evola julius, doctrine aryenne de lutte et de victoire (2012)

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    La doctrine aryenne du combat et de la victoire est le texte dune

    confrence prononce en allemand par Julius Evola, le 7 dcembre 1940,au palais Zuccari Rome. Elle fut publie en 1941 par la maison

    ddition viennoise Scholl, sous le titre Die arische Lehre vom Kampf

    und Sieg.

    La version italienne de ce texte, publie sous le titre La dottrina aria

    di lotta e vittoria, parut pour la premire fois en 1970 aux ditions Di Ar

    de Padoue (2e d. 1977, 3e d. 986). Une premire dition franaise a t

    publie comme supplment au numro 7 de la revue Totalit (La doctrine

    aryenne de lutte et de victoire, Paris, 1979). Cette dition tant puise

    depuis plusieurs annes, on prsente ici une nouvelle traduction,

    meilleure car serrant de plus prs le texte, et effectue, elle aussi, partir

    de loriginal italien.

    L avertissement de lditeur italien, qui figure dans la premire

    dition franaise, a t supprim. En revanche, on a traduit la note

    introductive , figurant dans les deuxime et troisime ditions italiennesdu texte dEvola.

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    La mentalit courante croit gnralement que lirralisme verbeux

    et patriotard dinspiration romantique ou vitaliste, dune part, et larhtorique pacifiste dinspiration humanitaire, dautre part, sont des

    positions irrconciliables et antithtiques. En ralit, le patriote et le

    dfaitiste partagent un mme prjug de fond, typiquement moderne,

    selon lequel la guerre serait prive de toute signification suprieure,

    spirituelle ; tous deux la considrent, en effet, comme un fait matriel

    brut une certaine mise en scne idaliste, ici, ne doit pas induire en

    erreur , que le premier justifiera et exaltera comme un pisode utile la

    grandeur de la nation , et que le second condamnera comme une

    boucherie inutile . Ainsi, tandis que certains, sur la base dun

    irrationalisme biologisant et vulgaire, exaltaient la guerre comme moyen

    de dfoulement dinstincts subpersonnels, du mme point de vue dautres

    purent la condamner en tant que facteur de slection biologique

    rebours. Il est vident quau-del de lapprciation positive ou ngative

    porte sur lexprience guerrire, le jugement moderne sur la guerre

    est, au fond, toujours le mme, puisque celle-ci est assimile un conflitbestial. Dailleurs, il ne saurait en tre autrement dans une civilisation

    qui a ramen lhomme une simple varit zoologique.

    Mais les choses se prsentent de manire diffrente lorsquon les

    envisage la lumire de la Tradition.

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    Dans la conception de lancien monde aryen, par exemple, la guerre

    est le symbole, la continuation sensible dune lutte mtaphysique : elle

    est leffet dun affrontement entre les puissances clestes du Kosmos, de

    la forme, de la lumire, et celles du chaos, de la nature dchane, des

    tnbres.

    Ainsi, en ce qui concerne lhrosme, ce qui compte vraiment pour

    lhomme de la Tradition, ce nest pas une capacit gnrique de se lancer

    dans la lutte, de mpriser le danger, daffronter la mort, mais le sens en

    vertu duquel tout cela est accompli ; et le combat revt, pour un tel

    homme, la valeur et la dignit dun rite, dune voie , qui conduit,

    travers la victoire et la gloire, au dpassement de la condition humaine et

    la conqute de limmortalit.

    Gruppo di Ar.

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    Selon la conception dun critique rput de la civilisation, le dclin

    de lOccident est clairement reconnaissable deux caractristiques

    principales : en premier lieu, le dveloppement pathologique de tout ce

    qui est activisme ; en second lieu, le mpris des valeurs de la

    connaissance intrieure et de la contemplation.

    Ce critique nentend pas, par connaissance, rationalisme,

    intellectualisme ou exercices vaniteux de lettrs ; il nentend pas, par

    contemplation, un loignement du monde, un renoncement ou un

    dtachement monacal mal compris.

    Connaissance intrieure et contemplation reprsentent, au contraire,

    les formes de participation normales, les plus appropries la nature

    humaine, la ralit surnaturelle, supra-humaine et supra-rationnelle.

    Malgr cette prcision, il y a au principe de la conception indique une

    prmisse inacceptable pour nous. Il est en effet tacitement admis ici que

    toute action dans le domaine matriel est limitative et que le domaine

    spirituel le plus lev nest accessible que par dautres voies que celle de

    laction*.

    On reconnat aisment dans cette ide linfluence dune conceptionde la vie qui est essentiellement trangre lesprit de la race aryenne et

    qui, toutefois, est si profondment enracine dans la faon de penser de

    lOccident christianis quon la retrouve jusque dans la conception

    impriale dantesque. Lopposition entre action et contemplation tait, en

    fait, inconnue des anciens Aryens. Action et contemplation ntaient pas

    conues par eux comme les deux termes dune opposition. Elles

    dsignaient seulement deux voies distinctes pour parvenir la mme* Lauteur se rfre videmment aux thses de Ren Gunon (N.D.T.).

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    ralisation spirituelle. Autrement dit, on estimait que lhomme pouvait

    dpasser le conditionnement individuel et participer la ralit

    surnaturelle, non seulement par la contemplation, mais encore par

    laction.

    Si nous partons de cette ide, alors le caractre de dcadenceprogressive de la civilisation occidentale doit tre interprt

    diffremment. La tradition de laction est typique des races aryano-

    occidentales. Mais cette tradition a progressivement subi une dviation.

    Ainsi, lOccident moderne en est arriv ne connatre et honorer quune

    action scularise et matrialise, prive de tout point de contact

    transcendant une action profane qui, fatalement, devait dgnrer en

    fivre et en manie et se rsoudre dans laction pour laction ; ou bien

    dans un faire exclusivement li des effets conditionns par le

    temps. A une action ainsi dgnre ne rpondent pas, dans le monde

    moderne, les valeurs asctiques et authentiquement contemplatives, mais

    simplement une culture fumeuse et une foi ple, conventionnelle. Tel

    sera notre point de dpart pour saisir la situation.

    Si le retour aux origines est le mot dordre de tout mouvement

    contemporain de rnovation, alors le fait de redevenir conscient de la

    conception aryenne primordiale de laction se prsente comme une tche

    indispensable. Cette conception doit avoir un effet transfigurateur et

    voquer dans lhomme nouveau de bonne race des forces vitales. Nous

    dsirons faire aujourdhui, prcisment, un bref excursus dans lunivers

    spculatif du monde aryen primordial, afin de ramener au jour quelques

    lments fondamentaux de notre commune tradition, avec un gard

    particulier pour la signification de la guerre, de la lutte et de la victoire.

    *

    **

    Naturellement, pour lancien guerrier aryen, la guerre correspondait

    une lutte ternelle entre des forces mtaphysiques.

    Dune part, il y avait le principe olympien de la lumire, la ralit

    ouranienne et solaire ; dautre part, il y avait la violence brute, llment

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    titanique et tellurique, barbare au sens classique du terme, fminin-

    dmonique. Le thme de cette lutte mtaphysique rapparat de mille

    faons dans toutes les traditions dorigine aryenne. Toute lutte au niveau

    matriel tait toujours vcue, avec une conscience plus ou moins grande,

    comme ntant pas autre chose quun pisode de cette opposition. Maispuisque laryanit se considrait elle-mme comme la milice du principe

    olympien, il faut galement rapporter cette vue, chez les anciens

    Aryens, la lgitimation ou la conscration suprme du droit au pouvoir et

    de la conception impriale elle-mme, lorsque leur caractre anti-sculier

    est bien visible larrire-plan.

    Dans la vision traditionnelle du monde, toute ralit devenait

    symbole. Ceci vaut galement pour la guerre du point de vue subjectif et

    intrieur. Ainsi pouvaient tre fondues en une seule et mme chose

    guerre et voie du divin.

    Les tmoignages significatifs que nous offrent les traditions

    nordico-germaniques sont connus de nous tous. Il faut toutefois observer

    que ces traditions, telles quelles nous sont parvenues, se rvlent

    fragmentaires et mles, ou bien reprsentent la matrialisation de

    traditions aryennes primordiales plus hautes, mais souvent tombes au

    niveau de superstitions populaires.

    Cela ne doit pourtant pas nous interdire de fixer quelques points.

    Comme chacun sait, le Walhalla est avant tout le sige de

    limmortalit cleste, principalement rserve aux hros tombs sur le

    champ de bataille. Le seigneur de ces lieux, Odin-Wotan, est prsent

    dans lYnglinga saga comme celui qui, par son sacrifice symbolique

    lArbre cosmique Yggdrasil, a indiqu la voie aux guerriers, voie qui

    conduit la demeure divine o spanouit la vie immortelle. Daprscette tradition, en effet, aucun sacrifice ou culte nest plus agrable au

    dieu suprme, aucun nobtient de plus riches fruits supra-terrestres que

    ce sacrifice quon offre lorsquon meurt sur le champ de bataille.

    Il y a plus : derrire lobscure reprsentation populaire du Wildes

    Heer1 se cache la signification suivante : travers les guerriers qui, en

    tombant, offrent un sacrifice Odin, grossit la troupe de ceux dont le

    dieu a besoin pour lultime bataille contre le ragna-rokkr, cest--dire1 Wildes Heer : troupe sauvage, horde temptueuse (N.D.L.E.).

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    contre le fatal obscurcissement du divin qui, depuis des temps

    reculs, plane, menaant, sur le monde. Jusquici, par consquent, le

    thme aryen de la lutte mtaphysique est mis clairement en relief. Il est

    mme dit dans lEdda : Si grand que puisse tre le nombre des hros

    runis dans le Walhalla, ce ne sera jamais assez quand le Loup ferairruption2 le Loup tant ici limage des forces obscures et sauvages,

    que le monde des Ases tait parvenu lier et soumettre.

    Tout fait analogue est la conception aryano-iranienne de Mithra,

    le guerrier sans sommeil , lui qui, la tte des fravashi et de ses

    fidles, livre combat contre les ennemis du dieu aryen de la lumire.

    Nous traiterons bientt des fravashi et nous examinerons leur

    correspondance avec les Walkyries de la tradition nordique. Mais nous

    voudrions prciser encore mieux la signification de la guerre sainte

    grce dautres sources concordantes.

    On ne doit pas stonner si nous ferons surtout rfrence la

    tradition islamique.

    Celle-ci est, en loccurrence, la place de la tradition aryano-

    iranienne. Lide de guerre sainte du moins en ce qui concerne les

    lments examiner ici parvint aux tribus arabes par lunivers

    spculatif persan : elle avait donc, en mme temps, le sens dune tardive

    renaissance dun hritage aryen primordial et, de ce point de vue, elle

    peut sans aucun doute tre utilise.

    Ceci pos, on distingue dans la tradition en question deux guerres

    saintes , savoir la grande et la petite guerres saintes. Cette

    distinction repose sur une parole du Prophte, qui affirma au retour dune

    entreprise guerrire : Nous voici revenus de la petite la grande guerre

    sainte . Dans ce contexte, la grande guerre sainte appartient lordrespirituel.

    La petite guerre sainte est, au contraire, la lutte physique,

    matrielle, la guerre mene dans le monde extrieur. La grande guerre

    sainte est la lutte de lhomme contre les ennemis quil porte en lui-mme.

    Plus prcisment, cest la lutte de llment surnaturel en lhomme

    contre tout ce qui est instinctif, li la passion, chaotique, sujet aux

    forces de la nature. Telle est aussi lide qui apparat dans le vieux trait2 Gylfaginning, 38 (N.D.L.E.).

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    de la sagesse guerrire aryenne, la Bhagavad-Gt : Connaissant celui

    qui est au-dessus de la pense, affermis-toi dans ta force intrieure et

    frappe, guerrier aux longs bras, cet ennemi redoutable quest le

    dsir 3. Une condition indispensable luvre intrieure de libration,

    cest que cet ennemi doit tre dfinitivement ananti. Dans le cadredune tradition hroque, la petite guerre sainte cest--dire la guerre

    comme lutte extrieure sert seulement de voie par laquelle on ralise,

    prcisment, la grande guerre sainte. Cest pour cette raison que, dans les

    textes, guerre sainte et voie de Dieu sont souvent synonymes.

    Ainsi lisons-nous dans le Coran : Que ceux qui sacrifient la vie dici-

    bas la vie future combattent dans la voie de Dieu ; quils succombent

    ou quils soient vainqueurs, nous leur donnerons une rcompense

    gnreuse 4. Et plus loin : Ceux qui auront succomb dans le chemin

    de Dieu, Dieu ne fera point prir leurs uvres. Il les dirigera et rendra

    leurs curs droits. Il les introduira dans le paradis dont Il leur a parl 5.

    Il est fait allusion ici la mort dans la guerre, la mors triumphalis la

    mort victorieuse , qui possde son quivalent parfait dans les

    traditions classiques. La mme doctrine peut aussi, cependant, tre

    interprte dans un sens symbolique. Celui qui, dans la petite guerre

    sainte , a su vivre une grande guerre sainte , celui-l a cr en soi

    une force qui le rend capable de surmonter la crise de la mort. Mais

    mme sans avoir t tu physiquement, il peut, par lascse de laction et

    du combat, exprimenter la mort, il peut avoir vcu et ralis

    intrieurement une plus-que-vie . Sous langle sotrique, Paradis ,

    Royaume des Cieux et dautres expressions analogues ne sont, en

    effet, que des symboles et des figurations, forges pour le peuple, dtats

    transcendants dillumination, qui relvent, eux, dun plan plus lev quela vie ou la mort.

    Ces considrations doivent aussi valoir comme prmisse pour retrouver

    les mmes contenus doctrinaux sous le revtement externe du christianisme,

    revtement que la tradition hroque nordico-occidentale a t contrainte

    dadopter durant les croisades, pour pouvoir se manifester lextrieur.

    3 Bhagavad-Gt, III, 43 [Pour cette citation, ainsi que pour celles qui suivent, nous

    avons utilis la traduction dEmile Senart, Les Belles Lettres, Paris, 1967 - N.D.T.].4 Coran (trad. Kasimirski, N.D.T.], IV, 76.

    5 Coran, XLVII, 5-6-7.

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    Dans lidologie des croisades, la libration du Temple, la conqute de la

    Terre Sainte prsentaient, bien plus quon ne le croit gnralement,

    des points communs avec la tradition nordico-aryenne, laquelle fait

    rfrence la mystique Asgard, la terre lointaine des Ases et des hros

    o la mort na pas de prise et dont les habitants jouissent dune vieimmortelle et dune paix surnaturelle. La guerre sainte apparaissait

    comme une guerre totalement spirituelle, au point de pouvoir tre

    compare, littralement, par les prdicateurs, une purification,

    comme le feu du purgatoire ds avant la mort . Quelle gloire meilleure

    pour vous de ne jamais sortir de la mle, sinon couverts de lauriers ?

    Mais est-il une gloire plus haute que de gagner sur le champ de bataille

    une couronne immortelle ? , demandait aux Templiers Bernard de

    Clairvaux6. La gloire absolue - la mme que celle attribue par les

    thologiens Dieu au plus haut des Cieux, in excelsis deo est, de

    mme, commande au crois. Et sur cette toile de fond se dcoupait la

    Jrusalem sainte , sous un double aspect : comme cit terrestre et

    comme cit cleste ; quant la croisade, elle tait vue comme lvation

    menant rellement limmortalit.

    Les vicissitudes militaires des croisades produisirent dabord

    ltonnement, puis la confusion et jusqu des vacillements de la foi,

    mais eurent ensuite pour seul effet de purifier lide de guerre sainte de

    tout rsidu de matrialit. Lissue malheureuse dune croisade fut

    compare la vertu poursuivie par linfortune, dont la valeur ne peut tre

    juge et rcompense quen fonction dune vie non terrestre. Au-del de

    la victoire ou de la dfaite, le jugement de valeur se concentra ainsi sur

    laspect spirituel de laction. La guerre sainte valait pour elle-mme,

    indpendamment de ses rsultats visibles, comme moyen pour atteindre,par le sacrifice de llment humain, une ralisation supraterrestre.

    Le mme enseignement, lev au rang dune expression

    mtaphysique, peut tre retrouv dans un clbre texte indo-aryen, la

    Bhagavad-Gt. La compassion et les sentiments humanitaires qui

    retiennent le guerrier Arjna de descendre en lice contre lennemi,

    sont jugs par le dieu troubles, indignes dun rya [...], qui ne

    6 De laude novae militiae.

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    mnent ni au ciel, ni lhonneur 7. Le commandement dit ceci : Mort,

    tu iras au ciel ; ou vainqueur, tu gouverneras la terre. Relve-toi, fils de

    Kunt, rsolu combattre 8. La disposition intrieure qui peut transmuer

    la petite guerre dans la grande guerre sainte dont on a parl, est

    clairement dcrite de la faon suivante : Rapportant moi toute action,lesprit repli sur soi, affranchi desprance et de vues intresses,

    combats sans tenfivrer de scrupules 9. Avec des expressions tout aussi

    claires est affirme la puret de cette action : elle doit tre voulue pour

    elle-mme, au-del de toute fin matrielle, de toute passion et de toute

    impulsion humaine : Considre que plaisir ou souffrance, richesse ou

    misre, victoire ou dfaite se valent. Apprte-toi donc au combat ; de la

    sorte tu viteras le pch 10.

    A titre de fondement mtaphysique supplmentaire, le dieu

    enseigne la diffrence existant entre ce qui est spiritualit absolue

    comme telle, indestructible et ce qui na, en tant qulment humain et

    corporel, quune existence illusoire. Dun ct, le caractre dirralit

    mtaphysique de tout ce quon peut perdre (vie et corps mortel

    transitoires) ou dont la perte peut tre conditionnante pour dautres

    hommes, est rvl. De lautre, Arjna est conduit lexprience de la

    force de manifestation du divin, une puissance bouleversante dune

    irrsistible transcendance. Face la grandeur de cette force, toute forme

    conditionne dexistence apparat comme une ngation. Lorsque cette

    ngation est nie activement, cest--dire lorsque, dans lassaut, toute

    forme conditionne dexistence est renverse ou dtruite, cette force se

    manifeste de manire terrifiante. Ds lors, on peut prcisment capter

    lnergie propre produire la transformation hroque de lindividu.

    Dans la mesure o le guerrier est mme duvrer dans la puret et lecaractre dabsolu dj indiqus, il brise les chanes de lhumain, il

    voque le divin comme force mtaphysique, il attire sur lui cette force

    active, il trouve en elle son illumination et sa libration. Le mot dordre

    correspondant dun autre texte, appartenant toutefois la mme tradition,

    dit : La vie comme un arc ; lme comme une flche ; lesprit absolu

    7 Bhagavad-Gt, II, 2.

    8 Ibidem, II, 37.9 Ibidem, II, 30.

    10Ibidem, II, 38.

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    comme la cible transpercer. Sunir cet esprit, comme la flche

    dcoche se fiche dans la cible 11. Si nous savons apercevoir ici la forme

    la plus haute de ralisation spirituelle par le combat et lhrosme, nous

    comprenons alors combien est significatif le fait que cet enseignement

    soit prsent dans la Bhagavad-Gt comme drivant dun hritageprimordial aryen et solaire. En effet, il fut donn par le Soleil au

    premier lgislateur des Aryens, Manu, avant dtre gard par une

    dynastie de rois sacrs. Au cours des sicles, cet enseignement fut perdu,

    puis de nouveau rvl par la divinit, non un prtre, mais un

    reprsentant de la noblesse guerrire, Arjna.

    *

    **

    Ce dont nous avons trait jusqu maintenant nous permet aussi de

    parvenir la comprhension des significations les plus intrieures qui se

    trouvent au fondement de tout un autre ensemble de traditions classiques

    et nordiques. Comme point de rfrence, il faut observer ici que, dans ces

    traditions, quelques images symboliques prcises apparaissent avec unefrquence singulire : ce sont limage de lme comme dmon, double,

    gnie et ainsi de suite ; limage des prsences dionysiaques et de la

    desse de la mort ; enfin limage dune desse de la victoire, qui se

    manifeste souvent sous la forme dune desse de la bataille.

    Pour lexacte comprhension de ces rapports, il faut dabord

    prciser la signification de lme entendue comme dmon, gnie ou

    double. Lhomme antique symbolisa dans le dmon ou double une force

    gisant dans les profondeurs, qui est pour ainsi dire la vie de la vie, dans

    la mesure o elle dirige, en gnral, tous les mouvements corporels et

    spirituels ; une force laquelle la conscience ordinaire na pas accs et

    qui, toutefois, conditionne trs largement lexistence contingente et le

    destin de lindividu. On estimait quil y avait un lien troit entre cette

    force et les puissances mystiques de la race et du sang. Cest ainsi, par

    exemple, que le dmon (daiinon) apparat semblable, sous de nombreux

    11Mrkandeya-purna, XLII, 7, 8.

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    aspects, aux dieux lares, les entits mystiques dune ligne ou dune

    descendance, au sujet desquels Macrobe, par exemple, affirme : Ils sont

    les dieux qui nous maintiennent en vie, ils alimentent notre corps et

    guident notre me . On peut dire quil existe entre le dmon et la

    conscience normale un rapport du mme type que celui qui relie principeindividuant et principe individu. Selon lenseignement des Anciens, le

    premier est une force supra-individuelle, donc suprieure la naissance

    et la mort. Le second, le principe individu, conscience conditionne

    par le corps et le monde extrieur, est destin, normalement, la

    dissolution ou la survie phmre propre aux ombres. Dans la tradition

    nordique, limage des Walkyries a plus ou moins la mme signification

    que le dmon. Cette image se confond, dans de nombreux textes, avec

    celle de la fylgja12, cest--dire avec une entit spirituelle agissant dans

    lhomme et la force de laquelle le destin de celui-ci est soumis.

    En tant que kynfylgja, la walkyrie est tout comme les dieux lares

    romains la force mystique du sang. De mme pour les fravashi de la

    tradition aryano-iranienne.

    La fravashi explique un clbre orientaliste est la force intime

    de chaque tre humain, cest ce qui le soutient et fait quil nat et

    subsiste . Simultanment, les fravashi, comme les dieux lares romains,

    sont en contact avec les forces primordiales dune race et sont linstar

    des walkyries de terrifiantes desses de la guerre, qui accordent fortune

    et victoire.

    Telle est la premire liaison que nous devons tablir. Quest-ce que

    cette force mystrieuse, qui reprsente lme profonde de la race et

    llment transcendantal lintrieur de lindividu, peut avoir en

    commun avec les desses de la guerre ? Pour bien comprendre ce point,il faut se rappeler que les anciens Indo-Germains avaient de

    limmortalit une conception pour ainsi dire aristocratique et

    diffrencie. Tous les hommes nchappaient pas lautodissolution,

    cette survie lmurique dont Hads et Niflheim taient les anciennes

    images symboliques. Limmortalit est le privilge dun petit nombre et,

    selon la conception aryenne, principalement un privilge hroque. Le

    fait de survivre non comme ombre, mais comme demi-dieu est12Littralement: laccompagnatrice (N.D.L.E.).

    11

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    rserv uniquement ceux quune action spirituelle particulire a levs

    de lune lautre nature. Ici, nous ne pouvons malheureusement fournir

    toutes les preuves qui seraient ncessaires pour justifier laffirmation

    suivante : techniquement parlant, cette action spirituelle consistait

    transformer le moi individuel de la conscience humaine normale en uneforce profonde, supra-individuelle, force individuante, qui est au-del de

    la naissance et de la mort et laquelle nous avons dit que correspond

    lide de dmon 13.

    Le dmon est lui aussi au-del de toutes les formes finies dans

    lesquelles il se manifeste, et ce, non seulement parce quil reprsente la

    force primordiale de toute une race, mais sous laspect de lintensit. Le

    brusque passage de la conscience ordinaire cette force symbolise par

    le dmon suscitait, par consquent, une crise destructrice : comme un

    clair, la suite dun courant trop fort dans le circuit humain. Nous

    posons donc que, dans des conditions tout fait exceptionnelles, le

    dmon peut faire irruption dans lindividu et lui faire prouver de la sorte

    une transcendance destructrice : dans ce cas, se produirait une espce

    dexprience active de la mort, ce qui fait apparatre clairement la

    seconde liaison, savoir pourquoi limage du double ou du dmon, dans

    les mythes de lAntiquit, a pu se confondre avec la divinit de la mort.

    Dans la tradition nordique, le guerrier voit prcisment sa walkyrie

    linstant de la mort ou du pril mortel.

    Allons plus loin. Dans lascse religieuse, mortification, renoncement

    au Moi, lan dans labandon Dieu sont les moyens prfrs par lesquels on

    cherche prcisment provoquer une crise de ce genre et la dpasser

    positivement. Des expressions comme mort mystique ou bien nuit

    obscure de lme , etc., qui visent dcrire cette condition, sont connues detous. A loppos, dans le cadre dune tradition hroque, la voie vers le mme

    but est reprsente par la tension active, par la libration dionysiaque de

    llment action . Au niveau le plus bas de la phnomnologie

    correspondante, nous observons, par exemple, la danse, employe comme

    technique sacre pour voquer et susciter, travers lextase de lme,

    13Pour une comprhension exacte et gnrale des enseignements qui sont la base desconceptions de la vie indiques plus haut, nous renvoyons le lecteur notre ouvrage

    Rvolte contre le monde moderne, d. de lHomme, Montral-Bruxelles, 1973.

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    des forces reposant dans les profondeurs. Dans la vie de lindividu

    libre par le rythme dionysiaque, sinsre une autre vie, comme

    laffleurement de sa racine la plus enfouie. Horde sauvage , Furies,

    Erinnyes et autres entits spirituelles analogues dramatisent cette force

    en des termes symboliques. Elles correspondent, par consquent, unemanifestation du dmon dans sa transcendance terrifiante et active.

    A un niveau plus lev se situent les jeux guerriers sacrs. Plus haut

    encore se trouve la guerre. Nous sommes ainsi reconduits la conception

    aryenne primordiale de la bataille et de lascse guerrire.

    Dans les moments de danger extrme prsents par le combat

    hroque, cette exprience supranormale fut rpute possible. Dj le

    verbe latin ludere jouer, combattre semble contenir lide de

    rsolution14. Cest une des nombreuses allusions la proprit, inhrente

    au combat, de dlier des limitations individuelles et de faire merger des

    forces libres caches en profondeur. De l drive le fondement de la

    troisime assimilation : les dmons, les dieux lares, le moi individuant

    sont identiques aux Furies, Erinnyes et autres natures dionysiaques

    dchanes qui, pour leur part, ont beaucoup de traits communs avec les

    desses de la mort ; mais les dmons ont aussi la mme signification par

    rapport aux vierges qui mnent lassaut dans la bataille, aux walkyries

    et fravashi.

    Ces dernires sont dcrites dans les textes, par exemple, comme

    les terrifiantes, les toutes-puissantes , celles qui coutent et donnent

    la victoire celui qui les invoque ou, pour mieux dire, celui qui les

    voque lintrieur de lui-mme. De l la dernire similitude, la voie

    est brve. Les mmes entits guerrires assument enfin les traits de

    desses de la victoire dans les traditions aryennes : mtamorphose quicaractrise prcisment lheureux accomplissement des expriences

    intrieures en question. De mme que le dmon ou double a le sens dun

    pouvoir profond et supra-individuel ltat latent par rapport la

    conscience ordinaire ; de mme que les Furies et les Erinnyes refltent

    une manifestation spciale de dchanement et dirruptions dmoniques

    les desses de la mort, walkyries, fravashi, etc., renvoyant aux

    mmes situations, dans la mesure o celles-ci sont rendues possibles14Cf. Bruckmann,Indogermanische Forschungen, XVII, p.433.

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    par le combat hroque , de mme la desse de la Victoire est

    lexpression du triomphe du Moi sur ce pouvoir. Elle dsigne la tension

    victorieuse vers une condition situe au-del du danger inhrent

    lextase et des formes de destruction subpersonnelles, danger toujours

    en embuscade derrire le moment frntique de laction dionysiaque et,aussi, de laction hroque. Llan vers un tat spirituel rellement supra-

    personnel, qui rend libre, immortel, intrieurement indestructible,

    laccomplissement rsum par la parole devenir un des deux (les

    deux lments de ltre humain), sexprime donc dans cette

    reprsentation de la conscience mythique.

    Passons maintenant la signification dominante de ces traditions

    hroques primordiales, cest--dire la conception mystique de la

    victoire. La prmisse fondamentale, cest quune correspondance

    efficace entre plan physique et plan mtaphysique, entre le visible et

    linvisible, fut conue lorsque les actions de lesprit manifestent des

    caractres supra-individuels et sexpriment par des oprations et faits

    rels. Une ralisation spirituelle de ce type fut pressentie comme lme

    secrte de certaines actions authentiquement guerrires, dont le

    couronnement rside dans la victoire effective. Cest alors que les

    aspects matriels de la victoire militaire ne font quexprimer une action

    spirituelle qui a suscit la victoire, au point quextrieur et intrieur

    sunissent. La victoire apparat comme signe tangible pour une

    conscration une renaissance mystique accomplie dans le mme

    domaine. Les Furies et la Mort, que le guerrier a matriellement

    affrontes sur le champ de bataille, sopposent aussi en lui sur le plan

    spirituel, sous la forme dune irruption menaante des forces

    primordiales de son tre. Dans la mesure o il triomphe sur elles, lavictoire est sienne. Cest dans ce cadre que sexplique aussi la raison

    pour laquelle chaque victoire prenait une signification sacrale dans le

    monde reli la Tradition. Le chef de larme acclam sur les champs de

    bataille incarnait lexprience et la prsence de cette force mystique qui

    le transformait. On comprend mieux, ds lors, le sens profond du

    caractre supra-terrestre drivant de la gloire et de la divinit du

    vainqueur, t pourquoi lantique clbration romaine du triomphe prsentades aspects bien plus sacraux que militaires. Le symbolisme, rcurrent

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    dans les traditions aryennes primordiales, des victoires, walkyries et

    entits analogues, qui guident lme du guerrier au ciel , ainsi que le

    mythe du hros victorieux, tel lHrakls dorien, qui obtient de Nik la

    desse de la victoire la couronne qui lui accorde lindestructibilit

    olympienne ce symbolisme se montre maintenant sous une lumirebien diffrente. Et lon voit dsormais clairement combien fausse et

    superficielle est linterprtation qui ne saisit dans tout cela que

    posie , rhtorique et fables.

    La thologie mystique enseigne que dans la gloire saccomplit la

    transfiguration spirituelle sanctifiante, et liconographie chrtienne

    entoure la tte des saints et des martyrs de laurole de la gloire. Tout

    cela renvoie un hritage, certes affaibli, transmis par nos traditions

    hroques les plus leves. La tradition aryano-iranienne, dj,

    connaissait en effet le feu cleste compris comme gloire hvaren qui

    descend sur les rois et les chefs, les rend immortels et porte pour eux

    tmoignage dans la victoire. Et lancienne couronne royale rayonnante

    symbolisait prcisment la gloire en tant que feu solaire et cleste.

    Lumire, splendeur solaire, gloire, victoire, royaut divine, ce sont

    des images troitement apparentes au sein du monde aryen, et qui

    napparaissent pas comme des abstractions ou inventions de lhomme,

    mais qui ont le sens de forces et de dominations absolument relles. Dans

    ce contexte, la doctrine mystique du combat et de la victoire reprsente

    pour nous un sommet lumineux de notre commune conception de

    laction au sens traditionnel.

    *

    **

    Cette conception traditionnelle parle aujourdhui encore un langage

    comprhensible pour nous condition, naturellement, que nous nous

    dtournions de ses manifestations extrieures et conditionnes par le

    temps. Alors mme quon veut prsentement dpasser cette spiritualit

    lasse, anmie ou fonde sur des spculations abstraites ou des

    sentiments pitistes, et, en mme temps, surmonter la dgnrescence

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    matrialiste de laction, peut-on trouver pour cette tche de meilleurs

    points de rfrence que les idaux mentionns de lhomme aryen

    primordial ? Mais il y a plus. Les tensions matrielles et spirituelles se

    sont comprimes un point tel en Occident, ces dernires annes,

    quelles ne peuvent finalement tre rsolues que par le combat. Avec laguerre actuelle, une poque va la rencontre de sa propre fin, tandis que

    surgissent des forces qui ne peuvent plus tre domines et transformes

    dans la dynamique dune civilisation nouvelle par des ides abstraites,

    des prmisses universalistes ou par des mythes irrationnellement conus.

    Une action bien plus profonde et essentielle simpose maintenant, afin

    quau-del des ruines dun monde subverti et condamn, une poque

    nouvelle souvre pour lEurope.

    Cependant, dans cette perspective bien des choses dpendront de la

    faon dont lindividu pourra donner une forme lexprience du

    combat : cest--dire sil sera en mesure dassumer hrosme et sacrifice

    comme une catharsis, comme un moyen de libration et dveil intrieur.

    Cette entreprise de nos combattants intrieure, invisible, loigne des

    gestes et des grands mots aura un caractre dcisif, non seulement pour

    lissue dfinitive et victorieuse des vicissitudes de cette poque

    particulirement trouble, mais pour donner une forme et un sens

    lordre qui natra de la victoire. Cest dans la bataille elle-mme quil

    faut rveiller et tremper cette force qui, au-del de la tourmente, du sang

    et des privations, favorisera, avec une splendeur nouvelle et une paix

    toute-puissante, une nouvelle cration.

    Cest pourquoi lon devrait apprendre de nouveau, aujourdhui et

    sur le champ de bataille, laction pure, laction au sens dascse virile,

    mais aussi de purification et de voie vers des formes de vie suprieures,valables en elles-mmes et pour elles-mmes mais cela, cest

    prcisment faire retour, dune certaine faon, la tradition primordiale

    aryano-occidentale. Des temps anciens rsonne encore jusqu nous le

    mot dordre: La vie comme un arc ; lme comme une flche ;

    lesprit absolu comme une cible transpercer .

    Celui qui, aujourdhui encore, vit la bataille au sens de cette

    identification, celui-l restera debout lorsque les autres scrouleront etil sera une force invincible. Cet homme nouveau vaincra en lui tout drame,

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    toute obscurit, tout chaos, et il reprsentera, lavnement des temps

    nouveaux, le principe dun dveloppement indit. Selon la tradition

    aryenne primordiale, cet hrosme des meilleurs peut rellement remplir

    une fonction vocatrice, une fonction rtablissant le contact, relch

    depuis des sicles, entre monde et supra-monde. Alors, le combat ne serapas un horrible carnage, naura pas le sens dun destin dsespr,

    conditionn par la seule volont de puissance, mais sera la preuve du

    droit et de la mission dun peuple. Alors la paix ne signifiera pas une

    nouvelle noyade dans la grisaille bourgeoise quotidienne, ni

    lloignement de la tension spirituelle luvre dans la bataille, mais

    aura, au contraire, le sens dun accomplissement de celle-ci.

    Cest pour cela aussi que nous voulons faire ntre, de nouveau, la

    profession de foi des anciens, telle quelle sexprima dans les paroles

    suivantes : Le sang des hros est plus sacr que lencre des savants et

    les prires des dvots * ; une profession de foi qui est la base de la

    conception traditionnelle, selon laquelle, dans la guerre sainte , ce

    sont dabord les mystiques forces primordiales de la race qui agissent,

    beaucoup plus que les individus. Ces forces des origines crent les

    empires mondiaux et rendent lhomme la paix victorieuse .

    [Au terme de cette confrence dEvola, signalons deux textes

    complmentaires sur la voie du guerrier : Julius Evola, Mtaphysique

    de la guerre (recueil de cinq articles parus en 1935), Arch, Milan, 1980 ;

    Emilio They, Le Ragnarok : vnement historique et processus subtil

    suivi de Odin et la mors triumphalis , Arch, Milan, 1978 N.D.T.].

    * Evola ne prcise pas lorigine exacte de cette maxime. Curieusement, celle-ci fait

    penser un hadith de la tradition islamique qui, lui, affirme cependant la supriorit

    mtaphysique de la connaissance sur laction : Lencre des savants et le sang desmartyrs seront pess au Jour de la Rsurrection, et la balance penchera en faveur des

    savants (N.D.T.).

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