1/ le diagnostic territorial de la zone de vie sociale · 2016. 12. 23. · 1/ le diagnostic...

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  • 1/ Le diagnostic territorial de la zone de vie sociale

    A/ L'action de la Maison Pour Tous se poursuit dans un environnement urbain redéfini et de nouveaux enjeux sociétaux p. 7B/ La situation sociale des habitants du QPV Bernon : précaire mais « riche » p. 10C/ L'opération de renouvellement urbain se termine p. 19D/ Les nouveaux enjeux pour le quartier Bernon p. 26

    2/ Les principaux enseignements de l'activité 2013/2016 de la Maison Pour Tous

    A/ Repères clés 2013/2016 p. 40B/ La réorganisation du giron des centres sociaux et la transversalité des équipes p. 44C/ La fonction Accueil à la Maison Pour Tous p. 47D/ 2013/2016 : le pôle enfance p. 51E/ 2013/2016 : le pôle jeunesse p. 54F/ 2013/2016 : le pôle famille p. 56G/ 2013/2016 : les temps forts p. 66

    3/ L'évaluation partagée du contrat de projet 2013/16

    A/ La méthode p. 69B/ Les 6 axes p. 71C/ Un enjeu commun aux deux centres sociaux : une meilleure communication p. 73D/ Évaluation par rapport aux 2 missions circulaire CNAF 2012 p. 74E/ Évaluation par rapport aux 5 missions complémentaires circulaire CNAF 2012 p. 75

    Synthèse : les perspectives qui émergent à l'issue de l'évaluation du Projet 2013/16 p. 79

    4/ Les orientations et plans d'actions 2017/2020

    Optimiser la communication interne p. 81Mettre en place une communication externe plus efficiente p. 82Rester un acteur du territoire à l'écoute p. 84Appréhender le vieillissement de la population p. 87Contribuer à la création d'un réseau d'acteurs de l'enfance p. 89Partager le projet jeunesse avec les acteurs p. 90Contribuer à valoriser l'image du quartier p. 91Développer l'animation de milieu ouvert p. 92Favoriser l'accueil des familles à la Maison Pour Tous p. 93Renforcer l'éducation à la santé et à la citoyenneté de la jeunesse p. 94

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    1/ Le diagnostic territorial de la zone de vie sociale

  • Préambule : Epernay

    Épernay, sous-préfecture du département de la Marne, située à 25 km de Reims et 40 kmde Châlons-en-Champagne comptait 23 416 habitants en 2013 (24 609 habitants en 2008,précédente année de référence1). Troisième ville du département de la Marne, derrière Reims etChâlons-en-Champagne, elle s'inscrit dans la Communauté de Commune d'Épernay Pays deChampagne (CCEPC). Au 1er janvier 2017, elle fusionnera avec la Communauté de communesde la région de Vertus, formant ainsi une communauté d'agglomération.

    Le bassin d'Épernay est un territoire à dominante viticole et rurale. A l'échelle de la ville,l'identification au territoire est contrastée avec de fortes identités de quartiers sensibles (Bernonprincipalement, Beausoleil ayant été démoli dans le cadre d'une opération de renouvellementurbain) au sein d'un territoire marqué par l'image prestigieuse du monde du champagne. Le 4juillet 2015, le comité de l'UNESCO a voté à l'unanimité l'inscription des Coteaux, Maisons etCaves de Champagne à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Une population qui stagne et qui vieillit

    Après une croissance démographique rapide jusqu'au milieu des années 1970, unralentissement s'est opéré pour aboutir aux derniers recensements, à une perte de 4,5 % depopulation entre 2008 et 2013, particulièrement dans la tranche d'âges des étudiants et jeunesactifs (15-29 ans), mais les autres tranches d'âges sont concernées également, à l'exception desplus de 60 ans qui sont plus nombreux.

    Les ménages composés d'une seule personne représentent 40,4 % des ménages, lesfamilles 57,5 % (les autres ménages, colocataires ou autres 2 %). La part des hommes etfemmes vivant seuls est en nette augmentation (+ 3,2 points par rapport à 2008) ; notammentchez les 20-39 ans et les 55-64 ans. La part des couples sans enfant augmente également (+ 3points), ainsi que celle des familles avec plus de deux enfants.

    Le nombre de familles monoparentales reste stable : 1 187 familles sparnaciennes en 2013.

    Un taux de chômage en augmentation

    Entre 2008 et 2013, la zone d'Epernay a perdu des emplois mais le nombre d'actifs abaissé également. L'indicateur de concentration d'emploi se maintient donc à 152,3 pour 100actifs (148,3 en 2008). Les emplois dans l'agriculture, l'industrie, la construction, le commerce,les transports et les services divers ont baissé (- 692 emplois en cinq ans). Ils ont augmenté dansl'administration publique, l'enseignement, la santé et l'action sociale (+ 102 emplois en cinqans). Le domaine du commerce, des transports et services divers concentre toujours la part laplus importante des emplois, soit 40,6 %.

    La part des femmes à occuper un emploi à temps partiel diminue légèrement (- 2 points)mais est toujours de 29 %.

    1Insee 2007

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  • Au sens du recensement de la population (chômage de longue durée + chômageprovisoire), le taux de chômage global à Épernay était de 17,7 % en 2013, représentant 1 970personnes (+ 2,8 points par rapport à 2008, soit alors 1 666 personnes). Les femmes sont lesplus touchées avec un taux de chômage de 18,3 % contre 17,1 % pour les hommes, notammentles femmes âgés de 55 à 64 ans ; mais leur part parmi les chômeurs diminue légèrement (- 1point) : 50,2 %.

    35,2 % des 15-24 ans sont en emploi (avec 4 points d'écart entre les hommes et lesfemmes, à l'avantage des hommes). 75,7 % des 25-54 ans, avec le même écart entre les hommeset les femmes. 40 % des 55-64 ans (42,8 % des hommes actifs contre 37,6 % des femmesactives).

    Un nombre de logements vacants en diminution

    S'agissant de l'habitat, le nombre total de logement a augmenté : 12 649 en 2008, 12 854en 2013. La vacance diminue légèrement : 9,6 % en 2013 contre 9,9 % de logements vacants en2008.

    En 2008, la ville d'Épernay comptait sur son territoire 3 485 logements sociaux soit untaux de 31,57 %. Le parc locatif social était principalement concentré sur la zone urbainesensible : 80 % des logements étaient en gestion sociale.

    Des revenus moyens globalement inférieurs par rapport à la Marne

    En 2008, le revenu net déclaré moyen par foyer fiscal était de 20 955 € (Insee). Pour ledépartement de la Marne, ce revenu moyen était alors de 24 182 €. Nous n'avons pas d'élémentssur le revenu moyen en 2013. Mais nous pouvons indiquer la part des ménages fiscaux imposésen 2012 : 61,1 %.

    Après avoir dressé de manière succincte, la situation socio-économique de la villed'Épernay, il convient d'étudier de manière plus fine le territoire environnant la Maison PourTous ; celui de sa zone de vie sociale : Bernon, Bernon Village.

    La réalité y est beaucoup plus contrastée et mérite une étude approfondie des atouts etdes faiblesses de ce territoire, qui a été retenu Quartier Prioritaire de la Politique de la Ville en2015, dans le cadre de la loi du 21 février 2014.

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  • A/ L'action de la Maison Pour Tous se poursuit dans un environnement urbain redéfini et de nouveaux enjeux sociaux et sociétaux

    Bernon, un quartier d'habitat collectif totalement renouvelé

    Entre 1968 et 1972, la construction du quartier Bernon fut entreprise en périphérie SudEst d'Epernay, afin de répondre au manque de logements généré par l’exode rural, les vaguesmigratoires et les situations d’insalubrité et d'inconfort de l’habitat ancien des villes. Il secaractérisait par une typologie d'habitat vertical (grandes tours), à l'instar de beaucoup de« grands ensembles » construits dans les années 1950-1970.

    Surplombant la ville (à 2 km du centre ville), à flanc du Mont Bernon, le quartierbénéficie d'une vue privilégiée sur la vallée de la Marne et sur le vignoble sparnacien. Il a faitl'objet d'une importante Opération de Renouvellement Urbain qui l'a transfiguré, par ladestruction de plusieurs tours emblématiques, la reconfiguration globale des espaces decirculation et de vie, qui s'achève en 2016 par une redéfinition de la domanialitépublique/privée et le réadressage des logements avec le choix de nouveaux noms de rue. Il estaujourd'hui cité en exemple : un quartier d'habitat collectif agréable, bien entretenu, ancré dansun environnement verdoyant et dont les équipements sont nombreux et de qualité.

    Les problématiques sociales y sont toujours importantes. Il était classé en zone urbainesensible (ZUS) et en zone de redynamisation urbaine (ZRU) depuis 1996. Il est le cœurdorénavant du « Grand Bernon », Quartier Politique de la Ville, identifié comme la cible desinterventions à mener dans le cadre du contrat de ville signé en 2015.

    Le quartier abrite au 1er mai 2016 1 912 habitants, répartis en 703 foyers (contre 1347logements à sa création en 1972).

    Bernon est composé exclusivement de logements sociaux. Ce parc de logements est gérépar la SA d'HLM Plurial Novilia (anciennement Le Toit Champenois jusqu'en 2014). Lavacance des logements tend à se résorber depuis deux années.

    Bernon-Village, une petite entité urbaine enclavée

    Tout comme Bernon, le quartier Bernon-Village était classé en ZRU / ZUS depuis 1996.Il abrite cinq immeubles (111 appartements) sur le patrimoine de l'Effort Rémois (gestionPlurial Novilia) et un ensemble de maisons individuelles (122 logements) dont un tiersappartient à Plurial Novilia et deux tiers à des propriétaires privés. Les locataires de PlurialNovilia sont 400 répartis dans 148 foyers. Ainsi à Bernon Village, on observe une mixitéurbaine et sociale plus importante qu’à Bernon. Les foyers habitant en logement social ont étéinclus dans le zonage de Bernon, en tant que Quartier Politique de la Ville pour le contrat deville 2015-2020.

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  • La Maison Pour Tous, équipement de quartier, a été créée dans le cadre d’une association loi1901, en 1977. Elle se situe dans le quartier Bernon, au bout de sa voie principale traversante, àla frontière de Bernon Village. Elle est visible des deux quartiers.

    Voici son objet, présenté dans le Journal Officiel du 28 octobre 1977 :

    « équipement social et culturel du quartier ; offrir à la population, aux jeunes comme aux adultes, lapossibilité de prendre conscience de leurs aptitudes, de développer leur personnalité et de se préparer à devenir lescitoyens actifs et responsables d’une communauté vivante ; assurer par ailleurs la formation d’animateurs, dans lecadre du projet pédagogique d’éducation populaire des maisons des jeunes et de la culture ».

    Elle s'affiliera la même année à la Fédération Régionale des Maisons des Jeunes et de laCulture. Puis elle obtiendra l'agrément de la Caf de la Marne et de la Direction Départementalede la Jeunesse, des Sports et des Loisirs de la Marne en 1979 (agrément renouvelé en 2003).

    L'association est née d'une forte implication des habitants, créant les conditions propicespour favoriser la participation des habitants à la vie locale. Aujourd’hui encore, presque 40 ansaprès, certaines personnes ayant milité et contribué à sa création, fréquentent et participent à lavie de la structure. D’autres sont engagées dans d’autres associations œuvrant dans le quartierBernon.

    Cette structure a marqué au moins deux générations d’habitants et usagers. Les plus âgéssont grands-parents, les moins âgés parents et portent dorénavant un regard attentif etrelativement respectueux sur l'équipement et ses acteurs.

    La reprise en gestion municipale en octobre 2011 s'est inscrite à la fois dans la continuitéde l'offre de services et dans le renouvellement, par la consolidation des pratiquesprofessionnelles et le développement de la mixité sociale des adhérents. Ont été développésl'interconnaissance et la promotion des formes de participation individuelle et collective ; dansune démarche de recentrage sur sa fonction originelle, en tant que lieu d'animation de la viesociale.

    Si la vie associative du quartier Bernon a toujours été riche, notamment jusque dans ledébut des années 2000, il a été constaté il y a 5 ans, un essoufflement de l'engagement associatifnotamment de la part des jeunes. Cependant depuis deux ans, l'on remarque l'émergenced'associations d'habitants œuvrant dans la mise en place d'actions et animations socioculturelles,en complémentarité plus ou moins établie avec l'action de la Maison Pour Tous.

    Par ailleurs, la création du Conseil de quartier, présidé par le Maire, où siègentassociations, représentants des structures du quartier et habitants, et plus récemment en 2015du Conseil citoyen où ne siègent principalement qu'associations et habitants, sans représentantsdes collectivités locales, ont permis de redynamiser le tissu associatif, plus collaboratif et dedonner des espaces d'expression aux acteurs de la société civile.

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  • La Maison Pour Tous est attentive et active aux côtés de ces acteurs ; elle redéfinit sonrôle d'accompagnement de la vie associative locale : écoute et recueil des problématiques,facilitation des démarches, co-construction de projets, dynamisation de la participation deshabitants.

    Enfin, la Maison Pour Tous n'est pas hermétique aux questions sociales actuelles :montée des idéologies extrêmes, fragilisation de la laïcité, double mouvement de rejet etd'exacerbation des différences, communautarismes religieux, phénomènes de radicalisation. Sonéquipe se questionne, dialogue, réfléchit, interpelle, bref veut construire des réponsesstructurantes et devra accélérer ce mouvement.

    Elle réaffirme sa légitimité et son expertise dans la réalisation du « bien vivre ensemble ».Elle parvient à retisser du lien social et doit poursuivre dans ce sens, notamment en portantplus fortement sa spécificité d'animation globale en direction de toute la famille et de toutes lesfamilles.

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  • B/ La situation sociale des habitants du QPV Bernon : précaire mais « riche »

    Préambule

    Les données suivantes s'appuient sur le rapport annuel 2015 de la politique de la ville,établi par la direction Cohésion sociale de la Ville d’Épernay. Qui précise la difficulté deregarder aujourd'hui une situation de territoire, avec des zonages redéfinis et des outilsnouveaux.

    « Il n'existe pas actuellement d'outil d'observation du quartier prioritaire Bernon. Il s'agit pourtantd'un élément essentiel au regard de l'évaluation de l'action publique menée dans ce quartier.

    Dans le cadre de la finalisation de l'Opération de Renouvellement Urbain, un PlanStratégique Local a été élaboré, dont l'un des enjeux prioritaires identifiés est celui de laconstruction concertée d'un observatoire du changement social à l'échelle du QPV (a minima).Cette démarche sera amorcée fin 2016, les premiers résultats opérationnels sont attendus en2017.

    En outre, pour 2015, année de transition entre l'ancien et le nouveau dispositifcontractuel, le changement de périmètre ne permet pas de comparer des données plusanciennes portant sur des périmètres différents.

    Un regard peut cependant être porté via des indicateurs socio-démographiques, sur labase de données statistiques disponibles, avec les limites suivantes : ancienneté de certainesdonnées, périmètre plus large que celui du QPV (anciennes ZUS ou IRIS INSEE), sources peuprécises.

    Il s'agit donc, pour ce premier exercice, de présenter une photographie de la situation du quartier sur quelquesindicateurs pertinents ».

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  • Population et composition des ménages

    En 2015, le Quartier Politique de la Ville Bernon comptait 2 723 habitants. Il concentreune population plus jeune que sur l'ensemble de la ville avec 54 % de moins de 30 ans contre 38% à Epernay et 12 % de + de 60 ans contre 23 % sur la ville.

    13,1 % de la population est de nationalité étrangère contre 5,6 % à Epernay.

    Le QPV compte 18,6 % de familles monoparentales contre 10,5 % à Epernay. 13,2 %des ménages sont composés de 5 personnes et plus, contre 2,4 % à Epernay.

    Une population toujours fragile sur le plan socio-économique

    Le quartier Bernon est composé en grande majorité de catégories socioprofessionnellesmodestes.

    Le quartier concentre des ménages aux revenus faibles, voire très faibles. 33,2 % desménages sont imposés contre 61,1 % à Epernay (58 % en 2013). Le taux de bas revenusdéclarés (au seuil de 60 % du revenu médian déclaré par unité de consommation) est de 64,1 %.

    Le revenu médian par unité de consommation en 2013 est de 12 318 € dans le QPV,contre 17 798 € à Epernay.

    722 personnes sont bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire ausein de ce territoire (soit 26,5 %).

    Dans le QPV, les revenus sont constitués :

    • pour 57,7 % des revenus d'activités (60,9 % à Epernay)

    • pour 20,2 % des pensions, retraites et rentes (24,7 % à Epernay)

    • pour 1,7 % des revenus du patrimoine (8,9 % à Epernay)

    • pour 20,3 % des prestations sociales (5,5 % à Epernay)Dans le QPV, 47 % des 15/64 ans ont un emploi contre 61,1 % à Epernay. 31,2 % de

    ces emplois sont précaires.

    Les femmes sont davantage fragilisées sur le plan de l'emploi, puisque 41,1 % d'entreelles ont un emploi contre 48,1 % à Epernay, dont 32,6 % sont des emplois précaires. Lesfemmes actives habitant Bernon sont 51,7 % à ne pas être diplômées, contre 25,3 % pourl'ensemble des sparnaciennes actives.

    De même, 39,3 % des habitants de nationalité étrangère ont un emploi, dont 34,5 %sont précaires.

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  • La scolarité et l'éducation des enfants de Bernon

    Le quartier Bernon est relativement bien doté en crèches, écoles, lycée puisqu'il compte6,2 établissements au km² contre 5,3/km² en général à Epernay.

    Une crèche collective est située en entrée de quartier, un multi-accueil est proposé à laMaison Pour Tous et deux groupes scolaires maternelle-élémentaire accueillent les enfants âgésde 2 à 12 ans. Les collégiens se rendent soit au collège Terres Rouges situé au sud de la ville(entre le quartier Rosemont et la ZAC Terres rouges) et classé en REP jusqu'en 2013, soit aucollège Jean Monnet situé en centre-ville. Le lycée européen polyvalent Stéphane Hessel, né dela fusion des lycées Léon Bourgeois et Godart-Roger, se trouve à toute proximité du quartier.

    Des effectifs d'école primaire stabilisés

    L'école élémentaire Crayère existe depuis la construction de la ZUP de Bernon dans lesannées 70. Elle comptait alors 26 classes réparties dans deux écoles distinctes. En 2014, ellecomptait 15 classes, pour 172 élèves inscrits en primaire et 132 élèves inscrits en maternelle.L'école maternelle Fontaine des Bergers située à la limite du quartier Vignes Blanches a ferméen 2013 et les enfants ont été déplacés en majorité sur l'école maternelle Crayère.

    Depuis septembre 2015 Epernay n'a plus d'établissement scolaire classé Réseaud'Education Prioritaire. L'école Crayère ne bénéficie donc plus du dispositif renforcéd'accompagnement éducatif, qui consistait à proposer de l'aide aux élèves en difficultés aprèsl'école sous forme d'aide aux devoirs mais aussi de pratique sportive d'activités créatives etculturelles.

    Les parents expriment leurs inquiétudes et sont demandeurs de dispositifsd'accompagnement renforcé de leurs enfants.

    Un environnement social moins propice à la réussite scolaire

    En examinant les caractéristiques socioprofessionnelles des parents, on observe un réeldéséquilibre sur les quartiers Bernon et Bernon Village par rapport à l'ensemble de la ville,notamment avec un taux de 80,4 % de catégories socioprofessionnelles défavorisées parmi lesélèves issus des quartiers Bernon et Bernon Village. On retrouve également un taux importantde familles monoparentales. A l'école, de nombreux enfants sont aujourd'hui en grandesdifficultés sociales et éducatives.

    Les enfants de l'école Crayère restent peu à la cantine le midi (35 % des élèves) et nesont que 28 % à participer aux activités périscolaires de fin de journée. Les familles sont soitsans emploi et alors les parents reprennent leurs enfants dès la fin de l'école. Soit les enfantsinscrits en élémentaires rentrent seuls à la maison.

    Les enfants de l'école Belle Noue, dont certains habitent la partie ouest du quartierBernon, sont déjà plus nombreux à manger à la cantine, 60 % et aux activités périscolaires 50%.

    Face à des situations sociales, parfois très complexes, le poids des déterminismes sociauxest très important. Ainsi, nombreux sont les élèves en situation de décrochage scolaire dès leplus jeune âge.

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  • Des élèves qui connaissent des difficultés scolaires importantes

    Les résultats scolaires sont plus faibles sur la ZUS que sur l'ensemble de la ville. Le lycéeGodart-Roger qui accueille un nombre important d'élèves résidant sur Bernon et BernonVillage enregistrait en 2010 un taux de réussite au Baccalauréat général et technologique moinsbon (83 %) qu'à Léon-Bourgeois (90 %) et sensiblement identique à ceux du lycée Notre-DameSaint-Victor. En 2015, le lycée Stéphane Hessel, les deux sites réunis, présentait un taux deréussite moyen de 90 %.

    Les parents ont confiance dans le système éducatif...

    Une grande majorité des parents d'élèves croient à l'importance de l'école, dans l'avenirde leurs enfants. D'une manière générale, les parents ont le souci que leurs enfants réussissent àl'école, mais sont souvent démunis et maîtrisent difficilement ce système.

    Ainsi certaines familles ne disposent pas de repères sociaux et culturels suffisants face àla complexité du système scolaire ou n'ont pas les savoirs de base, d'où une fragilisation desrelations entre parents et enfants.

    Ces quatre dernières années, des situations tendues entre parents et équipe enseignantede l'école Crayère ont été constatées.

    …mais ils manquent de moyens dans l'accompagnement scolaire de leurs enfants

    La majorité des parents s'intéresse à la scolarité de leurs enfants mais le système éducatifles effrayent (sentiment d'être jugé, peur des reproches, mauvaise opinion d'eux-mêmes)soulignent certains travailleurs sociaux.

    Les orientations suscitent parfois de l'incompréhension, notamment à cause de labarrière de la langue chez certains parents. La proportion de familles dont le référent estétranger, est plus importante sur ces deux quartiers que sur l'ensemble de la ville.

    L'école reste néanmoins pour les parents, un moyen de prendre l'ascenseur social et lapossibilité de s'assurer un avenir.

    Des dispositifs de remédiation

    Pour remédier à ces problème scolaires, l'action tutorat scolaire du Club de Prévention a étémise en place. Deux soirs par semaine pendant les périodes scolaires, les jeunes collégiens, quile désirent, sont accueillis à la Maison Pour Tous, encadrés par des tuteurs qui les suivent toutau long de l'année scolaire.

    L'action tutorat scolaire proposée par le Club de prévention est proposée depuis 2013dans les locaux de la Maison Pour Tous. Sur l'année 2009-2010, le tutorat scolaire de Bernon aaccueilli 62 jeunes. 81 en 2013-2014 dont 11 lycéens, 1 CAP, 1 CNED et 2 déscolarisés)

    Depuis 2005, dans le cadre du Plan de cohésion sociale a été créé le Dispositif de RéussiteÉducative afin d'accompagner les jeunes en difficulté. Ce dispositif concerne les enfants et lesjeunes âgés de 2 à 16 ans, habitant prioritairement en ZUS ou fréquentant un établissement enZone d’Éducation Prioritaire.

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  • Évolution des accompagnements :

    2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

    Bernon 11 8 18 44 27 23 18 52

    Beausoleil 8 7 10 1 0 0 1 1

    Vignes Blanches 6 7 5 17 15 6 26 24

    Belle Noue 0 3 1 2 2 2 10 8

    Fertiline 0 0 0 0 4 3 3 3

    Autres * 13 22 27 56 33 37 24 27

    * Autres : centre et sa périphérie

    76,5 % des enfants nouvellement inscrits dans le DRE résident dans un quartier situé engéographie prioritaire et 45 % des enfants résident dans le quartier Bernon. Ainsi, depuis 2006le DRE a enregistré 201 saisines concernant des enfants de ce quartier et 28 pour des enfantshabitant Belle Noue, les saisines étant en augmentation sur ces deux quartiers depuis 2012.

    Le dispositif s'est recentré depuis 3 ans sur les quartiers prioritaires et en 2015, 71enfants de Bernon ont été accompagnés par le DRE.

    Les difficultés à l'origine des saisines sont scolaires, parentales, d'accès au sport ou auxloisirs ou encore de santé.

    Ce dispositif a mis en place des actions d'accompagnement à la scolarité pour pallier lafin du dispositif d'Accompagnement Éducatif auparavant proposé par l’Éducation nationalepour les écoles classées en REP, à Crayère notamment. Ces actions « ateliers des lecteurs »touchent environ une centaine d'enfants chaque année. Ils impliquent les parents et mobilisentquelques enseignants, autour d'enfants repérés en difficulté scolaire. Cette collaboration afacilité le développement des saisines et des accompagnements individualisés d'enfants inscrits àl'école Crayère. Le DRE propose également un accompagnement individuel à domicile ou sursite (école, médiathèque, centre social, MDPE) pour une trentaine d'enfants chaque année.

    Pour compléter cette offre, la Maison Pour Tous met en place depuis cette rentrée 2016deux actions d'accompagnement à la scolarité pour les enfants scolarisés à l'école Crayère; l'une« classique » à l'instar du CLAS proposé aux enfants de l'école Belle Noue, l'autre dédiée auxenfants dont les parents sont étrangers et apprennent le français.

    Néanmoins, malgré de nombreux dispositifs spécifiques pour les enfants et jeunes endifficulté scolaire, les acteurs sociaux sont souvent confrontés à une frange d'adolescent et dejeunes adultes, sortis du système scolaire, sans le moindre diplôme et sans projet professionnelni personnel.

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  • L'accès aux loisirs : une fréquentation des ACM qui se maintient mais des enfantsrestent désœuvrés du fait des freins financiers...

    Les centres sociaux proposent des dispositifs d'accueil et d'animation primaire sur letemps périscolaire du mercredi après-midi et les temps extrascolaires toutes les vacancesscolaires, pour les enfants âgés de 2 ans scolarisés jusqu'à 17 ans.

    Les accueils collectifs de mineurs des mercredis et des vacances accueillaient 588 enfantsen 2013, avec une réelle mixité sociale globale.

    La Maison Pour Tous organise également des séjours qui visent prioritairement lesenfants ou adolescents qui ne partent pas en vacances ou rencontrent des difficultés éducatives.Certaines familles usagères du Secours populaire inscrivent également leurs enfants aux séjoursproposés par l'ACVER.

    Des accueils spécifiques des adolescents dans les salles jeunes, sont proposés par lescentres sociaux chaque fin de journée et pendant les mercredis et les vacances scolaires. Ainsique le samedi depuis deux saisons ; avec depuis octobre 2016, une recherche de qualité danscette nouvelle proposition en offrant un accueil spécifique une fois par mois sous forme desortie ou activité d'envergure. En 2013, plus de 400 jeunes âgés de 11 ans à 17 ans ontfréquenté les deux structures, en participant dans l'année à au moins une activité proposée :sportive, découverte culturelle, atelier créatif, passeport vacances, sortie, séjour.

    Le Dispositif de Réussite Éducative a soutenu l'accès aux activités de loisirs pour 110enfants en 2014. Le CCAS d’Épernay apporte aussi des aides financières dans l'accès aux loisirs.

    Les 16-25 ans en difficulté et la question du chômage à Bernon

    Les quartiers Bernon et Bernon Village se singularisent par une forte concentrationd'une population jeune. En 2006, les moins de 20 ans représentaient 40 % de la population duquartier et les moins de 25 ans près de la moitié (RGP/Insee). En juillet 2012, on comptait 527mineurs à Bernon, dont 136 enfants de moins de 6 ans, 147 de 6 à 11 ans et 244 de 11 à 16 ans.

    Une petite part du public jeune âgé de plus de 16 ans se caractérise comme étant trèsdifficile à mobiliser sur des projets collectifs qui pourraient concourir à leur insertion sociale etsocioprofessionnelle. Ainsi, ces derniers ne fréquentent que très rarement la Maison Pour Tous,bien qu'ils aient un regard nostalgique sur ce qu'elle pourrait continuer à leur offrir (séjours).

    Une vingtaine de jeunes sont aujourd'hui livrés à eux mêmes, en situation dedéscolarisation ou sortis du système scolaire sans qualification et sans projet professionnel et serassemblent devant les commerces pour s'y livrer au trafic de stupéfiants au vu et su de tout unchacun. Ce qui n'est pas sans susciter de l'agacement de la part des habitants et sans nuire àl'image du nouveau quartier.

    Un accompagnement individualisé par les éducateurs spécialisés du Club de prévention,dont le siège s'est réinstallé dans le quartier en 2015, peut apporter quelques résultats auprès dece public.

    Les jeunes subissent de plein fouet le chômage et ont un niveau de qualification trèsbas : 30 % de non diplômés contre 18,6 % à Epernay et seulement 1,1 % de haut niveau deformation bac+2 ou plus) contre 6,8 % à l'échelle de la ville.

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  • Une identité forte de territoire

    La richesse multi-culturelle des habitants de Bernon

    Un nombre important d'habitants des quartiers Bernon et Bernon Village sont issus del'immigration. La population étrangère ou d'origine étrangère résidant dans le quartier provientmajoritairement des pays du Maghreb, de Turquie et d'Afrique subsaharienne ; plus récemmentdes pays de l'Est, Arménie, Kosovo principalement.

    Ainsi, on retrouve aujourd'hui dans ces quartiers, principalement à Bernon, des famillescomposées de grands-parents ayant migré en France au cours des années 50 à 70, aujourd’huiâgés voire très âgés, leurs enfants nés à l’étranger et venus en France quand ils étaient enfantsdans le cadre de la politique du regroupement familial dans les années 70 et les petits-enfants,nés en France dans les années 90-2000.

    La troisième génération devient adulte, subit la crise économique et a tendance à opérerun repli dit « communautaire » ou plus précisément vers la culture d'origine, qui est lesymptôme d’une crise identitaire. La demande croissante pour que des cours d'arabe sedéveloppent dans le quartier, pour les enfants comme pour les adultes, en est l'une desexpression. Cette troisième génération, de quadragénaires, revendique davantage sonappartenance à une communauté, à une religion et au quartier. On a pu constater chez desadolescents, une tendance au durcissement des discours et comportements, notamment auxlendemains des attentats de Charlie Hebdo. En tous cas, un trouble dans les raisonnements desjeunes et des inquiétudes exprimées par les parents face à un contexte de stigmatisation enversla religion musulmane et plus largement les maghrébins.

    Depuis quelques années on observe sur le quartier, la présence de primo-arrivants, quiviennent pour la plupart d'Europe de l'Est, demandeurs d'asiles. Plus récemment encore, depopulations provenant d’Érythrée, du Soudan (logés par l'ADOMA, rue de Lorraine en zoneQPV). Ils intègrent les ateliers sociolinguistiques de la Maison Pour Tous, aux côtés de famillesinstallées durablement sur le territoire.

    De manière globale, la cohabitation entre ces personnes ayant des nationalités ou desorigines différentes est bonne. On note même une amélioration certaine du climat social àBernon, passées les tensions engendrées par une violente agression commise contre les forcesde police il y a cinq ans et un meurtre perpétré il y a bientôt quatre ans dans le quartier. Bernonreste un quartier où il fait bon vivre, où la solidarité de voisinage est forte et où le plaisir devivre ensemble différents est largement partagé et exprimé par ses habitants.

    Le quartier Bernon Village peut lui présenter des difficultés de cohabitation entre leshabitants des logements sociaux, pour lesquels il y a un turn-over important et les habitantspropriétaires. Les conflits naissent des troubles de voisinage occasionnés par le fait que lesenfants jouent tard le soir dans la rue. Une action de remédiation a du être menée l'été 2015 parl'animatrice adulte-relais de la Maison Pour Tous et les éducateurs du Club de prévention,auprès des parents de ces enfants, pour exercer un rappel des règles du vivre ensemble.

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  • L'attachement au quartier

    Les habitants de Bernon ont une forte identité façonnée depuis 40 ans par l'enclavementdu quartier : situé sur les hauteurs de la ville, il était impressionnant avec ses grandes toursvisibles de tous et il n'avait pas encore été mis en écrin par l'opération de renouvellementurbain.

    Cette identité est portée également par la richesse interculturelle qui le caractérise, nousl'avons vu et par l'ancienneté des habitants locataires dans ce quartier (en 2010, 43 % deshabitants résidaient dans leur logement depuis plus de 5 ans).

    Beaucoup d'habitants ont des amis ou de la famille sur le quartier. Le sentimentd'appartenance au quartier est très fort chez certains habitants, notamment chez les personnesâgées et chez les adolescents. Ces derniers revendiquent davantage leur appartenance auquartier plutôt qu'à la ville, même s'ils en sortent quotidiennement pour se rendre au collège ouau lycée ou encore retrouver leurs camarades de tous autres quartiers dans les lieux stratégiquesdu centre-ville le samedi : médiathèque, fête foraine, zone piétonne commerçante, patinoire, etc.Ils vivent la ville comme tous les jeunes, tout en adoptant des attitudes qui leur permettentd'être « reconnus ».

    Sur le quartier, les jeunes se présentent comme habitant la « ZUP », bien que cequalitatif n'ait plus de raison d'être. Cependant ce terme est toujours employé par ceux qui yvivent et par de nombreux sparnaciens, pour désigner Bernon.

    Des associations qui s’essoufflent, de nouvelles qui se créent dans un contexterenouvelé de collaboration

    Le tissu associatif sur le quartier Bernon a été très riche, puisque depuis presque 40 ans,une vingtaine d'associations était installée sur le quartier (association de gestion de la MaisonPour Tous, association Maison de l’Enfant, Télé Centre Bernon, Régie de quartier, Mouvementpour l’Égalité et Contre le Racisme, associations sportives, etc.). Certaines n’existent plus :association Maison Pour Tous, Mouvement pour l’Égalité et contre le Racisme. D’autresrencontrent des difficultés financières ou de gestion et la plupart éprouvent des difficultés pourse renouveler (composition des conseils d'administration) ou re-questionner leur place, leurrôle.

    Toutefois depuis trois ans, la création du Conseil de quartier à l'initiative du Maire etcelle du conseil citoyen, dans le cadre de la loi de programmation pour la politique de la ville de2014, ont permis aux associations du quartier de retrouver un espace d'expression et dedialogue, de collaboration inter-associative, de co-construction de la vie sociale et économiquedu quartier. Y sont examinés, questionnés, co-élaboré les dernières opérations derenouvellement urbain, le choix d'aménagements publics, les projets d'actions en direction deshabitants.

    L'Entraide et Graines de citoyenneté sont des associations créées en 2014 et 2015,composées d'habitants du quartier qui ont la volonté de favoriser le lien social et les échangesentre les générations sous forme d'entraide et par le biais d'animations socioculturelles, avec etpour les habitants, en indépendance et en complémentarité avec l'action de la MPT. Cesassociations composées uniquement de bénévoles peinent à définir clairement leur objet social

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  • et à clarifier le rôle qu'elle souhaitent jouer sur le quartier. Mais elles cherchent à développer lespartenariats.

    Plurial Novilia a initié en 2015 la réhabilitation d'un appartement en rez-de-chaussée, aucœur du quartier pour la création d'un lieu de rencontre, de réunion et de propositiond'activités, mis à la disposition d'associations ou groupes d'habitants. Ce dispositif remplacel'appart-éco qui avait été le lieu support à des actions de sensibilisation aux bons gestes enterme d'économie d'énergie, dans le cadre de l'ORU.

    Il y a moins d'une dizaine d'années, des associations, à l'initiative de jeunes habitants duquartier, se sont crées pour un temps : Jeunes en Action, Lenool Fulbe, Pop culture... sansqu'elles aient pu atteindre la maturité. Leurs acteurs sont devenus adultes et ont pour la plupartquitté le quartier dans leur chemin vers la qualification ou la professionnalisation. Cesassociations ont donc été des moteurs pour la plupart des jeunes qui les ont portées. La MaisonPour Tous avait accompagné l'émergence de certaines associations (aide logistique).

    A travers l'investissement de certains adolescents dans l'organisation des fêtes dequartier, par l'expression de leurs talents littéraire et artistique, la Maison Pour Tous veille aurepérage des potentialités et accompagne l'émergence de nouvelles formes collectivesd'engagement, notamment via les « junior associations ». le rapprochement des services PointInformation Jeunesse et Pôle Jeunesse des centres sociaux devrait pouvoir renforcer ce typed'accompagnement dans la citoyenneté.

    Une aide au tissage des liens : l'équipe de médiation

    Il s'agit de trois personnes recrutées en Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi,cofinancés par la Ville d'Epernay, Plurial Novilia et la Poste. Ils sont portés par la direction de laCohésion sociale de la Ville d'Epernay, managés par un agent de développement local chargé demission dans le cadre du contrat de ville.

    Ils exercent une présence physique importante sur le quartier Bernon, mais également lequartier Bernon Village et à Vignes blanches, les soirs, le week-end, lors du marchéhebdomadaire et toute manifestation ouverte au public.

    Ils apportent écoute, relais d'information, orientation. Ils mobilisent et accompagnentvers les dispositifs de droit commun, les manifestations diverses. Ils réalisent également uneveille technique sur le domaine public.

    Ils participent activement à divers projets : encombrants, adressage, tri sélectif, médiationà l'agence postale, stand sur le marché, Ateliers sociolinguistiques, co-animation avec les centressociaux, participation aux manifestations, instances du quartier, fête de quartier, brocantes, etc.

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  • C/ L’Opération de renouvellement urbain se termine

    En 2013, le quartier avait déjà radicalement changé de physionomie. En 2015, l’ensembledes appartements avait subi les rénovations nécessaires et tant attendues par les habitants. En2016, l'aménagement des abords des commerces et le parking Lalo étaient revus. En 2017, lesanciens commerces auront été démolis et le nouveau quartier sera finalisé.

    La longue restructuration du quartier

    En 2006, la Ville d'Epernay, le Toit Champenois et leurs partenaires (en particulier l'Etat)ont engagé une Opération de Renouvellement Urbain d'envergure pour le quartier Bernon.Cette ORU peut se résumer en trois points principaux à savoir la réhabilitation de logements,l'aménagement des espaces extérieurs (voirie et parc urbain) et la réhabilitation et la créationd'équipements publics.

    Initialement, le projet visait à démolir 14 immeubles, supprimant ainsi près de 525logements. Il incluait également la réhabilitation d'appartements, la construction de logementsneufs, la rénovation des commerces et la création de nouveaux espaces publics. Leséquipements sportifs du quartier ont aussi d'ores et déjà été rénovés ou créés, ainsi que laMaison Pour Tous, la création de la Mairie de quartier en 2009 et la Médiathèque Daniel-Rondeau inaugurée en octobre 2010. Le cœur du quartier a été réaménagé avec la création d'unvaste parc urbain en 2011 et la refonte de la Place Fada N' Gourma.

    Planifié et préparé pendant de longs mois par Plurial Novilia, la Ville d’Epernay et laPoste, le réadressage du quartier est effectif depuis le mois de novembre 2015. Celui-ci fait suiteà la démolition de plus de 500 logements durant les 10 ans qu’à duré la réhabilitation duquartier – bousculant la numérotation de nombreux immeubles. Les habitants ont étéaccompagnés dans leur démarche de changement d’adresse sur les cartes grises.

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  • Les structures administratives, sociales et éducatives au service des habitants

    Certaines sont en plein essor...

    La Mairie de quartier

    La Mairie de quartier offre de nombreux services à la population du quartier, comme àl'ensemble des Sparnaciens :

    • Services traditionnels d'une mairie pour les démarches administratives

    • Permanences d'un écrivain public bénévole

    • Salle de réunion mise à disposition des associations et des professionnels

    • Salle polyvalente utilisée par les acteurs locaux en semaine (réunions, séminaires maisaussi spectacles, activités) et louée le week-end par les familles.

    Mais aussi, plus spécifiquement :

    • Un « Point Info Emploi » avec un ordinateur à disposition des habitants, un accès auxoffres d'emploi, une aide à la rédaction de CV, des actions d'information collectivesur les métiers, une permanence d'une conseillère de la Mission locale, un forum jobsannuel, etc.

    • Un « Point d'Accès aux droits » qui propose des permanences gratuites d'associations :

    ✗ Mouvement d'Action et de Réflexion pour l'accueil et l'insertion Sociale (MARS) :aide aux victimes et médiation pénale – insertion et lutte contre la récidive,

    ✗ Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF),

    ✗ Centre Interculturel d'Associations de Migrants (CIAM),

    ✗ Centre Départemental de l'Accès au Droit (CDAD) : délivrance de « bons deconsultations » gratuites d'avocats,

    ✗ Avocats,

    ✗ Consultations juridiques,

    ✗ Associations de défense des droits des locataires ou des consommateurs CLCV ouCNL

    322 « bons de consultation » donnant droit à une consultation d'avocat gratuite ont étédistribués en 2015, contre 280 en 2014. Le nombre de permanences du CIDFF, du MARS et duCIAM passe de 80 en 2014 à 87 en 2015. Les bilans des partenaires susmentionnés font étatd'objectifs globalement atteints.

    Il y a apparemment un besoin croissant exprimé par la population : en 2015, 1 575

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  • personnes se sont présentées au Point d'Accès aux Droits, contre 1 050 en 2014. Mais cesservices méritent d'être encore mieux connus.

    La Médiathèque Daniel-Rondeau

    Situé à l'entrée du quartier Bernon Village, ce nouvel équipement propose un fonddocumentaire dédié à l'enfance, à l'adolescence, au public adulte. Mais aussi une dévédéthèque,un espace d'exposition, un forum, une salle de travail, un espace multimédia équipé de 8ordinateurs.

    Le programme d'animation proposé par l'équipe est très riche et couvre tous les tempsde loisirs avec des projections de films, des expositions, des soirée jeux de société, desconférences, des ateliers ludiques ou de création, etc.

    Cet équipement est largement connu et utilisé par les enfants et adolescents du quartier,ainsi que par les Sparnaciens intéressés par le fond de DVD et par le caractère très agréable dela structure. Le samedi après-midi, les jeunes aiment s'y retrouver. Les relations avec l'équipe dela médiathèque sont très bonnes, le lieu est respecté.

    Les parents et adultes seuls du quartier Bernon utilisent encore assez peu l'équipement.Une réflexion est en cours pour adapter l'offre dans leur direction : accompagnement àl'utilisation de l'ordinateur pour les démarches administratives, animations plus adaptées.

    La médiathèque Daniel-Rondeau se tient à disposition de l'ensemble des acteurs duterritoire prioritaire pour l'accueil des publics accompagnés : crèches, écoles, associationscaritatives, d'insertion sociale, centres sociaux, dispositif de réussite éducative, Maison del'Enfant, etc.

    La collaboration avec la Maison Pour Tous est régulière, tant pour les prêts d'ouvrageque l'accueil des publics pour les visionnages de films. De belles actions ont été menéesensemble ces quatre dernières années : la création de contes dans le cadre du CLAS en 2013,une exposition sur le thème du football réalisée par des adolescents à l'occasion de la coupe dumonde en 2014, une soirée de témoignages autour de la mémoire immigrée en 2015.

    Le Club de prévention

    Le Club de Prévention d’Épernay est une association loi 1901 créée en 1978 et qui apour mission de prévenir et de diminuer l’inadaptation sociale sous toutes ses formes. Au fil desannées, le Club de Prévention s’est développé et a diversifié ses activités.

    L'association s'appuie sur deux services :

    • le service Prévention Spécialisée, destiné à lutter contre les risques de marginalisationdes adolescents et jeunes adultes de 12 à 25 ans.

    Cette action s’exerce principalement sur les quartiers sensibles de la ville. Le travail estcentré sur les jeunes en risque de rupture ou déjà marginalisés. Les éducateurs vont à la

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  • rencontre de ces jeunes dans la rue, sur leur territoire et travaillent également avec leur familledans l’objectif de restaurer du lien là où il n’existe pratiquement plus (institutions scolaires,formation, emploi…).

    • le service Hébergement et Insertion par le logement, destiné à accueillir toute personneou famille en situation de rupture de logement.

    Il propose plusieurs dispositifs permettant un parcours d'insertion par le logement,allant de la solution la plus protégée à l'accès à l'autonomie, dans le cadre d'une démarcheprogressive. Ce service, tous dispositifs confondus dispose de 60 appartements pour 112 places.Certains logements sont situés au sein du quartier Bernon, de manière diffuse.

    En 2015, toute l'équipe de plus de 30 salariés intégrait de nouveaux locaux au sein duquartier Bernon. Pour certains habitants, et partenaires, cela a été vécu comme un « retour »puisque l'association avait longtemps été « basée » dans le quartier où elle avait participéactivement à la vie sociale et culturelle (Cigale musclée, Brasier, etc.). Mais c'est une associationtrès professionnalisée, consolidée et dont les missions se sont étoffées, qui est venue s'installerdans un plateau de bureaux aménagé par Plurial Novilia.

    La collaboration entre le service Éducation spécialisée et les centres sociaux est ancienneet riche d'expériences partagées (séjours de jeunes, actions citoyennes, événementiels, actionscollectives et dialogue entre les animateurs jeunesse et les éducateurs).

    Elle a toutefois pu être fragilisée depuis quelques années du fait de la combinaison d'uncertain nombre de facteurs :

    ✗ La désectorisation des éducateurs ; les éducateurs ne sont plus affectés à un quartier etn'interviennent plus en binôme. Leur présence sociale auprès des équipes des centressociaux est devenue assez exceptionnelle et les relations se sont délitées entre animateurset éducateurs, voire ont pu générer des incompréhensions qu'il a fallu lever.

    ✗ Le changement dans les équipes d'éducateurs mais également d'animateurs n'ont paspermis l'installation de relations de confiance pérenne

    ✗ Le retour du Club de prévention à Bernon a mis fin aux permanences, formelles ouinformelles qu'ils proposaient dans les centres sociaux, ce qui a eu pour doubleincidence, un dialogue moins ténu entre professionnels et la fin de la venue des plus de16 ans dans les locaux des centres sociaux.

    En 2016, une journée de médiation interprofessionnelle a été organisée, animée parl'URIOPSS, associant les directeurs des centres sociaux, la DGA, les animateurs jeunesse et leurresponsable de pôle, les médiateurs et la chargée de mission Cohésion sociale qui les manage, ledirecteur du Club de prévention, le chef de service Rue, les éducateurs.

    Y ont été abordés les incompréhensions quant aux évolutions qui s'étaient opéréesdepuis quelques années. Chacun a pu préciser ses missions, ses charges de travail, son cadre detravail. Des perspectives de collaboration renouvelée ont été élaborées : réunions partenariales

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  • pour une meilleur information partagée, organisation commune d'un événement, etc.

    La Maison des Parents et de l'Enfant (MDPE)

    Lieu ressource municipal dédié aux enfants, à la famille et aux acteurs institutionnels etassociatifs du soutien à la fonction parentale, elle a ouvert ses portes fin 2013, dans les locauxde l'école maternelle Fontaine des Bergers dont les effectifs ne justifiaient plus l'activité.

    Ce lieu héberge l'équipe du Dispositif de Réussite Éducative (référente de parcours etcoordinatrice), qui pilote le projet global lié à cet espace, mais aussi l'association La Maison del'Enfant, ainsi que diverses actions et services en direction des familles : centre de loisirs 2-5ans, association d'assistantes maternelles, lieu d'activité pour enfants accompagnés par deséducateurs, etc.

    Depuis 3 ans, la responsable du dispositif DRE en collaboration avec le REAAPpropose des formations sur la parentalité aux professionnels du territoire. L'équipe du pôlefamille de la MPT a pu en bénéficier.

    Et actuellement le DRE, sous l'égide de la Direction de l’Éducation de la Villed’Épernay, élabore le projet d'un futur Conseil des Droits et Devoirs des Familles.

    L'Appart' Plurial Novilia

    Après plusieurs réunions de concertation avec les acteurs du quartier, Plurial Novilia ainauguré son « Appart' solidaire » en mars 2016. Il s'agit d'un appartement de 70m² situé en rezd'immeuble, au cœur du quartier, et mis à disposition des associations et des institutions pourorganiser des ateliers avec les habitants. Chaque mois, des actions socio-culturelles et desateliers thématiques sont organisés autour de sujets comme l’écologie, le logement ou le« mieux vivre ensemble ».

    Pendant l'ORU, le Toit champenois avait aménagé un appartement un lieu desensibilisation aux bons gestes éco-citoyen à réaliser dans un appartement, afin de réduire lesfactures énergétiques et initier les habitants aux bons gestes du tri (dans la perspective de lamise en place du tri sélectif à Bernon). Un animateur du Toit champenois y réalisait les visites.Ce support éducatif avait été pleinement utilisé par un certain nombre d'acteurs pour yaccompagner les publics enfants et adultes. Ce support était devenu moins attractif depuis 3ans. Les actions partenariales autour du tri sélectif mis en place en 2013 à Bernon, étaientplutôt réalisées en extérieur, délocalisées sur différents sites.

    Plurial Novilia, dans le cadre de sa politique de développement social urbain, considéraitqu'il manquait un lieu où les habitants ou associations pouvaient se réunir et proposer desactivités à leurs adhérents. Les locaux de la Maison Pour Tous et de son annexe, l'EspaceBernon Animation ne suffisaient pas à répondre aux demandes, parfois faites de manièreréactive. En effet, les procédures de mises à disposition de locaux que la MPT met en place,dans le cadre de sa gestion municipale, sont parfois trop lourdes pour des demandesponctuelles. Par ailleurs, les activités de la Maison Pour Tous occupent la plupart du tempsl'ensemble des salles d'activités.

    Parmi les associations qui participent à la vie de L’Appart, citonsnotamment Consommation Logement et Cadre de Vie ; la Caisse d’Allocations Familiales ; la

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  • Confédération Nationale du Logement ; le Club de Prévention d’Épernay ; l'Entraide ; Grainesde Citoyenneté ; Jardins partagés ; le Mouvement Colibris ; le Secours Populaire…

    Elles expriment pour certaines d'entre elles le souhait que ce lieu soit égalementaccessible en soirée ou les week-end, ce qui n'a pas été rendu possible encore aujourd'hui.

    ...D'autres sont en difficulté ou réduisent leur activité

    La Régie sparnacienne

    Acteur de l'insertion par l'activité économique, la Régie sparnacienne est une associationsans but lucratif créée en 1993, qui a proposé pendant de longues années au sein des quartiersprioritaires Bernon, Beausoleil (jusqu'à sa destruction) et Vignes Blanches, l'entretien desespaces verts sur commande de la municipalité et du bailleur social.

    Depuis février 2016, la Régie sparnacienne ne s’occupe plus de l’entretien des espacesextérieurs. À l’issue de l’appel d’offres lancé par la mairie pour ce marché public, la structured’Épernay a été écartée au profit d'une entreprise extérieure, qui doit toutefois employer despersonnes du territoire sparnacien éloignées de l’emploi.

    Cette association connaît des difficultés de gestion depuis plusieurs années et peine às'inscrire dans la dynamique locale de participation des habitants à l'animation de la vie sociale.Le partenariat avec la Maison Pour Tous s'est étiolé. C'est la seule association qui ne participepas à la préparation de la fête de quartier, depuis l'édition 2014.

    Mais plus sérieusement, la question est de savoir si cette structure va pouvoir maintenirson activité en tant que structure d'insertion.

    Cette situation s'inscrit dans un contexte mouvant actuellement pour le secteur del'insertion par l'activité économique à Epernay.

    La Maison de l'Enfant

    Elle occupait depuis 25 ans deux appartements situés à proximité de la MPT, où elleoffrait grâce à ses bénévoles et aux intervenants vacataires un espace d'accueil, d'écoute etd'animation aux enfants et soutenait les parents dans leur rôle au quotidien. Le bain de langageproposé aux enfants nés des familles issues de l'immigration soutenait et favorisait l'entrée dansles apprentissages scolaires et particulièrement la lecture. 53 enfants ont été accueillis à laMaison de l'Enfant en 2013, principalement au sein de la « Grande passerelle », lieu d'animationpour les enfants âgés de 3 à six ans ouvert les mercredis après-midis et après l'école certainsjours.

    En 2014, elle a rejoint les locaux réhabilités de l'école Fontaine des Bergers, aux pieds duMont Bernon quartier de la Vaute, la Maison des Parents et de l'Enfant. L'association peutdepuis bénéficier de locaux agréables, plus spacieux. Mais son dynamisme n'est plus et lescadres de l'association souhaitent dorénavant être soutenus dans la gestion. Un rapprochementavec le Club de prévention s'opère depuis un an, autour d'un projet mutualisé qui permettrait àl'association de faire perdurer son activité, dans un giron plus professionnel.

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  • L'agence Plurial Novilia

    Dans le cadre de la fusion Toit Champenois – Effort rémois au sein du groupe Plurial, laprésence physique sur les territoires, notamment sparnacien s'est réduite.

    L'agence de Vignes blanches, située place Méditerranée, avait été préalablement fermée,il y a quatre ans. C'est l'agence de Bernon qui depuis juin 2016 est devenue une antenne quipropose des permanences en semaine, aux locataires. La présence sociale de Plurial Novilia surle quartier Bernon est incarnée par un agent de proximité.

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  • D/ Les nouveaux enjeux pour le quartier Bernon

    Un Plan Stratégique Local pour pérenniser les acquis du quartier Bernon et agir sur ledéveloppement socio-économique

    Ce plan stratégique local s'inscrit dans la finalisation de l'ORU et doit permettre de :

    • Porter un regard rétrospectif sur les réalisations du Programme de renouvellementUrbain de Bernon

    • Pérenniser les investissements réalisés ces 15 dernières années en définissant les enjeuxpersistants

    Des groupes de travail se réunissent en 2016 pour croiser les regards sur les pointsidentifiés comme problématiques et faire émerger les pistes d'actions autour des enjeuxprincipaux repérés. La Maison Pour Tous est associée aux réflexions et son rôle est important.Il doit être défendu et porté par l'équipe, de direction mais également d'animation.

    Vers une réelle mixité sociale au sein d'un quartier valorisé

    Lors de la séance en groupe de travail sur le peuplement et la mixité sociale, la questiondu manque de tension du marché immobilier sur le territoire de la CCEPC a été très viteabordée. La faible attractivité résidentielle de la communauté de communes représente un enjeumajeur pour le territoire et un frein à la diversification du peuplement dans un objectif demixité sociale. Il sera donc important de garder en tête le contexte particulier du marchéimmobilier local.

    ➢ Les publics cibles de la démarche

    ✔ Les jeunes couples salariés ✔ Les « seniors » ✔ Les personnes isolées ✔ Les « classes moyennes » : mais sur un horizon plus lointain, en fonction de l’évolution

    de l’offre et en tenant compte de la forte concurrence du parc privé dans un contexte demarché détendu : en franges du quartier, individuel neuf, locatif et accession

    ➢ Les atouts du quartier à valoriser

    ✔ Pour les jeunes couples salariés :

    • Caractère global des charges locatives (« tout compris »)• Services aux familles de proximité, notamment en matière de petite enfance • Offre culturelle : médiathèque /DVD/ espace multimédia

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  • • Commerces de proximité • Services administratifs de proximité (mairie de quartier) • Offre sportive (gymnase, terrains extérieurs)• Taille des logements / confort dans le logement, places de stationnement• Dimension environnementale

    Avec un point d’attention au manque d’activités le soir et le week-end (même si uneoffre existe le samedi à la MPT, mais surtout à la médiathèque)

    ✔ Pour les personnes âgées :

    • Offre de transport en commun (sauf dimanche et soirée) • Offre en matière de santé : médecin, infirmières, pharmacie• Sécurisation de l’habitat, qui en fait le « quartier le plus vidéo-protégé de la

    commune »• Cadre paysager

    ✔ Pour les personnes isolées :

    • Richesse de la vie associative / lien social / convivialité • Offre de T2/T3 en cours de développement (forte demande sociale)

    Dans un contexte de marché immobilier détendu, les marges de manœuvre pourdiversifier le peuplement sont limitées. Aujourd’hui, Plurial Novilia fait état d’un taux devacance non négligeable sur le quartier de Bernon ce qui ne permet pas actuellement de choisirles publics selon leur profil.

    De plus, les spécificités patrimoniales et les typologies de logements sont à intégrer auxréflexions dans le sens où elles peuvent constituer un atout mais aussi un frein à ladiversification du peuplement. Il existe, sur le bas du quartier de Bernon, des petits collectifsdépourvus d’ascenseurs. Le logement des personnes âgées est dès lors compliqué. Par ailleurs,l'accueil de personnes âgées peut être problématique à l’échelle de l’ensemble du quartier deBernon, compte tenu de la forte déclivité.

    Si le choix des publics est très limité pour le quartier de Bernon, il semble cependantimportant de poser le principe de ne pas reloger les personnes les plus fragiles sur le quartiergrâce à l’identification d’un autre segment du parc à l’échelle du pôle urbain qui serait encapacité de les accueillir.

    La construction d'un indicateur permettrait aux partenaires d’identifier les résidencesprésentant des caractéristiques de fragilité, et serait un outil facilitant l’application du principed’évitement de concentration de publics fragiles au sein de la même résidence.

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  • ➢ Des modalités de communication efficaces

    Les enjeux :

    • Bien distinguer les modalités de communication selon les publics (jeunes couples vs.personnes âgées)

    • Attention aux canaux de diffusion « papier », qui sont peu consultés par les habitants• Deux points de vue dans le groupe :

    • Ne pas stigmatiser le quartier, le valoriser de manière positive • Prendre en compte les représentations négatives et les déconstruire – via une

    communication spécifique

    Les pistes de travail :

    • Organiser un temps fort fédérateur (par exemple dans le domaine de la culture, unconcert à forte notoriété) qui ferait venir les habitants de la ville dans le quartier

    • S’appuyer sur la démarche en cours avec l’association « Bronca » : collectif d’artistechargé par la Ville de réaliser une visite virtuelle du quartier, qui montrerait ses atoutspour les différents publics cibles (personnes âgées, jeunes couples…). Puis mettre lefilm sur les sites de partage.

    • S’appuyer sur des habitants correspondant aux 4 « profils types » (personnes âgées,jeunes couples…) et les mobiliser sur la construction de l’argumentaire

    Vers une gestion urbaine et sociale de proximité

    Le passage d’une GUP technique à une GUP sociale doit favoriser le « vivre ensemble »par des projets collectifs qui ont une utilité sociale pour le quartier et ses habitants. Dans cecadre, il est important d’encourager la participation des habitants.

    ➢ Parvenir à mieux mobiliser les habitants

    Si les acteurs de la GUP (Ville, bailleur) ont exprimé leurs difficultés à mobiliser leshabitants, ils ont également identifié certaines actions de communication qui fonctionnent etqui pourraient être multipliées :

    • Valoriser la communication informelle et « aller vers les habitants ».L’appartement témoin (L'Appart') mis à disposition par le bailleur pour sensibilisernotamment aux éco-gestes semble bien fonctionner. Les représentants du bailleur ontégalement fait un retour positif sur les actions menées dans un temps et un cadreinformel comme au marché, ou autour d’un café. Ce sont des moments où les habitantssont prêts à échanger car ils ne sentent pas « engagés ». L’atout de cette démarche résideégalement dans la relation directe avec les habitants qu’elle propose. Il ne s’agit pas deconvier les habitants mais bien d’aller vers eux.

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  • • Passer par des jeunes en tant qu’« ambassadeur » pour sensibiliser les autres habitants àdes questions d’ordre commun comme le tri ou le stationnement anarchique.

    • Les actions éducatives à destination des enfants, et notamment par le biais des structuresscolaires, s’avèrent également efficaces pour toucher les familles. Les enfants relaient laparole transmise dans l’enceinte familiale. Un partenariat avec les instances scolairesserait donc à entreprendre pour favoriser ce type d’actions.

    La Maison Pour Tous a une expertise dans ce domaine et un savoir-faire sur lesquels cesacteurs pourront s'appuyer.

    ➢ Coordonner l’ensemble des acteurs de quartier autour des enjeux et actions de la GUSP

    Le volet social de la Gestion urbaine et sociale de proximité doit pouvoir s’appuyer surune coordination forte des acteurs du développement social du quartier.

    Il existe aujourd’hui des « réunions de coordination » qui rassemblent les professionnelsdes centres sociaux, de la prévention spécialisée, les assistantes sociales de secteur, la RéussiteÉducative et la Cohésion sociale. Si auparavant, elles visaient à traiter des situationsindividuelles, dorénavant son action s’apparente davantage à des rencontres d’échanged’informations.

    Le double enjeu serait ici de convier l’ensemble des acteurs de terrain impliqués dans laGUSP à participer aux « réunions de coordination » et de transformer la vocation de ce comitéen un véritable comité porteur de projet d’actions sociales.

    D’autre part, il est envisagé de favoriser l’hybridation des connaissances de chacun desacteurs et des dispositifs et missions qu’ils portent par des actions de formation.

    Enfin, il serait nécessaire de coordonner les actions portées dans le cadre de la GUSPavec celles inclues dans la feuille de route du Conseil citoyen, via l’appui sur d’éventuellescommissions ou groupes projets créés au sein du Conseil par exemple.

    Le choix d'une stratégie claire pour le développement économique et social deBernon

    Les principaux constats :

    • Un travail important mené durant le programme de renouvellement urbain à travers lesclauses d’insertion : 97 % des objectifs atteints mais des clauses davantage mises enœuvre sur les chantiers de démolition et réhabilitation que sur les opérations deproduction hors-site. 93 personnes habitant Bernon ont été recrutées sur les chantiers.

    • Un travail d’insertion vers l’emploi des jeunes qui doit être poursuivi mais quibénéficie d’ores et déjà de leviers importants : Mission Locale, Maison de l’emploi et desmétiers, SIAE, Club de prévention, etc.

    • Le développement de la mixité fonctionnelle du quartier grâce au PRU avecl’implantation de nouveaux commerces, la réhabilitation de l’ancien centre commercial et

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  • l’implantation de bureaux et locaux qui doivent permettre l’arrivée de 90 salariés sur lequartier (Club de prévention, mais aussi dès 2016 services des espaces verts de laMairie).

    ➢ Au-delà de la mixité fonctionnelle, quelle ambition pour le développement économiqueet la création d’activités dans le quartier Bernon ?

    L’objectif de développement économique et d’accès à l’emploi des habitants a été réitérédans le cadre du contrat de ville. Néanmoins le PRU a porté avant tout une stratégie dedéveloppement des services de proximité et non de création ou implantations de nouvelleactivités.

    Trois scénarios peuvent être envisagés :

    • L’accès à l’emploi est travaillé hors quartier, avec comme objectifs sous-jacents laqualification, la mobilité et l’aide à l’obtention d’emplois. Dans ce scenario, ladiversification fonctionnelle est envisagée sous l’angle des commerces de proximité –mais sans viser explicitement le développement d’emplois endogènes.

    Scénario « implantation »• Les acteurs engagent une stratégie d’implantation d’entreprises sur le quartier. Cela peut

    impliquer le développement d’une offre de locaux commerciaux/d’entreprises et unaccent sur l’attractivité de l’offre existante.

    • Le quartier répond à une stratégie de segmentation, en choisissant – en cohérence avecla stratégie de l’Agglomération – un (ou plusieurs) créneaux générateurs d’activités etd’emploi. Outre le choix des créneaux, cela met en jeu des actions de soutien à laqualification, à l'entrepreneuriat, aux filières, et de mise en réseau des acteurs…

    ➢ Trois scénarios « cumulatifs » à moyen terme pour le quartier BernonDéveloppement économique et social

    Les scénarios envisagés pour le devenir du quartier Bernon sont « cumulatifs » ets'inscrivent dans des temporalités différentes.

    Le scénario 1 a vocation à faire de Bernon, un quartier comme les autres, c'est-à-direnormalisé mais qui conserve son identité propre. Il s'inscrit dans une échelle de tempsrelativement courte (5 ans).

    Les autres scénarios s'inscrivent dans la continuité du précédent, mais sur une échelle detemps plus longue : Bernon, pôle d'attractivité culturelle et événementielle, puis Bernon,quartier moteur de l'économie sociale et solidaire.

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  • La normalisation du quartier se fonde sur :

    • une dynamique de mixité sociale étayée par le soutien au vivre-ensemble• le maintien d'un cadre de vie qualitatif• l'inclusion de ses habitants aux dynamiques de développement économique de

    l'agglomération

    Le développement de l'attractivité du quartier repose sur :

    • un renforcement de la mixité fonctionnelle avec un appui aux commerces, à l'animationde l'espace public, à la fréquentation mixte des équipements de quartier

    • une démarche volontaire en faveur d'un changement d'image du quartier

    Le développement de l'économie sociale et solidaire ESS) au sein de Bernon s'appuie sur :

    • un soutien aux développement des activités liées à l'économie sociale et solidaire par ledéveloppement d'une coordination renforcée entre les acteurs du quartier et del'agglomération

    Et pour aller plus loin que les recommandations du cabinet ENEIS, il s'agira de faireconnaître ce qu'est l'ESS, aux professionnels et acteurs du quartier (travailleurs sociaux,animateurs, membres du Conseil citoyen, associations d'habitants) et de leur faire prendreconscience que par leur action quotidienne, il s'inscrivent déjà dans ce champ.

    Particulièrement la MPT (comme la Ferme de l'Hôpital), en qualité de centre social etculturel, promoteur des individus et des groupes, commanditaire de prestations, pourvoyeur deservices, site qualifiant, employeur, vivier de bénévoles, coordinateur de dynamiquesparticipatives...

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  • Le contexte est favorable à l'ESS (économie sociale et solidaire) :

    • Une législation porteuseLa loi du 31 juillet 2014 relative à l’ESS permet d’unifier et de structurer le secteur autour de troiséléments :• La définition et la délimitation du périmètre de l’ESS autour des acteurs historiques et lesnouvelles formes d’entrepreneuriat social6• Une impulsion nationale qui se décline localement à travers l’instauration de relais despolitiques économiques (les CRESS) et de leviers opérationnels (Pôles Territoriaux deCoopération Économique)• La mise en place d’outils permettant à l’ESS de changer d’échelle (cf. agrément entreprisesolidaire d’utilité sociale)

    • Un moteur de développement dans un contexte de crise• L’ESS connaît une croissance plus dynamique que le reste du secteur privé (+23 % entre2000 et 2010 vs. 7 %)• Un modèle alternatif dans un contexte de crise économique : plus durable, plus juste et plusriche en emplois.• Un relais des acteurs publics et des entreprises classiques pour répondre aux besoins sociaux• Un vecteur de création d’emplois dans des secteurs d’avenir et non délocalisables : économieverte, économie collaborative et numérique, les services à la personne, les circuits courts…

    D'ores et déjà, des questions devront être étudiées :

    ►Le repérage des activités pouvant entrer dans le champ de l’ESS

    • Des velléités de création d’entreprises sont-elles observées sur le quartier ?Oui, dans le domaine de la restauration...• Des activités informelles pourraient-elles être organisées ? (cours d’informatiques, atelierscuisine, etc.)Oui c'est déjà le cas, mais cela pourrait se développer à partir des compétences des habitants et non seulementdes services publics.• Quels seraient les besoins des habitants qui pourraient être couverts par les activitéséconomiques et sociales ?La garde d'enfants à domicile ou collective (crèche parentale), le coaching dans l'emploi, le tutorat scolaire àplus grande échelle, etc.8

    ►La mise en place d’une organisation en soutien de ces activités

    • Quelles modalités partenariales entre les acteurs de quartiers pour le repérage et le soutien àces activités ?• Quelle inscription dans un réseau plus large à l’échelle de la ville, de l’agglomération ?• Quels moyens financiers associer à ces activités ?

    • Quels besoins en termes de locaux d’activité ?économique et social

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  • Le Contrat de ville 2015-2020 se recentre sur Bernon

    Le Contrat de ville a été signé le 24 août 2015 par l'Etat et la Ville d'Epernay, maiségalement de nombreux acteurs institutionnels : la Communauté de Communes Epernay Paysde Champagne, l'Agence Régionale de Santé, Plurial Novilia, la Caf de la Marne, la Caisse desDépôts et Consignations, les chambres d'Industrie et des Métiers ou encore Pôle Emploi.

    La loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine a réviséles critères définissant la géographie prioritaire d'intervention : un espace continu, urbain avecun nombre minimal d'habitants fixé à 1000/km² où les habitants présentent des revenusinférieurs. En 2009 était noté un revenu par unité de consommation médian de 8203 euros.

    Bernon et Bernon Village comptent environ 2400 habitants soit plus de 60 % du QPV.

    Le contrat de ville a vocation à intégrer et mettre en cohérence l'ensemble des dispositifsexistants sur le territoire sparnacien et, plus largement de la Communauté de communesd’Épernay Pays de Champagne (CCEPC), concourant aux enjeux stratégiques du QuartierPrioritaire de la Politique de la Ville, ainsi (en italique, les dispositifs pour lesquels le directeur dela MPT participe aux réflexions, au moins dans l'un des groupes de travail ou l'une desinstances) :

    Dans le domaine du logement :

    Le Programme Local de l'Habitat (PLH) en cours de réécriture par la CCEPC / la finalisation duprojet de rénovation urbaine de Bernon et les premiers travaux du Plan Stratégique Local / la conventionrelative à la Gestion Urbaine de Proximité (GUP) / l'Agenda 21 d’Épernay

    Dans le domaine de l'éducation, de la parentalité, de la culture et de l'égalité des chances :

    Le Projet Éducatif de Territoire (PEDT) / le Contrat Enfance Jeunesse (Caf-Ville) / le Dispositif deRéussite Éducative (intégré au Contrat de Ville) / les contrats de projets des centres socioculturelsd'Epernay (Caf-Ville) / la Commission pour la promotion de l’Égalité des Chances et de laCitoyenneté (COPEC) / le Comité départemental de soutien à la parentalité.

    Dans le domaine de l'emploi et du développement économique :

    Le Service Public de l'Orientation / le Service Public de l'Emploi de Proximité / le ComitéTechnique d'Animation / les chartes d'insertion / l'Agenda 21 d’Épernay / la conventiond'objectifs et de moyens 2014/2020 entre l’État et la Caisse des Dépôts et Consignations / leProgramme Opérationnel National FSE 2014-2020 « Emploi-Insertion » / l'accord-cadre entrel’État et l'Assemblée des Départements de France pour la mobilisation du FSE 2014-2020 enfaveur de l'inclusion sociale et de la lutte contre la pauvreté.

    Dans le domaine de la prévention de la délinquance et de la sécurité :

    La stratégie locale de Prévention de la Délinquance sur Epernay / la Stratégie locale intercommunale dePrévention de la Délinquance / la Convention de Prévention Spécialisée sur Epernay (Conseildépartemental/Ville d’Épernay/Club de prévention).

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  • Dans le domaine sanitaire et social :

    Le programme régional de santé de l'Agence Régionale de Santé / l'Atelier Santé Ville (intégré auContrat de Ville) / le Programme Départemental d'Insertion / le Schéma directeur de la Caf dela Marne / l'Agenda 21 d’Épernay.

    Les orientations reposent sur trois piliers principaux d'intervention : cohésion sociale,cadre de vie et emploi et développement économique. Avec des axes transversaux : les jeunes,l'égalité entre les femmes et les hommes et la prévention de toutes les discriminations.

    ➢ Les enjeux du pilier Cohésion sociale sont de favoriser la réussite éducative des enfantset des jeunes, de prévenir les conduites à risque, de favoriser l'accès aux droits, auxservices et aux équipements sur l'ensemble de la ville, et d'encourager le vivre ensemble.

    La majeure partie des projets portés par les acteurs œuvrant à Bernon s'inscrivent dansce pilier.

    ➢ Les enjeux du pilier Cadre de vie sont de conforter la place du quartier dans la ville etl'intercommunalité et d'accompagner les bienfaits de la rénovation urbaine du quartierBernon.

    Ce pilier est principalement travaillé dans le cadre du réseau des acteurs de la Gestionurbaine et Sociale de Proximité et du Plan Stratégique Local, qui se réunit depuis 2016 pourmettre en œuvre des actions concrètes face aux problématiques récurrentes du quartier.

    ➢ Les enjeux du pilier Emploi et Développement économique sont de soutenir l'accès àl'emploi et de soutenir l'engagement social des entreprises localement responsables.

    Ce pilier est le moins investi par les acteurs porteurs de projets. Le pilotage fait défaut,l'innovation manque. Et pourtant le tissu économique à Bernon doit être revitalisé, avecseulement 29 établissements ou entrepreneurs recensés dans l'industrie, la construction, lecommerce, les transports, la restauration, les services divers, l'enseignement, la santé, l'actionsociale.

    En 2016, 51 projets ont été déposés par 22 porteurs différents sollicitant ainsifinancièrement la Ville d’Épernay et l’État. L'effort financier global s'est élevé à 970 597 €.

    Parmi ces projets, ont été soutenus les actions d'accompagnement à la scolarité, celles endirection des familles et de la jeunesse du quartier Bernon ou encore l'organisation de la fête dequartier. Mais ces projets sont considérés par les représentants des services de l’État comme desactions de droit commun, qui ne sont pas assez innovantes. Or, l'action d'un centre social doits'inscrire dans la durée, évoluer avec les habitants et ne peut se permettre de présenter uneinnovation de façade. Les financeurs doivent faire confiance à cette structure, dans sa capacitéau quotidien à tisser et retisser le lien social, et de fait à empêcher un certain nombre de dérivesqui peuvent compromettre la cohésion sociale sur ce type de territoire.

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  • Une instance participative formalisée : le Conseil citoyen

    L'obligation d'une gouvernance participative du Contrat de ville a entraîné la créationd'un Conseil citoyen afin de garantir la représentation des habitants du quartier prioritaire, danstoutes les instances du Contrat de ville. Ce conseil se réunit de manière autonome,indépendamment de tout pilotage technique ou politique de la Ville d’Épernay ou tout autreacteur institutionnel.

    Il est composé de représentants d'associations et acteurs locaux (concessionnaires,commerçants, bailleur) et d'habitants volontaires. A terme, il devrait se constituer enassociation. Pour l'instant, il a défini ses modalités d'action en rédigeant une charte et acommencé à étudier les objectifs, axes prioritaires du Contrat de ville au regard de saconnaissance vécue du territoire.

    Il est intervenu en comité technique du contrat de ville en février 2016 et a alimenté lepilotage de cette instance chargée d'étudier les dossiers de demande subvention déposés par lesacteurs du quartier prioritaire.

    Ainsi, parmi les 9 objectifs prioritaires du pilier Cohésion sociale, de l'appel àprojet 2016 du contrat de ville, le conseil citoyen retient 3 objectifs pour lesquels ilconsidère que le niveau d'intervention des porteurs de projets doit être le plus haut :

    ➢ Prévenir le décrochage scolaire auprès des élèves du 1er degré :

    « S'il y a du décrochage scolaire alors on ne peut envisager d'avenir sérieux pour nos jeunes », disent lesmembres du Conseil citoyen.

    L’intervention actuelle des acteurs :

    En matière de prévention primaire, les structures Maison Pour Tous, Dispositif deRéussite Éducative et Club de prévention développement de manière concertée une offred'accompagnement à la scolarité, qui si elle est étayée et soutenue, portera sans doute des fruits.

    En décembre 2013, 229 jeunes sparnaciens étaient en situation de décrochage scolaire :30 % de collège, 11 % de lycée général et technique, 59 % de lycée professionnel :

    ✔ 63 étaient déjà pris en charge dans les établissements, dans des actions portées par laMission de Lutte contre le Décrochage Scolaire, ou en situation d'emploi.

    ✔ 70 étaient suivis par la Mission locale et/ou Pôle Emploi

    ✔ 5 ont été orientés dans les actions MLDS

    ✔ 89 étaient en cours d'accompagnement en février 2014

    En ce qui concerne l'absentéisme scolaire, les données ne sont plus transmises à la Ville.

    En ce qui concerne l'exclusion scolaire : le Club de prévention est un acteur identifié parles collèges ; il accueille les jeunes au sein du chantier éducatif ou toute autre action deremobilisation.

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  • ➢ Prévenir les conduites à risque : actions de promotion de la santé en direction desmineurs

    « réduire les comportements à risque en trouvant des lieux de rencontre et de discussion à la place de laisser lesjeunes sans endroit de réunion, dans la rue. », disent les membres du Conseil citoyen.

    Ce constat correspond à une attente et une demande récurrente des jeunes et d'adultesqui constatent effectivement des regroupements de jeunes désœuvrés dans la rue. L'ouvertured'un tel lieu nécessiterait un encadrement par des adultes référents. Cette question n'a pas ététraitée assidûment. Elle reste posée.

    La salle jeunes de la Maison Pour Tous répond plus particulièrement aux 12-16 ans, lesplus âgés ne la fréquentent pas.

    « Faire plus d'actions de prévention sur les comportements addictifs », disent encore les membres duConseil citoyen.

    Il y a bien eu un partenariat étroit entre la Plate-forme d’Éducation et de Promotion dela Santé (PEPS), le Centre Médico-Psychologique pour Enfants (CMPE), le Centre d'Accueil etde Soins pour Toxicomanes (CAST) et le Club de Prévention :

    ✔ permanences au sein du Club de prévention et de l’Établissement de PlacementÉducatif et d'Insertion (EPEI) de la Protection Judiciaire de la Jeunesse,

    ✔ formation pluri-institutionnelle des professionnels de terrain pour développer uneculture partagée dans le domaine des addictions,

    ✔ analyse des pratiques professionnelles.

    A noter que les animateurs des centres sociaux n'avaient pas été associés à cette démarche.

    Puis, le Club de prévention et la PEPS avaient mis en place en 2014 et 2015 des groupesde paroles de jeunes sur ces questions, qui se déroulaient à la MPT. Mais une restrictiondrastique des moyens des acteurs sanitaires depuis 2014 a marqué la fin de cette dynamique...

    Pourtant, le CAST témoignait lors d'une réunion préparatoire au Plan stratégique localde sécurité d'une baisse de l'âge des usagers de drogues constatée sur sa file active de 85personnes.

    L'Atelier Santé Ville n'est plus porté par la Ville d’Épernay et la santé mentaleglobalement des jeunes à Epernay n'est plus un sujet porté collectivement par les acteurs.

    Toutefois une nouvelle dynamique en 2016 sous l'égide de la Cohésion sociale, réunitéducateurs, animateurs, infirmières scolaires, conseillères conjugales du Département pourinitier un projet global autour de la sexualité des jeunes : respect garçons-filles, conduites àrisque, contraception, etc. En effet, le constat est partagé entre les professionnels quel'éducation à la sexualité est mise à mal avec l'influence d'Internet et de la pornographie ; ce quisuscite un mal-être chez les adolescents.

    Dans la poursuite de l'Atelier Santé Ville, les infirmières de l’Éducation nationale desécoles Crayère, Vignes Blanches, des collèges Terres Rouges, Jean Monnet et du lycée Stéphane

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  • Hessel se réunissent depuis 4 ans afin de partager leurs réflexions et expériences. Elles mènentdes actions coordonnées de prévention.

    Les Comités d’éducation à la Santé et la Citoyenneté apportent aux collégiens desinformations en termes de citoyenneté, nutrition, hygiène de vie, addictions, sexualité. La PEPSet le CIDFF y interviennent.

    De nombreux jeunes sont accompagnés individuellement par le Club de prévention dansl'accès aux soins. Et les permanences des infirmières scolaires permettent de répondreégalement individuellement aux questions que les adolescents se posent.

    Toujours en matière de promotion de la santé, « Mieux communiquer sur les actions faites dansle quartier. », demandent les membres du Conseil citoyen.

    Effectivement, même si l'animation de l'atelier santé ville, auparavant portée par ladirection de la Cohésion sociale, n'est plus assumée, des actions de prévention santé sontmenées à Bernon par un réseau d'acteurs, dont la MPT a été l'initiateur dès 2012-2013 :l'association pour le droit à la santé qui gère le centre de soins infirmiers établi à la MPT, laCPAM, l'association marnaise des diabétiques, la PEPS, l'office des sports qui rémunère unéducateur médico-sportif formé au sport-santé, le Pôle Animation Seniors du CCAS, ou encorele Lion's Club.

    Ainsi, chaque année sont menées des actions coordonnées lors la semaine d'Octobrerose, de la semaine nationale de la vaccination, pour l'information sur le diabète, le ler décembrepour la journée mondiale du SIDA ou la journée de dépistage de la vue...

    La MPT est facilitatrice de ces opérations ; elle met à disposition ses locaux, sesanimateurs, mobilise les publics, informe et communique...

    Mais il faut multiplier les modes de communication afin de toucher le public visé : standsur la marché de Bernon, bouche à oreille, page Facebook, mailing auprès des professionnelssoci