mémoire de fin d'études : 'le potentiel d'une solution

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http://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be Mémoire de fin d'études : "Le potentiel d'une solution biosourcée dans la transition énergétique en France : l'exemple de la fibre de bois." Auteur : Ulrich, Jocelyn Promoteur(s) : Possoz, Jean-Philippe Faculté : Faculté d'Architecture Diplôme : Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme Année académique : 2018-2019 URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/6262 Avertissement à l'attention des usagers : Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces documents, les disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale (ou prévue par la réglementation relative au droit d'auteur). Toute utilisation du document à des fins commerciales est strictement interdite. Par ailleurs, l'utilisateur s'engage à respecter les droits moraux de l'auteur, principalement le droit à l'intégrité de l'oeuvre et le droit de paternité et ce dans toute utilisation que l'utilisateur entreprend. Ainsi, à titre d'exemple, lorsqu'il reproduira un document par extrait ou dans son intégralité, l'utilisateur citera de manière complète les sources telles que mentionnées ci-dessus. Toute utilisation non explicitement autorisée ci-avant (telle que par exemple, la modification du document ou son résumé) nécessite l'autorisation préalable et expresse des auteurs ou de leurs ayants droit.

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Page 1: Mémoire de fin d'études : 'Le potentiel d'une solution

http://lib.uliege.be https://matheo.uliege.be

Mémoire de fin d'études : "Le potentiel d'une solution biosourcée dans la

transition énergétique en France : l'exemple de la fibre de bois."

Auteur : Ulrich, Jocelyn

Promoteur(s) : Possoz, Jean-Philippe

Faculté : Faculté d'Architecture

Diplôme : Master en architecture, à finalité spécialisée en art de bâtir et urbanisme

Année académique : 2018-2019

URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/6262

Avertissement à l'attention des usagers :

Tous les documents placés en accès ouvert sur le site le site MatheO sont protégés par le droit d'auteur. Conformément

aux principes énoncés par la "Budapest Open Access Initiative"(BOAI, 2002), l'utilisateur du site peut lire, télécharger,

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LE POTENTIEL D’UNE SOLUTION BIOSOURCÉE LE POTENTIEL D’UNE SOLUTION BIOSOURCÉE DANS LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN FRANCE :

L’EXEMPLE DE LA FIBRE DE BOIS

Sous la direction de : Jean-Philippe POSSOZAnnée académique 2018-2019Axe de recherche : Haute Qualité Construite

UNIVERSITÉ DE LIÈGE – FACULTÉ D’ARCHITECTURE

Travail de fin d’études présenté par Jocelyn ULRICH en vue de l’obtention du grade de Master en Architecture

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UNIVERSITE DE LIEGE – FACULTE D’ARCHITECTURE

LEPOTENTIELD’UNESOLUTIONBIOSOURCEEDANSLATRANSITIONENERGETIQUEENFRANCE:L’EXEMPLEDELA

FIBREDEBOIS

Travaildefind’étudesprésentéparJocelynULRICHenvuedel’obtentiondu

gradedeMasterenArchitecture

Sousladirectionde:Jean-PhilippePOSSOZ

Annéeacadémique2018-2019

Axederecherche:HauteQualitéConstruite

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Remerciements:JetiensàremerciertouteslespersonnesimpliquéesdeprèsoudeloindanslaréalisationdecetravailetplusparticulièrementJean-PhillippePossoz,pourm’avoirguidédansl’orientationdemesrecherches.Jeremercieégalementlesdifférentespersonnesm’ayantaccordéleurtempspourrépondreàmesquestionsetréaliserlesentretiensindispensablesàlarédactiondecetravail.Enfinjetiensàremerciermafamilleetmesprochespourleursoutientoutaulongdemadémarcheetpourleursrelecturesattentives.

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SOMMAIRE:

Introduction………………………………………………………………………………………………………..………...5Classificationetdélimitationdesproduitsétudiés……………………………………………..………….8

PARTIEI:CARACTERISTIQUESTECHNIQUESDESF-LDB………………………………………………….9

1.1Domainesd’applicationetcaractéristiquesgénérales………………………………..….…101.1.1LDB:caractéristiquesetdomainesd’application……………………………………………101.1.2FDB:caractéristiquesetdomainesd’application……………………………………………121.1.3LesProcédésdefabricationdesF-LDB……………………………………………………………141.1.4CompositiondesF-LDB…………………………………………………………………..…..………….161.1.5ImpactsanitairedesF-LDB…………………………………………………………………….……….18Synthèse……………………………………………………………………………………………………………….….191.2CaractéristiquesPhysiquesettechniquesdesL-FDB……………………………….……...…201.2.1Transfertdechaleuràl’intérieurdesmatériaux……………………………………………..201.2.2Inertiethermiqueettempsdedéphasage……………………………………………………...231.2.3L-FDBethygrométrie………………………………………………………………………………………291.2.4Réactionetcomportementaufeu…………………………………………………………….…….32Synthèse……………………………………………………………………………………………………………….….34

PARTIEII:LASTRUCTUREDELAFILIEREDESF-LDB………………………………………………………..35

2.1L’EtatetlescaractéristiquesdelafilièredesF-LDB…………………………………………….362.1.1Lastructuredumarchédel’isolationenFrance………………………………………………362.1.2Lesfreinsetopportunitésdelafilièrebiosourcée……………………………………………382.1.3LastructuredesacteursdelaproductiondesF-LDB……………………..………………..402.1.4LerôledelaRecherche&Développement………………………………………………………44Synthèse…………………………………………………………………………………………………………………..482.2F-LDBetcultureconstructive……………………………………………………………………………..492.2.1L’appréhensiondumatériauparlesacteurs……………………………………………………492.2.2LesF-LDB,pourquelstypesdeprojets?………………………………………………………….532.2.3Considérationssurlesprix……………………………………………………………………………….55Synthèse……………………………………………………………………………………………………………..……572.3AspectsPolitiques,législatifsetlabels……………………………………………………….………582.3.1Lapolitiquepubliquedansledomainedel’isolation……………………………..……….582.3.2Lesincitantspublics...............................................................................................592.3.3Laréglementationthermique………………………………………………………………………….602.3.4LeslabelsaffectantlesF-LDB……………………………………………………………………………61Synthèse……………………………………………………………………………………………………………………63

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PARTIEIII:ANALYSEDESCARACTERISTIQUESENVIRONNEMENTALESPROPRESAUXF-LDB……………………………………………………………………………………………………………..64

3.1Analysedeladisponibilitédelaressource……………………………….…………………………653.1.1Naturedelaressourceforestièreutilisée…………………………………………………………653.1.2Laressourcemobilisableàl’échellenationale……………………………………………..…..683.1.3Laressourcemobilisableàl’échellerégionale……………………………………………..…..703.1.4Limitesliéesàl’exploitationdelaressource…………………………………………………….723.1.5LeslabelsFSCetPEFC………………………………………………………………………………………74Synthèse……………………………………………………………………………………………………………………763.2AnalyseducycleACVdesF-LDB…………………………………………………………………..……..773.2.1Méthodologieetparamètresdel’étude………………………………………………………..…773.2.2Analysedel’énergiegriseliéeaumatériau………………………………………………………803.2.3Analysedesautresimpactsenvironnementaux……………………………………………….823.2.4Variationsdel’ACVselonlesscénarios…………………………………………………………….83Synthèse……………………………………………………………………………………………………………………873.3Analysecomparativeavecd’autresmatériauxisolants……………………………………….883.3.1ComparaisondesbilansaveclabaseBaubook…………………………………………………883.3.2ComparaisondesbilansavecLabaseKBOB……………………………………………………..923.3.3Analysecomparativedeparoistypes……………………………………………………………….95Synthèse………………………………………………………………………………………………………………….101

Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………102Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………105Tables………………………………………………………………………………………………………………………………108

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Leproblèmeactuelposéparl’épuisementdesressourcesénergétiquesfossilesengendreraunemontée inéluctable de leurs prix, parallèlement aux conséquences environnementalesinhérentesàl’utilisationdeplusieursd’entreelles.Lerecoursàdetellesénergiespoursatisfairelesbesoinshumainsrestetoutefoisprépondérantetenconstanteaugmentation:pétrole,gaznaturel,charbonetnucléaire,cumulantprèsde85%delaproductionénergétiquemondialeen2017selonleGIEC.Malgréquelquesrésistances,lacommunautéscientifiqueinternationales’accordepourtanttrèsmajoritairement,avecnéanmoinsdesdegrésd’appréciationvariables,surl’urgenced’unetransitionénergétiqueetécologiqueàuneéchelleglobale.Dessolutionsénergétiquesalternativespluslocaliséestendentdoncàsedévelopperdemoinsenmoinsenqualitéd’option,maiscommenécessitéauregarddelacrisesocio-environnementaleactuelle.EnFrance,selonl’ADEME(AgenceDel'EnvironnementetdelaMaîtrisedel'Energie),plusde40%del’énergiefinaletotaledupaysestconsomméeparlesecteurdubâtiment,dont60%uniquementpour lechauffage.Cesecteurestégalement responsablede30%dupoidsdesdéchetsetdeprèsde25%desémissionsdegazàeffetdeserreselonl’ADEME.Cesproportionsimportantes,combinéesàl’échellepluri-décenaledanslaquellepeuts’inscrireladuréedevied’unbâtiment,fontdecesecteurunacteurdepremierplandanscettetransition.L’isolationjoueunrôlecentraldanscetteproblématique,vulesobjectifsambitieuxfixésparlespouvoirspublicsdesquelsdécouleuneréglementationénergétiquetoujoursplusstricte,maisaussidanslarénovationnécessaired’unparcimmobiliermajoritairementconstruitavantlesannées1970et,donc,n’intégrantpaslespréoccupationsenvironnementalesactuelles. Cependant,unetransitionefficaceénergétiqueauseindubâtimentnepeutfairel’économiedesconsidérationsenvironnementalesetdescritèresdedurabilitédessystèmesconstructifsqu’ellesouhaitemettreenplace,afindes’inscrirenonplusdansunetransitionénergétiquemaisdansunetransitionécologiqueintégrantcesparamètresActuellement, les filièresdematériauxd’isolationbiosourcés, c’est-à-dire renouvelables carissus de la biomasse animale et végétale, se développent en France et semblent offrir desavantagesentermededurabilitéparrapportauxsolutionsd’isolationconventionnelles.Ellessontcependantsoumisesàplusieursfreins,principalementliésaumanquedestructurationdeleurtissuindustriel,deladisponibilitédeleursressourcesetdelaconsidérationdesacteursdubâtiment, lescantonnantàunemploiencoremarginal.Après laprisedeconscience,par lesecteurdelaconstructionetdel’énergie,duproblèmeenvironnemental,aboutissantàlamiseenplacedesolutionstechniquesplusoumoinsefficientespouryrépondre,seposemaintenantlaquestionde leuremploi àuneéchelle significative, leurpermettantd’atteindre lamassecritiqued’utilisationnécessaireàunetransitionécologiqueefficace.

INTRODUCTION

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Les isolants en fibre de bois présentent à ce titre plusieurs caractéristiques intéressantes.Premièrement, lesfibresdeboisfontpartiedessolutionsbiosourcéesactuellement lesplusemployéesàl’échellefrançaise,avec5sitesindustrielsimplantéssurleterritoire,mêmesidefortesimportationsdepuislesvoisinseuropéenssubsistent.Ensuite,l’importantegammedeproduitsproposésparlesfabricantspermetderépondreàungrandnombred’applicationsauseindubâtiment.Enfin,l’entièretéduprocessuscaractérisantlecycledeviedumatériau,duprélèvementdelaressourcenaturelleàsafindevie,estprésentedansl’hexagone,cequienfait une ressource relativement territorialisée. Au premier abord, ces caractéristiques luiconfèrent un rôle important dans la transition écologique et énergétique du bâtiment enFrance,mêmesisonemploirestelargementminoritaireparrapportàl’ensembledessolutionsisolantes.Cetravailderecherchetenterad’évaluerlapertinencedel’utilisationdecettesolutionisolantedanslatransitionécologique,maisaussid’enesquissersonpotentielactueletfuturàtraversdifférentschampsderecherche.Cetteproblématiquepeutdoncsedéclinersouslaformedes2questionssuivantesauquelcetravailtenterad’apporterdesélémentsderéponse:

• Quel est la pertinence de l’utilisation de cette solution isolante par rapport à seshomologuesd’unpointdevuetechniqueetdudéveloppementdurable?

• Quelssontlesfreinsetlesopportunitésauxquelslafilièreestconfrontéeetaffectantsonpotentielfutur?

Apporterdesélémentsderéponsesàcesquestionsnécessiteuneapprochetransversaleetpluridisciplinaire. En effet, l’analyse du potentiel et de la pertinence de l’utilisation d’unmatériaunepeutse résumeràsescaractéristiques techniques,environnementalesoubiensocio-économiquesmaisdoitintégrerces3aspectsetleursinteractions.Lapremièrequestionseratraitéeparuneanalysetechniqueetenvironnementaledumatériaudontlesrésultatsserontconfrontésàceuxdesautressolutionsisolantescourammentutilisées.Nous classerons habituellement les isolants en trois catégories : synthétiques,minéraux etbiosourcés.L’analysedupotentield’unmatériauetdesafilièreàl’échelleduterritoirefrançaispeut être évaluée, même ci cette approche reste incomplète, par l’étude de leurscaractéristiquesàtraverslespectredestroispiliersdudéveloppementdurable:économique,social et environnemental. L’examen des freins et opportunités rencontrés par la filière,l’appréhension de cematériau par lemonde de la construction, ainsi que la gestion et ladisponibilitéàlongtermedesressourcesnécessairesàsafabricationàl’échellenationale,sontautantd’élémentsdéterminants,trouvantleurscausesetleurseffetsdansplusieursdisciplines,cequinouspermettrad’enévaluerlepotentielactueletàvenir.

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Cetravailnetenteradoncpasd’établirdesscénariosoudesprojectionsdelasituationfuturede la filière produisant ce matériau mais d’en déterminer les caractéristiques, afin d’enesquisserlespossibilitésfutures.Pourcefaire,letravailseradiviséentroisparties.Dansunpremiertemps,nousexaminerons lescaractéristiquesmatériellesettechniquesdumatériauafind’enextraire lespointsfortset lesfaiblesses liésàsamiseenœuvreetàsesperformanceset,donc,d’évaluerlapertinencedesonusageparrapportauxautresprocédésd’isolation. Elle permettra d’établir une première approche de caractéristiques comme leprocédédefabricationoulacompositiondesmatériaux,qu’ilresteimportantdeconsidérerenraisondesinfluencesqu’ellesaurontsurlesautresdomaines,mêmesiellesnepermettentpasderépondredirectementàlaproblématiquedecetravail.

Une seconde partie s’attachera à l’analyse des aspects économiques de la filière afind’identifierlanaturedesfreinsetdesopportunitésqu’ellepeutrencontrer,etd’évaluerdansquellemesureelles’inscritdansunschémadurableounon.L’aspecttraitantdesadurabilitéau niveau social sera abordé sous l’angle de la relation que les isolants en fibre de boisentretiennent avec la culture constructive du pays, en y incluant les aspects politiques etlégislatifs,maisaussiparl’appréhensiondumatériauetdesafilièreparlesacteursdubâtimentconcernés. Ce dernier point sera réalisé à l’aide d’une série d’entretiens semi-directifs,manuscritsoupartéléphone(consultablesenannexes1à6),avecdiversacteursdubâtimentjouantunrôledanslaprisededécisionoudanslamiseenœuvredumatériau.Cesentretienspermettront,parailleurs,devérifieretdenuancerdesaspectsthéoriquesprésentsdanslesdifférentespartiesdecemémoire.

Enfin, les isolantsbiosourcésontpourpremièrecaractéristique,aussibiendans l’imaginairecollectifquedanslacommunicationfaiteparlesfabricants,deneprésenterqu’untrèsfaibleimpactenvironnemental.

Unetroisièmeparties’attacheraàvérifieretànuancercetteaffirmationàtraverstroischampsd’analyse : la disponibilité de la ressource utilisée à l’échelle nationale, l’impactenvironnemental de chacune des étapes du cycle de vie du matériau puis un exercicecomparatif des informationsmises à disposition par les fabricants et les diverses bases dedonnéestraitantdelaquestiondel’énergiegriseetdubilanCO2.Cetteanalysecomparativepermettrademesurerlesécartsdel’impactenvironnementaldesfibresdeboisavecceluidesolutions isolantes utilisées couramment et donc d’en estimer la viabilité sur le plan dudéveloppementdurable.

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La laine de bois et la fibre de bois sont deux isolants thermiques et acoustiques, tous deuxextraitsdesmêmesrésidusissusdubois.Plusieursclassificationsdecesmatériauxselonleurrigidité, leurmassevolumique, leuremploiouencore leursprocédésdefabrication,existent.Nous retiendrons celles classant les matériaux en deux catégories, même si un nombreimportantdeproduitsintermédiairespeutrentrerdanslesdeuxclassifications:

- LespanneauxenlainedeboissouplesquenousdénommeronssouslesigleLDB,issusd’unprocédédefabricationàsec,habituellementencastrésdansunsupportàossatureetdontlamassevolumiquesesitueentre35kg/m3et70kg/m3

- LespanneauxdefibredeboisrigidesquenousdénommeronssouslesigleFDB,issusduprocédédefabricationhumide,destinésmajoritairementàuneutilisationsursurfacecontinueenITIpourunemassevolumiquecompriseentre120kg/m3et240kg/m3.

LecigleF-LDBsertd’abréviationpourdésignercommunémentlesdeuxmatériaux.La fibre de bois est employée dans un grand nombre de produits isolants remplissant desfonctionsdifférentes.Afindedélimiter lesujetetdesefocalisersur lagammedematériauxprépondérantesurlemarché,leTFEnetraiterapasdesisolantsenfibredeboisenvrac,desisolantsacoustiquesainsiquedesisolants issusd’unmélangeentrefibredeboisetunautrematériau(lainedeverre,ciment,matièressynthétiques).

CLASSIFICATION ET délimitation des produits étudies

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L’objectifdecettepartieestdedéterminerquelles sont lesqualitéset lesdéfautspotentielsinhérentsauxL-FDBentantquematériauxdeconstruction,endistinguantlesspécificitésdesLDBetFDB.Elleestbaséeàlafoissurunedocumentationthéoriqueissuedediversouvragestraitantdessciencesdesmatériaux,incluantladocumentationdesfabricantsetdesentretiensréalisés.Cetteparties’attachera,dansunpremiertemps,àanalyserlescritèresliésauxaspectsdeproductionetdelamiseenœuvredumatériau:domainesd’application,techniquesdemiseenœuvrespécifiques,processusdefabricationetimpactsanitaire.Dans un second temps, les aspects propres aux sciences des matériaux seront évoqués :caractéristiquesmécaniques,conductivitéthermique,inertiethermique,hygrométrieainsiquele comportement et la résistance au feu. L’objectif étant d’évaluer les performances et lesaspectsspécifiquesdesF-LDB,comparativementàcellesd’autresproduitsisolants.

PARTIEI

CARACTERISTIQUESTECHNIQUESDESF-LDB

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1.1.1.1Caractéristiquesprincipales:

1.1.1.2Domainesd’application:L’isolation rapportée en LDB occupent des postes similaires à ceux d’autres isolants semi-rigidesbiosourcésouminérauxconditionnéssousformedematelas.Lagammeétenduedeproduits,dontl’épaisseurvariehabituellemententre40mmet240mm,permetuneutilisationaussibienenapplicationmurale,qu’enplancherouentoiture,enITIcommeenITE,danslaconstructionneuvecommedanslarénovationetsurtouttypedesupportporteurlisse.1Leurflexibilitéinduitdanslaplupartdescasuneposeparsimpleencastrementdansuneossatureprimaireousecondaire,généralementenbois,rigideetauxsectionsrectangulaires.LesLDBsontdoncinadaptéespourlesossaturesdesectionsirrégulièrescomme,parexemple,certainscomblesoudessectionsen«I»oùuneisolationenvracouprojetéeseraplusadéquate.Ilestpossiblededisposerplusieursépaisseursdepanneauxdansuneossatureàconditionquelesjointssoientdécalésafindeminimiserlespontsthermiques.Uneposeencontinuparfixationàl’aidedechevillesrestenéanmoinspossibleàconditionquelesLDBsoientsuffisammentsouplespourqu’iln’yaitaucunintersticeentrelesmatelas.Unlégersurdimensionnementde5mmà10mmsurlalargeurdesmatelasestparailleurssouhaitélorsdeleurmiseenœuvre,afinqu’ilspuissents’encastrersansoccasionnerdelamed’airdansl’interfaceaveclesmontants.1Notonsque,danslecadred’uneposeenITI,l’étanchéitéàl’airduparementintérieurdoitêtreassuréeparlaposed’unécranfrein-vapeurdanslaplupartdescas afin deminimiser les transferts de vapeur d’eau. Les panneaux étant particulièrementsensiblesà l’humidité, il restenécessairedeprotéger lesmatelasdes intempériesdurant lechantierlorsquelaposes’effectueenITEetdes’assurerqueleslocauxsoientventilésetlesélémentsdemaçonneriesecs,danslecasd’uneposeenITIsurcetypedesupport.2LesLDBsontégalementinadaptéesdanslecasdeparoisàl’humiditépersistantecommedanscertainescaves,despiedsdemurpouvantsubirdesremontéesd’eauparcapillaritéoubienàproximitédesourcesdechaleurcommelesconduitsdecheminéeoulesspotsencastrés.2

Massevolumiqueρ[kg/m3] 35à70Conductivitéthermiqueλ[W/m.K] 0,036à0042Chaleurspécifiquec[kg/m3] 1600à2300Résistanceàladiffusiondevapeurµ 1à2Euroclassederéactionaufeu EQualitédel’airintérieur AouA+

1.1 Domaines d’application et caractéristiques générales

1.1.1 LDB : caractéristiques et domaines d’application

Tableau 1 : Caractéristiques générales des LDB d’après le CSTB

Illustration 1 : matelas de LDB Flex 55 (3) STEICO - Guide de prescription de mise

1PrescriptionsdemiseenœuvreSteicoflex–STEICOSE,Brumath,2016–p.3à62V.GALMICHE–Isolantsbiosourcés:pointsdevigilance–AQC,Paris,2016–p.34à37

Page 14: Mémoire de fin d'études : 'Le potentiel d'une solution

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1.1.1.3Applicationmurale:UneapplicationmuralenécessitedesmatelasdeLDBàladensitéplusélevéequeceuxdisposésdansunplancherouen toiturepour éviter les effets de tassements engendrantdespontsthermiques. Les matelas viennent généralement s’insérer entre les montants, une foisl’ossature contreventée, sans nécessiter de fixation spécifique. Dans le cas d’une ossaturesecondaire, sur tout type de support porteur, les LDB sont classiquement posées en ITI(IsolationThermiqueIntérieure)dansunecloisondedoublagemaispeuventêtreégalementmisesenœuvredansuneossaturesecondaireenITE(IsolationThermiqueExtérieure).Danslesdeuxcas,silaconfigurationconstructivelepermet,lesLDBpeuventêtreposéesencontinuviaunefixation,parchevilles,agrafesoufourruresdirectementausupport,àlaconditionquelajonctionentrelespanneauxn’occasionnepasdelamed’air.Cetteposereste,néanmoins,techniquementpluscomplexe.Danslecasd’uneposeparencastrementdansuneossature,unelisseintermédiairedevraêtremiseenplacepourdeshauteursdeparoisexcédant250cmou300cmafind’empêcherleseffetsdetassement.31.1.1.4Applicationenplancher:Leslainesdeboissouplespeuvents’appliquerdanstouttyped’ossaturedeplancher(solives,lambourdes…)àconditionquecettedernièrepossèdeunsousplancherrigideetautoportant.Eneffet,lematériauétantfortementcompressible,ils’avèreimpossibled’envisageruneposecontinuesurtouttypedeplancherdestinéàrecevoirunechargeutile,contrairementauxFDB.

LespanneauxLDBposéshorizontalementnesubissantpasd’effetdetassement,ilestpossibled’utiliser,danslesossaturesdeplancher,desmatelasauxdensitéslesplusfaiblesetdoncaupouvoirisolantleplusfort.1.1.1.5Applicationentoiture:L’applicationentoitureinclinéedesLDBrestesimilaireàuneapplicationmurale,lesmatelaspouvant être positionnés entre les éléments d’ossatures ou bien maintenus à l’aide defourrures. Un doublage de la première couche par un contre-chevronnage ou fourruremétallique perpendiculaire peut être envisagé pour obtenir une rupture des pontsthermiques.4

3PrescriptionsdemiseenœuvreSteicoflex–STEICOSE,Brumath,2016–p.4à94MiseenœuvredesproduitsPavatex–PAVATEXSA,Fribourg,2014–p.10

Illustration 2 : Procédés de pose de la LDB Steico Flex, entre ossature (à gauche), en doublage ITE (au centre) et en plancher (à droite)

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1.1.2.1Caractéristiquesprincipales:

1.1.2.2Domainesd’application:LespanneauxFDBrigides,d’uneépaisseurvariantentre25mmet140mmoccupentdespostessimilaires à ceux d’autres isolants rigides synthétiques (XPS, EPS, PUR) ouminéraux (verrecellulaire,moussesminérales).Cespanneauxpeuventêtreemployésenapplicationmurale,enplancher et en toiture aussi biendans le cadrede la constructionneuvequ’en rénovation,préférentiellementenITE,saufdanslecasdesplanchers.Cespanneauxsonthabituellementdotésdebordsbouvetéspermettant leurassemblagepouruneposeencontinuet fixésausupportparchevillesouagrafes.Ilestégalementpossibledeprévoiruneposeparcollageausupportsicelui-ciestlisseetcontinu.Leurposepeuts’effectuerdirectementsuruneossaturebois si leur rigidité le permet,mais peut nécessiter un support continu en cas d’épaisseurinférieurepourlespanneauxlesmoinsdenses.5Leurposes’avèregénéralementplustechniqueetonéreusequecelledesLDB.Uneapplicationdansuneossaturesecondaire(chevrons,lambourdes,railsmétalliques)restepossibleaveclesmatériauxayantlesborduresadéquates.6EtantgénéralementutilisésenITE,certainsproduitsauxdensitéslesplusélevéespeuventêtretemporairementétanchesàl’eauetauventpourunepériodepouvant aller jusqu’à12 semaines.7 Etantdonné le caractère spécifiqueet lesfonctionnalités différentes offertes par chaque produit, il est nécessaire de porter uneattentionparticulièredanslechoixdupanneauparrapportauxconfigurationsdupostepourlequelilestprévu.

Massevolumiqueρ[kg/m3] 120à240Conductivitéthermiqueλ[W/m.K] 0,038à0,055Chaleurspécifiquec[kg/m3] 1600à2300Résistanceàladiffusiondevapeurµ 3à5Euroclassederéactionaufeu EQualitédel’airintérieur AouA+

1.1.2 FDB : caractéristiques et domaines d’application

Illustration 4 : Procédé de mise en œuvre des FDB en ITE murale (à gauche), en pare-pluie pour toiture (au centre) et en système à lambourdes intégrées (à droite) 5Prescriptiondemiseenœuvredespanneauxsupportd’enduitpourITE–STEICOSE,Brumath,2016–p.2à66MiseenœuvredesproduitsPavatex–PAVATEXSA,Fribourg,2014–p.397Prescriptionsdemiseenœuvredespanneauxpare-pluie–STEICOSE,Brumath,2016–p.3

Illustration 3 : panneau de FDB Steico Universal

Tableau 2 : Caractéristiques générales des FDB d’après le CSTB

Page 16: Mémoire de fin d'études : 'Le potentiel d'une solution

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1.1.2.3Applicationmurale:Dans le cadre d’une fixation murale en ITE, les panneaux sont idéalement poséshorizontalementavecundécalagedesjointsverticauxd’unminimumde30cmetunharpageaudroitdesangles.Lenombredepointsd’attachepeutvarierde5à9parpanneausuraumoins deuxmontants différents. Les joints d’une épaisseur de plus de 5mmdevront êtrebouchésavecunmasticouunproduitnaturel.AfindeprotégerlesFDBdel’humiditéauniveaudes soubassements, une garde au sol de 15 à 30 cm comprenant une solution d’isolationspécifiquedoitêtreenvisagée.8Danslecasd’uneossaturebois,cespanneauxrigidesoffrentun complément intéressant à l’isolation entre montants dans la minimisation des pontsthermiquesdusàlastructure.Silecontreventementdel’ossatureboiss’effectuecôtéintérieuretque l’isolantentremontantsest rigideousemi-rigide, iln’estpasnécessairededisposerd’interfaces supplémentaires entre les montants et l’isolation rigide extérieure si laconfiguration constructive le permet. Certains panneaux comportent également une facepermettantl’accrochaged’unenduitextérieur.1.1.2.4Applicationenplancher:Larésistanceàlacompressiondumatériauluipermetd’êtreposéenplancher,enphasetardivedechantierlorsquel’humiditédelaconstructionseraplusfaible.Dessystèmesintégrésentrelambourdespermettentdeconserverunegrandestabilitédimensionnelletoutenmaintenantlapossibilitéd’yfixerunsous-plancher.Danslecasd’unplancherflottantoud’uneisolationsouschape,ilestégalementpossibled’utiliserdesFDBincompressiblesensurfacecontinue.91.1.2.5Applicationentoiture:LagammedesFDBdisponiblepourunusageentoitureestlaplusvariée.

Lespanneauxpare-pluiepeuventassumerunefonctionprotectricevariableselonqu’ilssoienthydrofugésdanslamasseoubiensuperficiellement,pouvantallerjusqu’à12semainessiunelamed’airventiléenphaseinterneestpréservée.10Ilestpourcelanécessairederespecterlesensdeposeetlesprécautionssupplémentairesàlaposemurale,surtoutdansledomainedel’étanchéitéàl’eauetdelarésistancemécanique.LarigiditédecertainspanneauxFDBleurpermetd’êtreutiliséesdansuneposeensarking,c’estàdireuneITEentoitureoùl’isolantpeutassumerlachargedesélémentsdecouverturefinaux.Ilestrecommandédedisposerplusieurscouchesafind’avoirunpanneaupare-pluieleplusfinpossible,cedernierayantuneénergiegriseetunprix sensiblementplusélevés.Laposepeutêtre continuepour l’isolationd’unetoiture chaude, même avec les FDB de faible densité. Cependant, il n’existe actuellementaucunesolution,commercialiséeparlesfabricantscourants,depanneauxàpenteintégrée.

8Prescriptiondemiseenœuvredespanneauxsupportd’enduitpourITE–STEICOSE,Brumath,2016–p.12à249MiseenœuvredesproduitsPavatex–PAVATEXSA,Fribourg,2014–p.43à4710Prescriptionsdemiseenœuvredespanneauxpare-pluie–STEICOSE,Brumath,2016–p.311MiseenœuvredesproduitsPavatex–PAVATEXSA,Fribourg,2014–p.12

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Le matériau est couramment fabriqué à l’aide de deux procédés ayant des conséquencesenvironnementales et utilisant des produits de natures bien distinctes. Certains produitsintermédiairespeuventêtreréalisésselonlesdeuxtypesdeprocédésouconnaîtreunprocédédifférent,mais Les LDB restent trèsmajoritairement issuesduprocessus secet lesFDB,duprocessushumide.LadescriptiondesdeuxprocédéssuivantssontceuxdugroupePAVATEX.1.1.3.1Leprocessussec:Ce procédé,moins énergivore, tend à prendre le pas sur le procédé humide des FDB. Lesplaquettes,sont,dansunpremiertemps,triéesparuntamisagepermettantderetirercellesétantsurdimensionnées, lespoussièresou les intruscomme lesmétauxouplastiques.Ellessontensuitesuccessivementdéverséesdansunpré-cuiseursanspression,cequipermetdediminuerleurdegréd’humidité,puisétuvéesdansuncuiseurafindechaufferetattendrirlesfibres sousunepressionallantde4 à6bars. Elles sont ensuitedéfibrées, parpassagedesplaquettesentredeuxdisquesenmétal(unrotoretunstator)afind’obtenirunefibrecalibréeentre 2 et 12 cm de longueur et n’excédant pas 7 mm d’épaisseur. Cette étape seradéterminante dans les caractéristiques des futurs panneaux. En effet, des fibres finesdiminuent les transmissions par conduction. Les fibres sont ensuite mélangées, à unetempérature de 80 à 90°C, aux additifs et aux liants synthétiques en vue d’obtenir lapolymérisationdecesderniers,c’estàdire leur fonteet leur fixationaux fibres.Le typedemélangeur employé dépend alors du type de liant utilisé, du pourcentage de chaqueconstituantdumélangeetducaractèreségrégatifdescomposants.12Lemélangeestensuiterépartisuruntapispourlaphasedepressage,étapedéterminantleprofildedensitéetl’orientationdesfibresdanslesfuturspanneaux.Lesbordsdespanneauxsontdécoupéscarnesubissentpaslamêmepressionqu’aucentreetpeuventêtredirectementréinjectésdansleprocessus,lapolymérisationn’étantpasachevéeavantlepressagefinal.12Unefoislepressageeffectué,vientl’étapeditederelaxation,oùlaforcedepressediminueprogressivement dans un cycle de pression-dépression destiné à renforcer l’élasticité dumatériaujusqu’àobtenirladensitésouhaitée.Lespanneauxsontensuiteséchésà120°Cafind’acheverlapolymérisation.Unefoisrefroidis,vientledécoupageauxdimensionssouhaitéespuislestockageetl’emballagedesproduits.12

1.1.3 Les Procédés de fabrication des F-Ldb

12 T. THOMAS–ProjetATI2PAVATEX :Optimisationdumélangeuretde lapressede la lignepilote–UniversitédeLorraine,2016–p.63à64

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1.1.3.2Leprocédéhumide:Lesétapesdetriage,étuvageetdéfibragesontlesmêmesquedansleprocédésec.Les fibres sontensuitemélangéesà l’eauetauxadditifséventuels (retardateurde flamme,paraffine, latex…). La solutionestensuiteessoréepourdevenirunepâteetdisposéesur lachainedepressage.C’esticiquelacompacitédufuturpanneauseradéterminée.Leliquiderécupérédanscesdeuxphasesétantré-injectabledanslasolutionducyclesuivant.Unpremiercalibragedespanneauxseraeffectuéàcetteétape.13Cettepâteestensuiteséchéeàunetempératureallantde140°à200°pouratteindreuntauxd’humiditéde6%.C’estdurantcetteétapealliantchaleuretvapeurd’eauquelaréactionentrelalignineetl’hémicelluloseprésentesdanslesfibresdonnerasacohérenceaupanneau.Plusles fibres sont fines, plus leur surface de contact extérieure sera élevée et augmentera ledégagementdelignine,cequirenforceralacohésiondufuturpanneau.Aprèsséchage,celui-ciestdécoupéauxdimensionssouhaitéesavecleséventuelssystèmesdefinitionsbouvetéesnécessaires.Cesplaques,del’ordrede20mmd’épaisseurpeuventégalementêtreassembléesparcollagepourformerl’épaisseurdupanneaufinalavantd’êtreemballéesetstockées.131.1.3.3Avantagesetinconvénientsdesdeuxprocédés:Leprocédésecprésentel’avantagedepouvoircompacterlespanneauxdirectementdansleurépaisseur finale (jusqu'à 240 mm) contrairement au collage de plusieurs épaisseursgénéralementnécessairesauprocessushumide.Onaégalementuneabsenceduproblèmedela gestion des eaux usées lié au procédé. Il présente cependant l’inconvénient d’avoirrecoursauxliantspolymèrespouvantcontenirdesteneursvariablesdeformaldéhyde,nocifauniveausanitaireetcompromettantlagestiondelafindeviedumatériau.Cependant, outre les températures de chauffages plus élevées, les FDB, plus denses,nécessitentplusdefibres.Or,ledéfibragepeutreprésenter30%desbesoinsénergétiquesduprocédé, ce qui, à performance thermique égale, rend plus énergivore le processus defabrication des FDB, comme nous le verrons en partie III.14 Les deux procédés présententl’avantage de pouvoir réintégrer la totalité des chutes de découpes, que celles-ci soientréinjectéesentantquematièrepremièresileurchauffage/polymérisationn’apasencoreétéeffectué ou bien revalorisées en tant qu’énergie de procédé par combustion, s’il s’agit dechutesissuesduproduitfini.

13Annexe10:DEP:Panneauxisolantsenfibresdebois–PAVATEXSA,InstitutBauenundUmwelt,Fribourg,2010–p.714DEP:Isolantsenfibresdebois–STEICOSA,InstitutBauenundUmwelt,Berlin,2016–p.8

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La composition des F-LDB est décrite avec précision dans les DEP (DéclarationEnvironnementalesdeProduits)émisesparlesfabricantsSTEICOetPAVATEXetvérifiéesparunorganismeagrééparleCSTB(CentreScientifiquedesTechniquesduBâtiment).Bienqued’importantes variables de composition soient observables, une mutualisation desinformationsissuesdecesDEPetdesfichestechniquesnousoffreunaperçudelacompositiondesproduits.

1.1.4.1Lesélémentsdebase:Pourêtreclasséentantquetel,unisolantenF-LDBdoitavoirunemasseétantcomposéed’aumoins80%defibresdeboisprovenantdeboisrésineux,généralementl’épicéa,lesapin,lepinsylvestre,ledouglas,lepinmaritimeetlemélèze.Cesfibresreprésententdonc,selonladensitéprogressivedesmatériaux,entre80%et95%delamassedesLDB.14et15DanslesFDB,ellesreprésentent entre 92% et 97,5% de la masse des produits.16 Elles sont soit prélevéesdirectementenforêt,soitissuesdePCS(ProduitsConnexesdeScierie).LesfabricantsutilisentdansdesproportionsvariablescemixderessourcesdisponiblescommenousleverronsdanslaPartieIII.Cesfibrescontiennentenviron6%d’humiditéàlasortied’usine.Certainsproduitspeuventaussicontenirdelaouatedecellulosedansdesquantitéslimitéesde5%à6%.17Enfin,certains fabricantsproposentdesmélangesentreLDBetd’autresproduitsdenaturedifférenteafindeprofiterdesavantagesdechacund’entreeux.Parexemple,ISOVERproposeun produit mixant 50% de laine de bois (minimum requis pour que le produit garde sonattributiond’isolantbiosourcé)et50%delainedeverre.18Cetteassociationpermet,selonlefabricant,deréduiresignificativementlaquantitédeliantnécessaire,lemélangedecesdeuxfibresgarantissantleurcohésionpourdesdensitésfaiblesetdoncuneperformancethermiqueparmilesplusélevéespourlesisolantsbiosourcésdeλ=0,036W/m.K.1.1.4.2Lesliants:EnprocessussecpourlesLDB:LeprocédédefabricationàsecdesLDBimposegénéralementlerecoursàdesliants,polymèresdansdesproportionsallantde4%à15%delamassedupanneau,lacohésiondesfibresn’étantpasassuréeparlaréactionentrelalignineetlacellulosedesfibres.19

1.1.4 COMPOSITION DES F-LDB

14DEP:isolationenfibredeboisPavaflex–PAVATEXSA,InstitutBauenundUmwelt,Berlin,2016–p.515PrescriptionsdemiseenœuvreSteicoflex–STEICOSE,Brumath,2016–p.616Annexe10:DEP:Panneauxisolantsenfibresdebois–PAVATEXSA,InstitutB.U,Fribourg,2010–p.617DEP:Isolantsenfibresdebois–STEICOSA,InstitutBauenundUmwelt,Berlin,2016–p.318Isoduo36:l’alliancedelafibredeboisetdelalainedeverre–ISONAT,Suresnes–p2à3.19Siteinternet–ProduitFlex40,ISONAT–Disponiblesur:https://www.isonat.com/actualites/isonat-flex-40-lisolant-bio-source-le-plus-economique-du-marche

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Ilexiste4typesdeliantspolymèresentrantdanslacompositioncourantedesLDB:lePMDI(Polymeric Methylene Diphenylene Isocianate) et le polyuréthane présentant une bonneadhésionchimique,necontenantpasdeformaldéhydemaisayantunprixélevé,lesrésinesPF(Phénol-Formaldéhyde)trèsrésistantesàlachaleur,àdégagementdeformaldéhydemodéré,puis lesRésinesUF (Urée-Formaldéhyde),bonmarché,maisprésentantundégagementdeformaldéhyde élevé.20 Le pourcentage d’intégration est variable selon la densité finale dupanneau:moinsilestdense,pluslamassedeceliantparrapportàsamassetotale,seraélevé.Desliantsnaturelscommel’amidondemaisexistentmaislesfabricantssemontrentsouventréticentsàleuremploi.HOMATHERMproposaitcependantunisolantenlainedeboisauliantd’amidonvégétalmaisdontleprixrestait25%pluscherqueceuxdesagammeliéeauPDMI.21EnprocessushumidepourlesFDB:Leprocessushumideal’avantagedenepasrequérirdeliantssynthétiques.Lalignineduboisprésentenaturellementdanslesfibresselibèresousl’effetdelachaleuretdonnesacohérenceauxpanneaux.Cependant,ceprocessuslimitantl’épaisseurdescouchesfinalesà20mmou30mm,unecolleblancheàboisdoityêtreajoutéepourobteniruneépaisseurplusgrandeparcontre-collage,pouvantreprésenter0,5%à3,5%delamassedumélange.161.1.4.3Lesretardateursdeflammes:LesF-LDBpossédantunemauvaiseréactionaufeu,desadditifscommedesselsdebore,dusulfatesd’aluminiumoubienduphosphated’ammoniumdoiventyêtreajoutés.Lesselsdeboresprésententlesavantagessupplémentairesd’êtreanti-xylophagesetanti-fongicides,cequipermetdetraiter troisproblèmespropresauboisavecunseulproduit.Leurmasseestcompriseentre1%et2,4%delamassetotaledesF-LDB.171.1.4.4Lesrétenteursd’eau:Delaparaffineàhauteurde1%ou2%afindelimiterlasensibilitédesfibresàlavapeurd’eauest généralement injectéedans les F-LDB. Concernant les panneaux rigides pare-pluie, unepelliculedelatexreprésentant2%à5%delamassedupanneau,peutêtreajoutéeenleurfaceextérieurepourpermettrel’imperméabilitéàl’eaudurantlaphasedechantier.16Enfin,certainspanneauxrigidespare-pluiepeuventcontenirensurface,ouêtreimprégnésd’uneémulsionde10%debitumepouruneutilisationensous-toituretemporairementétancheàl’eau.22

20T.THOMAS–ProjetATI2PAVATEX:Optimisationdumélangeuretdelapressedelalignepilote–UniversitédeLorraine,2016–p.10et1121Siteinternet–ProduitHolzFlex,HOMATHERM–Disponiblesur:http://www.ecobouw.be/homatherm/download/Anwendungsbroschuere_FR.pdf22SteicoPhaltex:Panneaurésilientthermoacoustique–STEICOSE,Brumath,2016–p.1

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Leformaldéhydedégagédurantleprocessusdepolymérisationlorsdelafabricationprésenteuncaractèreirritantpourlesvoiesrespiratoiresetestclassé«substancecancérogèneavéréepourl’homme»selonleCIRC(CentreInternationaldeRecherchessurleCancer).LesFDESetDEP émises par les fabricants précisent, quant à elles, que le processus de fabrication neprésenteaucunrisqueparticulierpour lesemployésetn’estdoncsoumisqu’à la législationminimumencadrantlessitesdeproductionindustriels. Lesphasesdedécoupesurchantier,semblentêtrecellesprésentantlerisquesanitaireleplusimportant. En effet, les poussières issues des liants polymères, émettent des composésorganiquesvolatilescomme lesaldéhydeset lesamines, toxiquespour l’homme,maisdontl’impactresteencoredifficilementévaluableselonl’EPA(EnvironmentalProtectionAgency).23L’entretienréaliséavecH.PINCErévèlequelespoussièresémiseslorsdeladécoupedesF-LDB,peuventêtreimportantes,maiss’avèrentbienmoinsnocivesquecellesémisesparleslainesminérales: «MêmesilesLDBpeuventdégagerbeaucoupdepoussièresdurantlesphasesdedécoupe, celles-ci sont trop épaisses pour pénétrer les pores de la peau et les bronches,contrairementàcellesdeslainesminérales.Enplusdesirritations,jepensequecelapourraitavoirdesconséquencesàretardementplusgraves,unpeucommelescandalesanitaireavecl’amiante.»24 Unautreproblèmesoulevédurantlesentretiensestlepoidsimportantdespanneauxdurantleurmanutention,certainspanneauxFDBpouvantatteindreles30kg.L’aircontenudanslesisolants est néanmoins certifié A ou A+ dans l’ensemble des FDES et pour l’ensemble desproduits.Dans l’état actuel des connaissances, le matériau ne présente cependant aucun risqueparticulier avéré si les conditionsminimums de protection (masque, gants) et les outils dedécoupeadéquats(scieégoïneadaptéeouscieélectrique)sontrespectésconformémentauxprescriptionsdemiseenœuvreémisesparlesfabricants.

1.1.5 IMPACT SANITAIRE DES LDB ET FDB

23Siteinternet–Cancerenvironnement–Disponiblesur:http://www.cancer-environnement.fr/525-Acetaldehyde.ce.aspx24Annexe1:Entretienréaliséavecl’artisanposeurHenryPINCE

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Selon la communication faite par les fabricants et les entretiens, Les F-LDB présententl’avantage,liéàladiversitédelagammedesproduitsproposés,d’êtreemployéesdansuntrèsgrandnombredepostesd’isolationetd’offrirunebonnecomplémentarité,surtoutdanslecasd’uneutilisationdansuneossaturesbois.Parailleurs, lamiseenœuvredesLDB, lorsqu’elles’effectueparsimpleencastrementdansuneossature,neposepasdedifficultésparticulièresetrestesemblableàcellesdeseshomologuesvégétaux.Leurflexibilitépermetégalementunréemploi aisé des chutes de chantier par simple juxtaposition moyennant un légercompactage.LesFDB,parleurgranderésistanceàlacompression,leurfaçonnagebouvetéetlesfaiblesépaisseursdisponibles,sontparmilesseulsisolantsbiosourcésàpouvoiroccupercertaines fonctionsspécifiquescomme laposeensarkingen toiture,oubiencelled’isolantincompressibleenplancher.Leurmiseenœuvre,similaireàcelledesisolantssynthétiquesetminérauxrigides,requiertnéanmoinsundegrédetechnicitésupplémentaire,aussibiendanslecalepinagequedanslafixationdespanneaux.Lesdeuxprocédésdefabricationmajoritairementutiliséssontprésentsurlesolfrançais.Leprocédéhumide,demoinsenmoinsutilisé,permetd’obtenirdesFDBdontlacompositionestplusrespectueusedel’environnement,n’intégrantcommeadditifquelesproduitsnécessairesàlamiseenconformitédumatériauetdelacolleblanchelorsqu’ilyacumuldesépaisseurs.SafabricationestcependantparmilesplusénergivoresdessolutionsisolantescommenousleverronsdanslaPartieIII.Leprocessussectendaucontraireàsedévelopperetconnaît,commenous le verrons, le plus grand potentiel d’innovation. Sa composition actuelle intègrecependant4%à15%deliantspolymèresimpactantsonénergiegrise.D’unpointdevuedeleurcomposition,lamassevolumiquedesmatériauxintègreentre80%et95%deboisrésineuxselonleurprocédédefabricationetleurdensité.Lamassedesliantspolymèresutilisésétantinversementproportionnelleàcelledesfibres.Cesliantsetlesautresadditifs utilisés, majoritairement de nature synthétique, peuvent présenter un risqueenvironnemental et sanitaire, même si certaines alternatives, comme les liants d’originevégétale, voient le jour. Concernant les LDB, la mise au point de mélanges avec d’autresmatériauxisolantsafindecouplerlesqualitésdechaquematériaupeutégalementoffrirdespistesd’innovationintéressantes.Auniveausanitaire,lafabrication,lamiseenœuvreetlaphaseutiledesF-LDBneprésententaucun risqueparticulier, selon les fabricants, si les consignesminimumsdeprotection sontrespectées.L’influencesurlaqualitédel’airintérieurindiquéesurlaplupartdesproduitsestparmilesmeilleures:AouA+.Certainsadditifscontenusdanslematériauprésententtoutdemême,ousontsusceptibledeprésenter,uncaractèrenocif irritantoumêmecancérogène.L’entretienréaliséH.PINCErévèlequelesrisquessanitaires, lorsdelamiseenœuvre,sontbeaucoupmoinsimportantsqu’avecleslainesminérales,àcourtetlongterme.

SYNTHESE

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1.2.1.1Définition:

Laconductivitéthermiqueλexpriméeen[W/m.K]d’unmatériauestcommunémentutiliséepourévaluersaperformanceetcorrespondaufluxdechaleurtraversantlesdeuxfacesopposéesd’unm3dematièreenunesecondepourunedifférencede1degréKelvin. Cette valeur regroupe cependant trois typesde transfertde chaleurdifférentspropres auxmatériauxsolides:25

• Laconduction,c’estàdireletransfertdechaleurparcontactphysiquedirectentrelesmolécules, exprimée par la conductivité thermique λ. Ce type de transfert estprépondérantdansunmatériausolide.

• Lerayonnement,quiestl’énergieémiseparunmatériaudanstouteslesdirectionsetliée aux vibrations constantes desmolécules situées en surface, elle semesure parl’émissivitéE

• Laconvection,quiestl’échangedechaleurentreunfluidecommel’airouunliquidemobileetunesurface.

Un isolant thermique possède une structure physique poreuse, fibreuse ou alvéolaire àl’intérieurdelaquelledescavitésrempliesd’airoudegazviennentminimiserlesdéperditions.L’airimmobileayantunefaibleconductivitéthermiquedeλ=0,024W/m.K,celuicontenudanscesalvéolesdoitdonctendreversuncompartimentagepourformerdescavitéslespluspetitespossibleslimitantsamiseenmouvement.26

25H.MICHAUX,D.SCHMITZ–Matériauxetchaleur–CoursdeBAC1,UniversitédeLiège,2012–p.13à22 26S. COURGEY,J-P.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.24et25

Illustration 5 : Vue macroscopique d’un isolant en fibre de bois

Illustration 6 : Caractéristiques physiques des transferts de chaleur à travers des matériaux alvéolaires (à gauche) et fibreux (à droite)

1.2 Caractéristiques Physiques et techniques des L-FDB

1.2.1 Transfert DE CHALEUR A L’INTERIEUR DES F-LDB

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Deplus,Lestransfertsparconductionétantlesplusimportantsdansunsolide,ilestnécessairequelastructurephysiquedesisolantsentrecescavitéssoitlaplusfinepossible.C’estdonclafaible densité physique de cette structure et la multiplication des surfaces formées parl’interfacestructure/cavitésqui limiteront lestransfertsparrayonnementetconvection.Unmatériaupossédantunestructurephysiquefinedefaibledensitéavecungrandnombredepetitescavitésauradoncuneconductivitéthermiqueréduite.26Dansunisolantfibreux,unefaibleconductivitéthermiquesetraduitdoncparunestructurepossédant lesfibres lesplusfinespossiblesetunedensitéfaible.Laconductivitéthermiqueétant33%plusimportantedanslesensdel’axedelafibre,ilestimpératif,lorsduprocessusde fabrication,quecelles-cine soientpasorientéesdans le sensoù lematériau subiradesdéperditions.Enfin,pluslatortuositédesfibresseraimportante,pluslescavitésforméesserontpetitesetnombreuses.27

1.2.1.2Efficacitédelaconductivitéparrapportàladensité:

Laporositéouverte,despanneauxenfibredeboisvarieapproximativementde70%d’airpourunpanneaurigidedeρ=150kg/m3à90%d’airpourunpanneausoupledeρ=50kg/m3.CettedifférencededensitéexpliquelesperformancesderésistancethermiqueplusélevéesdesLDB,parlaréductiondespertesparconductivité,quecellesdesFDB.

Enfin, la colle blanche utilisée pour contre-coller les épaisseurs d’un panneau FDB dans leprocessus humide présentant une conductivité plus élevée atténue également son pouvoirisolant. Il existe néamoins une valeur limite au-delà de laquelle la baisse de la densité dumatériauaffecteranégativementsesperformancesthermiquesenraisondelafortemobilitédel’air:28

Graphique 1: Variation de la conductivité thermique selon la densité de divers isolants.

27A.KAEMMERLEN–Transfertdechaleuràtraverslesisolantsthermiquesdubâtiment-UniversitéHenriPoincaré,Nancy,2009.–p3128J.LUX–Comportementthermiquemacroscopiquedemilieuxfibreuxréelsanisotropes:étudebaséesurl’analysed’imagestridimensionnelles–UniversitéSciencesetTechnologies,Bordeaux,2005–p20

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Ilexistedoncunevaleurcritiqueau-delàdelaquellelesperformacesdesisolantsnepeuventplusêtreaméliorées.PourlesF-LDBreprésentéesiciennoir,(dontl’undesrepèreproposéestlaFDBThermisorel)lamassevolumiqueminimumsouhaitableavoisineρ=40kg/m3.Onnoteaussiquelamassevolumiquen’estpasdirectementcorréléeàlaconductivitéthermiqued’unisolant, la configuration de la structure solide d’unmatériau jouant un rôle important. Parexemple,laconductivitéthermiqued’unelainedeboisdeρ=60kg/m3estcomparableàcelled’unisolantenlainedemoutondeρ=20kg/m3.1.2.1.3Considérationssurlesperformances:

Parlanatureduprocédédedéfibrage,lesLDBetFDBprésententl’inconvénientdeposséderune structure fibreuse beaucoup plus épaisse que les laines minérales, augmentantl’importancedutransfertparconduction,mêmesilematériauboisbrutestplusisolantquelematériaubrutminéral.

Lesfaisceauxdefibresainsiquelesvariationsentrelesespèces,l’hygrométrieetlaqualitédubois, rendentdifficilementmodélisable lanaturedes transferts à l’intérieurdumatériauetengendrentdesperformancesdifférentespourdesdensitéséquivalentes.Lacompréhensionet la visualisation de ces transferts sont cependant rendues possibles par les nouvellestechnologiescomme l’imagerie thermographique tridimensionnelle.Enfin, leboisayantunenature physico-chimique particulièrement sensible aux variations de température etd’hygrométrie,cesdeuxparamètresontuneinfluenceimportante,surtouts’ilssontcumulés,pouvantaffecterlesperformancesdemanièresignificative.29

Avec une conductivité thermique moyenne de λ = 0,038 W/m.K, les LDB possèdent uneperformancethermiquemoyenne,comparableàcellesdesautresisolantsbiosourcésvégétauxcommelalainedelinoulalainedemoutonmaisrestantinférieured’environ10%àcellesdesisolants fibreux minéraux et de près de 40% à celle du polyuréthane.30Ces écarts sontrespectivementde15%etde50%pouruneFDBayantuneconductivitéthermiquemoyennedeλ=0,044W/m.KUneaméliorationduprocessusindustrielauniveaududéfibrage,unchoixjudicieuxdesessencespermettantd’obtenirunestructuredesfibresplusfineminimisantleurregroupementparfaisceauxainsiqu’uneteneureneaulaplusfaiblepossible,semblentêtrelespistesd’améliorationprivilégiéesmêmesi,enraisondelaloideladensité,lesperformancesmaximalesdumatériausemblentavoirétéatteintespourlesLDBlesmoinsdenses.

Mêmesil’onmanquedereculhistoriquepourenvérifierlavéracité,misesàpartlesLDBlesmoinsdensespouvant connaîtredeseffetsde tassement, les F-LDBdisposent, par ailleurs,d’unebonnepréservationdeleurspropriétésdeconductivitéthermique,etdeleurrésistancemécanique,toutaulongdeleurduréedemiseenservice.30Ainsi,unedensitéfaibleoffrantdemeilleursperformancessembleincompatibleaveclapréservationdecesperformancesdansletemps.

29J.LUX–Comportementthermiquemacroscopiquedemilieuxfibreuxréelsanisotropes:étudebaséesurl’analysed’imagestridimensionnelles–UniversitéSciencesetTechnologies,Bordeaux,2005–p10et1130S. COURGEY,JP.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.98à107

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1.2.2.1Définitionsetprincipedel’inertiethermique:

L’inertiethermiqued’unmatériauestencoreunenotioncomplexeàappréhenderaussibienàl’échelledubâtiment,d’uneparoiqued’unmatériau.Ellepeutêtrevuecommelacapacitéd’accumulation,destockageetderestitutionultérieuredel’énergiequ’unmatériaupossèdeetpeutjouerunrôleimportantdanslarégulationthermiqued’unbâtiment,quecesoitpourla restitution la nuit des calories accumulées pendant la journée en régime hiver ou pourl’atténuationdelatempératuredespicsdechaleursestivauxdanslebâtimentenrégimeété.Ellene jouedoncpasdirectementun rôle sur la réductiondesdéperditions,maisoffreunlissagedestempératuresaugmentantgénéralementleconfortthermiquedubâtimentsurtoutenpériodeestivale.Elleestliéeàlacapacitéthermiquemassiquecd’unmatériausedéfinissantcommelaquantitéd’énergienécessaireenJoulespouréleverlatempératured’unmètrecubedematièreaprèslavariationd’undegréKelvin,enWh/kg.K.Dansunsolide,elledépenddelamassevolumique«ρ»,delaconductivitéthermique«λ»etdelacapacitéthermiquemassique«c».Ellepeutêtreévaluéedemanièresimplifiéeparladiffusivitéetl’effusivitédesmatériaux:30LadiffusivitéthermiqueD(partransmission):Ils’agitdeladuréedutransfertdechaleurentredeuxpointsdumatériau:D=λ/ρxcen[m²/s] . Ainsi, plus la diffusivité thermiqueest élevée, plus un flux de chaleur traversera lematériau rapidement. Plus un matériau est lourd plus sa diffusivité est élevée. Elle estprincipalementcaractériséeparletempsdedéphasageetl’amortissementdelaparoi.31

1.2.2 INERTIE THERMIQUE ET TEMPS DE DEPHASAGE

Tableau 3 : Diffusivité thermique des matériaux de construction

30H.MICHAUX,D.SCHMITZ–Matériauxetchaleur–CoursdeBAC1,UniversitédeLiège,2012–p.34à3831S.COURGEY,J-P.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.46à59

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L’effusivitéthermiqueE(parabsorption):Ils’agitdelacapacitédumatériauàstockeretàéchangerlescaloriesavecsonenvironnement,elleestdonnéepar:E=√(λxρxc)[J.K-1.m-2.s-1/2].Plusl’effusivitéd’unmatériauestfaible,pluscelui-ciserasensibleauxéchangescalorifiquesavecsonenvironnement,parexemple,ils’échaufferarapidements’ilestsoumisàunenvironnementchaud.L’effusivitéjouedoncunrôledansl’interactiondespremierscentimètresdumatériau,côtéintérieurdelaparoi,avecl’airambiantdulocal.Plusunmatériauestlourdplussoneffusivitéestélevée31

Donc,uneparoiavecuneforteeffusivitéetunefaiblediffusivitéaurauneinertiethermiqueplusélevée.Letableau3montrequelesLDBetsurtoutlesFDB(FibredeboisSteicoTherm)possèdentunediffusivitétrèsfaible,c’estàdireuntempsdetransfertdechaleuràl’intérieurdumatériaulent.Letableau4montrequelesFDBetsurtoutlesLDBpossèdentl’effusivitélaplusforteparmilesmatériauxisolantsclassiques,etdoncunecapacitédestockageimportanteavecunéchangedecalories faibleavec l’environnementextérieur. LesF-LDB,ontdonc,aupremierabord,d’excellentescaractéristiquesd’unpointdevuedel’inertiethermique.

1.2.2.2Inertiethermiquepartransmission,tempsdedéphasageetamortissement:Ladiffusivitéthermiquepartransmissiond’unecouchedematériauoud’uneparoipeutêtreappréhendéeentermedetempsdedéphasageηetd’amortissementφ.Cesnotionsintègrentdeuxnouveauxparamètres:l’épaisseuredescouchesdematériauxetuncycledevariationdestempératures,généralementde24heures.31

Tableau 4 : Effusivité thermique des matériaux de construction

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Letempsdedéphasageη:C’est la différencede tempsentre les pics de chaleur intérieure et extérieuredubâtimentrendue possible par l’inertie thermique des parois. Il n’atténue donc pas mais retarde ladiffusionde chaleur.Un tempsdedéphasageélevépermet, en régimeété, d’accumuler lachaleurauxheureslespluschaudespourlarestituerauxheureslesplusfroides,quecesoitpartransmissionàl’intérieurdubâtimentouparréflexionversl’airextérieur.Ilsecalculeentenantcomptedeladiffusivité«D»etdel’épaisseur«e»enmètreshabituellementsurunepériodede24heures.31

Danslaréalité,letempsdedéphasagen’estpasstrictementproportionnelàl’augmentationdel’épaisseurdel’isolation.31Cependant,uncalculsimplifiéreprenantlesdonnéesdutableaumisàdispositionparl’AREVE(AgencedeRénovationEnergétiquedel’EstVar)peutnousaideràappréhendercesvaleurs.32Eneffet,uneFDBd’unemassevolumiquede120kg/m3etd’uneépaisseurde20cmaurauntempsdedéphasagetrèsélevé,comprisentre12à14heures.Vientensuitelaouatedecellulosedontletempsdedéphasageestlimitéà10heurespour20cm. Les panneaux souples comme les LDB, en revanche, ne disposent que d’un temps dedéphasage réduit, compris entre 6 et 8 heures, toujours pour 20 cmd’isolation. Les lainesminéralesetlesisolantssynthétiquesontlesperformanceslesplusmédiocres,avecuntempsdedéphasagerelativementcourt,comprisentre4et7heurespouruneépaisseuréquivalente.Ainsi,lesFDBpossèdentuneamplitudededéphasageoptimal,idéalenITE,durantlapériodeestivale.Contrairementàuncalculd’indiced’affaiblissementacoustiqueoudelarésistancethermique,l’ordredesuccessiondescouchesestsusceptibledejouerunrôleimportantdansl’efficacitédel’inertiethermiqued’uneparoi.31

Graphique 2 : Déphasage et amortissement d’une paroi à faible et à forte inertie

32Tableaucomparatifglobaldesisolants–AREVE–Disponiblesur:https://areve83.fr/faq_materiaux.php

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Tempsdedéphasageetsystèmeconstructif:Le système constructif utilisé est également prépondérant : les paroismaçonnées lourdesdisposentd’unemeilleureinertieetdoncd’untempsdedéphasageplusélevéquelesossaturesbois.Cesdernièresétantpénalisées,lesbonnesperformancesdediffusivitédel’isolationsontprépondérantes.LesLDBetFDBs’avèrentdonc,làencore,trèscomplémentairesàcesystèmeconstructif, comme lemontre le graphique ci-dessous récapitulant le temps de déphasagemoyendeparoistypes:

Onpeutendéduire2observations:

• Parmiles5solutionsproposées,Uneossatureboisisoléeenlainedeverreproposeuntempsdedéphasageleplusmédiocre,de5heures,alorsquelamêmeossatureavecunefibredeboisproposerauntempsdedéphasageplusperformant.Lerôledel’isolantresteprépondérantdans le tempsdedéphasaged’uneparoipar rapportauxautresmatériauxlaconstituant.

• L’ordredelasuccessiondescouchesn’aqu’unimpactlimitésurletempsdedéphasage

(seulementunedemiheuredepluspouruneparoienbétonenITEparrapportà lamêmeparoienITI).C’estdonclanaturedesmatériauxconstituantlaparoiquiresteprimordialedansl’inertiepartransmission.

Graphique 3: Comparaison du temps de déphasage de diverses parois types

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Lefacteurd’amortissementφ:Ils’agitd’uncoefficientenpourcentagequiexprimeladifférencedetempératureentrelefluxdechaleurentrantetlefluxdechaleursortant.Parexemple,uneparoiayantunfluxentrantde30°Cetunfluxsortantde20°Cauraunfacteurd’amortissementde33%.Làencore,lesfibresdeboisrigidessedistinguentparuneexcellenteperformance:l’amortissementestdeseulement13,4%pour30cmà120kg/m3quandilatteint90%pour30cmd’isolationenlaineminérale. Celui des laines de bois souples est plus limité : 53% pour 30 cm. Ce facteurd’amortissement élevé couplé au long temps de déphasage offrent aux FDB d’excellentescaractéristiquesauniveaudel’inertiethermiqueextérieure.31Onnoteracependantquel’inertieoptimumd’unbâtimentdépenddesonusage:unbâtimentutilisédemanièrepériodiqueavecunetropgrandeinertieserapluslongàchaufferetrisquede restituer la chaleur ultérieurement à son usage, les cycles de déphasage pouvants’accumulerpouravoirdesrépercussionssurplusieursjours.De plus, certaines fonctions nécessitent un temps de déphasage le plus faible possible enrégimeétéafindenepasrestituer lachaleuraccumuléedurant la journéependant lanuit,comme par exemple un espace nuit dans une région méditerranéenne. Outre le systèmeconstructif,laclasseclimatiqueauradoncunimpactsignificatifsurl’inertiepartransmissiond’un bâtiment. En outre, un climat méditerranéen, de par les pics de chaleur estivauximportants,devraitposséderuntempsdedéphasageplusélevé, idéalementsupérieurà12heuresdanslesespacesdevie.IlestdoncparadoxaldeconstaterquelesLDBETFDBpossédantparmi les meilleures caractéristiques au niveau de la diffusivité thermique, ne soient queminoritairementemployéesdanscesrégionspourdesespacesdevie.

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1.2.2.3L’inertiethermique«intérieure»parabsorption:L’inertieintérieureserafortementconditionnéeparlacompositiondespremierscentimètresduparementinternedelaparoietjoueralerôlederégulateurthermiqueavecl’airambiantdulocal.L’ordredescouchesaurauneimportancemajeure:eneffet,unecoucheavecuneforteeffusivité,commeunemaçonnerieouuncomplexeenpanneauxd’argileentrel’isolationetlafinitionintérieure,permettrontdelisserlesvariationsdetempératuresentrel’airambiantetlespremierscentimètresdelaparoicôtéintérieur.Cetteinertieprésentedeuxintérêts:31

• Réduire la réactivité nécessaire du système de chauffage en régime hiver tout en

limitant la surchauffeen régimeété.Ainsi,unesolutiond’ITEparaîtavantageuseauniveaudel’inertieinterne,parlastabilitédestempératuresdueàl’inertied’unecouchelourdeenintérieur.Paropposition,uncomplexedefinitionsurisolationlégèren’auraqu’unetrès faiblecapacitédestockageetnécessiteraunsystèmedechauffageplusréactif.

• Améliorerleconfortthermiquedel’habitatenréduisantlesdifférencesdetempératureentrel’airambiantetlaparoiparunlissagedeleursvariations.

Lesisolantslégersnesontdoncpaslesmatériauxappropriéspourgarantirunebonneinertieintérieure,leurseffusivitésétantbeaucoupplusfaiblesd’aprèsletableau4:38[J.K-1.m-2.s-1/2]pourlepolyuréthanecontre2000[J.K-1.m-2.s-1/2]pourlebétonetlapierre.CependantlesLDBseretrouventparmilessolutionsisolanteslesplusperformantesavec261[J.K-1.m-2.s-1/2]quandcellesdesautresisolantsoscillententre38et120[J.K-1.m-2.s-1/2].Onpeutdoncenconclurequ’unesolutionenLDBsouplesrestelamoinspiredessolutionsdanslecadred’uncomplexe« isolation/finition intérieure », même s’il reste préférable d’avoir un support lourd afind’optimiserlespropriétésdecetteinertieintérieure.Outre lesbonnescaractéristiquesdesF-LDBauniveaude l’inertie,onobserveque la faiblediffusivitédesFDBposéesenITEs’inscritdansunecomplémentaritéaveclagrandeeffusivitédesLDB,lorsquecesdernièressontposéesenITI.Ainsi,lacomplémentaritéconstructivedesF-LDBrejointcelledel’inertiethermique,surtoutdanslecasd’uneossaturebois.

33H.MICHAUX,D.SCHMITZ–Matériaux,AiretEau–CoursdeBAC1,UniversitédeLiège,2012–p.17à23.34S.COURGE,J-P.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.66à73

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Unegrandemajoritédesisolantssouplesestsensibleàl’humidité.SilesF-LDBprésententdebonnescaractéristiques lorsqu’elles sontenprésenced’unair chargédevapeurd’eau,uneexpositionà l’humiditéprolongéesous forme liquide issuede lacondensationde lavapeurd’eauunefoislepointderoséeatteint,peutgénérerplusieurspathologiesaffectantsouventdemanièresignificativeleurscaractéristiquesmécaniquesetleursperformancesthermiques.1.2.3.1ComportementetperméabilitédesF-LDBàlavapeurd’eau:Deuxparamètresliésàlavapeurd’eaurentrentenjeulorsdel’analysehygrométriqued’uneparoi oud’unmatériau. Lepremier est son comportement face àdes teneurs variablesdevapeurd’eaudansl’airetlesecondsaperméabilitéàlavapeurd’eaupermettantletransfertdecelle-ciounonàtraversuneparoi.Cesdeuxparamètresfontintervenirlanotiond’humiditérelativenotéeHRetexpriméeenpourcentagedel’humiditéabsolueparrapportàl’humiditésaturantepourunetempératuredonnée.Celle-cipeutdoncaugmenter jusqu'àatteindre leniveaudel’humiditésaturante(HR=100%)àpartirduquelunpointderoséeseformeetlesurplus de vapeur d’eau se condense. L’apparition du point de rosée est donc liée à latempératureetàlaconcentrationenvapeurd’eauprésentedansunmatériau.33Auniveaudeleurcomportement,LesF-LDB,possèdentuneporositéouvertedémultipliantsoncoefficientd’absorptiondel’eau.Leboisestparailleurscomposédefibresfines,ilpossèdeunecapillarité importantefaisantdes isolantsdesmatériauxhydrophilestendantàaccumuler lavapeurd’eau.CesdeuxcaractéristiquesfontdesL-FDB,àl’imagedesautresmatériauxfibreuxbiosourcés, un matériau hygroscopique. C’est à dire qu’elles possèdent une capacitéd’accumulationetderestitutiond’unepartiedelavapeurd’eauprésentedansl’airpourunehumidité relative donnée et donc, jouent le rôle de régulateur hygrométrique. 33 Cettecaractéristiquenefaitpas l’objetd’unconsensusdansuneméthodedemesurepermettantd’encomparerlesvaleursauseindesmatériauxdeconstruction.Lediagrammedesorptiond’unmatériauhygroscopiquepeuttoutdemêmenousaideràillustrercephénomène:

Unmatériau hygroscopiquepourra accumulerunegrandequantitéd’humidité relativeavantd’entrer dans une phase précipitée desaturation.Ellepeutatteindre95%d’humiditérelativeenphasemontante(phasedesorption)et 70% en phase descendante (phase dedésorption) Une fois cet équilibre dépassé, lateneur en humidité du matériau augmentefortement et atteint rapidement sonpoint desaturation.

1.2.3 L-FDB et Hygrométrie

Graphique 4 : Courbe de sorption-désorption d’un matériau hygroscopique. 33H.MICHAUX,D.SCHMITZ–Matériaux,AiretEau–CoursdeBAC1,UniversitédeLiège,2012–p.17à23.

34S.COURGE,J-P.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.66à73

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Larésistanceàladiffusiondevapeurd’eaupeutsemesureraveclagrandeur«µ»,sansunitémaismais correspondantà la résistanceà ladiffusionofferteparune lamed’aird’1mètred’épaisseur, donc µ air = 1. Cette grandeur peut être ramenée à l’épaisseur connue d’unmatériaudonnéparlecoefficientSdsouslaforme:Sd=µxe.Afindepréserverlescouchesinternesdesparoisdesdégâtsliésàunecondensationdelavapeurd’eau,unefoislepointderoséeatteint,deuxstratégiespeuventêtreutilisées:34• Unestratégieutiliséetraditionnellementdepuislesannées70pourlimiterlesproblèmes

decondensationàl’intérieurdesparoisenfaisant«barrage»vialaposeensurfaceinterned’unpare-vapeurétancheàl’airetàlavapeurd’eau.Lavapeurd’eauainsiaccumuléedansle localdoitalorsêtreévacuéeparunrenouvellementde l’air important.Outre la forteventilationnécessaire,ceprocédéprésentel’inconvénientsuivant:ladifficultéderéaliserune coucheparfaitement étanche à la vapeur d’eau et à l’air, ce qui peut générer uneaccumulationd’humiditéfortementlocaliséeetdestructriceàl’intérieurdesparois.

• La stratégie d’une paroi perspirante, caractérisée par la perméabilité progressive (de

l’intérieur vers l’extérieur) des couches d’une paroi à la vapeur d’eau permettant lestockageet lamigrationde cettedernière, vers l’intérieurou l’extérieurdu local.Cettemigrationpeutêtreréguléeparunfreinvapeurdepréférencehygro-variable,c’estàdire,fortementferméàlavapeurd’eauenhiverpournepasgénérerderisquesdecondensationàl’intérieurdesparoislorsquelestempératuresextérieuressontplusfroideset,ouvertenété, afin de permettre sa migration vers l’extérieur. Ce dispositif nécessite une bonneétanchéitéàl’air,desmatériauxfortementhygroscopiquespouvantsupporteruneteneurenvapeurd’eauvariable,unparementintérieurdevantêtreenviron5foisplusperméableàla vapeur d’eauque le parement extérieur, avecunSdmin = 1 côté intérieur. En effetl’accumulationdevapeurdansl’unedescouchesoudansl’interfaceentredeuxcouchespeutgénérerunecondensation.34

Danslecasd’uneparoicomplètementétancheàlavapeur,lescaractéristiqueshygrométriquesdescouchesinternes,commel’isolation,neseposentpas.Enrevanche,l’ordreetlecoefficientSd desmatériauxconstituant laparoiaurontune importancecapitale, afindepermettre lamigrationdevapeur,danslecasd’uneparoiperspirante.LesLDBpossèdentenplusdeleurboncaractèrehygroscopique,unerésistanceàladiffusiondevapeurµ=1à2permettantdoncunebonnemigrationdelavapeuràtraverslaparoi.Lecoefficientderésistanceàladiffusiondevapeurd’eaudesFDBs’élèveà:µ=3à5.35

Celasignifieque,danslecasd’uneparoiperspirante,sil’ondisposeuneFDBenITEetquel’onsouhaiteyassocieruneLDBenITI,cettedernièredoitavoiruncoefficientSdsupérieuretdoncune épaisseur 3 à 4 fois plus importante que la FDB au minimum, afin de ne pas avoird’accumulationsdevapeurdansl’interfaceentrecesdeuxcouches.CesparamètrespeuventêtresimulésgrâceàlaméthodedeGlaserouparlelogicielWUFI,cequipermetdevérifierl’équilibrehygrométriquedesparois.

35S.COURGEY,J-P.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.106

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1.2.3.2Fibresetlainesdeboisethumiditépersistante:

Malgré une bonne hygroscopicité, les F-LDB sont particulièrement sensibles à l’expositionprolongéed’eausousformeliquide,commelesparoisdecertainescavesparexemple,mêmeenlaprésenced’adjuvantsdelatexetdeparaffine,l’humiditépersistanteaffectantdansunpremiertempssignificativementlespropriétésmécaniquesetlaconductivitédesF-LDB.

Eneffet,L’expositionprolongéeaffecteleurspropriétésmécaniquesdemanièreirréversibleparlacréationdetassementsetderuptureàl’intérieurdumatériau.Lespontsthermiquesdusàlalamed’airainsicrééepeuventêtreimportantsdanslecasd’uneapplicationmurale.Outreles caractéristiques physiques, le graphique 5 montre que la conductivité thermique duThermisorelaugmentedel’ordrede20%sil’onpassed’uneteneureneauω =6%delamasse,naturellement contenuedans lematériau, àune teneureneauω =12%de lamasse. Lesphasesdechantierétantlescasoùcesrisquessontlesplusgrands,ilestdoncrecommandédebâcherlesparoisouleséchafaudagesjusqu’àlafermeturedelaparoi.

Cependant, lorsque la durée d’exposition n’est pas trop longue, les fibres de bois peuventrécupérer leurs performances initiales si le séchage est correctement effectué (cas d’unmauvaisstockagetemporaireparexemple).Leseauxdechantierscontenuesdansunedalleetunechapepeuventposerlemêmeproblème.Unecoupuredecapillaritéenpieddemurdoitdoncêtreréaliséeàl’aided’unmatériaunonhydrophobeetnoncapillaire.Mêmesilateneurenhumiditéprolongéerestefaibleetn’engendrepasdedégradationphysique,ellepeutresteràl’originedelaputréfactiondesfibresouoccasionnerl’apparitiondemérules(champignon).36

Leliègeétantleseulmatériaubiosourcéinsensibleàl’expositionprolongéeàl’humidité,sonemploiserabeaucouppluspertinentdansdesconditionsd’humiditépersistantes.Misesàpartcertaines FDB bituminées ayant une résistance temporaire à l’humidité persistance, toutcontactprolongédesF-LDBavecl’humiditérestel’undesélémentspouvantaffecter leplussignificativementsescaractéristiquesmécaniquesetsaconductivité.

Graphique 5: variation de la conductivité thermique du Thermisorel selon sa teneur en eau en pourcentage de la masse totale d’après le CSTB.

Illustration 7 : Dégradation irréversible des propriétés physiques d’une LDB suite à l’exposition prolongée à l’humidité sur chantier.

36V.GALMICHE–Isolantsbiosourcés:pointsdevigilance–AQC,Paris,2016–p.33

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1.2.4.1Laréactionaufeu:Leboisétantparnatureunmatériaufortementinflammable,laplupartdesproduitsenfibredebois sont classésM4« combustibles et facilement inflammables » selon la classificationfrançaise,cequicorrespondauneEuroclasseE«contributionàl'embrasementgénéralisétrèsimportante»présentesurlaplupartdesFDESetDEPdesfabricants,mêmesicertainsproduitspeuventobteniruneclasseplusavantageuse.Cettemauvaise réaction exige la présenced’unparement coupe-feu comme le plâtre côtéintérieur,lepointdedépartd’unincendieétantsouventliéàunaccidentdepuisl’intérieurdeslocaux.37 Leur Euroclasse proscrit cependant leur emploi dans les immeubles de grandehauteur:plusde28mètresdehautennonrésidentielet50menrésidentielselonlecodedelaconstructionetdel'habitationfrançais.L’emploi des LDB et FDB est également inadéquat à proximité de sources intenses ouprolongéesdechaleurcommeunconduitdecheminée.2Lalainedeverred’EuroclasseAétantbeaucoupplusappropriéedanscescas.Unautreproblèmeencasdecombustionvientdesgaztoxiquesgénérésparlesliantspolymèresoulescouchesbituminéesdanslecasdespanneauxpare-pluieainsiquelaforteteneurenCO2propreàlacombustiondesélémentsenboisetdeleursdérivés.1.2.4.2Lecomportementaufeu:Les F-LDB s’avèrent être de grands propagateurs de flammes, une fois l’embrasementcommencé, mais possèdent 3 qualités intéressantes en cas d’incendie. Premièrement, latoxicitédesgazémis,représentant80%desdécèslorsd’unincendie,restebeaucoupmoinsimportante dans les F-LDB que dans les solutions minérales ou synthétiques même si ledégagementenfuméeestplusimportant.Deuxièmement,LesF-LDBprésententl’avantagedeconserver plus longtemps leurs propriétés mécaniques en cas de sollicitation au feu,contrairement aux isolants synthétiques qui fondent plus rapidement. Mais surtout, ellespossèdentdespropriétésphysiques,commeleurfaiblediffusivité,leurpermettantderalentirlapropagationdestempératuresélevéespouvantaffecterlecomportementdelastructuredubâtiment. 38 Cebon comportement en termede tempsnécessaire à la propagationdu feupermetd’obtenirdesvaleursREI90pourcertainesparois,selonlestestsréalisésenconditionde laboratoire par le CSTB (Centre Scientifique et Technique de Bâtiment), si l’isolant estcombinéàunparementadapté.39

37S.COURGEY,J-P.OLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.76à8038MiseenœuvredesproduitsPavatex–PAVATEXSA,Fribourg,2014–p.70à7239Siteinternet–ProtectionaufeudesisolantsSTEICO–Disponiblesur:https://www.steico.com/fr/les-steico/protection-feu/

1.2.4 Réaction et comportement au feu

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LorsquelesF-LDBnesontpasdirectementsoumisesauxflammes,cettecaractéristiquepeutjouerunrôlecrucialcommeledémontrecetestdel’IBMB,équivalentallemandduCSTB:37

Letestmontrequeletoit2enlaineminéraleininflammable(EuroclasseA1)auracédéen50minutes sous le poids des tuiles, contrairement au complexe en laine de bois dont seul lepanneauinférieurseracarbonisé,latransmissiondechaleurayantfaitperdreauxtasseauxleurrésistancemécaniquedansletoit2.Eneffet,lestempératuresatteintesauboutde50minutessonttrèsdifférentes:200degrésauniveaudestasseauxpourletoit2contre100degrésaumilieudelacoucheisolantepourletoit1.Ainsi,mêmesilesF-LDBpossèdentuneEuroclasseE,lerôledebouclierthermiquequ’ellespeuventoffrirpeutavoirdesconséquencesimportantessurlastabilitéstructurelledubâtiment.Ellessontàcetitreplusperformantesquedes matériaux classés ininflammables. Les F-LDB conservent donc généralement uneinflammabilité et participent grandement à la propagation de l’incendie, mais présententglobalementunboncomportementau feu, aussibiendans lemaintiende leurspropriétésmécaniques,danslatoxicitédeleurfumée,quedanslatransmissiondelachaleur.

Illustration 8 : Test comparatif du comportement au feu de deux complexes de toiture selon L’IBNB.

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Les performances thermiques des L-FDB sont similaires à celles des autres matériauxbiosourcésvégétauxconditionnéssousformedepanneauxetoccupantdespostessimilaires.Cetteperformanceestd’abordliéeàladensitédupanneaumaiségalementàlaqualitédesessencesutilisées,lafinesseetlatortuositédesfibres.Or,leseuildedensitéoptimumsembleavoirétéatteintpourlesproduits lesplussouples, limitantl’améliorationdesperformancesthermiquesàvenir.L’undes points distinctifs des F-LDBest son excellente inertie thermique, aussi bienpar letemps de déphasage et l’amortissement élevés des FDB jouant un rôle dans l’inertie partransmissiondescouchesextérieures,queparlerôlederégulateurdelatempératureinterne,des LDB,mêmesiunmatériau lourdestpréférabledanscedernier cas. L’améliorationduconfort thermiquequ’elle génère par le lissage des températures ambiantes du local restecependantdifficilementmesurable,car il fautprendreencomptedenombreuxparamètrescomme la classe climatique, l’ordre et l’épaisseur des couches ou encore son caractèresouhaitableounonparrapportàunefonctiondonnéedubâtiment.Elledemeureainsisouventnégligéedanslessimulationsthermiquesorientantlaprisededécisiondesmaitresd’œuvres.Auniveauhygrométrique, lesF-LDBpossèdentuncaractèrehygroscopiqueintéressant, leurpermettantd’accumulerunequantitéimportantedevapeurd’euetd’enrégulerleséchangesavecl’airintérieur.Cetaspectcombinéàsafaiblerésistanceàladiffusiondevapeurd’eauenfaitunmatériau intéressant lorsqu’il estemployédans le cadredeparoisperspirantes, cesqualitésétantrenduescaduques lorsquelaparoiestcomplètementétancheà lavapeur.Lematériaurestenéanmoinsinapteàl’emploidanslecadredeparoisàl’humiditépersistante,lesdommagescauséspouvantêtreslourdsetirréversibles,avecd’importantesconséquencessurlescaractéristiquesmécaniquesetlaperformanceduproduit.L’undesaspectslesplusdéfavorablescaractérisantlesmatériauxresteleurréactionaufeu.Mêmesilestraitementsignifugéspeuventlesrendredifficilementinflammables,ilsconserventpratiquementtousuneEuroclasseE.Leurcomportementaufeu,générantunefuméemoinstoxique,unbonmaintiendescaractéristiquesmécaniquesetunrôledebouclierthermiquedans la propagation de fortes chaleurs, restent néanmoins des atouts considérables. Unparementignifugécommeleplâtreempêchantouretardantlamiseencontactdesflammesaveclematériauestdoncàprescrire,mêmesilematériausupporteconvenablementlesforteschaleurs.Danslesaspectsabordés,ilestrécurrentdeconstaterquelesperformancesd’unisolantnepeuventpasêtrecaractériséessanstenircompteducomplexedeparoiauquelilestintégréet,plus généralement, des dispositions constructives, géographiques et formelles de chaquebâtiment. L’analyse de paramètres purement techniques connaît donc les limites liées aucontextedanslequelchaquematériauévolue.

SYNTHESE

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Cettepartieapourobjectifd’examiner lesaspectssocioéconomiqueset législatifs,ainsiquel’appréhension dumatériau par les acteurs dumonde de la construction afin d’en déduirequellessontlesforcesetfaiblessesdusecteuretdonclespossibilitésd’évolutiondelafilière.Dans un premier temps, nous essayerons de déterminer quelles sont les caractéristiquesconcernantl’appareilproductifdumatériausurleterritoire,enexaminantsuccessivementlaplacequ’occupe la filièredesF-LDBdans l’ensembledesproduits isolants, puisdesproduitsisolantsbiosourcés.Unzoomsurlastructuredusecteur,surlesfreinsetopportunitésliésàsonmodedeproductionainsiquesurlespistesexploréesparlaRechercheetDéveloppementseraensuiteeffectuéafind’évaluerdansquellesmesurescetteproductionestsusceptibledesedévelopperets’inscritdansunedémarchedurable.Dans un second temps, nous nous intéresserons à l’impact que peuvent avoir les aspectspolitiquesetlégislatifsvisàvisdudéveloppementdelafilièremaissurtoutàlamanièredontlematériauestappréhendéparlesacteursdubâtimentetdesaproduction,àtraversuneséried’entretiens individuels semi-directifs menés chez 2 architectes, 2 artisans poseurs et 2représentantsdesfabricantsprincipaux.

PARTIEII

LASTRUCTUREDELAFILIEREDESF-LDB

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2.1.1.1LesF-LDBdanslemarchéglobaldel’isolation:Lemarchéglobaldel’isolationdubâtimentserelèvelentementàlasuited’unestagnationcesdernièresannéesaffectantlemondedubâtimentsuiteàlacrisede2008.Lesecteurseportecependantmieuxqueceluidelaconstructionneuve,cedernierayantsubiunebaissed’activitésignificativesuiteàlacriseéconomique,cependant,ilrepartàlahausse.L’indépendancedumarchéde l’isolationpar rapport à celui de la constructionneuve, s’expliqueenpartieparl’augmentationdesexigencesrèglementairesliéesàlapolitiquedetransitionénergétiqueainsiqu’à la part importante de l’isolation allouée au champ de la rénovation. Le marché del’isolationparproduitestcependanttrèsinégalementréparti,commel’indiquelerapportdeTBC(2012)quinousdonneuneestimationreprésentativedespartsentermesdunombredem2posésen2017,reprisedanslegraphiquesuivant:1

Le marché de l’isolation français reste donc très largement dominé par les solutionssynthétiques etminérales cumulant 85% de part dumarché total. Néanmoins, la part desisolantsbiosourcésesttrèsminoritairemaisalargementaugmentécesdernièresannées:del’ordrede40%entre2012et2016selonl’AICB(AssociationdesIndustrielsdelaConstructionBiosourcée).2L’AgenceAlcimedestimequecettepartpourraitpasserà13%d’ici2030.3Laconjonctureactuellesembledoncêtrefavorableauxisolantsbiosourcés,mêmesileurpartdemarchéresteminoritaire.

Isolantsminéraux46%

Isolantssynthétiques39%

Isolantsbiosourcés10%

Autres5%

Estimationdelarépartitiondumarchédesisolantsen2017ennombredem2 posés.

2,1 l’état et les caractéristiques de la filière des L-fdb :

2,1,1 La structure du marché de l’isolation en France

Graphique 6 : Estimation Répartition des parts de marché de l’isolation en France en 2017

1Lesisolantsthermiquespourlebâtimenten2017enFrance–TBC(Extrait),Toulouse,2017–p.5–82Siteinternet–ASIV–Disponiblessur:https://www.aimcc.org/union/asiv-isolants-vegetaux/3V.GALMICHE–Isolantsbiosourcés:pointsdevigilance–AQC,Paris,2016–p.5

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2.1.1.2LesF-LDBdanslemarchédel’isolationbiosourcée:Larépartitioninternedumarchéliéauxisolantsbiosourcésestégalementcaractériséeparunefortedisparitédanslarépartitiondespartsdecesproduits.Leurpartexacteestactuellementdifficileàdéterminerétantdonné lesbiais liésaudéfautdurecensementdesstructuresdepetite taille, les grandes variations liées au dynamisme et le secret industriel propre ausecteur. Les données les plus récentes disponibles sont celles publiées dans le projet derecherche Terracrea (2014). 4 Certains produits, dont le taux d’emploi est inférieur à 1%,commelapailleoulachènevotte,nesontpascomptabilisésdanslegraphique.

OnconstatequelecumuldesLDBetFDBreprésente1/3duvolumedesproduits,soit3%dumarchédel’isolationtotal.LesreprésentantsdesfabricantsestimentquantàeuxquelapartdesF-LDBseraitprochede50%despartsdemarchédesisolantsbiosourcés.Aveclaouatedecellulose, Les F-LDB dominent largement le marché et restent l’une des solutions les plusemployéescommeleconfirmentlesentretiens.Lesdifférencesdepartsentrelesproduitssontessentiellementliéesàlastructurationdeleurappareilproductifetàladisponibilitédeleurressource,principauxfreinsrencontrésparcesfilières.Selonl’entretienréaliséavecF.JOSCHT«lesecteurdesF-LDBconnaituneprogressionimportante,del’ordrede15%parandepuis5ans ». 5 Néanmoins, dans les pays précurseurs quant à leur production, on constate unestabilisationdelapartdemarchéauxalentoursde10%detouslesproduitsconfondus,selonlerapportdelaPIPAME(2012).6

Ouatededcellulose40%

Lainedelin6%Lainedemouton

6%Lainedechanvre

9%

LDB22%

FDB15%

Liège2%

Coton5%

Répartitiondumarchédesisolantsbiosourcésen2014ennombredem2 posés

Graphique 7 : Estimation de la répartition des parts de marché de l’isolation biosourcée en France en 2014

4P.BESSE,H.VALKHOFF,L.FLOISSAC–ProjetderechercheTERRACREA–Laboratoirederecherchedel’ENSAT,Toulouse,2014–p.745Annexe5:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeSTEICOSA–FranckJOSCHT6N.MERLE-LAMOOT,G.PANNETIER–Marchéactueldesnouveauxproduitsissusduboisetévolutionàéchéance2020–PIPAME,Paris,2012–p.101

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2.1.2.1Lesfreinspropresauxfilièresdematériauxbiosourcés:D’unpointdevuedudéveloppementdurable, les filièresd’isolationbiosourcéeprésententcertainsavantagesparrapportàleursconcurrentssynthétiquesetminéraux.Al’exceptiondespanneauxFDBetliège,leurénergiegriseestgénéralementplusfaibleet,pardéfinition,leurmatièrepremière issuedebiomasseanimaleouvégétaleest renouvelable.Leur fabricationprésente souventun intérêt socioéconomiquecaractéristique : il s’agit laplupartdu tempsd’uneressourceterritorialiséesurl’ensembledesonprocessusdeproduction.Certainsdecesmatériauxcréentdecefaitunecomplémentaritéimportanteaveclessecteursdel’agricultureoudel’élevagedontilsrecyclentouréemploientlessous-produits,c’estlecasdesisolantsissusdebiomasseanimale,delaouateouencoredelapaille.Outreleurbilanenvironnementalvalorisant,lapalettetrèsdiversifiéedesproduitsainsiquelesnombreuxcouplagesdeproduitsentreeux,parexemplelalainedechanvreaveclalainedecoton, la lainedeboisou la lainede lin,offrentde largesdomainesd’expérimentation.Cesmatériauxsontégalementcaractérisésparunegrandediversitédanslestatutetlatailledesacteursliésàleurproduction:associations,coopératives,PMEimpliquantdavantagelecitoyenentantqu’acteur,maisvalorisantsurtoutlaressourcebiomassed’unterritoire.7Mêmesileurpart augmente, les filières des isolants biosourcés sont encore soumises, dans des degrésvariables,àplusieursfreinslescantonnantàunepartdemarchéencoremarginale.Cettepartietenterad’illustrerdansquellemesurelafilièredesF-LDBestconfrontéeàchacund’entreeux.Ces freinssontmultiplesetspécifiquesàchaquematériau, les rapportsémisparNomadéis(2012)etl’associationC&B(Construction&Biosourcerie)(2016)endistinguentcependant6prépondérantsetcommunsàdenombreusesfilières:7et8

• Leprixencorecompétitifdesénergiesfossiles.• Lemanquedestructurationdusecteur• Ladisponibilitélimitéeoulaconcurrenceavecd’autressecteurspourl’exploitationde

laressource• L’obtentiondescertificationspermettantleurmisesurlemarchéetlarèglementation

thermique.• Lemanquedevisibilitéoudeconsidérationdelapartdesmaitresd’œuvre/d’ouvrage.• Latropgrandespécificitétechniquedesproduits.

Onnotequecesfreinssontdenaturedifférente,celuiduprixencorecompétitifdesénergiesfossilesestextérieurausecteurdesF-LDB,ceuxliésàladisponibilitédelaressourceetàlaspécificitétechniquedesproduitsnepeuventquedifficilementêtresurmontables.

2,1,2 LES FREINS ET Opportunités de la filière biosourcéE

7Lesfilièresdeconstructiondematériauxbiosourcés:plansd’actions,avancéesetperspectives–CollectifC&B,Maillot,2016–p.3à78J-MGROSSELIN(Dir.)–Etudesurlesecteuretlesfilièresdeproductiondesmatériauxetproduitsbiosourcésutilisésdanslaconstruction–Nomadéis,Paris,2012–p6à15

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Enfin,lesfreinsliésàlastructurationdelafilière,savisibilitéetsaconsidérationparlesacteursdelaconstructionainsiquelevoletdelacertificationrestentdenatureconjoncturelle,c’estàdirequ’ilestthéoriquementpossibled’yapporterdesaméliorations,qu’ellesproviennentdusecteurdesF-LDB lui-mêmeoud’acteursextérieurs.Leprixencorecompétitifdesénergiesfossiles reste un paramètre dont l’analyse est relativement complexe à appréhender etconcerne la plupart des acteurs de l’éco-construction, il ne sera donc pas abordé dans cemémoire.Commenousleverronsdanscettesous-partie,lanaturedel’appareilproductifdesF-LDBluipermetdepalierauxfreinsliésàsaproductionetdoncàsavisibilité.Lesfreinsliésàlaconsidérationdesmaitresd’œuvre/d’ouvrageainsiquelerôledespolitiquespubliquesetlalégislationserontanalysésdanslessous-parties2.2et2.3.Leproblèmeliéàladisponibilitéou à la concurrence concernant la ressource sera l’objet de la sous-partie 3.1. Il restenéanmoinsnécessaired’examinersuccinctementl’impactdedeuxfreinsaffectantlafilièredesF-LDB:2.1.2.2Leproblèmeliéauxaspectsdecertification:Plusieurscertifications,comme lemarquageeuropéenCE,ou les FDES lorsque lematériauconcerné«comportedesallégationsàcaractèreenvironnementalouutilisant lestermesdudéveloppement durable ou ses synonymes »9 reste obligatoire à lamise sur lemarché desmatériaux isolants. D’autres certifications comme celle de l’ACERMI (Association pour laCERtificationdesMatériauxIsolants)contrôléeparleCSTB9,bienqu’ellessoientfacultatives,restent des attestations de qualité largement utilisées et reconnues par les acteurs de laconstructionetcomportentdoncuncertaincaractèreincontournable.LesF-LDBsontissuesd’unprocédéindustrielbienimplantéleurpermettantdebénéficierd’unestandardisation importante. On pourrait donc penser que leur certification n’est qu’uneformalité pour les industriels, contrairement à des secteurs de petite taille produisant desmatériauxauxpropriétésplushétérogènes.L’entretienréaliséavecJ.KENELLY10arévéléque« la complexité technique, lesdélais importantspouvant s’étaler surplusieursannéeset leschangementsconstantsdanslescritèresdecertificationsontautantdedifficultésralentissantoucomplexifiantlesdémarches.»2.1.2.3Leproblèmeliéàlatropgrandespécificitétechniquedesproduits:Certainsproduitspeuventrequérirunemiseenœuvredélicatenécessitantdessavoirsfairesspécialisésetpeuventdoncêtreconfrontésàunepénuriedemaind’œuvrequalifiée.D’autresnécessitentdesprocédésdemiseenœuvreimpactantsignificativementlesystèmeconstructifdubâtimentdanslequelilss’inscrivent.L’exempledelapaillesousformedebottesillustrebiencette double problématique : d’une part sa mise en œuvre requiert un haut degré deconnaissance technique et la dimension standardisée des bottes implique une grandeadaptabilitédusystèmeconstructifdanslequelellesserontmisesenplace.LagammedesF-LDB étant relativement étendue, elle s’avère très adaptable dans un grand nombre desituations sans influencer significativement le dessin ou la mise en œuvre du procédéconstructif.

9Siteinternet–CSTB–Disponiblesur:http://evaluation.cstb.fr/fr/declarations-environnementales/10Annexe6:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeISONATSA–JérômeKENNELY

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2.1.3.1LesacteursproduisantlesF-LDBsurleterritoire:Même si l’on retrouvedes emplois de L-FDBdepuis le débutduXXème siècledans les paysscandinaves,leurcommercialisationmassiveenFrancedébuteaucoursdesannées1980etleurproductionsurleterritoiredepuisledébutdesannées2000.11Aprèsuneactualisationdesdonnéesdel’étudedeNomadéis(2012),5acteursfabriquentcematériausurleterritoire:troisd’entreeux sont français : les entreprises FIBRANATUR, ISONAT,une filialedugroupeSAINT-GOBAINet la coopérativeEFFIREAL.12,13et14 Le territoire comprendégalementdeuxsitesdeproductionoriginellementétrangers:l’AllemandSTEICOainsiqueleSuissePAVATEXrachetéen2016par SOPREMAmais conservant sonnomcommercial.15 et 16 Lemarchéestmajoritairementdétenupar3entreprisesd’envergureeuropéenneetpossédantunebonnemaitrise du secteur : STEICO, PAVATEX et ISONAT produisent une très grande partie desproduitsetpeuventmobiliserdesressourcesfinancièresimportantes.STEICOrestantleseulacteur fortement spécialisé, PAVATEX et ISONAT n’étant que des filiales d’entreprisespolyvalentes. FIBRANATUR et EFFIREAL génèrent un volume de production beaucoup plusrestreint.Ladernièreestcependantleseulfabricantayantunstatutdifférent:ils’agitd’uneSCOP,autrementditunesociétécommercialeoùlessalariésassociésdétiennentaumoins51%du capital de l’entreprise. Lesdécisions y sontprises collectivement, avecunepondérationéquivalentequelquesoitlecapitaldétenuparchaqueassocié.17

2,1,3 LA Structure des acteurs de la production des F-lDB

Illustration 9 : Répartition de la production des F-LDB à l’échelle nationale.

11J-MGROSSELIN(Dir.)-Etudesurlesecteuretlesfilièresdeproductiondesmatériauxetproduitsbiosourcésutilisésdanslaconstruction–Nomadéis,Paris,2012–p.23à2612Siteinternet–FIBRANATUR–Disponiblesur:http://www.fibranatur.com/mentions-legales.php13Siteinternet–ISONAT–Disponiblesur:https://www.isonat.com/nouvelle-usine-100-fibres-de-bois-roanne14Siteinternet–EFFIREAL–Disponiblesur:http://www.effireal.com/la-scop-effireal/15Siteinternet–STEICO–Disponiblesur:https://www.steico.com/fr/le-groupe-steico/production/16Siteinternet–PAVATEX–Disponiblesur:https://www.pavatex.ch/fr/contact/17Siteinternet–PortailduMinistèredel’Economie–Disponiblesur:/www.economie.gouv.fr/entreprises/definition

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Commelemontrelacarteprécédente,laproductionestrépartiedemanièrehomogènesurleterritoire,cequilimitelaconcurrencedel’accèsàlaressourcemaisnesignifieenrienqueladistributiondesproduitssoitrépartiedemanièrelocalisée.Al’imagedesautressecteursindustrielsdubâtiment,lafilièreestrégieparuneconcurrenceimportanteetconnaîtunegrandeinstabilité:Lenombreimportantderachatssuccessifsainsique la fermeture de deux fabricants, ACTIS en 2013 et HOMATHERM en 2016 après uneprésenceinférieureà5anssurleterritoire,sontsymptomatiquesdesdifficultésrencontréesparlesecteur.18SelonlerapportdeNomadéis(2012),onpeutégalementobserverunegrandedisparitédanslastructurationdesscieriespouvantêtrepartenairesenfournissantlesPCSnécessairesàlafabricationdespanneaux.Al’échellenationale,les2/3duvolumedeboissonttraitéspar1/5desscieries.Leparcrestantesttrèsatomisé:50%decesdernièresneproduisentque4%duvolumetotaldebois.Enoutre,lerapportdel’ADEMEde2013confirmel’accélérationdecettetendance,lespluspetitesentitésayanttendanceàdisparaitre.Auniveaudel’appareilproductif,lescoutsdeproductionserépartissentdansdesproportionségales entre les achats en matières premières, la main d’œuvre et les consommationsénergétiques. Cette filière génère en 2012 un chiffre d’affaires de 100millions d’euros etemploieprèsde1000personnes,soitplusde10foislenombredepostesliésausecteurdelaouatedecelluloselamêmeannée.19En 2012, la production annuelle de panneaux rigides s’élève à 100 000m3, dont 80% depanneauxLDBpour20%depanneauxFDB.19Cetécartpeuts’expliquerd’abordparlafaibleprédominancedel’isolationparl’extérieurenFrancemaissurtoutparlecaractère4à5foisplusénergivoredelaproductiondepanneauxrigidesgénérantdesrépercutionssurleurcoûtfinaletdoncsurleurattractivité.Uneautreraisonestl’importationmassivedesF-LDBdepuisl’étranger, principalement la Pologne et l’Allemagne où les coûts de production sont plusfaibles.LaFranceestdoncdevenuequasimentautosuffisantedanslaproductiondeLDBmaisimporteentre70%à80%desFDBen2012.19Ceratio importantd’importationexplique lesdifférencesobservéesentrelespartsdem2posésproposéesdanslerapportTerracreaetlespartsdeproductionsurleterritoiredurapportdeNomadéis(2012).Lafilièreprésentedonclacaractéristiqued’êtrebienimplantéesurleterritoire,mêmesiuneimportationimportantedesFDB,difficileàestimeravecdesdonnéesactualisées,persiste.LevolumevenduainsiquelespartsdemarchédesF-LDBsontenforteaugmentationetlafilièrerestel’unedesplusdéveloppéesparmilesbiosourcés.

18Siteinternet–Tracesécrites–Disponiblesur:https://www.tracesecritesnews.fr/actualite/l-essentiel-de-l-actualite-economique-de-l-est-vu-par-traces-ecrites-news-8774919J-M.GROSSELIN(Dir.)-Etudesurlesecteuretlesfilièresdeproductiondesmatériauxetproduitsbiosourcésutilisésdanslaconstruction–Nomadéis,Paris,2012–p.22à32

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2.1.3.2Lesavantagesliésàlastructurationdelafilière:Cemodèle industriel est d’abord caractérisé par un volume de production conséquent luipermettant de palier à des freins comme lemanque d’économie d’échelle ou de visibilitééprouvés par de nombreux secteurs produisant des éco-matériaux. Ces deux aspects sontpourtantdesélémentsfondamentauxpourquelesecteurdel’isolationbiosourcéeaitunpoidsdans la transition écologique à l’échelle nationale. Un tel modèle permet également demobiliser d’importants moyens dans le domaine de la R&D, contrairement aux capacitésd’investissements de structures plus modestes, ce qui confère à la filière un potentield’innovationtechniqueimportant.Al’imagedenombreuxsecteursbiosourcés,LafilièredesF-LDBconcentresaproductionparrapportàuneressourcerelativementterritorialisée,lamatièrepremièreissued’uneressourceforestièreoudePCS(ProduitsConnexesdeScierie)sesituantdansunrayoninférieurà160kmpourchaquefabricant,d’aprèslesFDESetDEPjointesenannexes7à11.L’acquisition,auprèsdesscieries,dePCSparlesacteursdesecondetransformationdubois,présentel’avantagedestimulerunsecteurconnexetraversantunecrisedurableenluiconférantdenouvellessourcesderevenus.Cetterelationinstauredoncunpartenariatdurableetterritorialisé,profitableauxdeuxparties,etayantpourobjetlarevalorisationd’uneressourcesecondaire.2.1.3.3Leslimitesliéesàlastructurationdelafilière:Bienque la filièrenesoitpasconcernéeparungrandnombredefreinspropresauxautresfilières biosourcées, un tel modèle industriel présente néanmoins un certain nombre deproblématiquespréjudiciablesàsadurabilitéenvironnementaleetéconomique.Premièrement, même si la ressource naturelle est disponible et prélevée à proximité parchaque acteur, ce caractère territorialisé s’arrête à la production. En effet, les matériauxpeuventensuiteparcourirdesdistances importantesavantd’êtreposéssurchantier.Steicon’hésitepas,parexemple,àcommuniquersavolontédeconquêtedesmarchésespagnolsetportugaisgrâceàlaproductiondesonusineenrégionBordelaise.1

Ensuite,cetaspectoligopolistiquedelafilièreengendreuncertainnombredebiais,propresàcetypedemarché.Leplussignificatifestl’aspectfortementconcurrentieletlanaturedelaproductioncaractériséeparunappareilproductiflourdetonéreuxquinelaissentquepeudeplaceàl’entréesurlemarchédenouveauxacteursayantdescapacitésd’investissementsplusmodestes. Les cas d’ACTIS et HOMATHERM, deux industriels ayant fermé leur site deproductiondeF-LDBaprèsuneprésencenedépassantpas5anssurleterritoire,démontrentque l’investissementdansunechainedeproduction seuln’estpasungagede réussite.Unsavoirfairehistoriquepermettantdeproduirelespanneauxisolantsàunprixabordableestaussiprépondérantpourpérenniserl’activité.

20Siteinternet–SectionActualitédeSteicoFrance–Disponiblesur:https://www.steico.com/fr/actu/actualites/

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Unentretien téléphoniqueavec la directricede communicationd’ACTIS (non répertorié enannexecarpeuapprofondi)aconfirmél’importancedeceparamètre:«nousavonsarrêtélaproductiondespanneauxen fibredebois suiteà l’implantationdegroupesétrangers sur leterritoirecarnoscoûtsdeproductionéquivalaientàleurprixdevente,rendantimpossiblenotresurviesurcemarché».Ensuite,mêmes’ilexistedespossibilitésdemélangedesF-LDBavecd’autresproduitsminérauxou synthétiques, SOPREMA et SAINT-GOBAIN produisent majoritairement des matériauxsynthétiquesetminérauxconcurrents,dontl’empreinteenvironnementaleélevéenes’inscritpasdansunedémarcheécoresponsableetdontlapromotionpeutgénérerunconflitd’intérêtaveccelledesF-LDB.Enfin,d’unpointdevuedudéveloppementterritorial,denombreuxélusrégionauxcherchentàstimulerl’activitédeleurterritoirepardesinvestissementsayantdesretombéeslocales.Parexemple,larédactiond’uncahierdeschargesincorporantuneteneurminimumenproduitsbiosourcéslocauxpourunemaitrised’ouvragepubliquepermetdestimulerunefilièrelocaletout en promouvant le comportement écoresponsable des élus. Or, les retombéeséconomiques au niveau régional sontmoins évidentes lorsque cemarché est confié à desfiliales dont les sociétés mères développent un grand nombre d’activités à l’échelleeuropéenne.Lasituationdelafilièreprésentedoncuncaractèreparadoxalavecdesaspectsdifficilementconciliables. D’un côté, celui de la nécessité d’une production massive d’éco-isolantspermettantune transitionécologiquedubâtimentefficienteet rapideà l’échellenationale,maisneparaissantenvisageablequelorsqu’elleestportéeparunappareilindustrielimportant.De l’autre, lanécessitéd’uneproductiondurableetdécentralisées, impliquantdavantage leterritoireetlesacteursquiysontliés.CemodèledeproductionsembledoncêtrefavorableaudéveloppementdelafilièredesF-LDBmaisconnaîtcertaineslimitesauniveaudesadurabilitésocio-économique.

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2.1.4.1StructuredesaxesdelaR&D:Les F-LDB font l’objet d’une innovation perpétuelle stimulée par le milieu industriel,caractérisantsaproduction.Lesdifférentsdomainesliésàl’optimisationdesperformancesdesproduitsfontappelàdesdomainesvariésetfortementspécialisés.Auniveaude la fabrication,onpeut considérer trois champsd’expertisesetde recherchesprincipaux:21

• L’optimisationdesproduits.

• L’optimisationduprocessusdeproduction.

• L’optimisation des variables intermédiaires, c’est à dire la réduction des différences

causéesparlesvariationsdelaqualitéetdutypederessourceutilisé.Chacundecesdomainesd’expertisepeutêtredécomposéenplusieurssous-domaines.Cettespécialisationposelaproblématiquedesrépercussionsdel’améliorationd’undesdomainessurlesdisciplinesconnexes.Parexemple,l’utilisationd’unefibreplusfineettortueusediminuelaconductivitéthermiquedumatériaumaisaffectesarésistancemécanique,lematériauayantplusdeproblèmeàreprendresaformeinitialeaprèscompression.21Ainsi,lesobjectifsdelaR&D cherchent davantage à trouver l’équilibre optimum entre ces différents champsd’expertiseplutôtquel’optimisationunilatéraled’unparamètre.L’organigrammeci-dessousrécapitulecesdomainesetsousdomainesainsiqueleursinteractions:

2,1,4 Le rôle de la recherche et développement

21M-HHOBBALLAH,A.NDIAYE,F.MICHAUD,M.IRLE–Formulatingpreliminarydesignoptimizationproblemsusingexpertknowledge:Applicationtowood-basedinsulatingmaterials–Elsevier,Nantes–Elsevier-p.99à102

Graphique 8 : Relations entres domaines et sous-domaines de recherche

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Chacundecessous-domainesprésenteégalementdeuxautrescaractéristiques:ledegrédedifficultépouryapporteruneaméliorationetlecaractèreprioritairedudomainederechercheselon les industriels interrogésdans lecadrede laThèsedeHOBBALLAHetal (2017).21 Lesdomainesderechercheparrapportàcesdeuxparamètrespeuventêtrerécapitulésenfonctiondunombred’expertsmobilisésetdupotentield’innovationréalisablesouslaformedutableau:

2.1.4.2L’optimisationdesproduits:D’unemanièregénérale, ce sont lesperformances liéesauxcaractéristiquesduproduitquiconstituentlesaxesderechercheprioritairesoùlepotentield’innovationrestefacilementoumoyennementabordable.Onobservequelafinessedesfibres,ladensitédespanneauxetleurprix sont les trois éléments clé de l’optimisation du produit, le premier paramètre étantdirectementliéauchoixdesessences:unboisayantdesfibresnaturellementmincesréduiralaquantitéd’énergienécessaireaudéfibrageetaméliorera lesperformancesd’isolationduproduit.Eneffet,dansleprocessushumide,pluslesfibressontfinesplusilyalibérationdelignineetdoncunesurfacedecontactimportante,ainsi,lesperformancesmécaniquesetdeconductivitéserejoignent.Cependant,dansleprocessussec,pluslesfibressontfines,plusleprocessusdepolymérisation nécessitera une énergie de chauffage et une quantité de liant polymèreimportantes.Cechampd’expertiseestnonnégligeable, les liantspolymèresneconstituentcertesque4%à15%delamassedupanneaumaisprèsde50%ducoûtenmatièrepremière.21

Uneautrepisteimportantepourlesfabricants,dansl’améliorationdesLDB,estlaquantitéetla nature des liants utilisés. La quantité est, comme le démontre le tableau précédent,difficilementaméliorablesansnuireauxcaractéristiquesmécaniquesduproduit.Cependant,la compositiondu liant resteunparamètreplus facilementmodifiable :des liantsd’originevégétal, comme l’amidondemais, ayantdéjàétéexpérimenté, chezHOMATHERM.Or, cesliantsétantplusonéreux,etlabaisseduprixdesF-LDB,unegrandeprioritépourlesindustriels,comme le confirme l’entretien réaliséavecF. JOSHT, il resteencoredifficiled’envisagerunrecoursprochainplusmassifauxliantsnaturels.22

Tableau 5 : Axe de priorité et difficulté d’appréhension des domaines de recherche. (2) PAVATEX – Application des systèmes d’isolation en fibre de bois

22Annexe5:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeSTEICOSA–FranckJOSCHT

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2.1.4.3L’optimisationduprocessusdeproduction:La consommation énergétique liée au processus de production reste un point sensible dumatériau,surtoutdansleprocessushumide.Bienqueleschiffressuivantsillustrentleseffortsde PAVATEX, ils émanent directement du fabricant sans faire l’objet d’une vérificationindépendantecertifiée,etdoiventdoncêtreinterprétésavecprudence.

Le rapport, dont les graphiques précédents sont issus, fait état d’une baisse de laconsommationélectriquede22%etd’uneaugmentationdesénergiesrenouvelablesdeprèsde300%entre1990et2009,notammentgrâceàlapartplusimportanteducombustibleboispourl’énergiedeprocessus.23Cependant,ilapparaîtdifficilepourlesproduitsissusduprocédéhumide de diminuer davantage la part des énergies nécessaires : « les températures dechauffageimportantesnepouvantêtresdiminuéesenraisondelanatureduprocessus»selonF.JOSHT.22Ainsi, l’undesseuls leviersdontdisposeront lesFDBpourl’améliorationdeleurprocédédefabricationseralapartdesénergiesrenouvelablesàintégrerauprocessus.L’étape de défibrage, en revanche est l’un des postes les plus énergivores, avec 30% desconsommationsénergétiquesmaiségalementl’undesplusdéterminantsdanslaqualitédesfuturs panneaux. 24 Son amélioration pour obtenir des fibres plus fines pourrait contribuersignificativement à l’amélioration des F-LDB, à l’optimisation énergétique du procédé deproductionetàlimiterlesvariablesdeproduction.Letableau5démontrecependantquelescaractéristiques environnementales et l’amélioration du processus de production neconstituentpasunaxede rechercheprioritairepour lesentreprises interrogéesdans cetteenquête.

Graphique 9 : Quantités et proportions du type d’énergie nécessaire à la production des paneaux PAVATEX ( à gauche) et évolution des émissions de CO2 par rapport au volume de production ( à droite)

23E.BASLER,F.WERNER–Construireethabiteraveclanature–PAVATEXSA,Zurich-p.11à1324Annexe11:DEPIsolantsenfibresdebois–STEICOSA,InstitutBauenundUmwelt,Berlin2016–p.8

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2.1.4.4L’optimisationdesvariablesdeproduction:Onconstatequeselonletableau5,ledomained’innovationleplusdélicatmaisaussil’undesplusimportantspourlesindustriels,estlamaitrisedesvariablesliéesàlamatièrepremière.Eneffet,unprocessus industriel sedoitdeproposerunmatériauhomogène. Leboisétantunmatériaunaturel,lamatièrepremièreauradenombreusesvariables(essences,hygrométrie,qualitéettailledeschutes).Cesvariablessontd’autantplusprésentesdansunprocessusdefabricationemployantdeschutesdescierie,leurorigineétantsouventdiversifiée.Làencoreun aspect contradictoire apparaît : une sélection des meilleures fibres afin d’optimiser laconductivitéimpliqueraitlapertedeprèsde40%duvolumedefibresinitial,cequiinvalideraitleprocessusindustriel.21

2.1.4.5Miseenrelationaveclesentretiens:LesFDBetLDBprésententdoncuncertainnombred’axesderecherchecommuns.Cependant,lesparamètresd’optimisationdel’énergiedeprocessuspourlespremièresetdelanaturedesliantspourlessecondesdiffèrenttantenpossibilitésd’améliorationqu’enintérêtsindustriels.LesLDBconnaissentunpotentieldedéveloppementintéressantdecepointdevue,tantparl’intérêtportéparlesfabricantspourcedomaine,queparlesexpériencesdéjàmenéeschezHOMATHERM. Cependant, l’entretien réalisé avec F. JOSHT a confirmé, qu’il était peuenvisageabled’apporterdesaméliorationsauxproduitssicelainduituneaugmentationdeleurprix de vente, il paraît donc actuellement peu envisageable que les industriels s’engagentprochainementdanscettevoie,mêmesielleoffreunpotentielprometteur.22Les FDB, en revanche, semblent connaître une impasse liée à leur procédé industrielénergivore,affectantleurprixetdoncleurpotentielàvenircommel’atteste«lapartdeplusenplusprépondérantedesLDBsurlemarché»selonF.JOSCHT22.Danstouslescas,pourlesreprésentantsdesfabricants,labaisseduprixdesF-LDBafind’accroitreleurattractivitérestel’objectifprioritaire,lesinnovationsapportéesnepourrontdoncsesoustraireàceparamètre.

21M-HHOBBALLAH,A.NDIAYE,F.MICHAUD,M.IRLE–Formulatingpreliminarydesignoptimizationproblemsusingexpertknowledge:Applicationtowood-basedinsulatingmaterials–Elsevier,Nantes–Elsevier-p.99

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Les F-LDB ne représentent que 3% du marché de l’isolation mais restent une solutionprépondérante dans la filière des isolants biosourcés et le secteur connaît une croissancerégulière depuis 5 ans. Celle-ci semble liée à la production industrielle, ayant permis dediminuerdemoitié leprixdesmatériauxdepuis ledébutde laproduction sur le territoire,d’augmentersavisibilitéetdestimulerlaR&D.Cemodèleindustrielpermet,enoutre,depalieràuncertainnombredefreinsconnuspard’autresfilièresd’éco-matériauxetdoncdejouerunrôleplusimportantdanslatransitionécologiquedupays.Laproductionserépartitsurleterritoireentre5acteursdont3sontlargementmajoritairessurlemarchéetd’envergureeuropéenne.Mêmes’ilssontbiensrépartissurleterritoire,cepetitnombred’acteursetleurimportanceposentnéanmoinscertaineslimites.D’abord,lesecteurestcaractériséparunegrandeinstabilitééconomiquecaractériséeparunnombrederachatssuccessifsetlafermeturededeuxsitesdeproduction.D’autreslimites,commeladistributionsurdelonguesdistancesdesproduitsetdonclecaractèredéterritorialisédelafilière,l’effetde collusion créé par le faible nombre d’acteurs ainsi que la difficulté, pour de nouveauxacteurs, d’entrer sur lemarché en raison de l’investissement de départ important et de labonnemaitriseduprocessusindustrielnécessaire,sontautantd’aspectspouvantaffectersadurabilitééconomique.Ainsi, la filière ne semble pas connaître de problèmes structurels empêchant sondéveloppement,d’unpointdevueéconomique,maiscesystèmeconnaîtcertaineslimitesàladurabilitédesonmodèlequ’ilsemblepourl’heuredifficiled’améliorer.Concernant la R&D, les différents paramètres à prendre en compte rentrent souvent encontradictiondansl’améliorationdesproduits,duprocessusdeproductionoudequalitédelaressourceutilisée. Ilapparaîtdifficiled’améliorer lesperformancesduproduit, la recherches’orientant davantage sur la diminution de son prix de production ou sur la qualité descomposantsquiysontintégrés.Auniveaudelaproduction,celasetraduitparlabaissedelaconsommation énergétique ou par le recours à une part plus significative des énergiesrenouvelables.Acetitre,lesLDBfontl’objetd’unpotentield’améliorationintéressantpourlesindustriels au niveau de la nature des liants qu’elles intègrent, étant donné leur quantitéimportante, leprix élevéet la toxicitéde leur composition. Les FDBnepossèdentquepeud’additifs et restent confrontées au problème de l’énergie importante nécessaire à leurproduction.

SYNTHESE

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Lesentretiensont révéléunanimementun intérêtgrandissantpour lessolutionsd’isolationbiosourcéesetparticulièrementpourlesF-LDB,qu’ils’agisseaussibiendesmaitresd’ouvragequedesacteursinterrogés:maitresd’œuvres,poseursetreprésentantsdesfabricants.Chacundesparticipants a travaillé àplusieurs reprises surdesprojets intégrant cematériau. LeursopinionsvisàvisdesF-LDBs’avéraientsouventêtreorientésenlafaveurdelapromotionoumêmedelanécessitédel’utilisationd’éco-matériauxdanslebâtiment.Cependant,tousontsoulignéquecertainsdeleursconfrèresrestentencoreréfractairesàleurusageoun’ontmêmejamaisutilisélematériau.Lesentretiensonttousrévélélerôleclédelaprisedepositiondumaitred’ouvragepar rapportauchoixduprocédéd’isolationmaisaussi celuideconseiletd’aideàlaprisededécisiondumaitred’œuvre.Eneffet,untravaild’explicationexposantlesqualités des éco-matériaux souvent perçus comme troponéreux reste la plupart du tempsnécessaire.Lesentretiensayantétéréalisésavecdesarchitectesetposeursayantlaréputationd’êtreengagésdansceprocessus,ce travaild’explicationpouvait s’avérer,poureux,moinsprésent.Ungrandnombredemaitresd’ouvrageleschoisissantprécisémentenraisondecetteorientationaffichée.L’appréhensiondumatériauparlesacteursinterrogéspeutserésumerparleursréponsesaux4questionstypes:

• Avez-vousl’habitudedetravailleraveccematériau?• Quels sont, selon vous, les qualités et les défauts des F-LDB par rapport aux autres

solutionsd’isolationdansvotredomainedecompétences?• Selonvous,quelssontlesrôlesdechacundanslaprisededécisionconduisantàcechoix

desolutionisolante?• Quellessont,selonvous,lesraisonsempêchantunrecoursplusmassifauchoixdesF-

LDBoudetouteautreisolationbiosourcée?Pensez-vousquecettesolutionseraamenéeàsedévelopperdanslesannéesàvenir?

2.2.1.1Lepointdevuedesarchitectes:Les bonnes performances, comme l’excellent confort thermique, la bonne inertie et lecaractèrehygroscopiquedumatériauainsiquesonempreinteenvironnementalesontpoureuxlesavantagesprincipaux. L’autrequalité soulignéeétant lagrandeadaptabilité sur chantiersurtout en ce qui concerne les LDB, par rapport à d’autres solutions requérant descompétencesplusspécifiques.Lemieux-êtredesposeurssurchantieremployantcessolutionsaégalementétésoulignéchezH.PIGUILLEM:«Auniveauduchantier,ladifférenceesténorme.L’ambianced’unchantierréaliséavecdesmatériauxbiosourcésn’estpasdutoutlamêmequecelled’unchantierplustraditionnel.»26

2,2 F-LDB et culture constructive et c 2,2,1 L’appréhension du matériau par les acteurs

26Annexe4:Entretienréaliséavecl’architecteHenryPIGUILLEM

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Certainsdéfautstechniques,commelesémanationsdepoussièreélevéeslorsdesdécoupesou leseffetsde tassementsdesLDB lesplus souples, représentent seloneuxdesdéfautsàconsidérer.L’undesprincipauxfreinsàleuremploiresteladifficultédetrouverdesartisanscompétentsdanslaposedecesproduitsetproposantdoncdesdeviscorrects.Globalement,lesarchitectesestimentquelegrandpublicprendprogressivementconsciencedesenjeuxenvironnementaux,ilestbeaucoupplusréceptifqu’ilya15ou20ansaudiscourspromouvantunmatériauécoresponsable, surtout lorsqu’il concerne sonhabitatpersonnel,mais un travail d’explication important reste à chaque fois nécessaire. Certains apriorisconcernant la résistancedumatériauau feu, sesperformancesousa longévitéainsique laperceptiond’unprixplusélevésontgénéralementautantdefreinsentravantsonapprobation.Le prix d’achat plus élevé que celui d’autres solutions est un frein secondaire pour H.PIGUILLEM,dont ilattribue ladifférenceà lamarge trèsélevéedes fabricantsmaisque lesqualités « nonmarchandes » dumatériau peuvent compenser.26 Au contraire, E.MIGNOTconsidère que « les prix des F-LDB ont beaucoup diminué, le matériau devient compétitif,l’argumentd’unprixplusélevépournepaslesemployerdemanièreplusconséquenten’estplusvalable».27Lemanqued’intérêt,oudeconnaissancedesautresacteurs,restepoureuxlefreinprincipal.LesdeuxarchitectessontglobalementtrèsfavorablesàunrecoursplussystématiqueauxF-LDBet,plusgénéralement,auxbiosourcésdont ilsdéfendent les intérêts surchaqueprojet. Les deux architectes se rejoignent pour souligner que cette solution isolante seraamenéeàsedévelopperdanslesannéesàvenir.2.2.1.2Lepointdevuedesposeurs:Lesdeuxartisansposeursinterrogésavaientégalementl’habitudedetravailleraveclesF-LDBqu’ils considéraient comme la solution biosourcée à privilégier en soulignant leurs qualitésthermiquesethygroscopiques.Outrelesdégagementsdepoussièreimportants, lesposeursontconstatéd’autresdéfautsdurant lamiseenœuvre: ladécoupedésagrégeantcertainesLDBlesmoinsdensesetlepoidsélevédecertainesFDB,peuventenrendrepluspéniblelamiseenœuvre.Lesdifférencesdansl’impactsanitaireavecdesmatériauxplusirritantscommeleslainesminéralesontétévivementsoulignéeschezchacund’entreeux.Leprixrestecependantpoureuxunfreinmajeuràl’emploidecettesolution,surtoutpourlesFDB.S.BOULEprécise« Nous n’avons recours aux FDB que sur demande du client, leur prix encore élevé étantdésavantageux.Habituellement,danslecasd’uneITE,nousmettonsenplaceuneossatureavecdesmontantsettraversescroisésafindeminimiserlespontsthermiques,enutilisantseulementdesLDB,».28Lesmêmesproblèmesliésaumanquedesensibilitéoudeconnaissancedumaitred’ouvrageetletravaild’argumentationnécessaireontétéévoqués.Lesprojetssurlesquelslesposeurs travaillaient habituellement étant l’habitat individuel unifamilial aussi bien enconstructionneuvequ’enrénovation,etsansavoirrecoursàunarchitecte.27Annexe3:Entretienréaliséavecl’architecteEstelleMIGNOT28Annexe2:Entretienréaliséavecl’artisanposeurSylvainBOULE

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2.2.1.3Lepointdevuedesreprésentantsdesfabricants:Les entretiens réalisés avec les représentants commerciaux s’avéraient être les plusapprofondis,enraisondeleurtrèsbondegrédemaitrisedesaspectstechniques,économiquesetenvironnementauxliésaumatériauetàsafilière.Leurdiscoursétantcependantfortementorienté en faveur du matériau en raison de leur positionnement commercial, leursappréciationsnécessitentcertainesnuances.Lesatoutsqu’ilsontattribuésauxF-LDBsontlesmêmesqueceuxdesacteursprécédentsenyajoutant lecaractèredurablede laressourceutiliséeetdelafindevie.SelonF.JOSCHT:«Pourlafabricationdenospanneauxisolants,nousn’utilisonsqueduboisdesecondemain,lemêmequeceluidel’industriepapetièreetpouvantêtreconsidérécommeundéchetforestier,nousavonsunetrèsgrandemargevisàvisde laressourcedisponible».22CetteaffirmationseranuancéedanslapartieIII.Plusieurs freins empêchant la progression de la part demarché ont été évoqués. Selon F.JOSCHT,lesprixplusélevésdesF-LDBsontliésàlarépercussionducoûtélevédelaRechercheetDéveloppementmaisnereprésententpasunfreinselonlui:«commedansdenombreuxdomaines,unmatériaudequalitésupérieureauraunprixsupérieur.C’estunpositionnementquenotreentrepriseassumeparfaitement.»22LapartencorefaibledesFDBs’expliqueselonlesdeuxreprésentants,parlemanquedeconnaissance,qu’ils’agissedetrouverdesartisanscompétentsn’augmentantpas leurdevisoudesmaitresd’œuvre intégrant lesqualitésnonmarchandes(hygrométrie,inertie,biodégradabilité)dansleurssimulationsenamontdeleurprisededécision.L’autre freinest lacultureconstructiveen ITIcomplètementétancheà lavapeurd’eauetcourt-circuitantdoncl’intérêthygroscopiquedesF-LDB.Lesdeuxreprésentantssoulignentdonclerôleclédesmaitresd’œuvredanslapromotiondessolutionsbiosourcéesetreconnaissentqu’uneaméliorationlentemaisrégulièredelapriseenconsidérationdecesproblématiquesparlesacteursdubâtiments’opère.2.2.1.4Miseenrelationdecesappréhensions:Chacun des acteurs a reconnu à la fois une augmentation de la part d’emploi des isolantsbiosourcésetparticulièrementdesF-LDB,enraisond’unesensibilisationcroissantedugrandpublicauxproblématiquesenvironnementales,d’unevisibilitéplusgrandedecesmatériauxetdeleurprixdevenuattractif.Ilrestecependantdegrandsprogrèsàfaire.Tousontsoulignélesqualités non marchandes : confort thermique et hygrométrique, aspects sanitaires,caractéristiques durables, comme autant d’éléments devant être pris en compte dans laréflexionamenantauchoixd’unmatériauetcompensantunprixjugéencoretropélevé.Leprixetlemanquedeconnaissancestechniquesoudeconsidérationdesacteurssontlesdeuxfreinsressortantsystématiquement.

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Il est intéressant d’observer que chaque acteur se dit conscient de ces problématiques etattribue la responsabilité de la présence de ces freins aumanque de connaissance ou depositionnementdesautresacteursoudumaitred’ouvrage.Misàpartlesreprésentantsdesfabricants,tousontévoquélerôleclédupositionnementdumaitred’ouvragedanslaprisededécisionetdutravaild’explicationetd’argumentationnécessairedesmaitresd’œuvres,parfoisinfructueux,afindelesconvaincredesqualitésoffertesparcettesolutionisolante.Lemanquedeconnaissances se traduitpar laprésencedepréjugés :matériaux facilementinflammables,putresciblesoumoinsperformantsqueleurshomologuesainsiqu’àlanonpriseenconsidérationdesqualitésnonmarchandesoffertesparlematériau,lechoixdumatériauisolantutiliséétantsouventdéterminéparunparamètreuniquen’examinantquelecoûtinitialdelaconstruction:leratioprix/performance.L’undesfreinsévoquésparlesfabricantsestlemanquedeformationdesposeurs,engendrantdeuxconséquencesdirectes:

• Unrecourssystématiqueàdessolutionsconventionnellesauxquelleslesposeurssontgénéralementhabitués.

• UncoûtdesprestationsdeposedesF-LDBsurévaluéparlesprestatairesappréhendant

desdifficultésdeposesupplémentaires,cedernierpointnuisantencoredavantageàl’attractivitécommercialedumatériau.

Certainsfabricantsproposentcependantdesformationsdequelquesjoursafindemaitriserlamise enœuvrede leursproduits. Les entretiensont également révéléque lemondede laconstructionseveutparticulièrementrésistantfaceauxchangementsetnes’appropriedoncpasfacilementdessolutionsnouvelles.Touslesacteursserejoignentnéanmoinssurunpoint:l’augmentationactuelledurecoursàcettesolutiondevraitseprolongerprobablementdanslesannéesàvenir.Par ailleurs, les entretiens révèlent tous une grande disponibilité et donc aucun problèmed’approvisionnementdesF-LDB,autrefoisvenduespardesdistributeursspécialisésdans leséco-matériaux,ellestrouventdésormaisleurplacedansplusieursdistributeursdematériauxgénéraux. Cettedisponibilité accruepermetde réduire la frontière entremaitre d’œuvre /d’ouvrageetlematériauetdoncdefavorisersonutilisation.

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AfindedéterminerlerôledesparamètresconstructifsintégrantlesF-LDB,seposelaquestiondutypedeprojetetduprocédéconstructifauquellematériauestgénéralementassocié.CetteanalysepermetdedéterminersiladynamiquedelacultureconstructiveactuelleestfavorableauxF-LDB.Iln’existepas,àmaconnaissance,desourcefaisantmentiondespartsd’emploidesisolantsparrapportàunprocédéconstructifouparrapportàuntypedebâtimentsàl’échellenationale. Des éléments peuvent être obtenus par les réponses des acteurs aux questionssuivantes:

• EncomplémentdequelsystèmeconstructiflesF-LDBsontellesgénéralementprescrites,

yat’ildesincompatibilités?• Pourquel typedeprojetetdemaitred’ouvragesontellesgénéralementprescrites?

Habitatindividuel,collectif,maitrised’ouvragepublique,tertiaireouagricole?2.2.2.1F-LDBetsystèmesconstructifs:Les entretiensont confirméque les F-LDBprésententdes caractéristiquesperformantes etcomplémentaireslorsqu’ellessontassociéesaveclesossaturesbois.Or,concernantl’habitatindividuel,lesossaturesboisporteusesnereprésententque5%à12%,selonlesrégions,dumarchédel’habitatindividuelneufetentre1%et9%del’habitatcollectif.Mêmes’ilexistedegrandes disparités sur le territoire, cette part de marché ne connaît pas de progressionsignificative,danslesecteurnonrésidentiel,àl’exceptiondessecteursagricolesettertiaires.Enoutre,pourl’année2016,lapartdemarchédelaconstructionboisneuves’élèveà7,8%pourlelogementetà16.7%pourlesecteurnonrésidentiel,àl’échellenationale.29ChacundesacteurssoulignequelesF-LDBsontcompatiblesavecn’importequeltypedesupportporteur(pierre,briquebéton,ossaturebois,CLT….)Les FDB sont très majoritairement posées en ITE, ce qui implique un recours à ce typed’isolationencoreminoritaireenFrance.Selonl’étudedemarchéréaliséeparTBC,Lapartdel’ITE,malgréune forteaugmentationsurtoutdans lecadrede la rénovation jusqu’en2013,sembles’êtreactuellementstabiliséepournereprésenterque25%desm2d’isolationposéeàl’échellenationale.30Lesentretienspointentunefortepersistancede l’ITImalgré les limitesinhérentesàceprocédé:pontsthermiquesauniveaudesraccordshorizontauxetverticauxetperte des qualités de l’inertie du bâtiment. Selon F. JOSCHT22, « Le problème de la cultureconstructiveenITI,estqu’ellecourt-circuitelesqualitéshygrométriquesetdel’inertiethermiquedes F-LDB, et donc l’intérêt qu’il y a à les employer sur un projet ».22 Les systèmes en ITE,systèmes constructifs plus « aptes » à intégrer des F-LDB restent doncminoritaires sur leterritoire.LesF-LDBétantcompatiblesavecungrandnombredesupports,nesontdoncpasexposéesàuneproblématiquemajeureliéeausystèmeconstructifchoisi,mêmesilaculturedel’ITI,étancheàlavapeurd’eaudominante,rendcaduqueslesqualitéshygroscopiquesdesLDBet,pardéfinition,n’intègrelaplupartdutempspasdeFDB.29Enquêtenationaledelaconstructionbois:Activité2016–CODIFAB,Paris,2017–p3à6.30Lesisolantsthermiquespourlebâtimenten2017enFrance–TBC(Extrait),Toulouse,2017–p.5à8

2,2,2 LES F-LDB, Pour quel type de projets ?

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2.2.2.2F-LDBettypedeprojet:Qu’ilsoitprivéoupublic,nousl’avonsvu,lemaitred’ouvrageresteunacteurclédanslaprisededécision.Selonlesentretiens,c’estdanslecasdel’habitatunifamilial,oùlemaitred’ouvragepeutêtretrèsimpliquédansleschoixetlaréalisationdestravauxquelesF-LDBsontlesplusemployées. Cetteorientationpeut enpartie s’expliquer par la naturede la réglementationincendie empêchant ou contraignant le recours à des isolants inflammables ou fortementinflammablespourlesERPoulesbâtimentsayantunehauteurconséquente.L’artisanposeurH.PINCEévoqueégalementlaraisonsuivante:«lesintérêtsdumaitred’ouvragenesontpaslesmêmes pour chaque classe d’usage du bâtiment : un promoteur oumêmeunemaitrised’ouvrage publique accorderont plus d’importance à la diminution des coûts liés à laconstructiondesouvrages.Certaineséconomiessontdoncsouventréaliséessurlegros-œuvreinvisible,contrairementaupropriétaireprivépourquilaqualitédesmatériauxconstituantsonhabitatimporteradavantage.»11

Cependant,ces5dernièresannées,desERPsousmaitrised’ouvragespublicsontétéréalisésen intégrant des F-LDB. Selon J. KENNELY10«Une étudede faisabilité d’unbâtiment publicintégrantuneisolationbiosourcéeestobligatoire,maislamaitrised’ouvrageentiendracompteounondanslecahierdeschargesfinalqu’elleémettra.»Deplusenplusderéférencesd’ERP(EtablissementRecevantduPublic)degrandeampleurintégrantlesF-LDBsontrépertoriéessur le territoire comme le lycéeSudLoireàClissonou l’UniversitédeStrasbourg.31 Il s’agitsouventd’uneintégrationdesF-LDBpartielle,complémentéepard’autresisolantsbiosourcésouminéraux.Onpeutdoncdistinguerdeuxtypesd’usage:l’unplus«traditionnel»etdominantsefaisantsur des projets à l’échelle de l’habitat individuel, nécessitant un engagement important dumaitre d’ouvrage, mais n’ayant que très peu recours à des études comparatives précisespermettantd’orienterlaprisededécision.L’autre,uneapplicationplusrécentesurdesprojetsdemaitrised’ouvragepublique,encoreminoritaires,maispossédantleméritededévelopperune communication importante envers le grand public autour de la mise en place de cessolutionsetdebénéficierd’analysescomparativespluspoussées,àl’échelledeladuréedeviedubâtiment.Néanmoins,cesprojetsainsiquelesproduitsFLDBquiysontintégrésnécessitentsouventdesadaptations techniques afin de répondre aux règlements incendies, que se soit dans lapréfabrication de modules hermétiques ou dans la pause d’écrans coupe feu spécifiques.Notonsquelaréalisationdetellesétudesimpliqueuncoûtimportant,discriminant,làencore,lesprojetsauxcapacitésd’investissementslimitées.

11Annexe1:Entretienréaliséavecl’artisanposeurHenryPINCE31Siteinternet:Références–PAVATEX–:https://www.soprema.fr/fr/article/reference/lycee-sud-loire-de-clisson-concept-d-energie-positive

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2.2.3.1Comparaisondesprixdedifférentessolutionsisolantes:Lepotentieldedéveloppementd’unmatériaupasseinévitablementparlefiltredesonprix,relativementauxautressolutions,mêmesiceluicicomporteunaspectfortementévolutif.LeCEREMA(Centred’ExpertisessurlesRisques,l’Environnement,laMobilitéetl’Aménagement)dresseuneanalysecomparativebaséesurleprixmoyendistributeurHTdumatériaupouruneUF(UnitéFonctionnelle)deR=5m2.k/W.32Lesdonnéesmanquantesaugraphiquesuivant,relativesauxFDB,peuventêtrecomplétéesparlamoyennede3produitsconcurrents.Ainsi,onobtientunprixHTreprésentatifde41€pourR=5m2.k/WpourunproduitFDBdedensitéintermédiaireparmoyennedesproduits:Multisol(ISONAT),Steicointégral(STEICO)etPavatherm(PAVATEX).CeluidesFDBpare-pluieles plus denses, obtenu par moyenne des produits : Duoprotect (ISONAT), Steico Spécial(STEICO)etDiffutherm(PAVATEX)s’élèveàplusde67€pourR=5m2.k/Waprèsdéductionde20%delaTVAsurlabasedesprixd’unfournisseurcommun33.

Cette source ne prend cependant pas en compte le prix de la mise en œuvre, pouvantinfluencerl’analysecomparative.Al’exceptiondespanneauxdeliègeexpanséetdesFDB,ilapparaîtqueles isolantsbiosourcéspossèdent,depart leurcompositionet leurprocédédefabricationsimilaires,unegammedeprixrelativementhomogène,restanttoutdemême3à4fois supérieure au prix moyen des isolants minéraux. Les prix liés à la ouate de celluloseprésentésdanscegraphiqueétantcependantàrelativiser.Eneffet,lesvaleursobtenuessontreprésentatives d’un conditionnement en vrac, celles d’un panneau en ouate semi rigide(ISONATUnivercell) à l’applicationsimilaireauxLDBs’élevant,pourR=5à23,62€HT.33Lesentretiens menés font état, de manière unanime, d’un prix des LDB s’inscrivant dans lamoyenne des biosourcés végétaux et voyant son attractivité augmenter par rapport auxproduitssynthétiques,notammentlepolyuréthane.

2,2,3 Considérations sur le prix des matériaux

Graphique 10 : prix moyens distributeurs HT de certaines solutions d’isolation en 2016 pour R = 5 m2 k/W (2) PAVATEX – Application des systèmes d’isolation en fibre de bois

32A.PUILLAUDE–Lecoutdesmatériauxbiosourcésdanslaconstruction–CEREMA,2017–p.1433Siteinternet–Matériauxnaturels–Disponiblesur:https://www.materiauxnaturels.fr/search?q=fibre+de+bois

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Eneffet,lesprogrèsliésàlaR&Dontpermisd’aboutiràunediminutionprogressiveduprixcommelesouligneF.JOSCHT:«LaRechercheetDéveloppementnousapermisdediviserleprixdesF-LDBpratiquementpardeuxdepuisledébutdeleurproductionsurleterritoire.»22Néanmoins,lesFDBlesplusdenses,présentantdenombreusessimilitudestechniquesaveclespanneauxenliègeaggloméré,connaissentunprixHT3.5foisplusélevéquel’ensembledesbiosourcésvégétauxpourunerésistancethermiqueéquivalente.Ilsembleraitdoncqu’ilyaitunefortecorrélationentrelesprix2à3,5foisplusélevésdesFDB,parrapportauxLDB,etlaquantité d’énergie plus importante liée à leur fabrication, présentant un écart de naturesimilaire commenous le verronsdans lapartie III. Cet écart très sensibledeprixpourunerésistancethermique«R»équivalentedesFDBestdonc,sansnuldoute,l’élémentlimitantlepluslepotentielàvenirdesFDB.Néanmoins,cetteUFprésenteuncaractèresusceptiblededéfavoriserlesFDBinjustementcar,enpratique,lematériaun’apaspourvocationpremièredejouerlerôledebouclierthermiquemaisdecomplémenteruneautresolutiond’isolationparunsupportcontinuITEoubienderépondreàdeschampsd’applicationplusspécifiques(sarking ou ITE de très faible épaisseur). Sonprix sensiblement plus élevépour cette unitéfonctionnellenedoitdoncpasêtreinjustementinterprété.2.2.3.2Considérationssurleprixàl’échelledeladuréedeviedubâtiment:Lesentretiensréalisésontévoquéàplusieursreprisesque laseulepriseencompteduprixpour lecoutdeconstructionometplusieursparamètresetn’estdoncpasreprésentatif.Eneffet, une série d’éléments que l’on peut considérer, si l’on étudie comparativement lessolutionsisolantessurtouteladuréedeviedubâtiment,vientnuancerlecoûtinitial,pouvantêtreplusélevé,desF-LDB.Premièrementlesinvestissementsnécessairesàlamiseenœuvredel’isolationdubâtiment,quelquesoitl’isolantchoisi,sontdanslaplupartdescas,compenséspar leséconomiesd’énergiedechauffage réalisées surunepérioded’amortissementallantgénéralementde8à12ansselonO.Sidler.34Deplus,outrelesgainsliésauconfortthermiquel’énergiegriseainsiquelebilanCO2valorisantles matériaux biosourcés sont autant de valeurs « non marchandes » ou difficilementévaluables,méritantd’êtreprisesenconsidération.Acetitre,LesF-LDBpeuventfairel’objetd’une revalorisationénergétiqueen finde vieet conservent,dans tous les cas, un coûtdedestructioninférieuràceluidessolutionssynthétiquesetminéralesgénéralementemployées,commenousleverronsdanslapartieIII.Cescaractéristiquesrestentdifficilesàévalueretleurmodélisation appliquée pour un projet peuvent générer des coûts supplémentairesdéfavorisantencorel’attractivitédesF-LDB.EnfinF.JOSCHTrappelle:«l’isolationthermiquenereprésenteque2%à5%dubudgettotaldela construction d’un projet. ». Si l’on prend en considération ces proportions, le prix d’unesolution isolante en LDB par rapport à celui d’une laine minérale, engendrera un surcoutcomprisentre1%et2%duprixdeconstruction.Bienquel’écartdeprixsoitprésent,ilrestenécessairedelerelativiserparrapportaubudgetglobal.

34SIDLEROlivier–Larénovationthermiquedesbâtiments–Enertech,Mèze,2012–p.108

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Les acteurs interrogés reconnaissent unanimement que les F-LDB possèdent des qualitésspécifiquesauniveaudel’inertiethermique,del’hygrométrie.Al’imagedesautressolutionsbiosourcées,ellespossèdentdebonnescaractéristiquesdedurabilitéenvironnementale.Lesentretiensn’ontpasrévélédeproblèmestechniquessupplémentairesqueceuxévoquésenPartie1.Bienquelegrandpublicetlesacteursdubâtimentmontrentunintérêtcroissantvisà vis des éco-matériaux, il existe encore de nombreuses réticences entretenues par unecertainedifficultéàamorcerunchangementdeshabitudesdanslamiseenœuvredubâtiment.Tous les acteurs se rejoignent néanmoins sur le fait que cette solution sera amenée à sedévelopperdanslesannéesàvenir.LesF-LDB,étantcompatiblesavecungrandnombredesupport,lacultureconstructivedupaysnesemblepasêtreunfreinprépondérant,miseapartlagrandepersistantedel’ITI,susceptibledelesdéfavoriser.Selonlanaturedesprojetsréalisésparlesacteursinterrogésetselonleurdiscours,lematériaurestelargementprescritdansledomainedel’habitatindividuelmêmesiune application récente, plusmédiatisée et au potentiel intéressant sur les ERP ou autresprojetsdegrandeampleur,voitlejour.Le frein principal à un emploi plus conséquent reste donc, selon eux, lié à unmanque deconnaissances ou de compétence des acteurs : principalement la difficulté de trouver desposeursqualifiésetlaméthoderéductricedeprisededécisionneprenantpasencomptelescaractéristiques à l’échelle de la durée de vie du bâtiment ainsi que des spécificités dumatériau.Néanmoins, desétudes comparativesprenant, par exemple, en compte l’énergiegriseetl’impactcarbonedesbâtimentstoutaulongdeleurduréedevie,encadrantlesprojetsde maitrise d’ouvrages publics, sont de plus en plus poussées et encadrées au niveauréglementaire.Cependant, lecoutélevépeutnuireà leurdémocratisationsurdesprojetsàl’échelleplusmodeste.Lemanquedeconnaissancesévoquéplushautsetraduitparlaconvictiond’unprixplusélevédesmatériauxbiosourcés.Celarestevrai,selonleCEREMA,sionlecompareavecceluideslainesminérales.Or, leprixdesLDB restedans lamoyennedes isolantsvégétauxpourdesperformances similairesetmoinscherque lepolyuréthane.Cependant, lesFDBpossèdent,pourunerésistancethermiqueéquivalente,unprix2à4foisplusélevéselonladensitédespanneaux,etunprixpourl’unitépanneau,variableselonlesépaisseurs,égalementplusélevé.Acelas’ajouteunprixdeposedesITIplusimportant,liéàunetechniquepluscomplexevenantencoredéfavoriserlematériau.Cecritèreaffectantdemanièreconséquenteleurpotentieldedéveloppementàvenir.Lesprixcommuniquésrestentdoncàrelativiser:premièrement,ceprixd’exécutionneprendpas en compte, au même titre que la réglementation, certains paramètres (inertie,hygrométrie,faiblecoutenfindevie)offrantuneplusvalueimportantedanslaplupartdessimulationsquisontréalisées.Deuxièmement,lesécartsavecdessolutionsmoinsonéreusessontàrelativiser,parrapportaucoûttotaldeconstruction.

SYNTHESE

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En France, l’isolation du bâtiment est un enjeumajeur au premier plan dans la transitionénergétiquedupays,étantdonné lepoids importantde laconsommationdecesecteurauniveaunational.La rénovationduparc immobilierexistantsembleconstituer l’enjeu leplusimportant:66%duparcimmobilierfrançaisaétéconstruitavantlapremièrerèglementationthermiquede1974et,donc,avantl’intégrationdedispositifsisolantsperformants35.Deplus,lesperformancesthermiquesduparcconstruitsous lacontraintedespremièresRT1974etRT82 sont bien en deçà des exigences actuellement en vigueur et donc susceptibles denécessiterunemiseenconformité.En2013,66%deslogementsontuneclassedeconsommationD(supérieureà150kWh/m2/an)etdoncéloignésdel’objectifBBC-standard-rénovationde80kWh/m2/an,pourl’ensembleduparcimmobilierfrançais,fixéparlegouvernementlorsduGrenèledel’environnementde2007pourl’horizon2050.Atteindrecetobjectifsupposeraitlamiseenconformitéde2%duparcimmobilier par an soit, annuellement, 550 000 logements pour un rythme en 2012 deseulement0,5%.35Dèslors,seposelaquestiondelamiseenadéquationdesobjectifsfixésparle gouvernement avec les contraintes opérationnelles de terrain, qu’il s’agisse dudéveloppementdesfilièresconcernéesoudeladispositiondesmaitresd’ouvrageàconsentiràdesopérationsallantdanslesensdecesobjectifs.L’Etat a donc mis en place des incitants à destination des particuliers ainsi qu’un cadrerèglementaireévolutifaucontenudeplusenplusexigeantpourlaconstructionneuve,puis,plusrécemment,larénovation,oùilestdésormaisobligatoiredeprocéderàuneisolationdeslocaux dans le cadre de travaux conséquents, pour une performancemoyenne de R = 2.5m2.k/Wdesparois.36

Cependant,lerapportdeOlivierSIDLER(2012)soulignequelavolontépourcertainsmaitresd’ouvraged’entreprendreleurstravauxd’isolationseuls,sansétudesetavistechniqueset/ouun degré de maitrise suffisant des procédés de chantiers, peut conduire à une opérationinefficiente.Acelas’ajoutentlapénurieoulecaractèreatomisédesartisans,ouencorelefaitde différer temporellement une partie des travaux, dédoublant ainsi une partie des fraisnécessairesàl’opération.Lecadrelégislatifetincitatifseretrouvedoncconfrontéàcertainesrésistancesopérationnelleséchappantàsoncontrôle.37

2,3 Aspects politiques, législatifs et labels

2.3.1 LA politique publique dans le domaine de l’isolation

35A.RUDINGER–LarénovationthermiquedesbâtimentsenFranceetenAllemagne:quelsenseignementspourledébatsurlatransitionénergétique?–SciencePo,Paris,2013–p.5et636Quanddevezvousisoler?–ADEME,Paris,2018–p.537O.SIDLER–Larénovationthermiquedesbâtiments–Enertech,Mèze,2012–p.34à40.

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2.3.2.1Lesincitantsdestinésauxparticuliers:Lorsquelesparticuliersentreprennentdestravauxd’isolationdanslecadred’unerénovation,leprincipaloutilmisàdispositiondesparticuliersestleCITE(Créditd’ImpôtpourlaTransitionEnergétique). Il est retenu sur l’impôt sur le revenu et restitué pour les ménages nonimposables.Ilestattribuéàtoutparticulieràhauteuruniquede30%dumontantdestravauxpourtoutlogementprincipaldeplusdedeuxanssituésurleterritoirefrançais.Ilestoctroyépour des travaux d’isolation ou d’équipement de chauffage ou de régulation thermo-hygrométriquedel’habitat.Ils’agitdel’incitantétantcapabledevaloriseraumieuxlapolitiqueénergétiquesouhaitéeparl’Etat.38

D’autres aides, comme l’éco prêt à taux zéro souscrit auprès de banques commercialesconcernant la construction neuve, ou encore un abaissement de la TVA lié aux travaux deperformancesénergétiquesde20%à5,5%,peuventégalementêtreoctroyéesetcumulablessouscertainesconditions.38Ces incitants s’adressent cependant principalement aux logements et excluent donc unegrandepartiedusecteurimmobilier.Deplus, lemontantdessubventionsoctroyéessemblen’avoir que peu d’impact sur la prise de décision d’entreprendre de tels travaux : lescopropriétéspeuventobtenirdessubventionsparmilesplusélevées,comprisesentre50%et70%dumontantdestravauxetdelaconceptionmaisontuntauxderénovationénergétiquequin’estpassupérieuràceluidespropriétairesindividuels.39Ladémarcheincitativerencontredonc de grandes résistances opérationnelles, que seul un dispositif règlementaire semblepouvoir surmonter. On note cependant l’absence d’incitants nationaux spécifiquementréservésàl’emploidematériauxbiosourcésouayantuneénergiegriseplusfaible.2.3.2.2Lesincitantsdestinésauxentreprisesd’isolationF-LDB:La situationest complexe car les subventionsnationalesoctroyéespour laproductiond’unproduit«aucaractèreécoresponsable»semblentêtreincompatiblesavecuneconsommationd’énergieélevéeduprocessusdefabrication,cequiestlecasdesindustriesdesF-LDB.Deplus,larèglementationeuropéenneestprépondérantedanscedomaineetnesembleoctroyerdessubventions que pour les projets novateurs. Enfin, les régions peuvent accorder dessubventions,notammentpourdesgroupementd’entreprises,maisfortementvariablesselonlespolitiquesetambitionsrégionales.L’entretienmenéaveclaresponsabled’ACTISfaittoutdemêmeétatdesubventionsaccordéespourlelancementdessitesdeproductiondespanneauxF-LDBsurleterritoirefrançais,sansenpréciserlemontant.

2.3.2 Les incitants Publics

38Siteinternet–Administrationfrançaise–Disponiblesur:https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F122439O.SIDLER–Larénovationthermiquedesbâtiments:enjeuxetstratégies–Enertech,Mèze,2012–p.116

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2.3.3.1LaRèglementationThermique2012envigueuretisolationbiosourcée:

Laproblématiquedel’isolationdanslaconstructionneuveestconfrontéeàlarèglementationactuelle de LaRT2012concernant laperformanceénergétiquedesbâtiments.Celle-cin’acesséd’évoluerenélargissantchaquefoissonchampd’applicationetlesexigencestechniquesdesperformancesàatteindre.Elles’appliqueàtoutbâtimentneufnécessitantunpermisdeconstruire. Outre la lutte contre les ponts thermiques représentant entre 30% et 40% desdéperditions,elleintègre3enjeuxconcernantl’isolation:40

• Uneexigenced’efficacitéénergétiqueminimalereposantsuruneconceptionbioclimatique• UneexigencedeconsommationmaximaleCepmax :celle-cidoitêtreéquivalenteàune

moyennede50kWhep/m2/an,variableselonlalatitudeetl’altitudedesrégions.• Uneexigencedeconfortd’été:LatempératureTic(températureintérieuremaximaleà

atteindrepour5jourschaudsconsécutifs),maximumde26°C.

2.3.3.2LaRèglementationThermique2020etisolationbiosourcée:LaRT2020,dont l’entréeenvigueuraétéajournéepour2025, reprend lesmêmechampsrèglementaires que la RT 2012, en y augmentant drastiquement le niveau d’exigence, lecoefficient Cepmax passant par exemple à 12 kWhep/m2/an. Outre cette très basseconsommation exigée, elle devrait y intégrer des paramètres permettant de prendre encomptel’impactenvironnementaldesmatériauxdeconstructionselonlesparamètresdulabelE+C-.Lesbâtimentneufsdevrontparailleursêtreàénergiepositive(BEPOS)etredistribuersurleréseaupubliclessurplusréalisés.41

La législation actuelle intègre la notion d’énergie primairemais seulement pour les postesalloués à la consommation énergétique du bâtiment en phase d’exploitation (chauffage etventilation)etnoncellesdesmatériaux.Deplus,selonJ.KANNELLY:«lesparamètresliésauconfortthermiquecommelabonneinertieoulecaractèrehygroscopiquedumatériaunesontpasprisencomptedanscesexigencesréglementairescequipénaliselesF-LDB».10LaRT2012ne comporte donc aucun caractère incitant à l’emploi d’éco-matériaux, mais se focaliseuniquementsurlesperformancesénergétiquesliéesàlavieutiledubâtiment.ToujourspourJ.KENNELY,lesexigencestoujoursplusélevéesdelaréglementationthermiquepeuventavoirun effet pervers sur l’emploi des éco-matériaux : « Pour compenser le surcout lié à desépaisseurs plus importantes, lesmaitres d’œuvre et d’ouvrages se sontmis à privilégier lessolutionslesmoinsonéreuses,commeleslainesminérales,audétrimentdeséco-matériaux».LaRT2020devrait cependantprendre en compte l’énergie primaire liée auxmatériauxdeconstruction,etseraitdoncbeaucoupplusfavorableà l’intégrationd’éco-matériauxdans lebâtiment.

2,3,3 La règlementation thermique

40Siteinternet–MinistèredelaTransitionEcologiqueetSolidaire–Disponiblesur:https://www.ecologiquesolidaire.gouv.fr/recherche?form_build_id=&form_id=solr_query_form&query=RT41Siteinternet–PlanBâtimentDurable–Disponiblesur:http://www.planbatimentdurable.fr/experimenter-la-future-reglementation-le-label-e-c-r222.html

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Denombreuxlabelsapparaissentcesdernièresannéesafindegarantirl’efficacitéénergétiqueou environnementale desmatériaux et des bâtiments. Il sont délivrés par des organismesagréés par le COFRAC ( Comité Français d’Accréditation) en fonction de la destination dubâtiment. Les trois principaux certificateurs sont CERQUAL pour le logement collectif,CEQUAMI pour le logement individuel et CERTIVEA pour les bâtiments non résidentiels. Laplupart d’entre eux certifie un bâtiment répondant à des performances énergétiques plusexigeantesquelaRT2012,surlabasedumêmemodedecalcul.42Les exigences de ces labels sont évolutives, en concordance avec l’évolution de larèglementationaumêmetitrequelescertifications.Eneffet,lesexigencesdeslabelsetHPEetTHPEenvigueursouslaRT2005servirontdesupportpourlarèglementationdelaRT2012.Un grand nombre de ces labels connaissent donc les mêmes limites que celles de larèglementation : le fait de valoriser la transition énergétique au détriment de la transitionécologique. Seul 4 labels favorisent explicitement l’intégration d’éco-matériaux dans lebâtiment. Concernant les performances environnementales, le labelNature Plus, que l’onretrouveapposésurcertainesF-LDB,certifiequelesmatériauxsontcomposésd’auminimum85%dematière renouvelableet nonépuisableà court terme,etnecontenantoun’ayantrecours à aucune substance hautement toxique durant leur fabrication. Le label E+C-, faitl’objetd’uneactualisationetprendencomptel’énergieprimairedesmatériauxdeconstructiondanslebilanénergétiquesurtouteladuréedeviedubâtiment.Lesdeuxcertificationslespluscourammentutiliséesà l’échelledubâtimentrestent laDémarcheHQEet le labelBâtimentBiosourcé.2.3.4.1LaDémarcheHQE(HauteQualitéEnvironnementale):A ladifférencedesautres labelsdeperformancesénergétiques,cettecertificationprendencomptelesaspectssanitairesetenvironnementauxauniveauduchoixdesmatériauxetdeleurcycle de vie. La Démarche HQE n’est pas normative mais fonctionne selon un systèmed’attributionde«points»:7pointssurles14présentésparlelabeldoiventêtrerespectésetauminimum3doiventatteindrelesexigencesduprojetleplusperformantconnu.Celabelestdonc le seul à présenter un éventail élargi de critères intégrant d’autres éléments dudéveloppement durable comme, par exemple, l’intégration du bâtiment dans la structurepaysagèreouencorelecycledevieetleréemploipossibledesmatériauxetéquipementsdeconstruction.43 Cependant, ce niveau de critères élevé implique souvent le recours à desspécialistes(écologues)etàdestechniquesspécialessupplémentaireslimitantdoncl’accèsdela certification aux budgets restreints. De plus, la multitude des critères due au systèmed’attributionpar«points»compliquelacomparaisonentrelesperformancesdesbâtimentscertifiésetn’offredoncpasd’étalonderéférenceclairementidentifiable.

2,3,4 Les labels affectant les F-LDB

42Siteinternet–Effienergie–Disponiblesur:https://www.effinergie.org/web/presentation/32-certificateur43Siteinternet–CERTIVEA–Disponiblesur:https://www.certivea.fr/offres/certification-nf-hqe-batiments-tertiaires-neuf-ou-renovation

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2.3.4.2LelabelBâtimentBiosourcé:Celabelestundispositifrèglementairedontlesexigencestechniquesontétédéveloppéesparl’Etatetdélivréparlesmêmesorganismescitésprécédemment.Sonobjectifestdefavoriserl’incorporationenquantitéssignificativesdematériauxbiosourcésdanslebâtiment.Ilnepeutêtreoctroyéqu’encomplémentd’unecertificationHQE,aussibienpour des matériaux remplissant des fonctions de grosœuvre, que de secondœuvre. Sonobtentionnécessitelerespectdetroiscritèrespourlesquelsilexistetroisniveauxdelabels:44

• Uneexigencequantitative:letauxd’incorporation,unratiodéfiniparlasommeenkg

dematériauxbiosourcésintégrésaubâtimentdiviséeparlenombredem2desurfacesplanchers.Ces tauxd’incorporationminimumsontvariablesselon leniveaude labelsouhaitéetlafonctionattribuéedubâtiment.

• Uneexigencedediversité:lamiseenplaced’aumoinsdeuxproduitsremplissantdesfonctionsdifférentesdanslebâtiment.Pourl’obtentiondulabelauxniveaux2et3,ilseranécessaired’intégrerauminimumdeuxmatériauxbiosourcésdifférents.

• Uneexigenceenvironnementaleetsanitaire: lesproduitsdoiventavoiruneFDESenconformitéetdoiventêtreclassésAouA+auniveaudelaqualitédel’airintérieur.

Ce label est complet car il prend en compte aussi bien les aspects quantitatifs,environnementaux, sanitaires et une exigencede variété desmatériaux biosourcés utilisés.Cependant,ilestattribuéuniquementsurvérificationdocumentaireetexclutlechampdelarénovationetde la réhabilitationdubâtiment.Deplus, le tauxd’intégrationminimumestcalculésurlabasedelamasseenkgdematièreincorporéeetpénalisedoncl’intégrationdematériaux légers,commeles isolants.Enfin, le labelnepeutêtredélivréqu’encomplémentd’une certification HQE ou PEQA, ce qui en restreint les possibilités d’attribution mais enaugmenteleniveaud’exigence.2.3.4.3Limitesliéesauxlabels:Outrecertainesdispositionsrégionales,leslabelssontdonclesseulsincitantsagréésprenantencomptel’intégrationdematériauxécoresponsablesdanslebâtimentàl’échellenationale.Cependant,laréalisationdesentretiensapportedeuxaspectsimportantsnuisantgrandementà leur efficacité. D’une part, ils représentent un coût important pour lemaitre d’ouvrage,souventcomparableaucoûtsupplémentairegénéréparlaposed’uneisolationbiosourcéeenlieu et place d’une solution minérale. Ils ne valorisent donc pas les projets aux capacitésd’investissements modestes, le maitre d’ouvrage payant deux fois son « engagementécoresponsable ». Deuxièmement, la multitude des labels disponibles, leurs critèresspécifiques,etlesdifférentsniveauxdecertificationqu’ilspeuventprésenterrendentdifficileleurcompréhensionparlegrandpublicetdoncparlamaitrised’ouvrageprivée.44M.LEPAGE–ConférencesurlelabelBâtimentBiosourcé,–CERTIVEA,2014–Disponiblesur:https://www.youtube.com/watch?v=2M8UI_TO4r8

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L’Etat, en vue de ces objectifs ambitieux, renforce progressivement une règlementationthermiquedont lasatisfactiondes exigencesconduitàuneaugmentationduvolumeetdel’épaisseurdesmatériauxisolantsetencourageainsiunestimulationàl’innovationtechniquevisantàenaugmenterleursperformances.Mêmes’ilestdevenuobligatoiredeprocéderàuneisolation des locaux dans le cadre de travaux de rénovation conséquents, les dispositionsrèglementairesainsiquelesperformancesàatteindrerestentbieninférieuresàcellesde laconstructionneuve.Deplus,l’augmentationdesambitionspolitiquespeutrentrerendissymétrieaveclenombreet la nature des opérations effectivement réalisées sur le terrain. Certaines dispositions,commel’obligationd’uneperformanceénergétiqueminimumàacquériravantlavented’unbien immobilier ou dans le cas de travaux de rénovation, offrent des pistes de réflexionsintéressantes.Lalégislationthermique,bienquefixantdesobjectifsdeperformancedeplusenplusambitieuxpropres à dynamiser les filières d’isolation, ne prend actuellement pas en compte lescaractéristiquesenvironnementales liéesà lanaturedesmatériauxdeconstruction,commel’énergieprimairenécessaireàleurfabricationetleurélimination,etnégligecertainsaspectscomme l’inertie thermique ou le caractère hygroscopique desmatériaux, pour se focaliserprincipalementsurlaperformancethermiquedubâtiment.Ellenefavorisedoncpas,etsemblemêmedéfavoriser,d’unecertainemanière,l’incorporationd’éco-matériauxdanslebâtiment.La RT 2020 devrait cependant prendre en compte le calcul des énergies primaires desmatériauxdeconstructionselonlescritèresdulabelE+C-surlesquelselleserafondée.Deplus,iln’existepas,endehorsdeslabelsdontl’attractivitérestefaible,d’incitantsnationauxfavorisant la construction ou la rénovation en matériaux biosourcés ou à l’empreinteenvironnementaleréduite,cequinefavorisepascesfilièresalternativesparrapportauxfilièresconventionnelles.Eneffet,lescoutssensiblementplusélevésdeséco-matériauxnesontpascompenséspardessubventionsoudesavantagesfiscaux.Selon les conclusions du rapport de O. Sidler (2012) , les subventions octroyées pour larénovation énergétique ne constituent pas un argument convaincant. Ainsi, les aspectslégislatifs,parleurcaractèrerèglementaire,semblentdemeurerlelevierleplusefficacepourmenerunepolitiqueenfaveurdematériauxàl’énergiegrisevalorisantedevantlesincitantsetleslabels.

SYNTHESE

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Afindedéterminerquelest l’impactenvironnementaletdonc laviabilitéà long termede lafilièredesF-LDB,cetteparties’attacheraàl’analysedescaractéristiquesenvironnementales,fer de lance de la communication faite autour de ces matériaux, à travers 3 sous-partiesexplorantdiversaspects liésà l’impactdumatériauetdesafilière.DenombreusesdonnéesnécessairesàcesanalysesétantmanquanteschezlesfabricantsFIBRANATURetEFIREAL,nousnous concentrerons sur l’analyse des caractéristiques environnementales propres aux 3fabricantsprincipaux:STEICO,ISONATetPAVATEX.Unepremièresous-partietraiteradelaressourcemobilisableparl’industrieliéeàlasecondetransformation du bois, afin de vérifier si son prélèvement s’inscrit dans une démarche dedéveloppementdurable.CettepartieanalyseradoncletypeetladisponibilitéactuelleetfuturedelaressourceforestièremobiliséepourlafabricationdesF-LDB.Une seconde partie basée sur les déclarations des FDES et DEP émises par les fabricantss’attacheraàdécrirelecycleACVdumatériau,afindemesurerquelssontlesposteslesplusénergivoresouayantun impactsignificatifsur l’environnementdurant laviedumatériauetpourmettreenévidencelesdifférencesquel’onpeutobserverentrelesLDBetlesFDB.Enfin,unetroisièmepartie,sousformed’étudecomparativeexploitant lesbasesdedonnéesBaubooketKBOB,nousaideraàpositionnerlematériauparrapportàseshomologuesetdoncà vérifier dans quellesmesures l’emploi de cette solution s’avère durable d’un point de vueenvironnemental. Elle illustrera également les limites inhérentes à l’exploitation de tellesdonnées, notamment lorsque celles ci ne prennent pas en compte l’ensemble du procédéconstructif.

PARTIEIII

ANALYSEDESCARACTERISTIQUESENVIRONNEMENTALESPROPRESAUXF-LDB

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Lagestiondelaressourceforestièreestunequestionsensible,parlesmultiplicitésdesrôlesqu’ellepeutjouerauseind’unterritoireetparlafragilitédel’équilibredesesécosystèmes.Ellenepeutévidemmentêtreréduiteàunvolumemobilisableparl’industrieduboisetdelatrituration. Elle s’avère également, par ses caractéristiques de biodiversité, de croissancedifférentedesespèces,d’accessibilitéouencoredetraçabilité,l’unedesressourcesnaturellesdontlevolumemobilisablerestetrèsdifficileàévaluer.Lesmargesd’erreurpeuvents’avérerconséquentes,commeleprécise lerapportde l’ADEME largementévoquédanscettesous-partie.1LesF-LDButilisentdeuxtypesderessourcesforestièresdansleurfabrication:leboisdirectementprélevéenforêtetlesPCS(ProduitsConnexesdeScierie).3.1.1.1Leboisdirectementprélevéenforêt:Ledomaineforestierfrançaisestlequatrièmed’Europe,iloccupeen2016,selonleservicedel’inventaireforestierstatistiquedel’IGN,unesurfacede15,9millionsd’hectares,soit31%duterritoire français. Il s’agit d’une ressource naturelle connaissant une gestion et desprélèvements trèsencadrésenFrance faisant l’objetd’uneattentionpermanente. Il estencroissancerégulièrede0,7%parandepuisunsiècleetdemi,etestmajoritairementcomposéde peuplements jeunes lui permettant normalement de supporter une augmentation desprélèvementsàvenirimportante.2Afind’enchiffrerladisponibilitéréelle,Levolumedeboisdisponiblepeutêtreappréhendésousformeduvolumetotalaérienquel’onpeutsubdiviseren3catégoriesselonlerapportdeL’ADEME:1

• LeBFT(Bois-Fort-Tige)c’estàdireleboissurpiedissudelagrumedesarbresetayantundiamètresupérieurà20cm,ressource pouvant être valorisée comme BO-P (Boisd’OeuvrePotentiel).• Lessurbillesdebranchesayantundiamètrecomprisentre7cmet20cmpouvantêtrevaloriséescommeBIBE-P(Boisd’Industrie et d’Energie Potentiel), ressource primaire desfibresdebois.• Lemenu-boisissudesramificationsaudiamètreinférieurà 7cm jusqu’à la cime des arbres, pouvant être exploitécomme bois énergie mais étant quasi-systématiquementlaissé en forêt. Son faible diamètre le rend difficile àvaloriseretsacontenancericheenminérauxenfontunbonfertilisant,favorisantlacroissancedespeuplementsfuturs.

3,1 ANALYSE DE LA Disponibilité DE LA RESSOURCE et c

3,1,1 NATURE DE LA RESSOURCE FORESTIERE UTILISEE

1A.COLIN,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,2016p.302P.BESSE,H.VALKHOFF,L.FLOISSAC–ProjetderechercheTERRACREA–Laboratoirederecherchedel’ENSAT,Toulouse,2014–p.12et13.

Illustration 10 : Répartition des catégories de bois, selon leurs diamètres, présents dans un arbre.

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CertainsarbresdefaiblediamètrenecomportentpasdeBO-P,ilspeuventêtreexploitésparles industriels en tant que BIBE « libre » sous certaines conditions (âge et structure despeuplements) et concernent près de 40% du volume exploitable3. Pour des raisons devalorisation durable de la ressource forestière, l’étude de l’ADEME considère la possibilitéd’exploiterunBIBE-P«libre».Enrevanchel’exploitationdeBO-PentantqueBIBEn’estpasprise en considération dans les données. Dans la pratique, une part significative du BO demauvaisequalitéresteexploitéeentantqueBIBEparlesindustriesdesecondetransformation.3.1.1.2LaressourceenPCS:LeBFTrésineuxvaloriséenscieriecommeBOgénère,selonlesespèces,entre35%et45%desonvolumeenPCSsousformedescieurs,plaquettesdossesoudéligneurspouvantsubirunesecondetransformationetétantdoncpotentiellementvalorisablescommeBIBE.Cependant,ilfautsoustraireàcevolumelapartdessciuresetécorces,nonutilisablespourlafabricationdepanneauxisolants.4Ainsi,seuls54%desPCSsontmobilisablespourlafabricationdesF-LDB,cequireprésenteenviron20%duvolumeduBOtransforméenscierie.L’emploi de PCS sous forme de plaquettes, dosses ou delignures est une piste offrant unedurabilité intéressante par la revalorisation des sous-produits qu’elle génère et donc parl’économieréaliséesurlamatièrepremière,profitantaussibienauxacteursdepremièreetsecondetransformations.Cetterevalorisationpar lesscieriesn’existequedepuis20ansenFranceetleurpermetdegénérerdenouveauxrevenusparoppositionauxdépensesautrefoisnécessairesà leurdestruction.Sonutilisationpour lespanneaux isolantsconnaitcependantdeuxlimitesimportantes.Premièrement,levolumeéquivalentboisrondexploitablenecorrespondqu’à20%duvolumede BO total et, selon un document de l’Agreste (2018), plus de 98%des PCS destinés à latrituration sontdéjà commercialisés àdestinationde la seconde transformation.5 Il n’existedonc pas de réservesmobilisables supplémentaires. Deuxièmement,malgré cette nouvellesourcederevenu,lesscieriesconsententàdeseffortsimportantspourréduirelapartdesPCSliéeàleurproductionenvalorisantaumaximuml’exploitationdeleurmatièrepremière.Selonunrapportdel’Agreste(2018),levolumenationaldePCSrésineuxenplaquettescommercialisédécroitrégulièrement,passantde2559milliersdetonnesen2009à1771tonnesen2016,soitunediminutiontrèssignificativede28%surcettepériode.5LerecoursauxPCSsembledonctrouverseslimitesdanslaconcurrenceliéeàsonexploitationetdansladivergencedesintérêtsdeleurproductionentrelesindustriesdepremièreetsecondetransformations.

3A.COLIN,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,2016–p.564Approchedelavalorisationactuelledesproduitsconnexesdelafilièrebois-forêtenLorraine–ADEME–p.55B.SÉDILLOT–Récoltedeboisetproductiondesciagesen2017–Agreste,Paris,2018–p.12

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3.1.1.3Naturesdesdonnéesanalysées:LerapportdeL’ADEMEenvisageplusieursscénariosquantàl’évolutiondeladisponibilitédelaressourcedontlesvariablesprincipalessontlaqualitédelagestionsylvicoleetl’augmentationde l’activitédesfilièresconnexesauboisdepremièreetdeuxièmetransformations.Afindes’inscriredansunedémarche«réaliste»,nousnousappuieronssurl’étudeduscénarioleplus«raisonnable»oùledéveloppementforestierditde«sylvicultureconstante»secaractérisepar lemaintiendespratiquesactuellesen termesdegestion sylvicoleetoù l’activité liéeàl’industrieduboisn’augmentequelégèrement,dansuncontexteéconomiquerestantdifficile.6LaressourceforestièreentrantdanslacompositiondesF-LDBestdonccaractériséeparlesPCSissuesduBOàhauteurde20%etparleBIBE«lié»ou«libre»pourlesessencesrésineusesdontnousanalyseronslesvolumesmobilisablespourunscénariodesylvicultureconstante.Lestockforestierpeutêtrediviséendeuxcatégories:lesfeuillus,représentant67%duvolumesurpieden2015etpossédantlepotentieldedéveloppementleplusfort,etlesrésineuxdontlevolumeetlepotentieldedéveloppementsontbeaucoupplusfaibles.Lespanneauxisolantssontfabriquéspresqueexclusivementàpartird’épicéa,depinsylvestre,douglasetmaritimeetdesapindontlevolumecumulécorrespondà74%duvolumetotalrésineux.7

Afind’évaluerunedisponibilitédelaressourceconcernantlaproductiondesF-LDBettenantcomptedecesdeuxparamètres,uncalculfinaldesdisponibilitésseraeffectuédelamanièresuivante : PCS = (20% x BO-P)x 0,74 et BIBE-P = (BIBE x 0,74) par rapport aux donnéesconcernantladisponibilitéforestièrenationaledanslerapportémisparl’ADEMELesinformationsfourniesparlesfabricantsrévèlentqueISONATetPAVATEXprélèventleursressources en BIBE ou PCS dans des rayonsmaximums, depuis leur site de production, derespectivement 50 km et 160 km. 8et9 STEICO ne communique pas ses distances deprélèvement,maisindiqueunprélèvementlocalenpinmaritime,composantmajoritairedecesproduitsisolants.F.JOSCHTrévèle«Nousprélevonsl’entièretédenotreressourceforestièredansunrayoninférieurà120km,nonseulementafinderéduirenosémissionsdeCO2,maisaussiparcequeletransportduboiscoutecher».10Laressourceétantdonclocalisée,labalancedesimportationsetdesexportationsdecesressourcesdepuisdespaysétrangersneserapasunecaractéristiqueanalyséeenprofondeur.

6A.COLIN,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,2016–p.23et247Idemp.348DEPPanneauxisolantsenfibresdebois–PAVATEXSA,InstitutBauenundUmwelt,Fribourg,2010–24p.79Siteinternet–ISONAT–Disponiblesur:https://www.isonat.com/isolation-fibre-de-bois/decouvrir10Annexe5:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeSTEICOSA–FranckJOSCHT

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L’IFNestimedansuneétudede2016quelaforêtgénèreannuellement,entenantcomptedurythmedecroissancedespeuplementsetdutauxdemortaliténaturelle,unvolumenationalde bois résineux de 15,2millions dem3 de BO-P et 7,4millions dem3 de BIBE-P.11 Cetteproduction appelée disponibilité brute constitue donc empiriquement le volumemaximumexploitable si l’on souhaite s’inscrire dans une gestion forestière durable où la quantité deressourceprélevéeestannuellementinférieureàsacapaciténaturellederenouvèlement.Or,Cevolumededisponibilitébruten’estpasentièrementmobilisablepourdesraisonsàlafoisdegestiondelabiodiversité,techniques,économiquesetjuridiques.Eneffet,enplusdespertesdirectesliéesàl’exploitationpouvantatteindre5%duvolumepourleBOet15%pourle BIBE,(34) un défaut d’accessibilité des terrains lié à une densité trop importante despeuplements, une forte déclivité ouunmauvais réseaudedessertes, rendent difficilementexploitables 32% du volume forestier dans son ensemble. D’un point de vue de la gestionforestière, une structure de peuplement ayant un taux de croissance élevé mais étantstructurellementtropjeuneousous-représentédanslemixdebiodiversitésouhaité,s’avèreégalementêtreinexploitable.12Auniveaucadastral,levolumeforestierestdétenuà75%pardespropriétairesprivésdont93%possèdentdessuperficiesinférieuresà4hectares,soit36%delasurfaceforestièretotale.(34)

Ce grand nombre de propriétaires et leur disposition à rendre mobilisables ou non leursressourcescomplexifientlesnégociationsentreacteursforestiersetindustriels.mêmesidessolutionsde«regroupements»depropriétairespourunegestioncommunedeleurpatrimoineforestierexistent,commelepréciselerapportdel’ADEME.Enfin,denombreusesobligationsenvironnementalesconcernantlaconservationdelafertilitédessols,lemaintiendelabiodiversité,deszonesoudesespècesprotégéesviennentencorediminuercettedisponibilitébrute.12

Si l’on soustrait le poids de ces facteurs à celui de la disponibilité brute, on obtient ladisponibilitétechnicoéconomique.Letauxderéfactionàappliquerrestecomplexeàdétermineret fortement variable selon les autres paramètres qu’il peut intégrer, par exemple le coûtéconomiquedel’exploitationdéterminantsaviabilité.Qu’ils’agisseduBO-PouduBIBE-P,laressource exploitée annuellement reste généralement inférieure à cette disponibilitétechnicoéconomique,faisantapparaitreunedisponibiliténettesupplémentairenonexploitée.12

3,1,2 LA RESSOURCE MOBILISABLE A l’échelle nationale

11A.COLIN,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,2016–p.42à5712Idem–p.42à67

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Lesgraphiquessuivantsreprennentlesprincipalescaractéristiquesdecesdeuxdernierstypesdedisponibiliténationaleen2016,àl’échéance2035,parpaliersde5ans:13

Enprenantencomptelaressourceexploitablepourlafabricationdespanneaux:SoitPCS=(20%xBO)x0,74etBIBE-P=(BIBEx0,74),lesdonnéesfourniesparlesgraphiquesprécédentsdeviennent:

Onconstated’abordqueladisponibiliténettesupplémentairenereprésentequ’unetrèsfaiblepartdeladisponibilitétechnico-économiquedelaressourcerentrantdanslafabricationdesF-LDB : inférieure à 4 % dans le meilleurs des cas (2035). Autrement dit, il parait peuenvisageabled’augmenter significativement lesactivités liéesàcette ressource.Ensuite,onconstatequ’auniveaudeladisponibiliténettesupplémentaire,levolumedePCSestlargementsupérieuretenaugmentationjusqu’en2035parrapportàcelleduBIBE,cettedernièreétantmêmenégativeentre2020et 2030 ( c’est àdirequ’il y aurait plusdeprélèvementque lacapacitéde renouvèlement forestière).Cela signifieque lesPCS semblentêtre la ressourceoffrant le potentiel de valorisation à venir le plus grand même si leur production est endiminutionselonlerapportdel’Agreste(2018).Lepointd’équilibreentreressourceprélevéeetrenouvèlementnaturelsembledoncavoirétéatteintetmêmedépassédanscertainscas.Ainsi les industries de seconde transformation comme celles des F-LDB ne semblent paspouvoirmiser sur une augmentationdes prélèvements forestiers sous formedeBIBE pouraccroitreleuractivitédansunscénariodesylvicultureconstantejusqu’en2035.IlsembleraitdoncquelesecteurnepuissecompterquesurundéveloppementdelaproductiondePCSoubiensurl’importationdeboisétrangerdanslecasd’uneaugmentationrapidedesonactivité.

Graphique 11 : Volume de disponibilité technico-économique du bois résineux total selon le rapport de L’ADEME en milliers de m3/an.

Graphique 12 : Volume de disponibilité nette supplémentaire du bois résineux total selon le rapport de L’ADEME en milliers de m3/an.

Graphique 13 : Cumul du volume de disponibilité technico-économique des PCS et BIBE entrant dans la fabrication des F-LDB en milliers de m3/an.

Graphique 14 : Cumul du volume de disponibilité nette supplémentaire des PCS et BIBE entrant dans la fabrication des F-LDB en milliers de m3/an.

13A.COLIN,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,2016–p.61

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La ressource forestière n’étant pas également répartie sur le territoire, une analyse de ladisponibilité régionale s’avère nécessaire pour nuancer ce propos. Afin d’établir un aperçurécapitulatifetreprésentatifdelaressourceforestièredisponiblepourlafilièredesF-LDB,lesgraphiquessuivantsreprennentlesdonnéesdesdisponibilitésrégionalessurlapériode2015–2020.14EllescumulentleBIBE-PetlesPSCrésineuxuniquementpourlevolumedesespècesintégréesàlafabricationdesF-LDB.Doncdonnées=(BIBE+20%xBO)x0,74.

Outrelesgrandesdisparitésliéesauxdifférentsréservoirsforestiersrégionaux,onconstate,dans un premier temps, que les régions où sont implantés les trois acteurs principaux depanneaux isolants : STEICO, ISONAT et PAVATEX, possèdent les disponibilités technicoéconomiquesforestièresparmilesplusélevées:respectivementl’Aquitaine,larégionRhône-Alpes et la Lorraine pour le cumul de ces deux ressources. L’implantation des sites deproductionsembledoncdirectementcorréléeàcettedisponibilitéexistante.

0200400600800

100012001400160018002000

Disponibilitétechnico-éco.résineuxBIBE+PCS(x1000m3)

3,1,3 LA RESSOURCE MOBILISABLE A l’échelle Régionale

Graphique 15 : Cumul par régions des disponibilités technico-économiques en BIBE et PCS résineux intégrés à la fabrication des F-LDB en milliers de m3/an.

14A.COLIN,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–Annexe30Aà31D,ADEME,2016–p.58à66

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Cependant, ladisponibiliténettesupplémentaire reste très faibledanschacunedesrégions,comprise entre 3% et 6% de la disponibilité technicoéconomique et se trouvemême êtrenégative dans 3 régions, y compris la Lorraine. Autrement dit, les prélèvements forestiersrésineux actuels correspondent sensiblement à la capacité de renouvèlement forestièreannuelle,surlapériode2015-2020,aussibienàl’échellenationalequerégionale.Or,leprixdesBIBEasensiblementaugmentécesdernièresannéesauniveaunational,cequipourraitdoncengonfler ladisponibilité,uncoûtd’exploitationdevenantrentablefaisantglisserunepartduvolumedeladisponibilitébruteversladisponibilitétechnicoéconomique.Enfin, certaines régions comme la Bourgogne, le Centre ouMidi-Pyrénées présentent desréservoirspotentielsintéressantsencoresousexploités.Leschiffresélevésdel’Aquitainesontinfluencés par la tempête Klaus de 2009 ayant généré ponctuellement un volume de boisdisponibletrèsconséquentdontlesstocksn’ontétéépuisésqu’en2016.15Cettedisponibilitéélevéeapourconséquencedirecteunediminutiontrèsfortedeladisponibilitéàvenirenpinmaritime,principaleressourceemployéeparSTEICO.Mêmesilesestimationsréaliséesparl’ADEMEpeuventprésenteruncaractèreapproximatif,notamment des écarts allant jusqu’à 25% entre le volume prélevé estimé et les volumeseffectivementenregistrés, l’étudemontreque ladisponibilitéenBIBE résineuxaatteintoumême dépassé son point d’équilibre dans le ratio prélèvement/régénération avec, dans lemeilleurdes cas,unedisponibilité supplémentaire inférieureà10%,mais souventun soldeneutre ou même négatif notamment dans l’une des régions des sites de production despanneaux isolants. Non seulement ce constat se répercute sensiblement, avec quelquesdisparités, au niveau régional, mais aucune perspective d’augmentation de la disponibilitésupplémentairedesboisrésineuxn’estenvisagéeàl’échéance2035.

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

Disponibiliténettesupp.résineuxBIBE+PCS(x1000m3)

Graphique 16 : Cumul par régions des disponibilités nettes supplémentaires en BIBE et PCS résineux intégrés à la fabrication des F-LDB en milliers de m3/an.

15A.Antoine,A.THIVOLE-CAZAT–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,2016–p.25

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Lacommunicationdesfabricantsetlesentretiensontrévélédesstratégiesdifférentesselonlesacteurs.STEICOserefuseàemployerdesPCSenraison,selonF.JOSCHTdela«difficultédecertifierlaprovenanceetlaqualitéduboisetdesessencesquiysontintégrées.Nousutilisonsduboisauxdiamètresvariablesmaisdemoindrequalité,pouvant servirde ressourcespourl’industrie papetière en dernier recours mais absolument pas comme bois d’œuvre. ».10PAVATEXaffirmeemployerpresqueexclusivementdesPCSdontellemutualise l’acquisitionavecuneindustriepapetièresituéeàproximitédesonsitedeGolbey.16EnfinISONATutilise90%dematièrespremièressousformedePCS.9JKENNELLYconfirmeque«L’utilisationdePCSpermet de mutualiser les efforts liés au défibrage entre les scieries et les industriels, ellereprésentedoncunematièrepremièreayantuncoutmoinsélevéqueleboisd’œuvre.»17Onconstatedoncque2industrielssurles3privilégientl’utilisationdePCSparrapportauBIBE.Cetteressourceprésenteeffectivementl’avantagedemutualiserlescoutsliésàlatriturationetdoncdegénérerun cercleéconomique vertueuxentre les acteurs.Or,même si elle estcaractérisée par un fort potentiel à venir lié à une augmentation de la disponibilité nettesupplémentaireduBO-Présineux,saproductionactuelleenfortebaissepourraitgénéreruneaugmentationdeleurprix.Touslesindustrielsserejoignentpoursoulignerqueladisponibilitéde ces ressourcesmobiliséesneposepasdeproblèmeparticulier, actuellement et dans lefutur.Cetteobservationrestevraiedanslamesureoùiln’yapasuneaugmentationdel’activitédessecteursayantrecoursàcesdeuxressources.LerapportdeNomadéis(2012)estimenéanmoinsquelaproductionfrançaisedesLDBetFDBcumulésnécessite34000tonnesdeboisen2012.18Sil’onconsidèreuneaugmentationde10%paranduvolumeproduit,cechiffreestportéà52000tonnespourl’exercice2017.Enconsidérant une masse volumique moyenne du bois résineux de 700 kg/m3, le volumenécessaire à la fabrication supposéde2017 serait de72000m3équivalentbois rond, soitseulement1%duvolumedeladisponibilitétechnico-économiquedelaressourceentrantdanslafabricationsur lapériode2015-2020selonlegraphique8!Demanièreplusprécisecelacorrespondà2,5%duvolumededisponibilitétechnicoéconomiquedeBIBE+PCSexploitableprélevéencumulantlesrégionsoùsontimplantéslestroisprincipauxsitesdeproduction.Celarestenéanmoinsprèsde70%duvolumedelaressourcenettesupplémentairesurcettemêmepériode,cequidémontrelafaiblemarged’augmentationpossible.Mêmesicespourcentagesexprimentunordredegrandeuretnonunestatistiqueofficielle,latrèsfaiblepartdematièrepremièreutiliséedans la fabricationdepanneaux isolantssur l’ensembledessecteursde laseconde transformation viennent relativiser les observations précédentes quand à ladisponibilitédelaressource.

3,1,4 LIMITES LIEES à l’EXPLOITATION DE LA ressource

16Siteinternet–PAVATEX–Disponiblesur:https://www.pavatex.ch/fr/contact/17Annexe6:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeISONATSA–JérômeKENNELY18J-M.GROSSELIN(Dir.)-Etudesurlesecteuretlesfilièresdeproductiondesmatériauxetproduitsbiosourcésutilisésdanslaconstruction–Nomadéis,Paris,2012–p.30et31

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Eneffet,Cettefaiblepartn’estpassusceptibledejouerunrôlesignificatifdanslararéfactionetladisponibilitédesressourcesforestièresrégionaleetnationale,maisresteunecontrainted’unpointdevuedudéveloppementdelafilière.Enfin,bienquelevolumeannueldeprélèvementBIBEetBOrésineuxmaximumsembleavoirétéatteint,ladisponibilitéfutureréelleseradéterminéeengrandepartieparlasantéàvenirdel’ensembledessecteursdelasecondetransformationrestantdifficileàévaluer.Lescénariode«sylvicultureconstante»envisagéparl’ADEME,prévoit,enoutre,unelégèreaugmentationdesautressecteursutilisantleboisdetriturationpourproduiredesmatériauxdeconstructionetuneforteaugmentationdeceuxproduisantduboisénergied’ici2035.19Ilfauttoutdemêmenoterquelapalettederessourcesmobilisablespourcetteindustrieestplus vaste que celle des panneaux isolants, elle comprend, outre le BIBE, lemenu-bois etdavantagedeproduitsPCS.Ladisponibilitéàvenirdépendradonc,dansunelargemesure,delasantédel’ensembledesacteursetdeleurcapacitédenégociationpourlepartageefficientdes ressources afin de satisfaire les besoins de chacun. D’autres paramètres au caractèreincertaincommelavariationdesprixduboisetsoncorolaire: labalancecommercialedesimportations et exportations, viennent également nuancer ces conclusions. Cette dernièren’affectepas,nousl’avonsvu,l’industriedespanneauxisolantsmaislessecteursconnexesetrestedoncsusceptibledefairevarierlevolumedeladisponibilitétechnico-économique.Ceconstatmetenexergueunelimitetrèssensibleetincontournabledelaressourceforestièrepourlesindustries:contrairementauxautresisolantsvégétauxdontlamatièrepremièreestsouventcaractériséeparunrendementannuel(paille,linchanvre…),laressourceforestièren’estexploitablequesuruneéchellepluri-décennale,généralementsupérieureà20ansselonlesespèces.Ilexistedoncunegrandedissymétrieentrel’instabilitécaractérisantlesecteurdeproductiondesF-LDB(parexemplel’implantationetlaliquidationdeACTISetHOMATHERMsurunintervallede5ans)etlavisonàlongtermedel’évolutiondelaressourceforestière.Cetécartdansl’échelletemporelleposeunproblèmemajeur: latrèsgrandedifficultéd’ajusteractuellementlasylvicultureforestièreafind’anticiperdemanièreàsatisfairelesbesoinsendisponibilitéfuture,ainsiquel’impossibilitédedéveloppementrapideetsignificatifdesfilièresconnexesduboisrésineuxsansdevoirrecourirauximportations.

19J-M.GROSSELIN(Dir.)-Etudesurlesecteuretlesfilièresdeproductiondesmatériauxetproduitsbiosourcésutilisésdanslaconstruction–Paris,Nomadéis,2012–p.79à86

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Lagestiondurabledelaressourceforestièrenepeutserésumerqu’àlaseulepriseencomptedesoncaractèrerenouvelablesousformeduratioquantitéprélevée/productionnaturelle.Lescritèresdemaintiendelabiodiversité,delaconservationdelaqualitédesdifférentsbiotopeset du respect des populations animales et humaines y vivant sont autant de critèresincontournablesàunegestiondurable.LeslabelsdecertificationforestièredurableFSCetPEFCcertifientchacundesfabricantsdeF-LDB:STEICO,PAVATEXetISONATproduisantdesisolantscumulant ou intégrant l’un des deux labels, les produits d’EFFIREAL et FIBRANATUR étantlabellisésPEFC.Malgré leurs limites, ces labels offrent des garanties plus strictes que la règlementationnationaleenétablissantuncahierdeschargesprécisdesélémentsàprendreencompte.Ilscertifientdeuxvoletsdifférents:laqualitédurabledelagestionsylvicoleetl’intégrationdeceboiscertifiédans les industries liéesà sa transformationafindegarantir la traçabilitéde lamatièrecertifiée,depuis laforêt, jusqu’auproduitfini. Ilssonttousdeuxissusd’organismesinternationaux et délivrés par des organismes nationaux certifiés en tenant compte desspécificitésdelalégislationforestièredechaquepays.

3.1.5.1LacertificationinternationalePEFC:Celabel,devenuinternationalen2001,estoctroyéparPEFCCouncil,uneONGinternationaleindépendante,dansplusde50paysetreste,deloin,lepremierlabeldecertificationforestièrefrançaise avec 8,2 millions d’hectares certifiés. A l’échelle nationale, les critères précisd’attributionsontvariablesd’unerégionforestièreàl’autre.Auniveaudelagestiondurabledes forêts, le label soumet un cahier des charge au propriétaire forestier comprenant desdirectivesconcernant:20• Ladensitéetladiversitédesessencesparlarégénérationnaturelleoulareplantation.• L’interdiction de l’emploi de pesticides, d’insecticides ou le dépôt d’autres produits

polluants.• Lerespectdescyclesdereproductiondesespècespourplanifieraubesoinlesinterventions

etlesreplantations.• Lerespectetlavalorisationdeszonesd’eau,dupatrimoinepaysageretarchitectural.• La prise demesures nécessaires contre la dégradation des sols lorsque les forêts sont

soumisesàl’exploitation.

Auniveaudelatransformationdesproduitsissusduboisparlesentreprises,lacertificationqualifielesproduitsselonlepourcentaged’intégrationvariabled’unboisPEFCàl’intérieurduproduitfini.20

3,1,5 LES LABELS FSC ET PEFC

20Siteinternet–LabelPEFCFrance–Disponiblesur:https://www.pefc-france.org

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3.1.5.2LelabelinternationalFSC:

Ilaétéfondéen1993aprèsavoirétéintroduitauSommetdelaTerreàRiodeJaneirode1992.L’Europepossèdeplusde48%desforêtscertifiéesFSCdanslemonde.LelabelàétéintroduitpardesONGinternationales(entreautreGreenpeaceetWWF)etdesentreprisesdelafilièrebois.ContrairementauPEFC,laforêtconcernéedoitpréalablementrépondreauxcritèresdelabélisationavantl’agrégation,lelabelPEFCnegarantissantqu’unedispositiond’améliorationdeladurabilitédelagestionsylvicole.Lescontrôlesysontégalementeffectuésannuellementaussi bienpour la certification forestière quepour la certificationd’entreprises. Enfin, LescritèresdecertificationsysontplusstrictsquepourlacertificationPEFC,enyintégrant,parexemple,unvoletsocial(conditionsdetravaillorsdel’exploitationetrespectdespopulationsautochtones.)21LacertificationdesentreprisessurlabasedutraçagedelamatièreyestégalementplusstrictequelacertificationPEFCparlespourcentagesd’intégrationdematièrecertifiéeetl’intégrationdurecyclage.Lelabelpossèdeplusieursniveauxd’attributionintégrantduboislabéliséFSCoubienduboisrecyclédansdesproportionsvariablesmaisdontlasommeesttoujourségaleà100%duboisintégrédanslesproduits.213.1.5.3Limitespropresauxlabels:Audébutdesacréation,ilaétéreprochéaulabelFSCdenelabéliserquedesforêtstropicales,favorisant ainsi l’importation de bois exotiques en Europe ayant une énergie grise liée autransportélevée.Lesfraisdecertificationdecesdeuxlabelssontélevés,cequidéfavoriselacertification des petits propriétaires forestiers ou des PME, même si des opérations deregroupement sont proposées. Le label FSC présente néanmoins l’avantage d’exiger descritèresd’attributionetdestauxd’incorporationdumatériauplusélevésquelelabelFSC.Lecontrôlepourlagestiondesforêtspeutcomporterdegraveslacuneentermesdecontrôlesetd’octroisdecertification.LemagazineCashInvestigationaparexemple,réussiàfairecertifierPEFCdesparcellesnonforestièresetmêmeurbaniséescommeunparkingouencoredeuxréacteursdelacentralenucléairedeCattenom.22Enfin,prèsde10millionsd’hectares,soitprèsde2/3duvolumeforestierfrançaissontcertifiéspar l’undesdeux labels.Cependant, labiodiversitéà l’échellenationale,aussibienchez lesfeuillusquechezlesrésineux,estenrecul:concernantlesrésineux,commecitéplushaut,5essencesreprésentant74%duvolumerésineux,voientleurspourcentagesaugmenter,entantqu’essencesprincipalesdespeuplementsoùellessontrecensées,del’ordrede3%entre1981et 2012 selon L’IGN.23 Dans les entretiens menés, Jérôme KENNELY souligne : « même sil’abattementd’unarbredoitêtrecompenséparlaplantationd’unautre,lelabelPEFCneprécisepasquecederniersoitdelamêmeespècequelepremier».17

21Siteinternet–LabelFSCFrance–Disponiblesur:https://fr.fsc.org/fr-fr22Cashinvestigation:Razziasurlebois,lespromessesenkitdesgéantsdumeuble–EmissiondetélévisionaniméeparEliseLUCET,France2,2017.23V.BOUSQUET(Dir.)–Diversitébiologiquedesforêts–IGN,2015–p.189

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Mêmesil’ensembledudomaineforestiercroîtconstammentsurleterritoire,ladisponibilitétechnicoéconomiqueduboisrésineuxsembleêtreprochedeseslimitesdeprélèvementsansgrandes perspectives d’amélioration jusqu’en 2035, aussi bien à l’échelle nationale querégionale. En effet, concernant le BIBE résineux, il n’existe pratiquement pas de ressourcemobilisablesupplémentaireetmêmeunedisponibiliténégativedanscertainscasjusqu’àcetteéchéance.LemarchédesPCSpourraits’avérerêtreunepiste intéressantepar ladémarchedurable,profitableàlapremièreetdeuxièmetransformation,danslaquelleilss’inscrivent.Parailleurs, la disponibilité nette supplémentaire du BO et donc des PCS qui en sont extraitsaugmenteraprogressivement,contrairementauBIBE,jusqu’àl’échéance2035.Cependant,cemarchéestdéjàsaturéetlesquantitésproduitesdiminuent,dansl’intérêtdesscieriesmêmes’il s’agit encore de la ressourcemajoritairement employée pour la fabrication des F-LDB.MêmesilafilièredesFLDBn’utiliseque1%duBIBEetdesPSCnécessairesàlafabricationdespanneaux, il semble donc difficile d’imaginer une augmentation conséquente des activitésexploitantlaressourceboissansavoirrecoursauximportationsàl’échelleduterritoire.D’autresparamètrescommelecoûtéconomiquedel’exploitation,lasantéàvenirdesautressecteursemployantlaressource,l’exploitationassuméeounondeBOcommeBIBEouencorel’imprécisiondesdonnéescollectéespeuventnéanmoinsnuancerceconstat.Deplus,lafilièredesF-LDBnereprésentequ’unepartcompriseentre1%et3%duBIBEprélevé,cequi relativise son impact sur ladurabilitéde lagestion sylvicole. Il existeégalementuneproblématiquepeusoluble, l’adéquationentre lagestiond’uneressourceserégénérantsurplusieursdécenniesetdevantnécessairementêtredurableavec lesbesoinsd’une industriesubissantdesévolutionssectoriellesrapides.LaréglementationainsiqueleslabelsPEFCetFCSsont garants de cette gestion durable mais restent soumis à des pratiques de gestion oucommercialesopaques.Nousavonsvu,enPartie II,que lastructurationde lafilièredesF-LDBétait favorableàsondéveloppementindustrielàvenirmaisqu’ellepouvaitconduireàdesproblématiquesentermededurabilitésocioéconomique.Lagestionde laressourceforestièrepar la filièreconnait leproblèmeinverse:elles’inscritdansunedémarchedurable,carexploitantengrandepartieunsous-produitissud’uneénergierenouvelable,qu’ils’agissedeBIBEoudePCS.Cependant,ilparaitpeuenvisageablededéveloppersignificativementcetteactivité,outouteautreactivitéexploitantcetypederessource,sanss’extrairedecettelogiquedurable.

Synthèse

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3.2.1.1L’AnalyseducycleACV:L’ACV(AnalyseduCycledeVie)estuneprocédurenormaliséeparlaNFEN15804+A1etlaNFEN15804/CNàl’échellenationale.Cetoutilscientifiqueapourprincipalobjet lamesuredel’évaluation environnementale et sanitaire des matériaux d’un bâtiment ou même d’unquartiertoutaulongdesaduréedevie.Lesinformationsrelativesàl’ACVdechaquematériaudecettepartiesontprésentéesdans lesFDESetDEPétabliesparchaquefabricantpourunproduit spécifique ou sur la moyenne de l’ensemble d’une gamme de produits similaires.Commenous l’avonsvu, larédactiondecesFDESetDEPainsique leurvérificationparunetierce personne indépendante et agréée, par un organisme certifié par le CSTB, sontobligatoires. L’ensembledesDEPetFDESutiliséespourcetteanalyseserontdisponiblesenannexe7à11.Bienquecesinformationsémanantdesfabricantsetsontdoncsusceptiblesdeproduireetd’interpréterlesdonnéesàleuravantage,cesdocumentsformentl’unedesbasesdedonnéeslespluscomplètes,intégrantetdétaillantl’ensembledesphasesducycledeviedesmatériauxqu’ellestraitent.Ces fiches ont normalement pour vocation de faciliter la comparaison des impactsenvironnementaux des produits au niveau de la consommation énergétique nécessaire endistinguant lapartdesénergies renouvelables, desémissionsdegaz àeffetde serreetduvolumededéchetsproduitspourunm3dematièretoutaulongducycledevie.L’objectifdecettesous-partien’estpasd’établiruneanalysecomparativepermettantdedéterminerlebilanénergétiquedechaquefabricantmaisbienuneinterprétationcroiséedesdonnéesafind’enextraire les dynamiques principales permettant une analyse de ces caractéristiquesenvironnementalesàl’échelledelafilière.3.2.1.2Définitions,d’aprèsl’ouvrage(SamuelCOURGAY,Jean-PierreOLIVA,2010):24

• Energie primaire : l'énergie finale + énergie nécessaire à la production, c’est à dire le

nombredekWhfinalementconsommésxuncoefficienténergétiqueestiménécessaireàlaproductiondecetteénergie:parexemple1kWhd’énergieélectriquefinalvaut2,58kWhd’énergieprimaire.

• Energiedeprocédé: Ils’agitdelaquantitéd’énergieprimairenécessaireauxdifférentesphases,parexemplelafabricationoul’éliminationd’unecertainequantitédematière.Ellepeut distinguer ou cumuler les parts des énergies primaires renouvelables et nonrenouvelables

3,2 ANALYSE du cycle ACV des F-LDB et c 3,2,1 METHODOLOGIE ET PARAMETRES DE L’ETUDE

24S.COURGEY,J-POLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.86

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• Energiegrise:Ils’agitdelasommedesénergiesprimairesdechacunedesphasesducycle

deviepourunmatériauetuneUFdéterminée.Ellepeutdistingueroucumulerlesénergiesprimairesdeprocédéetintégrées.

• Unitéfonctionnelle(UF):Ils’agitdel’étalondemesurecaractérisantlaquantitédematière

permettantd’établirdesanalysescomparatives,parexempleauniveaudel’énergiegriseetdubilanCO2.L’UFestvariableselonlanaturedesmatériauxcomparés(m2,m3,tonnes…)Auniveaudesmatériauxisolants,l’unitéétalonlapluspertinenteestcelledelaquantitédematériaunécessairepouratteindreunemêmerésistancethermique,parexempleR=5m2.K/W. En effet, cette UF prend en compte la performance thermique desmatériauxcontrairementàunétalonmasseouvolume.

3.2.1.3LesdifférentesphasesducycleACV:

Ladescriptioncommunedesphasesdécritesdansl’ensembledesFDESetDEPjointesenannexes7à11,s’établitcommesuit:

• Lesphasesdeproduction(A)comprenantlebilanenvironnementaldesprélèvementsenmatière première (A1), du transport de cette matière jusqu’au site de production despanneaux(A2)etlebilanenvironnementaldelafabricationdespanneauxàproprementparlercomprenantlesdonnéesliéesauxélémentsdestockageetd’emballage(A3).

• Une phase de transport (A4) du site de production jusqu’au site de distribution puisjusqu’au chantier. La phase nécessaire au chantier (A5) comprend, outre le bilanenvironnementalde lamiseenœuvre, celuinécessaireàuneproductiondepanneauxsupplémentairedestinéeàcompenserletauxdechutedechantier.

• Les phases B1 à B7 prennent en compte les aspects énergétiques liés à la vie utile dumatériau,l’ensembledesFDESetDEPestimantqueladuréedevieutiledumatériauestde50ansoubienassimilableàladuréedeviedubâtiment.

• LesphasesC1,C2,C3,C4traitentdubilanénergétiquenécessaireautraitementenfinde

viedumatériauet laphaseD,d’unerevalorisationénergétiquepotentielledumatériaumais présentant des caractéristiques variables selon les scénarios envisagés par lesfabricants,laphaseDferal’objetd’uneanalysespécifique.

Tableau 6 : Description des phases du cycle ACV

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3.2.1.4Limitesméthodologiquesdel’interprétationdesdonnées:Premièrement,lacomparaisondesdonnéess’avèreproblématiqueenraisondesdifférencesméthodologiquesopéréesdanschaqueFDESetDEP. ParexempleSTEICOétablituneseuleDEP dont les valeurs sont obtenues par lamoyenne pondérée de l’ensemble des produitsfabriquésmaisnepermetpasdedistinguerlesdifférencesdevaleurspartypedematériau.Al’inverse,laDEPdePAVATEXnousproposedesdonnéespourchaquetypedeproduitsmaisenprésentant les résultats de manière synthétique, sous forme de valeurs uniques«production/élimination».Deplus,laDEPdePAVATEXestréaliséeselonunenormalisationpropreàlasuisseetpourdessitesdeproductionsituésdanscepays.Danstouslescas,lesdonnéessynthétiquesdePAVATEXnepourrontêtreutiliséesqu’àdesfinsdecomparaisondesrésultatsmaispasdans ledétailducalcul.Seul ISONATaproduitdesFDESpermettantuneanalysedesaspectsenvironnementauxpourungrandnombred’étapesetpourdesproduitsdifférenciés.Ensuite, l’unité fonctionnelleattribuéeparchaquefabricantdiffèredanschaquedocument.STEICO prend comme unité fonctionnelle le m3 sur une moyenne de plusieurs produitsempêchantdonctouteconversionpouruneUFdeR=5m2.k/W,unitépourtantplusjustequelem3dansl’analysedel’ACVd’unproduitisolant.ISONATestleseulfabricantutilisantuneUF«produit/m2»quel’onpeutconvertirenUFdeR=5m2.k/WdanssesFDES.Cescontraintesméthodologiquesetparamétriques rendent impossible la formulationdevaleursmoyennesauxtroisfabricants,endistinguantchaquephaseetchaqueproduit,initialementenvisagée.Adéfaut, nous comparerons dans un premier temps les données de 3 produits ISONATreprésentatifs : le Flex 40 ( LDB souple), leMultisol 140 ( Panneau intermédiaire) et leDuoprotect(Panneaurigide).Laconversiondel’UF«Produit»pouruneUFR=5m2.k/W,plusadéquate,nécessiteuncoefficientmultiplicateurdifférentpourchaqueproduit,desvaleursprésentéesdanslesFDES:

• Flex40:Ep=200mmpourR=5,25m2.k/Wdonc190mmpourR=5m2.k/W,soituncoefficientmultiplicateurdesdonnéesde0,95.25

• Multisol140:Ep=60mmpourR=1,4m2.k/Wdonc214mmpourR=5m2.k/Wsoituncoefficientmultiplicateurdesdonnéesde3,57.26

• Duoprotect:Ep=120mmpourR=2,6m2.k/Wdonc230mmpourR=5m2.k/Wsoituncoefficientmultiplicateurdesdonnéesde1,92.27

25Annexe7:FDESduproduitFlex40–ISONAT,Malby,2016–p.5à1326Annexe8:FDESduproduitMultisol140–ISONAT,Malby,2016–p5à1327Annexe9:FDESduproduitDuoprotect–ISONAT,Malby,2016–p5à13

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Dansunpremiertemps,nousexamineronsdonclesrésultatsducycleACVàtraverslescritèresdelaconsommationdesénergiesdeprocédé,ducoefficientglobalderéchauffementoubilanCO2etdespollutionsaériennesetaquatiquesdesproduitsISONAT.3.2.2.1Analysedel’énergieprimairedeprocédé:LesFDESdeISONATcumulentlesvaleursdesphasesdeproductionA1,A2etA3sousunevaleurunique.LesphasesdemiseenserviceA4etA5etdefindevieC2,etC4,sontégalementprisesen compte par le fabricant. les phases B1 à B7 liées à la vie utile dumatériau n’étant pasconsommatricesd’énergieouproductricesdepolluants,aucunevaleurn’estrenseignéedanslesFDES.25,26et27Aprèsconversion,vialamultiplicationdesvaleursdesFDES,onobtient:

OnconstatedansunpremiertempsquelecumuldesphasesA1/A2/A3représente,quelquesoit lematériau, entre 80% et 83%de l’ énergie consommée durant le cycle, l’écart étantprincipalementdûauprocessussecouhumidedeproduction.LaphaseA4detransportetdedistributionjusqu’auchantier,surunedistancede360km,jouantunrôleminoritaire,comprisentre 2,5% et 7,6% de l’énergie primaire consommée. Les phases de mise en service surchantier représententunepartdeconsommationénergétiqueconsidérable, allantde9%à15.8%del’ensembleducycle.LesphasesC2etC4liéesàlafindevierestenténergétiquementtrèsminoritaires,avecdesvaleursinférieuresà1%del’énergieprimairetotale.Outrelagrandeprédominancedelaconsommationliéeauxétapesdeproduction,onconstatequ’ilexistedegrandesdisparitésentrelesproduits:laLDBFlex40ayantuneénergiegrisedeprocédé,surlesphasesprisesencompte,5foismoinsélevéequelaFDBDuoprotect.STEICOestleseulfabricantàdistinguer,danssaDEP,lesdonnéesdanslesphasesA1,A2etA3.28LaphaseA3liéeàlafabricationdespanneauxmêmerestedeloinlaplusénergivore,avec2700Mj/m3(soit95,5%destroisphases)contre122Mj/m3liésàlaphaseA1decoupeetdepremièretransformation(soit4,3%)et5,2Mj(seulement0,02%)liésautransportjusqu’ausitedeproduction.AinsilaphaseprocédédefabricationA3restelaphaseprépondéranteauniveaudel’énergiegrisedeprocédé.

3,2,2 ANALYSE DE l’énergie grise liée au matériau :

Tableau 7 : Cumul des énergies primaires des produits ISONAT pour une UF de R = 5 m2.k/W

28Annexe11:DEPIsolantsenfibresdebois–STEICOSA,InstitutBauenundUmwelt,Berlin,2016–p.7et8

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3.2.2.2Analysedesteneursenénergiesprimaires:LesFDESd’ISONATnousrenseignentsurlaquantitédesénergierenouvelablesutiliséespourchaquephaseducycledevie:

Leurpartparrapportàl’énergieprimairetotalepeutêtreconvertiesousformedepourcentagesdansletableausuivant:

Onconstatequ’unepartsignificativede25%d’énergiesrenouvelables,estemployéeentantqu’énergieprimairedansleprocédédefabrication.Deplus,leurpartestéquivalentepourlaproduction de chaque produit. Ces énergies proviennent principalement de bois commecombustiblepourlaproductiondechaleurdeprocessus.L’emploid’énergiesrenouvelablesestdoncàrelativiserétantdonnélesfortesémissionsdeCO2liéesàcetteénergie.LesprincipalesénergiesnonrenouvelablesutiliséeschezSTEICOsontcellesissuesdugaznaturel,environ60%,etdupétrolebrutàhauteurde30%.28

Tableau 8 : Cumul des énergies primaires renouvelables des produits ISONAT pour une UF de R = 5 m2.k/W

Tableau 9 : Pourcentage d’intégration des énergies primaires renouvelables des produits ISONAT pour une UF de R = 5 m2.k/W

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3.2.3.1LecoefficientGWP:Outrelesénergiesprimairesconsommées,lesfichesFDESrépertorient7paramètresd’impactsenvironnementaux.NousnousconcentreronssurlesparamètreslesplussignificatifsquisontlePotentielGlobalderéchauffementGWP,etlapollutiondel’airetdel’eau.LeGWPprendcomme unité le kg/eq CO2 . Il s’agit de la somme des contributions au réchauffementclimatique,dechaquegaz,équivalentà1kgdeCO2=1.LesvaleursdesFDESd’ISONATpourlestroisproduitstypessontreprisesdansletableauci-dessous:25,26et27

Onconstatequelapartdechacunedesphasesestdirectementcorréléeàlaconsommationd’énergieprimaireintégrée,dansdesproportionssimilaires.Lespostesliésàlaproductionsontdoncresponsablesdeprèsde80%desémissionsenCO2liéesauxproduits.Onpeutégalementobserverune importantedifférencedans lesprocédés.LeprocédéhumideduDuoprotectaunevaleurGWP4.5foissupérieureàcelleduFlex40,présentantdonc, làencore,unécartcomparableaveclesquantitésd’énergiesprimairesémisespourchaqueproduit.3.2.3.2Lapollutiondel’airetdel’eau:Cesdeuxtypesdepollutionsontcalculésennombredem3polluésparUF:25,26et27

Làencore,onconstatequelesphasesdefabricationsontresponsablesdeprèsde90%delapollutiondel’airetquelesécartsentrelesproduitsrestentsensiblementlesmêmesqueceuxobservésdanslesconsommationsd’énergieprimaireetdanslebilanCO2.

Enrevanche,cesontlesphasesdedestructionquisontmajoritairementpolluantespourl’eau,les phases de fabrication étant enmoyenne deux foismoins impactantes que la phase dechantierpourcecritère.Lesproduitsissusduprocédéhumidesontdoncglobalement4à5foisplusénergivoresetplusimpactantssurl’environnementqueleslainessouples.

3,2,3 Analyse DES Autres impacts environnementaux

Tableau 10 : Cumul du potentiel global de réchauffement des produits ISONAT pour une UF de R = 5 m2.k/W

Tableau 11 : Cumul de la pollution de l’air des produits ISOANAT pour une UF de R = m2.k/W

Tableau12 : Cumul de la pollution de l’eau des produits ISOANAT pour une UF de R = m2.k/W

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3.2.4.1L’influencedel’énergieintégréeaumatériaudanslecycleACV:Lesdonnéesprécédentespermettentdesefaireuneidéedel’énergiegrisedeprocédéetdesimpacts environnementaux liés au procédé sans prendre en compte l’énergie intégrée auxproduits.Lorsqu’elleestpriseenconsidération,cetteénergiepeutreprésenterjusqu’à66%del’énergietotaleliéeàlafabrication.28Orsapriseencomptedanslecalculdel’ACVconnaitdeuxlimitesméthodologiques:

• Premièrement, cette énergie est, en grande partie lorsqu’elle est d’originerenouvelable,accumuléedanslematériauboisparleprocédéphotochimiquenaturelet inépuisablede laphotosynthèse. Elle est doncétrangère à toute interventionouconsommationénergétiquehumainesusceptibled’impacterlecycleACV.Ilparaitdoncméthodologiquementinadéquatdecumuleraveclamêmepondérationuneénergiedeprocédé ayant un impact environnemental avéré,même si elle est issue de sourcerenouvelable,avecuneénergieproduitepardesmécanismesnaturelscommelefontlesFDES.

• Le matériau n’étant commercialisé massivement que depuis 20 ans en France, et

possédantuneduréedeviemoyenneestiméeà50ans,lesaspecténergétiquesliésàsa fin de vie ne sont donc pas basés sur des données représentativesmais sur desscénarios hypothétiques élaborés par les fabricants. D’importantes divergencesexistentdanscesscénarios,enraisondes4hypothèsespossiblespourcaractériserlafin de vie du matériau : le réemploi, la revalorisation énergétique,l’enfouissement/stockageoubienlecompostage.

LaDEPdeSTEICOestimeque100%desmatériauxsontrevalorisésénergétiquemententantquecombustibles.28Aucontraire,ISONATprévoitunscénariodestockageoud’enfouissementpour la totalité de ses produits dans ses FDES. 25, 26 et 27 Or, un scénario privilégiant larevalorisationénergétique,oùlematériauestutilisécommecombustiblepourlaproductiond’électricitéoudechaleur,bénéficierad’uneffetcompensatoire.Eneffet,ladéductiondelanouvelleénergieproduitesurl’énergiedeprocédéinfluencerapositivementlesrésultatsducycleparrapportàunscénarioprivilégiantlestockageoul’enfouissement.Al’inverse,leCO2naturellement contenudans les fibresdeboisest intégralement libéré lorsde cettemêmecombustion, engendrant un bilan CO2 neutre contrairement à un scénariod’enfouissement/stockageoùleCO2resteraaccumulédanslebois.Lesdivergencesdanslesscénarios envisagés joueront donc sur les leviers d’une compensation énergétiqueinversementproportionnelleàlavaleurdubilanCO2.NouspouvonségalementobserverquelestauxestimésderendementliésàunecombustionpourlarevalorisationdansunecentralebiomassedivergententrelesDEPdeSTEICOetdePAVATEX.29Danstouslescas,cesscénariosetleseffetscompensatoiresquiysontliésn’affectentquelebilandesénergiesintégréesetnemodifientdoncenrienlesvaleursdelasous-partieprécédente.

3,2,4 variation de l’ACV selon les scénarios

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Néanmoins,lesLDBlesmoinsdensesetcertainesFDBpare-pluieontdesteneursenadditifssynthétiques importants, elles nepeuvent donc, ni être enfouis, ni servir de compostmaispeuventseulementconnaitreunefindeviesousformederevalorisationénergétiqueouderéutilisationsurchantier.D’autreseffetscompensatoires,commelapriseencompteounondes économies d’énergie réalisées grâce au pouvoir isolant du matériau sont susceptiblesd’influencerlesrésultatsmaisnesontpasprisencomptedanslesFDESetDEPanalysées.Mêmesilesscénariosdiffèrent,LesF-LDBpossèdentunpotentielvalorisantetdiversifiéenfindevie.Lematériaupeutêtreré-employablesurunautrechantiermais,égalementêtreenfoui, etdonc conserver sa fonctionde «puits àCO2», servirde compost oubienêtrerevaloriséentantquecombustible,qu’il soit réintégrédans leprocessusdeproductiondepanneaux similaires ou non. Le matériau possède donc un bon caractère recyclable, noncomme matière première mais comme source d’ énergie. Chaque FDES et DEP précisantégalementquelesmatériauxissusduprocessushumidenecontiennentquetrèspeud’aditifs,nonnocifsetdoncconsidéréscommeétantbiodégradables.3.2.4.2VariationduBilandel’énergiegrisedeprocédéselonlesscénariosdefindevie:DanslaDEPdeSTEICO,lesphasesdeproductionA1,A2,A3génèrentplusde95%del’énergieliéeà lamatièrepremière.Celle-cisecomposed’énergierenouvelable intégrée,c'est-à-direprincipalement les fibres contenuesdans l’isolant qui représentent, tout produit confondu,2525MJ/m3 et des énergies non renouvelables intégrées, c’est à dire principalement lesadditifs présents dans les produits pour une valeur de 1642MJ/m3, soit 39% de l’énergieprimairetotaleintégrée.Laquantitéd’énergiecompensatoire,retiréesuiteàlavalorisationparcombustion,estvariableselonlarevalorisationenvisagée:elles’élève,selonlefabricant,enmoyenneà35%del’énergieintégréepourlaproductiondechaleurdeprocessusetà23%pourunrendementélectrique.28Certaines centrales biomasses plus récentes à cogénération, produisant donc électricité etchaleurdeprocessussimultanément,affichentcependantdesrendementstotauxsupérieursà50%.30NotonscependantquelePCI(PouvoirCalorifiqueInférieur)dubois,c’estàdirelaquantité d’énergie effectivement revalorisée par rapport à l’énergie initialement contenuedansuneunitédematière,estlargementinférieureàcelled’autresénergiesfossiles.Enconclusion, lapriseencomptede l’énergie intégréedans lecasd’unerevalorisationparcombustionpourlaproductiond’énergiedechaleuravecunrendementde35%apporteraitunecompensationde1410MJ/m3surl’ensembledesproduitsSTEICO.Celacorrespondraitàun effet compensatoire significatif de 39% de l’énergie totale de procédé, la faisant ainsibasculerde3593MJ/m3à2183MJ/m3.28ISONATpréconisantl’enfouissementoulestockagepour la finde viede cesproduits, les FDESneprésentent aucuneffet compensatoirepourl’ensembledeceux-ci.25,26et27

29Annexe10:DEPPanneauxisolantsenfibresdebois–PAVATEXSA,InstitutBauenundUmwelt,Fribourg,2010–p.1030Siteinternet–AssociationAalborgEnergieTechnique–Disponiblesur:https://aet-biomass.fr/fr-FR/Accueil/Produits-AET/Installations-de-cogénération-à-biomasse.aspx

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3.2.4.3VariationdubilanCO2selonlesscénariosdefindevie:Au coursde sa croissance, l’arbreaccumuleduCO2 se retrouvant intégrédans lematériauisolant, cette teneurenCO2est jugéeéquivalente toutau longde saduréedevie. STEICOévalue la quantité de CO2 liée au matériau à 239 kg/m3.28 La combustion liée à unerevalorisation énergétique libère intégralement ce CO2 engendrant un bilan quasiment« neutre », contrairement à une solution de stockage, d’enfouissement ou de réemploigénérantunbilanCO2«négatif»,cedernierrestantintégréàlamatière.

UnemiseenformesousgraphiquedesrésultatsducoefficientGWPsurl’ensembledeladuréedeviedesproduitsSTEICO intégrant leCO2 liéauproduitdémontreque,si lematériauestintégralementrevalorisécommeénergie,leCO2accumulédansleboisdurantlaphaseA1estréémisdansdesproportionséquivalentesenphaseC3detraitementdesdéchets.28LesFDESdeISONATnetiennentpasrigueurdupotentield’accumulationdeCO2intégréaumatériau,maisseulementdesémissionsenCO2émisesdurantsoncycledevie.25,26et27Ainsiellesneprennent pas en compte la plus value énergétique réalisée grâce à l’accumulation et aumaintien de CO2 dans lamatière pour le scénario de stockage/enfouissement qu’elles ontélaboré.Or,selonlesdonnéesdugraphique17,laquantitédeCO2conservéedansleboisdesproduitsest 5 fois supérieure aux émissions nécessaires à la fabrication et au transport d’unm3dematière.Sil’onconsidèreéquivalentelateneurenCO2desproduitSTEICOàcelledesproduitsFlex40,Multisol140etDuoprotectd’ISONATSTEICO,alorslamoyenneducoefficientGWPpour ces3produits serait approximativementde -110 kgéqCO2etnonde130 kgéqCO2commel’indiquelamoyennedesFDESpouruneUFde1m3aveclescénarioqu’ellesprévoient.Onconstate,parailleurs,quedans legraphique17, l’accumulationet la libérationdeCO2àl’intérieur du bois ( phases A1 et C3) est 5 fois supérieure aux émissions nécessaires à lafabricationdelaphaseA3.Ainsi,lapriseencompteoul’omissionduCO2liéauxmatériauxainsiquelescénariodefindevieenvisagésontlesdeuxparamètresexpliquantlagrandevariabilitédes résultats duBilanCO2 observable aussi bien dans les FDES etDEPquedans les autresdocumentscomparatifs.

Graphique 17 : Cumul du Potentiel global réchauffement des énergies de procédé et intégrées pour une UF de 1m3

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3.2.4.3Différentieldanslapriseencomptedesénergiesnonrenouvelablesintégrées:Après avoir établi que la consommation énergétique pour une résistance énergétiqueéquivalenteàR=5m2.K/Wd’unprocessushumideest6,5foisplusénergivorequecelled’unprocessussec.Ilapparaitalorsintéressantdeconnaitrelapartdesénergiesnonrenouvelablesintégrées, autrement dit celle correspondant aux liants et autres additifs pour ces deuxprocédés.Si l’oncompare lasommedesénergiesnonrenouvelables intégrées,avec l’UF«produits»utiliséedanslesFDESFlex40etDuoprotect,onobtient15MJ/panneaupourleproduitFlex40contre9.2MJ/panneaupourleproduitDuoprotectetdoncrespectivement14.25MJet17,66MJsil’onprenduneUFdeR=5m2.k/W.25et27Ainsi,lesteneursplusélevéesenliantdesLDBanalyséesenPartieI(4%à15%delamassedesproduits)nesontpasrévélatricesdesteneursenénergienonrenouvelablesintégréespourunerésistancethermiqueéquivalentedesproduits.

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Onconstateenpremierlieuqu’ilexistedegrandescorrélationsentrelesquantitésd’énergiesconsommées,lesémissionsdeCO2etlapollutiondel’airpourchacunedesphasesducycledevie:l’énergienécessaireàlafabricationétantdeloinleposteleplusimpactantavecprèsde80%delaconsommationd’énergieprimairedeprocédé.Vientensuite laphasedechantieravecprèsde9%à15%desénergiespuisletransportquirestetrèsminoritaire,comprisentre2,5%et7%desconsommationsenénergieprimairepourunedistancede360km.Lesautresphasesdeladuréedevieontdesvaleursgénéralementinférieuresà1%.Cesdonnéesrestentcependantànuancerenraisondelaforteinfluencedel’UFchoisie.Eneffet,sil’ons’entientàl’UF«produit»utilisédanslesFDESd’ISONAT,l’énergieprimairedeprocédénécessairepourlaproductiondespanneaux:Flex40,Multisol140etDuoprotect,lesécartsobservésseresserrentavecrespectivementdesvaleursde189MJ,185MJet472MJ7.Rappelonsquel’UFR=5m2.k/Wcomportecertaineslimites,enneprenantpasencomptelesspécificitéstechniquesdesproduitsoularéalitéconstructivecommenousleverronsenpartie3.3.La part des énergies renouvelables, comparable entre chaque fabricant quelque soit l’UF,durantleprocessusdefabrication,estvariableselonlesfabricantsetlesproduits:entre25%(ISONAT)et45%(STEICO).Cespourcentagesrestent1,5à2foisplusélevésquelapartdesénergies renouvelables dans le mix énergétique français, évalué par le ministèrel’environnementen2017à18%del’énergietotale.Ilstémoignentdoncdeseffortsconsentisparlesindustrielspourleurcontributionàlatransitionénergétique.CommeleconfirmentlesentretiensetlapartieliéeàlaR&D,l’augmentationdelapartdesénergiesrenouvelablesestun levier d’action important pour les industriels afin de compenser les aspects plusincompressiblesliésàlaforteconsommationénergétiqueduprocessusdeproduction.LemanquedereculhistoriqueainsiqueladivergencedesscénariosproposésetdeleurmodedepondérationdanschaqueFDESetDEPnepermettentpasd’établirunbilansignificativementreprésentatifdel’énergieintégréeaumatériauenfindevie.Parsacomposition,lematériauoffrecependantunpotentielderecyclageetderéemploiintéressant:utilisationentantquecompost,revalorisationénergétiquecommecombustibleainsiqu’unréemploipossiblesurunautrechantier.L’effetcompensatoireobtenudanslecadred’unerevalorisationénergétiquepeutêtreimportant,maisrestetrèsvariableselonletyped’énergieproduite.LebilanCO2estégalementfortementinfluencépar lafindeviedumatériau. Ilestneutredanslecasd’unecombustion et proportionnellement négatif à la densité des panneaux dans le cas d’unstockageoud’unenfouissement.Danslecasd’unstockage,laquantitédeCO2préservéedansleboisdesF-LDBest5foissupérieureàcelleémisedurantleprocédédefabrication,cequioffreuneffetcompensatoiretrèsvalorisant.

Synthèse

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Denombreuses sourcesprésententdesbilanscomparatifsen termesd’énergiegriseoudebilan CO2 des produits isolants. En raison des variantes méthodologiques, de l’UF et desparamètres pris en compte, les résultats qu’elles présentent sont souvent complexes àcomparer. Ainsi l’analyse comparative initialement envisagée avec les FDES de différentsmatériauxnes’avèrepasenvisageableenraisonde lavariationd’untropgrandnombredeparamètres.Plusieursbasesrestentnéanmoinsreprésentatives,lesdonnéesdesgraphiquesci-dessous«bilanCo2»et«comparatifénergiegrise»sontissusdel’organismecertificateurBaubook,l’équivalentautrichienduCSTB.Cesoutilspossèdentl’unedesbasesdedonnéeslespluscomplètess’appuyantsurlaréférenceinternationaledesEcoinvents.313.3.1.1ComparaisondubilanCO2:

Ce bilan CO2 tient compte de l’énergie intégrée aumatériau dans le cumul des phases deproduction A1, A2 et A3. Les matériaux végétaux pouvant contenir du CO2 intégré à leurmatièreontdonctousunbilanneutreounégatifcorrespondantàleurcapacitédestockageégale ou supérieure au CO2 nécessaire à leur production. A ce titre, lesmatériaux les plusdensesetfaiblementtransformés,nerecourantgénéralementpasauxliantspolymères,ontlebilanleplusfavorable.Cependant,onobservequelesmatériauxayantlebilanleplusvalorisantnesontpassystématiquementlesplusdenses:lachènevotteaunemassevolumiquepvariantde 90 à 110 kg/m3, soit celle d’une FDB de faible densitémais possède un bilan CO2 plusvalorisant.

3,3,1 COMPARAISON DES BILANs Avec la base Baubook:

3,3 ANALYSE comparative avec d’autres matériaux

Graphique 18 : Bilan CO2 des matériaux isolants en excluant le cas d’une revalorisation énergétique selon le Baubook Selon la base Baubook

31S.COURGEY,J-POLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre–Terrevivante,Mens,2010–p.88à92

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3.3.1.2Comparaisondel’énergiegrise:Cebiland’énergiegriseproposéparleBaubookneprendpasencomptel’énergieintégréeàla matière mais uniquement l’énergie renouvelable et non renouvelable nécessaire à lafabricationdesmatériauxavecuneUFdeR=5m2.K/Wayantlamêmeduréedevietypede50ansquecelleprésentéedanslesdifférentesFDES.31

Dansunpremiertemps,onconstateunecorrélationmajeureentrelebilanénergiegriseetCo2:lesisolantscomportantunbilanCO2négatif(envert)sontaussilesmoinsénergivores,àl’exceptiondesFDB,ceuxayantlebilanCO2leplusdéfavorableétantlesplusénergivores.Onobserve également que l’énergie grise des LDB est comparable à celle des autres isolantsd’originevégétalecommeleslainesdechanvreoudecoton,maisaussidelaouatedecelluloseLeconditionnementenpanneauxdelaouatepourunusagecomparableauxpanneauxLDBétantjusqu’à3foisplusénergivorequeleconditionnementenvracprésentéparleBaubook.31Lesbottesdepailleetlachènevottenenécessitantquetrèspeudeconditionnementindustriel,ces solutions restent de loin les moins énergivores. En revanche, l’énergie grise des FDB,comparable à celle du polyuréthane, est 2 à 3 fois supérieure à celle des autres isolantsbiosourcésetminérauxcourammentutilisésetseretrouvedoncparmilessolutionslesplusimpactantes.Ilfautcependantsoulignerqueleconditionnementenpanneauxpeutengendrerdesvaleursjusqu’à3foissupérieuresparrapportàunconditionnementenvracpourlaouatede cellulose en raison du procédé industriel et des additifs utilisés. En d’autres termes lesproduitssubissantlemoinsdetransformationetd’originevégétalerestentdeloinlessolutionslesmoinsimpactantesaussibienauniveaudel’énergiegrisequedanslebilanCO2.Cette base de données présente néanmoins une limite importante : elle ne prend enconsidérationque l’énergiedeprocédénonrenouvelable liéea laphasedeproductiondesmatériaux.Ainsi l’énergienécessaireà l’éliminationoubiencelle pouvantgénéreruneffetcompensatoiredansunscénarioderevalorisationnesontpasprisesencompte.Orlesisolantsbiosourcés végétaux sont ceux ayant le potentiel de revalorisation le plus élevé, quand lesisolants synthétiques requièrent les quantité d’énergie les plus impactantes pour leurélimination.

Graphique 19 : Bilan de l’énergie grise ne prenant en compte seulement les énergies primaires non renouvelables de la phase de fabrication selon le Baubook Selon la base Baubook

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3.3.1.3Comparaisondel’énergiegriseduBaubookaveclesdonnéesIsonat:LeBilanCO2proposédanslabaseBaubookn’estpascomparableàFDESétantdonnélestropfortesvariablesparamétriques.Cependant,lesparamètresdel’étudeétantlesmêmesdanslesdeuxbasesdedonnées,auniveaudel’énergiegrisedeprocédé,ilestpossibledevérifierlaconcordancedesproduits ISONATavec lesdonnéesde labaseBaubookpour le cumuldesénergiesdeprocédésnonrenouvelables.Ilsuffitpourceladeconvertir l’UF«produit»desFDES ISONATenuneUFdeR=5m2.K/Wde labaseBaubook avec lesmêmescoefficientsmultiplicateursqueceuxdanslapartie3.2.1.4,puisdeconvertirlesMégajoulesdesFDESenKilowattheuresdelabaseBaubook(1kWh=3,6MJ).25,26et27ConversiondesdonnéesduFlex40:• Cumuldesénergiesnonrenouvelablesdelaphase«production»:142Mj• R«panneau»=5,25m2.K/W2• 142x0,95=135MjpourR=5m2.K/W• 135Mj/3,6=37,5kWhpourR=5m2.K/WCettevaleurestdonc10%moinsélevéequecellerenseignéedansl’écobilanBaubookpourlesLDBsouples.ConversionduMultisol140:• Cumuldesénergiesnonrenouvelablesdelaphase«production»:140Mj• R«panneau»=1,4m2.K/W• 140x3,57=500MjpourR=5m2.K/W• 500Mj/3,6=139kWhpourR=5m2.K/WCettevaleurest10%plusélevéequecelleprésentéedansleBaubookpourlesFDBrigidesalorsqu’ilnes’agitqued’unproduitintermédiaire.ConversionduDuoprotect35:• Cumuldesénergiesnonrenouvelablesdelaphase«production»:358Mj• R«panneau»=2,6m2.K/W• 358x1,92=687Mj/R=5m2.K/W• 687Mj/3,6=190KWhpourR=5m2.K/WCettevaleurest35%plusélevéequelavaleurdesFDBduBaubook.MisesàpartlesdonnéesconcernantleproduitDuoprotect,onconstatequelesvaleursémisesparlesfabricantsdanslesFDESneconnaissentpasdesécartssupérieursà10%aveclesvaleursémisesparlabaseBaubook.Mêmes’ilrestepossiblequ’ilyaitunedifférenceparamétriquedans le calcul des valeurs de chaque base de données, les données des fabricants restentreprésentativesparrapportàcellesétabliesparunorganismescientifiqueindépendant.

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3.3.1.4Informationssurlesautrescritères:LebilanCO2et l’énergiegrisepeuventêtreconsidéréscommedesparamètresd’évaluationenvironnementale prépondérants. Il reste néanmoins important que les performancesrelativesàcesdeuxcritèresnesoientpaslourdementcompenséesparlesdonnéesliéesàunouplusieursparamètres«secondaires».L’ouvragedeSamuelCOURGAYEtJean-PierreOLIVA(2010)précise,sanstoutefoiss’appuyersurdesdonnéeschiffrées,quelacorrélationobservéeentreleBilanC02etlebilanénergiegrisedes matériaux est aussi valable pour les critères de toxicité, d’épuisement des ressourcesnaturellesetdelagestiondefindeviepourl’ensembledesmatériaux.31End’autrestermes,lesbonnesetmauvaisesperformancesénergétiquesdesisolantsseconfirmentsurl’ensembledes critères environnementaux. En effet, les isolants synthétiques sont issus de ressourcesfossiles,pouvantêtregéographiquementéloignées,seraréfiantetsubissantgénéralementunlourdprocessusdeplusieurstransformationscompromettantleurrecyclablilité.Lesisolantsminéraux,mêmesileurimpactsanitairepeuts’avérerproblématique,présententl’avantaged’êtreissusderessourcesfossilesgénéralementnonépuisablesoubiend’intégrerunpourcentagedeproduitsrecyclés,commelalainedeverre.31Par définition, les F-LDB, comme l’ensemble des matériaux biosourcés, sont issues d’uneressourcerenouvelable,neprésententgénéralementpasdeproblèmedetoxicitéaussibienenphasedechantierqu’enphaseutileetprésententunpotentielderevalorisationvariéetintéressant malgré un processus de fabrication lourd. Là encore les produits les moinstransformés, comme la paille ou la chènevotte en vrac, présentent les caractéristiques detoxicitélesmoinsimportantes.Cependant,certainsproduitsissusdurecyclage,commelesisolantstextiles,peuventprésenteruncertaincaractèredetoxicitéenfindevie.Deplus,leslourdestransformationsindustriellesopérées pour la production de panneaux FDB ou de liège expansé ne les inscrivent pasforcément dans une démarche de développement durable. Ainsi, même si les termes«durables»et«renouvelables»s’inscriventsouventdansunedémarchecomplémentaire,ilrestenécessairedenepaslesassociersystématiquement.

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3.3.2.1:NaturedelabaseKBOB:L’outil mis au point par l’association Suisse KBOB offre une autre approche de calcul desperformancesénergétiquespouruntypedeproduitsurlamêmebasededonnéesEcoinventsqueleBaubooketseradisponibleenAnnexe12.32LabaseKBOBcumuletoujourslesénergiesprimairesrenouvelablesetnonrenouvelablesdesmatériauxenyintégrantleurduréedevieparlapriseencomptedeleurduréed’amortissement.Ellen’intègrecependantpaslesénergiesnécessairesauxphasesdetransport,dechantieretd’entretiendesmatériauxetselimitedoncaucalculducumuldesénergiesnécessairesàlafabricationetàladestructiondesproduits.L’autrelimiteduprogrammeestl’UFchoisie:1kg,qui,nousl’avonsvu,n’estpasl’UFlamieuxadaptéeauxsimulationsdel’énergiegrisedesmatériauxisolants.Elle intègre l’unité de mesure Ecopoints UPB, un outil intégrant des paramètressupplémentairesetdéfiniparl‘associationcommeétant«uneunitéquantifiantleschargesenvironnementales résultantde l'utilisationdes ressourcesmatérielleseténergétiques,de laterreetdel'eaudouce,desémissionsdansl'air,l'eauetlesol,dudépôtderésidusdécoulantdutraitementdesdéchetsainsiquedubruitdelacirculation».Lesdonnéesrelativesàl’énergiegrise et aubilanCO2 converties sous la formed’EcopointsUPBoffrent doncune approcheintéressante de l’impact environnemental des matériaux, par le nombre important deparamètresqu’ellesintègrent.3.3.2.2Comparaisondesolutionsd’isolationclassique:Cependant,misàpartlapaille,leliègeetlelin,Labasededonnéesn’opèrepasdedistinctionentrelesisolantsvégétauxqu’elleregroupesousl’appellation«isolantvégétalsouple».Ellenedifférencieégalementpas lespanneaux rigideset souples. Lamassevolumiqueρ=148kg/m3attribuéeàceregroupementcorrespondàunisolantsemirigidedutypeMultisol(ρ=140kg/m3)etn’estdoncpasreprésentativedelagammeimportantedesF-LDB.L’unedesFDESdePAVATEXnousdonnecependantlespointsUPBde4produitsFDBpouruneUFidentiqueàcelledelabaseKBOBde1kg.LesEcopointsUPBrelatifsauxLDBresterontpardéfautceuxfigurantdansl’appellation«isolantvégétalsouple»delabaseKBOB.

3,3,2 COMPARAISON des bilans avec la base KBOB

Tableau 13 : Points UPB des étapes de divers matériaux isolants pour une UF = 1 kg

32Annexe12:BaseKBOB2016–KBOBp.a,OFCL,Berne,2016–FichierXLS

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LetableauprécédentrécapitulelespointsUPBetlamassevolumiquede8isolantsattribuésparlabasededonnéesKBOB2016,etparlaFDESdePAVATEXpourl’undesesproduit:leDiffutherm,pour1kgdematière.33Pourchaquemasse,uneconductivitéthermiqueissuedelabasededonnéesduCSTBaétéattribuée.34UneconversiondesdonnéesprécédentespouruneUFdeR=5m2.K/WpeutêtreeffectuéeenconsidérantlamassevolumiqueémiseparlabaseKBOB,obtenueparmoyennelorsquedesfourchettessontproposéespourcertainsproduitsetlaconductivitéthermiqueproposéeparleCSTB.Pource faire, il fautdéterminerquelleest l’épaisseurdematériaunécessairepouratteindreR=5m2.K/WenfonctiondesaconductivitéthermiquepuisdedéterminerlamassedecetéchantillonparrapportàlamassevolumiquedechaquematériauafindelamultiplierparlesdonnéesEcopointsprésentéespouruneUFde1kg.Or, ces résultats seraient largement dépendants du choix de lamasse volumique et de laconductivitéthermiquechoisiespourchaqueproduit.LesmassesvolumiquesproposéesparlabaseKBOBpeuventcontenirdesfourchettesvariantdemanièretrèssignificative(de1à5)pourcertainsd’entreeux.Cesrésultatssontdoncsoumisàuneinterprétation«moyenne»dontlesécartsentrelesproduitsréelspeuventêtretrèsconséquents.UneconfrontationdesdonnéesdelabaseKBOBaveclesinformationsrelativesàlaconductivitéthermiqueetàlamassevolumique, indiquéesavecprécisiondans lesfichestechniquesdematériaux isolantscommercialiséssurlemarché,nouspermettraitdepalieràcetteimprécision:35et36

Si l’on reprend les Ecopoints UPB du tableau précédent, que l’on effectue les conversionsnécessaires pour obtenir leur masse pour R=5 m2.K/W des produits commercialisés, onobtient:

Tableau 14 : Conversion des données de matériaux d’après les fabricants pour une UF de R = 5 m2.K/W

Tableau 15 : Conversion d l’UF de 1 kg pour une UF de R = 5 m2.K/W des données de la base KBOB appliquées aux matériaux du tableau 14 33Annexe10:DEPPanneauxisolantsenfibresdebois–PAVATEXSA,IBU,Fribourg,2010–p.1934S.COURGEY,J-POLIVA–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–p.242à24435Siteinternet–ISOVER–Disponiblesur:https://www.isover.fr/produits/catalogue36Siteinternet–SOPREMA–Disponiblesur:https://www.soprema.fr/fr/

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Unemiseengraphiquecomparativedesdonnéesdutableau13,soitlesvaleursEcopointsUPBdirectementissuesdelabaseKBOBaveccellesdutableau15,soitlesvaleursEcopointsUPBdeproduitsdéterminéspouruneUFdeR=5m2.K/W2,peutnousaideràappréhender lesdifférencesselonl’UF:

Si l’ons’entientàl’analysedelacomparaisonpourl’UF=1kg,onconstatequelesisolantsvégétaux sont 6 à 12 fois moins impactants que les isolants synthétiques. Ces écarts seresserrentfortementlorsquel’onconvertitlesdonnéespouruneUFdeR=5m2.K/W.Laraisonétant l’influencede lamassevolumiqueetdesépaisseursplus importantesnécessairesauxisolantsvégétauxpouratteindreunerésistancethermiqueéquivalente.PouruneUFdeR=5m2.K/W,LesLDBrestent4foismoinsimpactantesquelesFDBmaiss’avèrentcettefois-ciavoirun impact environnemental équivalent aux laines minérales, même si celui-ci reste trèsinférieuràceluidessolutionssynthétiques.Mise à part la paille, les écarts des Ecopoints UPB avec la base Baubook conserventsensiblementlesmêmeordresdegrandeurpourlafabrication.Enrevanche,onobservequel’énergie nécessaire à l’élimination des produits synthétiques est proportionnellementbeaucoup plus importante que celle des isolants minéraux ou biosourcés. Les donnéesexplorées dans la base Baubook devraient donc connaitre unemajoration dans des écartséquivalentssiellesavaientprisencomptelaphased’éliminationdesproduits.LesbasesdedonnéesBaubooketKBOB,mêmesiellesutilisentuneparamétriquedifférente,font globalement ressortir les mêmes ordres de grandeur concernant l’impactenvironnementaldesmatériaux isolants.Ainsi, l’empreinteenvironnementaledesLDBrestesemblableàcelledesautresisolantsbiosourcésconditionnéssousformedematelasetresteglobalementmoins impactante,dansdesécartspouvantallerde1à6pourune résistancethermiqueéquivalente,quelaplupartdessolutionssynthétiquesouminérales.Enrevancheles FDB,même si elles peuventprésenterunbilanCO2 favorable en raisonde leurdensitéélevée,restentunesolutionayantuneempreinteenvironnementaleparmilesplusélevéesdesmatériauxisolants.

Graphique 20 : Mise en graphique du tableau 14 : Ecopoints UPB de matériaux isolants pour une UF de 1 kg

Graphique 21 : Mise en graphique du tableau 16 : Ecopoints UPB de matériaux isolants pour une UF de R = 5m2.K/W

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La comparaison avec uneUF de R = 5m2.K/Wne prend pas en compte les spécificités dusystème constructif nécessaire à la pose des matériaux isolants et leur impactenvironnemental,cequipeutnuancerlesrésultatsexaminésprécédemment.Afindetenterd’intégrerceparamètre,uneétudecomparativeprenantencomptelescaractéristiquesdesmatériauxetdeleursystèmeconstructifhabituelpeutêtreeffectuéeenpoursuivant3objectifs:

• Vérifierdansquellesproportionslescaractéristiquesdemiseenœuvred’unmatériauisolant dans un système constructif peuvent nuancer les résultats de l’impactenvironnementalparrapportàuneapprocheneprenantencomptequesarésistancethermique.

• Mesurerlapartdel’emprunteenvironnementaledel’isolantparrapportàl’ensemble

dusystèmeconstructifdanslequelils’intègre.

• Prendreenconsidérationslescaractéristiquesetépaisseursréellesdesmatériauxdansleurmiseenœuvre.

3.33.1Méthodologie:Cettepartiesimuleral’impactenvironnementaldeplusieurssystèmesdeparoistypeintégrantlesLDBetFDBàtraversdeuxsystèmesconstructifsdistincts:unsupportbéton(enITE)etuneossature bois pour 1m2 de paroi ayant une performance totale de R=5m2.K/W. Les deuxsystèmesconstructifsintégrerontunesolutionLDBoubienmixteLDB+FDB,lacomparaisons’établira donc sur 4 solutions. Pour ce faire, lesmatériaux Flex 40 etDiffutherm analysésprécédemment seront comparés en utilisant leurs dimensions commerciales. Ensuite, unesimulation vérifiant les épaisseurs d’isolants nécessaires afin d’atteindre une performancetotaledeparoiprochedeR=5m2.K/W(soitUparoi=0,2)pourchaquesystèmeseraréaliséeàl’aidedel’outilPHPP.Unefoislamasse,lesépaisseursetlaconductivitéthermiquedechaqueproduitconnues,lamêmeméthodedecalculquecelledu3.3.2seraappliquéeafindedresserunécobilanparlasommedespointsUPBdel’ensembledusystèmeconstructif.Lesdonnéesliéesàlamassevolumiqueetauxperformancesthermiquesconcernantlesautresmatériauxnécessairesausystèmeconstructif(paroienbéton,montantsetc..)serontissuesdelabaseKBOBouduCSTB.Afindeseconcentrer sur les résultatsde l’analysed’unsystèmeintégrantunisolant,seullesystèmeporteur,l’isolantetlesélémentnécessairesàleurposeserontprisencompteafind’éliminertoutevariablesupplémentaire.L’épaisseurdelaparoienbéton porteuse est jugée fixe (20 cm) dans la comparaison des solutions 1 et 2. Celle del’ossature bois porteuse des solutions 3 et 4 sera déterminée par l’épaisseur d’isolation àintégrerentrelesmontantspourobtenirR=5m2.K/W. Bienquelessystèmesconstructifschoisis ne soient pas forcément les plus performants d’un point de vue constructif ouenvironnemental,ilsrestentreprésentatifsd’ungrandnombredesolutionscourantes.

3,3,3 Analyse Comparative de parois types :

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3.3.3.2Compositionetépaisseurdes4paroistypes:

Illustration 11 : Solution 1 : Isolation LDB avec support en béton

Illustration 12 : Solution 2 : Isolation LDB + FDB avec support en béton

CompositionetépaisseurspourR=5soitU=0,2W/m2K:

Tableau 16 : épaisseurs de la solution 1 pour obtenir une valeur U proche de 0,20 à l’aide d’une simulation avec l’outil PHPP 2016.

Tableau 17 : épaisseurs de la solution 2 pour obtenir une valeur U proche de 0,20 à l’aide d’une simulation avec l’outil PHPP 2016.

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Illustration 14 : Solution 4 : Isolation LDB + FDB avec ossature bois

CompositionetépaisseurspourR=5soitU=0,2W/m2K:

Illustration 13 : Solution 3 : Isolation LDB avec ossature bois

Tableau 18 : épaisseurs de la solution 3 pour obtenir une valeur U proche de 0,20 à l’aide d’une simulation avec l’outil PHPP 2016.

Tableau 19 : épaisseurs de la solution 4 pour obtenir une valeur U proche de 0,20 à l’aide d’une simulation avec l’outil PHPP 2016.

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3.3.3.3MesuredesEcopointsUPBdesmatériauxnécessairesausystèmeconstructifd’aprèslesbasededonnéKBOB32etCSTB34:Compositiondumurenbétondessolutions1et2:Epaisseur:200mmMassevolumique:2300kg/m3Conductivitéthermique:2,3W/m2KMassesurl’échantillon:460kg

• UPBTotal/kg(enconsidérant1%delamassevolumiqueenarmature):• UPBBéton:94,3x455,4=42990Ecopoints• UPBArmature:2860x4,6=13156.Ecopoints• UPBtotalpour1m2:42990+13156=56446Ecopoints.

Montantsenbois:Les sections en bois utilisées dans les 4 solutions sont considérées comme issues de boisrésineux, épicéa ou mélèze ayant une masse volumique de 485 kg/m3, une conductivitéthermiquede0,13W/m2KetunUPBTotalde424Ecopoints/kg.Lesmontants des solutions 1 et 2 sontmaintenus à la paroi par 2 fourrures /m2 en aciergalvaniséd’unpoidstotalde0,4kg.

• UPBacier/kg:16100• UPBpourlamassetotale:0,4x16100=6440Ecopoints

Montantsenboisdanslasolution1:Section:5x8cm(2pièces)Volumeéquivalent:équivalentàuneépaisseurde0,8cmpourunesurfacede1m2Masseéquivalente:3.88kg

• UPBpourlesmontants:424x3,88=1645EcopointsMontantsenboisdanslasolution2:Section:5x16cm(2pièces)Volumeéquivalent:équivalentàuneépaisseurde1,6cmpourunesurfaced’1m2

Masseéquivalente:7,76kg• UPBpourlesmontants:424x7,76=3290Ecopoints

Montantsenboisdanslasolution3:Section:24x8cm(2pièces)Volumeéquivalent:équivalentàuneépaisseurde3,84cmpourunesurfacede1m2Masseéquivalente:18,624kg

• UPBpourlesmontants:424x18,624=7897Ecopoints

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Montantsenboisdanslasolution4:Sections:18x8cm(2pièces)Volumeéquivalent:équivalentàuneépaisseurde2,88cmpourunesurfaced’1m3

Masseéquivalente:13,968kg• UPBpourlesmontants:424x13,968=5922Ecopoints

Chevilles:Lesisolantsdessolutions1,2et4serontfixésparl’intermédiairede4chevillesplastique:.Massetotale:0,08kg.

• UPBtotal/kg:8240• UPBpourlamassetotale:8240x0,08=659Ecopoints.

PanneauOSB:Epaisseur:18mmMassevolumique:605kg/m3

• UPBtotal/kg:893• UPBpour1m2:605x0,018x893=9724Ecopoints.

3.3.3.4Résultats:Le calcul des écopoints UPB liés à chaque système constructif, hors isolant, nous permetd’établirletableausuivant:

Lescaractéristiquesconcernantl’isolantsontreprisesdansletableausuivant:

Enfin, le cumul des écopoints UPB des isolants avec leur système constructif peut êtreappréhendéàl’aidedutableauetdugraphiquesuivants:

Tableau 20 : Evaluation des Ecopoints UPB des systèmes constructifs des 4 solutions

Tableau 21 : Evaluation des Ecopoints UPB de l’isolation des systèmes constructif des 4 solutions

Tableau 22 : Evaluation des Ecopoints UPB total des systèmes constructifs des 4 solutions

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3.3.3.4:Interprétationdesrésultats:Ainsi,l’onconstatedansunpremiertempsquelessystèmesporteursenbétonontunécobilandeuxfoisplusélevéquelesossaturesbois.Danslasolution4,l’isolantreprésentelepostedeconsommation majoritaire, avec 52% des Ecopoints UPB du système constructif contreseulement25%pourlasolution3.AuniveaudesEcopointsUPBdel’isolant,lessolutionsmixtesrestent enmoyenne 40% plus impactantes que les solutions LDB en raison du fort impactenvironnementaldesFDB.Or,lasolutionmixte4restelégèrementmoinsimpactantequelasolutionLDB3.Laraisonenestquelessectionsplusimportantesdesmontantsenboisdelasolution 3 génèrent un impact environnemental plus conséquent tout en diminuant larésistancethermiquedelaparoiqu’ilfautcompenserpardesépaisseursplusimportantesafind’obtenirunerésistancethermiqueéquivalenteLesmauvaisesperformancesdel’écobilandesFDBrestedoncàrelativiser.LEPHPPmontreque, d’un point de vue constructif, la disposition en continu du matériau offre un gainénergétiquedeprèsde10%auniveaude laconductivité thermiqueparrapportàuneLDBencastréeentremontants.CettevaleurcompenselargementlaconductivitéthermiqueplusfaibledesFDB,lasolution3étantplusépaisseetmoinsperformantequelasolution4,commelemontre le calcul PHPP. Ce constat ne remet pas en cause les observations précédentesconcernantl’énergiegriseetlebilanCO2desmatériauxmaisdémontrequelesécobilansdematériauxisolantssontlargementsubordonnésausystèmeconstructifpourdeuxraisons:• Premièrement, l’impact environnemental de l’isolation n’a que peu d’influence sur

l’écobiland’uneparoi(cettesimulation,deplus,neprendpasencomptelesparementsintérieursetextérieursdelaparoi).

• Une application adéquate (sur une surface continue) peut compenser les mauvaisesperformancesenvironnementalesd’uneFDBparrapportàuneLDBayantuneconductivitéthermiqueplusfaiblemaisdontl’encastremententremontantsgénèreunécobilanélevé.

0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000

S1Béton- LDB

S2Béton- LDB+FDB

S3Bois- LDB

S4Bois- LDB+FDB

ComparatifparoipourR=5m2.Kw

UPBTotalisolant UPBTotalsystèmeconstructif

Graphique 22 : Mise en graphique de l’évaluation des Ecopoints UPB total des systèmes constructifs des 4 solutions

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Les paramètres et l’unité fonctionnelle différents de chaque base comparative utilisée nepermettentpasune comparaisonaiséeentre leurs résultats respectifs.Néanmoins, labaseBaubookdémontrequelesproduitslesmoinstransformésontglobalementl’énergiegriselaplus faibleet lebilanCO2 leplusvalorisant.LesrésultatsdesEcopointsmenésavec labaseKBOBmontrentquelapriseencomptedelaphased’éliminationdesmatériauxvientencorerenforcercesécarts.Ainsi,LesLDBontuneénergiegriseetunbilanCO2quisesituentdanslamoyennedesisolantsvégétaux conditionnés sous formedematelas, globalement plus valorisante que toutes lesautres solutions isolantes synthétiques ou minérales. Cependant, les FDB conservent unepositionbeaucoupmoinsavantageuse.Eneffet, l’énergiegrisedeprocédéqu’elle requiert,pouruneperformancethermiqueéquivalente,est3à5foisplusélevéequecelledesLDBetrestecomparableàcelledesmatériaux lesplusénergivores.CetécartayantétémesuréetcorréléaussibiendanslesFDES,labaseBaubooketlabaseKBOB.MêmesilesFDBdisposentd’un bilan CO2 valorisant en raison de leur densité élevée, leur énergie grise importantepénalisefortementlematériauquel’onpeine,àpremièrevue,àinscriredansunschémadedéveloppementdurable.OnnotequelagammedesF-LDBétanttrèsétendueetauxpropriétésprogressives,ilresteimportant d’évaluer les performances de chaque produit individuellement étant donné lanatureimportantedesécartsentrelesLDBetlesFDB.Enfin, une analyse comparative de l’impact environnemental intégrant un système porteurmontrequelesrésultatscomparatifsétablispouruneUFthéoriquedeR=5m2.K/Wdoiventêtre confrontésà ceuxd’unecomparaisonprenantencompte ledispositif constructifdanslequel lematériau isolants’inscrit.Eneffet,danscertainscas,unemiseenœuvrecontinued’uneFDBpeutcompensersesplusfaiblesperformancesthermiquesetenvironnementales.Demanièregénérale, les résultats généréspar cesoutilsnedoiventpas faire l’objetd’unesurinterprétation,lesmargesd’erreurcumulées,induitesparunecertaineapproximationdesvaleursd’entréeetlegrandnombredeparamètresprisencomptepeuventavoiruneincidencesignificative sur les résultats à l’échelle d’un m2 de paroi et plus encore à l’échelle d’unbâtiment.L’utilisationdesrésultatsdecesanalysesnepeutdoncaideràlaprisededécisionquelorsqu’ilssontcaractériséspardesécartssuffisammentsignificatifs.

Synthèse

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Cemémoireatentéd’illustrerlesatoutsetlespointsfaiblesd’unéco-matériau,lesF-LDB,etdesafilièreàtraversleurscaractéristiquestechniquesetleurspositionnementsd’unpointdevue du développement durable, afin d’en mesurer leur rôle et leur potentiel dedéveloppement, dans la transition énergétique et écologique française. Même si chaquechampde recherche n’a pu être analysé demanière exhaustive, ce travail permet tout demême de mettre en exergue les éléments principaux permettant de répondre à cetteproblématique, ainsi que leurs interactions et les contradictions qu’ils peuvent générer. Ilapparaîtquelematériauetsafilièresontconfrontésàplusieursproblématiquesdontlanature,la difficulté pour y apporter des améliorations ou bien la temporalité dans laquelle elless’inscrivent, diffèrent. Cela rend ainsi la comparaison et la hiérarchisation de leurs impactscomplexes,mêmesicertainespeuventprésenteruncaractèredeprioritéprépondérant.D’unpointdevuedescaractéristiquestechniques,lesF-LDBontdesperformancesthermiquesetmécaniquesquis’inscriventdanslamoyennedesisolantsbiosourcésvégétauxconnaissantlamême formede conditionnement, ce qui ne leur offre pas, au premier abord de pointsdistinctifs.LesF-LDBpossèdentnéanmoinsd’excellentespropriétésetunecomplémentaritéintéressante au niveau de l’inertie thermique ainsi qu’une bonne hygroscopicité, ce qui envaloriselepotentield’utilisationsicesdeuxélémentssontrequisauniveauduprojet.Unautreaspectdistinctifparrapportàleurshomologuesbiosourcésestlagrandevariétédelagammede produits disponibles, tant sur le plan du poste à remplir que des dimensionnementsdisponibles.Ainsi l’isolant s’adapte,dansunebonnemesure,auprocédéconstructifetnonl’inverse,cequiendémultiplielepotentield’utilisation.Miseàpartleurmauvaiseréactionaufeu compliquant leur employabilité sur des projets de grande envergure, ou leur faiblerésistance à l’humidité persistante engendrant certaines précautions d’emploi, les aspectstechniquespropresaumatériaunerévèlentpasdeproblématiquesmajeurescompromettantledéveloppementàvenirdecettesolutionsurleterritoire.Ces qualités techniques leur permettent d’être, avec la ouate de cellulose, la solutionbiosourcéeprivilégiéeàl’heureactuelle.Eneffet,lesecteurconnaitunecroissanceimportantedel’ordrede10%parances4dernièresannées,mêmesileurpartdemarchénecorrespondqu’à3%ou4%dum2d’isolantposéen2016.Al’inversedenombreusesfilièresdeproduitsisolants biosourcés, la production des F-LDB s’avère particulièrement bien structurée etdominée par des entreprises d’envergure européenne, aux activités polyvalentes. Outre laproduction d’une gamme étendue, cemodèle industriel permet de valoriser son potentield’utilisationàvenirparunevisibilitéetunedisponibilitéimportantesdesmatériauxainsiquede stimuler la Recherche et Développement autour des produits, autant d’élémentsencourageant le développement de la filière. L’expérience des pays où la filière esthistoriquementtrèsbienimplantée,démontrenéanmoinsquelapartdemarchédesF-LDBsestabiliseautourde10%dumarché total.Cemodèle industriel connaît cependantplusieurslimites.Eneffet, ilestdenaturehautementconcurrentiel,caractérisépardesstratégiesdedistributionà l’échelleeuropéenneaugmentant l’énergiegrisedesproduitsetdesactivitéspolyvalentesdesprincipauxacteurs,cequipeutgénérerdesconflitsd’intérêt.

Conclusion

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Mêmesicesproblématiquesnesontpasdesfreinsdirectsaudéveloppementdelafilière,ellesposentlaquestiondesadurabilitééconomiquetantauniveauretombéesauniveaulocalquedanssonouvertureàdenouveauxacteurspermettantuneproductionplusdécentralisée.Outre lesbonnesperformancesde l’énergiegriseetdubilanCO2desLDBpar rapportàungrandnombredesolutionssynthétiquesetminérales,lesF-LDBpossèdentdescaractéristiquesdurables intéressantes au niveau de la ressource bois qui compose majoritairement lesmatériaux.Lorsqu’ilnes’agitpasdel’exploitationdirectedeBO-P,laressourceutiliséeentredans une démarche de revalorisation d’un sous produit, qu’il s’agisse du BIBE directementprélevéenforêtoubiendesPCS,issuesdeschutesdedécoupeenscierie.Cetteressourceestégalementprélevéedansunrayoninférieurà160kmetprovientdeforêtsàlagestiondurablecertifiéepourchaquefabricant.Deplus,àl’exceptiondesFDBbituminéesoudesLDBlesplussouples,lematériauprésenteplusieursoptionsenfindevie:lecompostage,larevalorisationénergétique, le stockage ou l’enfouissement, présentant moins de risques pourl’environnementquecellesdessolutionssynthétiquesouminéralesmêmesi lemanquedereculhistoriquenousempêched’évaluerleursimpactsavecprécision.Cependant,ilapparaîtdifficiled’envisageruneaugmentationde l’activité,enraisonde la faibledisponibiliténettesupplémentaireactuelleetfuturedelaressourceforestièreentrantdanslacompositiondesproduits.Eneffet,mêmesil’industriedesF-LDBnemobiliseque1%decetteressource,ellereprésentel’équivalentdeprèsde70%desadisponibiliténettesupplémentaireactuelle,cequi rend difficile toute augmentation d’une activité exploitant cette ressource. Les PCS,majoritairement utilisés par les industriels, offrent néanmoins une piste intéressante,caractérisée par un potentiel de production en augmentation jusqu’en 2035 mais dont laproduction actuelle diminue. Même si les entretiens réalisés avec les représentants desfabricantsrévèlentqu’iln’existeaucunproblèmededisponibilitéàcourtetmoyenterme,ladifficultéd’ajusterl’échellepluri-décennalenécessaireàlagénérationdelaressource,aveclecaractère instable de l’appareil productif, rend complexe toute projection à long terme. Al’inverse des caractéristiques économiques du secteur, l’utilisation de la ressource pour lafabrication des F-LDB présente plusieurs aspects s’inscrivant dans une durabilitéenvironnementalemaissembleatténuer,àlongterme,lepotentieldedéveloppementdelafilière.Même si lemodèle de production et la disponibilité de la ressource connaissent certaineslimites,lefreinprincipalsembleêtre,àl’heureactuelle,denaturesocio-politiqueetextérieurà la filière : le manque encore trop présent de la prise en considération de la questionenvironnementale dans la construction, aussi bien de la part des maitres d’ouvrages, desacteursdubâtimentquedespouvoirspublics. Ilpeutse traduire,auniveaudesacteursdubâtiment, par une certaine inertie induisant une résistance aux changements intégrant denouvellespratiques.Onpeutenobserverleseffetsparlaseulepriseenconsidérationducoûtdeconstructiondanslamaitrised’œuvreouencorelemanquedequalificationsdesartisansposeurs.

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Enfin, lespouvoirspublicsencouragent la transitionénergétiquepar lamiseenplaced’uneréglementation toujours plus exigeante et des incitants financiers destinés à la soutenir.Cependant, ces dispositions nationales ne prennent, pour l’heure, pas en compte lescaractéristiquesliéesàl’énergiegrisedesmatériaux,mêmesidesincitantsrégionauxexistent.Les entretiens révèlent cependant unanimement qu’un progrès considérable au niveau del’appréhensionsocialeetpolitiquedelaproblématiqueenvironnementaleontétéréalisésces20 dernières années, surtout au niveau de la maitrise d’ouvrage publique, même si ceschangementss’exercentencoretroplentement.Malgré lesdifférentesproblématiquesévoquées, lesF-LDB,mais surtout lesLDB,disposentd’un potentiel de développement à venir à court et moyen terme prometteur, commel’attestent les entretiens et les recherches, par la croissance actuelle du secteur et laconsidérationprogressive,maisencore lente,desacteursetdugrandpublicde laquestionenvironnementale et des éco-matériaux. Même s’il reste difficile d’évaluer son impact, ladisponibilité future de la ressource forestière nationale pourrait être à long terme le freinprédominantetpouvantengendreruneimportationdelaressourceallantàl’encontredeladémarchedurableetterritorialedéfendueparlesfabricants.Enfin, Les F-LDB sont caractériséespardesmodèlesdeproduction,des applicationsetdesappréciationsvariablesdesacteurs,affectantleurspotentielsàvenirdemanièredifférente.Eneffet,lesFDBs’avèrentavoirrecoursàuneproduction3à5foisplusénergivorequelesLDBpour une résistance thermique équivalente R = 5m2.K/W, d’après les FDES émises par lesfabricants ou les bases de données Baubook et KBOB. Cet écart se répercute, dans desproportionséquivalentes,surleprixdesFDBetdoncsurleurattractivité.Lesentretiensontpar ailleurs révélé que leur mise en œuvre s’avère être plus contraignante et donc plusonéreusequepourdesLDB.Enfin,lesFDBoffrentégalementmoinsdepossibilitésauniveaude la Recherche & Développement, mise à part une part plus conséquente des énergiesrenouvelablesdansleprocessusdeproduction,quandlesLDBpeuventparexempleconnaîtredesaméliorationssurlanaturedesliantsutilisésoudumixageavecd’autresmatériaux.CetensembledeparamètresatténuedonclepotentielàvenirdesFDB,mêmesicediscoursdoitêtrenuancé.Eneffet,leproduits’inscritdansdesdomainesd’applicationplusspécifiquesetnejouepasuniquementlerôledebouclierthermique.Ensuite,l’analysecomparativeeffectuéeen sous-partie 3.3.3 démontre que l’évaluation de l’énergie grise doit tenir compte de ladisposition constructive des produits, ce qui peut nuancer les résultats d’une analysecomparativebaséeuniquementsuruneUFdeR=5m2.K/W.Mise à part cette dernière sous-partie, les thématiques évoquées dans ce mémoire neprennent généralement en compte que l’étude dumatériau seul.Même si les analyses etobservationseffectuéesseloncetteapprochepermettentd’évaluerlesqualitésintrinsèquesdumatériau,celles-cinedoiventpasêtreinterprétéesdemanièreempirique.Eneffet,pourdenombreusesthématiques,lerôledusystèmeconstructif,delaclasseclimatiqueoumêmedelafonctionpropreàchaqueprojet,sontautantdeparamètrespouvantinfluencercesrésultats.Ilestdoncnécessairedeconfronterl’approchethéoriqueàl’ensembledescaractéristiquesduterrain,propresàchaqueprojet,afindelégitimerlaprisededécision.

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Ouvrages,documentsetétudes:• Approchedelavalorisationactuelledesproduitsconnexesdelafilièrebois-forêtenLorraine–

ADEME,Gipeblor,CRITT–38pages.

• BASLERErnst,WERNERFrank–Construireethabiteraveclanature–PAVATEXSA,Zurich,2016–28pages.

• BESSEPierre,VALKHOFFHanz,FLOISSACLuc–ProjetderechercheTERRACREA–Laboratoirederecherchedel’ENSAT,Toulouse,2014–182pages.

• BOUCHIERémy,BUSSONBenoît,CORMIERBenoît,DELAIREAurélie,FARKHSalem,LEGUILLON,Frank–Performanceénergétique:lesmatériauxetprocédésd’isolation–CSTBEditions,Marne-la-Vallée,2013–458pages.

• BOUSQUETVincent(Dir.)–Diversitébiologiquedesforêts–(Extrait),IGN,2015.

• BOYEUXBernard(Dir.)-Lesfilièresfranciliennesdesmatériauxetproduitsbiosourcéspourlaconstruction:propositionsd’action–ARENE,Paris,2014–72pages.

• COLINAntoine,THIVOLE-CAZATAlain–EtudeForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035.ADEME,IGN,FCBA–91pages.

• COURGEYSamuel,OLIVAJean-Pierre–L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010–255pages.

• DEROMBISEGuillaume(Dir.)–Structurationetdéveloppementdesfilièresdematériauxbiosourcés:pland’actionnuméro2,avancéesetperspectives–Karibati,Paris,2016–52pages.

• Documentationtechniquedesfaçades–PAVATEXSA,2018–26pages.

• Enquêtenationaledelaconstructionbois:Activité2016–CODIFAB(ComitéProfessionneldeDéveloppementdesIndustriesFrançaisesdel’AmeublementetduBois),Paris,2017–8pages.

• FENNETEAU,Hervé–Enquête:entretiensetquestionnaires–Deuxièmeédition,Dunod,Paris,2015–128pages.

• GALLAUZIAUXThierry,FEDULLODavid–Legrandlivredel’isolation–Eyrolles,Paris,2012–678pages.

• GALMICHEVéronique–Isolantsbiosourcés:pointsdevigilance–AgenceQualitéConstruction,Paris,2016–64pages.

• GIPEBLORetleCRITTBois-Approchedelavalorisationactuelledesproduitsconnexesdelafilièrebois-forêtenLorraine–ADEME,38pages.

• GROSSELINJean-Michel(Dir.)-Etudesurlesecteuretlesfilièresdeproductiondesmatériauxetproduitsbiosourcésutilisésdanslaconstruction–Nomadéis,Paris,2012–101pages.

• GRUESCUIon,MENETJean-Luc–Utilisationdelaméthodologied’Analyseducycledevie(ACV)pourlechoixdesmatériauxd’unélémentdeconstruction–UniversitéLilleI,2013–5pages.

• HenrietteMICHAUX,DimitriSCHMITZ–Matériaux,AiretEau–CoursdeBAC1,UniversitédeLiège,2012–26pages.

• HenrietteMICHAUX,DimitriSCHMITZ–Matériauxetchaleur–CoursdeBAC1,UniversitédeLiège,2012–73pages.

• Lesfilièresdeconstructiondematériauxbiosourcés:plansd’actions,avancéesetperspectives–C&B(ConstructionetBiosourcerie),Maillot,2016–24pages.

Bibliographie

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• Lesisolantsthermiquespourlebâtimenten2017enFrance–TBC(Extrait),Toulouse,2017–23pages.

• MERLE-LAMOOTNicole,PANNETIERGilles,–Marchéactueldesnouveauxproduitsissusduboisetévolutionàéchéance2020–PIPAME(PôleInterministérieldeProspectiveetd’AnticipationdesMutationsEconomiques),Paris,2012–204pages.

• MiseenœuvredesproduitsPavatex–PAVATEXSA,Fribourg,2014–84pages

• Prescriptiondemiseenœuvredespanneauxsupportd’enduitpourITE–STEICOSE,Brumath2016–24pages.

• Prescriptionsdemiseenœuvredespanneauxpare-pluie–STEICOSE–2016–16pages.

• PrescriptionsdemiseenœuvreSteicoflex–STEICOSE,2016–16pages.

• PUILLAUDEAgnès–Lecoutdesmatériauxbiosourcésdanslaconstruction:étatdelaconnaissance2016–CEREMA,2017–32pages.

• Quanddevezvousisoler?–ADEME,Paris,2018–13pages.

• RUDINGERAndreas–LarénovationthermiquedesbâtimentsenFranceetenAllemagne:quelsenseignementspourledébatsurlatransitionénergétique?–SciencePo,Paris,2013–14pages.

• SÉDILLOTBéatrice–Récoltedeboisetproductiondesciagesen2017–Agreste,Paris,2018–28pages.

• SIDLEROlivier–Larénovationthermiquedesbâtiments:enjeuxetstratégies–Enertech,Mèze,2012–123pages.

Thèses:

• CHAHWANELayal–Thèse«Valorisationdel’inertiethermiquepourlaperformanceénergétiquedesbâtiments»–Grenoble,UniversitédeGrenobleI,2011–192pages.

• HOBBALLAHMohamadHussein,NDIAYEAmadou,MICHAUDFranck,IRLEMark-Formulatingpreliminarydesignoptimizationproblemsusingexpertknowledge:Applicationtowood-basedinsulatingmaterials–Ecolesupérieuredubois,Elsevier,Nantes,2017–105pages.

• LUXJérôme–Comportementthermiquemacroscopiquedemilieuxfibreuxréelsanisotropes:étudebaséesurl’analysed’imagestridimensionnelles–UniversitéSciencesetTechnologies,Bordeaux,2005–172pages.

• KAEMMERLENAurélie–Transfertdechaleuràtraverslesisolantsthermiquesdubâtiment-UniversitéHenriPoincaré,Nancy,2009.–258pages.

Conférence:

• LEPAGEMaxime–ConférencesurlelabelBâtimentBiosourcé,–CERTIVEA,2014–[enlignele10/12/2018]Disponiblesur:https://www.youtube.com/watch?v=2M8UI_TO4r8

Emission:

• Cashinvestigation:Razziasurlebois,lespromessesenkitdesgéantsdumeuble–EmissiondetélévisionaniméeparEliseLUCET,France2,2017.

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SitesInternet:

• Siteinternet–ProduitFlex40,ISONAT–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:

https://www.isonat.com/actualites/isonat-flex-40-lisolant-bio-source-le-plus-economique-du-marche

• Siteinternet–ProduitHolzFlex,HOMATHERM–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://www.ecobouw.be/homatherm/download/Anwendungsbroschuere_FR.pdf

• Siteinternet–Cancerenvironnement–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://www.cancer-environnement.fr/525-Acetaldehyde.ce.aspx

• Siteinternet–ASIV–[enlignele10/12/2018]–Disponiblessur:https://www.aimcc.org/union/asiv-isolants-vegetaux

• Siteinternet–CSTB–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://evaluation.cstb.fr/fr/declarations-environnementales/

• Siteinternet–FIBRANATUR–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://www.fibranatur.com/mentions-legales.php

• Siteinternet–ISONAT–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:

https://www.isonat.com/nouvelle-usine-100-fibres-de-bois-roanne

• Siteinternet–EFFIREAL–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://www.effireal.com/la-scop-effireal/

• Siteinternet–STEICO–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:

https://www.steico.com/fr/le-groupe-steico/production/

• Siteinternet–PAVATEX–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://www.pavatex.ch/fr/contact/

• Siteinternet–PortailduMinistèredel’Economie–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:

www.economie.gouv.fr/entreprises/definition

• Siteinternet–Tracesécrites–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://www.tracesecritesnews.fr/actualite/l-essentiel-de-l-actualite-economique-de-l-est-vu-par-traces-ecrites-news-87749

• Siteinternet–SectionActualitédeSteicoFrance–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:

https://www.steico.com/fr/actu/actualites/

• Siteinternet:Références–PAVATEX–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://www.soprema.fr/fr/article/reference/lycee-sud-loire-de-clisson-concept-d-energie-positive

• Siteinternet–Administrationfrançaise–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1224

• Siteinternet–MinistèredelaTransitionEcologiqueetSolidaire–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://www.ecologiquesolidaire.gouv.fr/recherche?form_build_id=&form_id=solr_query_form&query=RT2012

• Siteinternet–PlanBâtimentDurable–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://www.planbatimentdurable.fr/experimenter-la-future-reglementation-le-label-e-c-r222.html

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Tabledesillustrations:

• Illustration1:ISONAT–MatelasdeLDBsoupleIsonatFlex55–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:http://www.materiaux-ecologique-decoration.fr/fibre-de-bois-flexible-souple/28-panneau-isonat-laine-de-bois-et-chanvre-55-kg-m3.html

• Illustration2:STEICO–ProcédésdeposedelaLDBSteicoFlexentreossature(àgauche),endoublageITE

(aucentre)etenplancher(àdroite)–Disponibledans:PrescriptionsdemiseenœuvreSteicoflex–STEICOSE–2016–16pages.

• Illustration3:STEICO–PanneaudeFDBSEICOUniversal–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://www.lese-materiaux-verts.com/panneau-rigide-en-fibre-de-bois-steico-• Illustration4:STEICO–ProcédédemiseenœuvredesFDBenITEmurale(àgauche),enpare-pluiepour

toiture(aucentre)etensystèmeàlambourdesintégrées(àdroite)–Disponibledans:PrescriptionsdemiseenœuvredespanneauxisolantsSteico–STEICOSE–2016–35pages.

• Illustration5 :LUXJérôme–Vuemacroscopiqued’un isolantenfibredebois–Disponibledans laThèse :Comportement thermiques macroscopique de milieux fibreux réels anisotropes – Université Sciences etTechnologie,Bordeaux,2009–172pages.

• Illustration6:HenrietteMICHAUX,DimitriSCHMITZ–Caractéristiquesphysiquesdestransfertsdechaleuràtraversdesmatériauxalvéolaires(àgauche)etFibreux(àdroite)–DisponibledanslescoursdeBAC1àlasection:Matériauxetchaleur–UniversitédeLiège,2012–73pages.

• Illustration7:GALMICHEVéronique–Dégradationirréversibledespropriétésphysiquesd’uneLDBsuiteàl’expositionprolongéeàl’humiditésurchantier.–Disponibledansl’étude:Isolantsbiosourcés:pointsdevigilance-AgenceQualitéConstruction–Paris,2016–64pages.

• Illustration8:COURGEYSamuel,OLIVAJean-Pierre–TestcomparatifducomportementaufeudedeuxcomplexesdetoitureselonL’ISBN–Disponibledansl’ouvrage:L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010-255pages.

• Illustration9:JocelynULRICH–RépartitiondelaproductiondesF-LDBàl’échellenationale.–D’aprèslesinformationsdelocalisationissuesdessitesofficielsdesfabricantsSTEICO,EFFIREAL,ISONAT,PAVATEXetFIBRANATUR–[enlignele10/12/2018]–Nov.2018.

• Illustration10:COLINAntoine,THIVOLE-CAZATAlain:Répartitiondescatégoriesdeboisselonleurdiamètre

présentesdansunarbre–Disponibledansl’étude:DisponibilitésForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035.ADEME,Paris,2016–91pages.

• Illustration11:ULRICHJocelyn–Solution1:IsolationLDBavecsupportenbéton–Nov.2018.• Illustration12:ULRICHJocelyn–Solution2:IsolationLDB+FDBavecsupportenbéton–Nov.2018.• Illustration13:ULRICHJocelyn–Solution3:IsolationLDBavecossaturebois–Nov.2018.• Illustration14:ULRICHJocelyn–Solution4:IsolationLDB+FDBavecossaturebois–Nov.2018..

TABLES

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Tabledesgraphiques:

• Graphique1:LUXJérôme–Variationdelaconductivitéthermiqueselonladensitédediversisolants.–

DisponibledanslaThèse:Comportementthermiquemacroscopiquedemilieuxfibreuxréelsanisotropes–UniversitéSciencesetTechnologie,Bordeaux,2009-172pages.

• Graphique2:Sénova–Déphasageetamortissementd’uneparoiàfaibleetàforteinertie–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://coproprietes.senova.fr/conseil-technique-juridique-reglementaire-financier-fiscal/ite-comment-choisir-son-materiaux-disolation-thermique-par-lexterieur/attachment/inertie-dephasage-isolant-thermique/

• Graphique3:Studionature–Comparaisondutempsdedéphasagedediversesparoistypes–[enlignele10/12/2018]–Disponiblesur:https://www.studios-nature.com/isolation-loft-de-jardin-fibre-de-bois.htm

• Graphique4:C&BConstructionsetBioressources-Courbedesorption-désorptiond’unmatériauhygroscopique.–Disponibledansl’ouvrage:Etatdeslieuxdesconnaissancesactuellessurlefonctionnementhygrothermiquedesmatériauxbiosourcés–Maillot,2012–67pages.

• Graphique5:AurélieKaemmerlen–VariationdelaconductivitéthermiqueduThermisorelselonsateneur

eneauenpourcentagedelamassetotaled’aprèsleCSTB–DisponibledanslaThèse:Transfertdechaleuràtraverslesisolantsthermiquesdubâtiment–UniversitéHenriPoincaré,Nancy,2009–258pages.

• Graphique6:TBC–EstimationRépartitiondespartsdemarchédel’isolationenFranceen2017–Disponibledansunextraitdel’étude:Lesisolantsthermiquespourlebâtimenten2017enFrance.–Toulouse,2017–28pages.

• Graphique7:ULRICHJocelyn–EstimationRépartitiondespartsdemarchédel’isolationbiosourcéeenFranceen2017–D’aprèslesdonnéesissuesdel’étude:ProjetderechercheTERRACREA–Laboratoirederecherchedel’ENSAT,Toulouse,2014–182pages.

• Graphique8:HOBBALLAHMohamadHussein,NDIAYEAmadou,MICHAUDFranck,IRLEMark-Relations

entresdomainesetsous-domainesderecherches–DisponibledanslaThèse:Formulatingpreliminarydesignoptimizationproblemsusingexpertknowledge:Applicationtowood-basedinsulatingmaterials–Ecolesupérieurdubois,Nantes–Elsevier–105pages.

• Graphique9:BASLERErnst,WERNERFrankpourlecomptedePAVATEX–.Quantitésetproportionsdutyped’énergienécessaireàlaproductiondespanneauxPAVATEX(àgauche)etEvolutiondesémissionsdeCO2parrapportauvolumedeproduction(àdroite)–Disponibledansl’étude:Construireethabiteraveclanature–Zurich–28pages.

• Graphique10:PUILLAUDEAgnès–PrixmoyensdistributeursHTdecertainessolutionsd’isolationen2016pourR=5–Disponibledansl’étude:Lecoûtdesmatériauxbiosourcésdanslaconstruction:étatdelaconnaissance2016–CEREMA,juin2017–32pages.

• Graphique11:COLINAntoine,THIVOLE-CAZATAlain–Volumededisponibilitétechnico-économiquedubois

résineuxtotalselonlerapportdeL’ADEMEenmilliersdem3/an–Disponibledansl’étude:DisponibilitésForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035.ADEME,Paris,2016–91pages.

Page 113: Mémoire de fin d'études : 'Le potentiel d'une solution

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• Graphique12:COLINAntoine,THIVOLE-CAZATAlain-Volumededisponibiliténettesupplémentairedubois

résineuxtotalselonlerapportdeL’ADEMEenmilliersdem3/an–Disponibledansl’étude:DisponibilitésForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035.ADEME,Paris,2016–91pages.

• Graphique13:ULRICHJocelyn–Cumulduvolumededisponibilitétechnico-économiquedesPCSetBIBEentrantdanslafabricationdesF-LDBenmilliersdem3/an–D’aprèslesdonnéesissuesdel’étude:DisponibilitésForestièrespourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,Paris,2016–91pages.

• Graphique14:ULRICHJocelyn–CumulduvolumededisponibiliténettesupplémentairedesPCSetBIBEentrantdanslafabricationdesF-LDBenmilliersdem3/an–D’aprèslesdonnéesissuesdel’étude:DisponibilitésForestièrepourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,Paris,2016–91pages.

• Graphique15:ULRICHJocelyn–CumuldesDisponibilitéstechnico-économiquesenBIBEetPCSrésineuxintégrésàlafabricationdesF-LDBenmilliersdem3/an–D’aprèslesdonnéesissuesdel’étude:DisponibilitésForestièrespourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,Paris,2016–91pages.

• Graphique16:ULRICHJocelyn–CumulparrégionsdesdisponibilitésnettessupplémentairesenBIBEetPCSrésineuxintégrésàlafabricationdesF-LDBenmilliersdem3/an–D’aprèslesdonnéesissuesdel’étude:DisponibilitésForestièrespourl’énergieetlesmatériauxàl’horizon2035–ADEME,Paris,2016–91pages.

• Graphique17:ULRICHJocelyn–CumulduPotentielglobalréchauffementdesénergiesdeprocédéetintégréespouruneUFde1m3–D’aprèslesdonnéesissuesde:DEP:isolantsenfibredebois–STEICO,2016–11pages.

• Graphique18:COURGEYSamuel,OLIVAJean-Pierre–BilanCO2desmatériauxisolantsenexcluantlecasd’unerevalorisationénergétiqueselonleBaubook–Disponibledansl’ouvrage:L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010-255pages.

• Graphique19:COURGEYSamuel,OLIVAJean-Pierre–Bilandel’énergiegriseprenantencompteseulementlesénergiesprimairesnonrenouvelablesdelaphasedefabricationselonleBaubook–Disponibledansl’ouvrage:L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.–Terrevivante,Mens,2010-255pages.

• Graphique20:ULRICHJocelyn–Miseengraphiquedutableau14:EcopointsUPBdematériauxisolantspouruneUFde1kg–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau14–Nov.2018.

• Graphique21:ULRICHJocelyn–Miseengraphiquedutableau16:EcopointsUPBdematériauxisolantspouruneUFdeR=5–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau16–Nov.2018.

• Graphique22:ULRICHJocelyn–Miseengraphiquedel’évaluationdesEcopointsUPBtotaldessystèmesconstructifsdes4solutions–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau23–Nov.2018.

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Tabledestableaux:

• Tableau1:COURGEYSamuel,OLIVAJean-Pierre–CaractéristiquesgénéralesdesLDBd’aprèsleCSTB–Disponibledansl’ouvrage:L’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.-Terrevivante,Mens,2010-255pages.

• Tableau2:COURGEYSamuel,OLIVAJean-Pierre–CaractéristiquesgénéralesdesFDBd’aprèsleCSTB,Disponibledansl’ouvrageL’isolationthermiqueécologique:conception,matériaux,miseenœuvre.-Terrevivante,Mens,2010-255pages.

• Tableau3:PassivAct-Diffusivitéthermiquedesmatériauxdeconstruction-[enlignele10/12/2018]-Disponiblesur:https://passivact.fr/Concepts/files/QualiteThermique-ComparaisonsMateriaux.html

• Tableau4:PassivAct-Effusivitéthermiquedesmatériauxdeconstruction-[enlignele10/12/2018]-

Disponiblesur:https://passivact.fr/Concepts/files/QualiteThermique-ComparaisonsMateriaux.html

• Tableau5:HOBBALLAHMohamadHussein,NDIAYEAmadou,MICHAUDFranck,IRLEMark–Axedeprioritéetdifficultéd’appréhensiondesdomainesderecherche–Disponibledansl’étude:Formulatingpreliminarydesignoptimizationproblemsusingexpertknowledge:Applicationtowood-basedinsulatingmaterials–Ecolesupérieurdubois,Nantes–Elsevier-105pages.

• Tableau6:STEICO–DescriptiondesphasesducycleACVdisponibledanslaDEP:isolantsenfibresde

bois–InstitutBazuenundUmwelt–2016–10pages.

• Tableau7:ULRICHJocelyn–CumuldesénergiesprimairesrenouvelablesetnonrenouvelablespouruneUFdeR=5m2.K/W–D’aprèslesdonnéesissuesdesFDESISONATFlex40,ISONATMultisol140etISONATDuoporotect.

• Tableau8:ULRICHJocelyn–CumuldesénergiesprimairesrenouvelablespouruneUFdeR=5m2.K/W

–D’aprèslesdonnéesissuesdesFDESISONATFlex40,ISONATMultisol140etISONATDuoporotect.

• Tableau9:ULRICHJocelyn–Pourcentaged’intégrationdesénergiesprimairesrenouvelablespouruneUFdeR=5m2.K/W–D’aprèslesdonnéesissuesdesFDESISONATFlex40,ISONATMultisol140etISONATDuoporotect.

• Tableau10:ULRICHJocelyn–CumuldupotentielglobalderéchauffementpouruneUFdeR=5m2.K/W

–D’aprèslesdonnéesissuesdesFDES:ISONATFlex40,ISONATMultisol140etISONATDuoporotect.

• Tableau11:ULRICHJocelyn–Cumuldelapollutiondel’eaupouruneUFdeR=5m2.K/W–D’aprèslesdonnéesissuesdesFDES:ISONATFlex40,ISONATMultisol140etISONATDuoporotect.

• Tableau12:ULRICHJocelyn–Cumuldelapollutiondel’airpouruneUFde5m2.K/W–D’aprèsles

donnéesissuesdesFDES:ISONATFlex40,ISONATMultisol140etISONATDuoporotect.

• Tableau13:AssociationKBOB:PointsUPBdesétapesdefabricationetd’éliminationdediversmatériauxisolants–D’aprèslesdonnéesissuesde:BasededonnéeKBOB–2016.

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• Tableau14:ULRICHJocelyn–Conversiondesdonnéestechniquesdematériauxd’aprèslesfabricantspourobteniruneUFdeR=5m2.K/W–Donnéesissuesdesfichestechniquesdesfabricantsdesmatériauxconcernés–Nov.2018.

• Tableau15:ULRICHJocelyn–Conversiondl’UFde1kgpouruneUFdeR=5m2.K/Wdesdonnéesdela

baseKBOBappliquéeauxmatériauxdutableau15–Donnéesissuesde:BaseKBOB2016etdutableau15–Nov.2018.

• Tableau16:ULRICHJocelyn–Epaisseursdelasolution1pourobtenirunevaleurUprochede0,20àl’aided’unesimulationavecl’outilPHPP2016.–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau15–Nov2018.

• Tableau17:ULRICHJocelyn–Epaisseursdelasolution2pourobtenirunevaleurUprochede0,20à

l’aided’unesimulationavecl’outilPHPP2016.–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau15–Nov.2018.

• Tableau18:ULRICHJocelyn–Epaisseursdelasolution3pourobtenirunevaleurUprochede0,20àl’aided’unesimulationavecl’outilPHPP2016–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau15–Nov.2018.

• Tableau29:ULRICHJocelyn–Epaisseursdelasolution4pourobtenirunevaleurUprochede0,20à

l’aided’unesimulationavecl’outilPHPP2016–D’aprèslesdonnéesissuesdutableau15–Nov.2018.

• Tableau20:ULRICHJocelyn–EvaluationdesEcopointsUPBdessystèmesconstructifsdes4solutions–D’aprèslesdonnéesissuesde:BaseKBOB2016–Nov.2018.

• Tableau21:ULRICHJocelyn–EvaluationdesEcopointsUPBdel’isolationdessystèmesconstructifsdes

4solutions-D’aprèslesdonnéesissuesde:BaseKBOB2016–Nov.2018.

• Tableau22:ULRICHJocelyn–EvaluationdesEcopointsUPBtotaldessystèmesconstructifsdes4solutions–D’aprèslesdonnéesissuesdestableaux20et21–Nov.2018.

Page 116: Mémoire de fin d'études : 'Le potentiel d'une solution

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Tabledesannexes:

• Annexe1:Entretienréaliséavecl’artisanposeurHenryPINCE.

• Annexe2:Entretienréaliséavecl’artisanposeurSylvainBOULE.

• Annexe3:Entretienréaliséavecl’architecteEstelleMIGNOT.

• Annexe4:Entretienréaliséavecl’architecteHenryPIGUILLEM.

• Annexe5:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeSTEICOSA–FranckJOSCHT.

• Annexe6:EntretienréaliséaveclereprésentantcommercialdeISONATSA–JérômeKENNELY.

• Annexe7:FDESduproduitFlex40–ISONAT,Malby,2016–17pages.

• Annexe8:FDESduproduitMultisol140–ISONAT,Malby,2016–17pages.

• Annexe9:FDESduproduitDuoprotect–ISONAT,Malby,2016–17pages.

• Annexe10:DEPPanneauxisolantsenfibresdebois–PAVATEXSA,InstitutBauenundUmwelt,Fribourg,2010–24pages.

• Annexe11:DEPIsolantsenfibresdebois–STEICOSA,InstitutBauenundUmwelt,Berlin,2016–10pages.

• Annexe12:BaseKBOB2016–KBOBp.a,OFCL(OfficeFédéraldesConstructionsetdelaLogistique),Berne,2016–FichierXLS