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ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON
Année 2005 - Thèse n°
PLACE ET INTERET DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES DANS LA GESTION DES CAS DE DIARRHEE
CHRONIQUE CHEZ LE CHIEN
THESE
Présentée à l’UNIVERSITÉ CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 8 juillet 2005 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
DE CLAVIERE Frédérique Née le 21 avril 1980
au Puy en Velay (43)
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REMERCIEMENTS
À monsieur le professeur Jean-Alain CHAYVIALLE,
Professeur à la faculté de médecine de Lyon
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse
Hommages respectueux
À monsieur le maître de conférence Luc CHABANNE,
De l’école Nationale Vétérinaire de Lyon
Pour avoir accepté de superviser ce travail
Sincères remerciements
À monsieur le professeur Jean-Luc CADORE,
De l’école Nationale Vétérinaire de Lyon
Pour avoir accepté de juger notre travail
Pour son aide, ses conseils et sa gentillesse
Sincères remerciements
À monsieur le docteur Laurent GUILBAUD
Pour avoir initié et encadré ce travail
Pour nous avoir fait aimer la gastro-entérologie lors de ses consultations merveilleusement
didactiques à l’Ecole Vétérinaire de Lyon
Pour son enthousiasme, sa disponibilité, sa patience et sa gentillesse lors de la réalisation de
cette thèse
Qu’il trouve ici l’expression de nos plus sincères remerciements
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À mon papa,
Le plus fort de tous les papas,
L’homme de ma vie, le seul, le vrai, pour toujours.
À ma maman,
Parce que des garçons, ça aurait été plus simple, mais que des filles c’était mieux,
Pour tes attentions de tous les instants depuis 25 ans,
Même si ça ne se voit pas toujours, je t’aime.
À mes parents,
Pour votre soutien et votre amour,
Pour tout ce que vous avez fait afin que ma vie soit telle que je la rêvais,
Et comme dirait Will : j’aime mon papa, j’aime ma maman, j’les aime autant !!
À Marjo,
Pour notre petit Nil, la piscine à Mayet, l’interdiction de te parler en public au collège, les
bombes dans les oreillers des Anglais, tes tortures « psychologiques » (une bonne baffe
aurait fait moins mal), les eurockéennes x2, BioFred…
Tu me manques là-bas, reviens vite… mais ne reste pas trop, après j’en peux plus.
À mon grand père et ma grand mère,
Pour m’avoir permis d’être ce que je suis aujourd’hui : vétérinaire… mais pas seulement,
Pour toutes ces vacances passées ensemble,
Je compte bien prendre encore beaucoup de thé avec vous, à l’ombre du noisetier.
À Thomas,
Avec toi je n’ai pas peur de la route, le vent nous portera…
À Shanon,
Sylvie a des bras, elle a eu droit à son chocolat… Soyez heureux tous les deux.
À Gilles, Dominique et Antoine,
Pour m’avoir accueilli si chaleureusement au sein de votre famille, désolée mais ça fera un
véto de plus…
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À Muriel,
Pour m’avoir laissé entrevoir ta vision du monde et surtout de ce qu’il pourrait être, pour
m’avoir donné une conscience politique, pour avoir été à mes cotés lors de certains des plus
beaux étés de ma vie, pour les 2 soleils que vous avez donné au monde avec Richard.
En espérant que tu me pardonnes de n’avoir pas été près de toi quand tu en avais le plus
besoin...
À Nathalie,
Parce que tu es unique et que j’adore savoir que tu existes quelque part, même si c’est à
« Besac ». Pour toutes les aventures qu’ils nous restent à vivre (au fait tu t’es inscrite aux
CES ?).
À Sandy,
Pour ma copilote, victime involontaire de toutes nos pannes mécaniques,
Pour nos engueulades et nos bonnes soirées, en espérant qu’il y ait encore beaucoup des
unes comme des autres.
À Djamila,
Pour ta présence à mes cotés qui a adouci mes années lycéennes, pour toutes les fois où j’ai
toussé pendant que tu reniflais, pour tes histoires d’amours compliquées, parce que je sais
qu’on sera toujours là l’une pour l’autre…
Ça y est, je suis Marc, à toi d’être Sophie.
À Nanou,
Pour la fac, les bars, les discussions sans fins et ce 16 juillet qui approche…
À Laurent,
Comme je ne suis pas une vraie fille, tu es ma meilleure copine.
À Julito,
L’homme aux oursins, éternel voyageur qui reste dans nos cœurs. Fais attention aux poulets
qui toussent et reviens vite !
À Nico,
À mon avis l’homme idéal…
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À Auré,
Pour les soirées, les concerts et l’amitié (ben oui, à force de se croiser…)
À Guigui,
Pour ces longues soirées, passées et à venir, avec ta basse et Gudule (le 1er serpent que j’ai
touché !).
À ma famille de clinique,
À Flèche, qui m’a beaucoup appris, vétérinairement mais aussi et surtout humainement,
À Manuel, le plus souriant et le plus attachant des frères de clinique,
À Marion, fille indigne car trop douée mais je t’adore quand même !
À Aude, Arno, Lulu, Momo, Marcopolio, Philippe, Olivier et quelques-uns de ces autres
actuaires qui envahissent désormais mes soirées.
À la mémoire du G3 de Tom, décédé puis ressuscité durant la réalisation de cette thèse,
Va Pedro, tu es libre maintenant…
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Aux docteurs Arnaud Lavirotte, Christophe Hugnet, Christine Bruchon-Hugnet,
Catherine Gaillard-Lavirotte,
Pour avoir eu la folie, le courage et la patience de me faire travailler pour la première fois,
Pour les conseils avisés, les remarques (parfois dures mais, avec le recul, justifiées), l’accueil
plus que chaleureux et parce que si ça ne tenait qu’à moi… je serais encore avec vous.
Aux docteurs Franck Mazetier et Pascale Chicha-Mazetier,
Pour la confiance que vous m’accordez chaque jour un peu plus,
À toutes les belles choses que l’on va faire ensemble… j’espère.
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TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS -----------------------------------------------------------------5
TABLE DES MATIERES ---------------------------------------------------------- 15
SOMMAIRE DES FIGURES ------------------------------------------------------ 19
SOMMAIRE DES TABLEAUX ---------------------------------------------------- 20
SOMMAIRE DES ILLUSTRATIONS --------------------------------------------- 21
INTRODUCTION----------------------------------------------------------------- 23
PARTIE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE L’ÉLECTROPHORÈSE DES PROTEINES SERIQUES --------------------------------------------------------- 25
I. GENERALITES SUR L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES ---------------------------- 27
A. Principe de l’électrophorèse des protéines sériques ---------------------------------------27 B. Historique de l’électrophorèse des protéines sériques-------------------------------------29 C. Indication de l’électrophorèse des protéines sériques-------------------------------------30 D. Coût d’une électrophorèse des protéines sériques-----------------------------------------30 E. Autres techniques d'analyses d'intérêt similaire --------------------------------------------31
1. Vitesse de sédimentation -----------------------------------------------------------------------------31 a. Réalisation pratique --------------------------------------------------------------------------------31 b. Intérêt------------------------------------------------------------------------------------------------32 c. Coût---------------------------------------------------------------------------------------------------32
2. Protéine C réactive ------------------------------------------------------------------------------------32 a. Historique--------------------------------------------------------------------------------------------33 b. Dosage-----------------------------------------------------------------------------------------------33 c. Intérêt------------------------------------------------------------------------------------------------33 d. Coût --------------------------------------------------------------------------------------------------34
II. REALISATION PRATIQUE DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES ------------------ 35
A. Prélèvement --------------------------------------------------------------------------------------35 B. Dépôt ----------------------------------------------------------------------------------------------36 C. Migration électrophorétique -------------------------------------------------------------------36 D. Fixation et coloration des fractions protéiques ---------------------------------------------36 E. Diaphanisation -----------------------------------------------------------------------------------37 F. Lecture par densitométrie ----------------------------------------------------------------------38
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III. LES FRACTIONS ELECTROPHORETIQUES----------------------------------------------------- 41 A. Albumine------------------------------------------------------------------------------------------41
1. Métabolisme et catabolisme--------------------------------------------------------------------------41 2. Propriétés et fonctions --------------------------------------------------------------------------------41
B. Globulines-----------------------------------------------------------------------------------------42 1. α-Globulines --------------------------------------------------------------------------------------------42
a. Métabolisme et catabolisme des α-globulines--------------------------------------------------42 b. Propriétés et fonctions des α-globulines --------------------------------------------------------43
2. β-Globulines --------------------------------------------------------------------------------------------43 a. Métabolisme et catabolisme des β-globulines --------------------------------------------------44 b. Propriétés et fonctions des β-globulines --------------------------------------------------------44
3. γ-Globulines---------------------------------------------------------------------------------------------44 a. Métabolisme et catabolisme des γ-globulines --------------------------------------------------44 b. Propriétés et fonctions des γ-globulines---------------------------------------------------------45
IV. PRINCIPES D’INTERPRETATION DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES----------- 47
A. Artefacts, pièges et erreurs à éviter pour l’interprétation---------------------------------47 1. Effet de l’hémolyse ------------------------------------------------------------------------------------47 2. Effet du fibrinogène -----------------------------------------------------------------------------------48 3. Effet de la lipémie -------------------------------------------------------------------------------------48 4. Effet de la bilirubinémie-------------------------------------------------------------------------------49 5. Effet des corticoïdes-----------------------------------------------------------------------------------49
B. Analyse systématique de l’électrophorèse des protéines sériques-----------------------50 1. Première étape-----------------------------------------------------------------------------------------50 2. Deuxième étape----------------------------------------------------------------------------------------50 3. Troisième étape----------------------------------------------------------------------------------------50 4. Quatrième étape ---------------------------------------------------------------------------------------50 5. Cinquième étape ---------------------------------------------------------------------------------------51
C. Bases de l’interprétation de l’électrophorèse des protéines sériques -------------------52 1. Variations du rapport albumine/globulines---------------------------------------------------------52
a. Albumine/globulines normal ----------------------------------------------------------------------52 b. Albumine/globulines bas---------------------------------------------------------------------------53 c. Albumine/globulines élevé-------------------------------------------------------------------------53
2. Variations des différentes fractions -----------------------------------------------------------------53 a. Variations de la fraction albumine----------------------------------------------------------------54
Augmentation ---------------------------------------------------------------------------------------------- 54 Diminution -------------------------------------------------------------------------------------------------- 54
b. Variations de la fraction α-globulines------------------------------------------------------------55 Augmentation ---------------------------------------------------------------------------------------------- 55 Diminution -------------------------------------------------------------------------------------------------- 55
c. Variations de la fraction β-globulines ------------------------------------------------------------56 Augmentation ---------------------------------------------------------------------------------------------- 56 Diminution -------------------------------------------------------------------------------------------------- 56
d. Variations de la fraction γ-globulines ------------------------------------------------------------56 Augmentation ---------------------------------------------------------------------------------------------- 56 Diminution -------------------------------------------------------------------------------------------------- 57
e. Bloc β-γ ----------------------------------------------------------------------------------------------58
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PARTIE 2 : ÉTUDE RETROSPECTIVE DE 40 CAS DE DIARRHEE CHRONIQUE SUIVIS PAR ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES--------------- 61
I. SUJETS, MATERIEL ET METHODE-------------------------------------------------------------- 63
A. Population étudiée ------------------------------------------------------------------------------63 B. éxamens réalisés --------------------------------------------------------------------------------64
1. Biochimie hépatique-----------------------------------------------------------------------------------65 2. Dosage du trypsinogène, des folates et de la vitamine B12-------------------------------------65 3. Échographie abdominale------------------------------------------------------------------------------66 4. Endoscopie digestive ----------------------------------------------------------------------------------66 5. Histologie et cytologie---------------------------------------------------------------------------------66 6. Électrophorèse des protéines sériques -------------------------------------------------------------66
II. RESULTATS---------------------------------------------------------------------------------- 67
A. Épidémiologie ------------------------------------------------------------------------------------67 1. Race -----------------------------------------------------------------------------------------------------67 2. Sexe -----------------------------------------------------------------------------------------------------70 3. Age-------------------------------------------------------------------------------------------------------71
B. Clinique--------------------------------------------------------------------------------------------72 1. Type de diarrhée---------------------------------------------------------------------------------------73 2. Durée d’évolution --------------------------------------------------------------------------------------74 3. État général lors de la première électrophorèse des protéines sériques-----------------------76
C. L’électrophorèse des protéines sériques -----------------------------------------------------77 1. Interprétation des électrophorèses des protéines sériques--------------------------------------77 2. Classement de la première électrophorèse des protéines sériques pour chacun des chiens de l’étude --------------------------------------------------------------------------------------------------78
D. Le diagnostic -------------------------------------------------------------------------------------83 1. Diagnostics établis pour les animaux de l’étude---------------------------------------------------83 2. Classement des diagnostics --------------------------------------------------------------------------85
E. Test de l’intérèt de l’électrophorèse des protéines sériques sur le pronostic des animaux de l’étude ---------------------------------------------------------------------------------86
1. Apport de l’électrophorèse des protéines à la première évaluation clinique-------------------86 2. Apport de l’électrophorèse des protéines à l’évaluation pronostique des chiens de notre étude -------------------------------------------------------------------------------------------------------88
III. DISCUSSION-------------------------------------------------------------------------------- 91
A. Critique--------------------------------------------------------------------------------------------91 1. Échantillon ----------------------------------------------------------------------------------------------91 2. Données-------------------------------------------------------------------------------------------------91 3. Modèle pour tester l’intérêt de l’électrophorèse des protéines sériques -----------------------92
B. Discussion ----------------------------------------------------------------------------------------93 1. Intérêt diagnostique de l’électrophorèse des protéines sériques dans les cas de diarrhée chronique --------------------------------------------------------------------------------------------------93 2. Intérêt pronostique de l’électrophorèse des protéines sériques dans les cas de diarrhées chroniques -------------------------------------------------------------------------------------------------94 3. Intérêt de l’électrophorèse des protéines sériques dans le suivi des cas de diarrhée chronique --------------------------------------------------------------------------------------------------95 3. Perspectives --------------------------------------------------------------------------------------------95
CONCLUSION-------------------------------------------------------------------- 99
BIBLIOGRAPHIE ---------------------------------------------------------------103
ANNEXES------------------------------------------------------------------------111
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SOMMAIRE DES FIGURES
Figure 1 : répartition des chiens de l’étude selon l’origine de leur recrutement (n=40) ----64
Figure 2 : répartition des chiens de l’étude selon leur race (n=40). ----------------------------68
Figure 3 : Répartition théorique des 10 races canines les plus fréquentes en France (d’après
une étude FACCO / TNS SOFRES réalisée en 2004) -----------------------------------------69
Figure 4 : répartition des chiens de l’étude selon leur sexe (n=40).----------------------------70
Figure 5 : répartition des chiens de l’étude par classes d’ages (n=40). ------------------------72
Figure 6 : répartition des chiens de l’étude selon la localisation anatomique de la diarrhée
chronique diagnostiquée cliniquement lors de la première consultation (n=33). -------74
Figure 7 : répartition des chiens de l’étude selon la durée d’évolution de leur diarrhée
chronique (n=40)----------------------------------------------------------------------------------75
Figure 8 : repartition des chiens de l’etude selon leur etat general lors de la premiere
electrophorese des proteines (n=40).----------------------------------------------------------77
Figure 9 : Répartition des chiens de l’étude selon l’aspect de leur première électrophorèse
des protéines (n=40) -----------------------------------------------------------------------------83
Figure 10 : nombre de chiens de l’étude touchés par chacune des 29 affections répertoriées
au cours de l’étude (n=40) ----------------------------------------------------------------------84
Figure 11 : répartition des cas selon l’influence de l’analyse de la première électrophorèse
des protéines sériques (n=40) ------------------------------------------------------------------87
Figure 12 : influence de l’électrophorèse des protéines sériques sur l’établissement d’un
pronostic (n=40)-----------------------------------------------------------------------------------90
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SOMMAIRE DES TABLEAUX
Tableau 1 : valeurs usuelles de la vitesse de sédimentation chez le chien (Medaille, 2002)32
Tableau 2 : valeur usuelle de la protéine C réactive (Vergobbi, 1992) -------------------------33
Tableau 3 : Répartition des protéines plasmatiques chez un chien adulte sain (valeurs
usuelles exprimées en g/l) -----------------------------------------------------------------------51
Tableau 4 : répartition des chiens de l’étude selon leur race (classement des races d’après
Alberton, 1994), n=40. ---------------------------------------------------------------------------67
Tableau 5 : recapitulatif des données concernant les ages des chiens de l’étude (n=40) --71
Tableau 6 : Critères de localisation des diarrhées chroniques de l’intestin grêle et du colon
(d’après Arpaillange et al., 1998 ; Bedossa, 1991 ; Berdah, 1992 ; Burrows, 1983 ;
Dargent, 1999 ; Delisle, 1982 ; Freiche, 2000 ; Lecoindre, 2003 ; Madisson, 1993) ---73
Tableau 7 : recapitulatif des données concernant la duree d’evolution de la diarrhee des
chiens de l’étude (n=40) -------------------------------------------------------------------------75
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SOMMAIRE DES ILLUSTRATIONS
Illustration 1 : protéinogramme ---------------------------------------------------------------------37
Illustration 2 : exemple de tracé électrophorétique normal-------------------------------------38
Illustration 3 : exemple de tracé électrophorétique « normal », chien 13 : « oursonne » 79
Illustration 4 : exemple de tracé électrophorétique comportant des « modifications
legeres », chien 30 : « ledy » -------------------------------------------------------------------80
Illustration 5 : exemple de tracé électrophorétique comportant des « modifications
importantes », chien 12 : « oxanne »----------------------------------------------------------81
Illustration 6 : exemple de tracé électrophorétique comportant des « modifications
importantes », chien 32 : « judie »-------------------------------------------------------------82
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INTRODUCTION
La diarrhée, augmentation de fréquence, de fluidité ou de volume des selles, est une
manifestation clinique très fréquente chez nos carnivores domestiques et représente un motif
de consultation courant en clientèle.
Toujours très mal perçue par le propriétaire, elle devient souvent un désagrément important
lorsqu’elle évolue sur le mode chronique.
Le praticien, qu’il soit généraliste ou spécialisé en gastro-entérologie, doit savoir prendre en
charge cette affection et accompagner le propriétaire tout au long des examens
complémentaires et des traitements médicaux ou chirurgicaux mis en place.
Comme la diarrhée résulte potentiellement d’un très grand nombre de perturbations d’origine
métabolique ou de lésions strictement digestives d’étiologie variée, toute la difficulté pour le
praticien est de réaliser une démarche diagnostique et thérapeutique raisonnée.
Le but de ce travail est d’évaluer la place et l’intérêt de l’électrophorèse des protéines
sériques dans le panel d’outils diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques à la disposition
du praticien en gastro-entérologie.
Ainsi, une première partie bibliographique permettra de revenir en détail sur l’électrophorèse.
Le principe de cet examen, sa réalisation pratique en laboratoire ainsi que les bases de son
interprétation seront tour à tour présentés afin de l’expliquer de la manière la plus concrète
qui soit.
Une deuxième partie, expérimentale, permettra d’exposer les conclusions tirées d’une étude
rétrospective portant sur 40 chiens souffrant de diarrhée chronique et suivis par
électrophorèse des protéines sur plusieurs mois. Elle met en avant les intérêts de cet
examen dans l’établissement d’un pronostic, la gestion thérapeutique et le suivi de ces cas.
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PARTIE 1
ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE
L’ÉLECTROPHORÈSE DES
PROTEINES SERIQUES
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I. GENERALITES SUR L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES
SERIQUES
A. PRINCIPE DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
L’électrophorèse est une méthode de séparation de protéines, d’ADN et d’ARN, reposant sur
les différences de charge électrique, de taille et de forme de ces molécules qui migrent dans
un milieu soumis à un champ électrique (LENDER et al., 1994).
La direction et la vitesse de migration des particules sont régies par le type de charge
(négative ou positive) de la protéine, la taille de la protéine, l’intensité du champ électrique
et le type de support sur lequel se réalise la migration.
À pH basique, la plupart des protéines étant chargées négativement, elles migrent de la
cathode vers l’anode et vont se séparer en fractions selon leurs tailles respectives (KANEKO
et al., 1997).
L’albumine porte une importante charge négative : c’est elle qui migre le plus loin.
Les globulines forment un groupe hétérogène de protéines portant une charge négative plus
faible : elles migrent moins vite que l’albumine et se séparent généralement en trois bandes
différentes (α-globulines, β-globulines, γ-globulines). Les α-globulines migrent le plus loin
tandis que les γ-globulines restent proches de la ligne de dépôt, migrant peu ou pas.
Chez un individu sain, chaque fraction globulinique se subdivise encore en sous-fractions
dont le nombre varie selon l’espèce et la technique électrophorétique utilisée (THOMAS,
2000 b).
À la fin du processus technique de réalisation de l’électrophorèse des protéines sériques, on
obtient un tracé électrophorétique aussi appelé électrophorégramme. La longueur et la
hauteur de chacune des sections de cet électrophorégramme indiquent la proportion relative
d’une protéine en particulier ou d’un groupe de protéines. Cette proportion peut être traduite
en pourcentage puis, en la combinant avec la valeur de la concentration en protéines totales,
il est possible de calculer les valeurs absolues de concentration de chaque protéine ou de
chaque groupe de protéines (BUSH, 1991).
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L’apparence même de l’électrophorégramme peut déjà apporter de nombreuses informations
et être fortement évocatrice de certaines affections.
L’électrophorèse peut être utilisée pour tous les produits organiques contenant des
protéines : sérum, urines, LCR, larmes, fèces, liquide d’épanchement… (GROULADE, 1978 a)
Pour réaliser glucoprotéinogramme, lipidogramme ou enzymogramme, la technique générale
reste la même, mais ce sont les colorations spécifiques qui changent. En revanche, pour
réaliser des électrophorèses des urines ou du liquide céphalo-rachidien, les techniques mises
en œuvre seront sensiblement différentes (RIVIERE, 1988 a).
Il existe de nombreux types d’électrophorèses parmi lesquels :
• l’électrophorèse libre ou en veine liquide (le déplacement se réalise en milieu liquide),
• l’électrophorèse de zone sur support (le déplacement se réalise sur un support
stabilisateur), pour laquelle il existe de nombreux types de supports : papier filtre,
acétate de cellulose, gel d’agar, gel d’amidon, gel de polyacrylamide…(MORETTI,
1999),
• l’électrophorèse haute résolution, permettant la séparation des protéines d’une même
zone électrophorétique en bandes individuelles (ABATE et al., 2000),
• l’électrophorèse bidimensionnelle, plus précise,
• l’immunoélectrophorèse, fondée sur les propriétés antigéniques des protéines
(MORETTI, 1999).
Dans la suite de cet exposé, nous ne traiterons que de l’électrophorèse sur acétate de
cellulose, technique la plus couramment utilisée en médecine vétérinaire.
De nombreuses affections entraînent des modifications qualitatives et quantitatives des
protéines sériques. Les résultats de l’électrophorèse des protéines sériques, correctement
interprétées, constituent actuellement l’une des aides diagnostiques les plus utiles à la
disposition du praticien.
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B. HISTORIQUE DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
Dès le début du XVIIIe siècle, les travaux de Charles de COULOMB (1736-1806), Alessandro
VOLTA (1745-1827) et André-Marie AMPERE (1775-1836) permettent l’émergence des
premières lois de l’électrostatistique et de l’électricité.
Un siècle plus tard, en 1859, l’Allemand Georg Hermann QUINCKE (1834-1924) découvre
qu’il est possible de déplacer des particules colloïdales (sous forme de colle gélatineuse) sous
l’action d’un champ électrique : ce phénomène est appelé cataphorèse.
Par la suite, Hermann von HELMHOTZ (1821-1894) développe l’électro-osmose : sous un
champ électrique, il observe que des particules chargées se déplacent vers le pôle de signe
opposé à leur charge.
En 1892, S.E. LINDER et H. PICTON imaginent, eux, d’exploiter cette observation pour la
séparation de particules chargées.
En 1937, c’est le Suédois Arne Wilhelm Kaurin TISELIUS (1902-1971) qui met en œuvre
cette technique de séparation pour les protéines du sérum sanguin et du lait, ce qui lui
vaudra le prix Nobel en 1948 (FERREOL, 2005). Sa méthode de fractionnement en phase
liquide est alors trop onéreuse en matériel et en personnel pour la pratique courante, mais il
la perfectionne et en 1950 il met au point l’électrophorèse sur papier, plus simple et
permettant une utilisation plus large (GROULADE, 1978 b).
Depuis 1957, l’électrophorèse sur acétate de cellulose autorise une meilleure individualisation
des fractions et ainsi l’établissement de tracés plus expressifs.
Les années suivantes, l’utilisation de gel de polyacrylamide permet l’obtention d’un
fractionnement plus important, mais reste d’interprétation plus difficile et hors d’usage de la
pratique courante (GROULADE, 1978 b).
Aujourd’hui cette technique, qui ne cesse de s’améliorer par la diversité des supports et des
techniques de réalisation, est devenue un outil indispensable dans de nombreux laboratoires,
tant au niveau de la recherche et de l’industrie que des sciences médicales au sens large.
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En médecine vétérinaire, elle est couramment utilisée dans des domaines aussi variés que la
médecine interne, la cancérologie, la néphrologie, la parasitologie ou, comme cela nous
intéresse ici, la gastro-entérologie.
C. INDICATION DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
L’électrophorèse des protéines sériques est un outil de qualité pour le praticien et un examen
de coût modéré pour le propriétaire. Si elle n’est pas à mettre en œuvre en première
intention, elle est toutefois extrêmement utile dans le diagnostic, le pronostic et le suivi de
nombreuses affections (FOULON et al., 1996).
Cependant, elle reste peu utilisée en pratique courante du fait de la méconnaissance des
techniques d’interprétation et de son allure rébarbative : un tracé étrange, des symboles
grecs et de nombreux pourcentages.
Cela étant, l’électrophorèse des protéines sériques est indiquée :
• lors du diagnostic d’une affection susceptible de modifier la répartition des protéines
sériques,
• lorsque l’on constate une modification de la protidémie (augmentation ou
diminution), afin d’apprécier les fractions affectées (TRUMEL et al., 1996),
• lors de la réalisation d’un bilan hépatique complet,
• lors de la réalisation d’un bilan gériatrique complet (BATAMUZI et al., 1996),
• lors de troubles infectieux d’évolution inhabituelle,
• dans tous les cas où le praticien se trouve face à un animal dont l’état général est
altéré sans connaître précisément la cause de cette altération (GROULADE, 1978).
D. COUT D’UNE ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
L’électrophorèse des protéines sériques est une analyse que les vétérinaires délèguent le
plus généralement à un laboratoire d’analyses, vétérinaire ou non. En effet, l’appareillage et
le temps nécessaires à la réalisation de la technique sont peu compatibles avec les moyens
et le rythme de travail d’une petite structure vétérinaire.
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Nous nous sommes procuré les tarifs de quelques laboratoires. En 2005, les prix pour la
réalisation d’une électrophorèse des protéines sériques oscillent entre 15 et 20 euros.
À titre d’information, en 2004 le laboratoire d’hématologie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de
Lyon facturait cette analyse 17,50 euros.
E. AUTRES TECHNIQUES D'ANALYSES D'INTERET SIMILAIRE
L’électrophorèse des protéines sériques fait partie d’un ensemble de techniques d’analyses
mettant en évidence l’existence de phénomènes inflammatoires.
Si la vitesse de sédimentation est un examen ancien et limité dans ses intérêts, il convient de
s’attarder sur le dosage de la protéine C réactive. En médecine humaine, cet examen ne
cesse d’élargir son champ d’action, et son utilisation en médecine vétérinaire, bien qu’encore
balbutiante, se révèle déjà prometteuse.
1. Vitesse de sédimentation
La vitesse de sédimentation est un examen de routine de première évaluation d’un processus
inflammatoire. Elle permet l’évaluation globale des phénomènes protéiques et
hématologiques du syndrome inflammatoire (MEDAILLE, 2002).
a. Réalisation pratique
La technique de mesure la plus utilisée est la méthode dite de Westergreen.
Le sang, prélevé sur tube citraté, est aspiré, sans bulle d’air, dans un tube rectiligne et
gradué, de 2,55 mm de diamètre et de 300 mm de longueur. Le tube est placé à
température ambiante sur un portoir vertical permettant l’obturation de son extrémité
inférieure. La lecture de la hauteur du plasma surnageant sans globules rouges est effectuée
à 1 heure et à 2 heures.
La sédimentation est la distance parcourue par les hématies laissant le plasma surnageant.
Les résultats sont exprimés en mm (MEDAILLE, 2002).
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Vitesse de sédimentation à 1h 2 mm
Vitesse de sédimentation à 2h 4 mm
TABLEAU 1 : VALEURS USUELLES DE LA VITESSE DE SEDIMENTATION CHEZ LE CHIEN (MEDAILLE, 2002)
b. Intérêt
La vitesse de sédimentation est le marqueur de première intention d’un syndrome
inflammatoire. Elle se trouve augmentée dans le cas de lésions de tissus et d’inflammation
(COLES, 1979).
Elle présente une bonne valeur pronostique : une amélioration clinique accompagnée d’une
vitesse de sédimentation normale est de bon pronostic (MEDAILLE, 2002). Elle est
également utile lors du suivi d’un patient. Cependant, elle n’aide en aucun cas le praticien
pour l’élaboration de son diagnostic (COLES, 1979) et elle est peu sensible et peu spécifique
(MEDAILLE, 2002).
c. Coût
En 2005, la réalisation d’une vitesse de sédimentation est facturée en moyenne 5 euros par
un laboratoire vétérinaire.
2. Protéine C réactive
La protéine C réactive fait partie des protéines de la phase aiguë, protéines dont la
concentration augmente d’au moins 25 % dans les sept jours suivant le début d’un
processus inflammatoire. Chez le chien comme chez l’homme, c’est même l’une des
représentantes les plus importantes de ce groupe (KENT, 1992).
C’est un excellent marqueur non spécifique synthétisé par le foie. Sa cinétique rapide
s’accompagne d’une augmentation significative de la concentration plasmatique lors de
processus inflammatoires d’étiologie variée (GILLET, 2002).
- 33 -
a. Historique
La protéine C réactive a été décrite pour la première fois par TILLET et FRANCIS en 1930
(YAMAMOTO et al., 1992).
Lors d’études portant sur des patients souffrant de pneumonie aiguë à pneumocoques, elle a
été découverte dans les sérums comme une fraction précipitant le polysaccharide C du
pneumocoque. C’est ainsi qu’elle fut nommée protéine C réactive.
Chez l’homme, son dosage est fréquent lors de phénomènes inflammatoires aigus, grâce à
l’élaboration de méthodes sensibles et spécifiques.
Ce n’est qu’en 1984 que les travaux de CASPI et al. confirment l’existence d’une protéine C
réactive canine analogue à la protéine humaine (GILLET, 2002).
b. Dosage
Il existe différentes méthodes de dosage de la protéine C réactive canine : l’ELISA,
l’agglutination de billes de latex, l’immuno-turbidimétrie et l’immuno-néphélémétrie.
Cependant, aucune de ces techniques n’est actuellement disponible pour le vétérinaire
praticien de base (GILLET, 2002).
Chien <15 mg/mL
TABLEAU 2 : VALEUR USUELLE DE LA PROTEINE C REACTIVE (VERGOBBI, 1992)
c. Intérêt
Le rôle principal de la protéine C réactive dans l’organisme est de dégrader le contenu
nucléaire des cellules endommagées. Elle se fixe également à certains composants de la
membrane de cellules infectieuses et permet l’activation du complément.
La protéine C réactive est détectable dans le sang, même pour de très légers phénomènes
inflammatoires, avant toute modification hématologique (ECKERSALL et al., 1988).
En médecine humaine, le dosage de la protéine C réactive est très utilisé par le praticien
dans :
• l’aide au diagnostic : dépistage d’infections bactériennes dans des conditions cliniques
difficiles, orientation étiologique du diagnostic,
- 34 -
• l’aide au pronostic : la protéine C réactive est un témoin de la réaction de l’organisme
face à une agression de sévérité variable,
• la surveillance thérapeutique : la protéine C réactive est un marqueur précis et rapide
(VERGOBBI, 1992)
Ses applications en médecine vétérinaire sont encore limitées du fait de la faible disponibilité
de son dosage par les praticiens. Cependant, certaines études montrent déjà son intérêt
dans de nombreux domaines.
d. Coût
Le dosage de la protéine C réactive n’est pas encore une analyse proposée couramment par
les laboratoires vétérinaires. Mais il ne faut surtout pas demander cette analyse à un
laboratoire de biologie humaine car il utiliserait des réactifs humains et les valeurs seraient
totalement inexploitables.
- 35 -
II. REALISATION PRATIQUE DE L’ELECTROPHORESE DES
PROTEINES SERIQUES
La technique de réalisation que nous allons détailler ici concerne l’électrophorèse des
protéines sériques sur acétate de cellulose.
Nous nous sommes basés sur le mode d’emploi fourni par la société HELENA dont les
appareils équipent le laboratoire d’hématologie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon où a
été réalisée la majeure partie des électrophorèses de notre étude.
La réalisation totale de la procédure prend environ 2 heures. Ainsi pour un praticien, et grâce
aux moyens de télécommunications actuels, les résultats peuvent être obtenus en 24 à 72
heures (FRITZ, 2001).
A. PRELEVEMENT
L’analyse s’effectue sur le sérum collecté depuis un échantillon de 5 mL de sang recueilli
sans anticoagulant dans un tube à centrifuger (DEVAUX, 1970), sur un animal à jeun et si
possible en dehors de toute influence corticoïde depuis plus de 15 jours (GROULADE, 1987).
Le prélèvement doit être réalisé aseptiquement, afin d’éviter toute pollution entraînant la
dénaturation des protéines, et sans hémolyse.
Une turbidité lipémique est également à éviter, elle représente une gêne au niveau
technique (MEDAILLE, 1997) et modifie le tracé électrophorétique (MARTINEZ et al., 2002).
De plus, il est impératif de travailler sur du sérum et non sur du plasma.
Ce sérum peut être conservé à +4°C, cependant il est préférable de réaliser l’électrophorèse
dans les 10 jours suivant le prélèvement (GROULADE, 1985).
La conservation par congélation est possible (WILLARD et al., 1993) mais il faudra alors
veiller à ne pas décongeler et recongeler plusieurs fois le prélèvement de risque de le voir
s’altérer (GROULADE, 1985).
- 36 -
B. DEPOT
Avant de procéder au dépôt proprement dit, les plaques d’acétate de cellulose, support
physique de l’électrophorèse de zone, sont préalablement immergées dans une solution
tampon durant 20 minutes. Ce tampon est constitué d’une solution tris-barbital-sodique de
pH constant entre 8,6 et 9,0.
Les plaques sont ensuite pressées légèrement entre deux buvards afin d’éliminer l’excès de
liquide.
Quelques microlitres de sérum sont alors déposés sur la ligne de départ de cette plaque
d’acétate de cellulose (ANONYME, 2004).
C. MIGRATION ELECTROPHORETIQUE
La cuve d’électrophorèse comporte deux compartiments contenant la solution de tampon à
pH 8,8 et une électrode. Ces deux compartiments sont mis en relation par deux papiers
contacts conducteurs imbibés de tampon et formant des ponts. Anode et cathode sont
reliées à un générateur de courant continu.
La plaque d’acétate de cellulose comportant l’échantillon sérique est alors disposée dans la
cuve d’électrophorèse, acétate de cellulose en bas, et est couverte d’un poids ou d’une
plaque en verre afin d’assurer le contact.
Le couvercle de la cuve est alors refermé, et la cuve est mise sous tension : 180 volts durant
15 minutes (ANONYME, 2004).
D. FIXATION ET COLORATION DES FRACTIONS PROTEIQUES
Immédiatement après la migration et sans séchage préalable, la plaque est révélée dans un
bain colorant de rouge ponceau durant 6 minutes. Ce bain est constitué de colorant ponceau
à 0,5 % dans une solution d’acide sulfosalicylique à 3,5 % et d’acide trichloroacétique à 3,5
%.
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La plaque est ensuite décolorée en trois lavages successifs à l’acide acétique 5 %, de 3
minutes chacun (ANONYME, 2004). À ce stade la plaque présente des bandes de migration
(de couleur rose) correspondant aux différentes fractions protéiques, sur un fond blanc :
c’est le protéinogramme (GUELFI et al., 1974).
L’illustration 1 représente un protéinogramme réalisé avec 10 échantillons provenant
d’espèces différentes (la coloration bleue des bandes de migration résulte de l’utilisation d’un
autre colorant que le rouge ponceau).
ILLUSTRATION 1 : PROTEINOGRAMME
Pour pouvoir obtenir le profil électrophorétique communément analysé, appelé
électrophorégramme, il va d’abord falloir obtenir un fond transparent : c’est l’étape de
diaphanisation.
E. DIAPHANISATION
La plaque est transférée successivement dans deux bains de méthanol absolu où on la laisse
tremper durant 2 minutes.
La plaque est ensuite égouttée 10 à 15 secondes, puis transférée dans une solution de
diaphanisation composée d’acide acétique glacial à 29 %, de méthanol absolu à 67 % et de
réactif d’éclaircissement à 4 %. Elle y reste immergée de 5 à 10 minutes.
L’excès de solution clarifiante est essuyé par application entre deux papiers buvard.
- 38 -
La diaphanisation n’est complète qu’après séchage dans un four à 50-80°C durant une
dizaine de minutes (ANONYME, 2004).
F. LECTURE PAR DENSITOMETRIE
La plaque d’acétate de cellulose diaphanisée peut alors être lue par un densitomètre utilisant
un filtre à 525 nm et une fente étroite.
Les plaques de protéines sériques terminées et sèches sont stables indéfiniment et peuvent
être conservées dans des enveloppes plastiques (ANONYME, 2004).
L’illustration 2 est un exemple de tracé électrophorétique. Celui-ci permet le calcul
numérique de la proportion de chacune des fractions obtenues (résultat en pourcentage des
protéines totales) et l’analyse morphologique du tracé (DEVAUX, 1970).
ILLUSTRATION 2 : EXEMPLE DE TRACE ELECTROPHORETIQUE NORMAL
(CHIEN 6 : « JO »)
- 39 -
Classiquement le sérum se sépare en quatre fractions : albumine, α-globulines, β-globulines
et γ-globulines. Chez nos carnivores domestiques, les fractions α et β sont usuellement
séparées chacune en deux sous-fractions : α1 et α2, β1 et β2 (WILLARD et al., 1999).
- 40 -
- 41 -
III. LES FRACTIONS ELECTROPHORETIQUES
A. ALBUMINE
L’albumine est la plus abondante des protéines plasmatiques. Elle représente 35 à 50 % des
protéines du sérum chez le chien (JAIN, 1993). C’est une protéine de grande taille,
osmotiquement active, d’un poids approximatif de 69 000 daltons (MAC GROTTY et al.,
2002) et dont la demi-vie chez le chien est de 8,2 jours (KANEKO et al., 1997).
1. Métabolisme et catabolisme
L’albumine est synthétisée au niveau du foie (TRUMEL et al, 1996) par 10 à 35 % des
hépatocytes, à partir des protéines alimentaires ingérées par l’animal. 65 à 90 % des
hépatocytes sont donc « en attente » et permettent à l’organisme de compenser rapidement
une importante perte en faisant produire de l’albumine à ces hépatocytes de réserve
(GROULADE 1985).
Cette synthèse hépatique est sous la régulation de l’interleukine 1 (IL-1) et d’autres
cytokines (JAIN, 1993).
Le catabolisme de l’albumine est réalisé par les organes à haute activité métabolique : rein,
foie, rate, ganglions, muscles (GROULADE, 1978 a).
2. Propriétés et fonctions
L’albumine, du fait de sa grande taille et de son abondance, joue un rôle très important dans
la régulation et le maintien de la pression oncotique sanguine (JAIN, 1993) : près de 75 %
de la pression oncotique est sous la régulation de l’albumine. Ainsi, toute baisse de sa
concentration expose l’individu à des risques d’hypotension, d’œdèmes ou d’épanchements
(MAC GROTTY et al.,2002).
- 42 -
L’autre grande fonction de l’albumine est le transport, via la liaison à de nombreuses autres
molécules dont elle se charge :
• les acides gras libres,
• les acides biliaires,
• la bilirubine non conjuguée,
• les porphyrines,
• la thyroxine (STOCKHAM et al, 2002),
• les kétostéroïdes,
• de nombreux médicaments comme la pénicilline, l’aspirine, les barbituriques,
• l’histamine,
• certains ions : calcium, magnésium (STOCKHAM et al, 2002), zinc (JAIN, 1993).
L’albumine permet le transport dans le plasma aqueux de certaines molécules liposolubles.
Elle est donc indispensable à un grand nombre de mouvements de molécules au sein de
l’organisme. De plus, en se liant à certains constituants, l’albumine évite leur fuite rénale
(KANEKO et al., 1997).
B. GLOBULINES
1. α-Globulines
Les protéines les plus importantes des α-globulines se retrouvent majoritairement au sein
des α2-globulines avec notamment :
• des protéines de l’inflammation : α2-macroglobuline, haptoglobine, céruloplasmine,
• des lipoprotéines : High Density Lipoprotein (HDL) (TRUMEL et al, 1996).
a. Métabolisme et catabolisme des α-globulines
Les α-globulines sont synthétisées au niveau du foie (TRUMEL et al, 1996), exceptée l’α1-
foetoprotéine synthétisée par les cellules hépatiques foetales (KANEKO et al., 1997).
- 43 -
b. Propriétés et fonctions des α-globulines
Les α1-globulines ont des rôles spécifiques selon les protéines qui les composent. Ainsi :
• l’α1-lipoprotéine a un rôle de transporteur des lipides, en particulier du cholestérol,
aussi appelé HDL (STOCKHAM et al, 2002),
• l’α1-antitrypsine et l’α1-antichymotrypsine ont pour fonction d’inactiver les protéases,
dont la trypsine et la chymotrypsine, et possèdent donc une action anti-inflammatoire
(STOCKHAM et al, 2002),
• l’acide α1-glycoprotéine a un rôle d’immunorégulation encore peu connu (THOMAS,
2000 a),
• la globuline liant la thyroxine a, comme son nom l’indique, la fonction de se lier à la
thyroxine et de la transporter,
• l’α1-antithrombine III a pour fonction d’inhiber la thrombine (KANEKO et al., 1997).
Les α2-globulines se composent de plusieurs protéines aux fonctions très différentes :
• l’α2-macroglobuline inactive les protéases et possède donc un rôle anti-inflammatoire
(STOCKHAM et al, 2002). De plus, elle se lie à l’insuline et en permet le transport
(KANEKO et al., 1997),
• l’haptoglobine se lie à l’hémoglobine libre et permet ainsi son transport (STOCKHAM
et al, 2002),
• la transcortine qui se lie au cortisol (BUSH, 1991),
• la céruloplasmine permet le transport du cuivre,
• l’α2-lipoprotéine a un rôle de transporteur des lipides et en particulier des VLDL
(KANEKO et al., 1997).
2. β-Globulines
Les β-globulines regroupent des protéines nombreuses et variées dont les plus importantes
sont :
• des protéines de l’inflammation : protéine C réactive, complément,
• des immunoglobulines : IgA, IgM,
• des lipoprotéines : Very Low Density Lipoprotein (VLDL), Low Density Lipoprotein
(LDL),
• des protéines de transport : transferrine, hémopexine (TRUMEL et al, 1996).
- 44 -
a. Métabolisme et catabolisme des β-globulines
Les β-globulines sont majoritairement synthétisées au niveau du foie. Les cellules
plasmocytaires participent également à cette synthèse (TRUMEL et al, 1996).
b. Propriétés et fonctions des β-globulines
La protéine la plus importante dans la sous-fraction des β1-globulines est la transferrine. Elle
a pour fonction de se lier au fer et d’en permettre le transport (STOCKHAM et al, 2002). La
ferritine participe elle aussi au transport du fer (KANEKO et al., 1997).
La sous-fraction des β2-globulines comporte plusieurs protéines d’importance dont :
• la β-lipoprotéine ayant pour fonction le transport des lipides, cholestérol et
triglycérides aussi appelés LDL (STOCKHAM et al, 2002),
• la protéine C3 du complément permettant l’initiation de l’inflammation,
• les immunoglobulines M et A dont le rôle est de se lier à leurs antigènes spécifiques
(STOCKHAM et al, 2002),
• le fibrinogène qui, en tant que précurseur de la fibrine, joue un rôle important dans la
coagulation,
• la protéine C réactive dont le rôle est d’activer le complément et qui est très utilisée
en médecine humaine, car considérée comme la protéine permettant le mieux de
diagnostiquer l’inflammation aiguë (KANEKO et al., 1997).
3. γ-Globulines
Avec un poids de 156 000 daltons en moyenne (MAC GROTTY et al., 2002), la fraction des γ-
globulines regroupe différentes immunoglobulines dont les plus importantes sont les
immunoglobulines A, E et G (TRUMEL et al, 1996).
a. Métabolisme et catabolisme des γ-globulines
Les γ-globulines sont synthétisées au niveau des cellules plasmatiques et des lymphocytes B
dans les tissus lymphoïdes, en réponse à une stimulation antigénique (BUSH, 1991).
- 45 -
b. Propriétés et fonctions des γ-globulines
La fraction γ des globulines comporte plusieurs protéines d’importance :
• l’immunoglobuline G, dont la fonction est de se lier à ses antigènes spécifiques
(STOCKHAM et al, 2002) en réponse à des toxines ou des agents infectieux (KANEKO
et al., 1997),
• l’immunoglobuline A, dont la fonction est de se lier à ses antigènes spécifiques. Elle
est principalement sécrétée dans les fluides des tractus respiratoires, digestifs et
génitaux,
• l’immunoglobuline E, dont la fonction est essentielle au cours des phénomènes
allergiques (KANEKO et al., 1997).
- 46 -
- 47 -
IV. PRINCIPES D’INTERPRETATION DE L’ELECTROPHORESE DES
PROTEINES SERIQUES
A. ARTEFACTS, PIEGES ET ERREURS A EVITER POUR L’INTERPRETATION
L’électrophorèse des protéines sériques doit être réalisée selon le protocole décrit plus haut
afin d’obtenir des tracés interprétables et similaires. De nombreuses erreurs, tant dans la
collecte du sérum, sa conservation que dans l’état de l’animal lors du prélèvement peuvent
en effet conduire à des erreurs d’interprétation. Nous développerons ici les principaux pièges
à éviter.
1. Effet de l’hémolyse
Une mauvaise technique de prélèvement ou la mauvaise conservation de l’échantillon
sanguin destiné à l’électrophorèse des protéines peut conduire à une hémolyse de ce
prélèvement.
L’hémolyse est la destruction du globule rouge, permettant ainsi la libération d’hémoglobine
libre dans le plasma à analyser.
Différentes études ont montré que l’hémoglobine migre avec les β-globulines (AMOG et al.,
1977 ; MARTINEZ-SUBIELA et al., 2002). De plus, la libération d’hémoglobine libre dans le
plasma entraîne la formation de complexes haptoglobine-hémoglobine. Ceux-ci vont migrer
avec les α2-globulines (AMOG et al., 1977).
Lors de l’interprétation d’une électrophorèse des protéines réalisée sur un sérum hémolysé, il
faudra :
• sous-estimer les α2-globulines,
• sous-estimer les β-globulines.
- 48 -
2. Effet du fibrinogène
Par définition, l’électrophorèse des protéines sériques est réalisée sur du sérum et non sur
du plasma. Le sérum a la même composition que le plasma, il en diffère seulement par
l’absence de fibrinogène, la présence de thrombine et de fibrinoglobuline (GARNIER et
al.,2000).
S’il n’est pas possible d’avoir du sérum, l’électrophorèse des protéines peut être réalisée sur
du plasma. Cependant, il est important de rappeler que le fibrinogène est l’une des protéines
dont la concentration augmente de manière importante dans les états inflammatoires
(TRUMEL et al., 1996) et que, lorsque sa concentration est élevée (3 à 5 g/L), il provoque
des interférences sur le tracé électrophorétique (MEDAILLE, 1997). Il faudra en tenir compte
lors de l’interprétation.
Le fibrinogène migre entre les fractions β et γ-globulines (MARTINEZ-SUBIELA et al., 2002),
plus précisément dans la sous-fraction des β3-globulines (AMOG et al., 1977).
Lors de l’interprétation d’une électrophorèse des protéines réalisée sur du plasma, il faudra :
• sous-estimer les β3-globulines.
3. Effet de la lipémie
Si le prélèvement sanguin destiné à l’électrophorèse des protéines est réalisé sur un animal
qui n’est pas à jeun, il existe un risque de se retrouver en présence d’un sérum lipémique.
Les lipides produisent un pic au sein de la fraction des α2-globulines. Cela peut entraîner des
erreurs d’interprétation, la présence d’un pic en α2 étant retrouvée lors d’états
inflammatoires (MARTINEZ-SUBIELA et al., 2002).
Lors de l’interprétation d’une électrophorèse des protéines réalisée sur du sérum lipémique, il
faudra :
• sous-estimer les α2-globulines.
- 49 -
4. Effet de la bilirubinémie
Lors d’ictères, de pathologie hépatique, de malformation des voies biliaires ou de troubles
excrétoires, de la bilirubine peut être retrouvée de manière anormalement élevée dans le
sang. Cette bilirubinémie modifie les résultats de l’électrophorèse.
La bilirubine interfère avec l’albumine, les α-globulines, les β2-globulines et les γ2-globulines.
Elle provoque une augmentation de l’albumine et des α1-globulines et une diminution des α2
et β2-globulines (MARTINEZ-SUBIELA et al., 2002).
Lors de l’interprétation d’une électrophorèse des protéines réalisée sur du sérum
bilirubinémique, il faudra :
• sous-estimer l’albumine,
• sous-estimer les α1-globulines,
• surestimer les α2-globulines,
• surestimer les β2-globulines.
5. Effet des corticoïdes
Il arrive souvent au praticien de réaliser une électrophorèse des protéines sériques sur un
animal ayant déjà reçu des traitements médicamenteux. Parmi ceux-ci, la corticothérapie est
à prendre particulièrement en compte. En effet, elle va modifier sensiblement les résultats de
l’électrophorèse.
La corticothérapie induit une augmentation de la concentration sanguine en α2-globulines et
en haptoglobine. Ainsi les corticoïdes provoquent une augmentation des globulines de la
fraction α2 (HARVEY et al., 1987).
Lors de l’interprétation d’une électrophorèse des protéines réalisée sur le sérum d’un chien
ayant été traité par des corticoïdes dans les 15 jours précédents, il faudra :
• sous-estimer les α2-globulines.
- 50 -
B. ANALYSE SYSTEMATIQUE DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
Afin de tirer le maximum d’informations d’une analyse électrophorétique, il est essentiel de
respecter certaines règles d’interprétation et surtout de procéder méthodiquement, toujours
selon la même méthode. Nous proposons ici une démarche d’interprétation en cinq étapes,
d’après TRUMEL et al., 1996.
1. Première étape
Avant toute chose, il est indispensable de réunir certaines informations, à savoir :
• l’espèce,
• l’age de l’animal,
• le sexe de l’animal avec, pour les femelles, l’information d’une éventuelle gestation ou
d’un allaitement en cours.
2. Deuxième étape
Il faut prendre connaissance des commémoratifs précis, des traitements éventuellement déjà
engagés ou en cours et, surtout, on s’attardera sur la raison ayant motivé l’électrophorèse
des protéines sériques.
3. Troisième étape
Il faut apprécier le degré d’hydratation de l’animal le plus précisément possible
(quantification biologique préférable à l’estimation clinique) et réaliser une mesure de la
protidémie sérique.
4. Quatrième étape
Généralement, les laboratoires qui réalisent les électrophorèses des protéines sériques
fournissent leurs résultats sous forme de pourcentages pour chacune des fractions
protéiques. Grâce à la mesure préalable de la protidémie, il faut tout d’abord calculer les
concentrations (en g/L) de chaque fraction protéique puis le rapport albumine/globulines.
- 51 -
Une fois ces calculs réalisés, on note pour chaque valeur si elle est supérieure, inférieure ou
comprise dans l’intervalle des valeurs usuelles pour l’espèce donnée.
Le tableau 3 regroupe les intervalles de valeurs (en g/L) retenus par différents auteurs.
ABATE et al., 2000
AMOG et al., 1977
BREITSCH WERDT et al., 1987
BUSH, 1991
GUELFI et al., 1974
KANEKO, 1989
Mc GROTTY et al., 2002
MEDAILLE, 1997
protéines sériques 63,1 - 74,1 55 - 72 60 - 76 57 - 77 58,3 - 79,7 54 - 71 50 - 78 54 - 71
albumine 29,4 - 35,2 31,8 - 49,9 27 - 37 25 - 40 21,7 - 38 26 - 33 29 - 36 26 - 33
alpha1 globulines 6,2 - 9,2 2,7 - 11,7 2 - 6 2 - 5 2 - 4,5 2 - 5 2 - 5
alpha2 globulines 3,7 - 7,1 1,1 - 7,1 7 - 14 3 - 11 4,6 - 8,7 3 - 11 3 - 11
beta1 globulines 5,9 - 11,7 0,8 - 4,4 6 - 9 6 - 13 7 - 13 7 - 13
beta2 globulines 5,5 - 9,7 2,2 - 12 6 - 10 6 - 14
12,7 - 21,3
6 - 14 6 - 14
gamma1 globulines 4 - 13 5 - 13
gamma2 globulines
4,3 - 8,1 1,4 - 6,3 5 - 8
4 - 9
9 - 18,2
4 - 9
28 - 42
9 - 22
albu/globu 1,1 - 2,9 0,8 - 1,0 0,5 - 1,3 0,6 - 1,1 0,6 - 1,1
TABLEAU 3 : REPARTITION DES PROTEINES PLASMATIQUES CHEZ UN CHIEN ADULTE SAIN (VALEURS USUELLES EXPRIMEES EN G/L)
Dans la partie expérimentale de ce travail, nous utiliserons comme référence les intervalles
définis par KANEKO car ce sont ceux-ci que le laboratoire d’Hématologie de l’Ecole Nationale
Vétérinaire de Lyon emploie comme valeurs usuelles.
5. Cinquième étape
Désormais on peut s’intéresser à l’électrophorégramme (le tracé). Il faut dresser la liste des
anomalies morphologiques observées.
- 52 -
Les informations obtenues au cours de ces cinq étapes confrontées à la clinique et à
l’ensemble des autres examens réalisés (imagerie, analyses biochimiques, réponse aux
traitements…) vont permettre au praticien d’interpréter l’électrophorèse des protéines
sériques.
C. BASES DE L’INTERPRETATION DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
Une fois l’analyse systématique effectuée, il reste à interpréter les différentes anomalies
mises en évidence. Cette interprétation va se réaliser selon un schéma simple basé sur la
variation du rapport albumine/globulines et sur l’étude des variations des différentes
fractions.
1. Variations du rapport albumine/globulines
a. Albumine/globulines normal
Le rapport albumine/globulines appartenant à l’intervalle des valeurs usuelles pour l’espèce,
il faut observer l’électrophorégramme :
• L’électrophorégramme ne présente pas d’anomalies
o Protéines totales dans les valeurs usuelles : on peut conclure à l’absence de
modifications sur l’électrophorèse des protéines sériques (TRUMEL et al.,
1996).
o Augmentation des protéines totales : c’est le plus souvent dû à une simple
déshydratation. L’ensemble des fractions protéiques augmente de manière
proportionnelle.
o Diminution des protéines totales : le plus souvent, cette diminution est due à
une simple dilution du système sanguin du fait d’une fluidothérapie massive,
d’une prise excessive de boisson ou d’un afflux important de liquide interstitiel
suite à une perte sanguine massive (KERR, 2002).
• L’électrophorégramme présente des anomalies : il est alors nécessaire de se référer à
l’étude systématique des différentes fractions.
- 53 -
b. Albumine/globulines bas
Ce cas de figure est le plus fréquent. Il est obligatoirement en relation avec un
électrophorégramme modifié.
Cette baisse du rapport albumine/globulines a deux origines possibles :
• soit une baisse de la concentration en albumine,
• soit une hausse de la concentration en globulines.
Quel que soit le cas de figure rencontré, il faudra se référer à l’étude systématique des
différentes fractions.
c. Albumine/globulines élevé
Ce cas de figure est automatiquement lié à un électrophorégramme modifié. La hausse du
rapport albumine/globulines a deux origines possibles :
• Soit une hausse de la concentration en albumine :
Une réelle surproduction d’albumine ne peut se produire chez aucun animal. Ainsi
l’hyperalbuminémie n’est jamais que relative, causée par une hémoconcentration
consécutive à une perte massive de fluides ou à une déshydratation (KANEKO et al.,
1997).
• Soit une baisse de la concentration en globulines :
Une faible concentration en globulines s’observe soit chez le nouveau-né avant la
prise de colostrum ou lors d’une absorption insuffisante, soit chez l’adulte lors de
déficit immunitaire (TRUMEL et al. 1996).
2. Variations des différentes fractions
L’analyse du rapport albumine/globulines nous conduira souvent à une analyse détaillée de
chacune des différentes fractions. Nous ne donnerons ici que les variations les plus
fréquemment observées.
Lors de l’interprétation, il est important de garder à l’esprit que le pic d’albumine est un
ensemble pratiquement homogène d’une protéine unique, ce qui n’est pas le cas pour les
différents pics de globulines représentant chacun un mélange hétérogène de protéines
différentes migrant au même endroit (TRUMEL et al, 1996).
- 54 -
a. Variations de la fraction albumine
Augmentation
L’augmentation de l’albuminémie est toujours et uniquement liée à une déshydratation.
Aucune pathologie connue et répertoriée à ce jour ne provoque d’augmentation de la
concentration en albumine du sang.
Certains auteurs décrivent cependant une augmentation de la synthèse d’albumine sous
l’influence d’un traitement à base de glucocorticoïdes. Ces résultats n’ont été publiés que
chez le chien (STOCKHAM et al., 2002).
Diminution
Face à une diminution d’un métabolite au sein de l’organisme, il n’existe que deux modalités
responsables : une diminution des apports ou une augmentation des pertes.
• Diminution des apports :
o défaut de synthèse hépatique : insuffisance hépatique chronique, cirrhose,
tumeurs hépatiques, atrophie hépatique (consécutive à un shunt
portosystémique) (WILLARD, 2000),
o défaut d’apport alimentaire d’origine protidique : malnutrition, malabsorption,
maldigestion (STOCKHAM et al., 2002),
• Augmentation des pertes :
o fuite d’origine :
rénale : glomérulonéphrite, syndrome néphrotique (JAIN, 1993),
amyloïdose (STOCKHAM et al., 2002),
digestive : parasitisme intestinal (JAIN, 1993), lymphangiectasie,
saignements digestifs, entéropathie exsudative (STOCKHAM et al.,
2002), prolifération bactérienne, intussusception chronique (WILLARD
et al., 1999),
cutanée : brûlures, dermatite exsudative généralisée (STOCKHAM et
al., 2002).
o augmentation du catabolisme protéique : lors d’hyperthermie prolongée, de
phénomènes infectieux ou de parasitisme (TRUMEL et al., 1996),
o hémorragie massive (WILLARD et al., 1999).
- 55 -
b. Variations de la fraction α-globulines
Augmentation
Une augmentation des α1-globulines a peu d’intérêt diagnostique en médecine vétérinaire
(TRUMEL et al., 1996). Elle est souvent causée par une maladie inflammatoire aiguë
provoquant l’augmentation de l’α1-antitrypsine et de l’acide α1-glycoprotéine (KANEKO et
al., 1997).
En revanche, l’augmentation des α2-globulines s’observe dans de nombreuses affections :
• les affections inflammatoires aiguës : augmentation de l’α2-macroglobuline, la
céruloplasmine, l’haptoglobine,
• le syndrome néphrotique : augmentation des lipoprotéines VLDL et de l’α2-
macroglobuline (TRUMEL et al., 1996),
• l’hépatite active sévère : augmentation de l’α2-macroglobuline (JAIN, 1993),
• les tumeurs malignes : augmentation de la céruloplasmine acide,
• les mycoses systémiques (WILLARD et al., 1993).
Il faut aussi noter que l’utilisation de corticoïdes provoque une augmentation des
lipoprotéines et de l’haptoglobine et donc de la fraction α2-globuline (SEVELIUS et al.,
1995).
Diminution
Une diminution de la fraction α1-globulines est rarement observée. Elle peut toutefois être
rencontrée lors d’insuffisance hépatique (WILLARD et al., 1999).
Concernant les α2-globulines, une diminution de leur concentration peut être causée par
différentes affections :
• un syndrome néphrotique : diminution de la transferrine,
• un syndrome hépatique : diminution de l’haptoglobine et de la glycoprotéine Gc,
• une tumeur maligne : diminution de la transferrine et de la glycoprotéine HS (dans
les cas de carcinomes),
• une anémie hémolytique : diminution de l’haptoglobine (WILLARD et al., 1999).
- 56 -
c. Variations de la fraction β-globulines
Augmentation
L’augmentation des β-globulines se fait le plus souvent en association avec les γ-globulines,
notamment :
• lors d’affections hépatiques actives : augmentation de la transferrine, de
l’hémopexine, des immunoglobulines M et du complément,
• lors d’affections cutanées suppurées : augmentation des immunoglobulines M et du
complément,
• lors de syndrome néphrotique : augmentation de la transferrine et des lipoprotéines
LDL (TRUMEL et al., 1996).
Diminution
La diminution des β-globulines ne concerne généralement que la sous-fraction β1. Elle est
observée lors d’affections auto-immunes, de lupus érythémateux systémique, d’anémie
hémolytique ou encore d’abétalipoprotéinémie héréditaire (WILLARD et al., 1999).
d. Variations de la fraction γ-globulines
Augmentation
L’hypergammaglobulinémie peut être visualisée par un pic monoclonal ou polyclonal :
• Pic polyclonal (à base large) : c’est le cas le plus fréquent.
Il est le résultat de l’existence de clones hétérogènes de cellules plasmatiques
produisant un mélange hétérogène de clones d’immunoglobulines. On le retrouve
dans :
o Les affections inflammatoires chroniques :
Infections chroniques
Maladies du collagène
Hépatite chronique
Abcès hépatiques
Dermatites suppurées
Tuberculose
- 57 -
o Les maladies à médiation immune : affections auto-immunes ou processus
immun en réaction à un stimulus antigénique extérieur à l’organisme :
Glomérulonéphrite auto-immune
Dermatites auto-immunes
Allergies
Dirofilaria immitis
Pyomètre
Lupus érythémateux systémique
Anémie hémolytique à médiation auto-immune
Thrombocytopénie à médiation auto-immune
Polyarthrite rhumatoïde
Tumeur du système phagocytaire mononuclée (lymphosarcome)
• Pic monoclonal (à base étroite) :
Il est le résultat de la synthèse par un clone unique d’une seule et même classe
d’immunoglobuline. Ces immunoglobulines de nature identique migrent toutes de la
même manière lors de l’électrophorèse. Ainsi on les retrouve en un pic uniforme sur
l’électrophorégramme.
Ces immunoglobulines ont été décrites comme étant des « paraprotéines ».
On retrouve ce pic monoclonal dans :
o Le myélome multiple
o Les tumeurs du système phagocytaire mononucléé (lymphosarcome)
o La macroglobulinémie de Waldenström
o L’amyloïdose
o L’erhlichiose (KANEKO et al., 1997)
Diminution
Une concentration faible en γ-globulines est physiologique chez le nouveau-né avant la prise
du colostrum. En revanche, elle est pathologique en cas de mauvais transfert de l’immunité
passive, lors de déficits immunitaires congénitaux et dans toutes les formes
d’immunosuppression ou d’immunodéficience (TRUMEL et al., 1996).
- 58 -
e. Bloc β-γ
Il est fortement évocateur des hépatites chroniques actives. Dans ce cas, les sous-fractions
β2 et γ1 ne sont pas nettement séparées du fait de l’augmentation des immunoglobulines A
et M (KANEKO et al., 1997).
Le tracé électrophorétique d’un chien atteint de leishmaniose montre également un bloc β-γ,
dit « en pain de sucre », mais celui-ci est alors constitué des sous-fractions β3 et γ
(BOURDOISEAU, 2000). Ce tracé particulier, propre au chien leishmanien, est toujours
associé à une hyperprotéinémie (RIVIERE ,1988 b).
Plus rarement, on rencontre un bloc β-γ dans certains cas de lymphosarcome (KANEKO et
al., 1997).
- 59 -
- 60 -
- 61 -
PARTIE 2
ÉTUDE RETROSPECTIVE DE 40
CAS DE DIARRHEE CHRONIQUE
SUIVIS PAR ELECTROPHORESE
DES PROTEINES SERIQUES
- 62 -
- 63 -
I. SUJETS, MATERIEL ET METHODE
A. POPULATION ETUDIEE
En premier lieu, nous nous sommes intéressés aux chiens présentés aux services de
consultation de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon (ENVL) entre 1998 et 2004 et ayant
subi une électrophorèse des protéines sériques. Ensuite, nous nous sommes penchés sur ces
très nombreux cas afin d’en extraire ceux dont le motif initial de consultation était la
présence d’une diarrhée chronique.
Avant toute chose, il est important de définir la durée d’évolution qui permet de qualifier une
diarrhée de « chronique ». Sur ce point, il existe de nombreuses variations selon les
auteurs : de 2 à 5 semaines (ARPAILLANGE et al., 1997 ; BEDOSSA, 1991 ; BERDAH, 1992 ;
BURROWS, 1983 ; DELISLE, 1982 ; LECOINDRE, 2003). Pour cette étude, nous partons du
principe qu’une diarrhée est définie comme chronique dès lors qu’elle évolue depuis plus de
3 semaines.
Certains cas ont également été recrutés selon la même méthodologie et sur la même période
au sein de LA CLINIQUE DES ARCADES, docteur vétérinaire Laurent Guilbaud (Villefranche-
sur-saône).
Au total, nous avons ainsi travaillé sur un panel de 40 chiens présentés à la consultation
pour diarrhée chronique et ayant subi au moins une électrophorèse des protéines sériques
au cours de leur suivi ; 34 provenaient des services de consultation de l’ENVL et 6
provenaient de la Clinique Vétérinaire des Arcades.
La figure 1 illustre l’origine des 40 chiens recrutés pour cette étude.
- 64 -
Ecole Nationale Vétérinaire de
Lyon85,0%
Clinique vétérinaire
des Arcades15,0%
FIGURE 1 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON L’ORIGINE DE LEUR RECRUTEMENT (N=40)
B. EXAMENS REALISES
Les 40 chiens de l’étude ont subi différents examens complémentaires au cours de leur suivi
en gastro-entérologie.
Nous présentons ici les examens les plus importants quant à l’évaluation clinique de l’animal
et la fréquence avec laquelle ils ont été réalisés chez les chiens de l’étude.
- 65 -
1. Biochimie hépatique
31 des 40 chiens de l’étude, soit 77,5 % de l’effectif, ont subi au moins un examen sanguin
visant à évaluer le « fonctionnement » hépatique et caractérisé par la mesure de l’activité
enzymatique :
• Des phosphatases alcalines (PAl) :
Les PAl plasmatiques totales représentent la somme de l’activité de plusieurs iso-
enzymes présentes dans les os, l’intestin, les reins, le placenta, le foie et même
certaines tumeurs. Elles ne sont donc pas spécifiques du foie, mais dépendent
aussi du métabolisme osseux, voire de troubles intestinaux ou de tumeurs.
• De l’alanine amino-transferase (AlAT) :
L’AlAT est présente dans le cytoplasme des cellules hépatiques et intervient dans
le métabolisme des acides aminés. Du fait de sa demi-vie courte (72h chez le
chien contre 7h chez le chat) elle est considérée comme un marqueur spécifique
de lésions hépatiques et notamment de la cytolyse (MEDAILLE, 2002).
2. Dosage du trypsinogène, des folates et de la vitamine B12
34 des 40 chiens de l’étude, soit 85 % de l’effectif, ont subi au moins une analyse
biochimique regroupant :
• Le dosage du trypsinogène plasmatique par la méthode trypsin-like
immunoreactivity (TLI) :
Le trypsinogène est une enzyme synthétisée et sécrétée dans la lumière du tube
digestif par le pancréas qui, sous sa forme active - la trypsine -, participe à la
digestion dans le duodénum.
• Le dosage des folates :
Les folates sont un ensemble de molécules de composition proche et d’activité
biologique identique apportées par l’alimentation ou synthétisées par les bactéries
de l’intestin grêle (jéjunum).
• Le dosage de la vitamine B12 :
La vitamine B12, ou cobalamine, intervient dans le métabolisme cellulaire et est
apportée par les aliments riches en fibres musculaires, foie et poissons. Son
absorption se réalise au niveau de l’iléon (MEDAILLE, 2002).
- 66 -
3. Échographie abdominale
31 des 40 chiens de l’étude, soit 77,5 % de l’effectif, ont subi au moins une échographie
abdominale.
4. Endoscopie digestive
16 des 40 chiens de l’étude, soit 40 % de l’effectif, ont subi une endoscopie digestive.
5. Histologie et cytologie
22 des 40 chiens de l’étude, soit 55 % de l’effectif, ont subi au moins une analyse
histologique ou cytologique.
Le matériel sur lequel ont été réalisées ces analyses histologiques et cytologiques est
composé :
• des biopsies réalisées durant les endoscopies digestives (63 %),
• de liquide récolté lors de cytoponctions sous contrôle échographique (21 %),
• des prélèvements réalisés durant des laparotomies exploratrices (13 %),
• d’une pièce d’exérèse obtenue après chirurgie (3 %).
6. Électrophorèse des protéines sériques
Nous avions pris comme base de recrutement des chiens de cette étude la participation à au
moins une analyse électrophorétique. 100 % des 40 chiens de notre étude ont donc subi une
électrophorèse des protéines sériques.
Toutefois, pour certains animaux de notre étude, ces analyses ont été répétées à plusieurs
reprises lors du suivi.
- 67 -
II. RESULTATS
A. ÉPIDEMIOLOGIE
1. Race
Pour chacun des 40 chiens de l’étude, il a été relevé la race à laquelle l’animal appartenait ou
du moins à laquelle il se rattachait (lorsque nous avons eu affaire à des chiens non LOF,
nous les avons assimilés à la race LOF correspondante).
La répartition des races de l’effectif est détaillée dans le tableau 4 et dans la figure 2.
Catégorie de chiens Race Nombre d'individus Pourcentage Braque de Weimar 1 2,5
Cocker 2 5,0 Chiens d’arrêt Labrador 3 7,5
Beauceron 1 2,5 Berger allemand 10 25,0
Berger des Pyrénées 1 2,5 Border collie 1 2,5
Briard 1 2,5 Colley 1 2,5 Croisé 1 2,5
Chiens de berger
Malinois 1 2,5 Chiens courants Basset artésien 1 2,5
Cairn terrier 1 2,5 Chiens terriers
Croisé 1 2,5 Bouvier bernois 3 7,5
Boxer 1 2,5 Dogue allemand 1 2,5
Rottweiller 3 7,5 Shar-peï 4 10,0
Chiens d'utilité
Terre neuve 1 2,5 Chiens de compagnie Bichon 1 2,5
Total 40 100,0
TABLEAU 4 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON LEUR RACE (CLASSEMENT DES RACES D’APRES ALBERTON, 1994), N=40.
- 68 -
FIGURE 2 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON LEUR RACE (N=40).
À l’examen de ces résultats, on note la représentativité marquée de la race berger allemand
(25 % de l’effectif) ainsi que des races shar-peï (10 % de l’effectif), rottweiller, labrador et
bouvier bernois (7,5 % de l’effectif pour chacune de ces 4 races).
Cependant, il est impossible de conclure à une prédisposition raciale sans comparaison avec
une population de référence. Le dénombrement précis de la population canine en France
étant très difficile, seul le pourcentage théorique des 10 races les plus fréquentes en France
a pu être évalué. Ces chiffres ont été obtenus à partir d’un sondage réalisé au près de 20
000 foyers, représentant 53 000 français, par la FACCO et TNS SOFRES en 2004.
Les résultas de cette étude sont présentées dans la figure 3.
- 69 -
FIGURE 3 : REPARTITION THEORIQUE DES 10 RACES CANINES LES PLUS FREQUENTES EN FRANCE (D’APRES UNE ETUDE FACCO / TNS SOFRES REALISEE EN 2004)
En comparant la répartition raciale des chiens de notre étude et celle, théorique, des chiens
en France on observe :
• que le Berger Allemand semble prédisposé à la diarrhée chronique : il représente 25
% des chiens de notre étude contre 3,9 % des chiens en France,
• que le labrador ne semble pas prédisposé à la diarrhée chronique : il représente 8 %
des chiens de notre étude contre 7,3 % des chiens en France,
• que le bouvier bernois semble prédisposé à la diarrhée chronique : il représente 8 %
des chiens de notre étude contre moins de 3,6 % des chiens français (nous
supposons ici que la race bouvier bernois a été assimilée à « autres bergers »),
• que les chiens de races shar-peï et rottweiller semblent prédisposées à la diarrhée
chronique : ils représentent chacun 8 % des chiens de notre étude contre moins de 1
% des chiens en France.
Ces résultats ne peuvent être analysés statistiquement par un test du Chi-deux car l’effectif
de notre étude est trop restreint. Cependant, les races berger Allemand, shar-peï, bouvier
- 70 -
bernois et rottweiller semblent nettement plus présentes dans notre étude que dans la
population canine française.
2. Sexe
Pour chacun des 40 chiens, il a été relevé le sexe de l’individu sans toutefois tenir compte
d’une éventuelle stérilisation. L’effectif se répartit donc en deux catégories (mâle et femelle)
comme le montre la figure 4.
mâle52,5
femelle47,5%
FIGURE 4 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON LEUR SEXE (N=40).
Sur un panel de 40 individus, avec 44 % de femelles et 56 % de mâles, on ne peut pas
conclure à une sur-représentativité des mâles.
Un test du Chi-deux d’ajustement conclut à une absence de différence significative entre le
sexe ratio dans notre étude et le sexe ratio dans la population, estimé à 1.
La diarrhée chronique affecte donc autant les mâles que les femelles.
- 71 -
3. Age
Pour chacun des 40 chiens, il a été relevé l’âge de l’individu lors de sa première consultation
pour diarrhée chronique.
Ces âges se répartissent de 6 mois à 14 ans et demi, avec une moyenne de 5,2 ans et une
médiane de 4,8 ans.
MOYENNE (FALISSARD, 1998)
La moyenne arithmétique est le quotient de la somme des valeurs d’un caractère quantitatif
par l’effectif total. Si x1, x2, … , xn sont n mesures, la moyenne arithmétique des xi vaut :
m = ( x1 + x2 + … + xn ) / n
MEDIANE (FALISSARD, 1998)
La médiane d’une distribution est le nombre réel qui partage en deux parties d’égale
fréquence les éléments de la distribution supposés rangés par valeurs non décroissantes.
C’est donc la valeur pour laquelle 50 % des mesures sont plus grandes et 50 % sont plus
petites. Elle présente l’avantage d’être moins sensible à un résultat extravagant.
Le tableau 5 récapitule les données concernant l’age des chiens de l’étude.
Moyenne 5,2 ans
Médiane 4,8 ans
Animal le plus jeune 6 mois
Animal le plus âgé 14,5 ans
TABLEAU 5 : RECAPITULATIF DES DONNEES CONCERNANT LES AGES DES CHIENS DE L’ETUDE (N=40)
La figure 5 est un diagramme représentant les chiens de l’étude en fonction de leur âge.
Pour une meilleure lisibilité, ils ont été regroupés par classes d’âges.
- 72 -
25
20
30
8
5 5 5
3
0
5
10
15
20
25
30
35
]0;2] ]2;4] ]4;6] ]6;8] ]8,10] ]10;12] ]12;14] ]14;16]
classes d'ages (années)
FIGURE 5 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE PAR CLASSES D’AGES (N=40).
Ce graphique et la valeur de la médiane, à 4,8 ans, montrent que la majorité des individus
de notre étude sont de jeunes adultes ou des adultes.
B. CLINIQUE
Une fois la population d’étude définie épidémiologiquement, il reste à préciser certaines
données cliniques qui vont nous éclairer sur la diarrhée des chiens de l’étude et servir de
base de comparaison pour étudier l’intérêt de l’électrophorèse des protéines dans la gestion
des cas de diarrhées chroniques.
Ces données sont le type de diarrhée dont le chien souffre, la durée d’évolution de cette
diarrhée et l’état général du chien lors de la réalisation de sa première électrophorèse des
protéines sériques.
- 73 -
1. Type de diarrhée
En consultation, l’une des premières étapes lors de diarrhée chronique consiste à recueillir
les commémoratifs détaillés et à réaliser un examen clinique approfondi afin de définir les
critères cliniques de localisation anatomique de la diarrhée (LECOINDRE, 2003).
Ces critères sont détaillés dans le tableau 6.
TABLEAU 6 : CRITERES DE LOCALISATION DES DIARRHEES CHRONIQUES DE L’INTESTIN GRELE ET DU COLON (D’APRES ARPAILLANGE ET AL., 1998 ; BEDOSSA, 1991 ; BERDAH,
1992 ; BURROWS, 1983 ; DARGENT, 1999 ; DELISLE, 1982 ; FREICHE, 2000 ; LECOINDRE, 2003 ; MADISSON, 1993)
Comme nous avons réalisé une étude rétrospective, nous étions dépendant de la bonne
rédaction des dossiers et de la bonne conservation des informations contenues dans les
dossiers pour pouvoir exploiter les données cliniques relatives aux individus recrutés pour
notre étude. Concernant la localisation anatomique de la diarrhée, nous n’avons pu recueillir
des informations que pour 33 des 40 chiens de l’étude.
Intestin grêle Colon
Aspect des selles liquides pâteuses ou molles
Volume fécal augmenté diminué, normal ou augmenté
Fréquence des défécations normale à peu augmentée : 2 à 3 fois plus que la normale
très augmentée : >3 fois la normale
Épreinte / ténesme absent présent
Urgence à la défécation absente présente
Sang méléna en nature
Couleur des selles très variable : décolorées, vertes, orangées... normale
Mucus absent présent
Graisses / aliments parfois jamais
État général altéré normal
Perte de poids fréquente rare
Vomissements parfois parfois
Flatulences parfois parfois
Borborygmes parfois jamais
Halitose parfois jamais
Distension abdominale parfois jamais
Prurit anal jamais parfois
- 74 -
La figure 6 donne la répartition de ces 33 chiens selon la localisation anatomique de la
diarrhée dont ils souffrent.
mixte12,1%
colon21,2%
intestin grêle66,7%
FIGURE 6 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON LA LOCALISATION ANATOMIQUE DE LA DIARRHEE CHRONIQUE DIAGNOSTIQUEE CLINIQUEMENT LORS DE LA PREMIERE
CONSULTATION (N=33).
2. Durée d’évolution
Pour chacun des 40 chiens de l’étude, il a été noté la durée entre les premiers signes
cliniques de diarrhée, relevés par le propriétaire, et la consultation à l’ENVL ou à la Clinique
des Arcades.
Cette durée a été l’un des critères d’inclusion au sein de l’étude. En effet, nous avons pris
comme référence pour la chronicité de la diarrhée le fait qu’elle évolue depuis plus de trois
semaines.
Pour ces 40 chiens, la durée va de 1 à 60 mois, avec une moyenne de 9,59 mois et une
médiane de 4 mois.
- 75 -
Moyenne 9,59 mois
Médiane 4 mois
Durée la plus courte 1 mois
Durée la plus longue 60 mois (soit 5 ans)
TABLEAU 7 : RECAPITULATIF DES DONNEES CONCERNANT LA DUREE D’EVOLUTION DE LA DIARRHEE DES CHIENS DE L’ETUDE (N=40)
La figure 7 est un diagramme représentant les chiens de l’étude en fonction de la durée
d’évolution de leur diarrhée. Pour une meilleure lisibilité, ils ont été regroupés par intervalles
de durée de 2 mois.
13
40
23
5
0
8
0
13
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
]1;2] ]2;4] ]4;6] ]6;8] ]8,10] ]10;12] ]12;14] > 14
durée d'évolution (mois)
FIGURE 7 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON LA DUREE D’EVOLUTION DE LEUR DIARRHEE CHRONIQUE (N=40)
Ce graphique et la valeur de la médiane, calculée à 4 mois, montrent que pour la majorité
des individus de l’étude, la diarrhée évoluait depuis moins de six mois lorsqu’ils ont été
présentés en consultation.
Il est toutefois important de pointer quelques cas extrêmes : 5 chiens (soit 13 % de
l’effectif) présentent de la diarrhée depuis plus de 14 mois.
- 76 -
3. État général lors de la première électrophorèse des protéines sériques
Pour chacun des 40 chiens de l’étude, leur état général a été évalué lors de la réalisation de
la première électrophorèse des protéines. Pour la plupart des animaux, cela coïncide avec la
première consultation.
Grâce aux informations collectées lors du recueil de l’anamnèse, des commémoratifs et de
l’examen clinique approfondi, chaque chien a été classé dans l’une des trois catégories
suivantes :
• État général conservé : le chien n’a pas perdu de poids, l’examen clinique ne révèle
pas d’anomalies, il garde son dynamisme.
• Amaigrissement sans répercussions sur l’état général : la seule anomalie rapportée
par les propriétaires ou révélée lors de l’examen clinique est une perte de poids
importante ou une stagnation de la courbe de croissance. Le chien conserve son
dynamisme.
• État général altéré : l’examen clinique révèle diverses anomalies telles que
vomissements, anorexie, polydipsie… Le chien est abattu.
La figure 8 indique la répartition des chiens de l’étude selon l’évaluation de leur état général
lors de leur première électrophorèse des protéines.
- 77 -
conservé22,5%
amaigrissement42,5%
altéré35,0%
FIGURE 8 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON LEUR ETAT GENERAL LORS DE LA PREMIERE ELECTROPHORESE DES PROTEINES (N=40).
C. L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES
1. Interprétation des électrophorèses des protéines sériques
Pour chacun des 40 chiens de l’étude, les différentes électrophorèses de protéines sériques,
réalisées selon la méthode décrite dans la première partie, ont été interprétées unes à unes.
Après avoir séparé les électrophorèses en trois catégories, selon la valeur du rapport
albumine/globulines, nous nous sommes intéressés à l’électrophorégramme. L’analyse
détaillée de celui-ci a permis de séparer trois classes d’électrophorèses :
• Les électrophorèses « normales » :
rapport albumine/globulines dans les valeurs usuelles, électrophorégramme d’allure
conforme aux tracés dits « normaux » référencés dans la littérature pour l’espèce
canine.
- 78 -
• Les électrophorèses présentant des artéfacts dus à la technique de réalisation, au
prélèvement ou à l’état de l’animal lors du prélèvement :
le sérum de l’un des chiens de notre étude était hémolysé, certains animaux
apparaissent déshydratés (albuminémie légèrement supérieure aux valeurs usuelles).
• Les électrophorèses présentant de réelles modifications :
au niveau numérique ou graphique.
Ensuite, l’analyse des différentes fractions, couplée aux observations des valeurs
numériques, a permis d’interpreter l’ensemble des électrophorèses réalisées sur les chiens de
l’étude.
2. Classement de la première électrophorèse des protéines sériques pour
chacun des chiens de l’étude
Désormais, nous nous focalisons, pour chacun des 40 chiens de l’étude, sur la première
électrophorèse des protéines qu’il a subie.
La synthèse des interprétations numérique et graphique nous a permis de séparer ces
électrophorèses en trois grandes catégories :
- 79 -
• Les électrophorèses sans anomalies interprétables :
les électrophorèses des protéines sériques « normales », les électrophorèses des
protéines comportant des artéfacts et les électrophorèses des protéines présentant
des variations trop faibles pour que leur interprétation ait une quelconque valeur
clinique.
Il est important de rappeler ici que les résultats d’électrophorèses présentent une
importante variabilité analytique ainsi qu’une grande variabilité inter-individuelle et
que l’interprétation doit donc reposer uniquement sur des modifications importantes
et en aucun cas sur des modifications de faible amplitude (MEDAILLE, 1997).
L’illustration 3 est une électrophorèse ayant été classée dans la catégorie des
électrophorèses dites « normales ».
ILLUSTRATION 3 : EXEMPLE DE TRACE ELECTROPHORETIQUE « NORMAL », CHIEN 13 : « OURSONNE »
- 80 -
• Les électrophorèses comportant des modifications légères mais interprétables :
pics peu importants, légère hypoalbuminémie, modifications de
l’électrophorégramme…
L’illustration 4 est une électrophorèse ayant été classée dans la catégorie des
électrophorèses comportant des « modifications légères ». Il faut noter la présence
d’un pic étroit et peu marqué en α2.
ILLUSTRATION 4 : EXEMPLE DE TRACE ELECTROPHORETIQUE COMPORTANT DES « MODIFICATIONS LEGERES », CHIEN 30 : « LEDY »
- 81 -
• Les électrophorèses comportant d’importantes modifications :
Electrophorégrammes très modifiés, hypoalbuminémie marquée,
panhypoprotéinémie…
Les illustrations 5 et 6 sont des électrophorèses ayant été classées dans la catégorie
des électrophorèses comportant des « modifications importantes ».
Pour l’illustration 5, il faut noter la présence d’un pic étroit et très marqué en α2
indiquant une importante inflammation aiguë.
ILLUSTRATION 5 : EXEMPLE DE TRACE ELECTROPHORETIQUE COMPORTANT DES « MODIFICATIONS IMPORTANTES », CHIEN 12 : « OXANNE »
- 82 -
Pour l’illustration 6, il faut remarquer l’existence d’un bloc β-γ orientant vers
l’existence d’un dysfonctionnement hépatique.
ILLUSTRATION 6 : EXEMPLE DE TRACE ELECTROPHORETIQUE COMPORTANT DES « MODIFICATIONS IMPORTANTES », CHIEN 32 : « JUDIE »
- 83 -
La figure 9 illustre la répartition des animaux de l’étude selon l’aspect de leur première
électrophorèse des protéines.
normale12,5%
modifications légères40,0%
modifications importantes
47,5%
FIGURE 9 : REPARTITION DES CHIENS DE L’ETUDE SELON L’ASPECT DE LEUR PREMIERE ELECTROPHORESE DES PROTEINES (N=40)
D. LE DIAGNOSTIC
1. Diagnostics établis pour les animaux de l’étude
Pour chacun des 40 individus de l’étude, nous nous sommes penchés sur le diagnostic
définitif établi à l’issue des investigations cliniques et de l’ensemble des examens
complémentaires.
Au cours de cette étude, 29 affections différentes ont été recensées. Cependant, il est
important de garder à l’esprit que la plupart des chiens de l’étude cumulent deux à trois
affections associées ; par exemple, Rhonie, le chien numéro 2, cumule une entérite lympho-
plasmocytaire modérée du grêle, des ulcères du colon et une gastrite aiguë modérée.
- 84 -
La figure 10 illustre les 29 affections recensées au cours de cette étude ainsi que le
pourcentage de chiens chez lesquels on les retrouve.
FIGURE 10 : NOMBRE DE CHIENS DE L’ETUDE TOUCHES PAR CHACUNE DES 29 AFFECTIONS REPERTORIEES AU COURS DE L’ETUDE (N=40)
L’examen rapide de la figure 10 permet de constater les atteintes les plus fréquemment
rencontrées au cours de l’étude :
• La prolifération bactérienne touche 8 des 40 chiens, soit 20 % de l’effectif.
Cependant elle n’est jamais rencontrée de manière isolée et est le plus souvent
associée à une insuffisance pancréatique exocrine.
• L’insuffisance pancréatique exocrine touche 7 des 40 chiens, soit 18 % de l’effectif. Il
est à noter que 4 de ces 7 chiens souffrent conjointement d’une prolifération
bactérienne.
• L’entérite lympho-plasmocytaire touche 6 des 40 chiens, soit 15% de l’effectif.
• La gastrite chronique touche 5 des 40 chiens, soit 13 % de l’effectif.
• La lymphangiectasie touche 4 des 40 chiens, soit 10 % de l’effectif.
3 3
13
15
3 3
8
5
10
5
3
5
3 3 3 3
8
3 3 3 3 3 3
18
5
20
3
5
8
0
5
10
15
20
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s (%
)
- 85 -
2. Classement des diagnostics
Afin de « tester » l’intérêt de l’électrophorèse des protéines, il a fallu attribuer à chaque
animal une évaluation pronostique de son état en fonction de son affection diagnostiquée.
Pour ce faire, nous nous sommes basés aussi bien sur la littérature, donnant pour certaines
affections des indications générales de pronostic, que sur l’étude approfondie des dossiers de
chacun des 40 chiens (examens cliniques répétés, résultats des examens complémentaires,
notamment l’histologie qui permet souvent l’évaluation du grade des lésions observées et
aide ainsi à l’établissement d’un pronostic).
Attribuer une valeur pronostique à un diagnostic est une démarche difficile. Elle s’est réalisée
en deux temps.
Nous avons tout d’abord recherché dans la littérature des indications pronostiques
concernant certaines affections non polymorphes et bien documentées. Cela nous a permis
d’établir une première classification :
• affections à pronostic moyen : insuffisance pancréatique exocrine (DARGENT, 1999),
• affections à mauvais pronostic : lymphangiectasie (WILLIAMS, 1999), entéropathie
exsudative (WILLIAMS, 1999).
Par la suite les dossiers des chiens de l’étude ont été étudiés un à un afin de pouvoir les
classer, selon le diagnostic précis de leur affection et les résultats de leurs examens
complémentaires, en trois catégories :
• affections à bon pronostic,
• affections à pronostic réservé,
• affections à mauvais pronostic.
Ainsi, deux chiens souffrant d’une entérite lympho-plasmocytaire peuvent être classés dans
deux catégories différentes selon les résultats de l’histologie : atteinte modérée (pronostic
réservé) ou atteinte sévère (mauvais pronostic).
- 86 -
E. TEST DE L’INTERET DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES SUR LE
PRONOSTIC DES ANIMAUX DE L’ETUDE
Le but de ce travail est d’évaluer l’intérêt de l’électrophorèse des protéines dans la gestion
des cas de diarrhées chroniques et, notamment, son intérêt pronostic.
La question posée est donc : face à un animal souffrant de diarrhée chronique,
l’électrophorèse des protéines sériques permet-elle d’affiner le pronostic ?
Pour répondre à cette question, il était nécessaire d’établir un « test » de l’intérêt de
l’électrophorèse des protéines sériques.
Au cours de l’étude des 40 cas collectés nous avons construit 3 outils qui vont permettre
d’élaborer ce test :
• le classement de l’état clinique des animaux lors de la première électrophorèse des
protéines sériques,
• le classement de l’aspect de la première électrophorèse des protéines sériques des
animaux,
• le classement de la gravité des diagnostics établis pour ces animaux,
Mettons désormais ces 3 classements en parallèle.
1. Apport de l’électrophorèse des protéines à la première évaluation
clinique
En confrontant, pour chaque animal, les résultats de la première évaluation clinique et de la
première électrophorèse des protéines sériques on obtient trois situations :
• L’électrophorèse « confirme » la première évaluation clinique :
o L’état général de l’animal est conservé et sa première électrophorèse est
normale.
o L’animal présente un amaigrissement sans répercussions sur l’état général et
sa première électrophorèse présente des modifications légères.
o L’état général de l’animal est altéré et sa première électrophorèse présente
des modifications importantes.
- 87 -
• L’électrophorèse péjore le pronostic établi par la première évaluation clinique :
o L’état général de l’animal est conservé et sa première électrophorèse présente
des modifications légères.
o L’animal présente un amaigrissement sans répercussions sur l’état général et
sa première électrophorèse présente des modifications importantes.
• L’électrophorèse majore le pronostic établi par la première évaluation clinique :
o L’animal présente un amaigrissement sans répercussions sur l’état général et
sa première électrophorèse est normale.
o L’état général de l’animal est altéré et sa première électrophorèse présente
des modifications légères.
La figure 11 indique la proportion de cas dont le pronostic initial, établi grâce à la première
évaluation clinique, a été confirmé, péjoré ou majoré suite à l’analyse de la première
électrophorèse des protéines sériques.
majoration2,5%
péjoration37,5%
confirmation60%
FIGURE 11 : REPARTITION DES CAS SELON L’INFLUENCE DE L’ANALYSE DE LA PREMIERE ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES (N=40)
- 88 -
Cette figure nous permet d’observer que, lorsque l’électrophorèse des protéines ne confirme
pas le pronostic établi initialement, elle le péjore (15 cas soit 37,5 % de l’effectif) bien plus
qu’elle ne le majore (1 cas soit 2,5 % de l’effectif).
2. Apport de l’électrophorèse des protéines à l’évaluation pronostique
des chiens de notre étude
En confrontant, pour chaque animal, l’influence de la première électrophorèse des protéines
sériques sur le pronostic général et le pronostic établi grâce à l’étude du diagnostic on
obtient quatre situations :
• L’électrophorèse des protéines sériques a permis d’affiner le pronostic :
o L’électrophorèse des protéines sériques a péjoré le cas d’un animal dont l’état
général était conservé et pour lequel le diagnostic final est de pronostic
réservé.
o L’électrophorèse des protéines sériques a péjoré le cas d’un animal présentant
un amaigrissement sans répercussions sur l’état général et pour lequel le
diagnostic final est de mauvais pronostic.
• L’électrophorèse des protéines sériques a permis de confirmer le pronostic :
o L’état général de l’animal est conservé, sa première électrophorèse est
normale et le diagnostic final est de bon pronostic (aucun des 40 chiens de
notre étude ne rentre dans cette catégorie).
o L’animal présente un amaigrissement sans répercussions sur l’état général, sa
première électrophorèse présente des modifications légères et le diagnostic
final est de pronostic réservé.
o L’état général de l’animal est altéré, sa première électrophorèse présente des
modifications importantes et le diagnostic final est de mauvais pronostic.
• L’électrophorèse des protéines sériques nous a trompé dans l’évaluation pronostique
du cas de l’animal concerné :
o L’électrophorèse des protéines sériques a péjoré le cas d’un animal dont l’état
général était conservé et pour lequel le diagnostic final est de bon pronostic.
o L’électrophorèse des protéines sériques a péjoré le cas d’un animal présentant
un amaigrissement sans répercussions sur l’état général et pour lequel le
diagnostic final est de pronostic réservé.
- 89 -
o L’électrophorèse des protéines sériques a majoré le cas d’un animal
présentant un amaigrissement sans répercussions sur l’état général et pour
lequel le diagnostic final est de pronostic réservé.
o L’électrophorèse des protéines sériques a majoré le cas d’un animal
présentant un état général altéré et pour lequel le diagnostic final est de
mauvais pronostic.
• L’électrophorèse des protéines sériques n’a pas été utile à l’établissement d’un
pronostic ; Elle ne nous a ni aidé, ni trompé dans l’évaluation pronostique du cas de
l’animal concerné :
o L’état général de l’animal est conservé, sa première électrophorèse est
normale et le diagnostic final est de pronostic réservé ou mauvais.
o L’animal présente un amaigrissement sans répercussions sur l’état général, sa
première électrophorèse présente des modifications légères et le diagnostic
final est de bon ou de mauvais pronostic.
o L’état général de l’animal est altéré, sa première électrophorèse présente des
modifications importantes et le diagnostic final est de bon pronostic ou de
pronostic réservé.
- 90 -
La figure 12 indique la proportion de cas pour laquelle l’électrophorèse des protéines
sériques nous a aidé dans l’établissement d’un pronostic (confirmation ou affinement), nous
a trompé (en minimisant ou en maximisant le pronostic réel) ou ne nous a été d’aucune
utilité (elle n’a pas apporté d’informations supplémentaires permettant d’affiner le pronostic).
erreur10%
affinement30%
confirmation50%
aucuneutilité10%
Aide 80%
FIGURE 12 : INFLUENCE DE L’ELECTROPHORESE DES PROTEINES SERIQUES SUR L’ETABLISSEMENT D’UN PRONOSTIC (N=40)
Cette figure illustre clairement, pour cette étude, le bénéfice apporté par l’électrophorèse des
protéines sériques : Pour 32 des 40 chiens, soit 80 % de l’effectif, l’électrophorèse des
protéines sériques a été une aide dans l’établissement d’un pronostic.
Les 5 cas, soit 10 % de l’effectif, pour lesquels l’électrophorèse nous a induit en erreur ne
peuvent être correctement interprété sur un si petit effectif.
- 91 -
III. DISCUSSION
A. CRITIQUE
1. Échantillon
Notre échantillon est constitué de 40 chiens recrutés au sein des services de consultation de
l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon et de la Clinique des Arcades. Il a été constitué de
manière rétrospective, sur une période de 7 ans.
Obtenir 40 cas exploitables en 7 ans peut paraître faible, mais la pratique de l’électrophorèse
des protéines sériques dans les cas de diarrhée chronique est encore peu généralisée.
Parfois les praticiens se contentent de l’analyse des valeurs des protéines totales, plus ou
moins couplée aux valeurs d’albuminémie.
Ainsi cet échantillon nous satisfait-il, nous ne nous attendions pas à recenser plus de cas
exploitables. Cependant ces 40 cas n’ont pas satisfait les statisticiens car ils représentaient
un échantillon trop petit pour réaliser des analyses statistiques complexes et généraliser nos
conclusions à l’ensemble de la population. C’est pourquoi les données de cette étude n’ont
pas pu faire l’objet d’un traitement statistique.
Cependant, lorsque cela était pertinent, nous avons utilisé les statistiques descriptives.
2. Données
Les données concernant les 34 chiens de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon ont été
collectées de manière rétrospective. Cela implique que nous n’avons pu superviser, orienter
ou participer à la prise en charge et au suivi clinique des patients. Nous avons dû
entièrement nous fier aux dossiers cliniques extraits des archives physiques et informatiques
de l’Ecole Vétérinaire. De cela découlent plusieurs éléments :
• certains dossiers sont incomplets,
• certains dossiers n’ont pas été dûment remplis,
• certains dossiers papier ont été altérés par l’archivage et certaines parties sont
inexploitables,
- 92 -
• certains patients n’ont pas effectué leur suivi à l’Ecole Vétérinaire ; pour nous ils sont
« perdus de vue »,
• certains animaux ont été traités sur la base d’une suspicion clinique et certains
examens complémentaires n’ont pas été réalisés, il n’existe alors pas de diagnostic de
certitude.
Les données concernant les 6 chiens de la Clinique des Arcades ont elles aussi été collectées
de manière rétrospective et souffrent donc les mêmes critiques. Cependant les vétérinaires
ayant pris en charge ces cas sont toujours au sein de la clinique et il est possible d’évoquer
avec eux ces cas pour obtenir des renseignements plus précis, ce qui n’est pas possible avec
les étudiants de l’Ecole Vétérinaire dont l’effectif clinique est, par définition, renouvelé
chaque année.
3. Modèle pour tester l’intérêt de l’électrophorèse des protéines sériques
Cette étude étant rétrospective, nous avons travaillé avec les données en notre possession et
avons dû nous adapter au manque d’informations sur la réussite ou l’échec des traitements
mis en place, le suivi des animaux soignés, les éventuelles rechutes.
Ainsi, pour évaluer l’intérêt pronostic de l’électrophorèse des protéines sériques nous avons
contourné le manque de données par la réalisation d’analyses qualitatives.
Celles-ci passent par le classement des données cliniques en notre possession dans un
nombre restreint de catégories, puis par la comparaison de ces catégories entre elles.
Ce classement et la comparaison des données de l’étude ont été réalisés de la façon la plus
rigoureuse possible, cependant il a nécessairement été fait appel à la subjectivité de
l’analyste. On peut discuter longuement du classement d’un individu dans telle catégorie
plutôt que dans telle autre, nous ne pouvons nier l’existence, dans cette étude, du biais
humain.
- 93 -
B. DISCUSSION
Le but de cette étude rétrospective était de « tester » l’intérêt de l’électrophorèse des
protéines sériques dans les cas de diarrhée chronique en tentant de répondre à plusieurs
interrogations :
• L’électrophorèse des protéines sériques permet-elle l’établissement d’un diagnostic
précis en cas de diarrhée chronique chez le chien ?
• A-t-elle une quelconque valeur pronostique ?
• Est-elle utile pour le suivi des patients ?
Intéressons nous désormais aux réponses apportées…
1. Intérêt diagnostique de l’électrophorèse des protéines sériques dans
les cas de diarrhée chronique
Il existe de nombreuses affections susceptibles de provoquer une diarrhée chez le chien sur
un mode chronique. Ainsi, pour un même type de diarrhée (même localisation anatomique,
même durée d’évolution, mêmes répercussions sur l’état général du patient) plusieurs
origines sont possibles.
En nous intéressant à l’électrophorèse des protéines sériques, nous avons voulu savoir si cet
outil pouvait nous aider à établir un diagnostic clinique précis en cas de diarrhée chronique.
Sur ce point, la littérature est assez unanime : en gastro-entérologie, il n’existe aucun tracé
électrophorétique caractéristique d’une affection. On ne pourra donc jamais diagnostiquer
l’origine d’une diarrhée chronique à la seule vue d’une électrophorèse des protéines sériques,
aussi modifiée soit-elle.
En revanche, cette électrophorèse est une aide précieuse pour orienter le praticien dans la
hiérarchisation et la réalisation de ses examens complémentaires. Par exemple, la présence
d’un bloc β-γ doit fortement faire suspecter une atteinte hépatique.
L’analyse des tracés électrophorétiques des 40 chiens de notre étude nous a apporté les
mêmes conclusions. À aucun moment, il n’a été possible d’établir de similitudes notables
entre plusieurs électrophorèses d’un groupe d’animaux atteints de la même affection.
- 94 -
La plus grosse difficulté, outre la faible quantité de cas, était que la majorité des animaux ne
souffraient pas d’une seule mais de plusieurs affections associées entre elles et associant
donc aussi leurs anomalies au sein de leurs tracés électrophorétiques. De plus, il était
impossible de prendre comme postulat de base que les atteintes diverses dont souffrait un
même animal n’interagissaient pas entre elles et il devenait alors quasiment impossible
d’effectuer la moindre analyse comparative sur les résultats.
Parce qu’elle nous renseigne sur les perturbations des protéines du sérum, sur l’existence ou
non d’une inflammation ou sur l’ancienneté de cette inflammation, l’électrophorèse des
protéines sériques est un outil de plus sur lequel s’appuyer lors de l’établissement d’un
diagnostic en gastro-entérologie.
Cependant elle révèle tous ses atouts dans le pronostic et le suivi des cas.
2. Intérêt pronostique de l’électrophorèse des protéines sériques dans
les cas de diarrhées chroniques
Il n’existe que peu de données dans la littérature sur l’utilisation de l’électrophorèse des
protéines sériques au sein de la gastro-entérologie. Si les auteurs traitant de l’électrophorèse
mentionnent parfois quelques applications en gastro-entérologie, en revanche, les auteurs
traitant de la diarrhée chronique ne signalent qu’anecdotiquement le recours à
l’électrophorèse.
L’étude rétrospective réalisée dans cette thèse avait pour objectif de monter l’intérêt de cet
examen dans l’établissement d’un pronostic. Les résultats de l’étude montrent de manière
nette que l’électrophorèse des protéines sériques permet d’affiner ou de confirmer le
pronostic dans 80% des cas lors de diarrhée chronique.
C’est donc là l’une des grandes forces de l’électrophorèse des protéines sériques en gastro-
entérologie : son aptitude à déceler les atteintes graves face à un animal n’extériorisant que
peu de symptômes ou sa capacité à relativiser l’exubérance de certains symptômes face à un
animal dont l’organisme n’est en réalité que peu perturbé.
- 95 -
3. Intérêt de l’électrophorèse des protéines sériques dans le suivi des cas
de diarrhée chronique
Pour certaines affections, comme la leishmaniose par exemple, l’intérêt de l’électrophorèse
des protéines sériques dans le suivi des animaux atteints n’est plus à démontrer. De
nombreux auteurs se sont ainsi intéressés à l’évolution des profils électrophorétiques au
cours de la guérison, mais peu de données ont été publiées concernant un tel suivi sur des
affections relevant de la gastro-entérologie.
Notre étude étant rétrospective, nous ne disposions pas d’assez de données interprétables
ou corrélables pour réaliser une véritable analyse du suivi des cas. Cependant quelques
chiens de notre étude ont été suivis sur une longue période et ont subi de multiples
électrophorèses des protéines sériques.
C’est le cas notamment du chien numéro 14, Métisse, souffrant d’une insuffisance
pancréatique exocrine associée à une entérite lympho-plasmocytaire, une lymphangiectasie
et une gastrite chronique, pour lequel il est très intéressant de voir se normaliser le tracé
électrophorétique et les valeurs numériques au cours des 5 électrophorèses qu’il a subies.
On part d’un tracé plus que modifié pour aboutir à la copie presque parfaite des tracés
publiés dans la littérature sous la rubrique « chien normal ».
3. Perspectives
Comme nous l’avons esquissé dans le début de cette discussion, l’étude rétrospective
réalisée dans cette thèse n’est qu’un début. Elle a permis de montrer l’existence d’avantages
quant à l’utilisation systématique de l’électrophorèse des protéines sériques dans les cas de
diarrhées chroniques chez le chien. Ce n’est qu’un premier pas.
Il serait désormais intéressant de réaliser une étude prospective pour étudier les points qui
n’ont pu l’être au cours de ce travail et récolter un plus grand nombre de cas afin de pouvoir
analyser statistiquement les données.
Pour ce faire, il faudrait avant toute chose établir un protocole d’étude incluant notamment :
• la réalisation systématique d’une électrophorèse des protéines sériques lors de la
prise en charge d’un chien souffrant de diarrhée chronique,
• le recueil précis des commémoratifs,
- 96 -
• le recueil précis de l’anamnèse,
• l’établissement d’une liste exhaustive d’examens complémentaires nécessaires à
l’établissement d’un diagnostic de certitude,
• les intervalles de temps entre deux électrophorèses pour le suivi (durées variables
selon l’atteinte diagnostiquée),
• le recueil précis de l’évolution clinique de l’animal (questionnaire précis et fixe à
remplir avec le propriétaire de l’animal lors des visites de suivi)…
La pleine adhésion des services de consultation de gastro-entérologie des 4 Ecoles
Nationales Vétérinaires serait évidemment souhaitable, dans le but de récolter le plus de
données possible.
- 97 -
- 98 -
- 99 -
CONCLUSION
L’électrophorèse des protéines sériques est une technique d’analyse permettant la séparation
des diverses fractions protéiniques du sérum d’un patient et leur étude systématique.
En pratique vétérinaire courante, sa réalisation sera presque systématiquement déléguée à
un laboratoire de référence afin d’obtenir des tracés de qualités, comparables les uns aux
autres.
D’emploi encore trop confidentiel, car à tort considérée comme difficile d’interprétation,
l’électrophorèse des protéines est un outil performant dans l’aide au diagnostic, l’élaboration
d’un pronostic et le suivi de cas. Elle trouve sa place dans de nombreux domaines de la
médecine, et notamment en gastro-entérologie.
Au cours de ce travail, nous avons voulu savoir si cette technique pouvait apporter une aide
au praticien dans la gestion des cas de diarrhée chronique et nous avons réalisé dans ce but
une étude rétrospective portant sur 40 chiens.
Les conclusions de cette étude montrent que l’électrophorèse des protéines sériques a une
forte valeur pronostique. En effet, dans 80 % des cas, elle aide le praticien à établir un
pronostic précis lorsqu’il est face à un chien souffrant de diarrhées depuis plus de trois
semaines.
Ces premiers résultats encourageants prouvent l’intérêt de l’utilisation de l’électrophorèse
des protéines sériques en gastro-entérologie et plus spécifiquement lors de la prise en
charge de chiens souffrant de diarrhées chroniques.
Il serait désormais intéressant de réaliser une étude prospective, au sein des quatre Ecoles
Nationales Vétérinaires, afin d’évaluer statistiquement l’impact de cet examen, simple et peu
- 100 -
coûteux, sur la gestion des cas de diarrhées chroniques au niveau diagnostic, pronostic et
aide au suivi.
- 101 -
- 102 -
- 103 -
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- 110 -
- 111 -
ANNEXES
Liste des abréviations utilisées dans les tableaux des annexes :
ENVL Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon
CA Clinique des Arcades (Villefranche sur Saône)
IG intestin grêle
EPS électrophorèse des protéines sériques
ELP entérite lymphoplasmocytaire
ELE entérite lymphocytaire et éosinophilique
IPE insuffisance pancréatique exocrine
MICI maladie inflammatoire chronique intestinale
- 112 -
ANNEXE 1 : TABLEAU DESCRIPTIF DES CHIENS PARTICIPANT A L’ETUDE (PARTIE 1/2)
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ANNEXE 2 : TABLEAU DESCRIPTIF DES CHIENS PARTICIPANT A L’ETUDE (PARTIE 2/2)
- 114 -
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ANNEXE 3 : TABLEAU RECAPITULATIF DES RESULTATS POUR CHACUN DES CHIENS DE L’ETUDE (PARTIE 1/4)
- 115 -
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ANNEXE 4 : TABLEAU RECAPITULATIF DES RESULTATS POUR CHACUN DES CHIENS DE L’ETUDE (PARTIE 2/4)
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ANNEXE 5 : TABLEAU RECAPITULATIF DES RESULTATS POUR CHACUN DES CHIENS DE L’ETUDE (PARTIE 3/4)
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ANNEXE 6 : TABLEAU RECAPITULATIF DES RESULTATS POUR CHACUN DES CHIENS DE L’ETUDE (PARTIE 4/4)
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NOM PRENOM : DE CLAVIERE Frédérique TITRE : Place et intérêt de l’électrophorèse des protéines dans la gestion des cas de diarrhée chronique chez le chien Thèse Vétérinaire : Lyon , vendredi 8 juillet 2005 RESUME : L’électrophorèse des protéines sériques est un outil de qualité trop souvent délaissé par le praticien. Facilement déléguée à un laboratoire d’analyses et peu coûteux pour le propriétaire, elle se révèle extrêmement utile dans le diagnostic, le suivi et le pronostic de nombreuses affections. Au travers d’une analyse bibliographique sur l’électrophorèse des protéines et grâce aux résultats d’une étude rétrospective portant sur 40 cas, ce travail tend à montrer comment cet examen simple peut être une aide importante pour l’établissement d’un pronostic et le suivi des animaux lors de la gestion, souvent délicate, de cas de diarrhée chronique chez le chien. MOTS CLES :
- électrophorèse - chien - diarrhée - pronostic - gastro-entérologie
JURY :
Président : Monsieur le Professeur CHAYVIALLE
1er Assesseur : Monsieur le Docteur CHABANNE 2ème Assesseur : Monsieur le Professeur CADORE Membre invité : Monsieur le Docteur GUILBAUD
DATE DE SOUTENANCE :
Vendredi 8 juillet 2005 ADRESSE DE L’AUTEUR :
25 rue Guilloud 69003 LYON