sport n°248 (avril 2011)

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L’ESPRIT DU SPORT L’ESPRIT DU SPORT N°248 AVRIL 2011 M 251487-248 F 4,50 OFFERT GRÉGORY HAVRET MASTERS EN VUE MOURAD BOUDJELLAL CÔTÉ OUVERT LÉGENDE PARIS-ROUBAIX N° 248 - Avril 2011 www.mag-sport.fr LAURENT BLANC « MON PROJET » LE SÉLECTIONNEUR VEUT RECONSTRUIRE EN IMPOSANT DES VALEURS.

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Au sommaire ::: Laurent Blanc : "Le football doit s’ouvrir" ; Marathons : Les pavés, le sable ; Légende vivante : Paris - Roubaix ; Voyage : Dubaï -No limit ; Aventure : Mexique - La planète buissonnière ; Glamour : Jennifer Lopez - Latin Lover

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« MON PROJET »L E S É L E CT I O N N E U R V E U T R E C O N S T R U I R E E N I M P O S A N T D E S VA L E U R S .

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est édité par CAP HORN Éditions

192, avenue Charles-de-Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine

SAS au capital de 88 884 euros

RCS 502205990 RCS Nanterre. ISSN 17641756

Directeur de la publication : Guillaume Salabert

Éditeur : Patrick Gerbault

Rédacteur en chef : Rodolphe Denis

Rédacteur en chef adjoint : Vincent Davoli

Directeur artistique : Perrine Bonafos

Rédacteur graphiste : Franck Bon

Secrétaire de rédaction : Lesly Yafi

Ont collaboré à ce numéro : Laurence Amette, Louca Hugo,

Jean-Christophe Lefèvre, Étienne Pannetier, Krystel Roche.

Directrice commerciale : Emmanuelle Brame

Tél. : 01 77 68 12 88

Directeur de publicité : Séverine Yrieix

Tél. : 06 11 50 65 18

Responsable production : Stéphane Golinelli

Fabrication : Christophe Deremy, David Bréard, Mohand Kherachi

Agences photo : PanoramiC / Icon Sports

Impression : Arvato Print Italy

Représentant France

ECB DEVELOPMENT

Tél.: 00 33 (0)1 46 03 53 13

[email protected]

Diffusion Cibléo : Kamal Chabane

Distribution : , une marque

Pour diffuser votre magazine, contactez-nous : [email protected]

Dépot légal : à parution

Toute reproduction même partielle est interdite sans l’autorisation de l’éditeur

(loi du 11 mars 1957)

Présidents

É D I T O R I A L

L’esprit du sport. Un vaste programme, une explication de texte diffi cile,

pour peu qu’on cherche à philosopher sur le thème, à verbaliser à

grands mots une valeur naturelle, ou qu’on souhaite se l’approprier

sans en vivre ni l’esprit ni la lettre.

Dans le même temps une idée simple à « vivre », fi nalement, comme nous le fai-

sons avec vous chaque mois, en partage, dans ces pages. Il suffi t le plus souvent

d’écouter, simplement, humblement et sans freiner la passion. Jouer simple, quoi.

Cela devient même une évidence quand des grosses têtes s’en mêlent. L’actua-

lité récente nous a offert un parfait raisonnement par l’absurde, à l’opposé. Le

« mauvais esprit » du sport y saute aux yeux. Du brutal ! Une Fédération suspend

un président de club amateur qui a osé faire semblant de recruter Lionel Messi ;

un entraîneur de club anglais on ne peut plus malheureux avec les arbitres, qui se

retient d’exploser publiquement mais à qui les instances imposeront une double

peine ; des Ligues professionnelles qui s’étonnent et pleurnichent parce qu’un

industriel, tout « diffuseur » qu’il est, refuse de se transformer en mécène ; des

arbitres de divisions inférieures au garde-à-vous pour arbitrer la Ligue 1 de football

que leurs confrères professionnels voulaient ramener à plus de raison et de me-

sure par une « grève » d’une demi-heure. En jaune bien sûr...

Vraiment, tout va bien. L’ordre règne dans le sport et les enfants rêvent de devenir

des champions à l’état d’esprit irréprochable. ■

RODOLPHE DENISRédacteur en chef

Retrouvez sur l’iPhoneet l’iPad via l’application Sport

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avril 2011 N° 248

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sommaire6 Arrêt sur images

8 Humeurs

10 Projecteur

14 Sport-Business 18 EN COUVERTURE Laurent Blanc «Lefootballdoits’ouvrir»

26 RENCONTRE Grégory Havret Unrêveaméricain

30 ENTRETiEN Mourad Boudjellal Libertétotale

36 GROS PLAN Marathons Lespavés,lesable

42 OBjECTif LONdRES frédéric Belaubre Triplevie

44 LéGENdE ViVANTE Paris - Roubaix

52 AUTO design MazdachoisileKodo

56 VOyAGE dubaï Nolimit

64 AVENTURE Mexique Laplanètebuissonière 70 PEOPLE denis Brogniart

74 SHOPPiNG 76 GLAMOUR jennifer Lopez LatinLover

80 L’agenda de SPORT

82 HEURE dE GLOiRE Mark Spitz

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Arrêt sur imAges

touchés par la grâce1 à seulement 24 ans, Jason Lamy-Chappuis, champion du monde à Oslo, a déjà tout gagné. 2 Toujours aussi génial, Messi réussit un coup du sombrero sur Almunia et marque le but du 1-0 contre Arsenal. 3 Bizutage réussi pour Jérémy Chardy, sauveur des Bleus face à l’Autriche en Coupe Davis. 4 Deux sauts record (17,92 m) et un premier titre de champion d’Europe pour Teddy Tamgho à Bercy. 5 Kelly Slater, 39 ans, 10 titres mondiaux et toujours la même classe. Il remporte à Coolangatta (Australie) sa 46e victoire.

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En matière de lutte anti-dopage, on touche parfois au ridicule. L’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage) en a fait récem-ment une démonstration éclatante en infli-geant une suspension d’un an à Marc Raquil pour manquement aux « obligations de loca-lisation ». A priori rien de scandaleux. L’ath-lète de 33 ans n’a pas respecté le règlement, il est normal qu’il soit sanctionné. Sauf que. Absent des stades depuis l’été 2008, le cou-reur du tour de piste a mis sa carrière entre parenthèses. Pire, il n’a même pas pris de licence en 2010 ! Mais bon, il est toujours plus facile de s’en prendre à un sportif qui ne se considère plus lui-même comme un « ath-lète de haut niveau », – même s’il n’a pas offi-ciellement annoncé sa retraite – qu’à une star du sport mondial. Le pauvre Raquil est donc suspendu depuis le 1er février et jusqu’au 31 janvier 2012 alors qu’il n’a pas été contrôlé positif. Heureusement que, contrairement à Alberto Contador, positif au clenbutérol mais blanchi, il n’avait pas prévu de prendre le dé-part du prochain Tour de France…! n

Certains voyaient dans son départ vers Schalke 04 l’été dernier un enterrement de 1ère classe. C’était oublier son tempé-rament… Raul, bientôt 34 ans, a d’abord tenu le choc d’une préparation furieuse orchestrée par Felix Magath. Puis, lentement mais sûrement, il s’est adapté, s’installant comme leader et exemple, 16 ans après avoir été lancé dans le grand bain du Real Madrid, en 1994, à 17 ans (il venait de marquer 16 buts en 7 matches avec l’équipe C du Real). Longtemps, les chiffres ont conti-nué à parler pour lui. Joueur espagnol le plus capé de l’histoire (102 sélections,

44 buts), meilleur buteur de l’histoire des Coupes d’Europe (71 buts fin février), 3 Ligues des Champions, 2 Coupes in-tercontinentales, 6 titres de champion d’Espagne, 323 buts en 741 matches pour le Real… Poussé vers l’exil, Raul est resté Raul, à l’image de sa réponse aux reporters du quotidien madrilène As, qui s’enthousiasmaient dernièrement de son retour au premier plan, après le but de l’égalisation en Champions League contre Valence puis celui de la victoire en demi-finale de Coupe d’Allemagne : « Au final, c’est le temps qui nous met à notre place. » Précisément. n

En rire ou en pleurer par Vincent Davoli

Raul, royal par Rodolphe Denis

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projecteur

La bLackList de RogeRn On connaît mieux les secrets de la réussite de Roger Federer. Afin d’être en mesure de jouer 27 quarts de finale de Grand Chelem consécutifs (série en cours), le Bâlois s’impose une discipline d’enfer. Bien que passionné de sport, il s’interdit certaines pratiques : football, ski, squash et golf sont bannis pour l’instant. En attendant, le recordman du nombre de victoires en Grand Chelem s’éclate en jouant au tennis de table.

gRange,coq d’oRn Champion du monde de slalom en février, Jean-Baptiste Grange a juste eu le temps de rentrer à Valloire pour un bain de foule bien mérité avant de reprendre le cours de sa saison. Le 1er avril, « JB » sera aux Ménuires à l’occasion du « Skiopen Coq d’Or » pour y encourager les champions de demain.

aRRiveRdeRci tanjan Tanja Romano vous connaissez ? Nous non plus. Et si l’Italienne de 28 ans n’avait pas pris sa retraite sportive début mars, nous serions sans doute passés à côté. Et pourtant ! Outre une plastique qui rappelle Katarina Witt, Tanja a réussi une magnifique carrière dans le patin à roulettes ponctuée de 15 titres de championne du monde !

teddy Le modèLeTeddy Riner s’est rendu à Marseille en février dernier pour accompagner des jeunes de quartiers dans l’opération « 100 ceintures noires pour l’insertion ». Cette dernière a pour but de donner à des jeunes de quartiers sensibles les moyens matériels et financiers de se mettre au judo avec pour objectif, à termes, d’aller jusqu’à la ceinture noire. Ils reçoivent également des cours de citoyenneté et se voient proposer des stages en entreprise.

« jimbo », the bestUn chercheur italien a réalisé une étude basée sur des milliers de données depuis 1968. En conférant un indice de prestige aux différentes victoires des tennismen, le calcul final révèle que Jimmy Connors est le meilleur joueur des 40 dernières années devant Ivan Lendl et John McEnroe. Roger Federer se classe 7e et Rafael Nadal 24e. Étonnant, non ?

La fff sauve messiLe président du FC Borne, club amateur de deuxième division de District en Haute-Loire, a imaginé recruter Lionel Messi en passant par le site web Footclub. Intercepté par la Fédération française, la demande de transfert n’est jamais parvenue au FC Barcelone. Et le président amateur a été sanctionné par la FFF d’une suspension de ses fonctions de 6 mois.

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Le onze des seigneuRsn Alcoolique, ruiné, un ancien joueur de football est à la recherche d’un emploi stable pour avoir le droit de revoir sa fille. C’est le sujet du film « Les Seigneurs » d’Olivier Dahan dont le tournage débute le 12 avril. Au casting, le réalisateur de « La Môme » a réuni une belle équipe : Gad Elmaleh, José Garcia, Franck Dubosc, Ramzy Bedia, Omar Sy, Joey Starr et Jean-Pierre Marielle en guest-star.

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Gregg Popovich, l’entraîneur de San Antonio, décla-rait que notre saison se déroulait à merveille parce que le groupe était épargné par les blessures. J’étais le premier à dire que je ne m’étais jamais senti aussi bien. Tout a failli basculer le 27 février lors de la réception de Memphis. Le match bat son plein dans le 2e quart-temps. Je m’apprête à prendre de vitesse mon vis-à-vis, Mike Conley, quand mon mollet me dit stop. Impossible de continuer. Je perds mes appuis et m’écroule. Dans ces moments-là, vous imaginez le pire. Je comprends que le match est terminé pour moi. Mais l’inquiétude prend le dessus, alors que nous rentrons dans la dernière ligne droite avant les play-offs.Les premiers examens au AT&T Center montrent que le mollet est touché. Le staff médical me convoque à nouveau le lendemain pour une IRM. Le verdict tombe : absent deux à quatre semaines. On me demande de rester à San Antonio pour me soigner. C’est la seule bonne nouvelle : je ne pars pas à Memphis et Cleveland avec l’équipe.Je retrouve mes coéquipiers trois jours plus tard. Ne ressentant plus aucune douleur, je me teste légèrement. Mon mollet réagit parfaitement. J’an-nonce alors à « Pop » que je souhaite jouer contre Miami, cinq jours après ma blessure. Personne n’est au courant, pas même mes coéquipiers. Il me donne le feu vert pour affronter les « Three Amigos » (Lebron James, Dwayne Wade et Chris Bosh). Quelques heures plus tard, à la surprise générale, je suis sur le parquet. Le match ? Il n’y en aura pas. Nous gagnons de 30 points. Je n’explique pas encore les raisons de ce retour aussi rapide. Amateur de gastronomie française, « Pop » a son idée : « Tony a eu un traitement miracle. Nous l’avons soigné au foie gras et aux truffes... »* Meneur des San Antonio Spurs, des Bleus et vice-président de l’ASVEL.

Une belle frayeur

Il arrive parfois que l’organisme se montre capable de « feinter » les médecins...

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Avril.2011En application de l’article-27 de la loi n°78-17 du 06/01/1978, les informations qui vous sont demandées sont nécessaires au traitement de votre abonnement.Vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification des données qui vous concernent auprès de Cap Horn éditions.

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en chiffres

Stratégie cohérente et raiSonnable. »

« Une offre élargie côté sportives »

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Quel est le rôle de Renault Sport Technologies ?Pour résumer, tout ce qui n’est pas la F1 dans le sport automobile est à notre charge. D’une part la production des voitures de série sportives, mais aussi l’accompagnement des compétitions telles que le Mégane Trophy, la Clio Cup et les Formule Renault, qui sont la principale filière d’accès à la F1, à l’image du champion du monde en titre. Nous assurons aussi la présence de la marque dans les rallyes, en fournissant les teams avec des kits de transformations de nos sportives en voitures de compétition et une expertise. En marge, nous jouons aussi un rôle plus « conseil », par exemple, avec les Dacia Duster du Trophée Andros. L’occasion s’est présentée.

Pourquoi cette présence, en plus de la F1 ?Nous avons toujours assuré cette mission d’accompagnement, à l’image de la formule Renault. Il y a une tradition forte sur les monoplaces, chez nous. Les autres disciplines confortent et confirment notre savoir-faire dans l’offre sportive. On est plus crédible pour vendre nos sportives, vu le savoir-faire affiché… Concernant le Championnat du monde de rallye (WRC), c’est simple : on ne peut pas être partout, se disperser, il faut faire des choix. Et notre réussite en F1 depuis 30 ans, avec 9 titres, justifie tout ça. Pour résumer, c’est par

Milliards de personnesEn audience cumulée, la coupe du monde de rugby 2007 a été une grande réussite. Il est un pays où la séduction a fonctionné à plein : les États-Unis, champions olympiques en titre. Le rugby est le sport en plus forte croissance sur les campus, hommes et femmes, avec plus de 1000 équipes. Jouer à 15, mais plus encore à 7 (pour les Jeux 2016…), pourrait permettre d’y compléter l’offre sport, de mars à août, plus vite que prévu.

Milliards d’eUrosLe marché du sport a augmenté son poids de 2% en 2010, dans l’économie française. Selon l’institut d’études NPD Group, ce marché, chaussures et textile, a généré 3,8 milliards d’euros, après deux années de baisse. 75% des Français de plus de 16 ans ont acheté au moins un article de sport, dépensant en moyenne 128 euros, et le panier moyen s’est élevé à 40 euros. La vente sur Internet a augmenté de 7% et la part des produits féminins est passée de 30% à 31%.

Millions d’eUrosSelon Marca, Alberto Contador, blanchi de son test positif au clenbuterol, éviterait une amende de 3 millions d’euros. D’après le règlement, un sportif suspendu au moins deux ans pour dopage doit rembourser 70% de ses gains (courses et salaire). Si on en reste là…

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passion que tout a commencé, avec l’Alpine Gordini, ensuite on a travaillé sur l’image, dans la continuité.

Cet investissement est lourd, globalement ? Vous exploitez localement cette présence ?Nous ne communiquons pas sur les chiffres, désolé, et oui, bien sûr, nous accompagnons ces efforts, qui restent raisonnables, à nos yeux, au passage. Les World Series, par exemple, nous emmènent dans 7-8 pays. En concertation avec les locaux, nous activons des opérations. C’est important, à la fois en « interne » et vers l’extérieur. Jouer la proximité, l’accessibilité de ces séries est efficace. Nous parlons quand même de compétitions de haut niveau… Et bien sûr, l’ingénierie et les recherches profitent à tout le groupe, par exemple sur le rendement énergétique, la consommation ou le train avant, dernièrement.

Vous souhaitez développer ou la rigueur vous guette ?La progression de nos ventes en 2010 nous rend confiant sur cette méthode. Il n’y a pas de remise en question à ce jour. Au contraire, nous tendons vers une offre élargie côté sportives. Et puis, nous cherchons à nous développer hors d’Europe (90% des ventes) et nous accompagnerons plutôt les développements qui iront dans ce sens. n

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en chiffres

700 h de football à la télé en 2010 !retransmissions TV en 2010

millions d’eurosLe dernier rapport financier de la FIFA recèle de chiffres impressionnants, à commencer par celui de ses bénéfices, sur les 4 dernières années : 451 millions d’euros, pour un budget total de presque 3 milliards (87% pour la seule Coupe du monde en Afrique du Sud). Du coup, l’instance mondiale a porté ses réserves à près de 915 millions d’euros.

millions d‘euros Une nouvelle étude sud-africaine a permis de réévaluer les bénéfices engendrés par l’organisation de la Coupe du monde en 2010 : près de 374 millions d’euros sont entrés dans les caisses du pays, grâce notamment aux 309 000 touristes accueillis. Parmi ceux-ci, 38 % étaient Africains, 24 % Européens, 13 % d’Amérique centrale ou du Sud et 11% Nord-américains.

millions d’eurosLes « tickets d’entrée » moyens d’un partenariat équipe de France, en millions d’euros par an (les montants peuvent varier avec une amplitude importante suivant leur contenu) : Partenaire majeur équipes de France A & Espoirs : 4,00 Partenaire officiel équipes de France A & Espoirs : 1,40 Fournisseur officiel équipes de France A & Espoirs : 0,50 Partenaire officiel équipe de France Féminine : 0,04.

Source : KantarSport, Janvier 2011.

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La qualité n’a pas encore influencé la quantité. L’échec fracassant des Bleus en Afrique du Sud n’y a rien changé : le football reste de loin le sport le plus diffusé par les chaînes françaises (Hertzien + TNT), selon la récente étude du centre de formation professionnelle FAST. Plus de 700 h de football ont ainsi été retrans-mises (hors reportages et résumés) par les principales chaînes hertziennes – TF1, France 2, France 3 (Natio-nal), Canal + et M6 – et celles de la TNT – Direct 8, France 4, NT1, W9. C’est peu dire que le rugby (254 h 37, sans les « décrochages » de France 3 Régions), le tennis (192 h 13), le basket (145 h 50) et le cyclisme (132 h 39) sont loin derrière.Les résultats exceptionnels de certains sports n’ont pas encore converti les diffuseurs : l’athlétisme (58 h 44), la natation (18 h 19) et plus encore le handball (7 h 12), ont une belle marge de progression… Au total, le cumul de ces retransmissions est de 1982 h 23, ce qui confirme une tendance forte, globalement : l’offre pro-gresse. De ce point de vue en tout cas. n

BusinessL’économie du football avec

Le Top 5 des sports retransmis sur les chaînes françaises en 2010 est inchangé, avec désormais le rugby bien installé en 2e place (voir aussi SPORT n°246), derrière le football, toujours ultra-dominateur. Tennis, basket et cyclisme complètent le quinté.

Sport Hertz TNT Total 1. Foot 549h45 152h46 702h32 2. Rugby 204h40 49h56 254h37 3. Tennis 113h59 78h13 192h13 4. Basket 143h44 02h05 145h50 5. Cyclisme 108h08 24h31 132h39 6. Hokey s/glace 65h20 0 65h20 7. Athlétisme 45h56 12h48 58h44 8. F1 57h43 0 57h43 9. Football US 45h38 0 45h38 10. golf 44h01 0 44h01 11. moto gP 0 19h58 18h19 12. Natation 18h19 0 19h58 13. Escrime 4h53 08h42 13h35 14. Boxe 6h04 06h01 12h05 15. Pétanque 8h04 0 08h04

Source : étude Fast Sport – CSA (www.fast-sport.fr)

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Si nous sommes venus sur ce terrain, c’est pour partager les mêmes valeurs de solidarité et de respect.

Ce terrain pour GDF SUEZ, c’est celui de l’esprit d’équipe, de l’exigence et de la proximité. Partenaire majeur de la Fédération Française de Football et de l’Equipe de France depuis 2006, ainsi que de la ligue du Football Amateur, GDF SUEZ accompagne la performance et l’épanouissement sportif. Membre fondateur de la Fondation du Football, nous sensibilisons avec elle les licenciés au respect de soi, des autres et de l’environnement. Entreprise citoyenne, GDF SUEZ soutient des initiatives d’insertion sociale: « Un but pour l’emploi, un but pour la vie » ou encore l’association Cécifoot. http://sports.gdfsuez.com

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au plus profond,les français sontderrière l’équipe.

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En mission de reconstruction à la tête de l’équipe de France – image, groupe, jeu,

lien avec le public –, Laurent Blanc dresse aussi un premier bilan. Les mots sont pesés

mais clairs, même s’il faut parfois lire entre les lignes. Il n’est pas le « Président » pour rien…

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« Dans la mesure où je peux expliquer mes choix, ça ne me dérange pas. Je ne suis pas un bavard mais parler foot... »

Lundi 28 février, siège de La fédération. Laurent Blanc avait promis du temps, il tient parole. Un privilège, vue la centaine de demandes mensuelles que reçoit Philippe Tournon, responsable presse des Bleus. Malgré quelques minutes de retard dans son planning et un avion à prendre dans l’après-midi, le « Président » revient sur ses premiers mois de sélectionneur et partage sa vision de l’avenir du football français, pendant une heure. Enrichissant.

Les français retrouvent le jouet qu’on leur avait cassé...Ils sont en train de le retrouver. Il y avait eu tellement de déception au mois de juin, à la hauteur de l’amour que les gens portent à leur équipe nationale. Dès le premier match à domicile, contre la Biélorussie, le stade était plein. Ce n’était pas évident après ce qui s’était passé. Même si ça n’a pas été bénéfique sur ce match-là, on a senti le public prêt à soutenir cette équipe. C’était le premier point très positif parce qu’on a besoin de son soutien.

C’était le premier cap, à vos yeux ?C’est une chose importante parce qu’il y avait eu tellement de détresse que les pessimistes pensaient que ça allait mettre beaucoup de temps. Ça prouve en tout cas la sensibilité des Français autour de leur équipe nationale.

... et qu’ils font la différence entre l’Histoire des Bleus et une génération qui s’est trompée.C’était ponctuel. Ça peut arriver. Mais au plus profond, les Français sont derrière leur équipe nationale. On en est tous convaincu et on le voit dans la natation ou le handball. Mais il y a un paramètre commun à ces deux équipes-là : elles gagnent. Les résultats feront qu’ils nous soutiendront.

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Dès juin dernier, avez-vous pensé à la reconstruction psychologique du groupe ?C’est devenu un objectif supplémentaire. Et pas des moindres... Ce que je n’avais pas prévu, c’était de repartir avec des « débutants », au niveau international. Le premier match, par notre décision de ne pas prendre les mondialistes, a montré ce que l’on voulait faire. C’est là que le terme de reconstruction s’est imposé. Pourtant, en prenant cette décision importante, on ne se facilitait pas la préparation. On a réalisé un bon match contre la Biélorussie, même si le résultat n’était pas au rendez-vous.

Avez-vous eu des discussions individuelles avec les « mutins » quand ils sont revenus ?Non. Ça prend trop de temps. En club, je l’aurais fait mais en sélection le temps est compté. Il fallait un discours global, collectif. Et à travers ce discours, concerner tous les individus susceptibles de venir. Les joueurs avaient eux-mêmes fait leur analyse et savaient très bien que tout ça ne pouvait plus arriver. Ils étaient réceptifs.

Certains étaient « abîmés » encore ?Oui. Et ils le sont toujours ! Notamment ceux qui

évoluent en France. Les autres ont été moins touchés. Il y a une cicatrice. Et elle restera, encore un peu… Il faut faire en sorte qu’elle soit de moins en moins douloureuse.

Elle permet aussi de rester en éveil…N’allez pas me faire dire que c’est une bonne chose ! On aurait dû éviter ce genre de complications. C’est déjà assez difficile de prendre un nouveau groupe. Y ajouter les problèmes de l’Afrique du Sud, on s’en serait bien passé. Ça nous a retardés et Dieu sait que nous manquons de temps. Ce que je regrette le plus c’est ça : cette Coupe du monde aurait dû permettre de nous reposer sur un noyau. Mais après l’Afrique du Sud, aucun joueur n’était un titulaire à part entière de l’équipe de France.

Vous évoquiez la détresse des supporters…Moi aussi ! Comme eux, j’ai suivi la Coupe du monde en supporter de l’équipe de France. J’ai ressenti une profonde tristesse à cause des résultats. Mais ça peut arriver. Ce qui est moins pardonnable, c’est le comportement. Les résultats ont un grand pouvoir. Ce sont eux qui feront que les Français recommenceront à croire en leur équipe. Bien sûr, ils feront attention au jeu ET au comportement. Mais de toute façon, est-ce qu’on peut avoir des résultats si on ne développe pas du jeu et un bon comportement ? La question est là. Il faut du jeu, accompagné par un état d’esprit. On ne peut pas faire n’importe quoi. C’est fondamental. On

le voit avec l’équipe de France de handball. Ils gagnent et leur comportement laisse transpirer quelque chose que le public aime. Il faut qu’on y arrive de nouveau.

Justement, vous êtes le premier exemple : par rapport à votre prédécesseur, vos réponses aux médias séduisent.C’est peut-être un peu fort. Les gens attendent des réponses précises, le plus clairement et honnêtement possible. C’est ce que je fais, ni plus, ni moins. Dans la mesure où je peux expliquer mes choix, ça ne me dérange pas. Je ne suis pas un grand bavard mais parler de foot... Autrement, je change de métier. Je n’ai pas l’impression de jouer un rôle. Les questions sur mon fonctionnement ou mes critères ne me dérangent pas. Ils sont simples, pragmatiques. Après, les gens s’y reconnaissent ou pas, mais au moins c’est clair.

L’évolution des mentalités pèse beaucoup ?Oui, mais c’est un changement que l’on constate dans la société. Le football n’est qu’un reflet. Des entraîneurs anglais l’ont répété, eux aussi : les jeunes n’ont pas la même mentalité qu’il y a 20 ans. Les groupes sont plus difficiles, il faut plus de dialogue. Ils sont représentatifs de la société, avec des origines, des couleurs, des religions, des qualités, des postes et des susceptibilités différents. Le seul point commun, c’est un ego surdimensionné. Il faut gérer ça. C’est la principale difficulté pour un entraîneur ou un sélectionneur.

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« Il y a  une cicatrice. et elle restera,encore un peu... »

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« la philosophie de jeu, c’est bien beau,tous les entraîneurs en ont une. »

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« Il faut dialoguer, échanger ne pas se renfermer dans sa méthode... pour tirer le meilleur de tous. »

Par rapport à vos entraîneurs « référents », les recettes ne fonctionnent plus ?Non. Il faut dialoguer, échanger ne pas se renfermer dans sa méthode. Il faut essayer de déterminer la personnalité de chacun et adopter une méthode pour tirer le meilleur de tous. Pour un entraîneur c’est plus simple parce qu’il a son groupe toute l’année. Pour un sélectionneur c’est plus dur. C’est pour ça que j’insiste sur le fait de trouver un noyau sur lequel se reposer et qui permette de faire passer les messages.

Avec quelles valeurs ?Déjà, la qualité. Nous sommes des compétiteurs et voulons les meilleurs résultats possibles. Mais il faut que ces qualités footballistiques soient mariées aux qualités humaines et à un état d’esprit irréprochable. Les qualités individuelles ne suffisent pas, au haut niveau. Chacun doit les mettre au service du collectif. Lors de la dernière Coupe du monde, les équipes du dernier carré dégageaient quelque chose de solide au niveau collectif, elles n’avaient pas forcément les meilleurs joueurs du monde.

Il manque quoi à cette équipe de France ?Des résultats, atteindre l’objectif fixé : la qualification pour l’Euro 2012. C’est ça que tout le monde attend, public, joueurs, staff et Fédération. Ça nous aidera beaucoup à tourner la page. Tant qu’on n’en sera pas là, on aura une réflexion par rapport à la dernière compétition...

Combien de joueurs forment ce « noyau » ?On voit depuis le mois d’août qu’il y a à peu près 10 joueurs qui jouent régulièrement et donnent satisfaction. Ils s’installent, sont jeunes et ont un avenir intéressant. Ils commencent à prendre la température de ce que l’on veut mettre en place. C’est encourageant, parce que c’est partagé. La philosophie du jeu, c’est bien beau, tous les entraîneurs en ont une. Ce qui la rend bonne ou mauvaise, ce sont les résultats, l’adhésion, pour qu’une motivation collective se dégage. Et pour que cette philosophie soit ambitieuse, il faut aussi en avoir les moyens. Pour l’instant, on manque de temps et les gens ont encore du mal à comprendre pourquoi un joueur n’est pas aussi performant en sélection qu’avec son club.

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Comment compenser ce manque de temps ?En gardant le message à l’esprit. Je leur dis souvent. Le club est de plus en plus important, c’est normal : c’est l’employeur principal. Mais je leur demande de rester connectés avec l’équipe de France, notre fil conducteur, qu’elle reste un vecteur important de la réflexion. Pour son jeu, ses choix et ses ambitions, elle doit rester importante dans leur esprit.

Vous voulez changer les critères de sélection... Oui, il le faut. On ne peut pas rester sur un stéréotype. Donnons la possibilité aux jeunes de réussir dans le foot même s’ils n’ont pas toutes les qualités requises à un moment donné de leur vie. C’est un projet fédéral, un travail de longue haleine. Mais il faut le démarrer maintenant si on veut en récolter les fruits dans cinq ou dix ans. Sinon, on va au-devant de grands problèmes. Des formateurs nous en avons, nous en formons des wagons chaque année ! Leur formation n’est pas en cause. Les cadres sont bons.

Concrètement…Il faut changer les mentalités. Par exemple, de 6 à 10 ans, le foot doit rester un loisir. On apprend. Des enfants de 6 ou 10 ans qui ne jouent pas et restent sur le banc parce que leur entraîneur veut des résultats, ça ne doit plus exister.

De même, dans les centres de formation d’aujourd’hui, on aurait sans doute éliminé Deschamps, Lizarazu…C’est vrai, il faudrait inclure les clubs avec nous. Mais ce sont des structures privées et on ne peut pas « imposer », comme dans les pôles

Espoir de la Fédération. On peut conseiller, former les éducateurs... C’est l’avenir identitaire de notre football qui est en jeu. Il faut coller une philosophie de jeu qui corresponde à ces critères. C’est pour ça qu’on peut la mettre en place au sein des pôles Espoir. C’est là qu’il faut appuyer. Parce qu’après c’est trop tard.

Le sélectionneur va montrer l’exemple ?Oui, mais en équipe de France, vous choisissez dans un certain « panier », justement. Dans 10 ans il faut qu’il y ait de plus en plus de diversité dans ce panier. Schématiquement, si on continue comme ça, on n’aura plus que des cerises. Or, il faut que dans la base du panier, il y ait des raisins, des kiwis, des poires, des bananes, etc. Comme ça, en haut, il y a le choix.

Désormais, 60 millions de sélectionneurs vous observent…Comme en club, ça ne change pas. Sauf le nombre. Mais c’est toujours l’entraîneur qui décide.

Parmi ces 60 millions, des voix portent plus, comme celle de votre Ministre de tutelle, qui ne veut plus voir Evra et Ribéry… En tant que citoyen, elle a le droit de donner son avis. Dans la rue, des gens me donnent le leur. Dans

un pays démocratique, on a tous le droit. Quand on est ministre de la Jeunesse et des Sports, cela dit, je pense que l’on doit avoir une analyse plus feutrée. Parce qu’on a retenu ses propos en tant que Ministre... Bon, j’ai entendu. En club c’est aussi le cas. Les hommes politiques sont habitués au pouvoir et se permettent

de dire certaines choses. Au point de vue sportif, ce n’est pas toujours confortable. Il faut faire face. On en tient compte ou pas. Mais on écoute.

Vous consommez beaucoup de football ? Y compris la Ligue 2, les matches amateur ?Oui. Comme père de famille, déjà, je vois beaucoup de matchs amateurs, avec mes enfants. Ça me permet de voir ce qui se trame... Et je regarde des matchs de Ligue 2 ou de National, même si ma priorité va aux rencontres où il y a des joueurs sélectionnables.

D’autres sports, aussi ?Oui. C’est aussi pour ça que j’adore les Étoiles du Sport, par exemple. Ça permet d’échanger, ce qu’on ne fait jamais. Le football a sa part de responsabilité : à un moment donné, il s’est fermé sur lui-même. On donne l’image d’un sport enfermé dans sa bulle. On a des problèmes ou des responsabilités que d’autres n’ont pas, mais il faut s’ouvrir, échanger, voir ce que chacun peut amener. C’est pour cette raison que nous verrons d’autres sélectionneurs dans peu de temps. Ils ont plus d’expérience et un mode de fonctionnement intéressant. Le football doit s’ouvrir, sans croire qu’il est précurseur.ProPos recueillis Par rodolPhe denis et vincent davoli

problème, comme d’autres sports, il faut l’analyser et en parler. Je trouve normal que quand un joueur revêt le maillot des équipes de France en jeunes, voire en France A, il continue après. C’est un problème d’identité nationale, un problème de société. C’est difficile pour les jeunes de faire ce choix, bien sûr, et il faut le respecter. À nous de les aider, avec la Fédération. Mais en amont, pas

à 23 ans. C’est un problème de fond, très délicat. C’est notre devoir d’accompagner ces garçons et de leur permettre de choisir à ce moment-là. Parce que pour moi la nationalité n’est pas une question d’opportunité. Vous l’avez là (il montre son ventre) ou là (son cœur). Ce n’est pas la possibilité d’une « réussite sociale » quelconque. En tout cas, c’est ce que je ressens. Mais ça reste délicat. »

Bleu, par cœur

« c’est l’aveniridentitaire de notre football qui est en jeu. »

comme pour Moussa Sow, le buteur lillois, souvent appelé en équipes de France jeunes avant de choisir le Sénégal, le choix est difficile pour les jeunes issus de l’immigration. pour laurent Blanc, il faut les aider.

« Nous sommes la France et devons composer avec notre histoire et notre culture. C’est une réflexion globale à mener. Nous avons ce

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GRÉGORY HAVRET

AMÉRICAINEn attendant de relever le défi du circuit US - « plus tard, dans de bonnes conditions » -, le n°1 français 2010 retrouve les États-Unis, où il a épaté l’an dernier à l’US Open (2e), pour y jouer le Masters, à Augusta (7 avril). Par Rodolphe Denis

RENCONTRE

P eu importe que le décalage horaire et la fatigue soient encore pesants. À peine rentré de New Dehli, où il a pris la 3e place de l’Avantha Masters, Grégory

Havret est de bonne humeur. Le soleil est bien-veillant, mais la terrasse est un peu fraîche, en-core, dans cette banlieue parisienne où il prépare son prochain déménagement vers la province. C’est à l’intérieur de la brasserie, avec deux cafés svp, que le meilleur Français de la saison 2010 se racontera. « J’ai commencé à 8 ans. On habitait à côté de Belleville. Mes parents se sont mis au golf et je les ai suivis. Mais je n’aimais pas ça, parce que quand j’ai dit à l’école que je m’étais mis au golf, j’ai perdu la moitié de mes copains. Ça a été assez dur à vivre à l’époque. » Dans les années 80, le golf reste en effet « un sport d’élite, de vieux, de riches, etc. J’ai repris le foot dans la cours, pour rattraper ces copains. » Les séances de « rattrapage » ne sont pas ter-

minées pour lui, puisque, un déménagement plus tard, il plonge résolument dans le golf. « La maison était à 70 m du green du n°7 de Bussy-Saint-Georges (77). Là, j’ai laissé mes vraies envies s’exprimer et le golf a pris une place importante. » Ses nouveaux copains de jeu ont eux commencé beaucoup plus tôt. Du haut de ses 12 ans, il ne laisse pour-tant pas passer sa chance. « Cham-pions de France benjamins ou minimes, ils réussissaient des supers trucs en Eu-rope voire dans le monde. » Avec « une prof extraordinaire », Anne Le Conniat, une ambiance qui le motive et une volonté farouche, il installe son jeu. « Le golfeur que je suis au-jourd’hui doit beaucoup à ce que j’ai vécu à cette époque-là. J’y passais toutes mes fi ns d’après-midi, j’y allais limite le matin avant d’aller en cours, les mercredis, évidemment… J’ai avancé. »

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UN RÊVE

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LAISSER PARLER LE FEELING DU MOMENT,

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« En parler, y repenser, là maintenant, ça me donne des frissons. C’est marrant... Je peux encore décrire

tous mes coups, et pas seulement la dernière journée, même si elle restera à jamais gravée. Ça a commencé la veille, au moment où j’ai vu sur le tableau de scores que je jouerais contre lui le lendemain. Je suis sur le green du 18, en fin de 3e tour et je vois que si je rentre mon putt, grosso-modo 2 mètres, je jouerai avec lui, pour la première fois. Et je le rentre. Mais je suis détaché, parce que c’est surtout un dernier tour à l’US Open en jouant la gagne. Incroyable ! Même sans Tiger Woods. Cerise sur le gâteau : on va jouer chez lui, dans une ambiance très particulière avec ce qu’il venait de vivre, un public qui le supporte à fond et deux « monstres » dans la partie juste de-vant : Ernie Els et Phil Mickelson… Malgré tout, j’ai passé une bonne soirée, avec des proches, et

très bien dormi. Le matin, j’ai retrouvé ma routine pour l’échauffement, avec mon caddie et tout allait très bien, jusqu’au moment d’aller sur le putting green (zone d’échauffement pour le putt, ndlr). Là, les 10 minutes avant le départ, avec Els, Mickelson et Woods autour de moi, les 3 meilleurs joueurs du monde à ce moment, j’avais l’impression, dans cet endroit mythique, d’être un intrus, oui, un peu. C’est comme se retrouver en demi-finale de Grand Chelem avec Federer, Nadal et Djokovic… L’impression de ne pas être à ma place, mais en même temps avec la conscience de pouvoir faire un coup et de la confiance dans mes capacités, grâce notamment à ma victoire face à Mickelson 3 ans plus tôt (lire ci-dessus). Ils sont venus me serrer la main, en me souhaitant bonne chance et tout... La classe. Sur le trou n°1, évidemment, ça a commencé par des

De ce groupe, dont il est resté proche, il est le seul « pro » installé. Survivre aux échecs a été capi-tal, dans son parcours. « Des coups m’ont marqué plus que d’autres, bien sûr. 50% de bons et 50% de mauvais, qui restent en moi comme une signature de ma vie professionnelle. Je me souviens du der-nier tour du Deutsche Bank, en 2004, avec Padraig Harrington. J’étais en tête avant ce dernier tour. J’ai fait 82 (+10), et fini 25e. Ça reste la pire journée de golf de ma vie, de très, très loin. Une suc-cession de mauvais coups, une sensation de honte

incroyable qui te tombe sur les épaules, assez dure à vivre, dans une partie très suivie d’un grand tournoi... Et Padraig Harrington n’est pas de ces joueurs qui vont t’aider, dans ces moments-là… Il est très dur, au contraire. Bon, c’est comme ça. À l’inverse, il y a eu le Scottish Open, gagné face à Mickelson (n°3 mondial) en rentrant un putt dans le play-off, Gleneagles, pas aussi étin-celant mais fort quand même, et l’US Open, un des moments les plus importants de ma vie (lire ci-dessous). J’ai deux 18 trous qui me façon-

 FacE au TigrEgrands cris pour Woods. Par chance, j’ai commen-cé par trois bons coups de golf et un birdie, lui un bogey. Et le public, contrairement à son habitude de se précipiter vers le prochain coup dès que Woods a joué, s’est mis à me respecter, à regarder ce que

faisait ce « petit Français »… Côté am-biance et pression, c’était du lourd, c’est clair. Lui n’était pas dans une bonne journée, mais on a discuté, nos enfants, la candidature à la Ryder Cup et tout. La période n’était pas facile pour lui, mais il a été sympa, vraiment, et m’a encouragé sur les derniers trous. Quand

il a ramassé sa balle sur le 18, il m’a fait un petit signe, je ne m’y attendais pas. J’avais un putt de 3 mètres pour aller en play-off et peut-être gagner. Il m’a dit « Allez, vas-y, rentre-le. » Sympa... Mais je ne l’ai pas rentré… Comme au 17… Bien sûr, pour lui, c’était une journée comme une autre. » n

Juillet 2007. Grégory Havret remporte le Scottish Open en play-off face à Phil Mickelson, actuel troisième joueur mondial.

Parcours

GréGory Havret Né le 25 novembre 1976taille : 187 cmPoids : 82 kg 3 victoires sur le Tour européen (Open d’Italie 2001, Scottish Open 2007, Johnny Walker Championship at Gleneagles 2008).25e du Tour Européen, 110e joueur mondial (17 mars 2011).

nent et dont je suis très fier, celui avec Mickelson et celui de l’US Open avec Tiger Woods. » Au moment de retrouver avec beaucoup d’appétit les ténors du golf mondial, lors du Masters, il peut s’appuyer sur des certitudes. « À 90 %, suivre les conseils de mon coach (Benoît Ducoulombier). Et laisser parler de temps en temps le feeling du moment, le « génie » qu’on a tous et qui prend le dessus par moments, qui créé des coups qu’on n’aurait pas réalisés en restant cartésien. » Pour peu qu’il aborde le dernier tour en bonne position... n

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Rares sont les joueurs qui n’ont pas craqué avec Tiger Woods comme partenaire lors du dernier tour d’un Majeur.

l’impression de ne pas être

à ma place.

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Pas de différences entre mes rêves

et mes ambitions.

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LIBERTÉTOTALEAu calme, dans son bureau, Mourad Boudjellal n’est pas seulement un président « coups de gueule ». Mais il reste percutant...

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les matches, par rapport à vos homologues…Je ne me rends pas compte. Être sur le terrain, pour moi, ça me paraît juste… normal. C’est ma façon de voir les choses. Je suis impliqué, je ne suis pas un président qui va en loges, qui peut s’asseoir en tribune. Je suis authentique dans tout ce que je fais. M’asseoir à côté d’un autre président en tribune, ça me gêne. Autant, j’ai beaucoup de respect pour les autres présidents, j’ai même des copains, des amis, mais lors d’un match, désolé, je n’ai pas envie que l’autre président soit content ! Je n’ai pas envie de me retenir si je suis énervé, si on marque un essai important, pas envie de m’empêcher de sauter, par retenue, dignité, etc. Pas du tout. Et je le dis souvent : « pendant 80 minutes, tu es mon ennemi. Après, on redevient amis, aucun problème ! ». On fait en sorte de bien les recevoir, mais je n’ai pas envie de faire semblant, de souhaiter bon match. Ce n’est pas vrai : je n’espère pas qu’ils fassent un beau match !... Je ne veux pas me cacher, être faux-cul. Il m’est arrivé d’être à côté d’autres présidents et j’étais obligé de dire « ah oui, il y a peut-être faute... » Je n’en pense pas un mot. S’il y a faute et qu’il ne l’a pas vu, tant mieux ! Je suis content qu’il n’ait pas vu ! Ou que le mec ait loupé sa pénalité...

Personne ne misait un centime sur vous…Moi non plus... Je me dis toujours : « j’espère que le meilleur est à venir. » Mais je ne fais pas de différences entre mes rêves et mes ambitions. Donc j’ai des ambitions et des rêves un peu fous. On verra si ça se réalise ou pas. Parfois, la vie fait que ça se réalise… À un moment donné, il y a une morale, une vérité. Même si je suis athée, je crois que si on fait les choses bien, la vie fi nit par le rendre. Ça paie.

Au-delà du sport, l’aventure humaine est forte également ?J’ai découvert des émotions, des sensations, des gens. Oui, c’est une belle aventure. Elle m’a permis de vivre des choses que je n’avais pas eues dans mon métier premier, qui pourtant est une plus belle réussite professionnelle, c’est clair, mais moins sous le feu des projecteurs. J’ai beaucoup appris, découvert tout un monde. Parfois avec des yeux critiques : lorsqu’on vient de l’extérieur, ce qui semble évident pour les uns ne l’est pas pour les autres... Maintenant, j’essaye de m’y intégrer et de le faire évoluer. D’apporter un peu de mes idées à la Ligue, au monde du rugby, pour faire avancer les choses.

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Atypique. Rafraîchissant ou agaçant, Mourad Boudjellal, président, mécène et supporter énamouré du RC Toulon, a ravivé la flamme sur la rade. Son caractère entier, ses différences, ont d’abord énervé tout le monde, puis séduit quelques-uns, au fil du temps. Après tout, son ambition est légitime : « On ne dit pas que l’on sera Champions de France ou que l’on gagnera la H Cup, mais on a envie de re-goûter à ces phases finales, à ces matches couperets devant 50 ou 60 000 personnes. Des choses extraordinaires à vivre ! ». Sa méthode porte des fruits et il a su s’adapter avec souplesse et intelligence à un monde qui n’était pas le sien. Et ce, sans y sacrifier son franc-parler ou son âme.

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« Les arbitres sont les cocus du développement. »

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Les supporters toulonais ont retrouvé une partie de leur identité culturelle : un pack féroce et dominateur.

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Vous assumez bien cette différence ?Ce qui a fait réagir, c’est que je suis un peu atypique dans le rugby. De par mes origines, mon parcours social. J’ai eu toute la presse sociétale, ce que n’avaient pas forcément les autres, sans doute aussi car j’ai beaucoup de consonnes dans mon nom… Ensuite, qu’on le veuille ou non, j’ai quand même dû dire des choses que certains attendaient depuis longtemps. Les gens sont obligés de reconnaître que je ne me suis pas souvent échappé. Attaquer l’ERC (l’instance européenne, ndlr.) comme je l’ai fait… Et tout le monde était d’accord. Quand j’ai parlé de clubs qui faisaient les pauvres mais avaient des mécènes - je n’ai rien contre les mécènes -, aussi ! Je n’ai pas cité un club, mais les mêmes noms sont sortis. Aujourd’hui, plus personne n’a de problèmes pour dire que Michelin finance Clermont. À l’époque, c’était interdit !… Quand je parle des frais de bouche dans le rugby, personne ne peut nier. Bon, ça fait partie de mon personnage.

« je suis un intuitif »

Mais encore…Pour me comprendre, il faut savoir que je n’ai jamais bossé pour un patron, j’ai toujours voulu être indépendant. Je ne supporte pas l’autorité, à n’importe quel niveau. Ma liberté de penser et de m’exprimer est primordiale. Donc je ne supporte pas l’emprise et j’ai toujours cherché à être indépendant, économiquement aussi, de tout le monde. À Toulon, je ne dépends pas

de la ville. Je ne vends pas de bouquins ici, ou très peu. Je n’ai jamais voulu être inféodé à personne, c’est la base de ma liberté. Dans le rugby, c’est pareil. Et encore plus fort. À la rigueur, dans le pire des cas, demain j’arrête, ce n’est pas grave. Je ne suis même pas tenu par ça. Certains, le rugby, c’est ce qui les fait manger. Pas moi : j’ai une liberté totale.

Qu’est-ce qui est le plus dur à votre poste ?La pression du résultat. Il y a beaucoup d’incon-nues… Il y a deux sortes de présidents, les pro-priétaires et ceux qui ne le sont pas. ça n’a rien à voir. Quand vous êtes propriétaire, vous avez un esprit d’entrepreneur. La pression du résultat vient des enjeux économiques, des enjeux d’avenir. Si l’équipe ne se qualifie pas, ne joue pas la coupe d’Europe, le RCT de la saison 2011-2012 n’est pas le même. C’est aujourd’hui que ça se passe, car les engagements sont pris pour la suite ! Économiquement, j’ai déjà joué les phases finales et je suis déjà en H Cup. Si ça ne se passe pas, je mettrai l’argent de ma poche…

L’arbitrage est régulièrement pointé du doigt… Quel est votre avis sur la question ?Le rugby est très difficile à arbitrer. Il a évolué pour les joueurs, pas pour l’arbitrage. Les arbitres sont un peu les cocus du développement de l’éco-nomie du rugby. Ils ont été cocufiés sur la place

C’est un vrai luxe, et je suis attaché à ça.

Vous avez eu du nez pour vous entourer, aussi bien dans la BD que dans le rugby…Je suis un intuitif. Je pars du principe qu’une bonne décision, ça ne dépend pas du temps que l’on passe à la prendre. Je peux entrer

dans un garage et acheter une voiture en trois secondes... Je fonctionne à l’intuition et jusqu’à présent, elle ne m’a pas trop trompé. Comme ma Baraka dans les jeux de hasard. Il n’y a qu’à l’ERC que ça ne marche pas... Dans les tirages au sort des Coupes d’Europe, je n’ai aucune Baraka. À Las Vegas, ça se passe très bien, mais pas à l’ERC…

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publique et l’on a mis en témoins de ça des écrans géants, comme pour bien les jeter en pâture au public dans leurs erreurs. Des erreurs qu’ils font, certes, mais qui sont normales, humaines. Il faut arrêter de leur taper dessus. Il faut les former ! Il n’y a pas de secret. Pour ça, il faut d’abord que des gens de qualité aient envie de devenir arbitres. Et pour qu’ils en aient envie, il faut une vraie motivation sociale, qui passera par le salaire, la qualité et la difficulté de la formation. Devenir arbitre, ça veut dire du temps, une sélection et du mérite. Ça, il faut le payer, on est bien d’accord. Quand on y arrivera, on aura un arbitrage de meilleure qualité. Même si le « parfait » n’existe pas.

« Je me suis fait balader »

Ça coûterait cher…J’ai plusieurs solutions. L’argent dans le rugby n’est pas bien dispersé. Il est plus important aujourd’hui d’avoir de bons arbitres plutôt que de

bien manger et bien boire. On peut faire des économies sur les frais de bouche. L’arbitrage doit faire partie intégrante de l’économie du Top 14. Quand on aura mis ces moyens en place, là, on pourra descendre les arbitres. Être arbitre de rugby, c’est gagner 100 ou 120 €, zapper sa famille le week-end, aller se faire traiter- pardon - d’ « enc… » tous les samedis sur un terrain de rugby, sortir avec quatre vigiles sous les sifflets... Il faut avoir envie ! Moi je leur dis « chapeau ! ».

Vous avez l’ambition contagieuse : tout le monde avance dans le même sens ?J’aimerais bien ! Est-ce que depuis que vous êtes rentrée dans mon bureau, vous vous sentez plus ambitieuse ? Sincèrement, les gens me voient plus beau que je ne suis. J’ai beaucoup de chance, je bosse, je m’accroche, mais je ne suis pas un surdoué. Vraiment pas ! À un moment dans la vie, ça aurait même pu très mal tourner. Et ça a bien tourné, c’est tout. Mais ce n’est pas du talent. C’est que ce l’on appelle

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entretien n mourad boudjellal

Tradition des jours de match, au Stade Mayol : président, entraîneurs et joueurs prennent un bain de foule… motivant.

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« les gens me voient plus beau que Je ne suis.  » 

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la Baraka. Sauf dans les tirages au sort, encore une fois !

L’ambition et la réussite dérangent-elles toujours autant en France ?Je parle d’argent de façon très libre. Car l’argent n’est pas une valeur, pour moi. Mais je me suis rendu compte que c’était compliqué en France, où l’argent est une vraie valeur. Et les gens qui n’en parlent pas y donnent beaucoup plus

d’importance que ceux qui en parlent. Je suis là, en attendant de mourir, de disparaître à tout jamais... Donc le pognon, c’est juste sympa, un truc marrant pendant qu’on vit. Mais ce n’est pas une valeur en soi ! Ce n’est pas la jeunesse, par exemple. Honnêtement, à choisir, je préfèrerais avoir 20 ans de moins et moins de sous. Mais ça, on n’a pas le choix …

Vous avez pris de vraies « claques » ?Oui ! J’ai même été bizuté. Je me suis fait balader

par les agents, car je n’avais pas la notion du rugby comme aujourd’hui. J’étais sous la fascination du joueur… Des agents m’ont vu arriver beau et m’ont bizuté. Bien sûr que j’ai pris des claques ! Je n’ai pas non plus toujours eu les résultats d’aujourd’hui. Les résultats, ça va, ça vient. Je me suis fait siffler, par exemple quand on a perdu contre Tarbes. C’était la première fois, à Mayol. Je ne connaissais pas. Je suis allé au

milieu du terrain et tout le monde m’a sifflé. C’était violent. Mais ça fait partie du truc, on fait avec.

Au-delà des résultats, l’engouement du public, le « Pilou Pilou » dans les travées de Mayol : c’est la plus belle récompense ?Oui, mais… L’engouement du public ne m’appartient pas. Il y en avait déjà un, très fort. Ce serait malvenu de me l’attribuer. Je vais m’attribuer l’engouement des jeunes, car pour eux c’est la première fois que le RCT joue à ce

niveau-là. Il y a une magie. Pour les anciens, le travail a été fait par d’autres. C’est vrai qu’un stade qui chante, qui est heureux, c’est exceptionnel à vivre.

Quels sont les prochains rêves sur votre liste ?Le rêve de beaucoup de présidents. Quand je me rase le matin – mais je ne me rase pas tous les jours - mon rêve est de me retrouver au Stade de France, avec le Brennus. Je suis comme les 13 autres présidents du Top 14 : ils veulent gagner ! Je veux ramener le Brennus à Toulon. Tout le monde en a envie, cette ville le mérite. Ce public a été privé de haut niveau très longtemps. Pour moi, c’est sûrement le plus beau public de France. Et même s’il y a de très beaux publics ailleurs dans l’Hexagone, je pense que le public toulonnais est celui qui le mérite le plus. Et que c’est là où le titre de Champion de France serait le plus fort. Souvent, je le dis à des joueurs : « il y a de très beaux clubs, de très beaux projets. Mais si tu réussis, c’est ici que tu vivras les choses les plus fortes. Parce qu’il y aura une intensité que tu ne trouveras pas ailleurs. » n

ProPos recueillis Par Krystel roch

entretien n mourad boudjellal

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« je n’ai pas envie de me retenir. »

Avec la plupart de ses « collègues », ici Serge Blanco, président de Biarritz, Mourad Boudjellal entretient de bonnes relations. Avant et après les matchs...

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GROS PLAN

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Quarante mille partants à Paris, 898 dans le désert saharien. 42,195 km d’effort pour les athlètes de la capitale, 240 km et 7 jours de souffrance pour

les enragés du désert. Sportifs amateurs ou pro-fessionnels, le mois d’avril est placé sous le signe de la course à pied. Le dimanche 10 avril, l’ave-nue des Champs-Élysées sera noire de monde, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Depuis plu-sieurs années, le marathon de Paris fait le plein. Il suscite un véritable engouement puisque près de 220 000 spectateurs viennent en plus se masser sur le parcours, donnant à l’événement un air de juillet sur le bord des routes du Tour de France. Pas de caravane cette fois, juste quelques concurrents inspirés qui donnent parfois un côté carnaval à cette marée humaine défi lant dans les rues de la capitale. Au Maroc, à travers les dunes de sable, l’ambiance est bien différente. Mais le 3 avril, lorsque sera donné le départ, l’excitation sera sans doute semblable.

À Paris, le marathon de Paris. Dans le Sahara, le Marathon des Sables. Le mois d’avril sera chargé. La passion de la course à pied reste vive d’un continent à l’autre. Gros plan sur ces efforts de « dingues ».Par Louca Hugo

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GROS PLAN ■ MARATHONS

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Michel Bach, 65 ans, a couru plus d’une ving-taine de fois l’épreuve qui fête cette année sa 26e édition. Celui qu’on surnomme « l’Indien » en rai-son des plumes qu’il attache à la casquette avec laquelle il court, en connaît un rayon : « Dans les tous premiers « Marathon des sables », lorsque nous n’étions qu’une centaine, nous nous sen-tions par moments seuls. Au point de nous perdre, parfois. Aujourd’hui, avec près de 1 000 concur-rents au départ, c’est beaucoup moins le cas. » Surtout pour lui, qui a couru les dernières éditions avec sa compagne, Sylvie. Habitué de ces efforts longs, l’Indien mesure et apprécie également les épreuves comme le marathon de Paris qu’il quali-fi e de courses « populaires ». « On y prend un bain de foule. Les contacts avec les autres concur-rents sont très sympas même s’ils sont plus fugaces qu’au Marathon des Sables, véritable aventure humaine. » Amusant de constater avec

quelle légèreté Michel détaille ses exploits.Et la diffi culté dans tout ça ? La souffrance ? Même pas mal ? « Si. Au Marathon des sables,

elle se matérialise surtout avec le sac – obligatoire pour l’autosuffi sance ali-mentaire – qui pèse entre 6 et 10 kilos. Il y a égale-ment le choc thermique

pour nous qui venons d’un pays tempéré. L’or-ganisme souffre de la chaleur. » Pourtant, l’Indien n’a jamais hésité à enchaîner les deux courses, dès qu’il le pouvait. « Aujourd’hui, ce n’est plus possible parce que les deux épreuves sont très rapprochées. Mais quand elles étaient séparées d’une huitaine de jours, j’enchaînais. Huit jours après le Marathon des Sables, faire celui de Paris paraît presque facile. Pas pour faire de la vitesse, hein. Mais à faible allure, cela représente une bonne course de récupération si vous ne vous êtes pas blessé dans le désert. Inversement, faire le marathon de Paris avant le Marathon des Sables peut constituer une bonne prépara-tion. » Cette année, avec l’arrivée des « Sables » la veille du départ sur les Champs Élysées, au-cun concurrent ne tentera ce pari fou. Mais d’un côté de la Méditerranée ou de l’autre, la promenade sera intense. ■

« LE MARATHON DE PARIS,BONNE PRÉPARATION. »

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gros plan n marathons

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« Lorsque nous n’étions qu’une centaine, nous nous sentions

par moments seuls. Au point de nous perdre, parfois. »

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VOIE ROYALEVOIE ROYALECLASSIC YACHT CHALLENGE

La voile classique a des charmes que ni le temps ni les performances des bateaux modernes n’ont pu user. Parmi les rendez-vous « vieux gréements », le Panerai Classic Yacht Challenge est un circuit à part, d’Histoire et d’histoires.

DÉCOUVERTE

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Un Parisien à la recherche d’un second souffl e, pour point de départ. Léopold Bucquet débarque à Cannes au milieu du XIXe siècle. Santé fragile, il est venu respirer un air meilleur du côté de la Méditerranée. Marin d’eau douce (sur la Seine) mais passionné, il est vite repris par le virus et dessine puis commande un voilier, « Alma ». Dans son sillage, « Léro », « Gioan », « Olga », « Touriste », qui remplace le tout premier, et « Fantaisie » sont mis à l’eau, toujours selon ses plans. Tradition oblige, il faut un club pour formaliser l’organisation de régates. C’est chose faite en avril 1859, avec une Première 100% française, le 25 avril. Par la suite, quelques étrangers rejoignent la fl otte : le mouvement est lancé.Il prend de l’ampleur au fi l du temps et du succès popu-laire qu’il rencontre. De l’ampleur, et du prestige quand, en 1894, le prince de Galles vient participer aux joutes

sur le plan d’eau. Le rendez-vous est installé et attire en 1928 Christian X, roi du Danemark, qui demande l’organisation d’une régate, en marge des traditionnelles régates internationales. Non seulement le vœu du roi est exaucé, mais le rendez-vous est rebaptisé « Régates Royales », en 1929.La Seconde Guerre mondiale est un coup d’arrêt. Il faut même attendre la fi n des années 70 pour que le charme opère à nouveau. À tel point que le plateau se complète. Toucan, Requin, Dragon, 5.5 m JI, 6 m JI et 8 m JI, entre autres, se côtoient alors, le public est de retour également et le changement de siècle conforte cette seconde jeunesse pour la voile classique. Au point que c’est aujourd’hui un circuit par étapes, avec deux rendez-vous en France, dont le bouquet fi nal, « royal », à Cannes en septembre. ■ PH

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Le rendez-vous est rebaptisé « Régates Royales » en 1929.

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RENDEZ-VOUS

14-19 avril : Antigua Classic Yacht Regatta (Antigua-et-Barbuda)8-12 juin : Les Voiles d’Antibes16-19 juin : Argentario Sailing Week (Italie)16-23 juillet : Cowes Panerai Britsh Classic Week (Grande-Bretagne)12-14 août : Marblehead Corinthian Classic Yacht Regatta (États-Unis)18-21 août : Nantucket Opera House Cup (États-Unis)24-27 août : Copa del Rey de Barcos de Epoca (Espagne)2-4 septembre : Museum of Yachting Classic Yacht Regatta (États-Unis)8-11 septembre : Vele d’Epoca à Porto Rotondo (Italie)17-24 septembre : Cannes, Régates Royales

“ ”LE CHARME OPÈRE À NOUVEAU.

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Objectif londres

Fred Belaubre ne fait rien à moitié. Et touche à tout. Dans le grand livre de ses souvenirs, les longueurs de bassin qu’il accumulait lorsqu’il ne pratiquait que la natation – à un niveau plus qu’acceptable – ne le satisfaisaient pas

vraiment. « Trop répétitif », souligne-t-il. Alors pour se détendre et côtoyer une « ambiance fun », le jeune homme participait dès que possible aux séances organisées par son père Georges pour le groupe de triathlètes qu’il entraînait. Ancien pratiquant de haut niveau, vainqueur de plusieurs triathlons entre 1970 et 1980, le paternel a suscité une vocation. À 15 ans, Frédéric est lancé. Les résultats ne se font pas attendre. Champion du monde junior en 2000, il remporte le premier de ses six titres de champion de France à 22 ans, en 2002. Un an plus tard, il termine huitième et premier Français du championnat du monde en Nouvelle-Zélande. La place pour Athènes est dans la poche. En Grèce, Fred est dans la bonne échappée en vélo, avec tous les favoris pour le titre. Il termine finalement cinquième mais gagne plus qu’une médaille : « Sur le coup, ça avait surpris beaucoup de monde. Moi, j’étais jeune, j’avais les dents longues, je ne me mettais pas de barrière. Avec le recul je me rends compte que c’était une course exceptionnelle. Grâce à ça, j’ai emmagasiné de la confiance. Ça m’a permis d’avoir une meilleure gestion en course, un plus grand relâchement. » Et d’enregistrer des résultats exceptionnels : trois fois champion d’Europe en 4

ans, troisième du championnat du monde en 2006 et vainqueur de trois étapes de Coupe du monde dont celle de Pékin deux ans avant les JO, le Francilien se présente en Chine dans la peau d’un favori. « Le fait de remporter l’étape de Coupe du monde là-bas m’a donné des idées pour les Jeux. Sur place, il a fait vraiment très chaud, j’en ai souffert sur la course à pied. Je me suis accroché malgré tout. Je finis 10e en serrant les dents. J’avais fait une préparation très poussée, je n’avais rien laissé au hasard. Disputer des Jeux c’est aussi se préparer à cette échéance

pendant au moins un an. C’est un souvenir impossible à oublier parce que l’on rencontre des gens et qu’on tisse des liens très importants. » S’il se qualifie, Fred disputera à Londres ses derniers Jeux olympiques. Un vide qui ne l’effraie pas. Il pourra alors se tourner vers d’autres défis comme les longues distances, ou le trail… « Tant qu’on vomit en passant

la ligne, je veux bien prendre le départ... » Mais, comme dans son sport, il a plusieurs cordes à son arc. Une fois la carrière terminée, il pourrait se consacrer à sa deuxième passion : « J’adore le milieu artistique, tout ce qui touche à la création. Ça me permet de m’évader un peu. Il faut pouvoir ne pas penser qu’au sport toute la journée. » Design (il a refait seul tout son site web), couture (il lui arrive de passer des heures sur sa machine pour retoucher des fringues) ou dessin (certaines de ses créations sont visibles sur son site), Fred n’aura que l’embarras du choix. Et pourra démarrer un nouveau genre de triathlon. n

Débutée fin mars en Australie, la saison de Coupe du monde de triathlon se poursuit au Japon à Ishigaki. Meilleur Français de ces dix dernières

années, Frédéric Belaubre y débutera sa ligne droite vers Londres.Par Vincent Davoli

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triathlOn : mOde d’emplOi

Si Fred Belaubre est un spécialiste du triathlon distance olympique (1500 m de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied, réalisé dans un temps moyen de 2 heures), il existe plusieurs formats de course allant du sprint (750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied) à l’Ironman (3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,195 km de course à pied soit l’équivalent d’un marathon). En 2010, le vainqueur de l’Ironman de Nice est arrivé après 8h25’ d’effort.

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Légende vivante

Une journée en enfer, chaque année ou presque, depuis 1896. C’est la seule promesse. Inhumaine, folle et légendaire, cette course exerce une fascination sans égale chez les cyclistes. Unique, épique, Paris-Roubaix ne s’offre qu’aux seigneurs de la route. Par Etienne Pannetier

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C’ est l’un des cocktails préférés du peloton à cette période de l’année. Quand d’autres font Carême, les coureurs se gavent de douceurs : souffrance, malchance, incidents, foule, dou-

leurs, peurs et crasse. Et pour tous ceux qui s’y essaient chaque année, tous sauf un, un sentiment d’échec, après, un « tout ça pour ça » où se mêlent colère, frustration et épuisement, voire écœurement pour certains. Avec un soupçon de fierté, aussi, malgré l’accablement, pour l’avoir terminé. Tout au long de la course, public et téléspectateurs guettent le rare, l’incroyable et l’inhumain promis. Tout le long du parcours, photographes et cameramen se réga-

lent, images fortes et poignantes à portée d’objectifs pen-dant des heures. La foule, les chutes, la douleur, les regrets, le bonheur offrent une intensité devenue rare dans le sport, dont ils profitent avec délice pour servir toujours plus d’im-pact et d’exceptionnel, comme quelques décennies avant eux les reporters Albert Londres ou Antoine Blondin, entre autres, ont offert lyrisme et légende.Pour tout ça, objectifs compris, ajouté au risque de bles-sures, Bernard Hinault ne voulait pas y aller. Avec le carac-tère souple et conciliant qu’on lui connaît, le Breton esti-mait avoir assez fait pour sa discipline, pour son palmarès ou ses sponsors. Quel besoin de rajouter cette galère à

Longtemps réticent, Bernard Hinault s’impose en 1981 après une course pleine de péripéties. « C’est quand même une belle connerie ! »,déclare-t-il après l’épreuve.

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LÉGENDE VIVANTE ■ PARIS-ROUBAIX

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TENANTDU TITRE

Fabian Cancellara

Vainqueur en 2006, deuxième en 2008, le Suisse s’est imposé en 2010 mais sa victoire a été mise en cause par ses détracteurs qui le soupçonnent d’avoir eu recours à un vélo à moteur électrique dans le final de la course.

sa légende ? Pourtant, le plus grand palmarès du cyclisme français fi nira par céder et, avec le tempérament qui le ca-ractérise, la gagner. Forcément. Mais, puisque cette légende-là ne s’écrit que dans la sueur, la boue, le sang et la fureur d’avancer encore, il paiera de sa personne. Logiquement, sa victoire et ses péripéties ré-sument assez bien ce qu’il en coûte en général de savourer le succès dans l’ancienne capitale du textile. Victime de plu-sieurs chutes, dont la dernière en fi n de parcours à cause d’un caniche noir, de plusieurs crevaisons, il a aussi le coup de génie de mettre son vélo sur l’épaule pour contourner un attroupement consécutif à une chute collective, alors qu’il

remontait vers l’avant.Quatrième l’année précédente, c’est à la rage qu’il revient sur les meilleurs puis domine le sprint sur la piste. Avec la classe et le sens de l’histoire dont il faisait preuve, maillot de champion du monde sur le dos, il s’impose d’ailleurs devant deux cadors de la course. Son sprint face à De Vlaeminck (9 podiums dont 4 victoires, le record) et Francesco Mo-ser (triple tenant du titre, 7 podiums au total) est puissant, incroyable, long de 400 m, tout en force et fureur. Il est en plus le premier vainqueur tricolore depuis Louison Bobet, 25 ans plus tôt. Fierté nationale ! En 1981, sa force à lui n’est pas franchement tranquille... Tout juste supérieu-

« UNE DE CES HISTOIRES D’AMOUR QUI FINISSENT BIEN, PARFOIS. »

LES DERNIERS VAINQUEURS : Frédéric Guesdon (1997), Gilbert Duclos-Lassalle (photo, 1992 et 1993), Marc Madiot (1985 et 1991), Bernard Hinault (1981), Louison Bobet (1956), Jean Forestier (1955).

LES FRANÇAIS

2010 Fabian Cancellara (Sui) Thor Hushovd (Nor) Juan Antonio Flecha (Esp)2009 Tom Boonen (Bel) Filippo Pozzato (Ita) Thor Hushovd (Nor)2008 Tom Boonen (Bel) Fabian Cancellara (Sui) Alessandro Ballan (Ita)2007 Stuart O’Grady (Aus) Juan Antonio Flecha (Esp) Steffen Wesemann (Sui)2006 Fabian Cancellara (Sui) Tom Boonen (Bel) Alessandro Ballan (Ita)

PODIUMS

Belgique 53 victoires (149 podiums) France 31 (86) Italie 10 (36) Pays-Bas 5 (13) Suisse 3 (7) Irlande 2 (3) Allemagne 1 (10) Australie 1 (1)Luxembourg 1 (2) Russie 1 (1)Suède 1 (1)

PALMARÈS DES NATIONS

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légende vivante n paris-roubaix

rement engagée et mise au service d’une fierté rare. Et pour ceux qui seraient tentés de lui servir du « je te l’avais dit », en lui tapant dans le dos, il retrouve le sens du débat ouvert et constructif qu’on lui connaît : « C’est quand même une belle connerie ! »Paris-Roubaix est un roman. 1000 romans, plu-tôt, qui se réécrivent à la force des cuisses et des bras, les unes autant meurtries que les autres, et de coups de pouces du destin, où sang, boue – ou poussière – et sueur font bon ménage. Une de ces histoires d’amour – et il en faut pour y retour-ner -, qui finissent bien. Parfois. Pour peu qu’on

s’y accroche, qu’on la mérite. Il y a 15 ans, Marc Madiot, double vainqueur (1985 et 1991), défen-dait la dureté de cette course dans Le Parisien. Il s’opposait alors à la volonté de certains d’asep-tiser l’épreuve, de « l’humaniser », en somme : « Paris-Roubaix n’a pas besoin des coureurs. Ce sont les coureurs qui ont besoin de Paris-Rou-baix. C’est là que nous forçons l’admiration du public, que nous venons forger notre légende de "forçats de la route". »Roulez donc, forçats. Et que le plus chan-ceux, le plus passionné, le plus fort d’entre vous s’impose ! n

Endroit mythique du vélodrome de Roubaix : les douches, où les coureurs viennent trouver un premier réconfort.

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« souffrance, malchance,peurs et crasse. »

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LÉGENDE VIVANTE ■ PARIS-ROUBAIX

« CE QU’IL EN COÛTE DE SAVOURER LE SUCCÈS… »

4 VICTOIRES Roger DE VLAEMINCK (Bel) en 1972, 1974, 1975 et 1977 3 VICTOIRES Octave LAPIZE (Fra) en 1909, 1910 et 1911 Gaston REBRY (Bel) en 1931, 1934 et 1935 Rik VAN LOOY (Bel) en 1961, 1962 et 1965 Eddy MERCKX (Bel) en 1968,1970 et 1973 Francesco MOSER (Ita) en 1978, 1979 et 1980 Johan MUSEEUW (Bel) en 1996, 2000 et 2002 Tom BOONEN (Bel) en 2005, 2008et 2009

LES ROIS DU PAVÉS

Légende du cyclisme, Eddy Merckx a, lui aussi, magnifié l’histoire de cette course. Le « Cannibale » s’y est imposé trois fois.

« Au départ, tu dois te dire : " je vais tomber, je vais crever, mais je peux gagner. " » Gilbert Duclos-Lassalle

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LÉGENDE VIVANTE ■ PARIS-ROUBAIX

19 avril, dimanche de Pâques. Le pre-mier de l’histoire, un an après l’inaugura-tion du vélodrome de Roubaix, bâti à l’initiative de deux in-

dustriels de la fi lature de la région. Les deux hommes voulaient une course inédite et exceptionnelle. Coubertin relançait alors le rêve olympique et les voitures allaient moins vite que les vélos, alors. Le pavé est partout et ne constitue pas la rareté qui magnifi era la légende de l’épreuve. 45 professionnels et 6 amateurs s’élancent, pour 280 km de course et 1000 francs promis au vainqueur. Josef Fisher (All.) s’impose en 9h17 (30km/h de moyenne), avec 2h16 d’avance sur son dauphin. Par chance, dans les derniers ki-lomètres, il a su éviter un cheval en panique puis un troupeau de vache mal informé.

Année des labels et des retrouvailles entre peloton et public. Martyrisée par la 1ère Guerre mondiale, la région porte encore les traces du grand massacre. « Plus d’arbres, tout est fau-ché… », relate un reporter de L’Auto. « Les trous d’obus se succèdent. Les croix avec cocardes tricolores sont les seuls reliefs de ce sol bouleversé. C’est l’enfer. » « La dure des dures » et « l’enfer du nord » baptisent ce Pa-ris–Roubaix d’après-guerre inégalable. Des labels encore largement exploités aujourd’hui. C’est le plus lent de l’histoire, conclu à moins de 23 km/h de moyenne. Henri Pélissier et son frère Francis sont les animateurs de la course. L’aîné, longtemps, se refuse à lâcher son frère. Rejoint par le Belge Philippe Thys, Henri se battra pour deux. Un train arrêté à un passage à niveau le stoppe, il le traverse avec son vélo sur l’épaule et s’impose au sprint sur le vélodrome. Deux ans plus tard, Henri s’im-pose à nouveau au sprint, malgré une roue crevée, devant son petit frère cette fois.

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LÉGENDE VIVANTE ■ PARIS-ROUBAIX

« La foi d’un cadet, l’expérience d’un bris-card », les qualités essentielles pour s’impo-ser à Roubaix, selon Gilbert Duclos-Lassalle. Il y a aussi mis beaucoup de passion. Deux fois 2e, il s’impose lors de sa 14e tentative, avec panache, après 40 km d’effort solitaire. Il succède au palmarès à Marc Madiot (déjà vainqueur en 1985), et enchaînera avec une 2e victoire l’année suivante, quelques centi-mètres devant l’Italien Ballerini. On l’ignore encore, mais l’âge d’or du cyclisme français (Fignon, Hinault…) est fi ni. Frédéric Guesdon, vainqueur en 1997 avec Madiot comme di-recteur sportif, ravivra la fl amme. Un temps.

Les hommes du nord ont repris le pouvoir au changement de siècle régnant à leur tour sur cette course qui reste réservée aux puissants, aux « gros culs », routiers et sprinteurs. Les Belges Johan Museeuw puis Tom Boonen consolent leur pays, qui attend lui aussi son « vainqueur du Tour » depuis longtemps. Le record reste à portée de pédales, pour Boo-nen, mais Cancellara, tenant du titre, Husho-vd (Nor.) et Flecha (Esp) solides ces dernières années, espèrent bien faire entrer leur pays dans le Palmarès de la « Dure des Dures ».

Les pavés ont fait leur temps, le goudron s’impose sur la route au fi l du siècle et les organisateurs s’en inquiètent dès les an-nées 50. La saveur unique de ce dimanche de printemps est en danger et l’on s’active pour sauver la légende. La ruée vers le pré-cieux granit les conduit aussi près de Va-lenciennes vers la désormais fameuse et protégée tranchée d’Arenberg, que Jean Stablinski hésitait à leur soumettre… Sur-tout, vus les détours que ces anachroniques 50 km de pavés imposent, le départ est donné de Compiègne. Étonnant coup de pouce du destin au bout de cette nouvelle route : la 1ère victoire d’Eddy Merckx ras-sure, d’autant qu’il est cette année-là vêtu du maillot de champion du monde en titre. Paris-Roubaix s’est mine de rien donné une nouvelle jeunesse. Et c’est décidément une belle année pour le pavé de France.

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En vue du vélodrome, André Mahé et les leaders sont mal aiguillés et fi lent vers le parking des suiveurs. Ils ne rejoignent le vélodrome que plus tard et le Français s’impose. Mais le règlement est formel : l’itinéraire n’a pas été respecté. Et les diri-geants (comme quoi, c’est une école...) le déclassent. Il est dé-

claré vainqueur quelques jours plus tard, avec Serse Coppi, frère de Fausto, qui a dominé le 2e groupe et été présenté comme vainqueur, sous les yeux d’un public un peu perdu. Les deux hommes fi gurent au palmarès.

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Ikuo Maeda, patron du style Mazda, veut insufler l’art du mouvement aux futures productions. La Shinari est sa profession de foi.

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C’est une façon de tourner dé-finitivement la page de l’ère Laurens Van den Acker, l’an-cien patron du style de Mazda, parti insuffler un nouvel air

chez Renault en 2009. Que l’on pourra aussi interpréter par le « meurtre du père par le fils », spirituel s’entend, puisque Ikuo Maeda est né en 1959 et son ancien patron est plus jeune d’une dizaine d’années... Il suffit en effet de voir la dernière création de Maeda, le concept-car Shinari, pour mesurer toutes les différences de style bien sûr, mais aussi de philosophie qui tra-versent et habitent ces deux grands designers. Ikuo Maeda était au Festival International de l’Automobile à Paris, caressant son dernier bébé d’une main douce mais sûre. La Shinari était présentée en avant-première européenne, juste avant le Salon de l’Auto de Genève.

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Grand initiateur du renouveau du style chez le japonais Mazda, Ikuo Maeda place sa mission sous le signe du « Kodo », l’esprit du mouvement en japonais. Rencontre avec le nouveau maître du design de la marque. Par Jean-Christophe Lefèvre

le Kodo« Si le mouvement a toujours fait partie du de-sign de Mazda, j’ai voulu y apporter la grâce et la beauté que l’on retrouve dans la nature : le vent et le flux de l’eau », souligne Ikuo Maeda. Une subtilité stylistique tout en dynamisme contenu qui manquait par exemple à la Mazda RX-8 ou à la Mazda2 actuelles, lorsqu’il n’était encore que le designer en chef de ces deux voitures,

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« LA GRÂCE ET LA BEAUTÉ, LE VENT ET LE FLUX DE L’EAU. »

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Si la création assistée par ordinateur est d’un grand secours, la virtualité ne remplacera jamais l’expression libre d’un trait de crayon.

dans les années 2000. On retrouve d’ailleurs dans le design de ces deux véhicules l’infl uence des concept-car imaginés chez Ford, à la fi n des années 90, en tant que chief designer, à Detroit, dont la petite Fiesta servait de base et de plate-forme commune (Mazda2). Diffi cile d’échapper à l’époque au « diktat » de l’actionnaire majoritaire du constructeur nippon cela dit... Mais depuis, Ford s’est désengagé de Mazda et, moyennant le départ aussi de son patron, un nouveau souffl e le porte vers plus d’élégance et de fl uidité.

KODO OU KENDO ?La philosophie du style évolue donc pour mieux « capter la puissance et la beauté que l’on peut percevoir dans un instantané du mouvement d’un animal ou d’un être humain », précise Ikuo. « Dans le kendo, cet art martial ancien, c’est le moment où la lame fend l’air pour toucher sa cible. À ce moment-là toutes les forces accumu-lées se fondent en un mouvement parfaitement défi ni qui contient toute la beauté du geste dans une concentration extrême. La puissance instan-tanée, la vitesse, la tension accumulée en devien-

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nent séductrices, belles et sophistiquées », ajoute t-il d’un geste de la main très calculé. Du grand art doublé d’une profonde philosophie intérieure qui emporte l’interlocuteur de Maeda vers un univers qui n’est plus vraiment automobile ! Peu importe car, tournant son corps dans un mou-vement souple, il invite à revenir vers les lignes simples et fortes de sa Shinari.« En termes de dimensions extérieures, c’est in-déniablement une grande voiture. Donc il est im-pératif que l’impression de légèreté domine et que le style soit très épuré », poursuit-il. « J’ai voulu rester simple dans les phares, ni gros, ni truffés de LED comme c’est la mode aujourd’hui ». Ce concept-car doit rester à taille humaine, ne pas faire étalage de sa puissance... comme une pique à des sportives transalpines, trop musculeuses à son goût. « J’aime imaginer la simplicité, je n’aime pas les volumes trop marqués que l’on est obligé de corriger par des ajouts de chromes inélégants. La Shinari est un concept-car qui doit s’inscrire dans le design japonais », nuance-t-il. Et de son regard perçant mais doux, il murmure que « le langage formel est simple, avec ces deux vagues

extérieures qui viennent naturellement s’inscrire à l’intérieur, dans l’habitacle. »

Rêve boudhiste ?Ikuo Maeda n’est pas pour autant un rêveur, une sorte de moine shintoïste qui aurait au bout de ses doigts la quintessence de l’art du dessin, magni-fié dans un seul geste accouchant d’une nouvelle voiture. Pas aussi simple ! De plus, du concept-car Shinari à la future Mazda MX-5, qu’il faudra bien remplacer un jour, il y a un long chemin. « Mon but est de créer un design que le public peut s’ap-proprier et interpréter simplement : c’est LE style Mazda. Il n’y a pas besoin de fabriquer des voi-

tures avec l’unique préoccupation du style, des tendances. Je veux toujours dessiner une voiture qui évoque quelque chose de l’ordre émotionnel chez les gens ». Pour lui, le design d’une marque japonaise se doit d’évoquer l’art et la tradition du Japon. « Je crois profondément que l’esprit du design japonais est recherché de manière in-consciente par nos clients ». Pourquoi renier ses racines ? La Shinari se pose donc bien comme la nouvelle référence stylistique de Mazda, synthéti-sant dans un seul concept-car toutes les futures voitures du constructeur. C’était la tâche et l’ob-jectif que s’était fixés Ikuo Maeda il y a trois ans. Le résultat est au rendez-vous en 2011. n

Le bureau du style Mazda recèle de jeunes talents et la création d’une nouvelle voiture est un travail d’équipe.

De passage à Paris pour le Festival international de l’automobile, Ikuo Maeda a chouchouté sa Shinari.

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Simple port de commerce sur la route des Indes dans les années 60, Dubaï est devenue depuis une ville-état futuriste, innovante et visionnaire, qui a su reconvertir son économie vers les nouvelles technologies et le tourisme de luxe. Par Laurence Amette

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18h, un jeudi en hiver. Le soleil se couche et des centaines d’hommes affluent vers l’hippodrome de Meydan en dishdasha, le vêtement blanc immaculé des hommes du Golfe. Certains sont accompagnés de leurs femmes, élégantissimes en abaya, une longue robe noire ornée de fil d’or, maquillées, talons aiguille, téléphone portable dans une main et sac de grande marque dans l’autre. Comme partout ici, l’endroit est flambant neuf et démesuré : tribunes de 60 000 spectateurs, deux pistes, un hôtel, des restaurants, un cinéma, un golf et un hangar à bateaux ! C’est que le cheval, symbole d’autorité et de dignité, fait l’objet d’un véritable culte dans la culture arabe. Et la Dubai World Cup disputée fin mars, course la plus richement dotée au monde, est devenue un événement

incontournable de la saison hippique. Passionné d’équitation et excellent cavalier (2e des Mondiaux d’endurance en 2010), le Sheikh Mohammed, émir de Dubaï, possède l’une des plus prestigieuses écuries de pur-sang. L’une de ses femmes, d’ailleurs, la princesse Haya, fille du roi Hussein de Jordanie, a participé au saut d’obstacles des JO de Sydney et est la présidente de la Fédération équestre mondiale. La passion sur les hippodromes est intense. Les courses de chameaux, elles aussi très populaires, perpétuent également l’attachement des Dubaïotes aux traditions bédouines. Les femelles, qui peuvent atteindre 60 km/h, s’achètent à prix d’or et les très, très jeunes jockeys ont été remplacés il y a quelques années par des robots électroniques dirigés à distance depuis les 4x4 de leurs propriétaires !

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“ ”les jeux, objectif à peine voilé.

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I mpossible de faire dans une même journée du ski alpin, du ski nautique et du ski sur sable ? C’est possible à Dubaï. Impossible de faire un swing ou un revers sur l’héliport

d’un luxueux hôtel suspendu à 210m au-dessus de l’océan ? Pas à Dubaï, si vous vous appelez Tiger Woods, Roger Federer et Andre Agassi.Cet émirat n’est ni la capitale des Émirats Arabes Unis, ni le plus grand, ni le plus peuplé, mais c’est celui dont on parle le plus. Car ici, la course au Guinness des records semble perpétuelle ! Du-baï, c’est la plus haute tour du monde (828 m pour le Burj Khalifa), l’hôtel le plus luxueux (Burj Al Arab et ses 7 étoiles), le plus grand centre com-mercial (1200 boutiques à Dubai Mall), et bientôt l’aéroport le plus monumental, pouvant accueillir 150 millions de passagers par an ! Dubaï se vante aussi d’avoir créé la plus vaste île artificielle, le premier hôtel sous-marin ou encore le plus ver-tigineux parc à thème, et pourrait prétendre au record du monde du nombre d’étrangers ac-cueillis puisque les locaux représentent moins de 20% de la population ! À ce rythme-là, et ce malgré la crise économique qui a frappé l’État très lourdement début 2009, pas de doute : Du-baï organisera très vite les Jeux Olympiques d’été les plus fous. Peut-être dès 2020 ou 2024. C’est en tout cas un objectif à peine voilé.Et pourtant c’est l’une de ses infrastructures sportives « hivernales » qui a défrayé la chronique

fin 2005. Si cette saison n’existe pas dans cette région du Golfe, le complexe Ski Dubai l’a inven-tée ! En plein centre-ville prenez la Sheikh Zayed Road, l’autoroute reliant Dubaï à Abu Dhabi. Vous apercevrez sur la gauche la coque métallique du Mall of the Emirates. À l’intérieur de ce centre commercial immense, vous verrez, à travers une vitre, une station de ski indoor dans une bulle haute de 80 m pour autant de largeur ! Pour 180 dirhams (environ 35 euros) on vous loue pendant 2 heures l’équipement (combinaison, chaus-sures, skis) et vous voilà prêt à dévaler l’une des 5 pistes, avant de profiter du snowpark ou de vous offrir une descente en luge (mal-nommée piste de bobsleigh !). Neige fraîche, mercure à -1°, sa-pins, télésiège, téléskis, chalets d’altitude pour se restaurer, clinique… Honnêtement, on se croirait vraiment à la montagne. Bien entendu, les tech-niciens seront frustrés par les 400 m de la grande piste et les 60 m de dénivelé, et les écologistes révoltés. Reste que l’expérience est réellement unique et les locaux en profitent aussi.

Le goLf, en nocturne

Mais le principal attrait pour les sportifs ce sont les golfs. Pionnière de la discipline au Moyen Orient avec l’ouverture en 1988 de l’Emirates Golf Club, premier parcours entièrement sur gazon de la ré-gion, Dubaï a depuis été contaminée par la folie

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Le Louis Vuitton Trophy, la Dubai World Cup, les tournois de tennis ou de golf sont des exemples du savoir-faire qu’affiche Dubaï comme organisateur de grands événements sportifs.

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« neige fraîche, mercure à -1°, sapins, chaLets d’aLtitude, on s’y croirait. »

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golfique. Parcours très techniques dessinés par des champions (Norman, Montgomerie, Els), architectures pharaoniques (club house en forme de voile ou de tente bédouine, green de 5 400 m2 représentant la carte des Émirats Arabes Unis), service exceptionnel (nettoyage du matériel in-clu dans le green-fee, système de réservation on-line en temps réel), accueil de compétitions de l’Euro-pean Tour (dont le célèbre Dubai Desert Classic et la grande finale du circuit en fin de saison), ou du Tour asiatique : rien n’est trop beau pour jouer au pied des buildings, au bord d’un bras de mer ou aux portes du désert. Et de plus en plus souvent, pour le plaisir ou par contrainte, en nocturne.Côté sports mécaniques les infrastructures sont aussi de qualité et ont répondu aux ambitions démesurées. L’autodrome, où l’on peut conduire une monoplace de 180 ch type F1, une voiture de course ou un kart, est homologué par la FIA (le circuit de Karting est même homologué depuis

son ouverture « championnat du monde »). Alors à quand un Grand Prix de F1 ici ? Compliqué di-plomatiquement, car le Bahreïn et Abu Dhabi ont pris une longueur d’avance et le Qatar, à qui rien ne résiste en ce moment, est candidat… Former des locaux ou des barbouzes à la conduite extrême

permet de rentabiliser, en attendant.Si la majeure partie du territoire est oc-cupée par le désert, Dubaï s’ouvre aussi sur le golfe persique. Avec ses eaux claires et chaudes, ses marées de faible amplitude et ses vents régu-liers, la pratique des sports nautiques n’est pas en reste : voile, powerboat, ski nautique, wakeboard, kitesurf, aviron, pêche au gros… Et en novembre der-

nier le Dubai International Marine Club a même pro-fité de la présence des skippers du Louis Vuitton Trophy pour les initier aux régates de boutre, voilier traditionnel en bois qui fait partie du patrimoine na-tional. Car, malgré son développement spectacu-laire, Dubaï ne veut pas oublier ses racines et af-fiche autant que possible sa fierté bédouine. n

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Les décideurs de Dubaï s’efforcent d’allier tradition et ultra-modernisme. Seule contrainte dans les deux cas : rester exceptionnel.

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« la course aux records semble perpétuelle. »Où se renseigner ?Dubai Department of Tourism and Commerce Marketing15 bis, rue de Marignan75008 ParisTel : 01 44 95 85 00www.dubaitourism.ae

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Peu importe après tout que le soleil y soit… inconstant et l’hiver un peu plus long, la chaleur y est permanente, c’est bien l’essentiel, pour ce qui nous

concerne. Et nous n’avons pas attendu le suc-cès cinématographique que l’on sait pour le sa-voir. Ceux d’entre nous qui ont des fourmis dans les jambes ou qui vivent intensément leur passion sport, comme croyants ou pratiquants, y trouve-ront une gamme étonnamment large de plaisirs sportifs. Les côtes accueillent ainsi par exemple les chars à voile comme nulle part ailleurs, des deux côtés de la frontière. C’est peu dire à ce propos que les plages ne manquent pas d’ani-mation, depuis que les Kite-surfeurs, à leur tour, ont réalisé la qualité rare de ce terrain de jeu où Éole souffle avec enthousiasme sur 15 km de façade maritime. Les championnats de France se tiendront d’ailleurs à partir du 20 juillet à Dunkerque.

« Nature et histoire s’iNviteNt largemeNt »

Dans le sport professionnel terre de football – qui peut se vanter de compter tant de représentants dans l’élite du football hexagonal ? -, de basket, de cyclisme – en marge de Paris-Roubaix, à venir,

Train, route ou avion, quel que soit le chemin qui vous y mènera, « le Nord » saura vous séduire aussi par la variété des activités et des équipements qu’il propose. Par Etienne Pannetier

les rendez-vous y sont nombreux et prestigieux -, la région Nord – Pas-de-Calais affiche aussi de belles références golfiques. L’open de Saint-Omer (mi-juin), juste avant l’Open de France, est le seul de la saison inscrit à la fois au calendrier de l’European Tour et à celui du Challenge Tour, son antichambre, ce qui en fait un rendez-particuliè-rement épicé depuis 11 ans pour ceux qui am-bitionnent justement de se frotter plus régulière-ment aux meilleurs. Sa dotation est en effet parmi les plus importantes pour les « challengers », et donc décisive en vue de rejoindre le top niveau. Plus modestement, près des fortifications de Bergues, les passionnés de swing et d’his-toire voyageront dans le temps en évoluant sur un parcours à fortifications, évoquant l’in-fluence de Vauban dans la région.Randonneurs ou VTTistes ne sont pas laissés pour compte non plus (la Paris-Roubaix VTT, mi-mai, est un vrai moment fort), avec des circuits de caractère en nombre, où nature et histoire s’invitent large-ment, sur des terres où la folie guerrière de l’homme s’est souvent exprimée, laissant des cicatrices vi-sibles. Là aussi, la gamme est large, en difficulté ou en genre. Vous pourriez même parcourir ces kilo-mètres à cheval, bercés par le calme et l’histoire. Corps et âmes y trouvent leur compte. n

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“ ”15 km de façade maritime.

À une heure de Londres, via le rail et sa Grande Vitesse, la Communauté urbaine de Dunkerque s’est dotée ces dernières années d’infrastructures modernes et entend bien le faire savoir, à un peu plus d’un an des Jeux olympiques et paralympiques prévus dans la capitale britannique. Étrangers et Français en préparation ont déjà largement profité des partenariats entre collectivités locales et Belgique pour poser leurs sacs et affiner leurs ambitions sportives. L’année à venir ne devrait pas inverser la tendance. Au contraire. La volonté d’adapter les équipements aux sportifs d’élite (leur taille, par exemple, dans certains sports, l’intensité des séances ou leur spécificité technique), de s’appuyer sur la culture sport locale pour profiter au mieux de la proximité, devraient permettre à la région de relever ce pari opportuniste. Haltérophiles, basketteurs, handballeurs, cyclistes, nageurs handisport, boxeuses féminines ont en tout cas déjà apprécié.

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NATURE

MEXIQUE

Carine et Emmanuel, couple de passionnés de glisse, ont posé leurs planches à Hawaï, pour le plaisir et pour quelques mois. C’était il y a 18 ans. Devenus parents depuis, il n’ont pas perdu leur goût des découvertes, des rencontres et des voyages. Bien au contraire. Rencontre entre deux vagues au Mexique. Photos : Maxime Houyvet (www.maximehouyvet.com)

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Carine et Emmanuel, couple de passionnés de glisse, ont posé leurs planches à Hawaï, pour le plaisir et pour quelques mois. C’était il y a 18 ans. Devenus parents depuis, il n’ont pas perdu leur goût des découvertes, des rencontres et des voyages. Bien au contraire. Rencontre entre deux vagues au Mexique. Photos : Maxime Houyvet (www.maximehouyvet.com)

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« On part pour découvrir des spots vierges, des vagues jamais ridées, mais en fait on utilise notre passion pour la glisse comme un prétexte pour aller à la rencontre de gens, de cultures et d’ailleurs sur-prenants. Ensuite, on partage ces expériences,  à travers nos articles ou documentaires.L’« Exploration » va de paire avec la pratique du surf, pour nous. Surfer seul ou avec un ou 2 amis est ce que tout surfeur recherche. C’est d’abord ça qui nous pousse à partir. Mais, au bout du compte, le chemin qui mène à ces vagues est encore plus riche. »

« L’arrivée de notre fille Lou, il y a 5 ans, a encore enrichi ces expériences, a donné une dimension supplémentaire à nos voyages. On a commencé à voyager avec elle quand elle avait 3 mois et depuis on est sur la route (sur l’eau plutôt, puisque la plupart de nos voyages sont en bateaux), six mois de l’année. Dans les pays du tiers monde, on est vu différemment, parce qu’on voyage avec un enfant. On rencontre des gens qu’on n’aurait pas rencontrés autrement. » « Tout cela est rendu possible par nos

partenaires. Nous sommes dans le Team Exploration Oxbow, qui nous soutient et nous pousse à aller un peu plus loin. Bic Sport nous équipe en planches de Windsurf ; SUP et Neil Pryde en gréements. »

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« J’étudie beaucoup les cartes marines, les relevés de vent, les vagues. Le web est un super outil avec des cartes de houle animées, des témoignages, mais le bouche à oreille reste la meilleure source d’informations. Il faut savoir glaner les bonnes infos, lire entre les lignes... En arrivant, on regarde aussi s’il y a des nounous ou écoles dans le coin... Lou a déjà été à l’école ou gardée dans les Caraïbes, aux Îles Marshall, au Pérou, au Mozambique, en Bretagne... »

« des bandidos venaient de braquer le cinéma voisinet arrosaient leur fuitede quelques coups de feu... »

« Certaines destinations sont délaissées par les touristes et même les surfeurs, parce-qu’elles souffrent d’une mauvaise réputation, souvent injustifiée. Parfois, un proche passé instable ou quelques faits divers suffisent à « cataloguer » un pays. On essaye de ne pas s’arrêter à des on-dit et d’aller voir par nous-mêmes, surtout quand le potentiel de surf est là. Que ce soit au Nicaragua, au Mozambique, au Mexique, au Timor ou autres, la réalité s’est avé-rée  bien différente, le pays bien plus accueillant que sa réputation ne voulait le laisser croire. Une petite anecdote, quand même, concernant le Mexique, justement. Après avoir dû rassurer Maxime, auteur de ces photos, sur les dangers du pays, on s’est tous retrouvé cachés sous les tables du restaurant où on mangeait, le 1er soir, car des bandidos venaient de braquer le cinéma voisin et arrosaient leur fuite de quelques coups de feu... Une belle frayeur transformée en franche rigolade, après, surtout pour Lou qui croit toujours qu’on jouait à cache-cache... »

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« Le reste du temps, on reste sur notre île de Maui, qui est  l’endroit idéal pour profiter des grosses houles d’hiver. Je windsurfe et fais du Stand Up, comme Carine qui fait également du Kitesurf. Avec toutes ces disciplines, on est dans l’eau tous les jours, ou presque ! On s’occupe de notre ferme de nénuphars et on essaye d’être autonome en nourriture à la ferme, en développant notre potager et notre verger. On ne fait pas de plans à long terme, on était venu à Maui pour 6 mois et ça fait 18 ans qu’on est là ! On souhaite surtout garder ce style de vie proche de la nature, de la mer et rider au maximum dans de bonnes conditions. »

”De tous ces voyages on retient la beauté fascinante De la nature.

Le plus souvent à Maui (Hawaï) Carine et Emmanuel partagent leur temps entre vagues, potager, verger et ferme de nénuphars.

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« Après 15 ans de voyages, on a deux sentiments contradictoires : la terre est immense, ses habitants et leur culture très différents, et la nature est magnifique et étonnamment puissante.  D’un autre côté, avec un peu de recul, on s’aperçoit aussi que le monde est petit et fragile, que ses ressources sont pillées. On se rend compte à chaque voyage que la surconsommation effrénée de quelques-uns hypothèque l’avenir de tous. Encore récemment aux Îles Marshall, un état corallien à très faible relief, on a vu des populations évacuées aux grandes marées car leur île est inondée ! On le sait, mais le voir nous met face à nos responsabilités. De tous ces voyages on retient la beauté fascinante de la nature, avec ce sentiment étrange que ça ne va pas durer, que quand Lou aura notre âge ces mêmes endroits auront beau-coup souffert. »

« Au-delà des vagues, de la nature, on en revient souvent aux rencontres humaines. Par delà les barrières linguistiques et culturelles, la richesse de nos voyages, ce sont les gens et les échanges avec eux. Le sourire des enfants avec Lou, un éclat de rire collectif dû à la difficulté à se faire comprendre ou juste les regards. On retient surtout qu’on est toujours récompensé d’un petit effort de plus pour aller voir un peu plus loin, au-delà de ses craintes, de la facilité du voyage confortable, « all inclusive ».

« on était venu à maui pour 6 mois et ça fait 18 ans qu’on est là ! »

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Côté sport : croyant ? Pratiquant ? Les deux ? Les deux. Croyant parce que je suis un passionné, je ne peux pas passer une journée sans avoir les derniers résultats et les dernières infos. Je suis un boulimique de sport. Et pratiquant puisque je fais un footing quatre fois par semaine et que je joue beaucoup au tennis. J’ai une pratique sportive régulière et nécessaire à mon bon équilibre.

Le sport que vous auriez aimé pratiquer à haut niveau ? Le tennis. J’aurais rêvé d’être Federer. Mais quand j’étais gamin, dans ma famille on faisait de la natation ou de l’athlétisme. Le tennis était considéré comme un sport de riches. Je n’ai commencé qu’en séjour linguistique,en Angleterre.

Le trophée ou le résultat dont vous êtes le plus fier ? Toutes mes médailles de finisher d’un marathon. J’en ai fait 11, dont 5 fois celui de New York. Même si je ne les expose pas, je les garde. Sentimentalement, elles valent beaucoup.

Le sport que vous ne pratiquerez jamais ? Le Sumo, parce que je n’ai pas le physique !

Votre dernière suée ? La prochaine ? Avant-hier, pendant mes vacances aux Seychelles en courant une heure et demie sur les bords de lagons. Le plus beau footing que j’aie jamais fait. Je me suis arrêté deux fois pour prendre des photos. Le prochain : tout de suite après cet entretien.

Votre dopage favori ? Le chocolat.

Votre meilleur souvenir en tant que spectateur ? J’ai eu la chance d’être sur la pelouse lors de la finale de la Coupe du monde 98. Je travaillais pour une radio à l’époque.

J’ai pu monter en tribune à la fin du match, aller voir les joueurs sur le terrain, c’était la fête du slip ! Il n’y avait plus aucune règle. J’étais en lévitation. Il y a eu d’autres moments comme la médaille d’or de Carl Lewis à Atlanta ou le titre de Champion du monde de mon pote Stéphane Diagana. Indépendamment de ce que j’ai vécu avec ma famille, ce sont les plus beaux moments de ma vie.

Le sportif en activité que vous admirez le plus ? Usain Bolt et Michael Phelps. Ce sont deux extra-terrestres.

Si vous pouviez vous réincarner, le corps de quel champion choisiriez-vous ? Carl Lewis, sans hésiter.

Avec quelle sportive vous rêvez d’échanger votre maillot ? Nadia Comaneci. Elle m’a fait fantasmer quand j’étais gamin. J’ai rêvé plusieurs fois que j’étais son mari, son fiancé...

Plutôt PSG ou OM ? PSG.

Nadal ou Federer ? Les deux mon capitaine ! Le talent de Federer et le physique et l’abnégation de Nadal.

Armstrong ou Contador ? Ni l’un ni l’autre. Je n’ai aucun respect pour les sportifs dopés.

Toulouse ou Stade Français ? Stade Français, pour l’histoire et pour ce qu’en a fait Max Guazzini.

Prost ou Senna ? Prost, parce que j’admire le talent, l’intelligence et la capacité d’analyse. Mais j’ai beaucoup d’admiration aussi pour Senna. n�

ProPos recueillis Par louca hugo

Le sport, c’est sa vie, sa passion. Animateur de Koh Lanta et Familles d’explorateurs, journaliste sportif (« F1 à la Une »), Denis Brogniart est intarissable.

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retrouvez l’intégralité de cet entretien sur www.mag-sport.fr

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““J’AURAIS RÊVÉ D’ÊTRE FEDERER.

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CÔTÉ CŒUR

Denis Brogniart parraine deux associations. Les Dunes de l’espoir qui accompagne de jeunes handicapés pour leur faire partager la passion de la course à pied en les emmenant sur des fauteuils roulants adaptés disputer les plus grandes épreuves du monde comme le marathon de New York. Il est également le parrain de la Fondation Architectes de l’urgence dans laquelle architectes, ingénieurs et planificateurs utilisent leur expertise professionnelle afin d’apporter une aide appropriée et durable aux victimes de catastrophes naturelles, technologiques ou humaines.

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Enavril…D’accord, les beaux jours arrivent, mais nous ne sommes pas à l’abri de quelques journées bien froides et pluvieuses. Quelques pistes pour les occuper.

jeux-vidéo

MotorstorM ApocAlypsePréparez-vous à vivre la course la plus incroyable de votre existence : celle de votre survie. Suite à un tremblement de terre, toute la ville est en danger. On annonce l’apocalypse. Choisissez votre véhicule et tentez de sortir vivant de l’un des circuits de 40 courses qui vous sont proposés. Attention toutefois, la route change au gré des éboulements et explosions autour de vous. N’oubliez pas la ceinture… Motorstorm Apocalypse, 70 € (PS3), Sony Computer entertainment europe.

Livre

les plus beAux golfs Du MonDeJoueurs de renom, architectes de parcours et entraîneurs ont sélectionné les 50 plus beaux golfs du monde pour les regrouper dans cet ouvrage. Un voyage golfique qui vous conduira du dépaysant Royal Thimphu (Bhoutan) au pur Sand Hills (États-Unis) en passant par le nocturne Miklagard (Norvège) et l’océanique Golden Pebble (Chine). Les plus beaux golfs du monde à essayer une fois dans sa vie, 25 €, editions de la Martinière.

bouillon de culture

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friDAy night lightsÀ Dillon (États-Unis), toute la vie est organisée autour des matchs de l’équipe de football américain du lycée. Dans cette petite ville du Texas, les Panthers occupent une place privilégiée. Plus qu’un simple récit sur le football américain, la série est le reflet de l’Amérique profonde avec ses qualités et ses défauts. La saison 2 est désormais disponible en DVD. Les amoureux devront attendre 2012 avant de découvrir la suite des aventures du « coach Taylor ».Friday night lights, 29,99 €, universal Pictures video.

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LIVRES

LES PLUS GRANDS DUELS DU SPORTAnquetil-Poulidor, Foreman-Ali, McEnroe-Borg, Prost-Senna, Real Madrid-Barcelone, France-Angleterre, Zatopek-Mimoun, autant de duels qui ont fait l’histoire du sport. En attendant le coffret avec des ouvrages par discipline (football, rugby, cyclisme, F1), prévu pour le mois de juin, révisez vos classiques. Primé au moment de sa sortie en 2007, ce livre vous replongera dans vos souvenirs de sport les plus délicieux. Les plus grands duels du sport, 30 €, Tana Editions.

JEUX-VIDÉO

SUMMER CHALLENGEObjectif : Londres 2012. Parce que des Jeux olympiques ne se préparent pas en deux mois, débutez maintenant votre préparation. Course, natation, lancer, trampoline, escrime, tir à l’arc et d’autres disciplines sont à votre programme. En France, c’est Camille Lacourt « himself » qui assure la promotion du jeu. Un argument de plus pour convaincre vos femmes de vous laisser la manette. Summer Challenge, 59,99 € (PS3 et Xbox 360), dtp entertainment AG.

En mai 2004, il succéda à l’Américaine Barbara Cassini à la têtede la candidature en perdition de Londres à l’organisation desJeux de 2012 et la fit triompher le 6 juillet sans trop s’occuper del’élégance des moyens employés au détriment de Paris. Son auraest devenue telle qu’on parle désormais de lui comme du possi-ble prochain président du Comité international olympique (CIO).Répugnant à se mettre en avant, Ovett, qui ne voulut jamais d’unsponsor ni de la tutelle de la Fédération britannique d’athlé-tisme, a consenti à être fait MBE (Member of the British Empire),l’équivalent de chevalier de la Légion d’honneur, par la reineÉlisabeth. Mais il a pris ses distances avec son passé, s’est depuisréfugié derrière le micro de plusieurs télévisions comme com-mentateur et a émigré en Australie.

CHAUVE ET EMPÂTÉ, IL AVAIT REÇU UNE INVITATION À RENCONTRER COEDANS LE CADRE DES JEUX DU COMMONWEALTH ORGANISÉS À MELBOURNE,EN 2006. IL AVAIT CARRÉMENT REFUSÉ QUAND SON FILS FREDDY, DÉJÀEXCELLENT COUREUR DE 800 MÈTRES À DOUZE ANS, LE PERSUADA D’AC-CEPTER. LE JEUNE GARÇON VOULAIT ABSOLUMENT OBTENIR UN AUTOGRAPHEDE… COE.

« IL Y A DES CHOSES QUI M’ÉCHAPPENTDANS SON COMPORTEMENT,

MAIS PERSONNELLEMENT, JE N’AVAIS RIEN CONTRE LUI. J’ÉPROUVAIS MÊME UNE FORTE ADMIRATION À SON ÉGARD.

SUR UNE PISTE, C’ÉTAIT QUELQU’UN. » COE

Double page suivante : la victoire extatique de Coe, qui devance l’Allemand de l’Est Jurgen Straub (338) et Ovett seulement troisième.

Page de gauche et ci-contre : mal en point dans le 800 mètres des Jeux de Los Angeles, Ovett, qui mène devant Coe, abandonnera

dans le 1 500 mètres. Sa carrière n’en mérite pas moins un beau coup de chapeau.

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Lors de la première année de leur cohabitation en 1988, Prost et Senna échangeaient encore quelques informations techniques. C’était avant que la guerre ne soit déclarée.

À L’ISSUE DE LA DERNIÈRE COURSE DE LA SAISON 1993 EN AUSTRALIE, LABOUCLE EST BOUCLÉE. SENNA ET PROST SE RETROUVENT SUR UN PODIUMRICHE DE SYMBOLES. PRÈS DE DIX ANS APRÈS CELUI DE MONACO 1984, LEDEUX HOMMES SE DÉCIDENT ENFIN À METTRE AU PLACARD LEURS QUE-RELLES DU PASSÉ, OFFRANT AU PUBLIC UNE ACCOLADE FORTE EN ÉMOTION.

Ils étaient trop semblables dans leur quête de la reconnaissancesportive. Ils mettaient trop de force dans leur désir de dominerla Formule 1 pour se rapprocher tant qu’ils étaient tous les deuxen activité.

La rivalité envoléeAlors que Prost a décidé de prendre sa retraite sportive et qu’ilsne seront plus jamais rivaux sur la piste, plus rien ne s’oppose àce que les deux hommes s’adressent à nouveau la parole. Il s’agitmême d’un véritable passage de relais. Prost quitte Williams-Renault le titre en poche et laisse à Senna le volant d’une voi-ture championne du monde. C’est dans le cockpit de cettemachine, quelques mois plus tard, que l’un des plus grandspilotes de l’histoire de la Formule 1 trouve la mort, le 1er mai 1994,sur le circuit d’Imola. La veille, à plus de 200 km/h et au microde sa caméra embarquée, Senna avait adressé un message person-nel à l’intention de son ex-adversaire : «Alain, tu me manques !»

Après leur accrochage dans le premier virage du Grand Prix du Japon 1990, qui sacre Ayrton Senna pour la deuxième fois, Prost avouera :

« J’ai eu envie de lui casser la gueule. »

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« AYRTON M’A AIDÉ À REPOUSSER MES LIMITES. SANS LUI, JE N’AURAIS JAMAIS ÉTÉ CE QUE JE SUIS.

AUJOURD’HUI, CE N’EST PAS UN CONCURRENT QUE J’AI PERDU, MAIS MON PLUS GRAND AMI. » PROST

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natation, lancer, trampoline, escrime, tir à l’arc et d’autres

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1. ASSURANCE TOUS RISQUESAucune hésitation : désormais votre appareil photo ne craint presque plus rien. Grâce à sa coque renforcée, le DMC-FT3, doté d’un GPS, d’un altimètre et d’une boussole, peut subir une chute de 2 mètres et fonctionner à -10° C. Lumix DMC-FT3, 399 €,www.panasonic.fr

2. L’INDISPENSABLEPas besoin de s’appeler McGyver pour savoir s’en servir. Pas besoin d’être un soldat non plus, même si l’armée suisse en a été équipée récemment. Pour toute sortie nature, le couteau suisse Victorinox est un outil précieux. Couteau du soldat suisse, 40 €,www.victorinox.com

3. TOUTES OPTIONSIl y a longtemps que les montres ne se contentent plus de donner l’heure. La Nike+ GPS offre une nouvelle avancée. Grâce à la technologie Tom Tom, chaque parcours est cartographié avec des indications de dénivelé et de distance. Disponible aux États-Unis et au Royaume-Uni dès le 1er avril. Nike+ GPS, NC, www.nikeplus.com

4. SORTEZ COUVERTEn montagne, le temps est changeant, voire piégeux. Pour que la petite balade qui vire à l’orage ne se transforme pas en pneumonie, la Stretch Ascent dotée d’une membrane imperméable et respirante est idéale. Stretch Ascent Jacket, 250 €, www.patagonia.com

5. EMBALLÉ C’EST PLIÉLa gamme des tentes 2Seconds étend son registre. Après le déploiement rapide, place au rangement facile. En tirant un lien, qui passe à certains endroits stratégiques de la tente, cette dernière se replie toute seule.2 Seconds Easy, 59,95 €, www.quechua.com

Après un hiver caché sous la couette, l’arrivée du printemps offre l’occasion de se lancer de nouveaux défi s. Quelques pistes pour l’équipement de base.

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VITE! DE L’AIR,

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Concept Packable

Ce système permet d’optimiser le volume de rangement du vêtement tout en évitant le froissage. Grâce à un pliage spécifique et un élastique personnalisé intégré, l'encombrement final du vêtement est limité à 15cm de long pour 8cm d’épaisseur maximum : idéal pour les voyages et les trecks.

Ce système a été intégré à plusieurs types de vêtements : Tee-Shirt, chemise, short, pantalon et veste de protection

Le sticker "Fusalp packable" explique clairement la démarche à suivre pour plier et rouler le vêtement.

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6. COUREZ LÉGERLa marque Saucony présente sa petite dernière, la Kinvara, légère et technologique, pour le confort et le plaisir des coureurs. 218 grammes de flexibilité et une semelle intercalaire préserveront vos articulations. Kinvara, 119,90 €,www.saucony.com

7. NUIT NOIRELa nuit peut tomber, avec la XL50 vous ne ne serez pas aveugle. Avec une autonomie de 8h45 à pleine puissance, elle vous éclairera toute la nuit et vous proposera même différents modes dont un clignotant pour envoyer des SOS. XL50 LEDTM, Maglite, 59,90 €, Plus d’infos : [email protected]

8. COMME UNE STARIl n’y a pas que les sportifs de haut niveau qui ont le droit de garder des images de leurs exploits. Avec votre caméra embarquée, vous pourrez filmer toutes vos prouesses et même mesurer vos accélérations grâce à son capteur G. ATC9K, 299 €, www.oregonscientifc.fr

9. TOUT TERRAINBien sûr, à première vue, le Rapt ressemble à un VTT. Mais c’est plutôt pour un usage urbain ou des champs de bosse que Lapierre l’a conçu. Disponible avec dérailleur ou en single speed, il vous accompagnera aussi dans vos balades en campagne. Rapt, 1149 €, www.cycles-lapierre.fr

10. DANS LA POCHEVotre tente n’est plus le seul accessoire facile à plier et à ranger. Fusalp propose d’optimiser le volume de rangement du vêtement tout en évitant de le froisser. Pour ce bermuda l’encombrement est de 15 cm sur 8. Short « BLOC », 49,99 €, www.fusalp.com

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Bombe latine au caractère bien trempé, Jennifer Lopez s’est installée au fil du temps et de ses performances, pour s’imposer finalement comme une artiste à part.

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Qu’on soit fan ou pas, elle... interpelle.

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Monsieur et Madame Lopez peuvent être fiers de la réussite de leur petite Jennifer Lynn. Pas sûr toutefois que ce couple de Portoricains installés à New-York avaient tracé cette voie

pour la deuxième de leurs trois filles. En l’inscrivant dans les écoles catholiques les plus sévères du Bronx, David et Guadalupe ne s’attendaient sans doute pas à voir leur enfant devenir un sex-symbol du XXIe siècle... « Tous les soirs, je priais Dieu pour qu’il m’aide à sortir de là. La religion était en fait mon seul recours. » Dieu a entendu. À la tête d’une fortune estimée à 110 millions de dollars en 2009, « J-LO » a exaucé tous ses rêves d’enfant. Actrice, chanteuse, parolière, styliste, productrice et même désormais jurée d’American Idol (La Nouvelle Star version US, un contrat de 12 millions de dollars a été évoqué), Jennifer Lopez est sur tous les fronts. Et ne laisse personne insensible. Qu’on soit fan ou pas, elle… interpelle. Remarquée au cinéma pour son rôle dans Money Train aux côtés de Woody Harrelson et Wesley Snipes en 1995, c’est deux ans plus tard, dans U-Turn, ici commence l’enfer, avec Sean Penn que le monde découvrira son charme latino et sa sensualité. Elle y campe une femme qui veut tuer son mari. Ainsi naît « J-LO » la scandaleuse qui choque parfois l’Amérique puritaine de George Bush. Comme ce soir de décembre 2001 où elle est arrêtée en compagnie du rappeur Puff Daddy, suite à une fusillade dans un night-club new-yorkais. L’Amérique ne lui en tiendra pas rigueur et elle peut alors enchaîner les films à gros budgets, les succès discographiques et une vraie réussite sur scène. Un statut de star qu’elle peine parfois à assumer mais qui lui va comme un gant. Sa vie personnelle, tout en intensité, à tous points de vue, ne l’éloigne pas non plus de son public. Après deux mariages et des fiançailles avec Ben Affleck, elle épouse en 2004 le chanteur Marc Anthony (photo) avec qui elle aura deux jumeaux, en 2008. Trois ans après la naissance de ses bébés, Jennifer revient sur le devant de la scène en signant un nouvel album simplement intitulé « Love? ». Prometteur. n

Jennifer lynn lopez

Née le 24 juillet 1969 à new york.Filmographie : My little Girl, My Family, Money train, Jack, blood and Wine, Selena, anaconda, u turn, Hors d’atteinte, the cell, un mariage trop parfait, angel eyes, Plus jamais, coup de foudre à Manhattan, amours troubles, Père et fille, Shall We Dance ?, Sa mère ou moi !, une vie inachevée, les oubliées de Juarez, el cantante, le Plan b.Discographie : on the 6, J. lo, J to tha l-o!, the remixes, this is Me... then, the reel Me, rebirth, como ama una Mujer, brave, love?.

« Tous les soirs,je priais Dieu. »

Extrait du DVD « Plan B », éditeur : Sony Pictures.

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Trois ans après la naissance de ses jumeaux, elle revient avec un album intitulé « Love? ».

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L’agenda de

FootMarseille – MontpellierLe 23 avrilTenant de cette Coupe de la Ligue, Marseille vise le doublé contre Montpellier. Face aux Héraultais, les Olympiens partent favoris. Mais la bande de « Loulou » Nicollin a l’habitude de réussir des coups et rêve de soulever son premier trophée depuis la Coupe de France remportée en 1990. n

Et aussi… Ligue des Champions – ¼ de finale (aller et retour) les 5, 6, 12 et 13 ; ½ finale aller les 26 et 27. Ligue Europa – ¼ de finale (aller et retour) les 7 et 14 avril ; ½ finale aller le 28. Coupe de France – ½ finale les 19 et 20. Ligue 1 – les 2, 9, 16, 24 et 30.

RugbyBiarritz – ToulouseLe 10 avrilBiarritz – Toulouse, c’était l’affiche de la finale de la Coupe d’Europe en 2010. Cette saison, les deux clubs se retrouvent au stade des quarts de finale. Victorieux l’an passé, les Toulousains auront le désavantage d’évoluer à l’extérieur. À noter qu’un autre quart de finale franco-français se tiendra le 9 à Barcelone, entre Perpignan et Toulon. n

Et aussi… H Cup – Le 30 : ½ finales. Top 14 – Les 2, 16 et 23. Challenge européen – ¼ de finale dont La Rochelle – Clermont (le 7) ; Stade Français – Montpellier (le 8) ; Brive – Munster (le 9). Le 30 : ½ finale.

tEnnisMasters 1000 de Monte-CarloDu 11 au 17 avrilLe tournoi de Monte-Carlo lance traditionnellement les hostilités de la saison sur terre battue. En Principauté, Rafael Nadal est un empereur. L’Espagnol règne sur le Rocher depuis 2005 et entend bien remporter un septième titre consécutif afin de marquer encore un peu plus l’histoire du tennis.n

Et aussi… ATP – Du 18 au 24 : Barcelone (Espagne) ; du 25 au 1er mai : Belgrade (Serbie). WTA – Du 18 au 24 : Stuttgart (Allemagne) ; du 25 au 1er mai : Barcelone (Espagne). Fed Cup – Du 16 au 17 : ½ finales avec Russie – Italie et Belgique – République Tchèque.

golFMastersDu 4 au 10 avrilPremière levée du Grand Chelem de la saison, réservée aux meilleurs. L’an passé, Mickelson s’était imposé à Augusta pour la troisième fois devant Westwood, Kim et Woods. L’ancien n°1 mondial, qui n’a plus gagné de Majeur depuis l’US Open 2008, sera encore la grande attraction. Grégory Havret, seul Français qualifié, veut y briller. n

Et aussi… GP Schweppes PGA France : du 7 au 10. EPGA – Du 14 au 17 : Open de Malaisie. PGA – Du 21 au 24 : The Heritage (Californie). LPGA – Du 28 au 1er mai : Avnet LPGA Classic (Alabama).

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MécaniqueGrands Prix de Malaisie et de ChineLes 10 et 17 avrilAprès une petite virée en Australie, le grand cirque de la Formule 1 débarque en Asie. Suite à l’annulation du Grand Prix d’ouverture à Bahreïn, les pilotes, qui iront d’abord en Malaisie (le 10) avant de se rendre en Chine (le 17), n’auront qu’une course dans les « roues » et manqueront encore de repères. n

et aussi… WRC – Du 14 au 16 : Rallye de Jordanie. Moto GP – Le 3 : Grand Prix d’Espagne ; Le 24 : Grand Prix du Japon. Endurance – Du 16 au 17 : Bol d’Or à Magny-Cours.

cyclisMeLes classiques Les 3, 10, 17, 20 et 24 avrilEn avril, les coureurs du peloton s’engagent dans la bataille des classiques. Le Tour des Flandres et Paris-Roubaix courus respectivement le 3 et le 10 ouvrent ce mois où les sprinteurs et les baroudeurs sont à la fête. Suivent les « Ardennaises », l’Amstel Gold Race (le 17), la Flèche Wallonne (le 20) et Liège-Batsogne-Liège (le 24). n

et aussi… Route – Du 4 au 9 : Tour du Pays Basque (Espagne) ; Le 12 : Paris-Camembert. VTT – Les 23 et 24 : Coupe du monde à Pietermaritzburg (Afrique du Sud).

HiverSki de vitesseDu 8 au 11 avrilVars reçoit une étape de Coupe du monde de ski de vitesse. Combinaisons plastifiées et étanches à l’air, casques profilés, ailerons fixés aux mollets, skis de 2,40m, bâtons profilés et pliés, ces skieurs de l’extrême atteignent des vitesses supérieures à 240 km/h. Du 12 au 17, ils tenteront de battre le record du monde (251,4km/h) toujours dans la station des Hautes-Alpes. n

et aussi… Curling – Du 2 au 10 : Championnat du monde à Regina (Canada). Biathlon – Les 2 et 3 : Championnats de France à Méribel. Fond – Du 1er au 3 : Championnats de France à Méribel.

événeMentMondial du ventDu 23 avril au 1er maiDepuis 1996, la ville de Leucate (11) a fait du Mondial du vent l’événement incontournable de la saison de kitesurf et de windsurf. Cette 15e édition ne dérogera pas à la règle. Au programme, l’unique étape de Coupe du monde de kitesurf en catégorie freestyle, une épreuve longue distance, du stand up paddle et bien sûr des animations dans le village. n

et aussi… Gymnastique artistique – Du 4 au 11 : championnats d’Europe. Haltérophilie – Du 7 au 16 : Championnats d’Europe. Marathon – Le 17 : Marathon de Londres. Squash – Du 27 au 2 mai : Championnat d’Europe par équipes.

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HEURE DE GLOIRE

J.O. 1972, MARK SPITZ REMPORTE 7 MÉDAILLES D’OR AVEC 7 RECORDS DU MONDE À LA CLÉ.

MUNICH : MARK « THE SHARK » DANS LA PISCINE OLYMPIQUE.

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Mark Spitz a toujours voulu battre des re-cords. En 1964, quand Don Schollander, son compatriote et rival, remporte quatre médailles d’or aux Jeux de Tokyo, il annonce qu’il en enlèvera six à Mexico en 1968. Mal-heureusement pour lui, l’Américain ne revien-dra du Mexique qu’avec deux titres, rempor-tés sur des relais. Partie remise. À Munich, le Californien écrase les Jeux. Sept titres, sept records du monde, Spitz réalise une prouesse

qui ne sera éclipsée que 36 ans plus tard par Michael Phelps, vainqueur de huit médailles d’or à Pékin. Cet exploit ne sera malheureu-sement pas le fait marquant des Jeux de Mu-nich, endeuillés par l’attentat dont fut victime la délégation israélienne au village olympique. De confession juive, Spitz sera rapatrié aux États-Unis au lendemain de sa dernière mé-daille juste après avoir annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière, à seulement 22 ans. ■

La marque du requin

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