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    N 277 - Octobre 2012

    TOUTES

    LESSORTIESDOCTOBRE

    CFRONTIGNANLentrepriseHexis au top

    CCHALUTIERSCommentse reconvertissentnos marins ?

    CPOUSSAN

    Les vendangeursparrainent lespieds de vigne

    barLe Social

    STELa grandehistoiredu

    R2

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    La Gazette n 277 - Du 4 au 31 octobre 2012

    10 enqute

    h, ces marches uses par tous ces postrieurs lentre du bar le Social, la ralisatrice HlneMorsly semeut. Ce bar du Quartier Haut Steporte les marques affectives de tous les clients

    qui ont devis ici, une bire, un pastis ou unrhum la main. Clients? Plutt famille. Si ladco originale, la musique, les brochettes et lestrentenaires stois lont transform en bar bran-ch - lcart des circuits touristiques -, Le Socialest avant tout un bar de quartier. Pas un PMU,non. Mais l o se croisent les gnrations, oles hommes jouent, joutent et forgent leur so-lidarit, l o la fte se concentre - avec son pro-longement sur la place de lHospitalet en contre-

    bas. Un lieu o les voix des chants spontansvibrent encore (1), mais aussi o les artistesviennent sexprimer. Aujourdhui, cest le barqui tient le quartier. Mais, pendant un sicle, cestle quartier qui a tenu le bar, analysent Gilles etRomain, des enfants du Quartier Haut. Dequoi lui insuffler une identit singulire. Et don-ner envie Olivier Virosta de reprendre le baren juin dernier aprs les onze annes de PierreMandagot. Ste, je naurais achet aucun autrebar. Olivier le dynamise dj, avec des soiresElectro des Balkans ou Groove Party. Et glisse

    avec modestie: Le Social existait avant nous, ilsera l aprs nous. Retour sur plus de cent ansde vies mles.

    Catarina sans chichisSi lespace du Social semble exister ds la fin duXIXe sicle, lenseigne nest atteste quen dbutde XXe sicle. cette poque, raconte larchivistede Ste Cathy Lopez-Drau,les familles sont si nom-breuses quil y a un caf-corridor tous les trois ouquatre couloirs.Avec une ou deux tables, un petitvin, un jeu de cartes. Lors des mariages dans laPrudhomie (oranisation de pcheurs), en contre-

    bas, les invits remontent prendre lapritif auSocial. Dans la grande salle (aujourdhui, la cui-sine), le piano de Franois Catarina, le propritaire,fait danser tangos, valses, polkas, le samedi soir.Il faisait des canards - des fausses notes, sourit

    Josie Bonnaventure, 83 ans. Les hommes y chan-tent en italien, sy retrouvent avant daller travailler.Comme Jrmette, un pcheur qui y rcupreson litre de rhum. Les femmes, elles, y boiventdu muscat ou de la Suze-citron.

    Festivits daprs-guerreLa Seconde Guerre mondiale oblige les Stois

    sexpatrier Clermont-lHrault ou la Sal-vetat, pendant neuf mois. la Libration, cestau Social, rouvert, que le quartier se retrouve.Tout le monde pleurait, sembrassait, on tait si

    heureux de se revoir!, se souvient Josie Bon-naventure. Aprs la gravit, une envie: samu-ser. Alors, partir de 1946, le quartier organisedes ftes magnifiqueslt, avec baraques deforains, illuminations, danses, mini-tournoi de

    joutes, goter et jeux pour les enfants. Pendantquatre jours, sur la place de lHospitalet, lef-fervescence inonde le bar Le Social. Surtout quela fte attire toute la ville, une belle revanchepour un quartier mpris, considr commecelui des pauvres, des Gitans, des Italiens, desvoyous, des bagarreurs. Le quartier compte en-core six piceries, trois boulangeries, la placeaccueille quatre cent personnes de toutes lesgnrations.

    Gnrations croises partir des annes 1950, le caf familial devientun vritable bar. Dans ce lieu purement mas-culin, les hommes jouent entre eux, lesGazettes dforment les rumeurs, les dockersdpensent leur paye (2) lors dapros qui ster-

    Aprs onze ans derrire le bar Le Social Ste, Pierre Mandagot passe la main Olivier Virosta. Loccasion dun flash-back sur plus dun sicle de lien socialautour de ce caf, le cur nvralgique du Quartier Haut. Souvenirs bien vivants.

    A

    Le Social,cest toute une histoire!

    Les souvenirsdebarremontent la surface.

    Antoine Anselme (gauche), patron duSocial dans les annes1960-1970, sexclaffe enles racontant Gilles etRomain, deux cousinsenfants du QuartierHaut.Sous lil ravi dePierre Mandagot (en

    jaune), le patron du barde ces onze derniresannes.Le Social alongtemps t

    populaire, il attireaujourdhui uneclientle plus

    rocknroll. (Au fond, gauche, le trompe-lilvoque Bouchon, voir

    page 12).

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    La Gazette n 277 - Du 4 au 31 octobre 2012

    ralis par Raquel Hadida/photos Raquel Hadida, Frdric Grafft, Cline Escolano /

    11 LESOCIAL

    REPRESLe Quartier Haut SteCest lespace sur les hauteursdu centre-ville (mais sous lesvillas du mont Saint-Clair),compris entre la dcanale Saint-Louis et le cimetire marin. Ilinclut la Grande-Rue Haute et larue Villaret-Joyeuse.Ce quartier a notamment tpeupl par des immigrantsitaliens, pieds-noirs, despcheurs, des dockersAujourdhui, il est truffdateliers dartistes.

    Histoire du bar Le Social XIXe sicle: de nombreux cafsde quartier se ctoient auQuartier Haut. 1900 : lenseigne Le Socialsaffiche lentre. 1920 1960: Marthe etFranois Catarina, par ailleurscommercial en brandade demorue, en sont propritaires. 1943-1944 : les Stois fuient laville pendant la 2e Guerremondiale. 1946 : lancement de la fte duQuartier Haut. 1947: Le Social devient le sigede la Jeune Lance stoise,socit de jouteurs du Quartier-Haut. 1961 1974: la familleAnselme, propritaire du Social. 1974 2001: succession depropritaires. Famille Asencio,Andre de Toulouse,

    Dominique Roche, Les Michel,Jean-Pierre Belot, dit le grandavec Lon dIsernia, son beau-pre. Annes 1980-1990: rarfactionde la clientle de quartier,ouverture une clientle plusbranche. 2001 2012: Pierre Mandagot,enfant du quartier, devientpropritaire. 2009 : lourds travaux deremise aux normes, arrt desanimations. Nouvelledcoration. t 2012 : Olivier Virosta, Mzo-Montpellirain habitu des barset cafs, reprend le bar.

    En pratiqueBar Le Social, 35 rue Villaret-Joyeuse, Ste.Juste au-dessus de la place delHospitalet.0467745479.Ouvert lhiver du jeudi audimanche partir de 18h. Tlj ent.Bar musical, rhumerie, tapas etbrochettes.Nouveau: restauration mmehors saison.

    Photo de groupeLa photo de Une a t ralisepar Patrick Tournebuf,photographe du collectifTendance Floue, en rsidencepour le festivalImageSingulires en 2011. Ilreproduit une photo darchivesde 1934 (voir sommaire p. 2).

    nisent. On navait pas dcran, mais ctait lacommedia dellarte en live, et personne ntaitseul, insiste Gilles.Les papis comme les enfantsvivaient au caf. On nous transmettait le respect,lducation, des bonnes valeurs quon napprenaitpas sur les bancs de lcoleEt quand la familleAnselme se trouve derrire le nouveau comp-toir, les banquettes de cuir du Social fourmillent.Les hommes sen donnent cur joie en re-prenant des morceaux dopras ou de chansonstraditionnelles, comme Gardez-vous de vieillir,Les Bls dor, Pataud mon vieux Pataud Deschansons en patois, avec les tambours et leshautbostes, comme du Brel, du Brassens,Sardou ou Aznavour

    Jeune lance stoiseCre au dtour dune conversation de bar, la

    Jeune Lance stoise (JLS), socit de joutes, sins-talle au Social, et lui confre de lampleur. Plusquun sige social, cest un lieu de vie, appuieLouis dIsernia, son vice-prsident. Les jouteursse runissent au Social pour organiser la ftede la Jeune Lance, fin juin. Le mardi davant laSaint-Louis, fin aot, ils y prennent un apritifditde motivation. Bref, ils sont chez eux.

    Jusqu ce que la clientle se modifie. Depuisune dizaine dannes, on se gne les uns les autres,alors nous allons ailleurs. la Saint-Louis, depuis6 ou 7 ans, les vainqueurs prfrent rester en villeprs des bars quai, et ne remontent plus fterleur victoire au Social, se dsole Mathieu DiStfano, le prsident de la JLS.Pour nous rap-procher, nous cherchons un petit local proxi-mit: si nos entranements sur chariot plaisentaux touristes, a peut faire tourner la terrasse etrendre lchange quitable. Nous lavons cur.

    Branch et artistiqueDs les annes 1980, les femmes rentrent nouveau au Social, mais la clientle de quartierse rarfie. Enrichies, les grandes familles d-mnagent vers un confort pavillonnaire. Lesdockers, eux, sont licencis. Lt, on part en

    vacances, pas au bar. Lhiver, il y a la tl. Et laplace de lHospitalet se fait envahir par les voi-tures. Pour faire vivre Le Social, les nouveauxpropritaires doivent attirer une clientle ex-trieure. En proposant tapas, brochettes et soi-res, les deux Michel, deux homos super bienintgrs et trs sympas,ouvrent la voie. PierreMandagot sy engouffre: Le Social devient unlieu la mode, avec ses soires buf rock ouDJ, sur le podium triangulaire. Et les artistessy pressent pour y exposer. Mal Mignot et MerCross participent aux dcos successives. Ce der-nier lance mme des vernissages atypiques:Depuis son atelier, on montait au Social un ta-

    bleau la main, et on faisait laccrochage enlive, raconte Pierre. Mais en 2009, un procspour bruit et odeurs oblige une remise auxnormes complte. Avec un max de rcup, ilrefait une dco de cabanon sophistiqu, violet-rouge-bois, avec des banquettes-coffres. Le cou-peret financier ne lpargne pas moins: en juindernier, il cde Le Social Olivier Virosta, touten continuant travailler pour lui jusqu finseptembre. Olivier, lui, a dj gagn la confiancedu quartier. Nouveau propritaire, nouvellere.

    (1) Voir le reportage de 1960 sur le site de lInstitutnational de laudiovisuel (INA). Lettre de Ste-Premire partie. www.ina.fr, 2.(2) Paye en liquide, dont le montant tait tu auxfemmes, une rgle dor entre dockers.

    MATHIEUDI STFANO,38 ANS, PRSIDENTDE LA JEUNE LANCESTOISE.Quandjallais auxrunions de la Jeune

    Lance stoise avec monpre, on faisaitsemblant de jouter, sur les banquettes. Bouchon(voir p. suivante), Georges Hispa, Petit Pierre,Minal ces jouteurs taient nos idoles. Desrebelles, des insoumis. Capables de travestir Lestrompettes de la renomme sur les checs dYvesMarchand (maire de 1983 1996, NDLR).Toujours part, ils voulaient prserver leurmanire dtre et de voir. Ils nous ont transmisles valeurs damiti, de convivialit et deconneries. Ils passaient leur journe fomenter des farces au Social: ils ontredescendu des cairons du Saint-Clair dans lanuit, ont fait dfiler Bouchon comme un chefdAstrix pour dfier une dcision de la Mairie.Ils en avaient dans le pantalon, ctaient desrvolutionnaires.

    JOSIE BONNAVENTURE,83 ANS, MEMBRE DU COMITDU QUARTIER HAUT.

    Mon pre jouait de laccordon au Social etfaisait danser le quartier le samedi. Mais il nevoulait pas que sa femme ni ses filles y aillent: onest des Italiens! Moi jallais boire la grenadine aucitron avec papa le dimanche, avec une belle robeet des souliers vernis. Avec les autres enfants, onsamusait ringuette (aux billes, NDLR) avec lesnoyaux dabricots quon ramassait. Tellementcomme frres et surs quon ne sest pas marisensemble. part Lison, la nice de FranoisCatarina (le propritaire), la pin-up du quartier,qui a fait la connaissance de son mari en servantau bar, en talons hauts.

    LOUIS DISERNIA,67 ANS, VICE-PRSIDENT DE LAJEUNE LANCE STOISE,RDACTEUR DU BLOGDES VICOMTES DEBRAGEOLE ETMMOIRE VIVANTE.Pour la fte duQuartierHaut, tout sepassait devant le bar,place de lHospitalet.

    Aprs le goter (voir p. suivante), on faisait desjeux, comme attraper u n citron avec l a bouchedans un baquet rempli deau, une pice demonnaie colle au suif sur une pole - tutempgues la figure - Au concours degrimaces, jai tir un bas sur ma tte et jaigagn! Ados, on samusait avec les filles sur labanquette, devant le bar. Ensuite, on lesamenait la maison de llectricit (letransformateur), en contrebas

    GILLES ET ROMAIN,45 ET 35 ANS, COUSINS DU QUARTIER HAUT.

    Nous sommes ns sur les marches du Social. 10-12 ans, lt, on allait plonger au mle, onfaisait des moules, et, en fin daprs-midi, onremontait au Social pour les distribuer auxclients, manger sur place. En change, ils nousdonnaient un franc. Avec a, on achetait desglaces au bar et on repartait jouer au foot ouaux boules. Les parents nous appelaient poursouper, et aprs, on ressortait encore: lesfemmes papotaient dans les rues, les hommesjouaient aux cartes a u bar.

    PIERREMANDAGOT,60 ANS, PROPRITAIREDU CAF SOCIAL DE2001 2012.Mes parents tenaientla boulangerie

    Mandagot prs de ladcanale Saint-Louis,tout le quartier profitait du four chaud pour yfaire cuire ses tielles, ses tartes, contre unepice. Et au Social, dans les annes 1940, lebistrot ne fermait pas tant que mon pre etmon grand-pre ntaient pas venus prendrelapro!

    ANTOINEANSELME,76 ANS, PROPRITAIREDU CAF SOCIAL DANSLES ANNES 1961 1974AVEC SA MRE ET SESFRRES.On sasseyait sur les

    marches, par terre, et la patronne, Catarina,nous mettait de leau sur les fesses travers laporte, en lavant par terre. On jouait aux boulesjusqu quatre heure s du matin. Il y avait LouGravat, marqu par la varicelle, et le Meut, lemuet Ah, quand il racontait quil avait tpiqu la fesse (rires).

    WOLFGANGIDIRI,32 ANS, PRSIDENT DUCOMIT DU QUARTIERHAUT ET HAUTBOSTEDE JOUTES.Dans les soires dejoutes, on montait sur lescomptoirs et on chantait

    jusqu pas dheure . Le bar ferm, farci commeune cocotte, toutes gnrations confondues,comme une fratrie Avec des estivants, perdusau milieu. Petit petit, la bamboche reprend.Jespre que le bar gardera cette dynamique, jaiconfiance dans le nouveau patron. Pas videntde la concilier avec lambiance rocknroll, maiscest a qui fait le charme du quartier, et le rendhaut en couleur, et en convivialit.

    Unejeunesse au Social

    gauche, la terrasse du Social. Au milieu, OlivierVirosta, le nouveau grant du bar. droite, lintrieurdu Social, bohme-chic, o Pierre Mandagot sert un

    pastis Loulou dIsernia. Remarquez le ttes dejouteurs peintes par Mer Cross.

    Sept personnalits du Quartier Haut confient La Gazetteleurs souvenirs denfance au caf Le Social. Toujoursvivaces, et empreints dmotion.

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    LeSocialen archives

    Tambourin, foot et servicemilitaire

    Au dbut du XXe sicle, le caf estdj au cur de la vie sociale duquartier. En contrebas, sur la placede lHospitalet, les gens jouent autambourin (le jeu), mais aussi la

    ptanque, au football De quoicrer lquipe de foot du Social

    dans les annes 30 (elle existetoujours), histoire de partager unemacaronade au caf entrevainqueurs et vaincus. Et desusciter des vocations: Le Social,cest la pouponnire du FC Ste.Dans les annes 50, cest encore auSocial quon fte ladmission pourle service arm des jeunes duQuartier Haut.

    enqute Texte Raquel Hadida/Photos: collection Gaston Macone et Louis dIsernia. Merci ! /

    La Begum en visite. Cest lhistoire dYvette Labrousse, une Stoise devenue Miss France en1930, qui pouse un dignataire ismalien (courant de lislam) dgypte, lAga Khan III.

    loccasion du baptme du prince Albert de Monaco, la Bgum rencontre les jouteurs stois,reprsentants dun folklore de France. Et ceux-ci linvitent dan s sa ville natale la Saint-Louis et au Social. En 1957, sa prsence cre lvnement: Tout le monde voulait la photo de laBgum! assure Louis dIsernia. Sur la photo, droite, Charles Robert, le prsident-fondateur dela Jeune Lance stoise. gauche, Franois Catarina, propritaire du Social de 1920 1960.

    Les Anselme. HenryAnselme, le fameux barreurdes joutes, grande gueule etgrand cur du quartier ditBouchon (dcd en 2006),tient le bar de 1961 1974,avec sa mre, dite LaCourte, et ses frres Jean-Claude, Antoine et Roger.Famille connue, elle attiretous les hommes du quartier.Dans le Parc des princes de labelote, on joue aussi lamanille ou la bote (le

    jacquet), devant un verre debire de la Meuse, ou de

    pastis PEC, une marquedisparue en 1978, qui a fait

    flors Ste etparticulirement au Social(cendrier sur la photo).

    Le Social en 1900. Le caf Social date de plus dun sicle! Fin XIXe sicle, le lieu existe dj,mais sans enseigne. Puis ce XX, sans doute pour fter le XXe sicle tout neuf. Pauvres et

    populeux - les familles taient nombreuses -, les multiples cafs du Quartier Haut mlaientdes pcheurs dorigine italienne, pied-noire ou franaise, mais aussi des dockers traversdes liens de solidarit entre les quipages, de mariages, de voisinage, damiti.

    Soires frondeusesDes punks qui jouent au loto, pasbanal! Sans compter les soiresNo-beaujo et leurs variantes:lanti-beaujolais, ou Lebeaujolais ne passera pas parnous Les vnements lesprit

    frondeur se succdent au Social. Carla dmarche de son propritaire desannes 2000, Pierre Mandagot, estclaire: Le plus possible, ne pasfaire comme les autres. Lenouveau propritaire, OlivierVirosta, se veut dtermin

    renouer avec cette ambiancedcale.Le goter des enfantsSur cette photo, cest JeandIsernia qui rgale. Aulancement de la fte duQuartier Haut, partir de1946, le bar Le Social et lecomit de quartierinvitaient tous les enfantsdu quartier au goter dulundi aprs-midi, le long detables trteaux, sur la

    place de lHospitalet.Onattendait a avecimpatience!, avouent, les

    yeux brillants, les gaminsdu quartier, de 45 60 ansaujourdhui. Qui selaissaient couver des yeux

    par leurs mamans, assisessur la banquette, au bordde la terrasse du caf.

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