coopÉrateur | avril 2016

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AVRIL 2016 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES Producteur branché Fermes Belvache et la réseautique Volaille Aviscan, nouvel outil de gestion LES ROBOTS, POUR UNE RELÈVE TECHNO

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Page 1: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

AVRIL 2016 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Producteur branchéFermes Belvache et la réseautique

VolailleAviscan, nouvel outil de gestion

LES ROBOTS,POUR UNE RELÈVETECHNO

109681_Cooperateur_AVRIL16_couvert.indd 1 2016-03-24 16:38

Page 2: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

dossier : CCR-161009 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR161009_RAM_LDHD_2016 Février

115/03/16

100%titre : « RAM LDHD »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Coopérateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : Iz

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

NE JUGEZ UN HOMME QUE PAR SON CARACTÈRE.

ET SON CAMION.p p

q q

1 Selon le segment des gros camions d'Automotive News. Données basées sur les estimations de consommation de carburant sur route du programme ÉnerGuide 2015. Les méthodes d’essai utilisées sont celles du gouvernement du Canada. La consommation d’essence de votre véhicule varie selon vos habitudes de conduite et d'autres facteurs. Effi cacité allant jusqu’à 11,3 L/100 km (25 mi/gal) en ville et 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route pour le modèle Ram 1500 Quad Cab 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses. 2 Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d'ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (effi cacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 3 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 4 Longévité basée sur les données de IHS Automotive: Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2014, pour les années modèles 1988 à 2014, pour la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988. 5 Selon les données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur.

D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. C’est sans doute pourquoi le Ram détient le taux de fi délité le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur. Leurs

groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font fi gurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon WardsAuto.

Avec le Ram Heavy Duty, alimenté par son légendaire moteur turbo diesel CumminsMD, vous obtenez la meilleure capacité de remorquage de la catégorie3. Le Ram 1500 EcoDiesel est le seul camion diesel d’une demi-tonne

au pays et le camion pleine grandeur le plus écoénergétique de l’histoire au pays1. Voici deux arguments solides qui prouvent que le Ram les surclasse tous, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.

CAMIONRAM.CA

RAM HEAVY DUTY

LA GAMME DE CAMIONS LA

PLUS DURABLEAU PAYS4

LA GAMME LÉGENDAIREMOTEURTURBO DIESEL

CUMMINSMD

LÉGENDAIRE REMORQUE JUSQU’À

31 210 LB31 210 LBJUSQU’À 2 TONNES DE PLUS QUE LE F-3503

RAM 1500

AUSSI PEU QUE 8,0 L/100 KM SUR ROUTEPLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEQUE LE F-150 ECOBOOST2

LE TAUX DE

FIDÉLITÉLE PLUS ÉLEVÉ

PARMI TOUS LES CAMIONS5

CCR_161009_RamLDHD2016_QC_Yachting.indd 1 2016-03-15 9:45 AM109681_Cooperateur_AVRIL16-s.indd 2 2016-03-23 17:08

Page 3: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

3COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

VOTRE VIE VOS AFFAIRES

POUR LA MISSION LAITIÈRE

EN ONTARIO

SUCCÈS

Site Web : www.cooperateur.coop

Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine * For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

SOMMAIREÉDITION AVRIL 2016

AFFAIRES AGRICOLES26 Les robots de traite : pour une relève techno

32 Les Fermes Belvache et la réseautique, pas de panique !

35 À BON PORC Jean-Yves Lavoie*

36 Porc : Julien Santerre, un homme autonome

39 Nouveau fertilisant ASPIRE

41 Soya, la plus convoitée des cultures !

45 Acériculture : le SpectrAcer, pour une qualité de classement impeccable

AFFAIRES ÉCONOMIQUES47 Nouvel outil de gestion Aviscan

49 ZOOM VOS AFFAIRES

50 FAITS ET GESTES Vincent Cloutier*

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUS Ghislain Gervais*

6 MA COOP

10 Nouveau conseil d’administration de La Coop fédérée

12 Entrevue avec le nouveau président

14 PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

15 Mylène Beaudoin, administratrice engagée

16 Olymel fête ses 25 ans d’histoire

20 Les résultats d’Agropur

VIE AGRICOLE23 Les Lefevbre :

famille agricole de l’année

393632

FERMES BELVACHE ET LA RÉSEAUTIQUE

2315

26

Porc JULIENSANTERRE

Les Lefebvrefamille agricolede l’année

AspireMIEUX PROTÉGER POUR PLUS DE RENDEMENT

Mylène Beaudoinadministratrice engagée

dossier : CCR-161009 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR161009_RAM_LDHD_2016 Février

115/03/16

100%titre : « RAM LDHD »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Coopérateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : Iz

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

NE JUGEZ UN HOMME QUE PAR SON CARACTÈRE.

ET SON CAMION.p p

q q

1 Selon le segment des gros camions d'Automotive News. Données basées sur les estimations de consommation de carburant sur route du programme ÉnerGuide 2015. Les méthodes d’essai utilisées sont celles du gouvernement du Canada. La consommation d’essencede votre véhicule varie selon vos habitudes de conduite et d'autres facteurs. Efficacité allant jusqu’à 11,3 L/100 km (25 mi/gal) en ville et 8,0 L/100 km (35 mi/gal) sur route pour le modèle Ram 1500 Quad Cab 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmissionautomatique à 8 vitesses. 2 Comparaison selon les cotes de consommation de carburant sur route d'ÉnerGuide 2015 pour le modèle Ram 1500 4X2 HFE avec moteur V6 EcoDiesel de 3,0 L et transmission automatique à 8 vitesses (efficacité allant jusqu’à 8,0 L/100 km(35 mi/gal) sur route) et le Ford F-150 4X2 2015 avec moteur EcoBoost V6 et transmission automatique à 6 vitesses (efficacité allant jusqu’à 9,2 L/100 km (31 mi/gal) sur route). 3 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 4 Longévité basée sur lesdonnées de IHS Automotive: Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2014, pour les années modèles 1988 à 2014, pour la gamme complète de grands camions Ram, comparativement à celle des grands camions de la concurrence en service depuis 1988.5 Selon les données commerciales de tiers concurrents au Canada pour les années modèles 2008 à 2013 pour les camions neufs pleine grandeur.

D’un pare-chocs à l’autre, les camions Ram en disent long sur leur propriétaire. C’est sans doutepourquoi le Ram détient le taux de fidélité le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur. Leurs

groupes motopropulseurs sont conçus pour une puissance supérieure, et leurs habitacles ergonomiques et de conception de qualité les font figurer parmi les 10 meilleurs intérieurs selon WardsAuto.

Avec le Ram Heavy Duty, alimenté par son légendaire moteur turbo diesel CumminsMD, vous obtenez la meilleurecapacité de remorquage de la catégorie3. Le Ram 1500 EcoDiesel est le seul camion diesel d’une demi-tonne

au pays et le camion pleine grandeur le plus écoénergétique de l’histoire au pays1. Voici deux arguments solidesqui prouvent que le Ram les surclasse tous, quelle que soit la manière dont vous les évaluez.

CAMIONRAM.CA

RAM HEAVY DUTY

LA GAMMEDE CAMIONS LA

PLUS DURABLEAU PAYS4

LA GAMME LÉGENDAIREMOTEURTURBO DIESEL

CUMMINSMD

LÉGENDAIRE REMORQUE JUSQU’À

31 210 LB31 210 LBJUSQU’À 2 TONNESDE PLUS QUE LE F-3503

RAM 1500

AUSSI PEU QUE 8,0 L/100 KM SUR ROUTEPLUS ÉCOÉNERGÉTIQUEQUE LE F-150 ECOBOOST2

LE TAUX DE

FIDÉLITÉLE PLUS ÉLEVÉ

PARMI TOUS LES CAMIONS5

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4 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

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ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :www.cooperateur.coop/fr/abonnement

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 11,29 $/année (défrayé par la coopérative locale)

Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

CoopérateurC.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : [email protected]

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ÉLECTRONIQUEcooperateur.coop

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TO :

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PUIS

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CK

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroVincent Cloutier, Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Lucie Kablan, Pascal Labranche, François Labrie, Pascal Larose, Jean-Yves Lavoie, Colette Lebel, Céline Normandin, Stéphane Payette

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Bernard Diamant, Simon Fortin, Suzanne Turcot

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations Exposimage, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Luce Morin, Patrick Palmer, Pascal Rathé

Page couverture Luce Morin

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : [email protected] Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

VOLUME 45, NO 4 | AVRIL 2016

FILIÈRE PORCINERetour sur l’assemblée générale

QUI PREND MARI PREND PAYSElles venaient de la ville, mais l’amour les a menées à la campagne

À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

109681_Cooperateur_AVRIL16-s.indd 4 2016-03-23 17:12

Page 5: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

5COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

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ENTRE NOUS

LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ GHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

BONJOUR, je me présente : Ghislain Gervais, pro-

ducteur avicole et de grandes cultures de Saint-

Guillaume, au Centre-du-Québec, et depuis peu

votre nouveau président à La Coop fédérée.

Ceux qui me connaissent savent que c’est

avec fierté, humilité et confiance que j’ai accepté

de succéder à Denis Richard, qui a présidé aux

destinées de La Coop fédérée au cours des

13 dernières années.

Je salue d’ailleurs tout le travail accompli par

Denis Richard au fil des ans et tiens à vous assu-

rer de mon engagement à poursuivre l’œuvre

d’adaptation, de consolidation et d’affirmation

de La Coop fédérée et du réseau La Coop entre-

prise par ce dernier.

C’est avec fierté, donc, que j’accepte cet hon-

neur de présider le vaisseau amiral des coopéra-

teurs et des coopératives agricoles du Québec et

du Canada. Cette fierté, je la tire surtout de la

confiance que les délégués de mon territoire me

témoignent en me laissant les représenter au

conseil d’administration de La Coop fédérée.

Cette fierté, je la tire aussi de la confiance que

mes collègues du conseil d’administration m’ont

démontrée en me tendant les rênes et en m’of-

frant d’assumer les responsabilités qui découlent

de cette importante fonction.

C’est également avec humilité que j’accepte

ce poste. J’ai présidé aux destinées de ma coopé-

rative, La Coop Agrilait, pendant près de 15 ans,

et mon expérience au conseil d’administration

de La Coop fédérée à titre de premier vice-

président, au cours des deux dernières années,

m’a permis d’être au fait des enjeux et de l’am-

pleur de la tâche qui m’attend.

Et c’est finalement avec confiance que j’en-

tame ce mandat, parce que je sais que je pour-

rai compter sur la solidarité, l’expérience et la

compétence des administrateurs, des gestion-

naires et des employés de La Coop fédérée pour

mener avec succès notre entreprise vers son

100e anniversaire.

Vous avez été à même de constater, à la

lecture du dernier numéro du Coopérateur, que

La Coop fédérée a connu d’excellents résultats

l’an dernier, et je peux vous affirmer que ceux du

premier semestre s’annoncent également

fort intéressants.

Mais nous travaillons dans des secteurs d’ac-

tivité à forte volatilité, et il serait prématuré de

conclure que les résultats de l’exercice 2016

seront à l’image de ceux de 2015.

En 2016, conformément à sa planification

stratégique, La Coop fédérée devrait poursuivre

sa réorganisation en vue de sa prochaine crois-

sance, et ce, afin de s’assurer de maintenir sa

pertinence et une taille critique adéquate face à

la consolidation de ses concurrents.

La situation semble cependant plus préoccu-

pante pour plusieurs des coopératives qui com-

posent le réseau La Coop et qui peinent à dégager

des résultats propres à assurer leur pérennité. Il

faut se rendre à l’évidence : cette situation n’est

pas conjoncturelle et appelle à une réorganisation

du réseau.

La réflexion sur cette question, amorcée dans

le cadre de la planification stratégique du

réseau La Coop, se poursuit actuellement

avec les membres du conseil d’administra-

tion de La Coop fédérée ainsi qu’avec un

groupe de présidents et de directeurs

généraux du réseau.

Quelles que soient les solutions

qui seront proposées, il nous faudra

beaucoup de lucidité, d’ouverture,

de solidarité et de courage managérial

pour aller de l’avant et consolider, au

besoin, la présence coopérative dans nos

régions.

Si l’agriculture québécoise est relative-

ment prospère aujourd’hui, malgré les

limites de notre territoire agricole et nos

conditions climatiques nordiques, c’est

essentiellement par son approche collective,

qu’elle soit coopérative, syndicale ou gou-

vernementale.

Nos arrière-grands-pères en ont eu

assez de se faire organiser et ont plutôt

choisi de s’organiser. On ne peut renoncer

aujourd’hui à ce patrimoine centenaire et le

laisser s’étioler dans le confort de l’inaction.

Bon printemps !

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Page 6: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

6 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

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1FERMES BORÉALES : LA MATERNITÉ

DE FUGÈREVILLE MAINTENANT EN SERVICELes travaux de construction de la première maternité collective des Fermes boréales, à Fugèreville, sont presque terminés. Les instigateurs du projet, La Coop fédérée et Olymel, ont accueilli les premières truies dans ces installations le 3 février dernier. Les premiers porcelets, destinés aux membres de la Filière porcine coopérative au Québec, seront donc prêts à quitter la ferme dans le courant de l’été. Rappelons que chacune des cinq maternités collectives comptera 2360 truies et 10 verrats. Par ailleurs, les postes de quarantaine de Laverlochère et de Fugèreville accueillent leur deuxième cohorte de cochettes. Afin de s’assurer que les animaux introduits dans les maternités collectives sont exempts de maladie, deux anciens bâtiments d’élevage porcin ont été complètement rénovés pour accueillir les animaux

en quarantaine. Près de deux millions de dollars ont été investis pour remettre ces bâtiments en parfait état et les rendre conformes aux normes de bien-être animal (BEA). On y trouve actuellement 1000 femelles.

INAUGURATION DU SIÈGE SOCIAL

D’UNICOOPLa Coop Unicoop a procédé, le 21 janvier, à l’inauguration officielle de son tout nouveau siège social, maintenant situé sur la route Cameron, à Sainte-Marie. Étaient présents le conseil d’administration et les principaux dirigeants de la coopérative, ses partenaires d’affaires, les fournisseurs ayant participé à la construction du siège et les employés de son établissement commercial. Le nouvel immeuble de deux étages et d’une superficie de 1860 m2 (20 000 pi2) a été conçu pour offrir un environnement fonctionnel et optimal aux quelque 65 employés administratifs. Il comporte un espace locatif de

370 m2 (4000 pi2), actuellement disponible. Cet investissement de 4 millions $ favorisera le plein rayonnement de tous les secteurs d’activité de la coopérative. Considérée comme la phase 4 du projet de développement entamé à Sainte-Marie par Unicoop, cette nouvelle construction s’ajoute au centre de rénovation BMR, au dépanneur Sonichoix et à son lave-auto, ainsi qu’au garage New Holland, qui sont tous propriété de la coopérative.

Gaétan Vachon, maire de la Ville de Sainte-Marie; Richard Ferland, administrateur d’Unicoop et de La Coop fédérée; Denis Richard, alors président de La Coop fédérée; Julien Bélanger, président d’Unicoop; Gaétan Roger, chef de la direction d’Unicoop; Pierre Caron, directeur principal des affaires institution-nelles d’Unicoop; et Simon Leclerc, gérant de projet du Service immobilier d’Unicoop.

WEEDON ET DES CANTONS

UNISSENT LEURS FORCES Les membres de La Coop Weedon ont voté un projet de fusion avec La Coop des Cantons à l’occasion d’une assemblée extraordinaire qui

a eu lieu le 2 février à Weedon. Le 4 avril 2016 est la date retenue comme date d’entrée en vigueur de cette association. « En tant que coopérative, notre objectif a toujours été d’assurer des services de qualité aux membres et d’agir au mieux de leurs intérêts, a dit la présidente de La Coop Weedon, Dominique Therrien. C’est pourquoi le conseil d’administration est heureux que ces derniers aient suivi sa recommandation d’unir les forces de La Coop Weedon à celles de La Coop des Cantons. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour notre clientèle, qui sera encore servie dans la région. » Quant à La Coop des Cantons, elle s’engage à assurer les services qui étaient déjà offerts à la collectivité et aux membres de Weedon, « en plus de leur faire profiter au maximum du modèle d’affaires coopératif », a soutenu son président, Jean-Philippe Côté.Cette fusion n’entraînera la fermeture d’aucun point de service. Par ailleurs, tous les emplois sont actuellement maintenus.

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Page 7: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

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Page 8: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

8 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

Donnez-leur plus qu’un départ. Donnez-leur un NouVeau Départ.

Faites-vous tout le nécessaire pour leur donner une tête d’avance?

ILS COMMENCENT TOUS PETITS

www.nouveaux-departs.caZoetisMD est une marque déposée de Zoetis, utilisée sous licence par Zoetis Canada Inc. CALF JADP 01A 0315 F

Si jeunes, si petits, mais déjà pleins de promesses. Les veaux en santé aujourd’hui seront les vaches productives de demain. Le programme NouVeau Départ vise à donner une tête d’avance aux veaux en vous aidant à surveiller l’efficacité de votre programme de gestion du colostrum.

Visitez le www.nouveaux-departs.ca pour connaître les détails du programme et du protocole.

Consultez votre médecin vétérinaire pour en apprendre plus sur le programme NouVeau Départ.

M-2232_COAGRI_CalfStart_AD_PROD_FR.indd 1 2016-03-08 12:20 PM

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4 5RENCONTRE AVEC INVIVO

Au mois de février dernier, les gestionnaires de La Coop fédérée (notamment les responsables du Secteur des grains) et ceux de la coopérative française InVivo se sont rencontrés dans le but de créer une alliance dans le domaine de la commercialisation entre les deux organisations. Ce projet innovateur vise à positionner le secteur agricole coopératif québécois sur l’échiquier mondial, en partenariat avec le Groupe InVivo. InVivo Grains, dont le siège social est à Paris, commercialise annuellement plus de 10 millions de tonnes de grains. Un dossier à suivre.

Sur la photo : Simon Baillargeon, directeur général du Secteur des grains à La Coop fédérée, Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée, Stéphane Bernhard, directeur principal, InVivo Grains et Sam Nottle, directeur, InVivo Asie.

OLYMEL DÉCROCHE UN PRIX DUX 2016

À l’occasion de la quatrième édition du gala DUX, qui se déroulait à Montréal le 27 janvier dernier, Olymel s’est illustrée en remportant un prix DUX 2016 dans la catégorie Produit ou menu nouveau – Grande entreprise, pour sa gamme de produits Flamingo panés croustillants sans gluten et à faible teneur en sel. C’est la troisième fois, dans les quatre années d’existence des prix DUX, qu’Olymel est récompensée par ce programme, dont l’objectif est de reconnaître les initiatives des entreprises et organisations du secteur agroalimentaire qui contribuent à l’amélioration de l’état de santé de la population par l’alimentation. Ces produits de marque Flamingo comprennent notamment les filets, les lanières, les burgers et les croquettes de poulet, des produits lancés en avril 2015,

ainsi que les pépites XOXO, mises sur le marché en septembre dernier. L’équipe de recherche et développement d’Olymel a réussi à concevoir des produits sans gluten, croustillants et savoureux, offerts à un prix abordable. Ils ont une teneur en sodium 30 % plus faible que les autres produits de la marque et 64 % moindre que les produits de la concurrence dans la même catégorie. Cette gamme de produits a d’ailleurs été certifiée par l’Association canadienne de la maladie cœliaque.

Donna-Lynn Kovic, chef sénior, Innovation et Produits, Olymel; et Guylaine Lacroix, directrice R-D, Volaille transformée, Innovation et Emballage, Olymel.

DYNACO : 50 ANS D’HISTOIRE

COOPÉRATIVE !L’année 2016 marque les 50 ans de Groupe coopératif Dynaco et, pour l’occasion,

un livre sur la coopération agricole dans la Côte-du-Sud a été produit. On y raconte l’histoire de l’entreprise coopérative, depuis la formation des premières coopératives de beurrerie, à la fin des années 1930. Écrit par l’historien Jacques Saint-Pierre, cet ouvrage a été officiellement lancé à l’assemblée annuelle des membres, le 19 février dernier. Il est en vente au grand public depuis le 1er mars, sur le site www.dynaco.coop ou dans les centres de rénovation BMR Dynaco. Ce 50e anniversaire a aussi été souligné par un match de hockey qui s’est tenu au Centre Bombardier de La Pocatière, le dimanche 3 avril. Il opposait l’équipe Dynaco aux Anciens Canadiens. Une partie des profits de l’événement ont été remis au Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent.

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Page 9: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

Donnez-leur plus qu’un départ. Donnez-leur un NouVeau Départ.

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Si jeunes, si petits, mais déjà pleins de promesses. Les veaux en santé aujourd’hui seront les vaches productives de demain. Le programme NouVeau Départ vise à donner une tête d’avance aux veaux en vous aidant à surveiller l’efficacité de votre programme de gestion du colostrum.

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Page 10: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

10 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

| VIE COOPÉRATIVE

Ainsi, l’ensemble des postes étaient soumis à l’élection pour pourvoir 12 postes d’administrateur par scrutin territorial (deux postes par territoire). Deux autres postes sont pourvus par scrutin universel, soit un poste réservé à une administratrice et un autre à un administrateur d’une coopérative à voca-tion particulière ou de consommation. Cette nouvelle structure est donc composée de 8 territoires et de 15 membres. Le 15e membre est un administrateur externe, dont le man-dat sera renouvelable annuellement par les délégués de l’AGA.

La première rencontre du nouveau conseil d’administration s’est tenue dès le lendemain de l’AGA. On y a alors élu le comité exécutif (voir encadré à gauche).

TERRITOIRES ET COOPÉRATIVES

TERRITOIRE 1La Coop Agriscar, Coop Atlantique, Groupe coopératif Dynaco, La  Coop Langevin, La Coop Matapédienne, La Coop Purdel, La Coop St-Alexandre, La Coop St-Fabien et La Coop St-Hubert.

TERRITOIRE 2La Coop Alliance, La Coop des Cantons, La  Coop Compton, La  Coop Ham Nord, La Coop La Patrie, La Coop Lac-Mégantic – Lambton, La Coop Pré-Vert, La Coop St-Adrien-d’Irlande, La Coop St-Côme-Linière, Vivaco Groupe coopératif et La Coop Weedon.

TERRITOIRE 3Citadelle, coopérative de producteurs de sirop d’érable, La Coop Ile-aux-Grues, La Coop Parisville, La Coop Rivière-du-Sud, La Coop Seigneurie, La Coop St-Jacques-de-Leeds, La Coop St-Patrice et La Coop Unicoop.

Dans le cadre de sa 94e assemblée générale annuelle (AGA), qui avait lieu à Montréal le jeudi 25 février, La Coop fédérée a procédé à l’élection de son conseil d’administration selon la nouvelle structure de gouvernance adoptée à l’AGA 2015.

TERRITOIRE 4La Coop Agrivoix, La Coop des deux rives, Nutrinor coopérative, La Coop St-Ubald, La Coop Univert et La Coop Val-Nord.

TERRITOIRE 5La Coop Agrilait, La Coop Comax, La Coop Covilac, La Coop des Montérégiennes, La Coop Ste-Julie et La Coop Ste-Hélène.

TERRITOIRE 6La Coop AgriEst, La Coop Agrivert, La Coop Agrodor, La Coop Fermes du Nord, La Coop des Frontières, La Coop Gracefield, La Coop Profid’Or, La Coop St-Albert, La Coop Ste-Marthe et La Coop Uniforce.

TERRITOIRE 7 (COOPÉRATIVE À VOCATION PARTICULIÈRE, SCRUTIN UNIVERSEL)La Coopérative de Baie Ste-Anne Ltée, La Coopérative de Caraquet Ltée, La Coopérative Cartier Ltée, La Coop Chambord, La Coop Dupuy et Ste-Jeanne d’Arc, Énergies Sonic Rive-Nord, Filière porcine coopérative, Magasin Co-op de Havre-aux-Maisons, Société coopérative de Lamèque Ltée, La Coop Nominingue, Magasin CO-OP de Plessisville, La Coopérative de Rogersville Ltée, La  Coop Squatec, Coopérative de consommation de Saint-Alexis, La Coop Ste-Justine, Magasin CO-OP de Ste-Perpétue, Magasin CO-OP St-Gédéon, La Coopérative de St-Louis Ltée, La Coop St-Méthode, La Coop St-Pamphile, Coopérative de Saint-Quentin ltée, Magasin CO-OP de St-Samuel et Magasin CO-OP de St-Victor.

TERRITOIRE 8 (SCRUTIN UNIVERSEL)Un poste d’administratrice.

Ghislain Gervais, nouveau président de La Coop fédérée, est producteur avicole et de grandes cultures à Saint-Guillaume. Il siège depuis 2011 au conseil d’administration de La Coop fédérée, où il assumait les fonctions de 1er vice-président depuis 2014.

COMITÉ EXÉCUTIFn Présidence :

Ghislain Gervaisn 1re vice-présidence :

Luc Forget n 2e vice-présidence :

Muriel Dubois n 1er poste de l’exécutif :

Mathieu Couture n 2e poste de l’exécutif :

Benoit Massicotte Ghislain Gervais a donc été accueilli à titre de président de La Coop fédérée et de président du conseil d’admi-nistration, en remplacement de Denis Richard, qui occupait ces fonctions depuis 2003.

Nouveau conseil d’administrationTEXTE DE GUYLAINE GAGNON

La Coop fédérée

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Le Recensement de l’agriculture de 2016 se profile à l’horizon

Au début du mois de mai 2016, les exploitants agricoles canadiens auront l’occasion de participer à un dialogue national en remplissant le questionnaire du Recensement de l’agriculture.

Le Recensement de l’agriculture est la source la plus complète de données au niveau des collectivités. En puisant dans ces données, les décideurs sauront qu’ils agissent dans l’intérêt des agriculteurs, des collectivités agricoles et des exploitations agricoles de l’ensemble du Canada.

Les associations agricoles sont de grands utilisateurs des données du recensement et s’inspirent de ces renseignements au moment de formuler des demandes de politiques, de produire des travaux de communication et de sensibilisation, et d’effectuer des études de marché.

Pour en savoir plus, veuillez consulter le site Web de Statistique Canada à l’adresse suivante www.statcan.gc.ca.

Dans l’ordre habituel, 1re rangée : Benoit Massicotte, membre du comité exécutif (La Coop Univert – territoire 4); Muriel Dubois, 2e vice-présidente (La Coop Covilac – territoire 3); Ghislain Gervais, président (La Coop Agrilait – territoire 5); Luc Forget, 1er vice-président (La Coop Profid’Or – territoire 6); et Mathieu Couture, membre du comité exécutif (La Coop Alliance – territoire 2).

2e rangée : Gaétan Desroches, chef de la direction; Réjean Vermette (Filière porcine coopérative – territoire 7); François Drainville (La Coop Agrivert – territoire 6); Adrien Pitre (La Coop Matapédienne – territoire 1); Cathy Fraser (La Coop Univert – territoire 8); et Jean-François Harel, secrétaire général, développement durable, affaires coopératives.

3e rangée : Marc-André Roy (Vivaco Groupe coopératif – territoire 2); Patrick Soucy (La Coop Seigneurie – territoire 3); Richard Ferland (La Coop Unicoop – territoire 3); Normand Marcil (Nutrinor – territoire 1); Jean-François Pelletier (Groupe coopératif Dynaco – territoire 1); et Paul Noiseux, chef des finances.

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PROPOS RECUEILLIS PAR GUYLAINE GAGNON ET PATRICK DUPUIS, AGRONOME

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Ghislain Gervais

honoré,confiantet heureux

Plus jeune président de l’histoire de La Coop fédérée, Ghislain Gervais, 45 ans, veut tout mettre en œuvre pour favoriser le développement et la rentabilité des entreprises agricoles membres du réseau La Coop. Lors d’un entretien, quelques jours après sa nomination à ce poste, il nous a tracé les grandes lignes du parcours qu’il entend suivre pour y parvenir.

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D’ABORD, QUELLE A ÉTÉ VOTRE PREMIÈRE RÉACTION À VOTRE ÉLECTION À TITRE DE PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE ?Trois mots me viennent à l’esprit : honoré, confiant et heureux. En effet, je suis heu-reux de l’appui des délégués des coopéra-tives de mon territoire [no 5] et de celui des membres du conseil d’administration de La Coop fédérée qui m’ont choisi. Mes cinq ans au conseil de La Coop fédérée m’ont permis de mieux connaître l’entreprise et son réseau.

Je suis confiant, car nous avons entre les mains un extraordinaire patrimoine collec-tif, bâti par les producteurs agricoles et gou-verné par eux depuis cinq générations. Nous avons 94 ans d’histoire ! Nous possédons dans notre giron BMR, qui, elle, compte près de 50 ans d’histoire. C’est un fleuron dans le milieu de la construction. Nous possédons aussi Olymel, une entreprise de classe mon-diale dont le parcours, en 25 ans, n’est rien de moins qu’impressionnant.

Je suis honoré de représenter cette orga-nisation et de contribuer à l’amener plus loin. Les défis sont nombreux, et je suis sûr qu’ensemble – le conseil d’administra-tion, les gestionnaires, les coopératives du réseau et tous les employés – nous formons une équipe solide et capable de faire évo-luer notre organisation.

SUR QUEL DOSSIER OU CHANTIER SOUHAITEZ-VOUS VOUS PENCHER EN PRIORITÉ ?S’il n’y en avait qu’un, ça serait le fun ! Blague à part, il y en a de nombreux, et tous sont importants. La Vision 2020 du réseau occupe actuellement beaucoup de place. Ce chantier découle du projet Chrysalide, qui visait à ramener encore davantage au cœur de nos préoccupations les besoins actuels et futurs des producteurs agricoles membres. Vision 2020 est un virage qui en renforce l’essence même. C’est donc un chantier très important, et nous devrons faire preuve de lucidité. Il exigera la remise en question de certaines de nos façons de faire et la prise de décisions courageuses.

DANS QUELLES SPHÈRES D’ACTIVITÉ DES DÉCISIONS COURAGEUSES DEVRONT-ELLES ÊTRE PRISES ?À tous les niveaux, tant à La Coop fédé-rée que dans le réseau. Notre chef de la

direction, Gaétan Desroches, est actuelle-ment en tournée à travers le réseau pour présenter les bases de cette transforma-tion future.

QUELLE EST VOTRE OPINION SUR L’ENTENTE DE PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE (PTP) ?Ma première réaction, c’est qu’on a eu chaud. Par contre, lorsqu’on prend un certain recul, ce n’est pas une entente si négative que ça, à condition bien sûr que le gouvernement respecte ses engagements. En effet, des occasions d’affaires se sont ouvertes dans certains de nos secteurs d’activité, dans le grain et le porc notam-ment. En revanche, dans les secteurs du lait et de la volaille, il y a certaines menaces, mais elles seront gérables si le gouverne-ment s’affaire, comme promis, à rendre les frontières plus étanches. Je crois que l’entente est aussi une occasion, dans les productions sous gestion de l’offre, de repenser les relations entre producteurs et transformateurs et de plancher davantage sur une approche filière. PLUSIEURS ÉLÉMENTS MENACENT LA SURVIE DES ENTREPRISES AGRICOLES D’ICI : SYSTÈME DE GESTION DE L’OFFRE REMIS EN QUESTION DANS DES ENTENTES COMME LE PTP, SOUTIEN À L’AGRICULTURE MOINS IMPORTANT QU’IL NE L’A DÉJÀ ÉTÉ, RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, ETC. COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE L’AGRICUL-TURE AU QUÉBEC ?Je suis optimiste. Oui, il y a des défis à pra-tiquer l’agriculture. Et il y en aura toujours. L’entrepreneuriat agricole se répand de plus en plus, mais on n’en fait toutefois pas suf-fisamment la promotion. Il fait partie de l’équation qui permettra à l’agriculture de se développer encore plus au Québec.

Un de nos avantages est l’action collec-tive, qui a toujours caractérisé l’agricul-ture du Québec. Les coopératives, La Coop fédérée, Agropur, l’UPA contribuent toutes, ensemble, au développement de l’agri-culture d’ici. Le gouvernement aussi fait partie de l’équation, avec ses programmes de soutien, qui ont permis à plusieurs pro-ductions de se développer. Oui, les défis sont nombreux, et ce n’est pas facile, mais ça ne l’a jamais été. J’ai confiance dans les multiples capacités des producteurs agri-coles du Québec. Nous sommes résilients et innovateurs.

Un de nos avantages est l’action collective, qui a toujours caractérisé

l’agriculture du Québec. Les coopératives, La Coop

fédérée, Agropur, l’UPA contribuent toutes, ensemble,

au développement de l’agriculture d’ici.

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La culture d’entreprise ne peut tenir longtemps sans une structure solide qui balise la route à suivre.

VOICI l’histoire de quincaillers qui se prennent

en charge, en 1939, afin de résister à un mono-

pole qui menace leur approvisionnement. En

créant l’enseigne Les Marchands en quincail-

lerie, ils décident de regrouper leurs com-

mandes et de faire front commun pour obtenir

de meilleurs prix. En 1962, sous l’initiative de

Napoléon Piotte et de Rolland Dansereau,

l’entraide et la solidarité avec d’autres quincail-

lers se formalisent par la création d’une coopé-

rative de détaillants affichant l’enseigne Rona.

Rona grandit. Achète Botanix. Fusionne

avec Dismat. Se lance dans les grandes sur-

faces. Fait des acquisitions en Ontario, ensuite

dans l’Ouest canadien. Cherche à atteindre

une masse critique d’achats pour bénéficier,

encore et toujours, de meilleurs prix. Et puis,

en 2002, urgent besoin de capitaux pour nour-

rir sa croissance : elle s’inscrit à la Bourse de

Toronto et devient une société publique.

La main dans l’engrenage.

Oh, ça ne fait pas mal, au début. Ça fait

même du bien : Rona réduit sa dette, achète

Réno-Dépôt, se déploie dans les Maritimes.

Les actionnaires sont contents. Mais tout en

prenant de l’expansion, la société devient dis-

parate, regroupant franchisés, magasins

d’entreprise et autres réseaux hors du Québec.

La diversité de ses actifs la rend désormais

très complexe à gérer.

Enfin, arrive la récession de 2009. Le mar-

ché canadien de la rénovation se contracte.

Puis 2011. Les mises en chantier se font moins

nombreuses. Les ventes en souffrent. Le ren-

dement du capital aussi. Les gros investis-

seurs grognent. Et puis 2012. De l’autre côté

de la frontière, Lowe’s, qui cherche à faire une

percée au Canada, tente de mettre la main sur

Rona. Mais elle échoue.

Rona l’a échappé belle. Robert Dutton, son

PDG, est bien conscient de la menace qui pèse

toujours. Il cherche à privatiser l’entreprise

pour la mettre à l’abri des offres publiques

d’achat hostiles. Mais le conseil d’administra-

tion ne l’entend pas ainsi. Il congédie Dutton.

Et le remplace par Robert Sawyer, qui promet

un repositionnement stratégique pour l’avè-

nement d’une nouvelle Rona.

Dans les faits, selon Yvan Allaire et François

Dauphin, de l’Institut sur la gouvernance d’or-

ganisations privées et publiques, il semble que

Sawyer aura essentiellement mis en œuvre un

vigoureux plan de redressement financier, en

fermant au passage quelque 300 établissements

et en congédiant 5000 salariés. Évidemment,

les marchés financiers ont bien réagi. Mais on

ne peut tenir ce régime pendant très long-

temps. Souhaitait-on simplement redresser

l’entreprise pour mieux la vendre ?

Je conserve depuis quelques années les

coupures de journaux marquant les jalons de

l’histoire de Rona. Dans une entrevue de Jean-

Philippe Décarie parue dans La Presse Affaires

du 22 janvier 2013, Robert Chevrier, qui venait

tout juste de prendre le siège de président du

conseil d’administration de Rona, disait qu’il

n’était pas dans les cartons de vendre l’entre-

prise, dont l’action s’échangeait à 10 $ seule-

ment, et que le rôle du conseil était de faire

monter la valeur de l’action à 25 $. Or, en ce

début d’année 2016, la vente à Lowe’s a été

acceptée contre 24 $ l’action. Peut-on penser

que l’affaire était mûre ?

Rona a beau concurrencer les quincailleries

du réseau La Coop, sa vente à des intérêts amé-

ricains m’attriste. Du temps de Robert Dutton,

je n’entendais que du bon sur l’entreprise. Les

employés aimaient leur chef de la direction,

qu’ils considéraient comme un humaniste.

Dans le livre 36 façons d’être éthique au travail

(2009), Robert Dutton attribuait la sensibilité

éthique de Rona à ses origines coopératives. On

n’avait peut-être plus la structure coopérative,

mais il restait encore un peu de sa culture.

Hélas, la culture d’entreprise ne peut tenir

longtemps sans une structure solide qui

balise la route à suivre. Dans le cas de Rona,

sans la structure coopérative, les marchands

ont facilement été évincés du conseil et ont

perdu le contrôle. Quant aux nouveaux diri-

geants, ils en sortent grands gagnants : avec

les options et les actions de Rona, c’est une

somme estimée à plus de 40 millions $ qu’ils

pourront se partager, pour avoir refait une

beauté à l’entreprise et l’avoir rendue plus

attrayante sur les marchés.

PAUSE-PENSÉE

RONA : DE COOPÉRATIVE QUÉBÉCOISE À SOCIÉTÉ AMÉRICAINECOLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE

[email protected]

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TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Administratrice de La Coop Parisville depuis décembre 2012, Mylène Beaudoin a été invitée à se joindre au conseil par un dirigeant sortant qui estimait que cette jeune agricultrice pourrait apporter au C.A. le point de vue féminin qui manquait.

Mylène Beaudoinadministratrice de Parisville

« C’était un peu intimidant au départ », admet la dirigeante, qui est encore aujourd’hui la seule femme au conseil. « Mais le président d’alors, Serge Leclerc, aidait beaucoup les jeunes et les nouveaux administrateurs à mieux comprendre tout ce qu’il y avait à savoir.

Avec un chiffre d’affaires de 42  millions  $, 325 membres et plus de 60 employés, cette coopéra-tive englobe un territoire qui s’étend de Sainte-Croix jusqu’à Saint-Sylvère. Elle exploite un centre de grains, deux quincailleries Unimat, un garage de machinerie agricole, trois dépanneurs Sonichoix avec stations-services, ainsi qu’un restaurant familial.

La dirigeante apprécie le fait de siéger aux côtés de l’ex-président de La Coop fédérée, Denis Richard. « Sa vision globale du réseau lui permet de nous expliquer les choses qui sont plus ambigües pour nous, au niveau de notre coopérative », fait-elle valoir.

L’engagement de Mylène au conseil est aussi très enrichissant sur le plan professionnel. « Je rencontre d’autres producteurs et j’apprends beau-coup », explique la jeune femme.

Originaire de Laurier-Station, elle a d’abord tra-vaillé comme infirmière, avant de laisser cette pro-fession pour fonder une famille avec Manuel Lemay, un passionné d’agriculture qui se destinait à prendre la relève de la ferme de ses parents, à Lotbinière.

Après réflexion, elle a choisi de s’investir elle aussi en agriculture, et le transfert de propriété a été achevé avec succès en 2014. La Ferme Marierre, spécialisée dans le lait biologique figurait d’ailleurs au nombre des entreprises honorées, en février 2016, lors de la soirée hommage de La Relève agri-cole de la Chaudière-Appalaches.

Les nouveaux propriétaires ont apporté plu-sieurs améliorations à la ferme. Ils ont notamment construit une nouvelle fosse et acheté du quota.

Membres d’Agropur, ils possèdent 130 têtes de race pure Holstein, dont 75 vaches en lactation. Ils cultivent près de 150 ha en fourrage et en grains, ce qui leur permet d’être autosuffisants pour

l’alimentation des animaux. Toujours secondés par le père de Manuel, ils emploient également deux personnes à temps partiel.

Ils projettent aussi de transformer l’ancienne fosse en étable. Ils pourront ainsi mettre en sta-bulation libre les quelques vaches taries encore attachées, précise la productrice.

Maman de Loïk, 7 ans; Dolan, 5 ans; et Anaève, 4 ans, Mylène Beaudoin est très occupée. En plus de sa famille, elle est responsable de la gestion du troupeau, des soins aux animaux et de la compta-bilité de l’entreprise. Dans son rôle d’administra-trice, elle participe aux réunions, aux assemblées, aux séances de planification stratégique et aux journées Femmes et coopération de sa région. Elle trouve aussi le temps d’agir comme gérante de l’équipe de hockey de son aîné, en plus d’encou-rager son deuxième sur la glace !PH

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Olymel est au cœur d’une chaîne de valeur qui unit producteurs et consommateurs. Figure incontournable du paysage agricole et agroalimentaire canadien depuis 1991, elle est l’une des grandes réussites de La Coop fédérée et se classe au 64e rang du palmarès des 250 entreprises québécoises les plus admirées, tous secteurs d’activité confondus.

Issue de la fusion de Turcotte & Turmel (divi-sion des viandes de La Coop fédérée) et d’Olym-pia (propriété des familles Bienvenue, Bonneau et Ouellet), Olymel est aujourd’hui le premier exportateur de porc au Canada. Ses produits trouvent preneur dans 65 pays du monde. L’entreprise est également le plus important transformateur de viande de volaille au pays.

Olymel a été fondée pour faire face à une situation difficile dans le secteur porcin au Québec. Décroissance, déclin de la rentabilité, concurrence et ouverture des marchés ont convaincu les propriétaires des deux entre-prises d’alors d’unir leurs forces pour affron-ter avec plus de vigueur les grands acteurs du secteur de l’abattage et de la transformation des viandes, d’ici ou d’ailleurs.

Les multiples acquisitions et partenariats d’affaires réalisés au fil des ans ont fait d’Oly-mel une entreprise modèle, résiliente, capable à la fois d’affronter les aléas du marché et de saisir les occasions de développement.

Olymel exploite 24 usines et centres de dis-tribution au Canada. L’entreprise est solidement implantée dans cinq provinces. D’environ 600 millions $ en 1991, son chiffre d’affaires a atteint plus de 2,8 milliards $ en 2015.

Propriété de La Coop fédérée et des producteurs agricoles du réseau La Coop, Olymel est devenue, en l’espace de 25 ans, l’une des plus importantes entreprises d’abattage et de transformation de porc et de volaille au Canada. Retour sur le passé et regard vers l’avenir.

TEXTE DE PATRICK DUPUIS

LES GRANDES ÉTAPES DANS L’HISTOIRE D’OLYMELn   1991 : Fusion de Turcotte & Turmel (division des

viandes de La Coop fédérée) et d’Olympia, et création de la société en commandite Olymel.

n   1992 : Ouverture d’un bureau de vente au Japon. Un bureau sera aussi ouvert à Sydney, en Australie, en 2004.

n   1996 : La Coop fédérée acquiert le contrôle de la société en commandite Olymel.

n   1998 : Olymel intègre la division de la volaille (Flamingo) de La Coop fédérée.

n   2001 : Acquisition d’une usine d’abattage de porcs à Red Deer, en Alberta.

n   2002 : Acquisition d’une participation de 50 % dans Aliments Prince, du Groupe Brochu, dans le secteur du bacon.

n   2005 : Fusion avec la division des viandes du Groupe Brochu. La marque Lafleur passe aux mains d’Olymel. Partenariat avec Volaille Giannone.

n   2008 : Avec Groupe Westco, Olymel construit l’usine Sunnymel (abattage et découpe de poulets de chair), à Clair, au Nouveau-Brunswick.

n   2013 : Acquisition de Big Sky Farms, en Sas-katchewan. Olymel devient le troisième pro-ducteur de porcs au Canada.

n   2014 : Olymel devient partenaire des Fermes boréales, au Témiscamingue, un complexe de cinq maternités porcines conçues selon les standards européens de bien-être animal.

n   2015 : Partenariats avec ATRAHAN et Groupe Robitaille, de Yamachiche, spécialisées dans la transformation du porc. 

25 ans decroissance etd’innovation

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Projetons-nous dans l’avenir. Quelles seront les tendances des marchés ? Où se fera la prochaine croissance ? Comment Olymel se positionnera-t-elle dans cette mouvance ? Entretien avec son PDG depuis 20 ans, Réjean Nadeau.

LE PORC OLYMEL EST PRÉSENT DANS 65 PAYS. LES ÉTATS-UNIS SONT VOTRE PLUS IMPORTANT MARCHÉ. OÙ SUR LA PLANÈTE SE DÉVELOPPERONT LES VENTES DE L’ENTREPRISE ?Les analystes s’entendent pour dire que la hausse de la consommation de viande de porc se fera principalement en Asie. Les Asiatiques adorent cette viande. Et plus leurs revenus s’accroissent, plus ils ont la capacité d’en acheter et de choisir des coupes de qualité. On a toujours été très forts sur le marché japonais avec des produits haut de gamme, et ça se pour-suivra. En Corée, nos affaires progressent. Les Chinois des classes moyenne et supérieure préfèrent de loin les produits importés. Cette tendance se traduira par de bonnes occasions d’affaires pour Oly-mel. Enfin, le Partenariat transpacifique nous ouvrira des portes supplémentaires sur ces marchés pour des produits de base à valeur ajoutée et surtransformés, notamment au Vietnam, où nous sommes déjà présents et où le porc est consommé en grande quantité.

VOUS N’ÊTES PAS LES SEULS À VOULOIR VOUS DÉVELOPPER EN ASIE. COMMENT S’Y DISTINGUER ?Il faut être rapide et agile, et fournir un pro-duit de qualité de façon constante. La répu-tation d’Olymel est très bonne. En Chine, nos emballages ont même été copiés. C’est signe que la marque est très forte.

PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK DUPUIS, AGRONOME, ET GUYLAINE GAGNON

LE RÈGLEMENT AMÉRICAIN D’ÉTIQUETAGE INDIQUANT LE PAYS D’ORIGINE (COOL) A RÉCEMMENT PRIS FIN. OLYMEL EN TIRERA-T-ELLE AVANTAGE ?Il y a deux aspects à ce chapitre. L’aspect négatif, c’est que la levée du COOL per-met à la production de porcs finis et de porcelets de franchir la frontière pour être mise en marché aux États-Unis sans référence au pays d’origine. Si davantage de porcs sont expédiés aux États-Unis, l’offre au Canada pourrait baisser, ce qui ferait augmenter les prix. Cette situa-tion toucherait principalement l’Onta-rio, le Manitoba et, dans une moindre mesure, l’Alberta.

ET L’ASPECT POSITIF ?Avant le COOL, nous étions limités à vendre nos produits aux services alimen-taires ou à des transformateurs, car les détaillants américains ne voulaient pas se donner la peine d’étiqueter les produits canadiens. La levée de cette règlemen-tation nous donne accès au marché de détail, qui est très important.

L’AVENIR EST-IL À LA GRANDE TAILLE OU PLUTÔT AUX PETITES ENTREPRISES ADAPTÉES AUX MARCHÉS DE NICHE ?Un modèle n’exclut pas l’autre. Olymel est le premier transformateur à l’échelle cana-dienne et le septième ou huitième en Amé-rique du Nord. Mais à l’échelle mondiale, si on se compare à Smithfield, aux États-Unis,

À la conquêtedes marchés

ENTREVUE

L’agilité d’Olymel lui permet de trouver sa place dans

les marchés tant de masse que de niche. Le partenariat

avec le groupe Robitaille, très niché avec le porc

Nagano exporté au Japon, en est un bel exemple.

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ou à certaines grandes entreprises alle-mandes, nous sommes relativement petits. L’agilité d’Olymel lui permet de trouver sa place dans les marchés tant de masse que de niche. Le partenariat avec le groupe Robi-taille, très niché avec le porc Nagano exporté au Japon, en est un bel exemple.

COMMENT SE DÉVELOPPERA LE SECTEUR DE LA VOLAILLE CHEZ OLYMEL ?La volaille représente le tiers de notre chiffre d’affaires. Nous en sommes le premier transformateur au Canada. Au cours des 10 der-nières années, chez Olymel, la rentabilité de ce secteur a toujours été très bonne. La consommation de cette viande est en hausse constante. Outre les acquisitions et partenariats récents, comme Sunnymel, qui ont accru nos abat-tages, Olymel veut augmenter ses activités de surtransformation pour répondre à une très forte demande. Olymel est le plus important four-nisseur de produits surtransformés aux chaînes de restauration rapide.

Plusieurs projets de développement sont donc sur la table. On a investi 11 millions $ à l’usine de surtransformation de volaille de Sainte-Rosalie l’an dernier, pour en accroître la capacité de 40 %. Nous évaluons également la possibilité d’un important investissement à notre usine de Brampton, en Ontario.

LA CROISSANCE DANS LE PORC SE FERA À L’INTERNATIONAL. CELLE DE LA VOLAILLE SE FERA AU CANADA ?Il n’y a pas d’exportations de volaille, car cette production est assujettie aux règles de la gestion de l’offre. En limitant les impor-tations, l’entente signée par le précédent gouvernement enlève une menace qui pesait sur l’industrie de la volaille et sur la gestion de l’offre. Cette entente nous permet de maintenir nos marchés et de continuer à nous développer à l’intérieur du Canada.

POUR FAVORISER SA CROISSANCE, OLYMEL SONGE-T-ELLE À ÉTABLIR UN PARTENARIAT AVEC UN INVESTISSEUR ?La Coop fédérée souhaite demeurer pro-priétaire majoritaire d’Olymel. Par contre, sa volonté est d’avoir des partenaires. Nous

avons récemment annoncé deux ententes, avec les entreprises ATRAHAN et Robitaille, qui deviendront des partenaires d’Olymel. Nous sommes actuellement en discussion avec d’autres groupes. Par ailleurs, il n’est pas exclu qu’Olymel procède à des acquisitions d’entreprises aux États-Unis, notamment dans le secteur des viandes transformées.

LE CONTRÔLE DES COÛTS DE TRANSFORMATION DANS LES ABATTOIRS D’OLYMEL EST-IL UN ENJEU SUR LEQUEL VOUS COMPTEZ VOUS PENCHER ?C’est un enjeu très important. Les ententes avec ATRAHAN et Robitaille nous permet-tront de revoir notre modèle d’affaires et de réaliser des économies importantes dans nos activités de l’est du pays. Mais il y a aussi toute la structure de la Filière porcine coopérative que l’on veut optimiser. Dans l’Ouest, pour l’usine de Red Deer, on produit plus de la moitié des porcs qu’on y abat. Ça permet d’aplanir les cycles entre la produc-tion et la transformation. Souvent, quand c’est très payant dans la production, ça l’est moins dans la transformation, et vice versa.

Au Québec, on n’envisage pas la même forme d’intégration, mais plutôt une coordi-nation dans la Filière, depuis que le conseil de La Coop fédérée a confié à Olymel ses services techniques en production porcine et la mise sur pied des cinq maternités collectives des Fermes boréales, un projet de 50 millions $ avec les normes les plus avancées en matière de bien-être animal. La première maternité a récemment commencé ses activités à Fugère-ville. Ces avancées aideront à rendre plus robuste la Filière porcine québécoise.

LES ACTIVITÉS D’ABATTAGE AU QUÉBEC ET AU CANADA SONT-ELLES TRÈS CONCENTRÉES ?Au Canada, pour le nombre de porcs abat-tus, il y a encore beaucoup d’acteurs. La consolidation est inévitable.

QUELS SONT VOS OBJECTIFS EN RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT ?Nous voulons renforcer la culture de l’inno-vation dans toute l’entreprise. Non seulement pour nos produits, mais aussi dans nos façons de procéder, en environnement, en gestion des ressources humaines, etc. Pour faire en sorte que l’innovation devienne un réflexe. Diverses initiatives seront mises en œuvre dans les mois et les années à venir.

Au Canada, pour le nombre de porcs abattus, il y a encore beaucoup d’acteurs. La consolidation est inévitable.

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pérennitéLa pérennité est au cœur de la mission d’Agropur coopérative.Ferme Pierre Létourneau Inc., membre d’Agropur coopérative.Pierre Létourneau, avec ses petits-enfants, 4e génération de producteurs laitiers.

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« Le marché américain est en crois-sance », a affirmé le chef de la direction, Robert Coallier, lors d’une conférence de presse tenue en marge de la 77e assemblée générale annuelle de la coopérative. Et il constitue une voie de rentabilité, faut-il ajouter. « Sans nos choix stratégiques de fusions et d’acquisitions, dit en effet Robert Coallier, nos résultats seraient en décrois-sance, et sans l’apport de la rentabilité des États-Unis, notre bénéfice avant intérêts, impôts, amortissements et coentreprises accuserait une baisse importante, malgré nos fusions et acquisitions au Canada. » Ce

TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

Déjà, 44 % du chiffre d’affaires d’Agropur (5,9 milliards $) proviennent du sud de la frontière. C’est près de huit points de pourcentage de plus qu’en 2014. Cette tendance se poursuivra dans les années à venir.

LA CROISSANCE PASSERA PAR LE MARCHÉ AMÉRICAINAgropur

bénéfice, en hausse constante depuis 2011, s’est accru de 10,2 % par rapport à 2014, pour atteindre 306 millions $. Un résultat que la direction de l’entreprise estime remarquable.

Le secteur de la transformation lai-tière canadien est, à 80 %, entre les mains de trois acteurs, dont Agropur. Fortement consolidé et à maturité, le marché, dans le contexte économique et politique actuel (la gestion de l’offre), ne permet qu’une expan-sion limitée. Le dernier exercice d’Agropur a toutefois été marqué par les fusions et l’acquisition d’actifs laitiers d’entreprises

1. De gauche à droite : Robert Coallier, Serge Riendeau et Dominique Benoit, respectivement chef de la direction, président et vice-président Affaires institutionnelles et communications.

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pérennitéLa pérennité est au cœur de la mission d’Agropur coopérative.Ferme Pierre Létourneau Inc., membre d’Agropur coopérative.Pierre Létourneau, avec ses petits-enfants, 4e génération de producteurs laitiers.

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canadiennes au Nouveau-Brunswick (Northumberland) et dans l’Ouest (Sobeys).

Le chiffre d’affaires a donc grimpé de 26 %, soit une hausse de 1,2 milliard $ comparativement à l’exercice précédent, et ce, en dépit d’un contexte commercial défavorable, caractérisé par la baisse des marchés laitiers mondiaux et des prix des poudres de lactosérum aux États-Unis, qui ont suivi la même tendance. Soulignons que le chiffre d’affaires de la coopérative était de 3,5 milliards $ en 2011.

L’excédent avant ristournes et impôts a pour sa part chuté de 37,6 % en 2015, résultat dû principalement à une hausse des amortissements et des frais financiers liés aux récents investissements de près de 675 millions $, dont 279 millions au sein de la coopérative (modernisation des infrastructures et des usines, développe-ment, innovation et positionnement de marques) et 393 millions en acquisitions. Conséquemment, la dette de la coopé-rative a bondi. Les ristournes versées aux 3367 membres de la coopérative ont été limitées à 40,6 millions $, une baisse marquée comparativement aux quelque 100 millions, en moyenne, attribués au cours de chacune des quatre années précé-dentes. Les membres d’Agropur, réunis en assemblée générale annuelle au Palais des congrès de Montréal, le 10 février dernier,

acceptent cet état de fait temporaire, sachant que la croissance de leur entreprise passe par d’inévitables investissements au Canada et à l’extérieur des frontières.

En 2014 et 2015, des institutions finan-cières ont investi au total 770 millions $, sous forme de parts privilégiées, dans le capital d’Agropur. Une somme qui a notamment permis à l’entreprise de réduire sa dette.

Agropur a en outre lancé cette année un programme de réduction des dépenses de 100 millions $, qui s’échelonnera sur trois ans. « Il faut favoriser l’excellence opéra-tionnelle et l’agilité de notre entreprise, et adopter les meilleures pratiques dans tous nos secteurs d’activité », a indiqué Robert Coallier. Ces mesures d’assainissement des finances de la coopérative lui permettront de demeurer compétitive et de pouvoir poursuivre son développement.

« La reprise des marchés mondiaux viendra, c’est la logique des marchés qui le veut », a pour sa part fait valoir Serge Riendeau, président de la coopérative. « Nous sommes satisfaits de notre crois-sance et de nos résultats, qui reflètent une performance opérationnelle solide. Nos choix stratégiques des dernières années sont à l’origine de cette croissance et nous positionnent plus avantageusement que jamais pour assurer notre développement à long terme. »

La reprise des marchés mondiaux viendra, c’est la logique des marchés qui le veut. — Serge Riendeau.

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Les Lefebvre sont très soudés. L’entraide est de mise entre les frères et sœurs, mais leur sens de la famille s’étend également à leur collectivité, à qui ils font partager leur amour de l’agriculture.

TEXTE DE CÉLINE NORMANDIN

Agriculteur,le plus beau métier du monde pour les Lefebvre

Vivre de l’agriculture, cela semble aussi vital que de respirer pour la famille Lefebvre. La preuve ? Sur les quatre enfants de Robert, trois possèdent une ferme et prospèrent dans le domaine. La relève n’est pas non plus ce qui manque, puisque les trois filles de Mario et deux des quatre enfants de Nancy ont déjà fait savoir qu’ils aimeraient poursuivre eux aussi dans la même veine.

Lors du dernier congrès de l’Union des producteurs agricoles, c’est non seule-ment la tradition, mais aussi le mérite des Lefebvre qui a été souligné et récompensé par le prix Famille agricole de l’année.

UNE HISTOIRE EXEMPLAIRELes faits d’armes de cette famille sont nom-breux. En plus d’avoir remporté plusieurs bannières d’exposant dans les années 1970,

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Robert Lefebvre a été le premier de la région du Centre-du-Québec à réussir une transplantation embryonnaire. Il a gagné le concours Jeunes agriculteurs d’élite du Canada en 1983 et obtenu le titre de Maître-éleveur Holstein Canada en 1988. Son fils Mario, qui a repris la ferme familiale de Saint-Félix-de-Kingsey en 2001, a hérité de son goût pour l’innovation. Il utilise le semis direct sur ses terres depuis 2006 et se fait un point d’honneur de mettre en place des pratiques environnementales. Ces der-nières ont valu à la Ferme Bois Mou 2001 le Prix du développement durable en pro-duction laitière en 2015, décerné par les Producteurs laitiers du Canada.

L’aînée de la famille, Nancy, n’est pas en reste. Elle et son conjoint, Marc-André Roy, élu administrateur de La Coop fédérée en février dernier, exploitent une ferme laitière à Disraeli. Ils possèdent 90 vaches, un quota de 110 kg par jour et deux robots de traite, en plus de 325 ha (800 acres) de terre. Et mal-gré les défis liés au sol dans ce coin de pays, Nancy a adopté le semis direct, profitant des conseils de Mario.

Leur frère Ghislain, amoureux des champs et des tracteurs, a repris avec sa femme, Annie Boisvert, la ferme bovine de la famille de celle-ci, située à L’Avenir.

Ils élèvent une cinquantaine de têtes et cultivent plus 200 ha (500 acres). Ils exploitent aussi leur boisé pour la produc-tion de planches et ont transformé leur maison en gîte touristique.

La cadette, Annie, est éducatrice dans un centre de la petite enfance. Sa maison est entourée des terres de la ferme fami-liale, qu’elle visite régulièrement, et le plus vieux de ses enfants donne un coup de main à Mario les fins de semaine.

TRAVAILLER DANS LE PLAISIR ET L’ÉQUILIBRELa famille Lefebvre a accueilli le magazine Coopérateur à la table même qu’on voit dans la vidéo présentée au congrès 2015 de l’UPA. La Ferme Bois Mou est exploitée depuis quatre générations par la famille Lefebvre. Quelle est sa recette ? Comment fait-elle pour communiquer son amour du métier ?

Pratiquer l’agriculture est agréable et innover est stimulant, tout simplement. « C’est un mode de vie incroyable, fait valoir Nancy. On a la chance de compter sur trois pères qui sont encore présents et d’avoir nos enfants avec nous. C’est le plus beau métier du monde. » La femme est toujours habitée par la passion de l’agriculture, mal-gré une allergie grave qui limite ses inter-ventions à la ferme. Elle cite l’exemple de

On n’a jamais senti que c’était une corvée pour mes parents de travailler en agriculture... On ne les a jamais entendus maudire leur métier.

— Nancy Lefebvre

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ses parents pour expliquer l’engagement de ses frères et sœurs. « On n’a jamais senti que c’était une corvée pour eux de travailler en agriculture, dit-elle. On ne les a jamais entendus maudire leur métier. »

L’équilibre est d’ailleurs important pour les Lefebvre. Chacun des membres de la famille est engagé dans son milieu, que ce soit en agriculture ou non. « Il y a autre chose dans la vie que l’agriculture, et ça nous permet d’ouvrir nos horizons », sou-ligne Annie, la conjointe de Ghislain. Les congés ont aussi leur place. « Il y a parfois du stress, mais c’est une question d’orga-nisation », indique pour sa part Nancy.

Les défis ne font pas peur non plus à la famille. La Ferme Bois Mou s’est classée au troisième rang pour la médaille de bronze à l’édition 2011 du concours de l’Ordre natio-nal du mérite agricole. Mario a toujours eu à cœur le désir d’avancer et il n’hésite pas à accueillir chez lui des évènements présen-tant les pratiques de pointe en agriculture. Lui-même se déplace, souvent avec son père, pour observer ce que font les autres. Inno-ver représente pour Mario un risque calculé. « Plusieurs me disent qu’ils me regardent aller pour voir si quelque chose fonctionne avant de le faire chez eux », lance-t-il avec un sourire en coin. « Il faut oser essayer des choses et ne pas avoir peur du change-ment », ajoute son père, qui fait partie des rares diplômés en agriculture de sa géné-ration, grâce à l’insistance de sa mère. Lors de ses études, Robert Lefebvre a « appris à apprendre », et il a incité ses enfants à se perfectionner dans leur domaine respectif.

LA PASSION DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATIONTravailler avec ses enfants est une grande fierté pour Robert. Il a ouvert un atelier d’ébé-niste, où il fabrique des meubles décoratifs, mais il demeure disponible pour sa progé-niture. « Transmettre la passion et l’amour du métier est très important pour nous », dit-il. Robert a toujours fait en sorte que ses enfants puissent faire partager leur vision de l’entreprise, ce qui a contribué à créer un sentiment d’appartenance. Il explique qu’on doit laisser les jeunes prendre leur place. « Il faut les laisser faire leur apprentissage, et s’ils sont motivés, ils reviendront en agriculture. »

La recette semble en tout cas fonc-tionner parmi la dernière génération : la relève paraît assurée, avec cinq des petits-enfants de Robert qui étudient en spécialisations agricoles. L’avenir pourrait bien réserver de belles surprises, puisque les autres petits-enfants sont encore trop jeunes pour avoir affiché leurs couleurs.

Même les nuages noirs qui planent ces temps-ci sur l’agriculture, en particulier dans la production laitière, n’inquiètent pas les Lefebvre. Robert parle d’expérience : « Il y a toujours eu des cycles en agriculture, que ce soit dans les années 1970, 1980 ou maintenant. On s’en est toujours tiré et ce sera encore le cas dans l’avenir. La leçon de ces crises, c’est qu’il faut être rentable et ouvert d’esprit. » Robert et ses enfants sont optimistes. « Ceux qui veulent faire de l’agriculture sont encore là. »

Plusieurs me disent qu’ils me regardent aller pour

voir si quelque chose fonctionne avant de le

faire chez eux... Il faut oser essayer des choses et ne pas

avoir peur du changement.

— Mario Lefebvre

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POUR ATTIRER LES JEUNES EN PRODUCTION LAITIÈRE, COMBLER UN MANQUE DE MAIN-D’ŒUVRE, ACCROÎTRE SA QUALITÉ DE VIE ET HAUSSER LA PRODUCTIVITÉ DE SON ENTREPRISE, LA TRAITE ROBOTISÉE POURRAIT ÊTRE LA VOIE DE L’AVENIR.

TEXTE DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

Plus technos que la génération pré-cédente, les jeunes de la relève ne veulent plus d’une ferme où ils doivent s’astreindre à des tâches qui minent leur liberté. L’opti-misation des entreprises passe plus que jamais par les nouvelles technologies, dont la plupart d’entre eux raffolent.

Lorsqu’il met les pieds dans l’étable, Carl  Gouin, 32  ans, s’assoit d’abord quelques minutes devant son ordinateur. Depuis ce poste de travail, il accède à toutes les données de production de son troupeau. Aménagée pour la traite robo-tisée depuis 2012, l’entreprise est mieux gérée que jamais, estime le producteur.

Carl et son frère David, 39 ans, pro-priétaires de la ferme Fran-Cler, à Saint-Julien, ne regrettent pas leur décision et ne feraient jamais marche arrière. « Je ne pense pas que je vais retoucher à une trayeuse », dit Carl. « Dans notre plan d’affaires, on vise à utiliser l’équipement le plus rentable et le plus performant », ajoute David.

Confort, production et longévité en hausse, taux de réforme et frais vétéri-naires en baisse : la traite robotisée leur permet de produire plus de lait avec moins de vaches, disent-ils, et à moindre coût. Depuis la venue du robot, ils ont acheté

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près de 8 kg de quota; ils en produisent 76 avec les allocations permises.

« Vive la technologie ! » lance pour sa part Alain Champagne, 34 ans, de la Ferme Chamlab, en Beauce. « L’époque du monde tanné de tirer des vaches est révolue. On peut finir le vendredi à 5 h du soir et on fait plus de lait qu’avant en stabulation entravée. »

PRODUCTION ET QUALITÉ DE VIEAlain Champagne en avait assez de ne jamais voir ses deux filles, aujourd’hui âgées de quatre et sept ans. Leurs heures de lever, de départ pour l’école et de dodo ne cadraient pas avec les deux traites par jour qu’il devait faire systématiquement. L’économie de temps et de main-d’œuvre ainsi que la qualité de vie que permet le robot ont séduit ce producteur de Saint-Côme–Linière.

La nouvelle étable, achevée à l’automne 2014, rassemble sous un même toit les ani-maux en lactation et de remplacement gar-dés jusqu’alors dans deux lieux différents. « Tant qu’à bâtir en neuf, on a décidé de revoir notre méthode de traite », dit Alain.

Pour sa mère, Berthe Labbé, qui a connu tous les modes de traite – de la main à la trayeuse –, ne plus avoir de robot serait maintenant aussi déstabilisant que de devoir se passer d’un ordinateur et d’Inter-net. Voilà qui en dit long sur l’effet que cette technologie provoque chez ses adeptes.

Les producteurs interrogés s’entendent pour dire que la traite robotisée ne réduit pas le temps passé à l’étable. « J’y vais tou-jours quatre fois par jour, dit Alain, mais pas pour les mêmes raisons et pas durant les mêmes périodes. » Les heures gagnées à ne pas faire la traite sont consacrées à une meilleure observation des animaux et à l’analyse des données du robot.

René Bühlmann et son épouse, Sonja Kuratli, de la Ferme Sonibrand, à Saint-Isidore (Ontario), ont aussi vu avec cette technologie une occasion de mieux gérer le troupeau de l’entreprise, propriété d’Arnold et Anna Kuratli.

Encore une fois, c’est la réduction des besoins en main-d’œuvre et la qualité de vie qui ont incité le producteur de 35 ans à utiliser ces appareils. Il en a installé deux en 2014 dans une toute nouvelle étable – un

investissement de 1,4 million $. De 5 h à 7 h du matin, il effectue sa routine : vérification des données de production, alimentation, observation des vaches. À midi, retour à l’étable pour une deuxième séance d’obser-vation. Puis, une dernière visite vers 16 h (avec son fils Joshua, quatre ans, de retour de l’école) pour s’assurer que tout est en ordre. Un autre type de robot, qui circule devant l’espace mangeoire, repousse les aliments vers les animaux.

« Avec le robot, la gestion de notre temps est différente, précise Carl Gouin. Avant, on était à l’étable en même temps, mon père, mon frère et moi. Maintenant, c’est chacun son tour. »

« On fait les foins et les ensilages l’esprit tranquille, car on se connecte au robot avec notre téléphone, dit David Gouin. Et à la fin de la journée, on peut souper en famille ou avec des amis. » David a trois garçons, et Carl quatre. Vive la conciliation travail-famille !

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La traite robotisée convient bien aux entrepreneurs qui gèrent des entreprises multidisciplinaires. Outre les 55 vaches lai-tières (67 kg), dont ils tirent leur principal revenu, les Gouin cultivent quelque 50 ha (120 acres) de sapins de Noël (5000 arbres par an) et ont 80 ha en culture. De plus, ils déneigent les chemins de localités environ-nantes et font du transport scolaire, ce qui les accapare pendant deux à trois heures par jour.

Le couple Bühlmann-Kuratli a pris la relève de l’entreprise laitière en 2009 et aide en plus à exploiter les 1200 ha de terre de l’entreprise. Arnold gère un silo à grains de 20 000 tonnes (St-Isidore Storage) et la commercialisation de 4000 grosses balles de foin pour des éleveurs de chevaux de la Floride.

Philippe Couture, agronome et conseiller spécialisé en robotique à La Coop fédérée, aime à citer Jack Rodenburg, consultant pour l’entreprise-conseil DairyLogix : « Les producteurs de l’avenir seront ceux qui sauront gagner du temps. »

On compte 35 000 robots de traite à l’échelle de la planète. D’ici 2020, on prévoit que leur nombre aura doublé. Les premiers robots de traite ont fait leur apparition dans des fermes laitières des Pays-Bas en 1992. En 2001, un premier appareil fut installé au Québec. Depuis, de nombreuses entreprises

les ont adoptés. On en compte aujourd’hui plus de 500 dans la province.

« En Ontario, 80 % des nouvelles étables intègrent la traite robotisée », indique Mathieu Benoit, expert-conseil au Regrou-pement des Frontières, qui effectue le suivi à la Ferme Sonibrand.

OUVRIR L’ŒIL Qui installe un robot pour se sauver de l’étable fait fausse route. « Les robots nous donnent de l’information sur nos animaux comme jamais auparavant, fait remarquer Hugues Ménard, technologue et conseiller spécialisé en robotique à La Coop fédérée. On peut obtenir plus de 200 paramètres par jour. Mais il y en a que l’ordinateur ne peut pas nous fournir et qui nécessitent une observation visuelle : vérification de la cote de chair, du remplissage du rumen, des pieds et membres, de la circulation au robot. Pour réussir avec la robotique, il faut, comme le dit le vétérinaire et spécialiste en robotique Nico Vreeberg, être passionné par ses animaux et les tenir à l’œil. »

C’est une technologie qui demande une compréhension du comportement animal et de la dynamique du troupeau, poursuit Hugues Ménard. On n’adapte pas le robot au troupeau. C’est le troupeau qui doit s’adapter au robot, mais il faut tout faire pour rendre l’expérience de la visite au robot des plus agréables. »

FERME FRAN-CLER

n Production au robot : 2000 litres/journ Production moyenne : 33,5 litres/vache (4,24 % G; 3,44 % P)n 1,42 kg de gras/vache/jour

Alimentation au robotn Robocoop 20-1n Robocoop 20-2n Startlait LP

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Ferme Fran-Cler1. David, Clermont et Carl : un trio d’hommes forts qui misent sur la robotique depuis 2012.

2. « Le compte des cellules somatiques, qui est un bon indicateur de l’état de santé du troupeau, se calcule chaque jour, souligne David. Si nécessaire, on peut réagir rapidement. »

3. L’étable contient suffisamment de stalles et d’espace mangeoire pour toutes les vaches. Les allées sont larges, pour que leur circulation ne soit pas entravée.

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DeLavalCanada

Le robot de traite DeLaval VMS valorise chaque seconde.

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i« On a entendu des histoires d’horreur

avec les robots, dit David Gouin. Comme on ne voulait pas répéter les erreurs des autres, on a visité plein de fermes. » « On s’est préparé des génisses avant, au cas où nos vaches auraient eu de la difficulté à s’adapter, ajoute Clermont, son père. Mais tout s’est bien passé. »

David et son frère ne se sont pas inquié-tés lorsque la production a légèrement fléchi avec l’arrivée du robot. « Les vaches en lactation qui changent de mode de traite peuvent temporairement baisser en lait, indique Stéphane Rousseau, expert-conseil à la coopérative VIVACO. Celles qui com-mencent leur lactation avec la traite robo-tisée s’adaptent instantanément. » Chez Alain Champagne, la transition s’est aussi faite sans heurt.

Pour celui qui commence à utiliser la robotique, perdre ses « repères de stabula-tion entravée » peut être inquiétant. Pour Stéphane Rousseau, les producteurs qui se

lancent doivent faire la « réinitialisation » de leur cerveau et revoir leurs façons de faire.

« Une bonne vache en stabulation entra-vée pourrait ne pas s’adapter à la robotique, pour différentes raisons, informe Philippe Couture. La circulation de tout le troupeau est importante. Certaines vaches, par leurs passages incessants au robot, peuvent nuire à la circulation routinière des autres vaches. »

Cela dit, pour changer de technologie, il n’est pas nécessaire de reconstruire en neuf, comme l’ont fait les fermes Chamlab et Sonibrand. Les Gouin, eux, ont doublé la largeur d’une partie de leur bâtiment pour y aménager la stabulation libre et le robot.

Calme et fluide dans ses déplacements, le troupeau Fran-Cler présente une cote de chair nettement plus uniforme qu’en stabulation attachée. Dans le sien, Alain a abaissé de 25  jours l’intervalle entre les vêlages. René, lui, ne soigne presque plus de mammites. Et c’est sans compter

CET ARTICLE EST LE PREMIER D’UNE SÉRIE PORTANT SUR DES PRODUCTEURS QUI UTILISENT PLUSIEURS OUTILS TECHNOLOGIQUES DANS LEUR ENTREPRISE.

STRATÉGIE D’ALIMENTATIONUne alimentation stable et régulière est

une des clés du succès lorsqu’on utilise la robotique. « Elle doit être formulée pour

favoriser la circulation au robot et on doit y préparer ses animaux avant l’installation

de l’équipement », recommande Philippe Couture.

La ration partiellement mélangée (RPM), servie à la mangeoire, comble les besoins de

base du troupeau (foin sec, grains, ensilages, concentrés protéiques et

minéraux). Des compléments sont aussi servis au robot.

Si la RPM est trop riche en énergie, les vaches, repues, ne sentiront pas la nécessité

de se rendre au robot pour y recevoir de la nourriture. Résultat : elles engraisseront,

coûteront plus cher en aliments et ne produiront pas tout leur potentiel en lait.

Et vice versa. Une RPM déficiente en énergie forcera les vaches à fréquenter plus

souvent le robot, ce qui nuira à la circulation du reste du troupeau. Et elles finiront

par s’en voir refuser l’accès.

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les hausses de production qu’ils ont tous constatées. Mesure de la mastication, de l’activité des vaches, analyse du lait, prise du poids des vaches et de la température du lait… Jusqu’où l’expertise du robot va-t-elle aller ?

Les trois entreprises ont opté pour la circulation libre du troupeau, au robot ainsi que dans les aires de repos et d’alimenta-tion, plutôt que pour la circulation dirigée, qui oblige les vaches à passer par le robot ou la mangeoire avant de pouvoir se faire traire ou manger. « L’absence de restriction aide à la production des vaches », dit Alain.

Pour accroître le nombre de passages, donc le nombre de traites par jour ou le nombre de vaches par robot, les trois entre-prises sélectionnent des taureaux recon-nus pour l’amélioration de la vitesse de traite. Pour maximiser le pic de lactation,

Alain aime voir ses animaux passer à la traite jusqu’à quatre fois par jour pendant les 30 premiers jours en lait.

Des conseils avant de se lancer en traite robotisée ? Les éleveurs sont d’avis que le plus important est de s’entourer d’une équipe compétente. L’expert-conseil forme, avec le producteur, le vétérinaire, le fabri-cant de robots et l’institution financière, une équipe qui fait front commun pour assurer la réussite du projet.

« Mettez votre argent là où ça compte : dans le confort et la santé, conseille René Bühlmann. Une vache bien logée, en bonne santé et qui donne un veau par année sera inévitablement productive. »

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Ferme Sonibrand1.La robotique a permis à René d’accroître la santé de ses vaches et de leur pis. Les cas de mammite sont très peu fréquents. Et il a éliminé les vaccins, les traitements aux vaches taries et l’usage d’hormones de fertilité. Ses frais vétérinaires ont chuté de moitié.

2. En aménageant l’étable en trois rangées, pour en limiter la largeur et la hauteur, René a réalisé d’importantes économies. Le bâtiment est aussi moins coûteux à chauffer et à ventiler.

3. Les deux robots de la Ferme Sonibrand permettent de produire 160 kg de quota avec 120 vaches, à raison de 60 vaches par robot et de trois traites par vache.

FERME SONIBRAND

n Production au robot : 2100 litres/jour

n Production moyenne : 34 à 36 litres/vache (4,1 % G; 3,25 % P)

Alimentation au robotn Aliment VIP Synchro

Robocoop 16-1 n Soya micronisé

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FERME CHAMLAB

n Production au robot : 2400 kg/journ Production moyenne : 42 à 43 kg/

vache/jour (4,0 % G; 3,4 % P)n 87 à 90 kg/jour de gras produit

au robot

Alimentation au robotn Robocoop 20-1n Robocoop 14-2n Startlait LPn Supplément C Synchro 3213v

Nutrinor Richard Blackburn

Centre de services de l’Estrie Marc Charpentier, Gérald Boivin

La Coop Comax Dave Rousseau

La Coop Covilac/ La Coop Agrilait Alexandre Beauchemin

Vivaco, Groupe coopératif Caroline Tanguay, Martin Tourigny, Stéphane Rousseau

La Coop Agrivert Jennifer Héroux-Alain

Centre de services de l’Est Élisabeth Carbonneau, Hubert Ruest

La Coop des deux rives Olivier Boily

Centre de services des Sommets Yvan Rosa

La Coop Univert Juan Pedro Sarramone, Martin Grenier

Regroupement des Frontières Mathieu Benoit

Centre de services du Littoral Hubert Bélanger, Samuel Pelletier

La Coop Profid’Or Laurence Asselin

Centre de services Seigneurie-Parisville Réjean Lavoie, Élyse Groleau

La Coop des Montérégiennes Mélanie Dubuc

Centre de services Québec/Chaudière-Appalaches Jean-Luc Delisle

La Coop Val-Nord Jean-Guy Plourde

La Coop fédérée Hugues Ménard, Philippe Couture

Équipe réseau en robotique

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Ferme Chamlab1. Où qu’il soit, Alain reste toujours en contact avec le robot. Au besoin, il transmet ses conseils à sa mère, Berthe, par téléphone. Il peut même lui indiquer, à l’aide d’une flèche à l’écran, quelles mesures prendre.

2. En 2013, l’entreprise présentait une MCR combinée de 914. Elle figurait au cinquième rang à ce chapitre au Québec.

3. Outre la stabulation libre, l’étable contient trois sections à l’arrière du robot : une (séparée en deux) avec logettes pour les vaches rebelles, l’infirmerie et les vaches venant de vêler; une pour les vaches en préparation au vêlage; et une pour les taries. Pour maximiser le confort, des tapis couvrent tous ces espaces.

LA COOP : UNE ÉQUIPE DÉVOUÉELes forces de l’équipe robotique La Coop sont nombreuses : formation et connais-sances approfondies, outils économiques et techniques dernier cri, vaste présence sur le terrain.

Tableaux mensuels, étalonnages et logiciel économique sont autant de moyens mis à la disposition des experts-conseils pour appuyer les producteurs. Les tableaux mensuels établissent des comparatifs par rapport à leurs propres performances (coûts de production, marges) de même qu’avec celles d’autres fermes. Le Logiciel économique Coop (LEC) permet de faire de multiples simulations (hausse de production, nombre de traites) et d’en vérifier la rentabilité.

Le réseau La Coop possède également des outils permettant de comparer différents types d’alimentation. Quelle est la ration la plus rentable ? Un seul groupe, ou deux ?

« La connaissance poussée de la robotique fera bientôt partie du bagage de savoir de tous les experts-conseils La Coop », croit Philippe Couture. Déjà, une vingtaine d’entre eux s’y consacrent quotidiennement. C’est le pari qu’a fait la coopérative en lançant, dès 2001, l’aliment Robocoop, conçu pour les troupeaux en traite robotisée.

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32 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

MÉGAHERTZ, MÉGAOCTETS ET MÉGAPIXELS : AUX FERMES BELVACHE, ON JONGLE AVEC LES TECHNOLOGIES SANS FIL NON PAS POUR ÉPATER LA GALERIE, MAIS POUR EXCELLER ET AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE. DES TECHNOLOGIES POUR RÉPONDRE À DES BESOINS, NI PLUS NI MOINS !

PAS DE PANIQUE !

Au sortir de Sainte-Anne-des-Plaines se profile la ferme des Gauthier, avec ses larges bâtiments, d’innombrables tracteurs, trois silos verticaux et un enchevêtrement de tuyaux constituant un élévateur à grains qui surplombe le tout. Les installateurs de systèmes d’Internet sans fil par microondes

le confirmeront : c’est l’endroit rêvé où ins-taller une antenne pour envoyer ou recevoir de l’information sous forme ondulatoire.

C’est justement ce qu’a fait, pour quelques milliers de dollars, l’expert en réseautique Jean-Louis Dupont, de l’en-treprise RésotX solutions, à Terrebonne.

BELVACHE ETLA RÉSEAUTIQUE

Cette caméra améliore la précision des sarclages dans le maïs et le soya. Elle est plus longue à installer que le sarcleur lui-même !

Sarcler est une nécessité chez les Gauthier, à raison de 400 à 500 heures par année, car ils produisent en mode biologique. Or, quand on sarcle à 14 km/h même en mode RTK (autogui-dage du tracteur), les disques s’approchent parfois trop près des plants. Étienne Gauthier a donc installé une caméra sous deux sarcleurs pour visualiser l’efficacité du désherbage du maïs et du soya, effectué deux fois en saison. D’une pression tactile sur l’écran, il peut ainsi mieux contrôler la distance disques-tiges, à 2,5 cm près. La caméra tout terrain, qui reçoit en plein objectif feuilles, terre et eau, n’est autre qu’une caméra antivandalisme montée sur un bras métallique fait maison, reliée de manière filaire à un ordinateur portable fixé sur un bras articulé.

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33COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

Les Gauthier désiraient utiliser Internet dans leur étable, leurs garages et leurs résidences ainsi que faciliter le branche-ment sans fil d’un camping situé à sept kilomètres de la ferme et qui n’était pas desservi par la haute vitesse. Même leur érablière, qui se trouve à un kilomètre, est maintenant branchée sans fil !

« Je ne fais que de l’agricole, car ce sec-teur est laissé vacant par la majorité des entreprises de réseautique, qui préfèrent se concentrer sur d’autres industries plus rentables et géographiquement plus concen-trées », affirme Jean-Louis Dupont, joint alors qu’il faisait la promotion de ses services au dernier Salon de l’agriculture.

TÉLÉPHONIE ET TÉLÉMESURELe premier besoin que les Gauthier vou-laient satisfaire était celui de simplifier leurs communications cellulaires. « Avec la trentaine de téléphones que nous utili-sons, nous payions presque autant de frais de télécommunications que d’électricité ! »

dit, mi-sérieux, mi-blagueur, l’un des neuf copropriétaires de Belvache, Réal Gauthier. L’entreprise a ainsi mis en commun les forfaits cellulaires, ce qui a grandement diminué les coûts. Cette année, on envi-sage de passer à la téléphonie IP, accessible quand les utilisateurs sont à portée des émetteurs présents dans la ferme, ce qui leur permettrait de contracter des forfaits moins onéreux auprès de leur fournisseur de téléphonie cellulaire.

La disponibilité d’un réseau hybride avec fil/sans fil (Wi-Fi) permet de relier les sept caméras IP dispersées partout dans la ferme (réservoir d’eau d’érable, réservoirs de carburant, parcs de vêlage, cour, etc.) à un enregistreur central, auquel tous ont accès à distance. L’ordinateur des robots de traite qui enregistre les données des vaches est lui aussi relié, par Wi-Fi, aux téléphones des vachers.

Dans l’avenir, ce que les Gauthier aime-raient bien réseauter, ce sont les tracteurs, pour transmettre et enregistrer en temps

1. Les Fermes Belvache comptent neuf actionnaires, d’autres membres de la famille et de nombreux employés. Ici, Étienne et Olivier Gauthier, deux des plus maniaques de technologie du clan Gauthier.

2. Étienne Gauthier, c’est l’homme chargé de concevoir les plans de drainage. La ferme dispose de tous les équipements nécessaires pour drainer des terres argileuses naturellement mal drainées (gleysol Sainte-Rosalie).

3. Les Fermes Belvache utilisent la réseautique sans fil ou Wi-Fi pour faciliter les communica-tions, éviter des déplacements (grâce à la vidéosurveillance) et être plus performantes.

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1. Une cabine branchée ! Tableaux de bord, écrans GPS, caméra de recul, téléphone, tablette pour Internet et le divertissement : le tracteur articulé des Gauthier impressionne, avec sept écrans et un clavier! Notons que malgré les cellulaires, les Gauthier utilisent encore la radio HF.

2. Autoration, distributeur automatique d’aliments, robots de traite, caméras IP : l’étable des Gauthier est high-tech, et ce, même si on compte beaucoup de bras disponibles ! Les technologies permettent aux actionnaires de ne jamais travailler plus d’une fin de semaine sur quatre.

3. L’antenne qui surmonte l’élévateur reçoit son signal d’un câble réseau provenant de la maison. Par cette antenne, on alimente sans fil d’autres émetteurs, qui recomposent un signal Wi-Fi dans les nombreux bâtiments.

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réel les passages au champ, d’autant plus que la ferme cultive en mode biologique, ce qui l’oblige à rendre des comptes à son organisme certificateur. Ce genre de ser-vice, actuellement proposé par les conces-sionnaires (comme John Deere), est jugé trop onéreux par les Gauthier. Réal Gau-thier exprime même quelques réticences à partager ses données, ne sachant pas trop si elles demeurent sa propriété. Pour l’ins-tant, on utilise donc la « bonne vieille » clé USB pour transférer les données recueillies lors des opérations culturales.

WI-FI POUR LES NULSComment distribuer un accès sans fil sur l’ensemble de la ferme ? D’abord, un câble réseau part de la maison principale et ali-mente des antennes non Wi-Fi (protocole TDMA, pour time division multiple access), qui, à leur tour, distribuent le réseau aux autres maisons, aux bâtiments de ferme et à l’éra-blière. Dans chaque construction, on trouve donc une ou plusieurs antennes à faible ou moyenne portée, qui recréent le signal Wi-Fi pour le rediffuser de manière plus propre, de façon à éviter les congestions, les inter-férences et les interruptions. « La technolo-gie TDMA utilisée est “intelligente”, en ce sens qu’elle détecte automatiquement les données voix ou vidéos pour leur donner la préséance », explique Jean-Louis Dupont.

Cette connectivité à relais est préférable à l’émission d’un seul signal Wi-Fi à fort débit lancé tous azimuts, assure Jean-Louis Dupont, car ce signal peut être affecté entre autres par les objets métalliques, nombreux dans les fermes. Ainsi, les utilisateurs qui circulent à la ferme passent d’une antenne à une autre (interconnectivité) sans s’en rendre compte, ce qui est possible grâce au protocole TDMA, aussi appelé « multiplexage »

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À BON PORC

C’EST AVEC plaisir que je vous écris à titre de direc-teur commercial du Service monogastrique de La Coop fédérée, un poste que j’occupe maintenant depuis un peu plus d’un an. Bien que mon arrivée au Secteur des productions animales soit relative-ment récente, je roule ma bosse dans le réseau La Coop depuis plus de 30 ans, ayant dirigé des secteurs d’activité de La Coop fédérée ainsi que des coopératives agricoles un peu partout au Québec. Cette expérience me permet d’avoir une bonne connaissance de notre réseau, de ses gens et des enjeux que vivent nos producteurs membres. Le fait d’avoir eu l’occasion d’être des « deux côtés de la barrière » (dans les coopératives et à La Coop fédérée) me profite d’ailleurs beaucoup dans mon travail.

Pour ce premier billet, j’ai choisi de vous parler des changements apportés au programme du porc Coop, car c’est un des meilleurs exemples de valeur ajoutée mettant en relief notre différence coopérative.

La Filière porcine coopérative a créé le porc Coop il y a maintenant cinq ans. C’était alors une période très difficile pour les éleveurs, qui étaient nombreux à pro-duire à perte. Il aurait été alors impensable d’investir 50 millions $ dans la construction de maternités porcines collectives pour les approvisionner. Pour des raisons d’argent, mais aussi de relations, lesquelles n’étaient alors pas mûres pour une collaboration de la sorte.

La mission que s’était donnée la Filière était de géné-rer assez de richesse pour tous ses acteurs, surtout là où c’était le plus urgent : dans les poches des producteurs. Le moyen pour y arriver consistait à produire une viande de porc d’une grande qualité et à travailler avec les membres pour tenir compte des contraintes et les compenser.

Il faut accorder le mérite de cette démarche à Olymel et au conseil d’administration de La Coop fédérée, qui l’ont instaurée, de même qu’à tous les acteurs de la Filière, qui ont collaboré depuis cinq ans à la mise sur pied une formule rentable pour tous.

Aujourd’hui, on ne fait pas du porc « pour » Oly-mel, mais « avec » Olymel. Nos différents partenaires de la Filière porcine – génétique, alimentation, conseils en gestion, logistique – ont créé un équi-libre où chacun travaille un peu pour les autres, tout en partageant les risques, les coûts et, bien sûr, les profits. Grâce à la Filière, les producteurs ont reçu en moyenne 10 $ de plus par porc depuis cinq ans !

Au cours des deux dernières années, bien des efforts et des discussions ont été consacrés à l’avenir du porc Coop, afin que la formule reste pertinente et, surtout, pérenne pour ses acteurs. Nous avons revu la bonification, pour aider davantage les producteurs dans les périodes difficiles sans compromettre la soli-dité financière de l’ensemble de la Filière. Une grille élargie de 25 kg a été créée, 22 000 places sont réser-vées chaque semaine aux éleveurs de porcs Coop, et la compétitivité de l’alimentation a été améliorée.

Bref, ces changements, en vigueur au 4 avril, répondent bien à la commande, qui est d’entretenir une solide relation d’affaires avec nos membres tout en partageant les risques et les bénéfices.

Un constat s’impose : faire partie de la Filière porcine coopérative, c’est faire partie d’une bonne équipe, sinon de « la » bonne équipe. Par le passé, on a prouvé qu’il était profitable de travailler ensemble à la production d’une viande différenciée, de qualité et qui rapporte à tous.

Grâce à la récente nomination au conseil d’adminis-tration de La Coop fédérée de Réjean Vermette, aussi président de la Filière, les intervenants sont mieux placés que jamais pour assurer la création de valeur.

Avec ces acquis et les projets mis en branle, j’ai hâte de voir où la Filière porcine coopérative sera rendue dans cinq ans, pour ce qui est de contribuer à faire des producteurs de porcs québécois autonomes des acteurs plus incontournables que jamais !

LE POSITIONNEMENT DU PORC COOP

JEAN-YVES LAVOIE, AGRONOME, DIRECTEUR COMMERCIAL, SERVICE MONOGASTRIQUE, LA COOP FÉDÉRÉE [email protected]

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Quand on parle de production porcine indépendante, diffi-cile de trouver un exemple plus probant que celui de la Ferme Roger Santerre et Fils. Naisseur-finisseur, Julien Santerre aime son autonomie. Un pied dans le syndicalisme (comme vice-président du comité provincial des finisseurs des Éleveurs de porcs du Québec) et un pied dans la coopération (avec la production du porc certifié La Coop), Julien Santerre ne met pas tous ses porcs dans le même camion ! La liberté d’action est érigée en principe chez cet homme, qui a travaillé en nutrition animale pour un compé-titeur de La Coop à la fin de ses études d’agronomie.

STRATÉGIES D’AFFAIRESDans un monde où le gigantisme a la cote, comment se positionne une ferme de 275 truies, 6500 porcs produits par année et 45 hectares en culture ? Quels sont les gestes déterminants accomplis au fil des ans ?

Par mesure d’économie, l’entreprise autoproduit ses aliments pour porc depuis le début des années 1980. Chaque semaine, Julien reçoit donc le tableau de fabrication à moindre coût que concocte Gérald Paquin, T.P., expert-conseil en fabrication à la ferme de La Coop, à partir d’une veille sur les prix d’ingrédients protéiques ou énergé-tiques. Julien participe aussi chaque lundi midi à une conférence

JEUNE, INSTRUIT, VISIONNAIRE ET BON GESTIONNAIRE, JULIEN SANTERRE INJECTE UNE BELLE DOSE DE VITALITÉ DANS L’INDUSTRIE PORCINE QUÉBÉCOISE. PRODUCTEUR INDÉPENDANT, IL N’EST TOUTEFOIS PAS INDIVIDUALISTE. PORTRAIT.

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

UN HOMME AUTONOME

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Web, assortie d’une séance de clavardage, avec d’autres producteurs et des spécialistes des marchés (initiative de Réjean Prince, du MAPAQ). Prix des bases locales, prix et stocks de viande, devises – tout y passe !

« Depuis 1995, nous générons des gains jusqu’au bout en élevant nos porcelets, ce qui nous permet en outre de moins dépendre des acheteurs de porcelets », révèle Julien San-terre, qui dispose de deux sites d’engraisse-ment différents. « Pour un producteur à son compte, pourvu que la situation sanitaire du troupeau le permette, engraisser les porcs de sa propre maternité demeure aujourd’hui la formule la mieux couverte par l’ASRA », indique de son côté Gérald Paquin. Les porcs sont donc expédiés à un poids (moyenne de 107,5 kg) qui maximise le potentiel de revenu, lequel est continuellement révisé en fonction du prix de la viande et des coûts d’aliments. Malgré tout, l’entreprise se résout à vendre annuellement 1500 porcelets, parce que la productivité des truies est en constante aug-mentation (29,5 porcelets sevrés par truie productive par an). Les porcelets ne sont pas négociés au prix courant du marché (spot price), mais au prix prévu des contrats à terme du porc de marché.

Pareillement, pour se prémunir contre les variations importantes des prix des grains

et du porc, l’éleveur dit faire appel aux mar-chés à terme « de manière à [se] protéger des creux, mais en ne profitant pas toujours des pics ». Il connaît par cœur ses coûts fixes et variables, et les compare annuellement à trois coûts de production de référence : ceux des enquêtes des Éleveurs de porcs, coût du CECPA (Centre d’études sur les coûts de production en agriculture) et coûts des groupes-conseils. Excédé de devoir budgéter des pertes depuis les années sombres de 2010 et 2011, Julien est passé à l’offensive en 2013. Ainsi, il a pu profiter pleinement des prix exceptionnels de 2014, car il avait loué une porcherie (avec option d’achat) pour engrais-ser une plus grande part de ses cochons.

Autrement, l’exploitant produit ses femelles hybrides et élève ses cochettes, qui baignent dans l’environnement sani-taire de la ferme. Les installations ? Si elles ne sont pas parfaites, elles suffisent à atteindre de hauts standards de producti-vité. Par exemple, la section pouponnière est sur plancher plein en béton, mais elle convient encore, malgré l’âge du bâtiment. En revanche, l’alimentation des truies en mise bas est automatisée et leur consom-mation est suivie par ordinateur. En somme, Julien investit là où l’impact sur la rentabilité est le plus mesurable.

1. Étudiant en agronomie à la charnière des années 2000, Julien Santerre faisait tourner les têtes à la Faculté des sciences de l’agri-culture de l’Université Laval, avec sa belle gueule à la Charlie Sheen et son attitude assurée !

2. Émeric et Ève accompagnent leur papa, Julien, devenu propriétaire unique de la Ferme Roger Santerre et Fils en 2014, par un transfert amorcé en 2001, dès sa sortie de l’université.

3. Depuis 2012, l’alimentation des truies en mise bas est automatisée et leur consommation est suivie par ordinateur.

4. Cette pouponnière sur plancher plein de béton accuse presque 40 ans d’âge, mais convient encore pour le passage de trois semaines des porcelets.

5. Depuis cinq ans, la ferme de naissage-finition est gérée en bandes sur quatre semaines : deux semaines très chargées et deux qui le sont moins.

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Enfin, si le fonds de terre de l’entreprise de Notre-Dame-de-Stanbridge a pu sécuri-ser les prêteurs financiers, Julien Santerre n’a jamais accepté de mettre en garantie cet actif de long terme pour financer sa marge de crédit, un emprunt de court terme. Car ce serait bien le comble : un Julien « sans terre » !

QUAND LA SANTÉ VA…S’il a une certaine maîtrise de sa situation financière, l’éleveur éprouve un vertige certain quand on aborde le statut sani-taire de sa ferme, située en Montérégie, fief de grands troupeaux et de grands intégrateurs porcins. Ou éprouvait, car il a participé activement à la mise sur pied de mesures d’épidémiosurveillance du plus nuisible des virus, celui causant le syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP). Le CLÉ-SRRP Montérégie (CLÉ pour « contrôle local et éradication ») regroupait à l’origine près de 50 sites dans cinq municipalités.

Cette initiative saluée par tous les inter-venants a d’ailleurs essaimé à l’échelle régionale sous l’impulsion de Julien, ce qui a mené à la création du Réseau Santé Montérégie. Apôtre du partage des résultats du séquençage du virus et d’analyses séro-logiques, Julien est fier d’avoir fait tomber

le tabou des crises sanitaires, gardées secrètes entre producteurs méfiants.

Résultat concret de quatre ans de prises de sang et de tournées vétérinaires : Julien sait que la biosécurité à sa ferme est exemplaire et qu’il n’a pas besoin de filtrer l’air qui entre dans ses porcheries, car aucune nouvelle souche de SRRP n’a contaminé son exploitation dans l’inter-valle… analyses à l’appui !

PENSER LE LONG TERME« Julien a un bon sens de l’analyse et une bonne expertise dans un secteur où tout va vite », estime David Boissonneault, produc-teur de porcs de la même génération que lui et président des Éleveurs de porcs du Québec. « C’est un gars à l’écoute, qui pose des questions et qui s’informe », apprécie pour sa part Sylvie Vermette, chargée de projet du Réseau Santé Montérégie.

De crise en crise pendant des années, Julien Santerre commence tout juste à rêver l’avenir, échafaudant par les temps qui courent différents scénarios pour assurer des bases durables à son entreprise. Il fera d’ailleurs évaluer ses bâtiments par un spé-cialiste du Centre de développement du porc du Québec. Des possibilités ? Les convertir tous en installations de finition et acheter des porcelets des maternités collectives des Fermes boréales, appartenant à La Coop. Ou s’associer avec ses cousins Benoit et Ghis-lain, aussi producteurs, pour spécialiser des sites et se conformer aux nouvelles normes de bien-être des truies en gestation (élevage en parc d’ici 2022). Cette longue absence de vision d’avenir imposée par les conditions économiques difficiles, Julien Santerre la déplore aussi bien à sa ferme que chez les gouvernements, qui n’envoient pas le signal que le porc est un moteur économique fort. Les éleveurs, selon lui, ont besoin d’aide pour renouveler leurs immobilisations, qui accusent plus de 20 ans d’âge en moyenne.

Mais avant de statuer sur l’avenir, l’homme fera montre de la même circons-pection – et de la même clairvoyance ? – que celle qui l’a mené vers le porc Coop, en 2012. « J’ai attendu que l’offre soit vraiment avantageuse sur le plan économique avant d’embarquer, même si j’aimais le principe de produire en filière », explique-t-il.

Poussera-t-il ce principe un peu plus loin ?

1. Gérald Paquin, technologue et expert-conseil en fabrication à la ferme de La Coop, s’assure du bon fonctionnement de la mou-lange, car l’exploitation autoproduit ses aliments porcins en respectant le cahier des charges du porc Coop.

2. Un bureau propre et bien éclairé destiné à la comptabilité, à la gestion, à la recherche d’information et aux rencontres avec des conseillers.

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LA FAMILLE

La famille T7 est fière de vous faire découvrir ses deux nouveaux modèles T7.290 et T7.315.

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La Pocatière Rivière-du-Loup

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Plaisance

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Saint-Agapit | Saint-Anselme Sainte-Marie de Beauce Saint-Vallier | Québec Saint-Narcisse, Cté Champlain

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© 2016 CNH America LLC industrielle. Tous les droits sont réservés. New Holland Agriculture est une marque déposée aux États-Unis et de nombreux autres pays, appartenant à ou sous licence de CNH industrielle NV, ses filiales ou sociétés affiliées. New Holland Construction est une marque déposée aux États-Unis et beaucoup d’autres pays, sous licence ou appartenant à CNH industrielle NV, ses filiales ou sociétés affiliées.

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ASPIRE EST LE PREMIER ENGRAIS À BASE DE POTASSE ENRICHI DE BORE. IL EST COMPOSÉ DE 58 % DE POTASSE (K2O) ET DE 0,5 % DE BORE (B). IL CONVIENT ENTRE AUTRES AUX CULTURES DE MAÏS, DE SOYA ET DE LUZERNE.

MIEUX PROTÉGER POUR PLUS DE RENDEMENT

TEXTE DE FRANÇOIS LABRIE, AGRONOME

 La potasse est un élément majeur qui joue un rôle de première importance dans la formation et le stockage des sucres et de l’amidon, l’activation d’enzymes, la syn-thèse des protéines et la division cellulaire des plantes. En outre, elle favorise la résistance aux maladies et la photo-synthèse, et est donc particulièrement importante dans la croissance des jeunes plants. Les cultures carencées en potassium présentent un piètre développement des racines. Ainsi, un apport inadéquat de cet élément se tra-duit immanquablement par de faibles rendements.

Le bore est un élément mineur également essentiel au déve-loppement des plantes, et ses fonctions sont nombreuses. Il joue un rôle dans le maintien de l’intégrité des tissus végétaux, le métabolisme de l’azote, la production de phytohormones, le transport des sucres, la floraison ainsi que le développement des racines, du pollen, des graines et des fruits.

Les carences en bore se traduiront elles aussi par des effets très néfastes sur la qualité et le rendement des cultures. En revanche, des excès de bore peuvent notam-ment entraîner la nécrose des tissus des plantes.

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L’auteurFrançois Labrie, agronome Conseiller spécialisé en maïs et soya La Coop fédérée [email protected]

Malgré ses nombreuses fonctions, le bore n’est pour-tant nécessaire qu’en petites quantités pour les cultures. En effet, les plantes n’en contiennent que quelques par-ties par million. Toutefois, le bore doit être absorbé par la plante tout au long de son processus de croissance. Des études ont démontré qu’il est « un des oligoéléments très susceptibles d’être en carence dans les sols du Canada et des États-Unis ». D’où l’importance d’en assurer un apport adéquat dans le sol pour la culture, et ce, au bon moment. De plus, il faut savoir que le bore appliqué sur les feuilles des plants n’atteindra pas les racines. On sait enfin que la quantité totale de bore présente dans le sol n’est pas nécessairement entièrement disponible pour les plantes. Le bore peut en effet être lié à certains éléments ou composés qui le rendent indisponible.

Soulignons que les légumineuses, comme la luzerne, requièrent des apports en bore plus élevés que la plupart des plantes cultivées. Les rendements et la qualité de la luzerne en sont particulièrement dépendants. Selon des études, le bore pourrait être nécessaire au bon fonction-nement du métabolisme des bactéries qui fixent l’azote ainsi qu’à celui des mycorhizes.

Notons en outre que le pH et la matière organique jouent un rôle important dans la disponibilité du bore. Dans un sol léger et acide, cet oligoélément sera plus faci-lement utilisé, mais également plus rapidement lessivé.

Grâce à son apport en bore, l’engrais Aspire nourrit les plantes directement aux racines.

La technologie d’Aspire permet une distribution uniforme de potassium et de bore au champ, puisque ces nutriments sont combinés dans chaque granule d’engrais au moyen de la technologie Nutriform. Les nutriments sont donc disponibles quand et où la culture en a réellement besoin.

Parlez-en à votre expert-conseil !

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L’engrais Aspire, grâce à son apport en bore, fertise les plantes directement aux racines. Les nutriments sont donc disponibles quand et où la culture en a réellement besoin. La technologie d’Aspire permet une distribution uniforme de potassium et de bore au champ, puisque ces nutriments sont combinés dans chaque gra-nule d’engrais au moyen de la technologie Nutriform. Cet engrais convient entre autres aux cultures de maïs, de soya et de luzerne.

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  La principale raison est que la culture du soya n’est plus réservée à la zone chaude du Québec. Elle s’étend main-tenant d’ouest en est et du sud au nord de la province. La venue sur le marché de cultivars hyper-performants a permis de démocratiser cette culture. Certains culti-vars hâtifs ont hérité, dans leur bagage génétique, d’une hauteur de gousses supé-rieure à la norme; c’est le cas du soya Akras R2, adapté pour le nord et l’est de la province. D’autres ont hérité d’un rende-ment nettement plus élevé que la moyenne, notamment le soya Hydra R2, dans la zone de 2500 UTM.

DEPUIS QUELQUE TEMPS, LES PRODUCTEURS DE L’OUEST DU CANADA ET DE L’EST DU QUÉBEC CONVOITENT CETTE CULTURE. ELLE EST ÉLÉGANTE, DEMANDE UN MINIMUM D’ENTRETIEN ET BRILLE LORSQU’ON LUI DONNE DE L’ATTENTION. LE SOYA N’EST PLUS LA CULTURE DE ROTATION D’AUTREFOIS. IL GAGNE EN SUPERFICIE CHAQUE ANNÉE.

TEXTE ET PHOTOS DE PASCAL LAROSE, AGRONOME, ET LUCIE KABLAN, PH. D.

LA PLUS CONVOITÉE DES CULTURES !

RENDEMENT RECORD EN 2015Le soya Mylitta R2 a atteint la barre des 6 tm/ha dans les essais privés réalisés en 2015 à la Ferme de recherche en productions végétales de La  Coop fédérée, à Saint-Hyacinthe. C’est la première fois qu’un soya atteint ce rendement dans nos essais. D’une maturité de 2900 UTM, le Mylitta R2 est le plus beau symbole de l’avancement de la génétique moderne. Son faible taux de semis, son architecture buissonnante et son potentiel de rendement supérieur font de ce cultivar le nouveau standard dans la production de soya au Québec. Mylitta est très bien adapté à des espacements de 15, 20 et 30 po grâce à sa facilité de brancher.  

LE SOYAChamp en semis direct; soya fertilisé et non fertilisé en bande au semis.

Photo prise le 15 juin 2015

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Lorsqu’on sait que la moyenne provin-ciale se situe autour de 2,6 tm/ha, le choix du cultivar prend tout son sens.

Aujourd’hui, le contexte a bien changé, car la génétique s’est améliorée considé-rablement. Le potentiel de rendement est là, la valeur commercialisable du soya est compétitive par rapport à celle du maïs, et sa rentabilité à l’hectare est similaire. Donc, pourquoi ne pas le considérer comme une culture principale dans votre entre-prise et lui offrir les mêmes privilèges qu’au maïs, en ce qui a trait à la date de semis, à la maturité du cultivar et à la régie que vous appliquez ?

C’est ce que nous avons fait pour vous, et voici nos conclusions après deux années d’essais.

NOS ESSAISNotre objectif était d’évaluer la réponse du soya à une régie intensive, c’est-à-dire de fertiliser la culture afin d’augmenter le rendement.

Pour ce faire, nous avons mené des essais à la Ferme de recherche sur des parcelles expérimentales, avec six répé-titions sur deux types de sols (argile et loam). Deux cultivars (Katonda  R2 et Imana R2) ont été utilisés. Le précédent cultural était du maïs-grain sur le site argileux et du soya sur le loam. Les rangs étaient espacés de 30 po. Nous avons évalué un traitement de régie standard comparativement à un autre de régie intensive de 350 000 fèves/ha, avec une fertilisation de démarrage de 30 kg/ha

Type de régie

Éléments Standard Intensive

Taux de semis 350 000 fèves/ha 350 000 fèves/ha

Démarreur Non 30 N (Sol-Az)

Azote postlevée Non 30 N (urée)

Fongicide Non Oui

TRAITEMENTS EN FONCTION DU TYPE DE RÉGIE

Tableau 1

Moyenne 2014-2015 Données économiques2

Régie Rend(kg/ha)

PCG(g)

V3Vigueur1

(1 à 9)

R5 Vigueur(1 à 9)

Revenu brut($/ha)

Frais($/ha)

Revenu net

($/ha)

Standard 4152 d* 17,6 d 4,0 a 4,0 a 1868 0 1868

Intensive 4585 a 18,3 a 2,5 b 2,6 c 2063 164 1899

Intensive moins N au démarrage 4414 b 18,0 abc 3,9 a 3,4 b 1986 120 1866

Intensive moins N à R2 4514 a 18,1 abc 2,4 b 2,4 cd 2031 125 1906

Intensive moins fongicide 4539 a 18,2 ab 2,3 b 2,4 cd 2043 83 1960

Standard plus N au démarrage 4411 b 18,1 ab 2,5 b 2,3 d 1985 44 1941

Standard plus N à R2 4333 bc 17,9 bc 3,9 a 3,4 b 1950 39 1911

Standard plus fongicide 4280 c 17,8 cd 4,0 a 3,4 b 1926 81 1845

*Les chiffres suivis d’une lettre différente sont statistiquement différents. Test de comparaison de Tukey (10 %).1Vigueur (1 à 9) : 1 = excellent, 4 = normal, 9 = plants très petits ou pas levés.2 Calcul économique basé sur les données suivantes : prix du soya à la tonne : 450 $; coût du kilo d’azote : 1,40 $; coût à l’hectare du fongicide appliqué à forfait : 81 $.

ÉVALUATION DE L’IMPACT INDIVIDUEL DE CHACUN DES TRAITEMENTS EN FONCTION DE LA RÉGIE STANDARD ET DE LA RÉGIE INTENSIVE

Tableau 2

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Page 43: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

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Toujours lire et suivre les directives de l’étiquette. AgSolutions est une marque déposée de BASF Corporation; ARMEZON est une marque déposée de BASF SE; toutes ces marques sont utilisées avec permission accordée à BASF Canada Inc. © 2016 BASF Canada Inc.

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44 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

Les auteursPascal Larose, agronome Conseiller spécialisé maïs-soya La Coop fédérée [email protected] Kablan, Ph. D. Chercheuse en productions végétales La Coop fédérée [email protected]

d’azote (N), combinée à une deuxième application de 30 kg/ha de N au stade R2 (pleine floraison). Enfin, une application de fongicide au stade pleine floraison est venue compléter la régie intensive (tableau 1 en page 42).

L’impact individuel de chacun des élé-ments a été évalué, en ajoutant l’élément à la régie standard ou en le retranchant de la régie intensive (tableau 2 en page 42).

NOS RÉSULTATSLa régie intensive a permis d’obtenir un rende-ment plus élevé que la régie standard (près de 433 kg/ha) et une augmentation du poids des fèves (tableau 2). L’ajout de l’azote au démar-rage a augmenté significativement le ren-dement de la régie standard, par une marge de 259 kg/ha. La suppression de l’azote dans l’engrais de démarrage a eu comme consé-quence de réduire de manière significative le rendement de la régie intensive. Par contre, le retranchement de l’azote au stade R2, ainsi que du fongicide, n’a pas eu d’effet sur la régie intensive. L’apport d’un fongicide a permis de créer une synergie avec l’apport d’azote au démarrage de la plante. L’apport d’azote au démarrage a permis d’obtenir des plants plus vigoureux au stade de la troisième

feuille trifoliée (V3) et une augmentation du poids des fèves. En matière de rentabilité, l’ajout de 30 kg/ha d’azote dans le démarreur a permis de dégager un gain net de 71 $/ha. Cet apport d’azote permet de combler les besoins de la plante jusqu’au début de la nodulation, qui apparaît seulement vers la troisième trifoliée. Ce résultat confirme des résultats de R et D antérieurs.

En effet, la fertilisation azotée stimule le développement végétatif en début de saison, puis la nodulation du plant prend la relève, à partir du stade de la troisième trifoliée, pour la production d’azote. Pour ce qui est du fongicide, nous n’avons pas observé d’effet sur le rendement dans nos conditions, car il a été utilisé afin de s’assurer que la maladie foliaire n’est pas un facteur limitant.

EN FIN DE COMPTELa fertilisation dans la culture du soya est rentable pour le producteur agricole du Québec. L’apport d’azote au démarrage a augmenté le rendement de 259 kg/ha et dégagé un profit additionnel de 71 $/ha. Cependant, le choix du cultivar demeure la prémisse pour obtenir un rende-ment supérieur.

Effet de la fertilisation sur la vigueur des plants au stade V3.

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STANDARD + DÉMARREUR 30 KG/HA N

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45COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

Ce nouvel instrument, mis au point depuis 2009, offrira une plus grande marge de manœuvre aux inspecteurs chargés de classer le sirop produit chez nous. « Le SpectrAcer pourra détecter les défauts de saveur et l’adultération [ajout de sucre dans le sirop] », explique Yves Bois, directeur général du Centre Acer. Le but d’un tel outil est de répondre à des standards de qualité de plus en plus élevés.

Le marché mondial est ouvert au sirop d’érable, et le classement le plus précis pos-sible devient un enjeu de premier plan. « La stratégie globale avec un tel appareil est de garantir un sirop de première qualité, sans défaut de goût, poursuit le directeur général. Bref, du vrai sirop d’érable. Nous sommes la seule autorité qui peut offrir cette garantie-là. »

L’ARRIVÉE DU PRINTEMPS MARQUE LA PÉRIODE DES SUCRES DANS LA BELLE PROVINCE. DES MILLIONS DE LIVRES DE SIROP D’ÉRABLE SONT PRODUITES POUR LE PLAISIR DES PAPILLES GUSTATIVES. LES CHOIX SONT VARIÉS (SIROP EXTRA-CLAIR, CLAIR, MÉDIUM, AMBRÉ ET FONCÉ) ET LES ACHETEURS ONT LEURS EXIGENCES. EN 2016, L’INDUSTRIE ACÉRICOLE AURA, PAR L’ENTREMISE DE LA DIVISION INSPECTION DU CENTRE ACER, UN NOUVEL OUTIL POUR ASSURER À SA CLIENTÈLE UNE QUALITÉ DE CLASSEMENT IMPECCABLE : LE SPECTRACER.

TEXTE DE STÉPHANE PAYETTE, T.P.

LE SPECTRACERPOUR UNE QUALITÉ DE CLASSEMENT IMPECCABLE

L’enjeu dans l’utilisation du SpectrAcer est de présenter un travail plus reproduc-tible dans l’analyse du sirop. Les classifi-cateurs sont humains. Il y a des variabilités de goûts d’une personne à l’autre et d’une journée à l’autre. Le Spec-trAcer permet de diminuer cet écart et de répondre à la demande de classement plus rapidement et de façon encore plus pré-cise. « Un exemple est Valacta, dit Yves Bois pour mieux nous éclairer. Ce centre d’expertise analyse les différents compo-sants du lait. Effectuer chacune des ana-lyses à la main prendrait un temps fou et serait quasi impossible. Valacta a recours à des appareils précis qui permettent de donner les résultats dans un délai accep-table. C’est le but que nous visons avec le SpectrAcer. »  

1 . Le SpectrAcer peut classer le sirop selon la saveur, comme le ferait un classificateur. Pouvant également détecter l’adultération, il offrira encore plus de précision.

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46 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

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1 . Pour Yves Bois, directeur général du Centre Acer, le but premier du nou-vel outil SpectrAcer est de permettre à l’industrie d’offrir une garantie unique : un produit de meilleure qua-lité, sans défaut de saveur. Il estime que ce sera un atout majeur sur le marché mondial du sirop d’érable.

2 . Le Centre Acer

UNE RECHERCHE IMPRESSIONNANTE Classer le sirop exige du temps, du per-sonnel et de nombreux déplacements. Au début du mois de mai, les demandes des acheteurs se font plus grandes et les producteurs veulent livrer leur sirop pour être payés le plus rapidement possible. Pour répondre à ces demandes, une quin-zaine d’équipes se relaient sur le terrain afin de faire la classification. Elles peuvent actuellement procéder à 3750 échantillons par jour (250 échantillons par équipe). À lui seul, le SpectrAcer pourrait effectuer entre 500 et 600 échantillons par journée de huit heures. L’année 2016 marque l’entrée en scène de ce nouvel instrument, qui sera utilisé de façon régulière. « Il devient notre 16e équipe. De plus, en libérant des ressources, il nous permettra d’être plus efficaces pour ce qui est du reclassement du sirop des producteurs qui sont en désac-cord avec le classement obtenu. »

Les énergies déployées pour mettre en service le SpectrAcer sont impression-nantes. Les producteurs ont collaboré en offrant plusieurs dizaines de milliers

d’échantillons de sirop. Les chercheurs d’Agriculture Canada ont participé au pro-jet. Des scientifiques de haut niveau ont aussi été sollicités. Les gouvernements pro-vinciaux et fédéral ainsi que la Fédération des producteurs acéricoles du Québec ont, quant à eux, apporté une aide financière importante pour que le SpectrAcer puisse remplir ses promesses.

Il aura fallu sept années de développe-ment pour arriver à produire le premier appareil, qui sera utilisé en 2016 chez Cita-delle, coopérative de producteurs de sirop d’érable. Un deuxième appareil est en cours d’approbation. Cette technologie permettra à l’industrie acéricole d’offrir encore plus de garanties sur la qualité. Les inspec-teurs pourront mettre l’accent sur d’autres aspects, par exemple la détection du plomb. « Prenez un marché comme la Californie. Les consommateurs là-bas sont très sen-sibles à la présence de ce métal lourd. Si nous pouvons leur offrir encore plus de garanties, nous augmentons nos chances de leur vendre notre produit », conclut fiè-rement le directeur du Centre Acer.

n Capacité de classement de 100 000 barils annuellement

n Détection de l’adultérationn Détection des défauts de saveurn Réduction du taux de révision n Augmentation de la

reproductibilité des analyses

LE SPECTRACER

n Plus de 110 millions de livres produites par an

n 72 % de la production mondiale n Exportations annuelles d’une

valeur de 162 millions $

LE SIROP D’ÉRABLE QUÉBÉCOIS

n États-Unisn Japonn Allemagnen Royaume-Unin France

PRINCIPAUX PAYS CONSOMMATEURS DE SIROP D’ÉRABLE

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Page 47: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

47COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

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Si l’Internet des objets, les réseaux sociaux, les mégadonnées et l’analytique vous disent quelque chose, vous êtes peut-être mûr pour essayer des nouveautés qui amélioreront votre rentabilité.

NOUVELLES TENDANCESBien qu’on n’en soit qu’au début, des ten-dances lourdes se dessinent. L’Internet des objets (ou l’ensemble des objets qui peuvent se connecter à Internet) génère de plus en plus de données pouvant être compilées et analysées. Mais pourquoi vous parler des nouvelles tendances ? Simplement parce que l’aviculture n’y échappera pas, et que ce qu’on considère comme farfelu aujourd’hui deviendra la norme demain. Alors, pourquoi ne pas faire le saut ?

Le succès de l’élevage avicole ne repose pas sur une seule variable, mais sur un ensemble de détails qui ne sont pas tou-jours visibles à l’œil, d’où l’importance

LE MONDE TOURNE DE PLUS EN PLUS VITE, ET DE NOUVELLES TENDANCES FONT LEUR APPARITION. ALORS, POURQUOI NE PAS VOUS METTRE À LA PAGE POUR MIEUX GÉRER VOS ÉLEVAGES ?

TEXTE DE PASCAL LABRANCHE, AGRONOME

d’analyser les données. Or, trop souvent, on se contente de les analyser individuel-lement plutôt que globalement, comme les pixels d’une image.

Votre but est probablement d’amélio-rer votre bénéfice net, et pas seulement votre « marge sur moulée et poussins ». Alors, pourquoi n’analyser que les princi-paux postes de dépenses ? L’ensemble de ces postes doit être pris en compte, car, habituellement, on n’améliore que ce que l’on peut mesurer et, habituellement, les logiciels comptables sont mal adaptés pour effectuer des répartitions de coûts dans différents lots.

SE COMPARER POUR S’AMÉLIOREREn outre, comme on le constate avec les réseaux sociaux, les gens veulent de plus en plus échanger pour comprendre ce qui se passe ailleurs. Y a-t-il des choses que font les autres qui pourraient améliorer

L’AV I C U LT U R E À L’ È R ED E S N O U V E L L E S T E N D A N C E S

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Page 48: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

48 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

L’auteurPascal Labranche, agronome Coordonnateur en agroéconomie et développement numérique agricole La Coop fédérée [email protected]

MARGE SUR POUSSINS ET MOULÉE1,37 $ | OISEAU

POIDS À L’ABATTAGE2,45 KG | 36 JOURS

FRAIS FIXEs8 % DES COÛTS D’ÉLEVAGE

REVENUS SUPPL. AVEC LOCATION DE QUOTA3444 $ | LOT

MORTALITÉ ET CONDAMNATION1,7 % | MOYENNE PROVINCIALE

mes performances économiques ? Certains types de productions sont-ils plus ou moins rentables pour moi ? La notion d’étalonnage (benchmarking) ou de balisage prend alors tout son sens. De plus, il est intéressant de se comparer aux autres quelques fois par année. Mais le faire en temps réel rend la démarche beaucoup plus intéressante. Pourquoi ne pas en tirer profit ?

Dans cette logique, le réseau La Coop est soucieux de vous offrir les meilleurs outils pour exceller, et c’est pourquoi il a mis au point Aviscan, un logiciel d’avant-garde. Aviscan permet maintenant de centraliser les informations sur plusieurs fournisseurs d’équipements, les données comptables, les données sur la location de quota ainsi que sur les stratégies de production et d’abattage, afin de pouvoir les gérer et les analyser globalement.

Aviscan se démarque à plusieurs niveaux. Tout d’abord, il fonctionne avec de nombreux fournisseurs d’équipements, ce qui vous facilitera la vie si vous avez des bâtiments dotés d’équipements différents.

Vous souhaitez connaître vos forces et vos faiblesses du point de vue économique ? Aviscan permet d’analyser l’ensemble des frais de votre entreprise et de générer des rapports d’étalonnage pour la totalité de vos données comptables. Puisque le réseau La Coop possède plusieurs fermes, une

intéressante base de données est déjà à votre disposition aux fins de comparaison.

Est-il intéressant économiquement de louer du quota ? Une analyse vous procu-rera un éclairage utile sur cette option.

Quelles sont les performances des meilleures fermes ? Aviscan permet de connaître les dernières tendances dans les groupes de tête.

Mon programme alimentaire est-il optimal pour mon élevage ? L’outil Aviscan effectue le suivi de ce programme et de son impact économique.

Quelle est l’incidence de la variabilité des critères clés de mon élevage ? Le logiciel per-met de générer des analyses économiques et de constater quel aurait été le résultat si tel ou tel paramètre avait été différent.

Y a-t-il des éléments hors normes dans l’élevage qui auraient pu en affecter les per-formances techniques et économiques ? Le but est de comprendre ce qu’on aurait pu faire différemment, afin de rectifier le tir pour les lots subséquents.

Aviscan est un outil d’analyse technico-économique tout à fait unique, qui vous permettra d’aller plus loin et de faire le pont entre les nouvelles tendances d’ana-lyse et d’étalonnage et votre rentabilité. Si vous voulez l’essayer ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à contacter votre expert-conseil La Coop.

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Page 49: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

49COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

LE TABLEAU MENSUEL LAITIER LA COOP : POUR PRODUIRE PLUSIl y a plus de trois ans, La Coop fédérée a mis au point un des outils d’analyse technico-économique les plus avancés de l’industrie laitière : le Tableau mensuel laitier La Coop. Cet outil permet de faire un suivi régulier de plusieurs indicateurs clés de votre troupeau, comme votre marge de production. Lorsqu’on analyse les résultats des producteurs inscrits au Tableau mensuel, on remarque que seulement 7 % d’entre eux ont une marge de production sous la barre des 30 jours. En comparaison, à l’échelle provinciale, ce sont 17 % des producteurs laitiers qui se trouvent dans cette situation. Vous souhaitez vous aussi tirer le maximum de votre droit de produire ? Parlez du Tableau mensuel laitier La Coop avec votre expert-conseil.

LE SOYA ELITE : À L’AVANT- GARDE DE LA TECHNOLOGIELa technologie de soya X-Tend a maintenant obtenu le feu vert pour être commercialisée en Amérique. Cette technologie novatrice permet de mieux contrôler les mauvaises herbes coriaces par l’utilisation combinée des herbi-cides à base de glyphosate et du dicamba. Elite est aussi à l’avant-garde pour ce qui est des choix technolo-giques avec l’introduction de deux soyas RR2 X-Tend pour les semis du printemps 2016 : Lempo R2X 2600 UTM et Donar R2X 2750 UTM. Ces nouveaux cultivars performants ont été retenus pour leurs rendements en premier lieu. Réservez un champ pour découvrir cette nouvelle génétique de pointe sur votre entreprise.

PRIX DESJARDINS ENTREPRENEURS : PARTICIPEZ-VOUS ?Vous êtes entrepreneur ? Votre entreprise se démarque par ses réalisations, sa performance financière et son apport à sa collectivité. Posez votre candidature aux prix Desjardins Entrepreneurs 2016 avant le 29 avril. Tout comme l’an-née en 2015, qui a connu un très grand succès, des gagnants régionaux seront sélectionnés pour les secteurs Est du Québec, Centre-du-Québec, et Ouest du Québec et Ontario. Ces gagnants recevront la visite d’une équipe de tournage dans leur entreprise pour réaliser une vidéo mettant en valeur les réalisations exceptionnelles à l’origine de leur nomination pour ces prix prestigieux. Il s’agit d’une excellente occasion de donner de la visibilité à votre entreprise et de constater tout votre parcours entrepreneurial. En plus, les gagnants régionaux seront invités à un gala en novembre 2016 pour que le gagnant national de chaque catégorie soit couronné. Communiquez avec votre directeur de comptes Desjardins ou consultez ce site www.desjardins.com/prixentrepreneurs pour en savoir plus sur les différentes catégories, le processus de sélection et les avantages reliés aux prix Desjardins Entrepreneurs 2016.

CONFÉRENCE SUR LE CHAUFFAGE

À LA BIOMASSE FORESTIÈRE RÉSIDUELLE

8 et 9 juin 2016, Hôtel Plaza, Québec Énergie d’avenir�!

Un rendez-vous incontournable à mettre à votre agenda

Pour consulter le programme et vous inscrire :

Une journée de visites25 conférenciers

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Page 50: COOPÉRATEUR | AVRIL 2016

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50 COOPERATEUR.COOP – AVRIL 2016

PRÈS de 100 litres d’eau sont nécessaires à la

production d’un sachet d’une vingtaine

d’amandes, petits fruits désormais embléma-

tiques de la sècheresse californienne. Accusés

de piller de précieuses réserves d’eau, les

producteurs californiens sont montrés du

doigt. Le secteur agricole, qui génère 2 % de

l’activité économique de la Californie, utilise

pourtant 80 % de l’eau disponible.

Chaque printemps, depuis des décennies,

on mesure la quantité de neige se trouvant

dans les montagnes d’où provient l’eau qui

approvisionnera la population. En avril 2014,

seulement 25 % de la moyenne historique de

neige s’y était accumulée. Stupéfaction.

L’année suivante, la quantité de neige corres-

pondait à 5 % de la moyenne historique.

Découragement. Au cours des prochaines

années, ne nous surprenons pas si la produc-

tion laitière de la Californie poursuit son

déplacement vers le nord des États-Unis. Le

sud-ouest du pays a mal géré son patrimoine

naturel; à terme, ça devait le rattraper.

La Californie n’est pas la seule à connaître

la soif. L’agriculture australienne en souffre

depuis longtemps. L’accès à l’eau y est contrôlé

par un système de permis contraignant.

Le cœur du continent asiatique vit et

vivra un stress hydrique croissant.

Moyen-Orient, Inde, plusieurs zones

de la Chine : l’Institut international

de gestion de l’eau prévoit qu’une

majorité de régions se trouvant juste

au nord de l’équateur seront tôt ou

tard en sérieux déficit d’eau. Tant

d’endroits où l’on investit à coups de milliards

dans des usines de désalinisation de l’eau de

mer. L’Afrique subsaharienne a un autre pro-

blème : on y manque d’eau, certes, mais essen-

tiellement en raison de l’absence d’infra-

structures pour l’acheminer vers les zones de

consommation.

Au Québec, ce n’est pas comme ça : on se

préoccupe davantage du drainage que de

l’irrigation. Il est fascinant de voir la réaction

d’Australiens, d’Américains, d’Indiens en

apprenant que nous drainons nos terres pour

nous débarrasser de l’eau à certaines périodes

de l’année ! Cet avantage croîtra au fil des

décennies. Pourrions-nous, stratégiquement,

orienter le développement de notre agricul-

ture de façon à en tirer profit ?

Certains ont leur réponse. Au printemps

dernier, un spécialiste de l’agroalimentaire

néerlandais n’y est pas allé de main morte :

« Aux Pays-Bas, nous avons près de deux

millions de vaches laitières sur un territoire

grand comme ma main. Le Canada n’en a

qu’un million. Vous devriez avoir cinq millions

de vaches laitières, concentrées dans l’est du

pays ! » Sa condescendance était exaspérante.

Le choix que nous avons fait est différent.

Nous l’assumons avec fierté et nous sommes

rassurés devant l’état actuel des marchés.

Nous nous rappelons toutefois que la produc-

tion de viande est encore plus exigeante en

eau que la production laitière. Et qu’il y a de

la place pour permettre sa croissance au

Québec. Même chose pour le maraîcher.

Au surplus, de nombreux spécialistes du

climat suggèrent que le désormais inévitable

réchauffement pourrait bien profiter à l’agri-

culture québécoise. Autant d’éléments qui

suggèrent que la complainte de l’agriculture

nordique se conjugue désormais au passé. Il

revient au Québec agroalimentaire de déter-

miner la façon d’exploiter les précieux atouts

dont la nature l’a pourvu.

Il est fascinant de voir la réaction d’Australiens, d’Américains, d’Indiens en apprenant que nous drainons nos terres pour nous débarrasser de l’eau à certaines périodes de l’année !

FAITS ET GESTES

CES CHANCEUX DU NORDVINCENT CLOUTIER, AGRONOME, MBA, ÉCONOMISTE PRINCIPAL, LA COOP FÉDÉRÉE

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