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3 LE JOURNAL À PART - #8

Journal à Part N°8 - Tirage 5 000 exemplaires • Directeur de publication : Anthony Chevallier • Conception, réalisation, suivi de projet : - www.jblcom.fr • Rédaction : / Manu Harit / Laurence Delacroix / Yannick Hornez / Olivia Lecocq / Romain Olivier • Contact : [email protected] • Régie Publicitaire : [email protected] • Crédit photo couverture : Gettyimages - Bill Holden • Ne pas jeter sur la voie publique.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages, images ou textes publiés dans ce magazine, faite sans l’autorisation écrite de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon (Loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 et art. 425 du Code pénal).©

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Chers amis,

En matière de vin ou de gastronomie, l’expérience est une chose incroyable : à peine apprend-on à distinguer quelques saveurs, à les marier harmonieusement, qu’on s’aperçoit qu’il nous reste tant à apprendre…

L’art s’en rapproche fi nalement beaucoup : on découvre, on expérimente, mais il reste toujours plus à découvrir.

Pour ce nouveau Journal à Part, partez avec moi à la rencontre de trois artistes de la région.

Descendons au Sud, pour découvrir un terroir parfois mal jugé. Entre patrimoine et innovation, le Languedoc n’a pas fi ni de nous étonner.

La Syrah, vous connaissez ? Ce qui jadis fut un cépage ignoré, voire méprisé se métamorphose en star internationale. Vous en saurez plus au fi l des pages du Journal à Part.

Découvrez une île paradisiaque, à peine plus loin que la Corse : direction la Sardaigne. Au programme, un paysage superbe, des plages incroyables, et bien d’autres surprises.

Restons en Italie, patrie célèbre pour ses excellents vins : en route pour la Sicile, où les vins sont aussi variés que savoureux. De l’Etna jusqu’à l’île de Pantelleria, vous saurez tout sur la confection de ces vins dont la réputation a largement dépassé les frontières.

C’est bien connu : le fromage est compagnon fi dèle du vin. C’est pourquoi Philippe Olivier nous en dira plus sur les fromages italiens.

Pour retourner dans le Nord, Yannick Hornez nous emmène à la Grignotière, ce nouvel étoilé de Raismes.

Enfi n, Manu Harit nous fera partager son voyage à Cuba lors du 18ème festival del Habano !

Bonne dégustation, et à très bientôt. Anthony Chevallier

5 LE JOURNAL À PART - #8

06 > 09 Portraits d’Artistes • Youri Leroux

• Amaury Dubois

• Jennifer Desurmont

13 > 16 Passionnément vin • Rencontre avec le talentueux

Monsieur Boucq

19 > 24 Tour des régions • Le Languedoc-Roussillon,

plus ancien terroir de France

• Notre sélection

28 Millésime • 1996, un millésime non-consensuel

29 Cépage à part • Syrah, de l'anonymat à la gloire

31 > 36 Escapade à part • La Sardaigne, perle

de la méditerranée

39 > 42 Terroirs du monde • L’Italie, caractère et générosité

46 > 55 Apartés culinaires • Pascal Coulon,

l’étoile haute antique !

• Italie, je t'aime

• Les Chroniques du clown gourmand

• Les Bonnes Tables de Yannick Hornez

56 > 60 Cigares • Cuba, patrie du cigare

62 > 64 Épicuriens à Part

66 Adresses

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6#8 - LE JOURNAL À PART

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“Myanmar” - 170 x 140 cm

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“L’archéologue de la peinture” Youri Leroux

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“Matrice” - 81 x 65 cm

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Comment as-tu démarré ?J’ai commencé à peindre à l’âge de 11 ans avec la boîte de peinture de mon grand-père paternel et j’ai continué régulièrement, quand j’avais un peu de temps. J’ai été diplômé à Saint-Luc en aménagement, puis j’ai travaillé en tant qu’architecte d’intérieur avec mon père pendant 4 ans. Je n’ai pas vraiment eu de formation en peinture, même si à l’école, j’ai appris à faire des croquis et des perspectives. Plus tard, un évènement personnel m’a amené à arrêter l’architecture d’intérieur pour me consacrer pleinement à la peinture. J’y ai mis toute mon énergie. Quelque temps après, une amie m’a mis en relation avec une galerie de Hong Kong où j’ai démarré mes premières expos, avant de poursuivre à Paris avec la galerie Mark Hachem.

Comment te défi nirais-tu ?Je suis un archéologue, un chercheur, un ouvrier de la peinture. J’ai besoin de grands formats pour ma gestuelle, je me sens un peu trop étriqué sur les petits

formats (rires). Avant, j’utilisais beaucoup de couleurs sourdes, un peu terre, assez foncées. Depuis quelque temps, j’essaie de changer en faisant un travail sur les couleurs. Il y a toute une évolution…

Comment trouves-tu l'inspiration ?L’inspiration me vient en travaillant, au gré de mes expériences. En fait, tout est prétexte à peindre si on le souhaite ! Je travaille surtout sur la matière au profi t d’un thème. Le thème n’est qu’un prétexte pour moi.

Ta démarche est-elle déjà claire quand tu commences à peindre ?Cela dépend. J’ai toujours une démarche de fond, qui est de faire ma toile. Ensuite je me laisse porter par la couleur, ou bien c’est elle qui m’appelle. En revanche, si je fais du fi guratif, par exemple un nu, dans ce cas ma démarche est déjà claire. C’est plus diffi cile de faire de l’abstrait que du fi guratif. Je travaille toujours tableau par tableau, je n’en fais jamais plusieurs en même temps.

Qu’est-ce qui importe lorsque tu peins ? Donner de l’émotion au regard. Si j’ai cette émotion, je pense que je peux la redonner au regard des autres. J’ai besoin de vibrer. Mais je laisse chacun voir ce qu’il souhaite dans mes œuvres.

Quelles satisfactions trouves-tu dans ton travail ?Mes satisfactions, c’est le sentiment d’avoir une liberté d’action, et de pouvoir vivre pleinement de ma passion.

7 LE JOURNAL À PART - #8

Les étapes marquantes et les rencontres dans ta carrière ?

À mes débuts, entre Hong Kong et Paris, j’ai rencontré des artistes, comme Ben Ami Koller, ou Adami, ainsi que des amateurs d’art, qui m’ont encouragé. Ensuite, il y a eu des rencontres nées de voyages lors d’expositions à différents endroits du monde. Certains collectionneurs me soutiennent également depuis le début, c’est très important pour moi.

Quels sont tes projets ?

Je songe à me perfectionner dans la photo et pourquoi pas me lancer dans la sculpture. Quant à la peinture, je veux continuer à avancer en fonction de mes inspirations du moment, avoir encore plus de contacts et de manifestations afi n de me nourrir de tout cela.

Si je te demande de choisir une de tes œuvres, laquelle et pourquoi ?

Il y en a cinq à six par an qui font avancer mon travail. Je considère ces œuvres comme majeures dans le sens où elles m’ont fait évoluer.

Parle-nous de tes autres passions.

J’adore le réagencement intérieur. J’aime aussi beaucoup la gastronomie, le vin et des sports comme le tennis, le ski...

As-tu une devise ?Je n'en ai pas en particulier. Je ne les retiens pas, mais je suis souvent d’accord avec toutes les devises (rires).

Propos recueillis par Olivia Lecocq

Raconte-nous ton parcours. Globalement je suis autodidacte, même si j’ai suivi mes études d’art à Saint-Luc, à Tournai. Après mes études, j’ai tout de suite fait ma première expo en galerie à 20 ans sur Lille et depuis je n’ai jamais arrêté, je suis mordu de ça !

Tes inspirations ? Sujets ? Thèmes majeurs ?Mes peintures apparaissent selon ce que je vis, ce que je vois ou entends. La musique pourrait être un des thèmes, indirectement. Ce que j’écoute va me donner des images ou des émotions, ensuite je vais travailler cela avec les images qui sont apparues dans ma tête. J’aime beaucoup le travail de paysage, de la lumière et la couleur. J’ai eu un déclic en faisant de la plongée. Sous l’eau c’était une explosion de couleurs. Un tableau c’est aussi un voyage, une plongée dans un imaginaire

donc autant qu’il soit féérique, si on veut voir des choses plus fades on remonte à la surface ! En ce moment, côté photo je fais toute une série sur les voitures, car ce qui m’intéresse, c’est la ligne et les couleurs, les émotions qu’elles véhiculent.

Comment démarres-tu tes toiles ? Je me laisse bercer par mon environnement, ou plutôt il me percute. Je ne commence pas ma toile si je n’ai pas d’images assez précises en tête. Je note un mot, qui va me rappeler une image, un moment, et quand j’ai tout dans la tête, clac ! Je fais le tableau. Idem pour mes photos. Je repère les endroits que je veux voir. Ensuite,

“Figer le temps qui passeˮ Amaury Dubois

“Troupeau” - 200 x 200 cm

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“La Ferrari”, montage photographique

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8#8 - LE JOURNAL À PART

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“Desert Session”, montage photographique

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“Cordoba”, peinture à l’huile sur toile - 195 x 130 cm

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je vais sur place avec mon cahier des charges. Il y a de l’improvisation de temps en temps, une lumière que je n’avais pas prévue par exemple. Soit je l’intègre, soit je la garde pour un autre tableau.

On te défi nit comme courbiste. Peux-tu nous en dire davantage ?C’est ce que j’appelle des mécanismes invisibles : le monde se déplace et change, c’est invisible. Le temps va glisser et moi je le fi ge. Pour moi aujourd’hui tout va trop vite, là ça me permet de mettre sur pause ! C’est une vue multi-facettes, les courbes viennent de là. La vie cherche son chemin et va toujours vers la lumière. À la base de mes tableaux, il y a toujours une forte lumière et les courbes sont comme des plantes. Elles sont en train de se développer, il y en a qui montent, il y en a qui fanent, ce sont les émotions, c’est notre vie de tous les jours.

Comment ça se passe dans ton atelier ?Je mets de la musique très fort et je décroche totalement ! Je suis dans une sorte d’état second. Ça demande tellement de concentration et de minutie que cela occupe une bonne partie de ma tête. Mon atelier c’est mon univers, c’est un peu un bunker en dehors du temps et des contraintes de tous les jours.

Des sources de satisfaction dans le travail ?

Ah oui carrément, c’est une sorte de drogue, ça c’est sur ! C’est une super drogue, elle n’est pas nocive !

Quelles personnes t'accompagnent dans ta carrière ?

Derrière moi, il y a pas mal de gens qui me soutiennent et m’aident, chacun dans leurs milieux respectifs… Toutes ces rencontres-là sont super importantes ! Ce sont elles qui me permettent de continuer.

Des projets ?

Je viens de sortir du salon Rétromobile avec mon expo photos, j’ai pas mal de commandes. L’expo à Singapour était la grosse actu pour mes peintures : du 22 avril au 28 mai à Mulan Gallery dans le cadre du festival Voilà, organisé par l’ambassade de France pour la culture française !

Ton œuvre préférée ?

Ce serait la première. C’est la naissance de tout. Je l’ai toujours et je ne la vendrai pas. Elle n’est pas forcément réussie, mais… c’est mon tableau (rires). Pour moi, l’art c’est comme une empreinte digitale. Je ne comprends pas que deux artistes puissent faire le même style de tableaux, car l’art est pour moi un refl et de l’âme, un ADN, une empreinte.

Des hobbies ?

J’aime bien apprendre, je pourrais me passionner pour tout, et à fond ! Il faut toujours que je nourrisse ma tête !

Quelle devise te représente le mieux ?

Ce serait “Peindre l’invisible qui nous entoure” ou “Voir ce qu’il y a derrière le mur de la réalité”. Je n’ai pas de devise précise.

www.amaury-dubois.com

Propos recueillis par Olivia Lecocq

9 LE JOURNAL À PART - #8

Parle-nous de toi. J’ai fait des études de droit, une vocation familiale, et puis j’ai toujours peint. Je me suis reconcentrée sur l’activité artistique en 2009. J’ai pris des cours avec Denis Vanthournout, un artiste tourquennois qui m’a beaucoup appris, vraiment un homme génial et très généreux grâce à qui je me suis affi rmée. J’ai développé mon activité d’avocat, jusqu’à un moment où cela a eu moins de sens pour moi. Le barreau m’éloignait de l’activité qui m’épanouissait davantage. Puis il y a eu les premiers vernissages, les expos dans des extérieurs ou des manifestations publiques et dernièrement, la Galerie de la Croix Blanche m’a accueillie comme artiste permanent.

Un sujet favori ? Des sources d’inspiration ? Mon sujet favori c’est la femme, et le couple aussi. Tant que le tableau ne me donne pas une forte émotion, il n’est pas terminé. Tous mes états d’âme y passent, toute mon émotion… J’ai besoin de retranscrire ma sensibilité de femme.

Tu pourrais dire que ce sont des peintures un peu auto-biographiques ?Oui c’est un peu ça. J’ai envie de faire ressortir ce qui est vrai dans la femme, ce qui est essentiel. Mes nus n’ont ni nationalité, ni âge, ni vêtements. J’essaie d’insuffl er une énergie, un élan, une rage, une passion, tout ce qu’on doit fi nalement sortir de soi au cours de sa vie pour pouvoir s’affi rmer avec plus d’authenticité.

Quand tu commences une toile, as-tu une idée précise de l’aboutissement souhaité ?Non ! Souvent, il y a, au départ, une inspiration venant d’une photo, une attitude, une courbure de torse, mais après, avec le résultat fi nal, il y a un monde ! Les tableaux que je préfère sont souvent ceux partis de rien.

Qu’est-ce que tu ressens quand tu peins ?Ça me vide totalement l’esprit. Je suis juste au septième ciel.

Quels sens sont en éveil quand tu peins ?Le toucher, car je travaille avec les mains directement. Il y a un travail presque sensuel avec la peinture (rires) ! La vue évidemment, je rajouterais le cœur, même si ce n’est pas un sens, c’est quand même le sens ultime : je suis émue, éprise de ce que je fais.

Qu'est ce qui t'épanouit le plus dans la peinture ?La liberté, le sentiment d’être en adéquation avec qui je suis puisque j’exprime qui je suis.

Peux-tu nous citer les personnes importantes dans ta vie d’artiste peintre ?Denis Vanthournout, ça a été vraiment une rencontre déterminante. Ensuite, mon grand-père qui était artiste. Il peignait, sculptait, faisait de la menuiserie, c’était un pianiste incroyable. Ma maman était destinée à une carrière de peintre, mais elle est partie vers autre chose. C’est resté quelque part ancré en moi.

D’autres passions dans la vie ? La rénovation immobilière, agencer et réagencer des intérieurs. J’adore y participer avec mes mains ! Et ma famille. C’est plus qu’important pour moi.

Quelle citation te correspond ? “Quiconque sacrifi e sa liberté pour plus de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre.” Benjamin Franklin… Ou moins poétique mais plus percutante : “Qu’est-ce que je ferais si j’étais moins con !” Le Cœur des hommes.

Propos recueillis par Olivia Lecocq

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“Nu enlacé”

“L’émotion avant toutˮ Jennifer Desurmont

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“Nu primitif” “Nu emporté”

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10#8 - LE JOURNAL À PART

À chaque match de championnat du LOSC à domicile, les meilleurs chefs de la région s’associent et prennent possession du Restaurant Panoramique du Stade Pierre Mauroy pour élaborer leur menu gastronomique. Éclairage avec Yann Chevallier, Directeur Commercial du LOSC.

Quel genre de prestation propose le Restaurant Panoramique du Stade Pierre Mauroy ?

Les jours de matchs, un duo de grands chefs élabore un quatre mains détonnant pour le plaisir des 125 fi ns gourmets du Restaurant Panoramique “Taittinger”. Il s’agit d’un menu haut de gamme aussi beau que bon, à déguster avec une vue panoramique imprenable sur le stade, tout en assistant en même temps à la rencontre du LOSC. Un alliage de choix entre plaisir gustatif et visuel, en somme.

Et le succès a immédiatement été au rendez-vous. Vous confi rmez ?

Effectivement, cette première saison fut une véritable réussite. Rappelons que cette initiative avait été développée dès 2013 par le chef doublement étoilé Marc Meurin. De nombreuses pointures de la cuisine nordiste ont alors rejoint l’aventure pour la saison 2015-2016. La liste pourrait s’élargir dès l’année prochaine.

Les prestations évoluent en permanence. Une nouveauté est-elle prévue pour l’exercice 2016-2017 ?Au-delà de la refonte de la prestation Business Lounge et de la transformation du Fan Nord en Fan Club, le LOSC va essayer de surprendre une fois de plus ses partenaires en proposant de nouvelles prestations pour une nouvelle saison… Nous avons ainsi imaginé une thématique autour du vin.

Avant le match et à la mi-temps, les convives pourront découvrir une sélection de crus, conseillés par un sommelier de renom. Cette prestation nouvelle et authentique s’inscrit parfaitement dans l’esprit d’un bar à vin, c’est-à-dire avec des produits de terroir tels que des planches de fromage et de charcuterie.

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2 000 comme le nombre cumulé de convives ayant profi té des services et prestations du Restaurant Panoramique du Stade Pierre Mauroy, sur l’ensemble des 19 rencontres à domicile de la saison 2015-2016.

7 duos, 1 trio et beaucoup de brioQuatorze chefs régionaux ont exporté leur savoir-faire dans les cuisines du Restaurant Panoramique du Stade Pierre Mauroy cette saison. Yorann Vandriessche (L’Arbre), Didier Bajeux (La Baratte), Benjamin Bajeux (Le Balsamique), Christophe Hagnerelle (Le Val d’Auge), Christophe Scherpereel (Le Court Debout), Nicolas Rucheton (L’Essentiel), Florent Ladeyn (Le Vert Mont), Alexandre Montois (Traiteur Saint-Once), Emmanuel Hernandez (Le Musigny), Jérôme Follet (Le Cheval Blanc), Jean-Louis Duchene (Au Goût du Jour), Michel Reutenauer (La Part des Anges), Olivier Bacquaert (Cuisine Solutions), Steven Ramon (Le Rouge Barre).

Yann Chevallier

“Un menu haut de gamme, une vue imprenable”

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Rencontre avec le talentueux

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14#8 - LE JOURNAL À PART

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Ses confrères de la BD disent de lui : “C’est un monsieur”.

De ses débuts au journal Le Monde pour lequel il croque encore des actualités telles que le procès DSK Carlton, à Janitor, ou l’inimitable Monsieur Moucherot, aux couvertures des San Antonio, jusqu’à dernièrement Little Tulip, réalisé avec le romancier new-yorkais Jérôme Charyl, François Boucq s’impose comme un des incontournables de notre époque dans l’univers de la BD !

Ce grand dessinateur nous a ouvert le temps de quelques heures les portes de son atelier.

Rencontre avec un homme, aussi modeste que talentueux !

Comment expliquez-vous votre carrière ? En quelques lignes, comment vous défi niriez-vous ?

En fait, on défi nit sa vie en fonction des circonstances et des rencontres. Il faudrait que je défi nisse toutes les rencontres que j’ai pu faire et toutes les circonstances dans lesquelles j’ai été pour pouvoir me défi nir. Je suis le fruit de ces rencontres et de ces circonstances.

Je me suis rendu compte que lorsqu’on vous faisait une proposition, il fallait toujours dire oui. D’abord parce que je suis poli, ensuite parce que je ne sais si cela va être intéressant ou pas, même si ça peut paraître

diffi cile à faire. Et il se trouve qu’après, les choses se délitent ou se fi gent, elles existent ou pas. J’ai donc une confi ance inouïe dans les circonstances et dans ce qu’on peut appeler la providence.

Je pense même que si je n’avais pas été dans cette disposition d’esprit-là, il y a certainement des choses que je n’aurais pas faites et qui ont été extraordinairement fructueuses pour moi, à la fois personnellement et extérieurement.

Si j’avais à me défi nir, la seule chose qu’il me plairait de dire, c’est que j’adore le dessin et que sans doute énormément de choses ont tourné autour. C’est comme une colonne vertébrale autour de laquelle tout un organisme va se construire !

Comment a démarré votre histoire avec le vin ?

Je ne buvais pas de vin jusqu’à ce que je me retrouve dans une séance de dédicace à Bordeaux. La librairie était juste à côté d’un restaurant de fromages. Le représentant de la maison d’édition adorait le vin, et m’y a emmené pour déjeuner. Il avait choisi un Château Palmer, je ne saurais plus vous dire quelle année, et il me fait goûter cela avec du fromage… C’était génial ! Et là j’ai découvert à quel point cela pouvait être bon. Il y a des choses que l’on n’aime pas à priori, mais

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L’inimitable Jérôme Moucherot à la manière de Bacchus !

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auxquelles il faut s’initier, il faut provoquer la gustation et apprendre à aimer.

Pour vous, le vin, c’est quoi ?

Le vin, c’est une conjugaison entre un travail fourni par la nature et par l’homme : elle vous donne des tas de possibilités, mais le rôle de l’homme, c’est de spiritualiser la matière et d’en matérialiser l’esprit. Tout le savoir-faire des gens qui pratiquent ces métiers-là consiste à trouver le point de vue le plus adapté en fonction de la matière qu’ils ont à disposition, pour y mettre leur esprit. C’est aussi pour ça que cela s’appelle les spiritueux !

Mais on pourrait dire la même chose avec le pain. On a un ami boulanger, Alex Croquet. Il prend de la matière et va y mettre son esprit… Il essaye de faire en sorte que cette matière n’ait plus la même résonnance, c’est vrai aussi pour le vin.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de dégustations ?

Ah ! Il y en a avec Yannick, (ndlr Yannick Hornez) chez Meurin, lors d’une rencontre organisée sur le thème un vigneron - un dessinateur, c’était avec Anne-Claude Lefl aive, une femme d’une classe inouïe et une vigneronne exceptionnelle… On a dégusté son Pouligny Montrachet. Une vraie émotion !

Une autre soirée mémorable, c’était avec Anselme Selosse au Comme chez Soi à Bruxelles. Il avait amené différents vins : des vins tranquilles, de grandes bouteilles… On a mangé dans la cuisine, toutes les briques y étaient recouvertes de signatures de personnes comme McCartney, qui avaient mangé là. Ça allait de Brassens en passant par Prince, Depardieu… Là on ne casse pas les briques, on les maintient (rires) !

Quelles sont les tables que vous aimez bien ?

Sur Lille, j’aime bien aller chez Meert, j’aime aussi aller

à la Cave aux fi oles, le nouveau chef est très bien. Chez Gilberto aussi ! J’aime bien le personnage et sa manière de faire !

Je lui dois aussi de belles rencontres comme avec Yannick, ou Alex Croquet avec qui j’entretiens une belle amitié. J’aimais bien aussi aller chez Ben, à la Laiterie. Je n’ai pas encore essayé le Clarance.

Quelles sont vos régions préférées ?

J’aime un peu toutes les régions mais surtout les vins de Bourgogne. On est amis avec des vignerons de cette région, notamment à Meursault, comme François Mikulski.

La Champagne aussi, il y a des fl orilèges de vignerons qui en font du très bon comme Anselme Selosse, ou Jérôme Prévost, à La Closerie. Et un peu de Bordeaux.

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Anselme Selosse

Passions partagées entre François Boucq et Yannick Hornez

Marie-Pierre et François Mikulski

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Votre association plat - vin préférée ? Des ris de veau avec un bourgogne : un meursault de chez Mikulski.J’adore aussi les coquilles Saint-Jacques au champagne avec un “La Closerie” de Jérôme Prévost.

On associe souvent le vin au partage, à la convivialité. Retrouvez-vous tout cela dans votre travail ? Le métier de dessinateur est assez solitaire, en même temps c’est sa force.On a une puissance de travail qu’on ne peut avoir que par la solitude, même s’il y a le téléphone et d’autres choses… Malgré tout, je me suis rendu compte que j’avais une certaine effi cacité du fait de la solitude, qui faisait que je pouvais avoir une concentration beaucoup plus longue et moins démobilisée par tous les mecs qui vont à la machine à café (rires).Mais en même temps j’aime aussi le contact avec les autres, voir comment ils sont, comment ils pensent, mettre à l’épreuve ma pensée en échangeant, et ça, je le fais le midi la plupart du temps… Il faut aussi maîtriser ce laps de temps, même si parfois on aimerait y rester davantage. Mais il a derrière toujours cette envie de dessiner qui vous ré-agrippe (rires) !

Vous avez déjà dessiné des étiquettes de vins ?Oui, j’en ai fait plein ! Pour Grillette par exemple, j’en ai fait aussi pour du champagne, pour le domaine Mikulski…

Comment on se fait payer quand on fait des étiquettes de vin ? On préfère de l’argent ou on préfère du vin ? On fait du troc (rires), c’est bien aussi de faire comme ça. C’est un échange talent - talent, un échange sur le même registre. On n’est pas obligé de passer tout le temps par les billets (rires) !

Est-ce qu’il a fallu ouvrir certaines bouteilles parfois pour trouver l’inspiration ?

Je n’ai pas besoin de ça. Quand je bois, à un moment mon corps me dit “ça suffi t”, je ne bois pas de manière inconsidérée.

Lequel de vos personnages est, selon vous, le plus épicurien ?

Certainement Jérôme Moucherot (rires), il y a aussi le cochon de Lao-Tseu et la Mort qui est peut-être plus un hédoniste qu’un épicurien.

Des projets ?

Il y a un album que je viens de terminer dans la série Janitor, c’est un espion du Vatican.

C’est une histoire contemporaine à partir de réfl exions actuelles. Ce qu’il y a de bien avec la BD, c’est que l’on peut faire un peu de prospective, essayer de développer un peu plus loin pour voir ce qu’on pourrait atteindre comme types d’aberrations dans le futur. C’est le 5ème volet de la série.

Ensuite il y aura Bouncer, un western, qui se passe dans l’Ouest américain. Ce qui est intéressant avec le western, c’est que l’on se rend compte qu’il est organisé autour de l’émersion de la conscience et notamment de la conscience morale. On a un personnage qui vit dans des contrées hostiles, à la fois végétales, animales, minérales et humaines et d’un seul coup ce personnage essaie de mettre en place un code moral… donc ça renvoie aussi le lecteur vers son propre code moral.

C’est intéressant de s’apercevoir que l’on ne peut pas vivre dans ce monde sans qu’à un moment donné il y ait la morale qui sauve, qui émerge et qui commence à organiser le bien et le mal.

Propos recueillis par Olivia Lecocq

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Jérôme Moucherot, Bouncer, Face de Lune, le cochon de Lao-Tseu, la Mort et Rock Mastard au milieu des vignes.

Jérôme Prévost, Domaine La Closerie

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Plus ancien terroir de France

Languedoc- Roussillon

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20#8 - LE JOURNAL À PART

T O U R D E S R É G I O N S

Région à la beauté légendaire, le Languedoc-Roussillon s’est forgé à travers les siècles. Son histoire est très riche, notamment celle de son vignoble, existant depuis le Ve siècle avant J.-C. Il est d’ailleurs le plus ancien de France ! Avec ses 246 000 hectares de vigne plantés sur les départements de l’Hérault, de l’Aude, du Gard et des Pyrénées-Orientales, il s’agit également de l’un des plus vastes. Depuis la frontière espagnole jusqu’au porte de Nîmes, voyage au cœur d’un terroir fascinant.

Une histoire mitigée Les Romains furent les premiers à introduire la viticulture dans le Languedoc-Roussillon, environ 600 ans avant J.-C. Les vins produits purent être aisément échangés grâce à la proximité avec la mer. Ainsi, des villes comme Agathé Tyché (Agde), alors entourées de vigne, constituent une véritable aubaine pour échanger du vin ainsi que de nombreuses autres denrées. Les vins produits étaient déjà variés, et on retrouve durant l’Antiquité des traces de Clairette blanche, cépage unique employé à ce jour pour produire la fameuse Clairette du Languedoc (A.O.C.). Les Gallo-Romains avaient donc eux aussi le privilège de goûter ce nectar. La chute qui suivra sera vertigineuse : d’abord avec l’édit de Domitien en l’an 92, qui réduira de façon drastique les plantations de vigne, puis les nombreuses invasions sévissant les siècles suivants. Entre attaques barbares et arabes, peu de répit sera laissé à la région. Il faudra que les hommes d’Église prennent la relève pour enfi n rendre au Languedoc-Roussillon son identité. S’en suivra une notoriété plus que respectable des siècles durant. Charles IX et Catherine de Médicis tomberont d’ailleurs sous le charme du Muscat de Frontignan à l’occasion de leur voyage dans la région. Mais d’où vient la mauvaise réputation si tenace des vins du midi ? Car s’il est vrai que le vignoble languedocien reconquiert aujourd’hui peu à peu une digne réputation, on reprocha longtemps à ses vins un manque de qualité. Cela s’explique en grande partie par la grande crise du phylloxéra, à la fi n du XIXème siècle. En effet, les dégâts

infl igés par l’insecte furent très hétéroclites, et alors que l’Hérault et le Gard essuyaient de catastrophiques pertes, l’Aude et les Pyrénées-Orientales connurent une période faste, où le prix du vin atteint des sommets. Afi n de satisfaire la demande, l’heure fut à la production intensive, au détriment de la qualité. Certains virent dans cette crise une fabuleuse manne commerciale, d’autres y laissèrent à la fois leur réputation et leur gagne-pain. Cette surproduction eut des répercutions dramatiques. En effet, afi n de produire toujours plus, on vendit des vins frelatés, ou même de l’alcool de sucre coloré que l’on fi t passer pour du vin. Les ravages furent terribles. Une fois la crise maîtrisée, le Languedoc se retrouva avec des stocks colossaux de vin de mauvaise qualité,

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qui ne trouvèrent donc point d’acheteurs ; à tel point que le prix du vin descendit en dessous de celui de l’eau. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 1907, environ 600 000 vignerons manifestèrent leur détresse en la ville de Montpellier : ce fut “la révolte des Gueux du Midi”. Le vignoble languedocien fut parmi les premiers à bénéfi cier de l’A.O.C. en 1948, grâce à son lourd bagage historique et à sa superfi cie importante, mais aussi dans le but de remettre de l’ordre dans les modes de production viticole. Depuis, le terroir récupère progressivement une réputation à la hauteur de ses capacités. Les vieux démons hantant les vins du Midi s’effacent peu à peu et ces derniers trouvent une place de choix dans le cœur des amoureux du vin.

Climat et terroirLe terroir bénéfi cie d’un climat méditerranéen, même si certaines zones à l’Ouest demeurent sous infl uence océanique. On y trouve des étés chauds et secs, ainsi que des automnes et des printemps doux. L’hiver reste ensoleillé et les précipitations globalement faibles. On trouve en ses sols une grande diversité selon la localisation : argile, calcaire, schistes, molasse, sable, basalte, poudingues et alluvions sont répartis sur le territoire. Les vins s’en trouvent donc fort différents d’une zone à l’autre. La fameuse Tramontane permet de sécher les vignes, leur évitant de nombreuses maladies.

Les cépagesLa grande diversité des sols permet au Languedoc-Roussillon d’exploiter des cépages très divers. Au niveau des vins rouges, on retrouve Carignan, Cinsault, Grenache, Syrah, Mourvèdre et Fer Servadou. Les incontournables Cabernet Franc, Merlot et Cabernet Sauvignon sont également bien présents.

Du côté des blancs, la fi nesse du Chardonnay a su séduire le Languedoc-Roussillon, qui côtoie le Carignan blanc, la Clairette, le Picpoul (cépage local), le Grenache blanc, le Macabeu et le Bourboulenc. Bien entendu, le fameux Muscat est employé pour élaborer de nombreux vins doux naturels. Selon les producteurs, on trouve aussi bien des vins issus de mono-cépages que d’assemblages.

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Notons également que bien des cépages locaux souffrent de leur anonymat : si l’Aspiran et le Picpoul restent présents, les oubliés demeurent majoritaires : Rybeyrenc, Mauzac et bien d’autres. Les producteurs sont de plus en plus nombreux à renouer avec ces autochtones. Si leur culture est parfois fastidieuse et délicate, il en résulte un vin rare, voire unique. Un engouement qui augmentera peut-être avec le temps : c’est une affaire à suivre.

A.O.C. Comme nous l’avons dit, le Languedoc-Roussillon bénéfi cie rapidement de l’A.O.C.

L’appellation classe les vins de la région en différentes catégories, selon les modes de production, la qualité, mais également le prix.

On trouve donc tout d’abord l’A.O.C. Languedoc qui, depuis 2007, remplace la dénomination “Coteaux du Languedoc”. Souvent issus d’assemblages, les résultats sont en général considérés comme des vins de base.

Suivent les Grands vins du Languedoc, vins de terroir obtenus en obéissant à un cahier des charges précis.

Des appellations comme Corbières, Limoux, Saint-Chinian, ou encore Terrasses du Larzac en font partie.

Enfi n, on trouve les Crus, vins plus complexes et réputés pour leur grande qualité ou leur rareté. Les appellations Corbières Boutenac, Faugères ou Minervois la Livinière bénéfi cient de cette dénomination.

En route vers le bioÀ l’heure actuelle, la culture conventionnelle implique un nombre important de traitements pour la vigne. Les pesticides et fongicides régulièrement employés soulèvent des interrogations toujours plus nombreuses, auprès des consommateurs comme des producteurs. Leur innocuité est en effet souvent remise en question. C’est pourquoi l’agriculture biologique rencontre un succès croissant. Le Languedoc-Roussillon est ainsi la première région productrice de vins biologiques en France, avec 32% des surfaces nationales de vigne biologique. Une tendance qui se démocratise et gagne de l’ampleur chaque année, aussi bien dans la région que dans le reste de la France.

Laurence Delacroix

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Wine experience, Charlotte Humez-CendraCorbières, Domaine la Bouysse

J’ai découvert ce domaine l’année dernière au hasard d’un salon de vignerons. Il est basé près de Narbonne, au sein de l’A.O.P. Corbières, appellation majeure du Languedoc. Martine et son frère travaillent en famille et ont eu à cœur de convertir le domaine en agriculture biologique en 2013. Les rouges sont des vins pleins de soleil, épicés et corsés à souhait. Mention spéciale pour la cuvée Valensol, assemblage de Carignan et Mourvèdre.Les blancs sont étonnants de fraîcheur et très aromatiques. Très belle dégustation avec la cuvée Cyprius.

Wine experience, Charlotte Humez-Cendra06 64 88 21 88 - www.wineexperience.fr

L’accord caviste, Damien DelebarreDomaine Alain Chabanon

Un terroir d'exception au pied du plateau du Larzac, idéalement adapté à la culture et à l’épanouissement de la vigne : des sols arides et caillouteux situés sur les contreforts du plateau calcaire du Larzac, des hivers froids et des étés chauds encadrés par des printemps et des automnes doux. Comme tous les vignerons soucieux de la qualité des vins et du respect de la terre, Alain Chabanon a progressivement diminué les traitements. Aidé par le vent et le climat sec, tout son vignoble est cultivé selon les préceptes de l’Agriculture Biologique, c'est-à-dire que les sols sont labourés sans recours aux herbicides et que les traitements excluent tout produit chimique de synthèse.La cuvée Campredon est composée en majorité de Syrah, complétée de Mourvèdre et de Grenache. C’est le trio idéal, chaque cépage apportant son caractère et ses arômes. Le résultat est un vin parfaitement équilibré où le style méditerranéen et épicé s’accorde avec une structure douce et fraîche. Essayez-le avec des côtes d’agneau grillées aux herbes ou pourquoi pas avec des calmars aux légumes du soleil à la plancha.

L’accord caviste, Damien Delebarre Place des commerçants, rue de Seclin - 59710 Avelin - 03 20 32 37 8890, rue des Fusillés - 59650 Villeneuve d’Ascq - 03 20 41 36 04www.laccord.fr - www.facebook.com/caviste.laccord

Biovino, Cyrille DuparcqDomaine Navarre

Thierry Navarre est un vigneron artisan qui cultive avec le plus grand soin ses vignes (sans produits chimiques) sur les beaux coteaux schisteux du village pittoresque de Roquebrun dans l'A.O.C. St-Chinian. Les vignes font partie du paysage du Haut-Languedoc, entourées de chênes verts et de bruyères.Ses vins sont profonds et complexes et les notes de garrigue et d'épices se mêlent à la gourmandise tout en restituant de la fraîcheur. Thierry travaille également à la pérennité de vieux cépages locaux oubliés tels que le Rybeyrenc et l’Œillade.

Biovino, Cyrille Duparcq3 Place sébastopol - 59000 Lille03 20 10 62 01

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Le millésime 1996 est assez mitigé en France. De l’excellence à la médiocrité, l’avis des œnologues fl uctue parfois. Une chose est sûre : certaines régions furent nettement privilégiées par rapport à d’autres. Une année qui mérite assurément le coup d’œil, ne serait-ce que pour se forger une opinion.

Bordeaux signe une très grande année, aussi bien du côté des rouges que des blancs secs et liquoreux. Les vins sont abondants et de grande qualité. On remarque une très belle maturité du Cabernet Sauvignon. En résulte l’excellence des vins de Médoc. Le Merlot, quant à lui, a souffert des fortes pluies de l’été. Les vins de Saint-Émilion sont bien structurés et équilibrés. La plupart sont arrivés à maturité, même si quelques crus continuent de se développer. Certains Sauternes sont superbes. L’Alsace peut également se vanter d’excellents vins issus de 1996. Pourtant, l’année ne s’annonçait pas sous son meilleur jour, avec une saison tardive et une mauvaise fl oraison pour le Gewurztraminer. Mai et août subirent également des températures basses. Heureusement, aucune maladie ne fut à déplorer et le climat sec permit des vendanges à pleine maturité. Octobre aura également apaisé quelque peu l’acidité, favorisant une bonne maturation du raisin. Le résultat : de très beaux Pinot. Du côté des blancs, une belle fraîcheur, malgré une grande diversité selon les vins.

En Bourgogne, l’année est mitigée, malgré de grandes réussites pour les rouges et quelques blancs superbes. Globalement la garde reste assez moyenne. Le manque d’acidité y joue un rôle. Il est donc préférable de ne pas trop attendre avant de consommer les vins de 1996. Au niveau de l’arôme, on trouve chez les rouges une belle harmonie, et pour les blancs, de la fraîcheur et de l’élégance. Le succès est moindre vers le Languedoc. C’est une année plutôt moyenne, qui ne marquera pas davantage les esprits. Point d’à priori cependant, puisque quelques belles surprises émergent. Le millésime 1996 s’impose durablement dans la décennie en Champagne : il s’agit de la grande année de 90 par excellence, assurément. Bénéfi ciant d’une très bonne garde, ce millésime est exceptionnel. On peut éventuellement reprocher une trop grande acidité à certaines cuvées. Cela reste néanmoins anecdotique et on demeure sur une année magnifi que.

Laurence Delacroix

1996Un millésime

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Les récents tests d’ADN ont tranché : bien qu’on l’appelle parfois Shiraz, la Syrah vient bel et bien de la vallée du Rhône, probablement de l’Isère. Elle est d’ailleurs le résultat d’un croisement naturel entre Mondeuse Blanche et Dureza. On la retrouve aujourd’hui dans l’hexagone, au niveau des côtes du Rhône, son berceau, mais également en Provence. Elle prend également de l’ampleur dans le Languedoc-Roussillon. Ce n’est pas tout : la Syrah prend goût au voyage et fait le tour du monde ! Elle s’est fort bien acclimatée au Maroc, où elle donne de très beaux résultats. On la retrouve aujourd’hui un peu partout : Afrique du Sud, Argentine, Australie, Canada, Chili, États-Unis, Mexique, Nouvelle-Zélande, sans oublier de nombreux pays européens… Le monde entier semble s’arracher le cépage rhodanien. Longtemps boudée, car accusée de ne pas fournir un rendement suffi sant et d’être trop sensible à la pourriture grise et aux acariens, la Syrah prend aujourd’hui sa revanche, et garde le vent en poupe ! En une trentaine d’années à peine, son succès a fait un bond phénoménal, et la surface cultivée de Syrah a été

multipliée par quinze. Il s’agit aujourd’hui du sixième cépage le plus planté au monde, derrière le Cabernet Sauvignon, le Merlot, l’Airen Blanc, le Tempranillo et le Chardonnay. Une ascension fulgurante, qui ne semble pas avoir encore atteint son apogée.

La raison d’un tel succès ? La Syrah s’épanouit sur des sols granitiques et pauvres, ce qui lui permet de s’implanter aisément sur de nombreuses terres.

Elle offre des vins complexes et aromatiques, bien structurés, aux bonnes aptitudes de garde et avec un degré d’alcool assez important. Sa robe est souvent profonde et sombre. Riche en arômes, on retrouve les fruits rouges et noirs, le poivre, et surtout, ce nez de violette caractéristique de la Syrah. En vieillissant, les saveurs se font plus complexes, et le fruit laisse place aux notes de cuir, de musc.

Cépage marqué par l’élégance, la Syrah peut être employée seule comme en assemblage. On l’utilise parfois pour améliorer la qualité d’un vin. On la retrouve régulièrement aux côtés du Cinsault, du Mourvèdre, du Grenache et du Carignan.

Laurence Delacroix

Syrah,de l'anonymat à la gloireC’est au XVIIIe siècle que l’on retrouve les premières traces de la Syrah, ce cépage rouge local rhodanien, alors appelé Sira, Serine, Sereine ou encore Sirane. Ses origines sèment la discorde parmi les théoriciens : certains la pensent originaire de Perse, de Syrie, ou encore de Grèce, voire de Sicile.

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Des paysages à couper le souffl e, des plages paradisiaques, un patrimoine culturel à faire pâlir bien des régions mais aussi une gastronomie d’une richesse incroyable… Aucun doute, vous êtes bien arrivés en Sardaigne. Plongez au cœur d’une île extraordinaire.

Vous êtes arrivés à Cagliari, capitale de la Sardaigne. Direction le Bastion de San Remy, en plein centre du quartier du Castello. À l’occasion d’une belle journée, vous pourrez admirer le soleil se refl éter sur le marbre blanc de l’édifi ce. De quoi rendre plus imposant encore ce monument atypique, d’une grande importance pour la ville.

Il est temps de profi ter des plages paradisiaques de Chia. Profi tez du cadre, et plongez au cœur de ces eaux limpides. Allergiques à la foule, fuyez juillet et août : victimes de leur succès, les plages risquent d’être encombrées. Pourquoi ne pas profi ter de l’arrière-saison ou de la fi n du printemps ? Les sportifs pourront à loisir s’adonner au surf ou à la planche à voile, tandis que les amateurs de farniente auront plaisir à se ressourcer sur ces plages magnifi ques.

Si vous aimez l’histoire, faites un bond de 3 500 ans en arrière en passant par le Nuraghe de Barumini. Le village nuragique de Su Nuraxi est en effet le plus important de Sardaigne. De nombreux vestiges préhistoriques y sont visibles. Admirez les sept mille monuments mégalithiques, ces fameux Nuraghi, témoins d’une activité humaine vieille de plusieurs millénaires. Le village nuragique dénote de la remarquable ingéniosité de ces hommes dans la réponse aux problématiques qui leur étaient propres. Ces vestiges font aujourd’hui partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Cala Cipolla, l’une des plages paradisiaques de Chia

Les Nuraghi de Sardaigne sont réputés dans le monde entier

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Le Bastion San Remy

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Du patrimoine historique, pourquoi ne pas passer au patrimoine viticole ? Direction Gergei, à quelques minutes à peine du Nuraghe. Le domaine d’Olianas propose des vins atypiques. L’ensemble de la production proposée suit les principes du “biointegrale”, une démarche qui permet au terroir d’exprimer pleinement tout son caractère, pour des vins élaborés dans le plus grand respect des traditions comme de la terre. Des chevaux de trait sont employés pour effectuer les travaux de la vigne. La fermentation est entièrement réalisée à partir de levures indigènes. Le vin est ensuite élevé en amphores de terre cuite, ce qui n’est pas sans rappeler la méthode ancestrale de vinifi cation romaine. De ce savoir-faire résultent des vins sombres, élégants, exprimant toujours parfaitement le terroir dont ils sont issus.

Toujours sur Gergei, à trois kilomètres de là, rendez-vous à Domu Antiga pour passer la nuit. Récemment restauré, ce bâtiment construit en 1 800 respire la tradition sarde, tout en intégrant un confort moderne irréprochable. On y trouve un décor caractéristique. Simplicité et authenticité sont maîtres-mots, et l’accueil chaleureux du propriétaire contribue à faire de ce lieu un véritable havre de paix.

Dirigeons-nous à présent vers les gorges de Su Gorropu : cet imposant canyon est le plus grand d’Europe. Admirez le magnifi que paysage rocheux, et profi tez de l’incroyable silence environnant.

Profi tez d’une étape typiquement sarde, pourquoi pas l’hôtel Su Gologone, à Oliena ? Situé dans le parc national, perdu au milieu de la verdure environnante, ce quatre étoiles pittoresque propose une immersion totale dans la culture locale. Chaque détail respire la culture sarde, depuis la décoration jusqu’à la nourriture. Le restaurant bénéfi cie d’ailleurs, et à raison, d’une excellente réputation : des produits riches en goût et authentiques y sont travaillés avec soin, parfait pour découvrir les saveurs sardes. Vous y trouverez également quelques boutiques d’art. Il est également possible de participer à de nombreuses activités : divers ateliers sont mis à la disposition des clients de l’hôtel.

Épris des grands espaces, amoureux de la nature, il est temps de découvrir une nature préservée et des paysages à couper le souffl e. Randonneurs, fl âneurs, amateurs de faune, de fl ore, de baignades, soyez comblés. Le parc national du golfe d’Orosei vous accueille à Gennargentu. Plus de 700 km2 s’étendent devant vous. Reconnectez-vous à la nature en découvrant cet extraordinaire massif montagneux. Laissez-vous surprendre par la faune abondante et le panorama grandiose.

Sable fi n, eaux turquoise… vous n’êtes pourtant pas aux Seychelles. Il est vrai que les plages de l’archipel de la Maddalena n’ont rien à envier à celles des îles paradisiaques du bout du monde. Vous aurez plaisir à profi ter des eaux bleues et plages de sable blanc, le tout en plein cœur d’un paysage sauvage et préservé.

Accordez-vous une escapade du côté du parc national de la Maddalena. Premier parc national de Sardaigne, il s’étend sur 18 000 hectares, où terre et mer s’entremêlent, pour le plus grand plaisir des yeux.

Vous pourrez également louer un bateau à Lo Squalo Bianco. Un personnel compétent et attentionné pourra vous conseiller au mieux. Louez l’un des nombreux “gommoni”* afi n de vous balader tranquillement le long de la côte.

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Le charme et la tradition sardes du Domu Antiga

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L’hôtel Su Gologone, entouré par le parc national du golfe d'Orosei

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Envie de luxe et de calme ? Cap sur l’île de Santa Maria, fi gurant parmi les plus petites de l’archipel. Ses allures d’île déserte en font un véritable diamant à l’état brut. Sa grande beauté lui vient de son authenticité, de la nature intacte qui l’entoure. Marchons un peu : au milieu d’une nature préservée se dresse La Casitta, un resort intime et plein de charme, où raffi nement et authenticité se marient à merveille. Ancien refuge pour les bergers, ce lieu s’est métamorphosé pour devenir un luxueux hôtel-restaurant. Vous y dégusterez une cuisine méditerranéenne soignée, des fruits et légumes frais récoltés sur place, le tout agrémenté d’un délicieux verre de vin.

Les amateurs d’art préfèreront faire une halte à l’hôtel de la Coluccia, à Santa Teresa di Gallura. Appréciez la décoration design et épurée du lieu, et visitez l’exposition permanente d’art contemporain : 41 artistes du monde entier y sont présentés. Entre la pinède et la mer qui vous fait face, la vue est fabuleuse. Pour parfaire votre détente, il vous suffi t de vous rendre au spa. Envie d’un repas convivial ? Rendez-vous au restaurant Da Thomas. L’accueil chaleureux ne rendra que meilleure votre visite. Vous y dégusterez une cuisine méditerranéenne de qualité et des plats généreux. Le poisson fraîchement pêché est à l’honneur à cette table intime et authentique, où on se sent un peu comme chez soi.

Capo Testa, archipel de la Maddalena

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Visite à Capo Testa : ce cap est réputé pour ses criques et plages, mais également pour son histoire. Ancienne colonie romaine, on y trouve aujourd’hui encore des traces de cette vie antique. Admirez le superbe paysage marin bordé de colonnes granitiques qui vous fait face. Le Mistral tourmentant la mer offre un spectacle d’une rare beauté. Attendez néanmoins qu’il se calme avant de rejoindre la plage de Rena di Levante. Sable blanc et eaux limpides, là encore, la Sardaigne brille par ses plages sublimes, rappelant les Caraïbes. Plongez pour une escapade sous-marine, découvrez l’incroyable beauté de cette vie subaquatique, exubérante et apaisante tout à la fois.

Quittons à présent Santa Teresa di Gallura. Il est temps de rejoindre Castelsardo vers l’Ouest, un village médiéval de 5 000 habitants à peine. Les traditions y sont vivaces, et l’artisanat est omniprésent. C’est le moment de ramener un souvenir de votre voyage ! On trouve à Castelsardo des paniers tressés réputés dans le monde entier. Tant de formes, de couleurs et d’usages distinguent ces paniers qu’il ne vous reste que l’embarras du choix. Céramiques, textiles, meubles et même lames typiquement sardes, Castelsardo a bien des cordes à son arc.

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Castelsardo

La Casitta, un havre de paix et de gastronomie à ne pas manquer !

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Continuons vers l’Est. Faites une halte à la Spiaggia della Pelosa, cette superbe plage bordée d’une fl ore abondante qui, dit-on, est l’une des plus belles de Sardaigne. Voilà qui n’est pas peu dire ! Cette pause vous permettra d’aborder détendus et sereins votre visite à la Grotte de Neptune, à Alghero.

Rejoignons l’île de San Pietro, vers le Sud. Carloforte, unique commune de San Pietro, vous y attend. Cette île d’origine volcanique était sous l’Antiquité un refuge de choix pour les marins naviguant en Méditerranée.

Impossible de passer à Carloforte sans déguster la spécialité locale : le thon ! On l’y retrouve en abondance, le fameux poisson emplissant aisément les fi lets des pêcheurs locaux. Baladez-vous au hasard des ruelles, et appréciez l’ambiance typique des villages de mer.

Ensuite, en route vers le village de Teulada. Accordez-vous une visite : le patrimoine y est riche et l’artisanat très ancré dans la culture locale. Quelques bâtiments remarquables méritent votre attention, comme la maison

seigneuriale des Sanjust, anciens seigneurs de l’époque féodale. Un port de plaisance permettra aux mordus de nautisme de louer un bateau le temps d’une balade. Sinon, privilégiez le port de Budello ou bien du Capo Malfano : dans un style tout autre, ceux-ci rassemblent de nombreux bateaux de pêche. Un spectacle qui vaut le coup d’œil.

Peut-on se lasser des plages fantasmagoriques de Sardaigne ? Certainement pas ! La plage de Tuerreda vous en convaincra assurément. Au programme, soleil, eau bleue et sable fi n, le tout offrant une splendide vue sur les montagnes au loin.

Direction la pointe Sud de l’île pour rejoindre un endroit hors du commun. Si vous pensez que le Sud de la Sardaigne est trop touristique à votre goût, préparez-vous à revoir votre jugement. Entouré par une nature préservée et apaisante, le Faro Capo Spartivento a quelque chose d’indescriptible. Vous goûterez un repos bien mérité dans un phare vieux de plus de cent cinquante ans reconverti en hôtel de charme. Confortablement installés dans votre suite,

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Plage de Tuerreda

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Grotte de Neptune

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appréciez ce cadre bucolique et intime où modernité et tradition s’entremêlent à la perfection. Admirez le spectacle sublime du soleil se couchant sur la mer. Une expérience inoubliable et chargée d’émotion.

C’est à regret que vous quitterez la Sardaigne, destination aux inépuisables découvertes. Sachez cependant qu’elle vous tendra toujours les bras pour une visite prochaine.

Olivia Lecocq et Laurence DelacroixRemerciements à www.lesconciergeriesdumonde.com

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HistoireIl est un fait établi : le vin coule en Sicile depuis plusieurs millénaires, c’est d’ailleurs l’un des plus anciens vignobles du monde. Si la vigne sauvage croît sur les terres siciliennes depuis l’ère tertiaire, le vin, quant à lui, arrive vraisemblablement grâce aux Phéniciens, grands commerçants. Ils transmettent aux peuples autochtones ce qui deviendra rapidement une boisson emblématique pour les Romains. Ces derniers démocratiseront d’ailleurs le précieux breuvage à travers le monde, au gré de leurs conquêtes.

Le XVIIIe siècle aura vu la diffusion à l’international du ô combien célèbre Marsala, bénéfi ciant aujourd’hui du D.O.C.*

Le XIXe siècle démarre sous la bannière du progrès des techniques, cela marquera un tournant majeur pour la viniculture et permet d'augmenter de façon signifi cative la garde. Hélas, l’essor des vignes italiennes choit rapidement, rattrapé par la crise du phylloxera, qui ravage l’Europe entière. La diversité des cépages s’en trouve fortement touchée, même si certaines régions comme la Sicile conservent aujourd’hui encore des pieds de vigne autochtones non-clonés. Dès lors, l’heure est à la production frénétique de vin de piètre qualité et bon marché.

L’après-guerre marquera un retour à cette époque sombre

pour la vigne, et ce dans toute l’Italie : des productions massives seront à nouveau orchestrées. Bien entendu, la qualité ne pourra suivre un tel rythme, et le maître-mot sera “quantité”. Fort heureusement, cette époque est bel et bien révolue. Depuis quelques années déjà, l’Italie s’efforce de redorer son blason. C’est le grand retour à l’usage des traditions italiennes et des cépages autochtones. Les domaines privés se multiplient, et la qualité croît peu à peu à mesure que la quantité diminue. Des vins comme le Prosecco concurrencent le Champagne de nos contrées auprès des marchés internationaux.

T E R R O I R S D U M O N D E

L’Italie est un pays au patrimoine viticole impressionnant, n’ayant pas grand chose à envier à la France. Parmi les incontournables vignobles italiens, la Sicile fi gure en bonne place. D’aucuns disent que c’est Dionysos lui-même qui offrit le vin aux hommes depuis l’île. Lumière sur la Sicile, “terre de la vigne et de l’olive”.

*Équivalent A.O.C.

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Aujourd’hui, la Sicile a su regagner ses lettres de noblesse, en privilégiant la qualité à la quantité. Comptant désormais moins de vigne que la Vénétie, la région tâche au mieux de faire honneur aux cépages autochtones, tout en continuant d’employer les cépages internationaux.

Climat et terroirSon climat méditerranéen, généreusement ensoleillé, doux en hiver et chaud en été, en fait un terrain idéal pour l’élevage de la vigne. Notons malgré tout que la Sicile étant la plus grande île de la Méditerranée, il est diffi cile de dresser un profi l homogène en matière de climat. Une chose est sûre, la vigne se plaît sur les terres siciliennes, puisque ces dernières accueillent le premier vignoble italien, ce qui n’est pas peu dire : avec 115 000 hectares de vigne et presque 7 millions d’hectolitres de vin produits chaque année, la région mérite bien sa réputation à l’échelle mondiale. Néanmoins, malgré la nature généreuse des vignobles siciliens, les vignerons cherchent aujourd’hui à privilégier la qualité à la quantité, afi n de ne pas retomber dans le piège de la surproduction.

Quels cépages ?Si certains cépages internationaux s’épanouissent à merveille sur le vignoble sicilien, les cépages locaux sont de plus en plus remis à l’honneur. Impossible d’évoquer le terroir sicilien sans mentionner le fameux Nero d’Avola, emblématique sur l’île. Également appelé Calabrese, il est réputé pour faire partie des meilleurs cépages italiens. On appelle également Nero d’Avola un vin produit à partir du cépage éponyme. On trouve aussi la Malvasia (Malvoisie), le Nerello mascallese, l’Inzolia, le Passito, et bien d’autres. Les cépages français ont également la part belle, car Syrah, Merlot, Chardonnay et Cabernet ont su s’épanouir en Sicile. Néanmoins, la tendance est plutôt au retour en puissance des cépages autochtones.

Quelques incontournables Bien que les A.O.C. soient une spécifi cité française, il existe un équivalent italien : les D.O.C. (Denominazione di Origine Controllata). L’Italie recense plus de 300 D.O.C. sur son sol, et la Sicile en comptabilise actuellement vingt-trois. Le plus célèbre est probablement le Marsala, rendu célèbre dans le monde entier par John Woodhouse, un Américain tombé sous le charme de ce vin. Il porte le nom de la région éponyme. Autre incontournable, le D.O.C. Etna, s’étendant tout autour du volcan. Les conditions climatiques de la région sont excellentes, offrant un temps sec, frais et venteux. Du pain béni pour éviter les maladies fongiques, et ainsi favoriser des productions viticoles biologiques. Celles-ci foisonnent d’ailleurs dans la région. En termes de terroir, diffi cile de dresser un profi l précis. En effet, il existe une multitude de sols différents.

Parmi les vins de l’Etna, on peut distinguer l’Etna Rosso (rouge), l’Etna Bianco (blanc), l’Etna Rossato (rosé) et l’Etna Bianco Superiore.

Le volcan Etna sur lequel s'étendent de nombreuses D.O.C.

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Pied de vigne typique de la région de l'Etna

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La Sicile, très attachée à son patrimoine, tâche de préserver son savoir-faire. Ainsi, de nombreuses vignes de l’Etna sont encore traitées de façon traditionnelle. Les vins issus de cette méthode sont reconnaissables par le logo “I vigneri” présent sur la bouteille. Cela garantit un vin authentique, artisanal, fruit d’un travail passionné. La Sicile cache bien d’autres surprises : au centre du canal de Sicile, non loin de la Tunisie, se trouve l’île de Pantelleria. Elle a la particularité, notamment, d’être très venteuse. Avec ses 83 km2 de superfi cie, cette petite île produit des vins d’excellente qualité, malgré des conditions climatiques diffi ciles pour les vignerons. Elle est à l’origine de la fameuse technique Ad Alberello**, unique au monde et vieille de 2 000 ans. Celle-ci est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et se transmet de génération en génération, par tradition orale dans le dialecte local. Chaque plant de vigne y fait l’objet d’une grande attention et chaque geste est réalisé à la main. Le principe consiste, après nivelage du sol, à creuser un trou à l’endroit où chaque plant doit se trouver. On taille ensuite la vigne d’une façon bien spécifi que, de façon qu’elle forme un axe radial et qu’elle conserve six branches. Le trou doit être maintenu en permanence, afi n de prodiguer à la vigne un microclimat spécifi que. Une technique fastidieuse, impossible à effectuer de façon industrielle, mais qui offre aux raisins une saveur inimitable, en harmonie parfaite avec le terroir. Les raisins sont ensuite récoltés à la main. Certains vins de Pantelleria sont issus de raisins ayant subi un passerillage : cela consiste à récolter les raisins à bonne maturité, puis à les stocker de façon à faire évaporer une bonne partie de l’eau des fruits. Ainsi, le sucre se concentre, et c’est alors que les raisins sont vinifi és. Le Passito de Panterilla, élaboré à partir de Zibibbo (Muscat d’Alexandrie), est en partie issu de raisin passerillé (“uva passa”). Il se caractérise par une forte teneur en sucre, contrebalancée par une belle acidité.

C’est d’ailleurs ce vin que vinifi e Carole Bouquet dans son domaine. Il y est baptisé Sangue d’Oro. Après passerillage, il est élevé 24 mois en fût, puis un an en bouteille. Le domaine de Carole Bouquet offre un sol avant tout composé de terre volcanique pierreuse, mais aussi d’argile et limons. Ces terres sont entourées de murs afi n de protéger les vignes du vent. Reconnu à l’international pour ses saveurs abricotées et sa belle qualité, le Sangue d’Oro est actuellement distribué par les frères Lurton.

Laurence Delacroix

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T E R R O I R S D U M O N D E

** Littéralement “à la façon du gobelet”

Carole Bouquet, viticultrice impliquée dans son domaine le Sangue d’Oro sur l’île de Pantelleria.

Sangue d’Oro

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Île de Pantelleria

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L’étoile haute antique !Interview par Yannick Hornez

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Telle la cuisine de la Rome antique, celle de Pascal Coulon prend sa source dans des produits simples qui ne seront agrémentés de mets exotiques que sous l’empire… de la créativité ! Évolution réussie pour ce parisien, nordiste d’adoption par amour, qui a ramassé les lauriers Michelin avec une première étoile en 2016.À la découverte d’un franc gaillard travailleur et généreux, bref : authentique.Le site web de La Grignotière, restaurant gastronomique et nouvellement étoilé de Raismes, entre Valenciennes et Saint-Amand-les-Eaux, nous promet un accueil “dans la tradition intemporelle” ; celle-ci se retrouve effectivement à plusieurs niveaux. En premier lieu, l’ancienne et imposante bâtisse de briques rouges propose une déco intérieure des plus contemporaines. Le décalage spatio-temporel se poursuit dans les assiettes : dans les nombreuses entrées, le maquereau se décline au gingembre, la langoustine au pamplemousse, le foie gras à la fraise et la dorade aux fruits de la passion. Les plats multiplient les classiques à la sauce inventive : turbot au citron Kombawa, épeautre bio et mimolette vieille, fi let mignon au chorizo et laque d’épices… Quant aux nombreux desserts : une perfection. Les saveurs, jamais plus de deux ou trois, reposent sur des produits de qualité, une maîtrise des cuissons, ainsi qu’une solide expérience chez les plus grands traiteurs non maltraitants, où Pascal a appris la rigueur, le sens de l’organisation et de l’adaptation. Entouré de son épouse Delphine et d’une solide équipe de dix employés, le chef confi e la cave à Laurent Sueur, maître d’hôtel pragmatique et expérimenté, qui allie sa connaissance des vins et de la clientèle en toute simplicité.

Tu es originaire du Nord ?Non, ma femme est nordiste ; c’est la raison pour laquelle je me suis installé à Raismes.

Raconte-nous ton parcours.

J’ai très vite voulu être cuisinier comme mon père ; je suis donc parti en apprentissage à 15 ans, et dès l’obtention de mon CAP, je me suis bâti une expérience dans différentes maisons parisiennes. J’ai commencé au Terrass-Hôtel de Montmartre, puis j’ai découvert le service traiteur Audiard, pour entrer ensuite au restaurant Le Ciel de Paris de la tour Montparnasse. J’ai enchaîné avec un restaurant corse, un italien et un spécialiste poisson, pour une meilleure connaissance des produits et des techniques. Enfi n, j’ai intégré la grosse équipe de Potel et Chabot, le traiteur de luxe parisien qui emploie jusqu’à 1 000 personnes pour les événementiels tels que Roland Garros où l’on sert jusqu’à 5 000 couverts par jour sur les cinq sites, tout en assurant une qualité haut de gamme.

Pascal Coulon et son épouse

La façade typique de la région

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La salle du restaurant, entièrement redécorée, lorsque Pascal et son épouse se sont installés

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Pour toi, Potel et Chabot est une prestation gastronomique ?Oui ; d’ailleurs l’équipe seconde parfois de grands chefs étoilés lors d’événementiels à gros volumes, où la qualité proposée par ces chefs est respectée. On a, entre autres, travaillé pour Marc Meurin et Jean-Luc Germond dans le Nord. C’est justement à ce poste que l’idée d’ouvrir un restaurant gastronomique a germé en moi.

Tu as donc cherché un lieu ?Oui, avec mon épouse on a cherché sur Paris puis sur Lille. Mais sur la métropole on nous proposait des structures sur plusieurs étages ; or j’aime avoir un œil partout ! On s’est donc fi xé à Raismes en rachetant un restaurant d’une grande superfi cie de salle et de cuisine, avec terrasse et parking, c’est important.

Vous avez fait des travaux ?On a refait toute la décoration, en gardant juste la fresque réalisée par un peintre local, qui plaît beaucoup aux clients et apporte une touche de modernité.

Quels changements as-tu apportés dans les assiettes par rapport au prédécesseur ?C’était une cuisine traditionnelle gourmande, travaillant

de bons produits comme la truffe, mais simplement. On a tout chamboulé, y compris l’équipe, ce qui a modifi é la clientèle aux trois quarts. Notre technique, notre rigueur, le décor, l’accueil et le service ont renouvelé la clientèle.

Tu croyais au restaurant gastronomique ?

Oui, j’y crois aujourd’hui. Au début de mon parcours, je ne m’y intéressais pas particulièrement, mais en travaillant pour les chefs étoilés, l’évidence de la cuisine gastronomique m’a sauté à la fi gure.

Et tu as réussi puisqu’au bout de trois ans tu as obtenu une étoile Michelin.

Oui, c’est une belle reconnaissance pour toute l’équipe et qui fait plaisir, même si la première victoire, ce sont les retours positifs de la clientèle.

Tu te limites à combien de couverts ?

Une quarantaine. On pourrait agrandir mais on préfère garder une qualité de service et d’accueil, avec quatre personnes en salle et six en cuisine avec moi… Et bien sûr l’aide précieuse de mon épouse Delphine et de mon maître d’hôtel, Laurent Sueur.

L’étoile Michelin a changé quelque chose ?

On l’a gagnée par le travail qu’on fournit depuis trois ans, donc ça ne change pas forcément la donne, à part une clientèle gastronome qui vient de plus loin pour nous découvrir.

Et économiquement ?

On note une amélioration de 25% du chiffre d’affaires. Mais c’est un phénomène post-étoile habituel et qui s’essouffl era un peu, on le sait.

Tu as modifi é les menus avec cette reconnaissance ?

La carte est de toute façon renouvelée tous les mois, maximum deux mois. On propose 8 entrées, 9 plats, 6 desserts, et trois menus, dont celui à 36 € qu’on a conservé. Certaines spécialités de la maison perdurent aussi, comme le thon rouge aux épices poêlées, accompagné d’un carré de gingembre et d’une tomate confi te vanille, balsamique et miel.

Comment tu qualifi erais ta cuisine ?

On a des plats créatifs et surprenants, comme le maquereau faisselle gingembre, et d’autres plus classiques et gourmands comme la langue de bœuf fumée, pour notre public valenciennois. C’est un monument vertical qu’on sert avec autant de fi nesse que les plats inventifs.

Tu te sens proche du public et du terroir valenciennois ?

Oui, d’ailleurs je m’approvisionne souvent chez les producteurs locaux pour les escargots, les légumes, les volailles, les fromages, les poissons boulonnais… Je me fournis aussi dans le Périgord, les Landes… Partout où les produits sont bons à prendre !

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Canard de Challans, En deux cuissons, navets à l’orange sanguine

Langue Lucullus de Valenciennes de notre fumoir, Confi t d’échalotes au vin rouge, pain au maïs

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Quelle place tient le vin à ta table ?

Une place d’importance ; c’est Laurent qui s’en occupe. Il est maître d’hôtel mais sa passion du vin et sa connaissance avoisinent celles d’un sommelier ! Il est curieux et je lui fais confi ance pour dresser la carte des vins.

Tu as une préférence personnelle ?

J’aime beaucoup la délicatesse des vins de Bourgogne.

Y a-t-il des noms qui t’inspirent dans le métier ?

J’ai envie de citer Jean-Pierre Biffi , le fondateur de Potel et Chabot. C’est un chef aux idées farfelues et aux qualités indéniables qui n’est pas forcément reconnu comme il devrait l’être à mon sens.

Tu vas manger chez tes collègues ?

Dès que j’en ai le temps, oui ! Comme chez Arnaud Lallement à L’assiette Champenoise à Reims. Sa cuisine aux émulsions simples me correspond bien.

Et dans la région ?

Mon passage chez Marc Meurin m’a marqué : le cadre, les assiettes, le chariot de desserts… J’aime aussi la cuisine de Yorann Vandriessche, de Florent Ladeyn, d’Alexandre Gauthier. Il y a beaucoup de tables qui mériteraient une étoile dans le Nord.

Comment tu vois l’avenir ?Compliqué, car on se forge une expérience créative mais aujourd’hui le public nous demande de revenir à des bases plus classiques.

C’est vrai que les gens ont besoin de retrouver leurs repères de terroir. Qu’est-ce qu’on te demande par exemple ?Du maquereau ! Alors on le remet au goût du jour, mais à notre sauce et ça passe.

Pour conclure ?La cuisine est un beau métier, très prenant, diffi cile à concilier avec une vie familiale, qui demande un véritable engagement. Je cherche un second depuis cinq mois mais les candidats ne veulent pas se déplacer sur le Valenciennois, malgré l’étoile Michelin. Ce manque d’investissement du personnel est regrettable, alors que la place est bien payée. C’est dommage.

Propos recueillis par Yannick Hornez

Laurent, vous êtes maître d’hôtel de La Grignotière…

Oui, je suis dans le métier depuis trente-quatre ans et dans l’établissement depuis neuf ans, avec un changement de propriétaire. J’ai toujours souhaité travailler pour un restaurant étoilé et le rêve s’est concrétisé cette année !

Votre formation ?

C’est un parcours classique, avec un CAP restauration, des expériences du Valenciennois à la Côte d’Azur, dans des établissements très divers comme des restaurants de poisson, des brasseries de luxe et même une boîte de nuit !

Quelles sont les demandes à La Grignotière ?

Curieusement on nous commande beaucoup de Côtes-du-Rhône et de Languedoc ; et du Bordeaux le dimanche ! On fait aussi un tabac avec un rosé légèrement sucré du Tarn-et-Garonne en ce moment. C’est variable !

Qu’est-ce qui change avec l’étoile ?Le client a le droit d’être exigeant comme partout ailleurs, mais on n’a plus le droit à l’erreur.

Quels sont vos domaines de prédilection ?J’aime les vins du Sud-Est, du Languedoc, du Bordelais bien sûr, et avec le temps j’apprécie de mieux en mieux les vins de Bourgogne. J’aime le vin en général, et je sais qu’on peut découvrir des pépites sur tous les terroirs, souvent moins chères que les crus connus.

Un coup de cœur ?Les vins du domaine de Roland Almeras, Les Souls, dans le Languedoc.

Une grande émotion ?Château d’Yquem, oui. Mais c’est non exhaustif.

Propos recueillis par Yannick Hornez

La Tarte au Citron Tarte au citron de mon «Tonton», sorbet aux herbes

Laurent Sueur, Sommelier de la Grignotière

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La Grignotière 6, rue Jean Jaurès59590 RAISMES03 27 36 91 99 www.la-grignotiere.com

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Ils sont forts ces Italiens. Avec un aussi joli pays, ils ne peuvent faire que de jolis produits. Le vin, les charcuteries… et bien sûr les fromages ! Certains nous ont fait croire que l’autre pays du fromage (parce que le “Vrai” pays du fromage, c’est quand même la France, quoi qu’on en dise !) pouvait être les Pays-Bas… Eh bien, je dois vous avouer que pour la diversité de ses climats, de sa géographie, de sa géologie et de ses us-et-coutumes, l’Italie présente bien plus d’atouts que nos amis (et presque voisins) hollandais.De la chaîne des Alpes à la Sicile, l’Italie vous propose des territoires si divers que leurs habitants ont mis en place des méthodes de conservation du lait (donc de fabrication de fromage) quasi aussi diverses que dans l’Hexagone.Petit tour d’horizon et morceaux (de fromage) choisis !

Parmigiano Reggiano L’ambassadeur des fromages italiens et peut-être même de la gastronomie italienne, une sorte de “parrain” respecté au point que l’on peut l’affi ner plusieurs années… Un peu comme pour les vins, vous trouverez des fabrications à base de laits issus d’un mélange de plusieurs races (“assemblage”) ou d’une race unique (“mono-cépage”) : à mes yeux, préférez ceux fabriqués à partir de la Vaccha Rossa ou Bianca car la palette aromatique à partir de 30 mois de cave est réellement sublimée !

Monseigneur Le Gorgonzola Cette pâte persillée tient son appellation du petit village où les vaches devaient se reposer pendant la transhumance. Il est affi né trois mois minimum et sa pâte est fi ne et douce, de couleur ivoire. L’onctuosité de ce grand fromage ne laisse personne de marbre. Servez-le sur des rondelles de baguettes légèrement chauffées pour que le Gorgonzola fonde délicatement. À l’apéritif avec un vin doux naturel ou un Muscat : Mamma Mia !

Le Taleggio

Les plus réducteurs diront que c’est le “cousin italien du St-Nectaire auvergnat”, mais ce bijou italien au lait de vache dont la fabrication remonte au XIème siècle tient son nom de la vallée proche de Bergame, à Taleggio. Lorsqu’il est fabriqué au lait cru (très rare) d’été (encore mieux) et est affi né (12 semaines pour mon goût personnel) : vous aurez une palette de parfums et saveurs optimisée… pour beaucoup de plaisir !

L'incontournable Parmigiano

Le Gorgonzola, onctueux et fondant

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Le Taleggio, fruit d'une tradition séculaire

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Le Pecorino au safran et poivre noir Pur brebis, le Pecorino est un fromage à la pâte pressée non cuite. Sans doute l’un des plus anciens puisqu’il remonte à la Rome antique : Pline en a vanté les mérites et ce fromage était déjà exporté il y a 2 000 ans ! Après 8 à 9 mois d’affi nage, il s’offre à vous pour une dégustation tout en subtilité. Savourez la délicate pâte au safran, l’épice la plus chère du monde et le poivre noir… qui n’a rien d’agressif et qui lui donne toute sa personnalité. D’autres saveurs de Pecorino existent et méritent tout autant le détour… mais mon coup de cœur se porte sur cette version, défi nitivement !

Les fromages “fi lés”La Mozzarella di Buffala, comme la Burrata, entrent avec les beaux jours dans leur pleine saison de dégustation. Préférez celles fabriquées à base d’un lait de buffl onne (plutôt que de vache)… mais attention à leur provenance. Malheureusement, beaucoup de productions industrielles ont lieu sur des territoires sinistrés par la pollution… Il faut privilégier les sélections des bons professionnels et rester attentif quand les prix sont particulièrement attractifs… Le fromage, c’est un métier !

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La Mozzarella authentique au lait de buffl onne

Le Pécorino, déclinable à l'infi ni

A P A R T É S C U L I N A I R E S

Les grands fromages de France, tous les fromages du Nord et bien sûr les véritables

Maroilles & Vieux Gris de Lilleà 2 pas de la Grand’Place - Vieux-Lille

3, rue du Curé Saint ÉtienneTél. 03 20 74 96 99

[email protected]

France 1, Espagne 0Je ramène ma fraiseGariguette, cifl orette, mara des bois... Les fraises annoncent l’été. Il suffi t, sans les laver, de cueillir dans le jardin ces merveilleux fruits rouges, aux dimensions idéales, d’enlever la queue et de croquer en se laissant envahir par leurs arômes riches et complexes. Fraise sur le gâteau, ils

sont riches en vitamine C et oligo-éléments et peu caloriques.

Si vous n’avez pas de fraises dans votre jardin, précipitez-vous chez votre commerçant préféré, mais de grâce, évitez d’acheter ces gros trucs rouges et insipides cueillis avant d’être mûrs et importés d’Espagne. Plus de 80 000 tonnes de fraises d’Espagne sont envoyées en France chaque année, achetées à bas prix par les grandes surfaces. Avec 10 tonnes par camion parcourant chacun 1 500 kilomètres, ça nous fait 8 000 allers et retours, CO2 et gaz d’échappement compris. Elles sont produites sur 6 000 hectares, dans le Sud de l’Andalousie, en empiétant en toute illégalité (grâce à la tolérance du gouvernement) sur le parc national de Doñana,

une zone humide inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, qui abrite l’ultime population espagnole d’une vingtaine de lynx pardelles, dits lynx d’Espagne.

Les fraisiers destinés à cette production sont détruits chaque année. À l’automne, la terre sableuse drainante est stérilisée et la microfaune détruite avec du poison (bromure de méthyle et chloropicrine). Ensuite, la majorité des producteurs emploient des saisonniers originaires du Maghreb, sous-payés et logés dans des conditions précaires. Pour terminer, les fraisiers poussent sur 5 000 tonnes de plastique noir qui sont soit emportées par le vent, soit enfouies n’importe où, soit brûlées sur place. Ils sont matraqués d’engrais, de pesticides et de fongicides. Ils consomment une grande quantité d’eau issue de forages plus ou moins légaux, appauvrissant la nappe phréatique et fragilisant les zones humides.

Alors, achetons des fraises fraîches cueillies avec soin chaque matin près de chez nous. Le retour des beaux jours est l’occasion de se balader et de découvrir nos petits producteurs de fraises pleine terre. Verlinghem, Phalempin, Lecelles, Béthune, Landrethun-les-Ardres ou Samer fêtent la fraise de qualité. La fraise du Nord-Pas-de-Calais est un peu plus chère, fragile, de saison... mais elle est gustativement tellement meilleure !

Yannick Hornez

Les Chroniques du clown gourmand

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Les Bonnes Tables de Yannick HornezAvec l'arrivée des beaux jours, déjeunons chic en terrasse

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Le Jardin d’AliceSi aujourd’hui, dans le Nord, il est un chef légendaire, entendez célèbre et non imaginaire ! C’est bien Marc Meurin dont la réputation dépasse nos frontières. Par ses pouvoirs gastronomiques, le maître du Château de Beaulieu a doublé son étoile en 2005. Le Jardin d’Alice est la terrasse top de la région, distinguée par un Bib gourmand, dans l’enceinte du château de Busnes, restaurant deux étoiles. Le décor est raffi né, la cuisine exceptionnelle. Le chef propose dans son bistrot chic, raffi né et élégant, contigu au restaurant gastronomique, un menu différent chaque jour, suivant son inspiration. Il nous prouve qu’il est possible de manger simplement, rapidement et de façon remarquable sans se ruiner. N’hésitez pas à vous installer sur la magnifi que terrasse fl eurie et arborée du parc du Château de Beaulieu. Dans le même esprit, Marc Meurin a ouvert un établissement, au cœur de Lille, à quelques mètres de la Grand-Place : Monsieur Jean, 12, rue de Paris, mais sans terrasse.Menu semaine : 25 € (entrée/plat), 22,50 € (plat/dessert), 32 € (entrée/plat/dessert) - Menu week-end 39 € (deux entrées/plat/dessert). Ouvert 7 j./7. 1098, rue de Lillers - 62350 Busnes03 21 68 88 88 - www.lejardindalice.fr

Restaurant MeertQui d’entre nous n’a jamais écarquillé ses yeux d’enfant, émerveillé devant le spectacle qu’offre la vitrine de chez Meert, où les pâtisseries soigneusement présentées sont dignes d’un conte de Grimm ? Et la magie s’étend derrière le rideau rouge, jusqu’au restaurant baigné de lumière, s’organisant autour d’une magnifi que terrasse en cour intérieure et d’une verrière. Les cuisines y sont orchestrées par Maxime Schelstraete, un jeune chef aux yeux rieurs, et déjà étoilé lorsqu’il a brillamment intégré l’univers de la célèbre maison lilloise, en 2011. Un cadre intemporel où, midi et soir, Maxime propose ses créations, version thaï entre autres, ainsi que des classiques revisités avec science et audace, entre luxe français et traditions fl amandes. Des mets respectant les saisons, où se côtoient toujours l’émotion, l’instinct et la simplicité d’un homme qui “prend le temps d’évoluer”.Menu du marché le midi : 29 € (entrée/plat ou plat/dessert), 35 € (entrée/plat/dessert), menu découverte le soir à 45 €27, rue Esquermoise - 59000 Lille03 20 57 93 93 - www.meert.fr

L’ArbreUn philosophe en pleine campagne. Lorsque Yorann Vandriessche, chef de l’Arbre à Gruson et étoilé, défend sa cuisine, il énonce invariablement les trois principes de ce qu’il appelle sa philosophie : “Curiosité, Audace, Passion” : curieux de toutes les merveilles que lui proposent les marchés, sa première source d’inspiration, au gré du temps, des pêches et des saisons ; audacieux dans son pari d’ouvrir un restaurant gastronomique de poisson sur les pavés du Paris Roubaix et dans son défi permanent d’accommoder les poissons diffi ciles comme le maquereau ou la sardine ; passionné enfi n par une cuisine créative et généreuse dont chaque plat est une ode aux produits de la mer et aux produits de saison, dont il respecte sans faillir les qualités et la richesse . Yorann, secondé par son complice Arnaud, “offre du plaisir“ dans un menu surprise ou une carte en mouvement abordable, à savourer dans un décor contemporain très agréable ou en terrasse verdoyante. Menu du marché en semaine : 27 € (entrée/plat), 38 € (entrée/plat/dessert), menu surprise à 47 € ou 63 €1, pavé Jean-Marie Leblanc - 59152 Gruson03 20 79 55 33 - www.larbre.com

La LaiterieIl semblerait que cet été, Mary Poppins soit descendue de son nuage, jetant son dévolu sur les cuisines de la Laiterie à Lambersart, y provoquant une bonne bourrasque de renouveau ! Le restaurant a conservé son cadre zen et délicat aux larges baies vitrées donnant sur une terrasse en bois verdoyante ouverte chaque été ; mais il propose aussi au sein-même des cuisines, une table d’hôte teintée d’authenticité scandinave : un portail vers une nouvelle parenthèse enchantée, une étrange aventure gastronomique ! Ce vent de liberté, qui se retrouve aussi dans les saveurs, est l’œuvre de Nicolas Gautier, qui conserve l’étoile depuis deux ans. Cet amoureux du Nord, de son ambiance et de sa gastronomie, est un “locavore”, infatigable dénicheur des meilleurs produits locaux. Sa cuisine délicate mais naturelle, élaborée avec gourmandise, se présente tout en raffi nement, séduction et surprise... Ça fl eure bon de par chez nous ! Menu Break à 39 € (servi uniquement du mardi au vendredi midi), menu Capucin à 58 €, menu Genièvre à 78 €, menu Houblon à 115 €138, avenue de l’Hippodrome - 59130 Lambersart03 20 92 79 73 - wwwlalaiterie.fr

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J’avais évoqué dans le précédent numéro la montée du drapeau américain et la venue de John Kerry en août dernier sur l’île. C’était la première visite offi cielle américaine à Cuba depuis 70 ans, après 53 ans d’embargo économique. Depuis, la spéculation sur cette terre en devenir a explosé. Immobilier, coût de la vie, tout a augmenté dans la capitale. Mais revenons à nos cigares ! Eux aussi ont été soumis à cette forte spéculation sur l’ouverture potentielle du marché américain. Beaucoup de mes clients viennent me voir inquiets de ne plus pouvoir trouver leur havane préféré, ou ayant peur de ne plus en retrouver la qualité à cause d’une demande trop forte pour Cuba ; ou tout simplement de ne plus avoir les moyens de s’offrir ce moment de détente qu’est une dégustation de cigare cubain.

Quelques chiffres : Cuba produit environ 90 millions de cigares par an, la consommation annuelle de cigares premium (non cubains) aux États-Unis est d’environ 110 millions. Lorsque l’on regarde ces chiffres, il est vrai que l’on peut sérieusement s’inquiéter du futur de nos havanes. Cependant, d’autres facteurs entrent en compte.

Les Américains qui veulent déguster des cigares cubains ont toujours réussi à s’en procurer, la production de Cuba répond donc déjà à une actuelle demande. De plus, les Américains ont une attirance particulière pour le havane, due à son illégalité sur le territoire américain. Le fait de rendre le produit légal changera-t-il le désir du consommateur ?

Il est vrai que durant 50 ans, la consommation de premium cigares a habitué les Américains à un goût

bien différent des cigares cubains et surtout à un prix bien inférieur. Comptez entre 5 $ à 25 $ pour un cigare premium. Si le cigare cubain arrive aux USA, son coût sera nettement supérieur.

Lorsque l’on regarde la production du cigare cubain, on se rend compte que les méthodes de fabrication n’ont pas beaucoup changé depuis des décennies.

Ainsi, une modernisation et une optimisation des récoltes augmenteraient la production. Je m’explique : actuellement les Habanos (cigares cubains que l’on connaît sur notre marché) sont produits exclusivement dans la région de Vuelta Abajo dans des “Vegas de

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Manu Harit dans un champ de tabac, Cuba

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primera” (plantations qui produisent le meilleur tabac grâce à leur localisation et leur terroir).

Cependant, le prix du tabac étant contrôlé par l’Etat, le fermier doit se contenter de la valeur d’achat fi xée par celui-ci. Il y a dans la région beaucoup d’autres terres qui remplissent les conditions pour être “Vegas des primera” mais qui sont utilisées pour une activité maraîchère.

L’ouverture vers une idéologie moins communiste et plus capitaliste permettrait aux fermiers de vendre le fruit de leur terre au prix d’un marché régulé par l’offre, et la demande permettrait aux maraîchers de considérer la culture de tabac de grande qualité, ce qui permettrait à Cuba de pouvoir produire plus.

N’oublions pas que tout le territoire de Cuba produit du tabac. Vuelta Abajo n’est pas la seule région, mais la région qui produit la plus grande qualité pour le bonheur de nos havanes.

Des régions moins prestigieuses pourront reprendre le commerce avec la Floride voisine. Cultivé à Cuba et roulé à Miami… Cela restera un cigare Cubain (pas un Habanos, qui est un cigare fait à base de tabac venant de Vuelta Abajo, roulé à la main avec les feuilles entières). Autre spéculation : nous pourrions également commencer à voir des assemblages très complexes avec l’introduction de feuilles cubaines dans des assemblages internationaux (Honduras, Nicaragua etc.).

Mais gardons en mémoire une chose, l’embargo est toujours en place et une visite présidentielle américaine ne suffi t pas pour enlever du jour au lendemain une punition économique très complexe.

Obama était à Cuba le 21 mars dernier. Juste avant sa visite, du 29 février au 4 mars 2016 avait lieu le 18e Festival del Habano, rassemblement annuel des amoureux du havane. Professionnels, passionnés ou simples curieux, nous étions plusieurs milliers à s’être

donnés rendez-vous dans la capitale cubaine pour une semaine de dégustations et d’événements. Édition très particulière, car pour la première fois, 70 journalistes américains ont été accrédités pour y participer. De plus, pour ce 18e festival, nous célébrions le 50e anniversaire de la marque jaune et noir : Cohiba ! Pour cet événement, Habanos S.A. a lancé plusieurs nouveaux cigares Cohiba. Le medio Siglo, qui agrandit la “Linea Classica” (voir numéro précédent), un petit module de 102 x 52 mm, qui confi rme la tendance des petits modules robusto avec un assemblage à puissance modérée développant les notes classiques de Cohiba, d’amande vanillée et de noisette.

Mais les deux lancements les plus marquants pour Cohiba étaient le Cohiba Majestuoso 1966 (150 x 58 mm), lancé en 1966 boîtes numérotées contenant 20 cigares. Le clou du spectacle étant le Cohiba 50 aniversario (178 x 60 mm), tout premier cigare cubain au diamètre de 60, disponible dans 50 humidors

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Cigare roulé à la main avec des feuilles entières

Champ de tabac de la région de Vuelta Abajo

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Cigares Cohiba, dont la célèbre marque fête cette année son 50ème anniversaire

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Diplômé de IHTTI School of Hotel Management à Neuchâtel en Suisse. Actuellement Cigare Sommelier au Corinthia Hotel London, à la charge d’une cave qu’il a développée (100 modules cubains différents de 18 marques avec un focus sur des pièces d’exception et rares), Manu Harit est aussi le plus jeune Master of Havana Cigars au monde.

Formé aux côtés de Eddie Sahakian (propriétaire de Davidoff of London) et Mike Choi (Manager du Cigar Lounge de l’Hôtel Bulgari à Londres), Manu Harit a travaillé avec eux avant de prendre en charge la cave à cigares du Corinthia. Passionné de vin et formé en Suisse par Tzvetan Mihaylov (ambassadeur des vins de Champagne pour la Suisse), il a participé à plusieurs concours au sein du comité de Champagne.©

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numérotés contenant 50 cigares eux-mêmes numérotés.Le humidor numéro 1 s’est vendu 350 000 € à la vente aux enchères de clôture. Les revenus de cette vente aux enchères tant attendue de l’industrie sont reversés aux services de santé de Cuba. L’heure était à la fête car la marque Cuaba, lancée en 1996 dans l’hôtel mythique londonien, le Claridge’s, célébrait ses 20 ans. Une soirée incroyable, aux rythmes des sons et des danses cubaines, mettait à l’honneur la marque mais aussi ses rouleurs. Cuaba est la seule marque qui offre uniquement des cigares appelés “double fi gurados”, les deux extrémités en pointe. En raison de la complexité de ce format, seuls les meilleurs rouleurs peuvent effectuer cette tâche. C’était donc l’occasion d’apprécier cet art en direct et bien évidemment de déguster de merveilleux doubles fi gurados.

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Lors de sa visite au 18ème festival del Habano, Manu Harit apprécie avec soin des feuilles de tabac en cours de maturation

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Il est 9h du matin, le soleil commence à réchauffer la Havane. Rendez-vous avec Herry, directeur de la boutique de l’usine mythique de la vieille Havane, située au 520, rue Industria, “La Fabrica Partagas”. Herry vous guidera sur le choix du cigare, son accueil chaleureux et sa bonne humeur vous feront sentir comme à la maison. Il est toujours diffi cile de quitter cet endroit, mais en bon Français, il est 11h, et on est attendu sur le roof top de l’Hôtel Saratoga pour l’apéro. Situé à quelques minutes à pied de la fabrique Partagas, cet hôtel moderne offre une vue incroyable sur la Havane, sa piscine sur le toit et son bar en font un endroit parfait pour l’apéro. N’oubliez pas de vous munir de cigares chez Herry avant de monter, car leur sélection de cigares est très limitée.Après un mojito et un bon cigare, il est temps de manger un morceau. Sautez dans un taxi, nous avons rendez-vous à San Cristobal. Caché dans une petite rue de la vieille Havane, cet endroit au décor ultra-kitch semble être non pas un restaurant, mais la boutique d’un vieux brocanteur qui n’a jamais réussi à vendre et a simplement accumulé pendant toute sa vie. Il est temps pour vous de goûter le fameux riz et sa sauce haricots rouges. En plat, langoustes, poissons, viandes, le choix est impressionnant et le chef nous a étonné avec des saveurs incroyables, tout en simplicité. Le staff, d’une gentillesse et d’un service à faire rougir beaucoup de nos palaces français, s’assurera de vous emmener à la cave à cigares au moment du dessert. N’oubliez pas de goûter le rhum Montecristo avec votre havane. En sortant, vous pouvez vous rafraîchir avec un Daiquiri Molata (Daiquiri avec un twist, fait avec du cacao cubain) dans le bar où Ernest Hemingway avait ses habitudes, à El Floridita.

Ce soir nous avons rendez-vous dans un endroit mythique de la Havane, lieu où les personnalités du monde entier sont passées, l’Hôtel Nacional. Vous pourrez voir leurs portraits dans l’une des galeries qui affi che fi èrement les portraits de leurs visiteurs VIP, du dictateur nord-coréen à François Hollande. Dès lors que vous arrivez, ce bâtiment majestueux surplombant l’océan vous fait comprendre que beaucoup de belles (ou moins belles) histoires ont été écrites dans cet endroit. Installez-vous sur la terrasse avec vue sur mer, vous comprendrez vite qu’à 18h, tous les affi cionados se retrouvent pour échanger sur leurs découvertes et bons plans de la journée. Le parfum des cigares, la brise venant de l’océan, la chaleur et l’humidité vous obligeront à commander une cubata pour vous désaltérer. Ne manquez surtout pas le classique cuban sandwich : jamon y queso ! Faites-moi confi ance, il aura un goût proche de la perfection culinaire, l’environnement aidant.N’oubliez pas d’aller faire un tour dans la boutique de l’hôtel située au sous-sol. Une rouleuse sur place roule des cigares frais et leur cave à cigare est conséquente. Les nuits sont très courtes sur la terrasse du Nacional. Si toutefois vous ne désirez pas fi nir la soirée au Nacional, la Fabrica del Arte fera votre bonheur. L’image même de la nouvelle Havane, ancienne usine transformée en lieu culturel. Boîtes de nuit, bars, galeries d’art, restaurants… Vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin pour passer une bonne soirée. Ce lieu est hors du temps pour la Havane, extrêmement occidental et refl ète cette jeunesse en désir de changement et de développement. Les talents cubains s’y retrouvent pour exposer leur travail ou leurs performances.

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C I G A R E S

62#8 - LE JOURNAL À PART

É P I C U R I E N S À PA R T

Nom et prénom DEBEUNNE Stéphane

Profession et société PDG de FRANCE CAKE TRADITION

Votre passion Entreprendre, le vélo, la montagne, l’œnologie, l’art moderne, l'histoire, l’agriculture biologique, la cuisine, les amis, la politique !

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? Le R et le Bo jardin, 2 tables animées par 2 amis qui font le renouveau de Roubaix et Tourcoing

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Un Lafi tte Rotschild 1998 : dégusté par deux fois à 5 ans d’intervalle : tout est là ! Domaine de l’A par Stéphane Derenoncourt ; on y est !

Votre devise ? Ne pas en avoir.

Être entrepreneur n’empêche pas de s’accorder une parenthèse épicurienne de temps à autre. Rencontre avec ces acteurs de la région Nord-Pas-de-Calais, qui partagent avec nous leurs coups de cœur et bonnes adresses.

Nom et prénom DUBOIS Bertrand

Profession et société Dirigeant 2 MEM STOCK

Votre passion L'art contemporain, les cigares, le vin, le rugby.

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? Les Tablettes de Jean-Louis Nomicos, à Paris.

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Un Sassicaia rouge avec un bœuf Kobe numéro 10, avec mes potes au Standard, à Lille.

Votre devise ? Plaisirs, famille, amis.

Nom et prénom DEMOUSSAUD Antoine

Profession et société Dirigeant de la société ON A MARCHÉ SUR LA LUNE

Votre passion Le sport (le footing car adapté à mon mode de vie), les voyages, moto & voitures et mes amis.

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? L’entrecôte sauce au poivre frites du Club à Part ! Mais j’aime beaucoup la cuisine italienne et thaïlandaise… En gros j’aime bien vivre !

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Mon cousin étant vigneron à Tain-l’Hermitage (Domaine Dard-Ribo ) j’ai eu la chance de découvrir sa passion du vin et de comprendre son métier en dégustant son Crozes-Hermitage ou son Saint-Joseph rouge. Ces fruits et cette rondeur, mes papilles ne s’en sont toujours pas remises !

Votre devise ? Un doux mélange entre travailler, entreprendre et s’amuser. Les proportions varient selon la saison.

63 LE JOURNAL À PART - #8

Nom et prénom WAŸ Thierry

Profession et société Dirigeant de l’agence conseil Média TRËMA

Votre passion Le Premier Empire, le vin, les tables étoilées, le poker et tout ce qui se partage en bonne et joyeuse compagnie…

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? Le Marcq, à Marcq-en-Baroeul, avec Kader Belfatmi & La Grenouillère à La Madelaine-sous-Montreuil avec Alexandre Gauthier : un voyage exceptionnel au pays des 5 sens.

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Il y a tant de jolis fl acons à découvrir qu’il est diffi cile de choisir, mais la dégustation avec un ami parisien épicurien au Club à Part d’un champagne SALON “S” 1999 reste l’un de mes plus beaux souvenirs.

Votre devise ? “Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.” Mark Twain.

Nom et prénom DEMOUY Étienne

Profession et société Dirigeant de l’agence de communication JBL Com & Cie

Votre passion L’Entreprise avec un grand “E”. Le vin quand il est simple et généreux. Le rugby et l’état d’esprit qui l’entoure.

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? La simplicité et la bonhomie du Gabbro, les desserts du Club à Part et le bar en croûte de sel du restaurant L’océan au Croisic.

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? En ce moment j’apprécie particulièrement le Saint Romain blanc 2011 de chez Christophe Buisson et le Chablis 1er Cru 2011 de Billaud Simon “Montée de Tonnerre” accompagné de ses pâtes aux coques fraîchement péchées le matin.

Votre devise ? Éternel optimiste, quand je regarde mon verre je le vois toujours à moitié plein !

Nom et prénom DUJARDIN Pierre

Profession et société Dirigeant Groupe FINASSUR Courtage d’assurance et de réassurance

Votre passion Le génie Humain.

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? Abstraction faite de Michel (Reutenauer) que je suis depuis 15 ans qui a le don de revisiter la cuisine traditionnelle comme son physique le laisse supposer, (refait du foot Michel, il est encore temps !!!), la simplicité de la cuisine de Thierry Marx du Mandarin Oriental.

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Un Hermitage Jean-Louis Chave Rouge de 1999 et la Tarragonne quelle que soit l’époque.

Votre devise ? “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.” Nelson Mandela

64#8 - LE JOURNAL À PART

É P I C U R I E N S À PA R T

Nom et prénom LETARTRE Bertrand

Profession et société PDG des Laboratoires ANIOS (Lille) & Propriétaire récoltant du Domaine LA ROUILLÈRE (St-Tropez)

Votre passion Mes Métiers ! ANIOS et LA ROUILLÈRE.

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? Le Restaurant Georges Blanc à Vonas.

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Château Haut-Brion 82, offert par mes collaborateurs pour mon anniversaire, il y a quelques années. Un Pessac-Léognan, millésime exceptionnel qui avait gardé toute sa fraîcheur malgré le temps, dégusté avec un baron d'agneau aux herbes… Divin !

Votre devise ? “L'attitude est une petite chose mais qui fait toute la différence”Winston Churchill.

Nom et prénom LECLERCQ Antoine

Profession et société Co-fondateur et Dirigeant de la marque JAQK

Votre passion Le Poker, le Foot, le Motocross et ma bande de joueurs…

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? La table de Nicolas Pourcheresse à L’Hôtel Clarance (Lille) et inévitablement Le Club à part !

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Un Angelus, je ne sais plus quelle année (je ne suis pas un expert en vin, mais je sais, croyez-moi, les apprécier), partagé généreusement par un ami sur sa terrasse, un dimanche d’avril 2016, ensoleillé. Ami, soleil, partage, générosité et grand vin, tout était aligné.

Votre devise ? “Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.” Mark Twain

Nom et prénom DERREUMAUX Jean

Profession et société Président de THANKS COMPANY

Votre passion Voyager et partager.

Quelle est votre table coup de cœur du moment ? La Royale, rue Royale à Lille, peu de couverts, excellent, très bel accueil, une référence en bistronomie.

Quel est à ce jour votre meilleur souvenir de dégustation de vin ou votre meilleure découverte ? Jura rouge en cépage Poulsard, de la Fruitière Vinicole d’Arbois millésime 2013, fruité avec une structure et une couleur légère, très agréable en ce retour des beaux jours.

Votre devise ? “Carpe diem”, ou aussi “l’essentiel c’est le principal” ou encore “est-ce qu’on peut être sérieux sans avoir la grosse tête ?”, sans oublier “ici on n’est pas sorti de la caisse de Jupiler” !

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Adressesà vos carnets

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SORTIE SEPT 2016

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