l'ecole primaire, 15 octobre 1949

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SION, 15 Octobre 1949. No 1. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCiANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 69ème Année. Les o}jonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION ______ ___________ ____ II_ 1 ____________________

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 octobre 1949

:~f. Pitteloud Barthélemy, inst. Sion

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SION, 15 Octobre 1949. No 1.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCiANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

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69ème Année.

Les o}jonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut con~re remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

-- Les annonces sont reçues exclusivement par --PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION ________ ~ __________________________________ ~ __ ~ ______________________ ~ ___________ ~ ____ II_ ~·I, 1 ~.~ _____________________ I

Page 2: L'Ecole primaire, 15 octobre 1949

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Sur la demande de nombreux professeurs et d'entente avec les département9 de l'Instruction publique des cantons romands, il a été décidé de réimprimer cet ouvrage, qui comprend la géo­graphie des 5 parties du monde, ,moins -la Suisse. Une mise au jour complète n'était pas possible dans les ,conditions actuelles; aussi n'a-t-il été apporté de modifications dans le texte que là où 11 était nécessaire de le !faire. Plusieurs vues ont été rem­placées. Cette édition provisoire pourra rendre service aux maî­tres et élèves privés d'un indispensahle outiJ..

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SION) 15 Octobre 1949. No 1. 69ème Année.

L'~COLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOclrr~ VALAISANNE D'roUCATION

t 'Monsieur Prosper Thomas

CI. BÉRARD: Cyr. PITTElOUD:

l. DElALOYE: CURDY: D. PUiPPE: R. R. E. BOURDIN: V. DU PUIS : C. DElÉGLlSE: J. GASPOZ:

En hommage à M. Prosper Thomas. Hommage du Département de l'Instruction publique à un inspecteur scolaire. Notice biographique. le président de la S. V. E. l'inspecteur scolaire. le mot du cœur des institutrices. le député. le préfet et l'ami. le soldat. le défenseur de nos traditions populaires.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 octobre 1949

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En hommage , a monsieur Prosper Thomas

Les articles groupés dans cette petite plaquette ont été écrits sans aucune prétention littéraire.

Leurs auteurs ont siInplelnent voulu apporter au disparu un. témoignage spontané de leur estime, de leur affection ou de leul' l'eoonnaissance.

On trouvera donc dans ces pages l'expression de la profonde sympathie de tous ceux qui ont senti pleinement le vide laissé pClI'

lu mort de ce patriote, de ce chef, de cet ami.

Pourtant, si cet hOll1me de cœur et d'action n'est plus, nous avons tous le sentiment qu'il ' ne nous a pas quittés tout à fait. Il reste plus en effet qu'un simple souvenir de son passage au Hzilifiu de nous. Dans les nombreux sillons qu'il a tracés dans les champs les plus divers de l'activité hwnaine, une semence féconde a gel'll1é, qui a donné une abondante mloisson dont profi­tent auiourd' hui sa commune, son district, son canton.

La vie de ]llr Thomas était si . bien l'emplie, ses diverses activités se sont compénétrées d'une façon si heureuse et si totale (IU'il est pCll'fois difficile de les délimiter. Qu'on essaye pal' exell1ple de retracer l'activité du président de la S. V. E. sans tnuchel' à celle du député!

Il ne faut donc pas s'étonner si certains collaborateurs n'ont pas pu strictell1ent se cantonner dans la tâche qui leur av aU été assignée.

Mais peu importent, en sonune) ces redites; ne contribuent­elles pas à mieux marquer la place prépondél'Ctnte que tenait le défunt dans la vie politique, sociale, économique et artistique du pays et surtout dans le cœur des instituteurs valaisans qui ont contracté envers cet homlne généreux une lourde dette de reconnaissance?

C'est pourquoi, guidé pal' ces sentiments cie gratitude du per­sonnel enseignant, nous avons cru bon de consacrer à sa mémoire cette 1110deste plaquette à laquelle tous ceux qui ont été conviés, ont collaboré avec ioie.

NI. Thomas n'est plus, mais le canton du Valais, et plus par­ticulièrell1ent l'école valaisanne et les instituteurs cueilleront pen­dant longtemps encore les fruits qu'a fait mûrir sa féconde ac-tivité. Cl. Bérard.

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Hommage du Département de l'Ins.truction publique à un Inspecteur scolaire

La illlo.rt inopinée de Ml' Prosper Thol11Cls a causé au Dépar­tement de l'Instruction publirque une émotion et des regrets fort conlpliéhe:nsibrres.

Le déf.unt a, en effet, :rem:pli avec une gl~ande distinc.t~0;t les fonctions d'inspecteur scoJa'ÏT,e et de président d~ la SOCIete va­laisanne d'édu1oation, pour ne ,cHer que les plus InlpOl"tantes.

L 'école é tait son dïanl'p d'activ.lté !préféré, ~uquël ~l n'a lllé: nacré ni son amlour ni s'on dévouement, car rI1 savaIt que de l',é~ole c"est-à-dire de -l'éducation de La jeunesse, dépend en gTand~ partie l'avenj,r d'un ptay1.s .

<- D'abord >COU1JIle institurt.eur, iŒ ,a ex'eTcé une influe;,nce bienfa~­sante dans sa CO'llllnUne d'origine, qui a su TeconnaItre ses m~­rites' ,ensuite 'COlllme inspecteur S'colaire, il a pUris.saI~llnent contr~­bué 'à ,La bO'l1ne Inarche des écoles du grand dIsm'I,ct dIe ~artI­any; enfin 'COn1!lHe président de la Société va1lai.s.anne d'edl!ca­tion il s'est e:fforoé d'orienter Il'e ;personnel ens'ellgnant. valaIsan vers' le progrès par -l'application de,s luéthodes d'enseIg'l1eil~e~t les plus J~ationnelJ1es, .Illais surtout p.ar l'effort 'constant d eh e fi,dè'le à La /col1's'0Ïence professionnerl!1e.

On lui doit égalmuent d'êtl"e intervenu très alc~ivem-ent dans 'ré1aboration de nouvell-es Iloi's ou règlffinents slcola1'l'es.

Aussi sa jOlie a-t-elne dû être grande quand, en 1930 et ~n 1946 ont été ~ortée:s Jes .Jois qui, à côté d'au~res a'Van~a.g,es tres sérieux, amélioraient s.e,nsi'b'lelJ.neni !la situatIon . mateneJile du personnel enseignant pTillnalfie.

Con11ne hOlnme d'écürle, lVlr Tho,ma1s S'€st tOl~jour: fait U~l devoir d'être un ,C()Illlabor,a'teùr 'ÛoH1préhensif et devoue ~u. De­partenlent de l'Instruction pll'bl1que,. qui s'.emprests'e de ,JOlnd!r.e se·s sen tÏrmenbs d'·estillne et de reconna,l,ssance aux hm.l1il11rages que, de diffél"ents côtés, on a déjàad,ressés ou ,qu'on a.dressera ;n,core fi ce vaillant ouvrier, dont llels grandioses funléraI~d.es ont ete un tém'oigna'ge édatant de sympathie Teoonnaisrs'ante.

Le Chef du Département de l'Instruction publique, .Cyr. Pitteloud.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 octobre 1949

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nO.tice biographique Le ·cadTe Te'stI~eint qui nous est ass1gné ne nous permettra

guère de retr,alcer une vie aussi bien rempHe qu'a éM cerlIB dt' Prospe'l' Thomas.

H es,t des personnalités dont le l~ayonnemel1't e1st si grand que leu~' 'Pel~te creuse un fos'sé que l'e termps seul peut combler, notre amI etaIt de 'C~L}.es-lllà.

Si ,oe dépal]~t pour l'·au-delà a été cruel pour sa famiHe il est irréparable pour l'école, sa ·commune et son pays, p.a·rtout -cette forte lP·ersonil1alité s'imposait. ' .

Pl'osper Th ûJl11 as s'était parfaitelnent reluis d'une cI~ueUe 1J.11a.I.adie qui l'a Via'Îrt .miné en 1934; il abusai,t de sa rohuste cons­ti1ution. Une puissal1lce de travail et de volonté lui permettait d~ .mener ,?e .front et aV'5C queUe inteHigence! un Îlnportant do­maine a,gnoole, Utn C0111'l11J8IrOe florislsant et de vouer encore le IneiHeuT de sni à son 'pays.

Depuis queLque telnps, un mail SOUPl1ois le minait nous lui conseiUions du Imé-nagenl,ent, i-l ne nous a pas suivi. Plus confi­de~t, 1~ rechel)oh~it I.a Ico~npagnie de s'es f.aJJ.!ü1iers, il s'ouvrait plus qu a l frocoutum'ee. EtaIt-ce un pressentIment? Notre dernier entretien ·a roulé sur .la nouvelLe loi sur l'enseignel11ent primaire en l~quelle il fondait tant d 'espoirs pour l'avel1Ï<r de la jeunesse v~'a:J.s'~nne. Quelques jOUTS après, c 'é.t ait, hélas! l'attaque qui de­vaIt 1 enlpO'rter.

Prosper Tho.Illas, >le 3ènle fHs d'une des plus anciennes fa­'~l1Î'l1es de..ta cité, est né à Sax n en 1883. Dès son jeune âge, Il s'est faIt reh1arquer par une intelligence vive et une volonté énergique. <

Il fut admis à l'Ecole NOl'lnale en 1898; brillant élève, ses luaîtres ne se trO'IIl!pèrent pas en prédis'ant pour 'lui Uil1e belle ca.rrièI~~. En 'aurtO{lnne 1900, il était appellé à diri,ger une elas'se mlxte 'a GoUefrey (Saxon). Six ans ,après, il succédait à son ami F;;nile ,FeU~y à la direction de la cl.asse supérieure des garçons. C est Joa qu .!il donna tou·te la nleSlwe de son talenrt d'éducateur. Il nous a été donné ,le privi'lège d 'avo:ir été pendaJ1t quinze ans son comègue, aussi ~,l nous s'eraif fadle d"apporter les tél110ignagès de ~arents et ~',élèves, unanÎlnes à reconnaître I.e bien qu'il a seme. Son el1's'mgneI11Ient pratique ne ·s·e confinalÎt pas dans Je. c-adre rigide d'ull progr·aITIrIne « L'Ecole 'Pour ,la vie » , teIlle ét.ait sa Ug1ne de conduite. En parti'cnlier, il inculqua à ses disciples l'a­mour du pay,s par l'étude raisonnée de l'histoire locale et valai'sanne. Ce qui frappalÏt, c 'était la tenue des élèves le soin et' I,e fini des tâches ; 1';\ 'peu 'près n'était pas de 1111se. Pibnriier du

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déveJoppenwnt ·wrboricole de sa 'CO!Ill'mune, il voua un soin parti­culier à iniHer les enfants à la culture pratique des arbres fnlÏ­tiers.

Ses collègues ont Ilarg,ement bénéfidé de son expérience, il leur eX'P'Ü'Srait ses procédés et ses mért·b.odes et les m'ettaÏ't en garde c.ontre 'certaines 'eITBUTS.

LOTS de la mobilhl'sation de 1914, il dut abandonner ses chers enfants pour ,servir son Ipays. En 1918, .hl prit la d:irection des c.ours 'Collll1P:1élnent,ahes. Il a réussi chez les ,a.d.o'les'cents co·m·me chez les primlaires. Les jeunes ,gens venaient à lui avec une con­fianoe sans b()lI'1l·es. L'e jour de ses funéraiŒ'1es, des père's de f.a­mlÎllIle nous Oint fait ,cet ;aveu : « Tou.t ce que nous s'av'Üns, nous J,e devons à noh'e régent».

Ensuite de la dffinission de l'Inspect,eur s\ca.laÏ:re, P. J. Rouil­ler, qui, lui au.si, 13. :I.aissé .tant -de bons souvenirs chez ses régent's, le Dép'arte1uent a f.ait app'Cl à Prolsper ThOluas. Il ne nlOus appar­tient pas de nous étenrdr,e ki sur J'alctÏion bienfaisante dép'loyée dans 'les cl,asses de son arrondissem'ent, cette activité fait fobjet d'une étude qu'on :}.ira plus Iain.

Le déva.uelnent tena,ce a:ppO':nt:é à Ilia défel1.s·e des intérêts maté­riels du pers-onnel el1'seigna.nï TeIllontre à ses débuts dans 'l'ensei­gnel11ent, ·avant d'être député -et président de la S. V. E. Au risque d'allongeT 'cette notice, nous tenons à citer un trait qui caraCItérise notre 'a:mi.

C'était en 1906, au 'ill0nlent où Hofre tTaitel11ent 111lensuel at­t'eignaà.t 60 fil'.; il se dessi'na .panni 'les l'égeJllts du distJrkt de MaT­iigny un nlouv,5ment tendant à alnéliorer ces conditions plus que lnodestes. L,as de promess,es 'S'ans 'lendemain, Hs mirent sur pied un syndircat. Un ·cahier de revendications fut ét'abU et adressé au Département. Les initLatew's Prosper Thomas, Enli'le FeUey de SaX!on et 1. Farquet de 'Martigny fUTent apuelés au bUil.ieau dll Chef du Dépar·tement p'Our s'·expliquer. Av,a,nt d'entrer, nos trois hOl111nes se denlandèrent avec anxiété :oe qu'11 ·adviendrait' d'Bux si l'on ex~g'el~iit tlieur dtém-LssilOn. « Que veut ~e trri'Umvir.a:l », s'excla­ma 'le lninistrre ·de l'Instruction puhlique, en les re·cevant. Nos jeunes ne se troublèrent p.alS, on paTlJ.lelnenta et tout finit par des prOllll'C'ss·es ·qui ITouvèrenl: ,leuT applrioation par .}'adoption de la Loi de 1909 qui porta les h'aitements à fI'. 105.- par n'l'Ois pour les débutants 'et ,ensuite à 120 avec de 'ITIodestes prhnes d'âge pOUl' les porteurs du brev·et de tOapadté.

La réputation de oet éminent éducateur a dépa:s'sé nos fron­fières cantonaJes. M1aintes fois nous aV011JS eu fhonneuT de ,l'ac­compagner lors des ,congrès des . i11'stitut-eulis vaudoi'S et fribour­g,eois. Ses interventions, COlmlne ses -dislcolurs fOTt reinarqnés, ,étaJi.Bllft éco'utés avec mIe .attention soutenue; à son ,contact on était s'pécialemeul: fier d'être Va'laisan.

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Lors de ses 'débuts -dans 1'enseignelnent, 'les vacances n 'étaient pas .p~us 'couTtes qu'eUes ne le sont en üe ·monlent et Iles Qioca'sions de gain m'Oins nOilTI'breuses. ,Pendant .l'été, il oocup.a un €lTIlploi au bure-au de la fabrique de conS'eil"V-es de Saxon. Très vite Tepéré par le DirecteuT de -l'Usine, il se vit attribuer un poste de confiance. Mais l'a Vlie de rond de cuir ne üadTaif ,pas ·avec Ison oaT·actèTe en­ti.er et indépendant.

En 1906, i,l créa un CO'IlllIllerCe die fruits, les c1ébut's fUl'ent d'lUS; nous nous souvenons avec queLLe dexté~rité i.l emibaJ.l.ait les fruits 'et lf:Ïioell.ait les 'cageots. Adnür-ahlem'ent s'€Icondé par une épouse intellig-ente et trav,ailHeus-e, puis par des enfants actifs, vI a eu le bonheur de diriger un com.mer·ce fJoTilssant. En 'coHa.bOI~a­tion, nous aVIons Ulis sur pi,ed un CÜ'lTIlffi-eTüe de vin qui a connu les diffi,cuMés survenues apTès 1919. Son bel opt'im1ilsmle ne con­nai'ssait pas d'entraves.

Le 'souci des affaires ne l'a pas empêché de cOllllp'léter sa formrut'Îlon inteHectuelt1e et physique. AnlÎ des bonnes lectures, p.as'sionlJlié pour .l'ihii.'sto1re, il se tl'laslSlÏmilait, doué d'UlIle mémoire prodig.i,euse, il ne m-anquait' pas, à l'oocasion, d'en citer des ex­tnùts lcaptivants et instructifs, SpOiJ.'tÏJf, il sU'ivit avec oOlllbien d'a~­siduiM de nombr·eux COUTS de fo:ranation physique, ce qUIÎ lui vaJ1ut de fonctionner en qualité de moniteur de la So'Ciété de gymnastique de Saxon au 1110lJlloent où -Coe groupement' était à son -}lpogée.

Sa vi,e a Hé mal~quée du S'oeau de J'offider. C3.!pitaine de la IV/12 pendant (La lllobillisation de 1914/18, plli!s commandant du bataillon 11, dI a ,LaiS'sé à ses soldats un sOUlvenÏT imtpéris's,abJe. PrOiffiu .lieutenant-'cOilonel, il 'eut ,c'onquis. d'autres gal'Ons si sa santé l'avait pernl-Ï.'s. Ge so.lrdat qui avait beaucoup voyagé et \Sur­t'out beaucoup retenu, se p1ai\Slait à évoquer ses souvenirs des écoles central'es, de. lIa mobHi'Sat!i.on, de s'es bivou,a1cs au Gesero, puis aux 'confins du Jura françails.

* * * ProspeT Th0111as {ümait passionnènlffi1t s·a COlllnlUnl€, aus li

reoheroha-rl:-il ave·c amour tout ce q.ui pouvait contribuer à son développement. A peine sorti de l'E!coJle Normale, H fonda un Chœur d'hOlllules, « La LYil'.e », dont i'l fut ruI'led.eur jusqu'au mo­·m'ent où j,l passa la bag,U/eUe à son fTère Pi.erre, également inlS­tituteur . .ce Igroupemlent est revenu ·couvert de i-a'l .. l'1:iens de maints cüncours.

P.endant p'lus de 40 ans il fut J'anilJ.naJteul' de -la c:hÜ'rale de l'égiLi!se paroissiale qui a bénéfi'CÏé de s·a générosité.

En 1906, on ILe reh"Üu.ve aux côtés des fondateurs de la So­dété de Inl'usique « 1'Avenir », bravant avec eux ·m'iihle diffi'oU'lté'i. Effort's couronnés de sUlC'cès puisqu'i[ lui a été donné de vOÎT cette

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fanfaTe dans s'On plein épanouissement. Il l'aOCO'll1pagna au con­COUI'S international de Reim·s où nous le voyons prononçant u~~ vibrant.e alllüc:ution au 'pied du monThl11'ent des soldats de ,la Clt~ martyre eXM:tant lia bravoure et' r esprit ·fl~ançais cmnme aU'S,SI l'amitié' qui unit ;1es deux républiques. La p!~esse d'?l!h'e-Jur-a a relevé avec bonheur les fol'w's pa'roles du prefet mU'sl~le~.

ChiacUll1 saitcombi-en tout ce qui touche au nlalnhen d-es traditions a'Illoestrales l'a paS'SiOl1.né; ne fut-hl pas le fond:a~eul' et premier p-résident de la Fédération vaJais·mne des tradItions

populair,es. , , t' La pll!ace nous fait déf,aut pour énumérer tou~~1S les sucre es

'locales 'et val-ais'annes qui ont bénéfilcié de S'es hl!m,leres et de son

* * * Ge g)r.and Va\lailsan fut trè.s Itôt un 'pa~'s-i.onné d~ la y o liiti que ,

non pas de la .politique partIs'ane qUI dlVllSe, nlaIS bIen de la poJ.iHque COIlistructiVle qui ·contribu.e à !lJa grandeur du ?~Y's, ~'~l 1908 -aH-ecté de vo.ir ses concitoyens déserter .les _asse~h!ees '~'ll­mlair.~s avec le. ,concours d'-alll1i's il l'iequit ,et obhnt la creatl'On d un CO'Ilseili .crénéra'l; il en fût l'âlue. Quatr.e .aIl'Ilées rapT ès , Saxon l'ap­pela .au Gonse!il ,coillnllunail et ,à l,a vitce-1présiden!ce d'e Ila ICOm'lllUne.

Son p131ss,agle à ;la 111.uni1c1pa:I.ité . a été ~'aI'qU'é, p~' de s·ages an1Jëli o:r-ati ons , de 1100~lbreux S'erVlices: Te?r:g-ru:;tlls1altion de . la po!lilice, du 'CO!f!pS des pompiers, etC., On :lu~ .dOllt :La üap~~h,on de nouvelles S'OU1'ces d'-eau potable, 'l ·agrandIssement ~u l es,ea~ routier, . lIa création des cla's:s,~s d'été, f'améIlla~'e~ner:t '~ un, mate­deI d',enseignement moder'lll;S'e. Au mom,ellt o~ '1.1 rev:allt. d au.t~e~ amé,liOl'\3.tions, 'le Conseil d 'Efat nous ['a l'av l PO'UT lUI 'conf'lel

la pl'éf'e:eture. Est-il néoes-saire de redire qliJe sur l,e t-erpain cantOJ.~al, Pr?s-

pel' Thomas la joué. un rô'le de pTemi~er Il? ,L~n ? ~~, 1917 ~l es'~, ~l~ pour la premjère fOlS au Gl'and Con!S'eIl ou l[ a slIe,ge ·slaIllS ~ntellup t , 'l"srnn';' -sa mort ill était l'un a.es doyens en fonctI011.'s. En :Ion Ju, '1.'~ 'a. , ,

1932 11 a leu :l'hotIlil1'eur de présider, -avec une rare competence, 'l'alssernlb:JJée légis!LaJtiv,e.

Il a de lnême Tffillpl,i d'une fagon bTilIan:te sonmandtat d~ député. Il nous plaît de citer 'Coe hait qui nous a été rapporte par iun de ses co!lllègues du Haut-V'alal's. « Lors de la lecture mo­notone des 'ohiJffl'eS des cOlnples de gestion ou du budget on ra tendaTIlce ft ·s'endormiT, mais on est rév,eilUé lorsque Tho~as p~'en,d la parol.e; ,chaoun tient à suivre son exposé toujoUirs c~·aIT et In~e­r,€'ss-ant; il a 'ajlÜ'ufé: c'e,slt s'ans doute un de nOls 1neIllieurs QII a-teul"S » .

* ** Quelques jours ~v,ant ~a 'lnoTt, I?-0?S avions pQi1.l.~ Ini'ssi,oiJ.1." d~

lui ann'on'Cer1a Inafi,1.Jfestat'lOn ol'lganl'see en septemble poUl fetel

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ses 25 'aillS à la préfe cture. « Rien du tout, et sur tout .pas de na­fla! » T,elf1e fut 's'a répoill'se. Sou~ent Îll éprouvait J'e besoin de se dél1ester de ,ses charges ahso,rhantles pOUl' être tout entier à sa fa,milHe et à ·ses amis.

C'est 'c.e ·qui nous amène à pm:,1er de ,Prosper Thomas tout court. Sensible à lia bonté des gens, H recherchait Ira cOlnpagnie de ses familier.s à qui étai·ent Ü'U'verte:s toutes laTges les pontes de son cœur et de 'sa demeure hOispHalière. Les moments passés Ù

son <contalct étaient pTofitabl,es, tant la convers'ation était in.téres­sante ·et in:swll!cthne. Ses anciens troupi.ers, ses co!llliaborateurs dans l 'ens'eignement, 'Ses coliègues députés. s'y donnaient rendez-vous. Il ac'c.ueiUait avec ,Le mêlllie empressemffilt ceux qui avaient recours à .son .appui et à ses conseils. Chez lui, le principe chréti.en: « La . vie ne v.aut ·que rpour le plaisir qu'on rprocure à autrui» a trouvé une laTge ,application.

Cet ex·cellent rpère de farrlliUe 'qui a é1evé deux fils et deux fil­,les dans les s·entinlents de foi et d'abnégl3.tion qu'iQ a pratiqué3, nous ,a 'quiUés pour toujours. Sur ,cette tom1be le Valais est venu s'incliner :le 22 août. Qu'elle devi'enne le lieu de pèlerinage de ceux qui -lui doilV,ent de la reconnajgs'a.nce.

L. Delaloye.

ue président de la S. \1. E. En ce temps-là, (1915), les soldats v,a['aisl3.ns IllObHisés bl­

vouaquai,oot dans il'es nl'onrtagnes du Te:ssin. Ayant a,ppris que lIeurs ,coilllègues Iconfédél,és perCJev·ai,ent lIeur

traitem,ffilt penJdanif: Je seTvJlce .militaÏire, l·es instituteuns adressè­T,ent de l,à-bas au DéparrteIll'ent de 'l'IIl'st'rulction publique une re­quête portant, ·en tête de leurs signaturoes, c.elle dru capitaine Thomas, pour delll'Rill'der q'y'on leur s'erve, pOUl' l'entretien de leu.rs flrumines, 'aJU moins une ·paortie de Jeur traitement. Il fut répondu l1alcollldl(}'UeDlrent que toute demande de 'secours financier était inru'ti,lle.

Rentré ohez dui, notre capitaine, qui devlairt éprouve'r les nlê-11l6S sentimems qll!e Moïse à la v'eill~e .de l'exode, 'Se mit à la tête des IcoUègues de :son dilsfri1ct; hl y fut houvé si rem'Ulaint, qu'en v.ertu du pri1nci:pe que ltes meilteurs ,galdes-1chas'se SOlIl't les anciens brH,connieI's, ()[l le nornm'a, Ile 24 avri!l 1918, luembre du ·conlité de la S. V. E.

L'·as'senlblée ,généralte de Sion .du 12 jUdn 1919 le dési,gna CŒnme sucoesS'erlll' ·év.entueJ de Mgr De'llaloye à aa présidence de la Société, et ,en 1920 H entr,rut en fonction 'en rpi~ésidant l"a'ssemblée des délégués des Confér,ences .de distri.ct.

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En accédant à cette charge, ÎIl s'était fixé un t,riplle but' :

a) tl'aitmllents raisonnablLes; b) stabiHté (nou.s ,pouvions être déplacés arbih'ah'elnent); c) .8'COllal~ité ·annuelle. Le ïpremi'eT de ües objectif,s a absorbé toute s'a ·carrière de

député, ,et les jeunes ne -comprendront jamais ce qu'H en a coûté à ,ce terrible lutteur !pour leuT obtenh' ipetrit à petit, par étapes de 5, 10 ou 20 fr., la situation dont i'ls bénéfkient aujourd'hui.

Hs ne se font aucune idée des déInal'ches de toute nature que le PI,ésident Thomas a imposées ·au député Thomas .auprès des ·autorités cantonales, des hommes politiques inf1uents et de ses ,coillèguesdu Gr,and ,Conseiil, pour aboutir d'.abOl~d à .la loi de 1930, et, COlUl'onnement de son œuV'rle, à cene qui nous régit .

Cette dernière n"est pas son travail rpel'S'oofiine~; notr,e Tecon­nais s.ance va enroO're aujourd'hui à tous Iceux qui ont contribué fi ,la f,a'Îl'1€ voter snit par 'le Grand Conseil S'oH par l,e peuple, et tout partkulièI'enl.ent à Ml' Ile Prèsident P,itteloud, qui en est l'au­teur et -lui a laissé son UOIlll.

M,ais il f'aut adluettre que ,cette réussi:te inespérée, ce revi­rement de 'l'olPin~on pOipu1aire, est aussi l'aboutis.sewent et le fruit d'un ilong tra'Vaill de vrélparation. On ne ,change pas '?-u jour au lend'ffiuam les idées du Va1lai'Soan. Et 'si par [e de1~nler coup de 'marteau Je dou ,a pu êb~e eruf'Ü'Jlicé n"est-,ce 'pas, .dans une large nleSol1re, grâc.e à tous Iles 'coups frappés pendant 25 ans par notre ·ami Thomas ?

Le deuxiènte point de 'son progralllme, 'la siab:hliSoatioill, a été a tteint par la \loi de 1920.

Quant au _dernier, la s colarité annueM·e, nous savons qu'il ne se fai'sai,t auooue iUusI'on à 'ce sujet. Aussi iongten1tps qu'il Y aura chez· nous des vignes à fossoyer et du hétail à garder et que nous vivrons dans une déInocratie, on n 'arriver a à rendre annuel­le la scolarité que pOUl' les classes inf.érieures; les autre·s .. . après.

Si le ISIQUcÎ de notve situation nliatédeI:le par.aît av ai,!' dominé touies les autres préoccup.ations .de notre Président, la lecture des ip-rocès-v.erbaux de IllOS séal1ces !LaiS'se une tout ,autre impTe '­,sion. Il n'y est traité que .de questions ,pédagogiques: Eoole rpri­luaire, manue!ls 'S,colaires, l11'oyens de falCilitffi' :la tâ'che du person­nel .ense~gnant.

Li'sant beauco'Ulp, se tenant au courant des découvertes de la pédagogie 'Ill 0 d m'ne, i:l souffraÏlt de vOÎlr ses régents t'~us à ,con­sacrer à 'leuI's soucis nlatériels une trop gr,ande parhe de ,leur t elnps .et de leur a'ctÏ'vité. Si là .cela on objecte qu'hl lieur donnait If': ·mot d'Ol~dre : arcceptez toutes les charges, devenez encombrants, nous répondroIl's que son espoir en ag,iss'aiflot ainsi ét~ilt qu'on l~s empêche d'être encOlnbrantlS en 1eur accÛll~d.ant enf'ln un'e car­r ière d'éducateurs. Cet espoiT \reste cr e nôtre.

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On lui -a reproché Ison üaradère milHair-e, auto'ritaiJl'e et cas­sant, C'est un reproche que ne :lui ,adresserait aucun de ses col­lègues du co-mité. Evidenllnent, i'l pel"luetbarit ral'eJment à ,la d.is­cussion de dégénérer en pa'rlote, et, après ,arvüiT entendu tous les avis, il tranchait 'et décidait, nlla,is toujours avec CO'ITection et dignité. Et s'il lui a'I'riv-ait parfois d 'él,ever la voix, ill était fadle de deviner, dans son r.egard péti'11Ja.l1lt de lnalke, qu'il n 'y ava.it El qu'une attitude, e't que :le fin Bourguignon dont parlait lUl C01'- . respondant de joul,na'l au lendelnain de s'a mort, n'était pas bien ,loin.

Deux Jours -après av.oir présidé pour la. pipemière fois une séance, il ,aJp'pe.lrl,e :son lua,lheuTeux secrétaire au té.1éphone:

Le pl'ocès-'V'erbaJ ,est-il pl êt ? Non, IPil'é:sident; pas encore! Alors, qu'lest-lce que c'est pour du f\:ravail? Tu vas nle le

rédiger tout de suite: je '1'e veux pour demain! - Oh,mais, Plré.sident ! Voyons; voyons! Est-ce ainsi que

l'on par!l,e à 'son secrétaire? Et .I.e PiJ.'ésidoot p ,arf d'un éc1at ,de riI'€ l~ahel'aisi,en, et de

oet écl.at de TÎive eSlt née une la-m,itié que Ila IJ.nO!l't seule pouvait romip'l)e.

Püur 'ce qui nous 'concerne, ,ee pourfendew', cet hmnme au caractère emporté ,est tout dans celrfJe boutade.

P,arce qu'il a luUé 'et souf,fert pour l,es régeIllts et sa S. V. E., il les a aimés jus,qu'au bout. Il les -a aÎ1lnés parce qu'il avait l'âme d'un ·éduCiateur.

On a dit de lui que ,s'i:l s'était vTai'I1lel1't autant dépensé poqr la cause de !l'éducation pOipullaire dans le Vala,i,s romand, il n'au­rait pas pu s'O:OCUpffi' 'C0:IIl'lne .ill. l'a fiait de s'es affaires perso'l1-neUes 'et se créer une sibuation aussi enviablle. Mrus alors lequel de ses collègues ,s'avancerait pour lui 1ancer Ja ipn:~!ITlière pierre s'il devait en recevoir, et llequcl a tlfa-vailhl'é ,autant que lui pour I.' écol,e et lie personnell €nse1gnant ?

La Téponse .a été donnée par tous les régents qui sont venus l'aoccompagmer jusqu'à lIa tOlulbe. Ce jour-Mt, nous avons vu que les ma1ien1!endus et Iles s'Üu:velJ1h~ de·s Imauv,ai-s jours étaient effa'cés par un s,entill'ent de profonde l'econnaissance pour les services rendus 'aux éducateurs et à :J.' éoÜ'le val,aÏ'sanne.

,La Illlmt l'a 'Surpris debout. Il ne pouvait pas lnourh' autre­'lnent. IJ j'Ouit enfin -de oe repos qu'il s'était toujours. refusé sur cette tterre.

M,ais !pour ceux qui l'ont con.nu pendant la sombre période où répouse -d'un instituteur deva.it, Ipour entretenir s,es enfants, av.oia' ,recours à l'office communal de l'aide aux nécessiteux, le Prési~~l1t entre dans la 'légende COIDll11e Génwa'l des Régents.

Curdy.

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L{inspecteur scolaire Ce n'est pas sans intense éanotion et ,Je ,cœur serré que j'évo­

que ,cette g,rande ,et beil;lle f1gure.

En effet, le .'OOllpS eUSle1gnant du canto:n et cellui du dis-trid de Mar,titgny ,en paJrtkulier ont [lait une perte Î'lTép,a'l'ahJe en la personne de Ml' J.'inspecteur Prosper Thomas.

J'ai connu M'l' Tho'm:a!s en 1926, à Riddes, à l'nccasion de la conférellloe des Ihlls'bituteurs du distrirct, ipl,ésidée par l\lh' Rouiller qu'i,l r lCllll'p1açait l',année Sllt1>v.ante.

C'est donc pendant 22 ans qu'il exerça sa clélÎ'cate fonction avec une haute ,distia.1>ction iet une ICOIlThpètenoe indilslCutahle, car il l'éunis'S'ait avec un raTe bonheur toutes a'es nombreuses qua:1ités qu'e11e exig,e.

Il jouissait d'une ex'oeUente santé et d'une forle constitrution, d'où -la gaîté 'et l'égalité d'hunleur dont il ne se départait ja­Inais -et qui lui rendai.ent fadle une tâche qrue beaucoup trouvent rertaineluent pénible ,et ingrate.

Esprit d :air -et méthodi'que, ay.ant u:ne grande rectitude de jugelll'ent, il Jaugeait d'un ICOUip d'œill /1e m'aître et sa da'Ss,e et ne 's'y h'OllllP:a-1t p ,as. Aussi s'es inspections, quoique ra'Pid.es, n'~­taient point supeTfid'e;Ues mais toujoU1rs fairtes ,à ,fond. Rllen n 'e­chappait -à son ,espri:t d'obs,ervaHon: J·a tenue du nl'aîh',~ et des élèves, la IPrépal~atilÜn de 'la classe, la fTéquentatÎ'oll.1 s:c01al'I'e, ,l'or­dre et la iprOpl~eTé du Iuatéri'el et des Ilolcaux ,et ,le rendement du travail.

Ce qu'ill désirait, 'c'é,tait un ensei'gnelnent vivant et par-dess~'3 tout pratique. Il ,avait f.ait silenn.e 'Cette pensée de Pesrta.lozzl: « La vie est à ;1a baSie de tout ,ens'eignemen't. » Qu'il s'agissle de lal1gue lnaf\:erneiUe ou d':arithnlé~que, de ,co'l1ll~tabillité ou d~ ,c~vi~- . nle, d'histoire ou ,de géo.gr,aphile, ,en tout ,et pour t'Üut ill etaIt pl~aüqll'e, préc1s et exact.

Chez lui pas d'idées préconçues, p,as de lnarotte, lnais un équi[ibl~e poaT,f.!ait 'e:rllh~e ,les différentes bran,ches, donnant à 'cha­cune l'i'lTI-portanoe qui lui ,est due da1l1s [e ip:l'Oig;I'amm,e, dans ,le pJlan horaire et ... dans la vie. , Aussi SelS IcoJJlahOlra:tmws jouiS's!aient­Hs de la p'lus grande hberté de m'OiUJV'emlelI1t, -chacun employant 1a méthode le 'mode et la fOTme d'ensei,gnement qu'ill préférait et qui 'conv~nait à son tempéI)am.ent et à son -cal~alctère, l'ess,entiel étant qu'il trav.aiLlât' et qu'ii réussît.

Notre inspecteur ,était de p.lus un orateur qui savait s'eXJpri­Iner avec DaciHté -et 'oorrecti.on.

C'-était un psychologue qui poS'séda1t une grande conll1ais-

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3anoe non S€lÙernent des ·enfants et des hOll1llIl1Ie·s 111ais aussi du Inilieu dans lequel hl 'exerçait' s'On activité. GaT ill y a dans notre district, 'plus que dans aucun ,aflltr-e peut-êh'e, une grande mriété de .c.1a:ss·es. Il y ,a des ,écOoles urbaines et des écoll'es l"Urales, des écoles de plailIl,e ,et des éc.olles de mont.agne, des sicola.rirtés de six, de sept, de huit et de neuf Inois; ill y a des éCDles à un et à deux deg,rés et d'autres à plusieurs degrés, des étab~iS'selnents p'rivés. et Jes éco'Jes oUiJC-iel,les, il y a m-êm'e quelques clLasses protestantes. Leurs l1loyens .et :leurs betsoins -sont différents, Inais en auc'Uln 'C'a~ notre inspeoteur ne perdait de vue :les fins sUipéTieures de 1'édu­catiDn.

A ces br.iJJl,antes qualités int-eHtectuelhl'es et p,rofessionnelaes, Ml' Thom,as ,aFliait des quaHtés de 'cœur et de caractère qui com-1uandaient s'pontanérnent la syruparthie et Je respect.

Fenne ·et de oaTatotère indépendant, i,l donnait 'à ses subor­d.onnés un sentim'ent de sécurité (lui leur p ,ernlettait de travai,l-1er ,en t.oute quiétude. Les aut.ol'ités 'comanun:alles et les commis­sions scolaires, -de Q·eur côté, avaient une 'entière c.onfianoe en son équité ret en son impartialité. M.ais c'est surt.out dan.s ,la défense de n.otre ,situation ffi·atérileNe qu'iol a luanifesté une vDlonté ferllle. . \ vec un cran ·et une ténacité .extTa.ord,inaires, en t.oute circonstan­ce, il n'a cessé de Tevendi'quer pOUl' 'l'ilIJIstirtuteur LUl traHement ·con venaNe. A 'ce titr.e, ill ,a dr.oi.t à J'a re'connaiss.ance générale de t.out le pers.onnel enseignant v:allai:stan.

La fenneté de s'on eara'ctère n'ex·clu·ait ni la bienvehl,lance ni la bonté. Au ·c.ontraire, H appréciait à s·a juste valeu.r l'effo.rt et la c.onscience lajpportée à l'aocO'mplissffi11.ent du devoir et notre Ineüle:wre recompense ért:;ait de n.ous sentir approuvés, enc.ouragés et c.ollltpris, ·car i'l .avait ,mis :la 1nain à lIa pât'e et s'ava.it, en hmnme de 'm'étier, oe qu'11 faut de trav,ail et de dévouem.ent pour obte­nir des 'résultats·, pas touj.ours ,s.attisfais'ants.

Chaque visite, aussi bjen que les ·c.onférences qu'il présidait renouvellaient noh'e pr.ovision d'énergi,e, d'enth.oU'siasme et d'en­train, tant ii déb.o~dait de ·vie et d'.opt1illl'ism·e.

T.outes ces qua.l.ités de ,la jeunes.s·e il les pos'sédai1t au plus haut degré et les c.o:m'l1l'llniquait à son entourage.

Et Jla 111.1()1I"t, b~utale, n.ous 'l'a ravj. 11 repos1e 1uaintenant dans ·la ,paix du Seigneur en nous laissant' le souvenir d'un h.o·mnle de bien 'et :l'exempi,e fidèle d'un éducateur d'éducateurs.

Denis Puippe.

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ùe mot du cœur des institutrices Après t-oUiS ces tém.oignages de gratitude à ,},a mé,m.oilJ:e de

l'éminent hO'lnme d'écÛ'le disparu, je 111'en 'Voudrais de ne pas ap­p.orter le m.ot du cœur des .institutrices.

Dès J.es débwts de n.otre s.o.ciété, Ml' Tholmas fut pour eHe un ami dévoué ·et un 'Conseihl,er sûr. En déf.endant avec tant de ténacité et de per,sévéranoe l,a 'cause de M\M. 'les iUlstituteurs, il a égaa'e1uent servi ,1a nôtre. Il a fait 'siennes ,toutes les initiatives du Départell1ent de !l'InstrllotilOu publique tendant à une m;eiHeure f.ormation de no.s jeune1s flÎHes et il .s.outÏil1lt ces inn.oIV.ati.oil1s énel~g'il­quement devant l,e Grand ·Cons·ehl et ,devant l'opinion publique.

Dans ·ses tournées d'iIlspectiû11i, Ml' Thoiluas a co'mplrÎ's que l 'enseig'l1'em,ent ménager devatÏf êtl'e intensif:ié dans 11'.oS classes supédeull'.e:s de .fines. Son attitude la grandement ·c.ontribué au pro.grès dans ce d.omaine si imip'01l'talntt /pOUIl' J'a pro.spérité de la famiUe va:l.ai'santIlle. C'est p.ou!I.'qu.oi nous tdépûrs'Orns sur sa tOll1be la HeuT déllkate du s.ouveniiJ', t.oute 'pia:rfulJnée de n.os prières.

Dieu lui donne sa paix dans la lumière . R. R.,

présidente de la S. J. V. R.

lJe député La ll1Ü1l'it pirérnaturée et inatten.due de M.onsieur le dépuM

Pr.osp,eT TiholIn'alS Ipriv.e le GrJallJ.td O.onseiil du Valla:is de 'l'une des peTsonnal.Hés les plus In'all"quantes, 'les plus symp.athïques. Un gr,and vide suibsilstera :J.ongtemps enco:r,e à la p'laœ .où ~a bea,Je et impOStanlte si1!houeHe de MT Th.olIIlias se plr.o.fi~ait fidèlenlent à chaque s,es!si.on de ~'a H)autte Assemblée. T.oujours à son poste, il était c.ol1'stamment 'présent dans les bons cm.Illlue dans les m,au­vais j.ours, aux heur,es ag'l,éable:s c.omme laux heuTes dif.fici-Ie·s.

Député depuis bientôt un quart de siède, memhr~ .et pTé­,sj'de!nt de 'c.omilnissions importantes, Mr Thomas présida le Grand C.oJll.seÏll en 1932/1933 lavec Utile 'c'Ompétence let une '<lÏtsti'l1iction ire­maTqu.ablI.'es. H su't m.ontrer que ~e 'm'Odelste tÏinsfituteur, is'su dù peuple vaJ.ai:san, sait être un Illagi'strat digne de '1a ,c.onfiance de ses c.oncit.oyens et c.onscient des plus haut,es Ichalges' du pays.

IMI}' Tholinlas laimait p ,aSlsionniffinentt s'a pe:tiJte ipatrie valais'anne,. c.oncrétisée 'pour Ilui d'une façon toute Iparti'oU'l.ièTe pa::r :sa terre, ses tradi.tions et son éc.oŒ·e. C'est p.our:quoi ill fut l"ardent cha,m­pion de t.ous les pr.ogrès envisa'gés dans ces différents doa.naines ~

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L'alnéHo,ïatioH de la heHe pLaine du Rhône, ,en parHcul.ier de ce},je du distdct de l\1iarti.gny dont il était le ,dévoué préfet, l'oll'gani's'a­tion de 1a production et de l.a vente d'es .superbes iré:col,tes de sa région, le 'souci constant du perfectionneanenrt à apporter, cons­tituaient pour lui un vaste cha,mrp d',activj.té donlt il était 1'inf'atl­gable pioHlüer.

Mais son â,me génépeuse .et son robuste bon sens ne se con.fi­liaient pas aux intérêts p'Uireln.ent matéri.els. Fidèle à ila voix du ,( Vieux Pays », il trava.illa avec un dévouen1ent inl'assable à orga­nis'er la prÛ'tection de nos chèr,es Itraditions. Il sut pTOlJ.llOUvoiT, COn1n'le i/l sut défendre 'au 'sein du Grand Conseil tout ce qui a trait à ce ipTéCÏ'eux patri.lll'oine.

Cependant, 11 'faut bi,en ;l'e diTe, MT Thoil11'aS étai,t con:sidéré avant tout ·au Gr.and Conseil 'C0I11lll1e 'le Dr Llaull' de l'école popu­laire et du !personnel ens,eig.nant. DUl"anJt sa lon/gue cam'ière par­lementaire, il lutta de tout s.an pouv'ÛÏtr ·pour donner à .lIa .loi de 1930 erl: à ,ceUe de 1946, ainsi qu',aux Rég'leIllents de .la Caisse de reh~aHe et à 1.a fixation des traitffi11'ents ~e nTaxÎ'lllŒI11 d'effi,cacité et pour lie peupIT'e et pOillY les institutieurs.

Pour paTvenir à ces heureux Té:sult·ruts, sa voix haute et ferme s'onnait ·conhl11·e un dairon le r.allie111'ent de toutes les bon­nes volontés oÙ :I>a .oaus'e ,qu'il défendait. Co,mlbien de fois n'a-t­on pas vu des sih1.atioU's qui pa:r,aiss'aient g'ravement con1pron1ises soudain rétab1,ies pUll' une de S'es iln1poStan-te:s ert ~1a:ires interven·· tions! Ses adveTs'a'Îlre-s eux-mêanes r,endai'enrt hOm!IIlnge à ~ette nature fière et ,chev,ale:resque, à ce cara,ctèr·e dToÎt et ainlahle et se pl,aisaient ft 'saluer d'un sourire bienvdillant' les estocades de ce gl,and luUeuT.

MI' l,e DépUlté Thon1as n'es't plus humaineluent pa:rnü nous, lnais sa méllloire Soer,a toujours ,1a viv'ante huuière qui nous gui­dera SUtr le droit chem-in de l'honneur, du travail et de la cha­rité.

Au revoir, A Dien!

E. Bourdin) député.

ùe préfet et l'ami Il est toujmlil'S dé.l:ieat d'évoqueT la l11.élllOire d'une personne

pOUlJ.' laquelle on é.prouv,ait des sentHnents de sincère et fidèle mnirtié qui n'a Jrum,ais été ·as'S'Olllbri'e 'P'ar l,e Ilnoindre des conf.lits.

Nous n'étions pourtant p.as de 'la lnême génération, ni dru 111ême parti - 'De qui ne v,eut évideITiimrent irien dilr,e. - CepeJ.1-dant nous pali'a'g1ions les luêmes idées ,sur la p'lurpart des Isujets

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et nous avitQ.ns ,toujours beaucoup de plaisir reCIpI'oque à nouS entretenir des questions les pdu-s diverses: 'politique générra,le, éco-110mi~ national'e, littérature, voyages, histoiTe, etc.

Le Préfet

Nous avions eu l'O'ocasi'on de fa;iu:,e, Jla prel11ière fois, sa ·con­nai/ss'ance lors de la fète cenbr,a:1e univeu:sitaÏ'l"e de « Ste;Ua» eIl 1936, à lVI'artigny. Ml.' Thomas y avaÎrt pris p.arrt ,avec j'Oie et in­térêt, car .i'l a'muait la joeùne:s.se estudi:antinle et il avait tenu à ,ap­pOl"ter, ~Oml11.e -d'aiLleurs en 1948, à l,a pha~,aIllg,e steHienne, bruyan­te et animée par les eUipite'llx neotaTs valaisans, Je lnes·sage vigou­reux du Valais, n1Ja;Î.s s,urtout du dils·trkt de M,aTti'gny. Car enfin si l'on ·est de son 'canton, ou lllêm,e ·citoyen du Inonde ou d 'Eu­rope, on est SUJrtout et d'.abou:d de son ,coin natal et pour l'e PI'éfet 1'hon1as, comme -on l'aPIP,etai,t, rc'était évidmnu1'ent Saxon, n1ais e'étai,t tout autant Il,e .d:is,tri.ct ,et l"aggl:Œnér:ation de -M,ar!l:igny.

En Va'lais, Ila fonction de PTéf.et n'a pas de co.mpétences tTès étendues 'conTIne c',est le C!aS d ,ans ,les Icantons vorsins.

Le Préf.et valaisan Tep'résente, o(~lertes, ,le Gouvernement can- _ tona.Jdrans l,es ,céTén1onies off.i'ciehl.es, n1Juis, à p.aa·t la signature de qudques ilIégai1ils'at'ions, ~,e ,conltrôle des ,oollllptes de CÛlmmune, sa Inission es:sentie}tl.e .se borne, 'en g'énéT,a/l, à présider, tous 'les qua­ire ans, un Cons'eH de di'sh"Ï·ct ou la Chambr.e des tuteUes.

En dépit de loeHe :LiInitation, ,M'r Prosper Tho'lllaS a su don­ner à cette fo'nction UtIl:e ·ahluTe vraÏlme'Ilt « Inagistr'ale)} iparoe que d'abord il était doué d'une pil'e.slanrce physilque ,imposante ,e,t qu'ill avait ensuite pl'einem·ent 'conslCÎenlc"e de 'sa rlI:aute n1Ïrssion d'encou­rager ,l,es effoJ'rl:s 'et les im1j.ativ,es en faVieUlr de S,Qin distri-ct, pour lequel il avait une tendres's·e pifrrticuliÏèl:e, 'et .de jouer son rôle d'ani/mateur ,et de 'coordinateur de toutes les bonne:s volontés.

n dirig,e.ait, avec énerg'ie, les séanoes du Consei.'l de district, celles de l'Hôpita[ et, .de sla 'voix -déc.i,dée, i:l :amenait' toujours les assemblées à des 'conclu.sions plI:étds:es et pratiques.

A la Cha111(!:we des tuteWles, i'l fai'Siait pTeuve de hon sens, se fiant m-odestem-ent aux av.is de ses 'coi11ègues juristes, tout en ma­nifestant un ,esprit très net d-e décisi:on, de d .t3,rté, présidant, avec beauooup d'.autolrilté -les ,séanc:es 'Où pa'l'foils de Vl~ais déhats s'af­frontaient, daillis une atm-os'phèr~ orageuse.

Nous J'avons entendu, pour ~a dm'nièr:e .fois) lors de l'inaugu­ration [e 23 juiU'et 1949, .du (PI'éventorium « CI,ai'l'vaJl» à Finhàut, prOipdété de la Ligue antitübeDcu'leuse de Mlaa'il::igny. Son dis'CQurs était enonre un uŒt1m,e ho'mml3.ge au génie 'créa,teur de son cher distr10t qui av.ait permis 'cette m-argnifÎ-que institution destinée à s'auver de j'eunes et fragiiles existenc.es. Nous avions ·encore fait quelques pas ensem·ble dans 'le village de Filllhaut', et, avant le dé-

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part du train, trinqué ce cfLl'un vi,eil usa'ge appelle ·le veTre de l',a;mitié ... Ce fut notre dernière vision . Quelques jours 'Plus tard, nous ,avons encore perçu sa voix fO'llte au télléphone, et lorsque àe pasSlag.e à Saxon, nous vQ.lllûm-es ,aLlier lui r,endI'.e visite, COlTI­Ille d'habiItude, nous avons alppris avec strupeur l"a<ttaque fatale, Il ne demeurait 'pLus que le souvenir de 'son 'aJluill:ié personnel'le.

L'Al11i

Que de fois 'ne nous a-t-i,l pas dit, endéaluhuJ.ant dans h~s rue.;; d'Octodure où l \mnenaient souvent ses fonctions et des attaches fam.iliales: « m faut .que M'artigny réalise sa fusion et devienne une .cité de 10,000 hahitants ». C'é'taÏJt le rêve secret dont ill s.ouhai­tait viveIuent lIa réalisation, qui ·s'e fera d'aiLlleurs 'S'elon lia loi iné­luctabl'e de l'év01utiotll.

. Chaque fOis qu'il y venait, il adn1Îl ai,t Ile spadeux « Nou­vleau Collège» de M'aTtigny-ViUe, ,la m.odmne haJ.le de gymnasti­que, et il se réjouis·sai.t, par avance, .(l 'ass,1ster à l'inauguration du nouveau et mag.nifi.que Hôtel de Ville, qui eut Heu :I.e 25 sep­tembr,e 1949. LOirs des visites scol'aires, :ill menait s,es inspections d'une façon vi'VlflJüe et ·consciencieuse. Car il po:s·sédait, COIll1ilne .on dit, le « luétier », cette qualité subtile et 01~1giI1Ja,Je que donne seule l'expéri.ence 'et qui ne :saUlpait s'acquérir ,en .quelques instants .

Nous avons ,eu égalen1Bllt, en 'sa 'co'lupagnie, le 'Pllais.ir de faire p3!sser des ex'amen:s 10'rs des s·es.si.ons du diplôme COln1n1er­cial au CQllège Sainte-Nlalrie 'Ou à Il'Institut Ste-Jeanne Antïde à IVlarti'g'ny. E,t toujours, au 1110ment où il fia;111ait jeter une note SUT ,le 'papieT, son lindulgel1lce pour la j,euness'e l'incirtait invtadahle­ment à la hausser, a'Vec le sourire.

F'aut-il l~appeJell' les s'Ûuven'Îrrs que MIr ThO'luas aimait lui­Inêlue évoquer dans des 'convers'atioülJs fanTi1lièr,es, .ou bien drans sa cave hospitaEè:re, ou, encore Inieux, sur Jla telrrlasse de sa 111 ai·· son d'où 'la vue s'étend au loin SUT J.a plaline du Rhône qui ap­paraît de là, dans toute sa splendeur. CŒ'1Ja,Ïnes . « hisitoiTes? amu­santes rey.enaient G'ssez régulièr'etment dans sa conversation, ce qui est un 'peu 'le travers sylupathdque ,de 'c'halcun. Ainsi, lorsqu'un lua­laise physique l'indispos·ait, H répétait faci.lelnent ce que hü disait jadis un de ses amis: « Vois-tu, Prosper, Ja vie est une question physique ». « Et il avait 1 aison », ajoutaH-ill, en poin­tant son index en 'avant. D'aubres foi:s, racontant les conversations d'une ,réunion du pers'Ûnnel enseignant TOIl11and qui le taquinait sur le ,caraotère violent d,es Valai,sans, il narrait volonhers sa sa­voureuse' répUque: « Oui, m.ais chez 'vous, IC' est <COJ.111ue vos yj n~, c'est pIlat, pilat, plat ... » suivie d'un rire sonOire.

M,ais nous senrtons 'soudain la vanité de ces lignes. Devant le n1ystère de la luort, les mots demeurent fades et t-ernes. Pour-

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tant c'est Je seul moyen d'évocation possible. Auss,i nous pa,rdoll­nelja-t-iil,sans doute, d'avoi'r r.ap:pelé quellques Itrait.s de s.on carac­tève et de lui adresser id un suprêlue hOlnma~··e de reslpectueuse amitié .

Victor Dupuis.

ùe soldat J 'ai a'ccepté de retracer en 'quelques trairt·s bien ,m.odestes lla

-v1e 111l11i'tail1e de n10111 Slupér1ell'r, 'ca1na·1~a.(le ,et ami Prosper Th.omas. Je nl"aJoquit:tie de oette n-L1ssion qui sleI~ait des plus agréables Isi nous n',avions p ,as à déplorer 11a pe.rte trop tôt 'SUJfv,enue de ce .g'rand patri'Ote ,et de cette nohle fiogur.e de 'soldat.

Le tenllpérar1I1ent, ;les a;spi'ratiol1ts de s'On ·cœur généreux, une diSjpols1i'tiJon natUJœl11e de diTige,ant et 'de .chef, Il'amour ,alrdent' de S OIIl pays, ,dev,a'Ïent ,condllÎ're tout 11Iarur.e!lLement Prospel' à la oar­rièr'e 'lui:litah'e, dans ,1e cadre de nrorh'e 3JTIIUée de lIn illi ces ,

Il ne fit que passel' Ile temps 'SrtTiÎlctement néceslsa'Î.Te dans les éche.lons il1Jféri.ern's et à 21 ans déjà, on ILe t'l'ouve,

,en 1904, 'comUle lieufenant dalThs la .op. 1/1'1,

en 1908, ICOillime 1er .lieutenant dans ,lia Cp. II/ll;

en 1912, devenu ICJalpi~ai,rle il1 sUlocède au oapitaine Jules Cou­chepin comme 'commandant de Ila Op. Iv/12.

Promu au grade de majoir en 1921, hl l~eçoH le cOIlumande­TI1JBnt du Bat. Inf. Mol1lt. 11 qu'hl g.arde jusqu'en 1926.

En 1927, · i~l est 'p1~OlUU Ili,ootenant-oo1onel et ·est 'ath'ibué à l'E. M. T,err. 10.

C'.es,t en 1908 que Je VlÎ1S 'l'offi:ci'eJ.' IpOUT 11a preu1ière fois. J 'étai's nOTmalien ,et' j'assistai,s à une 'conféTeilice d'instituteurs qui avait lieu à Si'Ûn, ,à l'a haJ.},e de .gytInna'st1.que de l'Ecole nOT­luaiJJe. Pl'o.spBr ThOiluals avairt été ohargé de 'l'un des discours qui se pronollloent haJbitue:hlement dans 'oes ch~oon'stances. En service militaire à ['époque, il s'était présenté ·en Ut11ifOiflUe lavec !lle grade de l 'er Heutenan't; i:l avait nettelnenf l'OUlJpU avec lia Toutine, il était sürti des 'chentlns barttus .et avait fait sensation par s'es idées nouveU,e'S.

,PersonneUeI11lent, j'avais Hé emballé par son dynamis1me. Je ne pensais paJs., à ce 'mo,mlent, que toutes l,es ,grandes quaEtés de !'officier, .de 'l'h.o:ITIln1e et du tCitoyen, j'.auliais !le 'temps et l'a'vanrtage Ùe :}.es appréoier <COlnn1'e 'c-e fut 'te ,cas par ia suite.

En ef.f'e1, quand 1e 'Capitaine ThOlnas reprirt le cOllulnande.ment

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d-e la Cp. IV /12, f'étai's moi-mêm'e lieutenant, chef de section dans cette unité, et n0tre premi,er IcontaJot d'officier à offi;cÏler ,se-_ situe du 4 août 1914, SUlr -La !pla'c'e de 111l0hi:Jti,sation d.e 110tr,e régi­Hient à Sion, 'Pour ,la gr,ande éilweuve 1914-1918.

Dès 'cette date, et jusqu',en 1925, jle s-ervis COlllune offilCier sous les ordres du IcapÏttaine, puitS du n1-ajor ThO'lnas.

Un iliVDe -ne -suffiTait pas à dilr,e rout ,ce que nous aVO':L1s vécu, discuté, peiné, ri et chanlf:é ensembJe. Mais oela sürtilJ.~ait' du ca­c1re de ce u10deste souv'enir, ,et ill me 'Suff,iT,a de dilI'e, qu'en toutes circonstanc-es le carr',aJctère nohJe 'et franc de n1-on supérieur s'est affirmé.

Aucune défaillance, aucun CŒ11pl"Onl'is -avec des principes que cha.cun lui a toujours connus, Tien n 'esrt j.runais venu ternir c-eUe carrière d'honneur tet de fi:déŒité qui trouva s'On couronne­luent dans le gl ade de Jieutenant-cO'lo:nel, Inais dont ..La 'période de gloire -inoubliab'le fut, -s'ans aucun doute, la n1obilisation de guer-'r-e de 1914 à 1918 à 'la tête de Ila Cp. IV/12. ~

A l'époque, :le 'recrutement des ~fflectifs de l'armée était ré­gional ,et 'la ,célèbre IV/12 était 'Composée pres!que 'exdusivement d 'élém-ents ,de La région de Monthey-Lac Lèm,an. A tO'rt ou à rai­son nous avions J'a rérp'UtbatÏ'o~ de durs à Icuûre; on nous appel,ait volontiers « l,es pirates du Œac » ; noUlS rappeJions a's:s-ez bien une com-pagnie de vrais .1as'caTs de la Lég,ioil1 étrangèr-e. Mais quene compag-nie, 'et quel! honneur .et grue:l p1a1lSiT pour un capitaine de chevaucheT devant 'ces J.ousti1cs alleTtelS ·et fOUjOU1'S prêts aux bou­t.ades, aux bons mots, au hel esprit, aux 'COUpIS dUTS, à l'effort et à lia résistance!

Qui ne se représen-t!e l,e -capitaine ThOlnas, à cheval, faloe il sa con1pagl1'i,e, mOUistaJche au vent (,caT 'à J'instar des oHi.ci'el1:1S de France, ill porta toujours la gliande :moUlstJarche), exhortant :ses. hommes, partant à lieur tête pOUl' -des Iniss.jüns de tOUtS genres,_ sentant derTière lui leuT iP-as s!candé -accé1éré et cmnhattanrt, disant 'bi,en 'Plus et Inieux que -des parO'Jes combi'en il était sui'Vi ~ respecté et aimé!

Le «Japi,taine Thomas à fière et n1a,rtia~e a!llure, en tête -de­sa compagni,e, c'était le symbole de l·a bonne humeur, de :la 10ie-de vivre, m:a~s -au:ssi -de ,La di s'cip,line , du tT:avail .et de la prép-ara-­t.ion au saJcrifi'ce. - Cp . IV/12, à Inoi! - et 'c'était deux cents hommes qui Sie pl~écipitai'ent là la suite de lIeur c'Omluandant, ri-­valis-aient' de zè'le, de jambes et de souffl1e pour €:S!SayeT de la. « faÏTe» au ,oapitaine gymnaste qud ne s'y ,la'ÎS'sH-Ït pas prendre.

Les :longues pér,iodes de mOlbilHS'a-tion O1oc'a'SiiOunatÎ,ent sou­vent de durs Is'Oucis à tous lesm'Obiili'sés. Le Commandant de la· IV/12 trouv,ait toujours ,le m'Oyen de Téco.nJfol'-ter, d'encourager" d'aide-r dans 'l,a -mesure ,comp,atible avec les eXJigences du S'ervi'Ce~.

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et toutes les entr:eprises de ce genre se ,terIn'Ïnaient invaTiablemen~ par Je bon mot, l'érpanou.i;s,g;em-ent, l'eXJpress,ion de l,a joie quand Inême, avec l',espoir des jours Ineimreul's . On peut bien dire que la -condll's10n de tout, ,chez lui, c'était 1,e lneiJ,1eur erl: le beau côté d·es 'choses, et il est ra:r.e que Inê'm'e une répnÎimande ne s,e tenni­nât par une expres'si,on de bonne humeur.

Je ne résiste pas au -clésiT de l'e.Iever à ce :propos un fait par­boulier.

C'était ,au r etour .de la Br,i,g'ade de Mont. 3, rentrant d'une InobiiJ.isation au Tessin par le coJ du Nufenen. Le Ré.giment d'In­f.anterÎ<e de Mont. 6 1'-en1.ontant, en nTanœuvl-ant, le Val Bed:retto; notre Op. était arrivée à ALarcquan après _une jorn'née pénible mais superbe. Nos soldats en biTa~UeruI"s, à terre, attendant les or­clrr2's d'-avarlcce:r, 'se 'prél.assai'ent au .s'o[,ei'l, ll1angeant des myrtiUes à mêm-e leuT bouche, sans Iles cueiUir à :1a lnain, CM' m faUait te­nir tète bai,ssée 'et éviter tout ITI'OUVen1ent qui pût rév~ler une pré­sence à l"ennerIni. H faUut pa'siSler 'l,a nUIt suÎ\T1ante au bivou:a;c : le capitaine et moi nous avions dTess'é notre tente derrière un g-ros blo'c, et l'Bm:plac<~nlent p-ar.ai's!saÏ<t p'r.op-.ÏJce. La plllû-e se n1Î't à to'm­ber, une de ·ces pŒ.uies dm:uv.i'ennes 'CO'IIl1Ue on ,le:s connaît dans -les m'Üntagnes tessinois,es. Nous donnions; IUai'S y,ers 2 heures du matin, 'au Ino-ment où Iles g~r'QIslses tg'outtes CO>Inlnencent à pro­c1uiT'e quelques édaJboussures humides qui chatoui'Uent les visa­O"es conU11e des IuoU'ches qui ag.aoent, au InOll1l'ent auslsi où, sui­b . t ' yant .l'e :lang-age .du soldat, les <oouTbes de nIveau cOil11m'encen a entrer dans le COl1pS, Thoma's n1,e TéveiJl1a en 'surslaut. - Que -se pasls,e-t-H ? - Je 'suis -touf mouillllé d.ans J'e dos. - Réveillé, je fi~ la n1êlne et trilste const'atartion. NOts cnrlPs a1.lol1gés sur le- sol haigl1ai1ent dans une Haque d'eau: nous en avions jusque-là. Les T,echm'che:s à la bougie nous fÎ'!'ent décou'VrÎtr qu'une faupe avait f.ait son trou le long du rocher pliotecteu:r. L'eau qui ruisse­lait s'étarit' engouffrée d.ans ce t'l'OU, et après avoi.r chassé .Je bou­chon qui res,tait de notre côté, jaiIHi:s'S.ait par un. vrai tuyau jus~e au-des'sous de nos -têtes. Nnu:s dÛlnes pas'ser [e reste de la nuIt a,ccroupis près de !la « gouille» et SOuiS not'TB toile, le . dos, el I.e reste, dans l'ét'at que ~'on s,ait, sans li.nge de rechange, il p]euvaü "toujours.

Et 1e lendenllain ,la Bri.gade fra.nchi's's'ait ~e col du Nufenen sous une neige qUJi avait fait srui.t-e ·à [a phtiie de La nuit, et qui ne cessa de tOlnber. Le ,capitaine et moi, nlOus étions moui1'1és pail' en haut et 'Par len. ba's. kI'·ri~és à Münst'er bien avant 'l~es I:a­g'ages, il ne nous res1Jalt' pas ~n fl~ S'ec SUT l~ COl~pS. Not~e 1?eleTme rouJée sur I,e salc, une chemlse et une Ipau.e de bas, etaIent les 'seUils vêtements dont nous dispos,i'Ons poulr nous changer un peu.

Et c'est dans cet accoutTeluent que nous nous som[TIles pré­:sentés au repos du s'Oir dans la grande s'alle de l'hôte'l de Münster.

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La jow'née ,avait été dUIle ,et peu a gréabile, m,ais 'fi'€n n 'avait pu supprim,er la ,bonne hunleur .et Tho'mas, dans la tenue que l'on connaît, entonna un de ces ,chants patriotiques préférés que re­prit 'en chœur tout son aU'ditoi.I~e, c'est-à-dh'e tous les officiers de l'E. M. 'et de deux Cp. du Bat. Inlf. Mo.nt. 12.

De tél,s I1110lments ne s'oublient p 'as ,et -lIeur souvenir \Se ranime en pens,ani au cher disparu.

Quand il fut prOl11u major et coml11anda Je Bat. fus. Mont. 11, Thoma's ne put oub:lier sa IVj12, et souvent encore i!l par1lait des «,siens» avec éInotion.

Il n"eut pas l'occasion de commande r son bataiUon en 'pé­riode de 'lllobiHs!a:tion, lnais seulement à 'l'après-guerre, au l110111ent où les ll1éthodes de cOl11bat co mm'enç'aient à évoluer. Il fut souvent ,appelé oependant à s'eXJprimer eomllne cOlnlnlandant ou cOlillime a rbih'e , et ,ses 'avis avaient toujours du poids.

Il ne fi.tpas de s'Cl'vÎC:e actif à J'E, M. TerI'. 10, car au déhut de la guerre de 1939, sa 's~!lnrt::é ét.ait déj~ ébranlée, et il demanda sa lliibér aHo n.

Au m11itah~e comœne au ci'Vil, ppoS'per Th0111'aS se distingua par des qua:llÏ:tés particulières qui 11e signalèrent à l'attention de ses supérieurs.

,Ce fut un beau 'sÜ'ldat, un gir'and et bon chef. . .

C. Deléglise.

ùe défenseur de nos traditions populaires L.a O'énération .passée a donné au V'alais une foule

d'homm.esb

de très gnande valleUir et l10US ,1ai'sse de spŒ:endides réa­lisooons. M,ais ·eIl~le n'a pas été, ,S'ans subir à un m'Offililllt donné, les méf1aHs de cette forJuation irntêlJlectuleiUe pUTem.ent utilitaire, de ,cette v.ague de 'm,atérkl:};iiSm'e ·moderne où rien ne co'mpte à part 'l'a.r,gent, Je J'lendement, },e bénéfioe.

Heur'eusen"1ent des h01111ll1eS oLa'Îlrvoyants SUT,em à t€lnp:s voir­Ie danger 'et Œe sigl1Jailer au pays.Mr ie Pil'éf,eIt Thom,as fut de oeux­:Ià. Avec quel zèle, qru·el ·entrain, ill s"adonna à Œ'a défense spi­J"jtueme du 'Pays. Dan:s Ires aSiSmnblées pOIPU'1aü'lC's, son éloquilll?e 'entraînante f.aisa.it vi'broc des ooTdes pvofonrdes. Au Grand Conselll, .

, s·es l10mhreuses inte;rventions ·m.ettai€lI1t les députés en face de leurs l~eSJpons:abil}ités. Il tiaiL1ait une belile dose de courage pOUlr s'élever eonmre cette mentalité, à une €!poque où ~'on rayait de aoa Jiste des emp'lloyés d'Efat, le poste d'archéoŒogue cantonal, à 1'â,ge d'or des ant·i.Jqu aire s qui pouvaient vider not!r€ .Valais d'une foule de ,trésors inestim,ables que Ja IpopuJlatÏon l.eur cooait à vil prix, n'ayant pas 'le ,go.ût des vieial1es 'choses.

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La vie de MIr Thomas furt un adnli:r'abl,e ,exemple de dé­vouelnent au pays. COIIIl111erçant avisé, il sa'V,ait mener :les 'ruf­faires; ardent patdote, il savait 'au s'si s'e ,déta'cheT du labeur jour­naHeT et ,m'ett!Te son siavo-ill' et son inte~Ji,gence au s'ervic,e de la comnlunauté. Cons,tamm'ent, de t'Ûru.tes ses forces, il opp'Ü'sa une digue ·puissante aux flots 'co snl'op 0 lites qui mon.taient de tou­tes parts elt ,m,enaçaient nos usag€s" notre nlanière de penseT. Si l'âme du Vi,eux ,Bays est nl,ainteIlJant défendue, p ,rotégée pa:l' une série de créa,tions très heureuses et de ,prres1criptions effiea'ces, c'est à "lui 'qu'on le doit et à n'Os autOll~ités qui J"ont toujours lar­gement ·appuyé. Le vis,age actuel du Valais témoigne hautement de ·cette so.l1itCi,tudeet nous i,nvite à a,a 'peconJl<aiS'sance.

LO'l~s'Q'ue voici douze ans, 'Ste fonda :1a flédél'atiolJ.1 va,lais,anne des costulnes et des arts ipûopu.lai'l'es, ses prOtmoteurs 'se ;rendi,rent ù Saxorn ,chez MT le -P.réf,et Thomas, pour ~ui denl,ander son ap­pui, son patronage. Spirituel:Iement, il ,leur rélpondirt: « S'il vous fuut Ull vieux portrait pOUlr 'suspendre à 'la paroi, je suis votre hOilll11e; lllai,s vous ferez le travaill ».

Il n'en fa1I.ait p-as plus pour nous tranquiUis'8'l', 'Car .nous sa­vions bi'en qu'hl sortirait du oadre, il n'était pas homnle à denleu­Ter aocroché à une paToi.

Et 'l'avenir ne nous a 'pas détTOlllpés. Pend,ant huit ans, mal,gré 'ses l1!01nhr'euses oocU1patitOn1s, il 'as'sistalt à toutes nos séan­ces, i1 dh'1geai,t toutes nos di~scus'siÎ.ons et ,m,a'l'q,uait chaqu€ acte présidentiel 'de oe trait paternel qui lui était pToprre, plein de bOtn sens et d'objectivité. .

A vec quel entrain, il nous parlait des vieux usages pleins de poési'e, des 'costm.nes ,d 'une beauté sÏ Igr,aoCÏeU'se, des ehansO'llts et des danses si chèl~es à ceux qui nous o.nt préoédés. Avec queHe chall'ur, il HO us invüaif à COlB~rV'~l' re:sprit qui distingua nos, ancêtres; ,avec quel à-~propos, ill nous rappelait Il,es qualités et les vertus -qu'ils nous ont lais'sées te"n héritage.

Aussi, quand la santé l'oblig.ea à quitter lIa 'présidence de sa chère fédérati.on des 'costumes, test-ce à l'unanimité ,des délégués qu'il fut acolamé président d'honneur.

Le peuple des costum,es et des traditions s'incline aujourd'hui devant son pèTe 'sp i:ritu el , devant ,c-eilui qui lui a o.ffeli .son ,cœur ~t sa v:a1il11ance et qui 'Vient de tomber 'au 'champ d'honneur.

Les bienfaits de son ex,emple et de sa !patrol€ lui survivront.

Joseph Gaspoz. Pl'ésident de la fédération valaisanne des costumes et des arts populaires.

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SOMMAIRE: NécrOilogie: M. François Perraudin. - Communica­tions di~erses: Aux in9titutrices. - En pensant à vous, nos ,aînées. - Echos de la session extraordinaire du Grand Conseil. - Chez nos voisins. - Reconnaissance.

NÉCROLOGIE

t Monsieur François Perraudin Ancien instituteur à Bagnes

Ceux qui ne :le savaient pas Ina'lade 'ont sans doute été bIen sUllp'ris d'awrendre le décès, n·e di,sons ,pas prématuré, il avait 73 ans, mais pour Ile 'll10ins inopiné, .de ·oet homm·e vi1gour·eux, qui paraissait tailllé dans un de nos vieux l11'élèzes aux robustes a"i­sÎses.

Sa silhouette évoquait en effet cette force virile que l'on se plaît ,à oppos,er à notre chlo,rose.

Force de J'âIne égalelnent, et du cara'ctère. Ml' Pen'audin avait quitté l'enseignen1ent LI y a quelques années, non pas pour se livrer aux joies dorées de cette retraite dÜ'nt les lecteurs de l'E. P. connaissent les munitfï'cences, Inais pour se ren1ettre à la terre, cornIne la pilupart d'entre nous.

Fr,ancoi,s Perraudin dis'cutait vOllonti,er s « ildées» et savait faire pre~v,e d'une rare indépendance d'esprit. On av·ait re­cours à ·son bon 'sens et à s'a servi,aJ)illité.

C'était, en bref, une de ces figures traditionnel'les de vieil instituteuT « 'C0111Jme >on les voudrait'. 'boutes» .

Il était le père de MM. Louis et Gérard fPerraudin, avO'cats, il Sierre, et de 'Mr Francis P'en'audin, instituteur à Ba'gnes.

A sa fllllniil1e v·a ,l'expression .de notr.e ,chr.étienne symp.athie.

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au .soj·r ,au n1,atin de ,la Toussaint. ELle sera prêchée tp:ar ,le Rd (Père R,atpihlard, réden'1ptoriste. Nous vous convions nOlmbl'euses à ces réconfortantes jour­

nées·, .si utHes à notre vie s'P~ritueU.e. Dans son aHocutiol1 aux ca­thoLiques suisses, à l'oocasi.on du congl'ès de Lueerne, Sa Sillnteté Pie XII fai,t lill appell pl'tessant à la vie intérieure: « Parr eJMe se fOl'TIl·e le vrai et J>e parfait 'cathQ1Ji.que, celtri qui professe sa foi en pl·eine ,cons'CÎoence, résolulnent et dans La joie, ,celui qui la vit, celui qui demeure uni .au Chr.ist par le lien peI~sonnel intime, de la grâce ,et de la ,chari.té ».

Prièr'e de vous i11'scril'e jusqu'au 20 courant auprès de Rde Mère Angèl.e ou de notr,e secrétaire MIŒe M.aI'Î'e-J. Clémenzo, à Ardon. Pension 15 fI'. pour ·les 3 jours.

Le Comité.

En pensant à -vous, nos aînées Tu cr01s ,qu 'dIes seront nonilil'euses lies institutrices qUi

viendront à la retraite? - Une trentaine. - SeUJlemen t ? - Oui. Vois-tu, il y a ,des institutri'ces qui ont déjà ,cQlluul.encé

leur cloasse en .ootobre et ne peuvent ·accoTder trois JOUTS de congé Ù leups élèves qui, ·e:]les, n',en seraient pourtant 'Pas f,âühées! D'autres n'ont pas ,le temps! J',eu ·S'ai·s une qui disait: Je ne peux pas Il1'ins,crire pour ù'a retraite, car .i:l 'n1e faut préparer ma dasse ! Et tant d',autl'es l~aisons, toutes h'ès bonnes, bi.en sûr!

- Dis, croÎ's-tu qu'ill y en a qui n'oseI;aient pas v.enir parce qu'eUes ont peur?

- P,eur? De quoi? - De soi! n en ,coûte de s'exan1iner à fond loyalement; et

pouTtant lli faut de temps en temps r·efaire s'On biJan spirifuel: constater ses défauts 'et surtout sentir ·1a néoessl,té de aes com­bath'e; déc'Ouvdr ae péché mignon, ,se Tésoudre à s'en détacher l Cette .lutte contre ridule intérimue exige de chacun un sérieux

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effort, effort qui doi,t durer toute la vie. Et nous sa'Vons bien ce qu'il en ,coûte, nous deux qui ne so-mmes pa's des anges!

- Je croi'S avoir cOllnprÎs fiil11Iporta'l1'ce d'une retraite et es'père bien ,lui faire ohaque ,année sa p1a1ce dans ma vie d'insti.tu­tr1ce.

- Il nl'e ,s,emble 'aussi encom'prendre les bienrfaits, Inais ,oet enthousiasule avec ,I,equel je les 'considère, est-ill peut-être passa­ger et dû à nob~e ,léoente r,etraite ?

- jP.eut-être, oui, sepons-'llOUS Iln'Üins -enthou.siastes dans 'quell­que tenl,ps, ,mais Iles solides dir,ecti'ves, Iles 'prièpes, les s'acr1fÎ'ces, rien d ie tout -cela ne sera 'P'el~du. Aux heures difrfidl1es, Hs s'eront poUJ.' nous 1a SOUlioe où nous puiserons ~'a résignation, l,e courage et l',espérance. la retraite n"est Ipas une impasse où les vérités paTaiss,ent ,crueJNes, lIa loi divine éCDaslante ,et où Dieu nous e~t présenté COlllilue un 'l11iaître tyrannique dont le glaive in1'pitoyab.le nous nlena1ceS'all'S cesse. La 'retraite est une hallte bienf.ai'Sante où l'âlne, ,plus intiInem.ent unie à Dieu retrouve dans ,1,e ca]lme le vrai sens de rr'a vie.

- Si duuClUnre aVlait réaHsé ce qu',est une re,traite, ne pense.;­tu pas qu'11 y ,aur.ait beaucoup d'insltitutri'ces à 'oelle qui sera pl êchée .s:péciallement pour elles à Il'EcOlI'e Normale?

- Bien sûr! Au mOlluent où tu nous ,partles, il y en a certai­nenrent qui hésitent encore, ne sa,chant pas ,si oui ou non em,es r6pondront à l'in'VÏtation de .]a « Pletite voix intérieure » qui 'les encouraJge à venir se re'Cueillk avant de reprendl',e ;leur 'Classe,

- Nous prier'Üns pour eUes, veux-tu? - D',aJ0COI,d ! 'et je suis sûre que nous ne prierons pas en v:ain ! - Et nous pourrions peut-êtr,e aussi les remplacer dans

leuTs lolasses ! - Peut-être!

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Chez nos voisins ~A'rtidl,e qui devait par'aître au 'moils de Imai dernier, en mênle temps que .l~s com1ptes '~e notTe .caiss.e, à titre de lOom,paraison),

CaIsse de retraIte des instituteurs fribourg'eois (Nous lisons dans .Je fa,isceau mutua1i'ste)

( Fortune au 31. 12. 1948 Fr. 1,665,996.61· Augmentatton 7 240.25 Intérêts des oapJtaux 57:461.20 Contributi'Üll's des Inembres 168;106.75 ContTibutions de Il'Etat 114.964.95 P,aiem~mt des pensiÛ'I1S 340:083.35 Tota'} de.s rnembres 511; s'Oit 343 hommes et 168 femmes.

- La commis·sion 'a demandé à la société d'assur,ance la \\7in­terthur une étude :S'ur l1es di'Ve:rses ques't1ons à l'ésoudre en vue d'une (modificati'On de Œla l'Oi c,t du règlement. La comnhl,ssion. pro­pose un système dont l,es princip'es peuvent être Tésum.és comme suit'.

1. Retr,aites ,cakuMes d'après :l'e traÎ'terrnffilt moyen avec l,a réserve ,que seules .les années depui!s 1936 s,el~aient -prises en considéTati'Ün. (BTavo les F rribouTgeÛ'is. R.)

2. Toute année de se.rvirce, ,en :p'lus des minima. fixés par :}la loi actueHe (30 ou 35 anis) !Serait une l'a:i:son d'augmentation de la ,pension dans des ipl"O'portions supérieures ,au mode de faire a-duel.

3. Les ,contributions de l'Etat seraient ,augmentées. 4. L'échelŒe pour Ile ,calcul de la rente inv,alidité serait anlé­

li orée. Cha'cun con1prendTa qu'hl faut sacrifier une petite op,art de

son intérêt à l'intérêt général». (Là 'Où les traiteInents .&ont annuels, ~e oaikul de la rente

d':aJprès 1.e traitement moyen ne présente pa.s Jes mêmes inconvé­nients que ,chez nous, 'surtout ,si ron a .soin de prévoir ,certaines. réserves, conNne 'on ~e pl'opose à FrihÛ'U1fg. R.)

Echos de la session extraordinaire du Grand Conseil

Simple relation du Courrier: Ml' Jules Lui'sier Tépète qu'il} n'est pa.s d"a'Ûcord .avec !Je mod.e

d~ ,couverture du Icrédit de 400,000 fr. et voudr,aH faire supporter ce dernier 'Par Il'une des ,classes les ,p'lus ipTi'viJégiées du canton ... Je 'PeTsonnel enseignant! Ml' Luisier propo,se dès ,cette année une Téduction du tr.a1tement des i'l1'stitutTi'ces et instHuteurs !

Le Confédéré écrit: l\1r JuJes Luisier demandait que le ICO'l~PS enseignant fît un

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geste à l'égard du vignoble en aoceptant une réduction de ses traitements.

Il ne nous en voudr,a pas, si dans .Ile cas donné, n'Ous ne pou-vons .abonder dans son ,S'ens.

En Tevanche, il eut parfaitelne:nt ra~son, à notr:e avis, de soulÏJ<iner lIa situation pTivi'légiée des instituteurs.

N.ous étions, personneNement, ~parti·san ,d'une réadaptation de 'leur·s tr,aitemen1ls, à condition qu',eJHe fût raisonnable.

Or, nous avons ILe .regret de ,conS/t'ater qu'on leur a fait des cadeaux ' propres à les étonner eux-mêmes .... A. M.

« Le Nouvelliste» ,s"en prend au député Ju.les Luisier, de Ful­ly, qui a eu le IInérHe et 1e cn?-r~ag.e d'indi,quer au gouvernement le Inoyen de se prÛ'cuI,;er le 'credIt d,e 400;000 francs.

Se donnant avant tout ,cÜllnm.e ·cat.lwlique, ce journal devrait être le défenseur \Sans peur et sans reproohe , de la juste :'éparti­tion des charge,s 'et des av'antages. Or, ' à ses y,eux, c'est faIre (BU­

vre impie que de proposer de réduire de que.Iques fran~cs par mois le traÏ'teInent de nos pédagogues que le Grand Cons·eIl a al­loué en l'absence d'une infonnation slll,ffis'ante et dont !l'a/lnpleur est un ré~ rpriv1.'lège.

Ml' Luis-ier sarm.edi, .g'e.st fait .l'écho fidè1e du 'S'entiment po­pulail'e en suggérant qu"au n'l'?lnent .o~ 'la ~iticuilfure, et l'~gricul­ture se débattent dans Iles pIres dlifrfrcu1te,s, une r.eduction d~s dépenses exagérées provoquées par lIa loi Pittelloud pennettraTt · de trouver ,ce.s 400,000 francs sans Îlnpôt nouv~au.

Reconnaissance Diil1'lanche 17 septernrbre, une petite ·fête de fa.nü!ile tout ü~­

tilne l;éunÎ'sS'ait dans le réfectoiTe f'1:euri de ['Bcole NOl'luale, nlal­tres'ses et élèves désireuses de dire à l\fadarl1le Delat~osteleur. re: c011.'l1.ais's·ance én'lue -et le ip_ro,fond r ,egœ'Î que 'son ,depart a laIsse dans ·les cœurs.

Cette fête .qui, dev,ait êtr.e une fê~e '~e la j-o:Ï.e, .pl~is'~ue IC'-ét~it la fête de la J.·,e'Oollil,aiss,ance, fut tmntee üependant d une 1~IO­fonde !ll1!éllallltcoHe. Ap-rès quar.ante-h·ois ans de Joyeux, d'a~lr~~ ble dévouelnent, 11.0trre ,chère Ma:d!ame Delacoste nous qUlttal't. Or. quitt·er l'école nO'rana:Le ,c'était pOUT notre chm' PT0f.eslseur, quit.fer sa lfanri'He d'adoption. Que de foi,s ne nous ,avaIt-,eŒJe pas dit ,sa tp.rofonde affection p'Our nous tOlÜes. Son d'80VOUelnent d~ chaque jour nous Il',exprÏnlait plus é}to:quecr;t'1lnen~ .~ncOlre; Et nous cOlnplienions s-a peine, nous qui 'La parta,glOoJ:lS 15'1 Intenselnent.

Nous 'avions eSlsayé de :la retenir enCOT,e po,u~' quel'ques heures au moins ,chaJque S'81lnaine, nl,ai,s disc,rète et de.hcate 'COlmn'le .tou­jour.s, l\1'adaane De'lu;coste avait' jugé le luœuent venu de laIsser

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sa 'pila'ce à lU'le autre let, généreusement, ,après av-oir cité bien souvent ·oette parole: « Les pIus grandes vi'ctoires ne se rem­po'rtent pas sur :1es champs de bataÎ!lII'e », eU'e l'a réalisée . . Luttant contr,e son propre 'cœur, ·magnanillll'e dans son sacriüce, ·ell1e a dit ·adieu à tout ce qui avait été sa vie durant quanti1.te-trois ans.

LO/f1S'que, en 1906, munie des plus be·aux di.p:lôll1es, des plus éJogieuses distinctions des Cons'erv.atoires de Genèv'e et de Milan, Madalne De'larcoste prenait contact avec Iles nomna.J.iennes, el1le ne se douvait peut-'être pas de t-out ce qu'elŒe étairt ,arppelée à don­ner ,aux ,futul'es insütutriües vailaLsa'li.nes. AlJ.ne d'artiste à qui Dieu a Iconfié des dons m ,erveiHeux non seulement dans le do­nlaine de la musi'que nlais aussi dans ,celui du ,cœur et de l'esrpri,t, 'elllealT.Îlvait avec tout 's'On enthousÏ-aS'm-e. Et COlmIne 'eJlle sut [e c011.1nl,uniquer, 'eJUe qui fit de .la Icause du ,chant un 'véritable aposto.lat.

Les nonna!liennes de 1906 ,COrll1me celles d'aujourd'hui n 'ont peut-être pa·s tDujours aJpiprécié 'Conune il .aul"airt ,eonvenu l'éIni­D'ent lpl'ofesseur qlÙ leur était donné; elles ont l1réanllloins pui,~é à Is'On !contact le ,goût du beau, il':affiour .du 'chant et elrles l'ont donné à lelU'o,s .élèves. Aussi l'on peut 'bien dire que s'H y a eu chez nous, dans ·1a vie lalboll'i,euse .de nos falJ.ni!Jllie·s campagnartde.~, plus de poésie -et Iplus de joie, Dn .le doH pour une bonne p 'alrt à 'ces m laîtres·ses d'écoJe qui ont app.ris à iJJeursélèves à trouver dans le ,chant un ,r,éeonfort aux heuTe.s de rl,assitude. NormaUenne-s, n'·awltient-e:liles pas lS'ouvent trouvé -eUes-mêmes 'ee l'écoufo'rt dans le « Chœur !d'ense:lll.'bl,e» du saJnedi -soir?

Educatr1ce daJ'ls l'rune, ~t[adamle Delacostea 'm:a:1'iqué de S-011. · influenoe bien ,d'autr.es domaines que 'Celui de 'la nlusirque. Pré­,sentation, tenue, oJ.11.'ode, SpOTts, ri'en de ce ,qui touche à ,la forn'la­m'On de Œa jeune f~~le :ne lui a été étrange,l'. Que ,de conseils di!s­crets n'a-t-'eIUe lPas ,gUssés ,ainsi Ico:rnn'le .en passant 'et qui ont

, porté Ipar,ce que dirctés par Œa sympathie! Et que de fois ne l'a­vons-nous pas bénie pour oette 'co.llaboration di:slcrète si ipré-cj·eus-e! .

CO.mbien souvent aussi, nous toutes ,sres anciennes élèves, a vons été profondéluent édifiées par sDn ' ,ta-ct, s'a délicatesse, son sens de la hiér.al chie qui la g.ardait ID'odeste ,et déférenbe. CoHabo­rutri.ce pm·;faite., M'adam,e De:lacoste sa'vait unir è une initiative pleine d'a1!l,ant, une 'abs01UJe dis'crétion et une soumissi'Ûn respec­tueuse, échos d'une âlue peu CO'l11JlnU!l1e.

PÛ'll'r diTe tourte Il'influence de M'adalue Del1a,co-slte ill faudr,ait paille,r enlco-re .de la S'i'mplircirté de sa foi, de (sa cOl1lfianee ,en lia Pro vi den1ce, de 'sa r,eligion du devoiT et de sa charité, ;mais Di'eu seUil connaît le secret de oee rayonnenl'ent.

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Po.UT nous, nous gi:lJl~dons le souventr d'un-e à'llle ,lunlÏneuse et bonne, d'une artiste qui trouve l'a beauté partout et qui, de cette beauté, monte naturelil'em'ent, filiaJ1ffillent à Celui qui l'a faite.

En di'sant à notpe chère Madalne Dela·coste notre nlerci ,le pJus sm'cère et le plus affectueux, nous !prions 'la divine Provi­dence de lui .faire un.e T,etr.aite ensÜ'J.ei!~lê-e, une retraite illulninée du retour de tous (Ires rayons de joie qu'eUe a lancés ù travers notre Va!1ais et bien Sp'éc.Ï'~lement de Iceux ,qui -ont é'Clail'é et l'é-chauffé si longt,el1l!pS sa chère gc'Ûlle nor'male. S. fL

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