rappelons que l’Atelier Les Milles Feuilles est un organisme à but non lucratif où diver-ses techniques de gravure sont pratiquées. Céline Dallaire, artiste et professeure, parle entre autres de sérigraphie, de pres-se à eau forte, de presse pour linoléum et de lithographie. « On fait davantage de production, mais avec l’acquisition d’une autre pièce, nous commençons maintenant à pouvoir exposer plus d’œuvres », explique Mme Poitras. La variété des techniques employées et des thèmes abordés donne autant de trésors. Les contrastes, les superpositions, les textures et les couleurs deviennent le témoignage d’une époque tout en ravissant les yeux.

lesmillefeuilles.qc.ca

L’Atelier Les Milles Feuilles reçoit Luc Brévart

Cartographie à reboursPH

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À gauche : oeuvre tirée du projet Malartic aller-retour de l’artiste Danielle Boutin-Turgeon présenté en novembre prochain

8 L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

métiers d’art

> soPhiE ouELLEt

Un vent chaud souffle sur le Nord de la région. il y a à peine quelques mois, Liz Avila, Mexicaine d’origine, a lancé l’entreprise Ollin : la perfection du mouvement. Elle offre des créations haut de gamme allant des robes de mariage aux robes de soirée et de cocktail, en passant par les tailleurs ainsi que toute autre commande sur mesure. Tout ça à partir de son domi-cile de Villebois, à quelque 35 kilomètres au nord de La Sarre.

Du Mexique à Villebois… jusqu’à la clienteLiz Avila crée sur mesure des vêtements uniques

La couture a toujours fait partie de la vie de Mme Avila. « Toute petite, je fabriquais des vêtements pour mes Barbie », expli-que-t-elle. Détentrice d’un baccalauréat en Design et commercialisation de la mode ainsi que d’un certificat en Confection de produits textiles, Liz Avila a travaillé plusieurs années en création de mode au Mexique, notamment comme adjointe durant neuf ans du réputé designer jorge Campos Espino.

S’adapter au marchéElle crée sur mesure des tenues qui s’agen-cent à la couleur des cheveux, au teint, aux goûts et à la personnalité de chaque clien-te. « C’est comme le travail d’un artiste, ce sont des créations uniques pour conve-nir au style de chacune. » Elle s’adapte au

budget de la cliente, ce qui rend ses créa-tions accessibles à tous les portefeuilles.

Dans son pays d’origine, Liz Avila connais-sait très bien son marché. Ici, les goûts, la culture, la couleur de la peau, la physiono-mie et les écarts de température représen-tent un tout nouveau mode de fonctionne-ment pour la designer. « C’est difficile, mais j’aime les défis ! » lance-t-elle, confiante.

Bien que l’entreprise soit en pleine émer-gence, elle a déjà le vent dans les voiles. Lors de la 13e édition du Concours québé-cois en entreprenariat de la région Nord- du-Québec, elle a raflé les prix « Création d’entreprise – catégorie Exploitation, trans-formation, production » et « Coup de cœur – Entrepreneuriat féminin ».

Afin d’élargir les horizons de son entre-prise, Mme Avila aimerait créer des asso-ciations avec des commerçants de la région pour offrir ses produits, comme des créations pour les femmes enceintes. Elle prévoit aussi participer à des parades de mode régionales ainsi qu’à des salons de création.

ollindesigns.com

Dans son pays d’origine, Liz Avila connaissait très bien son marché. Ici, les goûts, la culture, la couleur de la peau, la physionomie et les écarts de température représentent un tout nouveau mode de fonctionnement pour la designer.

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Le 11 mai dernier, les 10 finissants en Lettres du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue lançaient la première édition de Lettres Boréales, une revue leur permettant de partager le regard qu’ils ont pu développer sur la littérature au cours de leur parcours collégial.

Sous le thème L’Amérique revisitée, ce recueil de textes – que les professeurs Marie-josée Denis et julie Gingras souhaitent voir revenir à chaque fin d’année – offre le point de vue des étudiants sur divers genres et auteurs. Ainsi, on peut lire sur l’autofiction, le roman La constellation du Lynx de Louis Hamelin, ou encore le théâtre des Amériques. On ignore, au moment d’écrire ces lignes, comment le grand public peut se procurer cette publication d’élégante fac-ture, mais on se permet de souhaiter que cette initiative contribuera à faire vivre la littérature en la portant à l’attention de la population et en stimulant la réflexion.

Les finissants en Lettres du Cégep publient un recueil de textes

Quand les étudiants nous en apprennent…

> La rédaction

Merci à la CrÉ, partenaire de L’Indice bohémien

9L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

> Winä JaCob

L’Association touristique régionale (ATr) a mis sur pied une table en tourisme culturel dans le but de démystifier cette branche du tourisme, de se l’approprier et de permettre aux acteurs du milieu d’en maîtriser les rouages afin de faire de l’Abitibi-Témiscamingue une destination de choix à ce chapitre.

Lors de son dernier Congrès annuel, l’Association des médias écrits communautaires du Québec a décerné deux prix à autant de collaborateurs de l’indice bohémien.

Le travail de deux collaborateurs de l’indice bohémien récompensé

> La rédaction

général

Toute l’équipe de l’indice bohémien offre ses félicitations à ces deux collaborateurs, et remercie tous les autres qui, chaque mois, offrent de leur temps et de leur passion pour faire de ce journal ce qu’il est.

De plus, une 3e place en « Conception publicitaire » a été octroyée à Staifany Gonthier pour une publicité créée lors du numéro de juin 2010 pour l’orga-nisme Co-Naître.

Le texte Aller  au-delà  des  attentes d’Ariane  Ouellet (édition décembre-janvier 2010) de Jean-Jacques Lachapelle s’est vu honoré du 2e prix dans la catégorie « Critique ». Cet article présentait une analyse cri-tique de la dernière exposition de l’artiste peintre Ariane Ouellet.

9LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Les tableaux colorés de Martine Savard ont récemment été montrés à Outremont, à Gatineau, à Val-d’Or (dans le cadre de l’expo-sition nomade, de la collection Loto-Québec); une cinquantaine de petits tableaux, inspirés par les histoires que lui ont confiées les com-mensaux de quatre restaurants de Rouyn- Noranda, sont exposés chez Olive et Basil; et elle donne des ateliers dans les écoles. Ses œuvres voyagent, son art s’exprime, sa création est vivante. « Je n’ai jamais tant exposé qu’au cours de la dernière

année », se réjouit-elle. Elle vend bien quel-ques tableaux (« J’ai une certaine clientèle à Montréal »), surtout des petits formats, mais selon elle, le marché de l’art au Québec est minuscule, et souffre de l’absence de tradition d’acquisition. « Les gens préfèrent acheter une reproduction éphémère à 10 $ qu’une œuvre qu’ils pourront léguer à leurs enfants, et qui va les toucher, les remettre en question, s’adresser à leurs émotions », se désole-t-elle.

Elle est présentement en pleine période de création et travaille sur une série d’une ving-taine de grands tableaux eux aussi inspirés des conversations des dîneurs. « Ces temps-ci, je passe tout mon temps dans mon atelier, je ne sors presque pas, je n’ai le goût de voir personne, explique-t-elle. Je peux peindre de 8 h à minuit, puis me lever à midi et travailler jusqu’à 3 h. Dans ce temps-là, je deviens carrément peinture », laisse-t-elle tomber, convaincue… et convaincante.

inspirer et s’inspirerCette passion qui l’anime, Martine Savard tente de la transmettre aux jeunes au cours d’ateliers dans les écoles. Pour elle, il est pri-mordial de solliciter l’imaginaire des enfants, en ces temps d’images publicitaires et numériques prémâchées et omniprésentes. « Les arts plastiques sont un langage qui mérite d’être enseigné au même titre que le français et les mathématiques », plaide celle qui compte plus d’une vingtaine d’années de pratique. « Moi, si je fais ce métier-là, c’est grâce à un prof d’arts plastiques que j’ai eu au primaire à Matagami, au fin fond des bois ! » Comme quoi quand il est question de la langue du cœur et de la tête, la géographie perd une partie de son sens.

Son inspiration est stimulée par le regard qu’elle pose sur le monde. « J’ai déjà produit une série en m’inspirant des chroniques de politique internationale du défunt journaliste de la radio de Radio-Canada, René Mailhot », s’amuse-t-elle. Ces temps-ci, son inspiration est plus locale, tournée vers la région et les gens qui l’habitent : en plus de sa série sur les histoires des dîneurs, elle a récemment produit un ensemble d’œuvres traitant des noms de lieux algonquins, ou encore de phrases que les gens lui ont dites. « Je suis fascinée par la lumière qu’on trouve ici. J’ai été élevée à Matagami, où il n’y a à peu près pas de relief, où l’horizon est plat. Ainsi, de la même façon, il y a peu de perspective dans mes œuvres, analyse Martine Savard. Ici, parfois le ciel est trop grand, et malgré ça il manque d’espace quand il est rempli d’étoi-les. » Qu’à cela ne tienne : Martine Savard pourra toujours se rabattre sur la peinture si le ciel devient trop petit pour elle.www.martinesavard.com

arts visuels arts visuels

La rencontre des œuvres d’Ariane Ouellet réserve plusieurs surpri-ses. D’abord, l’intensité lumineu-se les rapproche plus des vitraux que des peintures. Et d’ailleurs, on comprend vite qu’il s’agit de la première volonté de l’artiste à la composition des tableaux qui constituent l’exposition…

En effet, les premiers gestes en peinture de celle que l’on connaissait comme photographe se sont portés sur l’illusion d’une peinture lumière. à travers les trois quarts des œuvres que nous rencontrons, nous sentons cette filiation. L’acryli-que y est appliqué en couches successives et dessine comme des paysages vus à travers une multitude de vitraux superpo-sés, lesquels auraient offert des ajours qui nous permettent justement de recomposer les profondeurs.

Nous sommes en présence d’une lumino-sité très forte qu’accentue le choix des couleurs. Même diluées, les couleurs acryli-ques conservent une des caractéristiques qui les ont rendues si populaires à l’ère de la lumière cathodique, celle de nos écrans téléviseurs. Les fenêtres décrites par Aria-ne Ouellet se situent justement dans une luminosité artisanale qui convient mieux à la description des personnages qu’elle a choisis.

L’une des surprises que nous rencon-trons, lorsque nous nous approchons des tableaux, est justement que chacune des couleurs que nous pensions jaillie d’un vitrail s’avère pioupiesque, comme dirait Rimbaud. à la minute où nous nous appro-chons, elles s’éteignent l’une après l’autre. Comme si notre présence avait l’effet d’un éteignoir. Aussitôt, je recule, et la lumière

reprend ses droits. Difficile de comprendre comment Ouellet a pu se tenir à portée de pinceaux et inventer une telle lumière.

Bercé par la musiqueL’autre surprise est celle des titres. Là, ou bien on visait l’amateur de musique popu-laire, ou bien… En fait, il s’agit, connais-sant maintenant les conditions que s’était posées l’artiste, d’un petit peu de manque de recul qui lui aurait permis de se dis-tancier de son projet et de le reposition-ner dans son aspect le plus original. En effet, l’objectif initial de Ouellet consistait à peindre le portrait impressionniste d’une personne, laquelle devait fournir sa chan-son préférée.

Sans doute, Ariane aurait intérêt à retitrer chacun des tableaux du prénom des per-sonnes qu’elle a choisi de mettre en scène. Car en optant plutôt pour la chanson, elle pose un écart infranchissable entre nous et la peinture. Si elle avait choisi d’opter pour les prénoms des personnes qui lui ont servi de modèle, elle se serait et nous aurait rap-prochés de l’originalité de sa démarche : nous amener dans un portrait intimiste et qui dépasse les attentes actuelles en fait de représentations, qui sont photographi-ques et tout droit héritées de la tradition de la Renaissance, qui laisse peu d’espace à la profondeur du mouvement.

Le projet n’a pas de recul. Et c’est bien ainsi. Les centres d’exposition de l’Abitibi- Témiscamingue et le Centre d’artistes L’Écart semblent actuellement engagés dans une propulsion des artistes émer-gents, sachant que sans ce stimulus, ils ne trouveraient pas le temps de produire. Mais ici, en Abitibi-Témiscamingue, l’artiste l’est à ses frais.

www.ville.amos.qc.ca

critique d’exposition

aLLer au-deLà des attentes d’ariane oueLLet

Peindre Pour être

> JEAN-JACqUES LAChAPELLE

tout au long de novembre, ariane ouellet présentait ses toiles au centre d’exposition de rouyn-noranda, dans une exposition qu’elle a intitulée comme une ressemblance. ces mêmes œuvres illumineront les murs du centre d’exposition d’amos du 15 janvier au 22 février, puis ceux de Val-d’or à l’été 2010. nous avons demandé à Jean-Jacques Lachapelle, direc-teur de la corporation augustin-chénier et vice-président de l’Écart... lieu d’art actuel, d’explorer l’univers d’ariane ouellet pour nous.

> PAUL-ANTOINE MARTEL

récipiendaire du prix à la création artistique pour l’abitibi-témiscamingue remis par le conseil des arts et des Lettres du Québec en 2009, la peintre rouynorandienne Martine savard est une des rares artistes à pouvoir vivre de sa création en région. Mais cela lui importe peu : de toute façon, pour elle, peindre c’est vivre.

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Je Peux Peindre de 8H à Minuit, Puis Me LeVer à Midi et traVaiLLer JusQu’à 3 H. dans ce teMPs-Là, Je deViens carrÉMent Peinture » - MaRtine savaRd

L’hIStoIRe d’écLIthACRYLIQUE SUR BOIS ET MÉDIUM MIxTES SUR BOIS, 15 x 15 CM, 2009

ce monde A PeU de RéALItéAcRYLIqUe SUR PAnneAU, 105 cm x 120 cm, 2009

je ne VeUx PAS PARtIRACRYLIQUE SUR BOIS ET MÉDIUM MIxTES SUR BOIS, 15 x 15 CM, 2009

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Martine saVard : Portrait d’ar tiste

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« C’est quand même récent, mais on essaie de se donner un cadre et de déterminer ce qu’est le tourisme culturel pour nous. C’est vaste comme domaine, on peut parler des us et coutumes, des produits régionaux, de la culture au sens large et bien d’autres », explique la coordonatrice de la table, Sonia Demontigny. Afin de ne pas s’y perdre, le collectif d’une vingtaine de membres de partout en région a choisi de se consacrer dans un premier temps à ce qui touchait la culture artistique. « Mais on veut que ça reste un processus ouvert, pouvoir aller valider avec le milieu si c’est vraiment ça qu’il veut. On pourra toujours réviser notre mandat ou l’élargir si le besoin se fait sen-tir », ajoute cette dernière.

La table s’est donné comme mandat de

structurer l’offre culturelle dans le but d’améliorer celle déjà existante. « C’est pas simple, c’est deux milieux qui ne parlent pas le même langage. Le milieu culturel, c’est plus la créativité et les tripes tandis que le tourisme, c’est plus marketing. »

L’état des chosesAfin de bien connaître l’offre culturelle et touristique régionale, l’ATR s’est tout

d’abord dotée d’une analyse diagnostique des milieux touristique et culturel, et a dressé l’état des lieux du tourisme culturel. On y révèle les forces et les faiblesses de la région à ce chapitre, en plus de formuler certaines recommandations. Ainsi, on sou-ligne que l’Abitibi-Témiscamingue vit une sorte d’effervescence culturelle, qu’elle déploie d’efficaces et imposants efforts de mise en valeur de son image de marque, et que les MRC réussissent à se distin-guer les unes des autres avec des produits d’appel qui leur sont propres. Par contre, on dénote que les programmes d’aide ne sont pas toujours adaptés pour bien sou-tenir les initiatives culturelles, que la réten-tion de la main d’œuvre est difficile, et que l’utilisation des nouvelles technologies ne se déploie pas à son plein potentiel. Enfin,

parmi les pistes de développement à explo-rer, on retrouve la possibilité de développer des collaborations quant à la mise en mar-ché afin d’augmenter l’attractivité globale de la région, la suggestion de développer le tourisme culturel en tenant compte des creux touristiques et une volonté répandue d’améliorer l’utilisation du web 2.0.

Le but avoué de la table est de mettre les visiteurs en lien avec les arts et la culture et de répertorier l’offre culturelle – touristique déjà en place; il ne leur reste qu’à déter-miner les outils qu’ils choisiront (circuits touristiques, documents, promotions, rou-tes thématiques...) afin de faire de l’Abitibi- Témiscamingue une terre propice au tou-risme axé sur l’art et le patrimoine.

La culture, la nouvelle vague touristique

« On essaie de se donner un cadre et de déterminer ce qu’est le tourisme culturel pour nous. » - Sonia Demontigny

Sonia Demontigny, consulatante en développement du tourisme culturel régionalP

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Après sept mois de travaux, la métamorphose extrême de la salle Félix- Leclerc de Val-d’Or est presque terminée et celle-ci sera inaugurée le 13 juin. Assis sur un siège, autour d’une table avec verre ou carrément debout, en septembre 2011, ce sera le printemps pour le public valdorien qui pourra vivre de nouvelles expériences culturelles dans une nouvelle salle à la fine pointe de la technologie.

« Ce sera beaucoup plus qu’une salle, ce sera un véritable centre de création », lance avec son légendaire enthousiasme Robert Migué, directeur du Service culturel de la Ville de Val-d’Or. En entrant dans la salle, la division en quatre paliers et les murs ornés de bois sautent aux yeux. Ces quatre paliers pourront être aménagés à l’italienne (124 places), en formule cabaret (230 places) ou avec spectateurs debout (400 places).

La salle multiforme permettra-t-elle une pro-grammation plus étoffée ? « Il n’y aura pas plus de shows, mais la nouvelle configu-ration permettra de nouveaux concepts », répond Robert Migué. D’ailleurs, un spec-tacle « debout » est prévu jusqu’à mainte-nant mais notre guide a tenu à garder le mystère sur les détails l’entourant.

Les artistes jouiront eux aussi de plusieurs nouveaux services. L’écho entre la salle et la scène, la ventilation silencieuse, l’in-sonorisation du plafond et des salles de répétition sont des exemples des aspects améliorés. Deux loges sont également à la disposition des artistes.

« Lorsque disponible, la salle pourra être prêtée gratuitement pour tout artiste ou groupe et on espère que son accessibilité va améliorer leur production et la création artistique », indique Robert Migué. Tous les artistes locaux seront donc conviés en septembre pour connaître les règles de fonctionnement de ce système de prêt avec carte magnétique.

Un partenariat exemplaireun autre grand gagnant de la nouvelle

salle Félix-Leclerc est le Conservatoire de musique de Val-d’Or, dont la participation représente le tiers du projet de 2,4 millions de dollars. « C’était une nécessité depuis très longtemps, confie jean St-jules, direc-teur du Conservatoire. Il nous manquait beaucoup d’espace. » Ainsi, l’institution qui regroupe près de 55 élèves et 14 pro-fesseurs et qui offre près de 120 périodes d’enseignement par semaine sera dotée de deux locaux lui étant réservés dans la nouvelle partie du Centre culturel. « C’est un partenariat exemplaire que nous avons eu avec la Ville de Val-d’Or », vante-t-il.

Après avoir vu les lieux, en tant que musi-cien de métier, jean St-jules ne cache pas son désir de se produire un jour sur la nou-velle scène. « j’avoue que ça me démange de monter avec un orchestre et d’entendre l’effet sonore. »

Suffisant ?La chanteuse valdorienne Chantal Archambault a elle aussi eu le privilège de voir la salle Félix-Leclerc. « Ça m’a beau-coup impressionnée, a-t-elle commenté. je ne sais pas à quel point la nouvelle salle va combler les lacunes actuelles, mais j’espère qu’elle donnera vraiment accès à des artistes émergents qui n’ont pas les moyens de s’illustrer en salle habituelle-ment », indique-t-elle. Pour sa part, l’auteu-re-compositrice-interprète est séduite par la configuration de type cabaret maintenant possible à la salle Félix-Leclerc et aimerait s’y produire sous cette formule.

Réouverture de la salle Félix-Leclerc de Val-d’Or

Terrain de jeux artistiqueRéouverture de la salle Félix-Leclerc de Val-d’Or

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« Ce sera beaucoup plus qu’une salle, ce sera un véritable centre de création » - Robert Migué, directeur du Service culturel de Val-d’Or

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Le mois dernier, la Fondation pour l’alphabétisation révélait les résul-tats de sa campagne La lecture en cadeau, qui vise à recueillir des livres pour enfants afin de les distribuer à des tout-petits dans le besoin. À la lecture des résultats, on constate que cette forme de solidarité littéraire n’a pas encore gagné l’Abitibi-Témiscamingue.

Ce sont 892 livres qui ont ainsi été recueillis en région sur les quelque 30 000 amassés à travers le Québec. Si ce nombre est à peine moindre que l’énigmatique total de 946 bouquins donnés par les gens de Laval, il est également largement en deçà des 1231 ouvrages donnés par les citoyens de la Côte-Nord. Le site Internet de la Fondation fait état de 13 établissements participants en région, soit 7 organismes communautaires dédiés aux familles, 3 centres de la petite enfance, 2 écoles ainsi qu’un organisme communautaire. Par contre, il appert que les livres recueilis dans les bibliothèques n’ont pas été comptabili-sés. À ce sujet, la bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda révèle faire partie du palmarès des 10 bibliothèques ayant amassé le plus de livres.

Malgré une belle participation à la bibliothèque de Rouyn-Noranda

Succès mitigé de la campagne La lecture en cadeau en Abitibi-Témiscamingue

> La rédaction

11L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

> PauL-antoinE MaRtEL

Pour sa 14e édition, qui aura lieu du 5 au 10 juillet, le Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue (FHAT) conserve sa recette gagnante mais modifie un peu la proportion des ingrédients : des vedettes établies, des concepts qui fonctionnent bien, mais aussi quelques nouveautés et une place accrue à la relève.

chronique littéraire

« Cet eldorado /que nous laissons fuir/ dans l’ordinaire des jours » (p. 11).

je ne sais pas si vous avez vu sa tête ou sa photo, mais cet auteur a l’air très jeune pour quelqu’un qui a vu autant de pays ! je veux dire géographiquement bien sûr, mais métaphysiquement aussi. Nicolas Lauzon, poète et père de famille, habite aujourd’hui à Rouyn-Noranda où il enseigne au primaire. Le soleil qui habite ses textes provient de l’Afrique où il a séjourné, la mer et les vastes espaces viennent quant à eux de ses années à Blanc-Sablon. En fait, il était supposé aller en Afrique lorsqu’ils ont tourné à gauche sur la carte, et sa femme et lui sont partis à Blanc-Sablon pendant quelques années avant de venir s’installer dans la région qu’il fréquente depuis l’adolescence. Vous avez sans doute entendu, comme moi, dire qu’il y a plus de poètes que de gens qui lisent de la poésie. C’est bien dommage, car certains risqueraient de se priver de quelques moments fort plaisants en passant à côté de cette petite plaquette.

Des morts qui portent loinLe volume est séparé en deux sections, dont la première et plus fournie s’intitule « la course au ciel bleu ». C’est ici que vous trouverez des textes qui vous feront voya-ger du bord de mer jusqu’au fond des forêts abitibiennes en passant par l’Afrique. L’auteur sait poser le regard au loin, rêver de soleil, dans un quotidien fait de neige, d’enfants et d’amour. Pour ceux qui s’interrogent concernant le sous-titre, celui-ci est remis en contexte dans le dernier poème de la section. Ressemblant plus à un clin d’œil, « le ciel bleu » apparaît alors comme la seule sagesse de l’âge.

La deuxième section, intitulée « à petits soubresauts », contient plus de références culturelles dans des textes un peu plus rythmés, traversés par des musiciens tels que Leonard Cohen et Miles Davis. Mais la littérature est aussi très présente par ses grands noms, comme jack Kerouac et Ernest Hemingway. La grande littérature apparaissait déjà dans la première section par des textes comme « cantouque » (p.23); répondant à Gérald Godin et honorant sa mémoire, le poème « trimballe des sentiments ».

Sans point à coup surCe recueil, dont le style particulier frappe par l’absence de ponctuation, révèle sa force toute en rythme, toute en images. Le point de vue s’avère très masculin par la manière d’aborder les obligations parallèlement à la chasse, la vie parallèlement à la mort. On trouve ici une expression de la littérature québécoise et comme chez Gaston Miron, un certain souffle d’universalité.

La poésie ne figure pas au premier rang de mes habitudes littéraires. En fait, je lisais un roman historique que j’avais du mal à poser et dont je vous parlerai dans la pro-chaine livraison de l’Indice bohémien lorsque j’ai reçu Géographie de l’ordinaire. je l’ai donc fait lire à ma mère qui était disponible. je vous dirais que même ma mère vous recommande ce petit recueil qui vous fera rêver à d’autres cieux autant qu’à celui que vous habitez. À savourer tranquillement, particulièrement « Le territoire de nos amours » (p. 24-25).

Lauzon, Nicolas. Géographie de l’ordinaire. Montréal : les éditions du passage, 2011.

> FRanCEsCa bEnEdiCt

événement

Géographie de l’ordinaire

Laurent Paquin, Rachid Badouri et Mario jean sont sans conteste les têtes d’affiche du deuxième plus vieux festival d’humour après le vénérable juste pour rire. À leur suite, une nouvelle génération d’humo-ristes moins connus mais tout de même aguerris, comme Philippe Laprise, Nabila Ben Youssef et le duo union libre formé de François Bellefeuille et Simon Leblanc. Et c’est sans oublier l’équipe de la LNI qui revient s’amuser avec une sélection de joueurs régionaux.

une place de choix a été offerte aux humoristes de la relève, celle qui court les contrats dans les tournois de golf et autres congrès, peaufinant ainsi leur style et polissant leurs numéros. Ainsi, les 5 pro-chains (Guillaume Wagner, Étienne Dano, Pierre Hébert, Kim Lizotte et Korine Côté) offriront leur spectacle au théâtre Télébec, eux qu’on peut apprendre à connaître par le biais d’une série documentaire diffusée par ARTV. D’ailleurs, la majorité d’entre eux ont participé au Concours de la Relève du festi-val, tout comme les membres du duo union libre, le duo d’animateurs Ben et jarrod ainsi que le porte-parole du concours, Philippe Laprise.

« Il y a un gros réseau d’humoristes à Montréal, et le concours fait pas mal jaser, explique François Bélisle, président du comité organisateur du FHAT. La chan-ce de performer devant 6000 ou 7000 personnes, d’être repêché par des agences comme c’est arrivé à deux finalistes de l’an passé, ça donne assurément un boost à une carrière. » Le processus de sélection, mené à Montréal, a permis de repérer trois finalistes : Louis T, Richardson Zéphir et Sylvie Tourigny. Formule gagnanteLa popularité du FHAT ne se dément pas, comme en fait foi les quelque 25 000 entrées enregistrées l’an dernier. Aussi le président reste-t-il prudent quant aux ave-nues de développement possible pour le festival : « Ce qu’on souhaite, c’est être le plus accessible possible. On pourrait ajouter deux soirées de gala, mais le coût des passeports doublerait. On apporte quand même des ajustements : le concept d’Humour nouvelle génération était un peu essoufflé, ce qui explique la présence des 5 prochains dans la programmation. » Avec une crédibilité qui va en grandissant dans le milieu de l’humour et des marées humaines qui assistent aux événements, ce devrait être facile pour les organisateurs du FHAT de garder le sourire en juillet. Parce qu’on ne rigole pas avec l’humour (enfin, si, mais bon, c’est une image).

festivaldhumour.com

Savant dosage de vétérans et de relève pour le

14e Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue

Un drôle de mélange !

« Il y a un gros réseau d’humoristes à Montréal, et le concours fait pas mal jaser. La chance de performer devant 6000 ou 7000 personnes, d’être repêché par des agen-ces comme c’est arrivé à deux finalistes de l’an passé, ça donne assurément un boost à une carrière. » - François Bélisle

Acheter de la publicité dans L’Indice bohémien c’est participer à un projet collectif.

Merci à tous nos annonceurs

François Bélisle, président du comité organisateur du Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue

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12 L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

événementMERCI À NOS

25 000 FESTIVALIERS!

• Bijouterie Lingot d’or • Coeur de Loup • Dan Extermination • Fruits et Passion • Groupe Conseil Trame • Groupe Stavibel • Impression Plus • Martin Roy Transport • Paul Hallé Notaire • Royal Lepage Lachapelle

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7e FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

MERCI À TOUSNOS PARTENAIRES!

PRÉSENTATEUR OFFICIEL

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Comme l’an dernier, le rappeur Anodajay et son équipe de 7e ciel Records bénéficieront d’une belle vitrine montréalaise. Anodajay lui-même assurera la première partie du spectacle d’Akhénaton et Faf Lafarge, le 16 juin au Métropolis, en plus de participer au spectacle HHQC.com – La force du nombre, le 18 juin au Club Soda, dont feront égale-ment partie deux de ses poulains, Drama-tik et Koriass. Quant à la fierté de Pikogan, Samian, il réchauffera la scène pour Loco Locass, le 10 juin au Métropolis.

Philippe B, qui nous a offert le sublime Variations fantômes en mai dernier, délais-

sera les somptueuses orchestrations de son dernier album pour présenter ses chan-sons dans le dépouillement total, en solo, juste avant le spectacle de jérôme Minière. C’est le 10 juin, au Club Soda.

Dans un autre registre, le groupe Érotique P.Q. présentera, le 16 juin à l’Astral, son hommage aux trames sonores des « films de fesses » des années 1960 et 1970. Des chansons de l’excellente bande originale du film Après-ski sont au programme; les Disques Pluton (menés par Félix B. Desfos-sés, originaire du quartier Évain, à Rouyn-Noranda) ont d’ailleurs réédité cette collec-

tion de chansons jazz et funk étonnantes. Qui plus est, un des membres du collectif Érotique PQ, Ken Fortrel (leader de Call Me Poupée) est originaire d’Amos.

Finalement, l’auteure-compitrice-interprète valdorienne Chantal Archambault présen-tera son univers country et folk, peuplé d’histoires sensibles et joliment écrites, sur la scène extérieurs Desjardins, le jeudi 16 juin à 21 h. Il s’agira d’une deuxième participation pour la chanteuse à la cheve-lure de feu, qui avait partagé la scène avec Le Husky l’an dernier.

> PauL-antoinE MaRtEL

Sans faire de bruit — autre que celui de la musique de qualité - les artistes originaires de la région occuperont une place considérable dans la programmation des 23e Francofolies de Montréal, qui se tiennent du 9 au 18 juin. Finie l’époque où la présence témiscabitibienne se résumait à quelques têtes d’affiche ayant en commun l’étiquette « pop » : la cuvée 2011 est diversifiée — pour ne pas dire éclatée — et se démarque avec des projets artistiques ambitieux.

Diverses folies d’iciHip hop, chanson, jazz : apport bigarré de la région aux Francofolies

Mais qu’est-ce que l’Oasis ? Une île ? Un tournoi de pêche ? Une fête familiale ? Un rassemblement de musiciens ? Toutes ces réponses à la fois ! Le 18 juin, à Belleterre, il faudra le voir pour le croire !

Situé au cœur du lac aux Sables, l’Oasis réunit musiciens et fervents de la pêche, mélange qui donne à coup sûr un événement inoubliable. Ce festival revient pour une 11e édition où les activités régulières sont de retour : pêche aux trésors, course de menés, course de kayak, chasse au monstre du lac, sans oublier le jam session qui débute à 14 h sur l’île. une navette est offerte afin de rejoindre cet oasis fantasmagorique, avec départs à toutes les heures au quai public de Belleterre. Les plus hardis pourront poursuivre leur soirée musicale au sous-sol de l’église à partir de 21 h.

Un Oasis sur une île de Belleterre !> stéphanie hein

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Les rappeurs Samian et Anodajay, en prestation lors du FME de 2008

13Cahier tourisme - L’iNDiCe BohÉmieN - juiN 2011

il suffit de parler deux minutes avec France Lemire pour comprendre toute la passion qui a animé le pro-jet qu’elle mène depuis maintenant deux ans avec Tourisme Abitibi-Témiscamingue. Objectif : struc-turer l’offre plein air pour la rendre plus accessible. résultat : une section du site de Tourisme Abitibi- Témiscamingue entièrement dédiée au plein air et bourrée d’outils faisant de notre nature d’apparence austère un attrait soudainement accessible !

Alors qu’au départ il était question d’un inventaire, France Lemire a insisté pour que le projet se démarque et soit amené à un autre niveau. « Il fallait que ce soit du clé en main », lance celle qui a arpenté la région en canot, GPS, carnet de notes et appareil photo à la main, question de pouvoir détailler chaque parcours inventorié. Parce qu’il faut le préciser, dans le cas des parcours canotables, aucune carte n’avait été produite jusqu’à présent, le plus près que s’étaient rendus les gens de la Fédération québécoise de canot-kayak étant

la réserve faunique La Vérendrye. Et le jeu en aura valu la chandelle…

Un coffre à outils bien rempli« On revient justement du Festival plein air et voyage de Montréal où on est allés présenter le nouveau portail, et tout le monde capote! » Parce qu’en plus des 12 parcours canotables disponibles actuellement, le site accespleinair.org répertorie également les parcours pédestres, de raquettes, de ski et de vélo. Bref, de quoi satisfaire tous les types d’adeptes de la nature.

Et quand on parle de clé en main, l’expression est juste. Sans vouloir détailler tout ce que comprennent les fiches, mentionnons que l’amateur de plein-air y retrouvera entre autres le degré de difficulté, une gale-rie photos, le détail des obstacles, la carte guide et le fichier GPx pour GPS. En fait, on va même jusqu’à dresser la liste des équipements requis et à fournir un plan de sortie et de mesures d’urgence.

Et le projet ne cesse de se développer puisque de nou-veaux trajets sont continuellement ajoutés, des affi-ches de signalisation seront graduellement apposées sur certains sites et il est même question d’inclure les lieux d’escalade prochainement. À partir de cet été, des baladodiffusion seront disponibles pour téléchar-gement à partir du site Internet. Cela signifie qu’il sera possible de partir en expédition avec un lecteur mp3 et, une fois sur place, d’écouter un court reportage sonore qui aura été créé au sujet du parcours. Celui-ci pourra prendre différentes formes, abordant autant les attraits actuels que l’on retrouve le long du parcours que l’information historique rattachée au lieu.

Votre défi maintenant : faire un choix parmi tout ce qui est offert !

www.accespleinair.org

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] Suzie Ethier

Tourisme Abitibi-Témiscamingue lance un nouveau site Internet

Le plein air clé en main

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14 Cahier tourisme - L’iNDiCe BohÉmieN - juiN 2011

] Simon Laquerre

Récré-eau des Quinze met en valeur la nature et l’histoire qui s’y rattache

L’heure de la récréation a sonné

Au nord du Témiscamingue, sur les rives rocheuses de la rivière des Quinze, se déploie récré-eau des Quinze, un vaste terrain de jeu gratuit comprenant 25 km de sentiers pédestres, 27 km de voies cyclables, une voie navigable ainsi qu’une série d’attraits et de curiosités révélant un patrimoine qui gagne à être connu et reconnu.

Le président de Récré-eau des Quinze, M. jacques Larouche, se remémore la genèse du projet : « En 1999, dans le cadre d’une consultation sur la réfection de l’aménage-ment des Rapides-des-Quinze, pour la première fois, Hydro-Québec avait fait preuve d’une ouverture quant à l’accès au territoire bordant les rives de la rivière. Non seu-lement les ouvriers des barrages auraient accès aux lieux, mais la population entière. Nous avons dès lors profité de l’occasion pour développer le secteur par des aména-gements récréotouristiques. » C’est ainsi que Récré-eau des Quinze est né : sous l’impulsion d’un regroupement composé de la Première Nation de Timiskaming, des municipalités d’Angliers, de Notre-Dame-du-Nord, de Guérin et de Saint-Eugène-de-Guigues, avec les collabora-tions étroites d’Hydro-Québec et de la Société de développement du Témiscamingue.

En premier lieu, un inventaire visant à identifier les attraits et vestiges patrimoniaux fut réalisé. « Les berges de la rivière des Quinze regorgent de particularités inédites : les tracés de vieux portages, les ruines du village de la Northern Quebec Power, le pont Bailey, la glissade de bois, le chariot-treuil, la vieille tyrolienne ou encore les marmites de géants creusées dans le roc par les eaux de fontes de l’ère glaciaire », explique M. Larouche.

Marcher au cœur de l’histoireLes six sentiers ont la particularité de mettre en valeur une facette de l’histoire du territoire. Le sentier Attaway (4.7 km), qui signifie « vendre » en algonquin, fait réfé-rence à la rivière et à l’importance qu’elle revêtait en tant que route de commerce. Le sentier L’Île des rapides (3 km) longe les rivages d’une presqu’île. Le sentier l’Explorateur, composé de deux boucles (1 km et 2 km), révèle le travail de l’eau avec ses anciennes chutes, ses marmites de géants et ses milieux humides. Le sentier Les Pouvoirs de l’eau (5 km) commémore la maîtrise des eaux de la Northern Quebec Power, compagnie qui aménagea une centrale hydroélectrique en 1920. Le sentier La Grande île (8 km) se veut un hommage au portage du printemps qu’empruntaient les voyageurs et les Premières Nations. Finalement, le sentier La Tour à feu (1 km) retrace l’histoire de la protection contre les incendies.

La qualité du réseau de sentiers pédestres de classe intermédiaire fut soulignée par l’obtention d’une certification de la Fédération québécoise de la marche. Devant l’am-pleur du travail réalisé à ce jour, M. Larouche demeure modeste. « On a simplement rouvert des sentiers qui existaient déjà, qui étaient parcourus jadis par des porta-geurs, des trappeurs et des pêcheurs. »

www.recre-eaudesquinze.qc.ca

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15Cahier tourisme - L’iNDiCe BohÉmieN - juiN 2011

cahier tour i s t ique

Centenaire de Duhamel-Ouest

Un patrimoine qui revit

C’est en 1877 que naît le premier canton du Témiscamingue, sous le nom de Duhamel, en l’honneur de Monseigneur Joseph Thomas Duhamel, deuxième évêque d’Ottawa (1874-1909). Ce territoire deviendra la terre des premiers colons de la région et sera municipalisé en 1911, vingt-cinq ans après Ville-Marie. Au tour de Duhamel-Ouest d’atteindre la centaine.

Les festivités entourant le centenaire de Duhamel-Ouest ont commencé dès le début de mars et s’échelonnent sur plusieurs mois. Parmi les activités, il y a eu des jour-nées familiales ainsi qu’un brunch en l’honneur des anciens employés et élus muni-cipaux. Aussi, au début juin, le livre du centenaire et l’exposition de photos ont été lancés au bureau municipal. Un musée bien spécialLe 22 mai fut l’ouverture du méconnu musée Réva. Officiellement publicisé pour la première fois, ce musée privé est le fruit du travail fantastique et continu de Réjean Gaudet, résident du lac Laperrière. Pendant près de dix ans, cet homme a rassemblé des souvenirs familiaux dans une immense forteresse construite de ses mains, en plein cœur de la forêt. Les visiteurs auront la chance d’admirer des milliers de trou-vailles qui les ramèneront des décennies en arrière.

Les festivités prendront fin le 25 juin lors d’un souper retrouvailles sous un chapi-teau. Ce sera une soirée bavaroise comme il s’en faisait couramment jadis. L’histoire raconte que les gens se retrouvaient souvent pour danser et fêter en mangeant des saucisses et avaler une bonne quantité de bière! Les organisateurs ont eu envie de faire vivre ce genre de soirée une fois de plus aux Duhamellois et Duhamelloises-de-l’Ouest! Saucisses, chou-croute et bières seront à déguster tout au long de la soirée, dans une formule qui rappelle un peu celle d’une « foire gourmande ». L’ambiance sera réchauffée par la musique du groupe Modern’air band en provenance du Centre-du-Québec et des QuAT de Rouyn-Noranda. En tout, les organisa-teurs attendent entre 1000 et 1200 personnes.

Si Duhamel-Ouest, fondée en 1911, a pour avantage d’être une municipalité majoritairement riveraine du lac Témis-camingue, St-Eugène-de-Guigues a quant à elle bénéficié des rives de la rivière La Loutre et du ruisseau Cameron pour se coloniser. Aujourd’hui, la petite munici-palité compte près de 450 habitants, bien des terres cultivées et une longue histoire à raconter.

Les Eugéniens et Eugéniennes auront un avant-goût des festivités entourant le cen-tenaire de la petite municipalité dans les semaines à venir. En effet, le lancement du livre du centenaire se fera le 18 juin prochain dans la salle paroissiale et sera suivi d’un souper-spectacle avec l’artiste invité Guillaume Beaulieu.

Les activités spéciales pour l’occasion débuteront avec un bingo monstre le 21 juillet. Pendant les trois jours qui sui-vront, les visiteurs auront droit à des visi-tes guidées de la paroisse et à un musée

improvisé dans l’école primaire, avec les antiquités que les citoyens auront eux-mêmes apportées. De plus, des activités pour les enfants sont prévues à l’horaire pour toute la fin de semaine. Des mini-croisières en ponton seront en outre offertes sur les lacs Cameron et Sassa-ganigan. À toutes ces activités viennent s’ajouter l’inauguration du parc du Cen-tenaire le vendredi, une partie de balle familiale le samedi et un souper retrou-vailles le dimanche soir.

Place aux spectacles !Le village aura son lot de spectacles pour la fin de semaine. Les groupes Poussière et En Béland su’l perron sont attendus le vendredi soir. La pièce de théâtre Les nonnes, qui avait tant séduit la population témiscamienne il y a quelques années, brûlera les planches à nouveau pour la fête du samedi soir et sera suivie du grou-pe de musique La Galère. Enfin, le Dj Ber-trand terminera les veillées du vendredi au dimanche avec des soirées dansantes.

Cet été, le Témiscamingue aura le cœur en fête puisqu’il célèbrera le 125e anni-versaire de la plus vieille municipalité de la région. Le premier week-end de juillet, prenez un nouveau cap et venez festoyer à Ville-Marie-sur-le-lac !

La formule bières et saucisses sera à l’honneur une fois de plus pour le repas du vendredi soir, 1er juillet. La soirée se clôturera dans la baie des Pères avec le traditionnel feu d’artifice et des anima-tions laser. Ce sera une belle occasion pour tous les Témiscamiens de se ras-sembler à la fois pour fêter Ville-Marie et la fête du Canada!

On peut dire que les organisateurs ont misé sur les plus beaux atours de Vil-le-Marie pour bien la mettre en valeur. Le majestueux lac Témiscamingue sera le décor officiel de la fête, puisque les nombreuses activités du samedi se dérouleront au parc du Centenaire. Cette journée sera consacrée aux familles et aux enfants avec des jeux gonflables, du maquillage, des animations sous la tente et des spectacles sur la scène du parc.

Gourmandises et cimetière !Avec pour maire Bernard Flébus, des Cho-colats Martine et jadis de la Foire gour-mande, il n’est pas étonnant que Ville- Marie s’offre un souper gastronomique pour fêter en grand! une fois de plus, le maître chocolatier met à l’honneur les produits régionaux dans nos assiettes. Le souper est offert à l’ensemble de la population témiscamienne et les billets seront en vente sous peu. La soirée se terminera encore une fois sur le bord du lac avec une parade nocturne des bateaux de la marina, peu après le dévoi-lement de la fameuse surprise au coin des rues St-Anne et Notre-Dame-Sud.

Les festivités se termineront le dimanche avec une messe et un brunch en matinée, et une toute nouvelle expérience de théâ-tre de cimetière sera offerte à la popula-tion. C’est un beau clin d’œil à faire aux pionniers que d’aller finir la fête sur leur pierre tombale. Les visiteurs seront alors replongés, l’espace d’un instant, dans des histoires et des anecdotes du passé.

Les 75 ans de Moffet

Un pont entre le passé et le présentC’est en l’honneur du père de l’agriculture témiscamienne, le Frère oblat Joseph Moffet, que le village s’est donné ce nom en 1936. Les familles arrivent de Beauce pour coloniser cette immense terre dans l’Est du Témiscamingue. Malgré les coups durs qui frappent la petite communauté de l’Est témiscamien, Moffet refuse énergi-quement de mourir, et célèbre sa riche histoire.

L’ouverture officielle des festivités de la paroisse aura lieu le vendredi 1er juillet. Elles seront lancées avec la présentation du film du cinéaste Sylvain Marcotte sur les ponts du Grassy Narrow. Ces deux ponts couverts étaient, paraît-il, les plus spectaculaires des ponts de bois du Témiscamingue. un incendie les a malheureusement détruits en juillet 1983. Sylvain Marcotte, lui-même originaire de Moffet et auteur d’un film sur la messe du chasseur qui se déroule chaque année au village, a voulu immortaliser leur histoire dans les dernières années en réalisant un documentaire sur ce monument aujourd’hui disparu. La présentation du film sera suivie d’une disco sous le chapiteau. La journée du samedi offre une multitude de festivités pour tous les goûts. Outre les activités plus traditionnelles comme l’exposition de photos et d’antiquités et les acti-vités pour les enfants, il y aura une table ronde animée par Guillaume Beaulieu sur la création de la paroisse, une partie de balle amicale et un rallye. Pour ceux qui l’auront manqué la veille, le film de Sylvain Marcotte sera présenté une deuxième fois en après-midi et enfin, la journée se terminera par un souper retrouvailles et une soirée dansante.

Après la messe du dimanche, la population et les visiteurs pourront se rassembler une der-nière fois pour le brunch sous le chapiteau.

Parions que bien des gens de la Beauce enva-hiront la petite communauté pour toute la fin de semaine !

Gens du Témis, c’est votre tour...] Émilise Lessard-TherrienQuatre municipalités du Témiscamingue célèbrent d’importants anniversaires en 2011, ce qui signifie autant de programmations festives pour toute la famille. En ce début d’été, le passé sera au goût du jour, alors qu’il sera possible de revivre l’épopée des pionniers ayant fait surgir une région au milieu d’un décor naturel enchanteur.

Souvenirs et bonne bouffe sur les bords de la baie des Pères !

La doyenne de l’Abitibi-Témiscamingue fête ses 125 ans

Centième anniversaire de St-Eugène-de-Guigues

Redécouvrir « St-Eu » !

PHOTO : COuRTOISIE DE LA MuNICIPALITÉ

16 Cahier tourisme - L’iNDiCe BohÉmieN - juiN 2011

] Paul-Antoine Martel

La Cité de l’Or amorce la réalisation de son plan de développement

Refaire l’histoire

cahier tour i s t ique

Après quelques années de démarchage et de planification, et quelque 8 mois après avoir obtenu le statut de site historique du gouvernement du Québec, la Cité de l’Or a vu les premiers ministres fédéral et provincial se bousculer pour annoncer des millions en subventions. résultat : cet été commenceront d’importants travaux visant à protéger les bâtiments de ce complexe industriel historique et à renouveler sa façon de présenter l’information aux curieux d’ici et d’ailleurs.

« Notre but est de sauver les 6 bâtiments, dont les coquilles extérieures sont d’origine », explique le directeur-général de la Cité de l’Or, Guy-Édouard Bouchard, à propos de la première phase des travaux, qui se déroulera cet été. Ainsi, on changera les fenê-tres, le papier brique et certaines pièces de structure en bois, en plus d’améliorer la ventilation dans les bureaux, où travaillent les employés de la Cité de l’Or. En outre, on a procédé des améliorations sur la réserve à minerai et à la sècherie, partie intégrante du pavillon d’accueil des visiteurs.

La phase 2 (prévue pour 2012) sera consacrée à une cure de jouvence des deux che-valements, de la salle du treuil et du laboratoire, alors que la troisième phase (2013) sera celle où on s’attaquera à l’environnement physique de la Cité de l’Or. « L’amé-nagement du terrain sera conçu en concertation avec les organismes du milieu », explique le directeur-général, qui souhaite voir les Valdoriens s’approprier davantage cette infrastructure, et ce tout au long de l’année, que ce soit par le biais de festivals, de spectacles, de réunions ou d’accueil de congressistes divers.

Un gisement… de savoirLe développement de la Cité de l’Or passe également par une actualisation des infor-mations transmises aux visiteurs. Aussi, un vaste espace de la sècherie sera consa-cré à une nouvelle exposition conçue par le Centre de production scientifique du Musée nature sciences de Sherbrooke, traitant de l’histoire de la mine Lamaque et de ses bâtisseurs. Guy-Édouard Bouchard confie également vouloir investir le marché scolaire, à l’aide de trousses pédagogiques touchant divers domaines – dont l’his-toire et les sciences – et avec des activités précédant et suivant la visite du site. Ces nouveaux contenus s’ajoutent à l’audioguide, lancé l’été dernier, aux 6 panneaux du circuit Héritage Val-d’Or, ainsi qu’à une toute nouvelle activité de géocaching, soit la recherche, à l’aide de GPS, de caches disséminées sur le terrain. Autant de façons d’en apprendre plus sur un pan important de l’histoire régionale.

La mine Lamaque et la Cité de l’Or en bref • Gisement découvert en 1923 par Gabriel Commanda et Robert C. Clark. • La Lamaque fut en opération de 1935 à 1985. • Parmi ses propriétaires : le « père de l’Abitibi », Hector Authier. • A déjà employé 700 travailleurs (en 1941). • 139 tonnes d’or en ont été extraites. • Ouverture de la Cité de l’Or en juin 1995, une douzaine d’années après que l’idée de lancer un centre d’interprétation minier ait été lancée. • Constituée site historique sous le nom d’Ancienne-mine-Lamaque le 8 juillet 2010.

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Guy-Édouard Bouchard, directeur-général de la Cité de l’Or

17Cahier tourisme - L’iNDiCe BohÉmieN - juiN 2011

Des fruits tropicaux… au goût d’ici

] La rédaction

à la fin mai, l’association touristique régionale (atR) de l’abitibi-témis-camingue lançait sa campagne nationale afin d’attirer le plus de touris-tes possible en région. dans l’une de ces publicités de 30 secondes, la comédienne stéphanie Lavoie vante le bonheur de visiter (et résider) en abitibi-témiscamingue, et s’émerveille qu’il soit possible d’y manger des bananes qui goûtent le ciel.

Qui a eu l’idée d’associer notre région semi-nordique à un fruit exotique? Ces bana-

nes au goût d’étoiles sont une idées d’Aventure Obikoba, à rémigny. N’ayant, bien

sûr, pas de bananiers, ils ont tout de même inventé une recette à faire se pâmer

les dieux. il faut premièrement faire une incision dans la pelure de la banane afin

d’y insérer des petits morceaux de chocolat (de préférence des produits régio-

naux, comme ceux des Chocolats Martine, de Choco Mango, du Gisement voire

le Choco-miel de la Grande Ourse). il faut par la suite déposer la banane sur les

braises jusqu’à ce que la pelure soit noircie et la chaire, moelleuse. Petite mise

en garde : pour que ça goût vraiment le ciel, il faut absolument être en Abitibi-

Témiscamingue, après une journée de plein air, et en avoir profité pleinement !

cahier tour i s t ique

Remonter l ’Harr icana... et le tempsAbitibiwinni Aventure/Culture entraîne les amateurs de plein air sur la route d’eau traditionnelle des Algonquins

] Winä Jacob et Paul-Antoine Martel

Pendant des millénaires, avant l’arrivée des Blancs, les Algonquins et leurs ancêtres ont sillonné le territoire de l’Abitibi et du Témiscamingue, développant une connais-sance intime des forêts et des rivières et un savoir-faire aux allures de symbiose avec la nature. Quiconque souhaite découvrir une parcelle de ces secrets peut le faire grâce à l’entreprise Abitibiwinni Aventure/Culture et son service Bercé par l’Harricana.

La rivière Harricana prend naissance dans les environs de Val-d’Or, quelques kilomè-tres à peine au nord de la ligne de partage des eaux et du bassin de la rivière des Outaouais. Elle monte lentement vers le nord, traversant Amos et ses environs, avant de se gonfler et de disparaître dans la baie james, après une course de plus de 500 kilomètres. C’est cette situation géographique enviable qui en a fait une route impor-tante pour les premiers occupants de notre territoire, dont les résidents de Pikogan, communauté située à la sortie nord d’Amos, sont les héritiers.

Depuis la fin des années 1990, la communauté Abitibiwinni de Pikogan offre des expé-ditions sur cette route fluviale sous la jolie appellation Bercé par l’Harricana. À l’aide de guides qualifiés, les amateurs de plein air peuvent profiter d’expéditions de durée variable, allant d’une journée à plusieurs jours. Des arrêts sont prévus pour les repas, qui mettent en valeur la gastronomie traditionnelle, et il est possible de passer la nuit en forêt, sous une tente de prospecteur ou un tee-pee. On a ainsi aménagé, sur un tron-çon de rivière de 200 km, près d’une quinzaine de campements, du plus confortable au plus rustique. En 2010, Bercé par l’Harricana a été récompensé du Prix Écotourisme et tourisme d’aventure lors du gala régional des Grands prix du tourisme québécois.

L’Harricana dans le cœurStéphanie Thuot, responsable des communications de l’Association touristique régio-nale, se souvient avec bonheur de ses deux expériences sur ce circuit, alors qu’elle accompagnait des groupes de journalistes. « C’est magique ! » résume-t-elle simple-ment. Elle retient surtout le travail des guides, « qui racontent vraiment où passaient leurs ancêtres, comment ils vivaient. Généralement, les Algonquins ne parlent pas beaucoup, mais quand on les interroge, ils répondent généreusement aux questions. » Elle ne cache pas son admiration pour ces hommes des bois formés en sécurité aqua-tique, survie en forêt et mesures d’urgences : « Leur contrôle du canot est impression-nant; on dirait qu’ils ne rament même pas ! »

Ce n’est pas parce qu’on est en plein bois que l’inconfort règne, bien au contraire : gîte et nourriture ont charmé Stéphanie Thuot. « On a aidé à préparer notre tee-pee, relate-t-elle. Ça sent vraiment bon avec le sol en branchage de sapin et le feu qui chauffe au milieu, les copeaux de bois qui y brûlent… » Quant à son coup de cœur culinaire, il est attribué à la bannique frite préparée par une cuisinière : « C’était tellement bon! On aurait dit des beignes! » www.abitibiwinni.com

photo : courtoisie ATrAT

18 Cahier tourisme - L’iNDiCe BohÉmieN - juiN 2011

] Winä Jacob

11e saison d’animation théâtrale au site historique d’Authier

La vie, la vie dans le Rang II

Pour une 11e saison, Gemma et ses acolytes attendent les friands d’histoire dans la grange de l’École du rang ii. La pièce La vie dans le Rang II est de retour avec deux nouvelles aventures pour ceux qui visitent ce site historique, mais aussi pour ceux qui veulent se rappeler un passé pas si lointain. La première moitié du mois de juillet vibrera au rythme de Se paqueter la fraise, tandis que la deuxième fera écho à C’tun bon soir.

La vie dans le Rang II était au départ, il y a 11 ans, l’histoire de Gemma et Ludivine, interprétées respectivement par Sophie Poulin et Hélène Girard. « Gemma, c’est la fille qui arrive de Montréal et débarque du train afin de venir défricher une terre avec son mari, mais qui trouve toujours que la vie à Montréal c’est bien mieux alors que pour Ludivine, c’est tout le contraire », explique Sophie Poulin, l’auteure des pièces. En 11 ans, Gemma en aura vécu des aventures, puisque chaque été, une ou deux nouvelles pièces sont créées, traitant de thèmes allant de la guerre à la mort de son premier mari et de son amie Ludivine, en passant par la conscription et un mariage de raison avec joachim. Afin d’être le plus fidèle possible au quotidien des premiers habitants de la région, Mme Poulin a effectué de nombreuses recherches : « j’ai un certain cercle de person-nes âgées que je consulte pour m’assurer de raconter des choses qui se passaient ici, et non dans le Bas-du-Fleuve. je regarde aussi des films, je lis des livres et je collecte des suggestions et des anecdotes. » C’est justement une de ces propositions qui est à l’honneur dans C’t’un bon soir. « Il y a quelqu’un qui m’a parlé de la Fête-Dieu. Avec mes recherches, j’ai découvert que ce n’était pas exactement la même chose à Authier qu’à Tachereau ou qu’à Macamic. j’ai donc pris le tout pour en faire une seule histoire avec des idées typiques d’ici. »

L’histoire : ressource renouvelableSi C’t’un bon soir parlera de cette fête religieuse qui avait lieu une fois l’an ainsi que des soirées de fréquentations dans le rang, Se paqueter la fraise traitera quant à elle de la noyade de la douleur (littéralement) dans l’alcool et de la saison des confitures de fraises. « La région regorge d’histoires, mais comme on ne peut pas réinventer le passé, je me dis que c’est une source épuisable et qu’inévitablement je vais arriver au bout et ne plus avoir d’inspiration. Et chaque fois, une histoire vient à moi. » Pour la directrice de l’École du Rang II, Greta Nys, « La vie dans le Rang II est une acti-vité complémentaire aux visites régulières de notre site pour augmenter notre acha-landage. Ça permet de renouveler notre auditoire et de leur offrir une autre expérience de la vie dans les années 40. » La directrice ajoute que le centre innovera encore cette année avec la présentation de spectacles (deux pour adultes et deux pour enfants) de Gilles Parent en août. www.lino.com/~ecolrgll/

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C’est sur ces simples paroles que commence la chanson du 325e anniversaire du pas-sage de l’expédition du Chevalier de Troyes au Fort-Témiscamingue. Martin Bernard, auteur-compositeur, n’aurait pu trouver mots plus justes pour décrire ce projet commé-moratif d’envergure. Le Comité organisateur n’a pas lésiné sur les efforts pour raviver l’esprit du célèbre chevalier et nous a préparé tout un éventail d’activités.

Le 30 mars 1686, le Chevalier de Troyes quitte Montréal à la tête d’un détachement d’une centaine d’hommes. Le but ultime : parcourir plus de 800 kilomètres pour aller prendre possession des postes de traite anglais de la baie d’Hudson. Cette expédition, considérée comme l’une des plus spectaculaires du régime français, permettra aux Fran-çais de prendre le contrôle du commerce des fourrures et ainsi d’asseoir la souveraineté de la Nouvelle-France sur les ressources et le territoire. Le passage de ces courageux hommes sur le site du Fort-Témiscamingue a permis de lier la région à ce haut fait de l’histoire du Canada.

« Nous voulons, par nos activités et événements, ramener à la mémoire de nos visiteurs ces hommes qui ont façonné notre pays et lui ont donné une identité », fait observer Réal Couture, créateur du concept des fêtes commémoratives.

Un été « Fort » chargéMalgré la taille du projet, on a insisté pour lui donner une couleur régionale. « Nous souhaitons en faire un projet de communauté, non pas juste de Parcs Canada, pour le bénéfice actuel et futur du tourisme témiscamien », indique Marlyn Rannou, chef de l’équipe de l’expérience du visiteur au Lieu historique national du Fort-Témiscamingue. Les festivités mettront donc en vedette artistes et artisans locaux. « Nous souhaitons également accroître le sentiment d’appartenance de la population locale et régionale par rapport au site », d’ajouter Mme Rannou.

Le calendrier des activités auxquelles les visiteurs pourront participer au Fort- Témiscamingue est bien garni. Du 30 mars au 17 août, les Chroniques d’un voyage extraordinaire sont diffusées à 9 h 45 sur les ondes de CKVM ainsi que sur le site web de la station (ckvmfm.com). Depuis le 6 mai, la Salle Augustin-Chénier présente l’expo-sition cartographique Terra Incognita, sur les traces de Troyes, de Luc Bévart, qui sera déplacée au Fort-Témiscamingue le 1er juillet. Les visiteurs pourront s’offrir en juillet un voyage dans le temps en compagnie notamment de l’historien Marcel Tessier et de la troupe Les Habitants de la Nouvelle-France. Le 100e anniversaire de Parcs Canada sera souligné avec un spectacle de musique traditionnelle mettant en vedette Les Tireux d’Roches. Au mois d’août, un marché public et une dégustation de mets algonquins seront organisés, puis deux causeries viendront souligner le mois de l’archéologie. Enfin, le 20 août, le président d’honneur des fêtes, M. Albert Millaire, viendra animer un « Moulin à paroles » pour la clôture des festivités. Autant de façons de célébrer ce chapitre passionnant de l’histoire du Canada.

pc.gc.ca (Site de Parcs Canada)

Le bureau d’accueil du refuge Pageau se refait une beauté pour son 25e anni-versaire et tant qu’à célébrer, aussi bien le faire joliment. Pour l’occasion, une réplique du camp de trappe de Michel Pageau sera érigée afin de permettre à ce dernier, ainsi qu’à sa conjointe Louise, d’accueillir les visiteurs dans un endroit qui leur ressemble.

Le bâtiment d’accueil, fait de deux anciennes roulottes provenant de la Baie-james qui avaient été posées à même un vide sanitaire en 1986 lors de l’ouverture du célèbre refuge pour animaux, ne répondant plus aux exigences et besoins du site touristique, des travaux ont été entamés afin de l’agrandir et d’en améliorer son efficacité. « L’accueil comportait plusieurs lacunes, explique le directeur du Refuge, Félix Offroy. Il nous manquait de l’espace pour nos bureaux, pour faire des salles de bain pour les visiteurs et un espace pour manger quand il pleut. » De là est née l’idée d’améliorer les installations.

Ce qui était anciennement le poste d’accueil a été converti en centre d’interpréta-tion sur l’histoire de Louise et Michel Pageau et du centre qu’ils ont fondé. On y a construit une reconstitution du camp original de M. Pageau. « Il a maintenant son coin à lui, et à Louise, avec une cheminée et un poêle à bois pour l’hiver. C’est leur endroit pour recevoir les visiteurs avec leurs affaires, leurs souvenirs et pour leur raconter les histoires des animaux. Ça sera comme ça tant que la santé y sera et tant qu’ils en auront le goût ! » d’ajouter M. Offroy.

Autres nouveautés, même objectifEn plus des modifications qui ont été faites à l’accueil, la tour d’observation qui existait au milieu des années 90 est de retour cette année. une tour, d’une hauteur de 35 pieds, a été érigée dans un coin du site qui n’était pas accessible auparavant. Les visiteurs vont pouvoir observer du haut ce qui se passe et voir un étang où les animaux sauvages viennent nicher.

un nouvel enclos a aussi été aménagé afin de contenir les dindes sauvages de Michel Pageau et dans lequel un chevreuil aveugle, recueilli dans la vallée de la Gatineau, vaque allègrement. « Tous les animaux qui sont ici ont une raison d’être et notre mission reste la même malgré les changements, mentionne le directeur du Refuge. C’est important que les gens comprennent pourquoi les animaux sont ici et ce qu’on fait pour les remettre en liberté. Les animaux vont toujours entrer et sortir d’ici, c’est la beauté de la chose ! » Finalement, au courant de l’été, une salle multi-usages, dans laquelle il y aura expositions et projections de film documentaire, sera aménagée afin de permettre aux visiteurs d’en apprendre plus sur la cohabitation entre les hommes et les animaux. www.refugepageau.ca

L’art de savoir accueillirLe Refuge Pageau

] Winä Jacob

] Amélie Roberge

Il y a 325 ans, le Chevalier de Troyes s’arrêtait au Fort-Témiscamingue

« Le temps passe, mais l’histoire reste »

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la culture dans mes mots

Nom : Marie-Lou SirardÂge : 15 ansLien particulier avec la culture : Pas de lien particulier, sinon l’intérêt pour la culture en général.

Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ?une façon de s’exprimer et de montrer aux gens notre façon de penser. Ce qui rend chaque personne différente des autres. C’est aussi une façon de se divertir.

À quoi sert la culture dans la société ?À faire décrocher les gens et les aider à réfléchir, comprendre, pousser un peu plus loin leur façon de penser. S’attarder aux choses auxquelles on ne s’attarde pas habi-tuellement. Prendre plaisir aux petites choses qui sont banales, mais si importantes pour nous.

Et si la culture n’existait pas ?On s’ennuierait beaucoup. Tout serait terne. La plupart des choses viennent de la culture.

Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ?je trouve ça excitant. j’aime beaucoup aller dans une exposition et essayer de décou-vrir ce que la personne voulait exposer. Ça m’amène à trouver plusieurs façons de penser, ça ouvre l’esprit.

À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ?Il faut juste être capable de pousser ses idées pour faire réagir ou réfléchir. Il faut surtout de la passion.

Peux-tu nommer de grands artistes ?Ariane Moffatt, à cause de son authenticité, ses mélodies accrocheuses, son talent d’interprétation et sa manière de retranscrire ses idées pour que ça vienne chercher les gens dans leurs trippes. Écouter sa musique me fait planer.Charles Baudelaire est un grand artiste par sa façon d’écrire qui était vraiment particu-lière. Même si ses textes sont sombres, ils font rêver. Et toi, aimerais-tu être une artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ?j’aimerais être tatoueuse. Pour moi, c’est une des meilleures façons de montrer ce qu’on aime. Le tatoueur va faire ce que les gens veulent mais en l’interprétant à sa façon. je m’exprime beaucoup par l’habillement, le look. j’adore aussi dessiner et peindre.

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> MyLènE CossEttE

Banales mais si importantes…

les livres de Charlotte

> ChaRLottE LunEau, 9 ans

J’ai découvert ce roman à la foire du livre Scholastic (maison d’édition jeu-nesse) organisée à mon école. J’ai hésité pendant de longues minutes pour choisir un roman qui me plairait et je crois que j’ai fait un bon choix. J’ai d’abord été attirée par ce livre parce que la page couverture est vraiment colorée et en le feuilletant, j’y ai découvert des images inspirées de la bande dessinée, un style lecture que j’apprécie.

Nate le seul et unique a paru en janvier 2011. Son auteur, l’Américain Lincoln Peirce, est un bédéiste qui a fait une série intitulée Big Nate, parue dans plus de 200 jour-naux américains depuis 1991.

Pour ceux qui aiment rire, ce livre est fait pour vous! Nate est un sympathique garçon qui s’attire les ennuis à l’école ! j’ai adoré cette lecture, Nate le seul et unique est vraiment drôle. Ce livre plaira autant aux filles qu’aux garçons de 9 à 12 ans. Les personnages de Nate, son ami Francis, Madame Godfrey et les autres sont vraiment divertissants et m’ont permis d’oublier ce qui se passait autour de moi durant ma lecture !

La prophétie du biscuit chinoisLa prochaine fois que vous allez manger un biscuit chinois, faites attention : votre vie pourrait changer comme celle de Nate qui lut un jour dans un biscuit : « Aujourd’hui vous allez surpasser tout le monde ». Tous les efforts qu’il a faits pour y arriver lui ont attiré des ennuis avec ses professeurs et même son entraîneur ! je vous invite à entrer dans la tête de Nate pour découvrir ses tentatives de records ratées et ce qu’il pense des professeurs et de ses camarades !

Rempli d’images, ce livre, qui en contient plus de 200, vous plaira aussi si vous n’aimez pas lire de longs textes. Au moins une image accompagne chaque page. Vous allez découvrir des mini-bd, des extraits de ses cahiers et son univers humoristique !

une chose est certaine, je vais relire ce livre et j’espère avoir la chance de lire le 2e tome qui sera disponible à l’automne !

Lire pour rire et oublier

Nate le seul et uniqueAuteur : Lincoln Peirce

Éditions Scholastic

22 L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

arts visuels

La designer Marthe Courchesne de Gatineau a d’abord su convaincre Céline Branconnier de concevoir les saltimban-ques plus grands que nature, afin qu’ils en imposent par leur stature et qu’on les aper-çoive de loin; ce sont donc des marionnet-tes de 3 mètres de haut qui émerveilleront les promeneurs. Comme maître d’œuvre, Mme Branconnier compte sur les nom-breux talents de l’artiste multidisciplinaire Eddyenne Rodrigue pour habiller ce beau monde. Celle qui maîtrise depuis long-temps les secrets du textile est l’auteure de l’exposition intitulée Histoire de la mode et du costume au fil des siècles, qui sera présentée au Centre d’exposition d’Amos d’octobre à janvier prochain. Pour ce qui est de donner vie à ces beaux danseurs et acrobates, c’est Monique Tremblay qui agit en qualité de maquilleuse.

Détail intéressant : les matériaux choi-sis sont synthétiques. Ils ne développent aucune moisissure grâce à leur résistance aux intempéries. Polyester, cuirette, fil de cuivre et corde de plastique sont de mise pour agrémenter les costumes d’acces-soires élaborés grâce au savoir-faire des artistes de la Maison d’arts jeannine-Durocher. « Les saltimbanques Desjardins

occuperont longtemps cet espace, prévoit Carmen Branconnier. Aussi, nous adapte-rons leurs costumes aux couleurs des sai-sons et on tirera parti de jeux de lumières pendant les fêtes de fin d’année. »

Comme un casse-tête qui se fait tout seul…La Ville de La Sarre prend part au projet en collaborant à l’aménagement du site, avec la construction d’une scène extérieure en demi-cercle entourée de quelques arbres. On souhaite que les citoyens apprécieront ce coin de verdure comme un cadeau et seront fiers d’y accueillir les visiteurs. « Quelques détails restent encore à régler dans cette aventure, lance Carmen Bran-connier, mais comme l’œuvre s’inscrit dans le temps, il est amusant de constater que les ajustements nécessaires arrivent à temps, au fur et à mesure de son évo-lution. »

« À part le fait d’y croire très fort, on ne sait pas vraiment d’avance quelles ficel-les donnent forme à un tel projet, confie Mme Branconnier, mais il semble bien que l’abandon dans le travail consacré à le matérialiser nous mène à bon port ! »

La Maison d’ar ts Jeannine-Durocher

travaille à un parc de sculptures à La Sarre

Des géants sur la rue Principale

> FRanCinE GauthiER

Conçues sur le thème du cirque et des saltimbanques, sous l’impulsion de Carmen Branconnier, fondatrice de la Maison d’arts Jeannine-Durocher, des sculptures marionnettes géantes seront installées à La Sarre dans un espace laissé vacant sur la rue Principale, espace qui deviendra, pour quel-ques années peut-être, le Parc des saltimbanques Desjardins.

PHOTOS : COuRTOISIE MAISON D’ART jEANNINE-DuROCHER

Du 3 juin au 17 juillet, le Centre d’exposition de Val-d’Or propose des expositions sur la trace que nous laissons sur la planète et sur les peuples qui l’habitent.

L’artiste Katie Vibert, originaire de Sept-Îles, sur la Côte-Nord, propose sous l’appellation Icônes nordiques une réflexion sur l’impact de l’arrivée de nombreux travailleurs venus tenter leur chance dans les territoires nordiques. À l’aide de sculptures et d’installations, elle explore les diverses formes que peut prendre le métissage des cultures et cherche le point de convergence des intérêts de ceux qui arrivent et de ceux qui sont enracinés.

jeanne-d’Arc Larouche, pour sa part, offre ses peintures sur bois comme autant de regards sur les outrages que l’humanité fait subir à la nature, et sur les conséquences que cela entraîne. La sensibilité de l’artiste valdorienne l’a amenée à représenter tsunamis et sécheresse, inondations et feux de forêts… Avec l’omniprésence des catastrophes naturelles en cette fin de printemps, personne ne pourra l’accuser de verser dans le catastrophisme…

Katie Vibert et Jeanne-d’Arc Larouche au Centre d’exposition de Val-d’Or

Partager (sainement) la terre

> La rédaction

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Pour ce faire, il suf fit de cliquer sur la section Abonnement/Adhésion à l’adresse suivante : indicebohemien.org

23L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

général

> EvELynE PaPiLLon

Depuis huit ans, des artistes produisent des toiles formant une bannière recto verso exposée sur la rue Principale de La Sarre pour faire un clin d’œil à un événement annuel. Si l’an dernier il s’agissait du circuit patrimonial, cette année, le thème du saltimbanque est à l’honneur du 29 mai au 4 septembre. Cette thématique sera même reprise par l’événement annuel La Sarre en fête.

Plus d’une trentaine d’artistes participent jusqu’à présent, pour un total d’une soixan-taine d’œuvres exposées. « Nous sommes toujours agréablement surpris de la colla-

boration des artistes, elle est très bonne », affirme Mme Sylvie Tousignant. L’exposi-tion est composée uniquement d’œuvres originales, créées par des artistes en début

Les saltimbanques envahissent La Sarre !L’été lasarrois se déroulera sous des airs de cirque

de carrière, semi-professionnels et profes-sionnels. À la fin de l’exposition, ceux-ci repartiront avec leurs créations.

La bannière donnera un cachet bien spécial à la ville, tout en offrant une vitrine inté-ressante aux peintres lasarrois. « Cette exposition s’adresse à tout le monde. Nous nous plaisons à dire que c’est la plus gran-de exposition extérieure de la région, car c’est la seule! » plaisante Mme Tousignant. « Ce sont des peintures colorées, pleines de mouvement et très belles. Ça vaut la peine de venir faire un tour », ajoute-t-elle fièrement. Le projet a lieu en collaboration avec la Maison d’arts jeannine-Durocher, qui installera des sculptures sur la même thématique dès les premiers jours de juin (voir autre texte en ces pages).

La Sarre en fête… foraine!À la fin juillet, l’événement La Sarre en fête, qui consiste en une semaine de divertisse-ments pour toute la famille, exploitera lui aussi l'univers des fêtes foraines, du cirque et des saltimbanques. En effet, des jeux gonflables seront installés sous ce thème, des clowns seront présents et il y aura du maquillage. Toute la fin de semaine, un artiste de cirque donnera des spectacles de rue. Finalement, un caricaturiste sera sur place pour toute la durée du festival. L’événement nous réserve des surprises et d’autres activités restent à confirmer.

Le 12 juin prochain, de 13 h à 16 h, se tiendra la cinquième Festa internationale du Centre de solidarité internationale Corco-vado. À cette occasion, la presqu’île du lac Osisko, à rouyn-Noranda, vibrera au rythme d’une grande fête pour toute la famille, organisée sous le thème En union avec les familles d’ici et d’ailleurs.

Au cœur de cette activité, la musique! Airs du Brésil, rythmes de la Nouvelle-Calédonie, danse, spectacles pour les tout-petits… Et pour regagner un peu d’énergie après avoir bien bougé, les participants pourront reprendre des forces en goûtant quelques mets exotiques, ou encore se changer les idées en jetant un œil sur l’assortiment de produits équitables qui seront présentés. Les en-fants y trouveront également leur compte, eux qui pourront se faire maquiller ou s’éclater dans les jeux gonflables.

Le CSi Corcovado soutient des projets de dé-veloppement international, principalement au Brésil et au Niger. Dans ce dernier pays, un puits construit avec l’aide de Corcovado a contribué à la création d’un village doté d’une école, dont la première cohorte vient de terminer son cours primaire. On souhaite dans un avenir rapproché contribuer à la création d’une coopérative, une banque céréalière, qui sera gérée par un groupe de femmes.

csi-corcovado.org

Le bout du monde à la presqu’île du lac Osisko5e Festa Internationale du CSI Corcovado

> La rédaction

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PHOTOS : COuRTOISIE MAISON D’ART jEANNINE-DuROCHER

Une création de Maxine Labonté Une œuvre de Jeannine ProvostUn des oriflammes réalisés par Laurenne Gauthier Une autre réalisation de Laurenne Gauthier

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110, rue du Lac, Notre-Dame-Du-Nord (QC), J0Z 3B0

819-723-2607 (tél.), 819-723-2605 (fax)

Propriétaires / Your hostsStéphane Poitras & Francine Fallara

G te du passantî

20102009

[email protected]

www.aureposdubouleau.com

Au Repos du Bouleau, situé sur les berges du

lac Témiscamingue, offre à ses clients une

ambiance chaleureuse et accueillante,

propice à la découverte de la région et de

l’histoire du Témiscamingue.

Un gros merci à notre clientèle!!!

Le 19 mars dernier se tenait, à Lorrainville, la 26e remise des Grands prix du tourisme québécois. L’Indice bohémien félicite les lauréats, dont certains s’affichent en cette page, et salue la vigueur de l’industrie

touristique régionale.

25L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

rubrique ludique

Ce que je trouve bien avec les jeux de la Nintendo DS est qu’ils ne sont pas affectés par le zonage. Un jeu acheté en Europe peut très bien être joué sur une console nord-américaine. C’est alors que j’ai découvert un jeu de Mots Croisés tout en français, à mon grand bonheur.

Au Québec, les jeux de mots croisés disponibles sont en anglais. Ne vous méprenez pas par une couverture en français, ils se jouent bel et bien en anglais. j’ai essayé CrossworDS publié par Nintendo. Comprenant plusieurs grandeurs de grilles et diffé-rents niveaux de difficulté, j’ai tout de même trouvé le jeu relativement facile. Il pourrait être utilisé par ceux voulant perfectionner leur anglais, langue seconde. un avantage est le fait d’avoir jusqu’à trois définitions pour chaque mot à trouver. CrossworDS offre également un jeu d’anagrammes et des grilles de mots cachés. Fait cocasse, l’un des thèmes est le français. Les mots proposés sont toutefois hyper clichés.

Dans Mots Croisés, on joue en français. Au choix, on utilise un clavier virtuel ou un sys-tème de reconnaissance d’écriture pour remplir les cases. Pouvant entrer les lettres au crayon comme on le ferait sur une feuille réelle pour se faire un brouillon, c’est au stylo qu’il faut compléter la page pour résoudre le casse-tête. On peut utiliser des indi-ces, c’est-à-dire révéler la lettre positionnée sur notre curseur. En agissant de la sorte, on sera pénalisé car du temps sera ajouté sur notre score final. Dans l’ensemble, les grilles se font assez bien si on a déjà l’habitude de ce type de divertissement. C’est un total de 600 grilles divisées en trois niveaux de difficulté qu’on peut résoudre dans l’ordre ou le désordre comme bon nous semble, mais on ne peut plancher que sur une seule à la fois. Si on change de grille, on perdra la progression de celle qu’on faisait avant. On peut tout de même sauvegarder à tout moment pour s’arrêter et y retourner plus tard. Graphiquement, on a le choix de voir nos grilles sur une feuille de journal ou dans un style médiéval beige-parchemin. Si l’on décide de les activer, trois choix de musique d’ambiance générique nous permettront d’entrer dans une bulle de réflexion.

Mots Croisés est donc un titre sur lequel les amateurs pourront passer plusieurs heu-res, à la condition d’aimer relever ce type de défi. Cependant, outre des grilles de mots croisés, il n’y a rien de plus au menu.

e-neko.com/games.php?lang=Fr&num=60

> MÉLaniE boutin-ChaRtiER

Mots Croisés (Neko Entertainment) – 2007

> sERGE boRdELEau

L’adoption d’une nouvelle politique culturelle, en 2009, a lancé un grand mouvement de consolidation des forces du milieu artistique valdorien. Premier chantier où cette mise en commun des efforts se fait sentir : celui des festivals, qui ont fait le choix de s’unir plutôt que de s’entredéchirer pour quelques commandites.

Les organisateurs de Val-d’Or s’unissent, au-delà de la compétition

De festival en festival

Depuis peu, les événements culturels valdo-riens se sont rassemblés sous la bannière « De festival en festival », ce qui concorde avec le premier axe de la nouvelle politique culturelle, soit de « Favoriser la concerta-tion et la planification ». Ce genre de regrou-pement a déjà fait ses preuves ailleurs au Québec et en région. D’ailleurs, l’idée avait été proposée voilà quelques années, sans qu’il n’y ait de suite. Cette fois, dès la pre-mière rencontre, les promoteurs culturels ont vu le potentiel et l’intérêt de s’unir à leurs pairs.

Robert Migué, directeur du Service culturel de Val-d’Or et instigateur du projet, en est particulièrement fier: « Il fallait que les fes-tivals et les événements culturels réalisent qu’il sont davantage des alliés que des concurrents. » Les organisateurs d’événe-ments sont d’accord : « C’était une oppor-tunité à saisir absolument, affirme Philippe Doherty, nouveau capitaine à la barre du Festival d’été Wesdome. Ensemble, nous allons pouvoir réaliser d’importantes éco-nomies d’échelle. »

Déjà, des initiatives concrètes ont vu le jour : ententes globales pour l’achat de bière, publicités collectives et même conception d’un bock à bière commun, avec les logos de 5 festivals. Chaque événement fait aussi la promotion du festival suivant, en diffusant les bandes-annonces et les programmations à venir,

ce qui crée une continuité et entretient un momentum.

Effervescence culturelleL’année culturelle 2010 semble véritable-ment avoir été propulsée par le 75e de Val-d’Or. Aux incontournables que sont le Festival d’humour, le Festival de contes et légendes et le FRIMAT, se sont ajoutés le somptueux Festival de musique classique, le délicieux Festival Harricana et le sympa-thique Festival de cinéma des gens d’ici, sans compter le Festival des Rumeurs, le Festivert, le Festival Art’danse et le Festi-val d’été Wesdome, sauvé in extremis du naufrage l’an dernier. Chaque festival a ses spécificités et ses créneaux, son enver-gure et son public-cible mais, globalement, c’est toute la communauté qui en profite. L’offre culturelle à Val-d’Or se consolide et se diversifie : « Il y a une véritable efferves-cence ! » se réjouit M. Migué. Les publics se développent, l’intérêt pour la culture conti-nue de s’accroître.

Éventuellement, le regroupement des festi-vals volera de ses propres ailes. M. Migué, qui se voit comme une bougie d’allumage, est confiant : « Présentement, les gens autour de la table apprennent à se connaî-tre, il s’agit d’une phase exploratoire, mais les outils qui y voient le jour permettront aux organismes d’économiser de l’énergie et de traverser ensemble les périodes plus difficiles. »

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Dès la première rencontre, les promoteurs culturels ont vu le potentiel et l’intérêt de s’unir à leurs pairs

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Madame Claire Courtemanche-Labrèche, décédée le 14 décembre 2010, est à l’origine de la création du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Clair Foyer, qui a ouvert ses portes en 1970.

C’est en 1963 que Mme Labrèche commence à s’intéresser à la santé mentale. Elle devient même présidente d’une association provinciale s’y consacrant. Elle ne comprend pas que des enfants présentant ces difficultés doivent être placés en ins-titution à Québec et à Montréal, loin de leur famille, avec qui ils perdent souvent le contact. Elle veut les ramener en région.

Comme on cherchait une porte-parole impliquée en santé mentale pour s’occuper de ce dossier dans notre région, les gens de Montréal sont venus rencontrer Mme Labrèche pour l’informer et pour la convaincre.

Sa première tâche a été de former un comité composé de représentants des dif-férentes sphères d’activités de notre milieu. Il y a eu jean-Pierre Marquis, profes-sionnel des affaires sociales; André Gagnon, représentant du milieu des affaires; Marc Duguay, du milieu légal; un représentant des parents; et Mme Labrèche, repré-sentante du public. S’est ajoutée plus tard le premier directeur de l’organisme, M. Ronald Duclos.

Le Centre de réadaptation Clair Foyer ne devrait pas être une crèche ni une chaise berçante, comme le dit Mme Labrèche, mais un Centre d’adaptation à la vie. Dans leur cheminement, les enfants peuvent demeurer à Clair Foyer ou vivre en famille d’accueil.

Clair Foyer offre ses services à l’ensemble de l’Abitibi-Témiscamingue. Il est construit sur un terrain ayant appartenu aux Sœurs Grises du Centre hospitalier d’Amos. Ce terrain devait servir à des institutions selon les vœux des religieuses. Le Centre Clair Foyer a été nommé en l’honneur de Claire Courtemanche-Labrèche. C’est M. André Gagnon, membre du comité, qui en a fait la proposition.

M. Courtemanche-Labrèche a été honorée par le Centre Clair Foyer en septembre 2010, à l’occasion du 40e anniversaire de l’ouverture de l’établissement.

(Ce texte s’appuie sur une entrevue réalisée avec Mme Courtemanche- Labrèche l’automne dernier par M. Réal Bordeleau, du Conseil d’administration du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Clair Foyer. Elle a été produite par Raymond Lemay, de la télévision communautaire TVC7.)

> PiERRE LaLibERtÉ, Société d’histoire d’Amos

chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’a-t

> LouisE LaMbERt

Pendant que les guitares du monde embraseront le Vieux-Noranda, l’art-thérapie fera vibrer d’autres cordes sensibles dans le cadre du colloque intitulé Quêtes d’identités : la toile de fond des art-thérapies, présenté par l’UQAT, les 2, 3 et 4 juin, à rouyn-Noranda.

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Avec l’art pour matière première, cet évé-nement est l’occasion, pour les profession-nels de l’intervention auprès des person-nes, de discuter et d’expérimenter diverses approches de l’art-thérapie. Ce que révèle la lecture du programme, c’est l’impres-sionnant concentré d’expertise et d’ex-périence que réunit la vingtaine de confé-renciers, ce que ne manqueront pas de démontrer les ateliers, exposés et tables rondes qu’ils animeront tour à tour. Parmi ces personnes qui prendront la parole, l’on compte plusieurs professeurs de l’uQAT, signe que l’université régionale se démar-que en ce domaine.

Les spécialistes, qui proviennent d’ins-titutions québécoises et européennes, exercent des professions allant de la psy-chiatrie à la criminologie, en passant par le travail social, la psychothérapie et l’en-seignement, entre autres. Ces art-théra-peutes multiplient les compétences : l’une est aussi sculpteure sur pierre, une autre est comédienne et musicienne, artiste plasticienne ou dramathérapeute. Leurs interventions puisent dans des disciplines artistiques aussi variées que le théâtre, la musique, la danse, les arts du cirque et les arts plastiques.

Il y sera bien sûr question de créativité, de quête d’identité et du bienfaisant pouvoir de transformation que rendent possible les diverses formes de l’expression créa-trice dans un processus thérapeutique. Mais avant toute chose, ce colloque haut de gamme vient explorer et documenter les pratiques de l’art-thérapie en regard de tous ces maux qui affligent les êtres humains, qu’il s’agisse de délinquance sexuelle, de dépression, de violence ou de troubles envahissants du développement, pour n’en nommer que quelques-uns. Des ateliers créatifs libres viendront ponctuer ce carnet de bord déjà bien garni.

Pour l’uQAT, il s’agit d’un événement qui souligne avec éclat les dix ans de la premiè-re formation universitaire en art-thérapie offerte en français en Amérique du Nord, et il s’inscrit dans la foulée de l’annonce récente de la création d’un programme de maîtrise. Afin de répondre aux besoins des personnes qui aimeraient s’initier à cet uni-vers aussi utile que fascinant, deux confé-rences seront accessibles au grand public, soit la conférence d’ouverture (2 juin, 19 h) et la conférence célébration (3 juin, 19 h).

uqat.ca

L’UQAT accueille un colloque en art-thérapie

L’ArT QUi FAiT DU BiEN

Claire Courtemanche-Labrèche : initiatrice du projet Clair Foyer

Le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle Clair Foyer, qui a ouvert ses portes en 1970

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> LouisE LaMbERt

Le programme La culture à l’école, administré conjointement par le mi-nistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, est assorti d’une aide financière qui permet la réalisation de projets culturels en milieu scolaire et d’un répertoire qui regroupe les ressources culturelles professionnelles auxquelles les écoles peuvent faire appel. En Abitibi-Témiscamingue, une cinquantaine d’organismes culturels ainsi que 21 artistes et écrivains y sont inscrits. Le prochain appel de candidatures pour les artistes aura lieu à l’automne, en vue d’une inclusion dans le répertoire 2012 de ressources culture – éducation. Les organismes peuvent s’inscrire en tout temps. Pour plus de détails, les artistes peuvent communiquer avec la direction régio-nale du MCCCF; les écrivains doivent entrer en contact avec l’Union des écrivaines et écrivaine québécois.

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> LouisE LaMbERt

L’expertise professionnelle des artistes, écrivains et organismes culturels peut se prêter à d’attrayants projets de collaboration avec le milieu scolaire. Karine Hébert, une artiste très active sur ce terrain, vient de passer deux se-maines à l’école Notre-Dame-de-Grâce, à rouyn-Noranda, pour y animer des ateliers de création dans le cadre d’un projet intitulé Variations sur le livre.

Cette initiative, qui émane du comité culturel de l’établissement, visait toutes les clas-ses de l’école, de la maternelle jusqu’à la 6e année, soit plus de 400 enfants. « La lecture est au cœur des apprentissages, soutient Marie Charest, la directrice de l’école. Avec des activités de création inspirées de ce thème, notre intention était de mettre en valeur l’importance de la lecture, sans oublier la notion de plaisir qui y est associée. » À l’école, on connaît l’intérêt de Karine Hébert pour le monde du livre, ce qui en fait une candidate de choix pour concrétiser le projet sur le plan artistique. Marie Charest ajoute : « Nous aimions aussi l’idée d’accueillir une artiste pendant quelques semaines à l’école; cette forme de résidence est un aspect intéressant du projet. »

Pour l’artiste en arts visuels, le défi, qui exige adaptation et polyvalence, était stimulant. En effet, chaque enseignante a abordé le thème de la lecture avec des objectifs propres à son groupe, ce qui s’est traduit par autant d’intentions sur le plan artistique. Karine Hébert précise : « Avant mon arrivée dans la classe, l’imaginaire des élèves avait été nourri par des lectures et des activités de recherche. j’ai dû m’arrimer à cette portion du travail déjà réalisé, avec des projets artistiques qui ont pris de multiples formes. Mon rôle était de guider le processus créatif et le travail plastique autour des objets à créer, afin qu’il en résulte quelque chose de signifiant pour chaque enfant. »

Le plaisir dans l’effortCette exploration artistique s’est déroulée avec attention, ce qui n’a pas empêché l’in-jection d’une bonne dose de plaisir. « j’amène les enfants à réfléchir, à se questionner et à être dans l’action, explique l’artiste. L’idée de l’effort est présente dans mon approche, pour aller plus loin et repousser les limites. je dis aux enfants qu’ils vont travailler, mais qu’ils vont s’amuser aussi. En création, nous sommes dans le monde des possibilités infinies, c’est un merveilleux territoire à explorer avec les enfants, qui peuvent s’y exprimer de façon authentique. je suis toujours émerveillée de voir tout ce qu’ils portent en eux. »

Le 14 juin, tous ces objets seront exposés au petit gymnase de l’école : personnages de contes classiques, animaux, autoportraits, réflexion sur le temps, souvenirs liés aux grands-parents. Ce ne sont là que quelques-uns des sujets mis en forme avec une grande diversité de matériaux et de techniques. On y verra aussi les livres et les textes qui ont servi d’amorce à ce grand chantier créatif.

Le programme Culture à l’école

L’Art d’apprendre

Sculpter la neige… et la fiertéLe sculpteur jacques Baril fréquente depuis une bonne quinzaine d’années le monde scolaire. Chaque hiver, du début de janvier à la fin de mars, il sculpte la neige avec des élèves de toutes les régions du Québec, même les plus éloignées. « Souvent, quand j’ar-rive à l’école, les jeunes ont déjà une petite idée de la sculpture qu’ils aimeraient créer. L’étape la plus difficile pour eux, c’est de donner une forme concrète à leur projet et je les accompagne dans cette démarche. Ils éprouvent toujours une grande fierté quand le travail est terminé. Plusieurs enseignants m’ont dit avoir observé des changements chez leurs élèves après cette expérience artistique, ils se sentent valorisés face à eux-mêmes et face aux autres. »

Stimulation mutuelleGuillaume Beaulieu est un autre artiste qui bourlingue dans le réseau scolaire. Au cours des trois dernières années, il estime avoir passé 90 jours à initier les élèves du primaire et du secondaire à l’univers du conte. « Mes ateliers interpellent l’imaginaire des jeunes. j’observe que leur réception à l’égard du conte diffère selon leur âge et selon leur milieu de vie, rural ou urbain. Cette année, j’ai eu l’occasion de travailler avec des élèves en cheminement particulier : c’est une autre dynamique à installer. Ce contact avec les jeu-nes donne une grande fraîcheur à mon travail, car je dois puiser dans une large palette de couleurs et d’émotions. Ça m’oblige à être sur le qui-vive et c’est très stimulant. »

Jocelyne sur les routesEn février, avec jocelyne Saucier, c’est un pan de l’histoire abitibienne qui s’est transporté dans l’école la plus multiethnique du Québec, dans le quartier Côte-des-Neiges : 92 % des élèves sont nés à l’étranger ou de parents nés à l’étranger. L’auteure y a été invitée par un enseignant de secondaire 5 qui avait lu son roman Jeanne sur les routes. « Ces jeunes ne connaissent pas du tout les régions du Québec, ils croient que ce sont des milieux uni-quement ruraux et sous-développés. La lecture du roman et mes échanges avec eux leur ont fait prendre conscience que ces régions, dont l’Abitibi, ont aussi un caractère urbain et multiethnique. Notre histoire se distingue par ses mouvements de colonisation et par son développement minier qui ont amené ici des gens de diverses nationalités. Cette réalité a été une grande découverte pour ces jeunes Montréalais. »

Quelques visages de la culture à l’école

Jacques Baril en pleine action Karine Hébert avec des élèves de 2e année de l’école NDG Guillaume Beaulieu à l’école primaire de Sullivan

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Venez faire l’� ai, l� produitsrégionaux sont toujours en ved­ e!

L’Indice  bohémien est heureux de vous présenter quelques agréables bistros et restos de la région.

29L’INDICE BOHÉMIEN - juIN 2011

ma région, j’en mange !

Pour 4 personnes

MAriNADELe jus de trois limesLe zeste d’une lime2 cuillères à soupe d’huile d’olive55 ml (½ pot) de gelée de cèdre, Vers Forêt2 cuillères à thé de moutarde de Dijon à l’ancienne1 cuillère à soupe d’huile de sésame grillé Sel de mer et poivre du moulin - au goût

550-600 g de filet de saumon sans la peau, coupé en 4 portions égales 100 g de fromage à la fleur d’ail, Le Fromage au village1 botte d’asperges fines2 paquets de pousses de tournesol, Eau jardin vert1 paquet (4) de papillotes de cèdre (Disponibles en supermarché près du comptoir à poisson)

MAyONNAiSE À LA LiME ET CèDrEJus et zeste d’une lime1 cuillère à soupe de moutarde de Dijon à l’ancienne½ cuillère à thé de sel de mer1 œuf, Les œufs richard1 à 3 gouttes de Tabasco55ml (½ pot) de gelée de cèdre, Vers Forêt Poivre - au goût Huile d’olive en quantité suffisante

Tremper les papillotes de cèdre dans l’eau en prenant soin de bien les séparer et de poser un poids dessus afin qu’elles soient bien immergées. Mélanger les ingrédients de la marinade et bien brasser. Laisser mariner les 4 morceaux de saumon de 20 à 25 minutes, au frais. Réaliser la mayonnaise en mélangeant tous les ingrédients sauf l’huile d’olive, et émulsionner l’appareil avec celle-ci. Râper le fromage. Blanchir les asperges. Monter les papillotes comme suit : asperges, fromage, saumon. Bien atta-cher les papillotes et cuire dans un BBQ bien chaud, à feu moyen, de 3 à 5 minutes, et poursuivre de 10 à 15 minutes en cuisson indirecte. Servir avec les pousses de tourne-sol, la mayonnaise et une bonne baguette de votre boulangerie préférée !

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph BeauchampLA JOyEUSE BOUFFE : [email protected] • 819 723-2408 poste 119

> MaRiE-JoE MoRin

L’heure de la démystification a sonné : le sifflet du train retentit et annonce le départ. Après tant de semaines de discussion et d’hypothèses, voilà enfin le temps pour nous de partir à la rencontre du mythe. L’équipage « Clova, là où l’eau va » quitte le quai de la gare de Senneterre à l’heure précise. Puis, après 2 h 15 de voie ferrée à travers lacs et forêts, aux confins des régions administratives 08 et 04, le minuscule village fabulé s’impose.

C’est à la sympathique auberge Tamarac, située au 45, Chemin Principal, que nous descendons afin de vivre notre expérience clovienne. Il va de soi que même sans adresse précise, nous n’avons aucune difficulté à trouver l’endroit. C’est à Carole et Alain, nouvellement propriétaire du Tamarac, que nous confions la tâche de la grande séduction. Eux-mêmes ravis de notre présence au cours de cet entre deux saison, ils nous accueillent comme si nous étions des amies de la famille. Le décor est à la fois chaleureux et légèrement rustique, tout en étant intimiste. La convivialité est au rendez-vous et la gêne prend rapidement son envol : en quelques instants, nous nous sentons comme à la maison.

Dès notre arrivée, un brunch délectable nous attend. L’abondance de choix se met à table et facilement nous charme. Partagées entre l’envie de manger les traditionnels œufs brouillés – bacon – saucisse – jambon ou encore la coquille St-jacques, divers fromages, saumon fumé, cocktail de crevettes, fruits et fontaine de chocolat, le choix est difficile. Nous optons pour la gourmandise : après tout, n’est-ce pas le temps de profiter de la vie ?

Alors à quoi s’attendre pour les repas suivants ? Rien de moins copieux ! Au souper, une fondue nous est offerte avec une multitude de viandes. Puis, un sandwiche matin constitué de gaufres maison et d’abondance de fruits chocolatés, « érablés » et tout et tout nous est présenté sous le nom de câlin (CArole et aLAIN), un régal sans pareil. Le temps peut bien faire des siennes après un déjeuner pareil, la journée ne pourra qu’être une réussite ! Bref, une nourriture sans prétention qui est toutefois capable de séduire quiconque y approche ses lèvres.

Il est maintenant temps pour nous de regagner l’urbanité. Heure de départ prévue : 17 h 20. Mais le train de vie à Clova suit l’air du temps : départ réel à 19 h 10. une pointe de regret se fait sentir au sein de l’équipage « Clova, là où l’eau va » lorsqu’il quitte le séduisant petit village enfin démystifié. Revenir saisir le temps semble main-tenant une promesse faite.

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe MorinLA SANDWiCHEriE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537

Filet de saumon au duo de cèdreFilet de saumon au duo de cèdre

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Entre deux eaux

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Miller

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Être membre, c’est en recevoir les avantages7 862 707 $ en ristournes individuelles remises aux membres particuliers et entreprises

+ 1 155 000 $en ristournes collectives versées en appui à notre milieu

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= 9 917 707 $Pour vous remercier de votre confiance !

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Un juste retour des choses. Un petit plus qui se prend bien !

desjardins.com/ristourne

Caisses de l’Abitibi-Témiscamingue

arts visuels

> Winä JaCob

Lana Greben a quitté il y a quelques années son Ukraine natale pour suivre son amour abitibien. Du même coup, elle quittait une profession plus que libérale pour se vouer à la création artistique. Deux changements de cap qui semblent, aujourd’hui, lui être des plus fructueux puisque ses toiles se retrouvent dans des galeries et des foires artistiques fort courues.

En mars dernier, l’artiste amossoise participait à la plus grosse foire en arts visuels qui soit : l’Artexpo New York. Cet événement regroupait pas moins de 400 exposants qui présentaient leurs oeuvres à quelque 15 000 visiteurs. « C’est impor-tant de se faire voir, de présenter ce qu’on fait et de savoir se vendre », explique Lana Greben. Ce « showcase », qui existe depuis plus de 32 ans et qui a déjà présenté les œuvres des plus grands artistes contem-porains (Andy Warhol, Robert Rauschen-berg, Keith Haring...) rassemble la crème des acheteurs, collectionneurs, galeristes et designers d’intérieurs, ce qui n’est pas à négliger pour quiconque rêve de vivre

de son art. C’est le cas de celle qui, iro-niquement, après avoir été avocate dans son pays natal, est désormais directrice du Palais des arts Harricana, situé… dans un ancien palais de justice !

« Lors de ces événements, on se fait des contacts, qui nous aident par la suite », explique celle qui y a rencontré son agente et les représentants de la galerie 203b à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, où elle expose aujourd’hui ses toiles. « Tous les artistes cherchent à être représentés, mais les artistes émergents ont parfois peur de participer à des concours. Moi, je leur dis d’y aller. C’est pas en restant dans son

atelier qu’on va se faire connaître ! » Suffit par contre d’en avoir les moyens, puisque que les artistes qui participent aux foi-res comme l’Artexpo de New York et plus récemment de Toronto, doivent défrayer les coûts de la location de l’espace qui leur est offert. un investissement qui semble avoir avoir porté fruit pour Lana Greben.

La suite logique des chosesL’artiste-peintre poursuit maintenant sur sa lancée : elle exposera en Belgique en juillet, en France en septembre et, plus tard cette année, à Québec des nouvelles toi-les de sa série Mod’é A. « je fais de l’art, mais de l’art commercial. je m’inspire de

la mode et je fais des illustrations de ce monde avec ma vision. C’est du dessin de mode artistique. » Lana Greben s’ins-pire des grands couturiers (Chanel, Prada, Vivienne Westwood... ), de leurs créations, mais aussi des photos de mode qui se retrouvent dans les pages des magazines. Si les créateurs de vêtements sont un point de départ pour elle, étrangement, ce sont des visages qu’elle peint avec divers médiums, ce qui donne un look moderne et fort coloré à ses toiles.

web.me.com/lanagreben

Lana Greben fait sa place sur le marché de l’art

Création sans frontières

Real Fantasies PradaLana  Greben  lors  d’une de ses expositions

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Saltarello – Nine Worlds Maké – Prendre Racine

> OLiViEr NAUDDès les premières notes, on comprend dans quoi l’on

s’est embarqué; un long voyage, tant vers des destina-

tions exotiques que dans un passé qu’on devine mé-

diéval par la noirceur des mélodies. Les flûtes et les

chants (dans une langue sans doute inventée, mais aux

sonorités latines et/ou celtes) nous laissent aussi sur

ces traces. On croirait par fois assister à une sorte de

cérémonie, une incantation. Bien que l’instrumentation

et les mélodies nous portent vers un passé lointain, la

forme, elle, nous amène dans un passé plus récent;

quelque part vers la fin des années 80, pas tellement

loin des Dead Can Dance, sans doute. La comparaison

va de soi et l’ajout de « pads » synthétiques et de ryth-

mes électroniques corrobore ce sentiment. Le tout n’en

est pas moins agréable et joliment produit. je ne peux

pas comparer avec leurs trois ouvrages précédents

n’étant pas en connaissance de cause, mais cet album

est bien livré. À apprécier si vous n’avez pas peur ni de

la noirceur ni du froid.

3/5

> PSyKOProfitant du fait que Pierre Lapointe effectue une tournée

seul avec son piano, son guitariste Philippe B, que les

Rouynorandiens ont d’abord connu au micro du groupe

rock Gwenwed, en a profité pour donner un nouveau

souffle à son effort personnel de création. Variations fan-

tômes est son troisième album et sans aucun doute son

plus accompli à ce jour. Quatorze chansons folk pop écri-

tes au cours de la dernière année et enregistrées cet hi-

ver. Quatorze pièces ficelées soigneusement, arrangées

subtilement, avec des mélodies souvent mélancoliques,

mais toujours inspirées. Cette fois-ci, l’auteur-composi-

teur-interprète s’est imposé une contrainte, qu’il a res-

pectée sur onze des quatorze titres : intégrer des échan-

tillons de compositeurs classiques (Vivaldi, Strauss,

Ravel, Tchaikovsky, Satie et Schubert y passent). Les

pièces lui ont aussi inspiré tantôt les textes, tantôt l’am-

biance ou encore une mélodie. un travail de moine qui

rapporte, puisque le résultat est surprenant. Tout coule

de source. C’est à croire que Philippe B est entré en

communion avec les fantômes de ces grands composi-

teurs. Invitant quatorze photographes à emprunter ses

sentiers et à créer une photographie inspirée d’un extrait

de chaque chanson, on obtient ici une œuvre artistique

assez complète, aussi agréable à regarder qu’à écou-

ter… et à réécouter.

4/5

> EVELyNE PAPiLLONAprès l’album Mouille-toi, le groupe témiscamien

Maké présente Prendre racine. Trois musiciens for-

ment Maké soient le Montpelliérain Bruce Bigot à la

voix et à la guitare, le Témiscamien Benoît Racine aux

percussions et le guitariste Éric Prido. Le mixage a été

fait par Alchimiste Musique et Web, et le matriçage,

par Yoan Gingras. La pochette est ornée de dessins

surréalistes intéressants. Le style de Maké n’est pas

hermétique, il touche au world-beat, à la chanson fran-

çaise et au freestyle. Leur poésie canalise une cer taine

mélancolie et aborde la justice sociale, les préoccupa-

tions environnementales et la vie dans sa complexité :

tour à tour dure et belle. Les intonations de la voix peu-

vent rappeler celle de Daran et les chaises; elle se fait

déchirante, intense et même criarde par moments. Les

amateurs de Noir Désir ou de Louise Attaque devraient

y trouver leur compte, l’ambiance étant souvent som-

bre et prenante. « Elle me manque mon absente dès si

peu, pourtant elle m’avait dit : “je le veux!” » raconte

Ballade, une histoire d’errance après une rupture. Une

vie illustre un parcours difficile : « Pleurer en traversant

la cour/Après m’être fait tabasser/Regarder le rire des

jeunes vautours/Que j’aurais bien voulu enlacer ». On

trouve aussi un poème, livré de façon théâtrale (Petite

femme ronde). Au final, cela donne un album chargé

et sensible.

3,5/5

> CATHEriNE MArCiLElle en a fait du chemin depuis

les Pourris de talent à Musi-

que Plus en 2004. Quatre ans

après son premier album Me,

Myself and us qui l’avait fait

découvrir, elle met enfin au monde son 2e album et

le temps d’attente en valait la peine. Les quatorze

chansons sont par fumées de folk avec une voix plus

assumée et des mélodies enchanteresses. Par contre,

ses textes toujours crus ont une touche plus joyeuse

que son 1er album. Mention spéciale au son exploré

dans Raw, au registre vocal dans Nobody’s here to

break your heart et Hide and Seek où on reconnaît le

style folk-punk de Pascale Picard. A Letter To No One

la confirme comme artiste folk du Québec.

4,5/5

> EVELyNE PAPiLLONLe quatrième album de l’auteur-

compositeur-interprète Stefie

Shock a de la gueule. Cette

coréalisation du chanteur et

de Mathieu Dandurand s’avère

très accrocheuse. Ça groove allègrement et c’est bien

écrit. Les voix de Suzie McLelove (Breastfeeders) et de

Chantal Caron séduisent par leur touche rétro et sen-

suelle. Le chant de Stefie Shock, comme toujours, est

grave et charismatique. L’album accorde une place de

choix aux airs électro, les synthétiseurs côtoyant tou-

tefois des instruments traditionnels (guitare, batterie,

cuivres). L’heureux mariage de musiques joyeuses et

obsédantes avec des paroles torturées et éclatées fait

mouche à la première écoute. L’auteur plutôt solitaire

s’est entouré de divers collaborateurs pour les paro-

les, entre autres parce que l’album contient deux chan-

sons anglophones. Le thème L’AMOuR revient, que ce

soit dans l’attente (Un jour sur deux), dans la peine (Je

brise, chérie) ou dans le plaisir qu’il implique (L’amour

est pur, l’amour est dur). une reprise respectable de

Zobi la mouche (Les Négresses Vertes) nous est of-

ferte. L’interprète fait aussi revivre Dévaste-moi de Bri-

gitte Fontaine en lui insufflant un son années 80. La

ballade Nénuphar, qui a demandé huit ans de réflexion

à l’auteur, a un son années 60 et une ambiance légère :

« Nus dans la canicule/Avec le vent des libellules/L’été

ne finit plus/À l’étang de l’eau pure ». Alors, prêts pour

une bonne dose de soleil ?

4/5

> PAUL-ANTOiNE MArTELQue ce soit avec son groupe

Sonic Youth – qui célèbre cet-

te année le 30e anniversaire

de sa fondation – ou par le

biais de projets parallèles, le

guitariste américain Thurston

Moore est un explorateur du

son. Sa carrière oscille entre la musique furieusement

expérimentale et un rock brut d’ascendance punk. Mais

toujours on retrouve dans ses œuvres une préoccupa-

tion pour le bruit comme matériau harmonique, et un

goût pour les mélodies atypiques, sa guitare étant sou-

vent accordée de façon inusitée. En cela, Demolished

Thoughts s’inscrit parfaitement dans la démarche du

New-Yorkais. Par contre, une variable de taille s’ajoute à

l’équation, et j’ai nommé Beck Hansen, l’insaisissable

Beck, qui réalise l’album. Ainsi, pour la première fois (à

notre humble connaissance), Thurston Moore délaisse

les vagues de distorsion pour se concentrer sur la guita-

re acoustique, et le réalisateur a bonifié le tout de basse

discrète, de violons mélodieux et inquiétants, voire de

violoncelle et de piano. Résultat : un album où la riches-

se mélodique occupe l’avant-plan, et où l’exploration so-

nore est plus douce, conférant ainsi une toute nouvelle

dimension à l’univers du compositeur Moore. Les airs

sont parfois déroutants, mais jamais agressants, et l’or-

chestration explore autant le calme que l’angoisse. un

album exigeant, mais extrêmement gratifiant.

4,7/5

DEP (

20

11

)

Mat

ador

(2

01

1)

Pascale Picard – A letter to No One

Thurston Moore – Demolished ThoughtsBon

soun

d (2

01

1)

Philippe B – Variations fantômes

TAC

CA M

usiq

ue (

20

11

)

Stefie Shock – La mécanique de l’amour

Ce journal est imprimé sur du papier recyclé

SVP recyclez-le !

Cet été, le parc national d’Aiguebellevous propose la tranquillité

La tente Huttopia, voilà une belle façon de goûter les joies du camping

sans avoir à apporter tout votre équipement !

Un hébergement novateur, confortable et authentique, disposant de

chauffage, de lits et de tout le nécessaire pour cuisiner.

Activités de découverte dans le secteur du lac Loïs :• Causerie en soirée autour du feu : « J’ai vu le loup, le renard,

le coyote »

• Rallye nautique : « En 1900 tranquille au lac Loïs » en kayak de mer

Le 12 juin, Journée des parcs• Autorisation d’accès au parc gratuite

• Flotte de kayaks à la disposition des clients,

gracieuseté de Intersport

• Plusieurs prix de présence dont le tirage d’un kayak de mer

1 819 637-7322 • www.parcsquebec.com/aiguebelle

Tente Huttopia à partir de

113 $/nuitéeAutorisation d’accès

au parc et taxes en sus

Photos : Hugo Lacroix, Mathieu Dupuis, Jean-Pierre Huard • Sépaq