diagnostic territorial du verdon

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Diagnostic territorial du Verdon Sous la direction de Renaud Batisse Master 2 Droit de la Montagne Promotion 2018/2019 « Emmanuel Cauchy »

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Page 1: Diagnostic territorial du Verdon

Diagnostic territorial du Verdon Sous la direction de Renaud Batisse

Master 2 Droit de la Montagne

Promotion 2018/2019 « Emmanuel Cauchy »

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Remerciements

« Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants

jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. »

Marcel Proust

À la recherche du temps perdu

Nos remerciements vont en premier lieu à Renaud Batisse pour avoir organisé notre séjour

dans le Verdon et pour nous avoir fait, le temps d’une année scolaire, penser différemment le territoire.

En second lieu, nous voudrions remercier toutes les personnes qui ont accepté de nous

accorder de leur temps pour notre enquête : Jean Darot, Antoine Faure, Patrick Gendry, Olivier

Savoye, Jean Carmille, Brindille Soubranne, Mathilde Grange, Charles-Antoine Mordelet, Etienne

Despert, Michèle Bizot Gastaldi, Nicolas Petit, Reina Bomas, Cédric et Romain, Anne Ferment,

Stefano Blanc, Manon Pellegrin, Vincent Gonod, Julien Pollet, Fabien Perrot, Michel Krausz,

Caroline Garcin et le Commandant Bernard Dutrey.

Merci pour leur gentillesse, leur bienveillance, leur professionnalisme mais aussi, et surtout,

pour tout ce que ces discussions ont pu apporter à nos pensées. Ce séjour aura permis un véritable

enrichissement humain.

Enfin, nous ne pouvons que remercier bien chaleureusement nos hôtes Olivier, Isabelle, et leur

mascotte Marguerite. Leur bonté à notre égard et la disponibilité dont ils ont fait preuve nous ont

profondément touché.

Page 4: Diagnostic territorial du Verdon

3

SOMMAIRE

INTRODUCTION………………………………………………………………...………..p.7

Thème I. Paysages et patrimoine…………………………………………………...……..p.9

I. Un patrimoine au centre de paradoxes……………………………………………...….p.9

1. Un territoire naturel en voie constante d’anthropisation……………………………...…..p.9

2. Un cadre politico-juridique insuffisant pour gérer les conflits d’usage………………....p.11

3. Une difficile conciliation entre les différents acteurs et leurs missions respectives...…..p.13

II. Un patrimoine valorisé par des compromis………………………………...………..p.16

1. Des constats partagés favorisant des compromis de valorisation du patrimoine………..p.16

2. Des compromis de valorisation du patrimoine inspirés du développement durable….....p.17

a. Le PNR : la plaque tournante des actions de valorisation du patrimoine dans le Verdon.p.17

b. Le Conservatoire du Littoral : un complément d’action prégnant pour la valorisation du

patrimoine…………………………………………………………………………………..p.19

c. Les sites Natura 2000 : un complément d’action supplémentaire pour la protection du

patrimoine…………………………………………………………………………………..p.21

3. Un exemple d’initiative privée au service du développement durable et de la valorisation

du territoire…………………………………………………………………………..……..p.22

Thème II. La gestion des ressources naturelles……………………………………...….p.25

I. Un territoire riche en ressources………………………………………………………p.25

1. Un territoire, château d'eau de Provence……………………………………………...…p.25

2. Des potentiels éoliens et photovoltaïques……………………………………………….p.26

3. Un territoire rural à dominance agricole et forestière…………………………………...p.27

II. Des conflits d’usages récurrents………………………………………………………p.29

1. L’eau : une ressource naturelle indispensable à tous les secteurs…………………….....p.29

2. Les activités de pleine nature……………………………………...…………………….p.30

3. Des acteurs aux rôles entrecroisés : une difficile résorption des conflits………………..p.30

4. Le développement d’offres touristiques inadéquates : une incohérence entre les diverses

volontés de développement du territoire……………………………………………..…….p.32

III. Le changement climatique : une préoccupation conséquente……………….…….p.34

1. Les premiers changements climatiques………………………………………..………...p.34

2. Des impacts indéniables sur les ressources naturelles…………………………..……….p.35

Page 5: Diagnostic territorial du Verdon

4

IV. Les ressources naturelles : un axe stratégique règlementé…………………………p.36

1. L’opération Grand site, un outil de préservation des ressources naturelles……………..p.36

2. Zone Natura 2000, un outil consensuel……………………………………………….....p.37

3. Le conservatoire du littoral, un moyen de reprendre la maîtrise locale du territoire……p.37

4. La maitrise locale et le regroupement intercommunal : Des ressentis différents en fonction

des acteurs……………………………………………………………………………...…..p.38

Thème III. La pollution et les risques…………………………………………………....p.40

I. Un territoire sujet à des problématiques minimes de pollution……………………..p.40

1. Une pollution modérée des sols………………………………………………………....p.40

2. Une bonne qualité des eaux souterraines et superficielles……………………………....p.41

3. Une bonne qualité de l’air…………………………………………………………..…...p.42

4. La question des nuisances sonores…………………………………………………..…..p.42

II. Un territoire préparé face aux risques…………………………………………….....p.43

1. Un territoire faisant face à de nombreux risques naturels……………………………….p.43

2. L’existence de certains risques technologiques………………………………..………...p.44

Thème IV. La démographie : une population locale aux multiples visages…………...p.45

I. Une forte attractivité démographique……………………………………………...….p.45

1. Une croissance démographique continue, essentiellement à l’ouest…………………….p.45

2. Un territoire fortement dépendant des apports migratoires……………………………...p.46

3. Un territoire sous influence des pôles urbains…………………………………………...p.48

II. Une attractivité à utiliser pour endiguer le vieillissement de la population………..p.49

1. Un creusement dans la pyramide des âges……………………………………………....p.49

2. Un territoire marqué par le vieillissement de sa population……………………………..p.50

Thème V. Le portrait socio-économique du territoire…………………………………..p.51

I. L'économie locale et l'emploi………………………………………………………......p.51

1. Les actifs du territoire……………………………………………………………………p.51

2. Les catégories socio-professionnelles et la structure de l'emploi………………………..p.52

3. Un faible niveau de qualification…………………………………………………...…...p.53

4. La répartition de l'emploi salarié……………………………………………………...…p.54

5. L’importance des entreprises individuelles pour l’emploi non-salarié…………………..p.55

6. Les zones d'activités du périmètre……………………………………………………….p.55

7. Les enjeux…………………………………………………………………………….....p.57

Page 6: Diagnostic territorial du Verdon

5

II. La place du tourisme dans le territoire…………………………………………...….p.58

1. Les caractéristiques de la filière touristique……………………………………...……...p.58

2. Les constats……………………………………………………………………...………p.59

3. Les enjeux………………………………………………………………………...……..p.60

III. La place de l'agriculture dans le territoire……………………………………...…..p.61

1. Les données générales…………………………………………………………...………p.61

2. Les orientations agricoles…………………………………………………………...…...p.62

3. les actions mises en œuvre…………………………………………………………...….p.64

4. Les enjeux……………………………………………………………...………………..p.66

Thème VI. La mobilité au sein du territoire………………………………………...…..p.67

I. La mobilité quotidienne……………………………………………...………………...p.67

1. Un réseau de transport structurant peu dense contraint par la topographie……………...p.67

2. Une offre en transport en commun pour les scolaires………………………………...…p.67

3. La voiture particulière comme mode privilégié de déplacement……………………......p.68

4. Un développement volontaire des mobilités alternées et des modes doux………...……p.69

II. La mobilité touristique………………………………………...……………………...p.69

1. Une saturation saisonnière du trafic………………………………………………...…...p.69

2. La problématique du stationnement de plus en plus prégnante………………………….p.70

Thème VII. Les équipements et les services……………………………………………..p.71

I. Les bouquets de services………………………………………………………...……..p.71

1. Le bouquet « éducation »…………………………………………………………...…...p.71

a. Les jeunes enfants et l’enseignement du premier degré……………………………...….p.71

b. L’enseignement du second degré………………………………………………………...p.71

c. L’enseignement supérieur………………………………………………...……………...p.71

2. Le bouquet « communication »……………………………………………………….....p.72

3. Le bouquet « commerces et services de proximité »…………………………………….p.72

4. Le bouquet « culture, sports et loisirs »………………………………………………....p.73

a. Les services sportifs…………………………………………………………………......p.73

b. Les services et activités culturelles………………………………………………...……p.73

II. Une faible offre de soin très dispersée……………………………………………......p.75

1. Un désert médical………………………………………………………..……………...p.75

2. Des répercussions sur la population………………………………………………….....p.75

Page 7: Diagnostic territorial du Verdon

6

III. La sécurité sur le territoire……………………………………………………......…p.76

1. Certains problèmes de sécurité sur le territoire……………………………………….....p.76

2. Une faible délinquance sur le territoire………………………………………...………..p.77

Thème VIII. La participation des citoyens…………………………………………...…p.78

I. La participation aux consultations……………………………………………………p.79

II. Un tissu associatif bien développé………………………………………………….....p.83

CONCLUSION…………………………………………………………………………....p.84

ANNEXES…………………………………………………………………………………p.85

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7

INTRODUCTION

Un diagnostic territorial s'avère être un préalable à toute action de développement

local, dans une perspective de développement durable. Il peut s’appliquer à différentes

échelles et poursuit différents objectifs. Le diagnostic n’est pas qu’un simple état des lieux

d’un espace déterminé ; c'est également une démarche d'évaluation dans le temps s’inscrivant

sur le long terme et proposant une vision prospective de ce territoire : il s’agit d’en

déterminer les forces, les faiblesses, les opportunités ou les limites. La Datar (Délégation

Interministérielle à l’Aménagement du Territoire et à l’Attractivité Régionale) définit

d’ailleurs le diagnostic territorial de la manière suivante : « État des lieux qui recense, sur un

territoire déterminé, les problèmes, les forces, les faiblesses, les attentes des personnes, les

enjeux économiques, environnementaux, sociaux (…) Il fournit des explications sur

l’évolution du passé et des appréciations sur l’évolution future ».

Le périmètre du présent diagnostic territorial est basé sur le territoire du Verdon à la

jonction entre le département des Alpes de Hautes Provence (04) et celui du Var (83). Établi à

partir du territoire de la Communauté de Communes Lacs et Gorges du Verdon (CCLGV), le

périmètre englobe les zones où l’agriculture et le tourisme sont prépondérants, mais aussi les

principaux bassins de vie, d'emploi et de trajets. Il comprend également le camp militaire du

plateau de Canjuers, ainsi que les établissements publics de coopération intercommunale

(EPCI) limitrophes dans un souci de cohérence afin de tenir compte de la complémentarité

des territoires voisins. Pour cette étude, il a été parfois plus pertinent de prendre uniquement

en compte quelques communes limitrophes que de prendre l'EPCI dans son ensemble (c’est le

cas par exemple de la communauté Provence-Alpes-Agglomération) ; inversement il valait

mieux parfois prendre l'EPCI limitrophe en entier (par exemple la communauté Durance-

Lubéron-Verdon Agglomération).

La ville de Castellane à l’est, fait partie du périmètre car son rôle économique via le

tourisme sur le Grand Canyon en fait un point stratégique pour la cohérence globale du

diagnostic du Verdon. A l’ouest, la zone tampon comprend la ville de Manosque dont

l’urbanisation et l’implantation au sein des grands axes de transport de la Provence contraste

avec le reste du périmètre plutôt enclavé et à dominante rurale.

Page 9: Diagnostic territorial du Verdon

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Le périmètre englobe également le Parc Naturel Régional du Verdon dans sa quasi-

totalité. L’identité du territoire est, comme il le sera développé tout au long de l’étude,

essentiellement caractérisée par ses zones touristiques : le lac de Sainte Croix et les gorges ;

mais aussi agricoles et pastorales : les Préalpes de l’Artuby, le plateau de Valensole, etc. Le

Verdon est ainsi un territoire riche d’aménités avec des éléments de patrimoine naturel et bâti

remarquables. Il regroupe une diversité d’entités paysagères assez intéressante qui explique la

présence prépondérante de ressources naturelles dont la gestion est indispensable au

développement durable du territoire.

Le présent diagnostic territorial aura pour objectif de démontrer comment et dans quel

but se fait l’articulation entre les différents pôles d’activité et les acteurs qui forment

ensemble l’identité du territoire. La question s’est alors posée de savoir dans quelle mesure

un compromis est possible, dans le Verdon, autour des enjeux de maîtrise du territoire ;

enjeux rendus complexes par une mutation constante des contextes économiques, sociaux et

environnementaux.

Page 10: Diagnostic territorial du Verdon

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Thème I. Paysages et patrimoine

I. Un patrimoine au centre de paradoxes

1. Un territoire naturel en voie constante d’anthropisation

Le territoire du Verdon a toujours été majoritairement naturel et rural ; il en reste

aujourd’hui encore très marqué. Cependant, l’anthropisation progressive de cet espace

naturel, notamment de l’espace péri-urbain, transforme le territoire.

Si le périmètre d’étude choisi démontre une absence de grande agglomération (sauf

Manosque en zone tampon), l’espace péri-urbain à l’Ouest du périmètre (Vallée de la

Durance) connait une certaine mutation. D’ailleurs cette dernière montre que le principal

bassin de vie et d’emploi est plutôt orienté vers l’Ouest du périmètre (d’où la multiplication

constatée de zones d’activités en vitrine des routes).

Parmi les phénomènes qui permettent de caractériser l’anthropisation du territoire, il y a

d’abord eu le passage du pastoralisme traditionnel à une agriculture plus « intensive ».

Ensuite, il a été constaté une disparition progressive du pastoralisme dans les Préalpes de

l’Artuby (à l’Est du périmètre). Enfin se développe rapidement aujourd’hui l’installation

d’infrastructures de production d’énergie telles que les panneaux photovoltaïques, qui

viennent empiéter sur les réserves de foncier.

Ces éléments rappellent les premiers traumatismes d’anthropisation brusque qu’a

connu le territoire d’abord avec les créations des barrages par EDF dans la première moitié

du XXème siècle. Ces infrastructures ont considérablement modifié l’aspect du territoire car

elles ont amené les lacs qui font aujourd’hui la renommée du Verdon : le lac de Castillon, le

lac de Sainte-Croix, le lac de Quinson et le lac d’Esparron-de-Verdon. Les installations EDF

ont favorisé (malgré elles ?) la création de nouvelles activités économiques basées sur

l’exploitation touristique des lacs. Cette artificialisation majeure du paysage du Verdon est

restée dans l’esprit des locaux qui se rappellent encore de la période « avant EDF », propice à

une agriculture de fond de vallée. La création, plus tard dans les années soixante-dix, du

camp militaire sur le plateau de Canjuers a été un second grand traumatisme, privant de

nombreux locaux de leurs espaces de vie et souvent de travail.

Page 11: Diagnostic territorial du Verdon

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C’est donc toute l’histoire du Verdon qui est marquée par des grandes ruptures entraînant de

grandes mutations d’activités et de manières de vivre, le tout sur une période de quelques

dizaines d’années.

Aujourd’hui l’essentiel de l’enjeu relatif au patrimoine naturel réside quand-même autour du

tourisme et des problématiques qui y sont liées. Le tourisme du Verdon est un tourisme

provoqué, arrivé en annexe d’activités industrielles de production d’énergie et d‘eau potable

prioritaires, le tout sur un territoire relativement isolé, enclavé. Il s’agit d’un tourisme

localisé, ponctuel dans le temps et l’espace, comme le démontre la présence disparate de lits

touristiques à l’échelle du territoire.

Carte SIDDT représentant la répartition des lits touristiques sur le territoire du Verdon en

2015.

Le tourisme, mais également les autres activités en lien avec l’extérieur et la nature

(agriculture, etc.), sont soumis aux aléas de la saisonnalité dus aux contrastes entre la période

sèche en été et la période hivernale moins hospitalière. Cette saisonnalité et ces contrastes ne

favorisent pas l’insertion des nouvelles générations dans leur territoire ; nouvelles générations

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qui sont pour la plupart hostiles à demeurer toute leur vie dans le Verdon, faute de proposer

des solutions viables économiquement pour tout le monde.

Les phénomènes d’anthropisation du territoire sont donc très artificiels dans le

Verdon. L’exemple de la plage de Saint-Julien-le-Montagnier pourra d’ailleurs en témoigner à

la suite de l’étude concernant la thématique des ressources naturelles.

De plus, le lac d’Esparron-de-Verdon a conservé un aspect naturel et donc il n’y a pas

beaucoup de plages comme celles de Saint-Julien. Seulement quelques communes ont des

berges. Esparron-de-Verdon s’est vue attribuée malgré-elle, le monopole de l’espace

utilisable en bordure de lac. Cela lui a permis de développer un tourisme plus « massif » et

plus industriel au détriment de la plage de Saint-Julien qui accumule les inconvénients de

l’anthropisation de l’espace naturel, sans en tirer beaucoup d’avantages.

La plage de Saint-Julien est ainsi un exemple d’espace naturel partiellement anthropisé. La

définition des usages de la plage est ambigüe et amène donc à des conflits d’usage entre des

acteurs qui utilisent l’espace de manière très différente et pas forcément coordonnée.

Cette plage reflète justement une des grandes difficultés du territoire du Verdon, celle

des conflits d’usage de l’espace naturel ; conflits d’usage complexes à gérer notamment du

fait d’un cadre politico-juridique insuffisant.

2. Un cadre politico-juridique insuffisant pour gérer les conflits d’usage

La diversité paysagère du Verdon est sa plus grande richesse mais elle amène

également son lot de complications.

Cette diversité paysagère provoque une application simultanée sur le même territoire

de plusieurs régimes juridiques : celui de la Loi montagne et celui de la Loi littoral ; quand ce

n’est plus avec par exemple les zones Natura 2000 dont le régime est essentiellement

européen … Les complexités qui en émergent ne sont pas toujours comprises par les acteurs

locaux.

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De manière plus basique encore, l’impact du découpage départemental entre les Alpes-de-

Haute-Provence (04) et le Var (83) entraîne des complications de gestion pour l’ONF qui voit

certains domaines forestiers à cheval sur deux départements, qui peuvent avoir des doctrines

différentes en termes de gestion forestière. Le Parc Naturel Régional ou encore le

Conservatoire du littoral sont aussi confrontés aux divers points de vue des services de l’État

selon leur département d’appartenance, mettant parfois en œuvre des politiques différentes

d’aménagements, d’urbanisme, de développement du territoire. Ces différentes politiques

amènent à des contradictions aperçues comme de véritables obstacles à l’action. D’ailleurs, le

découpage départemental va jusqu’à mettre en péril la gestion des secours pour les activités

se déroulant à la limite des deux départements puisque ces derniers ont encore une fois des

politiques différentes concernant les interventions de secours. L’exemple de la plage de Saint-

Julien-le-Montagnier à la limite des deux départements peut là encore être citée.

Les conflits d’usage autour du patrimoine naturel du Verdon sont dus en grande partie

au tourisme. Les autorités ont donc tenté de réglementer la fréquentation des sites mais les

mesures se révèlent insuffisantes. Un arrêté préfectoral a été pris dans les Gorges du Verdon

pour limiter les départs de canoë toutes les dix minutes mais il n’est pas respecté par les

professionnels du tourisme. Aussi, la sur-fréquentation des sites est difficile à endiguer. Par

exemple des mesures de fermeture des routes pendant des heures précises sont repoussées par

les riverains qui ont peur de l’effet « village d’indiens ».

Des arrêtés IOTA (Installations, Ouvrages, Travaux et Activités) ont pu également être

pris au titre de la loi sur l’eau pour l’autorisation de certaines activités aquatiques. Ils ont été

immédiatement attaqués par les professionnels dans les syndicats d’activité qui défendaient

alors une posture de liberté et de libre accès à l’espace naturel. Un nouvel arrêté préfectoral a

été pris avec les horaires des activités aquatiques et la taille des groupes. Mais là encore, si

aucun dispositif de terrain n’est prévu pour faire appliquer la règlementation, le régime

d’autorisation n’est pas effectif. Il faut également noter que la baignade dans les lacs et les

gorges est normalement interdite du fait de la présence des installations d’EDF, mais la

communication en ce sens demeure insuffisante.

De plus, la sur-fréquentation est le témoin du rayonnement large du territoire auprès

des populations extérieures. Ce rayonnement est aussi expliqué par la diffusion massive

d’informations et de représentations visuelles du territoire, notamment par les offices de

tourisme et ce afin de rendre le territoire le plus attrayant possible. Il est délicat pour le

Page 14: Diagnostic territorial du Verdon

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territoire et ses locaux de se plaindre de la sur-fréquentation alors même que le Verdon opte

pour une politique d’offre touristique internationale afin de générer une économie prospère.

La sur-fréquentation en tant que telle n’est donc pas vraiment maîtrisée. Le Verdon, aidé

notamment des actions d’aménagement des sites mises en place par le PNR, préfère

aménager pour mieux accueillir la sur-fréquentation plutôt que de la diminuer concrètement.

D’ailleurs les offices de tourismes communaux ou intercommunaux mettent en avant

exclusivement leur territoire, au détriment peut-être d’une vision d’ensemble des choses.

Mais certains jouent le jeu et tentent de s’insérer dans une démarche touristique englobante,

surtout les offices de tourisme intercommunaux qui ont un rayonnement, par définition, plus

large.

Ainsi, il n’existe pas d’outil juridique parfait pour les conflits d’usage qui peuvent

émerger de la sur-fréquentation. La vingtaine d’éco-gardes déployés dans le Parc tout l’été

sont loin d’être suffisants pour quasiment cinq millions de visiteurs. En outre, certaines

interdictions sont tout simplement impossibles : high line, drones. Il faudrait un arrêté

préfectoral de protection des biotopes ou une réserve naturelle avec les contrôles assortis sur

le terrain.

En réalité il y a un abandon progressif par les élus de la question de la règlementation

des activités touristiques qui peuvent générer des conflits d’usage aux conséquences

significatives entre les différents acteurs du territoire.

3. Une difficile conciliation entre les différents acteurs et leurs missions

respectives

Certains acteurs sont plus exposés que d’autres. En première ligne, on retrouve les

acteurs économiques et politiques. Certains élus se sont très vite adaptés aux mutations du

territoire et ont compris qu’ils pouvaient tirer profit des atouts patrimoniaux du Verdon.

L’exceptionnelle beauté du patrimoine naturel est une carte de visite que certains élus

n’hésitent pas à sortir. D’autres acteurs, plus discrets, dont certains autres élus aussi, subissent

le territoire et œuvrent plutôt afin de promouvoir un développement harmonieux qui profite à

tout le monde.

Page 15: Diagnostic territorial du Verdon

14

De ces différentes positions émergent des tiraillements politiques inévitables qui

peuvent être des obstacles conséquents à une action globale, cohérente, logique pour

l’ensemble du territoire. Il a pu exister par exemple, des critères implicites dans les

procédures de mise en concurrence des AOT (autorisation d’occupation temporaire) des

berges des lacs, pour favoriser l’accès à certains professionnels plutôt qu’à d’autres. A chaque

fois des outils juridiques en apparence neutres sont détournés pour servir des intérêts isolés et

non l’intérêt général.

Globalement c’est une véritable distorsion qui ressort entre les avantages procurés par

l’utilisation du patrimoine et la répartition de ces avantages entre les acteurs. De plus, il a pu

être fait état de conflits entre les professionnels du tourisme qui ne font qu’ « utiliser » le

Verdon pendant la saison estivale et les professionnels du tourisme qui vivent dans le Verdon

aussi le reste de l’année. Il y a une sorte de cercle vicieux consistant en une mise à disposition

du patrimoine à une poignée de personnes qui vont s’arroger la majorité des bénéfices

pouvant être tirés du territoire.

De plus, le problème est que ces bénéfices ne sont pas extensibles. Le Verdon est un

territoire victime d’un tourisme excursionniste. Les touristes viennent pour des courts séjours,

faire des activités de pleine nature, sans s’arrêter longtemps dans les villages alentours aux

lacs et gorges et donc sans consommer.

Le décalage entre les différents domaines d’activité (industrie productrice

d’électricité, captage d’eau potable, tourisme) et les différentes manières de faire n’arrangent

rien aux conflits qui peuvent survenir entre les acteurs du territoire. La gestion artificielle du

débit d’eau par les installations EDF fait qu’au sein même des gorges, il n’y a parfois pas

assez d’eau pour le canoë. Une nouvelle pratique est donc apparue : la randonnée aquatique.

C’est une activité génératrice d’érosion de biodiversité par le piétinement des fonds. Il est

manifeste que l’emprise d’EDF sur le patrimoine est difficilement conciliable avec d’une part

le développement d’activités touristiques variées (et donc une meilleure rentabilité

économique) et d’autre part la préservation de l’environnement… Il apparaît qu’il est

impossible d’absolument tout concilier.

La question environnementale demeure le fer de lance du PNR qui est, pour

l’anecdote, né dans la douleur en 1967 du fait, justement, de désaccords politiques entre

municipalités. C’est la Région (actuellement PACA) qui a été à l’initiative du PNR. Un

Page 16: Diagnostic territorial du Verdon

15

atelier avait alors été mis en place pour définir le périmètre avec les communes et des

associations. L’exercice a été rythmé par une négociation politique importante. Mais déjà à

l’époque le développement durable jouit d’une mauvaise réputation, il est alors vu comme un

argument des politiques de gauche. Cela a été un obstacle à l’épanouissement du PNR auprès

de l’ensemble des élus et donc de toutes les populations locales. Le PNR a été mieux

approprié au niveau des intercommunalités, surtout finalement pour son aspect touristique. Le

contexte de disparition des offices de tourismes communaux a par ailleurs accentué ce

phénomène d’appropriation. Aujourd’hui, les offices de tourisme intercommunaux comme

celui de la CCLGV classé en catégorie 3, mettent en place des plans et des programmations

de valorisation du patrimoine permettant d’accroître la visibilité du territoire.

Concernant simplement les PNR, ils demeurent limités à un rôle « d’animation » du

territoire. Ce rôle leur permet quand même de réaliser leurs objectifs avec un budget de

plusieurs millions d’euros au poids non négligeable, qui n’est d’ailleurs pas forcément permis

par les recettes fiscales. En effet la contribution des populations locales s’élève à seulement

quatre euros par an par habitants. Cette faible contribution permet d’expliquer aussi d’une

certaine manière le faible investissement de ces populations locales qui parfois ne se sentent

même pas concernés par le Parc, faute d’une réelle compréhension de son véritable rôle. De

plus, le PNR peut également bénéficier de financements européens.

Enfin, les agriculteurs eux-mêmes peuvent parfois être véhéments contre des

institutions telles que le PNR, qui prônent le respect de l’environnement au détriment du

développement de l’agriculture intensive. Le Conservatoire du littoral a aussi mauvaise

réputation auprès de certains agriculteurs à cause de son pouvoir d’acquisition foncière qui,

assorti du droit de préemption de la SAFER, permet d’affecter certaines parcelles à tel ou tel

type d’agriculture, amoindrissant de ce fait la liberté d’installation et d’activité. Les

agriculteurs se sentent au bout de leur système d’exploitation et sont contraints de muter sans

cesse pour répondre à une règlementation de plus en plus prégnante.

Il reste encore à déplorer la ténacité d’une vision restreinte des enjeux de la protection

de la biodiversité et de l’environnement. Certains acteurs s’en préoccupent très peu et

demeurent centrés sur une perception focalisée sur la rentabilité économique.

Page 17: Diagnostic territorial du Verdon

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Le Verdon est donc un lieu de paradoxes faits des différentes échelles de perception et de vie

qui s’opposent. Se retrouvent ainsi confrontées la vision globale des acteurs œuvrant pour

l’intérêt général sur l’ensemble du territoire et une vision relative, personnelle de certains

autres acteurs qui ne perçoivent le territoire qu’à travers leurs intérêts propres.

Il faut donc souligner la difficulté à satisfaire simultanément l’ensemble des volontés

de tous les acteurs du territoire, surtout lorsque ce territoire est en perpétuelle mutation. Il

devient alors nécessaire de faire des compromis si les populations du Verdon veulent encore

pouvoir développer leurs activités sans que ce soit au détriment de tel ou tel secteur ; et cela

de manière la plus viable possible afin de conserver les richesses du patrimoine du Verdon.

II. Un patrimoine valorisé par des compromis

1. Des constats partagés favorisant des compromis de valorisation du patrimoine

L’ensemble de la population, que ce soit la population native, les employés des

services de l’État, des communes, des intercommunalités, du Parc ou du Conservatoire du

Littoral, la population qui vit du tourisme, etc. : chacun s’accorde pour affirmer que le Verdon

est un territoire « magnifique ». C’est un mot qui ressort souvent lorsqu’on a demandé aux

personnes de décrire leur territoire. Les mots « bleu » et « beau » ont également été cités.

Tout le monde reconnait le Verdon comme un territoire riche d’aménités.

En ce sens, ce consensus et cet attachement commun pour leur territoire doit pouvoir

permettre de rassembler tous les acteurs.

Les néo-arrivants étrangers qui viennent pour une résidence secondaire ou encore pour passer

leur retraite sont justement à la recherche d’un cadre de vie plaisant fourni par

l’omniprésence de la nature dans le Verdon. Ces arrivées montrent que le territoire peut être

attrayant.

Pourquoi ne pas utiliser cette identité commune basée autour des richesses naturelles

et patrimoniales pour relancer le territoire et lui insuffler une nouvelle dynamisation. Cette

dynamisation ne se fera pas sans création d’emplois. L’ensemble des ressources devrait

Page 18: Diagnostic territorial du Verdon

17

pourtant suffire à procurer des revenus pour tous les habitants. Le patrimoine naturel devrait

être un argument pour favoriser l’accueil des personnes en quête d’un meilleur cadre de vie,

non loin des bassins de vie et d’emploi à l’Ouest du périmètre, dans la vallée de la Durance.

Une fois que l’ensemble des habitants du Verdon se sont accordés sur le fait que leur

territoire peut leur offrir de nombreux avantages, des solutions ont émergé sous forme de

compromis afin de continuer à valoriser le patrimoine. Le tout s’effectue dans la mesure du

possible dans une démarche de développement durable et au profit du plus grand nombre.

On parle alors d’une valorisation du patrimoine à la fois économique par les acteurs

privés (tourisme fort, industrie modérée avec EDF, agriculture encore importante) encouragée

et encadrée par une valorisation administrative par les acteurs institutionnels, publics. Le

pilier de l’économie rencontre alors le pilier social et environnemental pour recréer les

conditions favorables au développement durable. Ce dernier est la garantie d’une meilleure

viabilité à long terme du territoire.

Les compromis réalisés autour de l’objectif de valorisation du patrimoine sont inspirés

du développement durable.

2. Des compromis de valorisation du patrimoine inspirés du développement

durable

a. Le PNR : la plaque tournante des actions de valorisation du patrimoine

dans le Verdon

Un des acteurs phares du territoire en termes de valorisation durable du patrimoine est

le PNR. Il y en a deux sur le territoire : le Lubéron et le Verdon.1 Les deux parcs font partie

d’un réseau des Parcs Naturels Régionaux de la Région PACA, qui mutualisent leurs

expériences et ont notamment créé un SIT commun. L’analyse sera focalisée sur l’action du

PNR du Verdon dont la superficie correspond le mieux à notre périmètre d’étude.

1 Voir en annexe les cartes SIDDT sur les PNR du périmètre.

Page 19: Diagnostic territorial du Verdon

18

Sa mission principale est la gestion des conflits d’usage qui apparaissent autour du

patrimoine surtout naturel, le tout dans une démarche de développement durable. S’il

n’existait pas de problèmes notables alors il n’y aurait pas de PNR. Pour cela, le rôle du PNR

est délicat car la mission d’animation du territoire qui lui est confiée, est assortie de peu de

pouvoirs concrets. Malgré ce point, le PNR fait en sorte de réunir une grande partie des

acteurs du territoire afin qu’ils agissent ensemble pour améliorer la viabilité du patrimoine du

Verdon et surtout que ce patrimoine profite au plus grand nombre. Le PNR est l’acteur du

territoire qui participe le plus à favoriser une approche transversale des enjeux et à tenter

d’éradiquer l’approche sectorielle trop génératrice de distorsions et de clivages.

Il n’y a que par le biais du PNR qu’on peut connaître les positions des populations

locales qui associent le PNR à une « mise sous cloche » de leur territoire pas forcément bien

accueillie. C’est une des autres missions du PNR qui doit alors faire connaître le territoire

mais aussi ses propres caractéristiques de fonctionnement auprès des populations locales. En

effet, ces populations se contentent souvent d’admirer leur patrimoine ou d’en tirer profit,

mais pas forcément de viser à une correcte valorisation ou à une protection plus approfondie.

Le PNR tente de corriger ou en tout cas d’amoindrir les effets négatifs des paradoxes

qui subsistent dans le Verdon. Par exemple, c’est lui qui adopte une démarche de concertation

et conciliation pour tenter de réunir les élus des communes de tous bords qui tentent alors

d’utiliser le PNR comme un outil de luttes politiques. Cependant la Charte du PNR est libre

d’adhésion donc certaines communes pourtant au cœur du périmètre, refusent de le rejoindre.

Aussi, lors des révisions des documents de gestion par l’ONF, le PNR est consulté pour

donner son avis.

Pour ce qui est de la gestion sur le terrain, le PNR a même organisé un système de

régie pour l’aménagement des sites sur-fréquentés, avec la mise en œuvre de travaux pour

faciliter les accès aux sites incontournables du territoire et améliorer les stationnements.

Ainsi, le PNR le maître d’ouvrage pour des projets d’aménagements et ainsi permettre à

certains projets de voir le jour alors que la commune n’en avait pas les moyens.

Le PNR fait aussi des actions de recensements et des inventaires. Aussi, les éco-

gardes demeurent conciliants par exemple à propos des pratiques prohibées dans le parc

(bivouacs, etc.), sauf quand ces pratiques sont incompatibles avec la destination du PNR

(engins à moteur interdits : moto, bâteaux, etc.). Là encore, les éco-gardes sauf s’ils sont

Page 20: Diagnostic territorial du Verdon

19

assermentés à l’instar des agents de l’ONF, n’ont pas de pouvoir de verbaliser. Le PNR tente

de pallier cela avec des aménagements de terrain (panneaux, poteaux, obstacles

infranchissables) pour stopper ces pratiques.

Sur le terrain, les mesures d’aménagements ne concernent pas que la protection de

l’environnement (fermetures de tunnel pour protéger des espèces rares de chauve-souris par

exemple). Des mesures sont également mises en œuvre pour protéger le patrimoine bâti. Des

chantiers participatifs sont proposés et s’adressent plutôt aux populations locales qui

s’intéressent à la restauration de bâtis et aux anciennes techniques de construction. Par contre,

leur configuration n’est pas adaptée à un public touristique de masse.

La ligne directrice du PNR s’articule donc autour d’une démarche conséquente de

sensibilisation auprès des visiteurs mais aussi des professionnels du tourisme qui ont leurs

activités au cœur du Parc et qui parfois l’oublient. Les éco-gardes doivent ainsi composer

avec les loueurs de canoës/bateaux électriques (seuls autorisés), les accompagnateurs de

randonnée, etc.

Pour les collectivités, l’adhésion au PNR est très bénéfique pour la communication

touristique. Certains élus ont bien conscience des avantages procurés par un tel effet de label.

Le PNR a un véritable rôle de plaque tournante du patrimoine dans le Verdon. Cette mission

est alors complétée par celle menée par le Conservatoire du Littoral.

b. Le Conservatoire du Littoral : un complément d’action prégnant pour la

valorisation du patrimoine

Ensuite, concernant le Conservatoire du Littoral, il peut intervenir dans le Verdon du

fait de l’importance des lacs et de leurs rivages, même si ce n’est pas une région littorale à

proprement parler.

La structure du Conservatoire du Littoral a un atout supplémentaire par rapport au PNR car

elle a le pouvoir d’acquérir du foncier et de mettre en place des conventions de gestion avec

des communes qui ont très peu de moyens (les conventions sont précédées de plans de

gestion avec des objectifs généraux). Ces conventions peuvent aussi avoir lieu avec les

agriculteurs et les chasseurs. Le Conservatoire du Littoral n’agit pas exclusivement en

Page 21: Diagnostic territorial du Verdon

20

bordure des lacs et des gorges mais elle couvre une unité littorale plutôt étendue, notamment

dans les terres, avec un grande surface foncière protégée. Le Conservatoire du Littoral est

plus proche d’acteurs tels que les agriculteurs et les chasseurs tandis que le PNR gère en

grande partie les effets du tourisme sur le patrimoine naturel.

Le conseil d’administration du Conservatoire du Littoral valide des zones théoriques

d’administration et les communes concernées doivent être d’accord. Donc là encore, il s’agit

d’un travail de concertation entre différents acteurs, de la même nature que celui réalisé par le

PNR.

La maîtrise foncière permise au Conservatoire du Littoral est une garantie précieuse

de protection et elle est la preuve que l’atteinte d’objectifs concrets de gestion des territoires

n’est possible qu’avec de véritables pouvoirs d’action. Globalement l’outil que représente le

Conservatoire s’intègre plutôt bien dans l’économie locale, exceptés quelques exemples de

gestion mal perçus par des agriculteurs locaux qui dénoncent l’arbitraire que revêt la

possibilité pour le Conservatoire d’acquérir du foncier dans les périmètres prévus à cet effet.

Mais le Conservatoire est avant tout un établissement public, qui grâce à des dotations de

l’État, des financements de l’Union européenne et des subventions des collectivités

territoriales ou d’autres établissements publics, achète du foncier pour le revendre. Le

Conservatoire du Littoral travaille notamment en collaboration avec la SAFER. Le

Conservatoire du Littoral a pu acheter des terrains agricoles et les revendre à bas prix, ce qui

est un avantage pour les agriculteurs souhaitant s’installer sans endettement. Par contre, en

échange les agriculteurs s’engagent à respecter des normes de gestion des parcelles. Au titre

de la politique de réaménagement du foncier agricole, il peut être cité l’exemple de la

rénovation de la bergerie dans le domaine de Valx, en lien avec la SAFER.

Aussi, le Conservatoire du Littoral anime une mission d’accueil du public et de valorisation

agricole.

La gestion de certains espaces est également confiée au PNR par le biais de baux

emphytéotiques. Aussi, le Conservatoire du Littoral travaille en commun avec les

départements pour les espaces naturels sensibles. Les départements ont un droit de

préemption sur ces espaces qui peut leur être substitué au profit du Conservatoire du Littoral.

Enfin, le Conservatoire du Littoral s’est doté d’une stratégie nationale d’intervention 2015-

2050 pour sauvegarder les espaces littoraux, les sites naturels et les écosystèmes qui s’y

Page 22: Diagnostic territorial du Verdon

21

trouvent. Le Verdon sera donc pleinement concerné par les mesures d’acquisition qui seront

entreprises à ce titre. Aussi, le Conservatoire du Littoral s’intéresse de près aux

problématiques de densification du foncier péri-urbain par l’installation des énergies

renouvelables, mais aussi à l’avenir des réserves de bois dans le cadre du développement de

la filière bois pour la production d’énergie.

Là encore, le Conservatoire du Littoral s’impose comme une institution qui a toute sa

place dans la gestion et la valorisation du patrimoine du Verdon. Concernant les sites Natura

2000, s’ils sont focalisés sur la protection pure de l’environnement, ils demeurent un

complément d’action supplémentaire pour le patrimoine naturel en général.

c. Les sites Natura 2000 : un complément d’action supplémentaire pour la

protection du patrimoine

Les sites Natura 2000 ont pour origine une démarche de l’Union européenne qui vise

à protéger la faune et la flore jugée rare à l’échelle européenne (habitats rares, menacés,

localisés à l’échelle européenne). Il y a de nombreux sites Natura 2000 « habitats » et «

oiseaux » qui sont répertoriés dans le périmètre d’étude du Verdon.2

La démarche vise d’abord à établir un diagnostic sur l’état des sites et ensuite à croiser

les enjeux socio-économiques et naturels propres à ces sites. Il s’agit donc encore une fois

d’une démarche transversale résolument tournée vers l’esprit du développement durable. Les

sites répertoriés Natura 2000 par l’État, au titre des directives européennes sont accompagnés

de contrats Natura 2000 qui peuvent être assez techniques. Les documents d’objectifs propres

à certains sites ont un comité de suivi pour le contrôle de la réalisation des objectifs. Ces

documents sont validés par la DREAL.

Aussi, les sites peuvent être accompagnés de mesures agro-environnementales avec

un cahier des charges plutôt léger, destinées aux agriculteurs afin qu’ils participent à la

réouverture de certains milieux. Dans ces cas de défrichement, des pertes de biodiversité

peuvent être constatés mais des mesures de compensation sont prévues. Il y a également eu

2 Voir en annexe les cartes SIDDT des zones Natura 2000 du périmètre.

Page 23: Diagnostic territorial du Verdon

22

des essais pour mieux cibler les actions de réouverture des milieux pour qu’elles soient mieux

en adéquation avec les corridors écologiques et les réserves de biodiversité. La politique

Natura 2000 ne propose donc pas une action uniquement sectorielle mais tend à mêler les

différentes actions pour qu’elles aient des impacts positifs dans tous les domaines.

La démarche Natura 2000 apporte également son soutien au PNR dans sa mission de

gestion des activités et de développement de l’éco-tourisme. Il peut être cité des propositions

de formation au respect de l’environnement lors des randonnées aquatiques dans les gorges

ainsi que des actions de sensibilisation à l’escalade contre les pratiques anarchiques (qui a

mis du temps à porter ses fruits).

Concernant l’agriculture, Natura 2000 soutient aussi le programme REGAIN qui

propose de favoriser de nouvelles plantations (haies, châtaigniers, amandiers) qui ont

disparues notamment sur le Plateau de Valensole. Le programme propose une intégration

entre les différents milieux socio-professionnels autour des enjeux de préservation de la

biodiversité.

Globalement, les équipes en charge de Natura 2000 déplorent la nécessité toujours

constante de mise en lumière d’une vision globale du patrimoine naturel et la nécessité de

devoir penser plus largement, plus inclusivement surtout lorsqu’il s’agit de protection de

l’environnement.

Il n’y a pas que des institutions publiques qui sont capables d’œuvrer en commun

pour la valorisation du patrimoine. Certaines structures privées ont montré leur ingéniosité à

mettre en œuvre un modèle agricole et économique basé sur le développement durable.

3. Un exemple d’initiative privée au service du développement durable et de la

valorisation du territoire

La SCAPPP (Société Coopérative Agricole des Plantes à Parfum de Provence) de

Puimoisson est un bon exemple de compromis au service du développement durable et de la

valorisation du territoire. L’initiative est survenue dans un contexte où l’économie de la

lavande était subie par les producteurs. La création de la coopérative a constitué une solution

qualitative d’un point de vue économique mais aussi social et environnemental.

Page 24: Diagnostic territorial du Verdon

23

La SCAPPP travaille directement avec les producteurs particuliers, plus de 220, qui

amènent les plantes à parfum qui sont ensuite distillées par la coopérative et revendues sous

forme d’huiles essentielles dans la France et aussi dans le monde entier. La coopérative est

une sorte de catalyseur pour l’économie des plantes aromatiques cultivées dans le Verdon

mais aussi ailleurs en France. La coopérative fidélise ses producteurs et les aide aussi à une

mise aux normes de leur production, notamment grâce au travail d’agronomes qui trouvent

des solutions pour diminuer les coûts de production, l’utilisation des produits phytosanitaires,

etc. Les méthodes de production encouragées par la coopérative permettent d’organiser une

rotation entre les cultures de lavande et celles de blé. Aussi les pailles de lavande compostée

sont réutilisées pour de l’engrais ou encore comme matériau d’isolation des cloisons dans le

secteur du bâtiment.

La coopérative est également un exemple de bonne gestion des conflits d’usage entre

certains acteurs du territoire puisqu’il y a la tenue de certaines négociations avec la Société

Canal de Provence pour la mise en place de réseaux d’irrigation, notamment sur le plateau de

Valensole qui connait un gros risque de sécheresse. La lavande a pour avantage d’être une

plante très économe en eau donc nécessite très peu d’irrigation (trois fois par an et pas besoin

durant l’été). Toutefois, une présence plus importante en eau sur le plateau de Valensole serait

bénéfique et permettrait de développer la culture de nouvelles plantes à parfum et donc de

développer cette économie. Les agronomes de la coopérative travaillent de concert avec les

agri-managers qui font le lien entre les préoccupations agricoles et économiques.

La coopérative est un véritable atout pour le secteur car les actionnaires (souvent les

producteurs) paient des parts sociales qui sont invendables à l’extérieur et retourneront

forcément à la coopérative. En échange de la collecte des productions, la coopérative peut

même soutenir financièrement les producteurs avec des avances sur les récoltes et des aides

techniques pour les nouveaux producteurs.

Cette forme de structure basée sur le travail de tous, d’échanges constructifs et de

services mutuels, où, finalement, tout le monde est gagnant, est à taille humaine et donne

même une possibilité de contrôle aux producteurs qui y sont membres. Il s’agit donc bien

d’un exemple plutôt abouti de développement durable alliant production agricole et

industrielle dans le respect des producteurs et des normes.

Page 25: Diagnostic territorial du Verdon

24

Après avoir abordé de manière globale l’enjeu du patrimoine du Verdon dans sa

globalité, il convient de voir plus en détails la question des ressources naturelles et des enjeux

de gestion qui leur sont associés.

Page 26: Diagnostic territorial du Verdon

25

Thème II. Les ressources naturelles

I. Un territoire riche en ressources

1. Un territoire, château d'eau de Provence

L’artificialisation des cours d’eau par la création de barrages, a fait du Verdon un

territoire clef en termes d’apport énergétique et en approvisionnement en eau potable. L’eau

du Verdon est utilisée par toute la région Provence Alpe Côte d’Azur, tant en amont qu’en

aval, il s’agit donc d’une ressource essentielle ; le Verdon représente à juste titre, le “château

d’eau de la Provence”. Les lacs formés constituent en ce sens, de véritables réservoirs d’eau

potable.

L’abondance de ressource en eau, notamment par des lacs et des rivières, autorise

l’aménagement d’installations hydrauliques, ce qui permet d’utiliser la ressource eau pour en

faire de l’énergie. Les aménagements hydroélectriques du Verdon et de la Durance permettent

de produire 25% de l’énergie consommée dans la Région Provence Alpes Côtes d'Azur ; le

territoire étant autonome pour un quart de sa propre consommation. Quatre barrages sont

présents sur notre territoire : le barrage de Chaudanne, le barrage de Sainte Croix, le barrage

de Gréoux et le barrage de Quinson. Leurs débits sont variables, certains fonctionnent toute

l’année, alors que d’autres, sont moins efficients. L’atout indéniable du Verdon demeure donc

son eau, par ses lacs et rivières, mais cette ressource naturelle est aussi source d’attrait

touristique.

Certains éléments sont à ne pas omettre tel que l’artificialisation du territoire, née de

la volonté étatique ; cette abondance en eau et ses barrages ne demeurent en rien naturels.

Ainsi, le territoire est devenu un réservoir d’eau et d’énergie, et de flux touristique en peu de

temps, et contre le gré des locaux. La gestion de cette eau laisse par ailleurs les locaux de

côté, puisqu'il s'agit principalement d'EDF et de la Société Canal de Provence qui gèrent

l’approvisionnement en énergie et en eau. Concernant les activités touristiques, il s’agit de

sociétés privées, qui ne sont pas forcément des locaux.

Page 27: Diagnostic territorial du Verdon

26

Toutefois, une raréfaction de la ressource en eau sur le territoire est à noter. En effet, il

devient plus qu’important d’alerter sur le fait que durant les 40 dernières années, la

température moyenne a augmenté de deux degrés. De plus, il est indéniable que les territoires

ruraux subissent la pression de la métropolisation des régions dès lors qu’ils constituent une

véritable réserve d’énergie. L’eau demeure donc un élément clé au regard de multiples

éléments sur ce périmètre puisqu’elle permet tant de s’approvisionner en eau, qu’en énergie

mais aussi de fournir un flux important de touristes, ainsi un flux économique de passage non

négligeable.

Parmi les autres ressources du territoire, il est possible de constater l’existence de

potentiels éoliens et photovoltaïques.

2. Des potentiels éoliens et photovoltaïques

Le territoire du Verdon demeure ensoleillé et venté, ce qui autorise le territoire à

s’alimenter en énergie renouvelable.

Concernant l’éolien, un réel potentiel est présent, notamment au vu des objectifs de

développement fixés dans le Schéma Régional Eolien. Cependant, au vu des impacts sur le

paysage et la proximité du camp de Canjuers, les projets de développement de l’éolien sont

jusqu’à ce jour restés silencieux.

En revanche, l’énergie photovoltaïque se situe en plein essor. Le potentiel énergétique

est à ce stade assuré, et de nombreux parcs solaires sont d’ores et déjà installés. Cependant les

parcs et centrales solaires demeurent à maîtriser en ce que leur installation s’effectue sur des

espaces vierges. Des parcs solaires coopératifs se développent, ce qui est révélateur d’une

volonté d’autonomie des habitants, mais aussi de préservation des espaces disponibles. C’est

par ces initiatives que les habitants participent à la gouvernance et à la maîtrise de leur

territoire. La mise en place de panneaux photovoltaïques a des répercussions économiques

positives sur les communes concernées.

A titre d’exemple, le projet Hy Green, porté par la communauté d'agglomération

Durance-Luberon-Verdon Agglomération tente de développer un système de production

d’électricité renouvelable et local. En effet, l’idée est de transformer l’énergie solaire en

Page 28: Diagnostic territorial du Verdon

27

hydrogène pour la stocker sur le plateau de Valensole. Il convient toutefois de préciser que le

développement des énergies renouvelables n’est pas sans incidence sur le territoire et

l’environnement puisqu’en effet, à Quinson par exemple, le projet de photovoltaïque

implique de dégager 50 hectares, ce qui n’est pas négligeable en libération d’espace

urbanisable.

Le développement de l’énergie solaire demeure, à l’instar de l’éolien, en partie bloqué

par le camp de Canjuers et le vol des engins militaires.

La dominance agricole et forestière fournit aussi sa part de ressources naturelles.

3. Un territoire rural à dominance agricole et forestière

Le territoire étudié apparait comme un territoire rural sur lequel l’agriculture est

largement développée, cependant il convient de nuancer ce constat en analysant la profonde

mutation du territoire, notamment depuis la création du barrage du Lac de Sainte-Croix et sa

mise en eau. Pour le village des Salles-sur-Verdon, le constat est frappant avec le passage de

l’agriculture au tourisme qui a conduit à un changement complet de vie. En effet, les plaines

alluvionnaires du village des Salles étaient très fertiles (blé, vigne, murier, noix...) et la

création du barrage a eu pour effet de faire disparaître ce type d’agriculture traditionnelle

suite à la destruction du village en 1974, vécu comme un véritable traumatisme pour la

population. De même, sur la commune de la Palud-sur-Verdon, alors même que le tissu rural

ne semble pas avoir été affecté, l’exode rural a été très important sur la commune et a eu pour

conséquence de faire presque disparaître l’agriculture traditionnelle.

A ce titre, la révision de la Charte du Parc régional du Verdon est justement l’occasion

de réinterroger le territoire et de se demander quelles sont les évolutions et mutations

territoriales. Cette dernière est en cours d’élaboration et s’inscrit dans un long processus

d’élaboration. La révision aura d’ailleurs pour but d’intégrer de nouvelles thématiques

notamment celle des énergies renouvelables.

Le territoire du Verdon est en majeure partie couvert par des forêts, d’autant plus

situées en zone montagne, ce qui constitue une contrainte supplémentaire au regard de

l’urbanisation. Le territoire du Parc est boisé à 62%, ce qui assure une réserve importante en

Page 29: Diagnostic territorial du Verdon

28

bois. Le bois issu de cette provenance peut par ailleurs être certifié "Bois des Alpes”, attestant

d’une qualité et provenance certaine. L’économie du bois y demeure assez développée.

De nombreuses exploitations agricoles parsèment le paysage, les exploitations sont

diverses puisqu’il s’agit de pâturages ovins et caprins, de cultures traditionnelles de truffes,

d’olives et de figues ou encore des cultures plus usuelles telles que la lavande, le blé ou les

vignes. L'aspect économique de l’agriculture n’est pas négligeable, tant au regard du tourisme

que de l’exportation. Cependant, de nouvelles tendances émergent, avec la conversion au bio

pour certains exploitants, la primauté de la culture lavandière sur le blé par exemple, qui

demeure plus rentable. Le plateau de Valensole est directement exposé à ces problématiques,

notamment au regard de la lavande, attribut touristique non négligeable. Toutefois, la baisse

de production de blé, sur le long terme, ne permettra plus un export aussi important, voire une

perte des fournisseurs.

De nouveaux modèles d’agriculture se développent comme le programme REGAIN,

né de la volonté de faire du plateau de Valensole un modèle de développement agro-

écologique. Il s’agit de faire de l’expérimentation pour progresser en termes de techniques

agricoles et d’utilisation des sols. Ce projet est porté par la Chambre d’Agriculture des Alpes

de Haute-Provence, le Parc naturel régional du Verdon, la Société du Canal de Provence, et

l’AgroSYS chaire d’entreprises de Montpellier Sup Agro. Ce projet est révélateur de cette

volonté de maîtrise locale du territoire, par et pour les habitants. De plus, un certain nombre

d’agriculteurs se convertissent au bio.

L’ensemble de ces ressources naturelles sont l’objet de conflits d’usage récurrents, à

l’image de ceux liés au patrimoine dans le Verdon.

Page 30: Diagnostic territorial du Verdon

29

II. Des conflits d’usages récurrents

1. L’eau : une ressource naturelle indispensable à tous les secteurs

L'eau se trouve au centre de multiples usages, et de ce fait, est la source de

nombreuses problématiques. L’eau représente une ressource en eau potable, en énergie

hydraulique mais aussi une ressource touristique, en conséquence les impacts et conflits

d’usages sont nombreux.

L’eau est gérée artificiellement, notamment afin de prendre en compte les besoins en

eau potable et les besoins en énergie hydraulique ; besoins qui se font surtout ressentir en été.

Or d’autres paramètres sont à gérer puisqu’un débit minimal d’eau ne doit pas être turbiné.

Les besoins en eau sont tous concentrés dans les mêmes périodes ; les différents acteurs

devant réaliser des compromis entre eux afin que les conflits ne se fassent pas trop sentir.

Le lac de Sainte Croix constitue une réserve d’eau potable, et à ce titre, l’usage d’engins à

moteur thermique est interdit puisque ceux-ci ont tendance à polluer. De plus, au vu du quota

d’eau, préservé pour l’usage courant, cela ajoute des contraintes supplémentaires sur la

ressource.

Il faut prendre l’exemple de la mise en place de l’irrigation sur le Plateau de

Valensole. Cette irrigation permettra à terme la création de nouvelles espèces de plantes

comme il l’est voulu par un certain nombre d’acteurs, pour rompre avec le problème de la

monoculture des lavandes au détriment des amandiers, châtaigniers, etc. Mais cette mise en

place de l’irrigation conduira non seulement à utiliser l’eau des lacs qui sert par ailleurs à

fournir le sud de la région PACA en eau potable, mais elle conduira aussi à la création de

nouvelles plantes et donc à une modification d’espèces et à une mutation de biodiversité qui

est par ailleurs dénoncée par les politiques Natura 2000…

Parmi les gênes à relever dans la gestion de l’eau, se trouvent les activités de pleine

nature.

Page 31: Diagnostic territorial du Verdon

30

2. Les activités de pleine nature

Les activités de pleine nature sont multiples dans le Verdon et ont chacune un impact

sur la préservation des ressources naturelles. Les espaces naturels et notamment aquatiques

sont inadaptés aux usages intensifs liés à la pratique de sports d’eaux vives. En effet, la sur-

fréquentation de la rivière a des conséquences néfastes sur les espèces animales et végétales

et participe activement à l’érosion des sols. De plus, les sites naturels du Verdon ayant été

reconnus d’intérêt écologique majeur, la préservation de la biodiversité est d’intérêt national

et international.

La réglementation des activités d’eau vives passe par un arrêté préfectoral, autorisant

la circulation des kayaks, canoës, pédalos uniquement sur 2 km puisqu’ensuite la rivière

constitue une réserve biologique : réserve biologique qui permet donc d’interdire l’accès à la

fréquentation. Cependant, en ce qu’il s’agit ici aussi d’une politique de compromis, il est

parfois difficile de faire respecter la réglementation, puisqu’elle empiète nécessairement sur

les retombées économiques des acteurs. Ce conflit d'usage se retrouve à plusieurs égards,

notamment concernant la randonnée aquatique, qui pose de sérieuses questions en termes de

préservation de la biodiversité. Cette activité se combine d’autant plus avec un débit d’eau

souvent bas, ce qui affecte encore plus la biodiversité.

Ces divers conflits autour de la gestion des ressources naturelles semblent difficiles à

résorber.

3. Des acteurs aux rôles entrecroisés : une difficile résorption des conflits

De nombreux acteurs sont présents, aux rôles diversifiés, parfois même

contradictoires, ce qui explique les conflits d’usages autant présents. Les acteurs du tourisme,

les acteurs de gestion de l’eau, mais aussi les acteurs visant à protéger la biodiversité et

prévenir les risques d’incendie ont des objectifs et intérêts différents, d’autant plus au vu du

nombre de la fréquentation, ce qui amène nécessairement à des conflits d’usage. A ce stade,

une politique du compromis, déjà évoquée précédemment concernant le patrimoine du

Verdon dans sa globalité, règne entre les différents acteurs, aucun ne souhaitant reculer sur

ses positions.

Page 32: Diagnostic territorial du Verdon

31

En outre, les retombées liées au tourisme sont très mal réparties sur l’ensemble du

territoire et ne profitent pas nécessairement à l’intérêt général. Cependant, un tissu rural

solide demeure, le tourisme n’ayant eu que peu d’impacts sur celui-ci. Au contraire, cette

ruralité permet des atouts liés à la préservation de l’environnement. Aujourd’hui les

ressources demeurent encore assez préservées, mais elles sont en danger. Concernant le

tourisme, un réel problème demeure, puisque pour une partie de l’année la population

augmente considérablement. Les communes ne disposent pas de moyens financiers suffisants

pour accueillir ces flux. De plus, les acteurs qui bénéficient le plus des retombées

économiques du tourisme sont des acteurs privés, ce qui n’a que peu d’impacts sur les acteurs

publics, alors même que ce sont les acteurs publics qui pourraient intervenir afin d’aménager,

et résoudre certains conflits d’usages.

Toutefois, certains acteurs, comme le Parc Régional du Verdon ont des rôles à

multiples facettes ; puisqu’il contribue tant à préserver l’environnement qu’à favoriser une

forme de tourisme en l’accompagnant par des aménagements. Le rôle joué par le Parc

régional du Verdon est essentiel. Son organisation en régie, déjà évoquée concernant les

enjeux de patrimoine du Verdon, permet d’avoir une gestion intégrée des moyens.

Les outils juridiques actuels mis en place sur le territoire n’apportent pas les réponses

suffisantes ni adéquates. Les mesures de préservations du territoire souffrent de blocages et

de contraintes comme on l’a déjà vu avec l’exemple des « IOTA » annulés.

De plus, les mesures prises sont à géométrie variable en fonction des communes et de

la volonté de leurs élus. En effet, par exemple, alors que certaines communes fixent le

nombre de pédalos comme c’est le cas de la commune d’Aiguines ou encore des Salles-sur-

Verdon, certaines ne le font pas et permettent un développement exponentiel des activités

touristiques. Le cumul de tous les projets à visée touristique ou agricole s’inscrit dans une

démarche individualiste au détriment des ressources naturelles. Par exemple, la

problématique liée aux abeilles intéresse peu les producteurs de lavandes étant donné que la

lavande n’a pas besoin de pollinisation à la différence de l’amandier par exemple.

Finalement, la pluralité des acteurs du territoire implique une situation d’assemblage

des intérêts individuels surtout concernant les ressources naturelles. A ce titre, pour la gestion

de la ressource en eau, la Commission Locale de l’Eau a le mérite de réunir tous les acteurs

afin de mieux connaitre les différentes contraintes qui leur incombent et ainsi trouver la

solution la plus satisfaisante pour tout le monde.

Page 33: Diagnostic territorial du Verdon

32

Les offres touristiques demeurent en inadéquation avec les aspirations de certains

acteurs et témoignent plus largement d’une incohérence globale entre les diverses volontés de

développement du territoire.

4. Le développement d’offres touristiques inadéquates : une incohérence entre les

diverses volontés de développement du territoire

L’offre touristique provient avant tout de la demande touristique ; sur notre territoire,

plusieurs types de touristes sont amenés à fréquenter les lieux : d’une part les touristes qui

viennent avant tout pour le Parc, ayant le souci de préservation du site, et d’autre part, un

tourisme lié à la consommation, plutôt lié au soleil et au lac. Le tourisme excursionniste

semble être majoritaire, en 2011, pour 4,6 millions de visiteurs, 3,6 millions représentaient

cette catégorie. Ce type de tourisme ne permet pas de bénéficier des mêmes retombées

économiques qu’un tourisme de séjour puisque les touristes repartent chez eux en fin de

journée, généralement sans avoir consommé sur place, sans avoir payé de nuitée (pas de taxe

de séjour), et parfois même avec un guide ou moniteur également extérieur au territoire. Or

ce type de tourisme nécessite en parallèle une forte gestion, au vu de l'afflux massif et

ponctuel de population, sans pour autant en tirer d'énormes bénéfices.

Toutefois des initiatives existent, afin de diluer et répartir les flux touristiques en

dehors de la période estivale et des lieux sur-fréquentés. Un tourisme plus durable est peu à

peu promu, avec une offre plus variée, plus adaptée.

Cependant, au vu du contexte qui prend place dans ce territoire, certaines initiatives existent

mais ne permettent pas une offre complète, par exemple concernant l’offre de randonnée

s’étalant sur plusieurs jours : le bivouac étant interdit mais les offres en logement ne sont pas

assez nombreuses, notamment en hors saison. Ainsi, il s'agit ici d'une distorsion inadéquate

entre ce qui est proposé – l'itinéraire de randonnée - et les possibilités réelles de répondre à la

demande touristique en aval. Cependant, cela permet peu à peu la prise en compte de

nouveaux enjeux par les acteurs locaux, qui peuvent d'eux-mêmes s'adapter à cette nouvelle

demande.

Cependant peu à peu, de nouveaux lieux sont ouverts pour le tourisme ; en est-il de la

plage de Saint Julien, non loin d’Esparron. La plage est desservie par une piste DFCI à accès

règlementé, créée à la base pour accéder aux installations EDF qui sont en bordure du lac

Page 34: Diagnostic territorial du Verdon

33

d’Esparron-de-Verdon. En réaction à une fréquentation estivale devenue de plus en plus

anarchique, un parking payant avec un quota de 150 places a été créé et qui permet la

fermeture de la route en amont dès lors que le quota atteint. Le stationnement anarchique est

très dangereux dans cette zone en cas de survenance d’incendies, assez fréquents dans le

Verdon ; d’ailleurs le camping y est interdit. La plage de Saint-Julien-le-Montagnier est donc

un exemple typique de difficile gestion d’un espace naturel progressivement anthropisé mais

pas fait pour accueillir une fréquentation touristique de « masse ». Cette plage a été

fréquentée de manière non planifiée, ce qui empêche toute proactivité en amont ; la réponse

des autorités n'intervient qu'une fois que le problème a existé. Les acteurs locaux

(professionnels du tourisme, éco-gardes du Parc Naturel Régional du Verdon, autorités

locales et de police, personnels des infrastructures EDF, etc.) œuvrent à une gestion la plus

concertée possible. Cependant, demeure toujours des problèmes du fait des pratiques

inciviques voire dangereuses de certains visiteurs, et du fait aussi d’un encadrement parfois

laxiste par les jeunes recrues du PNR qui ne sont pas au fait de toutes les pratiques courantes

du territoire. Les jeunes éco-gardes sont employés à la saison, chaque année donc il y a un

renouvellement constant. Il faut alors sans cesse former les personnels alors même qu’il y un

manque de moyens déploré par le PNR.

Cependant, ici demeure l'illustration qu'un équilibre entre différents intérêts est

possible, entre le tourisme, l'aspect sécuritaire ainsi que la préservation des sites. Un

compromis pour chaque acteur est réalisé, ce qui permet d'optimiser la réduction de chaque

conflit d'usage.

Le développement d’un tourisme vert, ne constitue pas une priorité pour la plupart des

acteurs touristiques, cependant, les communes et les acteurs locaux semblent y trouver un

certain compromis en termes d’environnement, de sécurité et de fréquentation. Celui-ci,

principalement initié par les locaux, autorise une maîtrise du territoire plus forte, par une

dynamique localement ancrée. A titre d’exemple, la commune des Salles-sur-Verdon, étant

fréquentée plutôt par un tourisme générationnel, sportif et familial, développe les mobilités

douces. L’office de tourisme bénéficie à ce titre d’un label “accueil vélo”, afin de favoriser

les déplacements en vélo, mais aussi afin de répondre à une demande sportive.

Page 35: Diagnostic territorial du Verdon

34

Les ressources naturelles ne sont pas seulement l’objet de conflits d’usage récurrents

mais aussi d’un élément factuel de grande importance et aux conséquences encore

incertaines : le changement climatique.

III. Le changement climatique : une préoccupation conséquente

1. Les premiers changements climatiques

Le territoire du Verdon est très hétérogène en ce que le climat dans le Haut Verdon

diffère sensiblement du climat dans le Bas Verdon. Aussi, les problématiques territoriales

vont être différentes. En effet, dans le Haut Verdon, à proximité des montagnes, le territoire

devra faire face à un climat plutôt alpin tandis qu’en descendant, le climat sera plus lié à un

climat méditerranéen.

Les effets du changement climatique sont perceptibles notamment à travers la

réduction considérable de la ressource en eau sur le territoire. Durant les quarante dernières

années, la température moyenne a pris deux degrés de plus, ce qui est une augmentation

considérable et qui témoigne de cette problématique liée au changement climatique. Cette

augmentation n’est bien évidemment pas sans conséquences sur la disponibilité de l’eau, le

risque d’incendie, ou encore la présence du mistral.

D’ores et déjà, des conséquences liées au mistral et aux risques d’incendies se

répercutent sur l’activité touristique alors même que ces éléments naturels sont extérieurs et

ne peuvent être maitrisés. Certains jours, le mistral est tellement fort que certains lieux sont

totalement fermés à cause des risques d'incendies incontrôlables, notamment à la plage de

Saint Julien, déjà évoquée.

De même, en cas de sécheresse, les tensions s’accroissent pour la gestion de l’eau, des

quotas sont définis en amont pour être certain de la disponibilité en eau potable. Le reste des

acteurs, entre les activités d’eau vive ou, les activités de nature, les agriculteurs, dépendent

donc aussi de ce quota et doivent ensuite s’entendre afin de partager la ressource. Cela a donc

pour conséquences, des manques à gagner pour les agriculteurs, mais également pour les

services touristiques basés sur l’exploitation des ressources naturelles.

Page 36: Diagnostic territorial du Verdon

35

Ce changement climatique a des impacts non négligeables sur les ressources

naturelles.

2. Des impacts indéniables sur les ressources naturelles

Les impacts du changement climatique ne sont pas négligeables, ils ont

nécessairement un impact sur le tourisme. Le tourisme étant par ailleurs majoritairement lié

au climat, les retombées sur le territoire en dépendent.

Au vu des changements annoncés, soit plus de sécheresses et moins de précipitations, les

difficultés liées à la gestion de l’eau et à la prévention des incendies vont croître. Cela va

reconditionner de facto toute l’organisation sur laquelle repose la gestion des ressources,

particulièrement en période estivale.

La vulnérabilité du territoire du Verdon est élevée face à ces changements, cependant il faut

aussi y percevoir, à travers l’adaptation, la possibilité d’ententes nouvelles entre les acteurs.

Cela peut être perçu comme une occasion de reconditionner de facto, de repenser le mode de

vie du territoire.

Chaque aspect a toutefois des pendants ; puisque les lavandes, très cultivées sur le

territoire, nécessitent peu d'eau par rapport à d'autres cultures, cela peut paraître comme étant

une bonne action. Cependant cela contribue aussi à délaisser les cultures de blé, qui

demeuraient jusqu'à présent une source certaine d'exportation. Or, le changement climatique

pourrait amener d'autres territoires à cultiver massivement de la lavande, accroissant par cela

la concurrence, et donc, ayant l'effet inverse sur leur rentabilité pour les producteurs du

Verdon.

D’ores et déjà, des instances régionales tel que le GREC – PACA ou encore le Conseil

Économique, Social et Environnemental Régional s’en préoccupent ; toutefois il pourrait

s’avérer pertinent d’en créer un à l’échelle locale, afin d'élaborer une véritable stratégie

d'adaptation, sur le long terme.

Enfin, les ressources naturelles peuvent être perçues comme un axe stratégique faisant

l’objet d’une règlementation.

Page 37: Diagnostic territorial du Verdon

36

IV. Les ressources naturelles : un axe stratégique règlementé

1. L’opération Grand site, un outil de préservation des ressources naturelles

La gestion du site est devenue très vite essentielle. La création du Parc est née ainsi de

cette volonté de préserver les ressources naturelles et les modes de vie, tout en autorisant une

promotion touristique. L’opération Grand Site est un outil permettant d’améliorer l’accueil du

public et la sensibilisation de ce dernier. Cet outil s’applique sur des territoires classés,

soumis à une très forte fréquentation.

L’opération Grand Site dans le Verdon concerne 7 communes du périmètre étudié à

savoir, les communes d’Aiguines, Castellane, Comps-sur-Artuby, Moustiers-Sainte-Marie, La

Palud-sur-Verdon, Rougon et Trigance. Il a été mis en place de manière effective en 2010 à

l’initiative des collectivités et de l’État. Une des difficultés réside dans le fait que le périmètre

de l’opération Grand site demeure à cheval sur le département du Var ainsi que sur le

département des Alpes-de-Haute-Provence. Cette coupure territoriale complexifie les

interventions du fait du manque d’harmonisation entre les deux départements. En effet, à titre

d’exemple, l’organisation des secours pose problème puisqu’il s’agit de deux politiques

différentes, de deux réseaux d’interventions indépendants l’un de l’autre. La politique Grand

site est devenue une politique touristique des intercommunalités, qui peuvent en fonction des

lieux, être le reflet d’importants combats politiques lorsque le regroupement intercommunal

s’est fait de manière autoritaire.

Dans un exemple très concret des enjeux de l’opération Grand site, pour La Palud-sur-

Verdon, au niveau communal, l’enjeu réside également dans la nécessité de trouver des

moyens pour éloigner les parkings des sites les plus emblématiques afin de réduire la

pollution, et les nuisances notamment. Ainsi, il s’agirait de revoir la mobilité en reculant le

point de départ par exemple.

L’opération Grand Site promeut le tourisme tout en protégeant des lieux patrimoniaux

essentiels, ce qui est révélateur d’une volonté locale d’agir. Ainsi, des sites pour gérer les flux

de visiteurs sont aménagés, en partenariat avec les différents acteurs concernés.

L’opération Grand site du PNR est complétée par l’outil Natura 2000.

Page 38: Diagnostic territorial du Verdon

37

2. Zone Natura 2000, un outil consensuel

A l’échelle européenne, la zone Natura 2000 est un outil de protection qui a pour

objectif la préservation de certaines ressources naturelles rares ou menacées. Selon les sites, il

peut s’agir de la conservation des oiseaux, de la faune ou encore de la flore. Le périmètre

d’étude protège 152 espèces d’oiseaux.

A Quinson, dans les Basses Gorges, de nombreuses espèces à protéger ont été

reconnue d’intérêt national voire international tels sont le cas du Murin de Capaccini, du

criquet hérisson ou encore du lézard osselet. Il s’agit de sites spécifiques sur lesquels il est

essentiel de veiller à la quiétude et la tranquillité de ces espèces.

Cependant, les zones Natura 2000 ne portent pas d’interdiction, il s’agit

particulièrement de sensibiliser les usagers, les touristes. Même pour l’espèce de l’Apron du

Rhône, poisson menacé d'extinction, il s'agit seulement de communication ; il n’existe aucun

usage purement contraignant. Pour nombre de sites Natura 2000, certains se trouvent être des

voies d'escalades ou d’activités en falaise, seuls des panneaux s’y trouvent pour sensibiliser

les pratiquants, rappelant qu’il faut faire attention à ces espèces sensibles, particulièrement en

période de nidification.

Le Conservatoire du littoral est peut-être plus efficient que l’outil Natura 2000 du fait

de sa possibilité d’acquisition foncière.

3. Le Conservatoire du littoral, un moyen de reprendre la maîtrise locale du

territoire

L’objectif du Conservatoire du littoral est de protéger au moins 1/3 du littoral au

niveau national par le biais de l’acquisition foncière, comme il l’a déjà été évoqué s’agissant

des enjeux relatifs au patrimoine du Verdon. Bien qu’il s’agisse d’un établissement public

étatique, il est indépendant des décisions de l’État. Le Conservatoire du littoral met en place

un plan de gestion en établissant un diagnostic environnemental et en définissant les

différents enjeux relatifs au territoire. Une fois le territoire acheté, il est confié aux

communes. Les propriétés du conservatoire du littoral font partie de son domaine public, par

conséquent, toute occupation du domaine est limitée et précaire ce qui permet de protéger les

espaces naturels. Puis l’établissement public va suivre la gestion des terrains confiés. Cet

Page 39: Diagnostic territorial du Verdon

38

outil est très intéressant pour développer ou maintenir une activité agricole alors même que la

commune n’a pas les moyens. D’ailleurs pour le monde rural ce mécanisme permet de

s’installer sans endettement.

Le Conservatoire du littoral valorise largement deux activités : l’agriculture ainsi que

l’accueil du public. Ce qui assure pour le territoire Verdon, une sauvegarde et une restauration

de certaines terres. Le Conservatoire du littoral est donc un acteur supplémentaire à valoriser

les ressources naturelles tout en orchestrant une promotion raisonnée du territoire.

Enfin, le contexte politico-administratif traduit certaines difficultés en termes de

gestion des ressources naturelles.

4. La maitrise locale et le regroupement intercommunal : Des ressentis différents

en fonction des acteurs

La rigidité des règles nationales applicables sur le territoire n'est ni adaptée aux

besoins du territoire ni à ceux de sa population, ce qui empêche une gestion locale adaptée.

La plupart des communes du Verdon sont soumises à la fois à la loi Littoral ainsi qu’à la loi

Montagne, ce qui conduit à des contraintes très importantes en termes d’urbanisation et

d’installation ; contraintes d’autant plus importantes qui viennent s’ajouter à la présence des

zones humides, nombreuses sur le territoire ce qui réduit les possibilités de construction. Les

zones à urbaniser sont donc très limitées et les règles applicables empêchent la résolution de

certains problèmes tels que la gestion de la circulation devant passer par l’aménagement de

places de parking. Le développement de l’intercommunalité participe pour elle à développer

une certaine incohérence, notamment en termes de délimitation du périmètre, de lisibilité des

compétences et n’entendant pas la revendication et les spécificités locales.

Ainsi même si la mise en place de certains aménagements, où la mise en place de nouvelles

mesures serait plus que bénéfiques pour tous, de nombreuses contraintes viennent s’ajouter,

ce qui inhibe une possibilité de résolution.

La commune de la Palud-sur-Verdon a vécu la fusion intercommunale de manière

autoritaire et compliquée. Cela peut poser problème puisque les intercommunalités peuvent

avoir pour effet de bloquer les projets du territoire dès lors que le regroupement a été forcé.

Elle explique qu’il y a eu cette volonté de créer une intercommunalité à cheval entre deux

départements, les communes à l’initiative du projet avaient les mêmes enjeux touristiques et

Page 40: Diagnostic territorial du Verdon

39

les mêmes spécificités territoriales, notamment vis-à-vis de leurs ressources naturelles.

Cependant, le veto du préfet du Var a bloqué l’aboutissement du projet.

Ici aussi, les visions sont divergentes puisque pour la Palud-sur-Verdon, au contraire, le

développement intercommunal représente une avancée positive en termes de visibilité et

d’harmonisation de l’offre touristique.

Le territoire du Verdon n’est pas seulement caractérisé par les aménités de son

patrimoine et les avantages procurés par ses ressources naturelles. Le milieu physique connait

des problématiques minimes de pollution et est exposé à certains risques qui doivent être

mentionnés dans ce diagnostic territorial.

Page 41: Diagnostic territorial du Verdon

40

Thème III. La pollution et les risques

I. Un territoire sujet à des problématiques minimes de pollution

1. Une pollution modérée des sols

Il ressort tout d’abord que certains sites ont été pollués dans le passé en conséquence

de certaines activités humaines comme la présence d’une déchetterie à Castellane ou des

établissements qui rejetaient des polluants. Certaines entreprises apparaissent toujours sur la

liste des sols pollués BASOL mais ne sont que des activités qui ne produisent qu’une

pollution limitée comme une petite carrière et une entreprise « d’extraction de pierres

ornementales et de construction » à Valensole.

Une pollution plus accentuée a été découverte sur le plateau de Valensole. Il a été

constaté une contamination caractéristique des secteurs de plantes à parfums avec la détection

de 2,6-dichlorobenzamide sur près de 90% des échantillons. Ce produit a été interdit depuis

2010 en France, cependant cela a suffi pour rendre impropre à la consommation l’eau de

certaines zones du plateau.3

Des actions ont cependant été mises en œuvre comme le programme REGAIN qui est

une initiative intéressante. Son objectif est de « mettre en œuvre les principes de

l’agroécologie sur le plateau de Valensole, afin de faire face à la sécheresse due au

changement climatique et aux pollutions dues aux pesticides et nitrates ». Des acteurs

importants tel que le Parc naturel régional (PNR) du Verdon, la Société du canal de Provence,

la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et AgroSYS, chaire d’entreprises de

Montpellier SupAgro se sont associés à ce projet.

Cet accompagnement permet d’accélérer la mutation écologique des activités

économiques mais surtout d’éduquer et former les exploitants agricoles pour la transition

écologique.

3 Voir le site internet de la région Provence Alpes Côte d’Azur :http://www.paca.developpement-

durable.gouv.fr/IMG/pdf/5-5_cle016c8f.pdf

Page 42: Diagnostic territorial du Verdon

41

Cette pollution des sols qui reste plutôt modérée n’empêche pas de garantir une bonne

qualité des eaux souterraines et superficielles.

2. Une bonne qualité des eaux souterraines et superficielles

Concernant les eaux souterraines (nappes phréatiques et sources), il faut savoir que

80% de ces dernières sont chimiquement bonnes. Il y a une surveillance régulière des eaux

pour des raisons de santé et surtout car elle permet d’alimenter 90 % de la population.

Quantitativement parlant, les nappes phréatiques ne souffrent pas encore vraiment, bien que

leur niveau diminue. En réalité 90% des nappes souterraines ont un bon niveau hydrique.

Concernant les eaux superficielles, 72% sont dans un excellent ou très bon état

écologique et 22% dans un état moyen. Il faut bien prendre en compte que les activités

aquatiques entraînent une pollution des cours d’eau. L’une des pollutions les plus

problématiques pour ces cours d’eau et qui est souvent sous-estimée est due à l’usage de la

crème solaire par les touristes.4

Ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger les économies d’eau. Il est très important

de réaliser des campagnes régulières locales de sensibilisation aux économies d’eau et

favoriser la mise en place de systèmes d’économiseurs d’eau. Il faudrait aussi réduire au

maximum les fuites sur le réseau comme le recommande par exemple le Schéma

d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du Verdon 5. Il faut également bien veiller à

éviter tout nouveau risque de pollution des eaux.

En marge de la situation des sols et des eaux, la bonne qualité de l’air semble être

l’atout du territoire.

4 Voir le site internet sur les conséquences pour l’environnement de l’utilisation de crème solaire :

https://www.independent.co.uk/environment/sunscreen-pollution-beaches-toxic-marine-life-fish-france-

titanium-dioxide-tio2-a8496426.html 5Lien PDF vers le SAGE du Verdon : http://www.gesteau.fr/sites/default/files/2_-_pagd_adopte_cle_120214.pdf

Page 43: Diagnostic territorial du Verdon

42

3. Une bonne qualité de l’air

Le Verdon n’est pas sujet aux mêmes problématiques de pollution de l’air que les

grandes villes, cependant, il peut arriver que le territoire soit exposé par période, à des

problèmes de pollution.

D’après les relevés, l’air est très rarement pollué aux particules fines, cela s’explique par le

fait que le territoire soit en zone rurale, qu’il n’y ait pas d’aéroport et uniquement une

autoroute de quatre voies à Manosque, à l’ouest du périmètre d’étude en zone tampon.

Cependant le territoire fait régulièrement face à une pollution à l’ozone en été, c’est

un gaz qui se propage facilement grâce au vent. Il est donc très volatile et ce type de pollution

a tendance à apparaître lors de forte chaleur. Cette pollution provient des peintures, des

solvants, des pesticides mais surtout du trafic routier qui se densifie avec le tourisme.

La pollution à l’ozone est fortement toxique pour l’homme et l’environnement. Sa

provenance exacte est difficile à identifier car il est possible que ce soit le vent qui amène

cette pollution depuis les plus grandes agglomérations de Provence. Il est cependant certain

que le tourisme n’aide pas le territoire à lutter contre ces problèmes de pollution.

Pour limiter au maximum les effets néfastes de cette pollution, il est recommandé de

ne pas faire de sport intense (informer les écoles), essayer de réduire les trajets en voiture,

éviter la dispersion de pesticides… Mais également réduire ses trajets en voiture, ce qui est

plutôt difficile sur ce territoire.

Le dernier type de pollution à recenser concerne les nuisances sonores qui peuvent

exister dans le Verdon.

4. La question des nuisances sonores

Le périmètre d’étude ne souffre pas particulièrement de nuisances sonores importantes. Il

est cependant à noter que l’autoroute A51 vers Manosque est génératrice de bruit tout comme

la zone militaire de Canjuers.

Si le territoire est soumis à certains phénomènes de pollution, il l’est aussi à certains

risques, naturels mais aussi technologiques. Le Verdon est néanmoins préparé pour cela.

Page 44: Diagnostic territorial du Verdon

43

II. Un territoire préparé face aux risques

1. Un territoire faisant face à de nombreux risques naturels

Tout d’abord, le risque auquel le territoire est le plus exposé est le risque d’incendie

comme il l’a déjà été évoqué concernant la préservation des ressources naturelles.

En effet, le climat méditerranéen ainsi que les vents fréquents sont des facteurs

contribuant aux feux de forêts, d’autant plus que le territoire a une proportion importante de

forêts. La plupart des feux de forêts sont causés par l’homme et peuvent-être dévastateurs

bien que la population ait une bonne culture du risque. Le réchauffement climatique a des

conséquences très néfastes, la saison des incendies s’allonge dans l’année, passant ainsi de

trois à quatre mois ces dernières années. De plus, les pompiers signalent que les incendies

devraient être plus intenses et plus rapides compte tenu des sécheresses accrues.

Pour lutter au maximum contre ces risques, il existe un plan départemental de

protection des forêts contre les risques d’incendie qui impose un entretien particulier des

forêts et prévoit la coordination des secours. Cependant, de nombreuses maisons sont isolées

au milieu de la forêt et nombre de touristes empruntent des chemins de randonnés sans

possibilité de les localiser rapidement et alors même que le risque d’incendie est fort.

C’est pour cela que la prévention est très importante sur le territoire. Il est possible de

retrouver de nombreux panneaux qui rappellent qu’il est interdit de faire des feux de forêts.

Aussi les éco-gardes du parc naturel du Verdon sont là pour faire également de la prévention

et parfois les chemins de randonnée sont mêmes fermés. De plus avant chaque été, les

professionnels du tourisme ont un rappel préventif réalisé par les pompiers.

Le deuxième risque majeur sur le territoire est le risque de sismicité. Une majeure

partie du Verdon se trouve en zone de sismicité trois et certaines villes comme Castellane en

zone de sismicité quatre. En cas de séisme, certains risques présents sur le territoire peuvent

s’aggraver. Par exemple un séisme peut causer des chutes de blocs (notamment pour les

villages sous les falaises), un glissement de terrain ou un affaissement du sol. D’autant plus

que le territoire est exposé par endroit à un aléa fort au phénomène dit de « retrait-

gonflements des sols argileux ».

Page 45: Diagnostic territorial du Verdon

44

Les inondations font également partie des risques auquel le territoire est confronté. Il

y a déjà eu par le passé de nombreux événements de crues, notamment du Verdon et de

torrents. Les inondations peuvent aussi amplifier les risques de glissements de terrain et le

phénomène de « retrait-gonflements des sols argileux ». Les berges autour du lac sont

notamment particulièrement exposées à ces risques.

Contre ces risques naturels, le préfet établit un Dossier Départemental des Risques

Majeurs (DDRM) puis chaque commune doit posséder un Document d'Information

Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM). Ces documents sont élaborés en prenant

compte des événements passés sur le territoire et cherchent à prévenir les événements

susceptibles de se produire. Ces documents ont pour objectif d’informer la population sur

l’ensemble des risques et leur probabilité de survenue.

L’existence de risques naturels est couplée par l’existence de risques technologiques

dus à la présence des installations EDF.

2. L’existence de certains risques technologiques

Certaines communes du territoire sont concernées par le risque de rupture de barrage,

bien que ce risque soit extrêmement faible. En effet, les barrages sont surveillés

régulièrement et des dispositifs de prévention sont mis en place. Cependant, il faut être

vigilant face à ce risque. En cas de rupture de barrage, une onde de submersion pourrait

s’abattre sur de nombreuses communes, ce qui causerait de nombreuses pertes humaines et

beaucoup de dégâts matériels.

Le territoire possède trois importants barrages mais l’onde de submersion serait

susceptible de toucher principalement les communes de Les Salles, Bauduen, Sainte-Croix,

Baudinard, Artignosc, Montmeyan et Vinon-sur-Verdon6.

Le territoire du Verdon doit maintenant être présenté du point de vue de ses

caractéristiques sociales.

6 Voir en ce sens la fiche éditée par le Var concernant le risque de rupture des barrages et l’onde de

submersion :http://www.var.gouv.fr/IMG/pdf/arrete_campings_rupture_de_barrage_ondes_submersion_signe_0

2nov2017.pdf

Page 46: Diagnostic territorial du Verdon

45

Thème IV. La démographie : une population locale aux multiples

visages

I. Une forte attractivité démographique

1. Une croissance démographique continue, essentiellement à l’ouest

Le territoire a connu une croissance démographique à la hausse. D’après les données

de l’INSEE, en 2006, il comptait 15 982 résidents contre 18 121 en 2016 soit 2 139 nouveaux

arrivants en 10 ans.7

Cette tendance générale cache cependant des disparités locales dans l’évolution

démographique.

Carte SIDDT du taux annuel d’évolution de la population du Verdon de 1999 à 2010

En effet, comme on peut le voir ci-dessus, cette croissance démographique se

concentre essentiellement à l’ouest. Elle atteint jusqu’à plus de 4,22% de population de 1999

à 2010 pour les communes de Moissac-Bellevue, Régusse ou Saint-Laurent-du-Verdon. Cette

augmentation, plus forte dans le secteur ouest du territoire, s’explique par l'attractivité du

lieu, à proximité des pôles urbains tout en restant dans un cadre convoité pour sa ruralité.

7 Insee, RP2016 (géographie au 01/01/2018), RP2011 (géographie au 01/01/2013) et RP2006 (géographie au

01/01/2008).

Page 47: Diagnostic territorial du Verdon

46

Le dynamisme démographique est un réel enjeu, au cœur des préoccupations d’un

territoire. Témoin de sa vitalité, les politiques publiques doivent se saisir de cette

problématique afin de l’encourager et l’accompagner. Cette volonté est constatée dans le

Verdon, où les projets de création d’espaces de coworking se développent (cf. Projet de cave

interculturelle en lieu et place de l’ancienne cave vinicole d’Aups) afin d’attirer de jeunes

entrepreneurs soucieux de fonder une famille dans un cadre paisible tout en bénéficiant des

ressources technologiques et numériques indispensables à l’exercice de leur activité

professionnelle. Ce projet est couplé avec le déploiement de gros travaux d’acheminement de

la fibre optique afin d’attirer de nouveaux clients, partenaires et fournisseurs.

2. Un territoire fortement dépendant des apports migratoires

Carte SIDDT du solde naturel du Verdon de 2010 à 2015

L’INSEE définit le solde naturel comme « la différence entre le nombre de naissances

et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période ».8

L’augmentation de la population est due aux arrivées nettement plus nombreuses que les

départs. En effet, en l’absence de migration, notre zone d’étude perdrait des habitants, le

nombre de naissances ne compensant pas celui des décès.

Comme on peut le constater depuis la carte ci-dessus, lors de la période 2010-2015, le solde

naturel est globalement négatif. Cette tendance ne tend pas à s’améliorer compte tenu des

8 INSEE, définition du solde naturel, disponible sur : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1110

Page 48: Diagnostic territorial du Verdon

47

derniers chiffres relevés par l’INSEE. Par exemple, en 2017, il y a eu 110 décès pour

seulement 61 naissances au sein de la Communauté de Communes Lacs et Gorges du Verdon.

Carte SIDDT du solde migratoire du Verdon de 2010 à 2015

L’INSEE définit le solde migratoire comme « la différence entre le nombre de

personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au

cours de l’année. »9

On observe dans la carte ci-dessus que la forte attractivité se maintient surtout dans la partie

ouest. Avec des communes comme Villecroze, Aups, Régusse ou Riez qui comptabilisaient

entre 2010 et 2015, un solde migratoire excédentaire (93 habitants supplémentaires). D’après

les données INSEE on sait que ces nouveaux arrivants sur le territoire proviennent

essentiellement de l’ancienne région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) et plus

particulièrement des Bouches-du-Rhône. A l’est (Castellane et ses environs), la population a

seulement augmenté de 0,3% par an entre 2006 et 2011 (contre 2,6% à l’ouest).

L’un des défis pour le territoire du Verdon va être d’accompagner ces phénomènes de

migration, d’être à l’écoute des besoins des néo arrivants afin de faciliter leur intégration et

leur adaptation à un climat local considéré comme rude. Un important turn-over dans les trois

ou quatre ans suivants l’installation est en effet constaté sur ce territoire. On doit en partie ce

phénomène à la confrontation entre le fantasme de l’eldorado provençal et la réalité de

conditions parfois difficiles (sentiment d’isolement, réseaux de transports inexistants ou

précaires, faible densité de population, etc.). 9 INSEE, définition du solde migratoire, disponible sur : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1450

Page 49: Diagnostic territorial du Verdon

48

3. Un territoire sous influence des pôles urbains

Carte des pôles urbains du Verdon, source IGN

Cet espace rural de 18 121 habitants en 2016 est proche de pôles urbains de taille

importante dans sa partie occidentale (Manosque, Aix-en-Provence, Brignoles, Draguignan,

Digne-les-Bains). Ainsi, de jeunes actifs avec enfants issus des territoires alentours

choisissent de s’y installer, sans doute à la recherche d’un habitat individuel plus adapté et

plus accessible. En effet le foncier y est moins onéreux. Il faut compter quatre-vingt euros le

mètre carré hors taxes (terrain viabilisé) contre en moyenne cent-dix euros par mètre carré sur

les territoires voisins de Manosque, Brignoles ou Draguignan.

Ces néo-arrivants, essentiellement des catégories socioprofessionnelles supérieures,

travaillent pour la plupart en dehors de la zone étudiée, dans les pôles urbains. Ce phénomène

de périurbanisation contribue ainsi à augmenter sensiblement les déplacements domicile-

travail.

L’analyse des données démographiques du territoire tend à démontrer que le territoire

du Verdon reste tout de même attractif notamment vis-à-vis des « néo-arrivants ». Un des

objectifs du territoire est d’utiliser cette attractivité pour endiguer le vieillissement de la

population.

Page 50: Diagnostic territorial du Verdon

49

II. Une attractivité à utiliser pour endiguer le vieillissement de la

population

1. Un creusement dans la pyramide des âges

Les pyramides des âges de l’INSEE, nous éclairent sur l’évolution démographique des

deux départements supports de notre zone d’étude, les Alpes de Hautes Provence et le Var,

mais également et surtout sur la structure de la population. En l’occurrence, on observe

qu’entre 1990 et 2018, le même phénomène de creusement s’est effectué dans les tranches

20-30 ans, nettement en dessous des données nationales.10 Peut-on ainsi parler d’un territoire

vieillissant ?

Département des Alpes de Haute Provence : 1990 – 2018, pyramide des âges, INSEE :

Département du Var : 1990 – 2018, pyramide des âges, INSEE :

10 Nb : cette échelle départementale est délibérément choisie uniquement afin de donner une tendance.

Page 51: Diagnostic territorial du Verdon

50

2. Un territoire marqué par le vieillissement de sa population

Il faut prendre un échantillon de notre périmètre d’étude, à savoir la Communauté de

Communes Lacs et Gorges du Verdon (CCLGV), (échantillon toutefois représentatif car seul

EPIC entier de la zone d’étude) et le comparer avec les chiffres du département du Var et de

la Région PACA en 2014, afin de faire émerger une tendance. On observe alors que la part

des retraités est nettement en hausse : plus de 12% pour la CCLGV pour la tranche 15-64 ans

contre 7% pour la moyenne nationale ou 8% pour le département du Var.

On peut donc parler d’un vieillissement de la population. Représentant une menace

pour le territoire, les élus locaux devront faire face aux défis de ce vieillissement. Ce

phénomène est d’autant plus nourri par l’arrivée massive de retraités Hollandais et Belges il y

a une vingtaine d’années qui vont se retrouver confrontés aux problématiques de transport,

d’isolement, et d’éloignement des centres de soins. Toutefois, une prise en compte de cet

enjeu est déjà observable. En effet, une nouvelle maison de santé qui rassemblera sous un

même toit différents spécialistes, quotidiennement ou ponctuellement suivant la demande,

sera inaugurée cet été à Aups. Un accueil de jour et une prise en charge des personnes

présentant des troubles cognitifs sera également en place.

Les constats sur la démographie étant présentés, le diagnostic territorial va dresser le

portrait socio-économique du territoire afin de comprendre les modes de vie des populations

du Verdon.

Page 52: Diagnostic territorial du Verdon

51

Thème V. Le portrait socio-économique du territoire

I. L'économie locale et l'emploi

1. Les actifs du territoire

À l’échelle de notre périmètre la population active représente entre 70,6% (zone

coeur) et 73,3% (tout le périmètre) de la population active totale, et la part globale des

retraités s’élève à 12 % de la population active. Ainsi 58% de personnes travaillent. Ces

chiffres sont sensiblement identiques à ceux des départements du Var et des Alpes de Haute-

Provence, ainsi qu’à la moyenne nationale. Sur ce territoire, le taux d’activité est en légère

augmentation depuis 2010 (67,7%), atteignant en 2015 jusqu’à 70,6 % des 15-64 ans. Le taux

d'emploi est le plus fort dans la tranche des 25 à 54 ans.

Le chômage est cependant en légère augmentation, et sensiblement supérieur à la

moyenne nationale, malgré une économie touristique forte. Il est à noter que le caractère

saisonnier lié au tourisme, sur ce territoire, n'est représenté que par la seule saison d'été, il

n'existe pas d'activités économiques liées aux autres saisons. Aussi, les saisonniers sont au

chômage, hors saison estivale. Plus on s'éloigne des grandes agglomérations et plus le taux de

chômage s'élève ainsi que le montrent les documents suivants.

Représentation de la population active des 15-64 ans et le taux d'activité, source INSEE

Page 53: Diagnostic territorial du Verdon

52

Représentation des 15-64 ans et leur taux d’activité

Les actifs du territoire sont répartis dans certaines catégories socio-professionnelles

(CSP). Il convient de voir comment se structure l’emploi dans le Verdon autour de ces

catégories.

2. Les catégories socio-professionnelles et la structure de l'emploi

L’analyse de la structure de l’emploi par secteur d’activité nous renseigne sur les

secteurs les plus représentés du territoire en général. La répartition a peu évolué de 2010 à

2015.

Les catégories socio-professionnelles, source INSEE

Le secteur tertiaire, premier employeur des actifs, est le secteur le plus représenté avec

plus de 75 % de la population active occupée dans ce secteur tertiaire.

Une importance du tertiaire reflète l’économie touristique et une agriculture mieux

Page 54: Diagnostic territorial du Verdon

53

représentée que dans le Département entier. A l'image des départements du Var et des Alpes

de Haute-Provence, la catégorie socioprofessionnelle (CSP) la plus importante en part, est

celle des employés.

Les cadres et professions supérieures sont globalement moins présents dans la

population active du territoire que sur les départements limitrophes.

Le secteur agricole occupe une place encore importante dans l’économie du Verdon

(7% des emplois dans le Verdon, notre zone cœur, contre 2,5% sur la totalité du périmètre et

contre 1,7% au niveau national).

Les activités de services et commerces ainsi que l'activité des producteurs et de

l'artisanat local sont particulièrement développées. Autour de l'activité principale du tourisme,

on observe en deuxième position toute l’activité productive locale.

Les artisans, commerçants et chefs d’entreprises sont surreprésentés par rapport au

reste du département ce qui s’explique par l’activité de commerce et de service générée par le

tourisme.

La part des postes en entreprise en 2015, source INSEE

Les constats sur les actifs et l’emploi sont assortis de données qui tendent à démontrer

un faible niveau de qualification.

3. Un faible niveau de qualification

La main d’œuvre disponible sur le territoire est moins bien qualifiée que sur le reste

du département avec un taux de scolarisation assez bas et une proportion importante de non-

diplômés et de diplômés de bas niveau, Les bacheliers se dirigent vers les villes universitaires

(Aix-en Provence, Marseille, Toulon et Nice), par manque d'offres de formations supérieures

dans le Verdon.

Page 55: Diagnostic territorial du Verdon

54

Ce manque de main d’œuvre qualifiée n’est pas attractif pour les entreprises ayant des

activités à haute valeur ajoutée. Il ne permet pas non plus de retombées sur la population

active, locale, en cas d’implantation. Toutefois, depuis 2010, la proportion s'inverse et le taux

de non diplômés diminue (il est passé de 37,4 à 32%) tandis que le nombre de diplômés de

l'enseignement supérieur augmente (il est passé de 19 à 21,3%).

Enfin, la répartition de l’emploi salarié selon le type de contrat aide également à

dresser le portrait socio-économique du territoire, bien que les données montrent des

similitudes entre le Verdon et le reste du territoire français.

4. La répartition de l'emploi salarié

L’analyse des emplois selon le type de contrat permet d’appréhender, en partie,

l’importance de l’emploi précaire dans les périmètres considérés.

La répartition de l'emploi salarié : les types de contrat

Les conditions d’emploi restent précaires dans l'ensemble. En effet, le nombre

d’emplois précaires CDD, contrat court ou contrat saisonnier représente 11% de l’emploi

salarié ce qui n’a pas réellement évolué depuis 2010. Ce type de contrat est lié à la forte

saisonnalité des emplois du périmètre et il existe une difficulté à accéder à une annualisation

du temps de travail. Comparés aux chiffres nationaux, ils sont cependant du même ordre de

grandeur (en France, 88 % des salariés (hors intérim) sont en contrat à durée indéterminée

(CDI) et 12 % en contrat à durée déterminée (CDD) en 2017.

Cependant, les contrats CDI et les titulaires de la fonction publique restent les contrats

majoritaires (53%), garantissant une certaine sécurité de l'emploi salarié.

Page 56: Diagnostic territorial du Verdon

55

S’agissant des emplois non-salariés, les données montrent que les entreprises de petite

taille sont majoritaires dans ce secteur.

5. L’importance des entreprises individuelles pour l’emploi non-salarié

Les emplois non-salariés dans le Verdon (indépendants et employeurs) s’élèvent à un tiers ce

qui est une part plus importante que pour les seuls départements du Var ou des Alpes de

Haute Provence. Ceci indique donc le poids des emplois indépendants (artisans,

commerçants). Un autre indicateur précise le poids des emplois indépendants. Une majorité

d’entreprises de très petite taille sont orientées vers les activités commerciales et de services :

80% des entreprises en moyenne possèdent moins de 1 salarié. Cela témoigne d’une

dynamique locale basée sur un réseau de petites entreprises et de travailleurs indépendants.

L’emploi se caractérise également par les zones d’activités qu’il couvre et qui sont

bien caractéristiques du territoire du Verdon.

6. Les zones d'activités du périmètre

Au sein de la CCLGV, on compte quatre zones d’activités situées sur les communes

de Régusse, Bauduen, Aups et Villecroze. Et au titre du développement économique, c'est la

CCLGV qui assure désormais l’aménagement, la gestion et la commercialisation de ces zones

d’activités économiques.

Dans tout le territoire, ces zones sont à distance des centres, seule la voiture permet de

s'y déplacer, et le développement n'est pas fait avec cohérence mais plutôt de manière

désordonnée. Tous les villages ou presque veulent leur zone d'activité.

Aussi un travail important de requalification et de développement de ces espaces a été

engagé, basé sur les besoins des entreprises implantées dans ces zones.

La CCLGV a ainsi élaboré une « Charte de qualité pour l'aménagement des zones

d'activités économiques », qui s’applique à l’ensemble de ses parcs d’activités depuis 2018,

pour valoriser ces zones, car elles constituent des lieux fréquentés par les habitants et par la

population de travailleurs au quotidien. La Charte fixe un certain nombre de critères à

prendre en compte dans les aménagements publics comme privés, ainsi que dans les services

proposés. Les grands principes de la Charte sont d'améliorer la visibilité des zones et des

Page 57: Diagnostic territorial du Verdon

56

entreprises, de promouvoir la qualité environnementale et énergétique, d'accompagner les

entreprises et leurs besoins, et de proposer une offre de services (covoiturage, formations...).

Ces principes sont essentiels pour l'attrait économique du territoire.

De plus, une stratégie économique de territoire est en route dans le périmètre depuis

2017, la collectivité s’est engagée dans sa formalisation. Elle a défini des zones, des travaux

prioritaires et des plans d’aménagement opérationnels.

Citons notamment, « Terre d’Ambitions » un dispositif d’accompagnement à la

création, au développement et à la transmission d’entreprises. Il est porté par les

Communautés de Communes Lacs et Gorges du Verdon et Provence-Verdon qui, considérant

la similarité de leur tissu économique, ont uni leurs forces.

Ce dispositif apporte un service gratuit d'accompagnement aux porteurs de projets

souhaitant s'implanter sur le territoire, et il est accessible à l’ensemble des entrepreneurs

quelque soit leur secteur d’activité : commerce, industrie, artisanat, tourisme, agriculture...

Les entrepreneurs peuvent ainsi solliciter une expertise sur différents domaines :

économiques, juridiques, financiers, fiscaux, recrutements, etc...

Une montée en puissance du dispositif avait été prévue pour 2018, avec des actions

telles que : bourse de l’immobilier d’entreprise, des formations techniques par visio-

conférence, création d’un club local de dirigeants d’entreprises et organisation d’un salon

professionnel annuel sur le territoire.

En 2015, selon les chiffres de l’INSEE, 40% de la population active du Parc du

Verdon sortait du territoire quotidiennement afin d’aller travailler dans les agglomérations

alentours. Ces déplacements ne favorisent pas l’ancrage des nouveaux habitants et génère des

effets tels les villages dortoirs avec une disparition de la vie locale et sociale.

Le télétravail ou encore les espaces de coworking (déjà évoqués concernant la

démographie) pourraient être des solutions à cette problématique. Le Verdon a également

engagé un partenariat avec une couveuse d'entreprise (Diapason 04), afin de permettre la mise

en place d’un service de couveuse au bénéfice des porteurs de projet, des créateurs

d’entreprise en milieu rural et d'expérimenter un lieu dédié à la création d’entreprise, le tout à

Riez.

L’ensemble de ces constats sur l’économie locale et l’emploi du territoire soulève

certains enjeux plus globaux qu’il convient de présenter ici.

Page 58: Diagnostic territorial du Verdon

57

7. Les enjeux

Favoriser le développement économique passe par l'attractivité du territoire liée

directement aux conditions favorables pour y travailler (lieu, transport, numérique, accès aux

services...) et pour s'y loger. Ainsi, l'engagement de la CCLGV sur l'aménagement des zones

d'activités et sur la stratégie économique en général, étendu à tout le territoire, renforcerait

l'attrait économique du territoire. Cet attrait est aussi en lien direct avec une stratégie de

développement de l'habitat des actifs à proximité des lieux d'emplois existants.

La limitation des déplacements et la canalisation des flux domicile-travail est en effet

un enjeu majeur qui passe en outre par un développement des futures zones d’activités à

proximité des lieux d’emplois existants ainsi que l’implantation de logements pour les actifs à

proximité des lieux d’emplois. Le développement du transport en commun à destination des

actifs, permettrait de limiter les déplacements en voiture particulière. La maison de santé

pluri-professionnelle en construction, augmentera l’attractivité du territoire.

Le développement d'activités comme l'artisanat dans certains corps de métiers

faiblement représentés sur le territoire (plombiers, électriciens...), faire naître les entreprises

avec l'accès au numérique et au téléphone, développer l’e-commerce et les techniques

innovantes, constituent également une démarche pour attirer les "grandes entreprises". La

cohésion du territoire s'obtiendrait par une amélioration de l’accessibilité aux services des

lieux isolés, et une diminution des fragilités et des disparités économiques entre les

territoires, ainsi qu'un maintien de la solidarité existante et du lien social.

Conforter et compléter l’offre commerciale des petits commerces de proximité

répartis en cohérence avec une volonté de limiter les déplacements, donnerait de l'autonomie

aux villages. De la même manière, les collaborations avec les collectivités voisines de tissu

économique similaire, y contribuent de façon majeure.

L'amélioration et la pérennisation de l'emploi peut s'envisager par la création de

nouveaux produits touristiques et de nouvelles activités économiques, ce qui diversifierait les

emplois tout en les répartissant sur l’ensemble de l’année. En effet, l’activité touristique est

un atout dont dispose le territoire, cependant c’est également une faiblesse : la mono-activité

du tourisme rend le territoire marqué par une saisonnalité forte.

Page 59: Diagnostic territorial du Verdon

58

L’emploi et les actifs de l’économie locale du territoire sont tournés pour une grande

partie vers le tourisme.

II. La place du tourisme dans le territoire

1. Les caractéristiques de la filière touristique

Le tourisme, est l'économie motrice du territoire, axée sur deux types : celui autour du

lac de Ste Croix, de Moustiers-Sainte-Marie, des gorges du Verdon, tourisme dit de « masse »

et celui de l'intersaison, faible, et plus respectueux du territoire, avec une clientèle différente

de la clientèle estivale. Cette activité touristique est fortement pourvoyeuse d’emplois directs

et indirects.

La capacité d'hébergement touristique importante et le nombre de nuitées se focalisent

sur le territoire Verdon. On dénombre 30 600 lits touristiques marchands, répartis environ en

deux cent structures d’accueil. Quant aux lits touristiques non marchands, les résidences

secondaires représentent sur le périmètre cœur, 39,3% du logement total (contre 9,5%

moyenne nationale et 23,6% sur le périmètre entier). Les lits marchands proviennent

essentiellement du secteur camping.

La répartition du parc d'hébergement marchand par type d'hébergement dans le Verdon,

source : « Les chiffres clés du tourisme des Alpes de Haute Provence », Agence de

développement touristique des Alpes de Haute Provence.

Page 60: Diagnostic territorial du Verdon

59

Au pic de sa fréquentation estivale, le territoire peut aller jusqu’à doubler sa

population. Pourtant, la saison touristique est courte. Elle démarre en juillet pour se terminer

fin août. Plusieurs raisons dont l’organisation des calendriers scolaires ou la fermeture

précoce de certaines structures touristiques, expliquent ce phénomène. Ceci met aussi en

évidence plusieurs problématiques différentes qui sont la sur-fréquentation sur certains

secteurs (Lac de Ste Croix, Grand Canyon, Point Sublime...) et ses conséquences, ainsi

qu'une saisonnalité très marquée. Cette dernière caractéristique est très présente pour décrire

le territoire et ce dans tous ses aspects.

La prépondérance du tourisme dans l’économie locale amène à établir certains

constats.

2. Les constats

Les établissements liés au tourisme ne sont parfois pas tenus par des habitants locaux,

car ils ont souvent été vendus par ces derniers, et les saisonniers viennent régulièrement

d'autres territoires, ce qui induit plusieurs problématiques : la fermeture des établissements

dès la saison estivale achevée et l'argent créé par le tourisme qui n’est pas réinvesti

localement. Il faut souligner que certains acteurs du tourisme se satisfont parfois de cette

courte saison d’un point de vue économique.

Pourtant, augmenter les périodes d'ouverture des établissements est essentiel si d'un

autre côté des mesures sont engagées pour étendre le tourisme sur la saison. Aussi, une réelle

réflexion pourrait être menée sur ces points pour inciter les professionnels à garder les

établissements ouverts sur une période plus longue, et favoriser l'accès aux activités du

tourisme à la population locale pour éviter la ségrégation entre elle et les touristes.

Les études sur les tendances sociologiques dans le secteur du tourisme montrent que

l'accès au numérique est devenu un critère prépondérant. Le consommateur est inséparable de

son smartphone, car il souhaite mieux contrôler et améliorer son expérience sur place et la

partager sur les réseaux sociaux. De plus, la renommée internationale du territoire du Verdon,

s'alimente également par l'internet et l'instantanéité des réseaux sociaux. Or en raison d'un

réseau soit saturé, soit inexistant, les touristes sont limités dans leur usage des moyens de

communication.

Page 61: Diagnostic territorial du Verdon

60

Cette forte économie touristique du territoire basée sur le produit prépondérant du lac

de Sainte-Croix, se caractérise par une saisonnalité marquée des emplois et de certains

services et commerces. Aussi, envisager, un allongement de la saison touristique par la mise

en place de nouveaux produits qui ne seraient plus essentiellement tournés vers le lac et les

estivaux aurait peut-être un impact positif sur les services rendus et la qualité de vie de la

population permanente.

Étendre le tourisme sur la saison par l'écotourisme, le « bien manger » et le « bien

vivre », apparaît comme une piste à exploiter. La demande est forte et à ce jour, peu de

structures d'accueil sont présentes sur le territoire. Pourtant les conditions climatiques sont

très favorables à un tourisme au printemps et à l'automne. Il existe donc une réelle

opportunité sur le tourisme des vacances de Pâques et de Toussaint. Or la mise en place peut

apparaître difficile, car dans certains villages, il y a une forte différence entre la vie locale en

été et le reste de l’année. Par exemple, pour les villages autour du lac, les commerces sont

ouverts uniquement l’été.

Dans notre territoire en zone tampon, Valensole, capitale de la Lavande, est un « Site

remarquable du goût » pour son miel de lavande. Or aucun restaurateur n'a exploité ce label

important de qualité, qui permettrait de développer l'activité sur Valensole. Le plateau est

actuellement configuré plutôt comme une cité dortoir des grandes zones urbaines de l’ouest

du périmètre ou un grenier à lavande, plutôt que comme une destination touristique en soi.

Des constats relatifs à cette partie de l’économie qu’est le tourisme émergent divers

enjeux à apprécier dans ce diagnostic territorial.

3. Les enjeux

Capitaliser sur la destination "Grand Verdon" permettra de renforcer la notoriété et

l'attractivité du territoire. Pour ce faire, la prise en compte de l’accessibilité au numérique, de

la téléphonie, des équipements et services, le développement des réseaux et voiries et les

transports, est essentielle.

Un accompagnement des professionnels et porteurs de projet conduirait à structurer,

qualifier et diversifier l'offre touristique.

Accroître la saison et la consommation touristique pour diversifier les sources

d’emplois et éviter la mono-activité autour du tourisme est également un enjeu prépondérant.

Page 62: Diagnostic territorial du Verdon

61

Toutefois, ceci s'envisage en soutenant un tourisme responsable par un développement

maîtrisé des espaces protégés, des déplacements doux, une amélioration de la qualité de vie

des habitants, un développement d'une offre accessible à tous, une meilleure valorisation des

produits du terroir…

Justement concernant le terroir, l’économie du Verdon est également basée sur

l’agriculture comme il convient de le voir à présent.

III. La place de l'agriculture dans le territoire

1. Les données générales

L'agriculture était jusqu'en 1970 l'activité principale du Verdon. Aujourd'hui, la part de

l'agriculture, comparée à la moyenne nationale reste supérieure (6% contre 1,7% en France),

mais elle est aujourd’hui en perte de vitesse, car fragilisée par le vieillissement de ses acteurs

et des difficultés dans la transmission et le renouvellement des exploitations. Malgré la légère

croissance, l’agriculture ne cesse de perdre des terres exploitées : sur la zone cœur on déplore

une perte de 6300 hectares de 2000 à 2010, soit un quart de la Superficie Agricole Utilisée

(SAU) en moins.

Cependant le territoire et ses acteurs expriment une réelle volonté de préserver

l’agriculture. L’aspect économique de l’agriculture n’est en effet pas négligeable, les emplois

induits sont à considérer du fait notamment de l’importance des emplois saisonniers et des

circuits de production et distribution. Des plateaux de Valensole aux collines du Haut-Var, en

passant par les massifs préalpins de l’Artuby, le territoire témoigne d’une grande diversité

géologique et climatique, et profite de conditions climatiques et pédologiques très favorables

au développement de l’agriculture sous toutes ses formes : extensive, pastorale, etc.

Ce contexte général doit être complété par des précisions sur les orientations agricoles

du territoire.

Page 63: Diagnostic territorial du Verdon

62

2. Les orientations agricoles

Parmi les ressources agricoles du territoire, on retrouve l’apiculture, la trufficulture, et

également la présence des cultures traditionnelles de l’olivier (souvent en complément ou

familiales, avec également quelques grands domaines), de la figue ou encore des cultures plus

usuelles telles que la lavande, le blé et la vigne (réintroduite sur le territoire de la CCLGV). Il

existe peu d'irrigation sur le territoire donc peu de maraîchage, excepté dans le territoire du

Haut-Var et un peu d'arboriculture dans le Parc du Verdon. La culture de la truffe est sur le

territoire un élément patrimonial.

Les orientations agricoles dans le Parc du Verdon peuvent se classer en trois grands

groupes : un premier tiers d’exploitations des produits des grandes cultures, céréales (blé),

mais aussi, notamment sur le plateau de Valensole, la culture spécifique du lavandin ; un

autre tiers basé sur l'élevage d'ovins (pour moitié), notamment dans les parties les plus

montagneuses, ce cheptel est concentré pour 40 % dans la microrégion des Préalpes ; et un

dernier tiers enfin, orienté vers l'arboriculture, la vigne, mais surtout le maraîchage,

essentiellement implanté dans la microrégion du Haut-Var.

La culture lavandière par exemple, demeure plus rentable. Le plateau de Valensole est

directement concerné, d'autant plus que la lavande est attribut touristique non négligeable.

Face à cela, la production de blé est en baisse, et sur le long terme, cela ne permettra plus un

export aussi important, voire une perte des fournisseurs.

De plus, un certain nombre d’agriculteurs se convertissent au bio.

Cependant, ce sont les pâtures à moutons qui occupent le plus d’espace. En effet, dans

le Verdon, l'agriculture est centrée sur le pastoralisme, c'est à dire basée sur l'utilisation de

parcours autour de la ferme, donc de ressources naturelles. Pourtant cette agriculture est

également remise en question par la présence du loup, cette question étant comme ailleurs en

France, source de conflits importants.

Le pastoralisme participe à l’économie locale, génère de nombreux emplois, et nourrit

le patrimoine du Verdon. Il tient d’ailleurs une place prépondérante dans la charte du PNR au

titre des enjeux économiques, sociaux, et de gestion de l'espace (fermeture des milieux,

homogénéisation des paysages, disparition de certaines activités agricoles,

multifonctionnalité des espaces forestiers...). De plus, le pastoralisme, participe à l’entretien

des paysages.

Page 64: Diagnostic territorial du Verdon

63

D'ailleurs, la gastronomie et les grandes traditions locales, fêtes de la transhumance ou

foires agricoles ont été largement influencées par le pastoralisme.

Dans la région du PNR, on comptait en 2015, 121 exploitations ovines, caprines et

bovines, soit 20% des exploitations agricoles du Parc et le double de la moyenne régionale.

A l'image des chiffres au niveau national, le nombre d'exploitations a décliné (- 31 %

entre 2000 et 2010), la SAU a augmenté entre 1988 et 2000 puis a de nouveau décliné entre

2000 et 2010. Cette tendance peut s'expliquer par le manque de repreneurs pour les

exploitations des retraités du fait du coût des terres, de comportements spéculatifs, du

morcellement du parcellaire affectant la viabilité des exploitations. Sous l’effet de la pression

de la démographie et de l’urbanisation, on peut expliquer ce recul de la SAU. La pression

foncière a pour conséquence le mitage, voire la disparition des surfaces agricoles et limite la

possibilité pour de jeunes agriculteurs de s’installer sur le territoire.

De la diminution des terres cultivées résulte également des « friches agricoles ». Une

étude a fait ressortir l’existence de nombreuses friches sur l’ensemble des communes

(environ 10 % des surfaces exploitées), ce qui nuit à la qualité du paysage.

Le territoire est concerné par la production de produits de qualité et labellisés AOP

(appellation d’origine protégée) / AOC (appellation d’origine contrôlée) / IGP (indication

géographique protégée). On retrouve le Fromage de Banon labellisé AOP (présents dans les

secteurs nord et nord-ouest du Périmètre, dans les Alpes de Haute-Provence), l'Huile

essentielle de Lavande de Haute-Provence labellisée AOP (dans les secteurs nord du

périmètre, à Moustiers, la Palud sur Verdon et Rougon), et les Huile d'Olive de Haute-

Provence et Huile d'olive de Provence labellisées AOC (présentes sur l'ensemble du

territoire). Le développement d'exploitations labellisées "Agriculture Biologique" augmente.

Concernant les produits labellisés IGP, on peut citer le miel de Provence (Trigance), le

Génépi des Alpes et le Thym de Provence. Il s’agit donc d’une agriculture à forte valeur

ajoutée.

Concernant la trufficulture, la Région PACA est la première région productrice en

France. Le Verdon contribue à ce succès avec 13% de la production nationale. Des centaines

de producteurs animent notamment les marchés locaux d’Aups, de Riez ou de Montagnac-

les-Truffes.

La trufficulture est cependant menacée par son propre renouvellement insuffisant mais

également par la concurrence de truffe étrangère ou des arômes de synthèse. Les

Page 65: Diagnostic territorial du Verdon

64

changements climatiques sont également évoqués et il est certain que la sécheresse du sol a

un impact négatif sur la production de truffes. Les syndicats professionnels et amateurs se

mobilisent aujourd’hui aux côtés du Parc pour créer une identité « Provence de la truffe » et

proposer une ouverture plus grande vers le « truffo-tourisme ». Les potentiels de production

s'avèrent surtout situés à l'ouest de notre territoire.

Concernant l’agriculture, il ne suffit pas d’en décrire les orientations générales mais il

faut aussi évoquer les actions concrètement mises en œuvre.

3. Les actions mises en œuvre

De nouveaux modèles d’agriculture se développent comme le projet REGAIN11, né de

la volonté de faire du plateau de Valensole un modèle de développement agroécologique. Il

s’agit de faire de l’expérimentation pour progresser en termes de techniques agricoles et

d’utilisation des sols. Ce projet est porté par la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-

Provence, le Parc naturel régional du Verdon, la Société du Canal de Provence, et l’AgroSYS

chaire d’entreprises de Montpellier SupAgro. Ce projet est révélateur de cette volonté de

maîtrise locale du territoire, par et pour les habitants.

Le territoire de la Communauté de communes Lacs et Gorges du Verdon est un de

ceux du Verdon Haut-Var qui comporte le plus d’exploitations agricoles pastorales. Les

terres, excepté sur le secteur de Valensole, sont pauvres, et un grand nombre de terres

labourables ont été vendues pour l'urbanisation. En effet, il y a beaucoup de constructions sur

les terres cultivables. Un autre constat doit être fait comme à l'échelon national ; celui

l'invasion de la forêt, lié au déclin du pastoralisme. Aussi, c'est un enjeu considérable mais il

existe un réel soutien à l'agriculture sur ce territoire.

Aussi, en 2016, la CCLGV s’est engagée et a défini une politique agricole

intercommunale. Une étude a permis d’associer, la SAFER PACA, le CERPAM, La Chambre

d’Agriculture du Var, la Région PACA et le PNR du Verdon.

L'enquête a révélé que le tiers des exploitants de plus de 55 ans n’avait pas de projet

de transmission ou une transmission incertaine. Cette problématique concerne principalement

11 Lettre du Parc naturel régional du Verdon n°1, 2018

Page 66: Diagnostic territorial du Verdon

65

des exploitations liées au pastoralisme.

De cette étude, sont apparues quatre thématiques pour répondre aux enjeux agricoles

du territoire, à savoir12 : le maintien et la redynamisation du foncier agricole par

l’intermédiaire de la SAFER PACA, l'accompagnement pour la transmission, et l’installation

des exploitations, le soutien à une diversification des productions et aux filières élevage et

maraichage, ainsi que la promotion et la valorisation des productions locales.

Pour cela plusieurs actions et engagements sont mis en œuvre pour pérenniser et

dynamiser l’agriculture sur le territoire :

La Convention d’Intervention Foncière, signée entre la Communauté de communes

Lacs et Gorges du Verdon et la SAFER PACA, permet à la collectivité d’être informée en

temps réel de tous les projets à la vente. Avec cette convention, la collectivité peut solliciter la

SAFER pour exercer son droit de préemption agricole ou environnemental. La Finalité est la

connaissance du marché, la veille foncière, le maintien de l’agriculture, l’objectif de

limitation du mitage, le dérapage des prix et la contribution à la protection de

l’environnement.

La Convention d'Aménagement rural, toujours en collaboration avec la SAFER

(qui peut préempter la vente de terrains agricoles à des non-agriculteurs pour éviter le mitage

des terres agricoles), vise à développer l’économie agricole sur notre territoire. Elle permet

d'aller vers un développement équilibré et durable, de conserver l'identité du territoire, de

protéger des sites à intérêt paysager, de remettre en état des parcelles en friche et

d'encourager l'installation d'exploitant agricoles, la constitution d'îlots bien structurés, ainsi

que la favorisation de la transmission.

La CCLGV, en 2016 a travaillé également à l'élaboration d'un Plan d’Orientation

Pastoral Intercommunal (POPI)13, un document stratégique et opérationnel permettant un

« équilibre entre les attentes des élus (biodiversité, lutte contre les incendies…) et des

éleveurs (prédation du loup, conflit de voisinage, être entendus et reconnus) »14.

12 Revue Echo du Verdon, juin 2017 13 Idem 14 Idem

Page 67: Diagnostic territorial du Verdon

66

Les objectifs du POPI sont de donner plus de visibilité au pastoralisme, de mettre en

valeur l’importance de cette activité et d'engager des actions de promotion et de

développement. Ceci, avec la mise en place de conventions de pâturage pour l’entretien des

pistes forestières, de points d’eau, de passages canadiens, de panneaux d’information à

l’attention des randonneurs, etc.

Pour promouvoir une agriculture locale responsable, la CCLGV a sollicité les

agriculteurs volontaires et désireux de s'impliquer pour participer à la mise en place de trois

propositions majeures : la promotion collective des produits locaux, la valorisation de la

production agricole locale dans un point de vente collectif, une coopérative agri-culturelle.

Ces actions de mise en valeur des productions agricoles locales contribuent également

à développer un système alimentaire de proximité.

A partir de ces nombreux constats certains enjeux émergent particulièrement.

4. Les enjeux

La limitation des conséquences du développement démographique et de la pression

foncière sur les espaces agricoles, la pérennité des exploitations agricoles, les efforts de

modernisation et de restructuration des pratiques agricoles sont des enjeux majeurs du

territoire pour préserver l'agriculture.

Cela consiste donc à offrir à l’agriculture des conditions viables d’exploitation en lui

donnant une visibilité à moyen et long terme.

Les actions, engagements actuels et les programmes stratégiques qui sont menés pour

traiter à la fois des enjeux économiques (filières, circuits courts), fonciers et sociaux

(installation/reprise des exploitations), associés à une politique de soutien en faveur des

exploitations liées au pastoralisme touchées par la prédation du loup, le permettront.

Le territoire d'étude se situe à proximité d'une aire urbaine d'importance, la ville de

Manosque, qui exerce des influences culturelles, politiques, commerciales, métropolitaines et

universitaires. En dehors de celle-ci, le territoire est plutôt enclavé. S’est alors posée la

question des conditions de la mobilité au sein du territoire.

Page 68: Diagnostic territorial du Verdon

67

Thème VI. La mobilité au sein du territoire

I. La mobilité quotidienne

1. Un réseau de transport structurant peu dense contraint par la topographie

La configuration du réseau primaire a été fortement influencée par le relief accidenté

(lac et gorges) du territoire. De fait le réseau primaire est peu dense et très contraint. Il

comprend deux voies essentielles assurant une double fonction de desserte économique et de

vie locale : la D11 qui traverse le territoire du nord au sud, de Puimoisson, à Sainte Croix du

Verdon et la D952/D6 qui le traverse d'est en ouest de Castellane au plateau de Valensole. A

l'ouest passe l'autoroute du soleil (A51) sur l'axe Sisteron/Aix-en-Provence. Manosque faisant

office de « porte d'entrée » pour le territoire.

Un seul aérodrome est présent sur le territoire, à Puimoisson. Il n'y a aucune desserte

ferroviaire sur le territoire. Les deux voies les plus proches sont soit à l'ouest, la ligne qui

relie Sisteron/La Brillane Oraison/Manosque/Meyrargues ; soit à l'est, la ligne qui relie

Digne-les-Bains à Nice.

S’agissant des transports en commun, deux lignes d'autocar parcourent le territoire : la

ligne Marseille – Gréoux les bains – Castellane et la ligne Nice – Castellane – Gap (à

l'extrémité est du territoire) Durant la saison estivale, des navettes sont parfois mises en

place. Les trajets sont souvent assez courts. Les hébergeurs s'organisent, à titre privé, pour

transporter leurs clients.

Les transports sont variés selon les utilisations.

2. Une offre en transport en commun pour les scolaires

En dehors du service rendu pour les scolaires, ces lignes ont une fréquence faible

et/ou irrégulière dans l’année pour une utilisation interne. Certaines communes ne sont en

effet pas desservies durant une partie de l’année.

Page 69: Diagnostic territorial du Verdon

68

Le cadencement actuel de l’offre ne constitue donc pas une alternative efficace à la voiture

qui reste le mode privilégié de déplacement.

3. La voiture particulière comme mode privilégié de déplacement

Les déplacements sont en général de trois types : les migrations alternantes domicile-

travail (MIGAL), domicile-loisirs, domicile-autre (vers les commerces, services et

équipements) et les secondaires (non-tournés vers le domicile).

Les flux dits « obligés » (MIGAL) doivent être particulièrement pris en considération en ce

sens qu’ils représentent une part importante des déplacements et qu’ils sont concentrés en

heure de pointe.

De cela en découle que les transports s’organisent principalement autour de la voiture

particulière qui possède une part modale très largement majoritaire.

De plus, les habitants soulignent les problématiques d'intermodalité. En ce sens, un pôle

multimodal est en cours de construction à Manosque.

L’utilisation de la voiture est favorisée par une offre de transport en commun

insuffisante en termes de fréquence et de durée de trajet, une absence de réseau ferroviaire et

un maillage des voiries favorables à la voiture particulière.

D’ailleurs, les acteurs de l’immobilier évoquent le processus de « première résidence

» par le biais duquel les nouveaux arrivants accèdent à un logement « non choisi » souvent

peu adapté, puis recherchent ensuite un logement plus adéquat en termes de desserte en

transports.

Il existe cependant des volontés de développer les mobilités alternées et les modes

doux.

Page 70: Diagnostic territorial du Verdon

69

4. Un développement volontaire des mobilités alternées et des modes doux

Une centrale de covoiturage existe dans le département des Alpes de Haute

Provence.15 Une aire de covoiturage est ainsi à disposition à Rougon (aire du Point Sublime).

Conducteurs et passagers peuvent se retrouver dans des lieux sécurisés à proximité d'une

zone de stationnement. Mais c'est bien souvent la solidarité naturelle qui prime dans les

déplacements. Un réel effort pourrait être porté sur les modes de transports alternatifs et les

modes doux.

On peut noter que le plan de transport départemental des Alpes de Haute Provence

avait permis de renforcer certaines lignes considérées comme structurantes, quand d'autres

lignes dites « mineures » ont été abandonnées. Ceci étant, on peut rappeler que la Région est

devenue seule Autorité Organisatrice de la Mobilité à compter du 1er septembre 2017. Et

pourtant, les agglomérations reprennent cette compétence localement (Communauté de

communes Durance Luberon Verdon Agglomération et la communauté de communes

Provence Alpes Agglomération). 16

Les problèmes liés à la mobilité quotidienne côtoient les problématiques liées à la

mobilité touristique.

II. La mobilité touristique

1. Une saturation saisonnière du trafic

Les trafics sur les axes sont relativement faibles durant l'année. Les voies de

circulation suffisent donc à absorber le trafic lié aux déplacements quotidiens des habitants.

Aucune congestion chronique n’est à signaler. Toutefois, lors de la saison estivale, les flux

des estivants se superposent à ceux des locaux. Ces trafics fluctuent de manière relativement

importante lors des vacances, périodes d’affluence touristique. Certains axes se trouvent ainsi

15 Voir site internet du covoiturage dans les Alpes de Haute Provence : www.covoiturage04.fr, consulté en

janvier 2019 16Voir site internet : Mondepartement04.fr, consulté en janvier 2019

Page 71: Diagnostic territorial du Verdon

70

régulièrement engorgés. Le dimensionnement des voiries ne permet pas toujours de croiser

deux véhicules de fort gabarit.

La forte fréquentation de certains lieux touristiques en été, ainsi que les déplacements

en véhicule multipliés par la pratique d’activités touristiques de loisir de plus en plus brèves,

provoquent en pleine saison des embouteillages désagréables, nuisibles pour la qualité de vie,

pour l’environnement et pour l’image des lieux.

Peut-être serait-il adéquat de mettre en place des alternats de circulation, ou de

favoriser les sens unique (route des Crêtes) quand cela est possible.

Il serait souhaitable de repenser la circulation avec des navettes mais aussi une offre

de stationnement plus adéquate.

2. La problématique du stationnement de plus en plus prégnante

La problématique du stationnement revêt un enjeu particulièrement important, car,

faute de transports en commun adaptés, l’essentiel des touristes arrivent en voiture. La

demande en stationnement pose problème de multiples manières. D’abord l’utilité de ces

parkings est saisonnière et plus les séjours sont courts et plus le stationnement est immobile

entre chaque arrivée et chaque départ de vacanciers. Ensuite, les aires de stationnements

occupent de grands tènements fonciers peu valorisés et peuvent conduire à dénaturer l’unité

architecturale des villages et des abords de ceux-ci.

Une gestion globale des stationnements s’avère donc nécessaire pendant les périodes

d’affluences touristiques estivales. En été, une offre correspondant au besoin d’un transport

personnalisé, qui peut être celui de certains pratiquants d'activités de pleine nature dont les

horaires ne correspondent pas à ceux du fonctionnement classique des lignes de transport, et

qui en plus se répartissent sur des sites assez divers, pourrait permettre de limiter le

stationnement d’un nombre croissant de véhicules dans certains sites fragiles.

Il convient d’aborder à présent la thématique des équipements et des services proposés

dans le territoire du Verdon, ainsi que les enjeux qui y sont assortis.

Page 72: Diagnostic territorial du Verdon

71

Thème VII. Les équipements et les services

I. Les bouquets de services

1. Le bouquet « éducation »

a. Les jeunes enfants et l’enseignement du premier degré

La couverture en établissements scolaires pour les jeunes enfants est assez

satisfaisante sur l'ensemble du périmètre. En effet, quasiment chaque commune possède son

établissement scolaire. A noter que les classes semblent regroupées avec les petites et

moyennes sections d'un côté, et la grande section et les sections élémentaires de l'autre.

b. L’enseignement du second degré

Des collèges publics sont présents à Aups, Riez, Oraison, Castellane, Vinon-sur-

Verdon, Volx. Manosque compte plusieurs établissements du second degré, et le seul lycée à

proximité du territoire. Le recours à l'internat semble une obligation pour la plus grande

partie des jeunes et ce, dès le collège.

c. L’enseignement supérieur

Dans le département il n’y a que Digne-les-Bains qui dispose d’un établissement

d’enseignement universitaire (IUT et filières générales), complété par des BTS ou des lycées

agricoles : plusieurs BTS et un Bachelor au CFA CCIT et au lycée de Manosque et plusieurs

projets au CFA Eco Campus de Saint Tulle (rentrée 2017). L’enseignement supérieur est plus

largement tourné vers les écoles et universités d’Aix-en-Provence et de Marseille.

Après cette brève présentation sur l’éducation dans le Verdon, il faut maintenant

aborder le bouquet « communication ».

Page 73: Diagnostic territorial du Verdon

72

2. Le bouquet « communication »

La couverture de réseau de téléphonie est annoncée comme bonne sur l'ensemble du

territoire, avec seulement 10 % du territoire mal desservi. Cependant, nous avons pu le

constater par nous-mêmes lors de notre déplacement dans le Verdon, l'utilisation du réseau

s'avère souvent problématique. La connexion à internet est limitée, voire inexistante par

endroit. L'ensemble des acteurs rencontrés sont quasi unanimes à ce sujet. Certains acteurs

touristiques se sont même dotés de lignes fixes afin de rester joignables durant la haute saison

touristique (juillet-août). Alors que la dématérialisation s'automatise dans les collectivités

territoriales, certaines utilisent toujours le format « papier », faute d'équipement et de débit

suffisant.

Le numérique, qui est parfois annoncé comme nouveau vecteur de services (E-santé,

visio-rendez-vous avec la CAF, le pôle emploi...), peut aussi se révéler un facteur

d'enclavement supplémentaire lorsqu’il est absent.

Abordons le bouquet « commerces et services de proximité ».

3. Le bouquet « commerces et services de proximité »

Le Décret n° 2015-542 du 15 mai 2015 pris pour l’application de l’article L. 750-1-1

du Code du Commerce met en avant des objectifs en lien avec les services à la population : le

ciblage prioritaire sur les « centres-bourgs » des petites communes et sur les quartiers

prioritaires, la création, la rénovation et l'attractivité des derniers commerces en zones rurales,

notamment ceux qui sont multiservices par l'extension des travaux d’accessibilité aux

commerces et la modernisation et la diversification des stations-services, gérées par un

indépendant ou une commune, qui assurent le maillage d’un territoire.

Les commerces de proximité sont essentiellement concentrés dans les villes tout

comme dans les territoires ruraux touristiques. Les commerces existants dans les villages sont

souvent indépendants et n'ont pas, ou peu, de salarié(s).

L’ensemble des bouquets de services est complété par celui relatif à la culture et aux

sports.

Page 74: Diagnostic territorial du Verdon

73

4. Le bouquet « culture, sports et loisirs »

a. Les services sportifs

L'offre sportive résulte essentiellement des activités de pleine nature, notamment avec

de très nombreux sentiers de randonnées, dont les incontournables sentiers Martel et de

l'Imbut. La commune d'Aiguines est la première station de trail du territoire du Verdon.

Plusieurs sorties sont régulièrement proposées par les agents du Parc du Verdon pour faire

découvrir la faune, la flore, et assurer une mission d'éducation à l'environnement. Il existe un

projet d’aménagement de l’espace naturel sensible de la « Colle de l’olivier » et du sentier

des pêcheurs sur la commune de la Palud sur Verdon dans le cadre de l’Opération Grand Site

des Gorges du Verdon.17

Les activités aqua-ludiques ne sont pas en reste avec les différentes offres de canoë,

raft, pédalo, canyoning, randonnées aquatiques, etc.

En termes d'équipements, on compte douze piscines sur l'ensemble du périmètre d'étude, cinq

stades, deux complexes sportifs, des terrains de sport (Manosque et Aups) et même un parc

aventure/parc animalier à Gréoux-les-Bains.

Contrairement aux activités sportives, les services culturels semblent moins

développés.

b. Les services et activités culturels

Les activités culturelles sont sous représentées. Il n'y a ni opéra, ni salle de théâtre. En

revanche, de nombreux musées sont présents sur le territoire (musée archéologique à Riez,

musée des Tourneurs à Aiguines, musée départemental de la préhistoire à Quinson, musée du

jouet à Bauduen, de la résistance à Aups, du souvenir et des anciens combattants à Régusse,

musée des fossiles à Tourtour, écomusée des Gorges du Verdon à La Palud, musée de l'abeille

à Valensole, écomusée de la vie d'antan à Esparron-sur-Verdon). A Aiguines, le musée des

tourneurs est adossé à l'école de tournage sur bois d'Escoulen. Cette école a une renommée

internationale.

17 Voir en ce sens la délibération du syndicat mixte de gestion du PNR : Délibération n°DEL17_12_B11_16 du

29/11/2017, Syndicat mixte de gestion du Parc naturel régional du Verdon

Page 75: Diagnostic territorial du Verdon

74

En ce qui concerne les bibliothèques, d'après le rapport de l’Inspection générale des

bibliothèques,18 entre 10 et 20 % de la population est non desservie. Ce chiffre est supérieur à

la moyenne nationale.

La culture culinaire n'est pas en reste avec deux restaurants référencés au Guide

Michelin à Moustiers-Sainte-Marie : La ferme Sainte Cécile et le restaurant La Treille

Muscate.

La question de l'amélioration de l’accessibilité aux services prévus par la loi NOTRe

répond notamment à l'enjeu de l'égalité d'accès aux services de base pour toute la population,

en luttant contre les inégalités territoriales et sociales. Mais également à celui du

développement durable des territoires de vie, à savoir : développer leur attractivité pour

maintenir et attirer de nouvelles populations, réduire les risques environnementaux liés à la

concentration urbaine, à la désertification rurale et à l'explosion des déplacements individuels

en voiture et garantir une durabilité économique des projets dans un contexte de resserrement

des budgets publics. Le troisième enjeu est d'anticiper les évolutions démographiques des

territoires et les nouveaux modes d'administration des services, nouvelles organisations et

développement des services numériques.

Au regard des données récoltées et des avis recueillis, il en ressort que les

problématiques liées à la mobilité et à l’accessibilité des services sont des axes sur lesquels

de nombreuses améliorations peuvent être portées. Les acteurs du territoire ont pleinement

conscience de ces problématiques. On peut lire dans la synthèse d’un diagnostic réalisé pour

le compte de la communauté de communes A3V : « Les communes du Pays A3V sont

toujours éloignées des grandes métropoles, et le territoire ne compte aucune entité urbaine. ».

De plus, « La fonction résidentielle et de « cadre de vie » se traduit par un fort mouvement de

construction neuve, des arrivées de populations diverses (jeunes adultes, retraités) malgré les

incertitudes quant à l'offre de services. »

Les problèmes relatifs à la mobilité et à l’accessibilité se retrouvent concernant l’offre

de soin du territoire.

18 Rapport Équipement communes, Inspection générale des bibliothèques, n° 2015-033 de décembre 2015

Page 76: Diagnostic territorial du Verdon

75

II. Une faible offre de soin très dispersée

1. Un désert médical

Tout d’abord, concernant l’offre de médecins généralistes, il y a dix-neuf médecins

sur tout le périmètre de la zone cœur, ce qui est relativement peu. Aups et Castellane ont été

classés par arrêté comme étant des zones prioritaires car l’offre de soin est insuffisante19. De

plus, il n’y a pas de structure pour les soins urgents sur la zone cœur et uniquement une seule

structure se trouvant à Manosque sur la zone tampon.

Il faut cependant noter qu’il y a eu une hausse de 3,7% des médecins sur la zone cœur et

tampon en 2015. Cependant, bien qu’il y ait eu une augmentation, le territoire ne semble pas

attractif. En effet, les médecins partants à la retraite ont du mal à trouver un remplaçant.

Pour remédier à cela, une maison de santé devra voir prochainement le jour à Aups ce qui

permettra de renforcer l’offre de soin et d’éviter à la population d’aller à Valensole qui n’était

pas facile d’accès pour la population vivant à l’Est du périmètre.

Il faut noter cependant que le territoire de la CCLGV qui compte plus de 9 000

habitants, ne dispose que d’une seule pharmacie, ce qui est peu. Il devient nécessaire qu’une

nouvelle pharmacie s’installe.

L’absence d’une réelle offre de soin sur le territoire a forcément des répercussions sur

la population.

2. Des répercussions sur la population

La seule présence d’un établissement de soins urgents fait que les temps de

déplacements peuvent être très élevés. Il faut en moyenne quarante minutes à la population

du territoire pour accéder aux urgences voir jusqu’à plus d’une heure pour les habitants de

Castellane.

Les personnes âgées sont les plus impactées par cette situation, en effet, certaines

personnes ont des difficultés pour se déplacer et nécessitent plus de soins que le reste de la

population. De plus, il ressort qu’avec la mutation du territoire, le lien entre les personnes qui

19 Voir l’arrêté du Directeur de l’Agence nationale de santé PACA :

http://www.paca.ars.sante.fr/system/files/2018-03/Arr%C3%AAt%C3%A9%20DSDP%20zonage.pdf

Page 77: Diagnostic territorial du Verdon

76

existait auparavant s’est affaibli. Du fait des nombreuses maisons secondaires, la solidarité

est moins présente qu’auparavant. La maison de santé est donc une réponse à ce problème.

Pour finir, les déplacements sont bien souvent longs et coûteux, bien que la population

soit habituée à cela, cela a un impact sur les personnes voulant se faire soigner. Notamment

pour les personnes souffrantes de pathologies plus graves comme le cancer, selon les types de

soins nécessaires, certaines personnes doivent se déplacer jusqu’à Nice ou Marseille pour

pouvoir se faire soigner correctement. Cela implique un trajet coûteux et qui peut être

fatiguant mais surtout parfois la nécessité de dormir sur place. Cela peut donc démotiver

certaines personnes à se soigner, un accompagnement des personnes vulnérables serait alors à

envisager.

Le troisième volet des équipements et services du territoire est celui de la sécurité.

III. La sécurité sur le territoire

1. Certains problèmes de sécurité sur le territoire

Concernant tout d’abord la sécurité routière, il ressort que les habitants ont tendance à

adopter une conduite « sportive », cela s’explique par le fait que les trajets sont souvent longs

et les habitants cherchent à gagner du temps.

L’été c’est cependant l’inverse, les routes n’étant pas adaptées à un trafic important,

les touristes et habitants sont donc très prudents. Les motards sont bien plus sujets aux

accidents, ils sont nombreux chaque année à venir rouler sur les routes du Verdon. En effet,

ils sont attirés par le paysage des routes mais surtout par le fait que ces dernières soient très

sinueuses. Chaque été, la police mène des campagnes de prévention et de sensibilisation mais

bien souvent, les motards étant des touristes de passage, ils n’ont que très rarement leur

piqûre de rappel sur les dangers.

Concernant la sécurité en général par rapport à l’afflux de touristes, de nouvelles

problématiques sont apparues, notamment autour du lac. Chaque été, des personnes font des

malaises, sautent du pont du Galetas ou encore des rochers et se blessent gravement.

Certaines personnes ont parfois des problèmes pour revenir sur les rives du lac lorsque le vent

Page 78: Diagnostic territorial du Verdon

77

souffle trop fort, les loueurs ne peuvent plus louer de canoé ou de pédalo dans ces

circonstances. Les pompiers ont pourtant déjà dû intervenir pour remorquer certains bateaux.

De surcroît, il ressort également que les problèmes de réseaux lors de fortes influences dans

le Verdon sont problématiques pour les secours, en effet, il est parfois plus difficile de

prévenir les secours. Pour remédier à cela, le PNR du Verdon va installer des bornes d’appel

d’urgence.

Il ressort un autre problème concernant l’intervention des secours, il faut faire en sorte

que les deux départements s’entendent, comme on l’a vu concernant les thématiques du

patrimoine naturel à protéger et des ressources naturelles à gérer. Aujourd’hui, des conflits

sont susceptibles d’avoir lieux engendrant un risque de mettre des vies en danger. Pour éviter

de telles situations, des accords doivent être trouvés entre les deux départements.

L’enjeu de la sécurité dans le Verdon semble être essentiellement focalisé sur les

routes et les risques naturels puisque le territoire est l’objet d’une faible délinquance.

2. Une faible délinquance sur le territoire

Le territoire est très peu sujet aux problèmes de délinquance. En effet, environ 60%

des crimes et délits commis sur le territoire sont des cambriolages ou des vols, or ils ne sont

que très peu nombreux. Le territoire connait très peu de problèmes de violences aux

personnes (environ 15% en moyenne sur les communes rurales). Pour résumer, les violences

aux personnes et les vols et dégradations sont sur le territoire bien moins importantes par

rapport aux chiffres des départements et de la France en général.

Il faut noter également que la majorité des cas de vols sont de simples vols dans les voitures.

Dans de nombreux cas, ce sont les touristes qui laisseraient des affaires de valeur dans leur

véhicule parfois ouverts, et qui se font voler leurs affaires pendant la période estivale. La

gendarmerie du Var fait également des campagnes de sensibilisation à destination des

touristes.

Pour ce diagnostic territorial, après avoir abordé les problématiques

environnementales, économiques et sociales, il est apparu opportun de s’intéresser à des

considérations plus politiques concernant le territoire. C’est ce qu’il convient de voir

maintenant avec la thématique de la participation des citoyens.

Page 79: Diagnostic territorial du Verdon

78

Thème VIII. La participation des citoyens

Définition de la participation citoyenne

En 1851, celui que Victor Hugo appelait le « Nabot » prenait le contrôle de la

République à travers un coup d’état maîtrisé. Les habitants du Verdon, mécontents du fait,

s’insurgèrent et se firent réprimer sévèrement par les soldats de l’empire nouvellement né.

Vint ensuite, en 1970, l’épisode de Canjuers, l’État faisant un recours massif à l’expropriation

pour acquérir les quelques 35 000 ha nécessaires à l’hébergement et l’entraînement des 2 500

militaires sur place, qui depuis sa création, trouble les nuits paisibles du Verdon. Pour

parachever son œuvre, peu de temps après, l’État coulait un village, en prenant soin de le

détruire auparavant pour en faire un immense lac servant la production de l’énergie

hydraulique, et la fourniture d’eau potable à toute la Provence. De là découle un sentiment

global de dépossession du territoire chez les habitants du Verdon.

Cela renforce l’intérêt de donner tous les outils à la communauté pour permettre à ces

citoyens « expropriés » de leur identité de se réaffirmer à la fois en tant qu’habitant du

Verdon maître de leur terre ainsi qu’en tant que Français participant à la vie de l’hexagone.

Ainsi, la participation citoyenne fait forte impression lorsqu’il s’agit de « démocratiser » un

territoire à ces citoyens. Toutefois, encore faut-il savoir ce qu’est la participation.

D’après le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales, la participation est

l’intervention des citoyens dans les discussions touchant l’organisation, la politique générale

et l’avenir d’une communauté. Cette définition semble cependant trop limitée concernant le

fait de rendre aux habitants du territoire leur identité ainsi que les choix pour l’avenir de ce

dernier. En effet, le lien social entre les différents habitants est un point crucial quant à

l’identification à un territoire et donc, à la volonté de s’y impliquer. C’est pourquoi nous

avons fait le choix de prendre également en compte la vie citoyenne à travers la vie

associative.

Page 80: Diagnostic territorial du Verdon

79

I. La participation aux consultations

Le droit prévoit tout un ensemble d’opérations pour lesquelles il est nécessaire de

recueillir l’avis des citoyens. Parmi lesquelles, les consultations d’urbanisme et

d’environnement. Ce corps obligatoire peut, toutefois, être enrichi par des consultations

facultatives. La démarche adoptée est alors la suivante : il s’agit d’évaluer la participation des

habitants du Verdon pour les élections nationales et de la comparer à la participation aux

consultations locales.

Le second tour des élections présidentielles a été l’occasion de voir un taux de

participation nationale à hauteur de 74,56 %20 (et donc de 25,44% d’abstention). Pour

l’ensemble du périmètre étudié, il est possible de constater un taux de 79 % de participation21

(et donc de 21 % d’abstention). Bien que proches de statistiques nationales, cela ne doit pas

masquer les disparités du territoire, en effet, il est possible de remarquer un écart

d’approximativement 20 points de pourcentage entre les communes de Puimoisson et de

Bourguet (respectivement 73,31 % et 93,03 %). En second lieu, concernant les élections

législatives de 2017, la moyenne de participation nationale s’élève à 42,64 %22, pour le

périmètre concerné, celle-ci est de 73,89 %. Dès lors, on observe un taux de participation

bien supérieur du territoire sur le national mais ici, les différences entre les communes du

périmètre prennent une hauteur vertigineuse. En effet, si Les Salles-Sur-Verdon ont un taux

de participation de l’ordre de 94,09 %, la commune de Martre n’a eu un taux de participation

que de 47,83 % - encore que bien supérieur à la moyenne nationale. Aussi, une disparité de

46,26 points de pourcentage est à noter et représente un chiffre important pour la

représentation nationale. Les taux moyens sont cependant suffisamment élevés pour

envisager que, malgré les moins votants, la participation importe à ce territoire. En posant les

bases de la représentation nationale comme ce que devraient être les concertations et

consultations locales, cela serait d’excellente facture. Toutefois, le constat des statistiques

nationales ne se reproduit pas sur le plan local.

20 Site du ministère de l’intérieur : https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Communiques/Resultats-globaux-du-

second-tour-de-l-election-du-President-de-la-Republique-2017, consulté en Janvier 2019 21 Voir en annexe, tableau récapitulatif des participations aux élections nationales et législatives de 2017. 22 Statistiques du ministère de l’intérieur disponible : https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-

elections/Elections-legislatives-2017/Second-tour-des-elections-legislatives-les-resultats, consulté en mars 2019

Page 81: Diagnostic territorial du Verdon

80

Dans le périmètre dont nous avons considéré qu’il représentait la zone tampon, la

communauté de communes Durance-Luberon-Verdon-Agglomération (DLVA) a voulu

modifier son Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT). Le rapport d’enquête publique

décompte un total de 446 participants pour un total de 36 000 habitants23. En d’autres termes,

1,26 % de participation. Ce chiffre alarmant peut être, à peine, nuancé par le fait que dans ces

36 000 habitants se trouvent également des personnes qui ne peuvent s’exprimer à la

consultation24. Concernant le périmètre concerné, il est possible d’observer que Les Salles-

Sur-Verdon, un participant important aux élections nationales, n’a pas vu le même

phénomène de participation se reproduire lors de la révision de son Plan d’Occupation des

Sols (POS) en Plan Local d’Urbanisme (PLU). En effet, sur les 255 habitants seuls 8 iront

s’exprimer25. Encore une fois, un faible taux de 3,13 %. Cela dénote fortement des

statistiques affichées sur le plan national. Même phénomène à Bauduen, Sur les 316

habitants, seuls 14 iront s’exprimer26 soit un taux de 4,43 %. Finalement, la participation aux

consultations locales est extrêmement faible. Il convient alors d’en chercher les raisons et de

proposer des solutions pour améliorer l’intégration du citoyen sur son territoire.

Le premier constat qui s’impose est celui de la faible ouverture au public. En effet,

pour reprendre l’exemple de la ville Les Salles-Sur-Verdon, seules trois permanences ont été

tenues pour deux réunions publiques. D’autre part, les horaires de disponibilité des

commissaires enquêteurs se retrouvent bien souvent en même temps que les horaires de

travail des actifs. De là, il est possible d’observer une première limite qui tiendrait à l’absence

de disponibilité pour aller participer. Dire cela, c’est aussi dire que les mécanismes de

concertation et de consultation doivent être saisis par les pouvoirs publics locaux de manière

à ce que le débat s’ouvre et la discussion se fasse. Rappelons toutefois que les élus seuls ne

sauraient être tenus responsables pour cela.

Le second constat se pose en termes de visibilité de la mise en place de ces

procédures. Il est possible de questionner l’accès à l’information par les administrés. La

23 Le rapport du commissaire enquêteur disponible à l’adresse suivante :

https://www.dlva.fr/index.php/enquetes-publiques, consulté en mars 2019 24 L’on pense par exemple aux bébés, enfants et adolescents. 25 En ce sens le rapport du commissaire enquêteur disponible à l’adresse suivante :

http://www.lessallessurverdon.fr/la-mairie/les-projets-en-cours/ (consulté en mars 2019) 26 Le rapport du commissaire enquêteur disponible à l’adresse suivante : www.cc-

lacsgorgesverdon.fr/fr/information/7710/plans-locaux-urbanisme-communaux (consulté en mars 2019)

Page 82: Diagnostic territorial du Verdon

81

question sous-jacente est celle de savoir si l’affichage en Mairie est suffisant pour permettre

que l’information arrive à destination des concernés. La question se pose de l’accès au

numérique, et pourquoi pas la création de pages Facebook des communes pour prévenir de ce

genre d’événement. La radio peut également être un excellent vecteur pour la communication

de ces évènements. À terme, ne serait-il pas possible d’envisager également la création d’une

plateforme numérique visant à permettre aux citoyens de s’y exprimer librement. Il faudrait,

toutefois, être très attentif à ce genre de problématique car si cela peut permettre une plus

grande participation, cela peut aussi atténuer la discussion, qui fait partie des logiques

intrinsèques de ces procédures. Enfin, se soulève un problème d’ordre démographique. Le

territoire du Verdon connaît un turnover important dans sa population par l’arrivée, puis le

départ de populations estrangères - pour reprendre le patois local. Lesquelles n’ont, peut-être,

pas le temps d’intégrer le tissu local et de se saisir du territoire en tant qu’habitant27.

Toutefois, il existe un isolat de participation représenté par le PNR du Verdon. En

effet, d’une part le Parc met en place des activités d’inventaires de la faune, de la flore et

permet, d’intégrer un habitant au territoire et d’essayer de lui faire naître un intérêt à se saisir

du territoire via les concertations et autres consultations. D’autre part, le PNR permet la

participation également via des questionnaires28 disponibles dans les mairies parties au parc

et les communautés de communes ainsi qu’en ligne. Ce mode d’enquête, bien qu’il implique

un questionnaire dirigé – donc non libre – permet une participation plus facile à mettre en

œuvre. Enfin, le Parc a eu l’occasion de mettre en place un mode de participation inédit. En

effet, l’information des citoyens sur l’épandage des boues a pu faire émerger la structure

originale du Groupement de Réflexion et d’Échange Citoyen29. Composé de 10 citoyens, ce

GREC a été l’occasion de faire intervenir des experts pour présenter le sujet aux citoyens.

Fort de leur 6 réunions réparties sur une année, le GREC a par la suite réalisé un rapport final

sur les réflexions et les échanges qu’ils ont eu à propos de l’épandage. Cette structure, bien

que composée d’uniquement dix citoyens, est un moyen efficace de faire saisir leur territoire

par les citoyens, sur le long terme, et ainsi de les impliquer dans « l’avenir de la communauté

». En effet, a contrario des modalités de participation prévues par les différents codes, la

participation se fait à un instant défini, une fois que la période de temps ouverte aux citoyens

27 Les enquêtes sur le terrain ainsi que la hausse du coût du foncier ont permis de confirmer ce fait. 28 En ce sens https://www.parcduverdon.fr/fr/actualites/enquete-habiter-au-quotidien-dans-le-verdon (consulté

en mars 2019) 29 Voir Annexe.

Page 83: Diagnostic territorial du Verdon

82

est passée, ceux-ci se retrouvent sans possibilité de ne rien faire. Le GREC permet lui

l’instauration d’un dialogue sur le temps long et donc un intérêt plus grand pour les sujets

invoqués, ainsi que, selon toute vraisemblance, une meilleure information sur les enjeux de la

discussion. Il serait opportun de reproduire ce genre d’initiative, cette fois-ci non pas à la

seule échelle du Parc mais à l’échelle du périmètre défini sur des sujets plus larges que le seul

épandage des boues.

Enfin, le contexte social30 actuel et les demandes de participation à la vie politique ne

peut être ignoré. Cependant, il semblerait que ces demandes ne concernent pas les

compétences locales mais les compétences nationales. Un mode de participation intéressant

pourrait être que les mairies (à l’instar de ce qui a pu se faire pendant le grand débat) tiennent

des cahiers permanents de « doléances » et ce afin de faire émerger du local les demandes

nationales. Toutefois, en l’état du droit et de l’organisation politique de l’État cela semble

difficile à envisager.

En dernier lieu, les problèmes environnementaux, en témoignent les différentes

marches pour le climat en France, ont fait émerger le concept d’une démocratie «

environnementale ». À ce sujet, des initiatives locales ont eu lieu, ainsi, les citoyens ont été

amenés à prendre des parts dans la construction d’une centrale photovoltaïque31, et le projet

s’est fait selon leurs modalités.

Si le territoire ne brille pas par une participation importante, le point fort de ce dernier

réside dans la quantité importante d’associations, lesquelles viennent renforcer le sentiment

d’appartenance au territoire.

30 Mouvement sur le temps long des gilets jaunes, marche pour le climat hebdomadaire, pour ce qui nous

concerne, le Référendum d’Initiative Citoyenne. 31 Disponible en PDF à l’adresse suivante : https://energie-partagee.org/wp-content/uploads/2017/04/31-

03ComCom-Lac-et-Gorges-du-Verdon.pdf

Page 84: Diagnostic territorial du Verdon

83

II. Un tissu associatif bien développé

En dépit de l’intéressement des citoyens du Verdon aux consultations publiques, ces

derniers semblent plutôt actifs au niveau associatif.

En amont de nos recherches il était beaucoup plus facile de trouver des informations

sur les activités associatives que sur la participation des citoyens aux différents scrutins.

Nous avons pu constater plusieurs façons d’organiser la vie associative dans le périmètre

d’étude. D’une part, il existe des communes telles la Palud-sur-Verdon qui abritent une

multitude de petites associations ayant chacune un objet social très différent des autres, et

d’autre part, des communes comme Aiguines ou la vie associative se concentre autour d’une

ou deux grosses associations. Dans les deux cas, les citoyens s’impliquent énormément dans

leurs associations et font vivre leur commune au gré des activités organisées.

Cette implication dans la vie associative est un formidable vecteur de lien social et mérite

d’être fortement encouragée. Ces associations qui font vivre les communes à l’année sont

également un vecteur d’attraction pour les nouveaux arrivants sur le territoire. Séduits par la

majestuosité du paysage, ils seront plus enclins à rester si les villages vivent toute l’année.

Cette forte participation des citoyens au sein du territoire met en lumière un attachement

profond des habitants pour le Verdon au travers de leurs communes.

Page 85: Diagnostic territorial du Verdon

84

CONCLUSION

Ainsi, des initiatives cohabitent pour porter des projets de territoire très différents,

sans pour autant qu’une orientation particulière transparaisse et ce pour chaque aspect du

territoire. A cela s’ajoute une difficulté d’action du fait de la règlementation lourde, du

maillage administratif dense et des réseaux de transports insuffisants, entre autres.

Il faut également souligner, et particulièrement à propos du territoire du Verdon, la

difficulté à se projeter dans 15-25 ans, notamment au regard du contexte actuel de

changement climatique. Des phénomènes naturels conduiront à une modification de la

géomorphologie du territoire. Étant donné qu’une grande partie du tourisme se conditionne

autour des éléments phares mais tout aussi fragiles de patrimoine naturel (les gorges), il sera

difficile d’imaginer l’avenir à long terme. Surtout si le patrimoine naturel en vient à être

dégradé à cause de l’anthropisation et des phénomènes environnementaux plus globaux.

Le Verdon doit-il aller vers une meilleure répartition des pouvoirs autour des enjeux

de maîtrise du territoire ? Cela serait bénéfique, des institutions comme le PNR du Verdon

pourraient faire valoir plus justement leurs compétences et leurs actions, c’est-à-dire

finalement leur légitimité à maîtriser le territoire et notamment son patrimoine. Fortes de leur

nouvelle légitimité, ces institutions pourront proposer des actions réellement concertées avec

tous les acteurs, en n’omettant aucun secteur.

Quoiqu’il en advienne, l’articulation des différentes activités du territoire demeurera

impossible sans compromis. A terme, il faudra que chacun change sa manière de voir le

territoire et décide de jouer un peu plus collectif. Sinon, les tiraillements se feront d’autant

plus sentir dans un contexte où l’environnement sera modifié (moins de ressources,

potentielles dégradations de certains milieux, etc.).

IL faut retenir que les habitants du Verdon sont profondément attachés à leur territoire

et ils œuvrent sans relâche pour pallier ces difficultés. Un idéal de développement serait alors

d’assurer la pérennité socio-économique du territoire par le tourisme notamment, et le tout

sans le dénaturer. Ces perspectives solutionneraient ainsi les enjeux divergents en assurant

l’équilibre entre la préservation et le développement.

Page 86: Diagnostic territorial du Verdon

Liste des annexes :

• Annexe I : Carte du périmètre d’étude

• Annexe II : Nomenclature du périmètre

• Annexe III : Carte du Luberon (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

• Annexe IV : Carte du Verdon (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

•Annexe V : Carte des sites Natura 2000 sic 2014 (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

• Annexe VI : Carte des sites Natura 2000, ZPS 2014 (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

• Annexe VII : Schéma représentant les flux domicile-travail vers l’extérieur de la zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe VIII : Schéma représentant les flux domicile-travail vers l’intérieur de la zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe IX : Carte des équipements de service aux particuliers (2007), en zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe X : Carte des équipements de service aux particuliers (2017), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe XI : Carte des équipements de transport (2017), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe XII : Tableau des chiffres de la participation aux Présidentielles

• Annexe XIII : Tableau des chiffres de la participation aux Législatives

• Annexe XIV : Fiche de synthèse « Une expérience participative dans le Verdon »

• Annexe XV : Carte des temps de trajet pour le centre de santé le plus proche (2015), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe XVI : Carte des temps de trajet pour le service des urgences le plus proche (2015), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

• Annexe XVII : Carte de localisation des services d’urgence (2017) en zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

Page 87: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe I : Carte du périmètre d’étude

Page 88: Diagnostic territorial du Verdon

Perimetre d'étude 04Zone tampon 04Perimetre d'étude 83Zone tampon 83

Contours EPCI

EPCICA de la Provence VerteCA DracenoiseCA du Pays de GrasseCA Durance Luberon VerdonCA Provence-AlpesCC Alpes-Provence-VerdonCC Lacs et Gorges du VerdonCC Provence VerdonAéroports

Voies ferréesLGVVoie normale

RoutesLiaisons principalesAutoroutes

Légende

Page 89: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe II : Nomenclature du périmètre

Page 90: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe II : Caractéristiques techniques du périmètre

Le périmètre comprend

• CC Lacs et Gorges du Verdon (200040210) - (zone cœur)

• CA Provence-Alpes-Agglomération (200067437) - (zone cœur + tampon)

• CA Durance-Lubéron-Verdon Agglomération (200034700) - (zone cœur + tampon)

• CC Alpes-Provence-Verdon "sources de Lumière" (200068625) ) - (zone cœur + tampon)

Zone tampon 04 :

• CC Provence Verdon (200040202)

Zone tampon 83 :

• CA Dracénoise (248300493)

Intercommunalité-Métropole de CC Lacs et Gorges du Verdon (200040210)

Liste des communes : 16 communes dans l’EPCI de CC Lacs et Gorges du Verdon, donc 15 communes en zone de montagne (Celle qui n'est pas en zone montagne : Villecroze)

zone cœur de notre périmètre - Zone tampon de notre périmètre

Nom CodeInsee

Superficie(km2)

Population(dernière pop. légale)

Densité(hab./km2)

Aups (siège) 83007 64,15 2 134(2015)

33

Aiguines 83002 114,33 271(2015) 2,3 Artignosc-sur-Verdon 83005 18,53 326(2015) 18 Baudinard-sur-Verdon 83014 21,97 221(2015) 9,8 Bauduen 83015 47,45 316(2015) 6,7 Le Bourguet 83020 25,39 30(2015) 1,1 Brenon 83022 5,59 30(2015) 5,2 Châteauvieux 83040 14,97 85(2015) 5,6 La Martre 83074 20,37 209(2015) 10 Moissac-Bellevue 83078 20,59 296(2015) 15 Régusse 83102 35,30 2 512(2015) 68 Les Salles-sur-Verdon 83122 4,97 259(2015) 53 Tourtour 83139 28,69 587(2015) 21 Trigance 83142 60,60 173(2015) 2,9 Vérignon 83147 36,90 10(2015) 0,27 Villecroze 83149 20,68 1 421(2015) 68

Nombre d'habitant 8 902 habitantsSuperficie du territoire 540,5 km²Densité de population 16,5 habitants/km²

Type d'EPCI Communauté de CommunesNuméro SIREN 200 040 210

1

Page 91: Diagnostic territorial du Verdon

Date de création du groupement 1 janvier 2014Commune siège Aups

Répartition des sièges des délégués Accord amiable.Mode de financement de la Communauté Fiscalité professionnelle unique

Dotation du groupement Dotation Globale de Fonctionnement bonifiée.

Statitistiques sur ce territoire : https://www.insee.fr/fr/statistiques?geo=EPCI-200040210

Intercommunalité-Métropole de CA Provence-Alpes-Agglomération (200067437) 46 communes dans l’EPCI de CA Provence-Alpes-Agglomération

zone coeur de notre périmètre - Zone tampon de notre périmètre

Nom CodeInsee

Superficie(km2)

Population(dernière pop. légale)

Densité(hab./km2)

Digne-les-Bains(siège) 04070 117,07 16 186(2016) 138

Aiglun 04001 14,89 1 412(2016) 95 Archail 04009 12,99 15(2016) 1 Auzet 04017 34,53 98(2016) 3 Barles 04020 59,05 136(2016) 2 Barras 04021 20,80 138(2016) 7 Beaujeu 04024 45,68 133(2016) 3 Beynes 04028 41,24 128(2016) 3 Bras-d'Asse 04031 26,10 574(2016) 22Le Brusquet 04036 22,25 957(2016) 43 Le Castellard-Mélan 04040 25,74 1 541(2015) 60 Le Chaffaut-Saint-Jurson 04046 36,20 696(2016) 19 Champtercier 04047 18,31 818(2016) 45 Château-Arnoux-Saint-Auban 04049 18,34 5 162(2016) 281 Châteauredon 04054 10,53 72(2016) 7 Draix 04072 23,04 118(2016) 5 Entrages 04074 22,61 106(2016) 5 L'Escale 04079 20,36 1 399(2016) 69 Estoublon 04084 33,85 483(2016) 14Ganagobie 04091 10,50 91(2016) 9 Hautes-Duyes 04177 22,84 43(2016) 2 La Javie 04097 37,27 397(2016) 11 Majastres 04107 29,85 4(2016) 0Malijai 04108 26,56 1 984(2016) 75 Mallefougasse-Augès 04109 19,71 326(2016) 17 Mallemoisson 04110 6,04 1 052(2016) 174 Marcoux 04113 32,17 482(2016) 15 Les Mées 04116 65,40 3 700(2016) 57 Mézel 04121 21,36 660(2016) 31 Mirabeau 04122 18,22 511(2016) 28 Montclar 04126 23,38 414(2016) 18 Moustiers-Sainte-Marie 04135 87,97 701(2016) 8Peyruis 04149 23,23 2 867(2016) 123 Prads-Haute-Bléone 04155 165,64 184(2016) 1 La Robine-sur-Galabre 04167 45,91 306(2016) 7

2

Page 92: Diagnostic territorial du Verdon

Sainte-Croix-du-Verdon 04176 13,70 119(2016) 9Saint-Jeannet 04181 21,14 59(2016) 3 Saint-Julien-d'Asse 04182 25,60 204(2016) 8 Saint-Jurs 04184 33,59 138(2016) 4Saint-Martin-lès-Seyne 04191 12,27 13(2016) 1 Selonnet 04203 29,55 451(2016) 15 Seyne 04205 84,27 1 348(2016) 16 Thoard 04217 43,69 710(2016) 16 Verdaches 04235 22,92 61(2016) 3 Le Vernet 04237 23,05 130(2016) 6 Volonne 04244 24,61 1 648(2016) 67

Intercommunalité-Métropole de CA Durance-Lubéron-Verdon Agglomération (200034700)

25 communes dans l’EPCI de CA Durance-Lubéron-Verdon Agglomération

zone coeur de notre périmètre - Zone tampon de notre périmètre

Nom CodeInsee

Superficie(km2)

Population(dernière pop. légale)

Densité(hab./km2)

Manosque (siège) 04112 56,73 21 868(2016) 385

Allemagne-en-Provence 04004 32,99 529(2016) 16La Brillanne 04034 7,22 1 142(2016) 158Brunet 04035 28,47 261(2014) 9Le Castellet 04041 18,87 289(2016) 15Corbières-en-Provence 04063 19,06 1 173(2016) 62Entrevennes 04077 29,81 165(2016) 6Esparron-de-Verdon 04081 34,20 406(2016) 12Gréoux-les-Bains 04094 69,46 2 611(2016) 38Montagnac-Montpezat 04124 34,18 421(2016) 12Montfuron 04128 18,88 216(2016) 11Oraison 04143 38,42 5 917(2016) 154Pierrevert 04152 27,90 3 743(2016) 134Puimichel 04156 36,81 232(2016) 6Puimoisson 04157 35,44 739(2016) 21Quinson 04158 28,11 427(2016) 15Riez 04166 40,00 1 848(2016) 46Roumoules 04172 26,04 742(2016) 28Saint-Laurent-du-Verdon 04186 8,89 97(2016) 11Saint-Martin-de-Brômes 04189 21,09 571(2016) 27Sainte-Tulle 04197 17,07 3 409(2016) 200Valensole 04230 127,77 3 195(2016) 25Villeneuve 04242 25,55 4 136(2016) 162Vinon-sur-Verdon 83150 36,00 4 224(2016) 117Volx 04245 19,52 3 153(2016) 162

3

Page 93: Diagnostic territorial du Verdon

CC Alpes-Provence-Verdon "sources de Lumière" (200068625)

Cet établissement public de coopération intercommunale (EPCI) regroupe 41 communes

zone coeur de notre périmètre - Zone tampon de notre périmètre

Nom CodeInsee

Superficie(km2)

Population(dernière pop. légale)

Densité(hab./km2)

Saint-André-les-Alpes (siège) 04173 47,46 1 008(2016) 21

Allons 04005 41,71 149(2016) 4 Allos 04006 116,65 747(2016) 6 Angles 04007 9,83 66(2016) 7 Annot 04008 29,80 1 046(2016) 35 Barrême 04022 37,05 439(2016) 12Beauvezer 04025 26,98 376(2016) 14 Blieux 04030 56,80 61(2016) 1Braux 04032 11,67 123(2016) 11 Castellane 04039 117,79 1 547(2016) 13Castellet-lès-Sausses 04042 53,91 134(2016) 2 Val-de-Chalvagne 04043 32,57 88(2016) 3 Chaudon-Norante 04055 37,48 184(2016) 5 Colmars 04061 81,82 463(2016) 6 Clumanc 04059 53,68 211(2016) 4 Demandolx 04069 20,37 135(2016) 7Entrevaux 04076 60,37 869(2016) 14 Le Fugeret 04090 28,38 195(2016) 7 La Garde 04092 16,63 75(2016) 5Lambruisse 04099 21,78 98(2016) 4 Méailles 04115 32,74 112(2016) 3 Moriez 04133 37,18 231(2016) 6 La Mure-Argens 04136 34,73 330(2016) 10 La Palud-sur-Verdon 04144 81,26 344(2016) 4Peyroules 04148 33,34 234(2016) 7La Rochette 04170 18,80 67(2016) 4 Rougon 04171 35,83 105(2016) 3Saint-Benoît 04174 21,03 152(2016) 7 Saint-Jacques 04180 4,66 71(2016) 15 Saint-Julien-du-Verdon 04183 6,19 146(2016) 24Saint-Lions 04187 11,55 52(2016) 5 Saint-Pierre 04194 5,62 97(2016) 17 Sausses 04202 14,68 124(2016) 8 Senez 04204 70,27 167(2016) 2Soleilhas 04210 34,53 110(2016) 3Tartonne 04214 44,88 136(2016) 3

4

Page 94: Diagnostic territorial du Verdon

Thorame-Basse 04218 97,72 222(2016) 2 Thorame-Haute 04219 108,35 237(2016) 2 Ubraye 04224 35,65 88(2016) 2 Vergons 04236 45,73 112(2016) 2 Villars-Colmars 04240 40,59 252(2016) 6

Zone tampon 04 : CC Provence Verdon (200040202)

15 communes dans l’EPCI de CC Provence Verdon

Communes en Zone tampon de notre périmètre

Nom CodeInsee

Superficie(km2)

Population(dernière pop. légale)

Densité(hab./km2)

Varages(siège) 83145 35,11 1 171(2014)

33

Artigues 83006 31,85 240(2014) 7,5 Barjols 83012 30,06 3 089(2014) 103 Brue-Auriac 83025 36,73 1 289(2014) 35 Esparron 83052 30,04 344(2014) 11 Fox-Amphoux 83060 40,76 486(2014) 12Ginasservis 83066 37,47 1 636(2014) 44 Montmeyan 83084 39,43 580(2014) 15Pontevès 83095 41,07 800(2014) 19 Rians 83104 96,87 4 284(2014) 44 Saint-Julien 83113 75,88 2 345(2014) 31Saint-Martin 83114 26,33 249(2014) 9,5 Seillons-Source-d'Argens 83125 25,11 2 525(2014) 101 Tavernes 83135 31,15 1 360(2014) 44 La Verdière 83146 68,16 1 645(2014) 24

Zone tampon 83 : CA Dracénoise (248300493)

23 communes dans l’EPCI de CA Dracénoise

Communes en Zone tampon de notre périmètre

Nom CodeInsee

Superficie(km2)

Population(dernière pop. légale)

Densité(hab./km2)

Draguignan(siège) 83050 53,75 40 053(2016) 745

Ampus 83003 82,77 944(2016) 11Bargemon 83011 35,14 1 374(2016) 39 Bargème 83010 27,95 206(2016) 7Callas 83028 49,26 1 880(2016) 38 Châteaudouble 83038 40,91 469(2016) 115

Page 95: Diagnostic territorial du Verdon

Claviers 83041 15,90 678(2016) 43 Comps-sur-Artuby 83044 63,49 382(2016) 6Figanières 83056 28,17 2 602(2016) 92 Flayosc 83058 45,95 4 318(2016) 94La Bastide 83013 11,76 199(2016) 17La Motte 83085 28,12 2 875(2016) 102 La Roque-Esclapon 83109 26,98 276(2016) 10Le Muy 83086 66,58 9 248(2016) 139 Les Arcs 83004 54,26 7 104(2016) 131 Lorgues 83072 64,37 8 968(2016) 139 Montferrat 83082 34,01 1 549(2016) 46Saint-Antonin-du-Var 83154 17,64 744(2016) 42Salernes 83121 39,30 3 879(2016) 99Sillans-la-Cascade 83128 20,17 752(2016) 37Taradeau 83134 17,31 1 807(2016) 104 Trans-en-Provence 83141 16,99 5 770(2016) 340 Vidauban 83148 73,93 11 545(2016) 156

Parc Naturel Régional du Verdon

Le parc se compose de 46 communes : 27 dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et 19 dans le département du Var. Cinq communes de la Communauté de communes Lacs et Gorges du Verdon ne sont pas membres du parc naturel régional du Verdon : Artignosc-sur-Verdon; Baudinard-sur-Verdon; Tourtour; Vérignon; Villecroze.

6

Page 96: Diagnostic territorial du Verdon

7

Page 97: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe III : Carte du Luberon (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

Page 98: Diagnostic territorial du Verdon
Page 99: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe IV : Carte du Verdon (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

Page 100: Diagnostic territorial du Verdon
Page 101: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe V : Carte des sites Natura 2000 sic 2014 (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

Page 102: Diagnostic territorial du Verdon
Page 103: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe VI : Carte des sites Natura 2000, ZPS 2014 (source INPN, IGN BD Alti, EEA CLC 2006)

Page 104: Diagnostic territorial du Verdon
Page 105: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe VII : Schéma représentant les flux domicile-travail vers l’extérieur de la zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

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Page 107: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe VIII : Schéma représentant les flux domicile-travail vers l’intérieur de la zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

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Page 109: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe IX : Carte des équipements de service aux particuliers (2007), en zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

Page 110: Diagnostic territorial du Verdon

Nombre d'équipements des services aux particuliers dans la gamme intermédiaire en 2007

Nombre d'équipements des services aux particuliers dans la gamme intermédiaire en 2007

Fond Europede 0 à moins de 1de 1 à moins de 2de 2 à moins de 7de 7 et plusAbsence de données

Contours Départements

Contours régions

IRSTEA-Lessem: Développement Informatique , Base de Données: F.Bray & A.TorreSource données géographiques: IGN ( Géofla® , 2013 )Source données attributaires: INSEE, Base permanente des équipements 2007 - Date de réalisation : 03/03/2019

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Fiche issue de la base de données SIDDT Page 1/1

Page 111: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe X : Carte des équipements de service aux particuliers (2017), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

Page 112: Diagnostic territorial du Verdon

Nombre d'équipements des services aux particuliers dans la gamme de proximité en 2017

Nombre d'équipements des services aux particuliers dans la gamme de proximité en 2017

Fond Europede 0 à moins de 5de 5 à moins de 11de 11 à moins de 20de 20 à moins de 68de 68 et plusAbsence de données

Contours Départements

Contours régions

IRSTEA-Lessem: Développement Informatique , Base de Données: F.Bray & A.TorreSource données géographiques: IGN ( Géofla® , 2013 )Source données attributaires: INSEE, Equipement et services à la population - 2017 - Date de réalisation : 03/03/2019

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Page 113: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XI : Carte des équipements de transport (2017), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

Page 114: Diagnostic territorial du Verdon

Nombre d'équipements des transports et déplacements dans la gamme de proximité en 2017

Nombre d'équipements des transports et déplacements dans la gamme de proximité en 2017

Fond Europede 0 à moins de 1de 1 à moins de 2de 2 à moins de 3de 3 à moins de 4de 4 et plusAbsence de données

Contours Départements

Contours régionsAutoroutesRoutes NationalesRoutes DépartementalesPréfecture de RegionPréfectureSous-PréfectureChef-lieu de canton

IRSTEA-Lessem: Développement Informatique , Base de Données: F.Bray & A.TorreSource données géographiques: IGN ( Géofla® , 2013 )Source données attributaires: INSEE, Equipement et services à la population - 2017 - Date de réalisation : 03/03/2019

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Page 115: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XII : Tableau des chiffres de la participation aux Présidentielles

Page 116: Diagnostic territorial du Verdon

Feuille1Présidentielle de 2017

Inscrits participation Abstention Blanc et nulRougon 114 78,07 % 21,83 % 11,24% - 7,84 %Le Palud sur verdon 290 74,48 % 25,52 % 18,98 % - 3,7 %Trigance (var) 185 77,84 % 22,16 % 14,58 % - 2,08 %Moustiers Ste Marie 585 83,09 % 16,91 % 10,7 % - 3,91 %Roumoules 555 76,04 % 23,96 % 11,85 % - 1,42 %St Jurs 155 80,00 % 20,00 % 8,87 % - 6,45 %Puimoisson 592 73,31 % 26,69 % 13,13 % - 3,23 %Riez 1448 76,17 % 23,83 % 9,34 % - 4,17 %Montagnat-montpezat 429 81,12 % 18,88 % 0,57 % - 0,86 %Ste croix sur verdon 133 79,70 % 20,30 % 12,26 % - 11,32 %les salles sur verdon 220 79,55 % 20,45 % 22,29 % - 2,29 %aiguines 211 80,57 % 19,43 % 15,88 % - 2,94 %Allemagne en provence 428 77,57 % 22,43 % 14,46 % - 2,71 %St martin de brômes 507 79,09 % 20,91 % 11,47 % - 2 %Esparron de Verdon 349 81,39 % 18,62 % 11,97 % - 3,17 %Quinson 370 84,32 % 15,68 % 10,9 % - 1,92 %St Laurent du verdon 99 84,85 % 15,15 % 15,48 % - 3,57 %Artignosc sur verdon 328 78,05 % 21,95 % 7,81% - 1,17 % Bauduen sur verdon 293 77,47 % 22,53 % 11,01 % - 1,76 %Baudinard sur verdon 211 77,25 % 22,75 % 9,82 % - 5,52 %Régusse 1862 78,25 % 21,75 % 9,06 % - 1,92 % Moissac Bellevue 272 83,46 % 16,54 % 11,01 % - 2,64 %Aups 1670 77,66 % 22,34 % 11,95 % - 2,39 %Vérignon 39 76,92 % 23,08 % 20 % - 0 % Villecroze 1052 82,13 % 17,87 % 1,50 % - 0,58 %bourguet 43 93,02 % 6,98 % 7,5 % - 0 %brenon 39 84,62 % 15,38 % 9,09 %château vieux 84 87,67 % 13,10 % 12,33 %martre 184 82,61 % 17,39 % 14,47 %Castellane 1099 76,98 % 23,02 % 11,58 % - 2,96 %tourtour 513 80,51 % 19,49 % 0,48 % - 0 %Trigance 185 77,84 % 22,16 % 14,58 %Moyenne 80,05 % 19,95 %

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Page 117: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XIII : Tableau des chiffres de la participation aux Législatives

Page 118: Diagnostic territorial du Verdon

Feuille1Législatives de 2017

Inscrits participation Abstention Blanc et nulRougon 135 89,63 % 10,37 % 1,48 %Le Palud sur verdon 315 73,02 % 26,98 % 1,90 %Trigance (var) 186 79,03 % 20,97 % 3,23 %Moustiers Ste Marie 612 79,74 % 20,26 % 9,15 %Roumoules 592 68,41 % 31,59 % 2,03 %St Jurs 171 75,44 % 24,56 % 8,77 %Puimoisson 573 74,00 % 26,00 % 4,71 %Riez 1413 76,72 % 23,28 % 2,83 %Montagnat-montpezat 461 81,13 % 18,87 % 2,39 %Ste croix sur verdon 133 83,46 % 16,54 % 2,26 %les salles sur verdon 254 94,09 % 5,91 % 2,00 %aiguines 227 85,90 % 14,10 %Allemagne en provence 411 82,73 % 17,27 % 2,68 %St martin de brômes 508 76,18 % 23,82 % 3,54 %Esparron de Verdon 393 84,22 % 15,78 % ,Quinson 402 82,09 % 17,91 % 6,47 %St Laurent du verdon 108 80,56 % 19,44 % 3,70 %Artignosc sur verdon 331 90,94 % 9,06 % 1,21 %Bauduen sur verdon 327 86,24 % 13,76 % 1,53 %Baudinard sur verdon 223 93,72 % 6,28 % 0,90 %Régusse 1911 72,00 % 28,00 % 4,50 %Moissac Bellevue 268 85,45 % 14,55 % 9,33 %Aups 1703 62,97 % 37,11 % 23,96 %Vérignon 39 48,72 % 51,28 %Villecroze 1051 48,43 % 51,57 % 7,66 %bourguet 43 67,44 % 32,56 % 0,00 %brenon 26 53,85 % 46,15 % 47,62 % - 0,00 %château vieux 81 64,29 % 35,71 % 7,41 % - 0,00 %martre 201 47,83 % 52,17 % 4,55 % - 0 %Castellane 1099 51,05 % 48,95 % 9,80 % - 2,50 %tourtour 512 68,55 % 31,45 % 0,85 % - 0,85 %Trigance 185 56,76 % 43,24 % 15,24 % - 4,76 %Moyenne 73,89 % 26,11 %

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Page 119: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XIV : Fiche de synthèse « Une expérience participative dans le Verdon »

Page 120: Diagnostic territorial du Verdon

Une expérience participative dans le Verdon

La question de l’épandage des boues d’épuration

Polémique, méconnue, source d’inquiétudes voire de défiance, l’utilisation des boues des stations d’épuration comme fertilisant agricole dans le Parc naturel régional du Verdon fait débat depuis longtemps. Pourquoi épandre ? Est-ce dangereux ou pas ? Quelles que soient les réponses apportées, le sujet demeure problématique voire angoissant. Depuis 2011, s’expérimente dans le Verdon une méthode innovante pour aborder le sujet sous un angle nouveau, celui de la participation citoyenne.

Sur le papier, l’épandage est la solution idéale pour éliminer les boues

de stations d’épuration… La pratique permet de faire d’une pierre deux coups. D’une part, d’éliminer à faible coût les boues résiduelles issues du traitement des eaux usées, de l’autre de fertiliser les terres agricoles gratuitement. En d’autres termes elle évite de devoir stocker les boues (décharges) ou de devoir les détruire (par incinération). Des processus qui génèrent leurs propres problématiques : manque d’espace, pollution ou coût… Depuis donc une quinzaine d’années, la méthode dite de l’épandage est encouragée par les pouvoirs publics, aussi bien Conseils Généraux, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

(ADEME), Agences de l’eau que d’autres institutions… Seulement voilà, la population doute. Les scandales sanitaires de ces dernières années (amiante, vache folle, sang contaminé etc ) sont passés par là. Ces pratiques sont aujourd’hui r é v o l u e s mais elles furent aussi encouragées en leur temps par les pouvoirs publics. D’un côté, que ces expériences aient rendu la population prudente et avertie est plutôt sain, mais de l’autre, il ne faudrait pas que les erreurs passées remettent en question des pratiques actuelles si ce n’est pas nécessaire. Aujourd’hui, la majorité de la communauté scientifique accorde à

l’épandage un regard plutôt favorable. Quoi qu’il en soit, des désagréments existent (les odeurs). Des zones d’interrogation relatives à l’innocuité de la pratique à long terme (pollution aux métaux lourds ou perturbateurs endocriniens)

engagent à la vigilance. Pour tout un chacun, il est très difficile de se faire un avis tranché sur

le sujet tant il est technique et tant les informations sont dispersées et complexes. Par ailleurs, étant donné que les épandages sont régis par des contrats de droits privés, que ce sont les communes productrices qui sont responsables de la qualité des boues et les

préfectures qui contrôlent la réglementation, les communes qui reçoivent les boues ne sont pas décisionnaires. Cette particularité de l’organisation des épandages augmente, chez les riverains, le sentiment d’inconfort et l’impression qu’on cherche à leur dicter la marche à suivre sur leur territoire…En résumé, l’épandage est constitué d’un cocktail d’éléments qui lui confère un caractère explosif dans tout le pays. Ici, notamment sur le plateau de Valensole où la pratique est la plus développée, le sujet est tout aussi bouillant. Pour avancer dans une atmosphère constructive, le Parc a choisi de traiter le problème de façon singulière en impliquant les habitants dans les prises de positions et les décisions.

Apaiser, informer et concerter, le triple enjeu de la démarche.

Conférence de citoyens pour

la première fois dans le Verdon

Page 121: Diagnostic territorial du Verdon

Mettre en place la participation dans le Parc naturel régional du Verdon

ACTEUR Le Conseil de Développement

Le Parc du Verdon a mandaté son Conseil de Développement pour prendre en charge la mise en place de la participation autour des boues d’épandage. Ca tombe bien, être le lien (mettre en débat, faire remonter des informations etc.) entre la population et des structures (Parcs, Pays…) est justement le rôle de cette association loi 1901, créée en 2009 dans l’optique de développer la démocratie participative dans les territoires.

NOTION La participation

La participation ou «démocratie participative»

renverse nos habitudes en termes de démocratie.

Dans un processus participatif, la population n’est

pas juste consultée ponctuellement dans l’isoloir,

elle s’implique sur le long terme pour construire

un projet politique. Dans la théorie. Car dans la

pratique, le projet est encore balbutiant. Mais à

l’heure où les Français se désintéresent de plus en

plus de la politique, invitant le monde politique à

revoir ses façons de faire, la participation est une

piste intéressante très adaptée à la gestion locale.

Reste à inventer des procédés et des méthodes.

Un gros chantier…

ACTEURLe Parc naturel régional

Les parcs naturels régionaux ont pour mission

de protéger et de développer des territoires

ruraux remarquables. La philosophie des

parcs n’étant pas celle de l’interdiction, c’est

la méthode de la concertation qui a été choisie

pour gérer ces territoires. Dès l’origine, la

notion de participation de la population fait

partie du projet d’un parc régional. En ceci,

ils sont des laboratoires d’expérimentation en

termes de démocrative participative.

Constat :

La population méconnait ce sujet complexe et ne se sent pas prise en compte dans les décisions. Objectif : mettre en place la participation

Décomplexifier en informant les gens pour qu’ils puissent avoir un avis éclairé. Leur donner la possibilité non seulement de s’exprimer mais de participer à la fois aux prises de position officielles du Conseil de développement et du Parc naturel régional du Verdon et à la mise en place d’actions concrètes.

1 Une enquête de terrain Un technicien du Parc, Nicolas Delesalle, et un sociologue, Mathieu Leborgne, réalisent des entretiens avec les acteurs de la «filière» pour approfondir le sujet. Un livret informatif sur les boues est édité par le Parc.

2 Une réunion publique ouverte à tous constitue en octobre 2011 le point de départ du projet participatif. Des spécialistes et des acteurs locaux viennent y apporter leur connaissance du sujet. En fin de réunion, ceux qui le souhaitent sont invités à s’impliquer davantage dans un groupe de réflexion.

3 Un groupe de réflexion Suite à la réunion, Le Groupe de Réflexion et d’Echanges Citoyen (GREC) est créé, à l’image des conférences de citoyens. Le GREC compte une dizaine de personnes et s’est réuni 6 fois en un an. Des spécialistes de différentes disciplines sont invités à s’exprimer pour informer ses membres sur des points techniques.

4 Un rapport final Le GREC rédige un rapport final et le présente au Comité Syndical du Parc le 22 juin 2012. Il soumet des préconisations. Le rapport est une aide à la prise de position du Conseil de développement et du Parc du Verdon et à la mise en place d’actions concrètes dans les limites imposées par l’arrêté de 1998.

NOTION L’arrêté de 1998

L’expérience en 4 points

Depuis janvier 1998, c’est un arrêté qui

gére les épandages de boues. Ce qui peut

être changé ou adapté par les collectivités

locales reste donc «à la marge». Ce texte

oblige les producteurs de boues à faire des

contrôles de leurs boues avant épandage.

Si le contrôle n’est pas satisfaisant, la

boue n’est pas épandue. Idem pour les

sols récepteurs sur lesquels des doses

maximales d’apport (de métaux lourds*

ou de PCB et HAP**) sont autorisées. Si le

seuil est atteint, le sol ne peut plus recevoir

d’intrants.

*Cadmium, Chrome, cuivre, mercure, plomb et zine sont les

métaux lourds qui font l’objet d’un suivi.

** PCB : mono ou Poly suivis de phényl, méthyl etc. ces composés

chimiques sont peu biodégradables et sont sources de pollution

à long terme. HAP: substances en ène…… comme l’acénaphtène.

Le Parc du Verdon développe depuis 2011 via son Conseil de Développement une politique de participation citoyenne sur le dossier de l’épandage des boues d’épuration. Décryptage d’un processus rare et innovant.

Page 122: Diagnostic territorial du Verdon

Mettre en place la participation dans le Parc naturel régional du Verdon

Lancement de la participation citoyenne :une réunion publique à Valensole le 19 octobre 2011a réuni environ 130 personnes.

NOTION Les conférences de citoyens

Conçue au Danemark en 1987, c’est une forme de participation qui vise à permettre à un panel de citoyens profanes de dialoguer avec des experts et de s’exprimer sur des problématiques scientifiques pour lesquelles il existe de grandes incertitudes et divergences d’opinion. En France, la pratique n’a pas pour but la recherche systématique d’un consensus entre tous les membres du panel.

1 Prise de positions Suite aux préconisations du GREC, le Conseil de Développement fait valoir le principe de précaution en ce qui concerne l’épandage des boues. Les élus du Parc se sont estimés «non satisfaits de la manière dont sont organisés ou se pratiquent actuellement les épandages de boues de STEP sur le territoire du Verdon». Ils ont acté de continuer à oeuvrer pour leur amélioration.2 Préconisations et décisions concrètesDeux orientations principales émanant des propositions du GREC ont ainsi été validées : - La mise à disposition du public d’informations accessibles sur le sujet (site internet, dans les mairies, sur demande…).

- Une réflexion sur la mise en place d’un comité local de suivi des pratiques d’épandage.

Cette deuxième phase de travail commence cet automne. Pour plus de précisions, voir page suivante…

Résultats concrets

Interview Félix ROULANDMembre du GRECPourquoi avoir voulu participer au GREC ?Pour m’informer. Je fais partie de l’association des habitants du hameau de Chabrands. Pas mal de gens s’inquiétaient par rapport notamment aux risques sanitaires. Et c’est compliqué, on ne connait pas vraiment le sujet.

Qu’en avez-vous pensé ?J’ai participé à presque toutes les réunions et à la restitution au Parc du Verdon. J’ai appris pas mal de choses sur le sujet. Je trouve qu’en termes de démocratie participative, l’idée est intéressante mais qu’elle n’ est pas simple à réaliser. Le processus pourrait être amélioré avec par exemple des panels de citoyens plus représentatifs et davantage de moyens. En ce qui concerne les préconisations du GREC, nous ne sommes pas arrivés à un consensus, et du coup tout le monde ne s’est pas retrouvé dans le document final. Cela dit, je ne regrette pas d’y avoir participé. J’étais contre le système d’épandage au début du GREC et je suis toujours contre mais mon avis est plus étayé et je conçois bien mieux la complexité du sujet.

Interview Bernard CLAPPrésident du Parc naturel régional du VerdonEn quoi cette démarche-ci est innovante ?

Les conférences de citoyens sont des méthodes encore très peu développées en France. Cette démarche participative est novatrice et plus encore sur un dossier comme celui-ci.

Pourquoi avoir choisi d’ouvrir à la participation citoyenne ce dossier spécifique ?

Le problème n’était pas technique mais plutôt un problème de réception chez les citoyens. D’une part, les gens ont l’impression qu’on leur cache des choses, de l’autre les scientifiques et la «filière» des boues ne les prennent pas en compte. Nous voulions créer un espace où la parole citoyenne aurait toute sa place.

Qu’en attendiez-vous ?

D’abord, donner la parole à ceux qui ne l’ont jamais et préciser leur ressenti et leur vision du sujet. Ensuite, nous avons parié sur l’intelligence collective : mieux vaut créer un espace où les choses s’expriment publiquement plutôt que de les laisser s’envenimer en souterrain et que ça dégénère en conflit. Enfin, nous voulions identifier des propositions pour améliorer l’épandage sur le territoire.

Est-ce que vous considérez l’expérience réussie ?

Oui. Ca a permis aux participants de s’exprimer et de saisir la complexité du sujet. Ca a abouti a quelques propositions. Nous sommes en plein processus d’expérimentation alors c’est tout à fait normal qu’il y ait quelques imperfections à améliorer. Mais globalement, dans le futur, nous souhaiterions élargir la méthode à d’autres sujets.

Brochure réalisée par anecdoc.com Tél. 06 77 17 47 10.

Page 123: Diagnostic territorial du Verdon

En20kg Chaque Français produit environ 20 kilos de boues par an, soit 1,15 million de tonnes par an (en matière séche).

73% des boues d’épandage sont valorisées en agriculture, 19% sont incinérées et 8% sont mises en décharge. Chiffres 2008

3% de la surface agricole utile est dédiée à l’épandage des boues d’épuration en France. Ce chiffre est le même dans le Verdon.

95% L’assainissement des eaux usées a permis de réduire de plus de 95% la pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques.

Liquides Lors de leur extraction les boues sont liquides à 97%. Il faut donc les traiter pour les sécher avant de les épandre ce qui réduit les odeurs.

63% des boues épandues sur le territoire du Parc du Verdon viennent des stations d’épuration de Cagnes-sur-Mer, Antibes et Menton.

Source : Guide d’information, Les boues d’épuration domestiques, Janvier 2012, Parc du Verdon.

La suite du projet…Question à Mathieu LEBORGNE, sociologueen charge du projet pour le Conseil de Développement

coordonnées

Quelle suite va être donnée à ce projet ? Comment participer ?

Cette première phase de travail que nous avons menée avait pour but de faire intervenir le grand public, particuliers ou associatifs, de façon libre et informelle au sein du GREC. Nous voulions que la population s’empare de ce sujet et se fasse entendre auprès des acteurs de la

filière et de l’administration. Pour la seconde phase du processus - mise à disposition d’informations claires et accessibles pour le public et mise en place d’un comité de suivi-, le grand public sera moins sollicité. Il s’agit d’organiser avec les institutions, les professionnels de la fliière, les agriculteurs et les associations qui le

souhaitent, la mise en oeuvre concrète de ces mesures. Autrement dit, les acteurs et interlocuteurs doivent être clairement identifiés pour être mobilisés tout au long du processus.Le Parc et le Conseil de Développement joueront un rôle de relais auprès des citoyens pour les informer de l’avancée de la démarche.

Pour plus de précisions,

prendre contact avec

Annie Manasséro Conseil de Développement

[email protected]

Suzanne Gioanni ou Corinne Guin Parc naturel régional du Verdon

Tél. 04 92 74 68 00

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En savoir plus…• Guide d’information : Les boues d’épuration domestiques - réglementation et organisation des épandages - édité par le Parc naturel régional du Verdon, Janvier 2012. Disponible sur demande à la maison du Parc du Verdon.

• Amélioration des connaissances sur les effets des opérations de recyclage de boues de stations d’épuration sur le bassin versant du Verdon, Parc naturel régional du Verdon, Nicolas Delesalle, novembre 2011. Disponible à la maison du Parc et sur www.parcduverdon.fr, rubrique «Les publications».• Rapport du GREC (Groupe de Réflexion et d’Echanges Citoyen). Disponible sur demande auprès du Conseil de Développement.

Chiffres...

Page 124: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XV : Carte des temps de trajet pour le centre de santé le plus proche (2015), périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

Page 125: Diagnostic territorial du Verdon
Page 126: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XVI : Carte des temps de trajet pour le service des urgences le plus proche (2015) périmètre entier (source SIDDT, janvier 2019)

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Page 128: Diagnostic territorial du Verdon

Annexe XVII : Carte de localisation des services d’urgence (2017) en zone cœur (source SIDDT, janvier 2019)

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