mémoire de fin d'études
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L'habitat en bois. Son évolution dans le monde à travers les âges, et son avenir en France.TRANSCRIPT
Claire Lebailly
Mars 2011
Mémoire de fin d'études
L'habitat en bois.Son évolution dans le monde à travers les âges, et son
avenir en France.
Directeur de Mémoire : Jérôme Habersetzer
Sommaire
I. LES PREMIERES CONSTRUCTIONS EN BOIS
A. Du paléolithique supérieur au Moyen-Âge
B. Du Moyen-Âge aux temps modernes
1.Europe occidentale
2. Europe du Nord
3. Extrême Orient
4. Amérique du Nord
C. Déclin de l'utilisation du bois, en Europe occidentale
II. REGAIN D'INTERET ET AVANCEES ECOLOGIQUES
A. Un début difficile dès les années 1960
B. Une évolution fulgurante, des années 1980 à aujourd'hui
1. En France
2. A l'étranger
III. HABITER EN BOIS AUJOURD'HUI EN FRANCE, IL Y A T-IL UN AVENIR POUR
DEMAIN?
A. Quels sont les avantages à construire en bois?
1. Écologique
2. Économique
3. Ressources
4. Confort
5. Résistance au feu
B. Quelles sont les techniques à notre disposition?
1. Poteau-poutre
2. Construction en bois massif
3. M.O.B. (Maison à Ossature Bois)
C. Émergence du préfabriqué et habitat écologique, l'avenir de nos maisons en bois?
INTRODUCTION
Depuis toujours le bois fait partie de notre patrimoine architectural, que ce soit dans nos
centres historiques ou nos campagnes. Mais qu'en est-il dans les autres régions du monde?
Comment son utilisation, dans la construction de l'habitat, a t-elle évoluée jusqu'à aujourd'hui? Et
comment va t-elle évoluer dans le futur? Est-ce que cet engouement pour l'écologie aura une
influence sur nos choix futurs en matière d'habitat? Ce sont les questions que j'ai décidé de me
poser; et auxquelles je vais répondre.
Dans une première partie je développerai l'histoire de la mise en œuvre du bois dans
l'habitation depuis sa première utilisation jusqu'au début du XXe siècle, où il sera délaissé au profit
des technologies émergentes de l'époque, comme le béton et l'acier. Je montrerai comment nous
sommes passés de la simple cabane en bois primitives aux constructions imposantes et travaillées,
et expliquerai pourquoi ce matériau fut mis de coté.
Dans un second temps je parlerai du regain d'intérêt qu'on lui a connu, au début des années
1960, notamment grâce à une prise de conscience écologique et ce, dans toutes les régions du
monde. Mettant le doigt sur les évolutions techniques de cette époque.
Enfin, dans la dernière partie de ce mémoire, seront expliquées les différents intérêts de ce
mode de construction, ainsi que les techniques de mise en œuvre, pour enfin terminer sur une
analyse du futur possible de l'utilisation de ce matériau.
Dans ce mémoire je retracerai l'histoire de la construction en bois dans l'habitat d'hier à
aujourd'hui, tout en pensant à demain.
I. LES PREMIERES CONSTRUCTIONS EN BOIS
A. Du Paléolithique supérieur au Moyen Age
Le bois est le matériau de construction le plus ancien au monde. À notre connaissance, les
plus anciennes habitations en bois, furent construites dès le paléolithique supérieur1 et au début du
néolithique2, c'est-à-dire de 35000 à 8000 ans avant JC. À l'époque ce n'était que des abris
fabriqués de branches et branchages, accrochés aux fourches des arbres. Ils étaient recouverts de
peaux, de feuillages, de roseaux, qui les protégeaient des pluies, du vent, et des animaux. Les
avantages de cette ressource, sont sa disponibilité, sa légèreté, ainsi que sa facilité d'assemblage (par
des liens), par conséquent les outils sophistiqués n'étaient donc pas indispensables.
Il existe très peu de vestiges de constructions en bois de ces époques, tout simplement parce
que le bois est un matériau léger et périssable. On a cependant retrouvé des pirogues en chêne à
Paris, datant de 4000 ans avant notre ère. A l'époque, le choix du bois s'était imposé : l'abaissement
des eaux qui faisait suite au réchauffement de la terre, à la fin du quaternaire3, avait révélé un grand
nombre de petites îles. L’été, la traversée se faisait à pied et l’hiver des troncs sur pieux , ancêtres de
nos ponts, étaient alors indispensables. Grâce aux
fouilles effectuées ainsi qu'aux descriptions faites
par Strabon (géographe grec), nous savons que les
maisons étaient à structure bois, parées de roseaux
et avec un toit de chaume, qu'elles fussent lacustres
ou non. Cités lacustres, qui existaient dès 4300
avant JC, aux abords des grands lacs pré-alpins en
Suisse, Italie, France, Allemagne, et dans de
nombreuses régions d'Europe centrale. Les plus
récentes dateraient de 800 avant JC.
Avec le réchauffement climatique, les hommes du Néolithique, ont construit des habitations
1 : Le Paléolithique supérieur est la période de la Préhistoire qui est caractérisée par l’arrivée de l'Homme moderne en Europe. Il se situe entre 35 000 et 10 000 ans avant notre ère et correspond à la fin de la dernière période glaciaire.2: Le Néolithique est une période de la Préhistoire marquée par de profondes mutations techniques et sociales, liées à l’adoption par les groupes humains d’une économie de production fondée sur l’agriculture et l’élevage, et impliquant le plus souvent une sédentarisation. Il débute autour de 9000 av JC et prend fin avec l'invention de l'écriture en 3300 av JC.3: Le terme « Quaternaire » fut proposé par Jules Desnoyers en 1829 pour nommer les sédiments du Bassin de la Seine en France qui semblaient clairement être plus jeunes que les roches du Tertiaire.
Cité lacustre de Unter-Unldingen, lac de Constance, Allemagne
près de leurs espaces de culture. Ils utilisent alors une technique qui traversera les millénaires, et qui
sera utilisée à l'époque des Celtes et des Gaulois(entre 800 avant JC et jusqu'au début de notre ère),
utilisant les matériaux disponibles à proximité : les murs sont dressés grâce à un clayonnage de
branches tressées fixé sur les poteaux des murs, enduit de torchis. Le toit est en forme de cône, à
forte pente, et couvert de paille de seigle ou de roseaux ou de feuillage, maintenue par de l'argile. Il
descend très bas de façon à protéger les murs des précipitations. D'autres habitations étaient moins
primitives,mais construites en pierre, n'ayant que la toiture faite de bois, tout comme de nombreux
monuments de cette période Néolithique. Cependant, une technique découverte récemment a permis
de mesurer les variations subtiles des champs magnétiques des sols et a révélé, par exemple,
qu'avant les tous premiers monuments du néolithique (des enceintes de pierres dressées, à Avebury
et Stonehenge, en Angleterre) existait un ''temple'' en bois, faisant deux fois la taille de Stonehenge
et cinq cent ans plus anciens. Ce temple fut construit sur le site d'une enceinte mégalithique à
Stanton Drew, dans le Somerset. Suite à de plus amples recherches, Alex Gibson1 a même affirmé
que Stonehenge ''n'est pas un cercle en pierre... mais bien la réalisation en pierre d'un cercle en
bois.'' C'est ce qu'affirme également Vitruve : l'architecture classique en Grèce est née de la
transposition des structures en bois, par la pierre. Les paléontologues pensent que la Grèce a connu
l'apparition des premières charpentes de couverture, vers le IIe s avant JC. Mais rien n'est sûr,
puisque ces affirmations sont basées sur des devis retrouvés ainsi que sur l'étude des parties
supérieures des murs. Il n'y a évidemment aucun reste des charpentes de l'époque. L'observation de
l'évolution des plans des temples, indique par contre que c'est en Grèce que la ferme triangulée a été
imaginée pour la première fois.
1: Alex Gibson, Stonehenge and timber circles
Évolution des forêts depuis 8000 ans
La prédominance des constructions en bois, notamment des habitations, était évidemment due au
fait que les forêts peuplaient une grande partie du territoire, et en faisait un matériau peu cher à
disposition. Il y a 5000ans plus de 8 milliards d'Ha de forêt recouvrait la terre. Le fait
qu'aujourd'hui il n'en reste plus que 3 milliards nous démontre que la ressource fut énormément
utilisée, notamment pour les constructions. La carte ci-dessus nous permet de faire un parallèle
entre les forêts existantes et la prédominance des constructions en bois dans ces régions, surtout en
Europe et en Extrême Orient.
En Europe et en Asie se sont développés, au cours du Moyen Age, deux systèmes
constructifs majeur, encore employés aujourd'hui : le premier recourait à des pièces horizontales
pour transférer la charge, constructions en bois massif empilé; le deuxième fondait son support sur
les membres verticaux d'une ossature : la construction en pan de bois.
B. Du Moyen Age aux Temps Modernes
1. Europe occidentale
C'est au début du Ve siècle que s'est réellement développée cette architecture à pans de bois,
ou à colombage, (logique évolution de l'habitat gaulois) que l'on retrouve majoritairement en
Europe Occidentale. Ce terme s'applique à une construction en charpente bois, ''dont les ossatures
sont laissées apparentes à l'extérieur du bâtiment'',
l'ossature est quant à elle remplie par des 'hourdis',
c'est-à-dire des matériaux différents comme le
mortier, le pisé, le torchis, ou même de la brique
légère. Le torchis était majoritairement utilisé à
l'origine. Fait d'un mélange d'argile, de paille
coupée et de déjections animales, il était posé sur
un clayonnage fait de petites bandes de bois
parallèles ou entrecroisés en lattis. Ensuite il était
recouvert de chaux, ce qui permettait de rendre le
tout étanche et durable. Les briques
commencèrent à remplacer le torchis à partir du
milieu du XVIe siècle, technique plus connue
sous le nom de ''galandage''. Le mur paraissait
plus solide, mais la charpente supportait en réalité
un poids beaucoup plus élevé que le torchis. La Maison à encorbellement, Bernay, Eure, France
brique était également beaucoup plus poreuse. Sa production s'est tout de même largement
développée, et la brique, ajoutée à un phénomène de mode, devint une alternative économique
viable, laissant de coté l'utilisation du torchis. Une autre caractéristique des constructions à pan de
bois en Europe Occidentale, a vu le jour: l'utilisation de l'encorbellement1. Il permettait, dans les
villes, d'augmenter la surface de l'habitation malgré une surface au sol limitée (l'impôt foncier était
calculé, entre autres choses, sur la surface au sol du bâtiment, ainsi, les étages, avec une surface au
sol un peu plus grande grâce à l'encorbellement, possédaient quelques mètres carrés non taxés).Il
abritait également de la pluie, les murs ainsi que les passants. Il est également probable, qu'il était
utilisé de façon à contre-balancer la charge exercée par les parties hautes, et réduisait alors
l'affaissement vers l'intérieur. Le dernier avantage de l'encorbellement était l'utilisation de ''bois
courts'', les ''bois longs'' étant moins nombreux, il étaient réservés aux charpentes des monuments en
pierre de l'époque comme les églises, ou cathédrales.
L'habitat en campagne, était, quant à lui, un
peu différent. Les proportions des bâtiments
étaient calculées en fonction du corps humain
(l'unité de mesure de l'époque correspond aux
unités de mesures anglo-saxonnes
d'aujourd'hui), et en fonction des usages que
l'on en faisait. Les murs en pans de bois, là
aussi, s'appuyaient sur des soubassements en
pierre, les maisons n'avaient pas de caves,
mais des dépendances construites de la même façon.
Jusqu’au XVIIe siècle le mode de construction de ces habitations reste le plus courant.
Malheureusement il ne reste que peu de vestiges de celles érigées avant le XIIe siècle à cause des
destructions dues à la guerre de 100 ans.
2. Europe du Nord
Il faut s'intéresser aux pays de l'Europe du Nord pour découvrir d'autres façons de construire
avec le bois. Les terres y étaient habitées depuis 2500 ans avant notre ère, et l'abondance des forêts
a fait du bois le matériau le plus utilisé pour l'habitat et la vie quotidienne (la pierre ayant une
1:construction en saillie du plan vertical d’un mur, soutenue en porte-à-faux par un assemblage de corbeaux (issu de l'ancien français corbel, dont est dérivé le terme d'encorbellement), permettant de soutenir une poutre en structure intérieure ou une corniche ou autre avant-corps en structure extérieure. ou de consoles.
Chaumière Normande
inertie thermique plus faible, ne fut utilisée que plus tard, et uniquement pour des bâtiments
officiels) et permettait aux habitant de supporter les hivers rigoureux.
Au Moyen Age, en Norvège, la technique dite
''stav'' dominait;elle consistait à ériger les poteaux
verticaux en ''bois debout''. Puis elle fut remplacée
par la technique ''laft'' (rondins empilés ou bois
couchés), qui constituait la majorité des
constructions de bois dans toute l'Europe du Nord
à cette époque. Les billes de bois étaient empilées
les unes sur les autres, horizontalement. Des
baguettes de bois, ou de la mousse assuraient
l'étanchéité entre ces billes. Plus tard, au XVIIe, ces dernières étaient taillées en ovale, pour de plus
grandes précisions : une longueur de rainure était creusée à la base du rondin supérieur pour
encastrer plus étroitement le rondin du dessous, lequel se stabilisait avec le poids du mur. Toutes les
pièces de bois qui constituaient ces maisons, étaient taillées à la hache à l'époque, puisque ce n'est
qu'au XVIe siècle que les scies actionnées par des moulins ont fait leur apparition (ce qui permit
également de produire des planches bon marché pour revêtir le bâtiment, masquant en même temps
la technique de construction). Après la construction, les maisons étaient laissées à l'abandon pendant
un an, le temps de laisser le bois travailler et s'ajuster. Les maisons perdaient alors quelques
centimètres de hauteur. Au IXe siècle, les maisons n'avaient que trois pièces, et plutôt que de les
agrandir, leurs habitants préféraient en construire une deuxième à coté. La toiture était posée sur
deux séries de chevrons, inclinés à 25°, au départ recouverte d'écorces de bouleau et de gazon, puis
remplacés par la suite par des bardeaux de bois.
Malgré tout, chaque région d'Europe du Nord
avait sa variante. Tandis qu'en Norvège étaient
utilisées différentes sortes d'entailles, oblongues1
ou carrées, en Suède, le positionnement variait
alors que l'assemblage restait le même.
L'assemblage à queue d'aronde2 n'était utilisé
que pour les constructions plus prestigieuses,
comme les églises, ce qui permettait de supprimer
les extrémités en saillie. Cette façon de faire ne
s'étendit aux constructions civiles qu'au XIXe
1: plus long que large2:Une queue d'aronde se compose d'un tenon en forme de trapèze dans l'une des pièces, et d'une rainure de même forme dans la seconde pièce.
Technique Stav et Laft réunies
Maison Norvégienne
siècle.
3. Extrême Orient
Parallèlement à ces constructions en Europe, les asiatiques eux aussi, ont recourt au bois
pour leurs habitations. Notamment au Japon, certainement dû au fait que le pays soit riche de plus
de 168 espèces d'arbres (contre 85 en Europe), et qu'il
soit dépourvu de terre argileuse. Contrairement à la
charpente triangulée, légère mais moins rigide, d'usage en
Europe Occidentale, la charpente japonaise, tout comme
la chinoise, est un empilage de poutres, permettant un jeu
relatif de ces éléments, résistant de fait aux tremblements
de terre et autres intempéries qu'ont à subir ces
constructions. La pierre n'est alors utilisée que pour les
fondations, et les maisons seront édifiées sur le même
principe constructif jusqu'au XIXe siècle. Par sa
particularité géographique, il est facile de comprendre
que le Japon fut perméable aux influences d'autres pays,
conservant ses propres façons de construire, et perpétuant
ainsi sa culture si particulière.
''L'architecture en bois d'Extrême-Orient est
reconnaissable au premier regard. Elle se signale par
l'absence de tout élément oblique de contreventement. La
technologie de la ferme (''ensemble de pièces assemblées dans un plan vertical et transversale à la
longueur du toit'') était certainement maitrisé mais fut délibérément ignorée en faveur d'un système
sophistiqué de charpente à consoles et poteaux
porteurs, qui a son origine en Chine mais a
rapidement essaimé en Corée et au Japon.''1 La
structure de la construction, en poteau-poutre, a
pour priorité de supporter l'énorme comble
charpenté sur lequel se tient la couverture. Aucun
mur n'a de fonction structurale, ils sont en fait
des éléments secondaires, cloisons légères ou
mobiles. L'encorbellement est également utilisé,
mais pour soutenir le toit, par un système
1: Will Pryce, L'art et l'histoire du bois
Maison traditionnelle, Kyoto, Japon, 1536
Temple bouddhique de Hôryû-Ji, Nara, Japon, plus vieux bâtiment en bois retrouvé au monde, reconstruit en 670 après avoir été démoli par le feu
complexe de consoles superposées. Elles sont assemblées à tenons et mortaises, dont les bras
s'allongent pour soutenir plusieurs rangées de poutres horizontales. Non seulement le matériau,
mais aussi le fait que ces toits soient très lourds, permettaient aux bâtiments d'être protégés contre
les activités sismiques constantes. Les maisons sont généralement construites sur pilotis, protégeant
le bois de l'humidité permanente.
Il faut noter la particularité des habitations au Japon à cette époque, elles sont toutes
différentes. En Europe, en revanche, elles suivent toutes le même modèle de plans : deux ou trois
pièces, toujours agencées de la même façon. Ici, au Japon, les habitants ont réussi à exprimer leurs
besoins, tout en respectant leur environnement. Leur souci premier : insérer le bâti dans le site, et
dialoguer avec l'espace environnant, ce que leur indiquait leur religion qui ''prête une conscience
aux forces de la nature, comme le vent et la pluie, le soleil et la lune, et à des éléments naturels tels
que montagnes et forêts''1. Le large toit débordant reposaient sur de larges piliers, ceux-ci
conduisaient à un plan ouvert grâce auquel un échange se faisait entre le jardin et l'espace intérieur,
mesuré par ces cloisons légères, coulissantes, opaques ou translucides, permettant à l'occupant d'en
modifier les limites à volonté.
Les artisans japonais se perfectionnent de plus en plus et, du XVIIe au XIXe, fabriquent des
éléments de construction en préfabriqué (dans de grands centres comme Osaka) et les font
acheminer dans les campagnes, où ils sont assemblés aux structures poteau-poutre, construites
localement.
4. Amerique du Nord
En Amérique du Nord, nous pouvons considérer deux sortes d'habitat, le premier, le plus
ancien, étant naturellement celui des indiens nomades, et le second , celui des colons, débarqués en
majorité au XVIe siècle.
Il existait, et existe toujours d'ailleurs, plusieurs sortes d'habitations amérindiennes (en
fonction des différentes tribus) Toutes issues du bois, matériau extrêmement présent en Amérique
du Nord puisque 45% du territoire à l'époque était recouvert de
forêts.
Le Wigwam, construit par les semi-nomades, dont les
Micmacs et les Algonquins, pouvaient abriter entre 10 et 20
personnes. Le plan était circulaire ou allongé. Un bâti de perches
1: Dominique Buisson, L'architecture sacrée au Japon Wigwam, fin du XIXe siècle
constituait sa structure, elle même recouverte ensuite d'écorces de bouleau, de nattes de quenouille,
ou de joncs. Une seule ouverture permettait de pénétrer à l'intérieur.
La maison longue amérindienne, habitat des Iroquois, de
forme allongée, comme son nom l'indique,construite
entièrement en bois faisait de 20 à 30 mètres de long, et était
large de 5 à 7 mètres. A l'intérieur, de part et d'autre de l'axe
longitudinal, se trouvait deux séries d'alcôves, chacune étant
équipée d'un foyer. Ces maisons longues étaient regroupées pour
former un village.
Le Hogan, maison traditionnelle des indiens Navajos,
servait essentiellement d'habitation en hiver, de forme
circulaire, d'environ 8 mètres de circonférence, constitué d'une structure en bois en branches de
genévrier ou de cèdre, colmatée et recouverte de terre, constituant une bonne isolation contre le
froid en hiver, et contre la chaleur en été. Une seule entrée permettait d'y entrer, exposé Est.
Enfin le Tipi, habitat le plus connu de tous, utilisé par les Indiens des Plaines, est une tente
de forme conique. Il est composé de longues perches de bois, recouvert de peaux d'animaux, le plus
souvent de peaux de bison. Il protégeait du froid ses habitants par cette isolation adaptée, et de la
chaleur grâce à un système de ventilation. Un tipi moyen fait entre 5,50 et 6 mètres de diamètre. Le
nombre de perche utilisées changeait en fonction des tribus, mais la plupart du temps on utilisait 3
perches de bases, sur lesquelles s'appuyaient une autre vingtaine de perches.
Les colons ont, eux aussi, profité de cette ressource gigantesque, qu'offraient les régions du
nouveau continent. En Nouvelle-Angleterre, il commencèrent à utiliser les bois qui leur étaient
familiers, comme le chêne et le châtaigner. Puis ils découvrirent les forêts de résineux : le pin blanc
et rouge, le pin gris (ou pin du Canada), l'épicéa. En Californie, ils utilisèrent le séquoia, dans l'État
de Washington, le pin Douglas. Pendant
plus de trois cent ans après le début de la
colonisation, le bois d'œuvre prit une part
importante de l'économie des États-Unis. A
l'époque, la charpenterie était le corps de
métier qui employait le plus de main
d'œuvre dans le pays (quatre fois plus que
tous les métiers du bâtiment réuni). ''La
prédilection pour le bois demeurait si forte
que le propriétaire d'une plantation du Hoxie House, Cape Cod, Massachuchetts, USA, 1665
I Reconstitution d'une maison longue, parc national des îles-de-Boucherville, Québec, Canada
Texas préféra recourir au calcaire local, de grande qualité, pour édifier le quartier des esclaves,
tandis que la maison de maitre, réservée à la famille, était réalisée avec du bois acheminé depuis le
port lointain de Gavelston.''1
Les colons qui arrivèrent au USA lors des grandes migrations, venaient en grande majorité
de Grande-Bretagne. Ils apportèrent avec eux, leurs connaissances en matière de construction en
pan de bois. Seulement il était difficile de trouver de la chaux en Amérique du Nord, élément qui
pourtant leur servait de mortier et de torchis. Ils durent alors employer un autre technique pour
construire et pallier à ce manque : l'essentage. Des planches horizontales sont chevillées aux
montants, et se recouvrent partiellement les unes aux autres. Le bardage a ensuite évolué, au XVIIIe
siècle, on utilise alors, de longues planches clouées sur la structure en bois équarrie à la main,
assemblée grâces aux entailles et chevilles. Puis, vers 1700, on pose des parements intérieurs en
planche sous le bardage, de façon à mieux garder la chaleur à l'intérieur, et à moins laisser passer les
courants d'air.
Au milieux du XIXe, une nouvelle technique nait à Chicago, ancêtre de notre ossature bois
d'aujourd'hui, la ''charpente-ballon''. ''Des lambourdes de sections normalisées, disposées selon un
écartement modulaire et assemblée avec des clous, formaient une ossature légère que l'on revêtait
de planches clouées.'' 2 Les lambourdes font, en fait, 5x10cm ,
prédécoupées, elles sont beaucoup plus légères que les lourds
cadres utilisés à l'origine, elles sont espacées de 40cm les unes des
autres, clouées avec des clous manufacturés. L'ossature résiste
mieux aux tremblements de terre, permet de plus grande ouvertures.
Le bois devient de plus en plus facile et rapide à travailler, c'est
l'apparition des scies sauteuse, des dérouleuses actionnées
mécaniquement. Le fait que les clous soient produits en usine, et
que les dimensions du bois soient standardisées, permettent alors à
beaucoup d'ouvriers américains de construire eux-même leur
maison.
La révolution industrielle du XIXe siècle n'entrava pas ce goût
pour les habitations en bois et on pourrait dire qu'elle encourage
même sa production. La charpente-ballon permet aux villes,
n'utilisant que des constructions en bois, de se développer. Les grandes villes se densifieront tout de
même grâce à l'arrivée des hauts buildings en béton et acier, mais les maisons en périphéries auront
toujours la préférence du bois.
1: Thomas Jefferson2:M. Whiffen et F.Koeper, American Architecture 1607 - 1976
Haas Lilienthal House, San Francisco, Californie, USA,1886
En Asie, aux États-Unis, comme en Europe du Nord, la culture de l'habitat en bois a perduré.
Encore aujourd'hui, les maisons sont, le plus souvent, construites de façon traditionnelle, ce qui n'a
pas vraiment été le cas en Europe Occidentale.
C. Déclin de l'utilisation du bois en Europe Occidentale
C'est effectivement à partir du XVIIe siècle que le recourt au bois tend à décliner, en Europe
Occidentale, où plusieurs facteurs entrent en jeu.
La cause majeure est due au matériau. La majorité des forêts au XVIIe sont propriétés du
roi, c'est lui qui décide alors de la coupe et vente de ce bois, la population augmente, le bois
devient plus rare, plus cher. Il ne faut pas non plus oublier l'essor de la brique, et sa généralisation,
la peur du feu, qui à l'époque décimait de nombreuses villes. Le bois est alors considéré comme
fragile, dangereux, il fait peur. La pierre quant à elle, parait solide, noble. On observe également
une prise en compte de l'insalubrité des villes, des architectes sont engagés dans l'aménagement de
nouveaux plans d'urbanisation dans les principales villes européennes : à Paris, Le Vau et Mensart
''redessinent la ville comme une vraie capitale moderne''. Les rues sont plus larges, aérées. On ne
veut plus de catastrophes comme l'incendie de Londres, en 1666. Le bois est alors mis de coté.
Au XIXe siècle, on cherche à allonger la portée des fermes en bois, afin d'agrandir les
surfaces couvertes. De nouvelles techniques de construction innovantes apparaissent, comme la
production de fer et d'alliages d'acier à l'échelle de l'industrie, le béton précontraint, ceux-ci
permettent d'imaginer une nouvelle architecture, plus contemporaine. Le bois est ''si peu moderne'',
on préfère le 'métallique'. Les espaces sont redéfinis, et répondent aux nécessités d'une société en
pleine mouvance. Même l'Art Nouveau du début du XXe siècle, qui se veut pourtant revenir à un
langage issu de la nature, du monde animal ou végétal, ''s'en remet à la ligne continue, souple et
ondulante des parties métalliques laissées apparentes''1.
Au début du XXe siècle, c'est l'apparition du mouvement futuriste. Le culte de
l'industrialisation, des machines, de la vitesse , est au cœur des pensées des architectes qui le
représentent. La culture traditionnelle est reniée. Même si aucune des œuvres imaginées par les
architectes futuristes n'ont été réalisées, cela nous montre bien le désintérêt qu'ils avaient à l'époque
pour les matériaux naturels comme le bois. Le mouvement Moderne nous le confirme, Gropius,
Mies Van Der Rohe, Le Corbusier... tous ces architectes mettent en valeur le béton, le métal, etc. Ce
début de siècle est dominé, également, par le style international.Il paraît clair que de toute façon, le
bois ne convenait pas aux programmes démesurés des habitations de l'époque. ''Sa nature même
1: Francesca Prina, Elena Demartini, Petite Encyclopédie de l'Architecture
contraint l'utilisateur à le mettre en œuvre selon les règles sous peine de difficultés graves,
infiltrations, pourrissement. C'est peut-être ce qui explique que l'architecture en bois,
nécessairement rationnelle, soir restée comme en marge des excès polémiques de la modernité et de
la post-modernité.''1
Après la seconde guerre mondiale, et les destructions de nombreuses villes, le manque
d'acier aurait pu relancer l'utilisation du bois lors des reconstructions. Mais le manque de main
d'œuvre se fait ressentir, et le bois est utilisé pour construire les baraquements provisoires, abritant
les habitants sans toit. C'est donc naturellement qu'ils ne choisiront pas ce matériau lors de la
reconstruction des villes. Bois, qui passe pour un matériau de pauvre, inconfortable. De plus c'est
l'exode rurale, on a besoin de loger les gens rapidement, de densifier. L'avènement de l'industrie, la
mondialisation, éloignent l'homme de son milieu naturel. La population devient de plus en plus
urbaine. Les barres de béton sont construites rapidement, permettent de densifier, et rassurent leurs
nouveaux habitants.
Il faudra attendre les années 60 en Europe Occidentale pour que quelques architectes se ré-
intéressent au bois longuement délaissé, prenant en compte la nature, et les richesses qu'elles nous
offre.
1:Bernard Marrey, Des histoires de bois
II. Regain d'intérêt pour le bois et avancées
écologiques
A. Un début difficile dès les années 60
Aux USA, Franck Lloyd Wright comme les frères Greene, commencent à critiquer le
mouvement post-moderne. Ils intègrent le bois dans leurs constructions, même si ils n'en font pas le
matériau majeur. Alvar Aalto, en Finlande et ce, dès les années 30, utilise le contreplaqué comme
matériau de prédilection. Il explore alors toutes les possibilités que lui offre le contreplaqué moulé
avec Otto Korhonen1. Il rejette la géométrie rigide, les tubes métalliques, tout ce qui est matériau
artificiel. Sa préoccupation principale, est de permettre une harmonie entre ses constructions et leur
site, tout comme Franck Lloyd Wright d'ailleurs. Leur architecture est loin d'être dématérialisée,
lisse et pure, comme beaucoup de constructions de l'époque.
La villa Maiera, d'Alvar Aalto, construite en 1939, combine modernité et tradition au lieu de
les opposer. C'est le premier exemple d'un habitat moderne et écologique, où le bois est associé à la
pierre et au béton.
En 1956, en France, Jean Prouvé, mobilisé par l'appel de l'Abbé Pierre (qui demande à la
France de se mobiliser pour abriter rapidement ceux qui dorment dans la rue, et à plus long terme
pour les loger décemment), dessine une maison en bois, préfabriquée. La conception prend 6
semaines. C'est un T3 de 52m², comportant deux chambres, un salon et un noyaux central (cuisine
et sanitaires) sur lequel s'appuie la toiture débordant des façades pour mieux les protéger. Le toit est
un plateau de bois contrecollé sur une feuille d'aluminium rigidifiée. L'isolation se fait grâce à une
couche de copeaux de bois, coincée entre deux plaques de bois bakélisés constituant les murs.
Cette habitation est montée en sept heure, sur le port des Champs-Elysées. Jean Prouvé est alors le
premier à utiliser le bois comme un matériau industriel. À propos de cette maison il dira : ''Je
n'emploie pas le bois de façon traditionnelle. Je l'emploie en cherchant les éléments industriables,
qui façonnent le bois non pas comme le faisaient autrefois les charpentiers, mais par la machine.
J'ai utilisé les panneaux 'Rousseau' parce que c'était une façon moderne d'employer le bois.'' C'est
l'utilisation de panneaux structurels en bois du même type, qui, quelques dizaines d'années plus tard,
permettra le développement de l'architecture en bois. Cette maison ne sera malheureusement jamais
homologuée par les fonctionnaires du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme qui jugaient
qu' ''une maison digne de la République Française ne pouvait pas disposer d'une cuisine placée en 1: Otto Korhonen est le directeur technique d'une fabrique de meubles de la région de Turku, en Finlande.
son centre''. Seulement trois maisons seront réalisées (dont une transformée en maison de chantier
par EDF).
Puis, au début des années 1960, le lamellé-collé fait son apparition en France. De nombreux
architectes, cantonnés dans la rigueurs des plans des logements qu'ils dessinent à l'époque,
découvrent un matériau leur permettant de nouveaux choix, notamment en terme de couvertures. De
nombreux stades et églises sont réalisées comme le stade couvert de Joinville, par Georges Bovet en
1964, l'église Notre Dame du Chêne à Viroflay, par Louis Sainsaulieu en 1966, etc. Mais le bois
reste un matériau à part et délaissé.
En 1965, commence à se construire un projet d'ensembles résidentiels, dessiné par Charles
Moore du groupe MLTW1, marquant un nouveau tournant dans la construction en bois, le Sea
Ranch, en Californie. Il jouera un rôle important dans le retour en faveur du bois chez les
architectes. Le but est de créer un ensemble de maisons de vacances, en conservant le paysage
sauvage au maximum. Les bâtiments doivent avoir une relation avec le paysage, sans lui nuire.
C'est le commencent de l'esprit du
développement durable. Chaque
maison est composée d'une ossature
bois, bardée de bois, s'inspirant des
bâtiments agricoles aux alentours.
Charles Moore utilise le pin Douglas,
énormément présent dans la région,
pour tout ce qui compose chaque
habitation. Le toit est monopente, de
1: association des architectes Charles Moore, Donlyn Lyndon, William Turnbull, et richard Whitacker.
Maison pour des jours meilleurs, Jean Prouvé, 1956
Sea Ranch, Californie, USA, 1965
façon à dévier le vent quasi-constant à cet endroit de la Californie. Moore développe à l'époque, une
approche humaniste de l'architecture, et réussit à créer une véritable communauté au sein des
habitants. ''Il fait date parce qu'il affirme que le bois peut faire partie du langage architectural
contemporain, et également, parce qu'il fait référence à la grange et à d'autres bâtiments ruraux,
qui sont devenus des archétypes de l'architecture du bois aujourd'hui.''1 On commence alors à mêler
sans remords les références historiques à l'architecture moderne.
Dans les années 1970, l'architecture-image devient de plus en plus rejetée. En 1973, c'est le
premier choc pétrolier. S'en suit une prise de conscience écologique. On prend de plus en plus en
compte le fait que la nature est une ressource vitale de l'humanité. De plus en plus d'architectes
prônent l'architecture contemporaine en bois : Roland Schweitzer en France, Thomas Herzog en
Allemagne, Sverre Fehn en Norvège, etc. Malheureusement à cette époque, les maison en bois
restent chères, et ne sont abordables que pour les maitres d'ouvrages ayant une certaine fortune. Le
bois est alors souvent choisit pour des raisons esthétiques : la structure poteau- poutre est apparente,
les bardages sont en bois également. Celui qui était, après guerre, vu comme un matériau de pauvre,
bas de gamme, devient tout d'un coup un luxe, les maisons entièrement en bois sont rares, mais
extrêmement impressionnantes.
Élève de Jean Prouvé, Roland Schweitzer, ne pouvait que s'intéresser au bois. Il devint
spécialiste non seulement de son architecture, mais aussi de son histoire. Pour lui, il est important
de soutenir une architecture et un urbanisme durables, écologiques, mais aussi solidaires. Originaire
du Juras il s'inspire naturellement des architectures allemandes et d'Europe du Nord, comme celles
décrites précédemment. Il prône l'adaptation du bâtiment au site, veut préserver les espèces
alentours. Tout ce qu'il dessine s'inspire des éléments liés au site : le choix des matériaux,
l'organisation de son bâtiment...Mais il n'ose pas
encore le 'tout bois' comme a pu le faire Pierre
Lajus. Lui, s'inspire majoritairement de ce qui se
faisait à l'époque outre - Atlantique, comme
notamment le Sea Ranch de Charles Moore, ou les
réalisations de Franck Lloyd Wright. Il réalise en
1973, une des premières maison totalement en
bois en France, à Mérignac, près de Bordeaux.
Elle suit le mode constructif le plus rependu à
l'époque pour le bois : la structure poteau-poutre,
permettant une grande liberté dans le plan (les
1:Ruth Slavid, les nouvelles maisons en bois
Maison Lajus, Mérignac, 1973
éléments à caisson, comme l'ossature bois, n'arriveront que dans les années 80). Elle comprend
l'habitation principale des Lajus, une agence d'architecture (pour 5/6 collaborateurs) et un
appartement séparé. Pierre Lajus fait de cette maison un modèle d'éco-responsabilité, surtout pour
l'époque, et tire le meilleur parti des apports solaires.
L'utilisation du bois, même vers les années 1970 reste timide, et ce n'est qu'au début des
années 1980, que, partout dans le monde, il connait un essor instantané, dû notamment à toutes les
avancées technologiques que le monde expérimente à cette époque.
B. Une évolution fulgurante des années 1980 à aujourd'hui
1. En France
Nous y sommes! Le bois recommence à séduire, de plus en plus, que ce soit les maitres
d'ouvrages où les architectes. Le rapport Méo-Bétolaud de 1978 aide d'ailleurs ce mouvement : il
propose d'accroître la récolte de bois de 28 à 40 M de m3 par an.
Une nouvelle clientèle apparaît, plus soucieuse de l'environnement, de l'écologie, attirée par
les nouvelles technologies. On utilise de plus en plus les structures à ossature bois, technique
majoritairement utilisée pour l'habitat. Le ministère a d'ailleurs lancé un programme visant à
promouvoir la maison à ossature bois (MOB). La France devient l'un des pays les plus au point en
matière d'ossature bois,elle a maintenant été largement dépassée depuis.
En juillet 1983, la Direction de la Construction signait un protocole engageant la
construction de 6000 logements en bois dans toute la France. L'idée était non seulement d'améliorer
la qualité des logements, d'accroître la productivité dans le processus de conception-construction,
mais aussi de mettre en valeur les ressources disponibles dans le pays. En effet à cette époque, tous
les arbres qui avait été plantés après guerre arrivaient à maturité (ressource qui ne fera
qu'augmenter au fil des années). On recommence également à
maitriser cette ressource, que ce soit au niveau des forêts, du
cycle du bois, de ses méthodes d'exploitation, de sa
transformation. Au final,grâce à cette ressource, plus de 10 000
logements en bois furent construits dans le secteur social et en
seulement trois ans.
En 1984, à Bruges, près de Bordeaux, un quartier de 117 maisons Maisons du quartier Villabois, Bruges, France
est réalisé: Villabois. La plupart, six ilots sur sept (de 15 à 20 maisons chacun),sont construits à
partir de panneaux préfabriqués et ossature bois (l'autre ilot, lui, comprend des maisons en bois,
mais à structure poteau-poutre). Sur chaque ilot, un architecte et une entreprise développe un
système constructif, un style et une architecture originale. Ce sont Pierre Lajus, et Roland
Schweitzer qui en dessineront le plan masse. Les habitations, implantées dans un environnement
très arboré, créent un petit village, et démontrent la qualité non seulement esthétique, mais aussi
isolante, phonique et thermique du bois. Certaines de couleurs vives, d'autres au naturel, montrent la
diversité que l'on a, à construire en utilisant ce matériau, offrant des possibilités presque infinies en
terme d'esthétique.
La même année, Roland Swheitzer fait
construire un pavillon, dans l'auberge de jeunesse
de Brest. Le chantier dure 3 mois et demi, dont 15
jours hors d'eau. La rapidité de montage devient de
plus en plus impressionnante. Là encore c'est le
système poteau-poutre qui est utilisé, en bois
massif Red Cedar. Il permet d'adapter le bâtiment
au site, y incorporant les arbres, à son altimétrie et
à sa planimétrie, tout en respectant le programme (
trois chambres, deux salles de bain, un salon-séjour, une cuisine, un cellier et deux terrasses). La
beauté de ce projet, réside dans le fait que le site est totalement préservé, le bâtiment intègre les
arbres.
En 1985, à Quimper, 9 mois de construction ont permis de voir s'édifier un quartier tout en
bois, Ty Glazik. Il avait été demandé à l'époque aux architectes Chambaud, et Chanal, de produire
des logements le moins cher possible. L'utilisation de l'ossature bois, s'est encore une fois imposée
du fait de ses nombreux avantages. Les murs sont composés à partir d'une ossature de panneaux de
type ouvert, sur simple ou double
hauteur. Ce petit village est composé de
13 maisons, s'accrochant à flan de
coteau. L'architecture reste encore très
originale pour la région à l'époque,
notamment à cause du matériau utilisé,
mais elle donne une personnalité très
marquée au quartier. L'implantation de
ces habitation a permis de recréer un
petit quartier, rappelant, par ses ruelles Ty Glazik, Quimper, 1985
Pavillon de l'Auberge de Jeunesse de Brest,Roland Schweitzer, 1985
et ses recoins, les hameaux bretons d'autrefois. L'idée du projet était également de supprimer au
maximum les va et vient lors du chantier, pour réduire le coût final. Une autre économie majeure
fut réalisée, grâce à l'utilisation du bois pour la construction : l'énergie. La qualité de l'isolation
thermique a permis d'économiser entre 15% et 30% d'énergie pour chaque logement.
Malgré tous ses avantages, en 1986, selon une étude de France Promobois réalisée sur un
échantillon de 2000 personnes, 52% des interrogés ne savent pas ce qu'est une maison à ossature
bois. Et ceux qui pensent connaître la réponse, disent qu'elle correspond à un chalet de montagne.
Le phénomène continue à s'amplifier dans les années 1990 avec l'arrivée des composants
structurels à base de bois. ''Ces panneaux produits industriellement à partir du sciage, du
déroulage, du tranchage, ou de la trituration, conservent la caractère unique et l'aspect chaleureux
du bois tout en lui conférant les qualités nécessaires pour concurrencer techniquement et
économiquement béton et acier. Leur fabrication homogénéise une matière par nature hétérogène :
ils sont constitués à partir de lamelles orientées (OSB®, Parallam®, Intrallam®), de placages
(contreplaqué de structure type Kerto®) ou de planchettes (panneaux trois et cinq plis type K-
Multiplan®). Ensuite sont apparus les panneaux en planches sur chant maintenues entre elles par
collage, clouage ou tourillonnage, et les panneaux contrecollés (type LenoTec® ou KLH®)
constitués de trois à quinze plis croisés de planches collées. Mécaniquement très résistants, tous ces
panneaux sont moins sensibles à l’humidité et physiquement plus stables que le bois massif.''1 Ces
nouveaux panneaux sont grands, et permettent de préfabriquer des éléments de grande portée, que
ce soit pour les planchers ou les toitures. Le bois arrive enfin à être un matériau industriel
compétitif. Le développement de l'utilisation du bois n'est pas uniquement dû au développement du
matériau. L'informatisation de la conception y est pour beaucoup, tout comme les progrès
concernant les pièces d'assemblage, ou les techniques de mise en œuvre. Les machines à commande
numérique arrivent également sur le marché, elles permettent de faciliter la préfabrication, et de
réduire les coûts de production.
Le bois et ses produits dérivés
commencent à être utilisés de
manière innovante, surtout dans
les maisons d'architecte
contemporaines, comme par
exemple la maison réalisée par
1: D. Gauzin-Müller, Architecture à Vivre hors série 12/07
Maison Domotique, Chambray les Tours, 1990
Jean-Yves Barrier, en 1990, dans la banlieue de Tours. C'est la ''Maison Domotique''. Dans cette
maison, l'ossature bois est associées aux technologies de pointe comme la domotique, les doubles
vitrages à faible émissivité et haute transmission. La charpente est faite d'arcs en lamellé-collé,
l'ossature de pin et sapin de la forêt d'Orléans, et le bardage de lames de 18mm d'épaisseur en
Douglas, posées verticalement, et peintes par la suite avec une lasure gris pâle, permettant de ne pas
avoir de problèmes de vieillissement du bois. Dans ce projet, le bois a été choisi pour son caractère
économique, intégrant une isolation thermique importante, malgré des murs de faible épaisseur. Il a
aussi permis de dissimuler tous les câbles et les boitiers utilisés pour la domotique, dans les parois
et les planchers. Pour la domotique, justement, c'est le système Domoconcept, créé par Pierre
Bideau, qui est utilisé. La gestion des chauffages, éclairages, appareils électriques, se font par une
programmation de l'ordinateur central, pouvant être modifié à distance grâce au Minitel, grande
avancée pour l'époque.
Mais l'utilisation du bois comme matériau majeur dans la construction de l'habitation reste
faible. Il est compliqué de faire changer d'avis sur un matériau mal considéré pendant plus de 50
ans. Même les communes françaises refusent quelques fois l'usage de ce matériau, en ne validant
pas les permis de construire comme nous le montre cet article, daté du 10 octobre 1999 :
Permis de construire : peut-on me refuser le bois ?Même si le bois s'intègre de plus en plus dans nos paysages, les communes sont parfois encore un peu récalcitrantes devant cette nouvelle architecture, bien souvent par méconnaissance du matériau. Comment éviter un refus de permis pour une maison bois ?
Ce que dit la loi
La législation est claire (voir encadrés à droite) : un refus de permis de construire ne peut être motivé par la nature d'un matériau. Le Plan Local d'Urbanisme (PLU) ne concerne que l'aspect des constructions, dans un but d'intégration dans le site et de respect du patrimoine existant.
POS ou PLU ?
• Plan d'occupation des sols (POS) : C'est un plan qui détermine les zones d'affectation des sols selon l'usage principal qui doit en être fait ou la nature des activités dominantes qui peuvent y être exercées (zones résidentielles ou d'habitation, zones industrielles et zones rurales).
• Plan local d'urbanisme (PLU) : En vigueur depuis 2000, le PLU est un document fédérateur des règles d'urbanisme à l'échelle communale. Permettant une prise en compte plus globale des enjeux d'urbanisme, le PLU se substitue progressivement au POS
Les refus ne sont pas arbitraires et doivent être motivés. Ils ne sont pas le fait d'une seule personne. Sauf dans les sites classés, la DDE n'a qu'un rôle consultatif. Si le maire est favorable au projet, il peut prendre un arrêté pour vous délivrer le permis quel que soit l'avis de la DDE.
Que faire en cas de refus ?
Consultez les services d'urbanisme et le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) de votre région, présentez-leur votre projet avant de déposer le permis et lisez bien le PLU ! Tenez compte de leurs observations.
Travailler avec un architecte permettra d'intégrer le projet dans son environnement et éventuellement, d'apporter les
modifications requises par l'urbanisme. Le bois permet toujours de trouver des compromis architecturaux.
Quels recours en cas de refus abusif :
• En cas de refus, le demandeur du permis de construire peut exercer un recours auprès de l'auteur du refus pour en demander l'annulation, dans un délai de 2 mois à compter de la date de notification de la décision. Dans ce cas, une simple lettre rappelant les références du dossier suffit.
• Un recours contentieux peut également être exercé auprès du président du tribunal administratif dont dépend le lieu du projet de construction dans le même délai.
Les textes de loi
Journal officiel du Sénat, 8 Novembre 1984, page 1799
Les plans d'occupation des sols ont pour vocation d'édicter des règles d'urbanisme et en aucun cas des règles de construction. Ils déterminent notamment "des règles concernant l'aspect extérieur des constructions" (article L 123-1 du code de l'urbanisme). Il en résulte que les POS ne sauraient imposer des règles telles qu'une marque de matériau ou la nature d'un matériau de caractéristiques chimiques et mécaniques déterminées. Le règlement de POS ne peut obliger qu'à un résultat fondé sur des caractéristiques esthétiques telles que l'aspect extérieur.
D'une façon générale, il convient d'observer qu'aucune disposition du code de l'urbanisme ne permet d'obliger à l'emploi de matériaux d'une certaine nature.
Journal Officiel du 10/10/99
M. Jacques Godefrain attire l'attention de M. le Ministre de l'Intérieur sur l'utilité d'alerter les communes en matière d'utilisation de matériaux de construction. En effet, selon une réponse ministérielle à une question du Sénat du 8 novembre 1984, il est précisé que ni les POS ni les permis de construire ne sont autorisés à imposer la nature du matériau ou sa composition.
Aussi, devant l'attitude de certaines communes qui interdisent l'usage du bois dans une construction, il lui demande qu'il envisage de rappeler à ces collectivités locales que ces décisions sont illégales et doivent être supprimées à l'occasion d'une modification ou d'une révision du POS par les communes ou leurs groupements. Si le maire de votre commune est favorable à votre projet, il peut prendre un arrêté pour vous délivrer le permis quel que soit l'avis de la DDE.
Avec 5% de ses logements construits avec une ossature bois dans les années 2000, la France
reste loin derrière les États-Unis, l'Europe du Nord, ou le Japon, qui compte plus de 90% de son
habitat individuel en bois.
2. à l'étranger
En Europe du Nord, le bois n'a jamais cessé d'être utilisé. Et là aussi, une prise de
conscience écologique s'impose, de façon beaucoup plus importante qu'en France à la même
époque. Mais c'est en Autriche que se tient l'exemple le plus convaincant de l'association du
matériau bois et du développement de l'éco-responsabilité : l'école du Vorarlberg.
''L'architecture du Vorarlberg n'a rien de spectaculaire. Simple et fonctionnelle, elle découle
du ''service'' que des professionnels offrent à des maîtres d'ouvrage avertis, ouverts, conscients du
coût de la qualité et du retour sur investissement des mesures écologiques.''1
C'est dans les années 1960 qu'a réellement commencé le mouvement des Baukünstler2,
entrainé par l'architecte-urbaniste, Roland Rainer. Quelques maisons en bois furent construites en
révolutionnant les schémas conventionnels de l'habitat de l'époque. Cette nouvelle façon de
construire ne séduit pas tout le monde pour autant, et pendant des années, les architectes de ce
programme auront du mal à faire accepter leurs projets, notamment au niveau des mairies et du
voisinage. Roland Rainer plaide déjà en faveur de l'habitat à l'échelle humaine, et montre son
désaccord envers tous les grands ensembles construits à cette époque. ''Dans sa maison, l'homme a
besoin de calme, de protection, d'intimité et de verdure''3.
La particularité des maisons du Vorarlberg, provient aussi de leurs maîtres d'ouvrages. Au
départ ce sont des membres issus des familles des concepteurs, puis ils s'étendent à des gens de
classe moyenne, ayant peu de moyens mais du temps libre pour s'investir dans leur chantier, et
construire leur maison. Ils se servent du peu qu'ils possèdent, avec beaucoup de discernement, et
cherchent toujours à améliorer le rapport qualité-prix de leurs maisons. Ce n'est que dans les années
1980 que le phénomène de l'école du Vorarlberg commence à prendre de l'ampleur, notamment
grâce au conflit entre ses acteurs et l'ordre des architectes, qui l' amena à se faire connaître, et se
faire apprécier des habitants de la région. Les interventions sont étendues à l'aménagement du
territoire, et à la planification urbaine.
En 1987, les bauküstler ont en effet déjà convaincu les élus et autorités régionales. Ont leur
confie alors des projets de plus grande échelle comme des logements collectifs, ou des bâtiments
publics. Le bois reste encore et toujours leur matériau de prédilection, et leurs connaissances
importantes du bois leur permet de réaliser de nouvelles innovations constructives. Il est pour eux le
meilleur moyen de répondre aux exigence et aux problèmes de l'époque, d'un point de vue
économique, et écologique. La bonne relation entre les architectes, et les élus leur permettent
d'avoir une plus grande liberté au fur et à mesure des années, par rapport au dessin de leurs projets :
par exemple il n'y a plus de norme pour les toits, qui peuvent être plats, monopente ou double pente.
Des subventions régionales sont mises en place, la démographie de la région augmente
considérablement, influençant évidemment le nombre de projets réalisés.
Dans les années 1990, de plus en plus de maisons sont construites avec des formes cubiques
et des toits-terrasse se rapprochant des principes du Mouvement Moderne. Mais tout cela dans un
but d'économie d'énergie, évitant les pont thermiques dus aux décrochements et aux excroissances.
L'école du Vorarlberg est un exemple mondial, encore aujourd'hui de l'utilisation du
matériau bois et des expérimentations faites à partir de celui-ci, surtout en terme d'écologie, et
1: Dominique Gauzin-Müller, L'architecture écologique du Vorarlberg, 20092:''Artistes du bâtiment''; nom sous lequel est le plus connu l'école de construction du Vorarlberg3:Roland Rainer
d'économie. ''Le Vorarlberg offre une architecture contemporaine qui a trouvé un terrain favorable
dans le dialogue avec la région, son histoire, et ses particularités géographiques. (...) Le modèle du
Vorarlberg est (...) porteur d'un enseignement important : les exigences liées à la conception d'un
bâtiment ''durable'' n'altère en rien sa qualité architecturale.'' 12
Quelques exemples des maisons du Vorarlberg :
1: Hermann Kaufmann, architecte
Maison Irrash, Bruno Spagolla, à Nüziders, Vorarlberg, 1985
Maison Vigl, Rudolf Wäger, à Feldkirch, Vorarlberg, 1986
Maison Burger 2, Baumschlager & Eberle, à Brezeng, Vorarlberg, 1994
Maison Innfeld, Dietrich I Untertrifaller, à Schwarzenberg, Vorarlberg, 1999Maison Rüscher, Dietrich I Untertrifaller, à
Schnepfau, 1999
Mais il n'y a pas qu'en Autriche que
l'habitat évolue. En 1989, en Finlande, un bel
exemple des expérimentations de l'époque est
la maison Louko, à Kuusankoski. Ulla et Lasse
Vatera ont dessiné cette maison, destinée à une
petite famille de trois personnes. Encore une
fois, c'est le site qui influence largement la
disposition de la maison, et son implantation :
elle se trouve perpendiculaire au dénivelé du
terrain. La maison, dans ses proportions et ses
ouvertures, s'inspire largement des habitations
traditionnelles finlandaises. Mais le maitre
d'oeuvre, ingénieur dans le bâtiment, souhaite
tout de même expérimenter de nouvelles
techniques. La structure de la maison est, en
effet, faite de poutres composites en bois de
type ''titanit'', formées de deux carrelets de
50mm reliés par des barres obliques en contre-
plaqué. L'ossature des parois est elle aussi
réalisée avec des poutres en 'titanit'' plus ou moins espacées en fonction des étages, et reliées entre
elles par des plaques de contre-plaqué clouées. Lorsque des ouvertures sont plus larges, des poutres
de lamellé-collé assurent la stabilité de la portée. À l'extérieur, un bardage est posé sur un papier
bitumé, et non pas sur un pare-vapeur, pour laisser la maison 'respirer'. À l'intérieur, on recouvre
l'ossature de plaques de plâtre ou de lambris. Dans les caissons de l'ossature est soufflée de la laine
naturelle, servant d'isolant.
Toute l'ingéniosité de ce projet, réside dans le fait que chaque élément a été préfabriqué en
atelier, et que chaque poutre est sortie avec une précision de l'ordre du millimètre, grâce à une
scierie totalement informatisé, et aux plans préparés en CAO1. Chaque élément se voit attribuer un
numéro de code, correspondant à ceux figurant sur les plans dont disposent les ouvriers facilitant
leur mise en oeuvre sur le chantier. Le matériau étant très léger, les poutres vont être montées sans
grue. Le projet se révélera être donc très économique.
1:Conception Assistée par Ordinateur
Maison Louko, Ulla & Lasse Vahtera, à Oulu, Finlande, 1989
En 1992, Daoust Lestage dessine une maison de
vacances au Canada. Elle se situe au bord d'un lac, au milieu
d'une végétation très dense. Le terrain en pente descend vers
l'eau. C'est ce site qui influença l'esthétique finale du projet.
En partie haute du terrain se trouve la plate-forme où se
stationnent les voitures. Elle est reliée à la maison par une
passerelle, qui se prolonge pour former le ponton où
s'amarrent les bateaux. Cette promenade est ponctuée par une
succession de petites plate-formes, en fonction de la pente du
terrain. L'architecte joue sur ces terrasses, que ce soit sur le
toit de la maison, ou sur cette promenade pour faire profiter
aux habitants des vues incroyables qu'offrent le site. La
structure primaire n'est pas faite de bois mais de poteaux en acier. Le matériau bois reste tout de
même omniprésent dans la construction : il est utilisé pour le bardage intérieur (en cèdre) et
extérieur. Les formes de la maison reprennent les principes du Mouvement Moderne tout en
intégrant ce bois, qui lui donne un aspect beaucoup plus chaleureux, accentué par l'emploi de l'acier
noir pour les menuiseries et garde corps.
Maison de vacances, Daoust Lestage, Canada, 1998
III. Habiter en bois aujourd'hui en France, quel avenir
pour demain?
A. Quels sont les avantages à construire en bois?
1. Écologie
L'intérêt majeur de notre époque à construire au maximum en bois, est avant tout
écologique. Le bois est le seul matériau renouvelable, l'utiliser permet de préserver les réserves
naturelles des autres matériaux utilisés dans la construction (reconnaissance internationale de la
nécessité de protéger les ressources naturelles de la planète).Construire en bois est lié à une gestion
durable des ressources forestières inépuisables, contrairement aux autres matériaux de la
construction, et permet le maintient des équilibres écologiques, luttant contre l'effet de serre et le
réchauffement global de la Terre. En France pour un arbre récolté, on en replante 4, et la diversité
est importante. Les plantations comprennent un tiers de feuillus ( chène et peuplier) et deux tiers de
résineux ( douglas, pin maritime, épicéa,etc.). Le bois est récolté de manière durable, c'est à dire
que la coupe est sélective, que la culture se fait sans pesticides et qu'elle est donc respectueuse de
son environnement. De plus, au cours de leur croissance, les arbres vont absorber du CO2,
l'assimiler, vont fixer le carbone et rejeter l'oxygène, c'est la photosynthèse. C'est ainsi qu'une tonne
de bois va produire 1,1 tonne d'oxygène et absorber 1,6 tonnes de CO2. Une fois coupé, le bois
garde en stock le carbone sans jamais le relâcher. Au contraire, quand il meurt, l'arbre subit une
dégradation biologique, qui lui fera dégager ce carbone. C'est pourquoi les forêts cultivées sont
intéressantes, elle permettent de fixer le carbone du CO2 de façon permanente, ce qui a pour effet de
réduire l'effet de serre.
Le développement durable fonctionne selon trois principes de base :
– la prise en considération de l'ensemble du cycle de vie des matériaux.
– La réduction des quantité de matières et d'énergies utilisées lors de l'extraction des
ressources naturelles.
– L'exploitation des produits et de la destruction ou du recyclage des objets.
Sur ces trois points, le bois se révèle être un matériau non négligeable. Il faut savoir que le secteur
du bâtiment pose de gros problème quand à la récupération de ses déchets de réhabilitation, de
démolition ou de construction qui représentent à eux seuls plus de 40% des déchets produits en
France (254 millions de tonnes en 2008)1. Mais comme il a été dit précédemment, le bois est
renouvelable. Lors de sa mise en œuvre pour devenir un bois de construction, les sciures et les
copeaux sont transformés en sous-produits, utilisés pour fabriquer de la pâte à papier, des panneaux
(comme les panneaux de fibres, les panneaux OSB, etc, tous utilisés dans la construction), ils
peuvent aussi servir, après avoir été broyés, de chauffage. Sur les chantiers, la majorité des
composants en bois peuvent être récupérés et réutilisés (portes, fenêtres, éléments de charpente, de
plancher, etc) et le reste peut être broyé, encore une fois pour récupérer de l'énergie.
D'autre part, la consommation induite d'énergie2 pour convertir le bois en bois d'œuvre n'est
que de 1,5mJ/Kg, contre 35 mJ/Kg pour
l'acier, et 435 mJ/Kg pour l'aluminium et la
pollution de l'air, de l'eau ou du sol pour
effectuer cette transformation, reste
négligeable, par rapport aux autres. Le fait
d'utiliser un matériau léger comme le bois,
permet également de réduire les fondations
nécessaires à chaque construction. Le
contenu énergétique3 du bois fait lui aussi
parti des plus faibles (cf tableau ci-contre).
Utiliser le bois pour la construction de
son habitation, permet également d'avoir une
meilleur étanchéité thermique, tout en gardant
une faible épaisseur de mur par rapport aux
autres matériaux utilisés (cf tableau ci-contre).
L'isolant (qui peut d'ailleurs être naturel
comme la laine, le chanvre, etc.) est utilisée
dans la construction, selon différents modes de
mise en œuvre : dans l'ossature bois, en
sandwich entre deux plaques de bois, etc. Une bonne isolation permet une économie d'énergie
1: Ademe 20082: Consommation induite d'énergie : énergie requise pour extraire une matière première de la nature, et pour la transformer en matériau de
construction.
3 : Contenu énergétique : énergie consommée par un matériau pour son élaboration, son transport jusqu'au chantier et sa mise en oeuvre
Épaisseur des murs en fonction des matériaux utilisés, pour la même efficacité d'isolation
Contenu énergétique des matériaux utilisés en construction
importante, par exemple dans une maison des années 90, 2000L de fuel par an étaient nécessaire au
chauffage, avec une maison bien isolée, elle passerait à 150L de fuel par an ! Moins l'énergie de
chauffage est utilisée, mieux se porte l'environnement... Ses performances isolantes, permettent de
répondre très facilement aux critères qui nous ont été imposés par le Grenelle de l'Environnement
de 2007.
Enfin construire en ossature bois permet de découper les pièces en amont, en atelier, les
pièces n'ont plus qu'à être montées sur le chantier. La plupart du temps ces panneaux peuvent être
manipulés sans engins de levages, leur utilisation est donc réduite, ce qui permet d'économiser
encore une fois, des énergies liées au transport.
2. Économique
La maison en bois présente des avantages économiques à plusieurs niveaux.
Contrairement aux années 70 voir 90, la maison en bois ne coûte pas plus cher que n'importe
qu'elle autre type d'habitation.
A court terme, la construction de la maison en bois prend deux fois moins de temps qu'une
maison maçonnée (pour une maison de 150 m², on passe de 12 à 6 mois). Non seulement le
montage de l'ossature est rapide, mais il n'y a plus besoin de temps de séchage pour le ciment, le
béton ou la chaux, il n'y a plus besoin de temps de pause pendant le chantier. La préparation des
pièces à monter se fait en amont, elles sont dessinées, dimensionnées, et tous les détails constructifs
sont pensés avant le chantier. En cas de préfabrication, les murs sont même montés à l'avance en
usine, et les installations électriques et gaines sanitaires sont pré-intégrées. Tout peut être monté
alors, sur place, en moins d'une semaine ! Ces gains de temps, permettent aux futurs propriétaires
d'économiser jusqu'à 6 mois de loyer, par rapport à une maison maçonnée. Ce qui représente une
économie non négligeable.
Encore une fois, le fait que ce soit un chantier sec, diminue les besoins en transport et
l'utilisation de camions ou engins lourds, qui pèsent aussi sur le budget. Les fondations sont encore
une fois, moins importantes , réduisant les besoins en matériaux couteux comme le béton.
À long terme, on retient le fait qu'une maison à ossature bois, qui est conforme à la
règlementation, est très bien isolée. Une maison maçonnée perd 30% de sa chaleur par les ponts
thermiques; ils sont inexistants dans une maison en bois. Une bonne isolation, empêche les
déperditions, garde la chaleur en hiver et permet d'économiser en chauffage, situation encore plus
avantageuse lorsqu'il s'agit de maison de vacances (cf : article ci dessous).
On estime à 300 euros par an, le coût de la consommation énergétique d'une maison
construite en bois, ce qui est est impossible pour une maison maçonnée.
Concernant l'entretien de ses façades, la maison en bois présente bien d'autres avantages. Il
n'y en aura besoin d'aucun, si le client accepte la patine grise qui apparaît au fil du temps. Si jamais
il décide toute fois de peindre ses murs extérieurs pour ne pas la subir, repeindre ces murs sera de
toute façon beaucoup moins couteux que ce qui est nécessaire pour entretenir les enduits ou autres
revêtements utilisés dans la maçonnerie traditionnelle.
Planning type d'une construction de maison individuelle en bois
M. Voisin, constructeur (maisons Arcadial - 85)A quel niveau la construction bois est-elle économique ?
Avec le bois, on n'est peut être pas moins cher, mais les prestations sont supérieures, notamment du point de vue énergie. En effet, en maçonnerie il y a toujours des problèmes de ponts thermiques. Les délais d'exécution sont également plus courts et font gagner 2, 3, ou 6 mois de loyers et d'intérêts intercalaires.
Des économies d'énergie ?
Le bois en lui-même permet de faire des économies d'énergie. Dans nos constructions, l'isolation est largement conforme au RT 2005 avec une consommation énergétique moyenne de 300 euros par an, un coût impensable en maçonnerie.
La raison est simple, le mur parpaing donne une sensation de froid et absorbe l'énergie, tandis que le mur bois reste inerte. Le confort thermique est donc supérieur, l'économie d'énergie également. L'humidité ambiante est constante. C'est très important, par exemple, dans une résidence secondaire. Car dans une maison maçonnée, il faut chauffer les murs avant de chauffer l'air et il fait chaud le lundi quand on s'en va. Dans la maison bois, il fait chaud au bout d'un quart d'heure !
3. Ressource
Comme il a été dit auparavant, le bois est le seul matériau de construction inépuisable,
puisqu'en constant renouvellement, grâce au bon entretient des forêts exploitées. Mais il se
distingue aussi des autres matériaux par sa diversité d'essence, ayant chacune leur texture et couleur
propre. Rien qu'en Europe, environ 15 espèces sur les 130 répertoriées, sont utilisées couramment
dans le bâtiment. Il existe deux grands groupes d'arbres: les résineux, et les feuillus. Les
caractéristiques physiques et mécaniques varient beaucoup d'une espèce à l'autre, et au sein d'une
même essence, en fonction de l'âge de l'arbre. La nature même du sol, l'altitude et les conditions
climatiques du lieu où à poussé un arbre, changera ses qualités propres.
Les résineux sont présents en grande quantité dans les forêts d'Europe. Le sapin et l'épicéa
sont majoritairement utilisés pour les structures en bois massif ou le lamellé-collé. Le sapin est
également utilisé pour les voliges, ou les lattes supportant les bardages, mais aussi pour les
menuiseries intérieures. L'épicéa est aussi utilisé pour la fabrication de contreplaqué, menuiseries,
bardages et parements intérieurs. Le pin maritime (en France pin des Landes) est utilisé pour le
contreplaqué, la menuiserie intérieure, le lambris et le parquet, tout comme le pin Sylvestre,
employé également en ossature et en charpente. Le Douglas reste le bois le plus utilisé. Il pousse
rapidement, et a été la première essence de reboisement en Europe au XXe siècle. Il est utilisé pour
la structure et le bardage. Son avantage majeur est sa durabilité naturelle, il peut être employé à
l'exterieur comme à l'intérieur sans traitement ni finition. Le mélèze est quant à lui, plus rare et plus
cher. Il est apprécié pour sa durabilité en bardage, en bardeaux de toiture et en platelage de
terrasse.Des essences d'Amérique du Nord sont également importées. Le Western Hemlock pour les
charpentes, et le Red Cedar pour le bardage.
Les feuillus de zones tempérées, comme le peuplier ou le bouleau, sont majoritairement
utilisés dans les placages décoratifs pour le mobilier. L'érable sert pour les parquets, la menuiserie
intérieure, et en agencement, tout comme le frêne et le hêtre. Ils sont tous de teinte clair. Le chêne
est de moins en moins utilisé mais il est un très bon bois pour la charpente ou l'aménagement
exterieur, tout comme le châtaignier. Le plus durable reste l'acacia, réservé aux terrasses, vêtures, et
menuiseries très exposées.
Les feuillus des zones tropicales restent en France très prisés, malgré le soucis de
préservation de la majorité de ces espèces, beaucoup moins bien gérées. On utilise seulement 6%
des forêts tropicales pour le bois d'œuvre. L'okoumé est requis pour le contreplaqué et les
menuiseries intérieures. L'iroko et l'angélique servent pour le parquet, l'agencement, les menuiseries
intérieures et extérieures. Le doussié et le teck sont utilisés pour le parquet, le bardage, et pour la
menuiserie haut de gamme. Et enfin l'ipé, une essence de la famille de l'ébène, est très sollicitée
pour les terrasses.
4. Confort
Le matériau bois est non seulement, écologique et économique, mais il est également très
agréable à vivre. Il crée d'emblée une sensation de confort, que ce soit visuel ou sensoriel. Il a des
capacités hygroscopiques, qui font de lui un vrai régulateur d'humidité à l'intérieur de l'habitation,
procurant ainsi une atmosphère saine.
Encore une fois, l'isolation thermique est un atout. En hiver, la chaleur reste à l'intérieur, le
bois empêche également cette sensation de froid au niveau des murs, que l'on peut ressentir dans les
maisons en pierre, parpaing ou autres. L'isolation phonique est aussi très importante. Une simple
paroi de l'épaisseur d'un placo-plâtre utilisé normalement, laissera passer beaucoup plus
difficilement le son.
S'en suit forcément un confort de vie supérieur aux maisons maçonnées traditionnelles.
Le matériau dégage une chaleur visuelle, une sensation de bien être. Il est doux au toucher, et très
agréable à vivre.
5. Résistance au feu
Contrairement aux idées reçues, le bois dans la construction possède l'une des meilleures
résistances au feu. Lorsqu'il brûle son comportement est prévisible, la couche carbonisée en surface
freine énormément sa combustion qui est donc lente et régulière. La vitesse de propagation du feu
par le bois est d'environ un millimètre par minute, sans qu'il n'y ait de déperdition mécanique du
bois, face à la chaleur dégagée. De plus, le bois brûle sans dégager de fumée toxique, et sans
transmettre de chaleur aux parties voisines. Une ossature en bois en train de bruler garde également
toutes ses propriétés structurelles, et résiste beaucoup plus longtemps qu'une structure en acier (qui
à partir d'une certaine chaleur se déformera) ou qu'une structure en béton ( qui s'effrite dès le début
de l'incendie), et transmet beaucoup moins vite sa chaleur que ces derniers (10 fois moins que le
béton, et 250 fois moins que l'acier). Une maison en bois sous la coupe des flammes s'effondrera
peut être, mais aura été beaucoup plus résistante que n'importe quelle autre maison maçonnée, et
laissera de longues heures aux pompiers pour agir. ''Les vernis et les peintures intumescentes, les
revêtements minéraux (plâtre) ou combustibles (panneaux en bois), ainsi que l'inifugation
constituent des boucliers thermiques et favorisent de ce fait la réaction et/ou la résistance au feu.''
Jean-Claude Mistral, Major et Chef de Centre de Secours de St Arnoult (78)
« Avec le bois, en cas d'incendie, on est rassuré pour la sécurité de nos sapeurs-pompiers. »
Quel est le risque incendie majeur d'une construction bois ?
Quel que soit le type de construction, le tableau électrique est le plus souvent à l'origine d'un feu. Les gens ajoutent parfois des branchements pirates qui peuvent déclencher un incendie.
Et le chauffage au bois ?
Les précautions à prendre concernant une cheminée ou un poêle sont les mêmes que dans les constructions traditionnelles : le conduit, la hotte doivent être isolés, fixés à distance réglementaire des matières combustibles.
Seuls les cheministes qui ont un agrément peuvent installer une cheminée. A l'usage, il faut également penser à ramoner régulièrement la cheminée et ne pas y faire brûler des papiers et cartons dont la combustion produit des escarbilles qui peuvent incendier la toiture.
Les isolants jouent-ils un rôle protecteur ?
S'ils sont incombustibles, ils ne forment pas de barrière pour autant et la poussière qui s'y accumule peut s'enflammer.
Ce sont surtout les traitements ignifuges appliqués aux bois de charpente qui rendent la structure difficilement inflammable.
Comment prévenir le risque incendie ?
Il faudrait apprendre aux gens et dans les écoles les gestes essentiels, on éviterait ainsi au moins 30 % de risques.
Et le détecteur de fumée, présent à plus de 90 % aux états-unis ou en Scandinavie ?
Le détecteur de fumée est en effet un outil simple, économique, qui prévient d'un feu naissant. Les détecteurs sont bien plus efficaces que les extincteurs, chers à l'achat et à faire vérifier et dont les gens ne savent pas se servir !
Un détecteur se place près d'une cuisine et dans le volume où se trouve la cheminée, son réglage précis ne se déclenche que lorsque la fumée est jugée dangereuse et peut provoquer l'asphyxie.
Dans quel environnement préférez vous intervenir?
Il n'y a pas photo ! Avec le bois, on est rassuré pour la sécurité de nos sapeurs-pompiers qui doivent intervenir.
B. Quelles sont les techniques à notre disposition
aujourd'hui?
1. Poteau-poutreLe système poteau-poutre, comme son nom l'indique, se réfère à une structure, mise en
œuvre par des poteaux, et des poutres. Le bois utilisé est en général du bois massif, ou du lamellé-
collé, possédant une section importante. Ils sont en général disposés, selon une trame qui peut varier
entre 3m et 5m. La structure primaire ainsi formée, est complétée par une structure secondaire,
formée de potelets, solives, et traverses.
L'avantage principal d'utiliser ce système constructif, est qu'il permet une grande liberté au
niveau du plan et des coupes, les façades n'étant pas porteuses, il est donc permis d'avoir de très
grandes ouvertures sur l'extérieur. Il est aussi possible de réaliser de grandes découpes dans le
planchers, pour les trémies d'escalier, les mezzanines et galeries.
Mais des précautions au niveau du choix de la trame sont nécessaires. Il faut que la portée
des solives de planchers soient au maximum constante, en général comprise entre 3,6m et 4,2m,
pour ne pas que la section des poutres soit trop importante. Des études effectuées en Allemagne ont
démontré qu'une trame de 3,6m était la plus économique. On peut aussi jouer sur les porte-à-faux,
mais qui ne peuvent pas excéder 1/3 de la portée de la poutre, soit un peu plus d'un mètre. La
section des poutres en bois massif, ou lamellé-collé, restent quand même assez importante, donnant
à la construction un aspect massif. L'utilisation de bois recomposé, comme le lamibois par exemple,
permet de reduire la dimension de ces section de 60% pour le bois massif, et de 30% pour le lamellé
collé. La structure est ainsi plus fine, et plus esthétique.
Le problème reste dans la jonction entre la structure et les éléments de remplissage, qu'ils
soient pleins ou vitrés. Ce sont eux qui assurent les fonctions d'isolation thermique et phonique,
d'étanchéité à l'eau et à l'air et de contreventement. Mais les matériaux utilisés ont souvent des
caractéristiques mécaniques en surabondance, ce qui empêche le projet d'être compétitif
économiquement parlant.
Voici les différents types de bois utilisés pour une maison à structure poteau-poutre.1
– Bois Massifs Structuraux : Pièces de bois obtenues à
partir de grumes ou de pièces de bois de plus fortes
dimensions, par enlèvement de sciure ou de plaquettes
dans le sens longitudinal, complété éventuellement par
un tronçonnage et.ou un usinage supplémentaire en
vue d'obtenir le niveau de précision requis.
Dimensions :
– Largeur : de 15 à 200mm
– Hauteur : de 25 à 300mm
– Longueur : jusqu'à 6m et plus
1:source : CTBA : Centre Technique du Bois et de l'Ameublement, 2007
Toutes les essences de bois peuvent être utilisées pour former ces poutres, à condition
qu'elles aient les propriétés structurelles nécessaires.
– Bois Massifs Aboutés (BMA) :Bois de structure à section rectangulaire avec aboutage à
entures multiples collées, qui correspond à un
aboutage à auto-emboîtement, formé en usinant
dans les extrémités de membrures de bois un
certain nombre d'entures similaires, coniques et
symétriques, assemblés ensuite par collage. Ces
aboutages ne sont pas couverts par la norme
relative aux prescriptions de fabrication des
aboutages pour la fabrication du bois lamellé-
collé.
Les caractéristiques et dimensionnement des matériaux résultant sont déclinés de ceux
des poutres élémentaires.
Les essences de bois utilisées pour les BMA sont : le sapin, l'épicéa, le pin sylvestre et le
Douglas.
– Bois Massif Reconstitué (BMR) : Le BMR correspond à des éléments linéaires
reconstitués par collage de lames de bois massifs
de forte épaisseur aboutées ou non au moment
de la fabrication, de section reconstituée
maximum de 260x320mm.
Les poutres sont fabriquées à partir de 2 à 5
lames pour des lames d'épaisseurs inférieures ou
égales à 80mm et supérieures à 45mm, ou de 2 à
3 lames pour des lames d'épaisseurs inférieures
ou égales à 45mm
Les caractéristiques et dimensionnement des matériaux résultant sont déclinés de ceux
des poutres élémentaires.
Les essences de bois utilisées pour les BMA sont : le sapin, l'épicéa, le pin sylvestre et le
Douglas et le mélèze.
– Bois Lamellé-collé (BLC) : Élément structurel obtenu par l'aboutage et le collage de
lamelles de bois dont le fil est généralement parallèle.
Lamellé-collé horizontal : les plans de collage sont
perpendiculaires à la plus grande des dimensions de la
section transversale.
Lamellé-collé vertical : les plans de collage sont
perpendiculaires à la plus grande des dimensions de la
même section.
Dimensions :
– Largeur : de 60 à 210 mm
– Hauteur : de 100 à 2000mm
– Longueur : jusqu'à 40m
Les essences de bois utilisées pour les BLC sont : le sapin, l'épicéa, le pin sylvestre, le
douglas, le mélèze.
– Lamibois (LVL) : Matériau composé de placages minces
de bois recollés à fil parallèle.
Dimensions :
– Épaisseur : 25 à75 mm
– Largeur : 1,80m ou plus
– Longueur : 18m ou plus
– Poutres composites : Poutres prismatiques dont la
section est composée de membrures en bois ou en matériaux dérivés
(lamellé-collé, contrecollé, lamibois...) et d'âmes en bois ou panneaux
dérivés du bois, ou en métal dont la liaison avec les membrures est
assurée soit par des assembleurs mécaniques, soit par collage.
Dimensions :
– Largeur : de 60 à 120mm
– Hauteur : de 200 à 500mm
– Longueur : de 5 à 12m
Voici un bel exemple de maison en structure poteau-
poutre : la ''Maison Verticale'' de Marcos Acayaba à Sao
Paulo, construite en 1991. C'est cette ossature en bois massif,
qui a permis l'installation de cette maison, sur un terrain ayant
une pente de 100%. Le corps du bâtiment se trouve
perpendiculaire aux courbes de niveau, et fait face au Nord-
Est, meilleure orientation pour une maison dans l'hémisphère
Sud. Trois portiques formés par des poteaux et des poutres en
bois composent la structure. Ils sont assemblés aux angles par
des sabots en acier galvanisé. Des poutres de liaison
reprennent les efforts du vent. Une fois que ce 'squelette' a été
installé, 3 ouvriers ont assemblés tous les éléments de la
structure préfabriquée, pendant 45 jours. Sans échafaudages, ce système permet de réduire
l'infrastructure ainsi que les déchets du chantier au stricte minimum. Grâce au bois, ce chantier à
réussi à être 40% moins cher que ce qu'il aurait couté s'il avait été construit en béton.''tous les
composants structurels de la maison remplissent un rôle statique très précis: l'ossature primaire en
bois reprend les efforts de flexion et de compression; les poutres de liaison en acier travaillent en
traction; les planchers en bois contreventent la structure, reprennent les efforts de torsion et
transmettent les charges des niveaux supérieurs aux ossatures secondaires; l'escalier, situé dans un
des deux modules centraux , est suspendu à la toiture.''
Illustration 1: Maison verticale, Marcos Acayaba, Sao Paulo, Brésil, 1991
Coupe transversale de la maison
2. Constructions en bois massif
La construction en bois massif correspond à celle utilisée en Scandinavie ou dans les chalets
des régions alpines. Elle est aussi appelée construction en bois empilés.
À l'origine, la technique du bois empilé consiste à superposer des troncs d'arbres, écorcés et
équarris. Les poutres sont elles aussi empilées, se croisant par un assemblage à ''mi-bois''1.
Aujourd'hui, les troncs d'arbres sont remplacés par des rondins ou des madriers, assemblés
également à mi-bois. Cette technique de construction permet d'avoir une inertie importante, grâce à
l'épaisseur du bois, faisant de ce système constructif, une technique très rependue, notamment en
Amérique du Nord et dans les régions montagneuses et froides d'Europe. Ce niveau d'isolation
obtenu est bien le plus grand avantage de ce mode de construction.
Les bois empilés ont différents aspects. Les madriers peuvent être en bois massifs, posés
verticalement ou horizontalement, ou en lamellé- collé. S'ils sont empilés horizontalement, ils
forment un mur d'épaisseur pouvant varier entre 5,6 et 9cm. Les rondins quand à eux, peuvent être
bruts (en fuste), calibrés ou non.
Le bois résiste naturellement à la compression. Dans la construction, il est complété par
l'insertion de tiges et de connecteurs métalliques, qui lui assurent une plus grande stabilité. Comme
l'avaient déjà compris les Scandinaves du Moyen-Âge (cf : I;B;2), le bois se tasse inévitablement,
(ce qui est dû au séchage des pièces de la structure). De plus, il est soumis aux variations de
température, et s'adapte en fonction de celles-ci. Il faut donc prendre des précautions lors de la mise
en place des portes et autres menuiseries, ou escaliers.
Pour réaliser un maison en bois empilés, il faut également une préparation minutieuse du
chantier en amont . En effet pour pouvoir incorporer à l'intérieur des madriers, les éléments comme
d'électricité, d'évacuation des eaux, etc, ils faut une numérotation de chaque pièce. Lors du chantier
tous ces madriers seront assemblés comme un puzzle.
Mais ces habitations ont un désavantage important :elles doivent être protégées des attaques
de champignons lignivores, dues aux reprises d'humidité importante. Ce sont les débords de toitures
qui permettront d'en minimiser les attaques. Plus la construction sera haute, plus le débords de
toiture sera important : pour un niveau plus combles, il devra être supérieur à 60cm; pour deux
niveaux plus combles, supérieur à 1m; pour trois niveaux plus combles, supérieur à 1,20m.
1:Le mi-bois est un assemblage de charpente entre deux pièces de bois qui se chevauchent. La section de chaque pièce est réduite de moitié au droit de l'intersection pour laisser passer l'autre, ce qui permet de conserver la continuité des deux pièces.
Voici les différents types de bois utilisés pour une maison à structure poteau-poutre.1
– Madriers : pièces de bois
de section réctangulaires
formant les parois par
empilage.
Ils peuvent aussi être faits
de bois contrecollés.
Les épaisseurs usuelles sont de 54, 65, 80 90, 110mm et plus.
Les essences de bois utilisées sont : le mélèze, le red cedar, l'épicéa, le sapin, le pin
sylvestre, et le douglas.
– Rondins : Tronc d'arbre
dépouillé de son écorce
employé sous sa forme
naturelle ou peu modifiée
pour la réalisation de
fermes, de parois, d'échafaudages ou de poteaux. Ils peuvent aussi être faits de bois
contrecollés.
Dimensions :
– Diamètre : entre 80 et 250mm
– Longueur : entre 1 et 8m
Les essences de bois utilisées sont : le mélèze, le red cedar, l'épicéa, le sapin, le pin
sylvestre, et le douglas.
– Lamellé-collé : cf : construction poteau-poutre.
Le leader mondial de la fabrication de maison en bois empilé est le constructeur finlandais
Honkarakenne il exporte 20% de son chiffre d'affaires vers les autres pays de Scandinavie, vers
l'Autriche, l'Allemagne, la France, les États-Unis et même le Japon. Il a développé avec des
1:source : CTBA : Centre Technique du Bois et de l'Ameublement, 2007
ingénieurs des techniques exemplaires de traitement du bois qu'il emploie: le pin du Nord,
provenant uniquement des forêts finlandaises. Il utilise le séchage en étuve pour réduire au
maximum le travail du bois, et un système d'étanchéité breveté, donnant aux rondins et aux
madriers, une isolation exceptionnelle : les rondins et les madriers sont munis par en dessous de
tenons pointus, qui compriment la laine de verre, bloquant le passage de l'air et donc, de l'humidité.
Le procédé utilisé stabilise donc le bois, et chaque fissure ou vrillage est également contrôlé.
Le bois a alors un aspect doux et lisse, obtenu par le rabotage en amont du chantier, des pièces de
bois. Chaque maison Honka est personnalisée, et porte un label d'authenticité: Original Honka
100%, sur le mur.
3. M.O.B. (Maison à Ossature Bois)
La construction à ossature bois, est la plus utilisée en France. Ce système s'est développé en
France dans les années 1980. Elle représente une évolution direct de la ''charpente-ballon'' crée aux
États-Unis (cf : I; B; 4). elle devient la technique de construction la plus répandue car elle s'adapte
plus facilement à toutes sortes de climats et de régions.
Les murs sont constitués d'un 'squelette' fait à partir de membrures de bois, espacées entre
Exemple d'une maison du fabricant Honkarakenne
40 et 60 cm. C'est entre cette ossature que seront placés les matériaux isolants. Le chantier hors
d'eau, hors d'air, peur être fini en quelques jours seulement puisqu'il n'y a pas besoin de temps de
séchage, surtout si la préfabrication a été faite au préalable en usine (on peut y construire seulement
l'ossature, ou préfabriquer entièrement un mur, bardages intérieurs et extérieurs et gaines compris).
Il peut également y avoir une isolation supplémentaire, dite ''par l'extérieur'',supprimant tous les
ponts thermiques, et permettant d'avoir un meilleur confort thermique en été (meilleur déphasage
thermique). L'ajout de cette seconde isolation, aide à la labellisation BBC1 de la maison.
En ce qui concerne le parement extérieur, il est, la majorité du temps, réalisé en bardage
bois, qui peuvent être peintes ou laissées de couleur naturelle. Mais il peut également être réalisé en
crépi, en bardage métallique, en panneaux de fibro-ciment, Fermacell2, etc. ce qui laisse de grandes
possibilités au niveau esthétique pur de la maison.
En ce qui concerne le parement intérieur, il est lui aussi très diversifié. On utilise le plus
souvent des panneaux de plâtre (pouvant être peints, ou enduits de papier peint, etc.), mais on peut
également se servir de panneaux de bois type OSB, laissés bruts ou peints. Encore une fois, le
maitre d'ouvrage est libre de choisir l'importance que prendra le bois visuellement dans son
habitation.
1:bâtiment Basse Consommation2:plaque à base de gypse et de cellulose, permettant une réduction sensible des substances nocives présentes dans l'air ambiant.
Composition d'un mur à ossature bois
Voici les différents type de matériaux utilisés pour les M.O.B.1 :
Pour la structure :
– Bois Massifs Structuraux : cf : système poteau-poutre
Pour le bardage extérieur :
– Bardage Bois : revêtement
extérieur de façade
d'élément(s) mince(s) fixé(s)
mécaniquement sur une
ossature. Ces éléments ne
participent pas au
contreventement des
constructions, et peuvent être
mis en œuvre sur tous
supports.
Il est nécessaire d'adapter le
profil de lame et la technique
de mise en œuvre en fonction de l'orientation du bardage : pose horizontale, verticale,
inclinée, horizontale abritée.
La présence d'une lame d'air est impérative à l'arrière des lames de bardage, afin de
permettre l'évacuation de l'humidité provenant d'infiltrations ou de condensations
éventuelles. Un film pare-pluie est obligatoire lorsque l'isolant est directement accessible
derrière les lames de bardage. Le film pare-vapeur est préférable coté intérieur, quel que
soit le type de mur support, afin de limiter le risque de condensation sur la face arrière
du bardage, qui entrainerait une humidification quasi-permanente des lames.
Essences de bois les plus utilisées en France : Chêne, Douglas, Epicéa, Mélèze, Pin
Sylvestre, Pin maritime, Sapin, Western Red Cedar, ainsi que le Chataignier, le Robinier,
et l'iroko, qui peuvent rester sans aucun traitement.
– Bardages composites bois : ces bardages sont des revêtements extérieurs à base de
matériaux dérivés du bois, qui reçoivent un traitement spécifique en usine, ainsi que
plusieurs couches de finition adaptées, leur conférant ainsi une durabilité suffisante tout
en réduisant l'entretien nécessaire.
1:source : CTBA : Centre Technique du Bois et de l'Ameublement, 2007
Différents types de bardages en bois
l est nécessaire d'adapter le profil de lame et la
technique de mise en œuvre en fonction de
l'orientation du bardage : pose horizontale,
verticale, inclinée, horizontale abritée.
La présence d'une lame d'air est impérative à
l'arrière des lames de bardage, afin de permettre
l'évacuation de l'humidité provenant
d'infiltrations ou de condensations éventuelles.
Un film pare-pluie est obligatoire lorsque l'isolant
est directement accessible derrière les lames de bardage. Le film pare-vapeur est
préférable coté intérieur, quel que soit le type de mur support, afin de limiter le risque de
condensation sur la face arrière du bardage, qui entrainerait une humidification quasi-
permanente des lames.
– Panneaux de parement extérieur bois : les
panneaux utilisables en parement extérieurs sont
:
– Panneaux de contreplaqué de qualité CTB-X
– Panneaux de lamelles minces longues et
orientées de type OSB (cf : pour le bardage
intérieur)
– Panneaux de particules de qualité CTB-H
– Panneaux de particules liées au ciment
– Panneaux de fibres liées au ciment (type Eternit)
Ces panneaux doivent obligatoirement recevoir une finition sur leurs 6 faces, du type
lasure, peinture microporeuse, enduit au mortier de liants hydroliques (crépis)
Revêtement plastique épais.
Ces parements sont utilisables pour les emplois en extérieurs soit exposés, soit protégés
par des intempéries.
L'épaisseur de ces panneaux est de 10mm (25mm pour les panneaux de fibrociment)
– Bardeaux : Éléments de bois de petite dimension, utilisés comme matériau de
couverture ou de bardage.
Mise en œuvre en façade : toujours posés fil du bois vertical ou parallèle au sens de la
pente. Joints verticaux décalés et non alignées dans trois rangs successifs. Fixation par
de pointe si la largeur est inférieure à 200mm, sinon trois pointes.
Les essences de bois utilisées sont : le Douglas, le Mélèze, le Western Red Cedar, le Pin
Maritime, le Châtaignier et l'Epicéa.
Pour le bardage intérieur :
– Panneaux OSB : Panneau dit de ''process''
constitué de grandes lamelles orientées et liées
entre-elles ar un collage organique. L'apellation
OSB est l'acronyme de sa dénomination anglo-
saxonne : Oriented Strand Board.
Dimensions courantes :
– Epaisseur : 6, 8, 10, 12, 15, 18, 22mm
– Largeur : 1,20m ou 2,50m
– Longueur : 2,50m ou 5m
– Panneaux de plâtre : (type placoplatre) Plaque de plâtre
cartonnée renforcée fibre de bois et à deux bords amincis,
très haute dureté.
Dimensions :
– Epaisseur : 10, 13, 15mm
– Largeur :1200mm
– Longueur : entre 2m et 3,60m
L'agence Tectoniques a réalisé en 2002 un bel exemple de maison à ossature bois. Elle
possède une ossature en pin, avec des éléments de 140mm d'épaisseur. La maison est cubique, avec
un toit monopente en pente douce, qui se prolonge en surplomb du Sud pour faire de l'ombre. Le
bardage est en Mélèze, fait de lattes horizontales légèrement écartées, ce qui permet à l'air de
circuler dans le vide de 30cm qui les sépare de la paroi étanche en panneaux de fibro-ciment. Ce
dispositif permet de maintenir une température confortable en été, et en hiver, 14 cm d'isolant
protègent du froid.les volets pliants et coulissant s'encastrent dans le bardage pour protéger du
soleil, révélant les panneaux de fibro-ciment et changeant l'aspect du bâtiment une fois fermés.
C. Émergence du préfabriqué et habitat écologique, l'avenir de nos
maisons en bois?
Depuis les années 1980, l'utilisation du bois comme matériau de construction pour l'habitat
en bois est donc en plein essor. Depuis le début des années 2000, de plus en plus de maitres
d'ouvrages se tournent vers le bois pour construire leur maison. Mais il reste peu utilisé en France
(seulement 10% des maisons construites par an sont en bois), malgré tous les avantages qu'on lui
connait.
À partir du début des années 2000, l'écologie prend une place de plus en plus importante
dans la vie de tous les jours, par exemple, le tri des déchets est devenu obligatoire dans toutes les
communes de France; dans les supermarchés de plus en plus de produits sont labellisé BIO; les
voitures sont étudiées pour être le moins polluantes possibles, etc. l'habitation n'échappe pas à cette
tendance. En janvier 2008, le grenelle de l'environnement s'est penché sur la question. Depuis, ont
été écris des textes de lois (comme la loi n°2010-788 dite loi grenelle II) contenant une série de
mesures concrètes visant entre autres, à améliorer la performance énergétique des bâtiments:
1 - Dynamiser la filière bois en protégeant la biodiversité forestière ordinaire et remarquable :
produire plus de bois (matériau et énergie renouvelable) et mieux en valoriser les usages.
2 - Privilégier la valorisation locale du bois (matériau, énergie) dans les projets de développement
Maison en Savoie, Tectoniques, 2002
plan Rdc
plan R+1
locaux et les projets de territoires (à l’instar des pôles d’excellence rurale ou des chartes
forestières de territoires en particulier).
3 - Renforcer la certification forestière (FSC et PEFC) et privilégier l’emploi du bois certifié dans
les constructions publiques : 100% du bois acheté par l’Etat sera du bois certifié à compter de
2010.
4 - Rendre obligatoire la certification des bois importés.
5 - Promouvoir le bois éco-matériau dans la construction, dans le cadre d’un plan national en
faveur du bois.
6 - Adapter les normes de construction au matériau bois.
7 - Mettre en place un label de construction « réalisé avec le bois ».
8 - Reconnaître et valoriser les services environnementaux supplémentaires rendus par la forêt.
9 - Favoriser la résilience des forêts au changement climatique 1
L'État français met également en place des crédits d'impôts visant à inciter les futurs maitres
d'ouvrages à construire en bois et surtout, à construire écologique. La prise de conscience des
problèmes futurs comme le réchauffement de la planète, devient énormément influente. Construire
en bois, oui. Mais construire écologique avant-tout. D'où l'émergence de la maison BBC, ou basse
consommation: la consommation par m² soit être inférieure à 65 kWh/m² de SHON, et en fonction
des régions doit pouvoir descendre à moins de 40kWh/m² de SHON; une mesure de perméabilité à
l'air permet également de certifier la qualité de l'assemblage (le niveau de fuite à l'air doit être
inférieur ou égal à 0,6m3/h.m²).
Cette tendance à construire 'écolo', influe également sur la façon de construire. Que ce soit
pour des maisons en poteau-poutre, en bois empilé ou ossatures bois, la maison préfabriquée
s'impose de plus en plus sur le marché de l'habitation en bois. La maison est alors conçue à partir du
plan dessiné avec l'architecte et numérisée en 3D. Tous les détails, de chaque élément composant la
maison est pensé en amont, avant l'envoi des données vers les usines.
Cette technique n'a que des avantages : elle permet de préparer les murs, les planchers et la
charpente de la maison en amont, pendant le début du gros œuvre : viabilisation, connections aux
réseaux, et fondations. Cela fait gagner du temps, et donc de l'argent, au maitre d'ouvrage. Ils sont
livrés et assemblés en moins de quelques semaines, voir une semaine (le tout dépendant du degré de
préfabrication). Les déchets sont traités directement en usine, et non plus sur le chantier.
Certains se tourneront vers la préfabrication de l'ossature uniquement, permettant le
maniement des parois sans engins de levages, facilitant l'auto construction (murs ouverts). Mais la
1:Pascal Jabob, 'écologie et développement durable'
technique la plus avantageuse est bien le préfabrication de murs fermés avec isolation, bardage
intérieur, bardage extérieur, gaines techniques, gaines électriques, jusqu'aux prises de courant pré-
installées.
Les constructeurs immobiliers se tournent de plus en plus vers cette technique en pleine
expansion. Tout comme les architectes ou les particuliers souhaitant construire leur maison en auto
construction.
L'article qui suit1 décrit la construction d'une maison non seulement préfabriquée, mais aussi
également passive. Maisons qui se construiront de plus en plus, toutes singulières, mais ayant les
mêmes enjeux : une amélioration non seulement de notre qualité de vie, mais aussi de la qualité de
notre environnement.
Maison en bois passive : construction d’une maison passive par MCPMaison contemporaine passive en bois – Maison en bois préfabriquée en usine
Cette construction passive a nécessité 3 jours de préfabrication des panneaux / modules bois en atelier puis 15 jours pour le montage.
Le volume habitable de cette maison passive, simple et compact, est implanté en limite nord afin de dégager une grande façade sud.Un long patio ombragé par une treille végétale joue le rôle d’espace transitoire entre la rue et le jardin, entre la partie habitable et les annexes.
L’implantation de la maison crée un front urbain épais tout en gardant des percées visuelles vers les jardins. Un muret en pierre marque la limite publique, assoit les bâtiments et protège les façades. Le corps principal bâti en ossature bois est recouvert d’un bardage bois à claire-voie en douglas pigmenté. Des panneaux colorés viennent personnaliser la maison. Des stores à lames orientables protègent du soleil.
Des modules de 8 x 2,80 m assemblés par vis et tirefonds. Quant il sorte des ateliers, l’élément
1: architecteo, habitat de demain : http://www.architecteo.com/maison-en-bois-passive-mcp-lyon.html
constituant le mur extérieur se compose, de l’extérieur vers l’intérieur : du bardage horizontal (lame de 23 x 48 mm) à claire voie (jour de 12 mm) en Douglas (traité en autoclave sans arsenic et pigmenté dans la masse) vissé sur un litaunage de 40 x 40 mm (vide d’air de 4 cm) ; d’un pare-pluie, d’une couche de 50 mm d’isolant en laine de verre fixée entre tasseaux de 50 x 50 mm ; de l’ossature porteuse (montants de 45 x 145 mm espacés tous les 60 cm) intégrant 150 mm de laine de verre et contreventée par des panneaux d’OSB de 10 mm, et enfin, du pare-vapeur. Ne reste plus à poser sur le chantier qu’une deuxième couche croisée de 50 mm de laine de verre et en finition, les plaques Cleaneo de Knauf.
Des besoins en chauffage inférieurs à 15 kWh/m² par an. La seule présence des habitants, l’énergie dissipée par l’éclairage et les appareils domestiques suffisent à chauffer la maison.
L’enveloppe est sur-isolée : trois couches d’isolant en façade (U = 0.19 W/m².K), 40cm d’isolant en toiture (U = 0.10 W/m².K), 28cm sous dalle basse (U = 0.10 W/m².K), menuiseries bois-alu triple vitrage (Uw = 0.8 W/m².K), ventilation double-flux avec échangeur, chauffage assuré par
pompe a chaleur sur air extrait.
Les tests d’étanchéité à l’air montrent que le taux de perméabilité est de 0.6 vol/h sous 50 Pa . Ce résultat a été obtenu en apportant un soin tout particulier à la continuité du pare-vapeur au droit des murs, des angles, en périphérie des ouvertures…
L’eau chaude sanitaire est assurée par 6 m2 de capteurs solaires thermiques en toiture.
Qui a construit cette maison en bois passive ?Groupe MCP Promotion
CONCLUSION
L'habitat en bois n'a pas cessé d'évoluer au fil des âges et des régions. Chacune d'elles ayant
suscité des réflexions et ainsi participé à l'amélioration des techniques de mise en œuvre de ce
matériau. Le japon et l'Extrême-Orient pour le système poteau-poutre, la Scandinavie pour le bois
empilé, l'Europe Occidentale et les États-Unis pour l'ossature bois.
Délaissé, puis revenu au goût du jour depuis quelques dizaines d'années, le bois reste encore
trop peu utilisé en France. Seulement 10% des habitations y sont construites en bois chaque année,
contre 90% aux États-Unis et Scandinavie et 60% au Japon. Le bois garde encore dans notre pays
une mauvaise réputation, due, essentiellement, aux aprioris d'une grande partie de la population,
restant encore convaincue, que leur pavillon en parpaing est plus solide et plus agréable qu'une
maison à ossature bois. Le plus difficile reste donc à faire évoluer les mentalités et à démontrer
que le bois a toutes les qualités requises à être utilisé dans une maison, maison qui n'en sera que
plus confortable et plus stable.
Grâce aux incitations gouvernementales à produire et à utiliser le bois, ressource déjà
extrêmement présente en France et grâce à une prise de conscience écologique indéniable, de
nombreuses maisons en bois voient le jour et les entreprises développant ces techniques s'imposent
sur le marché.
Il est incontestable que les qualités proposées par ce type d'habitation ne resteront pas à
l'écart bien longtemps, et qu'elle sera sans aucun doute, dans un futur proche, la construction la
plus demandée et la plus utilisée.
BIBLIOGRAPHIE
Livres:
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Les nouvelles maisons en bois, Ruth Slavid, ed : Seuil, 2006
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18 projets d'éco-habitat, Yves Connan, ed : Ouest France, 2009
Construire avec le bois, Dominique Gauzin-Müller, ed : Le Moniteur, 1999
Le bois dans la construction, Dominique Gauzin-Müller, ed : Le Moniteur, 2002
Petite encyclopédie de l'architecture de l'art roman au XXIe siècle, Francesca Prina, Elena Demartini, ed : Solar
2006
Histoire de l'architecture, Patrick Nuttgens, ed : Phaïdon, 2002
La nouvelle architecture du bois, Stungo Naomi, ed : Seuil, 1999
Archi écologique du Vorarlberg, Dominique Gauzin-Müller, ed : Le Moniteur, 2009
Construire en bois aujourd'hui, Jacques Repiquet, Laurence Ducas, ed : Eyrolles, 2007
25 maisons en bois, Dominique Gauzin-Müller, ed Le Moniteur, 2003
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L'art et l'histoire du bois, Will Pryce, ed : Citadelles, 2005
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platre-Innovation/Placo-Impact-BA-13
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