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Travail de fin d’études en vue de l’obtention du titre de « Bachelier en institutrice préscolaire » L’animal comme outil pédagogique avec des enfants présentant des troubles du comportement « En quoi l’animal est-il un outil pédagogique pour des enfants de type 3 ? » JACQMIN Claire 3NPSB Année académique 2015 2016 Professeurs de l’option : Madame Labalue F. et Madame Cuvelier F. École Normale Catholique du Brabant Wallon

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Travail de fin d’études en vue de l’obtention du titre de « Bachelier en institutrice

préscolaire »

L’animal comme outil pédagogique avec des enfants présentant des

troubles du comportement

« En quoi l’animal est-il un outil pédagogique pour des enfants de type 3 ? »

JACQMIN Claire 3NPSB Année académique 2015 – 2016 Professeurs de l’option : Madame Labalue F. et Madame Cuvelier F. École Normale Catholique du Brabant Wallon

1

Par ces quelques mots, j’aimerais tout d’abord remercier Madame Labalue F. et Madame

Cuvelier F. tant pour leur investissement dans notre option « différencier dans tous les sens »

qui nous ont permis de réaliser des rencontres exceptionnelles, que pour leur suivi et leurs

conseils pour mon travail de fin d’études.

Encore, il ne m’est pas possible de passer outre toutes ces personnes ayant joué un rôle dans

la construction de ce travail. Pour chaque attention apportée, chaque regard sur chacune de

ces pages, merci à André Servais, Jennifer Michaux, Christiane Menesson, Nadine Widart,

Sarah Jacqmin, Marc Jacqmin, Rémy Jacqmin ainsi que Madame Deville et Madame Herinne.

De plus merci à Alice Ober, Adeline Darte, Marie Colson et Hélène Nonnon ayant été

présentes pour m’encourager et me soutenir durant ces 3 années à l’École Normale

Catholique du Brabant Wallon.

Avant de conclure, j’aimerais également remercier les personnes qui ont gentillement accepté

de répondre à mon enquête c’est-à-dire : Mélanie Nils, Valérie Thaens, Annabelle De Waleffe,

Carla Carrasco Leroy, Emilie Malengreaux et Aurore Debacker.

Merci aux animaux ayant fait partie de mon expérience pour ce travail de fin d’étude : Louna

et Rapido.

Pour conclure, merci à tous.

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Table des matières

Introduction ................................................................................................................. 3

Partie 1 : Le récit d’un cheminement personnel professionnalisant ............................ 5

1. Premier galop d’entrainement : ......................................................................... 5

2. La préparation au concours .............................................................................. 6

3. Le concours d’obstacles ................................................................................... 6

Partie 2 : La problématique : « En quoi l’animal est-il un outil pédagogique pour des

enfants de type3 ? » ................................................................................................. 11

1. Pourquoi cette problématique ? ...................................................................... 11

2. Pourquoi un animal ? ...................................................................................... 12

2.1. Existe –t-il une relation entre l’enfant et l’animal ? ...................................... 12

2.2. Pourquoi un animal dans une classe ? ....................................................... 13

2.3. Quel animal pour une classe ? ................................................................... 17

3. Qui sont les enfants de type 3 ? ..................................................................... 18

3.1. Qui sont ces enfants ? ................................................................................ 18

3.2. Quels sont les besoins de ces enfants ? ..................................................... 20

4. En quoi un animal est-il outil pédagogique pour des enfants de type 3 ? ....... 20

4.1. Pourquoi avoir un animal avec ces enfants ? .............................................. 20

4.2. Quel animal choisir pour ces enfants? ........................................................ 23

Conclusion ................................................................................................................ 25

Bibliographie ............................................................................................................. 28

ANNEXES ................................................................................................................ 30

3

Introduction

Le thème de ce travail de fin d’études est le produit de la rencontre improbable

entre deux passions : la passion de l’enseignement et l’amour des animaux. Rencontre

improbable, parce que, même si le sujet de la place des animaux dans l’enseignement

a déjà fait l’objet d’un certain nombre d’études approfondies, il est encore trop souvent

considéré par certains comme une question accessoire, faisant partie du monde des

« Bisounours », bref comme une perte de temps.

N’étant intuitivement pas de cet avis, j’ai pu observer, au cours de divers stages, que

la présence d’un animal en classe pouvait avoir une influence réelle sur le

comportement de certains enfants vis-à-vis de l’école, de leurs condisciples et d’autrui

en général : plus grande envie de venir à l’école, d’apprendre des choses en relation

avec l’animal présent, de respecter certaines règles imposées pour le bien-être de

l’animal, etc.

Ce constat, fait en observant les élèves d’une classe de l’enseignement ordinaire,

pouvait-il également s’appliquer aux enfants de l’enseignement spécialisé de type 3,

dont les troubles du comportement s’accompagnent souvent aussi de difficultés

relationnelles et communicationnelles avec le monde extérieur ? C’est cette question

et la réponse de terrain que j’ai pu récolter lors du stage effectué dans l’enseignement

spécialisé, qui m’ont amenée à m’intéresser plus particulièrement à la problématique

de l’animal comme outil pédagogique pour les enfants de type 3.

Après m’être penchée sur le pourquoi de cette problématique, j’aborde la question de

l’existence d’une relation entre l’enfant et l’animal, en me référant à la littérature

existante en ce domaine et à une expérience vécue en stage.

Je m’attache ensuite à déterminer les fonctions qu’un animal présent en classe peut

remplir : responsabilisation des enfants, enrichissement et ouverture pour beaucoup

d’enfants, motivation pour les enfants et l’enseignant, acteur et objet d’apprentissage,

support interdisciplinaire. Sans oublier, évidemment, que la présence d’un animal en

classe requiert un certain nombre de préventions et de précautions : risques de

morsures, d’allergies, nécessité de faire comprendre à l’enfant que l’animal n’est pas

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un jouet, besoins spécifiques de l’animal choisi, contraintes – notamment sanitaires –

liées à la présence d’un animal en classe.

Ces préventions m’ont tout naturellement amenée à réfléchir sur le type d’animal qui

convenait le mieux pour entrer dans une classe, une distinction fondamentale devant

être opérée d’emblée entre les animaux appelés à demeurer quelques heures en

classe (chien, chat, par exemple) et ceux qui peuvent élire domicile dans la classe.

Il y a l’animal et puis, surtout, il y a les enfants. J’esquisse leur profil et leurs besoins.

Et je conclus en expliquant pourquoi la présence d’un animal en classe peut être

particulièrement bénéfique pour ces enfants et en quoi elle peut être un outil

pédagogique. Enfin, une petite enquête intitulée « Quel animal choisir pour les enfants

de type 3 », effectuée auprès d’enseignants et de professionnels dans le secteur

animalier, m’a permis de tirer comme conclusion que tous les animaux ne conviennent

pas à ces enfants présentant des troubles du comportement.

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Partie 1 : Le récit d’un cheminement personnel professionnalisant

Je suis actuellement en fin de troisième bachelier institutrice préscolaire. Je vais

vous expliquer mon cheminement personnel, qui vous permettra de mieux comprendre

les raisons qui m’ont poussée à choisir le métier d’institutrice. Ce parcours, je vais vous

le décrire en me référant à l’entrainement de mon cheval, à sa préparation aux

concours et aux concours de sauts d’obstacle, tant les similitudes entre ces deux

passions sont importantes.

1. Premier galop d’entrainement :

Tout d’abord, avant de me lancer sur le parcours d’obstacles, je vous propose de

contextualiser mon vécu. Tout a pris lieu le 12 février 1995 à Charleroi. Pas facile de

« débarquer » dans une famille où se trouvent déjà une fille et un garçon. Cadette de

trois enfants, je vis avec mes parents, frère et sœur dans une jolie petite maison à

Wangenies. Le premier galop d’entrainement, je l’effectue à l'âge de dix ans, en 2005.

Mon papa doit partir travailler trois ans à Dole, dans le Jura français. N’ayant pas le

choix, nous l’avons suivi dans ce nouveau pays. Cela signifiait nouveaux amis,

nouvelle maison, mais surtout nouvelle école avec une pédagogie et un enseignement

différents ; plus autoritaire dans la discipline et le respect de chacun. Par exemple,

nous appelions l’instituteur : « maitre ».

Au terme de cette période de trois ans en France, où j’ai réalisé de bien belles

rencontres, l’employeur de mon papa lui confie une nouvelle mission. Mais cette fois-

ci, il part pour la Thaïlande. Ne pouvant pas rester en France, ni partir en Thaïlande

pour une durée indéterminée, le reste de la famille a fait le choix de revenir en

Belgique. Cependant, quitter la France pour revenir en Belgique a été très difficile pour

nous tous, et en particulier pour moi. Je devais me reconstruire une nouvelle vie en

Belgique, comme je l’avais déjà fait trois ans auparavant.

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2. La préparation au concours

Me voilà de retour en Belgique où je vais poursuivre mes études secondaires à

l’Institut Sainte-Marie, à Rêves. C’est en 2013, en début de rhétorique, que je

commence vraiment à réfléchir à mon avenir. J’ai alors la chance de réaliser un stage

de découverte professionnelle où je « flashe » pour l’enseignement préscolaire.

Comme le dirait Paquay (2001), j’étais un praticien réflexif sur mon avenir. Je me

posais de multiples questions : « Qu’est-ce que le métier d’institutrice, en quoi

consiste-t-il vraiment ? Etc. » Ce stage va me permettre de découvrir que le métier

d’institutrice préscolaire est loin d’être aussi aisé que beaucoup se l’imaginent. En

dialoguant avec plusieurs institutrices, j’ai pris conscience que cette dernière devait

être présente pour chaque enfant de sa classe, en prenant en compte les difficultés

comme les facilités de chacun. Elle doit aussi être présente pour les parents. Plus j’ai

avancé dans ce stage de découverte, plus je me suis rendue compte que je voulais

être à la place de ces différentes institutrices, tout en sachant que mon envie

d’enseigner ne suffisait pas. Je devais acquérir des compétences et je savais que le

chemin serait encore long avant de pouvoir acquérir tout le bagage requis.

Arrivée en fin de rhétorique, j’ai choisi de m’inscrire à l’École Normale Catholique du

Brabant Wallon à Louvain-la-Neuve pour y relever le défi de devenir institutrice

préscolaire.

Comme la cavalière qui vient d’enfiler sa tenue de concours avant de monter en piste,

je suis prête à franchir les différents obstacles du parcours.

3. Le concours d’obstacles

Ma décision est prise : je vais participer à ce fameux concours composé de trois

obstacles. C’est ainsi qu’en septembre 2013, je rentre à l’ENCBW pour devenir

institutrice préscolaire et donc sauter le premier obstacle. Selon Paquay (2001), c’est

à ce moment que je me suis retrouvée comme une personne avec des projets pleins

la tête, comme celui de devenir enseignante. Ce qui me motivait : c’était l’envie

d’enseigner, l’envie de découvrir qui sont ces enfants de 2 ans et demi à 6 ans et

surtout l’envie « d’apprendre à apprendre ».

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Le premier obstacle sera composé de plusieurs éléments. Tout d’abord, il y a

les cours. Les cours de mathématiques nous expliquant pourquoi un enfant réalisait

un puzzle, les cours de français nous montrant toute l’importance du langage chez

l’enfant, les cours de musique cachant un apprentissage derrière chaque comptine, le

cours de pédagogie avec l’explication de l’organisation spatiale d’une classe et les

cours de psychologie vont contribuer à devenir un maitre instruit. Selon Paquay

(2001), c’est grâce à eux que j’ai pu découvrir comment apprendre et transmettre mon

savoir aux enfants.

Mes premiers examens, qui ont été une grande source de stress, ont constitué le

deuxième élément de cet obstacle.

Le troisième élément de cet obstacle a été le stage chez Madame Laurence. Ce stage

m’a permis de devenir un technicien, d’après Paquay (2001), car j’y ai appliqué les

savoirs que nous avions appris lors des cours et ce dernier m’a permis de tisser des

liens entre la théorie et la pratique. Ce fut un stage révélateur. J’ai compris que j’étais

faite pour enseigner car j’aimais voir les enfants évoluer, les mettre en recherche mais

aussi construire l’apprentissage avec eux de façon ludique.

Pour résumer, ce premier obstacle n’a pas été facile à franchir. En effet, je me

retrouvais dans la première phase que Wheeler (1992) appelle « anxiété et

consolidation ». Cet obstacle m’a beaucoup inquiétée et amenée à m’interroger sur

mon choix d’études. La peur devant la montagne de compétences à acquérir, la peur

d’être évaluée, la peur de gérer le groupe classe ont été très présentes tout au long

du franchissement de cet obstacle. Mais grâce aux personnes rencontrées (maitre de

stage, collègues de classe) et à mon envie d’enseigner, j’ai vu que j’étais faite pour ce

métier et que je devais persévérer.

Me voilà sur la ligne en direction du deuxième obstacle. Lui aussi est composé de

plusieurs éléments. J’espérais que mon cheval le saute les yeux fermés mais celui-ci

me semble inquiet. J’observe sur cet obstacle un atelier de formation professionnel

avec la pédagogie du projet. Cette pédagogie part du vécu et/ou des envies des

enfants. Elle planifie des activités pour une réalisation commune finale dans un certain

8

laps de temps. J’y retrouve aussi le brevet de sauvetage de piscine que je vais passer

avec succès et qui va, selon Paquay (2001), me permettre d’être un acteur social car

c’est grâce à celui-ci que je serai engagée en septembre 2015 comme maitre nageuse,

en collaboration avec des professeurs d’éducation physique à la piscine de Montigny-

sur-Sambre pour y assurer la sécurité mais aussi enseigner la natation à des enfants

de 3 ans.

Mais revenons à nos divers éléments composant le deuxième obstacle, qui n’est pas

encore franchi. Sur cet obstacle, en plus de la pédagogie du projet, du brevet de

sauvetage, se trouve le cours de psychologie du développement où nous avons appris

ce que le deuil pouvait exprimer chez l’enfant comme relations et attitudes avec autrui.

Nous savons aussi quelles sont les étapes du deuil et comment aider l’enfant à vivre

ce deuil. Je trouve que ce cours était d’une grande importance pour notre métier car

ce sont des situations que l’enfant risque de rencontrer et qu’il ne faut surtout pas nier.

De plus, ce cours était utile pour nous car les étapes du deuil sont identiques chez

l’enfant et chez l’adulte.

Sur ce second obstacle on trouve aussi les stages. Ces stages m’ont permis de me

développer. Car le premier stage a été assez stressant, en raison de mon manque de

compétences, de ma difficulté à gérer le groupe classe, de mes difficultés dans la

gestion du temps. Et c’est le deuxième stage qui sera le déclic pour moi. J’avais grandi

et acquis des compétences. Je passais de la théorie à la pratique en tissant des liens,

j’étais plus à l’aise dans ma préparation de leçons. Le cours de technique de gestion

de groupe m’avait donné des outils pour gérer ce groupe et étant pleine de motivation

et de volonté d’apprendre et d’aller plus loin, je suis parvenue à gérer le temps de

stage. Je me trouvais alors dans la seconde phase de Wheeler (1992), la phase du

renouveau car j’étais capable de faire le transfert entre ce que j’avais appris et la

pratique de façon naturelle et automatique.

C’est après ce deuxième stage que l’obstacle a été franchi avec enthousiasme et une

volonté décuplée de franchir le troisième et dernier obstacle.

Cet obstacle franchi, je me suis directement retrouvée au pied du troisième, qui

me semblait très haut. Mon regard s’est porté en premier sur un cours appelé « Grands

courants pédagogiques ». Ce cours a été pour moi une grande révélation et, selon

9

Paquay (2001), une mise en projet de ma personne. En effet, c’est à la suite de ce

cours que j’ai décidé d’entamer, l’an prochain, un master en sciences de l’éducation.

En effet, ce cours nous a permis d’étudier les différents auteurs qui font partie de

l’histoire de l’éducation et de notre histoire culturelle. Ils nous permettent de

comprendre certains de nos choix, de nos pratiques et font partie de notre culture

d’enseignants. J’ai choisi de continuer en sciences de l’éducation pour développer plus

de compétences en termes de pédagogie et de psychologie.

En 3ème bachelier, la création de mes outils personnels m’a permis de devenir un

artisan selon les compétences professionnelles de l’enseignant de Paquay (2001).

Car j’ai réussi à réaliser différentes tâches et à en ressortir le positif avec mes outils

qui sont mon journal de classe et la « fusée des comportements » pour gérer mon

groupe classe.

Je me retrouve à ce stade dans la phase 3 de Wheeler (1992), j’ai gagné en maturité

dans la pratique de la différenciation entre le stage en 3ème maternelle et le stage en

classe d’accueil. En effet, passer des grands aux tout petits a été un réel changement

et a surtout demandé un temps d’adaptation dans le rythme de travail, qui est

beaucoup plus lent chez les petits en accueil. Je ne peux pas dire à l’heure actuelle si

je préfère la classe de 3ème ou la classe d’accueil. Ce sont deux mondes complètement

différents mais ils sont passionnants tous les deux. Je me suis épanouie dans mes

deux stages et ce sera avec le temps et avec la prise de compétences que je choisirai

peut-être un cycle de préférence.

Après ces deux stages, j’ai découvert le choix de la spécialisation optionnelle. Par

curiosité, je me suis dirigée vers l’option « différencier dans tous les sens ». Je me

posais plusieurs questions sur l’enseignement spécialisé et sur l’intégration d’un enfant

à besoin spécifique dans une classe maternelle. Et je voulais obtenir des informations

et des compétences supplémentaires dans ma formation, ce qui m’a permis de réaliser

un stage dans l’enseignement spécialisé de type 3.

Avec tous ces éléments composant le dernier obstacle, j’ai pris mon élan : mon cheval

a levé les antérieurs au-dessus de l’obstacle, suivi de ses postérieurs et l’obstacle a

été franchi. Quel soulagement et quel épanouissement tout au long de ce parcours !

Grâce à ces trois obstacles très chargés, une nouvelle personne est née, une

personne prête à apporter ses idées, ses envies, sa volonté et sa joie de vivre dans

10

les écoles. Cependant, il ne faut pas oublier que le concours n’est terminé que lorsque

la ligne finale est passée, il reste encore quelques mètres décisifs à franchir. Ce sont

les résultats qui m’ouvriront la porte de mon rêve : enseigner.

11

Partie 2 : La problématique : « En quoi l’animal est-il un outil

pédagogique pour des enfants de type 3 ? »

1. Pourquoi cette problématique ?

Suite à mon choix d’option, je me suis dirigée vers un stage dans l’enseignement

spécialisé de type 3 (enfants présentant des troubles du comportement). J’ai fait le

choix d’aller vers ces enfants car c’était un type d’enseignement qui m’était tout à fait

inconnu et très abstrait. Je ne savais pas en face de quel type d’enfants j’allais me

retrouver et surtout en face de quels comportements.

Ma première rencontre avec les élèves de la classe de Madame Valérie (enseignante

début primaire dans l’enseignement spécialisé de type 3) s’est déroulée lors de ma

présentation à l’école, quelques mois avant mon stage. Je me suis dirigée vers cette

classe si mystérieuse à mes yeux. Dès mon entrée dans la classe, j’ai vu au milieu de

celle-ci une cage avec un lapin répondant au nom de Louna.

L’institutrice, Madame Valérie, m’a présentée aux élèves qui, eux, m’ont directement

présentée à Louna. Ce petit animal me semblait très important pour le groupe classe.

Après cette première visite dans mon école de stage, je me suis posée de multiples

questions à propos de ce lapin et des enfants. Lors d’un stage précédent dans une

classe d’accueil, j’avais déjà amené en classe un lapin pendant une semaine dans le

cadre de l’apprentissage d’un être vivant et de l’approche de la fête de Pâques. À cette

occasion, j’avais déjà remarqué, en présence du lapin dans la classe, d’énormes

changements chez certains enfants, comme l’envie de venir à l’école le matin, l’envie

d’apprendre avec ce lapin, le respect de l’animal en faisant moins de bruit…

C’est pourquoi je me suis interrogée sur l’opportunité d’utiliser un animal comme outil

pédagogique avec des enfants de type 3. « En quoi l’animal est-il un outil pédagogique

pour des enfants de type 3 ? »

12

2. Pourquoi un animal ?

Hélène Colon dit « on aime les animaux car ils sont très proches et très différents de

nous » (2015).

2.1. Existe–t-il une relation entre l’enfant et l’animal ?

L’expérience de mon stage en classe d’accueil me permet de confirmer la réelle

relation entre un enfant et un animal, même pour les enfants n’ayant pas d’animaux à

la maison.

Selon Maryse De Palma (2006), l’enfant construit son image très tôt en étant confronté

au jugement des autres, que ce soit à l’école ou à la maison. L’animal va alors aider

au développement de l’enfant qui pourra se retrouver dans l’animal tel qu’il est et sans

être jugé. J’en veux pour preuve l’exemple de la petite Lucie, 2 ans et demi, une petite

fille très introvertie qui m’a réservé une grande surprise lors de l’arrivée en classe de

Rapido, le petit lapin. En effet, Lucie n’avait pas prononcé un seul mot depuis son

arrivée en décembre. C’est lors des préambules du matin, où les enfants se

rassemblaient et où nous prenions Rapido pour lui dire bonjour, le nourrir… que Lucie

a commencé à s’ouvrir et à parler à Rapido. Après ce moment, j’apercevais Lucie lors

des jeux libres près de la cage de ce petit lapin à raconter une histoire et surtout j’ai

vu cette petite fille, si mystérieuse, s’épanouir et être heureuse. Comme si elle venait

de trouver un copain.

Tout d’abord, la première relation de l’enfant avec le monde animal s’installe dès la

naissance avec la peluche. Le bébé ne fait pas de différence entre un lapin vivant et

un lapin en peluche. C’est le premier compagnon de l’enfant : ce dernier peut lui faire

des confidences servant d’objet de transition, par exemple, lorsque l’enfant quitte sa

maman. Selon la fondation « La main à la pâte » (2009), la rencontre entre l’animal et

l’enfant peut se réaliser vers 6 mois. À cette période, l’animal a la même fonction

d’objet de transition sécurisante que la peluche. Ce sera seulement entre 9 et 12 mois

que l’enfant différenciera peluche et animal. À ce moment, Maryse De Palma (2006)

confirme que l’animal devient un objet de curiosité qui détourne l’enfant de sa relation

avec ses parents.

13

Selon Freud (1937), les jeunes enfants se sentent d’avantage apparentés aux animaux

qu’à leurs parents, qui peuvent être une énigme pour eux.

Lorsque l’enfant atteint l’âge d’un an, l’animal va lui permettre de se sentir écouté et

compris. Ce dernier sécurise l’enfant et lui permet d’exprimer plus facilement ses

émotions.

De plus, l’animal est très souvent présent dans le monde imaginaire de l’enfant. Nous

pouvons confirmer cela par la présence de ce dernier dans de multiples littératures et

dessins animés destinés aux jeunes enfants.

Boris Levison, père de la zoothérapie, dit : « À l’origine, les animaux étaient considérés

comme des dieux, ensuite on en a fait des esclaves, puis des travailleurs, et ce n’est

que maintenant que nous commençons à les regarder comme de véritables

compagnons » (1990).

Pour finir, l’animal insuffle une réelle confiance en soi et surtout permet à l’enfant d’être

lui-même sans être jugé.

2.2. Pourquoi un animal dans une classe ?

L’animal dans une classe peut remplir de multiples fonctions.

Tout d’abord, il est évident qu’un animal en classe va permettre la

responsabilisation des enfants. S’occuper d’un animal n’est pas aussi simple qu’il y

parait. Les enfants vont être confrontés à différents services comme nettoyer la cage,

donner à manger, à boire et respecter l’animal. L’enfant va être responsable de ces

tâches pour veiller au bien-être de l’animal.

L’enfant va se poser de multiples questions face à un animal avant d’établir le contact

physique comme par exemple « Qu’est-ce que l’animal aime ? ».

Hélène Colon (2015) précise qu’un animal vivant en classe vise la responsabilité mais

aussi l’autonomie des élèves face au bien-être de l’animal.

Ensuite, l’animal sera un enrichissement et une ouverture pour beaucoup

d’enfants.

Selon Hélène Colon (2015), la présence de l’animal permet à l’enfant de devenir une

nouvelle personne, d’acquérir de nouvelles compétences et de se transformer (comme

14

l’exemple de Lucie ci-dessus qui est devenue une nouvelle petite fille ou plutôt qui est

parvenue à se libérer et à être elle-même).

Pour entrer en communication avec un animal et donc entrer en relation, l’enfant va

devoir changer son regard et appendre à être patient. Le site de l’académie de Rouen

(s.d.) confirme que l’animal accroît la confiance de l’enfant car comme François Beiger

(2008) l’indique, l’enfant se confie et se dévoile plus facilement à l’animal.

Face à l’animal, l’enfant va éprouver diverses émotions. En effet, j’ai pu observer des

enfants émerveillés mais d’autres très peureux. Certains étaient plus à l’aise que

d’autres face au lapin. L’important est de laisser l’enfant exprimer ses émotions et de

s’en servir pour mettre l’enfant en réflexion et en action. Selon François Beiger (2008),

la présence d’un animal en classe va permettre de diminuer certaines peurs, certaines

angoisses chez certains enfants. En effet, d’après le cours de psychomotricité

relationnelle de Madame d’Haeseleer (2015), l’angoisse de dévoration est une

angoisse que beaucoup d’enfants vivent. Celle-ci représente la peur d’être dévoré.

L’animal permettra dans ce cas à l’enfant de comprendre qu’il ne se fera pas dévorer.

L’animal en classe va permettre à l’enfant de former sa personnalité affective.

Selon Hélène Colon et Céline Teret (2015), l’animal est essentiel pour le

développement de l’enfant avec lequel il entretiendra une relation privilégiée dans

laquelle ressortiront ses besoins profonds. En effet, grâce à un animal, l’enfant pourra

compléter ses besoins de sécurité car d’après François Beiger (2008), l’animal

sécurise, met l’enfant en confiance et est un repère pour certains enfants. De plus, il

interviendra pour les besoins sociaux de l’enfant en lui permettant de s’ouvrir et de

communiquer mutuellement. Ces derniers sont deux besoins fondamentaux d’après le

site papidoc (2001), qui nous explique la pyramide de Maslow.

D’après Elizabeth Couhaud (s.d.), l’animal est, pour l’enfant, un bon médiateur

permettant de renvoyer une image positive de soi. L’animal est source de valorisation

et d’estime de soi, ce qui explique le comportement de Lucie à l’arrivée de Rapido. En

effet, Boris Levinson dit que « l’animal n’attend rien de l’enfant et l’accepte tel qu’il est

et non pour ce qu’il devrait être » (1990).

15

Enfin, un animal en classe est une motivation pour les enfants et l’enseignant.

Comme indiqué précédemment, l’animal renvoie une image positive à l’enfant, ce qui

le motive à entrer en relation avec lui. Les élèves sont souvent très enthousiastes à

l’idée d’accueillir un animal en classe. Celui-ci deviendra une motivation pour venir à

l’école et diminuera, chez beaucoup d’enfants, l’anxiété qui crée un blocage avec

l’école dès le plus jeune âge. D’ailleurs, dès que le lapin a été installé en classe, les

enfants étaient impatients de lui dire bonjour le matin en arrivant à l’école et beaucoup

d’entre eux étaient, à l’heure des au revoir, tristes de devoir quitter ce petit lapin.

D’après Céline Teret et Hèlène Colon (2015), l’animal en classe suscite l’intérêt pour

l’école, il améliore les relations interpersonnelles et crée une meilleure ambiance et

dynamise le groupe classe. Les élèves devront coopérer pour le bien-être de l’animal

en développant leur sens du partage et des responsabilités.

En plus d’être une motivation, c’est un réel outil pour la concentration des élèves.

Pour clôturer, avoir un animal en classe permet de donner du sens aux

apprentissages, de les rendre concrets, vivants et surtout, c’est un support

interdisciplinaire.

Avoir un animal en classe est un apprentissage mutuel (pour l’enfant et pour l’animal),

de l’autre, du vivant et du monde. Les animaux avec lesquels il y a un contact affectif

et même sensoriel peuvent apprendre aux enfants. Il est certain qu’un animal en classe

offre une opportunité pédagogique (apprentissage interdisciplinaire) et relationnelle.

Mais il faut saisir toutes les occasions pour observer, s’interroger, s’intéresser à

l’animal. L’animal ne sera plus objet pédagogique mais partenaire de l’enseignant.

16

Lors de mon stage en classe d’accueil, j’ai pu réaliser divers apprentissages avec

l’aide du lapin:

Cependant, avoir un animal en classe demande plusieurs préventions. Tout

d’abord, il faut être attentif à l’agressivité imprévisible de certains animaux comme les

morsures des chiens et des chats. C’est pour cela qu’il faut apprendre aux enfants à

respecter l’animal et que l’animal doit être dressé pour être présent en classe avec des

enfants. Ensuite, le fait de mettre un animal en cage ne ressort pas des activités

naturelles de l’animal. Il faut donc essayer de le placer dans son environnement (par

exemple : les poissons exotiques). Mais encore, certains comportements ne sont pas

toujours observables par les enfants, comme la reproduction. Il ne faut pas non plus

négliger les besoins sanitaires et d’hygiène comme nettoyer sa cage plusieurs fois par

Le lapin

Français

savoir-parler :

- apprentissage de

nouveaux mots de

vocabulaire

Compétences transversales

relationnelles :

- oser prendre des

initiatives face au lapin,

oser s’affirmer, être curieux,

coopérer, comprendre les

règles de vie pour le

respect de la vie animale,

être un citoyen au respect

de l’animal

Compétences

transversales

instrumentales :

- être curieux, se poser

des questions, rechercher

de l’information dans des

livres, communiquer, avoir

un sens des

responsabilités face au

lapin

Éveil :

comprendre la

matière :

- construire des

concepts à

propos d’un

animal

- énoncer des

questions

pertinentes face à

un animal

Développement

artistique :

- représenter le

lapin en dessin

Développement

corporel :

-ajuster son

tonus, se

contrôler,

contrôler ses

mouvements

Compétences

transversales

relatives à la

prise de

conscience de

son être :

- se connaitre soi-

même, ses limites

17

semaine, les consultations chez le vétérinaire, ne pas oublier l’animal lors des congés

scolaires et prendre conscience que certains animaux comme les chiens ne peuvent

pas rester à l’école la nuit… L’animal peut être source d’allergies chez certains enfants.

Enfin, selon Paulette Lequeux qui cite le docteur Françoise Dolto : « La souffrance et

la mort des animaux est le problème capital de l’enfant en contact avec l’animalité »

(1976). Le cours de psychologie du développement de 2ème Bachelier avec Madame

David (2015) nous a permis de comprendre ce que vivait l’enfant confronté à la mort,

quelles étaient les étapes du deuil et comment aider l’enfant à vivre le deuil.

Pour finir, l’animal ne doit pas prendre trop de place car l’école est avant tout un lieu

d’enseignement. Et il faut bien se renseigner des conditions et des règles avant de

mettre en captivité un animal comme par exemple une tortue (voir ci-dessous).

2.3. Quel animal pour une classe ?

Selon Hélène Colon (2015), un lapin, une poule, un chien n’auront ni la même

personnalité ni la même capacité à entrer en relation avec un être humain.

D’après le site de l’autonome de solidarité Laïque (2014), il n’existe pas de liste

d’animaux autorisés ou refusés dans les écoles. Cependant, il faut respecter quelques

règles comme l’alimentation, les soins, l’espace pour le respect de l’animal mais il faut

aussi tenir compte des enfants (allergies, morsures).

Mais il faut savoir que pour toute détention d’un animal qui n’est pas considéré comme

animal domestique (par exemple, les tortues), il faut faire une demande d’autorisation

de détention d’animaux d’espèces non domestiques.

Durant mes stages, en classe d’accueil d’école ordinaire et en classe de début primaire

de type 3, j’ai travaillé avec un lapin.

J’ai choisi le lapin car d’après Paulette Lequeux (1976), le lapin est un animal très

émotif et craintif mais que l’on peut rendre confiant en agissant avec douceur et calme.

De plus, il est propre et aime la netteté dans sa maison.

Ensuite, le lapin est connu par la majorité des élèves, même s’ils n’en ont jamais vu

de près.

18

Le lapin est de taille suffisante pour permettre l’observation, la manipulation et ne

prend pas trop de place en classe. Cependant, il est très stressé dans des situations

nouvelles c’est pour cela que si le lapin est nouveau en classe, il faut lui laisser un

temps d’adaptation avant de le manipuler avec les enfants.

3. Qui sont les enfants de type 3 ?

3.1. Qui sont ces enfants ?

Comme défini dans le décret organisant l’enseignement spécialisé, « le type 3 est

destiné aux élèves pour lesquels l'examen pluridisciplinaire conclut à la présence de

troubles structurels du comportement et/ou fonctionnels de l'aspect relationnel et

affectivo-dynamique de la personnalité, d'une gravité telle qu'ils exigent le recours à

des méthodes éducatives, orthopédagogiques et psychothérapeutiques spécifiques »

(2004, p.6)

En effet, la Fédération de l’enseignement catholique fondamental nous précise que

ces troubles du comportement se caractérisent par un retrait, un repli sur soi-même

et/ou des passages à l’acte agressif, violent et destructeur. Ces comportements

influencent alors la construction de la personnalité et l’identité de l’enfant. Ces enfants

présentent des difficultés à être, des difficultés à entrer en relation et des difficultés à

apprendre.

Nous pouvons retrouver deux catégories d’enfants. D’un côté, nous avons les enfants

présentant des troubles sans changement du sens de la réalité (enfant immature,

dépression, angoisse, pulsions agressives) et, d’un autre côté, nous retrouvons les

enfants présentant des troubles avec changement du sens de la réalité (psychose,

autisme, syndrome Asperger (trouble autistique de faible intensité), paranoïaque).

Durant mon stage avec ces enfants, j’ai pu observer différents comportements

et différentes attitudes.

Au point de vue physique, certains enfants présentent des troubles de l’humeur. Ils

arrivent en souriant et quelques minutes après se retrouvent à crier en disant qu’ils ne

vont pas bien. Certains comportements sont répétitifs. Chaque matin, l’enfant arrive

19

en classe et colorie son calendrier, même avant le départ en classe verte. Le fait de

répéter cette action, sécurise l’enfant et le rassure.

Au point de vue psychomoteur, les enfants éprouvent des difficultés à rester assis. Ils

sont sans cesse dans l’agitation motrice. Ces enfants présentent aussi des troubles

instrumentaux avec des difficultés importantes au niveau du développement de la

parole et du langage ainsi que de la coordination motrice des processus visuels,

auditifs et du schéma corporel. Les enfants de types 3 n’ont pas de repères. La gestion

du temps et de l’espace sont de réelles difficultés pour eux.

Au point de vue social, j’ai pu observer des comportements de toute puissance,

d’égocentrisme, d’agressivité destructrice de l’autre, une rivalité entre pairs mais aussi

une peur de l’autre, une solitude, une absence de capacité d’interactions sociales.

Au point de vue psycho-affectif, on observe des difficultés à gérer ses émotions, ce qui

entraine des crises fréquentes, une personnalité instable avec opposition souvent vis-

à-vis de l’adulte, de l’impulsivité, des angoisses et une difficulté à gérer la frustration,

qui déclenchent des comportements indésirables. Certains comportements sont

dépressifs, et auto-dépréciatifs. Ce qui diminue l’estime de soi de l’élève.

Au point de vue cognitif, l’enfant présente des difficultés dans l’attention, la

concentration, la mémorisation ainsi que des difficultés d’apprentissage.

L’enseignant qui accompagne cet enfant doit entrer en contact avec lui sans se

laisser influencer par ses actes de violence et d’agressivité. Il doit rechercher un cadre

pour que l’enfant tire le meilleur de lui-même et il doit tenir compte des limites de

l’enfant (concentration, attention) pour favoriser un apprentissage. La verbalisation

avec les renforcements positifs et l’humour sont les meilleurs moyens pour

accompagner l’enfant présentant des troubles du comportement.

D’après Georgette Goupil (1997), il est important de ne pas nier les problèmes

affectifs graves vécus par certains de ces enfants. Ces troubles du comportement sont

souvent liés au vécu de l’enfant dans son enfance ou même dans le ventre de sa

maman. Les problèmes de comportement qu’ont ces enfants doivent être évalués non

seulement en fonction des caractéristiques des élèves mais aussi en fonction de leur

contexte d’apparition. Quand un élève présente un problème de comportement, il faut

tout d’abord se centrer sur lui.

20

3.2. Quels sont les besoins de ces enfants ?

En me référant à Georgette Goupil (1997), à Martin L. Kutscher (2009), au SEGEC

(2005) et à mon stage dans l’enseignement spécialisé, je vais tenter de définir les

besoins de l’enfant présentant des troubles du comportement. Tout d’abord, il est

important que celui-ci prenne conscience de qui il est et prenne conscience d’exister

en tant que tel et ce, dans une réalité. Il est aussi important de ritualiser pour sécuriser,

de permettre à l’enfant de libérer ses tensions par la parole en prenant conscience de

ses émotions. L’enfant a besoin d’enrichir sa socialisation en prenant conscience de

l’autre et en pouvant gérer les interactions. Cet enfant a besoin d’un cadre pour lui

permettre d’aller vers l’inconnu et d’accepter l’erreur comme faisant partie de

l’apprentissage.

4. En quoi un animal est-il outil pédagogique pour des enfants de type 3 ?

4.1. Pourquoi avoir un animal avec ces enfants ?

Selon Élizabeth Couhaud (s.d.), l’animal va favoriser les échanges, diminuer

l’anxiété, améliorer l’attention, de la même façon que pour un enfant en classe

ordinaire.

Comme je l’ai indiqué précédemment, l’enfant ayant des troubles du comportement

présente un certain nombre de besoins (prendre conscience de qui il est, avoir un

cadre pour se diriger vers l’inconnu, libérer ses émotions sans passer par la violence,

vivre dans la réalité et se sociabiliser). Nous savons aussi qu’il existe une réelle relation

entre l’animal et l’enfant. En effet, un animal dans une classe va permettre aux enfants

d’être plus responsables et plus autonomes face à la responsabilité d’un animal. Il

permettra à l’enfant d’être lui-même et donc de s’ouvrir, ce qui provoquera un

sentiment de confiance et de sécurité avec ce compagnon. De plus, c’est une

motivation pour l’enfant et l’enseignant et ce sera un support interdisciplinaire qui

donnera du sens aux activités d’apprentissage.

21

Suite à mon stage en enseignement spécialisé de type 3 et à mes observations faites

à propos de la relation animal-enfant, je suis persuadée que l’animal peut répondre

aux besoins de ces élèves ayant des troubles du comportement et peut devenir un réel

outil pédagogique pour l’enseignant.

Tout d’abord, l’animal va aider l’enfant à prendre conscience de qui il est

vraiment et lui permettre de s’ouvrir face à un être qui ne le juge pas et qui renvoie une

image positive de lui. Les enfants vivent la même situation que la petite Lucie décrite

au-dessus. Selon François Beiger (2008), l’animal oblige l’enfant à sortir de sa toute-

puissance car pour comprendre l’animal, l’enfant doit avant tout se connaitre et se

contrôler. L’animal permettra aux enfants de développer leur sensibilité et leur sens

des responsabilités en s’occupant de leur animal (donner à boire au lapin, à manger,

nettoyer sa cage). L’animal sécurise l’enfant. Il se sentira plus confiant et pourra alors

se dévoiler.

Selon Hélène Colon (2015), l’animal va valoriser l’enfant car l’adulte lui donnera

des responsabilités. Par exemple, dans ma classe de stage, les enfants avaient

chacun une tâche différente chaque semaine, un enfant devait nettoyer sa cage, un

autre lui donner à boire et à manger et les rôles permutaient de semaine en semaine.

Ces responsabilités rendront l’enfant plus autonome. L’animal permettra de mettre un

cadre, avec des règles à respecter, et l’enfant ayant des troubles du comportement

aura plus de facilités à se diriger vers l’inconnu grâce à la présence de l’animal, qui ne

le jugera en aucun cas.

D’après Maryse De Palma (2006), la présence de l’animal permet à l’enfant de

libérer ses émotions, ses angoisses. Après avoir pris conscience de qui il était, l’enfant

présentant des troubles du comportement devra apprendre à libérer ses émotions

sans passer par l’acte de violence. Par exemple, dans ma classe de stage, les enfants

arrivaient à dire qu’ils ne se sentaient pas bien et qu’ils préféraient s’écarter du groupe

avant « d’exploser ». L’animal sera dans ce cas un confident pour l’enfant. En effet,

ceux-ci allaient souvent parler à Louna, le lapin de ma classe de stage, de leur vie

privée. Selon Hélène Colon (2015), l’animal désamorce l’agressivité, ne fut-ce que par

la curiosité qu’il suscite. L’enfant pourra se confier à l’animal qui sera partenaire.

Comme l’animal ne porte aucun jugement sur l’enfant, celui-ci pourra accepter l’erreur

et avancer. J’ai pu voir qu’après l’échec d’une interrogation, l’enfant allait se confier à

22

l’animal ce qui lui permettait plus facilement de passer au-dessus et d’avancer sans

être braqué sur les calculs.

Ensuite, c’est grâce à cette boule de poils que l’enfant voit la vie telle qu’elle est

et pas comme il la fantasme. Vivre avec un être vivant et non discipliné est difficile à

une époque où nous évoluons dans un environnement hyper organisé et contrôlé.

D’après Hélène Colon (2015), l’animal permet à l’enfant de se reconnecter au réel. Et

l’enfant souffrant de troubles du comportement a besoin de vivre dans la réalité.

Selon Maryse De Palma (2006), la zoothérapie au Quebec intervient pour les

enfants ayant des problèmes de comportement en développant les habilités sociales,

en favorisant l’écoute et la concentration et en encourageant l’expression des enfants

sur le plan affectif. Selon la fondation La main à la pâte (2009), la présence d’un animal

serait fondamentale pour débloquer l’enfant ayant des troubles en lui permettant une

meilleure socialisation. En effet, ma classe de stage en enseignement spécialisé de

type 3 avait une réelle dynamique de groupe en coopérant et en partageant Louna le

lapin.

Cependant, certaines sources mettent en garde contre certains comportements

que les enfants peuvent manifester envers l’animal. Maryse De Palma (2006) nous

informe ainsi que certains enfants manifestent une autorité abusive et cruelle envers

l’animal qui sert alors d’objet de défouloir. Ces enfants qui éprouvent des difficultés à

s’affirmer et à exprimer leur colère peuvent avoir tendance à en faire un souffre-

douleur. Même si je n’ai pas observé un tel comportement, il est certain qu’il faut, au

début de l’installation de l’animal avec ces enfants ayant des troubles du

comportement, instaurer des règles, étudier le respect de la vie animale. De plus, il ne

faut pas sortir l’animal et le prendre dans ses bras dans n’importe quelle situation. J’ai

pu observer durant mon stage que les enfants avaient le droit de prendre Louna le

lapin seulement s’ils étaient calmes car comme le répétait l’enseignante : « L’animal

sent ce que vous ressentez, si vous êtes stressés, Louna le sera aussi. Parlez-lui

doucement, caressez- la avec des gestes calmes et doux. » Dans ce type de situation

nous pouvons observer les enfants gérer leur émotions, prendre conscience de qui ils

sont et vivre le moment présent.

23

4.2. Quel animal choisir pour ces enfants?

Si j’avais disposé de plus de temps en stage, j’aurais essayé de voir quel animal

correspond le mieux aux enfants présentant des troubles du comportement. C’est pour

cela que j’ai réalisé une petite enquête auprès de professionnels qui travaillent ou qui

ont travaillé avec ces enfants ainsi que des professionnels dans le domaine animalier

(vétérinaire). (Voir annexe 1)

4.2.1. Quel animal convient ou ne convient pas à ces enfants ?

OUI NON

Un chien

5 1

Un chat

2 4

Un hamster

2 4

Un cochon d’inde

6 0

Une souris, un rat

2 4

Un lapin

6 0

Un oiseau (canari, perruche, perroquet…)

0 6

Une tortue

1 5

Des poissons

2 4

AUTRES Un furet

1

Les animaux qui recueillent le plus d’avis positifs sont le cochon d’inde et le lapin,

suivis de près par le chien. Les autres animaux semblent beaucoup moins convenir.

D’après les divers commentaires des professionnelles ayant répondu à cette petite

enquête, les cochons d’inde, les lapins et les chiens permettent à l’enfant de

développer une relation affective. Mais le chien doit être bien éduqué pour venir en

classe avec des enfants. Les chats semblent trop indépendants, vite stressés et

surtout imprévisibles. Les hamsters et les souris sont trop petits, trop fragiles et trop

vifs. La relation sera difficile avec ces animaux et le fait qu’ils sont trop vifs pourrait

exciter les enfants ayant des troubles du comportement. Les poissons apaisent mais

la relation est difficile. Ils pourraient être intéressants pour l’entretien de l’aquarium

24

mais sinon c’est plus une décoration de classe. En ce qui concerne les tortues, elles

sont petites et peuvent mordre. La relation est difficile ainsi qu’avec les oiseaux. De

plus, les oiseaux sont bruyants, ce qui pourrait déconcentrer les enfants.

Pour conclure, l’animal qui conviendrait le mieux aux enfants présentant des troubles

du comportement serait un animal calme permettant une relation par le toucher.

L’animal doit être de taille convenable pour que l’enfant puisse le prendre dans ses

bras (comme le lapin et le cochon d’inde). Ce qui ne conviendrait pas à ces enfants

serait un animal vif, bruyant, indépendant, imprévisible et donc dangereux, et avec

lequel la relation serait difficile.

25

Conclusion

Cavalière par passion, j’ai vécu ma scolarité et ma formation d’institutrice

préscolaire comme un parcours de sauts d’obstacle durant lequel j’ai dû faire face à

des cours, des examens, des stages, autant d’obstacles que je devais franchir pour

m’ouvrir les portes de mon rêve : enseigner. Durant cette dernière année, j’ai eu

l’occasion de réaliser plusieurs stages et c’est lors de mon dernier stage en

enseignement spécialisé de type 3 que m’est venue l’idée du sujet de mon travail de

fin d’étude.

C’est lors de ma rencontre avec ma nouvelle classe de stage dans

l’enseignement spécialisé de type 3, où se trouvait dans la classe un lapin qui comptait

énormément pour ces enfants, que je me suis posée comme question : « En quoi

l’animal peut-il être un outil pédagogique pour des enfants de type 3 ? ». De plus,

j’avais observé quelques mois auparavant, lors de mon stage en classe d’accueil, qu’il

existait une réelle relation entre l’enfant et l’animal. En effet, l’animal permet à l’enfant

de se retrouver tel qu’il est et sans être jugé. Sous forme de peluche, c’est le premier

compagnon de l’enfant qui le sécurise et qui l’écoute. L’enfant se sentira plus confiant

et pourra se dévoiler auprès de ce nouveau compagnon. J’en veux pour exemple la

petite Lucie de 2 ans et demi, qui a prononcé ses premiers mots devant le groupe

classe lors de l’arrivée de Rapido, un petit lapin.

C’est avec ces observations que je peux dire qu’un animal dans une classe va

permettre tout d’abord d’autonomiser et de responsabiliser l’enfant face aux différentes

tâches que celui-ci réclame (nettoyer la cage, donner à boire et à manger).

Ensuite, l’animal dans une classe permet aux enfants de s’ouvrir et de s’enrichir.

L’enfant va se sentir plus confiant et en sécurité face à un être qui ne le juge pas. Ce

sera donc un repère pour l’enfant. L’animal renvoie une image positive de lui, son

estime de soi augmentera et l’enfant pourra former sa personnalité. Les besoins de

sécurité et les besoins sociaux seront relevés, ce qui permettra à l’enfant d’avancer.

Ses angoisses, comme par exemple l’angoisse de dévoration vue au cours de

psychomotricité de madame d’Haeseleer (2015), vont diminuer.

26

De plus, l’animal motive l’enfant à venir à l’école. Celui-ci sera le passage entre la

maison et l’école. Et il est aussi une motivation pour l’enseignement. C’est même un

partenaire qui crée une ambiance et une dynamique de groupe positive.

Pour finir, l’animal donne du sens aux apprentissages interdisciplinaires et rend les

apprentissages concrets et vivants. En effet, la venue d’un lapin en classe permet des

apprentissages en éveil sur l’apprentissage d’un vivant, en langue française avec de

nouveaux mots de vocabulaire et bien d’autres encore.

Ce partenaire sera donc un outil pédagogique pour l’enseignant.

Cependant, il y a plusieurs préventions à prendre lors de la venue d’un animal

en classe comme l’agressivité imprévisible, les activités non naturelles dues à la mise

en cage de l’animal ainsi que des comportements pas toujours observables. Il faut

respecter les besoins sanitaires et d’hygiène. L’enfant peut être allergique et le risque

de mort et de souffrance de l’animal ne doit pas être négligé par l’enseignant. De plus,

l’animal ne doit pas prendre trop de place.

Après m’être positionnée et posée des questions sur la relation de l’animal avec

l’enfant, et l’animal comme outil pédagogique en classe, je me suis posée la question

de savoir si l’animal pouvait être un outil pédagogique avec des enfants présentant

des troubles du comportement. Je peux confirmer les réels bénéfices de cet outil. En

effet, ces enfants, manifestent plusieurs besoins qui sont : la prise de conscience de

qui ils sont, vivre dans la réalité, mettre des mots sur ses émotions et les libérer par la

parole, se sociabiliser et prendre conscience de l’autre, avoir un cadre pour aller vers

l’inconnu et accepter l’erreur. Et l’animal peut aider l’enseignant à répondre aux cinq

besoins de ces enfants.

Tout d’abord, l’animal ne juge pas et renvoie une image positive de l’enfant. Il demande

à l’enfant de se connaitre lui-même avant de le connaitre. L’enfant présentant des

troubles du comportement pourra prendre conscience de qui il est avec un être qui le

met en confiance.

Deuxièmement, l’animal valorise l’enfant en le rendant responsable et plus autonome.

Grâce à l’animal et au cadre qu’il exige, l’enfant va pouvoir se diriger vers l’inconnu et

ainsi accepter l’erreur.

27

Troisièmement, l’enfant doit libérer ses émotions et c’est avec l’animal en tant que

partenaire qui ne juge pas, que l’enfant pourra se confier.

Quatrièmement, l’animal demande à l’enfant de vivre le moment présent, ce qui répond

aux besoins de l’enfant de vivre dans la réalité.

Et pour finir, l’animal favorise l’écoute et la concentration. L’enfant parle à l’animal pour

après se confier à une autre personne. C’est une transition de sociabilisation.

Cependant pour ces enfants, contrairement à une classe ordinaire, tous les

animaux ne seront pas acceptés.

En effet, c’est grâce aux divers professionnelles travaillant avec des enfants

présentant des troubles du comportement ainsi que des professionnels dans le monde

animal que je peux dire que ce sont le lapin et le cochon d’inde qui conviendront le

mieux en raison de leur côté affectif ainsi que de leur taille.

Pour conclure, l’animal est un outil pédagogique avec des enfants de type 3 car

celui-ci répond aux besoins de ses enfants en étant partenaire. Selon Paul Gailly cité

par Teret Céline et Colon Hélène, « L’animal ne peut pas être utilisé comme un simple

outil pédagogique, c’est notre relation à l’animal qui l’est. L’animal doit donc être plutôt

considéré comme un partenaire pour accompagner ses élèves » (2015).

En tant que future enseignante, je me dévoile une facette et une admiration

pour ce monde animal, cette relation enfant et animal, et ce compagnon très particulier

et très précieux pour le développement de l’enfant.

C’est avec enthousiasme que je vais réaliser, en juin 2016, une formation

d’équimotricité, qui permet d’apprendre à l’enfant à se développer à l’aide de poneys.

Je continuerai dans mon travail à recommander cet outil auprès des autres

enseignants. Cependant, je me demande vraiment si un animal en particulier convient

plus qu’un autre et c’est une question que j’essayerai d’approfondir. « Quel animal

convient le mieux pour être un outil pédagogique avec des enfants de type 3 ?»

28

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Périodique

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Normale Catholique du Brabant Wallon, Louvain-la-Neuve.

Texte législatif

Décret organisant l’enseignement spécialisé. (2004). Moniteur belge

30

ANNEXES

31

Annexe 1 : l’enquête : un animal dans une classe

avec des enfants de type 3

32

33

34

35

36