les 3 degrés de la religion : islam / iman / ihsan · islam / iman / ihsan définitions des termes...

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Les 3 degrés de la religion : Islam / Iman / Ihsan Définitions des termes : - l’Islam : la soumission - al Iman : la foi - al-Ihsan : la bienfaisance Source : « le hadith de Jibril » ’Umar ibn al-Khattab, a rapporté : Un jour que nous étions assis auprès de l’envoyé de Dieu, voici qu’apparut à nous un homme aux habits d’une vive blancheur, et aux cheveux d’une noirceur intense, sans trace visible de voyage, personne parmi nous ne le connaissait. Il vint s’asseoir en face du Prophète, plaça ses genoux contre les siens et posa les paumes de ses mains sur ses deux cuisses, et il lui dit : - Ô Mohammad : informe moi au sujet de l’islam. L’envoyé de Dieu lui répondit : - L’islam est que tu témoignes qu’il n’est pas de divinité si ce n’est Dieu et que Mohammad est l’envoyé de Dieu ; que tu accomplisses la prière; verses la Zakat; jeûnes durant le mois de ramadan et effectues le pèlerinage vers La Maison Sacrée, si tu en a la possibilité . Tu dis vrai ! dit l’homme. Nous fûmes pris d’étonnement de le voir interrogeant le Prophète puis l’approuver. Et l’homme de reprendre : - Informe moi au sujet de la foi. - C’est, répliqua le Prophète de croire en Dieu, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses apôtres, au Jour Dernier et de croire dans le destin imparti pour le Bien et le Mal . - Tu dis vrai, répéta l’homme qui reprit en disant : - Informe moi au sujet de l’excellence. - C’est répondit le Prophète que tu adores Dieu comme si tu le vois, car si tu ne le vois pas, certes, Lui te voit. - L’homme dit : "Informe-moi au sujet de l’Heure." Le Prophète répondit : - L’interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge. L’homme demanda alors : - Quels en sont les signes précurseurs ? - C’est, répondit le Prophète lorsque la servante engendrera sa maîtresse, et lorsque tu verras les pâtres miséreux, pieds nus et mal vêtus rivaliser dans l’édification de constructions élevées. » Là-dessus, l’homme s’en fût. Quant à moi, je restai un moment. Ensuite le Prophète me demanda : - « O ’Umar ! Sais-tu qui interrogeait ? Je répondis : Dieu et Son envoyé en savent plus. - C’est Gabriel dit le Prophète qui est venu vous enseigner votre religion. (Rapporté par Mouslim) - Dans ce hadith on a ce qui représente l’Islam et la compose aussi : imane & ihsane o L’Islam représente les actions accomplies par les membres du corps o L’Iman représente les actions liées au cœur o L’Ihsan représente ce qui a trait à l’âme

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  • Les 3 degrés de la religion : Islam / Iman / Ihsan

    Définitions des termes :

    - l’Islam : la soumission

    - al Iman : la foi

    - al-Ihsan : la bienfaisance

    Source : « le hadith de Jibril »

    ’Umar ibn al-Khattab, a rapporté : Un jour que nous étions assis auprès de l’envoyé de Dieu, voici

    qu’apparut à nous un homme aux habits d’une vive blancheur, et aux cheveux d’une noirceur

    intense, sans trace visible de voyage, personne parmi nous ne le connaissait. Il vint s’asseoir en

    face du Prophète, plaça ses genoux contre les siens et posa les paumes de ses mains sur ses deux

    cuisses, et il lui dit : - Ô Mohammad : informe moi au sujet de l’islam. L’envoyé de Dieu lui

    répondit : - L’islam est que tu témoignes qu’il n’est pas de divinité si ce n’est Dieu et que

    Mohammad est l’envoyé de Dieu ; que tu accomplisses la prière; verses la Zakat; jeûnes durant

    le mois de ramadan et effectues le pèlerinage vers La Maison Sacrée, si tu en a la possibilité . Tu

    dis vrai ! dit l’homme. Nous fûmes pris d’étonnement de le voir interrogeant le Prophète puis

    l’approuver. Et l’homme de reprendre : - Informe moi au sujet de la foi. - C’est, répliqua le

    Prophète de croire en Dieu, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses apôtres, au Jour Dernier et de

    croire dans le destin imparti pour le Bien et le Mal. - Tu dis vrai, répéta l’homme qui reprit en

    disant : - Informe moi au sujet de l’excellence. - C’est répondit le Prophète que tu adores Dieu

    comme si tu le vois, car si tu ne le vois pas, certes, Lui te voit. - L’homme dit : "Informe-moi au

    sujet de l’Heure." Le Prophète répondit : - L’interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge.

    L’homme demanda alors : - Quels en sont les signes précurseurs ? - C’est, répondit le Prophète

    lorsque la servante engendrera sa maîtresse, et lorsque tu verras les pâtres miséreux, pieds nus et

    mal vêtus rivaliser dans l’édification de constructions élevées. » Là-dessus, l’homme s’en fût.

    Quant à moi, je restai un moment. Ensuite le Prophète me demanda : - « O ’Umar ! Sais-tu qui

    interrogeait ? Je répondis : Dieu et Son envoyé en savent plus. - C’est Gabriel dit le Prophète qui

    est venu vous enseigner votre religion. (Rapporté par Mouslim)

    - Dans ce hadith on a ce qui représente l’Islam et la compose aussi : imane & ihsane

    o L’Islam représente les actions accomplies par les membres du corps

    o L’Iman représente les actions liées au cœur

    o L’Ihsan représente ce qui a trait à l’âme

  • ISLAM

    Selon Ibn `Umar, l'Envoyé d'ALLAH a dit : « L’Islam repose sur cinq (piliers) : attester qu’il n’y a de

    dieu qu’Allah et que Muhammad est le messager d’Allah, observer la prière, acquitter la zakate,

    jeûner le Ramadan et accomplir le pèlerinage (à La Mecque) (rapporté par Boukhari et Mouslim

    et cité par Boukhari sous le numéro 8).

    Les 5 piliers de l’Islam

    - La Shahada (attestation de foi)

    - La Salât (prière)

    - La Zakât (aumône obligatoire annuelle)

    - Aç-çiyâme (le jeûne pendant le mois de Ramadan)

    - Al-Hajj (le grand pèlerinage)

    LA SHAHADA

    Les preuves de la shahada qui sont apportées par l’auteur sont les suivantes :

    S43, v26-27 : « Et lorsqu’Ibrahim dit à son père et à son peuple : "Je désavoue totalement de ce

    que vous adorez, à l’exception de Celui qui m’a créé, car c’est Lui en vérité qui me guidera". Et il

    en fit une parole qui devait se perpétuer parmi sa descendance. Peut-être y reviendront-ils. »

    - « Je désavoue totalement de ce que vous adorez » = c’est la partie « négation » - َاَل ِإَله - de la shahada – se désavouer de toute autre divinité

    - « à l’exception de Celui qui m’a créé » = c’est la partie « affirmation » - ِإالَّ اّللَّه - dans la shahada

    - « Et il en fit une parole qui devait se perpétuer parmi sa descendance » : cette parole

    correspond à la chahada qui a perduré et perdurera encore.

    C’est en prononçant la shahada qu’on entre dans l’Islam.

    - Mais il ne suffit pas de réciter la shahada, il faut avoir le comportement qui va avec.

    Certains en apparence ont un comportement exemplaire mais au fond ils sont mauvais. Et

    lors de leurs derniers jours, ils commettront une action qui leur vaudra l’enfer.

    La shahada a 4 piliers :

    - Obéir à Allah dans ce qu’Il a ordonné

    - Croire Allah dans tout ce qu’Il a informé relevant du monde visible et invisible

    - Eviter tout ce qu’Il nous a interdit, ce contre quoi Il nous a mis en garde

    - Adorer Allah uniquement par ce que le Prophète a légiféré

  • SALAT & ZAKAT

    S98, v5. « Il ne leur a été commandé, cependant, que d'adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif,

    d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat. Et voilà la religion de droiture. »

    - On doit mettre en pratique la salat 5 fois par jour

    - On doit mettre en pratique la zakat 1 fois par an

    La prière

    La salat a été offerte à Notre Prophète Bien-Aimé par Allah, au ciel pendant l'ascension du

    Prophète (Al mi'râj), c'est la seule obligation qui ait été légiférée au ciel ; toutes les autres l'ont

    été sur terre. Cela nous montre l'importance de la prière.

    C'est au moment où Allah le rapprocha de Lui et lui parla sans que le Prophète puisse le voir que

    lui furent prescrites ainsi qu'à notre communauté, les 5 prières.

    - Au début, elles furent fixées au nombre de 50. De retour vers la terre, le Prophète passa

    près du Prophète Moussa qui lui demanda ce qu'il avait reçu d'Allah. - L'Envoyé d'Allah le

    mit au courant. - " Retourne à ton Seigneur - lui dit Moussa - car ta communauté ne

    pourra endurer cela." (En effet, Moussa avait déjà fait l'expérience avec les Fils d'Israël, et

    craignait que la Nation de Mohammad ne subisse le même sort que la sienne.) Le

    Prophète retourna donc chez son Maître, lui demander d'alléger cette charge et ainsi, il ne

    cessa de revenir de chez Moussa vers son Seigneur, jusqu'à ce que le nombre de prières

    soit réduit à cinq. Allah le Très Haut lui dit: { Elles sont cinq en nombre et cinquante en

    récompense car Je ne change pas de Parole } Le Prophète revint encore chez Moussa qui

    lui dit : « Retourne à ton Seigneur » - Mais le Prophète répondit: « J'ai à présent honte de

    demander à mon Seigneur un allégement. »

    Les prières furent donc diminuées à 5 par jour, mais par la grâce d'Allah le Très Généreux, ces 5

    prières en valent 50. Quant à la forme et aux moments de la prière, ils furent enseignés au

    Prophète par l'Ange Jibril, sur lui la paix.

    Pendant les 3 années passées à Mecca, le Prophète fait toutes les prières de dohr et ‘Asr en 2

    rakat. Ce n’est qu’une fois arrivé à Médine, que le nombre de rakat passa à 4 (sauf pour les

    voyageurs qui pouvaient continuer à les faire en 2 rakat)

    - Rapporté par 'Aisha : «Quand les prières furent d'abord enjoint ils étaient de deux Rakat

    chacun. Plus tard, la prière dans un voyage a été conservé tel qu'il était, mais les prières

    pour les non-voyageurs ont été complétées." Az-Zuhri a dit: «J'ai demandé Urwa ce qui a

    pousser Aisha à prier les prières complètes (en voyage). "Il répondit: «Elle fait la même

    chose que 'Uthman a fait." Volume 2, livre 20, numéro 196

  • La zakat

    Les savants ont divergé quant au lieu de la révélation de la zakat : Médine ou Mecquoise

    S6, v141. « C'est Lui qui a créé les jardins, treillagés et non treillagés ; ainsi que les palmiers et la

    culture aux récoltes diverses; [de même que] l'olive et la grenade, d'espèces semblables et

    différentes. Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent; et acquittez-en les droits le jour de la

    récolte. Et ne gaspillez point car Il n'aime pas les gaspilleurs. »

    - La sourate An‘Am est une sourate Mecquoise et dans ce verset, il s’agit seulement d’une

    « préparation » quant au fait que les musulmans devront bientôt verser la zakat. Pour le

    moment on leur demande juste de payer leur « dû » sur la récolte comme le mentionne

    le verset.

    - C’est seulement une fois à Médine que furent précisés le taux, le temps de calcul et la

    nature de la zakat : sur les troupeaux, la récolte de terre/arbre, l’or et l’argent et les

    bénéfices commerciaux.

    LE JEUNE DU MOIS DE RAMADAN

    S2, v183. « Ô les croyants ! On vous a prescrit as-Siyam comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous,

    ainsi atteindrez-vous la piété, »

    - On doit mettre en pratique le Siyâme 1 mois par an

    - « comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous » : le fait de savoir que d’autres ont connu

    cela avant nous devrait nous soulager

    - « atteindrez-vous la piété » : le jeûne (qui est une adoration) est un moyen d’obtenir la

    piété

    Le jeûne a été rendu obligatoire à la 2e année de l’hégire.

    Le jeûne fut prescrit de manière graduelle :

    - La 1e étape est le jeûne de Ashoura : D'après 'Abdallah Ibn 'Abbas (qu'Allah les agrée),

    lorsqu'il est arrivé à Médine, le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur lui) a

    trouvé les juifs qui jeûnaient le jour de 'achoura et il leur a dit : « Quel est ce jour que vous

    jeûnez ? ». Ils ont dit : Ce jour est un grand jour. C'est dans ce jour qu'Allah a sauvé

    Moussa et son peuple et qu'Il a noyé Pharaon et son peuple. Ainsi Moussa l'a jeûné en

    remerciement et donc nous le jeûnons. Le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut

    soient sur lui) a dit : « Nous sommes plus en droit de Moussa que vous ». Et alors il a jeûné

    ce jour et a ordonné de le jeûner. (Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°2004 et

    Mouslim dans son Sahih n°1130)

  • - La 2e étape : Allâh révéla ensuite l’obligation de jeûner le mois de Ramadan Mais à la

    base, les gens avaient le choix entre jeûner ou nourrir chaque jour un pauvre (même s’ils

    avaient la capacité de jeûner) (S2, v183) : O les croyants ! On vous a prescrit aS-Siyâm

    comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété

    - La 3e étape : Ce fut l’instauration de l’obligation de jeûner pour tous. Quant à ceux qui en

    sont incapables, ils doivent s’acquitter chaque jour de nourrir un pauvre.

    LE HAJJ

    S3, v97. « Là sont des signes évidents, parmi lesquels l'endroit où Abraham s'est tenu debout; et

    quiconque y entre est en sécurité. Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens,

    d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Allah Se passe largement des

    mondes. »

    On doit mettre en pratique le Hajj 1 fois dans sa vie.

    Le hajj a été légiféré la 9e année de l’hégire (ou la 10e selon la divergence)

  • IMANE

    La foi comporte 6 piliers comme cela est mentionné dans le hadith de Jibril (voir plus haut). Celui

    qui renie un seul de ces piliers a tout renié. Les piliers sont de :

    - Croire qu’Allâh est Le Seul à mériter l’adoration,

    - Croire en Ses Anges,

    - Croire en Ses Livres,

    - Croire en Ses Messagers,

    - Croire au Jour Dernier,

    - Croire à la prédestination bonne et mauvaise

    Il ne peut y avoir d’Iman sans Islam. La foi réelle est lorsque le corps se soumet et le cœur suit :

    S49, v14. : « Les Bédouins ont dit : “Nous avons la foi”. Dis : “Vous n'avez pas encore la foi. Dites

    plutôt : Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n'a pas encore pénétré dans vos

    cœurs. »

    Lorsque les deux termes Islam et Iman sont cités ensemble, ils ont une signification différente, un

    sens qui leur est propre à chacun. En revanche, lorsqu’ils sont cités séparément, ils signifient la

    même chose – à savoir qu’ils englobent les deux notions de islam et iman à la fois.

    Abou Horayra rapporte que le Prophète a dit : « Al-Iman est composée de plus de soixante-dix

    branches, dont la plus haute est la parole : « Il n’y a pas de vraie divinité à part Allah » (La ilaha

    illa Allah) ; et la plus basse est : « Enlever un obstacle nuisible d’un chemin, et la pudeur est une

    branche de la Foi » » Sunan an-Nasai Volume 6, Book 47, Hadith 5008 – Authentifié par Sheikh

    Albani dans Sahih an-Nasa-i / page ou numéro 5020

    - « la plus haute est la parole : « Il n’y a pas de vraie divinité à part Allah » » : cela consiste à

    « dire » la chahada avec sa langue. La shahada est le premier pilier de l’Islam

    - « la plus basse est : « Enlever un obstacle nuisible d’un chemin » : on débarrasse la voie d’un

    mal, ce qui gêne

    - On constate que la branche la plus haute est une « parole » tandis que la branche la plus

    basse est une « action » des membres. Ainsi, la foi et les actions ne se séparent pas !

    Comment comprendre la différence entre la foi et la croyance ?

    - La croyance (I3tiqad) correspond au fait de croire en tout ce qu’on nous a demandé de croire

    - La foi (imane) correspond aux 6 piliers.

  • CROIRE EN ALLAH

    Cela implique 4 choses :

    - croire en Son existence (Woujoudiyah)

    o Attention à ne pas dire que « Allah est partout » ! Allah, gloire et pureté à Lui, est au-

    dessus des cieux, au-dessus de Son Trône, au-dessus de toutes Ses créatures et que Sa

    science se trouve partout comme l'ont bien montré et prouvé les nombreux versets

    coraniques, les hadiths prophétiques et le Consensus des Prédécesseurs (As-Salaf) de

    la communauté. Allah dit : S7, v54 « Certes, votre Seigneur est Allah, Qui a créé les

    cieux et la terre en six jours puis S'est établi (Istawâ) sur le trône »

    - croire en Sa Seigneurie (Tawhid ar-Robobiyah) ce qui inclut :

    o Al-Mulk (royauté) : Allah est le seul Roi à régner et tout posséder. Nous pouvons être

    possesseurs de demeures mais cette possession n’est pas comparable à celle d’Allah

    car non seulement, notre possession dépend de la volonté de notre Seigneur et en

    plus, elle est limitée par rapport à celle d’Allah.

    o Al-Khalq (création) : Allah est le seul Créateur et qu’il n’y a aucun créateur autre que

    Lui. Il est Le Seul à pouvoir créer à partir du néant alors que nous (humain) nous avons

    besoin de matière pour pouvoir « créer » quelque chose. En fait, nous transformons

    des choses pour en créer d’autre. Alors qu’Allah n’a besoin de rien ni personne pour

    créer ce qu’il veut.

    o At-Tadbir (gérance) : IL est Le Seul à gérer tout ce qui arrive dans la création. Rien

    n’arrive sans Son ordre et rien ne peut s’y opposer. Quant à la gérance que l’on trouve

    chez certaines créatures, comme le fait qu’une personne gère son argent, ses enfants,

    ses domestiques ou autres, c’est une gérance bornée, limitée et restreinte, non

    absolue.

    - croire en Son Droit ultime à être le Seul à être adoré (Tawhid al Oulouhiyah)

    o Il ne suffit pas de dire que Allâh est Dieu car les polythéistes à l’époque du Prophète

    reconnaissaient aussi que Allah est Dieu mais ils lui donnaient des associés, d’autres

    divinités (anges, messagers, saints vertueux, statues, etc.). Donc il faut reconnaitre

    que Allah est « Le Seul qui mérite d’être adoré »

    - croire en Ses Noms et Attributs (Sifat wa Asmah al husna)- L’unicité d’Allâh à travers ses

    noms et attributs est dépourvue de :

    o modifier la forme du nom (ôter ou rajouter une lettre), ou changer le sens du mot.

    C’est ce que font les adeptes de la secte des Achari’a

    o vider, accepter le nom en le vidant de son sens

    o chercher comment Allâh fait ce qu’Il fait

    o comparaison

  • CROIRE EN SES ANGES

    Aïcha rapporte que le Messager a dit : « Les Anges ont été créés à partir de la lumière, le djinn a

    été créé à partir d'un feu pur, et Adam a été créé à partir de ce qui vous a été décrit. » (rapporté

    par Mouslim dans son Sahih sous le n° 2996 et Ahmad sous le n° 24668 et al-Bayghaqi dans as-

    Sunan al-Koubra sous le n° 18207 et Ibn Hibban sous le n° 6155.

    Ils vivent dans le monde invisible et les êtres humains ne peuvent les voir sauf si Allâh le

    permet comme ce fut le cas avec le Prophète qui a vu Jibril sous sa véritable forme à 2 reprises.

    Les coqs voient aussi les anges comme on l’apprend dans ce hadith :

    - Abou Horayra rapporte que le Prophète a dit : « Quand vous entendez le chant du coq,

    invoquez Allah qu'Il vous accorde de Sa générosité, car il (le coq) a vu un ange » Rapporté par

    al Boukhary N°3303

    - On ne sait pas si les autres animaux voient les anges ou pas.

    Les anges peuvent voir les djinns mais l’inverse n’est pas vrai.

    Les anges ne peuvent pas désobéir à Allâh : S66, v6 : « Ô vous qui avez cru! Préservez vos

    personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par

    des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’Il leur commande, et faisant

    strictement ce qu’on leur ordonne. »

    Ils sont très nombreux, nul en dehors d’Allâh ne connaît leur nombre.

    - D'après Anas (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière d'Allah et Son salut soient sur

    lui) a dit: « La maison peuplée est dans le septième ciel, chaque jour 70 000 anges

    (nouveaux) y rentrent puis ils n'y retournent pas jusqu'au moment de l'Heure ». (Rapporté

    par Ahmed et authentifié par cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°2891)

    - Il faut avoir foi que pour chaque goutte de pluie, un ange descend du ciel et la place où

    Allâh le décide. Ceci a été rapporté par al-Hakam Ibn 'Utaybah [Tâbi'î mort en 115H] et

    Hassan al-Basrî [d.110H].

    Chaque être humain a 4 anges avec lui :

    - Un à gauche et l’autre à droite qui écrivent nos actions.

    o S50, v17-18 : « Quand les deux recueillant assis à droite et à gauche recueillent. Il ne

    prononce aucune parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l'inscrire ».

    - Un devant et l’autre derrière qui nous protègent.

    o S13, v11. « Il [l’homme] a par devant lui et derrière lui des Anges qui se relaient et qui

    veillent sur lui par ordre d’Allah. »

  • Il y a une hiérarchie chez les anges, ils ne bénéficient pas tous de la même noblesse auprès

    d’Allâh.

    Les Anges rapprochés les plus connus sont :

    - Jibril (Gabriel) : l’ange de la révélation.

    o Il est descendu à la rencontre du Prophète à de nombreuses reprises pour lui

    enseigner le Saint Coran mais également afin de lui exposer les piliers de la religion

    comme dans le long hadith concernant l’Islam, la foi et la perfection dans la foi

    rapporté par Muslim.

    - Mikail : (Mickael) l’ange chargé de l’eau qui tombe du ciel.

    o Cheikh Al Fawzan explique qu’« Il est chargé de la diriger et de la faire descendre à

    l’endroit ordonné par Allah ».

    o Ibn Kathir dit dans Al-Bidaya wa an-nihaya : « la pluie et les plantes dont résultent les

    moyens de vie des gens dans le monde d'ici-bas sont confiées à Mikail qui a des

    assistants exécutant ces ordres qu'il reçoit, à son tour, de son Seigneur. Ils détournent

    le vent et les nuages selon la volonté du Seigneur l'Omnipotent. »

    - Israfil : (Raphael) l’ange qui soufflera dans la trompe le jour du Jugement dernier

    o S39, v68 : « Et on soufflera dans la Trompe, et voilà que ceux qui seront dans les cieux

    et ceux qui seront sur la terre seront foudroyés, sauf ceux qu´Allah voudra [épargner].

    Puis on y soufflera, et voilà debout à regarder. »

    o Al-Hâfiz Ibn Hajar al-‘Asqalânî a dit dans « fath al-bari » (11/368) : « Il est connu que

    le possesseur de la Trompe est l’Ange Isrâfîl. Al-Halimi a rapporté le consensus des

    savants à ce sujet. Cela a été révélé dans le Hadîth de Wahb, le Hadîth de Abou Sa‘îd

    rapporté par al-Bayhaqî, le Hadîth d’Aboû Hourayra rapporté par Ibn Mardawich, et

    également dans le long Hadîth de la Trompe. »

    - Mâlik : l’ange gardien de l’enfer

    o S43, v77 : « et ils crieront: « ô Malik! que ton Seigneur nous achève! » Il dira: "En

    vérité, vous êtes pour y demeurer [éternellement]"! »

    - Malakul Mawt : l’ange de la mort

    o « Puis il dit: Le serviteur croyant, lorsqu'il est sur le point de quitter ce monde et de

    passer dans l'Autre (Al Âkhirah), des anges au visage resplendissant descendent du ciel

    –c'est comme si leur visage était un véritable soleil-, emportant avec eux un linceul et

    du parfum provenant du Paradis. Ils s'asseyent avec lui (et ils sont tellement nombreux

    qu'ils arrivent) jusqu'où porte le regard. Puis, vient l'ange de la mort (malakoul

    mawt) qui s'assoit auprès de sa tête et dit: "Ô âme pure ! Sors (et viens rejoindre) un

    pardon et un agrément venant d'Allah." »

    o !!! Certaines sources évoquent le nom de 'Azraîl, l'Ange de la mort, mais ce nom ne

    figure ni dans le Coran ni dans les Hadiths véridiques.

    - Ridwane le gardien du Paradis

    - Mounker et Nakir : ceux qui interrogent dans la tombe

    - Etc.

  • CROIRE EN SES LIVRES

    Les Livres révélés par Allâh à l’humanité.

    ALLAH n’a pas laissé Ses serviteurs livrés à eux-mêmes, IL a révélé un Livre avec chaque Messager

    - S2, v213. « Les gens formaient (à l'origine) une seule communauté (croyante). Puis, (après

    leurs divergences,) ALLAH envoya des prophètes comme annonciateurs et avertisseurs; et

    Il fit descendre avec eux le Livre contenant la vérité, pour régler parmi les gens leurs

    divergences. »

    On doit croire en tous Ses Livres :

    - Ceux qu’on connait :

    o La Torah / Tawrah avec Moussa

    S5, v44 : « Nous avons fait descendre la Torah dans laquelle il y a guidée et

    lumière, et par-laquelle jugent les Prophètes qui se sont soumis à ALLAH, ainsi

    que les Rabbins et les Prêtres à qui on a confié la garde du livre d'ALLAH, et ils

    en sont les témoins, ne craignez donc pas les gens et craignez moi, et ne

    vendez pas mes enseignements à vil prix, et ceux qui ne jugent pas avec ce

    qu'ALLAH à fait descendre certes ceux-la sont les mécréants »

    o Les Psaumes / Zabour avec Daoud

    S17, v55 : « Et à Daoud (David) nous avons donné le Zabour »

    o Les feuilles d’Ibrahim

    S87, v19. « Les Feuilles d’Abraham et de Moïse »

    o L’Evangile / Injil avec Issa

    S5, v46 : « Et nous avons fait suivre sur les traces de leurs pas Aissa (Jésus) fils

    de Marie, confirmant ce qu'il y avait dans la Torah avant lui, et nous lui avons

    donné l’Évangile, ou il y a guidée et lumière, confirmant ce qu'il y avait avant

    lui dans la Torah, et un guide et une exhortation pour les pieux. »

    o Le Coran

    - Ceux dont on ne connaît pas le nom

    o Chaque Messager a reçu un livre mais on ne connait pas le nom des autres livres

    o Allah a cité nommément certains messagers et a relaté les histoires d'une partie

    d'entre eux et pas de la majorité. Il a dit à ce propos S4, v163-164 : « Nous t'avons fait

    une révélation comme Nous fîmes à Noé et aux prophètes après lui. Et Nous avons fait

    révélation à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob aux Tribus, à Jésus, à Job, à Jonas, à

    Aaron et à Salomon, et Nous avons donné le Zaboûr à David. Et il y a des messagers

    dont Nous t'avons raconté l'histoire précédemment, et des messagers dont Nous ne

    t'avons point raconté l'histoire - et Allah a parlé à Moïse de vive voix »

    On doit croire que le Coran est le meilleur des Livres et qu’il abroge ceux qui le précédent.

  • CROIRE EN SES MESSAGERS

    Sheikh Utheymine dit que tous les Prophètes mentionnés dans le Coran sont des Messagers et

    donc on en dénombre 25 au total.

    - Ibn Kathir a dit : « Là, le Coran cite nommément des prophètes. Il s'agit d'Adam, Idris, Noé,

    Houd, Salih, Ibrahim, Loth, Ismail, Isaac, Jacob, Joseph, Job, Chouayb, Moise, Haroun, Jonas,

    Dawoud, Souleyman, Ilyas, al-Yassaa, Zakaria, Yahya, Jésus. On y ajoute Zoul Kifl, selon bon

    nombre d'exégètes, et notre prophète Muhammad. Les propos dont Nous ne t'avons point

    raconté l'histoire signifient d'autres créatures non citées dans le Coran.» Tafsir d'Ibn Kathir

    (2/469).

    Ils représentent le plus haut degré dans la hiérarchie humaine. Allâh les a élus pour porter le

    message aux peuples.

    Les Messagers sont tous des hommes (il n’y a pas de femme Messager)

    S12, v109. « Nous n'avons envoyé avant toi que des hommes originaires des cités, à qui Nous

    avons fait des révélations... »

    - Les savants avancent comme raison à cela le fait que les femmes sont plus faibles que les

    hommes d’un point de vue sentimental (elles sont plus sensibles) et ce du fait de leur période

    de menstruation et de leurs grossesses. Donc elles risquent de faire passer leurs sentiments

    avant la raison (comme par exemple si leur fils est accusé de meurtre, il se peut qu’elle ne

    puisse s’empêcher de le voir comme son protégé)

    - Certaines femmes ont montré qu’elles étaient dotées de raison saine et cependant, Allâh ne

    leur a pas donné la prophétie. On compte parmi ces femmes : Assia, Maryame, Khadija,

    Fatima.

    o D'après Ibn Abbas, le Prophète a tracé quatre traits sur le sol puis il a dit: « Savez-vous

    ce que c'est ? » Ils ont dit : Allah et son Messager sont plus savants. Alors le Prophète a

    dit: « Les meilleures femmes du paradis sont: Khadidja Bint Khouwailid, Fatima Bint

    Mohamed, Maryam Bint Imran et Assia Bint Mouzahim la femme de Pharaon ».

    (Rapporté par Ahmed et authentifié par l'imam Nawawi dans Tahdhib Al Asma Wal

    Loughat 2/341 et par Cheikh Albani dans Silsila Sahiha n°1508) o On peut ajouter à cette liste Aïsha.

    Les Prophètes (Nabi) / النيب Le Nabi est celui qui a reçu la révélation de la part d‘Allâh mais on ne lui a pas ordonné de la

    transmettre à son peuple. Pourquoi ? Parce que leur but est de faire revivre la législation

    transmise avant eux.

    Les Messagers (Rassoul) / الرَّسهوله C’est celui à qui on a fait la révélation et ordonné de la transmettre

    - Donc chaque Messager (Rassoul) est forcément un Prophète (Nabiy)

    - Mais tout Prophète (Nabiy) n’est pas forcément un Messager (Rassoul)

  • CROIRE AU JOUR DERNIER

    Ce jour où Allâh ressuscitera Ses créatures pour les juger avant d’occuper leurs demeures

    éternelles.

    Seul Allâh sait quand aura lieu le jour de la résurrection. Même le Prophète – ni Jibril – ne le

    savent comme on l’apprend dans le « hadith de Jibril » :

    - "…Informe-moi au sujet de l’Heure." Le Prophète répondit : - L’interrogé n’en sait pas plus

    que celui qui l’interroge…

    Cela fait partie des clés de l’invisible

    - S6, V59: « C'est lui qui détient les clefs de l'invisible. Nul autre que lui ne les connait ».

    - S31, V34 : « La connaissance de l’Heure est auprès d’Allâh ; et c’est Lui qui fait tomber

    la pluie salvatrice; et Il sait ce qu’il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu’il

    acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est

    Omniscient et Parfaitement Connaisseur »

    On emploi l’expression « Jour Dernier » mais il faut comprendre par cela que :

    - ce sera le « dernier jour » sur terre (fi-dounia)

    - il existera des « jours » dans l’au-delà sans qu’on sache à quoi ressemblera un « jour » :

    o D'après Anas Ibn Malik, le Prophète a dit: « Il y a certes dans le paradis un marché

    auquel les gens se rendent chaque vendredi. Alors va souffler un vent venant de la

    gauche qui va se répandre sur leurs visages et leurs vêtements ce qui va faire

    augmenter leurs beautés et leurs splendeurs. Alors ils vont retourner auprès de leurs

    familles en étant plus beaux et splendides et leurs épouses vont leur dire: Par Allah,

    après nous vous avez certes augmentés en beauté et en splendeur; et eux aussi vont

    leur dire: Et vous aussi par Allah vous avez certes augmentés en beauté et en

    splendeur ». (Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°2833)

  • CROIRE EN LA PREDESTINATION (BONNE OU MAUVAISE)

    La prédestination concerne le devenir de toute créature.

    On ne demande pas pourquoi Allâh fait les choses !

    S21, v23 : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, mais ce sont eux qui devront rendre compte [de

    leurs actes »

    La bienséance envers ALLAH veut que tu ne te poses pas ce genre de questions car autrement, ce

    serait remettre en question la Sagesse d’ALLAH.

    - Selon Aboû Thalaba El-Khouchanî Djourthoûm ben Nâchir, le Prophète a dit: «Certes,

    Allah, Très Haut, a fixé des obligations canoniques, ne les négligez pas; il a déterminé des

    limites, ne les transgressez pas; il a interdit certaines choses, n'en usez pas; il s'est tu à

    propos d'autres, par miséricorde à votre égard, non par oubli, n'en scrutez donc pas les

    raisons.» Hadith Nawawi N°30

    - Abou Horayra a dit : J'ai entendu l'Envoyé d'Allâh dire : « Ce que je vous ai interdit évitez-

    le, et ce que je vous ai ordonné, accomplissez-le selon votre capacité. Ceux qui vous ont

    précédé ont péri seulement par l'abondance de leurs questions et leurs divergences

    d'opinions à l'égard de leurs Prophètes » (Boukhari & Muslim – Hadith Nawawi N°9)

    - S5, v101-102 : « ô les croyants ! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous

    étaient divulguées, vous mécontenteraient. Et si vous posez des questions à leur sujet,

    pendant que le Coran est révélé, elles vous seront divulguées. ALLAH vous a pardonné

    cela. Et ALLAH est Pardonneur et Indulgent. * Un peuple avant vous avait posé des

    questions (pareilles) puis, devinrent, de leur fait, mécréants. »

    On dit qu’un évènement est « mauvais » en fonction de sa réalisation, de la manière dont on va

    le prendre. On ne dit pas qu’Allâh a décrété le mal. Il ne faut pas oublier que tout mal cache un

    bien, une sagesse.

    - S2, v216 : « Or, il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est

    un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah

    qui sait, alors que vous ne savez pas. C'est ALLAH qui sait, alors que vous ne savez pas. »

    Les savants donnent l’exemple d’un homme qui emmène son fils se faire soigner au moyen de la

    cautérisation. L’opération en elle est douloureuse mais elle est un bien au final.

    - S4, v79 : « Qu’un bien les atteigne, ils disent: «C’est de la part d’Allah.» Qu’un mal les

    atteigne, ils disent: «C’est dû à toi (Muḥammad).» Dis: «Tout est d’Allah.» Mais qu’ont-ils

    ces gens, à ne comprendre presque aucune parole? Tout bien qui t'atteint vient d'Allâh et

    tout mal qui t'atteint vient de toi-même »

    Le mal qui nous atteint est la conséquence de nos péchés, ce mal sert à nous purifier donc c’est

    un bien finalement.

  • On remarque que l’ordre des 6 piliers est régit par l’ordre relatif au monde invisible

    1. Allâh : personne ne L’a vu

    2. Les Anges : ils ne sont visibles que par quelques personnes

    3. Les Livres : ils sont présents depuis l’époque où ils ont été révélés mais certaines

    personnes n’ont pas eu accès à ces livres et donc ne les ont pas vus

    4. Les Messagers : certains ne les ont pas vu même du temps de la prophétie

    5. Le Jour Dernier : il est invisible maintenant mais on le verra le Jour où il aura lieu

    6. Le qadar accompagne les actions et donc ne fait pas partie de cette liste

    La preuve des 5 premiers piliers

    S2, v177. « La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant.

    Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes,

    de donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux,

    aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la

    Salat et d'acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont

    engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les

    voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! »

    - « tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant » : cela fait référence à l’ordre de

    changer de Qibla de baytul maqdiss (Jérusalem) vers la Ka’ba.

    La preuve du 6e pilier

    S54, v49. « Nous avons créé toute chose avec mesure, »

    - Ce dalil est à part par rapport aux autres ce qui souligne qu’on doit y prêter attention (la

    prédestination) de manière particulière

  • IHSAN

    L’Excellence possède 2 piliers

    1. Adorer ALLAH comme si on LE voyait. C’est l’engouement, l’envie. Tu as tellement envie

    de LE rejoindre que tu œuvres comme s’IL était devant tes yeux. Ainsi, tu effectues autant

    de bonnes actions obligatoires ou surérogatoires. C’est le plus haut degré de l’Ihsan.

    Si tu n’arrives pas à ce premier degré alors on passe au deuxième pilier qui est :

    2. Adorer ALLAH en sachant qu’ALLAH te voit. Du coup, tu t’éloignes des interdits, de ce qui

    est détestable.

    Les preuves

    S16, v128. « Certes, Allah est avec ceux qui [L'] ont craint avec piété et ceux qui sont

    bienfaisants. »

    - Celui qui est bienfaisant a atteint un degré tellement élevé qu’Allâh est « avec » lui.

    - Par « avec » on entend le fait qu’Allâh l’assiste à travers

    son ouïe, sa vue, la science

    la victoire, l’assistance

    la réussite – Tawfiq : et c’est cela auquel ce verset fait référence

    S26, v217-220 : « Et place ta confiance dans le Tout Puissant, le Très Miséricordieux, *qui te voit

    quand tu te lèves, *et (voit) tes gestes parmi ceux qui se prosternent. *C'est Lui vraiment,

    I'Audient, I'Omniscient. »

    - Allâh te voit où que tu sois, que ce soit le jour ou la nuit

    S10, v61. « Tu ne te trouveras dans aucune situation, tu ne réciteras aucun passage du Coran,

    vous n'accomplirez aucun acte sans que Nous soyons témoin au moment où vous

    l'entreprendrez. »

    - ALLAH sait tout, IL voit tout

    Regarde les actes que tu fais et tu verras où tu en es dans l’Ihsan.

    - Si tu penses à la récompense de l’acte que tu vas faire alors tu es dans le degré le plus

    haut

    - Si tu penses au châtiment qui t’attend si tu ne le fais pas, alors tu es dans le 2e degré

    Regarde les actes surérogatoires que tu fais

    - Le mouhsin (ihsane) effectue ses actes surérogatoires presque de la même façon qu’il

    effectue ses actes obligatoires car il sait que cela le rapproche d’Allâh

  • LES DIFFERENTES SECTES

    Le Messager de Dieu a dit : « les Gens du Livre (les Chrétiens et les Juifs) se sont divisés en

    soixante-douze groupes, et ma communauté se divisera en 73 groupes, tous sont au Feu, sauf

    une, qui est la Jamâ’ah (Le Groupe) »

    Les Chiites (Shia)

    Depuis leur sécession les adeptes d’Ali, gendre et cousin de Muhammad, accordent beaucoup

    d’importance à leurs dirigeants religieux. C’est la grande différence avec le mouvement sunnite :

    les Chiites ont foi en la mission des douze Imams. C’est-à-dire que, selon eux, après le Prophète

    Muhammad qui a seulement révélé le Coran, douze successeurs du Prophète devaient encore

    venir pour en donner l’interprétation. Le premier de ces douze Imams fut Ali (+661) et le dernier,

    Muhammad, ne serait pas mort mais aurait été « occulté » en 874 et depuis, continuerait à

    influencer spirituellement les dirigeants chiites.

    Au niveau géographique, la quasi-totalité de la population iranienne est chiite, mais il en existe

    des minorités en Iraq, au Liban, en Syrie ou encore en Inde et au Pakistan.

    Il existe de très nombreuses différences dans la manière de pratiquer l’islam entre le sunnisme et

    le chiisme. Il n’est pas possible de les énumérer toutes mais souvent celles-ci ont pour but de

    rappeler aux chiites leur appartenance à la communauté d’Ali. Par exemple il est d’usage lors de

    la prière que les chiites placent sous leur front une petite brique faite d’argile provenant

    directement d’un des lieux où est enterré l’un des membres de la famille d’Ali. Ils ont aussi

    autorisé le mariage mout3a, ils maudissent Abou Bakr et Omar, disent que Ali a dormi dans le

    même lit que le prophète et Aïsha, etc.

    Le Soufisme

    Le soufisme désigne généralement tous les courants mystiques qui dérivent de la religion

    islamique. Les soufis sont donc les personnes qui ont choisi les voies mystiques. Leur nom

    viendrait de l’arabe suf qui désigne la robe de laine dont ils sont vêtus. Parmi eux on retrouve

    entre autre les marabouts africains, les fakirs, les derviches tourneurs,…

    Le soufisme comporte actuellement plusieurs groupes, à savoir : Al-Tijania, Al Qadryia, Al-

    Naqchabandia, Al-Chazlia, Al-Rifa'yia et autre, dont chacun prétend être dans le vrai et les autres

    dans l'erreur, alors que l'Islam interdit la désunion.

    Les soufis invoquent d'autres qu'Allah, pris parmi les Prophètes et les walis vivants ou morts

    quand ils dirent par exemple : «Ô Jilani, Ô Rifa'i, Ô Envoyé d'Allah aide-nous, Ô Envoyé d'Allah

    nous nous fions à toi».

    Les soufis croient qu'Allah conféré certains pouvoirs à des «Substituts» (Abdales), à des magnats

    ou à des walis pour expédier les affaires.

    Le soufisme exhorte à l'ascétisme en ce monde en négligeant ses biens et le Jihad - la lutte dans

    le sentier d'Allah.

  • Acha3irah

    Croyance qui consiste à dire qu’ Allah a des attributs mais que ce ses attributs sont

    impérativement sujet à une interprétation, interprétation qui consiste à parler sur Allah sans

    science, comme le fait de dire que la main d’Allah est en fait sa puissance ou son bienfait.

    Par contre ils, de par leur logique, attestent qu’Allah possède sept attributs et que ses attributs

    n’ont pas lieu à une interprétation : la vie, la parole, l’ouie, la vue, la décision, la volonté et la

    science.

    Tabligh

    Ils exigent que la personne sorte 40 jours dans l’année, 2 jours par semaine, 3 jours par mois. Ils

    ne s’occupent que des évocations, et ils désignent des ignorants pour conseiller et prêcher, qui

    n’ont pas de connaissance.

    Khawarij & Takfiri

    Les « Khawâridjs » sont ceux qui se sont révoltés [sont sortis : kharoûdj] contre leur gouverneur à

    l’époque du khalifah de ’Outhmân (radhiallâhu ’anhu). Leur révolte eut pour résultat l’assassinat

    de ’Outhmân (radhiallâhu ’anhu). Puis leur mal grandit encore durant le Califa de ’Alî (radhiallâhu

    ’anhu), et ils se rebellèrent contre lui, et ont dit que c’était un mécréant. Ils ont aussi fait du «

    takfîr » [le fait de rendre mécréante une personne] sur les Compagnons (radhiallâhu ’anhum), car

    ces derniers ne voulaient pas être d’accord avec eux dans leurs fausses croyances.

    Ainsi, ils jugèrent que tous ceux qui s’opposaient à eux sur leur point de vue étaient des

    mécréants. En résultat, ils prononcèrent le takfir sur les meilleurs parmi la création, c’est-à-dire,

    les Compagnons du Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam). Pourquoi ceci ? Car ils (les

    Compagnons) n’étaient pas d’accord avec eux quant à leur égarement et leurs mauvaises

    croyances. Ils n’adhèrent pas à la Sounnah et à la Djamâ’ah (au groupe), et ils n’obéissent pas

    non plus au gouverneur. Plutôt, ils se rebellent contre lui, et renoncent au pacte d’allégeance

    avec lui, disant que cela ne fait pas partie de la religion, ils contredisent ainsi le conseil du

    Messager (sallallahu ’alayhi wa sallam) de montrer de l’obéissance et ils contredisent le

    commandement d’Allâh qui dit : « Obéissez à Allâh et obéissez au Messager et à ceux qui

    détiennent le commandement parmi vous. »

    Autres sectes

    La Haddadiya, Ahbaches, Rafidite, Jahmiya, Mourji’a, etc.

  • LES ECOLES DE JURISPRUDENCE

    Le terme arabe “Madhhab” fait référence à une “école de pensée islamiques”. Elles apparurent

    au cours du 2e siècle de l’Hégire.

    Il existe plusieurs écoles de pensée islamiques mais nombres d’entre elles disparurent pour

    plusieurs raisons :

    - Manque d’étudiants n’ayant pas perpétué le savoir du Sheikh

    - Les étudiants n’ont pas propagé la science du sheikh

    4 grandes écoles (sunnites) vont subsister et marquer le monde musulman :

    Les Hanafites :

    Mouvement lancé par Abu Hanifa (80H-150H) né à Kufa (Iraq) et qui était un Tabi3i (il a

    rencontré des sahaba – notamment Anas ibn Malik) Il était un élève de Hammad ibn abi

    soulayman lui-même élève de ibrahim an-Nakh’i lui-même élève de Anas ibn Malik.

    Les Hanafites sont considérés comme les moins rigides dans leur interprétation de l’islam. Ils

    accordent en effet beaucoup d’importance au jugement personnel (ra’y) du croyant lorsqu’il

    s’agit de déterminer ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Les hanafites sont pour la plupart les

    musulmans de Turquie, d’Inde, du Pakistan,…

    Les Malikites :

    Doctrine influencée par Malik ibn Anas (93H-179H) Il est à l’origine de la plus ancienne

    codification de la sounnah à tarvers son recueil appelé « al Mouwatta ».

    Les Malikites se basent sur le droit musulman en vigueur à Médine du temps du Prophète

    Muhammad. Ils accordent également une forte importance à l’opinion personnelle et se

    retrouvent principalement en Afrique du nord et au Soudan.

    Les Shafiites :

    Héritée du juriste musulman Al Shafii (150H-204H), la doctrine shafiite accorde beaucoup

    d’importance au droit musulman. Cette doctrine se retrouve dans le Golfe persique et en

    Indonésie.

    Les Hanbalites :

    Ils sont considérés comme les plus rigoureux et les plus conservateurs dans leur vision de l’islam.

    Depuis Ahmad ibn Hanbal (164H-241H), les Hanbalites se reposent sur une interprétation

    littérale stricte du Coran. L’imam Ahmad s’alignait souvent sur son maitre Ash-Shafi 3i à une

    différence près : il acceptait l’avis des compagnons contrairement à Shafi3i. Ce mouvement se

    retrouve essentiellement en Arabie Saoudite.

  • LES DIFFERENTS TYPES DE JUGEMENTS

    L’obligation

    En arabe : al-Waajib, al-FarD, fariiDah, hatman, laaziman

    Celui qui néglige une obligation sera châtié et s’il l’accomplit, il sera récompensé.

    C’est ce que Allah ordonne de faire de manière ferme et sans équivoque. Cela est souvent

    formulé par une phrase impérative affirmative. Parfois l’énoncé de l’obligation comprend aussi la

    mention de la punition en cas de manquement du devoir. S29, v45 : Et accomplis la prière !

    Le devoir peut être temporel (ex : pendant le hajj ou le jeûne seulement) ou atemporel

    Le devoir peut-être à titre individuel « FarD 3ayn » (ex : prière) ou à titre collectif « FarD Kifaya »

    - La signification de Fard Kifaya est que, s'il n'y a pas assez de personnes qui y répondent, alors

    tous les Musulmans sont dans le péché. Si une quantité suffisante des gens y répond, le

    reste de la communauté Musulmane est exempté et n'est plus dans le péché. Ex : Salat

    Janaza, prière de demande de la pluie, etc.

    La recommandation

    En arabe : al-mandoub, al-moustahab, sunna, massnûn, nafila

    C’est l’acte que Allah recommande ou ordonne sans que ce soit de manière catégorique.

    Il existe 3 catégories d’actes recommandés :

    - L’acte fortement recommandé : « Sounna Mou’akkada »

    o Le négliger n’entraîne pas de punition mais rend passible de reproches sévères

    o Ex. : appel à la prière, prière en groupe à la mosquée

    o Exemple particulier : salat witr et la prière sunna du fajr sont des sunnan

    mu’akkada mais elles ont été élevées au rang d’obligatoire par certains

    savants car le Prophète n’a jamais cessé de les effectuer même en voyage.

    - L’acte recommandé simple

    o L’accomplir apporte une récompense mais le négliger ne donne pas lieu à des

    reproches

    o Exemples : jeûner les lundis et jeudis, donner des aumônes,

    o Tous ces actes sont des nafilas (actes surérogatoires)

    - L’acte recommandé complémentaire. Cela comprend tous les actes accomplis par le

    croyant dans sa vie quotidienne pour imiter le Prophète.

  • o Ce comportement est louable mais pas nécessaire

    o Exemple : manger le type de plat que le Prophète aimait manger.

    L’interdiction

    En arabe : al-harâm, al-manDHûr

    Tout acte que Allah a catégoriquement interdit.

    Celui qui l’accomplit sera châtié et celui qui s’en abstient sera récompensé.

    L’interdiction peut être :

    - Claire et simple. S5, v3 : « il vous est interdit de consommer la bête trouvée morte, le sang et

    la viande de porc. »

    - Une invitation à éviter un acte particulier et qui est accompagné d’une indication de

    prouvant le caractère interdit de la chose. S17, v32 : « Et ne vous approchez pas de la

    fornication, c’est vraiment une turpitude »

    La réprobation

    En arabe : Makrûh

    Tout acte que Allah ordonne d’éviter ou d’abandonner sans pour autant le déclarer harâm.

    Celui qui l’accomplit n’encourt pas de sanction mais peut être blâmé pour le faire. Alors que s’il

    s’en abstient, il en sera récompensé.

    - Ex : fumer des cigarettes

    Le licite

    En arabe : al-moubaah, al-halaal

    Tout acte que Allah laisse la personne responsable libre d’accomplir ou de ne pas accomplir.

    Allah ne demande pas à ce qu’on accomplisse cet acte ou à ce qu’on s’en abstienne.

    Celui qui accomplit ou s’bstient de commettre quelque chose de licite ne sera ni récompensé ni

    châtié pour cela.

    - Exemples : manger, boire, dormir, avoir de beaux vêtements, etc.

  • LES SOURCES DE LA LEGISLATION

    L’Imam Chaafi3i a dit : le fiqh est la connaissance des statuts canoniques pratiques extraits de

    leurs sources qui les ont détaillées.

    Aucune question ne peut être résolue sans preuve légale, il y a donc corrélation entre le fiqh et la

    preuve (ad-daliil) / source (al-aSl)

    Les sources de la Loi sont de plusieurs sortes. Mais on ne retient généralement que les 4 grandes

    sources suivantes :

    - Coran

    - Sounna

    - Ijma3

    - Qiyass

    Les sources révélées

    Le Coran

    C’est la Parole de Dieu transmise par Jibril au Prophète Mohammed

    Le Coran contient 3 catégories de prescriptions

    - Celles concernant la croyance : ce en quoi le musulman doit croire et ne pas croire

    - Celles concernant la morale : ce qui définit les vices & vertus, le bien & le mal

    - Celles concernant la pratique de la religion : les actes et dires des personnes responsables

    o Le Prophète a dit : « la responsabilité est levée sur 3 personnes : le fou jusqu’à

    ce qu’il recouvre la raison, l’endormi jusqu’à ce qu’il se réveille, le jeune enfant

    jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté »

    Les versets prescriptifs du Coran sont de deux types :

    - Les versets QaT3i – catégoriques – qui ne sont sujet qu’à une seule interprétation

    o Ex. S24, v2 : « le fornicateur et la fornicatrice, fouettez-les chacun de 100

    coups de fouets »

    - Les versets conjecturaux dont le sens peut être compris de diverses manières

    o Ex. S2, v183 : « Quiconque parmi vous aura pris connaissance de ce mois devra

    commencer le jeûne »

  • La Sounna

    Il s’agit des paroles que le Prophète a dites et des actes qu’il a effectués ainsi que des actes et

    dires qu’il a accepté ou approuvé de manière directe ou par son silence.

    Les paroles du Prophète sont appelées : hadith

    Les ahadith viennent compléter le Coran dans le sens où plusieurs devoirs religieux qui sont

    prescrits dans le Coran sont détaillés dans les ahadith comme c’est le cas de la prière.

    La preuve de son statut de source juridique est le verset suivant : S3, v32 : « Obéissez à Allah et à

    Son messager »

    Histoire de la compilation des ahadith

    Le premier assemblage officiel s'est fait, rappelons-le, sous la demande de Omar ibn Abdelaziz

    (8ème souverain omeyyade, c'est- à- dire depuis la mort d'Ali). Son règne ne dura que deux ans

    (99-101 de l'hégire/717-719 A.C). C'est un tabi'î, petit-fils du calife Omar; Il est qualifié de

    « cinquième calife guidé » pour la piété et la justice qui marqua sa politique. Craignant la

    disparition ou l'oubli du hadîth, il demanda au gouverneur de Médine, ville du Prophète (saw) et

    donc lieu de sa tradition, d'inviter les savants à collecter les hadîths. C'est az-Zouhrî (mort en

    124/741), un savant érudit de Médine, qui se chargea de la tâche et compila le premier recueil

    officiel, dont on n'a de traces pour le moment que les témoignages des historiens et

    traditionalistes des premiers siècles de l'islam.

    Les recueils se sont ensuite succédés :

    - Une quinzaine qui remonte au deuxième siècle de l'hégire / 8è A.C dont cinq environ

    sont publiés. Le plus célèbre est le Mouatta de Mâlik mort en 179 / 795 (cf. tableau ci-

    joint).

    - Une trentaine de recueils, environ, remonte au troisième siècle de l'hégire / 9è A.C ,

    dont au moins la moitié est publiée. Parmi eux figurent les six références célèbres à

    savoir les deux « çahîh » d'al- Boukhâri et de Moslim et les quatre appelés « Sounan »

    d'Aboû Daoûd, atTirmidhi, an-Nassâi et ibn Mâjah (cf. tableau).

    - Environ une autre quinzaine, remonte au quatrième siècle / 10è A.C,

    - Et quelques recueils remontent, enfin, au cinquième siècle de l'hégire / 11è A.C

    La seule caractéristique commune à l'ensemble des recueils de cette période de l'histoire du

    hadîth est l'existence de la chaîne des transmetteurs. Même les compilateurs du Ve siècle, qui

    sont relativement éloignés de l'époque du Prophète (saw), citaient pour chaque hadîth de leurs

    recueils tous les rapporteurs qui le font remonter jusqu'au Prophète (saw).

  • Les sources issues de l’Ijtihad

    Linguistiquement, cela signifie : faire un effort

    Juridiquement, cela signifie : une démarche rationnelle suivant une méthodologie établie par un

    juriste qui accomplit l’effort de réflexion par la déduction, l’explication, l’interprétation ou la

    mise en place d’une règle de droit. L’ijtihad intervient en raison de l’absence d’un texte de loi

    pour régler une question.

    Il existe deux catégories de sources issues de l’ijtihad

    - Les sources qui permettent de rendre explicite un texte de loi au travers de divers procédés

    o Al Ijma3 : le consensus (1)

    o Le principe de la balance préférentielle – at-tarjiih

    o …

    - Les sources non révélées

    o Le raisonnement analogique – Al Qiyaass (2)

    o L’appréciation de l’érudit – al istihsaan

    o Le principe de l’intérêt – al maslahatoul moursala

    o L’usage – al 3Ourf

    o L’avis des compagnons – madhHabou as-Sahabiy

    o …

    (1) Al ijma3

    C’est le consensus - sur un cas juridique – entre tous les moujtahid d’une même époque (après la

    mort du Prophète)

    La preuve de son statut de source juridique est le verset suivant : S4, v59 : « Ô vous qui avez cru !

    Obéissez à Allah, obéissez à Son messager ainsi qu’à ceux qui ont autorité sur vous… »

    Les conditions

    - Plusieurs moujtahid qui vivent à la même époque du cas juridique étudié

    - Un accord sur un jugement unique au sujet du cas juridique étudié

    - Chaque moujtahid exprime son avis de manière explicite

    - L’avis doit être émis à l’unanimité

    o Le prophète a dit : « Ma communauté ne s’accorde jamais sur l’erreur »

    Les catégories d’Ijma3

    - Le consensus explicite : tous les moujtahid d’une même époque expriment leur

    accord sur un avis juridique et ce, de manière explicite

  • - Le consensus implicite : une partie des moujtahid d’une même époque s’expriment

    clairement, le reste des moujtahid qui ont été consultés n’ont exprimé aucun avis : ni

    en faveur / ni contre l’avis des premiers.

    (2) Al Qiyaass

    C’est le fait de juger un cas juridique non mentionné dans les textes en le comparant à un autre

    cas semblable et pour lequel une prescription existe dans un texte.

    La preuve de son statut de source juridique est le hadith de Mouadh Ibn Jabal : « Quand le

    Messager le chargea d'une mission au Yémen, il lui dit : « Ô Mouâdh, avec quoi tu vas prononcer

    les jugements ? - Avec le Livre de Dieu, dit Mouâdh, - Et si tu ne trouves pas dans le Livre de Dieu

    (avec quoi juger)... ? - Je juge avec la Sunna de son Messager. - Et si tu n'en trouves pas dans la

    Sunna de son Messager? - Je fais effort avec mon avis. » »

    Pour en arriver au Qiyaass, il nous faut les éléments suivants :

    - Le cas principal au sujet duquel une prescription existe et qui va servir de base pour

    l’analogie. C’est la référence de la comparaison

    - Le cas subsidiaire qui est le cas qui pose problème et pour lequel on n’a pas de

    prescription et donc auquel on appliquera la prescription de la référence (citée ci-

    dessus)

    - Le jugement : celui qui est mentionné dans le cas de référence et que l’on va étendre

    au cas subsidiaire

    - La raison d’être : le critère sur lequel se fonde le jugement du cas principal. C’est la

    présence de ce même critère dans le cas subsidiaire qui va permettre d’étendre la

    prescription au cas subsidiaire.

    Exemple de Qiyaass : Un hadîth dit que le fait, pour un musulman, d'avoir un chien, diminue

    quotidiennement ses bonnes actions de deux mesures (qirât). Les hadîths ont cependant fait

    l'exception du chien de troupeau, de champ ou de chasse, qu'il est autorisé de garder (iqtinâ').

    - Des ulémas (c'est l'avis retenu dans l'école shafi'ite) ont écrit que le musulman peut garder

    un chien qui a comme fonction de garder un passage, et ce par analogie par rapport aux

    chiens dont le hadîth mentionne qu'ils font exception. La cause motivante de l'exception est

    donc : être un chien dont la fonction est telle que l'homme en a besoin, d'un besoin reconnu

    (hâja shar'iyya). (Ibn Hajar écrit même qu'il est donc, par incidence, autorisé d'élever et de

    dresser le chiot à cette fin.) Par contre, l'interdiction de garder un chien demeure à propos

    du chien de compagnie (cf. Fath' ul-bârî 5/9-10).

    - Des muftis contemporains feraient probablement une analogie autorisant le chien d'aveugle,

    le chien spécialisé dans le sauvetage lors de catastrophes naturelles, etc.

  • AL ISTINJAH (TOILETTE INTIME) Extraits de charh al-Mumti3

    C’est le fait d’enlever ce qui sort des deux voies naturelles à l’aide d’eau, de pierre ou autre.

    Il est recommandé lorsqu’on rentre dans le « khala » de dire : « Bismillah »

    « Lorsqu’on rentre » : o Si on est dans un terrain vague où il n’y a pas d’endroit délimité, on prononce

    l’invocation au moment où l’on se déshabille o Si on entre dans un endroit dédié, on prononce l’invocation avant de rentrer

    « Al-Khala » o Il s’agit d’un endroit vide de gens

    « De dire » o On prononce la parole, on ne se contente pas de la penser. On la prononce à voix

    basse sauf si le but est d’enseigner aux autres cette invocation.

    « Bismillah » o Il a été rapporté par Tirmidhi, Ibn Maja, d‘après Ali Abi Talib que le Prophète a dit :

    « Le voile qui se trouvera entre les yeux des djinns et la nudité des fils d’Adam, lorsque l’un d’entre eux entre aux toilettes, est de dire Bismillah »

    Les djinns sont attirés par les endroits sales et purs, d’où le fait qu’on doive s’en protéger dans ces endroits en particulier en prononçant le nom d’Allah.

    Les djinns tombent amoureux des êtres humains, qu’ils soient mâles ou femelle.

    Les toilettes sont les lieux les plus favorables au « mass » (touché) dont sont victimes les êtres humains. Le « mass » est un cas de possession démoniaque qui n’est pas la résultante d’un acte perpétré par un être humain comme c’est le cas de la sorcellerie ou du 3ayn. Dans le cas du « mass » il vient sans être sollicité. La raison ? Il vient suite à de grandes émotions (colère, rire, peur). En général, et notamment chez les femmes qui sont plus victimes que les hommes, il arrive après qu’après une dispute les êtres humains aillent se cacher aux toilettes pour pleurer en oubliant de dire Bismillah.

    « Allâhoumma inniy a'oûdhou bika minal khubthi wal khabaa-ith »

    o اللهم إين أعوذ بك من اخلبث واخلبائث o Anas ibn Mâlik raconte que lorsque le Prophète entrait au khalâ, il récitait :

    « Allâhoumma inniy a'oûdhou bika" (Ô Allah ! Je Te demande protection) – Chou3bah (un des maillons de la chaîne de transmission de ce Hadith) dit : Et, une autre fois, il (c'est-à-dire celui qui lui a transmis cette Tradition) a dit (à la place de la phrase précédente) "A'oûdhou billâh" (Je demande la protection d'Allah)- "minal khoubthi (ou al khoubouthi) wal kabîth" (contre le choses détestables et néfastes) ou (il a dit) "(min)al khoubthi (ou al khoubouthi) wal khabâïth." (les démons mâles et femelles. (Hadith authentifié par Tirmidhi)

  • Il est recommandé en sortant de dire « ghufraanak - Alhamdoulillâh alladhi adhaba 3anniy al-adhâ wa 3âfâniy»

    « Ghufraanak » :

    o غهفراَنك o « Ton pardon » o Aïcha rapporte que le Prophète, en sortant d'al-khalâ, disait : « Ghoufrânak »

    (Hadith validé par Tirmidhi et authentifié par An Nawawi)

    « En sortant » : o En quittant l’endroit où l’on fait ses besoins – qu’on soit dans un lieu désert ou aux

    toilettes o Les savants se sont prononcés sur les raisons de cette invocation au sortir des

    toilettes. Certains disent que lorsque l'être humain satisfait ses besoins naturels, l'émission des matières impures de son corps devrait l'interpeller vers les impuretés qui souillent son âme et sa spiritualité. Et, ayant pris conscience de ses faiblesses, l'attitude la plus judicieuse de sa part serait qu'il demande pardon à Allah dès que possible pour le fardeau des péchés qu’on porte sur nos épaules pour qu’on en soit allégé comme on est allégé de nos impuretés physiques.

    « Alhamdoulillâh alladhi adhaba 3anniy al-adhâ wa 3âfâniy »

    o احلمد هلل الذي أذهب عّنِِ األذى وعافاين . o « Louanges à Allah qui a éloigné de moi les choses nuisibles et m'a épargné ». o Raison : On a été épargné du fait que ces excréments restent bloqués en nous, ce

    qui aurait pu provoquer des maladies ou autre o Cette partie de l’invocation est issue d’un hadith faible (rapporté par Ibno Maja

    d’après Anas) o D’autres savants du hadith ont rapporté le même athar d’après Abou Dharr al

    Ghifâri et ce hadith est mawqouf. (C’est Abou Dharr qui le récitait et ça ne remonte pas au Prophète). Abou Dharr le rapporte d’un tabi3i Abou 3Ali al Asdi qui est maqbol.

    o Donc ce hadith est sahih s’il est mawqof (s’il s’arrête à Abou Dharr) o Mais ce hadith devient Da3if si on le fait remonter au Prophète

    « En rentrant (dans l’endroit où l’on fait ses besoins), mettre en avant le pied gauche, à l’inverse de la mosquée et des sandales. » C’est une analogie inversée. Abou Horeyra rapporte que le Prophète a dit : « Lorsque l’un d’entre vous se chausse, qu’il commence par la droite et lorsqu’il se déchausse, qu’il commence par la gauche … »

  • « Et se maintenir sur son pied gauche » Pendant que l’on fait ses besoin, se maintenir sur son pied gauche.

    A l’époque, il n’y avait pas de cuvette, mais des toilettes dites « turques ».

    L’auteur dit qu’il convient de s’accroupir et de s’appuyer sur sa jambe gauche

    Les Hanabila se basent sur un hadith rapporté par Tabarani et Bayhaqi d’après Ibno Malik qui rapporte du Prophète qu’il a ordonné à ses compagnons de s’appuyer sur leur jambe gauche et de tendre la jambe droite. Mais ce hadith n’est pas authentique. Malgré la faiblesse de ce hadith, les Hanabila soutiennent cette posture car selon eux :

    o Elle facilite la sortie des excréments (mais on n’a pas de preuve issu de la médecine)

    o Cela souligne le caractère honorifique de la jambe droite

    « Et son éloignement (des regards) dans le vide / l’espace et se cacher » Al Moughira ibno Chou3ba rapporte avoir vu le Prophète s’éloigner pour aller faire ses ablutions. Il dit qu’il s’en est allé jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le voir.

    Cacher son corps complètement. Les urinoirs pour hommes de nos jours ne permettent pas de cacher le corps entièrement.

    « Il recherche – dans le cas où il veut uriner – un endroit dans lequel on ne craint pas d’être éclaboussé »

    Exemple : le sable

    Des savants disent que dans le cas où on ne trouve pas ce genre d’endroit, on s’arrange pour rapprocher son organe génital le plus près du sol afin d’éviter les éclaboussures.

    « Il est détestable pour celui qui va accomplir ses besoins d’entrer dans ce lieu avec sur lui quelque chose contenant le nom d’Allah – sauf en cas de besoin »

    Anas rapporte que : « Lorsque que Prophète entrait aux toilettes enlevait sa bague sur laquelle était écrite le nom d’Allah »

    o Ce hadith est faible selon de nombreux savants. o Ceux qui voient que ce hadith est bon, ils ont jugé que cet acte est Makrooh et

    non Haram. Pourquoi ? Car c’est une action dépourvue de parole donc on ne peut pas la déclarer Haram.

    o De même, si on voit le Prophète faire une chose sans parole, la chose est recommandée et non obligatoire.

    o Quel que soit la position retenue, les savants à l’unanimité ont interdit le fait d’apporter un Mouss-haf (exemplaire papier du Coran) dans les toilettes.

    « en cas de besoin » o Si réellement il y a un besoin dans le sens où on ne peut pas s’en défaire o Ex : dans certains pays ils inscrivent la shahada sur les billets de banque. On est

    obligé de rentrer avec

  • o Même pour le mouss-haf, si on a peur qu’il soit volé ou entaché, on peut rentrer avec.

    « Il est détestable de se déshabiller avant de se baisser »

    Il faut remettre cela dans le contexte d’antan : il n’y avait pas d’endroit isolé spécialement conçu pour cela

    S’il y a des gens autour de lui, il est « haram » de montrer sa 3awrah : « Que l’homme ne regarde pas la 3awrah de l’autre »

    S’il est seul, il est « Makrooh » de se déshabiller avant de s’accroupir

    Si quelqu’un urine debout, il va forcément se dévêtir avant. Cela est autorisé si on peut : o Se préserver de toute éclaboussure o Préserver sa 3awrah

    Le Prophète est monté sur un monticule (une mini-décharge) sur laquelle il a uriné debout. Les compagnons l’ont vu de dos en train d’uriner. Il a agi ainsi car :

    o Il n’avait pas d’autre alternative o Ou pour montrer la permission de le faire

    « Il est détestable de parler (pendant qu’on fait ses besoins »

    La répugnance est dans le fait de parler pendant l’acte et non pas pendant qu’on se trouve dans ce lieu

    o Ex : Si on est aux toilettes pour chercher quelque chose, on peut parler.

    Le Prophète urinait et un homme passa près de lui en le saluant. Mais il ne lui rendit pas le salam.

    o Rendre le salam est obligatoire (passer le salam est seulement recommandé) o Le Prophète s’est abstenu de rendre le salam car ce qui l’en a empêché (parler

    pendant qu’on fait ses besoins) est interdit

    « Il est détestable d’uriner dans une fente et assimilés »

    Ex : les brèches, les bouches d’égout,

    Abdullah Ibno Sergiss rapporte que le Prophète a interdit à ce qu’on urine dans les terriers (là où se terrent les animaux). On a demandé à Qatada (un des rapporteurs du hadith) pourquoi cela, et il a répondu : c’est l’endroit où vivent les djinns, démons. Les savants ont divergé sur son authenticité. Utheymine voit ce hadith comme hassan.

    Une des causes de cette interdiction est que ces brèches sont habitées par des bêtes qui – gênées par l’urine – sortent rapidement et effraient la personne voire l’attaquent.

    Sa3ad ibno houbada a été au Cham et a uriné dans une brèche et tomba foudroyé mort. Au même moment à Médine une voix se fit entendre sans qu’on sache d’où elle vienne et disait « nous avons tué le plus noble des khazraj et nous lui avons lancé des flèches et n’avons pas raté son cœur » cette histoire est sujette à divergence.

  • « Il est détestable de toucher son sexe avec la main droite »

    Les parties génitales se situant à l’avant ou à l’arrière

    Bokhari rapporte d’après Abou Qatada que le Prophète a dit : « que personne ne tienne sa verge avec sa main droite lorsqu’il urine et qu’il ne s’essuie pas avec sa main droite et qu’il ne respire pas dans le récipient »

    Les savants disent que ce hadith est sahih mais divergent sur le caractère interdit ou détestable

    o Le Prophète a dit que celui qui touche sa verge pendant qu’il prie ne doit pas refaire ses ablutions en expliquant au compagnon que « ce n’est qu’une partie de toi ». Donc certains savants disent que toucher sa verge n’est pas interdit

    o D’autres savants disent que l’interdiction ici porte sur le fait de toucher sa verge pendant qu’on urine.

    « Il est détestable de faire l’istinja ou l’instijmar avec la main droite »

    « Istinja » : se laver avec l’eau

    « Istijmar » : se laver avec les pierres ou autre

    Bokhari rapporte d’après Abou Qatada que le Prophète a dit : « que personne ne tienne sa verge avec sa main droite lorsqu’il urine et qu’il ne s’essuie pas avec sa main droite et qu’ il ne respire pas dans le récipient »

    Celui qui n’a pas d’autre choix que d’utiliser sa main droite, il peut le faire.

    « Il est interdit de faire face à la Qibla ainsi que de lui tourner le dos lorsqu’il n’y a pas d’habitation »

    Abou Ayoub al-Ansari a rapporté du Prophète qu’il a dit : il est interdit de faire face à la Qibla lorsqu’on fait ses besoins (uriner ou déféquer) ni de lui tourner le dos. Mais il faut se tourner vers l’est ou l’ouest

    S’il y a des habitations l’interdiction tombe. o Bokhari rapporte d’ibno 3Umar : je suis monté sur le toit de la maison de ma sœur

    Hafsa et j’ai vu le Prophète assis en train de faire ses besoins et il faisait face au Cham et tournait le dos à la Ka3ba.

    Les savants ont divergé la dessus. o Imam Ahmad dit que s’il y a des constructions ou pas, il est interdit de faire face

    ou tourner le dos à la Ka3ba. Selon lui, la parole l’emporte sur l’acte. En effet, le hadith rapporté du Prophète est une parole tandis que le hadith d’Ibno Umar n’est qu’un acte rapporté.

    o Ibn Taymiya partage l’avis de l’imam Ahmad.

    Résumé : il est interdit de faire face à la Ka3ba et de lui tourner le dos quand il n’y a pas d’obstacle. Mais quand il y a un obstacle, il est interdit de lui faire face et il est permis de lui tourner le dos. Mais le mieux est d’éviter de lui tourner le dos et de lui faire face.

  • « Il est interdit d’uriner dans une rue, voie »

    L’interdiction porte aussi sur le fait de déféquer

    On rapporte d'Abî Hurayra qui disait : Le Prophète avait dit : « Ne soyez pas maudis comme ces deux personnes : celle qui satisfait ses besoins sur le chemin ou sous l'ombre susceptible d’être utilisée » Hadîth rapporté par Muslim

    Certains savants ont fait un qiyass 3aks (analogie inversée) en disant qu’à l’instar d‘une ombre sous laquelle les gens se rafraichissent, on peut considérer interdit le fait d’uriner dans des endroits chauds où les gens se réfugient en cas de froid intense.

    « Il est interdit d’uriner en dessous d’un arbre fruitier »

    L’interdiction porte aussi sur le fait de déféquer

    « en-dessous » o : cela implique aussi un périmètre avoisinant. o Les fruits lorsqu’ils tombent peuvent tomber aux alentours. Et on peut être gêné

    pour atteindre l’arbre et ses fruits.

    « Arbre fruitier » : il a deux critères o Fruit convoité par les gens pour la consommation o Fruit respecté dans la culture du pays

    Il y a d’autres endroits où il est interdit de faire ses besoins : o Les mosquées : « Un jour, alors que le prophète était assis avec ses compagnons

    dans la mosquée, un bédouin rentra et se mit à uriner quelque part, au sein de cette mosquée; quelques gens se précipitèrent alors sur lui pour l'empêcher (dans une autre version : Les fidèles l'appréhendèrent à l'envi), mais le Prophète (Que la paix et le salut soient sur lui) s'écria : "Laissez-le faire, ne l'interrompez pas, versez ensuite un sceau d'eau --- ou une jatte d'eau --- sur cette urine. Vous n'avez d'autre mission que de rendre toute chose facile et non de rendre les choses pénibles". Quand l'homme eût fini d'uriner, le Prophète donna l'ordre d'apporter une jatte d'eau et la répandit lui-même sur l'endroit souillé. Dans une autre version : le Prophète (Que la paix et salut soient sur lui), le convoqua et lui dit : Les urines et autres souillures n'en conviennent guère aux mosquées, celles-ci sont plutôt faites pour l'invocation d'Allah, les prières et la récitation du Coran. Puis il se retourna à ses compagnons et leur dit : "Allah ne vous a suscités que pour faciliter les obligations et ne vous a jamais suscités pour les rendre difficiles» le Prophète ordonna par la suite un seau d'eau et le versa sur l'endroit souillé. Le bédouin, pris de stupeur de l’attitude du prophète (sur lui la paix), sa miséricorde et sa tolérance, dit alors : « Ô Allah, soit miséricordieux envers moi et Muhammad et éloigne les autres de ta miséricorde ! » Le prophète (sur lui la paix et le salut) réplique en souriant : Tu restreints là, quelque chose des plus vastes (la miséricorde d'Allah) ! »

    o Les endroits où les gens se réunissent pour un but mondain ou religieux : écoles, …

  • « Il fait l’istijmar puis il fait l’istinja avec de l’eau »

    La meilleure façon de faire est d’avoir recours à l’istijmar (s’essuyer avec du papier toilette par exemple) puis de terminer avec l’istinja (l’eau)

    Trois cas sont possibles : o Celui qui ne se purifie qu’avec de l’eau : La preuve est le hadîth d’Anas qui dit que

    le Prophète entrait dans l’endroit où il faisait ses besoins et je portais, moi et un enfant de mon âge, un petit récipient en cuir et un bout de bois avec au bout une pointe en fer. (Les savants ont expliqué qu’Anas rapportait un récipient d’eau afin que le Prophète se nettoie avec de l’eau et aussi ce bout de bois avec le bout pointu afin que le Prophète le plante devant lui, est la preuve comme sutra, comme obstacle ; car les savants disent que le Prophète lorsqu’il faisait ses ablutions, priait de suite deux rak3at.

    o Celui qui ne fait que l’istijmar : avec des pierres ou assimilés. La preuve est le hadîth de Salmân lorsqu’il lui a été dit : « Votre prophète vous a enseigné toute chose, même comment faire vos besoins » et Salmân a répondu : « Oui, bien sûr, le Prophète nous a interdit de faire face à la Qibla en faisant nos besoins, il nous a interdit aussi de se laver avec le main droite, de même qu’il nous a interdit de se nettoyer avec moins de trois pierres et il nous a interdit de se nettoyer avec les excréments d’animaux ou avec des os». (authentique, rapporté par ibn Mâjah)

    Les savants disent que pour l’usage du papier toilette, il faut procéder à trois essuyages (quel que soit le nombre de feuilles de papier toilette utilisé à chaque essuyage)

    o Celui qui fait suivre l’istijmar par l’istinja

    « La condition est que la chose utilisée pour se nettoyer soit pure et qu’elle serve à nettoyer »

    Impureté en elle-même : le crottin par exemple. La preuve est le hadîth de Jabîr (ra) qui dit que le Prophète nous a interdit de nous essuyer avec un os ou avec un crottin

    Impureté par autre que soi : un mouchoir qui a été touché par une impureté, on ne peut pas s’en servir pour se nettoyer.

    Le Prophète a interdit qu’on se serve de moins de trois pierres car cela n’est pas suffisant pour se nettoyer. La preuve est le hadîth de Salmân lorsqu’il lui a été dit : « Votre prophète vous a enseigné toute chose, même comment faire vos besoins » et Salmân a répondu : « Oui, bien sûr, le Prophète nous a interdit de faire face à la Qibla en faisant nos besoins, il nous a interdit aussi de se laver avec le main droite, de même qu’il nous a interdit de se nettoyer avec moins de trois pierres et il nous a interdit de se nettoyer avec les excréments d’animaux ou avec des os »

    « On ne doit pas utiliser un os ou excrément (pour la toilette) »

    La preuve est le hadîth de Salmân lorsqu’il lui a été dit : « Votre prophète vous a enseigné toute chose, même comment faire vos besoins » et Salmân a répondu : « Oui, bien sûr, le Prophète nous a interdit de faire face à la Qibla en faisant nos besoins, il nous a interdit

  • aussi de se laver avec le main droite, de même qu’il nous a interdit de se nettoyer avec moins de trois pierres et il nous a interdit de se nettoyer avec les excréments d’animaux ou avec des os »

    Il a été rapporté par Bokhari selon Ibn Mas3ud : « Nous étions avec le prophète une nuit, puis nous l’avons perdu, ensuite nous avons cherché partout après le Prophète, sans l’avoir retrouvé. Nous nous sommes dits alors que des djinns l’avaient kidnappé ou bien qu’il avait été secrètement tué. Nous avons passé la pire nuit que puissent passer des personnes et au matin, le Prophète est arrivé du côté de Hira. Je lui ai alors dit : « O Envoyé d’Allâh ! Nous t’avons perdu et nous t’avons cherché sans t’avoir retrouvé. Nous avons ensuite passé la pire nuit que puisse passer une personne. « Et le Prophète leur a répondu : « Un prêcheur parmi les djinns est venu à moi et je suis parti avec lui et j’ai lu sur eux le Coran ». Puis le Prophète a emmené ses compagnons et leur a montré l’endroit où il était avec les djinns, puis leur a montré les traces de ces djinns et les traces du feu qu’ils avaient allumé. Ensuite, le Prophète raconte que les djinns lui ont demandé des provisions (de quoi se nourrir) et le Prophète leur a répondu : « Vous avez tout os dans lequel a été prononcé le nom d’Allâh, que vous avez entre vos mains » Donc, le Prophète a dit aux djinns que tous les os issus d’une bête qui a été égorgée et avant d’être égorgée, le nom d’Allâh a été cité, tout os de cette bête qui parvient entre vos mains sera une nourriture pour vous. Et cet os-là sera garni de viande. Et ensuite le Prophète a dit : Et tout crottin est un fourrage pour vos bétails » Donc, pour le bétail des djinns, le Prophète leur a dit que tout crottin sera la nourriture de leur bétail. Et ensuite le Prophète a dit : « Ne vous lavez donc pas avec ces deux choses, car c’est la nourriture de vos frères »

    « Ce qui a une sacralité »

    Exemple : un livre religieux même si les pages utilisées ne mentionnent pas le nom d’Allah

    Cela est valable quel que soit la langue utilisée pour l’exaltation.

    « Ce qui est lié à un animal »

    Une partie du corps d’un animal. Ex : une patte de chat ou la queue d’une vache …

    On doit respecter l’animal. Si on n’a pas le droit d’utiliser ce qui sert de foin aux animaux, a fortiori on ne doit pas se servir de l’animal lui-même.

    « Condition supplémentaire : 3 essuyages au moins - Ces pierres servant au nettoyage doivent être propres et peuvent être au nombre de trois ou plus - Même s’il ramène une pierre avec plusieurs faces (ce n’est pas suffisant) »

    Il se base sur le hadith qui rapporte l’utilisation de 3 pierres

    Sheikh Utheymine dit que si les faces de la pierre sont bien séparées et permettent 3 nettoyages avec la même pierre alors on aura fait ce qui est demandé.

  • « Il est recommandé quand il s’arrête de s’essuyer au-delà de trois fois de s’arrêter sur un nombre impair. »

    Si la personne arrive à se nettoyer avec un nombre pair, elle devra quand même compléter par un nettoyage supplémentaire afin d’obtenir un nombre impair

    Le Prophète a dit : « Celui qui se nettoie avec autre que de l’eau, qu’il s’arrête sur un nombre impair. » Ce hadith comporte un ordre. Ce qui souligne l’obligation.

    « L’istinjah est obligatoire pour tout ce qui sort des deux voies sauf les flatulences »

    Les savants disent qu’il ne faut pas se contenter de nettoyer la partie génitale de façon limitée mais plutôt de façon générale (les parties avoisinantes inclus)

    « Pour que les ablutions soient valides, il faut que l’istinjah soit faite avant et non après »

    Le Prophète faisait toujours istijmar avant les ablutions et pas après.

    Il s’agit d’une action dépourvue d’ordre ce qui souligne qu’il n’y a pas d’ordre

    Imam Ahmad dit que les ablutions sont valides si elles sont faites avant l’istinjah

    Si quelqu’un oublie de faire istinjah avant les ablutions ou ne savait pas qu’il y avait un ordre, on ne va pas lui dire que sa prière est invalide. Mais sinon il vaut mieux les faire avant les ablutions sans pour autant dire que c’est obligatoire.

  • LA PROPRETE Extraits de charh al-Mumti3

    Le Prophète a dit : « Les clés de la prière sont la purification »

    « La propreté : elle consiste à enlever le hadath» « hadath » : état propre au corps « intérieur » qui empêche à ce que l’on fasse la prière ou autre action requérant la purification. C’est l’état dans lequel on est quand on n’a pas nos ablutions.

    Exemple : quelqu’un qui a uriné et qui a ensuite fait sa toilette intime, il a revêtu un état qu’on appelle « hadath » et qui l’empêche de pratiquer la prière.

    « Et la disparition du khabath » « Al-Khabath » = « An-Najassah » : chaque élément qui impose à ce qu’on s’en purifie, qui rend obligatoire la purification.

    Cela est extérieur au corps et peut concerner aussi bien le corps, l’endroit où l’on prie ou les vêtements.

    On ne se base pas sur ce que nous « estimons » être une impureté mais on se base sur des textes du Coran et de la Sunnah qui précisent en détail les types de najassah

    - Exemple. Un mécanicien se demande si les traces de graisse/huile qu’il porte sur ses vêtements ou ongles sont une impureté et l’empêche de faire la prière. Ce n’est pas une impureté « najassah » (bien que cela soit une saleté) et donc ils peuvent prier en l’état.

  • LES ABLUTIONS Extraits de charh al-Mumti3

    La Basmalah

    « Il est obligatoire de dire « bismillah » en commençant les ablutions – quand on s’en souvient »

    Ahmad, Abou Daoud rapportent d’Abou Horeyra que le Prophète aurait dit : « Il n’y a pas d’ablutions pour celui qui n’évoque pas le nom d’Allah dessus »

    o Ce hadith contient dans sa chaine de transmission un homme Ya3qob Ibn Abi Salama qui est inconnu.

    o Cependant ce hadith a d‘autres chaines de transmissions qui ne sont pas exempts de problème.

    o Ibno kathir, ibno hajar, ibno taymiyya et d’autres le considèrent bon lorsqu’on cumule toutes ces chaines de transmission

    L’avis le plus célèbre dans le madh-hab est qu’il est obligatoire de dire la basmalah.

    Le fait que la majorité ne l’a pas rapporté indique qu’il s’agit d’une négation de perfection et non de validité. Et c’est l’avis le plus juste (selon cheikh Utheymine).

    « avec le souvenir » : o Si tu t’en souviens (de le dire), alors tu le dis. Mais si tu oublies, ce n’est pas wâjib. o Si on s’en souvient en plein milieu des ablutions :

    le mah-hab dit qu’il recommence ses ablutions en prononçant la basmalah. d’autres hanabila prônent le fait qu’il dise la basmalah et qu’il continue ses

    ablutions et c’est la parole la plus juste. o Cela est aussi valable pour les grandes ablutions et le Tayyamoum.

    Laver le visage – bouche et nez inclus

    Il est dit « laver » (ghassl) et non « essuyer » (mas’h) o Ghaasl : l’eau coule sur le membre o Mas’h : passer une main mouillée sur le membre

    Visage

  • « Se laver les mains »

    On les lave après le visage

    On précise qu’il faut les laver jusqu’aux coudes

    « S’essuyer la tête et les oreilles »

    Si la personne est chauve, les démarcations sont celles où les cheveux pousseraient en temps normal

    La partie de peau derrière les oreilles fait aussi partie de cette zone

    Cheikh Utheymine dit qu’on ne peut pas se contenter d’une partie de la tête mais toute la tête doit être recouverte par la main. Donc pour ce faire, il faut utiliser les deux mains car on ne le fait qu’une seule fois.

    On a des athar de 3Abdullah ibno Umar qui mettait sa main mouillée vers le sommet de la tête et la descendait vers la nuque. Ce n’est pas un ijtihad dans l’adoration car cela est impossible de la part des compagnons. Ce n’est pas une erreur non plus car sinon d’autres compagnons le lui auraient fait savoir. Donc on ne peut pas dire que sa façon de faire est interdite. Donc le mieux est de faire ce que le Prophète a fait sans interdire l’autre façon.

    La femme qui a des cheveux long n’a pas à aller jusqu’au bas des cheveux mais jusqu’au niveau de la nuque.

    Les oreilles incluses : o L’intérieur et l’extérieur des oreilles o Le Prophète a toujours passé ses mains mouillées sur les oreilles.

    « Se laver les pieds »

    On inclut les chevilles

  • « Respecter l’ordre »

    Suivre l’ordre mentionné dans le verset S5, v6. « Ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la Salat, lavez vos visages et vos mains jusqu'aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds jusqu'aux chevilles ... »

    Dans ce verset on constate que l’ordre à suivre est le suivant : le visage puis les mains jusqu’aux coudes puis la tête puis les pieds jusqu’aux chevilles.

    Celui qui oublie l’ordre, il doit refaire ses ablutions.

    Celui qui oublie de laver un membre et s’en souvient alors qu’il a les membres toujours mouillés, il reprend les ablutions par le membre oublié et continue jusqu’à la fin. Mais s’il y a eu une longue cassure entre le moment oublié et souvenu, alors il recommence tout depuis le début. Si le moment est court on reprend depuis le membre oublié dans le lavage.

    « La succession : c’est de ne pas retarder le lavage d’un membre jusqu’à ce que le membre lavé précédemment ait séché » Hadith rapporté par `Umar : « le Prophète a vu un homme prier alors qu'il y avait une trace brillante de la taille d'un dirham sur le dessus de son pied, non mouillée par l'eau. Le Prophète lui demanda de refaire les ablutions et la prière ».

    Le Prophète lui a demandé de refaire ses ablutions car un laps de temps trop long s’était écoulé entre le moment où l’homme fit ses ablutions et le moment où le Prophète remarqua la trace non mouillée.

    « L’intention est une condition pour la purification de tous les hadath » Le commandant des croyants, Omar Ibn Al Khattab a dit : « J’ai entendu le Messager de Dieu dire : « Les actes ne valent que par les intentions. Et à chacun selon son dessein. Celui qui émigre pour Dieu et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pur Dieu et Son Messager. Et celui qui émigre pour acquérir des biens de ce bas monde ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré ».