l’élevage des génisses de renouvellement...l’âge et le poids de la vache au premier vêlage...

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L’élevage des génisses de renouvellement L’élevage des génisses de renouvellement doit être maitrisé de leur naissance jusqu’à leur 1er vêlage. Chaque période d’élevage nécessite une attention particulière pour que les génisses arrivent dans de bonnes conditions à la mise à la reproduction et pour que le premier vêlage se passe bien. Leur future carrière de reproductrice se joue en grande partie à ce moment là. Ce dossier technique propose pour chacune des étapes de croissance des génisses, les clés pour une bonne réussite. Sur chaque fiche sont détaillées les conduites alimentaires et sanitaires conseillées. Des exemples et témoignages d’éleveurs sont présents pour illustrer les pratiques. Dans ce dossier vous trouverez les fiches suivantes : 1 – Le renouvellement du cheptel 2 – Conduite des laitonnes : de la naissance au sevrage 3 – Conduite des génisses au 1er hivernage après sevrage 4 – Pâturage et gestion du parasitisme 5 – 2ème hivernage : objectif mise à la reproduction 6 – Réussir la conduite des primipares Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine Chambre d’Agriculture de la Creuse 8 Avenue d’Auvergne - CS 60089 - 23011 GUERET Cédex Tel : 05 55 61 50 00 Mail : [email protected] www.creuse.chambre-agriculture.fr

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Page 1: L’élevage des génisses de renouvellement...L’âge et le poids de la vache au premier vêlage guident les objectifs de développement et donc la conduite des génisses de renouvellement

L’élevage des génisses de renouvellement

L’élevage des génisses de renouvellement doit être maitrisé de leur naissance jusqu’à leur 1er vêlage. Chaque période d’élevage nécessite une attention particulière pour que les génisses arrivent dans de bonnes conditions à la mise à la reproduction et pour que le premier vêlage se passe bien. Leur future carrière de reproductrice se joue en grande partie à ce moment là.

Ce dossier technique propose pour chacune des étapes de croissance des génisses, les clés pour une bonne réussite. Sur chaque fiche sont détaillées les conduites alimentaires et sanitaires conseillées. Des exemples et témoignages d’éleveurs sont présents pour illustrer les pratiques.

Dans ce dossier vous trouverez les fiches suivantes : 1 – Le renouvellement du cheptel

2 – Conduite des laitonnes : de la naissance au sevrage

3 – Conduite des génisses au 1er hivernage après sevrage

4 – Pâturage et gestion du parasitisme

5 – 2ème hivernage : objectif mise à la reproduction

6 – Réussir la conduite des primipares

Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine

Chambre d’Agriculture de la Creuse8 Avenue d’Auvergne - CS 60089 - 23011 GUERET CédexTel : 05 55 61 50 00Mail : [email protected]

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Page 2: L’élevage des génisses de renouvellement...L’âge et le poids de la vache au premier vêlage guident les objectifs de développement et donc la conduite des génisses de renouvellement

Le renouvellement du cheptel

Le choix des génisses est une étape importante car elles représentent l’avenir du troupeau. La ligne directrice à suivre est de sélectionner des animaux qui pourront être en capacité de répondre à l’objectif principal de l’élevage allaitant : élever 1 veau par an tout au long de leur carrière. Le choix se fera ensuite en fonction de l’orientation qu’on souhaite faire prendre à son troupeau et de ses objectifs personnels.

Combien de génisse doit-on garder ?

Dans des troupeaux en rythme de croisière et sans problème sanitaire, le taux de renouvellement varie, en fonction des races et du mode de reproduction, de 15 à 30%. Un taux de renouvellement trop faible ne permet pas d’éliminer toutes les vaches à problèmes comme les vaches âgées ou les IVV longs, ce qui n’est pas de bon présage.

Les principaux éléments à prendre en considération pour définir le taux de renouvellement sont :• Réformer toutes vaches qui doivent l’être : vaches

vides, vaches sans veau, IVV longs, vaches âgées, qualités morphologiques et maternelles non présentes, critères fonctionnels défaillants (aplombs, mamelles, docilité…).

• Distinguer les réformes volontaires des réformes obligatoires : ces dernières sont celles qui ne peuvent pas être conservées un an de plus (vaches improductives, boiteries…).

• Garder plus de génisses que de vaches à réformer : il est plus prudent de conserver plus de génisses que le nombre de réformes prévues car il y a toujours des éliminations imprévues mais cependant obligatoires (vaches vides, veaux morts, pertes…).

• Faire vêler davantage de génisses permet également d’en éliminer une partie après le 1er vêlage si le résultat n’est pas à la hauteur des attentes (vêlage difficile, peu de lait…) et donc d’optimiser la sélection.

• Raisonner ses choix pour le renouvellement : environ 1/3 des femelles seront conservées pour la reproduction. Le choix des femelles doit obéir aux règles dictées par les objectifs génétiques et de production de l’éleveur.

• Réformer toutes les vaches qui se décalent afin de grouper les vêlages : des constats de gestations précoces permettent de vérifier que les femelles sont gestantes et qu’elles vont vêler sur la période souhaitée ; l’étalement des vêlages peut être le résultat d’un choix, mais il est la plupart du temps

subit. Il empêche la conduite en lot par sexe ou classe d’âge et complique la conduite et les interventions sur le cheptel comme par exemple la surveillance des vêlages, la complémentation au champ ou encore le sevrage.

En ne gardant pas assez de génisses pour assurer un taux de renouvellement de 20%, il est compliqué de prendre en compte tous ces éléments pour son renouvellement.

Dès le sevrage, il est possible de choisir ses génisses de renouvellement. Toutefois, le choix ne doit pas reposer uniquement sur la morphologie ou le gabarit des génisses à cet âge. Il faut également choisir les génisses qui ont de l’avenir, c’est-à-dire celles qui ont de bonnes croissances sous la mère, mais également et surtout celles dont les mères et sœurs ont fait leurs preuves par leur carrière.

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Le renouvellement du cheptel

Sur quels critères choisir ses génisses ?Quelle que soit la production, la sélection des génisses va se faire sur une base de critères communs : La docilité : Lors des vêlages, on peut être amené à manipuler les vaches ou encore avoir besoin d’approcher le veau pour des soins. Avoir des animaux dociles permet d’agir plus en sécurité.La facilité de vêlage : La facilité de vêlage va se jouer avec le format du bassin. La longueur est le premier élément à regarder car plus le bassin est long mieux le veau pourra se placer pour sortir. Ensuite, il faut regarder sa largeur pour avoir une facilité de vêlage plus importante.La fertilité : Une bonne fertilité est essentielle pour avoir 1 veau par an. Il est préférable de garder des génisses issues de vaches ayant une bonne fertilité, l’héritabilité jouant en partie sur ce critère. Ce critère peut être un moyen de faire un choix entre des génisses comparables sur les autres critères.

L’aptitude laitière : Pour avoir un veau en bonne santé, avec une bonne croissance, l’aptitude laitière de la mère est primordiale. Pour la production laitière, il faut là aussi regarder l’historique de la mère de la génisse car il s’agit d’un caractère héritable. La croissance du veau de 0-4 mois est un bon moyen pour estimer la capacité laitière des vaches (1200g/j pour les mâles et 1000g/j pour les femelles pour une vache avec de bonne aptitude laitière).La motricité : Les aplombs vont également être importants dans la sélection. Un animal avec de mauvais aplombs va limiter ses déplacements notamment pour se nourrir et s’abreuver ce qui peut entrainer des problèmes de reproduction par la suite.

Plusieurs tris successifs sont possibles :

Au sevrage : l’éleveur peut opter pour un tri précoce si une partie des génisses est vendue en laitonnes. Les femelles vendues en priorité seront celles qui ont un poids au sevrage trop faible (jumelles, croissances faibles…), avec des conditions de naissance difficiles, un développement insuffisant…A la mise à la reproduction : avant la mise au taureau, il est possible de faire un nouveau tri des femelles qui ne correspondent plus aux critères de choix et de les engraisser. Après la mise à la reproduction : par des diagnostics précoces de gestation, il est également possible d’éliminer les génisses qui ont des problèmes de reproduction quelques semaines seulement après la mise au taureau et d’en faire des génisses grasses de 30-36 mois.

Les points à retenir> Il est plus facile de comparer les génisses lorsqu’elles ont le même âge.> Pour chacun des critères, la génétique a une importance plus ou moins grande : regarder les critères de reproduction des mères mais aussi des sœurs déjà dans le troupeau est un outil très utile pour faire son choix.

> Les génisses les plus grosses ne seront pas forcement les meilleures. Il peut s’agir des génisses les plus âgées ou de celles qui ont eu un poids de naissance élevé. Le poids de naissance de la génisse peut influer sur le poids de naissance des descendants.

Qui contacter ?Le service Bovins Croissance pour vous aider dans votre choix de génissesVos Conseillers Productions animales pour obtenir le bilan reproduction de votre exploitation.

Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine

A quel âge choisir ses génisses ?

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Taux

de

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ent e

ntre

20

et 2

5%

Quand trier ?

Au sevrage

Avant la mise à la reproduction

Après la mise à la reproduction

après échographie

Après le 1er vêlage

Les critères de sélection

Vente de broutardes

Vente de génisses maigresou grasses

Vente de jeunes vaches

Vente de génisses pleines, maigres ou grasses

DocilitéFertilitéMorphologieAptitude laitièreMotricité

DocilitéFertilitéMorphologieAptitude laitièreMotricité

DocilitéFertilitéMorphologie Aptitude laitièreMotricité

DocilitéFertilitéMorphologie Facilité de vêlageAptitude laitièreMotricité

Les + Les -

- Permet de vendre rapidement les animaux

- Moins besoin de place

- Développement morpho des animaux pas terminé potentiel pas exprimé

Les + Les -

- Développement des génisses plus avancé

- Besoin de place en bâtiment ou au pâturage

- Cout d’élevage

Les + Les -

- Permet d’éliminer les génisses avec des problèmes de fertilité (pas pleines, qui ont retardé)

- Permet d’avoir plus de choix sur les génisses pleines

- Besoin de place en bâtiment ou au pâturage

- Cout d’élevage

Les + Les -

- Elimination des génisses avec des problèmes au vêlage sans risque de voir son renouvellement diminuer

- Bonne valorisation des jeunesvaches

- Besoin de place en bâtiment ou au pâturage

- Nombre important de 1er

vêlage à surveiller

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Conduite des laitonnes

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POID

S

AGE (EN JOURS)

COURBES DE CROISSANCE THEORIQUE DES VEAUX LIMOUSINS ET CHAROLAIS

Charolais Limousin

Objectifs de croissance des génisses de la naissance au sevrage

L’âge et le poids de la vache au premier vêlage guident les objectifs de développement et donc la conduite des génisses de renouvellement. Lorsque les veaux femelles sont sous les mères, il faut donc assurer la production laitière des vaches en veillant à la qualité de l’herbe pâturée et à l’équilibre des rations hivernales. Il est primordial de bien fixer les objectifs de croissance. Ceux-ci sont différents d’une exploitation à l’autre et ils dépendent de plusieurs paramètres, tels que l’âge, la date de mise à la reproduction prévue et le poids adulte attendu . La croissance des génisses au cours de leur développement n’est généralement pas linéaire. Sur les jeunes animaux, il est conseillé de maintenir une croissance relativement régulière et par conséquent de ne pas les sous-alimenter. Il faut tout de même être attentif à ne pas cumuler des périodes successives de sous-alimentation, dans la mesure du possible. En effet, des niveaux de performances très inférieurs à la courbe de croissance théorique pénaliseront, à coup sûr, le potentiel de la future vache.L’objectif général est d’avoir des génisses dont le poids vif à la saillie sera compris entre 70 et 80 % du poids adulte, soit 85 à 90 % du poids adulte au vêlage. Pour un vêlage autour de 30 mois, l’objectif de croissance moyen est de 600 à 700 g/jour du sevrage au vêlage et cette croissance doit être régulière de la naissance jusqu’au sevrage avec un objectif de 1 000 g/jour.

=> Objectifs de croissance : Atteindre au moins les 2/3 du poids adulte au moment de la mise à la reproduction. Pour un vêlage à 30 mois ou 3 ans, on peut se fixer quelques repères, comme 50 % du poids adulte à 1 an.

Conduite avant sevrage selon la période de vêlagesDans le cas d’un système naisseur-engraisseur avec génisses finies de 30-36 mois, la conduite des génisses jusqu’au sevrage doit être identique. En effet, il est inutile et même néfaste, que ce soit pour la carrière des vaches ou pour la période d’engraissement qui va suivre, de pousser à la prise d’état ces génisses. Il vaut mieux privilégier l’allaitement maternel, ainsi que le pâturage si l’herbe est en quantité et qualité, solution la plus économique. Le développement de la panse et donc de la capacité d’ingestion sera favorisé par l’apport de fourrages grossiers. Si l’apport d’énergie est trop important par rapport à la protéine ou si la complémentation est équilibrée mais trop riche de manière générale, les veaux vont avoir tendance à mettre du gras. Ce dernier peut, à cet âge, se déposer dans les tissus mammaires et pénaliser la future production laitière.

Cet état en surplus sera la plupart du temps perdu dans la période qui va suivre et aboutira à de faibles performances, se révélant donc au final coûteux.Dans le cas d’un système naisseur avec vente de laitonnes de 9-10 mois, la conduite des génisses jusqu’au sevrage sera différente suivant la période de vêlages (entre l’automne et l’hiver). Tout d’abord, cette conduite différente s’explique par le fait que les laitonnes, pour être vendues au sevrage, doivent présenter un poids suffisant et « bien présenter » de manière générale. Par conséquent, et pour que la période de repousse, si elle a lieu, ne dure pas trop longtemps, il est important de commencer à complémenter les génisses avant le sevrage.

de la naissance au sevrage

L’objectif de cette période pour les génisses de renouvellement est de faire de la croissance et non pas de la prise d’état. Avant sevrage, il est important d’assurer la production laitière des mères, notamment par la qualité de l’herbe pâturée ou de la ration hivernale.

2Enjeux de la pèriode

Source Bovins Croissance

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Conduite des laitonnes

Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine

Femelles nées à l’automneLa croissance des génisses nées à l’automne

doit être assurée par la production laitière des mères. L’alimentation de ces dernières peut être enrichie de façon à obtenir un lait plus nourrissant sur la période hivernale. Environ 4 mois après le vêlage, la courbe de lactation des mères a tendance à diminuer, c’est pourquoi il est conseillé de démarrer la complémentation des veaux sous les mères à partir de la mi-janvier. Ces génisses sont sevrées avant la période estivale, mi-juin, et peuvent ainsi bénéficier d’une complémentation adaptée à la qualité de la pâture et à leurs besoins.

Il est à ce moment important de distinguer les génisses qui assureront le renouvellement (ou qui seront engraissées) de celles qui seront vendues laitonnes. Les génisses de renouvellement bénéficieront d’un foin grossier (type prairie permanente) et d’une complémentation rationnée à 2.5 kg/jour. Tandis que les laitonnes repoussées 2 à 3 mois après sevrage, pour être vendues entre 350 et 380 kg, recevront une complémentation rationnée à 4 kg/jour et du foin. Il est utile de rationner ici également pour ne pas perdre l’intérêt économique.

Femelles nées en hiver

de la naissance au sevrage

Les vaches suitées doivent prioritairement avoir accès à des repousses d’herbe sur la période estivale, si la ressource existe, par rapport aux génisses de renouvellement (1 an et plus). Quand l’herbe commence à diminuer en été, la complémentation des femelles s’avèrent nécessaire. Dans l’idéal, il faudrait rationner les quantités distribuées, comme l’hiver en bâtiment à 2.5 kg/jour. Concernant les femelles vendues laitonnes, la complémentation avant sevrage est indispensable, même si la ressource en herbe existe, car la quantité et la qualité sont insuffisantes.

Exemples de mélanges fermiers avec différentes sources de matière azotée (pour 100 kg d’aliment) :50 kg de céréales aplaties et 50 kg d’un complémentaire à 25% de protéines ;67 kg de céréales aplaties et 33 kg d’un complémentaire à 30% de protéines ;73 kg de céréales aplaties, 25 kg de tourteau de colza et 2 kg de CMV (0/32).

Témoignage d’éleveurs :« Les femelles qui naissent de septembre à novembre sont complémentées en bâtiment, de la même façon que les mâles, car ils ne sont pas triés. Les veaux sont rationnés à environ 2 kg/jour. Vers le 10 avril, les veaux sont lâchés en lots triés par âge et sexe, avec un pâturage tournant, sans complémentation, jusqu’au sevrage, soit début juin, après la pesée à 210 jours. Nous avons opté pour cette méthode car cela permet d’éviter que les génisses graissent. Le GMQ de ces femelles, de la naissance au servage, est en moyenne de 1100 g/jour. Après le sevrage, elles sont de nouveau complémentées à hauteur de 2.5 kg/ jour. » GAEC COURTITARAT (ST-DIZIER-LA-TOUR)

L’état sanitaire des génisses influe de manière importante sur leur croissance, c’est pourquoi le déparasitage est primordial. Les femelles qui se contaminent depuis le printemps, et qui ne sont pas traitées en cours d’été, subissent une dégradation de leur croissance, même si l’alimentation est de qualité.Pour les veaux non traités depuis la mise à l’herbe, il est donc à prévoir un déparasitage un mois à ½ mois avant le sevrage avec un produit à action rémanente ou bien au sevrage avec un produit à action immédiate.

L’état sanitaire

Les points à retenir• Vérifier que les objectifs de poids sont atteints par

des pesées : l’objectif est d’atteindre 1/3 du poids adulte au sevrage

• Rationner la complémentation pour éviter une prise d’état qui pénaliserait leurs performances futures

• Maintenir une croissance régulière au cours de la première année, par conséquent ne pas les sous-alimenter

• Sélectionner les filles par leur performance sans complémentation permet de vérifier l’aptitudes des mères à l’allaitement et donc potentiellement de leurs filles.

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Conduite des génisses au premier hivernage

Dès le premier hiver, il faut préparer la carrière de future reproductrice des génisses. Cela passe par une croissance régulière, sans engraissement excessif. L’objectif de croissance est de 600 à 750 g/jour.

Il faut également obtenir un bon développement corporel, du squelette et du rumen. Pour cela, il faut utiliser prioritairement des fourrages grossiers.Si possible, il faut veiller à ce que la ration soit économiquement intéressante, avec le maximum d’aliments produits sur l’exploitation.

Conduite de l’alimentation : • Lors de leur premier hivernage, les génisses ont une

capacité d’ingestion limitée, et des besoins assez élevés. Elles nécessitent une ration suffisamment concentrée en énergie.

• Il faut faire attention à l’appétence des aliments et aux quantités ingérées. Ainsi, il est bon de privilégier de bons fourrages, auxquels il faudra ajouter 1 à 2 kg de concentré selon les valeurs du fourrage .

• Il est possible d’apporter de l’ensilage de maïs, pour limiter les concentrés, mais il faut le rationner (maximum 9 kg brut).

• La ration ne doit pas non plus être trop riche (trop d’ensilage de maïs ou trop de concentrés). En effet, en cas d’engraissement excessif, du gras se dépose dans les tissus mammaires et peut pénaliser la production laitière sur l’ensemble de la carrière de l’animal.

• Il ne faut pas négliger la complémentation azotée non plus. L’apport d’un complémentaire protéique, en quantité variable en fonction des fourrages distribués, est indispensable la plupart du temps pour équilibrer la ration et obtenir la croissance voulue sans excès de gras. Pour bien évaluer la teneur en protéines de ses fourrages une analyse peut-être très utile.

• Il faut également assurer une complémentation minérale à ces animaux. Un minéral de type 5 P—25 Ca est généralement bien adapté, à auteur de 30 à 50 g par animal et par jour.

• Les génisses doivent bien sûr avoir également de l’eau propre à volonté.

3

Enjeux de la pèriode

Conduite sanitaire :

Eléments à surveiller :

Ces animaux n’ont pas encore acquis d’immunité face aux parasites. Ils l’acquerront durant les prochaines saisons de pâturage. A l’entrée du premier hiver il faut que les animaux soient indemnes de parasites pour leur permettre une croissance adéquat.

Pour cela, il faut les déparasiter à l’entrée d’hivernage, et préalablement effectuer des analyses coprologiques afin de bien cibler le traitement. Celui-ci est important, et une injection peut être plus efficace qu’un traitement en pour-on.

Il faut surveiller les aplombs, notamment les sabots. Leur pousse trop rapide peut poser des problèmes pour la carrière future de l’animal.

Cela peut avoir une cause génétique, mais est plus souvent l’indicateur d’une ration déséquilibrée.

Après sevrage

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Conduite des génisses au 1er hivernage

Quelques rations typesQuelques rations types, qui ont été utilisées lors des suivis réalisés par la Chambre d’Agriculture durant l’hiver 2014/2015 (basée sur des génisses de 350 kg avec un objectif de croissance de 700g par jour) :

Un suivi a été mis en place au GAEC du Replat, sur la commune de Dontreix par la Chambre d’Agriculture.

Il y avait en effet un problème de génisses trop grasses à la sortie du premier hiver. Leur fertilité n’était pas satisfaisante (vêlage des génisses sur 5 mois). Les rations ont été recalculées, des notations d’état corporel et des pesées ont été réalisées pour contrôler si les objectifs prévus étaient bien atteints.

Le suivi a permis d’éviter les croissances trop importantes. Le problème de fertilité a été résolu (sur 18 génisses mises au taureau, 16 pleines sur le premier cycle et 2 sur le second), et les génisses ont un meilleur développement squelettique.

« Nos génisses sont plus lourdes avec une ration économe en concentrés »

Qui contacter ?Le Conseiller Agricole de votre antenne pour la réalisation d’analyses de fourrrages et des rations.Votre vétérinaire pour la réalisation de coprologies.GDS Creuse pour toute information sanitaire.

Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine

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Kg MB charolaise

Kg MB limousine

Foin + 6 Kg + 6 Kg

Complémentaire 25% 1,4 kg 1,4 kgTriticale 0,3 kg 0,6 kg

Kg MB charolaise

Kg MB limousine

Foin + 3 Kg + 3 Kg

Enrubannage d’herbe

4 à 5 kg + 4 kg

Complémentaire 25% 0,7 kg 1 kgTriticale 0,5 kg 0,6 kg

Kg MB charolaise

Kg MB limousine

Foin 3 à 4 Kg + 3 Kg

Ensilage d’herbe + 7 kg + 7 kg

Complémentaire 25% 0,8 kg 0,8 kgTriticale 0,4 kg 0,7 kg

Kg MB charolaise

Kg MB limousine

Foin + 4 Kg 3 à 4 kg

Ensilage de maïs + 7 kg + 7 kg

Complémentaire 30% 1,1 kg 0,8 kg

Les points à retenirLes erreurs à éviter

• Privilégier les fourrages grossiers de qualité.

• Bien traiter les animaux contre les parasites.

• Ne pas utiliser de fourrages trop grossiers. L’utilisation de paille ou de foin très grossier risque de trop pénaliser leur croissance, ou nécessite l’ajout de trop de concentré.

• Ne pas abuser du maïs. Ce fourrage est très faible en protéines, et si on dépasse 3 kg de MS de maïs ensilage, on risque de trop déséquilibrer la ration.

• Eviter les croissances trop fortes. Elles sont inutiles, même préjudiciables pour l’animal, et coûtent cher.

Attention, ces rations sont calculées avec des valeurs de fourrages moyennes, celles ci peuvent varier de manière importante d’une exploitation à l’autre, d’une année à l’autre et suivant la date de récolte notamment. D’autres rations sont bien sûr possibles, cette liste n’est en rien exhaustive.

Après sevrage

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Pâturage et gestion du parasitisme

Conduite de l’alimentationL’objectif de cette période est de disposer une herbe de qualité.La solution est le pâturage tournant.

Les conditions de réussite :Au printemps, prévoir 30 à 50 ares / UGBLe temps de séjour sur un paddock doit être inférieur à 8 jours. La taille maximum des paddocks est calculé sur la base de 8 ares/UGB. Il faut donc une rotation sur 5 paddocks au minimum.Le temps de retour sur une parcelle est de 25 à 30 jours.

A partir du 14 juillet (ou à une date où la pousse de l’herbe ralentie), il convient de rajouter une parcelle supplémentaire dans la rotation.Le pâturage tournant a un effet positif sur la docilité des génisses. Les changements de paddocks réguliers permettent de les habituer aux manipulations ce qui est important pour la conduite des futures vaches.

Conduite sanitaire : la maîtrise parasitaireLes strongles sont une dominante parasitaire dans les premières années de vie des bovins en raison d’une immunité absente ou insuffisante et de leur impact à court et long terme sur le développement musculosquelettique.La maîtrise de l’infestation parasitaire (strongles) répond à un équilibre délicat où l’utilisation de traitement doit être rationalisée afin que l’infestation ne pénalise pas la croissance de la génisse, tout en lui permettant d’être en contact de ce parasite pour acquérir une immunité qui la protégera par la suite.La conduite avec le pâturage tournant recommande un retour sur les parcelles entre 25 et 30 jours, ces délais sont cohérents avec le cycle du parasite (strongles) et évitent une recontamination des animaux.Le surpâturage est un facteur de risque de contamination.

Les larves de parasites se situent au niveau du collet de la plante. Un surpâturage induit un pâturage plus ras donc une ingestion plus importante de parasite. Il convient d’être vigilant au surpâturage ponctuel de certaines espèces plus appétentes.La surveillance des animaux afin de détecter tout signe de présence de parasite et l’utilisation d’indicateurs (analyses) tel que le dosage pepsinogène dans le cas des strongles, des analyses de fèces ou de sérologie pour la grande douve permettent de ne traiter que s’il y a eu infestation.Le plan antiparasitaire doit être raisonné individuellement et annuellement avec son vétérinaire.

Les principaux enjeux de la période de la mise à l’herbe après le premier hivernage sont, d’une part, de mettre à la disposition des génisses une herbe de qualité permettant une croissance régulière et, d’autre part, de préserver leur état sanitaire grâce à une maîtrise du parasitisme.Les objectifs de croissance sur cette période sont de 900 à 950 g de la mise à l’herbe au 14 juillet et de 300 g sur la période allant du 14 juillet au 25 novembre (date moyenne d’hivernage)

4Enjeux de la pèriode

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Pâturage et gestion du parasitisme

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Les essais de la Chambre d’AgricultureUn essai a été conduit par la Chambre d’Agriculture et GDS Creuse d’avril à octobre 2014 dans 2 élevages : Gaec Mazaud à Clairavaux (génisses nées au printemps) et le Gaec Pasty à Saint-Priest la Plaine (génisses nées à l’automne)Sur chacun de ces élevages, les génisses ont été pesées à la mise à l’herbe. Les éleveurs ont mis en œuvre le pâturage tournant. Des prélèvements d’herbe ont été réalisés une fois par mois d’avril à octobre. L’analyse de ces échantillons permet de détecter la présence de larves infestantes dans les prairies. En octobre, toutes les génisses ont été à nouveau pesées et un prélèvement sanguin a permis de réaliser un dosage en pepsinogène afin de savoir si les génisses avaient été infestées pendant la période de pâturage.Dans les deux élevages, les génisses ont une croissance moyenne sur la période avril à octobre de 580 g. Dans l’élevage où les génisses étaient nées à l’automne, l’éleveur n’a pas décelé visuellement d’animaux infestés.

Un traitement avait été réalisé durant l’été 2013. Elles avaient acquis une immunité donc aucun autre traitement n’a été réalisé à la mise à l’herbe ou pendant l’été. L’essai a montré que le pâturage tournant avec le respect du délai minimum de retour sur une parcelle supérieur à 21 jours est compatible avec une maîtrise de l’infestation parasitaire des parcelles. L’immunité est considérée comme pleinement acquise après les 8 mois de contact effectif avec les larves L3 des strongles. Il est à calculer pour chaque lot de génisses. Avant cette pleine acquisition de l’immunité, il convient de les protéger de l’infestation. Au-delà, il faut maintenir un contact pour une persistance de cette immunité protectrice.La surveillance des animaux et l’utilisation d’analyses avant toute intervention permettent de ne traiter que si une infestation est avérée.

Témoignage d’éleveur :Le Gaec Mazaud a mis en place le pâturage tournant à l’occasion de l’essai réalisé dans son élevage. « Mes génisses de renouvellement sortent en avril. Lors du suivi, elles ont eu une croissance 585 g d’avril à octobre. Le pâturage tournant me permet de disposer d’une herbe de qualité. J’avais traité mes génisses nées au printemps au sevrage (en novembre) avec un produit non rémanent. Lors de la mise à l’herbe, nous avons décidé de ne pas réaliser de traitement. Toutes les génisses n’avaient pas acquis une immunité car elles étaient trop jeunes. J’ai constaté que quelques une étaient infestées et j’ai dû intervenir en août ».

• Eviter le pâturage continu : mettre en place le pâturage tournant pour bénéficier d’une herbe de qualité

• Eviter le surpâturage : pour limiter les contamination parasitaire et préserver le potentiel de pousse de l’herbe

• Si un traitement antiparasitaire est nécessaire pour protéger les génisses, ne pas utiliser un produit à spectre total, afin que l’animal soit en contact avec le parasite pour acquérir une immunité.

Les points à retenirLes erreurs à éviter

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Qui contacter ?Le Conseiller Agricole de votre antenne, pour la gestion de l’herbe et l’organisation du pâturageVotre vétérinaire, pour l’élaboration de votre plan antiparasitaire. GDS Creuse, pour toute information sanitaire

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Deuxième hivernage avec objectif de mise à la reproduction

Sur le deuxième hiver, il est important de favoriser la venue en chaleur des génisses. Pour cela, la ration doit être de qualité, elle doit assurer une croissance de 500-600 g/j.Les objectifs de poids pour une vache adulte sont de 700-800 kg, à la mise à la reproduction, la génisse doit avoir atteint 70 % de son poids adulte (500-520 kg).Le choix de la période de vêlage précise et courte facilite la conduite de la reproduction.

En vêlage de printempsConduite de l’alimentation :

Plus la mise à la reproduction est précoce (âge de la génisse), plus la croissance de l’animal doit être soutenue.Cette catégorie de génisses sera mise à la reproduction au pâturage, ce dernier devra être de qualité pour assurer le flushing pour obtenir une bonne fécondité.L’alimentation sera assurée par un fourrage de qualité pendant l’hiver : foin ou enrubannage récolté en bonnes conditions (équilibré en énergie et matière azotée).Eviter une ration à base d’ensilage de maïs (fourrage déséquilibré, riche en énergie et pauvre en MAT), qui favorise l’engraissement des animaux, ce qui peut nuire au développement des cellules mammaires (dépôt de gras dans les mamelles).

5 Enjeux de la pèriode

Conduite sanitaire : Dans les deux cas, attention, sans traitement en cours d’été, les génisses qui se sont infestées au printemps vont voir leur croissance chuter, même avec une bonne alimentation.A l’entrée d’hiver, il est indispensable de réaliser des analyses et d’appliquer un traitement en fonction des niveaux d’infestation.

En vêlage dautomneConduite de l’alimentation :

La mise à la reproduction se situe en janvier-février, pendant cette période, il faut éviter les stress alimentaires et environnementaux (écornage, déparasitage, vaccination, prophylaxie…).L’alimentation sera assurée par un fourrage de qualité pendant l’hiver : foin ou enrubannage récolté en bonnes conditions (équilibré en énergie et matière azotée).De plus, la réalisation d’un flushing avec 1 kg de concentré/jour/génisse en plus du fourrage de qualité pendant une durée de 3 semaines à un mois avant la mise à la reproduction.

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Un essai a été conduit par la Chambre d’Agriculture au GAEC du Replat à Dontreix Dans cet élevage, il y avait des problèmes de fertilité sur les génisses, la cause à des animaux qui étaient en état d’engraissement trop élevé au moment de la reproduction

Nous avons mis en place un protocole de suivi durant les 2 premières années des génisses afin de suivre au plus juste les croissances des animaux en fonction des fourrages distribués.

Lors du second hiver, la ration utilisée était composée de foin de qualité à volonté + enrubannage + 1 kg de céréales / jour /génisse en période de flushing.

Durant ce suivi, les croissances ont été atteintes et les animaux avaient une note d’état corporel correct (pour la mise à la reproduction, elle doit être autour de 2.5).

Au moment de la reproduction, un flushing a été mis en place pour favoriser les chaleurs. Les résultats sont très satisfaisants puisque sur les 18 génisses, 16 génisses ont vêlé sur le 1er cycle et 2 sur le deuxième cycle. L’année suivante, se sont les 18 génisses qui ont vêlé sur le premier cycle.

Deuxième hivernage avec objectif de mise à la reproduction

Essai sur des lots de génisses

Qui contacter ?Le Conseiller Agricole de votre antenne pour la réalisation des rations.GDS Creuse pour toute information sanitaire.

Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine

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Témoignage d’éleveurs :

Le GAEC du Replat a mis en place depuis 3 ans un suivi génisse de renouvellement dont le but est de regrouper au maximum les vêlages. « Nous distribuons une ration équilibrée pendant la période hivernale et on fait un flunshing pendant 4 semaines (1 kg de céréale par femelle et par jour). Le début de ce flushing a commencé 15 jours avant la mise au taureau pour une durée de 1 mois. Cela fait 3 ans que nous réalisons un flushing et les résultats sont là. En effet, sur nos 18 génisses, 16 ont vêlé sur le premier cycle et les 2 autres sur le 2ème cycle. »

Evaluer la note d’état corporel

Les points à retenirLes erreurs à éviter

Il faut :

• Apporter une ration bien équilibrée

• Faire un flushing 15 jours avant la mise au taureau et pendant un mois.

• Bien gérer le parasitisme

Il ne faut pas :

• Donner une ration trop riche en énergie

• Avoir des animaux qui ont une note d’état supérieur 3.5 (des animaux trop gras engendrent une diminution de fertilité)

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Réussir la conduite des primipares

Conduite de l’alimentationLes primipares ont des besoins différents du reste

du cheptel reproducteur. En effet, ses animaux n’ont pas fini leur croissance et ont donc une capacité d’ingestion réduite. Or, entre une croissance à terminer, et une gestation puis une lactation à assurer, leurs besoins sont supérieurs. Il est donc nécessaire d’avoir une ration différente des autres multipares, plus concentrée en énergie. Pour pouvoir appliquer cela dans la pratique, il est nécessaire de conduire les primipares dans des cases/lots différents. Cela permet également de porter une surveillance particulière à ces animaux, qui peuvent être plus sujets aux problèmes lors du vêlage.

La couverture de ses besoins supplémentaires correspond à l’ajout d’un kg de céréales par rapport à la ration des multipares. Cette complémentation doit être apportée suffisamment tôt, c’est à dire dans les dernières semaines de la gestation, et doit être poursuivie jusqu’à la mise à la reproduction. En effet, c’est au moment du vêlage que l’on atteint le pic des besoins pour ces animaux.Il faut bien évidemment, comme pour le reste du troupeau, assurer une complémentation minérale à ces animaux, en amont du vêlage.

Conduite de la reproductionAprès le premier vêlage, la période d’involution utérine nécessaire pour que l’appareil reproducteur soit à nouveau opérationnel est légèrement supérieure à celle des vaches. Cependant cet écart n’est que de quelques jours, et il est anormal d’observer sur son exploitation des IVV de primipares dépassant de plus de 10 jours celui des multipares. Cela peut être un indicateur d’une alimentation insuffisante au niveau énergétique, auquel cas la lactation de l’animal et sa croissance ont également pu être pénalisées.Chez cette catégorie, la fertilité est nettement supérieure sur les premiers retours en chaleur. Il est important de les mettre à la reproduction rapidement après le vêlage afin d’assurer une bonne réussite des saillies. Pour cela, il faut bien anticiper la période de vêlage des génisses : si elles vêlent beaucoup plus tôt que le reste du troupeau, et qu’on les met rapidement au taureau, elles seront décalées avec la période de reproduction du reste du

troupeau. Il est préférable de les faire vêler pour la première fois à la même période que les multipares.Pour adapter au mieux la conduite, des constats de gestation peuvent être réalisés. Ils permettent d’identifier rapidement les animaux vides pour pouvoir les réformer. Cette catégorie demande un peu plus d’attention au vêlage, mais lorsque l’on intervient il faut veiller à le faire dans de bonnes conditions d’hygiène pour ne pas pénaliser les animaux par des métrites par exemple.

Les primipares représentent l’avenir du troupeau, il est important que le premier vêlage et la fécondation qui suit se déroulent dans de bonnes conditions. L’enjeu est d’obtenir un veau vivant et que la vache soit en mesure d’assurer une bonne lactation et de reprendre son cycle de reproduction le plus tôt possible.

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Enjeux de la pèriode

de la fin de la 1ère gestation à la mise à la reproduction suivante

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Réussir la conduite des primipares

Ce programme bénéficie des financements provenant du CASDAR, du FEADER, et de la Région Nouvelle-Aquitaine

Quelques indicateurs• IVV moyens en Creuse, campagne 2016-2017 : primipares : 416 jours / multipares : 388 joursSur le département, une nette différence est observable entre primipares et multipares. Cette différence traduit une conduite des génisses pouvant être inadaptée. • Taux de réforme après premier vêlage en Creuse, campagne 2016-2017 : 9.2 %Un taux de réforme élevé après premier vêlage peut interroger sur le choix du taureau mis sur les génisses en cas de problèmes au vêlage, ou sur l’alimentation en cas de problèmes d’infertilité ou de veaux fragiles.

Témoignage d’éleveurs :

Une conduite alimentaire adaptée permet souvent de régler les problèmes de fertilité des primipares, comme au GAEC DU VAL DU PEYROUX (IVV : 362 j multipares et 377 j primipares).« Depuis que j’alimente mes primipares avec une ration foin complémentée avec 1,5 à 2kg de céréales, j’ai nettement moins de problèmes sur leurs veaux et les retours en chaleur sont meilleurs pour cette catégorie »Certains éleveurs optent pour un vêlage des primipares après le troupeau afin de les mettre ensuite rapidement à la reproduction. C’est le cas du GAEC LEGRIS (IVV : 360 j multipares et 348 j primipares).« Mes primipares sont conduites à part, et vêlent pour la première fois après les vaches, cela me permet de les surveiller facilement, et comme elles sont mises à la reproduction très rapidement après le vêlage, elles avancent ensuite et se retrouvent à vêler en même temps que le reste du troupeau ».

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Qui contacter ?Vos conseillers de la Chambre d’Agriculture pour avoir votre bilan de reproduction, ValoIPG, sur 3 ans. Le Conseiller Agricole de votre antenne pour le calcul de rations.

Sur ce graphique, on peut nettement observer que les primipares (courbe en pointillé) ont besoin d’une ration beaucoup plus concentrée en énergie que les multipares, et ce dès la fin de la gestation.

Des primipares nourries avec la ration des multipares sont donc sous-alimentées.

Les points à retenirLes erreurs à éviterIl faut veiller à trier les primipares pour les conduire à part.Apporter une complémentation car les primipares ont des besoins énergétiques supérieurs aux multipares avec une capacité d’ingestion plus faible.Etre attentif à un IVV important sur les primipares alors qu’il est satisfaisant sur le reste du troupeau car cela peut indiquer un problème d’alimentation. Ne pas les complémenter trop tard : c’est en fin de gestation et au moment du vêlage que les primipares ont les besoins les plus importants, en milieu d’allaitement leurs besoins sont identiques aux autres vaches.Ne pas les remettre au taureau trop tard : les premiers cycles ont le taux de réussite le plus élevé.

de la fin de la 1ère gestation à la mise à la reproduction suivante

Besoins énergétique des primipares et des multipares