migros magazin 11 2010 f aa

CUISINE 60

Anne Bisanglve le rideau

La metteure en scneprpare son ultime saison

la tte de la Comdiede Genve. Rencontre autourdune recette de printemps.

www.migrosmagazine.ch, CONSTRUIRE NO 11, 15 MARS 2010

ACTUALITMIGROS 36

Frey sengagepour le chocolat quitable.EN MAGASIN 55Les offres allges desrestaurants Migros.

ENTRETIEN 16

A laffiche de La rafle, Jean Renoparle de cinma et de son rle de pre.

PhotoNicolas

Righe

tti/Rez

o,Getty

Changements dadresse: la poste ou au registre des cooprateurs, tl. 058 565 84 01E-Mail: [email protected]

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4 | Migros Magazine 11, 15 mars 2010

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Les langues, un plus

Steve Gaspoz,rdacteur en chef

DITORIAL

En priode de crise, le march de lemploi se resserre. De nombreuxpostes passent la trappe, soit que lentreprise va mal, soitque les comptences du travailleur ne correspondent plus celles que son employeur attend. Lindicateur de mauvaisaugure: le taux de chmage. Chaque mois, sa publicationrenforce langoisse des salaris, dautant quaucune bonnenouvelle nest venue de ce ct-l depuis longtemps. Enfin,jusqu la semaine dernire o une lgre embellie untaux contract 4,4% nous a t annonce.

En priode difficile, mieux vaut disposer dun maximum datouts.Unesolide formation, des perfectionnements, des langues, etc.Car si certains domaines apparaissent comme sinistrs,dautres poursuivent sur la voie de la croissance. Et entemps de crise, les employeurs ont lembarras du choixparmi les candidatures. Les petits plus sur le CV peuventdonc rapidement faire pencher la balance. Les langues ensont un, et non des moindres (lire notre enqute en page10). Une matrise de lallemand, de langlais, de litalienconstitue de solides arguments.

Dautant quen Suisse, les changes linguistiques sont permanents.Natre, vivre et travailler dans une seule et mme rgionapparat de plus en plus utopique. Et les chances duvrerun jour pour une entreprise dont le sige se trouve outre-Sarine des plus grandes. Pour nous Romands, lallemandconstitue un rel avantage, cest certain! Malheureusement,son apprentissage se limite souvent une laborieuse corvescolaire. Dautant que le dialecte de nos concitoyens restemalgr tout impntrable.

Pourquoi ne pas valoriser ltude du dialecte en sus de lallemand? Acause des particularismes linguistiques rgionaux? Cestpossible, mais mme les rgions bilingues comme Fribourget Bienne ne semblent pas trs presses. Par souci defdralisme et volont de ne froisser personne, on passe ct de ce qui pourrait constituer une force pour le pays.Dautant quluder le problme en insistant sur lapprentis-sage de langlais relve de la malhonntet. Car quoi quonen dise, les Suisses sont encore trs loin de parvenir communiquer ensemble dans la langue de Shakespeare.

[email protected]

ENTRETIEN 30

Le mdecin MaxSantoul, spcialiste endermocosmtique,reoit les grands dece monde dans soncabinet parisien.Selon lui, on pourraitbientt interdire lapeau de vieillir.

Photos

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CETTESEMAINE | 5

NATURE 94

Photographeanimalier, DanielAubort immorta-lise oiseaux etflins. Portrait.

LANGUES 10

A limage du dputvaudois Jean Christophe

Schwaab, un Romandsachant lallemand estgagnant sur le marchdu travail. Enqute et

tmoignages.

SOCIT 20

Sandrine Dos Santos et Aurlie Delaloye favorisent la rinsertiondes dlinquants. Reportage la Fondation vaudoise de probation.

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CUISINE DE SAISONAnne Bisang 60

VOTRE RGIONLes informations de votrecooprative rgionale. 67

VIE PRATIQUEAnimaux 72Sur les traces du lynx.

Sport 77Les bons tuyaux pourreprendre la course pied.

Sant 81Se ronger les ongles,Une manie qui se soigne.

Voitures 86La mini de Chevrolet.

RUBRIQUESMigros Flash 6Temps prsents 8Minute papillon 29Perdus de vue 89Mots flchs / Impressum 91Cumulus 92

RUSSITENature 94Daniel Aubort,photographe animalier.

RCITSMonde du travail 10Savoir lallemand pourles Romands: bon pour le salaireet le CV. Notre dossier.

Cinma 16A lcran dans La rafle, Jean Renose confie sur son mtier dacteuret son rle de pre.

Rinsertion 20Comment reprendre pied lorsquonsort de prison? Reportage laFondation vaudoise de probation.

ENTRETIENMax Santoul 30

ACTUALIT MIGROSEngagement 36Le Chocolatier Freyfavorise le commerce quitableen Cte-dIvoire.

Anniversaire 38Les confitures labores parBischofszell ftent leurs 100 ans.

EN MAGASINLapins, ufs, bonbons:toutes les friandises pascales, 42Aux amandes, au beurre, en formede gaufrette: les biscuitsCra dOr sortent le grand jeu. 57


MIGROS-NEWS

Photos

WWF,ba

b.ch

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.ch/Stoc

kfoo

dNouveau site culturel et concoursLe site internet du Pour-cent culturel Migros fait peau neuve.Encore plus riche en images et en vidos, il dresse un portraitcomplet de lengagement volontaire de Migros en faveur de laculture, de la formation, de la socit, des loisirs et de lconomie.Lagenda des manifestationsprouvera, si besoin, quel pointlinstitution est un acteur incontour-nable du paysage suisse. A locca-sion de ce lancement, participez un concours et gagnez des bonsdachat ainsi que des billets pour desconcerts.www.pour-cent-culturel-migros.ch

Les cosmtiques Migros franchissentla MancheMibelle Cosmetics SA, un des fleurons de lindustrie Migros, prendune participation majoritaire du capital de Hallam Beauty Ltd etrenforce ainsi sa position internationale dans le secteur des produitscosmtiques et dhygine corporelle. Hallam Beauty Ltd, dont le sigeest Bradfort (UK), a t fonde en 2005 par le GRI Group. Avec ses270 employs, lentreprise est devenue lun des fabricants indpen-dants de cosmtiques les plus importants et dynamiques de Grande-Bretagne. Durant cette priode, son chiffre daffaires a plus quequadrupl pour atteindre 37 millions de livres sterling.

A la dcouverte de la nature

Hotelplan offre un rabais de 300 francs

LE PRODUITDE LA SEMAINE

Savoureuxrosbif

Tendre et saignant souhait,le rosbif sait combler lesexigences des gourmets.

Il en est se demander pourquoile terme est utilis par les

francophones pour dnigrer lesBritanniques. Quelle faute de got

impardonnable. Non, je vous ledis, le rosbif devrait tre

un compliment!

Avec le soutiende Migros, le WWForganisera cet tde nombreux campspour les enfantset les adolescents.Les inscriptionssont dores et djouvertes.

Q uelle est la plus grande riches-se de notre pays? Sa place fi-nancire? Son savoir-fairehorloger? Non: sa nature! Pourpermettre la jeune gnration desen convaincre, le WWF convieles enfants et les adolescents(jusqu 18 ans) participer descamps qui seront organiss cet tdans toute la Suisse romande.

Les plus petits pourront parexemple dcouvrir Porrentruyle monde de la ferme en soccu-pant des animaux ou simprgnerde la splendeur des paysages desFranches-Montagnes avant de lacoucher sur une feuille de dessin.Amoins quils ne prfrent en sa-voir plus sur lnergie olienne auMont-Soleil (BE) ou encore dor-mir dans des tipis dans la rgiondes Diablerets.

Les plus grands auront notam-ment la possibilit deffectuer un

trekking en Valais avec des lamas,de participer un camp itinrant travers les Pralpes vaudoisesavec des nes ou encore de dcou-vrir, vlo, les merveilles de largion des Trois-Lacs.

A loccasion de ses75 ans, Hotelplan fait unjoli cadeau tous lesadeptes des vacancesbalnaires, soit unrabais de 300 francspar personne pour toutenouvelle rservationdans trente-neuf htelsde quatorze destina-tions. Cette rductionest valable entre avril etoctobre 2010 etconcerne des offresextraites de quatrebrochures Hotelplan:Espagne, Italie

& Portugal, Egypte & Tunisie, Turquie et Grce & Chypre.Par exemple, une semaine lhtel 3.5 toiles Miramar Djerba Palace deDjerba revient Fr. 495.- par personne en chambre double avecdemi-pension, le vol aller-retour de Genve, Ble ou Zurich Djerba etles transferts. Il vaut la peine de rserver tt, car le nombre de placesest limit. Toutes les offres anniversaire sont disponibles dans lesagences Hotelplan et Travelhouse, dans les lounges Globus Voyages,ainsi que dans toutes les bonnes agences de voyages. De nombreusesoffres sont galement en ligne sur www.hotelplan.ch.

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MIGROS FLASH | 7

A la dcouverte de la nature

Depuis 2009, Migros est le spon-sor principal du programme En-fants & Jeunes du WWF. Grce ce partenariat, le prix des camps apu tre revu la baisse. Ainsi, lesadultes de demain bnficient

la Socit suisse dallergologie etdimmunologie (SSAI) rpondront cesquestions. Par ailleurs, les personnesintresses pourront se soumettre des tests effectus par un personnelmdical spcialis. En Suisse romande,le MMM dYverdon-les-Bains partici-pera lopration. Le stand dinforma-tion sera ouvert de 10 16 heures(tests possibles jusqu 15 h 30). Pouren savoir plus sur les allergies et surlassortiment spcifique de Migros,rendez-vous en page 40.www.ahaswiss.ch

Prlocation du festival Steps ouvertePlace sous le patronage du conseiller fdral Didier Burkhalter, ladouzime dition du festival de danse Steps conu et organis par lePour-cent culturel Migros se droulera du 22 avril au 13 mai 2010. Douzecompagnies en provenance du monde entier se produiront dans trentecommunes de toute la Suisse. En tout, quatre-vingts reprsentations sontprvues. Le programme complet est disponible sur www.steps.ch, un sitesur lequel il vous est dsormais possible de rserver vos billets.Programme et prlocation: www.steps.ch

aujourdhui dun accs encoreplus grand la nature et sontmieux sensibiliss la richessede notre plante.Informations et inscription:www.wwf.ch

Les campsdt du WWFsont loccasion

de dcouvrirles richessesde la nature.

Journe nationale de lallergie

Le festival de danse Steps: bientt prs de chez vous!

Chaque anne, en Suisse, plus dunmillion de personnes souffrent delarrive des pollens. Raison pour laquellecette question sera au centre des dbatsde la deuxime Journe nationale delallergie. Organise par le Centre suissepour lallergie, la peau et lasthme (aha!)et soutenue par Migros, elle se droulerale 20 mars dans cinq magasins Migros.Comment se dveloppe une allergie?Existe-t-il des moyens prventifs? Quelssont les meilleures traitements?Prsents sur place, des spcialistes de


TRAIT POUR TRAIT

SUR LE VIF

IMPULSIONS

Jean Ammann,journaliste La Libert.

Casse-cou!

Des

sinde

Burki,p

aruda

ns24

heures

le11

mars20

10.

Les jeunes veulent deslogements modernes

Une tude du Crdit Suisse diagnostique un srieuxdsamour pour les maisons individuelles en Suisse. Lun des auteurs,Philippe Kaufmann, en explique les raisons.

Une demande qui stagne, desmaisons inoccupes. Que sepasse-t-il?Les occupants actuels desmaisonsindividuelles sont surtout les ba-by-boomers, une classe dge trsnombreuse, des personnes entre46et 64 ans. Peu peu, ils veulentquitter leur villa devenue tropgrande depuis le dpart des en-fants. Pour eux, les logements enPPEou les rsidences secondairesdeviennent plus intressants.

Pourquoi ces maisons netrouvent-elles pas preneurs?Les classes dge suivantes, cellesdes trentenaires, sont beaucoupplus petites.A cet effet dequantitsajoute ensuite uneffet dequalit.La moiti des villas ont tconstruites avant 1970 et ne r-pondent plus aux besoins moder-nes: pas assez de salles de bains,

pas de cuisine ouverte et des pi-ces dhabitation trop petites. R-nover et transformer savre trscoteux. Les jeunes propritairesprfrent des logements moder-nes et mieux quips.

Peut-on en dduire que cest lebon moment pour acheter unevilla?Nous tablons surune lgre baissedes prix,mais ils taientmonts sihauts que cela ne suffira pas ren-dre les maisons bon march. Cesreculs vont surtout se constaterdans les rgions les plus priph-riques. Larc lmanique resteralargement inaccessible aux trente-naires. Et si lon achte une mai-son loigne des centres, on aurasans doute beaucoup de peine larevendredans quelque temps sansperte de valeur.

Propos recueillis par L. Nicolet

Jai le got du risque: je roule enToyota. Jai longtemps hsit en-tre le base-jump et Toyota. Fina-lement, je me suis dcid pourune Toyota, cest plus familial. Jesais, je ne devrais pas ainsi dfierla mort du haut de ma Corolla,mais je suis ainsi fait. Les rai-sonnables auront dur, les pas-sionns auront vcu, me dis-je chaque fois que jenclenche

mon moteur et que jentendshennir sous le capot mes che-vaux-vapeur trop longtemps re-tenus. Casse-cou, va!

Toyota a donc rappel 8 mil-lions de vhicules dans lemondepour une histoire dacclrateurqui se coince, de tapis de sol malfix et de pdale de frein rcal-citrante. Huit millions de vhi-cules rappels la suite duneLa rumeur enfle propos de la spartion du couple Sarkozy-Bruni.

TEMPSPRSENTS | 9

A couter:Titres posthumes.Une country dpouille,

une me apaise, une voixcrpusculaire, une atmosphreendeuille Lhomme en noir,dont on gote ici les toutesdernires perles, est toujoursparmi nous. Allluia! AmericanVI: Aint No Grave, JohnnyCash, american recordings.

A voir:Enterrement1re classe.

Un violoncelliste sans talent sortde sa fosse dorchestre pourdevenir un vritable artiste de lamise en bire. Une rsurrectionfilme avec beaucoup dedlicatesse et dmotion qui avalu son ralisateur lOscar2009 du meilleur film tranger.Departures de YojiroTakita, maintenant en DVD.

A lire:Outre-tombe.Erlendur fouille

toujours dans le pass desautres afin den extraire desvrits caches. Le commis-saire islandais croise ici unependue, des fantmes, sonex-femme et un couple dont ontait sans nouvelle depuis bellelurette. Froid et captivant.Hypothermie dArnaldurIndridason, Ed. Mtaili.

A faire:Osselets & Co.Jeux de plateau, de

rles, de cartes, murder party,tournois Pour sa premiredition, lvnement propose 50heures non-stop de jouissancesludiques. Pour petits et grands.Ludesco, du 19 au 21 mars La Chaux-de-Fonds,www.ludesco.ch.

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DANS LOBJECTIF

PhotoJean

-Christoph

eBott/

Keys

tone

> Nos chroniqueurs sont nos htes. Leurs opinionsne refltent par forcment celles de la rdaction.

Prisdans la glaceEn raison du froid polaireet de la forte bisequi souffle sur le paysdepuis plusieurs jours,les rives des lacs suissesse sont retrouvesprisonnires des glaces,comme Concise, au bord dulac de Neuchtel.

parAlain Portner,journaliste

MES BONSPLANS

hcatombe de quatre morts. Etaprs Toyota, ce fut au tour deHonda, de Nissan, de Hyundai, deSuzuki et mme de General Mo-tors de rapatrier des voitures parmillions pour une rparation quirelve de leffet placebo plus quede la mcanique.

Il faut voir dans cette psychoseautomobile la manifestationdune socit qui naccepte pluslventualit du risque. Car il futune poque o les voitures p-taient une durite de frein sansque cela nmeuve lopinionmon-diale ou bien, comme le rappelaitun garagiste de mes amis, il y eutpar le pass des voitures mditer-ranennes qui avaient la sale ma-nie de perdre lessieu arrire. Lessurvivants riaient en chur decette msaventure et du tasse-ment de vertbres conscutif.

Aujourdhui, grce la connexiongnralise et lactivisme desavocats, chaque incident prendune ampleur plantaire. Il y a desconcidences tranges. Toyota estau cur dune tempte, alors quela firme japonaise est devenue en2008 la premire marque mon-diale, dtrnant General Motors.Cette dferlante sabat au mo-ment o lindustrie automobiledes Etats-Unis est en faillite, sau-ve de justesse par largent public.Le gouvernement Obama a vers50 milliards de dollars GeneralMotors.

Dans cette bataille conomi-que, que pse le salut de lautomo-biliste? Et se pourrait-il que lis-sue du combat se joue sur ladh-rence dun tapis de sol?


Cherche Romandparlant allemandMal-aime, la langue de Martin Suter a pourtant la cote sur le marchdu travail, en particulier en temps de crise. Sa matrise reste trsapprcie et fait souvent la diffrence au moment de lengagementou sur la fiche de salaire. Enqute et tmoignages.

Les isch, och, ach vousagressent les oreilles? Enten-dre Angela Merkel ou Hans-

RudolfMerz vous fait vous rfugiersous le canap? Pour vous, la Suisseprend fin aux sources de la Sarine?Vous faites partie des Romands quinaiment pas lallemand, qui le par-lent ou le comprennent avec peine.Soyez rassurs, vous ntes pas lesseuls. Rputedifficile, la languedeMartin Suter et de Gottfried Kellerna pas les faveurs desWelsches.

Si lon peut trs bien vivre sanssavoir ce que signifie Antragsfor-

mular ou Almhtte, lallemandreste pourtant une trs bonne carte jouer enSuisse, o le franaisonloublie parfois est une languemi-noritaire; surtout dans lemondedutravail et enparticulier en tempsdecrise.

Franois Grin, professeur lUniversit de Genve, tudielconomie des langues depuisvingt ans et il a men diverses tu-des sur le sujet: On estime quenSuisse romande les plurilinguesont deux fois plus de chances degarder leur emploi que ceux qui ne

parlent que le franais. Et cela estvalable pour les francophones par-lant lallemand.

Lallemand rapporteplus que langlaisAntidote au licenciement, lalle-mand est aussi un bon atout pourdcrocher un job: en collaborationavec le Secrtariat dEtat lcono-mie(Seco)et lesofficesduchmage,la Fondation ch Echange permetchaque anne des jeunesdiplmsou des dtenteurs dun CFCau chmage deffectuer un

La curiositest unexcellentmoteur

Les premires classes enfantines bilinguesde Suisse ds cette anneDes petits Suisses bienttbilingues grce lcolepublique? Ville sur la frontiredes langues, Bienne ouvrira dsla rentre 2010 les quatrepremires classes enfantinesbilingues du pays. Jusquprsent, seule une sensibilisa-tion lallemand ou au franaisest dispense aux tout-petits enSuisse, et les filires bilinguesnexistent quau niveau dugymnase. Dans les classes,composes de francophones,de germanophones et denfantsissus de limmigration, lensei-gnement sera donn pour moitien dialecte almanique et pourmoiti en franais. Le projetvise, terme, proposer unenseignement bilingue jusqu la9e anne scolaire aux petits

Biennois qui le souhaitent. Uneperspective qui rjouit: selon unsondage ralis en 2008, 83% deses habitants souhaitent lagnralisation de lcole bilingue.Pourquoi diable avoir attendu silongtemps? Contrairement ceque lon pense, lide quapprendreune langue trangre ne perturbepas lapprentissage de sa languematernelle nest pas acquisedepuis si longtemps. Par ailleurs,la mise sur pied dun enseigne-ment de ce type demande derepenser toute lapprochepdagogique, explique VirginieBorel, dlgue au Forum dubilinguisme, bas Bienne. Enfin,il y a eu longtemps une certainersistance des politiques quiredoutaient un projet trop litaire,excluant les trangers.

Franco-Suisse,Alexandre Ribessest installil y a dix ansoutre-Sarine.Pour voir du payset progresserprofessionnellement.

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Donnez votre avis sur dautresthmes sur notre site internet:

RSULTATS DUSONDAGE EN LIGNE

Quelle est la langue laplus utile en Suisse pourle travail?

46 %Langlais

23 %Lallemand

1405 personnes ont donn leur avis du1er au 11 mars 2010

31 %Le suisse-allemand

RCITLANGUES| 11

Franais, allemand, italien, anglais,suisse-allemand... Alexandre Ribes,35 ans, aime jongler avec les langues etil en a fait sa force. Depuis peu, il estassistant de deux conseillers laclientle chez UBS, Zurich, Russir tablir un climat de confiance avec unclient dans une langue trangre, cestun sacr dfi. Franco-Suisse, il a grandi

sur les rives du Lman avant de dm-nager outre-Sarine, lge de 25 ans.Je parlais extrmement mal, lire, aallait. Son envie de voir du pays et deprogresser professionnellement lapouss partir: La curiosit est unexcellent moteur. Aprs une annepasse Saint-Gall, il est engag ausige dUBS Zurich Paradeplatz. Il

parle aujourdhui un hochdeutsch mtinde saint-gallois. Savoir les languesfacilite normment les relations profes-sionnelles. Le jeune homme ne pensepourtant pas gagner davantage en raisonde son bagage linguistique. Jai limpres-sion que cest encore peru comme unnice to have, malheureusement.

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Migros Magazine 11, 15 mars 2010 RCIT LANGUES | 13

Lessentiel, cest quon me comprenneTamara Rey balade la candeur de ses20 ans travers la Suisse. Et en deuxlangues, sil vous plat. La jeune Valai-sanne vit aujourdhui Delmont o ellegre, depuis quelques mois, un magasindameublement. Il y a une anne,vendeuse de formation, elle tait auchmage. Entre les deux, un sjour desix mois Frauenfeld chez Jysk, lamaison qui lemploie actuellement.Lallemand, formule magique? Il lui apermis de retrouver du travail et de

dcrocher un poste responsabilit.Il faut pouvoir se dbrouiller, car lacentrale est en Allemagne. Tamara Reyconfie ne rien avoir appris en langues lcole secondaire, et surtout ne pasavoir compris quoi le hochdeutsch luiservirait plus tard. On se dit quon esten Valais, quon parle franais. Lexem-ple de son frre parti dix ans plus ttstablir Zurich la titille pourtant. Ellese tourne alors vers la Fondation chEchange qui, en collaboration avec les

offices du chmage et le Seco, permet des jeunes daller se former dans uneautre rgion de Suisse. Lorganisation luitrouve un stage en entreprise. Lapremire semaine a t terrible! Grce des collgues comprhensifs, desclients plutt conciliants, une bonnecapacit dadaptation et un amoureux,Tamara Rey sy met et ose parler. Avectoujours davantage de plaisir. Peuimporte que ma phrase soit juste,lessentiel est que lon me comprenne.

stage professionnel de sixmois outre-Sarine. Une pre-

mire exprience et une immersionbnfiques puisque, ensuite, 70%des participants trouvent du travailou poursuivent leur formation,indique Silvia Mitteregger, direc-trice. Enfin, savoir lallemandarron-dit largement les fins de mois. Atitre individuel, cela vaut la peinedinvestir dans cette langue. On es-

time quun Romand avec un bonniveau gagne 14% de plus quunmonolingue, poursuit FranoisGrin. Tandis quavec langlais, ilnobtiendra en moyenne que 10%de bonus.

Goethe fait mieux que Shake-speare.Cest que les socits roman-des ont souvent leur maison mrederrire le rideau de rstis. Actuel-lement plus dune entreprise sur

deux, dans le domaine de lindus-trie, se plaint dumanquede comp-tences en allemand de ses collabo-rateurs, toujours selon FranoisGrin, qui se rfre une tude pu-blie en2009. Et lon entend rgu-lirement le secteur tertiaire dplo-rer la mme difficult. Au sigeromand dAXA-Winterthur, onconfirme: Idalement, on engage-rait des candidats parlant trs bien

lallemand, mais lexprience mon-tre quen Suisse romande ils sontplutt rares, commente FrdriqueBuchet, HRManager. Nos servicescomptent des collaborateurs ayantde bonnes connaissances de la lan-gue et qui sont par consquent sou-vent sollicits par leurs collgues.A parcours gal, AXA-Winterthurdonnera la prfrence auxcandidats bilingues. A cer-

La ValaisanneTamara Rey a

effectu un stage desix mois Frauenfeldavant de dcrocherun poste de grante

Delmont.

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RCITLANGUES | 15Migros Magazine 11, 15 mars 2010

A Berne, il est indispensable de savoir lallemand

tains postes, la parfaite ma-trise de lallemand est indis-

pensable. Au sige de La Poste, Berne, lesRomands sont attendus bras ouverts.Car ils ne sont que302contre 4583... Almaniques! Oui,on peine les recruter, soupireNathalie Salamin, porte-parole. Lesraisons? La langue toujours maisaussi la situation gographique.Les Romands nont pas forcment

envie de se dplacer ni de dmna-ger. Un groupe de rflexion sestrcemment form pour trouver lameilleure manire dattirer lesWelsches Berne.

Passer de lautre ct du Rsti-graben, justement? Si on se d-brouille et quon ne craint pas lin-connu, cela peut valoir la peine, carles francophones sont aussi recher-chs... pour leur franais. Franois

Grin: Dans le secteur secondaire,77% des entreprises almaniquesmanquent de comptences danscette langue. Cline Fontannaz

Photos Xavier Voirol/Strates, Siggi Bucher

La Fondation ch Echange:www.echanges.ch La Fondation proposeaussi des changes linguistiques pourles 11-15 ans durant les vacances.Dlai dinscription 31 mars.

Ses tudes de droit, le Vaudois Jean ChristopheSchwaab, 31 ans, a choisi de les faire Berne.Objectif avou: bien apprendre lallemand. Ctait ily a douze ans. Aujourdhui, le secrtaire central delUnion syndicale suisse et dput socialiste estbilingue. La langue dAdolf Muschg? Le jeunesyndicaliste lutilise tous les jours et il lui seraitaujourdhui impossible de sen passer. Lorsqueles sances ont lieu dans cette langue ou quilsagit de sadresser ladministration fdrale, ilest indispensable de matriser lallemand. Install Lausanne mais travaillant dans la ville fdrale,Jean Christophe Schwab se rappelle avoirpourtant t un lve moyen dans cettediscipline au gymnase. A Berne, les six premiersmois se sont rvls extrmement difficiles. Je

devais apprendre un mot sur deux et le soir jepassais plus de temps dans le dictionnaire qurelire mes notes. Aprs cest entr. Durant neufans, le Vaudois a vcu en colocation. Le bainlinguistique a contribu amliorer sa compr-hension du schwyzerdtsch. Un atout lorsquilsest agi dintervenir sur le plateau de la clbremission politique almanique Arena. Jaiparl en hochdeutsch mais sans le suisse-allemand, je naurais rien compris. La politiquefdrale a toujours intress le jeune dput, etl aussi, il sait que son bilinguisme lui seraprcieux sil entre au Parlement. Ce qui estimportant se droule lextrieur des sancesofficielles, il donc est indispensable de pouvoirbien se faire comprendre.

Le syndicalisteet dput socialistevaudois JeanChristophe Schwaabtravailleen deux languestous les jours.


Le cinma?juste du boulotA laffiche dans La rafle, puis dans Limmortel et bientt dansMargaret, aprs Thrapie de couples et Le premier cercle,Jean Reno enchane les tournages en tout genre, mauvais filmsinclus. Rencontre avec un acteur qui ne prend pas son mtiertrop au srieux.

Un car de France 3 bouche lepassage, qui nest pas grand,malgr sonnom: rueduBuf,

dans le vieux Lyon. Cest ici que seterre un ours plutt: Jean Reno, ensjour promotionnel ce jour-l aveclquipe du film La rafle.

Quelques minutes auparavant,la ralisatrice Rose Bosch expli-quait quelle avait voulu, une forcetranquille avec de grandes mains,des battoirs, mais utiliss unique-ment faire le bien pour ce rledunmdecin affect au Vel dHiv.L o 13 000 Juifs franais raflsavaient t parqus, entre le 16 etle 17 juillet 1942, sans eau ni nour-riture, avant dtre dports depuisParis vers les camps.

Cinq enfantsde trois lits diffrentsVoici donc la force tranquille et sesgrands battoirs, de son vrai nomJuan Moreno, n Casablanca en1948, de parents andalous ayantfui le franquisme pre franc-ma-on, mre catholique. Il expliquedabord stre accroch au sermentdHippocrate pour entrer dans lepersonnage et les circonstancesdune histoire aussi pouvantableque la rafle du Vel dHiv: Etremdecin cest quoi? Tu as fait destudes, sept ans, dix ans. Tu saisouvrir un corps au scalpel. Tu saisgurir. Des fois, ce corps, il meurtmais tu restes l, tu fermes tagueule. Tu accompagnes. Ce verbe,

Dire non TarantinoIl a peut-tre beaucoup tourn, etmme parfois, comme il le ditlui-mme, des films qui netiennent pas debout.NempcheJean Reno sait dire non. Et pas nimporte qui. Tarantinohimself qui le voulait pour lascne douvertured Inglourious Basterds. Unpaysan qui cache des Juifs sousson plancher et les livre auxpremiers nazis qui pointent le boutde leurs baonnettes. Je navaisaucune envie de faire a. Lascne visiblement lui est reste entravers. Cest un truc un peu con:tu caches des Juifs, tu sais quisont les nazis, et hop tu lesbalances direct. Le vrai Franais, ilse prendrait dabord une balle dansla tte, ou au moins se feraitarracher quelques ongles. Silence

prolong: Enfin, je crois.Tarantino parat-il lui en a voulu.Mais je ne suis pas le seul avoirrefus ce rle. Si on lui objecteque des personnages peusympathiques, il en a jou pas maldans sa carrire, il concdedabord: Ouais, bien sr. Lontait un tueur. Puis il contre-attaque: Dans cespersonnages, mme les plussombres, je pouvais montrerpourquoi ils faisaient a. Parexemple pour dfendre quelquechose, leur famille, leursenfants. On en dduira, allez,que Jean Reno naime pas lespersonnages dun bloc, lescaricatures. Le type est noir, hopon lembastille. Il est blanc, allez onle batifie. Non! a ne se passepas comme a. Mme au cinma.

accompagner, woah, il me faitfroid dans le dos.

De la rafle du Vlodrome dHi-ver, Jean Reno avoue quil ne savaitpresque rien. Je suis comme toutle monde. Jai besoin quon memette les choses sous le nez. Fairela leon la France entire, pour-tant, ce nest pas son truc, mais ilsera fier simplement si ses pro-pres enfants cinq, de trois lits

diffrents apprennent quelquechose grce ce film. Par exem-ple que chacun, dans lurgence,peut devenir un hros ou un lche.Que pour des ides, un peuple estcapable de vouloir en dtruire unautre.

Quand on lui demande quelgenre de pre il est, justement,Jean Reno commence par lafaire courte: Je suis l.

RCIT JEANRENO | 17

Jean Reno est laffiche dans le

film La rafle.il y joue le rle dun

mdecin durantla Seconde Guerre

mondiale.

Chacun, danslurgence, peut

devenir un hros ouun lche

Migros Magazine 11, 15 mars 201018 |RCIT JEANRENO

Puis il affine, mime un dia-logue. Des fois je dis: Fais

gaffe, tu memmerdes. Je ne dispas: Ne tinquite pas, je vais tefiler du bl. Je dis plutt: Marche pied. Puis il rigole: Je leur dissouvent: Cest drle,mais le verbeacheter est un verbe trs curieuxJe ne comprends pas bien sa signi-fication... a, a les nerve.

Je suis l. Si Jean Reno le dit,cest quil sagit mme dune desconditions quil pose pour accep-ter un rle: que le tournage ne letienne pas trop longtemps loigndes siens. Je conseille a tout lemonde.Mes deux premiersmaria-ges ont trop pti de lloignement.Au dbut, on essaie de se faire uneplace au soleil, tout pour lemtier.On ne pense pas la famille alorsque cest a le plus important. Par-tager ma vie avec eux, les vacan-ces, les repas, les rflexions.Pour aider ses enfants, il na pas

peur dactiver des rseaux et delavouer: Le plus grand, il va chan-ter pour la premire fois chez Dru-cker. Jai dit Michel, qui est unami, tiens, tu vas faire chantermon gamin.

Viens faire le gourouBora-BoraQuon ne soit ainsi pas surpris devoir JeanReno galement laffichedune aimable daube la sauceamricaine, Thrapie de couples. Ilavait une, ou plutt deux bonnesraisons de le faire: Ce sont desamis de longue date, ils mont dit:Viens nous faire le gourou, l-bas, Bora-Bora.Mais jai dit: Etmesgamins? Ils ont rpondu, Ehbienprend-les avec.

Voil. Le cinma, pour JeanReno, ce nest pas plus compliquque a: Juste du boulot. Cest poura que je ne vais pas aux Csars. Ildit quil ne comprend pas, que ja-

mais des artisans nauraient cetteprtention, cette impudeur, et quelimportant, cest le moment oon fait les choses, pas aprs. Unexemple lui vient, il semballe, iltrpigne: Je ne vois pas un bottierse gargariser: Vous avez vu? Jaifait des bottes. Comment? Vousnavez pas vu mes bottes? Benmerde alors. Vous vous rendez pascompte, jai fait des bottesQuandmme.Onnepeutpas croireque Jean Reno soit insensible

lloge ou la critique. On lui parlede ce que LeMonde a crit proposde Thrapie de couples: Un vaude-ville curant. Il ne bronche pas.Il riposte: Vous vous souvenez dutitre de Lib la sortie du GrandBleu? Non? Le Grand Plouf. Audbut, cest vrai, a fait mal.

Et puis, explique-t-il, on relati-vise. On comprend quun film, cenest pas une arme de guerre,juste une petite histoire dfen-dre. Pas la peine, donc, den faire

des tonnes, dans un sens ou dansun autre. Il naime pas MauricePialat et son clbre poing lev decolre Cannes: Pourquoi allerjusque-l? Il y a des gens qui cr-vent de faim, qui nont pas de quoise loger, et nous, on fait des filmset on se plaindrait? Ho! A un mo-ment, il faut ramener les choses oelles sont, non? Si Seor.

Laurent NicoletPhotos Getty

Keystone

Un film, cestjuste une petite

histoire dfendre

Jean Reno et Nicolas Sarkozy, ici, en Corse, en t 2005.

Impossible dvoquer La rafleavec Jean Reno sans glisserbientt vers ce fameux dbat surlidentit nationale, qui dchire laFrance et a t voulu par un pote lui, devenu prsident de laRpublique. Sur son amiti avecNicolas Sarkozy, lacteur vacuevite: Jai aussi beaucoup depotes de gauche, dontpersonne ne parle. Avant deconcder: Son boulot nest pasfacile. De la folie. Jamais je nevoudrais faire a.Nempche, ce dbat surlidentit, il avoue ne pas lecomprendre. Il dfendrait plutt,lui, lide dune culture millefeuille:Ma culture de base, tu ne melenlveras jamais. Des parentsandalous au Maroc. Une

femme anglaise, un dernierfils franco-amricain. Sijavais un beau-pre pruvien,je prendrais quelque chose duProu. Je me mettrais cuisiner pruvien, tiens.Pourtant, sitt dit, Jean Reno nepeut sempcher de voler ausecours de son ami NicolasSarkozy et de sa fameuseimprcation: La France, onlaime ou on la quitte. Les gensont pris a pour une insulte. Maisaux Etats-Unis, a ne pose aucunproblme. Love it or leave it,cest trs facile de dire a pourun Ricain. Parce quils sont unpays dimmigrs.Voil soudain l acteur quisenflamme propos des Chinoisde Boston: Ils sont trs

nombreux. Ils viennent l pour lemythe: Boston, cest Berkeley.Cest l quinternet a dmarr. Ilsse disent, cest l quon apprend,on y va. Et ils deviennent trs vitetrs amricains. Ils deviennentmme plus grands! Mais cestpas pour a quils ont oubli dese servir des baguettes.Il ajoute que lui-mme est arriven France, a choisi ce pays, faitson service militaire, et quectait pour rester. Je ne suispas venu en tirant la carte delAfrique derrire moi. Et deconclure, dun double proverbebien lui: A toujours regarderderrire soi, on attrape mal aucou Cest con, ce que je dis,mais on ne le dit pas suffisam-ment!

Sarkozy mon ami

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Au serviceaprs-ventedes prisonsSandrine Dos Santos et Aurlie Delaloye sonttoutes deux conseillres de probation dansle canton de Vaud. Leur difficile et dlicatemission: prvenir la rcidive et favoriserla rinsertion des dlinquants. Reportage.

A150 mtres du terminus duM2, le mtro lausannois, unquartier comme les autres

avec ses blocs, ses commerces, sesrestaurantsLe btiment gris, quiabrite les locaux de la Fondationvaudoise de probation, se fond par-faitement dans le dcor. On metenpratique le proverbequi dit: pourvivre heureux, vivons cachs, noteJacques Monney, le directeur decette institution de droit priv. Onexerce notre activit dans la discr-tion afin de prserver nos clientsqui ont besoin de se reconstruiredans un certain anonymat.

Au rez, rception vitre et es-pace accueil. Dans cette salledattente, il ny a pas dattente, plai-sante notre guide. Une des premi-res choses que lon apprend auxpersonnes dont on a la charge, cestle respect de la ponctualit. Alors,on se doit de les recevoir lheure.Lhommeest jovial et ferme la fois.Mainde fer dansungant de velours.Il nous invite le suivre dans lestages. Chaque porte que lon fran-

chit est ferme double tour. Onne soccupe pas de gentilles grands-mamans.Tout est sous cl et chaqueconseiller possde un passe.

Pour le petitset les grands dlinquantsLes clients, comme les appelle Jac-quesMonney, sont tous des dlin-quants, des petits comme desgrands: dealers, voleurs, escrocs,violeurs,meurtriers, pdophilesCertains sont en attente dun juge-ment, dautres en libert provi-soire ou conditionnelle, dautresencore purgent une peine en mi-lieu ouvert ou bnficient dunsursis. Jai aussi des collabora-teurs qui interviennent directe-ment dans les tablissements p-nitentiaires du canton.

Ici, Epalinges, une dizaine deprofessionnels assistantes socia-les, ducateurs spcialiss, psycho-logues et psycho-criminologues assurent le suivi de quelque cinqcents dossiers. Cest le serviceaprs-vente des prisons. Un SAV

qui a pour mission, conformmentaux articles 93 et suivants du Codepnal, de prvenir de nouvelles in-fractions, de favoriser la rinsertionsocioprofessionnelle et de contrlerles rgles de conduite fixes par lesautorits judiciaires ou administra-tives.

Le ton monteparfoisSandrine Dos Santos et AurlieDelaloye uvrent la fondation

Nous navonsjamais craintpour notreintgritphysique

RCITRINSERTION | 21

Un client ordinaireJean* est pile lheure pour sonrendez-vous avec Sandrine DosSantos, sa conseillre deprobation. Gueule denfant de chur,voix douce, sourire anglique: on luidonnerait le bon Dieu sans confession.Seul son crne ras lui confre un petitair de Rapetou. Et Rapetou justement, illest et pas quun peu! A 23 ans, ilpossde un casier judiciaire long commele bras: agressions, lsions corporelles,vols, tentatives de brigandages,dommages la proprit, menacesAutant de dlits, commis souvent en tatdbrit, qui lont conduit franchir lesportes du pnitentier.Aux deux tiers de sa punition il a tcondamn quinze mois ferme , ce dlin-quant a t libr conditionnellement parle juge dapplication des peines. On lui aaccord une nouvelle chance. Avec unepe de Damocls suspendue au-dessusde sa tte: les cinq mois qui lui restent tirer! Il connat les rgles du jeu: pour nepas retourner la case prison, il alobligation de se soumettre au suivi duservice de probation ainsi qu descontrles sanguins dabstinence lalcool.Le dlai dpreuve a t fix un an.Avant desprer pouvoir laiderplus en profondeur, il faut djdmler sa situation administra-tive, dclare Sandrine DosSantos. Jean croule sous les dettes(plus de 100 000 de poursuites), il estincapable de se grer seul. Au dbut, ilvenait avec un sac Migros dbordant defactures. Sandrine Dos Santos lui amontr comment tenir un classeur, fairedes paiements Tout un apprentissage!Sans tre nave, cette dernire se ditconfiante. Dautant que son protg faitpreuve de bonne volont: il travaille dansle btiment certes seulement mi-temps pour linstant et vient aussi derenouer avec sa famille. Ma mre amme fait ma lessive! Ce nest pasbien, vous devez vous occupervous-mme de votre linge! Toujoursce souci de responsabiliser son client.Seule ombre au tableau: le studiosous-lou que Jean aimerait mettre sonnom. Sinon, je risque de me retrouver la rue. Le grant savre rticent. Vousnallez pas pter un cble sil refuse? Lejeune homme sagite sur son sige. ava aller, hein? Jespre

*Prnom fictif

vaudoise depuis une anne envi-ron. Elles sont conseillres de pro-bation, affectes au secteur post-pnal. Chacune gre une soixan-taine de cas. On ne voit pas undossier ou des dlits, mais une per-sonne, relve Sandrine Dos San-tos. On doit donc laider sans pr-jug, quel que soit son casier.Bien quon ait affaire des gensqui sont parfois dsocialiss de-puis longtemps ou qui peuventconnatre des pisodes de violence,

le suivi se passe en gnral trsbien, ajoute la seconde. La peur?Elles ne connaissent pas. Mmesil arrive que le ton monte leplus souvent lorsquil est questiondargent (elles versent un revenudinsertion certains de leursclients) , nous navons encore ja-mais craint pour notre intgritphysique.

En revanche, toutes deux an-goissent lide de se fairemanipuler par un pervers et

SandrineDos Santos

soccupe dunesoixaine

dex-dlinquants.Elle leur explique

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22 |RCITRINSERTION Migros Magazine 11, 15 mars 2010

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de ne pas voir venir la rci-dive.Dailleurs, les individus

risque 10 15% de la clientleselon Jacques Monney , elles lesreoivent deux pour limiter lesembrouilles. Et nous sommesplus intrusives aussi. On leur de-mande o et comment ils passentleur journe de manire essayer

de reconstituer leur emploi dutemps. Surveillance et confiancecohabitent ici dans un fragile qui-libre. Si Sandrine et Aurlie soup-onnent une rechute, flairent undanger (changement dhumeur,refus de se soumettre une psy-chothrapie ou des examens san-guins notifis par le juge), consta-

tent une dgradation de la situa-tion du dlinquant (perte demploiou de logement), elles alertentlautorit judiciaire ou loffice dap-plication des peines. Lesquels peu-vent agir en deux temps: dabordun avertissement qui, souvent, suf-fit, ensuite une rvocation du dlaidpreuve ou du sursis qui renvoie

directement le contrevenant enprison. La scurit de lordre publicreste la priorit des services de pro-bation.

Travailler loriginedes dlitsPour viter que leurs protgs nefranchissent la ligne blanche, nosdeux conseillres travaillent surlorigine des dlits et favorisent unnouveau dpart dans lexistence.La plupart de nos clients sont descabosss de la vie. Ils ont envie desen sortir, mais ils accumulent lescasseroles. Il suffit parfois dun d-clicdcrocherunposte de travail,se mettre en mnage, avoir un en-fant pour quils voient le boutdu tunnel. Et quand cela se pro-duit, cest une petite victoire pourelles! Alain Portner

Photos Cline Michel

La plupartde nos clientsont envie desen sortir maisils accumulentles casseroles

Sandrine Dos Santos et Aurlie Delaloye aident les ex-dlinquants se rinsrer professionnellement.

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Jean-Franois Duval,journaliste

Je dteste les vio-leurs dme. Tousceux qui prten-dent penser etsentir en votrepropre nomendi-

sant je votre place. Imaginez que vousayez commis une action marquante, uncrime ou un acte digne dtre salu, qui at-tire sur vous lattention gnrale de la so-cit. La presse, la justice, voire des histo-riens ont dj largement rendu compte delvnement qui a fait de vous un person-nage connu de tous. Vous-mme, vous voustes longuement exprim sur le sujet, vousavez peut-tre mme rdig un livre pourmieux expliquer le pourquoi et le commentde ce que vous avez vcu.

Et voil quun mois ou vingt ans plus tard, en 2009ou en 2010, un romancier sempare de votre his-toire, vous la vole, et crit tout un romandans lequel il dit je votre place.Je trouvecela intolrable, un viol de psychologie et desubjectivit, une odieuse faon de vous tervotre qualit de sujet part entire.Deux affaires actuelles tmoignent de cephnomne, car lespce des voleurs dmefleurit au sein de la littrature franaise.Ainsi le romancier Rgis Jauffret vient depublier Svre, un roman entirement bassur laffaire du banquier Edouard Stern,abattu dans sa combinaison de latex rose par

sa matresse Ccile Brossard. Jauffret avaitcouvert une partie du procs pour lhebdo-madaire Le Nouvel Observateur. Il na pu seretenir den faire un roman, dont il justifieainsi le projet: La fiction claire commeune torche. Largument est usuel: ds lorsquon se place sous la bannire de lart, quioserait avancer lamoindre objection? Svreparat, la presse en vante le style impecca-ble, la narration formidablement bienmene. Stendhal ne sest-il pas lui-mmeinspir dun fait divers pour crire Le Rougeet le Noir? Et Truman Capote pour De sang-froid? Emmanuel Carrre pour Ladversaire?Jacques Chessex pour Le vampire de Ro-praz?

Oui, sauf que ces romanciers-l, sachant commeSartre quon entre dans un mort comme dans unmoulin, respectent cette distance quintro-duit le recours la troisime personne. Ilsdisent il ou elle. Jamais ils ne prten-dent se glisser dans la peau de la personnedont ils parlent ni dans son esprit, jamais ilsne disent je la place dun tre dont lin-timit, par dfinition, est radicalementautre. Rgis Jauffret, si. Il colle au plusprs de ce que lon sait dj de laffaire Sternet nhsite pas dire je comme sil taitCcile Brossard, sans rien transcender de cefait divers. Je vois l une terrible et misra-ble violence de linterprtation (dautantque Ccile Brossard nest pas morte). En

disant je, Jauffret sarroge le droit de de-venir le sujet dune histoire qui, quellequelle soit, est celle dune autre personne.

Dans son roman Jan Karski, lcrivain franaisYannick Haenel fait subir le mme traitement JanKarski, hros de la rsistance polonaisequi prvint avant tout lemonde, en 1943, leprsidentRoosevelt de lexistence des campsdextermination nazis. Mme facile alibi:sous le couvert de la fiction, on peut tout sepermettre. Et quimporte si Karski a lui-mme racont son histoire juste aprs laguerre dansMon tmoignage devant lemonde(tout juste rdit chez Laffont). De sa ren-contre avec Roosevelt en 1943, Karski cri-vait: Le prsident Roosevelt semblait treinaccessible la fatigue. Il tait extraordi-nairement au courant de la question polo-naise, ilmimpressionna profondment parsa largeur de vue, il voyait plus loin que sonpropre pays, sa vision embrassait lhuma-nit tout entire.Voici ce que cela donne aujourdhui lorsqueYannick Haenel se glisse dans la peau deKarski et dit je sa place: Roosevelt nedisait rien. Il avait ouvert son veston et sen-fonait confortablement dans son fauteuil.Je crois quil digrait. Jeme disais: il est djen train de digrer lextermination des JuifsdEurope.Certains livres tiennent ainsi du viol. Maisils se vendent trs bien en magasin.

Les violeurs dme


Quel genre de patients recevez-vous dans votre cabinet?Un petit peu de tout; je ne donne-rai pas de noms. Des personnalitsdu showbiz, de la politique, de lafinance, des grands entrepreneurs.Une clientle qui nest pas des plusfaciles, ni des plus agrables. Lespires restent les enseignants, quisavent tout mieux que vous.

Vous avez particip, en tantquexpert, un documentairesur Michael Jackson. De quellemaladie de peau souffrait-il,daprs vous?De dpigmentation, il ne la pasni. Dailleurs, il ne voyait paspourquoi on lui aurait reproch ceque font les Blancs en sens inver-se, cest--dire sexposer au soleil.On peut supposer quil avait duvitiligo, comme sa sur La Toya.Il a abus de produits blanchis-sants, cest certain. Pour essayerdenlever les signes de sa ngritude.Idem pour les oprations de sonnez. Lauvent nasal, la partie basse,est soutenue par du cartilage, quinest pas vascularis comme los,

On envisagedinterdire la peaude vieillirDans son cabinet du XVIe arrondissement deParis, Max Santoul reoit les grandsde ce monde. Dermatologue rput, auteurde La beaut dans la peau, le Franaisau teint de bb a son franc-parler.Confidences esthtiques.

mais nourri par imbibition. Si lonnarrte pas de dcoller et de cou-per ce cartilage, on le prive denourriture. Le nez peut ds lorsseffondrer. Michael Jackson de-vait tre sacrment mal dans sapeau.

Vous soignez beaucoupde dysmorphophobes, savoir,selon votre dfinition, despersonnes qui simaginentdune laideur irraisonne?Quelques-uns. Le phnomne de-meure moins rpandu que lano-rexie. Je vois beaucoup demanne-quins, maigres comme des clous,qui viennent dtre refoules dundfil pour quatre kilos de trop.On devrait enfermer les types quileur disent a en hpital psychia-trique ou les retirer dumarch. Leplus bizarre chez les dysmorpho-phobes et les anorexiques, cestquils viennent me parler dl-ments mineurs par rapport leurrel problme. Quelquun qui aune cicatrice sur tout le ct gau-che du visage peut venir me mon-trer quune rose la griff sur deux

Selon Max Santoul, unealimentation quilibrene suffit pas pour luttercontre le vieillissement.Il faut des complmentsalimentaires.

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Bio expressN un 22 avril Carcassonne,dans la pauvret la plusbasique. Nous avions moins quepeu. Mais jai reu beaucoupdamour. Son pre meurt dunetuberculose fulgurante alors quilna que 9 mois. Sa grand-mrepaternelle soccupe de sonducation. Petit, il tombesouvent malade, reste au lit desvacances entires. Il crit despomes, se lance dans lachanson, joue de la guitare. Ilsoriente vers la mdecine Montpellier, pour ne pasrentrer trop tt dans le mondedes adultes. Mdecine, cestminimum dix ans dtudes. A27 ans, il poursuit ses recher-ches Paris, hsite faire unecarrire dans la musique,renonce. Reconstruire tout ceque javais dj ralis maga-ait. Une amie lui conseille ladermatologie. En 1989, il creavec un plasticien le Collgefranais de chirurgie dermatolo-gique. Il le prside depuis 1999. Ilest galement conseillerscientifique de la prsidence deSephora Monde ainsi que desparfums et cosmtiquesChristian Dior. Il a deux fils, dontJordan qui a jou entre autresdans la srie TV Cap des pins,sur France 2. Il publiera Mnino,un roman dautofiction slam la rentre littraire.

MichaelJackson devaittre sacrmentmal danssa peau


millimtres ou lapparition duneride quon ne peut observer qu laloupe.

Quelles sont les demandes despatients les plus improbables?Certaines femmes se disent horri-fies par les bouches quellesvoient lheure actuelle parcequelles ont limpression que leslvres vont se ventouser sur les vi-trines desmagasins tellement ellessont grosses. Surtout, je ne veuxpas a. Mais augmentez ma bou-che, dclarent-elles. Et ce quellesdsirent semble dj trois fois tropgros. Au maximum du ridicule,catastrophiques, elles continuentde vous raconter que les autresbouches sont normes.

Que faites-vous alors, vousarrtez le massacre?Quand vous dites stop, vousvous faites insulter. De toute fa-on, ces femmes vont toujourstrouver un escroc qui va accepter.Elles vont ailleurs, se font estro-pier et reviennent vers moi en d-clarant que cest de ma faute

Quels sont vos secretsde beaut personnels?Vous trichez?(Rires). Je ne triche pas. Je ne faissurtout pas derreur. Je ne fumepas, je ne suis pas un buveur. Di-sons que je ne malcoolise pas.Dans tous les rgimes franais, lesmeilleurs, il faut un peu de vin. Etdepuis quelques annes, je prendsdes complments alimentaires.Pour lutter contre le vieillisse-ment, une alimentation quilibrene suffit pas.

Pourquoi?Il existe des fractions alimentairesque lon est incapable de gnrerni de scinder. Au dpart, une ali-mentation normale apporte ce quimanque. Aprs plus. Par exemple,entre 13 et 50 ans, on perd 50%decollagne et dlastine. Les com-plments alimentaires donnentdes briques capables de construireet de scinder. En les prenant, onamliore le systme vasculaire,donc tous les organes. Les Japonaisen parlaient dj lorsque jai com-menc mes tudes de dermatolo-gie. Dailleurs, pour eux, avoir unebelle peau, cest respecter Dieu. Ils

ont difi les fleurs qui ont unepeau comme nous. Le camlia parexemple. Ils dtestent les tachesde rousseur, les grains de beaut,le soleil. Ce qui cre des patholo-gies terribles: certains, se sentantimparfaits, se suicident. Il ne vien-drait lide de personne de finirainsi (en imitant un bossu). Les Ja-ponais prfrent vieillir comme a(le dos droit).

Certes. Mais comment expliquerles rsultats de ltude quiindique que les Amricains ensurpoids, pas les obses, viventplus longtemps que les minces?Un bug?Effectivement, cest troublant. Ilsagit srement dune questiondadaptation. A lorigine, les gros

temps. Les Amricains profitentdune alimentation riche depuisdeux ou trois cents ans. Les g-nrations actuelles ont slec-tionn naturellement des indivi-dus qui saccommodent parfaite-ment dune surcharge pondralepour prparer la suite. Alors queles maigres sen sortent moinsbien. En Amrique du Nord seu-lement!

Mince ou pas, le combat contrela cellulite semble devenu unepriorit chez les femmes.Franchement, les crmes, amarche?Dans la mesure o on connat desproduits capables dagir efficace-ment sur le stockage des graisses,de faire circuler la lymphe de fa-

On soigneses organesinternes,pourquoilaisser vieillirsa peau?

taient plus aptes survivre,puisquil fallait supporter les fa-mines. Llevage et les culturesont effac les moments difficiles.Les gras ont commenc souffrirde problmes cardiovasculaires.Les maigres ont vcu plus long-

Quoi que nousfassions, nousmourrons. Autantarriver au bout dansde bonnes conditions,estime Max Santoul.

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ENTRETIENMAXSANTOUL | 33

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on intressante, de fluidifier cer-taines formes de lipides, oui. On atrouv le moyen de faire pntrerdes cosmtiques. Il fautmasser. Lapeau est bien foutue et imperma-ble. Sinon, on gonflerait sous lapluie ou dans la piscine. Toutefois,on a dcouvert des molcules ap-tes faire pntrer leau lint-rieur de la peau, les aquaporines.

Une rvolution en matire dhy-dratation.

Attention labus, tout demme. Vous prcisez dansvotre livre que lexcs de crmecouvrante provoque unedpendance, un dsquilibreCest le cas pour les crmes gras-ses, genre crme solaire. La peauragit au froid, au chaud, lhumi-dit, la scheresse Si on luimet un autre thermostat, en luiappliquant de la crme, elle laconsidre comme une agression,puisquelle na pas prvu davoirune couche au-dessus delle. Addi-tionner les couches a un effet per-vers, lhyperplasie. La peau va ac-cumuler les cellules kratinises,mortes. Cest aussi absurde que demettre un sous-pull, une chemise,un pull et une veste en hiver pourpasser cinq minutes dehors et lereste du temps dans un lieu sur-chauff. Michel Polnareff lavaitcompris, lui. Il vivait en marcel,hiver comme t. Quand il faisaitfroid, il mettait un manteau defourrure pour sortir et lenlevait enentrant dans la voiture. Ctaitplus intelligent que dtre ensueur, de sentirmauvais et dtouf-fer tout lhiver. Le visage a lhabi-tude des agressions extrieures,contrairement au corps, toujourscouvert. Vous ne sortirez pas toutenue par -30. Votre visage si. Lescosmtiques, cest pareil. Si vouscommencez enmettre, commentla peau peut-elle sen passer?

Les hommes auraient moinsde problmes, ce niveauSils ne mettent pas de cosmti-ques, quils se rasent uniquement,ils ont en effet moins de maux depeau.

Ce qui sous-entend qu la base,on peut trs bien se passerde cosmtiques

Bien sr! Mais la peau est un or-gane, au mme titre que le curou le cerveau. Elle pse quatre ki-los, mesure 2 m2. On soigne bienses organes internes, pourquoilaisser vieillir sa peau?

Une peau qui est pourtantprogramme gntiquementpour vivre cent cinquante ansCe sont des calculs mathmati-ques. On a aussi estim quunhomme immortel vivrait huitcents ans. Parce quil lui arriveraitforcment une tuile. Un hommeimmortel ne peut pas vivre sauf silest enferm dans une bote. Bienque la cosmtique actuellementsoit en train de booster tous lesespoirs. Au XXe sicle, nous tionsdans lre de lantivieillissement.Au XXIe, nous entrons dans celle

du rajeunissement grce des d-couvertes formidables.

Par exemple?Le pouvoir de la vigne, qui dtientdesmystres dans sa sve. Notam-ment les polyphnols. Lun dentreeux a t jug essentiel dans la re-cherche contre le cancer: le resv-ratrol. Qui lui-mme renferme unpolymre, le miyabenol, identifidans les pieds de vigne de ChteauYquem. Ce produit a un pouvoirphnomnal sur les facteurs duvieillissement. Les chercheurs ontdit tre en prsence dun lixir dejouvence! On pourrait envisager, terme, dinterdire la peau devieillir.

Uniquement pour la peau?Non, les cellules de la sve ontprobablement un avenir dans letraitement de la maladie dAlzhei-mer. On peut empcher de dcli-ner, voire rajeunir, les cellules c-rbrales. Un espoir dans le do-maine neurologique, qui dailleurs,embryologiquement, est trs pro-che du systme cutan. Cepen-dant, il est impossible de compen-ser toutes les pertes. Il faudraittre Dieu. Je ne sais pas quandcela sera ralisable.

Finalement, pourquoicourir aprs la jeunesse?Il ne faut pas le dire ainsi, cest ri-dicule. Cela veut dire quelle fuit,ce qui est vrai. Mais

On repousse le momentde la mortOn repousse lemoment o cela neva plus. Quoi que nous fassions,nous mourrons. Autant arriver aubout dans de bonnes conditions.

Propos recueillis par Virginie JobPhotos Kai Jnemann

A lire: La beaut dans la peau,Ed. Le Cherche Midi.

Nous entronsdans lredu rajeunisse-ment

Le livre du Dr Santoultraite de dermocosmtique.

Le plaisir du cinmaavec Swisscom TV

LA-HAUTUn vieux monsieur rve de senvoler et de faire le tour du monde

bord de sa maison. Au cours de ses aventures, il croisera des

monstres et toutes sortes de choses bizarres. Avec

L-haut,les studios PIXAR signent leur dixime long-mtrage

danimation. Considr comme un joyau du genre, le lm a

remport un vritable succs en salle et obtenu deux oscars.

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une troupe de soldats juifs, appels

btards, qui, stationne derrire les

lignes ennemies sur le sol franais,

sme langoisse et la terreur parmi les

soldats allemands. Sous commande-

ment britannique, ils sengagent dans

une mission suicidaire, celle de tuer

des dirigeants nazis lors dune

premire dans un cinma parisien.

Lexploitante du cinma, la jeune juive

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plans pour la soire: elle veut se

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Ensemble pourun cacao quitableBarry Callebaut, le plus grand fabricant de chocolat du monde,sengage en faveur dune production quitable des fves de cacao enCte-dIvoire. Chocolat Frey SA, filiale de Migros, est de la partie.

Perdue parmi les palmiers, lescacaoyers et les arbres caoutchouc, la communaut

villageoise de Gligbeadji se situe une centaine de kilomtres de SanPedro, une ville du sud-ouest de laCte-dIvoire. Ici, pas deau nidlectricit. Toute la vie sarticuleautour du cacao. Par kilos, les f-ves schent au soleil, tales surdes nattes de bambou. Une ving-taine de jours auparavant, quipsde leurs machettes, les paysansont dtach les cabosses des ar-bres. Ensuite, ils les ont ouvertes,en ont extrait les fves quils fontmaintenant fermenter pendantune semaine.

Une situation o toutle monde est gagnantLe cacaoyer est une plante sensi-ble qui ne pousse que dans les zo-nes quatoriales, rappelle PetraHeid. Cette scientifique qui tra-vaille pour la socit Barry Calle-baut, la plus grande entreprise aumonde de transformation de ca-cao et de chocolat, se rend souventenCte-dIvoire. Cest en effet dicique proviennent 35% environ destrois millions et demi de tonnesque reprsente la productionmondiale annuelle de cacao.

Des fves au chocolat, le che-min est long. Pourtant, un agra-ble parfum embaume dj lair. Cequi laisse les villageois indiff-rents, eux qui ne connaissent pasla saveur du chocolat, mme si ce-lui-ci amliore dsormais leurqualit de vie. En effet, les paysansapportent aujourdhui leurs fves la cooprative toute proche et nesont plus tributaires des nombreuxintermdiaires pratiquant des prix

selon leur bon vouloir. De la coo-prative, ils reoivent un prixquitable, dautant plus lev quela qualit des fves de cacao estgrande.

Nous nous engageons surplace avec un programme qui sa-tisfait lemieux possible aux condi-tions de vie des paysans, expliqueJrgen Steinemann, patron deBarry Callebaut. Il sait que la pro-duction de cacao na davenir quedans les petites exploitations fami-liales: Il ny aura jamais ici degrandes plantations industriellesdu genre de celles que lon trouveavec le soja. La culture du cacaoest trop exigeante.

Pour atteindre directement cespetits paysans, des entreprises doi-vent tre prsentes sur place. Cestle cas de Barry Callebaut avec sonprogramme Partenaire de quali-t (lire encadr).

Ses rsultats donnent de les-poir aux habitants de Gligbeadji.Dune part, la production de fvesde cacao a nettement augment et,dautre part, leur qualit sam-

liore. Pour Kouassi Kra de Gaulle,le chef octognaire du village, lacollaboration est un bienfait pourtout le monde: Vous avez besoinde notre cacao, nous avons besoinde votre aide.

Renoncer au cacao ivoirienne servirait rienUn quart des Ivoiriens dpend ducacao. Or, la terre fertile des plan-tations sest rarfie cause de ladforestation. La fin de la guerrecivile et la libralisation conomi-que nont apport aucune relleamlioration la plupart des pay-sans. Au contraire, la Cte-dIvoirea dj ajourn pour la sixime foisles lections, ce qui offre un ter-rain propice la corruption et pa-ralyse la productivit du pays. Demme, le gouvernement na tou-jours pas radiqu la forme la plusgrave et la plus cruelle dexploita-tion, lesclavage des enfants.

Pour de nombreux produc-teurs de chocolat, ce sont l debonnes raisons dacheter leur ca-cao dans dautres pays. Pas pour

Hans-Ruedi Christen, directeurde Chocolat Frey SA, une entre-prise industrielle Migros: Enrenonant au cacao ivoirien, nousne rsolvons aucun problme.Cest pourquoi le plus grand pro-ducteur de chocolat de Suisse adcid de participer au program-me de Barry Callebaut.

Certes, le cacao ivoirien ne re-prsente que 4% de nos importa-tions. Nanmoins, les achats dansce pays vont nouveau crotrelorsque le produit des rcoltesaugmentera et quil sera possiblede retracer lorigine des fves.

Saco, la filiale de Barry Calle-baut en Cte-dIvoire, transformedj quelque 95 000 tonnes de f-ves par an dont 40% sont dj is-sues du programme de partena-riat. Notre but est dliminer unjour tous les intermdiaires etdacheter les fves directementaux coopratives que nous soute-nons, dtaille Guillaume Brou,directeur de Saco. Des soutiens, ilen obtient actuellement aussi de

Offrir une meilleure qualit de vie aux paysans ivoiriens travaillant dans les plantations de cacao: tel est le but du program

Au lieu de travailler sur les plantations de cacao de leursparents, les enfants vont dsormais lcole.

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la World Cocoa Foundation, quivient de lancer en Cte-dIvoire unprogramme lintention de 75 000cultivateurs de cacao et financpar la Fondation Bill & MelindaGates ainsi que par quatorze en-treprises, dont Barry Callebaut.

Il faudra encore des annesavant que les diffrents program-mes dentraide amliorent dura-blement la vie des cultivateursivoiriens. Pour atteindre cet objec-tif, lindustrie du cacao doit appli-quer un standard commun toutela branche. Un standard qui asso-cie les petits agriculteurs la chanede valeur ajoute, et qui permettede leur offrir un salaire quitable.Pour nous, consommateurs, celasignifie une chose: si nous voulonsmanger dans le futur du chocolatissu de la production durable, ilnous en cotera beaucoup plusque ce que nous sommes prts payer aujourdhui.

De retour de Cte-dIvoire:Daniel Sidler

Photos Luc Gnago

Partenaire dequalit en brefBarry Callebaut a lanc en2005 le programme Parte-naire de qualit, dans le butdamliorer les conditionsde vie des cultivateurs decacao de Cte-dIvoire.Ce programme comportenotamment la formation despetits paysans, laccs auxsoins mdicaux, la scolarisa-tion des enfants, des primespour un cacao de qualitainsi que loctroi rgulier deprts sans intrt descoopratives. Aujourdhui,quarante-sept cooprativesregroupant 42 000 paysansen profitent directement.Barry Callebaut a lintentiondtendre ce programmeet daugmenter constam-ment la part des fves decacao achetes cescoopratives.

Quel conseil donneriez-vousau consommateur qui voudraitmanger du chocolat en toutebonne conscience?Je lui conseillerais de privilgierun chocolat labellis, issu parexemple de lagriculturebiologique ou du commercequitable. Cela dit, ces labelsont des objectifs variables. Entant que fabricant, nous nousengageons en faveur du dve-loppement durable dans tous lessecteurs de la chane de valeurajoute.

Cest--dire?Mis part la production de lamatire premire, nous agissonsaussi selon les impratifs dudveloppement durable auniveau des emballages, de lachane de transport, de lafabrication et de la distributiondes produits base de chocolat.

Un autre lment important nos yeux rside dans loriginedingrdients tels que le sucreet la poudre de lait que nousachetons en Suisse.

Comment Chocolat Freycontrle-t-elle la productiondu cacao?Nous participons au programmede Barry Callebaut et toutes lesfves de cacao que nousimportons de Cte-dIvoireproviennent exclusivement dece programme. Ainsi noussommes srs de connatre avecprcision les conditions deproduction, la qualit etlorigine des fves, et noussavons que les cultivateurs sontpays quitablement.

Que peut faire lindustrie duchocolat pour favoriser uneproduction durable du cacao?

Il faut que lindustrie parvienne dfinir un standard minimalpour lensemble de la branche etlappliquer. A cette fin, lescultivateurs de cacao doiventrecevoir un prix plus lev.Enfin, il faut mettre un termeaux spculations sur les mati-res premires. Actuellement, lesprix du cacao sont fixs, non paspar lindustrie de transforma-tion, mais bel et bien par desspculateurs boursiers.

Hans-RuediChristen estle directeurde ChocolatFrey SA,une filialede Migros.

Les producteurs sont pays quitablement

Offrir une meilleure qualit de vie aux paysans ivoiriens travaillant dans les plantations de cacao: tel est le but du programme de Barry Callebaut.


Patrick Bommer prlve quel-quesmyrtilles congeles et lesverse dans une pole pose

sur une balance. Il pse une dose desucre en poudre, fabriqu partirde betteraves suisses, quil ajoute aumlange, puis fait cuire la massesur un fourneau. Un glifiant base dcorce de citron ou de pom-me vient complter la recette, lib-rant des armes de fruits qui vien-nent tout droit flatter nos narines.Si nous ntions pas entours parles hauts murs dune halle indus-trielle latmosphre austre, nousnous imaginerions volontiers dansla cuisine prive de Patrick Bom-mer. Pourtant, notre homme nestpas une fe du logis, mais techno-logue endenres alimentaires chezBischofszell Produits alimentairesSA (Bina), et son mtier consistenotamment crer et tester denouvelles confitures.

Une centaine de nouvellesvarits par anMaintenant, Patrick Bommer d-pose une petite portion de lappa-reil sur un instrument qui ressem-ble unmicroscope: il sagit en faitdun rfractomtre qui mesure letaux de sucre. Il ajoute enfin unpeude jus de citron dans la pole, etvoil, une nouvelle confiture estne. Cest toujours une bonneide qui donne limpulsion de d-part, indique Patrick Bommer.Nous trouvons par exemple sur in-ternetun fruit quenousneconnais-sons pas, comme la mre de Boy-sen de Nouvelle-Zlande. Nous

nous la procurons alors pour es-sayer den faire de la confiture.

Patrick Bommer exprimenteainsi sans cesse de nouvelles com-binaisons base de fruits connusou rcemment dcouverts, quilmarie dautres ingrdients. Binalivre par exemple aux Etats-Unisdes chantillons de confiture auchocolat. Il essaie aussi dintgrercertains pices et armes tels quele safran ou la noix de coco et tentedenouvelles associations, commela mre et le caf, qui se marienttonnamment bien.

Chaque anne, Patrick Brom-mer cre plus de cent nouvelles va-riantes dans sa cuisine exprimen-tale. Seulesdix quinzedentreellesfinissent dans les rayons des maga-sins. Cest le got des consomma-teurs qui doit nous guider.Or,notreclientle recherche des armes na-turels et authentiques.

Goter pour contrlerla qualitPatrick Brommer laisse refroidir lanouvelle confiture durant unejourne, puis la fait dguster lquipe de spcialistes. Si cettenouvelle cration est juge bonne,Bina la propose ses clients, dontMigros. Ensuite, dans le cas o ledistributeur dciderait de prendrele produit dans son assortiment,Patrick Bommer procde unecuisson-test. Enfin, si cet essai estconcluant, les cuisiniers de la fa-brique prparent une tonne deconfiture, afin de la tester plusgrande chelle. Il est important

Aussi bonnesque celles degrand-mamanLes confitures Migros sont laboresdepuis un sicle par Bischofszell Produitsalimentaires SA (Bina), une entreprise Migrosqui sait allier tradition et innovation.

1909: David Tobler creune fabrique de conserves Bischofszell (TG). 1910: dbut de la productionde confitures. 1911: arrive du premier wagonde fraises. de 1939 1945: les confituressont rationnes. Le bois remplaceles rcipients en fer-blanc pour laconfiture et la marmelade.

1945:Migros reprend lexploita-tion. 1946: construction des pre-mires chambres frigorifiques. 1960: un tournant est pris dansla production de confitures avec lamise en exploitation de la nouvellefabrique. Dsormais, les nouvellesgammes de confitures peuvent treproduites toute lanne avec desfruits congels.

100 ans de confituresPatrick Bommer cre chaque jour de nouvelles confitures.

ACTUALITMIGROS | 39

de dguster rgulirement les pro-duits afin den contrler la qualit.Ainsi, nous pouvons rpondre aumieux aux dsirs de la clientle,explique le technologue en den-res alimentaires. Produire detelles quantits en maintenanttoujours la mme qualit est unvrai dfi, assure Urs Fend, respon-sable de la fabrication, qui dirigevingt-huit collaborateurs. Ce nesont pas moins de treize millionsde pots que nous remplissons cha-que anne.

Lan dernier, Bina a produit desconfitures partir de plus de qua-

rante sortes de fruits. Il faut pourcela sassurer que la matire pre-mire soit toujours disponible,souligne Urs Fend. Cest pourquoiBina est quipe de grands entre-pts frigorifiques.

Lun des principaux dbouchspour les confitures Bina est natu-rellementMigros. Quant aux pro-duits dexportation, ils sont sur-tout achemins vers lAllemagneet les Etats-Unis.

La confiture nest pas un pro-duit avant-gardiste, et les consom-mateurs de ces produits tartinerne sont pas davantage la recher-

che dexotisme du moins pas enpriorit.

La tendance est clairementaux fruits traditionnels comme lescoings, les groseilles ou les cerises il faut que lon retrouve le gotdes confitures de grand-mre, cestle plus important, explique lacheffe de produit Anda Brgger.Mais une petite pointe dinnova-tion est toutefois bienvenue: lesconfitures aux fraises et fruits dela passion, par exemple, ont ac-tuellement beaucoup de succs.

Daniel SgesserPhotos Daniel Ammann

Bina labore des confituresdepuis cent ans. Quel estle secret de cette russite?Nous tudions les besoins, lescomportements dachat et lesmodes de vie de nos clients depuisun sicle et connaissons ainsi leursprfrences.

Trouverons-nous toujours desconfitures dans cent ans?Oui, car la confiture est le meilleurmoyen de conserver les fruits.En 2100, Bina produira toujoursdes spcialits avec les fruits lesplus apprcis du moment, car laconfiture est et restera un plaisirquotidien.

Quest-ce qui distingue uneconfiture des autres etdtermine son succs surle march?Nos produits rappellent le bonvieux temps o grand-mreprparait des confitures. Ils ont deplus la saveur des fruits frais.

A quoi ressemblera la confituredu futur?Son mode de fabrication nechangera pas, mais les fruits serenouvelleront. Nous utilisonsactuellement la mre de Boysende Nouvelle-Zlande. Nouspourrions aussi imaginer dedvelopper des confitures

dotes de qualits particulires,comme des proprits nergti-ques.

A chaque tape de la fabrication,le responsable de production Urs Fend

contrle la qualit des confitures.

Anda Brgger est cheffe deproduit, responsable du secteurconfitures chez Bina.

1966: transformation dusecteur de fabrication desconfitures avec linstallation deprocessus automatiss pour leremplissage, ltiquetage et leconditionnement. 1973:mise sur le march desconfitures Favorit contenant degrandes proportions de fruits. 2010: les confitures de Binaont 100 ans.

Nos confitures rappellent le bonvieux temps

40 | ACTUALITMIGROS Migros Magazine 11, 15 mars 2010

Prs de 100 000 Suisses sontallergiques au lait. Quels sontles symptmes?Ceux-ci vont de dmangeaisonsbnignes dans la bouche jusqude svres difficults respiratoi-res ou des troubles de la diges-tion en passant par des ruptionscutanes. Les enfants en sontfrquemment les victimes.

Outre lallergie au lait, il existeaussi une intolrance aulactoseOui, normalement, la lactase,une enzyme scrte par lintes-tin, scinde le lactose en glucoseet galactose, ce qui lui permetdtre assimil par le corps. Onparle dintolrance quand la lac-tase est insuffisante. Si le lactosene peut pas tre mtabolis, il enrsulte des flatulences ou desdiarrhes.

Les personnes allergiques aulait ou intolrantes au lactosedoivent-elles se rabattre sur lelait de chvre ou de brebis?Non! Les protines du lait de va-che qui dclenchent les allergiesse retrouvent sous une formeplus ou moins similaire gale-ment dans le lait de chvre ou debrebis.

Y a-t-il alors des solutionsde remplacement?Les personnes allergiques au laitde vache peuvent par exemple se

tourner du ct desproduits base de sojaou de riz. Celles quisont intolrantes aulactose disposent dunlarge assortiment deproduits exempts dece glucide. On les re-connat grce au labelde qualit aha!

Peut-on imaginerque du lait sedissimule dans desproduits?Non. Ds lors que dulait figure parmi les composantsdun produit, il doit tre obliga-toirement dclar comme tel.

Il arrive frquemment de liresur un emballage la mentionpeut contenir du lait.Quest-ce que cela signifie?Il peut arriver que quelques im-purets sintroduisent fortuite-ment dans les processus de fabri-cation. Cette mention sert demise en garde. Le chocolat noir,les articles de boulangerie, lessoupes et les sauces en poudrepeuvent par exemple contenirdes rsidus de lait.

Les personnes allergiques aulait doivent donc renoncer detels produits?Oui, celui ou celle qui ne veutcourir aucun risque devrait y re-noncer.

Quelles sont doncles alternativesvraiment fiablespour les personnesallergiques?Nous leur conseillonsde recourir aux pro-duits portant notrelabel. Celui-ci distin-gue les articles quiconviennent particu-lirement bien auxpersonnes souffrantdallergies ou dautresincompatibilits. No-tons que les exigences

arrtes pour ces produits d-passent les prescriptions lgales.Les personnes allergiques au laitpeuvent recourir aux produitsaha! indiquant spcifiquementque ceux-ci leur sont adapts.

Ce label est-il indispensable?Quelle diffrence y a-t-il entreun lait au soja qui arbore lelogo aha! et un autre qui ne lepossde pas?Une boisson au soja pourvue dulabel aha! et certifie sans laitsubit des contrles supplmen-taires lors de sa fabrication. Elleest garantie contre dventuellesimpurets. De surcrot, on pr-cise jusqu quel degr labsencede lait est assure. On touche laux ultimes limites des possibi-lits de dpistage.

Propos recueillis parDaniel Sgesser

Un labelpour lascuritPour les personnesallergiques au laitou souffrantdintolrance aulactose, Migrospropose desproduits base desoja et de riz ainsique plus decinquante articlesportant le label aha!Le point avec GeorgSchppi, directeurdu Centre suissepour lallergie, lapeau et lasthme.

De nombreux Suissessont concernsEn Suisse, prs de 30% de la population souffredallergies. Entre 2 4% des adultes et 8 10%des enfants sont allergiques des denresalimentaires. Environ 20 30% de ces casconcernent le lait. Quant lintolrance aulactose, elle touche quelque 20% des Helvtes(1,5 million de personnes).Migros propose cinquante-cinq aliments etcosmtiques arborant le label de qualit aha!Ces produits conviennent particulirement bienaux personnes qui souffrent dallergies oudautres incompatibilits. Le label aha! estattribu par le Service Allergie Suisse SA, unefiliale du Centre suisse pour lallergie, la peauet lasthme, sis Berne.www.service-allergie-suisse.ch, www.ahaswiss.ch

Georg Schppi estdirecteur de aha!,le Centre suissepour lallergie, lapeau et lasthme.

Les produits base de soja ou deriz constituent une alternative pourles personnes allergiques au lait.

Ou retournez-nous le coupon-rponse : Culture et Formation -Boulevard de Prolles, 26 - 1700 FRIBOURG

Pour recevoir des renseignements complets,

migros magazin 11 2010 f aa

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