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1 2012 Le Val-de-Marne : réalités contemporaines, familiales et sociales

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Le Val-de-Marne : réalités contemporaines, familiales et sociales

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2012

Le Val-de-Marne : réalités contemporaines,

familiales et sociales

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SOMMAIRE

Caractéristiques générales du Val-de-Marne ..................................................................................... 3

Histoire ........................................................................................................................................... 3

Géographie et circonscriptions administratives ............................................................................. 5

Economie ........................................................................................................................................ 9

Emploi ........................................................................................................................................... 10

La population val-de-marnaise ......................................................................................................... 11

Les caractéristiques générales ...................................................................................................... 11

Les catégories socioprofessionnelles ............................................................................................ 13

Les familles du Val-de-Marne ........................................................................................................... 17

Mariage, Pacs et divorce ............................................................................................................... 17

Les familles nombreuses............................................................................................................... 18

Les familles monoparentales ........................................................................................................ 19

Natalité et petite enfance ............................................................................................................. 20

La politique familiale dans le Val-de-Marne ................................................................................. 22

Les grands enjeux sociaux et familiaux ............................................................................................. 28

Les revenus ................................................................................................................................... 28

Le logement .................................................................................................................................. 30

La formation et la scolarité ........................................................................................................... 32

Le handicap ................................................................................................................................... 34

Les personnes âgées ..................................................................................................................... 35

Bibliographie.......................................................................................................................................... 37

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Caractéristiques générales du Val-de-Marne

Histoire Le département du Val-de-Marne est instauré le 1er janvier 1968 suite à la réorganisation territoriale de la région parisienne. Il regroupe des communes des deux départements précédents, de la Seine et de la Seine et Oise1. Situé au sud-est de Paris, le Val-de-Marne s’étend sur 245 km2. Il est caractérisé par une grande hétérogénéité de son territoire avec une concentration urbaine au nord et le long de la Seine et des territoires périurbains à l’est sur le Plateau Briard. Doté de deux cours d’eau majeurs, la Seine et la Marne, et composé de plaines et plateaux, d’un arc forestier important à l’est, ses paysages comme ses modes d’habitat sont très diversifiés. Cette diversification s’explique notamment par l’histoire récente du département et son essor économique.

Dès le début de la révolution industrielle, au XIX° siècle, le territoire de l’actuel Val-de-Marne connaît un développement économique, entre ruralité et industrialisation, lié à celui de Paris. L’agriculture reste peu spécialisée et sert de banlieue maraîchère à la capitale avec une production davantage tournée vers les céréales, l’élevage et la vigne. Le Plateau Briard (Mandres, Marolles, La Queue-en-Brie, Santeny), notamment, conservera cette activité agricole du fait de son relatif isolement des voies de communication modernes.

De nombreux établissements industriels, succédant aux manufactures du début du siècle, s’installent à proximité de la capitale dans les activités de la chimie (à Ivry, Gentilly, Choisy et Vitry), de la métallurgie (Ivry) du cuir et du blanchissage le long de la Bièvre (Gentilly, Arcueil, Cachan), de la faïencerie (Choisy) mais aussi dans le domaine agro-alimentaire (Saint-Maur, Gentilly) et l’industrie cinématographique (Vincennes). De nouvelles voies de communication

ferroviaires sont parallèlement créées, dans les années 1850 et 1860, et

facilitent la circulation des marchandises entre Paris, Orléans, Sceaux, Lyon et Vincennes. Elles desservent les voies fluviales de la Seine qui s’industrialisent rapidement. Les installations se concentrent dans la vallée de la Bièvre et l’axe de la rive gauche de la Seine et du Paris-Orléans. Elles transforment peu à peu la composition sociologique des communes concernées. Premiers dispensaires, premières crèches et écoles maternelles, mesures de protection de 1 Assemblée Nationale. Loi n° 64-707 du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne. Journal

Officiel. 1964.

Faïencerie Boulenger à Choisy-le-Roi, vers 1910, sortie des ouvriers.

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l’enfance au travail, répondent, dès lors, aux nouveaux problèmes sociaux de la banlieue. Le Val-de-Marne se présente comme un territoire résidentiel. Liée à l’installation bourgeoise et aristocrate depuis l’Ancien Régime comme l’illustre le château de Grosbois à Boissy-Saint-Léger, cette fonction résidentielle connaît une profonde mutation sous le Second Empire. En effet, les rénovations haussmanniennes de Paris ont eu pour objectif et pour conséquence de déloger les Parisiens des quartiers populaires vers la banlieue. Des années 1880 à la Première Guerre mondiale, le Val-de-Marne connait une profonde mutation avec l’accroissement de sa population et la création de nouvelles communes (Alfortville, Le Perreux, le Kremlin-Bicêtre et le Plessis-Trévise). Face à cette pression démographique et à la crise du logement, de nombreux immeubles et lotissements sont construits dans les villes industrielles et le long de la rive gauche de la Seine et sur les boucles de la Marne2. De nouvelles formes de sociabilité s’y développent avec l’essor des jardins ouvriers, le succès des promenades en bord de Marne et le développement d’une vie associative et des pratiques sportives. C’est aussi l’époque de l’implantation d’un mouvement ouvrier structuré en syndicats, coopératives et sociétés de secours mutuel. Ces solidarités vont faciliter l’intégration d’une population très diverse de par ses origines géographiques et culturelles. L’attractivité de la capitale attire toujours plus de nouveaux venus dans le Val-de-Marne et cette hausse démographique se traduit par de nouvelles mutations dans les années 30 avec le développement du programme d’habitation à bon marché (HBM) et la construction de nouveaux lotissements. C’est l’époque de la construction des cités jardins et du développement de résidences de villégiature avec les stations balnéaires de la Marne. De nouveaux secteurs industriels de pointe (automobile, métallurgie et aéronautique) émergent et remplacent progressivement les anciennes industries de la première révolution industrielle.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’effort de reconstruction se déploie de manière anarchique sur le territoire et il faut attendre les grands plans d’urbanisme des années soixante pour qu’un réel aménagement du territoire soit conçu. C’est dans cet esprit qu’est mis en œuvre le redécoupage administratif de la région parisienne et la création du Val-de-Marne avec la décision de faire de Créteil sa préfecture. La période d’expansion démographique du « baby boom » et des trente glorieuses se caractérise aussi par la construction de grands ensembles qui transforment complètement le paysage urbain. Le maillage des transports en étoile vers la capitale se poursuit aussi à cette période. Le visage du Val-de-Marne prend alors forme dans sa diversité humaine, géographique et architecturale.

2 Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine du Val-de-Marne (SDAP 94). [En ligne]

http://www.culture.gouv.fr/culture/sites-sdaps/sdap94.

Bain du port à l'Anglais à Vitry-sur-Seine en 1932

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Géographie et circonscriptions administratives Le territoire est ainsi émaillé par des infrastructures importantes autant d’atouts mais aussi de contraintes pour l’aménagement du département. Le Val-de-Marne possède aussi des réserves foncières importantes et promises à un nouveau développement comme le territoire de Seine-Amont3.

Le patrimoine hydrologique et le patrimoine « vert ». Le Val-de-Marne est le premier producteur d’eau potable en France et dispose de deux ports à Bonneuil-sur-Marne et à Ivry-sur-Seine. 55% de sa population habite à moins d’un kilomètre d’un cours ou d’un plan d’eau. Le Conseil Général (CG) a choisi d’en faire un domaine d’innovation et d’excellence (gestion de l’eau et assainissement) mais aussi le « fil bleu » de son aménagement territorial. C’est aussi dans le domaine de l’eau que le CG développe une partie de son action internationale notamment ses actions de coopération décentralisée. Le rayonnement culturel du Val-de-Marne est aussi lié à l’eau avec les célèbres guinguettes du bord de Marne qui ont popularisé un certain art de vivre et de se divertir dans l’histoire de France.

3 Conseil Général du Val-de-Marne. Schéma départemental d'aménagement 2020. Créteil : CG 94, 2007.

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Le patrimoine forestier du Val-de-Marne est important comme ses parcs départementaux. C’est surtout par le maintien de parcelles et d’une production agricoles sur le Plateau Briard et le Haut Val-de-Marne que le département se distingue au sein de la petite couronne.

Les communes du Val-de-Marne Le Val-de-Marne est composé de 47 communes.

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L’intercommunalité en Val-de-Marne Aujourd’hui, le Val-de-Marne compte donc 4 communautés d’agglomération et 2 communautés de

communes, regroupant au total 26 communes sur les 47 du département. Elles concernent 586 216

habitants, représentant près de 45% de la population du Val-de-Marne. Le département compte

presque 100 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui sont, pour la plupart

d’entre eux, des syndicats à vocation unique. Un regroupement est envisagé pour les communes

d’Ivry, Vitry et Choisy-le-Roi4.

L’Associations des Collectivités Territoriales de l’Est Parisien - Actep Elle regroupe 14 communes et les deux départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.

4 Préfecture du Val-de-Marne. La coopération Intercommunal dans le Val-de-Marne. Créteil : s.n., 2011.

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« Les projets et grandes orientations de l’Actep portent sur le triptyque

transport/logement/développement économique »5. Son objectif est de renforcer l’attractivité de

l’Est Parisien et de développer son économie.

L’association Seine-Amont développement

Les atouts et la position stratégique de la Seine-Amont justifiant une action publique forte et coordonnée, les villes d'Alfortville, Choisy-le-Roi, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Orly — soit plus de 239 000 habitants — avec l'appui du Conseil Général du Val-de-Marne se sont regroupées dans l'association Seine-Amont développement.

EPA Orly Rungis - Seine Amont

L'Opération d'intérêt national Orly Rungis - Seine Amont est menée par un établissement public d'aménagement, créé en mai 2007, réunissant 12 communes (Ablon-sur-Seine, Alfortville, Chevilly-Larue, Choisy-le-Roi, Ivry-sur-Seine, Orly, Rungis, Thiais, Valenton, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Vitry-sur-Seine), le département du Val-de-Marne, la région Île-de-France et l'État. Cette structure partenariale assure à la fois la gouvernance politique et l'ingénierie stratégique et opérationnelle de ce projet d’aménagement et d’investissement6.

5 L’Association des Collectivités Territoriales de l’Est Parisien. Les projets. http://www.actep.fr. [En ligne]

[Citation : 27 avril 2012.] http://www.actep.fr/-Les-projets-. 1029433. 6 Etablissement Public d'Aménagement Orly Rungis - Seine Amont. L'essentiel. Etablissement Public

d'Aménagement Orly Rungis - Seine Amont. [En ligne] [Citation : 27 avril 2012.] http://www.epa-orsa.fr/L-etablissement-public-d-amenagement/L-etablissement-public-d-amenagement/L-essentiel.

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Economie Le développement économique du Val-de-Marne s’appuie sur la présence d’entreprises internationales, d’un réseau dense de PME et d’une structure commerciale et artisanale très développée. Sa croissance économique moyenne est de 0.7% par an depuis 1999. Le taux de créations d’entreprises en 2010 est supérieur dans le Val-de-Marne à celui de l’Ile-de-France même si le dispositif d’auto-entrepreneur gonfle sans doute les chiffres artificiellement puisque le dispositif est très fragile passé le cap des trois ans et la constitution en société. Néanmoins, un peu plus du tiers des entreprises a plus de dix ans dans le département. Si 91% des entreprises ont moins de 10 salariés, plus de 50% des emplois sont concentrés dans les entreprises de plus 100 salariés. D’autre part, la création d’emplois concerne principalement les emplois qualifiés tandis que les autres emplois tendent à disparaitre. Le pôle d’attraction du territoire est l’ensemble constitué par Orly et Rungis avec l’aéroport et le marché alimentaire international7. Un des secteurs économiques les plus attractifs du territoire est ainsi l’industrie agro-alimentaire. Les activités industrielles dans la pharmacie et la chimie, l’édition et l’imprimerie, l’aéronautique et l’automobile, l’optique, la mécanique sont essentielles au développement économique du Val-de-Marne. La volonté du département est aussi de favoriser l’essor des éco-activités et de l’industrie de l’image. C’est aussi dans le développement du réseau et des services haut débit et de l’accessibilité aux nouvelles technologies pour tous que le CG marque sa volonté de faire du Val-de-Marne, un département de communication. Le Val-de-Marne est une plateforme logistique, de transports et d’échanges essentielle dans le développement de la région Ile-de-France avec l’aéroport international d’Orly, ses ports, la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges, le marché de Rungis et son réseau routier et autoroutier (A4, A6, A10, A86). Le renforcement de ce rôle est conforté par le développement de l’Arc Express dans le projet du Grand Paris et la future liaison ferroviaire d’Orly. Le département est parcouru par 5 lignes de RER et 3 lignes de Métro, le réseau de bus y est dense notamment avec le TVM (Trans-Val-de-Marne). Néanmoins, le réseau de transport souffre de deux limites :

- Les réseaux ont été développés en direction de Paris. Les relations d’est en ouest sont insuffisantes au sein du département comme avec les départements voisins. Il existe des territoires enclavés par l’éloignement ou par l’aménagement du territoire.

- Le recours aux transports routiers motorisés est prépondérant avec une fréquentation sur certains axes qui aboutit à leur saturation (A86 par exemple).

Le pôle santé du Val-de-Marne Le Val-de-Marne est un pôle de santé majeur grâce à la présence de grands groupes, un réel potentiel en recherche et en formation biomédicale, un réseau de 51 hôpitaux, le 1er Centre européen de lutte contre le cancer (Institut Gustave Roussy), le 1er Centre européen de gérontologie (Hôpital Charles Foix) et un tissu diversifié de 500 PME-PMI. L’ambition du Conseil Général est d’en faire le 1er département français de la santé, de la recherche médicale, biomédicale et pharmaceutique. Son développement s’inscrit dans celui du pôle de compétitivité du Sud-Est francilien Medicen Paris Région8. Le Val-de-Marne compte aussi la plus forte proportion en Ile-de-France d’établissements dans les secteurs de l’hébergement médico-social et de l’action sociale sans hébergement.

7 Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). Chiffres clés. http://www.entreprises.ccip.fr.

8 Medicen Paris Region. Qui sommes nous ? www.medicen.org.

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Emploi Le Val-de-Marne compte plus de 665 000 actifs de 15 à 64 ans alors qu’il ne compte que 510 700 emplois pour cette tranche d’âge. Plus de la moitié des actifs val-de-marnais travaillent ainsi hors du département notamment dans l’ouest parisien et autour de la Défense. Ce nombre s’est accru depuis 1999 entraînant une augmentation des navettes domicile-travail et plaçant les transports au cœur du mode vie et des préoccupations des habitants du département. La proportion des actifs travaillant et résidant dans la même commune a diminué depuis 1999 pour atteindre 19.2% en 2008. La part des retraités progresse (20% de la population de 15 ans et +) mais est inférieure à celle de la France métropolitaine (26%). L’emploi se concentre principalement dans les activités relatives à la santé (14%), aux télécommunications (13%), à la recherche et au développement scientifique (13%), les services administratifs et de soutien aux entreprises (12%), l’administration publique (11%) et l’hébergement médico-social et l’action sociale (10%). La part des emplois a progressé dans les secteurs de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale ainsi que dans la construction alors qu’elle régresse dans le secteur de l’industrie et est même inférieure à la moyenne de l’Ile-de-France avec 7.6% pour une moyenne régionale de 9.2%. L’emploi est principalement un emploi salarié pour 92.3%, pourcentage supérieur à la moyenne de l’Ile-de-France. L’emploi à temps partiel progresse légèrement et représente 13.7% des emplois en 2008. Néanmoins les contrats précaires et les emplois à temps partiel sont moins nombreux dans le Val-de-Marne que sur l’ensemble de la métropole. Les emplois stables (CDI et fonction publique) concernent 78.7% des salariés du Val-de-Marne, une proportion plus importante que la moyenne en France métropolitaine9.

9 Observatoire Social du Val-de-Marne. Diagnostic territorial. Le Val-de-Marne et ses Territoires de la

Coordination Territoriale. Créteil : Conseil Général du Val-de-Marne et Compas-Tis, 2010.

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Population et familles du Val-de-Marne

La population val-de-marnaise

Les caractéristiques générales Avec ses 1 318 000 habitants en 2012, le Val-de-Marne représente près de 11% de la population régionale et se situe au dixième rang national. La population augmente régulièrement (1 227 000 habitants en 1999) et se densifie même s’il reste le moins peuplé et le moins dense des départements de la petite couronne (5 300 habitants au km2). Le département est constitué de villes moyennes avec quatre communes parmi les plus peuplées d’Ile-de-France : Créteil, Vitry-sur-Seine, Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne. Sa population est globalement jeune bien que l’on perçoive un léger vieillissement de la population avec 18.5 % d’enfants de moins de 15 ans et la moitié de sa population en-dessous de 40 ans.

Le Val-de-Marne, à l’instar de l’Ile-de-France, présente les similarités démographiques des grandes métropoles : une forte natalité et un afflux de personnes jeunes et qualifiées et de migrants étrangers.

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Les communes les plus proches de la capitale attirent davantage mais ce sont les communes du territoire 7 de la coordination départementale qui ont vu la plus forte augmentation de leur population (Créteil, Bonneuil, Valenton, Villeneuve-Saint-Georges, Limeil-Brévannes et Boissy-Saint-Léger) avec 20 000 habitants supplémentaires entre 1999 et 2007.

Au regard de la plupart des indicateurs socio-démographiques, le Val-de-Marne se situe dans la moyenne des départements franciliens. Néanmoins, les disparités sociales ont tendance à s’y accentuer avec la présence de « nombreuses poches de pauvreté »10. L’espérance de vie y est, comme en France métropolitaine, inférieure pour les ouvriers et pour les hommes. On constate aussi que les cadres vivent plus longtemps et en meilleure santé avec une espérance de vie sans incapacité supérieure à celle des ouvriers.

10

Observatoire Social du Val-de-Marne. Diagnostic territorial. Le Val-de-Marne et ses Territoires de la

Coordination Territoriale. Créteil : Conseil Général du Val-de-Marne et Compas-Tis, 2010.

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L’apport de population jeune et qualifiée ne touche pas les quartiers d’habitat social dont l’attractivité est largement inférieure à celle du département. La part des cadres et professions intellectuelles supérieures y est aussi largement sous-représentée. De plus, on y rencontre une concentration des ouvriers et des employés qui représentent jusqu’à 80 à 85% dans les sept zones urbaines sensibles (ZUS) les plus en difficulté du Val-de-Marne.

Les catégories socioprofessionnelles La structure socio-professionnelle du département poursuit son évolution avec une diminution de la proportion d’ouvriers (15.4% de la population active en 2008) et une augmentation du nombre et de la part des cadres, professions intellectuelles supérieures et des professions intermédiaires (49% de la population active). Les employés restent la catégorie socioprofessionnelle la plus importante avec 30% des actifs.

On constate une part inférieure d’artisans, de commerçants et de chefs d’entreprise dans le Val-de-Marne avec 4.6% contre 5.8% en France métropolitaine, la quasi absence d’agriculteurs et d’exploitants sur le département et une part beaucoup plus faible d’ouvriers sur le territoire avec 14.9% contre 23.4% en moyenne nationale. A contrario, la part des employés et des professions intermédiaires est légèrement supérieure aux statistiques nationales et ce sont les cadres et professions intellectuelles supérieures qui creusent l’écart avec une part de 23% sur le département contre 15.5% en France métropolitaine. Cette part est toujours plus importante depuis 1990.

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Comme le présente le graphique ci-dessus et la carte ci-dessous, la répartition par catégories socioprofessionnelles n’est pas homogène sur le département notamment par la surreprésentation des cadres et catégories professionnelles supérieures au Nord.

La mixité au niveau communal est présentée ci-dessous par un « indice de mixité » calculé en fonction de la répartition des catégories socioprofessionnelles.

10% d’emplois supplémentaires ont été créés de 1999 à 2008 dans le département mais cette augmentation est quasiment proportionnelle à la croissance démographique et à la hausse du nombre d’actifs val-de-marnais. Le taux de chômage est légèrement inférieur à la moyenne régionale avec 8.1% de taux de chômage entre 2010 et 2011.

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Sur la carte de 2008 ci-dessous, le taux de chômage est calculé selon le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi. On constate que l’ouest du département est particulièrement touché par le chômage à l’inverse du sud-est notamment.

Les niveaux de salaires du Val-de-Marne, toutes classes d’âge confondues, sont supérieurs aux niveaux de salaires nationaux. Les femmes actives de 15 à 64 ans sont au nombre de 329 700 ce qui représente 72.7% de cette tranche d’âge. Indépendamment de la classe d’âge, les salaires médians des hommes sont supérieurs à ceux des femmes, sur le Val de Marne comme en France métropolitaine.

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Les familles du Val-de-Marne

204 200 familles habitent le Val-de-Marne en 2008. La majorité des familles (près de 59%) sont constituées d’un à deux enfants âgés de moins de 25 ans.

Mariage, Pacs et divorce Le nombre de mariages célébrés dans le Val-de-Marne en 2010 était de 4 907 mariages, chiffre en recul d’année en année (le nombre de mariages était de 5 639 en 2001). Le taux de nuptialité du Val-de-Marne en 2009 est de 45 mariages pour 10 000 habitants de 15 ans ou plus. Le nombre de Pacs enregistrés en 2009 est de 30.9 Pacs pour 10 000 habitants de 15 ans ou plus. Le nombre de divorces est de 24 divorces pour 10 000 habitants de 15 ans ou plus.

Figure 1 : état matrimonial de la population des 15 ans et plus en 2008

11

11

Définition INSEE : L'état matrimonial légal désigne la situation conjugale d'une personne au regard de la loi :

célibataire, mariée, veuve, divorcée. Au recensement de la population, l'état matrimonial légal correspond à ce

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Les familles nombreuses Le département compte 38 100 familles nombreuses soit 18.5% des familles du Val-de-Marne. Si la taille moyenne des ménages diminue dans le Val-de-Marne (2.34 personnes par ménage en 2009), la part des familles nombreuses augmente (18.7% des familles avec des enfants de moins de 25 ans dans le Val-de-Marne en 2008). Cette augmentation est spécifique au Val-de-Marne puisqu’on observe une tendance à la baisse du nombre de familles nombreuses dans le reste de la France métropolitaine.

Cette progression apparaît plus forte dans les communes suivantes : Créteil, Valenton, Champigny-sur-Marne, Vitry-sur-Seine, Limeil-Brévannes, Villeneuve-Saint-Georges et Boissy-Saint-Léger. Cette progression est d’autant plus forte dans les villes qui ont un parc de logements sociaux important comme Créteil, Champigny-sur-Marne, Valenton, Vitry-sur-Seine et Villeneuve-Saint-Georges. En Ile-de-France, les familles nombreuses sont caractérisées par un plus fort taux de pauvreté. En effet, un enfant francilien sur cinq, en situation de pauvreté, appartient à une famille de plus de quatre enfants. Cette pauvreté, frappant plus fortement les familles nombreuses, l’est plus particulièrement dans l’ouest de Chennevières-sur-Marne et de Champigny-sur-Marne, l’ouest de Bonneuil-sur-Marne et les quartiers sud de Créteil où la part de familles nombreuses dépasse la moyenne de l’Ile-de-France.

que les personnes ont déclaré et peut donc parfois différer de leur situation légale. L'union libre ou la liaison par

un Pacs ne constituent pas un état matrimonial légal.

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Les familles monoparentales Près de 25% des familles sont des familles monoparentales soit 52 300 familles. La part de familles monoparentales augmente dans le département, tendance que l’on observe en France depuis 40 ans. En effet, les ruptures d’union sont plus fréquentes ainsi la monoparentalité n’est désormais plus liée au veuvage mais à la séparation dans le couple. Dans le Val-de-Marne, la proportion de familles monoparentales est supérieure à la moyenne nationale qui est de 20%. En 2008, 22.1% des familles monoparentales vivaient sous le seuil de pauvreté. On retrouve la majorité de ces familles dans les communes disposant du plus important parc de logement social. Dans 16 quartiers ANRU sur 18, la proportion des familles monoparentales dépasse les 30%.

Les familles monoparentales sont généralement plus exposées à la précarité et à l’insécurité de l’emploi. D’une part, les familles monoparentales sont majoritairement dirigées par des femmes (85%) dont les revenus sont inférieurs à ceux des hommes et d’autre part, on observe que ces femmes sont moins diplômées que les femmes en couple et qu’elles occupent donc des emplois moins qualifiés12.

12

Olivier Chardon, Fabienne Daguet, Émilie Vivas, division Enquêtes et études démographiques, Insee. Les familles monoparentales - Des difficultés à travailler et à se loger. Insee. [En ligne] Insee, 2005. [Citation : 4 août 2012.] http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1195.

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Natalité et petite enfance Le Val-de-Marne compte environ 21 000 naissances en moyenne par an depuis 2006. L’indice de fécondité du département est supérieur à la moyenne nationale avec 7.2 naissances pour 100 femmes. Cet indice est plus faible à l’est du département car la taille des ménages y est plus importante. L’âge moyen de la maternité est de 30.4 ans. La part des naissances hors mariage en 2009 est de 47% sur le Val-de-Marne. Elle est de 55% en France et de 46% en Ile-de-France13.

Les modes de garde des 0 à 3 ans Les modes de garde sont un des enjeux les plus importants pour les familles notamment dans le cadre de la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle. Il existe en France une grande diversité des modes d’accueil des jeunes enfants avec des dispositions règlementaires propres. Dans l’accueil collectif, on peut citer l’accueil périscolaire, les crèches collectives, en milieu hospitalier, d’entreprise, familiales ou parentales, les micro-crèches, l’école maternelle, la halte-garderie, les jardins d’enfants, d’éveil ou le multi-accueil. Au niveau de l’accueil individuel, les dispositifs existants sont les assistants maternels et les maisons d’assistants maternels, la garde à domicile (seule ou partagée) ou encore les enfants gardés par leurs parents avec le congé parental d’éducation ou le complément de libre choix d'activité (CLCA). En France, les modes de garde des moins de 3 ans sont

13

Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Naissances, naissances hors mariage en 2010 et taux de natalité en 2009.. http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=20&ref_id=poptc02201.

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donc variés et reposent pour près des deux tiers sur les parents comme l’illustre le graphique suivant14.

Le besoin de garde des jeunes enfants doit prendre en compte l’activité professionnelle des parents de l’enfant. L’inactivité d’un ou des deux parents permet la garde des jeunes enfants mais peut être un frein important à la recherche d’emploi. En 2010, le taux de couverture de l’accueil collectif des enfants de 0 à 3 ans sur le Val-de-Marne était de 44.7 %. Au recensement de 2009, 21 550 enfants de 0 à 3 ans avaient l’un ou les deux de ses parents inactifs. En 2009, la population des enfants de 0 à 3 ans était de 55 300 enfants. Le besoin en 2009 était donc au minimum de 33 750 places d’accueil pour des enfants de 0 à 3 ans dont le ou les parents, ayant la charge des enfants, étaient actifs. L’offre d’accueil, collectif et individuel, en 2011 était de 28 230 places. La différence avec le nombre d’actifs occupés en 2009 est donc de 5 520 places soit 16% de places d’accueil supplémentaires à créer. Au regard de la croissance démographique du Val-de-Marne et de la non-évaluation des besoins de mode de garde pour les personnes inactives, on peut penser que le besoin de places d’accueil est beaucoup plus important. D’autant plus que les places d’accueil des jeunes enfants sont inégalement réparties sur le territoire.

L’accueil collectif

En 2011, la Caisse d’Allocations Familiales du Val-de-Marne chiffre à 13 230 le nombre de places d’accueil collectif sur le département. Elles sont réparties dans 330 structures et couvrent 19% de la population des enfants de 0 à 3 ans. L’effort de création de nouvelles places d’accueil collectif est constant avec le soutien à la création de 535 places pour 2012. L’initiative privée apporte un concours important au développement des structures d’accueil collectif avec une part de 60% dans la création de ses futures places. La politique de développement des structures d’accueil collectif des jeunes enfants se fait dans un partenariat avec le Conseil Général, la majorité des municipalités, les employeurs et les associations de parents notamment. A travers les appels à projet lancés par la Caf, le Conseil Général ou encore la Région Ile-de-France, la volonté des pouvoirs publics est de susciter l’expérimentation et l’innovation pour répondre à des besoins spécifiques. Les projets financés portent sur des thèmes nouveaux comme le développement durable, l’insertion professionnelle vers les métiers de la petite enfance ou encore vers les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

14

Ministère de la Famille. Mobilisation pour la petite enfance et la parentalité - Novembre 2012 - Février 2013. [En ligne] http://au-tour-des-parents.fr.

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22

L’accueil individuel

Le Conseil Général a chiffré le nombre d’assistantes maternelles en 2008 à près de 5 700 disposant de 13 700 agréments dont 12 700 agréments de jour. Pour la Caf en 2011, le nombre d’enfants accueillis par les assistantes maternelles agréées était de 15 000 enfants. Toutefois, les assistantes maternelles sont, pour 20% d’entre elles, des personnes âgées de plus de cinquante cinq ans. Leur départ à la retraite dans les prochaines années augure d’une raréfaction des places d’accueil compte tenu de la croissance démographique du département.

La politique familiale dans le Val-de-Marne La politique familiale est l’ensemble des politiques publiques en direction des familles, reconnues pour leur rôle distinct dans la société. Elle a pour objectif d’apporter une aide aux familles et de compenser le poids des charges familiales. La politique familiale se base ainsi sur une solidarité horizontale de tous les individus envers les personnes ayant la charge d’enfants. Elle se distingue de la politique nataliste de maîtrise des évolutions de la population car la politique familiale reconnaît la liberté des familles dans leurs choix. L’état a, dans ce cadre, le devoir de permettre les conditions de ce libre choix. En France, elle est conçue et développée, depuis les années 30, sur ces principes essentiels. La politique familiale apparaît dès lors comme l’un des piliers du modèle social français et comme une politique formant une unité sans doute plus perceptible que dans les autres pays européens. Le modèle original de la France se reflète notamment par la reconnaissance et la consultation du mouvement associatif familial dans l’élaboration des politiques publiques regroupé au sein de l’Union Nationale des Associations Familiales dont l’Udaf du Val-de-Marne fait partie. La politique familiale est principalement mise en œuvre et financée par la « branche Famille » de la Sécurité sociale via la Caisse Nationale d’Allocations Familiales, par les services de l’état et les collectivités territoriales. Les associations, familiales en particulier, concourent aussi activement à la réalisation des politiques publiques en direction des familles15. Toutefois, l’Observatoire des Inégalités relève une disparité importante au sein de la politique familiale entre les enfants des familles les plus riches et les enfants des familles les plus pauvres. En effet, la politique familiale, étant aussi composée d’avantages fiscaux avec une réduction de l’impôt sur le revenu basée sur le quotient familial, il apparait qu’un enfant appartenant au tiers des familles les plus riches reçoit 25 % de plus qu’un enfant appartenant aux 5% des familles les plus modestes. Surtout, les classes moyennes apparaissent comme les moins bénéficiaires de cette politique16.

15

Union Nationale des Associations Familiales. Historique. www.unaf.fr. 16

Observatoire des inégalités. Inégalités familiales. http://www.inegalites.fr.

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23

La Caisse d’Allocations Familiales (Caf) du Val-de-Marne

L'action sociale de la Caf est destinée aux allocataires du Régime Général ayant au moins un enfant à charge et bénéficiant des prestations à titre familial. Elle regroupe divers types d'interventions visant à mettre à la disposition des familles du département des services et des équipements. Ainsi, la Caf participe financièrement à la création de structures d'accueil et prend en charge une partie du coût de fonctionnement des équipements et services (crèches, haltes-garderies, centres de loisirs, centres sociaux, etc. ...). De plus, la Caf gère un nombre important de prestations dans le cadre de trois grands domaines : - « Enfance et Famille » : accueil du jeune enfant, allocations familiales, rentrée scolaire, recouvrement des pensions alimentaire… - « Logement » : allocation et aide personnalisée au logement, prêt à l’amélioration de l’habitat… - « Solidarité et Insertion » : allocation enfant et adulte handicapé, revenu de solidarité active... Le budget des dépenses de la Caf du Val-de-Marne pour 2011 s’élevait à 1 milliard 400 millions d’euros pour l’année. Ce budget est en hausse de 2.9% par rapport à 2010. La Caf joue donc un rôle considérable tant dans le soutien aux familles, l’égalité des chances et la lutte contre l’exclusion sociale que dans sa capacité à atténuer les effets sociaux de la crise économique de 2008.

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Les chiffres clés de la CAF du Val-de-Marne en 2011

229 511 allocataires 50 300 familles bénéficiaires de la prestation du jeune enfant (Paje) 100 000 familles, des allocations familiales 54 500 familles, d’une allocation de rentrée scolaire (Ars) 113 600 bénéficiaires d’une prestation logement 14 100 bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé (Aah) 42 300 bénéficiaires du revenu de solidarité active (Rsa) 1,3 milliard d'euros de dépenses de prestations familiales versées aux allocataires 127 millions d'euros de dépenses d'action sociale pour les services aux familles Rapport d’activité 2011

Les prestations sociales et familiales : définition. Les prestations sociales (ou transferts sociaux) sont des transferts versés (en espèces ou en nature) à des individus ou à des familles afin de réduire la charge financière que représente la protection contre divers risques. Elles sont associées à six grandes catégories de risques : - La vieillesse et la survie (pensions de retraite, pensions de réversion, prise en charge de la dépendance). - La santé (prise en charge totale ou partielle de frais liés à la maladie, à l'invalidité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles). - La maternité-famille (prestations familiales : prestations liées à la maternité, allocations familiales, aides pour la garde d'enfants). - La perte d'emploi (indemnisation du chômage) et les difficultés d'insertion ou de réinsertion professionnelle. - Les difficultés de logement (aides au logement). - La pauvreté et l'exclusion sociale (minima sociaux : revenu minimum d'insertion - RSA, minimum

vieillesse, etc.).

Définition INSEE

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La Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) du Val-de-Marne Créée le 1er juillet 2010 suite à Révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée en 2007, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) regroupe les anciens services de la politique de la ville, de la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports (DDJS), une partie de l'ancienne Direction départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS) ainsi que la Mission Départementale aux Droits des Femmes et à l’Egalité. Conformément à la Réforme de l'Administration territoriale de l'Etat (Réate), le pilotage des politiques publiques est conduit par le préfet de la Région Ile-de-France et les préfectures départementales ont la charge de leur mise en œuvre. En matière de politique familiale, la DDCS du Val-de-Marne agit principalement dans le cadre de la protection des personnes et familles vulnérables du Val de Marne. Ces missions transversales concernent les familles à plusieurs titres : lutte contre l’exclusion et les discriminations, égalité hommes-femmes, actions en direction des quartiers prioritaires de la politique de la ville, vie associative et sportive, soutien aux projets en direction de la jeunesse…

Le Conseil Général (CG) du Val-de-Marne Les compétences du Conseil Général en matière de politique familiale sont la protection maternelle et infantile, la protection de l’enfance et la gestion matérielle des collèges. Son action sociale concerne aussi l’aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées.

La protection maternelle et infantile

Il s’agit d’une compétence du département relative à la protection et à la promotion de la santé de la famille. Dans le Val-de-Marne, elle se veut une politique de proximité, pluridisciplinaire et en partenariat avec les communes ainsi qu’avec les acteurs de santé et du secteur social avec l’implantation de 82 centres de protection maternelle et infantile (PMI). L’accès aux soins des moins de six ans et les services proposés d’accueil, d’écoute et de conseil sont financés par le CG et la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du département sans que les familles n’aient à avancer des frais. Le public est reçu par des équipes constituées de sages-femmes, de puéricultrices, d’infirmières, d’auxiliaires de puériculture, d’éducateurs de jeunes enfants, de psychologues et de médecins. On y propose : des pesées, le suivi du développement psychomoteur, un suivi médical, des dépistages précoces (de troubles sensoriels, de difficultés du développement staturo-pondéral et psychomoteur, de handicaps, etc.), les différentes vaccinations obligatoires et recommandées, des groupes de paroles autour de la naissance, de l’allaitement et de la vie quotidienne avec un jeune enfant, des temps de halte jeux.

La protection de l’enfance

Le Conseil général a pour mission d’organiser la protection des enfants sur le Val-de-Marne. Il mobilise l’ensemble de ses services médico-sociaux dans des actions de prévention et de soutien à la parentalité. Il organise le signalement des enfants en danger et l’accueil des enfants en foyers et/ou en familles d’accueil. Il met en œuvre une politique sociale d’accompagnement des familles et de responsabilisation des parents dans leur mission éducative.

Le secours d’urgence aux familles

Le Conseil général propose une aide d’urgence lorsqu’une famille fait face à des difficultés temporaires notamment pour garantir l’accès aux soins, l’éducation et l’entretien nécessaires aux enfants. C’est aussi dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes que le Conseil

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Général agit pour les « familles en détresse ». En effet, le Conseil Général a mis en place un secours d’urgence pour les femmes avec une possibilité d’écoute, d’orientation voire d’accueil au sein du Relais Social d’Urgence.

Le soutien à la parentalité

Ce nouveau mode d’action publique s’appuie sur le concept de « parentalité » et donne la primauté à l’intérêt de l’enfant en référence à la convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989. C’est cette nouvelle conception qu’organise la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale.

L’inscription de la parentalité dans les politiques publiques en France date de la fin des années 90 et se concrétise par la création des Réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) qui concernent tous les parents dans une démarche généraliste. L’objectif est de soutenir les parents dans leur fonction lorsqu’ils font face à des difficultés durables ou passagères vis-à-vis de leurs enfants. C’est aussi une nouvelle forme de politique tournée vers « l’investissement social » pour favoriser le mieux-être des enfants et faciliter leur développement équilibré dans la société.

Les actions préventives, propres au soutien à la parentalité, se distinguent notamment des mesures visant à inciter voire obliger les parents à assumer leur responsabilité. Elles se distinguent aussi du « soutien aux parents » exercé dans le cadre de la politique familiale classique à l’exemple des allocations familiales.

Dans le rapport 2009 de la Cour des Comptes, les politiques de soutien à la parentalité sont apparues comme insuffisamment pilotées localement, disparates d’un département à l’autre, souffrant d’un manque de lisibilité pour les familles et disposant de moyens trop peu sécurisés. Actuellement, un regroupement des associations et des représentants des pouvoirs publics est opéré au sein du Comité départemental de la Parentalité. Le Reaap du Val-de-Marne regroupe ainsi les dispositifs et les associations d’accompagnement à la parentalité du département. Il est actuellement piloté par l’Association Pour le Couple et l’Enfant (ACPE). Les Reaap ont pour principe la libre adhésion des parents aux politiques d’accompagnement. Leur écoute et leurs propositions sont au cœur d’un dispositif qui se conçoit aussi comme un partenariat interinstitutionnel le plus large possible. Ainsi dans le Val-de-Marne, les membres du Reaap sont composés par des associations de parents, des professionnels de l’action sociale, des centres socio-culturels, des institutions publiques. Tous ces

Notions autour de la parentalité

La Recommandation du Conseil de l’Europe relative aux politiques visant à soutenir une « parentalité positive » définit les trois termes suivants :

Parents « désigne les personnes titulaires de

l’autorité ou de la responsabilité parentale »

Parentalité « comprend l’ensemble des fonctions

dévolues aux parents pour prendre soin des

enfants et les éduquer. La parentalité est centrée

sur la relation parent-enfant et comprend des

droits et des devoirs pour le développement et

l’épanouissement de l’enfant » ;

Parentalité positive se réfère à un comportement parental fondé sur l’intérêt supérieur de « l’enfant qui vise à élever et à

responsabiliser l’enfant, un comportement non

violent qui lui fournit reconnaissance et

assistance, en établissant un ensemble de repères

favorisant son plein développement. »

Recommandation du Conseil de l’Europe REC 2006-19

du 13 décembre 2006.

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acteurs concourent à accompagner les parents dans des activités aux domaines variés : prévention, sport, culture, loisirs, éducation etc. Les principaux dispositifs, entendus comme entrant dans le champ du soutien à la parentalité sont les Point Info Familles, les Maisons de l’Adolescent, les appartements droits de visite, la médiation familiale, le parrainage, les lieux d’accueil-écoute parents (Laep) ou encore les Contrats Locaux d’Accompagnement à la Scolarité (Clas).

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Les grands enjeux sociaux et familiaux

Les revenus L’imposition sur le revenu concerne 70% des 537 000 ménages fiscaux du Val-de-Marne, proportion très supérieure à la France métropolitaine (59%). De 2001 à 2008, le revenu médian dans le Val-de-Marne a augmenté de 16%, taux faible qui place le département juste devant la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise pour l’augmentation des revenus sur l’ensemble des départements de la France métropolitaine. Les revenus des ménages diffèrent selon l’âge de la personne de référence du ménage. Globalement, ils sont plus faibles chez les moins de 30 ans avec un revenu médian à 1 465€ mensuel contre 1 660 € sur l’ensemble des ménages. Le Val-de-Marne présente plusieurs particularités par rapport à la France métropolitaine. D’une part, le revenu médian des 40-49 ans est plus faible que celui des 30-39 ans. D’autre part, les revenus des ménages les plus âgés sont supérieurs au revenu médian de l’ensemble des ménages du département. Par ailleurs, les écarts de revenus les plus importants apparaissent dans la tranche d’âge des 50-59 ans. Au niveau communal, deux communes se distinguent par des niveaux de revenus médians inférieurs à 1 250 euros par mois : les communes de Villeneuve- Saint-Georges et Valenton. A l’inverse, les revenus médians sont supérieurs à 2 250 euros sur les communes de Saint-Mandé, Vincennes, Nogent-sur-Marne, Marolles-en-Brie et Santeny.

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29

Toutefois, on observe une réelle paupérisation dans le Val-de-Marne avec une progression moins rapide des revenus des 10% les plus pauvres comparée à celle des 10% des plus riches. Les revenus des 10% les plus pauvres sont inférieurs en 2007 à la moyenne nationale tandis que les revenus des 10% les plus riches sont largement supérieurs à la moyenne de la France métropolitaine. Le revenu fiscal des 10% les plus pauvres représentent 57 millions d’euros dont 60% en prestations sociales. Celui des 10% des plus riches atteint 500 millions d’euros quasiment le tiers de l’ensemble des revenus fiscaux.

Le taux de pauvreté Entre 20 et 25 % des Val-de-Marnais déclarent des revenus fiscaux inférieurs au seuil des bas revenus (<954 €/mois). On estime qu’ils représentent 160 000 adultes et 140 000 enfants (dont 90 000 font partie d’une famille nombreuse). En 2009, près de 170 000 personnes, 12.3% de la population, vivaient en-dessous du seuil de pauvreté relatif (60% du revenu médian soit 954€/mois par unité de consommation)17. Surtout, le taux de pauvreté est plus important chez les familles monoparentales avec 22.1% et les familles nombreuses, plus de 16% des ménages de 4 personnes et plus.

Le taux de pauvreté des jeunes val-de-marnais est très élevé (17.4% chez les 0 à 17 ans en 2009), presque trois plus que celui des plus âgés (6.4% chez les 65 ans et plus en 2009). Ainsi 23 000 jeunes de 25 à 34 ans vivent encore chez leurs parents principalement pour des raisons économiques18.

17

Unité de consommation : Système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d'unités de consommation (UC). L'échelle actuellement la plus utilisée (dite de l'OCDE) retient la pondération suivante : - 1 UC pour le premier adulte du ménage ; - 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; - 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Définition INSEE. 18 Observatoire Social du Val-de-Marne. Diagnostic territorial. Le Val-de-Marne et ses Territoires de la

Coordination Territoriale. Créteil : Conseil Général du Val-de-Marne et Compas-Tis, 2010.

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30

Le logement Le Val-de-Marne compte 548 000 résidences principales, 4 000 résidences secondaires, 2 500 logements occasionnels et un peu plus de 29 000 logements vacants soit un ensemble de 584 000 résidences19. Comme dans l’ensemble de la région, la mobilité est très faible dans le Val-de-Marne de 8.6% dans le logement social et de 12% sur l’ensemble des logements. On observe deux tendances principales concernant le logement dans le Val-de-Marne :

- La baisse des constructions de résidences principales depuis 20 ans - L’existence d’un parc de logements « anciens, mal adaptés et suroccupés »

Le parc de logements comme celui de Paris et de la petite couronne se caractérise par une large majorité de petits logements (1 à 3 pièces). Si le confort s’est amélioré (présence d’une douche et/ou d’un chauffage individuel ou collectif), le Val-de-Marne compte encore près de 20 000 logements caractérisés comme indignes.

19

Insee. Département du Val-de-Marne - LOG2 - Logements par type, catégorie et nombre de pièces. http://www.recensement.insee.fr. [En ligne] Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). [Citation : 30 avril 2012.] http://www.recensement.insee.fr/tableauxDetailles.action?zoneSearchField=94&codeZone=94-DEP&idTheme=17&idTableauDetaille=29&niveauDetail=1.

Le logement social n’est plus un tremplin vers l’accession à la propriété et devient une solution quasi définitive. La chute du taux de rotation dans le logement social se répercute ainsi sur les sorties des dispositifs de logements temporaires. Cette situation est parallèle à une augmentation de personnes en grande difficulté sociale comme les sans-abris. Ceci est d’autant plus préoccupant que le nombre de places en centres d’hébergement et de réinsertion sociale pour les adultes et les familles en très grande difficulté est plus faible dans le Val-de-Marne que la moyenne régionale avec 1.7 ‰ adultes de 20 à 59 ans contre 2.4 ‰ en Ile-de-France. Cette insuffisance de places entraîne un recours à l’hébergement hôtelier ainsi 500 familles bénéficient d’une aide du conseil général en 2011 pour un coût de 3 000 à 3 500 € par mois.

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Le nombre des demandeurs de logements est estimé à 50 000 soit environ 9% des ménages. Environ 40% sont des personnes seules et des familles monoparentales. Depuis 10 ans et en raison de la croissance démographique, on constate une réoccupation des logements vacants souvent vétustes. Cette chute du nombre de logements vacants a été particulièrement remarquable à Créteil, Boissy-Saint-Léger, la Queue-en-Brie, Valenton, Sucy-en-Brie et Saint-Maurice. La part des logements suroccupés dans le Val-de-Marne est l’une des plus importantes de France avec plus de 18% de suroccupation des logements. Le quart des demandeurs de logements sont dans une situation de suroccupation. La part du parc de logements sociaux dans le Val-de-Marne représente 27% des résidences principales. Elle est supérieure à la moyenne nationale (15%) et à celle de l’Ile-de-France (22%). Cette part a légèrement diminué depuis 1999 où elle était de 29% alors qu’on observe une augmentation légère du nombre de propriétaires et une part plus importante de locataires du secteur privé (de 21.8% en 1999 à 24.2% en 2008). Il apparaît que la part du logement social n’augmente pas en proportion de la demande. Surtout, le logement social dans le département est concentré dans certaines communes notamment au centre et à l’ouest du département. 17 villes sont ainsi en-dessous du seuil de 20% de logements sociaux tandis que 14 villes concentrent entre 30 et 60% de logements sociaux sur leurs territoires.

Les dépenses de logement se sont fortement accrues en Ile-de-France (+30% en euros constants de 1981 à 2005) notamment du fait de la hausse du coût de l’énergie. La part du budget consacrée par les ménages au logement et aux charges locatives est passée de 24% à 29% dans le parc locatif privé. Elle est proportionnellement plus importante dans le parc social avec une part du budget de 18% en 1992 à une part consacrée en 2006 à 25% du budget total des ménages. Cette augmentation des charges locatives en Ile-de-France est d’autant plus préoccupante dans le Val-de-Marne car 70% des logements ont été construits avant 1974, date de la première réglementation thermique suite au choc pétrolier de 197320. 20 Observatoire Social du Val-de-Marne. Diagnostic territorial. Le Val-de-Marne et ses Territoires de la

Coordination Territoriale. Créteil : Conseil Général du Val-de-Marne et Compas-Tis, 2010.

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La formation et la scolarité

Niveaux de formation Dans le Val-de-Marne, le niveau des diplômes augmente comme en France métropolitaine. En France, l’accès et le maintien dans l’emploi sont très liés à la formation. Le taux de chômage des non-diplômés est ainsi trois fois supérieur à celui des diplômés à niveau bac + 2 21.

Dans le Val-de-Marne, le taux des hauts niveaux de formation (bac + 2 et plus) est supérieur à celui de la moyenne nationale (28.6% dans le Val-de-Marne contre 22.4% en France métropolitaine). Le taux des bas niveaux de formation (sans diplôme, CAP, BEPC, brevet des collèges) y est légèrement inférieur (37.3% dans le Val-de-Marne contre 38.5% en France métropolitaine). Le taux des hauts niveaux de formation (bac +2 et plus) est particulièrement important dans les communes de Vincennes, Saint-Mandé, Nogent-sur-Marne, Saint-Maurice et Charenton-le-Pont.

21

L'Observatoire des inégalités. Le taux de chômage selon le diplôme. http://www.inegalites.fr. [En ligne] 13 avril 2012. [Citation : 25 avril 2012.] http://www.inegalites.fr/spip.php?article1585&id_mot=87. 881743.

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33

Les plus hauts taux des bas niveaux de formation (sans diplôme, cep, bepc, brevet des collèges) se retrouvent sur les communes d’Orly, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Valenton, Vitry-sur-Seine, Alfortville et Champigny-sur-Marne.

La scolarité

Les écoles, collèges et lycées du Val-de-Marne dépendent de l’Académie de Créteil qui regroupe aussi les départements de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne. Il s’agit de la deuxième académie en nombre d’effectifs derrière celle de Versailles. La diversité de sa population et de son aménagement territorial caractérisent l’académie. En effet, la situation est très contrastée entre les départements fortement peuplés et urbanisés de la « petite couronne » et les territoires ruraux de la Seine-et-Marne où le maillage des transports et la présence des services publics sont moindres. Les effectifs du Val-de-Marne en 2012 étaient de :

• 142 800 élèves dans le premier degré dont 35 % dans une zone d’éducation prioritaire • 60 900 collégiens dont 36.1% dans une zone d’éducation prioritaire • 49 300 lycéens

On observe une augmentation de la scolarisation des populations de 18 ans entre 1999 et 2008. Néanmoins, le taux de scolarisation régresse chez les enfants de 0 à 5 ans. Les résultats des examens 2012 sont tous inférieurs, en terme de réussite, à la moyenne nationale :

• le brevet est à 83.2% de réussite contre 84.5% au niveau national • Le baccalauréat général est à 87% de réussite contre 89.5% au niveau national • Le baccalauréat technologique est à 75.3% de réussite contre 83.4% au niveau national • le baccalauréat professionnel est à 67.5% de réussite contre 77.4% au niveau national • le CAP est à 81.1% de réussite contre 82.8% au niveau national • le BTS est à 62.4 % de réussite contre 71.8% au niveau national

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Le handicap La question du handicap soulève une première problématique dans la définition du mot elle-même qui recouvre une pluralité de situations et d’expériences singulières : de la perte d’autonomie liée à un accident de la vie, à une déficience congénitale ou une maladie invalidante à un trouble psychique. Ces notions sont reprises dans la définition du handicap dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée le 13 décembre 2006 au siège des Nations Unies et ratifiée par la France en 2010 : « Le handicap résulte de l’interaction

entre des personnes présentant des incapacités et les

barrières comportementales et environnementales qui

font obstacle à leur pleine et effective participation à

la société sur la base de l’égalité avec les autres ».

25 000 personnes sont reconnues handicapées dans le Val-de-Marne dont 2 500 enfants en situation de handicap, scolarisés dans le primaire et le secondaire. 19 500 personnes bénéficient de la reconnaissance de travailleur handicapé. En 2010, 1,7 % de la population val-de-marnaise des 20-64 ans percevait l’Allocation adulte handicapé contre 2.4% sur l’ensemble de la France métropolitaine. Toutefois, les personnes handicapées ayant besoin des aides complémentaires (allocataires de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) ou l’Allocation Compensatrice pour Tierce Personne (ACTP)) sont, en proportion, plus importantes sur le Val-de-Marne que sur l’ensemble de la France (3.7 pour 1000 habitants). Le Conseil Général chiffre à 3% par an l’augmentation des personnes percevant l’allocation d’adulte handicapé et prévoit un nombre croissant de personnes handicapées de plus de 60 ans dans les années à venir. De fait, les besoins des personnes en situation de handicap et de leurs familles seront de plus en plus importants.

« Constitue un handicap, au sens de

la présente loi, toute limitation

d'activité ou restriction de

participation à la vie en société subie

dans son environnement par une

personne en raison d'une altération

substantielle, durable ou définitive

d'une ou plusieurs fonctions

physiques, sensorielles, mentales,

cognitives ou psychiques, d'un

polyhandicap ou d'un trouble de

santé invalidant. »

Définition du handicap selon la loi 2005-102

du 11 février 2005

Page 35: Diagnostic territorial Udaf 94

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Les personnes âgées La part des 60 ans et plus est de 17.5% alors qu’elle est de plus de 21% en France métropolitaine en 2008. Si le département est jeune, il est important de noter que les personnes très âgées y vivent majoritairement seules. On doit notamment s’attendre à un vieillissement massif dans les quartiers d’habitat social. Les personnes seules représentent plus de 14% de la population du département soit 190 000 personnes. 60 000 sont des personnes âgées de plus de 65 ans Aujourd’hui, le Val-de-Marne compte relativement peu de personnes âgées très dépendantes mais ce nombre devrait croître. Plus représentées dans le Val-de-Marne qu’en France métropolitaine, les personnes de 55 à 64 ans sont considérées comme la génération susceptible d’aider à domicile les plus anciens.

Les projections pour 2020 prévoient ainsi une augmentation de 30% de la population des 75 ans et plus et une dégradation du nombre d’aidants potentiels. Les personnes fortement dépendantes (GIR 1 et 2 de l’APA) constituent environ une personne âgée sur quatre à domicile et près de deux sur trois en établissement. De 14 500 actuellement, leur nombre devrait dépasser les 25 000 personnes. Néanmoins le ratio aidants/aidés dans le département devrait continuer d’être supérieur à la moyenne nationale en 2020.

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Le nombre de places d’hébergement et les services de soins à domicile sont inférieurs aux moyennes nationales et apparaissent comme insuffisants au regard de l’accroissement prévisible des plus anciens22.

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Coordination Territoriale. Créteil : Conseil Général du Val-de-Marne et Compas-Tis, 2010.

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