coopérateur - avril 2015

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DEUX PASSIONS, UNE VIE AVRIL 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES La Coop des Montérégiennes Fusion sans collision Porc Ferme Luko : rigueur en vigueur Soya Culture principale ou de rotation? Travail-Famille

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Page 1: Coopérateur - Avril 2015

DEUX

PASSIONS, UNE VIE

AVRIL 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

La Coop des MontérégiennesFusion sans collision

PorcFerme Luko : rigueur en vigueur

SoyaCulture principale ou de rotation?

Travail-Famille

À tous les stades de croissance, vous pouvez compter sur nous pour vous offrir une gamme complète de produits et de services adaptés à vos besoins particuliers en matière de reproduction bovine, de contrôle des infections et de gestion des parasites.

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MERCK® est une marque déposée de Merck Canada Inc. au Canada.Copyright © 2015 Intervet International B.V., une filiale de Merck & Co., Inc., Kenilworth, N.J., É.-U. Tous droits réservés.

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Page 2: Coopérateur - Avril 2015
Page 3: Coopérateur - Avril 2015

3COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

ÉDITION AVRIL 2015

Version Web : www.lacoop.coop/cooperateurVersion virtuelle : www. lacoop.coop/cooperateurvirtuel

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EN COUVERTURE

16 CONCILIATION TRAVAIL-FAMILLE

VOTRE VIE

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUSDenis Richard*

6 ZOOM COOPÉRATION

8 MA COOP

12 Fusion sans collision — La Coop des Montérégiennes

15 PAUSE PENSÉEColette Lebel*

VIE AGRICOLE16 CONCILIATION TRAVAIL-FAMILLE

VOS AFFAIRES

AFFAIRES AGRICOLES22 Succès pour la mission laitière en Ontario

25 Tirer profit des composants du lait : une affaire de quantité

28 Bâtir l’avenir, une étable à la fois

31 Rigueur en vigueur — en production porcine

34 IPPE 2015 : l’évènement incontournable en aviculture

37 C’EST PAS PLUS VERT CHEZ L’VOISINPascal Alary*

38 Gestion de l’azote dans le maïs : protection et utilité

40 Le soya : culture de rotation ou culture principale ?

44 La fertilisation azotée en horticulture

47 Jacques Sylvain : l’allumé des chalumeaux

AFFAIRES ÉCONOMIQUES49 ZOOM AFFAIRES

50 FAITS ET GESTESVincent Cloutier*

* For English version, please visit our website at lacoop.coop/cooperateur

Page 4: Coopérateur - Avril 2015

4 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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VOLUME44,NO4 | AVRIL2015

ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :http://www.lacoop.coop/ cooperateur/abonnement.asp

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 8,63 $/année (défrayé par la coopérative locale)

Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

CoopérateurC.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : [email protected]

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroPascal Alary, David Bessenay, Christine Bourbonnais, Denis Caron, Vincent Cloutier, Annick Delaquis, Édith Descarreaux, Étienne Gosselin, Lucie Kablan, François Labrie, Benoit Lanthier, Pascal Larose, Colette Lebel, Gilles Lizotte, Nancy Malenfant, Céline Normandin

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Pierre Cadoret, Suzanne Turcot, Michaël Guimond

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations David Bessenay, Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Exposimage, Véronique Verret

Page couverture Martine Doyon

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Le Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Télé. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Couriel : [email protected] Site web : www. lacoop.coop/cooperateur et www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

Ferme JeannicoleMédaillée d’or du Mérite agricole

FourragesLes pratiques les plus payantes

Votre vie, vos affairesLes équipes de rédaction et de création sont heureuses de vous présenter cette deuxième édition renouvelée du Coopérateur. Dès la page couverture, vous constaterez que la nouvelle orientation Votre vie, vos affaires n’est pas qu’un slogan. Elle s’exprime à travers les pages d’abord par un article sur la conciliation travail famille qui, sans équivoque, touche l’aspect humain de votre vie agricole. Sur le plan de vos affaires, vous pouvez lire deux importants reportages, l’un sur la Ferme du ruisseau d’eau claire, un producteur de vaches-veaux performant qui se distingue notamment par ses bâtiments modèles. Un autre reportage porte sur la Ferme Luko, un élevage de porcs, où règne le mot r igueur. Aussi, des ar ticles techniques, écrits par vos experts en productions végétales, vous prépa reront pour la saison des cultures. Bonne lecture !

Guylaine GagnonRédactrice en [email protected]

ERRATUMDans l’article sur le Prix transfert de ferme (édition de mars à la page 29), il aurait fallu lire que Daniel Drapeau est expert-conseil pour le Groupe coopératif Dynaco.

Page 5: Coopérateur - Avril 2015

5COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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ENTRE NOUS

75 ANS D’INTERCOOPÉRATIONDENIS RICHARD, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

AU MOMENT où j’écris ces lignes, le prin-

temps vient officiellement d’arriver et la météo

annonce -14 pour demain... Comme on a tous pu

le constater cet hiver, le réchauffement climatique

produit indéniablement de drôles de situations.

Bref, si ça continue comme ça, nous ne serons pas

dans nos champs de bonne heure cette année, alors

aussi bien penser à autre chose pour le moment.

J’ai participé, le 12 mars dernier, à la 75e assem-

blée générale du Conseil québécois de la coopération

et de la mutualité (CQCM). Cela fait plus de 15 ans

que je participe aux assemblées générales du CQCM,

mais cette année revêtait un caractère particu-

lier. Non seulement parce qu’on y célébrait 75 ans

d’intercoopération, mais aussi parce que c’était

l’occasion du dépôt du premier plan stratégique

des réseaux coopératifs et mutualistes du Québec.

Fondé en 1940 par le père Georges-Henri

Lévesque, que l’on surnomme également le père des

sciences sociales du Québec, le Conseil de la coopé-

ration du Québec (maintenant le CQCM) est l’ins-

tance démocratique dont s’est doté le mouvement

coopératif et mutualiste québécois pour assumer le

plein développement de son potentiel. Il regroupe

l’ensemble des fédérations coopératives et mutua-

listes sectorielles et régionales du Québec, dont

les membres sont actifs au sein de plus de 40 sec-

teurs d’activité, et représente 3300 coopératives

et mutuelles, lesquelles génèrent 95 000 emplois.

Avec près de 33 milliards de dollars de chiffre

d’affaires et 246 milliards d’actifs, les coopéra-

tives et mutuelles contribuent activement au

développement économique et social du Québec.

Élaboré à partir des planifications stratégiques

des différents réseaux coopératifs et des travaux

de cinq chantiers coopératifs, le nouveau plan stra-

tégique des réseaux coopératifs est pour le moins

ambitieux. Axé sur la croissance durable et ren-

table, le développement de partenariats porteurs,

l’expertise des regroupements et des services par-

tagés, une intercoopération proactive et une gouver-

nance modernisée, le plan prévoit une augmentation

de 6500  emplois et une croissance du chiffre

d’affaires global de 7 % par année, pour totaliser

45 milliards de dollars sur un horizon de cinq ans.

Une des pièces maîtresses du plan stratégique

du CQCM passe par la mise en place du

Consortium de ressources et d’expertises coopé-

ratives. Ce consortium, issu d’une initiative

des fédérations de coopératives de services à la

personne, permettra aux réseaux coopératifs

adhérents de se regrouper pour se donner accès à

plus de ressources, de savoir-faire et de services.

Essentiellement, le consortium vise à rehaus-

ser l’apport des regroupements au dévelop-

pement des affaires coopératives dans leurs

régions et leurs secteurs d’activité respectifs.

Le réseau La Coop s’inscrit dans ce plan. Il

est intéressant de noter que les autres réseaux

coopératifs constatent les mêmes enjeux d’effi-

cacité et que, tout comme pour vos coopératives,

la solution passe par plus d’intercoopération.

Pour citer un des plus vieux coopérateurs du

Québec, Rosario Tremblay, qui a à ma connaissance

105 ans : « Pour remplir sa mission, la coopérative

doit, bien sûr, veiller à assurer sa productivité et sa

rentabilité. Elle doit pratiquer une gestion rigoureuse

et faire preuve d’adaptation et d’innovation. L’objectif

d’une coopérative, ce n’est pas de courir à sa perte,

c’est d’être viable économiquement et d’être capable

de répondre aux besoins de ses membres. »

Ce qui semble simple et évident pose cepen-

dant souvent problème aux administrateurs

lorsque les résultats ne sont pas au rendez-

vous et que les perspectives de valeur ajoutée

pour les membres semblent inexistantes.

C’est dans ces périodes difficiles qu’il faut

se référer à nos valeurs d’honnêteté, d’équité,

de responsabilité et de solidarité, et se rappeler

que le réseau La Coop actuel est le fruit

d’un processus continu d’adaptation.

Il faut surtout se rappeler que

la protection de nos institutions

coopératives agricoles passe en

second lieu, après le maintien d’une

pertinence et d’une valeur ajoutée

en biens et services pour les membres.

S’il peut finir par faire chaud, je vous

souhaite une bonne saison des semences !

Page 6: Coopérateur - Avril 2015

ZOOM COOPÉRATION

6 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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Un bilan coopératif, pourquoi pas ?

La Coop fédérée a produit, cette année, un rapport complémentaire au rapport annuel et qui a pour titre : Bilan coopératif. Il renferme l’information que La Coop fédérée croit pertinente à communiquer relativement à la responsabilité sociale, le développement durable, l’éthique organisationnelle. Bref, il traduit la distinction coopérative comme un modèle intégrant toutes ces dimensions. Récemment, dans une conférence, la présidente de l’Alliance coopérative internationale, dame Pauline Green, disait : « Nous n’allons pas promouvoir notre modèle si nous nous parlons entre nous. Nous devons élargir notre auditoire. » C’est aussi la position de La Coop fédérée. Dame Green suggère donc d’intégrer les sept principes coopératifs dans les communi cations produites par les coopératives. « Ces principes, rappelle-t-elle, sont notre différence coopérative. Soyons fiers de ce que nous sommes et allons parler au reste du monde. »

L’asclépiade, cette bonne « mauvaise herbe »On la connaît surtout sous le vocable de « petits cochons » et on la trouve… envahissante. Un latex blanc s’écoule de sa tige coupée et ses graines sont enrobées de duvet. Oui, c’est bien l’asclépiade ! Cette plante a, malgré tout, des particularités intéressantes : sa fibre a des qualités d’isolation thermique, d’atténuation acoustique et d’absorption – notamment des produits pétroliers. Afin de valoriser le potentiel de l’asclépiade, un ingénieur a mis au point un procédé permettant de travailler la fibre et deux entreprises sont en cours de structuration : Industrie Encore3 et Soie d’Amérique, respectivement spécialisées dans la fabrication de produits absorbants pétroliers et d’isolants pour vêtements. Pour les approvisionner en matière première, une vingtaine d’agriculteurs, réunis en coopérative, ont décidé de se lancer dans la production d’asclépiade. Comme quoi il n’y a jamais qu’une seule face à une médaille ! (Les Affaires)

Jamais trop tôt pour coopérer !Le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) déploie beaucoup d’efforts pour favoriser l’éducation à la coopération chez les jeunes. On croit en effet que la transmission des valeurs coopératives, dès le jeune âge, peut contribuer très efficacement à la formation de futurs citoyens responsables, aptes à participer pleinement à la société et à son développement. Le CQCM, par la Fondation d’éducation à la coopération, a donc élaboré deux programmes qui sont proposés depuis 2004 aux enseignants du primaire et du secondaire : « Ensemble vers la réussite » et « Jeune coop ». Un mandat d’évaluation de ces deux programmes a été commandé à une entreprise indépendante et celle-ci vient de publier son rapport, plus que favorable. Elle précise que les deux programmes « suscitent la participation des jeunes de manière à favoriser le développement de leur sens des responsabilités, leur capacité de prise en charge et leur engagement. […] Ils procurent un apport positif au regard de la connaissance de soi, du développement de qualités entrepreneuriales, du développement de qualités coopératives ainsi qu’en ce qui concerne la motivation des jeunes à l’école. » Bref, un succès ! (CQCM)

Gestion des talents et coopérationSi le but des coopératives est de combler les besoins des humains, il serait contradictoire de les considérer comme une ressource à exploiter telle une simple matière première. L’objectif de la coopérative est d’utiliser les ressources au service des gens. Donc, diminuer l’humain à de la matière première ne correspond en rien au paradigme de la coopération. Pour l’entreprise coopérative, le travail n’est pas un moyen de maximiser la contribution du capital humain au résultat net, mais plutôt de favoriser la coopération de façon à rehausser la dignité des gens et leur capacité à contribuer au bien-être de la collectivité. ( J. Tom Webb, professeur auxiliaire à l’Université Saint Mary’s, N.-É.)

Page 7: Coopérateur - Avril 2015

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Page 8: Coopérateur - Avril 2015

MA COOP

8 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

ÉVÈNEMENT HORTICOLE LA COOPLe 17 février dernier a eu lieu l’Évènement VIP horticole à l’Estérel Resort. Ce sont près de 120 producteurs des plus importantes exploitations horticoles du Québec qui se sont rassemblés pour assister à quelques conférences, dont la présentation du nouveau programme de récompense Horti « GO ». En soirée, les invités ont pris part à un cocktail et à un souper gastronomique

cinq services, puis ont assisté à une prestation de l’humoriste Alexandre Barrette. L’objectif de l’évènement était de bâtir une relation d’affaires à long terme avec des clients potentiels du réseau La Coop. Cette rencontre, organisée conjointement par La Coop fédérée et certaines coopératives locales, en était à sa première édition et a connu un franc succès. 

Cathy FraserTerritoire numéro 8

Stéphane MorelTerritoire numéro 11

LE NOUVEAU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA COOP FÉDÉRÉE

Dans l’ordre habituel, assis, les membres du comité exécutif : Muriel Dubois; Luc Forget, deuxième vice-président; Denis Richard, président;

Ghislain Gervais, premier vice-président; Serge Boivin

2e rangée : Gaétan Desroches, chef de la direction; Stéphane Morel, Benoit Massicotte; Cathy Fraser; Normand Marcil;

Paul Noiseux, chef des finances

3e rangée : Mathieu Couture; Marc A. Turcotte; Rosaire Beaulieu; Françoise Mongrain; Jean Bissonnette; Richard Ferland;

Jean-François Harel, secrétaire général

Page 9: Coopérateur - Avril 2015

NE JUGEZ UN HOMME QUE PAR SON CARACTÈRE.

ET SON CAMION.p p

D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. Leurs groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font fi gurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon Ward’s. Pas étonnant que les camions Ram détiennent le taux de fi délité le plus élevé

parmi tous les camions pleine grandeur. Le Ram 1500 2015, le camion le plus écoénergétique de l’histoire1, et le Ram Heavy Duty. Avec un légendaire moteur turbo diesel CumminsMD ou HEMIMD,

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tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur.

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Page 10: Coopérateur - Avril 2015

MA COOP

10 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

UNE ACTIVITÉ LUDIQUE POUR LES FEMMES DÉLÉGUÉES !Lors de la dernière assemblée générale annuelle de La Coop fédérée, les femmes déléguées ont eu l’occasion de discuter avec la candidate qui les représente désormais au territoire numéro 8, Cathy Fraser. Sur le carton d’invitation au petit-déjeuner, qui se tenait le 26 février, les femmes pouvaient inscrire une question pour Mme Fraser. Une boîte avait été prévue dans la salle et les femmes pouvaient y déposer leurs questions qui ont toutes été tirées, l’une après l’autre, et adressées à Mme Fraser. Il a entre autres été question de fierté coopérative, de famille, de conciliation travail-famille et de diversité au sein des conseils d’administration. Mme Fraser s’est prêtée de bon cœur à cette activité ludique qui a permis aux déléguées de mieux la connaître.

FERME GALARNEAU, GRAND GAGNANT DU PRIX TRANSFERT DE FERMELise Larose et Ghislain Galarneau ainsi que leur relève François Galarneau et Joanie Bégin, de Barraute, en Abitibi, sont les grands gagnants du Prix transfert de ferme, remis au banquet de l’assemblée générale annuelle de La Coop fédérée, le 26 février dernier. Cette famille s’est distinguée par ses nombreuses qualités, comme son altruisme, son honnêteté et l’amour qu’elle donne à ce mode de vie. Les prédécesseurs remportent un chèque-cadeau d’une valeur de 3000 $ pour un voyage, et la relève, un crédit de 3000 $ applicable sur tous les produits La Coop, Unimat ou Sonic.

PARTENARIAT OLYMEL-ATRAHAN

Olymel et ATRAHAN Transfor- mation ont annoncé, à la fin février, une entente en vue d’un partenariat d’affaires visant l’exploitation commune de leurs activités respectives d’abattage, de découpe et de transformation de viande de porc. Fondée il y a près de 60 ans, ATRAHAN Transformation est une

entreprise familiale qui emploie plus de 350 personnes à son usine, située à Yamachiche, en Mauricie. Générant un chiffre d’affaires annuel de plus de 200 M $, elle dispose d’une capacité d’abattage de près d’un million de porcs par année et exporte ses produits dans plus de 50 pays. Après vérification diligente et sous réserve des approbations nécessaires, cette entente de partenariat, qui prévoit la poursuite des activités de l’usine de Yamachiche, pourrait être conclue d’ici mai 2015.

SOIRÉE LAITIÈRE À SAINT-ÉDOUARD- DE-LOTBINIÈRE La Coop Seigneurie et La Coop Parisville ont conjointement organisé, pour une deuxième année consécutive, une soirée laitière pour les producteurs, le 13 février dernier. Mettant en lumière les installations d’un producteur de la région, ce rassemblement a permis aux participants d’accroître leur réseau de contacts et de perfectionner leurs connaissances. Les experts-conseils ont présenté des ateliers enrichissants et

d’actualité, notamment sur les fourrages et la conduite du troupeau. Près de 75 personnes ont assisté à cette soirée laitière. Soulignons l’accueil généreux des hôtes, Caroline Lemay et Richard Hamel, de la ferme Hamri Holstein.

CAPRI-KIDS REMPORTE LE DÉFI-COOP RÉGIONAL 2015

C’est l’équipe Capri-Kids qui a raflé le premier prix du Défi-Coop régional 2015, assorti d’une bourse de 1000 $. Son projet de coopérative pour promouvoir les viandes de chèvre, de cerf rouge et de porcelet de lait a séduit le jury, composé de représentants des coopératives Matapédienne, Purdel, Agriscar, Saint-Alexandre-de-Kamouraska, Unicoop et Dynaco. Cette dernière est coordonnatrice de l’évènement. Modelé sur le programme Défi-Coop, de La Coop fédérée, destiné aux étudiants en agronomie de l’Université Laval, ce concours, lancé en 2000, s’adresse exclusivement aux étudiants du campus de l’ITA de La Pocatière. Il a pour objectif de leur faire découvrir la formule coopérative.

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Page 11: Coopérateur - Avril 2015

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Page 12: Coopérateur - Avril 2015

Fusion SANS

collisionEn novembre 2013, les coopératives agricoles

Excel, St-Damase et St-André-d’Acton unissaient leurs destinées pour former une nouvelle entité,

La Coop des Montérégiennes. La lune de miel terminée, comment se porte le ménage à trois ?

Piloter une fusion est une opé-

ration délicate. Les susceptibilités des

uns, les aspirations des autres et les

besoins de tout le monde doivent être pris

en considération. Les faits et les arguments

se cachent souvent derrière des perceptions

et des opinions. Les consensus sont toujours

difficiles à obtenir. Toujours ? Pas dans le cas

de La Coop des Montérégiennes. « Ni conquis

ni conquérant, une fusion positive pour tous »,

résument les personnes interviewées.

L’une d’elles est Isabelle Gagnon, conseil-

lère en gestion à La Coop fédérée qui apporte

son soutien aux coopératives du réseau.

« La Coop Excel, à Granby, est née en 1987

de l’abandon par Agropur de ses services

d’approvisionnement à la ferme. Elle n’a

pas toujours connu des années florissantes,

ayant des difficultés à s’enraciner sur un

grand territoire. Elle recherchait donc une

certaine masse critique. Du côté de La Coop

St-Damase, son chiffre d’affaires, équivalent

à celui de La Coop Excel – 50 millions $ –, lui

donnait une belle envergure, mais sur un

petit territoire, sans possibilité de croissance.

La Coop St-André-d’Acton, dotée d’un volume

d’affaires de 16 millions $, voulait profiter du

départ de son directeur général pour faire

l’un et l’autre : atteindre une masse critique

et croître. »

La fusion permettait donc un nouveau

départ et plus de profondeur pour le trio.

Le chiffre d’affaires de La Coop des Monté-

régiennes, à 100 millions $, lui assure

aujourd’hui un généreux volume d’affaires

et une place dans le palmarès des 10 plus

grandes coopératives du réseau.

Fin 2012, les présidents des coops Excel

et St-Damase se donnent donc rendez-vous

pour un tête-à-tête. Les dirigeants de La Coop

St-André-d’Acton ont vent des discussions et

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

AUX PREMIÈRES LOGES POUR LA FUSION, le directeur général de La Coop Excel, Christian Massé, avait déjà un pied dans les trois coopératives qui ont fusionné. Quant au président de La Coop des Montérégiennes, Ernest-William Gasser, il souligne que la fusion permettra de mieux servir les membres et clients, au moyen d’équipements et d’infrastructures à la fine pointe.

12 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 13: Coopérateur - Avril 2015

s’y joignent. Il faut dire que les trois coopé-

ratives partageaient déjà une synergie

opérationnelle, ayant le même directeur

général, Christian Massé. Les approches et

les échanges d’information se font donc en

toute transparence, sans sentiment invasif

ni perte d’autonomie.Invariablement, des difficultés se

dressent : emplacement du siège social, iden-

tité du président, nom de la coopérative. On

les déjoue habilement en misant sur les forces

de chacun des pôles et en décentralisant

l’administration (financier à Granby, agricole

à St-Damase, quincaillier à Acton Vale), en

désignant un président de manière consen-

suelle et en trouvant à l’entreprise un nom qui

reflète son caractère régional. Résultat : les

membres de deux coopératives approuvent la

fusion à l’unanimité, les membres de l’autre,

à la majorité.

Financièrement parlant, la fusion n’est

pas encore consommée. Uniformiser des

processus d’affaires, des politiques commer-

ciales et des systèmes d’information ne se fait

pas en criant ciseau. On pensait sabrer des

coûts (frais de gestion, centralisation de la

distribution des semences, fermeture de deux

centres d’engrais) et capter des économies

d’échelle (meilleur pouvoir d’achat) dès la pre-

mière année, mais il faudra une autre année

avant un retour à l’équilibre budgétaire. « La

première année, les frais d’instauration de la

nouvelle coopérative annulent généralement

les gains prévus par la mise en commun des

activités », éclaire Isabelle Gagnon.

Le succès des Montérégiennes sur les

plans humain et démocratique n’en demeure

pas moins admirable, selon son président,

Ernest-William Gasser. Il réside dans le fait

que l’objectif premier n’a jamais été perdu de

vue : assurer une prestation de services de

qualité aux membres, au moyen d’équipe-

ments et d’infrastructures à la fine pointe. 

INSTANTANÉ AVANT ET APRÈS LA FUSION

Avant Après

La Coop Excel

La Coop St-Damase

La Coop St-André-d’Acton

La Coop des Montérégiennes

Nombre de membres (producteurs + auxiliaires)

509 + 906 241 + 0 188 + 262 879 + 1140*

Nombre d’employés

43 23 33 100

Nombre de dirigeants élus

7 5 512 pour la transition (3 ans), 9 par la suite

* Certains membres avaient des parts sociales dans deux coopératives; les parts ont été fusionnées.

Piloter une fusion est une opération délicate. Les susceptibilités des uns, les aspirations des autres et les besoins de tout le monde doivent être pris en considération.

SecteursLa Coop des

Montérégiennes( %)

Moyenne des coops de plus de 50 M $

de chiffre d’affaires ( %)

Animal 47,5 32,0

Végétal 14,8 6,0

Grains 23,8 18,0

Quincaillerie 7,7 14,0

Pétrole 6,2 9,0

Machinerie 0,0 8,0

Autres 0,0 13,0

PORTRAIT COMPARÉ DES VENTES

VIE COOPÉRATIVE |

13COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 14: Coopérateur - Avril 2015

CONSTITUTION DE LA COOP DES MONTÉRÉGIENNES – LE FIL DES ÉVÈNEMENTS

n 2010-2011 : Partage de ressources humaines, dont le directeur général

n Novembre 2012 : Début des discussions sur le projet de fusion

n Décembre 2012 : Rencontre des employés

n Janvier 2013 : Communication aux membres sur le projet

n Février 2013 : Présentation du projet des trois présidents aux AGA respectives

n Février 2013 : Constitution du nouveau CA

n Mars 2013 : Assemblées générales extraordinaires

n Novembre 2013 : Démarrage officiel de La Coop des Montérégiennes

FUSIONNER DANS LA RATIONALITÉComptable, Isabelle Gagnon est rationnelle. Et réaliste. « D’autres fusions sont à prévoir dans le réseau. La compression des marges dans l’économie nous oblige à revoir nos modèles d’affaires pour être plus efficaces et offrir de justes prix. Il n’y a pas si longtemps, on fixait encore les prix selon nos coûts d’exploitation. Ce n’est plus possible aujourd’hui, surtout en Montérégie, où les fournisseurs foisonnent. On est dans l’ère des regroupements, de la consolidation. C’est d’ailleurs actuellement le cas avec les concessionnaires de machinerie. » Isabelle Gagnon et l’équipe des services-conseils en sont déjà à leur 15e chantier de fusion. Celui des Montérégiennes a été, sans conteste, leur plus gros. « Les coopératives fusionnent d’abord pour des questions financières, pas

pour le plaisir », révèle la comptable, qui ajoute que fusionner est souvent perçu comme un échec. Certains préfèrent alors parler de partenariat ou d’association, mais dans les faits, la Loi sur les coopératives est explicite : il y a les fusions dites « ordinaires » (comme c’est le cas de La Coop des Montérégiennes) et les fusions dites « par absorption » (quand l’une des coops fait plus de 75 % du chiffre d’affaires ou regroupe plus de 75 % des membres du nouveau regroupement).

Le nouveau conseil d’administration de La Coop des Montérégiennes est composé de 12 personnes, dont 3 ont un mandat de trois ans seulement. Il sera donc composé de 9 personnes par la suite.

PAS DE VOLONTÉ TÉLÉGUIDÉESi La Coop fédérée incite administrateurs et

gestionnaires à bien gérer leurs avoirs et à

atteindre des volumes d’affaires viables, il

n’existe pas de directive officielle émise par

la fédération pour rationaliser le nombre

de coopératives, assure Ben Marc Diendéré,

vice-président principal, communications et

affaires publiques. « Il n’y a pas cette volonté

politique de la part des hauts dirigeants ou de

la haute direction. Si des fusions surviennent,

c’est parce que c’est dans l’ordre naturel des

choses de regrouper des actifs sous-perfor-

mants, dans une optique de saine gestion. »

SI FUSIONNER VOUS INTÉRESSE« Généralement, on ne peut pas dire que les

petites coopératives sont inefficaces. C’est

quand elles doivent renouveler des actifs

d’envergure que la réalité les rattrape et que la

fusion devient une solution », estime Isabelle

Gagnon. Plus de 85 % des gains d’une fusion

résultent du regroupement des structures

administratives et de soutien (un seul direc-

teur général, un seul conseil d’administration,

une seule personne morale, etc.).

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C’est davantage par la coopération, l’organisation en réseau et la valorisation du potentiel de chaque composante que se maintient l’équilibre des systèmes.

DEPUIS UNE TRENTAINE D’ANNÉES, de fasci-

nantes recherches en biologie végétale ne

cessent de bousculer nos croyances à l’égard

du monde des plantes. Nous avons peine à

intégrer objectivement les résultats surpre-

nants découlant de ces recherches. Nous

tenons le règne animal et l’homme, en par-

ticulier, pour tellement supérieurs que nous

avons peut-être tardé à nous intéresser aux

prodigieux mécanismes issus du monde végé-

tal. Et pourtant…

Pourtant, les plantes se révèlent très

sophistiquées. Bien plus qu’on ne l’imagine. On

croit maintenant qu’elles peuvent compter sur

quelque 700 types de capteurs sensoriels dif-

férents. Je me souviens des premiers articles

où on a osé parler de communication entre les

plantes. Ils avaient fait réagir bon nombre de

sceptiques. Depuis, on a démontré clairement

que les feuilles de plantes subissant l’attaque

de prédateurs pouvaient, en réaction, produire

et émettre des composés organiques volatils

(COV) toxiques, qui non seulement indispo-

saient l’ennemi afin de le repousser, mais

rejoignaient aussi les capteurs foliaires des

plantes voisines, lesquelles, alertées, entre-

prenaient à leur tour la production de l’arme

chimique, avant même d’être attaquées.

Des chercheurs se sont par la suite intéres-

sés à ce qui se passait dans le sol. Tout aussi

surprenant. On sait maintenant que les plantes

sont bien plus que des individus qui se font

concurrence pour la survie du plus fort. Bien

au contraire : dans le sol, les plantes forment

des communautés de soutien. Par exemple,

on a observé que d’intimes connexions entre

les racines d’individus de même espèce leur

permettent de partager des compétences

génétiques différentes, de mieux résister aux

vents et aux fortes pluies et d’améliorer leur

résilience après un évè nement traumatique.

Et cela ne s’arrête pas là. Les commu-

nautés peuvent aussi intégrer des espèces

différentes. On a observé, dans le sous-sol

forestier, un grand réseau de filaments, tel un

Internet souterrain, qui permet aux arbres de

communiquer par des interfaces formées de

minuscules champignons. Grâce à ce réseau

de commu nication, les arbres s’échangent du

carbone et de l’azote et, au besoin, des mes-

sages d’alerte. Susan Simard, professeure

à l’Université de Colombie-Britannique, va

même jusqu’à comparer cet incroyable réseau

souterrain à un immense cerveau, où radi-

celles et champignons coopèrent au sein d’un

système extrêmement complexe, à la manière

dont les axones et neurones agissent dans

notre cerveau !

Non, ce n’est pas de la science-fiction.

L’homme, malgré sa formidable machine à

penser, ne détient pas le monopole de l’intel-

ligence. Ce n’est pas par hasard que, depuis

toujours, il se tourne intuitivement vers la

nature pour s’en inspirer, résoudre ses pro-

blèmes et réaliser ses rêves les plus fous.

Edgar Morin, directeur de recherche émérite

au Centre national de la recherche scientifique

(CNRS) et docteur honoris causa de plusieurs

universités dans le monde, l’exprime très

clairement : « L’homme ne fait que remettre

partiellement en activité une intelligence qui

avait déjà organisé et créé les êtres vivants,

y compris lui-même : son intelligence redé-

couvre les inventions, processus, techniques,

trouvailles qui, il y a deux milliards d’années,

ont déjà constitué l’organisation cellulaire. »

Voilà qui fait réfléchir. La nature regorge

d’exemples de coopération intra et interes-

pèces. On l’avait déjà observé dans le règne

animal. Les observations du règne végétal

viennent encore confirmer la tendance. Certes,

la compétition a sa place : une légitime défense

s’impose parfois. Mais il semble que c’est

davantage par la coopération, l’organisation

en réseau et la valorisation du potentiel de

chaque composante que se maintient l’équi-

libre des systèmes. Autrement dit, coopérer…

c’est naturel !

PAUSE-PENSÉE

LA NATURE COMME MAÎTRE À PENSERCOLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE,

[email protected]

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Travail et familleDEUX PASSIONS, UNE VIE

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

Être mère et agricultrice n’a jamais été de tout repos. Mais à l’heure où beaucoup recherchent une meilleure qualité de vie, est-ce possible de concilier la famille et

le travail quand on vit de l’agriculture ? Témoignage de trois agricultrices qui ont pris les moyens pour harmoniser leurs deux passions.

Les horaires chargés et les obliga-tions de plus en plus lourdes, c’est la réa-lité à laquelle se heurtent depuis toujours les familles en agriculture. Mais la situa-tion a certainement évolué depuis 20 ans, surtout pour les femmes. Leur présence s’est affirmée et, de plus en plus, nombre d’entre elles sont copropriétaires des fermes. Les relèves féminines se sont égale ment multipliées, ce qui a changé la donne du processus de transfert. Mais qui dit plus de responsabilités dit aussi plus de travail. Ce qui rend encore plus difficile le défi de concilier la vie d’agricultrice et celle de mère.

« On ne peut pas comparer la situation

d’aujourd’hui avec celle de nos parents »,

confirme Maria Labrecque-Duchesneau,

directrice générale de l’organisme Au cœur des

familles agricoles. « Les fermes étaient alors

beaucoup plus petites. Aujourd’hui, elles ont

doublé ou triplé de taille, avec deux ou trois fois

plus de travail. Les femmes travaillaient aussi

à la maison, alors qu’elles s’impliquent main-

tenant à l’extérieur, sans parler des activités

parascolaires des enfants. C’est la même chose

pour les grands-parents, qui étaient autrefois

disponibles. Bon nombre d’entre eux occupent

maintenant un travail à temps plein à l’exté-

rieur. Ils ne peuvent pas donner un coup de

main. »

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LES BIENFAITS DE RESPECTER SES LIMITESMarie-Line Patry a appris à la dure ce que

signifiait atteindre ses limites. Elle et son

conjoint, Marco, élèvent un troupeau de

33 vaches en lactation dans un bâtiment

rénové en 2013. Ils ont deux enfants, Vincent

et Julia, âgés de cinq et quatre ans. C’est

d’ailleurs l’entrée à la maternelle de leur

aîné qui a déclenché une véritable prise de

conscience de la répartition de leurs tâches

à la ferme. Depuis toujours, les enfants sui-

vaient leurs parents au travail et leur horaire

s’articulait autour de la traite. Mais avec

l’école, l’autobus prenait Vincent dès 6 h 45.

Un jour, épuisé, le petit s’est levé en larmes.

C’est alors que Marie-Line a compris que des

changements étaient nécessaires, autant à

l’étable qu’à la maison.

Après une sérieuse discussion avec son

conjoint, ils ont convenu de réaménager leur

horaire. Marie-Line s’occupe de la traite le

matin, alors que son mari se charge de celle

du soir. Dès 16 h 30, Marie-Line se consacre

aux enfants. Depuis ces changements, tout va

pour le mieux. Le couple a même découvert

qu’il disposait maintenant d’un peu de temps

ensemble une fois les enfants couchés, chose

sur laquelle il avait fait une croix depuis cinq

ans, sans vraiment en avoir pris conscience.

La jeune femme a toutefois tiré une leçon

importante de cette aventure. « J’ai appris à

communiquer mes besoins et mes limites et

à faire connaître mes attentes. » Son conjoint

veut visiter le Salon de la machinerie de

Québec ? Parfait, pourvu qu’il trouve quelqu’un

pour le remplacer à la traite. Même chose de

son côté : elle poursuit ses activités à La Coop

Agrivert ainsi que son bénévolat à la biblio-

thèque de l’école.

Le couple a aussi pris d’autres initiatives.

Par exemple, une voisine fait la traite le samedi

soir et le dimanche matin en échange de foin

pour ses chevaux. Marie-Line et Marco pro-

fitent de ce congé pour s’échapper du train-

train quotidien en se rendant dans un modeste

chalet qu’ils ont construit à l’automne. Ces

petites choses ont eu des effets très positifs.

« C’est un aboutissement : on a maintenant

du temps de qualité et du temps en famille.

C’est comme si l’on avait changé de vie. »  

On ne peut pas comparer la situation d’aujourd’hui avec celle de nos parents. Les fermes ont doublé ou triplé de taille, avec deux ou trois fois plus de travail.

– Maria Labrecque-Duchesneau Au cœur des familles agricoles

Lorsque le petit Vincent, qui devait prendre l’autobus à 6 h 45 tous les matins, s’est levé épuisé et en larmes, Marie-Line Patry a compris que des changements étaient nécessaires.

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VIE AGRICOLE |

Page 18: Coopérateur - Avril 2015

ORGANISATION, ORGANISATION, ORGANISATIONLa conciliation travail-famille, Jeannine

Chartrand en a fait son affaire. Avec quatre

enfants âgés de 14 à 20 ans (dont une fille à

l’université et une autre au cégep), elle réussit

à jumeler les tâches à la porcherie (naisseurs)

avec ses multiples implications : en plus

d’être vice-présidente de La Coop Covilac,

elle siège au conseil d’administration de la

caisse Desjardins de Nicolet ainsi que comme

commissaire à la commission scolaire. À cela

s’ajoutent les activités sportives auxquelles

participe chacun de ses enfants. Ils pratiquent

tous plusieurs sports, tout en agissant comme

entraîneurs. Et pour compléter le tableau, le

conjoint de Jeannine, Yvan Fréchette, est pré-

sident des Éleveurs de porcs du Centre-du-

Québec et membre du conseil d’administration

des Éleveurs de porcs du Québec, en plus d’être

conseiller à la municipalité de Saint-Zéphirin.

La seule lecture de cette liste donne le

tournis, mais la productrice reste très zen. Le

couple a compris très tôt que la clé pour ne

pas perdre la tête était l’organisation. C’est

avec un calendrier que Jeannine et Yvan pla-

nifient depuis des années leurs multiples

activités, y compris celles à la ferme. Le sys-

tème D est également ici déployé dans tout

son sens : le covoiturage et les arrangements

entre parents pour les sports sont de mise, et

Jeannine ne se gêne pas pour demander des

heures de réunion qui s’harmonisent à son

horaire. Elle a compris également qu’il lui

fallait faire des choix. « Parfois, le ménage doit

attendre. »  

Le burnout ou la séparation guette celles qui ne respecteront pas leurs limites, car tout le monde a des limites.

– Pierrette Desrosiers, psychologue du travail

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Avec quatre enfants âgés de 14 à 20 ans, dont une fille à l’université et une autre au cégep, Jeannine Chartrand réussit à jumeler les tâches à la porcherie (naisseurs) avec ses engagements dans deux conseils d’administration de coopératives et à la commission scolaire.

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LEVÉE À 4 H 30La conciliation travail-famille, Cynthia Coulombe

connaît bien. Fille d’agriculteur, elle a concrétisé

son rêve d’enfance en rachetant les actions de

son oncle, il y a cinq ans. Elle est ainsi devenue

copropriétaire avec son père d’un troupeau de

55 vaches Ayrshire. Elle siège au conseil d’admi-

nistration de La Coop St-Fabien, mais aussi

à celui du groupe local de relève Agro-Essor,

en plus d’être secrétaire du Club Ayrshire du

Bas-Saint-Laurent et trésorière de la Fondation

de l’Écomusée de l’Est-du-Québec.

Mentionnons que Cynthia, âgée de 27 ans,

est mère de trois enfants : Dylann (5 ans), Alexe

(3 ans) et Lucas (18 mois). Ses journées res-

semblent à « une course folle ». Levée à 4 h 30,

elle lave chaque matin une brassée de linge

avant de partir à l’étable pour la traite. Pendant

ce temps, son conjoint, qui est représentant

en service-conseil au Centre d’insémination

artificielle du Québec, s’occupe des enfants.

Cynthia revient à la maison pour passer un

peu de temps avec eux, avant de les amener

à la garderie. En fin d’après-midi, elle va les

chercher, et son conjoint s’occupe de la rou-

tine du soir pendant qu’elle fait la traite. Son

répit : elle est dispensée de la traite une fin

de semaine sur deux.

Volontairement, le couple a désiré avoir

des enfants avant la trentaine. Depuis le début

du processus de transition, le père de Cynthia

avait fait connaître son intention de se retirer

au plus tard en 2017. « On voulait profiter du

fait qu’il serait encore présent dans les pre-

mières années, parce qu’on savait que ce ne

serait pas évident », explique la jeune femme.

FAIRE LES BONS CHOIX POUR SOIPierrette Desrosiers, psychologue du travail

et coach spécialisée dans le milieu agricole,

confirme que les tâches se sont alourdies pour

les femmes. « Elles occupent plus de place

au travail, mais bien souvent, leurs tâches

n’ont pas diminué à la maison. Il ne faut pas

confondre équité avec équilibre. » Elle prévient

que le burnout ou la séparation guette celles

qui ne respecteront pas leurs limites, « car tout

le monde a des limites », fait-elle remarquer.

Elle conseille de faire des choix en priorisant ce

qui est important et bon pour soi et sa famille.

« Surtout, il faut ignorer ce que les autres disent

ou diront concernant nos choix de vie. »

La présidente de la Maison de répit pour

les agriculteurs, Lise Tremblay, renchérit. Elle

le constate tous les jours : la vie en agriculture

est plus complexe et plus exigeante qu’avant.

Elle insiste aussi sur l’importance de prendre

du temps pour se reposer, tout en sachant que

cette option n’est pas à la portée de tous. Elle

aimerait bien voir apparaître une forme d’aide

afin de soulager les familles quelques heures par

semaine, ce qui permettrait à tous de se reposer

et de constater que « la ferme va survivre même

si l’on n’est pas là. »

Cynthia a elle-même repoussé ses limites,

pas par choix, mais en raison des circons-

tances. Son père a dû être opéré d’urgence en

septembre dernier. C’était le lendemain de la

fin des récoltes, mais la veille du début d’un

important chantier visant à améliorer le confort

des vaches dans l’étable. Cynthia et son conjoint

ont passé six semaines difficiles, mais cette

épreuve l’a confortée dans les décisions qu’elle

avait prises ces dernières années. « Quand mon

conjoint et moi nous sommes retrouvés à faire

la traite ensemble, on n’a pas eu besoin de se

dire qui faisait quoi. Ça s’est fait naturellement,

parce qu’on sait tous les deux ce qui doit être fait.

On se complète bien et cela me laisse croire que

tout ira bien une fois qu’on reprendra la ferme et

qu’on travaillera ensemble. Je me dis que si j’ai

pu traverser ça, je peux faire n’importe quoi. »

Pour Jeannine Chartrand, le débat dépasse

la question de la conciliation travail-famille.

« On doit aussi penser au couple, alors que c’est

souvent la dernière chose dont on se préoccupe.

C’est aussi une question de santé tout court, et

de santé mentale. » La productrice résume en

quelques mots l’essence de ce fragile équilibre :

« Il faut oser demander pour obtenir ce qu’on

veut, apprendre ses limites et, surtout, com-

muniquer. »  

Levée à 4 h 30, Cynthia Coulombe, mère de trois jeunes enfants, lave une brassée de linge chaque matin avant de se rendre à l’étable pour la traite.

21COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

VIE AGRICOLE |

Page 22: Coopérateur - Avril 2015

Les Loewith, Maîtres-éleveurs détenteurs de titres CanWest DHI de meil-leur gestionnaire de troupeau, sont de véritables monuments de la production laitière.

Propriétaires de la ferme Summitholm Holsteins, les frères Dave et Carl Loewith, flanqués de Ben, fils de Carl, produisent du lait à Lynden. Leur nouvelle étable à taures et vaches laitières de 500 logettes sur litière de sable valait le déplacement. La fenestration du faîte, servant aussi de cheminée pour évacuer l’air vicié, donne l’impression d’entrer dans une cathédrale pour bovins laitiers !

UNE MISSION CLAIRECelle de Summitholm est affichée dans la salle de traite. Carl l’énonce par cœur : « Nous voulons produire un lait de qualité, que le consommateur demandera, et nous devons le faire en dégageant un profit pour pouvoir demeurer dans les affaires. Nous nous préoccupons du bien-être des ani-maux en satisfaisant leurs besoins quoti-diens. Nous veillons aussi au bien-être de notre personnel, pour l’aider à se réaliser. Nous nous intéressons à l’environnement, que nous voulons léguer dans un meilleur état. Et nous sommes touchés par notre collectivité, en essayant d’être un contri-buteur positif. »

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

PRÈS DE 80 PRODUCTEURS LAITIERS ET EXPERTS-CONSEILS DU RÉSEAU LA COOP ONT VISITÉ LA CANADIAN DAIRY XPO ET PLUSIEURS FERMES LAITIÈRES ONTARIENNES

RECONNUES COMME HAUTEMENT PERFORMANTES PAR L’ORGANISME DE CONTRÔLE LAITIER CANWEST DHI. COMPTE-RENDU.

POUR LA MISSION LAITIÈRE EN ONTARIO

SUCCÈS

SUMMITHOLM, AU SOMMET« Lorsqu’une ferme a une taille comme la nôtre, il est primordial de suivre les conseils de professionnels. On ne peut pas se maintenir au sommet quand on veut tout faire soi-même. »

– Carl Loewith

Pour une visite virtuelle de la Canadian Dairy XPO et de quatre fermes laitières qui se démarquent tant par leurs installations que par leur gestion, voir les capsules vidéos dans la version électronique du Coopérateur.www.lacoop.coop/cooperateur

Des monuments, une cathédrale

JOE LOEWITH AND SONS (SUMMITHOLM HOLSTEINS)

n 400 vaches en lactation n 3 traites par jour n 12 500 kg de moyenne n 1,5 kg de M.G. par vache par jour n 12 vaches à plus de 100 000 kg en carrière

Carl Loewith a répondu à toutes les questions des producteurs laitiers et experts-conseils : des pédiluves à la gestion du personnel, en passant par la génétique ou le recours au travail à forfait au champ.

La nouvelle étable à taures et vaches laitières de 500 logettes des Loewith se distingue par son faîte fenestré, qui apporte une belle luminosité et permet d’évacuer facilement l’air vicié.

| AFFAIRES AGRICOLES

22 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 23: Coopérateur - Avril 2015

HOENHORST FARMSEn 1994, la famille Wensink a quitté la ferme familiale Hoenhorst, aux Pays-Bas, pour venir en fonder une nouvelle en Ontario, et quintupler le nombre de vaches et les superficies en culture.

En 1994 :63 vaches en lactation et 40 ha détenus

En 2015 :310 vaches en lactation, 222 ha détenus et 182 ha loués

Gerrit, gestionnaire aguerri

La clairvoyance de Cees

Le gars s’appelle « Cees », mais on prononce « Case », comme pour le tracteur. Immigrant arrivé il y a 23 ans, quatre enfants, dont deux s’apprêtent à se joindre à l’actionnariat de Greiden Farms.

Les documents relatifs à la visite men-tionnaient « une nouvelle étable à taures

qu’il faut voir » – ils ne mentaient pas ! À l’entrée du bâtiment, une vaste surface bétonnée sert à entreposer de la machi-nerie, mais y installer une salle de traite ne serait qu’un jeu d’enfant. Tout au bout, on a réservé un enclos pour l’élevage de taureaux qui aideront à la reproduction.

Gérer des mannes de données en provenance de six robots de traite et réagir au quart de tour : Gerrit Wensink aime les automates !

Installer un ou deux robots dans une entreprise est pratique courante, mais qu’en est-il avec 310 vaches laitières ? « Les robots nous permettent de traire les vaches dans notre région, où il devenait difficile de trouver de la main d’œuvre », relate Gerrit.

Le résidant d’Innerkip, entre Kitchener et London, ne regrette rien. « Je les utiliserais même avec 1000 vaches, jure cet incondi-tionnel. C’est une manière formidable de produire. Le dernier employé quitte la ferme vers 18 h et nous fermons les portes jusqu’à 6 h le lendemain. Nous suivons par vidéo

nos parcs de vêlage, mais nos solutions pour ne pas avoir à intervenir la nuit sont d’uti-liser des taureaux qui transmettent bien le caractère de facilité de vêlage et d’alimenter le soir. »

CHOIX GÉNÉTIQUESGerrit Wensink, fier administrateur de Semex, en Ontario, est catégorique : « Nos critères de sélection pour les taureaux sont un faible compte de cellules soma-tiques, une vitesse de traite supérieure à la moyenne, une facilité de vêlage chez les taures et une bonne production de gras et de protéine. Nous n’avons jamais sélectionné pour la conformation ! »

Un système automatisé de brumisation, des robots d’affouragement, des robots racleurs de fumier, des robots de traite logés dans une pièce longiligne qui divise en deux parties l’étable des vaches en lactation : Hoenhorst Farms mise sur les technologies les plus récentes.

Pour traire 310 vaches ou en traire 1000, Gerrit Wensink n’a qu’une préférence : les robots. « C’est une manière formidable de produire ! » s’enthousiasme-t-il.

La méthode de traite détonne : pas de bain de trayons prétraite, un massage rapide avec une serviette sèche et un bain de trayons post-traite. Le compte de cellules somatiques ? Légèrement inférieur à 100 000 CS/ml.

Clairvoyant, Cees Haanstra a construit une étable à taures facilement convertible en étable à vaches laitières, car ses deux fils, en processus de relève, préfèrent gérer chacun leur propre entreprise.

23COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 24: Coopérateur - Avril 2015

« Nos employés sont très consciencieux, assure Philip Armstrong. Ils organisent leur horaire comme bon leur semble, notamment pour la traite du soir. Ce sont de nouveaux immigrants en provenance de l’Inde. Ils travaillent fort et veulent se surpasser ! »

Philip Armstrong : « Je suis fier d’avoir un troupeau bien géré, de produire un lait de qualité avec des vaches en bonne santé. C’est le genre de chose qui vous rend heureux! »

GET BETTER, GET BIGGER« J’aime croître. Si tu ne prends pas d’expansion, tu stagnes et tu recules », soutient Cees Haanstra, copropriétaire de Greiden Farms. Celle-ci détient 737 kg de quota, qu’on remplit avec 525-550 vaches en lactation.

Forts dans tout, les Armstrong

Leur entreprise se distingue par son excellence dans toutes les sphères de la production laitière, chose que confirme l’obtention, depuis 1998, de prix pour la bonne conduite du troupeau décernés par CanWest.

Dans une province d’environ 3900 pro-ducteurs laitiers, il n’en reste que 24 dans le comté de Peel (ils étaient 40 en 2007), qui borde de grandes villes comme Brampton, Mississauga et Toronto.

Les Armstrong sont enracinés dans le paysage de Caledon depuis 1828. Leurs nou-velles installations confortent les frères Philip et Peter dans leur projet de passer le flambeau au fils de Philip, Richard. En 2007, on faisait preuve d’un grand sens de l’innovation en construisant une étable à veaux avec alimentation automatisée pour le lait (sevrage complet à 52 jours). En 2001, on passait de la stabulation entravée à la stabulation libre en bâtissant une nouvelle

vacherie pour 250 vaches avec salle de traite double-12 attenante. On trait, trois fois par jour, 275 vaches.

La ferme n’utilise aucun protocole hormonal pour faire cycler les vaches infer-tiles, uniquement des colliers enregistreurs d’activité et beaucoup d’observation. Une économie d’au moins 10 000 $ par année en médicaments.

DE LA GÉNOMIQUE« Nous utilisons de la semence sexée et la génomique depuis sept ans, donc depuis que cet outil est offert, explique Philip Armstrong. On sélectionne le tiers infé-rieur des animaux, que nous ne gardons pas. La génomique présente une précision de 67 à 70 %, ce qui rend intéressante son utilisation pour la sélection. Nous faisons toujours classifier nos vaches pour voir la corrélation – plutôt bonne – entre la géno-mique et la classification. »

L’entreprise comporte donc deux sites de production, à St. Marys. Sur le principal, une salle de traite double-11 accueille trois fois par jour des vaches qui produisent, en moyenne, 40 litres quotidiennement, pour une moyenne annuelle de 13 000 litres.

CECI EXPLIQUE CELAComment expliquer un tel succès ? Bien équipée pour récolter des fourrages jeunes et nutritifs, la ferme vend en outre certains grains récoltés sur des terres en surplus pour acheter des ingrédients hautement

appétents, comme du soya torréfié, de la pulpe de betterave et de la farine de résidus de boulangerie, qui apportent une note sucrée.

« Notre production élevée résulte d’une microgestion », estime Cees. Une gestion qui laisse de l’initiative aux employés, et qui tient compte des petits détails. « Je suis fier de ce que nous avons accompli au fil des ans. Ce que je fais me donne le sentiment d’avoir bâti un bon troupeau et une entreprise d’importance », conclut l’ex-Néerlandais.

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Pour une visite virtuelle de la Canadian Dairy XPO et de quatre fermes laitières qui se démarquent tant par leurs installations que par leur gestion, voir les capsules vidéos dans la version électronique du Coopérateur.www.lacoop.coop/cooperateur

24 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 25: Coopérateur - Avril 2015

TIRER PROFIT DES COMPOSANTS DU LAIT : UNE AFFAIRE DE QUANTITÉ

PAR ANNICK DELAQUIS, AGRONOME, PH. D., NUTRITIONNISTE EN PRODUCTION LAITIÈRE, LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

COMME LES REVENUS DU LAIT DÉPENDENT DES KILOS DE GRAS ET DE PROTÉINE, IL NE FAUT PAS MISER QUE SUR LES POURCENTAGES OU

LES LITRES DE LAIT PRODUITS POUR LES MAXIMISER. UN OBJECTIF PLUS PRÉCIS SERAIT, PAR EXEMPLE, DE VISER 35 LITRES DE LAIT,

1,5 KG DE GRAS ET 1,25 KG DE PROTÉINE PAR JOUR.

Mais par quoi commencer pour aug-menter les kilos, les litres de lait ou les pourcentages de gras et de protéine ?

Prenons un troupeau de 122 vaches avec une production quotidienne de 35 litres de lait à 4 % de gras et 3,25 % de protéine. Si on augmente la protéine à 3,35 % et que ni le gras ni le lait ne bougent, les revenus augmenteront d’environ 100 $ par vache par année. Si, par contre, la production augmente d’un litre par vache sans que les composants changent, on calcule une augmentation de revenu brut de 1 litre x 122 vaches x 365 jours, à 80 $/hl, ce qui

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représente environ 300 $ par vache par année. Conclusion : la production d’abord.

ÉNERGIE ET PERFORMANCEPour optimiser la production, les vaches

doivent exceller dès la première semaine de lactation, car c’est en début de lactation qu’elles produisent le plus de kilos de com-posants. Pour obtenir une production de 12 000 kg, une vache doit produire 44 kg au jour 5 et 55 kg au pic. Il faut pour cela une transition impeccable. Ensuite, en lactation, on doit avoir des sources d’énergie variées et équilibrées. La figure 1 montre qu’offrir des

AFFAIRES AGRICOLES |

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Page 26: Coopérateur - Avril 2015

4,5

4,0

3,5

3,0

2,5

2,00,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6

Cons

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(kg/

jour

)

Protéine du lait (kg/jour)

Tiré de Feeding of low protein diets to high producing cows.

Adapté de Valadares Filho et al., 2000

concentrés amidonnés (substitution d’ensi-lage de foin par du maïs humide) a un impact positif sur la production laitière et les kilos de composants. Mais il ne faut pas en abuser.

Si le pH du rumen chute trop, on nuit aux bactéries cellulolytiques responsables de la digestion de la fibre, mais aussi aux bactéries amylolytiques responsables de la fermentation de l’amidon des concentrés. Une digestion moindre de fibre se traduit par une production moindre d’acide acétique. L’acide acétique est un précurseur impor-tant pour la synthèse du gras du lait. Moins de digestion d’amidon se traduit par moins d’acide propionique, précurseur du glucose et donc du lactose, qui agit comme régula-teur du volume de lait. Enfin, une croissance microbienne moindre, globalement, c’est aussi moins d’acides aminés absorbés dans l’intestin et nécessaires à la synthèse des protéines laitières.

Les fourrages de qualité sont aussi une source d’énergie importante et moins aci-difiante que les grains. Un rumen en bonne santé, c’est la base d’une bonne production de lait et de composants.

Parmi les additifs qui peuvent jouer le rôle de police d’assurance, on retrouve les tam-pons, les agents alcalinisants et les levures. Beaucoup de travaux de recherche ont éga-lement démontré qu’un bilan cation-anion positif (300 à 400 mEq/kg de matière sèche) avait un impact positif sur la production de lait et de composants.

Comme le gras du lait vient à 50 % du transfert d’acides gras à chaînes longues (venant des réserves de l’animal ou de la ration) du sang vers le lait, pour travailler plus particulièrement sur le test de gras, on peut ajouter des acides gras saturés à la ration. Si, par contre, on ajoute des gras insaturés et que le pH du rumen n’est pas maîtrisé, on risque de réduire les rendements en gras. Il faut bien doser et choisir les gras qu’on utilise.

Notons que la production de gras semble également répondre, dans certains cas, à un apport adéquat de méthionine (un acide aminé) dans le rumen.

LES PROTÉINESCela nous amène à discuter de protéines.

Les besoins en acides aminés de la vache sont comblés par les acides aminés métaboli-sables provenant de la protéine microbienne et de la protéine non dégradable. Pour que les microbes puissent produire des protéines, il faut leur donner les matériaux requis, soit de l’azote (constituant de base des protéines) et de l’énergie. Mais quelle quantité de protéines la vache doit-elle consommer ? Les rations trop riches en protéines sont une perte éco-nomique pour le producteur et une charge supplémentaire pour l’environnement. De plus, ces excès augmenteront les niveaux d’urée dans le sang et nuiront à la reproduc-tion. Par contre, trop peu de protéines dans la ration pénalisera la production de lait et de protéines (figure 2).

Les connaissances actuelles nous font dire que la production sera dictée par la disponibi-lité de l’acide aminé le plus limitant par rap-port aux besoins de la vache. Mais les résultats obtenus avec l’ajout d’acides aminés dans les rations sont encore variables. Un groupe de chercheurs de l’Université de Virginie a com-paré l’impact de deux niveaux de protéines

Figure 1EFFET DU POURCENTAGE DE CONCENTRÉS SUR LA QUANTITÉ DE GRAS

Figure 2EFFET DE LA CONSOMMATION DE PROTÉINES SUR LE CONTENU EN PROTÉINE DU LAIT

3,9

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% Concentrés

3,77

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1,32

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3,06

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Protéine

Gras/jour

Protéine/jour

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(15 % et 16,88 %) et l’effet qui découle de l’ajout de méthionine avec ou sans lysine (un autre acide aminé) à la ration de base à 15 %. En général, les vaches ont été plus performantes avec la ration plus riche en protéines, mais l’ajout d’acides aminés a réussi à corriger en partie la baisse de production observée avec la ration moins protéinée (tableau 1).

Des progrès énormes ont été réalisés dans ce champ de recherche, mais il reste encore des incertitudes, tant sur le plan des besoins des vaches que sur celui des niveaux d’acides aminés métabolisables apportés par les rations.

Une autre contrainte vient du fait qu’il n’existe que peu de sources d’acides aminés protégés sur le marché, et encore moins que l’on puisse cuber. Comme des excès de protéines ne sont souhaitables ni pour la santé des vaches, ni pour la rentabilité des entreprises, ni pour l’environnement, nous recommandons pour l’instant de maximiser la production de protéines microbiennes et de choisir des sources de protéines non dégradables de qualité et variées. Ces deux types de protéines combleront les besoins en acides aminés métabolisables de la vache. De plus, il faut essayer de maintenir un rapport lysine:méthionine de 2,8 à 3:1 dans la protéine métabolisable. Réduire les taux excessifs de

Tableau 1RÉDUCTION DU TAUX DE PROTÉINE ET AJOUT D’ACIDES AMINÉS

Protéine, % M.S.

16,88 % 15,02 % 15 % + méth 15 % + lys 15 % + méth + lys

CVMS, kg 20,8 19,9 20,9 20,0 19,6

Lait, kg 34,3 32,3 33,3 33,2 32,5

Protéine, kg 1,103 a 1,012 b 1,047 ab 1,050 ab 1,031 ab

Protéine, % 3,264 3,291 3,225 3,245 3,241

Gras, kg 1,058 1,020 1,029 0,968 1,019

Gras, % 3,12 3,31 3,14 2,95 3,18

MUN, mg/dl 11,78 a 9,72 b 10,07 b 9,91 b 9,69 bDans cette étude, les acides aminés ont partiellement corrigé la diminution du rendement en protéine occasionnée par une baisse de la protéine brute. Les données suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes sur le plan statistique.Source : Arriola apelo et coll., 2014

C’EST EN DÉBUT DE LACTATION que les vaches produisent le plus de kilos de composants.

protéines, c’est souhaitable, mais un pas à la fois, en surveillant la réponse des vaches.

En résumé, pour tirer profit des compo-sants, il faut produire du lait. Et pour cela, il faut optimiser la fonction du rumen en maintenant un équilibre entre la fibre et les concentrés (pH du rumen maîtrisé), s’assurer d’une bonne consommation et faire en sorte que les vaches ne trient pas la ration. Bien entendu, l’environnement des vaches doit leur permettre d’être performantes et de demeurer en bonne santé. 

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TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

EN PRODUCTION BOVINE, DES BÂTIMENTS BIEN CONÇUS FACILITENT LES SUIVIS RIGOUREUX ET L’EFFICACITÉ GLOBALE. LES ÉTABLES DE LA FERME DU RUISSEAU D’EAU CLAIRE, EN BANLIEUE DE QUÉBEC, SONT MINIMALISTES, MULTIFONCTIONNELLES, MAJESTUEUSES. DES BÂTIMENTS… MODÈLES !

BÂTIR L’AVENIR, UNE ÉTABLE À LA FOIS

Benoit Paquet n’est pas né dans une crèche, fourche à la main. Électricien de métier, cet homme a quitté la ville et un emploi stable en 1981 pour s’installer à la campagne avec femme, enfants et génisses. Il a fait le choix de la production bovine, à huit minutes de la Vieille Capitale, appre-nant sur le tas le métier de producteur vaches-veaux.

Ses infrastructures ? Il a testé diffé-rents systèmes avant d’arrêter son choix. Les enclos d’hivernage des années 1980 ont fait place, dans les années 1990, à des appentis rudimentaires (abris avec toitures, fermés sur trois faces). Dans les années 2000, il a poussé plus loin la réflexion, en ayant assez de secourir des veaux naissants frigorifiés, soumis aux éléments. L’homme a fait le pari du béton, du bois brut et de la tôle pour accroître la rentabilité

SPÉCULATION : Benoit et Vincent Paquet produisent des veaux d’embouche, des agneaux, du sirop d’érable et du bois dans un secteur – celui de l’aéroport international Jean-Lesage – où la pression de la construction résidentielle est forte, ce qui pousse à la hausse le prix des terres.de l’entreprise. Sa qualité de vie, elle, aug-

menterait à coup sûr !

PAS DE FLAFLALes visiteurs ne sont pas rares à la Ferme du ruisseau d’eau claire. Ils viennent constater l’inventivité et la durabilité des instal lations : la grande étable froide sur litière, la fosse recouverte contiguë, l’étable isolée adjacente (température supérieure au point de congélation) où se trouvent un corral, une cage de contention et suffi-samment d’espace pour organiser une dizaine d’enclos amovibles afin de surveiller

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Page 29: Coopérateur - Avril 2015

FERME DU RUISSEAU D’EAU CLAIRE : DES CHIFFRES, SVP

n 80 vaches et 10 taures de boucherie, 2 taureaux (Simmental et Angus)

n 65 veaux d’embouche vendus par année (poids de vente moyen de 330 kg)

n 230 brebis et agnelles F1 (désaisonnement par photopériode, quatre groupes)

n 300 agneaux vendus par année (Arcott Rideau–Dorset X Suffolk)

n 20 ha de céréalesn 25 ha de prairiesn 50 ha de pâturagen 93 ha de boisé en

exploitation (bois d’œuvre, bois à pâte, bois de chauffage)

n 1000 entailles

des animaux malades ou des vêlages. L’été, ce bâtiment polyvalent peut servir à entreposer de la machinerie ou du foin pour le bétail.

Si les bâtiments sont très fonctionnels, ils n’ont rien de sophistiqué. La structure d’acier du toit est recouverte de tôle, une simple ouverture au faîte crée un effet de cheminée d’un bout à l’autre des bâti-ments, et les murs de planches sont ajourés. Presque tout le bois de construction pro-vient des terres familiales.

La mangeoire de l’étable principale est si vaste qu’on y entasse 35 balles de foin de 325 kg chacune, ce qui nourrit amplement les animaux pendant une semaine entière et réduit le nombre d’heures passées à ali-menter. Des minéraux à volonté complètent la ration.

SANTÉ FINANCIÈREIl en a fallu, de l’amour pour la production bovine, afin de poursuivre les affaires après la crise de la vache folle, la récession écono-mique, la flambée du prix des grains, la parité avec le dollar américain. Comme si cela n’était pas assez, la ferme a essuyé dans la dernière année des pertes importantes de veaux en raison de la cryptosporidiose (un parasite intestinal).

Malgré tout, l’entreprise est en très bonne santé financière, avec des capitaux propres de plus de 80 % et des actifs récents et bien entretenus totalisant 3 millions $. Des résultats financiers obtenus par la

Par les années passées, les Paquet avaient recours à l’insémination artificielle (sans synchronisation des chaleurs). L’an dernier, ils ont confié la reproduction à deux taureaux pour 90 têtes. Le taux de renouvellement du troupeau est de 12,5 %.

29COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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rigueur et la persévérance. « Je commence vers 5 h 30 et je reviens toujours faire une tournée vers 21 h », révèle le fils, Vincent, 32 ans, papa de trois enfants. « Pour faire du bœuf, il n’est pas nécessaire d’être fou, mais ça aide ! » rétorque Benoit, 61 ans.

Bien entendu, l’avoir propre soigneuse-ment constitué au fil des ans n’augmente pas les liquidités à court terme ou n’ac-quitte pas les charges fixes ou variables mensuelles. L’entreprise répartit ses ventes annuelles de veaux d’embouche en trois expéditions, qui sont toujours très atten-dues. Mais au moins, les revenus qui en découlent ne servent pas à payer de lourds emprunts.

4 Vincent se passionne, comme son père, Benoit, pour la production bovine. À temps plein à la ferme depuis 2006, il parfait actuellement ses connaissances en suivant le programme de DEP en production bovine offert en ligne par le Centre de formation agricole de Saint-Anselme.

6 Béton, bois et tôle, il n’en faut pas plus aux Paquet pour concevoir un bâtiment durable et abordable. À gauche, la petite étable isolée polyvalente, où ont lieu les vêlages. À droite, la grande étable froide, avec son appentis à l’arrière pour donner un espace exclusif aux veaux. Derrière, la fosse recouverte.

1 Électricien de métier, Benoit Paquet s’est constitué une solide expérience en production bovine. Alors qu’il aurait pu choisir la facilité d’une carrière en ville, il a choisi la campagne, avec ses joies, ses peines et son lot de défis enrichissants.

3 La propreté dans les étables chaude et froide est importante pour les Paquet. Ils se procurent un résidu de bois de construction déchiqueté qui fait une excellente litière à prix abordable.

5 Depuis 2008, la Ferme du ruisseau d’eau claire produit aussi de l’agneau, dans une bergerie d’une capacité de 230 brebis aménagée dans un ancien bâtiment laitier.

2 La mangeoire de l’étable principale est si vaste qu’on y entasse 35 balles de foin de 325 kg chacune.

« POUR FAIRE DU BŒUF, il n’est pas nécessaire d’être fou, mais ça aide ! » – Benoit Paquet

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TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

En ces temps de rigueur budgétaire chez nos gouvernements, qu’en est-il dans une ferme porcine de Portneuf ? Rigueur, rigueur, rigueur !

Quand ce n’est pas la Ferme Luko, c’est Coporc 2000 qui s’inscrit dans le groupe de tête des meilleures fermes d’en-graissement du réseau La Coop. Mais Luko ou Coporc 2000, c’est bonnet blanc et blanc bonnet, car les deux mêmes propriétaires sont derrière ces entreprises performantes : les Cossette, père et fils. Éloge de la rigueur, éloge de la régularité !

Producteurs de porcs à Saint-Ubalde (Portneuf), Luc et Éric Cossette disposent de cinq bâtiments d’engraissement iden-tiques de 1000 places-porcs, pour un total de 5000. Trémies-abreuvoirs, plancher latté aux deux tiers, entrée danoise simple, plas-tique et béton partout : rien de flamboyant, des infrastructures devenues la norme. L’essentiel est donc invisible pour les yeux : l’extraordinaire se trouve davantage dans la gestion que font les Cossette de leurs bâtiments et de leur cheptel. Entrons voir !

ÊTRE ÉCONOMIQUEMENT PERFORMANTLes dernières années ont été éprouvantes pour les producteurs de porcs. Comment Luko et Coporc 2000 ont-elles traversé la tempête ?

Sachant qu’après les aliments, les salaires sont le deuxième poste budgétaire, on pourrait croire que le but de toute ferme est de diminuer le nombre d’unités de travail-personne (UTP) pour dégager une meilleure rentabilité. Mais on ne joue pas sur ce tableau chez les Cossette. On pré-fère s’en tenir à des semaines de travail normales de 35 heures, avec trois travail-leurs : Luc, Éric et leur fidèle employé, Éric Ménard. Les deux fermes combinées (Luko et Coporc 2000) sont donc bien en deçà de la référence économique courante de 3000-3500 places-porcs par UTP. Faisons le calcul : le modèle dicterait 1,5 UTP pour gérer 5000 places-porcs, alors qu’on en

RIGUEUR EN VIGUEUR

31COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

AFFAIRES AGRICOLES |

Page 32: Coopérateur - Avril 2015

compte 3 ! Alors, posons la question une seconde fois : comment les deux entreprises ont-elles survécu, de surcroît avec trois salaires à générer ?

Une partie de la réponse se trouve dans la canette de peinture. Même en présence du Coopérateur, Éric Cossette a la bonne habitude de traîner sur lui une telle canette pour marquer ici un animal à surveiller, là un porc prêt à expédier qui aurait échappé au triage. Observer et intervenir, on dirait que le travail se résume à ces deux verbes d’action. « Chaque jour, chaque parc, chaque cochon », formule simplement Éric Cossette.

Machiniste de métier, l’homme aime visiblement la précision. Les registres sont bien remplis, les protocoles bien appliqués, les recommandations suivies à la lettre, confirme Éric Nadeau, expert-conseil de La Coop Seigneurie, qui connaît les Cossette depuis leurs débuts en production porcine. Le réglage des trémies-abreuvoirs avant les lots et quotidiennement durant la bande d’élevage peut influer grandement sur les performances technico-économiques en fin d’élevage. « Pour moi, le lot commence avant que les animaux n’entrent. Je vérifie que chaque boulon est bien serré ! » révèle Éric Cossette. Depuis peu, on procède à une sélection expérimentale des porcelets, qui sont regroupés suivant le poids et le sexe (gros mâles, petites femelles, et le reste des porcelets selon leur poids). Le but :

PESER OU NE PAS PESER ? LÀ N’EST PLUS LA QUESTION !À titre d’essai, les Cossette ne pèsent plus leurs animaux avant leur envoi à l’abattoir, ce qui leur épargne des dizaines d’heures de travail à chaque lot. S’ils effectuent quelques pesées régulières pour se « refaire l’œil », ils ne jugent plus cette pratique nécessaire, vu leur grande expérience. Jusqu’ici, les rapports d’abattage hebdomadaires leur donnent raison. En plus des heures non travaillées : moins de genoux endoloris, moins de stress chez les animaux et… moins de jurons proférés !

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3

1. Le complexe de porcheries de la famille Cossette se compose de cinq bâtiments identiques, pouvant loger 5000 porcs au total. Chaque bâtiment comprend deux silos, ce qui facilite les transitions d’un aliment à l’autre en cours d’élevage.

2. Luc et Éric Cossette ont l’élevage dans le sang. Ils produisent des porcs depuis 1996 dans leur patelin, Saint-Ubalde, aux limites de Portneuf et de la Mauricie.

3. Trémies-abreuvoirs, plancher latté aux deux tiers, plastique et béton partout : ce n’est pas par leurs infrastructures que la Ferme Luko et Coporc 2000 se démarquent, mais par l’utilisation que ses propriétaires en font et par les excellents résultats qu’ils en tirent. Les cinq porcheries sont gérées en tout plein, tout vide. Canette de peinture dans la poche, Éric Cossette résume facilement son travail. « Chaque jour, chaque parc, chaque cochon », formule-t-il simplement. Rigueur et régularité, autrement dit !

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Page 33: Coopérateur - Avril 2015

constituer des parcs plus uniformes, pour créer moins de compétition à la mangeoire et faciliter la sélection des porcs prêts à l’expédition.

Le suivi de la santé des animaux fait l’objet de toutes les attentions. Au moindre signe de maladie ou de caudophagie (mor-dillage de la queue), on sauve des vies en isolant et traitant les porcs dans les parcs-hôpitaux. Résultat : le taux de mortalité le plus faible parmi les 10 fermes ayant les meilleurs indices d’efficacité en engrais-sement en 2013, ce qui permet d’expédier plus de kilos de porc à l’abattoir.

Le poste budgétaire consacré à l’épan-dage du lisier est aussi digne de mention. Dans cette région en déficit de fertilisants organiques, disposer aisément du lisier en le donnant aux receveurs permet d’écono-miser entre trois et quatre dollars par porc produit, calcule Éric Nadeau, soit l’équiva-lent du salaire d’une personne !

Côté biosécurité, la ferme jouit d’une exceptionnelle longueur d’avance. Alors que certains producteurs investissent dans de coûteux systèmes de filtration, les Cossette comptent sur le plus naturel des filtres : un minimum de cinq kilomètres de champs et de forêt entre eux et le plus proche pro-ducteur de porcs !

Même les quelques jours qui séparent les bandes d’élevage sont mis à profit. S’il n’y a pas de « peintures rupestres » sur le béton et le plastique des murs et des

ACQUÉRIR DE L’EXPÉRIENCEL’élevage est une seconde nature chez Luc et Éric Cossette, d’anciens producteurs laitiers qui élevaient aussi des veaux pour la viande. Le refus du ministère de l’Environnement d’autoriser un élevage sur lisier en bordure de la route les oblige à revoir leurs plans, qui proposent une porcherie sur litière dans un bâtiment à ventilation naturelle. On démarre donc, en 1996, de petits lots de 250 porcs, durant l’été. Deux ans plus tard, les Cossette obtiennent l’autorisation de bâtir trois porcheries traditionnelles situées en retrait de la route. Conscients qu’ils doivent augmenter le volume produit pour en vivre, ils décident d’en construire deux autres en 2001, pour des investissements totaux de 1,5 million $.

RÉSULTATS DE LA FERME LUKO ET DE COPORC 2000 (2013)

Ferme Luko Coporc 2000

Moyenne des 10 meilleures fermes

d’engraissement du réseau La Coop

Moyenne des fermes d’engraissement

du réseau La Coop

Poids à l’entrée (kg) 32,67 38,97 31,08 29,37

Poids vif à la sortie (kg) 132,8 131,4 131,4 129,6

GMQ 30-130 kg (g) 954 954 952 900

CA 30-130 kg (kg/kg) 2,62 2,69 2,59 2,74

Mortalité (%) 2,2 2,3 2,7 4,3

Expédition (%) 95,6 96,1 92,6 88,2

Indice d’efficacité en engraissement 30-130 kg 240,71 233,40 235,25 207,94

portes attribuables aux marques laissées par la laveuse à pression dans la matière organique, c’est parce que les Cossette détrempent, savonnent, lavent, rincent, désinfectent et assèchent les sections dès la fin du troisième départ des porcs pour l’abattoir. Un vide sanitaire d’au moins trois jours sera donc bénéfique pour qu’une nou-velle bande puisse repartir… avec toujours autant de rigueur et de régularité !

La calculatrice, un outil de travail laissé bien en

évidence sur le bureau, toujours à portée de main.

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5

4. Gérer calmement les déplacements des animaux et respecter le rythme des porcs fragilisés sont deux règles d’or de la Ferme Luko et de Coporc 2000.

5. Éric Nadeau, expert-conseil de La Coop Seigneurie, connaît les Cossette depuis leurs débuts en production porcine.

33COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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LE PLUS IMPORTANT ÉVÈNEMENT INTERNATIONAL

DE L’INDUSTRIE DES ŒUFS ET DE LA VOLAILLE

DU 26 AU 29 JANVIER DERNIER AVAIT LIEU LA PLUS GROSSE ÉDITION À CE JOUR DE L’INTERNATIONAL PRODUCTION & PROCESSING EXPO (IPPE),

À ATLANTA, EN GÉORGIE, AUX ÉTATS-UNIS.

UN KIOSQUE COLORÉ : LES OISEAUX SASSO EN VEDETTEPour la première fois, La Coop fédérée, en collaboration avec notre partenaire Sasso, animait un kiosque dans le cadre de l’IPPE. Depuis quelques années, Sasso et La Coop fédérée sont partenaires pour la promo-tion et la distribution de la génétique de ces oiseaux de couleur dans toutes les Amériques.

L’équipe a reçu des visiteurs de 20 pays et de plusieurs provinces canadiennes. Des entreprises des États-Unis, bien sûr, mais aussi du Brésil, du Costa Rica, du Guate-mala, de la Colombie, d’Israël, de l’Ukraine, de la Chine, pour ne nommer que ceux-là.

Le potentiel de développement est bien réel ! Les oiseaux de couleur sont particu-lièrement prisés par les consommateurs latino-américains.

GÉNÉTIQUE SASSO : ROBUSTESSE, VIABILITÉ ET VIANDE SAVOUREUSELa volaille Sasso s’inscrit dans le créneau des produits alimentaires de niche; elle apporte une valeur ajoutée tant pour le producteur que pour le consommateur. Ce sont des oiseaux à croissance lente, dont la masse musculaire se développe de façon plus effilée. Leur génétique plus rus-tique les rend plus résistants aux maladies que le poulet classique. Ils se distinguent

EDITH DESCARREAUX, T.P., CONSEILLÈRE SPÉCIALISÉE; GILLES LIZOTTE, DIRECTEUR DES OPÉRATIONS, COUVOIR; DENIS CARON, M. SC., AGRONOME, DIRECTEUR DES OPÉRATIONS AVICOLES; DR BENOÎT LANTHIER, MÉDECIN VÉTÉRINAIRE AVICOLE

Gilles Lizotte, directeur des opérations, Couvoir; Louis Perrault et Édouard Perrault, représentants Sasso

| AFFAIRES AGRICOLES

34 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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également par des pattes fortes, qui contri-buent à les garder en bonne santé jusqu’au poids d’abattage, de 2,2 kg et plus. C’est un oiseau que l’on peut élever sans antibio-tiques. Son apparence le rapproche égale-ment des ancêtres des volailles domestiques et des races pures, avec son beau plumage coloré, sa peau et ses pattes jaunes.

Les consommateurs et les acheteurs recherchent cette volaille, car elle répond à leurs préoccupations de bien-être et de santé des oiseaux. Sa viande savoureuse est particulièrement appréciée des gastro-nomes et des ethnies des grandes villes nord-américaines.

L’offre de La Coop fédérée en volailles de spécialité couvre plusieurs lignées ter-minales à croissance lente, chacune répon-dant aux besoins propres à certains types d’élevage et de marché de consommation.

SYSTÈME D’ÉCLAIRAGE À INDUCTIONParmi les nombreuses nouveautés vues à l’exposition, une a retenu notre attention : un système d’éclairage DEL à induction.

L’entreprise britannique Agrilamp a mis au point un système d’éclairage « sans contact ». Les luminaires DEL sont simple-ment pincés sur le câble d’alimentation. L’énergie du courant continu qui circule dans le câble passe aux ampoules DEL par induction. Un peu comme dans le cas des cuisinières à induction, qui transmettent l’énergie aux chaudrons (seulement s’ils sont fabriqués dans un matériau ferroma-gnétique). C’est une technologie de pointe, facile et conviviale, accessible et abordable.

L’AVENIR DES OISEAUX PASSE PAR LA SCIENCE !Lors de l’exposition, il y avait un marathon de 212 conférences, toutes axées sur la

nutrition, le métabolisme, la pathologie et la santé des oiseaux. Un véritable remue-méninges pour scientifiques avertis ! Dans ces conférences, les enzymes et les probio-tiques ont été à l’honneur. De nombreux chercheurs s’intéressent à trouver de nou-velles façons de nourrir les oiseaux pour améliorer leur vitalité et diminuer l’usage d’antibiotiques. Les scientifiques vérifient

les effets des ingrédients sur la santé et les performances des oiseaux. Les vitamines et les additifs ayant des fonctions simi-laires, les enzymes (telles que phytases, xylanases, protéases) et les cocktails d’en-zymes, ainsi que plusieurs nutriments à la base des aliments avicoles ont été abordés sous l’angle de l’optimisation de la santé des volailles, de la digestibilité des aliments et de l’efficacité globale de cette production. De plus, certaines des conférences portaient directement sur la description des pro-blèmes métaboliques et physiologiques des oiseaux dans les élevages, afin de mieux les comprendre et de proposer de nouvelles méthodes basées sur la science pour tenter de les régler.  

CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME DEL À INDUCTION :

• À l’épreuve de l’humidité et de la poussière (étanche)

• Incassable• Effet de gradation fluide

• Facile à installer avec des outils de base

• Durée de vie des ampoules de 40 000 heures

• Écoénergétique• Câble sécuritaire avec

double isolation

35COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 36: Coopérateur - Avril 2015

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ENTENDU DANS LES CORRIDORS DE L’EXPO : LA GÉNÉTIQUE POUR LE BIEN-ÊTRE ANIMALParmi les visiteurs de l’expo, des acheteurs de viande et d’œufs, bien sûr, mais aussi des représentants d’associations de défense des animaux. À l’affût des enjeux, bien des intervenants avicoles se préoccupent aussi du bien-être des oiseaux. Dans les discussions en bruit de fond à l’expo, on causait de génétique à croissance plus lente, d’emplumement, de conduite d’élevage, d’élevage sans antibiotiques, de conditions de capture et de transport. Beaucoup sont à la recherche de génétique à croissance plus lente, d’oiseaux plus vigoureux, plus résistants aux stress, avec une ossature plus robuste et un système immunitaire fort. Signe des temps, les sociétés de génétique « zyeutent » de ce côté. C’est à suivre…

PROTÉGER LES OISEAUX PAR LA VACCINATION ET, ENCORE ET TOUJOURS, PAR LA BIOSÉCURITÉDifférents défis sanitaires étaient à l’ordre du jour de l’exposition, entre autres la laryngotrachéite infectieuse et l’influenza aviaire. Ces deux maladies, pour lesquelles il n’existe aucun traitement, causent de gros problèmes dans les élevages commerciaux.

Les exposés axés sur la santé concer-naient principalement les recherches effec-tuées sur ces deux maladies, que ce soit pour mieux comprendre leurs méthodes de transmission et d’infection, pour mettre

au point de nouvelles façons d’immuniser les volailles ou pour mettre en place des mesures d’urgence régionales afin de continuer la production malgré l’éclosion d’influenza aviaire.

Les chercheurs explorent différentes pistes pour la création de nouveaux vaccins, tant ceux donnés in ovo que ceux adminis-trés durant la vie des volailles. Par contre, il n’y a pas à ce jour de vaccin qui soit à 100 % efficace contre l’un ou l’autre de ces virus. La meilleure méthode restera toujours d’éviter l’infection du troupeau par l’application de bonnes mesures de biosécurité.

UN ÉVÈNEMENT D’AFFAIRES!• Plus de 1100 exposants• Plus de 3820 m2

(410 000 pi²) répartis dans trois bâtiments

• Près de 30 000 visiteurs

UN PROGRAMME SCIENTIFIQUE MARATHON • 212 conférences• 123 affiches de projets

d’étudiants diplômés

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C’EST LE RENDEZ-VOUS DE TOUS LES DÉCIDEURS ET DE TOUTES LES ENTREPRISES DU SECTEUR DES ŒUFS ET DE LA VOLAILLE, OÙ LE RÉSEAUTAGE D’AFFAIRES, LES ENJEUX DE L’INDUSTRIE ET LES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES SONT À L’HONNEUR.

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15%

CanadaAmérique latine – CaraïbesEuropeAsie – Océanie Afrique – Moyen-Orient

44%19%

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11%ORIGINE DES VISITEURS NON ÉTATS-UNIENS

36 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 37: Coopérateur - Avril 2015

PASCAL ALARY, AGRONOME, DIRECTEUR PRINCIPAL, PRODUCTIONS VÉGÉTALES, LA COOP FÉDÉRÉE, ET PRODUCTEUR AGRICOLE [email protected]

37COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

LORSQUE L’ÉCONOMIQUE PREND LE DESSUS SUR L’AGRONOMIQUE… UNE RÉFLEXION

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AU MOMENT OÙ J’ÉCRIS CE BILLET, il fait très froid et il y a de la neige. Un hiver comme quand j’étais jeune ! Mais après la neige et le froid, il y aura un autre prin-temps, Dieu soit loué ! On est en agriculture et on aime ça, le printemps, c’est dans la fibre même d’un producteur agricole !

Depuis un certain nombre d’années, les pro-grammes de culture sont grandement influencés par le prix des grains, et c’est logique. Le prix du blé est bon, on fait plus de blé. Le prix du maïs est meilleur, on fait plus de maïs. Et quand le prix du soya est bon, comme depuis quatre ou cinq ans, on fait plus de soya, et souvent sur les mêmes terres. On fait donc, dans bien des entreprises agricoles, un peu plus de monoculture sur de plus grandes superficies.

Bien sûr, on cultive à la base pour gagner sa vie, payer ses intrants et, dans la mesure du possible, investir pour se donner des occasions de mieux réussir (terres, machinerie, services, etc.). Ces façons de faire ont toujours leur place. Avec des outils comme Agriscan, vos experts-conseils peuvent vous donner une vision très précise de votre exploitation sur le plan économique : ce qui est payant, ce qui l’est moins, et ce qui ne l’est pas du tout.

On arrive ici au constat que le principe de rotation des cultures n’est peut-être pas utilisé autant qu’il devrait l’être. C’est un principe que de nombreux producteurs délaissent dans leur programme de culture, en ne basant leurs décisions que sur le prix des grains et des intrants à un moment bien précis. Voyons ce que ça implique.

Les bénéfices de la rotation des cultures sont bien connus : meilleure structure de sol, effets positifs sur la fertilisation à moyen terme et sur la lutte contre bon nombre de maladies et de ravageurs, etc.

N’oublions pas la base agronomique de l’agri-culture, soit le fait qu’une bonne rotation aura

toujours un impact économique positif à moyen et à long terme. Vos décisions de culture sont largement influencées par le prix des grains, mais quel sera ce prix au moment des semis du printemps suivant et à la récolte ? Il existe des outils de gestion du risque, et vous pouvez en profiter. Fixer le prix de ses intrants, comme les fertilisants, et vendre ses récoltes à forfait sont d’excellentes façons de se garantir un revenu. Mais rares sont ceux qui le font à 100 %, et c’est bien ainsi. Les marchés évoluent beaucoup, et c’est encore plus vrai depuis quelques années. Je me permets ici une comparaison avec la valeur du dollar canadien. Juste avant les Fêtes, des experts affirmaient que le huard ne passerait pas sous la barre des 85 ¢ US en 2015. Deux ou trois mois plus tard, il chutait sous les 80 ¢… Qui aurait pu le prédire ? Même tendance pour le baril de pétrole. Qui aurait cru, il n’y a pas si longtemps, que l’on paierait moins d’un dollar le litre d’essence ?

Comprenez-moi bien : j’ai énormément de respect pour les experts des différents marchés, mais il est impossible de tout prédire avec une précision chirurgicale. Chaque année, dès l’automne, avec les meilleures données que l’on a en main, on se prépare pour le prochain printemps. Oui, le prix des grains nous influence, mais il serait opportun d’inclure dans cette réflexion une bonne rotation. Bon an, mal an, ce principe aura toujours sa place, et on est assuré de ne jamais se tromper. En effet, dans le respect d’une agriculture durable, ce pourrait être le choix économique le plus judicieux, et ce, même à court terme.

Savez-vous avec certitude ce qui influencera le prix des grains dans les prochains mois ? Moi, non.

Bonne réflexion… et bonne rotation !

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C’EST PAS PLUS VERT CHEZ L’VOISIN

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Lessivage

Dénitrification

VolatilisationURÉASE

NITROSOMONAS

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Engrais N(Urée ou Solaz)

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NitritesNO2

AmmoniacNH3

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NitratesNO3

L’UTILISATION D’UNE SOURCE D’AZOTE PROTÉGÉ PERMET DE PRODUIRE DU MAÏS EN RÉDUISANT AU MINIMUM L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT. C’EST LE PRINCIPE DU BON PRODUIT FERTILISANT, APPLIQUÉ À LA BONNE DOSE, AU BON MOMENT ET AU BON ENDROIT.

Il est important de gérer l’azote dans le maïs pour que celui-ci demeure vert jusqu’à sa maturité, en septembre. Une étude de l’Université Purdue réalisée en 2012 a démontré que les hybrides de maïs modernes consommaient 29 % plus d’azote après la floraison que les vieux hybrides. De plus, l’azote utilisé pour le développe-ment de grains sur l’épi provient à 62 % de l’azote capté par le maïs en postfloraison.

ÉLÉMENT ESSENTIELL’azote est essentiel au développement des cultures. Il est assimilé par les plantes sous forme de nitrate (NO3

–) ou ammoniacale (NH4

+). Le nitrate demeure la forme la plus facilement assimilable par la majorité des plantes.

La nitrification est le processus par lequel les micro-organismes du sol convertissent l’azote ammoniacal (NH4

+) en nitrate (NO3

–). Les bactéries telluriques (Nitrosomonas) transforment le NH4

+ en nitrite (NO2

–). Les Nitrobacter, quant à eux, transforment le NO2

– en nitrate (NO3–).

L’azote, qu’il soit organique ou minéral, est sujet à des pertes dans l’environnement. Le lessivage, la volatilisation ammoniacale et la dénitrification sont les principaux pro-cessus qui entraînent les pertes.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE PROTECTEURS D’AZOTEL’azote à libération lente (FRN) est une source d’urée enrobée d’un polymère syn-thétique, qu’on utilise en incorporation

GESTION DE L’AZOTE DANS LE MAÏS : PROTECTION ET UTILITÉ

PAR FRANÇOIS LABRIE, AGRONOME ET LUCIE KABLAN, PH. D.

| AFFAIRES AGRICOLES

38 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 39: Coopérateur - Avril 2015

Lessivage

Dénitrification

VolatilisationURÉASE

NITROSOMONAS

NITROBACTER

Engrais N(Urée ou Solaz)

AmmoniumNH4

+

NitritesNO2

AmmoniacNH3

N2

N2O

NitratesNO3

CYCLE SIMPLIFIÉ DE L’AZOTE La volatilisation de l’ammoniac (NH3) est le transfert dans l’air de l’ammonium (NH4

+) contenu dans les engrais. La volatili-sation se produit surtout avec les fumiers et les lisiers, mais aussi avec l’urée. Le lessivage est causé par un excès d’eau. L’eau d’infiltration entraîne les nitrates (NO3

–) à des profondeurs variables. Les nitrates sont facilement lessivés dans les sols sableux. La dénitrification est le processus par lequel le nitrate (NO3

–) est converti en oxydes nitreux (NO2) et en azote gazeux (N2). Elle intervient dans les zones pauvres en oxygène et mal aérées (drainage déficient et eau stagnante).

Les auteursFrançois Labrie, agronome, conseiller spécialisé en maïs et soya La Coop fédérée [email protected]

Lucie Kablan, Ph. D., chercheuse en productions végétales La Coop fédérée [email protected]

au sol. L’engrais se libère au bon moment. Le FRN réduit les pertes par lessivage et dénitrification.

Les inhibiteurs d’uréase réduisent l’acti-vité enzymatique en empêchant l’uréase de dégrader la molécule d’urée à la sur-face du sol et de provoquer la volatilisation de l’ammoniac. Les inhibiteurs d’uréase réduisent donc les pertes par volatilisation.

Les inhibiteurs de la nitrification conservent sous une forme stable dans la zone des racines – et pendant une longue période – l’azote appliqué au sol. Ils réduisent la dénitrification si le sol est saturé d’eau après une application. Les inhibiteurs de nitrification réduisent le lessivage en sol léger lors de précipitations importantes après l’application. Notez que 2,5 cm de pluie peut faire descendre le nitrate de 12,5 à 25 cm de profondeur dans un sable.

COMMENT S’Y RETROUVER ?Application d’azote en présemis incorporé : L’utilisation d’un engrais à libération lente, comme le FRN, est tout indiquée. Le poly-mère qui recouvre le granule protège l’azote des aléas de la météo. Comme l’azote est enterré, il n’y a pas de risque de perte par volatilisation et le polymère va fondre avec le réchauffement du sol pour libérer 80 % de l’azote au cours d’une période de six à huit semaines, soit lorsque la culture du maïs en consommera beaucoup. L’utilisa-tion de FRN au semis permet de fournir l’azote au maïs en un seul passage, et cet azote sera disponible lorsque la culture en aura besoin. Il n’est donc pas nécessaire de retourner au champ, ce qui vous laissera plus de temps pour les nombreuses autres activités de juin.

Application d’azote en surface après la levée du maïs : Pour économiser du temps ou parce qu’ils pratiquent le semis direct,

bien des producteurs choisissent de semer le maïs le plus rapidement possible sans fertiliser avant le semis. Dans ce cas, l’urée ou un mélange d’urée et de potasse est appliqué à la volée à la surface lorsque le maïs pointe jusqu’au stade de cinq feuilles. L’urée demeure ainsi en surface jusqu’à ce que la pluie l’incorpore au sol. L’ajout de l’inhibiteur d’uréase N-Forced Plus permet de prévenir les pertes par volatilisation jusqu’à 14 jours. Les conditions qui maximisent les pertes par volatilisation de l’urée appliquée en surface sont : un sol humide, du temps sec ou s’asséchant, la présence de beaucoup de résidus et un pH élevé.

Application d’azote liquide après la levée du maïs : L’application de l’azote en postlevée avec la solution liquide 32 % est populaire au Québec. Cette façon de faire comporte aussi des risques en matière de pertes d’azote. La solution azotée 32 % contient de l’azote sous forme d’urée, de nitrate et d’ammonium. Il est donc pos-sible de perdre de l’azote par lessivage et dénitrification, sans compter que le nitrate peut descendre trop profondément dans le sol pour que le maïs puisse l’utiliser. Le N-Forced Plus peut être ajouté à la solution azotée pour ralentir le rythme de conver-sion de l’ammonium (NH4

+) en nitrate (NO3–).

Le N-Forced Plus permet ainsi d’éviter d’avoir dans le sol une très grande quan-tité de nitrate susceptible d’être lessivé ou dénitrifié.

Une source d’azote protégé permet de bien fertiliser le maïs sans subir les contre-coups des sautes d’humeur de notre chère météo de l’Est canadien. L’expert-conseil du réseau La Coop saura vous orienter sur l’option de protection d’azote la mieux adaptée à la gestion de votre maïs.

Le nitrate demeure la forme d’azote la plus facilement assimilable par la majorité des plantes.

39COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

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LE SOYA RÉPOND BIEN À UNE RÉGIE INTENSIVE, MAIS IL FAUT LE FERTILISER CORRECTEMENT POUR EN AUGMENTER LE RENDEMENT.

Le soya a été introduit au Québec à une autre époque pour répondre à un besoin précis, soit celui d’inclure une culture de rotation à l’intérieur de notre régie maïs. Les premières fenêtres de semis étaient réservées au maïs afin d’optimiser le potentiel de ren-dement. Une fois les hectares de maïs ense-mencés, une période de temps était encore disponible à la fin mai, et le soya est venu combler cette fenêtre de semis.

La même réalité était présente à l’automne :

la récolte de maïs débutait seulement à la mi-

octobre, ce qui laissait une belle occasion de

récolter une autre culture à la fin de l’été. Le

soya comblait bien ce vide. Sa valeur com-

mercialisable était moins élevée que celle du

maïs, ce qui en faisait la plante de rotation par

excellence depuis une décennie !

Aujourd’hui, le contexte à bien changé. La

génétique s’est améliorée considérablement. Le

potentiel de rendement est là, la valeur commer-

cialisable du soya et sa rentabilité à l’hectare

sont équivalentes à celles du maïs. Alors, pour-

quoi ne pas le considérer comme une culture

principale dans votre entreprise et lui offrir les

mêmes privilèges que pour le maïs en matière

de date de semis, de maturité du cultivar et de

gestion ? C’est ce que nous avons fait. Voici nos

observations après une année d’essai.

NOS OBSERVATIONSLes essais ont été réalisés à la Ferme de

recherche en productions végétales de La Coop

fédérée, à Saint-Hyacinthe. Ils ont été exécutés

sous forme de parcelles expérimentales, avec

six répétitions sur deux types de sols (argile et

loam). Deux cultivars (Katonda R2 et Imana R2)

ont été utilisés dans le cadre de ces essais. Le

précédent cultural était du maïs-grain sur le

site argileux et du soya sur le loam. Les rangs

étaient espacés de 30 po. Nous avons évalué un

traitement de régie standard comparati vement à

une régie intensive de 350 000 fèves/ha avec une

fertilisation de démarrage de 30 kg/ha d’azote

combinée à une deuxième application d’azote

de 30 kg/ha au stade R2 (pleine floraison). Fina-

lement, une application de fongicide au stade

pleine floraison est venue compléter la régie

intensive (tableau 1, page 42).

L’impact individuel de chacun des éléments

a été évalué en ajoutant cet élément à la régie

standard ou en l’omettant de la régie intensive

(tableau 2, page 42).

L’analyse des résultats montre que la régie

intensive a permis d’obtenir un meilleur ren-

dement que la régie standard (moyenne de

474 kg/ha). L’ajout de l’azote dans le démarreur

a augmenté considérablement le rendement

par rapport à la régie standard (moyenne  

SOYACULTURE DE ROTATION OU

CULTURE PRINCIPALE ?

PAR PASCAL LAROSE, AGRONOME, ET LUCIE KABLAN, PH. D.

| AFFAIRES AGRICOLES

40 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 41: Coopérateur - Avril 2015

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Page 42: Coopérateur - Avril 2015

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de 348 kg/ha). L’omission de l’azote au démar-rage a diminué de manière importante le rendement de la régie intensive. Par contre, l’omission de l’azote au stade R2 et du fongi-cide n’ont pas eu d’effet sur la régie intensive. L’apport d’un fongicide a permis de créer une synergie avec l’apport d’azote au démarrage de la plante. La meilleure rentabilité est atteinte avec une régie standard plus de l’azote dans le démarreur.

Le soya gagne à être géré comme une culture principale dans votre entreprise. Lorsqu’on additionne de l’azote au semis, cela augmente la vigueur et la croissance des plants, comme on peut le constater sur la photo.

L’apport d’azote permet de combler les besoins de la plante entre le semis et le début de la nodulation, qui commence seulement vers l’apparition de la troisième trifoliée. La rentabilité (rendement de l’investissement) est de 112 $/ha. De plus, une synergie s’établit lorsqu’on applique un fongicide au stade R2 en combinaison avec un apport d’azote au démarrage. La rentabilité est alors de 95 $ / ha (graphique ci-contre).

Nous aurons besoin d’une autre saison d’essai pour être en mesure de tirer des conclusions, le gel du 19 septembre 2014 étant venu amenuiser l’effet positif sur le rendement qui aurait pu découler de l’application d’un fongicide.

Entretemps, donnez à votre soya le privilège d’exprimer son rendement en le semant dans la première fenêtre de semis et en y jumelant un apport d’azote au démarrage !

Tableau 1TRAITEMENTS EN FONCTION DU TYPE DE RÉGIE

Type de régie

Élément Standard Intensive

Taux de semis 350 000 fèves/ha 350 000 fèves/ha

Démarreur Non 30 N (Sol-Az)

Azote post Non 30 N (urée)

Fongicide Non Oui

Tableau 2ÉVALUATION DE L’IMPACT INDIVIDUEL DE CHACUN DES TRAITEMENTS EN FONCTION DE LA RÉGIE STANDARD ET DE LA RÉGIE INTENSIVE

Données économiques1

Type de régieRendement sur

une base de 14 % M.S. (kg/ha)

Revenu ( $/ha)

Coût ( $/ha)

Profit net ( $/ha)

Standard 3604 e2 1622 0 1622

Intensive 4078 a 1835 164 1671

Intensive moins azote au démarrage

3820 c 1719 120 1599

Intensive moins azote au stade R2

4093 a 1842 125 1717

Intensive moins fongicide 4005 ab 1802 83 1719

Standard plus azote au démarrage

3952 b 1778 44 1734

Standard plus azote au stade R2

3706 d 1668 39 1629

Standard plus fongicide 3718 d 1673 81 1592

1 Prix du soya : 450 $/tm; coût de l’azote à 1,46 $/kg (Sol-Az); coût de l’azote à 1,30 $/kg (urée); fongicide à 81 $/ha avec application à forfait.

2 Les données suivies d’une lettre différente sont statistiquement différentes.

Développement végétatif des plants: 30 kg/ha de N au démarreur (à droite) et 0 kg/ha de N (à gauche).

GraphiqueÉVALUATION DE L’IMPACT INDIVIDUEL DE CHACUN DES TRAITEMENTS EN FONCTION DE LA RÉGIE STANDARD ET DE LA RÉGIE INTENSIVE

4500

4000

3500

3000

3604

Kg/h

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4078

3820

40934005 3952

3706 3718

Standard Intensive Intensivemoins N

démarreur

Intensivemoins N

à R2

Intensivemoins

fongicide

Standardplus N

démarreur

Standardplus N à R2

Standardplus

fongicide

+95$/ha+112$/ha

Les auteursPascal Larose, agronome, conseiller spécialisé en maïs et soya, La Coop fédérée [email protected]

Lucie Kablan, Ph. D., chercheuse en productions végétales, La Coop fédérée [email protected]

42 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

Page 43: Coopérateur - Avril 2015

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AVEC LA VENUE DU PRINTEMPS, LA FERTILISATION REDEVIENT UN SUJET D’ACTUALITÉ. IL EST PRIMORDIAL DE BIEN CONNAÎTRE LES BESOINS DE NOS CULTURES, MAIS IL FAUT ÉGALEMENT POUVOIR FAIRE UN CHOIX ÉCLAIRÉ QUANT AUX DIFFÉRENTS PRODUITS QUI NOUS PERMETTRONT DE LES COMBLER.

Dans les lignes qui suivent, on exami nera une des options qui s’offrent à vous en matière de fertilisation azotée, l’engrais FRN.

La fertilisation devrait être considérée comme un investissement et non comme une dépense. Sachant qu’une plante bien alimentée en éléments nutritifs, dont plus de 15 sont essentiels à sa crois-sance, devrait être mieux pourvue pour se défendre contre les stress, l’enjeu est d’autant plus important.

En période de stress et de fatigue intense, la plante est un peu comme l’être humain : celui-ci est plus enclin à contracter la grippe, par exemple. Par contre, s’il a consommé suffisamment de vitamines, son organisme combattra plus facilement le virus.

Dans un premier temps, il est essen-tiel de bien comprendre le rôle de l’azote dans les cultures légumières. Les besoins varient en fonction de la culture et du stade de celle-ci.

L’azote est un composant important des protéines, enzymes et vitamines. Il assure donc la croissance des végétaux. Il joue éga-lement un rôle majeur dans la photosyn-thèse, puisqu’il entre dans la composition de la chlorophylle.

Les carences en azote apparaissent habituellement sur les vieilles feuilles, puisque celles-ci utilisent le peu qu’elles possèdent pour alimenter les jeunes feuilles. L’azote est absorbé par les racines de la plante sous forme de nitrate (NO3

-) ou d’ammonium (NH4

+).

LA

FERTILISATION AZOTÉEEN HORTICULTURE

PAR CHRISTINE BOURBONNAIS, T.P., CONSEILLÈRE EN PROTECTION DES CULTURES ET ENGRAIS SPÉCIALISÉS, LA COOP FÉDÉRÉE [email protected]

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DE L’ENGRAIS FRN

L’eau pénètre à travers la protection de polymère.

L’azote devient en solution dans le granule.

L’azote sort du granule à la suite de l’effet de

la température et de l’eau.

L’azote pénètre dans le sol au moment où la plante

en a le plus besoin.

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L’ENGRAIS FRNCe produit n’est pas nouveau, mais encore bien méconnu des maraîchers. Il s’agit d’un azote à libération contrôlée offrant une analyse garantie de 44-0-0 sous forme d’urée. Le concept est assez rudimentaire : une couche de polymère brevetée encap-sule les nutriments azotés. L’engrais FRN possède une granulométrie similaire aux autres matières premières, mais sa couleur vert pâle permet toutefois de l’identifier facilement.

Son fonctionnement est fort simple : lorsque l’eau pénètre l’enrobage, l’azote devient en solution dans le granule, et quand la température est adéquate, l’élé-ment se diffuse à travers le polymère puis est libéré dans la solution du sol (voir le schéma et le graphique).

L’intérêt de cette technologie est majeur : réduire de façon notable les pertes d’azote par lessivage et synchroniser les apports avec la croissance de la culture. On sait que ce sont les nitrates qui sont le plus suscep-tibles de se lessiver et de se retrouver dans les eaux souterraines.

Le FRN a également l’avantage d’être très sécuritaire pour la culture, et voici pour-quoi. Au sol, la forme urée de l’azote est transformée en ammonium ou en nitrate pour être absorbée. Mais au cours de cette transformation, il peut y avoir une forte concentration d’ammoniac dans la zone racinaire, ce qui peut avoir pour consé-quence d’engendrer des dégâts aux racines. Toutefois, dans le cas du FRN, comme l’urée est libérée de façon graduelle, il y a beau-coup moins de risque d’occasionner des brûlures aux racines.

De nombreux essais ont été effectués au fil des ans dans de multiples cultures horticoles (chou, brocoli, carotte, chou-fleur, tomate, poivron, etc.). Ils ont démontré un

GraphiquePOURCENTAGE D’AZOTE LIBÉRÉ EN FONCTION DU TEMPS ET DE LA TEMPÉRATURE

100

80

60

40

20

00 7 14 21 28 35 42 49 56 63 70 77 84

5 °C 10 °C 23 °C

Nombre de jours

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Aspect des granules de l’engrais FRN en contact avec l’eau

Aspect des granules de l’engrais FRN après la libération de l’urée

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Tableau 1RENDEMENTS EN CAROTTES ET NIVEAU D’AZOTE DU SOL À LA RÉCOLTE EN FONCTION DE LA SOURCE ET DE LA DOSE D’AZOTE (MARICOPA, ARIZONA)

Dose d’azote (lb/acre)

Source d’azote

Rendement É.-U. nº 1 (t/acre)

Rendement É.-U. nº 2 (t/acre)

Azote NH4+ (ppm)

Azote NO3- (ppm)

31 (MAP)* Témoin 5,9 5,2 3,6 4,5

120 Urée 9,3 5,1 13,5 11,7

210 Urée 10,7 4,9 10,9 8,9

120 FRN 13,8 4,1 3,4 5,2

210 FRN 17,4 3,3 3,2 5,4* Phosphate de monoammonium Sources : Agrium Advanced Technologies, Université de l’Arizona, Service de vulgarisation de l’Université de Californie

Tableau 2RENDEMENTS EN CHOUX-FLEURS ET NIVEAU DE NITRATE DU SOL À LA RÉCOLTE EN FONCTION DE LA SOURCE ET DE LA DOSE D’AZOTE (YUMA, ARIZONA)

Quantité totale d’azote appliquée

(lb/acre)

Portion vendable de la récolte (t/acre); témoin = 3,7 t/acre (Nitrate du sol à la récolte [ppm]; témoin = 11,5 ppm)

Solution 32 FRNFRN:D120*

Proportion 3:1 Proportion 1:1

107 4,9 (15,4)

5,5 (26,9)

5,7(40,4)

5,2 (17,3)

174 6,0(13,5)

6,4(26,9)

6,1 (30,8)

5,5 (11,5)

* D120 : un produit similaire au FRN Sources : Agrium Advanced Technologies, Université de l’Arizona, Service de vulgarisation de l’Université de Californie

avantage pour la culture (tableaux 1 et 2, page 46) avec l’utilisation du FRN. Les conclusions indiquent clairement qu’une seule application de FRN avant la plantation permet d’obtenir les mêmes résultats que deux applications d’un produit azoté stan-dard. Les essais ont également démontré que l’usage d’un azote à libération contrôlée augmente la portion vendable de la récolte.

Dans la majorité des études réalisées, l’engrais FRN a haussé le rendement de façon importante. Donc, en plus de réduire les pertes d’azote, il en simplifie les appli-cations et en maximise l’efficacité. D’un point de vue environnemental, le FRN est un excellent produit, puisque moins de pertes d’azote signifient, évidemment, moins de contaminants dans l’environnement.

Bien que peu connu des producteurs maraîchers, l’engrais FRN gagnerait à l’être davantage. Cette forme d’azote « intelli-gente » permettrait une meilleure gestion d’un élément essentiel à vos cultures et vous ferait gagner du temps en pleine saison de production. Enfin, il y aurait un véritable bénéfice financier à l’incorporer dans votre régie de culture.

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TEXTE ET PHOTOS DE DAVID BESSENAY

FILS D’ACÉRICULTEUR ET DÉPOSITAIRE DE CITADELLE, COOPÉRATIVE DE PRODUCTEURS DE SIROP D’ÉRABLE, À PLESSISVILLE, JACQUES SYLVAIN COLLECTIONNE DEPUIS UNE QUINZAINE D’ANNÉES LES CHALUMEAUX : DE TOUTES LES FORMES, DE TOUS LES MATÉRIAUX ET DE TOUTES LES ÉPOQUES, AU POINT DE DEVENIR INTARISSABLE SUR LE SUJET. RENCONTRE.

Même s’il n’a jamais exercé la profession d’acériculteur, Jacques Sylvain est un enfant de l’érable. « Mon père possédait une érablière. Au début des années 1980, il avait même reçu une médaille d’or au Mérite forestier pour son érablière modèle », se souvient-il fièrement. Ce natif de Princeville a néanmoins choisi une autre voie : celle de machiniste, métier qu’il a exercé durant 25 ans avant de créer sa pépinière de gros et de détail, baptisée Concolor.

Jacques Sylvain n’est pas un collectionneur-

né. Sa passion est arrivée sur le tard, presque

par hasard. « En 1998, au 150e anniversaire de

Princeville, j’ai exposé quelques chalumeaux

bien ordinaires aux journées du patrimoine. »

Un départ tout à fait modeste. « L’étincelle s’est

allumée réellement deux ans plus tard, quand

j’ai trouvé plusieurs vieux chalumeaux. Je me

suis dit : si je me force, je peux en trouver 25.

J’en suis rendu à 600… »

Au départ, le pépiniériste est allé voir d’an-

ciens ferblantiers, sans trop de succès. Puis, il

a écumé les ventes-débarras, les marchés aux

puces, les antiquaires. Il a aussi fait des échanges

avec d’autres collectionneurs. « On trouve parfois

JACQUES SYLVAIN : L’ALLUMÉ DES CHALUMEAUX

47COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2015

AFFAIRES AGRICOLES |

Page 48: Coopérateur - Avril 2015

En plus des objets, le collectionneur a amassé une large documentation.

DÉPOSITAIRE DE LA COOPÉRATIVE CITADELLEJacques Sylvain tient le rôle de dépositaire de barils de Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, à Plessisville. Comme son père avant lui. « J’ai toujours vu des barils à la maison. Je pense qu’il a dû assumer cette fonction dès les années 1940 ou 1950. » Présidée par Michel Labbé, Citadelle, fondée en 1925, est vouée à l’érable, mais également au miel et à la canneberge.

Concrètement, Jacques Sylvain distribue les barils de 32 gallons aux producteurs de son secteur à la fin de l’automne. Il organise ensuite une tournée de récupération des barils remplis du précieux nectar durant le temps des sucres. « Je suis le dépositaire le plus proche de la coopérative, qui compte plus de 1800 adhérents, dit-il. Cette fonction est très précieuse pour moi. Elle me permet de conserver un contact constant avec les producteurs et le monde de l’érable. »

de belles pièces dans des endroits inusités.

J’en ai ramené certaines… de Floride ! » confie

le collectionneur.

PLUS QU’UN OBJET, UNE HISTOIRE À RACONTERMais au-delà de l’objet en lui-même, c’est tout

une histoire qu’il a tenu à comprendre pour

mieux pouvoir la faire partager. « Je n’étais pas

très familier avec l’ordinateur, mais j’ai passé

un hiver complet à faire des recherches sur

Internet. Je voulais être capable de dater les

chalumeaux, de connaître leur lieu de fabri-

cation, soit aux États-Unis, soit au Canada. J’ai

notamment retrouvé des copies de brevets. »

Sa collection exceptionnelle revisite plus

de deux siècles d’histoire de la culture de

l’érable et autant d’années d’améliorations

techniques.

Elle comprend des exemplaires des pre-

mières goutterelles en bois (datées du début

des années 1800), qui récupéraient l’eau

d’érable coulant d’une incision faite à la hache,

ainsi que des premiers chalumeaux en bois

« fait maison » ou recyclés (d’anciennes anses

de seau, par exemple), avant que la produc-

tion ne s’industrialise. « Le bois était facile à

trouver. Les essences les plus utilisées étaient

le cèdre, le bouleau ou encore le sureau »,

explique le collectionneur. Parfois, il tombe

sur des pièces plus inhabituelles, comme ce

chalumeau… en os d’aile de bernache !

Les années 1860-1880 marquent un tour-

nant dans l’histoire des chalumeaux, avec la

révolution du métal. « Ça ne pourrit pas et ça

ne casse pas », résume Jacques Sylvain. Son

expérience de machiniste lui est bien utile au

moment d’analyser chaque pièce. « C’est vrai,

j’étudie l’objet sous toutes ses facettes », dit-il.

Comme pour mieux le faire parler. « Mes plus

anciennes pièces en fer datent d’environ 1860. »

Ce furent d’abord des chalumeaux en tôle,

avant l’avènement de la fonte, puis (après la

Deuxième Guerre mondiale) de l’aluminium,

matériau léger et qui ne rouille pas.

Les tubulures en plastique sont arrivées

dès les années 1970. « Au début, je pensais

que ça ne faisait pas partie du patrimoine, fait

savoir M. Sylvain. Mais j’ai changé d’avis. Cela

existe depuis 50 ans et j’ai trouvé des exem-

plaires rares. Il faut les conserver. J’achète tous

les nouveaux modèles qui sortent. Comme ça,

je garde une trace de chacun, même de ceux

qui ne restent pas longtemps sur le marché. »

Contrairement à ce que l’on pourrait croire,

le plastique ne marque pas le début des tubu-

lures. Jacques Sylvain a retrouvé une tubulure

métallique inventée aux États-Unis en… 1916.

Une pièce rare !

DES CHALUMEAUX, MAIS PAS SEULEMENTDans son plongeon dans l’histoire de la

culture de l’érable, Jacques Sylvain ne s’est

pas contenté des chalumeaux. Il collectionne

d’autres objets étonnants, comme cette entail-

leuse à dos motorisée des années 1940-1950,

des bidons ou encore des cartes postales ayant

trait à la culture de l’érable (il en possède 225).

Mais aussi, par extension, des objets liés à la

culture de la canne à sucre ou de la betterave,

qui étaient des « concurrentes » de l’érable.

Jacques Sylvain est devenu un puits de

science. Depuis 10 ans, il fait partager son

savoir quatre ou cinq fois par année, quand

il est invité à exposer sa collection. Il est

désormais parfaitement bien organisé. Il

s’est fabriqué ses propres tiroirs sur roulettes,

où ses chalumeaux sont remarquablement

classés et présentés. « Les gens sont toujours

étonnés de voir qu’il existe autant de modèles

différents », souligne le collectionneur.

Toujours en quête de nouveaux objets pour

enrichir sa collection, Jacques Sylvain recon-

naît que sa passion a un coût. « Mais j’avoue

que je ne sais pas à combien l’évaluer. » Ce

qui est sûr, c’est que sur les plans patrimonial

et sentimental, cette collection-là n’a pas

de prix…

LES ANNÉES 1860-1880 marquent un tournant dans l’histoire des chalumeaux, avec la révolution du métal.

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ZOOM AFFAIRES

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WEB :

VOS DONNÉES D’ENTREPRISE SONT-ELLES PROTÉGÉES ?

De plus en plus, des applications mobiles d’apparence « gratuites » vous permettent de suivre vos rendements, vos achats, vos activités culturales, etc. En vous inscrivant à ces services, vous pourriez céder des droits d’utilisation et de publication aux fournisseurs. Avez-vous lu les ententes de service relatives à ces outils ? Imaginez maintenant si ces entreprises vendaient vos données à des courtiers et que ceux-ci prenaient des contrats à terme et influençaient les cours de la Bourse de Chicago. Seriez-vous en position de négocier de bons prix en fin d’année ? Depuis quelques mois déjà, les producteurs américains se regroupent pour discuter de cet enjeu de l’heure et

encadrer l’utilisation que ces entreprises font de vos données. Alors, choisissez bien vos partenaires d’affaires et lisez les ententes de service. Si ça semble trop beau pour être vrai, c’est peut-être que ça l’est – mais au profit de qui ? Voici un extrait d’une entente de service avec le fournisseur d’une application en vogue dont nous tairons ici la véritable identité :

« Quand vous envoyez du contenu via le site internet “application.com” [nom fictif], vous lui accordez, ainsi qu’à ses filiales, à ses représentants et à ses bénéficiaires, une licence qui est non exclusive, payée intégralement, perpétuelle, exempte de droits d’auteur, universelle et transmissible pour montrer, jouer publiquement, distribuer, garder, diffuser, transmettre, reproduire, changer, préparer des œuvres dérivées et, sauf avis contraire, utiliser et réutiliser votre contenu en entier ou des fragments de votre contenu et tout ce que nous pouvons faire avec votre contenu par ledit site ou par tous autres moyens inventés actuellement ou qui seront inventés à l’avenir. Nous nous réservons le droit de montrer de la publicité en lien avec votre contenu et d’utiliser votre contenu à promouvoir et à mettre en valeur le site “application.com”. »

GESTION : GROSSIR, C’EST BIEN, MAIS PROFITER EN PLUS DES REMISES, C’EST MIEUX Quand on analyse la rentabilité des fermes laitières, on s’aperçoit qu’elles grossissent lentement, ce qui n’est pas une grande surprise en soi. Cependant, on constate que la quantité d’aliments achetés ne progresse pas au même rythme que l’entreprise, ou du moins pas aussi rapidement. Pourquoi ? Simplement parce que les silos ne grossissent pas aussi vite que le troupeau. Alors, pourquoi ne pas augmenter vos capacités d’entreposage ? Comme il existe des remises importantes en fonction des quantités commandées, le nouveau silo se paiera probablement tout seul grâce aux économies générées. De plus, un silo trop petit peut toujours être récupéré pour acheter dorénavant en vrac un produit qui l’était en sac – comme des aliments pour veaux –, ce qui permettra d’épargner encore un peu plus… De petites économies payantes à la longue.

GESTION : DE PETITS DÉTAILS QUI RAPPORTENT BEAUCOUPIl est toujours intéressant de constater que les entreprises les plus performantes financièrement ne sont pas très différentes des autres. Cependant, leurs gestionnaires portent attention aux petits détails qui souvent changent tout. L’exemple des conditions de paiement en est un bon. Pourquoi payer son compte dans les délais standards ? Il existe souvent des programmes de paiement préautorisé qui permettent d’obtenir des remises additionnelles de 1 à 2 % si vous y adhérez. Pour un délai de 30 jours, 2 % représente l’équivalent de 24 % d’intérêt par année ! Peu d’actifs dans une ferme rapportent un tel rendement, alors pourquoi ne pas en profiter ? Vous n’avez pas l’argent dans votre compte ? Les marges de crédit des institutions financières sont beaucoup plus avantageuses qu’un compte chez votre fournisseur.

PRODUCTION : CONTRER LA DEP La diarrhée épidémique porcine (DEP) fait des ravages au sud de la frontière. Au Québec, des efforts concertés de tous les intervenants ont permis de limiter au minimum la propagation de cette maladie. Olymel et le réseau La Coop ont été très actifs pour élaborer des mesures afin de réduire les risques. Voici les points à surveiller dans votre exploitation :• Le contrôle des visiteurs• Le mode d’élimination des animaux morts• L’épandage des lisiers• Vos propres allées et venues à la ferme et

dans vos bâtiments• L’embauche de personnes externes pour

l’entretien et les réparations• L’introduction de matériel• Le retour à la ferme avec votre camion

après une livraison de porcs à l’abattoirLe lavage, la désinfection et le séchage des camions servant au transport de porcs demeurent les points critiques les plus importants dans cette prévention.Pour plus de détails, voir l’article complet dans le numéro de janvier 2015 du Coopérateur, à la page 30.

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La qualité irréprochable, l’uniformité et le volume qu’exige le marché ne peuvent être offerts qu’avec une coordination verticale étroite des acteurs de la chaîne.

PAR UNE FROIDE SOIRÉE D’HIVER, votre humble serviteur regarde RDI Économie. En entrevue, un chercheur de l’IRIS (Institut de recherche et d’informations socio-économiques), qui vient de publier Dépossession. Le livre réprouve le modèle économique québécois, lequel aurait failli à son objectif de faire profiter les Québécois des res-sources de leur territoire. L’ouvrage consacre un chapitre à l’agriculture. Soupir.

Le bouquin donne allègrement dans la – soi-disant – « crise qui frappe aujourd’hui le monde agricole », en y répétant que « les agriculteurs sont plongés dans des situations financières difficiles ». Primo, la généralisation est rarement une bonne alliée. Secundo, Statistique Canada nous suggère un regard plus nuancé : les années 2010 à 2014 ont montré les revenus nets les plus élevés de l’his-toire agricole québécoise. Bon… pour certains, les verres sont faits pour être à moitié vides.

Rendons à César ce qui lui revient : le regard historique posé est d’un intérêt certain. Des com-missions Héon (1955) à Pronovost (2008), plusieurs faits marquants sont relatés avec rigueur. Entre autres enjeux préoccupants, citons la forte valeur des quotas et la dette qui y est rattachée. Néan-moins, il est curieux de lire que « ce n’est qu’en

2007 que l’État a plafonné le prix du quota ». Oui, oui, l’État. Raccourci discutable.

Tout au long du chapitre agricole, on semble oublier que l’environ-nement d’affaires des agriculteurs

québécois dépasse largement nos frontières. Les secteurs laitier et avicole évoluent au

sein d’un système de gestion de l’offre pancanadien qui n’est pas imperméable aux réalités

mondiales. Les indus-tries céréalière

et porcine

opèrent dans un environnement planétaire qui les met en concurrence avec le Brésil, les États-Unis et le Danemark, pour ne nommer que ceux-là. On peut bien déplorer que « l’activité agricole (…) se soit enfoncée dans le productivisme », il se trouve toujours quelqu’un, quelque part, pour rehaus-ser la barre et offrir à prix compétitif un produit répondant aux exigences du consommateur.

De leur côté, les relations d’affaires au sein de la filière augmenteraient « la dépendance des pro-ducteurs à l’égard d’autres maillons de la chaîne ». Dans la réalité, les producteurs sont dépendants des transformateurs, et vice-versa. Les consom-mateurs finaux, dans les allées des épiceries, n’ont que faire d’un boisseau de blé, d’un bouvillon fini ou d’un poulet à 35 jours. Ils veulent du pain tran-ché, un steak d’entrecôte vieilli ou une poitrine assaisonnée. La qualité irréprochable, l’uniformité et le volume qu’exige le marché ne peuvent être offerts qu’avec une coordination verticale étroite des acteurs de la chaîne.

Il est curieux d’associer « agroalimentaire qué-bécois » et « dépossession », alors qu’Agropur, qui transforme la majorité de la production laitière québécoise, est exploitée par et pour ses quelque 3500 membres propriétaires, essentiellement qué-bécois. Association périlleuse, aussi, lorsque l’un des acteurs dominants en financement agricole au Québec est une coopérative, en l’occurrence le Mouvement Desjardins. Association qui relève d’une totale hérésie quand Olymel, qui abat et transforme près de la moitié de la production porcine québécoise, est dans la grande famille de La Coop fédérée, ancrée dans le Québec agricole depuis 93 ans et propriété des producteurs d’ici. Et comment parler de dépossession quand plus que partout ailleurs, les agriculteurs québécois sont propriétaires des terres qu’ils exploitent ? Sans doute de malheureux oublis des auteurs.

Un tel ouvrage serait incomplet sans sombrer dans le cliché de la « disparition de la ferme fami-liale ». En quoi une ferme familiale devrait-elle se limiter à telle ou telle taille ? À telle ou telle tech-nologie ? À tel ou tel partenariat d’affaires ?

Il faut remercier l’IRIS de s’intéresser à l’agriculture et à l’agroalimentaire. Seulement, une meilleure prise de conscience de l’environ-nement dans lequel l’agroalimentaire évolue – et évoluera – aurait grandement amélioré la qualité de l’ouvrage.

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LES ŒILLÈRESVINCENT CLOUTIER, AGRONOME, MBA, ÉCONOMISTE PRINCIPAL, LA COOP FÉDÉRÉE

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Page 51: Coopérateur - Avril 2015

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