journal le réveil des combattants - novembre 2014

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L’ÉTAT PEUT-IL ÊTRE CONDAMNÉ POUR AUSTÉRITÉ ? 1914 - 1918 L’HEURE EST VENUE D’UN ÉTAT PALESTINIEN Novembre 2014 - N° 808 - 5 L’AUSTÉRITÉ L’AUSTÉRITÉ LE CHÔMAGE LE CHÔMAGE LA PAUVRETÉ LA PAUVRETÉ ONT UN NOM ONT UN NOM Commission européenne Commission européenne et son président et son président Jean-Claude JUNCKER Jean-Claude JUNCKER

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Page 1: Journal Le réveil des combattants - novembre 2014

L’ÉTAT PEUT-IL ÊTRE CONDAMNÉ POUR

AUSTÉRITÉ ?1914 - 1918

L’HEURE EST VENUE D’UN ÉTAT

PALESTINIEN

Novembre 2014 - N° 808 - 5 €

L’AUSTÉRITÉL’AUSTÉRITÉ LE CHÔMAGE LE CHÔMAGE LA PAUVRETÉ LA PAUVRETÉ

ONT UN NOM ONT UN NOM

Commission européenneCommission européenneet son présidentet son président

Jean-Claude JUNCKERJean-Claude JUNCKER

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2 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

La guerre de 14-18 vue par les Petits Artistes de la MémoireLa 8e édition du Concours national organisé par l’ONAC sur ce thème ayant été consacré offi ciellement élément du centenaire de la guerre 14-18, le jury « élargi » - sous la présidence de Mme Antoine (Directrice générale de l’ONAC) – s’est réuni aux Invalides le 15 sep-tembre dernier. André Fillère y siégeait au nom de l’ARAC.

Cinq cent quarante classes y ont participé (le double de l’an passé), des départements tels le Rhône, les Alpes Maritimes, l’Ille et Vilaine, la Réunion, etc s’étant particulièrement investis. A noter l’élargissement aux écoles françaises à l’étranger, avec la partici-pation du Lycée Prins Henrick à Copenhague (Danemark), l’Ecole française Montesquieu de Vilnius (Lituanie) et le Lycée français de Vienne (Autriche).

Chaque jury départemental ACVG (Service départemental ONAC) a sélectionné un travail scolaire qui a été confronté aux autres ouvrages présentés aux jurys d’académie. Trente-cinq carnets ont été retenus parmi les 540 en concours ; et l’ONAC national en a sélectionné 15 soumis au jury national le 15 septembre. La remise offi cielle aux lauréats a eu lieu le 10 novembre dans les salons du gouverneur militaire de Paris pour les prix d’Académie, puis le 11 novembre à l’Elysée par le Président de la République pour les prix ci-dessous.

■ LES PRIX ATTRIBUÉS➢ 1er Prix : « Eclairs d’acier », réalisation Ecole Saint-Genes de Bordeaux (33)

➢ 2e Prix : « Jean Chotard, pilote de la grande guerre », réalisation Ecole Frédéric Mistral d’Alès (Gard)

➢ 3e Prix : « Eugène dans une terrible guerre », fi lm réalisé par l’Ecole d’Alaï de Francheville (Rhône)

➢ Mention « approche historique » : « Félix Prosper Lecoeur, 6e RAP, 25e batterie, matricule 1361 ». Ecole de Saint-Mau-rice-leVieil (Yonne).

➢ Mention « autre regard » : « Le journal d’une parisienne en temps de guerre août 1914 – novembre 1919 ». Ecole d’Alésia, (Paris 15e).

➢ Prix des Ecoles françaises à l’étranger (AEFE)* : « Mon carnet de guerre, Fritz Jorgensen 1914 ». Lycée Prins Henrik (Co-penhague – Danemark) – (* AEFE : Agence pour l’Enseignement du Français à l’Etranger).

Ceci étant, et tout en soulignant l’intense qualité émotionnelle des travaux de tous les élèves, il nous semble que des améliorations au niveau du processus des jurys (Académies, ONAC) devraient et pourraient être apportées, permettant que ce concours ne soit pas « confi squé » aux ACVG et qu’ils en demeurent – autour du carnet de guerre Renefer et avec lui – les observateurs décisifs.

Qui est Monsieur Juncker, Président de la Commission Européenne ?

Dis-moi qui te dirige, je te dirais qui tu es. Le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, traîne de sacrés boulets : non seulement « Luxleaks » et l’évasion fi scale couverte par l’Etat, mais aussi « les écoutes du SREL(1) ».

Le nouveau président de la Commission européenne, intronisé en novembre 2014, est « the right man at the right place(2)», l’image de cette Europe en crise économique, politique, idéologique et morale, lui qui fut Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013.

a) Il y a bien sûr « Luxleaks », ce scandale fi nancier révélant que du temps où il était 1er ministre, le fi sc luxembourgeois a favorisé l’exil fi scal d’un millier d’entreprises, essentiellement européennes et américaines. L’évasion fi scale à grande échelle, au cœur de l’Europe.b) En 2007, M. Juncker informé de la mise en place d’un espionnage de masse la population luxembourgeoise (SREL), 300 000 citoyens fi chés sur 400 000 habitants entre 1980-1990 a botté en touche.c) Juncker a été contraint à démissionner en 2013 devant l’ampleur de ce scandale d’Etat, sans comparaison en Europe. Il a pu rapidement trouver une voie de sortie honorable : la présidence de la Commission européenne.

Que ceux qui appelaient au nom de la raison à forger une majorité assurant un consensus européen derrière l’ex premier ministre luxembourgeois assure leurs votes et leurs responsabilités.

Pour nous, il faut rompre avec cette politique, ces complicités qui construisent l’Europe de la fi nance, du secret, des combines politiciennes, des voyous et qui rattachent nos Nations sans vergogne à l’OTAN.

Il faut plus de démocratie, donc plus de souveraineté des peuples et donc des Nations, il faut exiger et obtenir la démission de M. Juncker.(1) Service de renseignements de l’Etat du Luxembourg(2) L’homme qu’il faut à la place qu’il faut

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 3

ÉDITO LE RÉVEIL

SOMMAIRE

www.le-reveil-des-combattants.fr

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS

Fondé en 1931 par Henri-BarbusseMensuel de l’Association républi-caine des anciens combattants et

victimes de guerre.Commission paritaire n° 0713-A 06545ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditionsdu Réveil des Combattants • SARL au capitalde 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 392, place du Méridien - 94807 Villejuif cedexTél. 01 42 11 11 12Fax. 01 42 11 11 [email protected]

• Tirage : 60 000 exemplaires• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé• Directeur délégué - Rédacteur en chef : Pa-trick Staat• Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Lau-rence Gorain• Service photos : Jean- Claude Fèvre• Administratrice : Annick Chevalier• Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

L’AUSTÉRITÉ N’EST PASFATALE, L’ARGENT EXISTE,

LA SOUVERAINETÉNATIONALE EN EST L’OUTIL

Alors que le chômage ne cesse de croître et que la misère s’installe durablement, que le PIB chute dans notre pays, le gouvernement refuse

de changer de politique.Faites à la demande de Bruxelles, les coupes drastiques dans les dépenses publiques pénalisent lourdement l’ac-tivité économique. Ce sont les prestations sociales telles que la retraite, les soins, les médicaments et les alloca-tions familiales… qui sont visées.Le budget 2015 de la France est écrit sous la dictée de la commission européenne, qui demande au gouverne-ment d’aller encore plus loin pour les années à venir.Cette commission n’a aucune légitimité d’autant plus qu’elle est dirigée par l’instigateur de détournement de dizaines de milliards d’euros.De soumission en soumission au diktat de Bruxelles entre 1980 et 2007, la contribution de l’industrie fran-çaise à la richesse nationale est passée de 24 % à 14 %. Dans cette période, 1 913 000 emplois ont été suppri-més. Dans son immense majorité, ces emplois sont dé-localisés en Asie ou au Maghreb mais également dans les pays de l’Europe de l’Est.

La multiplication des plans sociaux, comme aujourd’hui à Peugeot-Citroën, la fermeture pure et simple des en-treprises pour investir dans des activités plus rentables n’a qu’un seul but : sécuriser le capital et servir des di-videndes aux actionnaires*. Cette politique ne profi te qu’à une poignée, « la crise » n’est qu’un argument fal-lacieux. Cette année les 1 200 plus grandes entreprises mondiales doivent redistribuer en dividendes à leurs actionnaires – hors investissement dans les entreprises – 1 190 milliards de dollars. Et 2015 s’annonce encore plus faste.

Cette Europe est construite pour favoriser la libre circu-lation des capitaux, construite pour la concurrence libre et non faussée. Elle impose aux Etats, avec les traités qu’ils ont signés, l’austérité, le chômage, la misère, la mise en concurrence des peuples.

Avec cette Europe-là, rien de social, d’humain, ne peut aller dans le bon sens. Elle étouffe la souveraineté des nations, elle empêche la démocratie de s’exprimer, elle engendre la misère et les risques de guerre.

M. Juncker, l’homme qui a mis en place la plus grande fraude fi scale au détriment des pays européens, va pour-suivre sur une plus grande échelle cette politique au pro-fi t de la fi nance qui conduit à la mort des économies des pays de l’Union Européenne.

Patrick STAATVoir article page 7

P. 13 . D O S S I E R

1914-1918

Actualités

L’Etat peut-il être condamné pour austérité ................................ 4En France, la pauvreté s’intensifi e et s’enracine......................... 5Le visage de l’Europe des profi ts, les gâchis de l’austérité ........ 6Les actionnaires d’Alstom toucheront 3,5 à 4 milliards d’€ ..... 7Ils luttent et ils ont raison ............................................................ 8

International

Election américaine : L’obamania en déroute ............................. 9Réforme de la santé : loin du compte .......................................... 9Cuba : Le New-York Times milite pour la levée de l’embargo ....10Burkina-Faso : Un pied à terre pour l’Elysée ...........................11Gorbatchev pointe l’Otan ...........................................................11Israël/Palestine : L’heure est venue d’un Etat palestinien ........11

Vos droits

Ombres et lumières sur l’ONAC ...............................................21Mise à jour avec le point PMI à 13,96 ......................................21Philippe Marini (UMP) propose d’en fi nir avec les droits des ACVG d’hier et des OPEX d’aujourd’hui ................................22Conjoints survivants ..................................................................22Conseil d’administration ONAC-VG ........................................23Ensemble, renforçons, préservons notre mutuelle ....................23L’AVEN en congrès ...................................................................24

Vie de l’ARAC

Guy Fischer nous a quitté ...............25Nos peines .......................................26Vie des comités ...............................27

Magazine P. 31

Ce numéro comporte un encart “Offre spéciale 2015” et une enveloppe T

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4 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL ACTUALITÉS

L’Etat peut-il être condamné pour austérité ?Quand le droit est mauvais, il faut le combattre et le changer. Mais quand il proclame la légitimité de notre com-bat, il faut s’en servir.

C’est bien le cas de la bataille contre l’austérité.

Accepter que d’autres dépenses au-raient priorité sur les dépenses so-ciales est un détournement de la fonc-tion de l’Etat. Certes, les ministères considérés comme les plus importants sont ceux qui assurent l’autorité. On les appelle "régaliens", ce qui veut dire "du roi", ce qui vient du temps où Louis XIV disait "L’Etat, c’est moi". Comme il avait bon cœur, il y ajoutait un peu de charité sociale, comme le conçoivent ceux qui déplorent la gé-nérosité de ce qu’ils appellent odieu-sement "l’Etat providence".

Mais la Révolution est passée par là, la Déclaration de 1789 des droits de l’homme et du citoyen et les deux siècles suivants ont été tissés des luttes contre sa confi scation par la bourgeoi-sie, pour donner à la démocratie un contenu de souveraineté populaire où les citoyens ne désignent des élus que pour gouverner par eux.

La fonction de l’Etat devient celle d’un appareil par lequel les citoyens gèrent ensemble leurs ressources communes pour satisfaire leurs be-soins communs, ce qui devrait inver-ser la priorité au profi t des ministères sociaux.

Ce n’est pas une spéculation idéaliste. Depuis 1945, la Charte des Nations Unies en a fait la règle universelle.

Quand son préambule déclare "Nous peuples des Nations unies… avons décidé d’unir nos efforts" en faveur de "la mise de la guerre hors la loi et (du) droit des peuples et d’eux seuls à disposer d’eux-mêmes", cela signifi e bien que leurs Etats sont leurs instru-ments d’exercice de leur souveraineté.

Même la Constitution de la Ve Ré-publique, bien qu’elle en organise tout le contraire, s’est crue obligée de reprendre l’article 3 de la IVe qui déclare : "La souveraineté nationale appartient au peuple français qui l’exerce par ses représentants". Mais surtout il a été signé aux Nations Unies, le 16 décembre 1966, un pacte sur les droits économiques, sociaux et culturels, proclamant le droit au tra-vail, à la santé, à l’éducation, etc. et dont l’article 11 dispose que "les Etats parties au présent pacte reconnaissent le droit de toute personne et sa famille à un niveau de vie suffi sant compor-tant nourriture, vêtement et logement, et à l’amélioration constante de ses conditions d’existence (et) prendront les mesures appropriées pour assurer la réalisation de ce droit".

Or l’article 55 de la Constitution dit que "les traités internationaux approu-vés par la France ont dès leur publi-cation une autorité supérieure à celle

des lois" et le pacte a été approuvé et publié au JO du 1er février 1981.

Ainsi, depuis 1981, l’obligation par l’Etat d’assurer un niveau de vie suf-fi sant et l’amélioration constante des conditions de vie des français est une obligation légale, qui l’emporte sur toutes les autres lois.

Dès lors, une politique d’austérité im-posée pour donner priorité à d’autres dépenses (telles que la rémunération de profi ts spéculatifs, ou les expédi-tions militaires) constitue de la part de l’Etat une trahison de sa fonction de service public, un manque-ment aux obli-gations qu’il a contractées et un détourne-ment des de-niers publics.

Roland Weyl, avocatwww.elunet.org – 14/11/2014

L’ARAC, pour sa part comme elle l’a si souvent exprimé, prendra toute sa place dans la défense des valeurs de la République, pour la défense des intérêts du pays.

L’ARAC est prête à toute rencontre, à tout échange, à toute action pour défendre l’intérêt des français.

LE GRAND BLUFF IDÉOLOGIQUE

Non, la France et l’Etat ne sont pas au bord de la faillite

En milliards d’eurosLe patrimoine de la France(2012)

La dette cumulée de la France(Etat, Sécu et collectivités locales,à la fi n juin 2014)

13 588

2 023

C’est en milliards d’euros la trésorerie accumulée par les entrepriseseuropéennes depuis 2007

d’après l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P)

346

Un Pactolequi pourrait être investi dans l’appareil productif

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 5

ACTUALITÉS LE RÉVEIL

En France,« la pauvreté s’intensifi e et s’enracine »Le Secours catholique dit avoir ac-cueilli près d’un million et demi de personnes en 2013

Le rapport annuel 2013 du Secours catholique indique qu’1,5 million de personnes ayant bénéfi cié d’une aide de l’association disposaient d’un re-venu moyen de 515 euros par mois.

La paupérisation s’accélère. Les chiffres du Secours catholique sur l’état de la pauvreté en France ré-vèlent qu’en 2013 les pauvres sont de plus en plus pauvres, mais aussi de moins en moins visibles. « La pau-vreté s’intensifi e et s’enracine. On rencontre davantage de personnes avec un niveau de vie de plus en plus faible », explique Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catho-lique.

La paupérisation s’accélère chez les seniors en raison de carrières profes-sionnelles de moins en moins stables et d’une hausse du phénomène d’in-validité. Le document met aussi en avant une augmentation de la solitude chez les plus précaires, particulière-ment chez les hommes, et alerte les autorités sur la précarité énergétique grandissante avec la montée des prix dans ce domaine. Le Secours catho-lique s’inquiète de cette situation.

« La précarité énergétique gagne du terrain » et l’aide fi nancière apportée aux personnes dans cette situation a presque doublé (+90 %) en dix ans.

L’association dit avoir accueilli près d’un million et demi de personnes en 2013, dont 8,5 % de plus de 60 ans, alors qu’ils représentaient 5 % des populations aidées en 2000, et la pro-gression est plus forte chez les plus de 50 ans, qui comptent pour 25,5 % des personnes accueillies contre 18 % en 2011. Ce chiffre fait écho à ceux du chômage : en septembre, le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans avait augmenté de 11,1 % sur un an contre 4,0 % pour l’ensemble de la population. Le texte relève qu’un tiers des 55-64 sont bénéfi ciaires du Revenu de solidarité active (RSA).

Le Secours catholique s’inquiète en outre de la proportion grandissante de femmes parmi les seniors accueil-lis : de 54 % en 2003 à 61 % en 2013,

avec un revenu moyen de 772 euros, « soit 215 euros en dessous du seuil de pauvreté », souligne le rapport. Les plus âgés ne sont pas les seuls touchés puisque le nombre total de personnes accueillies s’accroît (+46 000), avec une hausse marquée des familles avec enfant, qu’elles soient monoparentales (+2,3 %) ou qu’il s’agisse de couples (+6 %).

Le revenu mensuel moyen des per-sonnes soutenues, dont 16 % de mé-nages qui n’ont aucune ressource, est de 515 euros par unité de consomma-tion, soit 772 euros pour un couple ou 1 081 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

L’organisation caritative rappelle en-core que la pauvreté entraîne la perte de lien social. Ainsi les hommes seuls ont-ils compté pour un quart des mé-nages accueillis et présentent le ni-veau de vie moyen le plus faible, avec 437 euros par mois.

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6 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL ACTUALITÉS

LOCATIONS VACANCES FRANCE

Le visage de l’europe des profi ts, les gâchis de l’austérité

Pour les salaires et l'emploi des luttes qui montent dans les pays européens

Les gouvernements au service des grands patrons, l'Union Euro-péenne détruisent les acquis sociaux des salariés. Faire baisser ce qu'ils ap-pellent le coût du travail est leur grand objectif car cette baisse doit permettre d'augmenter les profi ts. Il n'est pas étonnant dans ces conditions que la lutte des salariés dans les pays euro-péens présente des caractéristiques communes.

En Italie, des centaines de milliers de salariés ont répondu à l'appel de la CGIL pour dénoncer les projets du social-démocrate Renzi de réformer le marché du travail. Pour encourager les embauches afi n de lutter contre le chômage, le gouvernement Renzi pré-voit de faciliter les licenciements et de réduire les droits et protections des sa-lariés dans leurs premières années de contrat.

En Grande Bretagne, des mesures « d'assouplissement » ont conduit à ce que l'on appelle les contrats zéro

heure. Un salarié soumis à cette règle doit attendre le bon vouloir de son pa-tron pour venir travailler. Il peut être utilisé à tout moment et s'il refuse, il est mis hors course. C'est la logique de « l'assouplissement » menée à son terme ultime. Des manifestations ré-centes dans ce pays montrent que la pression monte pour dénoncer ces conditions d'emploi. De nombreuses

catégories salariales sont en lutte et manifestent pour les salaires et les conditions de travail.

En Allemagne, pays tant vanté pour son « modèle social » et sa réussite économique, la crise fait aussi des ravages. On y trouve de très bas sa-laires : à prendre ou à laisser ! En Al-lemagne, aussi, le mécontentement s'exprime. On l'a vu avec la grève des cheminots pour les salaires et la dimi-nution du temps de travail et celle des pilotes pour les retraites. Ces grèves inquiètent le pouvoir qui y voit la pré-fi guration de mouvements plus impor-tants. Le gouvernement envisage d'in-terdire les actions dites catégorielles.

En Belgique, pour beaucoup de travailleurs belges, c’était la toute première fois. Une première mani-festation pour dire « STOP » à une politique d’austérité qui n’en fi nit plus en Belgique. Venus de Gand, Bruxelles, Liège ou Anvers, de Wal-lonie comme de Flandre, enseignants, infi rmiers, cheminots ou ouvriers, ils étaient entre 100 et 150 000 à protes-ter contre le plan du gouvernement,

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 7

ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Quand les gros actionnaires continuent de s’engraisser au détriment des investissements, du développe-ment de l’entreprise et donc de l’emploi et du pouvoir d’achat des Français.

Les actionnaires d’Alstomtoucheront 3,5 à 4 milliards d’eurosBouygues, qui détient un peu moins de 30 % d’Alstom est le premier ac-tionnaire. La distribution se fera sous la forme d’une offre publique de ra-chat d’actions. Les actionnaires d’Als-tom en savent désormais davantage sur le montant qu’ils percevront de la vente des activités énergie du groupe à l’américain General Electric. Dans un communiqué, l’équipementier fran-çais indique qu’il y aurait « une dis-tribution aux actionnaires qui pourrait être comprise entre 3,5 et 4 milliards d’euros ».

« Le conseil d’administration souhaite assurer une structure fi nancière solide au groupe afi n de répondre à ses futurs besoins opérationnels et soutenir son développement », indique le commu-niqué. « En cohérence avec cet objec-tif, le conseil envisage de conserver au sein de l’entreprise plus des deux-tiers des 12,35 milliards d’euros à rece-voir de General Electric pour renfor-cer le bilan d’Alstom et désendetter le groupe », précise-t-il. Le principal intéressé est le groupe Bouygues, qui détient près de 30 % d’Alstom et pour lequel l’équipementier n’est plus une

participation stratégique. La distribu-tion se fera sous la forme d’une offre publique de rachat d’actions, après la réalisation de l’opération, dont la clô-ture est prévue au deuxième trimestre 2015.

Offre cash de GEà 7,3 milliards d’euros

L’offre du conglomérat américain sur Alstom valorise le périmètre racheté à 12,35 milliards d’euros. Mais ce péri-mètre comprend 2,5 milliards d’euros de liquidités, et Alstom rachètera à GE, pour un montant de 2,6 milliards d’euros, une part de ses activités cé-dées (énergies renouvelables, réseaux et nucléaire) pour y rester présent, via des co-entreprises. « L’investissement net en numéraire pour GE s’élève à 10 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros) », avait indiqué le groupe américain fi n juin. Le nouvel Alstom, centré sur les transports, a aussi déjà prévu d’acquérir, pour 600 millions d’euros, l’activité Signalisation de GE. A fi n septembre, le groupe était endetté à hauteur de 3,9 milliards d’euros, a indiqué le groupe à l’oc-

casion de la présentation des résultats semestriels.

Ce partage n’est pas celui qui était re-commandé par le cabinet d’expertise mandaté par le comité d’entreprise eu-ropéen du groupe. Sur les 12,35 mil-liards d’euros, l’expert recommandait, selon nos informations, de fl écher 2,85 milliards d’euros vers les ac-tionnaires et de conserver 1,5 milliard d’euros pour les besoins du nouvel Alstom. « Les actionnaires pouvant reprendre une autre partie des produits de la cession après la vente des par-ticipations dans les co-entreprises, en fonction de l’évolution de la situation du groupe », expliquait Secafi Alpha. Les actionnaires d’Alstom sont convo-qués le 19 décembre pour l’« approba-tion de la cession des activités Energie (Power (génération d’électricité) et Grid (Réseaux), et des services cen-traux et partagés d’Alstom à General Electric », selon le projet de résolution publié au Balo (bulletin des annonces légales). Les Echos

Alstom avec cette décision, si elle est prise, joue contre la France

un véritable plan de guerre contre le monde du travail (retraite à 67 ans, baisse des salaires nette, coupe dras-tique dans l’Education et le transport).

En Grèce, au Portugal, en Espagne, on ferme des écoles et on licencie des enseignants. On ferme ou on privatise des hôpitaux, on brade les services publics au profi t de multinationales et d’intérêts privés locaux.

Les politiques de compétitivité consistent aussi à “modérer” voire ré-duire les salaires et les droits sociaux

au plus grand bénéfi ce des entreprises.

En Europe du Nord comme dans les

pays du Sud, elles frappent les salariés

de plein fouet.

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Page 8: Journal Le réveil des combattants - novembre 2014

8 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Ils luttent et ils ont raison !Depuis des mois, de multiples luttes se sont déroulées dans notre pays. Dans des PME, mais aussi les grandes entre-prises, les salariés se bougent et si toutes les luttes ne sont pas victorieuses, elles ont valeurs d’être déterminées, sou-vent elles débouchent aussi, défendent l’emploi, les conditions de travail, les salaires, les droits individuels, collec-tifs. Toujours, elles portent le rejet de la politique actuelle d’Hollande Valls, d’austérité et de récession pour notre peuple, d’arrogance et de richesse tou-jours plus grande pour les patrons, les banques, les capitalistes.En fait, ce ne sont que ceux qui luttent, qui peuvent obtenir la victoire et ce sont ceux-là qui écrivent l’avenir, non seulement le leur mais y compris celui de notre industrie, de nos droits, de nos conquêtes, de nos revenus, de notre pays !

SNCFLes Cheminots luttent et portent des coups redoutables aux plans gouverne-mentaux de privatisation de la SNCF. Voir notre édition de Juillet-Août 2014.

Thé et infusions Eléphants1 336 jours de luttes et la Victoire au bout. Les salariés d’Unilever contraignent les patrons de ce groupe américain à la négociation et dégagent un accord qui abrite la SCOP-TI (Thé et infusion). Des centaines d’emplois sauvés.

Ratier Figeac(sous-traitant économique). Ratier Fi-geac condamné à verser près d’un mil-lion d’euros à 9 salariés pour discrimi-nation.

STEF (Logistique)10 salariés licenciés pour participation à une grève ont été réintégrés.

SantéAvis de rétablissement à l’Hôtel-Dieu. Le retour des ambulances, instauration d’une Polyclinique et d’un centre de psychiatrie sont gagnés. Après la forte

mobilisation des salariés avec la CGT. Bravo.

SalairesMoisson de succès pour les salariés de Prosegur (transport de fonds), qui ont obtenu de 1,7 à 6,5 % d’augmen-tation ; mais aussi pour les femmes de chambre de Louvre Hôtels, dont les rémunérations ont été revalorisées de 200 euros en moyenne, ou celles de l’hôtel Hyatt Paris-Vendôme, qui ont gagné entre 380 et 420 euros de plus par mois ; chez Eberspacher (métal-lurgie), où une prime de 150 euros a été obtenue, plus une augmentation de 1,5 % : idem aux Chais de Cognac (revalorisation de 5 %), ou encore dans les maisons de champagne de LVMH (1,5 % d’augmentation plus une prime de progrès social) ; chez Keolis à Nar-bonne (augmentation de 2,2 %) ou à la Foir’Fouille (350 euros de prime).

Fenwal7 000 habitants qui manifestent dans les rues de la Chatre leur soutien aux employés de Fenwal (entreprise de fabrication de poches destinées à la transfusion sanguine). Cela à de quoi faire réfl échir les patrons allemands qui prétendent supprimer 338 emplois. Cela met aussi du baume au cœur des salariés décidés à se battre et à tout faire pour amplifi er leur lutte. Cela contraint même les élus socialistes lo-caux à se positionner.C’est bien la politique de casse de notre capacité industrielle qui est là du-rement remise en cause.

Grands Moulins Maurel (Marseille)En première ligne de la lutte contre la désindustrialisation, les salariés de cette PME marseillaise occupent de-puis 12 mois leur entreprise. En jeu, non seulement leur emploi mais encore l’avenir industriel de Marseille. Une belle bataille qui doit pouvoir s’ap-puyer sur la population. La perspective ne se dégagera que sur l’action des em-ployés et la conscience pour tous des enjeux !

Sanofi – 709 emplois sauvés816 jours d’actions, de luttes sous di-verses formes, au bout, décisions de justice qui annule le plan de restruc-turation, une sacrée belle victoire. Les salariés avec la CGT ont mis à mal la volonté de ce super groupe multinatio-nal.

H.C.

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 9

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Obama désavoué par les américains. Les républicains rafl ent la majorité des deux assemblées. Taux d’abstention très élevé…

La victoire du parti Républicain aux élections de mi-mandat est un véritable camoufl et pour le locataire de la Mai-son-Blanche, Barack Obama. A l’issue d’un scrutin dominé par une forte absten-tion (les déçus de l’obamania), le « Grand Old Party » comme le surnomme les po-liticiens américains fait main basse sur le Sénat et la Chambre des représentants et gagne de nombreux postes de gouver-neurs. Obama qui en 2008 avait promis de moderniser l’Amérique et même de « gué-rir la planète » termine son mandat piteu-sement et va devoir composer avec une majorité politique qui lui est hostile. Selon le « Washington Post » il faut remonter jusqu’en 1931 pour trouver une majorité républicaine aussi large à la Chambre des représentants… Comment en est-on ar-rivé là ? Pour de nombreux observateurs, les promesses non-tenues, les incessan-tes reculades devant la pression des lob-bies, certaines positions et « hésitations » en politique étrangère ont cristallisé les mécontentements du camp démocrate, conduit à l’abstention des plus défavo-risés, des classes moyennes et mobilisé les électeurs de droite. Pour le journal les « Echos », daté 4 novembre, « les Amé-ricains en veulent surtout au président, pour toutes les promesses qu’il n’a pas tenues : il avait juré d’enrichir les classes moyennes, de lutter contre le changement climatique et de mater les « voyous » de la fi nance. Il n’a fi nalement pu imposer (pas voulue ? NDLR) aucune des mesures promises lors de sa réélection. Malgré une croissance solide, les salaires restent in-férieurs à ceux d’avant-crise (– 8 % pour la médiane). La Maison- Blanche avait fait miroiter une augmentation de 25 % du salaire minimum. Cause perdue ». Autres exemples, le patrimoine des foyers riches s’est bien remis de la « grande récession », grâce au rebond de 176 % de Wall Street depuis mars 2009. En revanche, le gain de 21 % des prix de l’immobilier depuis leur point le plus bas en 2009 « n’a pas pleinement restauré la richesse perdue

Elections américainesL’Obamania en déroute

Réforme de la santé

Loin du compte Loin du compte

par une grande majorité des foyers dont le logement est la principale composante de leur patrimoine », déplore Janet Yellen, patronne de la Réserve fédérale.

Pour le Figaro « l’appauvrissement des millions d’Américains se retrouve dans les performances médiocres des plus grandes entreprises de la distribution. Wlamart et Target, les n° 1 et deux 2 du secteur, ont pour principaux clients des Américains aux revenus bas ou modestes. Or, leurs vo-lumes d’affaires reculent depuis plusieurs trimestres, en dépit d’une croissance géné-rale des dépenses de consommation. Une telle divergence serait inimaginable si la croissance profi tait normalement à tous. A l’inverse, pour les chaînes spécialisées dans la clientèle riche, comme Nordstrom ou comme le bijoutier Tiffany & Co., les ventes progressent de plus de 6 % ».

La déception est grande également dans la jeunesse qui avait placé beaucoup d’espoir dans le nouveau et si charismatique pré-sident. Selon un récent rapport du Center for American Progress « le taux de chô-mage des jeunes diplômés d’université atteint aujourd’hui de 9 %, soit deux fois plus qu’en 2000. La proportion de ces jeunes qui est sous-employée est de 17 % contre 10 % au début du siècle »,

L’été dernier la communauté afro-amé-ricaine s’est réveillée KO après les émeutes de Fergusson qui ont mis à jour l’illusion d’une Amérique post raciste. Quant aux hispaniques qui ont toujours

donné leurs voix au candidat démocrate, nombre d’entre eux se sentent trahis par un président qui a multiplié les revire-ments en matière d’immigration et joue désormais la fermeté face aux clandestins. Selon les données offi cielles publiées en octobre 2014, 2 millions d’étrangers en situation irrégulière (dont 420 000 – du jamais vu – pour la seule année 2013) ont été expulsés du territoire sous l’ad-ministration Obama. Le chiffre équivaut, pour cinq ans, au bilan de huit années de présidence Bush et confère au locataire de la Maison-Blanche le statut en record-man historique absolu des reconduites à la frontière.

Ajoutons à cela la reconduction du liber-ticide « Patriot Act » instauré par Bush après le 11 septembre, l’accélération des assassinats ciblés par drones interposés, la défense des écoutes pratiquées par la NSA et Guantanamo toujours pas fermé il reste une réforme de la santé – Obamacare – vidée, sous la pression des lobbies patro-naux d’une bonne partie de son contenu initial.

Le résultat de ces élections est d’abord né-faste pour les américains livrés aux appé-tits des réactionnaires du parti Républicain et de leurs alliés ultra-conservateurs des Tea Party. Il l’est également pour le reste du monde face à une administration US ou les faucons font leur retour en force. Même si Obama n’a jamais été un tendre…

JP Delahaye

Que reste-il de la réforme de la santé, porté par Obama, pendant sa première élection présidentielle et qui devait mar-quer à l’encre indélébile sa présidence à la tête des Etats-Unis ? L’assurance maladie était censée rendre obligatoire

la souscription à une assurance-maladie privée ou publique. Aujourd’hui 54 % des Américains avouent que la loi n’a pas eu d’effet sur leur situation individuelle.

Tout d’abord, lors de sa mise en place l’an dernier, les couacs informatiques

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10 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Cuba

Le “New York Times” milite pour la levée de l’embargoC’est un appel à la raison, adressé à la Maison-Blanche, qui a été publié dans l’éditorial du "New York Times" le di-manche 12 octobre 2014. Le quotidien américain demande à Washington d’en fi nir avec l'embargo qui pèse sur Cuba de-puis plus d'un demi-siècle. « À la lumière des confl its dans le monde, la présence de Cuba sur la liste américaine des quatre pays fi nançant le terrorisme – aux côtés de l’Iran, du Soudan et de la Syrie - a-t-elle un sens ? » s’interrogent les éditoria-listes du quotidien new-yorkais.

« Cuba a été placée sur cette liste en 1982 alors qu’elle fi nançait des groupes terroristes en Amérique latine. Ce n’est plus le cas. Des offi ciels américains ont même reconnu que La Havane avait joué un rôle constructif dans le confl it colom-bien en accueillant les pourparlers de

paix entre Bogota et les dirigeants de la guérilla » affi rment les journalistes, esti-mant que « Barack Obama y gagnerait à bien regarder Cuba [sur une carte], car un changement majeur de ses relations pourrait apporter un certain succès à la politique étrangère menée par les États-Unis. » Et le "New York Times" de dé-montrer en plusieurs points qu’un chan-gement de politique entre Cuba et les États-Unis est « politiquement faisable, afi n de rétablir des relations diploma-tiques formelles et de démanteler l’em-bargo absurde ».

Le gouvernement cubain n’a eu de cesse de dénoncer cet embargo. Il aurait causé à l'économie de l'île des pertes estimées à plus de 116 milliards de dollars, selon un chiffre donné en septembre 2014 par La Havane. Pour le quotidien New-

Yorkais, ces « pertes ne sont pas seu-lement économiques, elles pénalisent surtout les tentatives de libéralisation ini-tiées par le gouvernement communiste ».

Le "New York Times", qui n'en est pas à son premier éditorial pour la levée de l'embargo, n’est pas seul à penser ainsi. La génération qui a supporté infl exible-ment le blocus est en train de s'éteindre. En atteste un récent sondage, selon lequel 56 % des Américains seraient favorables à une normalisation des relations avec l’île que Washington traite en paria de-puis les années 1960. Mettre totalement fi n à l’embargo nécessitera l’accord du Congrès. Et c’est là où le bât blesse sur-tout après les résultats catastrophiques des Démocrates aux dernières élections de mi-mandat, le 4 novembre dernier. Obama a désormais les mains liées. En attendant, le "New York Times" rappelle que la Maison Blanche peut faire bien plus sans l’aval du Congrès. Par exemple, autoriser les Américains à fi nancer les en-treprises privées cubaines ou étendre les autorisations de voyage vers l’île. « Au regard des nombreuses crises à travers le monde, Barack Obama devrait voir dans la normalisation des relations avec La Havane, comme une opportunité de marquer l’Histoire. », conclut le journal

JP Delahaye

se sont multipliés provoquant la colère de millions d’américains déjà assurés auprès de groupes privés, brusquement obligés de changer d’assureurs et de payer des primes souvent plus coûteuses. Mais c’est sur le contenu même du texte que les reculades face aux lobbies ont ap-pauvri la loi. La Maison-Blanche a sus-pendu d’importantes dispositions comme par exemple l’une des plus controversées et des plus vigoureusement combattues par les petites entreprises : l’obligation

pour les entreprises de plus de 50 em-ployés d’offrir une couverture d’assu-rance à leur personnel. Elle a purement et simplement été reportée jusqu’en 2015/2016…

Certes, la proportion d’Américains sans assurance-maladie a chuté de 16 % en 2005 à près de 13 % aujourd’hui. Mais 42 millions d’américains sont toujours sans assurance… Loin de l’objectif « d’assurance-maladie pour tous ».

JPD

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 11

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Burkina Faso

Un pied à terre pour l’ElyséeFrançois Hollande l’a confi rmé : la France a fortement contribué à l’exfi ltration, comme disent les militaires, de Blaise Compaoré, après l’insurrection populaire qui l’a renversé. Des détachements des forces spéciales françaises stationnées à Ouagadougou ont pris en charge, et éva-cué par hélicoptère dans l’est du Burkina Fasso, le président déchu avant de l’aider à s’envoler vers Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Entre l’état-major français et Blaise Compaoré, lui-même ancien of-fi cier, le courant est toujours bien passé. Discrètement, en 2010, l’armée française a installé à Ouagadougou, la base arrière des forces spéciales qui opèrent dans la région. Sur l’aéroport de la capitale, les Français côtoient les marines US qui sont

également installés au Burkina Fasso jusqu’ici très apprécié des puissances occidentales pour sa stabilité politique plus que pour sa vitalité démocratique. Ici l’enjeu est stratégique. car si l’ex-co-lonie française ne dispose pas de matières premières immédiatement exploitables et rentables contrairement à ses voisins du Niger (uranium), du Gabon (pétrole) ou de la Côte d’Ivoire (cacao) l’ex colonie française représente une importante plate-forme militaire, véritable tête de pont pour la France sur le continent africain. « Ouagadougou reste le cœur du réacteur nucléaire du dispositif français dans la zone », a assuré récemment au journal « Libération » le spécialiste des questions militaires Jean-Christophe Notin. JPD

GORBATCHEV pointe l’OtanLe dernier dirigeant de l'Union sovié-tique, Mikhaïl Gorbatchev, a déclaré samedi 8 novembre que le monde était « au bord d'une nouvelle guerre froide », en marge des célébrations marquant le 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin, selon l'agence de presse alle-mande Deutsche Presse-Agentur (DPA). Dans une allusion manifeste à la crise en Ukraine, le dernier chef d'Etat de l’ex Union Soviétique, âgé de 83 ans, a ajouté : « Certains disent qu'elle a déjà

commencé. » « Souvenons-nous qu'il ne peut y avoir de sécurité en Europe sans le partenariat germano-russe », a-t-il insisté au cours d'une manifestation organisée par la Fondation Cinema for Peace.

Dans un entretien à la Radiotélévision suisse (RTS), diffusé le dimanche 9 no-vembre, Mikhaïl Gorbatchev a égale-ment expliqué que l'on « voit de nou-veaux murs. En Ukraine, c'est un fossé énorme qu'ils veulent creuser, le danger

est toujours là ». « Eux, ils croient qu'ils ont gagné la guerre froide. Il n'y a pas eu de vainqueur, tout le monde a gagné », a-t-il jugé, affi rmant « Mais aujourd'hui, ils veulent commencer une nouvelle course aux armements. » A la question de savoir s'il utilisait le pronom « eux » pour désigner les pays membres de l'Or-ganisation du traité de l'Atlantique Nord, l'ancien dirigeant a répondu : « L'OTAN est un instrument qui est utilisé. »

JPD

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Israël/Palestine

L’heure est venue d’un Etat palestinienAu déchainement des violences, Nétanyahou répond en souffl ant sur les braises. La France doit joindre sa voix aux 135 pays qui ont reconnu la Palestine en temps qu’Etat.

L’horreur absolue et au quotidien. De-puis des mois, le blocage de la situation entre Israël et la Palestine et les provoca-tions des extrémistes – au premier rang desquels Netanyahou – on fait monter de plusieurs crans le cycle infernal de la violence et de la haine. Aux actes déses-

pérés d’assassinats de civils répondent les actes de vengeance dans un engre-nage qui pourrait conduire à la guerre totale… Si l’origine de cette escalade n’est pas d’aujourd’hui les événements des derniers mois ont joué comme un accélérateur. L’offensive de « Tsahal »

cet été dans la bande de Gaza a fait plus de 2000 morts palestiniens en 50 jours parmi lesquels une majorité de femmes, d’enfants, de vieillards, le territoire est exsangue, tout ou presque est à recons-truire. L’interdiction faites aux musul-mans d’accéder à la mosquée Al Aqsar

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12 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

considérée comme le troisième lieu saint de l’Islam à pousser l’exaspération à son comble, tandis que la construction de nouvelles colonies et la spoliation des biens des palestiniens se poursuivent à un rythme jamais égalé et ce n’est cer-tainement pas fi ni. Après l’attaque de la synagogue, à Jérusalem le gouverne-ment de Benyamin Nétanyahou a jeté de l’huile sur le feu en autorisant de nouvelles implantations et la construc-tion de logements alors même, et il le sait, que pour les Palestiniens, l’arrêt de l’extension des colons est une question vitale. Le Premier ministre israélien a également réclamé une condamnation mondiale de cet acte terroriste et accusé le président de l’Autorité palestinienne de complicité insinuant que Mahmoud Abbas serait l’inspirateur des terroristes, de même que le Hamas. Une accusation en totale contradiction avec l’analyse de Yoram Cohen, le patron du Shin Bet, le service du renseignement intérieur. De-vant une commission parlementaire ce dernier a déclaré : « Abbas n’a pas inté-rêt à la terreur et n’y incite pas. Il ne le fait même pas derrière portes closes ».

En attendant Nétayahou déploie des ef-fectifs supplémentaires en Cisjordanie. Le permis de porter une arme à feu sera facilité pour les anciens policiers et mi-litaires israéliens. Les quartiers arabes de Jérusalem-Est, en proie aux troubles, ont été fermés, grâce à de lourds blocs de ciment aux entrées. Les maisons des ter-roristes seront détruites. Le premier mi-nistre israélien qui s’attend à de possibles

élections anticipées donne des gages aux partis religieux d’extrême droite avec qui il gouverne et qui distillent la haine anti-arabes et semblent avoir de plus en plus d’infl uence dans tous les domaines de la politique de Tel-Aviv…

La voix d’IsraëlPourtant des voix s’élèvent contre cette radicalisation dans une société israé-lienne traumatisée par des années de guerre mais également fortement in-fl uencée par la propagande sioniste. Après le refus de militaires d’être uti-lisés comme des « agents de la coloni-sation » (voir notre dernier numéro) de nombreuses personnalités de la société civile estime aujourd’hui nécessaire la reconnaissance d’un Etat palestinien par la communauté des Nations. Dans un en-tretien réalisé par l’envoyée spéciale du quotidien l’Humanité et publié le 17 no-vembre, Elie Barnavi, ex ambassadeur d’Israël en France, montre qu’il y a be-soin de « faire pression sur le gouverne-ment israélien, et que la reconnaissance

de l’Etat de Palestine est un moyen de le faire. Yael Dayan, ancienne députée tra-vailliste, fi lle du général Moshé Dayan, parle, elle, de « cas d’urgence », avec « le risque réel d’éclatement du Proche-Orient ». Zeev Sternhell, historien, pense qu’une telle décision du Parlement fran-çais aurait un « fort impact sur l’opinion publique israélienne » et pourrait faire bouger les lignes. Pour Avi Mograbi, ci-néaste, il s’agit de montrer que les « na-tions du monde » ne « cautionnent plus l’occupation ». Uri Avnery estime pour sa part qu’il faut sauver son pays « de la conduite suicidaire de (son) gouver-nement d’extrême droite ». Outre ces personnes, l’appel des Israéliens compte des fi gures tels que l’ancien président de la Knesset et de l’Agence juive Avraham Burg, l’économiste Tamar Gozansky, et le prix Sakharov, dont la fi lle a été tuée dans un attentat-suicide perpétré par des Palestiniens, Nurit Peled-Elhanan » et près de 600 autres signataires…

A ce jour, 135 pays ont déjà reconnu l’Etat palestinien. Les pays européens de l’OTAN rangés derrière Washington sont parmi les plus réticents. Mais là aussi les choses bougent. Après la Suède et la Grande-Bretagne, le Parlement es-pagnol a adopté, le 18 novembre, à la quasi-unanimité une motion appelant le gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu’Etat. Dans quelques jours, le 28 novembre, la représentation natio-nale française sera appelée à son tour à se prononcer. Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU se vote sera regardé et aura une lourde portée. L’heure est venue de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat. La France doit prendre ses responsabilités.

JP Delahaye

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N° 808NOVEMBRE 2014

LE CAHIER MÉMOIRE

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

1914-1918Durant l’année 2014 qui se termine et au long des trois années qui vont suivre, nous commémorons la guerre 1914-1918 – nombreuses furent les initiatives et les cérémonies en 2014. Elles seront suivies par beaucoup d’autres jusqu’à la fi n 2018.

Toutefois, elles n’ont pas toutes les mêmes contenus. Si les effets et les conséquences de la guerre sont souvent évoqués, avec beaucoup de qualité et de rigueur, les causes de ce « meurtre collectif », ainsi que le qualifi ait Paul Vaillant-Couturier, co-fondateur de l’ARAC avec Henri Barbusse, Ray-

mond Lefebvre et Georges Bruyère, les causes en sont négligées. Et pour-tant sans ces causes, il n’y aurait pas eu de guerre.

C’est pourquoi dans toutes ses initia-tives sur cette guerre, notre association les a rappelées et ce qu’elle fait encore dans ce cahier. Sans oublier de mettre en évidence celui qui s’est opposé avec la plus grande fermeté au déclen-chement de ce confl it, Jean Jaurès et qui en fut la première victoire. Nous ne cesserons pas de mettre en évidence les motifs fondamentaux de cet affron-tement auquel participèrent les pays.

Avec ce nouveau Cahier Mémoire consacré à la guerre 1914-1918 nous tenons à nous faire l’écho d’aspects eux aussi négligés ou encore simple-ment ignorés.Qu’ils s’agissent du vécu des sol-dats dans la guerre, des fusillés pour l’exemple, du comportement d’un chef militaire ou de l’opinion des combat-tants.

Par ce cahier comme par les précé-dents notre objectif reste toujours le même ; Diffuser le plus largement possible la mémoire pour contribuer à fonder l’avenir.

ÉDITO

Par Paul M

arkidès

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14 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL DOSSIER

Le mondeen 1914Bruno Drweski(HISTORIEN, MAITRE DECONFÉRENCES À L’INSTITUTNATIONAL DES LANGUESET CIVILISATIONS ORIENTALES)

Un seul monde : l’expansion de la civilisation moderneLes « grandes découvertes » eu-ropéennes ont inauguré le proces-sus de mondialisation, en reliant toutes les régions du monde. Mais les puissances capitalistes ne sont parvenues à dominer toute la pla-nète qu’avec la seconde phase de la mondialisation, au XIXe siècle. En 1914, elles s’étaient partagées les ressources naturelles et les mar-chés. Ce colonialisme devint alors un « système-monde ». Les classes sociales dominantes de quelques pays avaient imposé, pour le meil-leur et pour le pire, leur système so-cial et économique, censé assurer le progrès de l’industrie, de la science et de la raison. Des territoires aupa-ravant désolés voyaient affl uer des investissements permettant aux pro-ductions agricoles, minières, indus-trielles d’augmenter à des rythmes inimaginables auparavant. Bienfaits de la colonisation ?

Presque toute l’Europe y croyait, et beaucoup de colonisés étaient fascinés par ces fl euves domesti-qués, ces déserts qui reculaient, ces usines, ces trains, cette organisation, cette science qui dépassait la magie. Mais derrière ces progrès, combien de tragédies ! Dans les colonies et au cœur des empires. A la violence coloniale répondait la violence de classe. Les bataillons exploités de « l’armée industrielle ». Les damnés de la terre se pressaient vers les co-lonies ou vers les Amériques. L’Eu-rope, c’était alors 1/3 de la popula-tion mondiale. Les contradictions étaient en place pour mener au pre-

mier confl it de la mondialisation, à la guerre inter-impérialiste pour les ressources naturelles et les marchés.

Cette Europe croyait apporter au monde « la civilisation ». Ses Etats faisaient avant 1914 des guerres courtes, les victimes étant surtout militaires. Les lois de la guerre y veillaient, aucun Etat ne serait entré en confl it sans avoir d’abord engagé de minutieuses tentatives de règle-ment, d’ultimatum et fi nalement de déclaration de guerre à heure annon-cée d’avance. La Russie, encore au-tocratique, avait obtenu la création du tribunal international de La Haye pour tenter de régler les différends entre Etats… civilisés. Les pogroms antisémites du tournant du siècle qui soulevaient l’horreur ne faisaient que quelques dizaines de victimes. Rien en comparaison des héca-tombes qu’on allait connaître après 1914 !

L’Europe, c’était aussi les enfants travaillant dans les mines, les dis-cours martiaux, chauvins, extermi-nateurs. L’Europe du Kaiser massa-crait 80 % du peuple Herrero, le roi des Belges fi t régner la terreur sur le Congo, la France extermina des vil-lages entiers en Algérie, les Britan-niques réprimaient aux Indes avec la cruauté de gentlemen croyant dépecer une hyène. L’Europe des banquiers, des industriels, des aris-tocrates décatis et des petits-bour-geois comptables avait exporté aux quatre coins du monde les violences séculaires qu’elle pensait avoir maî-trisé chez elle. L’autre Europe, celle

de la sueur et de la misère, aspirait à la paix, comme la plupart des jeunes « coloniaux » qui se pressaient dans les rares écoles ouvertes pour eux.

Déséquilibres et développe-ments inégauxD’un côté, « le fardeau de l’homme blanc » porteur de civilisation, de progrès scientifi que, technique, moral, de rationalité, de respect pour l’égalité. De l’autre, une barbarie décuplée par rapport aux vieilles féodalités. Les optimistes voulaient croire que l’impérialisme apporterait en bout de course un monde pacifi é. Mais la masse des travailleurs ne pouvait y croire, aussi les bourgeois rationalistes faisaient tantôt appel à l’espérance dans un progrès « en soi », déconnecté des contradictions sociales, utilisaient tantôt le vieux réfl exe d’une religiosité de pacotille. Aux côtés des armées, de la police et des instituteurs mobilisés pour la « civilisation », on soutenait les mis-sionnaires d’un christianisme vidé de son souffl e prophétique. La contra-diction entre rationalité revendiquée « religiosité à papa » démontrait que la route vers les Lumières s’était ar-rêtée en rase campagne. Voilà une des causes de la guerre.

Contradictions aussi entre poids du passé et implications du présent : restes de féodalisme contre pous-sées capitalistes ; survivances mo-narchiques contre exigences démo-cratiques ; principes aristocratiques contre réalisme bourgeois ; mode de vie rural contre rythmes urbains ;

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 15

DOSSIER LE RÉVEIL

Occident développé contre Orient « archaïque » ; centre(s) contre pé-riphérie(s). Contradictions entre les présents : entre impérialistes, entre nationalismes. C’est entre les libé-raux perdant leurs illusions sur le progrès graduel pour tous et les so-cialistes incapables d’entraîner la majorité des sociétés en mutation que se forgea l’idéologie nationaliste. Il fallait « donner » aux prolétaires une patrie pour qu’ils renoncent à la ré-volution et dirigent leur ressentiment contre leurs semblables de l’autre côté des frontières.

Dernière venue au club des grandes puissances, l’Allemagne reprit les conceptions racistes développées en France et en Grande-Bretagne pour les systématiser et légitimer sa course à la prééminence. Les très bonnes universités allemandes for-mèrent à ces conceptions ethnicistes les élites de l’Europe du Centre-Est.

En 1914, les contradictions étaient trop diverses pour être perçues et ré-solues d’un seul coup. Comment prô-ner l’égalité des êtres humains et jus-tifi er les comportements « civilisés » des armées en Europe, barbares dans les colonies ? Comment prôner la démocratie en séparant les habitants d’un même « empire » en citoyens et en sujets ? Pourquoi l’alliance de la troisième République avec le tsar autocrate ? Pourquoi celle de l’Al-lemagne fi ère de sa sécurité sociale avec l’Empire Ottoman aux struc-tures archaïques ?

Des perceptions différentes de la réalité selon les paysSept puissances rivalisaient alors : Grande-Bretagne, France, Alle-magne, Italie, Russie, Etats-Unis, Japon. La Grande-Bretagne, la France et des pays comme la Bel-gique avaient en gros terminé leur mutation vers la démocratie bour-geoise, alors que l’Allemagne res-tait marquée par des raideurs mo-narchistes. Plus à l’Est, les pouvoirs s’adaptaient mal aux règles du capi-talisme. Les pays balkaniques vou-laient imiter les grandes puissances, en se faisant le jouet de leurs intérêts.

La Russie était une « prison des peuples », l’Autriche et l’Empire ot-toman recherchaient une légitimité de rechange face à la déliquescence des principes féodaux portés par les Habsbourg ou ceux d’un islam en crise portés par les sultans ottomans. De plus en plus de peuples se sen-taient opprimés : Irlandais, Polonais, Arméniens en particulier. La déli-quescence des vieilles puissances amenaient d’autres groupes eth-niques à se considérer comme des peuples à part entière : Tchèques, Slovaques, Ukrainiens, Juifs, Litua-niens, Arabes, etc. Si pour l’opinion progressiste, la guerre semblait une catastrophe évitable, pour certains « petits » peuples, elle semblait une porte vers la liberté. Les Serbes, me-nacés par la poussée germano-autri-chienne, eurent de fortes raisons de croire que la guerre de 1914 avait commencé pour la défense de leur liberté.

Hormis quelques pays européens neutres, l’Amérique latine devenue « l’arrière-cour » des Etats-Unis et quelques états semi-coloniaux (Abyssinie, Perse, Afghanistan, Siam, Chine), le reste du monde fai-sait partie d’empires. Aux appelés des pays belligérants allaient s’ajou-ter les troupes coloniales. La Chine sans moyens apporta ses bataillons de main-d’œuvre pour remplacer dans la misère les ouvriers partis au front. On connaît les conditions horribles qui régnaient au front. On doit aussi rappeler la misère, la su-rexploitation, parfois la famine qui touchait les ouvriers, les travailleurs coloniaux, les femmes.

Les moteurs de la guerreOn connaît le mécanisme de déclen-chement de la guerre qui commença par l’ultimatum de Vienne à Bel-grade, et qui s’étendit par le jeu des alliances, à l’ensemble des grandes puissances européennes, suivies par le Japon, l’Italie, les Etats-Unis et plus fi ctivement par plusieurs Etats d’Amérique latine. Les fauteurs de guerre sont connus : les « marchands de canons », les intérêts impéria-listes jouant, à l’occasion, sur les frustrations de « petits peuples ». Le jour venu, peu osèrent se rebel-ler contre les ordres de mobilisation ou de fraterniser avec les troupes adverses. La propagande voulut dé-montrer l’existence d’un consensus guerrier. Les partisans de la paix furent isolés par les bureaucraties de partis, « l’aristocratie ouvrière », « le crétinisme parlementaire ». La discipline, qui fut une arme de la classe ouvrière dans ses luttes, fut retournée en son contraire. « Les dé-mocraties ne se font pas la guerre ». Rien ne fut plus faux que cette affi r-mation au moment où les parlements élus selon les règles de la démocra-tie bourgeoise votèrent les crédits militaires. Comme l’avait pressenti Karl Marx, la « rétribution » eut lieu en Europe, une barbarie rodée dans les colonies, décuplée par les techniques modernes. La Première Guerre mondiale « remit à niveau » les contradictions du capitalisme.

Les dynasties qui tentèrent de sur-vivre par la fuite en avant dans la guerre tombèrent : Romanov, Habsbourg, Ottomans, Hohensol-lern. Les puissances plus modernes

Mars 1915 : la colline des Eparges, en

Argonne, est au cœur d’une lutte titanesque. Aux premières lignes,

dans les tranchées, l’espace manque pour accueillir vainqueurs

et vaincus (Har-lingue-Viollet)

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LE RÉVEIL DOSSIER

s’engagèrent sur la pente de l’affai-blissement. Seuls les Etats-Unis, et dans une moindre mesure le Japon, tirèrent profi t du confl it. La Russie allait tenter seule, dans le feu de sa grandiose révolution, une voie alter-native vers la modernité, créant le premier contrepoids anti-impéria-liste de l’histoire.

La rivalité entre Londres qui voulait conserver sa prééminence contre Berlin fut le moteur du confl it. La France se joignit à Londres pour pré-server son rang. Ces calculs étaient chimériques. En 1913, Grande-Bre-tagne, Allemagne et France ne re-présentaient plus, ensemble que 1/3 de la production industrielle mon-diale, contre un autre tiers pour les seuls Etats-Unis

Une guerre de masse

Ce fut une guerre de masse, indus-trielle, longue. Le contraire des prévisions. Des masses d’hommes furent broyées sous des « orages d’acier ». 10 millions allaient périr. Une guerre sans but précis. Certains purent croire qu’ils défendaient leur nation. Comme les Serbes. Quand l’ennemi se rapprocha du cœur de la mère patrie, Allemands aux portes de Paris, Anglais aux portes de l’Anatolie, le soldat pouvait croire à la défense de sa patrie en danger. Mais dans l’ensemble, ce ne fut pas une épopée. Les soldats belges fl amingants mourraient car ils ne comprenaient pas les ordres de leurs offi ciers francophones, les soldats austro-hongrois, russes, allemands, découvraient dans la boue des tran-chées les solidarités « tribales » avec ceux qui parlaient comme eux. La Première Guerre mondiale enra-cina les idéaux de paix et de justice sociale chez beaucoup d’ouvriers ou parfois de paysans, elle incrusta l’égoïsme ethnique ceux qui, arra-chés à leur terroir, découvrirent à la fois le vaste monde et ses horreurs. D’autant plus qu’ils ne furent pas « recasés » dans une société déstruc-turée par la guerre. Ce fut surtout le cas dans les pays vaincus, mais le phénomène des anciens combattants

de droite allait traverser toute l’Eu-rope, face aux anciens combattants pacifi stes.

Cette guerre fut horrible pour les civils, surtout ceux qui subirent l’occupation. Belges accusés d’être des francs-tireurs par l’armée al-lemande, Ruthènes soupçonnés de sympathie pour la Russie par les détachements hongrois, Juifs ac-cusés de fuir le service militaire, Arabes hésitant à soutenir un empire de moins en moins musulman et de plus en plus turc, et surtout Armé-niens qui par plusieurs centaines de milliers au moins payèrent de leur vue le soupçon de sympathiser avec la Russie. Ce fut surtout une guerre de position, après les premières se-maines, quand les Allemands furent stoppés aux portes de Paris et que les Russes fi rent arrêtés à l’intérieur de la Prusse orientale. La retraite serbe, Verdun et Przemysl furent les symboles des combats les plus durs.

Les pertes au front furent passives : 20 % des hommes en France, 13 % en Allemagne. Le confl it systéma-tisa l’interventionnisme d’Etat au profi t des capitalistes… la Russie révolutionnaire allait prendre cet exemple au profi t des ouvriers. Il y eut des cascades d’innovations : aviation, sous-marins, gaz, blindés. La généralisation du travail féminin démontra irréversiblement la capa-cité des femmes à faire des travaux jusque-là jugés irréalisables par elles.

Une guerre pour rien1914 stoppa l’essor du commerce international, délégitima les pré-tentions des élites possédantes à représenter « la civilisation » et le progrès en soi. Les Européens s’en-tretuèrent plus brutalement que des « sauvages ». Les plus conservateurs se raccrochèrent aux mythes réac-tionnaires, surtout au racisme, pour expliquer ce drame. Les mutineries, fraternisations, grèves qui s’étaient multipliées après les révolutions russes de 1917 éveillaient chez le bourgeois la peur du « bolchevik avec son couteau entre les dents ». Plus on allait vers l’Est, plus les tentatives de créer des « Etats bour-geois » étaient marquées par un ra-dicalisme, de façade au moins. Les Etats naissants adoptèrent au départ des constitutions démocratiques entérinant l’ingérence de l’Etat en faveur de lois sociales et le droit de vote pour les femmes (en France, il ne sera accordé qu’en 1945). Cette guerre n’assura aucune victoire.

Dans les ateliers de fabrication militaire, femmes et enfants sont à l’ouvrage. C’est peut-être pour son mari combattant que cette femme ébavure et polit les casques d’acier destinés au front… (J.-P. Verney)

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14-18 Les refusde la guerre (Extrait)

« Faites-moi fusiller mais je ne mon-terai pas aux tranchées, d’ailleurs ça revient au même. » Le soldat qui lance ces paroles de défi à son lieute-nant se nomme Henri Kuhn. Il est menuisier dans le civil à Châlons-sur-Marne, et combat depuis trois ans au 20e régiment d’infanterie, avec lequel il vient de participer aux sanglants combats de Moronvilliers durant l’of-fensive du Chemin des Dames. Mais ce 29 avril 1917, avec deux cents de ses camarades, il entre en désobéis-sance.

Le départ pour les premières lignes était prévu à minuit, avec une longue et dure marche nocturne, dans un

secteur exposé aux bombardements et aux gaz, afi n de relever un autre régiment. Les soldats ont discuté toute la journée des combats à venir, et ils ont esquissé le refus à la soupe du soir : « On parlait qu’il ne fallait pas monter. » Le pain et vin aussitôt reçus, au lieu de mettre sac au dos, ils

sont une centaine à quitter l’enceinte du camp où stationne le régiment, près de Mourmelon dans la Marne, à une dizaine de kilomètres en arrière du front. Quelques-uns font le tour des baraquements pour exhorter les autres à la désobéissance, comme le soldat François Collin, cultivateur

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18 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL DOSSIER

Un fusillé à Verdun. Ainsi est légendée cette photo (dont l’origine est incertaine) publiée dans le bimestriel “Images secrètes de la guerre”

Le monument de Vingré, dans

l’Aisne, à la mémoire de

six hommes du 298e RI fusillés pour l’exemple.

Ils seront réhabilités en

1921.

« Un bonhomme comme nous… »Fusillé pour l’exempleExtrait du « Feu »

d’Henri Barbusse(ÉCRIVAIN COMBATTANT DE 14-18- PRIX GON-COURT 1916 – COFONDATEUR DE L’ARAC)

ARGOVALLe crépuscule du soir arrivait du côté de la campagne. Une brise douce, douce comme des paroles, l’accom-pagnait.

Dans les maisons posées le long de cette voie villageoise – grande route habillée sur quelques pas en grande rue – les chambres, que leurs fe-nêtres blafardes n’alimentaient plus de clarté de l’espace, s’éclairaient de lampes et de chandelles, de sorte que le soir en sortait pour aller dehors, et qu’on voyait l’ombre et la lumière changer graduellement de place.

Au bord du village, vers les champs, des soldats déséquipés erraient, le nez au vent. Nous fi nissions la jour-née en paix. Nous jouissions de cette oisiveté vague dont on éprouve la

près de Saint-Malo, 21 ans : « Tout le 2e bataillon s’en va, c’est la pagaille, les camarades ne montent pas, moi non plus je ne monte pas ! Allez, venez ! »

Dès lors, le désordre s’étend. A me-sure que le camp entre en « efferves-cence », les gradés et les offi ciers accourent, ordonnent, haranguent. Ils tentent d’intercepter les hommes qui « se débinent » et vont se cacher dans les bois voisins à la faveur de l’obscurité qui tombe. Des conver-sations s’improvisent entre les chefs et les soldats qu’ils connaissent le mieux, pour les ramener dans le de-voir, « en faisant entrevoir les consé-quences de leur acte : les travaux publics ou le poteau d’exécution ». Mais les injonctions et les menaces tombent dans le vide. Aux ordres ré-pétés de s’équiper et de remonter, les soldats opposent le silence, l’iner-tie ou la fugue. Pierre, ils prennent la parole et contestent leurs supé-rieurs : « C’est oui ou c’est non ? – Non, vous me faites chier. » Un petit groupe de soldats – de mutins, dé-sormais – parcourt le cantonnement en criant : « A bas l’armée, à bas les offi ciers, à bas les gradés. » Dans un complet renversement des normes, le camp militaire résonne du refrain de l’Internationale que les mutins re-prennent en chœur.

Mais la transgression est aussi brève qu’elle est forte. Les mutins n’ont nulle part où aller. Ceux qui se sont esquivés seront tôt ou tard retrou-vés. Les gendarmes racontent la re-cherche des soldats désobéissants :

Sur ordre de M. le Général comman-dant la 33e DI nous nous sommes mis spécialement à la recherche du soldat Bourgade du 20e RI inculpé d’abandon de poste au moment où sa compagnie montait aux tranchées. Nous l’avons découvert près d’un abri de bombardement au sud du quartier Fleurus (Camp de Châlons). Nous l’avons arrêté pour abandon de poste, et après avoir été fouillé, il a été remis à la prison du QG.

Les cachettes sont rares, et l’indis-cipline diffi cile, dans une armée en guerre. Avec les efforts de répression et de remise en ordre se déploie l’ins-titution militaire, la mutinerie se dé-lite au bout de quelques heures. Bon gré, mal gré, au terme de longues discussions avec les offi ciers qui font alterner menaces et promesses, les soldats retournent à l’obéissance. Décidé à poursuivre l’action, le fan-tassin Thibault s’en désole. A ceux qui fi nissent par s’équiper, il lance, provocateur et amer : « Vous êtes des lâches, ce n’est que la frousse qui vous fait remonter. Vous voyez bien, nous, nous ne montons pas. » Mais sa désobéissance ne durera pas beau-coup plus longtemps. Avec trois de ses camarades, il est retrouvé et ar-rêté le lendemain matin. Le Conseil de guerre de la 33e division, dont dépend le régiment, se réunit quinze jours plus tard pour les juger. Tous quatre sont condamnés à mort.

Ce bref refus durement châtié ouvre l’intense mouvement d’indiscipline qu’on nomme les mutineries de 1917. Quelques semaines durant, des di-zaines de milliers de soldats refusent ainsi de remonter » aux tranchées, dé-fi ent l’autorité et dénoncent la guerre.

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 19

DOSSIER LE RÉVEIL

La triple entente (en rose) contre la

triple alliance(en violet)

bonté quand on est vraiment las. Il faisait beau ; l’on était au commen-cement du repos, et on rêvait. Le soir semblait aggraver les fi gures avant de les assombrir, et les fronts réfl échis-saient la sérénité des choses.

Le sergent Suilhard vint à moi et me prit par le bras. Il m’entraîna.

- Viens me dit-il, je vais te montrer quelque chose.

Les abords du village abondaient en rangées de grands arbres calmes, qu’on longeait, et, de temps en temps, les vastes ramures, sous l’action de la brise, se décidaient à quelque lent geste majestueux.

Suilhard me précédait. Il me condui-sit dans un chemin creux qui tour-nait, encaissé ; de chaque côté, pous-sait une bordure d’arbustes dont les faites se rejoignaient étroitement. Nous marchâmes quelques instants

environnés de verdure tendre. Un dernier refl et de lumière, qui prenait ce chemin en écharpe, accumulait dans les feuillages des points jaunes clairs ronds comme des pièces d’or.

- C’est joli, fi s-je.

Il ne disait rien. Il jetait les yeux de côté. Il s’arrêta.

- ça doit être là.

Il me fi t grimper par un petit bout de chemin dans un champ entouré d’un vaste carré de grands arbres, et bondé d’une odeur de foin coupé.

- Tiens ! remarquai-je en observant le sol, c’est tout piétiné par ici. Il y a eu une cérémonie.

- Viens, me dit Suilhard.

Il me conduisit dans le champ, non loin de l’entrée. Il y avait là un groupe de soldats qui parlaient à voix baissée. Mon compagnon ten-dit la main.

- C’est là, dit-il.

Un piquet très bas – un mètre à peine – était planté à quelques pas de la haie, faite à cet endroit de jeunes arbres.

- C’est là, dit-il, qu’on a fusillé le soldat du 204, ce matin.

« On a planté le poteau dans la nuit. On a amené le bonhomme à l’aube, et ce sont les types de son escouade qui l’ont tué. Il avait voulu couper aux tranchées, pendant la relève, il était resté en arrière, puis était ren-tré en douce au cantonnement. Il n’a rien fait autre chose ; on a voulu sans doute, faire un exemple.

Nous nous approchâmes de la conversation des autres.

- Mais non, pas du tout, disait l’un.

C’était pas un bandit ; c’était pas un de ces durs cailloux comme tu en vois. Nous étions partis ensemble. C’était un bonhomme comme nous, ni plus, ni moins – un peu fl emme, c’est tout. Il était en première ligne depuis le commencement, mon vieux, et j’lai jamais vu saoul, moi.- Faut tout dire : malheureusement pour lui, qu’il avait de mauvais an-técédents. Ils étaient deux, tu sais à faire le coup. L’autre a pigé deux ans de prison. Mais Cajard(2), à cause d’une condamnation qu’il avait eue dans le civil, fait un coup de tête étant saoul.- On voit peu d’sang par terre quand on r’garde, dit un homme penché.- Y a tout eu, reprit un autre, la céré-monie depuis A jusqu’à Z, le colonel à cheval, la dégradation ; puis on l’a attaché, à c’petit poteau bas, c’po-teau d’bestiaux. Il a du être forcé de s’mettre à genoux ou de s’asseoir par terre avec un petit poteau pareil.- ça s’comprendrait pas, fi t un troi-sième après un silence, s’il n’y avait pas cette chose de l’exemple que di-sait le sergent.

Sur le poteau, il y avait, gribouil-lées par les soldats, des inscriptions et des protestations. Une croix de guerre grossière, découpée en bois, y était clouée et portait : « A Cajard, mobilisé depuis août 1914, la France reconnaissance. »

En rentrant au cantonnement, je vis Volpatte, entouré, qui parlait. Il ra-contait quelque nouvelle anecdote de son voyage chez les heureux.

(2) J’ai changé le nom de ce soldat, ainsi que celui du village (H.B.)

De gaulle Cp 33RI captif à la forteresse d’In-golstadt

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20 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL DOSSIER

Le Maréchal Joffre est mort. Depuis longtemps c’était une statue qui se carrait comme un vaste symbole au milieu de notre civilisation victo-rieuse. Pétrifi é dans la légende, sourd et muet, il était l’épais fétiche du ré-gime dont il fut un jour l’instrument.

Lui disparu, la statue reste pareille, momentanément. Si, au milieu des solennels dithyrambes qui s’exhalent de la grande presse avec des larmes et avec des vilenies, nous voulons apprécier l’homme à sa véritable valeur, nous devons lui rendre cette justice qu’il n’a été, en défi nitive, ni aussi bavard, ni aussi remuant, ni aussi méchant que Foch. Ni aussi intelligent. Sous des dehors de bon-homie, à la faveur d’une inaptitude à parler devenue illustre comme lui, il cachait une solide médiocrité.

La guerre, pendant le temps qu’il la mena, fut, il faut bien le reconnaître, très mal menée. Ses deux grandes idées du début : « Chercher la bataille en s’appuyant sur le Rhin » et « des-siner une attaque générale – l’aile gauche en Belgique et sur la Marne, l’aile droite en Alsace – échouèrent au milieu de sensationnelles tueries.

Après un « recul stratégique » qui fut en réalité la plus formidable déban-dade de nos annales militaires, il y eut la victoire de la Marne. L’histoire encore confuse de ce coup de bascule se clarifi era sans doute un jour. Peut-être apprendra-t-on que les chefs al-lemands ne valaient pas mieux que les nôtres et que la désorganisation de l’armée allemande était pire en ce moment que celle de nôtre. Toujours est-il que, sauf fait exceptionnel et inattendu, on ne peut invoquer le génie du général Joffre sans sourire. Et s’il ne s’agissait pas d’aventures lugubrement grandioses et de cohues de cadavres, on évoquerait ici ce per-sonnage d’opérette qui fut vainqueur

grâce à son cheval. Au reste, le génie militaire n’est plus qu’une question de comptabilité, et la victoire ne si-gnifi e qu’un certain poids d’or et de fer sur le plateau d’une balance.

En fait, Joffre ne sut pas profi ter de la victoire de la Marne, et son génie, si génie il y eut, se rendormit com-plètement aussitôt après. L’armée allemande se fortifi a et se cramponna énergiquement dans la terre envahie, et les grandes attaques qui se suc-cédèrent, et l’attaque endémique et épidémique qui s’éternisa, ne don-nèrent que des avances insignifi antes au prix d’épouvantables hécatombes.

D’ailleurs, on ne crut pas pouvoir conserver ce vainqueur à la tête de l’armée. Il fut mis au rancart dès 1917 et envoyé en grande pompe aux Etats-Unis, puis à l’Académie Fran-çaise.

L’enthousiasme que l’on manifeste aujourd’hui pour ce guerrier nous paraît avoir quelque chose d’impu-dique. Il témoigne vraiment de trop peu de dignité. Le respect qu’on marque à ce mort est un manque de respect pour les morts. Quand j’en-tends parler de sa maîtrise de grand chef, je me remémore la cruelle et ef-farante désagrégation militaire dans laquelle j’ai été emporté comme un tourbillon en 1914 et 1915, la sottise des attaques inutiles, le gaspillage du sang, calculé pour fl atter les goûts du public par des communiqués d’ail-leurs mensongers.

Quand on me dit que des « poilus », paraît-il, surnommaient Joffre avec attendrissement « grand-père », j’évoque tous les crimes dégoûtants auxquels j’ai assisté ou que j’ai connus – Conseils de guerre ou as-sassinats de prisonniers – commis en raison d’instructions formelles : « pas de prisonniers », pendant le règne absolu de ce grand-père or-

donnateur des sacrifi ces humains, et qui, douze ans après la guerre, dans la fumée de l’encens et les murmures d’admiration des profi teurs et des fous, est mort, dit le communiqué, « sans un soupir, sans souffrance, sans d’autres signes de douleur qu’une très légère crispation des traits ».

Et voici ce que je lis aussi dans les journaux annonçant la cérémonie des obsèques : « Les anciens combattants, les veuves et les orphelins seront mas-sés de chaque côté de l’esplanade des Invalides ». Les anciens combattants, les veuves et les orphelins venant faire acte de gratitude, alors que le corps chamarré du potentat ira, somp-tueusement, tumultueusement, rendre visite au Soldat Inconnu qui, lui, acheta sa gloire !… Comment y a-t-il un seul des survivants et des victimes qui puisse regarder passer les cer-cueils des grands bouchers autrement qu’avec haine et avec colère ?

A l’attention des plus jeunes lecteurs, voici l’éclairage de, quelques données sur le Maréchal Joffre :Joseph Joffre, né en 1852 à Rivesaltes et mort le 3 jan-vier 1931 à Paris. Offi cier général français pendant la Première Guerre mondiale, artisan de la victoire alliée lors de la bataille de la Marne et de la stabilisation du front nord au début de la guerre, il fut nommé maréchal de France en 1916.C’est l’un des responsables militaires les plus controver-sés du XXe siècle, notamment en raison de l’emploi de la stratégie militaire de l’« offensive à outrance », extrê-mement coûteuse en vies humaines pour des résultats relativement médiocres sur le terrain, notamment lors de la bataille des frontières et de la bataille de la Marne. En 1916, il est alors remplacé par le général Nivelle. En 1918, il est élu à l’Académie française. (Encyclopédie en ligne Wikipedia).Rentré en France après des missions de prestige à l’étranger, il rédige ses Mémoires qui ne seront publiés qu’après sa mort. Le pays lui fait des funérailles natio-nales et le Parlement vote une loi déclarant textuelle-ment que « Joseph Joffre, maréchal de France, a bien mérité de la Patrie ». (Encyclopédie Universalis).

Sur la mort d’un militaire Joffre et ceux du frontPar Henri Barbusse (1931)

De gauche à droite :

Gal Joffre,Gal en Chef

Gal Maistre,Ct de Corps

d’armée

Gal Foch,Ct Groupe

d’armée

Gal de Maud’huy,Ct d’armée

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 21

VOS DROITS LE RÉVEIL

Ombres et lumières sur l’ONACLes documents préparatoires fournis aux membres du Conseil d’Administration de l’ONAC en vue de leur réunion du 20 octobre contenaient des éléments – y compris contradictoires – quant au bilan des activités de l’ONAC.

■ ECOLES de réinsertionsprofessionnelles et MAISONS de RETRAITE de l’ONAC

2 069 stagiaires ont été accompagnés dans les ERP en 2013, soit un taux d’occupation de 96 % parmi lesquels seulement 1 % de ressortissants de l’ONAC. Rappelons que l’Armée s’op-pose, en fait, à l’entrée des OPEX en fi n de contrat dans les ERP de l’ONAC… alors que – ERP et OPEX – y auraient un immense intérêt commun.La promotion 2011-2013 enregistre un taux d’insertion professionnelle de 57,75 %. six mois après la fi n de la formation (61 % en CDD et 39 % en CDI) et de 72,44 % dix-huit mois après la fi n de la formation (53 % en CDD et 47 % en CDI).La promotion de juin 2013 enre-gistre un taux de succès aux exa-mens de 93,28 % et celle de juin 2014 de 93,08 %. Avec une augmentation sensible du nombre des mentions : 57 très bien (contre 34 en 2013), 144 bien (contre 126) et 153 assez bien (égalité).Dans le même temps, les heures sup-plémentaires ont diminué (équivalant la suppression de près de 10 emplois) la qualité des formations dispensées étant maintenues.Dans les Maisons de retraite de l’ONAC, 758 résidants ont été accom-pagnés, soit un taux d’occupation de

92,77 %, parmi lesquels 48 % de res-sortissants de l’ONAC et 1 % de mili-taires non ressortissants.➢ MAIS, pour l’ONAC :« Malgré ces résultats encourageants, le transfert reste plus que jamais une nécessité » !!!

■ ACTION SOCIALEAide sociale des Services départe-mentaux- Au 1er septembre 2014, ce sont 16 893 dossiers d’aides qui ont été validés (hors « aides ménagères ») parmi les-quels 1 783 (soit 10,5 %) parrainés par les Associations… en remplacement de la subvention d’action sociale sup-primée par l’ONAC aux Associations nationales.- 3 434 dossiers d’Aide différentielle aux Conjoints survivants (ADCS) étaient validés au 1er septembre pour un montant total de 3,46 MF.

Action sociale des Services d’Algé-rie, Maroc, Tunisie.1 423 dossiers traités pour 274 724 euros d’aides (55 % du budget prévisionnel).

Action sociale à l’étranger (21 am-bassades, 16 ONAC en Afrique)4 626 dossiers pour 240 215 euros d’aide (47 % du budget prévisionnel).

Action en faveur des blessés20 juin 2014, signature d’une conven-

tion ONAC avec la cellule d’aide aux blessés des familles de l’Armée de l’Air.

Journées de solidarité du monde combattant11 Services départementaux ont or-ganisé une telle journée durant le 1er semestre.

■ CARTES et TITRESCartes du Combattant et TRN20 319 dossiers ont été examinés au 30 juin 2014 et 18 750 cartes du com-battant ont été attribuées, de même que 10 139 TRN (Titre de Reconnaissance de la Nation).Parmi les cartes délivrées, 6 649 ATM totalisant au moins 120 jours de pré-sence en Algérie, « à cheval sur la date du 2 juillet 1962 » et 8 984 OPEX.

Retraite du Combattant12 885 demandes ont été instruites et transmises pour paiement de janvier à août 2014.

Mention « Mort en déportation »2 409 mentions ont été attribuées et 2 204 actes de décès dressés en août 2014. Depuis 1985, plus de 73 000 mentions ont été délivrées.

Mention « Mort pour la France »222 mentions ont été accordées au 1er semestre 2014, dont 2 au titre des opé-rations au Mali et en République Cen-trafricaine.

Rapport constant

Mise à jour avec le point PMI à 13,96La valeur du point PMI vient d’être portée à 13,96 euros à compter du 1er janvier 2014. Compte tenu de cette nouvelle base, le retard des pensions PMI et de la retraite du combat-tant s’établit ainsi :

➢ Par rapport à l’ex AST1 devenu « Adjoint 2e classe – E3 – 11 » - échelon (indice brut 393, majoré 358)Le retard serait de 7,57 du point soit 34,98 % de retard

➢ Par rapport à l’indice médian de la catégorie C de la Fonction Publique Le retard serait de 3,53 du point Soit 20,45 % de retard

André FillèreLe 7 octobre 2014

NB : Au 1er janvier 2015, l’indice médian catégorie C devrait bénéfi -cier de 5 points et passe à 321. MAIS qu’en sera-t-il ? Affaire à suivre.

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22 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL VOS DROITS

Conjoints survivantsL’ADCS « refondue » en A2CSet les crédits sociaux de l’ONAC en prennent un coupLe dossier préparatoire à la réunion du Conseil d’Administration de l’ONAC du 20 octobre et le projet de budget 2015 des ACVG l’affi rment et font cocorico ! Mais qu’en est-il réellement ? Derrière la vitrine, cherchez le coup bas. De « refonte » du Code des pensions militaires d’invalidité en « refonte » de l’ADCS, que restera-t-il du droit à réparation ?

L’ADCS (Allocation différentielle de Solidarité pour les conjoints survi-vants) était servie aux conjoint(e)s les

plus démunis (moins de 932 euros de ressources mensuelles) dont le RSA pour les moins de 65 ans et l’ASPA

Philippe Marini (UMP), Sénateur-Chatelain Corse

propose d’en fi nir avec les droits des ACVG d’hier et des OPEX d’aujourd’hui

C’est que le Sénateur Marini s’y connaît en matière de fi nances. N’a-t-il pas été membre du Directoire de la banque « Arjil » de 1989 à 1994 ? N’est-il pas, au plan du sénat, le plus gros consom-mateur de crédits de la « Réserve parle-mentaire » dans laquelle il puise à hau-teur de 2,16 millions d’euros… offerts par le sénateur Marini au maire Marini, avec – au passage – un don généreux pour l’église de Haute-Corse qu’il voit des fenêtres de son château.

C’est dire qu’on ne la lui fait pas à lui.

Et ces ACVG insatiables, il les a à l’œil… Même si, le reconnaît-il, « il n’y a eu aucune disposition législa-tive nouvelle qui ait alourdi la dépense fi scale (due aux ACVG) depuis 2002, année de l’exonération d’impôt sur le revenu de l’allocation de reconnais-sance pour les harkis ».

N’empêche, il propose au Sénat d’adopter trois principaux dispositifs remettant radicalement en cause :1/ - La demi-part supplémentaire pour les titulaires de la carte du com-battant âgé de 75 ans et plus, et leur veuf ou veuve si le conjoint en bénéfi -ciait avant son décès.2/ - L’exonération d’impôts sur le revenu de la retraite du combattant, des pensions militaires d’invalidité et de divers autres dispositifs.3/ - La déduction du revenu impo-sable des versements effectués pour la rente mutualiste AC.

Et le Sénateur-Maire Marini de déplo-rer que « malgré le contexte budgé-taire contraint, aucune réforme du régime de la dépense fi scale en faveur

Philippe Marini, Sénateur-maire UMP de Compiègne – et accessoirement châtelain en Haute-Corse – veut en fi nir avec tous les gaspilleurs, les budgétivores, les odieux profi teurs qui mettent la France sur la paille. Il vient de se fendre d’un « Renouveau » rapport « d’information » proposant à la Commission des fi nances du Sénat d’en terminer avec ces dépenses fi scales – abusives et insupportables – dont se goinfrent les Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Que ne s’est-il regardé dans une glace !

des Anciens Combattants n’est actuel-lement envisagée ».

Hélas ! Hélas ! Hélas ! Mais le Sénateur a des idées :

➢ Recadrer les dispositifs de la rente mutualiste AC, supprimer la déducti-bilité des versements, restreindre les critères ouvrant droit à constitution de la rente.

➢ Transformer la dépense fi scale en subvention budgétaire

Ainsi il en serait fi ni du droit à répa-ration

➢ Restreindre les droits actuels aux OPEX, en revoir les conditions et prendre en compte les ressources.

Pour le Sénateur Marini, « la profes-sionnalisation de l’armée offre main-tenant des avantages (le droit à répa-ration, en fait. NDLR) à des personnes qui ont fait le choix de l’armée profes-sionnelle (…) et tous les militaires ne

sont pas exposés aux mêmes risques ». En clair pour lui, le droit à réparation ne doit plus être égal pour tous, mais doit s’établir « à la carte » et le plus tard possible. Voire, gérer les militaires au plan des accidents de travail et adapter les droits à la progression de l’espé-rance de vie ?

En clair, supprimer la demi-part et la défi scalisation de la rente mutualiste. Imposer la retraite du combattant et les pensions PMI. Ne les accorder que selon les conditions de ressources et le plus tard possible, 70 ans ? 75 ans ? Tel est le programme de l’UMP Marini au Sénat.

Une UMP qui vient de reconquérir la majorité et la présidence du Sénat. Veillons à ce que « Larcher » au « per-choir » ne nous décoche une mauvaise volée de fl èches. Notre bouclier : l’Union dans l’action.

André Fillère

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 23

VOS DROITS LE RÉVEIL

pour les plus de 65 ans. Les crédits dont disposaient l’ONAC étaient spé-cifi ques et venaient du budget, hors crédits sociaux habituels pour l’aide aux ACVG.

➢ A compter du 1er janvier 2015L’ADCS « refondue » sera rem-placée par l’Aide Complémentaire aux conjoints survivants (A2CS) et passera de 932 à 984 euros. Rappe-lons toutefois que le seuil de pauvreté pour une personne seule est 993 euros, donc il en manque encore 9 pour faire le compte. Cette A2CS sera accor-dée en une seule fois pour l’année et non plus trimestriellement comme l’ADCS.

● Les crédits pour cette A2CS ne re-lèvent plus d’une enveloppe propre :

ils seront puisés dans le fond de solida-rité générale de l’ONAC. Or en 1973 ADCS a utilisé 3,76 MF pour 353 dos-siers. Le budget 2015 ne prévoit que 1,5 MF de rallonge. Conséquence, pour fi nancer l’A2CS, l’ONAC devra réduire de 2 MF les aides fi nancières « classiques » aux autres ACVG ?!

● Comment l’ONAC prévoit-il de faire la « soudure » ?- le bénéfi ce de l’A2CS entrainera l’IMPOSSIBILITE de bénéfi cier de « secours classiques », auxquelles les conjoints survivants ADCS pouvaient recourir en cas de besoin exception-nel !- Renforcement des vérifi cations des conditions de ressources tant pour l’A2CS que pour les aides classiques aux autres ACVG.

■ EN CLAIR

Un « coup de pouce » pour les conjoints survivants, qui sera com-pensé pour l’essentiel par les ACVG eux-mêmes, lesquels verront les cré-dits consacrés à l’aide sociale habi-tuelle amputés pour fi nancer en par-tie l’A2CS.

L’ensemble des Associations d’ACVG avec l’UFAC s’opposaient jusqu’ici à une telle démarche. Comment vont-elles réagir ? Pour l’ARAC c’est clair : le gouvernement et son budget doivent abonder les crédits sociaux de l’équivalent du montant de cette aide complémentaire.

➢ Messieurs les parlementaires, à vos amendements !

Conseil d’Administration de l’ONAC-VGIl s’est réuni le 20 octobre dernier dans le grand auditorium de la Préfecture de Paris Ile de France. André Fillère y a participé.

Après l’ouverture des travaux par l’allocution de Kader Arif, Secrétaire d’Etat en charge des Anciens Com-battants – qui, comme d’habitude, quitta la séance en cours de travaux – la directrice générale Mme Antoine présenta les grandes lignes du COP (contrat d’objectifs et de performance) pour 2014-2017. Basées en 4 axes stratégiques, elles se fi xent pour but la poursuite de la modernisation de l’ONAC, son recentrage sur les seuls Anciens Combattants et Victimes de Guerre et son adaptation à la dé-fense des droits. Tout cela dépendant avant tout de « l’externalisation » des Ecoles de Réinsertion professionnelle et des Maisons de retraites de l’ONAC au nom d’une action sociale plus cohé-rente et mieux adaptée (harki, rapatrié, même s’ils ne sont pas ressortissants de l’ONAC), l’aide aux blessés, les maisons de retraite privées labellisées « Bleuet de France », les emplois Ave-

nir, le lien Armée-Nation (Mémoire et histoire des harkis, cérémonies, nécro-poles), et la rationalisation des outils de travail.

Un discours vertueux, pieusement écouté sans vague par les administra-teurs avec seulement 2 abstentions sur le contenu du budget rectifi catif 2014 et 3 sur le budget initial 2015. Et un seul vote contre la délibération sur le transfert des ETP et Maison de retraite.

Il y fut aussi question de la « refonte » de l’Allocation différentielle pour les conjoints survivants (ADCS trans-

formée en A2CS) portée à 987 euros, mais désormais payée sur les seuls fonds sociaux de l’ONAC. Suffi -ront-ils sans diminuer le montant et le nombre d’aides aux ACVG ?

Autant de points dont va devoir se sai-sir la direction nationale de l’ARAC pour affi rmer ses positions quant à la pérennité de l’ONAC, leurs soins, leurs réinsertions professionnelles et leur avenir. Car derrière les paroles, quelle est la concrétisation des faits ?

André Fillère

Ensemble, Renforçons, Préservons notre MutuelleIl y a quatre mois paraissait le "Spé-cial 4 pages" de l'Espoir Mutualiste encarté dans le n° 804 du Réveil des Combattants.

Rappelons que ce document a été réa-lisé à la demande – justifi ée et unanime – du Bureau National de l'ARAC,

avec pour mission de répondre aux questions et préoccupations de l'en-semble des adhérent(e)s de l'ARAC et des mutualistes.

Aujourd'hui, où en sommes-nous avec ce 4 pages ? Vous a-t-il été utile à titre individuel ? L'avez-vous utilisé

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24 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL VOS DROITS

lors de vos différentes initiatives dans vos sections, dans vos départements ? Vous a-t-il permis de répondre aux in-terrogations de vos adhérents ?

Grâce à ce document, des assemblées d'informations spécifi ques sur notre Mutuelle de l'ARAC devraient pou-voir être organisées dans les sections, dans les départements afi n de proposer au plus grand nombre tous les services mis à disposition par la Mutuelle de l'ARAC au profi t des anciens com-battants, des victimes de guerre mais également au service des non combat-tants.

Patrick STAAT, secrétaire général de l'ARAC, l'a rappelé dans l'édito de ce 4 pages "Le respect du droit à répara-tion et la défense du droit mutualiste s'intègrent dans notre activité de dé-fense des valeurs de la République, de

la souveraineté de la nation… ces che-mins de la solidarité existent depuis près d'un siècle !!!!"

N'abandonnons pas ce qui est juste, ensemble agissons pour la réalisation, sur le terrain, de nos objectifs.

L'arrivée de nouveaux mutualistes dé-montre que ceux qui se préoccupent de notre Mutuelle de l'ARAC ont des résultats. Bravo !!!! mais les efforts de recrutement en direction de notre Mutuelle de l'ARAC doivent se pour-suivre, c'est de notre responsabilité si nous voulons qu'elle soit en capacité de résister à la politique démagogique des banques et des compagnies d'as-surances. Nous devons également tout faire pour qu'elle soit présente - dans les meilleures conditions de fonction-nement - au congrès du 100e anniver-saire de l'ARAC (1917-2017).

Alors soyons clairs, pour convaincre il nous faut être convaincus que notre Mutuelle de l'ARAC est là non seule-ment pour défendre les intérêts propres aux anciens combattants et victimes de guerre, mais également pour aider les non combattants, les familles, en un mot pour la solidarité.

C'est pourquoi, contre toute fatalité, proclamons haut et fort que la soli-darité, la fraternité et l'égalité réunies sont une force indestructible et notre combat.

Dans l'attente de nouveaux résultats positifs, ensemble ARAC et Mutuelle de l'ARAC, relevons le défi !!!!

Jacques GoutorbeMembre du Bureau National

de l'ARACVice-président de la Mutuelle

de l'ARAC

L’AVEN en congrèspour quela véritésoit diteet justice rendueL’Association des Victimes des Es-sais Nucléaires (AVEN) a tenu son congrès national les 11 et 12 octobre dernier à Gonfreville l’Orcher (Seine Maritime), en l’Espace Culturel de la Pointe de Caux gracieusement mis à disposition par le député-maire Jean-Paul Lecoq et la municipalité.

Outre ses obligations statutaires, cette Assemblée Générale fut l’occasion de tables rondes juridiques et sociales qui fi rent le point sur l’action de l’AVEN, ses volets politiques et sociaux. Aux cours des débats, Roland Ricouard et

Charles Cramoisan – représentants nationaux de l’ARAC – saluèrent l’AVEN et apportèrent le soutien de notre association à son action.

Et le drapeau ARAC, porté par Daniel Godard était présent lors du dépôt de gerbes au Monument aux Morts.

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 25

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Un homme véritablenous a quittéSamedi 1er novembre, le cancer contre lequel il luttait de-puis plusieurs années a vaincu la résistance de Guy Fischer. Il avait 70 ans. Enseignant dans le quartier des Minguettes, il est d’abord élu au conseil municipal de Vénissieux (Rhône) dès 1977. Dans la foulée le maire, Marcel Houël, lui confi e le poste de premier adjoint en charge de l’urbanisme, qu’il occupera 18 ans. Conseiller général de Vénissieux-Sud et sénateur du 24 septembre 1995 jusqu’à cet automne.Guy Fischer aura été le premier vice-président communiste de la Haute Assemblée.

La nouvelle est tombée, brutale. Nous savions tous qu'il luttait avec courage contre la maladie et nous voulions espérer qu'il fut le plus fort et qu'il reprenne sa place parmi nous dans le combat de la défense des valeurs républicaines.Notre camarade, notre frère, Guy Fischer aura participé de toutes ses forces, de toute son intelligence avec la passion qui était la sienne à tous nos combats communs. Celui pour la Paix, celui pour l’émancipation, celui pour l'imprescriptibilité du droit à réparation, celui pour la mémoire car il faisait sienne « l’idée qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » (Primo Lévi). Son action inlassable pour la reconnaissance du 19 mars, enfi n arrachée en 2013.Il avait le souci de transmettre la mémoire des luttes aux jeunes générations « c’est cet espoir en vos capacités d’actions, disait-il qui me fait conclure en saluant le rôle tout à fait moderne, original, de votre ARAC qui se bat pour faire vivre nos valeurs com-munes de liberté, égalité, fraternité* ».Dans les combats d'aujourd'hui et de demain il restera un grand homme porteur de fraternité et d’humanité, par son engage-ment, il fait parti des hommes et des femmes qui ont marqué notre histoire et inspirent nos luttes d’aujourd’hui.Il a été un artisan ardent, un parlementaire communiste combatif, résistant à tous les ennemis de la République, à tous les fabri-cants de misère, à tous les adversaires de la fraternité humaine, avec toute la passion de la vie.Derrière sa discrétion, sa chaleur humaine, sa détermination se cache un ami sincère que nous regrettons profondément.A ses enfants, à ceux qui ont partagé sa vie, nous tenons à exprimer notre solidarité, notre tristesse et notre affection.

L’ARAC* 55e congrès de l’ARAC à Créteil en 2013

Extrait du communiqué de Kader Arif, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la Mémoire.

Guy Fischer a été à l’écoute du monde combattant dans sa diversité. A ce titre, il a été un défenseur permanent du droit à répa-ration et du devoir de solidarité. Le 20 décembre 2012, avec plusieurs de ses collègues, il a porté la proposition de loi relative à la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de la guerre de 1914-1918. Je veux rendre hommage au travail qui avait été accompli à cette occasion permettant de replacer l’histoire des fusillés au cœur du débat national.Je tiens à saluer la mémoire de cet homme de conviction et de combat pour lequel j’ai toujours eu le plus grand respect.La France perd aujourd’hui une personnalité engagée et respectée du monde politique.A sa famille et à ses proches, j’adresse mes condoléances les plus sincères.

Guy Fischer avec Christian Favier au 55e congrès de l'ARAC

Extrait – Georges Doussin – Président d’Honneur de l’ARAC

Chère Denise,« Je sais quelle lutte il a mené contre sa maladie. J’avais été profondément impres-sionné par son courage lorsque, déjà très malade, il était venu saluer le dernier congrès de l’ARAC du Rhône et comment, avec sa lucidité, sa chaleur habituelle, il parlait des combats de l’Association. »« Guy était l’élu communiste le plus solidaire des luttes de l’ARAC. » « A chaque fois, j’avais la même joie de revoir un ami proche. »« je veux t’exprimer mon amitié. »

« Toute sa vie militante au service des intérêts populaires, toute son ac-tivité d’élu local et de parlementaire, au service de l’intérêt général en ont fait un dirigeant remarquable de notre parti (…). Proche du terrain, il a su donner de la hauteur aux valeurs qui fondaient son engagement », salue Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

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26 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

Nos peines novembre 2014■ ARDECHE (07)- Aubenas : Mme Fernande PITON

■ CHARENTE-MARTIME (17)- La Rochelle : Mme Liliane PHILIPPOT

■ CORREZE (19)- Egletons : René VALADE, 94 ans, AC Résis-tant, Déporté. Chevalier de la Légion d’honneur.

■ COTE D’OR (21)- Chenove : Mme Nicole CHENEVIER, com-battant pour la paix. Marcel DROUHARD, AC ATM. Maurice TUPIN, AC 39-45

- Dijon : Jean BARBIER, AC ATM

■ DORDOGNE (24)- Boulazac : Mme Mauricette JAMILLOUX

- Mussidan : Albert QUILHAC

- Négrondes : René BAPPEL

- Perigueux : Didier PAGEOT

- Thiviers : Pierre PASSERIEUX. André RAT

■ PYRENEES-ORIENTALES (66)- Rivesaltes : Mme Laurette SALA.

■ HAUTE-SAVOIE (74)- Thonon-les-Bains : Mme Joséphine BORDET, 86 ans, veuve. Mme Marcelle BRON, 87 ans, veuve. Albert GAUD, 91 ans, AC Indochine.

■ Conseil National

- St Paul le Jeune : Christian BOITELET, 89 ans.

Offi cier de la Légion d’Honneur, Médaille Mili-taire, Chevalier des Palmes Académiques.

En juillet 1943 il entre dans la Résistance, ar-rêté le 27 novembre 1943 il est interné à la prison de Charleville-Mezieres puis déporté à Buchenwald-Dora (matricule KLB 45522).

Il est rapatrié en France en juin 1945.

Sa carrière de maitre-tailleur dans l’armée le conduira en Indochine, Maroc, Algérie et Ma-dagascar.

Pendant de nombreuses années, il témoigne de son expérience dans les collèges et lycées.

L’ARAC aujourd’hui, c’est :

● l’action pour préserver et garantir les valeurs de la République, les acquis du CNR mis à mal aujourd’hui,

● la défense des droits, anciens combattants, des OPEX, et victimes de guerre,

● combattre les causes de la guerre, œuvrer pour la paix, l’amitié, la solidarité entre les peuples,

● s’engager contre le fascisme et toutes les tentatives d’extrême droite

● travailler pour la transmission de la mémoire, car qui comprend son passé peut construire sereinement son avenir.

● donner à chacun les moyens de se construire une opinion et ainsi d’agir en connaissance de cause.

L’ARAC est une organisation vivante, moderne, portant les valeurs de notre histoire, celles de la Nation, celles écrites aux frontons de nos mairies : Liberté, Egalité, Fraternité.

Dans le monde d’aujourd’hui, préserver et développer l’ARAC, c’est défendre et garan-tir la souveraineté nationale, la démocra-tie, l’avenir de la France.

MERCI DE PRÉCISERLE MODE DE RÈGLEMENT :● par chèque à l’ordre de l’ARAC,

en un ou plusieurs règlements, avec les dates d’en-caissement souhaitées.

● par prélèvement bancaire, avec le montantde votre prélèvement (mensuel ou trimestriel) :merci de joindre un RIB.

● dès réception de votre règlement,nous vous adresserons une attestationde contribution et un reçu fi scal.

Nous vous rappelons que vos dons ouvrent droit à une déduction fi scale de 66 %

Je souhaite faire un don à l’ARACet je coche le montant souhaité :

❑ 50 € ❑ 100 € ❑ 200 € ❑ Autre montant ...............................................................

Nom et prénom : ........................................................................................................................................

Adresse : .....................................................................................................................................................

.....................................................................................................................................................................

Code postal : ........................................ Ville : ...........................................................................................

Tél .......................................................... E-mail : ........................................................................................

SOUSCRIVEZPour l’ARACde demain

Arac section de Noisy le Sec (93) : 200 €

Alpes-Maritimes (06) : Guy Bottero – 50 €

Bouches-du-Rhône (13) : Guy Véran – 100 €

Côte d’Or (21) : Jean Ianelli – 50 €

Finistère (29) : Edouard Ryckeboer – 100 €

Gard (30) : Roger Sugier – 100 €,

Haute-Garonne (31) : Alexandre Abellan – 50 €, Jean Larrieu – 100 €

Loire-Atlantique (44) : Marcel Béchard – 250 €

Lot et Garonne (47) : Jacques Chantre – 50 €

Manche (50) : Colette Laronche – 50 €

Marne (51) : Bernard Ragouilliaux – 40 €

Hautes Pyrénées (65) : Jacques Argagnon – 50 €

Val de Marne (94) : Juliette Gathu – 20 €

Conseil National : Guy Moubeche – 50 €

Novembre 2014

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 27

Cette année, le calendrier de l’ARAC rendra hommage aux combattants qui ont libéré la France de l’occupation allemande.Qu’ils soient américains, canadiens, anglais, russes, qu’ils soient combattants français ou

issus des colonies.Enfi n rien n’aurait été possible sans ceux que l’on appelle les Résistants de l’ombre. Ceux qui dès 1940 s’engagèrent dans l’action jusqu’à devenir incontournables en 1944 pour la libération de la France. Ces résistants, ces combattants sont la fi erté de la France. C’est donc à eux tous que rend hommage le calendrier au travers d’images et de photos que vous découvrirez au fi l des mois.Le 8 mai 1945, la Nation française retrouvait sa souveraineté. En 2015, pour le 70e anniver-saire de la capitulation de l’Allemagne nazie, l’ARAC leur rend une juste reconnaissance.Disponible mi-novembre, vous pouvez sans attendre, passez commande auprès du Réveil des Combattants au prix de 7 euros l’exemplaire.

Bon de commandeNom : .............................................................................Prénom :............................................................................................................

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Je désire …..… exemplaire(s) au prix de 7 euros l’exemplaire, soit …….… €.Joindre un chèque à la commande à l’ordre du Réveil des Combattants.

N’hésitez à commander plusieurs exemplaires pour faire plaisir à vos proches à l’occasion des fêtes de fi n d’année.

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28 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Ce 11 novembre, un nombre impor-tant de pacifi stes corréziens était venu dire non à la guerre, non à toutes les guerres devant le monument aux morts de Gentioux en Creuse.

Lors de ce rassemblement pacifi ste, Michel Agnoux, secrétaire Général de l’ARAC 19 insista sur la diffé-rence de traitement entre les fusillés pour l’exemple et les fusilleurs. En

Corrèze, quelques fusillés restent à réhabiliter.Tout comme le sous-lieutenant CHA-PELANT fusillé sur son brancard ap-puyé à un pommier, il y a eu cent ans le 11 octobre dernier, anniversaire que la commune de Beuvraignes a honoré à cette occasion, Léonard Leymarie, est une fi gure emblématique des victimes innocentes des conseils de guerre.L'A.R.A.C. qui s'est investie pour qu'il trouve la place qui lui était due sur le Monument aux Morts de Seil-hac a décidé d'honorer sa mémoire ce vendredi 12 décembre 2014 centième anniversaire de son exécution.Un hommage pour exiger une nou-velle fois que la Nation répare enfi n, autant que faire se peut, les crimes qui ont été commis en son nom.

Autour de Marie-José Cappoën et Michel AGNOUX de l’ARAC, les représentants de la Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme et le Mouvement de la Paix.

Pendant une semaine, dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre 14-18, les élèves et lycéens ont pu décou-vrir notre exposition qui a permis un échange constructif.Une soirée débat avec la participation du journaliste Charles Sylvestre auteur de « la victoire de Jaurès » a permis de rassembler plus de 100 personnes.Ces initiatives pour la mémoire du centenaire de la guerre 14-18 ont connu un grand succès.

Corrèze (19)

Couëron (44)

Village de l’Amitié : le Comité de Champigny présent à la Foire aux CochonsDepuis sa création, le Comité de Champigny a toujours été présent à la Foire aux Cochons de Champigny (foire traditionnelle qui existe depuis 1563). Le Comité n’a pas failli à la règle en présentant une exposition sur le Village de l’amitié et l’agent orange et en proposant à la vente de l’artisanat vietnamien. De nombreux contacts ont été pris sur place ; la re-cette des ventes est entièrement des-tinée au Village de l’Amitié et sera affectée à la piscine médicalisée.

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 29

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Dordogne (24)Le 17 octobre à Villars, cérémonie de passation de porte-drapeau en présence de J.-P. Lachaux dirigeant national et Président Départemental de l’ARAC 24. Isabelle Faye devient la première femme porte-drapeau en Dordogne.

Nord (59)Le député PCF Jean-Jacques Candelier, vice-président de la commission dé-fense de l’Assemblée Nationale, a reçu la visite à Somain de Raphaël Vahé, Pré-sident National de l’ARAC accompagné d’Hervé Corzani, membre du Bureau National.

AVIGNON (84)L’ARAC du Vaucluse était présente à la manifestation du 16 octobre pour dé-fendre la sécurité sociale et le pouvoir d’achat.

Rennes (35)17 octobre 1961 – 17 octobre 2014 - Soirée du souvenir à Rennes en pré-sence de Georges Ploteau membre du Bureau National de l’ARAC.

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30 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Leader sur le marché de la remise en état de logementsSiège social : 60, rue Casimir Perier - 95870 BezonsTél. 01 30 25 86 86 - Télécopie : 01 30 25 86 87 - E-mail : [email protected] au capital de 18.097.021 € – SIRET : 793 037 839 00024 – APE : 6420z

“conjuguer la rigueur d’un groupe

et la souplesse d’une entreprise

à taille humaine”

Finistère (29)Commémoration des fusillés de Ker-fany sur la commune de Moëlan sur Mer.

Pessac (33)Comme chaque année, le même jour que la cé-rémonie au camp de Souge, la section de Pes-sac rend hommage aux époux Reyraud. Renée et Gaston Reyraud étaient des résistants pa-triotes. Gaston fut fusillé à Souge le 24 octobre 1941, son épouse Renée fut déportée et devint à son retour députée com-muniste en Gironde.

Fort de Boussois (59)Dépôt de gerbe le 6 septembre 2014.

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LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014 - 31

MAGAZINE LE RÉVEIL

14-18,les fusilléspar Frédéric Mathieu

Qui étaient-ils ? Quelles sont les vé-ritables raisons de leur mise à mort ? Cet ouvrage retrace le destin brisé des combattants exécutés par l’armée fran-çaise durant le premier confl it mondial.

A commander auprès des éditions SEBIROT – 4 rue d’Australie – 91300 MASSY – 37 euros (frais de port inclus) - règlement par chèque à l’ordre des Editions SEBIROT.

Avez-vous bien pensé à renvoyer vos bonsde tombola 2014 pour gagner la voiture du Réveil

Image contractuelle

A retourner avec l’enveloppe T

ou à l’adresse du Réveil des Combattants

2 Place du Méridien94800 VILLEJUIF

« Résistant »de Robert Chambeiron

Un livre incontournable ! Lorsqu’il s’agit de l’Histoire de la Résistance, on peut constater que beaucoup de ces aspects suscitent la controverse des historiens. Qui mieux que Ro-bert Chambeiron, dernier survivant du Conseil National de la Résistance, Secrétaire Général de ce Comité, peut nous éclairer ? Au cours des huit en-tretiens avec Marie-Françoise Bechtel, il fait pièce de toutes contre-vérités, de tous les doutes exprimés par les uns et les autres. Et il nous apprend bien les faits ignorés. Par la lecture de ces entretiens, nous en savons plus sur les personnages historiques de De Gaulle, de Jan Moulin, de Georges Bidault, du Colonel Rol-Tanguy, de Raymond Au-brac, et d’autres encore. Nous comprenons mieux le rôle de ces hommes et du C.N.R. dans l’organisation de la Résistance et dans les conditions de l’accord sur le Programme du CNR. Nous sommes également à la source pour pouvoir avoir le pourquoi et le comment de l’affaire de Caluire qui vit Jean Moulin arrêté par la Gestapo.Et la lecture de ces précieux témoignages est à la fois facile et passionnante.Le livre se termine avec ces quelques phrases de Robert Chambeiron : « Pour moi l’honneur de la Résistance aura été d’agir afi n de libérer le pays tout en défi nissant son avenir. Au total, malgré les diffi cultés, malgré les sacrifi ces, cette version aura été suffi samment collective pour que la France s’en sorte. C’est cela, au fond, l’identité du C.N.R. et de la Résistance. Il serait bon que nos gouvernants et tous ceux qui ont en mains le présent et l’avenir du pays s’en souviennent et y soient fi dèles ! » Georges Doussin

A commander auprès des Editions Fayard – 15 euros

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32 - LE RÉVEIL - N° 808 - NOVEMBRE 2014

Un livrepour découvrirl’histoire du département !L’hôpital Henri-Mondor, le MIN de Rungis, l’aéroport d’Orly, l’université, le domaine Chérioux, le développement des transports en commun, le festival de l’Oh !, le MAC/VAL, la visite de Nelson Mandela, les guinguettes, le street art, le riche passé industriel, la vie associative, syndicale et politique, le Val-de-Marne des pavillons et des cités...La personnalité originale du département se fonde sur une histoire politique, économique, urbaine, sociale et culturelle aux multiples facettes.

L’ouvrage s’appuie sur des documents, parfois inédits, majoritairement issus des collections des archives départementales et communales.

Le Val-de-Marne, Anthologie : 1964-2014,Emmanuel Bellanger et Julia Moro,Éditions de l’Atelier - 400 pages - 30 € NOUVEAU

Disponibleen librairie