le coopérateur agricole | avril 2013

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AVRIL 2013 Éthanol l’avenir incertain d’un carburant « écolo » Lait Un peu, beaucoup, passionnément la Ferme Durantaye Luzerne RR Mythe ou réalité? Porc Les quais de chargement

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Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l'an par La Coop fédérée.

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Page 1: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

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AVRIL 2013

Éthanoll’avenir incertain d’un carburant « écolo »

LaitUn peu, beaucoup, passionnément la Ferme Durantaye

Luzerne RRMythe ou réalité?

PorcLes quais de chargement

Page 2: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

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Page 3: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

sommaireAVRIL 2013

Reportages

La Coop fédérée

14 Assemblée généraleUn nouvel administrateur se joint au conseil.

Femme engagée

16 Louise GilbertGuidée par ses valeurs

Mérite agricole

18 Une question de jugementRegard sur les juges de l’Ordre national du mérite agricole

Coopér ation

20 La Coop AgrilaitPour et par le lait

Lait

24 Médaillée d’argentUn peu, beaucoup, passion­nément : la Ferme Durantaye

Jeune agricultrice

28 Marilyn, vue de CôtéUne jeune femme qui collec­tionne les honneurs.

Porc

37 Filière porcine coopérativePascale Sarrazin, coordon­natrice en formulation mono­gastrique à La Coop fédérée

Apiculture

54 Symposium ApimondiaUn franc succès

Articles techniques

Porc

34 Quais de chargementSurvol pratico­pratique pour se faciliter la tâche.

Volaille

38 Quel est votre profil?Ajuster les aliments pour répondre aux besoins des poulets.

Productions végétales

47 Plantes fourragèresRégie des semis

49 Luzerne CalypsoLa relève d’AC Caribou

50 Luzerne RR au QuébecMythe ou réalité?

52 Le retour des mycorhizesComment les réintroduire dans sa régie de culture.

16

Jeune agricultrice 28

DossierEn couverture

39 DossierÉthanol : l’avenir incertain d’un carburant « écolo »

Éditorial – Billets

5 Entre nous*Denis Richard

10 Pause-pensée*Colette Lebel

12 Faits et gestes*Vincent Cloutier

23 Sur le plancher des vaches*Sylvain Boyer

32 De porc en porcÉtienne Hardy

Chroniques

4 Quoi de neuf?

6 Méli-mélo

56 Horticulture

57 Décor ation

58 Dans nos coops

* For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

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Page 4: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

4 Le Coopérateur agricole|AVRIL2013

Q u o i d e n e u f ?

QUOI DE

B o î t e au x l e t t re s

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11-0

4-13

Volume 42, no 4,avril2013

Le Coopérateur agricole est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’organe d’information de la coopération agricole québécoise.

Directrice et Guylaine Gagnon rédactrice en chef 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur et Patrick Dupuis, agr. adjoint à l’édition 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Responsable André Léger de la publicité 514 858-2036 (ligne directe) [email protected]

Responsable Nadine Kadé des abonnements 514 384-6450 poste 3710 [email protected]

Ont cOllabOré à ce numérO

Rédaction Christian Azar, Jessy Blanchette, Pierre-Marc Cantin, Denis Caron, Christine Bourbonnais, Sylvain Boyer, Donato Cerone, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Pierre Giovenazzo, Étienne Gosselin, Étienne Hardy, Brigitte Lapierre, Lyne Lauzon, Colette Lebel, Anne-Marie Legault, Nicolas Mesly, Josée Niquette, Céline Normandin, Denis Richard

Révision de texte : Georges O’Shaughnessy enr.

Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Louis Jacob, Nicolas Mesly

Conception et graphisme Pierre Cadoret, Michaël Guimond, Suzanne Turcot

Webmestre Ricardo Silva

Photogravure et impression Interweb Inc.

Illustration de la page couverture Bernard Diamant

Les photos, illustrations et textes publiés dans Le Coopérateur agricole et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Service deS abonnementS

Abonnement (taxes incluses)1 an : 23,22 $ 2 ans : 36,84 $ 3 ans : 50,72 $ À l’étranger - 1 an : 85 $

CorrespondanceRetourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Le Coopérateur agricole C.P. 500 Station Youville Téléphone : 514 384-6450Montréal (Québec) H2P 2W2 Télécopieur : 514 858-2025

Courriel : [email protected]

Adresse Internet : www.lacoop.coop/cooperateur

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

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« Vers une économie plurielle », Le Coopérateur agricole, mars 2013

Madame Lebel,

Je viens d’apprendre que mes principes sont partagés par encore plus de monde que je pensais. L’économie plurielle, comme vous l’écrivez, c’est formidable que ce soit reconnu. Faire de l’argent, c’est bien, mais être au service des gens, c’est mieux. J’aime votre réflexion.

Mes salutations,

Raymond Thibeault

La Coop Profid’Or : coopérative de l’année 2012 dans Lanaudière

Dans le cadre de la 19e édition du Gala des Prix du Mérite coopératif lanaudois 2012, un événement mis sur pied par la Coopérative de dévelop ­pement régional de Lanaudière, La Coop Profid’Or a remporté le prix Coopé­rative de l’année. Soulignons également que Jacques LeBlanc, coordonnateur au développement pour La Coop Profid’Or, a figuré parmi les trois finalistes de la catégorie Coopérateur de l’année, membre salarié. Le gala s’est tenu sous la

présidence d’honneur de Mme Line Lemelin, présidente du conseil des représentants, Caisses Desjardins, région de Lanaudière. Près de 200 convives ont rendu hommage à plusieurs artisans de la coopération.

Source : La Coop Profid’Or

ErratumDans le numéro de mars 2013 du Coopérateuragricole, à la page 41, sous l’intertitre « Persévérer pour prospérer », il aurait fallu lire « l’entreprise possède 650 brebis et produit 1200 agneaux par année » et non 65 brebis et 120 agneaux. Toutes nos excuses.

Dans l’ordre habituel : Michel Jetté, administrateur ; Jacques LeBlanc, coordonnateur du développement ; André Langlois, directeur général ; Robert Perreault, président ; Benoit Forest, directeur Productions végétales et Bertrand Laferrière, président de la Coopérative de dévelop-pement régional de Lanaudière.

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E n t re n o u s

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For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

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Denis RichardPrésident, La Coop fédéré[email protected]

On n’est pasdanslechamp

Je ne sais pas si vous vous y êtes déjà arrêté,mais il y a bien des éléments du quotidien quidiffèrent entre nous et les citadins. Par exem-ple, les citadins ont quatre saisons, alors que

pour la plupart d’entre nous, les saisons se résu-ment à cinq temps : le temps des sucres, le tempsdes semis, le temps des foins, le temps des récolteset le temps de se préparer pour la prochaine année.

Ainsi, lorsque la fièvre du printemps sedéclenche pour nos concitoyens des villes, pourma part, c’est le temps des sucres qui déclenchemon excitation, parce que la saison végétale arriveà grands pas.

Je dois aussi avouer qu’avec la ferme et tou-tes les activités découlant de la présidence de LaCoop fédérée, il faut parfois faire des compromis.C’est ce qui explique que, m’étant fait représenterlors de la dernière assemblée générale spéciale del’Alliance coopérative internationale, tenue pendant«le temps des récoltes», je n’avais pas encore eu letemps de prendre connaissance du Plan d’actionpour une décennie coopérative, qui y a été adopté.

Heureusement, « le temps de se préparerpour la prochaine année » m’a permis de prendreconnaissance de ce plan d’action, qui s’inscrit dansla continuité de l’année internationale qui vienttout juste de se terminer.

J’ai été heureux d’y constater que l’on n’estpas dans le champ et que les grandes réformesentreprises par le réseau La Coop, de même que lesactions qui ont été accomplies, s’inscrivent pleine-ment dans le plan d’action adopté par l’ensembledes organisations coopératives au niveau mondial.

Selon les constats formulés par l’Alliancecoopérative internationale, les coopératives ontrendez-vous avec l’histoire. Au moment où lesinstitutions politiques et les nations se battentpour garder le cap dans un monde déréglé et enmutation rapide, les citoyens veulent de plus enplus avoir voix au chapitre et être gardiens desressources, avec une force d’entreprendre capablede relever les défis sociaux et environnementauxqui se posent toujours davantage.

Dans ce contexte, le modèle coopératif – quiest un mode d’entrepreneuriat efficace, prenanten considération un éventail plus large des besoinshumains – n’a jamais été aussi attrayant, à la condi-tion qu’on soit en mesure d’agir de façon concertée.

L’objectif du plan d’action est qu’en 2020 lescoopératives soient reconnues comme des chefsde file de la durabilité économique, sociale et envi-ronnementale, et que la coopération soit le modèleentrepreneurial préféré des populations.

Pour ce faire, cinq grands axes d’action ont étéretenus, soit: promouvoir et enrichir la participationdes membres, surtout en ce qui concerne les jeunes;positionner les coopératives en bâtisseurs de la dura-bilité; construire le message des coopératives etrenforcer l’identité coopérative; assurer des cadresjuridiques propices à la croissance des coopératives;et garantir l’accès à un capital qui respecte lesprincipes coopératifs et le contrôle des membres.

Que ce soit par la création de l’AcadémieLa Coop et du Fonds coopératif d’aide à la relèveagricole, par l’engagement à l’égard d’une agri-culture durable, par la réforme de notre imagede marque et les initiatives prises pour la miseen place du Régime d’investissement coopératif,par les mesures de report d’impôts ou encorel’ingénierie financière qui a récemment permis uninvestissement de 100 M$ dans La Coop fédérée, leréseau La Coop est résolument à l’avant-garde desinitiatives à promouvoir.

Je dis souvent que les coopératives n’ont pas laprétention d’être une solution à tous les problèmes,mais qu’elles ont à tout le moins la prétention defaire partie des solutions.

La prise en charge démocratique de notredestinée économique, sociale et environnemen-tale qu’offre l’action coopérative permet effecti-vement d’envisager l’avenir autrement.

Nous sommes les héritiers de centaines demilliers de gens qui ont cru à l’action coopérativeplutôt qu’au chacun pour soi, et qui nous ont léguéce précieux patrimoine.

Nous nous devons d’être à la hauteur de leursespoirs et de nous assurer de la continuité de cettebelle et noble aventure humaine.

Bon temps des semis !

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6 Le Coopérateur agricole|AVRIL2013

M é l i - m é lo

Pour être encore là dans 25 ansAprèslespremièresannéesd’activitémarquéesparlesdéfisdudémarrage,denombreuxdirigeantssedemandentcommentassurerlesuccèsàlongtermedeleurentreprise.Cettequestionaétéabordéeparunequinzainedeconférenciers,dontleprofesseurMichaelPorter,spécialisteengestionderéputationmondiale,danslecadreduWorldBusinessForum,quis’esttenuàNewYorkenoctobredernier.M.Porteretsescollèguesontproposéàl’auditoiredespistesd’actionquivalentpourtouteslesentreprises,peuimporteleurtailleouleursecteurd’activité.

1. Soyez constant dans vos réalisationsIlestimportantdesefixerunobjectifréalisteauquotidienetdeprendrelesmoyenspourl’atteindre.

2. Traitez vos employés en adultesLesemployésrecherchentaujourd’huiuneoccasiondesedévelopperetserontloyauxàl’entreprisequileuroffrecettepossibilité.

3. Mettez à contribution les médias sociauxIlspeuventêtredesmoyenspuissantsdepromotiondel’entrepriseetdesesproduits.Ilsouvrentégalementlavoieàl’échanged’informationsetd’idéesavecd’autresdiri-geantsetd’autresentreprises.

4. Explorez la valeur partagéeLesgrandsproblèmessociétauxdemeurentnonrésolus,etl’entreprisepeutcontribueràleursolutionencherchantàéquilibrerlesbénéficesd’unproduitoud’unserviceentrel’entreprise,sesclients,sesfournisseursetlacollectivité.

5. Cultivez la candeurLevraileaderestcapabledereconnaîtrequelesaffairesnevontpasaussibienqu’ellesledevraient,etilacceptequesonentourageluidiseleschosestellesqu’ellessont.

6. Racontez votre entreprise à vos clientsLesclientsachètentl’entrepriseavantleproduit.Faireconnaîtrel’entreprise,sonhistoire,sesartisans,c’estmisersursanotoriété,unmoyenprivilégiéd’attireretdefidéliserlaclientèle.(LeBulletindeveille–Centred’expertiseengestionagricole)

Comment devenir grands-parents ?Laviecommeunlongfleuvetranquille,c’estterminé.Ilfautêtreperformant.Partout,toutletemps.Àtouslesâgesdelavie.Lesgrands-parentsnesontplusàl’abridel’injonction.Pourlesaideràbienremplirleurrôle,ilfautdésormaislesformer.N’ayezcrainte,quelqu’unyapensé!DesFrançaisontcréél’Écoledesgrands-parentseuropéens(www.egpe.org).Parionsquel’idéeferasoncheminenAmérique.(Idées)

Risque de nouvelles flambées de grippe aviaire si le monde baisse la gardeLemonderisqueunerépétitiondesflambéesdésastreusesdegrippeaviaireapparuesen2006,àmoinsquelasurveillanceetlecontrôledecettegrippeetd’autresmaladiesanimalesdangereusesnesoientrenforcésàl’échellemondiale,metengardelaFAO.Lapoursuitedelacriseéconomiqueinternationalesignifiequ’ilyamoinsd’argentdisponiblepourlapréventiondelagrippeaviairedetypeH5N1oud’autresmenacesd’origineanimale,affirmeJuanLubroth,vétérinaireenchefdelaFAO.Unestrictevigilances’imposeenpermanence,cardelargesréservoirsduvirusH5N1sontencoreprésentsdanscertainspaysd’AsieetduMoyen-Orient,oùlamaladieestdevenueendémique.Enl’absencedecontrôlesadéquats,leviruspourraitsepropagerfacilementauniveaumondial,commecelas’estproduitlorsdupicdesflambées,en2006.Àl’époque,63paysavaientététouchés.(FAO)

40 milliardsC’estlenombredepouletsdechairélevésetabattuschaqueannéedanslemonde.Decenombre,9milliards,soit22,5%,proviennentdesÉtats-Unis.(Foodsafetynews.com)

Page 7: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

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Page 8: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

8 Le Coopérateur agricole|AVRIL2013

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Des insectes dans l’assietteLeur élevage permettrait de produire des protéines à un moindre coûtenvironnemental. Lademandeenprotéinesanimalesdevraitaugmenterdeplusde70%d’icià2050.PourlaFAO(OrganisationdesNationsuniespourl’alimentationetl’agriculture),lerégimeoccidental,àbasedeviandedebovin,deporcoudevolaille,empêcheraderépondreàcettenouvelledemande.Prèsdesdeuxtiersdessurfacesagricolessontdéjàconsacrésàlaproductionanimale,etiln’estpasenvisageabledelesétendreàl’infiniàmoinsd’affamerlespayspauvres.Ilfautdoncsetournerversd’autressolutions,pluséquitablesetplusdurables.C’estcequefontdepuisplusieursannéesdeschercheursdel’UniversitédeWageningen,auxPays-Bas.Ilsétudientdeuxpistesenparticulier,soitcultiverdelaviandeenlaboratoiredansdesfermenteursou,plussimplement,mangerdesinsectes,unepratiquecouranteenAfriqueetenAsieduSud-Est.Laproductiond’unkilogrammedeprotéinesd’insectesmobiliseeneffet10foismoinsdesurfacesagricolesqu’unkilogrammedeprotéinesfourniesparlaviandebovine.Leschercheurssesontintéressésàdeuxespècesdecoléoptèresenparticulier:leténébrionmeunieretleverdefarinegéant,ouvermorio.Ilsontconduitleursrecherchesdansl’InsectenkwerkerijVandeVen,unefermed’insectessituéeàDeurne,danslesuddesPays-Bas.Cettepetiteentreprisefamilialecommercialiseleslarvesd’insectesàdestinationdesoiseauxetdespoissonsoucommeamorcespourlapêche.SursonsiteInternet,l’Insectenkwekerijsignalequelesversdefarinesontparfaitspourlaconsommationhumaine.(Lefigaro.fr)

Des textos pour le bétailLesbestiauxsuissesenvoientmaintenantdestextos.L’entrepriseAnemonamisaupointunsystèmequienvoiedestextosaucellulaireduproducteurquandsesvachessontenchaleur.Anemonareliéuncapteurinternedetempératureetunaccéléromètreàunémetteurcellulairepourdétecteretsignalerleschaleurs.LesproducteurspeuventfaireinstallerdescartesSIMadaptéesàleurabonnementtéléphonique.Lesmoutonsnesontpasenreste,carilspeuventaussitexter.UnbiologisteduKORA,groupederecherchesuissesurlescarnivores,aconnectédescardiomètresàdesémetteursdetextos.Lorsdesessais,lesbattementscardiaquestroisfoisplusrapidesdesmoutonseffrayéspardeschiensontdéclenchédestextos.(LeSillon)

Le lait rendrait-il plus intelligent ?Celaleurvaudra-t-illeprixNobeldel’humour?DeuxneurologuesduGloucesterRoyalHospital,auRoyaume-Uni,sesontfendulecerveauendeuxpourchercher,dansunéchantillonde22pays,s’ilpouvaitexisterunlienentrelaquantitédeproduitslaitiersconsommésparhabitantetlenombredelauréatsducélèbreprixdepuissacréation,en1901.Laréponse,d’aprèsleschercheurs,estsanséquivoque:oui.Lesnationsoùl’oningurgiteleplusde lait sous toutesses formessontcellesquiontenfantéleplusgrandnombredeNobel.Toutenhautdupodium,laSuèdeetses340kilosd’équivalentlaitparSuédoisetparan.Elledétientlerecordabsolu,avec33cerveauxdeprixNobelconçuspour10millionsd’habitants.Maisvoilà,corrélationn’estpascausalité.L’appétitde laitn’estpeut-êtrequ’untraitcommunauxsociétésoccidentalesetauxsystèmeséducatifsdéveloppés.(Horizon)

Puissant benArbreoriginairedusous-continentindien,lebenoléifère(Moringa oleifera)possèdedesfeuilleshautementnutritives.Ilestconnudepuislongtempsenmédecinetraditionnelle,notammentpoursesvertusàsoulagerlesproblèmesdepeau,respiratoiresetdigestifs.Leben,quiestrésistantàlasécheresseetpeutcroîtrejusqu’àquatremètresenunesaison,pourraitmaintenantcontribueràsoulagerlafaimetlamalnutritiondanslemonde.Grammepourgramme,sesfeuillescontiennent25foisplusdeferquelesépinards,17foisplusdecalciumquelelait,15foisplusdepotassiumquelesbananes,10foisplusdevitamineAquelescarotteset9foisplusdeprotéinesqueleyogourt.(NationalGeographic)

Connaissez-vous les TED ?LesconférencesTED(pourTechnology,Entertain-mentandDesign),dontChrisAndersonestl’admi-nistrateur,couvrentunlargeéventaildesujets,telsquelascience,lesarts,lapolitique,lesques-tionsmondiales,l’architectureetlamusique.Lesexposésdecentainesd’orateursprestigieuxsontaccessiblesen lignesur lesiteofficieldesTED(www.ted.com),quiareçuplusde30millionsdevisiteursdepuissonouverture.LecinéasteMartinVilleneuveestlepremierQuébécoisàavoirétéinvitéàyprononceruneallocution,le27févrierdernier.(UQAMHebdo)

États-Unis Estimation de l’utilisation du maïs en 2012-2013Exportations:10%Semencesetproduitsalimentaires:12%Alimentationanimale:37%Éthanol:40%(ÉchoPorc)

«Unjourj’iraivivreenThéorie,carenThéorietoutsepassebien.» –Anonyme

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10 Le Coopérateur agricole|AVRIL2013

Pau s e - pe n s é e

À la recherche ducommerceéquitable

EFor English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

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Colette Lebel, agronomeDirectrice des affaires coopérativesLa Coop fédéréeCourriel : [email protected]élécopieur : 514 850-2567

n février dernier, j’ai eu l’occasion d’accom-pagner une délégation de la coopérativeaméricaine Just Coffee, engagée dans lecommerce équitable, qui allait rendre visite à

ses partenaires du Nicaragua. J’ai rencontré là-basdes productrices de café regroupées en coopé-ratives. Des femmes fières, courageuses et enpaix avec elles-mêmes. C’est leur quotidien qu’ellesont bien voulu nous faire partager. Le commerceéquitable, pour elles, c’est un premium. Ça sert àl’éducation des enfants, entre autres. Mais quandla récolte n’est pas au rendez-vous, c’est toujourstriste. Voyez-vous, il n’y a pas d’assurance récoltelà-bas. Et cette année, il y a eu de la rouille dansleur café. Roja. Mauvais. Elles auront besoin dusoutien de Just Coffee.

Selon Wikipédia, « il n’y a pas de définitionjuridique du commerce équitable. Par contre,précise-t-on, plusieurs démarches commercialesdifférentes peuvent se revendiquer du commerceéquitable. » En effet. Autrefois, le commerce équi-table n’intéressait qu’une poignée de gens épris dejustice sociale. Aujourd’hui, il se voit investi par lagrande distribution. D’après le rapport 2013 deFairtrade International, le commerce équitableenregistre une croissance soutenue. Depuis 2008,les volumes négociés ont augmenté d’environ10 % annuellement. Évidemment, en proportiondu commerce mondial, c’est bien peu. Mais c’estun segment de marché qu’on aurait tort d’ignorer.

Toujours est-il que l’appellation « commerceéquitable » perd de la substance, d’après JustCoffee. Plusieurs certifications existent et on peineà s’y retrouver. D’importantes plantations de café setrouvent certifiées, mais ne respectent pas l’esprità la base du concept. Les grandes entreprises qui,par exemple, demandent une certification pour unpetit volume, juste assez pour pouvoir l’afficher etainsi dorer leur image. Une question de marketing.Sait-on que la majeure partie de leur volume estencore réalisée au moyen de l’exploitation destravailleurs ou des petits producteurs ?

Just Coffee s’inquiète aussi du fait quecertaines plantations pourraient être certifiéessans nécessairement faire affaire avec descoopératives de producteurs. C’est pourtant à labase même de l’idée du commerce équitable. Laprise en charge et l’autonomie des partenaires,au Sud, doivent absolument faire partie del’équation. Il faut encourager, dans les petitescollectivités, la démocratie et le partage de larichesse. C’est là-dessus que se bâtit le mieux-vivrepour tous. Vrai. C’est pareil chez nous : ce sont desorganisations démocratiques, syndicats et coopé-ratives, qui ont amené les agriculteurs vers lamodernité et qui canalisent encore aujourd’hui laforce de leur solidarité.

Just Coffee a abandonné la certification. Enrevanche, la coopérative s’est associée à la FairTrade Federation. Cette fédération n’accepte quedes entreprises ou organisations dont le commerceéquitable est inscrit dans la mission. C’est le cas deJust Coffee. Elle est vouée au commerce équitable.Sans certification, elle mise sur la transparencetotale. Elle présente donc, sur son site Internet,toutes les coopératives avec lesquelles elle faitaffaire ainsi que le prix du café qui a été payé àchacune. Et elle ouvre ses délégations aux âmescurieuses désireuses d’aller vérifier sur place ce quise passe vraiment.

Je reviens de ce voyage avec plus de questionsque de réponses, mais conquise par l’authenticitédu partenariat que la coopérative Just Coffee a subâtir avec ces coopératives de femmes. J’ai aiméle ton des échanges. Égalitaire, affable, extrême-ment respectueux. J’ai été touchée par la qualitédes liens que la responsable de la délégation, JuliaBaumgartner, du Wisconsin, entretient avec toutesces femmes. Il s’en dégage une belle énergie tran-quille, de la tendresse, de l’affection. Je les ai bienobservées. J’ai dit à Julia : « Tu es des leurs, mainte-nant; ça se voit ! » C’est peut-être cela, l’essentiel :la qualité de la relation entre les partenaires. Unerelation qu’on ne saurait réduire à sa dimensioncommerciale... à moins qu’on y ajoute le qualifi-catif d’« équitable ».

Je remercie l’Association des communicateurset rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA) pour leprix Moïse-Cossette, sans lequel je n’aurais puvivre cette belle expérience.

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Fa i ts e t g e s t e s

12 Le Coopérateur agricole|AVRIL2013

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La production laitière américaine traverse des moments difficiles. Comme l’indique le graphique de cette page, le ratio prix du lait/prix des aliments frôle des creux historiques. À juste titre, l’industrie milite en faveur d’un nouveau filet de sécurité, ce qu’elle obtiendra quand cesseront les psychodrames successifs qui secouent la politique américaine. Il demeure que ce nouveau filet de sécurité pourrait faire beaucoup de bruit pour rien.

L e prix du lait aux États­Unis, fort volatil, oscille autour de sa tendance des dernières années. Dans le contexte où le coût des intrants a augmenté considérablement

depuis 2006, les producteurs doivent composer avec des marges en baisse. Or le programme de paie­ments directs destiné au secteur laitier, le MILC1, ne réagit qu’en cas de prix faible, pas de marge faible. Ainsi, sans soutien de l’État – ou si peu –, les pro­ducteurs n’ont que peu de solutions de rechange. Beaucoup grugent du vieux gagné en planifiant leur sortie, alors que ceux qui restent s’efforcent de tirer le meilleur profit d’investissements technologiques et d’économies de taille.

Quoi qu’il en soit, les producteurs laitiers américains attendent avec impatience qu’une nouvelle politique laitière vienne à leur rescousse. Un nouveau filet de sécurité visant à les protéger en cas de baisse de marge apparaît de plus en plus probable. Est­ce qu’il changera réellement les choses? On peut en douter.

D’abord, les produc­teurs qui souhaiteront y adhérer devront vraisem­blablement payer une prime en échange de la protection. Même principe que pour un programme d’assurance. Mais quel niveau de prime? En échange de quel niveau de protection? La balle est maintenant dans le camp

des actuaires, qui patinent sur une glace mince. Si la protection est insuffisante, les producteurs n’y adhéreront pas. Si elle est trop généreuse en regard de la prime, le coût pour le Trésor américain sera prohibitif. Il leur faut viser juste. Seulement, dans le contexte actuel des finances publiques américaines, il y a fort à parier que c’est la précarité financière de l’État américain, et non celle des producteurs, qui sera prioritairement considérée.

De plus, il faut rappeler que tout filet de sécurité éventuel sera plafonné. L’actuel MILC est plafonné à environ 130 vaches. Dans la mesure où, en 2011, 63% de la production laitière américaine provenait de fermes de plus de 500 vaches, l’effet de programmes ainsi plafonnés sur l’évolution du paysage laitier américain demeure minimal. Est­ce voulu? Rappelons que, dans le secteur laitier, on cherche à éviter de trop soutenir l’industrie, ce qui ultimement entraînerait des surplus qui plombe­raient les prix. Il est toujours frappant de prendre conscience de la perception des outils de politique agricole qu’ont les intervenants du secteur agri­cole américain. L’atteinte d’un quelconque revenu cible, par exemple le coût de production, ne fait pas partie de leur langage.

Où donc se trouve le salut de la production laitière américaine ? À priori à l’extérieur des États­Unis, puisqu’une part grandissante de la production laitière américaine est exportée. Cette proportion continuera d’augmenter au rythme de l’accroissement de la demande mondiale. Autre source de salut : la technologie et les économies de taille. Ah oui… attendez­vous aussi à une nouvelle tentative de contrôle de l’offre en cas de surplus. Une autre patch. Que ceux qui croient à cette ixième tentative lèvent la main.

Par Vincent Cloutier, agronome, MBA

Directeur affaires agricoles et économiste principalLa Coop fédérée

[email protected]

Beaucoup de bruit pourrien

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Ratio prix du lait/prix des aliments aux États-Unis4,0

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2005-06

2008-09

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Source : USDA 1 Milk Income Loss Contract

...ilyafortàparierquec’estlaprécaritéfinancièredel’Étataméricain,etnoncelledesproducteurs,quiseraprioritairementconsidérée.

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Sans titre-1 1 2013-03-14 10:50:24

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L a C o o p f é d é r é e

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Rosaire Beaulieu au conseil d’administration

de La Coop fédérée

lu le 28 février dernier, lors de la 91e assem­blée générale annuelle de La Coop fédérée, Rosaire Beaulieu occupera le siège du territoire no 2, représenté par Charles

Proulx depuis neuf ans. Producteur laitier de Rivière­Bleue, dans la région du Témiscouata, Rosaire Beaulieu est copropriétaire – avec son épouse, Lise Ouellet, et leur fille Annie – d’un troupeau de 60 vaches à bonne productivité. Après des études à l’ITA de La Pocatière, il revient à la ferme familiale, puis s’engage graduellement dans le milieu tant syndical que coopératif. En 1985, il fait ses premières armes dans le réseau en siégeant comme administrateur au conseil de la Société coopérative agricole de la Côte Sud, aujourd’hui Groupe coopératif Dynaco, dont le siège social est situé à La Pocatière. « J’ai toujours admiré que des producteurs s’unissent pour

É

Leconseild’administration 2013-2014 deLaCoopfédérée

De gauche à droite, assis, les membres du comité exécutif :

Ghislain Gervais; Luc Forget, deuxième vice-président; Denis Richard, président; Ghislain Cloutier, premier vice-président; et Serge Boivin

2e rangée :Normand Marcil; Benoit Massicotte; Gaétan Desroches, chef de l’exploitation; Claude Lafleur, chef de la direction; Paul Noiseux, chef des finances; Jean-François Harel, secrétaire général; et Françoise Mongrain

3e rangée :Sophie Bédard, Muriel Dubois, Jean Bissonnette, Marc Quesnel, Marc A. Turcotte, Rosaire Beaulieu et Mathieu Couture

devenir propriétaires d’une activité économique dont ils ont besoin pour exploiter leur ferme », dit celui qui est président de sa coopérative depuis 1998. Groupe coopératif Dynaco a un chiffre d’affaires de 234 millions $ et compte 680 membres producteurs agricoles ainsi que 5000 membres auxiliaires. « C’est une grande fierté pour moi d’accéder au conseil de La Coop fédérée, mais je tiens à souligner que je m’en vais là avec beaucoup d’humilité, dit­il. Nous sommes 15 au conseil et c’est ensemble que nous allons poursuivre le cheminement de La Coop fédérée, qui doit faire face à de grands défis et dont l’objectif est de bien servir l’ensemble des coopératives et producteurs membres, de même que d’accroître l’efficacité et la rentabilité de tout le réseau. »

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Et les gagnants sont…Lors de la dernière assemblée annuelle de La Coop fédérée, le 28 février, son président, Denis Richard, a dévoilé les coopératives finalistes et la grande gagnante du concours de la Coopérative étoile, ainsi que les fermes finalistes et l’entreprise lauréate au concours Prix transfert de ferme La Coop.

Les finalistes

La Coop Excel, située dans la MRC de la Haute­Yamaska, a attiré l’attention du jury en se démarquant grâce à son milieu de travail stimulant, caractérisé par des commu ni cations fréquentes et la rétention des employés qui se sont joints à la coopé rative au cours des trois dernières années. On l’a aussi remarquée pour la belle progression de ses ventes, le dyna misme de sa vie asso ciative, l’exem plarité de son suivi environ ne mental et son engagement dans la réalisation des projets d’inter coopération au sein du réseau La Coop.

De g. à d. : Denis Richard, président La Coop fédérée; Denis Fournier, directeur général de La Coop Montmagny, Étoile-Coop 2012; Samuel Deschênes, administrateur, La Coop Agrivert; Martin Caron, administrateur; François Drainville, président; Michel Désy, administrateur; Mario Gagnon, directeur général; Chantal Pipon, vice-présidente; Marie-Line Patry, administratrice; Daniel Sylvestre, administrateur; et Jérôme Landry, président de La Coop Montmagny.

La Coop Agrivert, Étoile-Coop 2013Pour se distinguer, La Coop Agrivert, située dans les régions

de Lanaudière et de la Mauricie, a largement contribué à son milieu, par l’entremise de nombreux partenariats, et lancé de multiples initiatives environne mentales. Elle a organisé plusieurs activités pour les membres, tant sociales qu’éducatives, adopté des politiques visant la qualité de vie au travail, et initié une pratique d’accueil structurée des nouveaux membres et employés. En outre, son conseil d’administration a su intégrer des femmes et des jeunes de la relève. Ajoutons également qu’elle a présenté une progression constante de ses ventes et préservé d’excellents ratios financiers, et soutenu généreusement la relève agricole.

Un reportage présentant La Coop Agrivert sera publié dans le numéro de juillet-août du Coopérateur agricole.

Denis Richard ainsi que Richard Viens, 1er vice-président de La Coop Excel; Bertrand Comeau, administrateur; Christian Massé, directeur général; Ernest-William Gasser, président; Martin Monty, administrateur; Suzanne Ostiguy, administratrice; Benoit Labrecque, administrateur; Chantal Gravel, directrice finances et administration; et Guy Labrecque, 2e vice-président.

La Ferme Pariso, lauréate du Prix Transfert de fermeLe jury a couronné cette solide entreprise en raison de son trans­

fert fructueux, tant sur les plans financier et humain que sur le plan des valeurs. La Ferme Pariso, parrainée par La Coop Parisville a été soutenue tout au long de ses démarches par Jean­François Lemay, conseiller technique régional. L’entreprise remporte un chèque­cadeau d’une valeur de 3000 $ pour un voyage ainsi qu’un crédit de 3000 $ applicable sur des produits Unimat, Sonic ou La Coop.

Les deux autres entreprises finalistes, la Ferme Germec, parrainée par La Coop Univert, ainsi que la Ferme R et M Hallé, parrainée par La Coop Matapédienne, obtiennent chacune un crédit de 1000 $ applicable sur des produits Unimat, Sonic ou La Coop.

Denis Richard en compagnie de Raymond Lemay, Thérèse Lemieux (les prédécesseurs), Pascal Lemay et Marie-Claude Leblond (les successeurs).

Denis Richard en compagnie de Jacques Chiasson, directeur général de la Société coopérative de Lamèque Limitée

La Société coopérative de Lamèque Limitée, située dans la péninsule acadienne, au Nouveau­Brunswick, s’est illustrée par la loyauté exceptionnelle que lui témoignent ses membres; par ses efforts d’éducation populaire et de mesure de la satis­faction de ses membres; par son bilan social étoffé et diffusé dans la collectivité; ainsi que par l’organisation de nombreuses activités contribuant à une vie associative dynamique.

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16 Le Coopérateur agricole|AVRIL2013

Fe m m e e n g ag é e

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D’aussi loin qu’elle se souvienne, Louise Gilbert a toujours rêvé de posséder sa propre ferme. Or, c’est maintenant chose faite pour cette mère de cinq enfants, âgés de 10 à 24 ans, dont trois vivent encore à la maison.

n effet, en 2007, elle a réussi à s’acheter – toute seule, dit­elle avec une légitime fierté teintée d’une pointe de regret – une ferme avec un lot complet comprenant un peu plus de huit

hectares (20 acres) de terres cultivables en bleuets à Saint­Prime, au Lac­Saint­Jean.

Bien qu’elle ne la fasse pas encore vivre, sa petite bleuetière permet l’autocueillette depuis maintenant deux ans. « On a une superbe vue d’ici. On voit tout le lac Saint­Jean, Saint­Prime et Saint­Félicien. C’est merveilleux ! J’adore ça ! » s’exclame cette chef de famille qui a travaillé dans une ferme laitière jusqu’à tout récemment, en plus de faire de la comptabilité à son compte pour des entreprises agricoles et de siéger aux conseils d’administration de La Coop des deux rives et de l’UPA.

C’est de son père que Louise Gilbert tient sa passion pour l’agriculture. Lorsqu’elle était adoles­cente, ce dernier a acquis une ferme, aujourd’hui exploitée par deux de ses quatre frères.

EPar Hélène Cossette

Guidéepar ses valeurs

Sa première expérience de travail dans le domaine a été de monter la toute première ferme éducative de l’exposition agricole annuelle de Chicoutimi, pendant ses vacances scolaires au secondaire. Puis, tout au long de ses études en gestion d’entreprise agricole, au collège d’Alma, elle a été active dans son milieu, entre autres comme représentante des étudiants au conseil de l’établissement.

Son diplôme en poche (enrichi par des études en comptabilité), elle a ensuite exercé plusieurs métiers liés à l’agriculture. Elle a notamment tra­vaillé dans une serre, au Groupe conseil agricole Piékouagan et à l’UPA, avant d’être invitée à se joindre au conseil d’administration de La Coop des deux rives en 2010.

Première femme dirigeante de toute l’histoire de cette coopérative du Lac­Saint­Jean, elle a été pressentie en raison de son implication et de sa grande connaissance des besoins des producteurs, qu’elle a acquise pendant ses quatre années comme technicienne au GCA Piékouagan. Cette administratrice d’expérience a aussi été membre, puis présidente, du conseil de la garderie fréquentée par ses enfants.

La dirigeante, qui siège également au Comité Éduc Coop, est particulièrement fière des efforts d’intercoopération de sa coopérative. Pour souli­gner l’Année internationale des coopératives, l’an dernier, cette dernière a inauguré à Normandin la Place de la coopération, qui regroupe une quincaillerie Unimat, un dépanneur Sonic, un centre financier aux entreprises de Desjardins, un centre d’entraînement en coopérative et plusieurs autres commerces.

« Depuis deux ans, ajoute­t­elle, on a aussi créé de beaux liens en tenant notre colloque annuel conjointement avec la Coopérative fores­tière de Girardville. » Modèles d’intercoopération, les deux coopératives sont aujourd’hui parte­naires dans un nouveau projet d’exploitation de biomasse forestière : l’entreprise CFG Énergies, spécialisée dans le système de chauffage aux granules de bois.

C’est d’ailleurs à sa coopérative que Louise Gilbert a été exposée pour la première fois à la notion de développement durable. « Ç’a été une révélation, et j’ai adhéré à cent milles à l’heure ! » s’exclame­t­elle. On ne prend plus aucune déci­sion sans tenir compte du développement durable, assure­t­elle. «C’est très satisfaisant de voir que ma coopérative s’appuie sur de telles valeurs.»

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Les juges del’Ordrenationaldumériteagricole

Le prestigieux concours de l’Ordre national du mérite agricole (ONMA), qui en est cette année à sa 124e édition, ne fait pas appel à un, mais à plusieurs juges. Derrière chaque médaille décernée se cache une équipe de juges qui a épluché les dossiers, visité les fermes et évalué méticuleusement l’ensemble des données relatives à chacune d’elles.

Un travail convoitéPour ce concours, ne devient pas juge qui

veut. Les personnes qui occupent cette fonction sont triées sur le volet et doivent remplir de nom­breux critères, autant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Si elles n’ont pas déjà reçu une distinction de l’ONMA, elles doivent, entre autres, appartenir à l’Ordre des agronomes du Québec et compter plus de 10 ans d’expérience pertinente. De plus, on exige des juges un esprit d’analyse, de la rigueur, de l’écoute, du respect et une forte capacité à travailler en groupe. Géné­ralement, trois juges composent chaque équipe : deux agronomes ayant des spécialisations com­plémentaires et un commandeur, soit le gagnant d’une médaille d’or de l’ONMA.

Marie Surprenant, Robert Lapalme et Jocelyn Magnan possèdent tous les trois une formation en agronomie. Ils n’ont pas laissé passer l’occasion

Par Céline Normandin d’être juges au concours de l’ONMA. Leur princi­pale motivation ? Voir ce qui se fait de mieux en agriculture au Québec et parfaire leurs connais­sances auprès des meilleurs dans un milieu en constante évolution. Ils ont participé à tous les volets du concours, qui compte trois catégories : le bronze, l’argent et l’or. Le bronze est réservé aux nouveaux concurrents ou à ceux qui n’ont pas remporté cette distinction lors des éditions antérieures. L’argent et l’or peuvent être attribués aux candidats qui ont déjà gagné une médaille dans la catégorie précédente.

De la fin juin à la fin juillet, les juges de l’ONMA visitent en moyenne une vingtaine de fermes. « Une bonne partie de leur travail consiste à étudier le dossier de candidature avant chaque visite », confirme l’agronome Jocelyn Magnan. Ce dernier estime d’ailleurs qu’un juge doit être en mesure d’assumer la charge de travail que représente l’examen des volumineux dossiers. Cet effort en vaut la peine, puisque les participants sont souvent agréablement surpris de voir à quel point les juges connaissent bien leur sujet.

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L’autre partie de la tâche – et la plus connue – consiste en la visite de l’entreprise. Autant Mme Surprenant que MM. Lapalme et Magnan considèrent cette étape comme essentielle. Selon eux, la visite permet de mettre en contexte certaines informations ou en révèle d’autres qui auront de l’importance au final. Par exemple, est­ce que les propriétaires comprennent et maî­trisent les rouages de leur entreprise ? Cette exper­tise vient­elle plutôt de partenaires externes ? « Les dossiers de candidature ne permettent pas d’éva­luer le confort des animaux dans l’étable, l’état des bâtiments et leur fonctionnalité, explique Marie Surprenant. Parfois, la réalité est mieux que ce que laissaient paraître les documents. » Robert Lapalme ajoute : « On regarde également l’évolution de l’entreprise. Par exemple, est­ce que la personne a eu de la chance ou a­t­elle dû trimer dur pour en arriver là où elle est ? »

Un travail d’équipeC’est au terme de la visite de l’entreprise

que les juges remplissent ensemble la grille d’évaluation. Cette grille comprend plusieurs éléments répartis en cinq volets, pour un total de 1000 points : 355 points sont consacrés à la culture ou à l’élevage; 300, à la gestion des finances; 175, aux ressources humaines; 125, à l’environnement; et 45, au rayonnement social.

Un consensus qui doit être obtenu dans l’attribution des points pour chaque élément de la grille d’évaluation. « Il s’agit d’un processus exi­geant, mais formateur », indique Jocelyn Magnan. Pour lui, il est nécessaire de faire preuve d’écoute active, que ce soit avec les concurrents ou les autres juges. « C’est l’esprit même du jugement », indique­t­il. Selon Robert Lapalme, les dissen­sions sont d’ailleurs rares. Par exemple, durant la visite de la ferme, un juge peut avoir observé un élément que les autres n’ont pas remarqué. Dans ce cas, les membres de l’équipe doivent en discuter et s’entendre. En tout temps, la grille demeure la référence absolue.

Selon les trois personnes interrogées, les principales forces d’un juge seraient l’écoute, l’intégrité et la capacité d’en arriver à un jugement équitable.

Des témoins de choixMême si chaque critère de la grille d’éva­

luation est important, les juges reconnaissent que la rentabilité de l’entreprise est devenue un

aspect primordial – une tendance qui s’accentue avec la hausse des coûts des intrants. « Les agri­culteurs sont là pour être efficaces, pour durer et pour léguer un héritage aux générations futures. C’est fondamental. Et cela peut se faire tout en respectant l’environnement, les animaux et les employés », estime Mme Surprenant. D’après M. Magnan, « c’est ce qui fait la différence entre les meilleurs et les autres. De plus en plus, les gestion­naires ont un souci d’efficacité. Avant d’investir, ils se demandent toujours si ce sera rentable. Cela devient pour eux une seconde nature. »

Les juges de l’ONMA se trouvent aux pre­mières loges pour observer les changements qui se produisent dans l’agriculture au Québec. D’ailleurs, de nouveaux types d’entrepreneurs spécialisés prennent maintenant part au concours : des viticulteurs, des producteurs de sapins de Noël ou des producteurs de citrouilles.

Marie Surprenant a aussi observé l’engage­ment de plus en plus important de la gent fémi­nine. Elle­même fille d’agriculteur, elle indique que la ferme laitière familiale est allée à un de ses frères, une façon de faire qui n’est plus néces­sairement la norme aujourd’hui. « Il y a plus de relève féminine et, dans le couple, la participation des femmes est davantage reconnue. Elles sont parties prenantes de l’entreprise », souligne­t­elle. Elle a remarqué que, de plus en plus, les jeunes agricultrices ont un diplôme en gestion, ce qui reflète la nécessité d’une approche entrepreneu­riale chez les propriétaires d’entreprises agricoles.

L’évaluation des juges du concours de l’ONMA offre un portrait complet d’une entre­prise : où en est­elle et où va­t­elle ? Elle permet notamment de tracer des perspectives de déve­loppement. C’est pourquoi les trois juges de cette année encouragent l’ensemble des entreprises agricoles à participer au concours, en rappelant qu’il est ouvert à tous les types de productions. « Je vois des producteurs qui attendent d’être à leur apogée pour présenter leur candidature, relève Marie Surprenant. N’oublions pas qu’il faut attendre un minimum de 15 ans avant d’accéder à la catégorie or, que le concours revient tous les 5 ans dans une région et qu’il faut avoir franchi l’étape du bronze et de l’argent avant de pouvoir obtenir la médaille d’or. »

Producteurs des Laurentides, de Montréal­Laval­Lanaudière et de l’Outaouais, c’est chez vous que ça se passe cette année. D’ici le 1er mai, osez vous inscrire !

Jocelyn Magnan

Marie Surprenant

Robert Lapalme

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Une douce odeur de petit lait flotte dans l’air du stationnement de la Fromagerie St-Guillaume et dans le hall d’entrée du siège social de La Coop Agrilait. Un

parfum juste assez subtil pour rappeler la vocation première de cette coopérative laitière survivante, qui côtoie la géante Agropur (1,35 milliard de litres de lait transformés au Québec), sa cousine Nutrinor (25 millions de litres) et sa petite cousine La Coop Île-aux-Grues (2 millions de litres). Avec ses 483 membres auxiliaires, ses 28 membres-associés et ses 189 membres-producteurs, dont 36 sont producteurs laitiers, Agrilait transforme

Vous connaissez La Coop Agrilait ? Demandez-le à vos papilles gustatives ! Cette coopérative agricole du Centre-du-Québec fabrique le cheddar de St-Guillaume, sa principale carte de visite.

Texte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.

Pour et par le lait La Coop Agrilait

annuellement en savoureux fromages frais et affinés plus de 24 millions de litres de lait. En tenant compte de ses autres secteurs d’activité, le chiffre d’affaires de cette coopérative centri-coise culmine à près de 50 millions $. Les deux tiers de ces revenus proviennent de la fromagerie, et environ 50 % de ces deux tiers sont issus de la fabrication de cheddar frais non affiné.

Les dirigeants de La Coop Agrilait rencontrés au sortir d’un conseil d’administration aiment se dire les habitants d’un village d’irréductibles Gaulois qui résistent encore et toujours aux envahisseurs, que ceux-ci soient coopératifs ou

20 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

C o o p é r at i o n

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privés. Car les offres d’achat ont plu au fil des ans, et surtout depuis qu’Agrilait a retrouvé sa voca-tion fromagère, en 1973. « Il y a au sein de notre coopérative un fort sentiment d’indépendance », juge le président de La Coop Agrilait, Ghislain Gervais. « C’est une coopérative qui a su résister à la tendance globale aux regroupements », émet de son côté le directeur général, Denis Guérard, qui possède trois atouts importants pour exercer ses fonctions : il est diplômé en transformation alimentaire, il a passé toute sa carrière dans des usines laitières, et celles-ci appartenaient presque toutes à des coopératives.

« La Coop Agrilait ? C’est une coop atypique, un anachronisme dans l’histoire laitière québé-coise, affirme pour sa part Normand Dussault, conseiller en gestion du Service-conseil aux coopératives de La Coop fédérée. Entre accepter une offre d’achat de l’entreprise pour encaisser son capital et encourager une coopérative qui contribue au tissu social et à la prospérité du village, les membres d’Agrilait ont opté pour la continuité. » Denis Guérard connaît lui aussi le scénario et n’accepte pas d’y tenir un rôle. « J’ai connu ce que c’est que de fermer une usine laitière quand j’étais chez Lactel… » Plus de 145 personnes tirent actuellement leur revenu de La Coop Agrilait, dans un village qui compte à peine 10 fois plus d’habitants.

Dans un monde de géants où les quotas d’approvisionnement laitiers (nommément des hectolitres de lait) l’emportent parfois sur le développement économique des collectivités, La Coop Agrilait réussit à s’en tirer par son sens de l’innovation et par la qualité de ses produits, selon Normand Dussault. « C’est un modèle d’entreprise “challengeant” à garder, aussi bien pour des conseillers en gestion comme moi que pour la direction ou les administrateurs de la coopérative. »

Si la santé financière d’Agrilait – qui a porté jusqu’en 1990 le nom de Société coopérative agricole de beurrerie de St-Guillaume – est excel-lente, il n’a pas toujours fait beau dans le ciel de Saint-Guillaume.

Des hauts, des bas, des hautsLa Deuxième Guerre mondiale fait connaître

à la coopérative, fondée en 1939, un départ canon. Les besoins en fromage de l’Angleterre font se développer la filière fromagère de Saint-Guillaume à vitesse grand F, mais le taris-sement de la demande annihile les exportations, explique Marcel Julien, qui fut successivement

commis, secrétaire, puis directeur général de La Coop Agrilait de 1953 à 1996. En 1950, la production fromagère, qui ne survit plus qu’en raison de la demande intérieure, est laissée de côté, d’autant que les autorités exigent maintenant qu’on pasteurise le lait avant la fabrication, ce qui occasionnerait des achats d’équipement. On se tourne plutôt vers la production de caséine en poudre. L’entreprise est un fiasco. Sans instal-lations adéquates, la coopérative doit finalement se résoudre à vendre le lait de ses sociétaires à la Coopérative agricole de Granby (aujourd’hui Agropur) et à la Coopérative de Saint-Germain.

En 1958, avec les programmes de soutien des prix de la Commission canadienne du lait, la transformation laitière revient en force chez Agrilait, qui vend maintenant du lait écrémé et transforme la crème en beurre. Les bons prix du fromage incitent enfin Agrilait à se remettre à la fabrication fromagère en mai 1973.

« Aujourd’hui, par le développement de notre réseau de distribution de fromage dans les dépanneurs, les épiceries, les fruiteries et les supermarchés, nous sommes passés de 6 camions de livraison en 2006 à 28 aujourd’hui, dit Denis Guérard. Nous connaissons une forte croissance depuis quelques années et c’est bien ainsi, car nous avons l’obligation de croître pour maintenir notre positionnement dans le marché mature et ultra-compétitif du fromage frais.» La production journalière de fromage équivaut à 2,5 semi-remorques par jour, six jours par semaine.

Le CA veille au grainLe Baya (fromage à griller), le Cantolait

(pâte ferme à croûte lavée), le brick, l’emmental, le monterey jack et le cheddar de St-Guillaume, sans oublier le fameux fromage en grains Le p’tit frais, voilà de quoi satisfaire un imposant bassin de consommateurs. La coopérative distribue ses produits partout au Québec et rayonne en

Une gamme étendue de fromages affinés et non affinés est produite à Saint-Guillaume dans des installations modernes et efficaces.

Denis Guérard connaît très bien l’action de la présure sur un bon lait frais. Ce directeur général a roulé son bidon de lait dans quelques usines coopératives avant d’atterrir chez Agrilait.

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remportant des prix Caseus et des prix pancana-diens pour ses fromages, ainsi que des distinc-tions entrepreneuriales et environnementales. « Le sentiment de fierté des dirigeants alimente leur sentiment d’appartenance », considère Denis Guérard.

Le conseil d’administration d’Agrilait est proche des activités de la société. « Ses dirigeants sont des autonomistes, de fiers producteurs », pense Normand Dussault, qui conseille La Coop Agrilait depuis plus de 20 ans. « Ils veulent déve-lopper leur coopérative et sont donc très engagés. Moi qui vois plusieurs CA de coopératives, celui-ci reste très vigilant et ne donne pas toujours carte blanche à son directeur général. Et heureusement, parce qu’Agrilait a besoin d’un CA allumé en raison de la pression occasionnée sur l’entre-prise par les normes de salubrité, les besoins en recherche et le respect de l’environnement. »

Pour signifier leur appartenance à leur coopérative et encourager les autres membres à faire de même, les administrateurs élus doivent s’engager à acheter un pourcentage minimal de leurs intrants à La Coop Agrilait. De 50 % la première année de mandat du dirigeant, le pourcentage d’achat minimal par secteur grimpe à 65 % la deuxième année et à 75 % la troisième. Ces normes de fidélité – « plutôt révolutionnaires », selon Normand Dussault – sont plus souvent qualitatives (obligation morale d’acheter) dans le réseau, mais sont carrément quantitatives chez Agrilait.

Qualité sans compromisIntransigeants, les dirigeants et les employés

de La Coop Agrilait le sont quand vient le temps de parler qualité. « Ici, on ne sort pas des kilos à l’heure sans tenir compte de la qualité, prévient Denis Guérard. Nous faisons d’ailleurs du “cheddar” en grains, non pas du “fromage” en grains, ce qui nous oblige à respecter les bons pourcentages de matière grasse et d’humidité dans le produit, soit 39 et 41 % respectivement. » Pas question d’augmenter le pourcentage d’humi-dité et de vendre de l’eau ! Autre pratique : durant la fabrication du cheddar, la pâte qui s’égoutte est retournée jusqu’à six fois, une opération fas-tidieuse, mais qui assure une « cheddarisation » plus complète et donc un goût et une texture uniques.

Oui, mais le produit coûtera un peu plus cher ? Qu’importe, on ne badine pas avec la qualité, synonyme de notoriété. « Certains clients veulent des prix. S’ils nous quittent pour quelques cents le kilo, il n’est pas rare qu’ils nous reviennent pour la qualité », explique Denis Guérard. Hormis ses composantes laitières, le fromage de St-Guillaume se distingue par son acidité moindre et sa teneur en sodium moins élevée que les fromages des concurrents, soutient le directeur général. « Les autres fromageries stoppent l’activité acidifiante des bactéries lactiques en ajoutant du sel, beau-coup de sel. Nous préférons une fabrication plus lente et d’autres techniques de fabrication, comme faire chuter rapidement l’action des bactéries en utilisant une petite quantité de glace sèche [– 79 °C] sur les grains de fromage, ce qui abaisse brusquement la température », expose le maître fromager Guérard.

Pour observer cette étrange pratique, rendez-vous au spacieux et moderne Centre d’interpré-tation du fromage de la Fromagerie St-Guillaume, dont la fenestration permet l’observation des fromagers en pleine action dans les aires de fabri-cation et d’emballage.

Le saviez-vous ? Une partie du fromage en grains invendu dans les rayons des détaillants est repris par les distributeurs et réacheminé à la fromagerie pour être fondu et vendu aux fabricants de fromage à tartiner, de fromage fondu en tranches et de poudre de fromage. Les distributeurs s’assurent donc d’offrir un fromage frais du jour encore tendre sous la dent, sinon tiède sur la langue !

La transformation laitière coopérative au Québec •104entreprisesprivéesactives

en transformation laitière (membres du Conseil des industriels laitiers du Québec)

•Quatrecoopérativeslaitières:Agropur; Nutrinor, coopérative agro-alimentaire du Saguenay Lac St-Jean; La Coop Agrilait; et La Coop Île-aux-Grues

•49%dulaitauQuébecest transformé par des coopératives

Avec la collaboration de Yolaine Villeneuve, directrice des affaires publiques et corporatives, Conseil des industriels laitiers du Québec.

Efficacité énergétique et recyclage de l’eau :en utilisant moins de gaz naturel et d’eau, la fromagerie diminue ses émissions et ses rejets, et économise gros. On compte d’ailleurs plus de réservoirs d’eau recyclée que de réservoirs de lait chez Agrilait !

Le conseil d’administration d’Agrilait est proche des activités de la société. Ses dirigeants sont des autonomistes, de fiers producteurs.

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S u r l e p l a n c h e r d e s vac h e s

Par Sylvain Boyer, T. P.

Premier directeur Service des ruminantsLa Coop fédérée

[email protected]

Au fil des ans, les réalités ont bien changé dans les fermes, ce qui nous amène à revoir la façon d’offrir nos produits. Bien que les fermes soient de plus en plus grandes, il n’est pas

toujours possible d’utiliser en vrac tous les ali-ments et suppléments. Le roulement des stocks doit être suffisamment rapide pour assurer une certaine fraîcheur aux produits et il est souvent plus simple de commander des sacs toutes les deux semaines pour l’alimentation des animaux. Par contre, le format de 25 kg de ces sacs fait en sorte qu’il est de plus en plus fréquent de voir

des producteurs utiliser de deux à trois sacs d’un même produit par jour. Rappelons que le format standardisé de 25 kg visait l’aspect santé et sécurité au travail et la facilité de manipulation pour les employés, tant dans les coopératives qu’à la ferme.

C’est pour ces raisons que l’option de semi-vrac devient de plus en plus intéressante. À ce jour, certains producteurs utilisent déjà des minéraux dans ces formats. Mais encore faut-il être bien installé à la ferme pour pouvoir récupérer les minéraux dans ces sacs de 500 ou 1000 kg. La nouvelle TSV La Coop répond très bien à cette contrainte, puisqu’elle offre une économie à la fois de temps, par sa simplicité d’utilisation, et de prix, les produits de semi-vrac étant moins chers que ceux des sacs de 25 kg. Cette économie découle de la fabrication et de la manutention de l’usine à la ferme moins coûteuses.

Fabriquée au Québec, la trémie semi-vrac est faite d’un plastique très résistant et a été conçue sur mesure pour recevoir les sacs de 500 et de 1000 kg que nous commercialisons. Une pointe en acier inoxydable peut aussi y être ajoutée en option pour faciliter le perçage des sacs. Relati-vement légère, la TSV peut être déplacée sur des roues à l’intérieur des bâtiments. Par la suite, il suffit de placer le sac sur la trémie à l’aide d’un tracteur ou d’un treuil.

Avec la venue de la TSV, le réseau La Coop étend maintenant le nombre de produits offerts en semi-vrac. Ainsi, en plus des minéraux, il y a dorénavant les aliments pour les veaux, les suppléments pour les génisses plus âgées, les aliments Transilac ou encore les suppléments Synchro Pulpolac. Tous ces produits, s’ils sont utilisés à raison d’une à deux tonnes par mois, peuvent s’avérer avantageux en semi-vrac.

Une fois de plus, c’est en se basant sur les besoins de sa clientèle que le réseau La Coop a opté pour ce nouvel outil. Votre expert-conseil se fera un plaisir de vous donner plus de détails concernant la TSV La Coop.

Ce mois-ci, j’ai décidé de faire changement. Au lieu de parler de productivité ou de rentabilité, le sujet sera plutôt axé sur un nouvel outil offert en exclusivité par le réseau La Coop pour faciliter l’utilisation de produits en quantités importantes : la TSV – ou Trémie Semi-Vrac – La Coop.

La TSV

For English version, please visit our website at www.lacoop.coop/cooperateur

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Un peu, beaucoup,

passionnément La Ferme Durantaye

Ils font un peu de vente de sujets de haute génétique. Ils font beaucoup de profit avec la production laitière. Et le plus important, ils font leur métier passionnément, même si le mot « passion » est souvent banal pour parler des agriculteurs et des agricultrices qui s’investissent sans compter dans leur domaine. Mais qu’importe, puisque c’est la vérité !

n vendredi après-midi neigeux à la Ferme Durantaye, avantageusement située dans un cul-de-sac du 4e Rang de la paroisse de La Durantaye. Alors que tout inciterait

au coucounage, on redouble d’efforts dans cette ferme laitière de Bellechasse. Jacques Pouliot et Élise Janssen prennent tout de même le temps de répondre aux questions dans le bureau pendant qu’on voit s’activer trois rasoirs électriques par la fenêtre qui donne sur la vacherie. Branle-bas de combat : on accueillera le lendemain entre 300 et 400 personnes du Club Holstein Lévis-Bellechasse

UTexte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.

venues voir de près cette ferme émérite déclarée, l’automne dernier, grande gagnante du concours de l’Ordre national du mérite agricole – catégorie Argent.

Le mot « passion » vient de la bouche de Sébastien Moffet, expert-conseil de La Coop Rivière-du-Sud qui officie à la Ferme Durantaye. « Les membres de la famille Pouliot-Janssen sont de véritables passionnés, mais attention : leur passion est tangible et s’exprime dans tous les aspects d’une ferme laitière, que ce soit les animaux, la machinerie ou les champs. »

Avec un premier rang national dans la catégorie Argent au concours du Mérite agricole, la chose est entendue : la Ferme Durantaye excelle par son approche équilibrée en productions laitière et végétale.

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Ru b r i qu eL a i t

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Par un après-midi froid et neigeux, on s’activait à la Ferme Durantaye pour terminer la préparation des animaux en vue d’une journée portes ouvertes du Club Holstein Lévis-Bellechasse.

Jacques Pouliot opine de la casquette : « Si nous avons obtenu le premier rang national au Mérite agricole, c’est bien parce que nous sommes équilibrés, car tous les aspects d’une ferme laitière et végétale sont pris en compte dans ce concours : conservation des sols, agroen-vironnement, gestion des ressources humaines, gestion technicoéconomique, planification de la relève agricole, en passant par le rayonne-ment social de la ferme et de ses exploitants. » « Nous ne sommes excellents dans rien, mais bons dans tout », ajoute Élise Janssen – un juge-ment peut-être un peu sévère –, qui s’est jointe à l’actionnariat de la ferme en 1994, une ferme dont Jacques constitue la sixième génération.

Quant à la septième…

Immersion « agriculturelle »Jacques et Élise sont parents de cinq enfants.

L’aîné, Louis, termine son diplôme de GEEA au campus de La Pocatière de l’ITA, alors que Julien y étudie encore. Gabriel, 16 ans, optera-t-il lui aussi pour l’agriculture ? Élizabeth, 13 ans, et Emma, 11 ans, sont encore jeunes pour choisir leur carrière, mais elles doivent, comme les garçons quand ils étaient plus jeunes et que l’appel de la console de jeux Xbox était très fort, alterner leur présence à l’étable pour la traite de 18 h. Elles pourront alors, à la fin de leurs études

secondaires, décider en toute connaissance de cause si l’agriculture sera une option… ou pas.

« Avec cinq enfants qui pourraient tous être intéressés par la ferme, nous avons ce qu’on peut appeler un heureux problème de relève, lance Jacques. Comme nous sommes encore jeunes, Élise et moi, j’incite fortement les enfants à expé-rimenter de nouvelles avenues, à voyager, à ouvrir leurs horizons, comme je l’ai fait moi-même en allant travailler dans une ferme laitière onta-rienne pour parfaire mon anglais quand j’étais jeune. »

Pour que leurs enfants deviennent passionnés de tous les domaines que compte une exploitation agricole et soient aussi habiles avec la batteuse et la trayeuse qu’avec la perceuse, Jacques et Élise les poussent et les pousseront donc à cultiver la polyvalence. Une vertu qui se perd ? Peut-être, répond le couple. Leur fils Louis, très versé dans la mécanique et les instruments aratoires, s’est d’ailleurs mis à s’intéresser davantage à la géné-tique laitière à l’ITA au contact de jeunes cracks en la matière. « Dans une ferme laitière, pourquoi faudrait-il s’investir seulement dans quelques domaines au détriment des autres ? s’interroge Sébastien Moffet. Une entreprise équilibrée avec des exploitants polyvalents permet mieux d’atteindre l’efficacité et la rentabilité. » Parole d’expert-conseil ! u

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La Ferme Durantaye en rafale

• 66 kg de quota, 148 hectares de blé, d’orge, de prairies, de maïs-ensilage et de soya pour la vente ainsi que 2800 entailles, exploitées surtout pour le plaisir de savourer l’érable à longueur d’année.

• Au fil du temps, le préfixe Durantaye a été associé à 10 vaches de leur propre élevage classées Excellente. L’actuelle vedette du troupeau, Durantaye Goldwyn Ludvika, EX-90, en est à sa quatrième lactation et est la fille de Durantaye Raider Coca (EX-2E 3*).

• Les taures et les génisses sont logées en stabulation libre depuis 2009, alors que les veaux sont gardés dans un abri-serre bien ventilé.

• La ferme utilise les services de la CUMA de La Durantaye, qui regroupe six membres et 12 branches d’équipement et dont Jacques est président.

Du lait rentable, SVPProduire à un coût minimum pour un profit

maximum tout en respectant le développement durable, voilà qui pourrait résumer la mission de la Ferme Durantaye. À quoi bon demander combien les vaches produisent en moyenne chaque année (10 200 kg de lait) si on ne pose pas aussi la question de la marge bénéficiaire ? « 4594 $ par vache », répondent Jacques et Élise, analyse de groupe à la main, soit 242 $ par vache au-dessus de la moyenne du groupe de tête de leur groupe conseils agricoles.

Le faible niveau d’endettement par hectolitre de lait produit, l’avoir des propriétaires, le rende-ment de l’actif, le solde résiduel, etc., sont tous meilleurs que la moyenne des 40 entreprises qui composent le groupe de tête (sur 203 fermes au total). Sans oublier le pourcentage de dépenses par rapport aux revenus, qui est un indicateur crucial, selon Jacques et Élise. « Leur objectif, c’est de faire du lait rentable », indique Sébastien Moffet. En conseiller attentif aux besoins et aux buts de ses clients et sociétaires, il tient compte de cet objectif principal et formule à meilleur coût les rations des deux groupes en lactation et du groupe en préparation au vêlage.

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« La Ferme Durantaye a un très bon contrôle sur son taux de charges, estime l’agronome Maryse Trahan, du Groupe conseils en gestion agricole Lévis-Bellechasse. Pour les années à venir, le défi de la ferme sera de maintenir de bons résultats autant techniques que financiers pour bien planifier une ou d’éventuelles relèves. »

S’améliorer en concourantDe la paperasserie à n’en plus finir, une parti-

cipation au concours du Mérite agricole ? Ce n’est pas l’opinion des propriétaires de la ferme, qui se sont fait aider d’une fonctionnaire de leur bureau régional du MAPAQ pour monter leur candida-ture. En tout, cinq ou six heures ont été néces-saires pour rassembler l’information demandée et répondre aux questions à développement. Rien de trop difficile pour une démarche qui se veut très formatrice, selon Élise Janssen. « C’est un beau concours. Trois juges ont visité notre entreprise et nous ont remis un rapport ciblant nos points forts et contenant des suggestions d’amélioration pour le futur. Les juges, bien qu’ils soient très critiques, ne sont pas là pour nous taper sur les doigts, mais pour révéler nos forces et nos fai-blesses. » En 2007, la ferme avait pris le troisième rang régional – catégorie Bronze.

La lutte fut chaude pour déterminer le top 3 de la catégorie Argent, remportée à 887 points sur 1000 par la Ferme Durantaye. « Il n’y avait que trois points qui nous séparaient de la deuxième position et seulement cinq points entre nous et la troisième ! » s’exclame Élise.

En somme, qu’un soupçon de passion de plus ou de moins, ni plus ni moins !

Sérieux comme un pape, Sébastien Moffet, de La Coop Rivière-du-Sud, est venu prêter main-forte aux propriétaires de la Ferme Durantaye pour mettre en valeur le troupeau, composé de 3 EX, 31 TB et 38 BP.

Jacques Pouliot est tout sourire près de sa protégée, Durantaye Goldwyn Ludvika, EX-90 après trois lactations complètes.

Par Sébastien Moffet, T.P.Expert-conseil ruminants et végétalLa Coop Rivière-du-Sud

Troupeau de 60 vaches en lactationMoyenne de 10 238 kg de lait3 EX, 31 TB, 38 BPMCR : 218-239-2294,2 % de gras3,52 % de protéine

Veaux0-2 mois : Bovo XLR 27-16 avec Total veau Rumensin à volonté2-4 mois : Total veau Rumensin4-6 mois : Goliath 21 Deccox, foin sec mélangé6-12 mois : Synchro mix 45, haylage (balles rondes), foin sec12-24 mois : haylage (balles rondes), foin sec, Minéral 18-5, Synchro mix 45

Génisses (jusqu’à 2 mois)

Lactoremplaceur XLRTotal veau Rumensin à volonté

(4 à 6 mois)Goliath 21 DeccoxFoin sec

(6 à 14 mois)600 g/j de Synchro mix 45150 g/j de Minéral 18-5

(14 mois et plus)350 g/j de Synchro mix 45200 g/j de Minéral 18-5

Tarissement (60 jours)150 g/j de minéral Transilac tarieFoin sec à volonté

Vaches en transition10 kg de RTM préparation2 kg de supplément Transilac 21Foin sec à volonté

Vaches en lactationGroupe 1

20 kg d’ensilage de foin15 kg d’ensilage de maïs3,5 kg de maïs-grain1,75 kg de blé1,75 kg d’orge2,5 kg de supplément Synchro mix 452 kg de foin sec 1re coupe450 g de Minéral 18-5 T

Groupe 222 kg ensilage de foin22 kg d’ensilage de maïs1,4 kg de blé0,7 kg de maïs-grain0,7 kg d’orge2 kg supplément Synchro mix 452 kg de foin sec 1re coupe400 g de Minéral 18-5 T

L’alimentation à la Ferme Durantaye

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Marilyn vue de Côté

En octobre dernier, la Fédération des agricultrices du Québec remettait ses prix Agricultrice de l’année, Agricultrice de passion, Agricultrice entrepreneure et Jeune agricultrice. Actionnaire à 50 % de l’entreprise familiale dès ses 19 ans, Marilyn Côté repartait de Drummondville avec le titre de « Jeune agricultrice », une étoile de plus dans son cahier déjà bourré de reconnaissances.

n effet, la dernière année fut faste pour cette native de Saint-Gédéon, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Marilyn a d’abord eu la surprise d’être couronnée lauréate de Tournez-vous

vers l’excellence, de La Financière agricole, concours qui souligne les qualités de la relève agricole en matière de gestion. S’en est suivi le prix Transfert de ferme La Coop, qu’elle a remporté pour ses efforts combinés à ceux de ses parents, Lynda Hudon et Nicolas Côté, afin d’assurer un devenir durable à l’exploitation laitière dont Marilyn constitue la sixième génération, la pre-mière génération féminine.

Le prix Jeune agricultrice – sa troisième distinc-tion en un an, donc – venait coiffer une année qui n’a pas manqué de panache pour la jeune femme de 25 ans. Marilyn aurait toutefois aimé vieillir encore un peu, a-t-elle dit aux organisatrices de ce concours, question de faire reluire un peu plus un curriculum vitæ pourtant déjà bien rempli!

ETexte et photos d’Étienne Gosselin, agronome, M. Sc.

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L a i t

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Cinq vues de Côté1) Un Côté fonceur

Jusqu’à ce que son père, Nicolas, se trouve débordé par les travaux aux champs et à l’étable, Marilyn Côté n’avait jamais vraiment songé à reprendre la ferme familiale, même si elle y tra-vaillait plus souvent qu’à son tour quand elle était au secondaire, par habitude plus que par intérêt véritable. L’appel de papa, si ce n’est l’appel de la terre, a alors résonné en Marilyn, troisième d’une famille de cinq enfants. « Mon père devait partir en voyage de pêche et il n’avait personne pour le remplacer. Je me suis dit qu’il valait mieux travailler chez moi plutôt que de me trouver un boulot d’étudiant en dehors de la ferme. »

Sans aucune pression de ses parents, la jeune femme s’est inscrite en gestion et exploitation d’entreprise agricole au collège d’Alma, pro-gramme qu’elle a terminé en 2007. « Chaque soir, je transposais à la ferme les notions apprises en classe, ce qui me motivait grandement à avancer dans mes études », note Marilyn. Avant même de passer ses derniers examens, l’étudiante était déjà copropriétaire de la moitié d’une entreprise agricole valant plus de 2 millions $ ! Confiance et assurance des parents ainsi que maturité et discipline de la relève expliquent bien ce transfert expéditif, qui s’étale tout de même sur une période de coexploitation d’une dizaine d’années.

Avant de jeter l’ancre dans le rang Belle-Rivière, Marilyn s’est toutefois assurée de bien préparer son atterrissage sur les terres ances-trales. Avec les 40 000 $ de sa prime à l’établisse-ment et les 23 800 $ du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, elle a pu financer la mécanisa-tion des activités (installation d’un rail pour les trayeuses), augmenter l’efficacité de l’alimenta-tion du troupeau (distributeur de concentrés et déchiqueteuse de balles rondes) et accroître la

taille de l’entreprise (achat de quota, obtention d’un prêt de quota à la relève et agrandissement de l’étable grâce au repositionnement de la laiterie et de l’atelier-garage). « Les marteaux se sont fait entendre chaque année de 2000 à 2008 », signale Marilyn. Le faible taux d’endettement de la ferme maintenu par Nicolas et Lynda a aussi permis à leur fille de réaliser ces projets qui lui tenaient à cœur.

2) À ses CôtésAvec son experte-conseil de Nutrinor, l’agro-

nome Annie-Pier Bouchard, Marilyn forme un véritable tandem. « Avant, mon père n’utilisait pas beaucoup les services techniques de notre coo-pérative. Quand j’ai pris la relève de la gestion du troupeau et de l’alimentation, je me suis assurée de rencontrer Annie-Pier tous les mois. Ensemble, nous passons en revue les vaches une à une, nous obstinant sur la quantité de concentrés à servir à tel animal ou à tel autre », dit Marilyn.

Marilyn mise beaucoup sur ses capacités d’analyse et d’observation pour bien réussir en production laitière. Deux qualités qu’elle juge plus répandues chez les femmes que chez les hommes. Un exemple : lors de la visite du Coopérateur, Marilyn et Annie-Pier exploraient les raisons possibles d’un épisode de diarrhée chez les vaches. Elles suspectaient la présence de microorganismes pathogènes possiblement logés dans la première coupe de foin d’un certain champ mal drainé. u

L’agronome Annie-Pier Bouchard, de la coopérative Nutrinor, assure le service technique, dont ne se prive pas Marilyn Côté, avec des rendez-vous mensuels bien chargés.

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Côté travail, Marilyn et Nicolas se répar-tissent les tâches équitablement. Programme alimentaire, génétique, reproduction, santé et traite sont sous la responsabilité de Marilyn. Les 300 acres en culture et la machinerie sont encore l’apanage de Nicolas. Il n’existe toutefois pas de frontière hermétique entre ses tâches à elle et ses tâches à lui. Enfin, dans un souci de transparence, la comptabilité et la gestion sont des tâches par-tagées, pour que père et fille soient au même dia-pason quant à la vigueur financière de la ferme.

3) Changer de CôtéPerçage au sourcil, ongles manucurés et

cheveux teints rouge vif : au centre-ville d’Alma ou dans le rayon décoration de la quincaillerie de Saint-Bruno, bien malin qui pourrait dire que cette gracieuse fille trait des vaches, soir et matin. Marilyn assume sa féminité, même en «chienne», en casquette et en bottes de caoutchouc. «L’habit ne fait pas le moine», rappelle-t-elle. Pour ses ongles, elle a voulu encourager une jeune fille de son entou-rage qui lançait son salon d’esthétique. Marilyn a alors pris goût aux prothèses d’ongles comportant différents dessins. Avec des gants de latex pour la traite, des gants de cuir pour réparer la chaîne du chariot d’ensilage ou des gants de tissu pour les travaux de jardinage, la demoiselle assure qu’elle

peut conserver intactes ses griffes pendant au moins un mois, d’autant que les ongles sont recouverts d’une bonne couche de vernis translucide.

(Cette chronique « beauté » terminée, reve-nons maintenant à nos vaches !)

4) De tous les CôtésSociable, Marilyn aime quitter ses terres pour

s’impliquer dans différentes organisations agri-coles. Non pas qu’elle fuie sa ferme, au contraire : en la quittant, elle y revient la tête bourrée d’idées pour sa profession et le corps motivé à continuer le métier. En ayant des amis autant dans le milieu laitier que dans d’autres, agricoles ou non, Marilyn peut mieux apprécier les joies et les difficultés de sa situation d’agricultrice.

En ce qui concerne son inclination naturelle à l’implication, tout a commencé pour Marilyn avec son groupe local de relève agricole (Lac-Saint-Jean-Est), affilié au Centre régional des jeunes agriculteurs, le syndicat régional, lui-même lié à la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ). Marilyn y a siégé pendant sept ans, dont cinq à la présidence et trois comme déléguée au conseil d’administration provincial de la FRAQ. Elle a ensuite occupé le siège réservé à la relève au sein du Syndicat Belle-Rivière, de l’Union des producteurs agricoles.

L’alimentation à la Ferme des Papinas

Par Annie-Pier Bouchard, agronomeExperte-conseil ruminants et équins, Nutrinor

Troupeau de 64 vaches HolsteinMoyenne de 10 175 kg de laitMCR : 221-224-220

Aussi : 12 vaches JerseyMoyenne de 7373 kg de laitMCR : 245-223-246

Alimentation• Fourrage:ensilagedeballes

rondes (graminée et légumi-neuse) traité au Coop-Sile

• Concentré:vacheparvache

Veaux 0-2 mois Lactoremplaceur Goliath 20-18 Goliath VO-21 Deccox

Génisses (2 à 6 mois)Aliment Goliath VO-21 Deccox

Taures de plus de 6 moisAliment Synchro 5014 CTG Option 1Minéral Goliath 12-4

Vaches tariesMinéral Transilac VT4-6T

Préparation au vêlageAliment Transilac 14

Vaches en lactationAliment Synchro 5014 CTG Option 1Supplément de couverture Synchro 3610VMinéral Synchro 12-12T

Fille sérieuse avec beaucoup d’aplomb, Marilyn Côté cultive sa féminité et son originalité en travaillant un style qui contraste entre deux vaches !

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Actuellement, Marilyn occupe un poste d’administratrice au sein du Réseau Agriconseils Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Groupe conseil agricole Lac-Saint-Jean Est et du Syndicat des agri-cultrices du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Une succes-sion d’implications qui stimulent l’agricultrice et la font connaître partout dans sa région, sinon au Québec. Si bien que, graduellement, l’appellation « la fille de Nicolas» s’est muée en «Nicolas, le père de Marilyn»! Il ne faudrait pas s’étonner de la voir un jour mettre son énergie au profit du mouvement coopératif, qu’elle lorgne du coin de l’œil et qu’elle compte apprivoiser à son rythme.

5) Les bons CôtésDes embûches ? Marilyn n’est pas capable

d’en dresser une liste, aussi courte soit-elle. Et sur sa condition de femme en agriculture ? « Ce n’est pas plus facile pour un garçon en 2013 », dit la productrice.

Des objectifs communs et une communica-tion du tonnerre permettent d’éviter les conflits entre ses parents et elle. La ferme laitière est simple, ne souffre d’aucun excès et permet d’offrir une qualité de vie enviable à une fille qui bouge comme Marilyn et à des parents qui aspirent à un peu plus de tranquillité. La productivité de l’entre-prise (10 200 kg de lait par vache par année), sa rentabilité (performances technicoéconomiques parmi les meilleures de la région, car la ferme est toujours dans le groupe de tête du groupe conseils agricoles) et sa taille respectable (72 kg de quota) permettent à la jeune femme de vivre convena-blement de la production laitière et à ses parents de jouir d’une préretraite confortable.

Prochains objectifs ? S’installer et partager sa vie avec son conjoint – et, qui sait, assurer une septième génération à la Ferme des Papinas.

Sur cette photo comme dans la vie, Lynda Hudon et Nicolas Côté entourent Marilyn, lui apportant un soutien constant sans être étouffants.

AVRIL 2013 | Le Coopérateur agricole 31

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Les 10 fi nalistes du Concours seront invités à participer au dévoilement des lauréats, qui aura lieu le 7 novembre 2013 à Drummondville lors du Colloque Gestion, du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ).

Page 32: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

D e p o r c e n p o r c

Par Étienne Hardy, agronome

Premier directeurService de la production porcine La Coop fédérée

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Lettre à un producteur de grandes cultures

Parlant de qualité et de réponse aux besoins du client, certaines années – comme cette année –, vous nous fournissez des grains de qualité, c’est-à-dire sans mycotoxines (<1 ppm). La croissance des porcs est extraordinaire. Les conversions alimentaires de 25 à 120 kg sont sous les 2,35 (c’est-à-dire qu’il faut 2,35 kg de moulée consommée pour faire 1 kg de gain de poids vif). Mais quand la qualité n’y est pas, comme ce fut le cas l’an passé (>3-4 ppm), nous vivons des casse-têtes en élevage et à la meunerie. Les problèmes de santé et de stress des porcs sont amplifiés. On voit notamment apparaître de la caudophagie (les porcs se mangent la queue), on enregistre davantage de mortalité et les truies viennent en chaleur plus difficilement. Dans ces conditions, l’efficacité alimentaire est touchée, la conversion est exécrable (>2,70) et les coûts de production augmentent considérablement. Il nous faut alors acheter du grain de l’extérieur pour diluer les toxines dans la ration et en réduire l’impact. Pas très gagnant comme situation. Ni pour vous, ni pour nous.

Il doit certainement y avoir moyen d’améliorer cette situation. Je sais que les conditions clima-tiques estivales du Québec, chaudes et humides, sont propices au développement de moisissures et de mycotoxines. Mais n’existe-t-il pas des pra-tiques qui permettraient d’en réduire l’incidence? Peut-être pourrions-nous bénéficier de l’expertise de nos experts-conseils en grandes cultures pour trouver des solutions ensemble ? Une première amélioration serait de voir à ne pas mélanger les silos de bons grains avec les moins bons lors de la récolte et des transbordements. On remarque trop souvent cette pratique et, malheureusement, le consommateur de grains en paie les frais.

Alors je me tourne vers vous, cher voisin, pour m’aider à mieux exporter vos grains. Loin de moi l’idée de vous blâmer, mais à force de ne pas se parler, on finit par trop s’éloigner. Et quand on y pense bien : on élève les cochons ensemble.

Cher voisin,On se connaît depuis toujours, mais depuis

qu’on a spécialisé nos productions, on vit dans deux mondes distincts. Comme un vieux couple, on habite sous le même toit, on fait quelques affaires ensemble, voire presque toutes, mais on ne se parle plus. Parfois, j’ai l’impression qu’on ne se consulte plus pour statuer de la prise en charge des respon-sabilités de chaque membre de notre ménage. Bref, cher voisin, je pense qu’il faut qu’on se parle.

Au Québec, vous et les gens de votre produc-tion, vous produisez grosso modo 4,5 millions de tonnes de grains (céréales et maïs) et le secteur du porc en consomme 2,4 millions de tonnes. C’est plus de 50 % de votre production totale. Notre travail collaboratif fait en sorte que vous recevez une prime positive liée au prix de Chicago. Sans ce travail conjoint, il vous faudrait exporter votre grain au prix de Chicago, moins le transport, et concurrencer les Brésiliens et les Américains. Vous seriez ni plus ni moins dans la même situa-tion que l’industrie porcine québécoise dans un marché d’exportation. Notre relation est donc essentielle. Ainsi, on peut se poser une question : vaut-il mieux exporter votre grain sous forme de viande ou de matière brute ?

Vous me direz que je suis biaisé, mais je crois qu’on a généralement avantage à transformer nos produits, tant pour ce qui vient de nos mines que pour ce qui vient de nos terres. C’est bien connu: la valeur ajoutée est dans la transformation et dans la différenciation. À condition, bien sûr, d’avoir un système manufacturier efficient et de répondre à une demande du marché pour ce produit.

Ça tombe bien, le porc est la viande la plus consommée dans le monde, et la tendance n’est pas prête de s’essouffler avec la croissance en Asie et l’amélioration de la capacité d’achat de ce marché. Pour la différenciation, on peut compter sur le porc certifié La Coop grâce à sa génétique, son alimentation et son cahier de charges particulier à la production d’une viande de qualité supérieure et à différenciation sur les marchés d’exportation.

32 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

Page 33: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

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Page 34: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Survol pratico-pratique d’un quai de chargementLes quais de chargement doivent nous faciliter la tâche pour l’expédition des animaux vers l’abattoir.

extérieure, une fois ouverte, se fond dans le mur et la remorque du camion a la possibilité de se coller directement aux coussins d’étanchéité de la sortie de la montée.

Bref, dans ce cas-ci, avec la luminosité adé-quate (on devrait être capable de lire aisément un journal à bout de bras dans la montée) et l’éli-mination des facteurs environnementaux (objets inconnus, courants d’air, lumière extérieure aveuglante), les porcs entrent aisément dans le camion et sans utilisation du bâton électrique.

Recommandations d’usageIl est recommandé que les installations de

chargement soient bien éclairées, de préférence avec un éclairage diffus à incandescence, car cela réduit les ombres et les contrastes qui peuvent conduire les animaux à résister. En outre, lors du passage vers une nouvelle zone, comme le camion, l’éclairage idéal est celui qui passe du plus obscur au plus clair, car les animaux ont tendance à résister à se plonger dans l’obscurité.

epuis de nombreuses années, les exigences de mise en marché ont incité les entreprises porcines à augmenter le poids d’abattage de leurs animaux. On a dû adapter les

bâtiments et la gestion à cette nouvelle réalité de production de porcs plus lourds. Les quais de chargement n’échappent pas à cette nécessité de rénovation de ses installations.

Un fait vécuUn exemple pratico-pratique d’un quai avant

et après adaptation est présenté à la page 36. « Les porcs montent tout seuls dans le camion », s’accordent pour dire l’éleveur et le transporteur depuis les améliorations apportées au quai. Bien sûr, le fait que le passage de l’engraissement à la montée dans le camion n’ait pas ou presque pas de pente aide grandement. Autre détail impor-tant : le passage est exempt d’obstacles. Lors de la construction de cette annexe, le seuil de la porte a été enlevé. La porte de la montée de l’annexe

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Josée Niquette, agronome

Coordonnatrice de la qualitéPorc certifié La CoopLa Coop fédérée

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34 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

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Après un sondage réalisé auprès de camion-neurs de la région de la Montérégie, le constat est le suivant : il y a une très grande variabilité de conception de quais. Afin d’améliorer la sortie des porcs, le quai est certes important, mais la conception du bâtiment vers la sortie n’est pas à négliger, sans oublier l’attitude que devra avoir la personne qui manipule les porcs, bien entendu. Néanmoins, voici quelques points favorisant grandement le travail des camionneurs et des producteurs :

- Les corridors ne forment pas d’entonnoir (voir la figure 1).

- Le corridor devrait avoir entre 36 et 42 po (1,1 m) de largeur, assez pour permettre le passage de deux porcs en retrait l’un de l’autre.

- Les tournants à 90° sont à éviter.- Il ne doit pas y avoir de pente à pic du

bâtiment vers le camion.- Le parcours idéal ne devrait pas comporter

de pente du tout, et avoir un revêtement au sol et un corridor non contrastant avec le reste du bâtiment.

- Si une pente montante est nécessaire pour atteindre le camion, elle ne devrait pas excéder 20° et la surface de montée devrait être antidérapante avec des échelons tous les 6 à 8 po (20 cm) pour des porcs prêts pour l’abattoir.

La gestion de la sortieOn aura beau avoir le quai idéal et des cor-

ridors de la bonne largeur, mais si on ne connaît pas le comportement d’un porc normal, rien ne va plus !

Un autre élément qui facilite grandement le déplacement des porcs est l’absence de présence humaine directement devant eux (voir la figure 2). Les porcs sont pris en charge par le camionneur directement dans la montée grâce à une rampe ou à un corridor qui leur est adjacent. Pour que cela fonctionne rondement, il faut par contre avoir une longueur acceptable de montée, soit l’équi-valent de cinq à six porcs en longueur. En plus de faciliter le travail, cette pratique répond bien aux exigences de biosécurité, car le camionneur reste dans l’annexe extérieure au bâtiment et « tourne en rond ». Les chances de retour des animaux du camion vers le bâtiment sont pratiquement nulles. Une fois la remorque bien apposée à la sortie du quai, les porcs sont moins affectés par les vents, la lumière aveuglante et les intempéries. De plus, si le manipulateur maîtrise mal la position à adopter pour déplacer les porcs (zone de fuite et comportement du groupe) et se place devant les animaux, cela oblige les porcs à battre en retraite (voir l’article « La manipulation des porcs avant l’abattage ou comment “penser cochon” » dans l’édition d’octobre 2011 du Coopérateur agricole). L’attitude du manipulateur y fait aussi pour

Pour l’évaluation des quais

Les coordonnatrices, porc certifié La Coop, Josée Niquette et Marie-Josée Turgeon, ainsi que Catherine Michaud, conseillère logistique en production porcine à La Coop fédérée, ont collaboré au projet « Quais de chargement » du Centre de développement du porc du Québec (CDPQ). Elles ont entre autres participé à l’élaboration de l’outil d’évaluation des quais pour les producteurs porcins. On peut consulter ce document à l’adresse suivante : www.cdpq.ca/recherche-et-developpement/projets-de-recherche/projet-194.aspx.

En prenant une heure de son temps pour faire une auto-évaluation, qui sait combien de temps on pourra gagner par la suite !

Figure 1

Camion

Montée des porcs

Accès pour le camionneurqui tourne en rond

Bâtiment

Figure 2

AVRIL 2013 | Le Coopérateur agricole 35

Page 36: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

beaucoup. Habituellement, une attitude calme et cohérente facilite grandement le chargement des porcs dans le camion.

De petits groupes de cinq ou six animaux sont plus faciles à déplacer. Il faut tenir compte du niveau de peur, de la volonté d’avancer des porcs – c’est-à-dire s’ils sont déjà de nature nerveuse ou calme –, des installations (obstacles minimes ou distractions) ainsi que de l’expérience des mani-pulateurs.

On sait que les distractions connues, comme le seuil et le cadrage des portes, le drain au sol ou de la quincaillerie dans le passage, ralentissent la progression ou la stoppent même, et peuvent conduire à ce que les animaux fassent demi-tour. Le déplacement des porcs s’effectue de façon efficace en petits groupes où on peut contrôler le porc de tête.

Un autre exemple de distraction souvent observée : les manipulations autres que le char-gement en tant que tel. Par exemple, le tatouage des porcs devrait s’effectuer dans les semaines précédant la sortie et non pas en chargeant les porcs dans le camion (voir à ce sujet la fiche tech-nique sur le tatouage du porc certifié La Coop).

Enfin, il importe de ne pas oublier la mise à jeun des porcs (entre 16 et 24 heures selon l’ali-ment), ce qui à la fois facilite le déplacement des animaux et permet l’économie de moulées non digérées. En plus, cela diminue les cas de porcs essoufflés, ainsi que les risques de mort durant le transport et de contamination à l’abattoir. À ce sujet, il faut lire ou revoir les articles « Mise à jeun des porcs : bien mesurer pour (encore) mieux gérer », dans l’édition de juillet-août 2012, et « Le jeûne avant l’abattage, payant pour tous ! », dans l’édition d’avril 2011.

Avec une bonne conception du bâtiment et de son quai de chargement, de même qu’une bonne gestion de la sortie des porcs vers l’abattoir, on réduit considérablement le stress et les risques de blessures chez les humains et les porcs, le nombre d’animaux fragilisés (porcs fatigués lors du char-gement), les meurtrissures ou égratignures sur la carcasse une fois les porcs rendus à l’abattoir et, surtout, des pertes évitables dans le transport, dans le local d’attente à l’abattoir, de même que sur la chaîne d’abattage pour cause de parage.

Sortie des porcs avant et après la construction d’une annexe

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36 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

Page 37: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

VentesBesoins du client

ApprovisionnementCoûts et disponibilité

des ingrédients

NutritionParamètres

nutritionnels

QualitéNormes de qualité

FabricationContraintes de

fabrication

Formulation

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ETTE Pascale Sarrazin

Coordonnatrice en formulation monogastriqueLa Coop fédérée

Diplômée en agriculture générale de l’Université McGill, membre de l’Ordre des agronomes du Québec et titulaire d’une maîtrise en alimentation des vaches laitières, Pascale Sarrazin a porté quelques casquettes avant de se joindre au réseau La Coop en tant que coordonnatrice en formulation monogastrique.

Le parcours de Pascale lui a notamment permis de travailler dans des fermes laitières au Québec et en Nouvelle-Zélande et d’enseigner aux niveaux collégial et universitaire. Cela fait toutefois huit ans qu’elle a quitté le « plancher des vaches » pour devenir responsable de la formu-lation du secteur porcin à La Coop fédérée.

Le travail de coordonnateur en formulation comporte deux volets principaux. En tout premier lieu, le coordonnateur (gestionnaire) est respon-sable de l’équipe de formulation attitrée à l’un ou l’autre des deux secteurs des productions animales (ruminants ou monogastriques). L’autre volet (formulateur) consiste principalement à élaborer des recettes (ou formules) optimales d’aliments en tenant compte de nombreux facteurs : prix et disponibilité des ingrédients, standards nutri-tionnels, texture de l’aliment, etc. Le formulateur de La Coop fédérée travaille étroitement avec le nutritionniste, le Service des achats, le Service de l’assurance qualité, le personnel des meuneries, les directeurs des ventes et experts-conseils du réseau ainsi que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Mission : optimisation !Le travail de Pascale est en étroite relation avec

celui du nutritionniste. D’ailleurs, il n’est pas rare que de plus petites entreprises ne fassent pas de distinction entre ces deux postes. Concrètement, c’est à partir des standards nutritionnels fournis par le nutritionniste (ratios d’acides aminés, de minéraux, de protéines, etc.) qu’elle établira la recette optimale pour l’alimentation des porcs.

Cette optimisation de la formulation, elle la réalise en considérant de nombreux facteurs et demandes des autres secteurs, par exemple la

performance de l’aliment pour les producteurs, la diminution des coûts pour les meuneries, les contrats en vigueur dans les coopératives, la disponibilité des ingrédients par le Service des achats, etc. C’est dans la rigueur de son travail qu’elle trouvera l’équilibre recherché entre tous ces éléments dans la formule.

Toutes autres tâches connexes…Outre l’optimisation de la formulation

hebdomadaire en fonction du prix et de la dispo-nibilité des ingrédients, Pascale reçoit plusieurs demandes au quotidien. Que ce soit pour l’étique-tage des produits (volet légal et règlementaire avec l’ACIA), les simulations économiques et nutrition-nelles, les formules de fabrication à la ferme, les demandes de nouvelles formules et de produits personnalisés, elle doit composer avec des délais très courts, un environnement des plus volatils et l’interdépendance des intervenants de chaque secteur. Un défi qui demande une bonne capacité à gérer le stress et les priorités et qui requiert un bon esprit d’analyse.

Un rôle charnièreAu sein de la Filière porcine coopérative, le

formulateur peut jouer un rôle considérable. Son travail permet entre autres de générer des écono-mies importantes dans l’alimentation, un élément de base de la production. L’expertise et les services offerts par le Service de formulation, tels que la gestion des volumes d’ingrédients disponibles, les simulations et les analyses de dossiers, gagnent à être utilisés par l’ensemble du réseau.

Nous remercions Pascale Sarrazin pour sa participation et lui souhaitons une bonne conti-nuation dans son travail.

Profession : coordonnateur à la formulation

AVRIL 2013 | Le Coopérateur agricole 37

Fi l i è re p o rc i n e c o o p é r at i ve

Par Jessy Blanchette, M. Adm.Conseillère en communicationsLa Coop fédéré[email protected]

Page 38: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Quel est votre profil ?

L’enrichissement constant des connaissances en élevage, en nutrition et en génétique entraîne indéniablement une amélioration des performances. Par conséquent, il faut ajuster les aliments dans le temps afin de répondre aux besoins des poulets qui évoluent.

Dans un contexte où le coût des aliments est élevé, comme c’est le cas présentement au Québec, il y a quelques points à observer :

• Réduire le temps d’élevage (sortir les pouletsle plus vite possible – atteindre le poids d’abattage visé le plus rapidement possible)

• Viser la conversion alimentaire la plusbasse possible

• Investir dans un aliment un peu pluscoûteux, mais plus dense en nutriments

• Respecter le poids d’abattage visé (c’est-à-dire ne pas le dépasser, car les poids« records » coûtent très cher à atteindre)Dans le contexte actuel, ces éléments nous

motivent à préférer le profil nutritionnel plus dense, à condition d’être conscients que ce profil demande plus d’attention ou, autrement dit, diminue le droit à l’erreur en cours d’élevage.

Bien que les aliments avec profil standard soient plus « conservateurs » en ce qui concerne les résultats, il n’en demeure pas moins qu’il faut s’occuper autant de nos oiseaux et veiller à main-tenir un niveau de gestion élevé.

Le réseau La Coop vous offre donc deux options: obtenir des résultats plus «conservateurs» avec un aliment de base, ou investir un peu plus dans un aliment plus dense et atteindre en retour des rende-ments plus élevés. C’est comme un profil d’investis-seur quand on magasine des produits financiers: ilfaut être suffisamment à l’aise avec son choix pour bien accepter les conséquences qui en découlent. Leconseiller en aviculture de votre coopérative est le mieuxplacépourévaluer votre«profil».Consultez-le.

Bon succès dans vos élevages de pouletsde chair !

fin de rester dans le peloton de tête, les aliments pour poulets de chair du réseau La Coop sont maintenant offerts avec deux profils nutritionnels. Comme présenté à

la journée avicole La Coop de l’an dernier (juin2012), un profil de base garantit des résultats satis-faisants, et un profil plus dense en nutriments vous permet d’atteindre des résultats supérieurs.

Nous testons constamment nos aliments en conditions commerciales, et ces tests nous ont permis de chiffrer les impacts des deux niveaux nutritionnels de nos aliments. Les données seconfirment dans le temps, car les écarts observés entre les résultats obtenus avec les deux densités nutritionnelles se répètent et se maintiennent.

La différence majeure sur le plan des résultats entre les deux densités nutritionnelles se trouve dans la conversion alimentaire des oiseaux.Résultat de la division de la quantité d’alimentsconsommés par le poids d’abattage des oiseaux,le programme plus dense réduira de 0,070 (ou 4 %)le quotient de ce calcul. Il en résultera, par le faitmême, un rendement économique accru. Un gainde poids journalier augmenté est aussi une consé-quence des aliments plus denses en nutriments (atteinte plus rapide du poids d’abattage désiré).

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Denis Caron, agronome, M. Sc.

Nutritionniste en production avicoleLa Coop fédérée

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Éthanol : l’avenir incertain d’un carburant « écolo » Deux superpuissances agricoles, les États-Unis et le Brésil, rivalisent pour produire de l’éthanol. L’une mise sur le maïs pour faire carburer son parc automobile à « l’essence verte », tandis que l’autre mise sur la canne à sucre. Certes, noble est la cause consistant à brûler de l’éthanol dans les moteurs pour lutter contre les GES, mais ce biocarburant alimente surtout une grogne alimentaire mondiale. Aux pieds de ces géants, le Québec a fait un pari audacieux pour voler au-dessus du débat « carburant contre nourriture ». Et ses producteurs agricoles font partie de cette mise.

Par Nicolas Mesly

AVRIL 2013 | Le Coopérateur agricole 39

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Page 40: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

L’industrie américaine de l’éthanol se heurte à un mur « On a transféré sept billions de dollars au Moyen-Orient depuis le premier embargo pétrolier, en 1973. On va créer des jobs ici ! C’est une question de sécurité énergétique et de pressions environnementales », clamait Bob Dinneen1. Le président de la Renewable Fuels Association (RFA, l’association états-unienne des carburants renouvelables) prenait le Québec à témoin lors de son allocution au sommet mondial de l’industrie nord-américaine naissante des biocarburants, au Château Frontenac. C’était il y a 10 ans. Et l’homme a tenu parole.

es États-Unis ont mis pleins gaz pour pro-duire de l’éthanol à partir de maïs, principa-lement pour se sevrer de l’or noir et ne plus financer de pays ennemis, soit l’Iran, l’Irak,

le Venezuela… Depuis la dernière décennie, lesusines ont poussé comme des champignons dansla « Corn Belt », le grenier alimentaire américain.Leur nombre est passé de 68 à 211. La productiond’éthanol a quintuplé ! Et les États-Unis ont rapi-dement coiffé le Brésil, champion mondial de ce biocarburant, fabriqué dans ce pays à partir de canne à sucre. Vendu à la pompe sous le sigle E10(mélange de 10 % d’éthanol et de 90 % d’essence),l’éthanol-maïs représente 10 % du stock d’essencequi fait rouler les voitures américaines. L’annéedernière, cette « essence verte » made in USA a substitué 460 millions de barils de pétrole qui,autrement, aurait dû être importés d’Arabie Saou-dite, selon la RFA.

Si l’industrie américaine de l’éthanol a connu une croissance fulgurante, c’est d’une part grâce àl’adoption en 2007 de la Loi sur l’indépendance et la sécurité énergétiques, sous la présidence de GeorgeW. Bush. Cette loi prévoit un quota de produc-tion de carburant renouvelable de 137 milliardsde litres d’ici 2022 (Renewable Fuel Standardou RFS). D’autre part, l’industrie américaine del’éthanol n’aurait pas vu le jour sans être arrosée de généreuses subventions : 41 milliards $ USdepuis le début des années 1980, selon une étudedu Congressional Budget Office (CBO). Mais BobDinneen ne manque pas de rappeler que l’indus-trie pétrolière bénéficie de subventions bien plus

importantes. Et il en profite pour écorcher leCanada au passage : « L’industrie de l’éthanol estbien plus écologique que le pétrole non classiquedes sables bitumineux de l’Alberta ! » lance-t-il.

Toutefois, les vertus écologiques de l’éthanolont été démontées il y a belle lurette. Vrai qu’unmélange essence – éthanol-maïs peut diminuer lesémissions de gaz à effet de serre (GES) de 20 % etque ce biocarburant permet de réduire l’emploi d’additifs toxiques, comme le benzène, dans lesmoteurs automobiles. Mais la quantité d’énergierequise pour produire du maïs aux États-Unis estcolossale : diésel nécessaire pour les semis, pour l’épandage d’engrais et de pesticides ainsi quepour la récolte. Sans compter qu’il n’existe aucunpipeline pour acheminer l’éthanol produit dans le Midwest vers les marchés populeux des côtesest et ouest des États-Unis. (L’éthanol, un produitcorrosif, corrompt la tuyauterie.) Plusieurs étudescorroborent le fait que la consommation énergé-tique de la production d’éthanol-maïs annule seseffets bénéfiques pour l’environnement.

Un été chaud !Lors de la crise financière, économique et

alimentaire de 2008, l’industrie américaine de l’éthanol s’est retrouvée au cœur de la controverse « pétrole contre nourriture », un débat « émotif », selon M. Dinneen. Les États-Unis sont le plusgros producteur de maïs de la planète (100 foisla production du Québec). Et 40 % de cette pro-duction est aujourd’hui vouée à la production de bioéthanol. « On a injustement attribué aux

1 « Les enjeux d’un carburant écolo », Le Coopérateur agricole, édition janvier 2004 www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2004/01/p34.asp

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L’industrie américaine de l’éthanol se heurte à un mur

biocarburants la seule responsabilité de l’aug-mentation des prix du grain en 2008. Même laFAO a reconnu que les grands spéculateurs,comme les fonds spéculatifs, et la demande des pays émergents, comme la Chine, ont joué un rôletrès important », souligne-t-il.

L’été dernier, les États-Unis connaissaientla pire sècheresse en 56 ans, et le prix du maïs a bondi de 60 % ! L’industrie des biocarburants s’estretrouvée à nouveau plongée dans la controverse,cette fois en pleine campagne électorale. Quatregouverneurs, des dizaines de sénateurs et 150 élusde la Chambre des représentants demandaient à l’administration Obama, par voie de pétition,de renoncer au quota d’éthanol-maïs. Cela pourfaire baisser le prix du petit grain jaune. Leursdoléances faisaient écho à celles des produc-teurs de bovins, de porcs et de poulets. « Laproduction d’éthanol, aidée par les subventions de Washington, gonfle artificiellement le prixdu maïs. C’est une entorse au libre marché »,confiait le président de la National Cattlemen’s Beef Association en entrevue au New York Times.Aux éleveurs qui se plaignent de la cherté dumaïs, M. Dinneen répond que le tiers de chaqueboisseau de maïs transformé en éthanol leur est retourné sous forme d’aliments de haute qualité.Et que ceux-ci contribuent positivement à labalance commerciale du pays. « En 2011, nousavons produit 39 millions de tonnes de drêche,dont 8 millions ont été exportées », dit-il.

Une étude de l’Université A&M du Texasrévélait aussi que la transformation de maïs en éthanol se traduit par l’augmentation annuellede la facture d’épicerie des Américains de 40 mil-liards $ US. Jusqu’au directeur général de la FAO,inquiet d’une répétition des émeutes de la faim de 2008, qui demandait à Washington de suspendrela législation américaine sur le bioéthanol enfaveur de l’alimentation humaine et animale. Nile candidat démocrate à la présidence, BarackObama, ni son rival républicain, Mitt Romney,ne se sont montrés en faveur de cette demande.D’une part, dans une campagne électoraleaxée sur la création d’emplois pour relever une

économie moribonde, le président de la RFA a sufaire résonner l’importance « des 400 000 emploisgénérés par l’industrie des biocarburants ». Del’autre, aucun des deux candidats ne pouvait s’aliéner les électeurs de l’Iowa. Ce petit Étatrural d’à peine trois millions d’habitants est le berceau de l’industrie de l’éthanol-maïs. C’est làque l’on trouve le plus d’usines. Et c’est surtoutl’un des neuf États clés dont les votes décident le plus souvent qui occupera le fauteuil de la Maison-Blanche. Outre cette réalité politique,en novembre dernier, la puissante Agence amé-ricaine de protection de l’environnement (EPA)concluait dans ses analyses que la suspension du quota de production d’éthanol-maïs « n’auraitréduit en moyenne les prix du maïs que de 1 % ».M. Dinneen s’est félicité de ce constat par voie decommuniqué.

Les géants prennent le contrôleToutefois, les envolées du prix du maïs

font des victimes collatérales au sein même des producteurs d’éthanol. En 2008, les principalesvictimes ont été les coopératives agricoles.« Celles-ci constituaient la colonne vertébrale decette industrie. Elles produisaient près de 50 %de l’éthanol. Mais en 2009, leur part a diminuéà 38 % », explique John Urbanchuk, consultantchez Cardno Entrix et auteur d’un rapport surl’état de l’industrie américaine de l’éthanol (2010)pour le département du Commerce2. Les faiblesmarges de profit expliquent le phénomène. Lasociété POET est devenue le premier producteurd’éthanol-maïs aux États-Unis en raflant la misede plusieurs coopératives agricoles. Et Valero,raffineur de pétrole et propriétaire d’Ultramar,s’est catapulté au troisième rang en acquérantVeraSun, un gros producteur d’éthanol acculé à lafaillite. Le deuxième rang appartient à ADM, troi-sième multinationale agroalimentaire au mondeet reine de la technologie de la transformation dumaïs en éthanol et autres composés.

Selon M. Urbanchuk, l’industrie américainede l’éthanol-maïs est aujourd’hui « un marchémature ». Et elle évolue dans un contexte plus

2 « Current State of the U.S. Ethanol Industry », John Urbanchuk, Cardno Entrix, U.S. Department of Energy, 2010

Robert Dinneen, président de la Renewable Fuel Association, l’un des principaux groupes pro-éthanol des États-Unis.

Tom Vilsack, secrétaire à l’agriculture aux États-Unis.

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Page 42: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

concurrentiel.En2011,leprésidentObamaamisun terme aux deux principales mesures qui ont permis à cette industrie de pousser rapidement aucœurdel’Amérique.L’unefavorisaitlavented’unmélanged’éthanol-maïsde10%àlapompeàessenceensubventionnantlesraffineurs.L’autreprotégeait l’industrie américaine naissantecontrelesimportationsd’éthanolbrésiliengrâceàuntarif.L’analysteprévoitunenouvellevagued’acquisitions et de concentration de l’industrie, après la hausse du prix du maïs, l’été dernier, qui a forcé la fermeture définitive ou temporaire de26usines.Parmilesacteursàsurveillersurce nouvel échiquier, d’après lui : la deuxième sociétépétrolièreaumonde,Shell,etlegéantdel’agrochimie,DuPont.

Le murL’industrie américaine du bioéthanol se

heurte aujourd’hui à un premier mur appelé blending wall, parce que la loi limite la vente auxautomobilistesd’unmélanged’essenceE10.L’annéedernière,toutefois,leCongrèsaapprouvélavented’unmélanged’essenceE15.Cettedéci-sion,chaudementapplaudieparlaRFA,vacréerune demande supplémentaire de plusieurs mil-liardsdelitresd’éthanol.M.Dinneenaimeraitbien que l’Amérique, à l’instar du Brésil, se dote d’un parc de véhicules hybrides qui carburent à l’E85(15%d’essenceet85%d’éthanol).Lestroisgéantsdel’automobile–Ford,ChrysleretGM–ontmanifestéleurintentiondeconstruirecegenredevéhicules.Maislespropriétairesdecesenginssuperécolos ne peuvent s’approvisionner que dans2100stationsd’essence,moinsde2%detouslespointsdeventedecarburantdesÉtats-Unis.

Toutefois, le véritable mur dans lequel fonce cette industrie est « technologique ». D’ici2022, pour éviter la tenace controverse « carbu-rant contre nourriture » et avoir une meilleure empreinte écologique, près de 60 % du biocarbu-rant produit ou importé aux États-Unis devra êtrefabriqué avec autre chose que l’amidon du maïs.Cet éthanol de deuxième, voire de troisième géné-ration pourra être conçu à partir de sorgo sucré,de canne à sucre, de betterave à sucre, d’épis de maïs, de panic érigé, de déchets forestiers, dedéchets urbains ou encore d’algues. Depuis ledernier Farm Bill (2008), l’administration Obamaa accordé 2 milliards $ en aides à l’industrie et ensubventions de recherches. Résultat : en 2013,huit nouvelles usines d’éthanol de deuxième génération vont commencer à produire ce bio-carburant chez l’Oncle Sam, dont une filiale dela compagnie québécoise Enerkem (voir l’article« Éthanol : Québec, un leader mondial ? »). Toute-fois, ces bioraffineries coûtent trois fois plus cher que les usines de la filière classique éthanol-maïs.Bien que Washington marche au-dessus d’ungouffre fiscal, l’administration Obama a prolongécertaines mesures pour permettre aux usines dernier cri de pousser dans ce nouveau terreau plus concurrentiel.

Qui, du Brésil ou des États-Unis, aura le dernier mot ?

M. Urbanchuk croit que pour répondre à laformidable demande américaine de biocarbu-rants nouvelle génération – 80 milliards de litresd’ici 2022 – les puissants acteurs comme Shell ou

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Éthanol-maïsBiocarburant cellulosique (Éthanol ou biodiesel)Éthanol importéBiodiesel

Mill

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Source : EPA

Projection de consommation de biocarburants 2009-2022

Dix plus grandes entreprises américaines d’éthanol (2010) G litres % du marché

POET 5,8 11,90 %Archer Daniels Midland 5,4 11,20 %Valero Renewable Fuels 4,3 8,70 %Green Plains R.E. 1,9 3,90 %Big River Resources 1,2 2,40 %The Andersons 1 2,10 %White Energy 0,976 2 %Aventine Energy LLC 0,923 1,90 %Biofuel Energy 0,87 1,80 %Flint Hills Resources 0,832 1,70 % Source : Renewable Fuel Association et Cardno Entrix

42 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

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Page 43: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Définitions :1. Éthanol de première génération = fabriqué

à partir d’amidon de maïs ou de sucre de canne

2. Éthanol de deuxième génération = fabriqué à partir de cellulose d’épis de maïs, de paille, de panic érigé, de biomasse forestière ou encore de déchets urbains dans des usines gazogènes

3. Éthanol de troisième génération = fabriqué à partir d’algues

Capacité de production d’éthanol - coopératives par rapport aux entreprises privées

2005 2006 2007 2008 2009

Nombre de coopératives 40 46 48 40 38

Entreprises privées 41 49 63 102 151

Capacité production, coopératives (G litres) 5,2 6,3 6,9 6,1 7,7

Capacité production, compagnies (G litres) 8,2 10 13 24 37

Source : Renewable Fuel Association et Cardno ENTRIX

Rendement de la conversion énergétique

Émissionsde GES*

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Équivalent à 1 tonne de pétrole

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Utilisation de l’eau

Utilisationd’engrais

Utilisationde pesticides

Intrantsénergétiques

Rendement du carburant(Litres/ha)

Efficacité des matières premières biologiques et impacts environnementaux

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Élevé Élevé Moyen Moyen

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Efficacité des matières premières biologiques et impacts environnementaux

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FAPRI,U.S. and World Agricultural Outlook, 2008.Source :

Tendance de la production mondialede biocarburants 2005-2017

États-Unis

Brésil

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ChineCanada

Tous les biocarburants ne sont pas créés de la même façon. L’Organisation des Nations unies met un bémol sur chacune des productions en ciblant son empreinte sur la planète selon ces critères :

• Le nombre d’hectares de terre requis pour faire pousser la plante énergétique• La protection de la biodiversité• Les besoins en eau• L’impact sur la sécurité alimentaire

DuPont vont préférer investir en Amérique duSud plutôt qu’en Amérique du Nord. La raison :les investisseurs miseront sur une technologieéprouvée. La canne à sucre brésilienne produitdéjà deux fois plus d’éthanol à l’hectare que le maïs. Et les usines du géant vert sud-américainconvertissent leur production en fonction du prix international soit du sucre, soit de l’éthanol. « Si,en plus, les chercheurs arrivent à extraire l’éthanol cellulosique de la baguasse [résidus fibreux dela canne], les Brésiliens auront le vent dans les voiles ! » croit-il. Selon lui, à l’avenir, le parc auto-mobile américain roulera davantage avec del’essence verte produite au Brésil ou dans les pays limitrophes. Les importations d’éthanol brésilienont d’ailleurs triplé aux États-Unis en 2012. Reste àvoir quel lapin M. Dinneen sortira de son chapeaupour contrer le phénomène.

Note : *Diesel = 83 kg CO2/MJ carburants

Source : M. Groom et al., Biofuels and Biodiversity: Principles for Creating Better Policies for Biofuel Production, Consevation Biology, 2008; CIA, The World Factbook, 2010.

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Éthanol : Québec, un leader mondial ?Jean Roberge a déjà doté la province de sa première usine éthanol-maïs. Avec ses partenaires, il entend bien monter au Québec une bioraffinerie intégrée capable de battre les géants producteurs « d’essence verte » que sont les Américains et les Brésiliens. Voici son plan.

e directeur général de l’usine Éthanol Green-Field, Jean Roberge, est catégorique : « Fautarrêter de penser que l’on va produire de l’éthanol avec une seule plante, que ce soit

du maïs ou de la canne à sucre ! » Il y a six ans,cet ingénieur à la carrure de joueur de football ainauguré une usine d’éthanol-maïs à Varennes.Du coup, il offrait un nouveau marché à quelque 400 producteurs de grains de la province.

Dans sa stratégie de lutte contre les GES,Québec a prévu la construction d’une seule raf-finerie d’éthanol-maïs, justement pour éviter lecontroversé débat « carburant contre nourriture ».À ce sujet, M. Roberge tient à remettre les pen-dules à l’heure. Son usine draine annuellement350 000 tonnes de maïs, environ 10 % de la pro-duction québécoise, une goutte d’eau par rapportà la production américaine. Celle-ci est 100 foisplus importante que la production québécoise. Et40 % de la production américaine du petit grainjaune est allouée à la production d’éthanol. « Cen’est pas nous qui allons influencer la Bourse deChicago », dit-il.

La raffinerie d’éthanol-maïs de Varennesproduit un tiers d’éthanol, un tiers de drêche, qui est retournée aux éleveurs, et un tiers de CO2, que l’on retrouve dans les bouteilles de boisson gazeuse ou sous forme de glace sèche employéepour enfumer les scènes d’artistes « comme Céline Dion », dit M. Roberge, sourire en coin. Selon lui,

son usine est « l’une des trois plus efficaces parmi les quelque 200 usines existantes en Amérique du Nord. De plus, elle a une empreinte environne-mentale exceptionnelle ! »

L’usine de Varennes peut être efficace, maiselle produit seulement le tiers des besoins en éthanol de la Belle Province. Ottawa a décrétéque le parc automobile canadien, y compris celui du Québec, doit rouler avec un mélange E5 (5 %d’éthanol et 95% d’essence) depuis décembre 2010.« Cette décision est une catastrophe ! Au Québec, on produit 160 millions de litres d’éthanol et on doit en importer 250 millions du Midwest amé-ricain. Pour être conformes à la norme fédérale,il nous faudrait produire environ 450 millions delitres », constate l’ingénieur.

Le Québec se démarqueAlors que les autres provinces produisent de

l’éthanol à partir de maïs et de blé, Québec a misé sur la fabrication de biocarburant fabriqué à partir de plantes autres que le maïs, de déchets urbains ou de biomasse forestière. Un pari audacieux. Et ila créé en 2007 la Chaire de recherche industriellesur l’éthanol cellulosique (CRIEC), à l’Universitéde Sherbrooke. «Nous appuyons les recherches etle développement des technologies de nos entre-prises», résume son titulaire, Jean-Michel Lavoie.Et ces recherches commencent à porter des fruits.

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Pour combler le déficit de 250 millions delitres, M. Roberge prévoit construire fin 2013une des premières usines gazogènes au monde !Cette usine d’éthanol « de deuxième génération »poussera sur le site même de Varennes, en parte-nariat avec la compagnie québécoise Enerkem.Québec investit 27 millions $ dans le projet. Avecl’aide de la CRIEC et après plusieurs années derecherches dans son usine-pilote de Westbury,Enerkem a réussi à produire du gaz de synthèseà partir de vieux poteaux d’Hydro-Québec. Etl’entreprise est aujourd’hui prête pour l’aventure commerciale. « On va convertir 100 000 tonnesde déchets ultimes solides, comme des plasti-ques non recyclables, du bois contaminé et de la mousse de polystyrène [styrofoam], en éthanol », explique Marie-Hélène Labrie, vice-présidenteaux affaires gouvernementales et communica-tions chez Enerkem.

Une première usine du genre est déjàconstruite à Edmonton, en Alberta, où l’on a engagé 30 employés pour commencer la produc-tion cette année. Mais les Américains sont à cepoint intéressés par la prometteuse technologiequébécoise que les départements états-uniens del’Agriculture et de l’Énergie financent aussi cetteannée la construction d’une usine d’Enerkem auMississippi. À 100 millions $ l’unité, ces usinescoûtent le triple de celles de la filière éthanol-maïs traditionnelle. La production annuelleprévue de chacune de ces trois usines dernier cri sera de 38 millions de litres d’éthanol. Enerkemplanche aussi sur des technologies pour convertirde la biomasse résiduelle forestière et agricole duQuébec. Selon les calculs de la compagnie, cettebiomasse, combinée aux déchets urbains, repré-sente un gisement théorique de 6,5 milliards delitres d’éthanol ! C’est près de 15 fois les besoins de la province et plus de quatre fois ceux du Canada.

À la recherche d’une « canne à sucre du Nord »

« On peut extraire de l’éthanol de toutes lesplantes, mais le procédé peut être plus compliqué d’une plante à l’autre », dit Olivier Lalonde, coor-donnateur du Réseau de plantes bio-industriellesdu Québec (RPBQ), au Centre de recherche surles grains (CEROM). Depuis 2010, ce réseau par-raine entre autres les travaux de trois laboratoires ruraux : un situé en Outaouais (millet perlé sucré,sorgho sucré), un en Abitibi (saule à croissancerapide) et un autre dans le Bas-Saint-Laurent(miscanthus géant).

Parmi les plantes à l’étude, les plus promet-teuses chez les producteurs et en parcelles d’essaissont le millet perlé sucré et le sorgho sucré. « C’estnotre canne à sucre du Nord ! Mais si on veut enproduire un volume adéquat pour fabriquer de l’éthanol, il va falloir intégrer ces deux plantesfourragères dans les rotations des producteurs »,dit M. Lalonde.

Différentes expériences ont eu lieu en Outaouais pour presser ces plantes et en extraireune liqueur sucrée. Pour appuyer les effortsexpérimentaux du RPBQ, M. Roberge prévoitacquérir en 2014 un fermenteur d’une capacitéde 200 000 litres pour étudier les techniques de fermentation et caractériser les sucres de ces différentes plantes.

D’après Patrick Girouard, coordonnateur desénergies renouvelables à La Coop fédérée, semerdes plantes à la seule fin de produire de l’éthanol ne sera jamais rentable pour les producteurs.« Les bioraffineries doivent calquer les raffineries pétrolières, dit-il. La moitié de leur productionest consacrée à fabriquer de l’essence et l’autre moitié, toutes sortes de produits pétrochimiques : plastiques, teintures, etc. » En plus de fabriquerdu biocarburant, ces nouvelles usines devront donc concocter une gamme de produits rentablesà base de chimie verte : bioplastiques, teintures naturelles, produits de beauté, en passant par des panneaux pressés, des mousses isolantes et de la litière.

M. Roberge abonde dans le même sens. Iln’entrevoit pas d’intégrer ce genre de bioraffineriesur le site de l’usine de Varennes avant cinq ousept ans, ou même plus, car cela nécessiterait la mise en place de toute une filière, de la production à la mise en marché de ces nouveaux produits.« Mais, insiste-t-il, mon but est de créer des jobs ici, avec notre expertise. » Et qui sait, exporter un jourplus que de l’éthanol québécois outre-frontières.

Dans un autre projet que celui de la construction de l’usine d’Enerkem sur le site de Varennes, Jean Roberge compte substituer 25 % du gaz naturel importé de l’Alberta pour chauffer la distillerie. Par quoi ? Du méthane produit avec les matières organiques des trois MRC voisines de l’usine. Environ 40 000 tonnes de déchets seront traitées annuel-lement sur le site de Varennes. Et les quelque 6000 tonnes de matières résiduelles seront épandues dans les champs des producteurs de maïs qui approvisionnent l’usine. Cet engrais organique remplacera de 10 à 15 % des engrais minéraux utilisés par les céréaliculteurs.

Plantes à sucre Sucre

Céréales Amidon

Résidus agricoles,plantes dédiées

CelluloseSucre

Déchets urbains,résidus agricoles,bois, plantes dédiées,résidus industriels

Gazéification

Fermentationconventionnelle

Fermentationnouvellestechnologies

Gaz de synthèse

DrècheDioxide de carbone (CO2)

Coproduits

Bioraffinage

ÉthanolEnzymesBioplastiques

ÉthanolGaz naturel

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Le Canada, une superpuissance verte ?

aïs, blé, canola, panic érigé, biomasseforestière : le Canada dispose d’immenses superficies de terres et de forêts pour devenir « une superpuissance verte »,

selon Scott Thurlow, président de l’Associationcanadienne des carburants renouvelables. « LeCanada produit déjà 90 % de l’éthanol requis pour

faire rouler le parc automobile canadien avec un mélange de 5 % d’éthanol [E5] », explique-t-il en entrevue téléphonique. Cette directived’Ottawa pour lutter contre les GES est envigueur depuis décembre 2010. Cet éthanol depremière génération est produit avec du blé etdu maïs dans 21 usines du pays.

Invité à commenter la décision de IogenCorporation (dont le siège se trouve à Ottawa)et de Shell de tuer dans l’œuf, en août dernier, le projet de construction d’une usine de seconde génération au Manitoba, M. Thurlow a indiquéque ses deux membres « ont pris une décision d’affaires ». Les travaux de recherche de Iogenpour convertir de la paille de blé, des épis de maïs ou autres résidus agricoles en éthanol cellulosiqueen faisaient la vitrine canadienne de cette tech-nologie sur la scène internationale. Contourner

le verrou technologique afin d’extirper des sucresde la cellulose des fibres végétales pour fabriquerde l’éthanol relève d’un exploit. Iogen s’est faitconnaître pour approvisionner en biocarburant le circuit des grandes courses automobiles.

« Pour concurrencer les États-Unis, Ottawadevrait s’empresser de distribuer aux entre-prises canadiennes le Fonds de biocarburantsProGen, afin de les aider à faire pousser lesusines de seconde génération de biocarburantsau Canada », indique M. Thurlow. Ce fonds doté de500 millions $ et lancé en 2007 est administré parTechnologie du développement durable Canada(TDDC). L’organisme fédéral est chargé depromouvoir la mise en marché d’éthanol cellulo-sique, ce qui s’inscrit dans la stratégie d’Ottawapour lutter contre les gaz à effet de serre (GES).Pendant ce temps, huit usines commercialesd’éthanol cellulosique sont construites en ce moment au sud de la frontière canadienne.

Plutôt que d’investir au Manitoba dans uneusine de bioéthanol fabriqué à partir d’épis de maïs ou encore aux États-Unis, Iogen-EnergyCorporation, consortium formé par Iogen etShell, a préféré investir au Brésil. Le tandem s’estassocié avec la compagnie brésilienne Raizenpour y poursuivre ses travaux sur l’éthanol cellulo-sique. Raizen est le plus gros producteur brésiliend’éthanol fabriqué à partir de canne à sucre. Cettedécision pourrait remettre en question l’ambition de l’Amérique du Nord d’être le premier fournis-seur mondial de biocarburants.

« Le Canada est avant tout un producteur de pétrole. Et l’intérêt pour les biocarburants est liéau prix du baril de l’or noir. Plus son prix augmente,plus on s’intéresse aux biocarburants comme solution de rechange », explique le Pr Donald Smith, directeur de BioFuel Net (à l’UniversitéMcGill), un réseau pancanadien visant à promou-voir l’utilisation de plantes bio-industrielles pourfabriquer des biocarburants. Ce professeur croitque la diminution des prix de l’énergie due auxnouvelles technologies d’exploitation de gaz et depétrole de schiste va freiner l’ambition du Canada de devenir « une superpuissance verte ».

Plantation de sorgho sucré

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Régie de semis des plantes fourragères

Lorsqu’on implante une prairie, on le fait habituellement pour plusieurs années. Il est donc important de porter attention à tous les facteurs influençant le succès de l’opération pour s’assurer d’un rendement élevé, et ce, dès la première année de récolte. Bien sûr, le pH, le drainage et la qualité de la semence ont un impact important sur la réussite de toute culture, mais pour les plantes fourragères, une régie de semis adéquate est particulièrement cruciale.

avant le semis et que la terre cache l’embout de vos bottes, le travail est trop profond. De plus, il est capital de laisser une surface légèrement grumeleuse, mais sans mottes. Un sol travaillé en particules trop fines sera plus sensible à la battance et croûtera rapidement en cas de pluie. Cela aura pour effet d’affecter la levée, particu-lièrement dans les sols argileux.

La profondeur de semis est probablement le point le plus important à surveiller. Une profondeur de 0,5 à 1 cm (¼ à ½ po) est adéquate selon la grosseur de la semence. La luzerne, le trèfle et le mil doivent être positionnés un peu plus profondément que les graminées, comme le brome, la fétuque élevée ou le dactyle, qui gagnent à être semés plus en surface. u

remièrement, un bon nivelage permettra d’éliminer l’eau, d’effectuer un semis plus uniforme et facilitera grandement la récolte et le transport au champ. De plus, l’épandage

de fumier sera grandement facilité si le terrain est bien nivelé.

Il faut aussi garder en tête l’objectif de créer un lit de semence aéré en surface et ferme en pro-fondeur. De cette façon, on s’assure d’avoir un bon milieu de germination : un sol qui se réchauffe rapidement en surface et qui, lorsque roulé, s’appuiera sur un sol plus humide qui fournira de l’humidité par capillarité. Il en résultera une levée plus rapide et plus uniforme. À ce chapitre, il existe une règle assez simple – mais combien efficace ! – pour vérifier si la profondeur du travail de sol est correcte : si vous marchez dans le champ

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Pierre-Marc Cantin, T.P.

Expert-conseilLes Coops de l’Est

Brigitte Lapierre, agronome

Conseillère spécialisée Plantes fourragères et conservateur d’ensilageLa Coop fédérée

[email protected]

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P ro d u c t i o n s v é g é ta l e s

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Pour les plantes fourragères, une régie de semis adéquate est particulièrement cruciale.

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À la suite du semis, un roulage, idéalement au rouleau Brillion, apportera la touche finale à votre travail en permettant un bon contact sol-semence qui facilitera la germination.

La température requise pour la germination des plantes fourragères est de 5 à 7 ºC. Un semis relativement hâtif est donc approprié. De plus, lorsque le semis est effectué pur (sans plante-abri), on gagne beaucoup à le faire plus tôt que trop tard. Habituellement, plus on avance dans la saison des semis, plus les conditions sont chaudes et sèches, les plantules de plantes fourragères courent alors un plus grand risque de souffrir de sécheresse que les semis d’autres cultures, étant donné que la semence est davantage en surface. Repousser l’implantation des plantes fourragères à la toute fin des semis réduit de beaucoup les chances de succès.

Finalement, l’éternelle question : avec ou sans plante-abri ? L’utilisation d’une plante-abri a ses avantages : diminution de l’érosion, réduc-tion de la pression exercée par les mauvaises herbes et récolte de céréales l’année du semis. Cette méthode a toutefois les défauts de ses qualités : la plante-abri concurrence les plantes fourragères pour l’eau, la lumière, l’espace et les éléments fertilisants. La verse des céréales peut également affecter la qualité de l’implantation de façon importante. En outre, si la récolte de la plante-abri s’effectue seulement quelques jours

avant les gelées mortelles, c’est alors l’équivalent d’une fauche quelques jours avant les gelées. Cela peut avoir un impact majeur sur la survie de la luzerne. Règle générale, un semis pur fait dans de bonnes conditions donne de meilleurs résultats qu’un semis avec plante-abri et, oui, permet aussi une récolte de fourrage l’année de l’implantation.

Par contre, si vous voyez plus d’avantages que d’inconvénients à l’utilisation d’une plante-abri dans vos champs, il est tout de même possible de réussir : l’important est de choisir une céréale hâtive avec une bonne tenue et l’orge devrait alors être votre premier choix. Un cultivar de blé hâtif est également une bonne option, le blé étant très résistant à la verse et ses feuilles étroites nuisant moins au passage de la lumière à travers le cou-vert végétal. Le taux de semis de la céréale utilisée en plante-abri doit être réduit à 70 % de celui du semis pur.

Comme vous pouvez le constater, le semis des plantes fourragères est une question de détails. Cependant, la minutie appliquée à chacune des étapes rapportera à chaque récolte de fourrage au cours des années suivantes. Bonne saison… des fourrages !

La minutie appliquée à chacune des étapes rapportera à chaque récolte de fourrage au cours des années suivantes.

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La luzerne Calypso : la relève d’AC Caribou

Certains d’entre vous se souviendront de la Calypso, célèbre navire du non moins célèbre explorateur des mers Jacques Cousteau. D’autres connaîtront dorénavant la Calypso comme une des luzernes des plus résistantes au froid mises au point au Québec. La Calypso offrit une résistance remarquée pendant 45 ans face au déferlement des vagues. De son côté, la luzerne Calypso offre une résistance aux vagues de froid pendant de longues années.

intercroisées et le résultat a constitué le maté-riel de base d’une population expérimentale, aujourd’hui désignée sous le nom de Calypso.La Calypso est donc une variété synthétique formée de 44 clones issus de trois sources. La variété Calypso a une bonne base génétique de tolérance à la verticilliose et à l’hiver.

Son évaluation dans le réseau du CRAAQ a duré trois ans et elle a été enregistrée le 15 juin 2010. Sa cote de performance correspond à 106 % de celle des témoins. Sa dormance est de 3, ce qui lui permet d’emmagasiner de bonnes réserves de sucres pour bien passer la saison hivernale, tout en étant assez productive pour donner une troisième coupe, selon les régions. La Calypso possède l’avantage de la persistance de la variété AC Caribou, tout en offrant un ren-dement amélioré dans une régie de deux ou trois coupes. Ses tiges sont fines, ce qui procure une bonne compaction au silo.

Les performances obtenues au Québec, dans l’Ouest canadien (voir les tableaux), tout comme en Ontario (performance égale à celle des témoins) indiquent que la Calypso est ancrée pour survivre contre vents et marées.

e cultivar de luzerne Calypso a été mis au point grâce à une collaboration entre le centre de recherche d’Agriculture et Agro-alimentaire Canada de Sainte-Foy et la

Ferme de recherche en productions végétales de La Coop fédérée. Ce projet de recherche avait été nommé Cryptolait afin de bien imager l’objectif de résistance au froid que visait cette collaboration.

Pour sélectionner cette nouvelle variété, trois populations – dont deux hautement résistantes à la verticilliose – ont été établies en pépinière de plantes espacées pendant deux ans, à Sainte-Rosalie. Après deux hivers éprouvants, 44 plantes furent sélectionnées pour leur vigueur, leur survie à l’hiver et leur apparence générale. On les a

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Christian Azar, agronome, M. Sc.

Professionnel de rechercheLa Coop fédérée

[email protected]

Tableau 1Trois coupes en grandes parcelles à la ferme – Année 2012 (kg de M.S./ha)

Abitibi Abitibi Bas-du-Fleuve

Moyenne des trois sites

Calypso 7200 5798 9417 7472AC Caribou 7183 4984 8792 698653Q30 7213 5442 9159 7271

Source : Ferme de recherche en productions végétales de La Coop fédérée – Semis 2011

Tableau 2Rendement relatif dans les essais d’enregistrement en Saskatchewan – Calypso vs le témoin Beaver – Semis 2007, récolte 2008 à 2010*

Swift Current Saskatoon Melfort Outlook (sous irrigation)

2008 2009 2010 2008 2009 2010 2008 2009 2010 2008 2009 2010Calypso 113 128 102 106 94 93 106 104 102 104 106 97Beaver 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

* Régie de une à deux coupes

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Brigitte Lapierre, agronome

Conseillère spécialisée en plantes fourragères et conservateur d’ensilageLa Coop fédérée

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La luzerne Roundup Ready au Québec : mythe ou réalité ?Ce n’est pas nouveau que les mots « luzerne Roundup Ready » viennent à nos oreilles. Mais la vraie question qu’on se pose est certainement : « Est-ce que ça va arriver au Québec ? » Voici une mise au point sur la situation actuelle de cette luzerne génétiquement modifiée.

élaborée par l’industrie des bonnes pratiques agricoles pour les différents marchés. Voici les cinq grandes lignes de ce plan de coexistence :

Un plan…• … dont le but est de permettre aux

producteurs de faire un choix en toute liberté et de profiter des occasions offertes par les divers marchés (biologique, conventionnel ou OGM);

• … basé sur une bonne communication et lerespect mutuel entre voisins, individus et sociétés;

• … dont les normes, l’usage et la tolérancedoivent être définis par le marché, la pratique, la faisabilité et l’économie;

• … construit avec des programmesscientifiques et des outils destinés à surveiller l’efficacité de ces programmes; et

• … dont chaque système accepte laresponsabilité d’implanter les bonnes pratiques afin d’atteindre la norme.

out d’abord, il faut savoir que le gène tolérant au Roundup dans la luzerne a été dérégle-menté par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en 2005. Nous commen-

cions déjà, à cette époque, à entendre parler que cette luzerne pourrait bientôt apparaître sur le marché canadien. Par la suite, il était nécessaire qu’un herbicide soit homologué pour traiter cette culture, ce qui a été fait par Santé Canada en mars 2012 avec l’étiquette du Roundup WeatherMAX pour la luzerne RR. Ensuite est venue la question de l’enregistrement du cultivar.

Un autre point important à considérer est la coexistence entre la luzerne RR et la luzerne « conventionnelle ». Un plan de coexistence est à l’état de projet et sa rédaction va bon train. Une réunion a eu lieu en octobre 2012, à Kitchener, en Ontario, où tous les intervenants – organismes biologiques, conventionnels et pro-technologies – ont été conviés. Cette réunion visait à pouvoir publier sur le site Web de l’Association cana-dienne du commerce des semences (la Canadian Seed Trade Association ou CSTA) une politique

50 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

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Page 51: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Alors que les pays en voie de développement croissent et désirent

une alimentation meilleure et plus équilibrée, la demande en aliments

nutritifs croît également. Mais à chaque fois qu’une récolte est

moissonnée, elle emporte avec elle des nutriments provenant du sol

qui doivent être remplacés. La potasse et d’autres nutriments essentiels

à la culture sont responsables de la moitié de la production alimentaire

mondiale, aidant les fermiers à produire des récoltes qui sont aussi

plus fortes, en meilleure santé et plus abondantes. La potasse soutient

les aliments qui nous soutiennent. Pour en apprendre davantage

sur les bienfaits de la potasse et comment elle nous permet d’espérer

un avenir bien nourri, visitez notre site à PotashCorp.com

Les aliments soutiennent l’humanité. Mais qu’est-ce qui soutient les aliments?

12-102-318 – By the year 2050 (French) AdTuesday, December 18, 2012 – Cooperateur Agricole1/2 Page 4C w/bleed (7.0625” x 4.875”)

On donne un coup de pouce à la nature.

En tant que principale entreprise mondiale spécialisée en nutriments culturaux, nous aidons

le monde à mieux se nourrir grâce à des produits qui offrent aux plantes

les nutriments nécessaires à leur croissance.

Quand ce plan sera-t-il mis en place? L’objectif du comité est de le publier dès le printemps 2013.

En Californie, près de 75 % des producteurs laitiers utilisent déjà des variétés de luzerne RR et incorporent avec succès ces fourrages dans leurs rations. Bien entendu, les rations servies en Californie sont différentes des nôtres. Mais il est tout à fait possible de tirer avantage de la luzerne chez nous aussi. La preuve, bon nombre d’entre vous obtenez de très bonnes performances avec des ensilages de deuxième et troisième coupes, qui sont souvent essentiellement composés de légumineuses (dans de nombreux cas la luzerne).

C’est connu, la luzerne est une excellente source de protéine pour la vache en lactation. La meilleure façon d’optimiser l’utilisation de cette protéine hautement digestible dans le rumen (RAP ou rumen available protein) pour la production de lait est de fournir en même temps de l’énergie pour les microbes du rumen (RAC ou rumen available carbohydrate), car ce sont ces derniers qui feront le travail. Vous aurez deviné que la combinaison parfaite est le luzerne employée avec l’ensilage de maïs, mais

il est également possible de bien synchroniser la RAP et le RAC de la ration avec d’autres aliments. Parlez-en avec votre expert-conseil en production laitière La Coop, qui sera en mesure de calculer la meilleure stratégie d’alimentation. Mais avant, assurez-vous de bien connaître votre marge de manœuvre pour les aliments dont vous disposez à la ferme comme intrants.

En conclusion, ne soyez pas surpris de voir d’ici peu la luzerne Roundup Ready dans le paysage québécois. Elle offrira un avantage certain pour ce qui est de la lutte contre les mauvaises herbes coriaces, comme l’ortie royale ou encore le chiendent. De plus, comme le Roundup peut s’appliquer à tout moment sur la luzerne sans ralentir la croissance de ses plants après la pulvérisation, le choix du stade d’application sera plus propice pour réprimer les mauvaises herbes. N’oubliez pas qu’une bonne implan-tation se reflète sur le rendement et la qualité d’une luzernière au cours des années qui suivent (voir l’article sur la régie des semis en page 47 du présent numéro du Coopérateur).

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Page 52: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Le retour      des mycorhizes

Notre volonté constante d’améliorer nos rendements et la qualité de nos produits nous amène parfois à revenir aux sources. Il faut savoir que les mycorhizes étaient jadis présentes naturellement dans les sols du Québec. Malheureusement, les pratiques agricoles intensives ont fait décroître leur population. Aujourd’hui, il nous est possible de les réintroduire dans nos régies de cultures. Ces minuscules champignons gagnent en popularité en productions végétales.

peut s’avérer plus complexe de bien gérer leur utilisation. Dans les prochaines lignes, nous vous présenterons des méthodes d’application qui vous permettront d’optimiser le potentiel des inocu-lants mycorhiziens. Nous traiterons des différents types de produits offerts sur le marché.

Tout d’abord, une version liquide de l’ino-culant a été mise au point pour la production de pommes de terre. Il en a été question dans l’article de notre collègue Stéphane Perreault (Le Coopé-rateur agricole, janvier 2013).

Pour ce qui est des produits les mieux adaptés à la production horticole, il y a le MYKE Pro PS3, commercialisé sous forme poudreuse. Son utili-sation est idéale pour le mélange avec les bou-tures. Juste avant de transplanter aux champs, il est possible de tremper directement les racines dans la poudre, ou encore dans une pâte faite avec de l’eau. Pratico-pratique, si vous êtes producteur

our imager le principe de fonctionnement des mycorhizes, disons que celles-ci s’asso-cient aux racines des plantes et créent dans le sol un réseau de fins filaments, nommés

hyphes. Cette alliance champignons-plantes accélère le développement et la croissance des végétaux et augmente leur tolérance aux stress. À titre d’exemple, une plante qui pousse dans un pot d’un litre peut développer jusqu’à un kilomètre d’hyphes ! Ces derniers ont accès à de l’eau et à des éléments nutritifs du sol situés dans de très petits pores qui ne pourraient autrement être explorés par les racines de la plante. Il est à noter que les épinards, les betteraves ainsi que les plantes de la grande famille des crucifères (choux et com-pagnie) n’arrivent pas à créer de symbiose avec les mycorhizes.

Le principe de fonctionnement des myco-rhizes est relativement simple. Par contre, il

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Anne-Marie Legault, T.P.

Experte-conseil horticoleLa Coop Uniforce

[email protected]

Christine Bourbonnais, T.P.

Conseillère en protection des cultures et engrais spécialisésLa Coop fédérée

[email protected]

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La différence saute aux yeux. Une production d’échalotes sans mycorhizes (à gauche) et avec mycorhizes (à droite).

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de solanacées, vous pouvez aussi inoculer vos semis en multicellules. Une des techniques d’application recommandées est d’incorporer le produit à l’eau d’irrigation. Une agitation doit être maintenue pour garder les spores en sus-pension. Il est à noter que l’arrosage doit être fait directement à la surface des plateaux (avant ou après le semis). Par contre, il est crucial de ne pas lessiver les plateaux au cours des quelques jours qui suivent l’application afin d’éviter la perte des spores. De cette façon, les mycorhizes s’établiront dans la cellule, ce qui permettra d’éviter le choc de la transplantation au champ puisque le réseau mycélien associé à la plante sera immédiatement efficace. Le MYKE Pro PS3 est constitué de par-ticules de 1 mm et moins et contient 320 spores viables par gramme.

Par ailleurs, plusieurs options s’offrent à vous avec des produits granulaires. Le MYKE Pro Gr est spécialement conçu pour l’application dans le sillon ou en bandes au semis. Il faut s’assurer que l’inoculant sera positionné au bon endroit, soit sous la graine dans le sillon. Cet inoculant possède une taille de particules qui se situe entre 0,4 et 1,4 mm et il contient 142 spores viables au gramme. Le Serriculture G est aussi une option intéressante pour la production de transplants en serre. Il n’y a qu’à mélanger le produit avec votre substrat de culture. Il est aussi possible de tremper les racines des transplants dans le Serriculture G. Ses granules sont de 0,8 à 2 mm de grosseur et elles contiennent 15 spores viables par gramme.

Depuis maintenant deux ans, il est pos-sible, par l’entremise de La Coop Uniforce, de se procurer des semences de carottes et d’oignons pré-inoculées. Le traitement est effectué par nos partenaires spécialisés dans les traitements de semences. Un des avantages de recourir à ce type de semence est certainement l’uniformité du traitement. De plus, en tant que producteur, on se simplifie la tâche puisqu’il n’y a ni mélange ni manipulation particulière à effectuer. Il est aussi possible d’obtenir des semences pré-inoculées pour d’autres cultures. Par contre, des quantités minimales sont requises afin de faire effectuer un traitement sur mesure.

Au cours des dernières années, plusieurs essais au champ ont démontré de grands avan-tages à exploiter cette symbiose entre la plante et

le champignon. Par exemple, dans la culture de la tomate, des augmentations de rendement de l’ordre de 30 % ont pu être observées, et ce, dans plusieurs sites d’expérimentation. Il a également été démontré qu’il y avait une amélioration du goût et de la conservation des fruits. Dans cer-taines cultures, on a même pu observer des effets sur la germination. La semence inoculée germait plus rapidement et la parcelle semblait plus uni-forme à la levée. Cet effet a pu être validé lors de la récolte, puisque les variétés à pollinisation ouverte se sont comportées comme des variétés hybrides, ce qui signifie que la portion vendable contenait moins de rejets.

En ce qui concerne la carotte, plusieurs impacts positifs ont été constatés à la récolte. Les racines étaient plus droites et présentaient un pourcentage de produit commercialisable plus élevé que dans le cas de la partie non traitée. Pour cette culture, la société Premier Tech a obtenu des hausses de rendement de l’ordre de 14 % lors d’essais. Il semblerait également que la carotte traitée aux mycorhizes arriverait à mieux se défendre contre les attaques pathogènes. Effecti-vement, durant les dernières saisons, plusieurs parcelles nous ont permis d’observer ce phéno-mène. Nous souhaitons toutefois aller plus loin dans nos recherches afin de valider si cette observation se répète de façon constante.

Dans plusieurs autres cultures – haricots, pois, poivrons, grandes cultures –, des effets positifs ont été observés. L’inoculation ne se fait seulement qu’une fois par saison. Les racines tra-vailleront en symbiose avec le champignon pour la durée de vie de la culture.

Les champignons mycorhiziens sont inté-ressants et avantageux à utiliser, mais il faut se rappeler qu’ils sont un produit vivant. Il est donc primordial de respecter les normes d’entreposage pour assurer la survie de leurs spores. Le mot d’ordre est donc de les conserver au frais, à l’abri de l’humidité, et d’éviter les grandes variations de température.

Les possibilités d’utilisation des mycorhizes en production maraîchère sont multiples : il ne vous reste plus qu’à les adapter à votre régie pour découvrir tout le potentiel de ces minuscules champignons.

Autres exemples (carottes et piments) permettant de comparer le développement et rendement d’une culture avec et sans mycorhizes.

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Franc succès pour  le Symposium Apimondia

Du 16 au 18 novembre dernier, le Québec accueillait le Symposium Apimondia. Sous le thème « Élevage de reines, sélection et pathologie de l’abeille mellifère », cet évènement d’envergure internationale a rassemblé quelque 400 passionnés d’apiculture venant du Canada, des États-Unis, de l’Europe et du Mexique.

résenté en anglais avec traduction simul-tanée en français, ce symposium a affiché complet un mois avant sa tenue. Il faut dire que la programmation proposait des

conférenciers de renommée mondiale, un hall d’exposition exceptionnel présentant les plus importantes et toutes dernières innovations en apiculture, un choix de circuits techniques et un souper thématique aux saveurs du Québec – de quoi séduire tous ces amoureux des abeilles !

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Par Pierre Giovenazzo, Chercheur en apiculture Centre de recherche en sciences animales de Deschambault 

et Lyne Lauzon, Chargée de projets aux publications Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec

De petites travailleuses acharnéesEn pleine saison estivale, une colonie se

compose de plus de 40 000 abeilles butineuses, qui visitent des millions de fleurs dans un rayon de plusieurs kilomètres. L’importance des abeilles pour l’humanité est reconnue. Elles produisent le miel et servent à la pollinisation de près de 80 espèces ou variétés de végétaux importants pour l’alimentation humaine. Selon un rapport des Nations unies publié en 2011, les abeilles améliorent le rendement des productions de fruits (bleuets, canneberges, amandes, etc.), de semences et de graines oléagineuses (canola, par exemple). Les auteurs du rapport estiment à près de 205 milliards $ CA la contribution de ces insectes à l’économie mondiale.

Une demande à comblerLa demande d’abeilles domestiques est

croissante et l’industrie apicole ne parvient pas à la combler. Depuis près de 10 ans, un phénomène de surmortalité des colonies est observé dans tous les pays industrialisés. Plusieurs équipes de chercheurs des États-Unis, d’Europe et du Canada tentent de découvrir pourquoi les colonies d’abeilles dépérissent. Le symposium

54 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

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avait pour principal objectif de faire le point avec les apiculteurs du Canada et d’ailleurs sur les actualités et les plus récents résultats de recherches apicoles de partout dans le monde.

Près de 40 conférenciers-chercheurs interna-tionaux, dont les travaux ont contribué de façon importante à une meilleure compréhension de la biologie des abeilles mellifères, ont fait partager leurs connaissances aux apiculteurs présents pendant les trois jours d’activités. Cet évène-ment a permis aux participants d’en apprendre davantage sur plusieurs notions fondamentales et appliquées ayant trait à la pathologie, à l’élevage ou à la sélection génétique des abeilles mellifères.

Une programmation tout mielLe chef du Château Laurier avait pris le soin

d’inclure du miel ou des produits de l’abeille dans tous les menus servis dans le cadre du sympo-sium, une attention hautement appréciée par les participants. Les représentants du secteur apicole québécois ont profité du souper thématique du vendredi 16 novembre pour rendre hommage à Émile Houle, technicien agricole du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), et souligner ses 33 années de loyaux services dans le secteur.

Une saison à préparerEt tandis qu’une nouvelle équipe s’affaire à

organiser la 43e édition du Congrès international Apimondia – qui se tiendra à Kiev, en Ukraine, du 29 septembre au 4 octobre 2013 –, les apiculteurs d’ici ont déjà commencé à sortir ou à déballer leurs ruches. Dans la plaine de Montréal et le sud du Québec, cette activité débute à la fin de mars, et elle a lieu de deux à trois semaines plus tard dans l’est et le nord de la province. Il s’agit de la première tâche d’une série de travaux importants pour le développement futur des colonies.

Les apiculteurs évaluent alors les réserves de nourriture et de pollen à l’intérieur des ruches. Ils doivent s’assurer qu’elles sont suffisantes, notamment en avril, puisqu’une dépense énergé-tique notable est exigée de la part des abeilles à cette période. Ils doivent aussi vérifier l’état des colonies et des reines. Si le nombre d’abeilles est insuffisant à l’intérieur d’une ruche, ils regroupent celle-ci avec une ruche plus forte, en s’assurant de l’absence de signes de maladies contagieuses et en prenant le soin d’éliminer l’une des deux reines. Au besoin, les apiculteurs nettoient le plateau des ruches et élimi-nent les cadres trop foncés ou défectueux.

Pour remplacer les pertes ou augmenter leur cheptel, certains apiculteurs se tourneront vers l’achat de nucléus ou de paquets d’abeilles. Les nucléus sont de petites colonies d’abeilles incluant de deux à quatre cadres de couvain et une reine, accompagnées d’un cadre de nourriture. Les paquets d’abeilles, qui proviennent habituelle-ment de l’étranger, ont la forme de boîtes grillagées contenant environ deux kilos d’abeilles ouvrières (environ 14 000 abeilles) et une jeune reine fécondée. La qualité de ces produits est cruciale et devra faire l’objet de vérifications minutieuses.

De même, le choix de l’emplacement des ruches sera primordial. De ce choix dépendent, en bonne partie, le développement des colonies de même que la qualité et la quantité du miel qui sera récolté. En attendant les premières floraisons (entre la mi-mai et le début juin, selon les régions), les apiculteurs auront beaucoup à faire pour stimuler leurs colo-nies. Au fur et à mesure du développement de ces dernières, ils devront augmenter le nombre de cadres ou de hausses dans leurs ruches, y ajouter de la nourriture (sirop de sucre), surveiller l’état de leur matériel et la santé de leurs abeilles.

Parions qu’ils ne verront pas le printemps passer !

Un évènement rarissimeApimondia était le deuxième évènement apicole du genre présenté dans la ville de Québec. Le précédent, soit le septième Congrès international d’apiculture, avait eu lieu en 1924. Le coauteur de ces lignes, Pierre Giovenazzo, chercheur en apiculture du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD) et chargé de cours à l’Université Laval, présidait l’édition 2012 de ce symposium, dont l’hôte officiel était le Conseil canadien du miel (CCM). La Fédération des apiculteurs du Québec (FAQ), le CRSAD et le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) ont collaboré à l’organisation de l’activité. (Voir un autre article sur le sym-posium publié en octobre 2012 : www.lacoop.coop/cooperateur/articles/2012/10/p61.asp.)

Dans le hall d’exposition, les visiteurs avaient accès à des fournisseurs de matériel apicole et pouvaient prendre connaissance des plus importantes innovations dans ce secteur.

À certains kiosques, on offrait des dégustations de produits de l’abeille.

AVRIL 2013 | Le Coopérateur agricole  55

Page 56: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Il existe deux méthodes pour créer un jardind’eau : l’emploi d’une géomembrane pour tapisser lefond de l’étang que vous aurez creusé ou l’utilisationd’un bassin prémoulé. Si la première solution offreplus de flexibilité quant à la forme et à la taille dela mare, la deuxième est beaucoup plus facile pourun débutant, surtout lorsqu’il s’agit d’un ensemblepour bassin équipé d’une pompe avec tube demontée et jets de fontaine.

Emplacement• Choisissez un emplacement visible de

la maison et exposé au soleil au moinscinq heures par jour.

• Évitez le voisinage immédiat d’un arbre :la chute des feuilles peut perturberl’équilibre chimique de l’eau.

Site pour un bassin prémoulé• Marquez les contours du moule posé

à l’endroit sur le sol.• Faites un trou de 7,5 à 10 cm (4 po) plus

large que la forme du bassin.• Creusez le sol jusqu’aux paliers supérieurs du

moule. Remettez-le dans le trou et marquez lecontour de sa partie intérieure la plus profonde.

• Continuez à creuser jusqu’au fond. Le trou doitêtre de 2,5 à 5 cm plus profond que la partieinférieure du bassin.

• Ajoutez une couche de sable de 2,5 à 5 cmd’épaisseur. Le sable protégera la coque dedommages éventuels causés par despierres ou des objets pointus.

• Placez le bassin dans le trou et utilisez unniveau à bulle pour le mettre de niveau.

Remplissage et installation de la pompe• Commencez à remplir le bassin d’eau. S’il se

déplace, drainez-le, retirez-le du trou etcorrigez le niveau avec du sable.

• À mesure que l’eau monte, remblayez lepourtour extérieur des murs avec de la terre.Compactez-la bien pour éviter que les mursne soient déformés par le poids de l’eau.

• Placez ensuite la pompe au milieu du bassinet d’éloignez les prises électriques de l’eau.

• Laissez reposer l’eau pendant une ou deuxsemaines avant d’y ajouter les plantesaquatiques et les poissons, le cas échéant.Ce délai permet au chlore et au fluor des’évaporer et à l’eau d’atteindre latempérature de l’air ambiant.

Décoration autour du bassin• Installez des pierres ou des dalles de pavé

uni par-dessus le rebord supérieur du bassin.Assurez-vous qu’elles dépassent du rebordde 2,5 à 5 cm pour bien le camoufler.

• Pour enjoliver votre jardin aquatique, plantezsur son pourtour une bordure végétalecomposée d’un mélange de genévriers oud’ifs rampants et de vivaces de rocaille.

Écosystème du bassinPour assurer la survie à long terme et la santé

des plantes, des poissons et de tout son écosystème,un jardin aquatique doit absolument contenir desspécimens des quatre groupes suivants de végétaux :

• Lys d’eau : nénuphar (Nymphaea) ou laitued’eau (Pistia stratiotes)

• Végétation émergente : renouée amphibie(Polygonum amphibium), pontédérie àfeuilles en cœur (Pontederia cordata)ou quenouille (Typha latifolia)

• Plantes flottantes : jacinthe d’eau(Eichhornia crassipes)

• Plantes submergées : pesse vulgaire(Hippuris vulgaris)

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Créer un jardin

aquatiqueQue ce soit sous la forme d’une fontaine, d’une cascade ou d’un étang artificiel, l’eau apporte un attrait indéniable dans un aménagement paysager. Or, longtemps réservée aux professionnels, la construction d’un jardin aquatique est aujourd’hui accessible à tous. Une bonne planification, de bons matériaux, et le respect de quelques règles de base : voilà tout ce qu’il faut pour réussir son projet !

56 Le Coopérateur agricole | AVRIL 2013

Par Donato CeroneDirecteur du développement horticole, La Coop fédéré[email protected]

Créer un jardin

aquatique Créer un jardin

aquatique Créer un jardin

Que ce soit sous la forme d’une fontaine, d’une cascade ou d’un étang artificiel, l’eau apporte un attrait indéniable dans un aménagement paysager. Or, longtemps réservée aux professionnels, la construction d’un jardin aquatique est aujourd’hui accessible à tous. Une bonne planification, de bons matériaux, et le respect de quelques règles de basevoilà tout ce qu’il faut pour réussir son projet

H o rt i c u lt u re

Page 57: Le Coopérateur agricole | Avril 2013

Habillage

de plafondParents pauvres de la décoration, « les plafonds méritent de sortir de la prison blanche à laquelle ils sont trop souvent condamnés ! » estiment Mélanie Daudelin et Claudine Leblond, toutes deux décoratrices au Centre Déco Inov de Saint-Agapit.

Pour ces deux spécialistes, le moyen le plusfacile et le plus abordable de les habiller autrementconsiste à leur donner des couleurs. « Un plafondpeint d’une teinte foncée sort vraiment de l’ordi-naire, affirme Claudine. J’ai déjà conçu un salonavec un plafond rouge et des murs d’un ton trèsdoux. Ça lui donnait un aspect très enveloppant. »

Pour camoufler certains défauts, on peutaussi appliquer la même couleur pâle au plafondet sur les murs, dit Mélanie. « Dans une petitepièce, cela agrandit l’espace tout en augmentant laluminosité. Comme on ne distingue plus les limitesdes murs, cela crée aussi une illusion de hauteurlorsque le plafond est trop bas. »

Moulures et caissonsL’emploi de moulures décoratives et de

caissons constitue, selon elles, une autre optionintéressante. Pour créer un effet « wow ! » dansune salle à manger, Claudine suggère par exempled’accrocher un beau lustre entouré d’un grandmédaillon en relief au-dessus de la table.

Dans une grande pièce ouverte, poursuit-elle,une section de caissons au plafond remplaceraavantageusement un tapis au sol pour délimiterune zone de salle à manger. « Une carpette sous latable, c’est bien beau dans les revues, mais ce n’estpas toujours pratique ! » fait-elle valoir.

En matière de caissons, les centres Déco Inovont accès à plusieurs fournisseurs, ce qui leurpermet d’offrir une belle variété de produits auxclients. Ainsi, les plafonds à caissons suspendusEmbassy, de Boulanger, sont particulièrementpratiques pour camoufler un vieux plafond en crépià l’étage ou des tuyaux au sous-sol. Comprenantleur propre système de rails, ils sont encore plusfaciles à installer qu’un plafond suspendu standard« et autrement plus jolis ! » souligne Mélanie.

Également très simples à poser, les panneauxd’aspect métallique embossés MirroFlex consti-tuent un bon choix pour les maisons de style cham-pêtre ou, à l’inverse, pour la création d’ambiancesultramodernes, selon le modèle choisi.

Pour sa part, la société Mur Design proposeune belle variété des panneaux de fibres à hautedensité (HDF) non peints, en format 2 pi sur 2ou 4 pi sur 4. « C’est la plus abordable des troisoptions », remarque Claudine.

Plafonds tendusNouveau sur le marché, le plafond tendu

gagne en popularité dans le secteur résidentielhaut de gamme. D’origine européenne, ce produitse présente comme une membrane de vinyleextensible, tendue sur toute la surface ou sur unepartie du plafond.

« Les plafonds tendus sont offerts dansune infinité de couleurs, et leur effet miroir estsaisissant, dit Claudine. En plus de leur légèreté,leur principal avantage consiste à permettre decacher tous les défauts en perdant un minimumde hauteur. Mais il faut absolument faire affaireavec le fournisseur pour l’installation. »

On peut aussi mettre en valeur des poutresexistantes pour accentuer le côté rustique d’undécor, précise Mélanie. « Pour créer, au contraire,un look industriel, il suffira de laisser les conduitesd’aération à nu et de les peindre d’une couleur plusfoncée. » Bref, les deux expertes en décorationne manquent pas d’idées pour « libérer » tout lepotentiel de vos plafonds !

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Mélanie Daudelin et Claudine Leblond, décoratrices au Centre Déco Inov de Saint-Agapit

AVRIL 2013 | Le Coopérateur agricole  57

D é c o r at i o nPar Hélène Cossette

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Le Coopérateur agricoleC.P. 500 Station YouvilleMontréal (Québec)  H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 - Téléc. : 514 858-2025Courriel : [email protected]

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La Coop Univert 50 000 $ pour la relève agricole de Portneuf-Mauricie

Dans le cadre de son assemblée générale annuelle, le 7 mars dernier, La Coop Univert a procédé à la remise des subventions du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole. Près de 50 000 $ ont été distribués aux 10 jeunes agriculteurs participant actuellement au programme.

Le développement de la relève agricole est une priorité pour La Coop Univert, comme l’explique son président, Edgar Gervais : « Les coopérateurs reconnaissent que pour assurer la pérennité de l’agriculture, il faut mettre en place des condi-

tions favorables à l’établissement en agriculture. En fournissant une aide financière, matérielle et morale aux jeunes producteurs, le Fonds coopératif d’aide à la relève agricole contribue ainsi au succès des agriculteurs de demain. »

Pour que l’aide financière leur soit versée, les candidats sont appelés à développer leurs connais-sances en participant à des formations techniques et de gestion. Ils doivent également participer à des activités associatives, où ils sont amenés à créer des liens et à faire partager leur réalité à leurs collègues.

En Mauricie, les lauréats de cette année sont Daniel  Gervais  (Ferme  Germec),  Donald Trudel (Ferme Dellinoise), Louis Massicotte (Ferme Paul 

Massicotte et fils), Pier-Luc Massicotte (Ferme Massicotte Holstein) et Philippe Lafontaine (Ferme Philippe Lafontaine). 

Dans la région de Portneuf, les subventions ont été remises à Élie Beaudry (Ferme Catélie), Nicolas Hamelin (Ferme Galyco), Gaétan Gaudreau (Ferme Degau), Sylvain Sauvageau (Ferme Sylvain Sauvageau) et Stéphane Leclerc (Ferme Comaro). 

Le Fonds coopératif d’aide à la relève agricole a été mis sur pied en 2008 par La Coop fédérée et les coopératives du réseau La Coop, en collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec et le Mouvement Desjardins.Source : La Coop Univert

Les funérailles de l’ancien ministre fédéral de l’Agriculture ont eu lieu le 23 février dernier, dans une petite ville ontarienne près de Windsor. L’homme au chapeau de cowboy – un flamboyant Stetson vert – fut au cœur de la mise en place et du renforcement des grandes politiques agricoles canadiennes, y compris l’assurance stabilisation et la gestion de l’offre. Il milita au sein du gouver-nement libéral de Pierre Elliott Trudeau de 1972 à 1979, puis de 1980 à 1984.

Agriculteur, il s’est impliqué beaucoup dans le mouvement coopératif, d’abord comme président de la coopérative Harrow Farmers’ Co-op, puis comme adminis-trateur de la United Co-operative of Ontario (UCO), aujourd’hui disparue. 

Nicolas Mesly, journaliste au Coopérateur agricole, a bien connu le person-nage puisqu’il a travaillé pour lui à titre d’attaché de presse et de conseiller spécial pour le Québec. Il se souvient de M. Whelan avec bienveillance : « Il fut un redoutable défenseur de la cause agricole canadienne et la voix des producteurs agricoles pendant toute sa carrière. »

Point d’orgue sur toute une époque : Eugène Whelan s’éteint à 88 ans

Philippe Lafontaine, lauréat d’une subvention du Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, en compagnie d’Edgar Gervais, président de La Coop Agrivert

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1. LeBLanc, S.J. « Postpartum uterine disease and dairy herd reproductive performance: A review. » The Vet J.; vol. 176 (2008); p. 102-114.

* Endométrite† METRICURE® est indiqué pour le traitement des endométrites subaiguës et chroniques chez la vache, causées par Arcanobacterium (Actinomyces) pyogenes,

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