le réveil des combattants - sept 2012

32
Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix RECONNAÎTRE LES DROITS DES OPEX OBAMA, COMMANDANT EN CHEF CHE GUEVARA AU PANTHÉON DES MYTHES Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre SEPTEMBRE 2012 - N°786 - 5 e DES COMBATTANTS l e réveil DéFENDRE LA PAIX, UNE LUTTE QUI PORTE L’AVENIR DE L’HUMANITé. DéFENDRE LA PAIX, UNE LUTTE QUI PORTE L’AVENIR DE L’HUMANITé. L’HUMANITé EST MAUDITE SI, POUR FAIRE PREUVE DE COURAGE, ELLE EST CONDAMNéE à TUER éTERNELLEMENT (JEAN JAURèS)

Upload: le-reveil-des-combattants

Post on 11-Mar-2016

219 views

Category:

Documents


4 download

DESCRIPTION

Le journal le réveil des combattants

TRANSCRIPT

Page 1: Le réveil des combattants - Sept 2012

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

ReconnaîtRe les dRoits des oPeX

obama,commandant en chef

che GuevaRa auPanthéon des

mythes

Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre

SEPTEMBRE 2012 - N°786 - 5 e des combattantsle réveil

DéfenDre la paix,une lutte qui porte

l’avenir De l’humanité.

DéfenDre la paix,une lutte qui porte

l’avenir De l’humanité.

l’humanité est mauDite si, pour faire preuve De courage,

elle est conDamnée à tuer éternellement (Jean Jaurès)

Page 2: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 20122 -

LE RÉVEIL ACTUALITÉ

AVRIL 2012 - N°782 - LE RÉVEIL - 3

Arac départementale 38 : 500 €Arac section Vénissieux (69) : 50 €Arac section Balaruc (34) : 50 €Arac section Saulx-les-Chartreux (91) : 50 €Arac section Fléac-Linars (16) : 20 €Arac section Ottange/Villerupt (57) : 50 €

ABONNÉS RÉVEILGalland Roger – 100 €, Rosa Eugénie – 50 €, Soulu Emile – 50 €.

ALLIER (03)Cretier André 50 €, Depresles Jean – 20 €, Francoual Guy – 30 €, Guyot Lucien – 100 €, Merle René – 50 €.

ALPES-MARITIMES (06) Caseti Aldo – 15 €, Joullian Honoré – 50 €, Maiffredi Victoria – 20 €, Miche-let Michel – 20 €, Rossi Charles – 10 €.

ARDECHE (07)Duranton Michel – 30 €, Laurent Jean – 50 €, Le Bournault Jean – 25 €, Renoux Pierre – 100 €, Terrier Annie – 30 €.

AUDE (11)Desguerre Roland – 50 €.

BOUCHES-DU-RHÔNE (13)Boyer Elie – 50 €, Caldora Brenier Raphaël – 10 €, Ciabattini Charles – 20 €, Deschamps Jacques – 20 €, Donai Ray-monde – 50 €, Durand Jean – 100 €, Morin Aimé – 10 €, Renaudie Jean – 20 €, Simoncini Nicolas – 50 €, Wil-main Roger – 20 €.

CHER (18)Lencou Pierre – 50 €.

CORREZE (19)Larue Marcel – 50€.

CÔTE-D’OR (21)Gerbet Jeannine – 30 €.

CÔTES-D’ARMOR (22)Jouny Joseph – 50 €.

DORDOGNE (24)Rousseau Marius – 50 €.

DRÔME (26)Faure Maurice – 30 €.

FINISTÈRE (29)Bénard Virginie – 20 €, Carlier Marcel – 100 €, Prima Joseph – 200 €, Rolland Jean – 100 €.

GARD (30)Lauriol André – 50 €, Michel André – 50 €.

HAUTE-GARONNE (31)Bergeaud Robert – 100 €, Danizan Eugène – 50 €, Pomarede André – 50 €.

GIRONDE (33)Ardilley Alain – 15 €.

HERAULT (34)Tali Michel – 100 €.

ILLE-ET-VILAINE (35)Espinar Raymond – 50 €, Guidel Roger – 30 €, Verron Germaine – 500 €.

ISÈRE (38)Bandet Marcel – 50 €, Cayla Jean – 50€, Gardette Jean – 30 €, Pastor Marcel – 50 €, Ugnon-Coussioz Aimé – 50 €.

LOIRE-ATLANTIQUE (44)Antoine Régis – 80 €, Husseau-Fort Maurice – 100 €.

LOT-ET-GARONNE (47)Barthe André – 50 €, Chantre Jacques – 50 €.

NIÈVRE (58)Bondoux Bernard – 50 €, Humbert Ray-mond – 100 €, Tchang Roger – 50 €.

PAS-DE-CALAIS (62)Danel Arthur – 70 €.

PUY-DE-DÔME (63)Favard Georges – 50 €, Gardy Jean-Claude – 100 €, Planeix Micheline – 50 €.

PYRÉNÉES-ALTLANTIQUES (64)Bourdin Georges – 50 €.

HAUTES-PYRÉNÉES (65)Sarrelabout Renée – 50 €.

PYRÉNÉES-ORIENTALES (66)Evrard Robert, Vilert Henri – 25 €, Serra Jean – 50 €.

HAUT-RHIN (68)Gerbeaux Guy – 100 €, Siffermann Jean-Pierre – 50 €.

RHÔNE (69) Bonnaz Serge – 50 €, Sanlaville G 50 €.

SAÔNE-ET-LOIRE (71)Boutavant Daniel – 50 €, Effernelli Séraphin – 100 €, Marquis André – 100 €.

SARTHE (72)Petit Guy – 50 €, Reversat Guy – 50 €, Toussaint Michel – 100 €.

SAVOIE (73)Jupin Gérard – 50 €, Rochaix Marcel – 50 €.

HAUTE-SAVOIE (74)Lagnier Gustave – 50 €.

PARIS (75)Rigaux Jack – 40 €, Thabeault-Alcandre Jacqueline – 100 €, Vukas Georges – 50 €.

SEINE-MARITIME (76)Merrant Alain – 50 €.

SEINE-ET-MARNE (77)Andrieux Lucien – 100 €, Audoux Maurice – 50 €, Lequeux Georgette –

50 €, Monchausse Jean-Pierre 50 €, Monsonnec Christophe – 15 €.

DEUX-SÈVRES (79)Marsac Marc – 25 €.

SOMME (80)Desaimard Gérard – 20 €.

TARN (81)Coutouly Claude – 22 €, Fiamazzo Bruno – 20 €.

VAR (83)Bianco Michel – 25 €, Lagarde Félix – 100 €.

VAUCLUSE (84)Bastaroli Gabriel – 50 €, Charnay Hélène – 50 €, Lebrun Claude – 200 €.

ESSONNE (91)Buret Jacqui – 50 €, Couturier Henri – 100 €, Dauvergne André – 20 €, Martinez Richard – 200 €, Meghani Ahmed – 50 €.

HAUTS-DE-SEINE (92)Figueres Léa – 50 €.

SEINE-SAINT-DENIS (93)Daridan Raymond - 50 €, Frabboni Jean-Claude – 50 €, Hellio Francis – 100 €, Larrière René – 50 €, Reboulet Paul – 50 €, Seguy Claudette – 20 €.

VAL-DE-MARNE (94)Coutant James – 30 €, Derbois Michel – 100 €, Gaton Simone – 30 €, Le Guel-lec Marie-H. – 50 €, Lebovic Germain – 50 €, Thomas Jacques – 50 €, Wolff Jean – 50 €.

VAL-D’OISE (95)Landré Jacques – 50€, Lemoine Jean – 100 €.

CONSEIL NATIONAL (99)Boitelet Christian – 50 €, Chamaillard Marcel – 50 €, Moubeche Guy - 20 €, Varin Christian – 100 €.

a retourner à : arac - 2 place du méridien - 94800 villejuif

merci De préciser le moDe De règlement :

• par chèque à l’ordre de l’ARAC, en

un ou plusieurs règlements, avec les

dates d’encaissement souhaitées.

• Dès réception de votre règlement,

nous vous adresserons une attesta-

tion de contribution et un reçu fiscal.

Je souhaite faire un don à l’arac et je coche le montant souhaité :

n 50 e n 100 e n 200 e n Autre montant : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

nom et prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .e-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

souscription nationale4e liste de souscripteurs (17 août 2012)

Page 3: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 3

ÉDITO LE RÉVEIL

SOMMAIRE

P. 13 D O S S I E R

che guevara,au panthéon des mythesQuarante-cinq ans après sa mort, pourquoi le Che apparaît-il si moderne et provoque tant d’admi-ration ?

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse

Mensuel de l’Association républicainedes anciens combattants et victimes de guerre.Commission paritaire n° 0713-A 06545Édité par les Éditions du Réveil des CombattantsSARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 392, place du Méridien, 94807 Villejuif cedexTéléphone : 01 42 11 11 12Télécopie : 01 42 11 11 [email protected]

Tirage : 60 000 exemplairesGérant D i rec teur de l a pub l i ca -tion : Raphaël Vahé • Directeur délé-gué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Lau-rence Gorain• Service photos : Jean-Claude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Secrétariat de rédaction, conception gra-phique : Escalier D Communication • Impres-sion : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Les pays capitalistes poussés par la crise ont besoin, même concurrents, de se redistribuer les richesses de la planète. Le monde est en ébullition, mais il ne bouge pas dans l’intérêt des peuples. Il faut avoir un regard lu-cide sur l’état du monde. D’autres

partagent notre inquiétude. Max Gallo, dans le Fi-garo du 17 août, tire la sonnette d’alarme dans un article « Cette guerre mondiale qui nous guette », en déclarant : « Le monde est au travail pour accoucher d’un nouveau rapport de forces. Il nous faut prendre comme une hypothèse raisonnée le risque de guerre ». Pour Hubert Védrine, « personne ne sait comment vont évoluer, dans la longue durée, les pouvoirs et les mou-vements islamistes. Il faudra beaucoup plus de recul pour en juger. »Inquiétudes relayées également par Jean-Pierre Chevènement, par le président de l’Académie da-noise de la paix qui avertissent sur le danger d’une 3e guerre mondiale.On nous fait croire que l’on va en guerre pour dé-fendre les aspirations des peuples alors que, sur le fond, il s’agit de structurer un nouveau partage, un nouveau pillage des richesses du monde. L’histoire l’a toujours montré, c’est la recherche du profit qui construit la guerre, les inégalités, la misère qui en résulte pour les peuples.L’ARAC, dès 1917, a fait de son combat contre les causes de la guerre sa raison d’être et aujourd’hui, plus que jamais avec courage et détermination, il nous faut nous opposer à tout acte de guerre. Refu-ser la guerre, c’est construire l’humanité de demain.Nous pouvons surprendre avec une telle déclara-tion, j’invite chacun à tirer les leçons de l’histoire, d’hier comme d’aujourd’hui. A réfléchir, pourquoi quatre jours après l’assassinat de Jaurès, la guerre de 14-18 fut déclarée, comment le fascisme s’est renforcé en Europe en s’appuyant sur la misère, les inégalités, jusqu’à donner les pleins pouvoirs à Hit-ler en Allemagne. Jusqu’aux patrons français qui déclaraient « plutôt Hitler que le Front populaire ».Regardons plus près encore ce que deviennent le printemps arabe, la Libye, l’Afghanistan, le Mali… Il y a urgence à se rassembler contre les injustices, la misère, il y a urgence à s’affirmer des combat-tants de la paix, il y a urgence de répondre aux attentes des peuples, y compris en France, où tant d’inégalités, d’injustices se développent.

Patrick Staat

(1) Expression d’Henri Barbusse, président de l’ARAC, Prix Goncourt en novembre 1916.

auJourD’hui, l’urgence D’être « solDat De la paix » (1)

actualités p. 4Reconnaître le droit des OPEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Pour une Europe sociale : déclaration du BN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Indépendance économique et développement industriel . . . . . . . . 5Psychotraumatisés d’Afghanistan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6La finance est-elle en train de tuer l’industrie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

international p. 8Élections aux USA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8OTAN : un corset politico-militaire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Armée américaine : un suicide par jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11L’Argentine face à la crise? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12L’Estonie badigeonne son histoire en brun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

mémoire p. 21Les conscrits algériens et la guerre d’Algérie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

vie de l’arac p. 23Tombola ARAC 2012 : les numéros gagnants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Vie des comités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

vos droits p. 26Point PMI : + 1 centime... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Victimes des essais nucléaires français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Soins médicaux gratuits et télétransmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27Tableau des pensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

magazine p. 30

- 3

Page 4: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 20124 -

LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Dix jours de détente, de mémoire, de découverte !

pétitionpour que nicolas chouan et tous ses camaradesretrouvent leurs légitimes droitsNous avons été nombreux à exprimer notre indignation devant le refus opposé par le ministère des Armées de reconnaître que l’état de Nicolas Chouan est consécutif aux épreuves subies dans les OPEX de Côte d’Ivoire et d’Afghanistan.Nous saluons comme une première satisfaction que la Cour d’appel de Paris n’ait pas fait sienne la scandaleuse décision d’abord rendue par le tribunal, et renvoyée à une audience au 5 octobre, pour qu’il puisse être répondu aux arguments soulevés par le commissaire du Gouvernement.Il est reconnu que les conditions des opérations en Afghanistan, comme dans toutes les opérations extérieures constituent en elles-mêmes des circonstances particulières contribuant à la multiplication dans des psychotraumatismes. L’importance de cette réalité est telle que, suite au rapatriement de Nicolas Chouan, il a été institué à Chypre un sas de décompression. Cette situation concerne des dizaines de milliers de soldats, de jeunes OPEX de notre pays sur les cinq dernières décennies.Il est temps que l’État en prenne toute la dimension et assume ses responsabilités pour venir en aide à ces jeunes laissés à l’abandon.Nous voulons espérer que le changement annoncé lors des élections présidentielles se manifestera dans ce domaine, qu’un revirement ministériel rendra le procès inutile et, qu’à défaut, la Cour d’appel rendra à Nicolas Chouan la justice qui lui est due.

La campagne de soutien à Nicolas Chouan, OPEX du Finistère, continue. Le combat pour que l’État lui recon-naisse ses droits a soulevé l’indignation à travers le pays.Cette bataille est celle de nombreux OPEX en France. Il est nécessaire que le ministère des Armées, des Anciens Combattants, le gouvernement expri-ment par des actes la volonté de recon-naître à ces femmes et ces hommes leurs droits. Eux qui sont partis à l’ap-pel du gouvernement français dans des opérations extérieures.A nouveau, un rendez-vous a lieu pour connaître enfin la décision du tribunal d’appel de Paris le 5 octobre.Cette bataille est juste et nous continue-rons à soutenir Nicolas et sa famille.

L’ARAC appelle tous les comités à continuer à faire signer la pétition, à s’adresser aux élus, personnalités, res-

ponsables d’associations, de syndicats, pour que Nicolas et les OPEX dans une situation difficile soient entendus.

A retourner à : ARAC, 2 place du Méridien, 94800 Villejuif cedexOu par mail : [email protected]

Nom, prénom Profession Adresse Tél. / Mail Signature

reconnaître les droits des opex

Page 5: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 5

ACTUALITÉS LE RÉVEIL

La programmation de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (93), révélée par la CGT de l’entreprise en juin 2011, est emblématique des choix du patronat : jeter les salariés à la rue pour augmenter les dividendes de ses actionnaires. En effet, ce plan de suppression d’emplois est motivé par une volonté de « rationaliser l’appareil de production » : en clair, supprimer 8 000 emplois, fermer l’usine d’Aulnay (une des plus modernes du groupe), faire tourner 24 heures sur 24 les autres usines, pour les faire monter à 130 ou 140 % de leurs capacités, afin de dégager encore plus de bénéfices.En 2011, PSA, en plus des 257 mil-lions d’euros versés aux actionnaires, c’est offert le luxe de dépenser 250 autres millions en rachat d’actions. De plus, cette entreprise n’a cessé de bénéficier de baisse d’impôt et d’aides publiques.

coût Du travail : le men-songe Du patronat !Des dizaines de milliers de salariés sont pris en otages par le patronat qui exploite de manière éhontée cette si-tuation et en profite pour avancer ses pions: lorsque Philippe Varin, PDG de PSA, déclare le lendemain même de l’annonce de la fermeture du site d’Aulnay que le coût du travail est trop élevé en France, il s’inscrit dans la stratégie du MEDEF qui cherche coûte que coûte à faire baisser les cotisations sociales, même s’il faut pour cela envoyer plusieurs milliers de personnes au chômage.Mettons les choses au point : dans l’in-dustrie automobile en comparaison avec l’Allemagne, toujours citée en

référence, le coût horaire de la main- d’œuvre était en 2010 de 27,1 euros en France contre 29,2 euros en Alle-magne. De plus, entre 2000 et 2008 la durée hebdomadaire du travail a augmenté en France alors qu’elle a diminué en Allemagne.

instaurer l’austérité par tous les moyens !La stratégie visée par le grand patronat est dictée par les « experts » de la com-munauté européenne, ceux-là mêmes qui soumettent de plus en plus les peuples d’Europe à une austérité qui gèle ou réduit les salaires et crée les conditions d’un appauvrissement de la population au profit des logiques du capitalisme financier. Partout en Europe, ces politiques conduisent aux mêmes dégâts : baisse des salaires, casse des services publics, remise en cause des protections sociales ! C’est pour avaliser cette logique qu’a été imaginé le traité Sarkozy-Merkel.

renverser ce système en pas-sant à l’action !L’exemple de PSA Aulnay est criant, mais bien d’autres entreprises souffrent des mêmes logiques. Il n’y a pas de fatalité à voir les usines fer-mer les unes après les autres ! Il faut changer de politique industrielle en France et particulièrement en Île-de-France, première région industrielle française. Il faut avoir le courage de rompre avec les logiques libérales et imposer une nouvelle répartition des richesses créées par le travail enfin tournée vers le travail et non vers la finance : c’est une question de volonté politique !

pétitionpour que nicolas chouan et tous ses camaradesretrouvent leurs légitimes droits

reconnaître les droits des opex Déclarationdu Bureau national de l’arac

Parce que nous voulons uneEurope socialeL’ARAC est opposée à la ratification du Traité sur la stabilité, la coordi-nation et la gouvernance au sein de l’Union européenne et monétaire (TSCG).Nous tenons à faire connaître notre opposition à cette ratification car elle enfermerait notre pays, comme les autres nations européennes, dans un carcan qui priverait notre peuple d’une grande part de sa souveraineté et imposerait la politique d’austérité comme seul moyen d’atteindre l’assainissement des finances publiques. Ce serait un pas de plus dans la domination des marchés financiers et de nou-velles atteintes aux acquis sociaux : accentuation du chômage, blo-cage ou réduction des salaires, gel des retraites, nouvelles restrictions en politique de santé, libération des prix des loyers ou encore mise en cause d’autres acquis sociaux dont ceux issus du programme du Conseil national de la Résistance.Le texte de ce traité, actuellement caché à la population, doit lui être soumis. Ses conséquences désas-treuses pour la vie de chacun et de tous exigent la consultation de tous les citoyens et citoyennes.C’est pourquoi l’ARAC, avec d’autres organisations politiques et sociales, demande l’organisation d’un référendum, précédé par une grande consultation publique.

Villejuif, le 11 septembre 2012.

indépendance économique et développement industrielChez Peugeot Citroën, Sanofi , Air France, Bouygues, Arcelor, ainsi que dans des dizaines de PME ou très petites entreprises les an-nonces de destructions d’emplois s’accélèrent. Cette catastrophe sociale et économique doit être stoppée au plus vite.

Page 6: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 20126 -

Si 700 militaires blessés physique-ment ont été pris en compte sur ce territoire, 400 soldats auraient été diagnostiqués victimes de PTSD (psy-chotraumatisme) et pris en charge mi-nimale, dont une dizaine de membres du service santé : notamment des personnels chargés des toilettes fu-néraires ou ayant pour missions des soins sur le terrain. Des personnels naviguant en hélicoptères seraient aussi concernés, les équipages ayant eu à ramener de nombreux blessés, ainsi que des morts et devant nettoyer les carlingues après le déchargement des corps.Toujours selon ce même blog, le PTSD toucherait aussi bien les combattants (blessures, images choquantes...) que ceux qui en sont témoins, journalistes de terrain com-pris, la mort physique d’un proche pouvant blesser moralement son voisin.Théoriquement, le sas de débriefing installé à Chypre a pour mission d’in-former les militaires quittant l’Afgha-nistan, voire même de détecter des cas, mais son efficacité semble loin d’être évidente, les cas de détresse extrême évoqués par le Réveil, tel Nicolas Chouan et bien d’autres, l’exposent.Le remède efficace ? Retirer tous les militaires français d’urgence d’Afgha-nistan où la guerre ne règlera rien, sinon de nouveaux drames.Le remède immédiat, c’est le respect et la mise en œuvre des engagements du candidat François Hollande qui déclarait : « Le devoir de la France est de continuer à prévenir la guerre et à construire la paix par le droit, la négo-ciation, la coopération et l’action quand elle est nécessaire. »

Aujourd’hui, la nécessité, c’est le dé-sengagement complet de la France du bourbier Afghanistan, le retrait com-plet de tous les militaires de ce pays. Et pour demain, pour ces victimes de PTSD, c’est la mise en place que

nous réclamons depuis plus de trente ans (!) de centres de soins gratuits, de rééducation et de réinsertion, avec le concours des familles et des associa-tions d’ACVG, auprès de chaque ser-vice départemental de l’ONAC là où c’est nécessaire.Assez de dégâts humains, militaires et civils, place à la paix et au droit à réparation !

Le 10 août 1944, le jour même où le nazi Von Choltitz prend le comman-dement de la place de Paris, le Comité central de grève de cheminots, répon-dant aux consignes de la Résistance parisienne dirigée par Henri Rol-Tan-guy, appelle à la grève insurrection-nelle contre l’occupant allemand et le régime de Pétain. Le syndicat CGT re-laie largement cet appel et, après une manifestation de près de 1 000 per-sonnes à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le mouvement s’étend : à Vitry, Ivry, Montrouge... les cheminots, protégés par la Résis-tance FTP et soutenus par la popu-lation, occupent les locaux aux cris de : « Plus un train pour les nazis ! » La Libération de Paris est sur les rails….

C’est ce qu’ont rappelé le 10 août der-nier, les représentants des cheminots en ravivant la Flamme sur le tom-beau du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe à Paris. L’Association nationale des cheminots anciens com-battants et résistants (notre consœur l’ANCAC), le syndicat CGT des che-minots - même si le mot CGT n’a pas réussi à passer les lèvres de l’annon-ceur officiel au micro ! - et l’orphelinat de la SNCF ont, tour à tour, déposé des gerbes. Notre ARAC s’est natu-rellement associée à cette cérémonie de mémoire à travers la présence de Pierre Bussone, secrétaire national, et du drapeau, ainsi que la Mutuelle de l’ARAC avec son président André Fillère et son drapeau national porté par Jean-Pierre David.

LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Selon le blog du journaliste Jean-Marie Tanguy, Le Mamouth , qui a assisté à un compte rendu des chefs du Serpa-Terre et de la Santé, l’étendue des psychotraumatismes de guerre (qu’il nomme « blessures morales ») dont souffrent les militaires français exposés en Afghanistan serait importante.

psychotraumatisés d’afghanistan

68e anniversairegrève insurrectionnelle des cheminots,le 10 août 1944

Page 7: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 7

ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Ainsi des activités peuvent être délocali-sées et des investissements abandonnés, non parce qu’ils ne sont pas rentables, mais parce qu’ils ne le sont pas assez. Les deux puissants moteurs de cette évolution sont la préférence accordée aux stratégies de croissance externe et l’alignement des intérêts des managers sur ceux des actionnaires (attribution de stock-options et/ou des rémunérations variables indexées sur la rentabilité).Les managers de grands groupes se sont d’autant plus adaptés à ce nouvel environnement actionnarial donnant la primauté à la rentabilité que les stock-options ont constitué une part de plus en plus importante de leur rémunéra-tion. Il en va donc de leur intérêt person-nel de mettre en œuvre tous les moyens à leur disposition pour faire croître la valeur du titre de leur entreprise.Il s’ensuit une stérilisation des ri-chesses créées par les entreprises : nombre d’entreprises utilisent leurs profits pour procéder à des rachats de leurs propres actions (la réduction des titres en circulation provoque mécani-quement l’augmentation du bénéfice par action). D’autre part la croissance de la part des profits distribués aux ac-tionnaires sous forme de dividendes : en 30 ans, le résultat brut des entre-prises a été multiplié par un peu moins de trois, tandis que les dividendes l’ont été par plus de dix (2).La financiarisation a fait disparaître en France la majeure partie des entreprises grandes et moyennes véritablement indépendantes. Le groupe est devenu la

structure dominante. Gabriel Collettis pose la question : « La finance est-elle en train de tuer l’industrie ? » (3). Le groupe n’est rien d’autre, le plus souvent, qu’une structure orientée par des considérations actionnariales, financières et fiscales.L’analyse de la contribution de l’indus-trie à l’activité économique est désor-mais loin d’être évidente : si l’industrie française pèse environ la moitié de l’in-dustrie allemande en termes de valeur ajoutée, ses investissements à l’étran-ger sont le double de sa consœur alle-mande. L’Allemagne favorise l’investis-sement et la production domestiques, alors que la France, marquée par le poids de grands groupes financiarisés et extravertis, produit et fait produire de plus en plus à l’étranger. Pour Gabriel Colletis, c’est sans doute là que réside l’une des raisons de l’asymétrie des ba-lances commerciales, plus que le coût du travail.Remettre la finance à sa place réclame donc de nouvelles régulations finan-cières. Il est aujourd’hui nécessaire que la finance soit au service de l’industrie et du développement des activités pro-ductives.

(1) Professeur à l’Université de Toulouse, ancien conseiller scientifique au Commissariat général du plan et auteur de L’urgence industrielle, Le Bord de l’Eau, 2012.(2) Rapport présenté par Jean-Philippe Cotis, directeur général de l’INSEE au Président de la République, « Partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts des rémunérations en France », INSEE, 2010.(3) Alternatives Economiques, n° hors série, 3e tri-mestre 2012.

afghanistan

Il faut rapatrier d’urgence tous les soldats françaisEncore une fois, un soldat français a été tué et un autre blessé dans la ré-gion de Kapisa à l’est de l’Afghanis-tan. Cette nouvelle perte porte à 88 le nombre de tués français depuis le début de l’intervention menée par les forces de l’OTAN depuis 2001.L’ARAC s’incline devant la mémoire de l’adjudant-chef Franck Bouzet et présente ses sincères condoléances à sa famille. Elle exprime également sa solidarité à son camarade blessé dans cette douloureuse circons-tance.L’ARAC rappelle à Monsieur le Pré-sident de la République, qui a été élu sur l’engagement d’un retrait immédiat de nos troupes d’Afgha-nistan, qu’il n’y aura plus de troupes françaises dans ce pays à la fin de l’année 2012.Face à ce bilan tragique dont l’ag-gravation souligne qu’aucun règle-ment ne sera obtenu par la force des armes, l’ARAC : - appelle le gouvernement français à un retrait total et immédiat de tous les militaires français engagés en Afghanistan, conformément aux engagements pris durant sa cam-pagne présidentielle par François Hollande, élu depuis Président de la République,- appelle à la recherche et à la mise en œuvre immédiate, sous l’égide de l’ONU, de mesures politiques, économiques et culturelles seules capables de rétablir un climat de confiance et de paix permettant au peuple afghan de construire au présent son avenir et un développe-ment répondant à ses attentes.

Villejuif, le 8 août 2012

la finance est-elle en train de tuer l’industrie ?Selon Gabriel Colletis (1), certaines formes de financiarisation des stra-tégies des entreprises doivent être remises en cause car elles inversent le sens de la relation traditionnelle entre investissement et finance. Au lieu de sélectionner les financements possibles des investissements qu’elles souhaitent réaliser, elles choisissent les investissements en fonc-tion d’une norme de rentabilité et d’un revenu promis aux actionnaires (surtout lorsque ceux-ci sont des fonds d’investissement).

Page 8: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 20128 -

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Lorsqu’il y a 4 ans, le candidat Obama devenait, grâce au vote majoritaire des Américains, le locataire officiel de la Maison-Blanche, la planète entière res-sentait comme un immense soulage-ment. Après presque une décennie de règne du texan agressif, de nouveaux espoirs naissaient. Songez, le premier président noir des États-Unis, pre-mière puissance mondiale ! Certains y voyaient le symbole d’une Amérique moins arrogante, plus tournée vers le reste du monde, plus soucieuse d’écou-ter plutôt que d’imposer. En matière de politique internationale les discours du candidat Obama, l’homme qui, aux yeux du monde, devait enterrer les exactions de l’ère Bush et fermer Guantanamo, allaient dans le sens de l’apaisement et du partage des rôles. Ceux du nouveau président également.A Prague, il se prononce pour le désar-mement nucléaire, au Ghana il exhorte les Africains à l’émancipation, au Caire il tend la main aux musulmans, etc. Les « sages » de Stockolm lui octroi le prix Nobel de la paix. A cette occasion, il dépeint les contradictions d’un monde ou la guerre « est parfois nécessaire » alors qu’elle est « l’expression de la folie humaine ». C’est l’époque des rêves !A l’époque, un peu à contre-courant de l’obamania planétaire, notre journal, le Réveil des Combattants, pose néan-moins cette question : « Politique inter-nationale d’Obama : vrai changement ou simple relooking ? » A quatre mois d’une nouvelle élection, cette interrogation est plus que jamais d’actualité ! Pour de nombreux observateurs de la vie politique américaine et internationale,

journalistes, diplomates, hommes politiques, le temps des illusions est passé et, en cette fin de mandat, le bilan est plus qu’en demie teinte voire, pour certains, catastrophique.

le retour Des guerriers Dans un numéro de l’Express, publié mi-août, Ralpf Nader, quatre fois can-didat à la Maison-Blanche, qui dès 2008 avait exprimé des réserves sur les intentions du nouveau président, juge sévèrement son action : « Il a dé-passé mes prévisions les plus pessimistes. En particulier, en opérant une parfaite reconduction des politiques de George W. Bush en matière militaire et diploma-tique. Une politique marquée par l’agres-sion et, ce qui est surprenant venant d’un ancien prof de droit constitutionnel sorti de Havard, par le mépris de la Constitu-tion et du droit international. En voulant jouer les durs, il est même allé plus loin que Bush, élargissant le conflit au Pakistan, à la Libye, à la Somalie, sans égard pour les prérogatives du pouvoir législatif en ma-tière d’engagement militaire. Quant à sa guerre de drones, elle ne fait qu’accroître le ressentiment des populations civiles de ces pays et l’influence des extrémistes ».Examinons les faits et les actes. Héri-tier de Bush, le président « démocrate » a intensifié la lutte antiterroriste en ins-tallant des bases secrètes en Afrique et en développant les attaques de drones. Selon la presse d’outre-atlantique, c’est lui qui, chaque mardi, lors des réunions dans la « situation room » de la Maison-Blanche, donne l’ordre d’exécuter les ennemis de l’Amérique. 140 membres d’Al-Qaida, dont deux

Américains, ont été la cible des drones du Pentagone et de la CIA ou ont suc-combé aux assauts des forces spéciales, considérablement étoffées sous la pré-sidence Obama.Depuis deux ans, il dirige une cyber guerre contre l’Iran, dans laquelle est également impliqué Israël. Soufflant le chaud et le froid sur Téhéran, il laisse planer la menace d’une intervention militaire. Les relations israélo-pales-tiniennes sont au point mort et, au-delà des incompatibilités d’humeur entre Barack Obama et Nethanyaou, Washington soutient plus que jamais la politique de Tel-Aviv. Il a renforcé les liens avec Israël, maintenu l’enga-gement de son prédécesseur de verser une aide de 30 milliards de dollars sur dix ans, aidé au déploiement du bou-clier antimissiles Iron Dome, protégé Israël au Conseil de sécurité de l’ONU (contre le rapport Goldstone et la re-connaissance de l’État palestinien). Devant le congrès de l’AIPAC, le plus puissant lobby juif américain, le pré-sident américain a déclaré : « Lorsqu’il s’agit d’Israël, je couvre... » Au plan intérieur, Obama a reconduit l’arsenal de lois sécuritaires du Patriot Act, y compris les mesures (un temps bloquées en 2004 par Bush) permet-tant l’écoute téléphonique de citoyens américains. Le 2 mai 2011, l’assassinat du criminel Ben Laden le consacrera « commandant en chef » incontesté y compris dans le camp républicain. « L’image du guerrier a progressivement pris le pas sur celle du récipiendaire du prix Nobel de la paix », écrit Le Monde dans son supplément géo-politique du

élections aux usaObama, le commandanten chefA quelques mois de la présidentielle américaine, retour sur les dossiers internationaux traités par Obama, le président, prix Nobel de la paix, qui prétendait instaurer de nouvelles relations entre le monde et son pays.

Page 9: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 9

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

C’était le 2 mai 2011, Obama, décon-tracté en jean et col roulé, accompagné d’Hillary Clinton et des principaux chefs du renseignement américain sont installés dans la « situation room » à la Maison-Blanche. Les yeux rivés sur la télé, ils suivent la fin de l’opéra-tion scandaleusement intitulé « Géro-nimo ». Un commando de « Seals », unité d’élite des Marines américains, entré illégalement au Pakistan, au mépris du droit international, donne l’assaut au repère de Ben Laden. Le criminel, chef d’Al-Qaida, et tous les occupants de la maison sont abattus. Les images passeront en boucle sur les télés du monde entier. Obama peut triompher, les New Yorkais affluent à Times square et Ground Zero pour célébrer la victoire, laver l’affront.Les médias nous racontent l’histoire du terroriste piégé qui, jusqu’au bout, se bat les armes à la main avant de mourir sous les balles du com-mando. Jusqu’au bout, Ben Laden aurait résisté aux assaillants ! Pour le coup, il semble que cette version lar-gement diffusé ne corresponde pas à l’exacte vérité. Dans un livre paru le 4 septembre aux États-Unis, intitulé No Easy Day, un ancien « SEAL », membre du commando d’élite de la Navy qui a participé à l’expédition pakistanaise, a révélé des détails de

l’expédition : « Nous étions à moins de cinq marches du haut de l’escalier quand j’ai entendu des tirs amortis », raconte le militaire, sous le pseudonyme de Mark Owen (son vrai nom a été révélé par certains médias américains, ce qui lui vaut déjà des menaces de mort). « De là où j’étais, je ne pouvais pas voir si les balles avaient touché la cible ou pas. L’homme a disparu dans la pièce sombre ». Parvenu à son tour dans la pièce, l’auteur raconte avoir vu « le sang et la cervelle s’écouler du crâne » de Ben Laden, qui se convulsait. Un autre membre du commando a encore tiré plusieurs coups : « Les balles l’ont dé-chiré, pilonnant son corps au sol jusqu’à ce qu’il ne bouge plus ».Une kalachnikov AK-47 et un pisto-let Markarov ont bien été retrouvés dans la pièce où est mort le chef isla-miste, écrit Mark Owen, mais leurs chargeurs étaient vides. « Il n’avait même pas préparé sa défense », sou-ligne le SEAL. L’auteur assure n’avoir pas eu d’intention politique, tout en soulignant qu’aucun des membres du commando n’était un « grand fan d’Obama ».La Maison-Blanche en flagrant délit de mensonge !

Jean-Pierre Delahaye

3 septembre. Au sommet de l’OTAN, à Chicago en juin dernier, arguant d’une menace iranienne sur l’Europe, Obama a relancé le concept de guerre des étoiles si cher à Ronald Reagan, en imposant l’installation d’un bouclier nucléaire sur le Vieux Continent, dé-sormais considéré par Moscou comme une menace. La liste des reniements est hélas non exhaustive.

résister à la montée en puis-sance De la chineLe tournant le plus spectaculaire de l’ère Obama réside dans la réorien-tation de la stratégie américaine vers l’Asie-Pacifique. Ce que Gérard Cha-liand du Monde qualifie de « change-ment d’épicentre », conséquence de deux phénomènes : la montée de la Chine au deuxième rang mondial (un rapport du FMI prédit que la puissance de Pékin sera supérieure à celle de Washington dans les cinq prochaines années) et le poids de la crise écono-mique sur les USA. Selon les observa-teurs, dès le désengagement de l’Irak, l’administration a pivoté vers l’Asie et annoncé une série d’initiatives diplomatiques, commerciales, scien-tifiques pour rééquilibrer la présence américaine dans la région. Une orien-tation confirmée, par une tournée, en novembre dernier, du locataire de la Maison-Blanche dans plusieurs pays de la région et qui, pour bien se faire comprendre, a déclaré : « Qu’il n’y ait aucun doute, dans cette Asie-Pacifique du XXIe siècle, les États-Unis ont toute leur place (…), j’ai donné ordre à mon équipe de sécurité nationale d’en faire une prio-rité de notre présence et de nos missions».C’est le véritable axe majeur de la politique étrangère d’Obama : pour Washington, qui entend prolonger autant que possible sa prééminence, il s’agit, tout en ayant des relations commerciales avec la Chine, de limi-ter les ambitions qui, récemment, s’expriment à propos de problèmes de souveraineté sur des îles de la mer de Chine. Les désaccords et les rivalités sont légion, des soutiens au Conseil

de sécurité de l’ONU en passant par l’implantation de Pékin sur le conti-nent africain (le volume des échanges entre la Chine et le continent africain est chiffré à 166 milliards pour l’an dernier, en progression de 83 % par rapport à 2009).Les États-Unis ont donc entrepris de réactiver leurs alliances régionales (Vietnam, le Japon, Birmanie, Austra-

lie…), et parallèlement de redéployer l’armée américaine vers l’océan Paci-fique où, à terme, 60 % de la force navale devraient être opérationnels. Le bras de fer avec Pékin est engagé…Les faucons sont bien de retour à Washington.

Jean-Pierre Delahaye

l’assassin assassinéflagrant délit de mensonge à la maison-Blanche

Page 10: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201210 -

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

« On va se gargariser du grand succès de l’intervention en Libye », nous ont expli-qué des experts militaires états-uniens, désirant préserver leur anonymat, mais, ajoutent-ils, « ce fut un fiasco de l’OTAN : sans les Etats-Unis, on n’aurait jamais pu réussir le coup ». « Les militaires européens sont incapables de conduire par leurs propres moyens des opé-rations militaires prolongées, même dans leur voisinage », indique une note confi-dentielle de l’OTAN évoquée le 18 avril dernier par le New York Times. Le puissant service de renseignement privé Stratfor renchérit et cite un général américain proclamant : « L’Europe est morte militai-rement. »A cela s’ajoute une vague de fond de « désaffection des opinions publiques en Europe comme aux États-Unis », quant à l’utilité de dépenses militaires farami-neuses (700 milliards de dollars par an pour le Pentagone, soit 4,8 % du PIB des États-Unis, et environ 1,6 % pour les pays européens). Un récent sondage mené par le programme de consultation publique indique que plus de 75 % des Américains sont favorables à une sérieuse réduction du budget militaire. Le « cri d’alarme » de l’administration américaine a, en réalité, pour objet de garder la mainmise sur les vassaux européens. On nous a ainsi sou-ligné que le rôle de l’OTAN demeure stra-tégique, « notamment en ces temps d’ins-tabilité où des opinions publiques diverses s’agitent ». Il s’agit avant tout de préserver « la cohésion, sous l’autorité américaine » de l’Europe occidentale, politiquement et économiquement (d’où la conjonc-tion des sommets du G8 et de l’OTAN). Une ambition confirmée par Stratfor, qui ajoute : « La géographie fixe toujours la règle (…) » L’OTAN demeure un mécanisme politique, diplomatique et militaire dirigé contre les ambitions russes, d’où le projet de bouclier antimissile en Europe de l’Est.

L’Alliance a aussi pour but d’empêcher l’Allemagne de « pivoter » vers une « al-liance avec la Russie », en fait d’opérer un rééquilibrage. Autrement dit, on craint plus que tout à Washington la résurgence de l’idée gaullienne d’une Europe « de l’Atlantique à l’Oural » où, fait nouveau, les peuples européens pourraient impo-ser l’édification d’un ensemble se libérant de la camisole capitaliste.Plus largement, nous dit-on, sans l’OTAN, la puissance états-unienne apparaîtrait dans sa nudité. On souligne ainsi l’utilité de l’Alliance « comme boîte à outils et de formation, en tant que de besoin, de coalitions d’États volontaires » : le pilier militaire de l’ONU permettant d’assurer, sous cette double couverture, la péren-nité des intérêts américains dans « ce monde dangereux ». Les nouvelles auto-rités françaises ne doivent pas se laisser prendre au piège de cette manipulation idéologique. Il est souhaitable de res-taurer l’indépendance de la parole et de l’action de notre pays en Europe et dans le reste du monde, en proposant une autre voie que la militarisation des relations internationales, porteuse de guerre. La France s’honorerait donc en refusant le nouveau programme de l’OTAN exigeant l’intégration des budgets militaires natio-naux et le contrôle centralisé - auxquels les États-Unis « pourraient aider » - de toute tentative de réduction des dépenses.La France doit refuser ce que, honteuse-ment, on appelle un « projet de défense intelligente » qui n’est, en réalité, que le pendant militaire et politique états-unien du pacte des rapaces concocté par Mme Merkel et son ex-comparse français, des-tiné à anéantir les capacités populaires de décider des choix politiques économiques et sociaux de leur avenir.

Michel Muller

otanun corset politico-militaireGolfe

Démonstration de force entre Téhé-ran et Washington Début juillet, un cran supplé-mentaire a été franchi dans la confrontation entre l’Iran et les USA. En pleines négociations sur le programme nucléaire iranien, la République islamique a sorti ses muscles en simulant l’attaque d’une « base militaire ennemie », reproduite pour l’occasion dans le désert Dacht-e Kavir.L’opération baptisée « Grand Pro-phète 7 » avait-elle pour objectif de prouver « la détermination, la volonté et la capacité du peuple iranien à défendre ses intérêts nationaux » ? C’est en tout cas le message qui a été revendiqué par les « gardiens de la révolution », lesquels ont également prétendu « envoyer un message aux nations aventureuses » qui seraient tentées d’attaquer l’Iran. On pense immé-diatement à Israël et aux États-Unis qui n’ont pas exclu de recourir à la force pour régler le problème nucléaire iranien. Tandis que se déroulaient ces manœuvres, selon le New-York Times, les États-Unis renforçait leur présence militaire dans le Golfe en redéployant des éléments de l’US Navy et de l’US Air Force. La marine américaine dis-pose désormais de huit dragueurs de mines. Des avions furtifs et des bombardiers F-15 ont par ailleurs été déployés dans les bases régio-nales.Manière de rassurer Israël sur l’en-gagement américain, de montrer la détermination de Washington à empêcher une éventuelle ferme-ture du détroit d’Ormuz et à frap-per l’Iran en cas de crise majeure.

J-p.D.

A quoi sert l’OTAN ? La question de l’utilité de l’Alliance, dernière rengaine à la mode au Pentagone.

Page 11: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 11

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Ce chiffre est en augmentation de 18 %. Il est même plus élevé qu’en 2009, an-née pourtant record en termes de mort par suicide parmi les soldats américains. Les années 2010 et 2011 ont connu une certaine stabilisation de ces chiffres, l’augmentation du nombre de suicides en 2012 est la plus forte que l’armée américaine ait jamais connue, depuis le début du conflit en Afghanistan. Le sui-cide est désormais la première cause de mortalité au sein de l’armée américaine après les morts au combat, dépassant celles liées à des accidents de la route.

un proBlème urgent« C’est l’un des problèmes les plus urgents auxquels nous devons faire face », a recon-nu une porte-parole du Pentagone, citée par la BBC. D’autant plus que les causes d’une telle augmentation sont encore mal connues, relève Associated Press qui évoque quelques raisons données par le Pentagone, telles que le stress post-traumatique, le mauvais usage de médicaments et des problèmes finan-ciers personnels. Les soldats ayant pris part à de multiples missions de combat ont également plus de risques de se sui-cider, même si « un nombre important de suicides ont été commis par des soldats jamais déployés », précise-t-elle.

la prévention en question D’autres problèmes, en augmentation eux aussi, sont à noter au sein de l’armée américaine : l’augmentation des abus sexuels et violences domestiques, mais aussi de l’alcoolisme. Cela fait en effet quelque temps que l’armée américaine

a mis en place des lignes téléphoniques anonymes telles « DStress line » pour les marines, et fait en sorte que plus de spécialistes de santé mentale se trouvent près des champs de bataille. « Demander de l’aide est un signe de force, » a assuré une porte-parole du Pentagone, interrogée par la BBC. « Malgré tout, certains soldats n’osent toujours pas demander de l’aide, de peur d’être considérés comme faibles au sein de l’armée ».

Dans le monDe, l’armée améri-caine Bat le recorD Des violsPendant longtemps, le problème de viols au sein de l’armée des États-Unis a été passé sous silence et continue d’ailleurs à l’être avec, à l’appui, la présence d’une culture de l’ignorance et de la confidenti-alité chez les militaires américains.On estime que 37 % des agressions sexuelles aux États-Unis sont commises sur des soldats. Selon Mac Hunter, au-teur d’un essai, Honor betrayed : sexual abuse in América’s military, ce sont bien souvent des hétérosexuels qui com-mettent ce type d’agressions, non pas par pulsion sexuelle, mais pour « remettre les gens à leur place ». Dans ce cas, « l’agres-

sion sexuelle n’est pas une question de sexe, mais de violence ».En 2007, le département de la Défense avait signalé 2 200 cas de viols dans l’ar-mée. Ce nombre a augmenté à 3 158 en 2010, soit un viol toutes les 3 heures. Et une femme sur 3 a déclaré avoir expéri-menté une forme de violence sexuelle, allant du harcèlement au viol.

Cette statistique ne tient pas compte de toutes les agressions sexuelles non signalées qui, selon l’administration américaine, sont estimées à près de 16 000. Pour autant, si les affaires se médiatisent depuis quelques années outre-atlantique, laissant apparaître ce qui commence à ressembler à une épi-démie, les suites judiciaires données à des délits sont très rares. Selon le texte de la décision de rejet, la Cour fédérale se retranche derrière plusieurs arrêts de la Cour suprême, soulignant l’impossi-bilité pour la justice civile de s’immiscer dans les affaires militaires. Le Guar-dian, le 9 décembre 2011, revenait lon-guement, témoignages à l’appui, sur ce « sale petit secret » que l’armée améri-caine aimerait bien oublier, affirmant qu’une femme soldat engagée en Irak a plus de chance d’être agressée sexuelle-ment par un de ses « frères d’armes » que d’être blessée sous le feu ennemi. C’est donc avant tout le sentiment d’impunité et le règne de l’omerta qui semblent justifier la survivance de ces pratiques. La crainte de perdre son tra-vail, l’angoisse de représailles ou encore la perte de confiance dans l’institution qu’est l’armée s’ajoutant à cette culture du silence.

armée américaineun suicide par jour, un viol toutes les trois heuresEn 155 jours, de janvier à juin, l’armée américaine a enregistré pas moins de 154 suicides dans ses rangs, a révélé un rapport mensuel du Pentagone relayé par Associated Press. Un suicide par jour en moyenne, le nombre de pertes américaines au com-bat en Afghanistan sur la même période, 127.

Page 12: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL INTERNATIONALLE RÉVEIL INTERNATIONAL

une autre manière De penser la criseC’est à quoi Roberto Lavagna s’attaque avec le gouvernement. Depuis 1998, l’Argentine était liée au Fonds moné-taire international (FMI) et en avait reçu deux dotations d’un total de 51 milliards d’euros… se soldant par deux échecs fla-grants : déficit fiscal, déficit des comptes courants, chute vertigineuse du Pro-duit intérieur brut (PIB), endettement, chômage... la totale ! Et, parmi les ban-quiers, certains en redemandaient une troisième tournée… pour 17 milliards supplémentaires !Roberto Lavagna et le gouvernement s’y opposent et le ministre rencontre le FMI à Washington pour l’informer que, dé-sormais, l’Argentine ne voulait plus de prêt et se sortirait seule de la crise. Effa-rement du FMI, pour qui cette situation est tout simplement impensable ! Mais l’Argentine tient bon, demande un re-port partiel des échéances et s’engage seulement à payer les intérêts de la dette et une partie du capital… plus tard.

les méfaits Du fmiCette institution suit des chemins tout tracés, proposant toujours le même type de contrat d’ajustement fiscal, consistant à diminuer l’argent donné aux gens : salaires, pensions, aides publiques en baisse, mais aussi atteinte aux grands travaux publics porteurs d’emplois. Et, en contrepartie, l’argent ainsi économi-sé sert… à payer les créanciers ! Ce que veut imposer le FMI, c’est de continuer

à prélever l’argent sur les mêmes pour le donner aux banques.En fait, le FMI est une institution char-gée de protéger les seuls intérêts finan-ciers. C’est le secteur financier qui im-pose sa manière de gouverner : sauver les banques plutôt que les gens ayant des crédits immobiliers à financer.

sortie De criseAlors l’Argentine arrête de soutenir finan-cièrement les banques… Et les gens du FMI crient au viol des règles essentielles du capitalisme. Ils voulaient même que

Depuis plusieurs années, nous assistons dans plusieurs ex-pays socialistes, en par-ticulier dans les États baltes, à la multi-plication de commémorations glorifiant les anciens collaborateurs de l'Allemagne nazie ayant combattu l'Armée Rouge, les partisans soviétiques et souvent participé à des crimes de génocide. Célébrations organisées avec l'accord, voire la partici-pation de personnages officiels. Ces pays sont en même temps les lieux de procès visant les anciens résistants, alors que la justice refuse désormais de traduire devant les tribunaux les responsables des crimes nazis. On a ainsi vu en Let-tonie, malgré son âge avancé, un ancien SS négocier l'adhésion du pays à l'OTAN et présider la commission des Affaires étrangères du Parlement. Dans les écoles, on enseigne une histoire biaisée glorifiant

les Waffen SS et les supplétifs nazis.Le 14 juillet dernier a eu lieu en Estonie le rassemblement de l'Union des combat-tants pour l'Estonie libre sur l'île de Saa-remaa. Cette union regroupe des anciens combattants de la 20e division Waffen SS qui, au dire d'Urmas Reinsalu, ministre de la Défense estonien présent sur les lieux, aurait « sauvé la dignité du peuple esto-nien ». Tout cela se passe dans le silence assourdissant de l'Union. Ces célébra-tions sont organisées à un moment où la pauvreté et la précarité se généralisent en Estonie comme dans les pays voisins. Elles visent manifestement à falsifier l'histoire pour empêcher les peuples, en particulier les jeunes, de connaître l'héri-tage de ceux qui ont lutté pour la justice et le progrès social.

Bruno Drweski

soit privatisée la Banque de la Nation ! Et, au contraire, le gouvernement rallonge les échéances des propriétaires endettés. Car les gens ruinés ne consomment plus, ce qui empêche la croissance ; il faut donc investir dans l’éducation, les sciences et la technologie, financer des infrastructures et récupérer une certaine productivité.Le FMI, la BMI, les marchés financiers sont furieux, mais comme l’Argentine est sortie du système, ils n’ont plus de moyens de pression contre elle. Et, en 2014, la dette ne sera plus que de 30 % du PIB, c'est-à-dire la moitié des critères européens de Maastricht.Voilà qui devrait donner à réfléchir à bien des pays d’Europe face à la crise. Les ban-quiers poussent à la dette ; c’est normal, eux, ils vendent de l’argent. Aux peuples de réagir et d’agir… pour sauver les gens plutôt que les banques.

(Avec la complicité de Gérard Thomas et du journal Libération)

L’Argentine face à la crise« Nous avons préféré sauver les gens plutôt que les banquiers »

l'estonie officielle badigeonne son histoire en brun

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201212 -

En avril 2002, lorsque Roberto Lavagna devient ministre argentin de l’Économie, il a 59 ans… et le pays est au fond du gouffre, plombé par la terrible crise économique qui sévit. Le peso vient d’être dévalué de 70 %, le pays est en cessation de paiement, la dette privée s’élève à plus de 72 milliards d’euros, l’inflation s’affiche à 125 %, le chômage explose, les petits épargnants sont ruinés, les retraites ne sont plus réglées, les banques courent à la faillite et les troubles sociaux ont déjà fait 30 morts dans le pays. Vous avez dit la Grèce 2012 ? Non l’Argentine 2002.

Page 13: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 13

Au PANThÉONDES myThES

Quarante-cinq ans après sa mort, Ernesto Guevara est porté au panthéon des mythes de notre temps. Pourquoi les nouvelles générations choi-sissent-elles de porter des tee-shirts à son effigie ? Pourquoi le Che apparaît-il si moderne et provoque tant d’admiration ? A chacun son Che. Mais n’est-ce pas les qualités de rebelle, de courage, de droiture, d’éthique qui emportent l’ad-hésion des jeunes du monde entier à ce personnage qui a préféré aux honneurs la lutte anti-impérialiste au socialisme sclérosé, l’action internationa-liste aux sirènes des apparats et des passe-droits, la simplicité et l’engagement total ?

Photo : Che Guevara, La Havane 1965 (Osvaldo Salas)

des combattantsle réveilPour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

N° 786Septembre 2012

le cahier mémoire

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

ÉDITOPar José Fort

ernesto che guevara

Page 14: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201214 -

LE RÉVEIL DOSSIER

La place de la Révolution, en 1959 (photo Alberto Corda)

Page 15: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 15

DOSSIER LE RÉVEIL

« J’ai toujours été fier de mon fils et je sais qu’il restera dans les mémoires comme un homme droit, courageux, défendant de nobles causes, des valeurs de justice et de liberté. Un vrai révolutionnaire. » Ainsi me parlait M. Guevara Lynch, le père de Ernesto Rafael Guevara de la Serna dit le Che. Au quinzième étage de l’hôtel Habana Libre, dans la capitale cubaine, nous avions pris l’habitude de prendre le café. Enfin, moi le café et lui le maté, l’infusion stimulante et diu-rétique traditionnelle argentine lors de nos « matinales » où nous échangions nos opinions sur un film, un bouquin, l’actualité internationale, l’orage de la veille et… la vie du Che. Aujourd’hui disparu, Guevara Lynch, dont je conserve le souvenir d’un homme chaleureux, m’a permis de décou-vrir la vie de son fils qui restera une figure emblématique du XXe siècle.Ernesto Rafael Guevara de la Serna, né le jeudi 14 juin 1928 à Rosario, aurait pu vivre bourgeoi-sement dans son pays, l’Argen-tine. Fils de l’architecte Ernesto Guevara Lynch, de descendance espagnole et irlandaise, et de Celia de la Serna de la Llosa, fille de fa-mille fortunée, le future Che, déjà asthmatique, a d’abord vécu dans les quartiers huppés de Buenos Aires puis dans la région de Cor-doba, avant de s’installer à nou-

veau dans la capitale argentine. En 1947, il commence ses études et montre peu d’intérêt pour la politique, alors que ses parents affichent leur hostilité au régime péroniste. C’est une jeune com-muniste argentine, Berta Gilda Infante, connue sous le nom de Tita, qui lui propose ses pre-mières lectures marxistes.

la Découverte De l’amé-rique latinePremier voyage au Chili, au Pérou, en Colombie en octobre 1950. A 23 ans, Il repart à la fin 1951 sillonner l’Amérique latine sur une Norton 500 cm3 bapti-sée « La Vigoureuse » avec son ami Alberto Granado qui vient de mourir à La Havane. La moto les lâche en cours de route et ils trouvent des petits boulots pour financer le voyage : marchands ambulants, dockers, plongeurs dans des restaurants et même entraîneurs de football. Ernesto rentre à Buenos Aires terminer ses études et devient docteur en médecine. Il reprend la route à la découverte du continent : Bolivie, Pérou, Equateur, Panama, Costa Rica, Honduras, Nicaragua, Sal-vador, pour finalement arriver au Guatemala. Il découvre la triste réalité du continent, la pauvreté, la surexploitation, la violence, l’arrogante colonisation nord-américaine. Plus tard, il déclara :

ernesto guevara,le guérillero héroïqueJosé Fort

« Les conditions dans lesquelles j’avais voyagé m’avaient fait entrer en contact avec la misère, la faim et la maladie. J’ai eu sous les yeux la dégradation provoquée par la sous-alimentation et la répression. »

la rencontre avec fiDel castroPlus tard au Mexique, il ren-contre Fidel Castro et décide de s’engager totalement dans le mouvement révolutionnaire aux côtés des rebelles cubains, qui lui donnent le surnom « El Che », che étant une interjection dans le lan-gage parlé argentin (comme hé) dont Guevara usait souvent. « Je passai toute la nuit à parler avec Fidel », écrira Che, poursuivant : « A l’aube, j’étais le médecin de sa future expédition. Il est vrai que, depuis la dernière expérience vécue au cours de mes voyages à travers l’Amérique latine, et finalement au Guatemala, il ne fallait pas beau-coup pour m’inciter à entrer dans n’importe quelle révolution contre un tyran. Fidel m’a impressionné. Je fus gagné par son optimisme. Il fallait passer à l’action, combattre et

José Fort est journaliste qui collabore avec plusieurs publications. Il connaît bien les problématiques concernant Cuba et l’Amé-rique latine.

1960 : meeting à Las Villas

Il y a quarante-cinq ans, le Che était assassiné en Bolivie sur ordre de la CIA. Il reste à jamais le symbole du cou-rage, de l’intelligence, de la modestie. Un révolutionnaire du XXe siècle.

Page 16: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201216 -

LE RÉVEIL DOSSIER

sur le pays et sur sa politique natio-nale et internationale. Le prélude à son célèbre mot d’ordre : « Il faut créer un, deux, trois, plusieurs Viet-nam », alors que ce pays d’Asie mène un terrible combat pour son indépendance contre la première puissance économique et militaire mondiale. Pour le Che : « Nous ne pouvons rester indifférents devant ce qui se passe dans le monde. Une vic-toire dans n’importe quel pays contre l’impérialisme est notre victoire. Une défaite de n’importe quelle nation est notre défaite ».Le Che est toujours disponible. Il sillonne le pays, participe à la coupe de la canne à sucre, anime des débats là où on ne l’attend pas. On le voit dans les rues de la capi-tale jouer aux échecs. Pour lui, il s’agit d’un « jeu science » et s’inscrit fréquemment dans les tournois de classification. Il affirme à qui veut l’entendre que « le jeu d’échecs est un passe-temps, mais aussi un éduca-teur de raisonnement, et les pays qui ont des grandes équipes de joueurs d’échecs sont à la tête du monde dans d’autres domaines ».Le Che quitte les allées du pouvoir et Cuba en 1965. Le monde s’inter-roge : où est passé Guevara ? L’an-cien ministre a repris son treillis vert-olive - et des costumes cravate pour franchir clandestinement

concrétiser. »Che sera de tous les coups : le débarquement à Cuba du « Gran-ma » en 1956, la guérilla dans la Sierra Maestra, la bataille de Santa Clara, la victoire de la révolution cubaine, l’entrée dans La Havane en janvier 1959. Un mois plus tard, pour service rendu à la pa-trie, Ernesto Guevara est déclaré citoyen cubain. Alors commence le deuxième chapitre de l’histoire.

le ché économiste ?Guevara n’était pas un spécialiste de l’économie. Il effectue pour-tant ses premiers déplacements à l’étranger pour traiter de ces questions puis occupe successi-vement les postes de président de la Banque nationale de Cuba et de ministre de l’Industrie. Etait-il le mieux placé pour occuper de telles fonctions ? A l’époque, les candidats ne se pressaient pas au portillon. Quoi qu’il en soit, l’attitude des gouvernants états-uniens allait radicaliser la révolution. C’est ainsi que le Che notait qu’à « chaque coup de l’impérialisme US nous devions riposter. Chaque fois que les Yan-kees prenaient une mesure contre Cuba, nous devions immédiate-ment prendre une contre-mesure, et la révolution se radicalisait ainsi progressivement. » La construction du socialisme « ce drame étrange et passionnant », selon le Che, était à l’ordre du jour pour la première fois en Amérique latine. Entre 1963 et 1965, Guevara effectue de nombreux voyages dans le tiers-monde, en Chine et en URSS. Au retour, il critique « la bureaucratie du socialisme réel », affirmant que « la recherche marxiste avance sur une route dangereuse. Au dogma-tisme intransigeant de l’époque de Staline a succédé un pragmatisme inconsistant ». Au mois de février 1965, lors d’un discours pro-noncé à Alger, il critique les pays

dits socialistes « complices dans une certaine mesure de l’exploita-tion impérialiste. » La goutte qui fait déborder le vase de la colère des dirigeants soviétiques contre celui qui déclare : « Il faut fuir comme la peste la pensée mécanique. Le marxisme est un processus d’évo-lution. Le sectarisme à l’intérieur du marxisme crée un malaise, un refus de l’expérience ». Le Che accepte aussi de reconnaître ses propres erreurs : l’excès de volontarisme, une politique souvent désastreuse en matière agricole, l’industriali-sation à marche forcée ne prenant pas en compte les contraintes natio-nales et internationales fournissant une production de médiocre qua-lité à un prix élevé. Ernesto Guevara était médecin et révolutionnaire, pas économiste. Il en tirera les le-çons. Une, particulièrement : il est impossible de construire le socia-lisme dans un seul pays, qui plus est dans une petite île dépourvue de matières premières et d’énergie et obligée de se soumettre aux lois du marché.

l’extension De la révolu-tionLa seule solution, selon lui, est dans l’extension de la révolution, permettant des échanges écono-miques justes, équitables et empê-chant toute mainmise étrangère

Le Che, la veille de son exécution en octobre 1967

Page 17: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 17

DOSSIER LE RÉVEIL

les frontières - avec pour objectif l’élargissement du front anti-im-périaliste, avec le total accord et soutien de Fidel Castro. Entre ces deux hommes aux qualités com-plémentaires, contrairement à une légende, l’entente était totale. Pour le père du Che « ils se partageaient les tâches ».Ernesto Guevara part pour le Congo « venger » Patrice Lumum-ba assassiné et soutenir le mou-vement révolutionnaire dans sa lutte contre Moïse Tschombé. La guérilla composée de Cubains et de Congolais s’enlise au fil des mois. Au manque de moyens et des dissensions entre les diffé-rents groupes rebelles congolais s’ajoutent les pressions venues de Moscou et de Pékin. Le Che devra constater que « nous ne pouvons pas libérer tout seul un pays qui ne veut

pas se battre » et quittera l’Afrique, voyagera clandestinement, avant de lancer une guérilla en Bolivie. Son dernier combat à forte valeur symbolique et stratégique.Symbolique ? La Bolivie, dirigée à l’époque par le dictateur Barrien-tos, porte le nom de Simon Bolivar, leader des guerres d’indépendance contre la domination espagnole.Stratégique ? La Bolivie se trouve au cœur du continent et dispose de frontières avec le Brésil, l’Argen-tine, le Paraguay, le Chili et le Pé-rou. Après plusieurs mois, la gué-rilla s’enfonce dans l’échec. Pour plusieurs raisons : le manque d’un soutien populaire, une armée boli-vienne bénéficiant d’une aide mas-sive des États-Unis, la mobilisation de la CIA sur le terrain, le mauvais choix du lieu d’installation de la guérilla, l’absence de relais avec les

Contrairement aux idées reçues, l’ascension de Raul Castro ne doit rien au népotisme. Certes moins médiatisé que les trois figures, Fidel, Che, Camilo, moins disert, Raul Castro a participé à toute l’épopée révolutionnaire dès le début, prenant sa part de risques et de courage. Son aspect sévère et son efface-ment derrière le charismatique Fidel dissimulent un pragma-tique, un organisateur efficace. Sa réputation rebattue « d’homme de l’ombre » doit beaucoup aux tâches qui lui ont été confiées et à un caractère humble. Raul Cas-tro, demi-frère de Fidel Castro, est né le 3 juin 1931 dans le village de Biran (Santiago). Le père de Fidel reconnaît l’enfant. Raul étudie chez les jésuites puis à l’université

de La Havane, où il prend part très tôt aux luttes étudiantes contre la dictature. La politisation marxiste de Raul est plus précoce que celle de Fidel. En 1953, il participe à la Conférence internationale de dé-fense des droits de la jeunesse, à Vienne. Lors de l’attaque de la ca-serne Moncada, le 26 juillet 1953, Raul dirige le groupe de jeunes as-saillants qui prend le palais de jus-tice pour appuyer une opération principale qui tourne au massacre. Il est arrêté et condamné par la dic-tature à treize ans de prison. Am-nistié vingt-deux mois plus tard, il part au Mexique pour préparer le débarquement guérillero sur l’île. Là, il rencontre Che Guevara et se lie d’amitié avec l’Argentin. Les deux hommes seront parmi les douze survivants du débarque-

villes, le rejet par les organisations syndicales et progressistes et l’hos-tilité des communistes boliviens inspirés par Moscou. En ce début du mois d’octobre 1967, la plupart des compagnons du Che sont morts ou en fuite. Guevara tente d’échapper à la traque. En vain. Cerné, il est fait prisonnier au matin du 8 octobre à quelques kilomètres de La Hi-guera, une petite ville située dans la précordillère andine. Blessé, il est installé sous bonne garde dans une classe d’une petite école. Les responsables de la CIA et les hommes du dictateur Barrientos consultent La Paz et Washington. Et c’est au colonel Zentana que revient l’ordre de tuer Guevara. Le Che aura le temps d’écrire : « C’est la dernière fois que je vois le soleil se coucher. » Neuf ans plus tard, le colonel Zentana sera abattu dans une rue de Paris.

ment du Granna. Promu « com-mandante » le 27 février 1958, il est chargé par Fidel de traverser la province de l’Oriente à la tête d’une colonne pour y ouvrir le second front oriental. Lorsqu’en octobre 1959, le ministère des Forces armées révolutionnaires est créé, Raul en est désigné ministre et dote Cuba d’une armée puissante. Il prend part au conflictuel proces-sus d’unification des trois forces révolutionnaires qui se traduira par la création, en octobre 1965, du Parti communiste cubain ; il en sera second secrétaire. Le 3 décembre 1976, il est élu vice-pré-sident des Conseils d’État et des ministres, en position d’assumer, si besoin était, la relève de Fidel. La maladie du commandant en chef oblige Raul à assumer le pouvoir effectif à partir du 31 juillet 2006 ; le 24 février 2008, l’Assemblée nationale l’élit président.

raul castro, efficacité et DiscrétionPortrait réalisé par Jean OrtizHors-Série Humanité, janvier 2009

Page 18: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201218 -

LE RÉVEIL DOSSIER

Fidel est l’un des plus grands hommes politiques contem-porains. Haï ou admiré, nul ne conteste sa dimension histo-rique exceptionnelle. Il a sur-dimensionné l’île des caraïbes. Fidel est le ciment, le libérateur, le fondateur, « l’agglutinateur », dira le Che. A Cuba, révolu-tion, indépendance nationale, dignité et nation se confondent. Fidel est à la fois un stratège, un théoricien visionnaire, un chef militaire, un homme d’État vo-lontariste qui gouverne parfois « comme un guérillero ». Ses rapports au peuple sont un mé-lange de complicité, de proximi-té, de démocratie pédagogique.Fidel Castro naît près de Santi-ago le 13 août 1926, dans le do-maine de son père, propriétaire terrien galicien et conservateur. La scolarité chez les jésuites le dote d’une solide culture géné-rale. Leader étudiant à l’univer-sité, Fidel est en 1952, lors du coup d’État de Batista, un révo-lutionnaire inspiré des penseurs latino-américains de l’indépen-dance. Très vite, il engage un processus révolutionnaire au-tochtone que Che Guevara qua-lifie, dans le Journal de Bolivie, de « rébellion contre les oligarchies et contre les dogmes révolution-naires ».Le 26 juillet 1953, à la tête de 165 jeunes gens, il attaque la forte-resse militaire Moncada à San-

tiago. Un échec sanglant, mais d’une grande portée publique. Jugé, il se défend lui-même dans son célèbre plaidoyer l’Histoire m’acquittera : un programme national « vert comme les palmes » mais au fort contenu social et anti-impérialiste. Un puissant mouvement d’opi-nion arrache son amnistie (2 mai 1955). Il s’exile au Mexique et déclare : « De voyages comme celui-ci, on ne revient pas, ou l’on n’en revient pas, ou l’on en revient pour avoir la tête du tyran ». Le 2 décembre 1956, le vieux Granna s’échoue sur les côtes cubaines avec 82 guérilleros à bord ; 12 survivent aux premiers combats. Ils créent dans la Sierra Maestra une guérilla, fer de lance de l’in-surrection nationale.Dès la première loi de réforme agraire (17 mai 1959), l’agression des États-Unis se met en marche, radicalisant la révolution et la plupart de ses leaders. Le 16 avril 1961, lors des obsèques des victimes des bombardements d’avions américains, Fidel Cas-tro prononce pour la première fois le mot « socialisme ». Après de premières années exaltées, l’aide soviétique impose en 1972 le « modèle soviétique » (tropica-lisé !) dont l’île ne commencera à se débarrasser qu’avec le « pro-cessus de rectification » en 1986.

fidel castro« l’agglutinateur »Portrait réalisé par Jean OrtizHors-Série Humanité, janvier 2009

Page 19: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 19

DOSSIER LE RÉVEIL

Camilo était l’incarnation du révolutionnaire à la cubaine : jovial, souriant chapeau à larges bords, séducteur, assez indisci-pliné et téméraire en diable. Il était le seul à pouvoir taquiner son pince-sans-rire de copain le Che, qui le surnomma « le Maître de l’avant-garde ». Ca-milo est désormais l’objet d’un révisionnisme historique de mauvais aloi, reposant sur des ragots de personnages hostiles au régime, très anticommu-nistes, comme Hubert Matos, qui essaya de s’opposer militai-rement au cours socialiste de la révolution, et perdit la partie.Homme de peuple, Camilo naît dans un quartier populaire de La Havane, le 6 février 1932, d’une famille d’exilés espagnols, d’un père anarcho-communiste, fer-vent soutien de la République. Le jeune s’engage dans les luttes étudiantes. Il est blessé, arrêté et fiché par la police comme « communiste ». Contraint de s’exiler, il rejoint Fidel Castro au Mexique et fait partie de l’expé-dition sur le vieux rafiot Granna

et du noyau fondateur de l’armée rebelle. Le 18 août 1958, il reçoit de Fidel l’ordre de conduire « la colonne 2 Antonio Maceo » (92 hommes mal armés) jusqu’à la province de Pinar del Rio. Il contribue à libérer le centre de l’île, la province de Las Villas, l’Escambray et Yaguajay.Le 2 janvier 1959, il rentre à La Havane et prend le quartier général de l’armée du dictateur (campement Columbia). Le 20 janvier, Fidel le désigne chef d’état major de l’armée rebelle. Le 21 octobre, il est envoyé re-prendre en main la région mili-taire de Camaguey que tente de soulever son gouverneur mili-taire, Hubert Matos. Pressé de rentrer dans le climat instable et les avions peu sûrs de l’époque, son Cessna 310 disparaît en mer le 28 octobre. Pour le Che, « c’est son caractère qui l’a tué […]. Camilo jouait avec le danger, le tolérait, l’attirait et le manipulait. Dans sa mentalité de guérillero, aucun nuage ne devait le dévier du tracé de sa ligne ». (Ph. Dordelier, L’Etoile de Che, Editions Paroles d’aube, 1997). Sa correspon-dance avec Fidel et le Che, son dernier discours témoignent de sa fidélité et de ses options plei-nement révolutionnaires (PSP, Mouvement du 26 juillet, Mou-vement du 13 mars) s’opère dans un processus complexe.

camilo cienfuegos,guérillero du peule

Camilo Cienfuegos et Fidel Castro entrent dans La Havane, 1959 (photo Alberto Korda)

Portrait réalisé par Jean OrtizHors-Série Humanité, janvier 2009

Page 20: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201220 -

LE RÉVEIL DOSSIER

Sans la révolution cubaine, l’in-terjection « che » ne serait pas devenue une légende. Le Che n’est pas qu’une mitraillette, c’est d’abord un intellectuel, un théori-cien, un communiste qui passe en quelques mois d’une admiration acritique envers l’Union sovié-tique à la recherche d’une alter-native au soviétisme.Ernesto Guevara naît le 14 juin 1928 à Rosario, en Argentine. Étudiant brillant, il s’inscrit à la faculté de médecine de Buenos Aires. Ses périples en Amérique latine lui révèlent une réalité sociale qui le révolte. Il écrit à sa tante : « Pendant mes voyages dans les domaines de la UF Company, j’ai pu mesurer combien est terrible leur pouvoir. J’ai juré de ne jamais m’arrêter avant de voir ces poulpes capitalistes exterminés. Je me rends

au Guatemala où je vais me perfec-tionner pour devenir un révolution-naire authentique. » (J. Cormier, Che Guevara, Editions du Rocher, 1995). Au Guatemala, lors de l’in-vasion mercenaire, il soigne les victimes et fait part de sa volonté « tôt ou tard, d’entrer au Parti Com-muniste » (MC Ariet Garcia, Otra Vez, L, H, 2000).Le Che est déjà marxiste lorsqu’il rencontre Fidel au Mexique en 1955. Recruté comme médecin de l’expédition du Granna, il se ré-vèle l’un des meilleurs guerilleros du groupe, le plus communisant. D’ailleurs ne considère-t-il pas Fi-del comme « un authentique leader de la bourgeoisie de gauche » ? (R. Massari, Che Guevara, Editions Txalapart). Le 26 novembre 1959, le Che est nommé président de la banque nationale et, le 23 février

1961, ministre des Industries. Fort compétent, il met en place un style de direction collégial, critique, exigeant. « Ma source de connaissance, que j’utilise constam-ment, c’est la visite aux entreprises, les discussions avec les ouvriers. » (Escritos y discursos, t.8, Guevara, Editions Ciencias Sociales, L.H. 1977). La publication d’écrits iné-dits témoigne à partir de la fin de 1962 de sa lucidité sur le « modèle soviétique », de sa réflexion théo-rique sur l’humanisme marxiste, la place et le rôle de l’éthique, l’éco-nomie de la transition, le marché, etc. On se souvient de son : « Le socialisme économique sans la mo-rale communiste, cela ne m’intéresse pas. » (l’Express, Paris, 25 juillet 1963). Dès le Mexique, il avait annoncé sa volonté de reprendre sa liberté après la victoire révolu-tionnaire à Cuba. En Afrique, en Bolivie, il portera la stratégie tri-continentale, anti-impérialiste, de la Révolution cubaine. Partenaire intellectuel de Fidel, les deux hommes vivaient une relation faite de confiance, d’admiration, de liberté d’échange.

ernesto che guevara, luciDe sur l’urssPortrait réalisé par Jean OrtizHors-Série Humanité, janvier 2009

Page 21: Le réveil des combattants - Sept 2012

MÉMOIRE LE RÉVEIL

Un rapport destiné à l’ONU en mars 1962 estime que sur les 263 000 mu-sulmans « pro-français » - terme plutôt discutable - 58 000 étaient des harkis, 20 000 des militaires de carrière et 40 000 des appelés du contingent. C’est que le recours aux Algériens mu-sulmans dans l’armée française n’était pas une nouveauté. Depuis 1830, l’Ar-mée d’Afrique, avec ses maghzens, ses goums, ses spahis et ses tirailleurs, a en effet participé à toutes les campagnes militaires françaises. De plus, l’Algé-rie étant « française », les jeunes Algé-riens musulmans étaient soumis à la conscription depuis 1912.Rappelons que 172 000 d’entre eux (appelés et engagés) ont participé à la guerre 1914-1918 et que 134 000 ont pris part à la campagne d’Italie et au débar-quement en Provence en 1944. Si bien que les premiers contingents FSNA de 1947 à 1950, seront exemptés de service militaire, directement versés dans la dis-ponibilité… et affectés dans leur foyer.

la guerre D’algérieEn 1954, 7 000 FSNA seulement étaient incorporés, un sentiment de méfiance à les employer dans cette guerre amenant même à transférer des unités de tirail-leurs en Allemagne.En 1957, ils seront 14 000 et, en 1959, le chiffre plafond est atteint : 29 000.A partir de cette date, l’appel massif de ces conscrits est décidé et plus de 100 000 seront appelés sous les drapeaux de 1956 à 1961, bien que ce choix appa-raisse dangereux à certains, ainsi que le souligne un rapport de 1957 faisant état de l’opposition de la majorité des chefs

de corps craignant « à la fois les trahisons (…) et les désertions avec emport d’armes ».Dans un tel contexte, c’est peu de dire que différents facteurs, méfiance, racisme ou simple incompréhension, créent un climat hostile à tout rap-prochement entre appelés FSNA et conscrits métropolitains. D’autant que ces appelés « Français de souche nord-africaine » vivent un véritable paradoxe qui veut qu’ils se battent dans une ar-mée d’un pays qui ne sera bientôt plus le leur… contre les partisans de l’indé-pendance de leur future patrie !Pourtant, autre paradoxe, le déclenche-ment de la guerre d’Algérie n’entraîne pas une augmentation significative du nombre de refus de servir ; et il n’appa-raît pas que des mouvements de protes-tations collectives aient existé comme ce fut le cas en 1914 dans les Aurès, où une partie de la population locale s’était insurgée contre le départ des conscrits à la guerre.En 1956, 30,74 % des convoqués sont incorporés. Pourcentage qui tombe à 19 % en 1957 et remonte à 31,63 % en 1958. A partir de mai 1958, avec l’arri-vée du général de Gaulle au pouvoir, le recrutement et l’incorporation plus intensifs deviennent, pour les autorités françaises, l’un des enjeux de la sortie du conflit algérien. L’intégration du « personnel FSNA » dans l’armée devant même aboutir, selon le général Challe qui parle « d’impératif moral », « à réaliser l’union des deux communautés » ! Et le général Salan ira même jusqu’à inviter les médecins incorporateurs à abaisser les critères de sélections médicales pour les jeunes musulmans !

l’attituDe Du flnLes campagnes du FLN en direction des FSNA incorporés, notamment au niveau des tracts qu’il leur destinait, semblent être restées très limitées et sans doute peu efficaces face aux moyens dont disposait le 5e Bureau, préposé à l’action psychologique : bro-chures, films, bandes magnétiques, « causeries » adaptées à un public analphabète... Ces tracts, destinés au FSNA… qui savent lire ( !) dénonçent le colonialisme, ses crimes et incitent les appelés à prendre conscience de leur erreur d’avoir répondu à la conscription. L’accent est mis sur le racisme et l’appel à la communauté nationale, religieuse et … raciale y est très présent. Sans ou-blier, pour faire bon poids, les menaces d’exécution et de représailles sur leurs familles.Paradoxalement, les centres métropo-litains, où font leurs classes les appelés algériens, sont les plus touchés par cette propagande que diffuse la Fédération de France du FLN. Et ce, à un tel point d’ef-ficacité qu’à partir de mai 1959 l’armée garde ses conscrits FSNA en Algérie pour les faire instruire.De 1961 à 1962, l’action du FLN devient plus radicale, des soldats algériens étant tués durant leur permission tandis que les avertissements deviennent catégo-riques : « Si vous deviez persister dans votre comportement (…) le châtiment vous poursuivrait jusqu’au-delà de la Méditer-ranée ». En clair, le mot d’ordre principal du FLN est la désertion avec, si possible, l’emport d’armes et de munitions.

les Désertions l imitées Jusqu’en 1961...Si, en 1956, plus de 1 330 soldats dé-sertaient en un an, ils ne seront que quelques centaines en 1957. Puis les désertions évolueront au rythme des

les conscrits algériens fnsa et la guerre D’algériePlus de 100 000 « Français de souche nord-africaine » (FSNA) comme on disait alors, ont fait leur service militaire dans l’Armée française durant la guerre d’Algérie. Conscrits, appelés (on ne peut les confondre avec les harkis ou autres supplétifs). Dans quelles conditions ? Dans quel état d’esprit ? Leur situation, légale, relève pourtant d’un véritable paradoxe.

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 21

Page 22: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL VOS DROITS

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201222 -

événements politiques. Ainsi, en 1958, la nouvelle vague correspond à un phé-nomène de peur face à la multiplica-tion des représailles du FLN pendant la campagne de référendum. De 1958 à 1959, le taux de désertion sera 2,62 pour 1 000 ; et leur nombre chutera à 830 en 1961 pour totaliser en 4 ans (1958-1959-1960 et 1961) 3 340 cas.De janvier à octobre 1962, on comptera 6 000 désertions de FSNA, soit autant que celles recensées depuis le début du conflit. Et la signature des Accords d’Évian, le 19 mars 1962, va entraîner des conséquences diverses dans les deux camps. Le choc est d’autant plus rude pour les FSNA que leurs cadres ne peuvent leur donner aucune assurance pour leur protection.Côté français, l’appel des FSNA sous les drapeaux est suspendu. A cette date, 57 800 Algériens musulmans sont encore en service, dont 24 548 liés à l’armée par contrat d’engagement.Leur statut dans le nouvel État algérien n’a été évoqué que très épisodique-ment lors des négociations entamées depuis mai 1961 entre le gouvernement français et le FLN. A cette époque, on envisage simplement de renvoyer les appelés dans leur foyer et de résilier pro-gressivement les contrats des engagés.En mars 1962, une note est diffusée dans toutes les unités pour « les inci-ter à rechercher un recasement en Algérie, plutôt qu’à demander l’installation en métropole ». Seuls les tirailleurs, sous la pression d’officiers sur le Comman-dement, ont la possibilité de s’installer en France, un choix d’exil que feront 3 000 soldats et leurs familles. C’est l’abandon…

quelle solution pour ces sol-Dats appelés ?Pris dans une guerre de libération nationale qui pose la question du loya-lisme - à l’armée française ? Au peuple algérien ? - utilisés jusqu’au bout alors même que l’issue du conflit était iné-luctable, faute d’un statut de protection officielle et spécifique, les soldats FSNA (à qui est refusée la possibilité de partir

en France) se trouvent, sauf à se « dé-douaner » auprès du nouveau pouvoir, menacés comme les harkis par la fureur des vengeances à assouvir lors des pre-miers mois d’indépendance.Que leur offre le gouvernement ? Le transfert dans la Force locale, force en-cadrée par l’armée française, chargée de maintenir l’ordre après le cessez-le-feu sous l’autorité de l’exécutif provisoire… et soi-disant future base de l’armée na-tionale algérienne.Mais les 37 000 hommes qui s’y trouvent ainsi transférés découvrent vite qu’il s’agit d’une coquille vide. Quel choix reste-t-il ? Dès mars 1962, ils se-ront 762 (dont 645 FSNA) à rejoindre l’ALN. 2 155 (dont 1 971 FSNA) en avril, 1 510 (dont 1 339 FSNA avec 488 armes) en mai, 1 061 (dont 925 FSNA avec 91 armes) en juin.La plupart des unités désertent alors et, au moment de l’indépendance en juillet 1962, ce sont 113 unités de 200 hommes environ, soit les deux tiers de la Force locale, qui ont déserté, emportant avec eux plus de 25 000 armes.

les fsna, Des victimes Du colo-nialismeNi tous mercenaires, ni tous martyrs, les Algériens musulmans qui se sont retrouvés dans l’armée régulière étaient souvent représentatifs d’une fraction de la population algérienne n’ayant pas pris conscience, en termes politiques, de l’oppression coloniale à un moment où d’autres hommes étaient capables de mener l’Algérie vers l’indépendance poli-tique.Comme les appelés métropolitains, cette génération de conscrits algériens a été confrontée, marquée, voire sacrifiée, à l’entêtement criminel de la politique colo-niale des gouvernements français et à leur aveuglement, à leur refus de prendre en compte l’évolution de l’histoire et le déve-loppement des mouvements d’indépen-dance nationale.En ce 50e anniversaire de la fin de la guerre, de leur guerre, d’Algérie, cet article n’a d’autre but que la mémoire et l’évocation de ces appelés que certains d’entre nous ont côtoyés dans leur unité sur le terrain.

André Fillère

Page 23: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 23

LE RÉVEIL VIE DE L'ARAC

Le « Voyage au soleil » est gagné par le numéro 81 665 (Essonne) !

AINSenseo 17 513Bon cadeau 30 € 17 601Bon cadeau 30 € 109 532

AISNEOrdi. portable 128 374Bon cadeau 30 € 128 450Bon cadeau 30 € 128 811Bon cadeau 30 € 129 590Carafe filtrante 129 703Bon cadeau 30 € 129 825Bon cadeau 30 € 129 988

ALLIEROrdi. portable 13 502Bon cadeau 30 € 13 666Bon cadeau 30 € 14 121Bon cadeau 30 € 14 504Carafe filtrante 14 668Bon cadeau 30 € 14 727Bon cadeau 30 € 14 820

ALPES-MARITIMESMP3-MP4 18 508Bon cadeau 30 € 19 733Bon cadeau 30 € 18 624Bon cadeau 30 € 18 841Carafe filtrante 18 962Bon cadeau 30 € 19 084Bon cadeau 30 € 19 690

ARDÈCHEMP3-MP4 22 058Bon cadeau 30 € 22 240Bon cadeau 30 € 22 477Bon cadeau 30 € 22 589Bon cadeau 30 € 22 610

ARDENNESBon cadeau 30 € 107 621

AUBEBon cadeau 30 € 109 673

AUDEBon cadeau 30 € 24 850

BOUCHES-DU-RHÔNEBon cadeau 30 € 29 302Carafe filtrante 29 486Bon cadeau 30 € 28 066Bon cadeau 30 € 28 270Bon cadeau 30 € 31 231TV grand écran 31 365Bon cadeau 30 € 31 529Bon cadeau 30 € 31 867Ordi. portable 31 918

Bon cadeau 30 € 32 114Bon cadeau 30 € 32 462Bon cadeau 30 € 32 939Bon cadeau 30 € 33 345Bon cadeau 30 € 33 411Bon cadeau 30 € 33 588

CHARENTEBon cadeau 30 € 11 230

CHARENTE-MARITIMEBon cadeau 30 € 25 151

CHERBon cadeau 30 € 34 750Bon cadeau 30 € 35 053

CORREZEBon cadeau 30 € 12 516

CÔTE-D'ORSenseo 131 922Bon cadeau 30 € 132 106Bon cadeau 30 € 132 590

CÔTES-D'ARMORMP3-MP 4 35 323Bon cadeau 30 € 35 444Carafe filtrante 35 509Bon cadeau 30 € 36 426Bon cadeau 30 € 36 772

DORDOGNESenseo 1 203Bon cadeau 30 € 1 865Bon cadeau 30 € 1 934

FINISTÈREBon cadeau 30 € 132 701Bon cadeau 30 € 132 833MP3-MP4 132 950Bon cadeau 30 € 133 167Bon cadeau 30 € 133 755

GARDBon cadeau 30 € 39 546Bon cadeau 30 € 112 422MP3-MP4 110 094Bon cadeau 30 € 112 477Bon cadeau 30 € 106 525Bon cadeau 30 € 106 713

HAUTE-GARONNEBon cadeau 30 € 9 513TV grand écran 9 666Bon cadeau 30 € 9 002Bon cadeau 30 € 10 044Carafe filtrante 10 186Bon cadeau 30 € 10 290Bon cadeau 30 € 106 751Bon cadeau 30 € 114 204Bon cadeau 30 € 92 483Bon cadeau 30 € 112 135Bon cadeau 30 € 113 349

GERSBon cadeau 30 € 5 466

GIRONDEOrdinateur portable 40 111Bon cadeau 30 € 40 252Bon cadeau 30 € 40 566Bon cadeau 30 € 40 625Bon cadeau 30 € 40 788Carafe filtrante 40 930Bon cadeau 30 € 41 093Bon cadeau 30 € 41 116

HÉRAULTBon cadeau 30 € 41 337

ILLE-ET-VILAINESenseo 43 143Bon cadeau 30 € 43 585Bon cadeau 30 € 43 692

INDRECarafe filtrante 44 559Bon cadeau 30 € 44 745Bon cadeau 30 € 44 976

ISÈRESenseo 45 544Bon cadeau 30 € 45 612Bon cadeau 30 € 45 797

LANDESBon cadeau 30 € 46 499

LOIRECarafe filtrante 46 827Bon cadeau 30 € 46 968

LOIRETBon cadeau 30 € 117 131Bon cadeau 30 € 117 435

LOT-ET-GARONNEBon cadeau 30 € 136 625Bon cadeau 30 € 139 073

MANCHEBon cadeau 30 € 117 467Bon cadeau 30 € 120 734

MARNEBon cadeau 30 € 80 877

MOSELLEBon cadeau 30 € 51 545Bon cadeau 30 € 52 049

NIÈVREBon cadeau 30 € 122 033Bon cadeau 30 € 122 111Ordi. portable 123 240Bon cadeau 30 € 122 890Bon cadeau 30 € 122 951

Carafe filtrante 123 034Bon cadeau 30 € 113 225Bon cadeau 30 € 118 248Bon cadeau 30 € 119 320

NORD MP3-MP4 52 505Bon cadeau 30 € 52 627Bon cadeau 30 € 53 289Bon cadeau 30 € 53 544

OISEBon cadeau 30 € 135 722

PAS-DE-CALAISBon cadeau 30 € 120 935

PUY-DE-DÔMEBon cadeau 30 € 55 647Carafe filtrante 55 788Bon cadeau 30 € 58 060

HAUTES-PYRÉNÉESBon cadeau 30 € 60 022

PYRÉNÉES-ORIENTALESBon cadeau 30 € 49 111Bon cadeau 30 € 49 630

HAUT-RHINMP3-MP4 60 604Bon cadeau 30 € 60 723Bon cadeau 30 € 60 855Bon cadeau 30 € 60 980Bon cadeau 30 € 61 072

RHÔNEBon cadeau 30 € 627MP3-MP4 733Bon cadeau 30 € 890Bon cadeau 30 € 999

SAÔNE-ET-LOIREBon cadeau 30 € 5 517Bon cadeau 30 € 5 633Bon cadeau 30 € 7 167TV grand écran 7 022Bon cadeau 30 € 7 288Bon cadeau 30 € 5 920Carafe filtrante 6 037Bon cadeau 30 € 6 223Bon cadeau 30 € 6 366Bon cadeau 30 € 6 574Bon cadeau 30 € 6 741Bon cadeau 30 € 6 860Bon cadeau 30 € 6 989

SARTHECarafe filtrante 130 115Bon cadeau 30 € 130 756Bon cadeau 30 € 130 989

SAVOIEBon cadeau 30 € 62 091Carafe filtrante 63 114

tomBola arac 2012 LES NUMÉROS GAGNANTS

Page 24: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201224 -

LE RÉVEIL VOS DROITS

Notre camarade Jean vient de nous quitter à 87 ans. Ancien combattant de la Résistance, Commandeur de la Légion d’honneur, il a, toute sa vie, beaucoup donné pour ses camarades anciens combattants, résistants et déportés. Membre d’honneur du Conseil national de l’ARAC, dont il fut membre durant des décennies, il siégeait également à la FNDIRP (Charente-Maritime et Conseil natio-nal), à l’Amicale des résistants de la centrale d’Eysses où il adhère au Parti communiste français clandestin avant d’être déporté à Dachau (vice-pré-sident et président régional), ainsi qu’à l’ORMC et à notre Mutuelle de l’ARAC, au Mouvement de la paix. Artisan de la transmission de la mé-moire, son talent, sa bonne humeur et son sens de l’action étaient perma-nents, bien connus et très appréciés non seulement à La Rochelle et dans toute la région Poitou-Charentes, mais aussi au plan national. C’est un grand ancien qui nous quitte. Salut Jean, et toutes nos condoléances à ta famille, enfants et petits-enfants.

nos peines SEPTEMBRE 2012ain (01)Génissiat : Jean MARGUERET-TAZ, 74 ans, AC ATM.

allier (03)Saint-Germain-des-Fossés : Lucien BOULANGER, AC ATM.

Bouches-Du-rhÔne (13)Lambesc : Mme Huguette PELLEGRIN, veuve.Velaux : Mariano FRANCES, 87 ans, ami.

charente (16)Ruelle : Armand BRICHE, 95 ans, AC 39-45.

DorDogne (24)Périgueux : Roger HASSAN, AC 39-45.

DrÔme (26)Valence : Edouard DUTRONC, AC 39-45.

finistère (29)Brest : Jean-Pierre MORIN, ami.

gironDe (33)Sain-Yzan-de-Soudiac : Pierre MARCHAIS, ami, président de la section.

isère (38)Seyssinet-Pariset : Jean-Baptiste ALBERTINI, 89 ans, AC 39-45. Louis GARCIA, 97 ans, AC 39-45. Raymond GILBERT, 88 ans, AC 3945.

ille-et-vilaine (35)Rennes : Léon BRASSIER, AC 39-45.

norD (59)Fenain : Jean SOUFLET.

seine-maritime (76)Le Havre : Claude FLEUTRY, AC ATM. Pierre TOUTAIN, AC ATM.

seine-et-marne (77)Compans : Albert LIBBRECHT, 80 ans.Esbly : Jean CHANTEPIE, AC ATM.

vienne (86)Chatellerault : Louis GILBERT, AC 39-45.

essonne (91)Igny : Mme Yvonne DUMONT, 80 ans, amie. André DUMONT, 77 ans, AC ATM.Limours : Alain DUCHEZ, AC ATM.

val De marne (94)Arcueil : Roland GIRARD, AC 39-45.Villejuif : Henri LE ROUSES, AC 39-45.

conseil nationalMamers : Mme Louise PEREZ, veuve.

Jean matifas nous a quittés

HAUTE-SAVOIEBon cadeau 30 € 63 527Senseo 63 903Bon cadeau 30 € 114 444Bon cadeau 30 € 114 475

PARISSenseo 65 166Bon cadeau 30 € 65 320Bon cadeau 30 € 65 333

SEINE-MARITIMEBon cadeau 30 € 66 509Senseo 107 053Bon cadeau 30 € 107 460Bon cadeau 30 € 108 322

SEINE-ET-MARNEBon cadeau 30 € 16 778

YVELINESBon cadeau 30 € 101 111MP3-MP4 105 166Bon cadeau 30 € 105 014

DEUX-SÈVRESBon cadeau 30 € 67 935

SOMMECarafe filtrante 68 426Bon cadeau 30 € 68 570

TARNBon cadeau 30 € 69 667Ordi. portable 69 713

Bon cadeau 30 € 69 830Bon cadeau 30 € 70 025Bon cadeau 30 € 70 123

TARN-ET-GARONNEBon cadeau 30 € 98 466

VARBon cadeau 30 € 117 786Senseo 118 513Bon cadeau 30 € 121 006

VENDÉEBon cadeau 30 € 74 088

VIENNEBon cadeau 30 € 113 815Bon cadeau 30 € 116 961

VOSGESBon cadeau 30 € 75 230Bon cadeau 30 € 75 367

ESSONNEBon cadeau 30 € 75 527Carafe filtrante 75 870Bon cadeau 30 € 75 999Senseo 76 636Bon cadeau 30 € 76 302Bon cadeau 30 € 76 466Bon cadeau 30 € 76 550TV grand écran 76 932 Bon cadeau 30 € 76 701Bon cadeau 30 € 76 888Bon cadeau 30 € 77 424

MP3-MP4 77 533Bon cadeau 30 € 77 675Bon cadeau 30 € 77 711Ordi. portable 77 893Bon cadeau 30 € 77 915Bon cadeau 30 € 78 372Bon cadeau 30 € 81 520Voyage au soleil 81 665Bon cadeau 30 € 81 781Bon cadeau 30 € 81 846Bon cadeau 30 € 81 050Bon cadeau 30 € 81 179Bon cadeau 30 € 81 232Bon cadeau 30 € 81 313Bon cadeau 30 € 81 448Bon cadeau 30 € 76 168Carafe filtrante 78 177Bon cadeau 30 € 78 211

HAUTS-DE-SEINEBon cadeau 30 € 82 001Bon cadeau 30 € 82 127TV grand écran 82 360Bon cadeau 30 € 82 544Bon cadeau 30 € 82 666Carafe filtrante 85 518Bon cadeau 30 € 82 862Bon cadeau 30 € 83 303

SEINE-SAINT-DENISBon cadeau 30 € 84 221TV grand écran 84 456Bon cadeau 30 € 118 753Bon cadeau 30 € 119 766Carafe filtrante 110 824

Bon cadeau 30 € 115 291Bon cadeau 30 € 114 734Bon cadeau 30 € 109 529Bon cadeau 30 € 114 654

VAL-DE-MARNEBon cadeau 30 € 91 930Carafe filtrante 120 185Bon cadeau 30 € 120 533Bon cadeau 30 € 116 176TV grand écran 101 343Bon cadeau 30 € 103 078Bon cadeau 30 € 101 012Bon cadeau 30 € 121 516

VAL-D'OISEBon cadeau 30 € 94 694

ABONNÉSBon cadeau 30 € 98 508Bon cadeau 30 € 98 332Bon cadeau 30 € 99 263Bon cadeau 30 € 99 517Bon cadeau 30 € 100 585Bon cadeau 30 € 100 924Bon cadeau 30 € 103 411Bon cadeau 30 € 130 816

CONSEIL NATIONALBon cadeau 30 € 102 493Bon cadeau 30 € 103 009Bon cadeau 30 € 104 097Bon cadeau 30 € 106 012Bon cadeau 30 € 108 691

Page 25: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 25

Sur notre photo : Michel Bassot, président délégué de l'ACVGI, Paul Markidès, vice-président de l'ARAC, Pierre Bussone, secrétaire national de l'ARAC , Mme Gavelle, veuve de Georges Gavelle, ancien président de l'ACVGI.

Ici, le 29 septembre prochain, sera inaugu-ré un mémorial, sans doute le plus grand de France, en souvenir des 136 jeunes Es-sonniens morts durant la guerre d’Algérie, les combats au Maroc et en Tunisie.Dédié à la paix et à l’amitié entre les peuples, il comportera notamment un « champ des communes » où 57 colonnes symboliseront les villes de l’Essonne où reposent ces jeunes fauchés à la fleur de l’âge. Édifié à l’initiative de la FNACA, l’ARAC, les ACPG/CATM, l’Union fédé-rale et l’UNC, avec le concours notam-ment du Conseil général, de l’ONAC, de son école de réinsertion professionnelle de Soisy-sur-Seine, de 75 municipalités et élus... il s’élèvera à Evry (parc des Co-quibus) sur un vaste terrain offert par la municipalité.Le 11 juin dernier, une délégation de l’association créée pour cette initiative (l’AMDAMT) a assisté au coup d’envoi des travaux.

Une rue Rol-Tanguy a été inaugurée le 29 août dernier à Plougastel-Daoulas dans le Finistère, en présence de (sur notre photo) : Pierre Martin, camarade de combat de Rol-Tanguy lors de la libéra-tion de Paris, Cécile Rol-Tanguy,sa veuve, et Charles Paperon, membre de l’ARAC et co-président de l’ANACR du Finistère.

Le 14 août dernier, au cimetière de Vil-lefranche-sur-Mer, un hommage a été rendu à Casimir Lucibello, héros de la résistance anti-nazie, ancien pré-sident national de l’ARAC et membre de notre Mutuelle, pour le 25E anniver-saire de sa mort. La cérémonie s’est tenue en présence de sa fille Alida.

L’ARAC et notre Mutuelle, avec leurs drapeaux, entouraient notre amie Chantal Pipart, dirigeante de l’ARAC des Alpes-Maritimes, qui donna lec-ture du message d’André Fillère, vice-président d’honneur de l’ARAC et président national de la Mutuelle, retenu à Paris.

20 juillet 2012ravivage de la flamme par l’acvgi

hommage à casimir lucibello

Évry (91)Mémorial de la guerred’Algérie

Plougastel-Daoulas (29)

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Page 26: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201226 -

LE RÉVEIL VOS DROITS

Le décret n° 2012.604 du 30 avril 2012 a élargi les conditions d'indemnisa-tion des victimes des essais nucléaires français réalisés de 1960 à 1996 au Sahara et en Polynésie française.Ce décret élargit la liste des maladies reconnues ouvrant droit à réparation à 21, ainsi qu'à trois nouvelles patho-logies réclamées : les lymphomes, les myélomes et les myélodysplasies.

les 21 malaDies raDio-in-Duites reconnuesLeucémie (sauf leucémie lymphoïde chronique), myélodysplasie, cancer du sein, cancer du corps thyroïde (ex-position durant la croissance), cancer cutané (sauf mélanome malin), can-cer du poumon, du colon, des glandes salivaires, de l'œsophage, de l'esto-mac, du foie, de la vessie, de l'ovaire, du cerveau et du système nerveux cen-tral, des os et du tissu conjonctif, de l'utérus, de l'intestin grêle, du rectum, les lymphomes non hodgkiniens, ain-si que les myélomes.

Si cet élargissement, réclamé depuis toujours par les victimes, est loin d'être négligeable, demeure au-jourd'hui l'efficacité du système et la réalité du droit à réparation. Certes, le décret précise quelques données statistiques, tel le nombre de dos-siers reçus et la qualité de ceux-ci (632 dossiers au 14 octobre 2011, dont 528 émanant de militaires, 6 d'ex-mi-litaires devenus civils, 60 de civils, 18 de population algérienne et 17 de Polynésie), ce qui, au total, souligne la faiblesse générale du nombre et plus particulièrement des populations ci-viles locales... comme si les radiations ne les avaient pas touchées !Et plus encore, combien de dossiers ont obtenu droit à réparation de la part du CIVEN, chargé depuis les arrêtés des 3 août 2010 et 21 mars 2011 d'ins-truire les dossiers et de leur accorder droit à réparation ? En août 2011, ils n'étaient que cinq ! Avec les victimes concernées, nous réclamons que la lumière soit faite sur ce point aussi.

La carte européenne d’assurance-maladie (CEAM) permet à l’assuré français tombant malade à l’étranger de bénéficier de ses droits hors de nos frontières.La demande de CEAM à la CPAM doit être faite 15 jours minimum avant le départ de l’intéressé. Elle est valable un an de date à date et est nominative, donc individuelle, y compris les enfants de moins de 16 ans. La demande peut être faite par Internet (sur votre compte ameli, rubrique « mes documents »), par téléphone (3646) ou sur place dans votre centre de Sécurité sociale. En cas de départ précipité, la CPAM délivre un certificat provisoire de remplacement valable 3 mois.

victimes des irradiations des essais nucléaires françaisExtension des conditions d'indemnisation

carte européenne d’assurance maladie

communiqué de l’aracRevalorisation du point PmI...1 centime d’euro !Un arrêté en date du 26 juillet 2012 a revalorisé la valeur du point d’indice servant au calcul du montant des pensions militaires d’invalidité, de la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes anciens combattants.Ce réajustement de 1 centime d’euro porte donc la valeur du point PMI à 13,87 euros à compter du 1er juillet 2011 (au lieu de 13,86).• Tout en prenant acte de ce geste, l’ARAC proteste et dénonce son insuffisance notoire, d’autant que la valeur du point PMI était gelée depuis 18 mois (1er janvier 2011). Qui peut sérieusement penser que, durant cette période, le niveau de vie des pensionnés et retraités, leur droit à réparation lui-même n’ont pas été amputés de plus d’un centime ?• Ainsi que la direction nationale de l’ARAC l’a rappelé le 23 juillet 2012 à Kader Arif, ministre délégué aux Anciens Combattants, la valeur du point PMI accuse aujourd’hui un re-tard de près de 43 % sur ce qu’elle de-vrait être, amenant en quelque sorte les pensionnés et les titulaires de la retraire du combattant a ne percevoir que la moitié de ce qui leur est dû.• Par conséquent, à quelques se-maines de la rentrée parlementaire et des débats budgétaires, l’ARAC réaffirme avec force l’exigence de l’ensemble du mouvement ACVG que soit enfin ouverte une concer-tation sérieuse tripartite (gouverne-ment-parlementaires-mouvement ACVG) débouchant sur un recalage réel du système et le rattrapage du retard constaté.

Villejuif, le 18 août 2012

Page 27: Le réveil des combattants - Sept 2012

VOS DROITS LE RÉVEIL

Ce dispositif a pour but essentiel de sou-lager le professionnel de santé recevant le pensionné. En effet, ce mode de factu-ration est sensé simplifier les procédures et permettre un gain de temps dans le remboursement du médecin, tandis que l’absence totale des retenues dues au titre des participations forfaitaires et des fran-chises applicables en assurance maladie devrait être favorable au pensionné.• Pour bénéficier de cette procédureLes pensionnés (article L.N5) auront sim-

plement à présenter à leur professionnel de santé leur carte vitale accompagnée de leur attestation au droit aux soins médi-caux gratuits (SMG), pour identification au fichier de la CNMSS, de la fiche des-criptive des infirmités pensionnées et, le cas échéant, les feuillets 2 ou 3 de leur car-net de soins gratuits si ceux-ci sont uni-quement utilisés pour des prescriptions, par exemple pharmaceutiques à remettre au pharmacien.• Plus simple ? Plus facile ? C’est à voir !

En effet, il est impératif, pour ce faire, que le professionnel de santé soit équipé de la version logicielle adaptée aux soins médi-caux gratuits.Or, actuellement, seuls 4 000 d’entre eux (essentiellement des médecins généra-listes et des spécialistes) en sont correcte-ment équipés. Quant aux pharmaciens et aux laboratoires d’analyses médicales, ils ne disposent d’aucun logiciel agréé pour la télétransmission des SMG. De ce fait, dans la majorité des cas, la procé-dure « papier » restera en vigueur, avec utilisation du carnet de soins gratuits ou de feuilles de soins de l’Assurance mala-die adaptées à la prescription ou à la déli-vrance de soins ou titre de l’article L.115 du Code des pensions militaires d’invalidité.

Soins médicaux gratuitset télétransmissionDans le cadre de la « modernisation », la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS), à laquelle les pensionnés militaires d’invalidité sont désormais rattachés, nous a informés que la télétransmission de feuilles de soins électroniques, dans le cadre du système SESAM-Vitale, a été mise en œuvre.

• ENTRETIEN D’IMMEUBLES

• REMISE EN ÉTAT

• TOUS DÉBARRAS

• NETTOYAGE PARKING

• NETTOYAGE VITRES

56, rue Louis Blanc • 75010 PARIS • Tél. : 01 46 07 53 17 • Fax : 01 42 05 97 88 • Email : [email protected]

Pour que votre univers reste lumineux

Entreprise de Propreté et de Services

Page 28: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 201228 -

LE RÉVEIL VOS DROITS

INVALIDITE de 10 à 80 %

10 % 48 55,48

15 % 72 83,22

20 % 96 110,96

25 % 120 138,70

30 % 144 166,44

35 % 168 194,18

40 % 192 221,92

45 % 216 249,66

50 % 240 277,40

55 % 264 305,14

60 % 288 332,88

65 % 312 360,62

70 % 336 388,36

75 % 360 416,10

80 % 384 443,84

INVALIDITE de 85 à 100 % avec all GI 1,2,3 et 4 selon taux

85 % ss all GM av all GM

489 565,20

625 722,40

90 % ss all GM av all GM

522 603,35

745 861,10

95 % ss all GM av all GM

574 663,45

872 1 007,89

100 % ss all GM av all GM

628 725,86

1000 1 155,83

INDEMNITE DE SOINS AUX TUBERCULEUX

de soins 916 1 058,74

de ménagement 458 529,37

de reclassement et de ménagement

au taux plein 687 794,06

au taux réduit 275 317,85

INVALIDITE à 100 % avec degrés de surpension (art l.16) et avec all. GI N°5

Invalidité 100 %

1° sans all GM avec all GM

928 1 072,61

1139 1 316,49

2° sans all GM avec all GM

947 1 094,57

1180 1 363,88

3° sans all GM avec all GM

966 1 116,54

1221 1 411,27

4° sans all GM avec all GM

985 1 138,50

1262 1 458,66

5° sans all GM avec all GM

1004 1 160,46

1303 1 506,05

6° sans all GM avec all GM

1023 1 182,42

1344 1 553,44

7° sans all GM avec all GM

1042 1 204,38

1385 1 600,83

8° sans all GM avec all GM

1061 1 226,34

1426 1 648,22

9° sans all GM avec all GM

1080 1 248,30

1467 1 695,61

10° sans all GM avec all GM

1099 1 270,26

1508 1 743,00

Par degré en plus de 10

sans all GMavec all GM

19 21,96

41 47,39

LES PENSIONS D’ASCENDANTS

Ascendants âgés de moins de 65 ans

Taux plein 213 246,19

Demi-taux 106,5 123,10

Ascendants de plus de 65 ans

Taux plein 243 280,87

Demi taux 121,5 140,13Majoration pour chaque enfant

décédé en sus du premier

45 52,01

INVALIDITé à 100 % avec article l 18 + all gi 5 bis (a) + all gi n°6

100 % + art L.18 + all GI n°5 bis (a)

sans all GMavec all GM

1 838 2 124,42

2 189 2 530,12100 % + art l16 et l18 + all gi n°5bis (a) et gi 6

1° sans all G.M. avec all G.M.

1908 2 205,33

2289 2 645,70

2° sans all G.M. avec all G.M.

1978 2 286,24

2369 2 738,17

3° sans all G.M. avec all G.M.

2048 2 367,15

2449 2 830,64

4° sans all G.M. avec all G.M.

2118 2 448,06

2529 2 923,10

5° sans all G.M. avec all G.M.

2188 2 528,96

2609 3 015,57

6° sans all G.M. avec all G.M.

2258 2 609,87

2689 3 108,04

7° sans all G.M. avec all G.M.

2328 2 690,78

2769 3 200,50

8° sans all G.M. avec all G.M.

2398 2 771,69

2849 3 292,97

9° sans all G.M. avec all G.M.

2468 2 852,60

2929 3 385,44

10° sans all G.M. avec all G.M.

2538 2 933,51

3009 3 477,90

Par degré en plus de 10

sans all G.M.avec all G.M.

70 80,91

80 92,47

RETRAITE DU COMBATTANT

Annuelle 48 665,76

Semestrielle 332,88

PENSION D’INVALIDITEValeur du point 13,87 e à partir du 1er juillet 2011

Pourcentage Indices Montant mensuel Catégories Indices Montant

mensuel

(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.

(1)

Page 29: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 29

VOS DROITS LE RÉVEIL

AU TAUX NORMALConjoints survivants de victimes militaires (de guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le droit à pension découle de l’impu-

tabilité ou dont le conjoint était pensionné à 85 % avec all. G.M.500 577,92

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le conjoint était pensionné à 85 %

sans allocation G.M.489 565,20

AU TAUX DE REVERSIONConjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre)

de moins de 40 ans bénéficiant du taux de reversion 333 371,30

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) de plus de 40 ans,bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était

pensionné au taux de 70% …

… au taux de 70 % 336 374,64

… au taux de 75 % 360 401,40

… au taux de 80 % 384 428,16

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) quel que soit leur âge,bénéficiant du taux de rever-

sion, dont le conjoint était pensionné…

… au taux de 60 % 288 332,88

… au taux de 65 % 312 360,62

AVEC SUPPLéMENT EXCEPTIONNELVeuves de déportés morts en déportation, et de prisonniers du Viet-Minh

morts en captivité, sans condition d’âge et de ressources 667 770,94

Conjoints survivants âgés d’au moins 50 ans ou infirmes remplissant la condition de ressources 667 770,94

MAJORATION POUR LES TITULAIRES DE L’ARTICLE L18 (tierce personne)Conjoints survivants pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l’article L18 (tierce personne) avec l’allocation n° 5 bis (b) et était donc : aveugle, ou amputé de deux membres, ou paraplégique

350 404,54

Conjoints survivants (autres que ceux ci-dessus) pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l’article L 18 (tierce

personne) avec l’all. n° 5 bis (a)260 300,52

INVALIDITE à 100 %Aveugles, bi-amputés, paraplégiques

100 % + L18 + all. GI n°5 bis (b)

sans all G.M.avec all G.M.

1929 2 229,60

2280 2 542,20

100 % + art L18 + art L16 + all G.I. n°5 bis (b) + all G.I. n°6

1° sans all G.M. avec all G.M.

1999 2 310,51

2380 2 750,88

2° sans all G.M. avec all G.M.

2069 2 391,42

2460 2 843,35

3° sans all G.M. avec all G.M.

2139 2 472,33

2540 2 935,82

4° sans all G.M. avec all G.M.

2209 2 553,24

2620 3 028,28

5° sans all G.M. avec all G.M.

2279 2 634,14

2700 3 120,75

6° sans all G.M. avec all G.M.

2349 2 715,05

2780 3 213,22

7° sans all G.M. avec all G.M.

2419 2 795,96

2860 3 305,68

8° sans all G.M. avec all G.M.

2489 2 876,87

2940 3 398,15

9° sans all G.M. avec all G.M.

2559 2 957,78

3020 3 490,62

10° sans all G.M. avec all G.M.

2629 3 038,69

3100 3 583,08

Par degré en plus de 10

sans all G.M.avec all G.M.

70 80,03

80 91,47

Catégories Indices Montant mensuel

Catégories Indices Montant mensuel

L’Allocation aux grands invalides n°9, dite allo-cation aux implaçables, n’est pas d’un montant fixe. En effet, elle représente pour le bénéficiaire la différence entre ses revenus (pension et autres) et le montant produit par la multiplication de la valeur du point et de l’indice 1500 s’il est âgé de 65 ans ou de l’indice 1200 s’il a plus de 65 ans.Ainsi par exemple, un pensionné à 90 % sans allocation G.M. bénéficie d’une pension d’inva-

lidité calculée sur l’indice 522. S’il n’a pas d’autres ressources que sa pension, et s’il est âgé de moins de 65 ans, le montant mensuel de son allocation n°9 sera calculée comme suit : • 522 x 13,87 / 12 = 603,35 e• Les ressources globales autorisées sont fixées sur

la base de l’indice 1500 multipliées par la valeur du point de pension en vigueur : Indice 1500 = 20 805,00 par an, soit 1 733,75 par mois.

• En retranchant de cette somme le montant men-suel de cette pension : 1 733,75 - 603,35 on obtient la valeur mensuelle de l’allocation n°9 : 1 130,40

• montant mensuel des ressources autorisées Indice 1500 = 1733,75 Indice 1200 = 1387,00

LES IMPLAçABLES

PENSIONS DE CONJOINTS SURVIVANTS AU TAUX DE SOLDAT

A tous ces indices s’ajoutent depuis le 1er janvier 2004 (art.121 de la loi de finances 2004) 15 points uniformes pour tous.

(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.

(1)

Page 30: Le réveil des combattants - Sept 2012
Page 31: Le réveil des combattants - Sept 2012

LE RÉVEIL - N°786 - SEPTEMBRE 2012 - 31

DOSSIER LE RÉVEILMAGAzINE LE RÉVEIL

A l’initiative de Martine Garcin et des Amis essonniens du musée de la Résistance nationale, avec le concours du Conseil général de l’Essonne, un superbe ouvrage de mémoire vient de paraître, auquel se sont associées l’ANACR 91, l’ARAC 91, l’association Mémoire d’Ain-court, l’Association nationale des familles de fusillés et massacrés de la Résistance française et Mémoire Vive des 45 000 et 31 000.Préfacé par Jérôme Guedj, député, président du Conseil général de l’Es-sonne, avec un avant-propos de Guy Krivopissko, conservateur du Musée de la Résistance nationale, il rappelle l’engagement et la mémoire de 32 Résistants de l’Essonne fusillés au Mont Valérien, d’Honoré d’Estienne d’Orves, de Verrières-le-Buisson, fusillé le 29 août 1941), à Antoine Meghazi, de Saint-Michel-sur-Orge, fusillé le 2 juin 1944, l’un des plus jeunes (il avait 22 ans et avait rejoint l’ARAC clandestine).Tous étaient des hommes, français, immigrés ou étrangers, issus de

toutes les couches de la société et appartenaient à des familles de pen-sées diverses : confessionnelles, phi-losophiques, politiques (en grand nombre – dont 6 conseillers muni-cipaux – sont communistes ou sym-pathisants et cégétistes). Ils avaient 18 à 56 ans et, si leur moyenne d’âge est de 35 ans, un tiers d’entre eux ont moins de 25 ans. Si les ouvriers, les petits commerçants et les arti-sans, les employés du public et du privé étaient les plus nombreux, ils comptaient à leurs côtés un paysan, un militaire, un juriste et un artiste peintre.Inconnus ou célèbres (Missak Ma-nouchian, Joseph Epstein), ce livre les ramène en pleine lumière, en pleine mémoire, non sans rappeler que l’Essonne paya un lourd tribut à la barbarie nazie : 72 fusillés, 148 dé-portés raciaux et 243 par répression.Parmi ces 32 fusillés au Mont Valé-rien, trois le furent en 1941, quinze en 1942, trois en 1943, onze en 1944. Parmi eux, neuf étaient membres de l’ARAC et leur mémoire est indis-

sociable de celle de Robert Beck (fu-sillé à Balard en 1941) et du Docteur Louis Babin, (tous deux d’Arpajon) fusillé à Choisel en 1941, et de tous les autres camarades fusillés au Mont Valérien (six en 1941, seize en 1942, neuf en 1943, cinq en 1944), à la cascade du Bois de Boulogne, et des milliers tombés au combat ou assassinés en déportation.Honneur à eux, fidélité à leurs en-gagements, aux valeurs humanistes et républicaines pour lesquelles ils sacrifièrent leur vie. Et continuité de leur combat, car n’oublions pas que « nos libertés d’aujourd’hui sont redevables à ceux qui sacrifièrent un long soir vide pour mieux remplir leur matin », ainsi que le déclara Charles de Gaulle dans son hommage à Jean Moulin.

Fusillés de l’Essonneau mont Valérien1941-1944

Les fusillés de l’Essonne au MontValérien. 1941-1944

Ouvrage collectif par Christian Drouillat, Georges Duffau-Espstein, Lucien Duverger-Chatellet, Jacques Garaud, Martine Garcin, Roger Hommet, Guy Krivopissko, Roberto Lamplé, Jean-Pierre Morvan et Jacques Varin.Prix 5 euros (plus port 3 euros) à commander à ARAC Essonne, 4 avenue Charles-de-Gaulle, 91600 Savigny-sur-Orge.

Page 32: Le réveil des combattants - Sept 2012