magazine de novembre 2014

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actu labo LE MAG de la pharmacie industrielle N°11 Novembre 2014 LE PALMARÈS DES 200 PREMIERS LABOS FRANÇAIS actulabo AU CŒUR DES BIOTECHS BOSTON, VOYAGE Siège de Genzyme à Cambridge (Mass.)

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Magazine de novembre 2014 d'actulabo

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Page 1: Magazine de novembre 2014

actulabo

Jean Stéphenne (BioWin)

EISAI EST EMBALLÉ PAR LE ROYAUME-UNI N°9

Janvier 2013

SPÉCIALPharmapack

13-14 février 2013 - Paris

LE MAGde la pharmacie industrielle

N°11Novembre 2014

LE PALMARÈS DES 200 PREMIERS LABOS FRANÇAIS

actulabo

AU CŒUR DES BIOTECHSBOSTON, VOYAGE

Siège de Genzyme à Cambridge (Mass.)

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Page 3: Magazine de novembre 2014

À la Une

Ce numéro magazine est un hors-série d’actulabo, la lettre bimensuelle de la pharmacie industrielle, publiée par MCM Presse,SAS au capital de 160 000 € - RCS Tours B 450 613 591. Adresse : 14 boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 Tours Cedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]. Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) - Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) - Aurélie

Vouteau (édition). Ont participé à ce numéro : Jacques Huguenin, Guillaume Mollaret. Maquette : Régis Beaune. Crédits photographiques : DR : 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14,15, 18, 22, 23, 26, 38, 41, 42, 43, 46, 47, 48, 49, 50, 52, 53, 55, 57, 58 - Jean-Christophe Savattier : Une, 16, 17, 21 - François-Xavier Beuzon : 24 - Daiichi Sankyo : 38, 39 - Servier : 40 - Axess Vision : 54 - Crossject : 56 - Publicité : Nadine Gomès : [email protected] et Laura Bizet : [email protected] - 02 47 70 60 00 - Impression : Imprimerie Vincent (Tours) -Abonnement annuel (22 numéros et les hors-séries) : 500€ - Prix de ce numéro : 5 € - Informations légales : CPPAP 1215 I 83960 - ISSN 2108-2030 - Dépôt légal : novembre2014 - Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.

Boston, voyage au cœur des biotechsLa capitale du Massachusetts, adossée à ses célèbres uni-versités (Harvard, MIT), ses hôpitaux prestigieux et sa col-lection impressionnante de plateformes de recherche privéeset académiques dans le domaine des sciences de la vie, faitaujourd’hui figure de modèle inégalé. Le strict secteur desbiotechnologies emploie à lui seul près de 40 000 salariés !Enhardis par le rachat par Sanofi de Genzyme, la perle bos-tonienne des biotechs, par Sanofi, des opérateurs françaisviennent tenter leur chance sur les rives de la Charles River.

pages 12 à 21

Sommaire NOVEMBRE 2014

Les dernières nominations dans la pharma.

pages 57 et 58

Carnet

À Altkirch, Daiichi Sankyo est prêt à relever tous les défisLes dirigeants français de l’usine d’API Daiichi Sankyod’Altkirch (68) estiment que leur site est calibré pourdevenir une plateforme d’excellence. pages 36 et 37

Servier veut accélérer les flux de ses sites orléanaisServier vient d’engager un programme d’investissementde 15 M€ au profit de ses unités industrielles orléanaises.

page 38

Bio-Rad prospère dans son milieu lilloisL’usine de fabrication de tests de diagnostic cliniqueBio-Rad de Steenvoorde (59) fonctionne sur la based’un modèle industriel très intégré. page 39

Blois devient une pièce majeure sur l’échiquier de ChiesiDans un an, les premiers lots commerciaux de l’InnovairNexthaler de l’italien Chiesi, sortiront de l’usine de Blois,agrandie et entièrement reconfigurée pour l’occasion.

page 40

FocusL’actualité pharma en brefLes principaux événements du trimestre écoulé.

pages 4 à 11

Device

actulabo

StratégiesBoston, voyage au cœur des biotechs« This is the place to be ! » En une trentaine d’années,Boston a favorisé la création ou attiré près de 550 bio-pharms de part et d’autre de Kendall Square.

pages 12 à 17

Peter Abair : « Les sciences de la viesont dans le paysage »À Boston, les sciences de la vie doivent leur incroyabledéveloppement à une succession de décisions publiqueset privées prises dans un temps court. page 18

Boston aura été sa gloire mais aussi sa chuteChris Viehbacher, le dg de Sanofi, a été sèchement re-mercié. L’annonce de son déménagement à Boston,cet été, a marqué le début de la fin…

pages 20 et 21

Le big data à la conquête de la pharmaÀ l’instar de nombreuses industries, la pharma se posela question de la structuration des données qu’elle gé-nère afin d’en tirer de la valeur.

pages 22 et 23

Novartis mise sur l’oncologieDe son campus bâlois, Novartis s’attaque au leadershipde son voisin Roche en oncologie : 18 molécules sont endéveloppement avancé. pages 24 et 25

Sandoz le n°1 des biosimilaires Sandoz est aujourd’hui leader mondial sur le segment de marché. page 25

Innovation : entre économie de court terme et long termeLe coût immédiat des nouveaux traitements est sou-vent contrebalancé par de substantielles économies desanté sur le long terme. pages 26 et 27

BiopharmsBernard Daugéras : « Il faut revoir le financement des biothérapies »Le patron d’Auriga Partners propose des pistes de ré-forme du financement de l’innovation dans les sciencesde la vie. pages 50 et 51

Alain Zeitoun : « En Israël, l’État supporte les risques initiaux, le privéprend le relais »CEO de la start-up Chi2Gel, le Dr Alain Zeitoun revientsur les raisons du succès de l’écosystème israélienpharma et biotech.

pages 52 et 53

Campus Grand Parc, le biocluster en devenir de VillejuifUn vaste projet d’aménagement scientifique et urbaindevrait prochainement se déployer au pied de l’InstitutGustave-Roussy de Villejuif. page 42

Le Finistère en pointe dans les sciences de la vieLe Finistère jouit d’un microclimat propice à l’éclosion debelles biotechs liées aux biotopes maritimes.

pages 44 et 45

Les industriels doivent retendre leur supply chainLes différents acteurs de la supply chain du médica-ment doivent impérativement réviser leurs pratiquesqui pèchent souvent par défaut de planification.

pages 46 à 48

Axess Vision à la conquête de l’endoscopie à usage unique La start-up Axess Vision vient de débuter l’industrialisa-tion de son endoscope stérile à usage unique.

page 54

Theraclion réussit une première aux États-Unis Le fabricant français d’équipements d’échothérapie aréalisé cet été aux États-Unis les premiers traitementsnon invasifs de tumeurs bénignes du sein. page 55

Theradiag justifie les tests de théranosticLe laboratoire a chiffré les économies réalisées grâce àses tests de la maladie de Crohn. page 55

Crossject lance la production de ses injecteurs sans aiguilleLa start-up dijonnaise développe un dispositif promet-teur d’injections sans aiguille. page 56

Palmarès

actulabo

En direct des usines

Pour ce premier palmarès des labora-toires et acteurs français de l’industriedu médicament, du diagnostic et dudevice, actulabo et son partenaire el-lisphere ont classé les 200 premièresentreprises, par ordre décroissant dechiffre d’affaires.

pages 28 à 34

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Focus

Daiichi Sankyo rachèteAmbit BiosciencesLe japonais Daiichi Sankyo amis la main sur la biopharmaméricaine Ambit Biosciencespour 410 M$ afin de renforcersa présence dans le domainede l’oncologie.

Actavis met la main sur Rhythm HealthL’américain Actavis a acquispour 40 M$ la biopharmRhythm Health, une filiale del’américain Rhythm, qui déve-loppe le relamorelin, un trai-tement de la gastroparésie(trouble lié au diabète).

Strides Arcolab acquiert Shasun PharmaceuticalsL’indien Strides Arcolab a ra-cheté son compatriote ShasunPharmaceuticals, un spécia-liste des API et de la formu-lation basé à Madras etPondichéry (Inde) ainsi qu’àDudley (Royaume-Uni), afin derenforcer son portefeuille deproduits de niche.

Cubist ouvre un siège à ZurichBasé à Lexington, dans leMassachusetts, l’américainCubist Pharmaceutical, lea-der dans la commercialisationd’antibiotiques novateurs, aouvert un siège international àZurich, en Suisse.

PPD achève l’acquisition de X-ChemLa CRO américaine PPD aexercé son option de rachatsur les parts qu’elle ne déte-nait pas de la biotech X-Chem,basée à Waltham (Mass.) et dédiée au développement de composés à haute valeurajoutée.

Chiltern rachète PacificClinical ResearchLa CRO britannique Chilterna racheté sa consœur asia-tique Pacific Clinical Researchafin de renforcer son emprein-te en Asie, notamment dansles domaines de l’oncologie etdes anti-infectieux.

J&J S’OFFRE ALIOS BIOPHARMAPOUR 1,75 M$ EN CASHLe géant américain J&J a passéun accord définitif portant surl’acquisition de la biopharm cali-fornienne Alios BioPharma ; lemontant de la transaction, quisera réglé en cash, devrait s’éle-ver à environ 1,75 Md$. Ce rachatva lui permettre d’étoffer singu-lièrement la partie du pipe dé-diée aux infections virales et des’emparer d’un agent antiviraloral (AL-8176), potentiellementindiqué dans le traitement desinfections respiratoires chez l’en-fant provoquées par le virus res-piratoire syncytial (VRS), l’un desprincipaux propagateurs de labronchiolite.

BOEHRINGER SUPPRIME 1 000 EMPLOIS EN ALLEMAGNEL'allemand Boehringer Ingel-heim va supprimer près de 1 000postes outre-Rhin afin de reve-nir à son effectif de l’été 2013.Les dirigeants estiment que lasociété a beaucoup trop grossices derniers mois en passant de 13 112 salariés en juin 2013 à 14 087 collaborateurs un an plustard. A priori, le site de biopro-

duction de Biberach (Bade-Wur-temberg), ainsi que la plateformede manufacturing d’Ingelheim(Rhénanie-Palatinat) ne seraientpas visés par ces suppressionsde postes.

ARGOS THERAPEUTICSCONSTRUIT UNE USINE À DURHAMLa biopharm américaine ArgosTherapeutics s’agrandit à Durham,en Caroline du Nord, où elle pos-sède son siège. Elle y commencela construction d’une unité quisera dédiée à la production d’im-munothérapies (oncologie et ma-

ladies infectieuses). Le site, quireprésente un investissement de57 M$, devrait employer 236 sa-lariés. Argos a longtemps hésitéentre Orlando (Floride), CollegeStation (Texas) et Québec (Ca-nada).

J&J INVESTIT DANS LA RECHERCHE EN CHINEL’américain J&J a signé un ac-cord avec le Ruijin Hospital de

Shanghai afin de collaborer dansla recherche translationnelle ; uncentre de recherche, situé dansl’hôpital, sera constitué d’environ300 lits. J&J, via sa filiale Jans-sen Pharmaceuticals, fournirason expertise en matière de bio-logie moléculaire et de diagnos-tic et de formation du personnellocal. Le centre de R&D sera dé-dié au développement de traite-ments contre le cancer du pou-mon, les désordres pulmonairesobstructifs chroniques, les ma-ladies sanguines et l’hépatite.

MYLAN ACQUIERT DES GÉNÉRIQUES D’ABBOTTL’américain Mylan a annoncé àla mi-juillet la signature d'un ac-cord pour l’acquisition d’unecentaine de médicaments géné-riques de marques (parmi les-quels l’ibuprofène Brufen) deson compatriote Abbott, vendusen Europe, au Japon, au Canada,en Australie et en Nouvelle-Zé-lande, dans le cadre d’une trans-action de 5,3 Md$ réglée en ac-tions. À l’issue de celle-ci, aupremier trimestre 2015, les ac-tionnaires d’Abbott détiendront105 millions de parts, représen-tant environ 21 % du nouveauMylan.

L’allemand Merck KGaA va reprendre l’américain Sigma-Aldrich, l’un des principaux fournisseurs d’équi-pements et de services pour les laboratoires. Au prix de 140 $ par action, soit une prime de 37 % parrapport au dernier cours du titre au Nasdaq, l’opération va revenir à environ 17 Md$ (13,1 Md€) ; ellereprésente la plus importante acquisition de l’histoire tricentenaire de Merck.

Le rachat va permettre à l’allemand de renforcerson pôle équipements et services pour les labora-toires, qui avait été créé en 2010 grâce au rachatde Millipore pour environ 7,2 Md$. Ce pôle « sciences de la vie », si l’on s’en tient aux chiffresde Merck-Millipore et de Sigma-Aldrich, auraitreprésenté en 2013 un CA pro forma de 6 Md$(4,7 Md€) et un résultat net cumulé de 1,9 Md$(1,5 Md€). La clôture de l’opération est prévuepour la mi-2015.

MERCK KGAA S’EMPARE DE SIGMA-ALDRICHPOUR 17 MD$

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actulabo - Novembre 2014 5

ACTAVIS RACHÈTE DURATA THERAPEUTICSL’américain Actavis a mis la mainsur son compatriote Durata The-rapeutics pour 675 M$, au prixde 23 $ par action, soit une primede 66 % par rapport au cours declôture au Nasdaq le vendredi 3 octobre. L’offre d’Actavis pré-voit également des paiementsadditionnels pouvant atteindrejusqu’à 5 $ par action si le Dal-vance (dalbavancine), un antibio-tique contre les infections aiguësde la peau administré en IV, par-vient à certains objectifs commer-ciaux. Le Dalvance a reçu en maidernier une AMM aux États-Uniset l’EMA devrait se prononcer surson sort au 1er semestre 2015.

BOEHRINGER INVESTIT 100 M€ À DORTMUNDLe laboratoire allemand Boehrin-ger Ingelheim va investir plus de100 M€ et créer une centained’emplois sur son site de Dort-mund pour accroître sa capacitéde production de l’inhalateurRespimat : l’unité devrait, à ter-me, produire 44 millions d’unitéspar an. Boehringer Ingelheimavait racheté il y a tout juste dixans la société Steag microPartsGmbH : cette filiale, devenueBoehringer Ingelheim micro-Parts, emploie désormais plus de550 salariés à Dortmund pour lafabrication d’inhalateurs.

RECKITT BENCKISERCRÉE INDIVIORL’américain Reckitt Benckiser fi-nalisera avant la fin de l’année lecantonnement de ses activitéspharmaceutiques dans une spin-off qui prendra le nom d’Indivior.Le portefeuille est principale-

ment composé de traitementsdes addictions, notamment Su-boxone et Subutex. La future so-ciété va également hériter d’unpipe qualifié de robuste, notam-ment composé de la buprénor-phine en injectable et une prisemensuelle, ainsi qu’en compri-més dans le traitement de l’ad-diction aux opioïdes.

NOVO NORDISK INVESTIT À MALOVLe danois Novo Nordisk vientd’annoncer un investissement de130 M$ sur son campus R&D deMalov, situé en banlieue de Co-penhague au Danemark. Bapti-sée Diabetes Research House, lanouvelle unité emploiera environ350 collaborateurs ; elle com-prendra des bureaux, deux labo-

ratoires et un auditorium de 450places. Elle devrait être opéra-tionnelle début 2016.

ENDO RACHÈTERA BIEN AUXILIUMAprès avoir proposé 2,2 M$ pourracheter l’américain Auxilium, l’ir-landais Endo Pharmaceuticals afinalement dû débourser 2,6 Md$pour s’emparer de la biopharm.Endo a offert 33,25 $ par action,soit un premium de 55 % par rap-port à sa précédente offre. Cettetransaction, qui sera bouclée aupremier semestre 2015, permet àl’irlandais de se renforcer dans lasanté masculine. De son côté,Auxilium a finalement abandonnéson projet de fusion avec la bio-pharm QLT, spécialisée dans lestraitements de la rétine.

L’américain BMS a lancé un plan d’investissement d’environ 1Md$ destiné à la construction d’une unité de production d’APIen Irlande, sur son site actuel de Cruiserath, en banlieue de Dublin.Le projet prévoit la construction de 2 800 m² de bâtiments quiabriteront six bioréacteurs, une zone de purification, des labora-toires ainsi que des bureaux. Cette nouvelle unité, qui sera opéra-tionnelle en 2019, devrait employer près de 400 collaborateurs(ingénieurs, opérateurs, scientifiques, spécialistes qualité, etc.). Laconstruction du site devrait employer environ un millier de per-sonnes et booster l’économie locale.Rappelons qu’en mars dernier, BMS avait annoncé la fermeture de cette même unité de Cruiserath, ce qui avait entraîné le licen-ciement de 130 salariés.

BMS DÉVOILE 1 MD$ D’INVESTISSEMENT À DUBLIN

Innerme repris par Omega Pharma...Le spécialiste belge de la mé-dication familiale OmegaPharma a pris possession dela société Innerme, spéciali-sée dans l’alimentation spor-tive biologique. Le laboratoirede Marc Coucke avait déjà misla main cet été sur OceBio,dédiée aux compléments ali-mentaires.

... lui-même racheté par PerrigoL’américano-irlandais Perrigoacquiert Omega Pharma pour4,5 Md$, comprenant 3,1 Md$de rachat d’actions et 1,4 Md$de reprise de dette. MarcCoucke, le patron du labora-toire belge, a préféré ce grou-pe méconnu en Europe àd’autres soupirants pourtantplus prestigieux, comme Sa-nofi, Boehringer Ingelheim ouActavis.

Valeant acquiert une filiale de NicoxL’américain Valeant, toujoursen quête de nouvelles acqui-sitions, vient de racheter pourun total de 20 M$ la filialeaméricaine du niçois Nicox,spécialisée dans les testsdiagnostiques ; le françaisconserve cependant son équi-pe américaine dédiée à l’oph-talmologie.

Lupin met la main sur Labotatoires GrinLe génériqueur indien Lupina bouclé l’acquisition du sous-traitant mexicain LaboratoriesGrin, spécialisé dans les pro-duits ophtalmiques. Le labo-ratoire devient une filiale deLupin.

Qiagen déménage son centre de R&DLe néerlandais Qiagen, quiproduit des kits de biologiemoléculaire, déménage soncentre de R&D de Waltham(Mass.) dans le biohub d’As-traZeneca à quelques enca-blures de là. Ce centre, quiemploie 60 collaborateurs,occupera 10 % (650 m²) deslieux.

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6 actulabo - Novembre 2014

Focus

À Lacs, près de La Châtre (36), le labora-toire Fenwal, un ex-site Baxter racheté

par l’allemand Fresenius Kabi en juillet 2012,va connaître une sévère restructuration : cetteusine de 461 salariés, spécialisée dans les dis-positifs médicaux et notamment la fabrica-tion de poches et accessoires de transfusionsanguine, va perdre 338 emplois.Le directeur de l’usine semble pourtant confiant sur le maintien de cette activité endépit de la perte d’un client canadien représentant 10 % des volumes. Le groupea annoncé ce projet aux représentants du personnel « après avoir exploré toutesles options possibles », indiquant qu’il maintiendrait néanmoins 123 emplois grâceà la préservation des produits du laboratoire américain Cerus, un client pour lequelFenwal fabrique des kits à usage unique d’inactivation virale. La fermeture de l’ac-tivité poches de transfusion sanguine sera effective en fin d’année 2015.Le board du groupe a justifié cette décision en invoquant l’impact de la concur-rence mondiale qui a provoqué une baisse régulière des prix et des volumesfabriqués dans l’Indre. En septembre dernier, la direction avait imposé une dizainede jours chômés sur le site tout en assurant qu’aucune réduction d’effectifs n’étaitenvisagée. Fenwal exploite quatre autres usines : trois sont situées aux États-Unis,la quatrième est implantée en Tunisie.

NOVÉAL NUTRAREDÉMARRELe tribunal de commerce d’Angersa accepté la reprise par ses ancienspropriétaires, Olivier Bieder etClaude Dewé, des activités de No-véal Nutra, un fabricant de complé-ments alimentaires de Valanjou(49), en liquidation judiciaire de-puis le 30 juillet. Seuls 6 des 24 sa-lariés du site angevin rejoignentNovéal Pharma à Monts (37), l’au-tre usine de ce groupe de sous-trai-tance rachetée en septembre 2013par les deux dirigeants. L’unité tou-rangelle sera désormais baptiséePharméal Laboratoires.

FAREVA REPRENDL’USINE PFIZERD’AMBOISE

La CMO Unither va supprimer 7postes sur son site de Gannat (03),une unité d’une centaine de sala-riés spécialisée dans la fabricationde formes sèches (comprimés effer-vescents, sticks et poudres). Ladirection indique que 2 reclasse-ments seront proposés.

UNITHER AJUSTE SESEFFECTIFS À GANNAT

La CMO Fareva a pris posses-sion de l’ex-usine Pfizer dePocé-sur-Cisse (37), un site de480 salariés spécialisé dans lesformes sèches et les injectablesstériles. Cette acquisition vapermettre à la CMO de renou-veler ses capacités en formessèches et d’anticiper sur lasaturation de l’usine d’Angers(49), exploitée aujourd’hui sousl’enseigne Farmea.

Le projet Phœnix, largement commenté durant l’été, évoquait la vente de trois usines fran-çaises du laboratoire Sanofi. Ce sera bientôt fait pour la première d’entre elles, Quetigny (21), uneancienne unité de production des laboratoires Delalande, rachetés par Synthélabo en 1991. Lecomité central d’entreprise de Sanofi a été informé lundi 8 septembre que le façonnier Delpharmavait conclu un accord pour la reprise de ce site de production diversifié (formes sèches et injec-tables) qui emploie 350 salariés en CDI : ceux-ci seront tous repris par Delpharm qui obtienten contrepartie un contrat de sous-traitance de sept ans.

Les salariés des deux autres usines françaisesconcernées par le projet Phœnix restent dans l’ex-pectative, en dépit de l’assurance donnée par leurdirection qu’elles resteraient dans le giron de Sanofi.Les milieux locaux croient savoir que les négocia-tions ne sont pas rompues pour la cession de l’usinede Compiègne (60) à un façonnier français dontnous n’avons pas réussi à connaître l’identité.

DELPHARM REPREND LE SITE SANOFI DE QUETIGNY, PRÈS DE DIJON

FENWAL SAIGNÉ À BLANC À LA CHÂTRE

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actulabo - Novembre 2014 7

SANOFI PASTEURINAUGURE VAL-DE-REUIL

La division vaccins de Sanofi a inau-guré le 12 septembre la nouvelleunité de production de Val-de-Reuil(27) qui lui permettra de doubler lescapacités de production de son vac-cin contre la fièvre jaune, passant de50 à 100 millions de doses annuelles.La nouvelle unité, actuellement enphase d’essais, devrait remplacer en2016 l’existante, qui sera fermée.

L’ usine Lilly de Fegersheim (67), l’unedes plus importantes du groupe

dans le monde – 1 500 collaborateurs –,connaît une nouvelle phase d’expan-sion. Le laboratoire vient d’annoncerqu’il allait engager près de 20 M€ dansune nouvelle ligne d’assemblage de sty-los injecteurs d’insuline qui sera opéra-tionnelle début 2017. Le programme,

qui survient après l’annonce l’an passé d’un investissement de 90 M€, va permettre dedoubler la capacité actuelle pour la porter à 110 millions d’unités par an ce qui corres-pond aux besoins de traitement d’environ 2,5 millions de patients.En novembre 2013, Lilly posait la première pierre de l’extension qui accueillera unenouvelle ligne de production de cartouches d’insuline ; cet agrandissement va requé-rir trois ans de travaux. La plateforme industrielle de Fegersheim a produit 213 mil-lions d’unités en 2013, à 95 % destinées aux marchés export. Le programme nepermettra pas de créer de nouveaux emplois « mais permet de consolider l’acti-vité d’une usine retenue pour la qualité de sa main-d’oeuvre qui se confirmed’année en année », a indiqué Myles O’Neill, vice-président du groupe. Sur la période2014-2016, l’usine alsacienne a bénéficié de 200 M€ d’investissements.

LILLY ENGAGE 20 M€ À FEGERSHEIM CELLECTIS RETIENT LEDIJONNAIS ONCODESIGN

La biopharm parisienne Cellectis, quidéveloppe une nouvelle générationde traitements contre le cancer fon-dée sur des cellules T ingénierées,vient de retenir le dijonnais Onco-design pour conduire certaines étudesprécliniques de candidats médica-ments de sa gamme UCART, des pro-duits allogéniques à base de cellules Tbasés sur la technologie CAR (Récep-teur Antigénique Chimérique).

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8 actulabo - Novembre 2014

Focus

La specialty pharma niçoise NiCox adéboursé 5 M€ pour la société pari-sienne Doliage (2,6 M€ de CA), quicommercialise des produits ophtal-miques, des nutraceutiques et desdispositifs médicaux. Elle acquiertégalement pour un maximum de5,3 M€ et 2,65 M€ en actions NiCoxnouvellement émises, l’intégralitédes droits du collyre antiviral del’autrichien Marinomed Biotech-nologie GmbH.

NICOX SIGNE DEUXACQUISITIONS

LA FILIALISATION D’UPSA REPORTÉE

BMS FERME SON SIÈGE EUROPÉENDE RUEIL-MALMAISON

Confrontée à « des éléments nouveaux » et à « des problèmes techniques », la filialisa-tion des laboratoires Upsa, qui devait être effective au 1er janvier 2015, a été retardée.Des oppositions politiques au projet, qui avait été annoncé par Bristol-Myers Squibb enmai dernier, ainsi que des incertitudes sur l’inscription du paracétamol au répertoiredes médicaments génériques – inquiétudes renforcées par le mutisme du cabinet deMarisol Touraine sur ce sujet sensible –, ont probablement entraîné ce report. Afin d’obtenir des explications de la direction, les représentants du personnel des deux usines Upsa d’Agen (1 400 salariés au total) avaient exigé l’organisationd’un comité d’entreprise extra-ordinaire qui ne semble pas avoirrépondu à toutes leurs interroga-tions. Notons que la direction deBMS a estimé que la substitu-tion de ses médicaments phares,Efferalgan et Dafalgan, pourraitconduire à la suppression d’aumoins 550 emplois.

Le laboratoire Ceva Santé Ani-male a créé TI Lab (TechnologyIntelligence Lab for AnimalHealth), un laboratoire de re-cherche qui s’appuiera sur l’ex-pertise du centre d’expertiseVIA Inno de Bordeaux et duCNRS. Ce partenariat a été si-gné pour une durée de troisans. La structure devrait êtreexploitée par une dizaine decollaborateurs issus des deuxentités partenaires.

L a big pharmaaméricaine Bris-

tol-Myers Squibb adécidé de fermer sonsiège européen deRueil-Malmaison (92) :près de 220 salariés,dont 120 pourvusd’un contrat de droitfrançais, sont concer-nés par cette opéra-tion. Cette réorgani-sation va s’accompa-gner d’une redistribu-

tion des fonctions du siège Europe vers différents pays européens, notammentBruxelles et Londres.Par ailleurs, la restructuration va, par ricochet, toucher la filiale française où unesoixantaine de suppressions de postes sont annoncées ; elles seront partiellementcompensées par quelques créations. Il s’agit du huitième plan social en huit ans dugroupe américain en France.

SEPPIC INAUGURESON UNITÉ DE CASTRESLa société Seppic, filiale du groupeAir Liquide, a inauguré le 16 octo-bre sa nouvelle unité de produc-tion d’adjuvants de vaccins etd’injectables dans laquelle elle ainvesti 6 M€. Dans un premiertemps, elle fabriquera les produitsen forte croissance du marché dela santé animale, utilisés notam-ment contre la fièvre aphteuse.

CEVA S’ASSOCIEAVEC DESACADÉMIQUES

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actulabo - Novembre 2014 9

L’USINE CRUCELL DEBERNE CÉDÉE À PAXVAX

Le site de fabrication de vaccins deCrucell à Thörishaus, près de Berne(Suisse), a été repris par le califor-nien PaxVax ; ce dernier emploie 80personnes sur le site et il envisaged’embaucher entre 20 et 30 salariésdans les prochaines années.

HEXIM PASSE À LATRAPPE À BLOIS

La société Hexim, qui exploitaitdepuis l’an passé l’ex-usine blésoised’Alkopharm, a été liquidée par letribunal de commerce de Paris le 5 juin dernier. Les salariés de cetteunité de 47 salariés, spécialisée dansles formes injectables et les solides,n’ont pas été surpris par cette déci-sion puisqu’ils n’étaient plus payésdepuis le mois d’avril.

S elon nos informations, lamiddle pharma française

Ipsen aurait engagé un proces-sus d’externalisation de ses acti-vités de R&D des Ulis (91), sonunique plateforme française(environ 200 collaborateurs)dédiée à la fois à la rechercheamont sur les peptides ainsi

qu’à la recherche clinique et à la médecine translationnelle. Le programme ne se traduirait pas par un désengagement définitif mais par l’ac-cueil in situ de laboratoires et de biopharms partenaires, susceptibles de reprendreles programmes de R&D ainsi que les salariés d’Ipsen qui y sont affectés. Interrogée sur le sujet, la direction se borne à préciser « que la R&D est prioritairechez Ipsen. Les investissements ont d’ailleurs encore progressé pour atteindre 21 %du CA ». Pour autant, et « dans le cadre de sa stratégie d’Open Innovation», Ipsenreconnaît « qu’il entend poursuivre sa stratégie de développement de partenariatsprivilégiés. Cela passera par un modèle qui accordera une part plus importantequ’aujourd’hui à la collaboration avec les acteurs externes ».

IPSEN ENVISAGE D’EXTERNALISER LA R&D DES ULIS

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10 actulabo - Novembre 2014

Focus

Installée à Grenoble (38), la CDMOPX’Therapeutics (35 salariés), filialedu groupe lyonnais Aguettant, asigné un deal de manufacturing à façon avec la biotech nantaiseEffimune, un spécialiste reconnu del’immunothérapie.

LE WALLON ERC VEUT CONSTRUIRE UNE USINE

THERAMEX FERMERA À MONACO EN 2016

Le laboratoire belge Epitopetic Research Corp., implanté à Gembloux, vient d’être auto-risé par la FDA à poursuivre la phase II d’essais sur un échantillon plus large de patientspour son candidat vaccin ERC-1671, plus connu sous le nom de Gliovac et potentiellementindiqué pour le traitement du glioblastome multiforme, l’une des formes les plus agres-sives des tumeurs malignes du cerveau. La société dirigée par son fondateur, le Dr

Apostolos Stathopoulos, dispose déjà d’une petite unité de production aux Pays-Basmais elle envisage de construire une plateforme de manufacturing en Wallonie à l’issued’un investissement de 12 M€. Le vaccin, qui résulte d’une combinaison de cellules cancéreuses d’un patient receveuret de cellules allogéniques saines, permettrait aujourd’hui de prolonger l’espérance devie des patients de 6 mois à un an.

Spécialisée dans la fabricationde biomédicaments fondés surl’ingénierie cellulaire, la plate-forme de bioproduction AtlanticBio GMB de St-Herblain (44), vaaccroître ses capacités. Cetteunité de 1 350 m² dédiée à lafabrication de vecteurs virauxpour les thérapies géniques desmaladies rares, va bénéficierd’un programme d’investisse-ment de 2,65 M€ qui va notam-ment financer une extension dusite de 800 m², préalable au re-groupement des activités de re-cherche réparties aujourd’huientre Nantes et Angers.

L’ usine monégasque deTheramex, une unité du

groupe Teva spécialisée dans lesproduits de santé féminine, fermerases portes en 2016. La directionn’entend pas revenir sur cette déci-sion en dépit de la forte mobilisa-tion des 60 salariés qui ont toutefoisobtenu une revalorisation de 14 %du régime indemnitaire à l’issue de

la phase de concertation du plan social initiée le 12 juin, et qui s’est achevée dansle courant de l’été. Les activités de R&D se sont arrêtées le 30 septembre dernier, entraînant la suppres-sion de 19 postes ; les activités de développement commercial, la supply chainet le service qualité (soit 30 postes) seront réintégrés au sein du groupe Teva audébut de l’été 2015 et les 10 postes restants, affectés au support, seront supprimésen 2016.Par ailleurs, selon une source proche du dossier, le groupe Teva – qui a récemmentconfirmé qu’il entendait diviser par deux le nombre de ses sites de productiondans le monde – aurait également l’intention de fermer une unité de productiond’API (Teva Pharmaceuticals Fine Chemicals) comptant une trentaine de collabo-rateurs et installée à Settimo, près de Milan (Italie). Enfin, on attend de connaîtreles intentions du laboratoire israélien quant au sort qui sera réservé aux deux sitesfrançais : celui de Sens (89), touché en juin 2013 par une fausse alerte d’erreurs deconditionnement de boîtes de Furosémide, et de Nevers (58).

AMATSIGROUP S’ATTAQUE AUXÉTATS-UNISAmatsigroup (23 M€ de CA), spécia-liste de drug development et desprestations de services associés, sedote d’un site à Terre Haute (India-na), dédié à la santé animale. Cetteunité reproduira à l’identique unepartie des prestations du site tou-lousain et va permettre à la sociétéd’accroître ses capacités et son offredans le domaine des études vétéri-naires à l’attention des clients nord-américains et européens.

ATLANTIC BIO GMPS’ÉTEND À ST-HERBLAIN

PX’THERAPEUTICSPRODUIRA POUREFFIMUNE

Page 11: Magazine de novembre 2014

actulabo - Novembre 2014 11

MERCK MILLIPOREGRANDIT EN ALSACE

Merck Millipore, la division sciencesde la vie de l’allemand Merck KGaA,va investir 12 M€ au profit de sonunité de Molsheim (67) pour accroî-tre les capacités de production desmilieux « prêts à l’emploi », renfor-cer la sécurité de l’approvisionne-ment pour les clients de la régionet les lignes de fabrication de boîtesde contact et de boîtes indicatrices.Il prévoit également une nouvellesalle blanche et deux lignes de pro-duction supplémentaires. Merck Millipore emploie aujour-d’hui plus de 1000 salariés sur le sitealsacien.

L’ usine Merck Serono deSemoy (45), qui emploie

350 salariés et une cinquantained’intérimaires à la production demédicaments contre le diabète,pourrait bénéficier d’un pro-gramme d’investissement de 30 M€, qui devrait être validéd’ici à la fin de l’année. Le labo-ratoire souhaite anticiper sur lesnouvelles réglementations en

matière de qualité et restructurer l’unité dédiée au conditionnement (mise en placed’une hygrométrie et température contrôlées, etc.). Un atelier dédié à la granulationsera remplacé et une nouvelle ligne de conditionnement installée ; une dizaine decadres seront recrutés et une quinzaine d’intérimaires en production intégrés.Le site de Semoy produit chaque année 5,2 milliards de comprimés de Glucophage(diabète de type 2), dont 95 % sont dédiés à l’export, ainsi que le Cyanokit (traite-ment contre l’intoxication aux vapeurs de cyanure) et le Campral (dépendance àl’alcool).

MERCK SERONO ENVISAGE D’INVESTIR 30 M€ À SEMOY

Page 12: Magazine de novembre 2014

12 actulabo - Novembre 2014

Boston, voyage au cœur La capitale du Massachusetts, adossée à sescélèbres universités (Harvard, MIT), ses hôpitauxprestigieux et à sa collection impressionnantede plateformes de recherche privées et acadé-miques dans le domaine des sciences de lavie, fait aujourd’hui figure de modèle inégalé. Le strict secteur des biotechnologies emploieà lui seul près de 40 000 salariés ! Enhardis par lerachat de Genzyme, la perle bostonienne desbiotechs, par Sanofi, des opérateurs françaisviennent tenter leur chance sur les rives de laCharles River.

Stratégies

Page 13: Magazine de novembre 2014

«T his is the place tobe ! ». À Boston,le gratin des scien-

ces de la vie a pignon sur rue ! La capitale du Massachusetts et sesabords immédiats sont parvenus,en une trentaine d’années, à se his-ser dans le haut du panier des clus-ters mondiaux en favorisant la créa-tion ou en attirant près de 550biopharms de part et d’autre deKendall Square, un quartier « my-thique » de Cambridge, une ville del’agglomération bostonienne situéenon loin de la célèbre université deHarvard et du non moins réputéMIT (Massachusetts Institute of

Technology). Depuis plusieursmois, pas une semaine ne s’écoulesans qu’une pointure de la filièrepharmaceutique ou une start-upvedette annonce son arrivée sur lesbords de la CharlesRiver. Dernier endate, le groupe Bax-ter a dévoilé son intention d’implan-ter à Cambridgeune spin-off qui seconsacrera à la R&D dans le do-maine de l’hématologie et de l’im-munologie. Avec, à la clef, la créa-tion de 400 emplois et la prise àbail de 18 500 m2 de locaux. « C’est

très simple, se réjouit Peter Abair, ledirecteur du développement éco-nomique de MassBio (Massachu-setts Biotechnology), l’associationqui gère le cluster, aujourd’hui, le

secteur des sciencesde la vie emploielocalement près de 60 000 collabora-teurs si l’on englobele device. La massesalariale annuelle

dépasse les 7 Md$. Et le bassind’emplois comptabilise sans doutela densité de post-doc au mètrecarré la plus importante aumonde. »

actulabo - Novembre 2014 13

de la vallée des biotechs

La densité de post-doc

au mètre carréla plus importante

au monde

Page 14: Magazine de novembre 2014

La créativité est si intense qu’endépit du vivier cosmopolite com-posé par les universités d’Harvard,du MIT, mais aussi de la Tufts University, du Koch Institute et de son récent bâtiment (voir ci-dessus), du Boston College ou del’université du Massachusetts,toutes prises d’assaut par des étu-diants étrangers, « près de 1600postes de chercheurs sont vacantsà l’heure où nous parlons », affir-me Peter Abair.De quoi faire rêver – ou pâlir – leschercheurs du monde entier qui,en France y compris, ne trouventpas toujours les moyens de satis-faire leurs ambitions. Avec 60 000postes en 2014 à mettre à l’actif del’industrie de la santé – en incluantles 28 000 postes liés à l’industrie

du device –, la place forte bosto-nienne bat de multiples records :depuis 2004, la croissance de l’em-ploi dans ce domaine précis s’estélevée à 41 %, soit dix fois plus quela croissance moyenne de l’emploiaux États-Unis, tous secteurs d’acti-vités confondus ! « Avec plus de 30 000 emplois en2013 dans le sec-teur des biotechno-logies, le Massachu-setts se situe à lapremière place des États améri-cains, loin devant la Californie(24 000 emplois) et la Pennsylva-nie (10 800 emplois) », indique fiè-rement Peter Abair. La Pennsylva-nie, où siègent notammentAuxilium Pharma, Arista Biologicals

ou Aptagen, connaît d’ailleurs unetrès nette diminution de son nom-bre d’emplois biotechs (-35 % en2013 par rapport à 2012), sansdoute en partie aspirés par l’attrac-tivité bostonienne. La puissance spectaculaire de l’ap-

pareil de R&D aca-démique et privé(Novartis, Pfizer, Sa-nofi, BMS, AstraZe-neca, Merck Se-rono, AbbVie, Am-gen, etc.), la riches-

se des plateaux hospitaliers (Massa-chusetts General Hospital, Bri-gham and Women’s Hospital, TuftsMedical Center, Boston Children’sHospital, Boston Medical Center)qui, pour cinq d’entre eux, figurentdans le top 10 des hôpitaux améri-cains, leur ouverture aux essais cli-niques, ainsi que la proximité desprivate equities et autres venturecapital (Atlas Ventures, Flagship,MPM Capital, Longwwod) font del’écosystème bostonien un vérita-ble paradis pour les biopharms. Unécosystème qui devrait d’ailleursêtre renforcé par l’arrivée immi-nente de deux nouvelles plate-formes de drug discovery ; l’uned’entre elles serait exploitée par legroupe J&J, déjà installé au cœurde la cité des Patriots. « Ici, c’est incontestablement laMecque des sciences de la vie et dela drug discovery », résumeCharles-Henri Dion, le conseillerexport d’Ubifrance pour l’Amé-rique du Nord en charge des bio-techs. « Ce qui est frappant, c’est ledécloisonnement des métiers et

14 actulabo - Novembre 2014

Stratégies

Un succès qui doit

beaucoup àl’accompagnement

des VC

Koch Institute de Boston.

Page 15: Magazine de novembre 2014

des compétences. Un chercheur-praticien passe sans complexes, etsans difficulté, de la paillasse oude la consultation du patient auconseil d’administration d’unestart-up. C’est dans la culture.Toutes ces expériences se renfor-cent dans un vécu commun », es-time ce chercheur français expa-trié sur les rives de la Charles River. Le parcours du Pr Omid Farokhadfournit l’un des meilleurs exemplesde cette pratique heureuse du che-vauchement de compétences auservice de l’excellence. Ce prati-cien d’origine iranienne dirige eneffet le service de nanomédecine etdes biomatériaux du Brigham andWomen’s Hospital tout en assurantune chaire à l’école de médecinede Harvard ; il est également l’undes cofondateurs de… trois bio-techs : Blend Therapeutics, SelectaBiosciences et Bind Therapeutics,toutes trois spécialisées dans le dé-veloppement de nanomédica-ments. Excusez du peu !Ce succès mondial doit aussi beau-

coup à l’accompagnement des ven-ture capitalists qui ont su drainerles capitaux en temps et en heure,favorisant ainsi des éclosions deprojets souvent spectaculaires. Endépit de la crise financière des an-nées 2008-2010, l’argent n’a jamaisfait défaut aux entrepreneurs ayantjeté leur dévolu sur les sciences dela vie.En 2011, le montant annuel des in-vestissements en fonds propres al-loués aux biotechs a même atteintun plus haut niveau en flirtant avecle 1,2 Md$, avant de retomber à unpeu moins de 1 Md$ en 2012 et en2013, un niveau que bien d’autresclusters santé dans le monde ambi-tionnent d’approcher.Selon les chiffres fournis par leMassBio, le Massachusetts auraitreçu sur les cinq dernières années,à lui seul, plus de 20% du montantde tous les investissements –toutes catégories de fonds confon-dues – engagés aux États-Unis parles VC et les private equities dans lesecteur des biotechnologies.

« Et après les vaches maigres de2008 et 2009, et un maigre regainen 2010, les biopharms bosto-niennes ont repris goût aux IPO »,nous indique ce financier de laplace. En 2013, Agios, Karyopharm,Bluebirdbio et Foundation Medi-cine ont réussi à lever respective-ment 122 M$, 109 M$, 116 M$ et106 M$ lors de leur introduction auNasdaq.Et ce cash a produit ses effets. Lepipe des biopharms de l’agglomé-ration de Boston, auquel on peutajouter les programmes des plate-

actulabo - Novembre 2014 15

LES CHIFFRES CLÉS DE LA BIOPHARM DANS LE MASSACHUSETTS

Ces cinq dernières années, les entreprises du Massachusetts ont reçu 34,4 % du mon-tant total des financements de type early stage (seed money) accordés aux biotechs parles investisseurs. En 2013, le nombre de salariés employés par l’industrie des sciencesde la vie s’est élevé à 57 642 personnes à l’issue d’une dizaine d’années de croissanceininterrompue des effectifs, ce qui correspond à une masse salariale de 7,2 Md$. Lesalaire moyen annuel dans cette industrie s’établit à 125 056 $.En cumulé, les pipelines des laboratoires qui disposent d’implantations significativesdans le Massachusetts comprennent près de 1 400 produits candidats à différentsstades de développement ; 35 % d’entre eux sont des traitements potentiellement indi-qués en oncologie. Avec 14 IPO enregistrés, le record annuel des introductions enBourse réalisées dans le domaine des sciences de la vie a été largement battu.

Johanne Kaplan, l’une des principales responsables

de la R&D de Genzyme

Page 16: Magazine de novembre 2014

formes de drug discovery, compre-nait en juillet de cette année 1 384produits candidats en développe-ment, ce qui représente approxi-mativement 12 % du pipeline totalaux États-Unis. Parmi les plus mar-quantes et récentes approbations àmettre à l’actif de l’appareil de drugdiscovery installé dans le Massa-chusetts, on peut notamment ci-ter le Kynamro de Genzyme, indi-qué dans des formes rares decholestérol, le Tecfidera de BiogenIdec dans le traitement de sclé-roses multiples et l’Entyvio de Ta-keda Millenium destiné au traite-ment de la maladie de Crohn.La réputation de la capitale de laNouvelle-Angleter-re (600 000 habi-tants pour la seuleville de Boston, 4,5millions pour sonagglomération) aaus-si pleinement profité de laréussite de Genzyme et de BiogenIdec, deux biopharms vedettes res-pectivement fondées en 1981 et en1978, et qui rivalisent aujourd’huisur le marché des traitements de lasclérose en plaques. Une réputa-tion à laquelle ont égalementcontribué, quoique dans une moin-dre mesure, Vertex et ses traite-ments de nouvelle génération del’hépatite C. « Des success storiesqui se sont déployées dans le sil-lage d’une décision importante dela Cour Suprême, le Bayh-DoleAct, qui a autorisé en 1980 les en-treprises et les centres de R&D àbreveter les formes recombinéesdu vivant », souligne Peter Abair.

Aujourd’hui, Genzyme, qui em-ploie environ 4 400 salariés dans leMassachusetts, et plus particulière-ment à Cambridge, ne se cantonnepas à exploiter un centre de re-cherche préclinique et de drug discovery, ainsi qu’un siège socialfuturiste (voir ci-contre). Le labo-ratoire dédié aux maladies raresest aussi propriétaire de deuxusines respectivement installées àAllston, un quartier de Bostonproche des locaux d’Harvard, et àFramingham.Cette dernière fait d’ailleurs l’objetd’un investissement capacitaire de80 M$. « Ce qui est remarquable,c’est l’ampleur et la variété des

collaborations sus-citées par ces loco-motives », se félicitePeter Abair. Plusd’une quarantainede deals, de parte-

nariats ou d’essaimage ont ainsiété signés ces dernières années en-tre Genzyme et des laboratoiresaméricains, qu’il s’agisse de puresbiotechs ou de CMOs, comme Gal-lus Biopharmaceuticals. Rien d’étonnant, dans un telcontexte, que le rachat en 2011par Sanofi de Genzyme, une desperles locales, ait dans un premiertemps suscité localement un brinde défiance, voire d’hostilité. Heu-reusement vite dissipé par la déter-mination des dirigeants de Sanofi àsanctuariser l’autonomie du pipeet des programmes de développe-ment de la biotech aujourd’hui di-rigée sur place par David Meeker :le transfert d’équipes américaines

16 actulabo - Novembre 2014

Stratégies

Les success stories se sont déployéesdans le sillage duBayh-Dole Act

Page 17: Magazine de novembre 2014

de préclinique de Sanofi au profitde la plateforme de discovery deGenzyme sise à Cambridge a d’ail-leurs définitivement réduit les oppositions à cette acquisition.Sanofi, désormais plus américainque français ? La question a agitéles milieux d’affaires et politiquesfrançais suite à la décision prisepar Chris Viehbacher, le CEO ger-mano-canadien de la big pharmatricolore, d’élire domicile à Bos-ton. Officiellement pour des rai-sons familiales. « L’arrivée de Sanofi a aussiconstitué un signal favorablepour les opérateurs et les inves-tisseurs français », se féliciteCharles-Henry Dion. « Certes, ilest encore trop tôt pour évoquerl’imminence d’un puissant cou-rant d’affaires transatlantiquemais les choses bougent » : le spé-cialiste de l’immunothérapie Stal-lergenes s’est installé à Boston afin

de mieux préparer la conquête dumarché américain, Genfit est aus-si présent, Ipsen inaugurera le 1er avril prochain sa plateforme de R&D transférée de Milford(Connecticut) vers Cambridge oùelle occupera 6 000 m2 d’un im-meuble disposant d’une adresseprestigieuse (East Kendall Street). Le breton Hemarina du Dr FranckZal, en passe de révolutionner lespratiques de la transplantation etdu don d’organes grâce à sonsubstitut du sang produit à partird’un ver marin, a aussi ouvert unbureau à Boston. Tout dernière-ment, la biopharm parisienne Na-nobiotix, pionnière de la nanomé-decine, a annoncé son intentionde s’installer au cœur du Massa-chusetts Life Center, une plate-forme reconnue dans le mondeentier pour la profusion de sescentres de recherche académiqueet la variété des bioetchs qui s’y

sont implantées. « Il ne faut pas se méprendre, in-dique toutefois un expatrié fran-çais travaillant pour une start-upaméricaine, beaucoup de sociétésétrangères s’installent à Bostonavec une simple boîte à lettres,mais personne n’est dupe. Il enfaut un peu plus pour convain-cre les investisseurs qui en ont vud’autres… ». À bon entendeur…

Jean-Christophe Savattier, envoyé spécial à Boston

actulabo - Novembre 2014 17

UN EMPLOI SUR CINQ DANS LE MANUFACTURINGL’écosystème bostonien, s’il fait la part belle aux plateformes de R&D et de drug discovery, est aussi un haut lieu dubiomanufacturing. Plusieurs grandes big pharmas et biopharms internationales – c’est notamment le cas de Pfizer,de Biogen Idec, de Genzyme, d’Abbvie et de Shire – exploitent d’importantes capacités industrielles bio dans leMassachusetts. Selon les chiffres fournis par le MassBio, les différents sites de ce territoire exploiteraient une capacité totale de plusde 600 000 litres de culture de cellules de mammifères. L’un des plus récents programmes d’expansion industrielle est à mettre à l’actif de Genzyme, la filiale maladies raresde Sanofi. Cette dernière envisage de multiplier par un facteur de 5 à 10 les capacités de purification de son usinede Framingham, une ville du suburb bostonien. Le projet va se traduire par la construction d'un bâtiment de 6500m2,dont un tiers de la surface sera dédié à des laboratoires GMP. Ce programme, qui pourrait être pleinement opérationnel en 2016 pour produire à pleine capacité deux ans plus tard,va requérir un investissement de 80 M$. Il sera exclusivement dédié à la fabrication du Fabrazyme, le traitement dela maladie de Fabry qui constitue l'une des principales spécialités de la plateforme actuelle, puisque 355 salariéssur 855 de Framingham Biologics lui sont déjà affectés. Le Fabrazyme ėtait auparavant fabriqué au sein de l’usine Genzyme de Boston avant que d'importants problèmes decontamination, mis en exergue par la FDA dès 2009, ne conduisent la biopharm à stopper le process, ce qui avaitd’ailleurs entraîné de sérieux problèmes de disponibilité.

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18 actulabo - Novembre 2014

Stratégies

À Boston, lessciences de la viedoivent leur incroyable développement à une succession de décisionspubliques et privéesprises dans un temps court, nousindique le dg de l’association quigère le biocluster.

Actulabo : Qu’est-ce qui explique ce génie bos-

tonien très particulier dans les sciences de la

vie ?

Peter Abair : La principale raison est, je crois, sa ca-

pacité à fédérer les énergies des chercheurs acadé-

miques, des chercheurs privés et des entrepreneurs ;

il s’est déployé en produisant ses effets à grande vi-

tesse, et avec une forte intensité. C’est bien la

concentration de décisions et d’efforts conjugués

sur une période assez ramassée qui explique cette dy-

namique assez incroyable. Quelques dates jalonnent

cette histoire récente, notamment les créations de

Biogen en 1978 et de Genzyme en 1981 avec, entre

ces deux événements, la décision prise en 1980 par

la Cour Suprême d’autoriser les chercheurs à breve-

ter les formes recombinées du vivant (Bayh-Dole

Act). Et puis, d’autres décisions de grands acteurs de

la filière, comme Novartis qui a implanté à Boston en

2002 son QG général de recherche, ou BMS qui a

construit un site industriel de 1 Md$ à Devens, ont

généré une notoriété très forte en faveur du bioclus-

ter. C’est aussi un lieu où les liens entre la recherche

et le manufacturing ont toujours été très puissants.

Actulabo : Les pouvoirs publics ont-ils joué

le jeu ?

Peter Abair : Le biocluster a toujours été soutenu et

de manière constante par les pouvoirs publics et

notamment par l’État du Massachussetts qui a in-

vesti 1 Md$ en dix ans dans le Massachusetts Life

Science Initiative. À Boston, les sciences de la vie

font définitivement partie du paysage et elles appar-

tiennent de façon prégnante à la conscience collec-

tive. Il faut aussi évoquer la très grande proximité

physique des acteurs. On peut, en une seule journée,

échanger avec toutes ses parties prenantes en des-

cendant dans la rue et en changeant de trottoir…

Actulabo : Les investisseurs ont également,

semble-t-il, joué un rôle majeur dans cette

dynamique ?

Peter Abair : Oui, indiscutablement. Boston est une

place forte des VC qui comprennent très bien les

ressorts et les mécanismes de l’innovation dans le do-

maine des sciences de la vie. Il faut également saluer

le rôle éminent joué par les associations et les fonda-

tions à but non lucratif, ainsi que par certains cher-

cheurs-entrepreneurs qui font preuve d’un dyna-

misme inouï. On peut citer le cas du Pr Robert Langer,

un chercheur du MIT, qui est à l’origine de… 24

start-up dont certaines – Bind Biosciences, Blend

Therapeutics, Moderna, Selecta Biosciences, Arsenal

Medical – ont réalisé un joli parcours. Il a d’ailleurs

récemment créé Gecko Bioledical qui s’est spéciali-

sée dans le développement de colles et de panse-

ments adhésifs biodégradables de nouvelle généra-

tion utilisés en chirurgie. Cette entreprise a implanté

son quartier général à Paris, tout en maintenant de so-

lides liens avec l’écosystème bostonien.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

PETER ABAIR, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MASSBIO

« Les sciences de la vie sont dans le paysage »

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B oston, sa gloire et sachute. Christopher Vieh-bacher avait emballé les

marchés et suscité l’admiration deses pairs, au printemps 2011, enbouclant une OPA victorieuse surGenzyme, la biopharm phare deBoston. Trois ans plus tard, l’an-nonce de son déménagementdans la capitale duMassachusetts acertainement con-vaincu le conseild’administration deSanofi qu’il étaittemps de tournerla page de ce diri-geant surdoué, mais décidémenttrop indépendant et irrespectueuxde cette habitude baroque qu’ontles Français de mélanger les af-faires et la haute fonction pu-blique.Car c’est bien pour avoir méses-timé le pouvoir et l’entregent deson président Serge Weinberg,énarque et ancien chef de cabinetde Laurent Fabius au ministère duBudget, en 1981 ( !...) que « smil-ling killer », comme l’avaient sur-nommé ses détracteurs, a chuté.On a raconté sa sortie furieuse dubureau d’Arnaud Montebourg, le 2 juillet 2012, après un entretienhouleux où il venait justifier la sup-pression de 2 600 postes auprèsdu ministre du Redressement pro-ductif. « Un de mes conseillers (Ta-

har Melliti, un ancien cadre duCEA et de PSA, NDLR) est parti envrille et je ne l’ai pas découragé »,rapportait ce dernier quelquestemps après. « Je ne veux plus ja-mais voir ce monsieur. Jamais onne m’avait parlé comme ça »,commentait Chris Viehbacher.Des relations effectivement bien

éloignées de celles,beaucoup plus po-licées, pratiquéesen Nouvelle-Angle-terre. L’ex-patronopérationnel de Sanofi a officielle-ment rejoint sa fa-

mille, cette année, à Boston. Sonfils Alex, qui avait suivi les cours del’American School of Paris, a inté-gré la Northeastern University deBoston à la rentrée 2013, croit sa-voir le quotidien Le Monde. ChrisViehbacher, qui possède la dou-ble nationalité allemande et cana-dienne, vivait lui-même la moitiédu temps aux États-Unis. Mais l’officialisation de son démé-nagement, même sous le couvertde raisons familiales, risquait detransformer définitivement Sanofien multinationale apatride. C’étaittrop en demander aux sages veil-lant sur les destinées de ce groupefondé il y a quarante et un ans parla volonté d’une société à capitauxpublics, Elf Aquitaine, et présidé àl’origine par un autre énarque

passé par la direction du Budget,Jean-René Sautier.Le lien avec Boston ne sera toute-fois pas coupé. Genzyme, son pi-peline et l’écosystème local décritdans les pages qui précèdent parnotre envoyé spécial Jean-Chris-tophe Savattier, représentent au-jourd’hui trop de valeur pour labig pharma française, n° 3 mon-dial de l’industrie pharmaceu-tique. Le 29 octobre, juste après saprise de pouvoir, Serge Weinbergaffirmait au Boston Globe qu’ilétait « tout à fait favorable nonseulement à l’acquisition de Genzyme, mais aussi à la façondont Genzyme a été intégré à lasociété ».D’ailleurs, celui qui a dé-cidé de cumuler pour quelquetemps la présidence et la direc-tion générale de Sanofi se rendaitdans le Massachusetts dès le lundisuivant 3 novembre. Outre son tropisme américain,Chris Viehbacher a certainementpayé ses méthodes de manage-ment musclées et sa direction indépendante des opérations. L’a-bandon du dogme du « pasde petit produit, pas de petiteusine », défendu par Jean-Fran-çois Dehecq, cofondateur et pré-sident du groupe jusqu’à la nomi-nation de Serge Weinberg, lesrestructurations lourdes de laR&D et le bras de fer avec lespouvoirs publics, le fameux pro-

Boston aura été sa gloire mais Le directeur généralde Sanofi a étésèchement remerciépar le conseil d’administration du groupe. Ses méthodes demanagement musclées et les relations difficilesentretenues avecSerge Weinberg, le président de la big pharma française, ont eu raison du dirigeantgermano-canadien.L’annonce de sondéménagement à Boston, cet été,n’a rien arrangé…

20 actulabo - Novembre 2014

Je ne veux plus jamais

voir ce monsieur.Jamais on ne m’avait parlé comme ça.

Stratégies

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actulabo - Novembre 2014 21

aussi sa chute jet Phoenix que les membres duconseil d’administration disentavoir appris par la presse, le plande cessions d’usines qui en dé-coulait – après celle de Quetigny,Sanofi avait le projet d’en céder «une par an », nous indiquait undélégué syndical – ont fini parprovoquer une fracture netteavec le conseil d’administration.D’un côté, un clan « français » dé-fendant l’intangibilité du périmè-tre industriel tricolore, de l’autreun clan « anglo-saxon » beaucoupplus décomplexé vis-à-vis dumaintien de capacités en France

et souhaitant même « accélérerla caden-ce », nous confiait unesource interne.Le jour de l’annonce du départ deChris Viehbacher, le titre Sanofiperdait 4,54 % à la Bourse de Pa-ris après avoir lâché 11% la veille.Une descente en pente raide quia fait perdre à la big pharma lerang de plus forte capitalisationboursière de la place de Paris aubénéfice de Total, son ancien ac-tionnaire. Les marchés contre lapuissance de l’État… Un vieuxdébat franco-français.

François-Xavier Beuzon

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Chris Viehbacher

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Q uelque 90% des don-nées générées à ce jourl’ont été au cours de ces

deux dernières années. Aussi im-mense qu’effrayante, cette statis-tique désormais connue nous ren-voie à une réalité : chaque jour,chacun d’entre nous participe à lagénération de 2,5 trillions d’octetsde données. Vertigineux ! À l’instar de nombreuses indus-tries, celle du médicament se posela question de la façon de créer dela valeur autour de ces montagnesde données qu’elle génère àchaque instant. Lors de la conven-tion Data Driven organisée cou-rant octobre à Nashville (Tennes-see) par l’entreprise américaineTeradata, spécialisée dans le bigdata, GSK, l’une des rares bigpharmas à présenter publique-ment ses résultats en la matière, aexpliqué devant ses confrères la

façon dont ses don-nées disponibles

ont étéstructu-

rées afin d’améliorer les perfor-mances de l’entreprise.« Grâce aux outils que nousavons mis en place dans notreData Lab, les analystes peuventrecentrer très vite leurs prioritésde travail, avance Brad Donovan,responsable de l’innovation analy-tique chez GSK.Ces outils permet-tent l’explorationrapide des hypo-thèses d’assembla-ge de moléculesavec une assistan-ce informatique minimale. Cesont des millions qui sont écono-misés par l’entreprise, mais éga-lement beaucoup d’énergie pour les équipes. » Et de donnerquelques exemples parlants : descycles d’analyses d’une durée decent trente heures sont ainsi ré-duits à seulement… cinq heures.Pour certains processus de calculsde six à dix mois, GSK se fixe àprésent un objectif de dix se-maines.Une fois en vente, se pose la ques-tion de l’efficacité du médicament.« Le big data peut clairement ai-der à justifier le prix d’un traite-ment », avance Joy King, consul-tant pharma et sciences de la viechez Teradata. Aux États-Unis, lesmédecins ont la capacité, grâce au« e-prescribing », de diriger direc-

tement le patient vers une offi-cine. Ces données, anonymisées,sont vendues aux laboratoirespharmaceutiques qui, grâce au bigdata, peuvent analyser les pres-criptions des médecins saisies parvoie informatique. « Cela permetde recouper les informations sur

les traitements,mais également deplaider auprès desassureurs la causede médicamentsqu’ils refusent derembourser parce

qu’ils les jugent trop chers, affirmeJoy King qui cite le cas d’un clientpréférant conserver l’anonymat.L’art du laboratoire a été de dé-montrer que, dans le cas de cetinjectable, si le traitement étaitplus cher à l’unité, son efficiencese mesurait sur un temps pluscourt que celui de ses concur-rents… Les assureurs ont été ame-nés à réviser leur jugementpuisqu’au final, le traitements’est révélé d’un meilleur rapportcoût/bénéfice thérapeutique. » Autre possibilité offerte par le bigdata, la prévention des effets se-condaires. Ainsi, HealthCore, unorganisme américain de re-cherche spécialisée en phar-maco-épidémiologie, effectuedes tests de données sur cer-taines catégories de populations,

Partager des données cliniques,prévenir les effetssecondaires d’unmédicament grâceà une exploitationplus rapide des données pharmaco-épidémiologiques ou simplement améliorer ses fluxlogistiques… À l’instar de nombreuses industries, la pharmase pose la questionde la structurationdes données qu’ellegénère afin d’en tirer de la valeur.

22 actulabo - Novembre 2014

Le big data peut clairementaider à justifier

le prix d’un traitement

Stratégies

Le big data à la conquête

Page 23: Magazine de novembre 2014

actulabo - Novembre 2014 23

de la pharmarecrutées notamment sur des cri-tères ethniques, ce qui est possi-ble aux États-Unis. Rose Cintron-Allen, consultante industrie santéde Teradata, est certaine que si cetype de calcul avait été possiblevoilà une dizaine d’années, « onaurait pu se rendre compte,beaucoup plus tôt, que l’anti-in-flammatoire Vioxx pouvait pro-voquer des infarctus du myo-carde. » Côté rapidité, Joy Kingajoute qu’une requête croiséesur l’ensemble de la base de « e-prescribing » pour deux médica-ments permet une réponse dansun laps de temps de « 3 minutescontre 45 heures auparavant. »Sur le plan industriel, la pharmaest confrontée à la surveillan-ce de ses approvisionnements.« Quand on fabrique des médi-caments sur différents sites avecdifférentes sources d’approvi-

sionnement, il est essentiel pournous d’identifier au plus vited’où vient le potentiel défaut dequalité, explique un représen-tant d’un laboratoire présent àNashville. Le big data peut nousaider à résoudre ce genre deproblème. Il implique cependantune remise en question de notresystème. C’est un choix lourd qui n’est pas sans conséquence,c’est pourquoi nous n’avons pas arrêté notre choix sur la stra-tégie. »Un attentisme finalement assezproche de celui que l’on observeauprès des professionnels d’au-tres secteurs. Selon une étudedu Boston Consulting Group,l’utilisation des données se ré-vèle une priorité pour 60 % desentreprises, mais 80 % des socié-tés interrogées reconnaissentmanquer de compétences dans

le domaine. À l’heure où 26 %des personnes interrogées décla-rent avoir déjà adopté de nou-veaux outils d’analyse de don-nées, 54 % affirment qu’elles leferont dans les trois années à venir.

Guillaume Mollaret, à Nashville (États-Unis)

Molécule d’ADN

LE PIONNIER DU BIG DATA SAS COOPÈRE AVEC GSKDe toutes les entreprises spécialisées dans l’analyse de données, le véritable pionnier est l’américain SAS, dont lesiège est à Cary, en Caroline du Nord. Cette société, fondée dans les années soixante-dix par des universitaires, aentamé une collaboration avec GSK mais souhaite rapidement engager des discussions avec d’autres laboratoirespour leur permettre de rejoindre un système de cloud regroupant l’ensemble des informations sur les essais cli-niques menés à l’échelle mondiale.« Nous sommes en discussion avec d'autres organisations de l'industrie pharmaceutique qui prévoient également depublier leurs données pour que les chercheurs soient en mesure d'accéder aux informations provenant des essais cliniquesmenés par plusieurs laboratoires », souligne Graham Hughes, un médecin en charge du centre SAS pour l’analyse desdonnées de santé. « En partageant nos données avec des chercheurs du monde entier, nous espérons faire avancer larecherche scientifique et améliorer la compréhension de nos médicaments. Notre conviction est que c’est la bonne choseà faire pour notre industrie et la société », confirme le vice-président de la science et de l'innovation de GSK.

Page 24: Magazine de novembre 2014

D’ ici à 2018, Novartiscompte aller auterme du dévelop-

pement de 32 nouvelles molécules,soumettre 29 nouvelles indicationspour des molécules approuvées ouen cours de développement et 1 nouvelle formulation, une versiondu Signifor (pasiréotide) à libéra-tion prolongée pour la maladie deCushing. Cette nouvelle séquenced’innovation qui succède à une pré-cédente (2009-2013), où le labora-toire bâlois a fait approuver 14 mo-lécules auprès de l’EMA (versus 8pour Pfizer, J&J, BMS ou Sanofi), 6par la FDA (seulement dépassé parGSK et J&J, 7 chacun), 12 par laPMDA japonaise (en tête, ex-æquoavec Pfizer et GSK) et 9 par la SFDAchinoise (1er devant Pfizer).S’il est aujourd’hui le n°2 mondial

de l’oncologie avec des ventes(2013) de 12 Md$ – auxquels vas’ajouter 1,66 Md$ supplémentaireavec l’intégration prochaine de lafranchise GSK –, il ne veut pas selaisser distancer surce marché straté-gique par son voi-sin Roche (25,3 Md$dans le traitementdu cancer en2013), d’autant quece dernier multi-plie les accordspour renforcer son pipe (Seragon,Bind Therapeutics, Orizon Geno-mics…).Au total, chez Novartis, 18 molé-cules innovantes sont en dévelop-pement clinique avancé dans lesdeux approches anticancéreuses :les thérapies ciblées, qui combi-

nent de plus en plus les médica-ments, et l’immunothérapie. Pourla première catégorie, les essaisde nouveaux traitements explo-rent plusieurs indications : ainsi,

BKM120/BYL719,un inhibiteur de la kinase PI3K, faitl’objet d’étudesdans le cancer dusein, de la tête etdu cou et des lym-phomes, LEE011,un inhibiteur des

kinases 4/6 (CDK 4/6), dans le can-cer du sein (phase III), de la pros-tate et certains lymphomes, etMEK162, un inhibiteur des kinases1 et 2 (MEK 1/2), dans les méla-nomes présentant une mutationdu gène BRAD ou les cancers del’ovaire. Afinitor (évérolimus), quia déjà reçu l’agrément de la FDAen 2012 pour le traitement du can-cer du sein avancé, est en coursd’études pour plusieurs autres in-dications : Novartis a ainsi publiéles résultats d’un essai clinique dephase III qui prouve l’allongementde la survie de patients atteints detumeurs neuroendrocrines dupancréas. En outre, Novartis pos-sède 16 molécules en essais cli-niques de phases I ou II : 10 ontpassé la preuve du concept/ proofof concept (POC) et 6 sont en at-tente de la franchir.En immunothérapie, Novartis dé-

De son campusbâlois, Novartis s’attaque au leadership de son voisin Roche en oncologie : 18 molécules innovantes sont endéveloppementavancé, 16 endébut de phase clinique.

24 actulabo - Novembre 2014

Stratégies

Novartis mise sur l’oncologie

18 moléculesinnovantessont en

développementclinique avancédans les deuxapproches

anticancéreuses

L’immeuble construit pour Novartis par le cabinet d’architectes californien Gehry Partners, chef-d’œuvre du « déconstructivisme », sur le campus de la Fabrikstrasse, à Bâle.

Page 25: Magazine de novembre 2014

veloppe un traitement individua-lisé baptisé CART (Chimeric Anti-gen Receptor Technology) qui« reprogramme » les lymphocytesT du patient afin d’exprimer à leursurface des récepteurs qui recon-naissent les protéines spécifiquesdes cellules tumorales. Le méca-nisme est complexe : les lympho-cytes T sont extraits du sang dupatient par leucaphérèse, puis ex-

pédiés dans une unité de produc-tion. Des gènes codés pour recon-naître les cellules cancéreusessont alors transférés dans les lymphocytes T par l’intermédiaired’un virus inactivé. Ceux-ci, unefois reprogrammés, sont repro-duits dans un bioréacteur avantd’être réinjectés dans le corps dupatient pour détruire les cellulestumorales. C’est de cette façon

que le composé expérimentalCTL019 reprogramme les cellulesT pour « chasser » la protéineCD19, impliquée dans des leucé-mies lymphoïdes chroniques oudes maladies auto-immunes.Le focus oncologique comprendaussi une attention toute particu-lière portée aux biosimilaires, do-maine réservé de la filiale Sandoz.

François-Xavier Beuzon

S andoz a été, en 2006, le pre-mier laboratoire à obtenir en

Europe une autorisation pour unbiosimilaire de la somatropine(Omnitrope) : il est aujourd’hui lea-der mondial sur ce segment demarché. En huit ans, Sandoz a misà la disposition du corps médicaltrois biosimilaires (un en endocri-nologie et deux en oncohématolo-gie) et mène à ce jour six études cli-niques de phase III, dont uneversion du rituximab (Rituxan/ Mab-Thera de Roche) dans le traitementdu lymphome folliculaire. Parmi lesautres programmes, les bioéquiva-lents du Neulasta et du Neupogend’Amgen, tous deux indiqués dansle traitement des neutropénies, etl’époétine alpha (Procrit de Jans-sen) : tous ces produits biologiquessont ou seront fabriqués par San-doz dans ses usines autrichien-

nes de Kundl et de Schaftenau.Les dirigeants de la filiale de Novar-tis font remarquer que le marchédes biosimilaires « va nécessaire-ment connaître une importanteaccélération au cours des troisprochaines années ». L’expiration,d’ici à 2020, des brevets protégeantl’insuline glargine Lantus de Sanofi,les anticancéreux Herceptin (trastu-zumab) et l’Avastin (bevacizumab)de Roche, des traitements de la PARHumira (adalimumab) d’AbbVie etEnbrel (étanercept) de Pfizer et Am-gen devrait alimenter le marché. Pour autant, les économies engen-drées par les biosimilaires ne se-ront pas de même ampleur quecelles obtenues grâce aux copiesde molécules chimiques. Les bais-ses de prix ne peuvent guère dé-passer les 30 % – contre parfoisplus de 70 % pour les génériques –,

compte tenu des frais de dévelop-pement et du coût des plans degestion de risque associés. Pour au-tant, l’arrivée d’un biosimilaire« provoque quasi automatique-ment une baisse de 10 % du pro-duit princeps ». Rapportée auxseules ventes annuelles du Lan-tus, d’Humira et d’Enbrel en Fran-ce (respectivement 170, 270 et200 M€), l’introduction de bioé-quivalents générerait immédiate-ment une économie pour l’Assu-rance Maladie de… 54 M€.« L’intérêt des biosimilaires est plu-tôt d’accélérer l’accès aux soins enfavorisant la concurrence, notam-ment à l’hôpital, et en permettantaux patients de profiter d’une pa-lette plus importante de produits »,indique Vas Narsimhan, présidentde Sandoz Biopharmaceuticals.

JCS

Sandoz le n°1 des biosimilaires

Les dates clésde Sandoz1886 • Fondation de The ChemicalKern & Sandoz, à Bâle1895 • Première substancepharmaceutique, un antipyrétique1939 • Adoption du nom de Sandoz1996 • Ciba et Sandoz fusionnentpour devenir Novartis2003 • Novartis rassemble sesbusiness génériques sous lamarque Sandoz2014 • Sandoz, n°2 mondial desgénériques avec 9,2 Md$ de CA.

EN B

REF

actulabo - Novembre 2014 25

Page 26: Magazine de novembre 2014

P rès de 56 000 € pour dou-ze semaines d’un traite-ment qui guérit, sans effets

secondaires, plus de 90 % des pa-tients atteints de l’hépatite C (soitenviron 200 000 personnes enFrance) : c’est le coût de Sovaldi(sofosbuvir), médicament contro-versé à l’efficacité pourtant indis-cutable du laboratoire GileadSciences. Ce dernier, qui a mis ceproduit miracle sur le marché l’andernier aux États-Unis et cette an-née en Europe, devrait engranger15 Md$ en 2014 avec Sovaldi.En France, la Sécurité sociale peut-elle, dans sa situation financière, sepermettre de dépenser… 1 Md€

par an pour mettre le traitement àla disposition de toutes les per-sonnes atteintes ? Cette question,qui fait débat depuis plusieursmois, pose le problème de l’avenir

du financement de l’innovationthérapeutique. Elle a conduit legouvernement à imaginer dans ledernier PLFSS un mécanisme derétrocompensation pour freinerles dérives de prix. Les produits in-novants sont dansle viseur…Pour l’économistede la santé ClaudeLe Pen, il n’y a pasmatière à s’inquié-ter : « Je ne croispas que l’accès àl’innovation soit définitivementcompromis. Ces nouveaux pro-duits sont coûteux, mais, in fine,leur prix est inférieur à celui an-noncé, les laboratoires ayant l’ha-bitude de consentir des remises.De surcroît, les prix élevés sontsouvent temporaires et ils bais-sent lorsque la concurrence se

développe. N’ou-blions pas que la dépense phar-maceutique a globalement ten-

dance à diminuer, notammentgrâce à l’arrivée des biosimilairesqui vont contribuer à faire bais-ser la facture de traitements oné-reux délivrés à l’hôpital, notam-ment en oncologie. ».

Heureusement, etce sera d’ailleursl’une des contribu-tions majeures desétudes observation-nelles dans « la vraievie », ces traitementsinnovants se révè-

lent sources d’économies sur lelong terme. « Lorsque l’on com-pare le coût d’innovations théra-peutiques comme le Sovaldi etleurs effets bénéfiques, la balanceest finalement favorable et leurutilisation assez rentable, assureClaude Le Pen. Elles évitent delourdes dépenses de santé ou

d’hospitalisationet des complica-tions graves. » Enl’occurrence, s’a-gissant de l’hépa-tite C, des cir-rhoses, des can-cers du foie oudes greffes. « Mais on ne sait

pas bien capitaliserces effets favorables à moyen oulong termes, indique l’économistede la santé. Les économies s’éta-lent dans le temps et bénéficient

Jusqu’où l’AssuranceMaladie pourra-t-elle rembourser les innovations thérapeutiques ? La polémique autourdu prix du Sovaldi,médicament « miracle » contrel’hépatite C, a placéle sujet au cœur dudébat. Mais le coûtimmédiat des nouveaux traitements est souvent contrebalancé parde substantielleséconomies de santésur le long terme.

Stratégies

Innovation : entre économie de

Les innovations évitent de lourdes

dépensesde santé et descomplications

graves

26 actulabo - Novembre 2014

Page 27: Magazine de novembre 2014

actulabo - Novembre 2014 27

court terme et de long terme d’abord à l’hôpital qui est en ca-pacité de décider d’affecter les en-veloppes à d’autres postes, ce quirend peu visibles les baisses de dé-penses. » Conclusion, « il y a à peuprès autant de risques pour les ré-gimes d’assurance maladie à fi-nancer ces médicaments qu’à dé-cider ne pas les utiliser pourtraiter les patients », conclutClaude Le Pen. Les réserves sont plus nettes chezd’autres acteurs du monde de lasanté. Philippe Lamoureux, direc-teur général du Leem, se montrebeaucoup plus réservé sur l’avenirde l’innovation thérapeutique enFrance : « Les pouvoirs publics cè-dent à la facilité en faisant porterl’essentiel de l’effort de régulationdes dépenses de santé sur les dé-penses pharmaceutiques. Nousconservons des positions fortes enoncologie, en maladies infec-tieuses et en maladies rares, maissommes en net recul sur les mala-

dies métaboliques. Cette questionde l’innovation sera centraledans la renégociation de l’ac-cord-cadre que nous allons enga-ger avec les pouvoirs publics. ».Pour les industriels, le Gouverne-ment va se trouver confronté à unealternative. Ou bien il prendconscience que l’innovation phar-maceutique est avant tout un in-vestissement qui génère des éco-nomies et, dans ce cas, il conduitdes réformes structurelles ; parexemple en développant les soinsambulatoires et la HAD ou en ré-examinant la question de la distri-bution des soins entre l’hôpital etla ville. Ou bien, il considère quel’innovation doit être financée àenveloppe constante, sans ré-formes structurelles, et dans ce casil y a effectivement danger pour leprogrès thérapeutique. « Il faut sortir de l’évaluation del’innovation en silo, estimait ré-cemment Patrick Desbiens, le pré-

sident de GSK France. Il est tempsd’adopter une vision élargie dusystème de santé et de faire la ba-lance entre le coût d’un traite-ment innovant et toutes les écono-mies qu’il diffuse par ailleurs. »Ce qui requiert probablement unetout autre pratique de l’évaluationmédico-économique.Les industriels veulent éviterl’amalgame entre les produits etles domaines thérapeutiques. « Lecas Sovaldi est très particulierpuisqu’il s’agit d’un traitementtrès coûteux qui s’applique à ungrand nombre de patients, sou-ligne le patron de GSK pour laFrance. Il serait dommageableque les évaluateurs adoptent uneligne dure en terme de fixationde prix pour des produits, parexemple en oncologie, qui s’ap-pliquent à un nombre plus réduitde patients et qui sont introduitsprogressivement. »

Jacques Huguenin

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Page 28: Magazine de novembre 2014

Le

Palmarès des

LabosP our ce premier palmarès des laboratoires et ac-

teurs français de l’industrie du médicament, dudiagnostic et du device, actulabo et son partenai-

re ellisphere ont sélectionné les 200 premières entreprises,par ordre décroissant de chiffre d’affaires. Nous avonsretenu celles classées dans la nomenclature d’activitésfrançaise (NAF) de l’Insee sous les numéros suivants :2120Z, 2110Z, 2014Z, 4646Z, 7211Z, ainsi que cellesrelevant du secteur de la santé dans la classe 7219Z.Seules les sociétés ayant publié leurs comptes durantl’année 2013 à l’un des greffes des tribunaux de com-merce français ont été prises en compte. Les chiffres

d’affaires consolidés de groupes dont le siège social esten France, lorsqu’ils publient ces données dans leursrapports annuels (Sanofi, Pierre Fabre, Ipsen, BioMérieuxentre autres …), ont été ajoutés.Certaines absences peuvent s’expliquer par des publi-cations de comptes tardives, ou un défaut pur et simplede dépôt. Nous voulons souligner que cet exercice diffi-cile demande un important travail de vérification et deparamétrage. Nous réclamons l’indulgence de nos lec-teurs pour les erreurs et oublis qui auraient pu s’y glisser.Nous serons, bien entendu, attentifs à vos remarques à[email protected]

COMMENT LIRE LE PALMARÈS ?“CA en €(2013)

siège social

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Palmarès

75008 PARIS 08

92160 ANTONY

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Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

GROUPE SANOFI

SANOFI WINTHROP INDUSTRIE

OCP RÉPARTITION

ALLIANCE HEALTHCARE REPARTITION

GROUPE SERVIER

actulabo

Page 29: Magazine de novembre 2014

75008 PARIS 08

92160 ANTONY

93400 ST-OUEN

92230 GENNEVILLIERS

92200 NEUILLY-SUR-SEINE

76000 ROUEN

92200 NEUILLY-SUR-SEINE

75014 PARIS 14

81100 CASTRES

69002 LYON

90000 BELFORT

92150 SURESNES

92500 RUEIL-MALMAISON

69007 LYON 07

92400 COURBEVOIE

69280 MARCY-L'ÉTOILE

94000 CRÉTEIL

75014 PARIS 14

91380 CHILLY-MAZARIN

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

94250 GENTILLY

75008 PARIS

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

78160 MARLY-LE-ROI

59640 DUNKERQUE

92500 RUEIL-MALMAISON

92500 RUEIL-MALMAISON

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

69800 ST-PRIEST

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

69007 LYON 07

92700 COLOMBES

92400 COURBEVOIE

69007 LYON 07

22000 ST-BRIEUC

92200 NEUILLY-SUR-SEINE

59120 LOOS

21300 CHENÔVE

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

32 951 000 000

11 683 000 000

6 098 582 387

4 220 486 609

4 200 000 000

3 388 955 838

2 882 018 068

2 069 000 000

2 008 000 000

2 000 000 000

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1 890 488 258

1 770 567 044

1 686 000 000

1 647 822 402

1 588 000 000

1 536 518 530

1 417 844 684

1 406 000 000

1 362 619 144

1 255 000 000

1 236 000 000

1 224 800 000

1 213 569 710

1 024 434 988

1 005 503 143

1 000 718 980

938 102 653

935 662 828

906 057 962

849 953 125

812 205 000

749 804 006

746 851 878

701 883 068

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567 656 919

567 070 461

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Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

MÉDICAMENTS ET DE PRODUITS DERMO-COSMÉTIQUES

DIAGNOSTICS BIOLOGIQUES, IMMUNOTHÉRAPIE

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS VACCINAUX

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

DIAGNOSTICS BIOLOGIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

FABRIC. EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS ET COSMÉT.

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS VACCINAUX

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE ET D'ANTISEPSIE

FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES

GROUPE SANOFI

SANOFI WINTHROP INDUSTRIE

OCP RÉPARTITION

ALLIANCE HEALTHCARE RÉPARTITION

GROUPE SERVIER

CERP ROUEN (GROUPE ASTERA)

LILLY FRANCE

SANOFI-AVENTIS FRANCE

GROUPE PIERRE FABRE

INSTITUT MÉRIEUX

CERP RHIN RHÔNE MÉDITERRANÉE

LES LABORATOIRES SERVIER

NOVARTIS PHARMA

SANOFI PASTEUR

MSD FRANCE

BIOMÉRIEUX

PHOENIX PHARMA

PFIZER

SANOFI-AVENTIS RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT

ROCHE

SANOFI CHIMIE

GROUPE FAREVA

GROUPE IPSEN

LABORATOIRE GLAXOSMITHKLINE

ASTRAZENECA DUNKERQUE PRODUCTION

ASTRAZENECA

BRISTOL-MYERS SQUIBB

IPSEN PHARMA

MYLAN

JANSSEN-CILAG

PIERRE FABRE MÉDICAMENT

MERIAL

BIOGARAN

TEVA SANTÉ

SANOFI PASTEUR MSD

CERP BRETAGNE ATLANTIQUE

AMGEN

BAYER HEALTHCARE

VIVA SANTÉ

GILEAD SCIENCES

actulabo - Novembre 2014 29

Page 30: Magazine de novembre 2014

95500 GONESSE

75013 PARIS 13

94150 RUNGIS

69510 MESSIMY

91940 LES ULIS

75013 PARIS 13

69008 LYON 08

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

69008 LYON 08

78310 MAUREPAS

92400 COURBEVOIE

78960 VOISINS-LE-BRETONNEUX

38240 MEYLAN

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

22100 TADEN

92300 LEVALLOIS-PERRET

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

92430 MARNES-LA-COQUETTE

76120 LE GRAND-QUEVILLY

76120 LE GRAND-QUEVILLY

92500 RUEIL-MALMAISON

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

93420 VILLEPINTE

78160 MARLY-LE-ROI

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

94150 RUNGIS

93420 VILLEPINTE

33500 LIBOURNE

92400 COURBEVOIE

92600 ASNIÈRES-SUR-SEINE

67730 CHÂTENOIS

60210 GRANDVILLIERS

76210 BOLBEC

92310 SÈVRES

92800 PUTEAUX

6510 CARROS

78100 ST-GERMAIN-EN-LAYE

92160 ANTONY

93110 ROSNY-SOUS-BOIS

491 434 441

490 186 377

469 547 389

455 860 000

453 445 942

453 185 937

441 201 746

432 517 135

414 507 189

400 431 276

398 324 543

397 401 337

397 094 588

381 820 601

381 152 213

377 900 691

374 155 145

373 094 403

370 028 770

344 117 675

337 875 193

334 922 388

315 000 000

313 167 550

312 327 399

302 603 074

292 218 938

292 045 000

288 546 000

284 302 133

267 383 130

265 505 164

252 869 754

250 095 037

245 165 136

232 990 922

232 796 000

228 880 590

225 727 000

218 221 171

Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS D'HOMÉOPATHIE

FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES

CENTRALE D'ACHAT ET DE DISTRIB. DE PRODUITS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMM. DE PRODUITS PHARMAC. ET DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS DE DIAGNOSTIC MÉDICAL

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

CENTRALE D'ACHAT ET DE DISTRIB. DE PRODUITS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS DE DIAGNOSTIC MÉDICAL

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS DE CONTRASTE POUR LA RADIOLOGIE

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE PRODUITS DE DIAGNOSTIC MÉDICAL

PRODUITS DE CICATRISATION ET DE SOINS DES PLAIES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE TRAITEMENTS DES ALLERGIES

SOINS DES STOMIES, DE LA CONTINENCE ET DES PLAIES

MOVIANTO FRANCE

BOEHRINGER INGELHEIM FRANCE

ABBVIE

BOIRON

LFB BIOMÉDICAMENTS

ALCYON FRANCE

MERCK SANTÉ

LIFESCAN

MERCK SERONO

BAXTER

NOVO NORDISK

LABORATOIRES LEO

ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE

MEDTRONIC FRANCE

ETHICON

CENTRAVET

SANDOZ

PIERRE FABRE MÉDICAMENT PRODUCTION

BIO-RAD

PLANETPHARMA

CONTINENTAL PHARMACEUTIQUE (GROUPE EURAPHARMA)

LABORATOIRES ALCON

GROUPE DELPHARM

BECKMAN COULTER FRANCE

GLAXO WELLCOME PRODUCTION

LUNDBECK

ABBOTT FRANCE

GUERBET

CEVA SANTÉ ANIMALE

COVIDIEN FRANCE

DIAGNOSTICA STAGO

LABORATOIRE PAUL HARTMANN

COOPÉRATIVE GIPHAR

ORIL INDUSTRIE (GROUPE SERVIER)

FRESENIUS KABI FRANCE

TAKEDA FRANCE

VIRBAC

GENZYME

STALLERGENES

LABORATOIRES COLOPLAST

41

42

43

44

45

46

47

48

49

50

51

52

53

54

55

56

57

58

59

60

61

62

63

64

65

66

67

68

69

70

71

72

73

74

75

76

77

78

79

80

30 actulabo - Novembre 2014

Palmarès

Page 31: Magazine de novembre 2014

92400 COURBEVOIE

75007 PARIS 07

92320 CHÂTILLON

92150 SURESNES

92300 LEVALLOIS-PERRET

92150 SURESNES

77000 MELUN

92800 PUTEAUX

94140 ALFORTVILLE

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

21300 CHENÔVE

76120 LE-GRAND-QUEVILLY

78160 MARLY-LE-ROI

69007 LYON 07

92400 COURBEVOIE

92700 COLOMBES

75116 PARIS 16

63100 CLERMONT-FERRAND

78960 VOISINS-LE-BRETONNEUX

6510 CARROS

92400 COURBEVOIE

59290 WASQUEHAL

92150 SURESNES

34000 MONTPELLIER

95440 ÉCOUEN

91320 WISSOUS

83870 SIGNES

78160 MARLY-LE-ROI

49070 BEAUCOUZÉ

92210 ST-CLOUD

92500 RUEIL-MALMAISON

74370 PRINGY

75015 PARIS 15

78400 CHATOU

92150 SURESNES

59230 ST-AMAND-LES-EAUX

92400 COURBEVOIE

69007 LYON 07

22000 ST-BRIEUC

45100 ORLÉANS

214 549 198

206 077 782

204 656 349

204 641 691

201 612 085

198 856 178

198 709 204

196 687 697

193 015 880

190 463 499

188 000 000

185 584 060

182 038 542

177 259 850

175 661 352

168 399 977

166 776 146

165 848 174

164 966 627

161 512 051

158 150 223

154 226 122

153 530 000

153 429 427

152 503 147

149 191 347

146 677 009

146 262 453

145 260 770

142 895 264

139 888 032

139 139 669

136 640 907

136 523 193

131 348 156

129 982 183

128 915 975

127 153 869

126 571 867

126 103 571

Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)

FABRICATION DE MÉDICAMENTS DE SPÉCIALITÉS

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMA ET COSMÉTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE FOURNITURES DENTAIRES

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

PRODUITS DE CICATRISATION ET DE SOINS DES PLAIES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

FABRICATION DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

FORMULATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE PRODUITS VACCINAUX

FABRICATION DE TRAITEMENTS DERMATOLOGIQUES

FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

LABORATOIRES EXPANSCIENCE

SEPPIC

LABORATOIRES OMEGA PHARMA FRANCE

ABBOTT PRODUCTS

ASTELLAS PHARMA

IRIS (GROUPE SERVIER)

COOPER

LABORATOIRES BOUCHARA-RECORDATI

HENRY SCHEIN FRANCE

INSTITUT DE RECHERCHE PIERRE FABRE

URGO MÉDICAL

E.P.DIS

GLAXOSMITHKLINE SANTÉ GRAND PUBLIC

ARROW GENERIQUES

LABORATOIRES MERCK SHARP & DOHME CHIBRET

UCB PHARMA

MEDA PHARMA

LABORATOIRES THEA

BOSTON SCIENTIFIC

LABORATOIRES ARKOPHARMA

ALLERGAN FRANCE

MOLNLYCKE HEALTH CARE

INSTITUT DE RECHERCHES SERVIER

LABORATOIRE CHAUVIN

VYGON

MENARINI FRANCE

IPSEN PHARMA BIOTECH

VIIV HEALTHCARE

INTERVET

ETHYPHARM

DAIICHI SANKYO FRANCE

ALLERGAN INDUSTRIE

CSL BEHRING

LABORATOIRES MAYOLY SPINDLER

ABBOTT HEALTHCARE

GLAXOSMITHKLINE BIOLOGICALS

GALDERMA INTERNATIONAL

GENZYME POLYCLONALS

MEDICAL EXPORT (MEX)

FAMAR ORLÉANS

81

82

83

84

85

86

87

88

89

90

91

92

93

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95

96

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98

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100

101

102

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117

118

119

120

actulabo - Novembre 2014 31

Page 32: Magazine de novembre 2014

75008 PARIS 08

45520 GIDY

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

91300 MASSY

92000 NANTERRE

28100 DREUX

92400 COURBEVOIE

92400 COURBEVOIE

94250 GENTILLY

6600 ANTIBES

33700 MÉRIGNAC

69008 LYON 08

69330 MEYZIEU

14200 HÉROUVILLE-ST-CLAIR

92230 GENNEVILLIERS

70200 MAGNY-VERNOIS

94260 FRESNES

91160 LONGJUMEAU

92140 CLAMART

94110 ARCUEIL

60390 AUNEUIL

69800 ST-PRIEST

92150 SURESNES

80080 AMIENS

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

28000 CHARTRES

38660 LA TERRASSE

91940 LES ULIS

6410 BIOT

91090 LISSES

75001 PARIS 01

94120 FONTENAY-SOUS-BOIS

69007 LYON 07

37530 POCÉ-SUR-CISSE

49124 ST-BARTHÉLÉMY-D’ANJOU

35133 LUITRE

94100 ST-MAUR-DES-FOSSÉS

69210 ST-GERMAIN-SUR-L'ARBRESLE

92500 RUEIL-MALMAISON

69009 LYON 09

125 944 000

121 485 255

120 522 833

120 241 570

119 115 841

118 769 198

118 437 667

117 692 712

117 345 188

116 595 421

116 096 150

115 560 706

114 715 880

113 536 496

113 316 585

113 093 000

112 155 896

111 864 000

110 154 821

109 830 136

109 310 209

108 353 630

106 786 776

106 222 208

106 213 271

104 299 816

102 979 328

101 299 992

101 073 626

100 280 318

96 453 032

95 755 982

95 195 163

94 987 963

94 665 643

93 691 918

90 688 700

89 644 104

88 658 532

87 263 907

Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE ET D'ANTISEPSIE

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMA ET COSMÉTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

DIAGNOSTICS BIOLOGIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE MÉDICAMENTS INJECTABLES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS INJECTABLES

FABRICATION DE PRODUITS POUR LA CHIRURGIE DENTAIRE

SERVICES AUX INDUSTRIES PHARMA ET BIOPHARMA

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

FRANCOPIA (GROUPE SANOFI)

LES LABORATOIRES SERVIER INDUSTRIE

EG LABO - LABORAT. EUROGENERICS (GROUPE STADA)

RECKITT BENCKISER HEALTHCARE FRANCE

LABORATOIRES GRUNENTHAL

BEAUFOUR-IPSEN INDUSTRIE

CHIESI

SCHERING-PLOUGH

FERRING

LABORATOIRES GENEVRIER

MEDA MANUFACTURING

MERCK MÉDICATION FAMILIALE

HOSPAL

LABORATOIRES GILBERT

SEREX

VÉTOQUINOL

FRESENIUS MEDICAL CARE FRANCE

PCAS

SORIN GROUP FRANCE

INNOTECH INTERNATIONAL (GROUPE INNOTHERA)

EVOLUPHARM

RESMED

ADIR (GROUPE SERVIER)

LABORATOIRE UNITHER

SHIRE FRANCE

NOVO NORDISK PRODUCTION

RBP PHARMA

IPSEN INNOVATION

GALDERMA RESEARCH & DEVELOPMENT

SEBIA

ACTELION PHARMACEUTICALS FRANCE

CENEXI

LABORATOIRE AGUETTANT

PFIZER PGM (DEVENU FAREVA)

PHICTAL

PANPHARMA

SEPTODONT

CHARLES RIVER LABORATOIRIES FRANCE

OTSUKA PHARMACEUTICAL FRANCE

NOVACYL

121

122

123

124

125

126

127

128

129

130

131

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159

160

32 actulabo - Novembre 2014

Palmarès

Page 33: Magazine de novembre 2014

Actulabo - Novembre 2014 39

Page 34: Magazine de novembre 2014

78280 GUYANCOURT

75116 PARIS 16

14000 CAEN

92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

75002 PARIS 02

74540 ALBY-SUR-CHÉRAN

78280 GUYANCOURT

6510 CARROS

91710 VERT-LE-PETIT

55270 VARENNES-EN-ARGONNE

92800 PUTEAUX

92600 ASNIÈRES-SUR-SEINE

72100 LE MANS

92500 RUEIL-MALMAISON

51100 REIMS

92500 RUEIL-MALMAISON

75015 PARIS 15

91940 LES ULIS

74240 GAILLARD

92160 ANTONY

27460 IGOVILLE

94250 GENTILLY

76000 ROUEN

92160 ANTONY

75015 PARIS 15

92250 LA GARENNE-COLOMBES

59223 RONCQ

31750 ESCALQUENS

69760 LIMONEST

83400 HYÈRES

92130 ISSY-LES-MOULINEAUX

34000 MONTPELLIER

45100 ORLÉANS

78960 VOISINS-LE-BRETONNEUX

64990 MOUGUERRE

69330 JONAGE

38670 CHASSE-SUR-RHONE

53000 LAVAL

45000 ORLÉANS

92800 PUTEAUX

85 329 320

83 886 435

83 457 881

82 250 275

78 330 919

76 152 249

75 536 020

75 532 645

75 234 195

74 953 379

73 887 254

73 557 326

73 168 433

72 760 546

72 737 535

72 388 172

71 651 429

71 467 827

70 927 207

69 859 545

69 310 839

69 295 395

68 505 948

68 426 518

68 138 094

68 099 600

67 969 510

65 463 513

65 417 362

65 093 702

64 895 154

64 185 824

64 079 368

63 665 636

63 075 001

63 073 739

62 769 854

62 698 188

62 250 000

61 290 321

Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

CENTRALE D'ACHATS ET DE DISTRIB. DE PRODUITS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE TRAITEMENTS DERMATOLOGIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE TRAITEMENTS DERMATOLOGIQUES

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE TRAITEMENTS DES ALLERGIES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

PRODUITS DE SOINS DES PLAIES ET DE CONTENTION

FABRICATION DE MÉDICAMENTS

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR L'HÔPITAL

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA HAD

COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA HAD ET LE MAD

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

PRODUITS DE SOINS DES PLAIES ET DE STOMIE

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA HAD

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE

FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS

FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX

COMMERCE DE PRODUITS ORTHOPÉDIQUES

COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES

FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE

RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT DE MÉDICAMENTS ORPHELINS

EDWARDS LIFESCIENCES

ALEXION PHARMA FRANCE

HIPPOCAMPE CAEN

PIERRE FABRE DERMATOLOGIE

BIOPROJET PHARMA

LABORATOIRES GALDERMA

LABORATOIRES TERUMO FRANCE

VIRBAC FRANCE

ISOCHEM

ALK ABELLO

CHUGAI PHARMA FRANCE

PROCTER & GAMBLE PHARMACEUTICALS FRANCE

BSN-RADIANTE

NORGINE PHARMA

DELPHARM REIMS

NOVARTIS SANTÉ FAMILIALE

MUNDIPHARMA

PIEX

DELPHARM GAILLARD

DRÄGER MEDICAL

INTERVET PRODUCTIONS

AIR LIQUIDE EUROPEAN HOMECARE OPERAT. SERVICES

OXYPHARM

CHUGAI SANOFI-AVENTIS

ALMIRALL

LABORATOIRES CONVATEC (GROUPE BMS)

ARJOHUNTLEIGH (GROUPE GETINGE)

TRIDEM DISTRI

EUSA PHARMA

INTERMED EXPORTATION

ZAMBON FRANCE

BAUSCH ET LOMB FRANCE

FAMAR FRANCE

BARD FRANCE

DJO FRANCE

DISTRINEP

FINORGA

SOGEVAL

TECHNOLOGIE SERVIER

ORPHAN EUROPE (GROUPE RECORDATI)

34 actulabo - Novembre 2014

161

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165

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Palmarès

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Q uelle meilleure occasionque la célébration d’un40e anniversaire pour

plaider la cause d’un site industrield’excellence auprès des dirigeantsde sa maison mère ? Convaincus dela validité de leur projet, les respon-sables de l’usine de fabricationd’API du japonais Daiichi Sankyod’Altkirch (68), l’une des trois plate-formes mondiales de productionde principes actifs d’une big phar-ma classée à la 21e place des la-boratoires mondiaux l’an passé(8,3Md€ de CA), n’ont pas hésité.Ils ont rappelé en octobre dernier,lors d’une cérémonie très officielle,que cette usine déployée sur42000m2 – et située au cœur del’industrieuse Alsace méridionale,à quelques dizaines de kilomètresde l’impressionnante pharma val-ley bâloise – « était prête à accueil-lir la fabrication des prochainesmolécules du pipe, notamment les

molécules d’origine biologique etles anticorps, qu’il s’agisse de lotsdestinés à la clinique ou des lotscommerciaux ». L’appel du pied, s’il n’a pas ébranléla retenue proverbiale des diri-geants japonais présents, a toute-fois été commenté ; il est vrai qu’ila été lancé lors d’un colloque dé-dié… à l’attractivité des territoireset aux besoins desindustriels de la fi-lière pharma. De lathéorie à la prati-que !Le site – une ex-usine du laboratoireallemand Luitpold-Werk entrée dans le giron du japo-nais en 1990 –, n’est pas dénuéd’atouts. Employant une quaran-taine de collaborateurs, il a fondéson développement sur l’extractionet la purification à des stades diversd’une seule molécule : la chondroï-tine sulfate, produite à partir d’unephase initiale de broyage, de dé-graissage et de séchage de carti-lages d’origine animale et notam-ment de trachées de bœuf (environ300 tonnes de matière premièretraitées annuellement). Après cette première opérationd’extraction, il s’ensuit, dans un dé-roulé d’interventions qui s’enchaî-nent dans trois ateliers, une longueséquence de fabrication ponctuéepar plusieurs phases d’extraction,

de précipitation, de séchage-lyophi-lisation. Puis, enfin, de purificationet d’atomisation. Le cycle de fabrica-tion s’étend sur une durée de deuxans. Originalité de l’usine alsacienne, quibénéficie des principaux agrémentsinternationaux (FDA et Anvisa pourle marché brésilien), ce qui lui per-met d’exporter près de 90 % de sa

production, ses APIsont aussi bien des-tinés aux marchésde la santé humainequ’à ceux de lasanté animale. Ainsi,les mucopolysac-charides (MPS) pu-

rifiés au cœur de l’atelier 4 sontprincipalement livrés au généri-queur Stada qui incorpore cettematière première dans une pom-made formulée et conditionnée àPfaffenhoffen, en Allemagne surl’un des plus importants sites deproduction mondiaux de DaiichiSankyo. Le produit, indiqué dansle traitement de l’arthrose et descontusions, est commercialisé dans123 pays – sauf en France – sous lenom de marque Mobilate. Il béné-ficie d’un contrat de fournitured’une durée… de vingt-cinq ans.À l’issue de nouvelles et dernièresphases de purification et d’atomisa-tion, le principe actif obtenu – cettefois du polysulfate glycoaminogly-can, d’aspect plus cotonneux – est

À Altkirch, Daiichi Sankyo est Les dirigeants français de l’usined’API Daiichi Sankyod’Altkirch (68) estiment que leursite, aujourd’hui cantonné à la purification d’uneseule molécule, estcalibré pour devenirla plateforme d’excellence de la pharma nippone.

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En direct des usines

Frédéric Boisivon, directeur de l’usine.

Le site a fondéson développement

sur l’extractionet la purificationd’une molécule : la chondroïtine

sulfate

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prêt à relever tous les défis

formulé par Luitpold Pharmaceuti-cals, désormais basé à New York etdevenu en 1990 une entité de Daii-chi Sankyo. Il est destiné à être ad-ministré sous forme injectable pourtraiter l’arthrose du chien et du che-val. Le contrat de fourniture avecLuitpold Pharmaceuticals venaitd’être reconduit pour une dizained’années. « Nous avons tout pouraller beaucoup plus loin et devenirle site API de référence de DaiichiSankyo », a martelé Frédéric Boisi-von, le directeur d’une usine quidevrait bénéficier de 5 M€ d’inves-tissements au cours des cinq pro-chaines années, sans préjuger d’unéventuel programme capacitaire !«Nous avons le savoir-faire fondésur un turn-over minimal, deséquipements industriels et des uti-lities de qualité exceptionnelleainsi qu’une très grande maîtrisede procédés qui se situent au car-refour de la chimie traditionnelleet des biotechnologies. »Naturellement, les dirigeants, qui

se positionnent sur le long terme etdans la durée, espèrent tirer profitdes programmes de R&D que leurmaison mère a engagé en solo ouen collaboration avec des bio-pharms comme l’allemand U3Pharma, l’américain Plexxikon ouune biotech récemment acquise,Ambit Biosciences, spécialisée dansle développement d’inhibiteurs dekinase.« Les Japonais sont très respec-tueux des traditions, rappelleFranck Telmon, le président de

Daiichi Sankyo France. Les parti-cularités françaises qui suscitentparfois dans les boards interna-tionaux de l’irritation, voire del’aversion, sont vécues commeune sorte d’exception culturelle àlaquelle ils sont tenus de s’adap-ter. Mais naturellement, cela nedoit pas nous exonérer d’une ac-tion puissante sur l’améliorationde notre attractivité. »

Jean-Christophe Savattier, envoyé spécial à Altkirch

DAIICHI SANKYO FRANCE AFFRONTE LE PÉRIL GÉNÉRIQUE

Daiichi Sankyo France, qui réalise environ 75 % de ses quelque 120 M€ de CA (140 M€

à fin mars 2013, suivant les données tirées de notre palmarès, NDLR) avec trois pro-duits de la gamme olmésartan, devra affronter dès 2017 « une forte exposition à la géné-rification de deux d’entre eux », nous indique Franck Telmon, le président de la filiale. Ilnous confirme que le laboratoire a anticipé cette perte de brevets puisqu’une impor-tante réorganisation de la visite médicale a été accomplie en 2014 ; elle s’est traduitepar la suppression de 150 postes qui a été menée sur la base de départs volontaires.Aujourd’hui Daiichi Sankyo France emploie 340 salariés auxquels s’ajoute la quaran-taine de collaborateurs du site d’Altkirch (68).La filiale française fonde beaucoup d’espoirs sur la mise à disposition de l’édoxaban, unanticoagulant oral autorisé au Japon aujourd’hui en cours d’évaluation par l’EMA.Notons que la France a été le principal pays recruteur de patients de l’essai cliniquemondial Hokusai de phase III qui portait sur ce traitement.

L’usine de Daiichi Sankyoà Altkirch.

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En direct des usines

A fin de mieux répondre à lademande de clients qui pri-

vilégient de plus en plus des taillesde lots plus modestes – en septans, le gabarit moyen des lots au-rait ainsi baissé de 30 % –, Serviera engagé la réorganisation d’unepartie de l’ensemble des fonctionsréparties sur le flux produit.Il a décidé, dans cette perspective,d’investir environ 15 M€ sur la pé-riode 2013-2016 au profit de sesunités industrielles orléanaises deGidy et de Fleury-les-Aubrais, quiemploient au total un bon millierde collaborateurs.

Le programme, baptisé Safran2015, essentiellement focalisé surl’amélioration de l’organisation in-dustrielle, vise principalement « àaccélérer les flux » explique Pa-trice Martin, le directeur des deuxétablissements : spécialisés à Gidydans les formes sèches (compri-més, sachets, gélules) et à Fleurydans les formes liquides (sirops etsprays), ils produisent annuelle-ment 184 millions de boîtes. Ils’agit essentiellement de traite-ments des maladies du SNC, decardiologie, diabétologie et du sys-tème veineux.Safran 2015 prévoit de réduire enmoyenne de 20 % le temps de cy-cle s’écoulant entre la phase d’ap-provisionnement des matièrespremières et le conditionnementdes produits finis, qui s’élève au-jourd’hui à 60 jours. Conçu à l’issue d’une période d’élabora-tion de trois ans qui a mobilisé220 salariés répartis dans 22groupes de travail, Safran2015 a été déployé dansles usines début octobre

– dans le cadre d’une bas-cule one shot – mais n’attein-dra sa vitesse de croisière qu’enfin 2015.« L’idée principale, c’est que cha-que protagoniste du process soitconcerné par le flux. Il faut queles opérateurs aient une vision

transversale du processus de fa-brication afin qu’ils apprécientmieux l’impact d’une décision oud’une action individuelle surl’ensemble du dispositif », pour-suit Patrice Martin. Une sorte dedéclinaison industrielle de l’effetpapillon !Le dirigeant insiste sur le carac-tère interne de cette réorganisa-tion : « Nous avons sollicité l’ac-compagnement du cabinet con-seil Chorege dans les phasesconceptuelles, mais ce sont bienles salariés qui ont élaboré le pro-jet. Plus de 80 % de leurs proposi-tions ont ainsi été validées. ».Plus grande responsabilisation, ca-pacité à se rendre disponible auservice du collectif : tels sont lesconcepts clés du programme qui aamené, par exemple, la direction à renforcer les équipes qualité. « Dans l’ancienne organisation, leservice qualité effectuait une libé-ration des lots toutes les 24 heures.Désormais, il procède à des libé-rations… toutes les 2 heures, expli-que Patrice Martin, ce qui nous aconduits à le faire fonctionner enen 3x8. »Une petite révolution !Notons que ce programme d’in-vestissement comprendra un voletacquisition d’équipements indus-triels qui représentera 30 % dumontant total.

Jean-Christophe Savattier

Servier veut accélérer les flux de ses sites orléanais

Servier vient d’engager un programme d’investissement de 15 M€ au profitde ses unités industrielles orléanaises.L’objectif est deréduire de 20 % le temps de cycle en production.

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C’est à Steenvoorde, dansla région lilloise, à quel-ques kilomètres de la Belgique,que le californien Bio-Rad ex-ploite l’un de ses plus importantssites européens. Développée sur19 000 m2, cette usine de 300 sa-lariés aura bénéficié en 2014 d’unprogramme d’investissement de5 à 7 M€. Fabriquant principale-ment des tests de diagnostic clini-que in vitro, elle est entrée dansle périmètre du groupe suite àl’acquisition de Sanofi Diagnos-tics Pasteur.Les équipes de Bio-Rad ont re-pris le flambeau en faisant deSteenvoorde – 85 % des volumessont exportés – une unité de pre-mier plan au sein de l’appareil in-dustriel du groupe. Très diversi-fiée, elle se consacre à la fabrica-tion « de tests bactériologiques,de milieux de culture, de testsPCR, ainsi qu’à la production detests immuno-enzymatiques fon-dés sur la technologie Elisa (en-

zyme-linked immuosorbent as-say) », indique Isabelle Combes,la directrice du site. Ces produitssont commercialisés auprès deslaboratoires médicaux privés ain-si que des laboratoires hospita-liers de biologie et des centres dedépistage dans des applicationsvariées (toxoplasmose, VIH 1 et 2,hépatites, santéféminine, ménin-gite, dengue). « Nous sommesaussi reconnuspour la qualitéde nos tests diagnostics du prionimpliqué dans l’ESB (encéphalo-pathie spongiforme bovine) »,souligne Yves Quinchard, direc-teur général de Bio-Rad et par ail-leurs président du Sidiv (Syndicatde l’industrie du diagnostic in vi-tro). Pour autant, après avoirconnu son apogée au moment dela crise de la vache folle, cette ac-tivité connaît aujourd’hui un re-cul provoqué par la réorganisa-tion de la filière viande euro-péenne. Le modèle industriel de l’usinede Steenvoorde est très intégré :le site exploite un module biolo-gique dédié à la culture cellulairequi produit la matière première,les anticorps et antigènes utilisésdans les tests diagnostics. Cetteplateforme de 1 000 m2 abrite

150m2 de laboratoires classés P3où l’on cultive soigneusementdes virus de la rage, du VIH ainsique des prions. Plus loin, les équipes de Bio-Radbichonnent dans des laboratoiresP2 le virus de la vaccine afin deproduire chaque année… 11grammes de GP16, une protéine

recombinanteemployée dansle diagnostic duVIH. « Cette ins-tallation n’a pasbeaucoup d’é-

quivalent à l’international », in-dique Hélène Debrauwere, res-ponsable de production.À l’autre bout du process, lesopérateurs et les techniciens del’usine remplissent, assemblentet conditionnent les tests qui sontdélivrés dans des présentationstrès variées (disques antibio-tiques, boîtes de Pétri, combos etcartes destinés à être lus sur desautomates). Les produits finissont expédiés sur le centre logis-tique français de Bio-Rad installéà Mitry-Mory (77). L’investisse-ment annoncé devrait permettred’accompagner l’approbation parla FDA d’un test de diagnostic ra-pide et de déployer une nouvellegénération de tests fondés sur latechnologie Elisa.

Jean-Christophe Savattier

Bio-Rad prospère dans son milieu lillois

L’usine de fabrication de testsde diagnostic clinique Bio-Rad de Steenvoorde (59)fonctionne sur labase d’un modèleindustriel très intégré,de la productiond’anticorps et d’antigènes jusqu’auconditionnement.

Cette installation n’a pas beaucoup

d’équivalent à l’international

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En direct des usines

«C’ est beau, une usineneuve ! » : c’est avec

ces mots empreints de ravissementqu’Arnaud Montebourg, alors mi-nistre du Redressement productif,débutait son discours lors de la pré-sentation du programme d’exten-sion de l’usine blésoise de Chiesi,le 29 novembre 2013.La middle pharma italienne, quiemploie près de 4 000 personnesdans le monde pour un CA de quel-que 1Md€, privilégie deux domai-nes thérapeutiques, les maladiesrespiratoires et cardiovasculaires.Son board a décidé de confier ausite de La Chaussée-St-Victor, prèsde Blois (41), le soin d’industriali-ser l’Innovair Nexthaler, un aéro-sol très innovant dédié au traite-ment de l’asthme. Ce projet correspond à un investis-sement de 23 M€ qui devrait setraduire par la création d’une qua-

rantaine d’emplois d’ici à la fin2016, de quoi mettre, en effet, dubaume au cœur de ceux que déses-père le déclin du socle industrielnational !Réceptionnée pour la visite du mi-nistre, l’extension de 3 600 m2 decette usine de 62 salariés, qui sedéploie désormais sur 4 500 m2, aaussitôt laissé place aux phasesd’installation et de qualification deséquipements, finalisées depuis plu-sieurs semaines. L’exploitationcommerciale « n’est pas attendueavant le second semestre 2015 »,précise Franck Vilijn, le directeurde l’usine blésoise qui se réjouitdu changement de statut du site,choisi à l’issue d’une très sévèrecompétition interne... Les locaux abriteront une centralede pesée, une ligne ultra-automati-sée de près de 60 m de long et unatelier de formulation de poudre ;

celui-ci réalisera aussi les délicatesopérations d’agrégation du glucoseet des principes actifs. L’Innovair Nexthaler, déjà commer-cialisé dans plusieurs pays euro-péens, a été autorisé cette annéeen France. «Notre nouvelle lignesera dotée d’une capacité an-nuelle de 6 à 7 millions d’unités »,souligne Franck Vilijn, ce qui cor-respond à un doublement des ca-pacités déjà installées. « À terme, lesite de La Chaussée-St-Victor ferajeu égal, voire dépassera les ca-pacités de notre usine historiquede Parme, berceau du groupe », aindiqué Alberto Chiesi, le présidentdu groupe transalpin. La France constitue décidémentune destination privilégiée par lafamille Chiesi. Éric Fatalot, le prési-dent de la filiale française, nousconfiait en marge de la manifesta-tion que le groupe compte égale-ment affecter d’importantes res-sources au centre de recherche cli-nique de Courbevoie (92), qui em-ploie une quinzaine de collabora-teurs. « Cette expansion est liée à un pro-jet de développement d’un traite-ment de l’asthme conjuguant troisprincipes actifs », a indiqué le diri-geant en précisant qu’une partieimportante de ce programme cli-nique serait confiée à des CRO.

JCS

Blois devient une pièce majeuresur l’échiquier de Chiesi

Dans un an, les premiers lotscommerciaux del’Innovair Nexthaler,un traitementde l’asthmedu laboratoireitalien Chiesi,sortiront de l’usinede Blois, agrandieet entièrementreconfigurée pourl’occasion.

Franck Vilijn et Arnaud Montebourg.

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actulabo - Novembre 2014 41

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En direct des usines

C’est indiscutablement leplus important projetd’aménagement urbain

français, associé au développementd’une plateforme de R&D dans ledomaine de l’oncologie et plus gé-néralement des sciences de la vie.Le conseil de la communauté d’ag-glomération du Val de Bièvre, qui re-groupe sept communes du Val-de-Marne représentant plus de 200 000habitants, devrait se prononcer d’icià quelques semaines sur le docu-ment de programmation du projetCampus Grand Parc dont les 80 hase déploieront essentiellement surle territoire de la commune adhé-rente de Villejuif, dans la zone d’in-fluence de l’Institut Gustave-Roussy(IGR), la véritable cheville ouvriè-re de ce projet. L’affaire est d’en-vergure puisqu’il s’agit de construi-re un pôle scientifique et tertiaire de350 000 à 450 000 m2 à terme, dou-blé d’un pôle d’enseignement et deformation aux métiers de la san-té, ainsi que 200 000 à 400 000 m2

d’équipements, de services et de

commerces divers et 200 000 à 250 000 m2 de logements. « Le programme qui a démarré il ya quelques années sous l’appella-tion Cancer Campus a changé dedimension lorsqu’il a été décidéqu’une gare connectée aux futureslignes 15 – dès 2020 – et 14 du métroallait être construite aux pieds del’IGR », explique Gilbert Lenoir, le di-recteur de la prospective à l’InstitutGustave-Roussy. Le projet de trans-fert sur le site de la première an-née de médecine et de pharmacie(PACES) de l’université Paris-Sud etde ses 3 000 étudiants – a priori qua-siment acquis – a également contri-bué à donner un nouveau relief à ceprojet de biocluster qui s’appuieranaturellement sur le Villejuif Bio Park,une pépinière d’entreprises et unhôtel d’activités ouverts en 2011. « Nous accueillons déjà sur nos 5340 m2 d’espaces locatifs une quin-zaine de biopharms dont certaines,comme Theravectys – qui développeune nouvelle génération de vaccinsthérapeutiques fondés sur la techno-

logie des vecteurs lentiviraux (NDLR) –ont fait leur place au soleil », nous in-dique Arnoul Charoy, le secrétaire gé-néral de l’association Cancer Campusqui assure le pilotage scientifique duprogramme. Un nombre significatif dedemandes d’implantations auraitdéjàété reçu par les promoteurs de Cam-pus Grand Parc qui piaffent d’impa-tience dans l’attente de la déclara-tion d’utilité publique (DUP) de laZAC ; celle-ci devrait être promul-guée par le préfet avant la fin du pre-mier trimestre 2015. Les dirigeantsde l’IGR seraient déjà en discussionavec plusieurs investisseurs – dont lesuisse Orox – pour étendre le BioPark de 5 000 à 6 000 m2. « Nous allons phaser ce projet. Pourautant, nous souhaitons qu’unepremière tranche soit livrée dès2017-2018 », précise Arnoul Charoyqui estime que les utilisateurs desfuturs mètres carrés vont se manifes-ter très rapidement afin d’anticiper lahausse des prix qui découlera inévi-tablement de la mise en service de lagare. Jean-Christophe Savattier

Campus Grand Parc, le biocluster en devenir de Villejuif

Un vaste projetd’aménagementscientifique et urbain devrait prochainement se déployer au pied de l’InstitutGustave-Roussy de Villejuif. Il prévoit,notamment, uneimportante extension des capacités d’accueildu Villejuif Bio Park.

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P remier département mari-time français, le Finistèrebénéficie d’un écosystème

scientifique de premier plan, com-posé notamment de la station debiologie marine du Muséum natio-nal d’histoire naturelle à Concar-neau, de l’Ifremer à Brest, et sur-tout de la station biologiquemarine de Roscoff.C’est d’ail-leurs

à Roscoff que les professeurs Lau-rent Meijer et Hervé Galons ontcréé en 2007 la start-up ManRosTherapeutics ; celle-ci travaille àdes programmes visant d’une partà traiter la mucoviscidose et la po-lykystose rénale et d’autre part àdévelopper une molécule d’originemarine potentiellement indiquéepour le traitement du syndromede Down (trisomie 21) et de la ma-ladie d’Alzheimer. ManRos doitbeaucoup à « notre intérêt névro-tique pour les inhibiteurs de ki-nase », plaisante Laurent Meijer quia collaboré avec trois prix Nobelde médecine (1992, 2000 et 2001). La molécule candidate de ManRoscontre la mucoviscidose (roscovi-tine) devrait entrer en phase I/IIen janvier, avec le concours duCHU de Brest. « La voie d’action

est très originale puisqu’ellevise à faire croître des

macrophages quivont venir pha-gocyter lesbactéries etdonc l’in-flamma-tion pul-monai -re », dé-taille Lau-rent Meijer.

Ce mécanismethérapeutiqueposséderait un

spectre d’action beaucoup pluslarge que l’Ivacaftor du laboratoireaméricain Vertex qui, malheureuse-ment, n’est efficace que pour unepart minime (4 à 5 %) des patients. Autre espoir des sciences bre-tonnes de la vie, le laboratoire Hemarina, fondé par le docteurFranck Zal en 2007 et installé àMorlaix, s’apprête lui aussi à enga-ger un essai clinique qui pourraitbien révolutionner les pratiques dela transplantation et du don d’or-ganes. Les premiers essais surl’homme de son substitut universeldu sang produit à partir d’un vermarin aux extraordinaires proprié-tés (arenicola marina) vont être lancés en fin d’année au CHU deBrest. « La solution permet de re-tarder de 1 à 7 heures le délai d’in-tervention entre la prise du gref-fon sur le donneur et la greffe »,explique Franck Zal. D’autres appli-cations sont envisagées : un projetde pansement universel pour lesdiabétiques pouvant débouchersur un partenariat industriel, pro-bablement avec Urgo, et le déve-loppement d’un analogue uni-versel aux globules rouges quipourrait entrer en préclinique en2015. De plus, Hemarina (36 sala-riés), qui a ouvert un bureau à Bos-ton, a été choisi par l’armée améri-caine afin d’élaborer un produitpermettant de traiter les traumaticbrain injuries. Rien d’étonnant à ce

Le Finistère en pointe dans Les terres bretonnes, en particulier le département duFinistère, jouissentd’un microclimatpropice à l’éclosion de belles biotechs liées aux biotopesmaritimes.

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En direct des usines

Le trio de direction de ManRos Therapeuticsavec Laurent Meijer au 1er plan.

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les sciences de la vieque la biopharm commence à ai-manter les investisseurs : à l’issuede trois tours de table (15 M€ le-vés), le CIC-CMC et l’industriel nor-diste Maurice Lessaffre sont entrésen capital. Ces concours vont inciter FranckZal à investir. Il nous confirme leprojet de construction d’une usinede 2 000 à 2 500 m2 – une tren-taine d’emplois créés – dont la pro-duction compléterait celle que leLFB assure pour Hemarina sur sonsite d’Alès.

Jean-Christophe Savattier, envoyé spécial à Brest

Le substitut universel du sang produit à partir du

ver marin arenicola marina.

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L es industriels de la filièrepharma « ne sont pas trèsen avance » au regard des

indispensables progrès à opérersur le front de la supply chain, si on les compare avec leursconfrères d’autres secteurs. Pour-tant, l’époque est devenue beau-coup plus compliquée pour desopérateurs soumis à de très fortescontraintes tant sur le plan des vo-lumes que sur celui des prix. C’estune évidence, ils ne pourront pass’affranchir très longtemps « d’uneréflexion poussée sur l’optimisa-tion de leur organisation indus-trielle », prévient d’emblée ArnaudHuc, pharmacien industriel etconsultant chez Oxo Pharma. Dans un contexte de marché mar-qué par l’abandon du modèleblockbuster, l’expositionaccrue à la concur-rence des géné-riques et le dur-cissement descontraintes ré-glementaires, lespharmas « se doi-vent, en effet, de révi-ser, parfois sévèrement, leurspratiques et probablement demieux piloter leur logistique in-dustrielle, de la gestion des appro-visionnements jusqu’à la déli-vrance des lots, voire au-delà »,poursuit Arnaud Huc. D’autant que« la demande client a beaucoup

évolué ces dernières années », pro-longe Patrice Martin, le directeurdes usines Servier de Gidy et deFleury-les-Aubrais, en périphérieorléanaise.Celui-ci vient d’engager un pro-gramme ayant né-cessité un lourd investissement de15 M€ pour accélé-rer ses flux indus-triels et raccourcird’au moins 30 % ladurée moyenne du cycle de pro-duction qui s’étale aujourd’hui surenviron 60 jours. «Nous sommesconfrontés à des gabarits de lotsbeaucoup plus petits, sans que lesvolumes annuels globaux aientbaissé. Ceci s’explique par la na-ture des produits qui s’adressent

davantage à des nichesque par le passé,ainsi que par despolitiques de réduction desstocks engagéestout au long de

la chaîne de distri-bution des produits.

Une telle évolution nous imposenaturellement de mettre en œuvrede nouvelles pratiques indus-trielles », estime Patrice Martin.Réactivité, rapidité et agilité sontles vertus cardinales d’une supplychain rénovée qui doit, de surcroît,se conformer à une autre exi-

gence : celle de la sécurisation desapprovisionnements et de la dis-ponibi-lité des produits. Soit un ré-gime d’injonctions parfois con-tradictoires qui soumettent les lo-gisticiens des produits de santé à

un stress intense. « Les ruptures destocks et les défautsd’approvisionne-ment, en Francecomme dans lemonde, augmen-

tent de façon notable, souligneainsi Daniel Miroglio, un consul-tant expert de la supply chain desproduits de santé. Le phénomèneest provoqué par les stratégies deréduction de stocks dans la droiteligne des pratiques issues du LeanManufacturing. Celles-ci pêchentsouvent par défaut de planifica-tion globale. » La logistique desproduits de santé « est très frag-mentée, opérée par une multituded’intervenants qui ne parvien-nent pas toujours à échangerleurs informations avec la fluiditérequise, poursuit Daniel Miroglio.Beaucoup d’intervenants, peu decommunication, une planifica-tion insuffisante, il ne faut pass’étonner que 5 à 15 % des livrai-sons effectuées en officine soientnon conformes ou incomplètes ». Afin de pallier ces difficultés qui pé-nalisent les distributeurs et les pa-tients – dont la satisfaction consti-

Les industriels doivent reten À la fois confrontés à la nécessité deréduire leurs stockset à l’impérieusenécessité d’éviter les ruptures d’approvisionne-ment, les différentsacteurs de la supply chain dumédicament doivent impérativement réviser leurs pratiques quipèchent souvent par défaut de planification.

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En direct des usines

Réactivité, rapidité et agilité

sont les vertus cardinales d’une

supply chainrénovée

Arnaud Huc

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dre leur supply chain

tue tout de même l’objectif finaldes opérateurs –, les profession-nels s’organisent. Développé àl’instigation de l’Académie natio-nale de pharmacie, un outil pilotede gestion collaborative et parta-gée des stocks (DP Rupture) esttesté en France depuis un an. Ilpermet à près de 300 officines, unedizaine d’industriels, une trentained’hôpitaux ainsi qu’à une dizainede grossistes-répartiteurs de béné-ficier d’une information partagéetout au long du process d’approvi-sionnement. L’application, quipourrait rapidement être étendueaux 22 000 officines françaises, pro-pose des dispositifs d’anticipation,

de signalement et d’alerte des rup-tures de stocks à tous les niveauxde la chaîne. Selon Jean-Pierre Pac-cioni, président du conseil centralde la section B de l’ordre nationaldes pharmaciens, « DP Rupture de-vrait permettre de consolidertoutes les données et d’aider à re-charger le marché en cas de rup-ture longue ».Mais au sein de l’usine elle-mêmeet en dehors des nécessaires lo-giques d’intégration des différentsmaillons de la supply chain, les in-dustriels se doivent d’opérer d’im-portants ajustements. « Aujour-d’hui, le plus souvent, les fabri-cations sont exclusivement com-

mandées par l’urgence et par ladate à laquelle le produit est exigépar le client, explique Arnaud Huc.Du coup, on observe dans les pro-cess une certaine tendance à laprocrastination. C’est le syndromede l’étudiant – le fait d’attendre ledernier moment pour effectuerune tâche importante (ndlr) – quis’impose parfois dans les atelierstout simplement parce que les ou-tils de planification à long termemanquent ou sont défaillants. »Par ailleurs, il est frappant de cons-tater que nombre de process in-dustriels « patinent parce que desgoulets d’étranglement subsistentà des étapes clés et compromettent

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la fluidité de l’ensemble. Inutilede généraliser des caden-ces infernales en amont du pro-cess si les produitsviennent s’empiler,par exemple au ni-veau du contrôlequalité », continueArnaud Huc. La ges-tion des stocks in-termédiaires et la mise en éviden-ce d’éventuels « entonnoirs » ou « nœuds coulants » sont incontesta-blement devenues des savoir-fairecritiques. Ainsi, chez Servier, à Gidy et àFleury-les-Aubrais, les responsablesont conclu que l’on ne pouvait plusse contenter d’une seule libérationde lots par 24 heures mais qu’il fal-lait passer à une libération des lotstoutes les 2 heures afin d’accélérerle temps de cycle. « C’est l’une des raisons pour les-quelles les responsables industriels

ne doivent pas se focaliser à unpoint donné sur le TRS (taux derendement synthétique, ndlr)

qui mesure le tauxd’utilisation d’unemachine. Encoreune fois, il ne sert à rien de saturer les capacités d’unéquipement si l’en-

semble du process n’a pas étépréalablement fluidifié. » La dicta-ture du TRS qui oppres-se souvent les res-ponsables d’usinepourrait mêmeparfois s’avérercontre-produc-tive...Mais l’une des ré-ponses aux injonctionsparadoxales du marché quenous évoquions plus haut – réduc-tion des stocks, couplée à unemeilleure disponibilité des pro-

duits – se trouve aussi en aval de lasupply chain du côté des distribu-teurs. « Gérer la réduction desstocks, la disparité de produitsdont le prix s’élève parfois à plusde 10 000 € l’unité, c’est notre sa-voir-faire et notre responsabilité»,estime Stéphane Grenon, le direc-teur général d’Alloga France, unspécialiste du stockage et de la dis-tribution de médicaments et dedispositifs médicaux (2 millions de

commandes traitées paran, 15 millions delignes pour une va-leur de produitsdistribués esti-mée à 4,5Md€).Dans cette pers-

pective, le modèleancien de distribution

qui passait par la livraison parl’industriel d’un point unique dansune exclusive logique de massifi-cation « est un peu caduc ». Sté-phane Grenon considère qu’« ilfaut aujourd’hui massifier les fluxet en même temps être en mesurede quadriller le territoire dansune logique de capillarité ». Et quimieux ou aussi bien outillé qu’unprestataire extérieur dont c’est lemétier « peut assumer cette doublenécessité ».Dans une logique de personnalisa-tion des soins et de développe-ment de la médecine ambulatoire,« l’enjeu sera demain de pouvoirdélivrer le médicament au domi-cile du patient », conclut StéphaneGrenon.

Jean-Christophe Savattier

Les outilsde planification

à long termemanquent ou

sont défaillants

BA SYSTÈMES RÉNOVE LA LOGISTIQUE DE FAREVA À AMBOISE

Dix-sept ans après avoir équipé l’usine Pfizer d’Amboise en chariots de type gerbeursà longerons, le fournisseur BA Systèmes, un spécialiste de l’automatisation des flux deproduction, vient d’être choisi par la CMO Fareva – exploitante depuis le 1er octobre dusite tourangeau – pour rénover l’installation logistique qui nécessitait de se doter desplus récentes évolutions technologiques. BA Systèmes a ainsi déployé une flotte de véhicules automates guidés (AGV) de typegerbeurs à longerons. Pilotée par le logiciel de supervision AGV Manager, cette flottegère l’approvisionnement des unités de production en articles de conditionnement(composants, notices et emballages) et en principes actifs venant du magasin grandehauteur de l’unité logistique. Elle assure aussi le retour des stocks des fins de lotsdepuis l’unité de production vers les zones de stockage. Depuis les débuts pionniers de 1997, le périmètre et le contenu des missions se sontélargis, ce qui a requis l’intégration de fonctions permettant notamment d’améliorer lasouplesse et la fluidité du process : le système mis en place a, par exemple, permis deréduire le temps affecté aux commandes, ce qui a facilité la modulation des ordres defabrication et le réagencement en temps réel.

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Stéphane Grenon

En direct des usines

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Biopharms

50 actulabo - Novembre 2014

Le principal dirigeant de la société de capital-investissement, qui a accompagnéquelques-unes des plus belles biopharmsfrançaises(BioAlliance Pharma, NicOx,TxCell), propose des pistes deréforme du financement de l’innovation dans les sciences de la vie.

actulabo : Le financement de l’innovation dans

les sciences de la vie est-il moins efficace en

France qu’ailleurs ?

Bernard Daugéras : Si votre point de comparai-

son est les États-Unis, je répondrai par l’affirma-

tive, mais cela n’aurait pas beaucoup de sens.

C’est une question d’échelle. Il est difficile pour

un pays comme la France de rivaliser avec une na-

tion où des business angels disposent couram-

ment d’un trésor de guerre de 20 Md$. Pour au-

tant, si nous savons assez bien, en France, faire

émerger des projets qui s’appuient, il faut quand

même le souligner, sur une recherche publique

de très grande qualité, nous avons en revanche

beaucoup plus de mal à financer l’aval. Les acteurs

sont très segmentés et ils ont déserté certaines

phases de développement. Il n’y a pas, en France,

de fonds multispécialisés capables de financer de

bout en bout le parcours d’une biopharm. Je peux

vous parler savamment du sujet puisque je suis à

l’origine de la création de Novagali Pharma, une

belle start-up spécialisée dans les traitements

ophtalmologiques… que nous avons dû céder au

japonais Santen, faute de munitions ! C’est d’ail-

leurs un regret toujours vif même si je constate

avec gratitude que les Japonais ont tout de même

maintenu l’entreprise sur le site du Genopole.

actulabo : N’est-ce pas aussi la conséquence

d’une méconnaissance du monde de l’entre-

prise par les jeunes chercheurs ?

Bernard Daugéras : Il faut arrêter définitivement

avec cette image d’Épinal. Les jeunes chercheurs

français n’ont pas moins des mentalités d’entre-

preneurs que les autres. Expliquer notre retard

par un déficit culturel est une sottise. Certes,

nous avons parfois du mal à dénicher des mana-

gers de haut vol dotés d’une vision internatio-

nale, mais les choses vont évoluer. Il y a de l’es-

poir car, encore une fois, la qualité des projets

français est assez phénoménale. Des start-up cor-

rectement dotées et assises sur des projets théra-

peutiques innovants doivent attirer les profils les

plus talentueux.

La question, c’est pourquoi n’arrivons-nous pas à

mobiliser plus de capital sur ces projets. Et ce, en

dépit des efforts de Bpifrance qui fait un travail re-

marquable mais ne peut pas être sur tous les

fronts à la fois.

La réponse est d’ordre macroéconomique.

Lorsque la dette publique dépasse les 80 % du

PIB, il se produit nécessairement des effets de

réaffectation des ressources financières qui ne

sont pas en faveur du capital-risque. Par ailleurs,

la fiscalité qui pèse sur ces investissements, tout

de même très exposés, reste alignée sur celle des

placements où les rendements sont garantis.

Comment voulez-vous dans ces conditions que les

investisseurs sautent le pas. Il faut avoir un sacré

tempérament citoyen ou être un peu inconscient,

c’est selon ! C’est une situation évidemment par-

faitement connue par les gouvernements qui se

succèdent et qui, pourtant, persistent à maintenir

des conditions fiscales dissuasives. Savez-vous

qu’il suffirait de flécher entre 1 et 1,5 % des fonds

des particuliers placés sur les contrats d’assu-

rance-vie – ils s’élèvent à environ 1 500 Md€,

NDLR – pour résoudre la question du finan-

cement de l’innovation dans le domaine des

sciences de la vie ?

BERNARD DAUGÉRAS, PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE D’AURIGA PARTNERS

« Il faut revoir le financement

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des biothérapies »actulabo : Le coût des traitements émanant des

biotechs pourra-t-il être soutenu par les régi-

mes d’assurance maladie ?

Bernard Daugéras : C’est un vrai sujet ! L’innovation

dans le domaine des biothérapies a des caractéris-

tiques tout à fait particulières, très différentes de ce qui

se pratique dans le secteur des technologies de l’infor-

mation. Pour résumer, il faut beaucoup plus d’argent,

c’est beaucoup plus risqué et les temps de maturation

sont beaucoup plus longs. Dans ce contexte, les mul-

tiples réalisés par les investisseurs, lorsqu’ils ont l’op-

portunité de sortir d’une biopharm qui a réussi à pas-

ser les premières étapes et à aller au-delà de la preuve

de concept, doivent nécessairement être très élevés, de

l’ordre de 15 à 20 fois la mise. Ces valorisations permet-

tent d’essuyer les très importantes pertes enregistrées

par la plupart des autres projets d’un portefeuille. Na-

turellement, de telles valorisations, qui peuvent parfois

paraître excessives, ont un impact sur le coût final des

traitements. Aux États-Unis, où les nouveaux traite-

ments sont commercialisés à un prix deux à trois fois

supérieur à ce qui se pratique en Europe, les financeurs

et notamment les HMO (Health Maintenance Organi-

zation) commencent à s’insurger contre cette situation.

C’est une évidence, les régimes sociaux, déjà sous pres-

sion, vont avoir beaucoup de mal à soutenir le finance-

ment de multiples thérapies à 100 000 € par mois par

patient. J’ai, à cet égard, beaucoup d’interrogations

sur le modèle de la médecine personnalisée qui est pré-

senté comme l’avenir de la filière. Nous devons au

préalable réformer en profondeur nos approches.

actulabo : Mais plus concrètement…

Bernard Daugéras : Tout d’abord, il n’y a pas de fata-

lité absolue à ce que les prix de produits innovants

soient insoutenables. Nous l’avons d’ailleurs démontré

récemment avec TxCell, une biopharm que nous sou-

tenons et qui développe des traitements de maladies

rares par immunothérapie cellulaire ; leur plateforme

de production propriétaire est en mesure d’amortir les

coûts. Mais, pour autant, je vous accorde qu’un tel

modèle, très spécifique, n’est pas transposable à tous

les projets. Je pense que nous ne ferons pas l’économie

d’une réflexion sur l’éventuel rallongement de la durée

des brevets. Une durée de vingt ans pour des projets

qui s’étalent sur une quinzaine d’années et qui ne pro-

curent in fine que quelques années d’exclusivité n’est

plus appropriée. Le sujet de la participation des patients

doit sans doute être aussi posé.

Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier

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Biopharms

Ancien directeur de la business unitMSD Israël, actuelCEO de la start-upChi2Gel, qui développe un dispositif à based'hydrogel pour revitaliser les disquesintervertébraux, le Dr Alain Zeitounrevient pour actu-labo sur les raisonsdu succès de l’écosystème israélien pharma et biotech.

actulabo : Quelles sont les particularités de la

politique israélienne en faveur de la R&D pour

la pharma et les biotechs ?

Alain Zeitoun : D’abord, il y a une recherche fonda-

mentale et une recherche appliquée extrêmement

riches en Israël. Deuxièmement, il y a une structure

gouvernementale de soutien qui permet d’identifier

des projets qui ont un potentiel. Elle les passe par dif-

férents filtres et finance ceux qui ont une vraie perti-

nence. Des capitaux publics sont levés alors que ces

projets n’auraient pas trouvé d’argent auprès du privé

en raison du trop fort risque d’échec qu’ils présen-

taient à l’origine. L’État prend ici les risques initiaux,

et ce n’est qu’une fois la preuve de concept apportée

que le privé prend le relais. On constate alors que

pour un dollar investi par l’État, dix sont investis par

le privé.

actulabo : L’État entre donc au capital des start-

up et revend ses parts au privé ?

Alain Zeitoun : C’était le cas au début. Mais l’Etat a très

vite compris que le privé ne pouvait pas être l’interlo-

cuteur direct de l’acheteur au moment de la cession.

À présent, il se fait verser des royalties ou un pour-

centage de la vente, une fois qu’elle est bouclée. Cela

permet aux investisseurs privés d’acquérir des socié-

tés sans que l’État ne soit impliqué.

actulabo : On connaît le rôle innovant joué par

les universités ?

Alain Zeitoun : Leur rôle est effectivement très impor-

tant. Dans le secteur de la pharma et des biotechs, les

chercheurs universitaires sont fréquemment impli-

qués en tant que fondateurs ou cofondateurs de start-

up. Leurs idées, souvent, ne sont pas assez matures

pour qu’ils puissent les développer seuls. C’est là que

le privé intervient pour investir une somme minimale

afin de faire une première évaluation. C’est seulement

si le potentiel se confirme qu’une société est créée.

actulabo : Israël se targue d’être la « nation

start-up ». N’est-ce pas, à terme, un handicap de

développer des idées qui sont ensuite reven-

dues pour être développées et industrialisées à

l’étranger ?

Alain Zeitoun : Oui et non. Oui, dans le sens où cer-

taines entreprises sont peut-être vendues trop tôt

alors que trois ou quatre ans plus tard, elles auraient

pu être valorisées beaucoup plus. Et non, dans le sens

où il y a tellement de technologies qui dorment dans

les placards que la source n’est pas tarie. Ensuite, Israël

n’a pas vraiment de savoir-faire pour développer de

grandes structures. Il y a certes Teva et Perrigo – d’ori-

gine américaine, mais coté au NYSE et à Tel Aviv depuis

le rachat du génériqueur israélien Agis, NDLR –, mais

ce sont des exceptions. Dans la pharma, les besoins en

capitaux sont si importants que seuls les plus grands

du secteur ont les moyens de développer les pro-

duits. On observe en revanche un changement impor-

tant. Il y a dix ans, lorsqu'une entreprise locale était

rachetée, ses activités israéliennes étaient fermées.

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises introduisent

des clauses dans les contrats de vente qui obligent à

conserver la R&D en Israël.

actulabo : Quelle est la taille moyenne d’une

start-up ?

Alain Zeitoun : Entre cinq et dix personnes, pas plus.

On a tendance à aller chercher les compétences là où

elles sont et à sous-traiter ce que l’on ne sait pas faire

pour éviter les frais de structure et optimiser les coûts

de développement.

ALAIN ZEITOUN, CEO DE LA BIOTECH ISRAÉLIENNE CHI2GEL

« En Israël, l’État supporte les risques

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actulabo - Novembre 2014 53

actulabo : La situation politique, tendue actuel-

lement, a-t-elle une influence sur le secteur?

Alain Zeitoun : Pas vraiment. Quand un produit arrive

sur le marché, il est rare que l’on sache d’où il vient.

Avez-vous déjà vu sur une boîte de médicaments la

mention « créé en Israël » ?

Propos recueillis par Guillaume Mollaret

initiaux, le privé prend le relais »

QUELQUES RACHATS D’ENTREPRISES ISRAÉLIENNES

COMPAGNIE SECTEUR ACQUÉREUR MONTANT (M$) DATE

Ventor Medical Devices Medtronic 325 2009Optomol Ltd Medical Technology Alcon Inc 180 2009Starlims Technology Laboratory Information Management Abbott Laboratories 123 2009Omrix Biotechnology Johnson & Johnson 447 2008MediGuide Medical Devices St. Jude 300 2008AlphaBioTec Dental Nobel BioCare 95 2008Taro Pharmaceuticals Sun Pharma 454 2007Ramon Medical Devices Boston Scientific 80 2007Disc-O-Tech Medical Devices Kyphon 220 2006

Les chiffres clés• 8 millions : le nombre d’habitants en Israël.

• Plus de 1 000 entreprises israéliennes travaillent dans le secteurs des biopharms et des dispositifs médicaux.

• 4e mondial pour les brevets en biopharmacie (source : office des brevets américains).

• Entreprises internationales : Teva, n°10 mondial de la pharmacie, et les spécialistesdu device Given Imaging,InSightec, Medinol...

EN BREF

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L a start-up tourangelleAxess Vision, qui a fondéson développement sur la

commercialisation d’endoscopesstériles à usage unique, est enfinentrée en phase d’industrialisa-tion. À St-Pierre-des-Corps, prèsde Tours (37), la société, qui em-ploie une petite vingtaine de colla-borateurs dont trois fraîchementrecrutés, vient de lancer la fabrica-tion du premier modèle de lagamme, destiné aux bronchosco-pies pratiquées notamment dansle cadre de la médecine d’ur-gence. « Nous avons commencé à pro-duire en début d’année pourquelques clients historiques dont

le CHU de Tours, mais nous al-lons entrer dans une phase trèsactive d’industrialisation : 2015sera l’année du décollage », nousindique Régis Olivier, le directeurgénéral d’Axess. Celui-ci vient deprendre ses fonctions – aprèsavoir conduit l’industrialisation duprojet – après la mise sur latouche par les actionnaires d’Oli-ver Fructus. Les fonds d’inves-tissement (Cap Décisif, OTC, Sofi-mac Partners et ACG Manage-ment), qui détiennent plus de 60 % du capital, reprochaient à cedernier d’avoir retardé la com-mercialisation d’un produit qui arequis près de 10M€ en R&D. Etd’avoir été doublé par le danoisAmbu, plus réactif dans le do-maine du « time-to-market ». Mais Axess semble désormais enordre de marche. « Nous allonsproduire sur 2015 plus de 8 000unités », prédit Régis Olivier. Ilpourra s’appuyer sur la salleblanche de 70 m2 que la sociétévient d’installer à St-Pierre-des-Corps à l’issue d’un investisse-ment de 300 000 € . « Pour les an-nées à venir, et compte tenu denos prévisions de sortie d’un produit nouveau par an et d’investissement dans d’autresdomaines thérapeutiques (uro-logie, gastro-entérologie, ORL),

nous devrons rapidement éten-dre nos capacités ou faire appelà un sous-traitant industriel exté-rieur. Ou conjuguer ces deux so-lutions », estime le dirigeant. Axess Vision, qui va prochaine-ment lancer une version pédia-trique de son endoscope dédiéeaux bronchoscopies, s’apprêteégalement à exploiter son mar-quage CE en visant rapidementd’autres pays européens. « Comp-te tenu de la contribution de nosproduits à la lutte contre les ma-ladies nosocomiales, la demandeest très forte et ne se limite pas authéâtre français », poursuit RégisOlivier qui minimise l’impact de l’activité de son concurrent danois : « Contrairement à cellequ’il propose, notre solution nese situe pas du tout dans une lo-gique propriétaire. Nos endo-scopes sont parfaitement inter-opérables avec tous types dematériels (caméras, tablettes). ».Et le marché nord-américain seprofile ! « Nous avons déjà déni-ché un distributeur local qui estprêt à nous soutenir. Mais atten-tion, il s’agit d’une tout autreéchelle. Les volumes prévisiblessont de l’ordre de 300 000 unitéspar an ! »

Jean-Christophe Savattier

À St-Pierre-des-Corps, près de Tours(37), la start-up Axess Vision vient de débuter l’industrialisation de son endoscopestérile à usageunique. Mais déjà,les prévisions devolume incitent les dirigeants à envisager uneexpansion des capacités.

Axess Vision à la conquête de l’endoscopie à usage unique

Device

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L e français Theraclion, unfabricant français d’équi-pements d’échothérapie,

a défrayé la chronique estivale ou-tre-Atlantique. La société, qui em-ploie une vingtaine de collabora-teurs dont les deux tierstotalement dédiés à la R&D et auxessais cliniques, a annoncé cet étéque les premiers traitements del’adénofibrome du sein – une tu-meur bénigne – avaient été réali-sés aux États-Unis en utilisant ledispositif Echopulse mis au pointpar la société française. Il s’agitd’un traitement des tumeurs parultrasons focalisés de haute inten-sité sous guidage échographique. L’essai, qui a été réalisé avec suc-cès à l’université de Virginie suite

à l’obtention d’une IDE (Investiga-tional Device Exemption), consti-tue la première phase de la procé-dure d’autorisation de vente sur lemarché américain. L’étude a étémenée d’abord sur deux patientesavant d’être extrapolée à une ving-taine d’autres. L’Echopulse, déjà commercialiséen Europe dans le traitement desadénofibromes du sein et des nodules thyroïdiens bénins, ouvre« réellement une ère nouvelledans le traitement de ces tu-meurs », expliquent les dirigeantsde l’entreprise. L’ablation est noninvasive et sans cicatrice. L’inter-vention, qui s’effectue dans desservices ambulatoires, « permet deréduire les coûts de prise en

charge et d’optimisation dessoins ».Selon une étude menée aux États-Unis en 2007 par Life Sciences Intelligence, plus de 1300000 adé-nofibromes du sein ont été diag-nostiqués aux États-Unis en 2006(1 490 000 en 2012). Plus de lamoitié d’entre eux ont requis uneexcision thérapeutique.

Jean-Christophe Savattier

Le fabricant français d’équipementsd’échothérapie a réalisé cet été aux États-Unis lespremiers traitementsnon invasifs detumeurs bénignes du sein. Un préalableà une autorisationdéfinitive sur le marché américain.

Theraclion réussit une première aux États-Unis

T heradiag, le spécialiste fran-çais des tests de théranostic,

a participé à une étude phar-maco-économique qui justifiel’usage des tests compagnons.Celle-ci démontre que le monito-ring du dosage des anti-TNF etdes anticorps antimédicamentslors de la prise en charge de lamaladie de Crohn permettait deréaliser en cinq ans, et unique-ment en France, environ 25 %

d’économies sur le coût des trai-tements, soit près de 131 M€

d’économies. Cette étude a étémenée sur une double cohortede patients – de 3 000 à 10 000 –atteints de la maladie de Crohnet traités par anti-TNF. « C’est une publication édi-fiante, a commenté Michel Fi-nance, le directeur général deTheradiag, qui renforce la va-leur de nos tests et notamment

celle de notre offre Lisa Trackerqui est la plus complète du mar-ché puisqu’elle couvre au-jourd’hui les cinq traitementsanti-TNF disponibles sur le mar-ché. » Theradiag, qui a recentré son activité sur cette offre théranos-tique, a réalisé un CA de 6,8 M€

en 2013 et de 3,5 M€ au premiersemestre 2014.

JCS

Le spécialiste français du théranostic a chiffré les économies réaliséesgrâce à ses tests de la maladie de Crohn.

Theradiag justifie les tests de théranostic

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Device

L e dijonnais Crossject, qui dé-veloppe le système d’injec-tions de principes actifs sans

aiguille Zeneo, n’est plus qu’àquelques encablures du marché. Pa-trick Alexandre, le pdg fondateur decette société prometteuse, nousconfirme que la première applica-tion de ce dispositif très innovantsera proposée dans un traitementde la polyarthrite rhumatoïde (mé-thotrexate) et commercialisée dès lafin 2015 par le laboratoire parisienBiodim. La start-up n’entend pas se doter decapacités intégrées de fabrication etde conditionnement et elle s’orga-nise donc sur le plan industriel.Crossject a ainsi retenu la CMO Re-cipharm et son site tourangeau deMonts, près de Tours (37), dans lecadre d’un co-investissement de 3 M€. La plateforme prendra encharge le remplissage du Zeneopour des applications à gros vo-lumes utilisant des principes actifsne nécessitant pas de précautionparticulière, comme l’adrénaline oules traitements de la migraine. Cesdeux autres indications seront pro-bablement proposées au marchédès 2015. La seconde CMO retenue est le bor-delais Disposable-lab qui assumerapour sa part des volumes plus mo-destes et des principes actifs high

potent tels que des cytotoxiques ou des hormones ; sur le même mo-dèle que celui initié avec Recipharm,les deux partenaires prévoyaient, àl’heure où nous écrivons ces lignes,de consacrer 1 M€ au projet aqui-tain.« Dans un premier temps, nous en-visageons de produire annuelle-ment entre 3 et 5 millions d’unités,nous indique Patrick Alexandre, maisce chiffre devra bien sûr être réguliè-rement revu à la hausse au gré desmises sur le marché des différentsproduits. » Au total, entre 12 et 15 M€ seront consacrés globalementà l’industrialisation de Zeneo, sur leprincipe de l’entreprise étendue.Ainsi, c’est l’autrichien Hirtenbergerqui fabriquera les actionneurs du dis-positif et assurera son assemblage. «Nous allons aussi engager proba-blement plus de 5 M€ en R&D afinde mettre au point d’autres traite-ments », complète le président de

Crossject qui juge « impressionnant»le potentiel de son device puisquesur 800 molécules injectables, prèsde 600 seraient parfaitement compa-tibles avec Zeneo (dont une centainede produits génériques).Mais le laboratoire dijonnais n’oubliepas, pour autant, de soigner l’immo-bilier de sa base historique. Il vientainsi d’investir près de 4M€ dans laconstruction de 1 500 m2 de labora-toires qui seront dédiés à l’accueild’activités pilotes en appui des pro-grammes de R&D. Ce programmedevrait être réceptionné début 2016. L’ensemble de ce programme d’in-dustrialisation aura principalementété financé sur les fonds prélevant del’introduction en Bourse de févrierdernier qui a permis à Crossject delever 17 M€. Au 30 juin dernier, la so-ciété, qui emploie une vingtaine decollaborateurs, disposait d’une tré-sorerie solide de quelque 14 M€.

Jean-Christophe Savattier

La start-up dijonnaise, qui développe un dispositif prometteurd’injections sansaiguille, va confier le remplissage et le conditionnementà deux CMO installées en France : Recipharmen Touraine etDisposable-lab àcôté de Bordeaux.

Crossject lance la production de ses injecteurs sans aiguille

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Carnet

Suite à l’opération croiséeentre Novartis, GSK et EliLilly, Brian McNamara –actuellement à la tête del’OTC de Novartis – prendrala tête du Consummer Healthde GSK pour l’Amérique etl’Europe. George Gunn pren-dra sa retraite en juin pro-chain et quittera la tête de lasection Santé animale deNovartis. Zubair Ahmed,senior VP de GSK ConsumerHealthcare (GSKCH) en Inde,prendra la tête de la futureJV entre GSKCH et l’OTC deNovartis pour la région del’Asie Pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique en 2015.

Mike McMullen, vice-prési-dent directeur d’AgilentTechnologies et président du groupe CAG, succédera àWilliam Sullivan au poste depdg au 18 mars 2015, suiteau départ en retraite de cedernier. William Sullivanétait pdg depuis 2005.

La CRO Inotek Pharmaceuticals,spécialisée dans l’ophtalmologie,a nommé David P. Southwell président et CEO. Il rejoint égale-ment le comité de direction. DavidSouthwell occupait précédem-ment les postes de VP et CFO chezHuman Genome Sciences.

Eurofins-Cerep annonce la nomi-nation de Damien Séroux auxfonctions de pdg de la société, enremplacement de Thierry Jean.Damien Séroux possède unesolide expérience de la directionde sociétés de services dans diffé-rents domaines.

Le marseillais Innate Pharma anommé Pierre Dodion CMO etmembre du comité de direction.Oncologiste de formation, PierreDodion a 25 ans d’expériencedans l’industrie pharma ; il a tra-vaillé chez Pfizer, Novartis etAventis.

Olivier Danos rejoint Biogen Idecau poste de senior vice-prési-dent, en charge de la thérapiegénique. Il était déjà membre del’équipe de recherche et déve-loppement.

Ipsen a également désigné CynthiaSchwalm pour prendre le poste deprésidente et CEO d’Ipsen pour larégion nord-américaine. Vétérantede l’industrie pharma, elle serasous la direction de Pierre Boulud,EVP des opérations commercialesSpecialty Care.

AbbVie a nommé JérômeBouyer président d’AbbVieFrance. Il a rejoint AbbVieBelgique en 2012 en tant quegeneral manager. Aupara-vant, il a occupé pendant 7ans différents postes chezNovartis qu’il avait rejoint en2005 en qualité de directeurdes projets et planning stra-tégique pour l’Europe.

Actuellement CEO de MerckSerono, Belen Garijo prendla tête du business pharma-ceutique de Merck KGaA, quicomprend les biosimilaireset la santé publique. Elle suc-cède à Stefan Oschmann quidevient CEO adjoint de Merck.

Ceva Santé Animale a nommé le Dr

Steve Chu au comité exécutif où ilsera responsable de toutes les acti-vités de R&D. Steve Chu a rejointCeva en 2011 et dispose d'une forteexpertise dans la recherche vété-rinaire. Il a successivement occupédes postes à responsabilité dans larecherche chez Fort Dodge, Elancoet Pfizer Santé Animale.

Le japonais Takeda a porté JohnBoslego au poste senior vice-pré-sident et responsable de la divi-sion vaccins. Il succédera à RalfClemens au 1er décembre 2014 ; ce dernier était en poste depuis2012.

Ayant passé 20 ans chez GSKet occupé le poste de prési-dente pour l’Amérique duNord de Sanofi depuis 2011,Anne Whitaker a quitté lelaboratoire français pourdevenir CEO de la biopharmaméricaine Synta Pharma-ceuticals.

Sandra E. Poole rejoint la bio-tech ImmunoGen au poste de senior vice-présidente des opérations techniques.Précédemment, elle a pas-sé 15 ans chez Genzyme à divers postes, notamment enBelgique.

Baxter a désigné John Orloffcomme vice-président de laR&D de Baxter BioScience.John Orloff occupait précé-demment un poste à la têtedu développement cliniquechez Merck Serono.

Jim Hindman va remplacerJeff Edwards au poste de CFOd’Allergan, suite au retrait de celui-ci. Jim Hindman arejoint Allergan en 1984 et aoccupé plusieurs positions auservice financier ; il a été vice-président de la trésorerie etdes relations investisseurs.

Henri de Parseval devientdirecteur de la supply chaindu dijonnais Crossject quis’apprête à industrialiser undispositif d’injections sansaiguille. La mise sur le mar-ché est prévue pour la fin2015. Henri de Parseval a 17ans d’expérience dans lemanagement de la supplychain au sein de groupesmondiaux comme Ansaldo(transport ferroviaire et ur-bain) et Michelin.

Membre du comité de ma-nagement de la biopharmfrançaise Transgene, ÉricQuéméneur vient de prendrele poste de vice-présidentexécutif en charge de la R&D.

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Carnet

Aymeric Le Chatelier aquitté le gestionnaire deréseaux électriques ErDF,dont il était le directeurfinancier depuis l’an passé,pour rejoindre Ipsen dont ildevient le vice-président encharge des finances. Il suc-cède à Susheel Surpal.

Christopher Bath devientvice-président Global Finan-ce de la specialty pharmaNorgine Pharma, qui possèdeun site industriel à Dreux (28).Précédemment, ChristopherBath était à la tête des fusionset acquisitions chez Shire plc.

Le laboratoire de diagnosticmoléculaire Genomic Vision,basé à Bagneux a nomméHenri Allain directeur busi-ness development, IvanKyrgyzov au poste de direc-teur bio-informatique et ITainsi que Marie Gordien àcelui de directrice des res-sources humaines.

Karl Birthistle devient vice-président en charge desaffaires réglementaires de labiopharm parisienne Abivax(antiviraux et vaccins théra-peutiques) et Daniel Kennyest nommé directeur com-mercial et vice-président encharge du business dévelop-pement.

Philippe Archinard, le présidentde Lyonbiopôle, prend la prési-dence de l’institut de recherchetechnologique (IRT) Bioaster, où ilsuccède à Alain Mérieux. Il assu-rera également des missions opé-rationnelles suite au départ deTom Shepherd qui occupait leposte de directeur général depuisseptembre 2013.

Le français Theraclion, spécialisédans l’équipement médical dédiéà l’échothérapie, a nommé DavidCaumartin directeur général, en remplacement de StefanoVagliani. Anja Kleber prend leposte de vice-présidente marke-ting/market access.

Le conseil d’administration duLeem a coopté Pierre-HenryLongeray, pdg de Merck Serono etMerck Santé, en tant qu’adminis-trateur.

Marie-Paule Richard devient CMOde Tigenix, tandis que MaryCarmen Diez prend le poste device-présidente des affaires médi-cales et de la commercialisationdes nouveaux produits.

Marc Cudelou, jusqu’alors direc-teur industriel d’Innothera àChouzy-sur-Cisse (41), prend la direction de l’établissementaprès le départ de Bruno Bidault,devenu directeur du site Lund-beck (ex-Elaiapharm) de Sophia-Antipolis.

Véronique Heidet-Pianelli aété nommée directrice gé-nérale de Clinact. Elle est encharge de la direction desopérations et de la directioncommerciale. Elle était aupa-ravant directrice des opéra-tions internes depuis 2008.

Perdue Pharma Canada anommé Kelly A. Martin vi-ce-présidente Finances etCFO. Elle a occupé précédem-ment un poste similaire chezJanssen (Canada).

Le belge Cardio3 BioSciences,spécialisé dans les thérapiesrégénératives, a porté le Dr

Warren Sherman au poste de CMO. Il était précédemmenten poste au Columbia Univer-sity Medical Center de New Yorken tant que cardiologue.

Jeffrey W. Ubben, CEO deValueAct Capital, vient d’êtrenommé au comité de direc-tion de Valeant Pharmaceu-ticals, à compter du 1er oc-tobre 2014.

Philip Hampton, le présidentde la Royal Bank of Scotland,rejoindra le board de GSK entant que directeur non exécu-tif en avril 2015. Il succédera àChristopher Gent.

Le suisse Celgene a nomméTuomo Patsi président pourla région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). Ilsuccède au Dr Alan Colowick,à la tête de l’entité depuis2012.

Judith Greciet, l’ex-CEO deBioAlliance Pharma, occu-pe désormais le poste CEOd’Onxeo, la nouvelle en-tité née de la fusion deBioAlliance et du danoisTopotarget. Anders Vadsholt,le CEO de Topotarget, a quit-té ses fonctions au 31 juilletdernier suite à la fusion.

Stefan Oschmann, CEO Pharma etmembre du board de Merck, a été élu président de l’IFPMA(International Federation of Phar-maceutical Manufacturers &Associations). Il succède à JohnLechleiter, président et CEO d’EliLilly.

Cary J. Claiborne prend le postede CFO de Reckitt Benckiser etsera en charge des opérationsfinancières globales du labora-toire. Il a occupé précédemmentun poste identique chez SucampoPharmaceuticals.

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