par david ewing ([email protected])– illustrations : … · 2020. 4. 18. · son. didier,...

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INFO PÊCHE 7 S ’il est une question qui alimente les discussions entre pêcheurs c’est bien celle-ci : quelle longueur doit faire le bas de ligne ? Mais, comme souvent, la bonne réponse est « ça dépend… ». Pourtant, même 6 INFO PÊCHE OND s’il en connaît l’importance, changer la longueur du bas de ligne est rarement la pre- mière chose à laquelle le pêcheur pense en cas d’échec. Il va plus volontiers changer de taille ou de type d’hameçon ou encore de diamètre de bas de ligne. LA LONGUEUR DU BAS DE LIGNE LES EXPERTS DU MOIS Didier Delannoy Champion de France. Membre de l’équipe de France. Steve Gardener Champion du monde et d’Europe. Membre de l’équipe d’Angleterre. Alain Dewimille Champion de France. Membre de l’équipe de France. Pierre-François Deschepper Membre de l’équipe nationale de Belgique. À la pêche au coup, bien plus que pour toute autre technique, un simple détail, apparemment anodin, peut se révéler déterminant. C’est le cas par exemple de la taille d’un plomb de touche ou, comme David nous propose de le voir ce mois-ci, de la longueur du bas de ligne. Beaucoup d’entre nous ne disposent d’ailleurs que de deux ou trois longueurs diffé- rentes de bas de ligne qui sont finalement beaucoup plus déterminées par le sys- tème de rangement utilisé que par des considérations techniques précises. En revan- che, si vous abordez le sujet avec de grands champions, vous vous rendez vite compte à quel point c’est important pour eux. Alain Dewimille, par exemple, passe beau- coup de temps à monter une grande quantité de bas de ligne avec des longueurs bien définies de 6 jusqu’à 30 cm, uniquement pour la pêche au coup ! Ce qui est assez surprenant et fascinant à la fois, lorsqu’on y pense, c’est qu’on utilise des bas de ligne de longueurs différentes parce qu’on utilise des méthodes de pêche dif- férentes mais qu’on recherche pourtant les mêmes poissons. Par exemple, on va placer un bas de ligne de 40 cm pour pêcher le gardon à l’anglaise en étang mais, si on utilise une grande canne, on hésitera à utiliser un bas de ligne de plus de 15 cm. De même, pour- quoi un pêcheur italien utilisera généralement un bas de ligne de 30 cm pour la carpe, là où un Anglais optera pour un de seulement 10 cm ? Il est donc possible d’utiliser des bas de ligne de longueurs très différentes, non pas en priorité en fonction de l’espèce Retrouvez tout le coup sur www.infopeche.fr Par David Ewing ([email protected]) – Illustrations : Christophe Chambon – Photos : Vincent Bégon et David Ewing Le choix de la longueur du bas de ligne doit se faire sur des critères rationnels, pas en fonction du système de rangement utilisé !

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  • INFO PÊCHE 7

    S’il est une questionqui alimente les discussions entrepêcheurs c’est biencelle-ci : quelle longueur doit faire le bas deligne ? Mais, comme souvent,la bonne réponse est « çadépend… ». Pourtant, même

    6 INFO PÊCHE

    OND

    s’il en connaît l’importance,changer la longueur du basde ligne est rarement la pre-mière chose à laquelle lepêcheur pense en cas d’échec. Il va plus volontierschanger de taille ou de typed’hameçon ou encore dediamètre de bas de ligne.

    LA LONGUEUR DU BAS DE LIGNELES EXPERTSDU MOIS

    Didier Delannoy Champion de France. Membre de l’équipe

    de France.

    Steve GardenerChampion du monde et d’Europe. Membre

    de l’équipe d’Angleterre.

    Alain DewimilleChampion de France. Membre de l’équipe

    de France.

    Pierre-FrançoisDeschepper

    Membre de l’équipe nationale de Belgique.

    À la pêche au coup, bien plus que pour toute autretechnique, un simple détail, apparemment anodin,peut se révéler déterminant. C’est le cas parexemple de la taille d’un plomb de touche ou,comme David nous propose de le voir ce mois-ci,de la longueur du bas de ligne.

    Beaucoup d’entre nous nedisposent d’ailleurs que dedeux ou trois longueurs diffé-rentes de bas de ligne quisont finalement beaucoupplus déterminées par le sys-tème de rangement utiliséque par des considérationstechniques précises. En revan-che, si vous abordez le sujetavec de grands champions,vous vous rendez vite compteà quel point c’est importantpour eux. Alain Dewimille, par exemple, passe beau-coup de temps à monter une grande quantité de basde ligne avec des longueursbien définies de 6 jusqu’à 30 cm, uniquement pour lapêche au coup !Ce qui est assez surprenant et fascinant à la fois, lorsqu’ony pense, c’est qu’on utilise des bas de ligne de longueursdifférentes parce qu’on utilisedes méthodes de pêche dif-férentes mais qu’on recherchepourtant les mêmes poissons.Par exemple, on va placer unbas de ligne de 40 cm pourpêcher le gardon à l’anglaiseen étang mais, si on utilise unegrande canne, on hésitera àutiliser un bas de ligne de plusde 15 cm. De même, pour-quoi un pêcheur italien utiliseragénéralement un bas de lignede 30 cm pour la carpe, là où un Anglais optera pour unde seulement 10 cm ? Il estdonc possible d’utiliser des bas de ligne de longueurs trèsdifférentes, non pas en prioritéen fonction de l’espèce

    Retrouvez tout le coup sur www.infopeche.frPar David Ewing ([email protected]) – Illustrations : Christophe Chambon – Photos : Vincent Bégon et David Ewing

    Le choix de la longueur du bas de ligne doit se

    faire sur des critèresrationnels, pas en fonctiondu système de rangement

    utilisé !

  • recherchée mais selon latechnique utilisée. Pour faire letour de ce vaste sujet, j’ai unenouvelle fois fait appel à unpanel impressionnant dechampions. Didier Delannoy,tout d’abord, qui maîtriseabsolument toutes les tech-niques, aussi bien à la grandecanne qu’au moulinet, et quiest aussi un peu à l’origine dece sujet puisque c’est lui quime l’a suggéré. Il y a aussiSteve Gardener, membre del’équipe d’Angleterre et qu’iln’est plus vraiment besoin deprésenter : sur les dix dernièresannées, c’est tout simplementle pêcheur international le plus régulier. Les pêcheurs belges ont également tou-jours plein de choses à nousapprendre ; aussi, j’ai fait de nouveau appel à Pierre-François Deschepper. Enfin,comme je l’ai déjà évoqué,Alain Dewimille a participé au débat. J’aime bien débu-ter mes sujets par un petitpoint d’histoire. En l’occur-rence, l’existence du bas deligne se confond presqueavec celui de la pêche. Lespremières lignes étaient végé-tales, puis animales. On a uti-lisé les boyaux (comme pourles instruments de musique)de mouton ou encore le crin de cheval. Ce sont lespêcheurs à la mouche qui, les premiers, ont combiné

    ces différents éléments pourconstituer des lignes pouvantse lancer plus facilement et,surtout, limitant la casse à unendroit bien précis. À uneépoque, on a aussi utilisé lasoie et même le coton ; puis

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    c’est le cas par exemple de Milo Colombo et SteveGardener. Il n’y a aucune rai-son de ne pas s’en inspirer.Mais commençons par déter-miner quelles sont les différen-tes fonctions du bas de ligne.Casse. Le bas de ligne étantquasiment toujours moins résistant que le corps de ligne,l’une de ses fonctions est d’éviter de perdre l’ensembledu montage en cas d’accro-chage sur le fond ou lors d’uncombat avec un gros poisson.Cependant, depuis le déve-loppement de la pêche encarpodrome et l’utilisation deNylon de fort diamètre limitantconsidérablement les risquesde casse, certains pêcheurspréfèrent utiliser une ligne d’unseul tenant, dite « en direct ».Cette tendance assez forte

    au début de cette pêche – y compris en Angleterre – est néanmoins en train des’estomper et la plupart despêcheurs utilisent de nouveaudes bas de ligne. Cela leurpermet en effet de changerbeaucoup plus facilement detaille ou de type d’hameçonen fonction des nombreuxtypes d’esches qu’on utilisepour la carpe.

    Steve Gardener est affirma-tif, même pour la carpe, ilutilise systématiquement unbas de ligne sauf dans deuxcas particuliers : la pêche en surface ou – paradoxale-ment – au ras d’obstacles,lorsqu’il faut une ligne solidepour tirer en force le pois-son. Didier, qui pêche régu-lièrement désormais dansles fisheries anglaises, estégalement du même avis.En revanche, Pierre-Françoisutilise plutôt des lignes endirect pour pêcher dans les carpodromes belges. Il explique son choix par le fait qu’il n’y a en général pas le moindre obstacle etque les carpes sont de trèsbelle taille. Cependant, si on

    analyse les choses d’un peuplus près, ce n’est pas lataille des carpes qui déter-mine s’il faut utiliser un basde ligne ou pas mais plutôtle choix de l’élastique. Ainsi,Steve Gardener est unadepte des élastiques creuxmontés sur deux brins avecun système de type PullBung. Il peut ainsi disposerd’un élastique assez mou,mais qu’il peut tendre à loisirpendant le combat, ce quilui permet de prendre degros poissons même avecun bas de ligne relativementfin. Ce n’est donc pas unhasard si Pierre-François estlui-même en train de chan-ger d’avis sur la question et qu’il adopte de plus enplus la même technique que Steve Gardener…Changement. La présenced’un bas de ligne permet dechanger de type ou de tailled’hameçon, de diamètre deNylon, le tout facilement et très rapidement, sans modifierles réglages de la ligne – dumoins si vous prenez soin demonter vous-même des basde ligne tous scrupuleusementde la même longueur. Celapeut paraître évident à cer-tains, mais il m’arrive assez fré-quemment au bord de l’eaude voir des pêcheurs utiliserdes bas de ligne montés ducommerce puis les recouperà la longueur désirée une fois au bord de l’eau. Le pro-blème est qu’en procédant

    de la sorte, une différence deun ou deux centimètre(s) estquasi inévitable et peut avoirbeaucoup d’influence sur les résultats. En lisant d’ailleurscette année le test consacréaux bas de ligne réalisé parFrançois, j’avoue que j’ai étésidéré ! Pourquoi les fabricantscontinuent-ils ainsi à proposeraux pêcheurs des bas deligne pour la pêche au coupaussi exagérément longs ? Il serait tout de même plussimple de ne proposer quedes bas de ligne de 15 ou 20 cm. Cela éviterait bien deserreurs au bord de l’eau !

    Avez-vous déjà réfléchi à la façon de réaliser votrenœud boucle dans boucle ?La manière la plus simpleconsiste à passer en premierla boucle du bas de ligne ou l’hameçon dans la bou-cle du corps de ligne. Maisce système présente deuxinconvénients majeurs. Lepremier est que toute la ten-sion s’exerce sur la partie la plus faible, c’est-à-dire le bas de ligne. Le nœud est alors beaucoup moinsrésistant, jusqu’à 60 % de

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    8 INFO PÊCHE

    est arrivé le fameux Nylonavec ses incroyables qualitésde résistance, d’élasticité etd’invisibilité. Il est toujours, denos jours, le plus largement utilisé, malgré l’apparitionrécente du fluorocarbone

    et autres tresses. Ainsi, je pourrais parler des matériauxeux-mêmes, de leur visibilité,de leur résistance à l’abrasionou de leur élasticité, mais plusieurs numéros completsd’Info Pêche n’y suffiraientsans doute pas ; aussi nousnous en tiendrons au seulsujet de la longueur du basde ligne. La grande majoritédes pêcheurs utilise des basde ligne en fonction des poissons recherchés. Leurslongueurs sont en général les suivantes.

    COUPAblette : 8 à 10 cmGoujon et petits poissons defond : 10 cmGardon : 15 cmBrème : 18 à 20 cm

    ANGLAISETous poissons : 30 à 40 cm

    QUIVERTous poissons : 50 cm à 1 mJe ne vais pas ici vous dire quecette approche, partagée par le plus grand nombre, est mauvaise. En revanche, je vais essayer d’expliquerpourquoi ces longueurs sontadaptées ou non et que fairejustement lorsqu’elles ne lesont pas. Et c’est là que jecompte sur l’expérience et les compétences de noschampions pour enrichir ledébat. Combien d’entre nous, par exemple, ont desbas de ligne de 30 cm pourla carpe ou, à l’inverse, de 10 cm pour sélectionner lesplus beaux gardons ? Eh bien,

    Par David Ewing ([email protected])

    OND

    Si la plupart des champions disposent d’un tel éventailde bas de ligne ce n’est pas un hasard !

    On apprend toujours beaucoup enfouillant dans le matériel desgrands champions !

    LE RACCORD BOUCLE DANS BOUCLE

    Passer d’abord la boucle du corps de ligne dans celle du bas de ligne.

    Passer ensuite l’hameçon dans la boucle du corps de ligne.

    Mouiller et serrer le nœud.Si, au moment de le serrer, le nœud se présente commecela, il sera beaucoup moins résistant.

  • INFO PÊCHE 11

    doivent être vifs pour se nourriravant leurs congénères. Ils neprennent donc pas le tempsd’inspecter l’esche avant del’engamer. La friture peut aussise nourrir à n’importe quellehauteur d’eau, de la surfacejusqu’au fond. Dans cesconditions, le bas de lignecourt présente de nombreuxavantages.

    Il évite que les poissonspuissent endommager

    l’esche à la descente sansqu’on perçoive la touche.Il permet de pêcher à un

    rythme plus élevé car, la plombée étant plus

    proche de l’hameçon, l’esche se met en position à la bonne profondeur plusrapidement.

    Il assure une bienmeilleure lisibilité des

    touches, là encore parceque la plombée est plus proche de l’hameçon.

    Reste à définir ce qu’onentend par bas de ligne« court ». Pour Pierre-Fran-çois, c’est un bas de ligne de 10 cm. Il précise néan-moins qu’il n’est pas un spé-cialiste des pêches de petitspoissons à grande vitesse etqu’il préfère souvent utiliserun bas de ligne légère-

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    10 INFO PÊCHE

    moins qu’un nœud bienréalisé selon certains tests.Le second défaut est que,lorsque la boucle est sou-mise à une forte tension, elle a tendance à se refer-mer, ce qui rend le change-ment de bas de ligne plusdélicat. Aussi, la meilleurefaçon de réaliser un raccordboucle dans boucle est parfaitement décrite parPierre-François : « Passez toutd’abord la boucle du corpsde ligne dans celle du basde ligne en premier, puisl’hameçon dans la boucledu corps de ligne. Le mon-tage est alors beaucoup plus solide et la boucle ducorps de ligne reste ouverte,prête à recevoir facilementun nouveau bas de ligne ».De son côté, Didier insistesur le fait qu’il ne changequasiment jamais de diamè-tre de bas de ligne. C’estune leçon qu’il a apprise en pêchant beaucoup enAngleterre, là où les beauxpoissons font souvent la

    différence. Lorsque les tou-ches sont rares, on a tou-jours tendance à vouloiraffiner le montage. PourDidier, c’est une erreur : cela ne procurera pas for-cément plus de touches et,si un beau poisson mord,vous risquez de le perdre. Siles conditions sont difficiles, il conseille donc plutôt dechanger de taille ou demodèle d’hameçon, maispas de diamètre de Nylon.Plomb de touche. Pour denombreux pêcheurs, la ques-tion ne se pose même pas :le plomb de touche est systématiquement placé auniveau du nœud de raccordentre corps et bas de ligne.Comme il n’est pas possiblede le descendre plus bas, ilest donc logique d’avoir desbas de ligne de différenteslongueurs si on veut placer leplomb à une distance plus ou moins importante de l’ha-meçon. En revanche, rienn’empêche de remonter leplomb plus haut ! Si on y réflé-chit un peu, cela changebeaucoup la donne. Si ondispose d’un bas de ligne de20 cm et qu’on remonte leplomb de touche de 5 cm,

    alors le résultat est le mêmeque si on avait placé dèsle départ un bas de ligne

    de 25 cm. Et cela évite dedevoir monter un trop grandnombre de bas de ligne de

    longueurs différentes. C’estune première leçon impor-tante : ne faites pas commemoi, ne mettez pas forcémenttoujours votre plomb de tou-che au niveau du nœud deraccord !

    Peut-on mettre un plomb sur le bas de ligne ? Dans lapratique, l’immense majoritédes pêcheurs au coup ne le font pas. Et pourtant, lors-qu’ils utilisent une canneanglaise, il leur arrive fré-quemment de mettre un basde ligne de 80 cm ou 1 mavec un ou plusieurs petitsplombs dessus. Alors pour-quoi ne pas faire de mêmeà la pêche au coup ? Sansaucun doute, par peur d’affaiblir le bas de ligne et d’augmenter les risquesde casse. Il y a pourtantquelques cas où tous noschampions n’hésitent pas à placer un plomb sur le bas de ligne : c’est lorsqu’ilspêchent les gros poissons en faisant traîner largementl’esche sur le fond pour la stabiliser au maximum (au plat en rivière ou en lac lorsqu’il y a une fortedérive due au vent). Mais ce sujet est loin d’être clairpour moi : après tout, lespêcheurs en carpodromequi utilisent des lignes endirect ont bien les plombssur le même fil que l’hame-çon et ils ne craignent pas lacasse… bien au contraire !Transmission de la touche.Le bas de ligne doit concilierdeux qualités a priori contra-dictoires. Il doit tout d’abordpermettre que le poisson sesaisisse de l’esche en touteconfiance, sans sentir de résis-tance mais, dans le mêmetemps, il ne doit pas gêner la transmission de la toucheau niveau du flotteur. Deman-dez à n’importe quel grandpêcheur combien de touchesil a manquées dans sa vie,

    il vous répondra sans doute« beaucoup », mais deman-dez-lui ensuite combien detouches il pense ne mêmepas avoir vues et il vous dirasans hésiter « encore beau-coup plus ! ». La faculté despoissons à se saisir d’uneesche et à la recracherpromptement est absolu-ment surprenante. Il suffit de regarder certaines vidéossubaquatiques pour s’en rendre compte.

    Nous en arrivons maintenantau cœur même de notre article : comment choisir lalongueur de bas de ligne quipermettra de ne pas éveiller laméfiance du poisson tout enassurant une bonne indicationde la touche au niveau duflotteur ? La question est com-plexe et dépend de nomb-reux paramètres que nousallons essayer de définir ici.

    L’ESPÈCE DU POISSONC’est l’un des premiers pointsqu’on prend généralement encompte. Mais, là encore, il y ales règles de base et les casparticuliers…Friture. Il s’agit là des ablettes,gardonneaux et autres gou-jons. Dans ce cas, tout lemonde s’accorde à dire qu’ilest préférable d’opter pour unbas de ligne court. Les petitspoissons sont beaucoupmoins craintifs que les gros et

    Par David Ewing ([email protected])

    ➜ OND

    Si l’esche est complète-ment sucée mais que vous n’avez pas vu la

    touche, c’est sans aucundoute que votre bas de

    ligne est trop long !

    Pour limiter les risquesd’emmêlement, la boucle

    d’un bas de ligne court a intérêt à être

    un peu plus grande quecelle du corps de ligne.

    Ce qui importe leplus finalementc’est la distanceentre le plomb de touche etl’hameçon.

    Pour sélectionner les plus beaux poissons, Steve

    et Didier n’hésitent pas à raccourcir franchement

    le bas de ligne.

  • INFO PÊCHE 13

    Le bas de ligne de 15 cm est considéré par touscomme passe-partout. Pour autant, il existe des différences d’appréciationentre nos différents champ-ions. Pierre-François utilise unbas de ligne de 15 cm dans80 % des cas, que ce soitpour le gardon ou la brèmed’ailleurs, car ils sont souventensemble dans les canauxbelges. Pour cibler les brè-mes, il va utiliser un flotteursans doute plus lourd et feratraîner l’esche un peu plussur le fond, mais le montagereste sensiblement le même.Il débute donc toujours lapartie de pêche avec leplomb au niveau du nœudde raccord, mais n’hésitepas à le remonter en coursde pêche si nécessaire. À l’inverse, Alain considèreque, dès lors qu’on pêche labrème, il est indispensabled’opter pour un bas de ligneplus long. Mais il faut préci-ser qu’il connaît en général

    parfaitement les zones oùces poissons sont présents(les grands larges descanaux, par exemple) et ilmise alors volontairementsur la brème pour délaisserun peu les gardons. Maisc’est en Angleterre que les différences sont les plus notables. Ainsi, Didier(pour qui les stratégies bri-tanniques n’ont vraimentaucun secret) et Steve ont

    une façon bien différente de procéder lorsqu’ils veu-lent sélectionner la taille desprises. Leur théorie consisteà commencer par pêcheravec un bas de ligne de 15 cm, mais disposer d’unautre montage plus « sec »avec un bas de ligne de seulement 10 cm mais aussiun plomb de touche plusgros (un n° 8 à la place d’unn° 10, par exemple) et une

    masse principale plus basse.Dès lors que les poissonsarrivent sur le coup, Didier etSteve font quelques passesavec ce montage brutal. S’il est efficace, ils prennentalors rapidement le dessussur leurs concurrents car la ligne se met beaucoupplus rapidement en place et les touches sont plus marquées. C’est aussi unexcellent moyen de sélec-

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    12 INFO PÊCHE

    ment plus long, dansl’espoir de pouvoir tout demême prendre quelquespoissons un peu plus grosqui peuvent faire la diffé-rence à la fin. Tout lecontraire d’Alain, réputépour être l’un des pêcheursles plus rapides en France. Il lui arrive d’utiliser des basde ligne de seulement 6 cmavec tous les plombs des-cendus au niveau du nœudde raccord. C’est certes brutal, mais cela lui permetd’avoir une ligne qui se met en place extrêmementrapidement. Le problèmeavec un bas de ligne aussicourt est le risque d’emmê-lement avec la plombéeprincipale. Pour l’éviter Alain a un petit conseil toutsimple : il suffit de faire uneboucle un peu plus longuesur le bas de ligne que sur le corps de ligne. Gardon. Quasiment tous leschampions de notre panel utilisent des bas de ligne d’une quinzaine de centimè-tres. C’est une distance quipermet d’avoir une certainesouplesse, tout en gardant unplomb de touche assez baspour détecter correctementles touches. Une telle longueurest également parfaitementadaptée à un réglage deligne visant à faire évoluer l’esche à ras du fond et auxnombreuses manœuvres d’aguichage si caractéris-tiques de la pêche du gar-don. En rivière, excepté dansles cours d’eau très lents, onutilise en général des bas deligne plus longs qu’en étangou en canal. Il y a deux rai-sons à cela : tout d’abord, lespoissons ont tendance à sesaisir de l’esche de manièreplus sèche et rapide, il estdonc inutile d’avoir un plombde touche trop bas ; ensuite,un bas de ligne plus long offredavantage de souplesse etdonc une présentation de l’esche plus naturelle dans le courant, en particulier lors-qu’on retient le flotteur. Didierutilise dans ce cas des bas de ligne de 20 cm, tandis quePierre-François reste fidèle àceux de 15 cm, mais il prendsoin de remonter le plomb de touche de 5 cm.

    Par David Ewing ([email protected])

    Alain n’aime pas utiliserdes bas de ligne qui sontrestés trop longtempsdans leurs boîtes.

    Pour le gardon, la longueur passe-partout est incontestablement

    15 cm.

    OND

    MONTAGEMise en place de la lignewww.infopeche.fr

    Le pêcheurn’accompa-

    gne pas la ligne :le bas de lignedescend en arc de cercle et lespetits poissonspeuvent intercep-ter l’esche à ladescente.

    Lepêcheur

    descend laligne à la verticale en l’accompa-gnant. Lespetits pois-sons n’ontpas le tempsd’intercepterl’esche.

  • INFO PÊCHE 15

    importance. Et c’est sansdoute ce qui explique l’effi-cacité de la technique quiconsiste à poser sa canne sur la barre d’amorçage…

    Un long bas de ligneposé sur le fond permet

    d’effectuer des manœuvresd’aguichage plus lentes etmoins sèches.

    Didier monte une seule lon-gueur de bas de ligne de 20 cm pour la brème, tandisque Pierre-François en pré-pare de 20 et 25 cm et Alainjusqu’à 30 cm. La longueurde traîne dépend du vent,du courant et de l’esche utilisée. Ce dernier point estparticulièrement important :plus une esche est délicate,plus le plomb de touche doitêtre proche de l’hameçon.En revanche, avec un grainde maïs ou un tronçon dever de terre, il est possiblede faire traîner sur le fond la quasi totalité du bas deligne. Cela permet de nepas ferrer trop tôt.Carpe. En la matière, les avissont très partagés, y comprisau sein de notre groupe dechampions. Il faut dire que lacarpe est un poisson un peuparticulier, beaucoup plusimprévisible que le gardon ou la brème. Encore plus quepour toute autre espèce, lalongueur du bas de ligne estdirectement liée à l’esche utilisée. Je précise tout de suite que cela est vrai nonseulement en carpodrome,mais aussi dans les plansd’eau tout à fait naturels.Maintenant, voyons cela unpeu plus en détail.

    Asticots. Bien qu’ils ne soientpas particulièrement sélectifs,les asticots restent une escheparticulièrement appréciéedes carpes. Les Italiens sontincontestablement les maîtresen la matière. Lors du repor-tage avec Milo Colombo etClaudio Guccardi réalisé parJulien Turpin, il était intéressantde noter que les championsitaliens ont utilisé des bas deligne de 30 cm de manière à avoir un montage très sou-ple, parfaitement adapté à leurs amples manœuvres d’aguichage.Pellets expansés. C’est uneesche totalement différentede l’asticot. D’ailleurs, toujoursdans le sujet réalisé par Julien,si Milo et Claudio ont terminé

    à une brillante 3e place à l’asticot, ce sont les AnglaisSimon Wilsmore et Brad Titmusqui ont gagné avec des pel-lets expansés et des cubes de pâté très mous. Les carpespeuvent facilement aspirerces appâts fragiles sans sefaire piquer si on utilise un bas de ligne trop long. Il fautalors pêcher à ras du fond et avec un bas de ligne deseulement 10 à 12 cm. Pourceux qui s’en souviennent, je leur fais remarquer que c’était le principe même dufameux montage « à bou-cle » que j’avais décrit il y aquelques années. L’hameçonà œillet était emprisonnédans une boucle de 5 cm,avec deux plombs n° 8 pincésjuste au-dessus ! S’il est certainque les touches sont plusappuyées parce que l’hame-çon peut alors pivoter libre-ment, je suis persuadé quec’est aussi à cause desplombs qui se trouvent à seu-lement 5 cm de celui-ci.Pâte. Avec un tel appât, laprésence d’un bas de ligne et d’un plomb de touche peuttout simplement se révéler un handicap. Ce dernier peuten effet rendre le montagetrop rigide et signaler la tou-che trop tôt. Or, comme nous l’avons vu dans notredossier entièrement consacréà cet appât dans le numérode septembre dernier, s’il y a une chose à éviter dans ce type de pêche c’est deferrer prématurément !Je pourrais continuer la liste en parlant du maïs, des mini-bouillettes et des montagesau cheveu ou sur bague,mais ce sera l’objet de futursarticles. En prenant ces troisexemples, j’ai simplementvoulu vous faire prendre cons-cience de l’importance desappâts dans le choix de lalongueur du bas de ligne. Les éléments à prendre enconsidération en priorité sont donc :La fragilité de l’appât. Plus elle est grande, plus lebas de ligne doit être court et le plomb de touche prochede l’hameçon. Prenez parexemple le caster et l’asticotqui, pourtant, sont issus desmêmes mouches, leur

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    14 INFO PÊCHE

    tionner les plus beauxsujets. C’est particulièrementvrai si on l’associe à unamorçage à la double terrequi, par définition, permetde concentrer les poissonsen un endroit très déter-miné. Ce montage rigideautorise alors une présenta-tion de ligne plus précise,donc plus efficace. Didierinsiste beaucoup sur lafaçon de déposer ce typede montage à la surface.Beaucoup de pêcheurs neportent pas une attentionsuffisante à la façon dont le bas de ligne traverse lacouche d’eau. La plupartdes pêcheurs laissent tom-ber la ligne à la verticale,

    sans l’accompagner. Le pro-blème est que l’esche peutalors être interceptée à toutmoment par des petits pois-sons navigant au-dessus dutas d’amorce. En effet, dansce cas, la plombée descendplus rapidement que le basde ligne. Lorsque le flotteurest en position, le bas deligne continue à descendrelentement vers le fond. Cen’est pas un problème, saufsi on recherche spécifique-ment les beaux poissons.Dans ce cas, il est préféra-ble d’accompagner la des-cente de la ligne jusqu’aufond. Vu de l’extérieur, celapeut paraître paradoxal carle pêcheur semble perdredu temps inutilement. Pour-tant, les quelques secondesainsi perdues se traduisentsouvent par des kilos supplé-mentaires dans la bourriche !

    Je suis certain que, lorsquevous voyez les boîtes de basde ligne des champions enphoto dans le magazine, vous vous demandez pour-quoi ils en préparent autantet, surtout, combien de temps ils peuvent y passer ! Pourtant,Didier avoue n’y consacrerqu’une trentaine de minutespar semaine, simplementpour remplacer les éventuel-les casses du week-end. Deson côté, Steve ne disposepas d’un gros réservoir de basde ligne montés à l’avance, il préfère les préparer au fur et à mesure de ses besoins,en fonction des informations(tailles et espèces de pois-sons, type d’esches qu’ilcompte utiliser, etc.) qu’ilrecueille sur un parcours.

    Mais c’est sans doute Alain qui est le plus méticuleux enla matière. Il n’aime pas laisserdes bas de ligne inutilisés delongs mois dans une boîte. Il les range dans des boîtes en plastique rigide de chezPreston et, lorsqu’il estime queça fait trop longtemps qu’ils y sont, les place dans uneautre boîte en métal qu’il destine uniquement auxentraînements.Brème. Tous nos championssont d’accord pour dire qu’ilfaut des bas de ligne assezlongs lorsqu’on recherche spécifiquement la brème. La raison est toute simple : leur façon de se nourrir est différente. Tandis que les gar-dons sont mobiles et actifs, lesbrèmes sont plus lentes et secontentent souvent de pren-dre délicatement les eschesqui reposent sur le fond. Une

    partie du bas de ligne doitdonc en général reposer sur le fond, ce qui est rare lors-qu’on pêche le gardon detaille moyenne. Disposer d’uneesche ainsi posée sur le fondprésente plusieurs avantages.

    Les effets du vent ou descontre-courants sont

    moins sensibles au niveau

    de l’esche qui reste ainsiimmobile.

    Cela permet d’atténuerles vibrations dues au

    pêcheur qui tient la canne.C’est un aspect des chosesdont on parle peu souvent,mais j’ai remarqué quebeaucoup de champions y accordent une grande

    Par David Ewing ([email protected])

    Bien qu’il s’agisse d’un gros poisson, il est fréquent d’utiliser des bas de ligne plus

    courts pour la carpe que pour la friture !

    Avec une esche aussi délicate que le pellet

    expansé, il y a tout intérêtà placer les plombs près de l’hameçon.

    La carpe est sansaucun doutele poisson qui demandeau pêcheur le plus de sens del’adaptation.

    OND

    Pour la brème, Didier utilise uniquement des bas de ligne de 20 cm.

  • INFO PÊCHE 17

    intéressant d’aborder aussibrièvement le cas des pêchesau moulinet, car les règles qui régissent la longueur dubas de ligne ne sont pas lesmêmes et cela pour plusieursraisons. La première est que le sondage est forcémentbeaucoup plus imprécis qu’à la pêche au coup. Jouer avec des différences delongueur de bas de ligne de 2 ou 3 cm n’a donc pas desens. La seconde est que lesrisques d’emmêlement et devrillage sont beaucoup plusimportants, ce qui oblige à uti-liser des bas de ligne relative-ment longs. Pour Didier, ce quiimporte le plus (que ce soit àl’anglaise ou à la bolognaise)c’est la longueur de traîne etl’esche utilisée, beaucoup plus

    que l’espèce de poissonrecherchée. S’il pêche à rasou décollé du fond, il utilise en général un bas de ligne de 20 à 25 cm. Pour unepêche plus classique, avecune esche légèrement poséesur le fond, le bas de lignemesure 30 cm. En réalité, c’est sur les pêches où l’appâtrepose complètement sur lefond que les longueurs de bas de ligne varient le plus, de 40 à 70 cm en fonction del’esche utilisée. Le principe estalors un peu le même qu’aufeeder : lorsque le pêcheurvoit la touche, le poisson adéjà engamé ! De leur côté,Pierre-François, Steve et Alainutilisent un bas de ligne passe-partout de 40 cm. À Coruche, pour le champion-

    nat d’Europe, il fallait faire traî-ner la ligne de près de 1 m surle fond et Steve a alors montédes bas de ligne de 90 cmspécialement pour l’occasion.Pour les ranger, les Anglais ontd’ailleurs utilisé une méthodeingénieuse et pratique : ils ontcoupé des tiges de balsa de90 cm et planté des aiguillesà chaque extrémité pour yfixer, d’une part, l’hameçon et,

    de l’autre, la boucle du basde ligne. Les tiges étaientensuite placées dans destubes rigides en plastique.En commençant cet article, je savais que j’aurai du mal à en faire le tour tellementc’est un sujet complexe. Et pourtant, je me suis volontai-rement limité principalementà la pêche au coup, sansaborder ni la pêche au quiver

    ni les montages au cheveu (et la longueur de ce che-veu…) et j’ai à peine effleurél’anglaise et la bolognaise.Tout cela pour une questionapparemment simple de« longueur du bas de ligne » !Pour résumer, on peut consi-dérer que les points vraiment

    déterminants sont :L’espèce de pois-son recherchée.La présence et laforce du courant.L’amplitude

    des manœuvres d’a-guichage.Le type d’escheutilisé.La profondeur de pêche.La densité de

    poissons pré-sentset la vitesse àlaquelle vous sou-haitez les prendre.

    Mais si je devais retenir uneleçon de mes discussionsavec les champions ayantaimablement participé à cesujet, ce serait qu’il faut avoirconstamment l’esprit ouvert etne pas hésiter, en particulier, à bouger le plomb de touche,car c’est bel et bien la dis-tance entre celui-ci et l’hame-çon qui importe, bien plus quela longueur proprement ditedu bas de ligne. Dans biendes cas, c’est un élément qui se révèle bien plus décisifque le diamètre du Nylon ou

    Retrouvez tout le coup sur www.infopeche.fr

    16 INFO PÊCHE

    consistance est différente.Malgré sa coque dure, le caster est plus délicat et lepoisson peut le vider si vous ne ferrez pas assez tôt. Il doitdonc être utilisé avec un bas de ligne plus court quepour l’asticot que le poissonpeut mâchouiller longuementavant de déci-der de l’enga-mer.La méfiance du poisson. Malgré – ou à cause de ? –leur taille imposante, les car-pes peuvent se révéler parti-culièrement méfiantes. Il est donc impératif d’avoir un montage parfaitementadapté à chaque type d’ap-pât. Je peux vous dire que,pour l’avoir essayé, le mon-tage à boucle avec desplombs à 5 cm de l’hameçonest totalement inefficace à l’asticot. En revanche, je ne vous conseille pas depêcher au pellet expanséavec un bas de ligne à l’italienne de 30 cm ! La façon dont le poissongobe l’appât.Un poisson ne va pas avalerune boulette de pâte de lamême façon qu’un ver deterre, un grain de maïs ou unver de vase. Dans certainscas, le poisson prend tout sontemps, l’aspire et le recracheplusieurs fois de suite avant dese décider à l’avaler. Il estalors évidemment préférabled’avoir un bas de ligne relati-vement long, à la fois pour nepas éveiller la méfiance dupoisson et ne pas ferrer trop

    tôt. Venons-en maintenant à unautre aspect qui influe directe-ment sur la longueur du basde ligne : le réglage de laligne, à savoir à quelle profon-deur on pêche. Nous l’avonsvu, plus l’esche traîne sur lefond, plus le bas de ligne peut être long. Dans tous les cas, c’est le poisson quidécide et il ne faut surtout pas hésiter à déplacer réguliè-rement le plomb de touchejusqu’à parvenir au meilleurrésultat, à la fois en termes de nombre mais aussi de lisibilité des touches. Reste lecas des pêches entre deuxeaux, quelle règle s’appliquealors en matière de longueurde bas de ligne ? Il faut distin-guer deux phases spécifi-ques : la première est celledes tâtonnements, la seconde

    celle de l’efficacité.Dans un premier temps, vous

    savez que les poissonsévoluent entre deux eaux

    mais vous ne savez pas exac-tement à quelle hauteur. Pourle savoir, vous avez alors toutintérêt à utiliser un montage leplus souple possible avec uneplombée étalée. Vous pouvezalors utiliser un bas de lignelong ou, mieux, faire commePierre-François et remonter franchement leplomb de touche. Un flotteurà quille en carbone est aussipréférable car il vous permet-tra de mieux visualiser les

    touches à la descente.Une fois que vous avez

    déterminé avec suffisammentde précision à quelle hauteurse trouvent les poissons, il vafalloir modifier vos réglagespour être le plus

    efficace possible. Pour cela, il faut revenir à une plombéebasse et c’est la raison pourlaquelle Steve utilise souventun bas de ligne de seulement10 cm. L’idée est de perdre le moins de temps possible et de présenter rapidementl’esche à la bonne profon-deur. En effet, il faut bien avoirconscience que, lorsque lespoissons naviguent entre deuxeaux, ils se tiennent souventdans une zone bien délimitée(que certains appellent « zonede confort »). Il ne faut pascroire que, parce que les pois-sons sont décollés, ils se bala-dent partout entre la surface

    et le fond ! Steve souligne également un détail intéressant : dans ce type de situation, il est fré-quent que les plus beauxsujets se trouvent à la limitesupérieure de cette zone deconfort, c’est-à-dire au plusprès de la surface, tout sim-plement parce qu’ils sont ainsiles premiers à profiter de votreagrainage. C’est d’ailleurs ceque nous avait parfaitementexpliqué Nicolas dans son arti-cle sur la pêche à l’anglaisedes carpes en surface. Maiscela est tout aussi vrai pour les gardons et il ne faudraitpas croire que c’est un modede pêche réservé aux eauxchaudes. Croyez-moi, il estbeaucoup plus fréquent qu’on ne le croit générale-ment de faire de bellespêches de gardons entredeux eaux en plein hiver ! Pour terminer, il me semble

    Par David Ewing ([email protected])

    Pour les très longs bas de ligne,une bonne combine consiste à les placer sur des tiges en balsa coupées à la longueur désirée.

    Pensez en priorité distance entre hameçon et plomb de touche plutôt que longueur de bas de ligne propre-ment dite !

    Pour l’anglaise, Pierre-François utilise une seulelongueur de bas de lignede 40 cm.

    Tout autant que la nature de l’esche, la longueur de traîne sur le fond influe directement

    sur la longueur du bas de ligne.

    OND

    Lorsqu’on agraine et qu’on a trouvé à quelle profondeur sont les poissons, il ne faut pas hésiter à raccourcir le bas de ligne.