l'ecole primaire, 31 mars 1931

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No 6 31 Mars 1931 ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION SOi\lk\lIAIRE: ,PâJques. - ( Cours normal de tr ava · ux m.a. nu els. _ Un pour ,l es distributions de pr i x. - Le cin é.matogr ap h e 'd'en-' se lg nement e,t cl 'éclucabo!l1 soc ia,le. - ,Com,pte de l'Union du P. E. V. - Histori, que des traitements d'ii1stituteur. - A propos du clas- sement des él èves . - Tableau-horaire . _ En glâ nant. NOS PAGBS. - Nécrolog ie. - , Docum 8lntatio.n. Pâques . ! La fête chrétienne, la fête qui, cl travers dix- szecles, perpetu e la glorification de la victoire du Christ SUI' ln n10rt; Pâques vient l:cr yonn cm t comme jadis la lumi ère qui enve loppa le Sauveur ressuscité , l'emplir nos ân1es de l'éblouis-- sante vision de la victoire suprêJne. . A h! que ce monde sat uré de paganisIne intellectuel et' sensua lisn1e grossier paraît ll1isérable et vain cl cette sublime clart é! Quelle joie inonde l es coeurs chrétiens; quel imn1ense es- poir les fait tressaillir en ce jour! , La foi a pu chance ler aux heurts de la route' flamme de l'espéra nc e a pu vaciller cm vent du la charité ce baum e divin, a pu s'évaporer pal' les fêlures du brisé qu'est le coeur hunlain. Pâques vient tout renouveler tout rajeunir. Le Credo triomphant s'échappe des lèvres du 'chré-·. tien; son âme s' Ollvr e cl de nouveau x espoirs et son coeur s'emplit . d'amour divin. Pâq ues est vraiment la résurr ec tion des âmes, c'est-à-dire le . passage de la mort à la vie. Demandon s donc nu Dieu r es suscité qu 'il veuille faire paSSel" cl. la foi ceux qui n'ont pas le bonheur de croire; cl la joie et â ln santé ceux dont Fân1e est abattue et ulcérée; cl la connaissance des consolantes vérités de notre religion ceux qui se trouvent dans les ténèbres de l'erreur; cm courage, cl la vertu et à la liberté ceux qlli gémissent dans le ' hont eux esclavage de leurs passions :-- . Que Pâques soit la pl ein e s urrection dans le Inonde de la justice et de la vérit é!

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 mars 1931

Au printenlps, une

cure dépurative du sang agit sur les organes internes comme un bain de Jou­vence et régénère tout l' organislue.

Le lneilleur dépuratif du sang est l'huile de foie de morue norv.égieIllne. tOr, on la trouve dans le

JEMALT où sont cOlnbinés l'extrait de malt Wander aux pro­priétés bien COl1lnues et 30 % d'huile de foie de luorue solidifiée et débarrassée de son goût désagréable, au luoyen d'un procédé spécial.

A l'encontre de l'huile de foie de morue et grâce à son goût agréable, le Jelualt est pris avec enthou­siasme par les enfants. Il est en outre supporté par l'estonlac le plus délicat.

,Le Jemalt purifie le sang, stinlule l'appétit, déve­loppe l'ossature et exerce une action favorable sur la dentition. Il constitue donc le lueilleur remède pour les enfants faibles et anélniques.

En vente dans toutes les pharlllacies en boîtes de fr. ·3.50.

Dr A. WANDER S. A., BERNE.

~~

No 6 31 Mars 1931

l~[COlE PR~II~R[[ ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOi\lk\lIAIRE: ,PâJques. - (Cours normal de tr ava·ux m.a.nuels . _ Un li ~re pour ,les distributions de prix. - Le cin é.matograph e 'd'en-' selg nement e,t cl 'éclucabo!l1 socia,le. - ,Com,pte de l 'Union du P . E. V. - Histori,que des traitements d'ii1stituteur. - A propos du clas­sement des élèves. - Tableau-horaire. _ En glânant. NOS PAGBS. - Nécrologie. - ,Docum8lntatio.n.

Pâques . P~9ues ! La ~rande fête chrétienne, la fête qui, cl travers dix­

~1eul szecles, perpetue la glorification de la victoire du Christ SUI'

ln n10rt; Pâques vient l:cryonncmt comme jadis la lumière qui enveloppa le Sauveur ressuscité, l'emplir nos ân1es de l'éblouis- -sante vision de la victoire suprêJne. .

Ah! que ce monde saturé de paganisIne intellectuel et' dè sensualisn1e grossier paraît ll1isérable et vain cl cette sublime clarté! Quelle joie inonde les cœurs chrétiens; quel imn1ense es-poir les fait tressaillir en ce jour! ,

La foi a pu chanceler aux heurts de la route' l~ flamme de l'espérance a pu vaciller cm vent du découragen1~nt· la charité ce baume divin, a pu s'évaporer pal' les fêlures du ~auvre ' vas~ . brisé qu'est le cœur hunlain. Pâques vient tout renouveler tout rajeunir. Le Credo triomphant s'échappe des lèvres du 'chré-·. tien; son âme s' Ollvre cl de nouveaux espoirs et son cœur s'emplit . d'amour divin.

Pâques est vraiment la résurrection des âmes, c'est-à-dire le . passage de la mort à la vie.

Demandons donc nu Dieu ressuscité qu'il veuille faire paSSel" cl. la foi ceux qui n'ont pas le bonheur de croire; cl la joie et â ln santé ceux dont Fân1e est abattue et ulcérée; cl la connaissance des consolantes vérités de notre religion ceux qui se trouvent dans les ténèbres de l'erreur; cm courage, cl la vertu et à la liberté ceux qlli gémissent dans le ' honteux esclavage de leurs passions :-- .

Que Pâques soit la pleine résurrection dans le Inonde de la justice et de la vérité!

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Cours normal de' travaux manuels et d'école active

La Société suisse de Travail manuel et de réforme scolaire organise, 'avec J'appui financier de la Confédération et sous le pa­tronage du Département de l'instruction publique du canton du

. Tessin, le 41me cours nonnal de travaux manuels et d'école ac­tive, qui aura lieu à Locarno, du 12 juillet au 8 août 1931.

La dïrection du cours sa été confiée à M. Achille Ferrari, pro-fesseur, Minusio-Locarno.

Le programn1e des cours est le suivant:

A. Cours techniques (travaux manuels propre1nent dits).

1. Cours technique cOlnbiné, pour le degr·é inférieur (1re à 3e â.nné~s scolaires), inscription fr. 35.-.

2. 'Cartonnage (4me là 6me années scolaires), inscription fI'. 35.-.

3. Travail sur bois (7n1e à 9me années scolaires), inscription fI' . 35.-.

B .. Cours didactiques (cours d'école active). 4. Ecole active, degré inférieur (1re à 31ne années scolaires),

inscription fr. · 20.-. 5. Ecole active, degr·é moyen (4me à 9n1e années scolaires),

inscription fr. 20.-. . 6. Ecole active, degré supérieur (71ne à 9me années scolaires

inscription fr. 30.-. 7. Ecole active, tous les degrés (1re à 6me années scolaires),

ihscription fI'. 20.-. Le subside fédéral n'est pas versé aux participa'nts, n1ais il

est porté en déduction de la finance d'inscription qui est ainsi ré­. duite aux son1mes indiquées ci-dessus. - La prÎlne d'assurance obligatoire contre les accidents est comprise dans la finance d'ins­cription.

Le Départen1ent de l'Instruction publique tient à la disposi­tion des intéressés des fonnulaires d 'inscription qui devront lui être retourn:és jusqu'au 15 avril 1931. Les del11andes devront être accompagnées de J'indication des cours déjà suivis.

Aucune delnande d'inscription tardive ne sera prise en con­sidération.

Un livre pour les distributions de prix

Chaque année, un certain Inon1bre de conununes font l'acqui­sition de livres pour être distribués COlnlne prix au n10ment de la

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clôture des écoles . . Or, M. Clélnent Bérard, instituteur à Sierre, vient justement de publier une nouvelle œuvre de nature à intéres­ser grandement la jeunesse scolaire: Fritz le Hardi : Ecrit dans un style simple, à la portée des écoliers, illustré avec goût, le livre de M. Bérard se recon1nlande en outre par les sentinlents. n10raux qui l'ont dicté. Chaque histoire contient, exprim·ée ou non, une morale à proposer aux enfants. La lecture de ces récits doit éveil­ler chez nos petits des sentiments nobles et ,élevés; Fritz-le-Hardi a été écrit spécialement pour eux.

Le Département de l'Instruction publique se fait un devoir de le recomn1ander aux autorités comnlunales pour les distributions de prix. Elles encourageront ainsi un écrivain du terroir, qui mérite d"être soutenu. Le prix de vente en librairie (Editions S:PES à Lausanne) est de 3 fr.; pour distribution de prix, 2 fr. 30 par vol. pour 5 exemplaires.

AU PERSONNEL ENSEI,GNANT

La Rédaction de l'Ecole Primaire se fait un plaisir de recom­mander ù son tour le nouveau livre de M. Bérard. L'auteur de Fritz- le-Harcli en enverra un exemplaire à chaque men1bre du Corps enseignant; que chacun fasse bon accueil à cet ouvrage éma­na nt cl 'lm collègue qualifié.

Le Cinématographe d'Enseignement et .d'Edu­cation sociale

Le document que nous publIions aujourd'hui é'mane du Comité d.'entenle des grandes associations internationales qui s'intéressent à l'éduca tion de la jeunesse dans l'esprit de la paix. Ce ,Comité a son siège à P.aris, à nnstiotut inter'l1Iationa l de Coopération inte11ectuelle de la Sociétté des Nations. Les associati-ons ,qui ,le composent sont très diverses d'origine et de te,n.clances. IEUes re}J1~ésentent même odes mi­lieux très différents et c'est ce (rui donne à ce document son imlpor­tance et son originailité. Il prouve, en e'f,fet, 'que sur le problème du cinématogT'3.phe d'ensei,gnemet et ,d'éducation sociale, 'ces associations, quell es qu'eIlles soient, ont des vues communes et sont unanimes clans leur désir -de voir le cinématograpne servir efficacement la cause de LC', pa ix sous toutes ses formes et devenir ainsi un instrument de pro­grès moral et de progrès social.

L 'Union ce,tholique d'étUlles internationales, repr.ésentée au sein de ce ,Comité par :VIgr Bea upin, président ide sa Commission catholique de Coopél~ation intel~ecltueille, et par M. Ha,lecki, président de son grou­pe polonais, lui a d-onné son adhésion, 'ainsi que d 'autres organisa­tions ca th o.liques.

Fondé en décembre 1925, le Comité d'entente des .gDandes Associa­tions internationales Et ,publié, dÈs mars 1926, une déc1aration génér,:tle

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tendant ft diriger l 'es prit d e Ja jeunesse ver s ht coopér a tion inte1'n:1-tionale.

.Ce docum,ent, au cours des mois et des années ,qui ont suivi, a été adopté pal' .l es principa les Assocï.ations intern ation~ll es et voté par ac­ç1<:tplaüon dans un grand nombre id e Co.ngr ès ül verna tiona ux.

Il a, en outre, été ent,ériné par la Société ,des ,1 a Lions ; ,la résolu­tion adoptée pal' la 'Sme assemblée, .l e ' 22 septembre 1927, en contient de larges extI aits, sous la <forme d e r ecommandation ft l'a ttentio.li des .Gouvernements.

na.ns sa séance p.lénièr e du 20 février 1930, ,le IComité d 'entente, ~ouéieu{\: de poursuivre et · ,de préciser son œuvre, a d écidé de repren ­dre une là une le ' 'principa les questions touchées dans sa premi èr e dé­:daration.

En 'particulier, iJ a été d écidé d'e publi er une décla r a tion rela tiv e . ,à .l'uti.lisation du ciném a tographe ·comme instrument auxiliair e de

l'enseignement et ,de l'éducation sociale, et comme moyen d e pl'épar er la jeun esse à l 'acca.mp.lissem ent d e ses devoirs internationaux.

Le Comité d 'ent611te, d ésireux de 'coll rubOl'er ,avec la ,Commission in­ternationale du cinématographe d 'en seigul'8'ment et d 'étcluc.a>tion, a de · iuandé ,~ celle-,ci de ' r,édiger un ,proj et de .c1ér,laration, Le ,Comit'é d 'en­tente·, ayaht examiné et discuté le dit ,projet, a décidé de le :faire sien.

Puis le Comité d'entente l'a soumis à la r.a tificllition des gDandes Ass ociations internationales adhérentes, et en .outre, en plein accord avec la ,Commission intlernationale Idu cinématogr a phe, il l 'a présenté à la Commission i11lterna tionale de Coopér a tion intel.l ectuell e, à l'Ill S ­

titut Internationa.l de ' Ciném atogr3lphe d 'enseign em ent, au Bureau in­terna tional lClu Tra v'Rill, là . ,la .com mission internationa le ,d e la Pro­tection ci e l'Enfance et a utres organism es compéte.nts, en l eur delllC1n­dant de tf·aire effort pour la r éélJlisartion des idées et des mesures pnt­tiques ex'posées dans lé document en qu estion dont voici le t8xte : , ,

.. Le film ,éducatif ,doit être a'ppropri é aux bes-oins de ,l 'enseignement; ?~ . cette fin, une collaboration étroite est désirable entre les produc­teurs, les corps enseign.ants, l es hommes de science et Iles éducateurs.

Le film éducatif sera épuré d e tout ce qui peut exercer une in­fluence déf,avorable sur l 'enfa lce et ,l,a jeunesse.

Le film éducatif doit s'ervi1' ,à la cUf.fusion de la ,pensé e, de ,la sCience, dé l'hyg iène et .de la beauté, da ns le mOl1Jde, e t contribuer à une compréhension meilleure entre -l es peuples.

Bans cet or,clr'e d'i,dées, 011 doit insister contre l a proj ec,tion de tou,t fiflm dont ,le scénario pourrait pr,ovoquer ,des sentiments d'hostilité entre les peuples, entre Jes races, entre les classe,s so'cia.les, entre les g rDupements profess,ant ,des opinions r eligieu ses, philosop'hiq'ues ou po ­lirtiques .différentes.

Au contraire, es t recommandée Ja pl'oj ection des films qui mettent en . v,aleur le,s n a ti011s ;~~rangèr es et les c.aractèr e ' pro.pres aux diff é­rents paY$ . .

l, ' . , :

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1,1 est souhaité que 'la vérité, historique soit c.a,nsiencieusement res­pectée et que toute œuvre littéraire adaptée ;au cinémrutognaphe con­serve à l'écran ses élualités, sans que l'on déforme, en ,aucun ca~, ,la pensée de l'auteur ni le caldre dans leq'uel ,l',action est située'.

* '" * .Ls plus .large utiHs·ation possible ,du ·film est recommandée dans

:l'enseignement primaü~e, second,aire, sup.érieur, proJessionne,l et post­scohire, dans ,les conféreceset l,~s réunions ayant un :!;lut instructif ou récréatif, no,ta.m,ment en ,ce ,qui concerne l'ut:iJl,isation des Joisirs ouvriers.

Il est recommandé aux organieations compétentes de mettre tout en œuvre pour stimuler la ·production des ·films éducatifs répondant ::\.ux besoitns des usagers, pour supprimer toutes entraves à la circu1a­tion internrutionalle, pour 'aJ,léger iles taxes fisc.ales imposées aux repré- , sentaü6ns cin ématographi'que.s réservées exclusivement à l,a projection de films d 'enseignement et d'éduc.ation ,sociale.

III est insisté sur les conditions ,matérie~,les da·n.s .lesquelles doivent ètreorg,a:.nisées les séances .c.iné.l11 atog,ra·phi qu es, surtout celles 'qtli s.ant réserv,ées aux enfants et là lIa. j 8'unesse.

Nota.mment :

i Au point d e vue moral, il y ,a Heu de tenir compte ,de l'impres­sion produite sur ,de jeunes imagina tions par ,les dénai.ls du film, l'en­fant étant ·porté à conserver, ·plutât 'qu 'une impressiori ;,d'ensemble, le. souvenir de certaines s,cènes qui l'auront pal'ticulièrement fr.appé. Tout filmèducatif devrait être étu.dié ,avant sa réalisation ou tout ,au moins a.vant s,a mise en 'Cir,culaJtion, plar U-lle ,Commission spécia1re de contrôle comprenant des éducateurs et .des pare.nts ,p.articulièr,emen,t 'compétents et cons.ciencieux. Il e,st iCl ésir.aJble qu 'un ·éclairage suffisant ]Jermettl' e une surveil.l.ance contiue au cours de toute ,la séance de projection.

2. Au point de vue ,de l'hy,giène, il y a lieu de veill'er à ce 'que les S8 !Iles aient un cubag,e (1'air minimu:m ,correspondlant au nombre des specta.oteurs, de rejeter les films tro'p usa'gés, .pr.éjuclic'ia,bles à la' vue, de ne ,pas ' pro,longer, outre ;m1esure, l.a ,longueur des 'Sé 3:11CeS de projec­tion, de supprimer .l'organisation des s,éances cinématographiques scolaires en te,mps d ',é,pidé'mie.

3. Au point de vue de l a sé,curité, les précautions les plus sérieu­ses seront l)ri:8es en ce qui concerne les IdangBrs !d'incendie; emploi de fi>lms i,ninflammables 'et aménagement ,d 'issues spacieuses 'permet­'tanl/; l 'év,acuafioll rapide de Ja sa11e.

* * * Le Comité d'entente des grandes Ass,ociations internationales et

la Commission internationa.le ,du Cinématogr.a.phe d'enseignement et d 'éducation sociaJe invitent les organismes internati-onaux eot l1'R'tiO-

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lléj,UX, oHiciels et privés, à s' inspirer d -e ·ces ,principes pour contribuer à la di~fusion ,de l 'emploi du ICinémlatogr a phe qflln s .l'enseig n e.m ent et l'éduç.ation socia le.

lIls dem aIlld'ent a ux .prod u cteurs, d an s ,l 'intér êt m êm e de leur indus­trie, d 'accorder une .,a ttent ion spé ci aJè a UR b es'Üins du cinémat ogr aph e comme agent d'en seign em ent et d',éducation.

Compte de Caisse 'de l'Union du' P. E. V. au ,31 dèc~mbre 1930'

PROFITS ET PEHTES :

Recettes diverses . Intérêt d,u capital Cotisations arriérées: 29 Cotisations p~ur le dernier exercice

-Recette totale FRAIS GENERAU X . . '.

Bénéfice net poul' l'exercice .

B1LAN au 31 déceI11bre : Espèces en caisse Espèc0s en Banque Matériel

Capital

Fr. 456.25 Fr. 102.35 Fr. 322.30 Fr, 744.-

, Fr. 1625.-Fr. 959.25

Fr. 665.75

Fr. 239,85 Fr. 2432.10 Fr. 5,-

Fr. 267 6.95

La fortune de notre association ,là ce jour ascende à F r. 3322 25 Cent. Les cotisatio~1s pour 1931 sont en~aissées, Les instituteurs qui, par n égligence, ont laissé r evenir impayée leur carte de l11en1-bre sont vivement priés d 'effectuer le versen1ent de leur cotisation au compte de chèql~es II c 907, ' Sion,

Et ici n1êll1e, 'nous saisissons ave,c empressenH~nt cette occa­sion pour ' rem er cier lès . nombreu~es' institutrices qui 9nt accepté notre carte d,~ 111en1bre. ILes obligations du service 1l1ilitairc nous oht empêché de nous acquitter plus tôt de cet ~gréahle devo~r. Ql~'on nous pardonne. , '

Nous avons voulu découvrir dans ce .geste heureux de nos collègues féminines un t éll1oig'l1age dé reconnaissance et de soli­darité à l'égard de l'U~1ion . Le résul.~at du scrutin a prouv'~, en ~f­f~t, qu'auçun des nombreux efforts de nos ass~ciations n 'a été vain. Nous puisons d'ai lleurs dans ce fai t des satisfactions déli­cieuses en mèm e tel11ps qu'une sorte d'encourageI11ent à travailler avec toujours plus d'activité dans la belle. œuvre de 1 éducation.

Un n1erci. sincère aussi aux instituteurs qui , antérieuren1ent :::.: u R. TT ' lt fait p arvenir .à notre secrétariat leurs prévisiqns si

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utiles et si intéressantes. Les év·énem.ents ont d 'ailleurs illustré de façon adn1irable la sagacité de ces collèglles .actifs et dévoüés. Un trop grand noml?l:e d'abstention~ seulemnt nous a empêché ,de publier le r ésultat de nos investigations dans le I1mnéro du 1er février. Ma.is qu'avons-nous à regretter aujourd'hui? Tout est 'bien qui finit bien 1 ..' ~I.

,.1

Historique ()es ttaitements ()'instituteur

Après la votation dû 8 f.évrier dernier, ' sur les conditions d 'engagen1ent du personnel enseigna1nt, il 'sera peut-être de quel­que intérrêt, au moins de curiosité, de présenter à nos "lècteù.rs l'historique très succinct de l'·épineuse question des traitelnents qui, depuis l'organisation officielle de l'enseignement prÎlnaire dans notre canton a oausé de grav'es et de nombreuses préoccu­pations soit à l 'Etat et aux con1n1unes, soit au personnel . ensei­nant. l,. ' « -Ecole primaire » a d éjà publié in-extènso la dernière loi; de plus, dans un article paru il n'y .a pas longtemps , elle a fourni quelques renseignements r elatifs aux, augmentations de traitenlent obtenues surtout depuis une , vingtaine d 'années.

Si dans cét article, nous revenons sur certains chiffres , c',est pour donn-er sur la question des traiten1ents un' tableau d 'ensen1- ' hIe complet , tableau, que l'on ' poürra consulter à ' l'occasion et qui constituera une courte page de' l'histoire scolaire de Iiotre canton .

Nous suivrons, là cet 'effet ; les lois qui depuis ' 1828, c'est-à­dü'e de 'l' époque où le premier Décret organisait l'·école pUDlique en Valais, se sont jusqu'à aujourd'hui occupéés de la l' étribution des· personnes t enant école. ,t 1 •

Le décret de 1828 établissait la gratuité ·dans les COlun1unes qui possédaient des' 'fonds suffisants pou~' payer le . J: ég~nt. DaI~s celles qui n'avaient pas les r onds n écessaIres, on eXIgeaIt un.e r ~­tribution des parents des élèves et de toutes les personnes qw fre­quentaient volontairelllent l' école. Cette r:étribution se r épartissait

\. p a-r tête par l e conse~l con1111U"l1 al. Si ~u n10yen- d~ cette ~llesure, le traitement du l'égent 'H'·était p as atteInt, l~ conseIl devmt le' C0111-plé'ter. L a quote p..e~ enfants pal,l; reS é~it. pa~Tée ,pa~' la C~)l).~n1une . E-n plus de son J}!aÜ~1{11ent , . .Ie regent JOUIssaIt de l exeInphon du service nulitai-:çe . tant qu' il r estait dans l' enseigneu}ent; on l'exemptait égalen1ent des charges cOll1munales.

Il nous est difficile 'd e savoÏl;. assez approxÎlnativen1ent à quel chiffre se montait le traiten1ent 1110yen des r égents à cette ·époque.

, Dans tous les ,cas, il ne dépassait p as , 50 -fr . par an, c'est-là -di re p our cinq nlois' de classe. Il oscillait probablell1ent entre 30 et ' 50 fr,ancs. 1

Page 5: L'Ecole primaire, 31 mars 1931

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Les lois du 31 nIai 1844 et du 31 Inai 1849 ne nlodifièrent pas la situation pécuniaire du personnel enseigna'nt.

Celle de 1849 indiquait simplelnent les nloyens de trouver les ressources nécessaires au payenlent des régents. Ainsi on pou­vait y employer les excédents de capitaux destinés aux œuvres de bienfaisance de la paroisse, les fonds de sociétés ou de corpo­rations ou de fondations dont le but était moins nécessaire que l'instruction. ,

L'Etat défrayait les élèves de l'Ecole normale (qui, soit dit en passant, ne durait que deux mois) à la condition qu'ils s'enga­geassent là tenir l'école pendant cinq ans.

Vers 1870.; le traitenlent du régent était déjà le triple de ce qu'il était en 1830., c'est-là-dire qu'il s'élevait à 10.0 et Iuênle là 150. francs pour toute la période scolaire qui, elle, n'avait pas encore varié.

'Le 4 juin 1873 fut votée une nouvelle loi préparée par M. Bioley. ,Cette loi ,réorganisait d'une façon sérieuse l'enseignement primaire et établissait une école nOrInale proprelnent dite d'une durée de deux ans avec dix mois par année, soit au total vingt nlOis. Le traitement du personnel ens'eignant était enfi,n fixé d'une nlanière uniforme, au nloins quant à son IninÎInunl. Ainsi l'ins­tituteur breveté définitivelnent , recevait 50. fr. par mois , et 40. s'n était simpl~Inent autorisé.

L'institutrice brevetée avait droit ,à 45 fr. par Inois,' et l'au­torisée là 35 fI'. Ces traitenHmts tétaient à la oharge des comnlunes. On accordait toutefois à ces dernières ou aux sections dont le personnel enseignant dépassait la proportion .de. 1 à 20.0. ,âI11es de population et qui justifiaient de l'insuffisance de leurs res~ources de solliciter l'autorisation du ,Conseil d'Etat de descendre au-dessous du mi'l1ÎInuni fixé. ' ,

Tout instituteur domicilié en dehors de sa conlnlune recevait une t9ise qe bois et un logement convenable ..

En plus, ' on l'exeIllptait du service nlilitaire e,t de l 'ÎInpôt ca,ntonal et conununal pour aussi 10ngteInps qu'il enseignait.

-Le 2,6 mai 1888 vit l'institution d'une ,prÎIne d'encouragenlent aux instituteurs et aux institutrices bi~n ' nlérifants, ~ raison de 30 fI'. par an pour les régents et de 25 fI'. ' pour les régentes. Cette prime était portée à 50. fI'. pour les instituteurs et , à 40. fI'. pour les institutrices qui, durant" cinq années 'GoITsécutives, "avàient été hien ' notées. ' ! ... J, "'IJ " '"'' 1: : 1: )1

Le 26 mai -190.2 1 nouveaux changementS d3lns :les traH~Inents. En ; voici les chiffres: L?instituteur muni du brèvet définitif

reçoit 540. fr. pour les six' premiers mois (90. fr. 'pal; nlois) et 10.0.' francs de supplènent pour chaque mois 'en , pl1J.s. '"

Le' 'br'evet .temporaire tlonne droit 'là 480 fr. ·pour six m'bis et à 90. fr. supplénlentaires par Inois pour une durée scolaire plus

- 129 - ,

longue; l'autorisation d'ense,igner à 345 fI'. et 60. fI'. , Les institutriees reçoivent , respectiv,enient suivant les titres

énoncés ci-dessus 390., 360. et 30.0. fI'.' avec (~OIhnle augmentations pour p.lus de six IllOis d'école· 70., ~ 65 et 55' fr.

Dans les écoles de halneau conlprenallt nloins de 20. élèves', le nlinimum du traitement peut être réduit là 60. fI' : par :mois pour les régents et à ,50. fI'. pour les régentes.

Par la IÏlême loi, l'instituteur et l'institutrice qui ens'eignaient hors de leur conlnlune de dOlnicile avaient droit à quatre stères de bois et à un logement convenable ou à défàut de ce logement. à une équitable indBlllnité.

L 'Etat, pour la prelnière fois, co'ntribuait au paiel11ent · du 'personne,l enseignant jusqu'à concurrence de 195 fI'. par an pour les instituteurs brevetés définitivenlent et de 135 fr. pour ceux , q!li n 'avaient que le 'brev.et tenl]Joraire. ' '. , '

Pour les institutrices, le ITlaxÎlllunl versé par l 'Etat était res­pectivelnent de 90. et de , 60. fI'. , Pour .les cours conlplémentaires conlptant plus de 15 21èves', le minÎlnunl de traiteIl1ent se nlontait à8û fI'. pour les cours pré­paratoires au recrutement à 50. fI'.

Quand les' écoles de répétition- n'avaient que de 5 à 15 élè­ves , l'instituteur touchait 60. fI': pour les cours ordinaires et 40. fI'. pour 'ceux qui prépai'ai~nt au recruteI11.ent.

Lorsque le cours de répétition avait nloins ,'de cinq élèves, on le donnait sinlultanéInent avec l'écolé du jour, et l'institutetir rè­cevait un supplénlent de traitenlent de 40. fI'. au ln oins et une gratification égale pour les le'çons pr,éparatoires au recrùtenlent.

, Le traitement du 'personnel ;enseignant était exonéré de 'l'hn~ pôt (;antonal et' conlnlunal. ' . ' '

Nous voici à la loi de 190.9, qui ni6difie ,lilssez consid~rable-I11ent les chiffres précédents. . .

Les i~stituteurs à brevet définitif ou dé, capacité t0uchep.t de la conlmune 80. fr. par mois et de l'Etat 40. fr., ce qui fait 120. fI'.

Les instituteurs à brevet Ù~nlporaire 70. et 35, fr. (total 10.5 fI'. Les instÙuteu~'s à brévet tenlp'oraire 70. et 35 fI'. (total 10.5 fr.). Dans 'le Iuême 'ordre, Îes institutrices reçoiv~nt respèctive-

nIent 70. et 30. fI'. (;190.), 65 et 25 fI' . .(90.) . . Des prÏInes d '-âge: et des réconlpenscs annuelles sont prévues,

pour le p~rsonneJ. eRsoignant en pc>ssessÎon du brevet de · capacité et qui a ,lnérité des notes suffisantes. Ainsi les instituteurs et ,les' institutrices qlü .ont de huit a douze 'ans d'enseigneluent dans le' canton touchent. 50. fI'. - "ceux et celles qui comptent de douze à vi,ngt ans de pr~tique 80. fr,. '- les autres, c'est..tà-dire tous ceux~ qui .font dasse depuis plus de vingt 'ans 1:00. fI'. ,- ,

Pour les cours de répétition, le traitement ,minÎInuIn COH1-

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- 130 -

porte 100 fI'. pour plus de 10 élèves - 80 fI'. pour moins de 11 élèves Les cours préparatoires au recruteill'ent se paient à raison de 60 fr. que doit verser la commune.

En plus de tous ces avantages, il y a les quatre stères de bois et .Je logement si le personnel enseigna'nt · exerce en dehors de sa comlnune.

'Passons nlaintenant à la loi du 24 mai 1919. En voici les ar­ticles , essentiels :

r. Le personnel enseignant primaire reçoit un traitement lnensuel minimum de 200 fI'. pour les instituteurs et de 180 fr. pour les institutrices.

2'. Le personnel enseignant porteur du brevet valaisan de capacité ou d'un autre brevet équivalent reçoit un supplél1lent de 35 fr. par mois après 5 ans, de 50 fT. après 10 .ans, de 65 fr. après 15 ans et de 75 fr. après 20 ans d'enseignelnent dans le canton.

3. Les instituteurs et les institutrices qui enseignent en de­hors de leur COlllmune ont droit à un logement convenable, quatre stères de bois et à une indemnité supplénlentaire de 30 fr. par nlois.

, 4. L 'instituteur qui, outre l'école prinlaire, dirige un cours cOluplémentaire touche une ihdem.nité spéciale de 220 fI'. si le cours conlpte plus de 10 élèves, et de 180 fr. si le nonlbre des élèves est inf.érieur là 11. L?-instituteur chargé de la préparation au recrutement reçoit une rétribution de 120 fr.

5. L 'instituteur qui ne dirige que des cours complémentaires reçoit 260 fr. par cours.

Il reçoit un supplélnent de traitelnent de 35 fr. après 5 ans, de 50 fr. après dix ans, de 65 ff; après 15 ans et de 75 fr. après 20 ans de pratique dans le canton.

. 6. Les nlaîtresses spéciaJes de travaux lnanuels et de bran­ches domestiques touchent une indemnité nlensuelle de 40 -fr.

7. L'Etat et · les communes ,assulnent, par égales parts, le paiement _des traitements et indemnités spéciales, ainsi, que les frais ,éventuels d,e remplacenlent. . ,

"Le logement et l~ cOlnbustible sont à la, cha~ge des com­nlunes. '

• r. A . _

Cette loi yient d 'être abrogée ,et rem,placée.: par c~lle du 15 novembre 1930 adoptée le 8_ février 193 t paJi ,le .p,eaple à la :luado-i rité de '467 voix , (-9567 ,oui contre 9100 non). ,', ,

Nous donnons ci-après et in-extenso -les ' articles qui concer-' nent le traitement ou aütres avantages éc-onOlniques. "

Art. 15. - Le traitement du personnel enseitgnaht est ' fixé comme suit :

- 131 -

A. Ecoles primail'es.

a) 200 fr. par nlois pour les instituteurs; b) 180 fI'. pour les institutrices , y compris la rétribution

pour J'enseignelnent des travaux manuels et de ' l'économie do­mestique.

c) 40 fr. par mois pour les lnaîtresses de travaux lnanuels et d'économie dOlnestique qui enseignent dans les écoles nlixtes dirig.ées par un instituteur.

, ,B. Cours complémentaires.

a) pour les ' instituteurs dirigeant une école prünaire, 180 fr. par cours de 120 heures , si celui-ci est fréquenté par 5 'ou 10 élè­ves ; 220 fr. si le cours cOlnpte plus de 10 élèves et 90 fr. s 'il en cOlnpte moins de 5.

b) pour les 'Ïnstituteurs qui ne dirigent que les cours conlplé­lnentaires, 400 fr. par cours. Ils rece'vront, en outre, ,les alloc~­tions prévues à l'article 20, mais non celles prévues à l 'art. 19. Trois cours comptent pour une année de service.

L 'enseignenlent d'u chant et de la 'gynlnastique pourra être confié à des spécialistes dans lès comnlunes comptant plus de 400 élèves par localité.

Art, 16. - Les instituteurs et les institutrices qui, par suite de la distance, doivent prendre le repas de lnidi en dehors de leur résidence ,ordinaire, reçoivent' une allocation de 15 fr. par IllOis.

Ceux qui résident en dehors de leur domicile légal reçoivent une allocation de 30 fr. par nl0is.

Al't. 17. - Les comnlunes doivent fournir gratuitement au personnel enseignant nlèntionné à l'articl~ 16 le logelnent conve­nable et llleublé, ai'nsi que le nlatériel de t~h~uffage prêt à êti'e utilisé .

Art'. 19. ' - L 'Etat paie" en outre, aux instituteurs et aux ins­titutrices des écoles prinlaires (Art. 15, A, ,litt. a) .les alJocatons suivaÎ1tes :

.. . , . A. Aux institutel.lrs.

a) ,porteurs ' de l'autorisation d 'enseignei'; 25" fl'., .par' mois; h) porteurs du certificat telnporaite, 60 fI'. pâr mois, phlS 'uiIê

augnienfation nle'nsuêlle dé 5 fr. pOUl' chacune des , 'ann.ées: qui suivent; ,.'," , ," , l ' . ' ,

r 'c) p'orte~rs du brevet de capacité 85, fr. -par ' 'lnois, ,plus 'une augnlentatiorî lnen~lielle 'de ,5' fr. pour chaciine des ~tois' ànnées qüi suivent '; dès lors, ' ce,tte allocation 'sel'a aug~nentée chaque . an .!. née de 10 fr. par mois jusqu'à concurrence d'un lliaxhnupi dé 160 francs. . : ' r

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B. Aux institutrices.

a) porteuses de l'autorisation d'ens'eigner, 25 fI'. par mois; b) porteuses du certifi~at tenl.poraire, ,50 if. par 'lnois, plus

une augmentation mensuelJe de 5 fI'. pour chacune des ,années sui­vantes;

c) porteuses du brevet de capacité, 75 fI'. par nlois, plus une augnlentation nlensuelle de 8 fI'. pour chacune des années qui suivent, jusqu'à concurrence d'un maXinlUl1l de l40 fI'.

ArL 20 . - Les instituteurs et les les institutrices mal'iés ou veufs, ayant à leur charge des enfants mineurs, reçoivent, en ou­tre, par nlois, une allocation fan1Ïliale unique de 10 f.r. et de 10 fI'. par enfant qui n 'a pas atteint l'âge de 15 ans révolus à l'ouverture du cours scolaire. Pour la n1.'ênle fan1.ille, on ne pourra toucher qu 'un~ allocation.

Dans les comnlunes où la scolarité est· plus de sept nlois, les instituteurs et les institutrices Inariés ou veufs touchent, en outre, une allocation spéciale de 40 fI'. par n1.ois.

Art. 21. - Pendant la durée -du service l1.lilitaire obligatoire, 1. instituteur reçoit son traitement. IPour autant que les frais de remplacement ne sont pas remboursés par la Confédération, ils sont supportés un tiers par l'instituteur remplac2 et le reste par J.'Etat.

Ari'. 22 . - L 'instituteur ou l'institutrice qui, pendant la sco­larité, doit suspendre son enseignement pour cause de nlaladie ou d'accide,nt, reçoit son traitelnent pendant trois .n1.ois.

Dans les' cas d'accident d'ordre professionnel, le traitement est assuré pendant la durée de l'incapacité de travail et propor-tionnellement à ·celle-ci. .

Si UI! Iuembre du corps enseignaI;t meurt en activité de ser­vice et laisse une fan1.ille dont il est le soutien, l'Etat verseI:a à celle-ci le traitement plein durant trois nlois.

Ces données nous fournissent une idée du chen1Ïn parcouru durant un siècle dans le domaine de la situation n1.atérielle de J.'instituteur va.laisan.

Toutes ' pI~oportions gardées, - cette- sitpation ; est aujourd'h~i ' .. ; i

bien meilleure que ce qu'elle était, il y a seuleni.ent trente ou ·qua-. l'ante ans. '.' .

L am·élioration des traiteni.ents a stiivi u"~e ~ln~~~è'hé asCeI:v~i{l~t'~ ' . particulièrement sensible là partir , de 1902. ., ,h ,1 ': "'. • ': -, <

Jusqu'.à cette .date, le m~xim,unl ne dépassait pas ou' du moins guère- 360 fI' . . pour . six mois de cla;sse, ce qui fais'flit 60 fI'. par inois .' ou. .uh peu plus de' ,2 ,fr. pàr jour, ~i ori .conlpte 2'5 .jours ou:" '. vrables dans un nloi~. .:~' ' :-}. '

1

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A partir de 1902, le chiffre m'ensuel se monte là 90 fI'. 'pour une durée scolaire de six mois, et là· 100 fI'. pour une durée plus longue. La loi de 1909 porte le traitelnent mensuel là 120 fI'. (il n'est question l,à que des .instituteurs brevetés définitivement, qui forment l'immense majorité du corps enseignant). Elle fixe égale-, n'lent des prinles d 'âge dont la nloyenne lnensuelle est d'e,nviron 80 francs . .

En 1919, le tritement IuininlUln par mois s'élève à 200 fI'. pOUl: atteindre ,au bout ·de 20 ans le chiffrè de 275 francs, sans compter les frais de déplacenlent, l'augmentation dù paieluent des cours de répétition. ,Ce qui donne, en ne prenant que 27'5 fr., une n'loyenne journalièi'e de plus de 10 fI'. (exactement 11 pour 25 jours de travail).

Le salaire a donc été pour le '_moins quadruplé) sinoll quin­tuplé en l'espa.çe de vingt ans environ

Et aujourd'hui, d'apl'ès le calcul' que nous avons fait, un ins­tituteur nluni de son brevet de capacité, chargé d 'un cours de ré­pétition pour lequel il touche 220 fr., qui enseigne plus de sept ~'lois et en dehors de sa conllnune de don~icile, qui, 'de plus , compte par exelnple 4 enfants de nloins de 15 ans, bref qui se trouve à peu près dans toutes les conditions pour jouir du maxi­mum de traitement, arrive au bout de 15 a:ns de pratique, à '510 ou 520 fI'. par mois, c'est-à-dire là une l)aie journalière de près ·:.de vingt francs. Sous le r,éghne de la loi de 1919, l'instituteur' qUI se trouvait dans les conditions égaleluent les plus favorables: brevet de capacité, vingt ans de pratique, subsides cantonal et COnlll111l1al pour renchérissement de la vie, frqis de déplacement, cours de répétitions, arrivait là un InaxÏlnunl' n1.ensuel de 390 fr. ou' à un peu plus de 15 fI'. par jour.

Nous somlnes donc loin maintenànt des 30 à 50 fI;. annuelS ou traitement 'pour ciriq IllOis de cfasse que Tecevait l'instituteur de village autour de 1830 et mên'le des 100 ,à 150 fr. qu'il touchait en. 1870. '.

C'est dire encore une fois le chénin parcouru en un siède dans l'échelle des traitements. C'est reconnaître ' aussi, d'.un côté" le travail persévérant soutenu par le personnel enseignant pour obtenir ce qui lui ,était dû ; de l'autre, les sa'crifices consentis par les. autorités et le peuple Frour s'.acquitter d'un deyoir de justice.

Nous ne pouvons tern1.Îner notre article sans exprimer au nom d~ l t8us nos" ~oliè'g'uès notre reconp.aissance ia plus vive d'a­bord à ceux qui ont eu l'honnèur de p'r,ésider la Société valClisClnnè d) EducCltion)-'à savoir M. le Grand~Vicaire Delaloye et M. le 'préfet Thonias; ensuite à MM. B-éI:ard CléInent et Léon Monnier, les chevilles ouvrières _de l'Union) qui 'tous ont' c_ollabor-é au redr~sse- . n'lent de la situation financière du corps .enseig,nant. .

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- 134

Nous ne voulons pas non plus passer sous silence les hommes qui, depuis trente ans environ, ont été les chefs lnéritants du Dé­partement de . l'Instruction : ~MM. Cha-ppaz, Rey, Burgener, vVal~ pen. Grâce 'à leur intervention au Conseil d'Etat, au Grand ,Conseil et auprès.'du peuple au mom.ent des votations, aucune des lois qui amélioraient la situation nlatérielle du personnel enseignant n 'a fait naufrage d, en . outre, plusieurs subsides ou prÎlnes sont allés grossir quelque peu le maigre budget du régent.

Et maintenant, chers collègues, encouragés par le dernier geste du peuple valaisan, nous continuer'ons tous avec ' entrain et persévérance à travailler à l'éducation de notre chère jeunesse, es­pérance de la patrie. C'est un ami sincère qui vous y convie de toute son ardeur patriotique et chr·étienne.

A propos du classement des élèves

Personne . ne conteste l'utilité en p édagogie d'une ém.ulation bien entendue. 'peu d '·élèves, en effet, restent indifférents à un témoignagè de satisfaction ou à un rang honorable qu'ils sentent avoir mérités. S'il .nous est arrivé parfois de rencontrer d.es élèves que la lecture des notes mensuelles laissait indifférents ou décou­ragé~, il ne serait pas impossible que cela ne tînt à une manière défectdeuse d'apprécier le nlérite de chacun.

Sans entrer dans les détails, disons d'emblée que la meilleurè manière d'appr·écier le travail d 'un élève nous paraît être celle qui consiste à cOlnpter èê qu'il fait dans chaque bra.nche, selon l'importance de celle-ci, importance qui est en raison directe du temps y assig;né par le plan d'études officiel. Nous aurions ainsi, pour. la langue nlaternelle, p~r exelnpl~, ,~ compter quatre épreu" ves, ou plutôt quatre n,otes pour la cOlnp,Osition française (rédac~ tion) , deux pour J'orthographe, une pour l'analyse et une pour 18. théorie gramlnaticale, soit au total huit épreuves ou notes cor­respondant ·à huit heures de français , alors ' que pour une branche seëond~iré ,à laquelle il est attribué une h'èUi'e, on ne càmpterait qù'tine note. 'Un vétéran .

:. • J ; ~ . .,'

CueiUi dans une composition française ': •.. Quand il ( l'éco~ier poli) rerlëonti'e ' M. le Curé ou lj\lI. le ' Président, il ' leu"t ôte -le chapeau.

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•. J.

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- 136 -

q <l=======E=N==C=L=A=N=A=N=T='==: :

~ Le Travail ~ . H onune) qui que tu sois, (utte et trClvaille, Tu deviendras meilleur en te sentant plus fort, Sans la contrainte, utile et noble, de l'effort, Apprenti [ang.uissan"t, on ne 1ait . ~·ien qui vaille.

Travaille, riche ou pauvre, où le sort t'a placé: Paysan, occupé des choses ' de la terre, Ph.ilosophe et sàvant, penché sui· le mystère,

' Historien, perdu clans la nuit du passé.

'Le travail porte en l.ui son ' sCtlaire et sa joie. ]\,Il ême rude) il est sain; même . obscul', il est doux; C'est enlploYf!l' ses ' mains cm service cle tOLlS . Que de Ussel' le chanvre ou de filer la soie.

On allège la peine et l'on chasse l'ennui En donnant au travail une longue journée, Et, le soir, on ressent, la tâche terminée, De frôlement léger des ailes de la " Nuit.

Travaille donc, laboure et sènle en tenlps utile, Puis, la moisson l'entrée, à l' heure des répits, Quand ta grange sera pleine cle beaux épis, Tu béniras ton champ d'rlVoiI: été fertile. ,

, . , Henri CHANTAVOINE.

---­"

~ L'étoile du matin ~ Lo.rsqu'if. entend gronder, la 'lUit, dans (a telnpête) Et ia mer sous ses pieds et le ciel sous sa tête, Le nClLltonier trenlblant cherche SUl' l' horizon Un astre dont il sq.it et la place 'et le nonl.

Il chel'che ... Il a trouvé la céleste planète: Et- la joie aussitôt sur son frorit se ' i'eflète; 'Guidé dans son chemin pal' le divin rayon, Il reverra le port, son pays, sa 111aison. ..

Cette mer, c'est .le monde au ciel chargé d'orage; Ce nautonier, c'est . toi qui cherches .. le rivage . ., Pecheui, dont la vei-lù dClIlS ' la lutte Cl sombé;

- 137 -

L'étoile, c'est Marie;' ô matelot, espère, Il ne faut qH'un rayon de sa douce lumière Pow: l'amener ml port ~on esqHif égaré.

L'abbé GARNIEH .

ca~~ Les Souriceaux ~ 1

Mam·an souris, dans le grenier, Elevait en paix ~a famille, Trois souriceaux, vifs comme an­

[guille. Ils ne pensaient qu'à s 'amuser En grignotant des gr.ains de blé.

2

Ils vivaient heureux, sans soucis. Un jour, leur maman les appelle: {( Voici des fâcheuses nouvelles! Soyez prudents, mes chers petits: J'ai vu le méchan t Mistigris!

3

Il faisa:it semblant de dormir, Mais je voyais, dans la nuit som-

. [bre, Ses yeuX' qui brilla.ient, m.algré

[l'ombre. Dans le nid, courez vous blottir Et gardez-vous d'en sortir.»

4

Les ::>ouriceaux obéissants Sont à l'abri. ,Mais Souricette Veut voir ,l'ennemi .qui les guette~ Crac! on entend un cri perçant! Le cha t la croque à belles dents.

ê. BAUDAT.

~ Nos Pages ~~ ~~ ~ ~(,~ COURRIER DES iNSTITUTRICES ~J~--:3

=============================== SOMMAIRE: Aux ,membres de la S. 1. V. R. - Il f.aut élever les·

enfants pOUl' eux: - ILe chemin si long. - Pensées. - Logique en­fantÏJ1e.

Aux membres de la Société des institutrices d'u Valais Romand

~ 1 1.

La retraite annuelle., aura , lieu du ·5 .au 9 avril, là l'Ecole nor­:male des Institutrices. Elle sera prlêchée par ' le Révérend père Dorsaz, avec la bé;'édiction et l'enseignement de Monseigneur.

Le prix de peJ:?sion et de logen1ent pour les 3 jours est de 5 fI'. On ne reçoit pas ' d~externe. · · . L'ouverture de la retraite aura .lieu le ' soir de. ,Pâques. Passé ce jour, on est prié de ne pas se présenter.

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- 138 -

Jeudi 9 avril: Assemblée générale

9 h. 30. Réunion à ' l'Ecble TIornlale; a) Rapport de' la présidente; b) Lecture du procès-verbal; c), Ecole .norlnale nlénagère; d) L 'hygiène scolaire; e) Service médico-pédagogique;

f) Bureau de placenîent; g) Propositio~s ,i!ldividuelles.

11 h. 30. Conférence de MIne Bonnabry, de Fribourg, sur l'en--seigneluent nîénager. ,

, 13 h. Dînèr. . L,

' Que tOl.Ites l'es institutrices y assistent nombreuses! , .,

'Le Comité. .'.

~. Printanière ~~ Dans le matin qui se :lève Au fond du pâ,le ciel gris, Tout à l'heure j 'ai surpris 'Un l'èf.let bl'éli comme 'Un' Fève, \ -Et le jardin sent .lia sève ...

o chère saison des .fleurs, Temps de PÛiques, temps des cloc.hes, 'Temps des' SOUl~ües sou s .l es roches 'Et ' des ·oiseaux. voyageul;s, """ ,1

Tu n 'es que\ joie et d.auceurs' !.!.

Est-tu .déjà ,là, prinü~m1')s, Viens, be.lle 'aub e saluée AVfec tes .grâ·ces divines, Par les odésÏl's ·des mOl~tels : Tes bouquets sur des épines Donne-nous pour les au te.ls Et tes lilfts hésitan_ts La primevère étoilée Que l' a.ùbe mo.uüle en ' chantl1Jnt '? .. Et le lis rde la valllé.e.-

Vas~tu bieri~-ô.t rendre aux.bTal}ohes Le ,doux' f.arde·au des nkls , creux Où l'es rossig110;ls heureux

, Couveront Ides perles blan.ch~s ? ... Apportes-tu ,des pervenches? ...

Jj:t: qlJ..e le jo,ur', soit bé11i . Qui, nous rel1Jdant ta 'lumière,

yers .le prin.tem.ps infini...

1

Elève notr<1. prière

Il faut élever les enfants . pOUf eUXD

En il'eh prena nt que la part de vrai .qu elles c,ontiennent, et en lais­sa·nt de côté ce qu· e.l,les peuvent avoir d 'elCaJgéré, le~ parents et les éducat<?urs .liront avec Ipr<?fit -les remarques clui suivent : '

« Quel est ,l'idéa l moroal proposé à La plupart des enfants dans .la famine ? Ne Prt 'S être trop bl'llyant, ne pas se ,m 'ettre les \doigts dans le nez ni dans la bouche, ne pas se servir ·à table .aJvec ,les ma~ns, ne pas met.trp" ~IUal1Jcl il pleu~, Jes pieds Id,ans l 'eau, etc. ELre raisonnable.

- 139 -

Pour bién des parents, l'enfant naisonnable est une peUte marionnette qui ne doit boucher que si on eh tire les . HIs; il doit ,avoir ,des mains pour ,ne pas toucher ' aux objets qui l'-environnent, des yeux pour n e p~s pétülel; de désir à tou.t ce qu'il voit, des petits pieds pour n e point trotter -bruya~mm,ent sur..1e pl.anche!', 'Une .Langue pour SB ta.iTe.

« Beaucoup de gens . élèvent .leurs enfants non .pour · Iles elifants m.êmes, ·mais 'pour eux'. J"ai connu 'des parents 'qui ne voula ient pas 'que leur . fi16 prît tel ou tel métier, pal"ce quecé métioer -l'eur déplai­sait à eux: .Les :m êmes règles dominaient · toute l eur con~luÎlte ei1V·ers len'l's ·enfants. Cl est l'·éd-ucaotion égoïste. Il est une ,autre sort'e d'édu· 'cation qui prend 'pour but non plus le ptlaisir .du père, ,mais le ·plaisir du fils ,alpprécié pal' le .père. Ainsi un paysan 'qui a pa-ssé toute sa vie au soleil considél:era comme un devoir d'épargner à saril fUs le tr.œv'ai l de la terre; il l'élèvepa pour en f,a ir-e un petit bureaucralt e, uii. -pfuù-vre fonctionn.a,ire ~ étouf:fatit ' d àns son )jureau;' qui s l e,n ira :rrio·(ù'ir '~phtisi·

que dans que,;'·qu e vil.le. La vraie, édu c.a tian est ·désintéressée; e:1.1e élève r el~f,an t p.our 'lui-même. » .Guyau).

Elever i'enf,ant pour ' lUI-même, c ' e~t former s-o.n êtl:e ;mor-al ' ~i e te.lle maii'ière que, comme il aura à choisir 'toute 'sa:: vie \ entloe, ce qui est le devoh; et ce i ,qui n'est pas le devoir, il' soit habitu'é, entiîa{né à bien choisir. ,s i son éduc~tion ,l~ r end vertueux, non seu.le!m 'ent Il joui'ra . pers:onnellement de la tra nquillité de ,conscience qui ' aCCOl11-

. pagne ia, vertu, mais"la 'fa.mine, la sociéte, l,a "patrie, {Dus ces gronpe­m,ents dont il fer,a naturellement. partie, tr'ouvei"ont en lui ' un ferme soutien.

• 1

Es,t-ce à dire pour ce.la qu'un p ère, une ,mère, ·doivent se prêter à toutes",les impulsîÜins .dés ' énfàl:~ts, sî 'sou'v~ent ' sBID))ia15Îe

1s :à" [d ~s' oapd­

ces, ou favoriser to'us leurs désirs? l!..a, règ,l,e est ,bien simple ' à fo~'­mule!', quoiqu e, 'H faut ae reconn aître, oCl'applicaÙoll sbuv.ent 'difficile:

:quand les p.arents -ou les éduc:tteurs se sentent., portés 'à :d-o-nil'er. un ordre, une élé.fe,flse ou un conseil , qu'ils r echerchent soigneusement s ils ont 'lJ'our molJile leur intérêt p'ersannel ou InnLérêt ,de's en:fo9. nts.

,Si vous .voulez conn.;lître vos ,ami', fait~s une - m:r!,\ul'.

~, * * ' \1

" 1;

Un 'supérieur ferm e obtient que les choses soient faites ', rapi, clemen.t; \lll supérieur aimable ob~iellt qu 'elles ' soient. faites bien.

>1: :1: *, Pa.rdon.nez et oubliez: .l a. première chose satisfera . vo~r~ âI)1e;

la seconde .sera utile à votre foie.. , 1

: . . \

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- 140 -

Le chemin si long

Il était long, ce chemin, pour vos petits pieds d 'enfants!. .. Pourtant vous alliez sans vous plaindre, con1n1e si vous n?aviez ·pas senti la fatigue alourdir vos pas.

Autour de nous, le printemps bâtissait des châteaux de fleurs. Les arbres, les buissons, ·étaient des don jans de féerie. Le lac lui­m'ême avait un voile blanc tissé de lnilliers de corolles. ' ,Les oi­seaux, hôtes encha1ntés de ce paysage idéal, selnblaient atteints de douce folie et la traduisaient en chansons. Tout était pur, beau, parfumé ... Ah! peut-on trouver pénible un chen1in pareil, sur­tout quand la main maternelle se tend, secourable, aux petites mains?

Ils étaient longs aussi , les chen1ins de l'Egypte, lorsque le Ga­liléen y foulait le sol de l' exil ! ... Marie le guidait soucieuse, re­grettant J'étable de Bethléelll et se demandant avec angoisse s'ils reverraient janlais les collines de Nazareth. Hélas! plus tard, ne devait-elle pas trouver plus long · encore le chen1in n10ntant au Calvaire, lorsque le fils de sa tendresse arrosait de sang la Voie douloureuse ?

Le nlonde est vaste. L 'alnbition des homn1es y a tracé partout des routes. Il n'est pas de savane ou de d'ésert, de bled 'ou de pampa sauvage, au travers desquels une empreinte sur le sable, une flexion plus Ina te de l'herbe, n 'indique le passage de l'explo­rateur ou du missionnaire. Ceux-lià voyageaient seuls de leur r~ce, pan11i les dangers et les embûches de toute sorte; leur . idéal, leur foi , les soutenaient. Ont-ils trouvé trop long le chemin? ...

Mes petits enfants, ne vous plaignez pas ! ... Regardez ce sen­tier fleuri et ces fins tapis printaniers. Ecoutez, au plus haut du ciel, le chalnt éclatant de l'alouette Songez qu'au tournant d 'au­tres merveilles nous attendent peut-être. Et voyez; je suis avec vous ! ...

Je pense aux errances perpétuelles des romanichels sans pa trie; aux étapes effroyables des peuples en captivité sous le fouet cruel. des négriers; aux exodes des lneskines en quête de pâtuTages et d'eaux. Houtes du Nord et du Midi, puzstas hongroises, pistes africaines, chemins de n1Îsère et d'exil où roule l'anxiét3 humaine, vous êtes jalonnés de petites tombes enfantines, étroits berceaux au -dessus desquels se sont vainen1ent lan1entées les mères et qu 'a ucune tendresse ·ne garde plus.

Ainsi, dans le désert où passa le peuple de Moïse, des petits, des fail:>les sont tombés. Ainsi reposent, sous les verdures d'un I1l·élancolique jardin, les enfants des prelniers colons de l'épopée marocaine, venus au monde en un temps et en un lieu où la fièvre n 'épargnait personne ! ... Aucun de ceux-~à ne COnnut 'les fleurs printanières, les oiseaux ravis et les sentiers où l'herbe sent bon

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comnle une essence orientale, et ils ne savent '·pas quelle douceur c'est de suivre un lang chenlin, où la tendre présence matenielle abolit toute fatigue! ...

" . Il était long pour vos pas lnenus, ce sentier déployé conl­me un ruban sur la terre fertile. Mais j'étais avec vous. Cependant un temps viendra où vous irez seuls à travers la vie, car je serai arrivée au terme de Ina route et n'avancerai pas plus loin. Il fau­dra ccpenda,nt poursuivre avec courage le parcours que Dieu a tracé, et jusqu'à la dernière étape traverser les grands paysages de la vie ...

Le chelllin si long, si long, où s'accon1plissent l es destinées humaines, aura des fleurs et des ·épines; des soirs gris, des matins de soleil. Des voix émouvantes chanteront en plein ciel; des aro­mes frais s'élèveront de la terre; mais parfois sur la route n1.on­tan te il n'y aura ,ni joie ni clarté ...

Mes enfants chéris, ne vous . plaignez pas!... Songez qu'au bout de ce long chemin des lnerveilles éternelles vous attendent, el: que de nouveau je serai avec vous.

M. ' ,B~RRERE-ÂFFR E.

@.~~ Pensée ~ Pécheur, cl · qui :l'orgueil bI.8sphème et désespére -:Vléchant qui ne crois point à ,IR, J)ontè d 'un Père, Vois ces larrons et trembJe: un seul est pardonné,

:Vfa is . toi, IX l U vrc é .. ~2'aré, plu tô t f,aiJ) le CJu 'impie, Qui du sei n cle lq mQl't temls les . br('!s '~à 10-_ v~e, h'0g'H l'cle, p,1 eul' c, e;;;p 'Tc :. un seul esl condamné!

Marquis Ide SEGUR.

:1: :1: '"

• Ftaites le bien qu e vous pourrez, puis oubliez-le. D'autres se le )'a'ppeLleront pOUl' vous.

Logique enfantine

A l'école. o,n répète les adjectifs. La maîtresse écrit ,au 'tableau 'noir: un homme heureux, des

hommes heureux, puis, s 'adressant a ux petites filles : - Qui me dH pourquoi :le mot heureux n '.a pas c~langé? Comme un .i1ailJissernent, une main se lève. - Alors, Denise? .. .

. - C'est parce que ... quand on est heur ux on n '·a pa s plus besoin de changer ... (Authentique.)

Page 12: L'Ecole primaire, 31 mars 1931

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• • • ' . ' # • Ut .... .. *., J~', - __ . ' ,.i ~ ,1 .1 . ~ .

NÉCROLOCIE

DEUX VÉTÉRANS

M . . n .nstituteur Grenon Joseph de ,Champéry a été enseveli cli­manche ,29 mars. Le :défunt, âgé de 56 ans, vena.it de prendre sa re­traite. Ilav.ait enseigné successiveme.n.t ·à Col.lombey, 'puis rà Val. d 'Il­liez et de·puis 1901 jusqu'à 19?6 dans sa Commun e.

Excellent maître, ,M. Grenon la isse :d 'unanimes regrets. Il étaH le beau-'frère de j\lI. Hémy Berra, qui ·a trouvé si ,tragique.ment la mort il y a à peil11e deux mois. U y .3, trois 'semaines, il venait de 'perdre son épouse. Ces pé.nibles ,deuils ,n'ont pas été ,étranger à Uù1e fin si inattendue.

A cette fami.le s i crueillement éprouvée vont les sym,pathies du personnel enseignant.

La semaine dernière, on enseveliss ~üt rà Anclo'n, sa Commune na­tale, M. l 'ancien instituLeur Charles Frossard. ,Le ,disparu avait fait son Eco le normale en 1900. Il avait en 'ei'g.né à Riddes, :d'abord puis à Ardon et enfin rà Vétroz, I.l avait ,quitté J'enseignement JJoUJ' occuper le poste de gérant de la Société Coopérative de Consommation LIe SOIl1 villlage qu 'il aima it.

Qu'il repose en Ipaix.

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Docu mentation

L'orientatiéln professionnelle et récole Ateliers-Ecoles. - .La ,Chambre de Commer.ce de Paris :a fondé, en

1921, des Ateliers-Ecoles, qui ont pris depuis un développemCllt consi­dér.able. EI11e donne 'clans un beau livre un exposé du but et du fonc­tionnement de ces ateliers ainsi qu'un compte-rendu de leUl' activité pendant .les premières neuf années de .leur existence, agTéimenté de photos montrant les différents ·ateliers.

Le but des Ate.liers-Ecoles est triple. Us sont en même temps des bur8Jaux d'orientation professi.onnelle, d8JS ,ateliers d'apprentiss,age des différents :m étiers et des écoles où .Jes jeune' gens et Iles jeunes filles sortjs de l'école primaire suivent des cours et comp.lètent .leur ins­truction.

Les élèves ont en moye.nne 176 h . .de cours p.ar jour; les branches

- 143 -

principales sont le fl1ançais, les ·mathé1matiques et le dessin. Le rôle du bureau cl'orientation n'est pas d'indiquer aux cFmdi.da ts,

une fois pOUl' toutes, la voie à suivre, mais de survei11er ileur ,a:ctivité cl,ans les ,différents atelier,s .où MS :font l'eur stalge. Un :premier triage s'opère cl.'.abord entre ceux Iqui sont marqués pour le commerce et ceux qui, habiles de leurs mains, préfèrent un métier. Les premiers sont dirigés vers les éco~es de vendeurs, ,étJalag'istes, magasins d'alimenta­tion, etc., les autres vers les ateJliers pro})re.ment dits.

Un deuxième triage suH,où .le développement physique sert de critère. Cert.ains recherchent les métiers Ide force, .d'autres réussissent mieux clans les métiers qui ne dem,andent Ipas trop !de dépense muscu­laire (maroquinerie, pat)eterie, reliure, etc.).

Ces lots formés, - d 'a.près les tendances naturelles apparentes, -le problème se serre ,d'e plus en plus :pour a'boutir là 11'0rie.l1ta ltion dé­finHiv'e.

Le candidlat fait un stalge de six semaines dans chaque atelier où il croit pouvoir réussir. Les premiers trois à six mois sont .cons,acrés à ces tâtonnements. Lors d'un changement d .atelier, il passe par le bureau de ,l 'orienteur et subit la visite du médecin qui .donne ,les con­tre-indica tions.

Les Ateliers-Ecoles de la Cfiambr·e Ide Commerce de Paris sont actue.lllement a u nombre de 13, ch.3.cun enseignant .de 2 à 10 :métiers. Quelques-uns ne reçoivent que des jeunes gens, d 'a'utres .que des jeunes filles, d'autres encore sont mixtes, lorsque les métiers qu'on y enseigne peuvent être ex'ercés indifféremment par des hommes ou des femmes (vente, pa,peteri'e, reliure, .papiers peints, Inaro-quinerie, bijouterie, etc.).

Ces ,a,telier.· comptent actueUement env iron 2000 élèves. La durée de l'arJprentissage est de un à tr.ois ans, suivant ,la difficulté du métier.

Il n 'y a pas ,de ·concours cl 'entrée et renseignement est grat·uit .

Pour répandre 'la connaissance des métiers, ,la Chambre de Com­merce organise des conférences sur les métiers, faites par des techni­ciens, et dont la plupart son't ·publiées sous ·forme de petites ·brochures. Tous les jeudis, les enflants sont conviés à une séance ·de cinéma. Pour les re'ndre plus attrayantes, on compose ces séances ,de trois films: un film sur un métier, un film documentaire et un 'polus amusant. On n'est pas obUgé d'·assister è 'ces specta.cles, ,mais en ,f,ait lia. sallIe est toujours bondée. Le même Slpectcle est rép.été le samedi pour les pa- . l'en ts et les amis des élèv es.

Cente expérience a donné jusqu'à présent de~ résulta ts satisfai­sants. Elle semble une formule heureuse de la prolongation de lIa sco­larité, une bonne solution au problème du passage de l école à l,atelier.

1

Mots pour rire Un notaire bien mis rencontre un avocat, un cIe ses anciens ca­

marades .de l 'Ecole ·de Droit, dans une tenue' très négligée.

Page 13: L'Ecole primaire, 31 mars 1931

-144

Que fais-tu ? dem nde le notaire. Je suis avocat. Avocat ! f.ait le notaü" en l'cgal\d8nt l' a ccoutrement dc son a,mi. Eh oui! avocat, mais S;:lns ca~lse, hé.las ! -Et sans effets, reprend le notaire, en riant. Que veux-tu, 11'10n cher? il n 'y a pas {l'effets sans cause.

Monsieur à Nladame : V.o ici l a. saison de la chl1ssc. Je veux me procurer un bon fusiil.

- l\tlais tu en -as un. _ Bah! i~ n est que pour les moineaux. J'en veux un pour le gi­

bier à poil, l a grosse bête. - Malheureux! pour te blesser!

*' :j: '"

Chez le DocteuT. _ La frayeur que vous avez eu e a troublé ,les fon ctions du cœur

et par SlJite cause votre maladie. Et qu'est-ce que c'est?

- C'est cinq francs!

* * * Le père Cha111berlan vient voir son fils Isidore, qui est tRmbouI'

militaire en service. Isidore est en prison. _ Le po' isson ! ... Qu'a-t-il pu faire? interroge le père. _ _ Il a, battu indùment la générale. _ C'est bien! mon fils n'a que ce qu'il mérite; cr-uand on est

homm(~ d'honneur, on ne frappe pas une femme. ~. * ';' :1-:

\.U milieu rd 'unequ ere.lle : _ _ Je ne sais qui m'empêche de te casser la gue ule. _ Eh 1)ien, moi, .i e sais ce qui m'empêche ·de le faire. J e s '_lls

membre de la ISo.ciété protectrice des anima ux.

:[: * * Prove'rb e russe: \.llëunt à -la gu erre, ,fais une prière; allant en mer, fais -en deux;

en te mariant, fais-en trois.

*' * * A la guerre :

Que faisiez-vous clans telle bataille? _ ~1oi , répondit .le soldat avec modestie, je faisais comme les

autres; je tuais et on me tuait.

* :\: :1:

Dans un petit r8staurant: _ Eh hien, garçon, qu'est-ce que vous faites là? Vous essuyez

mon assiette avec votre mouchoir? _ Oh! cela ne [ait rien, Monsieur, il est sale. Tête du ,Monsieur.

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