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Publication trimestrielle DÉCEMBRE 2011 248 sommaire 61 Marpha TELEPOVA-TEXIER, Interaction entre les orchidées et leurs pollinisateurs 67 Josette Rivallain, L’image du Noir dans le monde occidental 70 Echos 74 Nous avons lu 76 Programme des conférences et manifestations du premier trimestre 2012 La vaste famille des orchidées (Orchidaceae Juss.) est composée d’environ 800 genres et 25 000 espèces, dont 95% sont présentes dans toutes les régions tropicales du globe (Amérique, Asie, Afrique, Australie et Océanie) et 5% seulement dans les régions tempérées. Comme les autres plantes à fleurs, les orchidées dépendent en majorité des insectes pour le transport du pollen (pollinisation entomophile). Depuis Ch. Darwin (1862), on parle de co-évolution entre la morphologie de la fleur des orchidées et la morphologie des insectes pollinisateurs. Cette interaction entre des organismes des deux règnes, végétal et animal, a attiré depuis longtemps l’attention de nombreux naturalistes. En 1926, R. Schlechter a décrit chez les orchidées trois lignées morphologiques dis- tinctes de fleurs, suivant leur nombre d’étamines : triandres, dyandres et monandres (fig. 1). Chez les formes primitives (sous-famille des Apostasioidea), l’androcée comprend trois étamines ; chez les Cypripedioidea, les fleurs ont deux étamines disposées des deux côtés d’un staminode plat (étamine stérile) et au-dessus du labelle formant le sac ; enfin, la plupart des autres orchidées ont des fleurs monandres, et leur seule étamine fertile est soudée au style (Orchidoidea, Epidendroidea et Vandoidea). Dans ce dernier ensemble d’orchidées – qui repré- 61 Interaction entre les orchidées et leurs pollinisateurs Marpha TELEPOVA-TEXIER, Muséum national d’histoire naturelle, Département des Jardins Botaniques et Zoologiques, Paris Institut Botanique Komarov, Saint Petersbourg Les Amis du Muséum National d’Histoire Naturelle © L. Thomas

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Publication trimestrielle

DÉCEMBRE 2011

N°248

sommaire

61 Marpha TELEPOVA-TEXIER,

Interaction entre les orchidées et

leurs pollinisateurs

67 Josette Rivallain,

L’image du Noir dans le monde

occidental

70 Echos

74 Nous avons lu

76 Programme des conférences et

manifestations du premier trimestre 2012

La vaste famille des orchidées (Orchidaceae Juss.) est composée

d’environ 800 genres et 25 000 espèces, dont 95% sont présentes

dans toutes les régions tropicales du globe (Amérique, Asie,

Afrique, Australie et Océanie) et 5% seulement dans les régions

tempérées. Comme les autres plantes à fleurs, les orchidées

dépendent en majorité des insectes pour le transport du pollen

(pollinisation entomophile). Depuis Ch. Darwin (1862), on parle

de co-évolution entre la morphologie de la fleur des orchidées et

la morphologie des insectes pollinisateurs. Cette interaction

entre des organismes des deux règnes, végétal et animal, a attiré

depuis longtemps l’attention de nombreux naturalistes.

En 1926, R. Schlechter a décrit chez les orchidées trois lignées morphologiques dis-

tinctes de fleurs, suivant leur nombre d’étamines : triandres, dyandres et

monandres (fig. 1). Chez les formes primitives (sous-famille des Apostasioidea),

l’androcée comprend trois étamines ; chez les Cypripedioidea, les fleurs ont deux

étamines disposées des deux côtés d’un staminode plat (étamine stérile) et

au-dessus du labelle formant le sac ; enfin, la plupart des autres orchidées ont des

fleurs monandres, et leur seule étamine fertile est soudée au style (Orchidoidea,

Epidendroidea et Vandoidea). Dans ce dernier ensemble d’orchidées – qui repré-

61

Interaction

entre les orchidées

et leurs pollinisateurs

Marpha TELEPOVA-TEXIER,

Muséum national d’histoire naturelle,

Département des Jardins Botaniques et Zoologiques, Paris

Institut Botanique Komarov, Saint Petersbourg

Les Amis

du Muséum National

d’Histoire Naturelle

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mas

sente 90% de la famille –, les particulari-tés morphologiques de la fleur sontcontradictoires : d’une part, réduction dunombre des étamines, de 3 à 1, avec for-mation de la colonne (structure regrou-pant par soudure les organes des deuxsexes) ; et d’autre part, séparation despièces de l'androcée et du gynécée par lerostellum, formé à partir d’un stigmatestérile (phénomène de l’hercogamie).

Une autre classification des orchidées,basée sur la différence de comportementdes pollinisateurs en Amérique centrale,a été proposée par R. Dressler (1993).Elle invalidait la classification botaniqueformelle qui, depuis K. Linné, était fon-dée sur les seules caractéristiques de laf l e u r . D r e s s l e r a a i n s i c l a s s é l e sOrchidaceae en six sous-familles (s/f.) :Apostasioidea Rchb., CypripedioideaLindl., Spirantoidea Dressler, OrchidoideaLindl., Epidendroidea Lindl. et VandoideaLindl. (fig. 1).

Aucune étude d’un seul des deux orga-nismes en jeu, orchidée ou insecte, n’avait apporté de réponse sur le choixdu partenaire et sur le comportementdes pollinisateurs. On n’allait guère au-delà de la formule générale : “la diversitédes insectes est vitale pour les plantes,car à chaque plante son insecte”. C’estpourquoi il s’avéra nécessaire de partirdans la nature à la recherche d’observa-tions probantes ; mais hélas, la poursuited’une étude approfondie dans les condi-tions expérimentales ne fut pas toujourspossible (Dressler et Dodson, 1960).Après des années de patience passéesdans les prairies de montagne dans l’at-tente de l’épreuve de la pollinisation,Dressler obtint des résultats importants :

1) Les systèmes de pollinisation sont trèsd i f f é r e n t s c h e z l e s i n s e c t e sHymenoptera, Lepidoptera et Diptera.En outre, le pollinaire prend une posi-

tion stéréotypée (Dressler, 1981) : ilest posé sur différentes parties ducorps de l’insecte.

2) Une espèce d’insecte peut polliniserplusieurs genres d’orchidées (“intrage-neric adaptive radiation”).

3) Chaque espèce d ’o rch idée , parcontre, est très sélective : la “pollinisa-tion efficace” de l’orchidée (Vogel,1996) ne peut être assurée que parune seule espèce de pollinisateur. Cequi signifie que si l’on compte environ25 000 espèces d’orchidées, un nom-bre équivalent d’espèces animalesdoit être impliqué dans la pollinisa-tion. Lors d’une “pollinisation acciden-telle” (Vogel, 1996), il n’y a pas defructification correcte : les graines nesont pas formées.

Il convient de s’arrêter d’abord sur ladétermination précise du terme “pollini-sateur” avant de s’attacher aux adapta-tions de la micromorphologie florale, quipermettent aux insectes pollinisateurs dereconnaître les espèces qu’ils pollinisent.

Comment distinguer lepollinisateurd’un simple « visiteurd’orchidée » ?Les contacts entre les orchidées et lesinsectes qui butinent les fleurs sont inévi-tables s’ils habitent dans le même endroit(dans la nature, comme en serres). Maisla pérennité de la cohabitation des espè-ces partenaires permettant aux orchidéesde se reproduire sexuellement est deplus en plus menacée. Les relations bio-tiques dépendent des conditions abio-tiques et le changement du climat, enparticulier, est en partie sous la responsa-bilité de l’activité humaine. On constateune régression permanente des insectespollinisateurs dans les prairies où pous-sent les orchidées.

Depuis le XVIIIe siècle, l’homme a cher-ché la raison pour laquelle l’insecte visitela fleur (fig. 2), mais le regard de l’obser-vateur est souvent égaré par une hypo-thèse ou une théorie savante préconçue(relevant même parfois de la mytholo-gie). Certes, le naturaliste regarde etdécrit ce qu’il voit, mais une fois l’explica-tion donnée, le public la répète jusqu’à cequ’elle devienne un dogme. La fameuse“hypothèse de récompense” du pollinisa-teur par la consommation de nourriturevégétale (sépales et pétales, nectar, etc.)a été écartée et une autre hypothèse, ditedu “leurre sexuel” (visuel et olfactif), apris sa place dans la littérature scientifique(Pesson & Louveaux, 1984).

Si vous observez attentivement tous lesvisiteurs des orchidées lors d’une prome-nade l’été dans la nature, ou dans desserres, vous reconnaîtrez, parmi les plusnombreux, des Hyménoptères (abeilles,bourdons, frelons, fourmis, guêpes), desDiptères (mouches, moustiques) et despapillons ; plus rarement, des Coléoptères(coccinelles) et des Orthoptères (saute-relles) ; éventuellement d’autres animaux,araignées, voire mollusques (escargots etlimaces), etc. Evidemment, on ne trouvepas les pollinisateurs des tropiques dansles serres des pays européens, mais onpeut tirer quelques conclusions de cesobservations.

Premièrement, on constate que ceux quimangent les fleurs d’orchidées ne tou-chent pas la colonne (fig. 3). Par exem-ple, après le passage des escargots, on

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Fig. 1.Classification desOrchidées(réalisationd’après labibliographie). Les chiffres dansles cerclesindiquent lenombre depollinies.

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Fig. 2. - Visiteur des fleurs d’orchidées. Mouche domestique accolée sur le labelle dePaphyopedilum sanderianum x youngianum(en serre).

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observe que les sépales et les pétales dela f leur sont mangés , mais non lacolonne, organe de la reproduction. Onsuppose que les organes génératifscontiennent des produits répulsifs pources animaux.

Deuxièmement, tous les insectes nedeviennent pollinisateurs que lorsqu’ilsont atteint le stade adulte.

Troisièmement, les fréquentes visites d’in-sectes peuvent être gênantes, à l’imagedes visites importunes des moustiquessur les mammifères.

Par contre, dans la relation “orchidée-pollinisateur”, l’effet de la continuité etde la fréquence des visites d’un pollini-sateur devient “bénéfique”, car néces-saire à la survie de cette espèce d’orchi-dée (fig. 4a, 4b).

Unités spécifiques de lapollinisation des orchidéeset polyspermieChez la plupart des plantes à fleurs(Phanérogames), l’ouverture des anthè-res libère des milliards de grains de pol-len (microspores haploïdes). Le pollen dechaque espèce a des caractéristiquesspécifiques (forme, texture de la surface,pores, etc.), mais chez les Orchidaceae lepollen se présente sous deux formes : lepollen pulvérulent (si les quatre grainsissus de la cellule-mère sont restés asso-ciés en tétrade) et le pollen aggloméré en“paquets-cadeaux”. La dispersion desmicrospores se produit par ces agglomé-rats de pollen. Ce type de dispersion dupollen amène à la polyspermie, phéno-

mène très rare chez les Phanérogames etqui, en dehors des orchidées, n’existeque dans une autre famille, celle desAsclepiadaceae.

Les massules sont composées de mona-des, dyades, tétrades et polyades, ayanttoutes des microspores, dont la surfaceest cachée par une matière d’origine gra-nuleuse (amidon) ou homogène (cire).Lorsque les massules sont visibles, lespollinies sont dites “granuleuses ou secti-les” et, quand les pollinies sont céracéesou cartilagineuses, elles sont dites “lisses”(Veyret, 1965). Si les trois étamines de lasous-famille des Apostasioidea ont unp o l l e n p u l v é r u l e n t , c e l l e s d e sCypripedioidea et Orchidoidea ont unpollen aggloméré en masses : les polli-nies granuleuses (fig. 5). Enfin, les grainsde pollen sont réunis en pollinies lisses

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Fig. 3. Colonne de la fleur de Coelogynetrinervis Lindl. ; c’est ce qui reste de lafleur après la visite d’un escargotgourmand, habitant très néfaste pourles serres.

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Fig. 4a. Visites “bénefiques” despollinisateurs : l’insecte, qui pollinise

Epipactis helleborina (L.) Cranz., ayantsur l’œil deux pollinies granuleuses.

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Fig. 4b. Unearaignée portant

les pollinies deListera ovata.

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c h e z l a p l u p a r t d e s m o n a n d r e s(Epidendroidea et Vandoidea). Le nom-bre de pollinies est variable, de 8 (trèsrarement 6 ou 12) à 4 ou 2 (fig. 1). Unetypologie des pollinies selon leur nombre,leur forme et leur consistance a été pro-posée par divers auteurs (Reichenbach,1852 ; Dressler, 1981). Le plus souvent,les grains de pollen restent unis danschaque loge sous forme de pollinies.

La structure fine des massules a été étu-diée sur les coupes ultrafines (Dicko-Zafimanova & Audran, 1981). On saitmaintenant que les massules d’une polli-nie sont collées sur une couche de visci-dine et que le caudicule, pied d’une polli-nie, est imprégné par des massulesstériles chez les Orchidoidea et certainesEpidendroidea à 8 et 4 pollinies (fig. 6).Mais, dans le pollinaire à 2 pollinies (cer-taines Epidendroidea et les Vandoidea),ce cordon visqueux reste intact (fig. 7, 8),quelle que soit sa forme. En retirant lapollinie de la loge d’anthère, on voit par-fois des filaments élastiques de viscidineréunissant les massules. Ces filamentsretiennent les pollens jusqu’à leur arrivée

sur le stigmate, ce qui assure le bon fonc-tionnement de la polyspermie. Dans lecas de rupture de pollinies lisses, on voitles micropores (fig. 8, e et f).

Le transport des pollinies et la morphologie floraleLa reproduction sexuée nécessite letransport des pollinies. Dans le cas del’autopollinisation, on obtient une « polli-nisation efficace » grâce à la morphologieflorale. Avantage de l’autogamie ? Iln’existe pas partout assez d’insectes polli-nisateurs, par exemple en raison de laforce du vent, en altitude ou dans les îlesdu nord de l’Europe (Nilsson, 1992).

On a voulu depuis longtemps compren-dre comment est apparue la coopérationdes plantes avec les pollinisateurs. AuXIXe siècle, les réflexions de C. K. Sprengel(« Discovery of the secret of Nature in theStructure and Fertilization of flowers »publié par Lloyd D. G. & Barrett S. C. H.,1966) ont influencé Ch. Darwin en l’inci-tant à étudier de près le fonctionnementde la pollinisation entomophile des orchi-

dées. Depuis Darwin, on parle de co-évo-lution des orchidées et de leurs pollinisa-t eu r s dans l e s r ég ions t r op i ca l e s(Amérique, Asie, Afrique, Australie etOcéanie) comme en climat tempéré(Europe). Comme cette co-évolutionimplique la spécialisation d’organismesdes deux règnes, végétal et animal, beau-coup de questions se posent sur la recon-naissance entre les partenaires et le rôlede chacun dans ces relations réciproques.

Certes, les insectes sont attirés – c’estincontestable – par le parfum ou par lacouleur des fleurs, mais chez les orchi-dées ils ne sont pas toujours récompen-sés par le nectar. Où est donc la logiqued’un visiteur qui n’est pas le consomma-teur ? C’est une question qui, loin de fairenaître une réponse satisfaisante, soulèveune autre question : est-ce un “instinct desurvie” où “seul Dieu le sait” ? (Sprengel,1996). Darwin a constaté qu’à l’issue desa visite, l’insecte part avec les “paquets-cadeaux” collés sur le corps ! Il faut savoirque la position stéréotypée sur le corpsde l’insecte est la base du succès dutransport des pollinies sur le stigmate

Fig. 5. Orchidées de prairie européenne avec des visiteurs. a : plusieurs fourmis visitant la fleur de Cypripedium calceolusL. ; b, à droite, sauterelle près de la fleur de Dactylorhizatraunsteineri (Sauter.) Soo ; à gauche, un pollinaire auxpollinies granuleuses et un caudicule couvert en partie par despetites massules stériles.

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Fig. 6. Massules composant pollinies et viscidies : a, b :Vanilla ramosa Rolfe (a : fleur, ; b : opercule vu de dessousavec deux loges d’anthère et des pollinies granuleuses) ; c-f : Coelogyne trinervis Lindl. (c : fleur, d : pollinie etviscidie ; e : massules de pollinies, f : fibres et massules deviscidies).

(Dressler, 1981). Mais pourquoi desinsectes revisitent-ils à plusieurs reprisesles fleurs d’une même espèce, qu’ils trou-vent parmi les autres plantes du sous-bois ou de la prairie ? Cela reste à préci-ser, il y a tant de choses à découvrirencore en sociologie des organismes.

Après un rappel de la morphologie floraledes orchidées, nous envisagerons le rôlede la micromorphologie. Chez l’orchidéemonandre, le filet d’étamine est soudé austyle, mais l’anthère est librement logéedans une partie creuse du rostellum, l’an-droclinium. Le stigmate du gynécée setrouve au-dessous du rostellum, il estdisposé sur le côté latéral de la colonne :l’ovaire est infère et uniloculaire. Unefeuille minuscule, réduite à l’opercule, estattachée tout au bout de la colonne parun connectif qui nourrit les deux moitiéssymétr iques de l ’anthère (n ids outhèques), avec deux ou quatre chambresoù se forment les microsporocytes (fig. 7cet 8c). Quand les pollinies sont mûres,l’anthère s’écrase sur 1-3 côtés, mais ellereste invisible pour le poll inisateur.Ensuite, l’opercule s’ouvre à un endroit

déterminé pour chaque espèce d’orchi-dée. Les insectes sont alors “invités” parl ’o rch idée à assurer leur tâche , letransport des pollinies. Ainsi, les polliniespourront être enlevées par le pollinisateur(fig. 4), mais l’opercule reste en place(grâce au connectif encore vivant et élas-tique) et l’odeur des stomates olfactifsdoit maintenant attirer les pollinisateursporteurs des “paquets-cadeaux”.

Dans la littérature anglaise, l’opercule estappelé “anther cap”, il forme une couver-ture supplémentaire aux loges polliniquesde l’anthère. Nous avons mis en évidenceprécédemment l’origine foliaire de l’oper-cule, qui a la microstructure d’une feuilleancestrale (Telepova-Texier, 2009). Lesstomates de cette petite feuille n’ont pasde cellules permettant l’ouverture et lafermeture de l’ostiole (fig. 7d). Donc, cesstomates ne servent pas à la respiration,mais à la sécrétion (Takhtajan, 1964). Enoutre, nous avons décrit sur la surfaceextérieure de l’opercule, près de la ner-vure, les stomates nectarifères ou olfac-tifs, les poils glandulaires et les autresnanostructures (Telepova et al., 2010).

Les pollinaires et lepolymorphisme Au cours de l’évolution des orchidéesvers la pollinisation entomophile, on voitl’apparition de la structure plus com-plexe et spécifique du pollinaire, nou-velle unité de pollinisation, qui peut êtrecollée aux insectes. La formation d’untype de pollinaire (pollinies+viscidie) estaccompagnée de la différenciation ducontenu chimique des viscidies (granu-leuses chez les Orchidoidea et/ou col-lantes chez les Epidendroidea). Dans lesdeux cas, l’attachement d’une pollinie àla viscidie se fait par l’intermédiaire d’unou deux caudicules, couverts parfois pardes massules plus petites (fig. 5b).L’autre type de pollinaire (pollinies +stipe + viscidie) devient plus complexe,en raison de la formation d’une structureintermédiaire, le stipe (Epidendroidea etVandoidea). La pollinie peut être colléepar son caudicule sur le stipe dans lapartie apicale (fig. 7e), médiane (fig. 8d)ou basale. Ces stipes sont tantôt sim-ples, tantôt bifides ou bilobés, tantôt très

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Fig. 7. - Aerides odorata Lour. a : fleur ; b : branched’inflorescence ; c : opercule ; d : stomate de l’opercule ;e : pollinaire (pol : pollinie ; cau : caudicule ; stip : stipe ;vis : viscidie).

Fig. 8. - Vanda alpina Lindl. : a : fleur ; b : pollinaire ; c : opercule ;d : caudicules ; e et f : surface de pollinie lisse, ayant desmicropores ; g : surface extérieure de pollinie bien cirée.

développés (fig. 9). Leur attache à la vis-cidie est aussi très différente selon lesespèces.

La formation des pollinaires est à la basede l’adaptation au polymorphisme floral,qui assure une barrière morphologiqueet protège l’espèce de l’hybridation(Telepova, 2011). La ressemblance de laforme des pollinies provoque indirecte-ment la diversification de la taille despollinaires grâce à la différenciation delongueur et de largeur des stipes et desviscidies selon les espèces.

Le polymorphisme desoperculesLa plupart des botanistes n’ont guèreporté attention à l’ importance de lastructure de l’opercule chez les orchi-dées. Par contre, le nombre de thèques(noeuds) dans l’anthère et la forme del’opercule ont été signalés comme desparticularités d’un grand intérêt taxono-mique (Seidenfaden, 1992).

La structure de la surface épidermiquede l’opercule a été peu étudiée avantl’apparition de la microscopie électro-

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BIBLIOGRAPHIE

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Fig. 9. Polymorphisme des pollinaires du genreCleisostoma Garay. a : C. simondii (Gagnep.) Seidenf.; b : C. racemiferum (Lindl.) Garay; c : C. discolor Lindl.; d : C. fuerstenbergianum Kraenzl.; e : C. nieuwenhuisii(J.J.Sm) Garay; f : C. williamsonii (Rchb. f.) Garay.

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nique à balayage (MEB). L’analyse comparative de cette structure amontré que les opercules sont très polymorphes et que leur surfacediffère selon les espèces. D’une manière générale, la déterminationdu genre d’une orchidée, contrairement à l’identification de l’espèce,ne présente pas de difficulté pour l’homme. Mais, pour les insectes,l’identification exacte de l’espèce est d’un intérêt capital. D’où l’utilitéet la nécessité de poursuivre des recherches sur le polymorphismedes pollinaires et des opercules. Par exemple, la caractérisation dugenre par le nombre de pollinies n’est pas toujours possible sans laconnaissance des différentes formes de pollinaires chez toutes lesespèces composant ce genre (fig. 9, Cleisostoma Garay).

La détermination précise des espèces est fondamentale, tant pour laconnaissance de la systématique et de la biologie des orchidées quepour la gestion durable de leur biodiversité, elle-même dépendantede celle des insectes pollinisateurs. Seule une meilleure connais-sance des orchidées permettra d’envisager les mesures de conser-vation de ces espèces, compte tenu de la présence de cette famille,la plus évoluée des Monocotylédones, dans les écosystèmes géo-graphiquement les plus diversifiés de la planète. Cette étude pré-sente en outre un intérêt tout particulier pour l’économie desrégions tropicales, dont les orchidées constituent 80% à 90% detoute leur flore.

Muséum national d'Histoire naturelle, Département des JardinsBotaniques et Zoologiques, Collection des Orchidées en Serres, 43 rue Buffon, 75005 Paris France - Tél. : 33.1.40.79.48.96 ;

[email protected] ; [email protected]

Conférence présentée le 2 octobre 2010 à la Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des plantes

C’est ce regard que notre monde occidental porte sur l’autre, centrésur l’image, qui retient ici notre attention, à travers moulages,sculptures, terres cuites, peintures sur bois, sur toile, tirages papierde gravures ou de photographies, dessins à l’encre. Lesmouvements de populations et d’individus entre l’Europe etl’Afrique sont attestés depuis la préhistoire, entraînant des échangesculturels, économiques, des métissages plus ou moins importants ;il reste intéressant de suivre les divers regards successifs de l’Europesur l’Afrique au cours de ces deux derniers millénaires.

A partir de la fin du XVIIIe siècle, l’attention du monde occidental aété tout particulièrement tournée vers l’Egypte à la suite de lacampagne de Bonaparte, mais l’Antiquité gréco-romaine attirait leshommes cultivés dès la Renaissance, d’autant que de nombreusesruines de constructions anciennes subsistaient un peu partout. Unregain d’intérêt pour ce passé lointain, imaginé comme un modèlebrillant et policé vers lequel il fallait tendre, apparut au XVIIIe siècleet se poursuivit au siècle suivant ; il figurait une sorte d’Age d’oridéal. Les premiers travaux archéologiques permirent de mettre aujour des objets appartenant à d’anciennes demeures et, parfois, deles placer dans des musées. Cette plongée dans l’Antiquitécorrespondait à un profond besoin de renouer avec des racinesculturelles anciennes au sortir d’un Moyen-Âge replié sur lui-même,à l’origine d’un univers peuplé de craintes et de terreurs.

A la suite du retour de l’expédition de Bonaparte en Egypte, la visiondes temples et des pyramides de la vallée du Nil a fasciné lesesprits. Peu à peu, l’histoire des empires qui s’y sont succédé a étéretracée, ainsi que celle des mouvements des populations qui y ontvécu. Nous savons mieux maintenant que les anciens souverainségyptiens recrutaient des mercenaires, hommes libres, originairesdu Haut-Nil, qui combattaient sous leurs ordres. L’épisode desHyksos (1730-1580 av. J.-C.) a durci les relations entretenuesjusque-là avec les habitants des pays du Sud. Ceux-ci se sont alorsorganisés en royaumes pour mieux se défendre des attaquesvenues du Nord. Plus tard, les Égyptiens menèrent des campagnescontre les royaumes, prélevant des tributs sur les territoires soumis.Ces divers épisodes se lisent sur les fresques des murs des templeset de certaines tombes.

Les représentations d’Africains sont peu fréquentes dans l’art gréco-romain : des habitudes acquises au contact de l’Égypte setransmirent. Des mercenaires noirs continuèrent d’être recrutésnotamment par les Grecs. Sur une partie de l’abondante céramiquede l’univers culturel gréco-romain, à travers des sculptures, nous

découvrons des figures métissées, ou non, tout particulièrementdans les cités des colonies grecques du sud de l’Italie, jalons del’important commerce entretenu à travers la Méditerranée.

Par contre, la figuration d’Africains se raréfia dès le Haut-Moyen-Âge et au cours des siècles suivants, qui correspondent à un replide l’Occident sur lui-même, en même temps qu’audéveloppement d’un imaginaire débridé : le Noir figure alors le

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Plaque de faïence polychrome (H : 25 cm), XXe dynastie, Palais de Ramsès III à Medinet-Habou.

L’image du Noir dans le monde occidentalJosette Rivallain, docteur ès lettres, ethno-archéologue et africaniste,

maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle

Le regard sur l’autre change avec le temps, les variantes des contextes culturels, les époques. Leretrouver, le décoder est possible à travers de nombreuses sources documentaires comme lalittérature, les contes, les récits de voyages, les essais politiques, sociologiques, ethnologiques, àtravers les articles des revues et des journaux, chaque époque ayant des moyens d’expressionpropres. L’iconographie, quel que soit son support, parait être plus directement explicite, maisreste, elle aussi, à documenter et à nuancer.

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péché, la menace du pire et, par voie de conséquence, la mort. Au XIe siècle, l’Occident commence à s’ouvrir à l’Est en direction desmondes byzantin et musulman : le Noir, pour longtemps, va être figuré avec de longs vêtements orientaux. Au XIIe siècle se développela croyance en l’existence d’un royaume en Afrique, celui du Prêtre Jean, quelque part au nord-est du continent, et le Noir (toujoursreprésenté isolé) devient un mage. Le Prêtre Jean, prêt à voler au secours de l’Occident, sert de prétexte à démontrer l’universalité duchristianisme jusqu’au XVIe siècle. Au XIIIe siècle, l’Occident voits’épanouir un riche art religieux et des cours princièresfastueuses. Le Noir reste associé à la mort, il apparaît sous lestraits d’un bourreau lors du jugement de Salomon sur letympan du portail nord de la cathédrale de Rouen.

Le pouvoir politique reste intimement lié à l’Eglise. Pour asseoirson autorité, le souverain Charles de Bohême s’entoure desaints, faisant de Saint-Maurice son protecteur, représenté sousles traits d’un Noir. Cette représentation-création perdura troissiècles et inspira la peinture italienne de la Renaissance, influasur la Réforme, sans avoir de réel impact sur les croyancespopulaires.

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Canthare du Ve siècle av. J. C. (H : 20 cm) ; têtes d’Héraclès et de nègre.

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Saint-Georges et Saint-Maurice en prince oriental (XVIe siècle). ©

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Sur la côte de Guinée ; le règlement des coutumes, in Dapper, 1771.

Saint-Maurice figure notamment sur l’un des retables de lacollégiale de Halle, sous les traits d’un prince oriental, peint en 1507,ou sur un tableau de Marco Mazziale réalisé à Venise en 1506 ; surcelui-ci un Noir, vêtu d’un vêtement oriental, participe à un repaseucharistique. Dans « l’adoration des mages » peinte à Florence en1420 par Lourenzo Monaco, le peintre figurait le Noir en serviteurroyal. A la fin du Moyen-Âge, toujours à Venise, un véritable culte futvoué à la reine de Saba, située en Afrique, et à Salomon.

Les voyages de découvertes entrepris dès les débuts de l’époquemoderne, dans une optique résolument commerciale, permirentde nouveaux contacts avec l’Afrique et ne concernèrent que lacôte atlantique, au moins pendant une longue période. Certainsvoyageurs prirent le temps de décrire leurs interlocuteursrencontrés sur le littoral, tant hommes que femmes, parfois de lesdessiner. A partir de ces écrits, en Europe, des dessinateurstransformèrent en images les textes dont ils disposaient. Cesrestitutions rendent compte à la fois de scènes observées par lesEuropéens, mais également des habitudes et de l’imaginaireoccidental vis-à-vis d’hommes et de femmes que très peu d’entreeux avaient pu voir effectivement. Il n’est pas rare que les dessinsdisposent d’un encadrement de piliers antiques, de drapés, deplantes et d’animaux plus ou moins réalistes. Les postures descorps sont empruntes d’une sorte de mignardise bien éloignée dunaturel.

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la connaissance par l’Europe descôtes de l’Afrique resta très ponctuelle, les Occidentaux nes’aventurant pas vers l’intérieur des terres, tant côté atlantique queméditerranéen. A partir du milieu du XIXe siècle, de nouvellesorientations se firent jour, les nations européennes cherchant àétendre leurs possessions. Alors, véritablement, l’iconographiechangea : très vite, l’image mit en avant l’infériorité de l’Africain parrapport aux Européens, d’abord par le costume, les parures, laposture des corps, cela jusqu’à la caricature grossière, mais pastoujours. Les expositions coloniales furent l’occasion d’exhiberl’arriérisme des modes de vie et des comportements,généralement sans pudeur, affublant les individus dedéguisements. Les villages qui furent reconstitués à ces occasionsregroupaient des familles soigneusement triées et priéesd’évoluer sous les yeux du public comme si elles étaient au pays,afin de faire découvrir leurs modes de vie aux visiteurs. Lesillustrations d’ouvrages à caractère religieux, de journaux commeLe Petit Illustré, Le Tour du Monde, sont parfois difficilementsoutenables.

Par ailleurs, l’iconographie rend peu compte des conditionsd’existence faites aux hommes et aux femmes réquisitionnés pourréaliser les travaux d’art de la colonisation : ports, ponts, voiesferrées.

Dès le début du milieu du XIXe siècle, la photographie offrit denouvelles possibilités dans ce domaine, tout particulièrement lesphotos prises sur le vif. Certains des premiers instantanés illustrentles relations qui s’établissaient entre les responsables africains eteuropéens : évolution du costume, choix des lieux de réunion. Cesregards rendent compte de changements en cours : les Africainsévolués adoptent le costume trois pièces, les responsablesoccidentaux, les estrades et les parasols ronds pour les réunionsofficielles ; les Africains remarqués par les autorités occidentalesreçoivent des médailles en remerciement des services rendus.L’image que l’on conserve de la période de la conquête colonialepuis de celle de la colonisation n’est pas obligatoirement fidèle àcelle que les multiples acteurs de cette période en ont eu et quitransparaît dans de nombreux écrits ; elle semble trop souventsimplificatrice.

Plus prêt de nous, l’iconographie et surtout la carte postale rendentcompte de l’action des soldats africains sous l’étiquette de« tirailleurs sénégalais », au cours des deux guerres mondiales, deleurs conditions de vie, des rapports possibles avec la population enFrance. Ces cartes semblent être restées dans l’ombre pendantlongtemps, mais réapparaissent ces dernières années, auteursafricanistes et éditeurs rééquilibrant les réalités d’époques terriblesà vivre, considérant autrement ceux qui en furent les acteurs.

L’image peut être, comme tout document, le reflet de multiplesregards et n’est jamais neutre. Ce qu’elle apporte doit être resituédans les contextes adéquats, car elle n’en est qu’un élément, maispar sa nature même, elle permet d’appréhender apparemmentimmédiatement tout un contexte culturel.

Remerciements :

Doit être remercié ici Daniel Ponsard qui a réalisé les clichésprésentés lors de l’exposé et dans ce texte.

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INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

L’image du Noir dans l’art occidental :Tome 1 : Vercouter J., éd., 1976 - Office du Livre, Lausanne, 350 p.Tome 2 : Devisse J., 1979 - Bibliothèque des Arts, Paris, 281 p.Tome 3 : Devisse J., 1979 - Bibliothèque des Arts, Paris, 325 p.

Ouvrage collectif, 1996 - Pour une reconnaissance africaine, Dahomey 1930, musée AlbertKahn éditeur, Boulogne-Billancourt, 259 p.

ABDELOUAHAB (F.), BLANCHARD (P.), 2008 - Grand-Ouest, mémoire des outre-mers, Presseuniversitaire de Rennes, 239 p.

DAPPER (D’O.), 1686 - Description de l’Afrique, Wolfgang, Waesberge, Boom et van Someren,Amsterdam, 543 p.

ISERT (P.E.), 1989 - Voyages en Guinée et dans les Iles caraïbes en Amérique, Karthala, Paris,269 p.

MAREES (P.) de, 1987 - Description and Historical Account of the Gold Kingdom of Guinea(1602), The British Academy, Oxford University Press, Oxford, 272 p.

Résumé de la conférence présentée le 23 octobre 2010 à la Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des plantes

Le Prince de Galles, futur Edouard VIII, reçoit les dignitaires akans à Kumasi (Côte-de-l’Or).

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Le programme du Muséum (janvier-avril 2012) est disponible aux diffé-rents accueils du Jardin. Il peut aussiêtre demandé soit par Internet à [email protected], soit par courrier :accueil des publics MNHN, 57 rueCuvier 75005 Paris. Toutes les informa-tions également sur www.mnhn.fr

LE MUSEUM D’HISTOIRENATURELLE VOUS

PROPOSE

Au Jardin des Plantes

Expositions

A la Grande galerie de l’évolution• Au fil des araignées, jusqu’au 2 juillet2012

www.mnhn.fr

Au Cabinet d’histoire• La véritable histoire de Zarafa, du25 janvier au 30 avril 2012• Mexique : la donation Stresser-Péan, jusqu’au 16 janvier 2012

Evénements

Musique au Grand amphithéâtre du Muséum• Musicomusée : une araignée dansla contrebasse, le 18 février 2012 à 16 hwww.billeterie.mnhn.fr

Congrès

A l’auditorium de laGrande galerie de

l’évolution• B’DEM :

« Eurêka : la foireaux méthodes »,du 4 au 6 janvier 2012

www.mnhn.fr/assobdem

Les rendez-vous du Muséum

Films

A l’amphithéâtre de Paléontologie, à16h30• Ce qui regarde dans la forêt :humains et non-humains, le 28 janvier2012

A l’auditorium de la Grande galerie del’évolution, à 15h30• L’hypothèse du Mokélé-Mbembé, le5 février 2012• 1862 et Bovines, le 12 février 2012

• Farre-bique oules quatresaisons, le11 mars 2012

• Biquefarre, le 24 mars 2012

• Le temps des grâces, le 1er avril 2012

Conférences

A l’auditorium de la Grande galerie del’évolution, à 17h30• Cycle : le centenaire de la Liguede la protection des oiseaux30 janvier : Quelétat pour la biodi-v e r s i t é e t q u e l sa c t e u r s p o u rdemain ?, par AllainBougrain-Dubourg6 février : Les rapa-ces, de la guerre sans merci à la réhabi-litation, par Michel Terrasse13 février : La connaissance des migra-tions d’oiseaux au service de la conserva-tion, par Guy Jarry27 février : Il y a cinquante ans auxSaintes-Maries - les zones humides, parTobias Salathé et Michel Métais12 mars : Les naturalistes, entre désir deconnaître et besoin d’admirer, parBertrand Alliot

Au Grand amphithéâtre du Muséum, à 14h30• Vie et mœurs des araignées14 mars : Morphologie, anatomie de l’araignée, par Alain Canard15 mars : Mode de chasse, habitats, bio-logie, par Christine Rollard22 mars : Rôle de la biodiversité, relationshommes-araignées, par Frédéric Ysnel23 mars : Parade amoureuse et accouple-ment, par Christine Rollard27 mars : Les dangers réels, par ChristineRollard

Cours publics

Au Grand amphithéâtre du Muséum, à 18h• La taxinomie, science de la classifica-

tion des êtres vivants, le 19 janvier 2012• La délimitation des espèces : hypothè-

ses sur la structure et les causes de labiodiversité, le 26 janvier 2012

• Nomenclature phylogénétique : unerévolution en nomenclature biolo-gique, le 2 février 2012

• La variation : pourquoi chaque être estunique, le 29 mars 2012

Un chercheur / un livre

A l’auditorium de laGrande galerie del’évolution, à 18h• Le patrimoine géologique de Patrick De Wever, le 5 mars 2012

Une expo / des débats

A l’auditorium de la Grande galerie del’évolution, à 18h• Les araignées : objets de recherche etinnovations, le 23 janvier 2012 • Contes, légendes et histoires : les arai-gnées entre art et mythes, le 2 avril 2012

Bar des Sciences

Au restaurant de la Baleine, à 19h30• Evaluer la biodiversité, agir pour sa pré-servation, le 21 mars 2012

Les grandes rencontres

du musée de l’Homme

Au Jardin des Plantes

Au Grand amphithéâtre du MuséumColloque scientifique autour de larestitution des Têtes Maori, le 20 jan-vier 2012 de 14h à 18hThèmes abordés : 1/ Eléments d’histoire etd’ethnologie des Moko Maori, 2/ Biomé-trie céphalique et histoire du peuplement,3/ Genetic provenance for the Têtes Maorifrom the former collections of the muséede l’Homme, 4/ Des bactéries et deshommes : Helicobacter pylori commetraceur des migrations humaines dans lePacifique, 5/ Conservation numérique etexploration en imagerie tridimension-nelle, 6/ Analyse médico-légale de lapréparation des Moko.

A l’auditorium de la Grande galerie de l’évolution• Peuplements et préhistoire enAmériques, le 11 février 2012 de 14h à17h30

A l’Institut de PaléontologieHumaine

A l’amphithéâtre 1, rue René-PanhardParis 13e, à 18h30• Les relations Homme-Nature, perspecti-ve éthique, le 12 janvier 2012• Le cannibalisme, histoire naturelle d’unebestialité supposée, le 2 février 2012• Plutôt virtuel que mort ! L’horizon dupost-humain, le 8 mars 2012www.museedelhomme.fr

LA REDACTION VOUSPROPOSE EGALEMENT

Expositions

Au musée du quai Branly

Mezzanine-Est• Samouraï, armure deguerrier, jusqu’au 29 janvier2012E n s e m b l e d ’ a r m u r e s d eSamouraï allant du XIIe siècle auXIXe siècle, époque où le nobleguerrier disparaît dans le Japonmoderne.

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Mezzanine-Ouest• Exhibitions.L’invention dusauvage, jusqu’au3 juin 2012L’exposition s’atta-c h e à s o r t i r d e l ’ anonymat deshommes, des fem-mes, des enfants,des figurants, desbêtes de fo i res ,

des acteurs ou des danseurs, exhibés àl’occasion de spectacles exotiques, endévoilant leurs histoires aussi diversesqu’oubliées.

Tlj sauf lundi de 11h à 19h ; 21h les jeudi,vendredi, samedi. 8,5 € ; TR, 6 €.27/37 quai Branly, 75007 Paris. Tél. : 01 56 61 70 00. [email protected]

Au musée des Arts et Métiers• Anticythère, l’énigmatique machi-ne surgie du fond des temps, exposi-tion-dossierDécouverte en 1900 par des pêcheursprès de l’île d’Anticythère, la machineAnticythère est à ce jour le plus vieuxmécanisme astronomique à engrenageconnu et daterait du IIe siècle av. J.C. (cf.informations diverses).Pavillon des merveilles au 2e étage.Entrée comprise dans le prix du billet del’exposition permanente. 6,50 € ; TR, 4,50 €.Du mardi au dimanche de 10h à 18h,21h30 le jeudi. Fermé le 25 décembre.60, rue Réaumur 75003 Paris. Tél. : 01 53 01 82 00. www.arts-et-metiers.net

Au musée Jacquemart André• Chefs-d’œuvre de l’art égyptien.Des pharaons noirs à Alexandre leGrand, du 23 mars au 23 juillet 2012Pour la première fois, une expositionsera consacrée aux plus belles réalisa-tions de l’Egypte pharaonique (1070-30avant notre ère). Cent quarante des plusbeaux chefs-d’œuvre de cette période yseront exposés.Tlj de 10h à 18h, 21h30 les lundi etsamedi. 158 bd Haussmann 75008 Paris. Tél. : 01 45 62 11 59. 10 € ; TR, 8,5 €.Gratuit – 7 ans. www.musee-jacquemart-andre.com

A la bibliothèque Forney, Paris 4e

• Gaz à tousles étages, jus-qu’au 28 janvier2012Dès 1850, l’appa-r i t ion du gazdans les foyersparisiens a étéune vraie révolu-tion domestiquequi a changé lamanière devivre. Inventionde nouveauxmatér ie ls etappareils ménagers. Reconstitution depièces d’un appartement du début duXXe siècle (matériel ancien, maquettes).Cinquante affiches sur le thème du gaz.

Du mardi au samedi de 13h à 19h.1, rue du Figuier, 75004 Paris. Tél. : 01 42 78 14 60. 6 €, TR, 4 €, grou-pes 3 €, sur inscription.

Au musée Maillol• Pompéi. Un art de vivre, jusqu’au12 février 2012Reconstitution de la villa pompéienneavec l’atrium, le portique, la salle àmanger, l’autel, la cuisine… Deux centsœuvres témoignent de la modernité de lacivilisation romaine en l’an 79.Tlj de 10h30 à 19h, 21h30 le vendredi,sauf 25 déc. et 1er janv. 2012.61, rue de Grenelle, 75007 Paris. Tél. : 01 42 22 59 58. 11 € ; TR, 9 €. Gratuit – 11 ans. www.museemaillol.com

Au Pavillon de l’eau• L’eau, trésor de l’Himalaya, jusqu’au25 février 2012Comment une population se structureautour de sa ressource en eau.Du lundi au vendredi de 10h à 18h, de 11hà 19h le samedi, sauf 24 et 30 déc.77, av. de Versailles, 75016 Paris. Tél. : 01 42 24 54 02. Entrée libre.

A la Conciergerie• Bêtes Off, jusqu’au 11 mars 2012Dans ce lieu prestigieux, une expositiond’art contemporain consacrée aux ani-maux : une forêt labyrinthique abriteenviron 77 œuvres incarnant les diversesfonctions de l’animal dans l’univers dechacun.Tlj sauf 25 déc. et 1er janv. de 9h30 à 18 h. 2, bd du Palais, 75001 Paris. Tél. : 01 53 40 60 97. 8,50 € ; TR, 5,50 €.

Au Palais de la Découverte• Le cheveu, de mèche avec la scien-ce, jusqu’au 26 août 2012Cette exposition a pour ambition dedécrypter et de dévoiler aux visiteurs,tant du point de vue scientifique que cul-turel et symbolique, les richesses et lesecret de nos cheveux.

• Préhistoire(s), l’enquête, jusqu’au17 juin 2012Conçue par le Muséum de Toulouse,cette exposi-tion proposeau visiteur dem e n e r u n eenquête poli-c ière autourd ’une scènede crime pré-h i s t o r i q u evieille de plusde 7 000 ans,la sépu l turede Trévier. Leparcours estaccessible dès 10 ans.

Tlj sauf lundi de 9h30 à 18h ; de 10h à19h dim. et jours fériés. 7 € ; TR, 4,50 €.Av. Franklin Roosevelt, 75008 Paris. Tél. : 01 56 43 20 21. www.palais-decouverte.fr

A la Cité des Sciences et de l’Industrie• Gaulois, une expo renversante, jus-qu’au 12 septembre 2012Cette exposition bouscule les idéesreçues et montre qui étaient les Gauloisavant la conquête romaine.

Tlj sauf lundi et jours fériés, de 10h à 18h,19h le dimanche. Fermé les 25 déc. et1er janv. 11 € ; TR, 8 €.30, av. Corentin Cariou, 75019 Paris. Tél. : 01 40 05 80 00. www.cite-sciences.fr

Au jardin Albert Kahn• La Mongolie entre deux ères,1912-1913, jusqu’au 16 septembre 2012Cette exposition, qui révèle la Mongoliedu début du XXe siècle, est composée de72 autochromes (fonds A. Kahn), de deuxfilms en noir et blanc, de onze objetsarchéologiques du musée des arts asia-tiques-Guimet et de 38 reproductions dedocuments anciens (France/Mongolie).10/14 rue du Port, 92100 Boulogne-Billancourt. Tél. : 01 55 19 28 00.www.albert-kahn.fr

RAPPEL

Au musée du quai Branly, Galerie Jardin• MAORI, Leurs trésors ont une âme,jusqu’au 22 janvier 2012

Au MuséeDapper• Mascaradeset carnavals,jusqu’au15 juillet 2012

Au musée du Luxembourg• Cézanne et Paris, jusqu’au 26 février2012

Au musée de la Marine• GeorgesRohner et laGuadeloupe1934-1936,jusqu’au 16 janvier2012• 42e salon de la Marine, jusqu’au 8 janvier2012

A la Cité des Sciences et de l’Industrie• Océans, climat et nous, jusqu’à finjuin 2012

Films

A la Géode• Born To Be Wild (Nés pour êtrelibres), 40 mnDeux femmes, chacune dans leur pays,le Dr Biruté Mary Galdikas, primatolo-gue, le Dr Dame Daphné Sheldrick, spé-cialiste des éléphants, ont consacré leurvie à secourir et à élever des bébésorang-outans et des éléphanteauxorphelins pour leur offrir une secondechance. A voir en famille.Tlj en format géant IMAX 15/70. Horairessur www.lagéode.fr26, avenue Corentin Cariou 75019 Paris.10,50 € ; TR, 9 €.

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INFORMATIONS DIVERSES• Lancement de « RIO + 20 : L’avenirque nous voulons

Le 22 novembre 2011, les Nations Uniesont lancé une nouvelle campagne pourpromouvoir la Conférence sur le dévelop-pement durable, RIO + 20, qui doit sedérouler du 20 au 22 juin 2012 à Rio deJaneiro au Brésil, en appelant la popula-tion mondiale à s’impliquer dans uneconversation globale sur « l’avenir quenous voulons » dans une vingtaine d’an-nées. L’objectif de cette campagne est depromouvoir la prospérité et d’améliorer laqualité de vie sans dégrader davantagenotre planète. Un monde différent abesoin d’être imaginé.L’ONU a lancé un site www.un.org/sustainablefuture qui servira de platefor-me pour informer le public sur les problè-mes clés du développement durable, surla résilience aux catastrophes, sur l’éner-gie, l’alimentation, les emplois, les océanset l’eau. Pour cette campagne RIO+ 20,l’ONU collabore avec l’ONG The Future wewant.Plus d’informations : www.uncsd2012.org(D’après information des Nations Unies,24 novembre 2011)

• Un pistachiercorse élu« arbre de l’année 2011 »

Un concours a été organisé par l’ONF, lemagazine Terre Sauvage, avec le soutiende l’UNESCO, du ministère de l’Ecologie,de la fondation Yves Rocher et de laLigue pour la protection des oiseaux, envue d’élire l’arbre 2011. Les 26 arbres encompétition ont été photographiés parEmmanuel Boitier de Terre Sauvage. Le prix du jury a été décerné à un pista-chier lentiste de Ghisonaccia (Haute-Corse) le jeudi 24 novembre 2011 àl’Unesco. Le pistachier âgé de près de1 000 ans, enseveli sous des gravats lais-sés sur place après la construction d’uneroute, a été mis au jour par Elise Inversin,une bergère qui avait entrepris dedébroussailler autour de chez elle pouréviter les incendies. Cet arbre sera classéarbre remarquable et un de ses rameauxsera planté dans les jardins du ministèrede l’Ecologie.Le prix du public a été attribué à un« arbre girafe » de Fouesnant, dans leFinistère. « L’arbre girafe », un chênepédonculé, vieux de 200 ans, élu « l’arbrede l’année » par les internautes, s’arron-dit en forme d’arche et marque l’entrée

du bois de Penfoulic à Fouesnant. Il a unecirconférence de 2,80 m et mesure 18 mde haut. Plus de 80 000 enfants l’ontapproché et le sentier qui passe devantl u i e s t a m é n a g é e t l a b e l l i s é« 4 handicaps » depuis 2008. Cet arbre,proposé au concours par la Municipalitéde Fouesnant, a été également classéarbre remarquable lors de la remise dupr ix e t représen te ra l a F rance auconcours de l’arbre européen en 2012.Les photos des 26 arbres en compétitionsont exposées sur les grilles de l’Unescojusqu’au 6 janvier 2012 et une jeunepousse du chêne pédonculé sera plantéedans le jardin de l’Elysée. Ce concours,qui est le premier du genre, pourrait êtrereconduit chaque année.

• Le square Scipion devient squareThéodore Monod

Le Square Scipion du Ve arrondissementde Paris a été rebaptisé « square ThéodoreMonod » le 22 novembre 2011, jour duonzième anniversaire de la mort du natu-raliste.Entourés d’une soixantaine de personneset d’une classe du quartier, d’un représen-tant de la Mairie de Paris et de deux desenfants du savant, le Maire du Ve arron-dissement et une de ses adjointes ont rela-tés, dans un discours éloquent, la vie del’humaniste, du naturaliste et de ses enga-gements. L’allocution émouvante de sonfils, Ambroise Monod, a montré combiensa famille était touchée de l’hommagerendu à leur père, homme de science et deconvictions.

• Des pas fossilisés d’un petit reptiledécouverts en TurquieViennent de paraître dans les Comptesrendus de l’Académie des Sciences lesrésultats d’une étude menée en Turquiepar une équipe de paléontologues françaiset de géologues turques : ceux-ci ont misau jour au nord de la Turquie des traces depas fossilisés de reptiles, une premièredans ce pays.Ces empreintes, trouvées dans des blocsde pierre en bord de mer dans la région deÇakras, sont datées de plus de 280 millionsd’années. Trois blocs de roche de plu-sieurs kilogrammes chacun (deux portantdes empreintes de pas, un, des fossiles deplantes) ont été rapportés en France etconfiés au professeur Georges Gand del’Université de Dijon. Après quelquesannées d’étude et de comparaisons avecdes empreintes connues aux Etats-Unis,en France et au Maroc, il a été possibled’affirmer qu’il s’agissait « de tracesimportantes du genre Hyloidichnus lais-sées par un reptile captorhinide », reptilepermien (entre –299 et –251 millions d’an-nées), de taille assez réduite, quadrupède,

herbivore, possédant un crâne triangulai-re. Ses empreintes ont été conservéesdans la boue très fine d’un marécage,boue qui s’est transformée en pierre. Onignorait jusqu’à présent que ce reptile dela taille d’un gros lézard, ayant vécu avantl’apparition des dinosaures, il y a 280millions d’années, existait dans cetterégion du monde. Ceci montre que, déjàavant les dinosaures, le groupe était bienrépandu sur l’ensemble des terres émer-gées que constituait la Pangée. Parailleurs, les fossiles de plantes font penserà un climat chaud et humide favorable à ladispersion de ces reptiles. Les chercheurs français appartenaient auCentre de recherche sur la paléobiodiver-sité et les paléoenvironnements (UMR7207 MNHN/UPMC).(D’après Communiqué de presse MNHN,CNRS, UPMC, 8 novembre 2011)

• Anticythère au musée des Arts etMétiersLe mécanisme d’Anticythère, calculateurastronomique, a été découvert en 1901 aularge de l’île grecque du même nom. Cen’est qu’au début du XXIe siècle qu’uneétude tomographique a permis d’analyserles fragments de la machine conservés aumusée archéologique d’Athènes.L’instrument astronomique daté de87 ans avant notre ère est un véritableensemble cosmographique réalisé aucours de l’Antiquité grecque ; ce méca-nisme indique de multi-p les cyc les as t rono-miques e t devanced’un bon millénaireles premières hor-l o g e s a s t r o n o -miques construi-t e s d a n s l e sgrandes villeseuropéennesd u M o y e n -Âge. Il s’agitlà d’un calculateur,d o n t l e s r o u a g e s e nbronze étaient logés dans une caisse enbois d’environ 33 x 18 cm fermée pardeux plaques en bronze.En hommage à ce chef-d’œuvre, l’équipe,formée par Mathias Buttet de la sociétésuisse horlogère Hublot, a miniaturisé,sous forme d’une montre bracelet noncommercialisée, l’ensemble de la méca-nique d’Anticythère à laquelle elle a ajoutédes éléments capables de donner l’heureavec précision. Les horlogers ont aidé lesarchéologues à mieux comprendrecertains rouages et à valider certaineshypothèses mécaniques, tandis que lesscientifiques ont révélé aux horlogers dessolutions techniques oubliées depuis l’An-tiquité. La montre Hublot « Anticythère »se fera connaître au salon horloger de Bâleau printemps 2012 (l : 30,40 mm, L : 38 mm, p : 14,14 mm). Le musée desArts et Métiers de Paris a consacré uneexposition permanente au mécanismed’Anticythère, au mouvement d’horlogerieHublot, complétée par un film 2 D et 3 Dréalisé par la société horlogère (voir YouTube (http://www.youtube.com/user/anti-kythera2012).(D’après Communiqué de presseCNAM/Société Hublot, 10 octobre 2011)

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• Création d’une réserve naturellenationale en VendéeLa réserve naturelle nationale de la Cassede la Belle Henriette, située sur les com-munes de la Tranche-sur-Mer et de laFaute-sur-Mer, en Vendée, vient d’êtrecréée. Elle s’étend sur près de 340 ha, surle domaine maritime essentiellement.C’est dans le plan en faveur du Marais poi-tevin, conçu en 1996, que cette réservetrouve son origine et ce classementmarque la volonté de préserver un site quifait partie des rares témoins de l’évolutionnaturelle, depuis plus d’un siècle, du cor-don dunaire.(D’après Revue de l’Habitat, octobre 2011)

• Tara OcéansParcourant 115 000km autour du globe,le bateau Tara, partide Lorient en sep-tembre 2009, estactuellement dans lePacifique Nord. Dansles eaux de l’océanPacifique, les cher-cheurs se sont pen-chés sur l’écosystè-me planctonique. Leplancton, qui estcomposé à 80% d’or-ganismes unicellulai-res, représente 80%de la vie de la planè-te. Principaux objec-

tifs : comprendre le fonctionnement et ladiversité de la vie marine, prévoir la répon-se des écosystèmes marins aux change-ments climatiques. Depuis son départ deLorient, la goélette Tara a réalisé 133 sta-tions scientifiques afin de récolter deséchantillons. Les analyses déjà effectuéesmettent en évidence que 60 à 80% desgènes caractérisant le plancton étaient,jusqu’à maintenant, inconnus.Les récifs coralliens, qui occupent 0,1% dela surface des océans, hébergent plus dutiers des espèces marines. En 2011, dixespèces de coraux jamais décrites ont étédécouvertes aux îles Gambier. A l’ouest del’océan Indien, les récifs ont subi 30% demortalité. En outre, d’autres perturbationsinterviennent comme l’acidification desocéans, la sédimentation, l’invasion desétoiles de mer.Tara rejoindra la France et son port d’atta-che Lorient le 31 mars 2012 avec commebilan : 500 mises à l’eau de rosettes (systè-me de bouteilles à prélèvement placées enrond à différentes profondeurs), 102 sitescoralliens étudiés, 40 escales, 30 pays visi-tés et l’intervention de 100 scientifiques.(D’après Communiqué de presseCNRS/Tara Océans, 9 novembre 2011)

• Régression de Caulerpa taxifolia enMéditerranéeUne régression inexpliquée de l’algueCaulerpa taxifolia est constatée dans 80%des zones qui avaient été envahies enMéditerranée et même sa disparition aucap Martin, en Ligurie, en Croatie et auxBaléares.Cette algue originaire d’Australie, introdui-te par l’homme pour agrémenter les aqua-riums (tous les plants sont issus d’une

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Histoire, vie et avenir des collections d’histoire naturelle

Module organisé par l’Ecole doctorale du Muséum du 2 au 5 avril 2012,sous la responsabilité de Josette Rivallain, maître de conférences au MNHN.

Seront traités les mêmes sujets qu’au cours des modules de 2009 (cf. bull.n° 240) et 2010 (cf . bull. n° 244), par les mêmes orateurs, à trois exceptionsprès : Le monde des crustacés sera présenté par Laure Corbari (MNHN) et,De l’acclimatation des espèces vivantes aux collections, par Alexis Lecu(MNHN). Guy Michard abordera cette fois-ci le sujet suivant : Exposer engardant l’esprit du lieu.

Renseignements et inscriptions06 07 30 04 22 ; fax : 01 45 82 62 99 ; [email protected]

même souche, comme l’ont établi les ana-lyses génétiques), repérée pour la premiè-re fois en 1984 au pied du musée océano-graphique de Monaco, devait asphyxiertoute la Méditerranée sous une épaissemoquette vert fluo : c’était la premièreespèce invasive marine.Formée d’axes rampants, C. taxifolia, quin’avait pas de prédateurs enMéditerranée, progressait en été de 2 à3 cm par jour, éliminait les algues méditer-ranéennes et provoquait une chute desstocks de poisson.Alexandre Meinesz, directeur du laboratoi-re EcoMer à l’université de Sofia Antipolis,spécialiste de cette algue mystérieuse,avait alerté en 1991 la communauté inter-nationale sur cette invasion biologique. Ilconfirme la régression observée à partirde 2004 et reconnait ne pas savoir pour-quoi un tel phénomène se produit, ni pou-voir affirmer que C. taxifolia ne se déve-loppera pas à nouveau.D’ailleurs, deux autres Caulerpes, originai-res elles aussi d’Australie, colonisent àleur tour la Méditerranée extrêmementrapidement : C. racemosa, qui forme desréseaux inextricables, C. distichophylla,que l’on observe déjà au large de la Sicile,de Chypre, de la Syrie. Ces deux alguesconstituent une véritable menace : elles sereproduisent de manière sexuée et sup-portent l’eau froide.(D’après E. P. Libération, 20 septembre2011)

• Arrivée au Muséum national d’his-toire naturelle du scanner le plus per-formant dans le mondeLe Muséum national d’histoire naturelle, leConseil régional d’Ile-de-France, laFondation Simone et Cino del Duca(Institut de France) et le CNRS se sontassociés pour doter le Muséum d’un scan-ner haute performance. Cet équipement,baptisé AST-RX, permet de reconstituer en3 D des échantillons dans le domaine dessciences naturelles, de visualiser en hautedéfinition l’ensemble des structures aupa-ravant inaccessibles, autrement dit, lamise en œuvre d’une exploration non des-tructive. Ainsi, la matrice rocheuse quiemprisonne les fossiles pourra être vir-tuellement éliminée. A noter, les recons-tructions 3 D obtenues à partir de ce tomo-graphe permettront de replacer les élé-

ments d’un squelette en position anato-mique à partir d’un spécimen, dont les res-tes sont dissociés.Voici, mis en lumière, un équipement depointe pour la recherche et la valorisationdes collections, un accès aux structuresinternes sans aucun dommage pour leséchantillons. C’est un nouveau regard surles collections historiques et diverses. LeMuséum se trouve au cœur de la recher-che internationale et les projets de recher-che sont nombreux.(D’après Communiqué de presse, 12 sep-tembre 2011)

• L’ambre canadien, piège à plumesdatant des dinosauresL’ambre d’un gisement canadien vieux de70 à 85 millions d’années (crétacé) a révé-lé de nouvelles caractéristiques des plu-mes qui ornaient les premiers oiseaux etles dinosaures.Dans un article de la revue Science du 16 septembre 2011, R. Mc Kellan de l’uni-versité d’Alberta et ses collègues ont pré-senté la collection de filaments, barbules,plumes plus complexes qu’ils ont extraitsde cet ambre. Comparés aux plumes desoiseaux actuels, ces éléments ont montréune ressemblance avec les plumes de cer-tains oiseaux plongeurs, comme les grè-bes, et une similitude avec des structuresornant certains dinosaures non aviens,fossilisés par compression.D. Néraudeau de l’université de Rennes-1,qui a participé à la description de plumesincluses dans l’ambre des Charentes, sefélicite de ces nouvelles données qui pour-raient conduire à une révision de l’inter-prétation de l’évolution des plumes, vuejusqu’à présent comme « un passage desfibres simples aux plumes plates à nervu-res axiales et fibres latérales ».(D’après H.M. , Le Monde, 17 septembre2011)

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BALZEAU (K.),JOLY (Ph.). – Ala recherchedes champi-gnons.Collectionl’Amateur denature, Dunodet MNHN (Paris),août 2011, 192 p.13,5 x 21, photoset illustrations encouleur, carnetd’adresse,glossaire, indexdes espèces,index des notions.15,90 €.Pour « Réussir une chasse aux cham-pignons », première partie du l’ouvrage, ilfaut un bon équipement, avoir à l’esprit lasécurité, connaître quelques étapes entrela récolte et l’assiette et « chasser » entoute légalité. Dans le chapitre « Le monde des champ-ignons », les débutants trouvent indica-tions et astuces pour s’initier rapidement àl’identification des champignons, qui nesont ni plantes, ni animaux, mais qui cons-tituent un groupe à part, immense. Leschampignons à la recherche desquels onpeut s’adonner sont de l’ordre de 30 000,mais seules les 99 espèces les plus fré-quemment rencontrées sont présentéesdans la deuxième partie du recueil. Suit une description des champignonssaprophytes, parasites, symbiotiques et laprésentation de la vie d’un champignon,de la spore à la spore. Les champignonsprennent des formes très variées, la plusclassique étant celle du parapluie, piedsurmonté d’un chapeau. Leur taille peutaller de 1 à 2 mm à près de 30 cm et il exis-te des monstres, quant aux couleurs qu’ilsrevêtent, elles sont très riches. Les champ-ignons supérieurs comprennent deuxgrands groupes, les ascomycètes et lesbasidiomycètes, dont les noms vernaculai-res peuvent être source de confusion ; ilest préférable d’utiliser le terme latin fran-cisé.Où trouver ces champignons ? Souvent enlisière des chemins en forêt et sous-bois ;formant un cercle dans une prairie ou dansun bois par exemple. Quand ? Deux gran-des poussées, au printemps et surtout enautomne.Présentation ensuite de quelques utilisa-tions (teinture) et des principes de base dela cuisson des champignons.Enfin, la partie chatoyante de l’ouvrage,« Découvrir les champignons » : quelquespistes pour identifier le champignon quel’on a trouvé, puis présentation des 99espèces retenues, classées par ordrealphabétique, chacune occupant unepage : belle photo, nom français, nomlatin ; appréciation gustative, saison et siteintroduits par des pictogrammes, puisdescription du chapeau, du pied, de lachair ; une confusion possible, la fréquen-ce, les autres appellations éventuelles.Dans un encadré, une mise en garde ouune anecdote ...In fine, un petit paragraphe : « En cas d’in-toxication ? », qui ne doit pas découragerles chercheurs et « croqueurs » de champ-ignons.Karine Balzeau est docteur du Muséumnational d’histoire naturelle, Philippe Jolyest un mycologue réputé, auteur de nom-breux ouvrages.

j. C.

tions au sein du « peuple oiseaux ». Enintroduction, il explique son choix de pré-senter, ici, sur les trois cents oiseauxnicheurs de notre pays, cent oiseauxreprésentatifs de la diversité. Il indique lesméthodes suivies par les ornithologuespour déterminer les sites de reproductionet précise la différence existant entre lesespèces spécialistes (inféodées à un site)et celles généralistes. Le lecteur noteracinq types d’habitat : agricole, forestier,buissons, bâti, aquatique.Une double page de l’ouvrage est consa-crée à la présentation des oiseaux choisis,qu’ils soient sédentaires ou migrateurs,communs, certes, mais souvent inconnusauprès du grand public. Sur chaque fichefigurent l’identification de l’animal indivi-dualisé par ses noms vernaculaire etscientifique, la répartition de l’espècedans les différents milieux appuyée par lacarte de distribution, la tendance vers l’ex-tension, l’augmentation ou la diminutiondes effectifs. Un graphique exprime lesvariations d’abondance depuis 1989. C’est un ouvrage facile à consulter, bienillustré et documenté, qui intéressera lesspécialistes comme les ornithologuesdébutants.

j.-c. J.

MACHON(N.).- sous ladirection de.- Sauvagesde ma rue.Guide desplantes sau-vages desvilles de larégion pari-sienne. Le passage-éditions/MNHN(Paris), avril2011, 255 p. 12 x 18, photo-graphies de G. Arnal, J. Guittet, J.-L. Témoin. 10 €.Les plantes sauvages sont indispensablesà la vie des citadins. Elles agrémentent lepaysage urbain, aident à la dépollution del’air et de l’eau, à la détoxification dessols. De la qualité de la flore des villesdépend la qualité de vie des habitants,leur bien-être et même leur santé. Ensont-ils vraiment conscients les citadins ?Le but de cet ouvrage est de faire connaî-tre la diversité des plantes qui poussentdans les rues, dans les anfractuosités dubitume et des murs, dans les plates-ban-des et au pied des arbres.Cent vingt-sept espèces sont présentéesdans ce guide. Chacune d’entre-elles estdécrite de façon à ce que, sans aucuneformation botanique, l’identification desplantes soit aisée. La reconnaissance desplantes à usages alimentaires ou médici-naux est également décrite et interpellesur la qualification de « mauvaises her-bes » souvent utilisée quand il s’agit deplantes et fleurs sauvages.De plus, les auteurs invitent les lecteurs àparticiper à l’inventaire de la flore desvilles organisé par le Muséum nationald’histoire naturelle et l’association TelaBotanica, dans le cadre du projet « Vigie-nature ». Il suffit d’identifier les plantessauvages de sa rue, de les référencer surle site internet dédié à cet effet : www.sauvagesdemarue.fr

m.-h. B.

nousavons lu

ROLLARD(C), TARDIEU(V.). –Arachna.Les voyagesd’une femmearaignée. Édi-tions Belin/MNHN (Paris),septembre2011, 192 p. 25 x 28, 200illustrations, 150 photographies, indexdes noms latins. 30 €.Carnet de terrain poétique et spectaculai-re, Arachna invite le lecteur à suivre à latrace une spécialiste des araignées,Christine Rollard, lors de ses campagnesd’inventaire de la biodiversité en France. La passion de l’enseignante-chercheuseau Muséum national d’histoire naturelleet sa volonté de vous rendre « amoureuxdes araignées », à partir de leur incroyablebeauté, est de montrer comment elles fes-toient, se logent, vagabondent, mais aussicomment elles s’envolent, chassent, sedéfendent, se reproduisent et meurent. Christine Rollard fait prendre conscienceau fil des pages que ces bestioles à huitpattes méritent d’être observées, mêmesi, tour à tour, fascination ou répulsionpeuvent vous saisir.Vincent Tardieu, journaliste scientifique, aexercé son métier en décrivant avec talentles pérégrinations de l’aranéologue quiest à la recherche, par monts et par vaux,des araignées dans l’hexagone pour lesinventorier, les faire accepter par tout unchacun, les faire aimer et montrer qu’ilexiste en France une biodiversité riche,belle, mais aussi fragile. De plus, cinq photographes renommés,Emmanuel Boitier, Pascal Dolemieux,Steve Dalton, François Grandin, DenisPalanque et l’illustrateur MarcelloPettineo font de ce carnet de terrain unouvrage luxueux en couleur, agréable àconsulter, instructif pour tous et, en parti-culier, pour celle ou celui qui ne veut plussouffrir d’arachnophobie.

m.-h. B

JIGUET (F.). –100 oiseauxcommunsnicheurs deFrance.Delachaux etNiestlé/MNHN,avril 2011,224 p. 15 x 21,200 illustrationsen couleur deJean Chevallier,100 photogra-phies, 100 cartes,100 graphiques.24 €.Frédéric Jiguet, docteur en écologie, maî-tre de conférences au Muséum nationald’histoire naturelle accumule les fonc-

BERGEROT(B.). – Sur lapiste despapillons.Collectionl’Amateur denature, Dunodet MNHN(Paris), juin2011, 192 p. 13,5 x 21, illus-trations en cou-leur dans le textede D. Zigoni, carnet d’adresses,index des espè-ces, index général.15,90 €.Les éditions Dunod, en partenariat avec leMNHN, viennent de lancer une nouvellecollection « l’Amateur de nature », dirigéepar Alain Foucault. Il s’agit d’une collectionde guides pratiques. « Sur la piste despapillons » est le premier ouvrage de cette collection. Son auteur, BenjaminBergeron, est chercheur au Cemagref etdocteur en biologie du Muséum nationald’histoire naturelle.La première partie de l’ouvrage fait décou-vrir le monde des papillons ; la deuxièmeest constituée de fiches descriptives desoixante-cinq espèces courantes et dequinze espèces étonnantes de papillons.

Des conseils tout d’abord avant de partir àla chasse : choisir les bons endroits et lesbons moments ; bien s’équiper : importan-ce du filet à papillons que l’on peut fabri-quer soi-même ; la capture, la manipula-tion d’un papillon. L’appareil photo numé-rique, éventuellement des jumelles…Puis des indications pour identifier lespapillons : formes, couleurs, mais aussiparticularités écologiques, le cycle de viecomplexe, les papillons de jour et de nuit(rhopalocères, hétérocères).Les papillons aident à comprendre les éco-systèmes et sont des « bio-indicateurs ».Les populations de rhopalocères déclinenten Europe ; on a noté une diminution de50% entre 1990 et 2005. En France ce tauxest de 40%.Avant d’aborder la deuxième partie del’ouvrage « Reconnaître et observer lespapillons », des activités variées sont pro-posées pour observer et apprendre tout ens’amusant.Dans la deuxième partie sont tout d’abordprésentés les rhopalocères (65), classéspar ordre alphabétique ; pour chacun, uneillustration et les principales caractéris-tiques. Viennent ensuite les hétérocères(15), présentés de la même façon.Un guide pratique pour le « chasseur » depapillons, mais que tous ceux qui aimentla nature consulteront avec intérêt et plai-sir.

j. C.

N° 248 / DÉCEMBRE 2011 75

CHARBONNIER(G.), LAUNOIS(M.). - La fièvreaphteuse (ou lamaladie des piedset de la bouche).Collection « Lessavoirs partagés »,Cirad (Montpellier),1er trim. 2011,111 p. 10 x 18,photos et illustra-tions en couleur,réf.La collection « Lessavoirs partagés »comprend plusieurs sections ; « La fièvreaphteuse » fait partie des livrets éducatifs.Celui-ci a été édité avec l’appui de plu-sieurs partenaires institutionnels, dontl’Organisation mondiale de la santé ani-male (Oie). Il est distribué à titre gracieuxauprès de différents publics, en tant quecontribution à des projets pédagogiqueset à une diffusion de la culture scienti-fique.Les auteurs ont pris le parti de faire pré-senter cette maladie animale contagieuse,mondialement répandue, selon différentspoints de vue :- celui d’un éleveur du Sud qui connaît la

maladie, les méthodes empiriques quipermettent de limiter la contagion etsauver quelques bêtes malades ;

- celui d’un vétérinaire revenu dans sonpays du Sud après ses études : son dia-gnostic, l’impossibilité de vacciner dansdes régions isolées, sa façon de tra-vailler ;

- celui d’un éleveur du Nord qui va faireface à son premier problème, sa consul-tation des anciens qui ont connu l’époque sans vaccin, l’appel du vétéri-naire ;

- l’action du vétérinaire du Nord, la miseen place de l’alerte sanitaire, les premiè-res mesures : euthanasie, désinfection,quarantaine.

Puis ce sont les points de vue :- de la vache, après 1991, date qui marque

la fin des injections préventives ; elles’insurge contre le principe de précau-tion et l’abattage préventif ;

- de l’animal sauvage, hôte-réservoir duvirus aphteux ;

- de l’homme malade : les symptômes dela fièvre aphteuse, les remèdes ;

- du virus, qui existait chez les animauxsauvages avant l’apparition de l’élevage.Différents types de virus qui se trans-mettent directement ;

- du vaccin, qui lui aussi conte son histoi-re. A l’heure actuelle, le vaccin thérapeu-tique est fabriqué à la demande enquelques jours, en millions de doses ;

- du journaliste, qui se voit comme unmédiateur ; de l’économiste pour qui lagravité d’une maladie comme la fièvreaphteuse ne s’évalue pas seulement entermes de santé animale, mais aussi etsurtout en termes d’impact économiqueet social, par l’entrave au commerceinternational des animaux et de leursproduits.

Les déplacements d’animaux sont à l’heu-re actuelle de plus en plus importants etprovoquent une augmentation des intro-ductions accidentelles du virus aphteux.

j. C.

La Maison de la Nouvelle-Calédonie à ParisOuverte à Paris, en novembre 2009, la Maison de la Nouvelle-Calédonie a la particularité d’inscrire dansle décor et l’architecture intérieure du bâtiment les paysages de ce lointain territoire et l’identitéculturelle de ses populations. Un chemin initiatique mène à la grande case, lieu solennel de la culturekanak avec ses huit poteaux sculptés. En parcourant ce chemin, guidé par Joël Viratelle, directeur de laMaison de la Nouvelle-Calédonie, on plonge dans l’âme, la magie, la beauté, l’histoire tumultueuse etla réalité de cet archipel du bout du monde. On est à Paris, dans un espace singulier, de partage et demétissage culturel, ancré à deux pas de l’Opéra. Vingt-cinq adhérents de la Société des Amis du Muséumont eu le privilège de faire ce voyage, le jeudi 17 novembre 2011.

Merci encore à Joël Viratelle et à l’équipe de la Maison de la Nouvelle Calédonie pour la qualité de leuraccueil et de leur gentillesse.

Nous recommandons à tous les Amis de visiter virtuellement la Maison de la Nouvelle Calédoniewww.mncparis.fr ou de la découvrir au 4 bis, rue de Ventadour, 75001 Paris (Tél. : 01 42 86 70 00).

Y. Cauzinille

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Adhésion / renouvellement (rayer la mention inutile) à la Société des Amis du Muséum M., Mme, Mlle : ...................................................................................................................................................................................... Prénom : ........................................................................................................

Date de naissance (12-25 ans seulement) : .................................................................. Type d’études (étudiants seulement) : .............................................................................................

Adresse : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Tél. : ................................................................................................................ Courriel : .................................................................................................................... Date : ..................................................................

Cotisations : Enfants, 4-12 ans, 20 € - Jeunes et étudiants, 12-25 ans, 25 € (sur justificatif pour les étudiants)Titulaires 37 € - Couples 65 € - Donateurs à partir de 80 €

Mode de paiement : Chèque postal CCP Paris 990-04 U. en espèces Chèque bancaire

Programme des conférences et manifestations du premier trimestre 2012

JANVIER

Samedi 7, 14h30 : Quand les insectes propagent les maladies. Bref aperçu des mécanismesde transmission des agents infectieux par des vecteurs, par François RODHAIN, professeurhonoraire à l’Institut Pasteur. �

Samedi 14, 14h30 : L’Atlas des oiseaux nicheurs de Paris et l’avifaune de la Capitale,par Guilhem LESAFFRE, président du CORIF.

Samedi 21, 14h30 : La nature farouche du Kamtchaka, par Thierry Magniez, photographeenseignant. �

Samedi 28, 14h30 : L’occupation humaine de l’abri Pataud il y a 22 000 ans. Une nouvellefouille archéologique sur un site du Muséum, par Roland NESPOULET, maître deconférences, département de Préhistoire du MNHN, Dominique HENRY-GAMBIER, directrice derecherche, université de Bordeaux-1 et Laurent CHIOTTI, responsable du site de l’abri Pataud,département de Préhistoire du MNHN. �

F E V R I E R

Samedi 4, 14h30 : Insectes et stratégie de conservation de la biodiversité. Le cas deslépidoptères diurnes, par Pascal DUPONT, chargé du projet Insectes, service du Patrimoinenaturel, MNHN. �

Samedi 11, 14h30 : Sur l’origine des mammifères carnassiers : évolution, écologie etdispersions, par Floréal SOLE, docteur du Muséum national d’histoire naturelle. �

MARS

Samedi 10, 14h30 : Les arbres du canal du Midi, histoires de générations,par Véronique MURE, botaniste. �

Samedi 17, 14h30 : Aux origines de la tectonique des plaques, par Gabriel GOHAU,président du Comité français d’histoire de la géologie (COFRHIGEO).�

Samedi 24, 14h30 : Polychromie, dorures et verres médiévaux. Représentationspectrale et lumière naturelle, par Patrick Callet, MAS Ecole Centrale Paris et CAOREcole des Mines de Paris, vice-président du Centre français de la couleur. �

Samedi 31, 14h30 : L’herboristerie aujourd’hui. Heurs et malheurs de la profession,par Clotilde BOISVERT, ethnobotaniste HESS, fondatrice de l’Ecole des plantes CB à Paris-1. �

� Lieu : amphithéâtre d’Entomologie,

45, rue Buffon, 75005 Paris (Métro : Gare d’Austerlitz - Bus : 61, 63, 89 et 91)

Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des plantes57 rue Cuvier, 75231 Paris Cedex 05

Fondée en 1907, reconnue d’utilitépublique en 1926, la Société a pourbut de donner son appui moral etfinancier au Muséum, d’enrichir sescollections et de favoriser lestravaux scientifiques etl’enseignement qui s’y rattachent.

Président : Jean-Pierre GascSecrétaire général :Bernard FrançoisTrésorier : Jean-Claude MonnetSecrétaire : Ghalia Nabi

Secrétariat ouvert de 14h à 17h30sauf dimanche, lundi et jours fériésTél. /fax : 01 43 31 77 42Courriel : [email protected] : www.mnhn.fr/amismuseum

Directeur de la publication : J. Collot

Rédaction : Marie-Hélène Barzic,Jacqueline Collot, Jean-Claude Juppy

Bulletin : abonnement annuel hors adhésion : 18 € - Numéro : 5 €

La société vous propose :– des conférences présentées par desspécialistes le samedi à 14h30,– la publication trimestrielle « Les Amis duMuséum National d’Histoire Naturelle »,– la gratuité des entrées à la ménagerie,aux galeries permanentes et auxexpositions temporaires du Muséum national d’histoirenaturelle (site du Jardin des Plantes),– un tarif réduit sur les autres dépendancesdu Muséum

En outre, les sociétaires bénéficient d’une remise de 5% à la librairie Bedi Thomas,28, rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005 Paris- Tél. : 01 47 00 62 63.

Les Amis du Muséum bénéficientdésormais d’une remise de 35% sur lesouvrages édités par les « Publicationsscientifiques du Muséum ». Consultez laliste des ouvrages parus sur le site internet duMuséum .Choisir « collection » et en haut à droite « titresparus ». Ensuite, la commande doit transiter parle secrétariat de la société.Les opinions émises dans cette publication n’engagent que leur auteur

ISSN 1161-9104