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L’Adie en chiffres Accompagnement 1 Depuis 1989 37 349 nouvelles entreprises financées 44 818 emplois créés En 2006 6 508 nouvelles entreprises financées par des microcrédits. 7 810 emplois créés. 2 893 nouvelles entreprises financées par une avance remboursable EDEN en complément de prêts bancaires. Nombre total de nouvelles entreprises financées : 9 401. Taux de pérennité des entreprises créées : 64 % sur 2 ans 54 % sur 3 ans Taux d’insertion 2 des personnes financées : 75 % 1,2 emploi créé en moyenne par entreprise financée 1 600 euros : coût moyen de l’appui à la création d’une micro-entreprise 3 1. Services de développement des micro-entreprises. 2. Part des personnes soutenues par l’Adie au cours des cinq dernières années qui sont sorties des dispositifs d’aide sociale. 3. Appui bénévole non compris. Crédit Depuis 1989 43 747 microcrédits Montant total des microcrédits octroyés : 118 253 302 euros 8 766 prêts d’honneur En 2006 7 570 microcrédits Encours des microcrédits au 31/12/2006 : 24 085 417 euros Encours des prêts d’honneur au 31/12/2006 : 10 139 168 euros Taux d’impayés au 31/12/06 : 6,90 % Taux de pertes au 31/12/06 : 2,97 % Nombre de clients actifs : 15 129 Autres opérations financières 5 299 avances remboursables EDEN 1 755 primes régionales ou départementales Nombre total d’interventions financières : 16 330 Nombre de clients actifs par conseiller : 93 Taux de croissance de l’activité microcrédit : 12,3 % A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E 3 © Adie

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Page 1: L’Adie en chiffres - emnconference.org · A 28 ans, Youssef n’a ni la gouaille ni les gestes du camelot ordinaire. Presque timide, il s’occupe de ses clients des marchés de

L’Adie en chiffres

Accompagnement1

Depuis 198937 349 nouvelles entreprises financées44 818 emplois créés

En 20066 508 nouvelles entreprises financées par desmicrocrédits.7 810 emplois créés.2 893 nouvelles entreprises financées par une avanceremboursable EDEN en complément de prêts bancaires.Nombre total de nouvelles entreprises financées : 9 401.

Taux de pérennité des entreprises créées :

64 % sur 2 ans

54 % sur 3 ans

Taux d’insertion2 des personnes financées : 7755 %%

1,2 emploi créé en moyenne par entreprise financée1 600 euros : coût moyen de l’appui à la création

d’une micro-entreprise3

1. Services de développement des micro-entreprises.2. Part des personnes soutenues par l’Adie au cours des cinq dernières

années qui sont sorties des dispositifs d’aide sociale. 3. Appui bénévole non compris.

CréditDepuis 198943 747 microcréditsMontant total des microcrédits octroyés : 118 253 302 euros8 766 prêts d’honneur

En 20067 570 microcréditsEncours des microcrédits au 31/12/2006 :24 085 417 eurosEncours des prêts d’honneur au 31/12/2006 :10 139 168 euros

Taux d’impayés au 31/12/06 : 6,90 %Taux de pertes au 31/12/06 : 2,97 %

Nombre de clients actifs : 15 129

Autres opérations financières5 299 avances remboursables EDEN1 755 primes régionales ou départementales

Nombre total d’interventions financières : 16 330

Nombre de clients actifs par conseiller : 93

Taux de croissance de l’activité microcrédit : 12,3 %

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Page 2: L’Adie en chiffres - emnconference.org · A 28 ans, Youssef n’a ni la gouaille ni les gestes du camelot ordinaire. Presque timide, il s’occupe de ses clients des marchés de

A 28 ans, Youssef n’a ni la gouaille ni les gestes du camelot

ordinaire. Presque timide, il s’occupe de ses clients des marchés de

Seine-Saint-Denis les uns après les autres. Il prend le temps de les

conseiller sur chacune des paires de chaussures qui s’amoncèlent

sur son étal. Après un parcours universitaire sans encombres validé

au Maroc et en Allemagne, Youssef prend conscience des difficultés

auxquelles il va devoir faire face dès son arrivée en France : diplômes

non reconnus, image du nouveau migrant… Après un emploi de

vendeur en poissonnerie sur les marchés, il se retrouve au chômage

pendant six mois. Il décide alors de se lancer dans la vente

ambulante de chaussures et contacte l’Adie qui lui accorde un prêt

de 5 000 euros. En 2007, Youssef intégrera une formation de

dessinateur industriel. Cette activité de vente ambulante lui aura

permis de se réinsérer dans le tissu économique, comme 75 % des

personnes financées par l’Adie.

Youssef«Pas si facile de se faireune place en France»

]

[

Les créateurs d’entrepriseLes allocataires des minima sociaux sont cette année

encore le public cible de l’Adie : ils représentent 56 % des

personnes financées par l’association. Les autres

demandeurs d’emploi, indemnisés ou non, ont également

des difficultés pour accéder au crédit bancaire et constituent

33 % des créateurs financés par l’Adie en 2006. L’Adie finance

aussi des travailleurs indépendants qui ont soit créé leur

activité sans financement extérieur, soit bénéficié d’un premier

microcrédit sans pouvoir par la suite obtenir encore un

crédit bancaire pour le maintien ou le développement de

leur activité. La part des travailleurs indépendants se

stabilise autour de 7 %. Celle des salariés est très faible

(3 %). Elle est notamment composée de « travailleurs

pauvres », menant une petite activité économique

complémentaire pour faire face aux dépenses familiales.

Depuis sa création il y a 18 ans, l'Adie reste fidèle à sa triple mission :

• financer les projets des créateurs d'entreprise qui n'ont pas accès au crédit bancaire : chômeurs, allocataires du RMI,mais aussi "travailleurs pauvres",

• accompagner ces créateurs dans la réalisation de leur projet et les aider à devenir progressivement clients des banques, • utiliser cette expérience en vraie grandeur comme un "laboratoire social" pour améliorer l'environnement institutionnel

du microcrédit et des micro-entreprises.

ARE*

ASS**

Autres 3 %Autres minimasociaux 1 %

RMI

Salariés 3 %

Travailleursindépendants/RMI 2 %

Travailleursindépendants 5 %

Demandeurs d’emploinon indemnisés

44 %

25 %

9 %

8 %

Situation socio-professionnelle

** Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi** Allocation de Solidarité Spécifique

4 A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E

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50 % des jeunes des quartierssouhaitent créer leur entreprise

Selon un sondage réalisé par l’IFOP1 pour l’Adie et le Crédit

Immobilier de France, un jeune sur deux et plus d’une personne

sur quatre issus des quartiers souhaitent créer leur entreprise.

Ces résultats traduisent à la fois la difficulté de trouver un travail

salarié et le dynamisme de la population des quartiers, la plus

jeune de France. Ils sont supérieurs à ceux de la moyenne

nationale pour ce qui concerne la propension à entreprendre

(27 %)2.

Plus de la moitié des personnes ayant envie de créer leur

entreprise considère que les principales mesures pouvant faciliter

la création dans les quartiers sont l’accès aux locaux

professionnels à des prix abordables, la réduction des charges

sociales, la simplification des démarches administratives et

l’accès au crédit. Un peu moins de 50 % pensent que la création

serait également facilitée par une prime de 2 000 euros pour

ceux qui ne disposent pas de fonds propres et par l’accès gratuit

à l’accompagnement. Si l’ensemble de ces mesures étaient

appliquées, 78 % des personnes considèrent que l’officialisation

des petites activités artisanales et commerciales, menées

aujourd’hui de manière non déclarée, serait également facilitée.

(1) Sondage réalisé entre le 22 et le 28 mars 2006 auprès d’un échantillonreprésentatif de 702 personnes.(2) Données extraites du Baromètre IFOP pour l’APCE/Le Salon des Entrepreneurssur « Les Français et la création d’entreprise ». Enquête réalisée auprès d’unéchantillon national de 964 personnes du 21 au 22 décembre 2005.

Monde rural : l’Adie se fraye une voie originale

Depuis un demi-siècle, l’agriculture française a été soumise à une

triple évolution qui se résume en trois mots : concentration,

intensification et subventions. Cette évolution a trouvé ses

limites. On voit aujourd'hui dans les campagnes françaises des

petits producteurs exploitant des niches de marché, fondées sur

l'intégration de la production et de la transformation. On constate

un retour de la mutualisation en matière de commercialisation. Le

courant migratoire campagne-villes s'est inversé et un tiers des

personnes en difficulté habite en milieu rural, où le taux de

pauvreté est plus élevé qu'en milieu urbain. Pour toutes ces

raisons, l'Adie qui intervient depuis longtemps dans les zones

rurales, en finançant pour l'essentiel des projets non agricoles, a

décidé de s'engager davantage dans le développement de petites

activités économiques. Ses actions pilotes, menées depuis 2004

en Auvergne, Limousin et Poitou-Charentes, vont s'intégrer dans

une véritable recherche-action de développement rural visant à

pénétrer davantage les zones dévitalisées et à adapter ses

services financiers et de développement des micro-entreprises

aux besoins spécifiques du monde rural.

Créateurs des villes, créateurs des champs

Majoritairement urbaine, une part importante de la

clientèle Adie est issue des quartiers dits sensibles

(20 %). C’est le résultat d’une politique volontariste

d’implantation et de travail de terrain dans ces

quartiers. Les clients des zones rurales représentent

encore une part significative des clients financés en

2006 (26 %). Travailler en zone rurale nécessite,

comme pour les quartiers sensibles, des dispositifs

particuliers pour faire connaître l’action de l’association

dans ces territoires peu densément peuplés. Les gens

du voyage, cible spécifique et privilégiée de l’Adie

depuis une dizaine d’années, représentent de façon

stable 7 % des personnes financées.

Gens du voyage 6 %

Zone politique de la ville

Zone rurale < 5000 habitants

Zone urbaine>= 5000 habitants

26 %

18 %

50 %

Zones d’habitation

Diplômés ou illettrés, l’Adie finance avanttout ceux qui ont l’esprit d’entreprise

Une forte part de la clientèle de l’Adie possède undiplôme technique de type BEP ou CAP (39 %).Cependant, une part significative des clients financés(18 %) est illettrée ou sait à peine lire, écrire et compter.C’est souvent ce faible niveau de formation qui est àl’origine d’une difficulté d’insertion dans le monde dutravail salarié. Mais le diplôme n’est pas forcément ungage d’accès au crédit bancaire pour créer sonentreprise. La preuve : 38 % des personnes soutenuesen 2006 étaient titulaires du Bac et 22 % disposaientd’un niveau Bac +2 ou au-delà. C’est le cas notammentde clients ayant fait leurs études à l’étranger avantd’arriver en France et dont le niveau de qualification estmal reconnu.

Supérieur long

BAC+2

Lycée 5 %

BACBEP*/CAP**

Saventlire/écrire/

compter

Illettrés3 %

10 %

12 %

16 %39 %

15 %

Répartition par niveau de formation

** Brevet d’Etudes Professionnelles** Certificat d’Aptitude Professionnelle

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]Patrick

À 46 ans, Patrick Malmont n’a pas la têtede son emploi, et pour cause. Avec sesdreadlocks, il n’a pas toujours connu lebonheur tranquille des alpages. Pendantquinze ans il est éducateur à Bordeaux,tant auprès d’enfants autistes que dejeunes délinquants qu’il encadre dans desmaisons post-carcérales. Mais en 1995, laremise en cause des institutionsd’encadrement vient à bout des ambitionsde ce passionné. Avide de grand air,Patrick quitte la ville avec sa femme etses trois enfants. Il prend la direction dela vallée de la Barousse, dans les Hautes-Pyrénées. Tantôt jardinier ou encorecharpentier, il s’intègre en douceur dansle monde montagnard. Persuadé d’avoirfait le bon choix, Patrick décide de devenirun légitime de « la montagne ». Il entamealors une formation pour devenir berger.De juin à septembre 2003, son stage leplonge dans l’univers solitaire desestives. Pari gagné : Patrick a trouvé sanouvelle voie et donné à son fils aîné legoût des grands espaces. En décembre, ilachète son premier troupeau de brebis à unvoisin qui souhaite se reconvertir dans lafabrication de fromage. Le premier hiverde Patrick en tant que propriétaire ovinn’est pas des plus simples. Les brebissont malades et succombent les unesaprès les autres en raison de mauvaisesconditions climatiques. Dans la presselocale, il lit un article sur l’Adie. Nonbancarisé et désireux de reconstituer soncheptel, il contacte l’association qui luiaccorde un microcrédit de 2 500 eurospour le rachat d’agneaux. Son exploitationest aujourd’hui florissante et compte plusde 90 brebis élevées au lait et auxcéréales.

[

« Un microcréditpour ma montagne»

Créateurs d’entreprise immigrés et microcrédit

Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise immigrés

représentent 13 % du total des entrepreneurs en France. Depuis

40 ans, la création d’entreprise par des personnes immigrées ne

cesse de se développer en France. C’est ce que confirme une étude

réalisée par l’Adie en juin 2006 qui fait ressortir le rôle fondamental

que joue le microcrédit dans le financement de ces créateurs : seuls

10 % d’entre eux ont recours à un crédit bancaire classique contre

28 % pour l’ensemble des entrepreneurs. Elle pointe aussi les

difficultés que les immigrés créateurs d’entreprise peuvent

rencontrer. Certaines sont liées au cadre réglementaire (non

reconnaissance des diplômes, interdiction d’exercice de certaines

professions, etc.), d’autres au manque d’information sur les

dispositifs d’aide par les prescripteurs et les accompagnateurs.

Moins à l’aise avec l’écrit et les démarches administratives, leur

vision très pragmatique de l’entreprise n’est pas toujours bien

comprise. Face à ces constats, l’étude formule des recommandations

qui vont d’une politique de communication, ciblée et adaptée, à des

aménagements législatifs, en passant par une adaptation sur

certains points d’octroi de microcrédit.

L’étude s’inscrit dans le programme INTI financé par la Direction

Générale Liberté, Justice et Paix de la Commission Européenne. Elle

a été cofinancée par le FASILD.

Commerce et services, les secteurs choisis par les clients de l’Adie

Comme en 2005, les projets dans lesquels s’engagent les clients

de l’Adie relèvent plus souvent du commerce (43 %), secteur avec

peu de « barrières à l’entrée » et dans lequel peuvent s’investir des

créateurs avec peu de diplômes et de faibles moyens financiers. Le

deuxième secteur d’activité est celui des services (24 %),

notamment les services à la personne qui sont en plein

développement.

Transport 3 %

Services

Restauration 5 %Culture 2 %

Commerce sédentaire

Agriculture 4 %

Artisanat 7 %

Bâtiment

Commerce

26 %

12 %24 %

17 %

Secteurs d’activité

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La réforme du cycle de crédit

L’Adie clôture en 2006 la période de réforme de soncycle de crédit, entamée depuis 2004. En s’interrogeantsur chacune des étapes : accueil, étude de la demande decrédit, décision, prévention et traitement des impayés,l’Adie a pu apporter des changements significatifs à sesméthodes et à ses outils.

Les résultats sont au rendez-vous après deux annéesd’une mobilisation intense de l’ensemble descollaborateurs du réseau. Collectivement, l’Adie fait pluset mieux. Plus, car en deux ans, l’activité a cru de 35 %.Mieux, car le service apporté aux clients a été amélioré :accueil instantané pour chaque contact sur le NuméroVert, réduction des délais entre ce premier contact etl’accord de prêt, services d’accompagnement plusdiversifiés pour répondre aux besoins. Les axes deprogression sont encore nombreux, notamment dans ledomaine d’une meilleure maîtrise du risque et dans ladiffusion homogène des bonnes pratiques issues duréseau.

L’activité

]Après un parcours scolaire sans encombre validé au Sénégal,Tenda prend conscience des difficultés auxquelles elle va devoirfaire face dès son arrivée en France : diplômes et expériencesnon reconnus, nouvelle migrante… Battante, elle ne s’avouepourtant pas vaincue et reprend avec brio ses études decoiffeuse qu’elle enrichit par 4 années de pratique en salon. Maisla chaleur et l’ambiance des salons sénégalais lui manquent et lapoussent à créer sa propre entreprise de coiffure à domicile àEpinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis. Grâce à un microcrédit de800 euros accordé par l’Adie, elle se réjouit de pouvoir enfintravailler « à son rythme et dans la bonne humeur ». Mais elle necompte pas en rester là. Prochaine étape, contacter les maisonsde retraite pour redonner, le temps d’un brushing, le sourire auxrésidents.

En 2006, la croissance de l’activité a été de 12,3 %1.

L’application des nouvelles méthodes d’interventiondepuis deux ans, ainsi qu’un environnement nationalplus favorable à la création d’entreprise ont favorisécette croissance.

La croissance continue

En 2006, l’Adie a accordé 7 570 microcrédits à despersonnes qui n’avaient pas accès aux banques pourcréer ou développer leur entreprise : demandeursd’emplois, allocataires du RMI mais aussi travailleursindépendants et salariés précaires. Ces microcrédits ontpermis la création de 6 508 nouvelles entreprises et de7 810 emplois.

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1000

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

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2844

3563

4618

53495587

6740

2006

7570

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Nombre de microcrédits accordés par l’Adiedepuis sa création (1990-2006)

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Tenda « Je travaille dans la bonne humeur »

]

1. Ce taux de croissance ne tient compte que de l’activité des microcrédits.

L’Adie propose aux créateurs des servicesfinanciers pour la réalisation de leur projet :

• Microcrédits (montant maximum : 5 500 euros ; duréemaximum : 2 ans ; taux d’intérêt de 7,02 % en 2006).Contribution de solidarité : 5 %. Les microcréditsreprésentent 82 % des prêts.

• Prêts d’honneur en complément du microcrédit (montantmaximum : 5 000 euros ; durée maximum : 4 ans ; tauxd’intérêt de 0 %). Contribution de solidarité : 5 %.

• Avances remboursables EDEN (montant maximum: 6 098 euros).• Primes régionales et départementales gérées par l’Adie

pour le compte des collectivités locales (montant maximum :6 098 euros).

• PCE – Prêt à la Création d’Entreprise — L’Adie est habilitée àdélivrer le PCE (montant : de 2 000 à 7000 euros ; durée : 5 ans).

L’Adie a effectué 16 330 opérations financières en 2006.

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Elle propose également des services de développement des micro-entreprises :

• Un accompagnement individuel et collectif pendant deux ans.Les micro-entrepreneurs bénéficient d’un accompagnementindividuel adapté à leurs besoins pendant la durée deremboursement de leur prêt : démarches administratives,gestion, aide commerciale, marketing et insertion bancaire :autant d’appuis proposés par l’Adie.

L’association propose également des services à la carte etdes formations collectives : commerciale, gestion,informatique…

Cette offre d’accompagnement se développe de façonimportante depuis trois ans. Elle a été complétée et s’estdiversifiée dans quatre directions :

• Mise en place d’un accompagnement pour tous, assuré partéléphone, baptisé « âllo créateur ».

• Création de formations ou d’ateliers d’échange.

• Expertises spécifiques avec des permanences spécialiséesanimées par des consultants experts.

• Travail sur la pérennité de l’entreprise complété par la miseen place d’un service pour « rebondir après une cessationd’activité ».

Ces offres se développent toutes selon le même modèle :d’abord testées dans quelques délégations, elles sont ensuitereprises petit à petit par l’ensemble des sites.

• Des prêts de matériel (véhicule, ordinateur, matériel devente sur les marchés…) permettent de tester l’activité.

Un risque maîtrisé

Le taux de remboursement s’établit à 93,1 %. Il s’estamélioré au cours du second semestre après une périodede stagnation en début d’année. Cette stagnation résultenotamment de la suspension d’EDEN en 2004, qui afragilisé un grand nombre de projets au cours de cetteannée, ce qui explique la dégradation du taux d’impayés desprêts de cette génération. Depuis le début de l’année 2006,l’ensemble des procédures liées au recouvrement ont étérévisées, afin d’améliorer la réactivité en cas d’incidents,d’accélérer le changement d’interlocuteur et l’implicationdes personnes de l’entourage qui se sont portées caution.Les procédures de restructuration des prêts ont été durciespour éviter les reports excessifs des remboursements.La qualité des remboursements repose aussi sur desmesures préventives, dès l’instruction, à travers un discoursplus ferme des conseillers Adie et une analyse des risquesplus cadrée. L’introduction, depuis avril dernier, de la « Based’Interpellation et de Prédiction » (BIP, outil d’aide à ladécision élaboré avec l’aide de Cetelem, à partir desdonnées collectées par l’Adie depuis 15 ans sur les profilsdes emprunteurs et la qualité des remboursements), doitégalement contribuer à réduire le niveau du risque. Enfin,un vaste programme de formation continue sur la maîtrisedu risque a été mis en place à partir d’octobre.

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][ Catherine Daniel a 50 ans et un parcours inhabituel. D’abord professeur de

français, elle devient « mère SOS » (accueil d’enfants séparés de leurs parents)pendant cinq ans puis substitut familial. Même si sa vie professionnelle n’est paslinéaire, il y a une activité à laquelle elle a toujours été fidèle : la poterie. Audépart, Catherine donne des cours gracieusement dans les centres culturelsmais elle s’aperçoit vite que ses élèves sont réguliers et qu’elle pourrait trèsbien vivre de son talent. En 2002, elle suit une formation à la CCI en vue decréer son entreprise. Les refus successifs des banques la poussent à investir sespropres économies pour louer un local, acheter le fonds de commerce etdisposer des matières de base. Les débuts sont fastes mais, au terme de lapremière année, la trésorerie s’épuise à mesure que les charges s’accumulent.Catherine contacte l’Adie qui lui accorde un microcrédit de 5 000 euros et unprêt d’honneur de 2000 euros pour relancer son affaire. En plus dufinancement, Catherine bénéficie d’un accompagnement « sur mesure ». Unebénévole suit avec elle l’évolution de son entreprise et l’aide dans les démarchesadministratives, la comptabilité, la gestion. La régularité des rencontres apermis à Catherine et à la bénévole de créer une véritable relation de confiance.« Avec elle, je me sens plus forte ».

Catherine,

« Accompagnéepar unebénévole, je me sens plus forte»

L’Adie fait évoluer ses conditions de prêts

L’Adie souhaite inscrire son action dans la durée pourrépondre de façon pérenne aux besoins de microcrédit despopulations précarisées. Or, son environnement évolue :financements de l'Etat en nette diminution, financementseuropéens menacés… C’est pourquoi, suite au déplafonnementdes taux d’intérêt sur les prêts aux entreprises individuelles,le Conseil d’administration a décidé de relever au 1er juillet2006 le taux d’intérêt des microcrédits et de revoir lemontant de la contribution de solidarité.

Avant de prendre cette décision, l’Adie a consulté sesclients. Ils ont confirmé que l’accès au crédit était pour euxplus important que le coût. Depuis le 1er juillet 2006, le tauxd’intérêt des microcrédits est passé de 5,62 % à 7,02 %. Lacontribution de solidarité sur les microcrédits est passée à5 % de leur montant et s’applique dorénavant aussi auxprêts d’honneur délivrés par l’Adie. Ce qui induit pour leclient « moyen » une augmentation de son échéancemensuelle de 7 euros.

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Du microcrédit à la micro-assurance

Pour répondre aux besoins de sa clientèle, l’Adie souhaiteassurer correctement un maximum de créateurs quidémarrent. Plusieurs expérimentations de micro-assuranceseront réalisées en 2007. Dans ce cadre et en partenariatavec les organismes d’assurance, l’Adie proposera uneassurance simple et adaptée aux besoins des créateurs entermes de garanties, d’accessibilité et de prix, en renforçantles outils de conseil et de prévention.

Le microcrédit social aux particuliers

L’Adie a démarré en novembre 2006 en partenariat avec leCrédit Coopératif une expérimentation de microcrédit socialaux particuliers. Il s’agit de lever d’éventuels blocagesfinanciers que peuvent rencontrer des personnes dans larecherche d’un emploi ou en amont de leur projet decréation d’entreprise. Le microcrédit social aux particulierspeut financer par exemple la réparation d’une voiture, uneformation professionnelle, la préparation d’un concours ouun achat de lunettes, autant de petits obstacles qui peuventfreiner l’insertion dans le marché du travail. L’association achoisi de tester ce nouveau service afin de répondre à lademande de nombreuses personnes qui la contactentchaque année pour ce type de besoin. L’expérimentation alieu dans trois régions.

Des outils informatiquespour les micro-entrepreneurs

Mettre les technologies de l’information à la portée deceux qui en sont exclus était depuis longtemps un objectifde l’Adie… Un pari aujourd’hui tenu grâce à plusieurspartenariats avec Microsoft, les Restaurants du Cœur etCiel. Lancée dans 5 délégations en 2005, l’opération« L’informatique en 3 clics » s’étend en 2006 à douzedélégations. C’est à la fois une formation informatiquegratuite de 3 jours et l’opportunité d’acquérir pour 100 euros environ un ordinateur reconditionné dans unatelier de réinsertion des Restaurants du Coeur etéquipé du logiciel “Ciel Devis et Factures”.

La majorité des stagiaires sont des débutants en informatique,comme Maurice Leflon, un ancien brocanteur qui vientde créer une entreprise de nettoyage urbain. « Je suisplutôt vieille école », avoue-t-il. « Avant, on se voyait, onse téléphonait. Maintenant il faut savoir envoyer unemail. Sans parler des devis et factures qui doivent êtreaux normes »… D’autres ont de grandes ambitions. « Jesouhaite vendre mes produits sur e-Bay », déclare ainsiSalama Driss, tout sourire. Pour ce marchand d’objetsde collection et de bijoux en argent, Internet est unevéritable caverne d’Ali Baba qui devrait lui apporter lafortune. Et il a tout de suite vu l’intérêt de Ciel pourenvoyer ses factures par mail.

Face à ce public original, les formateurs sont motivés.« C’est vrai qu’il y a des niveaux très différents »,témoigne Patrick Freoua. « J’essaie d’harmoniser toutesces demandes et de suivre chacun personnellement ».Pour Yves Jarland, Délégué Régional Adie Midi-Pyrénées,l’esprit Adie souffle maintenant dans l’univers informatique.« C’est formidable », affirme-t-il. « Les formations sontpleines, les créateurs satisfaits, ils ne manquent pas uneséance et repartent avec leur ordinateur sous le bras ».

A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E 9

Projet Banlieues: faire plus pour les quartiers

Ce projet, décidé à la suite de la crise des banlieues del’automne 2005, prend appui sur quinze années departenariat actif entre l’Adie et BNP Paribas pour ledéveloppement du microcrédit.En 2006 la Fondation BNP Paribas a décidé d’apporterson soutien au développement du microcrédit dans lesquartiers sensibles, en aidant à la création de sixnouvelles antennes : à Marseille, à Lyon, à Toulouse eten Ile-de-France dans des quartiers en Essonne, enSeine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine.Dans les six sites retenus, les conseillers Adie en poste,tous choisis pour leur savoir-faire, développent desactions visant à toucher, par des relais sélectionnés, leshabitants qui ont un projet d’activité.En trois ans, le projet permettra la création etl'accompagnement d'environ 700 nouvelles micro-entreprises.

Semaine du Microcrédit édition 2006 :pari tenu !

En cinq jours, plus de 7 000 personnes (dont plus d’unmillier dans des quartiers en difficulté) n’ayant pas accèsaux banques ont fait part à l’Adie de leur projet decréation d’entreprise. Près de 48 000 personnes se sontrenseignées sur le microcrédit dans les forums qui se sonttenus dans 63 villes et 95 lieux publics, sur le site Internetou en appelant le Numéro Vert de l’opération.

Maria Nowak, élue « Femme de Cœur »

Pour la quinzième édition des Femmes en Or, trophéesconsacrant les femmes qui font la vie de la France dans 15 catégories différentes telles que l’art, le cinéma, lacommunication, l’entreprise, la mode, le sport, larecherche…, le jury présidé par Patrick Poivre d'Arvor aélu Maria Nowak ”Femme de Coeur“. Hors catégorie, cettedistinction couronne l'initiative de femmes investies dansle domaine associatif. Ce prix récompense l'action de laPrésidente de l'Adie pour le développement dumicrocrédit en France.

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L’Adie, une présence locale

Ce qui intéresse Muriel, c’est « tout ce

qui se coud » ! Mais les retouches à

longueur de journée, ça commence à

bien faire… Alors elle se lance. Avec

l’aide de l’Adie, elle se finance un atelier,

chez elle à Toulouse, où elle peut réaliser

des costumes pour professionnels et

amateurs du spectacle, des vêtements

sur mesure, et même se diversifier dans

l’ameublement. Elle peut s’assurer un

revenu régulier grâce à quelques sous-

traitances pour des pressings. Et

maintenant que ça marche, si son

banquier refusait autrefois de lui prêter,

« à présent, il n’hésiterait pas »,

assure-t-elle ! Ses projets : une vitrine,

peut-être un magasin, et un site

Internet…

Avec une implantation dans toutes les régions et

départements de France, l’Adie propose un service de

proximité indispensable pour toucher sa clientèle.

22 délégations régionales, 119 antenneset 380 permanencesAvec ses 119 antennes et son réseau de 380 permanences,

l’Adie assure une couverture de l’ensemble du territoire

français. Ce réseau permet aujourd’hui à tout porteur de

projet intéressé par le microcrédit de rencontrer les équipes

de l’Adie en ayant moins de 50 kilomètres à parcourir, quel

que soit son lieu d’habitation.

Afin d’assurer une présence dans les zones où la demande de

microcrédit est potentiellement plus forte, l’Adie a ouvert en

2006 de nouvelles antennes dans des quartiers sensibles de

Lyon, Toulouse et Marseille. De nouvelles antennes ont aussi

été ouvertes à Aurillac, Maubeuge, Gap et dans la région

parisienne. Les antennes et permanences Adie couvrent

aussi les territoires d’Outre Mer : Nouvelle-Calédonie, Guyane,

Réunion, Mayotte.

L’action de l’Adie se développe grâce au soutien croissant des

collectivités locales. L’appui des Conseils Régionaux, Conseils

Généraux, villes et communautés d’agglomération représente

ainsi aujourd’hui plus de 50 % de ses ressources. De

nouveaux dispositifs d’aides directes aux créateurs ont été

lancés cette année : prime régionale en Ile-de-France ou en

Rhône-Alpes, aide à la création d’entreprise dans les

quartiers en Bourgogne…

Le développement du microcrédit accompagne le

développement local. La création de micro-entreprises

participe directement à la dynamisation de zones rurales

ou de quartiers sensibles en créant des emplois.

La Boutique de l’initiative :un lieu de création pour Vénissieux

Karim Bendahmane est formel : « le lieu central de la

création à Vénissieux, c’est la Boutique de l’initiative ».

Selon son responsable, cette nouvelle structure ne

manque pas d’atouts. Elle peut recevoir tous les

créateurs, quel que soit le degré d’avancement de leur

projet, et assurer également un accompagnement

post-création de qualité. Elle leur offre un service de

prêt de matériels de marchés, un accès à des

ordinateurs, des formations informatiques ainsi que de

la documentation sur la création d'entreprise. Dans un

quartier mal relié au centre-ville et dans un

environnement social difficile, Karim souligne le bon

démarrage de la Boutique et sa bonne image,

notamment auprès des femmes du quartier.

Grâce au soutien du Crédit Immobilier de France, l'Adie

a ouvert 7 Boutiques de l’initiative en France.

Ad

ie

1010 A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E

Muriel,« à présent, mon banquiern’hésiterait pas à meprêter de l’argent ! » ]

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Résidente de l’île de la Réunion,

Virginie Dubois connaît la galère du

chômage, les conditions pénibles de la

restauration et la fatigue d’une maman

seule avec deux enfants. Quelques

économies et une roulotte cédée par

son père lui permettent de rêver à une

vie meilleure. Elle décide de se lancer

dans la vente ambulante de gaufres et

de crêpes. Mais cela suppose de

pouvoir se déplacer et ça, Virginie ne

le peut pas, faute de posséder un

véhicule assez puissant pour tracter

son nouvel outil de travail. Epuisée par

les refus des banques, elle se tourne

vers l’Adie qui lui octroie un

microcrédit de 5 000 euros. En 2002,

elle part donc à l’assaut des foires et

des salons. L’activité prend peu à peu

de l’ampleur et, dernièrement, l’Adie

lui renouvelle sa confiance en lui

octroyant un nouveau prêt de

7 500 euros (microcrédit de

5 000 euros et un prêt d’honneur de

2 500 euros) pour remplacer son

précédent véhicule. « L’Adie m’a

écoutée et m’a fait confiance, ce que

je n’avais trouvé nulle part ailleurs »,

déclare Virginie. « En plus, je suis

toujours accompagnée et épaulée.

Même si je ne suis pas riche

aujourd’hui, je ne suis plus au

chômage ».

« Même si je ne suis pas richeaujourd’hui, je ne suis plus au chômage »

[

Le Conseil Régional de Bourgogne et l’Adiesoutiennent l’initiative des habitants des quartiers

Une action pour promouvoir l’emploi dans les quartiers ? Le Conseil

Régional en rêvait, l’Adie l’a fait… « A la suite des événements

intervenus dans les quartiers, le Conseil Régional cherchait à

mettre en place des actions concrètes », rappelle Matthieu Barrier,

Délégué Régional de l’Adie en Bourgogne. « L’objectif : valoriser les

initiatives économiques et développer la création d’entreprise

dans les Zones Urbaines Sensibles ». L’Adie met alors au point avec

le Conseil Régional un dispositif global d’accompagnement. Le

Programme d’Aide à la Création dans les Quartiers (PACQ)

comprend cinq étapes : des réunions d’information des partenaires

du quartier, une sensibilisation des habitants à partir de

témoignages de créateurs, l’accompagnement au montage du

projet, l’aide au financement par une prime du Conseil Régional de

3 000 euros et enfin le suivi de la nouvelle entreprise. Le slogan

qui s’affiche sur les supports présentant le PACQ se veut intrigant,

tout en jouant la proximité : « Savez-vous lequel de vos voisins a

créé son emploi ? »

Le fruit de la collaboration avec les prescripteurset partenaires techniques de terrain

Les équipes locales de l’Adie effectuent un travail de maillage pour

se faire connaître auprès des prescripteurs et partenaires techniques

de terrain. Ce travail, réalisé régulièrement par chaque antenne, porte

ses fruits puisque l’Adie dispose aujourd’hui de nombreux prescripteurs

et partenaires techniques avec lesquels développer son action.

La mise en place d’un Numéro Vert pour accueillir les porteurs de

projet a été l’occasion en 2006 d’informer d’anciens ou de nouveaux

prescripteurs sur ce changement dans le dispositif de premier

accueil et de rappeler la mission et les services de l’association.

L’accueil par le Numéro Vert permet de mieux mesurer l’efficacité

des orientations vers les partenaires techniques, qui prennent en

charge l’accompagnement amont d’une partie des créateurs

d’entreprise financés par l’Adie.

L’Adie dans les départementset collectivités d’Outre Mer

En 2006, l‘Adie a fêté ses 10 ans de présence à Mayotte. La

délégation de Mayotte est la deuxième plus ancienne implantation

outre-mer, après la Réunion (créée en 1993) et avant la Nouvelle-

Calédonie et la Guyane (créées respectivement en 1999 et 2003).

A côté de l’économie moderne, les besoins de l’économie

traditionnelle sur ces territoires sont importants : les petits

agriculteurs en Guyane, les propriétaires de doukas (épiceries) à

Mayotte et les pêcheurs de Nouvelle-Calédonie ont des besoins de

microcrédits pour développer des activités génératrices de revenus.

Les outils de crédit et les méthodologies de travail sont donc

adaptés pour travailler dans ces contextes assez éloignés de

l’environnement métropolitain, et où les problématiques de

développement sont plus présentes.

L’Adie renforcera son implantation dans les départements et

collectivités d’Outre Mer en 2007 en ouvrant une nouvelle antenne

à la Martinique et une autre en Guadeloupe.

]Virginie

A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E 11

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L’Adie, association loi 1901 à but non lucratif, adapte

chaque année son organisation à sa mission reconnue

d’utilité publique. En 2006 l’action de l’Adie a été menée

par 1 000 bénévoles et 335 salariés collaborant avec un

objectif commun : ouvrir l’accès au crédit aux personnes

en situation de précarité.

La gouvernance de l’Adie

Le Conseil d’administration

L’Adie est administrée par un Conseil de 24 membres,

élus pour deux ans par les 203 adhérents réunis chaque

année en Assemblée générale. La composition du Conseil

d’administration reflète la diversité des acteurs impliqués

au sein de l’association. Créateurs financés par l’Adie,

bénévoles de terrain, présidents de comités de crédit,

anciens chefs d’entreprise, personnalités issues du monde

de la finance, de l’administration ou de grandes entreprises,

ainsi que cinq partenaires institutionnels de l’Adie (Caisse

des Dépôts, Crédit Mutuel, Caisses d’Epargne, Crédit

Coopératif et BNP Paribas) assurent la gouvernance de l’Adie.

Conformément aux statuts et au règlement intérieur de

l’association, le Conseil se réunit trois à quatre fois par

an pour fixer les orientations stratégiques de l’Adie,

agréer ses nouveaux membres adhérents et arrêter son

budget et ses comptes annuels.

Le Bureau

Le Bureau, élu au sein du Conseil d’administration,

comprend actuellement six membres. Il se réunit en

moyenne tous les quinze jours. Son rôle est de suivre le

fonctionnement de l’association et de rendre compte au

Conseil des décisions prises dans ce cadre. Le Bureau

fixe la politique de recrutement et de rémunération,

définit les politiques en matière de crédit,

d’accompagnement et de partenariat. Il nomme les

présidents de comités de crédit et détermine

l’organisation générale des services de l’association.

Les comités spécialisés

Trois comités spécialisés ont été créés par le Conseil

d’administration :

• Le Comité de surveillance, présidé par Daniel

Lebègue, est chargé d’orienter et de contrôler

l’Unité de Gestion des Prêts créée au sein de l’Adie

dans le cadre de l’article L.511-6 du Code monétaire

et financier.

• Le Comité national des bénévoles, animé par

Jacqueline Villard, est à la fois un observatoire du

bénévolat à l’Adie, l’interlocuteur privilégié des

bénévoles et un organe de consultation sur toute

question relative à la stratégie et à l’organisation de

l’Adie en matière de bénévolat.

• Le Comité d’audit, présidé par Frédéric Lavenir, se

fait rendre compte des activités de l’auditeur

interne et planifie ses missions.

La Direction

Dans le cadre des directives et délégations qui lui sont

données par la Présidente, le Directeur général,

Emmanuel Landais, a la responsabilité de l’ensemble des

fonctions nécessaires à la vie de l’association. Il s’appuie

sur les différents directeurs de département du siège et

sur un dispositif de contrôle interne.

Commercial chez France Telecom pendant huit ans, André Comben’échappe pas à la vague de licenciements des années 90. Pendantprès de deux ans, et avec la ferme intention de recommencer unenouvelle vie, André et son épouse quittent Anglet dans les Pyrénées-Atlantique et vont battre la campagne à la recherche de petits boulotsdans le secteur agricole. De retour à Anglet, et fort de cette nouvelleexpérience, André décide de se lancer dans un secteur qui, selon lui,« a de l’avenir » : la maintenance informatique. Il contacte l’Adie quifinance son projet à hauteur de 4 000 euros : la société Go-Micro estcréée en juillet 2001. Aujourd’hui, André est à la tête de 60 agences enFrance, quatre au Benelux, une en Espagne et une dernière enColombie. L’ancien commercial peut même se targuer d’avoir à sescôtés plus de cent soixante-dix collaborateurs. Grâce à cettereconversion réussie, il se lance de nouveaux défis. En mai dernier,c’est un restaurant italien qu’il ouvre à Anglet avec son cousin.Quelques mois plus tard, André crée la première centrale d’achatfrançaise dédiée aux TPE, PME et PMI. Devenu une figureemblématique de la réussite du microcrédit, André Combe compte,depuis mai 2006, parmi les membres du Conseil d’administration del’Adie. Il aide les nouveaux créateurs d’entreprise en participant auxformations et en leur donnant accès à sa centrale d’achat.

André,un client devenuadministrateur

]

[

L’organisationet les ressources humaines

12 A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E

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A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E 13

Bureau :Présidente : Maria Nowak, Economiste, ancien

Directeur à l’Agence Française de Développement,

ancienne Conseillère Spéciale du ministre de

l’Economie, des Finances et de l’Industrie

Vice-Président : Frédéric Lavenir, Inspecteur des

Finances, Directeur des Ressources Humaines de

BNP Paribas

Trésorier : Bili Jehanno, Inspecteur Général

Honoraire de la Banque de France

Membre du bureau : Pierre Vajda, Président du

Conseil de Surveillance du Crédit Municipal de Paris

Coordinateur national des comités de crédit :

Pierre Silvy, ancien membre du comité de direction

générale de l’UCB

Secrétaire, Coordinatrice nationale des bénévoles :

Jacqueline Villard, ancienne Responsable de

l’informatique bancaire à la Banque des Règlements

Internationaux

Membres :

Les administrateurs délégués :

Claude Brevan, ancienne Déléguée interministérielle

à la Ville, administrateur délégué aux quartiers

sensibles

Alain Audubert, ancien dirigeant du Groupe Rhône

Poulenc, Président Directeur Général d’0&C

Partners, administrateur délégué au développement

rural

Agnès Audier, Ingénieur en chef des Mines

Patrick Baquin, représentant de la Caisse des

Dépôts, Directeur des partenariats

Gabriel Campagne, Président régional des comités

de crédit et coordinateur des bénévoles en Picardie

Marie-Christine Codet-Boisse, bénévole engagée

dans l’accompagnement des créateurs d’entreprise

dans le Limousin

André Combe, Chef d’entreprise, Go Micro

Jean-Pierre Dupressoir, ancien Directeur à l’Agence

Française de Développement

Pierre Dutrieu, représentant la Caisse Nationale des

Caisses d’Epargne, Directeur Central, en charge du

Développement Durable, de l’intérêt général et de la

lutte contre l’exclusion

Gérard Gaillard, Administrateur de société

Daniel Lebègue, Président de l’Institut Français des

Administrateurs

André Leclercq, Chef d’entreprise

Gérard Leseul, représentant la Confédération

Nationale du Crédit Mutuel, Conseiller du Président

Aziz Senni, Chef d’entreprise, sarl A.T.A

Antoine de Salins, membre du directoire du Fonds

de réserve des retraites

Hugues Sibille, représentant le Crédit Coopératif et

le Groupe Banque Populaire, Directeur délégué,

adjoint du Président du Crédit Coopératif

Michel Thierry, Inspecteur Général des Affaires

Sociales, ancien Directeur général de la Direction de

l’Action Sociale

François Villeroy de Galhau, représentant le

Groupe BNP Paribas, Président Directeur Général de

Cetelem.

Conseil d’administration de l’Adie au 31/12/06

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DIRECTION GÉNÉRALEEmmanuel Landais

PRÉSIDENTEMaria Nowak

CONSEIL D’ADMINISTRATION

BUREAU

AlsaceOlivier Worms

AquitaineJean-Marc Ewald

Administration & FinancesCatherine Lefèbvre

Comité de surveillanceDaniel Lebègue

Comité national des bénévolesJacqueline Villard

Comité d’auditFrédéric Lavenir

Audit InterneLaurence Girard

AuvergneXavier Fabre

Bourgogne / Franche-ComtéMatthieu Barrier

GuyaneNicolas Roggy

EngagementsSandrine Tauran

Bretagne / Pays-de-la-LoireSébastien L’Aot

CentreFabrice Geistlich

La RéunionJimmy Berfroi

PartenariatsPatrick Sapy

Champagne-ArdenneBenoît Hubert

CorseCédric Pietrotti

MayotteDassami Faharidine

Ressources HumainesCatherine Snyers

CommunicationSandrine Bonamy-Leiba

InformatiqueFlorent Le Véel

Ile-de-FranceArnaud Berger

Languedoc-Roussillon (Airdie)Emmanuel Kasperski

Nouvelle-CalédonieEmmanuel Blanchard

LorraineChaynesse Khirouni

Midi-PyrénéesYves Jarland

Nord-Pas-de-CalaisFabrice Talandier

NormandieThierry Lurienne

Provence-Alpes-Côte-d’AzurStephan Antaramian

PicardieMickaël Bedle

Poitou-Charentes / LimousinVéronique Diaz

Rhône-AlpesEtienne Taponnier

RéseauLaure Coussirat-Coustère

Organigramme au 31/12/06

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A 52 ans, avec trois grands enfants, Bénédictepourrait prendre le temps de souffler un peu.Responsable administrative et financière dans lafiliale d’une grande banque, elle en a décidéautrement en choisissant de mettre son expertiseau service de l’Adie, un jour par semaine. « J’aid’abord fait de l’accueil téléphonique en Val-de-Marne », déclare-t-elle. « Puis, progressivement,j’ai suivi quelques créateurs ». Bénédicte n’hésitepas à diversifier ses interventions pour diffuserses compétences professionnelles : « en plus dusuivi, j’anime des formations de deux heuresconsacrées au plan de classement des micro-entrepreneurs ». Des séances très concrètes queBénédicte souhaite prolonger par une initiation autableau de bord. Mais déjà la roue tourne…Bénédicte s’est vue proposer tout récemment de venir renforcer l’équipe debénévoles du siège de l’Adie. « Cette nouvellemission correspond à mon désir de mieuxconnaître le fonctionnement interne del’association ». Ce que Bénédicte apprécie àl’Adie ? « L’utilité sociale, dans un monde oùbeaucoup de choses tournent autour de l’argent ».

« avec l’Adie, je me sens utilesocialement »

[

]BénédicteUne organisation au service des créateursd’entreprises

L’action de l’Adie est portée par des bénévoles et des

salariés qui collaborent au sein d’une organisation

composée de 22 délégations régionales et d’un siège.

La proximité est essentielle à la mission de l’Adie.

Les 22 délégations régionales ont en charge ce service de

proximité : accueil des porteurs de projet, instruction des

dossiers, octroi et suivi des prêts, accompagnement des

créateurs, relations avec les prescripteurs et partenaires

de l’Adie. Elles accueillent, financent et accompagnent les

15 129 clients actifs de l’association. Les salariés des

délégations régionales sont impliqués dans l’accueil et le

financement des clients. Le bénévolat représente

l’équivalent de 200 emplois à temps plein. Plus de 70 %

des bénévoles exercent des missions d'accompagnement :

conseil en gestion, développement commercial,

marketing, démarches administratives, conseil juridique

ou insertion bancaire. Environ 30 % siègent aux comités

de crédit. Ils consacrent en moyenne trois jours par mois

à l’association. Des missions transversales leur sont

également confiées en fonction de leur domaine de

compétences : droit, informatique, comptabilité, gestion,

communication…

Le siège assure les fonctions de direction, d’animation et

de gestion, permettant de réaliser des économies

d’échelle : outils et méthodes, gestion administrative et

financière, engagements, informatique, ressources

humaines, partenariats et communication.

L'Adie continue à investir plus de 4 % de sa masse

salariale dans la formation des salariés, mais aussi des

bénévoles. En 2006, afin de préparer au mieux les

évolutions de l’organisation, un des axes majeurs de cet

investissement a été la mise en oeuvre de « pépinières »

pour les trois postes du réseau de l’Adie : Conseiller Adie,

Responsable Territoire et Délégué Régional. Ce principe

de pépinière, avec un programme de formation au siège

et sur le terrain, permet à l’association d’être réactive en

cas d’absence ou de départ de collaborateurs. Tous les

bénévoles ont suivi une formation aux métiers de l’Adie

et aux tâches qui leur sont confiées. Un vaste programme

de formation sur la maîtrise des risques a été mis en

place pour l’ensemble des collaborateurs de l’Adie. Enfin,

un nouveau plan de formation des bénévoles, très

ambitieux, a été élaboré, notamment grâce au soutien

apporté par le Fonds de Cohésion Sociale. Il sera déployé

dès le début de l’année 2007.

Nombre de salariés 335*en CDI 313en CDD 22

Femmes 190Hommes 145

Siège 53

Réseau 282Délégués Régionaux 21Délégués Régionaux adjoints 4Responsables Territoires 32Conseillers Adie 171Conseillers Accueil 21Administratifs 19Conseillers EDEN 14

Emplois aidés 114Emplois Jeunes 99Contrats Emploi Consolidé 2Contrats Initiative Emploi 4Qualification/Professionnalisation 4CAE 5

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SlimèneSon premier 33 tours, Slimène l’a acheté à 10 ans, etce, sans même avoir de platines. Aujourd’hui, envéritable collectionneur, il les achète, les revend, lesécoute, les fait découvrir…

À partir de 16 ans et ne sachant quelle orientationdonner à sa vie, Slimène enchaîne les diplômes sansrapport les uns avec les autres. D’abord pâtissier, ilfinira par obtenir un DUT de chargé de productiondans l’industrie du disque. Mais dans ce milieu, lesplaces sont chères et Slimène ne trouve pas d’emploi àla hauteur de ses espérances. Son incroyable collectionde vinyles va pourtant être la clé de la solution. Ildécide de créer sa boutique d’achat/vente d’albumsdans le quartier de Belleville à Paris où il a déjà trouvéun local. Il lui manque tout de même le petit coup depouce financier qui va lui permettre de finaliser soninstallation. Grâce à 1 000 euros prêtés par l’Adie,Slimène peut aujourd’hui partager sa passion avec lesinconditionnels des samples et du scratch, mais aussiprodiguer ses conseils aux novices, curieuxd’apprendre.

]

© A

die

Les partenaires de l’Adie

Afin d’étendre le droit à l’initiative économique, l’Adie

s’appuie sur ses partenaires, publics et privés.

Les 6 508 entreprises financées et accompagnées par

l’Adie en 2006 l’ont été grâce aux 1 000 partenaires

nationaux et régionaux de l’association.

• Les microcrédits sont financés en grande partie par les

banques, majoritairement au travers des lignes de

crédit mises à la disposition de l’association.

• La garantie est assurée par le Fonds de Garantie de

l’Insertion par l’Economique (FGIE) dont la capacité a

été renforcée par le Fonds de Cohésion Sociale, le

Fonds Européen d’Investissement (FEI), les banques

partenaires et les emprunteurs.

• Le coût de l’appui à la création d’une micro-entreprise

est évalué en moyenne à 1 600 euros. Il est pris en

charge par l’Union Européenne, l’Etat, les collectivités

territoriales, la Caisse des Dépôts et des entreprises

socialement responsables, mais aussi par les intérêts

des prêts gérés par l’Adie. Ce coût a diminué grâce à

l’effort de productivité réalisé.

Financement des ressources de crédit

Depuis deux ans, l’Adie peut prêter directement aux

créateurs d’entreprise. Grâce à un amendement à la loi

bancaire, la gestion des prêts est simplifiée, les délais de

décaissement et d’informations sur les remboursements

raccourcis. L’année 2006 aura vu l’arrivée à maturité de

ce nouveau mode de fonctionnement baptisé Unité de

Gestion des Prêts. Ce dispositif a financé près de 70 %

de la production des microcrédits. En 2006, la plupart

des banques ont choisi ce nouveau mode de

fonctionnement.

Fonds de crédit

Fonds d’Epargne Salariale

Fonds propres 1 %

Partenaires bancairesclassiques

Unité de Gestiondes Prêts

10 %

14 %

7 %68 %

Mode de financement des microcrédits en 2006

[

A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E16

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L’encours des microcrédits fin 2006 est de 24,1 millions

d’euros. Son financement se répartit ainsi :

L’encours des prêts d’honneur fin 2006 est de

10,3 millions d’euros.

Le financement des fonds de prêt d’honneur

se répartit ainsi :

Les partenaires bancaires

Les ressources de crédit ont été apportées par les

banques partenaires de l’Adie avec lesquelles celle-ci a

noué des partenariats qui s’inscrivent dans la durée.

Toutes les banques mutualistes et deux banques

commerciales sont partenaires de l’Adie en métropole.

• L’Agence Française de Développement (AFD) a

poursuivi son appui avec une ligne de crédit à

destination des créateurs d’entreprise des

départements et collectivités d’Outre Mer.

• BNP Paribas a renforcé son soutien à l’association à

travers une ligne de crédit de 5 millions d’euros, ainsi

qu’une contribution aux coûts d’accompagnement et

une offre de services particulièrement attractive pour

les créateurs ouvrant un compte dans son réseau. En

outre, 2006 a vu le démarrage du Projet Banlieues.

• Le Groupe Banque Populaire, et en premier lieu le

Crédit Coopératif, est désormais le principal réseau

bancaire partenaire de l’Adie avec 21 % du financement

de l’encours à fin 2006. Des accords ont également été

pris avec la quasi-totalité des Banques Populaires

régionales (soient 15 établissements sur 18) et le Crédit

Maritime.

• Dans les quartiers, ce sont maintenant plus de vingt

sites qui fonctionnent en partenariat avec le Crédit

Immobilier de France et ses SACI. Le CIF aura mobilisé

depuis l’origine du partenariat plus de 2 millions d’euros

de contributions au crédit (microcrédits et prêts

d’honneur) ainsi que 2,75 millions d’euros au titre de

l’accompagnement.

• Le Crédit Mutuel, partenaire historique, a poursuivi son

soutien au travers de lignes de crédit régionales. Sept

Fédérations financent désormais l’Adie au travers de

l’Unité de Gestion des Prêts. Un accord-cadre actualisé a

été signé par la Confédération du Crédit Mutuel.

• La Société Générale est partenaire de l’association

depuis mi-2006. Ce grand réseau commercial a mis à la

disposition de l’Adie une ligne de crédit d’un million

d’euros, une participation au risque de 30 % et une

contribution aux coûts d’accompagnement.

D’autres établissements bancaires ont également

contribué au développement des services financiers : le

groupe des Caisses d’Epargne, notamment, avec lequel

l’Adie a signé un nouvel accord-cadre. Il a souhaité

continuer à décaisser les prêts directement et n'a donc

pas intégré le nouveau mode de fonctionnement basé sur

l'Unité de Gestion des Prêts.

Banques Populaires/ Crédit Coopératif

BNP Paribas

Caisses d’Epargne 5 %

Crédit Immobilierde France 6 %

Autres banques 1 %Crédit Municipal 2 %

Crédit Mutuel

Fonds de crédit

Fondspropres

Société Générale 4 %

Epargne Salariale

Agence Françaisede Développement 5 %

16 %

10 %

10 %

6 %

14 % 21 %

FGIE

FEI

Fonds de crédit/fonds de garantie

Partenairesbancaires

Adie et créateurs

42 %

22 %

20 %

8 %8 %

Financement de l’encours des microcrédits

Financement du risque sur l'encours des microcrédits

Caisse des Dépôts

Fondation BNP Paribas 3 %

Caisses d’Epargne

Crédit Immobilierde France 5 % Europe 4 %

Collectivités territoriales

Autres (privés)

Crédit Agricole 4 %Banques Populaires 1 %

23 %

29 %

18 %

13 %

Financement des fonds de prêts d’honneur

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Les Crédits Municipaux de Nantes, de Lyon et certaines

caisses régionales de Crédit Agricole ont développé leurs

relations avec l’Adie. Le Crédit Agricole a contribué au

développement des prêts d’honneur.

Le risque, particulièrement peu élevé en matière de

microcrédit, est globalement co-financé par les banques

partenaires de l’Adie (30 % en moyenne). L’Adie est

contregarantie par deux fonds de garantie : le Fonds de

Garantie pour l’Insertion par l’Economique (géré par

France Active Garantie et alimenté par le Fonds de

Cohésion Sociale) et le Fonds Européen d’Investissement

avec lequel l’Adie a signé un avenant en 2006.

Les fonds de prêts d’honneur ont été en grande majorité

financés par les collectivités locales et la Caisse des

Dépôts ainsi que par plusieurs partenaires bancaires,

notamment les Caisses d’Epargne. Parmi les nouveaux

financeurs, on trouve Schneider Electric, la Fondation des

Mousquetaires (Intermarché) et Laser Cofinoga.

EDEN (Encouragement au Développement des

Entreprises Nouvelles), dispositif d’Etat d’avances

remboursables, est géré par l’Adie dans près de

70 départements. Les mandats sont arrivés à échéance

fin 2006 et devraient être renouvelés dans la plupart des

départements.

En matière de services financiers, il faut également

souligner l’implication de trois groupes issus du monde de

l’assurance : April Groupe, Axa et la Macif pour mener une

expérimentation en matière de micro-assurance dans

trois régions françaises, ainsi qu’une initiative de

microcrédit social auprès des particuliers financée par le

Crédit Coopératif et prochainement Cetelem.

Services de développement des micro-entreprisesComplémentaires aux services financiers de l’Adie, les

services de développement des micro-entreprises

consistent principalement à accompagner les créateurs

d’entreprise pendant la durée de remboursement du

prêt. L’accompagnement est majoritairement financé par

des partenaires publics en raison de son caractère de

service public d’insertion, mais également – et de plus en

plus – par des entreprises privées, pour qui la

responsabilité sociale passe aussi par l’encouragement à

l’initiative des plus démunis.

Des partenariats importants se sont poursuivis ou ont vu

le jour tout au long de l’année 2006 :

• L’Union Européenne, notamment le Fonds Social

Européen, contribue fortement à l’accompagnement

des créateurs. L’Adie est entrée dans sa dernière année

de convention triennale avec la Sous-Direction FSE. La

quasi-totalité des délégations régionales de

l’association émargent désormais sur des lignes

déconcentrées et ce mouvement devrait se poursuivre

dans l’avenir. Le FSE, à travers le programme EQUAL, a

également soutenu l’Adie et renforcé les moyens mis à

sa disposition pour la poursuite de l’expérimentation

des nouveaux services aux créateurs. Ceux-ci

bénéficient aussi d’un soutien de la Commission

Européenne pour mettre en place une hotline

d’accompagnement.

Il faut ajouter que la BEI et le FEI ont lancé une

initiative régionale, dénommée JEREMIE*, pour

développer l’ingénierie financière au service des

entreprises et qui inclut le microcrédit. L’Adie a formulé

auprès des pouvoirs publics français (Etat et Régions

principalement) des propositions pour utiliser cet outil

innovant.

A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E18

* Joint European Resources for Micro to Medium Enterprises

Epargne Salariale et épargne solidaire

Les dispositions nées de la loi Fabius de 2001 permettentà l’Adie de bénéficier de l’épargne salariale solidairedes salariés des entreprises. En 2006, l’encours de l’épargnesalariale solidaire s’élève à 5 687 842 euros. NatexisInterépargne, la Société Générale Asset Management, leCrédit Coopératif via sa filiale Ecofi Investissements,Axa IM et la Financière Atlas ont été les principauxpartenaires de l’Adie cette année dans ce domaine.

L’Adie et le Crédit Coopératif ont lancé fin mars 2006 unnouveau Codevi : le COD’Adie. Produit d’épargne solidaire,il fonctionne comme un Codevi classique : destiné auxparticuliers, son capital est garanti, disponible, plafonnéà 4 600 euros, rémunéré à 2,25 %. Les souscripteurschoisissent de céder 50, 75 ou 100 % de leurs intérêtsannuels sous forme de dons à l’Adie, pour soutenir sonaction.

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• L’Etat a accru, notamment au niveau central, son

soutien à des actions innovantes : la DGEFP (Direction

Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle) a

augmenté son soutien de 25 %, la DDCCAASSPPLL (Direction

des Entreprises Commerciales, Artisanales et de

Services, et des Professions Libérales) l’a maintenu

dans le cadre d’une convention triennale qui s’achève

en 2007. La DIV (Délégation Interministérielle de la

Ville) a continué de soutenir le développement de

l’action dans les quartiers en difficulté, ainsi que le

FASILD (Fonds d’Action et de Soutien pour

l’Intégration et la Lutte contre la Discrimination). Ces

deux derniers partenaires ont regroupé leurs équipes

au sein de l’ACSE (Agence de la Cohésion Sociale et de

l’Egalité des Chances) avec laquelle l’Adie a noué des

contacts fructueux dans la deuxième partie de 2006.

La DGAS (Direction Générale de l’Action Sociale)

poursuit son soutien aux actions auprès des gens du

voyage et un accord a été signé avec l’ANSP (Agence

Nationale des Services à la Personne) afin

d’expérimenter un accompagnement spécifique pour

les créateurs qui oeuvrent dans ce domaine.

Un accord-cadre a été signé avec l’AANNPPEE pour

développer l’esprit d’entreprise en régions. Des

contacts ont été également pris avec l’ANRU (Agence

Nationale pour la Rénovation Urbaine) afin de

développer l’offre de locaux professionnels dans les

quartiers.

• 2006 aura aussi vu une collaboration accrue avec les

collectivités locales qui voient désormais dans le

microcrédit un outil de développement territorial et

d’insertion des plus démunis. Un premier accord

particulièrement ambitieux a été signé avec l’AMGVF

(Association des Maires de Grandes Villes de France) et

des contacts ont été pris avec l’ARF (Association des

Régions de France) et l’ADF (Assemblée des

Départements de France). Les accords-cadre

permettront de donner une visibilité nationale aux

partenariats noués avec les collectivités locales, de

capitaliser des pratiques locales innovantes et de

proposer un cadre de collaboration concentré sur

quelques éléments clés.

A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E 19

© A

die

Jean-Marie Bockel, Président des Mairesde Grandes Villes de France“Les Maires de Grandes villes et les présidents d’EPCI

(Etablissements Publics de Coopération Intercommunale)

sont de plus en plus sensibilisés par la problématique du

microcrédit. Plusieurs d’entre eux appuient les efforts

menés par les associations présentes sur leur territoire

par la mise à disposition de locaux pour les jeunes

créateurs. Des subventions annuelles sont également

attribuées, avec, le plus souvent, un soutien significatif

à la « Semaine du Microcrédit » initiée par l’Adie chaque

année. C’est le cas de Paris, Marseille, Lyon, Toulouse,

Bordeaux, Nantes, Metz et bien d’autres. Une véritable

dynamique s’est enclenchée pour la création et la

reprise des petites entreprises.

Cette dynamique, il est urgent aujourd’hui de la

consolider, sachant que dans les banlieues, un jeune sur

deux souhaite créer son entreprise. C’est une

formidable occasion pour les élus locaux de soutenir

leurs projets et de renforcer la coopération avec les

associations présentes sur leurs territoires.

En 2006 l’Association des Maires de Grandes Villes de

France a signé une convention avec l’Adie visant à

favoriser la diffusion de bonnes pratiques et des

modalités de coopération exemplaires entre les

adhérents de l’AMGVF et les Délégations Régionales de

l’Adie. C’est une étape importante pour créer un

partenariat productif, porteur de valeurs pour nos

concitoyens.”

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A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E20

La quasi-totalité des Conseils Généraux collabore

désormais avec l’Adie et les partenariats se renforcent

dans le temps au travers de nouvelles formes de

coopération. Les Régions, toutes partenaires de

l’association, ont été particulièrement motrices dans la

mise en place d’outils de financement spécifiques à

destination des créateurs d’entreprise et ont souvent

fait confiance à l’Adie pour les gérer. Elles ont renforcé

leur soutien de manière importante de même que les

Communautés d’Agglomérations et les Grandes Villes.

L’ensemble des collectivités locales (Régions,

Départements, villes et communautés d’agglomérations)

contribue désormais à la moitié du budget de

développement des micro-entreprises.

• La Caisse des Dépôts, partenaire historique de l’Adie,

a renforcé son soutien dans le cadre d’une nouvelle

convention triennale dont le premier exercice vient de

s’achever. Les actions ont notamment concerné le

développement du microcrédit dans les Zones

Franches Urbaines, le soutien à la tête de réseau et la

formation des bénévoles… Il faut ajouter une

constante coopération dans le cadre du Fonds de

Cohésion Sociale, géré par la Caisse des Dépôts, et

des réunions régulières organisées à son initiative

avec les autres réseaux d’aide à la création

d’entreprise (France Initiative Réseau, Réseau des

Boutiques de Gestion, France Active, Réseau

Entreprendre principalement) afin de développer les

synergies et les complémentarités.

• Les entreprises et les fondations ont

particulièrement renforcé leur soutien à l’Adie en

2006. Outil de cohésion sociale, de développement

économique et d’innovation, le microcrédit s’inscrit

désormais comme un axe fort en matière de

responsabilité sociale et de développement durable.

Qu’elles soient axées sur des territoires, sur des

métiers particuliers ou sur des actions spécifiques, les

entreprises et les fondations se rejoignent dans un

même objectif : aider l’insertion des exclus de manière

efficace et innovante. Les partenariats se sont

poursuivis avec Atac, Banque Accord, Cetelem,

Financière Atlas, la Fondation Elle, la Fondation

Bruneau, la Fondation Levi Strauss, la Fondation

Lormouët, Microsoft France, Laser Cofinoga,

Linklaters, Primagaz et Swiss Ré.

De nouveaux partenaires ont rejoint le mouvement du

microcrédit, notamment la Fondation Accenture, la

Fondation Carrefour, la Fondation des Mousquetaires

(Intermarché), la Fondation Schneider Electric, la

Fondation Véolia, la Fondation SNCF et Vivendi dans

des programmes divers privilégiant à chaque fois des

services de développement des micro-entreprises.

© R

om

ain

Jo

ly

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A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E 21

Pendant plus de vingt ans, Jean-Marie Brunet est responsable de production dans l’industrieélectronique. Surviennent deux licenciements économiques et deux départs spontanés quiesquintent le profil du désormais « candidat » auprès des recruteurs. Pugnace, il travaille enfree-lance dans son secteur de prédilection. « C’était la seule façon pour moi de retrouver dutravail », admet-il. Par deux fois, les entreprises auxquelles il propose ses services finissent parl’engager. Mais peu de temps après son dernier recrutement, il rencontre des difficultéspersonnelles. Cet éternel autodidacte décide alors de changer radicalement le cours de sa vie. « Je n’avais plus de contraintes familiales alors l’argent, je m’en fichais un peu, explique-t-il. Il fallait que je fasse enfin ce qui me plaît. » Jean-Marie entame une formation definisseur et vernisseur sur bois et obtient son premier diplôme professionnel ! Après cinq moisde cours, il se sent prêt à vivre de la restauration de meubles anciens, sa nouvelle passion.L’Adie lui accorde 3 000 euros pour finaliser son projet. « Je me suis mis à chercher un atelierà Caen et j’ai pu acheter mes premiers meubles » complète Jean-Marie. Il jongle maintenantentre achat, vente et réfection de vieux mobilier. »

]

Un laboratoire social pouraméliorer le cadre institutionneldes micro-entreprisesEn 2006, l’Adie a continué à apporter sa contribution à

l’amélioration de l’environnement institutionnel des

micro-entrepreneurs et du microcrédit.

Plusieurs des propositions de l’Adie ont été reprises dans

la loi de financement de la sécurité sociale de

novembre 2006. L’association avait réussi à obtenir en

2005 l’extension dégressive de l’ACCRE en deuxième et

troisième année, mais les demandeurs d’emploi

indemnisés en étaient exclus. Cette situation a été

modifiée suite à de multiples interventions de l’Adie

auprès des décideurs politiques. De plus, dorénavant,

l’octroi de l’ACCRE sera simplifié et accéléré, ce qui

devrait alléger considérablement le parcours des

créateurs d’entreprise.

Ces mesures sont complémentaires d’un autre

amendement législatif qui fait suite à des alertes

répétées de l’Adie sur les cotisations minimales

forfaitaires pouvant entraîner des prélèvements sociaux

supérieurs aux bénéfices. Dorénavant, et uniquement

pour les entreprises sous le régime de la micro, les

cotisations sociales ne pourront pas représenter une

part trop importante des revenus tirés de l’activité. Cette

nouvelle mesure prévoit également la possibilité d’un

paiement trimestriel en fonction du chiffre d’affaires

effectivement constaté, plutôt que des versements

provisionnels forfaitaires pendant les deux premières

années.

Ces changements permettront d’augmenter la création

d’entreprise par des chômeurs et bénéficiaires de

minima sociaux, et de sortir un grand nombre d’activités

du travail informel.

D’autres chantiers ont été bien amorcés en 2006 et

recueillent un intérêt manifeste, qu’il s’agisse de

propositions pour résoudre le problème du coût et du

manque de locaux professionnels dans les quartiers en

difficulté, ou pour réduire fortement les cotisations

sociales pour les créateurs de toutes petites activités

génératrices de revenus, accompagnés par des

associations agréées.

Au niveau européen, la proposition formulée par l’Adie et

le Réseau Européen de Microfinance à la conférence sur

la banque de détail, organisée par Eurofi, d’élaborer un

plan d’action du microcrédit a été reprise par la

Commission Européenne et ce plan est aujourd’hui en

cours de préparation.

[

« il fallait que je fasse enfin ce qui me plaît »

Jean-Marie

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A S S O C I A T I O N P O U R L E D R O I T A L ’ I N I T I A T I V E E C O N O M I Q U E22

L’Adie et l’international

En 2006, l’Adie a apporté sa contribution au

développement du microcrédit en Europe par son

implication active au sein du Réseau Européen de

Microfinance. Elle a participé au Sommet Mondial du

Microcrédit et a apporté pour la 7e année son soutien au

Crédit Rural au Kosovo.

Crédit Rural au KosovoConfié en 1999 à l'Adie sur financement de l'Agence

Européenne de Reconstruction et de l'Agence Française de

Développement, le projet Crédit Rural au Kosovo "KRK"

(Krediti Rural i Kosoves) est devenu une société

commerciale créée à l'initiative de l'Adie, avec la

participation de la SIDI et des Caisses de Crédit du réseau.

En 2006, KRK a accordé 6 100 prêts destinés au

rééquipement des exploitations, au rachat du cheptel et à

la création d'ateliers ruraux (menuiserie, mécanique, etc.).

Le taux de remboursement atteint presque 100 %. Près de

50 % des prêts sont des second ou troisième prêts, ce qui

démontre une grande fidélisation des clients. Le montant

moyen des prêts est de 1 300 euros. L'année 2006 a été

une année de consolidation, avec une croissance modérée,

les efforts étant orientés sur l'organisation et le

renforcement des moyens et des procédures. Depuis le

lancement du projet, 22 000 prêts représentant

38,9 millions d'euros ont été décaissés avec un impact

significatif sur le monde rural kosovar.

Le microcrédit en EuropeLe Réseau Européen de Microfinance (REM) présidé par

Maria Nowak a continué à se développer durant l'année

2006. Il compte désormais 50 membres issus de 20 pays

d’Europe. En 2006, le REM a :

• amélioré les compétences de ses membres, à travers

des formations (développement de deux nouveaux

modules et formation de plus de 100 personnes),

l'organisation de visites d'échanges (une en Bosnie et

l'autre en Espagne) et des appuis techniques,

• favorisé l'échange d'information et la mise en réseau,

par l'animation d'un site web, la publication d'une

lettre trimestrielle d'information en trois langues

(français, anglais et espagnol), la co-organisation

avec le Microfinance Center for Central and Eastern

Europe de Pologne, de sa conférence annuelle à

Budapest qui a regroupé plus de 530 participants,