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    Regar

    dssu

    rlad

    roite

    4 mars 2014 - n 35

    Lettre ditepar la cellule Veille et Ripostedu Parti socialiste

    to

    NOTE DE VEILLE ET RIPOSTE SUR LA SITUATION DE LA DROITE ET DE L !EXTRME-DROITE 1

    Intrt gnral

    La semaine qui souvre est importante. Parce quelle se droule sous le feu de la crise ukrai-nienne dont on ne connat pas laboutissement. Celle-ci sera une preuve pour lunit de lUnioneuropenne. Elle nous rappelle aussi toute son utilit pour notre continent et la ncessit de larenforcer diplomatiquement et militairement. Parce qugalement, cette semaine, les syndicatset le patronat entrent dans le vif de ce que doit tre le pacte de responsabilit , en dterminantles engagements que les branches professionnelles peuvent prendre en termes demplois, deformation, de qualification. Il en va de savoir si, face la crise dont peine sortir le pays, lco-nomique et le social peuvent aller de paire.

    Les deux sries dvnements sont-ils lis ? Evidemment, pas formellement. Elles obissent des causalits et des temporalits propres. Mais, tous les deux interrogent sur ce que peut etdoit faire la France. Face des crises graves - et comment ne pas considrer quaujourdhui5 228 800 personnes touches par le chmage, compltement ou partiellement, natteignentgravement notre pays -, nous devons tre capables de rassembler les nergies et les convic-tions. Comparaison nest certes pas raison. Mais, lon peut se rappeler linitiative sans prcdentque Lon Blum, en avril 1938, appel former un gouvernement, fit de proposer la droiteparlementaire de lpoque dentrer dans un gouvernement dUnion nationale, la fois, pourfaire face la menace de guerre - nous tions au moment de lAnschluss - et sortir lconomiefranaise de ses difficults. Le Parti communiste - celui de Maurice Thorez - soutint la propo-sition. Les groupes parlementaires de la droite - hors une poigne de dputs - la refusrent.On ne sait pas si la France naurait pas alors su afficher une relle dtermination.

    Les circonstances ne sont certes pas les mmes. Et, il sagit, aujourdhui, pour les partis rpu-blicains, tout en conservant leurs positions, de prendre simplement leurs responsabilits pourle pays. Le Parti socialiste le fait, pour sa part . Il le fait pour les intrts du pays et son rle dansles crises internationales et pour donner plus de consistance lUnion europenne, il le faitpour tablir le compromis conomique et social, dont notre conomie a besoin. Force est deconstater que lUMP - ne parlons mme pas du Front dit national - ne le veut pas. Nombre deses dirigeants - si lon en croit les articles de presse - encouragent mme le patronat ne passengager dans le pacte et conforte directement la fraction du patronat qui sy oppose, alorsquune majorit est prte entrer dans la ngociation. Certes, cela irait mieux si la gauche,elle-mme, tait plus unie et plus consciente des enjeux. En tout tat de cause, cest aux socia-listes et leur gouvernement dincarner avec force ce quest lintrt gnral, aujourdhui, pourles Franais.

    Alain BERGOUNIOUX

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    Le FN veut dfaire lEurope

    Le Front national entend manifestement utiliserle scrutin europen du 25 mai prochain commeun grand rendez-vous de politique intrieure, etcomme un moment de contestation radicale detous les engagements europens de la France,depuis plus de trois dcennies. Sa thmatiqueest connue et ressasse de longue date : dnon-cer la construction europenne et sortir delEuro. En clair, dfaire lEurope, pour justifiertous les replis nationalistes, toutes les crispa-tions identitaires, au risque de lisolement. Cest

    la matrice de la pense politique dextrmedroite, et depuis longtemps.En fait, ce courant de pense croit linstant venupour affirmer, avec virulence et sans prcautionde langage, ses convictions xnophobes et d-magogiques traditionnelles, pour semer lillu-sion de la France seule , dtermine chapper linluctabilit de son dclin .Comme si louverture et la participation lidaleuropen ntaient pas la garantie la plus srede son avenir. Comme si le repli ntait pas lan-

    tichambre du dclin et de la relgation. Ce dis-cours du FN conduit la fois un danger -lisolement -, et une impasse - le nationalisme,porteuse de conflits.

    Le mythe de la sortie de leuro,brandie comme la panace et

    prsente comme la solution toutes les difficults vise unobjectif prcis : renoncer finale-ment 60 ans dhistoire etddification mthodiquede lEurope.

    La voie de lchec conomique. Le mythe de lasortie de leuro, brandie comme la panace etprsente comme la solution toutes les diffi-cults vise un objectif prcis : renoncer finale-ment 60 ans dhistoire et ddification

    mthodique de lEurope. Il aurait aussi pourconsquences, labaissement conomique et fi-

    nancier du pays. Car, que personne ne sytrompe, plus des trois-quarts de nos changesconomiques se nouent, dsormais, avec nospartenaires Europens, et singulirement, lAl-lemagne.La sortie des mcanismes et des protections so-lidaires offerts par la monnaie unique mettraitun terme immdiat la mutualisation pr-cieuse des effets et consquences du creuse-ment du dficit extrieur, dans tous les paysconcerns, et en particulier, la France. Ainsi,

    nous serions, nouveau, directement exposs,sans appel la contrainte du commerce ext-rieur et ses pressions financires et mon-taires immdiates.Le dficit extrieur slve en effet, depuis cinqans, plus de 60 milliards deuros en moyenne,soit, environ, 380 milliards de francs, paritinchange, puisquil sagit, dans lesprit du FN,de rintroduire le Franc. Cela signifie que laFrance, si elle cdait aux sirnes du retour auFranc, devrait couvrir en devises trangres

    lquivalent de 380 milliards de francs, au mini-mum, soit prs de 190 milliards, en 6 mois. Lesrserves de devises seraient ainsi trs vite pui-ses, au point de provoquer assez rapidementun risque de dfaut de paiement. Cette situationse doublerait de mouvements spculatifs sur lamonnaie, dune rosion probable du franc, voirede dvaluations en cascades, sans aucun re-cours face la dfiance de nos partenaires com-merciaux. Un relvement substantiel des tauxdintrt, peut-tre deux chiffres, y comprispour le refinancement de la dette, complteraitle tableau, au risque de paralyser linvestisse-ment des mnages et des entreprises et de faireexploser la charge annuelle du budget de ltat.Cette charge deviendrait rapidement le premierposte budgtaire du pays, donc insoutenable,au point de compromettre toute marge de ma-nuvre pour conduire des politiques publiquesconformes lintrt du pays, et dtrangler lespossibilits dinvestissement public.Deux possibilits soffriraient alors. Soit, un af-faissement conomique, faute de capacit de

    paiement des importations de matires pre-mires et de produits semi-finis nvralgiques et

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    indispensables au fonctionnement courant delconomie, soit le dfaut de paiement et donclintervention nergique dorganismes et dins-titutions comme le FMI et la Banque mondiale,mais leurs conditions, avec toutes les cons-

    quences sociales, conomiques et politiquesqui sy attachent ; en clair, une perte de souve-rainet politique aux antipodes des principeset des choix officiellement affichs par le FN,des reculs sociaux et une conomie de pnu-rie, pnalisant dabord le monde du travail etles plus fragiles, compromettant lavenir in-dustriel et technologique du pays.

    Un rflexe nationaliste. Le choix implicite dela sortie de lEuro implique une politique au-

    tarcique. Cette dmarche apparat totalementincompatible avec les ralits majeures delconomie franaise, aujourdhui.Faut-il rappeler que la part de la production in-dustrielle est tombe, de 2002 2012, de 18 % moins de 13 % de la richesse nationale ? Quenotre consommation industrielle de base estimporte pour prs des trois-quarts de son vo-lume ? Faut-il prciser que notre commerce ex-trieur, et en particulier nos exportations,reprsentent, dsormais, prs de 25 % de notre

    PIB et sans doute des millions demplois di-rects et indirects ? Il sagit, dailleurs, duneforme dexception franaise, au regard des pro-portions observes dans dautres grands paysdvelopps. Doit-on faire observer quune partsubstantielle de notre production de valeurajoute dpend dimportations de produitssemi-finis et finis, linstar des machines ou-tils, par exemple ?Seule une profonde mconnaissance des ca-ractristiques de notre conomie peutconduire une expression publique aussi er-rone, allant jusqu prner une forme de fer-metures des frontires et denfermement de lasocit franaise.La France na pas vocation, ni au plan cono-mique, ni au plan culturel, politique ou migra-toire, survivre replie sur elle-mme. Notrepays reste la premire destination touristiquemondiale, avec 80 millions de visiteurs tran-gers, chaque anne, lune des premires indus-tries aronautiques civiles, galit avec lestats-Unis, la deuxime industrie nuclaire, et

    une agriculture de niveau mondial, grce son savoir-faire incontestable, mais aussi, la

    Politique agricole commune (PAC). Elle ac-cueille, chaque anne, des milliers dtudiantstrangers, de chercheurs, de crateurs, dinves-tisseurs, pour relever le dfi de la comptenceet de lexcellence.

    La monnaie unique, creau dbut du sicle, constituedsormais le cur de laconstruction europenneet de la relation franco-alle-mande, dans lesprit duTrait de llyse.

    La France est cofondatrice de la Communauteuropenne, membre permanent du Conseilde Scurit de lONU. Lesprit xnophobe et derepli constitue un contre-sens au regard deson histoire, de son conomie, de son rayon-nement et de ses atouts. La France, fire de sesvaleurs, doit aller au devant du monde quilentoure, sans peur et sans arrogance, et nonsen dfier.La monnaie unique, cre au dbut du sicle,

    constitue dsormais le cur de la constructioneuropenne et de la relation franco-allemande,dans lesprit du Trait de llyse. Certes, des r-formes savrent indispensables, portant surle fonctionnement et les objectifs de la zoneEuro, au lendemain dune crise financire,dailleurs largement importe des tats-Unis.La situation actuelle appelle des rorientationset des rquilibrages. Un Euro moins lev,plus proche de la parit avec le dollar permet-trait de contribuer davantage de croissance

    et de relance de lactivit. Les principes de laBanque centrale europenne (BCE), fonds,pour lheure, assez exclusivement sur la stabi-lit des prix, en dpit dvolutions empiriquesrcentes, mritent sans doute des volutions,capables de mieux prendre en compte les cri-tres dactivit conomique et demploi, aumoment o les risques de dflation ne sontplus virtuels. Limpulsion en faveur de rglesdune Europe sociale, sous lgide du couplefranco-allemand, doit simposer beaucoupplus nettement, face au dogme de la libre-concurrence et de la drgulation.

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    Cest dailleurs tout le sens de laction mene de-puis 21 mois par la diplomatie franaise et dela campagne engage par les forces socialesdmocrates et socialistes, dans toute lEurope,

    pour une majorit de progrs au Parlement eu-ropen et donc la Prsidence de la Commis-sion.LEurope du PPE et de Manuel Barroso doitchanger profondment. Mais, pour quellechange, il faut dabord la respecter, et non la re-

    jeter, ou chercher la dfaire. Aucune volutionpossible de la construction europenne ne seraconduite dans le rejet et la dfiance. LEurope nepeut tre vcue comme le bouc-missaire denos difficults, mais comme une chance, unepromesse davenir.

    La sortie unilatrale et brutalede la monnaie unique signe-rait, ds lors quelle rsulteraitdun choix de la France, la finde lEurope, avec toutes lesconsquences politiques,conomiques, financires,et surtout historiques,dune telle embarde.

    La sortie unilatrale et brutale de la monnaieunique signerait, ds lors quelle rsulterait dunchoix de la France, la fin de lEurope, avec toutesles consquences politiques, conomiques, fi-nancires, et surtout historiques, dune telle em-barde. Ce serait larrt de la plus prcieuseaventure collective de laprs-guerre, et ce, dans

    un monde et un continent qui restent dange-reux, o la paix nest jamais acquise.Le protectionnisme exacerb qui simposeraitalors, amplifierait la course au dumping fiscalet social et la dflation salariale et cono-mique. Il gnrerait aussitt des conflits dint-rts conomiques et politiques entre tats, surtoile de fond de crispations identitaires et dir-rdentismes. Le repli nationaliste explicite ferait nouveau courir le danger rcurrent dunesorte de guerre civile conomique europenne.

    La construction de lEurope est dabord un actede scurit intrieure et collective pour tous les

    peuples qui y adhrent en toute libert.LEurope et la zone euro ont besoin dunemarche plus assure vers un gouvernementconomique pour plus dharmonisation fiscale

    et sociale, et pour davantage de coordinationde politiques conomiques, au service de lacroissance et de la transition cologique. Lamonnaie unique, pour produire tout son sens,doit tre perue comme une uvre rgulatriceet solidaire, loin du laisser faire laisser passer et du tout march . Comme un difice s-curisant et protecteur, au regard de la mondia-lisation. Tout rflexe de repli derrire desfrontires dailleurs illusoires, mnerait la fois un recul politique, un risque dflationnistemortifre pour tous, de nouveaux dsordresmontaires et financiers, sources de chmageet de dsindustrialisation.

    Un discours lourd de menaces pour les li-berts. Le discours du Front national nest passeulement dmagogique et irraliste. Il condui-rait, surtout, si, par malheur, il venait tre ap-pliqu, une conomie de pnurie et decontraintes lintrieur. Ce modle ne peutfonctionner qu travers un contrle social descitoyens toujours plus pesant, et une dfiance

    vis--vis de tous les acteurs conomiques. Ilconstituerait un frein linnovation, lemploi, la ngociation de compromis, mais aussi augnie propre des forces vives et du monde dutravail, qui ont besoin de libert et de perspec-tives. Il se traduirait trs vite par une perte depouvoir dachat pour le plus grand nombre,lappauvrissement du pays, le creusement desinjustices et des ingalits sociales. Lre de lasuspicion lemporterait sur celle de la confiance,avec son cortge de menaces sur les liberts

    publiques et collectives et dinscurits sociales.Un discours denfermement fait rarement bonmnage avec lexercice des liberts syndicales,la libert dexpression, la dmocratie parlemen-taire, le sens du compromis entre acteurs repr-sentatifs, le respect de lautonomie de la socitcivile et des contre-pouvoirs, le foisonnementculturel, associatif, et scientifique. travers sa volont exprime de sortir de leuropour revenir une monnaie du sicle dernier,ballote par le volume de la dette et la pression

    des dvaluations subies, la formation dex-trme droite rvle, moins quelle ne le

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    confirme, son vritable projet politique, celui fondnon sur un rcit, mais une forme de nostalgie dun ge dor hors sol . Celui dune France rabougrie,aigrie, dfiante delle-mme, associant volontiers

    rejet de ltranger et ennemi de lintrieur, pour un

    mme dni de ralit ; bref, la ngation mme dunprojet, rassembleur, solidaire et lucide, confiant enlui-mme, dans un monde toujours plus interd-pendant.

    DCRYPTAGE & DBATS

    LEurope est le luminion rouge de lcono-mie mondiale, le continent malade, par ex-cellence !

    Henri Wberest dput europen,depuis 2004. Il est membre titulaire de la commis-sion du Commerce international et membre

    supplant de la commission de lIndustrie,de la Recherche et de lEnergie.

    Quel bilan dressez-vous de la mandature deJos Manuel Barroso la prsidence de la Com-mission europenne ?Il arrive au terme de son second mandat, aprsavoir fait lobjet dun choix par dfaut. Celui qui de-vait hriter de la prsidence de la Commissionntait autre que lex-premier ministre belge, Guy

    Verhosadt, aujourdhui membre du groupe desdmocrates et libraux. Jug trop fdraliste, il a fi-

    nalement t vinc. Les chefs dtat et de gouver-nement allemand, britannique et franais lui ontprfr Jos Manuel Barroso, au motif quil seraitun Prsident plus accommodant, ce quil a t.Sous ses deux mandats, la Commission a beau-coup pli, se comportant, au fil du temps, commeun secrtariat gnral, au service du Conseil des

    chefs dtat et de gouvernement. Il a beau jeu,dans ces conditions, de dclarer que lUnion euro-

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    penne est devenue majoritairement intergou-vernementale. Et de dire que les chefs dtat et degouvernement ont exploit la crise, qui svit de-puis 2007, pour prendre la main. Il a dailleurs en

    partie raison, sur ce point. Il nen demeure pasmoins vrai quil a t le prsident terne suivantune orientation conforme la majorit duConseil. En 2009, sur 28 tats, 21 taient gouver-ns par la droite, la mme proportion se retrou-vant la Commission et, en partie, au Parlement.

    Jos Manuel Barroso a donc mis en uvre unepolitique conservatrice et librale, fonde surl'austrit gnralise et la baisse du cot du tra-vail, derrire ceux qui dtiennent, aujourdhui, laralit du pouvoir.

    Notre souhait le plus cher estque les propositions que nousavons faites pendant la manda-ture soient enfin appliques.Nous tions ainsi pour une sor-tie diffrencie de la crise, enincitant les pays de lEurope

    du Nord relancer leur consom-mation et leurs investissementspour servir de locomotive lUnion.

    Quel sera, selon vous, lenjeu des lectionseuropennes du printemps prochain ?Le principal enjeu portera sur notre capacit r-orienter lEurope. Laquelle a mis en uvre, aucours de la dernire mandature, une politique

    fonde sur laustrit gnralise tous les tats-membre de lUnion et ladoption de rformesstructurelles visant la rduction du cot du tra-vail et de ltat providence, et seules mme, aux

    yeux de leurs auteurs, de faire renatre la crois-sance, en Europe. Et ce, par un retour suppos dela confiance des investisseurs.Cette politique, disons-nous depuis 2009, ne peutdboucher que sur la rcession et la dpression,au Sud, et la stagnation, au Nord. Et, nous ysommes ! Mme lAllemagne, en 2013, en dpit

    dune balance commerciale excdentaire de 200milliards deuros, connat une croissance limite

    0,4 %, contre 0,3 % pour la France. Notre cri-tique sest trouve valide par les faits. Notre sou-hait le plus cher est que les propositions quenous avons faites pendant la mandature soient

    enfin appliques. Nous tions ainsi pour une sor-tie diffrencie de la crise, en incitant les pays delEurope du Nord relancer leur consommationet leurs investissements pour servir de locomo-tive lUnion. charge, pour les pays de lEuropedu Sud, dentrer dans une trajectoire de dsen-dettement prolonge.Sur ces deux points, nous sommes en train d'ob-tenir satisfaction, puisque lAllemagne a entrinle principe du Smic, ainsi quune augmentationdes salaires, depuis 2010, sous la pression desorganisations syndicales, tandis que les pays su-rendetts procdent un assainissement deleurs comptes, en talant ce processus dans letemps.La vritable question qui se pose, aujourdhui,rside dans notre capacit rorienter lEurope,au moyen dune relance d'une nouvelle crois-sance, par linvestissement et la mise en uvredes grands programmes europens : Europe delnergie, du numrique, de linternet hautdbit, des transports propres , des technolo-gies de lavenir, de lagroalimentaire Autant de

    secteurs o les programmes dinvestissementexistent. Dans ma propre commission parle-mentaire, nous avons tudi des projets dinter-connexion des rseaux nergtiques, llectricit,le gaz, lolien ou le photovoltaque. Avec lambi-tion de crer des rseaux intercontinentaux in-teroprables. Ceci vaut galement pour lesrseaux numriques et de tlcommunications,avec des consquences trs importantes en ma-tire de commerce ou de sant. Ou bien encoreles transports sobres en carbone, tels le fret fer-

    roviaire et les autoroutes de la mer, pour ne citerque ces deux exemples.Tout ceci exige 1 500 milliards deuros dinvestis-sements, dici 2020, avec de gros chantiers et lacration de nombreux emplois, en misant surlemprunt public et les capitaux privs, autour departenariats public-priv (PPP). Notre objectif estclair : privilgier lEurope de la croissance, en pa-riant sur linvestissement et le facteur social.Ce, dautant plus que la ligne impose par ladroite sest solde par un chec retentissant. Au

    point que lEurope est devenue le luminionrouge de lconomie mondiale, le continent ma-

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    lade, par excellence ! Partout ailleurs, la crois-sance est revenue. lchelle de lUnion, ellestagne et on s'achemine vers le "scenario japo-nais" de la "dcennie perdue". Beaucoup en

    sont conscients, au-del mme de notre sensi-bilit politique.Je suis convaincu quil sera possible dinflchirle cours de la politique europenne, pour peuque nous obtenions de bons rsultats lors deslections du 25 mai prochain. Je reste optimiste,dans la mesure o les droites devraient, entoute logique, tre sanctionnes dans les urnes,au profit des socialistes et des progressistes,qui restent la grande force d'alternance. C'estl'effet essuie-glaces.

    Y a-t-il, selon vous, volution empirique ducomportement et de la politique de la BCE ?Oui, malgr les traits qui interdisent la BCEde racheter de la dette dtat. En juillet 2012,Mario Draghi, le nouveau prsident de la BCE,s'est engag racheter les dettes des Etats endifficult en quantit illimite . Il est parvenu,ainsi, casser net les spculations sur les tauxdintrts des pays surendetts. Dans le mmetemps, Angela Merkel s'est engage mainte-nir la Grce dans la zone euro. Les taux dint-

    rts se sont alors resserrs de part et dautre duRhin, pendant que les taux dintrt usurairesqui frappaient des pays comme lEspagne, lePortugal, la Grce ou lItalie chutaient sensible-ment.Forte de ce constat, la BCE doit imprativementlargir ses missions, en devenant une banquecentrale comme les autres, privilgiant la sta-bilit montaire et financire, au mme titreque la croissance et lemploi. Prenons exemplesur les Etats-Unis o la FED doit injecter 85 mil-

    liards de dollars par mois dans lconomie, tantque le chmage nest pas descendu sousla barre des 6 %. On voit donc bien quoutre-At-lantique, le critre du niveau de lemploi est d-terminant. Preuve que lultralibralisme a seslimites

    LEurope des projets concrets, qui protgecontre les drglements de la mondialisa-tion, existe-t-elle ?LEurope sest montre trs active dans le G20,

    une initiative franaise, pour faire face au ds-ordre de la crise montaire. Avec lide qu'il est

    urgent de rguler la finance internationale.Avec lloignement du pril de la crise, force estde constater, toutefois, quil ne se passe plusgrand-chose.

    Reste que lEurope se veut une force rgula-trice, dans les domaines financier, commercialet climatique. Elle se fixe ainsi pour objectif derduire de 20 % ses missions de gaz effet deserre, de produire 20 % dnergies renouvela-bles supplmentaires et de raliser 20 % dco-nomies dnergie, en 2020. C'est sonprogramme des 20X4. Pour peu que dautresnous suivent sur ce terrain, ce seuil atteindra30 %. Preuve que lEurope peut se montrer vo-lontariste et se tenir lavant-garde du change-ment climatique.

    LUnion europenne jugedsormais pertinent dincluredes clauses non marchandesdans les accords bilatraux delibre-change, quelle conclutavec dautres pays.

    Le constat vaut galement pour le commerceinternational, avec la dfense du justechange . En clair, lUnion europenne jugedsormais pertinent dinclure des clauses nonmarchandes dans les accords bilatraux delibre-change, quelle conclut avec dautrespays. Ceci vaut, en particulier, pour la dfensedes droits lmentaires des salaris, tellequelle se rsume dans les conventions de lOIT,la mise en place de normes sanitaires et de d-fense de lenvironnement et de la biodiversit,

    ou bien encore de normes politiques et dmo-cratiques. Des comits mixtes de surveillanceont t crs cet effet, mme si beaucoupreste faire.

    Quelles mesures faut-il mettre en uvrepour impulser une Europe forte, conomi-quement et socialement ?Premire priorit : dfinir une politique cono-mique et industrielle digne de ce nom, en sor-tant du chacun pour soi . Pour lheure, cespolitiques ne sont pas coopratives, mais plu-tt contradictoires les unes avec les autres. LEs-pagne, la Grande-Bretagne et, plus rcemment,

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    lAllemagne ont tir profit dun systme qui, lchelle continentale, se solde par la stagnation.Il nous faut rompre avec ces pratiques pouraboutir une politique coordonne entre tats-

    membres. Ce qui suppose une stratgie macro-conomique commune, en obtenant de la BCEqu'elle ait une politique montaire plus expan-sionniste pour faire baisser l'euro, limage dece que font les Amricains, avec le dollar, et les

    Japonais, avec le yen.Paralllement, il nous faut mettre un terme audumping intra-europen, par le biais dune po-litique dharmonisation fiscale et sociale. Ce quiest vrai pour le commerce, lindustrie et les fi-nances vaut galement pour la dfense et lar-

    mement. lheure o les Amricains sedsengagent du thtre dopration europenpour se tourner vers la mer de Chine, la nces-sit, pour les Europens, de sunir autour dunepolitique de dfense commune devient imp-rieuse. Tout cela est possible.

    LUnion europenne doitse doter dun projet commu-nautaire, trs long terme.

    La cration dun ple politique,diplomatique, conomique,

    social, culturel et militaireautonome dans le monde du

    XXIme sicle, est une ncessit.Avec la volont de faire delEurope la premire dmocra-tie conomique et sociale

    du monde, foyer dune hautecivilisation et levier dune autremondialisation.

    Certains voquent la ncessit absolue dunbond en avant fdraliste pour rgler lesproblmes conomiques et financiers delEurope. Quen pensez-vous ?Ils se gardent bien de dire ce quils entendentpar l. LUnion europenne doit se doter dun

    projet communautaire, trs long terme. Lacration dun ple politique, diplomatique, co-

    nomique, social, culturel et militaire autonomedans le monde du XXIme sicle, est une nces-sit. Avec la volont de faire de lEurope la pre-mire dmocratie conomique et sociale du

    monde, foyer dune haute civilisation et levierdune autre mondialisation. Il faudra plusieursdcennies pour y parvenir. De ce point de vue,lUnion europenne se distingue de chacun deses tats-membres, dans la mesure o elle ras-semble la fois des tats-nations, souvent trsanciens, et jaloux de leur souverainet, et de ci-toyens. Elle doit constamment concilier cette vo-lont de souverainet et la ncessit dagircomme une unit politique unique, la dimen-sion des acteurs et des dfis mondiaux aux-

    quels elle est confronte. Ce processus seralong. Et, il nous faudra, pour y parvenir, renfor-cer simultanment les trois piliers du pouvoirdans l'UE : le Parlement europen, dont il fauttendre substantiellement les pouvoirs, en ledotant de linitiative lgislative quil na pas, entendant son pouvoir de codcision dans lesdomaines conomique et budgtaire ; la Com-mission, quil convient de rformer en profon-deur, en plus de l'avance que constituellection de son prsident au suffrage universelindirect ; le Conseil des chefs dtat et de gouver-nement et de celui des ministres, enfin qui de-vront dcider de plus en plus la doublemajorit qualifie : 55 % des Etats membres, -comprenant au moins 15 dentre eux -, repr-sentant 65 % de la population europenne. Lerenforcement de ces trois piliers implique unemeilleure articulation, dans un souci de comp-tences mieux partages. Il nous faut sortir, unebonne fois pour toute, de la culture du plus petitdnominateur commun, rarement satisfaisant lchelle de 28 pays-membres.

    Daucuns voquent un taux dabstentiontrs lev lors du scrutin du 25 mai pro-chain. Pouvez-vous donner aux lecteurstrois bonnes raisons de se mobiliser, loc-casion de cette lection ?Dabord, il importe que chacun garde lespritque lUnion europenne ne reprsente plus au-

    jourd'hui que 7 % de la population mondiale (5% dans vingt ans). Si les pays-membres ne sontpas capables dunir leurs forces, ils sortiront des

    radars de lhistoire face aux tats continents que sont la Chine, lInde, les Etats-Unis, la Russie

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    ou le Brsil. Face aussi aux multinationalesgantes. Il nous faut donc sortir de la logique de pe-tits et moyens tats de la vieille Europe, pour peserdans le monde.Ensuite, il ne faut pas oublier que lUnion euro-penne dispose datouts normes. Quelle est lapremire puissance conomique et commercialede la plante et que, pour peu quelle soit en capa-cit dexploiter ses atouts, elle peut retrouver la pre-

    mire place qui a longtemps t la sienne.Enfin, les grands dfis auxquels nous sommes

    confronts matriser la finance folle, lutter contrele rchauffement climatique, rguler les flux migra-toires, contrebalancer les multinationales gantes,combattre le crime organis ou le terrorisme lchelle internationale ne peuvent tre relevs ef-ficacement qu'au niveau de lUnion. Aucune nationseule nest en mesure d'y rpondre. Pas plus lAlle-magne que la France ou la Grande-Bretagne ! Onle voit trs bien avec la lutte contre la fraude fiscale.

    Nous sommes beaucoup plus forts, collective-ment, quindividuellement.

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    Reims, Adeline Hazan sapprte affronterune liste dunion UMP-UDI-MoDem revan-charde, conduite par Arnaud Robinet. Le FN, lui,se tient en embuscade. Face la droite, la mairesortante peut se prvaloir dun bon bilan. Unatout, lheure o les enjeux locaux lemportentsur toute autre considration politique.

    Une ville unie, une ville unique . Fire justetitre de son bilan, Adeline Hazan brigue undeuxime mandat. En six ans, nous avonsmis Reims en mouvement, constate la mairesortante. Jentends parfois la fiert de ses habi-tants et je suis heureuse davoir contribu laconduire sur un nouveau chemin. Soutenuepar lensemble de la gauche, lexception duParti de Gauche et de Lutte Ouvrire, elle se re-

    trouve face au tandem Arnaud Robinet-Cathe-rine Vautrin, rassembls sous la bannire delUMP, de lUDI et du MoDem, et au candidat FN,Roger Paris, dcid tirer les marrons du feu.Ce, dautant plus que le parti de Marine Le Pena totalis 18,38 % des voix, lors de la prsiden-tielle de 2012.

    Le tramway a permis de renfor-cer la cohsion sociale, en ratta-chant de grands quartiers

    populaires au centre-ville.Et ce, mme si des amnage-ments sont prvoir, en vuede l'intgration des dix nou-velles communes de l'agglom-ration au maillage actuel.

    Nouveau Reims . Un dfi, donc, pour cette

    ancienne magistrate qui lavait emport, en2008, face une droite dsunie. Six ans aprs

    une victoire historique, elle peut se prvaloir,toutefois, dun bilan trs honorable. On disait de Reims quelle tait une ville ano-nyme , en perte de vitesse, sans vritable projetdavenir, confie-t-elle. Cette ville semblait alorsenferme dans une sorte de dclin tranquille,ce qui lui a valu le fameux surnom de BelleEndormie . En tout cas, ce qui me semblaitalors vident, cest quelle navait pas la place

    quelle mritait. Cloisonne et divise, avec desquartiers replis sur eux-mmes et spars ducentre-ville. Une ville dans laquelle le vivre-en-semble nexistait pas. En un mot, Reims medonnait le sentiment dtre une ville fractionne,dans laquelle le dialogue entre le centre, les fau-bourgs et les quartiers ntait plus possible, uneville dans laquelle les habitants ne se connais-saient pas et navaient pas le sentiment dap-partenir une mme entit, de partager uneidentit commune.

    Changement de cap, en 2008. Llue socialiste sefixe alors pour objectif de rassembler les habi-tants et de redonner la cit champenoise sonplein potentiel. Jai senti que les Rmois sou-haitaient ce rveil, que celui-ci tait dj enclen-ch chez eux, souligne-t-elle. Il ne manquaitplus que la volont politique pour engager ladynamique et le mouvement. Ctait la pro-messe du nouveau Reims que jai porteavec toute mon quipe ; c est sur cette promesseque nous avons remport les municipales ; c estau nom de cet engagement pris que jai tra-

    vaill durant 6 ans avec mon quipe. Aussitt en place, lexcutif semploie dcloi-sonner lespace, en crant de la proximit, dulien, de la continuit entre les diffrents secteursurbains. Tant et si bien que chacun peut enfintrouver sa place, quels que soient son ge, sonorigine ou son domicile. Une ville solidaire,une ville qui souvre sur ses quartiers. Bref, uneville qui rassemble et qui se rassemble . Peu peu, les Rmois ont retrouv ou redcouvertleur Cit : les jeunes sont revenus y vivre, fa-

    milles et tudiants sy sont installs, les entre-prises sy sont implantes.

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    Reims : faire coup double !

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    Lapparition du tramway a elle-mme transformles habitudes de transport, au profit dun embel-

    lissement et dune modernisation du milieu ur-bain. Il a aussi permis de renforcer la cohsionsociale, en rattachant de grands quartiers popu-laires au centre-ville. Et ce, mme si des amna-gements sont prvoir, en vue de l'intgrationdes dix nouvelles communes de l'agglomrationau maillage actuel. Il faudra voir avec le tempscomment se rpartira le trafic sur l'ensemble del'agglomration et comment voluera la gogra-phie urbaine de notre territoire, convient AdelineHazan. Nous raliserons plusieurs tudes, en ce

    sens, qui nous permettrons de dterminer quelsera le dveloppement du rseau dans les an-nes venir. Paralllement, le maire et son quipe ont lancune grande rflexion sur Reims 2020 : la placedErlon est dsormais complte par Boulingrinet le Forum. Dautres ont t ramnages, alorsquelles se transformaient peu peu en parkings.La rnovation urbaine a t tendue Croix-Rouge, Orgeval et aux pinettes, en sus de Wilson.La configuration de ces quartiers volue, au fil dutemps. Paralllement, deux crches ont vu le jour,pendant que les conseils de quartier taient re-models et le conseil des jeunes cr. Enfin, le Pla-ntarium a dmnag et le Lieu commun lanc.Mieux, la situation financire sest assainie, endpit des dngations de lopposition. Aprs avoiroccup, en 2008, le deuxime rang des com-munes les plus endettes de France, la courbesest inverse, en dpit dinvestissements impor-tants et du gel des impts locaux. Au mme mo-ment, vingt entreprises se sont implantes sur le

    territoire, dmontrant ainsi la volont de lquipesortante de favoriser le rayonnement cono-mique de lagglomration. En tmoigne, linau-guration de la Technopole, aprs la cration de lappinire Art et Design Nous sommesdans une zone dsindustrialise depuis des d-cennies, les demandeurs demploi affluent vers lacapitale rgionale , concde ldile qui appelle une rflexion approfondie entre loffre et la de-mande pour conforter le bassin demploi.

    Droite revancharde. Transports, scurit, fisca-lit, emploi et conomie La droite fait feu de tout

    bois pour rcuprer la mise. En 2008, la candidatesocialiste avait emport la mise au nez et la

    barbe de deux anciens ministres qui convoitaientle fauteuil de maire : Catherine Vautrin et RenaudDutreil. Leurs divisions leur ont t fatales. Lagauche la emport. Six ans plus tard, la mmeCatherine Vautrin part en tandem avec ArnaudRobinet, avec lespoir de faire pencher la balance.Mais, ce qui inquite le plus lentourage dAdelineHazan, cest labstention. Dans les quartiers po-pulaires, o le taux de chmage est suprieur la moyenne nationale, le doute subsiste sur lesintentions des lecteurs. Et puis, il y a le Front na-

    tional, dont on connat le rsultat, en avrili 2012Une triangulaire est possible, voire mme proba-ble. Il sagira donc dassurer le leadership, ds le23 mars, au soir du premier tour. Reims, comme partout ailleurs, la droite et lex-trme droite cdent facilement la dmagogie.En dpit dun taux de dlinquance la baisse(- 8,8 % pour les atteintes aux personnes et 13,9% pour les incendies de voitures, au premier se-mestre 2013), lUMP et le FN soufflent sur lesbraises. Ce qui vaut llue socialiste de raffirmerle droit la scurit, autour du triptyque prvention, rpression, solidarit , avec, la cl,le doublement des effectifs de la police munici-

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    pale, pour atteindre 90 personnes. Parce quela scurit de nos enfants est une obligation ab-solue, je proposerai galement de faire de la s-curisation des abords des coles une prioritde notre action ducative dans les six ans

    venir , renchrit-elle.Quand ses adversaires dnoncent la haussedes taxes sur lagglo, elle sen tient au respect deses engagements et sa volont de geler lestaux dimposition fiscale, en cas de rlection.Avant dannoncer un projet de cession immo-bilire qui permettrait d'engranger 25 millionsd'euros sur la dure du mandat. Le candidat dela droite estime quil faut revoir les transportsen commun sur la ville et repenser le plan decirculation ? Adeline Hazan propose la gratuitde la premire heure de stationnement dans lesparkings couverts, le samedi, et la constructiondun nouveau parc de 500 places !

    Adeline Hazan entend, surtout,soutenir le tissu conomiquelocal. Son pacte de comptitivit elle, transite par la cration etla reprise dentreprises locales,

    avec la mise en place dunebourse et dun guichet unique.

    Priorits. Et, ce nest pas tout. La maire actuelleentend crer, au sein des services municipaux,un service daccs aux droits, en lien avec laCaisse dallocation familiale (CAF), la scurit so-ciale et le Conseil gnral, afin dinformer, orien-ter et accompagner les personnes en grandedifficult dans leurs dmarches. Elle prvoit,galement, de renforcer le taux daccueil dans

    les crches, en augmentant le nombre deplaces, en portant le seuil 80 %, contre 70 %,aujourdhui.Autres priorits : la gnralisation des outilsnumriques lensemble des coliers rmois,afin que chaque classe lmentaire puisse enbnficier, la cration dun forum jeune quiaura vocation les couter pour construire, col-lectivement, la ville de demain, la mise en placedun Point Infos Snior , le lancement duneplate-forme de centralisation, sur internet, des

    offres de logement sur lensemble de lagglom-ration, le dveloppement de la pratique du vlo,

    via la cration dune bourse visant inciter lesusagers acheter un vlo classique ou lec-trique, ou bien encore le doublement des effortsdinvestissement consacrs la voirie.Adeline Hazan entend, surtout, renforcer

    le tissu conomique local. Son pacte de comp-titivit elle, transite par la cration et la reprisedentreprises locales, avec la mise en placedune bourse et dun guichet unique. Nous va-loriserons galement nos TPE et PME, en crantun Small Business Act auquel nous associe-rons lensemble des reprsentants cono-miques de notre territoire , prvient-elle. Avantdinsister sur la ncessit de mettre en uvreun ple de formation au dveloppement dura-ble, appel mettre en rseau les acteurs de laformation initiale et professionnelle, afin decrer des filires compltes dans ce domaine.Enfin, elle est dtermine acclrer la fonda-tion dun Ple urbain de linnovation, en in-cluant le Grand Campus universitaire, dontlexcutif soutiendra le plein dveloppement. Depuis plus de quinze ans, mon objectif, en tantque femme politique profondment attache sa ville, a t constant : rassembler les Rmoiset redonner notre ville son plein potentiel ; ru-nifier la Cit pour redonner Reims la placequelle mrite. Voil tout le sens de mon enga-

    gement , conclut lintresse.

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