l'ecole primaire, 31 mars 1929

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6 31 Mars 1929 DE lA S' oejêté . . ct # , Ilr L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 mars 1929

CHAMPERY Champéry J seph inst.

M. Michelet Jean-. o. ,

ns 1 urs Valaisans!! Remettez toutes vos rmnonces pOlll' n'impol'te quel journal suisse

ou étranger à

SOCIÉTE ANONYME SUISSE DE PUBLICITÉ

Rue de Lausanne 4 S ION Téléphone 2.36

Régie des annonees de r "Ecole Prilllaire" Renseignements gratuits

~o 6 31 Mars 1929

o~a~i1H1 DE lA

S'oejêté valaj~af)l]e . . ct · idu~·ation

# ~. cv--~-- , Ilr L'ECOLE PRIMAIRE

paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

Page 2: L'Ecole primaire, 31 mars 1929

LIBRAIRIE PAVOT Lausanpe - Genève - Ne.Dehitel - Vevey - Montreux - Berne

Ccurs d'Arithmétique par LOUIS GROSGURIN et André CORBAZ

à l'usage de~ Ecoles primaires.

Les ouvrages de MM. Grosgurin et Corbaz, en usage d'ans les éco­les du canton de Genève et avantageusement connus dans le reste de la Suisse romande, forment un cours complet d'arithmétique et de géométrie élémentaires.

M. Grosgurin, chargé à Genève de la formation mathém<l:tiq~e des jeunes maîtres, a codifié les principes du calcul à l'écol~ prImaIre, et M. André Corbaz a rajeuni ses manuels en les harmomsant avec les Méthodologies. Les deux auteurs se sont effol'C'és, dans une collabora­tion attentive de d'onner à renseignement mathématique élémentaire l'unité nécess~ire en mème temps qu'une ba::::.e solide et rationnelle.

Méthodologie d'arithmétique par Louis GROSGURIN

1 vol. in-So cart. . . . . . . . . . . . . Fr. 9.-Cet ouvrage qui forme la partie didactique et qui est ain~i le Livre

du maître, s'attache à développer graduellement l~s opératIons, à' en préciser le sens au cours de leurs aspects successIfs .. TI montre, com­ment le maître peut tirer des. fa~·q, les notions ab~traltes. Sa m~t~od~ souple et claire oppose sallS cesse !:tu calcul passIf, le calc~l re!lechl et aux préceptes routiniers ces c'réations constantes de l'esprIt qUI don­nent au calcul sûreté et sécurité. Ce volume de 300 pages abonde en faits en notions originale::::., en illustrations qui jettent un jour nou­veatl. sur la matière et provoquent dEls suggestions dont tout maîtrp retirera le plus grand profit. On y trouve aussi d·e nombreux problè­mes d'observation inédits.

Pl·oblèmes d'arithmétique CALCUL ECRIT

pal' André COHBAZ. 3 vol. in-16 cart. . . . . . 1re sene Fr. 2.20

2me et ame séries, chacune, Fr. 2.50 L'ouvrage comprend trois séries de deux années. (~'étude, ::::.oit tout

le cycle primaire, de Î à 13 ans. Cette nouvelle éd.ItIon. (192.1) est ~P développement harmonique du f·rogramme genevOIS. C est la partIe pratique qui suit pas à pas la théorie. Des notes au bas des page. renvoient le maître aux paragraphes de la Méthodologie. Il y trouvera Je commentaire de maints exercices encadrés dan~ le livr(" dt' l'élève. Chaque année d'études comprend de :1;)0 à 400 problèmes.

Solutionnaires d' Rlaitllluétique A chaque série de Prohlèmes cl'arithmf>t ique cOl'l'espond un recueil

de solutions. :~ vol. in-lG c·art. 3 séries, chacune Fr. -.75

48rue année No G 30 Mars 1929

Organe de la Société Valaisanne d'éducation

SOi\ŒlvIAIRE. - Pâques ! - Caisse de retraite du P . E. - Sou de Géronde. - Abonnements à «l 'Ecole Primaire». - Cours normal suisse de travaux manuels. - L'Eglise et l 'enfant. - La Confé­rence è/Ayent. - Un but de promenade scolaire. - La. fréquenta­tion régulière de l 'école. - Le rétablissement des. examens de recrues. - Nécrologie. - Chronique de l'Union. - Langue mater­nelle. - En glanant. - NOS PAGES. - Glanures pédagogiques. - Variétés.

Pâques! Pâqu es est la fêt e d e Ila joie et du triomph e. Aucune n e sym­

bolise miell x les destinées de l'Eglise. ·I.e Christ venait d'expirer SUl' la croix . L es apôtres et les

disciples, après avoir assisté à l' agonie de leui' 111aître descendaient silencieuselnent le Calvaire, consl ernés et dés ell1parés. Cétait la fin de leurs rêves. Non seulement Jésus était mort au Inilieu des tourD1ents, nulis 'la pierre était roulée Sl.l1· son tOlnb eclll. Oui, qui pouvait cl'oire encore à. la réalisation du royaume que le Maître prêchait depuis trois ans ... Et voilà. qu e l'Hosanna et l'A lleluia succèdent soudain cm Crucifige des derniel's fours , Jésus sorl tl'iolnphant du sé pulCl'e, vainqueul' de la mort et de Satan.

L'Eglise, elle aussi, n e cesse de triompher de ses ennemis. C'est en vain · qu' ils s'imaginent avoir sonné son glas funèbr e et fenné sur son caclavre ICL pierre du sépll'lcre. Toujours elle reSSllS­cite le troisième jour et s'avance ttiomplwlement v ers l'accoln­plissement d e ses destinées . C'est en vain que les épreuves s'accu­mulent autour d'ell e. Les apôtres scellent de leur sang la Cl'oycmce cm Christ rédell1ptelll'. Transplantée cl Rome, la religion lwuve~le voit ses enfants et ses fid èles se multiplier comme les grains de sable de la n1er. AlI bout de d eux siècles elle a pris possession du globe. Le àOlll du Christ retentit ,;uSqU)Clll X extrémités de la terr e.

En vain on essaye de l'étouffa clans le sang. Les persécutions sont pour dUe une source fécond e ci e nouveaux tl'iomphes.

Toute l'histoire est là. pour en témoigner. Les luttes que l'Eglis e a à. soutenir ne font qu'enraciner plus profondément dans re sol l'al'bre divin. Chaque épreuve, chaque persécl.ltion es t pOl.lr elle le point de départ (l'lln magnifi1ql.le r enouveau . L'histoire de l'E­glise n ) est que l' histoire d e ses triomphes.

Page 3: L'Ecole primaire, 31 mars 1929

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AujoUl'Cf1wi encore il est des pays où ses ennemis se ligu ent pOllr 'l'écraser. En Russie le bolchévisme, cnl Mex ique le tyran Callès s'acharnent contre le troupeau fidèle qu' ils s' efforcent de décima. Vainc entreprise! L 'Eglise résiste cl tous les coups et le lllOment approche où elle pourra fêter l' heure de la Résurrection.

Pâques est clonc la fête de la joie et de l' espé]'(mc~. C' est en vain que les soldats de Pilate Inontent la garde. Le Christ n ' en sortira pas moins triomphant du séplzlcre.

Les catholiques ne doivent clonc janwis désespérer, si dllrc que soit l'éprcuve ils savent qu' elle passera et qlle l' heZlre du triomphe sonnera comme a sonné pOUl' l' illllstre SLlcccssew' de Pierfe, S. S. Pi e Xl, le jour des réparations de l' iniquité commi­se en 1870.

Que cet espoir les console et le; encollrage. Assurés de 'la vic ­toire finale, qu'ils continuent de lutter courageusement. Les clo­ches de Pâques sonneront bientôt cl toute volée pour célébrer la sortie triomphale clu séplllcre. Regardons donc l' avenir (lvec con­fiance et ne désespérons jmnais.

BONNES PAQUES !

Caisse de retraite du P. E. Rapport cie gestion de la Caisse de Retraite pour ['année 1928

Au 1er janvier 1928 la fortune de la Caisse de retraite du personnel enseignant se montait à Fr.

EUe s 'est augmentée: 1. Recettes de l 'année et part de l'Etat Fr. 88.277 ,3:) 2. Equivalent par Fonds de Réserves,

selon art. 4(1, 41ile al. du R. du 1 () nov. 1925

3. Intérêts 1.688,80

45.081 ,95

977 .83ô 95

Fr. 135.048,10 135.048,10

Fr. 1.082.885 05

Dont à déduire: 1. Equi, aIent par Fonds de l~éser\'es Fr. 1.G88,80 2. Payem1ent des Pensions:

par Compte des Pensionnés 9.873 ,20 par Fonds de réserves 31 ,HO 9.904,80

:3. Payment des frais généraux 3.377 ,85 4. Impôt fédéral, droit détachem.ent et frais 888,35 D. Payement des retraits aux sortants (48) 12.275,50

-----------------Fr. 28.135,30 28.135,30

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

36 20 65

5

668 18

- 171 -

Fortune nette de la Caisse au 31 Décembre 1928 1.054.749,75 Cette valeul' est représentée pal' le Bilan suivant,'

BILAN A cU/.

Obligation 4 ;~% B. D. Banque Cantonale Obligation 4 1/2% B. D. Banque Cantonale Obligation 5 % B. D. Banque Cantonale Obligation 4 ~% B. D. Banque Cantonale Dépôt 4 %% Dépôt ferme Banque CantOI~ale Dépôt i) % Dépôt ferme Banque Cantonale Dépôt 5 % Dépôt ferme Banque Cantonale Dépôt 4 %% Dépôt fernle Banque Cantonale Dépôt 4 %% Dépôt fern1.e Banque Cantonale Dépôt 4 'Xi % Dépôt ferme Banque Cantonale Dépôt 5 % Dépôt ferme Banque Cantonale Dépôt 4 %% Dépôt ferme Banque Cantonale Obligations 5 % Valais 1918 Obligations 5 % Valais 1924 Obligations 5 1/2 % Val1ais 1924 Ohligations 5 112 % Valais 1924 Compte-Courant à la Banque Cantonale

Possil. Assurés Pensionnés Fonds cre réserves Compte d 'ordre

Fr.

Fr. Fr. Fr. Fr.

40.000,-80.000,-40.000,-

500,-35.000,-40.000,-

200.000,-110.000,-

40.000,-100.000,-

90.000,-100.000 -

18.000,-20.000,-G5.000,-

2.500,-· 73 ,749.75

1.054.749,75

822.385 ,05 56.052,05

145.078,75 31.233 ,90

Fr. 1.054.749 75 Pour la Commission: S. Mey tain , caissier

Sou de Céronde

du 1 au 28 février 1929. Veysonnaz, mixte, p.80 - IVlassongex-Da,iaz, mixte, 10.­

- Ausserberg , fines , 4.- . - Icogne, m!ixte, 7.30. - Bramais, en­fantine, 5.- . - Sion , garçons IV-B, 2.55. - Conthey, Aven , 7.­- Conthey, Erde, 5.50 - Plan Conthey, filles , 3.- - Val d 'IlIiez t'iJles, 20.60. - Savièse, St-Germain , fines, 7.- - Grimisuat, Chmnplan, 4.- - Sion-Maragnenaz, :garçons , 5.- - Grimisuat, filles, 12.- . .

Dons envoyés dir,ectement à l'Institut de Géronde : Col1ombey le Grand , Ecole, 18.- - Collombey, filles , 7.- --

Page 4: L'Ecole primaire, 31 mars 1929

- 172 -

Grimisuat-Ch:llnplan, filFes, 2.70 - Ayent, par M. Riand Ed., 5.­- Collonges, filles , 3.15. - Col1onges, garçons, 3.50. - Orsières , garçons nl0yenne, 6.- - Haute-Nendaz, filles, 6.- - Bourg-St­Pierre, mixte, 6.50. - Montana-Station, Ecoles, 59.60. - Vouvry , Ecole de Mlle Levet, 5.05. - Charrat, enfantine, 8.- . -.:.- Le Châ­ble-Vilette, 3.80.

Afin d 'éviter des retards dans la publication des r ésultats de la souscription du «Sou de Géronde », le personnel enseignant est instamment prié de faire parvenÜ' le résultat de la souscription au compte de chèques postaux II c 182 à Sion, et non au compte de l 'Institut de Géronde.

Nous recommandons encore ,;ivement cette souscription à la sollicitude du personnel enseignant. Si chaque enfant donnait un ou deux sous , nous 'pourrions, par l'Oeuvre du «Sou de Gé­ronde » venir en aide à plusieurs sourds-muets et leur procurer le beinfait de l'instruction, surtout de l'instruction religieuse. Qu'il n 'y ait donc dans le can ton aucune école qui oqblie d 'envoyer son obole.

Abonnements à ,.,l'Ecole Primaire"

MM. les Instituteurs sont priés de prendre note qu'il leur sera retenu sur la mensualité d'avril , fr. 6.-, dont fr. 4.50 pour abonnement à l' «Ecole primaire » (décision de l 'Assemblée géné­rale du 17-11-26) et fI'. 1.50 cotisation à la S. V. E.

La cotisation à la Société féminin e d 'Educa tion étant de fI'. 3.- , il sera retenu aux Institutrices f I'. 7.50.

Les ahonnés qui ne font pas partie du Corps enseignant SOllt priés de 'erser le montant de leur abonnement, fI'. 4.50, sur le compte de chèques II c 5(), m ant le 1 () avril proch~in. A partir de ce tte date, la valeur sera pd se en encaisse ment.

Cours normal suisse de travaux manuels :. et d'école active

La Société suisse de h'avai~ lnanuel et de r éforme scolaire, a vec l'appui financier de la Confédération et le haut patronage du Département de l'Instruction publique du canton de Zurich organise à Zurich, du 15 juillet au 10 août, le 3ge cours normal dont l e but est de présent.er une méthode sÎlre pOUl' l 'enseigne­met des travaux manuels et de chercher il montrer ce que peut ê tre l 'école active.

A côté du but pédagogique, ce cours a encore un a, antage primordial: des membres du corps enseignant de tou te la Suisse

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font connaissance et appr1enllen t à s'estimer e t. à connaître les -parti cubrités du sol national.

1. SECTIONS DU COURS

A. Cours techniques. (du 1:1 juD1et FI U 10 aoùt)

1. Cartonn é1ge, 4e à (:je années scola ires In~,c l'ip ti on FI'. 25.-

2, Menuiseri e A, 7e à 8e années scola ires » 25.-

3. j'vlenuiserie B, 7e à 8e années scolaires » 25.-

4,. TrR.vail sur métaux, 7e à 8c- années scolaires » 25,-

B. Cours didactiques.

'5. Ecole active, degré inférieur du 15 juillet au 10 aoù t, Inscr. Fr, programme des le, 2e et 3e années scolaires,

,G. Ecole active, degré moyen, du 15 juillet a u 10 aoùt programme des 4e, 5e et Ge années scola ires.

»

15.-

15.-

'7. Ecole active, degré supérieur, du 15 juill et au 10 aoùt cours complet, programmE des 7e, 8e et ge années scoI.

9,-» ~,).-

a) chimie, mécanique, optique, électrieité, du 15 au 2.7 .iuillet »

pour 7e, 8e et ge années scoi. 15.-

b) Un centre d 'in térêt, 6u 29 juillet a u 10 aotH pOUl' 7e, 8e et ge années scoI.

» 15,-

Ecole active, classe dl' tou s le8. degrés le à Ge ann ées scol. , du 15 juill et au 10 aoùt » 15.-

Le subside fédéral n 'est pas distribué aux pariicipants mais Té luit la finance clïnscripUol1 au minimum in cliqué ci- rI ssu s.

II. But . du cours.

Le trava il manuel, cartonnage, m enui seri e et trava il Sur métaux. ,enseigné péclago~üquement, cléveloppcl l'in telligence et le con:,·:::· de l'enfant, eveill e l esprit d 'observation, exerce la main, inculque l'ex:ic­i itud e, et la propreté d'ans ]e trava il , éduqu e le sens des formes et ,celui de l 'harmonie des couleurs; il peut aussi donner de précieux renseio'nements poUl' l'orientation professionnelle des grands élèves,

b ,

Ces COUrE', fOl'ment des maîtres capabl es (l 'in tl'ocluiI'e et. d 'enselgner ,ces branches à l' école.

Menuiserie A s'occupe de menuiserie scolaire proprement dite (cours habituels) , tandis que Menu.iserie B veut donner, dan s une modeste mesure ]a technique foncl'amentale du travail du bois en rapport avec des exercices de sculpture.

Dans les divisions d'école active, on recherche la meilleure m anière d 'employer les nouveaux procédés et d e les aclarter aux écoles 111'i­maires telles que nous ]es connaissons.

Le programme de la division inférieure, destiné aux m aîtres qui <e nseignent aux élèves des l e, 2e et 3e années 8.cola ires, comprend

Page 5: L'Ecole primaire, 31 mars 1929

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l"éLude les premiers nombres et leur représentation; l 'étude (l'e 1:1 langue, de la grammaire, des difficultés orthographiques; l'observa­tion de la nature, l'étude des centres d'intérêt, l'emploi de la table à sable, de b~tonnets, de jetons, de pois, de jeux éducatifs , etc.

Le programme du (legré moyen, cles.tiné aux maîtres qui ensei­gnent aux élèves de' 4e, 5e et 6'e années scolaires, cherche l'enrichis­sement du milieu scolaire qui doit refléter la vie et susciter l'activité èl'éatrice des écoli ers; H a pour base l'observation de la nature, du tl'avail des adultes, du développement de l'humanité et tend par tou ' les moyens à apprendre aux élèves à penser et à observer par eux­mêmes. (Entretien d'un jardin scolaire, excursions sdentifiques et géographiques, collections, aquarium, terrarium; travail manuel res­treint, cartonnage et modelage, a~arté à. f,'étude de la géométrie, de la géog~'aph i e et des sciences) ,

Le programme du degré supérieur, destiné aux maîtres qui ensei­gnent a ux élèves de 13, 14·, 15, ou 1G ans" a pour but de montrer comment on peut, pour cet â-ge-là, baser l'enseignement SUl' l 'expé­rience .et l'activité ilidividuèUe des enfants. Extrait du pl'ogramme: chimi e, mécanique, électricité, optique: expérience ' à l 'aide de petits appareils appropriés et combinables. Dans la d~uxième partie du ours, le professeur montrera comment on peut grourer les diffé­

rentes branches d 'enseignement a utoul' (l'un centre d 'intérêt.

EC'ole active, clas·se le tous les degrés. Comment faire dans ces classes-là pour maintenir les grands principes? C'est un essai que tente notre société (en langue all emande seulement) .

III. Organisation.

l, Le c.1irecteur des cour s est M. O. Grcmming61', Le11l'er, Zul'Ïch 2 Schulhausstrasse.

2. POUl' l'ens·eignement, on lient compte, s i possjble ]e la langue maternelle des participants.

3. Le choix cle la division est libre, mais on n 'en peut suivre qu O une seule. Ecole active: L instituteur enseignant des élèves de 3e et de 4e année H, avantage à suivre le cours du clegré moyen:.

4. Le tra vaH dure 8 'heures pal' .iour, sauf le samedi, dont l'après­midi est libre.

5. L'inscription s·e pa.iE' à la Direction du cours, après l'acceptation ma.is au plus tard, avant le 1er .iuillet (compte de chèques pOStélux VIII lG231, Zurich).

IV'. Inscriptions.

1. Les inscriptions se font au moyen d'un formulaire que l'on . peut se procurel' auprès du Département de l'Instruction publique. 2. Tous ceux qui désirent suivre ce cours adresseront leur formtilaire

.iusqu 'au 10 avril au plus tRrd, au Département de l'Instrurtioil'

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publique de leur canton . Pour tous les autres renseignements, on est prié le s'adresser au lhrecteur des cours.

v. Co.mmunications diverses.

1. C'est aux pm'Ucipant.s eux-mèm~s à faire les d.émarches nécessaires pOul' 01 j en il' une sub\ ention cle leur canton ou éventuellement, cl l

leur C'ommune.

-.) Les participant::; qui sont au bénéficE" cl'une subvention s 'efforceront de l'épandre les connaissances acqui se~" et de les mettre en pratique clans leur enseignement.

:3. Dès maintenant, le directeur des cours est à la disposition des intéressés; il indiquera pension et chambre aux r·articipant~, qui en. feront la demande.

11. Les frais de logement et de pension s'élèveront à fI'. 200.- environ. 5, Les l'enseignements détaillés, relatifs au cours: ouverture, plan des

1 çons, outillage, seront communiqués ultérieurement. (Comm.)

L'Eglise et l'Enfant Le sujet de 1 éducation est l 'enfant. C est autour de ce peti t

êlre que se déroule la scène, parfois le drame, que constitue 1::t yie scolaire.

Châteauhriand a dit: «Les anciens n 'arrêtaient pas longtemp,; les venx sur l'enfant; il senlble qu'ils trou, aient quelque chose de tro,) naïf dans l,e langage du berceau. » Cette juste remal·.qu~ doit s entendre en ce sens que le paganisrne ne se com'plalsalt pas ,dans l'enfant pOlIr lui-même, qu'i l ne J'estimait pas ù sa \;alleur. Mais il était loin de le considérer comme llne quantité négligeable; il ,oyait au contraire, en lui le citoyen de l'avenir. Aussi J.e~ ré· publiques les plus fortes, Iles plus jalouses de leurs prérogatn es , prirent-elles en main l'éducation d'es enfants. A Sparte, le père n 'avait aucun droit sur l'éducation 'de son enfant; à A thènes, tous les enfants étaient éleyés par des maîtres officiels , et Platon en donne très simplement la raison: « Les parents ne doivent pas ·ê tre libres d'envoyer ou de ne pa's envoyer leurs enfants chez les maîtres que la cité a choisis; car les enfan ts sont moins à leurs parents qu'à la cité ». .,

Sans doute, c.ette éducation commune obtenaIt de bons re· sultats du point de vue que vis?-ient ces républiques. Aristophane nous montre les écoliers d'Athènes, distribués par quartiers , se Tendant à leur école en rangs serrés, par la pluie, par la neige ou au grand soleil. Us étaient formés en ' vue de ,.l'intérêt collectif: on leur enseignait l'a gymnastique, pour assouphr le~ corp~ et les ren ­c1re aptes à la défense de l'Etat; on leur apprenaIt aUSSI les chan ls Teligieux, les hym'nes et les danses sacrées, en vue des fête":i et des 'sacrifices.

Page 6: L'Ecole primaire, 31 mars 1929

- 176

Quelques modernes éducateurs ne rêvent de rien moins que­d 'un retour ù cette éducation. Sans d'oute les chants reli'gieux et les hymnes sacrés seront sévèrement proscrits; c'est une Ïrifério ­ri té sur l antiquité. Mais les théoriciens de l'étatisme font leur la dédaration de Platon, que « les enfants sont moins à leurs parents qu'à la cité )} . Les prétendus « droits cie l'enfant » sont un para­vent commode pour supprim.er ceux des parents, en attendant qu'on fasse litière de ceux mêmes de l'enfant, pour remplacer les uns et les autres par un embrigadement général , qui serait com­me l'esclavage n1.oral du prelni,er âge. L'école unique, d'ont on fait miroiter, avec une insistance stgnificative, l'attrayante perspecti­ve, n 'est, sous un nOln spécieux, qu 'une forme de socialisation de· l 'enfance. Au fond, rien de nouveau; c'est, avec Moloch en moins, et encore! la c9nception païenne de l'éducation.

En face de cette pédagogie, qui ressemble à un élevage, que' propose l'Eg1ise, que fait-elle? Revenons à notre principe fonda­mental: l'éducation est, avant tout, une œuvre intérieure, c'est la forn1.ation de l 'homme par le dedans.

Or, l 'homme futur, l 'Eglise Je voit déjà d'ans l'enfant. ENe' reconnaît à celui-ci toute la dignité, tous les droits que confère à un être sa personnalité. Oui, l'enfant a des droits, et le christian­nisme les proclame; mais ce ne sont pas ceux qu'on lui attribue par ailleurs et qui, plus ou moins, l'affranchiraient de son père,. de sa m:ère. Ces droits, il les tient de sa qualité de créature raison­nable, à laquelle est dû d 'abord, avec le pain de la bouche, le pain de l'intel1igence : l'enfant a d'l'oit à la vérité totale. Bien loin , par conséquent ,de n1.aintenir les jeunes intelligences dans les té­nèbres dé l'ignorance, comme on l'en accuse gratuitement, l'Eglise' réclame pour elles une instruction aussi complète que pos·sible et dIe demande, par conséquent, que le plus humble des écoliers soit mis à même, si son intel1igence l'y appel1e, de s 'élever au plus haut savoir.

L 'enfant a droit aussi, soit conuue créature, soit comme bap­tisé, à une formation morale qui lui pern~ette de briser certains liens et de donner à ses aspirations légitimes, à sa liberté, leur plein essor. Cette œuvre comportera un travail pénible, car, ne l 'oublions pas , la réforme qui est à la base et l'éducation chrétien­ne flatte aucun penchant. Mais elle utilise aussi les tendances gé ­néreus·es : par une action sincère et profonde, l'être humain s'af­franchira peu à peu, s'ennoblit et, d'ans l'accomplissement de ses devoirs, accèdera comme naturellem,ent à l'exercice de tous ses' droits. Là est la caractéristique de l'éducation chrétienne, ,sur la­quelIe nous ne saurions trop insister, et par quoi elle se différen­cie complètement 'de l'éducation païenne, ancienne ou moderne.

Tout le détail de l'œuH'e éducatrice de l'Eglise est en confor-· mité 8.vec ces principes généraux.

- 177 -

Dans nos écoles , on respecte l'enfant en lui-même et dans les manifestations eTe sa personnalité: sa spontanéité et ses char­luants élans, sa naïveté et ses grâces, sa pudeur et les réseryes qu'elle hIi impose, sa volonté, qu on sollicite plus qu'on ne la con­traint, sa conscience, dont le don1.aine est considéré à l'égal d 'un sanctuaire. La vraie « liberté de conscience )} , c'est celle que le catholicisme pratique.

Dans nos écoles, on aime l'enfant, to.us les enfants , sans dis ­tinction de provenance, sans faibles-se pour leurs défauts, sans é­gard aux résistances qu'ils opposent ni à la peine qu'on en éprou ­v e.

Dans nos écoles , on élève l 'enfant, par la leçon , par J'exemple , par l'idéal qu 'on lui propose.

Au delneurant, pourquoi cette attitude du christianisme, si différente de cene que les homlnes avaient observée avant lui et que, livrés à eux-n1.êmes , ils ont tendance à reprendre? C'est que , là comme ailleurs, disons même plus qu 'ailleurs , le Christ est ve­nu renouveler toutes choses.

L enfant il l 'a présenté cOllùne l exemple d .' après 'lequel les hmnmes faits doivent se régler: « En vérité, je ,-ous le déclare, s i vous ne changez pas et ne devenez comme des petits enfants, vous n entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui se fera petit, comme cet enfant, c'est celui-là qui sera le premier dans le royau­lue des cieux. »

L 'enfant, il l'a pris sous sa protection et l 'a entouré de ten­tresse: « Appelant un petit enfant, il le plaça près d'e lui au mil'ieu d'eux, et l'ayant embrassé, leur dit: Quiconque reçoit un petit en­fant comme celui-ci me reçoit n1.oi-mêm'e.

L'enfant, il l 'a préservé par les menaces les plus terribles a­dressées aux contempteurs de son innocence: « Si quelqu 'un scan­dalisait un de ces petiLs qui croient en moi, Inieux ,audrait qu 'on lui suspendit au cou une meule de moulin et qu 'on le précipitât dans les profondeurs de la ~1.er. Craignez de mépriser un seul de ces petits; car, .le vous le dis, leurs Anges , au ciel , contemp!enl la face de mon Père qui est dans l,es cieux. »

L'enfant, surtout ,il l'a exalté en sa propre personne: « Au­jourd'hui, dans la cité de David, il vous est né un Sauveur; c est le Christ, le Seigneur. Et voici ~e signe auquel vous le reconnaî­trez: vous trouverez un enfant , enveloppé de langes et couché dans une cyèche. »

Oui, l'Enfant Jésus est l 'argument suprême de la dignité des enfants et la rai,son pour laquelle l'Eglise se penche si maternelle­ment sur eux.

La dévotion à Jésus Enfant, la pratique de l"enfance chré­tienne ne sont que des formes traidï.tionnelles et chères aux catho-

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liques de cette dignité d"e l'enfant. L 'éducateur chrétien n 'omettra pas de demander, par 1 intern1édiaire de la bienheureuse Thérèse de l'Enfant-Jésus, une foi, j"e, une idée nette quant à la Grandeur

, Al' l" :J' l f b (I·e son 1'0 e a egarü (: es en ants.

La Conférence d'Ayent " Ayent _ vit, le 2? février, la première fois dans son sein, la Con­[erence de' InstItuteurs du dïstrict d'Hérens. Aussi se dépensa­l-elle sans cÜ1npter pour procurer à ses hôtes d'un jour le nl'eil­leur confo'l't. Qu elle reçoivent ici nos homnlages reconnaissant' et l'assurance de notre sympathique souvenir.

Pendant le verre traditionnel qu i dissipe les sensations de la b~ls.se telnpér~tur~ matinale, les poignées de' mains et les propos seneux ou galS s echangenl.

Bientôt nous entendons la messe dans l'imposante évlise de St-Rolll.ain , d'où , fanfare en tête, nous nous rendons ù la ~naisl)n cl école où aura lieu notre séance.

Nous avons le .plaisir de saluet parnü nous , .MM. les Conseil­lers d Etat " alpen, notre actif et méritant chef et Cyr. Pitteloucl' un enfant cie la valIée et de plus, un ami des instituteurs, l inspec­leur de .Champéry, le doyen de Vex , les Curés c.l'Ayent d'Evolène et de Nendaz , les autorités de la ~ocaIHé.

Il est 10 heures 30 lorsque Monsieur l'inspecteur Ouvre ]a séance.

En tenn~s heureux, Monsieur le Présidenl Chabbey apporte le .saluL de bIenvenue et nOLIS dit tout le plaisir qu 'il aurait de vOIr emporter de cette journée el d 'Ayent un bon souvenir.

C'est notre dévoué Inspecteui' 1\1, Pitteloud qui remercie et retrace en même temps l'histOl:iql1e du rattachement de la belle commune de hl rive droite a \'ec le reste du district en matière scolaire.

A~rès l~ lecture du protocole de la journée de Vex approuvé ans dISCUSSIOn ; on procède ù la nomination du Vice-Président

et du secrétaire de la Conférence.

On s 'attaque ensuite il la question l~riJ1cipale de l'ordre du jour: Quelles sont les causes de la faiblesse constatée dans la Comp~sition, française, et quels sOl~t les moyens Ù enlployer pour parer a cet etat de ~hoses . Après tn'age au sort. Ml' . F. Mayoraz, E: Rlld~z, .E. BOln'.~In , J. Chevrier sont appelés ù lire leurs sujets. D emblee Ils acqmerent toute notre attention et mieux des féli­eita~ion~ p0.tu ' les travaux .de longue haleine, soigneuse~nent pré­)J8res , teluOlgnant la conSCIence professionnelle, de leurs a uteurs .

l'vIais quel contraste! L'exposition de Sierre chant::l1lt, ma-

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gnifiant sur tous les tons le développement de nos écoles a à pei­ne fermé ses portes. De tous ces exposés la faiblesse des élèves en composition française ressort nettt;!ment étant presque, s'il était nécessaire, une leçon de nlodestie au personnel enseignant. Et d'autre part un encouragelnent : n'est-il pas seul , ù lutter con­tre tant d'ennemis, à apprendre aux enfants sub ant le nlot de Buffon à bien penser, bien sentir et bien rendre. Le chemin par­couru du mot français, de la petite phrase au développement de sujets plus étendus n'est-il pas son œuvre.

Des travaux et de la discussion qui suivit, les causes et lies moyens peuvent se résumer en quelques points. Causes:

1. Difficultés inhérentes ù la composition fran çaise: idée, vo­cabulaire, phrase.

2 . Choix peu judicieux des sujets: hors de la portée des élè­\-es, sans coordination ni gradation suffisantes.

3. Correction défectueuse: pnidigalilé de l'ouge amenant 1'i­nacti, ité de l'élève.

4. Milieu social et fmnilial : le patois en m.ontagne, le jargon en pIuine ; désintéressement des parents.

5. Notre organisation" scolaire: scolarité r 'éduite , classes de tous les degrés.

lHoyens:

1. Formation du langage et de l'esprit d 'obser"atiol1 et d ima­gination par des leçons de choses et les e,' ercices d élocu- , tion et de vocabulaire.

2. Création de musées scolaires .

3. Création de bibliothèques scolaires avec prêt de livres durant les vancances .

4. Choix pratique des sujets.

5. Convergence de toutes les 'leçons vers la formation du fran­çais par les centres d 'intérêt.

o. Emploi exclusif du français partout où le maître a une sur-veillance directe. .

7. Prol'ongatioll effective de la durée des écoles soit en rendant la fréquentation de l'école obligatoire à l'âge de G ans, soit en accordant quelques mois de plus à l'année scolaire clfin que les program\mes de l'an précédent ne soient pas entiè­rement oubliés et que l'instituteur puisse s 'occuper exclusi­vement de sa profession; création de classes inférieures mixtes groupant les élèves' de même degré.

.La séance est levée à 13 heures. Chacun paraît convaincu de la nécessité de faire un effort encore, afin d'ohtenir des résultats .aussi bons que dans d'autres matièr-e's du programme.

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Et le banquet. délicieusement préparé, il fut Blieux que des paroles, l'éloge de l école ménagère. Après le dîner, les discours. les toasts et la franche gaîté régnèrent en lnaîtres sous }'hahile direction de Monsieur Bétrisey ,proclanlé major eTe table.

Il 'est 18 heures , la partie récréative prend fin . Qui à pied y

qui en automobile, 1 on se quitte, heureux de la journée et.. . du congé du lendeDlain. B.

Un but de promenade scolaire pendant la sen1Cllne de Pâques

L Exposition d 'Hygiène infantile et sociale, de Sion, est uu ­verte jusqu'au 7 avril. r..e sera une excellente idée que de combi­ner avec la promenade scolo..ire de fin d 'année, la visite du nw­téri.el de l 'Exposition si riche et si suggestive pour les jeune\S in ­tellIgences et les cœurs de nos enfants .

C est le samedi soir 23 courant et à 15 heures qu 'a eu lieu l'inauguration de rExposition. M. le Chef du Déparlenlent de J'Instruction publique, l'un des lJrésidents du Comité d 'Honneur s est fait exeuser pour raison de sen ice luilitaire.

Après l 'alloeution de circonstanoe prononcée par M. Amez ­Droz, la première conférence d e l'Exposition fut faite aux élèves' <le 1 Ecole normale des instituteurs qui avait été invitée à la séa~l ­ce d'ouverlure ; c'étai t l'occa sion propice de sOlt1'igner la tâche cle'

, l'~ducation populaire dans l 'améli,oration de nos conditions hygié ­I1lques. L'école peut et doit fournir sa contribution dans la lutie antituberculeuse ,en inculqllant aux enfants des habitudes de pro­preté, en veillant à la tenue hygiénique et ù l'aération fréquente des .salles de dasse, en signalant SOln ent aux élèves les principa ­les causes qui affaiblissent l'origanisme et préparent aini le terrain propice à l'éclosion de la maladie.

Quant à la part qui revi,ent à l'école dans le redressement des habi tudes dans l'usage des hoissons alcooliques, elle comprend l'é­duc.ati?!: ahstinente qu'exigent aussi bien la science médicale que les !nterets de notre œuvre, et un fréquent enseignement occasion­nel qui mette l 'enfant en garde contre les ah us de l 'adulte.

Que la participation des Normaliens ù la séance d 'ouverture de l 'Exposition soit un hon augure pour l 'œuvre de vie entrepri­se par les prom!oteurs de cette nlanifestation.

.. ~l~rès l'~c.ole c~~ntonale d 'Agriculture de Châteauneuf qui a , 1S1 te l ExpOSItIon, d!manche 24 l1,lars et entendu une conférence sur le problème hygiénique au point de vue agricole, après le Col­lège de Sion qui s'est rendu en corps au vaste local eTu Casino pour y bénéficier d 'un excellent exposé de M. le Dr Coquoz, nlé -

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decin cantonal, toutes les écoles primaires et secondaires de la viHe vont passer leur demi-heure ou leur heure de leçon intuitive d 'hygiène devant le matériel si suggestif c0111moc1ément installé clans les deux sal1es.

. ~.-B . - Nous. ~' appelons au personel enseignant que , pour la VISIte de 1 ~xposItlOn, on peut s'adresser à M. Gribling qui, dan. la mesure du possible, mettra quelqu un à la di 'position des éco­les pour le commentaire 'du matériel exposé.

La fréquentation régulière de l'école

Février s en esl allé avec le triste hiver et mars nous a ra ­lnené le gai printemps. Tout renaît, tout s anime! Les braves laboureurs sont dans les champs les vignerons, courhés sur les ceps, grcn ement, taillent les sarments.

Dans bon nombre de nos communes de la montagne, dès ~'appari.tion des premiers beaux jours , sur lÏnvitation de parents ll1COnSclents , heaucuup de nos brayes écoliers abandonnent Ii, l'es et cah iers et s'arment de 18. houleUe pour aller faire paître les hrebis dans les pâturages naissants.

L'horaire de la classe est gr8.vement mudifié. Puur répondre aux désirs de la population et pour ne pas rompre sans incon­vénients grayes, avec les traditions ancestrales, le maître, d 'entente avec J'autorité scolaire commence lia élasse vers les sept heures car dans les pays vignohles COlllme le nôtre à dix heures on a hesuin des garçons pour aller pur ter dîner , on a besoin des fillettes pour aider à la honne ma111<-1.n dans les travaux du ménage.

Messieurs les Présidenls des Commissi~ns scolaires re~oivent aussi des visites. Trup supvent, on ,oit le tout. petit hambin s'ap­procher timidement de .Monsieur lie Curé pour lui solliciter l'ex­emption de la classe, puur sa sœur, pour son frère et pour lui ensuite .

Sur les h8.ncs de 1 école on remarque de grands vides. Les absences sont nombreuses , la fr équentation de la classe devient tout à fait irrégulière et le progrès dans celle-ci est- complètement entravé. Heureux encore, lorsqu e ces dernières semaines de mars et les premières promenades clans la campagne endimanchée n 'ar ­rachent pas à nos élèyes, les quelques règles gram'maticales nu autres, apprises durant les nlois d 'hiver.

Il est donc bien facile à comprendre que dans ces conditions défavorables, lorsque les écoles ne sont pas fréquenlées avec exac­titude par tous les élèves, il n 'y a pas à espérer beaucoup de pro­grès. Quels que soient le zèJe, le talent et le dé, onement d'un instituteur, celni,ci ne peut rien faire sans le concours, le travail et ]a bonne volonté des élèves. Cest. ce que ne veulellt pas COI11.-

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- 18:..,

prendre quel'ques braves paysans qui lTléconnaissent le prix de l'instruction qu'ils sont tenus de donner à leurs enfants et qui préfèrent les en, oyer travailler à ]a campagne, sous le spécieux prétex te qu'ils y utilisent luieux le temps qu'à l'école où, à leur idée, ils ne font que noircir du papier et user des livres aux dépens de la bourse du chef de fal11.ille. Ces gens-llà se trompent grave­I1lent. Ils ne comprennent pas qu en retenant les enfants à la mai­son, souvent pour des nlotifs futiles, ils leur font perdre un temps précieux et qu'au lieu de leur créer un avenir heuteux , ils abou­tiront à une fin tout opposée, car, de nos jours, et dans un pa) s pauvre comme le nôtre, un jeune homme qui ne possède pas une instruction passable se tire assez difficilel11len t d 'affaire dans l'épi­neux sentier de lia üe.

Les absences trop nonlbreuses dérangent ]a classe tout entiè­r e; elles font perdre beaucoup de temps au ll~aître ainsi qu à l'élè­ve studieux et assidu. Elles occasionnent le désordre, l'un des plus redoutables ennemis du progrès. Chaque jour l'instituteur est obli­gé de revenir sur le Inêlne sujet d'étude à cause de quelques en­fants, ordinairement les plus paresseux de la classe, qui se sont absentés pendan t les cours précédents . Les heures , les jours s'é­coulent ainsi à ressasser constal11rnent, les mêm,es règles , les mê­m es principes à l'oreille de ces mauvais écoliers; et avec cette en­nuyeuse nlonotonie on arrive à la fin de l 'année scolaire bien loin d 'avoir parcouru le programlne en entier.

On est donc à se demander à cette époque où de toutes parts on entend parler de la r evision de la loi scolaire, si la prolongation de la scolarité ne serait pas une erreur dans nos communes de la l1lontagne où l'on a si grandement besoin des enfants. Ce qu e nous souhaitons avant tout à nos villages, ce sont des locaux salu­b'res, bien appropriés pour des salles de classe. Il nOllS serait per­mis dans la suite de solliciter de la part de no communes nne al , location annuelle visant à l'achat d 'un matériel d 'instruction et il la création d 'une bibliothèque scolaire. Nous constaterons alors que six mois de classe dans des conditions avantageuses peuvent produire d 'heureux résultats. F. R. n.

Le rétablissement des examens de recrues En séance du 12 nlars courant, le Cons'eil national s'est occu­

pé du rétablissenlent des examens pédagogiques de recrues, réta­blissement proposé par le Conseil fédéral et accepté par le Con­seil des Etats voici une année. Comme cette question intéresse les lecteurs de IP Ecole Primail'e) nous croyons devoir publier un ré­sumé du débat auquel elle a donné lieu.

On sait qu'en 1914, les jeunes gens subissaient le jour de lêur 1'e-

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Cl'utement cl eux examens, l'un pédagogique, poriant SUl' la. lec lure l8 composition, le calcul et la connaissan ce du pays. (histoire, g'éogl'apllie s uisse et instl'uction civique) )'a utre de gymnastique, portant sur le sa ut en lon gu eur ,le lever d'altèr es et la course de ,vitesse. En ra.ison de ]a gu el're le c1é'partement. militaire supprima. ces exarpens en 101.1.

1\1. von r fat!. (cc. ?\id\Vftld) pl'ésenl e a u nom de la commis!:'-ion u q a pel'çu c~e la s itua tion et cl s meSUl'es qu'e ll e estime n écessaires :

Tandi s que l'on a, toujours admis CJue le COllseil fé'cl él'al a vai t ]e clroit de J'éta blir les examen s IJ éLla gogiques et que r \ ssemblée fl'clél'è\­l pouvai.t. cXjWimel' son avi~', en acconlant ou eu r fusant les CL'écbts, les examens cle gymnastique sont expressém nt presc rits pal' lft 1(11. Ils n e peuv ent clès lors è t1'8 sur,primés définitiv emen t qu e par UllP l''.,' " vision de la. loi ,

\ oici, en bref comment 'e g l'oupent les pêll' ti sn ns el les _Lclv('l'~'Hi­

L' es du rétHbli ~sement des exame ns:

Dan s Ip COI'] S enseignant ils so111 cl'apl' ès ce (l ue nous ]lOWlOIb \:' 11

ju ge l', en nomb]'!" R, p eu près éga l. En r evrlllche la cOllfé l' ri c..> ( :,~ s di­l'ecteun\ CR ni omlUx ci e ri nstrvct ion publique s'est prononcé' :\ une grande ma,iol'it.é pOUl' Ir l'étftlJlissement des exall)P l1 s, .:ous l' ('sel'v e d(~

certa ines modifications de forme qui tiennent comp te des conditions nouv elle '. D'a près une lettr e cle 1920 vingt (lépal'tement ca ntonaux d t" 'instruction publique Ollt aclhh'é à cette manière de voil'. Le Vlrt i

(les paysa ns , al'tisans L bourgeois (lu Cfliiton cie Bpl"rle es,t adversaire (~e la 1'(:.' J)['i se des eXèl,mens, tandis Llue la Société suisse des 1)1fi ci l' I', ,: ]' ,ssociation suisse d e:-:. sou s-offici (:~rs et hl Commission féd él'ale le gymna stiqup ln. r commandent.

u nombre le ceux LIui comba tt en t la r eprise cles exa m','LlS ' (..> trouv ent 8 11 rl'enüe L' li eu les aclve l'sa il 'es de principe cle tout !Jx :uri" ll ,

DRns le COlTS e n ~,e i gnant noia'mment nombreux sont ceux qui décla­l' E' nt que l es examens nuisent il un ens,eigne.ment r ationnel, Iùïls IXJ'­

mettent simpl em ent cle déterminer les connaiSSdllCE'S (1;). l' élève, , L1Hl1 F\

quils sont insuffisants à l' l'sourll'e la question primordiale, à sa \ oil' si l 'élève est R, mème de tirer parti dp c'e~, connaissa n ces,

D'autres " tim en t quil n e sera pa::; possible Corganisël' l, >!') esc ­mens de r ecrues le mRni èl'e à 01 Leni]' les heureux eff ets tlU'on lm :Ii ­

tend. Les inconv énients , elisent-il s, J' emporteron t toujours sur l e~

n vantages. \.ussi vaudrait-il mi eux, à leur Rvis, renoncer d t EiLlitivl-~­

ment. à. ces exam eus.

Une autre opposition vient des écoles complémentaires Pl'o[ (:";s ion n e11 es. La préparation aux examens ci e r ecrues compromet.trait. 1-'1'(" ­

tend-on, l 'enseign em ent (le r es écoles auquel l es milieux Pl" fes3lon-11els a ttachent une gran le importance.

En présen ce de ces div ergences, il est malaisé de rrencl L";). pélrli. Après avoir p esé soigneusement le pour et contre, nous sommC:'~., alTi vés à la. conclusion sui.vante :

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Nous prenons pOUl' point de départ un enseignement scolaire bien organisé et bien clirigé, tant pour le c'itoyen en particulier tp C pOUl' le peuple en général.

La conférence convoquée pour délibérer sur la question CLl r i\La­blissement s 'est arrêtée à la forme d 'examen suivante:

L'examen pédagogique porte sur la langue maternelle et la. C')!1

naissance du pays.

Il doit être adapté au degré de culture que peut atte indre un j'u­ne homme moyennement doué en suivant l 'école primaire et JC'lls e i­gnement postscolaire, tout en tirant profit des expériences de S;:'1- vi c et de ses études personnelles.

. Les notes ne seront pas inscrites clans le livret. Le bureau féd6ral c:'e statistique dresse et publie la sta tistique des données l'€cueinl'~s dans les examens pédagogiques et les classe notamment par pr:Jf I3S­

sion. Il ne sera plus établi de comparaison entre les résultats des d.i­vers cantons. Le différend relatif aux examens pédagogiques offre ùn

contraste frappant. avec l 'unanimité qui règne sur la' question des eXH­

mens de gymnastique. Ainsi que nous l'avons vu, de toutes li8rLS on sollicite le rétabliss.ement de ces examens de gymnastique, sans 1 tù ,'

personne s 'y soit opposé jusqu'à présent. Vu ce qui préeède, nous hI'­

rivons à la conclusion que .les deux exameùs, pédagogique et de g '}' l :l­

nastique, (~oivent être rétablis.

M. KiÙ€l' (soc. Argovie) propose au nom de la: minorité de la CO,'J1-

mission de prendre en cons·idération les obje'Ctions citées dans le n'es. sage et de rejeter les propositions du Conseil fédéral.

M. Steiner (Zoug; cc.) appuie les propositions de la minorité de 1a commission. Puisqu on laisse tomber pour l'examen pédagogiq l,"', l e calcul , branche importante, pour la vie de tout citoyen, il n 'y a pas d'inconvénient à se passer des autres branches. « J'ai en son temps, proposé à la. commission, d'introduire G:ans l'examen, la comptabili­té simple, et l'on a décliné ma proposition; dès lors mes doutes s.e sont accrus. Les examens, après 15 ans, d interruption ont survécu: J'ai d'ailleurs retiré mon postulat.»

1VI. '\Valdvogel (Schaffbouse, P.A.B.) appuie également les proposi­tions de la minorité.

M. Hardmeyer (Zurich, radic.) estime que les examens ne p(luv(~nt que rehausser l'amour de la patrie, et qu 'ils sont nécessaires pour se rendre compte du niveau intellectuel de la. classe moyenne.

M. Muller (Berne, P.A.B.) attire l'attention sur les frais de l'entreprise et 'sur le fait que l'exécution du projet, qui est compli­qué, prés·ente des difficultés insurmontables.

M. Perrier (Fribourg, C. C. ): La surveillance des écoles éJ.ppar­tient aux cantons exclusivement. Comment et quand ces examens ont­ils été introduits? A un moment précisément où il s 'agissait d'exercer une certaine pression sur les cantons catholiques.

1 1

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Cet opportunis.me a. fait place à plus d'objectivité. D 'autr~ palt l(~s examens nuisent à l'enseignement professionnel et aux cours corn pl ' ­mentaires d'écoles primaires. Les pror-os de l'orateur, chef de l'instruc­tion publique du canton de Fribourg, font autorité en cette mA.Wwe

Parlent eneore en faveur de la minorité de Ja Commission: iV[1V1. ,,\ elti-Rheinfelden. (soc.) , Gaclient (Grisons) pol. soc.), r,'oulet (Va'lcl , P.A.B.) et Graber (La Chaux-cle-Fonds, s-oc.). Ce dernier se demande quel serait le pédagogue qui se ferait fort d'évaluer la ma't1uité inl.el­lectuelle et de juger le degl~é de culture d'un jeune hommc Hpl'ès 'une lemi-heure d'examen!

M. Scheurel', conseiller fédéra.l: La réintroduction des (~xam E:ns

de recrues est une question nationale importante. C'est l 'occasion où .iamais qui peut a ider les habitants des régions alpestres à con;;:· )Ud,=r leur enseignement.

Pal' un vote écrasant de 104 voix contre 43 le ConsGil rèjeU 2 !t:'S

propos.itions de la majorité de la Commission et du C'onseil fédéral. Ainsi la décision du Conseil des Etats est, en fait, annulèe pd!'

celle du Conseil national. Les deux Chambres n 'éta nt pas cfnceord d'approuver l'e rapport favorable du Conseil féc1él~al, il ne sera plus question de réintroduire les examens pédagogIques ùe:.; re crues.

Faut-il s'en réjouir? Faut-il le déplorer? N0,ns aimeri(1)" liien connaître à ce sujet l'opinion du Personnel enseIgnan t.

NÉCROLOCIE

t M. Joseph Bruchez, instituteur Presque tous les instituteurs du district de Conth y, accom­

pagnés de leur Inspecteur, M. DerÏvaz et d'un dé.légué du ~.épar­tement de l'Instruction publique accompagnaIent, mardI , au

cÏlnetière de St-Pierre-des-CJages, la dépouille mortelle de M. .Joseph Bruchez, instituteur.

Notre coJllègue enseignait depuis 23 ans; c'était un maître capable et dévoué. Il s'en est allé ~ la. fleur de l'âge, 1~~ssant dans la douleur üne famille qui le chérIssaIt. Ayons une pnere pour le repos de son âm.e et que ceux qui le pleurent veuillent trouver ici 1'expression de nos condoléances émues .

'Chronique de l'Union A propos d'Ecole normale

A la conférence pédagogique du district de Sierre j Monsieur le Chef du Département de l'Instruction publique a bien voulu :nous informer de la construction probable d'une école normaI'e

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Le nouvel édifice se créerait à Châteauneuf et non dans le voisi­nage immédiat de la capitale.

L 'atmosphère tra~quille et calnl,e de cette magnifique ferme (!ue t~oubl~ se~l par mtervaUe le passage des trains n e peut que favorIser le developpenlent intellectuel et nloral de nos futurs collè?,ues ; et l 'amhiance a!gl'icole de ces parages, en leur révélant les ncl:es,ses de la terre, les ünprégnera de Son amour et les Cfa -gnera Cl sa cause. b

. , lV~ais si l 'annonce de la 11lise en chantier d'un bâtiment af-fect~ . a 1 Ecole nornlaJe. 1~~US réjouit particnl'ièrenlent, c.'est que nou~" y ,,:oyons la P?sslblhté de l'introduction d 'une quatrième ann::. ~ etudes. QU.OIque Monsieur vYalpen ne nous l'ait point ~PPllS, Il "a sans (lire qne l'oh songe à parfaire la formation du Jeun~ Inaîtr~. De l'i~troduction d 'une année préparatoire, ou de la pIol,ongatlOn des etudes en une quatrième année d'Ecole 1101'-

. ~a~e, a laque~le ,~le ces deux solutions va-t-on s'arrê ter ? NUll~ 1 ]~norons: ~1a,ls cl aYan~e: nou s nous rallions au sys tèm e du cours prepa~'atOlre a la .CO}l~lhon de n'en admettre que les élève âgés de qumze ans et hberes de l'école primaire.

Ce régime laisse en. effet aux enfants bien doués, mais de pa~~nts pauvres, la. posSIbilité de préparer leur examen d'entrée ~. l ecole norm~Je ;:ll lle:u's à des con ditions moins onér euses peut­etre , ch ez eux a ~a ma~son, dans un établissement à pro'ximité du toit patern.el. M~IS enfIn, que l'on adopte 1 une ou l 'autre de ces ~eux S~)lutlO,ns , . 11 en résultera sans conteste grand profit pour la ~orm~~lün ?u futur maître d école . Le cycle d 'études parcouru .Jusqu a ce Jour par nous tous, instituteurs primaires. se révèle de plus en p lus insuffisant. '

, L ' e,xpé~·ien.ce personnelle nous arrache cet aveu. Nous ,ivons (~ un: el?oq~l e de spécialisation à outrance, c'est le règne de la standardIsatIOn. dans tous les domaines, tant et si bien que DOS

~nodestes connaIssances sont aujoul'd hui pour nous des obstacles Insurmontables à l'obtention d 'enlplois accessoires et r émunéra­teurs , (~urant nos longues vacances d'été. Le commerce l'es han­ques , l 'Industri e hôtelière, les administrations féclérares 'nous fer­mel~t leurs J~Ol·tes. Nous n e justifions point paraît-il de notions sl~ffls.al!t;s d~ comptabilité, de langues, de dactylographie, etc. ~ achvlte agrIcole reste seule ouverte à l'un ou l'autre de nos col­legues poss~ss~u.rs d 'un lopin de terre et professant dans leur commune cl ongll1e.

Cette situatio~ fait le désespoir des jeunes et demande réfor­n'1e. ,L~ p~'olongat~on des études, sans aplanir tous les obstacle,s . remedleralt u~ b1'1n. au nlal. Sans doute, l'Ecole normale n 'a pa~ I~our ~:lt la t~rn~at.lO.n de. commerçan ts, de banquiers , de fonc­hon~all es d~ 1. admmlstration, cependant elle ne peul ignorer Iles matIeres qLU se rapportent ù ces diverses sortes d 'activité. En

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donnant à ses élèves des bases plus solides, elle leur 'permettrait de parachever .plus tard par un travail personnel acharné, leur formation intellectuelle et le problème de l'existence leur apparaî­trait d 'une solution plus aisée et plus en courajgeante.

D'autre part, nous songeons aussi que la prolongation d ~s études à l'Ecole normal1e nous rendrait plus aptes à suivre avec succès le courant intellectuel moderne. Les sciences , aujourd 'hui , se vulgarisent à pas de géant. Le progrès sous toutes ses formes , s'insinue partout, jusque dans nos villages les plus reculés. Et plus que jamais , il en coüte pour briller dans le 1110nde 1 Oh ! ce n'est· pas que la soif de l'honneur et de l'ambitiqn 'ous étouffe. Il n 'en es t pas 1110ins vrai cependant que l'estim.e et ~a considération dont on entourait autrefois les maîtres d'école nous sera it aujourd'hui d 'un secours précieux. De par leur situation dans tous les villages de la p laine et de la montagne, les instituteurs ne seraient-ils pas les réahsateurs tout désignés des réforll1es sociales si importantes il entreprendre dans tous les domaines. Quelle économie de temps et d'argent, si, dans les diverses agglomérations de quelque im­portance, le maître d 'école pou" ait assunler la direction d 'un cour,' ou l'exposé d 'une conférence. Mais, pour aUeindr'e ce résultat, qu' on lui assure cette fornlation sérieuse que les études prolongées seules permettent.

Nous relevons également, en pr:.ssant, leur heureùse infliuence encore dans le domaine de l'école. La composition française ne trouverait-elle pas là aussi un relnède à la crise qu'elle traverse ? En trois ans, les élèves de l 'Ecol'e norm'ale n 'ont peut -être pas toujours le temps de s 'assimiler leur langue maternelle, tout hriiIant qu'en soit l'enseignement. Ce tte étude exige des exercice."; nombreux et variés et le concours précieux du jugement et du raisonnement. C'est pourquoi nous déplorerions ·T'admission du jeune lnaître, même au cours préparatoire, avant quinze ans. Puisque sa formation est si importante et la période de ses études si courte, il convient de le placer dans les meilleures conditions possibles pour l 'assimilation des diverses matières proposées il son entendement.

D'autre part, et sans vouloir jeter la pierre à qui que ce soit de nos collègu~s, nous cro"ons avoir ren1arqué que l'es années qui s'écoulent depuis la sortie de l 'école primaire jusque ,:ers la viÎ1igtième environ, sont de celles où le caractère ,subit les trans­formations les plus profondes. Il voit par intervaUe, comme des réminiscences de l'enfance. Or , l 'entrée dans la carrière à dix-huit ans, est, à notre avis, bien prématurée. A oet â ge, la méconnàis­sance de la vie vous réserve parfois des surprises. Et l'accomplis­sement d'un acte contraire au bon sens ne manque pas de porter atteinte à sa bonne réputation. Un rien, quelques paroles mal­heureuses, une faihlesse , et l'avenir peut être compromis. Le ll1au-

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vais effet n en rejaillit pas seulement sur l'auteur de l 'action , n1ais. sur la corporation toute entière.

Voilà pourquoi, pour le bien de tous et de la cause de l 'édu­cation en particulier, l 'introduction d 'une, quairièm'e année d 'é-tude serait à souhaiter. IVI.

L.angue maternelle

De la correction de la composition La correction d 'un devoir de cOluposition prés,ente des dlffi ­

cultés très réelles et exige des connais'sances acquises de 10nO'ue . b n1aID, un fonds d'instruction générale suffisam.ment large, de lIa netteté et de Jia décision d 'esprit un discernement sûr des habi­tude~ d'ordre et de luéthode, u~e, certaine soupl,esse de langage l'art de rester dans la ruesure, de n'outrer ni l 'éloge ni le blâm'e, de louer sans enorgueillir , de critiquer .gans humilier ou découra­ger, de tout dire enfin et de faire accepter tout ce qu 'on dit, parce qu on a su montrer qu'on n 'est guidé que par le seul intérêt de celui à qui on s'adresse.

Mais , sans nous attarder davantage à des con.gidérations d 'or ­dre général, entrons clans le détail et examinons un travail à corriger.

Après une lecture attentive dudit ira vail , nous nous poserons les questions suivarües : Y a-t-il un plan? lequel? est-il complet ? est-il logique? S'il n 'est pas con1plet, que faut-il y ajouter? s'il u'est pas ~olgique, COlun1ent con,;ient-il de le disposer? Toutes les parties en ont-elles été bien n1Îses en lumière? toutes ont-eiles reçu un ,développement qui r éponde à leur importance. Voilà pour le fonds.

Passons à l'examen de la fonne. L 'expression a-t-elle Loujours bien traduit la pensée? ' N'a-t-eUe pas été parfois au delà? c'est­à-dire est-elle ambitieuse, gonflée, déclaluatoire, de mauvais goût ? N'est-elle pas restée quelquefois en deça , c'est-à-dire est-elle faibl e. plate, commune, vulgaire? Que, aut la langue? est-eUe au nioins correcte. Quels en ~ont les défauts? Quel est parmi ces défauts celui qui est le plus grave, le plùs marquant, qui paraît carac~é­riser la copie? car c'est à celui-là que doit surtout s'attacher Ll correction qui en prendrait de l'unité, de la force et de la clarté.

Enfin, nous aurons soin de forn1uler et d écrire, à tête repo­sée, en tennes brefs, ruais précis, notre appréciation en l'aCCOli1.­pagnant du chiffre ou de la note.

Un défaut à éviter dans les corrections, c'est celui de se con­tenter d 'une appréciation générale, vague, comme de dire: Cette phrase est lourde, embarrassée, trop longue, peu claire, hoiteuse,

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elc ; ce terme est impropre. Il faut m,ontrer comment on arnéliore une phrase n1.auvaise, conln1.ient 0~1. re,m,place un tern1.e par un autre. Un autre défaut encore consIste Cl ne relevel: que les p~ssa ­ges défectueux. On doit également signaler ce qUI est bon, Juste

et élégant. . Ajoutons encore un. mot a~l sujet de c~s corre~tI~ns. Le cor-

recteur ne devra être nI trop Indulgent nI trop severe. Dans le prerrüer cas , il ferait preuve de manque de clairvoyan~e et de pé­nétration , sans parler du dommage qui en résurteraIt pour les élèves' dans le second cas, il risqueraH de décourager. Entre ces Jeux e'xcès , l'optimisme et le pessimisme, la rOlüe n est pas aisée ù tenir .

Ce qu'il importe d 'é, iter, c'est la dureté dans la for n1..e , le ton an1.er, blessant. Sachons au contraire, entrer dans 10s ralS0?S de celui que nous corrigeons , n1.êlne quand eUes ne nous parals­~ent pas toujours très justes et montrons que nous les CO~11prenons. Sachons deviner ses bonnes intentions, nLême quand Il ne le a pas n1.enées à 11ien et faisons-les valoir.

Sachons louer , enfin, dès que l'occasion s'en présente. Louer , quand on doit critiquer, n 'es t pas du premier venu. La louan.ge est d 'ailleurs si puissante sur les jeunes esprits 1 C'es~ un cordIal O'énéreux ; n en abusons pas, sans doute; car alors Il tourne la tête, il grise; mais usons-en: il réconforte, anime, r échauffe, rend l'effort facile , donhle l'élan et la vigneul'.

:i: :1: * Voici un-plan de correction qui pourra ~'en(~re servi~~ jusqu à

un certain point , aux maîtres des écoles pnmmres supen~ures et surtout aux professeurs de français des classe~ s~condaHes. De plus en indiquan t les fautes à éyiter , il donnera Inchrectement des cl1rec.tions dans l art de rédiger.

1. Dans le plan considéré l'Il général: , A-t-on établi l'opposé du texte (contresens) ? - A:t~on ~ é~é plus­loin que ne le comportait le texte? - Est-on reste a cote de la question? - Y a-t-il désordre dans les idées? Abs,ence de pl~~ logique? Le trayai1 Inanque-t-il d 'unité ? Y rencontre-t-on duahte

d 'objets? 2. Dans l'entrée en matière:

Absence d 'introductIon, d 'exposition , si le . sujet le demande. -Exorde prÎ's de trop loin ou hors du sujet. - Début n~ga.tif .( ~on1.­m,e : je ne veux pas, je n 'ai pas besoin de ... ). - Début InsIgnIfiant. - Début emphatique ou trop incisif.

3. Dans le développement ou la confirmation: Analyse trop détaillée,. divisions. trop .r~nul~ipliéles: -:- ?mission d: circonstances qui auraIent fournI matrere a arl1'pJrflcatron: .(c~~ses , temps , lieu, but, n1.oyens, n1otifs, manières, et~.) .. -:- I?efllutIons Oluises ou inexactes. - Absence d'ex,emples JustIficatIfs ou ex-

r

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plicatif1s. - Exemples trop yulgaires ou trop recherchés. - Argu­' 111ents trop peu nOlnbreux ou trop faibles, ou exposés sans cadre, a, ec un développement incomplet.

h. Dans la conclusion: Manque d 'intérêt parce que la conclusion ne résume ni ne juge. - Conclusion trop didactique ou conclusion qui répète simple ­ment l'introduction.

1. Prolt.xité, répétiti?ll d'idées, développements inutiles. 2. Idées sans liaisons. 3. Fautes contre le mouvement général du stg'le (manque

d 'alinéals ou leur trop grand nombre. - Périodes interminables . -phrases trop longues - abus des conjonctions. - Incidents qui alourdissent les phrases - parenthèses 111ultiples ou lourdes -phrases saccadées, écourtées , haletantes - ponCtuation défec ­tueuse) .

4. Fautes de construction (néologismes non autorisés ou ha ­sardés - solécismes - a n1pbibologie - mauvais emploi des r,elatifs - inversions forcées ou prétentieuses - n1onotonie de'i constructions - abus de l'exclamation , du pathétique - obscurité dans les idées - renversement des gradations - manque de sy ­métrie dans dans les mem'bres de phrase).

5. Faute dans les termes: (fautes d'orthographe, barbarismes expressions incorl"ectes, tennes in1propres , inexacts - expres·sions inutiles, paraites, triviales - néologismes prétentieux - méta­p110res lourdes ou incohérentes - mauvaise alliance de mots -comparaisons, allusions trop 1 Ol'lfgues , inutiles, prétentieuses -citations inexactes, mal amenées , sans intérêt, hors du sujet -répétition trop fréquente de noms, de pronoms , etc. - répétitions trop fréquentes aussi d'adverbe en ment, de syNabes nasales du par ticipe présent, de verbes au passé défini ou a l 'infinitif - épi­thètes trop multiples, banales, inutiles , impropres , emphatiques -abus des conjonctions , des termes vagues (ou chose , etc.) - mo­notonie dan.s l'emploi du temps des verbes. - pas'sage défectueux d 'un temps à un autre - cacophonie ou mauvaise consonances -mauvaises chutes de phrase - défaut de nomhre).

q :v ~==~=E=N===C=L=A=N=A=N=T==:~b ~ C'est le Printemps ~

POllrquoi serais-tu triste et perdrais-tu cOllrage Mon cœur? Le ciel est bleu, bien loin sont les rwtans. La fleur s'Ollvre et sourit, l'oiseau dit s()n lwmm(lge~

Demain, c'est le Printemps!

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Le prin.temps ! qlle ce m()t chante de d onces choses .' Plus d''jwmid es brouillards, muis <les s()irs d()ux et !Jw·s . PlllS de givre ml jarclzn, mais des boutons de l'oses

Et des lianes ClllX l1HU'S !

Pills dl' bise qui glace et t01'(1 les brunches j'rêles, Mois "des nids pleins cl'amow' cachés dans les buissons; Plus d e petits oiseaux sans v()ix, sans libres ailes ,

NT ais prlrtout des clwnsons!

Plus cie nwrnes soupirs près dll foyer qZli fume , Dans les sentiers verdis , ()n rêve, on est heureux ! Et le soleil de l1wi qu'un Dieu d'mn()ul' allume

Ne l'end-il pas .1()yeux ?

Laisse d()I1c la tristesse et reprends ton C()Llrage Mon cœur! Le ciel est bleu, bien l()in s()nt les rwtrtns . La fleur S' ()LlVre et s()Llrit, l'oisNIll dit s()n hommnge,

Demain, c' est le Printemps!

Renouveau ~d~) ~""1i(

A. T. D. , insl.

L 'écorce reverdit et la jacinthe incline Au-dessus des terrains son carillon d'azur ; Un oiseall l'éveillé fait sa note divine , Le saxifrage r()se (l fleuri [Jrès cl Ll muT. L es fl eurs de l'mnrmeliel' se pressent sur leur tige Comme un essaim t()ul!u cIe papillons légers Et parfois l' un d' entre fLlX , 1110Ul'Cmt d 'un dou x vertige. S'abat, mllet ft blanc, Sill' 'le s()1 du ver.ger. Dans les prés humectés la fraîche primevère Groupe sa t()utte pâle au b()rd des J'Llisselets Où pOUl' boire CILl courant de la sLll'face claire Les mugZlets gracieux penchent leurs gobelets. La violette assise en son palctis de feuilles Parfum e la l'osée et les trèfles nouveaux ; La voix du rossignol , . tardive, se reczzei'lle Et semble 111Ul'mUl'er ses roulades dans l'eau, FurÙve et déployant s()n aile en paraplllie Une clwuue-s()uris fait sa l'onde de nuit, Et la fill e qui sert clans l' humble hôtellerie S'étonne de monter la lune au seau du puits.

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~ J'ai beaucoup de raisons... ~~

Pcâ beaucoup de l'aisons de vous al1neJ', Provence, Qui fûtes le subti'l berceau de mon enfance, C'est ton ciel que je vis en In'éveillant au .Tour, Ta lumière qui 111' éblouit, et ton amour Qui vient m'envelopper de paix et de tendresses; Ton vent frais me donna mes premières caresses Et c'est toi que j'aimai, lorsque je pus aimer Lorsque mon cœur fut assez gl'and pOZZl' l'enfermer L'amour de mon pays et celui de ma mère, Puis j'ai laissé là-bas, Clu loin, dans ta lumièrc, Des êtres adorés que je vois avec to(, Quand ton image vie.n,t cl flotter devant moi ; Tes l'ayons d'al' leur font de sages auréoles Et dans tes voix je crois entenclre leurs paroles; Je ne sais plus alors CUl juste où vont mes vœLlX. C'est eux que .t'aime en toi, c'est toi que .t'aime en cu :r Et puis je t'aime encor parce qu'en mes chagrins Tu l11'apparais , les yeux indulgents et sereins, Et que tu fus pour 1110i toujours la tendre amie Et la sœur et la 111ère, Ô ma douce patrie;! . Et c'est pour tout cela que je t'aime; - et pourtant Je ne sais pas encor POlll',quoi je t'aÎlne tant.

Prière pour la paix Seigneur, faites de moi un instrument de ,oüe paix:

Là où est la haine, que .le mette l'amour Là où est l'offense, que .le mette le pardon; Là où est la discorde, que je mette l 'union ; Là où est l 'erreur , que je mette la vérité; Là où est le doute, que .le mette la foi; Là où est Ile désespoir , que je mette l'espérance; Là où sont les ténèbres , que je mette la lumière; Là où est la tristesse, que .le mette la joie.

o Seigneur, faites que je ne cherche pas tant d 'être consoié que de consoler, d'être compris que de comprendre, d'être aimé que d'aimer , parce que c'est en se donnant que l'on reçoit, c 'es t en s'oubliant soi-même que l'on se trouve 'soi-même, c'est en par­donnant que l'on obtient le pardon, c'est en mourant que l'on ressuscite à l'éternelle vie.

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~ Nos Pages ~ COURRIER DES INSTITUTRICES

SOMMAIRE. - L'aumône. - Le Pain de Pâques. - La fin du livre. -­Concours d 'éloquence. - Une cloche. - Nouveautés. - P ensée.

~ L'aumône ~~ Le pauvre vient. J'entends sa voix . Ouvre la porte, Ma fille, et va leve!' la lampe près du seuil . Tu ne peux pas savoir cOll1bLen le réconforte Ce battant qui s'écarte et ce geste d'accueil ! ...

Le pauvre' vient: tu ne peux pas sCLVoir, lIlIa fille , La crainte qui retient ses p'cls SUl' 'le pavé, Anêtant som triste murmure inachevé Et faisant grelotter son dos sous sa guenille!

Toi qui n 'as pas eu faim , tu n e peux pas savoir L'angoisse des pieds lOllrds et des estomacs vides,. La faiblesse étreignant les tempes sous les l'id es Et les désirs de soupe challde et de prlin noir ! .. .

Ouvre la porte: écoute, il prie au fond de rombre,. Et sa traînante voix l'emplit le jal'din bleu. Il ne tremblera plus si tu souris un peu, Comme 'le font au ciel lès étoiles sans nombre .. .

Lève la lampe. Il sied qu' un e flmnm e, le soir, Brille sans vaciller entre tes mains dociles. o Inon enfant, vivante page de l'Evangile, Vierge sage, lis du vallon, rayon d'es pair ...

Le pauvre vient. Il voit ton sourire! il devine La table près du feu, le vin fl'Clis; ct déjà., SUI' son front où l' hiver implacable neigea, Ton cwmône fait r esplendir la paix divine ...

Marie Barrère-Affr':!

Le Pain de Pâques Panni les coutulues ancestrales de .ce beau Valais, il n 'en est

point de plus édifiantes qu~ le Pain de Pgques et les cOJ'vées (le' charité.

Si vous gravissez, le lundi de l'octave pascale, ' le chenlÏn étroit et caiHouteux qui vous mènera depuis Sion, à travers les

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vignes, aux hameaux de la comm.une de Savièse, vous pourrez être téIl1nins d'une agape des vieux âges.

A l'issue de la messe, au coquet village d'Onnone, VOliS ver­rez une longue pro~eS'sion d 'enfants , d'hommes et de femmes cie tout âge se dérouler devant la chapelle et recevo.ir dévotemen t LIll

grand morceau de pain, le pain de Pâques. Puis, un peu plu') loin , vous pourrez hoire ù votre tour dans les «channes » d étain , une gorgée de vin du pays, complément ohligé de toutes l'es fêtes du Valais.

Qu'est-ce que ce pain de Pâques? Je n ai pu avoir des détails précis sur cette coutume: ,oici ce que j'en sais par la tradition locale. Dans le tout vieux temps, un hom.me généreux du pays légua par testament à la commune de Savièse un grand cham]> de blé de 1500 mètres, pour faire goùter, ù Pâques , le pain blanc de froment ù tous les pauvres du pays , tributaire du rude pain de seigle.

La population s étant augmentée depuis, plusieurs l'amines s 'associèrent et prirent ft leur charge une partie des frais. Une ,igne donnée par charité fournit le vin et paie ' le suoplément de froment. Vigne et. champ de blé fraternisent sur le coteau et sont tra "aillés par les hras ' robustes des sociétaires.

Le procurellr de la corporation pétrit le pain le Jeudi-Saint. Chaque confrère en reçoit sept li, l'es et tous les habitants du viI­I/age, y .compris les tout p~tits enfants , un morceau d'environ deux cent cinquante grammes. Les étranger,s qui se trouvent là ont leu!' part, comme les autres Saviésans .

Ce qui charme dans cet usage moyennageux, c'est d ahord la pensée charitable du fondateur qui voulut réunir dans une fra­ternelle agape en l'octave pa'scale, les pauvres et les riches. C'est aussi le respect de la tra'dition des ancêtres et l'union qui se per­pétue dans les famines des sociétaires en vue du bien commlln.

Pain et vin, symbole vivant de notre foi, charité qui les fait naître, agapes antiques sous les arbres fraîchement fleuris , je vous admire!

Symbole d 'union, ,grains de blé pieusement moulus pOllr ' de­venir blanche farine, grains de raisins foulés sous le pressoir pour être le nectar doré, croissez. sur ce sol chrétien .

Et que , dans le ·lointain des âges, à chaque aube de Pâques. vous soyez distrihués ù ta foule croyante, "sous 1 aZllr prof'oncl du ciel! X,

. La 11n du livre La dernière page est lue. Vous savez ma.intenant la belle histoire

'ensoleillée, et vos voix qui hésitaient aux premières lignes se sont

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affermieEi peu à peu. La page est lue; le livre est fini: il y a un peu pl us de science dans ,vos petites têtes chéries.. 1

Les jours coulent arrès les jours comme une eau légère et fleurie. Enü'e les marges de la vie vous pél.ssez, amours, comme l'eau .. . Elle r ecueille les parfums des fleurs qui se penchent sur elle, la sève des lourdes racines qui se baignent aux havres des berges et elle se gonfle de tous les ruisseaux qui descendent des montae'nes bleues.

Je pense aux livres que vous lirez plus, tarel. Ceux que .le place entre vos mains sont parfumés comme les pa­

rures du printemps. Ils ont les sèves éternelles. Limpides comme les sourC'es montagnardes, ilE\ rafraîchissent votre âme et lui racontent des histoires pleh1es cIe lumière. Ils vous font voyager par des che­mins secrets où le beau et le bien se promènent ensemble. Des ètres m erv eilleux y accomplissent des exploits s.urnatm·els.

Aux veilles de Noël, Jésus y passe avec son cortège de chérubins extasiés: il descend vers la pauvre crèche où l'attend Marie, et tout. en marchant, il cueille .des étoiles pour sa mère. Cer'endant, il en laisse une, plus lumineuse que les autres, et c'est cc phare immortel qui guide les rois d'Orient jusqu'au berceau du Dieu fait homme.

o beaux livres naïfs et doux ! ... C'est entre leurs pages encore qu e les Saints Innocents courent vers les éternels jardins. Ils ont des roses SUl' l eurs fronts, dc-s palmes dans leurs petites mains meurtries. Loin Ll'e soupçonne}' le vide affreux qu 'ils ont laissé ils s'élèvent en chantant: «Réjouis-toi, .Rachel, ô ma mère; car voici que tes enfants ne connHîtront pas le mal ni la tentation et que, tout pètits, ils ont été cboisis pal' le Très-Haut pour habiter parmi les anges dans la Jérusalem céles,te.»

Plus tard, par ce même chemin, de blanches pastoures cheminent; elles s 'appelleront tour à tour 80lange, Geneviève, Germaine et Ber­nadette. Mêlée à leur troupe virginale, Jeanne d 'Arc passe, nimbée cIe flammes ... Hélas ! ... Le livre qui vous dit son histoil'e est un livre qui fait pleurer ! ...

'" Il ne sera. roint le seul, sachez-le, et la vie elle-même est un livre rempli de tragiques aventures·. Moi qui vous appris à épeler les premières lignes, je ne se~'ai point là pour vous aider à tourner les lernièl'es pages. En ce temps-là, .ie vous . attendrai dans le chemin

bordé d'étoiles, dans le chemin où le beau et le bien accueillent les àmes qui les .çherehent.

Ah ! ... lorsque .ie vous verrai venir avec c.le~, palmes et des roses, .le saurai tout de suite, en vérité, si le dernier livre de votre scienee humaine a respecté la. foi que .ie vous ava.is donnée ! ... Je saurai si vous avez détourné vos yeux des troubles eaux empoisonnées, si VOU8,

fùtes purs, doux et sages. De loin, m'apercevant, vous crierez en tenda.nt VQS mains ver:,

moi: «Réjouis-toi ! ... Réjouis-toi, ô ma: mère, car nous a.VOl1E', mépl'isé le mal et la. tentation, et le Très-Haut nous a c'noisis pour ha.biter dans Ja. Jérusalem céleste ! .. . )}

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Qui dira la .ioi e des revoirs éternels 'l ... Aucun livre humaül n e peut contenir tant de plénitude. Mais .i e veux que vous fermiez celui­ci SUI' cette pensée d'esr·érance, et qu'à tl'aver8, les tristes soirs cl'ici­bas, vous pensiez aux chemins semés lt'étoiles où, la dernière page terrestre lue, vous r etrouverez mon amour, ..

i'vlarie Barr ère-Affl'e.

Concours d'éloquence Un granc~ concours d 'éloquence a été récemment ol'gnnlsé à Ne,,:­

York. Eloquence, c est peut-être beaucoup dire. En réalité, il s 'agissaI t de savoir lequ el des candidats parlerait le plus longtemps, HU' n 'im­porte quel sujet.

C'est une femme, Mrs V\ ilson , qui a remp01·té de' loin la première place. Elle a pu parler, pendant cent trente-trois heures sans prendre d 'au tr e repos que celui prévu par le règlement du concours. Quand elle s 'est vue seul e sur l'estrade, elle a C'Ol18,enti à s 'arrêter.

- C'est pOUl' ne pas fatiguer l e .iury, a -t-ell e (l'éclaré , parce que je pourrais encor e pn.rler pendant trois cents h eures !

Ml'S "Wilson ava it choisi pour su .i et cIe son allocution: «Ce que je reproche à mon mari.»

Une cloche Dans un horizon embrasé, le soleH disparaît.

Les rayons, doux encor'e, ca ressentull e dernière fois la. I>lfll~ ­che nature, égayent de leur mourante lu eur le chalet brUnI aSSl'i

à l'orée du bois. Ils laissent en traînant sur le haut (lu clocher une telle foi son d'or que la croix en ' est illuminée ! Que de 'bruits se sont tus déjù , c 'es t le jour qui doucem ent s ' ~n va. emI?orhlll avec lui les mill e rum eurs d e la yall ée. Tout. deVIent sIl enCieUX .

Tandis que le hücheron , sa hâche sur l'épaule, se dirige "e]'~ sa demeure, qu e le torrent intimidé semble- t-il par. le calme qUI

se fait autour de lui , adoucit son trop pétulant habIllage, l~n ~ ()n grave, un son doux au 10~'l1 se fait entendre. Une doche ,la-haut dans J.e clocher vieux et gris du ,illage, une cloche prelude ù l'Angelus. . ,

Son carillon trouble la nature silencieuse. l nchnOl1 :; -lWUS n sa voix, soyons dociles à son appel, n 'es t-elle pas noi:re amie? Amie des bons et des mauvais jours, ca r depuis que ses 'iœllr~;. (~I1L fêté sa venue dans le clocher, toujours elle a pri part il nos .1(lI es comme à nos peines. . . .

Ses sons gais, légers , envolés de sa voûte d aIraIn ont trahl l émotion joyeuse ressentie lors de notre première entré~. 1: 3 11 5

cette église, où nos pleurs de bébés venaient troubler h,! redgLell.\. i1en ce. Un peu plus tard eHe a chanLé joyeuse, ù l ' Ulli ~,,() 11 de n <;s

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,cœurs d 'enfants alors que en robes llanch es ou bra'ISarcls [(u~( franges d'or, nous nous SO mIl1eS agenouillés pour la première fois au banquet d es anges . C'est elle aussi, solennelle et recueillie qui a souhaité la bienvenue au nouveau curé de la paroiss'e. Que de l'ois encor e implorante e t attendrie la cloche amie a demandé au Ciel de bénir les jeunes époux h eureux qui passaient à ses piedsi Voità les jours de joie .

. 1\1ais h élas! en un jour de malheur la cloche se fit l' écho des can ons qui au loin sur les frontières déversaient la haine des na ­tion s divisées ! Dans nos yeux d 'enfants, dans les yeux ùe no:; l'uè, l' es, dans les yeux des vieillards , l 'anlie fidèle mais impuissa n1 e a vu de grosses larmes de terreur et elle a tinté lugubrement tan­clis que nous pleurions . En d'au tres nlomen ts de tri stesse el: de ,deuil, la cloche encore a pleuré a';ec des m ères, sur un jeune en .. fant, trop pur pour la terre, un angelot descendu du Ciel pour sourire un ins tant à ceux qui l 'ont chéri.

Que fai t-elle en core? Ce soir , comme. tous les jours, par sa voix douce et recueillie que de prières sorties des lèvres .Je hons tra "ailleurs , que de cantiques d amOllI' offerts par les enfant,.;, qu e cl'Îlnplorations muettes l.Jri ses aux cœurs des m ères, la cloche n enl])orte-t-el1e pas bi en haut dans l 'espace, tout près de Dieu il la p orte du [:iel.

L es âmes pieuses achèvent leurs prières . Ding! dong! les derniers sons de }a cloche montent dans la brume sa turée de fraY'­ch eur , teintée de rose et de mauve par les derniers rayons du so-lei1. S .

Nouveautés

L'Académie française continue ü1lassablement l' élabora tion du d ictionnaire de notre langu e.

C'est le mot «nouveau » qui fut l 'ob jet d 'une étu(le minutieuf:',e pt serrée lors d 'une récente séance tles «immortels» gl'amma il'iens. Parm i les nouvelles acceptions de ce vocable, signalons cell e de «l1ou veau­riche» qui levient officiell ement française . Par contr e, «magasin de nouveautés» est banni.

<Il~~ Pensée ~

En vérité, l'influence .iournalière que les parents exercent sur les e nfant8" p ar la vie quïls m èn ent sous leurs yeux, est si grande qu e le meilleur systèm e d'éducation paternelle pourrait presque se l'ésu­mer da ns ces deux: mots: «Améliore'-toi toi-même».

SmiJes.

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C la nures fa ites c;lans un rapport

Du rapport sur la 111arche de l'année scolaire 1927 -19.28 Ù

l'Ecol,e normale d 'Hauterive (Fribourg) nous extrayons l'es lIgnes sujvantes qui peuvent trouver leur application dans notre canton:

{( . , , Nous saurions gr é au personnel en seign an t du r anton de nous aider dans le choix d es r ecrues qui se présentent comme aspiran ts­instituteurs, Sans doute, une ou deux années d"école seconda ire cons­t ituent une excellente préparation à 1 entrée au premier cours de l 'Ecole normale, Mais un élève sorti directement du cours supéri eur primaire n 'est nullement désavémtagé, ni lors de l 'examen , ni rIus ta rrl s' il en possède réellem ent le programme et E.'il est intelligent.

Nous souhaitons d 'abord qu'on dissua de de s'inscrire les enfants qui sont atteints de m a lforma tions'physiqucs, de rachitism e, de vices cardiaques et autres" impropres , pal' conséqu ent., à suivre les leçons de dessin , de musique, de gymnastique, ete, ; ceux a ussi qui sont m e­n a c'és de tuberculose ou dont la santé laisse à dési rer , La profession de l'enseignement réclam e un e constitution robuste et un dévèloppe­m ent normal du corps et des. organ es des sens, L 'Ecole n 'est pas 'un san a torium,

N'ous souhaitons en suite que, les subsides de l 'Eta t escomptés, les a spirants puissent tabler sur d es moyens financi er~ suffisants pour fa ire fa ce aux fra is de penSion et de fournitures, Il est toujours bien pénible à un jeune homme (te d evoir interrompre des études qu'il a entreprises sans s 'être nanti des re8sources qui lui permettent de les' terminer, La somme indspensable n 'est pas djfficile à ca lcul er , Qu'e les par en ts et les protec teurs des candi,dats à l'enseign em en t se pré­occupent de l'assurer avant de les engager dans une voi e qui pourrait leu)' être une impasse, Notre école n e saura it assurer les fon ctions d 'une institution de bienfaisanc'e,

Nous souhaitons enfin des élèves d e bon ra rac tère, polis , affables, tra vailleurs et pieux, Comment peut-on patronner des écoliers dont l es dictées et les compositions s 'éma illen t de , douze, quinze et vingt fautes à la: demi-page ? De ceux qui ont si peu d 'oreille musicale qu'ils sont incapables de distinguer si un e m élodi e monte ou descend , qu~ n e connaissent pas les notes, qui n 'ont aucune notion de solfège qUl n e savent pas se débrouiller devant un pl'oblèm e du cinquièm e cahier ou devant une carte de la Suisse ? ' ,

Un préjugé .: inguli er jette je n e sais quel discr édit sur les fonct~on s cl'instituteur et Sur l'Ecole qui y prépar e, Les fils d'e nos fa mIlles a isées éprouvent quelque répugnance à «devenir l'égents», Détestabl opinion qui éloigne peut-être d 'HauLel'iv,e, pour le rej eter dans ql~ e l ­que bureau, plus d 'un candidat intéressant qui aurait fa it du b,1 cn cluns une méritoire ac-rrière que nous ne craignons pas de placer Im­médiatement à la suite de la vocation s a cerdotale, Le~ parents doiven t donc être conseillés, P a r qui , sinon par les ins tituteurs ? Serait-il

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dépl acé (l'émettr e le vœu qu e les m.embres du cler gé s'e n souvi enn ent à l 'occHsion ? Ne sont-ils pas in t~ress és au bon r ecrutem ent de ceux qui seron t un jour leurs collabora teurs quotidi ens?

"T\;ous a ttirons enfin l'at tention de ceux qui veulen t bi en nous H ­

d resser des ca ndidats sur l 'âge d 'admission, D'une parl, il n 'est pas prudent d e confi er une classe et un cours de perfectionnem en t à un ins tituteur si jeune qu'il serait presque mi eu x à 8,a l',lare clan s les ba n cs qu 'au pupi tr e, Avnt 19 et 20 a ns, on n e saurait lécemment ch a r ger la r esponsabili té d e conQuire les ~1Ut]'es ceux que la loi civil e e ll -mêm e d écla r e mineurs et. non pleinement r esponsables de leur propre conduite, D'autre pa r t, s 'il s entrent à 1 Ecole norma le ve rs 1 s 18 Hns, leur intelligerlce e'8.t rouill ée; leurs conna issances, s'ils n 'ont pas fr ~quen té quelque établissem ent secondaire entre-temps se son t éva porées leurs doigts r a idi s et gourds n e sont plus capables de s'en­t r a în er a u dessin , au claviel' ; leur car actèr e est déjà fixé, durci ; nou,,\ n e pouvons exercer sur eux l'empire qu 'il faudra it pour les r en­dre ap tes à leurs fonrtion s, Ils suivent les d asses avec l'ein e et les exigen ces de la vie d 'interna 1. l eur sont extrem em en t pénibles, Ils n 'en prennent ni l 'esprit ni les habitucl'e-s , »

Plus loin , nous lisons encore ce qui suit:

« Quant à la disciplin e, tout en éta nt ce qu 'e ll e doi t être c'es,t-à ­dire: « la r ègle qui dirige une a ctivité pour lui D'a rder sa rectitud e et sa: puissance », ell e est chez nous plus lar ge et plus souple qUe n 'im­p ort e lequel des établissem en ts similaires que .i e conai ~', ; il est des jeun es gen s qui n e voudron t pas l' a dII!ettre et qui grognent ou gémi s­sent quand m êm e ; à leur en contre, je pui s et dois affirmer nett e­rn el~t qu'il en est ainsi,

Cepen da nt, j'ai la conviction, quant à moi , que la progr ession intel­l ectu elle et profes.:.ionnell e de notre jeunesse normali enne dépend moins d'un r erfectionnem ent du maté-riel ou des m éthod es qu e cl'un p erfec tionn em ent du caractèr e et d e la volonté, cloll e de l' éducation moral e poussée plus avant et plus h a ut , éducation qui s 'id entifi e, poUl' nous, chréti ens, a vec l' éduca.tion r eligieu se,

La grosse part des insuffisances s,cola ires, des notes inféri eures, t rouve son explication clan :? l e déficit d e l 'at tention et de l'effort , don c du ca:ractèr e et cle la volonté, Les mots impropres, les tournures vi­cieus'es, les prononciat ions incorrertes les n euf dixièmes des fautes cl'orthographe, les trois qu arts. d es solutions fauss es de probl èm~s , n 'ont d'a utre origine que la n égligenc' et le la isser-a ll er, Les r écita ­t ions sont m édiocl'es , parce que l'on doi t se fa tiguer à les apprendre et que la contrainte est a rdue ; on répond à l' étourdi e, donc à côté, ou bien à p eu près , parce qu 'on n 'a pas pris la peine de réfléchir, Les r édactions présentent des lacunes, des incohérences, un style' lâche lourd , obscur, pa.rcequ 'il fa udra it s 'imposer quel cIlle p eine pour rh81'-

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chel', ordonner, critiquer, corriger, et qu'on n'en a pHS le courage. Les leçons pratiques, à l 'école d 'application, puis dans les classes, manquent d 'intuition, de, clarté, ete continuité, de méthode, parce qu 'une préparation soignée veut qu'on se donne du mal. On ne s'as­treint à l 'effort et à la i)eine que lorsqu'on veut d 'un vouloir ferm e, Le vouloir ferme ne s'obtient que dans et par le perfectionnement mo­ral de la personnalité entière.

Pour obtenir ce résultat, il est nécessaire que les r,arents et les protecteurs naturels de nos élèves s,outiennent notre influence, que les autorités ecclésiastiques et civiles nous accordent les conditions qui rendent notre action efficace" et que, nous-mêmes, nous nous con­sacrions à eette œuvre avec un entier dévouement donc de toute no-tre âme et dans une complète abnégation.» ,

Variétés

La natalité en Europe

Le Laux de la natalité, c'est-à-dire le nombre annuel eTe nais­sances pour mille habitants, qui était de 26,8 en France en 1850. était en 1927 de 18,2. En Belgique, il a passé de 30 à 18,1 ; el~ Allemagne, de 37,1 à 18,3 ; en Angleterre, de 33 à 17 ,1 ; en Suède de 31,9 à 16.9 ; en Norvège , de 31 à 19,8,

En 1850.' il y avait en France, 3,2 naissances par mariage. Il y en a maIntenant 2,1. En Belgique, on 'est passé de 3,9 à 1,9 . en Allemagne, de 4,4 à 2 ,1 ; en AI~gleterre , de 3,9 à 2,2 ; en Suède. de 4,2 à 2,7 ; en Norvège, de 4,2 à 3 ,4.

Dans tous les pays , sans exception, la nataiité baisse.

D'un seul coup de savate.

1.;Américain n e perd jamais l 'occasion de fa,ire de la réchnnt' . Un grand quotidien yankee publiait l'entrefilet suivant:

«J 'ai l'honneur de faire part à mes amis que la mort a el1 hJvé hier ma, chère épouse au moment préds où élle me donnait LIll fj]&

poUl' lequel je cherche une bonne nourrice, en attendant (l'lM .i : ~ l'e­trou.vé une nouvelle compagne de ma vie, jolie autant que pos~;jble r

Qt possédant GO,OOO dollars, pour m'aider à diriger mon commNce bien connu de lingerie que je v aiE', liquider par une vente à tout prix avant de le transférer dans la maison que je viens de faire cons.tI'uÏl' c; au numéro 237 de IH 13e avenue, où il me reste à louer de magnifi ­ques appartements à partir de 750 dollars,»

Ça s 'appelle tuer plusieurs mouches (l'un coup de savate.

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