journal le réveil des combattants - septembre 2014

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LE POUVOIR D’ACHAT DE MAL EN PIS… RESISTANCE : LE PEUPLE QUAND IL GRONDE LES COMBATTANTS DE LA PAIX AUX CÔTÉS DES PALESTINIENS Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre S'attaquer aux inégalités, c'est répondre à l'intérêt de la France TOUS DANS LA RUE LE 16 OCTOBRE 2014 pour reconquérir la Sécurité Sociale et défendre le pouvoir d'achat Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix DES COMBATTANTS l e réveil Septemebre 2014 - N°806 - 5 www.le-reveil-des-combattants.fr

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Page 1: Journal Le réveil des combattants - septembre 2014

LE POUVOIR D’ACHAT DE MAL EN PIS…

RESISTANCE :LE PEUPLE QUAND

IL GRONDE

LES COMBATTANTS DE LA PAIX AUX CÔTÉS

DES PALESTINIENS

Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre

S'attaquer aux

inégalités, c'est répondre

à l'intérêt de la France

TOUS DANS LA RUELE 16 OCTOBRE 2014

pour reconquérir la Sécurité Sociale et défendre le pouvoir d'achat

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

des combattantsle réveilseptemebre 2014 - N°806 - 5

www.le-reveil-des-combattants.fr

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 20142 -

LE RÉVEIL actuaLItÉsactuaLItÉs

n massacre se déroule sous nos yeux, devant le monde entier, tous les jours, toutes les nuits. La population palestinienne est prise au piège. Elle est attaquée, bombardée sans relâche.

cette agression entre en droite ligne dans les intérêts économiques et stratégiques des gou-vernements d’Israël et des Etats-unis dans le moyen-Orient. En attestent, si besoin en était, l’ampleur des forces militaires déployées par Israël et le soutien unanime et public des puis-sances occidentales que ce pays a reçu, y compris de la part du gouvernement français.

ces intérêts stratégiques ne sont autres que la volonté d’Israël de prendre le contrôle des réserves énergé-tiques de la totalité du bassin du Levant, que constituent les réserves palestiniennes, libanaises et syriennes comprises. Washington, en soutenant Israël, vise le contrôle de tout le moyen Orient.

alors qu’il y a des milliers de morts et de blessés palestiniens, dont une grande majorité est des civils (femmes, enfants et personnes âgées), les Etats-unis fournissent des munitions à l’armée israélienne.

«Les États-unis se sont engagés à garantir la sécurité d’Israël, et il est crucial pour les intérêts nationaux amé-ricains d’aider Israël à développer et à maintenir une capacité d’autodéfense forte et réactive. cette vente d’armement est cohérente avec ces objectifs », a indiqué John Kirby, un porte-parole du pentagone, dans un communiqué.

ce qu’il faut donc exiger d’Israël et de ses soutiens occidentaux, ce n’est pas des trêves humanitaires pour soigner les blessés et enterrer les morts, c’est plutôt l’arrêt immédiat de cette nouvelle agression inqualifiable et le retrait des troupes d’invasion de la palestine. car, il s’agit bien d’une violation flagrante de la souveraineté du peuple de palestine.

Nous appelons le gouvernement français à prendre des initiatives pour obtenir la paix, que les armes se taisent et que l’on prenne le chemin du dialogue, de la diplomatie et de la politique ! La base de celui-ci est le droit international, le respect des résolutions de l’ONu, la fin du blocus de Gaza, l’arrêt de la colonisation, la fin de l’occupation et la libération des prisonniers politiques palestiniens, la création d’un Etat palestinien. c’est la condition de la paix et de la sécurité pour les peuples israéliens et palestiniens.

L’aRac appelle tous les démocrates, tous ses adhérents, tous ceux épris de justice à participer aux manifes-tations et actions à venir dans toute la France en veillant à écarter toute forme de violence et de racisme qui ne peuvent que nuire au rassemblement et à la cause palestinienne. Les amis de la palestine sont ceux qui promotionnent la paix et non la haine des communautés. cette guerre n’est pas une guerre de religions mais une guerre de domination des territoires et donc des peuples.

Villejuif, le 14 août 2014

DÉcLaRatION DE L’aRac

assOcIatION RÉpubLIcaINE DEs aNcIENs cOmbattaNts Et VIctImEs DE GuERRE, DEs cOmbattaNts pOuR L’amItIÉ, La sOLIDaRItÉ, La mÉmOIRE, L’aNtIFascIsmE Et La paIx

DONNONS AU PEUPLE PALESTINIEN

LE DROIT D’EXISTER

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 3

ÉDItOÉDItO LE RÉVEIL

sOmmaIRE

P. 13 D O s s I E R

RÉSISTANCE :LE PEUPLE qUAND IL gRONDE

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-barbusse

mensuel de l’association républicainedes anciens combattants et victimes de guerre.commission paritaire n° 0713-a 06545IssN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des combattants • saRL au capital de 45 734,41 - siret : 572 052 991 000 392, place du méridien - 94807 Villejuif cedextél. 01 42 11 11 12 - Fax. 01 42 11 11 [email protected]

Tirage : 60 000 exemplaires

Gérant directeur de la publication : Raphaël Vahé • directeur délégué - Rédacteur en chef : patrick staat • comité de Rédaction : brigitte ca-névêt, Hervé corzani, Jean-pierre Delahaye, andré Fillère, Laurence Gorain• service photos : Jean-claude Fèvre • Administratrice : annick chevalier• secrétariat de rédaction, conception gra-phique : Escalier D communication • impres-sion : RIVEt p.E. - 24 rue claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

ce numéro comporte un carnet de tombola et une enveloppe t.

Le gouvernement se soumet tou-jours plus au diktat de la com-mission européenne comme

le montre le discours du 1er ministre, M. valls. Un nombre grandissant de Français souffre, devant de plus en plus de diffi cultés insurmontables.

Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la France est composée de salariés, d’ouvriers, de petits paysans, de retraités avec des petites retraites. Ceux qui font fonctionner la machine France sont majoritaires. Pour eux pas de dividendes, pas de stock options, pas de salaires de plusieurs millions d’euros par an, pas de voiture de sport, pas de yacht…Pour eux, ce sont des salaires, des retraites bloquées, des temps de transport qui s’allongent, des hausses du gaz, de la TvA, des emplois à temps partiels, précaires, du chômage, une vie de plus en plus diffi cile.Cette France là, c’est 72 % de la population, elle se sent reléguée, abandonnée.C’est à eux avant tout, à nous, que doivent répondre les choix politiques du gouvernement. Messieurs les Parlementaires, pensez à cette France désespérée, en répondant à leurs besoins vous répondrez aux besoins du pays. C’est sur cette détresse et ce manque de pers-pective que le Front National fait son nid.Nous l’avons vu tout au long de l’histoire de ce dernier siècle, la lutte contre l’extrême-droite exige de répondre aux préoccupations immédiates de la population tou-chée par la crise, en proie aux pires diffi cultés, à la re-cherche d’une espérance politique à laquelle elle pourra s’accrocher, se mobiliser et agir.Alors avec le courage nécessaire, la volonté et l’ambi-tion pour notre pays, rassemblons-nous pour exiger et mettre en place une politique qui s’attaque aux iné-galités et cesse de faire la part belle à la fi nance. Une politique qui donne du pouvoir d’achat à la majorité des français plutôt qu’à une poignée de privilégiés qui ont vu leurs dividendes augmenter de 30 % (460 millions d’euros) en 2013.voilà l’engagement de l’ARAC aujourd’hui. voila pour-quoi elle appelle à participer à toutes les initiatives du 16 octobre dans toutes les grandes villes de France.Plus nous serons nombreux à porter ces exigences, plus nous pourrons imposer notre choix, afin que notre pays, notre peuple retrouvent sa place et sa raison d’être, sa raison de vivre.« Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a de la

conscience » (J. Jaurès)Alors, faisons grandir la conscience qu’une autre poli-tique est possible.

Actualités Le pouvoir d’achat de mal en pis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4L’industrie française de l’armement se porte bien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Paris, la préfecture va tester les drones policiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5De qui se moque le gouvernement ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Offres d’emplois non pourvues, la machine à fantasmes . . . . . . . . 6La pauvreté gagne du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

International israël / Palestine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Missouri burning . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Usa,morte pour survivre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11OTAN, escalade au sommet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12Argentine : une issue de crise à Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Vie de l’ARAC vie des comités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22Les combattants de la Paix aux côtés des Palestiniens . . . . . . . . . . . . 24Nos peines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26Résultats de la tombola 2014 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Vos droits Des changements pour la rentrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28Quand le gouvernement “valls” à droite… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28Droits à réparation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Magazine P 31

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Patrick Staat

“LA FRANCE ABANDONNÉE” A BESOIN DE LA RÉPUBLIqUE

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 20144 -

LE RÉVEIL actuaLItÉsactuaLItÉs

Comme les années précédentes, l’im-pact du tour de vis fiscal interviendra principalement au second semestre après la réception des avis d’imposition en dépit des quelques mesures com-pensatoires ciblées sur les bas salaires.Cela donne un profil particulièrement heurté à l’évolution du pouvoir d’achat qui craque en fin d’année. Selon notre scénario, il reculerait de 0,5 % au 3e trimestre, puis de 0,7 % le trimestre suivant par unité de consommation, un chiffre qui tient compte à la fois de l’évolution du nombre de ménages et de leur composition.Le bilan est donc sévère, car cela signifie pour les Français un nouveau recul en moyenne sur l’ensemble de l’année de 0,3 % après déjà - 0,6 % en 2013.

4e baisse consécutive, du jamais vuDes prévisions bien sombres dont les nouvelles mesures fiscales ne sont pas les uniques responsables. Certes, la barque va de nouveau s’alourdir cette année avec à la clé pour de nombreux particuliers de nouveaux problèmes de trésorerie : à près de 1,27 million, les demandes gracieuses (c’est-à-dire les demandes de non-paiement de tout ou partie de l’impôt) ont bondi de 20 % entre 2011 et 2013. Et les agents de Bercy s’attendent à une nouvelle pro-gression cette année, concentrée entre septembre et novembre.Mais ce n’est finalement pas le plus in-quiétant pour l’avenir, car l’essentiel des hausses est passé et les contribuables vont progressivement être moins mis à contribution.

"LE POUVOIR D’ACHAT DE MAL EN PIS"Non, paradoxalement, ce sont les ef-fets pernicieux de la faiblesse des prix, lorsqu’elle s’inscrit dans la durée, qui alimentent l’inquiétude. Certes, dans un premier temps, la modération des prix préserve le pouvoir d’achat. Et même si les hausses salariales s’effec-tuent au compte-goutte, le salaire réel, c’est-à-dire celui auquel on ôte l’infla-tion, lui, continue de progresser.Mais ce coup de "boost" n’est que tem-poraire. Car pour pratiquer des prix bas, et restaurer une compétitivité dé-gradée, rogner sur les marges ne suffit plus. En inflation zéro, il faut obtenir à terme une baisse absolue des frais de personnel et de ses coûts d’approvision-nement. Tôt ou tard, les ajustements passent donc par les salaires et l’emploi.Et cette mise sous pression est déjà bien palpable.Du côté des rémunérations, mesurées ici par le salaire mensuel de base (qui correspond au salaire brut, c’est géné-ralement la première ligne du bulletin de paie d’un salarié), la tendance est au ralentissement : à 1,5 % au 1er tri-mestre 2014, la hausse sur un an est la plus faible observée depuis le début des années 2000.Du côté de l’emploi dans le secteur pri-vé, la tendance est à peine plus flatteuse selon les données de l’Accoss avec une érosion tendancielle et une stabilisation récente qui paraît déjà compromise. La franche accélération du nombre de chô-meurs inscrits à Pole Emploi en juillet dernier laisse en effet entrevoir une rechute de l’emploi.Plus que la fiscalité, dont l’effet sera neutre en 2015, ce sont bien les ten-sions déflationnistes et leurs effets en cascades sur l’emploi et la valeur travail qui pèseront sur le pouvoir d’achat l’an-née prochaine.

Les Echos - A. Mirlicourtois

La fin 2013 avait été particulièrement éprouvante pour le pouvoir d’achat. La fin 2014 le sera tout autant.

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 5

actuaLItÉsactuaLItÉs LE RÉVEIL

Les exportations françaises d'ar-mement ont été exceptionnelles en 2013, selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui souligne leur "impact écono-mique, social et technologique" majeur dans une France menacée de désindustrialisation.

Selon les résultats du secteur présentés mardi à Bordeaux par le ministre socia-liste, les commandes nouvelles d'arme-ments à l'exportation ont grimpé de 43% en 2013, à 6,87 milliards d'euros. Pour Jean-Yves Le Drian, les opérations militaires « nombreuses, difficiles » dans lesquelles la France est engagée, no-tamment en Afrique, « font pleinement partie de cette dynamique » des exporta-tions, en démontrant « la puissance et la fiabilité » du matériel issu de l'industrie de défense. Depuis l'arrivée au pouvoir de Hol-lande en 2012, la France est intervenue en janvier 2013 au Mali et en décembre 2013 en Centrafrique. Les entreprises de défense ont contri-bué en moyenne à 24% du total des exportations françaises sur la période 2010-2013, « en prenant en compte les exportations civiles et militaires », selon les chiffres du ministère.La forte progression des prises de commandes repose en particulier sur d'importants contrats passés avec l'Arabie saoudite, qui redevient le pre-mier client de la France, « avec plus de 1,9 milliard d'euros de contrat entrés en vigueur en 2013. »

L'industrie française de l'armementse porte bien à l'exportation

ppRama, l’instructif bulletin heb-domadaire de la préfecture de police de paris, interviewe cette semaine le patron de la Direction opérationnelle des services tech-niques et logistiques (DOstL). cette structure au sein de la pp, de 1 500 personnes, fournit notam-ment des conseils en matière d’achats et d’investissement aux autres services.

On apprend ainsi qu’elle va tester très prochainement des drones :« Nous envisageons de recourir aux drones afin de récupérer de l’information dans des zones risquées sans engager des personnels ; des expérimentations sont prévues à la demande du préfet de police dans les pro-chaines semaines. »

Chez les flics du monde entier, c’est en ce moment la course à ces robots volants. Fin mai, c’est la police de Los Angeles (ville laboratoire des technolo-gies de répression) qui a annoncé s’en doter. Elle récupère en fait les drones de la police de Seattle, où la réaction de la population avait été si hostile que la police avait dû les refiler.Ces engins permettant de filmer discrè-tement jour et nuit viendront, si la police réussit son coup, compléter le maillage déjà bien serré des milliers de caméras publiques et privées auxquelles elle a déjà accès. L’argument pour vendre le dispositif aux habitant-e-s, c’est comme d’habitude une petite exception qui passe bien : « L’accès aux zones dange-reuses ». Une bonne blague quand on voit l’engouement pour ces objets dans les salons de la sécurité publique ou privée.

Les drones fondent sur paris (pppRama)Paris : la préfecture va tester les drones policiers

Le minimum vieillesse passerait de 792 euros à 800 euros par mois !> Par contre : 20 milliards de crédit

d’impôt pour la compétitivité et l’em-ploi (CiCE) sans contrepartie, payés pour le medef en partie par la TvA, cet impôt le plus injuste que chacun d’entre-nous payons à chaque achat.

> 30 milliards environ d’exonération de cotisations sociales et fiscales aux patrons, transférées vers les salariés actifs, chômeurs et retraités

> et seulement 8 euros pour les pauvres retraites ! Du haut de sa grandeur, valls arrose de son mépris ce minimum social

Prime de 40 euros, une seule fois l’an prochain> Autre aumône, pour les "petites"

retraites (moins de 1 200 euros). Ça va chauffer... Pour 7 millions de personnes… Suspense insoute-nable... 40 euros début 2015 !

> Les médias ont parlé de coup de pouce, c’est un coup de massue ! Et une discrimination entre retraités

DE qUI SE MOqUE LE gOUVERNEMENT ?+ 8 euros pour le minimum vieillesse et une prime "exceptionnelle"

de… 40 euros en 2015 pour les pensions de - 1 200 euros (43% des retraités) !

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 20146 -

« En France, 350.000 emplois ne trouvent pas preneurs . » François Rebsamen, mi-nistre du Travail, a repris à son compte une vieille polémique. il y aurait donc en France un vivier d’emplois délaissés par des chômeurs plus prompts à vivre de l’assistanat qu’à rechercher active-ment un travail. 350.000 pour la rue de Grenelle, 400.000 pour le Medef, 500.000 pour Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle 2012, et même 600.000 pour certains journalistes : les emplois non pourvus suscitent fan-tasmes et envolées peu rigoureuses. Le chiffre avancé par François Rebsamen est d’autant plus surprenant que Fran-çois Hollande lui-même reconnaissait l’an dernier que « personne n’a la véritable statistique ». Comment l’expliquer ?il faut tout d’abord distinguer les concepts d’emplois “vacants” et d’offres “non pourvues” trop souvent confon-dus. Eurostat définit un emploi vacant comme un poste « nouvellement créé, non pourvu ou qui deviendra vacant sous peu et que l’employeur veut pourvoir immé-diatement ou dans un délai déterminé ». D’une part, il existe un délai incom-pressible qui correspond à la phase de recrutement. D’autre part, difficile pour un chômeur d’occuper « un poste qui deviendra vacant sous peu ».

Peu d’emplois vacants en FranceCes vacances d’emploi sont « mal défi-nies et mal évaluées » selon une étude du Centre d’études de l’emploi. Yan-nick Fondeur et Jean-Louis Zanda, les deux auteurs, écrivent ainsi que « les vacances d’emploi correspondent […] à la photographie d’un stock d’emplois à pour-voir. […] Comme en France une trentaine de millions de nouveaux contrats de travail sont conclus chaque année, il est naturel

qu’on observe à un instant donné un grand nombre d’emplois vacants. »Contrairement aux idées reçues, un pays qui affiche un taux d’emplois vacants élevé ne signifie pas qu’il est peuplé de chômeurs fainéants mais qu’il crée beaucoup d’emplois. C’est ce qu’enseigne d’ailleurs la courbe de Beveridge, qui illustre les écarts entre les besoins des employeurs et les sou-haits des demandeurs d’emploi. C’est encore ce que confirment les dernières données fournies par Eurostat.Le taux d’emplois vacants (c’est-à-dire le nombre d’emplois vacants rapporté au nombre d’emplois total) au premier trimestre 2014 en France était bien infé-rieur à la moyenne européenne. Autre-ment dit, si le taux de chômage est si élevé dans l’Hexagone, c’est parce qu’il n’y a pas d’emplois à occuper, et non parce que les chômeurs n’en cherchent pas. Le Portugal, l’italie, l’Espagne et la Grèce sont dans la même situation. A l’inverse, l’Allemagne a, logiquement, le taux d’emplois vacants le plus élevé d’Europe.

4 % des offres ne trouvent pas de candidatsLes emplois vacants ne disent cepen-dant rien des difficultés de recrutement. Pour les estimer, il faut se tourner vers la notion « d’emplois non pourvus », ces offres d’emploi qui ont été retirées sans donner lieu à un recrutement. Pôle emploi qui collecte bon an mal an 3 millions d’offres évalue à 116 000 le nombre d’offres qui n’ont pas trouvé preneur faute de candidats. Soit 4 % des offres au total. Certes, l’opérateur public ne couvre que 38 % des offres d’emploi en France. Faut-il pour autant extrapoler sur les offres restantes et tenter d’addi-

Offres d’emploi non pourvues :la machine a fantasme

tionner les offres non pourvues des Re-gionsJob, Qapa.fr et autres Lebon coin.fr ? Rien n’est plus hasardeux notamment parce qu’une même offre peut être pu-bliée sur différents sites, surtout depuis l’émergence des réseaux sociaux.Au regard des 3,4 millions de chômeurs de catégorie A (près de 5 millions pour les catégories A, B et C), le volume d’offres non pourvues reste donc très faible. Si, par bonheur, l’ensemble de ces offres trouvaient preneurs, elles ne parviendraient pas à faire bais-ser significativement le chômage de masse. Ce qui ne signifie pas qu’il faille se détourner du problème. D’autant que les raisons qui l’expliquent sont clairement identifiées. Ce n’est pas parce qu’un poste existe qu’il peut être immédiatement occupé par n’importe quel chômeur. C’est notamment le cas des métiers en tension comme l’informatique ou les transports qui peinent à trouver des profils qualifiés. L’appariement entre offre et demande reste complexe. François Rebsamen a reconnu qu’il y avait un problème « d’adéquation », les emplois propo-sés ne correspondant pas forcément aux compétences des demandeurs d’emplois. Pour résoudre cet écueil, le gouvernement a lancé deux plans successifs de 30 000 puis de 100 000 « formations prioritaires ». « Fin 2013, l’objectif a été dépassé puisque 39000 ins-criptions ont été enregistrées grâce au plan. Et au 31 juillet 2014, 57 263 formations supplémentaires étaient recensées dans les domaines du transport, de l’industrie ou des services à la personne », explique-t-on rue de Grenelle. Confiant sur l’objectif à atteindre et sur les premiers résultats qualitatifs – 6 mois après leur sortie du dispositif, 65% des chômeurs formés occupent un emploi -, le ministère du Travail n’a pas encore mesuré l’impact de ces initiatives sur le flux de 20% de demandeurs d’emploi qui entrent en formation chaque année.

Mauvaise cibleSi certains postes ne trouvent pas pre-neur, c’est aussi en raison de la qualité des emplois proposés : horaires aty-

350 000 offres d’emploi ne trouveraient pas preneurs selon le ministre du travail. un chiffre qui alimente le discours sur la fraude bien qu’il ne repose sur aucune étude rigoureuse.

LE RÉVEIL actuaLItÉsactuaLItÉs

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 7

actuaLItÉsactuaLItÉs LE RÉVEIL

piques, temps partiels, faibles salaires, conditions de travail, éloignement géo-graphique… Le déficit d’image dont souffrent certains secteurs comme l’hôtellerie, les métiers de bouche ou en-core la métallurgie explique ce manque d’intérêt. Tout comme les exigences des employeurs en quête du candidat expé-rimenté parlant cinq langues pour un salaire de débutant. Enfin, il existe aussi en effet une minorité de demandeurs d’emploi qui ne recherchent pas active-ment un emploi.Mais axer le discours sur les fraudeurs, mettre la pression sur les chômeurs et « renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi » comme le demande François Rebsamen ne peut pas apporter de réponse satisfaisante au problème des offres non pourvues.

Sans compter que les sanctions existent déjà… Pôle Emploi peut radier les chô-meurs pour une dizaine de motifs dif-férents dont le refus de deux « offres raisonnables d’emploi » consécutives. Des expérimentations sont également en cours dans plusieurs agences de la région Paca, de Poitou-Charentes, de Basse-Normandie et de Franche-Comté pour renforcer les contrôles. Depuis le lancement de l’opération à Manosque et Toulon à l’été 2013, seuls 6,5 % des contrôles ont débouché sur une radia-tion de 15 jours selon Le MondeContrôler les chômeurs et lutter contre la fraude est légitime mais jeter le dis-crédit sur l’ensemble des chômeurs et mettre en lumière la fraude sociale alors qu’elle est très faible comparée à la fraude fiscale provoque davantage

de débats que de réels impacts positifs pour l’économie. La fraude à Pôle em-ploi ne représentait en 2012 que 0,84 % de la totalité de la Fraude en France. Ou-vrir un autre front, celui des cohortes de demandeurs découragés qui ne s’ins-crivent plus sur les listes, voire celui du taux de non recours aux allocations chô-mage (voir travaux de l’Odenore) serait plus éclairant. Selon une enquête de la Dares de 2006, 12% des inscrits à Pôle Emploi (l’ANPE à l’époque) avaient des droits ouverts à l’indemnisation sans toutefois percevoir d’allocation. Un chiffre moins repris que les 350 000 offres non pourvues.

Alternatives Economiques, septembre 2014

plus de 1,2 million de demandes de non paiement ont été adres-sées au fisc l’an passé, soit une progression de 20 %. Les syndi-cats de bercy tablent sur une nou-velle hausse des demandes cet automne.

Les premiers avis d’imposition sur les revenus 2013 sont arrivés dans les boîtes à lettres. Les agents des services fiscaux s’attendent à une recrudescence des demandes de délai de paiement ou de remises gracieuses de contribuables dans l’impossibilité de payer. « Depuis trois ans, on constate une augmentation de ces réclamations auprès des centres des impôts, constate vincent Drezet, secré-taire de Solidaires-finances publiques, principal syndicat de l’administration fiscale. Cette année, il y aura de nou-veaux pics de demandes, malgré la réduc-tion d’impôt sur le revenu proposé par le gouvernement, qui ne résoudra pas tout. »C’est entre septembre et novembre, après que les ménages ont reçu leurs

feuilles d’impôts, que les demandes de rééchelonnement sont les plus nom-breuses. Selon le rapport annuel 2013 de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), ces « demandes gracieuses » (demande de non-paie-ment de tout ou partie de l’impôt) ont progressé de 20 % entre 2011 et 2013, pour atteindre 1,2 million l’an dernier. Plus de 80 % d’entre elles émanent des particuliers. Celles concernant l’impôt sur le revenu ont bondi de 22 % en deux ans, contre 14 % pour la taxe d’habitation et 18 % pour la redevance audiovisuelle. Les demandes provenant des entre-prises restent marginales et concernent surtout les plus petites d’entre elles. L’ad-ministration fiscale traite les demandes au cas par cas, même si elle privilégie de plus en plus l’étalement du paiement de l’impôt - de préférence sur des durées courtes - à la remise gracieuse.La crise explique bien sûr ces difficultés de trésorerie auxquelles sont confron-tés les ménages. Mais l’augmentation de ces demandes d’aménagement résulte des hausses d’impôts et surtout du nombre de ménages imposables, en

La pauvreté gagne du terrain Les menages ont du mal a payer les impots

forte croissance ces dernières années. L’an dernier, un peu plus de 1 million de ménages non imposables sont « en-trés » dans l’impôt, soit deux fois plus qu’en 2011. Un phénomène en partie lié à l’évolution des mesures fiscales, pas toujours anticipée par les ménages.Cette année, le même phénomène de-vrait s’observer, même si la réduction d’impôt de 350 euros votée le mois der-nier et qui « sort » de l’impôt près de 2 millions de ménages, en neutralisera en partie les effets. Certaines mesures fiscales qui s’appliquent cette année devraient en effet avoir des répercus-sions sensibles. D’après les chiffres de la députée PS valérie Rabault, rappor-teure du Budget, la fiscalisation de la majoration de pension de 10 % pour les retraités ayant eu trois enfants devrait faire entrer 337.000 ménages dans l’impôt cette année. La fiscalisation de la part employeur des complémentaires santé devrait, pour sa part, rendre impo-sable quelque 252.000 foyers supplé-mentaires, tandis que la fiscalisation des heures supplémentaires, appliquée pour la première fois sur une année entière, fera entrer dans l’impôt près de 200.000 ménages de plus.

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LE RÉVEIL INtERNatIONaLINtERNatIONaL

au prix d’une résistance acharnée les palestiniens ont obtenu, après 50 jours de bombardements intensifs, une trêve illimitée et un accord favorable. bien que sou-tenu par les nations occidentales, Netanyahou est très fragilisé en Israël.

Cet été le peuple palestinien a vécu une des plus terribles offensives de l’armée israélienne, en territoire occupé, depuis des décennies. Au prétexte de répliquer à l’assassinat de 3 jeunes israéliens par le Hamas, ce qui n’a jamais été prouvé, Netanyahou a déchainé la foudre et le feu sur les populations civiles de Gaza. Aujourd’hui, il semble à bien y regarder que l’opération militaire était program-mée en fait depuis plusieurs semaines et que le crime de ces 3 jeunes n’était que prétexte à envahir Gaza, Tel Aviv n’ayant pas supporté le retour du Hamas dans le gouvernement de l’Autorité palesti-nienne. Comme nous l’avons écrit dans notre dernier N°, dès lors il fallait à tout prix casser l’espoir né de cette nouvelle donne, maintenir sous le joug israélien l’ensemble du territoire, asphyxier les populations et discréditer l’Autorité palestinienne et ses dirigeants. Le sous-sol de Gaza riche en gaz représentant également un enjeu non négligeable.

Pour atteindre ces objectifs, 42 000 réservistes ont été mobilisés ; l’aviation, les chars de Tsahal (l’armée israélienne) ont bombardé durant près de 50 jours. Des bombardements « ciblés » contre des chefs du Hamas où des terroristes connus, selon les généraux israéliens, qui feront au total 2106 morts pales-tiniens parmi lesquels 547 enfants et plus de 250 femmes. Même des écoles sous contrôle de l’ONU n’échapperont pas au pilonnage. Aujourd’hui le bilan est catastrophique. Le tissu urbain a été dévasté soit selon les premières estima-tions : une cinquantaine d’écoles, 60 mosquées et 28 institutions nationales mais aussi 6 hôpitaux : l’hôpital général de Deir al-Balah, l’hôpital de réadapta-tion de Wafa, l’hôpital du Croissant-Rouge palestinien, l’hôpital général de Beit Hanoun, l’hôpital général de Jabalia Kamal Odwan et même l’hôpital pédia-trique El-Dorra de Gaza, l’unique cen-trale électrique ne fonctionne plus qu’à 50%. Un quart des habitants de Gaza ont fui leur maison et 240 000 réfugiés s’entassent dans des sites de l’ONU plus que jamais saturés… A l’abri du système de défense anti-aérien « Dôme de fer » financé par Washington, depuis 2009, en plus des 3 milliards de dollars d’aide militaire annuelle, la population israé-lienne a été relativement bien protégée des tirs de missiles du Hamas. L’essen-tielle des victimes seront des soldats engagés dans le conflit.

Une résistance acharnéeNotons, durant toute cette période, le silence assourdissant des grandes institutions internationales. Mutisme également du côté de la Ligue arabe ! Une déléguée aux « droits humains » des Nations Unies parlera bien (dans le vide ?) de « crimes de guerre » mais visi-blement sans suite. Pire, certains gou-vernement, comme celui de la France, des États-Unis, de la Grande Bretagne etc… apporteront leur caution officielle aux massacres perpétrés par l’armée israélienne. Tandis qu’à Tel-Aviv les manifestants anti-guerre seront arrê-tés ou physiquement agressés par les extrémistes ultra-religieux et les soldats récalcitrants emprisonnés, à Paris, le premier ministre, manuel valls a inter-dit les manifestations et traité d’antisé-mites les opposants à la guerre… Pas un mot pour les victimes civiles, majoritai-rement des enfants, des femmes et des vieillards !Finalement, le 26 Août au Caire, sous l’égide de l’Egypte - qui fait son grand retour sur la scène diplomatique dans la région-, un cessez-le-feu « illimité » a été signé entre israël et les dirigeants palestiniens après cinquante jours ex-trêmement meurtriers et au prix d’une résistance acharnée. Parmi les détails de cet accord, la levée progressive du blocus mis en place en 2006 aurait été accordée par Tel-Aviv. Selon des responsables palestiniens

Du sang et des larmes pour une victoire

Israël / Palestine

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INtERNatIONaL INtERNatIONaL LE RÉVEIL

présents au Caire, la proposition égyp-tienne sur laquelle les deux camps se sont entendus prévoit une cessation illimitée des hostilités avec l’ouverture immédiate des points de passage entre Gaza, israël et l’Egypte, ainsi qu’un élar-gissement de la zone de pêche palesti-nienne en Méditerranée. Les pêcheurs palestiniens pourront, désormais, lancer leurs filets jusqu'à 6 000 milles marins au lieu de 3 aujourd’hui. Deux autres points de l’accord sont toujours débat-tus entre israéliens et Palestiniens : la construction d’un port à Gaza et la libéra-tion de membre du Hamas détenus par israël en Cisjordanie occupée.Pour les Palestiniens cet accord à un fort goût de succès. « Israël 0 - Hamas 1 » titrait le quotidien israélien El Haarezt au lendemain de la signature du cessez-le-feu. Dans son propre camp Netanya-hou est très critiqué pour une guerre qui se termine « dans la honte et la confu-sion ». Un sondage récent du Jérusalem Post montre que seulement 38% des israéliens approuvent son action contre 82% au début de l’offensive de Tsahal. il est clair qu’il n’a pas atteint ces objectifs qui visaient à faire taire militairement le Hamas et à casser l’entente entre l’orga-nisation islamiste et l’Autorité palesti-nienne. Cette victoire est avant tout la victoire de l’union nouvelle des forces palestiniennes née le 2 juin dernier lorsque le Hamas et le Fatah ont formé un gouvernement d’union nationale.

JPDelahaye

Dans un article publié par le quoti-dien L’Humanité du 28 août 2014, Françoise Germain Robin, journa-liste, spécialiste de la question israélo-palestinienne revient sur les raisons qui ont conduit le pre-mier ministre israélien à accepter le cessez le feu. Extraits.

Deux éléments ont amené Netanya-hou à signer l’accord du Caire, explique FGR : les pressions internationales et l’isolement grandissant d’israël dans le monde ; les dissensions et les cri-tiques internes, de plus en plus vives. La pression des États-Unis, de l’ONU et, dans une moindre mesure, de l’Union européenne en faveur d’un cessez-le-feu s’est faite plus forte ces dernières semaines, face aux images insoute-nables des victimes civiles, surtout les enfants. Les dirigeants israéliens sont, pour la première fois, sous la menace de la Cour internationale de justice et l’ONU a diligenté une enquête pour crimes de guerre. Pour la première fois aussi, l’aéroport Ben-Gourion a reçu des roquettes et des vols ont été annulés (…)Les critiques viennent de son propre

camp : le comité central du Likoud est convoqué pour tirer les conclusions de la guerre contre Gaza, car, dit son président, « la guerre se termine dans la honte et la confusion pour Israël ». Quatre ministres d’extrême droite ont publi-quement désavoué le cessez-le-feu et le Conseil des colonies l’a qualifié de « red-dition face au terrorisme ». Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieber-mann, parle déjà d’élections anticipées.A gauche, la présidente du Meretz, Za-hava Gal–On estime que « la guerre était une faute stratégique qui s’est terminée par un succès du Hamas au détriment des ha-bitants du Sud », dont 68% estiment que le gouvernement les a mis en danger et mal protégés.La situation est donc délicate pour Benyamin Netanyahou et son parti, le Likoud, menacé de scission par ceux qui estiment, comme le député Moshé Kahlon, qu’il est trop influencé par l’ex-trême droite, les colons et les religieux.

Pourquoi Netanyahou a perdu ?

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LE RÉVEIL INtERNatIONaLINtERNatIONaL

sur fond de crise économique et sociale, de violentes émeutes ont réveillé une amérique ber-cée d’illusion post-raciale.

Fergusson - État du Missouri, 9 août 2014. Un ou des fl ics blancs abattent de six balles, dont deux dans la tête, un jeune noir non armé, Michael Brown. La ville de 21 000 habitants, composée majoritairement d’afro-américains, et plusieurs autres du même état, s’em-brasent. Face à la communauté de la jeune victime, qui réclame justice, les forces de police, équipées d’armes de guerre, le plus souvent issues des stocks de l’US Army, déchainent la violence. On compte chaque nuit plusieurs dizaines de blessés, dont certains par balles, des centaines d’arrestations. Deux journalistes sont placés en garde à vue. La police de Fergusson n’aime pas les caméras. Le gouverneur, membre du parti démocrate, comme Obama, instaure le couvre-feu et fait appel à la garde nationale. Les rues sont qua-drillées, les identités contrôlées. Les images diffusées par les chaînes de télévisions américaines réveillent de vieux souvenirs des émeutes raciales d’il y a presque un demi-siècle, lorsque le pasteur noir Martin Luther King et les militants des droits civiques étaient poursuivis, matraqués et emprisonnés et que la militante communiste Angela Davis devenait par décision d’État « En-nemi public N°1 ». Durant tous ces évènements la Maison-Blanche est restée muette. Finalement, au bout de plusieurs nuits d’intenses affrontements, le premier président noir des États-Unis, également prix Nobel de la Paix, a lancé un appel au calme demandant aux forces de l’ordre « de la retenue ».

usa

MISSOURI BURNINg

Ces évènements sont-ils le fruit d’une simple bavure policière ou le reflet d’une société qui se voile la face de-puis des années derrière une pseudo politique d’intégration ? Pour Thomas Sugrue, professeur d’histoire et de sociologie à l’Université de Pennsyl-vanie, « il y a bien un mouvement d’inté-gration mais il est extrêmement lent. Les changements ne se font qu’aux marges ». Force est de constater que les com-portements paranoïaques vis à vis des Afro-américains perdurent et restent le plus souvent impunis. L’Américain moyen, armé jusqu’aux dents, hésite d’autant moins à tirer toujours en “légitime défense” s’il s’agit d’un noir. Ce fût le cas en 2012 pour Traynon Mar-tin, 17 ans, assassiné par son voisin, d’une balle dans le ventre. Le meurtrier Georges Zimmerman a été acquitté.

Une société violente et inégalitaireMais la violence est aussi économique et sociale. Selon Thomas Sugrue « il y a aujourd’hui un gouffre entre leurs attentes

(les noirs - NDLR) et les inégalités qui per-durent. C’est ce gouffre qui nourrit la colère. Fergusson et Saint-Louis sont deux parfaits exemples de villes encore profondément sé-gréguées (…) Alors même que les systèmes éducatif, policier ou bancaire perpétuent ces inégalités le taux de chômage des noirs est encore le double de celui des blancs ». Le chercheur à l’université de Pennsyl-vanie n’est pas seul à faire ce constat. interrogé par l’AFP sur cette question, Hilary Shelton, vice-président de la plus ancienne organisation de défense des minorités, l'Association nationale pour la promotion des personnes de couleur (NAACP) précise tout d’abord : « Souve-nons-nous qu'il y a 50 ans, la ségrégation était la loi, il y avait un Code noir qui limi-tait les droits des Noirs. Grâce à Martin Luther King, notre pays a pris une bien meilleure direction. Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire », ajoute-t-il.En matière d'emploi par exemple, avec un chômage qui touche trois fois plus les Noirs que les Blancs, ou en matière d'éducation quand, à certains endroits, 60% des jeunes Noirs abandonnent le

En 2009, Albert vaughn, 18 ans, lycéen à Englewood (banlieue de Chicago), était battu à mort alors qu’il jouait au base-ball

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INtERNatIONaLINtERNatIONaL LE RÉVEIL

système scolaire.De fait, dans de nombreux secteurs, les inégalités persistent de manière criante, selon les chiffres fournis par le NAACP. Un million de Noirs sont enfermés dans les prisons américaines sur une population carcérale de 2,3 mil-lions. Un Noir sur 6 a fait de la prison en 2001. Noirs et Hispaniques, soit 25% de la population américaine, représentent 58% des personnes incarcérées. Les statistiques relatives à l’application de la peine de mort indiquent que la race de la victime notamment, reste un facteur important dans l’application de la peine de mort. Le risque d’être condamné à mort est quatre fois plus grand lorsque la victime est blanche que lorsqu’elle

est noire, et jusqu’à 11 fois plus grand quand l’auteur du crime est un Noir et la victime blanche, constate Amnesty international. Alors que cinq fois plus de Blancs se droguent, les Noirs sont dix fois plus souvent envoyés en prison pour des délits liés aux stupéfiants.En matière de santé, une personne sur deux porteuse du viH ou malade du sida est noire, ils ont également plus de risques de diabète, de maladies car-diaques et il y a trois obèses noirs pour deux blancs. Chez les moins de 65 ans 18% n'ont pas d'assurance santé.Concernant les richesses, le patrimoine médian d'un foyer blanc 113 000 dol-lars est 20 fois plus élevé que celui d'un foyer noir, 5 700 dollars, selon une

étude publiée en juillet. Le fossé des revenus entre les deux communautés s’est creusé, passant de 19 000 dollars à la fin des années 60 à près de 27 000 dollars de nos jours. Dans ce contexte, les Noirs forment le bataillon le plus imposant des Américains vivant sous le seuil de pauvreté (27,6%) alors qu'ils ne représentent que 13% de la population.La racine du mal est bien là. il faudra plus que quelques nominations d’Afro-américains, comme l’a fait Obama, à des postes clés de l’administration US pour répondre aux attentes de toute une population. L’Amérique post-raciale est une illusion.

JPDelahaye.

Une employée de deux Dunkins Do-nuts du New Jersey est décédée, fin août, alors qu'elle faisait la sieste dans sa voiture sur un parking. N'ayant pu trouver d'emploi à temps plein, Maria Fernandes, 32 ans menait une existence misérable et précaire en jonglant avec les horaires de quatre emplois et en me-nant un véritable marathon entre leurs quatre emplacements, pour subvenir à ses besoins. À tel point qu'on l'a retrou-vée morte dans sa voiture. La jeune femme n'est pas décédée d'épuisement, mais d'avoir inhalé le

monoxyde de carbone émanant de sa voiture, dont le moteur tournait encore lorsqu'elle s'est endormie. Les vapeurs de monoxyde se sont mélangées à des émanations de gasoil, provenant d'un jerrican qu'elle gardait à l'arrière de sa voiture, pour éviter de tomber en panne les jours où elle n'avait pas le temps de s'arrêter à une station-service au cours des trajets entre ses lieux de travail.

"Lutte désespérée"Pour le lieutenant Daniel Saulnier, interrogé sur le parking par le quo-

tidien de Newark The Star Ledger , la jeune femme décédée semble « avoir lutté désespérément pour joindre les deux bouts, en travaillant d'arrache-pied, pour finalement mourir dans ce tragique acci-dent ». Ce fait divers met en lumière un dysfonctionnement récurrent dans la société américaine qui, conjuguant “fluidité du marché de travail” et ab-sence de protection sociale, plongent de nombreux travailleurs peu qualifiés dans des situations inhumaines de sur-menage. Le Bureau fédéral américain des statistiques du travail estime à 7,5 millions le nombre de personnes qui, aux États-Unis, cumulent plusieurs postes à temps partiel.

J. - P. D.

Morte pour survivre une femme cumulant quatre emplois décède dans sa voiture

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 201412 -

Obama impose une ligne agres-sive dans le règlement des confl its et met l’ONu hors-jeu. une fois de plus la France s’aligne.

Dans un contexte international explo-sif, un sommet de l’OTAN (Organi-sation du Traité de l’Atlantique Nord), s’est tenu, début septembre, à Newport (Grande-Bretagne) en présence d'une soixantaine de chefs d'Etat et de gou-vernement. Au centre des discussions offi cielles l’Ukraine et la mobilisation, derrière les Etats-Unis, contre les terro-ristes de l’Etat islamique.Concernant l’Ukraine, le boss en per-sonne avait donné le ton la veille du sommet. En effet, lors d'une visite en Estonie, destinée à « rassurer » les pays baltes, Obama a appelé l'Alliance à soutenir « sans ambiguïté » l'Ukraine et à prendre « des engagements concrets pour l'aider à moderniser et renforcer ses forces de sécurité ». il a enfoncé le clou dans une tribune commune avec Da-vid Cameron, premier ministre britan-nique, publiée le 4 septembre dans le Times : « Nous devrions soutenir le droit de l'Ukraine à déterminer son propre avenir démocratique et continuer nos efforts pour renforcer les moyens de l'Ukraine », ont écrit les deux dirigeants.Rien n'oblige l'Otan à défendre l'Ukraine, qui n'est pas membre de l'Alliance, mais les Occidentaux ont

promis de soutenir son armée par des programmes de modernisation dans les domaines de la logistique, de la cy-berdéfense, du commandement et des soins aux soldats blessés. Les dirigeants occidentaux, au premier rang desquels la France, se sont donc rangés derrière la bannière étoilée et ont adopté un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP) qui doit permettre d'augmenter la rapi-dité de déploiement de troupes en cas de crise et impliquera plusieurs milliers de soldats. Cette force pourra « être déployée n'importe où dans le monde très rapide-ment », ont affi rmé Obama et Cameron. il s’agit pour eux d’une réponse à la fois stratégique et militaire des Alliés aux nombreuses crises qui déstabilisent ses environs immédiats, en Ukraine mais aussi au Moyen-Orient.

interventionnisme à tout crinDans le cadre d’une force de réaction rapide déjà constituée et qui compte 5 000 hommes, l’Otan serait désormais en mesure de projeter « plusieurs mil-liers d’hommes dans un délai de 48 à 72 heures ». Une réaction rendue possible par le pré-positionnement de maté-riels, le développement logistique et des moyens aéroportuaires accrus. Les états-majors multinationaux comme celui de Szczecin, en Pologne, seront renforcés. Les exercices militaires de l’Otan intensifi és dans l’Est de l’Europe, s’ajoutant à une série de mesures de

OtaN I ESCALADE AU SOMMET

“réassurance” comme la surveillance du ciel balte ou polonais et l’envoi de frégates en mer noire. Sans perdre de temps, le sommet à peine terminé 500 parachutistes ont débarqué à Lielvarde en Lettonie. Nul doute que Poutine va apprécier cette démonstration de force aux frontières de la Russie. Moscou a déjà fait savoir qu’elle réagirait à la « menace si l’Otan se renforçait prêt de ses frontières » et a annoncé d’ici la fi n de l’année un réajustement de sa doc-trine militaire. On est bien là dans le cas d’une dangereuse aggravation de la situation internationale !A Newport Obama, se comportant en véritable chef de guerre, a également travaillé à la mise en place d’une coali-tion militaire internationale pour com-battre l’État islamique (Ei). Premier à se porter volontaire : le guerrier Hollande. Au total dix pays tous extérieurs à la région à l’exception de la Turquie qui a des frontières communes avec l’irak et la Syrie, participeront à cette coali-tion. On voit bien dans ces choix stra-tégiques et militaires que le locataire de la Maison-Blanche, accessoirement prix Nobel de la Paix, choisit de mon-trer sa force plutôt que de donner aux Nations-Unies, dont c’est le rôle, la pri-mauté dans le règlement pacifi que des confl its. Preuve supplémentaire s’il en fallait, les 28 nations participantes à ce sommet ont décidé d’inverser la courbe des dépenses d’armement jusqu’alors à la baisse. Pour chaque pays membre de l’Otan il faudra désormais consacrer 2% de son PiB à des dépenses d’arme-ment. La veille du sommet, le quotidien Libération titrait en pages intérieures : « Obama resserre les rangs de l’OTAN ». C’est chose faite.

JPDelahaye

LE RÉVEIL INtERNatIONaL

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LE RÉVEIL - N° 802 - aVRIL 2014 - 13

le réveilPour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

N° 806Septembre 2014

LE CAHIER MÉMOIRE

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

ÉDItO

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arkidèspar paul m

arkidès

Lorsque la France s’est retrouvée occupée en grande partie, par l’armée nazie et que le maréchal

Pétain s’est fait désigné Chef de l’Etat par une majorité de l’Assemblée Nationale amputée des députés communistes injus-tement emprisonnés, la population sous le choc était consternée.Quelques uns ont tout de suite pensé Ré-sistance, d’autres que le maréchal allait

signer l’armistice pour reprendre la lutte contre l’occupant. C’est la signature de l’armistice et la poignée de mains entre Pétain et Hitler à Montoire qui ouvrit les yeux de ces derniers. Puis ce fut les appels du général Charles de Gaulle, de Charles Tillon, de Maurice Thorez et Jacques Duclos. Et peu à peu au travers de milles épreuves, nos concitoyens et concitoyennes en découvrant chaque

des combattants

Résistance : le peuple quand il gronde…

jour plus clairement les objectifs des nazis et de leurs alliés, construisirent la Résistance sous de multiples formes. Ne respectant rien qu’eux même, voulant imposer l’ordre pour l’ordre, les nazis ont martyrisés notre peuple comme nombre d’autres peuples d’Europe pour tenter d’affirmer et d’étendre un pouvoir qu’ils prétendaient mettre en place pour mille ans.Jour après jour, la Résistance se dévelop-pait à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Elle s’étendit encore après l’invasion de la zone libre par les nazis en 1943 où elle existait déjà, sur le territoire national, tandis que les troupes de la Résistance extérieure avec des troupes alliées libérait l’Afrique du Nord et que les Soviétiques aux prix de sacrifices inouïs gagnaient les batailles de Stalingrad*, Leningrad* et Koursk*. La confiance en la victoire sur le nazisme et le fascisme en Europe gagnait de plus en plus de consciences. La libéra-tion se produisit avec le concours actif de la Résistance - dont certains aujourd’hui s’efforcent de réduire le rôle - permettant par ses actions contre l’occupant, aux troupes libératrices débarquées en Nor-mandie puis en Provence, de progresser rapidement sur le territoire national. La Résistance, lors de l’insurrection natio-nale de l’été 1944, était devenue « le peuple en armes » et comme le dit une vieille chanson de chez nous, « le peuple quand il gronde a la taille d’un géant. »(1)

(1) Le Gaillan, chanson des provinces du Nord-Pas-Calais.

* voir dossier Réveil de Mars 2013.

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 201414 -

LE RÉVEIL DOssIERDOssIER

La quasi-totalité du territoire est en paix. Les anciens mili-ciens se terrent.

Les tribunaux annoncent régu-lièrement des condamnations à mort d’anciens supplétifs de la Gestapo, d’écrivains qui se sont déshonorés, tel Robert Brasillach. D’autres sont activement recher-chés, et d’autres plus noncha-lamment, c’est selon, et l’on ne se prise pas du côté de la Résistance pour dénoncer les lenteurs, voire les complaisances d’une adminis-tration où sont encore actifs des hommes de vichy. De temps en temps, une grenade explose, on tire, dernière salve d’un fanatique ou d’un collaborateur traqué. En mars, un commando allemand venant des iles anglo-normandes encore occupées débarque à Granville, sur la côte ouest du département de la Manche, et fait des prisonniers. On se bat encore en 1945 à la Rochelle, à Royan, et la poche de résistance allemande de Saint-Nazaire ne se rendra qu’avec l’ensemble du Reich.

Pour l’essentiel cependant, on pense à autre chose. On a eu froid. On a faim. On suit avec passion les avancées des Alliés, mais il faut reconstruire et l’on a du mal sans doute, aujourd’hui, à mesurer la profondeur des stigmates laissés par l’Occupation et les combats. Caen, Le Havre, Saint-Lô et des dizaines de petites villes sont détruites, rasées, le plus souvent par les bombardements alliés. Sur les ruines du Havre, l’archi-tecte Perret édifiera les belles alignées qui sont celles encore aujourd’hui de la cité portuaire. Mais dans l’heure, on marche sur les décombres. La presse annonce comme une grande nouvelle, au début de l’année, la reconstruction du pont de Bezons, dans la ban-lieue ouest de Paris, parce qu’il va permettre enfin, lit-on, de renouer les communications avec Le Havre et Cherbourg. 5000 ponts, 500.000 immeubles totalement détruits, et plus d’un million et demi partiellement détruits. Des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles ravagées…

On dresse le compte des pillages de l’occupant en essayant d’établir le bilan total des dommages de guerre. On peut lire, dans les do-cuments d’époque, que les Alle-mands, officiellement - sans tenir compte des produits consommés sur place ou par le biais du marché noir - ont prélevé sur l’économie agricole nationale près de 150 mil-lions d’œufs, près de 3 500 tonnes de volailles, ou 2 300 000 tonnes de blé, 33 000 tonnes de fromage, le reste à l’avenant… D’autres documents officiels dressent les mêmes comptes scrupuleux pour l’ensemble de la production natio-nale, de l’acier aux bicyclettes, en passant par la verrerie, les pro-duits en céramique, les souliers et les sabots, les peaux de lapin et de mouton, le plâtre, les wagons… On a, là encore, de la peine à ima-giner les incroyables tonnages de produits, tous les produits sans exception, ainsi transportés en Allemagne… Ce n’est pas de l’im-provisation de la part des occu-pants, mais la mise en œuvre d’un plan concerté, exposé par l’un des dirigeants du Reich, Göring lui-même, dès 1942, et que révélera un document fourni au procès des criminels de Nuremberg : « Ce que nous prendrons en France devra s’entasser dans les entrepôts du Reich avec la rapidité de l’éclair (…) On a fait valoir que cela risquait de provoquer l’inflation en France. Peu importe qu’il en soit ainsi. Telle est ma volonté formelle. L’inflation sera telle que le système économique tout entier de la France pourra bien, s’il le veut, se disloquer complètement ou même cesser d’exister. La France ne vaudra pas davantage qu’un genre bien connu de papier que nous réservons à un certain usage. Alors seulement nous aurons frappé la France comme nous voulons qu’elle soit frappée. »

LA FRANCE sous la botte nazieparis martyrisé, mais paris libéré… peut-être les mots du géné-ral de Gaulle au lendemain de l’insurrection de la capitale résonnent-ils encore en ce 8 mai 1945. mais cela fait déjà près de neuf mois que l’occupant a fui, entassant en hâte ses cartons et les traces de ses exactions, des tortures et des spoliations, dans les camions de la Wehrmacht ou des ss. La Normandie, puis la France tout entière, ou presque, ont recouvré la liberté, et les derniers combats qui viennent de prendre fin, titanesques, ont eu lieu sur le sol allemand, l’armée rouge, comme les anglo-américains ou les Français combattants révélant avec l’avancée des chars l’ampleur ini-maginable du crime.

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La complicité des dirigeants de vichy s’étend là aussi. La collabo-ration, au-delà même de ses as-pects les plus ignominieux contre la Résistance, dans la déportation massive des juifs de France, a mis au plan économique, la France à genoux. Quant aux rôles de Phi-lippe Pétain ou de son ministre Pierre Laval, voici ce que Göring en pensait, dans le même docu-ment : « Mais, direz-vous, et la politique étrangère de M. Laval ? Je m’en moque. La seule chose qui m’in-téresse, c’est d’arracher à cette nation enfin placée sous notre domination tout ce que nos efforts peuvent obte-nir d’elle, tout ce que nous pourrons faire passer en Allemagne. » « L’Alle-magne nous a pris 860 milliards », titre le journal Nation. Bilan pro-visoire, qui ne tient sans doute pas compte, à cette époque-là, des œuvres d’art et des biens indivi-duels spoliés, particulièrement aux juifs, et auxquels il faut ajou-ter le coût des destructions.

Et comment évaluer le terrible bilan humain des années qui viennent de s’écouler ? Deux mil-lions de prisonniers dès 1940. Plus de 700.000 hommes réqui-sitionnés au titre du service du travail obligatoire, le STO. Plus de 200.000 déportés au titre de la Résistance ou parce qu’ils sont juifs, sans que l’on mesure encore, dans les lendemains im-médiats de la capitulation, ce que la déportation et l’extermination systématique des juifs d’Europe ont été réellement. C’est seule-ment à l’approche du procès de Nuremberg, à la fin de 1945, que la spécificité irréductible de “ la so-lution finale ” va apparaitre dans son horreur absolue.

Trois millions de Français en Allemagne. On avance aussi à l’époque le chiffre de 700 000 morts. 95 000 tués dans la défaite de 1939-1940. 25 000 morts par-

mi les troupes françaises qui ont combattu depuis l’été 1944 aux côtés des Alliés. 150.000 victimes civiles et autant de combattants de la Résistance, pour nombre d’entre eux fusillés par l’occupant. Parmi ces chiffres, il faut retenir le chiffre énorme des otages as-sassinés. Près de 30.000. Autant de chiffres que préciseront par la suite les études des historiens

mais qui témoignent, dès les lendemains de la Libération puis de la victoire, de la profondeur des souffrances, sans pourtant pouvoir donner la mesure réelle de l’empreinte laissée dans les consciences par ces quatre années terribles. En mai 1945, le village martyr d’Oradour-sur-Glane est déjà préservé pour que nul n’ou-blie.

… Le maréchal Keitel, au nom de ce Reich vaincu qui devait durer « mille ans », vient de signer. Sa main droite fut, parait-il, « légère-ment tremblante », tandis que l’autre, la gauche, resta gantée de sombre, posée bien à plat sur la table, comme un ultime outrage bien dérisoire. Suivent les paraphes des vainqueurs : Joukov, Tedder, Spaatz et de Lattre, dépêché par de Gaulle. Le plus grand conflit de l’histoire de l’humanité prend fin dans l’allé-

gresse des participants alliés qui, sitôt Keitel escorté, échangent les coupes de champagne. A sa place, peu loquace, Jean-Marie Gabriel de Lattre de Tassigny est d’abord plus soucieux d’écouter que de partici-per à des festivités qui brouillent l’attention. Le mot « France » n’est prononcé que tardivement dans la nuit par le maréchal Joukov, et le souvenir de Yalta brûle encore les mémoires. Sur le terrain, les militaires et diplomates français

8 maI 1945La reddition sans conditions de l’Allemagne nazieExtrait d’un article de Jean-Emmanuel DucOIN (supplément au journal L’Humanité des 7 et 8 mai 2005).

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éprouvent en effet le faible impact de leur représentation auprès des alliés.Trois mois plus tôt, Staline, sous prétexte que Paris n’a pas « porté (…) le fardeau de la bataille » (sic), avait exclu sans ménagement la France de la fameuse conférence où le « monde nouveau » fut dé-coupé en tranches pour le grand partage. Le président américain Roosevelt, dont l’aversion pour de Gaulle est légendaire, consentira aisément à laisser l’homme du 18 juin à la porte. Ainsi, trois mois plus tard à Berlin pour l’acte de capitulation, les généraux fran-çais sont des invités par raccroc. Cet hiatus grandissant entre prose diplomatique et mytholo-gie nationale aura la vie dure sous la bannière tricolore et expliquera longtemps ce souci obsessionnel du rang, traduit notamment par un renforcement du discours colonial qui pèsera lourd dans les décennies suivantes.En fait, les 8 et 9 mai 1945, sur cette terre allemande dévastée, au cœur d’une Europe exsangue, le cauchemar prend congé pro-gressivement. La fin du système nazi de l’horreur programmée, du génocide des juifs, de la mort en déportation de prisonniers poli-tiques et du massacre de millions d’hommes, de femmes et d’en-fants. Les chiffres sont connus. Mais à eux seuls rendent-ils seu-lement compte – maintenant que le temps des historiens est enfin venu - de la monstruosité de l’hitlé-risme et à quel point il fit basculer le destin de la plupart des peuples de la planète, jusqu’en Asie où le Japon subira l’atome améri-cain quelques mois plus tard, en août ? Oui pourtant, ces chiffres disent l’horreur statistique. Celle des camps et des chambres à gaz. Celle des pertes civiles. Celle des peuples parmi lesquels l’ex-Union soviétique, et ses 26 millions de morts (plus ?), restera pour jamais

frappée de stupeur. Ces « bilans » humains permettent au mieux de reconstituer ce que furent les atro-cités de la chose immonde (Brecht) et de donner quelques points de repères sur le “prix” de la vie avant que, en novembre 1945, quelques hauts dignitaires nazis compa-raissent à Nuremberg, là même où furent promulguées des “ lois ” antisémites prises par Hitler dix ans auparavant.Donc, aux premières heures du 9 mai, de Lattre porte sur ses épaules une certaine idée de la France, lui qui conduisit la 1ère armée des côtes de la Méditer-ranée (16 août 1944) aux rives du Danube. L’amalgame de 140.000 soldats issus de la Résis-tance et des maquis aux 260.000 hommes venant d’Afrique du Nord, d’Afrique centrale et des DOM-TOM, avait traversé le Rhin puis le grand fleuve bleu, occupant une grande partie de l’Allemagne nazie. De Lattre avait participé à la libération de Toulon, Marseille, Strasbourg. Et l’encre de sa plume, comme un trait d’union saturé d’années humiliantes de deuil et de souf-france, consacrait la liberté recon-quise - d’abord par les hommes de l’ombre, puis par les militaires - et comme la renaissance d’une France trop facilement vaincue au cours de l’été 1940.Cette France d’une double indignité nationale, celle de Rethondes (22 juin 1940) puis de vichy (10 juillet 1940). Cette France envahie, trahie et soumise pendant l’Occupation à une triple dictature : la Gestapo, la Wehr-macht et le régime collaboration-niste de Pétain. Et puis certains se soulevèrent. Comme l’écrit l’his-torien Michel vovelle : « Ce n’est point question de rime : si la Libéra-tion n’a pas été une révolution, elle a à voir avec elle, par le truchement non seulement de la mémoire, mais aussi de son héritage historique dont

elle est porteuse » (1). A la débâcle du nationalisme s’opposa, dès les premiers jours de l’Occupation, le patriotisme authentique qui a nourri sans répit les combats de la Résistance, des communistes aux gaullistes, des anonymes aux volontaires courageux qui préservent la flamme. De l’anti-fascisme aux Brigades interna-tionales en Espagne, en passant par le Front populaire, ont émergé des hommes, par milliers, que l’on retrouve plus tard à l’heure des combats décisifs. Malgré les martyrs du Mont-valérien et les milliers de fusillés un peu partout dans l’Hexagone, ces militants, la plupart issus des rangs commu-nistes, ne se battent pas seuls au nom d’une classe ouvrière pure et dure. En portant des coups déci-sifs reconnus par de Gaulle lui-même, ils s’unissent à tous ceux, venus de tous les horizons, aux-quels répugne l’asservissement de leur patrie, de l’Europe et du monde.Autant dire que la date du 8 mai 1945, pour charnière qu’elle soit comme fut la libération de Paris, est aussi devenue le « socle » de l’antifascisme, un point d’abou-tissement de « l’esprit » né de la victoire sur l’hitlérisme et de l’exaltation de la Résistance. De sorte qu’elle reste la défaite d’une grande entreprise criminelle dans ses différentes variantes, une en-treprise à la fois impérialiste en Europe et de négation de la démo-cratie et de l’existence des nations indépendantes partout dans le monde. Soixante ans après, notre début de XXie siècle n’a-t-il donc rien à voir avec cela ?

(1) Lire 1944, a France se libère, supplé-ment à L’Humanité Hebdo (5-6 juin 2004).

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Le colonel Henri Rol-TanguyLa part de la France dans la victoire

« En cet anniversaire du 8 mai 1945, il me parait indispensable de rappe-ler que, si la France était présente à Berlin ce jour-là, au même titre que les grands alliés, si le général de Lattre, en son nom, a reçu la capitu-lation, c’est qu’elle avait été au com-bat de bout en bout. Un jour, l’armée française de l’élite rendra la liberté à la patrie », déclarait, en substance, de Gaulle en juin 1940. En avril 1942, il précisait sa pensée, souli-gnant que la libération nationale était inséparable de l’insurrection nationale (…). il avait vu la France assurer sa présence et sa parti-cipation aux combats : avec les Forces françaises libres (FFL) sur le front extérieur et, sur le front intérieur, la Résistance, dont les composantes, FTP notamment,

allaient se regrouper, en 1943, au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFi). Tout cela devrait permettre la constitution du CNR, dont Jean Moulin avait jeté les bases.Ainsi, avant et pendant le dé-barquement en Normandie, les Forces françaises de l’inté-rieur prirent part aux combats. Le général Eisenhower en était conscient. il souligna que le suc-cès du débarquement avait tenu à l’intervention, tout à la fois, de l’aviation et des FFi. Du reste, s’agissant de la libération de Paris, il faut rappeler que les alliés pro-jetaient de contourner la capitale. Eisenhower l’a encore remarqué : les FFi, de l’intérieur de la ville, lui ont forcé la main. voici donc

Paris libéré, ce qui, contraire-ment à certaines allégations, n’a en rien freiné l’offensive alliée… N’oublions pas, non plus, en Pro-vence, le débarquement de la 1re armée. Très rapidement, elle est remontée par la vallée du Rhône, gagnant près de deux mois sur les prévisions des forces alliées. Cela, une fois encore, grâce à la Résis-tance (…). En janvier 1945, quand la bataille d’Alsace s’est engagée et que Strasbourg s’est trouvé mena-cé, le général de Lattre se trouvait à la tête de 300.000 hommes, dont 137.000 combattants issus des FFi (…).

En janvier 1945, au total, l’ar-mée française comptait plus de 400.000 hommes. L’Alsace put ainsi être libérée et Strasbourg sauvegardé. Ce fut la victoire de Colmar, le 2 février.

Le problème de la présence de la France en Allemagne s’est posé. La France obtient un cré-neau sur le Rhin et le franchit, les 30 et 31 mars (…). Alors débuta la fameuse épopée du régiment de Fabien, devenu le 151e régiment d’infanterie (…). Toute l’armée française réunie fonça le long du Danube, et, le 25 août, ses élé-ments avancés pénétraient dans Ulm (…). Une partie de l’armée française se dirigeait vers l’Au-triche.

« Le 8 mai 1945 (…), nous nous trouvions dans la région de Waldsee. Comme beaucoup, je ne peux parler d’un sentiment de joie. L’arrière-plan était trop lourd : des années de combats, tant d’amis, de camarades tombés, torturés, déportés, fusillés. Les femmes des camarades, aussi, fusillées ou déportées… Je ne pouvais pas oublier ça. »

Propos recueillis par Jean MorawkiTiré de L’Humanité du 8 mai 1995

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Après avoir œuvré pendant quatre années d’occupation dans la clandestinité aux quatre coins de l’hexagone, c’est fin juin que Fabien est de retour à Paris. il est chargé du commandement des FTP pour la rive gauche et la banlieue sud, ce qui est une affec-tation stratégique puisqu’il doit interdire le passage des troupes nazies refluant des côtes nor-mandes.

Le 14 juillet, alors que Paris n’est pas encore libérée, il organise et couvre un « meeting » au Krem-lin Bicêtre, non loin de la place d’italie. La manifestation est un succès malgré l’attaque des troupes allemandes et prélude la libération de la capitale. Le 13 août, sur ordre de l’État major des FTP, il attaque le dépôt de trains de la gare de Chatillon Montrouge d’où partent encore des convois de soldats, de notables, de dépor-tés. Opération délicate qui mobi-lise 150 hommes et amalgame combattants FTP expérimentés et les nouveaux venus au com-bat. Mais le dépôt est repris ainsi que celui de vitry le lendemain. Fabien toujours aux avant-postes de l’action prend une balle dans la cuisse qu’un médecin résistant doit extraire sans anesthésie. il est immobilisé deux jours.

Le 20 août, conformément aux ordres, il ne tient pas compte de l’appel à la trêve et fait dresser des barricades dans Xiiie arron-dissement. il attaque le carrefour de la porte d’Orléans occupé par les Allemands. Le 22 août, Paris se couvre de barricades. Le 23 les Allemands ne contrôlent plus que 9 des 36 points d’appui qu’ils avaient fortifié. Le 24, Fabien

organise l’attaque de la position la plus importante des occupants dans Paris : le palais du Luxem-bourg qui abrite l’état major de la Lutwaffe. Quatre cents combat-tants FTP mènent les opérations en reprenant progressivement les immeubles alentours. Mais ils n’ont que des armes légères face à un réseau complexe de bunker et de fortifications tenu par 600 hommes. Fabien sollicite alors l’appui de la 2e DB de Leclerc, no-tamment de ses armes lourdes et c’est le 25 vers midi que des FFi et des soldats de la 2e DB mènent l’assaut final.

Pour ceux qui en doutaient en-core, cette opération aura permis de consacrer les capacités et la valeur militaire de la Résistance intérieure. Tout à la fois, chef, or-ganisateur et combattant, Fabien signe un nouveau fait d’armes. Néanmoins fidèle à lui-même, il n’en restera pas là. Paris libéré ne lui suffit pas. il continue le com-bat contre les nazis… probable-ment avec l’espoir secret de libé-rer sa femme, Andrée, déportée à Ravensbrück.

Fabien AUGER

Jusqu’à la fin, les der-niers tenants de l’auto-rité du Reich s’efforcent d’obtenir quelque ar-rangement séparé avec

les Occidentaux. En vain ! Ceux-ci excluent toute autre issue qu’une reddition sans condition reçue par tous les alliés à la fois. Il est vrai que l’amiral Friedeburg conclut, le 4 mai, avec Montgomery la capitulation des armées du nord-ouest de l’Allemagne, du Danemark et des Pays-Bas. Mais ce n’est là qu’une convention entre chefs militaires locaux, non point un acte engageant le Reich. Fina-lement, Doenitz se résigne. Le géné-ral Jodl, envoyé par lui à Reims, y apporte à Eisenhower la capitulation totale. Celle-ci est conclue le 7 mai à 2 heures. Le feu doit cesser le len-demain à minuit. Comme l’acte est signé au quartier au quartier général du commandant en chef occidental, il est entendu que, par symétrie, une ratification aura lieu, le 9 mai, au poste de commandement soviétique à Berlin. Je n’ai naturellement pas manqué de régler à l’avance, avec les alliés, la participation française à la signature de ces deux documents. Le texte, d’une extrême et terrible simplicité, ne soulève de notre part aucune objection. Mais il faut que la France, elle aussi, le prenne for-mellement à son compte. Je dois dire que les alliés nous le demandent eux-mêmes sans ambages. A Reims, comme on en est convenus, le géné-ral Bedel Smith, chef d’état-major du général Eisenhower, préside la céré-monie au nom du commandant en chef et signe, d’abord, avec Jodl repré-sentant de Doenitz. Ensuite, pour les Russes le général Souslaparov, pour les Français le général Sevez, sous-chef d’état major de la défense natio-nale - Juin étant à San Francisco - apposent leur signature.

Fabien ou la jeunesse aux avant-postes dans la libération de Paris

LE RÉcIt Du GÉNÉRaL DE GauLLEExtrait des Mémoires de guerre, le salut 1944-1946

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Quant à l’acte de Berlin, il va com-porter une plus grande solennité. Non point qu’il ajoute quelque chose à celui de Reims. Mais les Soviets tiennent beaucoup à le mettre en relief. Pour y représenter la France, je désigne le général de Lattre.Celui-ci, reçu par les Russes avec tous les égards convenables, se heurte cependant à une objection protoco-laire. Le maréchal Joukov étant le dé-légué du commandement soviétique et l’air-marshal britannique Tedder celui du commandement occidental, les Russes déclarent qu’en principe ils sont d’accord pour que le général de Lattre soit, lui aussi, présent. Mais, comme les Américains ont envoyé le général Spaatz afin qu’il signe comme de Lattre, le sourcilleux M. Vichynsky, accouru pour « conseil-ler » Joukov, observe que l’Américain fait double emploi avec Tedder et ne saurait participer. Le Français serait dès lors, exclu. Avec adresse et fermeté, de Lattre prétend, au contraire, remplir bel et bien sa mis-sion. L’incident est bientôt réglé. Le 9 mai, le général de Lattre prend place aux côtés des délégués militaires des grandes puissances alliées, sous une panoplie où le tricolore figure avec leurs drapeaux.

A l’acte final de la capitulation alle-mande, le représentant de la France est signataire, comme ceux de la Rus-sie, des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Le feld-marschall Keitel, en s’écriant : « Quoi ? Les Français aussi ! », souligne le tour de force qui abou-tit, pour la France et pour son armée, à un pareil redressement.

Au printemps 1945, alors que les troupes alliées et l’armée rouge combattent sur le sol allemand, les premiers déportés commencent à rentrer. On découvre l’enfer. Les photos des charniers apparaissent dans la presse en même temps que les récits. Des semaines après le 8 mai, un million de Français sont encore en Allemagne, et le sort de ceux que l’on appelle alors les rapatriés va devenir une question brûlante. il faut se rendre compte qu’en une seule journée, celle par exemple du 17 mai 1945, 28.000 personnes, des hommes pour l’essentiel, rentrent à Paris. ils manquent de tout, pour nombre d’entre eux, en dépit de destins par-fois très différents, entre le déporté dans un camp de concentration et le travailleur réquisitionné. Mais tous ont besoin d’aides d’urgence, d’argent, de vêtements, alors qu’ils semblent parfois laissés à leur sort. Le 4 juin, des dizaines de milliers de rapatriés manifestent au minis-tère des Prisonniers. ils réclament des vêtements, le « pécule », mais aussi le « châtiment des traîtres ».

Car si Pétain a été ramené en France depuis le château allemand de la collaboration, Sigmaringen, le cloaque que décrira Céline, son sort n’est en rien comparable à celui de ces centaines de milliers d’hommes ou de femmes. il est logé plus que confortablement et l’Humanité de l’époque souligne que deux cents ouvriers ont travaillé à l’aménage-ment des appartements destinés à l’accueillir. C’est d’autant plus cho-quant que la grande majorité de la population est toujours soumise au rationnement alimentaire. il faut des tickets pour tout. La viande est encore un immense luxe. Les produits laitiers sont rares. il faut attendre des heures devant les bou-tiques et les profiteurs du marché noir sont stigmatisés. Le 3 mai, un cortège de centaines de milliers de personnes manifeste à Paris. Au cœur de la mobilisation du prix du pain et, plus politique, la nationali-sation des trusts et l’application du programme du Conseil national de la Résistance. Car c’est désormais sur ces terrains que se noue la ba-taille politique de la France.

LE RÉcIt Du GÉNÉRaL DE GauLLEExtrait des Mémoires de guerre, le salut 1944-1946

Le retour des déportés

REPèRES

De Stalingrad à Berlin

2 février 1943 : capitulation de la 6e armée allemande à stalingrad19 avril 1943 : insurrection du ghetto de Varsovie10 juillet 1943 : débarquement allié en sicile. Le 25 juillet, chute du régime fasciste italien de mussolini.28 novembre 1943 : conférence de téhéran réunissant churchill, staline et Roosevelt.6 juin 1944 : débarquement en Nor-mandie. 26 août, libération de paris27 janvier 1945 : libération du camp d’auschwitz12 février 1945 : accord de Yalta8 et 9 mai 1945 : capitulation de l’alle-magne nazie.

De Prague à Nuremberg

26 mai 1945 : signature par 51 Etats de la charte de l’ONu à san Francisco5 juin 1945 : l’allemagne est divisée en quatre zones d’occupation25 juillet 1945 : conférence internatio-nale de potsdam6 août 1945 : bombe atomique sur Hiroshima. Le 8, sur Nagasaki14 août 1945 : condamnation à mort de pétain, dont la peine est commuée en détention à perpétuité2 septembre 1945 : le Japon capitule sans conditions20 novembre 1945 : ouverture à Nu-remberg du procès contre les criminels de guerre nazis.

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Le programme progressiste du CNR a fait l’accord des diverses forces de la Résistance avec, au premier rang d’entre elles, gaul-listes et communistes. Les uns et les autres jouissent d’un prestige considérable. Avec la figure de de Gaulle pour les uns, « celui qui a dit « non », et pour les communistes, le Parti, qui avec les combats de la Résistance, le nombre de ses mili-tants y ayant laissé la vie, ce qui lui vaudra d’être appelé, et de s’appeler lui-même le parti « des fusillés ». A cela s’ajoute le prestige de l’URSS et de Staline tels qu’ils apparaissent à l’époque. De fait, le front de l’Est a porté l’essentiel de la guerre contre le nazisme quand bien même le dé-barquement allié a été essentiel et décisif. Au lendemain de la capitu-lation, un journal comme le Monde n’hésite pas à écrire dans son édi-torial que l’Armée rouge a sauvé le monde. Mais communistes et gaul-listes sont déjà en concurrence ou en conflit larvé.Sur des questions comme celles de l’épuration de l’appareil d’Etat, alors que de Gaulle a choisi, parce

qu’il faut faire marcher la machine France, de garder à leurs postes des cadres de l’ancien appareil. Le PCF veut surtout que la mise en œuvre du programme du CNR soit rapide, audacieuse, détermi-nées, et il entend être le Parti de la renaissance française. Maurice Thorez, son secrétaire général, revenu de Moscou et accueilli avec enthousiasme, jouit lui aussi d’un immense prestige personnel que les communistes veulent à l’égal de celui de Gaulle, non sans rai-son. Fort d’avoir combattu sur le sol national même, le PCF rayonne partout sur le territoire. Les élec-tions municipales ont lieu en mai 1945, celles-là mêmes auxquelles les femmes participent pour la pre-mière fois. Les communistes et les listes qu’ils animent sont portés à la tête de centaines de villes. Sur les 80 villes de la périphérie de Paris, ils vont en diriger soixante. Ce sera la fameuse ceinture rouge qui, pen-dant des années, sera le symbole de la gestion sociale communiste. En même temps, Thorez a invité les communistes, non sans mal par-

Reconstruire la Francedans la démocratie

fois quand nombre de ses cadres se sont forgés dans les combats, à entrer pleinement dans la démo-cratie. il a imposé la dissolution des milices patriotiques, qui avaient gardé leurs armes. il invite le PCF à s’engager à fond dans la bataille de la reconstruction.L’Humanité de l’époque met en valeur l’action d’ouvriers d’une usine qui, pour économiser du courant au profit des mines de la SNCF, ont imposé à leur direction réticente de pouvoir travailler la nuit. Thorez, issu du pays minier, va lancer la bataille du charbon. il faut produire et, en même temps, le rôle des mineurs se voit valorisé, y compris par des accords de salaires qui apportent aux plus bas du jour 12,5 % d’augmentation et 25 % aux plus bas du fond, dans l’esprit des grandes conquêtes sociales qui vont marquer l’après-guerre, dont la création de la Sécurité sociale par Ambroise Croizat, l’un des mi-nistres communistes qui participe-ront au gouvernement de la recons-truction. Mais c’est aussi avec la mine que se brisera, deux ans plus tard, l’unité née de la Résistance, quand les chars de l’armée française quadrilleront les corons et que vont partir du gouvernement ces mêmes ministres communistes.Pour l’heure, ce sont d’autres fissures qui apparaissent déjà. Alors que les peuples d’Europe triomphent, en Algérie, à Sétif, la France coloniale tire sur les foules qui manifestent. Elle va s’accrocher à son empire jusqu’en 1962, au prix du sang et de la torture. Les 6 et 9 août, à Hiroshima et Nagasaki, deux bombes d’un type nouveau rasent les deux villes japonaises. Per-sonne ne sait encore que les deux dernières bombes de la Seconde Guerre mondiale sont les pre-mières de la guerre froide.

Maurice UlrichL’Humanité hebdo - 7/8 mai 2005

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INtERNatIONaL INtERNatIONaL LE RÉVEIL

La dette, un drame nationalSes origines, 1822 quand les banquiers anglais prêtaient à une banque privée argentine des sommes astronomiques à des taux délirants, pours financer des projets inexistants… d’industriels bri-tanniques qui - eux-mêmes - ne rem-boursèrent jamais leurs emprunts. Tout benef’ quoi. Puis viennent les années 1970 où la dictature militaire sangui-naire de videla fit exploser la dette exté-rieure du pays pour le plus grand bien des USA.

En 2001, l’Argentine fait faillite et Nestor Kirchner - président de la République - décide de sortir le pays du système. Les argentins détenteurs d’obligation d’Etat les cédant aux ache-teurs les plus offrant… et à bas prix. Et

Kirchner obtient de ces nouveaux créan-ciers une décote de 70 % du montant des sommes à rembourser et un éche-lonnement des échéances. Pour leur donner confiance, les transactions se font par l’intermédiaire de la banque américaine « Bank of New-York ».

La justice americaine « punit » l’Argentine « pour l’exemple »Deux fonds américains - « Aurélines » et NML du milliardaire Paul Singer (représentant 1 % de l’ensemble des créances) - exigent le remboursement de la valeur intégrale des bons, soit 1,3 milliard de dollars. L’Argentine refuse et la Cour suprême américaine tranche : le juge Thomas Griesa donne raison aux fonds “vautour” et condamne l’Argen-tine.

aRGENtINELes USA contre la souveraineté nationale

Une issue de crise à Paris ?

L’argentine vient de connaître une 2e grève générale en quelques mois (10 avril et 28 août) à l’appel des syndicats cta, celeste y blanca et d’une partie de la cGt. ce pays compte 11 millions de travailleurs « lé-gaux » (dont 40 % sont syndiqués), 4 millions environ « bossent » au « noir », et le taux de chômage officiel est de 7,5 %.Les syndicats réclament notamment des hausses de salaires et des aides familiales dans un pays où l’économie est en récession, l’inflation an-nuelle supérieure à 30 % et surtout – principale cause sans doute – un étranglement financier visant à placer l’argentine en faillite internatio-nale, dont le carcan est vissé par des fonds financiers “vautours”… et la justice américaine !

Deux raisons à cette condamnation :1/ FinancièrePour un investissement “minimum” de 50 millions de dollars, les “vautours” encaisseront 800 millions de dollars de bonus, soit une “culbute” de 1600 % !2/ PolitiquePour avoir choisi un traitement “anti-capitaliste” de la gestion de sa dette, l’Argentine est punie par un tribunal nord-américain ! Car le but poursuivi par ce tribunal US, c’est bien de préci-piter l’Argentine dans une crise aigue, de faire subir au peuple argentin une politique d’austérité insoutenable, de la faire basculer vers un gouverne-ment extra-libéral et de faire accepter au monde qu’une décision d’un tribu-nal US prévale sur la souveraineté des états !

La France aussi concernéeSi cette situation rappelle celle subie par la Grèce notamment, on ne peut demeurer indifférents face aux grands centres financiers internationaux et aux tribunaux américains qui s’octroient le droit de décider de la politique écono-mique d’un pays dans un total déni dé-mocratique. On ne peut accepter cette ingérence et ce moyen d’imposer une idéologie dominante - celle du dollar - avec le soutien de la plupart des médias américains et européens (français com-pris !) présentant l’Argentine comme un éternel mauvais payeur…

Alors que le remboursement de la dette pourrait se faire à Paris !En effet, outre la plainte en justice dé-posée par l’Argentine contre les USA, le Sénat argentin a approuvé - dans la nuit du 3 au 4 septembre - une loi visant à rembourser la dette argentine à partir de Buenos-Aires voire à Paris et non plus à New-York. Mesure qui permettrait de contourner le jugement US et de rembourser les 99 % de fonds concernés dans les délais et avec jus-tice, lors de l’échéance prévue le 30 septembre prochain.

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Haute-Savoie (74)Pierre vuargnoz, Président d’Hon-neur a reçu la Croix de Chevalier de l’Ordre National du Mérite en juillet dernier lors de la cérémonie du 60ème anniversaire des accords des 20 et 21 juillet 1954 et de la fin de la guerre d’indochine, devant le Mémorial in-dochine de la communie de Publier.

Fos-sur-Mer (13)Remise de la légion d’honneur par le colonel Willeroze de l’armée de l’air à Jacques Roussey, secrétaire de la sec-tion de l’ARAC de Fos-sur-Mer en pré-sence du maire de Fos, M. Raimondi et de nombreux membres de la section ainsi que Patrick Saintenoy, Président départemental de l’ARAC des Bouches du Rhône.

Pleuven (29)La mémoire à l' ecole

Après l'école Léonard de vinci de Saint-Evarzec, c'est à l'école René Tressard De Pleuven dans lr Finistere que deux résistants Paul Le Gall et Jean Perru de

Concarneau ont répondu aux questions et interrogations des élèves de CM2 des deux écoles sur leurs actes et actions de résistance pendant la Guerre 39-45.ils étaient accompagnés de Joseph Coroller de l’ARAC, Jean-Yves Mazo de l’ANACR et deux représentants de la famille de René Tressard (jeune résis-tant communiste arrêté dans sa classe le 3 octobre 1942 par la police Française, interné, torturé et déporté à Buchewald, mort en 1945).Agés seulement de 14 ans chacun en 1939, ils ont malgré leur jeunesse par-ticiper aux actions de résistance contre l'occupant nazi et le gouvernement de collaboration de vichy.

20 juillet - Arc de TriompheFlamme annuelle de l’acVGI à l’occasion du 60e anniversaire de la guerre d’Indochine, signé par pierre mendès-France.

Michel Bassot, président de l’Associa-tion des Combattants et victimes de la guerre d’indochine en présence d’une quinzaine de drapeaux des comités de l’ARAC ile de France et du Comité Dé-partemental de l’Aisne et de la Mutuelle de l’ARAC, a ravivé la Flamme, accom-pagné d’enfants.

L’ARAC, le Réveil des Combattants, étaient représentés par Raphaël vahé, Président National, Jean-Noël Grébert Président Départemental de l’ARAC de l’Aisne et Patrice Nowak, Secrétaire Général à cette belle cérémonie du sou-venir et du recueillement pour toutes les victimes.

commémoration Wagon Drancy

Seine-Saint-Denis (93)

Fête Nationale bobigny

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 23

VIE DE L’aRac VIE DE L’aRac LE RÉVEIL

Le vernissage s’est effectué en pré-sence de nombreuses personnalités : maire adjoint représentant le maire, des conseillers municipaux et d’an-ciens élus, le proviseur et son adjoint ainsi que des professeurs. Le monde associatif était également présent : le Souvenir français, le Comité local des AC, la FNACA et l’ARAC.Une conférence débat devant 120 élèves et les professeurs s’est déroulée dans l’amphithéâtre.

Nos camarades de l’ARAC de Massy ont présenté plus de 80 livres sur la guerre d’Algérie. De nombreux élèves ont pu les feuilleter et poser des questions.Ce fut une après-midi riche au contact avec la jeunesse qui, le débat terminé, a poursuivi les discussions avec les intervenants et les anciens combat-tants, prouvant ainsi que le travail de mémoire est très important.

« Nous ne pouvions passer sous silence la vie et la mort de Jean Jaurès. Le 31 juillet 1914 au Café du Crois-sant (…), à 21h 40, Jean Jaurès était assas-siné de 2 coups de révolver par Raoul Vi-lain, un étudiant ultra nationaliste proche de l’Action française. »Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? (Brel)Jaurès, avait choisi le camp républicain. Les grèves de Carmaux et leur répression, les contacts qu’il eut avec le monde ouvrier l’amenèrent à regarder, à comprendre la vie du peuple des villes et des campagnes ». « La nation, c’était le choix des hommes de vivre ensemble. Être citoyen d’une nation, ne faisait que renforcer à ses yeux l’interna-tionalisme. Le journal qu’il lança prit un nom significatif : L’Humanité. « Il appor-

ta sa pierre aux Lois de 1905 sur la laïcité : séparation indispensable de l’Eglise et de l’Etat mais aussi liberté religieuse, liberté de conscience… fut un pacifiste convaincu et il le restera jusqu’à sa mort. Pour lui, et c’est important pour aujourd’hui : combattre la guerre, c’était d’abord combattre les causes des guerres, la misère, l’injustice sociale, les droits des peuples à vivre libre. Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. Une guerre qui deviendra mondialeDe part et d’autres des nations belligé-rantes, plus de 65 millions d’hommes seront mobilisés . (…) C’est au cœur de cette guerre en 1917 que naquit notre Asso-

ARAC 35Extraits de l’intervention de Georges ploteau lors de la commémoration d’une rue Jean Jaurès à Rennes

a l’initiative de la section aRac de Gif-sur-Yvette, l’exposition sur l’algérie « de la colonisation à la guerre » a été présentée au lycée de la Vallée de chevreuse.

ciation Républicaine réunissant l’écrivain Henri Barbusse, des jeunes militants ou syndicalistes dénonçant cette Union sa-crée comme Vaillant Couturier, Bruyère, Lefebvre… tous voulant qu’on arrête cette guerre.Au cours du siècle dernier et encore au-jourd’hui, nous continuons à nous référer à l’œuvre et la pensée de Jaurès. Pour nous le travail de mémoire est important, mais il doit nous servir à ne pas seulement pleurer sur le passé, mais à regarder les situations du présent et de l’avenir.On nous dit qu’aujourd’hui les admira-teurs de Jaurès sont nombreux. Alors, qu’ils se rassemblent avec ceux qui condamnent la guerre, qu’ils se rassemblent pour que les droits de l’homme le droit international soient respectés par tous… On ne peut pas aujourd’hui admirer Jaurès et se taire ! Nous pensons que le combat pour la paix, pour la vie est toujours d’actualité. »

Le lycée de gif sur Yvette et la guerre d’Algérie

Plonevez-Porzay (29)

une émouvante cérémonie pour le 70e anniversaire de la rafle du 30 juin 1944 à plonevez-porzay En présence de 200 personnes envi-ron, de 14 portes drapeaux dont celui de l’ARAC, d’un détachement de l’école de gendarmerie de Chateaulin, des élèves des écoles et leurs enseignants, de Richard Ferrand, député.Guy Ollivier (fils de l’un des raflés) a retracé avec émotion le parcours de cha-cun des déportés au camp de concentra-tion de Neuengamme.Une plaque portant les noms des dix otages a été dévoilée.

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 201424 -

Extraits de la prise de parole de

Jean-claude salomon, membre

du bureau National de l’aRac,

président départemental de

l’aRac 44.

Le crime qui a lieu à Gaza ne se résume pas par un problème entre communautés, ce n’est pas une affaire de religion, c’est le capitalisme, l’impérialisme qui inter-viennent là aussi pour mettre leurs mains sur le monde et ses richesses et mettent en cause l’Humanité entière. Depuis sa création en 1917, l’ARAC s’est toujours dressée contre la guerre, contre toutes les guerres. Israël n’est pas la victime, depuis sept ans un blocus fauteur de guerre, la colonisa-tion, un peuple enfermé, condamné à vivre derrière un mur, le mur de l’apartheid : ce mur est le seul mur sur la planète qu’un Etat ait construit sur un sol qui ne lui ap-partient pas. Israël est l’agresseur.Aussi déclarer qu’Israël a le droit de se dé-fendre est perçu comme un soutien par le président français du crime de guerre com-mis par Netanyahou et ne fait qu’exacerber les nationalismes.Soutenir le peuple palestinien face à la violence et aux tueries du gouvernement israélien ce n’est pas être antisémite, c’est soutenir l’existence d’un peuple, aider à travers des solutions politiques qui garan-tissent l’existence de deux états.

En France, comme dans le monde, les démocrates, les combattants de la paix, aux côtés du peuple PalestinienA Paris, Rennes, Nantes, Marseille, Amsterdam, Jérusalem, Mumbay en Inde

L’ARAC soutient ceux qui de chaque côté de ce mur en Israël en Palestine sont prêts à relever le défi de deux Etats vivant en-semble, côte à côte avec les mêmes droits.Le chemin emprunté par les dirigeants israéliens est un chemin sans issue qui ne conduit qu’à la haine. Pour mettre fin aux guerres, il faut dénon-

cer les causes des conflits parce que com-prendre les causes c’est situer les responsa-bilités des uns et des autres.L’ARAC appelle ses militants, tous ceux qui sont épris de paix et de justice à faire entendre leur voix. A prendre toutes les ini-tiatives nécessaires pour que le droit à vivre du peuple palestinien soit entendu.

LE RÉVEIL VIE DE L’aRac

Page 25: Journal Le réveil des combattants - septembre 2014

A retourner à : ARAC - 2 place du Méridien - 94800 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11 - [email protected]

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plusieurs règlements, avec les dates d’encais-sement souhaitées.

• par prélèvement bancaire, avec le montant de votre prélèvement (mensuel ou trimestriel) : merci de joindre un RIb.

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Nom et prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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LISTE DES SOUSCRIPTEURS • SEPTEMBRE 2014ARAC Départementales indre (36) : 1500 Saône et Loire (71) : 500 val de Marne (94) : 1000

ARAC sections Bourg en Bresse (01) : 100 Roquefort la Bédoule (13) : 50 Balaruc les Bains (34) : 50 Déols (36) : 500

Abonnés Réveil Henri Hue : 30 Raymond Robert : 40

Conseil NationalGuy Baume : 50 , Marcel Chamaillard : 50 Simone Cantal : 50 Danielle et Raymond Rollat : 100 Rosette Rollin : 100

SOUSCRIPTION SOUSCRIPTION NATIONALENATIONALE

Allier (03) René Merle : 50

Alpes de Hte-Provence (04) François Claude : 50

Alpes-Maritimes (06) Armand Cenciai : 100 Marcel innocenti : 50

Ardèche (07) Michel Duranton : 50

Aube (10) Robert Thiebaux : 50

Aude (11) - Jean-Claude Azzopardi : 50

Bouches du Rhône (13) Jacques Deschamps : 50 Jacques Roussey : 100

Charente-Maritime (17) Guy Bois : 15

Cher (18): Marcel Demnet : 50 Maurice Renaudat : 50 Dellia Turco : 30

Corrèze (19) Marcel Larue : 50

Côte d’Or (21) Marcel Harbelot : 50

Eure (27) Pierrette Greffi er : 50

Eure et Loir (28) Pierre Martinon : 50

Finistère (29) Marcel Carlier : 100

Haute-Garonne (31) Colette Debette : 100

Gironde (33) Georges Durou : 50

Hérault (34) Georges vercoutre : 100

Indre (36) Jacques Bizeau : 50

Loire-Atlantique (44) Christian Faligan : 50

Lot et Garonne (47) Lucette Meyrant : 50 Reine Serres : 100

Nièvre (58) André Foucrier : 50

Nord (59) Louis varasse : 50

Oise (60) - Lucienne Fabre-Sébart : 50

Pas-de-Calais (62) Arthur Danel : 100

Puy-de-Dôme (63) Jean-Claude Gardy : 100

Savoie (73) Anne Pavy : 50

Haute-Savoie (74) Simon Sublet : 100

Paris (75) Robert Baptier : 50 Odette Christienne : 50 Alida Krug : 100 Claude Pibarot : 30

J. Thabeault-Alcandre : 50 Roland Weyl : 200

Seine-Maritime (76) Pierre Wermester : 30

Yvelines (78) : Paul Castel : 50

Somme (80) : Henri Heinemann : 50

Tarn (81) : Claude Pech : 50

Essonne (91) Emile Dif : 100 ,Christian Lecoq : 50 Jean vanbesien : 50

Hauts de Seine (92) André Espi : 100

Seine-St-Denis (93) Georges Berenger : 50 André Blesy : 20 Lucette Dubois : 20 Gabriel Guiche : 100 Edgar Jouenne : 50 André Maillard : 250

Val de Marne (94) : Michel Derbois : 100

Val d’Oise (95) Claude Batton : 20 Roger Bieron : 150 Monique Ferret : 50

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 201426 -

LE RÉVEIL VIE DE L’aRacVIE DE L’aRac

Jean-Paul MARCADET nous a quittéExtraits de l’intervention de patrick saintenoy lors de l’enterrement de Jean-paul marcadet président d’honneur de l’aRac 13

Cher Jean-Paul, comme tous ceux qui t'ont suivis et ont eu le privilège de travail-ler avec toi dans notre Association républi-caine d'anciens combattants et de victimes de guerres.C'est un jour de grande douleur pour l'unanimité de nos adhérents et de nos sections pour t'accompagner à ta dernière demeure.Nous présentons à ton épouse Lucienne, ainsi qu'à toute ta famille nos condo-léances et nous vous assurons de notre pro-fond regret dans cette épreuve et de notre solidarité la plus profonde.Nos dirigeants nationaux, l'ensemble du bureau national me donne mission de vous transmettre leurs condoléances au nom de tous nos départements, qui sont frappés par la perte de cet Ancien Résistant de la première heure, engagé dans les F.T.P qui se battit ensuite dans l'Armée de la France Libre, pour chasser les Nazis de notre Pa-trie, avec l'aide déterminante de nos alliés.Commandeur de la Légion d’Honneur, nous éprouvions un grand respect pour ton choix et ton engagement à l'ARAC, dont tu fus de nombreuses années Secrétaire général des Bouches-du-Rhône, dirigeant national et Président d'Honneur de notre département, et ce au terme de ta carrière militaire.Nous n'oublierons jamais les valeurs que tu as incarné sans trêve et sans jamais au-cun compromis et sans repos jusqu'à ton dernier souffle.

Parmi ses engagements de vie, Roger avait choisi, de militer, aussi à l'ARAC pour défendre l'imprescriptible droit à réparation - en tant qu'ancien combat-tant il avait subi, dans sa chair, la souf-france de la guerre (il avait été honoré récemment de la Médaille Militaire, dont il était très fier) - pour mener l'indispensable et permanent travail de mémoire, (en cette année du 70e Anni-versaire, notamment, sur l’actualité de la défense du programme du Conseil National de la Résistance. il avait aussi choisi l’ARAC pour agir avec utilité,

pour la défense des valeurs républi-caines d'émancipation et de souverai-neté nationale et y prolonger son com-bat citoyen pour la Paix singulièrement sur l'application du droit international et le respect de la Charte de l'ONU, et enfin mener en permanence l'explici-tation du cri des fondateurs de l'ARAC : "guerre à la guerre", c'est à dire s’atta-quer aux causes des guerres.Nous poursuivons son combat.

Raphael VahéPrésident National

Disparition de notre camarade Roger BILLÉ

Cher Pierre,Nous avons appris la triste nouvelle du décès de ton épouse.Nous tenons à te présenter toutes nos plus sincères condoléances et l'expres-sion de toute notre sympathie.Nous ne pourrons venir t'accompa-gner ainsi que votre famille pour les obsèques, nous te prions de nous en

excuser, mais nous savons que les ca-marades du Gard et de votre région sau-ront t'entourer et t'apporter la solidarité et l'amitié que nous te portons.Nous t'embrassons.

Pour le Secrétariat National,Raphael VahéPrésident de l'ARAC

C’est aux côtés de Claude DELEVACQ que Monique découvrait l’ARAC à Ville-juif. Dans ce début des années 2000, une nouvelle génération prenait la relève ; celles et ceux qui veulent agir pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Au Congrès de Tremblay en France en 2005, elle sera proposée et élue à notre Conseil National.En région parisienne puis en Bretagne, elle sera secrétaire et prendra des responsabili-tés dans sa section et son département des

Côtes d’Armor. Elle continuera ainsi à ap-porter sa pierre au travail incessant pour la solidarité, pour la mémoire et pour la paix.Le monument commémoratif, ici dans cette église de Saint-Glen nous rappelle tout particulièrement combien nos familles furent déchirées par ces tragédies qui mal-heureusement se poursuivent encore dans le monde, aujourd’hui.Monique a fait partie de ces gens qui veulent s’attaquer aux causes des conflits, qui veulent bâtir un monde de justice et de solidarité.

Obsèques de Monique DELEVACqExtraits du texte prononcé par Georges ploteau

Message à Pierre Clec’h

Nous avons appris au début de l’été, avec grande tristesse, la disparition de notre camarade Roger, qui était membre de la direction de l'aRac 95 et membre du comité National de l'aRac.

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 27

VIE DE L’aRac VIE DE L’aRac LE RÉVEIL

AIN 22 MAchine à cAFÉ € 137 bon cAdeAU 30 e €

AISNE 213 MP3/MP4€ 440 bon cAdeAU 30 e€ 556 bon cAdeAU 30 e€

ALLIER 650 MAchine à cAFÉ€ 711 bon cAdeAU 30 e€ 895 bon cAdeAU 30 e€ 930 bon cAdeAU 30 e€ 1 233 bon cAdeAU 30 e€ 1 446 bon cAdeAU 30 e€ 1 501 bon cAdeAU 30 e€

ALPES MARITIMES 1 859 APPAReiL PhoTos€ 1 917 bon cAdeAU 30 e€ 2 128 bon cAdeAU 30 e€ 2 276 bon cAdeAU 30 e€ 2 360 bon cAdeAU 30 e€ 2 522 bon cAdeAU 30 e€ 32 756 bon cAdeAU 30 e€

ARDèCHE 2 777 APPAReiL PhoTos€ 2 660 bon cAdeAU 30 e€ 2 931 bon cAdeAU 30 e€

AUDE 3 357 bon cAdeAU 30 e€ €

BOUCHES-DU-RHÔNE 35 808 oRdinATeUR PoRTAbLe € 34 460 bon cAdeAU 30 e€ 35 578 bon cAdeAU 30 e€ 36 462 bon cAdeAU 30 e€ 36 779 bon cAdeAU 30 e€ 37 165 bon cAdeAU 30 e€ 37 421 bon cAdeAU 30 e€ CHARENTE 4 562 bon cAdeAU 30 e€

CORREZE 5 313 bon cAdeAU 30 e€

CÔTES-D’ARMOR 5 813 oRdinATeUR PoRTAbLe € 5 937 bon cAdeAU 30 e€ 6 069 bon cAdeAU 30 e€ 6 285 bon cAdeAU 30 e€

DORDOgNE 6 555 bon cAdeAU 30 e€

FINISTèRE 7 718 cARAFe FiLTRAnTe € 7 570 bon cAdeAU 30 e€

HAUTE-gARONNE 8 090 TAbLeTTe nUMÉRiqUe € 8 137 bon cAdeAU 30 e€ 8 273 bon cAdeAU 30 e€ 8 462 bon cAdeAU 30 e€ 8 558 bon cAdeAU 30 e€ 8 615 bon cAdeAU 30 e€ 8 739 bon cAdeAU 30 e€

gIRONDE 9 532 APPAReiL PhoTos € 9 188 bon cAdeAU 30 e€ 9 220 bon cAdeAU 30 e€ 9 335 bon cAdeAU 30 e€ 9 473 bon cAdeAU 30 e€ 9 866 bon cAdeAU 30 e€

HÉRAULT 10 044 bon cAdeAU 30 e€

ILLE-ET-VILAINE 10 740 bon cAdeAU 30 e€ 10 971 bon cAdeAU 30 e€

INDRE 28 545 bon cAdeAU 30 e€ 28 629 bon cAdeAU 30 e€

ISèRE 11 870 oRdinATeUR PoRTAbLe € 11 652 bon cAdeAU 30 e€ 11 713 bon cAdeAU 30 e€

LOIRE 12 222 cARAFe FiLTRAnTe € 12 123 bon cAdeAU 30 e€ 12 377 bon cAdeAU 30 e€ LOIRE-ATLANTIqUE 12 578 bon cAdeAU 30 e€ 12 723 bon cAdeAU 30 e€

LOT-ET-gARONNE 13 160 bon cAdeAU 30 e€ 13 295 bon cAdeAU 30 e€

MANCHE 47 162 bon cAdeAU 30 e€

MARNE 6 447 bon cAdeAU 30 e€

MOSELLE 13 826 bon cAdeAU 30 e€

NIèVRE 14 510 oRdinATeUR PoRTAbLe € 14 362 bon cAdeAU 30 e€ 14 673 bon cAdeAU 30 e€ 14 740 bon cAdeAU 30 e€ 28 289 bon cAdeAU 30 e€ 28 313 bon cAdeAU 30 e€

TOMBOLA ARAC 2014Les numéros gagnants

NORD 29 062 APPAReiL PhoTos € 29 138 bon cAdeAU 30 e€ 29 270 bon cAdeAU 30 e€

PUY-DE-DÔME 15 167 TAbLeTTe nUMÉRiqUe € 15 221 bon cAdeAU 30 e€ 15 448 bon cAdeAU 30 e€ 15 656 bon cAdeAU 30 e€

HAUTES-PYRÉNÉES 8 844 bon cAdeAU 30 e€

PYRENEES ORIENTALES 46 625 bon cAdeAU 30 e€ 48 785 bon cAdeAU 30 e€ 48 597 bon cAdeAU 30 e€

HAUT-RHIN 16 057 MP3/MP4 € 16 139 bon cAdeAU 30 e€ 16 290 bon cAdeAU 30 e€

RHÔNE 16 669 TAbLeTTe nUMÉRiqUe € 16 505 bon cAdeAU 30 e€ 16 987 bon cAdeAU 30 e€

SAÔNE-ET-LOIRE 34 157 TAbLeTTe nUMÉRiqUe € 17 061 MP3/MP4 € 17 135 bon cAdeAU 30 e€ 17 339 bon cAdeAU 30 e€ 17 482 bon cAdeAU 30 e€ 17 616 bon cAdeAU 30 e€ 17 760 bon cAdeAU 30 e€ 17 811 bon cAdeAU 30 e€ 17 927 bon cAdeAU 30 e€ 34 005 bon cAdeAU 30 e€ 34 288 bon cAdeAU 30 e€

SARTHE 18 166 bon cAdeAU 30 e€

SAVOIE 18 560 bon cAdeAU 30 e€

PARIS 19 145 MAchine à cAFÉ € 19 043 bon cAdeAU 30 e€ 19 276 bon cAdeAU 30 e€

SEINE-MARITIME 28 913 bon cAdeAU 30 e€ 18 397 bon cAdeAU 30 e€

SEINE-ET-MARNE 20 005 bon cAdeAU 30 e€

YVELINES 12 920 MAchine à cAFÉ € 12 873 bon cAdeAU 30 e€

DEUX-SèVRES 18 439 bon cAdeAU 30 e€

TARN 42 275 bon cAdeAU 30 e€ 44 478 bon cAdeAU 30 e€

VAUCLUSE 31 313 bon cAdeAU 30 e€ 40 369 bon cAdeAU 30 e€ 40 002 bon cAdeAU 30 e€

VIENNE 27 577 bon cAdeAU 30 e€

VOSgES 19 390 bon cAdeAU 30 e€ 19 446 bon cAdeAU 30 e€

ESSONNE 23 651 oRdinATeUR PoRTAbLe € 22 673 TAbLeTTes nUMÉRiqUe € 23 987 MP3/MP4 € 21 144 MAchine à cAFÉ € 22 835 APPAReiL PhoTos € 21 522 cARAFe FiLTRAnTe € 21 050 bon cAdeAU 30 e€ 21 244 bon cAdeAU 30 e€ 21 433 bon cAdeAU 30 e€ 21 380 bon cAdeAU 30 e€ 21 717 bon cAdeAU 30 e€ 22 048 bon cAdeAU 30 e € 22 366 bon cAdeAU 30 e € 22 450 bon cAdeAU 30 e € 22 579 bon cAdeAU 30 e € 22 706 bon cAdeAU 30 e € 23 028 bon cAdeAU 30 e € 23 501 bon cAdeAU 30 e € 23 776 bon cAdeAU 30 e € 23 889 bon cAdeAU 30 e € 27 252 bon cAdeAU 30 e € 23 347 bon cAdeAU 30 e € 33 255 bon cAdeAU 30 e € 22 188 bon cAdeAU 30 e €

HAUTS-DE-SEINE 24 099 cARAFe FiLTRAnTe € 24 157 bon de cAdeAU 30 e € 24 324 bon cAdeAU 30 e €

VAL-DE-MARNE 34 841 MP3/MP4€ 25 168 bon cAdeAU 30 e €

VAL-D’OISE 29 956 cARAFe FiLTRAnTe€ 25 787 bon cAdeAU 30 e€

INDIVIDUELS 46 363 bon cAdeAU 30 e€ 30 658 bon cAdeAU 30 e€ 45 331 bon cAdeAU 30 e€ 45 999 bon cAdeAU 30 e€ 40 584 bon cAdeAU 30 e€ 30 335 bon cAdeAU 30 e€ 38 759 bon cAdeAU 30 e€ 33 794 bon cAdeAU 30 e€ 32 155 bon cAdeAU 30 e€ 39 426 bon cAdeAU 30 e€ 38 949 bon cAdeAU 30 e€ 44 767 bon cAdeAU 30 e€ 30 241 bon cAdeAU 30 e€ 32 197 bon cAdeAU 30 e€ 33 915 bon cAdeAU 30 e€

LE gAgNANT DU « VOYAgE SUR L’EAU » POUR 2 PERSONNES EST LE : N° 1362 DU DÉPARTEMENT DE L’ALLIER

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 201428 -

LE RÉVEIL VOs DROItsVOs DROIts

« Ça fait dix ans que j’œuvre, que je milite - sans grand succès - pour la modernisation du PS, pour y prôner en tous cas des idées d’avantage sociales libérales, blairistes… » se lamentait (le 19 juin 2007) Jean-Ma-rie Bockel ex-ministre socialiste (1984-1986, gouvernement Fabius) passé chez Sarkozy (où il devient Ministre du gouvernement Fillon, 2008-2010, char-gé notamment des ACvG pour lesquels il ne fit rien d’ailleurs). Que l’actuel sénateur UDi se rassure : le Premier Ministre a pris sa relève avec succès et, aujourd’hui, le gouvernement valls « à droite ».Et même si Manuel valls, dans son dis-cours à l’Université d’été du PS (La Ro-chelle, 31 août 2014) s’écrie - la main sur le cœur - « J’aime les socialistes », son vé-ritable credo, il l’avait réservé quelques jours avant (le 27 août) pour l’Uni-versité d’été du MEDEF « Moi, j’aime l’entreprise (…), il est absurde de parler de cadeaux faits aux patrons (…) quand les entreprises gagnent, c’est la France qui gagne ». Pas celle des chômeurs, des re-traités, des salariés, des ACvG… Mais celle des patrons, assurément.On est loin de l’idée que se faisait de la France Charles de Gaulle quand il apostrophait les patrons à la Libération : « Je n’ai vu aucun de vous, Messieurs, à Londres ! » ; car ce qui motivait le patro-nat durant l’occupation - au nom du réa-lisme - c’était l’identification de l’inté-rêt de l’entreprise avec celui du pays… « Quand les entreprises gagnent, c’est la France qui gagne »…

Certes, le contexte est radicalement différent, mais la ligne directrice prio-ritaire du patronat n’a pas changé : le maximum de profit reste la règle d’or.Alors Manuel valls assume, comme il assumait déjà le 17 juin 2009 quand il voulait qu’on rajoute « quelques blancs, quelques whites, quelques blancos » dans une brocante à Evry, ville dont il était maire. Place aux blancs, SvP… Alors on expulse - comme Sarko - les roms, les arabes et les “mal-blanchis”.Tony Valls… ou Manuel blair ?Comme le Britannique Tony Blair et l’Allemand Gerhard Schröder (issus de partis de gauche), valls entend mener en France une politique de privatisa-tion, de libéralisation du marché du travail, d’austérité renforcée.Dès 2008, il proposait déjà de « concilier la gauche avec la pensée libérale », et évo-quait - à la primaire de 2011 - la nécessité de « régénérer l’Etat-providence en l’adap-tant aux réalités de notre époque ».Manuel valls assume clairement le fait que - depuis longtemps - le PS ne cherche plus à rompre avec le capita-lisme ou à le contester radicalement. Et la réalité de la pratique du pouvoir socialiste a basculé dans un accompa-gnement du libéralisme économique. Ce n’est pas nouveau hélas. Hier, le gou-vernement de Lionel Jospin fut celui qui privatisa le plus d’entreprises sous la ve République. Depuis, le PS a appelé à voter « OUI » au Traité constitutionnel européen de 2005 qui sanctuarisait les règles de la Libre concurrence, de liberté

quand le gouvernement « Valls » à droite :Halte à la trahison et à l’imposture

MedicAMenTsLes vignettes, c’est fini.Depuis le 1er juillet, le système « Da-tamatrix » remplace les vignettes blanches, bleues ou oranges sur les médicaments. il s’agit d’un code-barres contenant toutes les informations de traçabilité, de prix, de taux de rembour-sement et base forfaitaire de rembour-sement. Pour savoir le détail de votre paiement, voyez la facture imprimée (« ticket vitale ») au dos de votre ordon-nance. Quant aux médicaments rem-boursables achetés sans ordonnance, voyez les prix affichés en pharmacie ou consultez le site :www.medicaments.gouv.fr.

ReMboURseMenT des MUTUeLLesde nouvelles règlesPour obtenir le label « Solidaire et res-ponsable », les mutuelles complémen-taires santé devront respecter - à comp-ter du 1er avril 2015 - de nouvelles règles de remboursement.

• Ticket modérateur :Prise en charge intégrale par les Mu-tuelles pour tous les soins hors cures médicales.

• dépassements d’honorairesMeilleur remboursement (20 % de plus ou moins) si le patient consulte un mé-decin ayant signé un « CAS » (Contrat d’Accès aux Soins) avec l’Assurance-maladie. ils sont actuellement 11 000 sur 26 000. Pour les médecins non signataires, la prise en charge des dépassements d’honoraires par les Mutuelles sera pla-fonné à 125 % du tarif 2015 de la Sécurité Sociale (soit 63 e pour une consultation de spécialiste remboursée sur la base de 28 e par l’Assurance-maladie), puis à 100 % (56 e) à partir de 2017.

• optique- Prise en charge des verres : 50 à 200 e selon les verres. Plafond maximum de

470 e pour les verres simples et 850 e pour les verres complexes.

- Monture prise en charge limitée à 150 e.

- Pour les Mutuelles, ces plafonds mis en place par le gouvernement sont trop hauts et vont entrainer une hausse des

tarifs des opticiens qui vont s’aligner sur ces plafonds.

• Forfait hospitalierRemboursement obligatoire du forfait journalier de 18 e payé par le patient à l’hôpital.

Des changements pour la rentrée

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 29

LE RÉVEIL VOs DROItsVOs DROIts

Le député communiste André Chas-saigne, président du groupe « Gauche démocrate et républicaine » à l’Assem-blée Nationale vient de poser au Secré-taire d’Etat aux Anciens Combattants dix questions relatives aux droits à réparation des anciens combattants et des victimes de guerre. Nous l’en re-mercions vivement et souhaitons que les autres présidents de groupe à l’As-semblée les reprennent à leur compte - sous une forme ou sous une autre - pour contraindre le gouvernement à présenter un budget 2015 conforme aux attentes légitimes des ACvG.

Ces questions portent sur :• L’ONAC, les ERP, les maisons de

retraite, les missions sociales, le code PMi. il demande un débat parlemen-taire validé par un vote sur l’avenir de l’ONAC.

• Relèvement des pensions PMi et rat-trapage du retard de plus de 40% de la valeur du point PMi.

• Conjoints survivants et orphelins• Relèvement du plafond au niveau du

seuil de pauvreté de l’ADCS (allocation différentielle aux conjoints survivants) et extension du système aux anciens combattants les plus démunis.

• veuves des plus grands invalides, relè-vement concret et rapide des pensions de réversion.

• impôt, demi-part aux veuves d’AC, en finir avec le décret pénalisant de 2009 et rétablir le droit à la demi-part.

• Orphelin de guerre et Pupille de la Na-tion, respect de l’amendement n°245 adopté durant le débat parlementaire du budget 2014 et avancements mar-quants pour l’obtention du droit à réparation de tous les orphelins.

• Anciens Combattants en Afrique du Nord

• Campagne double, abrogation du décret du 29 juillet 2010 et mise en œuvre de mesures nouvelles répon-dant à l’attente légitime des ATM concernés.

• 19 mars, abrogation du 5 décembre et modification du décret du 13 février 2013 pour permettre la présence des corps constitués lors des cérémonies dans les communes.

• Mémorial de la guerre d’Algérie, quai Branly à Paris, y interdire toutes com-mémorations et autres à la gloire des crimes commis par l’OAS.

• victimes des essais nucléaires fran-çais, amélioration de la loi d’indem-nisation par son application pleine et entière.

de circulation des capitaux, de libérali-sation de l’économie, etc. Et les députés PS ont également approuvé le traité de Lisbonne qui reprenait l’essentiel du Traité de 2005.Depuis, « la politique de l’offre » a été entérinée, qui vise à offrir un terrain favorable aux entreprises avec « le pacte de compétitivité » et le « choc de sim-plification » administrative. Autant de cadeaux inespérés qui ravissent le ME-DEF. Un MEDEF auquel Manuel valls promet en vrac - et sous les applaudis-sements nourris et enthousiastes des patrons réunis en universités d’été - « la simplification du code du travail… le relèvement des seuils sociaux, l’allègement de la réglementation du travail et de l’ur-banisme commercial, la baisse des impôts sur les sociétés, etc. ». il s’engage même auprès d’eux de la continuité de cette politique en 2016 et 2017 !

J’aime les patrons, pas les salariés…Dans ses discours (et dans ses actes), Manuel valls - quand il glorifie l’entre-prise - ne glorifie que ceux qui y dé-tiennent le pouvoir : les patrons. Mais les travailleurs qui font l’entreprise, les retraités qui l’ont faite, la France qui travaille, qui enseigne, qui soigne, qui bâtit, les ACvG qui l’ont défendue ? Pour eux c’est l’austérité, le gel du point d’indice de la fonction publique et le gel des pensions et retraites Sécurité Sociale jusqu’en octobre 2015, c’est la destruction de 180 000 emplois depuis 2012 et un chômage croissant, c’est la disparition des départements pour économiser 11 milliards d’euros afin de favoriser le cadeau d’allègement des charges des entreprises, c’est la sup-pression de la loi Duflot d’encadrement des loyers, etc.Le gouvernement valls aime les entre-prises, pas les chômeurs, pas les sala-riés, pas les retraités, les enseignants, les hospitaliers, les ACvG, etc. Comme pour le code PMi des ACvG, la réforme du code du travail serait faite par ordon-nances, sans débat parlementaire. Mais, dans le même temps, le gouver-nement octroie aux entreprises 220

milliards d’aides, leur accorde le CiCE (Crédit impôt Entreprise Emploi) avec plusieurs dizaines de milliards. Ont-elles créées plus d’emplois ? Non, le chômage est en hausse permanente ; mais les entreprises cotées en bourse (CAC 40) viennent de distribuer 30 % de dividendes en plus à leurs action-naires.

Tourne-à-gauche et valse à droiteEn 2012, Hollande affirmait qu’il allait- Combattre la finance

- Renégocier le traité européen- Revenir sur la réforme des retraites, etc.

Ce pacte là, valls et lui l’ont déchiré et ont confisqué le vote d’espoir des élec-teurs en 2012. Assez de trahisons, assez d’impostures !!!Amplifions donc notre pression sur les députés pour qu’ils respectent le mandat qui leur a été confié et obligent le gouvernement à changer de cap, à mettre le cap à gauche.

André Fillère

Le député andré chassaigne interpelle le secrétaire d’État aux anciens combattants.

DROITS À RÉPARATION

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 201430 -

#travaux,#parcs,#Téléval,#associations spor-tives, #villages vacances, #RSA, #Sos rentrée, #Imagine’R, #crèches, #demi-pension,#forfait Améthyste, #Val’écoute, #Ordival, #Orbival, #Festival de l’Oh, #Cinéjunior, #Fête des solidarités, #Sons d’hiver, #Au fil de…, #Fête des Moissons, #Jeux du Val-de-Marne,#jeune, #petite enfance, # personnes âgées, #sports, #travaux, #parc, #Collèges,#APA,#PCH,#Chèque solidarité, # Micro-crédit, #Filival, #Assistant maternel, #PMI, #adoption, #bilans de santé, #assainissement, #carte d’invalidité, #Carte européenne de station-nement, #Chèquier mobilité, #BAFA, #école deuxième chance, #Prix université, #garde à domicile, #suivi grossesse, #Contrat jeune majeur, #Maison de l’ado, #CPEF, #LOLA, #logement, #Cité des métiers, #Proj’aide…

Le Département à votre service

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LE RÉVEIL - N° 806 - sEptEmbRE 2014 - 31

maGaZINE maGaZINE LE RÉVEIL

MiLLe-FeUiLLes oU MiLLe-FeUiLLes oU TARTe à LA cRÈMe ?TARTe à LA cRÈMe ?

Le Président de la République a entre-pris, sous couvert de simplification, une réforme territoriale d’une ampleur inédite. La raison en serait évidente : depuis trente ans, le millefeuille ter-ritorial aurait engendré un monstre dépensier et ineffi cace. Le salut du pays viendrait désormais de la suppression des départements, et du découpage de l’Hexagone en 13 régions improbables, résultats d’obscurs arbitrages. Et si ce discours apparemment si limpide était une véritable supercherie, un véritable coup d’état technocratique, utilisé comme un argument de communica-tion ?Sénateur et Président du Conseil Géné-ral du val de Marne (PCF), Christian Favier défait dans ce livre un à un les mythes de cette réforme : le millefeuille, métaphore pâtissière qui camoufl e la richesse des réseaux de la démocratie locale, la prétendue taille critique de col-lectivités promises à l’obésité qui efface leur histoire singulière, la dépense pu-blique diabolisée qui rétrécit l’investis-sement public pour l’avenir, la simpli-fi cation administrative qui recentralise et éloigne l’administration des citoyens.Les affi rmations sur lesquelles repose

André Bouny est déjà l’auteur de Agent Orange - Apocalypse Viêt Nam, cer-tainement le meilleur ouvrage consa-cré à ce fl éau épouvantable. Cet Agent Orange déversé par les avions US sur la terre vietnamienne qui fait des forces américaines et de l’Etat Major de l’US Army des criminels de guerre qui ne sont toujours pas condamnés par les tribunaux. Aujourd’hui plus d’un mil-lion d’hommes, de femmes et d’enfants de la population vietnamienne (de la 1re à la 3e génération) sont des victimes invalides, qui ne sortiront jamais de cette invalidité, au corps affreusement difforme ou handicapés mentaux sou-vent gravement atteints.« Le village de l’amitié de van Canh », que nous avons construit et que nous gérons avec nos amis allemands, amé-ricains, canadiens, japonais et vietna-miens, accueille certains de ces enfants et de ces vétérans victimes de la barbarie guerrière.Aujourd’hui, André Bouny avec Cent ans au Viêt-Nam, est sorti de la simple description et de l’étude scientifique des méfaits de l’Agent Orange. Cent ans

au Viêt-Nam est une série de nouvelles couvrant ces cent ans de souffrances presque indicibles du peuple vietna-mien, victime du colonialisme, puis des guerres fomentées par le Japon, la France, les USA et la Chine. Ces nouvelles ont le style des fi ctions mais André Bouny commence par nous aver-tir : « A l’inverse de la réalité, la fi ction est vraisemblable ».Effectivement, l’auteur, dans une écri-ture pleine d’émotion contenue et de révolte intérieure, nous transporte dans cet univers où l’inhumanité des cou-pables s’exprime dans l’immense souf-france des pauvres gens qui gardent malgré tout une dignité humaine qui en font des héros. André Bouny écrit le calvaire du peuple vietnamien face au monstre de la guerre comme Picasso a peint Guernica après les bombarde-ments fascistes. L’homme est en face du monstre mais il est toujours l’homme.Lisez ce livre. Nous avons mal avec les victimes mais les victimes nous donnent une leçon de dignité et de cou-rage.Georges Doussin

Coup d’etat contre les departementsCoup d’etat contre les departementsChristian Favier - Éditions de l’Atelier - Tél.01 45 15 20 20 - 10 - 160 pages

cette réforme sont en fait des lieux communs, des idées reçues ou fausses évidences, véhiculées notamment par des technocrates qui ne connaissent rien de la réalité de l’action publique décentralisée. Contre les raccourcis, Christian Favier privilégie la pédago-gie, l’explication et la démonstration, éclairées par son expérience d’élu de terrain. Son livre est une défense de la démocratie locale, démocratie de proximité, un plaidoyer pour le déve-loppement d’une démocratie de terrain ajustée aux besoins des habitants, à la parole des citoyens et aux défi s auxquels les territoires sont confrontés. Chris-

tian Favier démontre que les départe-ments sont un échelon indispensable. il veut contribuer à redonner sens et substance au débat public, permettre la confrontation d’idée pour permettre à chacune et à chacun d’entre nous de comprendre ce qui se joue autour d’une telle réforme qui remettait en cause un bien commun irremplaçable : la démo-cratie locale.Christian Favier, né le 20 février 1951 à Saint-Maur des Fossés, est un homme politique français, sénateur, président PCF du Conseil général du val-de -arne depuis mars 2001.

Cent ans au Viêt Nam Cent ans au Viêt Nam de André Bouny - Éditions Sulliver - 15

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Le Réveil fait appel à votre soutien fi nancier.Faire vivre un journal, même si l’ensemble de ceux qui écrivent sont bénévoles, coûte cher. impression, routage, maquette, photos, … Autant de postes à fi nancer.Mais Le Réveil est une richesse pour notre ARAc, c’est le lien entre les adhérents, c’est l’image de notre Association vers des milliers d’acteurs des luttes, élus, res-ponsables et militants syndicaux, politiques, associatifs.c’est le porte-drapeau de notre organisation, le moyen de nous tourner vers de nouvelles générations, les oPeX, mais également tous ceux attachés à faire vivre les valeurs républicaines, tous ceux attachés à la souveraineté de la nation, garantie d’une réelle démocratie pour les citoyens.Vous trouverez ci-joint un carnet de bons de soutien de 20 euros, nous retourner la souche (partie avec vos coordonnées) avec le montant correspondant en utilisant l’enveloppe T mise à votre disposition et mettre le tout dans la boite aux lettres (sans affranchir).

CETTE ANNÉE ENCOREUNE VOITURE À GAGNER