artigo energias renovaveis frances

16
Hydraulique Géothermie Biomasse Solaire Éolien Offre découverte bimestriel, non disponible en kiosque www.energies-renouvelables.org

Upload: marcos-abbas

Post on 28-Jun-2015

87 views

Category:

Documents


5 download

TRANSCRIPT

Hydraulique

Géothermie

Biomasse

Solaire

Éolien

Offredécouverte

bimestriel, non disponible en kiosque

www.energies-renouvelables.org

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je vous propose de partir à la découverte de SYSTÈMES SOLAIRES – Lejournal des énergies renouvelables.

Depuis son premier numéro, en 1985, ce journal s’est toujours positionné à

la pointe de l’actualité. Il apporte une vision de terrain et une approche

documentée sur l’ensemble des filières énergies renouvelables.

Au fil des pages, vous trouverez une information fiable et claire sur

les aspects technologiques, architecturaux, économiques et environne-

mentaux des énergies renouvelables.

Dans chaque numéro, SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergiesrenouvelables. publie des reportages et des dossiers complets. Il commente

la vie énergétique de la planète, analyse et évalue les études et les recherches

en cours.

Son baromètre EurObserv’ER, édité tous les deux mois, donne les indicateurs

de puissance installée, filière par filière, en France et en Europe.

Riche de brèves d’information, SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal desénergies renouvelables. annonce aussi dans son agenda le calendrier des

manifestations et salons, des dates de formations professionnelles, des offres

et des demandes d’emplois dans le secteur…

Que vous soyez professionnel, investisseur, personne privée, enseignant ou

étudiant, ce journal est fait pour vous.

J’ai le plaisir de vous adresser aujourd’hui un fac-similé de 16 pages présentant

SYSTÈMES SOLAIRES – Le journal des énergies renouvelables. tel que

vous pourrez le lire à chaque parution.

À vous désormais de le découvrir et de profiter de notre offre d’abonnement,

jointe à ce document.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Yves-Bruno Civel

Directeur général

stSOLEILphotovoltaïque,thermique,thermodynamique,architecturebioclimatique.

EVENTéolienneset aérogénérateurs.

BBIOMASSEbois-énergie,biogaz,biocarburants.

HEAUhydroélectricité,marées, courants,vagues.

GGÉOTHERMIEchaleur, électricité.

146, rue de l’Université – 75007 Paris

Tél. : 01 44 180080

Fax : 0144 180036

[email protected]

Éditeur :

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008

� Elle sera la « plus grande centralephotovoltaïque urbaine de France », aannoncé Bertrand Delanoë. Avec leréaménagement de la Zone d’aména-gement concerté (ZAC) Pajol, situéedans le 18e arrondissement de la capi-tale, la mairie de Paris souhaite frap-per un grand coup en introduisant aucœur de la ville une installation de

près de 350 kWc. Une intrusion quel'on pourrait qualifier de quasi révo-lutionnaire, puisque les centralessolaires ont jusqu’ici été cantonnéesaux zones rurales ou industrielles.Le choix du site, actuellement unefriche de trois hectares, est idéal.Longue de 140 m, la halle Pajol estune grande structure métallique

datant de 1926. Elle est surmontéed’un shed (une toiture en dents-de-scie dont les pans sont orientés pleinsud et inclinés à 30°), formidableemplacement pour des panneauxphotovoltaïques. D’ici 2013, près de3 300 m2 de capteurs y seront instal-lés, pour un investissement total de2,5 millions d’euros.L’opération sera financée par uneentreprise privée, qui louera le toit dela halle à la Ville de Paris et revendrason électricité à EDF. La compétitionpour remporter l’appel d’offres pro-met d’être rude, et Bertrand Delanoëa déjà annoncé que le cahier descharges serait « exigeant ».

D’ici 2013, la halle Pajol, dans le 18earrondissement

accueillera une centrale photovoltaïque de 350 kWc, une

taille sans précédent pour une installation urbaine. Une

réhabilitation exemplaire qui pourrait bien faire des petits.

UNE CENTRALE SOLAIRES’INVITE AU CŒUR DE PARISpar laure marandet

Solareo/Komunikdesign

Photovoltaïque

n° 184DES PROJETS INNOVANTS

re

ch

er

ch

e52

Epar une société constituée auRoyaume-Uni en 2004 et basée auxPays-Bas, Blue H Technologies, cen-trée sur le développement de siteséoliens offshore. L’éolienne est inté-grée à une plate-forme flottante, desti-née à des profondeurs variant de 50 à200 m. La turbine est dressée sur uncorps central flottant qui dépasse de5 m le niveau de l’eau et s’enfoncede 15 m en dessous. L’ensemble estremorqué vers le large puisrigidifié par six chaînes ten-dues reliées à un contrepoidsposé sur le fond de la mer.D’où le nom générique de“TLP” (Tension leg platform)appliqué à ce type de sys-tèmes. L’éolienne, égalementconçue par Blue H Technolo-gies, ne comporte que deux pales, afinde diminuer son poids et son coût. Lepremier prototype de Blue H, d’unepuissance de 80 kW, a été érigé ennovembre 2007 dans le port de Brin-disi en Italie. Il a attendu quatre joursde beau temps consécutifs pour pou-voir rejoindre le large, à une vingtainede kilomètres de Tricase. Deux proto-types de 2 MW en 2008 puis de 3,5MW en 2009 sont annoncés. Au capi-tal de Blue H Technologies, on trouve

ficile de répertorier tous les concepts,d’autant plus qu’ils n’ont pas tousdonné lieu à un développement etencore moins à un prototype. Sixd’entre eux se sont néanmoins faitconnaître. Les plus anciens sont lesNorvégiens Hywind et Sway, à l’étudedepuis plus de cinq ans. Un troisièmeprojet norvégien a été présenté ausalon de l’éolien offshore à Berlin endécembre 2007. Baptisé Windsea,il est développé par la société ForceTechnology. Aux États-Unis, des recher-ches sont effectuées par le Laboratoirenational d’énergie renouvelable amé-ricain NREL (National RenewableEnergy Laboratory). Saipem, filiale dugroupe pétrolier italien ENI, plancheaussi sur le sujet. Le sixième est le seulpour lequel un prototype grandeurréelle vient d’être installé en mer :il s’agit du Néerlandais Blue H. Lescaractéristiques techniques de ces sixprojets sont très différentes. Lesconcepts de fondations flottantes peu-vent être classés en quatre catégories(voir ci-dessous). L’idée, ici, n’est pasde les comparer entre eux mais d’ex-pliquer les grands principes de chaqueprojet, et de faire le point sur l’état deleur avancement.Le prototype Blue H a été développé

« un groupe de fondateurs, toujoursmajoritaires, ainsi que des financiersindépendants français, italiens et néer-landais », assure le directeur généralNeal Bastick.

de 50 à 700 m de profondeurEn Norvège, les projets Hywind etSway, développés à l’origine par deuxsociétés différentes, sont depuis 2007contrôlés par le même groupe pétro-

lier : StatoilHydro (lire enca-dré en page suivante). Cen’est pas un hasard. Lesentreprises pétrolières peu-vent ainsi mettre à profit leurforte expérience en matièrede plates-formes offshoreflottantes. L’histoire com-mence le 2 novembre 2005,

quand le groupe norvégien Hydroannonce qu’il « développe un nouveauconcept pour produire de l’électricité enmer : Hywind. Un modèle est testé dansun bassin en laboratoire. » Le groupeindique alors avoir investi 2,5 millionsd’euros en trois ans pour développerce concept et avoir besoin d’au moins18,68 millions d’euros supplémen-taires afin de continuer les rechercheset réaliser le projet de démonstration.En septembre 2006, Hydro obtient

Un premierprototype de80 kW a étéamarré à20 km aularge del’Italie.

LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES DE FONDATIONS SUR TERRE ET SUR MERBarge : L’éolienne est fixée sur une plate-forme

semblable à une embarcation à fond plat, d’où

un volume de flottaison essentiellement en surface.

L’ensemble est plus sensible aux vagues et est

attaché au fond marin par des

ancrages souples.

Fondations fixes : Les éoliennes terrestres ou

marines à fondations fixes sont ancrées dans le sol.

En offshore, cette technique est difficilement

envisageable au-delà de 70 m de profondeur.

DES ÉOLIENNES SUR FONDATIONS FLOTTANTES

E

re

ch

er

ch

e

53

une concession au large de Karmoysur la côte ouest de la Norvège pourimplanter une éolienneHywind à unedizaine de kilomètres du rivage. Enjuin 2007, un accord de coopérationest signé avec le fabricant allemandd’aérogénérateurs Siemens. Le pro-moteur du projet Hywind peut désor-mais se consacrer au développementde la fondation flottante en laissant àSiemens le soin d’adapter l’éolienne.« Notre défi est d’être sûr que la turbinesupporte le mouvement de l’eau et desvagues », explique Olivier Lönker,chargé de communication chez Sie-mens. Hywind, qui imaginait dans unpremier temps unemachine de 3MW,a revu la puissance à 2,3 MW. Elle seramaintenue dans l’eau verticalement aumoyen de cylindres en béton juxtapo-sés et lestés. D’où le nom de système“spar”, un termemaritime anglais quidésigne un espar, ou longue pièce debois faisant partie du gréement. L’en-semble flottera et sera ancré au fond dela mer par trois câbles souples. Le toutest conçu pour des profondeurs allantde 200 à 700 m. L’installation de ceprototype est prévue en 2009. Maisle changement de propriétaire deHywind en octobre 2007 pourraitmodifier la donne. « Ce projet doit être

Dans le système

Sway, un seul câble

d’amarrage sous

tension retient

le mât, ce qui lui

permet de tourner

en fonction

du vent.

Hywind a été fondé en 2002 par lasociété norvégienne Norsk-Hydro,producteur d’aluminium qui avaitalors une activité dans l’énergiepétrolière. À la même époque, uneautre société norvégienne, Sway,lançait ses propres recherches.Depuis fin 2007, c’est unetroisième entreprise norvégienne,le groupe pétrolier Statoil, quicontrôle les deux projets. Statoil estentré au capital de Sway en juillet2007, suite à une levée de fondsde cette dernière, qui avait besoinde 150 millions de couronnesnorvégiennes (18,68 millionsd’euros) pour financer la poursuite

du développement de son brevetd’éolienne en eau profonde.En lui apportant 9,34 millionsd’euros, soit 50 % de la mise,Statoil est devenu l’un desactionnaires majoritaires de Sway.Le 1er octobre 2007, Statoil aabsorbé les activités pétrolièresde Norsk-Hydro, qui souhaitait serecentrer sur la productiond’aluminium. La nouvelle entité,appelée StatoilHydro, a trouvédans la corbeille de mariagele projet d’éoliennes flottantesdéveloppé par Hydro. Hywind etSway sont désormais (presque)dans le même bateau.

STATOILHYDRO CONTRÔLE HYWIND ET SWAY

Sway

Spar : L’éolienne est fixée sur un flotteur long dans

le prolongement du mât. Ce flotteur a une forme

allongée et cylindrique enfoncée verticalement

dans l’eau. Il est attaché au fond marin par un

ou plusieurs câbles plus ou moins tendus selon

les projets.

TLP (Tension leg platform): La plate-forme flottante

est maintenue au moyen de plusieurs câbles

verticaux et rigides, tendus et ancrés dans le fond

marin.

Flotteur semi-submersible : Une ou plusieurs

éoliennes sont installées sur un flotteur conçu pour

minimiser la sensibilité à la houle. En effet,

une grande partie du corps flottant est située sous

l’eau. L’ensemble peut s’orienter librement dans

le sens du vent grâce à un système de rotation

placé entre le centre de gravité de la structure et

le fond de l’eau.

Claire Laffargue

Éolien

n° 183

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008

ma

rc

92

B

Ademe/Observ’ER

� Le marché du chauffage au boiscontinue sur sa lancée. Après uneexcellente année 2005, due à la miseen place du crédit d’impôt, l’année2006 affiche une croissance de 29 %avec 529 129 unités vendues selonune étude de l’Ademe, réalisée parObserv’ER*. Les foyers et inserts res-tent de loin les dispositifs les pluspopulaires avec 53 % de partdemarché.Mais ces appareilssont aujourd’hui concurren-cés par les poêles, dont l’offres’est diversifiée. Ces derniersaffichent une croissance deplus de 60 % et atteignentactuellement 39 % de part demarché. Victimes de tarifsplus élevés, les chaudières ont, quantà elles, vu leur croissance diminuer demoitié, mais celle-ci atteint toute demême le très bon score de 53,2 %.

des consommateursconvaincusPlusieurs raisons sont avancées pourexpliquer les bons résultats de l’année2006. Les professionnels savent utili-ser le crédit d’impôt et les consomma-teurs l’ont bien identifié. Ceux-ci ontaussi été convaincus par la complé-mentarité entre l’aide financière de lamesure et les garanties sur le matérielapportées par les différents labels(Flamme Verte, label de qualité surles combustibles, etc.). La part desventes d’appareils Flamme Verte esten effet passée de 75,7 % à 81 %.L’augmentation importante du prixdu baril de pétrole a renforcé dansl’esprit de la population la nécessité de

Fort d’une croissance encore galopante en 2006,

le marché du chauffage domestique au bois se structure

mais appréhende la sortie du crédit d’impôt.

diminuer la consommation d’énergiesfossiles. L’évolution se fait cependantprogressivement, en témoigne la vi-gueur du marché du chauffage d’ap-point au bois par rapport au chauffagecentral au bois. Il faut par ailleurs res-ter vigilant. La fin de l’année 2006 etle début de l’année 2007 ont montréun ralentissement de la croissance,

essentiellement expliqué parun hiver doux et un tasse-ment de l’effet crédit d’impôt.Réparti sur cinq ans avec unplafond fixe, ce dernier seraitdéjà épuisé par les popula-tions susceptibles de réaliserce type d’investissement. « Jene suis pas inquiet, assure ce-

pendant Jean-Christophe Pouët, chefde projet bois-énergie et réseau de cha-leur à l’Ademe. La baisse des premiersmois est conjoncturelle. L’année 2007 mesemble égale à celle de 2006 sur sonensemble, et le marché se porte bien. »

développer la r&dLe chauffage au bois domestique estainsi passé en deux ans d’un statut demarché de niche à celui de marché àpart entière. Cette évolution a eu unretentissement important sur la diver-sité et la qualité des produits. Les con-sommateurs manifestant un intérêtréel pour cette question, les construc-teurs ont dû s’adapter et développerleur secteur recherche et développe-ment (R&D). « Avant, les appareils sevendaient sur une image chaleureuse,pas sur les performances ou la questionécologique. Maintenant, ces critères sontde plus en plus importants et les fabri-

CHAUFFAGE AU BOIS

LA FLAMBÉESE POURSUITpar géraldine houot

Foyers etinsertssont de

plus en plusconcurrencés

par lespoêles.

2005 20060

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

253 400

127 075

18 545

10 715 28 414

13 658

205 492

281 565

ÉVOLUTION DU MARCHÉ DES APPAREILSDOMESTIQUES AU BOIS

Ventes directes

Grossistes-installateurs

Grandessurfaces de

bricolage

Réseaud'installateurs

exclusifs

4 %

44 %33 %

19 %

RÉPARTITION DES DIFFÉRENTSCANAUX DE DISTRIBUTION EN 2006

� Foyers et inserts � Chaudières � Poêles � Cuisinières

Ademe/Observ’ER

Arkiane

L’ACTUALITÉ ET INFORMATIONS PRATIQUES

B

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008

marché

93

cants doivent être prêts à y répondre »,note Frédéric Tuillé, chargé d’études àObserv’ER. La R&D reste cependantpeu structurée. De manière générale,les entreprises assurent manquer devisibilité pour engager des politiquesou des partenariats poussés dans cedomaine. « On a affaire à des PME, quin’ont pas les moyens d’avoir un véritabledépartement R&D. C’est pourquoi nousavons mis en place voici trois ans un pro-gramme pour les aider à trouver des labo-ratoires et à financer leurs recherches »,explique Jean-Christophe Pouët. Lesprincipaux axes de recherche concer-nent les rendements énergétiques etles émissions polluantes (lire enca-dré). Ces points prennent d’autantplus d’importance que les pays voisinssanctionnent par ces critères l’accès àleur marché. Les fabricants cherchentaussi à casser l’image vieillotte desappareils domestiques au bois, en pas-sant d’un style rustique à un designplus contemporain. Enfin, le confortde l’appareil apparaît comme un élé-ment de plus en plus important. Cettediversification de l’offre, doublée d’uneexpertise, a favorisé les grossistes-ins-tallateurs multimarque qui devien-

La combustion de la biomasse estgénéralement considérée comme neutre entermes d’émission de gaz à effet de serre,le gaz carbonique émis étant ensuite recyclélors de la croissance des végétaux. Mais ilfaut aussi prendre en compte les gaz émislors de l’extraction du combustible, sonconditionnement, son transport pourmesurer l’impact de la filière. Une étudede l’Ademe, réalisée en 2005, montre unnet avantage du cycle de vie des filières boisen termes de bilan d’émission de gaz à effetde serre par rapport aux énergies classiques.

Le bois n’étant pas raffiné, il peutcependant conduire à l’émission d’autrespolluants dangereux pour la santé : oxydesd’azote, monoxyde de carbone, composésorganiques volatils et hydrocarburesimbrûlés, particules, etc. Un problème queles constructeurs vont devoir prendre àbras-le-corps, en améliorant et généralisantdes solutions techniques pour réduireces émissions (filtre de fumée, doublecombustion, etc.). Car la réglementationdevrait être renforcée afin de tendre versl’excellence environnementale.

LA COMBUSTION DE LA BIOMASSE EST-ELLE POLLUANTE ?

En quelques

années, l’offre

de poêles, d’inserts

et de foyers fermés

s’est sensiblement

diversifiée.

nent en 2006 le canal de distributionle plus utilisé (44 % des ventes), loindevant les grandes surfaces de brico-lage (33 %), qui ne peuvent pas tou-jours faire bénéficier leurs clients ducrédit d’impôt.

une multiplicationdes acteursLe crédit d’impôt et le développementdu bois-énergie ont également eu de-puis 2005 un effet sur la structurationdu marché des constructeurs. Majori-tairement franco-français, il comptedésormais de nombreux acteurs étran-gers. Si les importations de foyers etinserts restent stables, elles progres-sent dans tous les autres domaines,atteignant 37 % pour les chaudières.Le développement du bois-énergie aaussi favorisé l’arrivée sur le marchéde grandes entreprises comme EDF.Ce phénomène, perçu par les petitesentreprises comme une menace, estaussi un signe fort de la bonne tenuedumarché. La structuration du réseaudes installateurs professionnels et lacommercialisation des combustibles àtravers un réseau national sont égale-ment en cours.

un crédit d’impôt efficaceMalgré une croissance peut-être unpeu moins forte en 2007, les acteursconstatent un impact important ducrédit d’impôt sur la filière, en quan-tité et en qualité des produits achetés.« Le crédit d’impôt pousse à acheter duhaut de gamme », remarque FrédéricTuillé. Ils souhaitentmême l’extensionde la mesure aux résidences secon-daires situées dans les régions rurales,et voudraient éviter aux particuliers dedevoir avancer l’argent. Le travail del’Ademe autour de la labellisation NFdu bois est reconnu et apprécié pourles bûches. Les constructeurs espèrentla même chose pour les granulés. « Ilexiste déjà quantité de labels dans cedomaine. Nous préférons attendre d’yvoir un peu plus clair pour éventuelle-ment harmoniser tout ça », justifie Jean-Christophe Pouët.La sortie du crédit d’impôt prévuepour 2009 inquiète cependant lesacteurs du marché. Jean-ChristophePouët se veut rassurant : « Je ne croispas que le crédit d’impôt s’arrêtera brus-quement. Ou, alors, il sera remplacé pard’autres mesures aussi avantageuses.Avec le Grenelle de l’environnement,nous sommes dans une dynamique dedéveloppement des énergies renouve-lables. Et les clients potentiels sont là.Actuellement, le parc d’appareils dechauffage date de 20 ou 30 ans. Il fautun système de prime à la casse pour inci-ter les gens à se débarrasser de leursvieux appareils polluants, et à investirdans des appareils de chauffage au boislabellisés. On espère aussi une réglemen-tation obligeant l’utilisation d’au moinsune énergie renouvelable dans chaquemaison neuve. » �

* Depuis 2 ans, Observ’ER réalise pour l’Ademe une

enquête sur les ventes d’appareils domestiques de

chauffage au bois. La synthèse de l’étude 2006 est

téléchargeable sur:www.energies-renouvelables.org.

Drove Chazelles

Bois-énergie

n° 184

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables

chitectes, des projets exemplaires oudes résidences d’écologistes militants,on voit désormais apparaître desmodèles standardisés, proposés pardes constructeurs et des promoteursimmobiliers. Comme par exemple àLaval (53), où le groupe CIL construitun écoquartier avec des maisons deconception bioclimatique équipées decapteurs photovoltaïques.Cette évolution est peu à peu amenéepar la croissance de la demande. « Le

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008

ar

ch

ite

ctu

re

24

st

En réponse à une demande croissante, promoteurs et

constructeurs commencent à proposer des maisons neuves

intégrant des modules photovoltaïques, avec en point

de mire les bâtiments à énergie positive. Mais le coût

de l’installation et la méconnaissance des technologies

photovoltaïques provoquent encore certaines réticences.

changement climatique ainsi que l’aug-mentation du prix des combustiblesfossiles ont obligé les propriétaires àdavantage s’impliquer au sujet de leurconsommation énergétique. La plupartde nos clients connaissent maintenant lesystème d’étiquette énergétique, présentesur d’autres biens de consommation, ets’intéressent aux performances de leurmaison », analyse Lionel Bouvier, res-ponsable de projet chez Bodard Cons-truction. Une opinion que partage Do-minique Duperret, secrétaire généralde l’Union nationale des constructeursde maisons individuelles (UNCMI) :« En seulement un an, on a vu les chosesévoluer considérablement ! »En réponse, les constructeurs ont lar-gement amélioré les systèmes d’iso-lation et de ventilation. « Des progrèsspectaculaires ont été faits », affirmeDominique Duperret, qui considèrel’intégration du photovoltaïque commela prochaine étape : « C’est une mini-révolution dans le mode de production

� Les chiffres sont là : le secteur rési-dentiel et tertiaire constitue 43 % dela consommation énergétique fran-çaise, et 25 % des émissions de CO2.Chaque année, ce sont 430000 loge-ments neufs qui sont construits, dontplus de la moitié sont des maisonsindividuelles. Parmi elles, les cons-tructions intégrant du photovoltaïquerestent rares, voire très rares. Toute-fois, alors que le photovoltaïque étaitjusqu’ici l’apanage des maisons d’ar-

Depuis deux ans, le concoursorganisé par l’Union nationaledes constructeurs de maisonsindividuelles (UNCMI)récompense des constructeursproposant des maisons

innovantes, et notammentdes projets incluant duphotovoltaïque. Parmi ceux-ci,on trouve par exemple lemodèle “Villanova” de MaisonsFrance Confort, qui, forte de

ses multiples équipements,dont l’intégration de tuilesphotovoltaïques, a remportéen 2005 la médaille d’Or dansla catégorie “Innova”. Ou bienle projet médaillé d’Or

catégorie “Figure libre” decette année, la “Maison Patio”de Maisons Marcel Millot,qui intègre à la fois panneauxsolaires thermiqueset photovoltaïques.

LE PV PRIMÉ PAR LES PROFESSIONNELS DE LA CONSTRUCTION

DEMAIN, LA MAISONPHOTOVOLTAÏQUE par laure marandet

Ars Vivendi

DES IDÉES POUR VOTRE MAISON

st

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008

ar

ch

ite

ctu

re

25

LA MAISON INOV

Constructeur : Bodard ConstructionSurface habitable : 4 modèles,de 90 à 135 m2

Puissance de l’installation PV :3 kWcPrix indicatif : de 162 000 à232 000 euros avec le photovoltaïque

Récemment positionné sur lemarché de la maison individuelle,Bodard Construction a créé unconcept de bâtiment dont lesmodules sont préfabriqués enatelier, puis fixés sur les fondationsen quelques heures. Les 4 modèlesde maisons déjà commercialisésaffichent une consommationd’énergie primaire de 104kWh/m2/an (Label THPE).Mais l’entreprise souhaite allerplus loin et proposer, dès la finde l’année, l’intégration de modulesphotovoltaïques en option. Ceux-ciseraient alors disposés sur 16 m2

de brise-soleil orientés plein sud.

Bodard Construction

électrique, et c’est surtout le seul moyend’atteindre les objectifs du Grenelle ! » Eneffet, deux objectifs clés ont été fixéssuite au Grenelle de l’environnement :la généralisation des logements neufsà basse consommation (moins de 50kWh/m2/an) pour 2012, et la généra-lisation des logements neufs à énergiepassive ou positive d’ici 2020. Orseule la production d’électricité d’ori-gine renouvelable permet de compen-ser totalement les dépenses d’unemaison. Une maison zéro énergie ouà énergie positive peut donc difficile-ment se concevoir sans l’apport demodules photovoltaïques.

un travail de sensibilisationPourtant, nombreux sont les construc-teurs qui hésitent encore à se lancer.Premier obstacle, évidemment, lecoût. Entre 15 et 20000 € pour uneinstallation entre 2 et 3 kWc, « soit aumaximum 5 % du prix total dela maison », estime-t-on à l’as-sociation Hespul. Pourtant,cette petite enveloppe peutvite faire reculer les particu-liers. « La hausse très impor-tante du prix des terrains obligeà faire un maximum d’écono-mies sur les maisons elles-mêmes, juge Philippe Patriarca, direc-teur général du groupe de constructionlyonnais Enteor. De nombreux particu-liers sont intéressés par le concept d’unemaison avec du photovoltaïque, maisvont préférer des investissements moinsimportants comme un ballon d’eauchaude sanitaire solaire. » À l’inverse,Lionel Bouvier insiste sur la rentabilitédu photovoltaïque : « Il y a un retour

LA MAISON ECOLOGIA

Constructeur : Les maisons Ars VivendiSurface habitable : 122 m2

Puissance de l’installation PV : 1,98 kWc

Le projet Ecologia, qui va être construit à Lamalou-les-Bains (34), est une maison à l’architecture compacte,raisonnée et bioclimatique et aux performances énergétiques remarquables. Pompe à chaleur, productiond’eau chaude sanitaire grâce à l’énergie solaire, systèmes automatiques de fermeture des volets et de gestiondes éclairages, permettent d’obtenir une maison consommant près de 40 kWh/m2/an. Le constructeur asouhaité pousser la démarche de l’efficacité énergétique jusqu’au bout : grâce à la production photovoltaïquede panneaux servant également de serre au potager, l’ensemble de l’habitation est à énergie positive. «Cen’est pas un modèle de catalogue», précise Patrick Querol, d’Ars Vivendi, qui n’exclut pas d’accompagnerd’autres futurs propriétaires dans la création de maisons similaires.

sur investissement en 7 à 8 ans. Or lescontrats EDF courent sur 20 ans, celalaisse donc 13 années de rentabilité ! Maisil est certain qu’une maison solaire n’estpas une entrée de gamme. »Outre l’aspect financier, le côté tech-nique et innovant peut freiner lesconstructeurs – et leurs assureurs ! –,qui sont responsables des bâtimentslivrés pendant 10 ans. « Il va d’abordfalloir informer les constructeurs, puisdévelopper des partenariats entre con-structeurs et entreprises spécialisées dansle solaire, recommande DominiqueDuperret. Enfin, il faudra développer laformation de personnel qualifié. »Au sein de l’UNCMI, un gros travailde sensibilisation est enœuvre. Grâceà un partenariat avec l’entrepriseSolaire Direct, le syndicat espère con-tribuer à un développement de latechnologie. « L’offre photovoltaïque atoutes les raisons de se développer »,

martèle le secrétaire généralde l’UNCMI. D’autant queles premiers sur le marchépourront se démarquer de laconcurrence sur le plan mar-keting et prendre une lon-gueur d’avance dans la maî-trise de ces équipements !Côté promoteurs, c’est plutôt

la demande croissante des collec-tivités locales qui tire la demande.Philippe Bonnetain, directeur de pro-duction chezMCPPromotion, travailleactuellement sur plusieurs projets delotissements avec du photovoltaïque.« Mais dans nos métiers, les délais sontd’environ 2 ans, il va donc falloir attendreun peu pour voir ce type d’habitations semultiplier. » �

Des modèlesstandardisésde maisonsintégrant duphotovol-

taïque appa-raissent.

n° 184

Architecture bioclimatique

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 183 – 2008

Après les miroirs paraboliques, cylindro-paraboliques et

les centrales à tour, une nouvelle technologie émerge

pour produire de l’énergie en concentrant le rayonnement

solaire. Les “réflecteurs de Fresnel compacts linéaires”

présentent un potentiel intéressant de réduction

des coûts de production, un argument essentiel alors

que la filière commence à décoller. Des unités de

démonstration voient le jour en Europe, aux États-Unis

et en Australie. Les premiers projets sont annoncés.

� Perdue au milieu du désert de Tabernas, en Andalou-sie, la plate-forme solaire d’Almería (PSA) est l’un desplus grands centres de recherche et développement surle solaire à concentration. Des miroirs paraboliques, desconcentrateurs cylindro-paraboliques et des centrales àtour y sont expérimentés depuis plus de 25 ans. Alors quela filière héliothermodynamique entame un nouveaudépart, avec des centaines de projets annoncés dans lemonde, un concept prometteur est testé sur la PSAdepuis juillet dernier : les réflecteurs de Fresnel compactslinéaires, aussi appelés CLFR pour Compact Linear Fres-

LES PROMESSESDES CONCENTRATEURS DE FRESNEL

tec

hn

olo

gie

20

st

par charlotte rigaud

À Almería,

25 rangées de

miroirs renvoient

le rayonnement

solaire sur un tube

absorbeur où

circule de la vapeur

à 450 °C.

Man AG/SPG

nel Reflector. Le concept a été initialement développé enBelgique et en Allemagne par la société Solar PowerGroup GmbH (SPG) en partenariat avec le centre derecherche aérospatial allemand, l’Institut Fraunhofer etla société PSE AG. L’installation pilote, baptisée “Fres-demo”, met en œuvre une série de miroirs plans mobilesqui renvoient le rayonnement du soleil vers un tubeabsorbeur situé à 8 mètres au-dessus du champ demiroirs. Pour une concentration optimale, le tube est par-tiellement recouvert d’un miroir secondaire qui redirigeles rayonnements vers le tube. L’eau qui y circule est ainsi

Man AG/SPG

DÉCOUVRIR LES PERSPECTIVES MONDIALES

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables

s

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 183 – 2008

tec

hn

olo

gie

21

moins chers à fabriquer que les miroirs paraboliques.L’ensemble de l’installation offre peu de prise au vent etne requiert donc pas des fondations aussi stables et desstructures porteuses aussi résistantes que pour des cap-teurs cylindro-paraboliques. Le tube absorbeur est fixe,donc soumis à moins de forces, et il n’est pas sous-vide.Autre avantage, « pour une même surface, on installe plusde miroirs », constate Andreas Häberle, directeur de PSEAG. Revers de la médaille, pour une même puissancede capteurs CLFR et cyclindro-paraboliques, les perfor-mances optiques des concentrateurs de Fresnel sontmoins bonnes, inférieures d’environ 30 % sur la moyen-ne annuelle. Mais au final, SPG espère une baisse de 15 %des coûts de production de l’électricité solaire thermiqueavec cette technologie, et tendre vers 10 c€/kWh environ.Séduit par cette perspective, le groupe Man Ferrostaal,spécialisé dans la construction de véhicules, moteurs etmachines, a racheté 25 % des parts de SPG l’an dernier.Man avait déjà commencé à s’investir dans le solaireconcentré en lançant une coopération avec la sociétéallemande Solar Millennium qui développe des projetsde centrales cylindro-paraboliques : « Cela nous permetd’avoir deux technologies à proposer à nos clients, indique Jür-gen Beigel, directeur exécutif pour les projets d’électricitésolaire concentrée chez Man. Avec cette technologie, l’éner-gie solaire devrait rejoindre d’ici 2020 le niveau de prix de l’élec-tricité produite par les centrales à combustibles fossiles. »

dessalinisation et électricité en libyeLe prototype installé à Almería va être testé et optimiséjusqu’à fin 2008. Plusieurs centrales commerciales sontdéjà à l’étude. Lancé en 2004, un des projets les plusavancés est localisé en Libye pour la production d’électri-cité et le dessalement d’eau de mer. L’usine pilote devraitêtre construite au centre d’études sur l’énergie solaire(Libyan Center for Solar Research), près de Tripoli. L’unitécomportera 140 000 m2 de miroirs, pour une puissancenominale d’environ 15 MW. Le gouvernement libyen asigné un accord de coopération avec SPG et Man Ferros-taal pour développer 3 000MW de centrales solaires dansla prochaine décennie. D’autres projets sont en cours dedéveloppement : « En Algérie pour la production d’électri-

chauffée à 450-500 °C et monte à une pression de 110bars. « La vapeur générée pourra ensuite être transformée enélectricité via une turbine à vapeur ou valorisée sous forme dechaleur pour des process industriels ou des unités de dessali-nisation d’eau de mer », explique Alexandre de Lalaing, res-ponsable financier de SPG.

plus simple et moins cherBasées sur le principe des miroirs de Fresnel, les lamesde miroirs des CLFR se présentent comme une simplifi-cation des miroirs cylindro-paraboliques en forme d’augequi équipent la plupart des centrales héliothermodyna-miques installées dans le monde. Cette technologie étanttechniquement mature, les marges sont faibles pourréduire des coûts de production encore élevés. Avec lesconcentrateurs de Fresnel, les composants sont mainte-nus à un niveau très simple de construction, de produc-tion et d’usinage. L’objectif est d’obtenir des coûts de fa-brication réduits et pouvoir produire les composantslocalement. Ainsi, les miroirs plans sont plus simples et

UNITÉ DE DÉMONSTRATION FRESDEMOLongueur : 100 mètresLargeur : 21 mètresHauteur : 8 mètresPuissance : 800 kW thermiquesPériode de test : juillet 2007-décembre 2008Partenaires : Solar Power Group (SPG),Man Ferrostaal, Institut Fraunhofer, PSE AG,Centre aérospatial allemand (DLR)Investissement : 2,6 millions d’euros,dont un financement du ministère allemandde l’Environnement (BMU)

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU RÉFLECTEUR

Tube absorbeur

Rayonnement solaire

Miroir secondaire

Miroir primaire

Man AG/SPG

Man AG/SPG

Héliothermodynamique

n° 183

S Y S T È M E S S O L A I R E S – L E J O U R N A L D E S É N E R G I E S R E N O U V E L A B L E S – H O R S - S É R I E B I O C A R B U R A N T – 2 0 0 7

en

qu

ête

40

B

� Le chiffre fait rêver : certaines alguesmicroscopiques produisent 30 foisplus d’huile par hectare que tous lesoléagineux terrestres. Leur culture per-mettrait de produire un biocarburantpropre, sans émission de CO2. Etsans les coproduits sulfurés, toxiques,que l’on peut trouver dans le pétrole.Après le premier choc pétrolier, il y aune trentaine d’années, cette perspec-tive a incité plusieurs laboratoiresaméricains à étudier le phytoplanctonqui contient les microalgues, poursélectionner les spécimens les plusprometteurs. Le nombre d’espèces de

microalgues est estimé entre 200 000et plusieurs millions. Un chiffretrès supérieur aux quelques 250 000espèces de plantes supérieures recen-sées. Les recherches américaines ontengendré une impressionnante litté-rature scientifique, mais peu d’appli-cations concrètes : entre-temps, le

prix du baril de brut est tombé à 20dollars. Aujourd’hui, les cours de l’ornoir flambent à nouveau. Les biocar-burants à base de végétaux terrestresne sont pas forcément la panacée. Lemaïs notamment concurrence les cul-tures alimentaires et fait grimperles prix des nourritures de base. Le

par r aphaël baldos

DES BIOCARBURANTSÀ BASE D’ALGUES

Des algues dans nos moteurs ?

C’est le pari tenté par sept laboratoires et

une PME, réunis pour le projet français Shamash.

Objectif : cultiver des microalgues pour en extraire

de l’huile et fabriquer un biocarburant propre,

non-concurrent des cultures alimentaires.

Ifremer

DES REPORTAGES SUR LE VIF

S Y S T È M E S S O L A I R E S – L E J O U R N A L D E S É N E R G I E S R E N O U V E L A B L E S – H O R S - S É R I E B I O C A R B U R A N T – 2 0 0 7

41

culture, établir un mode d’extraction etétudier leur rendement énergétique etéconomique. » Les lipides sont la basede la production d’huile, nécessaire àl’élaboration de carburant. « La parti-cularité de certaines espèces de micro-algues est de produire des réserves delipides allant jusqu’à 70 % de leur masselorsqu’elles sont soumises à un stress,comme la privation d’azote ou une aug-mentation brutale de la lumière », ajouteOlivier Bernard, chargé de la coordina-

tion de Shamash à l’INRIA(Institut national de rechercheen informatique et en automa-tique) de Sophia-Antipolis.Le projet Shamash intègredes spécialistes de la culture,de la physiologie et de l’utili-sation des microalgues, desexperts de l’optimisation desprocédés biotechnologiques,des professionnels des biocar-burants et des familiers del’extraction et de la purifica-

tion des lipides (lire encadré). Si la fai-sabilité technico-économique d’unetelle filière est établie, il faudra ensuiteréaliser des cultures synchroniséespar la lumière du soleil. Jusqu’à pré-sent, les études menées en laboratoireont porté sur des cellules éclairées enpermanence. Le troisième défi consis-tera à assurer la pérennité des cul-tures face aux espèces concurrentes,grâce à un ensemencement continude la souche. L’aboutissement ? La réa-lisation d’un photobioréacteur clos,une sorte d’aquarium amélioré,offrant les meilleures conditions deproduction contrôlée de lipides, et de

UN PROJET DE 2,8 MILLIONS D’EUROS

Shamash doit durer trois ans,de 2006 à 2009. Il est dotéd’un budget de 2,8 millions d’euros,dont 800 000 € financés parle Programme nationalde recherche sur les bioénergies(PNRB). Il est labellisé par les pôlesMer et Capénergies de la régionProvence-Alpes-Côte d’Azur.Une quarantaine de scientifiquesy travaillent. Ils viennent pour

l’essentiel de la recherche publiqueet du monde industriel.L’INRIA de Sophia-Antipolis assurela coordination du projet et appliquedes méthodes de modélisationmathématique aux bioréacteursde culture d’algues, expérimentéspar le laboratoire du géniedes procédés de l’université de Nantes.L’Ifremer étudie le métabolismedes microalgues et sélectionne

les meilleures souches lipidiques.Le laboratoire d’océanographiede Villefranche-sur-Meret le CEA étudient les mécanismesde synthèse des lipides.Le CIRAD, le laboratoire des procédéspropres de l’université d’Aix-Marseilleet la société Valcobio travaillentà l’extraction des huiles.

Raphaël Baldos

contexte est maintenant favorable à lareprise des recherches sur les biocar-burants à base d’algues.

Pour la première fois, en France, septlaboratoires et une PME se sont lan-cés, en décembre 2006, dans un pro-jet de production de biocarburant, àpartir de microalgues. Il a été baptisé“Shamash”, nom d’une divinité baby-lonienne représentée par un soleildans une roue. Le projet s’inscrit dansle cadre du programme natio-nal sur les bioénergies del’Agence nationale de la re-cherche (ANR). Jusqu’à pré-sent, l’Europe, et plus particu-lièrement la France, était à latraîne dans ce domaine. Bienqu’il existe de nombreux spé-cialistes de la culture desmicroalgues en France, on netrouvait jusqu’alors aucunepublication hexagonale scien-tifique sur le sujet. Un desobjectifs de Shamash est donc ausside fédérer une masse critique autourde cette thématique.

sélectionner 10 alguesriches en lipides« Nous espérons, d’ici trois ans, pouvoirfaire tourner expérimentalement des mo-teurs avec du biodiesel à base d’algues »,explique Jean-Paul Cadoret, chef dulaboratoire physiologie et biotechno-logie des algues de l’Ifremer (Institutfrançais de recherche pour l’exploita-tion de la mer). « D’ici là, nous devonssélectionner une dizaine d’algues parti-culièrement riches en lipides, les mettre en

Jean-Paul Cadoret,

chef du laboratoire

physiologie et

biotechnologie des

algues de l’Ifremer,

devant une

chambre froide

contenant des

photobioréacteurs

de culture d’algues.

« Nousespéronsfaire tournerexpérimenta-lement desmoteursavec dubiodieselà base

d’algues d’icitrois ans. »

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables

Biocarburant

hors-série

for

ma

tio

ns

104

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables N° 184 – 2008

MASTER 2

CHIMIE-PHYSIQUE DES ÉNERGIESDÉCENTRALISÉES, EMBARQUÉESET RENOUVELABLES (CEDER)� Depuis 2005, le masterCeder forme des scientifiquesdans le domaine des nouvellestechnologies de l’énergie enciblant trois filières : solairephotovoltaïque, piles à com-bustible et accumulateurs.À la rentrée 2008, le masterdeviendra une formation paralternance, en partenariat avecle CFA d’Alembert de l’univer-sité de Versailles-Saint-Quen-tin-en-Yvelines. Cette année,certains étudiants ont participéaux travaux des étudiants del’École nationale supérieure

d’architecture de Versailles(ENSAV) sur un projet dereconversion de la ZAC deRungis à Paris. D’autres onttravaillé dans le cadre dupremier projet en partenariatavec une entreprise (Solems)sur la mise au point de ladémarche d’écoconception,appliquée aux modules solaires.� Stage : 6 mois minimum.� Métiers ciblés : acteur dans ledéveloppement, la productionou l’intégration des nouvellestechnologies de l’énergie,conseil, études auprès des col-lectivités locales et promotiondes nouvelles technologies.� À noter : il y a des places enformation continue. En colla-boration avec l’École nationalesupérieure de chimie de Paris.

UVSQ – UFR des Sciences45, av. des États-Unis

78035 Versailles Cedex

Tél. : 01 39254401

www.master-ceder.ens.uvsq.fr

www.master-ceder.ens.uvsq.fr/forum

[email protected]

MASTER 2EUROPÉEN

INTÉGRATION DE L’EFFICACITÉÉNERGÉTIQUE ET DESRENOUVELABLES DANS LACONCEPTION DES BÂTIMENTS(I3ER)� Mis en place en 2001 dans lecadre du programme européenAltener, ce master 2 est pilotépar l’université de Londres. Ilforme des spécialistes en ingé-nierie du bâtiment capables departiciper à la construction et àl’équipement des constructionsà haute efficacité énergétique.Le cursus “à la carte” permetaux étudiants de choisir desmodules proposés par lessix universités partenaires(Londres, Florence, Barcelone,Athènes, Porto et La Rochelle).Les cours vont de la conceptionarchitecturale à l’exploitationdes renouvelables. 30% desenseignements sont assuréspar des intervenants extérieurs.� Stage : 5 mois.� Métiers ciblés : cadretechnique du bâtiment ausein de bureaux d’études,de services techniques descollectivités locales ou desgrands cabinets d’architecture.

� À noter : possibilité de VAE.Université de La RochelleDpt Génie civil et Mécanique

Avenue Michel-Crépeau

17042 La Rochelle Cedex 1

Tél. : 0546458203

www.univlr.fr/poles/sciences/formations

[email protected]

MASTÈRE

TECHNOLOGIES DES SYSTÈMESHYBRIDES DE PRODUCTIOND’ÉLECTRICITÉ ET DE CHALEUR(SYSPEC)� Ce mastère forme auxtechnologies permettant latransformation des énergiesrenouvelables primaires enélectricité et en chaleur. Il viseplus précisément les particula-rités des systèmes à sourcesd’énergies multiples, renouve-lables et fossiles. Sur la plate-forme technologique, unecentrale gaz à cogénération serajoutera sous peu à l’installa-tion photovoltaïque de 17 kWc.� Recrutement : à partird’ingénieurs, ou bac+4 avec3 années d’expériences(formation continue).� Stage : 6 mois.� Métiers ciblés : cadre chezles gestionnaires d’énergieet les exploitants.� Tarif : 10055 €, pouvant êtrepris en charge par l’entreprise.� À noter : deux rentrées, l’uneen octobre, l’autre en janvier.Formation en collaborationavec EDF, l’École centrale etl’École des hautes étudesd’ingénieurs de Lille.École nationale supérieured’arts et métiers8, boulevard Louis-XIV

59046 Lille Cedex

Tél. : 03 206222 29

www.lille.ensam.fr

[email protected]

MASTERSETMASTÈRES SPÉCIALISÉS(suite)

� � �

OSEZ L’INTERNATIONAL

Il est possible d’effectuer une partie ou la totalité de ses études à l’étranger, spécialement si l’on choisit unmaster. Quelques pistes : en Espagne, l’université d’Almeria et le centre de recherche Ciemat ont mis en place unmaster Énergie solaire. Un master international Bioénergies est proposé par l’université de Florence, en collabo-ration avec les universités d’Aston (USA) et de Lisbonne (Portugal). En Écosse, près du centre européen desénergies marines, l’université Heriot-Watt a ouvert un master Énergies renouvelables qui se penche notammentsur l’énergie des vagues et de la marée.www.ciesol.es – www.icit.hw.ac.uk

Julie Crépin

SE FORMER AUX MÉTIERS DES RENOUVELABLES

SYSTÈMES SOLAIRES le journal des énergies renouvelables

for

ma

tio

ns

105

ÉNERGIES RENOUVELABLESET LEURS SYSTÈMESDE PRODUCTION� Les modules englobentla conception et la conduited’un projet de système à basede renouvelables, ainsi queles conditions économiques etréglementaires d’exploitation,à mettre en pratique lors d’unstage de six mois. La formationintègre depuis cette annéeun module d’une vingtained’heures consacrées à la maî-trise de l’énergie et au bilancarbone. Les renouvelablesintégrés au bâti prennent aussiune place plus importantedans le cursus.�Métiers ciblés : ingénieur chefde projet dans l’industrie, ingé-nieur-conseil auprès des collec-tivités et des administrations.� Tarif : 7 500 € la formation.École nationale supérieured’arts et métiersMaison du Parc technologique

20601 Bastia Cedex

Tél. : 0495 309634

www.bastia.ensam.fr

[email protected]

énergie, filière Énergie. Cetteformation multidisciplinaires’appuie sur une expériencede 8 ans dans le domaine(via l’ancien diplôme duMaster Verdec), et sur unimportant tissu régionalde laboratoires, d’industrielset de professionnelsimpliqués dans le secteurde l’énergie et du bâtiment.La formation est accessibleaux bacheliers scientifiquesvia le Parcours des écolesd’ingénieurs Polytech (PeiP),et aux bac+2 via le concoursdu Réseau Polytech. Ouver-ture possible à la VAE età la formation continue.� Métiers ciblés : ingénierie,bureau d’études et de conseil,société de services énergé-tiques, production, exploita-tion et maintenance, montageet conduite de projetsénergétiques, R&D.� Tarif : les frais d’inscrip-tion s’élèvent à 537 € pourles non boursiers (25 € pourles boursiers).Polytech’Savoie-Université de SavoieCampus scientifique Savoie-Technolac

73376 Le Bourget-du-Lac Cedex

Tél. : 0479758721

www.polytech.univ-savoie.fr

[email protected]

MASTÈREEUROPÉEN

ÉNERGIES RENOUVELABLES� Montée par les institutionsd’enseignement supérieurmembres du réseau EUREC(European Renewable EnergyCenters Agency), cette forma-tion très technique se déroulesur un an, divisé en troissessions à effectuer dans aumoins deux pays de l’Unioneuropéenne. Après un tronccommun à l’École des minesde Paris à Sophia-Antipolis,dans les universités d’Olden-burg (Allemagne), de Sara-gosse (Espagne) ou de Lough-borough (Angleterre), lesétudiants se spécialisent dansune technologie : biomasse(Saragosse), photovoltaïque(Newcastle, Angleterre),systèmes hybrides (Kassel,

Allemagne), bâtiment durableou éolien (Athènes, Grèce).Les enseignements sont dis-pensés dans la langue du payspour le tronc commun et enanglais pour les spécialisa-tions. Le contact avec desenseignants d’autres payseuropéens offre aux étudiantsune vision internationale dumarché des renouvelables.� Stage : 6 mois.� Métiers ciblés : ingénieur dedéveloppement ou de R&D,chef d’entreprise, consultant,bureau d’études, cabinet deconseil…� Tarif : 7000 € environ.� À noter : cinquante étudiants(de 10 à 15 à Sophia-Antipolis)sont recrutés au niveau bac+5.École des mines de Paris1, rue Claude-Daunesse – BP207

06904 Sophia-Antipolis Cedex

Tél. : 0493957407

www.eurec.be

[email protected]

INGÉNIEUR

POLYTECH’SAVOIE� Sur le campus de SavoieTechnolac, l’école d’ingénieursPolytech’Savoie propose undiplôme d’ingénieur, spécialitéEnvironnement bâtiment

Son master en poche, il peut être judicieux d’effectuerun stage à l’étranger, histoire d’ajouter un “plus” à sonCV. Témoignage de Julien Berlion, chimiste spécialisédans les renouvelables: « J’ai suivi l’année dernière le mas-ter 2 Chimie-physique des énergies décentralisées, embar-quées et renouvelables, et j’avais en tête de partir faire monstage à l’étranger. Mon responsable de master m’a donné descontacts à l’EIFER (European Institute for EnergyResearch), en Allemagne, et j’ai fait une demande de stage

spontanée. Une chance : ils ont justement pu me proposer un stage de 6 mois surl’amélioration d’un des composants d’une PAC. Je souhaitais avant tout découvrird’autres façons de travailler, d’autres points de vue sur les domaines qui m’intéres-saient. Et puis c’était aussi un bon moyen de valoriser mon CV et de perfectionnermon allemand dans la vie de tous les jours et mon anglais lors des discussions tech-niques ! Une expérience vraiment enrichissante que je recommande vivement. »

FAIRE SON STAGE À L’ÉTRANGER

dr.

Guide des formations

n° 184

S Y S T È M E S S O L A I R E S – LE JOURNAL DES ÉNERGIES RENOUVELABLES n° 182 – 2007

fin

an

ce

10

$

LE PLEIN ESSORDES CRÉDITS VERTS

Enfin, il faut être en mesure de lescomparer entre eux. À cet effet,l’Ademe et l’organisme d’analyse deproduits financiers “Testé pour vous”ont mis en place un comparateur. Surquels principes repose-t-il ? Quellessont ses limites ? D’autres critères decomparaison sont-ils à prendre encompte ?

la performance énergétiquepour objectifLa grande vague des crédits verts adéferlé en 2007. Leur objectif : aider

d’offres, où chaque établissementbancaire rivalise d’imagination pourséduire le consommateur. « Pour desprojets d’écoconstruction et d’écorénova-tion », explique sur son site web laNef, une coopérative de finances soli-daires. « Pour un habitat écologique »,nous dit la Banque Populaire du Sudsur ses dépliants Codevair/Prevair.Afin d’y voir plus clair, il s’agit d’abordde cerner ce qui se cache derrière lesprêts verts, appelés parfois “écoprêts”.Puis de comprendre quand et com-ment ce dispositif a été mis en place.

Apparus timidement en 1999, les prêts destinés au financement des travaux d’économie d’énergie

se comptent aujourd’hui par dizaines. Pour s’y retrouver, l’Ademe et l’organisme d’analyse

de produits financiers “Testé pour vous” ont mis en place un “éco-comparateur”.

� Prêt développement durable, prêtéconomies d’énergie, Prévair, NefImmo, Credinergie, Energibio, PactysEnvironnement… Autant de nomspoétiques pour un inventaire peu com-mun, celui des prêts “verts”. Ces cré-dits, destinés au financement des tra-vaux d’économies d’énergie dans lesbâtiments anciens, se multiplient.Toutes les banques ont sorti les leurs,ou s’apprêtent à le faire, à des tauxgénéralement inférieurs à ceux desprêts travaux classiques. Pas facile des’y retrouver dans ce foisonnement

par carole rap – illustrations claire laffargue

Infos pratiques

n° 182DES REPÈRES POUR CHOISIR