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Annales de l’Académie de Mâcon - Supplément au tome 6, travaux 2012. Jean Pelletier-Thibert, L’errance de Pierre Trémaux au 19 e siècle.

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Annales de l’Académie de Mâcon - Supplément au tome 6, travaux 2012. Jean Pelletier-Thibert, L’errance de Pierre Trémaux au 19e siècle.

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Annales de l’Académie de Mâcon - Supplément au tome 6, travaux 2012. Jean Pelletier-Thibert, L’errance de Pierre Trémaux au 19e siècle.

L’ERRANCE DE PIERRE TRÉMAUX AU 19e SIÈCLE (2ème partie) Au 19ème siècle, la quête de l’Origine de l’humanité occupait les Sociétés Savantes. Mais la Connaissance des peuples s’est égarée dans la théorie des races liée aux pratiques de l’esclavage ; et l’étude de l’Evolution des espèces a osé justifier l’apparence de "sous-hommes" 1 corvéables à souhait. En 1865, l’orientaliste Pierre Trémaux a publié un livre controversé sur le sujet. Posément à présent, son prétendu Principe Universel doit être estimé à l’aune des savoirs du Second Empire. Début 2008, à la lecture d’un courriel universitaire australien proposant une réhabilitation de Trémaux contre Darwin, je me suis employé à étudier l’argumentaire. Je vous résume ici mon analyse et mes conclusions. Ensuite, en raisonnant par l’absurde - eu égard au progrès des sciences - je vous dirai ce qu’il convient de retenir des livres de Trémaux.

1 - Ce texte australien de 2007, que nous a-t-il révélé ? Du document en anglais comportant 33 pages, on retiendra d’abord ce résumé dont je vous livre la traduction sans fioriture poétique : Les idées de Pierre Trémaux publiées en 1865 sur la spéciation ont été injustement raillées, à la suite de leur dépréciation par Marx et Engels, et presque personne n'a lu ses idées avec bienveillance. Nous proposons une interprétation basée sur la traduction du mot "sol" par "habitat", afin de montrer que Trémaux a présenté une théorie de la spéciation allopatrique avant Wagner, une théorie de l'équilibre ponctué avant Gould et Eldredge, et sur une traduction de l'analyse pertinente du français. Nous croyons qu'il a pu influencer la révision de Darwin dans la 3ème édition de l'Origine sur les critères de l’Evolution, et nous proposons que le rejet de Trémaux par Gould soit motivé par ce que d’autres auraient pu penser d’une théorie de l'équilibre ponctué altérée par une antériorité chez Trémaux. Tout aussi séduisantes, les 47 références bibliographiques [p30-33en] ont piqué ma curiosité. Car possédant quelques vieux bouquins, j’ai été incité à les rouvrir. D’emblée, je ne souhaitais pas m’embarquer dans l’exégèse du texte australien. Hélas, j’ai vite compris que la lecture du français avait été des plus approximatives à nos antipodes. - Examen critique et méthode d’analyse. Pour contourner l’inconfort d’une lecture à l’écran, j’ai confectionné une notice dont les pages de gauche reproduisent le texte australien avec symétriquement en pages de droite sa traduction manuelle en français.

À partir de la page 14en - titrée The text - on trouvera l’interprétation australienne du chapitre VIII [p127-165fr] du livre de Trémaux. Sans tricher, j’ai retraduit cet extrait en français. Ensuite, je n’avais plus qu’à tendre le bras pour saisir le vieux livre, afin de comparer ma transposition à l’original de 1865. Pour faciliter cet examen franco-australien, du langage

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amphigourique de Trémaux, j’ai imprimé ma quête en deux colonnes : celle de gauche affiche chaque page de 1865 photocopiée, à droite on lira sa traduction de l’australien.

- Que constate-t-on ensuite ? Un salmigondis accablant nos chercheurs antipodiques, qui ont une curieuse manière d’étudier un auteur français. Indépendamment des contresens, on constate que ces braves gens - prétendant nous éclairer davantage - se sont limités à l’exégèse d’un seul chapitre de l’œuvre. Limitation d’autant moins compréhensible, qu’au cours de leur examen [p21en] ils traduisent ce passage de Trémaux : Nous verrons plus loin (chapitre IX) ce qui se passe … - Qu’en déduisent alors nos Australiens, en traduisant le mot "sol" par "habitats ou milieux" (au pluriel) ? [p16en] De toute évidence, il [Trémaux] développe ici la notion des influences causales du sol et des milieux pour indiquer que ce n'est pas simplement une question d'adaptation à la terre agricole, comme la méprise courante l’a répandu. Ceci appuie la théorie Darwinienne d’une sélection naturelle. - À leur manière de prôner ici « l’évidence » non démontrée, j’ai soupçonné l’imposture. En effet, dans leur déduction péremptoire j’ai pris soin de traduire stricto sensu leur mot anglais "soil" par "terre agricole" afin de bien montrer le sens que les Australiens ont retenu dans ce passage. Or si le critère a bien été reconnu-là, pourquoi ne pas le garder partout ailleurs pour traduire ce "sol" si abusivement rabâché par Trémaux ? Qu’induit d’autre cet "habitat" de substitution, sinon à inculquer au lecteur anglo-saxon un préjugé favorable à la thèse ? - N’en déplaise aux Australiens, leur mot anglais "soil" vient du latin solum qui a donné "sol" en français et ses dérivés agricoles tel notre verbe "assoler".2 Il n’y a donc aucune équivoque sur le sens accordé par Trémaux au mot "sol". L’équivalence entre les mots "sol" et "habitat" est d’autant moins acceptable que Trémaux lui-même a utilisé ce mot "habitat", à plusieurs reprises dans son livre. Par exemple dans ce passage [p161fr] : Les reptiles, dont les moyens de dispersion sont les plus restrictifs, ont des habitats les plus restrictifs parmi les faunes particulières. Par conséquent, là encore, il n’y a pas d’ambiguïté. Traduire notre mot "sol" par "habitat" en anglais nous éloigne du critère pédologique retenu par l’auteur ; et (notez le bien) par Engels dans sa réponse à Marx. On le remarque de surcroît dans le texte australien [p19en] quand est traduit le passage où Trémaux a invoqué une nouvelle couche géologique [p137fr]. En anglais, on lit ceci : a new habitat [couche géologique ; lit. geological layer]. Dans ce contexte, l’incohérence trop évidente du mot "habitat", nécessite que l’on précise au lecteur anglophone le mot français accentué suivi de son sens littéral en anglais.

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- L’absurdité de la substitution se démontre encore par les non-sens. Ainsi, quand Trémaux écrit [p163fr] : Les êtres étant régis par le sol, et le sol d’un continent s’étant perfectionné … En australien on lit [p29en] : Les organismes sont régis par l’habitat, et l’habitat d’un continent se perfectionnant … Absurde, le continent n’est pas un habitant ! Et l’on pourra multiplier les exemples chaque fois que Trémaux a utilisé le mot "terrain" au lieu du mot "sol". - Pour en terminer avec cette lecture étriquée de l’œuvre de Trémaux, on observera que les Australiens passent allègrement de la 1ère [1865fr] à la 4ème édition [1878fr], sans examiner le cheminement intellectuel de l’auteur. Leur bibliographie ne cite pas ses livres de 1869, 1874 et 1876 ; ni la réédition post mortem remaniée de 1898. NB. Ces chaînons manquants n’étaient pas disponibles via Internet en 2007.

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Alors : comment s’expliquer que l’étude universitaire ne serait qu’un puéril devoir d’écolier ? L’inconfort de lecture mettait en évidence une pagination erratique tributaire d’un moteur de recherches sur Internet. Le carcan résiduel de l’automate, traducteur du mot à mot, a reproduit en un seul bloc numérisé tout l’extrait de 1865. On le constate par l’inclusion des numéros de pages dans les phrases, entre les mots et parfois même entre syllabes ! Je crois qu’on s’est borné à un balayage succinct de textes disponibles en 2007 sur Internet. Ainsi, je doute que l’étudiant australien ait eu entre les mains le moindre bouquin à feuilleter. On en trouve le piètre résultat [p28en] dans cette sottise de l’automate mal employé :

Quand Trémaux cite approximativement Darwin [1862 p160fr], qui avait écrit [Cf. Édition française de 1862] : J’ai suspendu une patte de canard dans un vivier où beaucoup d’œufs de coquillage étaient entrain d’éclore … Ainsi émergés, ces coquillages vécurent douze à vingt-quatre heures. Voici ce qu’on lit en australien traduit : J’ai suspendu une patte de canard dans un aquarium où beaucoup d’œufs de coquillage étaient en voie d’incubation … Même émergés, ces coquillages ont survécu de douze à vingt-quatre heures. On constate qu’un seul mot suffit pour déformer le propos de Darwin : la confusion du vivier (ou terrarium en français) avec l’aquarium en anglais - à relever dans l’édition française lue par Trémaux et non dans celle de Londres en 1859 - ne permet plus de comprendre l’idée de survie des coquillages sortis de leur milieu aquatique, donc bien "émergés". - J’en conclus que nos Australiens, par leurs préjugés répétés à l’envi, se disqualifient dans cette proposition d’une relecture de Trémaux. En se limitant à l’exégèse du seul chapitre VIII, on ne saurait qualifier d’étude scientifique un travail qui n’aura été attentif qu’aux extraits favorables à la conclusion attendue ; tout en négligeant la majeure partie de l’œuvre. - Quoi d’autre, sur le fond d’argumentaire révisionniste ? Dans un souci de neutralité bienveillante, on ne saurait limiter la critique qu’à l’aspect linguistique. Les Australiens nous renvoient à plusieurs auteurs pour justifier leur réhabilitation de Trémaux tel un précurseur scientifique ayant pu influencer Darwin. Sous le titre The argument [p5-10en] leur plaidoirie m’a paru intéressante. En 2008, j’ai vérifié leurs sources ; en commençant par les vieux livres que j’avais sous la main. - D’Australie, on nous dit : Les écrits de Trémaux n'ont jamais été bien connus. Peut-être qu'ils méritent l’oubli dans lequel ils sont tombés, mais leur thème général d’évolution simultanée de la Terre et de la vie s'accorde bien avec l'esprit de nos préoccupations modernes. - Certes, vu de l’étranger, on pourrait interpréter maintenant les choses ainsi. Mais c’est avoir des œillères que d’ignorer le contexte historique français dans lequel se situe l’œuvre de Trémaux. Car depuis 150 ans bien d’autres plumes expertes se sont penchées sur cette œuvre … [Je vais y revenir]

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- Reprenons le fil de l’Histoire : Tel qu’indiqué en 1ère partie, Trémaux aura tout tenter pour asseoir sa notoriété. Dans le sillage de son mentor Viollet-Le-Duc - avec ensuite, Victor Duruy comme complice - à tant se répandre dans la presse du Second Empire, il ne craignait pas la censure politique. Les comptes-rendus de la SGF, depuis 1859, nous fournissent maintes preuves de telles facilités. Et la thèse australienne le souligne même, sans l’exploiter : La théorie de Trémaux a pâti de l'Académie des Sciences pour des raisons qui ne sont pas claires, mais il a pu irriter un haut représentant comme Pierre Flourens … Apparemment, l'Académie était d’abord prête à publier les communications émanant de Trémaux, mais finalement les contributions […] ont disparu. - Là encore, il fallait examiner l’entourage scientifique parisien et l’état d’avancement des savoirs de l’époque. En particulier, l’on doit s’intéresser à la personnalité du docteur Flourens 3 pour comprendre les motivations de Trémaux. Car son livre de 1865 répond à celui de Flourens, publié l’année précédente, où il a critiqué la thèse de Darwin sur l’Origine. Or cette théorie anglaise de 1859 ne sera éditée à Paris qu’en 1862. Elle nous a été traduite et commentée par Clémence Royer4 et, notez le bien, relue par Darwin lui-même qui parlait couramment le français. Il faut donc réexaminer les mêmes sources d’inspiration [en français] de Flourens et de Trémaux. - Nos Australiens ne leur prêtent aucune attention. Ils ignorent les 44 pages de préface française, où la traductrice a écrit un véritable credo en faveur de Darwin. On y retrouve même des idées reprises par Trémaux. La méprise australienne est de se focaliser sur Trémaux sans savoir que Flourens avait succédé à Cuvier 5 au Collège de France. Tout comme Elie de Beaumont - dont je vous ai déjà parlé - ces académiciens formés à ce que l’on pourrait appeler "la vieille école des Encyclopédistes", d’emblée n’acceptent pas les thèses nouvelles qui dépassent le rébus biblique. - Et nos Australiens ignorent que Florens ne répliquera jamais ; car il meurt en 1867 des suites de l’AVC 6 ischémique qui l’a frappé d’une incapacité cérébrale en 1864. Par conséquent, Trémaux s’est exposé aux critiques d’un collège de savants n’appartenant pas forcément au parti "créationniste" ou "fixiste". Notez bien que dans le parti "évolutionniste", figure Armand de Quatrefages qui, dès 1859, fut le premier savant français approché par Darwin pour la traduction de On the Origin of Species. Et A. de Quatrefages nous définira en 1877 la race de Cro-Magnon. - La nôtre pardi ! - Autre fausseté abyssale, relevée dans ce passage australien [p2en] : Curieusement, le premier roman de science-fiction de l’écrivain Henri de Parville … a correctement interprété la thèse de Trémaux. - Allons donc voir chez cet auteur, réputé en vulgarisation scientifique, de quoi s’agit-il ? En 1865, de Parville 7 a commis un ouvrage de science-fiction intitulé Un habitant de la planète Mars. L’auteur indique en préface : Les lettres qui composent ce livre nous ont été adressées […] d’une façon tout au moins singulière […] Nous les reproduisons absolument comme nous les avons reçues, sans rien y retrancher ni rien y ajouter. - En théâtralisant son recueil d’expertises d’un aérolithe martien tombé sur Terre, de Parville dissimule le caractère pamphlétaire de son propos. À cet aparté, sensé étayer la véracité dudit recueil [p110-111], le second degré s’impose à la lecture du rapport de cet "expert" : M. Trémaux, dans une suite de mémoires très remarquables et très remarqués, a posé cette loi : "c’est le milieu géologique et physique qui fait l’espèce." … - Bref, à la manière d’Engels et des gens de Charcey, de Parville a tourné Trémaux en dérision en l’épinglant ainsi. Le plus affligeant, ensuite, est qu’en se prenant trop au sérieux ledit "expert" va se gausser par "effet miroir" de la valeur scientifique que lui aurait reconnue ledit de Parville. C’est d’autant plus risible qu’à force de croire Trémaux sur parole - sans regarder ailleurs - par "effet domino" l’espièglerie va galoper jusqu’à nous ! Ainsi 150 ans plus tard - pour réhabiliter notre pauvre aventurier - cet Habitant de la planète Mars est référencé (sans humour) dans la bibliographie australienne. Par conséquent, à trop clamer en flagornerie, on nous offre-là une superbe approximation dans l’étude de notre littérature. - Que peut-on encore trouver de pertinent dans l’argumentaire australien ? Que nombre d’auteurs anglo-saxons présenteraient des similitudes avec les idées dites prémonitoires de Trémaux. Ainsi, à tout apprendre au bazar d’Internet, on n’hésite pas à nous suggérer que Darwin se serait inspiré du livre de Trémaux … Diantre ! Voilà qui relance toute notre attention ; quand on lit d’Australie [p10en] : Aussi loin qu’on puisse le vérifier, Darwin n'a jamais cité les travaux de Trémaux dans aucune de ses publications ni dans sa correspondance, bien que le livre de 1865 figure, en français, à l’inventaire de sa bibliothèque. Néanmoins, si Darwin était au courant des idées de Trémaux sur la spéciation, un an plus tard, dans l'édition suivante de l’Origine, de 1866 (4ème édition), Darwin a ajouté des mots en italique à son résumé d’arguments dans les chapitres sur la géologie [chapitres IX et X, page 409 et suivantes].

NB. [chapters IX and X, pp409f] = [chapters nine and ten, pages four hundred nine forward]

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- Derechef je me suis employé à décortiquer ce prétendu point important [en anglais] dans l’édition de 1866 à Londres. Ledit ajout darwinien se trouve bien page 410en

8 . Mais comme il n’y figure pas en italique, Darwin ne l’a donc pas mis en exergue. Ce sont les Australiens qui le brandissent ainsi ! Et la similitude des idées, traduites ensuite (sans italique) par Mme Royer, avec l’influence du sol prônée par Trémaux, d’après l’Histoire de Duruy, est nulle et non avenue en français. - Par conséquent, l’on doit se montrer très circonspect quant au rapprochement de sources anglophones réputées plus fiables. - Néanmoins, on espère encore un peu d’impartialité lorsque nos Australiens relèvent que seul Stephen Gould 9 a lu et cité Trémaux, en concluant [p11en] : J'ai été longtemps curieux au sujet de Trémaux et j’ai cherché un exemplaire de son livre durant de nombreuses années. - J'en ai finalement acheté un, il y a peu d’années, et je dois dire que je n'ai jamais lu une thèse aussi absurde et tout aussi pauvrement documentée. Fondamentalement, Trémaux fait valoir que la nature du sol détermine les caractéristiques nationales et que les civilisations les plus abouties tendent à naître sur les sols les plus complexes formés aux périodes géologiques les plus tardives. Si Marx a vraiment cru qu’un tel non-sens puisse dépasser en importance l'Origine des espèces, alors il pourrait ne pas avoir bien compris ni apprécié la portée des observations et des idées de Darwin. (Gould 1999: 90) - Mais alors, quelle appréciation australienne est portée sur cette sentence impitoyable de Gould ? Contre toute attente, là encore, ce serait Gould qui n’aurait pas su lire Trémaux, selon l’assertion australienne [p12en] : Mais si, comme nous l'avons suggéré, il existe des commentateurs qui n'ont pas compris Trémaux, il est temps de se demander pourquoi il a reçu ces critiques. Pourquoi, en particulier, Gould le traite aussi mal, quand l’hypothèse de Trémaux sur l'Evolution est si proche de la manière de voir que Gould et Eldredge ont proposé sous le terme de "théorie de l'équilibre ponctué" ? Trémaux utilise même le terme "d'équilibre", et estime clairement que la plupart des changements phénotypiques survient tôt dans l'histoire d'une population isolée menant à la spéciation. Est-ce parce que Gould était au courant de la mauvaise réputation de Trémaux via la correspondance de Marx avec Engels, et souhaitait-il éviter que sa propre théorie soit assimilée à un tel enquiquinement ? Nous considérons que c’est très probable. - Et la conclusion australienne se résume à cette pantalonnade : Nous pensons que Trémaux a été injustement traité par association avec Marx et Engels, et de leur méconnaissance de ses propres idées. - En résumé : Depuis 150 ans, tout le monde se serait trompé, sauf Marx et de Parville ; donc Trémaux a pu dépasser Darwin en 1865 … Et pour le comprendre, il suffisait de remplacer [en anglais] "soil" par "habitat", comme si l’on parlait d’une bouteille à moitié pleine ou à moitié vide ! Pourquoi pas ? - Pourquoi pas ! - C’est le droit de chacun de conclure par ignorance que « tout ça dépend du point de vue duquel on se place et de l’idée qu’on s’en fait par rapport à l’opinion qu’on en a ! » - Ainsi, du petit travestissement des faits à l’imposture révisionniste, l’Histoire voyage avec le prisme déformant des auteurs. Qu’importe le chemin, à présent c’est « l’errance de Pierre Trémaux » que je vous propose de suivre.

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2 - Trente ans après le tour du Monde de Darwin … En 1865, chez Hachette, on publie :

Origine et transformation de l’Homme … par P. Trémaux Tel qu’indiqué en 1ère partie [annales 2010], ce livre marque la rupture avec les publications précédentes. Depuis 1852, c’est l’atlas richement illustré qui a fait connaître l’auteur auprès de nombreux souscripteurs. L’architecte Trémaux est davantage réputé à Paris pour ses récits de voyageur que pour des édifices en pleine période haussmannienne. Son atlas, toujours en cours de parution en 1865, demeurera inachevé. L’auteur indiquera plus tard (en 1878) qu’il a préféré perdre l’aide accordée par l’Etat pour sa souscription, suite à l’injonction de ne pas publier ce troisième livre. Pour comprendre les raisons de ce choix, il faut se placer dans le contexte socio-économique de l’époque. Quant à savoir quelles en furent les répercussions, il suffira de lire l’Introduction du livre de 1869 (chez Hachette), suivi d’un Exposé philosophique à l’autoédition de 1874, puis des propos séditieux intitulés Le progrès et ses entraves, en 1876. - Reprenons le fil de l’époque : Depuis 1851, Trémaux fréquente la SGF. Il y participe à l’essor de l’Egyptologie qui, transgressant le rébus biblique, va plonger le regard de l’humanité dans la Préhistoire. Par effet d’aubaine, on dirait aujourd’hui que c’était un créneau porteur d’avenir. Mais la perception d’une histoire antédiluvienne ne va pas s’imposer d’un claquement de doigts. - Rappelons-nous : J-F. Champollion a déchiffré les hiéroglyphes en 1822. Il faut attendre 1841 - donc, après sa mort - pour qu’à Paris son frère Jacques en publie les conclusions. À Londres, Darwin ne publiera le fameux On the Origin of Species qu’en 1859 ; pressé par une concurrence qui lui ravirait la primeur de ce qu’il avait découvert dès 1833 en Amérique du Sud (Cf. Le voyage du Beagle). Et la 1ère édition en français de On the Origin ne suivra qu’en 1862. - Vu de Paris, en pleine Epoque Victorienne, on sait déjà que Darwin a divisé les esprits anglicans. En France catholique, sa traductrice a écrit un plaidoyer laïque en début d’ouvrage [1862 p.XIV-LXIVfr]. Dans nos hautes sphères du Savoir, nos vieux Maîtres vont s’étrangler d’indignation tandis que leurs jeunes ouailles vont jubiler d’enthousiasme. Et notre Trémaux ne va pas tarder à y ajouter son grain de sel. C’est une aubaine pour celui-ci dont la propension est de donner un avis sur tout et n’importe quoi. NB. Depuis 1858, disposant des revenus fonciers d’une jeune épouse richement dotée, il va pouvoir s’adonner davantage aux diatribes qu’à ses croquis d’architecte. Quand Flourens publie son Examen du livre de M. Darwin ; comme secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, il est censé donner un avis quasi-officiel. Trémaux va s’engouffrer dans la brèche de la contestation. - Pour résumer : Flourens défend un "fixisme" conservateur, tel qu’il l’a appris de son maître et ami Georges Cuvier ; tandis que Trémaux, lui, prend parti pour l’évolutionnisme, selon le credo de Mme Royer. Et il en rajoute tellement qu’il va lui ravir le beau rôle du vulgarisateur. Or ce credo et le livre de Flourens étant sa base de travail, on ne peut comprendre la critique de Trémaux sans avoir relu les livres français et analysé le contexte social … Car 1864, c’est l’époque des fameuses fouilles d’Alésia où l’on se réinvente les Gaulois pour ancêtres. Donc le petit monde des salons parisiens avait grand besoin d’éclaireurs … Et l’imprécision des réponses a alimenté les diatribes jusqu’à Charcey. Car, à ma grande surprise, parmi les livres de mon arrière grand père, j’ai retrouvé l’ouvrage de Flourens avec les écrits de Trémaux, et notamment l’Histoire de Duruy sur la formation du sol

français !!! Ainsi, il apparaît qu’on y disposait de toutes les pièces du puzzle d’auteurs. Ce qui conduit à croire qu’une évaluation des dires de Trémaux a été faite de son vivant en Chalonnais ; d’où l’embarras d’en parler positivement après. On devait bien savoir dans quel état d’esprit il a tant glosé bizarrement hors de ses compétences d’architecte. - Récapitulons à nouveau : Dès 1851, Trémaux s’étant qualifié par ses observations au Moyen-Orient participait à tous les débats de la SGF. En 1855, il fut même le premier à y dénoncer le mythe d’un homme singe, prétendument reconnu chez les Niam-Niams porteurs d’un appendice caudal vestimentaire 10. Et, à son crédit, on doit lui reconnaître sa place parmi les monogénistes quand il écrit en 1865, au chapitre XIII intitulé Comment l’homme est apparu que : - Le nègre n’est pas un être de transition …[p309] - Le nègre arriéré n’est pas un singe perfectionné directement, mais un homme dégénéré.[p310] - La transformation d’un type en plusieurs branches est précisément ce qui a lieu, l’espèce-mère de l’homme s’est perfectionnée ou a dégénéré selon le pays où elle s’est répandue …[p312] C’est-à-dire qu’en attribuant un rôle primordial aux bons ou mauvais terrains nourriciers, Trémaux en déduit que l’Homme Originel [Adam ?] s’est modifié par acquisition de qualités ou défauts déterminant des races. NB. Eu égard au paradigme de l’époque, c’était un critère rationnel nuançant beaucoup le racisme radical. - Dans Le Tour du Monde [XIV- n° 349-351], périodique ayant publié en 1866 des extraits de son Voyage au Soudan, Trémaux indique a posteriori sa vision par cet ajout au texte initial [p166] : Cet endroit des rives du Nil, ce gazon, ces palmiers, ces chaumières : c’était Abou-Hamed. C’est-là que, pour la première fois, je remarquai d’une manière bien évidente, l’influence du sol et des conditions de vie sur l’Homme, observations qui ont été le point de départ des études […] que j’ai consignées dans le dernier volume […] publié sous le titre : Origine et transformation de l’Homme … NB. Curieusement, les illustrations sont du peintre Karl Girardet 11 d’après des croquis inédits de Trémaux. Celui-ci avait-il épuisé sa veine artistique ; ce qui justifierait un arrêt opportuniste de l’atlas ? - Mystère !

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- Quoi qu’il en soit, au milieu du 19ème siècle, sous le ministère Duruy, l’hypothèse d’une influence du sol sur l’Evolution était tout à fait recevable. Et elle n’a pas été rejetée d’emblée, puisqu’elle a été débattue à la SGF. « Face à l’ignorance collective, toute hypothèse individuelle est bonne à prendre ; l’important est de la faire évoluer vers la plus probable véracité, à défaut de l’abandonner pour une autre. » C’est une base nécessaire à tout progrès scientifique. - Or à la séance du 1er avril 1864, Trémaux est mis en difficulté par ses contradicteurs [1ère partie, annales 2010- p284]. Si M. de Quatrefages exhorte Trémaux à nuancer sa pensée, M. d’Abbadie se montre persifleur dans sa réfutation d’un classement du degré d’intelligence des Français selon leurs substrats géologiques locaux. Antoine d’Abbadie 12 n’est pas sans atout pour contrer Trémaux. Car les frères d’Abbadie ont exploré l’Ethiopie de 1838 à 1849. De ce long séjour on rapporta des études géologiques, météorologiques, archéologiques, et une carte précise des contrées que Trémaux n’avait parcourues qu’en quelques mois. Par conséquent d’Abbadie savait déceler les "observations" imaginaires, pour ne pas dire les affabulations de Trémaux. - Je ne puis entrer dans les détails de leur interminable querelle. Pour la résumer, j’ai retenu cette dérision de Trémaux [Éd.1876

p7 Introduction Le progrès et ses entraves] : … l’Académie se perpétue trop entre membres qui n’y sont admis qu’à la condition d’en épouser le système ou qui, comme M. d’A… , ont été élus non seulement pour avoir cru découvrir les sources du Nil dans… les montagnes de la Lune, mais surtout parce qu’en cherchant la lumière dans les plus profondes caves de son château des Pyrénées, il entendit au milieu des trépidations du sol la voix de ses ancêtres lui souffler ces paroles à l’oreille : "Mon fils, n’oublie jamais …" - La satire de Trémaux, imaginant ici la voix d’outre-tombe du sismographe, nous donne un aperçu des répliques discourtoises envoyées à ses contradicteurs. - Ainsi, le frustrant refus académique va lui servir de tambour pour rameuter les anti-conservateurs ! - Puis il a été lu par Marx qui lui a fait une publicité mémorable amplifiée par la réfutation d’Engels …

En bref : Le 7 août 1866, au sujet du livre de Trémaux, Marx écrit à Engels : … Dans les applications historiques et politiques c'est bien plus important et plus riche que Darwin. Pour certaines questions, comme celle de la nationalité, on trouve ici une base uniquement naturelle. - Sans ambages, les 2 et 5 octobre 1866, Engels réplique que la théorie de Trémaux ne vaut rien. NB. Dès le 9 octobre dans sa lettre à Kugelmann, l’opinion de Marx vacille déjà : Je vous recommande aussi Trémaux … Bien qu'écrit dans un style négligé, plein de bourdes géologiques, et que sa critique de la littérature antérieure présente bien des lacunes … - Doit-on encore croire que Marx aurait mieux compris Trémaux ? Il m’apparaît préférable d’essayer de comprendre pourquoi Marx s’était emballé si vite. - Pour approfondir cet aspect philosophique, entre Marx et Engels, je vous recommande la thèse impitoyable (1971, en Sorbonne) de Bernard Naccache déjà citée dans ma bibliographie de 1ère partie. 13 - À mon humble avis : cet évolutionniste primaire qu’était Trémaux - selon lequel les types humains ne seraient qu’accommodation à divers sols nourriciers - a offert à Marx une variable d’ajustement attendue dans sa vision productiviste d’un Monde compartimenté. À point nommé, sur l’évolution des êtres, Trémaux lui a décrit un matérialisme existentiel ; tandis que Darwin, plus abstrait, définissait toute variation d’espèce tel un processus arborescent aléatoire. - Et Trémaux, accusé d’être matérialiste, s’en défendra à plusieurs reprises [Introduction 1869 pIII] … la peur du matérialisme leur fera appuyer un système fictif qui ne peut conduire qu’à une impasse … Ou encore ici [1876 p1] … notre philosophie est dans l’erreur, en étouffant la science par des hypothèses fausses, sous prétexte qu’elle conduirait au matérialisme. Mais alors, en dépit de la précarité de sa théorie, comment se fait-il que son livre de 1865 ait pu avoir un tel retentissement jusqu’à l’Exposition Universelle de 1867 ? - Trémaux avait Dury 14 pour protecteur. Car entre 1863 et 1869 ce brillant historien, ministre de l’Instruction Publique - conseil rédactionnel de Napoléon III (pour son Histoire de Jules César) - lui a accordé de nombreuses faveurs, dont la Légion d’Honneur 15 et l’importante subvention d’édition pour ses Voyages en Orient ; que tous les livres scolaires référencèrent jusqu’en fin du 19ème siècle. Qui plus est, à propos du plus grand mystère de la Nature [l’Origine], Trémaux cite [1865 p130] de l’Histoire du sol français écrite par Duruy [Cf. infra, réf. bibliogr. / Duruy 1865 p53], ce fameux adjuramento employé pour toute chose inexplicable : Le secret que Dieu s’est réservé ! - Et en 1869, Trémaux s’en félicite encore dans ce passage [Introduction 1869 pIV] : De son côté, le ministre de l’instruction publique, malgré les réclamations, favorise l’exposition de notre première brochure, il se montre satisfait de nos premières livraisons, ouvre une chaire d’astronomie à la Sorbonne, dont le professeur … déclare … que la découverte de Trémaux, qu’il exposera, couronnera cette science … - Ainsi, l’on comprend fort bien pourquoi, si introduit dans l’antichambre du gouvernement impérial, politiquement soutenu et populaire, Trémaux persistera sans subir la censure. Et, sans inquiétude, il a pu signer un brûlot contre le "fixisme" quasi-officiel d’un docteur Flourens dépassé et mourant. - Agissant ainsi, tactiquement il fut d’abord crédible en étant soutenu par le camp des évolutionnistes. Hélas, l’ouvrage de 1865 n’est que le début du sottisier qu’il défendra ardemment jusqu’à sa mort en 1895. Au lieu de développer ses idées sur l’Evolution, Trémaux se dispersera de plus en plus hors sujet ; démontrant ainsi le débordement de son niveau d’incompétence. Suivant une ambition démesurée, il multipliera en pure perte les articles enflammés dans la presse. - En 1869 [2ème éd.], il a publié Un principe Universel de la vie et du mouvement … extravagant, qui était censé compléter sa 1ère édition. Or quel est le rapport avec l’Origine de l’Homme, à part les errata relatifs aux deux premières parties ? - Mystère ! - Quel est le rapport avec ses voyages en Orient ? - Aucun ! L’énoncé est délirant : Notre loi fondamentale est que la chaleur sensible ou latente s’attire en raison de ses différences et relativement se repousse par ses similitudes.

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Schémas à l’appui, il y aborde l’astronomie en décrivant les planètes tels des ballons flottant autour du Soleil. Le plus étonnant est qu’il nie la rotation de la Lune sur elle-même. Quant à l’attraction universelle découverte au 17ème siècle - selon Trémaux [assurément, quelle évidence] ça n’était qu’une répulsion ! Ainsi, rendez-vous compte, rendez-vous compte quel incroyable culot : avec sa vieille loi sur la gravitation (1684), « Our Dear Sir Newton was in a mess at WA » ; en français : « Notre pauvre Isaac reposait dans les choux à Westminster Abbey » ! - Il n’empêche, malgré le changement politique [1870], le 15 mars 1875 « ce cher Pierre » présente encore à l’AdS sa Découverte de l’expression générale de la force vive.16 C’est à se demander si, à y tenir de telles bouffonneries, il ne faisait pas office d’échappatoire divertissante à un cercle de doctes auditeurs agonisants. Pour montrer cette théâtralité, après notre exposé nous referons l’expérience de physique [Cf. infra §4] confondant l’un de ses plus hilarants sophismes sur la rotation terrestre et sur la circulation sanguine ; du « Trémaux pur jus ! » - Au public, il commentait les actualités et, par exemple, calomniait Paul Bert en soutenant [1876 p12] qu’il était responsable de l’hypoxie mortelle dont furent victimes les aéronautes Sivel et Crocé-Spinelli 17. Bref, il y eut tant à écrire sur son comportement et ses affirmations péremptoires qu’aucun auteur ne s’est plus risqué à le contredire. - En 1876 [3ème éd.], de plus en plus frustré par l’indifférence qu’on lui oppose, il s’estimera incompris des savants, en s’autoproclamant défenseur d’une "vraie science"… Il se dit aussi persécuté que Galilée [1876 pV « E pur si muove !!! »]. - En 1878 [4ème éd.], il mélange tout et conclut en apothéose ridicule par sa lettre de remerciements à l’Académie Moscovite. Courtisan, il exprime aux Tsaristes son opinion antirépublicaine. NB. Ce lien moscovite n’est à dire vrai qu’en relation avec sa nièce Léonie Prétet qui a promu en Russie nos Arts et Belles Lettres. L’acte de son mariage en 1883 à Paris avec Christian Denis, professeur, confirme sa domiciliation à Moscou. - En 20 ans, avec l’aplomb d’une égocentricité hyperactive, Trémaux aura commenté par de vagues interprétations tout avancée scientifique. Il a un tel débit d’exagération, qu’à la SGF ses collègues ébaubis éviteront de le contrarier ; allant jusqu’à le traiter de "gentil fou". Et le plus comique est que notre "sans-gêne" nous le rapporte : … voilà quelques-uns des encouragements que nous avons reçus d’hommes capables : A la seule lecture du titre "l’auteur est fou" dit l’abbé M*** 18, 1ère livraison "l’ouvrage est sérieux pourtant." Dans sa tirade titrée Cause expérimentale de la rotation des astres, il raconte son petit scandale protestataire lorsque la police lui intima l’ordre de décrocher un tableau farfelu à l’Exposition Universelle de 1867. Il dénonce la diabolisation dont il serait victime. - Ainsi, le 21 avril 1876, [1876 p48] après avoir été chassé de la tribune en Sorbonne, au-dehors il harangue la foule à la manière d’un prédicateur ; lui distribue des exemplaires de son opuscule intitulé : Les découvertes de la science devant le cercle vicieux et secret de l’organisation scientifique. Rapporteur effronté, il se gausse qu’on lui dise à l’AdS : vous nous avez donné du fil à retordre ! - Ah, d’enthousiasme je vous le crie : « si notre Cher Pierre avait qualifié son ouvrage de roman, quel bel humoriste on aurait aujourd’hui au panthéon des artistes. » - Ce soi-disant savant persécuté a mis à profit tout ce qui a pu servir son paraître. Il prit toujours appui sur l’actualité du moment pour exploiter, du plus banal événement, l’imaginaire lien causal qui arriverait à point pour conforter sa théorie. Systématiquement à contre-pied, il a développé tout argutie lui permettant de rebondir dans ce que j’imagine être :

« L’à-propos de la béquille ! »

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3 - Mais au fait, en 1865, de Darwin à Trémaux … Quoi de neuf ? En raisonnant par l’absurde, admettons que Trémaux ait eu un regard novateur sur l’Evolution. Quand il propose l’influence du sol comme facteur déterminant la variation des espèces - bien que Duruy ait décrit le sol français avant 1865 - s’est-on interrogé sur la vraie source d’inspiration ? On ne saurait croire qu’elle ait pu germer dans son esprit lors du voyage en Nubie ; auquel cas, il en aurait parlé dès 1848. Or 17 ans plus tard, l’abandon de l’Atlas coïncide avec l’examen en français du livre de Darwin. C’est probablement sa lecture qui aura suscité chez Trémaux un attrait complémentaire à l’Egyptologie. NB. La thèse de Darwin faisait déjà débat à la SGF et dans l’Opinion, quand Flourens a publié son Examen critique. - Si l’on est attentif aux répliques de Trémaux à Flourens, on trouve page 272bis, un encart de couleur qui ne correspond à rien chez Flourens. L’image a l’apparence d’une cible pour fléchettes ou d’une chronologie dendritique de la coupe d’un tronc d’arbre. Une douzaine de couronnes concentriques de même largeur portent les noms d’ères géologiques ; des plages ombrées distinguent cinq époques. L’Indication explicite un rayonnement arborescent en forme de craquelures centrifuges qui ne divergent qu’au passage périmétrique de chaque cercle.

- Dans son texte [1865 p272-274] Trémaux précise que les espèces sont symbolisées par les branches, rameaux et bourgeons, etc. Il insiste, car cet arbre généalogique (sic)19 pourrait être une représentation consensuelle entre les différentes thèses sur l’Origine. Il conclut avec lyrisme : Au fond, que fallait-il pour que ces grands hommes … puissent s’entendre ? Il leur eût suffi de s’expliquer au coin du feu, sur l’équivoque de quelques expressions … M. Flourens a aussi son mérite, mais c’est ailleurs … - À trop schématiser ces ramifications encerclées, Trémaux en devient-il simpliste ? Car d’un point de vue scientifique il n’offre que cette légende sous l’image : Les espèces des différents embranchements du règne animal, partis d’une même origine (la cellule primordiale ou utricule) se subdivisent d’âge en âge : une partie des espèces s’éteint à chaque âge, les autres continuent à se développer et à se diviser en divergeant de plus en plus par leurs caractères. NB. Selon la chanson, Jacques de La Palice n’eut pas mieux dit ! - Le sophisme de Trémaux s’observe d’abord dans l’image : Elle trahit une influence tardive de la "vieille école des Cuvier-Flourens". Car elle représente davantage la théorie dite du Catastrophisme, qui voulait grosso modo que la variation d’espèces ne se produise qu’à de brusques changements géologiques. Si tant est que de telles étapes puissent se matérialiser par une succession régulière de « portes du temps » et non par des durées conventionnelles de variations géomorphologiques ! On ne peut qu’y voir un sophisme puisque l’argument est réducteur des évolutions lentes, durant des périodes immensément longues pouvant être accompagnées d’évènements ponctuels, par définition très courts. NB. La caricature de ce faux raisonnement imagerait que l’on change d’ère géologique comme on change de jour au calendrier ! Les fondements du Catastrophisme s’opposent par principe à ceux de l’Evolution. Trémaux est bien

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fondamentalement dans l’erreur. Ce n’est donc pas qu’une équivoque de quelques expressions ; selon ses dires. - D’où provient l’interprétation de Trémaux ? - Plus attentif à son adunamento, en titre le mot TABLEAU m’a paru impropre pour un schéma ne comportant ni ligne ni colonne. Cela m’a donné l’idée d’aller voir chez Darwin s’il existait une analogie. Le rapprochement est subtil, car Darwin présente bien en tableau muet ce que l’on nomme aujourd’hui un arbre phylogénétique simplifié. À l’édition de 1862 [chapitre IV-§XI-p160fr] on lit : La figure ci-contre nous aidera à comprendre ce problème un peu difficile. Pour Darwin, il s’agit d’illustrer quels peuvent être les résultats des avantages provenant de la divergence des caractères, combinés avec la loi d’élection naturelle. L’encart est un dépliant, en triple format à l’italienne, inséré page 160bis

fr :

- Suivant les abscisses du plan orthonormé, les lettres de A à L, placées à distances inégales, figurent les souches des espèces d’une contrée quelconque. La graduation de I à XIV en ordonnées a pour unité de temps le millier de générations 20. La progression arborescente de bas en haut représente des parentés successives de postérité variable ou non, avec des extinctions. Les différents embranchements sont repérés par des lettres minuscules indexées en exposant du rang d’étape temps théorique. - Darwin explique son principe figuratif jusqu’en page 169fr. À cette page, on découvre enfin son indication qui a été suivie par Trémaux : Dans la figure, nous avons considéré jusqu’ici chaque ligne horizontale comme représentant mille générations ; mais chaque intervalle peut également en représenter un million ou même cent millions. Ces intervalles peuvent même encore figurer une section des divers terrains fossilifères qui forment la croûte du globe. Quand nous arriverons à notre chapitre sur la géologie, nous aurons, du reste, à revenir sur ce sujet. - Mais alors que Darwin a modélisé des marqueurs à géométrie variable, schématisant l’évolution de toute espèce sur l’hypothétique nuit des temps ; Trémaux réduit matériellement ce modèle théorique sur un graphique radioconcentrique univoque. (Voir figure page suivante) Ainsi, il se trompe dans les ordres de grandeur en calquant la gradation régulière - figurative de générations fictives - sur nos conventionnelles ères géologiques de durées immenses, approximatives et inégales. Notre Trémaux "attrape-tout" rassemble ainsi des idées qu’il a lues dans les livres et les revues de l’époque en nous faisant la "synthèse des navets et des feuilles de choux" !

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- En toute logique il en déduira (en écho à l’Histoire du sol de Duruy) que plus le substrat géologique est récent, meilleur sera le sol ; et une multitude de générations en aura tiré maints avantages pour se perfectionner en êtres "dominants". Mais il va beaucoup trop loin, en affirmant sottement - dixit Trémaux, parlant du crétinisme [1878 p60] - que nos Morvandiaux installés sur le granit hercynien seraient moins intelligents que nos Bressans vivant sur des sédiments quaternaires !!! NB. Pour nos bonnes vieilles Bibracte et Augustodunum, ce faux raisonnement demeure à jamais "énorme" de stupidité. Il n’empêche que d’aucuns ampoulés d’Internet y voient encore un trait de génie précurseur de la théorie de l’Equilibre ponctué selon Gould et Eldredge 21. Prudemment, on n’essaiera pas de les convaincre que leur crétinisme décrit dans les "salades" de Trémaux n’appartiendrait qu’à une espèce de laitue en voie d’extinction … - Néanmoins, parmi de tels errements discriminatoires, Trémaux a présenté en 1865 des choses exactes. Par exemple lorsqu’il a parlé des barrières naturelles isolant certaines espèces de leurs semblables. La séparation géographique de très longue durée va conduire à des évolutions différentes … Certes, mais c’est précisément l’observation par Darwin des variétés de pinsons aux îles du Pacifique ! Qu’importe le choix du vocabulaire pour définir la même idée ; qu’on nous parle aujourd’hui de la spéciation allopatrique ; ou qu’en 1882 il s’agisse de ségrégation chez Moritz Wagner ; l’isolement observé dès 1833 est primordial. Ça ne change rien au processus causal découvert et compris par Darwin aux îles Galápagos et aux îles Malouines (Falkland). - Trémaux en reprenant de telles idées, en les commentant à l’envi, en dépassant l’Histoire du sol par Duruy, n’a rien inventé qui puisse être rattaché à ses voyages en Orient ou à des expériences qui lui soient propres … - Alors justement, de ses prétendues expériences scientifiques, parlons-en !

4 - Refaisons donc l’expérience qui va démasquer l’affabulateur En fin d’exposé, on démontrera le vrai fonctionnement du mystérieux radioscope utilisé par Trémaux. - S’agissant du radiomètre de Crookes ; parmi vous, d’aucuns dubitatifs connaissent déjà l’explication que je leur ai fournie lors d’une visite au CERN 22. [Voir la chronique incluse aux Annales 2012 p41] - Inventé en 1875 par William Crookes, Trémaux n’a pu l’évoquer qu’après. Pour comprendre la supercherie, l’on doit d’abord se reporter à son galimatias de 1876, puis à l’amplitude de 1878. - Bref, qu’a-t-il écrit en prétendant avoir expérimenter ce bidule ? - Florilège tiré du chapitre [1876 p209] Causes motrices du sang et de la vie ; Rotation du radioscope et des astres et résultats philosophiques - NB. Avec cet avertissement insensé : Les faussetés de la science centuplent nos études, les erreurs et les maux ! - 1ère bévue du cuistre [1876 p212] : l’ampoule est vide. - Faux ! Un gaz raréfié étant indispensable à la propulsion des ailettes du tourniquet ; il aurait dû s’épargner le sarcasme : Quant à ceux qui donnent la prime à l’action des gaz, il est permis d’en rire, puisqu’elle est sensiblement proportionnelle à leur… absence ! - 2ème sottise : les faces noires fuient alors que les brillantes se rapprochent - Archi-faux ! Le mouvement étant réversible, comme l’expérience nous le montrera … - Autres logorrhées [p213-214] (on saute sa litanie de 18 applications farfelues pour lire les 19 et 20) : Le côté de la Terre qui a été le plus échauffé les trois ou quatre heures du soir, est plus repoussé par le Soleil … Le côté qui a été refroidi pendant la nuit s’en approche vers le matin, ET LA TERRE TOURNE ! - Sidérant de non-sens - je vous l’accorde - mais attendez le meilleur est à venir sur la cause motrice du sang expliquée à l’édition suivante [1878 p133 §5] … Lorsque nous avons fait connaître cette cause dans nos premières éditions, le radiomètre n’existait pas encore pour vérifier ses résultats d’une manière palpable. Aujourd’hui nous avons fait appliquer les deux couleurs, rouge vif du sang artériel et violacée du sang veineux, sur les faces opposées des ailettes du radiomètre. … L’expérience est des plus démonstratives …

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- Consternant ! Affligeant ! - La santé mentale de notre séditieux simplet était-elle désespérée ? NB. Grâce à l’influence trop brève de son fils Charles 23, la supercherie ne figure pas dans l’édition de 1898. Plusieurs sophismes y ont été remaniés, bien qu’il subsiste quelques "scories" de rancœur ; et en astronomie l’influence de Flammarion est manifestement plus significative.

5 - Avant de conclure ; examen d’un piètre manuscrit charcycois Ayant repéré aux archives [Cr AdS 2.12.1867] sa brève mention d’une découverte paléontologique faite à Chagny, je me suis intéressé aux contributions régionales. Notez bien qu’en ce temps-là, on constatait l’abondance des sites archéologiques en Bourgogne. Or, de Tournus ou de Charcey, selon l’adage nul n’est prophète en son pays, Trémaux ne se fit l’écho d’aucune trouvaille locale, ni d’aucun érudit contemporain. - Par exemple : alors qu’il côtoyait de Quatrefages à Paris, n’avait-il rien à lui communiquer des travaux de Testot-Ferry 24 et de Arcelin 25 à Solutré ? Rien sur Autun et Bibracte avec Bulliot 26 à la Société Eduenne ? À une heure de marche de chez lui ; rien sur nos oppidums de Chassey et Château-Beau avec Loydreau 27 et Flouest 28 ? À 15 Km par la route royale ; rien de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Chalon avec Léopold Niepce et l’égyptologue Chabas 29 ? Dites encore, si proche au Sud de Tournus … Rien de l’Académie de Mâcon ? - En 1864, tandis que d’aucuns prônaient faussement une localisation d’Alésia à Aluze 30, rien sur les fouilles impériales d’Alise-Sainte-Reine desservie par ce train qu’il prit si souvent entre Paris et Chalon ? - Omnubilé par sa théorie relative aux sols et son prétendu Principe Universel, il ne se serait jamais intéressé aux artefacts Acheuléens de Boucher de Perthes 31, ni à tant d’autres avancées (parfois erronées) chez Gabriel de Mortillet 32. En vain j’ai interrogé la plupart de nos sources locales. C’est sa veuve qui, en 1897, fit don de son atlas et des livres à la bibliothèque de Tournus. - Alors qu’il fut si prolixe sur tant de sujets, sur notre archéologie locale je n’ai trouvé qu’un petit papier offert à ma grand mère vers 1890 : il lui a traduit l’épitaphe gallo-romaine de l’église à Charcey. S’agissant du réemploi d’un fragment de sarcophage, on peut lire SCIADEDIC. Mais Trémaux n’a pas songé au segment de SUB ASCIA DEDICAVIT 33 dont sa nièce Léonie Prétet-Denis a publié le sens exact [1905, p.15-16]. Lui n’y a vu qu’un ridicule acronyme latin au sens obsolète pour cet édifice du 15ème siècle. Ce qui montre bien les savantes approximations dont il fut l’auteur durant ses trente dernières années de vie.

- Quant aux affabulations sur Charcey [misères et procès] de la préface assurément autobiographique de 1878, elles sont toutes effacées à l’édition posthume de 1898. NB. Cette réimpression serait l’initiative de l’obscur flagorneur Edouard Ledeuil 34 ; un temps libraire-éditeur lige de Trémaux. L’impécuniosité chronique de ce coureur de dots l’aurait-il poussé à quêter quelques subsides supplémentaires auprès de la veuve fortunée ? Probablement oui hélas, car Trémaux aveuglé par l’orgueil n’avait-il jamais su trouver autre admiration feinte qu’auprès d’insatiables flagorneurs voraces, comme ce complice Ledeuil aussi mystificateur que lui ?

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6 - Que conclure dès lors ? Bien que détenteur de papiers autographes inédits, je ne saurais prétendre avoir étudié scientifiquement l’œuvre de Pierre Trémaux de manière exhaustive. Je n’ai fait qu’effleurer un pan d’Histoire de France en recoupant, sans concession, son passionnant témoignage avec le contexte du Second Empire. - Les écrits de Trémaux ne doivent pas être pris au pied de la lettre comme l’ont démontré bien d’autres plumes expertes depuis 150 ans. Par son indéniable culture livresque et un don pour le dessin, dans l’Histoire des Sciences il fut davantage un commentateur qu’un expérimentateur. À son insu, les politiques racistes de l’expansion coloniale ont su tirer parti de son "grain de folie" divertissant et provocateur. Par son avidité effrénée à vouloir se draper de la gloire d’un génie, il leur aura davantage joué La Mouche du Coche 35. - À présent, si l’on veut bien honorer sa mémoire avec mansuétude, il faut s’en tenir à son merveilleux Atlas et à ses deux récits de voyageur au Moyen-Orient. Il convient d’adopter pour ses autres livres la grille de lecture des bonnes gens qui l’ont côtoyé. Pour Henri de Parville (ou pour les gens de Charcey) c’était "un beau phraseur", c’est-à-dire un illustrateur talentueux, un reporter exalté ; qu’en dirait-on aujourd’hui ? « Un bon comédien » malgré lui ! Si l’on veut bien prendre ses excentricités au second degré, n’est-il pas ce voyageur de science-fiction d’un Jules Verne ou, plus près de nous, ce Tintin d’Hergé 36 dans Objectif Lune ? L’écriture de Trémaux, si déroutante pour ses lecteurs, est zeugmatique 37. Sautant du coq à l’âne, on ne peut que sourire de sa théâtralité ; lui prêter l’étoffe d’un chercheur scientifique serait une imposture. - Ainsi, sur cet authentique précurseur du reportage photographique, je terminerai par cette plaisanterie parodiant son style si fleuri … Pour constater d’évidence que : « Jour après jour, l’Homme vieillissant deviendra de plus en plus inactif jusqu’à la tombe » - Chez Trémaux on aurait pu lire ceci :

À trop s’exposer au feu du zénith, l’espèce humaine a toujours eu tendance

à en faire de moins en moins ; la forme des pyramides le prouve !

- Enfin, à l’adresse d’obtus internautes laudateurs de Trémaux contre Darwin, au fabuliste Phèdre 38 j’emprunterai cette mise en garde ; en remplaçant "Rome" par "Internet" :

On trouve sur Internet une espèce de gens empressés, qui s’agitent et se démènent, sans affaires toujours affairés, quand il n’y a rien à faire, qui s’essoufflent sans résultat ;

qui, en faisant beaucoup, ne font rien. Ils sont aussi incommodes à eux-mêmes, qu’insupportables à nous autres :

Leurs automates concentrés ne remplaceront jamais … Le ketchup ou la tomatine fraîche !

Notes

- Référence de pages : leurs N° indicés "fr" ou "en" renvoient à l’édition française ou anglaise. Abréviations : AdS (académie des sciences) - AcF (académie française) - SGF (société de géographie). Errata de 1ère partie in Annales 2010, lire : p276 > le long du Nil

Bleu ; p288 > Edouard Ledeuil (1838-1905). 1 - Voir en 1ère partie le passage sur l’Homo Caudatus in Annales 2010 p279

2 - "soil" en anglais, prononcé "soual" en vieux français s’employait pour le raz du suel - ou seuil - franchit sous nos pieds (du latin solea = plante du pied) 3 - Marie-Jean-Pierre Flourens (1794-1867) Médecin et biologiste, successeur de Cuvier au Collège de France. AdS-1828. AcF-1840. Pair de France-1846 4 - Clémence Royer (1830-1902) Philosophe et scientifique, figure du féminisme et de la libre pensée, fut par ses idées évolutionnistes un précurseur en France des théories de l’eugénisme, du racisme et du darwinisme 5 - Georges Cuvier (1769-1832) Promoteur de l’anatomie comparée et professeur au Collège de France-1800, directeur du Jardin des Plantes. Très influent, il représentait en France la pensée dominante en accord avec les préjugés racistes de l’époque. AdS-1796. AcF-1818 (le 1er avril 1830, c’est lui qui répondit au discours de réception de Lamartine). Pair de France-1831 6 - AVC ischémique = accident vasculaire cérébral per thrombose à l’origine de graves séquelles hémiplégiques telle l’aphasie. Flourens avait perdu l’usage de la parole 7 - Henri de Parville alias François Henri Peudefer (1838-1909) Chroniqueur scientifique ; rédacteur scientifique au Journal Officiel, rédacteur en chef de La Nature. Il a publié de très nombreux articles dans La Science illustrée, la Revue scientifique, le Journal des débats et les Annales politiques et littéraires 8 - [p410] traduction de l’abréviation australienne [pp409f] (ou pages 409 forward) donc en français [page 409 et suivantes] 9 - Stephen Gould (1941-2002) Paléontologue de l’Université de Havard ; avec Nils Eldredge en 1972, il a formulé la théorie des équilibres ponctués, selon laquelle les changements évolutifs se produisent plutôt rapidement durant des périodes relativement brèves de stress environnemental, séparées par des périodes plus longues de stabilité des espèces 10 - Réf. SGF bull. 1855, 4e sér., 9 (49-54), p139-148 11 - Karl Girardet (1813-1871) Illustrateur suisse, peintre paysagiste romantique dit de l’Ecole de 1830. Après un séjour de six mois en Egypte en 1844, il illustra l’Histoire du Consulat et l’Empire de Thiers. Artiste favori du roi Louis-Philippe, on lui doit le célèbre tableau de La réception du musée indien de George Catlin représentant la danse des Indiens Hovas le 21 avril 1845 aux Tuileries (1846, musée de Versailles) 12 - Antoine d’Abbadie d’Arrast (1810-1897) + son frère Arnauld (1815-1893) - explorateur et géodésien ayant étudié le magnétisme terrestre et les éclipses solaires. Maire d’Hendaye (1871-1875) il a beaucoup œuvré pour la culture basque. Sa demeure néogothique

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Annales de l’Académie de Mâcon - Supplément au tome 6, travaux 2012. Jean Pelletier-Thibert, L’errance de Pierre Trémaux au 19e siècle.

dessinée par Viollet-le-duc fut dotée d’un observatoire équipé d’une lunette méridienne. On lui doit maintes déterminations géodésiques. AdS-1867 13 - Thèse éditée en 1980 [Cf. réf. bibliogr. 1ère partie / Naccache 1980 p98-104] et du même auteur Cf. réf. infra : Marx, Engels et le Singe [p42-47 & p101-103] 14 - Victor Dury (1811-1894) Historien, sollicité par Napoléon III pour l’aider dans sa rédaction de l’Histoire de Jules César. Ministre de l’instruction publique (1863-1869) fondateur de l’Ecole pratique des hautes études afin de développer la recherche et former des savants. Conseil de Jules Ferry en 1880, il est à l’origine de la loi du 28 juillet 1882. AcF-1884 15 - Légion d’Honneur accordée à Pierre Trémaux le 12 août 1864 (réf. AN- LH/2626/63) 16 - La force vive. De nos jours, cette expression serait remplacée par l’énergie 17 - Paul Bert (1833-1886) Physiologiste, ministre de l’Instruction publique (1881-1882) il contribua au paradigme racial républicain. AdS-1882. À propos de l’accident du 15 avril 1875, sa lettre précisant la provision correcte d’oxygène à emporter pour trois personnes n’arriva que le lendemain ; les aéronautes Sivel et Crocé-Spinelli périrent en altitude ; Tissandier blessé survivra au retour du ballon

18 L’abbé M*** probablement Jean-Hippolyte Michon (1806-1881) Botaniste, historien et archéologue, ses livres savants et articles lui valurent l’interdiction de prêtrise, car il était aussi un ardent défenseur de positions gallicanes. Des dizaines de titres publiés entre 1864 et 1872 sans auteur peuvent lui être attribué conjointement avec l’abbé Xavier Mouls (1822-1878) fondateur de la ville d’Arcachon. Le premier précis de graphologie serait l’œuvre majeure de l’abbé Michon 19 - L’arbre généalogique (montrant qui descend de qui) est impropre ici puisqu’en matière d’évolution, on parle d’arbre phylogénétique ou évolutionnaire (montrant qui ressemble à qui). C’est une confusion constante chez Trémaux. NB. En 1837, Darwin a esquissé un arbre évolutionnaire dans son First Notebook on transmutation of Species 20 - Le millier de générations : unité théorique de temps. NB. Qui est variable selon l’espèce (ex. ~25 000 ans chez l’Homme ou 1000 jours chez l’ Ephemeroptera) 21 - Niles Eldredge (1943- ) Paléontologue de l’Université de Columbia. Il est le conservateur qui en 2005 a promu l’exposition itinérante célébrant (en 2009 à Londres) le 200ème anniversaire de la naissance de Darwin

22 - Excursion du 7/9/2003 Cf. Au CERN : la forge de Titan [annales 2004 p21-22] 23 - Charles Trémaux (1859-1882), polytechnicien (X-1876) Ingénieur du Télégraphe. Auteur de l’Algorithme de Trémaux, publié par Éd. Lucas. Récréations mathématiques, Vol. I. chez Gauthier-Villars & Fils impr. à Paris, 1882. (NB. À suivre dans La Saga Algérienne des frères Trémaux) 24 - Henry Testot-Ferry (1826-1869) Géologue archéologue, maire de Bussières (1860-1869) ; inventeur du site de Solutré, il conclura en 1868 à l’existence d’une station de chasse préhistorique [voir in Annales 1868-1869] 25 - Adrien Arcelin (1838-1904) Archiviste paléographe, géologue et archéologue, inventeur (1866) avec Testot-Ferry du site éponyme du Solutréen. Son roman "préhistorique" (1872) publié sous le pseudonyme Adrien Cranile lança la légende des chevaux précipités du haut de la Roche de Solutré [voir in Annales 1868 à 1902] 26 - Jacques Gabriel Bulliot (1817-1902) Négociant en vins, figure éminente de la Société éduenne d'Autun. Découvreur du site de Bibracte (1851) au Mont Beuvray qu’il fouilla entre 1867 et 1895 ; travaux repris ensuite par son neveu Joseph Déchelette (1863-1914) 27 - Guy-Edouard Loydreau (1820-1905) Médecin, maire de Chagny (1860-1878), découvreur du site de Chassey-le-Camp. Sa collection d’artefacts chasséens se trouve au musée d’Autun 28 - Edouard Flouest (1829-1891) Juriste, ancien procureur général à Chambéry, Nancy et Orléans. Il publia plusieurs notices archéologiques dont celle de Chassey (Cf. réf. infra,1869) 29 - François Chabas (1817-1882) Autodidacte, marchand de vins, devenu un brillant égyptologue en ayant appris l’ancien égyptien ; il déchiffra les papyrus et publia une cinquantaine d’ouvrages scientifiques. Un square de Chalon-sur-Saône porte son nom 30 - Aluze (contiguë à Charcey) sa carte postale fut libellée Aluze (Alésia) et sa notice titrée Le siège d’Aluze par Jules César (Cf. réf. infra) 31 - Jacques Boucher de Perthes (1788-1868) [voir la communication de J. Combier in Annales 2005 p81-92] 32 - Gabriel de Mortillet (1821-1898) Archéologue, maire de St-Germain-en-Laye (1882-1888) et député (1885-1889). Sa principale contribution (1872) est la classification d’époques préhistoriques à partir de sites éponymes (tel l’Acheuléen pour St-Acheul, le Moustérien pour l’abri du Moustier, le Solutréen pour Solutré, etc). Mais en croyant à un progrès linéaire des artefacts, il se trompa en plaçant l’Aurignacien telle une transition entre le Solutréen et le Magdalénien. Matérialiste convaincu, il considéra que l’art préhistorique était sans lien avec la spiritualité et il se refusa à reconnaître l’art pariétal et la pratique de la sépulture chez l’homme paléolithique 33 - SUB ASCIA DEDICAVIT épitaphe traduisible en "dédicacée sous l’ascia" (l’herminette des bateliers charpentiers et tonneliers) NB. Eugénie Raville-Thibert avait à peine 7 ans d’âge, quand Trémaux lui a confié par écrit ce prétendu "secret" ! 34 - Edouard Ledeuil (1838-1905) Il y aurait une biographie à écrire sur ce soi-disant colonel, dandy pamphlétaire dont j’ai pu découvrir les péripéties d’existence en marge de l’étude sur Trémaux. C’est affligeant de trouver sur Internet un écho laudateur sur ce pitoyable soldat perdu de 1869, boutefeu aux Francs-tireurs indisciplinés du comte de Lipowski responsables du massacre de civils en 1870. 35 - Le Coche et la Mouche fable du livre VII (écrite en 1663 par Jean de la Fontaine à Bellac en s’inspirant du texte de Phèdre - Cf. infra) 36 - Hergé alias Georges Prosper Rémi (1907-1983) Illustrateur de journaux. Auteur de bandes dessinées d’anticipation (série des Tintin) tel On a marché sur la Lune (Éd. Casterman, 1954) 37 - Zeugme : procédé rhétorique qui consiste à coordonner des éléments qui ne sont pas sur le même plan syntaxique 38 - Phèdre (-16/50) Citation originale : in Livre II, Fable V, Tibère à un esclave du palais.

Est ardelionum quaedam Romae natio, Trepide concursans, occupata in otio,

Gratis anhelans, multa agendo nihil agens, Sibi molesta at aliis odiosissima.

Bibliographie complète des deux conférences

1ère partie [Cf. Annales 2010] Archives de l’État Civil et du Recensement Général de la population aux différents lieux cités (en régions, départements et communes) Archives communales de Charrecey : Atlas des corps de rues (1867) et Cadastre de 1829 Comptes-rendus de la Société de Géographie (SGF) à Paris de 1850 à 1897. - Bulletins consultables en bibliothèque numérique « Gallica-BNF » @ http://gallica.bnf.fr:80/ark:/12148/cb34424377d/date Fonds de l’Académie François Bourdon (archives Schneider) au Creusot Archives du Courrier - Journal de Saône & Loire rue des Tonneliers à Chalon-sur-Saône Archives familiales, éléments autographes et bibliothèque privée de l’auteur ; dont les autoéditions limitées de Trémaux :

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Annales de l’Académie de Mâcon - Supplément au tome 6, travaux 2012. Jean Pelletier-Thibert, L’errance de Pierre Trémaux au 19e siècle.

Voyage en Éthiopie, au Soudan Oriental et dans la Nigritie, tome 1 : Égypte et Éthiopie (par P. Trémaux) Éd. Hachette à Paris, 1862. Voyage en Éthiopie, au Soudan Oriental et dans la Nigritie, tome 2 : Le Soudan (par P. Trémaux) Éd. Hachette à Paris, 1862. Origine et Transformations de l’Homme et des autres êtres … (par P. Trémaux) 1ère partie Éd. Hachette & Cie à Paris, 1865 Le Tour du Monde ; vol. XIV n° 349 à 351. Voyage au Soudan Oriental (par P. Trémaux, dessins de K. Girardet) Éd. Hachette, 1866 Principe universel de la vie du mouvement et de l’état de la matière … (par Pierre Trémaux) Éd. Hachette, 1869 Principe universel du mouvement et des actions de la matière … (par P. Trémaux) 2ème Éd. Chez l’auteur à Paris, 1874 (NB. sa 1ère Éd. y est signalée : commencée par livraisons) Principe universel de la vie du mouvement et des actions de la matière … (par Pierre Trémaux) Éd. Sagnier, 1876 Origine des espèces et de l’Homme … et Principe Universel du Mouvement … (par P. Trémaux) 4ème Éd. Ledeuil à Bâle, 1878 Principe Universel du Mouvement et de la Vie (par †P. Trémaux) 5ème Éd. A. Quenet à Meudon, 1898 Charrecey en Chalonnais (par Mme Christian Denis) 1906 - Rééd. de l’association des Amis du Vieux Charcey, 1989 Le Creusot - cit. Trémaux in tome II p189 (par H. Chazelle & JB. Jannot) Imp. Chazelle à Dole, 1959 De la traite et de l’esclavage des noirs (par Abbé Grégoire 1815, & Aimé Césaire) Éd. Arléa, 2005 - Diff. Seuil - ISBN : 2-86959-713-4 Marx critique de Darwin - cit. Trémaux pp98-104 (par Bernard Naccache) 1980 - CNRS - Éd. VRIN Paris L’art d’avoir toujours raison (par Arthur Schopenhauer, 1864) Traduit de l’allemand par Dominique Miermont - Éd. Mille et une nuits, 1983, N° 191. ISBN 978-2-84205-301-7 L’Égypte et ses premiers photographes. Étude des différentes techniques et du matériel utilisés de 1839 à 1869. Mémoire de DEA en Histoire des techniques - École des hautes études en sciences sociales - Nicolas LE GUERN septembre 2001 Homo caudatus. Les hommes à queue d’Afrique Centrale : un avatar de l’imaginaire occidental (par Jean Dominique Penel) Éd. Société d’études linguistiques et anthropologiques de France, 1982 - ISBN 2-85297-108-9 Architectes et architectures de l’Égypte moderne (1830-1950) : genèse et essor d’une expertise locale (par Mercedes Volait) Éd. Maisonneuve et Larose, 2005 - ISBN 2-7068-1890-5 Dictionnaire des Orientalistes (coll.) Éd. Karthala, 2008 - ISBN : 978-2-8458-6802-1 Darwin, l’homme qui osa (par Catherine Bousquet) Éd. Belin, 2009 - ISBN : 978-2-7011-5119-9 Histoire de l’histoire des sciences. Historiographie de l’évolutionnisme dans le monde francophone (par Cédric Grimoult) - Lib. Droz Genève, 2003 - ISBN 2-600-00828-4 2ème partie [Cf. Annales 2012] Atlas classique Vidal-Lablache ; Histoire et Géographie. Éd. A. Colin et Cie à Paris, 1897 L’Astronomie Populaire (par Camille Flammarion) 1ère Éd. C. Marpon & E. Flammarion à Paris, 1880 + Éd. 1908 & 1911 On the Origin of Species … (by Ch. Darwin) 1st Ed. J. Murray - London, 1859 On the Origin of Species … (by Ch. Darwin) 4th Ed. J. Murray - London, 1866 De l’Origine des Espèces … (par Ch. Darwin) - Trad. fr. (par Clémence Royer) 1ère Éd. Guillaumin & Cie à Paris, 1862 De l’Origine des Espèces … (par Ch. Darwin) - Trad. fr. (par Cl. Royer) 2ème Éd. Guillaumin & Masson à Paris, 1866 De l’Origine des Espèces … (par Ch. Darwin) - Trad. fr. (par Cl. Royer) 3ème Éd. V. Masson & Fils à Paris, 1870 Lettre de Ch. Darwin à M. le colonel Moulinié - September 23d 1872, from Down Beckenham, Kent - (in Éd. Reinwald, Paris, 1873) L’Origine des Espèces … (par Ch. Darwin) - Trad. fr. (par J.-J. Moulinié) Éd. C.Reinwald & Cie à Paris, 1873 La descendance de l’Homme et la sélection sexuelle (par Ch. Darwin) - Trad. Fr (par Ed. Barbier) Éd. C.Reinwald & Cie à Paris, 1891 Examen du livre de M. Darwin sur l’Origine des Espèces (par P. Flourens) Éd. Garnier Frères à Paris, 1864 Introduction générale de l’Histoire de France - Formation du sol … (par V. Duruy) Éd. Hachette & Cie à Paris, 1865 Un habitant de la planète Mars (par Henri de Parville) Éd. Hetzel à Paris, 1865 Trilogie Morale (3ème partie) (par A. Babin) Réflexions Scientifiques [cit. Trémaux pp129-133] Éd. L. Bonhoure à Paris, 1881 L’Enseignement Populaire (hebdomadaire illustré) La force Universelle par P. Trémaux N°80 p458 (publicité) [s.n.] à Paris, 1882 De la Formation des Espèces par la ségrégation (par Moritz Wagner) Éd. Octave Doin à Paris, 1882 Marx, Engels et le Singe (par B. Naccache) Éd. L’Harmattan à Paris, 2000 - ISBN 978-2-7384-9491-9 Darwin et le darwinisme (par P. Tort) Coll. Que sais-je ? Éd. P.U.F à Paris, 2005 - ISBN 978-2-13-057887-1 Regards voyageurs sur l’Egypte au 19ème siècle ou déchiffrement d’une passion (catalogue d’ouvrages et d’exposition, coll. / dir. Hélène Joannelle) Bibl. Mun. Chalon-sur-Saône, 2005 Trémaux sur les Espèces : une théorie de la spéciation allopatrique (et de l’équilibre ponctué) avant Wagner (par J.S. Wilkins & G.J. Nelson) - 2008, Universités d’Australie - Trad. Fr. (par J. Pelletier-Thibert) in Académie de Mâcon, France. Ressources linguistiques franco-anglaises : Harrap's Unabridged dictionary, 2006. Chambers Harrap Publishers Ltd, Edinburgh Defining Species, A Sourcebook from Antiquity to Today [P. Tremaux pp99f] (by John S. Wilkins) Ed. American University Studies, 2009 - ISBN 978-1-4331-0216-5 Guide critique de l’Evolution (coll. sous la dir. de G. Lecointre - CNRS) Éd. Belin à Paris, 2010 - ISBN 978-2-7011-4797-0 Annales de l’Académie de Mâcon [pp413-414] A propos des traductions en français des livres de Darwin (commentaire de Mmes Alibert et Masson) in éd. 2011 - 5ème série, tome 5 - ISSN 0980-6032 - De l’environnement bourguignon si familier à Trémaux, on pourra relire ces publications dont il s’est inspiré : Le Tour du Monde ; vol. XV n° 376 à 378. Le Creusot et les mines de Saône & Loire (par L. Simonin) Éd. Hachette à Paris, 1866 Notice archéologique sur le camp de Chassey (Saône & Loire) (par Edouard Flouest) Éd. Déjussieu à Chalon, 1869 Fouilles du camp de Chassey (par le Dr Loydreau) Éd. Déjussieu père & fils, 1878 Le siège d’Aluze par Jules César (par E. Bonneau, C.R. de M. Moissenet, junior) in rééd. Société archéologique de Tarn & Garonne à Montauban, 1909 Remerciements aux descendants « Trémaux-Renaudin ». Aux habitants de Charrecey : Mmes Defosse, Leclercq, Troubat, Robert et l’association « Les Amis du Vieux Charrecey ». À Tournus : Mmes Changea et Raymond, M. Bellicot et la bibliothèque municipale. Au Creusot : Pr Passaqui, l’Académie Bourdon et l’Écomusée. À Chalon-sur-Saône : musée Niepce et la bibliothèque municipale. À mes correspondants de l’Institut de France, la BNF, l’IGN-ENSG ; et à mes précieux aides en Turquie, Égypte, Tunisie, Algérie, aux USA et au Québec.