coopérateur | juillet-août 2015

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JUILLET-AOÛT 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES Productions végétales La vie en bleu au pays des bleuets Nouveau conservateur d’ensilage Enersile Duo

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Page 1: Coopérateur | Juillet-août 2015

JUILLET-AOÛT 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Productions végétalesLa vie en bleu au pays des bleuets

Nouveau conservateur d’ensilage Enersile Duo

Page 2: Coopérateur | Juillet-août 2015

LCA

54510 Rev 0

DOCKET # FPE TRK A54510

REGION Magazine

LIVE: 7.0625” x 9.6875” COLOURS: 4CPRODUCTION:MILAN

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STUDIO: Lino Scannapiego

PREV. USER:Andino, Malou

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TRIM: 7.875” x 10.75” Cyan

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JOB DESC.: F150 Mag

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START DATE: 06/25/2015

MOD. DATE: 6-25-2015 2:28 PM

MEDIA TYPE: Magazine

INSERTION DATE: None

REVISION NUMBER: 0

DISC DATE: MM/DD/YY

MAIL DROP DATE: None

BLEED: 8.375” x 11.25” PRODUCTION

FOLDED: None CREATIVE

DIELINE: None WRITER

PROOFREADER

ACCOUNT

FONT DISCLAIMER: The fonts and related font software included with the attached electronic mechanical are owned (“Y&R Proprietary Fonts”) and/or licensed (“Y&R Licensed Fonts”) by The Young & Rubicam Group of Companies ULC. They are provided to you as part of our job order for your services, and are to be used only for the execution and the completion of this job order. You are authorized to use the Y&R Proprietary Fonts in the execution of the job order provided that any and all copies of the Y&R Proprietary Fonts shall be deleted from your systems and destroyed upon completion of this job order. You warrant and represent that you have secured the necessary licenses for the use of Y&R Licensed Fonts in order to execute our job order and will abide by the terms thereof.

LE TOUT NOUVEAU F-150 2015

Grâce à une capacité de chargement de 1 497 kg (3 300 lb) et une capacité de remorquage de 5 534 kg(12 200 lb)* – les meilleures de la catégorie – le tout nouveau F-150 2015 peut se mesurer à un monde d’ouvrage, à des tonnes de plaisir et à n’importe quoi d’autre. À quoi allez-vous vous mesurer?

Le véhicule illustré peut être doté d’équipements offerts en option. * Lorsque le véhicule est doté de l’équipement approprié. Capacité de remorquage max. de 5 534 kg (12 200 lb)* lorsque le véhicule 4x2 est équipé d’une confi guration de moteur V6 EcoBoost de 3,5 L. Capacité de chargement maximal de 1 497 kg / 1 483 kg (3 300 lb / 3 270 lb) lorsque le véhicule est équipé du moteur V8 Ti-VCT de 5,0 L / V6 EcoBoost de 3,5 L (véhicule 4x2) disponible. Catégorie : camionnettes grand gabarit dont le PTAC est inférieur à 3 855 kg (8 500 lb) comparativement aux modèles 2015 offerts par la concurrence. © 2015 Ford du Canada Limitée. Tous droits réservés.

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Page 3: Coopérateur | Juillet-août 2015

3COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

VOTRE VIE VOS AFFAIRES

SOMMAIREÉDITION JUILLET-AOÛT 2015

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boyau d’arrosage

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cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

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Digne de mention,

LA FERME RAYLINE30

LES

MAÎTRES-ÉLEVEURSDU RÉSEAU

33

RÉSULTATS TECHNIQUES

EN PRODUCTIONPORCINE 36

LA VIE EN BLEU AU PAYS DES BLEUETS

42

DÉFANER LES POMMES DE TERRE

Version Web : www.cooperateur.coop

Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine * For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

AFFAIRES AGRICOLES26 La ferme Rayline : digne de mention

30 Maîtres-éleveurs, champions sur toute la ligne !

33 Production porcine : les performances 2014

36 La vie en bleu au pays des bleuets

42 Défaner les pommes de terre, un incontournable

44 Nouveau conservateur d’ensilage Enersile Duo

46 La fertigation, de plus en plus pratiquée

48 Congrès sur la canneberge : créateurs de tendances

AFFAIRES ÉCONOMIQUES49 ZOOM AFFAIRES

50 FAITS ET GESTES Vincent Cloutier*

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUS Denis Richard*

6 ZOOM LA VIE

8 MA COOP

12 PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

14 Karine Douville Administratrice de La Coop St-Ubald

16 Gagnant du concours ÉcoRelève La Coop

VIE AGRICOLE19 Bien doser la couleur en décoration

20 Destination : République de la retraite

Page 4: Coopérateur | Juillet-août 2015

4 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

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À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

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VOLUME 44, NO 6 | JUILLET-AOÛT 2015

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroChristine Bourbonnais, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Brigitte Lapierre, Colette Lebel, Pierre Lessard, Céline Normandin, Stéphane Perreault, Denis Richard, Francine Saint-Laurent, Jean Tanguay

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Pierre Cadoret, Suzanne Turcot, Michaël Guimond

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations Ayrshire Canada, Frédéric Baune, Pierre Cadoret , Vincent Carbonneau, Steve Deschênes, Annick Doucet, Martine Doyon, Caroline Fournier, Étienne Gosselin, Exposimage, Holstein Québec, Patric Nadeau, Pigment B, Stéphane Payette, Studio DRAKKAR, Michel Tremblay (MAPAQ)

Page couverture Steve Deschênes

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Télé. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : [email protected] Site web : www. cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :www.cooperateur.coop/fr/ abonnement

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 11,29 $/année (défrayé par la coopérative locale)

Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

CoopérateurC.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : [email protected]

École d’agricultureOù étudier quand on choisit l’agriculture comme domaine de profession !

Robot de traiteFerme Demca : investir un million et demi quand on a moins de 30 ans.

Votre vie, vos affairesAprès avoir traité de la conciliation travail-famille et des nouveaux pères, le Coopérateur vous présente comment certains producteurs vivent leur retraite en agriculture. « Je fais ce que je n’avais pas le temps de faire avant », lance un des interviewés. « Ça fait du bien de ne plus avoir à prendre les décisions, car avec le temps, ça devient plus stressant », commente un autre. Pour en savoir plus, lisez ce reportage à la page 20, question de vous préparer, si votre retraite est à venir, ou d’appliquer quelques idées, si vous y êtes déjà.

Nous vous invitons à lire également les portraits d’entreprises qui se sont démarquées. Une médaille de l’Ordre national du mérite agricole et un titre de Maître-éleveur témoignent que ces gens ont déployé toute l’énergie et la rigueur nécessaires pour réussir dans leur entreprise.

Fidèle à notre nouvelle orientation, les axes « votre vie » et « vos affaires » sont toujours bien représentés dans votre magazine.

Bonne lecture !

Guylaine GagnonRédactrice en [email protected]

Page 5: Coopérateur | Juillet-août 2015

5COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

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ENTRE NOUS

SOCODEVI : 30 ANS D’INTERCOOPÉRATIONDENIS RICHARD, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

RIEN N’EST PARFAIT EN CE BAS MONDE ! On a fina-

lement eu une bonne période pour terminer la

majorité de nos semis, mais depuis, on peut dire

que la pluie a été plus souvent au rendez-vous

que le soleil.

Mais bon, on en a vu d’autres et même des pires.

Faisons contre mauvaise fortune bon cœur, ces

journées pluvieuses nous laissant quand même

du temps pour d’autres activités. J’en ai donc

profité pour participer à un évènement célébrant

le 30e anniversaire de SOCODEVI.

La Société de coopération pour le dévelop-

pement international a été fondée en 1985 par des

partenaires coopératifs et mutualistes, soucieux

de faire partager l’expérience, l’expertise et le

savoir-faire du mouvement coopératif québécois.

L’appui de la ministre des Relations extérieures et

responsable de l’ACDI au gouvernement conser-

vateur de l’époque, l’honorable Mme Monique Vézina,

a aussi été un élément déterminant pour permettre

la naissance de cette nouvelle organisation issue

du mouvement coopératif.

SOCODEVI se distingue des autres organi-

sations non gouvernementales (ONG) qui font de

l’aide internationale : sa gouvernance coopérative

met à profit l’engagement volontaire et l’expertise

des dirigeants, membres et employés de ses coopé-

ratives et mutuelles membres.

Les membres actuels de SOCODEVI sont :

Agropur, La Capitale, Citadelle, La Coop fédérée, la

Fédération des coopératives funéraires du Québec,

la Confédération québécoise des coopératives

d’habitation, la Fédération québécoise des coopé-

ratives en milieu scolaire, Promutuel assurance,

Humania assurance, la Fédération des coopéra-

tives d’alimentation du Québec, UV Mutuelle, la

Fédération québécoise des coopératives forestières

et SSQ Groupe financier.

Plusieurs coopératives membres du réseau

La Coop sont également membres auxiliaires de

SOCODEVI, telles que Groupe coopératif Dynaco,

Nutrinor, La Coop Agrilait, La Coop Agrivert,

La Coop Comax, La Coop Profid’Or et La Coop

Unicoop.

Pour SOCODEVI, 30 ans d’intercoopération, c’est

30 ans à construire un monde meilleur, 30 ans de

contribution à la prise en charge et à l’amélioration

de la performance économique, organisationnelle

et associative de nos partenaires du monde entier.

SOCODEVI, c’est 30 ans d’aide concrète à plus

de 700 organisations et associations coopératives,

réparties dans 40 pays, sur 4 continents. Cette

aide a contribué à l’amélioration des conditions

de vie de plus de 12 millions de personnes dans

les secteurs de l’agroalimentaire, de la foresterie

et agroforesterie, des services financiers, de

l’assurance, du développement économique et de

l’habitation.

Que ce soit l’appui aux coopératives de produc-

teurs de cacao et de café de l’Afrique de l’Ouest, la

mise en place d’une filière d’élevage et d’une filière

de production d’épices en Amérique latine, ou bien

l’amélioration des conditions de vie au Vietnam,

SOCODEVI met l’expertise de ses coopératives

membres au service de la croissance des parte-

naires coopératifs des pays en développement.

Et les résultats sont tangibles. L’appui à une

coopérative laitière vietnamienne s’est traduit

par une hausse de la production, qui est passée

de 500 à 25 000 litres par jour.

De même, l’appui au développement

d’une filière de production d’origan en

Bolivie a permis à 2000 familles, réparties

dans 20 municipalités, de diversifier leur

production et d’augmenter leurs revenus

d’en moyenne 200 %.

Ce ne sont là que quelques exemples,

mais qui témoignent bien de la richesse de

l’action coopérative. Des gestes à échelle

humaine qui contribuent, comme le

souhaitaient les fondateurs de

SOCODEVI, à construire un monde

meilleur.

Sur ce, je vous souhaite un bel

été, et on se reparle au mois de

septembre !

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6 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

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Femmes du réseau La Coop, à vos agendas !C’est maintenant connu : le prochain colloque des coopératrices se tiendra les 4 et 5 novembre, dans le décor enchanteur de l’Auberge de la Montagne Coupée, à Saint-Jean-de-Matha, sous le thème du leadership. Notre conférencière sera Janie Duquette, une femme tombée dans la marmite du pouvoir dès son jeune âge, qui s’est retrouvée à la tête d’entreprises de production et de représentation d’artistes et qui vient de publier le livre Les 7 clés du leadership féminin : Diriger avec la tête et le cœur. Beaucoup d’inspiration en perspective ! Soyez aussi de la visite précolloque pour découvrir un bijou de l’architecture québécoise, l’abbaye Val Notre-Dame, qui a été construite sous la direction de Pierre Thibault au cours des années 2007 à 2009, afin de reloger les moines de l’abbaye d’Oka. Faites circuler l’information et réservez vos dates dès maintenant.

Décision d’affaires ou décision d’enfer ?Pourquoi certaines décisions permettent-elles d’améliorer la rentabilité de l’entre-prise ou la qualité de vie de ses proprié taires, tandis que d’autres ne créent que soucis, stress, détérioration de la rentabilité ou de la qualité de vie ? Pourtant, on ne manque pas de moyens pour prendre une décision d’affaires éclairée : accès facile à des experts, des données technico-économiques, des analyses, des outils pour se comparer aux entrepreneurs du même secteur et même aux Américains. Malgré tout, il arrive qu’on se trompe… C’est que, dans ces analyses exhaustives, on oublie souvent toute la dimension humaine d’une décision : valeurs, objectifs, personnalité, santé physique et mentale, forces et limites de chacun. Par exemple, dans une décision d’affaires, a-t-on considéré les impacts d’un enfant avec des problèmes d’apprentissage, d’une conjointe souffrant de dépression ou d’un conjoint affligé de troubles anxieux ? Qu’arrive-t-il quand on réalise qu’on est épuisé, que madame est exaspérée et menace de s’en aller, ou que notre tolérance au stress est inférieure à ce qu’on pensait ? C’est souvent la réalité, celle qui n’apparaît jamais dans un plan d’affaires. Alors, même si la recette du voisin semble fonctionner, avant de la copier, on devrait examiner attentivement les ingrédients qu’on possède chez soi. Le succès se crée à partir de ce que nous sommes et de ce que nous désirons. (Source : Pierrette Desrosiers, psychologue du travail – www.pierrettedesrosiers.com)

« Solutions Nouvelle Agriculture », une signature TerrenaTerrena, ce grand groupe coopératif français qui présente un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros et regroupe 22 000 agriculteurs membres, est l’un des acteurs majeurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire en France. Actif dans l’approvision-nement de la ferme, Terrena transforme et commercialise l’équivalent de 2,9 milliards d’euros de produits auprès de la grande distribution et du grand public. Dans la poursuite de son projet « Terrena Vision 2015 », lancé en 2008, le groupe s’active, en amont, sur le développement d’une agriculture écologiquement intensive en partenariat avec des membres « expérimentateurs » et, en aval, sur la valorisation de la nutrition et de la santé comme bénéfice pour les consommateurs. Depuis octobre 2011, Terrena signe par l’estampille Solutions-NA (Solutions Nouvelle Agriculture) les produits et services qu’il juge comme rendant possible une agriculture écologi-quement intensive. Il s’agit, pour Terrena, d’encourager l’invention de nouvelles solutions technologiques capables de remplacer progressivement les intrants non renouvelables actuels. Ses efforts ont été récompensés par l’obtention d’un prix d’innovation, dans la catégorie Durabilité – Efficacité d’utilisation des ressources. (www.terrena.fr)

SOCODEVI offrira une trentaine de stages internationaux aux jeunes CanadiensUn total de 34 stages internationaux seront offerts par la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) entre 2015 et 2017, dans le cadre du Programme de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ), soutenu financièrement par le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement du Canada. Le PSIJ vise à fournir aux jeunes Canadiens possédant un diplôme post-secondaire la possibilité d’acquérir une expérience profes-sionnelle en travaillant dans le domaine du dévelop pement international. Pour connaître les stages offerts par SOCODEVI, visitez le www.socodevi.org/stages. Pour suivre les stagiaires, abonnez-vous à la page Facebook www.facebook.com/socodevi (SOCODEVI)

Page 7: Coopérateur | Juillet-août 2015

ATV140086_NEW HDXFARMINGAD_FR_A

JOB NO. ATV140086 DATE 2.11.15 INITIALS DATE

CD Brien A

AD/Designer John B

Writer Brad G

Layout Designer NA

Account Mgr. Nick S

Project Mgr. Lexi D

Print Prod.

JOB NAME HDX Farming Ad - FR

CLIENT Arctic Cat

FILE NAME ATV140086_HDXFarmingAD_FR_AROUND

1STAGE:CLIENT REVIEW

LIVE 7" x 10"

FLAT/TRIM 7.75" x 10.5" FOLDED

BLEED 8.75" x 11.375" SCALE 100%

COLOR CMYK

C M Y K

PLACE AU TOUT NOUVEAU HDXMD 700 XTMD EPS. Le HDX 2016 travaille plus fort que jamais et il a maintenant une allure à la hauteur. Les panneaux de carrosserie en Surlyn® ultra-résistant aux érafl ures et le capot de type automobile font tourner les têtes et ajoutent à la fonctionnalité. Les amortisseurs arrière à ressort hélicoïdal FOX FLOAT® à pression réglable assurent une capacité portante de 454 kg (1 000 lb). Et avec une banquette à trois places, un dégagement-épaules accru de 8,25 cm (3,25 po) et un système de réduction du bruit de 8 dB, le confort est au premier plan. Enfi n, une commande 2-4 roues motrices avec blocage du différentiel avant permet de franchir les terrains les plus accidentés. Le HDX. Voilà comment on abat la besogne au pays des Cat. Pour en savoir davantage, visitez arcticcat.com.

Les VTT et VR hors route peuvent être dangereux à conduire. Une utilisation inappropriée peut entraîner des blessures sérieuses, voire la mort. Tous les occupants du véhicule doivent porter une ceinture de sécurité (sur VR hors route), un casque homologué, des lunettes de sécurité et des vêtements de protection. Ils doivent utiliser les poignées/le volant et demeurer entièrement à l’intérieur du véhicule. Tous les conducteurs de VR hors route doivent être titulaires d’un permis de conduire valide et être agés d’au moins 16 ans. Les occupants doivent pouvoir s’asseoir dans le véhicule, le dos bien appuyé contre le dossier, les deux pieds à plat sur le plancher et les mains sur les poignées/le volant. Ils doivent lire et comprendre le manuel de l’utilisateur avant de conduire. Suivez toutes les instructions et tenez compte des avertissements. Évitez les déplacements soudains, les accélérations brusques dans les virages, la conduite à fl anc de pente et les surfaces pavées. Ralentissez avant de prendre un virage. Ne tentez jamais de faire des cascades. Ne faites jamais d’excès de vitesse et soyez particulièrement prudent en terrain accidenté. Ne transportez jamais de passagers dans la boîte de chargement; ne transportez jamais plus de passagers que le nombre de sièges du VR hors route. Ne transportez jamais de passagers sur un VTT conçu pour une seule personne. Tout conducteur de VTT doit être âgé d’au moins 16 ans, et âgé de plus de 14 ans pour le modèle 150 et de plus de 12 ans pour les modèles 90 et DVX 90. Conduisez uniquement des VTT conçus pour des personnes de votre âge. La supervision d’un adulte est requise pour les conducteurs de moins de 16 ans. Ne conduisez pas sur les voies publiques à moins qu’elles soient designées à titre de voie d’accès pour VR hors route; des collisions avec une automobile ou un camion peuvent se produire. Ne consommez jamais d’alcool ou de drogue avant de conduire ou en conduisant. Évitez de tirer à partir de votre VTT ou VR hors route, ou d’y appuyer des armes à feu ou des arcs. Arctic Cat recommande à tous les conducteurs de suivre un cours de formation. Pour de l’information sur la sécurité et les cours, appelez le Conseil canadien de la sécurité au 1 613 739-1535 ou voyez votre concessionnaire. Pour une formation en conduite de VR hors route, visitez le site www.rohva.org. À l’instar des défenseurs de l’environnement, Arctic Cat vous recommande vivement de conduire lentement sur les terres privées ou publiques. Conduisez uniquement sur les sentiers ou dans les zones désignés à cet effet. Préservez vos futures occasions de conduite en démontrant votre respect pour l’environnement, les lois locales et les droits d’autrui. FOX® et FOX FLOAT® sont des marques déposées de FOX Racing Shox. Arctic Cat,® HDX,MD Partagez notre passion,MD Prowler® et Share Our PassionMD sont des marques déposées ou des marques de commerce d’Arctic Cat Inc. ©2015 Arctic Cat Sales Inc., Thief River Falls, MN 56701, É.-U. Les VTT et côte à côte (VR hors route) d’Arctic Cat sont des produits de classe mondiale d’Arctic Cat Inc.

LA TOUTE NOUVELLE FAÇON DE TOUT FAIRE.LA TOUTE NOUVELLE FAÇON DE TOUT FAIRE.LA TOUTE NOUVELLE FAÇON DE TOUT FAIRE.

BIENVENUE AU PAYS DES CAT

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8 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

LE CHEF DE LA DIRECTION

DEVANT L’ASSOCIATION DES MBALe 21 mai dernier, le chef de la direction de La Coop fédérée, Gaétan Desroches, a prononcé un discours devant l’Association des MBA du Québec, qui regroupe des professionnels titulaires d’une maîtrise en administration des affaires. Avec l’humilité et l’éloquence qui ont fait sa réputation, M. Desroches (lui-même titulaire d’un MBA) a présenté son parcours professionnel, mentionnant tous les échelons qu’il a gravis en 35 ans au sein du réseau. Comme cela arrive si souvent, beaucoup ont été surpris par l’imposante taille de l’organisation ainsi que par les ambitions de déve lop-pement, qu’il s’agisse des fermes porcines collectives, de l’usine d’urée avec IFFCO ou de l’expansion dans l’Ouest canadien. M. Desroches a aussi fait état des défis de l’entreprise, qui sont de nature technologique (le Web), humaine (la relève et la présence de femmes à la haute direction) et financière (la capitalisation). Discours intimiste et qui donnait envie de

travailler à La Coop fédérée, a-t-on entendu ici et là après l’exposé.

Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée, devant l’Association des MBA du Québec

LE CENTRE DE RÉNOVATION BMR DYNACO AGRANDI ET RÉNOVÉ POUR SES 15 ANS Groupe coopératif Dynaco a investi 1,2 million $ pour rénover et agrandir son centre de rénovation de La Pocatière. L’inauguration officielle s’est tenue le 20 mai dernier. La surface de vente de ce centre de rénovation, construit en 2000, est passée de 930 m2 (10 000 pi2) à 1400 m2. L’intérieur du magasin, refait à neuf, compte davantage d’espace pour les produits saisonniers, une Boutique Inspiration plus grande pour offrir une plus large gamme d’accessoires décoratifs et de démonstration ainsi qu’un comptoir de consultation pour la clientèle. Le station-nement et la cour ont aussi été réaménagés. Sous la responsabilité du gérant, Marcel Bélanger, le BMR Dynaco

de La Pocatière dispose d’une équipe de 31 employés, dont 3 nouveaux qui se sont ajoutés avec l’agrandissement. Mentionnons que la Division rénovation de Dynaco compte 12 magasins BMR, situés de Saint-Augustin-de-Desmaures à Matane.

Dans l’ordre habituel : Jacques Pelletier, directeur du développement des affaires de Groupe BMR; Sylvain Hudon, maire de La Pocatière; Marcel Bélanger, gérant du BMR Dynaco de La Poca-tière; Denis Lévesque et Stéphane Dufour, respectivement président et directeur général de Groupe coopératif Dynaco; et Israël Ward-McNally, directeur des opérations de la division Dynaco Rénovation.

LES COOPÉRATIVES BAIE DES CHALEURS

ET PURDEL UNISSENT LEURS FORCESLes membres de La Coop Baie des Chaleurs se sont prononcés en faveur d’une fusion avec La Coop Purdel, à l’occasion d’une assemblée extraordinaire tenue le 14 mai à Caplan. Ils ont par le fait même entériné le 1er juillet 2015 comme date d’entrée effective de cette association. Cette fusion n’entraînera la fermeture

d’aucun point de service. Toutes les coordonnées actuelles de La Coop Baie des Chaleurs (numéros de téléphone, adresses courriel) demeureront inchangées.

Dans l’ordre habituel : Me Josée Létourneau, La Coop fédérée; Laurent Proulx, président de La Coop Purdel; Henri-Louis Gagné, président de La Coop Baie des Chaleurs.

LE 5 À 7 DES CHASSEURS DE GROS GIBIER : UNE RÉUSSITE !

Des amateurs de chasse au gros gibier ont assisté à une conférence présentée par La Coop Seigneurie et portant sur la façon de réaliser une saline, conférence offerte par la ferme Monette, fournisseur de produits de chasse. L’évènement s’est tenu le 14 mai au BMR de Saint-Sylvestre, devant plus d’une trentaine d’adeptes. Un concours et des rabais étaient rattachés à cette conférence. Les participants ont déjà pu préparer le terrain en vue de l’automne. 

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10 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

UNICOOP REMPORTE LE TROPHÉE PERSÉIDES VISION 2015Le 24 avril, à Sainte-Marie de Beauce, se tenait la neuvième édition du Gala des Perséides. La Coop Unicoop y a remporté le prestigieux trophée Perséides Vision. Organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Nouvelle-Beauce, l’évènement permet de reconnaître la performance et l’audace des entrepreneurs et des organisations de la région. Unicoop a décroché ce prix grâce à de nombreux projets d’immobilisations lancés depuis 2010 : construction d’un centre de rénovation BMR, construction d’un dépanneur-essencerie Sonic et d’un restaurant Tim Hortons, agrandissement de son garage New Holland et construction du nouveau siège social, actuellement en cours. Ces nouvelles infrastructures représentent un investissement de 12 millions $ en cinq ans. « Entreprendre, c’est dans notre nature ! » a souligné Gaétan Roger, chef de la direction d’Unicoop.

Gaétan Roger et Julien Bélanger, respectivement chef de la direction et président d’Unicoop, et Daniel Ruel, représentant de Desjardins, parrain de l’évènement.

DEUX RENCONTRES DE COOPÉRATRICES Le 31 mars dernier, 145 entre pre-neures agricoles – un nombre record – ont participé au septième Forum coopératif féminin, organisé par les coopératives Agrilait, Comax, Covilac, Les Montérégiennes, Ste-Hélène et Ste-Julie. Les membres du comité organisateur ont accueilli dans leurs rangs une nouvelle venue : La Coop des Frontières. Le programme de la journée proposait un atelier sur la conciliation travail-famille et une conférence ayant pour titre « Saskia Thuot, bien dans sa peau », mettant en vedette la populaire animatrice de l’émission Décore ta vie et son entraîneur personnel, Roberto Sabatini. Le comité organisateur a reconduit son appui à la Fondation OLO en lui remettant une somme de 5 $ par parti-cipante, soit 725 $ au total. La Fondation OLO vise à ce que tous les enfants puissent connaître un bon départ dans la vie, en offrant aux futures mamans en situation de précarité économique des aliments et un soutien personnalisé assuré par une infirmière ou une nutritionniste. Dans une autre région pas très éloignée a eu lieu, le 22 avril, la 11e édition du dîner-conférence des coopératrices. Plus de

40 femmes membres des coopératives Bois-Francs, Appalaches, Pré-Vert et Weedon ont assisté à la conférence de Nathalie Dumais. Agricultrice, mère et athlète accomplie, Mme Dumais a présenté son parcours inspirant. L’essentiel de son message : les rêves, aussi ambitieux soient-ils, sont accessibles grâce au travail, à la persévérance et à la foi en ses capacités. Rappelons que ces rencontres de coopératrices s’inscrivent dans la foulée du « Plan d’action pour une meilleure représentation des femmes au sein des conseils d’administration des coopératives du réseau La Coop », adopté par le conseil d’administration de La Coop fédérée.

Des organisatrices et participants du forum : Maggie Gagnon, directrice des comptes du marché agricole, CFE Desjardins, Saint-Hyacinthe; Johanne Malouin, directrice du secteur des ruminants, La Coop Comax; Valérie Lemaire-Jodoin, conseillère en communications, La Coop Comax; Marie-Josée Cadieux, directrice générale, La Coop Ste-Julie; Nathalie Frenette, directrice générale, La Coop Agrilait; Stéphanie Leblanc, secrétaire de direction, La Coop Covilac; Muriel Dubois, vice-prési-dente, La Coop Covilac; Jeannine Chartrand, présidente, La Coop Covilac; Isabelle Saint-Pierre, consultante pour La Coop fédérée; Saskia Thuot, conférencière de l’après-midi, et son entraîneur, Roberto Sabatini.

DENYSE GAGNON HONORÉE PAR LE GOUVERNEUR

GÉNÉRAL DU CANADA Propriétaire de la Ferme du Clan Gagnon, à Métabetchouan– Lac-à-la-Croix, et bénévole émérite de la Croix-Rouge sur le territoire de la MRC du Lac-Saint-Jean-Est, Denyse Gagnon a reçu un grand honneur pour souligner son engagement au sein de sa collectivité. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle a accepté le Prix pour l’entraide remis par Son Excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada. « Durant les 15 dernières années, Denyse Gagnon a apporté aide et réconfort aux personnes en détresse de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean en temps de sinistre en s’impliquant auprès de la Croix-Rouge canadienne – Division du Québec. Elle s’est aussi distinguée par son engagement et son leadership à la gouvernance de l’organisation, et dans le cadre de nombreuses campagnes de financement », a souligné David Johnston. (Source : Le Lac-Saint-Jean)

Son Excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada, remet le Prix pour l’entraide à Denyse Gagnon.

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12 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

Les Z considèrent le collectif comme une réponse à leur quête de sens et une solution à leurs problèmes. Bonne nouvelle pour les coopératives !

AH, QUE LE TEMPS PASSE VITE ! On commençait

à bien comprendre les représentants de la

génération Y, le monde du travail avait pris

bonne note de leur profil distinctif pour mieux

les attirer et les retenir en entreprise, et voilà

qu’on nous annonce l’arrivée imminente

d’une nouvelle génération, les Z. Mais qui

donc sont ces nouveaux venus et comment

pourra-t-on les attirer ? Bonne nouvelle : les

enquêtes réalisées auprès des Z indiquent

qu’ils seront, tenez-vous bien, la génération

du « nous » !

Précisons d’abord qui est qui. Les Y sont

nés entre 1981 et 1994; les Z, entre 1995 et

2010. En fait, les générations Y et Z présentent

toutes deux des caractéristiques qui les

portent logiquement vers les coopératives :

elles privilégient le bien commun, la collabo-

ration et l’engagement social. Mais une étude

comparative réalisée par l’agence de publicité

Sparks & Honey apporte quelques nuances

intéressantes. On y découvre une génération

Z clairement ouverte et altruiste. En effet, 60 %

des jeunes de cette génération veulent contri-

buer à changer le monde, contre seulement

39 % chez les Y. On les dira peut-être rêveurs,

ces Z, mais qu’on ne s’y trompe pas, ils sont

aussi dans l’action : plus du quart des répon-

dants de cette génération sont déjà engagés

dans du bénévolat.

On constate également que l’argent a

moins d’importance pour les Z. Leurs pre-

mières motivations sont les défis, un climat

de travail agréable et des occasions de colla-

boration. « Le salaire vient après ces considé-

rations », rapportait Émilie Trempe, de

Proxima Centauri, lors d’une conférence. C’est

aussi ce que conclut une autre étude, menée

cette fois par Millennial Branding : l’argent ne

motivera que 28 % des Z à travailler plus fort,

en comparaison de 42 % des Y… Pour les attirer,

les entreprises auront donc avantage à soigner

leur culture organisationnelle.

Le cabinet-conseil Randstad Canada s’est

aussi intéressé aux caractéristiques de cette

génération montante et a réalisé son propre

sondage. Questionnés sur le milieu de travail

qu’ils désirent, 87 % des Z ont dit qu’il était

important pour eux que leur employeur

(actuel ou futur) redonne à la collectivité. Et

comment une entreprise devrait-elle redonner

à la collectivité ? leur a-t-on demandé. En

créant de nouveaux emplois localement, bien

plus qu’en versant des dons en argent, ont-ils

répondu.

Manifestement, les enjeux sociaux sont

au cœur des préoccupations des jeunes de la

génération Z. Il faut dire qu’ils ont grandi

dans un environnement caractérisé par le

chaos, l’ambigüité, la volatilité. Ils ont évolué

dans un monde hétérogène où, depuis leur

passage sur les bancs d’école, ils se sont

ouverts à la diversité culturelle. Ils ont été

témoins d’une récession et ils ont vu la géné-

ration précédente coincée dans le phénomène

Tanguy. Devant tout cela, ils ont élaboré des

mécanismes d’adaptation. Or le collectif est,

pour eux, une réponse. Une réponse à leur

quête de sens, mais aussi, de manière prag-

matique, une solution à leurs problèmes. En

somme, la génération Z devrait se plaire en

milieu coopératif.

Le véritable défi, pour nous, sera de trou-

ver la bonne façon de leur présenter notre

modèle d’entreprise. Comment leur faire

connaître ce modèle complexe, avec ses

caractéristiques particulières et ses valeurs

et principes bien définis… en moins de

140 caractères ? Car la technologie et l’ins-

tantanéité qui ont fait la joie des enfants Z

ont aussi eu des effets pervers. À cet égard,

le rapport de Sparks & Honey révèle que les

jeunes de la génération Z présentent une

fenêtre d’attention réduite et que 11 % d’entre

eux souffrent carrément d’un syndrome de

déficit d’attention. Bref, quand on voudra

attirer les Z dans nos coopératives, on aura

avantage à être clair, bref et précis. Bel exer-

cice de synthèse en perspective. Puisse-t-il

avoir le mérite de nous ramener… à l’essen-

tiel !

PAUSE-PENSÉE

LA GÉNÉRATION DU « NOUS »COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE

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Page 13: Coopérateur | Juillet-août 2015

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Membre du conseil d’administration de La Coop Saint-Ubald depuis 2013, Karine Douville a été recrutée par une dirigeante qui la connaissait depuis son enfance et qui souhaitait ardemment céder sa place à une autre femme. « J’ai accepté, parce que j’aime être impliquée dans mon milieu », confie la deuxième vice-présidente, qui venait alors d’acquérir une érablière dans sa région natale après six années passées au Nouveau-Brunswick. « De plus, La Coop Saint-Ubald me tenait à cœur, et je savais qu’elle avait de gros défis à relever. »

En effet, à la fin du mois de janvier 2015, la coopérative a dû fermer son site de Notre-Dame-de-Montauban, déficitaire depuis son ouverture, en 2012. « Cette déci-sion a été très difficile à prendre, parce qu’il y avait un véritable esprit de coopération derrière ce projet. On a demandé de l’aide. On a attendu un an et demi pour être cer-tains de notre décision, mais plusieurs étaient d’avis qu’on risquait de tout perdre si on continuait », justifie-t-elle.

Avec des ventes de plus de 10 M $, 71 employés, 107 membres producteurs et 1059 membres associés, La Coop Saint-Ubald occupe une place importante dans sa région. Fondée en 1935, elle continue d’exploiter une épicerie et une quincaillerie à Saint-Ubalde ainsi qu’une quincaillerie à Lac-aux-Sables.

Elle arrive en outre au terme d’une res-tructuration globale réalisée avec l’appui de La Coop fédérée et de la Fédération des coopératives alimentaires du Québec. « Nous commençons déjà à voir des résultats », se réjouit cette coopératrice convaincue.

En plus de son rôle à La Coop Saint-Ubald, Karine est propriétaire de la Sucrerie du Lac Blanc avec son conjoint, Arnold Lynds. Le couple a trois enfants : William (6 ans), Kenneth (3 ans) et Malcolm (18 mois). « Dès le moment où j’ai eu des enfants, j’ai désiré

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Karine Douville, administratrice DE LA COOP SAINT-UBALD

avoir une terre pour leur donner ce que j’avais vécu dans ma jeunesse », raconte cette femme dont le père est toujours acéri-culteur à Saint-Ubalde.

Membre de la Fédération des produc-teurs acéricoles du Québec, son érablière biologique de 32 000 entailles a remporté en 2013 le prix Transmission d’entreprise du Concours québécois en entrepreneuriat au niveau régional. Capable de produire de gros volumes avec une constance de saveur, elle a aussi créé un petit marché de vente directe.

« Je travaille actuellement sur un projet de commercialisation à l’international », confie la bachelière en marketing, qui a travaillé chez un fournisseur d’équipement acéricole, dans le réseau des chambres de commerce de Portneuf et pour la radio communautaire de Fredericton avant de revenir au bercail, dans le but de devenir entrepreneure agricole.

Le couple Douville-Lynds travaille en étroite collaboration avec le père et le frère de Karine, qui exploitent de leur côté 35 000 entailles. Le clan Douville partage un centre de bouillage à la fine pointe de la technologie, de même qu’une équipe de 22 employés en haute saison. « Nous sommes coopératifs dans la famille ! » souligne Karine.

Membre du conseil d’administration de son Club d’encadrement technique acéricole, elle a également siégé à la Table de concer-tation agroalimentaire de Portneuf jusqu’à la naissance du petit dernier. « On ne peut pas tout faire, admet cette entrepreneure qui s’efforce de garder l’équilibre travail-famille. C’est très important pour moi de maintenir une relation de qualité avec mes enfants. Je suis très occupée pendant la saison des sucres, mais l’été, j’ai beaucoup de temps à passer avec eux. »

« Les coopératives sont nos entreprises. Ce sont elles qui main-tiennent la vitalité de nos villages. Si l’on veut garder nos services de proximité, c’est important de faire en sorte qu’elles s’épanouissent », lance, comme un cri du cœur, Karine Douville.

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Copropriétaire avec ses parents de la Ferme à l’Oie, à Saint-Gervais (Bellechasse), Guillaume Bouchard a de quoi être fier : il est le gagnant du concours ÉcoRelève La Coop et de la bourse de 20 000 $ qui lui est associée. Le projet qu’il a soumis au concours consiste à utiliser la biomasse pour chauffer une future dindonnière pouvant accueillir 11 000 dindons lourds.

TEXTE DE FRANCINE SAINT-LAURENT

Guillaume Bouchard GAGNANT DU CONCOURS

ÉcoRelève La Coop

Bien accueilli par le jury, le projet de Guillaume combine différents aspects : utilisation des ressources naturelles de proximité pour chauffer à la biomasse forestière et création d’emplois locaux à temps partiel, entre autres.

« À l’heure actuelle, ma maison, un de mes trois poulaillers et ma chèvrerie sont chauffés à la biomasse, dit-il. Je voulais d’abord faire des tests, prendre le temps de m’adapter à ce nouveau système et de rectifier le tir, au besoin, car je souhaiterais l’appliquer à tous mes bâtiments actuels et au bâtiment à venir. »

Même s’il considère ne pas avoir inventé la roue, il est conscient qu’il fait partie des rares producteurs agricoles québécois à s’être convertis au chauffage à la biomasse forestière. En effet, cela fait cinq ans que notre producteur de 38 ans s’intéresse vivement au chauffage à la biomasse (ou au bois), au point d’avoir fait le saut, il y a trois ans, en se dotant d’un générateur et d’unités de chauffage pour une somme de 50 000 $.

Lancé en 2014 par La Coop fédérée, le concours ÉcoRelève La Coop « a pour objectif la réalisation et la promotion d’un projet ou d’une initiative visant à réduire l’impact environnemental des activités de la ferme, dans une optique d’agriculture durable ».

| VIE COOPÉRATIVE

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UNE RESSOURCE NATURELLE DE PROXIMITÉ Cependant, pour se convertir à cette source d’énergie verte et renouvelable, Guillaume a besoin de bois. Or, cela ne pouvait pas mieux tomber, puisqu’il est, avec son père, Jean-Paul, et sa mère, Odile Bélanger, pro-priétaire de près de 250 acres de terres boisées. « Lorsque mes projets seront vrai-ment mis en place, les coupes de nettoyage se feront d’une manière plus régulière et me permettront d’aller chercher un revenu supplémentaire en vendant du bois de bonne qualité », explique-t-il.

Guillaume considère qu’avec un bon plan de gestion ces coupes favoriseront la qualité du peuplement et permet-tront de se débarrasser des arbres qui, de

toute manière, dépériraient à cause de la compétition pour les éléments nutritifs et la lumière. Selon lui, une utilisation durable de la ressource forestière, qui lui procure du bois de chauffage qu’il peut vendre et lui apporte un revenu d’appoint, est une formule gagnante !

Pour faire « ronronner » sa chaudière, qui rappelle le bon vieux poêle à bois, Guillaume Bouchard utilise 60 cordes de bois par année, été comme hiver. Mais ce n’est pas tout. Adepte de l’antigaspillage, il a aussi récupéré, pour les brûler, toutes les planches de vieux bâtiments de ferme laissés à l’abandon sur ses terres. « J’ai même récupéré dans les cendres les clous et les vieilles pentures, et je les ai vendus

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UN PRODUCTEUR À MULTIPLES FACETTESMembre du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, Guillaume Bouchard possède cinq bâtiments de ferme et gère diverses productions. Même si l’élevage de 28 500 poulets à griller demeure son principal gagne-pain, il produit également du dindon lourd, du bœuf, de la chèvre de boucherie (Boer et Kiko) et du lapin. Il est aussi producteur de grandes cultures et travaille en production forestière.

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à un ferrailleur de huit à dix sous la livre », lance le jeune producteur.

Mieux encore, Guillaume récupère même les cendres de bois, qu’il utilise comme litière dans ses poulaillers ainsi que comme produit chaulant et engrais.

POUR COUPER DES ARBRES, IL FAUT DES BRAS Pour notre producteur, utiliser une énergie renouvelable à portée de main ne suffit toutefois pas. « Je veux aussi créer des emplois pour des gens d’ici, qui peuvent couper mes arbres », souligne-t-il.

Il lui en coûtait au bas mot entre 30 000 et 50 000 $ par année pour chauffer au propane toutes ses installations. À l’heure actuelle, il dit économiser 10 000 $ en chauffant à la biomasse sa maison, un poulailler et sa chèvrerie.

Le chauffage à la biomasse forestière lui a aussi permis de mettre plus d’argent dans sa tirelire. « J’ai remarqué que l’air à l’intérieur de mon poulailler est plus sec depuis que j’utilise ce chauffage, dit-il. J’ai donc moins besoin de ventiler pour faire sortir l’humidité et le CO2 que lorsque je chauffais au propane. Cela me permet de réduire mes factures d’électricité et de chauffage. »

Il existe un autre aspect où il puise sa motivation. « Le chauffage à la biomasse me permet de contrôler la qualité de mon produit et de me sentir plus autonome, tout en n’étant pas à la merci des prix fluctuants et imprévisibles des hydrocarbures. »

LE CHAUFFAGE AU BOIS ET SES EMBÛCHESToutefois, on peut commettre plusieurs erreurs dans la conversion des systèmes de chauffage. Voilà pourquoi Guillaume trouve qu’il est absolument essentiel de demander conseil à un ingénieur avant de faire le saut. « Celui-ci donnera des conseils sur ce qui convient le mieux, selon la puissance souhaitée, sur la bonne grosseur d’arbre, la meilleure essence de bois à utiliser, avec la bonne humidité. En somme, il aidera à trouver la bonne recette », conclut-il.

Pour en savoir plus : www.lacoop.coop/concours-eco-releve

3, 4 et 5. Même si l’élevage de 28 500 poulets à griller demeure son principal gagne-pain, Guillaume produit également du dindon lourd, du boeuf, de la chèvre de boucherie (Boer et Kiko) et du lapin. Il est aussi producteur de grandes cultures et travaille en production forestière.

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COMMENT FONCTIONNE LE GÉNÉRATEUR À BIOMASSE DE GUILLAUME ?La combustion du bois dans le générateur à biomasse solide permet de chauffer un fluide caloporteur. Celui-ci est pompé et transporté dans des tuyaux isolés sous terre vers des unités de chauffage à haute performance, installées dans certains bâtiments. Ce sont ces unités qui diffusent la chaleur à l’intérieur (photos 1 et 2, ci-dessous). Pour chauffer sa maison, un poulailler et sa chèvrerie, Guillaume utilise 60 cordes de bois par année.

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Pour cette passionnée de décoration qui travaille depuis cinq ans dans le réseau La Coop, dont trois au centre de rénovation Unimat de Victoriaville, le secret d’un décor réussi est avant tout une question de dosage. Si elle n’hésite pas à déboulonner certains mythes en recommandant parfois l’usage de teintes foncées au plafond ou dans une petite pièce, il n’est pas néces-saire, selon elle, de peindre tous les murs d’une couleur vive.

« Dans une pièce peinte avec des tons neutres, il suffit parfois d’employer une couleur éclatante sur le manteau d’un foyer, sur un mur-vedette, sur une section de mur, sur un meuble ou dans les acces-soires pour lui donner du panache », fait-elle valoir.

AMBIANCE ET TENDANCESLe choix d’une couleur doit aussi se faire dans le respect du style présent dans le reste de la maison et en fonction de l’am-biance recherchée, poursuit-elle. Ainsi, le jaune sera parfaitement approprié pour égayer une pièce au sous-sol, l’orangé et le rouge contribueront à créer une atmos-phère feutrée et raffinée, tandis que le bleu et le vert apporteront une touche de fraîcheur à la pièce.

Parce qu’elle souhaite créer des décors durables pour ses clients, la designer

Devant l’infinité des possibilités, le choix des couleurs constitue pour beaucoup un casse-tête insoluble en matière de décoration. Il n’est donc pas surprenant que les gens s’en remettent entièrement à leur décoratrice à cet égard. Or, bien que ses clients soient séduits par les ambiances très colorées des magazines spécialisés, Julie Rondeau les sent généralement hésitants lorsqu’elle leur propose des couleurs vives. « Ils craignent que ce soit trop », constate la designer d’intérieur.

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Doser la couleur

d’intérieur et ses trois collègues de la Boutique Inov de Victoriaville tiennent aussi compte des tendances du moment en matière de couleurs. « Les tons de gris demeurent au goût du jour, mais la mode du rouge comme couleur d’accent est passée depuis déjà deux ans », illustre-t-elle.

En plus de démêler les tendances, une professionnelle sera fort utile pour aider à déterminer, grâce à son œil objectif, la teinte la plus susceptible de donner de l’éclat à une pièce. « Mais pour vous sentir à l’aise pendant longtemps dans votre nouveau décor, prenez bien le temps de discuter de vos goûts avec votre décoratrice », recommande Julie Rondeau.

Il faut cependant se laisser le temps de s’habituer à une nouvelle couleur, prévient-elle. « Parfois, la peinture n’est pas encore sèche que les gens ont déjà peur de s’être trompés », déplore-t-elle. Or il faut savoir que la peinture met un certain temps avant d’atteindre sa teinte optimale. Et surtout, il faut toujours regarder la couleur des murs dans le décor d’ensemble, une fois que tous les meubles et accessoires sont placés, conseille la designer. « Dans la mesure où ils ont pris le temps de bien choisir les couleurs dès le départ avec leur décoratrice, il est rare que les clients soient insatisfaits du résultat final », assure-t-elle.  

« Les clients nous arrivent souvent avec des images très différentes les unes des autres pour nous montrer ce qu’ils souhaitent obtenir comme décor. Plutôt que de tenter de reproduire bêtement ces images, nous les aidons à analyser ce qui leur a plu dans chacune et à trouver le fil conducteur. Cela se résume parfois à une ambiance commune ou à certains accessoires qui reviennent dans toutes les photos », souligne Julie Rondeau.

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République dela retraite

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

Peut-on vraiment partir à la retraite quand on a travaillé toute sa vie à bâtir une entreprise ? Tout à fait, répondent trois couples de retraités qui s’assument complètement. Mais tout dépend de ce que l’on veut dire par retraite !

La retraite représente un passage important : celui d’une vie ponctuée par le travail à une autre où on s’accorde le droit de profiter d’un repos bien mérité. Mais quand on est agriculteur, qu’est-ce que veut dire la retraite ? Peut-on vraiment faire ce genre de transition ? Et comment fait-on

quand son lieu de travail se trouve dans sa cour et qu’on le voit tous les jours en regar-dant par la fenêtre ?

« Je n’aime pas vraiment le mot “retraite” », lance d’entrée de jeu Benoit Ouellet, officiellement retraité en 2010. Son fils Sylvain a repris en 1999 l’exploitation

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laitière, la Ferme Ciboulette, située à Saint-Pierre-de-Lamy, au Témiscouata. La transmission de l’entreprise, parachevée en 2001, leur a valu le Prix transfert de ferme, de La Coop fédérée, en 2002. La véritable retraite de Benoit Ouellet est cependant venue avec la vente de son érablière, La Coulée dorée, à son autre fils, Carlo. Il s’agissait dans ce cas-ci d’une relève-surprise, puisque Carlo travaillait alors comme ingénieur électricien à Montréal. « La retraite, c’est pour les autres ! C’est seulement un chiffre. J’ai toujours profité de la vie et je n’ai pas attendu pour le faire », indique Benoit Ouellet.

Le mot « retraite » fait aussi tiquer Paul-Armand Boudreault, ancien producteur laitier à Alma, au Lac-Saint-Jean. Il a conclu il y a plus de 12 ans le transfert de la Ferme Pabyo, qu’il avait bâtie de ses mains en 1968, à partir d’une trentaine de taures. Ce sont ses deux fils, Donald et Michel, qui gèrent maintenant l’entreprise familiale. Loin d’être assis dans une chaise berçante au coin du feu, il demeure toujours disponible, à 76 ans, pour donner un coup de main. « Je continue d’aller à la ferme tous les jours durant l’été. Je vais aider mes garçons », raconte-t-il.

Et que pense de la retraite Ghislain Cloutier, producteur avicole de 63 ans ? « Je me considère plus comme en semi-retraite », confirme l’agriculteur de Saint-Jean-Chrysostome, qui déborde d’énergie et de projets. Il devait le jour même de l’entre-vue revoir les plans du nouveau poulailler, qui sera construit l’an prochain, et il se

1. Benoit Ouellet et Régina Dubé ont transmis leur exploitation laitière à leur fils Sylvain.

3, 4 et 5. Pour Régina et Benoit, transférer l’entreprise ne signifiait pas cesser d’y travailler et ne plus servir la communauté. Bénévole depuis des années avec son mari, Régina a continué à s’impliquer dans la collectivité.

6. Carlo, leur autre fils, a pour sa part fait l’acquisition de l’érablière. Pour le couple, une retraite active signifie aussi de passer plus de temps avec ses petits-enfants.

« La retraite, c’est pour les autres ! C’est seulement un chiffre. J’ai toujours profité de la vie et je n’ai pas attendu pour le faire. »

– Benoit Ouellet

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préparait tranquillement à partir pour deux semaines en Bolivie et en Colombie. Contrairement à Benoit Ouellet et à Paul-Armand Boudreault, il demeure partielle-ment propriétaire de l’entreprise familiale, mais n’a plus aucune responsabilité dans cette dernière. Dans les faits, son fils Jacques a pris les rênes depuis plusieurs années.

Pour Ghislain, la retraite concerne surtout son engagement social et agricole. Il a quitté sa fonction de premier vice-président à La Coop fédérée après 13 ans au comité exécutif; et pendant plus de 30 ans, il avait assumé divers postes, dont celui de président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec. Quelques mois après son départ, il ne regrette pas sa décision et se montre tout à fait serein. L’adaptation à son nouveau mode de vie demande toutefois du travail. Il doit faire des efforts pour rester dans le moment présent et profiter pleinement de tout ce temps maintenant disponible. « On a eu une réunion de famille dimanche dernier, et c’est la première fois que je ne pensais pas à autre chose en même temps, dit-il. Avant, je serais disparu pendant une heure ou deux pour m’occuper de mes dossiers. »

DU TEMPS POUR SOI ET POUR LES AUTRESSe retirer de la gestion quotidienne exige toutefois un effort et une adaptation quand on est producteur. Paul-Armand a plus d’une anecdote à ce sujet. « Une fois, je me suis rendu à la ferme et je leur ai dit que c’était le temps de dérocher. Ils m’ont écouté, mais ils m’ont demandé de sortir la machinerie à la place ! […] Il faut respecter et avoir confiance en ses enfants. Une fois que la décision de transférer est prise, il faut foncer et aller de l’avant. »

« Ça fait du bien de ne plus avoir à prendre les décisions, car avec le temps, ça devient plus stressant. Mais ça m’a pris du temps à ne plus m’en faire, raconte Benoit Ouellet. Aujourd’hui, je me sens beau-coup plus léger, je n’ai plus de décisions à prendre. Je vois que mes enfants prennent leur entreprise à cœur. »

Ghislain considère que son rôle a évo-lué : de propriétaire à part entière, il se voit davantage aujourd’hui comme un mentor auprès de son fils. Il a la chance de comp-ter sur une relève qui dispose d’un solide bagage, puisque son fils Jacques possède un diplôme en agronomie et un MBA, en plus d’une expérience de gestion en coopérative. Depuis la cession des responsabilités, les visites de Ghislain au poulailler sont deve-nues occasionnelles, alors que c’était le pre-mier lieu où il se rendait après une longue absence, avant même la maison. « Quand j’y vais, c’est parce que j’ai le goût, dit-il. Je peux prendre le temps que je veux. Je ne suis pas payé pour ça ! » Il avoue toutefois avoir continué à tenir les employés à l’œil, jusqu’au jour où il s’est fait dire amicale-ment par son fils que ces derniers n’avaient pas besoin de connaître deux manières de faire… « C’est correct. Mon garçon a sa technique et moi, j’ai la mienne. Mais la mienne fonctionne bien et je ne vais pas changer après 30 ans ! »

Pour Régina Dubé, épouse de Benoit Ouellet, la transition s’est faite tout natu-rellement. Bénévole depuis des années avec son mari, elle a continué à s’impliquer dans la collectivité. Ils ont profité de leur retraite pour voyager davantage et passer du temps avec leurs petits-enfants. Ils ont déménagé au village, et leur fils Carlo demeure juste en face de chez eux. Ils ont la chance de voir tous les jours leurs petits-enfants, qui viennent fréquemment frapper à la porte. Ils rendent aussi visite à leurs deux filles, qui résident dans la région de Québec.

« Je fais le dépanneur, poursuit Benoit Ouellet. Je travaille sur la machinerie et je vais à l’érablière une fois par jour dans le temps des sucres. J’en ai profité l’an dernier pour visiter les érablières du coin. Ce n’est pas quand on est malade qu’on peut le faire. » Le couple a cessé de voyager en raison d’en-nuis de santé, mais Régina Dubé raconte que, à 73 ans, son mari est toujours très actif. « Il travaille encore ! » dit-elle. « Je fais ce que je n’avais pas le temps de faire avant, ajoute Benoit Ouellet. Il y a toujours quelque chose à faire, on ne s’ennuie pas ! »  

« Ils sont meilleurs que moi, je n’ai pas peur de le dire. »

– Paul-Armand Boudreault

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1, 2. Loin d’être assis dans une chaise berçante au coin du feu, Paul-Armand Boudreault est toujours disponible pour donner un coup de main à ses deux fils, Donald et Michel, à qui il a transmis son entreprise.

3, 4 et 5. Yolande, l’épouse de Paul-Armand, apprécie la flexibilité de leur mode de vie: sports, travail à la ferme et, bien sûr, savourer pleinement le bonheur d’être en famille.

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Paul-Armand Boudreault et Yolande Boily ont aussi voyagé au Québec et ailleurs. Ils jouent au curling l’hiver, comme ils le font depuis 26 ans. Aujourd’hui, leurs voyages ont surtout comme destination leurs enfants. Ces derniers viennent les voir à leur tour durant la période des Fêtes et l’été. La retraite leur donne également la chance de voir grandir leurs petits-enfants. Paul-Armand n’a pas eu l’occasion de voir grandir ses propres enfants, en raison d’un horaire de travail qui s’étalait de 5 h 30 à 20 h chaque jour. « Je me reprends avec mes petits-enfants. Je les ai vus commencer à marcher, à parler, à faire de la bicyclette. » Yolande apprécie également la flexibilité de leur mode de vie. « C’est plus facile, plus relax. […] Maintenant, on peut partir quand on est invités à une noce. On n’a plus à se préoccuper de la manière dont la traite se fera », poursuit-elle. Durant la belle saison, ils résident dans une maison mobile ins-tallée près de l’entreprise familiale, tout en étant isolée par un boisé. « Ça nous permet ainsi d’avoir notre intimité quand on est occupés à la ferme l’été », indique Yolande.

Pierrette Lemieux, conjointe de Ghis-lain, a de son côté récupéré un mari. Dans les dernières années, il pouvait s’absenter de cinq à six jours par semaine. « Ça change une vie ! Avant, c’était un peu comme être en attente. » Elle est elle-même retraitée d’un poste d’infirmière en périnatalité en CLSC. Les voyages font aussi partie de leurs passe-temps, mais dans leur cas, ils se teintent d’une vocation huma-nitaire. Depuis 15 ans, Ghislain Cloutier s’implique dans SOCODEVI, une société de coopé ration internationale dont il est le président. Ils profitent également avec plaisir de leur rôle de grands-parents.

UNE FIERTÉ QUI REJAILLIT SUR LA RETRAITESi la retraite semble être douce, c’est parce que dans les trois cas, la transition a été pensée, réfléchie et organisée, s’accordent pour dire les producteurs. Ils ont tous béné-ficié de l’aide des Centres régionaux d’éta-blissement en agriculture du Québec. Et quand on leur a demandé s’ils avaient un

conseil à donner sur la façon de bien vivre la retraite, chacun a chaudement recom-mandé ces centres.

Paul-Armand Boudreault, lauréat d’un Prix transfert de ferme en 2003, participe encore aux évènements coopératifs dans sa région et il est souvent invité à parler de son expérience. Son histoire inspire encore des gens à prendre les devants et à discuter avec leur relève des moyens à mettre en œuvre pour transférer la ferme familiale de manière harmonieuse, à la satisfaction de tous.

Et que ce soit au Lac-Saint-Jean, au Témiscouata ou à Saint-Jean-Chrysostome, tous ces retraités sont fiers de leur relève. « Ils sont meilleurs que moi, je n’ai pas peur de le dire, lance Paul-Armand Boudreault. Ils essaient des choses. Par exemple, ils ont planté des petits pois l’an dernier. » « Ils nous épatent ! » poursuit Yolande Boily.

« Il faut le souligner quand notre relève réussit. Il faut lui laisser la place pour qu’elle réussisse », ajoute Ghislain Cloutier.

Les raisons d’être fier ne manquent pas. La Ferme Ciboulette a décroché la troisième médaille d’argent du Mérite agricole 2014 et elle élève maintenant des Jersey qui font tourner les têtes. L’érablière de 52 000 entailles a pour sa part obtenu sa certification biologique, et les projets se multiplient de ce côté. L’avenir est aussi bien assuré chez les Cloutier, où on tente de profiter des possibilités dans la production d’œufs avec un second poulailler. La fierté rejaillit aussi sur l’ensemble de la famille, et tous ont souligné les carrières respectives de leurs enfants qui travaillent en dehors du secteur agricole.

Ghislain Cloutier a le sentiment d’avoir réussi sa dernière réalisation : son transfert de ferme. « J’ai l’impression d’avoir réalisé l’étape ultime de ma carrière et je suis content du résultat. Mon père m’a laissé la ferme, et comme lui, je la laisse à mon fils. J’ai bouclé la boucle. »

« On a eu une réunion de famille dimanche dernier, et c’est la première fois que je ne pensais pas à autre chose en même temps. »

– Ghislain Cloutier

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1 et 2. Les voyages font partie des passe-temps de Ghislain et Pierrette. On les voit ici à Sapecho, dans le nord de la Bolivie. 3. À 63 ans, Ghislain Cloutier se considère comme en semi-retraite, car il demeure partiellement propriétaire de l’entreprise familiale, même si Jacques, son fils, a pris les rênes depuis plusieurs années. 4. Ghislain a quitté en 2014 sa fonction de premier vice-président à La Coop fédérée après 13 ans au comité exécutif. 5. Très engagé auprès de la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI), Ghislain en occupe le poste de président.

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TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

QUE MENTIONNER DANS UN ARTICLE SUR UNE ENTREPRISE OÙ TOUT EST DIGNE DE MENTION ? DEVANT L’ANGOISSE DE LA PAGE BLANCHE, IL VAUT MIEUX LAISSER PARLER LES EXPLOITANTS DE LA FERME RAYLINE, QUI CONNAISSENT INTUITIVEMENT LES RAISONS DE L’OBTENTION DE LEUR MÉDAILLE D’ARGENT DE L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE AGRICOLE.

La Ferme Rayline est riche. Riche de sa relève généreuse, trois garçons scolarisés, motivés et prêts à s’investir corps et âme dans l’entreprise. Les jumeaux Marc-Olivier et Jean-Michaël, 22  ans, et leur frère Alexandre, 19 ans, sont tous les trois de purs produits du programme de gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA) du collège d’Alma, situé à 15 minutes à peine de leur ferme de Saint-Gédéon.

Il y a 24 ans, quand Linda Gaudreault et Raynald Dufour ont acheté la ferme du père de ce dernier, le quota détenu était alors de 19 kg. En 2015, il faut presque inverser les chiffres pour révéler le quota produit par la ferme, qui n’entend pas en rester là. Afin de générer un volume d’affaires suffisant pour offrir un salaire décent aux trois jeunes qui veulent faire leur nid, il faudra poursuivre l’expansion, avec la même recette qui a fait le succès de l’entreprise : simplicité et équilibre.

LA GRILLE DES JUGES

Gestion de l’appareil de production 355 pointsGestion des ressources financières 300 pointsGestion des ressources humaines 175 pointsGestion agroenvironnementale 125 pointsRayonnement social 45 points

Total 1000 points

FERME RAYLINESimplicité et équilibre, telle est la recette du succès de la Ferme Rayline, à Saint-Gédéon (Lac-Saint-Jean).DIGNE DE MENTION,

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PRIVILÉGIER L’ÉQUILIBRE« La ferme est bien équilibrée dans tous les secteurs, commence par dire Raynald. Nous n’avons jamais désinvesti au fil des ans, de sorte que la bouchée ne sera pas trop grande quand nous transférerons. » Depuis 2005, la ferme acquiert des animaux à haut potentiel, mais « avec la génétique, deux et deux ne font pas toujours quatre, rappelle Raynald. Il faut trouver les bonnes vaches éleveuses à la source des grandes familles. » Une des vedettes actuelles est Nomade Allen Modulaire, 85 points, qui a aujourd’hui 30 descendantes ayant une moyenne de 83,5 points au classement.

Mis à part des animaux bien conformés, il n’y a rien de tape-à-l’œil chez Rayline. Qu’une ferme laitière simple, solide, capable d’affronter l’avenir avec aplomb. Les pratiques d’élevage et de gestion sont éprouvées : du foin le matin quand les animaux sortent du jeûne de la nuit, un mélangeur pour uniformiser les ensilages, un distributeur automatique de concentrés qui complète les rations de manière indi-viduelle, une méthode de traite infaillible et un système de traite bien entretenu. Avec des résultats moyens de 88 666 de

leucocytes et 10 500 de bactéries, la ferme s’est distinguée au Saguenay–Lac-Saint-Jean en avril dernier en obtenant la première position pour la qualité exceptionnelle de son lait. Côté gestion, comme la Ferme Jeannicole (détentrice de la médaille d’or), Rayline utilise, depuis 1979, un simple « cadran de régie », comme on les appelait autrefois, logo millésimé Co-op inclus ! 

REVENIR À L’ESSENTIEL« On ne néglige rien », poursuit Raynald Dufour. Les signes de tête des jumeaux indiquent leur approbation. « Les déci-sions ne sont pas prises sur des coups de tête. Par exemple, nous avons retourné au concessionnaire le sixième tracteur que nous avions acheté. On s’est rendu compte que nous pouvions très bien fonctionner avec cinq tracteurs, même en période de pointe. »

Chez Rayline, on accorde une attention de tous les instants aux colonnes comp-tables des revenus et des dépenses. Trois exemples : en premier lieu, pour augmenter la fertilité des sols, on n’hésite pas à valo-riser les matières résiduelles fertilisantes disponibles au Saguenay–Lac-Saint-Jean,

Dans l’ordre habituel : Marc-Olivier, Jean-Michaël, Alexandre, Maxime, Linda Gaudreault et Raynald Dufour

QUELLE NOTE AURIEZ-VOUS SUR 1000 POINTS ?Depuis 125 ans, le gouvernement du Québec reconnaît l’apport exceptionnel de particuliers et d’entreprises à l’avancement de l’agriculture québécoise par un concours prestigieux : celui de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA). En 2014, 83 candidatures provenant de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, du Bas-Saint-Laurent, de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord se faisaient la lutte dans les trois catégories : bronze, argent et or.

AFFAIRES AGRICOLES |

L’ALIMENTATION DU TROUPEAUPar Mélanie Dufour, T.P.Experte-conseil dans les domaines laitier et végétal Nutrinor coopérative

n Production : 10 537 kgn Composants : 4,4 % gras,

3,5 % protéinen MCR : 229-265-239n Classification :

4 EX, 31 TB, 45 BP, 6 B

Vaches en lactationn 60 % maïs-ensilage,

40 % ensilage de luzernen Supplément VIP 48 % protéine A.U.n Minéral Synchro 15-5 en cubes

Vaches au tarissementn Foin sec de graminéesn Maïs-ensilagen Ensilage de luzernen Minéral Transilac VT0-3 en cubes

Vaches en transitionn Foin secn Maïs-ensilagen Ensilage de luzernen Aliment Transilac LPn Maïs-grainn Supplément

Génisses (0-6 mois)n Foin sec de graminéesn Aliment Goliath VO-21 Deccox

Génisses (7-22 mois)n Ensilage demi-sec de luzerne

(18 % prot.)n Ensilage de maïsn Ensilage de luzernen Supplément Goliath 40n Orge moulue

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telles les boues de papetières (riches en matière organique) et les cendres de bois de l’usine de cogénération (riches en miné-raux). Deuxièmement, on songe à cultiver des pois à teneur élevée en protéines (22 %) pour remplacer une partie du supplément, car le prix actuel du tourteau de soya n’en-chante pas les producteurs. Troisièmement, comme l’entreprise a trois fois plus de terre que la superficie minimale prescrite par le bilan phosphore, 120 hectares (sur les 212 hectares cultivés) sont consacrés à de grandes cultures qui rapportent des divi-dendes, comme le canola ou l’avoine pour consommation humaine. L’entreprise tire aussi avantage de terres regroupées, ce qui réduit les déplacements avec les équipe-ments aratoires.

Bref, peut-on revenir à l’essentiel ? Des terres bien engraissées, des aliments nutri-tifs, des animaux heureux, des ressources humaines épanouies et une bonne gestion, ni plus ni moins. Une combinaison gagnante mise au jour par les juges de l’Ordre natio-nal du mérite agricole (ONMA) et soulignée à grands traits par l’auteur de cet article – qui n’a jamais vraiment eu l’angoisse de la page blanche !

UNE HEURE OU DEUXSeules 18 petites pages d’un formulaire à remplir séparaient la Ferme Rayline d’un prodigieux encouragement à continuer son excellent travail : une médaille d’argent de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA), premier rang national. Grâce à l’excellente tenue des livres et dossiers de l’entreprise, ce fut une formalité d’une heure ou deux, avec de surcroît l’aide du personnel du bureau régional du MAPAQ. Résultat ? Un total de 880 points, 2 de plus que la deuxième position dans la catégorie Argent.

1. C’est en misant sur l’essentiel – une alimentation simple et bien équilibrée, une génétique de pointe, un confort optimal et une traite dans les règles de l’art – que la Ferme Rayline a remporté une médaille d’argent de l’ONMA.

2. Mélanie Dufour – tante de Marc-Olivier et Jean-Michaël – offre à la Ferme Rayline plus que des conseils : elle y effectue le « train » depuis 20 ans, en plus d’occuper des fonctions d’experte-conseil dans les domaines laitier et végétal à Nutrinor coopérative.

3. La Ferme Rayline compte sur trois fois plus de terre que la superficie minimale prescrite par le bilan phosphore. On alloue donc des superficies à des cultures commerciales qui apportent une diversification des revenus.

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Les Maîtres-éleveurs du réseauC’est la récompense suprême. Un titre qui reconnaît des années et des années de travail et de productivité dans l’élevage de bovins laitiers de haut statut génétique. Dans le réseau La Coop, plusieurs se sont distingués en décrochant la très convoitée dénomination de Maître-éleveur. Nous vous les présentons, ainsi que les commentaires de leurs experts-conseils, qui font l’éloge du savoir-faire de ces producteurs d’exception.

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Pour visionner les vidéos de quelques-unes des entreprises méritantes, rendez-vous au www.cooperateur.coop/fr/videos

FERME LAVIGNE, SAINTE-ANNE-DE-PRESCOTT (ONTARIO)LA COOP AGRIEST « Le titre de Maître-éleveur récompense bien toutes leurs années de persévérance, d’intensité au travail, et témoigne de leur grande passion pour la production laitière. »Dominic Bélanger, directeur des ventes

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FERME MASKITA, SAINT-HYACINTHELA COOP COMAX« La plaque de Maître-éleveur de la Ferme Maskita est la meilleure preuve que le dévouement et la passion de Sébastien, Jean-Sébastien et Rick, ainsi que le contrôle parfait de l’environnement, permettent l’expression maximale du potentiel génétique de ce troupeau, et ce, malgré la vocation éducative de la ferme. Chapeau, les gars! C’est toujours un plaisir de vous aider à atteindre vos objectifs. »Dave Rousseau, agronome, expert-conseil

KARONA HOLSTEIN, PLESSISVILLELA COOP DES BOIS-FRANCS« La Ferme Karona est un élevage animé par des gens passionnés et qui n’ont qu’un seul but en tête : l’excellence! C’est toujours agréable et très enrichissant de se rendre à la Ferme Karona et de pouvoir discuter avec M. Caron. »Francis Bilodeau, T.P. expert-conseil laitier

FERME GOURIN-RICSTAR, SAINT-HYACINTHE LA COOP COMAX« L’équipe de la Ferme Gourin-Ricstar, c’est d’abord et avant tout des passionnés de la production laitière et de l’élevage Holstein. Des gens efficaces, dynamiques et motivés, qui travaillent avec constance, toujours dans le but de s’améliorer, tant sur le plan des résultats que sur celui des façons de faire. Maître-éleveur, c’est la concrétisation d’un objectif, le début d’un autre… Travailler avec Éric, Élise et Mathieu, c’est se renouveler, se dépasser et avoir du plaisir à le faire! »Johanne Malouin, T.P., directrice des ventes, secteur Ruminants

FERME MILIBRO, TINGWICK LA COOP PRÉ-VERT « Les gens de la Ferme Milibro sont très soucieux du travail bien fait. Ils possèdent aussi un troupeau Holstein d’une conformation exceptionnelle, et le mot qui résume bien l’équipe Milibro, c’est : passion. » Marc Charpentier, T.P., expert-conseil laitier et végétal

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FERME BELLEVUE DU LAC, LAMBTON LA COOP LAC-MÉGANTIC–LAMBTON« Je les connais depuis 25 ans. Ce sont des producteurs passionnés et dévoués pour leur race. Bien qu’il y ait de moins en moins d’éleveurs Ayrshire, ils ont toujours cru en la race et l’ont toujours défendue. Ce sont des producteurs très humains et très à l’écoute. Ils gèrent une entreprise extrêmement prospère et sont toujours à l’affût des innovations. » Yvan Rosa, T.P., expert-conseil laitier et végétal

FERME KAMOURASKA 2000, KAMOURASKA GROUPE COOPÉRATIF DYNACO« Pascal et Amélie sont des mordus de la race Ayrshire. C’est pas compliqué, ils sont toujours dans l’étable! Génétique, génétique, génétique, voilà leur mot d’ordre. Ils visent l’équilibre entre la production et la conformation. Et ils font tout pour assurer à leurs vaches les meilleures conditions d’élevage et de production. »Stéphane Dionne, T.P., expert-conseil ruminants et végétal

FERME ROBICHAUD ET FILS (2002), SAINT-DAMASE-DE-MATAPÉDIA LA COOP MATAPÉDIENNE« Lorsqu’on parle de Bruno et d’Édith dans la vallée, on pense détermination et volonté. Ils ont traversé les épreuves en gardant leur troupeau comme priorité. Il leur fallait être performants. La preuve : ils sont parmi le groupe Select Synchro 750 depuis sa création. Au fil du temps, ils ont amélioré la génétique de leur troupeau, et il en résulte un titre de Maître-éleveur pleinement mérité. Je les remercie pour la confiance qu’ils m’accordent depuis mes tout débuts! »Alexandre Proulx, agronome, expert-conseil laitier et végétal

FERME MONT-COMI, SAINT-DONAT (RIMOUSKI) LA COOP PURDEL« La génétique et la passion pour l’élevage sont ancrées depuis longtemps dans les mœurs de la famille Fournier. Gilles et Martine perpétuent cette tradition aujourd’hui avec beaucoup d’effort et de travail. Il suffit de parler avec eux quelques minutes pour constater à quel point l’élevage leur tient à cœur. »François Pedneault, T.P., directeur des ventes

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33COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

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TEXTE DE JEAN TANGUAY, AGRONOME

LES MEILLEURS ÉLEVEURS DÉPASSENT LES 30 PORCELETS SEVRÉS PAR TRUIE PAR ANNÉE.

Chaque année la compilation des résultats Winporc des clients et des coopératives nous donne une bonne idée des performances et des défis qui nous attendent pour l’année qui vient.

Cette année encore, les meilleurs éleveurs dépassent le cap des 30 porcelets sevrés par truie par année. Le travail de qualité de ces éleveurs, couplé au potentiel des truies de Sogeporc, permet de parvenir à ces résultats dignes de mention.

Pour les porcelets sevrés par truie productive par année, le groupe des 25 % supérieurs des éle-veurs atteint 28,8 porcelets, alors que la moyenne de l’ensemble du groupe s’élève maintenant à 26,7 porcelets. Ces performances sont réalisées malgré les contraintes physiques et sanitaires qui se retrouvent dans toute la province. Depuis 10 ans, ce sont plus de trois porcelets de plus par truie par année que nous obtenons.

Le tableau 1 montre les performances détaillées des meilleurs producteurs pour l’année 2014.

LES RÉSULTATS TECHNIQUES 2014 EN PRODUCTION PORCINE

INDICES D’EFFICACITÉDans le but de classer les performances technico-économiques des différents élevages, nous utilisons des indices qui pondèrent l’impact économique de chaque critère technique.

Nous avons un indice d’efficacité en pouponnière (IEP), qui utilise les points techniques suivants : la conversion alimentaire, le gain de poids moyen quotidien (GMQ) et les pertes (mortalités et sélec-tion). En engraissement (IEE) et en sevrage vente (IESV), nous ajoutons, aux trois points de la pou-ponnière, le pourcentage des porcs expédiés dans la strate de poids désirée pour le programme porc La Coop ainsi que l’indice moyen.

Enfin, il y a l’indice naisseur-finisseur (IENF) qui inclut les cinq points de l’engraissement plus la productivité par truie. L’IEP est remis à 100 chaque année, alors que l’IEE, l’IESV et l’IENF évoluent d’année en année. Ces indices permettent de comparer les élevages entre eux dans une même année.

Tableau 1Les meilleurs résultats provinciaux pour la productivité en maternité en 2014

Producteurs indépendants Propriétés Coop1 2 3 4 1 2 3

Coopérative La Coop des Bois-Francs

La Coop des Bois-Francs

La Coop des Appalaches La Coop Covilac La Coop Purdel La Coop Purdel Olymel

Ferme Ferme du Beauporc (2001) Ferme Géliporc Ferme

A-Porc-Ça Ferme Porcibel Ferme St-Eugène

Ferme Les Hauteurs

Fermes de Lourdes (Sogeporc)

Sevrés/truie prod. Nbre 31,43 29,42 28,85 28,74 30,06 29,56 29,03

Portées/truie prod. Nbre 2,49 2,45 2,47 2,45 2,56 2,49 2,51

Nés totaux/portée* Nbre 14,76 14,24 14,02 14,67 14,31 14,18 13,82

Nés vifs/portée Nbre 13,89 13,20 13,08 13,66 13,54 13,39 12,86

Sevrés/portée Nbre 12,63 12,02 11,66 11,74 11,73 11,88 11,55

Mort. naissance-sevrage % 9,4 10,1 11,0 14,5 13,4 12,0 13,0

Fertilité % 89,8 89,9 91,7 91,8 94,5 95,6 89,1

ISSF Jours 8,0 8,1 7,6 8,5 5,9 6,1 6,2

IDSR Jours 22,0 24,6 24,1 19,8 17,4 22,7 12,1

Mort-nés % 6,3 7,9 7,2 7,4 5,7 5,9 7,4

Âge au sevrage Jours 21,8 19,9 19,7 20,3 19,6 18,8 19,2

Renouvellement % 50,9 38,9 27,2 35,8 40,4 46,3 84,8

Mort. truies % 3,4 3,2 5,8 4,5 4,0 11,9 2,9

ISSF > 50 jours % 1,01 1,54 1,36 2,29 0,31 0,00 0,78

Nbre portées/truie réf. Nbre 5,83 6,01 6,31 6,69 5,99 6,17 2,91

*N’inclut pas les momifiés

AFFAIRES AGRICOLES |

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34 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

Tableau 3Les 10 meilleurs résultats provinciaux en engraissement en 2014

1 2 3 4 5

Coopérative La Coop Seigneurie La Coop Comax La Coop fédérée La Coop des Appalaches La Coop Covilac

Ferme Ferme Denichel Ferme Lavoie Beaudry Ferme Pierline Ferme Dumay Ferme Kalyan

Poids à l’entrée kg 31,62 26,19 33,16 30,45 29,73

Poids à la sortie kg 135,1 130,6 133,8 132,6 132,0

GMQ tech. g 968 987 1004 965 976

C.A. tech. 2,66 2,58 2,73 2,67 2,68

GMQ tech. 30-130 kg g 965 998 997 964 977

C.A. tech. 30-130 kg 2,59 2,61 2,66 2,64 2,66

Pertes % 2,7 2,5 2,7 2,5 3,1

Indice 100-105 kg 111,25 111,47 111,50 110,67 111,61

Expédition % 95,8 88,1 97,4 90,6 92,2

IEE 30-130 kg 249,18 248,48 246,26 241,21 241,14

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Coopérative La Coop Covilac La Coop Comax La Coop Seigneurie La Coop Covilac La Coop Seigneurie

Ferme Ferme des Explorateurs

Entreprise porcine Boigeli Coporc 2000 Ferme Valleroy Ferme Vicain Moyenne des

10 meilleursPoids à l’entrée kg 27,41 36,88 28,92 27,81 29,29 29,65

Poids à la sortie kg 132,3 135,4 131,8 130,8 131,4 132,5

GMQ tech. g 942 940 954 940 959 957

C.A. tech. 2,61 2,73 2,67 2,67 2,65 2,66

GMQ tech. 30-130 kg g 950 927 957 946 961 959

C.A. tech. 30-130 kg 2,61 2,61 2,66 2,68 2,64 2,64

Pertes % 4,0 4,1 3,3 2,6 4,7 3,2

Indice 100-105 kg 111,54 110,87 111,25 111,48 111,32 111,31

Expédition % 91,5 96,0 92,0 92,3 91,8 92,7

IEE 30-130 kg 240,23 238,17 237,58 236,93 235,68 240,83

Tableau 2Les cinq meilleurs résultats provinciaux en pouponnière en 2014

1 2 3 4 5

Coopérative La Coop des Bois-Francs

Groupe Dynaco

Groupe Dynaco

Groupe Dynaco

La Coop Comax

Ferme Ferme Porcilait

Ferme Claudia

Ferme Athanase

Ferme Côte des Sables

2000

Les Sillons Beauregard

Moyenne des cinq meilleurs

Poids à l’entrée kg 5,86 5,91 6,04 5,99 7,39 6,06

Poids à la sortie kg 28,99 32,90 32,02 31,72 32,14 31,70

GMQ tech. g 532 549 525 522 544 534

C.A. tech. 1,47 1,48 1,47 1,46 1,52 1,48

GMQ tech. 6-30 kg g 542 533 513 512 509 523

C.A. tech. 6-30 kg 1,48 1,45 1,45 1,45 1,48 1,46

Pertes % 1,55 1,94 1,71 2,04 1,91 1,84

IEP 6-30 kg 145,3 141,2 138,0 133,4 130,7 138,5

RÉSULTATS EN POUPONNIÈRE (IEP)Les résultats sont standardisés de 6 à 30 kg. Le groupe comprend des pouponnières de réseaux ainsi que des pouponnières de naisseurs-finisseurs dont nous sommes certains du poids de transfert en engrais-sement. Le groupe des 25 % supérieurs a un gain moyen quotidien (GMQ) de 503 g et une conversion alimentaire de 1,48. Le tableau 2 montre les cinq meilleurs résultats en pouponnière.

RÉSULTATS EN ENGRAISSEMENT (IEE)Standardisés de 30 à 130 kg, les résultats montrent une amélioration constante pour la conversion alimentaire, le GMQ et la mortalité. La moyenne de conversion alimentaire technique de 30 à 130 kg des 25 % supérieurs est de 2,68. Les résultats des 10 meilleurs IEE sont présentés au tableau 3.

RÉSULTATS SEVRAGE-VENTE (IESV)Le tableau 4 présente les cinq meilleurs résultats standardisés de 6 à 130 kg. Ces élevages comprennent des naisseurs-finisseurs ainsi que des bandes sevrage-vente de réseaux de production.

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35COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

Tableau 4Les cinq meilleurs résultats provinciaux en sevrage-vente en 2014

1 2 3 4 5

Coopérative La Coop des Appalaches

La Coop Unicoop

La Coop Unicoop

La Coop Unicoop

La Coop des Appalaches

Ferme Élevages Gosford

Ferme Audet et frères

Ferme Abénakis

Ferme Rocie

Ferme Hélène et Alain Fortier

Moyenne des cinq meilleurs

Poids à l’entrée kg 6,46 7,55 6,56 6,48 6,13 6,47

Poids à la sortie kg 131,0 132,7 131,9 132,2 130,7 131,4

GMQ tech. g 822 836 783 774 766 793

C.A. tech. 2,48 2,54 2,49 2,53 2,43 2,48

GMQ tech. 6-130 kg g 816 818 775 767 764 787

C.A. tech. 6-130 kg 2,47 2,49 2,46 2,50 2,42 2,46

Indice moyen 111,2 111,1 111,8 111,0 110,9 111,16

Expédition % 93,0 93,9 97,9 92,3 88,5 92,3

Pertes % 3,1 2,6 3,3 3,0 5,6 3,9

IESV 6-130 kg 220,1 219,6 217,2 211,7 208,9 214,9

Tableau 5Trois meilleurs résultats provinciaux en naisseur-finisseur en 2014 (meilleurs 10 %)

1 2 3

Coopérative Groupe Dynaco

La Coop Seigneurie

La Coop Seigneurie

Ferme Ferme Roland Morneau

Ferme St-Noël

Ferme Pierre Boisvert

Moyenne des trois meilleurs

Poids à l’entrée kg 6,00 7,99 8,03 6,87

Poids à la sortie kg 132,90 127,86 124,64 129,99

GMQ tech. g 762 795 822 782

C.A. tech. 2,46 2,49 2,48 2,47

GMQ tech. 6-130 kg g 760 776 806 774

C.A. tech. 6-130 kg 2,43 2,50 2,52 2,46

Indice moyen 111,57 111,44 111,49 111,53

Expédition % 97,29 88,32 81,32 91,81

Pertes % 4,37 4,40 5,31 4,60

Sevrés/truie prod. Nbre 28,19 27,92 26,02 27,62

IENF 6-130 kg 298,7 289,1 281,4 292,8

L’auteurJean Tanguay, agronome Coordonnateur des évaluations économiques Production porcine, Olymel s.e.c. [email protected]

RÉSULTATS NAISSEUR-FINISSEUR (IENF)Cet indice présente les meilleures perfor-mances de productivité couplées avec les meilleures performances économiques en engraissement. Le tableau 5 montre les trois meilleurs résultats naisseur-finisseur (IENF).

La comparaison entre les élevages est très importante. Elle permet de se fixer des objectifs réalistes.

À partir de ses résultats Winporc, chaque producteur devrait prendre le temps de se fixer des objectifs pour l’année qui vient avec l’aide de son expert-conseil La Coop. Une fois des objectifs réalistes définis, il faut mettre en place une straté-gie et un échéancier précis pour y arriver. Votre expert-conseil est la personne la mieux placée pour vous aider dans cette démarche. Il faut veiller à ne pas laisser échapper d’occasions d’améliorer ses per-formances et ses résultats économiques. Après une excellente année, les produc-teurs porcins retombent dans une année où ils sont presque sur le point de recevoir de l’ASRA qui, elle, a subi de grandes compres-sions. Il faut donc continuer d’être à l’affût de toutes les améliorations possibles.

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Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractèresMonsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation des produits commercialisés a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ce produit ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ce produit. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship.

VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les cultures Roundup ReadyMD possèdent des gènes qui leur confèrent une tolérance au glyphosate, l’ingrédient actif des herbicides RoundupMD pour usage agricole. Les herbicides RoundupMD pour usage agricole détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. La technologie de traitement de semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. Acceleron et le logoMD, AcceleronMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, GenuityMD, JumpStartMD, Refuge Intégral et le logoMD, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 RendementMD, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, RoundupMD, SmartStax et le logoMD, SmartStaxMD, TransorbMD, VT Double PROMD et VT Triple PROMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. VibranceMD et FortenzaMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD et VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Toutes les autres marques de commerce appartiennent à leur titulaire respectif.

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36 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

LA VIE EN BLEU AU PAYS DES BLEUETS

QUARANTE-QUATRE MINCES CALORIES, DEUX BÉNÉFIQUES GRAMMES DE FIBRES, DES MINÉRAUX ET VITAMINES POUR « TOMBER EN SANTÉ » ET UN EXTRAORDINAIRE POUVOIR ANTIOXYDANT. TOUT ÇA DANS 125 ML ! EST-IL POSSIBLE DE VIVRE DE BLEUETS ET D’EAU FRAÎCHE COMME LES SAGUENAYENS ET LES JEANNOIS ?

L’OPTIMISME S’INCARNE EN GÉRARD BARILGérard Baril, les yeux bleus, voit du bleuet partout. Ancien président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, il assume aujourd’hui la présidence de la Bleuetière coopérative Ticouapé, à Saint-Félicien (secteur de Saint-Méthode).

Gérard Baril cite Jacques Proulx, qui disait que « seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ». Le président de Ticouapé se désespère de l’effritement de la coopération dans certains secteurs de l’économie. Au nombre de 23 en 1964, il ne reste aujourd’hui que 10 coopératives de cueilleurs (25 % de la production), alors qu’elles étaient auparavant la norme et non l’exception. Appât du gain, indivi-dualisme et relations humaines scléro-sées corrompent la coopération, selon lui. L’homme écrit même dans ses mémoires, qu’il cogite depuis huit ans : « Je sais que voir grand sans voir l’être humain, c’est voir trop grand sans voir l’essentiel ».

Pessimiste, Gérard Baril ? Au contraire, il entrevoit des jours heureux pour les 1500 acres (610 ha) de sa bleuetière, qui regroupe 30 membres et dont les actifs sont quasi inexistants. « Nous préférons faire appel à des fournisseurs de services pour nos activités, dont le budget s’élève à 450 000 $ par année. Nous comptons sur une réserve équivalente pour les mau-vaises années. » Les mauvaises années ? Certainement pas 2014, car la bleuetière a produit 2 769 121 lb et 8 oz de bleuets !

BLEUET, BLUEBERRY, BLAUBEERE, ARÁNDANO, ブルーベリー

Voix gutturale et une réputation qui le précède ? Aucun doute : voilà Jean-Eudes Senneville ! « C’est un homme d’affaires exceptionnel », dit de lui Gérard Doucet, producteur et transformateur de bleuets du Saguenay. Jean-Eudes, qui a quitté l’ensei-gnement pour le petit fruit en 1973, com-mercialisait déjà des bleuets aux États-Unis à l’âge de 19 ans. Dans sa région, Monsieur Bleuet est omniprésent : d’abord dans ses bleuetières du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et du Nouveau-Brunswick, ensuite dans les quatre usines de congélation des Bleuets sauvages du Québec, consortium qu’il préside.

Jean-Eudes Senneville a ses antennes dans toutes les associations profession-nelles du fruit bleu. La conversation dévie inévitablement sur le bleuet en corymbe, habituellement confiné au marché frais, mais dont la surgélation – les platebandes traditionnelles du bleuet nain – est en essor actuellement, comme le soulignait Rémy Lambert, professeur de l’Université Laval, au dernier congrès de l’Association nord-américaine du bleuet sauvage.

Avec son milliard de livres produites sur le globe (Amérique du Sud, Mexique, États-Unis), le bleuet géant commence à mettre la pression sur le bleuet nain, dont la produc-tion avoisine 400 millions de livres. « Les deux productions sont en croissance, ce

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qui n’est pas négatif : la tarte s’agrandit, illustre M. Senneville, propriétaire des Bleuetières Senco. Le bleuet cultivé ouvre de nouveaux marchés. » Pour se démar-quer du gros, le petit bleuet mise, depuis quelques années, sur des certifications : biologique, sans intrant chimique ou mul-ticritère (AgroBoréal).

Le résidant de Saint-Félicien dirige, flanqué de son fils Jean-Pierre aux ventes et au développement des affaires, Les Bleuets sauvages du Québec, un consortium de vente composé de près de 50 actionnaires, dont huit coopératives, qui embauche 168 per-sonnes, commercialise les deux tiers de la production québécoise et tire des marchés intérieur et extérieur un chiffre d’affaires de 100 M $. Le site Internet de l’entreprise, traduit en anglais, en allemand, en espa-gnol et en japonais, offre une bonne idée des endroits où exporte l’entreprise : dans plus de 30 pays.

LE BLUES DU BLEUET

Marc-André Dumais n’est pas né, comme tout le monde, dans les choux, mais dans les bleuets, peigne ou tapette à la main pour récolter les bleuets de la forêt boréale. Tout jeune, l’homme d’Albanel allait les cueillir en famille après la traite matinale, pieds nus dans l’aube pour ne pas user sa seule paire de chaussures, qu’il gardait propre pour l’école – fierté de Bleuet –, un moyen de subsistance pour la famille… Aujourd’hui, l’entrepreneur possède quelques paires de bottes, qu’il enfile pour arpenter ses belles bleuetières séparées de brise-vents parfois plantés, parfois naturels.

« Le bleuet, dans le fond, c’est seule-ment trois mois par année », se réjouit l’homme de 66 ans, pas encore mûr pour la retraite. « Un mois de désherbage au printemps, un mois de récolte à l’été et un mois de fauchage à l’automne. » À ses

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1 « The blueberriest blueberry », proclame l’Association nord-américaine du bleuet sauvage sur son site Web. Avec leur bleu profond, les bleuets sauvages, « les plus bleus des bleuets », contiennent effectivement au moins deux fois plus de molécules antioxy-dantes que leurs cousins cultivés.

2 En bon ambassadeur du bleuet, Gérard Baril, président de la Bleuetière coopérative Ticouapé, offre bon an, mal an 75 généreux paniers à différents intervenants – politiciens, conseillers, professionnels de tous horizons – pour leur rappeler, par le ventre, que les bleuets font battre le cœur d’une région entière.

3 Ancien producteur de bovins de boucherie, Marc-André Dumais, de la ferme du même nom, se consacre maintenant à 400 acres (161 ha) de bleuetières, tout en déboisant et nivelant de nouvelles superficies.

4 Le Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, mené par Gervais Laprise, a planché l’an passé sur son plan stratégique jusqu’à l’horizon 2018. Au menu : concertation, marchés et activités de promotion et de recherche, rendues possibles par un prélèvement d’un demi-cent la livre, pour une cagnotte annuelle de 350 000 $.

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côtés, Gilles Asselin, de La Coop des deux rives, rigole, comme si Marc-André ne travaillait que trois mois dans l’année.

Quatre cents acres, une bagatelle !Même s’il a des actions dans les

deux entreprises de surgélation de sa région, Marc-André Dumais peste contre les prix qu’il obtient pour son produit. Des prix volatils, trop faibles. « Je ne pensais jamais voir un prix de 35 sous la livre en

2009. C’est le prix que j’obtenais quand j’avais 20 ans ! » Malgré ces aléas, le pro-ducteur continue de développer ses super-ficies en culture. « Je ne demande pas une fortune, juste ce qu’il faut pour continuer d’investir… et d’avoir de l’agrément. »

AS-TU TA DOSE DE VACCINIUM ?Qui connaît la dendrogéochimie ? Ni vous ni moi, mais parlons-en à Annick Doucet, spécialiste en la matière, où l’arbre est une station météo indicatrice de la pollution atmosphérique, accumulée dans ses cernes de croissance sur plusieurs décennies. Doctorat en poche, cette férue des sciences de l’environnement a laissé tomber une carrière scientifique prometteuse pour

un secteur qui l’est tout autant : le bleuet. Un parcours singulier qui a su impression-ner les juges de l’Ordre national du mérite agricole, qui ont décerné à Annick Doucet la mention de la relève féminine en 2014.

Il y a deux ans et demi, Annick était donc de retour au sein de Bleu & Boréal, filiale des Entreprises Gérard Doucet, qui comptent deux bleuetières à Saint-Honoré et une à Saguenay (secteur de Shipshaw), pour 1150 acres (465 ha) en production et un potentiel de plus d’un million de livres. À aujourd’hui 36 ans, la pétillante jeune femme mesure tout le défi qu’elle a décidé d’embrasser et qui se résume aisément : ajouter de la valeur aux bleuets par l’inno-vation. Après les universités, c’est mainte-nant au programme Émergence, de l’École d’entrepreneurship de Beauce, qu’Annick est inscrite, pour y acquérir de solides bases en gestion.

Les fruits de Vaccinium angustifolium – le bleuet sauvage nain, le plus bleu des bleuets – regorgent d’antioxydants et de nutriments, si bien que Bleu & Boréal s’est donné comme mission de les concentrer en une poudre vendue en vrac ou encapsulée. Après s’être engagée dans la surgélation

1 Plus de 99 % des bleuets sont récoltés mécanique-ment, notamment à l’aide d’un nez cueilleur. Une rare entreprise, la Ferme Michel Rivard et fille, à Saint-Ambroise, embauche encore une quarantaine de cueilleurs pour récolter manuellement 40 acres (16 ha) et percer le marché frais régional et montréalais, obtenant des prix 5 à 10 fois plus élevés pour des perles bleues d’une qualité irréprochable.

2 Devant la croissance exponentielle des exporta-tions de bleuets en corymbe dans le monde, « on ne peut pas reculer et il faut être plus efficace », juge Jean-Eudes Senneville, président de Bleuets sauvages du Québec et de Bleuetières Senco.

3 BrainBerry, une poudre de bleuets sauvages pure à 100 %, est un concentré des pigments de la peau du petit fruit, où les molécules actives se comptent en quantité infime par gramme. On obtient les mêmes bienfaits antioxydants qu’en consommant des fruits frais, assure la directrice de la transformation et des ventes de Bleu & Boréal, Annick Doucet.

4 Dominique Larouche, de Ferme JMDSL et Mégachiles Sauvages, exhibe un morceau de nid où résident les mégachiles, des insectes qu’il élève pour la pollinisation des bleuetiers. Derrière lui se trouvent les dômes bleus qui logent les mégachiles durant les beaux jours.

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des bleuets dans les années 1990 et avoir tâté de la deuxième transformation en cou-lis et confitures dans les années 1990-2000, l’entreprise s’est sentie prête pour la transformation 3.0.

Prochaine étape pour les Doucet : péné-trer les marchés canadien et d’exportation avec leurs poudres nutraceutiques, d’abord en se faisant la main aux États-Unis avant d’attaquer le marché asiatique – ils seront tellement en bonne santé, ces Japonais !

LAROUCHE ET LES RUCHESS’il ne fallait compter que sur le vent et les insectes indigènes – de plus en plus rares étant donné la vastitude des bleue-tières – pour que les fleurs des bleuetiers s’échangent du pollen et se fertilisent, les rendements seraient anémiques. Pour faire doubler ou tripler les rendements, la moitié des ruches du Québec déménagent donc au pays du bleuet en juin, après la floraison des pommiers plus au sud. Le nectar et le pollen des bleuetiers sont des sources d’une nourriture plus qu’abondante pour les colonies.

La pollinisation est le facteur le plus limitatif du rendement et le deuxième coût de production du bleuet (30 %) après la main-d’œuvre, révèle Dominique Larouche, de la Ferme JMDSL, qui en récolte entre

deux et trois millions de livres par année. Pas étonnant donc que ce résidant de Saint-Nazaire et ses associés aient investi 3 M $ dans des installations de reproduction, non pas d’abeilles (même s’ils élèvent 1100 ruches de butineuses), mais de méga-chiles, insectes naturalisés au Québec. « La pollinisation va devenir le nerf de la guerre, je le sens. Mes 130 millions de mégachiles sécurisent mes rendements et complètent bien le travail de l’abeille. »

Si l’abeille domestique est une espèce sociale, la mégachile est tout à fait soli-taire. Qu’importe, il l’héberge en groupe dans des panneaux alvéolés placés dans des dômes bleus disposés dans les bleue-tières lors des trois semaines que dure la floraison. Il transfère ensuite ces condos dans des champs de trèfle blanc pour lais-ser Megachile rotundata compléter son cycle de vie. Quand vient le temps pour l’insecte de bâtir des nids pour y déposer ses œufs, cette abeille découpeuse tronçonne des bouts de feuille qu’elle enroule et entasse dans les alvéoles avec du nectar et du pollen pour nourrir les larves en devenir. Les cocons, à l’automne, sont récoltés, entreposés, classés, inspectés, comptés et placés en chambre de croissance pour que démarre une autre saison, une autre géné-reuse récolte.

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AUGMENTER LES RENDEMENTS, UN ENJEU IMPORTANT

Le champ des possibles est vaste, mais Gilles Asselin, technologue, expert-conseil et directeur des opérations agricoles de La Coop des deux rives, s’y consacre un hectare à la fois. L’intensification des pratiques culturales profite aux propriétaires des bleuetières, qui peuvent compter sur les services de la coopérative de Normandin pour viser les optimums technicoéconomiques. « En 10 ans, nous avons doublé notre volume de vente d’engrais », révèle Gilles Asselin, qui ne vendait pas beaucoup d’azote, de phosphore, de potassium et de bore aux producteurs de bleuets avant le milieu des années 1990, pas plus que d’herbicide systémique et résiduel à base d’hexazinone (homologué en 1982), un incontournable pour éliminer les adventices et les arbrisseaux en régie « convention-nelle ». La coopérative, qui possède son propre pulvérisateur automoteur, offre donc un service d’épandage sur le territoire allant de Roberval à Péribonka. Depuis 2010, c’est au tour des maladies fongiques (tache septorienne et rouille) de se faire mener la vie dure, combattues par les fongicides offerts par Gilles Asselin et son équipe.

De l’autre côté du lac et au Saguenay se trouve le terrain de jeu de Richard Larouche, expert en bleuets à Nutrinor coopérative. Pour ce technologue, l’avenir est au bleu fixe : les nouvelles superficies aménagées sont en croissance lente, mais constante. « Exploiter de nouvelles bleuetières demande des investissements importants, mais rentables : plans et permis, déboisement, nivelage, désherbage, fertilisation, fauchage, le tout sur une période d’au moins huit ans avant d’obtenir une rentabilité », rappelle-t-il.

BLEUET NAISSANT

n Le bleuet est mis en valeur au royaume du Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis 1965, gracieuseté du programme fédéral Aménagement rural et développement agricole, du ministère de l’Expansion économique régionale de l’époque. Auparavant, le volume de récolte provenait essentiellement des bleuets en forêt, qui ne constituent plus que 10 % de la production québécoise, le reste venant des bleuetières aménagées sur des terres publiques (55 %) ou privées (45 %).

DES CHIFFRES, S’IL VOUS PLAÎT

n 69 millions de livres récoltées en 2014 au Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ), un record.

n 83 % des superficies québécoises de bleuetières aménagées se trouvent au SLSJ.

n 33 773 ha en culture au Québec, 16 880 ha récoltés en 2014.

n 400 producteurs de bleuets sauvages; 10 % des producteurs cultivent 75 % des superficies.

n 90 % des bleuets sont exportés hors du Québec.

LES FILLES AIMENT LE BLEUElles sont 11 femmes – agronomes, technologues, agroéconomiste, biologiste, personnel administratif – et elles assurent les services-conseils dans le bleuet, sous la gouverne de l’agronome Véronique Moreau, directrice générale du Club Conseil Bleuet, qui connaît bien les pratiques méconnues ou avant-gardistes :

• Pour fertiliser les plantes acidophiles que sont les bleuetiers (pH optimal de 4,6 à 5,2), on utilise des sources sulfatées d’engrais azoté et potassique. De plus en plus, on privilégie les zones de roulement pour les activités culturales.

• L’irrigation n’est pas encore répandue (1 % des surfaces), mais elle permet trois avantages : amoindrir l’impact des gels tardifs sur la floraison; apporter de l’eau aux sols légers des bleuetières lors de sécheresse; et fractionner les applications d’engrais solubles avant l’aoûtement, si leur rentabilité, encore incertaine, est validée.

• Le fauchage des bleuetières une année sur deux stimule la croissance de jeunes pousses porteuses de fruits. Conséquemment, les bleuetières ont une année de végétation, une année de fructification. La pratique du brûlage (généralement tous les six ans) demeure populaire et permet de parfaire le fauchage et de contrer les problèmes phytosanitaires. Les rhizomes du bleuet sont peu affectés par cette pratique particulière, qui n’est pas essentielle, juge Véronique Moreau.

• Quand les rhizomes peinent à coloniser tout l’espace, dont les buttons sensibles aux gels hivernaux et les zones de sol mince érodé, on doit restaurer, à l’automne, en épandant dans les zones dénudées des copeaux, de la sciure ou, mieux encore, des bouts de rhizomes mélangés à des résidus forestiers broyés. La propagation par bouturage et la transplantation sont des techniques en développement, encore économiquement incertaines.

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Sonichoix, Sonic et La Coop sont des marques de commerce de La Coop fédérée.

Le réseau des dépanneurs Sonichoix prend de l’ampleur avec 43 dépanneurs, dont 27 sont liés à une coopérative locale du réseau La Coop. Un nouveau projet, en développement avec La Coop Covilac, verra aussi le jour dans les prochains mois à Nicolet.

Le concept de dépanneur Sonichoix est de plus en plus reconnu par les coopératives et les propriétaires indépendants de dépanneurs. En offrant des carburants de qualité et un dépanneur de choix en région, ces installations contribuent au maintien de l¹économie régionale et de la qualité de vie des collectivités.

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DÉFANER LES POMMES DE TERRE,UN INCONTOURNABLE

POINTS CLÉS D’UN DÉFANAGE RÉUSSI,

UNE ÉTAPE SIMPLE, MAIS À NE PAS NÉGLIGER

POUR RÉCOLTER DES POMMES DE TERRE

DE QUALITÉ.

De prime abord, c’est drôle à entendre : défaner un champ de pommes de terre ! On passe pourtant l’été à être aux petits soins avec nos plants de pommes de terre. On les plante dans les meilleures conditions de sol. On leur apporte une fertilisation adé-quate. On tient à l’écart les mauvaises herbes et les maladies. Puis, tout à coup, bang ! Sans remords, on met fin à leurs jours. Vous vous doutez bien qu’on ne fait pas cela pour rien. Plusieurs éléments rendent cette opération incontournable. Revoyons certains d’entre eux, ainsi que les points clés d’un défanage réussi.

L’objectif premier du défanage (la des-truction des « fanes », soit les tiges et les feuilles) est d’avoir une récolte de qualité. La destruction des fanes permet de déta-cher plus facilement les pommes de terre des stolons. Ensuite, quand les fanes se dessèchent, leur volume est réduit consi-dérablement, ce qui facilite le travail de l’arracheuse. On diminue aussi le risque d’apparition de maladies en fin de saison. Enfin, on permet à la peau des tubercules de se solidifier. On obtient ainsi de belles pommes de terre à la récolte.

Habituellement, on procède au défanage deux à trois semaines avant la récolte. Une période plus courte ne permettra pas à la peau de se solidifier adéquatement. Rappelons que lors du remplissage du tubercule, durant la saison, la peau « flotte » sur la chair de la pomme de terre. C’est pour cette raison qu’elle s’arrache si faci-lement avec le doigt. Ce n’est qu’à la sénes-cence ou à la mort du plant qu’elle va se coller au tubercule et durcir. En plus d’avoir belle apparence, une peau qui reste intacte à l’arrachage protège la pomme de terre contre les maladies.

Pour défaner les pommes de terre, on peut employer le Reglone, un produit bien connu. Il s’agit d’un herbicide de contact, non systémique. Pour obtenir un défanage complet, il doit atteindre l’ensemble des feuilles et des tiges. Un bon volume d’eau favorisera l’entrée du produit dans le feuil-lage. Il est également possible de rouler le champ au préalable pour exposer l’inté-rieur du feuillage. Utilisez un équipement approprié pour ne pas défaire les buttes et exposer les tubercules. En outre, l’effi-cacité du Reglone semble améliorée lors

TEXTE DE STÉPHANE PERREAULT, AGRONOME

L’auteurStéphane Perreault, agronomeConseiller spécialisé en pommes de terre et petits fruitsLa Coop fédéré[email protected]

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de conditions nuageuses ou à la tombée de la nuit. Avec ce produit, on appliquera un dernier fongicide, afin de maintenir la protection contre les maladies jusqu’au dessèchement complet des plants.

La vitesse du défanage a elle aussi son importance. La mort des plants doit se faire de façon graduelle sur plusieurs jours. Par exemple, dans le cas du Reglone, il est préférable de traiter les champs deux fois à petite dose, en espaçant les doses de quatre à six jours, plutôt qu’une seule fois à grosse dose. On permet alors aux tubercules de compléter la conversion des sucres en amidon. Une plus grande quan-tité d’amidon permet d’accroître le poids spécifique et d’obtenir une belle couleur lors de la friture. Un défanage trop rapide, qu’il soit chimique (surdose de défanant) ou mécanique (hachage des plants), peut accroître le niveau de sucres et favoriser le brunissement du talon.

Le brunissement du talon est toujours une crainte à la récolte. Ce problème est causé par une combinaison de facteurs. Une mort trop rapide des plants est l’un d’eux, en particulier s’il s’agit de plants immatures. Toutefois, les symptômes seront accrus s’il y a des conditions de

sécheresse lors du défanage. Il est alors préférable de retarder le traitement jusqu’à la prochaine pluie ou d’irriguer avant de l’effectuer.

On est maintenant prêt pour la pro-chaine étape : l’arrachage. Mais ce sera pour un autre article. Bon été, et au plaisir de vous croiser au champ !

Brunissement du talon

AFFAIRES AGRICOLES |

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ENERSILE DUODU NOUVEAU DANS LA GAMMEDES CONSERVATEURS D’ENSILAGE

TEXTE DE BRIGITTE LAPIERRE, AGRONOME

ON NOTE, CES DERNIÈRES ANNÉES, L’UTILISATION CROISSANTE DE PRODUITS COMPORTANT UNE COMBINAISON D’ESPÈCES DE BACTÉRIES. LE NOUVEL INOCULANT ENERSILE DUO N’Y FAIT PAS EXCEPTION.

Enersile Duo*, lancé par La Coop fédérée en février dernier, est offert pour la récolte des ensilages de maïs de 2015. Enersile Duo est composé de trois espèces distinctes de bactéries et de souches exclusives : Lactobacillus buchneri (bactéries hétérofermentaires) ainsi que Lacto­bacillus plantarum et Enterococcus faecium (bactéries homofermentaires).

Dans le numéro de mai-juin 2014 du Coopé­rateur, un article expliquait bien la différence entre ces deux types de bactéries. Voici un bref rappel : les hétérofermentaires, grâce à leurs produits de fermentation, assurent que les ensi-lages ne chauffent pas lorsqu’ils sont exposés à l’air, tandis que le seul produit de fermentation provenant des homofermentaires (l’acide lac-tique) permet, en abaissant le pH rapidement, de préserver la matière sèche et ainsi de dispo-ser d’un ensilage de meilleure qualité. On voit donc l’avantage de combiner bactéries homo-fermentaires et hétérofermentaires : on obtient un ensilage de très haute qualité, qui ne chauffe pas lorsqu’il est exposé à l’air. Cependant, le mélange des deux ne donne pas tout le temps ce résultat. Il est effectivement très difficile de prévoir comment ces deux types de bactéries se comporteront en présence l’un de l’autre. Il est

donc nécessaire de faire des études pour déter-miner la compatibilité des espèces et prouver l’efficacité de cette combinaison sur l’ensilage.

LA RECHERCHEL’objectif de notre recherche scientifique était d’évaluer l’effet de l’additif Enersile Duo sur la stabilité aérobie du maïs-ensilage et sur l’inhi bition de la croissance des levures. Le maïs-ensilage a été récolté dans une ferme commerciale de Saint-Nicolas. Les deux hybrides utilisés étaient l’Elite 20T06 et l’Elite 12E25.

La récolte a été effectuée le 7 octobre 2011, avec une fourragère automotrice. La teneur en matière sèche était alors similaire pour l’ensilage traité et le non traité. Une « Göweil maize bale wrapper » a servi à confectionner huit balles non traitées, puis huit balles traitées (voir la photo). Les balles ont été entreposées à la ferme et échantillonnées le 12 janvier 2012 par la même équipe qui était sur le terrain lors de la récolte. Des échantillons d’environ six kilos, prélevés sur chaque balle, ont été placés dans des glacières de styromousse. Ces dernières ont été immédiatement transportées à la ferme du Centre de recherche en sciences ani-males de Deschambault (CRSAD), puis déposées dans un local à température contrôlée.

L’auteureBrigitte Lapierre, agronomeConseillère spécialisée en plantes fourragères, conservateurs d’ensilage et céréalesLa Coop fédéré[email protected]

*ENERSILE est une marque de commerce de La Coop fédérée.

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STABILITÉ AÉROBIE DE HUIT ÉCHANTILLONS TRAITÉS ET NON TRAITÉS D’ENSILAGES DE MAÏS EXPOSÉS À L’AIR, À LA TEMPÉRATURE DE LA PIÈCE PENDANT 16 JOURS (HYBRIDE ELITE 20T06)

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ANALYSES DE LABORATOIRE POUR L’HYBRIDE 12E25 AU JOUR 1 (À L’OUVERTURE DES BALLES)

Analyse chimique

(base de 100 % de matière sèche)

Analyse à l’infrarouge (base de 100 % de matière sèche)

pHMatière sèche

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Acide lactique

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Acide acétique

( %)

Acide butyrique

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DUO** 3,83 b 32,9 a 4,06 a 0,60 a 0,15 a

* Ensilage non traité ** Enersile Duo1 Les données suivies d’une même lettre ne sont pas différentes sur le plan statistique. Source : La Coop fédérée Sur le plan statistique, le pH de l’ensilage traité (3,83) est significativement plus bas que celui de l’ensilage non traité (4,00), ce qui confirme l’effet des bactéries lactiques.

LES RÉSULTATSLa température de l’ensilage non traité a dépassé de 2 °C la température ambiante après 8 jours, alors que pour l’ensilage traité, il a fallu 13,8 jours pour atteindre ce seuil. La différence entre les deux trai-tements, en matière de stabilité aérobie, est très significative (p<0,0001). (voir le graphique).

Des résultats similaires en matière de sta-bilité aérobie ont été obtenus avec l’hybride Elite 12E25 (voir le tableau). Pour les acides de fermentation (base M.S.), la teneur en acide acétique n’est pas différente pour les deux ensilages (0,66 % pour l’ensilage non traité et 0,60 % pour le traité). Il en est de même pour l’acide butyrique (0,08 % com-parativement à 0,15 %). Par contre, Ener-sile Duo a entraîné une production d’acide lactique beaucoup plus importante pour le traité (4,06 %) comparativement au non traité (2,91 %) (voir le tableau).

La croissance des levures est considérable-ment différente dans les deux ensilages. On remarque qu’elle a été inhibée dans l’ensilage traité (6 UFC/g), mais pas dans le non traité (53 426 UFC/g).

Des résultats similaires en matière de pH, d’acides de fermentation et de croissance des levures ont été obtenus avec l’hybride Elite 20T06.

Le traitement avec Enersile Duo amé-liore de façon importante la stabilité aéro-bie du maïs-ensilage en plus d’inhiber

la croissance des levures de manière significative. Grâce à cette nouvelle formulation, les producteurs agricoles profiteront d’avancées technologiques.

On ajoute parfois des enzymes aux inoculants d’ensi-lage. Ces enzymes comprennent les cellulases, hémicellulases et amylases, qui aident à décompo-ser respectivement la cellulose, l’hémicellulose et l’amidon. En théorie, elles décomposent la fibre et l’amidon plus vite que la normale et peuvent donc fournir un substrat initial supplémentaire pour aider les bactéries à fermenter. Les résultats de recherche à ce sujet sont mitigés, et souvent la quantité incluse dans le produit est insuffisante pour donner les résultats escomptés. Le coût et l’effi-cacité devraient toujours être les premiers facteurs à considérer lors du choix d’un inoculant.

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Selon le stade de croissance, la plante requiert des éléments différents et en quantités variables (voir l’exemple des poivrons, gra-phique 1, page 47). Il est toutefois primordial de considérer certains facteurs pour optimiser l’efficacité de cette technique. La fertigation n’est profitable que si elle est bien gérée.n L’eau utilisée pour la fertigation doit être fil-

trée pour être exempte de particules qui pourraient boucher les orifices. On préconise habituellement l’utilisation de filtres qui peuvent retenir des particules 10 fois plus petites que la grosseur des orifices des gout-teurs. Il serait par ailleurs avantageux d’effec-tuer une analyse de l’eau pour connaître sa teneur en calcium. Si celle-ci est très élevée, elle pourrait causer des précipitations au contact de certains fertilisants. Ces précipi-tations auraient pour effet d’obstruer les tuyaux. Bien sûr, d’autres facteurs sont à considérer, tels que le pH, la salinité et la dureté de l’eau. Ceux-ci doivent être pris en compte pour assurer une bonne croissance

de la plante, mais n’affecteront pas la fertiga-tion elle-même.

n Les fertilisants sont eux aussi une part importante de la nutrigation. Il faut bien connaître leur compatibilité, pour décider soit de les appliquer un à un (en n’oubliant pas de bien rincer la tuyauterie entre les injections), soit de les combiner. Il existe plusieurs tableaux de compatibilité. Dans le cas où des produits incompatibles – tels que sulfates, phosphates, calcium et magnésium – seraient injectés ensemble, la totalité du réseau pourrait être affectée, ce qui néces-siterait un nettoyage complet.

n La quantité est un autre facteur important (grammes de fertilisant par litre d’eau et volume d’eau par mètre cube de sol). Dans un premier temps, notez que certains engrais se solubilisent mieux que d’autres. La qualité du produit y est pour quelque chose, mais les propriétés physiques sont indéniables. Par exemple, le nitrate de potas-sium possède une solubilité très faible de 1:8 (1 kg de fertilisant pour 8 litres d’eau). Les nitrates de calcium, quant à eux, sont beau-coup plus solubles (1:1). Assurément, tous ces produits se solubilisent plus facilement dans l’eau chaude. Par contre, certains fertilisants, en se solubilisant, captent la chaleur de l’eau. Il en résulte une eau plus froide, dans laquelle il est plus difficile de dissoudre ces éléments. Plus concrètement, il faut s’assurer d’avoir un réservoir d’eau suffisamment grand pour pouvoir y mettre les kilos de fer-tilisants nécessaires. Deuxièmement, com-ment déterminer le temps d’opération adéquat pour s’assurer de fournir les élé-ments souhaités sans les lessiver ? Tout dépend des besoins en eau de la culture :

LA FERTIGATION,DE PLUS EN PLUS PRATIQUÉE

LA FERTIGATION A FAIT SES PREUVES ET PERMET D’ACCROÎTRE LES RENDEMENTS DE FAÇON IMPORTANTE. CETTE TECHNIQUE CONSISTE À APPORTER DES ÉLÉMENTS FERTILISANTS

DANS LA ZONE RACINAIRE DE LA CULTURE AU MOMENT DE L’IRRIGATION.

TEXTE DE CHRISTINE BOURBONNAIS, T. P., CONSEILLÈRE EN PROTECTION DES CULTURES ET ENGRAIS SPÉCIALISÉS

Figure 1DISTRIBUTION DE L’EAU DE FERTIGATION DANS LE SOL EN FONCTION DE SON TYPE

Sol sablonneux Sol moyen Sol lourd

Le type de sol influe sur la vitesse à laquelle l’eau descend ainsi que sur sa répartition latérale.

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| AFFAIRES AGRICOLES

Page 47: Coopérateur | Juillet-août 2015

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puisque certains types de plants évaporent l’eau plus rapidement, ils auront besoin d’une plus grande quantité d’eau que les cultures qui l’évaporent très lentement. Ensuite, il faut tenir compte du stade de développement de la plante, des conditions météorologiques et du type de sol (voir la figure 1 et le graphique 1).

n La qualité des produits fertilisants demeure un gage de réussite pour la fertigation. Il est capital d’employer des engrais de qualité, complètement solubles et ne contenant pas d’impuretés. Les engrais de notre fournisseur Van Iperen International (voir la figure 2) sont très bien absorbés par la plante et corres-pondent entièrement aux critères susmen-tionnés. Leur portfolio comprend l’ensemble des éléments dont une plante peut avoir besoin en cours de croissance. Ces produits sont fabriqués aux Pays-Bas, selon des stan-dards extrêmement rigoureux. De plus, notre partenariat avec ce fournisseur nous permet d’avoir accès à l’expertise mondialement reconnue des Néerlandais en matière d’en-grais solubles.

En conclusion, là où la possibilité et la rentabi-lité le permettent, la fertigation est le meilleur moyen de combler les besoins des cultures au moment opportun. Elle est d’autant plus efficace qu’elle est appliquée directement dans la zone racinaire. Toutefois, il est primordial de consulter

un spécialiste pour établir les besoins de la culture selon le stade végétatif et pour connaître les facteurs limitant la bonne utilisation de cette technique, tels ceux énumérés ci-dessus.

Graphique 1COURBES D’ABSORPTION DES NUTRIMENTS DANS LE POIVRON

8

7

6

5

4

3

2

1

00 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 Jours après le semis

NP205

K2O

Abso

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g/ha

)Source : Haifa Chemicals Ltd

Figure 2SOLUBILISATION DES ENGRAIS EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE DE L’EAU

47COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

Rendez-vous sur le site www.cooperateur.coop pour notre reportage photo sur les étapes de la fertigation.

Page 48: Coopérateur | Juillet-août 2015

48 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

Cette cinquième édition était princi palement axée sur les perspectives du marché et sur les nouvelles façons d’exploiter les propriétés de la canneberge, souligne Monique Thomas, directrice générale de l’APCQ. « La demande de produits qui ont une valeur santé est en augmentation, et les habitudes alimen-taires des nouvelles générations renforcent cette tendance », se réjouit-elle. En effet, malgré la popularité des livres de recettes et des émissions de cuisine, beaucoup de jeunes ne cuisinent pas et mangent sur le pouce plusieurs fois par jour. « La canne-berge s’insère bien dans cette tendance au snacking », observe-t-elle.

Un autre volet du congrès était consacré à la recherche culturale. Des agronomes ont présenté les résultats de leurs plus récents travaux sur les méthodes de pulvérisation, la biodiversité des polli-nisateurs et la lutte intégrée contre les ravageurs.

Le congrès s’est terminé par un panel des transformateurs. Chacun y a présenté sa vision de l’industrie. Le directeur général de Citadelle, Martin Plante, en a aussi profité pour démontrer la complémentarité de la canneberge, du sirop d’érable et du miel et parler de leur intégration au sein de sa coopérative, rapporte Monique Thomas.

Témoignant de leur sens de l’inno-vation et du potentiel de croissance du marché de la canneberge, tous les transfor mateurs ont conclu leur inter-vention en confirmant leur intention de lancer de nouveaux produits au cours de la prochaine année.

Les exposés de la plupart des conférenciers du congrès 2015 sont consultables sur le site Web de l’APCQ : http://bit.ly/1ID3eSr. Voici un résumé de ceux du volet Marché et tendances.

GESTION DE L’OFFRE DANS LA CANNEBERGE ?

Professeur titulaire au Collège de gestion et d’économie de l’Université de Guelph (Ontario), Sylvain Charlebois est venu parler de la pertinence pour le secteur de la canneberge de se doter ou non d’un système de gestion de l’offre. « Essentiellement, il conclut que le mandat de l’APCQ devrait être de trouver des façons d’augmenter la demande, pas de contrôler l’offre », résume Monique Thomas. Pour appuyer ses propos, ce spécialiste des politiques agricoles a cité l’exemple du blé, où l’élimination des quotas a entraîné un accroissement à la fois de la production et des ventes pour les producteurs canadiens. Il a également mentionné le cas du sirop d’érable, où les États-Unis gagnent des parts de marché, tandis que le Québec en perd.

UNE MINE D’OR !

La tendance étant aux aliments santé, aux superaliments, aux aliments fonctionnels, aux aliments biologiques et à l’achat local, la table est mise pour la canneberge, a souligné JoAnne Labrecque dans son exposé. Selon cette docteure en marketing de HEC Montréal, le Québec serait assis sur véritable une mine d’or, la canneberge n’ayant pas encore connu sa pleine expansion. Dans ce contexte, la spécialiste a vivement encouragé les producteurs de canneberge à produire des campagnes de publicité génériques, à l’image de celles sur le porc et les fromages du Québec.

PERSPECTIVES DE CROISSANCE

Au bénéfice des participants, le directeur général du Comité de commercialisation de la canneberge des États-Unis (Cranberry Marketing Committee, ou CMC) a dressé un portrait global du marché de la canneberge en Amérique du Nord. « Scott Soares nous a fait la démonstration que même si l’industrie génère des surplus, les ventes augmentent dans différents pays », rapporte Monique Thomas. Selon le gestionnaire, les perspectives de croissance sont excellentes pour les prochaines années, en particulier du côté du marché asiatique, où le CMC investit déjà de manière substantielle.

APPLICATIONS MÉDICINALES PROMETTEUSES

Professeure titulaire de nutrition à l’Université Laval, Hélène Jacques est venue présenter les résultats d’un essai clinique sur les humains d’un supplément comprenant des polyphénols extraits de la canneberge et de la fraise. Étalé sur six semaines, l’essai a révélé que ces extraits antioxydants amélioraient sensiblement l’action de l’insuline chez les sujets du groupe expérimental. Pour la chercheuse, ce résultat laisse entendre que la consommation de ces petits fruits pourrait réduire le risque de contracter un diabète de type 2. Les polyphénols de la canneberge pourraient aussi contribuer à maintenir une bonne santé buccale, concluent les travaux présentés par le professeur Daniel Grenier, du Groupe de recherche en écologie buccale de la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval. En plus de prévenir la formation de la plaque dentaire, ces polyphénols pourraient aider à soigner certaines pathologies parodontales. Selon ce spécialiste en microbiologie buccale, on pourrait bientôt voir apparaître des dentifrices, des rince-bouches et des gommes à mâcher contenant des molécules bioactives de canneberge. Il serait aussi pensable d’incorporer ces molécules à un dispositif de libération continue dans le traitement localisé de maladies comme la gingivite.

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

EN MARS 2015, L’ASSOCIATION DES PRODUCTEURS DE CANNEBERGES DU QUÉBEC (APCQ) A TENU SON CONGRÈS ANNUEL, SOUS LE THÈME DE LA CRÉATION DE TENDANCES. IL A RÉUNI QUELQUE 220 PARTICIPANTS : DES PRODUCTEURS DU QUÉBEC, DU NOUVEAU-BRUNSWICK ET DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE, DES CHERCHEURS, DES PARTENAIRES FINANCIERS, AINSI QUE LES PRINCIPAUX TRANSFORMATEURS DE CANNEBERGE D’AMÉRIQUE DU NORD, DONT CITADELLE, ATOKA, FRUIT D’OR, OCEAN SPRAY, DECAS, CLEMENT PAPPAS ET MARIANI.

CONGRÈS DE L’APCQ 2015

LA CANNEBERGE

| AFFAIRES AGRICOLES

Page 49: Coopérateur | Juillet-août 2015

49COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2015

ÉCONOMIELE PRIX DU LAIT EN MONTAGNES RUSSES

En mai dernier, plusieurs organisations agricoles du Québec (dont La Coop fédérée) ont fait front commun pour préserver l’intégralité de la gestion de l’offre dans le cadre des négociations du Partenariat transpacifique (PTP). La situation actuelle en Nouvelle-Zélande nous rappelle que les marchés internationaux des produits laitiers sont de véritables montagnes russes. Les producteurs néo-zélandais font face au plus faible niveau de prix en sept ans. À tel point que l’on prévoit que le cheptel diminuera de 50 000 vaches cette année, le déclin le plus sévère depuis 1992. Et malgré cette baisse de production, le USDA n’entrevoit pas de hausse de prix mondiaux. En effet, la demande chinoise, qui avait propulsé les prix des produits laitiers ces dernières années, devrait rester moribonde pendant plusieurs mois.

GESTIONSOUFFREZ-VOUS DE PROCRASTINATION ?Les conséquences de la procrastination (tendance « maladive » à remettre systématiquement certaines actions à plus tard) peuvent s’avérer fort importantes et peuvent toucher plusieurs aspects.Financier : On paie ses comptes trop tard, ce qui entraîne des frais d’intérêt; on sème deux semaines après les autres, ce qui engendre des pertes de rendement.Relationnel : On arrive en retard à tous ses rendez-vous, ce qui occasionne des conflits.Psychologique : On est anxieux parce que les tâches s’accumulent, et son estime de soi en souffre.Physique : On néglige de consulter un médecin pour des examens de routine, des problèmes de santé peuvent survenir.

Pour y remédier…Analysez les coûts-bénéfices –Pensez à tous les côtés positifs qu’entraîne l’accomplissement de la tâche et à ce qu’il vous en coûte de remettre continuellement au lendemain.Faites un plan de travail –Définissez quels sont les buts que vous voulez atteindre. Séparez-les en petites étapes. Calculez le temps qui sera nécessaire pour parvenir à l’objectif fixé. Fixez-vous des échéanciers de début et de fin d’accomplissement de chaque étape.Prévoyez les obstacles –Dressez la liste des difficultés auxquelles vous vous heurterez dans la réalisation de ces tâches. Élaborez les stratégies que vous utiliserez pour les contrer.N’attendez pas que cela vous tente –Il est rare que l’on soit excité à faire quelque chose qui nous ennuie. Engagez-vous à le faire. La motivation vient avec l’action, et non l’inverse.Récompensez-vous –Accordez-vous une petite récompense lorsque vous aurez accompli la tâche. (www.pierrettedesrosiers.com)

AGRICOLERÈGLEMENTATION EN ONTARIO SUR LES NÉONICOTINOÏDES Malgré la forte opposition du secteur agricole, l’Ontario a adopté son règlement visant à réduire l’utilisation des semences de maïs et de soya traitées aux néonics. Sans aucun doute, ce règlement va entraîner des coûts et des risques, tant pour les producteurs agricoles que pour les fournisseurs. Dorénavant, les producteurs désirant semer des semences traitées devront suivre une formation en lutte intégrée, engager un conseiller spécialisé pour dépister les ravageurs ou quantifier les dommages et tenir des registres durant au moins deux ans. Aux yeux de nombreux spécialistes, le protocole de dépistage comporte de nombreuses failles sur le plan agronomique. Tout cela, dans un contexte où les bienfaits potentiels de ce règlement sur la santé des pollinisateurs sont encore incertains. En effet, selon Santé Canada, la science n’a pas encore établi si les semences traitées aux néonics avaient des effets à long terme sur les pollinisateurs.

TECHNOLOGIEUN PROTOCOLE POUR QUE LES ÉQUIPEMENTS AGRICOLES COMMUNIQUENT ENSEMBLE…Après plus de 20 ans d’effort et de collaboration, les constructeurs de matériel agricole du monde entier ont convenu d’utiliser ISOBUS comme protocole universel de communi-cation électronique entre tracteurs, équipements et ordinateurs. Ainsi, le langage d’une console de tracteur Massey-Ferguson, par exemple, sera compatible avec celui d’un pulvérisateur New Holland. Les fournisseurs d’application ou de tout autre outil, comme les systèmes GPS, devront aussi déployer les efforts nécessaires pour employer un langage commun vous permettant de tirer le maximum de vos données. Nous sommes encore loin d’une compatibilité totale entre tous les équipements que vous utilisez quotidiennement, mais cette entente est déjà un bon début.

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Imaginons un instant que les États-Unis se voient accorder un accès préférentiel au marché japonais, que le Canada n’aurait pas : les conséquences seraient funestes.

FAITS ET GESTES

JAMAIS SANS MON JAPONVINCENT CLOUTIER, AGRONOME, MBA, ÉCONOMISTE PRINCIPAL, LA COOP FÉDÉRÉE

[email protected]

IL Y A QUELQUES MOIS, le premier ministre

Harper a rappelé que le Canada devra faire

face à des « choix difficiles » dans le cadre du

Partenariat transpacifique (PTP). Intervention

d’une rare limpidité, qui a subitement dirigé

les projecteurs vers le méga-accord commer-

cial en devenir. L’état de la joute politique

entourant l’attribution de la Trade Promotion

Authority (TPA, de son p’tit nom fast­track) au

président Obama rajoute aux craintes des uns

et aux espoirs des autres.

Le consensus est large quant à la nécessité

de préserver intégralement la gestion de

l’offre dans le cadre de cette négociation.

Toute nouvelle brèche dans les barrières tari-

faires serait aussi inappropriée que malavisée.

Seulement, si PTP il y a, le Canada doit en être.

N’allons pas jusqu’à remettre en question la

pertinence de la participation du Canada à

ce genre d’entente.

Le gouverneur de la Banque du Canada,

Stephen Poloz, répète à qui veut l’entendre que

le potentiel de croissance de l’économie

canadienne réside principalement dans

l’exportation. Son prédécesseur, Mark Carney,

en avait aussi fait un cheval de bataille. Vrai

que les États-Unis sont et resteront encore

longtemps le principal partenaire

économique du Canada. C’est toutefois

dans la région de l’Asie-Pacifique que

s’obser veront, au cours des prochaines

décennies, les plus forts taux de

croissance. L’Afrique pourrait bien

prendre le relais ensuite. Gageons –

ou plutôt souhaitons – que les

responsables du programme

commercial canadien

y songent déjà.

Soit, les accords commerciaux sont essen-

tiels à la croissance économique canadienne.

Mais ils peuvent aussi faire mal. L’accord entre

le Canada et l’Europe en a déçu plus d’un, avec

l’importation éventuelle de plusieurs milliers

de tonnes de fromages supplémentaires, ce

qui grignoterait le déjà modeste potentiel de

croissance du marché intérieur. Si l’accord est

un jour mis en œuvre (second semestre de

2016 ?), ses effets se feront alors graduellement

sentir. À l’inverse, l’exemple de la Corée

illustre que l’absence d’accords commerciaux

peut aussi faire mal.

Il y a quelques années, les États-Unis ont

ratifié un accord avec la Corée qui a conduit

à la réduction de barrières tarifaires pour de

nombreux produits agricoles. Ce n’est que

tout récemment (1er janvier 2015) que le

Canada a réussi à faire de même. Consé-

quence : pendant des années, le porc cana-

dien n’y était pas compétitif et a été presque

exclu de ce marché pourtant lucratif. Le

parallèle avec le PTP est lourd de sens : le

Japon est un immense marché pour le porc

canadien, bien plus que la Corée. Imaginons

un instant que les États-Unis se voient accor-

der un accès préférentiel au marché japonais,

que le Canada n’aurait pas : les conséquences

seraient funestes. Le Canada ne peut rester

en marge de ce qui est devenu, ni plus ni

moins, une course aux accords commerciaux.

En agroalimentaire, les industries du porc, du

bœuf, des produits de l’érable, etc., ont besoin

de ces ponts commerciaux plus fluides avec

les zones du globe connaissant une forte

croissance de la demande.

Ratifier des accords permettant de

fluidifier les échanges, tout en fermant la

porte aux importations supplémentaires dans

les secteurs laitier et avicole : on en demande

beaucoup à nos négociateurs. Comme partout

ailleurs, finalement. Pour le Japon, la liste des

catégories de produits dits « sensibles » est

assez substantielle : riz, blé et orge, bœuf et

porc, produits laitiers, sucre et féculents –

il serait peut-être plus rapide de lister les

produits non sensibles. Ne soyons pas mal

à l’aise…

Page 51: Coopérateur | Juillet-août 2015

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