le réveil des combattants - novembre 2015

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TERRORISME NOVEMBRE NOIR À PARIS LE POINT PMI REVALORISÉ RÉVOLUTION DE LA GUERRE D'ESPAGNE Novembre 2015 - N° 819 - 5 www.le-reveil-des-combattants.fr Unis pour la défense des valeurs de notre République, les libertés individuelles et collectives, la souveraineté de notre Nation.

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Page 1: Le Réveil des combattants - novembre 2015

TERRORISMENOVEMBRE NOIR À PARIS

LE POINT PMI REVALORISÉ

RÉVOLUTION DE LA GUERRE

D'ESPAGNE

Novembre 2015 - N° 819 - 5 €

www.le-reveil-des-combattants.fr

Unis pour la défense des valeurs de notre République, les libertés individuelles et collectives, la souveraineté de notre Nation.

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2 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

Etat d’urgence

Inquiétudes pour nos libertés« L’état d’urgence ne peut tout justifi er ! », c’est l’avertissent lancé par les syndi-cats et associations, avant que l’Assemblée nationale n’adopte à la quasi-unani-mité un texte présenté par le gouvernement visant la prolongation de l’Etat d’ur-gence accompagné d’un arsenal de mesures répressives

“C’est une fuite en avant”, a estimé, Françoise Dumont, la présidente de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), dont l’organisation avait mis en garde contre l’instauration d’un “état d’urgence en permanence”. “Réformer la Constitution dans un contexte à chaud risque d’ouvrir la porte à un certain nombre de dérives, comme l’augmentation du pouvoir de l’exécutif ou des forces de police. Comme avec la loi sur le renseignement, le judiciaire risque de passer un peu à l’as”, a-t-elle affi rmé à l’AFP.

La révision annoncée de la Constitution focalise en effet l’attention. Pour le défenseur des Droits, Jacques Toubon, il faut certes “résister et combattre, en employant tous les dispositifs que la loi ré-publicaine comporte”. Mais “les exigences évidentes de la sécurité doivent être combinées avec le respect nécessaire des libertés individuelles et publiques”.

C’est là que le bât blesse, pour les associations. “L’état d’urgence ne permet pas de s’affranchir de tout”, martèle Jeanne Sulzer, responsable juridique d’Amnesty International France, en rappelant l’existence de droits intangibles. “On touche là au cœur des libertés fondamentales”, ajoute-t-elle. Plus spécifi quement, la juriste s’étonne de l’extension de la dissolution administrative des groupes, une disposition déjà prévue “en cas d’urgence” par la législation actuelle : “Qu’est-ce que cela ap-porte de plus ? Il est toujours préoccupant de prévoir des champs plus larges alors que le droit actuel est suffi sant” interroge-t-elle.

“Hollande a sorti la kalachnikov juridique pour échapper au procès de faiblesse”, estime Serge Slama, maître de conférences en droit public à Nanterre. “Heureusement qu’on a une séparation des pouvoirs solides en France, avec des garde-fous comme le Conseil d’Etat, mais il y a une prise de risque”, ajoute-t-il.

Du côté des médias, si le SNJ se félicite que le décret exclue tout contrôle de la presse, il s’inquiète du “zèle de certains représentants des autorités” qui “laisse déjà entrevoir la multiplication de dérapages et d’initiatives malencontreuses, conduisant à restreindre la liberté d’informer au prétexte de l’état d’urgence”.

Inquiétudes proches du côté des syndicats, notamment à la CGT, qui juge l’état d’urgence “peu utile” et “dangereux pour les libertés et les nombreuses luttes sociales en cours”.

“D’une certaine façon, cela fait le jeu des terroristes. Une société où il n’y a plus de liberté fondamen-tale, c’est la société dont les terroristes rêvent” () “Qui va prendre la responsabilité de lever le plan ? C’est un peu comme Vigipirate”, ajoute Mme Dumont de la LDH “la question de Daesh ne sera pas réglée début février”. En fi ligrane, tous pointent la contradiction que représente une restriction des droits au nom de la démocratie.

J.-P. D. avec AFP

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 3

ÉDITO LE RÉVEIL

SOMMAIRE

www.le-reveil-des-combattants.fr

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS

Fondé en 1931 par Henri-BarbusseMensuel de l’Association républi-caine des anciens combattants et

victimes de guerre.Commission paritaire n° 0718-A 06545ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditionsdu Réveil des Combattants • SARL au capitalde 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 392, place du Méridien - 94807 Villejuif cedexTél. 01 42 11 11 11Fax. 01 42 11 11 [email protected]

• Tirage : 60 000 exemplaires• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé• Directeur délégué - Rédacteur en chef : Pa-trick Staat• Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Lau-rence Gorain• Service photos : Jean- Claude Fèvre• Administratrice : Annick Chevalier• Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

UNIS POUR DEFENDRE LES VALEURS DE NOTRE REPUBLIQUE

Les attaques qui ont frappé la ca-pitale sont terribles. Nous pen-sons aux victimes, à leur famille,

à tous ceux qui dans leur chair, dans leur tête ont vécu ces actes de bar-barie.

Toutefois, le recueillement pour nos morts et nos blessés ne doit en aucun cas nous exonérer d’une introspection sur la responsabilité de la France dans ce drame.L’état d’urgence, c’est un recul des libertés individuelles et collectives.Ce dont la France a besoin, c’est de plus de démocratie, de liberté, d’égalité, de fraternité et surtout reconstruire une réelle laïcité.De concessions en concessions, on recule sur les principes républicains, on remet en cause les valeurs fondatrices de notre pays, celles de 1789, de la Commune, du C.N.R.Pourquoi parler de guerre quand les pays occidentaux portent une lourde responsabilité en Irak, en Afghanistan, en Libye…, quand ils sèment le chaos, la misère, l’obs-curantisme. Derrière ces agressions il y a un champ de ruines qui nourrit le fl ot des migrants vers l’Europe pri-vant ce qu’il reste de ces pays, de ses forces vives.Les attentats qui ont frappé la France et d’autres pays d’Europe sont le fruit de ces interventions.Jusqu’à quand les gouvernements de l’OTAN vont-ils laisser fi nancer les assassins, vont-ils continuer à entrete-nir d’honorables rapports avec les pays qui fi nancent ces fanatiques, qu’ils soient djiadistes ou frères musulmans. Je veux parler du Qatar, de la Turquie, de l’Arabie saou-dite.Il est nécessaire aujourd’hui que s’engage une volonté commune d’éliminer daesh. Pour cela il faut discuter avec tous ceux qui sont engagés dans ce combat, à commencer par Bachar El Assad, le gouvernement russe.Tout le monde ne joue pas franc jeu, on le voit avec l’avion russe abattu par l’armée turque. De la clarté, de la fermeté dans les rapports avec les autres pays sont décisives.Il faut redonner toute sa place à l’O.N.U. pour corriger autant que possible la situation qui a été créée dans cette région du monde à des fi ns souvent économiques (pétrole, gaz…)Souvenons-nous qu’à chaque moment de notre histoire, où l’état d’urgence a été décrété, cela s’est traduit par une restriction des libertés individuelles, collectives et poli-tiques. Des journaux ont été censurés, des dirigeants poli-tiques et syndicaux arrêtés. Des atteintes inacceptables à la liberté d’associations, à l’expression et aux rassemble-ments ont eu lieu.Ce qui est en cause, c’est l’extension dangereuse de pou-voirs de l’Etat sans aucune garantie judiciaire, ni démo-cratique.

Patrick Staat

Actualités Etat d’urgence : Inquiétudes pour nos libertés ........................................2Terrorisme : Novembre noir à Paris ........................................................4L’état réel de l’Europe .............................................................................5Des retraités laissés sans ressource .........................................................5Tsipras : après Hollande un conseiller nommé Borloo ..........................6Les obsessions de Bruxelles et le suivisme du gouvernement vont mettre la France à genoux .......................................................................6Grèce : Grève des marins ........................................................................7La France mise en demeure par Bruxelles de libéraliser ses barrages ...7

International Washington/Tel Aviv : Obama renforce la puissance israélienne ..........8Zoom sur les colonies ..............................................................................8Boycott illégal ..........................................................................................920 ans après l’assassinat de Rabin : Un fi lm pour mémoire .................10Comment l’UE a gaspillé plus de 6 milliards d’euros l’an dernier ......11En 2015 les exportations d’armes françaises vont battre un nouveau record .....................................................................................................12Vers un renforcement de la présence militaire de l’OTAN en Europede l’Est ...................................................................................................12Des employés de l’ex-Blackwater serait envoyés au Yémen sous lacouverture de militaires colombiens .....................................................12Renforcement du dispositif militaire américain en Turquie afi n de lutter contre les mouvements radicaux au Moyen-Orient ..............................12

Vos droits L’ONAC devra-t-il changer de nom ? Le combattant « nouveau » est arrivé ......................................................................................................21Le point PMI ..........................................................................................23Relèvement des pensions, retraite du combattant, rente mutualiste .....24OPEX : Opération BARKHANE .........................................................25Commission nationale d’attribution de la carte du combattant ......25

Vie de l’ARAC Vie des comités ......................................................................................26L’ARAC, sa Mutuelle, notre Réveil des Combattants Ensemble .........27Nos peines ..............................................................................................30Pour l’ARAC : l’unité de la Nation républicaine est la réponse appropriée pour dire non à la barbarie ......................................................................32

P. 13 . D O S S I E R

La révolution et la guerre d'Espagne

Ce numéro contient une carte postale

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Terrorisme

Novembre noir à ParisAprès les insupportables attentats, l’Elysée renforce l’appareil sécuritaire. L’Etat d’urgence est voté pour 3 mois, Paris révise ses alliances et se lance dans la guerre sans, pour le moment, de mandat des Na-tions-Unies.

Paris, vendredi 13 novembre, l’hor-reur absolue. En plusieurs endroits de la capitale, notamment dans le quartier de la République et au stade de France en Seine-Saint-Denis, des barbares lourdement armés, ouvrent le feu à l’aveugle sur des innocents et prennent en otages les spectateurs du music-hall « le Bataclan ». Après plusieurs heures les forces de l’ordre donnent l’assaut. Certains des terroristes munis de cein-ture d’explosifs se font sauter. Plus tard dans la nuit les attentats seront re-vendiqués par Daech (Etat islamique). Le bilan est très lourd : 129 morts, des centaines de blessés. L’émotion est immense, les Parisiens organisent la solidarité, accueillent des blessés dans leurs appartements, se précipitent dans

les hôpitaux pour donner du sang. Im-mense chaîne humaine. Dès le lende-main, l’heure est au recueillement, les fl eurs s’amoncellent sur les lieux de massacres. Le gouvernement décrète un deuil national de 3 jours et l’Etat d’urgence « la France est en guerre » déclare le Président de la République. De fi ns observateurs médiatiques en déduisent que le chef de l’Etat a en-dossé les habits de chef de guerre ! Comme si la France, sous la houlette de F Hollande, n’était pas engagée sur de multiples terrains d’opération, tel un gendarme, la plupart du temps sans aucun mandat des Nations-Unies.

Lundi 16, la France se réveille groggy mais pas abattue, en témoigne les mil-lions de Français qui, dans toutes les villes, se rassemblent pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes mais aussi pour montrer qu’ils sont debout. La Marseillaise re-tentie dans tout l’Hexagone. La traque des assassins s’organisent avec effi -cacité. Les parlementaires, députés et sénateurs, sont réunis en Congrès à Versailles pour entendre le chef de l’Etat. Le « Monde » titre : « le virage sécuritaire de Hollande » tandis que le « Parisien » du lendemain qualifi era les mesures présentées à la représen-tation nationale « d’arsenal antiter-roriste très à droite » et le quotidien de poursuivre « Nicolas Sarkozy en a rêvé François Hollande l’a fait. Pre-nant l’opposition totalement de court, le président a repris certaines propo-sitions que les leadeurs de droite et du FN lui avaient soumises dimanche (la veille) à l’Elysée ». Tout un arsenal répressif est prévu pour lutter contre le terrorisme avec notamment la pro-

longation de l’Etat d’urgence de 3 mois (dans un premier temps ?) et les mesures de restrictions des libertés publiques qui l’accompagne et surtout une modifi cation de la constitution pour permettre à l’Etat de gérer « l’état de crise et de faire face à cette guerre d'“un autre type” que constitue le dji-hadisme » vaste programme !

Arsenal sécuritaire et volte-face internationaleSes mesures s’ajoutant à l’adoption récente de la très controversée loi « sur le renseignement » qui peut pré-tendre aujourd’hui, que le Patriot-Act à la française ne serait qu‘une « vue de l’esprit » ? Première victime col-latérale la COP 21. Le gouvernement interdit les « marches pour le climat » prévue le 29 novembre et le 12 dé-cembre. De facto, la société civile, les ONG, les associations ne seront pas entendues. Les premières réactions contre les mesures de l’Etat d’ur-gence se font entendre. Pour le grand sociologue Edgard Morin « Nous ne pouvons faire la guerre pour détruire Daesh en France qu’en nous transfor-mant en Etat policier militarisé ».

Au plan international, le revirement est de taille. Après avoir durant des an-nées, posé en préalable au règlement du confl it en Syrie, le départ de l’as-sassin Bachar el Assad, la lutte contre Daesh est érigée aujourd’hui au rang de priorité absolue. Le président fran-çais semble même convaincu de la nécessité d’une coalition sous l’égide de l’ONU avec la participation des USA et de la Russie. Dont’act, mais que de temps perdu. Ces volte-face se-ront-elles suffi santes ? Il est un point, en tous les cas, que François Hollande,

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 5

ACTUALITÉS LE RÉVEIL

n’a pas abordé. Celui du double jeu des pays du Golfe et de la Turquie. Si la France veut mener effi cacement le combat contre le terrorisme inter-national alors il lui faut rompre avec ces Etats, notamment l’Arabie Saou-dite et le Qatar, principaux bailleurs de fonds de Daesh et autres groupes radicaux islamistes. Il faut mettre un terme aux échanges commerciaux pri-vés et publics et aux juteux contrats d’armements avec ses pays et aider les combattants kurdes en première ligne contre la barbarie. De même il faut frapper Daesh « au portefeuille ». Tout le monde sait qu’une partie de la fortune des terroristes provient de l’exploitation des champs pétrolifères confi squés par l’EI en Irak et en Syrie. La rente pétrolière, commercialisée avec la complicité de la Turquie, rap-porterait entre 1,2 et 1,5 millions de dollars par jour ! On peut s’étonner que jusqu’à ces derniers jours, les frappes

de la coalition aient épargné ces cibles stratégiques.

C’est toute une politique qui est à revoir également et notamment par l’accélération de négociations de so-

lutions politiques pour la Région et en déployant des politiques de déve-loppement et de coopérations avec les populations.

J.-P. Delahaye

L’état réel de l’Europe :un niveau intolérable d’inégalités et de pauvreté. L’union européenne crée toute la misère du mondeL’Europe connaît des niveaux intolé-rables de pauvreté et d’inégalités. Au lieu de privilégier les citoyens, les dé-cideurs politiques sont sous l’infl uence croissante d’élites fortunées qui modi-fi ent les règles en leur faveur, ce qui aggrave la pauvreté et les inégalités économiques et érode constamment et considérablement les institutions dé-mocratiques.En Europe, les mesures d’austérité et des régimes fi scaux injustes sont biai-sés au profi t de la toute-puissance des intérêts particuliers. Il est temps d’en-diguer la pauvreté et les inégalités en privilégiant l’humain.Au sein des nations prospères de l’Union européenne (UE), 123 millions

de personnes risquent de sombrer dans la pauvreté et l’exclusion sociale (soit près d’un quart de la population), tandis que près de 50 millions de personnes rencontrent des diffi cultés matérielles majeures, manquant d’argent pour cou-vrir les frais de chauffage de leur foyer ou faire face à des dépenses imprévues.Pour consulter le rapport : www.oxfam.org

Des retraités laissés sans ressource23 700 dossiers de nouveaux retrai-tés sont en retard de traitement à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). Des milliers de retraités sont laissés sans ressource. Cela concerne aussi les pensions de réversion, ce qui place bien des veuves dans des situa-tions critiques.

Les dirigeants de la Cnav disent que c'est la faute des papy-boomers, trop nombreux à arriver à l'âge de la re-traite. Comme si ce n'était pas pré-visible. La vérité, c'est qu'il n'y a pas assez de monde dans les services de la Cnav pour traiter les dossiers. Pire, la direction de la Cnav s'est engagée au-près de l'État à réduire encore les ef-fectifs de 960 postes !

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Tsipras : après Hollande un conseiller nommé Borloo

Complètement absorbé par son grand projet d'électrifi cation du continent africain qui a, dit-il, déjà convaincu 43 chefs d'Etat, l'ancien ministre de l'Ecologie le dit et le répète : la page politique est résolument tournée pour lui. Du moins en France.

Car l'imprévisible Jean-Louis Bor-loo a fait une étonnante concession à son ancienne passion. L'ex-président du Parti radical et fondateur de l'UDI

conseille depuis plusieurs mois le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Borloo, qui se rend à Athènes réguliè-rement rédige des notes à l'intention de Tsipras, récemment réélu, sur la revalorisation du pays et son redresse-ment. Il avance des idées sur la valo-risation du patrimoine naturel et ma-ritime grec ainsi que sur ses richesses culturelles.

Source : Le Parisien

Les obsessions de Bruxelleset le suivisme du gouvernementvont mettre la France à genouxLes collectivités locales sont, à nou-veau, victimes des obsessions bruxel-loises et gouvernementales de réduc-tions des dépenses publiques, mises en application dans le projet de loi de fi nances 2016.La baisse des dotations à destination des communes, départements, régions est de 3,5 milliards d’euros pour la seule année 2016, 11 milliards au total entre 2014 et 2017 et 28 milliards cu-mulés. Les conséquences sont bel et bien désastreuses.Ce désengagement de l’État vis-à-vis des collectivités territoriales impacte le fonctionnement des services, mais aussi très fortement l’investissement public local, qui représente 70 % de l’investissement public en France. Pour la deuxième année consécutive, cet in-vestissement est en baisse : -8,6 % pour 2014 et -7,3 % pour 2015. En 2015, 10 milliards d’euros de moins ont été investis par rapport à 2013. Amputer les dotations de l’État aux collectivités, c’est détruire leur capacité d’autofi nan-cement et donc leur capacité à investir. Or l’investissement, et à plus forte me-

sure l’investissement public, est un le-vier pour la croissance et pour l’emploi.Il assure aussi la solidarité sur le terri-toire face aux politiques d’austérité et à la hausse de la précarité qui touche de plus en plus la population. Le gou-vernement prétend soutenir l’investis-sement public local en déclin dans le PLF 2016 par l’élargissement du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) aux dépenses d’entretien des bâtiments publics, des « enveloppes » promises en fonction des spécifi cités territo-riales (zones tendues, zones rurales). Des aides sont promises aux collecti-vités qui investissent, mais comment investir lorsque, à cause de la baisse de dotations et pour respecter l’obligation d’équilibre budgétaire, les dépenses de fonctionnement monopolisent 70 %, en moyenne, des budgets ? Les mesures proposées ne sont que des gouttes d’eau comparées au raz-de-marée provoqué par la baisse des dotations.Une goutte d’eau également face 20 milliards d’euros débloqués pour les entreprises par le biais du CICE. Pour-tant, les entreprises ne sont pas non plus

épargnées par la baisse de l’investisse-ment public local. Des PME-TPE ne survivront pas à ce traitement de choc réduisant encore la concurrence avec de grands groupes qui vont ensuite impo-ser leur prix.Ces petites entreprises implantées loca-lement qui créent de la richesse et de l’emploi non quantifi é sur les marchés boursiers sont victimes de cet investis-sement amoindri. Moins d’investisse-ments signifi e moins d’appels d’offres et donc moins de travail. En 2014, 8 000 emplois ont été détruits dans le BTP.Investir pour les collectivités locales, c’est pouvoir lutter contre l’austérité en créant des infrastructures publiques, soutenir les entreprises locales et donc créer de l’emploi.

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ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Grèce

Grève des marinsEn tout, 54 bateaux se sont immobili-sés sur l'axe central reliant le Pirée aux îles de Cyclades, au Dodécanèse et aux îles de l'Égée nord. La grève a été éga-lement un succès aux ports de Rafi na et de Lavrio. Dans la ligne Patras-Ita-lie, cinq ferries battant pavillon grec ainsi que cinq ferries et trois navires RO-RO (véhicules) battant pavillon italien se sont immobilisés, avec une participation totale de plus de 700 ma-rins. La participation à la grève a été également importante dans les lignes

Rio-Antirrio, Patras-Kefalonia, Killi-ni-Zante, Killini-Kefalonia.

Les revendications de lutte des marins portent sur le système des retraites et de la Sécurité Sociale, les lois sur les conditions de travail, et la réduction délibérée de la composition organique (composition de l'équipage) des na-vires.

« Il faut que les marins se rendent compte de la sévérité des mesures », notent les syndicats des marins « et donc, il devient nécessaire de coor-

donner notre lutte avec celle du reste du mouvement ouvrier, contre cette politique antipopulaire-anti ouvrière du gouvernement avec l’Union Eu-ropéenne et les armateurs qui vise, avec les armateurs, la suppression des conventions collectives, la réduc-tion de la composition organique des bateaux, l'effondrement de la Caisse des Retraites des Marins, la baisse des pensions de retraite, l'augmentation de l'âge de départ à la retraite et la dégra-dation rapide de la Sécurité Sociale ».

La France mise en demeure par Bruxelles de libéraliser ses barragesEn 2010, en contrepartie du maintien des tarifs réglementés de l’électricité pour les particuliers, François Fillon, alors premier ministre, s'engageait au-près de Bruxelles à ouvrir à la concur-rence un certain nombre de conces-sions hydroélectriques - opérées pour l'essentiel par EDF. Depuis, rien n'a été fait et Bruxelles, excédé, a fi ni par taper du poing sur la table. Selon nos informations, le gouvernement français vient de recevoir une mise en demeure lui enjoignant à accélérer dans ce dos-sier. Paris dispose désormais de deux mois pour apporter une réponse, qu'il s'agisse de contester cette procédure ou d'apporter des éléments tangibles per-mettant de trouver une issue.

En attendant, l'inquiétude augmente chez les salariés d'EDF. La Fédération CGT Mines-Énergie considère que « l'heure est grave pour l'hydraulique, son modèle et ses emplois associés ». Depuis plusieurs décennies, EDF ex-ploite non seulement les barrages mais contribue aussi fortement à l'animation des vallées. Actuellement, EDF ex-ploite plus de 20 000 mégawatts (MW) de concessions hydroélectriques - soit

85 % du parc total d'installations -, très loin devant Engie (ex-GDF Suez).

« Quel que soit l'angle d'attaque, le dossier des barrages est très complexe, souligne un spécialiste du secteur. Il s'agit de modifi er un schéma qui est en vigueur depuis très longtemps et dont le fonctionnement donne satisfaction. Par exemple, comment va-t-on calcu-ler le nouveau système de redevances et comment les effectifs vont-ils être gérés, étant entendu que tous les per-sonnels employés actuellement sont sous le statut des industries électriques et gazières ? »

La Commission européenne, profi tant de l’opportunité de la loi de transi-tion énergique a envoyé une mise en demeure au gouvernement français. Critiquant le modèle intégré, les tarifs régulés et la trop bonne organisation du secteur. Elle tente de casse ce qui fonctionne trop bien en s’attaquant aux barrages hydrauliques qui fournissent une électricité à bas coûts sans émettre de gaz à effet de serre et constituent un élément central de la sécurité du ré-seau.

L’avenir de l’hydraulique, des cen-trales thermiques et du nucléaire tel que prévu dans la loi de transition éner-gétique contribuera rapidement à faire disparaître le service public de l’éner-gie et conduira à une hausse mécanique des tarifs, alors que 11 millions de nos concitoyens vivent la précarité.

L’Etat français doit prendre ses respon-sabilités en refusant de se soumettre à cette mise en demeure comme l’ont fait les autres pays européens.

Pourquoi vendre des biens qui ont été pays par les Français, qui sont amortis (bien souvent) et qui appartiennent au bien commun.

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8 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Le 9 novembre dernier, le premier mi-nistre israélien, Benyamin Netanyahu s’est rendu à Washington pour y ren-contrer le président des Etats-Unis, Barack Obama. On sait que les deux hommes ne s’aiment guère. De longue date, l’arrogance du chef de la droite is-raélienne insupporte le locataire de la Maison-Blanche. Son intrusion dans la vie politique américaine et la campagne de lobbying menée ces derniers mois auprès du Congrès américain pour faire capoter l’accord sur le nucléaire ira-nien restent en travers de la gorge du président américain… Mais, comme l’ont fait remarquer de nombreux jour-

nalistes et observateurs, « ils n’en par-tagent pas moins le même objectif (…) et les deux dirigeants qui ne se sont pas vus depuis treize mois ont un inté-rêt commun à montrer que leurs désac-cords n’ont pas altéré la relation stra-tégique entre Israël et les Etats-Unis ». Pour preuve, l’ordre du jour de la réu-nion portait sur le nouveau programme d’assistance militaire que l’Adminis-tration américaine prévoit d’apporter à Israël à compter de 2017. S’asseyant sur ses griefs, d’entrée Obama a affi ché sa bonne volonté en déclarant : « Le moment est venu de renforcer Israël. »

Des armes pour TsahalConséquences, les 30 milliards de dol-lars par an, déjà alloués par Washing-ton, devraient être revus à la hausse. Selon des élus américains interrogés par l’agence Reuters, les stratèges is-raéliens réclameraient une enveloppe annuelle de 50 milliards de dollars sur dix ans. Ils souhaitent par ailleurs ac-croître le nombre de chasseurs F-35 qui doivent leur être livrés à compter de l’an prochain.Pour cette probable dernière rencontre entre les deux hommes avant la fi n du mandat Obama, il n’aura été que très peu question du confl it israélo-palesti-

nien et surtout de la poursuite des im-plantations de colonies juives dans les territoires occupés, menées tam-bour battant par Netanyahou ces der-nières années et accélérées, depuis les récentes élections, sous l’infl uence des extrémistes religieux entrés en force au gouvernement.Pour le correspondant du Figaro à Jé-rusalem, Barack Obama semble avoir renoncé à faire avancer le dossier is-raélo-palestinien. « Il y a six ans, lors de son discours du Caire, il avait pour-tant créé l’espoir en invitant Israéliens et Palestiniens à en fi nir avec leur éter-nel « jeu de blâme » pour marcher en-semble vers la paix. Fin septembre, il n’a pas consacré un seul mot à ce confl it lors de son intervention à l’As-semblée générale des Nations unies. » Ce constat trouve écho dans les pro-pos mêmes de Robert Malley, princi-pal conseiller d’Obama sur le Proche-Orient, qui a déclaré : « Il n’y aura pas d’accord mettant fi n au confl it d’ici le terme de son mandat, et il semble même probable qu’il n’y aura pas de négocia-tions signifi catives entre les deux par-ties… », précisant « qu’une telle ab-sence de perspective est inédite depuis le premier mandat de Bill Clinton ».

Jean-Pierre Delahaye

Zoom sur les coloniesDepuis quand existent-elles ?A l’issue de la guerre des « Six-Jours », en juin 1967, Israël triple son emprise territoriale : elle occupe désormais la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jéru-salem-Est. De cette annexion découle la création en septembre d’une pre-mière colonie, Kfar Etzion, au sud de Jérusalem. La première d’une longue série, le gouvernement se lançant dans une vaste campagne de "judaïsation."Le mouvement s’amplifi e en 1977, quand le Likoud (droite) arrive au pou-voir. Le Premier ministre Menahem

Begin étend la législation israélienne à la bande de Gaza et à la Cisjordanie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de 50 000 colons en 1987, avant la pre-mière Intifada, le nombre passe à 260 000 colons en 1993, avant les Accords d’Oslo. Malgré ces derniers, le rythme des constructions s’accentue, le gou-vernement construisant même des routes de contournement, réservées aux colons, pour relier directement les colonies à Israël. Ils sont environ 440 000 en 2003, après la seconde Intifada.

Combien y a-t-il de colons à l’heure actuelle ?Selon le Bureau central des statistiques

Washington/Tel Aviv

Obama renforce la puissance israélienneLe locataire de la Maison-Blanche octroie une augmentation des crédits militaires à Tel-Aviv et semble avoir abandonné toute volonté de contribuer à la résolution du confl it.

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 9

INTERNATIONAL LE RÉVEIL

La nouvelle est passée presque inaper-çue. Les médias français, à quelques exceptions, sont restés très discrets… Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment de quoi être fi er d’un récent arrêt de la Cour de cassation (20 octobre) qui fait de la France l’un des rares pays à interdire les actions du mouvement de soutien à la Palestine BDS.Mais il faut s’y faire et plus aucun doute n’est possible : le simple appel au boycott des produits israéliens est tota-lement illégal en notre beau pays. Et c’est même sévèrement puni. Concrè-tement, la Cour de cassation a confi rmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de douze militants du mouve-ment « Boycott, Désinvestissement, Sanctions » (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties ci-

viles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis.Il leur est reproché d’avoir, le 26 sep-tembre 2009 pour les uns et le 22 mai 2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carre-four à Illzach, près de Mulhouse. Pré-cisons que les gérants de la grande sur-face n’ont pas porté plainte, qu’aucun propos antisémite n’a été relevé, au-cune violence constatée. Les militants de BDS se sont contentés d’informer les clients et de distribuer des tracts ap-pelant au boycott des produits en pro-

venance d’Israël… S’en est trop pour la justice française qui s’appuie sur une circulaire envoyée aux procureurs en 2010 (Alliot-Marie). Il est recommandé aux Parquets d’apporter « une réponse ferme » à ces agissements.Ainsi, dans la patrie auto-proclamée des droits de l’homme et des liber-tés, dans le pays de Zola et de Camus mieux vaut rester « dans les clous » lorsqu’il s’agit d’Israël qui ne se prive pas de fouler aux pieds les droits des Palestiniens.

J.-P. D.

israélien, on comptait en Cisjordanie - hors Jérusalem donc - près de 400 000 colons en 2014. Mais selon l’ONG B’Tselem, qui se présente comme le « centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les terri-toires occupés », ils seraient nettement plus nombreux : 531 000 en 2014. Pour les seuls quartiers israéliens de Jérusalem-Est, on dénombrait 190 000 colons fi n 2011.

Sont-elles légales ?Selon la Convention de Genève, les colonies de peuplement sont illégales.

En effet, l’article 49 précise que « la Puissance occupante ne pourra pro-céder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa population civile dans le territoire occupé par elle ». Pour la communauté internationale, ces colonies qui constituent un fait ac-compli sont donc illégales.

Quelle est la position du gouvernement israélien ?Réélu en mars après avoir promis du-rant sa campagne que la construction de logements allait demeurer à Jéru-

salem-Est, Benyamin Netanyahu est passé de la parole aux actes fi n juillet. Il a ordonné la construction « immé-diate de 300 logements » à Beit El, une colonie située au nord de Ramal-lah (Cisjordanie). Par ailleurs, le chef de la droite israélienne, soutenu par les extrémistes religieux, s’est toujours posé en farouche défenseur de l’alya : en janvier dernier, après les attentats de Paris, il lançait un appel sans équi-voque : « L’Etat d’Israël ce n’est pas seulement le lieu vers lequel vous vous tournez pour prier, l’Etat d’Israël c’est votre foyer. »

Boycott illégalUn arrêt de la Cour de cassation fait de la France l’un des rares pays à interdire les actions du mouvement pro-palestinien BDS.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

20 ans après l’assassinat de Rabin

Un fi lm pour mémoireVingt ans après l’assassinat du signataire des accords d’Oslo et prix Nobel de la paix, le grand cinéaste israélien, Amos Gitaï, « s’alarme » de la propagation d’un extrémisme juif religieux violent et souterrain, qui menace, selon lui, les fondements démocratiques mêmes d’Israël.Présent à la « Mostra » de Venise où il a présenté en première mondiale son der-nier fi lm « Rabin the last day » consa-cré à l’assassinat du dirigeant israélien, le cinéaste a affi rmé dans un entretien à l’AFP que les hommes qui ont rendu possible un tel assassinat « sont toujours là » Pour Amos Gitaï, ce 4 novembre 1995 est une « plaie ouverte dans l’his-toire contemporaine israélienne ». Ce jour-là à Tel-Aviv, quelques minutes après avoir prononcé un discours devant plusieurs dizaines de milliers de mani-festants pour la paix, Yitzhak Rabin est abattu de trois balles dans le dos. Son meurtrier, Yigal Amir, est un militant d’extrême droite farouchement opposé aux accords d’Oslo avec les Palesti-niens, pour lesquels, Rabin, Yasser Ara-fat et Shimon Peres avaient obtenu le Prix Nobel de la paix en 1994.Pour le cinéaste, l’enquête offi cielle s’en est tenue « aux échecs opérationnels » : « la pagaille à l’israélienne, le garde du corps qui regarde dans la mauvaise direction, le chauffeur qui oublie de mettre la sirène sur le toit de la voiture

et retarde l’évacuation de précieuses minutes », et a négligé les forces sous-jacentes qui s’étaient fi xé pour but de tuer Rabin. Le cinéaste enfonce le clou et estime que « cet assassinat est le point fi nal d’une campagne haineuse, menée par des rabbins délirants, des colons opposés à tout retrait des Territoires pa-lestiniens, et la droite parlementaire, au premier rang de laquelle le Likoud, déjà mené par Benyamin Netanyahu (actuel Premier ministre), qui voulait déstabili-ser le gouvernement travailliste ».« Mon but n’était pas de créer un culte de la personnalité autour de Rabin, ni de le remplacer par un acteur. J’ai plu-tôt cherché à enquêter sur la campagne d’incitation à la violence qui a conduit à son assassinat. En un sens, ce fi lm est la commission d’enquête qui n’a pas existé », explique le réalisateur de 64 ans, auteur de nombreux fi lms sur la société israélienne (« Kadosh », « Kip-pour », « Alila », « Ana Arabia »).Amos Gitaï a obtenu l’ouverture des minutes de la commission d’enquête. Il

a consulté les archives des mois précé-dant et suivant l’assassinat, utilisé les images télévisées de discours d’hommes politiques, parmi lesquels Benyamin Netanyahu, lors de virulentes manifes-tations contre les accords d’Oslo. Rabin y avait été caricaturé en uniforme nazi.« Le fi lm est une combinaison d’archives et de scènes fi lmées, la diffi culté ayant consisté à trouver le bon équilibre », dit le cinéaste qui, quand il ne voyage pas autour du monde, partage sa vie entre la France et Israël. Le fi lm se veut aussi une contribution à la postérité de Rabin. « Rabin était un vrai patriote israélien, même si ce terme a depuis été accaparé par la droite. Il voulait stabiliser l’exis-tence d’Israël par un accord de paix avec les Palestiniens et il avait compris que la paix ne se fait pas de façon unila-térale, qu’il faut reconnaître et prendre en compte l’existence de l’autre. Au-jourd’hui, l’autre n’existe pas. Tout est unilatéral et fondé sur l’arrogance poli-tique », estime Amos Gitaï.

Jean-Pierre Delahaye

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Le taux d’erreurs de dépenses de l’UE est stable depuis trois ans, selon la Cour des comptes européenne. Attri-butions injustifi ées de marchés publics, aides agricoles utilisées indûment… La Cour des comptes européenne estime que Bruxelles a mal dépensé 4,4 % des 144,5 milliards d’euros qu’elle a mis sur la table l’année dernière dans une Europe qui martèle le discours de la rigueur, ce gaspillage de plusieurs mil-liards d’euros est du plus mauvais effet.

“Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer comme cela”.Vítor Manuel da Silva Caldeira, le pré-sident de la Cour des comptes euro-péenne, a lancé un message clair.L’auditeur externe indépendant a ainsi estimé qu’en 2014, l’Union européenne aurait gaspillé environ 6,3 milliards d’euros. Un “niveau signifi catif d’er-reur”. Revue de détail des sommes gas-pillées par poste de dépense.

L’attribution de nombreux marchés publics pose questionConcernant les sommes investies par l’Europe pour mener sa politique régio-nale et urbaine (fi nancement de projets d’infrastructure, création et préservation d’emplois) ainsi que l’emploi et les af-faires sociales, le taux d’erreur des dé-penses grimpe à 5,7 %. Cela représente environ 3,2 Md€ de dépenses malve-nues pour un budget de 55,7 Md€.La Cour des comptes déplore “les in-fractions aux règles en matière de marchés publics”, qui sont “encore et toujours” les principales raisons du gas-pillage fi nancier dans ces secteurs, soit “environ la moitié du niveau d’erreur”. Elle dénonce notamment “l’attribution injustifi ée par entente directe de mar-chés, de travaux ou de services supplé-mentaires” et les “confl its d’intérêts”.

Des dépenses de compétitivité… bien peu optimalesLes dépenses pour la recherche, l’inno-vation et destinées à l’amélioration des systèmes éducatifs notamment ont été peu optimales. Elles ont, enregistré une marge d’erreur de 5,6 % en 2014. Ainsi, 728 millions d’euros sur 13 Md€ n’au-raient pas été utilisés à bon escient.Notamment “des frais de personnel calculés de manière incorrecte”, “des frais de voyage et d’équipement non justifi és” mais également “des coûts indirects fondés sur des taux erronés ou comprenant des catégories de coûts inéligibles sans rapport avec le projet”.

PAC : trop de parcelles inéligiblesLa politique agricole commune (PAC), la politique commune de la pêche (PCP) les mesures environnementales ont éga-lement été passés au crible. Sur les 57,5 Md€ du budget dédiés, environ 2,07 Md€ n’ont pas été utilisés à bon escient.Le rapport pointe notamment les “sur-déclarations de surfaces agricoles ou des parcelles de terre inéligibles” béné-fi ciant d’aides indues. Notamment des aides distribuées en Espagne pour des terres agricoles… fi nalement exploitées comme pistes de motocross.

Le développement rural, l’environne-ment ou encore l’action pour le climat, la Cour se plaint des sommes engagées malgré l’inéligibilité du bénéfi ciaire, de l’activité, du projet et s’inquiète égale-ment de tendances au “non-respect des engagements agroenvironnementaux”.

Les dépenses de politique étrangèrePour soutenir sa politique étrangère, soutenir les pays candidats (et les po-tentiels), l’aide aux pays en développe-ment, l’UE a mis sur la table 7,4 mil-liards d’euros en 2014. Et a dépensé peu judicieusement 2,7 % de cette somme.Et ce à cause de “dépenses effectuées en dehors de la période d’éligibilité”, ou encore “des cas de bénéfi ciaires qui déclaraient des coûts sans fournir de pièces justifi catives relatives aux dé-penses.”Le Parlement européen devrait notam-ment “renforcer ses contrôles concer-nant les coûts remboursés par les partis politiques européens à leurs organi-sations affi liées”, préconise le rapport jugeant toutefois qu’il n’y a “aucune insuffi sance importante” dans les admi-nistrations.Extraits de La Tribune – 10/11/2015

Comment l’UE a gaspilléplus de 6 milliards d’eurosl’an dernier

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

En 2015 les exportations d’armes françaises vont battre un nouveau record…Quoi qu’il arrive la France va battre un nouveau record dans le domaine des ex-portations d’armements en 2015. L’an dernier déjà, les prises de commandes des groupes français de défense avaient atteint 8,21 milliards d’euros, le meil-leur résultat de ces vingt dernières an-nées juste devant ceux réalisés en 2009 et 1998, selon les chiffres publiés dans les rapports au Parlement sur les ex-portations d’armement de la France. L’année 2015 sera donc historique en termes d’exportations, même si tout cela reste encore conditionné par un certain nombre de négociations en cours avec

différents pays du Moyen-Orient ou d’Asie, a souligné début octobre le dé-légué général pour l’Armement Laurent Collet-Billon aux députés de la commis-sion de la Défense. Le délégué général pour l’Armement a précisé que le mon-tant des contrats entrés en vigueur fi n août atteignait 4,4 milliards et les prévi-sions de prises de commandes pour l’an-née 2015 seront probablement dépassées. Pour mémoire, l’objectif en 2015, hors Rafale, est fi xé à 5,7 milliards d’euros. En 2015 la France a remporté ses deux premiers contrats export Rafale. Le pre-mier, qui est entré en vigueur, a été signé

avec l’Egypte et porte sur 24 Rafale, avec les armements associés, pour un montant total de 5,2 milliards d’euros, ce montant incluant également la vente d’une frégate multi-missions FREMM estimée à 1 mil-liard d’euros environ. On peut estimer que, fi n août, la France avait déjà vendu 8,5 milliards d’euros d’armements envi-ron, compte tenu que le contrat Rafale signé avec le Qatar pour 24 avions n’était pas encore entré en vigueur. Le montant de ce contrat est évalué à 6,3 milliards, dont un peu plus de 2 milliards d’euros environ pour l’armement.(Renseignor N° 897, le 26-10-2015).

Vers un renforcement de la présence militaire de l’OTAN en Europe de l’Est…L’OTAN vient d’annoncer sa décision de renforcer sa présence militaire dans les pays membres en Europe de l’Est. Citant des sources diplomatiques et militaires, le quotidien Wall Street Journal a rap-porté que l’Alliance atlantique veut dé-ployer mille soldats dans les pays d’Eu-rope de l’Est dont la Pologne, l’Estonie,

la Lettonie et la Lituanie. Ce sont les pays de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est membres de l’OTAN qui ont de-mandé à l’organisation de renforcer sa présence militaire sur leur territoire. Il est prévu que la question soit exami-née le 2 novembre 2015 lors d’un som-met des pays de l’Europe de l’Est qui

aura lieu en Roumanie. Seront présents à cette réunion à Bucarest, le secrétaire général adjoint de l’OTAN Alexander Vershbow, le président roumain Klaus Iohannis et le président polonais Andrzej Duda.

(Renseignor N° 897, le 29-10-2015)

Des employés de l’ex-Blackwater serait envoyés au Yémen sous la couverture de militaires colombiens…Selon un journaliste yéménite, la société américaine Blackwater envoie ses effec-tifs aux Yémen sous couverture de mili-taires colombiens pour y commettre des crimes. Abdallah Ben Amer, journaliste

yéménite, a révélé dans un rapport sur le site Web de Yemen Press que la so-ciété criminelle américaine Blackwater, dont la licence en Irak avait été révoquée par Bagdad pour y avoir commis des crimes, a envoyé à la demande de l’Ara-bie saoudite des militaires au Yémen. Il a déclaré que les informations publiées selon lesquelles les militaires dépêchés au Yémen étaient de nationalité co-lombienne n’étaient pas justes. « Ils ne sont que des mercenaires de la société américaine Blacwater qui sont actifs en Colombie et la plupart des éléments de cette société sont des militaires des pays d’Amérique du Sud » a indiqué ce jour-naliste yéménite.(Renseignor, le 26-10-2015)

Renforcement du dispositif militaire américain en Turquie afi n de lutter contre les mouvements radicaux au Moyen-Orient…Les Etats-Unis renforcent leur dispositif militaire en Turquie. Des avions d’at-taque au sol et des chasseurs vont être envoyés sur la base d’Incirlik. Ces appa-reils doivent participer à la lutte contre les mouvements radicaux au Moyen-Orient.(Médi-1, le 31-10-2015)

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N° 819NOVEMBRE 2015

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

LE CAHIER MÉMOIRE

ÉDITO Par Paul Markidès

DOSSIER LE RÉVEIL

La Révolution et la guerre d’Espagne sont des évènements historiques qu’il convient de rapporter à tous ceux et à toutes celles qui n’ont pas eu l’occasion de les connaître ainsi qu’aux généra-tions nouvelles qui les ignorent évidem-ment.

Leurs déroulements donnent à réfl é-chir sur les conséquences qu’ont eu l’insuffi sance de réfl exion politique des responsables gouvernementaux ré-publicains, autant que celles des partis du Fronte popular. La naïveté du pré-sident du conseil devant la lettre hypo-crite de Franco si ce n’est son absence de courage et le décalage politique des positions du parti communiste espagnol entre autres.

Mais il est évident que les interventions constantes des forces militaires étran-gères, hitlériennes et mussoliniennes ont assuré les moyens nécessaires aux troupes franquistes pour devenir maitre de la situation malgré l’apport considé-rable des brigades internationales aux côtés des combattants républicains es-pagnols.

Aujourd’hui l’étude de la Révolution et de la guerre d’Espagne nécessite un approfondissement détaillé de ces évè-nements comme le souligne l’historien Georges Soria.

Et nous ne pouvons pas tous les évoquer dans notre modeste cahier mémoire de ce mois, mais nous tenons à souligner qu’il est de la plus grande importance de réfl échir sur le comportement de Franco et des siens dont certains aujourd’hui ne manquent pas de s’inspirer.

Des soldats de l'Armée Populaire Républicaine à la Puerta del Sol à Madrid en 1936 avant leur départ pour le front.

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LE RÉVEIL DOSSIER

Comprendre la guerre et la révolution en Espagne de 1936 à 19391

Les révolutions et les guerres, celles que ne résument pas des accès de fi èvre, des intrigues de palais ou des appétits territoriaux mais qui bouleversent un ordre éta-bli et font se dresser les hommes jusqu’au sacrifi ce d’eux-mêmes, cheminent, telles de sourdes fata-lités biologiques, dans le tissu pro-fond de l’Histoire. Ainsi en fut-il de la grande Révo-lution française. De la Commune de Paris. De l’Octobre russe. Tel fut aussi le cas de la guerre et de la révolution qui se déroulèrent en Espagne de 1936 à 1939.Guerre civile dans son essence mais aussi confl it-miroir où se refl éta le premier affrontement sévère entre le fascisme international et ses adversaires effectifs et virtuels, la Guerre d’Espagne ne tomba pas du ciel au début de l’été 1936, comme l’écrivit alors le chanoine Loutil dans le journal parisien La Croix : « Les Espagnols avaient tout pour être heureux. Baignés d’azur, sans grands besoins, ils pouvaient rêver sous le soleil et jouer de la man-doline (sic). Un jour, soixante juifs arrivent de Moscou, ils sont char-gés de remontrer à ce peuple qu’il est très malheureux. »Et la guerre d’Espagne, selon ce chanoine, ainsi commença.La guerre d’Espagne surgit de la décision brutale des tenants de

l’ancien régime de s’opposer, au lendemain de la victoire électorale du Frente popular, en février 1936, à la moindre remise en cause de l’ordre économique et social dont la IIe République avait hérité à sa naissance en 1931 et qu’elle n’avait guère eu le temps de trans-former, la réaction s’étant emparé à nouveau du pouvoir dès la fi n de 1933 et ayant préservé des struc-tures archaïques droit venues de la monarchie bourbonienne.Telle fut la cause première du soulèvement militaire de juillet, lequel déboucha, du fait même de son échec dans les deux tiers du territoire espagnol, sur le renverse-ment de l’ordre social ancien. Une guerre fratricide s’ensuivit sur la-quelle se greffa très vite un confl it aux dimensions internationales.A ce terrible jeu-là, l’Espagne de-vint pour toute une génération le lieu des passions du monde.Partisans et adversaires de la Ré-publique espagnole s’affrontèrent alors comme on ne s’était jamais jusque-là affronté. Sauf peut-être au temps des guerres de Religion.De ce fait, l’histoire de ces événe-ments-là est particulièrement diffi -cile à écrire.Témoin de leur déroulement du premier au dernier jour, je me suis efforcé pour ma part d’en dénouer

Le soulèvement de l’armée espa-gnole, en juillet 1936, n’est pas une surprise pour aucun des observa-teurs de la vie politique du pays. La résistance populaire dans les principales villes industrielles, en conservant à la République la ma-jeure partie du territoire, entraîne l’échec de ce classique « pronun-ciamiento ». Selon la défi nition de P. Vilar : « Un groupe de mili-taires conspirateurs […] fait sortir les troupes de leurs casernes, « se prononce » par un manifeste sur la situation politique, occupe les lieux de décision et de communication et, si le mouvement s’étend assez, somme le gouvernement de se re-tirer, le remplace, parfois change

La réforme agraire devait mettre fi n à la domination des grands propriétaires, elle reste en suspens.

L’Espagne de 19361

l’écheveau par les moyens du récit, de l’analyse et de la synthèse.Triade qu’on ne peut dissocier sans courir trois sortes de risques. 1. Rester à la surface des choses. 2. Offrir au lecteur une inextricable forêt de faits lui interdisant d’ac-céder à une intelligence globale de la période étudiée. 3. Bâtir des exégèses savantes, débarrassées de tout le tissu vivant de l’Histoire et impénétrables aux non-initiés.Face à l’Himalaya de papier auquel la Guerre d’Espagne a donné nais-sance – il s’est en effet publié plus d’ouvrages sur ce sujet que sur la IIe Guerre mondiale – la tâche que je me suis assignée, alors que nombre de questions concernant certains de ses aspects restent encore sans ré-ponse, paraîtra lourde.Le franc-tireur que je suis ne l’ignore pas. Il s’est acquitté de son audace comme il a pu, convaincu que sa tentative inciterait d’autres esprits téméraires à affronter à leur tour l’aventure où il s’est lui-même lancé…

1. Georges Soria, historien. Extrait de Guerre et révolution en Espagne. Tome 1. Introduction. Editions Club Diderot–Robert Laffont.

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le régime » qui dégénère alors en guerre civile. L’intervention des puissances de l’Axe, alors même que l’attention de toute l’Europe se focalise sur la Péninsule, en fait le prologue du deuxième confl it mon-dial. Pour comprendre comment cela a commencé, mais surtout dans quel pays, à bien des égards singuliers, les volontaires étrangers vont se battre, il nous faut revenir quelques années en arrière.Face au succès de la coalition répu-blicaine aux élections municipales d’avril 1931, le roi Alphonse XIII abandonne le trône ; le 14, la Ré-publique est proclamée. L’Assem-blée constituante, issue des urnes quelques semaines plus tard, porte au pouvoir une coalition de centre gauche anticléricale. La dissolution des Cortes, en 1933, sanctionne l’échec du gouvernement qui ne s’est pas réellement attelé à la ré-forme des structures du pays, les-quelles relèvent encore essentielle-ment du XIXe siècle.Le secteur agricole, dans les années 30, reste largement prépondérant dans l’économie. Alors que 50 000 propriétaires se partagent la moitié du sol espagnol, deux millions de paysans n’ont pas de terre. A ces derniers, s’ajoutent un million et demi de petits propriétaires obli-gés, pour survivre, de travailler sur les domaines des « grands ». L’oli-garchie foncière continue à dominer le pays. Ses alliées traditionnelles, l’Eglise et l’armée, demeurent éga-lement très puissantes. L’Eglise, un des plus gros propriétaires fonciers du pays, force fi nancière consi-dérable, contrôle l’enseignement dans une Espagne qui compte 50 % d’illettrés. Si les bûchers de l’In-quisition se sont éteints ici plus tard que dans le reste de l’Europe, l’infl uence spirituelle du clergé n’est plus hégémonique : dans de nombreuses régions, les couches populaires se sont détachées de la religion. « Il n’y a pas d’armée d’opérette, mon vieux Ramos ; il y a seulement des opérettes sur l’armée. Ce qu’on appelle une armée d’opérette, c’est une armée de guerre civile », fait dire Malraux à l’un de ses person-

DOSSIER LE RÉVEIL

nages. En effet, les militaires es-pagnols font de plus en plus fi gure d’arbitres de la lutte pour le pou-voir : le pays a connu 52 tentatives de pronunciamiento en cent vingt ans. Le dernier ayant été couronné de succès date de 1923 : le général Miguel Primo de Rivera a pris en main les rênes du pays. La dicta-ture – assez molle en réalité – a duré sept ans. D’une ineffi cacité patente sur le plan extérieur, l’ar-mée s’est cependant dotée pendant la guerre du Rif, de 1921 à 1926, de troupes disciplinées et aguer-ries : les mercenaires de la Légion étrangère (El Tercio) et les troupes maures (Los Regulares).

Si les structures économiques et sociales du pays apparaissent en-core largement féodales, le poids de l’Espagne urbaine ne doit pas être sous-estimé. Madrid et Bar-celone regroupent chacune près de deux millions d’habitants ; Valence, Séville, Saragosse et Malaga dépassent les cent mille. Le pays n’a connu son véritable essor industriel que grâce à la Première Guerre mondiale ; sa neutralité lui a permis de déve-lopper ses exportations agricoles et manufacturières. Cependant la fabrique isolée reste fréquente. Trois régions à forte concen-tration prolétarienne sortent du lot : les Asturies et leurs mines, do-tées d’industries annexes, Bilbao et ses complexes sidérurgiques, et surtout la Catalogne qui abrite une multitude de petites entreprises, essentiellement textiles. L’Es-pagne est également une terre d’in-vestissement pour capitaux étran-gers. Par exemple, les Britanniques contrôlent la métallurgie basque, la construction navale et les mines de cuivre de Rio Tinto.

L’archaïsme des structures écono-miques s’inscrit dans la faiblesse de l’Etat-nation et les nationa-lismes périphériques. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, le Pays basque et la Catalogne, de par leur industrialisation, sont par-venus à concentrer les richesses de l’Espagne. De grands entre-preneurs et une classe moyenne, pour qui l’Etat castillan constituait

un obstacle à l’initiative privée, ont émergé. Les particularismes basque et catalan ont réapparu jusqu’à la revendication sépara-tiste, représentée respectivement par le Parti nationaliste d’Euskadi, fondé sur une base ethnique, po-litique et religieuse, et l’Esquerra (la Gauche) catalane implantée dans la petite bourgeoisie. Consé-quence du sous-développement économique et du phénomène in-dépendantiste, il n’y a pas de vé-ritable assise de masse pour des partis républicains bourgeois « na-tionaux » dans le reste du pays. Les politiciens qui, dans la France de l’époque, appartiendraient au Parti radical-socialiste se répar-tissent pour la plupart entre le Parti radical, qui se jettera très vite dans les bras de la droite par peur de l’agitation sociale, et les députés, ayant Manuel Azaña pour tête de fi le qui tentent, au contraire, de promouvoir des réformes.

L’instauration de la République après les élections n’a pas, loin s’en faut, découragé les monar-chistes qui s’organisent politique-ment. Ils se partagent entre parti-sans d’Alphonse XIII et Carlistes, conservateurs catholiques équiva-lents des légitimistes français. Les premiers soutiennent le Parti de la rénovation espagnole, corpora-tiste et autoritaire, dirigé par José Calvo Sotelo, admirateur avoué du fascisme, qui sera le leader de l’ex-trême droite à la Chambre de 1936. Expression politique des seconds, la Communion traditionnaliste bé-néfi cie d’une base populaire chez les paysans de Navarre, solide-ment encadrés par un clergé fana-tique. Elle possède sa milice para-militaire, les « Requetes ». Entre 1934 et 1936, nombre de ceux-ci suivront des stages de formation militaire en Italie. Bref, une Ven-dée qui n’aurait pas désarmé. A côté de ces partis qui refusent ou-vertement le suffrage universel, l’Eglise soutient la Confédération espagnole des droites autonomes (CEDA), qui accepte de jouer le jeu du parlementarisme mais lutte ouvertement contre la laïcité de l’Etat. Dirigée par José Maria

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LE RÉVEIL DOSSIER

Gil Robbles, pour qui l’Etat cor-poratiste du chancelier autrichien Dollfuss constitue un modèle, elle apparaît aux yeux des républicains comme la version espagnole du fascisme. Grande bénéfi ciaire des suffrages lors des élections législa-tives de 1933 – qui font basculer les Cortes à droite – la CEDA, bien que ne participant pas au gouver-nement en sera, jusqu’en 1935, la principale inspiratrice.A l’opposé sur l’échiquier poli-tique, le mouvement ouvrier revêt également une forme spécifi que dans l’Europe des années 30 : ce sont les anarcho-syndicalistes qui le dominent largement. Le confl it entre Marx et Bakounine, au XIXe siècle, s’est en effet soldé, en Es-pagne, par la victoire des partisans du second. En 1910 a été fondée, à partir des noyaux libertaires ca-talans, la Confedaracion nacional del Trabajo (CNT). En 1927, les anarchistes se sont regroupés dans la Federacion anarquista ibérica (FAI) qui a dominé rapidement la CNT et l’a tenue à l’écart de toute alliance avec les républicains et les socialistes, la faisant systémati-quement appeler au boycottage des élections. Le poids de la FAI au

sein de la CNT est tel que son sigle apparaît toujours accolé au sien, bien que tous les militants syndi-calistes ne s’en réclament pas.Fortement infl uencé par Jules Guesde, intellectuellement dominé par Pablo Iglesias, le mouvement socialiste ne compte qu’un millier d’adhérents lorsqu’il est légalisé en 1881. En 1888, deux de ses dirigeants, Mora et Garcia Que-jido, fondent l’Union générale de trabajadores (UGT), syndicat ré-formiste. La même année, le parti est rebaptisé Partido socialista obrero español (PSOE), nom qu’il porte encore aujourd’hui. Au début de ce siècle, les deux formations, organiquement liées, prennent un caractère de masse, l’UGT demeu-rant cependant encore loin derrière la CNT. La question de l’adhésion à la IIe Internationale reconstituée. Les deux premières années de la République voient l’essor de la centrale syndicale, dont le secré-taire général, le plâtrier autodi-dacte Francisco Largo Caballero, est devenu ministre du Travail (maroquin qu’il avait déjà détenu au début de la dictature de Primo de Rivera). Elle atteint alors le cap des 1 250 000 adhérents. Mais la Catalogne industrielle reste le bas-tion des anarcho-syndicalistes de la CNT.Mora, Garcia Quejido et Daniel Anguiano, emmenant avec eux presque la moitié des adhérents du PSOE, ont fondé en 1921, avec les instituteurs Andrès Nin et Joaquin Maurin – dirigeants cenetistes ral-liés au bolchevisme, le Parti com-muniste espagnol (PCE).

1. Rémy Skoutelsky, L’Espoir guidait leurs pas. Editions Grasset. Extrait de la préface.

• La passivité gouvernementale• L’absence de vigueur dans les réactions des partis du Frente po-pularLes témoignages abondent concernant l’attitude que Casares Quiroga2 avait décidé d’adopter

dans cette conjoncture drama-tique. Quand un visiteur venait lui apporter quelque précision nou-velle sur l’état des préparatifs de renversement du régime par les généraux factieux et les organisa-tions politiques qui les épaulaient,

L’hypocrisie de Franco1

17 avril 1931, trois jours après l'instau-ration de la République en Espagne, des cheminots des chemins de fer du Nord fêtent le nouveau régime à Madrid.

il touchait familièrement de la main l’épaule de son interlocuteur et l’en-voyait « sur les roses »… Même lorsqu’il reçut une incroyable lettre datée du 23 juin, que Francisco Franco lui fi t parvenir des Canaries.Le général, tenu au courant – comme on l’a vu – par Mola de son plan d’opérations, repoussait dans un texte de trois pages, sur un ton indigné, les accusations de « complot militaire » publiquement formulées contre de nombreux offi -ciers supérieurs dans les journaux, les réunions publiques.Dans cette épître, modèle d’hypo-crisie cauteleuse, Franco affi rmait que ceux qui informaient le Pre-mier ministre « s’écartaient de la réalité » ; que ceux « qui faisaient l’éloge des institutions (républi-caines) ne leur étaient pas fi dèles », qu’ils attendaient la « rétribution de leur collaboration servile » comme ils l’avaient fait dans les « an-nées de la Dictature et de la Mo-narchie » ; que « ceux qui disaient de l’armée qu’elle était infi dèle à la République manquaient à la vé-rité » et « trompaient » le chef du gouvernement lorsqu’ils interpré-taient « l’inquiétude, la dignité et le patriotisme du corps des offi ciers comme un signe de conspiration et de manque de loyauté à l’égard du régime ».Franco concluait sa lettre par une menace à peine voilée : « Connais-sant bien les problèmes de la disci-pline, à l’étude desquels je me suis consacré durant de longues années, je puis vous assurer que l’esprit de justice qui règne dans les cadres militaires est tel que toute mesure de violence non justifi ée produit dans les formations collectives des effets à l’opposé de ceux que l’on recherche lorsque celles-ci ont le sentiment d’être anonymes et de dé-lations calomnieuses. Je considère comme un devoir de porter à votre connaissance ce que je crois être une chose très grave pour la disci-pline militaire et que votre Excel-lence peut vérifi er en interrogeant personnellement ceux des généraux et chefs de corps qui, en dehors de toute passion politique, vivent au contact de leurs subordonnés et

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s’inquiètent de leurs problèmes in-times et de leurs sentiments.Avec le salut très attentif de votre afectisimoi y subordinado. Francisco Franco. »Avec le recul du temps, ces der-niers mots : « Votre très affectueux subordonné », bien qu’ils appar-tinssent au langage épistolaire, nous semblent tirés d’un mauvais mélodrame. Comment Santiago Casares Quiroga, qui était parfai-tement au courant des projets du général, interpréta-t-il ce maintient des formes assorties de menaces à peine voilées ? Comme un rite ? Comme une impertinence ? Comme une indignité ? Nous l’ignorons. Ce que nous savons, toutefois, c’est que, à l’instigation du président de la République qu’il consultait plu-sieurs fois par jour sur toutes les questions, y compris les questions mineures, il résolut de faire comme l’autruche devant le danger : il fourra sa tête dans le sable.La lettre du 23 juin, qui eût mérité des sanctions immédiates, resta sans réponse.Les conjurés, désormais convain-cus que ni Azaña ni son terre-neuve Casares Quiroga ne prendraient l’initiative de démanteler leur plan de guerre civile, apportèrent quasi-ment au grand jour la dernière main à leurs préparatifs en négociant in extremis un pacte d’union avec les « traditionalistes » de Navarre qui voulaient que le drapeau du futur Etat issu de l’insurrection soit bico-lore (c’est-à-dire celui du carlisme), exigence que Mola, fi n politique, jugea inopportune et rejeta.Ils conclurent également un ultime accord avec la Falange española y de las J.O.N.S. et avec la J.A.P. (Jeunesses d’Accion popular, or-ganisation juvénile contrôlée par Gil Robles, communément appelée « Chemises vertes »).Gil Robles, lui-même mis au cou-rant du projet de soulèvement, re-fusa de s’engager personnellement mais, comme il l’écrit dans son livre No fué posible la paz, il re-commanda « à tous les affi liés de la C.E.D.A. […] de regagner leurs unités dans l’armée à titre stricte-

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ment personnel et de ne pas faire partie d’organismes répressifs. »Piteuse précaution de style que celle-là, car dès les premiers jours de la guerre civile les électeurs de la C.E.D.A., ayant « regagné l’armée à titre strictement person-nel », participeraient avec tous ceux qui s’insurgèrent contre la République au massacre collectif d’innombrables républicains, dans les régions où le pronunciamiento l’emporta. Quant à ceux qui, étant

donné leur âge ou leur peu d’en-thousiasme au sacrifi ce « de leur personne », ne rejoignirent pas l’armée, ils constitueraient dans les villes et les campagnes que les rebelles contrôlaient, « la base de masse » du soulèvement militaire.

1. Extrait de Guerre et Révolution en Es-pagne, Georges Soria. Editions Club Dide-rot et Robert Laffont.

2. Président du Conseil du gouvernement du Frente popular.

Formation et victoire du Frente Popular1

Dans leurs divers ouvrages théo-riques, notamment dans la Historia del Partido comunista de España, les communistes espagnols affi r-ment que le Frente popular fut créé au mois de novembre 1933, lors des élections aux Cortes. A cette occasion, écrivent-ils, un « pacte fut conclu entre le PCE, le parti so-cialiste ouvrier espagnol et les ré-publicains de gauche », qui permit, à Malaga, l’élection du candidat de gauche le mieux placé, le Dr Caye-tano Bolivar, communiste d’une certaine notoriété.

En fait, si l’on y regarde de plus près, ce pacte n’avait qu’un carac-tère circonstanciel. Il ne scellait pas, comme ce sera le cas trois ans plus tard, l’alliance des partis de la gauche espagnole autour d’un programme. Il fi t tout simplement mordre la poussière à un candidat réactionnaire et fascisant et permit au PCE d’avoir son premier député aux Cortes. Rien de plus, rien de moins, les socialistes et les républi-cains de gauche n’étant pas prêts à aller plus loin à ce moment-là. De sorte que l’on est fondé à ne voir dans ce pacte qu’un phénomène d’une portée limitée. Une ébauche du Frente popular et non sa « créa-tion ».

A vrai dire, si dès l’avènement de Hitler au pouvoir en 1933 la formule et la stratégie du Front populaire étaient, virtuellement,

inscrites dans le développement historique de la gauche espagnole et de la gauche française, c’est en France que se réalisa leur élabo-ration théorique. Et cela, à la suite d’une longue réfl exion du Parti communiste français au détour des années 1930, touchant à la manière la plus effi cace de conjurer la mon-tée du péril fasciste ; de sortir la classe ouvrière des divisions qui l’avaient affaiblie depuis la scis-sion de Tours (1920) ; de frayer une voie nouvelle pour la trans-formation de la société. Le chemi-nement qui y mena présente des analogies et des différences avec les circonstances qui menèrent au Frente popular.

Le Frente popular, tout d’abord, s’insérait dans une structure so-ciale différente, à bien des égards, de celle de la France. Et ensuite, la situation politique propre à la pé-ninsule Ibérique se distinguait, par bien des côtés, de la situation poli-tique française.

La premières de ces différences tou-chait à la question de la terre, aux structures ancestrales de l’agricul-ture espagnole aux mains de l’aris-tocratie et de la grande bourgeoi-sie. En France, l’existence d’une paysannerie petite et moyenne, vivant sur des terres qu’elle pos-sédait, avait profondément modifi é les données politiques et sociales du problème agraire. D’autre part,

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la bourgeoisie espagnole, fascinée par l’aristocratie séculaire (sauf dans les régions périphériques telles que la Catalogne et le Pays basque) ne contrôlait pas, sans par-tage, l’essentiel des forces produc-tives tant dans la fi nance que dans l’industrie.En France, à la suite de la Révo-lution de 1789, l’aristocratie avait peu à peu perdu, au XIXe siècle, tout à la fois le pouvoir politique et économique, et vivait en 1936 de ses revenus et de ses réminis-cences, sans jouer dans la vie po-litique et économique un rôle autre que décoratif. La bourgeoisie, elle, avait en main depuis longtemps les grands moyens de production et d’échange, et le degré de concen-tration de la richesse en ses mains était tel qu’on avait pu nommer une à une les « 200 familles » qui gou-vernaient la France.En Espagne, l’aristocratie ter-rienne, un instant inquiétée par la réforme agraire, avait retrouvé sous le bienio negro la totalité de ses privilèges et se complaisait à nou-veau dans sa condition parasitaire, consistant à prélever ses revenus agricoles sans les réinvestir dans les divers circuits de la production. Quant à la fraction de l’ancienne noblesse qui se consacrait à des activités industrielles, en alliance avec la grande bourgeoisie, elle avait obtenu que les quelques avan-tages salariaux décrochés depuis le printemps 1931 par la classe ou-vrière fussent fortement grignotés.La bourgeoisie avait joint ses ef-forts à ceux de l’aristocratie pour tenter de réinstaller à Madrid Alphonse XIII, en donnant mas-sivement ses voix aux partis mo-narchistes et à la Confédération es-pagnole des droites autonomes (la CEDA) dont le leader, Gil Robles, aspirait à devenir, sous la couver-ture du trône restauré, une sorte de Mussolini espagnol.Pour ce qui est de l’Eglise et de l’armée, nombreux étaient parmi leurs hauts dignitaires ceux qui ne pardonnaient à la République ni d’avoir séparé l’Eglise de l’Etat, ni d’avoir entrepris la réforme mi-litaire dite d’Azaña. L’Eglise prê-

chait en chaire pour le retour de l’ancien régime. L’armée s’était illustrée dans la répression aux As-turies, en faisant massacrer des Es-pagnols par des troupes coloniales, et complotait déjà pour renverser la République.En France, l’Eglise avait accepté depuis longtemps la IIIe Répu-blique, même si elle continuait à rompre des lances contre la laïcité. Quant à l’armée, s’il n’est pas exact qu’elle ait été la « Grande Muette » que l’on a décrite, elle était dans son ensemble républicaine, surtout son contingent.Ce rapide survol de la situation française et espagnole à cette époque serait très incomplet si on ne mentionnait pas pour fi nir que, depuis la Commune de 1871, il n’y avait pas eu en France un phéno-mène tel que la Commune astu-rienne de 1934.La toile de fond sur laquelle s’ins-crivit l’itinéraire espagnol du Frente popular différait, on le voit, de celle où s’inséra le Front popu-laire français. La seule analogie fondamentale entre le « Frente » et le « Front » concernait le péril fas-ciste, aussi redoutable en Espagne qu’en France.Dans l’esprit de ses initiateurs espagnols, le but du Frente popu-lar consistait à reprendre le cours interrompu de la révolution dé-mocratique bourgeoise (que la France, elle, avait réalisée depuis un demi-siècle), tout en barrant la route à une variante espagnole du fascisme italien ou allemand.Au-delà des différences et de l’analogie des situations existant dans les deux pays, on notera en-core une donnée spécifi que non né-gligeable du contexte espagnol des premières années de 1930 : le dé-veloppement particulièrement tar-dif du parti communiste espagnol, son audience très faible jusqu’en 1933, tant sur le plan politique que syndical. De tous les partis com-munistes européens, le PC espa-gnol fut longtemps le plus replié sur lui-même et le moins infl uent.Pour ne donner ici qu’une double illustration de cet état de choses, il suffi ra de rappeler qu’au prin-

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Dans le même temps se mettent en place de formidables réseaux d’as-sistance sanitaire et humanitaire.De l’été 1936 à l’hiver 1938-1939, les actions sont avant tout desti-nées à l’accueil et au secours des populations civiles fuyant les zones franquistes. A partir du printemps 1939, elles s’étendent aux combat-

temps 1931, alors même que des masses imposantes de travailleurs acclamaient dans la rue la fi n de la Monarchie bourbonienne et la proclamation de la IIe République, les communistes madrilènes, au nombre de quelques centaines, avaient organisé un cortège aux cris de « A bas la République ! Vivent les Soviets ! » Ce qui en dit long sur leur esprit d’à-propos lors de ce tournant de l’histoire espagnole. (Plusieurs mois durant, le PCE continua de préconiser le remplace-ment du gouvernement provisoire par un « gouvernement ouvrier et paysan ».)Ces mots d’ordre, tout à fait fan-tasmagoriques, exprimaient l’état d’isolement dramatique où se trou-vait le PCE que dirigeait une petite secte d’illuminés, si orgueilleu-sement sûrs d’eux, qu’ils avaient quasiment nullifi é l’infl uence de leur organisation dans la classe ouvrière. Le nombre de voix par eux rassemblées aux élections mu-nicipales d’avril 1931 (lesquelles entrainèrent l’effondrement de la Monarchie bourbonienne) s’éleva en tout et pour tout à un peu moins de soixante mille.

1. Extrait de Guerre et Révolution en Espagne, tome 1, Georges Soria. Editions Club Diderot–Robert Laf-font.

Le soutien humanitaireaux populations civiles espagnoles et aux combattants républicains1

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tants français et internationaux, aux dirigeants politiques et militaires républicains espagnols, en premier lieu envers les internés dans des camps de concentration. Quelques exemples suffi sent à rendre compte de la multitude des actes organisés ou individuels réalisés à travers tout le pays. La Centrale sanitaire internationale (CSI), la Solidarité internationale antifasciste (SIA), le Secours populaire de France et les colonies et la compagnie France-Navigation s’illustrent par-ticulièrement dans ces actions non gouvernementales d’assistance aux réfugiés.Albert Jamabert, dirigeant des Faucons rouges et élu à Perpignan, anime un comité d’aide et d’accueil aux réfugiés regroupant toutes les formations de base du rassemble-ment de Front populaire avec l’ob-jectif que chaque famille catalane prenne un enfant réfugié sous son toit. Les 800 ouvriers des usines Hispano-Suiza de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) parrainent 30 en-fants réfugiés. Chaque quinzaine, ils versent une heure de salaire à une caisse de solidarité gérée par l’ouvrière Simone Gillot. Mar-cel Degliam-Fouché, dirigeant de la CGT, mandaté par le bureau confédéral, dirige la colonie de la Cuarde-en-Ré qui accueille 1 000 enfants dans un centre d’héber-gement à Valence. Nicolas Fau-cier, trésorier de la SIA, assure les moyens de fonctionnement d’une colonie dénommée Ascaro-Durruti qui recueille 300 enfants dont un grand nombre d’orphelins. A l’ins-tar de très nombreuses municipa-lités de Front populaire dans toute la France, Louis Dolly, maire de Villejuif, met à disposition des en-fants réfugiés le centre de vacances municipal en Dordogne. Le mou-vement des Auberges de jeunesse n’est pas en reste : André Retail transforme l’auberge de Fromentine (Vendée) en centre d’accueil.Impossible de dénombrer les actes individuels d’accueil de familles ou d’adoptions d’enfants comme celles de ces deux fi llettes des Asturies dont le père a été fusillé et qu’élève Jean De Boë, ouvrier typo belge

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et ancien comparse de la bande à Bonnot.Au printemps 1939, la mobilisa-tion ne faiblit pas alors que les réfugiés affl uent et que s’ouvrent pour eux des camps d’internement, le plus souvent improvisés. La so-lidarité désormais est entièrement destinée à leur porter secours, les pourvoir en vivres, médicaments, vêtements, etc. Se mettent en place aussi des groupes d’assistance juridique, des réseaux d’évasion (planques, faux papiers), des initia-tives syndicales d’embauches, etc.Parallèlement aux actions du SERE (Servicio de Emicracion de Refugiados Españoles) et de la JARE (Junta de Auxilio a los Re-publicanos Españoles) créés par la République espagnole, à la tenue de la conférence internationale d’aide aux réfugiés espagnols les 15 et 16 juillet 1939 à Paris, les ini-tiatives de solidarité à travers toute la France sont innombrables. Jean Boiteau, postier, propose ses ser-vices comme interprète auprès de médecins d’un camp d’internement et Philomène Gaubert, infi rmière, se dépense sans compter pour ré-conforter et soigner les exilés à Latour-de-Carol. Edouard Morin, ouvrier aux usines Schneider, pré-sident de l’union départementale CFTC de Saône-et-Loire, anime au Creusot un comité d’accueil et d’assistance aux réfugiés basques. Ange Bonini, responsable intersyn-dicale de la MOI à Lyon, mobilise la solidarité pour le ravitaillement des internés des camps du Vernet, de Saint-Cyprien et de Rivesaltes, Yvonne Robert et Louis Cham-pion (AVER et CSI), à Perpignan, coordonnent l’action d’entraide de groupes agissant auprès des camps

d’Argelès, de Saint-Cyprien, puis de Gurs et du Vernet. Hildebert Chaintreuil, dirigeant national de la fédération CGT du bâtiment, avec l’aide de son organisation, ob-tient l’accord des pouvoirs publics et des entrepreneurs pour la mise en œuvre d’un plan de sauvetage de la construction du barrage de Génissiat : création de 2 400 em-plois, dont un grand nombre est pourvu par d’anciens des Brigades internationales.

En retour, de nombreux signes de reconnaissance sont adressés aux acteurs de cette solidarité. Ainsi, le groupe de l’Union des jeunes fi lles de France de Bondy (Seine-Saint-Denis), qui œuvre à la ma-nière de marraines pour les inter-nés du camp de Gurs, reçoit un album illustré de la part de jeunes antinazis allemands combattants des Brigades internationales inter-nés. L’album fait main, dédicacé, célèbre le cent-cinquantième an-niversaire de la Révolution fran-çaise et la fraternité des peuples dans le combat antifasciste. Il est aujourd’hui conservé et exposé au musée.

En relation avec la compagnie France-Navigation, Virgile Barel, député communiste de Nice, met sur pied des liaisons d’évacuation de réfugiés vers l’Algérie, et le poète Pablo Neruda, consul géné-ral du Chili à Paris, organise l’exil vers Valparaiso de plus de 2 300 républicains espagnols embarqués sur le Winnipeg, le paquebot fl eu-ron de la compagnie. »

1. Extrait de La guerre d’Espagne de Roger Bourderon. Editions Tal-landier.

Bientôt 80 ans Octobre 1936 : arrivent d’Alle-magne, de France, d’Italie, de Bel-gique, du Canada… Ils sont plus de 32 000 accourus de 50 pays. Le fusil à la main pour défendre la jeune République espagnole que

Franco a décidé d’abattre. Indi-gnés par la passivité des dirigeants de leurs pays, ils se sont portés vo-lontaires pour combattre le fas-cisme d’hier. Un quart d’entre eux y sacrifi eront leur vie.

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dans les jours les plus durs de notre guerre (…) Vous pouvez partir avec orgueil ! Vous êtes l’exemple hé-roïque de la solidarité et de l’uni-versalité de la démocratie. Et cela, face à l’esprit vil et facilement ac-commodant de ceux qui interprètent les principes démocratiques, les yeux tournés vers le coffre-fort des riches, ou vers la cote boursière de leurs actions, qu’ils veulent sauver de tous les risques. »Le retour de nombreux brigadistes fut un cauchemar : beaucoup ne purent rentrer dans leur pays ou furent enfermés en France, dans des camps de concentration. Ils étaient « suspectés », selon les dé-crets du radical-socialiste Dala-dier du 14 avril 1938 et du 12 no-vembre.Ils seront les pionniers, dans la continuité de la guerre d’Espagne, de la Résistance en France et dans d’autres pays. En Italie, des anciens interbrigadistes occuperont des postes politiques importants : Luigi Longo, Pietro Nenni…En France, on retrouve les « an-ciens d’Espagne » dans la struc-turation et les premières actions de la MOI (main-d’œuvre immi-grée), dans les rangs de l’organi-sation spéciale du PCF, des FTP. Leur expérience politique et mi-litaire s’avère inestimable. Parmi eux, Marcel Langer, fusillé le 23 juillet 1943, Pierre Georges (co-lonel Fabien), le Tchèque Arthur London brigadiste en Espagne, ré-sistant en France, déporté à Mau-thausen, Gabriel Fort, offi cier de la Brigade franco-belge, sera blessé à Brunete, Pierre Rebière, fusillé au mont Valérien, Rol-Tanguy. Parmi les 23 fusillés de l’Affi che rouge, 5 sont des anciens d’Espagne, Ces-lesto Alfonso écrit : « Ce serait à re-commencer, je serais encore le pre-mier. »L’un des survivants, décédé au-jourd’hui, Mazou, nous répé-tait : « Notre exemple sera fécond si se lèvent les brigadistes d’au-jourd’hui. »

Jean OrtizExtraits de l’Humanité Di-

manche de septembre 2011.

LE RÉVEIL DOSSIER

Les Brigades internationales constituent une épopée historique sans précédent. Leur histoire hé-roïque s’inscrit dans le contexte de la crise profonde du capita-lisme des années 1930. La mon-tée du péril fasciste suscite un grand mouvement de solidarité an-tifasciste. En France, comme dans d’autres pays au monde, les coups portés contre les républicains sont perçus par les militants comme au-tant de blessures propres. L’Es-pagne devient rapidement un enjeu majeur de l’affrontement démocra-tie-fascisme. La proclamation, de « la non-intervention », début août 1936 est vécue comme une trahi-son par des millions d’hommes.L’intervention massive d’Hitler et de Mussolini, aux côtés de Franco, donne au confl it une dimension in-ternationale. Fin août 1936, Staline opte pour une aide militaire impor-tante à Madrid. Elle arrive fi n oc-tobre, lors de la bataille de Madrid.Dès le « golpe » (coup d’Etat) franquiste du 17 juillet 1936, des centaines de volontaires de toutes nationalités s’engagent spontané-ment ; ils rejoignent les milices du Poum (Georges Orwell), du PCE, des anarchistes (colonne Durruti sur le front d’Aragon)… Ce sont surtout des réfugiés politiques yougoslaves, allemands, des an-tifascistes communistes polonais, des juifs d’Europe centrale, des anarchistes, des socialistes et com-munistes italiens, des trotskistes, etc. A partir de la décision de l’IC (Internationale communiste), le re-crutement devient massif et passe par l’appareil du Komintern et du PCF. De 32 000 à 35 000 volontaires vont écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du XXe siècle, malgré les confl its internes aux Brigades. Ce sont bien des « combattants de la liberté ». Parmi eux, de 9 000 à 10 000 Français (et Algériens) dont 50 à 60 % sont communistes. Les Français côtoient plus de 3 000 Po-lonais et 3 000 Italiens au sein de la brigade Garibaldi, 2 800 Améri-cains, parmi eux 11 000 Cubains, 1 800 Yougoslaves.Les Brigades internationales

constituent donc une armée majo-ritairement populaire et prolétaire, très politisée, disciplinée. Il en fal-lait du courage, et de la conscience politique, pour donner sa vie, sur une terre étrangère, au nom d’un idéal. Rafael Alberti les immorta-lise : « Vous êtes venus de très loin. Pourtant cette distance, qu’est-elle pour votre sang qui chante sans frontières ? (…) Frères, Madrid, à votre nom, grandit et s’illumine. »Les premiers volontaires arrivent à la base d’Albacete le 14 octobre 1936. Les premiers brigadistes combattants sur le front de Ma-drid, début novembre, ainsi que l’appui de l’aviation et de l’artil-lerie soviétiques renforceront le moral et l’effi cacité de la mobili-sation républicaine. Les Brigades combattront au Jarama, à Guada-lajara… Lors de la grande offen-sive de Brunete, la quasi-totalité des Brigades sont engagées, en juillet 1937.A Teruel et Lopera (Andalou-sie), la 13e et la 14e Brigade font preuve d’un courage inouï. Les pertes interbrigadistes, considé-rables (5 000 morts), seront com-pensées par un recrutement espa-gnol qui, peu à peu, représentera deux tiers des effectifs.Le 27 mars 1937, sur le front de Cordoue à Pozoblanco, la 13e Bri-gade bloque l’offensive de Queipo de Llano. A Guadarrama (3 mars-3 juin 1937), avec les troupes répu-blicaines, les « internationaux » tentent de sauver le nord de l’Es-pagne, passent l’Ebre, leur cou-rage sera donné en exemple.Le 21 septembre 1938, le chef du gouvernement, le socialiste Juan Negrin surprend le monde entier en proposant, à la tribune de la So-ciété des Nations, le « retrait im-médiat ». Les accords de Munich du 29 septembre 1938 sonnent le glas de la République espagnole.La Pasionaria Dolores Ibarruri, di-rigeante communiste et vice-prési-dente des Cortes, qui prononcera le célèbre discours, aux échos en-core actuels : « De tous les pays, de toutes les races, vous êtes venus à nous comme nos frères, comme les fi ls de l’Espagne immortelle, et

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VOS DROITS LE RÉVEIL

L’ONAC devra-t-il changer de nom ?Le combattant « nouveau » est arrivé...

Déjà, dans les années 1980-1990, cer-tains avaient manœuvré pour implan-ter le mot « Vétéran » (US oblige) en place de celui d’Ancien Combat-tant. La carte du Combattant a même été modifi ée, perdant sa couleur de celles de nos pères et grands-pères – la « carte couleur chamois » - pour un blanc portant la « Marseillaise » trico-lore. Face au tollé engendré, l’affaire s’était arrêtée là et « l’Offi ce National des Vétérans » n’avait enterré ni les Anciens Combattants ni les Victimes de Guerre.

➢ Aujourd’hui, la démarche est portée par des OPEX qui, à leur âge, ne se sentiraient pas « Anciens Com-battants ». Est-elle la revendication de TOUS les OPEX ? On peut en douter, même si elle est exprimée hautement par un certain nombre de généraux…

➢ Faut-il donc rappeler que NOUS, les soldats de la conscription, nous sommes sortis de 2 à 3 ans de guerre en Algérie à l’âge de 22 ans ?

Nous sentions-nous « Anciens Com-battants » ? Notre problème n’était pas le nom de l’ONAC, mais bien la recon-naissance de nos droits, y compris à la « carte du combattant ». Et la qua-lité des services de l’ONAC en était partie intégrante. L’ONACVG s’est poursuivi en intégrant ce que nous lui avons apporté en valeurs républicaines de solidarité et de reconnaissance.

➢ Car mesure-t-on assez ce que dessinerait la transformation – à laquelle ne dit pas non la direction générale de l’ONAC – du titre ac-tuel « Offi ce national des Combat-tants » ?…

Du même coup de « dépoussiérage », on ferait le ménage des « Anciens » ET des « Victimes de guerres » ! Et, par-delà, des droits à réparation qui sont attachés à ces ressortissants par la loi.

Nous mettons en garde nos camarades OPEX face à des démarches qui – au bout du compte – aboutiraient à vider l’ONACVG de ses valeurs, de son rôle

et amèneraient à son déclin et voire à la remise en cause de son existence comme certains – la Cour des Comptes, par exemple – mettent déjà en cause.

➢ Certes, la « Carte du Combattant » ne comporte pas le mot « Ancien ». C’est qu’elle est d’abord et pleinement la reconnaissance que son détenteur a « combattu » et qu’il a droit à la re-connaissance de ses droits à réparation. Droits à reconnaissance dont l’exer-cice est confi é à l’Offi ce National des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre lequel rassemble tous ceux envers qui la Nation a une dette qu’elle doit rembourser.

« Ils entreront dans la carrière quand leurs aînés n’y seront plus. » Aux OPEX d’assurer la continuité pleine et entière de l’ONACVG, en toute responsabilité et de faire prospérer l’héritage des « Anciens » sans pour autant faire table rase des valeurs et de leur expression, sous prétexte de « mo-dernité ».

A nouveau ressurgit, avec une certaine insistance, l’idée de modifi er, transformer, moderniser le nom de l’Offi ce National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, jugé « vieillot », voire « ringard » mais à coup sûr « dépassé » et faisant obstacle à l’engagement des OPEX dans les Associations d’ACVG. La dé-marche n’est pas neuve, mais conduit toujours au même but : remettre en cause – sous une forme ou sous une autre – l’ONAC.

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Le Réveil des Combattants – 2 Place du Méridien – 94800 Villejuif

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Téléphone : .................................................................................................................

Mail : ........................................................................................................................... Joignez un chèque libellé à l’ordre du Réveil des Combattants d’un montant de 28 euros.

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22 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

LE RÉVEIL VOS DROITS

La souscription pour acheterle siège de l’ARAC est lancée

L’ARAC a de l’avenir, de nombreux camarades partagent l’idée que son combat pour la paix, le respect des valeurs républicaines, la souveraineté de la Nation sont des actions d’une criante actualité.

Nombreux sont également ceux qui approuvent l’idée que notre siège peut devenir une maison commune ouverte aux associations partageant notre idéal.

Créée en 1917, l’ARAC fêtera bientôt son centenaire. Tout au long de ce siècle nous avons pris nos responsabilités pour défendre les familles, ceux

qui souffrent, ceux qui subissent la dure loi de la fi nance. Aucun combat de l’émancipation humaine ne nous est étranger.

Contribuons à faire aujourd’hui encore de l’ARAC un acteur de notre temps, un acteur porteur d’espoir pour les généra-tions d’aujourd’hui et de demain.

Pour nous aider à acheter notre siège, n’hésitez pas à utiliser le prélèvement automatique* pour une, deux année ou plus. Beaucoup de camarades ont fait ce choix. Nous les en remercions car l’effort fi nancier est moins lourd pour eux en éche-lonnant leur versement. Au fi nal, la contribution est plus importante pour la maison commune.

Merci à tous.

Donnons à l’ARAC les moyens de continuer ses combats, de peser sur l’avenir, poursuivons la campagne de souscrip-tion.

*n’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement ou envoi de formulaire de prélèvement automatique – Téléphone : 01.42.11.11.11

Alpes-Maritimes (06)Un CA élargi du comité départemental des Alpes Maritimes s’est réuni le 23 octobre à la Maison du Combattant de Nice.A cette occasion le CA a été renouvelé en partie et com-plété, une liste de 11 membres est fi nalement adoptée.En clôture de la réunion la médaille d’argent de l’ORMCM est remise à Charles Rossi de Villefranche-sur-Mer, militant à l’ARAC depuis 50 années, il fut longtemps président de sa section.Jean-Pierre Mambrini rappelle les origines, la destination et l’esprit de l’ordre. Marcel Innocenti, détenteur de l’étoile d’Or a procédé à la remise de la décoration en suivant la procédure statutaire de l’ordre.

La Fare-les-Oliviers (13)Le 23-10-2015, le département des bouches du Rhône et la section ARAC de la Fare-les-Oliviers ont été particulière-ment honorés de la promotion de leur camarade Pierre Tour-renc dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au titre de cheva-lier. Le lieutenant Pierre Tourrenc commandant un peloton d’engins blindés à la frontière Tunisienne, fut grièvement blessé par l’explosion d’une mine en novembre 1959, et fut le seul survivant. Hospitalisé au Val de Grâce à Paris, il ter-mina sa carrière comme capitaine. De retour à la vie civile il travailla 25 ans à Shell Chimie à Berre, puis repris l’exploi-tation agricole de sa famille jusqu’à sa retraite. Membre de l’ARAC depuis 1971, il fut le président de la section de La Fare pendant 20 ans. La légion d’honneur lui fut remise par Georges Doussin Président d’Honneur de l’Arac Nationale, en présence de sa famille, du maire de La Fare Olivier Guirou, du député maire de Velaux Jean-Pierre Maggi et de ses nombreux camarades de l’ARAC.

P. Saintenoy

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 23

VOS DROITS LE RÉVEIL

Le point PMI revaloriséà 14 euros à compter du 1er janvier 2015L’arrêté du 14 octobre 2015 a fi xé à 14 euros la valeur du point servant au calcul du montant des pensions militaires d’in-validité, de la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes Anciens Combattants. La prochaine échéance comprendra donc obligatoirement un rappel compensant le retard du 1er janvier 2015. Nos lecteurs trouveront ici le nouveau tableau des pensions qui découle de cette mesure.

Pourcentage indices Montant mensuel

INVALIDITE de 10 à 80 %

10 %15 %20 %25 %30 %35 %40 %45 %50 %55 %60 %65 %70 %75 %80 %

48 72 96120144168192216240264288312336360384

56,00 84,00112,00140,00168,00196,00224,00252,00280,00308,00336,00364,00392,00420,00448,00

INVALIDITE de 85 à 100 % avec ou sans Allocation G.M. avec allocations aux grands

invalides 1, 2, 3 et 4 selon le taux

85 % ss all GM av all GM

90 % ss all GMav all GM

95 % ss all GMav all GM

100 % ss all GMav all GM

489 625 522 745 574 872 6281 000

570,50 729,17 609,00 869,17 669,671 017,33 732,671 166,67

INVALIDITE à 100 % avec degrés de surpension (art L .16) avec ou sans allocation G.M et avec allocations aux grands invalides n° 5

100 % +1° sans all GM

avec all GM2° sans all GM

avec all GM3° sans all GM

avec all GM4° sans all GM

avec all GM5° sans all GM

avec all GM6° sans all GM

avec all GM7° sans all GM

avec all GM8° sans all GMavec all GM9° sans all GM

avec all GM10° sans all GM

avec all GMpar degré en plussans all GMavec all GM

9281 139 9471 180 9661 221 9851 2621 0041 3031 0231 3441 0421 3851 0611 4261 0801 4671 0991 508

19 41

1 082,671 328,831 104,831 376,671 127,001 424,501 149,171 472,331 171,331 520,171 193,501 568,001 215,671 615,831 237,831 663,671 260,001 711,501 282,171 759,33

22,17 47,83

INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + all. G.I 5 bis (a) avec ou sans GM(1)

100 % + L.18 sans all GM100 % + L.18 avec all GM

1 838

2 189

2 144,33

2 553,83

INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + art. L. 16 + all.G.I 5 bis (a) +

G.I. 6 avec ou sans GM (1)

100% +1° sans all G.M.

avec all G.M.2° sans all G.M.

avec all G.M.3° sans all G.M.

avec all G.M.4° sans all G.M.

avec all G.M.5° sans all G.M.

avec all G.M.6° sans all G.M.

avec all G.M.7° sans all G.M.

avec all G.M.8° sans all G.M.

avec all G.M.9° sans all G.M.

avec all G.M.10° sans all G.M.

avec all G.M.par degré en plussans all G.M.avec all G.M.

1 9082 2891 9782 3692 0482 4492 1182 5292 1882 6092 2582 6892 3282 7692 3982 8492 4682 92925383 009

70 80

2 226,002 670,502 307,672 763,832 389,332 857,172 471,002 950,502 552,673 043,832 634,333 137,172 716,003 230,502 797,673 323,832 879,333 417,172 961,003 510,50

81,67 93,33

INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + all G.I. 5 bis (b) attribuée aux aveugles, bi-amputés, paraplégiques sans ou

avec allocation G.M.(1)

100% + L.18 sans all G.M.100% + L.18 avec all G.M.

1 929

2 280

2 250,50

2 542,20

INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + art. L. 16 + all G.I. 5 bis (b) + G.I 6 attribuée

aux aveugles, bi-amputés, paraplégiques sans ou avec allocation G.M.(1)

100% +1° sans all G.M.

avec all G.M.2° sans all G.M.

avec all G.M.3° sans all G.M.

avec all G.M.4° sans all G.M.

avec all G.M.5° sans all G.M.

avec all G.M.

1 9992 3802 0692 4602 1392 5402 2092 6202 2792 700

2 332,172 776,672 413,832 870,002 495,502 963,332 577,173 056,672 658,833 150,00

6° sans all G.M.avec all G.M.

7° sans all G.M.avec all G.M.

8° sans all G.M.avec all G.M.

9° sans all G.M.avec all G.M.

10° sans all G.M.avec all G.M.

par degré en plussans all G.M.avec all G.M.

2 3492 7802 4192 8602 4892 9402 5593 0202 6293 100

70 80

2 740,503 243,332 822,173 336,672 903,833 430,002 985,503 523,333 067,173 616,67

81,67 93,33

INDEMNITÉ DE SOINS AUX TUBERCULEUXde soinsde ménagementde reclassementet de ménagement au taux plein au taux réduit

916458

687275

1 068,67 534,33

801,50 320,83

RETRAITE DU COMBATTANTAnnuelleSemestrielle

48 672,00336,00

LES PENSIONS D’ASCENDANTSascendants âgés de moins de 65 ansTaux pleindemi-taux

213106,5

248,50124,25

ascendants âgés de plus de 65 ansTaux pleindemi-taux

243121,5

283,50141,75

majoration pour chaque enfant décédé en sus du premier45 52,50

PENSIONS DE CONJOINT SURVIVANT AU TAUX DE SOLDAT (art.121 de la loi de fi nances pour 2004)

AU TAUX NORMALConjoints survivants de victimes militaires (de guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le droit à pension découle de l'imputabilité ou dont le conjoint était pensionné à 85 % avec all. aux Grands Mutilés (G.M.) 515 600,83Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le conjoint était pensionné à 85 % sans allocation G.M. 504 588,00AU TAUX DE REVERSIONConjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) de moins de 40 ans, bénéfi ciant du taux de reversion, 333 371,30Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) de plus de 40 ans, bénéfi ciant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionnéau taux de 70 % 336 374,64au taux de 75 % 360 401,40au taux de 80 % 384 428,16Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) quel que soit leur âge, bénéfi ciant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionnéau taux de 65% 312 364,00au taux de 60% 288 336,00

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24 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

LE RÉVEIL VOS DROITS

PENSIONS DE CONJOINT SURVIVANT AU TAUX DE SOLDAT (suite)

AVEC SUPPLEMENT EXCEPTIONNELVeuves de déportés mort en déportation, et de prisonniers du Viet-Minh mort en captivité, sans condition d'âge et de ressources 667 778,17Conjoints survivants âgés d'au moins 50 ans ou in-fi rme remplissant la condition de ressources 667 773,72

MAJORATION POUR LES CONJOINTS SURVIVANTS TITULAIRES DE L'ARTICLE L.18 (tierce personne)Conjoints survivants pensionnés justifi ant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéfi ciaire de l'article L18 (tierce personne) avec l'allocation n° 5 bis (b) et était donc : aveugle, ou amputé de deux membres, ou paraplégique

350 408,33

Conjoints survivants (autres que ceux ci-dessus) pensionnés justifi ant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéfi ciaire de l'article L 18 (tierce personne) avec l'all. n° 5 bis (a) 260 303,33

LES IMPLACABLES

Allocation aux grands invalides n°9, dite allocation aux implaçables, n'est pas d'un montant fi xe. En effet, elle représente pour le bénéfi ciaire la diffé-rence entre ses revenus (pension et autres) et le montant produit par la multiplication de la valeur du point et de l'indice 1500 s'il est âgé de 65 ans ou de l'indice 1200 s'il a plus de 65 ansAinsi par exemple, un pensionné à 90 % sans al-location G.M. bénéfi cie d'une pension d'invalidité calculée sur l'indice 522, S'il n'a pas d'autres res-sources que sa pension, et s'il est âgé de moins de 65 ans, le montant mensuel de son allocation n° 9 sera calculée comme suit : 522X13,92/12 = 605,52€

les ressources globales autorisées sont fi xées sur la base de l'indice 1500 multipliées par la valeur du point de pension en vigueur

annuelle 1 500 20 880,00 €

mensuelle 1 500 1 740,00 €

en retranchant de cette somme le montant mensuel de la pension (1 740 € - 605,52 €), on obtient la valeur mensuel de l'allocation n° 9 1 134,48 €

montant mensuel des ressources autorisées,

indice 1500 1 500 1 740,00 €

indice 1200 1 200 1 392,00 €

(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infi rmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifi ques (ex : 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.

Le point PMI revaloriséà 14 euros à compter du 1er janvier 2015 (suite)

Relèvement des pensions, retraite du combattant, rente mutualiste…

Qui ment à qui ?Le gouvernement, pour justifi er les refus d’appliquer les droits à répara-tions imprescriptibles dus par la loi aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, parle « une langue four-chue », comme disaient les Indiens de mon enfance. Aujourd’hui, trop c’est trop, il faut « parler clair » et que cha-cun – Secrétaire d’Etat aux AC et res-ponsables associatifs du Mouvement ACVG – endossent leurs responsabili-tés devant les ressortissants de l’Offi ce national des ACVG de toutes les géné-rations du « Feu ».En clair, le gouvernement ne se sent plus tenu de respecter la loi, au nom de la « crise », de l’incontournable « aus-térité », des sacrifi ces à consentir par TOUS – ACVG compris – pour sortir la France du bourbier. Sauf que… les ACVG ont déjà beaucoup donné (de leur jeunesse, de leur santé, de leur vie et de leur famille) qu’ils ne sont pas respon-sables du chômage, des trous fi nanciers des banques et que – EUX – ne reçoivent aucun dividende, aucuns bonus fi nanciers d’actions placées en bourse, au CAC 40 et ailleurs, aucun « parachute doré » et encore moins de retraites pharaoniques comme celles versées aux dirigeants de sociétés… qu’ils ont eux-mêmes mis en faillite ou en coupes réglées.Néanmoins, pour le Secrétaire d’Etat aux AC, « la réparation n’est plus un droit incontournable, il est conditionné par la possibilité fi nancière de l’Etat de l’exercer » (réponse faite en Secrétaire National de l’ARAC en juillet 2014, lors d’une rencontre au Ministère).➢ Aujourd’hui, il va plus loinLa valeur du point de pension PMI (qui sert au calcul du montant des pensions militaires d’Invalidité, de la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes) est bloquée à 14. Le retard accumulé se situe entre 3,83 et 7,75 euros du point, selon que l’on prend pour référence le traitement minimum de la Fonction publique, le salaire médian de la catégorie C ou l’AST1 (Argent des Services Techniques 1re catégorie en fi n

de carrière), « Héritier » de l’Huissier de Ministre en fi n de carrière référant de système du « rapport constant »… toujours présent dans le Code des PMI, même réformé.➢ Et le Secrétaire d’Etat prétend im-poser son propre mode de calculSelon un texte présenté lors de l’Assem-blée Générale de l’UFAC des 30 sep-tembre et 1er octobre dernier : « la réponse du Secrétaire d’Etat est uni-quement basée sur l’évolution de l’in-dice INSEE des traitements bruts de la Fonction publique de l’Etat à la date de cette évolution et non plus de manière rétroactive comme dans le dispositif en vigueur auparavant. Ce dispositif, qui est un bon point d’équilibre – dit-il !, a été mis en place en concertation avec les principales associations du monde combattant dont il a obtenu un large consensus. »Outre que l’ancien dispositif (« le rap-port constant ») est toujours en place dans le code PMI, la question se pose : quelles sont les principales associations du Monde Combattant qui ont participé à la mise en place de cette concertation ? Où est le large consensus annoncé ?Interpellée, la direction de l’UFAC a af-fi rmé qu’elle n’était pas dans le coup ; et un intervenant à l’Assemblée Géné-rale a avancé que ce serait « le groupe des 12 ou des 15 » qui aurait donné son aval… Alors qu’il n’a aucun pouvoir ni mandat pour ce faire à notre place. Ceci étant, on ne peut que s’étonner que cette argumentation fi gure dans un projet de résolution de l’UFAC… pour justifi er un changement de cap fondamental, celui de l’abandon de la référence au « rap-port constant », pour lui substituer la notion de rapport à l’infl ation à partir de l’argument suivant : « le retard pris du 1er février 2005 au 1er janvier 2015 est de 7,87 % alors que l’infl ation pendant ce même temps est de 14,80 % »Ce n’est pas en allant camper sur les positions de l’adversaire que les ACVG seront mieux défendus, au contraire. Un tel raisonnement (6,93 % de retard

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 25

VOS DROITS LE RÉVEIL

sur l’infl ation) liquide en fait les bases du droit à réparation des PMI et fait l’impasse sur le retard réel chiffré dans une fourchette allant de 21,48 % à 35,63 % selon la référence de calcul.Même dans l’hypothèse la plus basse, il y a un monde entre les 6,93 % de l’infl a-tion et la réalité.➢ Mais le Secrétaire d’Etat n’entend pas s’arrêter en chemin.Il écrit, page 77, du document sur le bud-get 2016 des ACVG.« Par le biais du mécanisme du « rap-port constant » les PMI, les retraites du combattant et le plafond majorable des rentes mutualistes AC continuent à bénéfi cier de revalorisation proportion-nelles à celles des rémunérations de la Fonction publique.Outre la contradiction évidente entre cette déclaration et celle sur « le bon point d’équilibre » citée plus haut, il est clair que le Secrétaire d’Etat se fi che de nous avec cynisme ! Quelles revalorisa-tions proportionnelles ?Et proportionnelle à quoi ? A ZERO !!!Puisque la valeur de l’indice des traite-ments de la Fonction publique est

GELÉ depuis 2010 et va continuer de l’être en 2016.En clair, les traitements n’évoluent pas et nos pensions PMI, retraites du com-battant et rentes mutualistes non plus.

TELLE EST LA REALITE : ZEROIl est donc plus que temps de démystifi er l’attitude gouvernementale, d’éclairer la réalité de la situation, de dénoncer tous les mensonges d’où qu’ils viennent, of-fi ciels certes, mais aussi de ceux qui les acceptent, les colportent, les justifi ent pour faire « profi l bas » et faire avaler aux ACVG les « couleuvres de l’austé-rité », la « crise de l’action revendica-tive », « l’acceptation de la passivité. »

IL FAUT PARLER CLAIROn agit ou on se couche, on se mobilise dans l’union ou on se laisse endormir par le « chant des sirènes ». Les seules ba-tailles que l’on perd sont celles qu’on ne livre pas.Le « cap » des « Anciens » qui nous ont formés demeure plus que jamais d’ac-tualité : « Le Mouvement ACVG doit veiller sur les acquis et les protéger dans le même temps où il agit pour les améliorer et les compléter ».

OPEX : Opération BARKHANELes territoires homologués « combattants »Une nouvelle extension des territoires OPEX pouvant porter attribution de la carte du Combattant vient d’être pu-bliée.Il s’agit de l’opération BARKHANE et concerne les services effectués, dans ce cadre, sur les territoires de la République islamique de Mauritanie, de la République du Sénégal, de la République de Côte d’Ivoire, du Bur-kina Faso, de la République du Niger, de la Libye, de la République fédérale du Nigéria, de la République du Ca-meroun et de la République Centrafri-caine.La période retenue pour ces services va du 1er janvier 2014 au 30 septembre 2016.En fonction de l’article 87 de la loi de fi nances 2015, les OPEX totalisant au moins 120 jours de présence consé-

cutifs ou non dans ce cadre seul – ou les totalisant avec d’autres services sur des territoires homologués – sont donc réputés avoir droit à la carte du com-battant.

Commission nationale d’attributionde la carte du combattantLe groupe spécial de travail élu par la nouvelle Commission nationale d’attribution de la Carte du Com-battant s’est réuni le 20 octobre der-nier à l’ONAC, à Paris. André Fil-lère y a participé.

Cette séance a permis d’examiner 10 895 dossiers parmi lesquels 10 de-mandes 39-45 favorables (et 55 re-jets), 9 Indochine (et 8 rejets), 8 835 OPEX favorables (et 65 rejets), 1 152 ATM (et 478 rejets) tandis que 888 de-mandes rejetées comme hors périodes reconnues combattantes.

➢ Au plan des statistiques pour l’année 2015

• 30 566 cartes ont été attribuées et 2 731 rejetées relativement aux confl its suivants :

- 42 attribuées pour 39-45 et 140 rejets- 57 pour l’Indochine et 14 rejets - 6 400 ATM et 1 263 rejets- 24 067 OPEX et 778 rejets- 536 rejets hors-périodes

➢ Les cartes du combattant attri-buées « à cheval » sur le 2 juillet 1962 dépassent les 10 000.

➢ Les cartes du combattant attri-buées à des personnes âgées de plus de 65 ans sont au nombre de 8 028 en 2015, dont 6 500 à des non OPEX et 1 528 à des OPEX.

➢ Prochaines réunions de la Com-mission de la carte

8 décembre 2015 et 3 février 2016 (en groupe restreint de travail), 4 février 2016 en commission plénière.

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26 - LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015

LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Loire-Atlantique (44)L’ARAC association Républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, association qui depuis 1917 se bat pour l'amitié, la fraternité, la paix, la mémoire et l’égalité entre les peuples, soutient pleinement l’intersyndicale et condamne également avec la plus vive énergie l'acte cri-minel, matérialisé par le jet de 2 cocktails Molotov, com-mis, dans la nuit de samedi à dimanche, contre le squatte de migrants qui occupent, depuis novembre 2014, une maison abandonnée dans le Bas Chantenay à Nantes.Ces actes barbares et d’une extrême lâcheté, sont à com-battre, car ils sont le fruit de pensées nostalgiques de fas-cisme que notre pays a pu connaître dans le passé pas si lointain que cela.Ces migrants, ces réfugiés sont des victimes de guerre, c'est la guerre qui les chasse de leur paysNous devons accueillir tout être humain fuyant la misère, la guerre, la mort. Cela fait partie du socle de notre constitu-tion. Liberté, égalité, fraternité.Nous affi rmons qu’aucune guerre n’est humaine et récusons tous les « va-t’en guerre » qui développent les interventions militaires de par le monde, en violant la Charte des Nations Unies et marginalisant l’ONU.Nous voulons œuvrer à constituer un FRONT REPUBLI-CAIN rassemblant la jeunesse, les associations, sur ces objectifs de paix et de souveraineté du peuple que porte la République française.

Remise d’Etoiles ORMCM dans les Bouches du Rhône

C’est dans la salle Louis Aragon de Septèmes-les-Vallons que s’est tenu le jeudi 05 novembre 2015 le bureau dépar-temental des Bouches du Rhône, où à cette occasion nous avons salué le départ de notre camarade Jacques Delaubier après 22 années de présidence départementale des Bouches du Rhône, en présence de Raphaël Vahé, Président National et de Georges Doussin, Président d’honneur de l’ARAC et Vice-Président de la Mutuelle qui représentait la Mutuelle, de nombreux invités dont le Maire de Septèmes M. André Molino, ainsi qu’une vingtaine de sections de l’ARAC re-présentées avec leurs drapeaux. A cette occasion 4 étoiles de l’ORMCM ont étés remises : Argent pour René Claverie, Or pour Max Cémire, Daniel Madona, et pour Jacques Delaubier par notre Président Na-tional. Un diplôme de porte-drapeau a aussi été remis à Ma-dame Eliane Marco de la section de Vitrolles. Un apéritif et buffet fraternel ont conclu cette belle manifestation.

Patrick Saintenoy

L’ARAC, toujours plus solidaire du peuple cubainUne délégation de la direction nationale de l’ARAC com-posée de Raphaël Vahé, Patrick Staat, Annick Chevalier, Brigitte Contant, André Fillère Président de la Mutuelle, a reçu M. Hector Igarza, nouvel ambassadeur de Cuba au siège national à Villejuif, le 22 octobre dernier.Relance de la coopération avec l’Association Cubaine des Combattants, relance de l’activité de solidarité examinée. Nous allons continuer nos échanges avec l’Ambassadeur pour répondre aux mieux à ses demandes. Une deuxième étape a été franchie sur place avec un représentant de la di-rection nationale du 13 au 23 novembre.

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 27

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

L’ARAC, sa Mutuelle, notre Réveil des Combattants EnsembleEn effet, l’interrogation n’est pas nou-velle, voire quasi-permanente tout au long de notre histoire. L’ARAC est née en 1917, créé son journal Le Réveil des Combattants en janvier 1931 et décide le 24 octobre 1948 à l’unanimité des 77 membres du bureau national la création de sa Mutuelle qui verra le jour par un arrêté ministériel le 2 mars 1949.Dès lors et jusqu’à aujourd’hui, sans faille, l’ensemble des trois identi-tés soudées comme les « cinq doigts de la main » n’ont qu’un seul objec-tif prioritaire, incontournable : tout mettre en œuvre pour le respect et l’honneur de toutes et tous les ci-toyen(ne)s, anciens combattants et victimes de guerre, ainsi agir sans fai-blesse pour les droits, dont le droit à réparation et pour les valeurs républi-caines de 1789, dont l’amitié, la soli-darité, la mémoire, l’antifascisme et la paix.Aujourd’hui chacun sait combien le parcours commun de nos anciens de l’ARAC, de la Mutuelle et du Réveil a été jalonné d’embûches, en particulier

de 1933 à 1945. A deux ans du 100e an-niversaire de l’ARAC, ensemble nous sommes là, fi dèles à nos engagements, face aux attaques portées au monde des anciens combattants et victimes de guerre. Sabotage du droit à réparation, sabotage de l’ONAC, sabotage du bud-get ACVG, sabotage de la mémoire, sous-tutelle d’une politique réaction-naire, d’abandon social, économique et guerrière. Tout cela nous ramène obligatoirement à notre raison d’être et d’agir : Résister, ne rien lâcher !Comme nous l’impose ce combat, il nous revient la responsabilité, à tous les niveaux, de tout mettre en œuvre pour nous renforcer, tant à l’ARAC qu’à la Mutuelle et qu’au Réveil. Nous renforcer nécessairement en quantité, quand qualité est une certitude insépa-rable des indispensables rentrées fi nan-cières. Sachant que la vie de l’ARAC, de la Mutuelle, du Réveil, face à une politique revancharde et destructive du monde associatif se retrouvent de-vant de sérieux problèmes de gestion,

que nous avons le devoir de résoudre, ensemble, à commencer par l’infor-mation, la communication, la mobili-sation, l’action pour nos intérêts réci-proques. Mais cette réalité nous ramène à nos en-gagements et à nos objectifs effectués dans l’année 2015, une année sérieu-sement accentuée sur l’adhésion (lors de nos actions, auprès de nos ami(e)s, auprès des anciens combattants, des OPEX, etc.). Et dans le même temps, agir à tous les niveaux pour l’action d’une politique fi nancière, pour sa ges-tion, dans le respect de nos statuts, res-pecter la répartition. Il va de soit que l’urgence passe par le succès des réponses généreuses à la souscription de nos adhérent(e)s, de nos ami(e)s, et aussi par les encarts pu-blicitaires pour le Réveil. Ensemble nous en avons la responsa-bilité, agissons ! Vive l’ARAC, sa Mu-tuelle et le Réveil.

Jacques GoutorbeVice-Président National,

Membre du Bureau National

Encore 1 mois pour la tombola de Noël du Réveil. Depuis 5 ans le Ré-veil met en jeu avec la tombola de Noël une voiture.

N’oubliez pas de nous renvoyer avec l’enveloppe T, votre chèque et vos talons de tombola que vous avez reçus. Si vous en voulez d’autres, n’hésitez pas à contacter l’ARAC au 01 42 11 11 11.

Après le Nord, l’Essonne, le Pas-de-Calais, les Bouches-du-Rhône, quel département verra l’heureux ga-gnant de la voiture 2015.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Le Havre (76)Association Républicaine des Anciens CombattantsLibre PenséeLigue des Droits de l’HommeMouvement de la Paix

COMMUNIQUENos quatre associations sont engagées depuis plusieurs années, sur le plan national comme sur le plan local, dans le combat pour la réhabilitation collective des 639 fusillés pour l’exemple de la guerre de 14-18. Ces hommes n’ont eu que le tort de ne pas pouvoir dépasser les limites de la résis-tance physique et morale, de refuser d’être inutilement de la chair à canon, de remettre en cause la barbarie d’une guerre qui sert les intérêts d’une minorité de profi teurs. Exécutés sans avoir pu se défendre, ou au terme de caricatures de pro-cès dans les tribunaux militaires, leur exemple nous rappelle qu’ils ont été, dans les conditions extrêmes de la guerre, les victimes d’une violence et d’une justice militaire de classe, au service du capital.Aujourd’hui notre Premier Ministre nous dit froidement que nous sommes en guerre. Guerre à l’extérieur de nos frontières, mais aussi, sous une autre forme, à l’intérieur. Les événements survenus à Air France nous le montrent. Devant l’exaspération légitime de salariés confrontés à la violence de classe, menacés de perdre leur emploi, nous ne pouvons que condamner la brutalité avec laquelle, soutenue par l’Etat actionnaire, la direction de la compagnie a mis à pied cinq syndicalistes, et la brutalité avec laquelle la police les a arrêtés comme des terroristes ou des délinquants, à 6 heures du matin, sous les yeux de leur famille. Ne veut-on pas, dans leur cas aussi, faire des exemples ? Dissuader de toute velléité de défendre le droit élémentaire au travail, au salaire, à l’emploi ?Nos quatre associations se préparent à commémorer le 10 novembre, veille de l’anniversaire d’un armistice imposé en 1918 par les peuples, qui voulaient la paix. Elles ne man-queront pas de dénoncer publiquement la violence de la classe dominante et de l’Etat à ses ordres. Défendre la mé-moire des fusillés en exigeant leur réhabilitation, c’est aussi défendre aujourd’hui les victimes d’un ordre barbare dont la guerre est l’expression ultime. La résistance des travailleurs et des peuples est le seul garant de la République et la paix.

Pessac (33)Dimanche 25 octobre 2015, à 11 heures, par la section ARAC de Pessac, Renée et Gaston Reyraud deux patriotes ont été honorés à la stèle de Saige-Formanoir.A cette cérémonie était présent M. Éric Martin 1er adjoint et des membres du Conseil municipal, les conseillers départe-mentaux Mme Moncocut et M. Saint-Pasteur, le président du Comité d’entente M. Hugues Caillaud, M. André Sourbet de l’association du souvenir des fusillés de Souge, M. Georges Gili de l’association des Martyrs de l’aéronautique. Le dé-puté et président de la région Aquitaine Alain Rousset s’était fait représenté. L’après-midi avait lieu, à Martignas, la grande cérémonie des 256 fusillés des fusillés de Souge.REYRAUD (Gaston). Né le 4 juillet. Arrêté le 21 janvier 1940 par la police de Vichy et interné au 24, quai de Baca-lan à Bordeaux, puis au camp de Mérignac (Gironde), il est fusillé le 24 octobre 1941 à 54 ans, au camp de Souge. Il fait partie des 256 fusillés de ce triste camp.REYRAUD (Renée, Marie). Née le 29 octobre 1904. Dé-cédée le 2 janvier 1993 à Bègles (Gironde). Député de la Gironde de 1946 à 1951, puis de 1956 à 1958. Renée Rey-raud s’est engagée dans la Résistance en 1941, en entrant au Front national (organisation de résistance, fondée par le parti communiste. Arrêtée à son tour le 23 juillet 1943, elle est in-ternée au fort du Hâ, puis à Romainville et déportée politique à Ravensbrück dont elle ne sort qu’au printemps 1945.Extraits de l’allocution de M. ÉLIE, Président de la section ARAC de Pessac.« Soyons de plus en plus vigilants ». « Dans nos sociétés où réapparaissent des actes et propos xénophobes, racistes, antisémites, discriminatoires, nous rappelons toute l’impor-tance des valeurs de solidarité, de fraternité, et de tolérance que nous n’avons de cesse de défendre pour le bien de l’hu-manité. »« Rappeler les conditions d’arrestations et d’exécution, les derniers instants souvent, de celles et ceux qui ont payé du prix de leur vie leur opposition à l’asservissement, au fas-cisme et au nazisme. Leurs parcours, d’une extrême diver-sité, converge le plus souvent vers un seul but : lutter contre la barbarie. »« A l’ARAC, depuis notre 50e congrès, nous sommes les combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’anti-fascisme et la paix. »

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 29

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Nantes (44)

Le 6 novembre à Nantes, s’est tenu un débat à l’initiative de l’ARAC de la Loire-Atlantique sur le thème : il y a 70 ans la charte des Nations Unies « Dans un monde rempli de confl its, faire respecter ses principes un enjeu vital pour la paix ».Riche débat avec Maître Roland Weyl, 1er vice-Président de l’Association Internationale des juristes démocrates avec la participation de Patrick Staat secrétaire général de l’ARAC.Près de 150 personnes, toutes générations confondues ont débattu pendant 2 heures à l’amphi Kerneis à Nantes (Fac de médecine).L’actualité du thème a été reconnue unanimement par tous les participants.L’originalité, c’est la préparation de ce débat, distribution sur les marchés, sur le campus auprès des étudiants. Ce mélange de générations, cette rencontre, cet échange est un lien, un stimulant dans la volonté de l’ARAC de poursuivre le débat d’idées et l’engagement sur la défense des valeurs qui fondent notre République.

Ce tableau exceptionnel de 1917 offert à la ville de FontenayGrace à cet objet incroyable, la liste de tous les Fontenaysiens victimes de la guerre 14-18 a enfi n pu être établie. Ce ta-bleau exceptionnel qui a été commencé en 1917 par des soldats blessés de retour du front va être offert aujourd’hui à la ville de Fontenay par l’ARAC (Association républicaine des an-ciens combattants).« Son histoire est insolite, je l’ai retrouvé il y a quelques mois dans la cave du siège départemental de l’ARAC alors que j’attendais un technicien pour la chaudière, se souvient Guy Sabis, président de l’ARAC de Fontenay. J’ai passé un peu de temps à le nettoyer prudemment, mais maintenant il sera beaucoup mieux conservé aux archives municipales que chez nous. » Les habitants de la ville vont pouvoir dé-couvrir ce tableau à la mairie à l’occasion de la remise offi -cielle à la ville ce 11 novembre.« C’est un document exceptionnel que nous sommes fi ers de conserver et de mettre en valeur, c’est très rare qu’un tel travail de liste de morts ait été commencé dès 1917, avant la fi n de la guerre, commente Loïc Damiani (PCF), histo-rien et adjoint au maire chargé du patrimoine historique. Il comporte des renseignements précieux, comme les lieux d’habitation des soldats. Grâce à ce document nous avons pu établir 595 victimes fontenaysiennes, alors que l’on a longtemps cru qu’il y en avait 252 comme le disait la liste paroissiale. » Autant de renseignements qui complètent maintenant le mémorial virtuel créé par la ville l’an passé.

Le Parisien 9411 Novembre 2015

Fontenay (94)

Dans le cadre du centenaire de la guerre 14-18, le Comité de Villejuif a organisé une soirée débat en présence de Bruno Drweski – historien – Patrick Staat – Secrétaire général de l’ARAC – et Jean-Louis Giraudou – président de l’ARAC Villejuif.La soirée a commencé avec la projection du fi lm d’Yves Boisset « Le pantalon ». Ce fi lm est basé sur l’histoire vraie de Lucien Bersot qui fut un soldat français parmi les soldats fusillés pour l’exemple pendant la 1re guerre mondiale pour avoir refusé de porter un pantalon en loques et maculé de sang pris sur un soldat mort. Il sera réhabilité par la cour suprême le 13 juillet 1922 et son nom a été rajouté au monu-ment au mort de son village natal à Saint-Servin.Près de 80 personnes étaient présentes. Le débat a porté

notamment sur les causes de la guerre. Dans un monde en pleine contradiction entre le développement d’une indus-trie moderne et un monde rural resté archaïque, les grandes puissances se sont bel et bien affrontées pour le partage des richesses, des marchés et des ressources, pour la conquête des colonies, pour la recomposition des sphères d’infl uence (1er partage du monde entre puissances capitalistes).Il faut se souvenir que la guerre de 14-18 fut une accumula-tion d’horreurs pour les soldats comme pour les civils.Un débat qui résonne avec l’actualité d’aujourd’hui.

VILLEJUIF (94)

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

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Nos peines■ ALPES HAUTE-PROVENCE (04)Les Mées : Jean CHARPENTIER, 80 ans, AC ATM. Raphaël CONSTANTINOFF, 80 ans, AC ATM. Jean FERAUD, 90 ans, AC Indo-chine. Roger GASTAUD, AC 39-45, Résis-tant, Rhin et Danube. Jean-Jacques LPORATI, 77 ans, AC ATM.

■ BOUCHES-DU-RHONE (13)Fos sur Mer : Mme Renée GUIZONNIER, veuve.

■ FINISTERE (29)Fouesnant : René GUYOMARCH, 89 ans. Robert JAOUEN, AC ATM. Pierre VAYVA, 78 ans.

■ LOT-ET-GARONNE (47)Agen : Rolland BAILLES, AC 39-45

■ MEURTHE-ET-MOSELLE (54)Villerupt : Robert CLEMENTI, AC ATM. Raymond MICARD, AC ATM.

■ NORD (59)Fenain : Roger DEHARTE, 90 ans, AC ATM, Offi cier retraité de la Police Nationale.

Solre-le-Château : Mme Yvette HEUCLIN, 77 ans, combattante pour la Paix.

■ SEINE MARITIME (76)Le Havre : Marcel LE COMTE, AC ATM.

■ VAUCLUSE (84)Avignon-Rochefort : Léon BIANCHI.Bollène : Laïd BELHOUARI, AC ATM. Léon GROSSERIE, AC 39-45.Vedene : Louis BLAIN, 92 ans, AC Indochine.Velleron : Robert BOUVET, 76 ans, AC ATM, Président de la section. Christian CAFACCI, 72 ans, AC ATM. Albert LAUGIER, 91 ans, Résistant.

■ ESSONNE (91)Chilly-Mazarin : François MARTIN, 76 ans, AC ATM.Massy : Flo BARRIER, 96 ans, Résistant, déporté à Buchenwald. Offi cier de la Légion d’honneur.

■ SEINE-ST-DENIS (93)Drancy : Mme Lucienne GAGNEUL, 76 ans, combattante pour la Paix. Maurice VAIL-LANT, 91 ans, AC 39-45, Résistant.

■ Loire Atlantique (44) – Ste LuceAdieu René

René BERTHEAU nous a quittés à 81 ans, il a été inhumé le 24 octobre dernier en l’Eglise de Ste-Luce (44) où il résidait.C’est un militant émérite et historique qui nous quitte. Ancien combattant au Maroc et en Algérie, il revient des combats avec la haine de la guerre et rejoint l’ARAC de Barbusse pour la paix et la solidarité entre les peuples.Plus jeune délégué national au congrès, il s’in-vestit avec Dany, son épouse, fonde l’ARAC à Ste-Luce, devient membre du Bureau Natio-nal de l’ARAC et anime le renforcement de l’ARAC en combattants d’Algérie, Tunisie et Maroc en parcourant la France. Artisan de l’ARAC des « jeunes » de 1980 à 2000, René – employé des chèques postaux – a été pour tous un modèle d’engagement, de camarade-rie au service des autres, de la paix et de la solidarité.C’était mon ami et je le salue, que les siens trouvent ici le soutien et les condoléances de la direction nationale de l’ARAC, de sa Mutuelle et du Réveil.

Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances.

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LE RÉVEIL - N° 819 - NOVEMBRE 2015 - 31

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Fenain-Somain (59)Le 3 octobre 2015, la section de FENAIN-SOMAIN a orga-nisé un voyage à NOTRE DAME DE LORETTE et VIMY.Au cimetière militaire nous nous sommes recueillis sur la tombe de Fenainois tombés à Lorette où des adolescents ont déposé un œillet rouge sur chaque tombe.Notre guide, nous a chanté la chanson du Plateau de Lorette dont le texte est de nos pères fondateurs de l’ARAC, Ray-mond LEFEBVRE et Paul VAILLANT COUTURIER.La visite se poursuit par l’Anneau de la Mémoire, la Tour Lanterne, la Basilique, le Musée.Après le déjeuner à “l’Abri des Visiteurs”, très apprécié par l’ensemble des participants (54 personnes) nous avons pour-suivi notre circuit ver Vimy, son monument et cimetière ca-nadien.Cette journée fut riche en émotion et les participants sont de-mandeurs pour la poursuite de nos actions dans le cadre de la Mémoire.

Tirage de la tombola de l’ARAC 2015

AVIS IMPORTANTCette année la croisière en méditerranée a été gagnée par la section de CAVIGNAC en Gironde.C’était un billet payé par la section, non nominatif, son Pré-sident Jean-Pierre SARRAZIN, a préféré remettre en jeu le voyage,Donc avis à tous ceux qui veulent gagner une croisière de rêve pour 2016, l’enjeu pour gagner le gros lot sera plus fort car le budget sera plus conséquent.Les billets de tombola pour 2016 vont arriver dans les co-mités précipitez-vous pour en acheter, le billet gagnant se trouve forcément là.UN GRAND MERCI AUX RESPONSABLES DE LA SEC-TION DE CAVIGNAC.

Beaucaire (30)Après Béziers, c’est au tour de Beaucaire de débaptiser la rue du 19 mars 1962. Le FN montre son visage et son fonctionne-ment avec de telle décision.Rose-Marie Cardona (conseillère municipale opposition de gauche)« Vous affi rmez que la date du 19 mars 1962 est considérée comme une insulte et une offense à de nombreux Français. Mais quels Français ? Les nostalgiques du colonialisme ? Les tortionnaires à la retraite ? Les tueurs de l’OAS ? Ce sont d’abord les anciens combattants de cette guerre qui, les pre-miers, ont ardemment milité pour que, partout en France, le nom d’une rue, d’une avenue, d’une place perpétue le sou-venir du 19 mars 1962. Vous effacez un symbole de paix ! »De son côté, l’opposition de gauche a appelé les élus ainsi que tous les Beaucairois, et non seulement ceux qui vont être pénalisés par ce changement d’adresse, « à se mobiliser sans tarder pour faire échouer ce mauvais coup. »

Saint-Yzan-de-Soudiac (33)Pierre Blin, 94 ans, citoyen d’honneur de la commune de St Yzan de Soudiac et médaillé de la résistance, s’est vu remettre la Légion d’honneur pour son engagement et ses faits d’armes pour ces actions contre l’occupant nazi entre 1940 et 1945.Dans son allocution, le maire Pierre roques a dit être fi er de participer à cette cérémonie : « Heureusement qu’il y a eu des jeunes comme Pierre Blin pour affronter la barbarie nazie et qui, après avoir entendu le discours du général De Gaulle, ont rejoint la Résistance et pris le maquis.Pierre Blin est né en 1921. Dès le début de l’occupation, il a vu ses parents cacher des résistants. « J’ai voulu participer à ces actions avec des camarades dans un groupe nommé « le Coq Rouge » et nous faisions des tracts, des actes de destruc-tions des voies ferrées et autres actions susceptibles d’entra-ver la progression des Allemands. »Arrêtés, emprisonnés « Nous avons décidé de nous évader. Nous avons rejoint une ferme où une voisine nous a accueillis et cachés dans une caverne pendant dix jours, dans le froid et l’obscurité. » C’est là qu’ils gagnent le maquis.Pierre Roques a terminé son discours par la fable de La Fon-taine « Le loup et le chien » où il est écrit : « Mieux vaut vivre affamé mais libre que repus et enchaîné ».

Roland Boissin remet la Légion d’honneur à Pierre Blin.

Page 32: Le Réveil des combattants - novembre 2015

Notre calendrier 2016 est disponible, vous pouvez le commander soit auprès de vos comités locaux et départementaux, soit auprès du journal.2016, il y a 80 ans les luttes populaires en France imposent le Front Populaire

les acquis et avancées sociales qui ont changé la vie aujourd’hui encore du nombre de salariés et des familles.L’ARAC était membre du Comité National pour la constitution d’un Front Popu-laire dès 1934-1935 avec d’autres organisations. Ce formidable engouement a été stoppé par le gouvernement socialiste de l’époque mené par Léon Blum.

2016, c’est également l’attaque par les fascistes de la jeune République Espagnole.Attaque de l’intérieur par le général Franco avec la complicité des fascistes ita-liens de Mussolini et des nazis d’Hitler.L’esprit de soumission de « Munich » de Léon Blum a conduit non seulement à

l’arrêt de marche du Front populaire en France, mais également à la non intervention de la France en Espagne laissant ainsi les portes ouvertes aux ambitions fascistes en Europe.

Seuls les volontaires des Brigades Internationales dont de nombreux membres de l’ARAC avec en tête Paul Vaillant-Coutu-rier, solidaires des républicains espagnols relèveront le drapeau de la résistance devant la montée du fascisme.

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Pour l’ARAC : l’unité de la Nation républicaine est la réponse appropriée pour dire non à la barbariePlusieurs adhérents de l’ARAC nous ont fait part de leur profonde douleur après la disparition de proches, d’amis, de camarades du mouvement social, durant la tragédie des attentats de Paris et de Saint-Denis.

Mes camarades des sections locales de l’ARAC de Trem-blay-en-France, Sevran et Villepinte ont appris avec effroi le décès de leur Patricia San Martin, responsable de la CGT des agents communaux de Sevran et de sa fi lle Elsa lâche-ment assassinées au Bataclan, le 13 novembre dernier.

Issue d’une famille de résistants chiliens, elle avait eu à faire face à la police du sinistre Pinochet, son père avait connu la prison. Elle avait pu échapper à ce régime fasciste dans les années 1970 pour rejoindre la France, le pays de la Déclara-tion des Droits de l’Homme et du Citoyen.

« Il n’y a pas de mots pour ce destin tragique et injuste qui l’a fait, à nouveau, rencontrer, ici en France, l’horreur de fanatiques déshumanisés.

Toute l’ARAC, le Réveil des Combattants, la Mutuelle de l’ARAC adressent toutes leurs pensées et tout leur soutien solidaire, à toutes les 131 victimes de ce vendredi noir, et plus particulièrement à Franck, au père d’Elsa, Michel, à Fabien leurs fi ls et petits-fi ls, dans ces instants cruels.

L’unité de la nation est la réponse la plus appropriée pour refuser la barbarie. Les citoyens doivent se retrouver, dans leur diversité, dans le respect de leurs opinions ou de leurs croyances.

C’est cette unité du peuple, à laquelle notre ARAC appelle, pour la Paix, pour le respect mutuel, pour la liberté.

Les valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité fondent notre unité nationale qui offre à chacune et à chacun, la possibilité de vivre et de s’épanouir comme il l’entend. Ce sont ces valeurs que nous devons aujourd’hui défendre et amplifi er. L’ARAC s’y emploie.

Raphaël VahéPrésident National