coopérateur mai-juin 2015

52
MAI-JUIN 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES Pères d’aujourd’hui : LA FAMILLE D’ABORD Imagerie satellite Rapidité, passion, précision Dossier Big Data Défis et potentiel d’un gisement d’or

Upload: cooperateur

Post on 22-Jul-2016

222 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

À lire

TRANSCRIPT

Page 1: Coopérateur Mai-juin 2015

MAI-JUIN 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Pères d’aujourd’hui :

LA FAMILLE D’ABORD

Imagerie satelliteRapidité, passion, précision

Dossier Big DataDéfis et potentiel d’un gisement d’or

Page 2: Coopérateur Mai-juin 2015

10331340-Proline_7.875x10.75_092-F.indd BAYER-092-4C-2015-F

1CMYK

7.875” x 10.75”7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.6875”8.125” x 11”100%

NoneManny.Augusto

None--Alanna.Turney

Bayer CropScience10331340

4-22-2015 5:08 PM4-22-2015 5:08 PM

Rodrigues, Pedro (TOR-MCL)

Production:Bayer CropScien...Proline_7.875x10.75_092-F.inddLe Cooperateur

--

--

--

--

--

--Bigger Combine

Helvetica Neue LT Std

Cyan, Magenta, Yellow, Black

S:7.0625”S:9.6875”

T:7.875”T:10.75”

B:8.125”B:11”

Apprenez-en davantage à BayerCropScience.ca/Proline

BayerCropScience.ca, 1 888 283-6847 ou communiquer avec votre représentant Bayer CropScience. Toujours lire et suivre les instructions sur l’étiquette. ProlineMD est une marque déposée du groupe Bayer. Bayer CropScience est membre de CropLife Canada.

Une récolte record… c’est un beau problème.Grâce à son contrôle à large spectre des maladies, Proline est rentable, car il maximise le rendement de vos cultures de maïs. Il s’agit du seul fongicide homologué pour la suppression du fusarium et de la fusariose de l’épi et pour la réduction des niveaux de DON. De plus, comme c’est également le seul fongicide pour la suppression de la pourriture des tiges dans le maïs, aucun problème de tige résiduelle ne ralentira votre moissonneuse-batteuse. Avec Proline, vous tirez vraiment le maximum de votre récolte de maïs.

Page 3: Coopérateur Mai-juin 2015

10331340-Proline_7.875x10.75_092-F.indd BAYER-092-4C-2015-F

1CMYK

7.875” x 10.75”7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.6875”8.125” x 11”100%

NoneManny.Augusto

None--Alanna.Turney

Bayer CropScience10331340

4-22-2015 5:08 PM4-22-2015 5:08 PM

Rodrigues, Pedro (TOR-MCL)

Production:Bayer CropScien...Proline_7.875x10.75_092-F.inddLe Cooperateur

--

--

--

--

--

--Bigger Combine

Helvetica Neue LT Std

Cyan, Magenta, Yellow, Black

S:7.0625”

S:9.6875”

T:7.875”

T:10.75”

B:8.125”

B:11”

Apprenez-en davantage à BayerCropScience.ca/Proline

BayerCropScience.ca, 1 888 283-6847 ou communiquer avec votre représentant Bayer CropScience. Toujours lire et suivre les instructions sur l’étiquette. ProlineMD est une marque déposée du groupe Bayer. Bayer CropScience est membre de CropLife Canada.

Une récolte record… c’est un beau problème.Grâce à son contrôle à large spectre des maladies, Proline est rentable, car il maximise le rendement de vos cultures de maïs. Il s’agit du seul fongicide homologué pour la suppression du fusarium et de la fusariose de l’épi et pour la réduction des niveaux de DON. De plus, comme c’est également le seul fongicide pour la suppression de la pourriture des tiges dans le maïs, aucun problème de tige résiduelle ne ralentira votre moissonneuse-batteuse. Avec Proline, vous tirez vraiment le maximum de votre récolte de maïs.

14

Votre bannière spécial isée

Maintenant chez

Sila-seal

Maxtech Éco-film

+

www.agrizone.co

produits de fenaison

saison 2015 Vous n’aVez pas

encore passé

Vos commandes

de fenaison ?

consultez le

bon de commande !

notre gamme

complète s’y retrouVe.

Détails chez Votre

MarchanD agrizone

cooperateur mai/juin 2015.indd 1

2015-04-15 13:29

MAI-JUIN 2015

cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Pères d’aujourd’hui :

LA FAMILLE D’ABORD

108621_COUVERT_MAI-JUIN15vf.indd 1

2015-04-24 13:46

32COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHOT

OS :

PIER

RE C

ADOR

ET, ?

????

????

??

Nous savons tous que les transplants

doivent être dorlotés pour augmenter le

ur

résistance aux divers stress inhérents à leur

transplantation au champ. Quand les plants

sont déplacés d’un environnement protégé

vers le champ, un arrêt de croissance tout à

fait norm

al se produit, et se tra

duit le plus

souvent par une perturbation du système

racinaire. De plus, les nuits printanières sont

habituellement fraîches et le

sol est froid.

Cette combinaison de facteurs rend la plante

moins habile à capter les nutriments du sol,

d’autant plus que certains d’entre eux ne sont

pas assimilables dans des sols froids (m

oins

de 18 °C). Le phosphore est le nutriment asso-

cié au développement racinaire : il

devrait

donc être privilégié pour la reprise des plants

une fois ceux-ci transplantés.

Bien utilisés, les divers engrais tra

nsplan-

teurs permettent de favoriser la

reprise des

plants et d’ainsi atténuer le choc de transplan-

tation. Il est to

utefois nécessaire de considérer

certains facteurs lorsque vient le

temps de

choisir le bon tra

nsplanteur. On l’a dit :

un

LE PRINTEMPS FAIT ENFIN SON ENTRÉE, LES SERRES SONT ALLUMÉES, LES TRANSPLANTS POUSSENT ET

LES CHAMPS SE RÉCHAUFFENT TRANQUILLEMENT. VIVEMENT LE SOLEIL QUI FAIT VERDIR NOS CULTURES.

LA SAISON SE PRÉPARE, ET QUAND LE DÉPART DES PLANTS EN SERRES EST PERFORMANT,

L’ESPOIR D’UNE BONNE SAISON NOUS HABITE. AVEC RAISON.

TEXTE DE CHRISTINE BOURBONNAIS, TECHNOLOGUE, CONSEILLÈRE EN PROTECTION DES CULTURES ET ENGRAIS SPÉCIALISÉS

ENGRAIS TRANSPLANTEUR

apport en phosphore est essentiel aux jeunes

plants et aide au développement de leur sys-

tème racinaire. Et c’est justement le

rôle des

engrais transplanteurs. Par contre, ceux-ci

peuvent causer plus de tort que de bien s’ils

ne sont pas utilisés adéquatement. E

n effet,

il n’est pas rare qu’à la suite d’une mauvaise

utilisation on puisse observer des racines

brûlées : elles deviennent alors brunes et ne

possèdent plus de poils absorbants.

Il faut comprendre que ce ne sont pas les

éléments nutritifs eux-mêmes qui causent

les dommages aux racines, mais plutôt la

salinité (la quantité de sel dissous dans l’eau)

élevée de la solution fertilisante. Certains

engrais ont un niveau de sel plus élevé et

présentent un risque plus grand pour la

culture. Par exemple, il faut éviter d’appli-

quer un engrais transplanteur si le

sol est

très sec, car l’eau sera absorbée trè

s rapide-

ment par ce dernier et les sels se retrouveront

alors concentrés dans la zone racinaire. Il

convient également essentiel de mentionner

que lorsque les sols se sont réchauffés (plus

Stress de salinité dans les fraises

| AFFAIRES AGRICOLES

20

3COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

VOTRE VIE VOS AFFAIRES

Version Web : www.lacoop.coop/cooperateur

Version virtuelle : www. lacoop.coop/cooperateurvirtuel * For English version, please visit our website at lacoop.coop/cooperateur

DES FOURRAGES

PAYANTS

BIG DATA

UNE FERME EN ORDREUNE ENTREPRISE EN OR

AFFAIRES AGRICOLES20 La Ferme Jeannicole — en ordre et en or

23 L’EFFET BOEUF Bruno Langlois*

24 Une filière sur le chemin de la rentabilité

26 Filière porcine : portrait de Motoo Taira

28 Imagerie satellite : rapidité, passion, précision

32 Les engrais transplanteurs

34 Big Data : défis et potentiel d’un gisement d’or

42 La protection des pollinisateurs

44 Investir et transférer : quelle trajectoire d’ici 2025 ?

AFFAIRES ÉCONOMIQUES46 Des fourrages payants

48 ZOOM AFFAIRES

50 FAITS ET GESTES Vincent Cloutier*

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUS Denis Richard*

6 DANS LE WEB

8 ZOOM LA VIE

10 MA COOP

12 PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

13 Jeannine Pelletier — Contre vents et marée

VIE AGRICOLE14 Pères d’aujourd’hui :

la famille d’abord

SOMMAIREÉDITION MAI-JUIN 2015

32 34 46

24

Page 4: Coopérateur Mai-juin 2015

4 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :http://www.lacoop.coop/ cooperateur/abonnement.asp

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 8,63 $/année (défrayé par la coopérative locale)

Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

CoopérateurC.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : [email protected]

À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

PHO

TOS

: TH

INKS

TOCK

, PIE

RRE

CA

DO

RET

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroChristine Bourbonnais, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Bruno Langlois, Élisabeth Lapointe, Colette Lebel, Nancy Malenfant, Nicolas Mesly, Bertrand Montel, Céline Normandin, Stéphane Payette, Denis Richard Nicolas Tremblay

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Michaël Guimond, Suzanne Turcot

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Martine Doyon, Exposimage, Caroline Fournier, Étienne Gosselin, Nancy Malenfant, Nicolas Mesly, Pigment B, Stéphane Payette

Page couverture Caroline Fournier

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Le Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Télé. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Couriel : [email protected] Site web : www. lacoop.coop/cooperateur et www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

RetraiteComment des producteurs vivent cette étape de la vie ?

EnsilageLes meilleures pratiques de conservation

Votre vie, vos affairesVotre vie fait encore la une pour cette édition de mai-juin. Après la conciliation travail-famille, il nous a semblé pertinent de présenter les nouveaux pères et leur rôle plus engagé auprès des enfants par rapport aux pères des générations précédentes. L’aspect vos affaires n’est pas négligé non plus. Comment produire des fourrages payants, quels outils d’agriculture de précision sont offerts dans le réseau et le dossier Big Data (ou mégadonnées) pour savoir à quoi servent toutes ces données recueillies à l’aide des nouveaux outils Web de gestion de troupeaux, des champs, etc. Voilà du contenu pour être à la fine pointe de l’information afin de bien gérer son entreprise et bien vivre sa vie agricole !

Bonne lecture !

Guylaine GagnonRédactrice en [email protected]

1086

21-0

5-15

VOLUME 44, NO 5 | MAI-JUIN 2015

Page 5: Coopérateur Mai-juin 2015

5COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

ENTRE NOUS

LES MERCURIADESDENIS RICHARD, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

PHO

TOS

: TH

INKS

TOCK

, PIE

RRE

CA

DO

RET

1086

21-0

5-15

ON NE PEUT JURER DE RIEN, mais au moment où

j’écris ces lignes, le printemps semble vouloir

s’installer à la vitesse grand V pour nous

permettre d’amorcer la saison végétale dans des

délais normaux. On n’aura à peu près pas eu de

printemps, et nos collègues qui attendaient le

temps des sucres avec empres sement auront

majori tai rement été déçus par la saison 2015.

Je nous souhaite vivement d’être en pleins

travaux des champs au moment où le Coopérateur

sera livré dans vos chaumières, même si cela

signifie que vous n’y porterez pas vraiment

attention avant la fin du mois.

Quant à moi, j’ai profité de la période d’attente

avant le début de la saison agricole pour assister à

la 35e soirée des Mercuriades. J’assiste assidument

à ce prestigieux concours depuis quelques années

et j’en ai même assumé la présidence l’an dernier.

Les Mercuriades, dont le nom s’inspire des

mots Mercure (dieu romain du commerce) et olym­

piades, ont été créées en 1980 par Marcel Baril,

président de la Fédération des chambres de

commerce du Québec de l’époque, ainsi que par

Marcel Côté, fondateur de Secor, une entreprise­

conseil au cœur du Québec inc., et Luc Beauregard,

fondateur de National, un géant des relations

publiques et gouvernementales.

J’aime bien cette soirée, qui se veut un puissant

levier de promotion et de valorisation du succès

des entreprises de tous les secteurs d’activité et de

toutes les régions du Québec. Depuis 35 ans, les

Mercuriades ont célébré l’entrepreneuriat québé­

cois, avec près de 10 000 candidatures reçues, et

fait plus de 550 entreprises lauréates, dont 95 %

sont toujours en activité.

Je dois vous avouer que si j’aime bien cette

soirée, c’est aussi parce que notre filiale Olymel s’y

distingue chaque année, remportant un et même

parfois deux prix dans différentes catégories.

Olymel y a même été déclarée entreprise de

l’année, catégorie Grande entreprise, en 2013.

Cette année, Olymel s’est vu décerner le prix

Formation professionnelle et technique, en recon­

naissance de l’excellent travail qu’elle accomplit

en matière de formation de la main­d’œuvre.

J’aime également cette soirée parce que depuis

quelques années des entreprises du secteur

agricole et agroalimentaire s’y distinguent. Citons

Agropur, finaliste cette année au prix Entrepre­

neuriat dans la catégorie Grande entreprise, ou

encore La Coop Unicoop, lauréate du prix Contri­

bution au développement économique et régional,

catégorie Grande entreprise, en 2014.

Mais cela comprend également de plus en plus

de producteurs transformateurs, ce qui témoigne

de la grande qualité entrepreneuriale existant dans

le monde agricole. Cette année, la fromagerie du

Pied­de­Vent, qui a pignon sur mer aux Îles­de­la­

Madeleine, était finaliste dans la catégorie Contri­

bution au développement économique et régional,

et la Ferme des Voltigeurs, de Drummondville,

finaliste dans la catégorie Entrepreneuriat, s’est

vu attribuer le prix Entreprise de l’année dans la

catégorie PME.

Il est bon de constater que les qualités entre­

preneuriales du monde agricole sont maintenant

reconnues par l’élite du milieu des affaires québé­

cois et que les entrepreneurs agricoles du Québec

osent aujourd’hui se mesurer sans complexe aux

autres secteurs de notre économie.

Cela correspond d’ailleurs parfaitement

à la vision que nous avons à La Coop fédérée

d’une agriculture plurielle, où les modèles

d’affaires évoluent et se diversifient au

bénéfice des producteurs, de leurs régions

et de l’ensemble des Québécois.

Sur ce, je vous laisse travailler et j’y vais

moi­même de ce pas.

Bonne saison végétale !

Page 6: Coopérateur Mai-juin 2015

6 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

TIRER PARTI DE LA DIFFÉRENCE

Les membres de la Coopérative d’utilisation de matériel agricole de Weedon ont tiré parti de leur complémentarité et de la distance pour bâtir une coopérative à leur image. Située en Estrie, elle ne compte que 10 membres, mais on pourrait la surnommer la CUMA aux mille visages. Presque tous les secteurs agricoles y sont représentés. « Cette diversité est un atout, estime l’administrateur Alain Beaulieu, notamment en optimisant la disponibilité du matériel pour chacun. » La plupart des entreprises agricoles membres se trouvent dans les municipalités avoisinantes de Weedon. Puisque les entrepreneurs à forfait ne desservent à peu près pas ce coin de l’Estrie, en raison de la faible densité des producteurs, certains d’entre eux se sont regroupés malgré la distance qui les sépare. Une distance qui s’avère un avantage. Des cultures et des sols divers évitent que les membres ne requièrent l’équipement simultanément. Des équipements plus performants accroissent l’efficacité de travail des membres. La disponibilité du matériel est donc rarement un problème. Autre élément de diversité, jeunes et moins jeunes s’y côtoient. L’administrateur Pierre-Paul Boulet : « Les jeunes sont très dynamiques. Ils n’hésitent pas à oser et à voir plus loin. »

Pour en savoir plus : http://www.lacoop.coop/cooperateur/fr/ vie-cooperative/tirer-parti-de-la-difference

LA COOP : UN TERREAU FERTILE POUR LA BIOMASSELa valorisation de la biomasse est en mutation à l’échelle mondiale. Le réseau La Coop est un acteur idéal (vaste territoire et réseau d’experts, distributeur d’énergie, propriété des producteurs agricoles, capacité de transformation) pour l’établissement d’une telle filière au Québec. Sa vitrine biomasse en est un point de départ. Lancée en 2010 à Saint-Jean-Baptiste, cette vitrine sert de plateforme d’essai et de démonstration de plantes pérennes et annuelles aux membres et partenaires du réseau La Coop. « Elle sert à évaluer le potentiel des cultures dans une industrie des bioproduits », explique Cyrille Néron, directeur innovation et croissance à La Coop fédérée. Les plantes pérennes telles que panic érigé, alpiste roseau, barbon de Gérard, Miscanthus giganteus et saule sont connues par leur potentiel d’intégration dans des terres marginales. Les annuelles (sorgho, betterave à sucre)

s’intègrent dans une rotation de culture et présentent les qualités recherchées par les industries de bioproduits. La vitrine biomasse offre aux producteurs l’occasion de comparer les différentes cultures avec lesquelles ils peuvent valoriser leur terre. La transformation de la biomasse en bioproduits permettra d’accéder à une nouvelle source d’approvisionnement renouvelable, de lutter contre les changements climatiques et de développer une bioéconomie aux retombées majeures.

Pour en savoir plus : http://www.lacoop.coop/cooperateur/fr/vie-cooperative/la-coop-un-terrau-fertile-pour-la-biomasse

LA MAGIE DES MOULURES

Les moulures et ornements décoratifs contribuent largement au charme des maisons anciennes. En comparaison, « les maisons d’aujourd’hui sont livrées toutes nues ! » constate Annick Bélanger, designer d’intérieur au Centre Déco Inov de La Coop St-Pamphile. Les constructeurs ne fournissent en effet que le strict minimum, soit les plinthes de bas de mur et les cadrages de portes et fenêtres, qui servent surtout à dissimuler les interstices inesthétiques, remarque-t-elle. Or, même dans les maisons modernes, les moulures ont beaucoup plus à offrir, estime cette décoratrice d’expérience : « Elles résolvent bien des problèmes et apportent très souvent la touche magique qui fait toute la différence. » Le choix du type de moulures dépend autant du budget dont on dispose que de leur utilisation. « Chose certaine, peu importe l’investissement, il y a toujours moyen de créer l’effet désiré », affirme Annick Bélanger.

Pour en savoir plus : http://www.lacoop.coop/cooperateur/fr/ vie-cooperative/la-magie-des-moulures

PHO

TOS

: NAN

CY M

ALEN

FAN

T, P

IERR

E CA

DO

RET,

LA

COO

P ST

-PAM

PHIL

E

Un conseil d’administration dynamique où règne la cama ra derie (de gauche à droite) : Maxime Fontaine, président; Bruno Turmel, vice-président; Alain Beaulieu, admi nistrateur; Pierre-Paul Boulet, administrateur; et Ghislain Gauthier, secrétaire-trésorier.

Page 7: Coopérateur Mai-juin 2015

NE JUGEZ UN HOMME QUE PAR SON CARACTÈRE.

ET SON CAMION.p p

D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. Leurs groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font fi gurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon Ward’s. Pas étonnant que les camions Ram détiennent le taux de fi délité le plus élevé

parmi tous les camions pleine grandeur. Le Ram 1500 2015, le camion le plus écoénergétique de l’histoire1, et le Ram Heavy Duty. Avec un légendaire moteur turbo diesel CumminsMD ou HEMIMD,

Ram surclasse tous les autres, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.

RAM HEAVY DUTY

LA GAMME DE CAMIONS LA

PLUS DURABLEAU PAYS3

LA GAMME

q q

CAMIONRAM.CA

q q

1 Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d'ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 2015 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 2 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 3 Longévité basée sur la gamme complète de camions Ram, comparativement aux camions de la concurrence. Selon les données de IHS Automotive: Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2014, pour les années modèles 1988 à 2014, pour tous les grands camions vendus et disponibles au Canada au cours des 27 dernières années. 4 Selon les données commerciales de

tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur.

MOTEURTURBODIESEL

CUMMINSMD

dossier : CCR-151048 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR151048_RAM_LDHD Février

204/03/15

100%titre : « RAM LDHD »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Cooperateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : Marquis Corr

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

1,5 TONNE DE PLUSQUE LE F-3502

1,5 TONNE DE PLUS

REMORQUE JUSQU’À30 000 LB

RAM 1500

8,0 L/100 KMSUR ROUTE.

PLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEQUE LE F-150 ECOBOOST 1

LE TAUX DE

FIDÉLITÉLE PLUS ÉLEVÉ

PARMI TOUS LES CAMIONS4

max

ime

engl

and

CCR_151048_RamLDHD_CoopAgricole.indd 1 2015-03-18 10:54 AM

PHO

TOS

: NAN

CY M

ALEN

FAN

T, P

IERR

E CA

DO

RET,

LA

COO

P ST

-PAM

PHIL

E

Page 8: Coopérateur Mai-juin 2015

8 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

Connaissez-vous les agents de promotion de l’entrepreneuriat collectif jeunesse de votre région ?Présents dans les 17 régions du Québec, ces agents ont pour mandat :

• de vous informer sur les différentes initiatives et programmes d’éducation à la coopération et à l’entrepreneuriat collectif;

• d’accompagner la réalisation de vos projets d’entrepreneuriat collectif;

• de favoriser le développement de ponts entre l’école et la collectivité.

Découvrez-les à l’adresse suivante : www.coopquebec.coop/fr/agents-de- promotion-de-lentrepreneuriat.aspx (CQCM)

LES COMMERCES DE DÉTAIL DOIVENT MISER SUR LES RELATIONS PERSONNALISÉESSelon Léopold Turgeon, président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, les magasins de détail qui veulent réussir ont davantage besoin de dirigeants visionnaires que de gestionnaires. Et cette vision doit s’incarner dans une relation personnalisée avec le client. Le commerçant doit donc miser sur la collectivité locale, l’importance des produits locaux et le service après-vente. Cette présence dans la collectivité peut se traduire par la tenue d’évènements d’affaires dans les commerces, de conférences ou de cinq à sept avec la clientèle et des organismes du milieu. Mais il faut aussi être présent sur les réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter et YouTube. Bref, il s’agit d’avoir une vision d’affaires sur 360 degrés. (Le Soleil)

300 000 euros pour stimuler l’adhésion des jeunes aux coopérativesAlors que le secteur de l’économie sociale continue à se développer en Espagne, le gouvernement régional de la province de Murcie a alloué 300 000 € pour permettre à la jeunesse de rejoindre les entreprises sociales, notamment les coopératives. Le programme pourrait aider les jeunes de moins de 25 ans à devenir membres de coopé ratives ou d’entreprises sociales, en attribuant 7000 € à chaque adhérent. Les coopératives et les entreprises sociales recevront également un financement leur permettant de fournir une formation aux jeunes et de les aider à mieux connaître le secteur. Cette initiative fait partie de la stratégie du gouvernement régional pour fournir des emplois à la jeunesse. L’économie sociale représente actuellement 12,5 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Espagne. L’an dernier, le secteur coopératif, qui comprenait 24 600 coopératives, a généré un chiffre d’affaires de 132 310 millions €. (Alliance coopérative internationale)

Un nouveau mandat pour SOCODEVI en Guinée

L’entreprise Guinea Alumina Corporation (GAC) a confié à SOCODEVI le mandat d’appuyer la mise en œuvre de projets de développement agricole. Cette nouvelle initiative vise à améliorer les revenus des paysans de Touldé et Petoun, en Guinée.

Le travail de SOCODEVI consistera notamment à fournir un soutien technique à GAC Communauté et aux producteurs ciblés par les projets de cette organisation. Au cœur de cette intervention, l’amélioration de la production des cultures vivrières, maraîchères et

de l’anacarde, ainsi que l’organisation des producteurs sous forme de coopérative.

LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : un rôle pour les coopérativesLe rapport sur la sécurité alimentaire et la nutrition présenté lors du Sommet du G20, l’hiver dernier, mentionne le rôle que peuvent jouer les coopératives et les mutuelles dans l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre stratégique mondial. Par exemple, elles peuvent contribuer de manière importante à l’objectif d’accroître les investissements responsables dans les systèmes alimentaires. Ou encore, elles peuvent prendre le relais lorsque les gouvernements désirent privatiser certaines de leurs activités. Enfin, elles peuvent évidemment aider à réaliser d’autres objectifs plus généraux, comme l’apprentissage de la main-d’œuvre, le soutien à la croissance dans les pays moins développés ou l’infrastructure de la chaîne d’approvisionnement. Bref, les coopératives et les mutuelles sont désormais reconnues officiellement pour leur contribution positive à la construction d’un monde plus équitable et plus durable. (Veille-coop)

Page 9: Coopérateur Mai-juin 2015

GCVS15MGC00_Early Riser_FR_PG.indd Chevy Canada 15MY FRE Early Riser

010-CVVSNMG5001 Cooperateur Agricole PG4CB

637-188241 2/23/15 2/11/15

8.125” x 11”

7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.8675”

None

Actual Size

Wells Crifasi McIntosh

Allen Rosbury Kangas

Chevrolet Canada:2015 Chevy Canada:637-188241 010-CVVSNMG5001 2015 Canadian Silverado Print:documents:GCVS15MGC00_Early

Riser_FR_PG.indd

3 2-10-2015 4:01 PM

None

HD15CHSL00340_V1.tif, Chevrolet+Bowtie_SM_2in_CMYK.ai, Chevrolet+Bowtie_SM_2in_CMYK_1.ai, FNR+Bowtie_SM_2in_CMYK_FR.ai

Times, Louis, Helvetica LT Std

NC 1 181092A01 1st Assembly 02/11/15

S:7.0625”S:9.8675”

T:7.875”T:10.75”

B:8.125”B:11”

LONGUES JOURNÉESGROSSES CORVÉES

LE CHEVROLET SILVERADO HD 2015. BÂTI SOLIDE.

La meilleure capacité de remorquage traditionnel de sa catégorie*.

Des technologies de remorquage avancées en option comme le dispositif anti-louvoiement, le mode remorquage/transport et le système de freinage sur échappement diesel.

Le coût de possession global le plus bas de sa catégorie selon Vincentric**.

* Exige le modèle 3500HD 4RM à cabine multiplace et à roues arrière jumelées, équipé en option du moteur Duramax V8 turbo diesel de 6,6 L. Avant d’acheter un véhicule ou de l’utiliser pour remorquage, lisez attentivement la section sur le remorquage du Guide du propriétaire. Le poids des passagers, du chargement, de l’équipement en option et des accessoires peut réduire la capacité de remorquage. Selon le segment des grands pick-up 2014 de wardsauto.com et les renseignements concurrentiels les plus récents disponibles au moment de l’impression. À l’exclusion des autres véhicules GM. **Selon l’analyse des modèles 2014 par Vincentric dans la catégorie des pick-up pleine grandeur sur le marché canadien. © 2015, General Motors du Canada Limitée. Tous droits réservés. ChevroletMD emblème ChevroletMD DuramaxMD GMMD SilveradoMD

GCVS15MGC00__181092A01.indd 1 2/11/15 12:22 AM

Page 10: Coopérateur Mai-juin 2015

10 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

UN TROISIÈME LAVE-AUTO À

LA COOP DES BOIS-FRANCSLa Coop des Bois-Francs est très fière d’annoncer la construction de son troisième lave-auto à sa station-service–dépanneur Sonic, située sur le boulevard des Bois-Francs Nord, à Victoriaville. La construction a nécessité un investissement de plus de 500 000 $. Dans le but de réduire son empreinte écologique, la coopérative y a installé un système de lavage et de séchage intégré muni d’une technologie dernier cri en matière de récupération d’eau, ce qui permet une réduction de l’eau utilisée de près de 85 %.

LA FROMAGERIE ST-GUILLAUME

VERSERA 50 000 $ À LA FONDATION DU CANCER DU SEIN La Fromagerie St-Guillaume – propriété de La Coop Agrilait – et la Fondation du cancer du sein du Québec ont annoncé le 31 mars un partenariat majeur. En 2016, la Fromagerie versera plus de 50 000 $ à la Fondation par l’entremise de la vente de son cheddar St-Guillaume en format de 340 g, dont on a dévoilé le nouvel emballage aux couleurs de la cause. « Puisque l’engagement envers la collectivité fait partie des principes de notre coopérative, nous nous sommes engagés financièrement dans cette cause pour aider la recherche », a expliqué la directrice générale de La Coop Agrilait, Nathalie Frenette. Grâce au soutien des chaînes d’alimentation, 15 ¢ seront remis à la Fondation pour chaque fromage vendu.

TOURNOI DE GOLF AU PROFIT DE L’ACFALors de son assemblée générale annuelle du 5 mars dernier, l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) était fier d’annoncer que le tournoi de golf Desjardins au profit de l’ACFA se tiendra cette année sous la présidence d’honneur de Denis Richard, président de La Coop fédérée. Organisée par Desjardins dans le cadre d’un engagement de trois ans, cette activité annuelle a déjà recueilli 53 000 $ depuis deux ans pour financer les activités de cet organisme, qui offre gratuitement des services d’aide psychosociale aux agriculteurs qui en éprouvent le besoin. Cette troisième édition du tournoi aura lieu le 13 août prochain au Club de golf Sainte-Madeleine. C’est un rendez-vous ne pas manquer !

UN GALA DES BÂTISSEURS POUR LES 75 ANS D’AGRILAITDans le cadre des festivités soulignant ses 75 ans, La Coop Agrilait a tenu un Gala des bâtisseurs, à Drummondville, le 23 mars dernier. Les 300 personnes présentes ont pu se rappeler bien des souvenirs en déambulant dans le corridor menant à la salle de réception, transformé en minimusée pour l’occasion, puisque photos, cadres, plaques, prix, trophées et objets divers y étaient exposés. L’animatrice de la soirée, Claudette Lambert, a raconté l’histoire des 75 ans de La Coop Agrilait. Son texte était inspiré du livre écrit par l’historien Jacques St-Pierre, lequel sera publié au cours de l’année. Spectacle et autres activités ont complété cette soirée réussie.

Les membres du conseil d’administration : (debout) Yvon Cyr, président; Marc Tessier; Ghislain Gervais; Nathalie Frenette, directrice générale; Denis Denoncourt; Alexandre Lavoie; (assis) Michel Brouillard et André Labonté, vice-président.

1 21

3

3

Page 11: Coopérateur Mai-juin 2015

11COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

LA 3E RENCONTRE DE L’AGREPP DU CSDDR COURONNÉE DE SUCCÈSPlus d’une centaine de producteurs ont assisté à la 3e rencontre de l’Association des groupes d’éleveurs en production porcine du Centre de services des deux rives. Organisée par les coopératives Appalaches, Bois-Francs, Comax, Covilac et Profid’Or, cette rencontre a donné aux participants l’occasion de prendre connaissance des enjeux de tous les maillons de la chaîne de la filière porcine, présentés par Robert Brunet, vice-président, production porcine, est du Canada, chez Olymel. Trois ateliers ont fait suite à ce premier volet : D’hier à aujourd’hui, Quelle est la cible ? et Équipements et nouvelles technologies. Ces ateliers, animés par plusieurs professionnels du CSDDR, ont permis d’aborder de façon plus précise et détaillée les questions touchant les techniques de production et la mise en marché. La journée, grandement appréciée par les producteurs, s’est conclue par un spectacle de l’humoriste et magicien Martin Rozon.

UN PROJET-PILOTE D’ANALYSE TECHNICO-ÉCONOMIQUELe 8 janvier dernier avait lieu, à Princeville, l’annonce des résultats de l’analyse Coop technicoéconomique. Ce projet-pilote consistait à rassembler les résultats en productions végétales et ruminants d’une centaine de fermes du regroupement Appalaches–Bois-Francs pour permettre aux producteurs de se comparer. À l’aide d’Agriscan pour les productions végétales, des tableaux mensuels et des données recueillies à la ferme pour le secteur ruminants, les producteurs ont pu comparer leurs données avec celles d’autres fermes de gestion similaire. En plus, les 120 producteurs présents ont assisté à différentes conférences, traitant notamment de l’augmentation des rendements, des soins des veaux, du confort animal et d’actualités agroéconomiques. La journée, très chargée, s’est terminée dans la détente, avec Sylvain Boudreault et sa conférence « Mêle-toi de tes affaires ! »

LE CENTRE DE SERVICES DE L’EST

VISITE LA CALIFORNIE AGRICOLEDurant la semaine du 16 mars, une quarantaine de producteurs du Centre de services de l’Est, qui inclut les coopératives Purdel, Matapédienne, Baie-des-Chaleurs et St-Fabien, ont fait un voyage en Californie pour visiter différents types d’entreprises, notamment des fermes laitières de 1000 à 4000 vaches, une culture de luzerne irriguée souter-rainement, une production d’amandes et un vignoble. En tant que touristes, ils ont visité la prison d’Alcatraz (San Francisco), le boulevard Hollywood (Los Angeles), le parc national de Yosemite ainsi que Santa Monica. Formation, échanges, tourisme et plaisir ont donc constitué ce voyage.

BILAN 2014 DE L’ACFALors de cette assemblée, la nouvelle présidente, Lise Tremblay, le président sortant, Jean-Claude Poissant, et la directrice, Maria Labrecque Duchesneau, ont également présenté un bilan des réalisations 2014 de l’ACFA. Au nombre des faits saillants, l’organisme a comptabilisé pas moins de 1152 interventions d’aide en cours d’année, et sa maison de répit, qui en est à sa deuxième année d’exploitation, a hébergé 42 personnes. De plus, le projet « Travailleur de rang », piloté par l’ACFA, s’est conclu après six ans d’expérimentation par la publication d’un rapport final, qui peut être consulté au http://acfareseaux.qc.ca/fr. Cette formule gagnante, dont l’ACFA fera la promotion dans d’autres régions du Québec en 2015, a suscité l’intérêt d’une dizaine d’observateurs venus d’aussi loin que du Japon ! Enfin, soulignons que la directrice et fondatrice de l’ACFA a reçu le prix Hommage pour son engagement exceptionnel auprès des collectivités rurales dans le cadre des Grands Prix de la ruralité 2014.

44

5

5

Page 12: Coopérateur Mai-juin 2015

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

12 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

???

COMME LA PLUPART DES GENS, j’ai un préjugé

favorable à l’endroit des coopératives. Bien des

sondages l’ont démontré : intuitivement,

même sans les connaître intimement, les gens

font confiance aux coopératives. « C’est une

coopérative, ça doit être du bon monde », qu’on

se dit. Mais attention, la formule coopérative

n’est qu’un véhicule qui permet le regroupe­

ment de gens qui croient qu’ensemble ils

répondront mieux à leurs besoins que s’ils s’y

prennent tout seuls, de façon isolée.

Or ces besoins, à l’origine d’un regroupe­

ment, sont extrêmement variés et conduisent

à la création d’une incroyable diversité de

coopératives. Je me rappelle l’histoire du Lusty

Lady, à San Francisco. J’avais vraiment été

surprise de découvrir que ce bar de danseuses

nues avait été racheté par les employées, en

2003, et qu’elles l’avaient exploité jusqu’en

2013 comme coopérative de travailleuses.

Bien que j’aie des réserves sur ce genre de

commerce qui mise sur l’exploitation du corps

des femmes, j’aime à penser que, grâce à la

formule coopérative, les travailleuses du

Lusty Lady ont pu se donner de meilleures

conditions de travail.

Plus récemment, j’ai appris qu’en France

des mutuelles d’un nouveau genre sont mises

sur pied – sans enregistrement officiel, mais

avec toutes les fonctions et règlements

d’usage… et même des sites Web. Ce sont des

mutuelles de fraudeurs de transport en com­

mun ! Elles poursuivent une mission à la fois

économique et politique. Considérant que les

transports publics devraient être gratuits afin

de permettre à tous de circuler librement à

l’intérieur de la ville, des gens se regroupent

afin de mutualiser le risque d’avoir une

amende quand ils prennent le transport en

commun sans payer. Les membres paient une

cotisation mensuelle minime, et lorsque l’un

d’entre eux écope d’une amende, la mutuelle

le rembourse. Apparemment, ça vaut vraiment

le coup !

L’acte de coopérer se définit toujours avec un complément de circonstance. Pourquoi coopérer ? Dans quel but ?

PAUSE-PENSÉE

L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINECOLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE

[email protected]

PHO

TO :

PIG

MEN

T B

C’est clair : on est ici dans la désobéis­

sance civile. On ne s’en cache pas, avec des

noms comme « Mutuelle de fraudeurs de la

région parisienne », « Mutuelle de fraudeurs

de Lille »… On peut revendiquer la gratuité

des transports, mais est­ce légitime d’en­

freindre les règlements de sa propre munici­

palité en guise de protestation ? Belle

question, à laquelle on ne peut répondre que

par la grille de son éthique personnelle.

Cette réflexion en rejoint une autre, inspi­

rée par Richard Sennett, enseignant à la London

School of Economics et à l’Université de New

York. Dans son livre Ensemble : Pour une éthique de coopération, il parle de la collusion.

Qu’est­ce, au juste, que la collusion ? N’est­ce

pas une forme de coopération, une coopéra­

tion secrète entre quelques personnes dans

le but de nuire à un tiers ? Eh oui, c’est tout à

fait cela ! Ça donne à réfléchir...

Conclusion : l’habit ne fait pas le moine. Il

ne suffit pas de crier « coopération » pour

s’affranchir de tout questionnement. Car

l’acte de coopérer se définit toujours avec un

complément de circonstance. Pourquoi

coopérer ? Dans quel but ? Voilà les ques­

tions qu’il faut se poser. Bien entendu, les

sociétés coopératives légalement consti­

tuées ont déjà subi un premier filtre, car

quand on veut obtenir des statuts officiels,

il faut indiquer clairement le but de l’entre­

prise. Cela permet d’évacuer, directement à la

source, tout ce qui relève de l’illicite.

Mais, rappelons­le : tout ce qui est légal

n’est pas nécessairement éthique. Et vice­

versa. Nous voici donc dans le champ nébu­

leux de l’éthique, là où règnent en maîtres nos

valeurs personnelles, celles qui établissent

nos limites. Et c’est là, au plus profond de nos

tripes, que se joue la bataille de l’acceptabi­

lité… ou du rejet. En définitive, la réflexion

éthique aura toujours sa place. Elle nous invite

à revoir nos valeurs et à développer la pensée

critique – un exercice salutaire, qui mène à

une meilleure connaissance de soi, pour une

meilleure interaction avec les autres.

Page 13: Coopérateur Mai-juin 2015

13COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

NPH

OTO

: ??

?

PHO

TO :

PIG

MEN

T B

Productrice et administratrice

CONTRE VENTS ET MARÉE TEXTE DE HÉLÈNE COSSETTE

Jeannine Pelletier est administratrice de La Coop Agrivoix depuis bientôt deux ans. « C’est quelque chose que je trouve très valorisant, confie la coopératrice. Les réunions sont très importantes pour moi. On apprend tellement au conseil ! »

En plus de l’expérience humaine enrichis­sante, l’agricultrice apprécie la belle diversité qui règne au conseil d’Agrivoix. Les secteurs laitier, porcin, bovin, productions végétales et petits fruits y sont représentés. Et sur sept administrateurs, cette petite coopé rative de 125 membres producteurs compte deux femmes et un jeune de la relève.

Active en productions végétales et animales, La Coop Agrivoix exploite une quincaillerie à La Malbaie et une deuxième à Forestville. Malgré sa taille modeste et son vaste territoire, elle jouit d’une bonne structure financière avec 50 % de capitaux propres, souligne son directeur général, Marian Néron.

Pour ce dernier, Jeannine Pelletier est une administratrice assidue et respectueuse de ses pairs. « Même si elle est encore nouvelle au conseil, elle est capable d’émettre son opinion. C’est aussi une personne de consensus, qui sait se rallier aux décisions », apprécie­t­il.

POUR SES ENFANTS…Jeannine Pelletier est productrice laitière depuis 26 ans. Fille d’un éleveur de bovins de Petit­Saguenay, c’est seulement après avoir rencontré un producteur laitier de sa région, Jacques Morin, qu’elle a choisi d’épouser à la fois l’homme et le métier.

En 2001, toutefois, son mari est mort acciden­tellement, la laissant seule à la tête de la ferme et d’une famille de trois enfants, alors âgés de 5, 10 et 12 ans. « Si j’ai décidé de garder la ferme, c’était surtout pour mes enfants », tient­elle à préciser.

Cette femme engagée, qui adorait siéger au conseil d’administration de sa caisse populaire, à Petit­Saguenay, a alors dû démissionner et remettre à plus tard toute possibilité d’engagement commu­nautaire. « Avec une ferme et trois jeunes enfants, j’avais trop d’ouvrage », dit­elle simplement.

Il lui a ensuite fallu une bonne dose de cou­rage pour tout reconstruire lorsqu’un incendie a ravagé l’étable et le troupeau, en février 2009. Mais au lieu de s’apitoyer, elle a persévéré, ce dont elle se félicite aujourd’hui, car deux de ses enfants ont choisi de prendre la relève.

Depuis juillet 2014, sa fille Renée­Claude détient 51 % des parts de la Ferme Janijack, qui possède actuellement 40 kg de quota et 72 vaches de races Holstein et Jersey. Diplômée de l’ITA en gestion et exploitation d’entreprise agricole en 2011, la jeune femme de 23 ans assume dorénavant la gestion du troupeau, avec l’aide d’un employé à temps plein. Une fois qu’il aura obtenu son diplôme en mécanique agricole, le benjamin de la famille, Francis, 18 ans, s’asso­ciera lui aussi à l’entreprise.

Dans la mesure où la Ferme Janijack dispose déjà d’un bâtiment et d’équipements neufs, son principal projet pour l’instant consiste à augmenter son quota. « Notre but est de monter à une cinquantaine de kilos pour utiliser nos 55 attaches, explique Jeannine Pelletier. Ça demande du temps, mais avec le Programme d’aide à la relève en production laitière, auquel Renée­Claude est inscrite, nous allons déjà gagner cinq kilos. »

... ET SES PETITS-ENFANTSMaintenant qu’elle a délégué ses tâches à l’étable, Jeannine Pelletier peut enfin se permettre de faire autre chose. En plus de la comptabilité de la ferme et de son rôle de dirigeante à La Coop Agrivoix, elle s’occupe beaucoup de ses petits­enfants. Si elle voit moins souvent les deux enfants (Magalie, quatre ans, et Raphaël, sept mois) de son aînée, Marie­Chantale, établie à La Baie, le petit Léo, 15 mois, fait partie de son quotidien.

Chaque matin à l’aurore, Renée­Claude quitte L’Anse­Saint­Jean avec son fils pour venir faire le train à l’étable. Loin d’être idéale, cette situation est heureusement temporaire. Dès ce printemps, Léo et ses parents viendront s’établir tout près de chez elle, à Petit­Saguenay. C’est à son gendre, Marc­André Boudreault, également propriétaire d’une ferme laitière à L’Anse­Saint­Jean, qu’incombera dorénavant le déplacement quotidien d’une vingtaine de minutes.

« Ce sera moins compliqué pour la famille », estime la grand­maman.

VIE COOPÉRATIVE |

Page 14: Coopérateur Mai-juin 2015

PHO

TOS

: CAR

OLI

NE

FOU

RNIE

R

Étienne Lessard Frédéric Lehouillier

14 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

Page 15: Coopérateur Mai-juin 2015

Malgré des journées harassantes et des horaires difficiles, de nombreux pères de famille remuent ciel et terre pour ne pas être qu’une figure passagère dans la vie de leurs enfants.

Si la manière de vivre de l’agriculture a grandement changé ces dernières années, il en est de même des modèles parentaux. Depuis les années 1970, les femmes ont quitté les foyers pour occuper un travail à l’extérieur. Dans ce nouveau contexte, les rôles de mère et de père ont été redéfinis pour qu’on puisse atteindre un meilleur équilibre. Aujourd’hui, les pères n’hésitent plus à prendre une plus grande place dans la vie et l’éducation des enfants. Mais comment fait-on en agriculture, quand on sait que la conciliation travail-famille reste pour beaucoup un concept abstrait ?

Pour François Labbé, Frédéric Lehouillier et Étienne Lessard, tous trois jeunes agriculteurs, cette réflexion a teinté leur manière de voir leur travail. Elle les a menés à faire les choses différemment pour mettre la famille au centre de leur vie, souvent en rupture avec leurs modèles parentaux.

UNE QUESTION DE PRIORITÉComme le raconte François Labbé, cette réflexion est même venue très tôt. « Dès que j’ai repris la ferme familiale, j’ai voulu que l’entreprise soit à mon service, et non l’inverse. » François a repris la ferme familiale dès sa sor-tie de l’ITA de La Pocatière, en 1992. De dimension moyenne à l’époque, elle correspond maintenant à une petite entre-prise laitière avec ses 40 vaches Holstein, et cela lui convient très bien. Il est seul à s’occuper de la ferme, même s’il a su bien s’entourer pour être en mesure d’avoir un coup de main quand le besoin se faisait sentir. Mais il a toujours pris des décisions dans le but de se faciliter la vie. Il a aussi eu la chance, dit-il, de se marier avec quelqu’un ne venant pas du monde agricole. « J’ai l’impression que ça m’a beaucoup aidé à décrocher des travaux de la ferme pendant la fin de semaine, puisque ma femme ne travaille pas ces jours-là. »

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

La famille d’abord

François Labbé

Pères d’aujourd’hui

15COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

VIE AGRICOLE |

Page 16: Coopérateur Mai-juin 2015

16 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

François, qui a toujours adoré les enfants, est aujourd’hui papa de Nathan (12 ans) et Coralie (9 ans). Il a décidé de gérer l’entreprise en fonction de la famille dès leur naissance. Alors qu’il était impli-qué dans mille et une organisations agri-coles, il a réorienté son implication pour être présent dans tous les aspects touchant à la vie de ses enfants, que ce soit la garde-rie, l’école ou les activités parascolaires. Il est aujourd’hui un enthousiaste entraîneur de hockey et de soccer pour ses enfants. « Des fois, on court et on est fatigué. Mais je me dis que j’ai 10 à 15 ans à investir dans la vie de mes enfants. Ce n’est pas beau-coup dans une vie ou une carrière, et c’est maintenant qu’il faut en profiter. »

À 31 ans, Frédéric est père de quatre enfants. Le plus vieux a tout juste souf-flé ses cinq bougies, et le benjamin avait quatre mois au moment de l’entrevue. Pour Frédéric, il est normal d’en faire plus que son père en faisait à l’époque. D’ailleurs, sa conjointe, comme celles de François et d’Étienne, occupe un travail à l’extérieur de la ferme. « Ce n’est plus comme dans le temps. Les femmes ont besoin d’avoir plus de liberté. Il faut évoluer. »

Frédéric profite de ces instants précieux de la petite enfance et ne se plaint pas des couches à changer ni des tâches qu’il fait à la maison. Et dès qu’il en a la chance, il s’occupe des enfants. « Tout le monde doit collaborer. Il faut faire ce qu’il faut pour que tout le monde soit heureux. »

Le plus occupé des trois pères, Étienne, veille avec son frère à la bonne gestion de deux élevages qui combinent près de 200 vaches en lactation, sans compter les 400 ha de terres qu’ils cultivent eux-mêmes. S’il admet ne pas être celui qui en fait le plus à la maison (avec trois traites par jour, cela se com-prend), il a accueilli avec joie les respon-sabilités liées à la paternité. « On n’est jamais vraiment prêt à être père, mais après coup, j’étais devenu fou raide ! »

Étienne prend d’ailleurs très au sérieux son nouveau rôle, car pour lui, avoir des enfants est une décision importante. « Mes parents ont divorcé quand j’avais 16 ans et j’ai vu ce que c’était d’être bardassé entre deux parents. Je ne veux pas faire vivre ça à mes enfants. » Sa conjointe et lui ont eu de très longues discussions sur le sujet.

| VIE AGRICOLE

Page 17: Coopérateur Mai-juin 2015

17COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

1 Étienne Lessard

Étienne a hésité longtemps avant d’avoir des enfants, mais c’est avec la conviction que lui et sa conjointe partageaient les mêmes valeurs sur la famille et l’éducation des enfants qu’ils ont entrepris de fonder une famille.

2 Frédéric Lehouillier

Frédéric profite des instants précieux de la petite enfance. Dès qu’il en a la chance, il s’occupe des enfants. « Tout le monde doit collaborer. Il faut faire ce qu’il faut pour que tout le monde soit heureux. »

3 François Labbé

« Des fois, on court et on est fatigué. Mais je me dis que j’ai 10 à 15 ans à investir dans la vie de mes enfants. Ce n’est pas beaucoup dans une vie ou une carrière, et c’est maintenant qu’il faut en profiter. »

3

1

2

Page 18: Coopérateur Mai-juin 2015

18 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

DU TEMPS DE QUALITÉ Si l’éducation de François diffère un peu de celle qu’il donne à ses enfants, il dit toutefois s’être inspiré de ses parents sur un aspect en particulier : ces derniers ont toujours pris le temps de partir en vacances en couple, loin de la ferme. Il a lui-même acheté l’an dernier un terrain situé à cinq minutes de la maison et donnant sur un lac. Les fins de semaine, toute la famille a fait du camping et mangé des guimauves autour du feu. L’air de rien, ces petits moments ont été les bienvenus et ils sont devenus précieux. « Ce n’est pas loin de la maison, mais c’est un dépaysement com-plet », confie François.

Frédéric et sa conjointe ont aussi trouvé des moyens de passer du temps ensemble, même dans les périodes les plus occu-pées. De temps à autre, la famille vient le retrouver pendant qu’il fait les foins pour pique-niquer en plein champ. « Pendant les grosses journées, les enfants viennent me rejoindre. Ils adorent ça ! Sinon, je n’aurais pas le temps de les voir. » Toute la famille passe aussi une fin de semaine par mois

Étienne a hésité longtemps, mais c’est avec la conviction qu’ils partageaient les mêmes valeurs sur la famille et l’éducation des enfants qu’ils ont entrepris de fonder une famille. Si la tâche le permet, Étienne prend le temps d’emmener avec lui son petit Théo, âgé de deux ans et demi. « C’est beau-coup de surveillance et il faut penser à tout, mais avoir la chance de l’avoir avec moi, ça n’a pas de prix. »

FAIRE DES COMPROMISPour pouvoir passer plus de temps avec les enfants, les trois pères ont dû faire des choix quant à la manière de gérer leur entreprise. François et Frédéric se lèvent tous deux à 4 h 30 pour être en mesure de s’asseoir à table avec les enfants au petit-déjeuner. François accueille aussi ses enfants à leur retour de l’école, puisque sa femme est encore au travail à ce moment-là. C’est en toute connaissance de cause qu’il a fait une croix sur l’essor de sa ferme. « Moi aussi j’aime les belles vaches, mais j’aurais peut-être de la misère à dormir pendant deux ou trois jours quand ma vache de 50 000 $ serait sur le point de vêler. Il faut s’arrêter et choisir ses priorités. » Il gère d’ailleurs son entreprise de manière très serrée et veille à être le plus efficace possible. « Je me fais parfois demander par d’autres parents si je travaille, puisque je m’implique beaucoup. Ce qu’ils ne voient pas, c’est que je me lève tous les matins à 4 h 30. À part les traites, mon horaire est assez flexible et je m’arrange pour passer mon temps en famille. »

Ces trois pères sont aussi conscients que l’exécution de leurs tâches n’est pas toujours impeccable ou que le temps pour les faire n’est plus le même. Quand Étienne emmène Théo avec lui sur le tracteur pour donner le foin aux vaches, la tâche prend facilement deux fois plus de temps. « Finir 30 minutes plus tard que d’habitude, ce n’est pas grave. »

Aujourd’hui, les pères n’hésitent plus à prendre une plus grande place dans la vie et l’éducation des enfants. Ils font les choses différemment pour mettre la famille au centre de leur vie, souvent en rupture avec leurs modèles parentaux.

Page 19: Coopérateur Mai-juin 2015

19COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

chez les grands-parents maternels, qui demeurent à Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup (un trajet de deux heures et demie), afin que les enfants connaissent leurs grands-parents, explique le jeune homme. Frédéric et sa conjointe ont également tenu à prendre des vacances l’été dernier. Leur congé n’a duré que trois jours, mais il leur a permis de mettre la vie sur pause.

Travailleur acharné depuis qu’il est tout jeune, Étienne apprend peu à peu à ralentir. Il a dû travailler sans relâche pour éviter la vente de la ferme lorsqu’il sortait de l’ado-lescence. Debout tous les matins dès 4 h et couché à 20 h, il se fait remplacer pour la traite du samedi soir et du dimanche matin une fin de semaine sur deux depuis l’automne dernier. « J’aime beaucoup ça. Ça fait du bien. Je suis fatigué et j’aurais par-fois le goût de me reposer, mais je vais jouer dehors et je passe du temps de qualité avec mon garçon. Il ne faut pas que je néglige ma famille. »

UNE FIERTÉ QUI RAYONNEAprès avoir redouté l’arrivée de son premier enfant, Étienne vit maintenant avec plus de confiance son rôle de père. Sa conjointe et lui attendent même un deuxième enfant et ils comptent agrandir la famille. Frédéric est pour sa part comblé avec ses quatre enfants. Lorsqu’on lui demande comment cela se passe quand on est père d’une famille dont les enfants sont aussi rappro-chés en âge, il dit que tout va très bien. Il s’émerveille de voir ses plus vieux grandir et devenir des enfants autonomes et allu-més. Quant à François, il aime ce qu’il fait et est heureux dans son travail, une atti-tude qui transparaît et aide ses enfants à aimer l’agriculture, selon lui. « Quand j’étais jeune, je n’osais pas dire que je venais du milieu agricole, mais aujourd’hui, mes enfants sont fiers de dire que leur père est agriculteur. »

VIE AGRICOLE |

Page 20: Coopérateur Mai-juin 2015

20 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

LA FERME JEANNICOLE, À KAMOURASKA, EST UNE ENTREPRISE GÉRÉE IMPECCABLEMENT. COMME TOUT Y EST EN ORDRE, L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE AGRICOLE ET SON JURY N’ONT EU D’AUTRE CHOIX QUE DE LUI DÉCERNER L’OR, PAR UNE LARGE AVANCE.

Les petits détails font les grandes entreprises. Parlons-en aux jumeaux Christian et Yvan Drapeau, qui ont repoussé les limites de la catégorie or du concours (19 participants) avec un score global de 913 points sur un total de 1000, loin devant la deuxième position (903 points). D’ordinaire, la marge entre les premières places sur le podium est mince.

Il n’est pas étonnant que cette ferme modèle l’ait remporté. Il y a cinq ans, les Drapeau avaient obtenu le premier rang régional et national pour l’argent, par une marge tout aussi confortable (18 points) que celle de cette année. Ainsi, s’ils sont devenus chevaliers de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA) en 1999 et officiers en 2009, ils portent aujourd’hui les titres les plus prestigieux : ceux de commandeurs. Cohérents et perfectionnistes, Yvan et Christian Drapeau, qui ont pris la relève complète de leurs parents, Jean-Marie Drapeau et Nicole Labrie, en 2003, n’ont pas voulu poser leur candidature à la médaille d’argent après une seule année financière à gérer l’entreprise par eux-mêmes.

UNE RECETTE POUR L’ORLe jury, qui a passé six heures à la Ferme Jeannicole, était composé d’un agronome, d’un agroéconomiste et d’un commandeur ayant déjà remporté une médaille d’or de l’ONMA – un trio qui arpente tous les champs, ouvre toutes les portes, fouille dans tous les classeurs, même la « filière 13 », où s’entassent les factures avec des arrérages

LA FERME JEANNICOLE : UNE FERME EN ORDRE, UNE ENTREPRISE EN OR

ou les dossiers qui traînent sans raison. « Pour la médaille de bronze, nous nous étions préparés à la dernière minute, mais pas pour l’argent et l’or », expliquent les deux frères, diplômés du campus de La Pocatière de l’ITA en 1994.

« Pas besoin d’être exceptionnel dans certaines catégories pour espérer rem-porter l’or », considère Christian. « Il faut toutefois être supérieur à la moyenne dans toutes les catégories. Le concours nous fait vraiment travailler sur nos points faibles. Par exemple, nous sommes passés d’une fosse lagune à une fosse bétonnée et nous avons travaillé sur la sécurité à la ferme. En fait, tout y passe : plan d’intervention en cas d’accident, gestion du troupeau, registre des traitements vétérinaires, bandes riveraines, calibration du pulvéri-sateur, largeur des entrées de champ, sorties de drain enrochées, grillagées, balisées, etc. », explique Yvan.

« Yvan et Christian sont des gars très astucieux, qui trouvent toujours des solu-tions pour parfaire leurs façons de faire, souligne Hubert Bélanger, leur expert-conseil de La Coop. Leur seul garage est un exemple de l’organisation qu’ils ont dans leur travail : tout est propre, en ordre, éti-queté, pour plus d’efficacité. Les deux gars font preuve d’une grande organisation et d’un travail soigné qui se reflète dans toutes les sphères de l’entreprise : rende-ments des cultures, gestion et qualité du troupeau, entretien de la machinerie et des équipements. »

QUELLE NOTE AURIEZ-VOUS SUR 1000 POINTS ?Depuis 125 ans, le gouvernement du Québec reconnaît l’apport exceptionnel de particuliers et d’entreprises à l’avancement de l’agriculture québécoise par un concours prestigieux : celui de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA).

En 2014, 83 candidatures provenant de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, du Bas-Saint-Laurent, de Gaspésie–Îles-de- la-Madeleine, du Saguenay– Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord se faisaient la lutte dans les trois catégories : bronze, argent et or.

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 21: Coopérateur Mai-juin 2015

21COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

1 Ils sont jumeaux, ce qui comporte des avantages : Christian et Yvan Drapeau communiquent facilement, ont les mêmes objectifs, en sont au même stade de leur vie avec conjointes et enfants. « Yvan n’est pas mon frère, c’est ma moitié : on cherche donc toujours à se protéger mutuellement », observe Christian.

2 La médaille d’or, l’ultime récompense, dans toute sa splendeur, à l’image de l’entreprise qui l’a décrochée.

3 La Ferme Jeannicole, avec ses 80 kg de quota détenu, est au maximum de ses infrastructures, ce qui lui permet de produire avec un maximum d’efficacité et de rentabilité. Aucun investissement n’est superflu, chaque équipement sert optimalement.

3

1

PHO

TO :

MAR

C LA

JOIE

, MAP

AQ

2

Page 22: Coopérateur Mai-juin 2015

22 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

4 Peu importe l’outil, ce qui compte, c’est le résultat. Les Drapeau, de la Ferme Jeannicole, utilisent un bon vieux cadran de gestion, qui leur donne un aperçu rapide et complet de la conduite du troupeau.

5 Les veaux logent, de leur naissance à deux mois, dans l’étable principale. On les transfère ensuite en stabulation entravée, où ils restent jusqu’à six mois. Enfin, les génisses goûtent au confort de l’étable solaire jusqu’à la veille du vêlage. Par sa conception, ce bâtiment datant de 1988 minimise les rayons du soleil en été et les maximise en hiver.

6 Écriteaux et balises, prévention des accidents et plans d’intervention en cas d’urgence : la Ferme Jeannicole est reconnue pour ses bonnes pratiques en matière de santé et de sécurité au travail. En plus de la médaille d’or, elle s’est vu remettre le Mérite Promutuel de la prévention.

PHO

TOS

: PIE

RRE

CAD

ORE

T

ÊTRE PRÊT À SE JUSTIFIERBien sûr, l’efficacité technique et la renta-bilité économique pèsent beaucoup dans la balance, comptant pour presque les deux tiers des points du concours. Avec son endettement inférieur à 10 %, résultat de l’excellente gestion des actionnaires actuels et précédents, nul doute que la Ferme Jeannicole a marqué des points dans le concours. Ainsi, dans trois à cinq ans, l’entreprise aura une marge de manœuvre à faire rêver toute exploitation agricole : aucune dette ! Déjà, à 41 ans, les frères pensent à accumuler des fonds pour leur retraite, tout en préparant un transfert à bon prix à leurs enfants. Qui dit mieux ?

Durant leur visite, les juges s’interrogent sur les choix des entrepreneurs. Pourquoi tel équipement ? Pourquoi ce modèle en particulier ? Comment a-t-il été financé et amorti ? Quel rendement espère-t-on de l’investissement ? Peut-on voir la facture ? De là l’importance de ne pas accumuler de factures dans la « filière 13 » !

Les juges doivent aussi s’assurer que les concurrents maîtrisent bien « l’appareil de production ». Les frères Drapeau, qui ont des terres « fraîches » près du fleuve et d’autres qui se réchauffent plus facile-ment dans les hautes terres, ont donc été questionnés sur leur plan de culture et sur le choix des cultivars, sachant qu’il existe un gradient de 500 UTM entre les deux endroits, ce qui est peu commun pour une exploitation agricole.

Au hasard de la visite des juges, les questions réelles ou hypothétiques fusent. Si la ferme doit faire face à une grave pénurie de fourrages, que fera-t-on sans la mettre en péril ? Les liquidités sont-elles suffisantes ? La marge de crédit est-elle pleine ? Les paiements sont-ils à jour ? Pourquoi ne pas avoir choisi d’adhérer au programme d’assurance récolte pour le foin ? Et si on y a adhéré, quelle est la connaissance des adhérents quant aux risques couverts ? Il faut avoir réponse à tout. Documents à l’appui !

LA GRILLE DES JUGES

Gestion de l’appareil de production 355 pointsGestion des ressources financières 300 pointsGestion des ressources humaines 175 pointsGestion agroenvironnementale 125 pointsRayonnement social 45 points

Total 1000 points

64 5

Page 23: Coopérateur Mai-juin 2015

23COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

L’EFFET BOEUF

BRUNO LANGLOIS, AGRONOME CONSEILLER SPÉCIALISÉ EN PRODUCTION BOVINE, LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

PHO

TOS

: PIE

RRE

CAD

ORE

T

LE MONDE DES DEMI-VÉRITÉS

DEPUIS LES DERNIÈRES décennies, les changements

s’accélèrent. Prenons l’exemple du téléphone. Cent ans

après sa commercialisation, en 1877, nous en étions

encore au fameux système téléphonique rural où

plusieurs abonnés se partageaient une même ligne. En

1985, nous devions encore passer par la téléphoniste pour

utiliser nos cartes d’appel. Depuis, la technologie a telle-

ment évolué que la majorité d’entre nous peut maintenant

accéder à Internet grâce à cet appareil.

L’information étant devenue très accessible, il faut

aujourd’hui en gérer la surabondance, la qualité et le

propos. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, savoir lire entre

les lignes nous permettait d’attribuer une valeur à ce

qu’on lisait, voyait ou entendait. Or, avec la multiplication

des sources d’information, on constate une dogmatisation

plus fréquente : « C’est sur Internet, donc c’est vrai ! »

Voici deux exemples tirés d’un numéro récent d’un maga-

zine de production bovine qui illustrent cette tendance.

LES PARADIGMES RECYCLÉSDans le premier article, on cite une expérience datant des

années 1600. Après avoir placé un arbre dans un pot

rempli de terre et l’avoir arrosé pendant cinq ans, un

chercheur concluait que la croissance de l’arbre (74 kg)

n’avait nécessité qu’une quantité infime de sol (57 g)…

et que c’est l’eau qui s’était transformée en arbre !

Bien entendu, l’auteur en profite aussitôt pour corriger

les erreurs d’interprétation de ce chercheur. « Une plante

est composée de carbone, d’oxygène, d’hydrogène,

d’azote et d’autres éléments minéraux. Moins de 5 % de

ses éléments constituants lui viennent du sol. » Rien à

redire jusque-là. C’est après que ça se gâte un peu…

Son affirmation est : « Si on favorise une vie micro-

bienne active dans les sols, on n’a pas à se soucier des 5 %

d’éléments qui y sont prélevés : les bactéries les fourniront

ad vitam æternam en recyclant les déjections des animaux

et les débris végétaux. On peut ajouter des fertilisants

(organiques ou inorganiques), mais à quel prix ? »

C’est à ce point précis qu’on tombe dans le monde de la

demi-vérité. En effet, selon le concept « rien ne se perd, rien

ne se crée », tous les éléments « recyclables » doivent retourner

au sol à leur point d’origine si on veut pouvoir maintenir les

mêmes rendements aux mêmes endroits. Faisant donc tota-

lement abstraction du fait qu’une récolte de fourrages de

3000 kg/ha prélève annuellement 120 kg d’éléments ferti-

lisants et que la vente des veaux hors de la ferme constitue

une exportation nette de nutriments qui ne retournent pas

à leur point d’origine, l’auteur fait ici miroiter une « illusion

réaliste ».

LA DATE DE VÊLAGE IDÉALEDans le même numéro, un autre auteur traite de la période

de mise bas. Son propos est que lorsque nous tentons de

dominer la nature (de faire autrement), les coûts augmentent

et les profits diminuent. Par conséquent, des vêlages en mai

et en juin, au moment où le taux naturel de survie des veaux

est le plus élevé, constituent la période de vêlage à privilégier.

Sans remettre en question la totalité de son propos, on

doit admettre qu’il n’expose qu’une partie de la vérité : dans

la nature, le taux de survie atteint à peine 80 % dans les

bonnes années ! Peu importe la réduction potentielle des

coûts, aucun producteur bovin ne peut se permettre de si

mauvaises performances sans mettre son entreprise en

péril. La nature aurait-elle besoin d’un coup de pouce ?

De ces deux exemples, où savoir lire entre les lignes peut

aider grandement, on tire une conclusion bien plus évi-

dente : la pensée magique ne s’applique pas en agriculture !

Pour qu’il y ait profits, il faudra toujours que les revenus

soient plus élevés que les dépenses. Point à la ligne. Votre

travail rigoureux aura toujours de l’importance. Nous

sommes là pour vous aider.

Page 24: Coopérateur Mai-juin 2015

LES GROINS D’ARGENT Les succès des fermes constituées en sociétés et indépendantes ont été soulignés avec la remise de Groins d’argent, une nouveauté. Ont foulé le tapis rouge :

n La Ferme du Beauporc (maternité – producteur indépendant)

n La Ferme St-Eugène (maternité – ferme constituée en société)

n La Ferme Porcilait (pouponnière)

n La Ferme Denichel (engraissement)

n Les Élevages Gosford (sevrage-vente)

n La Ferme Roland Morneau (naisseur-finisseur)

24 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

SI LES DÉFIS DES PREMIÈRES ANNÉES ONT ÉTÉ SURMONTÉS AVEC BRIO PAR LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE, IL RESTE ENCORE BEAUCOUP À ACCOMPLIR. C’EST LE MESSAGE QUI SE DÉGAGEAIT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE TENUE LE 27 MARS DERNIER, À SAINT-AGAPIT.

Même si les conditions n’ont pas été optimales cette année (embargo des expor-tations canadiennes vers la Russie depuis août 2014, vigilance quant à la diarrhée épidémique porcine, mesures de mitigation pour les producteurs face à la grève récente des employés de l’abattoir d’Olymel de Vallée-Jonction), le président de La Coop fédérée, Denis Richard, était fier d’annon-cer le versement d’une ristourne de 2 mil-lions $, la troisième en quatre ans, à raison de 2 $ par porc produit et de 50 ¢ par dose de semence utilisée. « Nous avons insisté pour avoir une filière robuste, rappelle le président. Nous sommes sur la bonne voie pour que l’ensemble de la Filière retrouve la rentabilité. »

Sur le plan des exportations, la signa-ture cette année par le Canada d’un traité de libre-échange avec la Corée du Sud – « trois ans après celui entre la Corée et les États-Unis », spécifie François Guité, vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel – devrait permettre de mieux percer ce marché asiatique. Olymel dispose de trois bureaux de vente dans cette région du monde (Japon, Corée du Sud et Austra-lie). L’entreprise tire le tiers de ses revenus de la volaille, les deux autres tiers du porc. De ceux-ci, les deux tiers proviennent de ventes de viande fraîche.

De son côté, Réjean Vermette, président de la Filière et producteur de porcs, souhaite que les acteurs de la Filière se rapprochent davantage et que la fluidité des échanges entre La Coop fédérée et Olymel soit amé-liorée, pour une meilleure contribution de chaque maillon. Il souligne aussi que l’offre aux producteurs indépendants devra être renouvelée dans les prochains mois.

UNE FILIÈRE SUR LE CHEMIN DE LA RENTABILITÉ

CHIFFRER LES ÉCONOMIESLe directeur général de la Filière, Robert Brunet, s’est attelé à mettre des chiffres sur l’augmentation de la rentabilité du travail en filière. Alors que l’objectif énoncé lors du démarrage de la Filière, en 2011, était une économie de 15 $ par porc produit, Robert Brunet calcule de manière prudente à plus de 17 $ par porc les gains réalisés par les partenaires de la Filière (3 $ par une baisse des coûts de production des ali-ments, 7 $ par une hausse des performances techniques, 5 $ par un poids de carcasse plus lourd de huit kilos, 2 $ par la réponse aux exigences particulières des acheteurs, comme un persillage supérieur, un gras plus ferme ou la non-utilisation de racto-pamine). « Malgré tout, il nous faut pour-suivre l’amélioration continue, estime Robert Brunet. Nous sommes condamnés à revoir nos façons de faire. »

Le gestionnaire était aussi heureux de souligner que, alors que le nombre de porcs produits au Québec a chuté d’approxi-mativement 10 % depuis quatre ans, le nombre de porcs La Coop s’est maintenu à plus d’un million, malgré une diminution du nombre de producteurs membres de la Filière (de 233 à 192).

MATERNITÉS COLLECTIVES ET DEPPar ailleurs, les organisateurs avaient invité trois Français à venir présenter le modèle de maternités collectives que leur coopé-rative a lancé en 2001. Cette présentation a rendu plus concret le projet de maternités collectives de la Filière au Témiscamingue.

Laurent Abiven, Gwenaël Floch et Fran-çois-Régis Huet, de la coopérative de ser-vices Prestor, en Bretagne, ont expliqué la

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 25: Coopérateur Mai-juin 2015

25COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

genèse et le fonctionnement de leurs huit « naissages » collectifs, d’une moyenne de 600 truies chacun. Cette coopérative, la troisième en importance dans l’Hexagone, regroupe 580 adhérents et 400 salariés, et met en marché près de deux millions de porcs charcutiers par année. Les produc-teurs membres obtiennent un nombre de parts sociales équivalent à leurs achats de porcelets, mais ont tous un seul droit de vote.

La coopérative se spécialise dans la commercialisation et dans les services technicoéconomiques. Le technicien Laurent Abiven estime d’ailleurs que les adhérents tirent un avantage de plus de 33 000 $ CA par année, rendu possible par de meilleures performances d’élevage et une réduction des coûts.

Le jeune producteur François-Régis Huet, qui devait faire face à une mise aux normes de bien-être animal trop coûteuse pour lui, à des voisins très proches et à une conciliation travail-famille difficile, est venu exprimer sa grande satisfaction

d’avoir démarré en 2013 un nouvel élevage collectif de truies. Sa maternité regroupe trois associés et trois employés. Le produc-teur n’agit plus que comme gérant de la maternité, en plus de mener son engrais-sement.

Au Québec, le projet des maternités collectives au Témiscamingue devrait se concrétiser en juin prochain, date du début de la construction d’une première mater-nité de 2390 truies dans la municipalité de Fugèreville.

Enfin, le coordonnateur de l’Équipe qué-bécoise de santé porcine, Martin Pelletier, a rappelé l’importance de la transparence pour lutter contre la diarrhée épidémique porcine (DEP). Alors que 50 % du cheptel de truies des États-Unis a été contaminé, seuls 2 % des truies du Canada et 0,2 % des truies du Québec ont été touchées durant la même période, selon l’agronome. « Il faut pour-suivre la mobilisation et la collaboration pour éviter que la DEP ne devienne endé-mique », conclut-il.

1 Des gains concrets, des résultats encourageants : le président de La Coop fédérée, Denis Richard, a vanté la robustesse de l’ensemble de la Filière, qui est en bonne voie de retrouver sa rentabilité.

2 Directeur général de la Filière et haut gestionnaire d’Olymel, Robert Brunet souligne que, alors que le nombre de porcs produits au Québec a chuté d’approximativement 10 % depuis quatre ans, le nombre de porcs La Coop s’est maintenu à plus d’un million.

3 François Guité a brossé un portrait statistique du marché du porc. Le vice-président aux ventes de viandes fraîches d’Olymel se rappellera longtemps le 7 août 2014, quand la Russie a instauré un embargo sur ses importations de porc canadien.

4 Coordonnateur de l’Équipe québécoise de santé porcine, Martin Pelletier est au front pour lutter contre la diarrhée épidémique porcine.

5 François-Régis Huet (photo), Gwenaël Floch et Laurent Abiven, de la coopéra-tive française Prestor, ont expliqué leur modèle de maternité collective mis au point en 2001.

6 Réjean Vermette, président élu de la Filière et producteur de porcs, souhaite un rapprochement des partenaires, pour une meilleure fluidité des échanges. Il veut aussi renouveler l’offre de la Filière aux producteurs indépendants.

7 Sur les 192 membres de la Filière porcine coopérative, une cinquantaine ont assisté à l’assemblée générale annuelle.

142

3

5 6

7

Page 26: Coopérateur Mai-juin 2015

26 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

GR

ACIE

USE

TÉ D

E M

OTO

O T

AIR

A

TEXTE D’ÉLISABETH LAPOINTE, M. ADM. , CONSEILLÈRE EN COMMUNICATIONS, LA COOP FÉDÉRÉE

Motoo Taira, diplômé de l’Université de Tsukuba, au Japon, travaillait comme acheteur pour la maison de commerce nippone Maruha Nichiro quand il a été contacté par Olymel. Par la nature de son emploi, Motoo connaissait bien les diffé-rents produits importés dans son pays. C’était là un atout important pour Olymel, alors à la recherche d’une personne ouverte d’esprit pour servir de pont entre le Québec et le Japon.

Rappelons qu’à l’heure actuelle, avec 800 000 tonnes par année, le Japon est le plus grand importateur de porc au monde. C’est donc primordial pour une entreprise comme Olymel d’avoir un direc-teur qui connaît bien la culture japonaise, tout comme les besoins du pays et les critères recherchés. Motoo était le candidat parfait, sauf qu’il n’était pas au fait de la production canadienne. C’est pourquoi il a été envoyé au Québec pour explorer l’industrie, afin d’être bien outillé pour aider Olymel à développer ses produits et à les rendre plus compatibles avec les demandes japonaises.

De fil en aiguille, Motoo a fait son che-min dans l’entreprise. Au moment de son embauche, il a signé un contrat de trois ans avec Olymel. Le voilà maintenant au siège social, à Boucherville, depuis plus de 12 ans. Il a commencé comme conseiller au Service des ventes, puis est passé dans le secteur de la production, pour être engagé comme directeur des ventes de porcs au Japon, poste qu’il occupe depuis 2011. « Je suis bien heureux qu’Olymel m’ait donné cette chance de comprendre la production por-cine canadienne. Les Japonais posent énor-mément de questions sur la production, car leur éthique de travail est différente, explique-t-il. Pour les Japonais, c’est très

PROFESSION :

DIRECTEUR DES VENTES DE PORCPOUR LE JAPON

important d’aller à la source du produit afin de pouvoir l’analyser et d’être certain de la qualité qui en ressort. Ayant connu la pro-duction, je suis en mesure de l’expliquer pour mieux vendre nos produits sur le marché nippon. »

FAIRE LE PONT ENTRE DEUX UNIVERS Le travail de Motoo est de faire le pont entre deux univers culturellement différents. Plusieurs qualités sont essentielles à ce type de travail. Premièrement, il faut non seulement être ouvert aux autres cultures, mais aussi avoir une bonne connaissance des deux cultures qui interagissent. Le direc-teur des ventes a également la responsabilité d’assurer des relations harmonieuses entre les deux pays.

En outre, il lui faut faire preuve de curio-sité envers tous les éléments de la produc-tion porcine, afin d’être en mesure de bien les expliquer aux acheteurs. Motoo s’inté-resse notamment à la façon dont l’animal est traité et à toutes les étapes par les-quelles il passe avant d’être vendu et exporté. Il doit aussi être au fait des parti-cularités de la Filière porcine coopérative.

Grâce à toutes ces qualités, il réussit à intéresser le plus grand pays importateur de porcs au monde à la consommation des produits de très grande qualité issus de cette filière. En effet, les porcs qui y sont produits respectent tous les critères qu’exige le Japon.

Motoo ne cache pas sa satisfaction de travailler pour Olymel, où il sent que ses idées et opinions sont prises en compte et où il peut jouer un rôle important concer-nant le volume d’affaires de l’entreprise au Japon.

Motoo Taira assure des relations harmonieuses entre le Québec et le Japon.

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 27: Coopérateur Mai-juin 2015

PHO

TO :

GR

ACIE

USE

TÉ D

E M

OTO

O T

AIR

A

Une solution sur mesure pour votre ferme

Intervet Canada Corp., filiale de Merck & Co., Inc., Kenilworth Station, NJ, États-Unis, division exploitée au Canada sous le nom de Merck Santé animale. ® Marque déposée d’Intervet International B.V., utilisée sous licence. © 2015 Intervet Canada Corp., filiale de Merck & Co., Inc. Tous droits réservés.

CA/C

RD/0

415/

0001

-F

Bubble: Le vaccin combiné contre CVP2 et Mycoplasma le plus vendu au Canada !1

Le vaccin combiné Circumvent® PCV-M G2 contre le circovirus porcin de type 2 (CVP2) et la pneumonie à mycoplasme causée par Mycoplasma hyopneumoniae vous offre plus d’options pour répondre aux besoins particuliers de votre ferme.

• L’option de vacciner avec une seule dose ou deux doses

• L’option de vacciner les porcelets dès l’âge de 3 jours*

• La plus longue durée d’immunité contre le CVP2 de l’industrie, soit 5 mois

* La vaccination à l’âge de 3 jours n’est pas recommandée pour les porcelets qui présentent un niveau élevé d’anticorps maternels.

1 Sur la base des volumes de vente 2014 communiqués par Impact Vet.

Le vaccin combiné CVP2 et M. hyo procurant 5 mois d’immunité contre le CVP2 le plus vendu au Canada!(1)

PRÊT À UTILISER.RIEN À MÉLANGER.

Pour plus d’information sur la nouvelle génération de vaccins Circumvent G2, visitez www.circumvent-g2.ca

PCVM-G2 Le Coopérateur.indd 1 2015-04-14 15:54

Page 28: Coopérateur Mai-juin 2015

L’offre de La Coop fédérée en agriculture de précision est assurée par une équipe d’experts-conseils dynamique, compétente et à la fine pointe de la technologie. En voici quelques représentants : Alexandre Couture1, directeur des productions végétales à La Coop Covilac; Christopher Liebrecht2, ingénieur et agronome à La Coop des Bois-Francs; Pierre-Luc Brouillette3, directeur du Service d’agriculture durable à La Coop Profid’Or; Josy Belzil4, experte-conseil en agroenvironnement à La Coop des Appalaches et à La Coop des Bois-Francs; et Stéphane Galarneau5, expert-conseil à La Coop Profid’Or.

28 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TOS

: ST

ÉPH

ANE

PAYE

TTE,

EXP

OSI

MAG

E, L

A CO

OP

PHO

TOS

: LA

COO

P, E

XPO

SIM

AGE

L’offre est imposante : images satel-lite durant la saison de croissance, création de zones de gestion, échantillonnages géo-référencés, cartes de rendement, statis-tiques par champ, applications à taux variables (ATV), en plus de nombreux autres outils en cours d’élaboration. C’est ce qu’on appelle la géomatique : la solution d’affaires La Coop en agriculture de pré-cision.

UNE ÉQUIPE DÉDIÉELes principaux champs d’action de l’équipe de La Coop fédérée, menée par Alain Bras-sard, conseiller spécialisé en agriculture de précision, et Hicham Bencharki, conseiller spécialisé en agro environnement, sont les images satellite et les produits qui peuvent

L’AGRICULTURE A UN CÔTÉ SPATIAL SPÉCIAL DANS LE RÉSEAU LA COOP. À L’AIDE D’IMAGES PRISES DEPUIS UN SATELLITE ADAPTÉ À L’ANALYSE DE LA VÉGÉTATION ET D’UN TRAITEMENT APPROPRIÉ, LES CONSEILLERS DU RÉSEAU OFFRENT PLUSIEURS SOLUTIONS AUX PRODUCTEURS. ILS PEUVENT NOTAMMENT CERNER LES PRINCIPAUX SECTEURS D’INTERVENTION DANS LES CHAMPS.

TEXTE DE STÉPHANE PAYETTE, T.P.

LE RÉSEAU LA COOP EN IMAGES SATELLITE

RAPIDITÉ, PASSION, PRÉCISION

être dérivés à partir de celles-ci. « En matière de fertilisation, nous offrons la possibilité aux producteurs de faire des ATV pour l’azote, la potasse et la chaux, indique Hicham Bencharki. Il y a aussi le semis à taux variable qui est un aspect innovateur. Nous pourrons même bientôt combiner un hybride précis à un taux de semis et ajuster l’azote à ce même hybride. »

Pascal Alary, directeur principal des productions végétales à La Coop fédérée, croit que cet outil va littéralement amener l’agriculture vers de nouveaux sommets. « Les producteurs sont friands de techno-logie, dit-il. Nous pensons sincèrement qu’avec l’imagerie satellite, nous allons les amener à performer encore plus. »

1 2

« Le site Web est le gros succès dans toute l’offre d’agriculture de précision »

– Pascal Alary

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 29: Coopérateur Mai-juin 2015

29COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TOS

: ST

ÉPH

ANE

PAYE

TTE,

EXP

OSI

MAG

E, L

A CO

OP

PHO

TOS

: LA

COO

P, E

XPO

SIM

AGE

LE RÉSEAU LA COOP EN IMAGES SATELLITE

RAPIDITÉ, PASSION, PRÉCISIONUn autre aspect qui fait du service

d’imagerie satellite un incontournable est sa grande flexibilité. Actuellement, deux images satellite sont prises par année. Si, pour une région donnée, le besoin se fait sentir de modifier les dates de prise des clichés, on agira en conséquence. Pour l’instant, deux photos sont suffisantes pour produire des données valables. « Si une production nécessite de prendre plus de photos pour améliorer l’efficacité des champs, il sera aussi possible de le faire », dit Hicham Bencharki. Jusqu’à maintenant, les données touchaient principalement les grandes cultures, mais les pommes de terre et les plantes fourragères pourront égale-ment livrer leurs secrets.

« Nous travaillons à établir des cartes de rendement dans les cultures de pommes de terre, en collaboration avec Stéphane Perreault, conseiller spécialisé à La Coop fédérée, précise Alain Brassard. En plus, les producteurs ayant quelques années de photos d’un champ de plantes fourragères pourront visualiser le pourcentage de déve-loppement végétal en superposant les cartes. »

« Le nouveau site Web d’agriculture de précision de La Coop fédérée, lancé en 2014*, augmentera la rapidité de service entre le producteur et son conseiller », dit

Hicham Bencharki. Mais attention, le site ne s’adresse pas qu’aux experts de l’infor-matique. « Nous avons simplifié l’utilisation du site pour le rendre attrayant et pour que toute personne le visitant puisse y travail-ler avec plaisir, tant le novice que le crack d’informatique », ajoute Alain Brassard.

« Le site Web est le gros succès dans toute l’offre d’agriculture de précision, indique Pascal Alary. Nous croyons qu’il sera l’outil le plus précis dans ce domaine. »

L’ENGAGEMENT DU RÉSEAULes intervenants du réseau sont optimistes à l’égard de cette technologie qui ne cesse de progresser. À La Coop Covilac, Alexandre Couture, directeur des productions végé-tales, considère le site Web comme un excellent complément. « Nous avions une stratégie de trois ans d’images satellite pour en venir à une offre d’application à taux variable, dit-il. Nous utilisons l’ima-gerie satellite pour les échantillons de sol géoréférencés, ce qui nous permet d’offrir l’ATV pour la chaux, l’azote et la potasse. Nous nous sommes équipés d’applicateurs d’engrais à taux variable munis de rampes à air pour être encore plus précis. Notre outil est parfait tant pour les producteurs qui n’ont pas de capteurs de rendement que pour ceux qui en ont. C’est une offre

* Voir l’article « L’agriculture de précision : pour maximiser rendements et profits », dans le numéro de mars du Coopérateur et dans notre site Web : www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2015/03/p44.asp

3 4 5

« Grâce à l’agriculture de précision, nous pourrons bientôt

combiner un hybride précis à un taux de semis et ajuster

l’azote à ce même hybride » – Hicham Bencharki

Page 30: Coopérateur Mai-juin 2015

DuPontmc Acapela® est une fongicide haute performance à large spectre qui vous permet de garderle contrôle en offrant une protection fiable et puissante dans de nombreuses conditions.

Risques multiples? Acapela® fonctionne contre beaucoup de maladies importantes, y compris la moisissure blanche (Sclérotiniose)*, la tache brune (Septoria), la cercosporose (Cercospora) et la brûlure helminthospo-rienne du maïs. Cela permet d’avoir des cultures en meilleure santé et un rendement potentiel plus élevé.

Couverture inconsistante? Acapela® possède les meilleures propriétés de mouvement de sa classe pour offrir une couverture supérieure. Il passe à travers la feuille, se déplace dans et autour de celle-ci avec une puissante action préventive, résiduelle et post infection.

Conditions météorologiques menaçantes? Traitez et comptez sur Acapela® pour une excellente résistance au lessivage si vous en avez besoin.

Le fongicide Acapela® de DuPontmc. Le produit qui convient à vos pratiques agricoles.Des questions? Parlez-en à votre détaillant, composez le 1 800 677-3925 ou visitezle site acapela.fr.dupont.ca

DuPontmc

Acapela®

VOYEZ LA DIFFÉRENCE, RÉALISEZ LE POTENTIEL.

Acapela®

Fongicide

• Protection puissante et novatrice contre la maladie • Meilleures propriétés

de mouvement de sa catégorie • Absorption rapide convenant à de nombreuses

conditions

Maladies : La moisissure blanche, la brûlure helminthosporienne du maïs et l’oïdium

SÉLECTIONNEZ VOTRE CULTURE

LÉGUMINEUSES

RÉCOLTÉES

SÈCHESMAÏS

SOYACÉRÉALES

CANOLA

*RépressionComme avec tout produit de protection des cultures, lire et suivre soigneusement les directives de l’étiquette.L’ovale de DuPont, DuPontmc, Les miracles de la sciencemc, Acapela® et AmiPlan® sont des marques déposéesou de commerce de E. I. du Pont de Nemours and Company. La compagnie E. I. du Pont Canada est un usager licencié. Membre de CropLife Canada.© Droits d’auteur 2015, La compagnie E. I. du Pont Canada. Tous droits réservés.Phaseolus vulgaris. Source de l’image: Howard F. Schwartz, Colorado State University, Bugwood.org.

40773-06-Fre-Acapela Le Cooperator-pass1-final.indd 1 4/15/15 12:06 PM

30 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

complète dont nous disposons avec les images satellite. »

Expert-conseil à La Coop Profid’Or, Sté-phane Galarneau a cru à la technologie des images satellite dès le début. Il y voit un excellent outil pour optimiser les interven-tions aux champs. « À la base, dit-il, c’est de connaître les problématiques aux champs : drainage, nivelage, lutte contre les mauvaises herbes, mauvaise levée des cultures, etc. Chez un producteur, nous avons déjà pu déceler, grâce aux images satellite, un problème de vers gris. Dans l’avenir, nous pourrions découvrir le pro-blème avant même d’aller dans le champ. »

« Cette nouvelle technologie ne fera que croître, estime Stéphane Galarneau. Tous ceux qui sont déjà assez technos adhèrent rapidement à cette nouvelle façon de faire. Avec le nouveau site Web, l’utilisation des images satellite sera encore plus facile et plus plaisante. »

Pour Pierre-Luc Brouillette, directeur du Service de l’agriculture durable à Profid’Or, l’imagerie satellite ouvre la fenêtre de la précision. « En fait, un PAEF, c’est une forme de diagnostic de fertilité de la terre et de ce qu’il faut lui apporter pour que la plante exprime son plein potentiel, résume-t-il. Mais il y a d’autres facteurs qui affectent le rendement. C’est ce que les images

LES RELEVÉS TOPOGRAPHIQUESDes coopératives du réseau, Bois-Francs, Profid’Or, Univert, offrent à leurs membres et clients le service de prise de données topographiques par GPS. Grâce au logiciel OptiSurface (www.optisurface.com), les données recueillies permettent de produire un plan de nivelage. Le producteur, ou forfaitaire, peut alors insérer ce plan dans son système GPS et, à l’aide d’une gratte, ajuster la surface du champ, en fonction des données dictées par le plan, de sorte que les eaux de surface puissent bien s’égoutter et ainsi favoriser une infiltration uniforme dans le sol. « L’avantage du système GPS par rapport au laser, c’est qu’il suit les contours naturels du champ, explique Christopher Liebrecht, ingénieur et agronome, à La Coop des Bois-Francs. Cela évite le décapage du sous-sol et l’utilisation de terre arable pour combler les baisseurs du champ. » À La Coop Profid’Or, c’est Jonathan Beaudry, expert-conseil en géomatique, qui assure le suivi de ce service. Du côté de La Coop Univert, la responsabilité incombe à Carl Thibodeau, agronome et expert-conseil en productions végétales.

satellite nous permettent de vérifier. Nous déterminons les parties de champ qui donnent un bon rendement comparative-ment à celles qui nécessitent plus d’inves-tigations pour trouver la cause de leur plus faible productivité. Elles nous permettent de cibler les endroits où chercher ainsi que de déterminer l’ampleur du problème, et ce, pour toutes les parcelles de la ferme. Est-ce un problème de compaction, d’égout-tement ? En ciblant certaines zones du même champ, cela nous permet de conseil-ler de meilleurs correctifs. »

Son homologue à La Coop des Bois-Francs, Josy Belzil, travaille avec les images satellite depuis déjà quelques années. Elle aussi croit que la nouvelle plateforme Web améliore le produit et sera un grand plus pour la clientèle. « Avant, nous devions travailler avec Google Earth, et ça exigeait plus de connaissances informatiques, dit-elle. Maintenant, c’est plus simple et ça donne passablement plus d’information aux producteurs. Ils connaissent leurs terres, mais avec l’imagerie satellite, ils peuvent maintenant la “voir”. Un suivi aux champs, après avoir ciblé les zones problé-matiques grâce aux images satellite, peut indiquer un problème de drainage, de mau-vaises herbes ou de fertilisation. Même chose au chapitre des experts-conseils. Ils peuvent mieux cibler leurs interventions. Si le problème est un manque de potasse, nous pourrons cibler où il se situe dans le champ et faire les applications à taux variable avec beaucoup plus de précision. »

Pierre-Luc Brouillette croit en outre que les producteurs acquerront le goût de cette nouvelle forme de gestion. « Le site Internet de La Coop fédérée permettra la création de nouveaux outils d’application et de semis à taux variable plus productifs. Aussi auront-ils accès beaucoup plus facilement à la comparaison des rendements dans les champs année après année. »

Jusqu’à maintenant, les données touchaient principalement les grandes cultures, mais les pommes de terre et les plantes fourragères pourront également livrer leurs secrets.

Page 31: Coopérateur Mai-juin 2015

DuPontmc Acapela® est une fongicide haute performance à large spectre qui vous permet de garderle contrôle en offrant une protection fiable et puissante dans de nombreuses conditions.

Risques multiples? Acapela® fonctionne contre beaucoup de maladies importantes, y compris la moisissure blanche (Sclérotiniose)*, la tache brune (Septoria), la cercosporose (Cercospora) et la brûlure helminthospo-rienne du maïs. Cela permet d’avoir des cultures en meilleure santé et un rendement potentiel plus élevé.

Couverture inconsistante? Acapela® possède les meilleures propriétés de mouvement de sa classe pour offrir une couverture supérieure. Il passe à travers la feuille, se déplace dans et autour de celle-ci avec une puissante action préventive, résiduelle et post infection.

Conditions météorologiques menaçantes? Traitez et comptez sur Acapela® pour une excellente résistance au lessivage si vous en avez besoin.

Le fongicide Acapela® de DuPontmc. Le produit qui convient à vos pratiques agricoles.Des questions? Parlez-en à votre détaillant, composez le 1 800 677-3925 ou visitezle site acapela.fr.dupont.ca

DuPontmc

Acapela®

VOYEZ LA DIFFÉRENCE, RÉALISEZ LE POTENTIEL.

Acapela®

Fongicide

• Protection puissante et novatrice contre la maladie • Meilleures propriétés

de mouvement de sa catégorie • Absorption rapide convenant à de nombreuses

conditions

Maladies : La moisissure blanche, la brûlure helminthosporienne du maïs et l’oïdium

SÉLECTIONNEZ VOTRE CULTURE

LÉGUMINEUSES

RÉCOLTÉES

SÈCHESMAÏS

SOYACÉRÉALES

CANOLA

*RépressionComme avec tout produit de protection des cultures, lire et suivre soigneusement les directives de l’étiquette.L’ovale de DuPont, DuPontmc, Les miracles de la sciencemc, Acapela® et AmiPlan® sont des marques déposéesou de commerce de E. I. du Pont de Nemours and Company. La compagnie E. I. du Pont Canada est un usager licencié. Membre de CropLife Canada.© Droits d’auteur 2015, La compagnie E. I. du Pont Canada. Tous droits réservés.Phaseolus vulgaris. Source de l’image: Howard F. Schwartz, Colorado State University, Bugwood.org.

40773-06-Fre-Acapela Le Cooperator-pass1-final.indd 1 4/15/15 12:06 PM

Page 32: Coopérateur Mai-juin 2015

32 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TOS

: PIE

RRE

CAD

ORE

T, G

RAC

IEU

SETÉ

DE

VAN

IPER

EN

Nous savons tous que les transplants doivent être dorlotés pour augmenter leur résistance aux divers stress inhérents à leur transplantation au champ. Quand les plants sont déplacés d’un environnement protégé vers le champ, un arrêt de croissance tout à fait normal se produit, et se traduit le plus souvent par une perturbation du système racinaire. De plus, les nuits printanières sont habituellement fraîches et le sol est froid. Cette combinaison de facteurs rend la plante moins habile à capter les nutriments du sol, d’autant plus que certains d’entre eux ne sont pas assimilables dans des sols froids (moins de 18 °C). Le phosphore est le nutriment asso-cié au développement racinaire : il devrait donc être privilégié pour la reprise des plants une fois ceux-ci transplantés.

Bien utilisés, les divers engrais transplan-teurs permettent de favoriser la reprise des plants et d’ainsi atténuer le choc de transplan-tation. Il est toutefois nécessaire de considé-rer certains facteurs lorsque vient le temps de choisir le bon transplanteur. On l’a dit : un

LE PRINTEMPS FAIT ENFIN SON ENTRÉE, LES SERRES SONT ALLUMÉES, LES TRANSPLANTS POUSSENT ET LES CHAMPS SE RÉCHAUFFENT TRANQUILLEMENT. VIVEMENT LE SOLEIL QUI FAIT VERDIR NOS CULTURES.

LA SAISON SE PRÉPARE, ET QUAND LE DÉPART DES PLANTS EN SERRES EST PERFORMANT, L’ESPOIR D’UNE BONNE SAISON NOUS HABITE. AVEC RAISON.

TEXTE DE CHRISTINE BOURBONNAIS, TECHNOLOGUE, CONSEILLÈRE EN PROTECTION DES CULTURES ET ENGRAIS SPÉCIALISÉS

LES ENGRAIS TRANSPLANTEURS

apport en phosphore est essentiel aux jeunes plants et aide au développement de leur sys-tème racinaire. Et c’est justement le rôle des engrais transplanteurs. Par contre, ceux-ci peuvent causer plus de tort que de bien s’ils ne sont pas utilisés adéquatement. En effet, il n’est pas rare qu’à la suite d’une mauvaise utilisation on puisse observer des racines brûlées : elles deviennent alors brunes et ne possèdent plus de poils absorbants.

Il faut comprendre que ce ne sont pas les éléments nutritifs eux-mêmes qui causent les dommages aux racines, mais plutôt la salinité (la quantité de sel dissous dans l’eau) élevée de la solution fertilisante. Certains engrais ont un niveau de sel plus élevé et présentent un risque plus grand pour la culture. Par exemple, il faut éviter d’appliquer un engrais transplanteur si le sol est très sec, car l’eau sera absorbée très rapidement par ce dernier et les sels se retrouveront alors concentrés dans la zone racinaire. Il convient également de mentionner que lorsque les sols se sont réchauffés (plus de 27 °C), les

Stress de salinité dans les fraises

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 33: Coopérateur Mai-juin 2015

33COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TOS

: PIE

RRE

CAD

ORE

T, G

RAC

IEU

SETÉ

DE

VAN

IPER

EN

w w w.fol ium3.co op

Investissez dans la croissance de votre entreprise avec la gamme d’engrais Folium3.

Parlez-en à votre expert-conseil.

LE POUVOIR DE CROÎTRE

109005 Pub Folium Primeur maraicheres 1p.indd 2 2015-04-23 15:59

engrais de type transplanteur sont beau-coup moins nécessaires.

Les produits les plus fréquemment utilisés sont le 10-52-10 ou encore des trans-planteurs liquides, comme le 7-28-4 de Folium3.

Le 10-52-10 est un fertilisant soluble bien connu et, surtout, très utilisé. Il faut par contre savoir qu’il possède un fort pouvoir acidifiant et que les doses suggérées varient énormément en fonction de la température du sol, du type de sol et de la culture. Les cucurbitacées, notamment, sont plus sen-sibles à ce type de fertilisants. Les doses peuvent passer du double au simple pour ainsi éviter les dommages causés aux racines et tirer profit de ces fertilisants. Il est donc plus nécessaire que jamais de discuter avec votre expert-conseil pour connaître la dose appropriée.

Le transplanteur 7-28-4 AIB Folium3 possède quant à lui une salinité faible et adaptée. Il contient également une hor-mone végétale de croissance, l’AIB (acide indole 3-butyrique). Celle-ci favorise la multiplication et l’élongation des cellules racinaires et elle est utilisée par les serri-culteurs pour favoriser l’enracinement de leurs boutures.

La formulation Folium3 facilite grande-ment l’utilisation du transplanteur, puisque la dissolution n’est pas un facteur limitant dans ce cas-ci. Elle contient aussi des acides organiques qui favorisent l’absorption des éléments du sol. En somme, ce produit est très intéressant à utiliser lors de la trans-plantation ou peu de temps après, en ferti-gation. Même si le transplanteur Folium3 est adapté et conçu pour travailler au niveau des racines, il est important de considérer les facteurs climatiques tels que la tempé-rature de l’air et du sol et le contenu en eau du sol pour déterminer son utilisation.

En conclusion, l’utilisation d’un engrais de démarrage lors de la transplantation des plants permet de contrer les effets de choc subis au moment de leur mise au champ. Mais comme rien n’est parfait, il est essentiel de tenir compte des facteurs environnemen-taux pour être en mesure de déterminer la dose et la méthode d’application. Il est éga-lement important de bien évaluer le ferti-lisant que vous utiliserez, puisqu’il faut toujours garder en tête qu’un bon départ des plants ou une bonne reprise est souvent gage d’une bonne continuation ! 

Une bonne utilisation des engrais transplanteurs favorise la reprise des plants et atténue le choc de transplantation. Il est toutefois nécessaire de considérer certains facteurs lorsque vient le temps de choisir le bon transplanteur.

10 L(2,64 US Gal)

DES ENGRAIS RECHERCHÉS • KNOW MORE. GROW MORE.

LA COOP FÉDÉRÉE 9001 BOUL. DE L’ACADIE, MONTRÉAL (QUÉBEC) H4N 3H7

7 28 4AIB/IBA0,005 %

106586_PV_Folium_EtiquetteC RESIZE.indd 14 2015-04-17 11:08

Page 34: Coopérateur Mai-juin 2015

34 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

Dans une entrevue exclusive, le doyen du Collège des sciences de l’agriculture, de la consommation et de l’environnement (Université d’État du Nouveau-Mexique) nous explique la révolution du big data.

Coopérateur / Comment le big data va-t-il changer la planète agricole ?

Lowell Catlett / Un des inventeurs d’Internet a dit qu’il avait été plus facile de créer cet outil que de prévoir son utilisation. Qui aurait pu prédire que cette plateforme, mise au point par la Défense nationale et les laboratoires de sécurité américains pour communiquer entre eux, changerait notre façon d’acheter, de nous informer et même de nous marier ? Internet a révolutionné notre façon de communiquer. C’est la même chose avec le big data dans le domaine agricole. On en est au stade de balbutiements. Cette information va nous catapulter à un niveau sans précédent de gestion de la santé et de la mise en marché des troupeaux et des récoltes.

LES PRÉDICTIONS DE LOWELL CATLETT,

GOUROU DU BIG DATAIL

LUST

RAT

ION

: IN

GIM

AGES

BIG DATADÉFIS ET POTENTIEL D’UN GISEMENT D’OR

L’AGRICULTURE DE PRÉCISION EST PRÉCURSEURE D’UNE EXPLOSION DE DONNÉES PRODUITES PAR DES CAPTEURS INSTALLÉS SUR LES TRACTEURS, SEMOIRS, MOISSONNEUSES-BATTEUSES, ROBOTS DE TRAITE, DANS LE SOL OU DANS L’AIR. L’ADDITION DE CES DONNÉES PRODUITES PAR CHAQUE ENTREPRISE AGRICOLE FOURNIT ENSUITE UNE AUTRE MASSE D’INFORMATION. SI L’ON AJOUTE À CELA LES FLUX D’INFORMATION SUR LE CLIMAT, LES STOCKS ET LES PRIX MONDIAUX, ON PEUT ENTREVOIR LE FORMIDABLE POTENTIEL DU BIG DATA (OU « MÉGADONNÉES », COMME ON LES DÉSIGNE DE PLUS EN PLUS SOUVENT).

ET QUI DIT INFORMATION DIT POUVOIR! DÉJÀ, DE GRANDS ACTEURS COMME MONSANTO, JOHN DEERE ET DUPONT PIONEER, EN ÉCHANGE DES DONNÉES DES AGRICULTEURS, INVESTISSENT LE CHAMP DES SERVICES-CONSEILS.

MAIS QUI EST PROPRIÉTAIRE DES DONNÉES GÉNÉRÉES À LA FERME? LES COOPÉRATIVES SE PRÉPARENT-ELLES AU BIG DATA?

TEXTE DE NICOLAS MESLY

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 35: Coopérateur Mai-juin 2015

35COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

Quel est le lien entre l’entreprise agricole et le big data ?

Bientôt, une sonde miniature pourra être incorporée dans chaque semence de maïs et l’on pourra suivre la croissance d’une plante en temps réel. Des sondes placées à intervalles réguliers dans un champ fournissent déjà des données en continu. Cette information peut donner un aperçu exact de la quantité d’azote ou d’eau disponible pour les récoltes, d’un début d’infestation d’insectes ou de maladie dans une parcelle précise. Le producteur pourra y remédier en envoyant un drone pulvériser un produit foliaire approprié à un endroit précis sans avoir à traiter tout le champ. Chaque ferme va produire une quantité phénoménale de données ! C’est le point de départ du big data. Ces données émises par chaque entreprise agricole auront une valeur pour qui saura les digérer de façon utile pour le producteur ou la société en général.

Pour le producteur ?

Sans aucun doute. Le big data va lui fournir l’information nécessaire pour prendre des décisions économiques cruciales et accroître sa productivité à la ferme, tout en améliorant la qualité des cours d’eau et de l’air.

Le big data a donc aussi des effets bénéfiques pour la société dans son ensemble ?

Bien sûr. Les données émises par mon entreprise, par exemple sur la séquestration de carbone et l’émission d’oxygène d’une culture, pourraient être additionnées à celles de mes voisins. Cette information a une valeur potentielle pour améliorer la qualité de l’air dans la région de Montréal ou de Chicago. En Australie, sur la base de cette information, le gouvernement paie les producteurs dont les cultures sont situées dans le périmètre des centrales d’électricité qui carburent au charbon.

Idem pour les cours d’eau ?

Absolument. Si j’ai installé des sondes dans le sol près des cours d’eau de ma ferme, je connaîtrai la concentration d’azote lessivé. Je saurai si je suis un pollueur ou, au contraire, un bon gardien de l’environnement. Je pourrai corriger ma gestion en gardant l’azote sur ma terre et réaliser des économies tout en augmentant ma productivité. Si on comptabilise l’information de nombreuses fermes et qu’on la transmet à des agences gouvernemen-tales, celles-ci pourraient instaurer des programmes visant à récompenser les bonnes pratiques, par une réduction des impôts fonciers, par exemple.

Sujet sensible : à qui appartiennent ces données ?

Je crois que les données appartiennent à ceux qui les produisent. Les tribunaux, tant aux États-Unis qu’au Canada, ont statué que, dans le cas de Monsanto par exemple, la loi lui reconnaît la propriété de son brevet et de sa technologie ainsi que de l’information que celle-ci génère. Mais la plupart des gens croient que l’information qu’un producteur recueille sur les rendements agronomiques de sa récolte lui appartient.

L’information générée par une entreprise agricole aurait-elle une valeur financière ?

Bien sûr ! Si John Deere obtient de l’information sur la performance de mon tracteur ou de ma moissonneuse, cette information peut m’aider à gérer ma machinerie et à prévenir une panne, par exemple. Mais John Deere pourrait souhaiter acheter mon information pour l’agréger et mettre au point une meilleure série de tracteurs ou de moissonneuses. Les vendeurs d’équipements comme les semenciers peuvent récompenser leurs clients pour leur loyauté, un peu comme le font les compagnies aériennes pour les passagers qui

Le big data va nous fournir l’information nécessaire pour prendre des décisions économiques cruciales et accroître notre productivité à la ferme, tout en améliorant la qualité des cours d’eau et de l’air.

ILLU

STR

ATIO

N :

ING

IMAG

ES

Page 36: Coopérateur Mai-juin 2015

36 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

utilisent régulièrement leurs services. Cela peut se traduire par le remplacement d’une pièce à un coût moindre. Cet échange de services est un domaine tout à fait nouveau et reste à défricher.

Ne craignez-vous pas que l’information sur l’état des récoltes en temps réel envoyée par des milliers de moissonneuses-batteuses ne puisse permettre à une entreprise ou à un fonds commun de placement de spéculer sur le marché des denrées de base, et ce, bien avant la publication des rapports du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) ou d’Agriculture Canada ?

Vous devez avoir des garde-fous pour prévenir l’utilisation de ces données à des fins spéculatives. Que Monsanto ou John Deere ait accès à cette information, celle-ci ne sera jamais que locale. Il y a plein de moissonneuses vertes, mais aussi des rouges et des bleues. Peut-être qu’une entreprise pourrait influencer un marché local. Mais les posi-tions des grands acteurs dans les Bourses de Chicago ou de Winnipeg sont extrêmement surveillées. Et nos agences de règlementation des marchés détecteraient rapidement un comportement pas catholique.

Le big data sonne-t-il la fin des rapports sur le marché des produits de base de l’USDA ou de Statistique Canada ?

Oui. Par exemple, tant aux États-Unis qu’au Canada, le prix du bœuf n’est plus déterminé dans des encans publics. Les bêtes ne foulent plus le sol, mais sont vendues par vidéo lors de transactions privées. L’information sur les prix des produits de base provient de plus en plus du secteur privé. Et les organismes des deux pays vont devoir produire des rapports à partir de big data qui devront avoir une plus-value pour les agriculteurs.

À savoir ?

À mon avis, le big data va permettre aux gouvernements fédéral ou provinciaux d’éla-borer des programmes utiles à la protection des cours d’eau, de l’air et d’écosystèmes liés à la production d’aliments. Et de payer les producteurs en fonction de leurs services écologiques.

Autre inquiétude des producteurs : la sécurité des données – la venue, par exemple, d’un nouveau Edward Snowden…

Je ne sais pas comment prévenir le piratage des données. Avant l’apparition des cartes de crédit, personne ne songeait au vol d’identité. Les entreprises qui vont être en mesure de bien protéger vos données et votre identité vont certainement faire un argent fou.

LE GROUPE COOPÉRATIF FRANÇAIS INVIVO

SE LANCE DANS LE BIG DATA

Le big data est au cœur de la stratégie du groupe coopératif agricole InVivo, qui entend doubler son chiffre d’affaires pour le faire passer de 8,5 à 17 milliards $ CA d’ici 2025. InVivo a l’ambition de devenir le champion européen du big data en fusion-nant les données de ses 223 coopératives membres (300 000 agriculteurs). Le groupe prévoit investir entre 14 et 42 millions $ CA dans la recherche de programmes et d’appli-cations d’ici trois à cinq ans, rapporte le journal Les Échos.

La transmission des données de ma ferme à un agrégateur de big data – semencier, coop, fabricant de machinerie ou gouvernement – doit générer une plus-value pour mon entreprise. Ça doit être une situation gagnant-gagnant!

PHO

TOS

: NIC

OLA

S M

ESLY

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 37: Coopérateur Mai-juin 2015

37COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

Les grandes puissances agricoles, telles que la France et les États-Unis, planchent sur l’agriculture de précision. Celle-ci permet d’appliquer les bonnes doses d’engrais et de pesticides ou d’irriguer les récoltes au bon moment. Grâce à l’observation satellitaire et aux données émises par de minuscules sondes installées sur les moissonneuses-batteuses, tracteurs ou semoirs, l’agriculteur peut maintenant gérer son entreprise en temps réel à partir d’une application ins-tallée sur son téléphone intelligent. Si l’on ajoute à cela l’analyse du climat, des stocks et des prix mondiaux, on peut entrevoir le formidable potentiel du big data.

« Pour le moment, le big data ressemble à une soupe aux pois dans laquelle il est difficile d’isoler l’information utile », avertit Nicolas Tremblay, chercheur scientifique à la station de Saint-Jean-sur-Richelieu d’Agriculture et Agro-alimentaire Canada. Le big data est tel que l’on a peine à trouver des unités pour peser cette masse d’information virtuelle.

L’énorme défi va justement consister à digérer le big data pour le rendre utile à l’agriculteur, soutient le chercheur, spé-cialiste en régie et en nutrition des cultures. Selon lui, il est relativement facile de calculer le taux optimal de consom-mation de carburant d’un tracteur en tenant compte de la vitesse, du poids des engins tractés et du type de sol. Mais il en va autrement quand on veut appliquer la dose optimale d’azote, par exemple, au bon moment et au bon endroit.

« On tombe dans un système biologique complexe, dit-il. Ça fait intervenir un processus de minéralisation de l’azote dans le sol, de lessivage, d’évaporation, qui contribue à l’émission de GES, selon la température et l’ensoleil lement. » Aussi, les cartes de recommandations d’application d’engrais ne peuvent être fondées sur les seuls rendements d’une ou deux années. Elles doivent inclure les données saison-nières récoltées sur une longue période de temps, car les taux recommandés varieront en fonction d’une saison sèche ou pluvieuse.

Mais la venue de capteurs lilliputiens, insérés dans chaque semence de maïs ou de soya, ne va-t-elle pas per-mettre de suivre les besoins en eau ou en engrais de chaque plante ? Et le mariage des données météorologiques avec les données agronomiques en temps réel ne va-t-il pas per-mettre à la magie d’opérer ? « Théoriquement, oui. Mais en pratique, je prédis que ce n’est pas demain la veille que l’on va atteindre un tel degré de précision des recommanda-tions », soutient Nicolas Tremblay.

D’après le chercheur, les producteurs ne doivent pas se laisser éblouir par les gadgets technos mis sur le marché avec l’arrivée de l’agriculture de précision. « Il ne s’agit pas de déterminer quel est le meilleur capteur de chlorophylle, mais de mettre le doigt sur le vrai problème. » Le risque, croit-il, est de se tromper de recommandation, par exemple d’appliquer une double dose d’azote dans une partie d’un champ, alors que c’est une autre qui devrait en bénéficier.

Élu en juillet 2014 à la présidence de l’International Society of Precision Agriculture (ISPA), Nicolas Tremblay croit que la science va permettre de jeter un regard critique sur la technologie et ses promesses. L’ISPA réunit des scientifiques de 34 pays et vise à établir un protocole d’évaluation scienti-fique dans plusieurs domaines de l’agriculture de précision.

« Il n’y a pas dix façons de faire des échantillonnages de sol pour fabriquer des cartes de recommandations d’applications d’engrais, il y en a une ou deux. Le reste, c’est de la frime ! » soutient l’expert. Véritable carrefour de connaissances, l’ISPA entend servir de baromètre aux praticiens pour qu’ils émettent des recommandations fondées sur la science. Les experts du MAPAQ, du CRAAQ et du secteur privé ainsi que les agriculteurs vont pouvoir s’y abreuver, conclut-il.

BÉMOL SUR LE BIG DATA « Pour le moment, le big data ressemble à

une soupe aux pois dans laquelle il est difficile d’isoler l’information utile. »

– Nicolas Tremblay

PHO

TOS

: NIC

OLA

S M

ESLY

Page 38: Coopérateur Mai-juin 2015

38 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

UNE COOPÉRATIVE TEXANE, L’INSTRUMENT

CHOISI POUR GÉRER LE BIG DATA

« L’industrie des données est en pleine croissance, et nous croyons que les produc-teurs doivent posséder et contrôler les leurs, car elles ont une valeur, particulièrement dans le secteur agricole », explique au télé-phone, Dewey Hukill, président du conseil d’administration de la Grower Information Services Cooperative (GiSC). Cet ancien éle-veur de moutons à la semi-retraite cultive encore du coton, du blé et du maïs. Créée en 2012, la GiSC a comme objectif de servir de comptoir unique pour collecter, entreposer, communiquer et monnayer les données des producteurs.

« L’époque du petit calepin où l’on pre-nait des notes est révolue. Bien que la moyenne d’âge des producteurs américains soit de 54 ans, ils se promènent avec des téléphones intelligents ou un iPad pour gérer leurs fermes ou leurs ranchs », pour-suit Hukill, ancien président de l’aile texane de la puissante American Farm Bureau Federation. Celle-ci milite, jusqu’au Capi-tole de Washington, pour que les données soient la propriété des agriculteurs, céréa-liculteurs et éleveurs américains, et qu’ils en tirent profit.

La GiSC a mis au point et breveté récem-ment une nouvelle plateforme pour gérer les données de ses membres, l’AgProX.

Cette plateforme permettra d’entreposer les données dans un nuage privé, sorte de coffre-fort virtuel où « seul le producteur est autorisé à donner un droit d’accès à ses données à une tierce partie, par exemple son agent d’assurance récolte ou un vendeur », précise Billy Tiller, directeur du développement de la GiSC et lui-même producteur de coton. La plateforme sera fonctionnelle au milieu de l’été 2015.

Est-ce que la GiSC pourrait être à l’abri d’un hacker comme Edward Snowden ? Parmi les craintes soulevées par l’American Farm Bureau Federation, il y a le piratage de données par des groupes écologistes antipathiques aux agriculteurs. Ou encore le risque de perdre le contrôle de l’entre-prise à cause de vol, par des concurrents, de données sur les coûts de production de ma ferme, des fermes de mes voisins ou de celles de la région, ce qui conférerait aux voleurs un avantage concurrentiel. « La sécurité des données de nos membres est notre priorité », dit Billy Tiller.

Selon Dewey Hukill, les producteurs membres vont retirer de nombreux béné-fices de la plateforme AgProX en tant que guichet unique pour traiter avec les entre-prises agro-industrielles ou autres. « On espère aussi qu’avec la coopérative on va pouvoir générer nos propres analyses de données, par exemple sur les coûts de pro-duction ou le prix du bétail, pour être sur le même pied que les grands acteurs », dit-il.

La GiSC compte pour le moment 1000 membres dans 31 États américains, dont la taille des entreprises varie de 2000 à 40 000 hectares. Il y a un intérêt du côté canadien », poursuit Billy Tiller. L’objectif de la GiSC est de compter 20 000 membres d’ici un an et, à moyen terme, de former la coopérative de gestion du big data en Amérique du Nord.

Pour en savoir plus :

www.gisc.coop

PHO

TOS

: NIC

OLA

S M

ESLY

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 39: Coopérateur Mai-juin 2015

39COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

MONSANTO, JOHN DEERE ET COMPAGNIE VEULENT VOTRE BIEN

Grâce au big data, les géants des affaires agricoles investissent le champ des services-conseils. Monsanto la première, sans surprise. En achetant l’équipementier d’agriculture de précision Precision Planting, en 2012, puis Climate Corporation, une entreprise spécialisée dans la collecte et l’analyse de données climatiques, en 2013, cette dernière pour un coût de près de 1 milliard $ US, le Goliath américain voit loin. En utilisant les données fournies par les producteurs concernant leurs terres, leurs cultures et leur machinerie, et en les combinant avec de l’information de haut niveau sur la température et le climat, Monsanto pourra émettre des recomman-dations de semis ou d’application d’azote ou de fongicides en temps réel et d’une précision inégalée.

« En 2014, notre priorité est d’établir une base de données pour valider notre plateforme technologique », a expliqué en août dernier aux actionnaires de Monsanto David Friedberg, chef de la direction de Climate Corporation. Quelque 12 millions d’hectares (30 millions d’acres) ont été inscrits dans l’offre de service du pro-gramme Climate Basic. Mais la société vise une superficie de 20 millions d’hectares en 2015, ce qui représente près du tiers de la superficie ensemencée en maïs et en soya aux États-Unis. Grâce au mariage de l’informatique, de la biologie et de l’infor-mation, Monsanto entrevoit un marché potentiel de 20 milliards $ US.

Les sociétés états-uniennes John Deere et DuPont Pioneer de même que la cana-dienne Viterra (formée des trois anciens pools de l’Ouest canadien et acquise par la suisse Glencore pour un coût de 6,1 mil-liards $ en 2013) misent aussi sur le big data. Pionnier dans le domaine au pays, Financement agricole Canada (FAC) a créé

le logiciel Gestionnaire de champs com-mercial à la demande de la société McCain. « Elle voulait faire des analyses fines des rendements de ses 500 producteurs de pommes de terre, selon les variétés plan-tées dans telle ou telle région, et avoir un outil de traçabilité depuis la ferme jusqu’à son principal client, McDonald’s », explique Matthew Van Dijk, spécialiste des produits commerciaux pour les logiciels de gestion chez FAC. Le big data risque de révolution-ner non seulement le métier d’agriculteur, mais aussi celui d’agronome, de même que les services-conseils et leurs sources.

PHO

TOS

: NIC

OLA

S M

ESLY

Les cartes de rendement permettent aux producteurs d’affiner leur gestion des champs en choisissant des cultivars en fonction du potentiel de la terre et en appliquant des intrants à taux variable. Très bientôt, ils pourront gérer toute leur entreprise à partir d’une tablette ou d’un téléphone intelligent.

Page 40: Coopérateur Mai-juin 2015

20152003 2012

QU

AN

TITÉ

DE

DO

NN

ÉES

40 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

LA COOP FÉDÉRÉE AMORCE UN VIRAGE

NUMÉRIQUE « L’époque où on allait voir le produc-

teur pour l’informer est terminée. On doit aujourd’hui traiter l’information pour lui offrir une valeur ajoutée afin d’aider le pro-ducteur à être plus concurrentiel », explique Sébastien Léveillé, vice-président agricole, lors de la demi-journée de réflexion dont le thème était « Le numérique : Et si demain commençait maintenant ? » L’évènement était organisé dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de La Coop fédérée tenue le 25 février dernier.

Les sources phénoménales d’informa-tion générée par l’industrie, les coopéra-tives et les fermes vont redéfinir le réseau La Coop de demain. Et les entreprises qui ne prendront pas le virage numérique sont condamnées, explique Louis Duchesne, vice-président et directeur général du bureau de Québec de Cossette, un des quatre conférenciers venus informer les 400 participants lors de cette réflexion.

Kodak, qui a tourné le dos à l’arrivée de la photo numérique, ou encore Blockbuster – et ses 8000 magasins (500 millions $ de chiffre d’affaires) –, qui n’a pas vu venir la location de films en ligne, ont disparu du paysage commercial en trois ans. Par contre, La Presse+, diffusée sur tablette numérique après 40 millions $ d’investissement en 2013, a remporté son audacieux pari, pour devenir un leader de l’information.

Même si 76 % des producteurs agri-coles canadiens possèdent des téléphones intelligents, et presque autant des tablettes électroniques, « en mise en marché, les producteurs africains sont bien plus avan-cés que vous », lance Estelle Métayer, une autre conférencière. Ces derniers vendent leurs grains et achètent leurs fertilisants et autres intrants grâce à leur téléphone cellulaire.

Selon l’experte, la technologie numé-rique encourage la mise au point par les entreprises d’une quantité d’applications de gestion à la ferme. Dans la production porcine, par exemple, l’insertion d’une puce dans un porcelet permet de savoir si l’animal fait de la fièvre et ainsi de juguler l’éclosion d’une maladie dans le troupeau. Le jour n’est pas loin, prédit-elle, où un pro-ducteur pourrait recourir à des colonies de drones-abeilles pour fertiliser ses cultures. « Avant d’en être rendus là, il faudra peut-être se questionner sur notre façon de pro-duire », souffle un producteur dans la salle.

L’analyse de big data permet aux entre-prises de cibler les besoins des clients et même de deviner ces besoins. « La chaîne Target a pu cibler sa clientèle de femmes enceintes avant qu’elles ne le deviennent ! » poursuit Estelle Métayer. L’entreprise a ana-lysé les achats de ses clientes par trimestre; elle a ainsi pu noter, par exemple, la subs-titution d’un achat de parfum par celui de crèmes inodores ou l’achat de vêtements en coton, des produits jugés meilleurs pour la santé des poupons. Sur la base de cette information, Target a envoyé des publicités de poussettes à ces clientes. Le hic, c’est qu’elle en a envoyé également à une jeune PH

OTO

S : L

A CO

OP

FÉFD

ÉRÉE

, IS

TOCK

PH

OTO

Sébastien Léveillé, vice-président agricole, lors de la demi-journée de réflexion organisée par La Coop fédérée, et dont le thème était : « Le numérique : Et si demain commençait maintenant? »

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 41: Coopérateur Mai-juin 2015

20152003 2012

QU

AN

TITÉ

DE

DO

NN

ÉES

41COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

fille de 17 ans dont les parents ne savaient pas qu’elle était enceinte. Aussi l’utilisation de big data va-t-elle soulever des questions d’éthique, selon la conférencière.

D’après Sébastien Léveillé, le big data va permettre à La Coop fédérée et à son réseau d’exprimer l’avantage coopératif à son plein potentiel, notamment auprès de la relève. Des services-conseils adaptés et la création d’outils numériques sont au cœur de la stratégie de l’entreprise pour desser-vir des fermes de plus en plus grosses et aux propriétaires branchés, une tendance lourde. C’est dans cette optique que le vice-président agricole envisage de faire une visite aux cousins français d’InVivo en mai prochain.

LA PLANÈTE « BRANCHÉE »

CONNAÎT UNE EXPLOSION

DE DONNÉES NUMÉRIQUES

PHO

TOS

: LA

COO

P FÉ

FDÉR

ÉE,

ISTO

CK P

HO

TO

Page 42: Coopérateur Mai-juin 2015

42 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TOS

: IN

GIM

AGE

TEXTE DE NICOLAS TREMBLAY, AGRONOME

S’INFORMER ET COMMUNIQUERDans un premier temps, il est important de savoir si des colonies d’abeilles sont pré-sentes aux alentours de vos champs, soit à moins de trois kilomètres où vous prévoyez pulvériser des insecticides.

Si c’est le cas, prenez le temps, avant les applications, de communiquer avec les apiculteurs possédant des ruches à proxi-mité. Ils jugeront si le risque est impor-tant pour leurs colonies et pourront les déplacer, si cela est possible pour eux. Il est aussi recommandé de procéder à vos applications le soir ou très tôt le matin, car il s’agit de périodes moins intenses pour le butinage.

PRATIQUER LA LUTTE INTÉGRÉEIl existe, pour de nombreuses cultures, des seuils d’intervention en cas de pré-sence d’insectes ravageurs. En dépistant vos champs et en vous fiant à ces seuils, vous pourrez appliquer des pesticides uniquement lorsqu’ils sont requis. Lisez toujours bien les étiquettes, car certaines consignes des fabricants de produits de protection des cultures visent à protéger les pollinisateurs.

DEPUIS QUELQUES DÉCENNIES, ON OBSERVE UN AFFAIBLISSEMENT ET UN EFFONDREMENT DE L’ENSEMBLE DES POPULATIONS DE POLLINISATEURS. VOICI DES ÉLÉMENTS DE GESTION À METTRE EN PRATIQUE POUR RÉDUIRE AU MINIMUM LES IMPACTS NÉGATIFS DE CERTAINES PRATIQUES AGRICOLES.

LA PROTECTION DES POLLINISATEURS

C’EST L’AFFAIRE DE TOUS !

Il existe aussi des insecticides à toxi-cité faible ou légère pour les abeilles et les autres pollinisateurs. Pour choisir un produit moins nocif, consultez SAgE pesti-cides* (www.sagepesticides.qc.ca). Les solu-tions de rechange au traitement chimique devraient également être envisagées.

Pour limiter les risques de dérive des produits de protection, utilisez des buses antidérives et évitez de faire les applica-tions lors de forts vents (≥ 16 km/h) ou en absence de vent. En effet, une vitesse de vent inférieure à 2 km/h peut favoriser la dérive des produits sous forme de vapeur. Les gouttelettes en suspension dans l’air s’évaporent et sont entraînées au loin, long-temps après la pulvérisation.

CONSCIENTISER LES EMPLOYÉSSi vos employés ou des travailleurs à forfait effectuent les applications d’insecticides chez vous, conscientisez-les aux risques d’intoxication des pollinisateurs. De plus, informez-les de la présence de ruches dans les champs.

* SAgE pesticides est un outil d’information sur les risques pour la santé et l’environnement ainsi que sur les usages agricoles pour une gestion rationnelle et sécuritaire des pesticides au Québec (CRAAQ).

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 43: Coopérateur Mai-juin 2015

43COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TOS

: IN

GIM

AGE

Pour réduire la quantité de poussières mises en suspension dans l’air, il est recommandé d’installer des déflecteurs sur votre semoir pneumatique. Et lorsque vous ou vos employés manipulez des sacs de semences, prenez soin de ne pas libérer de poussières résiduelles dans l’environ-nement.

UN HABITAT PLUS PROPICE AUX POLLINISATEURSEn laissant des bandes riveraines natu-relles, en permettant aux plantes sauvages de fleurir dans les zones incultes ou en implantant dans certains endroits des

plantes attrayantes pour les pollinisa-teurs, vous créerez un habitat qui leur sera plus propice.

Ces façons de faire faciliteront le travail des pollinisateurs, qui sont à l’origine, rappelons-le, de plus de 40 % des aliments qui se retrouvent dans nos assiettes. La protection des pollinisa-teurs, c’est la responsabilité des apicul-teurs, mais aussi de tous les producteurs agricoles. Ensemble, on peut améliorer les choses.

L’auteurNicolas Tremblay, agronomeConseiller apicole provincialCentre de recherche en sciences animales de [email protected]

Page 44: Coopérateur Mai-juin 2015

44 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

ING

IMAG

E

Jusqu’ici, le développement de l’agri-culture québécoise a été essentiellement financé par des prêts hypothécaires, mais cela peut-il continuer ? À partir d’un modèle global, nous avons construit divers scéna-rios de trajectoire pour l’agriculture québé-coise, qui reposent sur des projections de production, de revenus et d’investissement. Dans tous les scénarios analysés, le recours à des prêts permettrait de financer le déve-loppement de l’agriculture du Québec pour la période 2015-2025, mais cela se ferait au détriment de sa rentabilité et conduirait à une saturation progressive de sa capacité d’endettement (figure 1).

COMMENT L’AGRICULTURE EN ARRIVERAIT-ELLE LÀ ?Pour commencer, nous avons projeté la production agricole en volume en intégrant des hypothèses, construites à partir d’ana-lyses historiques et d’éléments prospec-tifs, sur les gains de productivité et sur la demande en produits agricoles québécois à l’horizon 2025. Le scénario de base ainsi défini montre une croissance annuelle de la production agricole de 0,93 à 1,05 % de 2004 à 2013 (figure 2).

En utilisant des projections à long terme des prix agricoles, ainsi que des modèles historiques pour le calcul de l’efficacité des activités agricoles et pour le calcul du niveau de soutien public, nous avons estimé la capacité de remboursement globale de l’agriculture québécoise. Cette capacité augmenterait à un rythme moyen annuel de 1,7 % (figure 2), essentiellement

DE NOMBREUSES ENTREPRISES AGRICOLES QUÉBÉCOISES VIENNENT D’ENTRER OU ENTRERONT PROCHAINEMENT DANS LEUR PROCHAIN CYCLE DE DÉVELOPPEMENT. CERTAINES TRANSFÉRERONT LEURS ACTIFS POUR ASSURER LEUR CONTINUITÉ. D’AUTRES PRÉFÉRERONT UN DÉMANTÈLEMENT QUI CONDUIRA À LEUR DISPARITION. TOUTES DEVRONT INVESTIR POUR AMÉLIORER LEUR COMPÉTITIVITÉ ET RÉPONDRE AUX EXIGENCES DE LEUR ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ÉCOLOGIQUE.

TEXTE DE BERTRAND MONTEL, PH. D., RECHERCHE ET CONSEIL, CERESSYS

INVESTIR ET TRANSFÉRER EN AGRICULTURE : QUELLE TRAJECTOIRE D’ICI 2025 ?

grâce à l’amélioration de l’efficacité des activités. L’évolution de cette efficacité pourrait aussi jouer un rôle important dans l’évolution du niveau global de soutien public si les programmes restaient simi-laires à ceux mis en place jusqu’ici.

Estimés, là encore, à partir d’analyses historiques et d’éléments prospectifs, les investissements sous-jacents à cette augmentation de la production et à la modernisation de l’agriculture québécoise (y compris ceux pour le transfert des entre-prises agricoles) pourraient totaliser près de 20 milliards $ de 2015 à 2025, soit près de 1,75 milliard $ annuellement (figure 3). Cette hausse proviendrait avant tout des investissements pour la restructuration de la production porcine (consolidation des maternités et modernisation des engraissements) et pour la modernisation des fermes laitières (automatisation de la traite, conversion des stabulations entra-vées). En outre, la valeur des investis-sements de transfert suivrait la hausse de la valeur nette des fermes, pour atteindre 2,3 milliards $ pour la période 2015-2025.

Dans l’hypothèse où elle demeurerait la principale source de capitaux, la dette augmenterait de 24 % pour atteindre plus de 16 milliards $ en 2025 (figure 2). La pour-suite de cette dynamique d’endettement viendrait affaiblir la capacité d’investis-sement de l’agriculture québécoise à un horizon plus lointain, en particulier si la dynamique démographique actuelle était rompue et que de nombreuses petites fermes1 cessaient leurs activités agricoles

Page 45: Coopérateur Mai-juin 2015

45COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

ING

IMAG

E

INVESTIR ET TRANSFÉRER EN AGRICULTURE : QUELLE TRAJECTOIRE D’ICI 2025 ?

et cherchaient à vendre leurs actifs sur une brève période. Dans ce dernier cas, il serait nécessaire de trouver d’autres sources de capitaux.

Après avoir analysé ces sources — des marchés boursiers au capital investis-sement en passant par le capital-risque et le financement participatif —, il ressort que seul le capital investissement spécia-lisé dans l’acquisition de terres agricoles (du type Pangea ou Partenaires agricoles) pourrait vraiment changer la donne. En effet, le recours aux autres sources est limité par les règlementations, la taille des fonds disponibles et les stratégies d’investis-sement dominantes. Cependant, pour avoir un impact notable sur la réduction de l’endettement des fermes, il faudrait que ces investissements représentent plusieurs milliards de dollars d’ici 2025.

Terminons en revenant sur l’impact d’un choc sur le marché foncier (augmen-tation progressive de 1 à 3 % de la part de la surface agricole achetée annuellement par les agriculteurs, en raison d’un choc démo-graphique). Les investissements pourraient alors totaliser 23 milliards $ sur la période 2015-2025 et la saturation de la capacité d’endettement atteindrait près de 80 %. Un tel choc pourrait provenir, comme nous l’avons déjà mentionné, de nombreuses cessations d’activité simultanées parmi les petites fermes, dont le nombre est resté relativement stable au cours des dernières années. Si leur contribution économique est faible, ces fermes détiennent près du quart du capital agricole, notamment foncier. Or, nous les connaissons mal, notamment en ce qui concerne leurs différents modèles éco-nomiques, leur dépendance aux revenus non agricoles et à l’économie des territoires ruraux, leurs projets de vie sous-jacents, ainsi que leurs plans de cessation d’activité. Mieux les connaître devient de plus en plus pressant.

1 Moins de 100 000 $ de chiffre d’affaires.

2000

1800

1600

1400

1200

1000

800

600

400

200

0

2004

2008

2009

2013

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

2024

2025

TRANSFERTValeur des transfertsEXPLOITATION AGRICOLEBâtiments (rénovation, construction)Machinerie (renouvellement, agrandissement)

PORCModernisation engraissementRestructureation naissageLAITConversion stabulation libreRobotisationPROPRIÉTÉ AGRICOLEAchat de quotaAchat de terres

30 %

25 %

20 %

15 %

80 %

70 %

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

0 %

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

2011

2013

2015

2017

2019

2021

2023

2025

Saturation de la capacité d’endettementMarge netteProjection – Saturation de la capacité d’endettementProjection – Marge nette

FIGURE 1. RENTABILITÉ ET CAPACITÉ D’ENDETTEMENT DE L’AGRICULTURE QUÉBÉCOISE

Rentabilité = Revunu net agricole comptant / Revenus bruts totauxCapacité d’endettement = Dette courante / Dette maximale théorique

140

120

100

80

60

40

20

0

1995

1997

1999

2001

2003

2005

2007

2009

2011

2013

2015

2017

2019

2021

2023

2025

Production agricole (volume)Projection – Production agricole (volume)Dette agricoleCapacité de remboursementProjection – Dette agricoleProjection – Capacité de remboursement

FIGURE 2. TRAJECTOIRE DE L’AGRICULTURE QUÉBÉCOISE

Indice 100 = 2013

FIGURE 3. PROJECTION DE L’INVESTISSEMENT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE QUÉBÉCOISE À L’HORIZON 2025 (MILLIONS DE DOLLARS)

Source : Bertrand Montel, d’après Statistique Canada [email protected]

AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

Page 46: Coopérateur Mai-juin 2015

PHO

TO :

ÉTIE

NN

E G

OSS

ELIN

TEXTE DE PASCAL LABRANCHE, AGRONOME, COORDONNATEUR AGROÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE AGRICOLE, LA COOP FÉDÉRÉE

AVEC LA MÉTÉO PAS TOUJOURS CLÉMENTE, LE PRIX DES TERRES, LE COÛT DE LA MAIN-D’ŒUVRE, LE PRIX DES INTRANTS QUI MONTE, LES FRAIS DE MACHINERIE PAS TOUJOURS ÉVIDENTS À AMORTIR…

PAR OÙ FAUT-IL COMMENCER POUR PRODUIRE DES FOURRAGES PAYANTS ? Y A-T-IL DES ÉLÉMENTS À OPTIMISER ? COMMENT TRANSFORMER

UN POSTE DE DÉPENSES EN REVENUS ?

CONNAÎTRE SON COÛT DE PRODUCTIONPour tout entrepreneur, la base de la gestion

est de connaître son coût de production, après

quoi on peut prendre des décisions afin de

maximiser les profits de l’entreprise.

Mais le calcul des coûts de production des

fourrages est l’une des choses les plus com-

pliquées à décortiquer dans le total des coûts

de l’entreprise, ce qui mène souvent à utiliser

une valeur de 200 $/tm de matière sèche.

Cependant, dans la vraie vie, il y a énor-

mément de variabilité entre les coûts de pro-

duction d’une ferme à l’autre, et une valeur

moyenne ne veut pas dire grand-chose.

Afin de faciliter le calcul du coût de pro-

duction des fourrages, le réseau La Coop a

mis à la disposition des producteurs un outil :

Agriscan. Ainsi, vous aurez un portrait plus

juste pour prendre des décisions éclairées.

Quand on fait la démarche rigoureu-

sement, qu’est-ce que ça donne ? Malheu-

reusement, pour l’année 2014, les coûts de

production des fourrages ont varié entre 240

et 260 $/tm de matière sèche. Très peu de

producteurs ont atteint la cible de 200 $/tm.

De plus, il faut garder en tête qu’une

grande partie des dépenses dans la produc-

tion des fourrages sont des coûts fixes (fonds

de terre et machinerie) difficiles à changer à

court terme. Alors, que faire ?

DES FOURRAGES PAYANTS

DE PETITS DÉTAILS PAYANTS À NE PAS OUBLIEREn analysant les données de producteurs, on

se rend compte que l’adage « le diable est dans

les détails » est toujours vrai.

Le premier élément à considérer est la

fertilisation, pour maximiser le rendement

au champ. Les coûts de fertilisation varient

grandement d’un producteur à l’autre, mais

ceux qui réussissent le mieux à abaisser leur

coût de production à la tonne ont compris

qu’en augmentant le rendement à l’hectare,

on amortit les frais fixes sur de plus grandes

quantités. Par conséquent, la baisse du coût

de production de chaque tonne est beaucoup

plus importante que l’augmentation des frais

de fertilisation. Vous faites trop de tonnes ?

Pourquoi ne pas récupérer les superficies et

produire autre chose ?

Le deuxième élément, souvent sous-

estimé, est la conservation des fourrages. Ce

n’est pas la quantité et la qualité récoltées

qui sont importantes, mais la quantité et la

qualité consommées par les animaux. Ce qui

peut causer des pertes importantes.

Il n’est pas rare de voir des problèmes de

conservation de fourrages gâcher le travail

fait au champ. Et l’effet est d’autant plus insi-

dieux si ça ne fait que diminuer légèrement

la consommation des vaches. Alors, les petits

46 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

Page 47: Coopérateur Mai-juin 2015

47COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

PHO

TO :

ÉTIE

NN

E G

OSS

ELIN

détails de gestion des silos-couloirs (bunkers)

et silos deviennent d’autant plus importants

financièrement. Vous avez besoin d’aide ? Les

conservateurs d’ensilage vous donneront un

bon coup de pouce, qui peut changer la donne.

Posez-vous la question suivante  : quelle

diminution de consommation volontaire de

matière sèche ou quelle perte de fourrages

faut-il pour justifier un conservateur ? Vous

pourriez être surpris de la réponse. Et c’est

encore plus vrai si le coût de production de

vos fourrages est élevé.

Troisièmement, comme une grande part

du coût de production des fourrages est

constituée de frais fixes (fonds de terre et

machinerie), il est intéressant d’amortir ces

frais sur le plus grand nombre de tonnes pos-

sible. Donc, tous les points qui augmenteront

le rendement, comme le choix des semences

et la rotation, contribueront à baisser votre

coût de production global. Alors pourquoi les

négliger ?

Le réseau La Coop s’est doté d’un outil

(logiciel économique) qui permet de réaliser

des simulations d’amélioration de rentabi-

lité. Vous êtes ainsi en mesure de mieux voir

l’impact économique des différents change-

ments apportés.

ET POUR LES VACHES, BŒUFS, MOUTONS…Pour convertir ces dépenses en revenus, il

faut miser sur la qualité des fourrages afin

de réduire les coûts de la ration. Oui, faire de

bons fourrages peut vous coûter plus cher,

mais les gains sont aussi plus appréciables.

À titre d’exemple, faire du foin à 16 % de

protéine au lieu de 14 % correspond environ

à l’équivalent de 45 $/tm en apport de pro-

téine dans la ration. Si on ajoute l’effet sur la

consommation volontaire de matière sèche

et l’énergie nette tirée du fourrage, et que

l’on convertit le tout en revenus, l’apport est

encore plus appréciable.

Enfin, l’autre point à ne pas négliger

consiste à entrer, dans le logiciel d’alimenta-

tion SynchroRation, le coût réel du fourrage. Au

lieu d’utiliser systématiquement 200 $/tm de

matière sèche pour les fourrages et 160 $/tm

de matière sèche pour les ensilages de maïs,

pourquoi ne pas utiliser la vraie valeur ? En

utilisant un coût trop bas pour les fourrages,

on biaise systématiquement l’optimisation

des rations. L’ordinateur formulera à moindre

coût pour vous aider financièrement, mais

il ne calculera jamais mieux que ce que les

données lui permettront de faire.

N’hésitez pas à consulter votre expert-

conseil. Il vous aidera, avec Agriscan, à calcu-

ler et à diminuer le coût de production de vos

fourrages, à en maximiser l’entreposage et à

optimiser leur utilisation dans vos rations.

Page 48: Coopérateur Mai-juin 2015

48 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

$$ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

p

1 400 0001 300 0001 200 0001 100 0001 000 000

900 000800 000700 000600 000500 000400 000

Milliers de $

REVENU AGRICOLE NET AU QUÉBEC

Sources : Statistique Canada, AAC

TECHNOLOGIE

DES CULTIVATEURS BRICOLEURS FABRIQUENT EUX-MÊMES LEURS MACHINES AGRICOLES GRÂCE AU MATÉRIEL LIBRELe matériel libre (open hardware, en anglais), qui permet aux passionnés de technologie de construire eux-mêmes leurs robots, leurs téléphones intelligents ou leurs voitures, intéresse un nouveau public : les agriculteurs. Grâce à des plans accessibles librement sur Internet, ils peuvent construire des machines agricoles avec du matériel facile à trouver dans le commerce ou à fabriquer avec une imprimante 3D. Ce mouvement, lancé par des informaticiens qui ont mis au point des logiciels libres de droit, s’est progressi-vement développé dans le secteur agricole américain : la coopérative Open Tech Forever crée par exemple des plans à source ouverte (open source) d’appareils agricoles et les diffuse sur Internet. En France, l’Atelier Paysan fait de même. Sous licence Creative Commons, ces modes d’emploi qui ressemblent à s’y méprendre à des notices Ikea ne sont soumis à aucun brevet. Ils peuvent même être modifiés librement par leurs utilisateurs. (L’Usine digitale)

WEBATTENTION AU HAMEÇONNAGEL’hameçonnage est une stratégie utilisée par des malfaiteurs qui essaient de vous leurrer en prétendant, par exemple, être les représentants d’une institution financière. Leur objectif est d’obtenir des renseigne-ments personnels afin de vous soutirer de l’argent ou de voler votre identité. Les scénarios typiques liés aux tentatives d’hameçonnage sont souvent les mêmes :1. On vous annonce une mauvaise

nouvelle, un incident, une situation fâcheuse.

2. On vous demande de remédier rapidement à la situation.

3. On vous dirige vers un site Web où on vous demande de fournir des informations pour corriger la situation.

Quoi faire ? Ne jamais réagir rapidement, même si on vous y incite. Vérifiez l’adresse d’origine. Est-ce exactement celle avec laquelle on entre généralement en contact avec vous ? On vous demande de cliquer sur un hyperlien ? Pointez votre souris sur cet hyperlien (sans cliquer dessus), et il s’affichera en bas à gauche. Est-ce bien l’adresse que vous connaissez pour cette organisation ? Sachez que lors de situa-tions comme celles décrites plus haut, les institutions financières ne communiquent jamais avec leurs clients par courriel, mais par téléphone. En tout temps, mieux vaut contacter l’entreprise pour vérifier ce qui se passe.

GESTION

PLANIFICATION STRATÉGIQUE : PAR OÙ COMMENCER ? Dans un premier temps, il est primordial d’établir les fondements de votre organisation en définissant votre mission, votre vision et vos valeurs, et en dressant un diagnostic. Un diagnostic est un portrait clair et concerté des forces, faiblesses, possibilités, menaces et grands enjeux de votre entreprise. Vos fondements sont aussi importants que les fondations de votre propre maison. Une fois bien définis, ils donneront un sens et une cohérence vous permettant d’élaborer vos stratégies à long terme et de mettre en place un plan d’action pour atteindre chacun des objectifs liés à vos stratégies.

ÉCONOMIE

REVENU NET 2015 : SOUS LA BARRE DU MILLIARDLe revenu net de l’ensemble des fermes du Québec se maintient à des sommets depuis quatre ans, avec plus d’un milliard de dollars par année. Les récentes perspectives d’Agriculture et Agroalimentaire Canada prévoient toutefois un recul du revenu net en 2015, soit un déclin de 18 %, ou un peu moins de 900 M $. Ce résultat resterait toutefois parmi les plus élevés des 15 dernières années. La baisse du revenu s’explique essentiellement par une baisse prévue du prix des grandes cultures et du porc, alors que les dépenses d’entreprises devraient rester stables.

Page 49: Coopérateur Mai-juin 2015

1089

99-0

4-15

Sonic est une marque de commerce de La Coop fédérée.

EXPERTISE RECHERCHÉE

ICI

sonic .coop I 1 800 207-6642

Possibilité de prix fixes pour connaître à l’avance le prix du propane au litre.

DIESEL – ESSENCE – MAZOUT – PROPANE – GRAISSES – BIOLUBRIFIANTS

SONIC,POUR UNE SÉCURITÉD’APPROVISIONNEMENT

Découvrez nos équipements au propane :

• Chauffage tube radian

• Chaufferette LB White 15 000 à 250 000 BTU

• Aérotherme

• Chaudière

• Éleveuse conventionnelle ou radiante

• Lecteur à distance pour sécurité d’approvisionnement

Pour le chauffage de vos bâtiments, Sonic vous offre des experts et techniciens accrédités qui assurent l’entretien, l’installation et l’approvisionnement des appareils et équipements fonctionnant au propane.

Des services de livraison automatique et d’urgence font partie des nombreux avantages qu’offre Sonic dans le but d’optimiser la croissance de votre entreprise.

Contactez votre représentant Sonic dès maintenant!

1 800 207-6642

108999 SRC Pub avicole_CA.indd 1 2015-04-23 14:02

Page 50: Coopérateur Mai-juin 2015

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

50 COOPERATEUR.COOP – MAI-JUIN 2015

Déjà que le maïs Roundup Ready soulève des préoccupations, il coulera de l’eau sous les ponts avant qu’on achète de la viande provenant d’un immeuble du centre-ville.

FAITS ET GESTES

FRANKENBURGERVINCENT CLOUTIER, AGRONOME, MBA, ÉCONOMISTE PRINCIPAL, LA COOP FÉDÉRÉE,

[email protected]

Il est vrai que les consommateurs mani-

festent un inconfort à l’égard des nouvelles

technologies en alimentation. À plus forte

raison lorsque celles-ci leur procurent peu de

bénéfices directs. Le génie génétique en est

l’exemple le plus évident. La résistance à

certains insectes et herbicides a changé le

visage de l’agriculture. Mais les bénéfices

concrets pour les consommateurs sont plus

nébuleux. Ce ne sera pas le cas avec la viande

de labo, dont les atouts séduiront une portion

des consommateurs. Certains y verront –

à tort ou à raison – la solution aux problèmes

environnementaux et à l’abattage des ani-

maux. Au moment de son éventuelle commer-

cialisation à grande échelle, son prix sera très

probablement élevé. Mais il y aura toujours

des preneurs pour un nouveau marché de

niche, que ce soit par effet de mode, par

conviction ou par choix gustatif.

On rappelle souvent le défi de nourrir neuf

milliards de personnes en 2050. Dans un

contexte de terres agricoles limitées et de

rareté d’eau, le déséquilibre entre l’offre et la

demande ne semble appelé qu’à s’amplifier.

Mais c’est sans compter sur les nouvelles

technologies, qui ont la capacité de boule-

verser cette dynamique. Le monde alimentaire

continuera d’être le théâtre de l’implantation

de technologies qui déstabiliseront à la fois

les marchés et nos perceptions. La viande de

labo comptera-t-elle parmi celles-ci ? Si ce

n’est pas elle, ce sera une autre.

IL Y A DÉJÀ deux ans environ, un chercheur

néerlandais invitait la presse pour la dégus-

tation d’un burger cultivé en laboratoire. La

pièce de viande n’avait jamais transité par

aucune ferme ni aucun abattoir. Bien que la

nouvelle n’ait pas survécu longtemps dans les

médias, beaucoup se souviennent du bruit

qu’elle a généré. Ce n’est qu’une question de

temps avant que la viande de labo ne resur-

gisse, cette fois avec l’objectif de s’implanter

dans le marché.

La technologie est simple a priori. Des

cellules animales sont multipliées en labora-

toire, pour produire une pièce de viande biolo-

giquement identique au steak traditionnel. Le

processus de croissance est le même que dans

une vache, à la différence près qu’il n’y a pas

de vache. Porc, poulet, poisson : toutes les

espèces peuvent y passer. Au premier abord,

beaucoup de doutes subsistent quant à

l’acceptation de ce produit par les consomma-

teurs.

Pour la grande majorité, ce n’est pas

demain la veille que l’éprouvette remplacera

le parc d’engraissement. Déjà que le maïs

Roundup Ready soulève des préoccupations,

il coulera de l’eau sous les ponts avant

qu’on achète de la viande provenant

d’un immeuble du centre-ville. On peut

aussi prévoir que la réaction de l’in-

dustrie sera conséquente, compte

tenu de l’activité économique géné-

rée par la production et la transfor-

mation des viandes. Il demeure que

dans un horizon d’une ou deux

décennies, la viande de

labo a le potentiel de

déstabiliser l’indus-

trie des viandes.

Page 51: Coopérateur Mai-juin 2015

1090

00-0

4-15

Les recommandations de votre expert-conseil La Coop et le programme alimentaire SynchroMC contribuent à maximiser la performance des chefs de file en production laitière dans l’est du Canada. La coopération, ça profite à tout le monde. Parlez-en à votre expert-conseil.

w w w.lacoop.coop

La Coop et SynchroMC sont des marques de commerce de La Coop fédérée.

PERFORMANCERECHERCHÉE

ICI

Chaque année, des milliers de fermes laitières  font confiance à La Coop, dont certaines atteignent  

les plus hautes MCR de l’industrie. Félicitations!

109000 PA Pub laitier CA resultats.indd 1 2015-04-22 15:14

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

Page 52: Coopérateur Mai-juin 2015

Votre bannière spécial isée

Maintenant chez

Sila-seal

Maxtech Éco-film

+

www.agrizone.co

produits de fenaisonsaison 2015 Vous n’aVez pas

encore passé Vos commandes de fenaison ?

consultez le bon de commande ! notre gamme complète s’y retrouVe.Détails chez Votre MarchanD agrizone

cooperateur mai/juin 2015.indd 1 2015-04-15 13:29