JULIUS EVOLA OU LA SEXUALITÉ DANS TOUS SES « ÉTATS »

Dans la collection LES DEUX ÉTENDARDS Documents et acteurs de l'antimodemité

dirigée par Philippe Baillet aux éditions Hérode

Claudio Mutti, Introduction à l'œuvre de Werner Sombart, 1993.

Claudio Mutti, Les plumes de l'Archange. Quatre intellectuels roumains face à la Garde de Fer : Nae Ionescu, Mircea Eliade, Emil Cioran, Constantin Noica, 1993.

Claudio Mutti, Nietzsche et l'islam, 1994.

PHILIPPE BAILLET

JULIUS EVOLA OU

LA SEXUALITÉ DANS TOUS SES « ÉTATS »

Éditions Hérode 14, place de la République 71100 Chalon-sur-Saône

© Éditions Hérode, 1994. ISBN : 2-908971-06-2

ISSN: 1948-5543

NOTE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE SUR L'AUTEUR DE CE TEXTE

Philippe Baillet est né en 1951. Secrétaire du Centre d'études doctrinales J. Evola (1975-1976), il a participé en 1977 à la fondation de la revue Totalité, d'inspiration « traditionaliste intégrale », dont il fut pendant plusieurs années l'un des principaux collaborateurs. Secrétaire de rédaction de la revue Nouvelle Ecole et des éditions du Livre-Club du Labyrinthe (1985-1986), il a collaboré occasionnelle- ment à la revue Eléments. Philippe Baillet a traduit de nombreux articles, des brochures et plusieurs livres ou recueils de Julius Evola, notamment Métaphysique du sexe et Révolte contre le monde moderne. Parmi ses autres traductions, on signalera La révolution organiciste. Entretien sur les nouveaux courants scientifiques, de Roberto Fondi (Livre-Club du Labyrinthe, Paris, 1986) ; Les péchés de la langue. Discipline et éthique de la parole dans la culture médiévale, de Carla Casagrande et Silvana Vecchio (Cerf, Paris, 1991) ; La Magie. Les nouveaux mouvements magiques, de Massimo Introvigne (Droguet & Ardant, Paris, 1993) ; et L'art médiéval, de Liana Castelfranchi-Vegas (Desclée de Brouwer, Paris, 1994). Philippe Baillet a publié, dans le premier numéro (1987) de la revue Politica Hermetica (éditée par L'Age d'Homme) une longue étude sur « Les rapports de Julius Evola avec le fascisme et le national-socialisme ». À la fin de l'année 1988, il a fondé le bulletin Les Deux Etendards. Documents et acteurs de l'antimodernité, aujourd'hui disparu mais remplacé par une collec- tion du même nom, qu'il dirige, aux éditions Hérode.

La présente étude, initialement écrite pour le « dossier H » sur Julius Evola à paraître aux éditions L'Age d'Homme, est ici publiée séparément, avec l'aimable autorisation de l'éditeur et du « maître d'œuvre » de ce dossier, Arnaud Guyot-Jeannin.

INTRODUCTION

Ce n'est nullement forcer les choses que de soutenir que la réflexion sur la sexualité est un des grands thèmes de l'œuvre de Julius Evola. Il suffira, pour en convaincre le lecteur, de rappeler que l'auteur italien a abordé ce sujet dans un chapitre de Révolte contre le monde moderne (I partie, chapitre 20) ; dans « Chevaucher le tigre » (chapitre VII, points 27 et 28) ; dans Le Yoga tantrique (sous l'angle du sacré et de l'initiation en Inde) ; dans trois chapitres du recueil L'Arc et la Massue; dans son introduction à une anthologie de Johann Jakob Bacho- fen, historien suisse des religions, auteur de nombreuses études de mythologie comparée sur le monde méditer- ranéen antique, et notamment de Das Mutterrecht (Le matriarcat, 1861), essai sur la « gynécocratie » dans l'Antiquité d'après des sources religieuses et juridi- ques; dans le long chapitre sur la psychanalyse de Masques et visages du spiritualisme contemporain; enfin dans un certain nombre d'articles A quoi il convient bien sûr d'ajouter qu'Evola a consacré à la sexualité tout un livre, Métaphysique du sexe, dont il a ainsi résumé la genèse et la place au sein de son œuvre : « Dans un

La réflexion sur la sexualité est l'un des thèmes majeurs de l'œuvre de Julius Evola, qui considérait Métaphysique du sexe comme son livre le plus important avec Révolte contre le monde moderne.

Dû précisément au traducteur de ces deux ouvrages, cet essai traite de la sexologie évolienne, ignorée par ceux qui ne s'intéressent qu'au volet politique et social de l'œuvre d'Evola. Pourtant, toute la vision évolienne de l'histoire repose sur l'opposition dynamique du masculin et du féminin, Evola s'efforçant toujours de découvrir dans le langage des formes historiques (my- thes, cultes, éthiques, institutions, productions artisti- ques, etc.) l'influence du pôle « androcratique » ou bien du pôle « gynécocratique ».

L'étude se poursuit par une analyse critique d'une sexologie moderne, celle de Wilhelm Reich. Une der- nière partie se penche sur les thèses défendues par le situationniste Raoul Vaneigem à l'époque où « le plaisir obligatoire remplace le plaisir prohibé ». L'auteur réaf- firme aussi tout ce qui sépare la conception tradition- nelle de la liberté comme maîtrise de la conception moderne de la liberté comme abandon.

Cet essai qui renoue avec la tentative de la revue Rebis (1978-1987), ouvre de nombreuses pistes à l'exploration d'une sexologie fondée sur l'anthropologie tradition- nelle et la doctrine métaphysique des états multiples de l'Etre.

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