coopérateur agricole février

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OGM Ils séduisent ou dérangent Lait Ferme du Murier récolte les honneurs Porc Faire face aux aléas de la production Bioproduits Un avenir prometteur se dessine FÉVRIER 2015

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Page 1: Coopérateur agricole Février

OGMIls séduisent ou dérangent

LaitFerme du Murier récolte les honneurs

PorcFaire face aux aléas de la production

BioproduitsUn avenir prometteur se dessine

FÉVRIER 2015

Page 2: Coopérateur agricole Février

dossier : CCR-151006 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR151006_RAM_ÉCOÉNERGÉTIQUE_2015_REV Janvier

123/01/15

100%titre : « RAM ÉCOÉNERGÉTIQUE »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Le Coopérateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : MV

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

* Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d’ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 2015 avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 1 Selon le segment des gros camions

2014 d’Automotive News. Caractéristique livrable disponible. 2 Selon des données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur. 3 Avec l’équipement approprié. 4 Affi rmation basée sur la longévité de la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988. Longévité basée sur les données tirées du recensement de IHS Automotive : Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2013, pour les années modèles 1988 à 2013 pour les grands camions vendus et disponibles au Canada au cours des 26 dernières années.

q q

En travaillant fort. Et intelligemment. Le Ram 2015 EcoDiesel offre une meilleure économie de carburant que le F-150 EcoBoost* grâce à des innovations telles que la transmission automatique

à 8 vitesses, et la suspension pneumatique Active-LevelMC aux quatre roues avec mode aero livrable, exclusive dans la catégorie1. La suspension pneumatique Active-LevelMC aux quatre roues

réduit automatiquement la garde au sol lorsque le camion atteint sa vitesse de croisière sur l’autoroute, favorisant ainsi l’aérodynamisme afi n d’améliorer la tenue de route et l’économie de carburant. Voilà une autre bonne raison qui explique pourquoi la fi délité des clients au RAM

est la plus élevée dans la catégorie des camions pleine grandeur2.

8,0 L/100 KM SUR ROUTE.

PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEQUE LE F-150 ECOBOOST*

SUSPENSION PNEUMATIQUEACTIVE-LEVELMC

AUX QUATRE ROUES EXCLUSIVE1

LA GAMMEDE CAMIONS

LA PLUS DURABLEAU PAYS4

REMORQUAGE 9 200 LB3

COUPLE 420 LB-PI

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CAMIONRAM.CA

QUE LE F-150 ECOBOOST

COMMENT DEVIENT-ON LE CAMION

LE PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUELE PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEJAMAIS CONSTRUIT* ?p p

LE RAM 1500

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CCR_151006_RamEcoener2015_CooperateurAgri_REV.indd 1 2015-01-23 10:28 AM

Page 3: Coopérateur agricole Février

Version Web : www.lacoop.coop/cooperateurVersion virtuelle : www.lacoop.coop/

cooperateurvirtuel

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26

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13

12

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ReportagesFemme engagée

12 Sylvie LacroixUne femme expérimentée au service de la coopération

Coopér ation

13 Le Colloque des coopératrices attire des perles !

Elles étaient plus d’une cinquantaine à participer à sa 14e édition.

Lait

14 Cultiver le succès, récolter les honneursLa Ferme du Murier révèle quelques-unes de ses bonnes idées.

Bovin

17 Battre le modèleJean-Yves Houle, de la Ferme Claudale, veut battre la ferme modèle ASRA sur tous les plans.

Porc

22 Filière porcine coopérativeProfession : vice-président aux ventes de viandes fraîches

Productions végétales

26 Du maïs de Neuville, ça pousse à NeuvilleLe maïs sucré, dont celui produit à la Ferme Degau, pourrait même obtenir une Indication géographique protégée.

Relève

32 Passionnément HolsteinJoël Lepage et Mireille Lavoie ont entamé une nouvelle vie en reprenant la ferme laitière Couturier.

Développement dur able

44 BioproduitsUn avenir prometteur se dessine

Acériculture

46 Dix secrets…Pour un sirop d’érable savoureux

Ferme du Murier récolte les honneurs 14

DossierEn couverture

36 Dossier OGMIls séduisent ou dérangent.

Éditorial – Billets

5 Entre nous*Denis Richard

8 Pause-pensée*Colette Lebel

10 Faits et gestes*Vincent Cloutier

Chroniques

4 Quoi de neuf ?

6 Méli-mélo

49 Dans nos coops

Articles techniquesPorc

20 Les aléas de la productionDes questions à vous poser pour bien évaluer votre situation

Volaille

23 Parlons d’eau…La gestion des abreuvoirs dans le poulet de chair

Productions végétales

29 MaïsConstruire son rendement (2e partie)

* For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

dossier : CCR-151006 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR151006_RAM_ÉCOÉNERGÉTIQUE_2015_REV Janvier

123/01/15

100%titre : « RAM ÉCOÉNERGÉTIQUE »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Le Coopérateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : MV

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

* Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d’ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 2015 avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 1 Selon le segment des gros camions

2014 d’Automotive News. Caractéristique livrable disponible. 2 Selon des données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur. 3 Avec l’équipement approprié. 4 Affi rmation basée sur la longévité de la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988. Longévité basée sur les données tirées du recensement de IHS Automotive : Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2013, pour les années modèles 1988 à 2013 pour les grands camions vendus et disponibles au Canada au cours des 26 dernières années.

q q

En travaillant fort. Et intelligemment. Le Ram 2015 EcoDiesel offre une meilleure économie de carburant que le F-150 EcoBoost* grâce à des innovations telles que la transmission automatique

à 8 vitesses, et la suspension pneumatique Active-LevelMC aux quatre roues avec mode aero livrable, exclusive dans la catégorie1. La suspension pneumatique Active-LevelMC aux quatre roues

réduit automatiquement la garde au sol lorsque le camion atteint sa vitesse de croisière sur l’autoroute, favorisant ainsi l’aérodynamisme afi n d’améliorer la tenue de route et l’économie de carburant. Voilà une autre bonne raison qui explique pourquoi la fi délité des clients au RAM

est la plus élevée dans la catégorie des camions pleine grandeur2.

8,0 L/100 KM SUR ROUTE.

PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEQUE LE F-150 ECOBOOST*

SUSPENSION PNEUMATIQUEACTIVE-LEVELMC

AUX QUATRE ROUES EXCLUSIVE1

LA GAMMEDE CAMIONS

LA PLUS DURABLEAU PAYS4

REMORQUAGE 9 200 LB3

COUPLE 420 LB-PI

q

CAMIONRAM.CA

QUE LE F-150 ECOBOOST

COMMENT DEVIENT-ON LE CAMION

LE PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUELE PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEJAMAIS CONSTRUIT* ?p p

LE RAM 1500

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sommaireFÉVRIER 2015

Page 4: Coopérateur agricole Février

PHO

TO:

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NC

S

La Coop Montmagny et La Coop Unicoop unissent leurs forces

La Coop Montmagny a annoncé, le 17 décembre dernier, que ses membres se sont prononcés en faveur d’un projet de fusion avec La Coop Unicoop, à l’occasion d’une assemblée extraordinaire organisée à ce sujet. C’est le 1er février 2015 que cette association entrera en vigueur.

Selon Jérôme Landry, président de La Coop Montmagny, la fusion avec Unicoop est la meilleure solution pour que les producteurs agricoles de la région et la clientèle soient encore bien servis dans les différents secteurs d’activité.

Création de Terapro, le professionnel de la terre Résultat d’un premier regroupement de six succursales de machinerie, dont

celles de La Coop des Bois-Francs à Victoriaville et à Nicolet, Machinerie CH était fière d’annoncer, le 26 novembre dernier, la création de Terapro. Regrou-pant à son tour les forces de trois entreprises reconnues dans l’industrie de la machinerie, soit Machinerie CH, Inotrac et Longus, Terapro devient ainsi le plus important distributeur New Holland de l’est du Canada et le plus important fournisseur Case Construction au Québec. Réunissant plus de 230 employés et 12 succursales, Terapro permettra aux trois partenaires d’augmenter leur pouvoir d’achat et leur expertise pour mieux servir leurs clientèles respectives, tout en maintenant leurs services de proximité sous une enseigne commune. Pour plus de renseignements, visitez www.terapro.ca.

1085

68-0

2-15

Volume 44, no 2,février2015

Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et Guylaine Gagnon rédactrice en chef 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur et Patrick Dupuis, agronome adjoint à l’édition 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Révision de texte Georges O’Shaughnessy enr.

Ont cOllabOré à ce numérO

Raymond Bernier, David Bessenay, Denis Caron, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Lucie Kablan, François Labrie, Élisabeth Lapointe, Colette Lebel, Patrick Leclerc, Nancy Malenfant, Nicolas Mesly, Stéphane Payette, Denis Richard, Francine Saint-Laurent, Jean Tanguay

ConCeption graphique

Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes : Pierre Cadoret, Michaël Guimond, Suzanne Turcot

Webmestre : Ricardo Silva

Photographies et illustrations : David Bessenay, Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Étienne Gosselin, Nicolas Mesly, Stéphane Payette, Francine Saint-Laurent

Photos de la page couverture : Istock et Ingimage Photomontage : Michaël Guimond

Impression : Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans Le Coopérateur agricole et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell, 450-661-8200 [email protected]

Abonnements Nadine Kadé : 514-384-6450 poste 3710 [email protected]

Coût d’abonnement (taxes incluses)Membres : 8,63 $/année (défrayé par la coopérative locale)Non-membres :

1 an : . . . . 25 $ 3 ans : . . . . . . . . . . . . . . . . 55 $2 ans : . . . 40 $ À l’étranger – 1 an : . . . . . 90 $

CorresPondance

Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :Le Coopérateur agricole C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Téléphone : 514 384-6450 Télécopieur : 514 858-2025Courriel : [email protected] Web : www.lacoop.coop/cooperateur www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

Dans l’ordre habituel : Daniel Riendeau, directeur général de Longus; Michel Robert, directeur général d’Inotrac; et Gilles Denette, directeur général de Machinerie CH.

Modification à la convocation de l’assemblée générale annuelle 2015

de La Coop fédéréePardécisionduconseild’administrationdeLaCoopfédérée,avisestparlesprésentesdonnéquela93eassembléegénéraleannuelledessociétairesdeLaCoopfédéréeauralieuauCentre Sheratonsisau1201,boulevardRené-LévesqueOuest,Montréal,provincedeQuébec,le 26 février 2015,à9heures.

Prenezégalementavisqu’unepropositiondemodificationaurèglementnuméro4,concernantl’électiondesmembresduconseild’administrationdeLaCoopfédéréeetunepropositiondemodificationaurèglementnuméro10concernantlemodedecalculdunombrededéléguésauquelontdroitlesAssociationsetlesSectionsauxassembléesgénéralesannuellesdessociétairesdeLaCoopfédéréeserontsoumisesàl’assemblée.

Lesecrétairegénéral,Me Jean-François Harel

4 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Q u o i d e n e u f ?

QUOI DE

Page 5: Coopérateur agricole Février

For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

PHO

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Denis RichardPrésident,LaCoopfédéré[email protected]

Avez-vousdéjàremarquéqu’ilyaunerelationentrelerendementdesprincipauxindicesboursiersetlatempérature?C’estquevoyez-vouslesdeuxmontentet

descendent sans que l’on puisse en prédire lecomportement,et lesdeuxsontenmesuredeprovoqueràl’occasiondescatastrophes,toutendonnantchaudàceuxquis’yintéressent.

Maisjen’avaispasl’intentiondevousparlerdelapluieetdubeautempsnidel’évolutionduprixdesgrains,maisbiendelaTournéeduprésident,effectuéeaumoisdejanvierdernier.

Depuisunequinzained’années,cettetournées’effectueaumoisdejanvier,cequinouspermetde rencontrer les conseils d’administration etlesdéléguésdescoopérativesaffiliéesetdeleurprésenter, avec tous les détails appropriés, lesrésultatsdel’annéeécoulée.Onyfaitégalementlepointsurlesgrandsdossiersetl’évolutiondumouvementcoopératifagricoledanssonensemble.C’estaussiunebonneoccasiondeprendrelepoulsdespréoccupationsdevosdirigeants.

Àenjugerparletypedequestionsposéescetteannée,j’enconcluquetoutnevapasmaldansleréseauLaCoop.Ilyabienentendudesinquiétudesauseindeplusieurscoopérativesdontlesrésultatsopérationnelsnesontpasaurendez-vousetquinepeuventpluscomptersurlesrachatsdecapitauxquiétaientgénéralementeffectuésparLaCoopfédérée.

Cesinquiétudesnelaissentcependantpasdeplaceàlaléthargieetplusieurscoopérativesontentreprisdespourparlersavecdescoopérativesvoisines pour mettre en commun certaines deleursactivitésafindebaisserleurscoûtsetd’êtreenmesuredesaisirdesoccasions.Danscertainscaslafusiondescoopérativesestégalementenvisagée.

Silesstructurescoopérativessontenmutation,laforcedelacoopérationagricole,elle,demeureintacte.Ettoussontaufaitqu’ilsensortirontplusfortetqu’àmoyentermeLaCoopfédéréeseraenmesuredecontribuerausuccèsduréseau,unefoisdigérélesrécentesacquisitionseffectuées.

La Tournée duprésident

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LaTournéeduprésidentpermetégalementauxacteursduréseauLaCoopdefairelepointsurlesgrandsprojetsdecelui-ci.Àcetégard,noussommes tous à même de constater le cheminparcouruaucoursdesdernièresannées.

LeprojetChrydalideenproductionsanimalesest pour ainsi dire terminé et si ses bénéficessemblentparfoismoinstangibles,onreconnaîtgénéralementqueleseffetsnégatifsdelacriseporcineauraienteubeaucoupplusd’impactssurnosactivitéssicettenouvellefaçondefairen’avaitpasétémiseenplace.

LeprojetFidelioestluiaussiderrièrenousetavecl’universnumériquequis’installe,sesbéné-ficesnefontquecommencer.LepartenariatétabliavecBMRsuitsoncoursettoutesnoscoopérativesetpartenairessontmaintenantapprovisionnésparcegroupe.

Bref, de l’action, il y en a eu au cours desdernièresannées,etjepeuxvousprédirequ’ilyenauraencorebeaucoupaucoursdesprochainesannéesparcequenotreenvironnementd’affairesévoluerapidement.

LaTournéeduprésidentestaussil’occasioncetteannéedefairelepointsurl’évolutiondelaplanificationstratégiqueduréseau,laquelletireàsafin,etquidevraitdébouchersurunplandedéploiementencoursd’année.C’estaussipourlesparticipantsl’occasiondeprendreconnaissancedesrecommandationsducomitéderéflexionsurlagouvernanceduréseau,concernantlesmodifi-cationsàapporteraurèglementsurl’électiondesmembresduconseild’administrationdeLaCoopfédérée,lesquellesserontsoumisesauxdéléguésàlaprochaineassembléegénéraleannuelle.

Brefbeaucoupdecontenuetdetransparence,desdiscussionsaniméesetunclimatqui,malgrélesincertitudes,demeuregénéralementsereinetpositif.Jenesauraisprédirel’avenirdescoursboursiers,niletempsqu’ilferamaisjepeuxdéfi-nitivementvousprédirequ’avecunetelleattitudedelapartdevosdirigeants,leréseauLaCoopseralàpourvousépaulerdansvosfermespendantbiendesannéesencore.

Bonnecontinuation!

E n t re n o u s

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 5

Page 6: Coopérateur agricole Février

Des robots dans les établissements de détail et les hôtelsL’entrepriseFellowRobotss’estassociéeaveclequincaillerLowe’spourledoterdesespremiersrobots,appelésOSHBots.Cesautomatesautonomessaventoùallerrécupérerlamarchandiseenmagasin,circulentdanslesallées,interagissentenplusieurslanguesaveclesclientsetlesaidentàoptimiserleurvisite.Desrobotsgardiens(lesNightscapeK5etK10)sontégalementà«pied»d’œuvrepoursurveillerlesmagasinsendehorsdesheuresd’ouverture.Enfin,danslesecteurdel’hôtellerie,lerobotBotlr,véritablevaletdepied,distribuebrossesàdents,journauxetautresobjetsdirectementàlachambredesrésidantsdel’hôtel.(Peterdiamantis.com)

2014, une année record pour la production mondiale de céréalesLesdernièresindicationsconfirmentquelaproductioncéréalièremondialedevraitatteindreunniveaurecorddeplusde2,5milliardsdetonnesen2014.DopéepardesconditionsculturalesfavorablesenEuropeetuneproductionrecorddemaïsauxÉtats-Unis,laproductioncéréalièredevraitatteindreplusexactement2,532milliardsdetonnes(enincluantlerizusiné),soit0,3%deplusqu’en2013,selonledernierrapportPerspectives de récoltes et situation alimentaire,delaFAO.Puisqu’elledépasseral’utilisation,cetterécoltecéréalièremondialedevraitsetraduireparuneaugmentationdesstocks,quiatteindraientleurplushautniveaudepuis2000.Elledevraitégalemententraînerunehaussede25,2%duratiomondialstocks-utilisation,soitsonplushautniveaudepuis13ans.(FAO) Union européenne :

instauration des nouvelles règles d’étiquetageLe 13 décembre dernier a marqué l’entrée envigueur des nouvelles règles d’étiquetage desdenréesalimentairesdansl’Unioneuropéenne.Notamment,l’indicationobligatoiredupaysd’ori-ginedesviandesfraîchesporcine,ovine,caprineetdevolaille.Rappelonsquelesnouvellesrèglesd’étiquetageontétéadoptéesparleParlementeuropéenetleConseilen2011.Ainsi,lesexploi-tantsdusecteuralimentaireontobtenuundélaidetroisansafindepassersansheurtaunouveausystème d’étiquetage. En outre, le règlementautoriselacommercialisationdesdenréesalimen-tairesmisessurlemarchéouétiquetéesavantle13décembre2014,jusqu’àépuisementdesstocks.(écho-Porc)

Le saviez-vous ? Ilyaenviron10000fermesovinesauCanadaquiproduisent,autotal,plusd’unmilliond’agneaux,debrebisetdebéliersparannée.(The Canadian Co-operator)

Pour déneiger, Montréal préfère le maïs à la betteraveAprèslejusdebetterave,laVilledeMontréalsetournemaintenantverslemaïspourfairefondrelaglacesursestrottoirs.Lebonvieuxseldedégla-çageutilisépourrendrelestrottoirssécuritairesvitunepetiterévolutiondepuisquelquesannées.Onlemélangeàcertainsproduitspourlerendrebeaucouppluscollant,afinqu’ilrestesurplacelorsqu’onl’appliqueaulieuderebondir,cequienaméliorel’efficacité.Certainsarrondissementsontmisàl’essailejusdebetteravecommeproduitpourhumidifierleseldedéglaçage.Maisle«seldebetterave»présenteuninconvénientmajeur:sonodeurdésagréable.Uneentreprisetenteactuel-lementderéduirel’odeurdégagéeparcesel,maisenattendant,lesarrondissementsontabandonnélejusdebetteravepouradopterunsubstitut,soitlerésidudemaïs.D’autresproduitsplusefficacesqueleselexistentsurlemarché,maisilscoûtent10 fois plus cher. Montréal entretient près de10000kmdevoiesroutières.(La Presse)

Cuisiner, c’est manger plus sainement Mêmelorsqu’ilsnecherchentpasàperdredupoids,lesgensquicuisinentleplusàlamaisonsontceuxquis’alimententlemieux,conclutuneétudedel’Univer-sitéJohnsHopkinspubliéedanslarevuePublic Health Nutrition.Pourarriveràcetteconclusion,lesscientifiquessesontbaséssuruneenquêteréaliséeauprèsde9000Américainsde20ansetplusquionttenuunregistredétaillédeleuralimentationpendant30jours.Leschercheursontconstatéquelespersonnesquicuisinaientpeu,soitunefoisoumoinsparsemaine,consommaientdavantagedecalories,dematièresgrassesetdesucresquecellesquipréparaientleurdîneràlamaisondesixàseptfoisparsemaine.(Santé Blog)

6 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

M é l i - m é lo

Page 7: Coopérateur agricole Février

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Page 8: Coopérateur agricole Février

Une visite àMondragon

ucœurduPaysbasqueespagnol, lesiègesocialduGroupeMondragonrespirelapros-périté.Noussommesreçusdansunepetitesalledecinématoutàfaitdouillette,ilyades

œuvresd’artsurlesmurset,dansunhallvasteetlumineuxoùnousnousattardons,trôneunemaquettedugrandcomplexedeMondragon.Onnousexpliquebrièvement:«Ici,undenossuper-marchés;là,undenoscentresderecherche,puisundesbâtimentsdenotreuniversité;parlà,unedenosusines…»

Mondragon. Mythique Mondragon. Voilàungroupecoopératifrésolumentengagédanslemarché.Sesinstallations,disperséessurtouslescontinents,génèrentdesrevenusd’environ12,6 milliards d’euros (17,7 milliards$ CA). Sesactivités sont regroupées sous quatre grandssecteurs:lafinance,l’industrie,ladistributionet…laconnaissance!Quelque74000travailleursygagnentleurpainquotidien.Devantlegigantismedel’entreprise,ons’attendraitàunpeudelourdeuradministrativemais,aucontraire,onconstatequeleGroupeprésenteunmodèled’affairesagile,flexibleetextrêmementinnovateur.

Agile et flexible, parce que le Groupe estfortement décentralisé. C’est un conglomératinversé,constituéd’entitésautonomesetindépen-dantesreliéespardesstructuresdecoordinationtrès légères, qui assurent la gestion de l’inter-coopération. La centaine de coopératives detravailleurs propriétaires du Groupe sontspécialiséesetlimitentleurtaillepourpréserverlaproximitéinterne.Ladiversification,toutcommelacroissance,c’estparleréseauqu’onl’obtient.Ainsi,lesnouvellesactivitéssedéveloppentparlamisesurpieddenouvellescoopératives,toujoursautonomesetindépendantes,maissoutenuesparl’ensembleduGroupe.

Danscemodèled’affaires,l’intercoopérationestaucœurdelastratégie:lestravailleurscirculentd’unecoopérativeàl’autre,l’argenttransitepardes prêts entre coopératives (garantis par le

AFor English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

PHO

TO:

MA

RTIN

ED

OYO

N

Colette Lebel,agronomeDirectrice des affaires coopérativesLa Coop fédéréeCourriel:[email protected]élécopieur:514850-2567

siègesocial)etlaconnaissancesepartagedanslesactivitéscommunesd’éducation,derechercheetdedéveloppement.Cetteextraordinairecombi-naisond’actifspermetd’innoveràfond.En2012,19%duchiffred’affairesaétéréaliségrâceàdesproduitsquin’existaientpascinqansauparavant.Aujourd’hui, leGroupedétient467brevets,etplusde1600chercheursàpleintempstestentdenouvellesidées,denouveauxproduits.

Côtégouvernance,lasolidaritéestlemaîtremot.Unerègledenon-concurrenceinterneaétéétablieetestrespectée.Touslesmois,lescoopé-rativesacheminentleursétatsfinanciersausiègesocialpourpermettreunbalisagerigoureux.Deplus,unepartiedesexcédentsestverséeannuelle-mentdansunfondsdesolidarité,auquelpeuventavoiraccèslescoopérativesendifficulté,aprèsqueleursmembrestravailleurs,biensûr,ontconsentidesajustementssurleurspropressalaires–onestsolidaireslesunsdesautres,oui,maisonestd’abordresponsableschacunchezsoi.Onnousconfirmeenoutrequeleratioentreleplusbasetleplushautsalarién’excèdejamais1pour6danslescoopérativesduGroupe.

Maisiln’yariendeparfaitencebasmonde!Et les critiques à l’égard de Mondragon visentgénéralementlefaitqu’ilyexistedeuxclassesdetravailleurs:lestravailleursmembres,danslescoopérativesduGroupe,etlestravailleursnonmembres,dansdesusinesacquiseshorsdupays.Oncomprendraqu’implanteruneculturecoopé-rativelàoùiln’yenajamaiseuesttoutundéfi,puisqu’unecoopérativeseconstruita prioriparunepriseenchargedumilieu.

Non,leGroupeMondragonn’estpasparfait.Maisilexpérimente,ilose,ilprocèdeparessais-erreursetilcontinued’avancer.Ilestaniméd’unidéal,faisantdel’éducationsaclédevoûte.Pourlapetitehistoire,rappelonsqueMondragonestnéd’uneécoleetqu’aujourd’huiuneuniversitécoopé-ratives’yrattache.Cen’estpasanodin.D’ailleurs,àl’entréedusiègesocial,onpeutlireunecitationdupèreArizmendiarrieta,sourced’inspirationpourMondragon:«Pourdémocratiserlepouvoir,ilfautsocialiserlesavoir.»Voilà.Toutaétédit.

8 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Pau s e - pe n s é e

Page 9: Coopérateur agricole Février

Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec

Colloque sur l’établissement et le retrait en agriculture

Et si chaque relève avait son cédant?

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Page 10: Coopérateur agricole Février

Fa i ts e t g e s t e s

Par Vincent Cloutier, agronome, MBA

Économiste principalLa Coop fédérée

[email protected]

Beaucoup d’intervenants, surtout des économistes – votre humble serviteur plaide coupable –, continuent pourtant à se servir de cet indicateur. Mais quelle solution de rechange avions-nous ? Le

département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) est venu à notre rescousse. Il a élaboré un nouvel indicateur, le midpoint, que nous tra-duirons par point milieu. Appliqué au secteur des grandes cultures aux États-Unis, le point milieu représente la taille de ferme au-dessus de laquelle on retrouve la moitié des hectares cultivés. Pour l’année 2011, l’indicateur se situait à 400 ha. Cela signifie que les fermes de 400 ha et plus regroupent la moitié des superficies en grandes cultures aux États-Unis. Comme l’indique le graphique, la taille moyenne des fermes de grandes cultures états-uniennes a stagné au cours des 30 dernières années. Pendant la même période, le point milieu a été multiplié par deux. On constate qu’en se fiant à des moyennes, on passe à côté de la réalité.

Puisque la moyenne fait perdre de vue la réa-lité fondamentale associée à la consolidation, il devient intéressant d’appliquer le calcul du point milieu au Canada et au Québec. Pour l’évaluer de façon précise, un accès aux données sources serait nécessaire. Peut-être un jour nos grandes boîtes de statistiques s’y lanceront-elles. Entretemps, on peut procéder à de bonnes approximations en se servant des données de recensement, qui classent les entreprises selon différentes strates de revenus.

À l’échelle canadienne, 6 % des entreprises agricoles génèrent la moitié du revenu agricole. La concentration est un peu moindre au Québec, où la moitié de la production est assurée par 2400 fermes (8 %). Il n’est pas faux de prétendre que le Québec compte près de 30 000 fermes ni que leur revenu moyen est de 250 000 $ par année. Mais on obtient un bien meilleur portrait de la population agricole en rappelant que le point milieu y est de 800 000 $. C’est-à-dire que les fermes générant des revenus de 800 000 $ et plus annuellement comptent pour la moitié des revenus agricoles. Instinctivement, les interve-nants qui gravitent autour du monde agricole sont sensibles à cette réalité. Ne pas l’être mènerait à des orientations stratégiques erronées.

La tendance à la consolidation, lourde ici comme ailleurs, n’est appelée qu’à se poursuivre. Ralentie ou accélérée au gré des tendances de marchés ou bien par l’effet des politiques agri-coles, elle continue de s’exprimer, catalysée par les forces indomptables de l’économie de marché. Puisque les économies de taille existent (toutes choses égales par ailleurs, une grande entreprise génèrera de meilleurs bénéfices qu’une plus petite), la logique mathématique la plus élémen-taire amène à conclure que, plus que jamais, la moyenne ne veut plus rien dire.

C’est devenu un cliché : ici comme ailleurs, il y a de moins en moins d’entreprises agricoles, et leur taille augmente. L’analyse des données confirme aussi que la distribution des entreprises, selon leur taille, change beaucoup. Conséquence pour les amateurs de données : la moyenne devient progressivement insignifiante.

PHO

TO:

PIER

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Quand la moyenne neveutplusriendire

1982 1987 1992 1997 2002 2007Source : USDA

• Point milieu, terres cultivées

Acres1200

1000

800

600

400

200

0

• Moyenne, terres cultivées

Superficie en culture d’une ferme américaine : point milieu et moyenne

À l’échelle canadienne, 6 % des entreprises agricoles génèrent la moitié du revenu agricole.

10 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Page 11: Coopérateur agricole Février

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Page 12: Coopérateur agricole Février

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IX

Propriétaire d’une garderie en milieu familial, Sylvie Lacroix offre depuis 23 ans un service essentiel et très apprécié des jeunes familles de la municipalité d’Adstock, en Chaudière-Appalaches. Secondée par deux employées à temps partiel, elle y accueille neuf bambins chaque jour.

lle-même mère de deux grandes filles, aujourd’hui âgées de 21 et 23 ans, elle est également reconnue pour son engagement communautaire. Administratrice de La Coop

St-Méthode depuis 2012, elle a notamment dirigé le comité de parents de l’Organisation des terrains de jeu (OTJ) de Saint-Méthode pendant 10 ans et siégé au conseil d’établissement de l’école aux Quatre-Vents pendant 5 ans, en plus de mener diverses activités de financement avec son époux, qui est chef pompier.

Si elle aime s’engager, c’est d’abord parce que cela lui permet de travailler en équipe et de faire partager des idées à d’autres personnes, résume-t-elle. « Ensemble, nous avons plus de force », fait valoir cette Méganticoise d’origine, établie dans le secteur de Saint-Méthode, à Adstock, depuis 26 ans.

E

Son expérience comme entrepreneure et comme bénévole de longue date l’a bien préparée à jouer son rôle au conseil de sa coopérative, selon elle. « Je savais un peu dans quoi je m’embar-quais », confie-t-elle. D’autant plus qu’elle en était membre depuis longtemps et que son beau-père, Lucien Tardif, avait été administrateur pendant près de 25 ans.

Elle reconnaît cependant avoir un peu « patiné » au début de son mandat au sein de cette coopérative de consommation de 402 membres, qui exploite une épicerie Bonichoix et une quin-caillerie Unimat. « Il y a de nouvelles choses à apprendre dans chaque organisation, remarque-t-elle. Mais comme on dit : l’essayer, c’est l’adopter ! »

Aux dires de Chantal Cloutier, directrice par intérim de la coopérative, Sylvie Lacroix s’implique beaucoup dans la vie associative. À titre d’exemple, c’est elle qui représentait les cinq administrateurs dans le comité organisateur du 75e anniversaire, célébré en 2013. La dirigeante a notamment sollicité des commandites pour financer les activités et la plaque commémorative du 75e. Elle a aussi retrouvé des vidéos qui ont rappelé d’émouvants souvenirs aux membres de cette entreprise, qui a d’abord eu une vocation agricole avant de changer d’orientation, en 2000.

Elle a par ailleurs apporté plusieurs nouvelles idées au conseil. Entre autres choses, c’est elle qui a incité l’épicerie à élargir son offre de plats prêts à manger et préparés sur place. Mettant à profit sa grande connaissance des enfants, elle a aussi instauré des concours de dessin et de bricolage à leur intention, en plus de se charger elle-même de décorer la devanture du magasin à chaque fête de l’année pour la rendre plus attirante. « Si on va chercher les enfants, les parents vont suivre », a-t-elle fait valoir auprès de ses collègues. Le grand succès de la Fête de la citrouille, qui a sensible-ment augmenté l’achalandage de l’épicerie, lui a d’ailleurs donné raison.

En convalescence, après un mois d’hospitali-sation, lors de l’entrevue accordée au Coopérateur, elle avait bien hâte de rouvrir son service de garde et de reprendre ses activités. Arrivant au terme de son premier mandat d’administratrice, elle souhaite de tout cœur que sa santé lui permette de servir encore plusieurs années. « Mon objectif est de contribuer à améliorer l’offre de notre coopérative, tout en m’assurant qu’elle demeure abordable pour tout le monde », conclut-elle.

12 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Fe m m e e n g ag é e

Par Hélène Cossette

Une femme expérimentée auservicedelacoopération

Page 13: Coopérateur agricole Février

Le Colloque des coopératrices attire des perles

Jeunes et moins jeunes, elles étaient plus d’une cinquantaine à participer à la 14e édition du Colloque des coopératrices, qui a eu lieu à Bécancour en novembre dernier. Entrepreneures-nées, femmes de tête, elles possèdent toutes les qualités qui font d’elles des candidates de choix pour siéger au sein d’un conseil d’administration.

a présence de ce beau potentiel féminin ne pouvait mieux tomber, puisqu’il y aura une élection en février pour remplacer Sophie Bédard, qui tire sa révérence après avoir occupé le poste d’adminis-

tratrice du territoire 8 depuis 2006. Un poste provincial réservé à une femme au sein du conseil d’administra-tion. Or, un des objectifs du colloque est de réfléchir à la relève. Le thème « La démocratie, on en parle ! » était approprié dans les circonstances. Les questions soulevées : ce poste doit-il demeurer ? Devrions-nous conserver le même mandat ?

Les participantes étaient unanimes : le poste doit être conservé. Elles ont même proposé qu’il soit bonifié. Sophie Bédard et Muriel Dubois ont été invitées à parler de leurs expériences comme administratrices et de la nature de leur fonction. Notre administratrice sortante a dit qu’elle partait avec un bagage rempli de beaux souvenirs et d’expériences enrichissantes. Elle a appris beaucoup de choses grâce à l’expertise de personnes compétentes que son poste lui a permis de connaître. Des connaissances dont elle a su tirer profit en les appliquant dans sa propre entreprise d’alors, une ferme porcine située à Sainte-Praxède.

LTexte et photo de Francine Saint-Laurent

Elles se portent candidatesPour donner aux coopératrices un avant-goût de

ce à quoi peuvent ressembler les préparatifs si elles décidaient de se porter candidates, on a organisé des ateliers coopératifs à la fin du colloque de deux jours pour simuler la préparation d’une candidature. Cela a porté ses fruits, puisque deux coopératrices, Marlène Thibodeau et Kathy Fraser, ont manifesté de l’intérêt pour l’aventure électorale à La Coop fédérée et sont en réflexion.

Le colloque annuel vise également à favoriser le réseautage entre femmes. Voilà pourquoi la pre-mière journée a été consacrée à la visite du Centre de la Biodiversité du Québec (Bécancour) et à un souper dans un restaurant afin de briser la glace. Il s’agit d’une formule qui marche. La preuve ? C’est que les coopératrices n’ont pas tardé à discuter – dans une ambiance tout à fait chaleureuse – de points impor-tants, à faire part de leurs opinions et de leurs idées, à faire des échanges fructueux, à tisser des amitiés et à prendre conscience des nombreuses qualités qu’elles peuvent mettre au service de leur coopérative et de La Coop fédérée.

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 13

C o o p é r at i o n

Page 14: Coopérateur agricole Février

Cultiver le succès, récolterleshonneursPrix, concours, honneurs… La Ferme du Murier, de Saint-Édouard-de-Lotbinière, connaît la recette secrète du succès. Elle a accepté de révéler quelques-unes de ses bonnes idées.

Avec deux jeunes enfants, une maison en rénovation, une conjointe policière et trois productions agricoles différentes à gérer et à s’approprier (laitière, porcine et céréa-

lière, bonnes pour respectivement 50, 25 et 25 % du chiffre d’affaires), Bruno Soucy a toujours une liste de tâches bien remplie. Malgré tout, il réussit et prospère, comme si le succès attirait le succès. Mais comment a-t-il lancé la spirale de la réussite ?

D’abord, par des concours comme celui de la meilleure augmentation de MCR de troupeau du Club Ayrshire de Lotbinière, une mirobolante augmentation de 91 points cette année, bonne pour le droit d’exposer le trophée durant une année dans le bureau.

Ensuite, par une très convoitée plaque de Maître-éleveur, fruit de 10 années de travail assidu sur les choix d’élevage et la gestion du troupeau.

Enfin, par des concours relevés comme celui des Jeunes agriculteurs d’Élite, qui a couronné la Ferme du Murier lauréate québécoise.

Ce n’est pas d’hier qu’on court les concours chez les Soucy. Dès les années 1960, le grand-père de Bruno, Fernand Soucy, participait à des jugements laitiers majeurs comme ceux de Trois-Rivières ou

Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome,M.Sc.

14 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

L a i t

Page 15: Coopérateur agricole Février

Des perspectives nouvellesLes expressions « sortir du cadre » et « thinking outside the box » (penser différemment) siéent bien à Bruno Soucy. Utiliser des méthodes de résolution de problèmes non traditionnelles fait partie de sa philosophie. Comment ? Premièrement, en s’aérant l’esprit en dehors de l’entre-prise, pour mieux y revenir. « J’ai des chums à qui raconter mes problèmes et qui me racontent les leurs, question de dédramatiser », dit Bruno. Le hockey du lundi et les sushis ou la poutine avec la famille et les amis permettent éga-lement de ventiler.

Il y a aussi Hélène. Malgré sa carrière de policière et son oc-cupation de maman, Hélène St-Pierre s’implique à la ferme quand son horaire, variable, le permet. Sa complicité dans les activités quotidiennes a du bon, pense celle qui ne vient pas du milieu agricole. « Ça me permet de connaître les réalités, tout en offrant à Bruno des idées qui ont du recul. »

Québec. Dans la décennie suivante, le patriarche se rendait en Suède, au Danemark, en Norvège et en Angleterre, pour écumer ces pays de leurs meilleurs sujets de race pure, créant un cheptel de reproduction par la suite reconnu dans les congrès et les encans canadiens et états-uniens. Encore aujourd’hui, l’achat d’une bonne vache tous les ans et le travail assidu sur la génétique permettent de se rendre aussi loin qu’à la Foire royale d’hiver de l’agriculture (la « Royale »), à Toronto, pour pré-senter des animaux.

Bref, d’un succès à l’autre, un cercle vertueux s’installe, comme un goût de se surpasser. Même des concours de champ avec des compères de la Société d’agriculture de Lotbinière créent une saine émulation, un climat ni trop ni moins compétitif.

À l’étableL’étable actuelle, rénovée et améliorée,

convient très bien à l’élevage en stabulation entravée. Mais comment profiter des nouvelles technologies de monitorage des animaux élevés en stabulation libre ? Avec le nouveau système Heatime offert par le CIAQ depuis 2012 (environ 200 systèmes installés à ce jour), le suivi de la santé et de la reproduction du troupeau s’en trouve accru. « Améliore ce que tu contrôles », résume sagement Bruno Soucy, du haut de ses 31 ans.

Hausser les revenus, donc, par exemple en saisissant des occasions de vente d’embryons à l’international ou de taureaux aux centres d’insémination, mais aussi grignoter les coûts, en échangeant des embryons avec un ami pro-ducteur d’une autre région, question de rebrasser la grande soupe génétique.

Dernier exemple : la ferme fait affaire avec la scierie locale pour sa litière, en allant y chercher directement de la sciure au moyen d’une boîte à ensilage modifiée pour faciliter la manutention.

Aux porcheriesEn 2011, en pleines turbulences économiques,

les Soucy font preuve d’une certaine audace en transformant leurs maternités en engraissements (1500 places, deux bâtiments). Devant un manque de main-d’œuvre criant, on décide d’installer des balances-trieuses, passage obligé pour les porcs pour se rendre à l’aire d’alimentation. Un système qui mesure avec précision les performances zoo-techniques, mais qui est légèrement plus coûteux : les porcs, qui dépensent plus d’énergie à marcher, ont une conversion alimentaire plus élevée. Malgré tout, cette sous-performance ne rivalise pas avec le coût de la main-d’œuvre nécessaire pour peser et trier les animaux. « Sans parler de ma qualité de vie », ajoute Bruno.

Le gestionnaire planche actuellement sur une solution imaginative pour l’épandage du lisier. Pre-mièrement, il entend chiffrer la valeur économique du lisier de ses trois porcheries. Deuxièmement, il songe à vendre ou à donner le lisier de ses trois porcheries pour en acheter la même quantité, brassée et transportée en bordure de ses champs pour moins cher que ce qu’il paie lui-même afin de se défaire de ses déjections porcines. Une idée folle de prime abord, mais c’est ce genre de douce certitude qu’aime bousculer le producteur. u

« Heureux sont les gens qui vivent de leur passion », déclarait le couple lors de sa présentation au volet québécois du concours Jeunes agriculteurs d’Élite. Si concilier une carrière d’entrepreneur agricole, une carrière de policière et des occupations de père et de mère d’Émile et Angèline n’est pas de tout repos, Bruno Soucy et Hélène St-Pierre y arrivent, récoltant au passage des honneurs pour les concours auxquels ils participent.

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 15

Page 16: Coopérateur agricole Février

L’alimentation du troupeau

Génisses (0 à 6 mois)Goliath 21

Génisses (6 à 14 mois)Goliath 45AUMaïs humide

Génisses (14 mois et plus)Tourteau de soyaMaïs humideMinéral 14-9

Tarissement Tourteau de soyaMinéral VT7-3C

Préparation au vêlageTransilac 25Maïs humideRTM des vaches en lactation

Vaches en lactation (alimentées avec RTM de base et individuellement selon la production, le stade de lactation, l’âge, l’état gestationnel et la condition de chair)

Groupe 120,3 kg d’ensilage de maïs conditionné16,6 kg d’ensilage de foin (22 % PB)0,5 kg de foin sec de première coupe1,5 kg de supplément Synchro 42141,75 kg de tourteau de soya6 kg de maïs humide460 g de minéral 18-5 T

Groupe 221,2 kg d’ensilage de maïs conditionné17,4 kg d’ensilage de foin (22 % PB)0,5 kg de foin sec de première coupe1,9 kg supplément de tourteau de soya4,5 kg de maïs humide460 g de minéral 18-5 T

Groupe 322,1 kg d’ensilage de maïs conditionné18,1 kg d’ensilage de foin (22 % PB)0,5 kg de foin sec de première coupe0,8 kg de tourteau de soya0,7 kg de maïs humide280 g de minéral 18-5 T

À l’étable, la Ferme du Murier profite de l’expertise de l’agronome Chantal Dubois, de La Coop Parisville, alors qu’Élyse Groleau (sur la photo), technologue de la même coopérative, conseille la ferme pour ses productions végétales.

Au champEn plus des certitudes, Bruno bouscule les pré-

jugés. Connaissez-vous les coûts de production de vos fourrages ? C’est le cas du producteur, qui a préféré acheter 400 grosses balles pour taures et vaches taries plutôt que les faire lui-même, vu le prix du foin sur le marché, qui est inférieur à son coût de production. « J’ai eu l’air d’un lâche. C’est encore tabou d’acheter du foin », exprime Bruno. « Il faut savoir voir les bonnes occasions au bon moment », évalue plutôt sa conjointe, Hélène St-Pierre. Libérer des prairies aura même permis de cultiver plus de soya, une culture commerciale payante.

Pour ses 185 hectares en culture, l’homme fait montre de la même rationalité, d’abord en instaurant des conditions gagnantes pour de bons rendements (drainage des terres, correction du pH des sols, nive-lage des surfaces), ensuite en dépoussiérant le plan de culture. Si le maïs (grain et ensilage) et le soya (consom-mation humaine) composent 80 % de l’assolement, les céréales et les cultures intercalaires s’implantent après le soya ou l’avoine dans le cas du blé d’automne et entre les rangs de maïs dans le cas du ray-grass.

Au firmamentDes décisions d’affaires ? Ce n’est pas d’hier que

Bruno doit en prendre, lui qui jongle avec des budgets et assume des choix depuis qu’il a 15 ans. « Le plus beau cadeau qu’un père puisse faire à son fils, c’est de lui faire confiance », illustre l’agriculteur. Son père, Alain, ancien maire de Saint-Édouard-de-Lotbinière, a été emporté au printemps 2014 d’une récidive de leucémie aiguë.

Alain, une étoile de plus au ciel, qui veille d’en haut sur les succès de la famille Soucy.

Fier de montrer qu’il participe aux travaux quotidiens, Émile, six ans, a pris la pose, avant de continuer à repousser la ration devant les fortes productrices.

Avec trois productions agricoles différentes à gérer et à s’approprier (laitière, porcine et céréalière, bonnes pour respectivement 50, 25 et 25 % du chiffre d’affaires), Bruno Soucy a toujours une liste de tâches remplie. Malgré tout, il réussit et prospère avec des manières de penser et des pratiques de gestion qui sortent des sentiers battus.

16 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Page 17: Coopérateur agricole Février

MLa rentabilité d’une entreprise engagée dans la production bovine est au cœur des préoccupations des producteurs québécois. Jean-Yves Houle, de la Ferme Claudale, à Princeville, affronte ce défi avec une philosophie de guerrier. Il veut battre la ferme modèle ASRA sur tous les plans.

Texte et photos de Stéphane Payette,T.P.

Battre la ferme modèlesurtouslesplans

eneur d’une entreprise dotée d’un troupeau de plus de 400 vaches de boucherie et de 100 taures de reproduction, Jean-Yves utilise sa vaste expérience et ses années d’études

pour se construire un plan d’affaires efficace. Sa stratégie consiste à concentrer ses dépenses afin de maximiser ses revenus. Il apporte une attention soutenue à tous les détails pour obtenir le plein potentiel de chaque secteur, de la génétique à l’alimentation.

Ses animaux sont issus d’un croisement de trois races : Angus, Simmental et Charolais.

Deux objectifs majeurs ont influencé ce choix. « J’ai choisi trois races parce que, dans un premier temps, les veaux qui en sont issus répondent au besoin du marché. Cela dit, je n’ai pas de parti pris pour une race en particulier. Ce ne serait pas rentable pour mon entreprise de le faire. De plus, un triple croisement apporte entre 23 et 27 % plus de vigueur hybride qu’un croisement de race pure. C’est un enjeu majeur », dit le producteur de la région Centre-du-Québec.

Même chose pour la sélection des animaux. Ce ne sera pas la plus belle taure qui sera choisie

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 17

B ov i n

Page 18: Coopérateur agricole Février

pour assurer la relève, mais bien celle qui a le plus de potentiel. « A priori, une taure doit vêler le plus souvent possible dans sa vie. Nous faisons un test de développement des ovaires vers 12 mois. Les taures qui ont manifesté des chaleurs à partir de 10 mois seront souvent plus productives que celles qui débutent à 15 mois. » Cette façon de faire est liée au souci de Jean-Yves Houle de produire des animaux adaptés au marché. « Le consommateur veut des pièces de viande moins grosses de nos jours. Nous appelons ça le frame score [pointage des gabarits]. Ici, nous produisons des veaux de ce modèle. Ça fait des années que je travaille là-dessus. »

Alimentation, hivernage et pâturageParmi les postes de revenus et de dépenses

susceptibles d’affecter la rentabilité de son entre-prise, Jean-Yves Houle a longuement planifié son bâtiment et le mode d’alimentation. Titulaire d’un bac en relations industrielles et marketing de l’Université Bishop, ses connaissances de la langue de Shakespeare l’ont amené à siéger à des comités du CIAQ (Centre d’insémination

artificielle du Québec) ainsi qu’à L’Alliance Semex, au début des années 1990. Il a pris part à beaucoup de voyages agricoles dans le but de s’inspirer de méthodes d’un peu partout en Amérique du Nord.

Pour bâtir sa grange, il y a mis le temps ! « J’ai commencé par planter un piquet dans le champ et je vérifiais toutes les heures où se trouvait le soleil. Ainsi, j’ai pu construire en maximisant l’utilisation du soleil. Ça ne coûte rien, le soleil, et il travaille pour toi. Mes divisions et ma rallonge au-dessus de la mangeoire, tout a été pensé pour maximiser le taux de gain et le sevrage des veaux. »

Sur le plan de l’alimentation, même approche. La ferme utilise un peu plus de 4000 tonnes d’ensi-lage de maïs et plus de 2000 balles de foin enro-bées de 1000 kg ou plus, selon l’humidité. Tout est entreposé à l’extérieur pour diminuer les coûts. « J’ai opté pour un silo-fosse de 40 pi [12 m] de large sur 300 de long que je recouvre d’une toile de plastique. Ça me coûte environ 2000 $ par an. Un silo-fosse en béton [bunker], c’est environ 200 000 $. J’ai investi dans ma connaissance là-dessus. J’ai appris à compacter mon ensilage de la bonne façon. Je n’ai pratiquement pas de pertes. Pour mes balles, c’est la même chose. Je fais des 6 pi sur 4. Si tu fais le calcul, je peux mettre trois fois plus de foin pour seulement 50 % de plus de matériel que dans une 4 pi sur 4. »

Les vêlages sont synchronisés en été aux pâturages afin de maximiser le bâtiment. L’été, il sert à la semi-finition pendant que les vaches s’occupent des rejetons aux champs. Un système de 16 enclos, avec en moyenne 30 vaches chacun, offre une alimentation d’été de premier plan.

Les travaux à forfait figurent également dans le plan de maximisation des dépenses. Jean-Yves, aidé de son stagiaire, Steven Tourigny, et de son fils, Jérémy, s’occupe uniquement de la récolte des balles. Les labours, le hersage, les semis du maïs,

La Ferme ClaudalePlus de 400 vaches-veaux100 taures de reproductionUne moyenne de 0,9 veau sevré

par vacheTrois races : Angus, Simmental

et CharolaisPlus de 4000 tonnes d’ensilage

de maïsPlus de 2000 balles rondes

6 pi x 4100 ha d’ensilage de maïs100 ha de plantes fourragères0,4 ha de pâturages par vache

Les travaux à forfaitLaboursSemis de maïs Récolte d’ensilage de maïsHersagePulvérisationsÉpandage des fumiersTransport d’animaux

Jean-Yves Houle a longuement planifié son bâtiment et le mode d’alimentation.

Le silo-fosse de plus de 4000 tonnes d’ensilage de maïs a été fabriqué pour le meilleur coût possible.

18 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Page 19: Coopérateur agricole Février

les applications des produits de protection des cultures, la récolte de l’ensilage de maïs, l’épan-dage des fumiers et le transport des animaux sont tous exécutés par des forfaitaires. Une façon de mettre l’accent sur les secteurs les plus payants. « Si je finis de semer le maïs deux semaines plus tard parce que je suis mal équipé, je perds trop de rendement. Si je m’équipe, je perds de l’efficacité en étant trop endetté. Je maximise le forfait et mes interventions. »

Le modèle de gestion de la ferme de Jean-Yves Houle lui permet de vendre année après année tout près de 400 veaux. Cela représente une moyenne de 90 % des vaches avec un veau par année ainsi qu’un taux de sevrage de 95 %. Est-ce payant ? « J’ai vendu 200 veaux mâles avec une moyenne de 960 lb, cette année. Je ne connais pas le nouveau modèle de l’ASRA, mais je sais que je suis au-dessus. En fait, je le bats sur la qualité des animaux et sur le poids. C’est là que tu peux rentabiliser une ferme bovine. »

Quand Jean-Yves Houle a construit l’entre-prise qu’il dirige aujourd’hui, il avait un autre défi : battre le modèle sur le plan des heures. « J’ai vu mes parents travailler comme des fous, dit-il. J’avais d’autres buts. Je suis satisfait de mes heures investies par tête de pipe. J’ai du temps pour moi. J’apprécie encore plus mon boulot. »

Présentement, Jean-Yves travaille avec Steven Tourigny. Sa mère, Thérèse Saint-Pierre, sa conjointe, Chantal Fréchette, et son fils, Jérémy, l’appuient également. Jérémy étudie le génie mécanique à l’université. Il ne sait pas encore s’il prendra la relève. Mais s’il le fait, ce sera à la tête d’une ferme plus que modèle.

La ferme de Jean-Yves Houle, située à Princeville, dans le Centre-du-Québec, a été conçue dans le but de battre le modèle ASRA sur tous les plans.

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 19

De plus en plus d’experts en agriculture au Canada choisissent de faire affaire avec FAC.

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Page 20: Coopérateur agricole Février

Faire face aux aléas delaproduction

Après plusieurs années de disette, les producteurs de porcs peuvent enfin respirer. En effet, le prix du porc a atteint en 2014 des sommets inégalés, le prix des grains est revenu à un niveau plus normal et les cotisations ASRA sont passées de 11 à 2 $ par porc. L’année 2015 s’annonce sans ASRA, mais avec des profits plus bas. Qu’en sera-t-il toutefois lorsque l’offre de porcs en Amérique du Nord se sera ajustée ? Nous vous proposons une série de questions à vous poser pour bien évaluer votre situation et prendre les meilleures décisions possible.

leur avenir dans le modèle où elles se trouvent actuellement. Et elles doivent le faire avant d’entre-prendre des investissements majeurs.

Pour assurer sa pérennité, la ferme doit faire preuve d’excellentes performances, et ce, de façon continue.

Critère de succès no 1 : la santéSi l’entreprise est de type naisseur ou naisseur-

finisseur, on ne peut pas fonctionner en tout plein-tout vide. On doit alors se poser les questions suivantes :

• Est-ce que ma situation géographique me permet de garder mon troupeau en bonne santé à long terme ?

abord, il faut prévoir d’autres années avec l’intervention de l’ASRA. Dans les dernières années, les producteurs ont réussi à se tirer d’affaire en rognant sur l’entretien, les

salaires, les paiements, etc. Il y a maintenant des mises à niveau à faire dans plusieurs bâtiments.

Lors de la prochaine année avec une compen-sation ASRA, le revenu stabilisé aura été amputé de 11 à 15 $ par porc pour le modèle naisseur-finisseur, comparativement à la période 2009-2013.

De plus, les normes du bien-être animal sont en vigueur et, en 2024, toutes les truies confirmées gestantes devront être gérées en groupes et non plus en cages.

Dans ce contexte, de nombreuses fermes doivent se poser plusieurs questions quant à

D’

Jean Tanguay, agronome

Coordonnateur, évaluations économiques production porcineOlymel

[email protected]

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20 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

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Page 21: Coopérateur agricole Février

• Est-ce que je subis une dérive sanitaire importante moins d’une fois à tous les cinq à sept ans ?

• S’il y a présence de maladies à incidence économique dans mon troupeau, est-ce que je peux les éradiquer et ne pas trop courir de risques qu’il soit contaminé de nouveau par les élevages avoisinants ?

• Est-ce que je me suis assuré que la proximité des voisins, des routes de transport ou des épandages ne constitue pas un risque de nouvelle contamination de mon élevage ?

Critère de succès no 2 : la taille de l’entreprise et la main-d’œuvre

• Est-ce que la quantité de travail à accom-plir à la ferme permet de faire vivre deux personnes à temps plein ?

• Est-ce que l’équipement et l’organisation de la ferme permettent à ces deux personnes de répondre aux exigences indiquées dans le tableau ?

Idéalement, une entreprise devrait avoir un minimum de deux à trois unités de travail-personne (UTP) afin que les gens puissent avoir un horaire qui leur permette de prendre des congés de façon raisonnable. L’entreprise sera ainsi attrayante pour la relève ou pour la vente.

Si la ferme a moins de deux UTP, elle devra alors être assez petite pour permettre un emploi à l’extérieur ou dans une autre activité de la ferme.

• Est-ce que la ferme a une relève intéressée par la production ?

• Est-ce que la ferme est intéressante pour un acheteur éventuel ?

• Est-ce que l’âge ou la situation des proprié-taires actuels permettent un nouvel endet-tement ?

Critère de succès no 3 : la condition des bâtiments

• Est-ce que les bâtiments ont encore une bonne durée de vie utile ?

• Est-ce que la règlementation permet de faire les changements nécessaires à la pérennité de la ferme ? Sinon, les bâtiments peuvent-ils être adaptés ?

• En tant que naisseur-finisseur, est-ce que je peux finir tous mes porcelets au poids le plus rentable ?

Diverses possibilitésSi on a répondu par l’affirmative aux ques-

tions précédentes, il est raisonnable de penser à investir pour faire la mise à jour des bâtiments, répondre aux normes de bien-être animal et accueillir la relève.

Par contre, si on a répondu non à quelques questions, il faudra réfléchir un peu plus à l’avenir de la ferme.

Plusieurs options sont possibles :• Rester ainsi jusqu’à ce que les actifs soient

totalement usés.• Passer de naisseur-finisseur à finisseur à son

compte ou à forfait.• Investir dans une maternité collective pour

s’assurer d’une bonne source de porcelets à bon prix.

• Si on est finisseur, acquérir un ou plusieurs autres sites finisseurs pour avoir au moins deux UTP.

• Si on est un naisseur-finisseur bien situé, augmenter la taille de l’entreprise pour avoir au moins deux UTP.

Il est important de bien analyser la situation de la ferme avant de prendre des décisions. Il est bon de prendre du recul et de ne pas tenir pour acquis que la vocation de la ferme doit obligatoi-rement rester toujours la même. Les décisions devraient être prises en fonction du bien-être des personnes qui participent à la vie de la ferme ainsi que de sa rentabilité future.

Volume approximatif requis pour avoir deux UTP dans une ferme porcine

Type de ferme Nombre d’unités pour 2 UTP

Maternité 600 truies

Naisseur-finisseur 325 truies

Pouponnière 7000 places

Engraissement 7000 places

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 21

Page 22: Coopérateur agricole Février

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François GuitéVice-président aux ventes de viandes fraîchesOlymel

François Guité a un pied-à-terre à Boucher-ville, chez Olymel, mais passe également une partie de son temps dans les usines d’abattage et de transformation du Québec et de l’Alberta, ainsi qu’au Japon, en Corée du Sud et en Australie, où il supervise les bureaux des ventes d’Olymel à l’étranger.

Cet homme d’affaires gère une équipe de 35 personnes, au sein de laquelle se trouvent deux divisions : la prise de commandes aux ventes internes et la vente des produits frais de porc et de volaille. Par produits frais, on entend tout ce qui n’est pas transformé au moment de la vente.

Prévoir l’imprévisibleLe quotidien de François Guité n’est pas de

tout repos. L’accès au marché est un des plus grands défis que rencontre son secteur. Chaque matin, il sait combien de porcs sont prêts à être exportés, mais ne sait pas dans quel coin du globe ils vont atterrir. « Il faut savoir garder son sang-froid pour faire face à des situations imprévues et indépendantes de notre volonté, comme les obstacles politiques ou sanitaires, l’instabilité des marchés et les devises changeantes. Un marché peut se fermer du jour au lendemain. Quand tout est planifié et qu’on est fier de ce qu’on a prévu pour le prochain mois, c’est souvent à ce moment-là qu’une situation qu’on ne pouvait prévoir vient perturber notre stratégie. Chaque jour est un nou-veau défi ! » s’exclame le vice-président.

François Guité effectue également des analyses complexes. Il coordonne le travail des directeurs des ventes, analyse les activités des concurrents, prévoit les mouvements de marché à l’international en fonc-tion de la saisonnalité et des variations de stocks, pour ensuite orchestrer la stratégie qui permettra

à Olymel d’écouler l’ensemble de ses produits avec la meilleure marge possible.

« Comme on vend du frais, on doit tous les jours faire le point sur l’état des marchés, sur nos abattages de la veille, et nous assurer que tout est aligné pour vendre dans la meilleure option possible. L’équipe est en discussion constante avec les marchés intérieurs, c’est-à-dire l’Amérique du Nord au grand complet, ainsi qu’avec les marchés mondiaux, plus particulièrement les marchés de l’Asie et de l’Océanie », explique François Guité. Ce vice-président rencontre régulièrement la clientèle établie, afin de définir les plans d’affaires, d’évaluer les produits d’Olymel et de mettre en œuvre des stratégies pour développer ces produits.

Le dernier maillon, mais non le moindre !

La Filière porcine coopérative est une chaîne qui comprend plusieurs maillons, tout aussi importants les uns que les autres. Le der-nier maillon est la vente de produits et, comme l’explique François Guité, c’est peut-être celui qui semble le plus éloigné du producteur, mais c’est aussi le lien le plus étroit avec le client. « Il est très important de valoriser l’ensemble des métiers de la filière, car c’est une grande équipe qui travaille pour le même objectif », dit-il.

Il est d’ailleurs très important pour François Guité de se tenir à jour par rapport aux enjeux de la filière. Pour pouvoir vendre ses produits, il doit être au courant des dossiers d’assurance qualité, de biosécurité et de bien-être animal, tout comme des variations des devises étrangères. Bref, pour être vice-président aux ventes de viandes fraîches, il faut garder les yeux bien ouverts sur le monde !

Saisir les occasions d’affaires, répondre aux exigences des clients, prévoir les aléas des marchés ici comme à l’étranger, voilà le quotidien peu banal de François Guité.

Profession :vice-présidentauxventesdeviandesfraîches

22 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Fi l i è re p o rc i n e c o o p é r at i ve

Par Élisabeth LapointeConseillère en communications, La Coop fédéré[email protected]

Page 23: Coopérateur agricole Février

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Patrick Leclerc,

Technicien agricoleCoordonnateur accouvaisonet technique agricoleLa Coop fédérée

[email protected]

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Denis Caron, M. Sc., agronome

Nutrition avicoleLa Coop fédérée

[email protected]

La gestion des abreuvoirsdanslepouletdechairIl y a trois éléments essentiels pour subvenir aux besoins vitaux des poulets : l’eau, l’air et les aliments. Qu’on les mette dans l’ordre ou le désordre, ils se doivent d’être en quantité et en qualité suffisantes. Parlons un peu de l’eau…

ègle générale, un poulet de chair consom-mera deux fois plus d’eau que d’aliments. On peut retrouver ces besoins dans des tableaux de consommation d’eau qui indiquent, pour

un âge donné, la consommation quotidienne en litres par 1000 oiseaux.

Cette consommation d’eau variera selon la saison. Elle est légèrement plus élevée en été qu’en hiver. On oublie souvent que l’eau est un nutriment essentiel au bon fonctionnement de la digestion et qu’elle aide au maintien de l’équi-libre physiologique des oiseaux. Il est nécessaire de consacrer du temps à l’entretien et au bon fonction nement du système d’abreuvement de ses poulaillers.

Au même titre qu’un contrôle de venti-lation, chaque poulailler devrait être équipé d’un compteur d’eau. Qui plus est, la tenue d’un registre de consom mation d’eau à l’aide du compteur devient un outil fort intéressant à utiliser pour

suivre la consommation d’eau de ses poulets de jour en jour. Norma lement, la consom mation d’eau totale journalière augmente avec l’âge et de façon linéaire.

Une baisse ou une augmentation anormale de consommation d’eau est un indicateur direct qu’il se passe quelque chose dans le poulailler. Les causes possibles pour expliquer une telle variation de la consommation d’eau sont telle-ment nombreuses qu’on ne peut les énumérer ici.

Par contre, le conseil qu’on doit suivre lors d’une telle observation sur son compteur d’eau est de revenir à une vérification des bases de la gestion d’élevage, par exemple la ventilation, la hauteur des conduites d’eau, le système de distri-bution des aliments, etc.

Pour permettre aux oiseaux d’avoir accès à de l’eau de qualité et en quantité suffisante, il y a certaines règles simples à adopter dans ses pra-tiques de conduite d’élevage de tous les jours. u

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FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 23

Vo l a i l l e

Page 24: Coopérateur agricole Février

Gare à la pressionLa pression des conduites d’eau avec tétines

doit être augmentée au fur et à mesure que les oiseaux avancent en âge. Un truc pour ne pas l’oublier : il faut augmenter la pression d’eau dans les conduites lorsqu’on en ajuste la hauteur en fonction de la taille des poulets (voir la photo ci-dessous).

Le réglage de la pression est réellement important. Pour les jeunes poussins, une pression trop élevée aura pour conséquence que toute l’eau qui sortira de la tétine ne pourra être bue et se retrouvera dans la litière. Pour les poulets plus âgés, comme le débit est en relation directe avec la pression, si on ne la règle pas à la hausse avec l’âge, le débit sera insuffisant et la consommation stagnera, ce qui aura pour conséquence de limiter la consommation d’aliments.

Hauteur des conduitesPour ce qui est de la hauteur des conduites

d’eau, il est recommandé de l’ajuster avec la taille moyenne des oiseaux, comme mentionné précé-demment, afin de faciliter sa déglutition (cette façon de faire minimisera l’écoulement sur la litière et, conséquemment, son niveau d’humidité).

Comme les oiseaux sont incapables d’effec-tuer une succion, on doit placer la tétine à une hauteur qui permettra à l’oiseau de positionner son bec à un angle d’environ 45°, pour un poussin très jeune, et d’augmenter cet angle jusqu’à peu près 75° pour un oiseau plus âgé (voir illustration). Par contre, les oiseaux ne doivent pas avoir de difficulté à atteindre les tétines (p. ex : devoir se mettre sur le bout des orteils pour atteindre les tétines).

La qualité de l’eau

Il est important que l’eau d’abreuvement des oiseaux ait un pH stable. Une fois le pH stabilisé (par acidification, si nécessaire), l’ajout de chlore pourra être effectué afin de garantir une eau exempte de bactéries.

Il est également important de se débarrasser du fameux biofilm (composé de bactéries et autres microorganismes) s’accumulant à l’intérieur de la tuyauterie. Cela pourra se faire grâce à un bon nettoyage avec des produits adéquats, entre les lots de poulets. On peut aussi procéder à une purge (flush) des conduites d’eau, qui sera plus utile en début d’élevage, mais inutile en fin d’éle-vage (en raison de la demande d’eau beaucoup plus élevée).

Gérer l’eau et les équipements nécessaires pour la distribuer sont parmi les pratiques essen-tielles à la réussite d’un élevage. C’est limpide !

Une conduite d’eau qui gagnerait à être un peu plus haute.

Le régulateur de pression sert notamment à assurer une consommation suffisante d’eau. Notez que la conduite d’eau doit être à l’horizontale, et sans vallonnement, d’un bout à l’autre, avec une légère hausse à l’extrémité où se trouve le régulateur de pression.

L’aérateur sert à éviter la formation de bulles d’air dans la conduite d’eau. On y voit bien

la bille bleue qui sert à évaluer le niveau de pression dans

la conduite d’eau.

24 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

45° 75°

Réglage adéquat de la hauteur de la conduite d’eau

Page 25: Coopérateur agricole Février

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Page 26: Coopérateur agricole Février

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À cause de leur qualité, les légumes de Neuville, dans la région de Québec, ont très bonne réputation. Les gens se déplacent de la grande ville pour venir y acheter les produits de la terre. Le maïs sucré, dont celui produit à la Ferme Degau, pourrait même obtenir une IGP (indication géographique protégée) tant sa réputation est reconnue.

SPar Stéphane Payette,T.P.

Du maïs de Neuville,çapousseàNeuville

itué dans un secteur charmant près du fleuve Saint-Laurent, à quelques minutes de l’autoroute 40, le village de Neuville héberge un groupe d’une douzaine d’entreprises

agricoles, toutes engagées dans la production de légumes. Plusieurs disposent de kiosques, sou-vent en bordure de la route 138, et y vendent leurs produits. « Ici [à la Ferme Degau], nous cueillons les légumes de trois à cinq fois par jour. C’est comme si tu venais les prendre toi-même dans le clos », lance Gaétan Gaudreau, copropriétaire de la ferme avec son frère Stéphane et président de l’Association des producteurs de maïs de Neuville. Ce souci de servir à leur clientèle des légumes frais tous les jours a attiré de nombreuses personnes de partout dans la région, et même des touristes des autres coins du Québec. Le maïs sucré est

26 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

P ro d u c t i o n s v é g é ta l e s

Page 27: Coopérateur agricole Février

la vedette de Neuville. Tellement que certains concurrents du marché de Québec tentent par-fois de vendre du maïs d’ailleurs avec le nom du village. Les membres de l’Association cultivent ensemble 145 ha de maïs sucré.

En 1997, les producteurs de légumes de Neuville ont décidé de se regrouper et de former une association pour mettre en valeur ce savoir-faire local permettant de produire des aliments de première qualité. Sous les encouragements d’un intervenant, l’Association des producteurs de maïs de Neuville a demandé l’obtention d’une IGP afin que personne ne puisse vendre du « maïs sucré de Neuville » s’il ne dispose pas du sceau d’approbation.

Cette démarche, amorcée en 2011, a exigé une importante préparation et un investissement appréciable de 50 000 $. « Nous devions préparer un cahier des charges pour répondre à une ques-tion cruciale : pourquoi obtiendrions-nous cette appellation ? » La réponse est simple et claire dans la tête de Gaétan Gaudreau. « Nous ne faisons rien de magique. Nous sommes simplement des gens soucieux de la qualité de notre maïs. Personne n’ira offrir à Québec des épis cassés depuis plus de 12 heures. C’est notre coin qui nous offre une longueur d’avance. Ici, nous avons des plateaux, et ça nous place dans une sorte de microclimat. Notre sol également nous aide. Nous avons une sorte de galet qui emmagasine la chaleur le jour, et le maïs en profite la nuit. Nous pouvons ainsi devancer les autres régions d’environ deux semaines. En plus, quand les régions plus à l’est arrivent avec leurs premières récoltes, nous sommes déjà en mi-saison et notre maïs est plus sucré », indique Gaétan.

La démarche pour obtenir la certification IGP a franchi une autre étape le 2 décembre dernier, lorsque la présidente-directrice générale du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV), Anne-Marie Granger Godbout, a confirmé que l’Association des producteurs de maïs de Neuville pouvait soumettre son projet à une consultation publique. Une démarche entreprise il y a quatre ans. « Nous

devions remplir un cahier des charges et le soumettre à un groupe d’experts qui analyseraient notre demande. Nous devions faire la preuve que notre démarche était crédible. »

Le comité chargé d’étudier la demande était composé d’Anne-Marie Granger Godbout, de plusieurs agronomes, d’une historienne et de producteurs indépendants. Tous devaient être convaincus que le maïs produit à Neuville était à nul autre pareil. Mis à part les données climatiques et géologiques, la réputation a joué un grand rôle, selon Gaétan Gaudreau. « Notre région est reconnue depuis longtemps pour son maïs. Parfois, au marché de Québec, des compétiteurs baissent leur prix de 1,50 $ la douzaine dans l’espoir de séduire nos clients. Rien à faire, nous vendons quand même nos épis. Les gens veulent notre maïs. » Pour le moment, les Gaudreau poursuivent leur démarche et souhaitent que l’appellation IGP soit acquise pour la saison 2015.

Une tradition familialeComme 50 % des fermes de leur région,

Stéphane et Gaétan Gaudreau font dans la culture des légumes et la production laitière. Les légumes figurent à l’organigramme depuis leur tendre enfance. « Ça doit faire au moins 28 ans que nous avons un kiosque chez nous, dit Gaétan. C’est une

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Stéphane, Gaétan et Denis Gaudreau travaillent à la ferme familiale, qui possède également un troupeau laitier d’une quarantaine de vaches.

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 27

Page 28: Coopérateur agricole Février

affaire de famille dans le coin. Ma belle-mère [Jeannine Fiset] en a un elle aussi. Ça fait partie de nous. »

En 2011, Stéphane et Gaétan ont pris la relève de leurs parents, Danielle Bédard et Denis Gaudreau. Ce dernier est toujours impliqué dans la culture légumière. La conjointe de Gaétan, Julie Bélanger, partage son temps entre le kiosque et un emploi à l’extérieur. La production laitière accapare elle aussi une bonne partie de leur vie professionnelle. Ils exploitent une ferme de 40 vaches en lactation et cultivent les champs pour les nourrir. « Nous ne tentons pas d’établir des records, mais nous avons une bonne production. Nous cherchons une qualité de vie tout en tirant le meilleur de notre ferme », conclut Gaétan.

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Un fier participant au FCARA, de La Coop fédéréeLa Coop fédérée aide chaque année des dizaines de jeunes agriculteurs à prendre leur envol dans le monde professionnel. La ferme Degau a eu elle aussi un coup de pouce financier. Par l’entremise du Fonds coopé-ratif d’aide à la relève agricole (FCARA), les Gaudreau ont bénéficié d’une somme d’argent grandement appréciée. Pour satisfaire aux conditions requises, Gaétan Gaudreau a participé à certaines activités, dont l’assemblée générale annuelle de La Coop Univert, ainsi qu’à quelques formations. Une expérience enri-chissante, selon lui. « C’était vraiment intéressant. J’ai aimé mon expérience de A à Z. » Les critères d’admissibilité sont : être membre de la coopérative locale, de la relève agricole et d’une caisse populaire; détenir une part de 20 % dans l’entreprise agricole où l’on travaille; et avoir entre 18 et 40 ans.

Gaétan Gaudreau a aidé l’Association des producteurs de maïs de Neuville à élaborer un cahier des charges afin de demander la reconnaissance de l’appellation réservée IGP « maïs sucré de Neuville ».

Ferme Degau Production de légumes5 ha de maïs sucré1 ha de légumes : carottes, oignons,

pommes de terre, tomatesKiosque sur la route 138

Production laitière42 vaches laitières38 sujets d’élevage

Cultures89 ha en culture :

45 ha de fourrage28 ha en céréales10 ha en maïs-grain6 ha en maïs-ensilage

42 ha en boisé

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28 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Page 29: Coopérateur agricole Février

* http://www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2014/04/p48.asp

(2epartie)

Construire son rendement de maïs

Plusieurs souhaitent augmenter la population du maïs-grain pour en hausser le rendement et la rentabilité. Mais comment faut-il aborder le dosage d’azote pour obtenir du succès avec cette façon de faire ?

Le protocole de rechercheHuit traitements (tableau 2) ont été com-

parés au cours de cette étude. Six parcelles ont été semées pour chaque traitement. Les parcelles avaient une superficie de quatre rangs de largeur sur 7 m de long. Seuls les deux rangs du centre ont été pesés pour les données de rendement. Les traitements comparés se résument ainsi :

• Variation d’un facteur en partant d’une régie intensive : semis de 38 000 grains/acre, azote à dose non limitative et utili sation d’un fongicide à la sortie des soies

• Impact de chaque facteur de régie sur un maïs en régie standard : semis de 32 000 grains/acre, fertilisation avec 170 kg/ha d’azote et pas d’utilisation de fongicide

Le but de la dose d’azote non limitative était de s’assurer que cet élément ne devenait pas le facteur limitant pour le rendement.

On a constaté que l’azote est le facteur qui a le plus contribué au rendement. En mode intensif, le fait d’abaisser cet élément a diminué le rendement en grains de 758 kg/ha et la renta-bilité nette de 53 $/ha (tableau 2). De même, l’augmentation de l’azote en régie standard a permis d’accroître le rendement de 1166 kg/ha et le revenu net de 176 $/ha. u

n avril dernier*, nous avions présenté des résultats d’essais dans lesquels étaient étudiés les effets sur le rendement de la variation de l’azote, de la population et

de l’usage d’un fongicide. Voyons de quoi il en retourne après deux années de recherche.

Les essais ont été réalisés en 2013 et 2014 pour un total de six années-stations dans la région de Saint-Hyacinthe, dans trois types de sol, avec un hybride Elite de 2800 UTM (E65D10 LR sur un précédent de céréale à paille et maïs-grain). Dans ces essais, la dose d’azote (170 kg/ha et une dose non limitative), la population (32 000 et 38 000 grains à l’acre) et l’emploi d’un fongicide ont été évalués (voir les tableaux 1 et 2).

Le but était de quantifier l’effet des différents facteurs sur le rendement du maïs et l’effet de synergie quand plus d’un facteur est ajouté à la fois.

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François Labrie, agronome

Conseiller spécialisé en maïs et soyaLa Coop fédérée

[email protected]

et

Lucie Kablan, Ph. D.

Chercheuse en productions végétalesLa Coop fédérée

[email protected]

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Tableau 1 Description des traitements

Régie standard Régie intensive

Taux de semis 32 000 grains/acre 38 000 grains/acre

Azote total (kg/ha)

170 Dose non limitative

Fongicide Non Oui

FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 29

P ro d u c t i o n s v é g é ta l e s

Page 30: Coopérateur agricole Février

Il est intéressant de constater qu’accroître la population en régie standard génère un revenu net additionnel de 22 $/ha. Combinée à une aug-mentation de la fertilisation azotée, la rentabilité s’accroît alors de 157 $/ha. Ces résultats démontrent clairement l’importance de bien fertiliser en azote lorsqu’on hausse la population de maïs.

La génétique du maïsPour optimiser la rentabilité, il est primordial

de semer un hybride qui maximisera les rende-ments. Dans le cas décrit plus haut, un hybride de 95 jours et de 2800 UTM a été utilisé. Très stable, cet hybride est relativement hâtif pour la région de Saint-Hyacinthe, surtout lorsqu’il est semé tôt au printemps.

Jetons un œil sur des résultats d’essais de taux de semis effectués à Saint-Hyacinthe en 2013 et 2014, où 200 kg/ha d’azote ont été appliqués (cinq années stations, tableau 3).

Après deux ans, quatre des cinq hybrides étudiés ont produit le rendement le plus élevé avec le taux de semis le plus élevé. Le rendement d’un seul hybride, le 64H22R, a plafonné à la dose de semis de 36 000 grains à l’acre (voir tableau 3 et graphique). Le revenu net généré par l’augmen-tation de la population s’est accru de façon linéaire, ce qui permet d’optimiser la rentabilité de la culture sans trop changer les pratiques culturales.

Pour construire son rendement de maïs et sa rentabilité, il est recommandé de semer un hybride à population élevée et de combiner le tout à une fertilisation azotée adéquate. Évidemment, ces points de régie doivent être jumelés à des bases solides, c’est-à-dire à un sol en bonne santé qui permet à la génétique de bien s’exprimer. Pour trouver la dose adéquate d’azote, il n’y a pas de solution passe-partout : il faut procéder à des essais à la ferme en parcelles afin d’évaluer la réponse du sol à cet élément.

Les experts-conseils du réseau La Coop peuvent vous élaborer un protocole d’essai simple grâce auquel vous pourrez, avec les années, optimiser votre dosage d’azote.

Tableau 2 Rendements des divers traitements (Saint-Hyacinthe, 2013-2014, six années stations)

Type de régie (traitement)

Rendementkg/ha

Poids spécifique

kg/hlHumidité %

Marge nette

( $/ha) 1

Standard 12 177 f* 68,4 a 20,9 d 2314

Intensive 13 701 a 68,0 ab 21,6 a 2379

Intensive, mais à 170 N 12 943 bcd 67,6 b 21,5 ab 2326

Intensive, mais à 32 000 grains/acre 13 087 bc 67,6 b 21,5 ab 2360

Intensive, mais sans fongicide 13 520 ab 68,3 a 21,2 bc 2471

Standard à 38 000 grains/acre 12 567 cde 68,0 ab 21,3 abc 2336

Standard avec dose d’azote non limitative 13 343 ab 68,4 a 21,1 cd 2490

Standard plus fongicide 12 419 ef 67,7 b 21,4 ab 22791 Compte tenu des données de base suivantes : prix du maïs à 190 $/tm; coût de la semence à 3,50 $/1000 grains; coût de l’azote à

1,30 $/kg; coût du fongicide (y compris l’application à forfait) à 81 $/ha* Les données suivies d’une même lettre ne sont pas statistiquement différentes.Test de comparaison : Tukey’s 10 %

Signe distinctif d’une carence en azote dans le maïs

Pour construire son rendement de maïs et sa rentabilité, il est recommandé de semer un hybride à population élevée et de combiner le tout à une fertilisation azotée adéquate.

30 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Page 31: Coopérateur agricole Février

Graphique Rendement en fonction de la population finale avec épis (2013-2014, cinq années stations)

Tableau 3 Résultats agronomiques en fonction du taux de semis de différents hybrides (Saint-Hyacinthe, 2013-2014, cinq années stations)

Taux de semis(grains/acre)

Rendement (kg/ha)

Poids spécifique

(kg/hl)

Humidité ( %)

Population avec épis

(plants/acre)

Verse des tiges ( %)

Verse des racines ( %)

Données économiques1

Revenu brut ( $/ha)

Coût du traitement

( $/ha)

Marge nette ( $/ha)

E71Z19 R 2950 UTM28 000 13 476 d* 65,4 24,4 24 770 0,1 0,1 2560 242 231832 000 13 784 c 65,7 24,3 27 940 0,6 0,1 2619 277 234236 000 14 144 b 65,4 24,0 31 773 1,3 0,5 2687 311 237640 000 14 443 a 65,7 24,2 33 824 1,6 1,2 2744 346 2398

E67D10 LR 2900 UTM28 000 12 869 b 66,4 23,4 24 812 0,0 0,4 2445 242 220332 000 13 369 a 66,1 23,3 28 201 0,4 0,4 2540 277 226336 000 13 540 a 66,1 23,1 31 291 1,1 0,7 2573 311 226140 000 13 838 a 66,2 22,7 34 247 1,1 0,6 2629 346 2283

E61P12 R 2700 UTM28 000 12 213 d 70,8 19,9 25 612 1,4 0,5 2320 242 207832 000 12 735 c 70,5 20,1 29 478 3,4 0,4 2420 277 214336 000 13 287 b 70,6 20,0 33 289 5,1 0,6 2525 311 221340 000 13 723 a 70,3 19,9 36 679 7,1 1,5 2607 346 2261

E64H22 R 2800 UTM28 000 12 940 b 66,7 21,4 25 209 0,0 0,1 2459 242 221632 000 13 950 a 66,8 21,2 29 630 0,3 0,0 2651 277 237436 000 14 241 a 67,4 20,7 31 872 0,9 0,1 2706 311 239440 000 14 248 a 67,5 20,3 34 086 0,8 0,6 2707 346 2361

E71T15 3000 UTM28 000 13 047 c 65,8 24,2 24 859 0,1 4,0 2479 242 223732 000 13 285 bc 65,4 24,3 29 282 0,7 5,8 2524 277 224736 000 13 435 ab 65,5 24,2 31 912 1,4 5,9 2553 311 224140 000 13 703 a 65,2 24,3 34 680 1,6 9,0 2604 346 2258

1 Compte tenu des données de base suivantes : prix du maïs à 190 $/tm; coût de la semence à 3,50 $/1000 grains* Les données suivies d’une même lettre ne sont pas statistiquement différentes.Test de comparaison : Tukey’s 10 %

15 000

14 500

14 000

13 500

13 000

12 500

12 000

11 500

11 00022 000 24 000 26 000 28 000 30 000 32 000 34 000 36 000 38 000 40 000

Population finale (plants/acre)

Rend

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g/ha

) E71Z19 R

E67D10 LR

E61P12 R

E64H22 R

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FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 31

Page 32: Coopérateur agricole Février

Joël Lepage et Mireille Lavoie célèbrent (sobrement !) le début d’une nouvelle vie.

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atifs de Saint-Moïse et de Saint-Damase, Joël et Mireille n’ont pas vraiment été dépaysés en s’installant dans la ferme Couturier et frères, à Amqui. « Nous sommes arrivés deux jours avant, avec

quelques meubles. Ça ressemblait plus à un déménagement d’étudiants qu’à une installation agricole, plaisante aujourd’hui le couple. Et le 1er décembre, nous avons soulevé le couvercle du bulk tank et on s’est dit : c’est à nous ! »

Si cette installation est classée comme une relève non apparentée, les deux jeunes avaient

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Le 1er décembre 2011, Joël Lepage et Mireille Lavoie ont entamé une nouvelle vie en reprenant la ferme laitière Couturier, à Amqui, dans la vallée de la Matapédia. À la fois une suite logique pour ces enfants d’agriculteurs et tout un défi à relever. Les jeunes producteurs, passionnés de génétique Holstein, misent sur la diversification des revenus pour réussir.

Texte et photos de David Bessenay

Passionnément Holstein

32 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

R e l è v e

Page 33: Coopérateur agricole Février

L’alimentation du troupeau

Alex Proulx, agronomeExpert-conseil à La Coop Matapédienne

Veaux (jusqu’à 6 mois)Lactoremplaceur Bovo XLR 27-16Aliment Goliath Totalveau RUMFoin sec à volonté

Taures (6 mois jusqu’au vêlage)Orge moulueSupplément Goliath 31 %Goliath Expo à certains sujetsFoin sec à volonté

Vaches taries et préparation au vêlageMinéral Transilac VT7-3CSupplément Transilac 21Orge moulueEnsilage et foin sec

Vaches en lactationSupplément Synchro 4055V, Option 2 VIPMaïs mouluOrge moulueSupplément Synchro 4216Minéral Synchro 18-5TEnsilage et foin sec

déjà les deux pieds dans le monde agricole grâce à leurs parents, producteurs laitiers de la vallée, et à leur parcours professionnel.

Titulaires d’un DEC en production animale, Joël et Mireille se sont forgé une solide expérience. Joël est expert-conseil laitier-végétal depuis 2003 à La Coop Matapédienne et à La Coop Purdel. Il a exercé auparavant les mêmes fonctions à La Coop des Frontières. « En 10 ans comme conseiller, j’ai appris ce qu’il fallait faire et, surtout, ne pas faire », résume-t-il. Mireille, quant à elle, a travaillé en Beauce, à la coopérative Saint-Bernard, comme représentante en production laitière et porcine, puis un an à la ferme familiale. Si elle a un temps envisagé de s’installer avec son frère, elle s’est rapidement tournée vers un projet plus personnel. « Notre volonté, c’était d’avoir nos propres affaires, de prendre les décisions nous-mêmes et de ne dépendre de personne », justifient Joël et Mireille.

Un bel outil de travailLe jeune couple s’est donc mis à la recherche

d’une ferme. « Trouver une entreprise, ce n’est pas si dur. Mais trouver une ferme efficace que les propriétaires sont prêts à vendre, c’est plus compliqué. Nous avons eu la chance de rencontrer Ghislain et Normand Couturier, qui étaient prêts à une transaction de la sorte. Les démarches ont été ensuite assez rapides, quelques mois seulement. Ils ont été des mentors efficaces et ils sont fiers que l’exploitation ait été reprise par des jeunes du coin. C’est mieux qu’une ferme qui part à l’abandon. »

Le second défi à relever était d’ordre financier. « Lors de notre première rencontre à la banque, on s’est fait virer de bord. On nous réclamait 400 000 $ », se souvient Joël. Mais aidés par Agristratégies et les conseillers financiers de leur région, et grâce à leurs antécédents familiaux qui plaidaient en leur faveur, Joël et Mireille ont finalement trouvé une institution financière pour les accompagner dans ce projet.

Bien accueilli dans son nouvel environne-ment et à la tête d’une ferme très fonctionnelle, le couple a pu démarrer ses activités dans d’excel-lentes conditions. « On était certains de pouvoir former une bonne équipe », dit Joël. Ils se sont partagé le travail : santé animale, reproduction et comptabilité pour Mireille; alimentation et cultures pour Joël. « Au départ, on voulait prendre toutes les décisions à deux, indique Mireille. On

s’est rendu compte que ce n’était pas possible. Nous avons chacun nos domaines de compé-tences à la ferme et chacun doit prendre ses propres décisions. Ce qui n’empêche pas d’en parler à l’autre. »

Amélioration du confort animalLes éleveurs ont rapidement procédé à des

améliorations à l’étable pour accroître le bien-être des animaux. Des investissements ont été consentis dans les stalles (ajouts de matelas), la ventilation et l’éclairage. « Ces aménagements ont eu un bienfait direct sur la reproduction et la production de lait. S’il fallait leur mettre l’air conditionné, on le ferait », plaisante Joël.

La motivation du couple est claire : produire plus avec le moins possible. « On a ce qu’il faut en quotas et en surfaces, dit Joël. Nous voulons optimiser la production de chaque vache, avoir des coûts d’alimentation des plus efficaces. On souhaite améliorer la longévité du troupeau. La moyenne au Québec est d’environ deux lactations. C’est peu. On veut faire vieillir nos vaches. »

Avec une bonne classification du troupeau (3 EX, 24 TB, 17 B+, 1 B) et une MCR de 244-262-254, la ferme est déjà sur la bonne voie. La moyenne de plus de 11 000 kg est encourageante. « Nous ne souhaitons pas forcément l’améliorer. Nous cherchons plutôt à augmenter les revenus par kilo de quota, » précise Joël.

Les éleveurs ont en plus obtenu des résultats dignes de mention dans diverses expositions. En janvier 2014, à la soirée Tout-Québec, cinq génisses dont ils sont copropriétaires ont été primées, dont deux avec le préfixe JMValley. u

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FÉVRIER2015|Le Coopérateur agricole 33

Page 34: Coopérateur agricole Février

Le couple veut optimiser la production de chaque vache, avoir des coûts d’alimentation des plus efficaces et améliorer la longévité du troupeau.

« Ce sont nos meilleurs résultats », se réjouit l’éleveur. Des résultats qui font suite à la victoire d’une de leurs génisses à la Royale de Toronto, à l’automne 2013. « Ç’a été un grand moment de fierté, dit-il. Ce n’était jamais arrivé dans la vallée. Ça aide à se faire connaître. »

Diversifier les revenusJoël et Mireille souhaitent tirer 20 % de

leurs revenus de la diversification des activités de la ferme. Joël continue d’effectuer à temps partiel (une journée par semaine) son travail de conseiller à la Coop. Il poursuit également son activité de préparateur d’animaux, « mais seule-ment dans les concours où j’emmène mes propres animaux », précise-t-il.

La ferme se démarque par la vente de géné-tique, vaches et embryons. « La génisse gagnante à Toronto a été vendue dans une vente que nous avons nous-mêmes organisée. On a toujours la mère pour en faire d’autres. Je ne veux pas être un éleveur-collectionneur qui laisse ses belles bêtes au garage », souligne l’éleveur.

« Pour la vente d’embryons, c’est une ques-tion de demande, indique-t-il. Il s’agit d’avoir les sujets pour lesquels les acheteurs démontrent de l’intérêt. Des sujets ont trouvé preneur aux États-Unis et des embryons dans plusieurs pays. »

Le succès ne monte pas pour autant à la tête des éleveurs. « Il n’y a rien de garanti, lance Mireille. Aujourd’hui, ça marche bien. Mais demain ? »

Bien dans leurs affairesJoël et Mireille réalisent un début de carrière

plus que prometteur, « mais on ne veut pas péter de la broue », lancent-ils. Ils savent que la réussite passe par une remise en cause permanente. Ils participent d’ailleurs régulièrement à des jour-nées de formation, « car on a toujours des choses à apprendre ».

« La vie d’agriculteur est très différente de celle de salarié. On est à la merci de la météo. Maintenant, on ne va pas penser à nos dettes tous les jours. Il faut être bon gestionnaire, avoir un peu de chance et avoir le goût de relever le défi », s’accordent pour dire Joël et Mireille. Et au-delà du métier, le couple entend bien conserver l’harmonie dans sa nouvelle vie. « On garde une vie sociale même si le travail à la ferme est très prenant. Je coache l’équipe de volleyball du sport-études », souligne Mireille. L’arrivée d’un premier enfant, au printemps dernier, a encore plus contribué à l’épanouissement familial.

Un préparateur d’animaux reconnu à l’internationalJoël Lepage a participé à sa première exposition en 2000. Il n’avait alors que 20 ans. L’expérience de préparateur d’animaux lui a plu, au point d’en devenir passionné. « C’était presque à temps plein à une époque, dit-il. Je faisais 20 à 25 expositions par an ! Travailler avec l’élite des éleveurs, comme les Beltramino du Piémont italien, et avec les meilleures vaches, c’est le fun. J’ai pu visiter de nombreux pays [Brésil, Mexique, Colombie, Italie, États-Unis, Suisse, Allemagne] et garder de bons contacts. » Au fil des années, Joël a acquis une réputation internationale. Quel est le secret pour devenir un bon préparateur ? « Il ne s’agit pas de préparer pour préparer. Il faut être patient, aimer ce que l’on fait et avoir le désir de la perfection. Celui qui trouve que ce n’est jamais correct, qui cherche de nouvelles tech-niques, qui se pose des questions, réussira. À l’inverse, celui qui se satisfait trop facilement du résultat… »

La ferme Couturier et frères en bref46 ha en prairies et 40 ha en céréales

pour l’alimentation du troupeau37 ha en boisé 54 ha en location51 kg de quota

34 Le Coopérateur agricole|FÉVRIER2015

Page 35: Coopérateur agricole Février

Maïs

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Par Nicolas Mesly

Comme tous les céréaliculteurs nord-américains, les producteurs québécois ont adopté de façon fulgurante la culture des plantes génétiquement modifiées (GM). Dix-huit ans après les premiers semis effectués dans la Belle Province, 87 % et 69 % des superficies respectives de maïs et de soya sont aujourd’hui GM (2013). Et pour cause : ces cultures sont généralement rentables, elles facilitent le travail et l’adoption de pratiques vertes, comme la réduction d’utilisation d’herbicides nocifs et du travail du sol de même que le semis direct. Mais nul ne pourra ignorer l’arrivée de mauvaises herbes résistantes aux populaires herbicides Roundup et Liberty chez l’Oncle Sam ainsi qu’en Ontario. Ni ignorer les récentes lois pour l’étiquetage des OGM dans les États voisins du Québec – au Vermont, au Maine, au New Hampshire. De plus, la possible commercialisation de luzerne GM divise les producteurs et braque les projecteurs sur la cohabitation entre l’agriculture « conventionnelle » et l’agriculture biologique.

OGMIls séduisent ou dérangent

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our le Pr Norman Borlaug, il était clair que les plantes GM sont un outil indispensable pour nourrir le « monstre humain ». Créer des variétés de plantes capables de résister

à la sècheresse, aux inondations, au froid, aux insectes, aux virus et aux bactéries, des plantes nutraceutiques… tout cela fait partie de l’arsenal de la race humaine pour survivre sur notre petite planète bleue. Dans une entrevue exclusive, « le père de la révolution verte » affirmait aussi que la technologie GM ne devait pas se retrouver entre les mains d’une poignée de grands semenciers. De passage à Ottawa en 2006, deux ans avant son décès, il exhortait les gouvernements américain et canadien à investir dans la recherche publique.

Fils de producteurs agricoles de l’Iowa, le Pr Borlaug est considéré comme celui qui a sauvé un milliard d’habitants des affres de la faim, en découvrant des variétés hybrides de blé nain à haut rendement. Cela lui a valu le prix Nobel de la paix en 1970. Mises au point au Centre interna-tional d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), au Mexique, les variétés de blé de cet humble généticien ont été exportées et adaptées en Inde puis au Pakistan, en très grande majorité à travers un large réseau de recherche et d’institutions

publiques, entre les années 1960 et 1980. C’est ce que l’on a appelé « la révolution verte ».

Toutefois, si les OGM sont appelés à être le fer de lance d’une seconde révolution verte, ils portent en eux un gène de la controverse. Aux États-Unis, berceau de cette technologie, plus de 60 lois et référendums visant à légiférer sur l’étiquetage des OGM dans 20 États, voire sur l’interdiction d’aliments fabriqués avec des OGM, ont vu le jour au cours des deux dernières années. « Est-ce que des investissements additionnels dans la recherche publique non seulement favori-seraient la confiance à long terme du grand public dans les biotechnologies, mais permettraient également d’importants bénéfices sociaux ? C’est une question cruciale ! » dit Charlie Arnot, chef de la direction du Center for Food Integrity, au Missouri (États-Unis). Ce centre vise à établir le lien de confiance entre les consommateurs et le système agroalimentaire nord-américain, dominé par de grandes multinationales. « Il faut démêler le ragoût d’angoisses brassé par le grand public concernant les OGM, mais il est certain que les grandes entreprises sont perçues comme travaillant à leurs profits plutôt que pour le bien public », ajoute-t-il. u

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D’ici 2050, l’humanité comptera plus de neuf milliards d’habitants. Et pour l’alimenter, il faudra produire plus d’aliments dans les 40 prochaines années que tous ceux produits au cours des derniers 10 000 ans. L’agriculture siphonne déjà 70 % de l’eau potable de la planète pour produire des récoltes. Et elle serait responsable de 30 % des gaz à effet de serre. Dans cette inquiétante équation s’inscrivent près d’un milliard d’habitants mal nourris, en majorité des agriculteurs. De plus, les changements climatiques vont exacerber sècheresses et inondations pour saboter le rendement des récoltes dans plusieurs endroits du monde.

Une deuxième révolution verte menée par les grands semenciers ?

Le Pr Norman Borlaug

FÉVRIER 2015 | Le Coopérateur agricole 37

Page 38: Coopérateur agricole Février

Selon des rapports du Service économique du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), dont celui intitulé Les investissements en recherche, la transformation alimentaire, les intrants agricoles et l’industrie des biocarbu-rants autour du globe (2011), de tous les secteurs d’activité de l’industrie agroalimentaire, celui des semences a connu la plus grande croissance. « Au cours des 20 dernières années, l’industrie semencière s’est rapidement concentrée en raison des changements sur la propriété intellectuelle, qui ont permis au secteur privé d’innover et d’engranger plus de revenus sur les variétés qu’il avait mises au point. »

Depuis les premières ventes d’OGM, en 1996, jusqu’à 2010, la valeur accumulée du marché des semences GM a bondi pour atteindre 65 mil-liards $ US. Un marché dominé par un groupe

de six multinationales (le G6) : le goliath du transgène Monsanto, suivi de Pioneer (intégrée à DuPont), Syngenta, Dow AgroSciences, Bayer CropScience et BASF. Toujours selon l’étude de l’USDA, les investissements dans la R et D du G6 ont bondi pour passer de 320 millions $ en 1994 à plus de 2,6 milliards $ en 2010. Le G6 possède la majorité des brevets des plantes GM. Et quatre de ces sociétés détiennent de 50 à plus de 75 % des parts du marché des semences de maïs, de soya et de coton aux États-Unis. Devenue un parent pauvre en vertu de crises financières, assujettie au financement du secteur privé, la recherche publique aux États-Unis s’est concentrée sur la pomme de terre GM et sur le blé conventionnel.

« En France, nous avons un des meilleurs ins-tituts de recherche publique au monde, l’INRA, et nous n’avons pas exigé que celui-ci, en partenariat avec des sociétés privées, conduise des travaux de recherche sur les biotechnologies. S’il y avait eu un acteur public, je pense que nous aurions sécurisé vis-à-vis des citoyens l’objectif des travaux de recherche », explique Philippe Mangin, président de Coop de France, rencontré à Québec en octobre dernier lors du Sommet international des coopératives 2014.

Selon M. Mangin, le « principe de précaution » invoqué par l’Europe pour interdire ou limiter la culture GM sur son territoire a provoqué un exode des laboratoires des grands semenciers coopératifs, tels Limagrain et Euralis, ce qui a suscité dans l’Hexagone « un appauvrissement de matière grise ». Paradoxalement, l’Europe importe annuellement quelque 40 millions de tonnes de maïs et de soya GM – des États-Unis, du Brésil et d’Argentine – pour nourrir ses cheptels.

D’après le Dr U.S. Awasthi, directeur général d’Indian Farmers Fertilizer Cooperative (IFFCO), également interviewé lors du Sommet interna-tional des coopératives 2014, les semences GM devraient être vendues aux paysans à des prix raisonnables. Selon lui, le prix exorbitant des semences de coton GM provoque un surendette-ment des producteurs indiens et explique en partie la vague de suicides de quelque 15 000 paysans par année depuis 1995. Toujours au dire de l’homme d’affaires, face à l’urgence alimentaire de ce début de XXIe siècle, la recherche privée est beaucoup plus efficace que celle du réseau public indien. Et même du réseau public international cofondé par le Pr Borlaug, le CGIAR, en raison de ses moyens financiers. « La recherche sur les OGM nécessite de puissants ordinateurs pour traiter une quantité massive de données », dit-il.

En citant l’exemple de la découverte d’un riz résistant aux inondations, le Dr Awasthi propose la création d’un fonds, sous l’égide de l’ONU, pour acheter ces semences GM auprès des grands semenciers et les distribuer à moindre coût aux paysans. Cette idée est reprise par le directeur général de la Fondation pour le développement durable de Syngenta, Marco Ferroni. « L’aide internationale pourrait se constituer en nous payant les redevances sur nos semences de riz », a-t-il dit en ouverture de la sixième Conférence sur la sécurité alimentaire mondiale, organisée par l’Université McGill en 2013. Cette fondation travaille avec des coopératives agricoles pour intensifier la production de riz dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest.

Les grands semenciers amorcent donc la seconde révolution verte en calquant l’indus-trie pharmaceutique et en mettant au point des semences au même titre que, par exemple, de coûteux vaccins contre le sida. Ce n’est pas le modèle d’affaires qu’aurait privilégié le Pr Borlaug.

Depuis les premières ventes d’OGM, en 1996, jusqu’à 2010, la valeur accumulée du marché des semences GM a bondi pour atteindre 65 milliards $ US.

38 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

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l semble que le produit miracle ait fait baisser la garde des producteurs voisins, en réduisant leurs bonnes pratiques, dont la rotation des cultures. « De nombreux phytotechniciens

croient que la réduction du taux de résistance au glyphosate et la propagation des mauvaises herbes résistantes à cet herbicide sont un des enjeux majeurs auxquels doivent faire face les céréaliers américains, avertissent les auteurs de l’étude, parce qu’il n’existe pas de nouveaux pesti-cides sur le marché depuis 20 ans. » Aussi, un vent d’inquiétude souffle sur la première puissance agricole du monde.

En Ontario, trois mauvaises herbes résis-tantes au populaire herbicide ont été confirmées entre 2009 et 2013. Il s’agit de la grande herbe à poux, de la petite herbe à poux et de la vergerette du Canada. Et au Québec ? « On n’en a pas encore diagnostiqué en laboratoire, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de mauvaises herbes résistantes au glyphosate au Québec », dit Danielle Bernier, malherbologiste au MAPAQ.

Dans la Belle Province, la détection des mauvaises herbes se fait grâce aux conseillers agricoles, qui repèrent les cas potentiels après avoir été alertés par les agriculteurs. Depuis 2012, le MAPAQ a mis en place un service d’analyse gratuit, pour cibler en particulier les mauvaises herbes résistantes au glyphosate. Toutefois, sur les 30 échantillons soumis cette année-là, aucun n’était soupçonné de résister à ce pesticide. Et

en 2013, sur une quarantaine d’échantillons recueillis, un seul était soupçonné de résister à ce pesticide, mais le test ne s’est pas avéré concluant. Ce service d’analyse gratuit, réalisé dans des laboratoires de Guelph et d’Agriculture et Agroa-limentaire Canada a été parrainé par la société Dow AgroSciences pendant deux ans pour un coût de 10 000 $ par année. En 2014, la multinationale Monsanto a pris le relais, et cette fois les analyses ont été réalisées au CEROM, au Québec. Sur une quarantaine d’échantillons, cinq ont été prélevés pour détecter la résistance au glyphosate.

Si aux États-Unis l’absence de rotation des cultures GM explique en partie la résistance au populaire herbicide, le Québec n’est certes pas à l’abri. Presque 50 % des 516 producteurs de maïs GM et de soya GM sondés en 2011 ont avoué qu’ils avaient, en 2010 et 2011, ressemé sur la même terre des cultures GM (c’est-à-dire maïs ou soya GM suivi d’une autre culture GM). De plus, environ 10 % avouaient avoir semé soit du maïs GM soit du soya GM sur la même terre en 2010 et 2011. « C’est très inquiétant ! » explique Gale West, un des auteurs du rapport Étude sur les perceptions des agriculteurs québécois sur les OGM après 10 ans d’utilisation, remis au MAPAQ en mars 2014.

« Le MAPAQ et les représentants en phyto-protection rappellent aux producteurs de faire une rotation d’herbicides. De plus, les produc-teurs savent qu’une résistance aux herbicides, ça coûte cher ! » réplique le président de la Fédération

I

Elles sont à nos portes ! Aux États-Unis, la résistance au glyphosate (Roundup) est documentée chez 14 espèces de mauvaises herbes, note un rapport du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) publié en février dernier. Les auteurs expliquent l’apparition de cette résistance par la grande popularité du glyphosate, le pesticide le plus utilisé aux États-Unis depuis 2001 dans les cultures de maïs, soya et coton GM. Sa popularité s’est accrue en même temps que son prix diminuait, après l’expiration du brevet du glyphosate en 2000 et l’apparition sur le marché de produits génériques.

L’invasion barbare

Danielle Bernier a réussi à faire inscrire le thème de la résistance aux herbicides au programme Innov’Action, du MAPAQ. Celui-ci va permettre de financer des projets de recherche.

FÉVRIER 2015 | Le Coopérateur agricole 39

Page 40: Coopérateur agricole Février

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des producteurs de cultures commer-

ciales du Québec, Christian Overbeek. Il

se remémore la facture salée due à la résistance à l’atrazine, un

populaire herbicide surutilisé dans la production de maïs.

Christian Overbeek croit que les nouvelles semences attendues sur le marché dès 2015 vont aider les producteurs à mieux gérer la rota-tion d’herbicides. La mode est à l’empilement des caractères (traits), soit la mise au point de semences capables par exemple de résister à un ou deux insectes et au glyphosate, mais aussi à une ou plusieurs autres familles de pesticides, comme le 2,4-D, en l’absence de découverte de nouvelles molécules.

La tendance des futures plantes GM est aux caractères multiples (empilement des gènes), soit des semences capables de résister à plusieurs familles de pesticides et à différents insectes. « Nous aurons les premières variétés de soya RR [Roundup Ready] et résistant au dicamba en 2017 », dit Alexandre Mailloux, directeur de la recherche et du développement du Secteur des productions végétales à La Coop fédérée. La Coop achète la technologie auprès de Monsanto, par exemple, pour produire ses propres cultivars. Mettre au point un maïs ou un soya GM adapté au Québec peut prendre une dizaine d’années.

Toutefois, Dame Nature étant rusée, les mauvaises herbes risquent de s’adapter à ce cock-tail létal d’ici 20 ou 30 ans. « Oui, il faut alterner les groupes de pesticides, mais il faut aussi faire des rotations de cultures et trouver d’autres moyens de désherbage », dit Danielle Bernier. Selon l’experte, il y a sur le marché des sarcleurs extrê-mement efficaces. « Si cette machinerie fait ses preuves dans l’agriculture biologique, pourquoi ne le ferait-elle pas dans l’agriculture de pointe ? » dit-elle. Et pour contrer l’invasion barbare, elle incite les producteurs à retourner aux principes de l’agronomie 101.

Superficie mondiale des cultures GM par caractère

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012Source : Clive James, 2012

• Résistance à un herbicide / Résistance à un insecte

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• Tolérance à un herbicide

• Résistance à un insecte (Bt)

L’Europe importe annuellement quelque 40 millions de tonnes de maïs et de soya GM, des États-Unis, du Brésil et d’Argentine, pour nourrir ses cheptels.

La science ne suffit pas ! Forte de milliers d’études prouvant l’innocuité des OGM pour la santé et l’environnement, la Pre France Brunelle, conseillère scientifique en biotechnologie

au MAPAQ, souhaiterait que le Québec « passe à autre chose ». Mais pour Charlie Arnot, chef de la direction du Center for Food Integrity, la science ne suffit pas : « Les consommateurs ont droit à l’information, et l’industrie doit répondre aux demandes d’étiquetage des OGM. » En ce moment, 20 États américains tiennent des référendums ou légifèrent en ce sens. La promesse de l’étiquetage obligatoire des denrées alimentaires fabriquées avec des OGM, faite par le gouvernement libéral de Jean Charest, n’a jamais été réalisée. Une étude du MAPAQ menée en 2004 en chiffrait le coût à 162 millions $. D’après Charlie Arnot, le Québec et le Canada n’échapperont pas à ce puissant courant. Il croit très important de débattre la question des OGM avec la société civile. L’UPA et l’Ordre des agronomes ont d’ailleurs amorcé ce débat lors d’un premier forum, en novembre 2013.

Pour en savoir plus : www.ogm.gouv.qcCenter for Food Safety : goo.gl/vFqcKV

Charlie Arnot PHOTO : CENTER FOR FOOD INTEGRITY

40 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

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GI, dont le siège se trouve en Idaho (États-Unis), réinvente l’ADN de la luzerne, la « reine des fourrages ». Depuis 2011, l’entreprise commercialise une luzerne RR

chez l’Oncle Sam, où elle estime avoir conquis de 20 à 25 % du marché des semences certifiées de luzerne. Ses clients sont des producteurs laitiers et de foin. Mais au Canada, FGI a connu son Waterloo. Et ce, même si l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a donné le feu vert à la commercialisation de cette luzerne RR en 2013.

C’est que dans l’Ouest, là où se produit 73 % de la luzerne du pays, les producteurs de semences craignent une pollution génétique comme la peste. Celle-ci mettrait en péril un marché d’exportation annuel de semences de 37 millions $, selon le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB, 2013). Le Canada est aussi un des cinq exportateurs mondiaux de luzerne déshydratée, sous forme de granules ou de cubes. À cela s’ajoute le foin de luzerne exporté aux États-Unis ou encore aux Émirats arabes. Les exportations annuelles canadiennes de luzerne se chiffrent à près de 80 millions $, toujours selon le RCAB.

L’est du pays est également monté aux barricades, bien que l’Ontario ne produise que 8 % de la luzerne et le Québec un peu moins de 4 %. Les membres de la Fédération d’agriculture biologique du Québec, les producteurs de lait au

premier chef, craignent de perdre leur certification biologique si la luzerne GM est introduite dans la campagne québécoise. La filière biologique qué-bécoise – grains, lait, viande – estime générer un chiffre d’affaires annuel de 170 millions $.

Un plan de coexistence contesté (pour l’Est canadien)

« Les abeilles ne distinguent pas les champs de luzerne GM et ceux de luzerne non GM », explique Gilbert Halde, les deux pieds plantés dans son champ de luzerne, de trèfle et de fétuque. Producteur de lait biologique depuis 1995, ses 230 ha de terre sont cultivés comme une île, entourée d’une bande de foin d’une largeur de huit mètres pour séparer ses cultures de celles de ses voisins. La ferme Halde est située à Saint-Mathias-sur-Richelieu, en Montérégie, en plein cœur de l’agriculture productive du Québec. Et ses voisins, producteurs conventionnels, ont toujours respecté son choix.

« Quand je plante une parcelle de maïs, mon voisin va semer une parcelle de soya près de notre zone de séparation. On évite ainsi les risques de pollinisation croisée », poursuit le producteur. Mais avec l’introduction de la luzerne RR, le risque de contamination est extrêmement élevé, juge le producteur. Il qualifie de « farce » la distance sépa-ratrice de 1,5 km entre un champ de luzerne GM et un autre de luzerne non GM dans un plan de coexistence préconisée en 2013 par l’Association

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Échaudé par la réception négative de certains groupes agricoles à l’égard de la luzerne Roundup Ready (RR), le chef des nouveaux caractères génétiques chez Forage Genetics International (FGI), Mike Thompson, ne s’attarde pas au téléphone sur la possible commercialisation d’une nouvelle luzerne transgénique. « Je vous parlerai avec plaisir des bénéfices de la luzerne à taux de lignine réduit, mais seulement une fois que sa commercialisation aura été approuvée par les autorités américaines et canadiennes, peut-être en 2015 », déclare-t-il.

Luzerne GM, deuxième prise ?

Gilbert Halde, producteur de lait biologique, craint que la culture de luzerne GM ne contamine ses champs.

FÉVRIER 2015 | Le Coopérateur agricole 41

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canadienne du commerce des semences. Celui-ci n’empêchera pas les abeilles ou autres insectes de venir butiner ses champs, soutient-il.

Toutefois, selon le Dr Dan Undersander, agronome et spécialiste des fourrages à l’Uni-versité du Wisconsin, deux champs de luzerne, l’un GM et l’autre non GM, peuvent se côtoyer à moins d’un dixième de mètre sans aucun risque de contamination, même en présence d’abeilles. « On ne récolte pas les grains de luzerne pour faire du fourrage. On récolte la tige et les feuilles de la luzerne, qui sont en tout point semblables à la plante mère. » Selon le professeur, qui visite régulièrement le Québec et l’Ontario, il s’écoule six semaines entre la pollinisation d’un plant de luzerne par un insecte et la formation d’une graine viable. Les trois ou quatre récoltes succes-sives de luzerne dans l’année constituent en soi une police d’assurance, car elles ne permettent pas à la luzerne de faire des graines. Par contre, le risque de contamination par la luzerne GM est beaucoup plus grand dans l’ouest du Canada, où l’on produit des semences, admet-il.

D’après l’expert, les producteurs laitiers conventionnels et de foin américains qui cultivent de la luzerne pure adoptent la luzerne RR parce que le glyphosate est économique et pratique : « Ils n’ont pas à changer de buses ou à nettoyer les équipements utilisés pour le soya et le maïs. » La luzerne RR ne convient évidemment pas aux producteurs conventionnels qui font pousser des mélanges de foin, tant aux États-Unis qu’au Canada. Par contre, le chercheur croit que la com-mercialisation éventuelle d’une nouvelle luzerne GM à faible taux de lignine représentera « un immense avantage pour les producteurs laitiers ». Le faible taux de lignine favoriserait la digestion de la luzerne par les bovins, ce qui procurerait plus d’énergie aux bêtes. Ses recherches, parrai-nées par FGI, indiquent que l’on peut récolter la luzerne à faible taux de lignine en trois récoltes au lieu de quatre, avec 20 % de rendement de plus. Le hic, c’est que cette luzerne à faible taux de lignine (LL, pour low lignin) est un caractère ajouté à la luzerne RR de FGI. Et que, pour s’en procurer, les producteurs conventionnels devront obligatoire-ment acheter la luzerne RR, concède-t-il.

De la frustration dans les deux camps

La coexistence entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la luzerne GM constitue un défi, parce que tant aux États-Unis qu’au Canada

« il n’y a pas de recours règlementaires pour être dédommagé une fois qu’une espèce de plante a été contaminée. Le seul recours pour les producteurs biologiques est juridique, un processus qui est extrêmement compliqué et coûteux », explique le professeur René Van Acker, spécialiste en bio-sécurité à l’Université de Guelph.

Les deux parties pourraient s’entendre si le taux de contamination des semences n’était pas zéro, comme exigé dans la production bio. Car le meilleur système de coexistence n’éliminera pas le risque de contamination, d’une part parce que la luzerne est pollinisée par des insectes. D’autre part, c’est une plante pérenne, avec des cousines sauvages très difficiles à éliminer, soutient Van Acker. « Notre expérience avec le canola est qu’une fois que le génie est sorti de la bouteille, nous vivons dans un monde différent. » Le canola, devenu la plus importante culture au pays devant le blé, est presque uniquement GM. Et il est aujourd’hui presque impossible de faire pousser du canola bio au pays. FGI se retrouve donc à nouveau au marbre avec sa luzerne RR-LL. Reste à voir si, au Canada, l’entreprise fera une deuxième prise ou frappera une balle au champ.

Le Pr Dan Undesander prévoit que la future luzerne GM contiendra plusieurs caractères, mais pas celui de la résistance au froid. Selon lui, les phytogénéticiens travaillent sur cette résistance avec des méthodes traditionnelles.

Au Québec, la recherche sur le soya non GM (à gauche) relève d’acteurs publics et privés, tandis que la recherche sur le maïs GM (à droite) relève d’une poignée de « gros joueurs ».

Futurs caractères de la luzerne transgénique

• Quantité de protéines digestibles plus élevée

• Résistance à la sècheresse

• Rétention du feuillage

• Floraison retardée

• Résistance aux maladies

(Source : Dan Undersander, agronome spécialiste des fourrages, Université du Wisconsin)

42 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

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PHOTO : NICOLAS MESLY

Les cultures GM à la conquête du mondeDepuis 1996, les superficies ensemencées en cultures GM ont augmenté de 100 fois sur la planète, pour se chiffrer à 175 millions d’hectares, soit 12 % de toutes les récoltes plantées en 2013. Dix-huit millions de producteurs cultivent ces plantes dans 27 pays. Les quatre plus importantes productions GM cultivées dans le monde sont :

• Le soya : près de 80 % de cette culture est GM. Superficie cultivée : 84,5 millions d’hectares dans 11 pays.

• Le coton : 70 % de cette culture est GM. Superficie cultivée : près de 24 millions d’hectares dans 15 pays.

• Le maïs : 32 % de cette culture est GM. Superficie cultivée : près de 58 millions d’hectares dans 17 pays.

• Le canola : 24 % de cette culture est GM. Superficie cultivée : plus de 8 millions d’hectares dans 4 pays.

Les cinq pays plus grands utilisateurs de cette technologie par superficie ensemencée sont les États-Unis (70,1 millions d’hectares), le Brésil (40,3 millions), l’Argentine (24,4 millions), l’Inde (11 millions) et le Canada (10,4 millions).

(Sources : Situation mondiale des cultures commerciales de plantes GM : 2013, par Clive James, International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications, 25 mars 2014; et MAPAQ, www.ogm.gouv.qc.ca)

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012Source : Clive James, 2012

• Coton

• Colza

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• Soja

• Maïs

La dépendance envers les semenciers n’inquiète pas les producteurs québécois « L’agriculture n’est pas le seul domaine à connaître des oligopoles. Les secteurs de l’automobile, des mines, des médicaments ou encore de l’épicerie se résument à une poignée de gros joueurs », soutient le président de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ), Christian Overbeek. Ce dernier balaie du revers de la main l’impossibilité de trouver des semences de maïs non GM au Québec, faisant allusion à la société De Dell, spécialisée dans ce grain. Par contre, le producteur concède que la recherche coûteuse sur le maïs et le soya GM relève du secteur privé. La FPCCQ, de concert avec La Coop fédérée, participe au financement du Centre de recherches sur les grains (CEROM), où l’on se concentre sur le blé et le soya non GM, « parce qu’il y a une demande et un marché de consommateurs ». Le producteur aimerait que le budget annuel de moins de 3 millions $ du CEROM soit doublé, voire triplé, par l’injection de capital de Québec et d’Ottawa, « mais la réalité économique ne le permet pas ». Quant aux relations contractuelles entre producteurs et grands semenciers, elles sont respectées par la très grande majorité des producteurs. Selon une source sûre, qui désire garder l’anonymat, entre 2010 et 2013 deux poursuites impliquant deux agriculteurs québécois et Monsanto se sont réglées à l’amiable, et 11 cas sont toujours en discussion en Ontario. Enfin, pour ce qui concerne l’étiquetage des aliments, Christian Overbeek ne se dit pas contre, à condition que les consommateurs en assument le coût.

Superficie mondiale des principales cultures GM par espèce

FÉVRIER 2015 | Le Coopérateur agricole 43

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un avenir prometteur se dessineBioproduits :

L’industrie des bioproduits industriels – bioénergies, biocarburants liquides, biomatériaux et produits chimiques biosourcés – a connu un essor important en 2014.

preuve, le déploiement de premières usines commerciales d’éthanol cellulosique aux États-Unis et au Brésil. Après plusieurs années de développement, ces bioraffine-

ries de deuxième génération sont les premières à permettre la transformation commerciale de la biomasse agricole (cellulose, fibre) en biocar-burants – et un jour en biomatériaux et produits chimiques biosourcés (qui ne sont pas issus de produits pétroliers). Cela pourra ouvrir la voie à une multitude de nouvelles occasions d’affaires pour les régions agricoles, tout en contribuant à la réduction des émissions de GES de divers secteurs de la société.

Aux États-Unis, deux bioraffineries commer-ciales de deuxième génération ont vu le jour en 2014, soit celles de POET-DSM (Iowa) et d’Abengoa (Kansas). Toutes deux utilisent annuellement entre 300 000 et 500 000 tonnes de biomasse comme matière première, principalement des tiges de maïs. Une troisième usine, celle de DuPont, ouvrira prochainement ses portes en Iowa.

À

Par Élisabeth LapointeConseillère en communications La Coop fédéré[email protected]

Cette récolte de tiges de maïs à grande échelle fait donc maintenant partie de la réa-lité des États-Unis. Elle s’intègre aux régies de culture traditionnelles et les modifie, et crée une demande pour une toute nouvelle offre de produits, services et technologies afin d’assurer l’approvisionnement et le fonctionnement de ces bioraffineries. « C’est un bel exemple de ce que le développement de la bioéconomie apportera aux régions rurales », explique Patrick Girouard, coordonnateur aux énergies renouvelables et bioproduits au Service innovation et croissance de La Coop fédérée.

En ce qui concerne les régies de cultures pro-prement dites en Iowa et au Kansas, la collecte des tiges de maïs offre également un tout nouvel outil dans la gestion des résidus de maïs au champ. L’augmentation importante des rendements en maïs-grain au cours des dernières années s’est aussi accompagnée d’une croissance tout aussi importante de la quantité de résidus produits, ce qui cause maintenant des problèmes aux

44 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

d é v e lo p pe m e n t d u r a b l e

Page 45: Coopérateur agricole Février

producteurs, principalement à ceux travaillant en régie de semis direct. Les premières chaînes d’approvisionnement en tiges de maïs dans l’Iowa indiquent, si on tient compte des revenus addi-tionnels et des coûts évités en matière de gestion des résidus, que les producteurs récoltant leurs tiges pour une bioraffinerie peuvent augmenter leur profit net à l’hectare de 85 à 125 $, ce qui représente un avantage concurrentiel non négli-geable.

C’est dans ce contexte que La Coop fédérée a décidé d’amorcer une évaluation de la faisabilité de la récolte de tiges de maïs dans l’est du Canada pour approvisionner de futures bioraffineries au pays. La Coop fédérée, par l’entremise de son Service innovation et croissance, est notamment engagée dans un projet avec la Fédération de l’agriculture de l’Ontario ainsi qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada portant sur la logistique d’approvisionnement adaptée aux tiges de maïs. Ce projet comporte trois principaux volets.

Le premier volet consiste en une évaluation et une démonstration au champ de la logistique de la récolte de tiges de maïs à l’aide de la nouvelle génération d’équipements de récolte de ces tiges mis au point spécialement pour les récentes bioraffineries cellulosiques commerciales en Iowa et au Kansas. Trois jours de démonstrations ont ainsi été tenus début novembre 2014 dans une ferme céréalière près de Sarnia, en Ontario.

Le deuxième volet de ce projet se penche sur la caractérisation des sols. Des projets-pilotes se sont tenus dans quelques fermes du Québec et de l’Ontario, au cours desquels des analyses de sol portant sur certains paramètres, comme le carbone du sol, ont été réalisées pour évaluer l’impact que pourrait avoir la récolte de tiges de maïs. Ce volet permettra aussi à La Coop fédérée de peaufiner son cahier des charges qui sera destiné aux producteurs agricoles désirant prélever des tiges de maïs. Ce cahier définira les balises à respecter quant aux critères de durabilité et de qualité désirés pour la biomasse livrée à des bioraffineries.

Enfin, le troisième volet s’inscrit dans le cadre de la contribution canadienne à un groupe de travail de l’Agence internationale de l’énergie portant sur une analyse socioéconomique et sur les indicateurs de développement durable adaptés au secteur émergent du bioraffinage.

« Cette démarche de valorisation des tiges de maïs se déploie avec prudence, indique Hicham Bencharki, conseiller spécialisé en agroenvironne-ment à La Coop fédérée. Entre autres, il est impor-tant de penser à la conservation de la qualité de nos sols avant de nous lancer dans un projet d’une telle envergure. C’est pourquoi le déploie-ment d’un cahier des charges est primordial pour nous assurer de la compréhension, tant par le fournisseur que par l’acheteur, des indicateurs de durabilité et de qualité. »

Les premiers résultats de ce projet seront communiqués dans les prochains numéros du Coopérateur agricole. La Coop fédérée remercie Agriculture et Agroalimentaire Canada de même que le Programme de recherche et de développe-ment énergétiques (PRDE) géré par Ressources naturelles Canada pour la contribution financière accordée dans le cadre de ce projet.

L’entreprise AGCO a mis au point une presse à grosses balles rectangulaires spécialement pour la récolte des tiges de maïs.

Les journées de démonstration tenues près de Sarnia ont permis aux producteurs de se familiariser avec la nouvelle génération d’équipements pour la récolte des tiges de maïs.

Le projet portant sur la récolte des tiges de maïs implique plusieurs partenaires.

FÉVRIER 2015 | Le Coopérateur agricole  45

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Dix secrets pour un  sirop d’érable savoureux

Pourquoi y attacher tant d’importance ? La raison est simple : si le sirop est vendu à un prix plusieurs fois supérieur à celui de tout autre produit sucrant, c’est en raison de ses incomparables qualités organoleptiques.

u cours des dernières années, les conseil-lers en acériculture ont prononcé de nom-breuses conférences et animé bon nombre de journées de démonstration. Ces activités

portaient souvent sur la saveur du sirop d’érable. À l’occasion de journées de dégustation, nous

avons demandé à des acériculteurs d’apporter leur meilleur sirop d’érable et nous avons été surpris par les résultats de l’évaluation des saveurs des sirops fournis. En effet, plusieurs des sirops éva-lués par les producteurs eux-mêmes avaient des problèmes de saveurs surprenants pour des sirops de premier choix. Même si la saveur de ces sirops était jugée acceptable, plusieurs d’entre eux pré-sentaient des défauts plus ou moins importants. Pour un produit haut de gamme comme le sirop d’érable, ce type d’imperfection ne devrait pas exister.

Voici 10 points auxquels il faut prêter atten-tion pour améliorer la qualité organoleptique d’un sirop d’érable.

A

Par Raymond Bernier, ingénieur Conseiller en acériculture Direction régionale de l’Outaouais Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation 

1. Si le liquide en ébullition dans vos casse-roles (bassines ou « pannes ») saute ou danse (gouttes projetées au-dessus de la surface en ébullition), c’est que l’évaporateur fournit trop d’énergie et n’est probablement pas efficace. Il y a une dépense inutile de combustible et le sirop est plus susceptible d’avoir un goût caramélisé, fumé ou même brûlé. De plus, ce surplus d’énergie inutile donne une couleur foncée au sirop. Ce dernier passe sans doute rapidement aux couleurs médium et foncée avant la mi-saison.

2. Entreposez dans la cabane à sucre uni-quement ce qui sert aux activités liées à la fabrication du sirop d’érable. Aucune odeur inappropriée ne devrait être présente dans les endroits où vous entreposez ou transformez l’eau d’érable. Évitez l’emploi de produits par-fumants dans le bâtiment, tels que les boules antimites ou d’autres produits semblables. u

46 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

Ac é r i c u lt u re

Page 47: Coopérateur agricole Février

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Il faut interdire la cigarette partout où il y a des liquides destinés à la fabrication du sirop ou des produits d’érable. L’entreposage d’huiles de moteur, d’essence ou de tout autre produit odorant est proscrit dans une cabane à sucre.

3. Les animaux et leur nourriture sont interdits dans la cabane à sucre.

4. Prenez le temps de vous laver les mains et de changer de chaussures chaque fois que vous entrez dans la cabane pour travailler. Imposez cette consigne à vos employés éga-lement. Portez un sarrau et des vêtements propres, ainsi qu’un chapeau approprié, lorsque vous faites fonctionner l’évaporateur et que vous vous trouvez autour des bassins d’entreposage. Si vous devez vous placer dans les bassins pour les laver, assurez-vous d’avoir à proximité des chaussures ou des bottes qui servent uniquement à cette tâche.

5. Goûtez l’eau d’érable avant de la faire bouillir. Souvent, en ce faisant, on peut détecter des problèmes de goût. Dans certains cas, il arrive que des acériculteurs décident de jeter l’eau qui n’a pas les qualités nécessaires pour produire un sirop satisfaisant les exigences du marché.

6. Faites attention aux gaz d’échappement des différentes machines à combustion – moto-neige, véhicule tout-terrain, camion, engin comportant un petit moteur, etc. – que vous gardez à proximité de la cabane. Aucun véhicule de ce type et aucun moteur à com-bustion ne devraient se retrouver à l’intérieur de la cabane.

7. Prenez le temps de bien laver et de rincer abondamment les bassins d’entreposage et l’équipement (séparateur, casseroles, etc.). Veillez tout particulièrement à vidanger ou à rincer parfaitement les conduites, raccords et valves avant de poursuivre la production. Évitez d’employer des conduites dont la forme crée des angles morts inaccessibles et qu’on ne peut ni vider ni rincer.

8. En ce qui concerne l’antimousse, mettez-en moins; c’est bien meilleur pour le goût. En effet, la surutilisation de produits anti-moussants donne au sirop un goût d’huile végétale. Un sirop qui laisse un goût hui-leux dans la bouche est beaucoup moins « vendeur », et vous perdrez rapidement vos meilleurs clients ! Si vous jugez nécessaire d’ajouter constamment de l’antimousse, il est fort probable que l’évaporateur soit en cause : il produit sans doute une flamme trop chaude pour les besoins de l’évapo-ration. Il est possible de faire du sirop sans utiliser d’antimousse pendant la majorité de la saison simplement en ajustant l’intensité du chauffage et en veillant à bien répartir la chaleur sur toute la surface des casseroles.

9. Nettoyez vos casseroles dès l’apparition de la pierre de sucre. La présence de pierre sur la surface des bassines diminue l’efficacité du déploiement de l’énergie et risque de donner un goût de brûlé ou d’entraîner une forte caramélisation.

10. Limitez le degré de concentration du sépara-teur à membrane à celui qui vous permet de faire fonctionner l’évaporateur sans devoir laver constamment la casserole à fond plissé. Certaines études préliminaires semblent démontrer qu’au-delà de 14 à 16 °Brix, la saveur du sirop serait modifiée. Avant de concentrer le sirop davantage, assurez-vous que le produit n’a rien perdu de ses qualités organoleptiques.

Enfin, si vous avez un injecteur d’air (le MAPAQ ne recommande pas l’emploi de ce type d’appareil), recourez-y le moins possible ou seulement en fin de saison. Les saveurs caractéristiques de l’érable risquent de disparaître ou d’être altérées par l’utilisation de ce type d’appareil. Surveillez la prise d’air et nettoyez régulièrement les filtres. Faites preuve de vigilance en ce qui a trait à la qualité de l’air aspiré.

Suivre ces consignes vous aidera à obtenir un sirop savoureux, que vos clients achèteront avec le goût d’y revenir souvent !

48 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

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Trois projets d’innovation ont été présentés, dont la création d’une base de données Web pour la gestion des CUMA.

Dans l’ordre habituel, les cinq mentors du concours « Dans l’œil de l’entrepreneur » : Clément Limoges, Home Hardware Limoges; David Dubois, Pieds géants Chaus-sures; François Legault, député de L’Assomption et chef de la Coalition Avenir Québec; Claude Rivest, deuxième vice-président à La Coop Profid’Or; et Isabelle Proulx, Proulx Communications.

DID et FADQDI s’associent pour développer le secteur financier agricole colombien

Développement international Desjardins (DID) et Financière agricole du Québec – Développement international (FADQDI) joindront leurs efforts, au cours des cinq prochaines années, afin de mener à bien le développement du secteur financier agricole de la Colombie et la réduction de la pauvreté en milieu rural dans ce pays sud-américain. Ce projet bénéficiera de l’appui financier du ministère canadien des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.

Selon DID, le développement du secteur agricole passe indéniablement par le renforcement de quatre piliers étroitement liés les uns aux autres, soit l’accès aux services financiers, l’accès à des mécanismes de partage des risques, l’acqui-sition de connaissances financières et techniques permettant aux agriculteurs d’atteindre des niveaux de production durables, et l’organisation de la chaîne de la commercialisation. DID et FADQDI travailleront sur les trois premiers piliers. (Source : Desjardins)

Claude Rivest, mentor auprès de jeunes LanaudoisAdministrateur de La Coop Profid’Or, Claude Rivest sera l’un des cinq mentors de 

la première édition du concours « Dans l’œil de l’entrepreneur », lancé par le Carrefour jeunesse-emploi L’Assomption. Inspiré du concept de l’émission Dans l’œil du dragon, ce concours est destiné aux jeunes Lanaudois de 16 à 35 ans qui souhaitent créer une entreprise. Ces derniers sont invités à soumettre un plan d’affaires d’ici le 27 mars 2015. Les cinq mentors, en plus d’encadrer les entrepreneurs en herbe, disposeront de 2000 $ chacun pour investir dans les projets qui les intéressent. Tenu sous la présidence d’honneur de François Legault, député et chef de la CAQ, le concours vise à stimuler l’entrepreneuriat dans la région.

Une expérience de réseautage pour les CUMALes trois journées régionales consacrées aux 

secrétaires-trésoriers  et  présidents  des  CUMA (coopé ratives d’utilisation de matériel agricole), qui se sont déroulées en décembre dernier, ont connu un vif succès. Cette série de rencontres organisées par La Coop fédérée et ayant pour thème « Des projets collectifs, pour un réseau solide » a réuni 65 personnes, représentant 34 CUMA de diffé-rentes régions de la province et même de l’Ontario. 

Née d’un besoin de réseautage manifesté par certains secrétaires-trésoriers, cette initiative avait pour objectif principal de créer un lieu d’échange entre les gestionnaires des CUMA et, ainsi, de semer les premières graines pour l’implantation d’une culture d’entraide dans le réseau des CUMA. Les participants ont d’ailleurs pu discuter de leurs pratiques respectives avec leurs collègues dans le cadre d’un atelier de partage d’expertise qui fut grandement apprécié. Les pratiques répertoriées lors de cet atelier serviront à entreprendre une démarche d’har-monisation des pratiques de gestion et d’administration dans les CUMA.

Ces rencontres furent également l’occasion pour les gens présents d’en apprendre davantage sur les projets d’innovation en cours pour le développement des CUMA, soit l’adaptation du logiciel SigaFinance, la création d’une base de données Web pour la gestion des CUMA et la création d’un site Web dynamique. La présentation effectuée par le comité travaillant actuellement sur les trois projets a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’appui parmi les participants, ce qui laisse présager que le vent de solidarité qui a commencé à souffler en décembre ne s’essoufflera pas de sitôt. 

En novembre, les représentants des institutions financières colombiennes Banco Agrario et FINAGRO ont visité le Québec. Ils sont ici accompagnés de représentants de Financière agricole du Québec – Développement international et de Développement international Desjardins.

FÉVRIER 2015 | Le Coopérateur agricole  49

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Le Coopérateur agricoleC.P. 500 Station YouvilleMontréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 - Téléc. : 514 858-2025Courriel : [email protected]

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Acquisition de Propane 2000La  Coop  fédérée  et 

Nutrinor  ont  annoncé,  le 15  décembre,  l’acquisition de Propane 2000  inc., une entreprise spécialisée dans la  vente  et  la  livraison  de propane.  Fondée  en  1989, Propane 2000 dessert près de 5000 clients à partir de ses deux succursales situées à Varennes et à Sorel. Cette acquisition s’inscrit dans l’objectif de croissance par acquisitions du secteur Énergies Sonic. Pour en savoir plus sur Propane 2000, n’hésitez pas à consulter son site Web.

La Coop Seigneurie adopte l’enseigne BMR Depuis  le  26  novembre,  La  Coop 

Seigneurie  affiche  l’enseigne  BMR dans  ses  cinq  quincail leries  (Saint-Agapit,  Sainte-Agathe,  Saint-Gilles, Saint-Narcisse et Saint-Sylvestre). Pour annoncer  ce  changement  majeur,  la coopé rative a invité, dans deux de ses cinq quincail leries,  le porte-parole de BMR, Hugo Girard, ainsi que la mascotte Vic à rencontrer les citoyens des territoires desservis par la coopérative. Les équipes de Saint-Agapit et de Saint-Narcisse ont donc reçu plus de 250 participants à cette inauguration officielle !

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Le personnel de la quincaillerie et du centre de rénovation de Saint-Narcisse-de-Beaurivage accompagné de la mascotte Vic le Pic.

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Rendez-vous Célébrité – spécialité équine Deux rencontres équines ont eu lieu cet automne et connu un grand succès. 

L’une organisée par La Coop Seigneurie et l’autre par Groupe coopératif Dynaco. Plusieurs thèmes y ont été abordés par des professionnels, tels que l’entraînement des jeunes chevaux, la compréhension du comportement équin, l’alimentation et la régie des chevaux en hiver. On y a même fait une démonstration de la pré-paration d’une classe d’art de présentation (showmanship) en compétition. Des 

repré sentants en alimentation et four-niture  équines  étaient  présents  pour informer  et  répondre  aux  questions des participants. D’autres Rendez-vous Célébrité auront lieu en 2015. Informez-vous auprès de votre coopérative, car ces rencontres affichent souvent complet.

La famille Lavoie-Tremblay, du Ranch LT Perfor-mance, à Saint-Nicolas, a accueilli le groupe de La Coop Seigneurie.

50 Le Coopérateur agricole | FÉVRIER 2015

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