la libre essentielle focus du 19 janvier 2013

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SUPPLÉMENT GRATUIT du 19 & 20 janvier 2013 Archives Cartier © Cartier n° 157+ LA LIBRE FOCUS BRUSSELS ANTIQUES & FINE ARTS FAIR THÉÂTRE ROYAL DE LA MONNAIE CARTIER ART DÉCO MÉTIERS D’ART

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Brussels antiques & fine arts fair

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SUPPLÉMENT

GRATUIT du 19 & 20

janvier 2013

Archives Cartier

© Cartier

n° 157+

L A L I B R E

F O C U S

Brussels Antiques & Fine Arts FAir

ThéâTre royal de la Monnaie

CarTier arT déCo

MéTiers d’arT

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édito

Rédacteur en chef Raoul Buyle / Rédaction : 79 rue des Francs - 1040 Bruxelles - e-mail : [email protected] / Ont colla boré à ce numéro Raoul Buyle, Pierre Dragomirov, Bruno Nelis, Céline Pécheux, Nina Van Pallandt / Direction artistique et mise en page mpointproduction / Régie Publicitaire RGP Dominique Flamand - 02 211 31 35 - [email protected] / Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 [email protected] / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’admi ni stration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey / En couverture Duc et Duchesse de Windsor — archives Cartier © Cartier

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tout chAngerien ne ChangeAprès des années d’austérité chic et de minimalisme zéro défaut, le goût de l’ornementation revient et le passé (ré)investit nos intérieurs. On n’a plus envie d’une maison parfaite. Lisse, léchée, rangée au carré, exhibant une transparence nette comme un présent sans histoire. Le regard sur la maison s’est aujourd’hui voilé, troublé par les réflexions d’une époque qui se cherche des valeurs antidotes, ayant pour racine le vécu, le patrimoine, l’art, l’artisanat virtuose. Un regard (sentimental) qui dit adieu au Formica, au métal froid, à la blancheur chirurgicale, et bienvenue aux marques du temps, aux effets créés par l’usure, qui donnent de la consistance à la matière. Ainsi revivent les maisons de famille, détentrices d’une nouvelle magie, et la généalogie des lieux qui exalte les traditions de nos pairs. Tout se passe comme si, avant de nous relancer dans une véritable créativité, nous avions besoin de construire la mémoire de l’avenir. Sans vague à l’âme…quoique. On se rappelle avec envie de la formidable liberté d’expression de la décoratrice (parisienne) Made-leine Castaing. Amie des Arts et Lettres, originale, elle donna son nom à un style que l’on pourrait définir comme un «  fouillis de charme ». Une bergère XVIIIe, un meuble Napoléon III, un imprimé «  panthère  », quelques objets design pour faire moderne et un bleu pervenche qui n’ap-partient qu’à elle. Une audace décorative qui semble être le dernier rempart face à la barbarie des diktats.

Par Raoul Buyle

03 Edito04 Harold ‘t Kint 06 Brafa 2013 08 La Monnaie 10-11 Métiers d’art 12 Gérald Watelet 14 Prince Charles  16 Expo YSL 18 Cartier Art déco 20 Joaillier Leysen 22 Montre Reverso 24 Saga Shalimar 26 Love Bugs Parade 28 Hôtel Amigo 30 Pêle-Mêle

sommAire

Ce « drapé féminin » en marbre (polychrome) est caractéristique de la période hellénistique (IV-IIIème siècle) ; Galerie Gilgamesh (Paris)

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dites-nous

Marchand bruxellois élu au mois de juin dernier Président de la Brafa pour un mandat de trois années, Harold t’Kint de Roodenbeke souhaite faire fructifier le bel héritage légué par ses prédécesseurs. Rencontre.—Par Bruno Nelis (pour la Brafa)

Le passé l’a démontré : un nouveau Président sou-haite souvent imprimer une touche personnelle au cours de sa mandature. En tant que marchand spé-cialisé dans le XXe siècle, souhaitez-vous accorder plus d’ampleur à la section art moderne ? Harold ‘t Kint  : Quand je constate le nombre de visi-teurs attirés par l’art moderne sur d’autres foires d’art, je peux seulement en conclure que ce domaine est très vivant ! Assurément en comparaison avec, par exemple, les Maîtres anciens. Certains clients plus âgés achètent encore volontiers des antiquités classiques à la Brafa mais leurs enfants lorgnent plutôt vers l’art moderne et contem-porain. La Brafa doit pouvoir répondre à leur intérêt. De plus, les deux styles se marient parfaitement. Chez moi, je combine une sculpture Han du IIe s. avant J-C. avec un Damien Hirst contemporain, un vase chinois et un cabinet de curiosités. Je veux faire de la Brafa la foire ultime de l’éclectisme.

Que souhaitez-vous améliorer à la Foire elle-même ? Je souhaite attirer davantage de public, car une foire vit de ses visiteurs. C’est un cliché de prétendre qu’il faut pos-séder beaucoup d’argent pour pouvoir acheter à la Brafa. Sur mon stand, les prix commencent à partir de 800 euros. La Brafa ne s’adresse pas uniquement à une classe très privilégiée, mais aussi aux amateurs intéressés qui veulent découvrir de beaux objets. Je souhaite que la Brafa s’ouvre à un maximum de visiteurs potentiels tout en maintenant un haut niveau qualitatif.

La Foire en est à sa 58ème édition, mais depuis 2009 seulement sous le sigle Brafa. Comment évaluez-vous ce changement ? L’adoption du nom « Brafa » (Brussels Antiques & Fine Arts Fair) est une vraie réussite, tant sur le plan international que sur Internet. Le déménagement vers

Tour & Taxis en 2003 a marqué également un changement majeur ; ce fut le moment d’inscrire la foire belge sur la carte internationale, dans un cadre époustouflant.

La Biennale des Antiquaires de Paris a accueilli une septantaine de galeries françaises et seulement six Belges. La proportion entre les exposants nationaux et étrangers est-elle aussi déséquilibrée à la Brafa? Je souhaite une majorité de galeries étrangères à la Brafa, car elles amènent une nouvelle clientèle. Nous voulons surtout nous implanter en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. C’est une stratégie à long terme qui ne peut être réalisée en une seule édition. Le fait d’accueillir autant d’exposants étrangers ne signifie pas que la Belgique compte trop peu d’antiquaires de top niveau. Le nombre de 35% d’exposants belges est déjà élevé pour un petit pays comme le nôtre.

Lors de ventes aux enchères, la bande dessinée, les œuvres surréalistes et l’Art africain obtiennent aujourd’hui des prix très élevés. S’agit-il de niches spécialisées pour lesquelles la Brafa cherche expli-citement des exposants ? Nous voulons, en tant que foire, offrir un échantillon des domaines de l’art dans les-quels les marchands belges excellent. Les Art premiers, la bande dessinée et l’Art contemporain en font partie. On n’y recherche pas spécialement des exposants, mais nous restons ouverts. Il s’agit d’ailleurs d’une pure logique éco-nomique : des galeries spécialisées dans un domaine en plein essor cherchent à progresser en exposant dans des foires de top niveau. Et elles amènent un nouveau public auquel nous nous adressons maintenant à la Brafa. Mais toujours dans la perspective d’une foire éclectique, pas d’une foire spécialisée.

Éclectisme MaÎTrisé

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rendez-vous

2013 marque pour la Brafa un anniversaire particulier, celui des dix années – déjà ! – de son installation à Tour & Taxis. Sans doute le plus grand événement culturel pour le marché de l’art en Belgique. —Par Pierre Dragomirov

En 2004, le pari de quitter le Palais des Beaux-Arts, son histoire, sa situation exceptionnelle au cœur de Bruxelles, au profit de halls industriels de triage en bor-dure du canal de Willebroek, a pu paraître téméraire à certains. Construit en 1903 selon les plans de l’architecte Van Humbeek, le site de Tour & taxis était initialement utilisé pour les marchandises en transit. Véritable chef-d’œuvre de génie civil, ce bâtiment est couvert par une étonnante charpente métallique autoportante de 17.000 m². Avec le recul, il s’est avéré salutaire pour la vénérable « Foire des Antiquaires » de Belgique qui, devenue Brafa (Brussels Antiques & Fine Arts Fair), a trouvé en ces vastes entrepôts l’écrin approprié au déploiement de ses ambitions. Un ren-dez-vous annuel, qui se veut élégant, digne de la clientèle qui lui fait l’honneur de s’y rendre et exemplaire en qualité des pièces présentées. Une référence du genre en Europe.

L’HiStoiRE dE LA BRAFALa Brafa est un des plus anciens salons d’antiquités dans le monde. La première édition eut lieu en 1955 à la salle Arlequin de la Galerie Louise. Une initiative de Charles Van Hove et à Mamy Wouters, alors respectivement prési-dent et vice-présidente de la Chambre des Antiquaires de Belgique. Cette première « Foire des Antiquaires » fit suite à celles existant déjà à Grosvenor House à Londres et au Prinsenhof à Delft, mais précéda celles de Paris, Florence ou Munich. Entre 1967 et 2003 la foire se tint au Palais des Beaux-Arts. Jusqu’en 1994 seuls les antiquaires belges, membres de la Chambre des Antiquaires de Bel-gique, pouvaient y exposer. Changement en 1995 : Chris-tian de Bruyn ouvre le salon aux marchands étrangers. Rapidement le Palais des Beaux-Arts devient trop exigu et la foire déménage en 2004 à Tour & Taxis. Aujourd’hui, la Brafa a encore des challenges à relever, des stratégies à mettre en œuvre, comme la date de son déroulement, trop proche, aux dires de certains, de la Tefaf à Maastricht, ce qui lui ferait perdre des exposants internationaux.

Visites guidées tous les jours à 15h30 – www.brafa.be

Quoi de neuf ? lA BrAFA 2013 !

Nouvelle scénographie réa-lisée en collaboration avec Julien Colombier, un jeune artiste français concepteur de fresques, qui a dessiné le motif du tapis de la Foire. Quant à Volume Architec-

dÉco

Cette année, le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin célèbre le rapatriement en Belgique d’un chef-d’œuvre : « La Charité », sculpture réalisée au XViie par Jan Van delen. Les comtes de tour & taxis la destinaient à leur cha-pelle funéraire en l’église du Sablon. Elle fut confis-quée à la Révolution fran-çaise, avant de disparaître pour deux siècles. Lorsque la statue fut redécouverte à Paris et récemment mise aux enchères à Londres, la Fondation se porta acqué-reur, de façon à permettre au public de l’admirer à nouveau dans son écrin originel. A voir à la Brafa.

La Brafa est une fenêtre ouverte sur le monde de l’art, ou plutôt des Arts. ils y sont tous représentés, de l’archéologie classique et précolombienne à l’art contemporain, en passant par des tableaux anciens, modernes et contem-porains, le mobilier, les sculptures et objets d’art de la Haute époque au XXe siècle ; sans oublier l’argen-terie, les bijoux anciens, les tapis et tapisseries, les livres anciens et modernes, la bédé, les objets de curio-sité, ou encore, les Arts primitifs dont Bruxelles demeure un des hauts-lieux sur le plan international.

PAtrimoine

Bureau précieux style Louis XV, estampillé Jacques Dubois (1694-1763) ; Galerie Steinitz, Paris (stand n°88)

tendAnce

ture, qui orchestre l’aména-gement intérieur de la Foire depuis 10 ans, il a imaginé une entrée monu-mentale, librement inspirée de l’architecture byzantine des mosquées d’istanbul.

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Rodolphe DE SAEGHER(Gavere 1871 - Gent 1941)

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moderAto CanTabileInvité d’honneur de la Brafa : le Théâtre Royal de la Monnaie. Ou l’occasion de montrer à quel point l’opéra est un art vivant, ouvert à tous et en lien direct avec le monde. —Par Raoul Buyle

invité

A cette occasion, la Brafa vous invite à découvrir, dans l’espace réservé à la Monnaie, le lustre de Charles Kaisin : son « Pte-ron » est une envolée de quelque 2.000 origamis, colombes de papier doré. Cette œuvre d’art (qui s’ins-pire du grand lustre ancien suspendu au plafond de la salle de la Monnaie) a pu voir le jour grâce aux nom-breuses « petites mains » de la prison de Saint-Gilles qui ont minutieusement plié tous ces origamis. tandis que le mouvement donne vie à cette impres-sionnante installation aérienne, la lumière la transforme en paysage abstrait, fragmenté, scin-tillant au moindre souffle d’air. Ce « Pteron » est pour l’artiste-designer un sym-bole de liberté, de paix et de raffinement.

Fer de lance de la tradition et de l’innovation, de la qualité et du savoir-faire, la Monnaie bouillonne d’activités avec près de 400 collaborateurs permanents et de nombreux artistes invités (chefs d’orchestre, chanteurs, metteurs en scène, scénographes) qui travaillent sans relâche à redécouvrir le répertoire lyrique et à en proposer une interprétation auda-cieuse et engagée pour le public d’aujourd’hui. Pour info : 2013 sera l’année de trois grands compositeurs d’opéra, Benjamin Britten, Giuseppe Verdi et Richard Wagner.Visites guidées tous les jours à 17h à la Monnaie durant la Brafa

le lustre de Charles

Kaisin

En 2013, cela fera 50 ans que le Théâtre Royal de la Monnaie existe sous sa forme actuelle d’Opéra National de Belgique. Une institution connue et reconnue un peu partout dans le monde pour la qualité et l’audace de sa programmation. La Monnaie est aussi une enseigne de la Belgique fédérale et s’impose comme une scène majeure dans le circuit internatio-nal de l’art lyrique.

Après les Musées de Liège, le Musée Mayer Van den Bergh et la Fondation Roi Baudouin, il semblait logique que la Brafa et la Monnaie s’associent : ces deux institutions ont pour souhait et pour tâche explicites de valoriser les œuvres d’art, de les préserver et de les présenter au public, en insistant sur l’im-portance de la création et sur la beauté des œuvres, précise Harold ‘t Kint. L’idée n’est pas de proposer une exposition sta-tique mais, au contraire, insuffler un esprit propre à l’opéra au sein de la Foire, et cela grâce à diverses animations. D’autant que le public intéressé par l’art, tant ancien que contemporain, c’est aussi souvent celui que l’on retrouve à l’opéra ; la qualité et la diversité de l’offre étant garanties autant à la Brafa qu’à la Monnaie !

Au programme  : visites guidées suivant un « parcours Mon-naie » sur le site de la Brafa. Peter De Caluwe, directeur de l’opéra, a sélectionné une dizaine d’œuvres présentes en écho au thème de la saison : « Désir, Secret & Fragilité », qui essaie de cartographier à travers l’art, et l’opéra en particulier, les pas-sions humaines dans leur multiplicité, leur complexité et leurs contradictions. «  Toute cette confusion des sentiments que nous découvrons en nous et chez l’autre, et qui nous forcent à remettre en question notre identité… » Un guide se tiendra à votre disposition tous les jours à partir de 14 h (au stand de la Monnaie) pour vous accompagner dans ce parcours au fil de l’émotion.

Bien sûr, rien de tel que l’expérience de la scène. La Monnaie a conçu une coopération exceptionnelle avec la Brafa : vous pou-vez profiter d’un tarif exceptionnel pour la production « Manon Lescaut » de Giacomo Puccini (du 24 janvier au 8 février). Les visiteurs de la Brafa ont en outre la possibilité de souscrire un abonnement de mi-saison « Abonnement Cadeau », compre-nant quatre spectacles : deux opéras (soit «  La Dispute  » et « Così fan tutte » ; soit « Lucrezia Borgia » et « Pelléas et Méli-sande »), l’opéra en concert « Roméo et Juliette », et un concert ou un récital au choix. ©

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6 , R U E D U C I R Q U E 7 5 0 0 8 PA R I S 12, RUE DES BEAUX ARTS 75006 PARISTEL. +33 (0)1 42 25 84 80 - FAX +33 (0)1 40 75 03 90 TEL. +33 (0)1 40 46 82 40 - FAX +33 (0)1 40 46 82 43

w w w. g a l e r i e - m e r m o z . c o m - i n f o @ g a l e r i e - m e r m o z . c o mMembre du C.N.E. - Membre du S.N.A.

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métiers d’art

oRFÈvRE EN LA MATIÈREà la demande de la société demeyere, Nedda El Asmar a conçu une variante contemporaine de la traditionnelle casserole à moules (en acier inox). Joli parcours pour cette anversoise d’origine palestinienne, formée à l’Académie d’Anvers, puis au Royal College of Art de Londres. Sa chance ? Sa rencontre avec Hermès à l’occasion de la présentation d’un travail de fi n d’études pour le Comité Colbert. Son talent, son allure ont fait le reste. S’en suivront un stage au 24, Faubourg, une première commande de boucles de ceinture en argent («touareg») et différentes pièces d’orfèvrerie. Hermès lui doit notamment le succès de la ligne « Selle » en étain mat et brillant. Forte du Prix (belge) du designer de l’année 2007, Nedda travaille pour Puiforcat, Eternum, Royal Boch, Gense, Robbe & Berking, et dessine d’autres (petits) luxes pour tables raffi nées. Elle a même créé une chaise pour la société (belge) Vange. www.nedda.be

LAbEL AU boIS doRÉAvec le nom d’un magicien et des recettes qui semblent sortir d’un vieux grimoire, Valérie Kools-Fontibus perpétue le noble art de « doreur à la feuille (d’or) ornemaniste ». Miroirs en bois sculpté, moulures XViiième, éléments d’architecture : tout ce qu’elle touche se transforme en or. Et si la bave de crapaud n’est pas de mise, la peau de lapin ébouillantée, les poils de martre et la pierre d’agate restent d’indispensables accessoires pour une dorure faite à l’ancienne. Artisan, artiste et designer, Valérie propose aussi des objets en verre églomisé, une technique de fi xation d’or sur du verre qui remonte à l’Antiquité. on lui doit aussi les encoignures en laiton et les encadrements des fenêtres de la Villa Empain dorées à l’or fi n, siège de la Fondation Boghossian. Ainsi qu’une sacralisation d’une de nos « gloires nationales » : une moule géante parée de feuilles de cuivre doré. Magique ! Info 0476 / 83 77 91

crÉAtion au féMininElles vont compter. Elles comptent déjà. Elles vivent ou travaillent à Bruxelles. Et ce qu’elles font est exceptionnel. —par Pierre Dragomirov

Le féminisme nous avait dopé à grand renfort de « tu seras un homme, ma fi lle  ! » Deux générations plus tard, virage à 180°. La pirouette sociologique est de taille : le féminin devient valeur dominante. Mieux, une référence. Femmes de valeur ? Femmes de rigueur aussi. Et cette exigence qui est la clé de leur réussite, on la retrouve dans la façon dont Valérie, Nedda, Catherine, Isabelle et Nani créent. Des objets, des meubles, des œuvres d’art, qui leur ressemblent et qui nous séduisent.

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VAlÉrie Kools-fonTibus

Restauration de la Villa Empain ; Fondation Boghossian

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Catherine FrançoisLa beauté du gesteLe geste est suffisamment rare pour être signalé : en décembre dernier, Catherine François a financé en partie (avec la Commune d’Uccle) la pose d’une de ses sculptures monumentales en bronze (« Tomorrow’s man ») sur la place Guy d‘Arezzo. Un geste « gratuit », élégant, qui s’inscrit dans le temps. Face au frimât bruxellois, l’équilibre (précaire) de cet homme à la fois si fragile et si fort fait passer un message d’humilité et de respect concernant un environnement trop souvent maltraité. Inspirées de la nature, les œuvres très « énergétiques » de Catherine tendent vers l’abstraction tout en restant sensuelles, familières, organiques. A découvrir à la galerie Maruani-Noirhomme, à Knokke. www.catherinefrancois.be Light matter !

On peut changer son intérieur rien qu’en appuyant sur un interrupteur. Vecteur à part entière de la décoration, naturelle, halogène, diffuse ou en ombres portées, la lumière est source d’atmosphère. Elle est aussi le « matériau » préféré d’Isabelle Farahnick. L’artiste/designer la façonne, la sculpte, la met en scène, la canalise, la filtre et propose des luminaires (faits à la main) qui sont aussi des œuvres d’art. Au départ de ses créations, la céramique qu’Isabelle utilise brute, sans émail, dans des formes minimales, pour en faire d’élégantes suspensions lumineuses. D’autres œuvres surfent sur la vague de la récup’. D’anciens globes de pharmacie deviennent des lampes de chevet racées et élégantes ; des petits pots en carton sont reconditionnées en lustres à pendeloques XXL… En édition limitée. www.isabellefarahnick.com

La diva du tapisC’est entre Bruxelles et Barcelone que Nani Marquina imagine les collections de tapis les plus incroyables du moment. Un esprit créatif hérité de son père, le designer Rafael Marquina. Passionnée par le design textile, Nani fonde en 1997 la société Nanimarquina spécialisée dans la création de tapis « osés, avec beaucoup de couleurs », dit-elle. Des tapis qui ont de l’épaisseur, au sens propre comme au sens figuré. Son credo : un subtil dosage entre des techniques traditionnelles éprouvées et des projets de designers contemporains. Les tapis sont tissés en Inde, au Pakistan, au Maroc ou au Mexique, mais sont dessinés par elle-même et par quelques-uns des meilleurs designers du XXIème siècle, Ron Arad, Tord Boontje, Erwan et Ronan Bourroullec. Succès ! www.nanimarquina.com – www.z-u.be

nani Marquina

isabelle Farahnick

Sculpture lumineuse en céramique

Tapis « Sybilla » tufté main 100 % laine de Nouvelle Zélande

Œuvre en bronze exposé dans les jardins de la Villa Van Buuren

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rencontre

l’Éthique Antiquede gerald WaTeleTMaître d’hôtel / couturier / décorateur / ensemblier / chroniqueur… Gerald Watelet est, comme on le dit dans le jargon « jeuns », un « slasheur » (en référence aux barres obliques qui s’insèrent entre ses nombreuses fonctions). Dans sa nouvelle boutique Wapp au Sablon, cet amoureux des beaux objets nous livre son « dico perso » d’une décoration décomplexée.—Par Céline Pécheux Le principal trait de votre caractère ? Intuitif. Je fais confiance à mes sens. Je suis un homme d’ambiances. Pour vous, la décoration c’est ? Superflu. Pour moi, c’est ce qui est de « trop ». Je préfère la notion d’assembleur à celle de décorateur. L’élégance ? Un état d’esprit. Les gens élégants sont des gens gentils et bien élévés. L’harmonie ? Assembler des choses très différentes de façon juste et élégante. Votre style ? Je n’aime pas le show-off ni le bling bling. Par contre, j’aime ce qui est kitsch et décalé. Je mélange les choses, les époques, les styles sans tenir compte de ce qui est à la mode. Le plus important pour moi, c’est qu’il y ait de l’esprit dans ce que je fais. Votre intérieur idéal ? L’intérieur chaleureux du manoir d’un lord anglais… qui mettrait les pieds sur la table du salon après un diner en smoking ! Pour vous, le comble du luxe c’est? Mélanger dans une même pièce un buffet Louis XV, une photo provoc’ de David LaChapelle et un vase chinois surmonté d’un abat-jour en tissu vintage. La valeur des objets est, selon moi, complètement subjective. Le comble du luxe c’est de désacraliser les pièces rares, de les faire cohabiter avec des objets d’un autre style ou d’une autre époque. Vos trois basiques antiques? Un siège du XVIIème, un meuble début XIXème Russe, un cabinet de curiosités. Votre pièce fétiche? Une tapisserie Aubusson des années 40 que j’ai trouvée dans un conteneur, que j’ai voulu vendre en salle de ventesw et que j’ai finalement rachetée… Elle trône dans mon salon.L’objet de désir? Le tableau « Femme en vert » de Picasso.Une faute de goût? Le total look.

Naissance Le 11 décembre 1963 à Namur.Formation Ecole hôtelière de Namur.Moments forts Premier job à la Villa Lorraine en 1982. il ouvre sa Maison de Couture et présente sa première collection à Paris en 1992. Chroniqueur star de la RtBF dans l’émis-sion « C’est du Belge » et « Sans Chichis » de 2009 à aujourd’hui. Après avoir réalisé un stand très remarqué à la Brafa 2010, l’antiquaire Costermans lui confie le relooking de sa boutique. Actualité Associé à Pascale Peckers, Gerald Watelet ouvre au Sablon une bou-tique de décoration d’inté-rieur, Wapp, où il assemble objets et mobilier avec goût et originalité.

Adresses déco Galerie Haute Antiques (207 Rue Haute, 1000 Bruxelles) - Stefantiek (63 Rue Blaes, 1000 Bruxelles). J’aime aussi la sélection de l’anti-quaire Jean-Claude Jacque-mart (50 Rue darwin, 1050 ixelles). Les endroits où vous croi-ser à Bruxelles Le matin, au Café de la Presse, où je petit-déjeune souvent. Le soir, je dîne au Canterbury ou au Pigeon Noir. Sinon chez moi (rire!) car j’adore cuisiner pour mes amis. La journée, chez Wapp (14 Rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles) ou dans les studios de la RtBF.

Bio eXPress

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Boutique Wapp, au Sablon.

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78, Rue de la Borne - 1080 BrusselsTel +32 (0)2 410 61 50 - Fax +32 (0)2 410 63 81

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The Future in Respect for Traditions

Nous vous accueillons du lundi au mercredi sur rendez-vous,le jeudi et vendredi le showroom est ouvert.

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dAns le dressing PrinCier

style

le « chic »en hériTageAccusé tour à tour d’être vêtu comme un « curé de campagne » et d’être l’homme le mieux habillé du monde, le prince Charles compte parmi ses ancêtres deux rois du dandysme, Edouard VII et le Duc de Windsor. Mais est-il réellement un homme élégant ?—Par Raoul Buyle

Le drame de l’élégance britannique c’est d’être furieuse-ment à la mode ! Aussi faut-il affirmer d’emblée, au risque de dénoncer les faux dévots  : une certaine anglomanie, de retour en Belgique parmi les bcbg (l’équivalent des « Sloane Rangers » anglais) est parfois un détournement, voire une corruption de ce que porte un véritable élégant d’Outre-Manche. Il faut donc se méfier de ce qu’on croit être anglais, tant il est vrai que le berceau du dandysme a exporté le meilleur et le pire : le bon goût sans âge et des déguisements aléatoires. Au demeurant, le look branché fait d’excentricités chromatiques et de motifs emphatiques destinés à hyperboliser la tradition s’est (définitivement ?) insinué dans le paysage occidental. Un univers cher à Sir Paul Smith (anobli par la Reine depuis 2001) et récem-ment encensé par le British Fashion Council. Etre clas-sique, sobre et un rien foufou, semble être la devise des nouveaux « british dandys ». Comme si le Prince Charles et le « djeune » de base de Carnaby Street avaient trouvé un gentleman agreement… avec la modestie et le flegme (britannique) qu’on lui connaît.

LE StYLE « PRiNCE CHARLES »Peut-être est-il nécessaire de préciser que Charles ne suit pas la mode, il possède son propre style, simple et tradi-tionnel. En un mot, terriblement british. Pourtant, prison-nier de son rôle, il a su, peu à peu, se construire une image plus désinvolte, suivant en cela l’exemple de son modèle, Lord Mounbatten qui fut aussi son grand-oncle. Ce der-nier lui a fait découvrir ses bonnes adresses londoniennes entre Savile Row et Jermyn Street, lui apprenant comment choisir une popeline chez Turnbull and Asser ou apprécier les cashmeres que lui présente son tailleur Peter Johns. Chez Johns and Pegg ou chez Gieves and Hawkes, les deux maisons qui ont le label de « fournisseur du prince de Galles », Charles commande (sur mesure) des costumes croisés, coupés plutôt près du corps, carrés aux épaules et dotés de grandes poches renforcées dans lesquelles il a la curieuse manie de toujours fourrer ses mains (quand il ne les croise pas derrière le dos). Seule fantaisie princière, Charles exige 5 boutons sur la manche frappés de son « cimier », trois plumes d’autruche, qu’il porte également sur sa chevalière à l’auriculaire gauche, autrement dit le « petit doigt ». So chic !

des ensembles coordon-nés blazer et pantalon de flanelle grise, costumes à rayures tennis, prince-de-galles, tweed et gabardine beige. Pas de costumes en lin, trop froissable à son goût. des chaussettes assorties au pantalon, non aux chaussures. des cale-çons, pas de slips. Quant aux chemises, uniquement de la popeline de coton, avec des cols « italiens » parfaitement repassés qui ne rebiquent pas. Pour les cravates, le prince aime les motifs et les nœuds discrets (jamais le « nœud Windsor »), sauf lorsqu’il s’agit des cravates de ses vieux régiments ou de ses clubs. La plus courante est celle de Buckingham, à grandes bandes rouge et bleu entrecoupées d’un filet jaune bouton d’or. Ses montres : une Rolex « Bub-bleback » en or, une Cartier « Santos » sur cuir ou une Patek Philippe « Calatrava ».

royAle salle de bain Charles se rase à l’an-cienne avec un blaireau et du savon à barbe de chez trumpers, utilise un after-shave « Woods of Windsor » ou « Hammam Bouquet » de Penhali-gon’s, s’asperge d’eau de toilette n°89 de Floris, discipline et fait briller ses cheveux avec la lotion Coronis de trumpers. Même ses pyjamas bleus sont confectionnés sur mesure par turnbull and Asser. ou comment ne pas rester élégant dans la salle de bain ?

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Entre rigueur et beauté : 20 ans d’exigence chez Piretti Art Gallery, histoire d’une passion pour la sculpture.

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Presente sur le marché de l’art depuis 20 ans la Galerie Piretti aura acceuilli dans son espace immaculé les oeuvres d’artistes mondialement reconnus tel que : F. Botero, A. Pomodoro, E. Chillida, l. Chadwick, Džamonja, Berrocal, F.Adami , S.Vari, A. Cañero, F. Plessi , R. Texier , Kubach-Wilmsem, P. Navares, ainsi que quelques jeunes artistes : Kubach-Kropp, P. Bozzato , Vittorio Gui , Starski Brines, Juan Francesco Casas, German Gomez, Nadine Ospina, Miklas etc… Fort de ses 20 ans d’expérience et avec le soutien de la critique internationale Gianni Piretti ouvrira prochainement un nouvel espace dedié aux nouveaux talents de la scène artistique mondiale. Outre ses expos la galerie organise également l’achat et vente d’artistes majeurs pour ses clients collectioneurs.

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mode

yVes sAint lAurent VisionnaireSous ses airs d’éternel jeune homme et sa timidité se dissimulait un prince de la provocation. Un amoureux de la féminité qui n’a jamais eu d’autre ambition que de se mettre « au service des femmes  ». C’est-à-dire servir leurs corps, leurs gestes, leurs attitudes, leurs vies. « J’ai voulu les accompagner dans ce grand moment de libération qu’a connu la seconde moitié du XXème siècle », disait-il. Pendant 40 ans, Yves Saint Laurent a réinventé l’élégance rive gauche en refusant les carcans. Aujourd’hui, à chaque fois que la mode nous étonne, qu’elle s’habille de neuf, le plus surprenant c’est que Saint Laurent l’avait inventé avant ! Florence Müller, commissaire de l’exposition à Bruxelles, pré-cédemment en charge de la Rétrospective Yves Saint Laurent au Petit Palais à Paris, lève le voile sur le couturier qui, dans les années 70, a jeté les bases de la mode féminine contem-poraine. Au travers d’une centaine de modèles – dont plus de 80 encore jamais exposés à ce jour – elle nous fait découvrir (en collaboration avec la Fondation Pierre Bergé) l’homme qui a pressenti l’importance des mutations sociales de son époque et soutenu l’émancipation des femmes. C’est lui qui leur propo-sera le tailleur-pantalon, la saharienne, le smoking féminisé, le caban… autant de vêtements masculins qu’il détourne et fémi-nise pour leur offrir le pouvoir. Saint Laurent bouscule les codes vestimentaires aussi bien en haute couture qu’en prêt-à-porter et confère à la femme un rayonnement moderne. Il crée pour la femme émancipée qui travaille, voyage et revendique sa place dans la société.Des archives, croquis, planches de dessins, toiles, patrons, recherches de parures, échantillons de broderies… dont cer-tains quittent pour la première fois et tout spécialement pour l’occasion, les archives de la Fondation Pierre Bergé-YSL. Un ensemble de modèles de haute couture montre l’aboutissement de cette formule magique qui transforme le dessin-vision du couturier en un objet en trois dimensions. A découvrir.

Du 30 janvier au 5 mai 2013, à l’Espace culturel ING, 6 place Royale à 1000 Bruxelles. Tous les jours, y compris les jours fériés, de 10h à 18h. Nocturne le mercredi jusqu’à 21h

Après tout juste 40 ans de création, le prince de la haute couture se retire sans successeur. Aidé de son mentor Pierre Bergé, Saint Laurent aura révolutionné la mode, lancé une griffe prestigieuse et accompagné l’émancipation des femmes. Une exposition lui rend hommage à l’Espace culturel ING, à Bruxelles.—Par Pierre Dragomirov

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Modèle haute couture inspiré d’un tableau de Matisse, 1988.

Yves Saint Laurent, 1969

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REFLET(S) DE LA GRANDE GUERRE

PATRICE ALEXANDRE

Souvenirs de pierre, créations de terre

MONUMENTUM

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Parc du Cinquantenaire 31000 [email protected]

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Visites guidées de l’expo et circuits de découverte en bus des monuments commémoratifs bruxellois

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Page 18: La Libre Essentielle Focus du 19 janvier 2013

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art déco

Début XXe siècle. Au diapason du monde dont il absorbe le mouvement, Cartier anticipe l’évolu-tion d’une femme qui troque ses crinolines contre une silhouette plus androgyne, dite « à la gar-çonne ». Un phénomène dont le joaillier mesure l’importance, jetant avant l’heure les bases d’un style qu’on appellera « Art déco ». —Par Raoul Buyle

Très tôt, au tournant du XXe s, alors que le style « guir-lande » d’inspiration néo-classique est en plein essor, les dessinateurs de la maison Cartier, à l’instigation de Louis Cartier, s’aventurent dans des formes plus abstraites, plus géométriques. Le « siècle de la vitesse » démarre à grande allure. Les codes sont bouleversés avec l’apparition du fauvisme, l’expressionnisme allemand ou encore les ballets russes que Paris découvre avec surprise ; le cubisme et l’abstraction chahutent les harmonies envers contre tous les clichés. Rectangle, carré, cercle, le vocabulaire géo-métrique de Cartier dessine avant la lettre une joaillerie moderne et dépouillée. Le motif disparaît, la couleur aussi. Et, quand il participe à l’Exposition Universelle en 1925, c’est aux côtés des couturiers Worth, Jenny et Lanvin dans le Pavillon de l’Élégance, et non au Grand-Palais parmi les autres joailliers. Il se consacre à « l’objet-bijou » pour inven-ter l’accessoire de mode.

LE diAdèME dE LA REiNE ELiSABEtH Le diadème à rinceaux d’Elisabeth, reine des Belges, née duchesse en Bavière, est un exemple magnifique de joyau créés spécialement pour les royautés. Créé par Louis Car-tier en 1910, ce bijou en dentelle de diamants taille brillant est représentatif du style « guirlande », estampille de la mai-son. Attiré davantage par la tradition que par l’Art Nouveau, à la mode à cette époque, Louis Cartier va s’évertuer à mettre le diamant en valeur, s’attachant à diminuer l’impor-tance des montures et des accroches et étudiant d’autres méthodes de sertissage afin d’alléger le bijou. Ce diadème sera souvent porté par la Reine, tantôt de façon classique, tantôt de façon plus moderne, en bandeau, selon la mode Art déco des années 20. Au décès de la souveraine, le dia-dème n’apparaîtra plus en public. Il sera finalement vendu lors d’une vente aux enchères chez Christie’s en 1987 et racheté par Cartier pour intégrer sa collection privée.

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d’une ÉtonnAnte ModerniTé

Bandeau Cartier New York (1924) en platine, diamants et perle fine (de 51 grains !). Créé pour Doris Duke (l’unique enfant de James Buchanan Duke, richissime fondateur de la firme American Tobacco Company), ce fabuleux bijou sera légué, à sa mort, à « The Doris Duke Charitable Foundation » avant de réintégrer la collection Cartier. Ce bandeau témoigne du style Art déco naissant.

Bracelet Art Déco en or, lapis-lazuli et corail, numéroté et signé Cartier Paris (1929). En vente chez Epoque Fine Jewels (Courtrai)

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Aquarelle réalisée par G. Barbier, à la demande de Louis Cartier, pour une expo dans les salons de la rue de la Paix ; 1914

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joaillierLeysen : le nom d’une famille qui porte haut et loin l’étendard de la joaillerie moderne belge. Une des rares entreprises dans ce domaine qui reste encore totalement familiale. Et où le métier s’apprend traditionnellement de père en fils.—Par Raoul Buyle

Étymologiquement, la joaillerie est l’art de fabriquer des joyaux, et plus largement des objets de parure, qui mettent en valeur pierres précieuses, perles, pierres fines et ornementales, en uti-lisant pour les montures les métaux les plus rares, l’or, l’argent, le platine. Aujourd’hui, un souffle nouveau inspire la joaillerie. Chez Leysen, l’ancien côtoie le moderne. Passionné de pierres pré-cieuses, Henri Leysen, 5ième du nom, se laisse volontiers trans-porter par leur histoire et leur beauté. Membre de l’Association (Belge) des Experts en Métaux et Pierres précieuses, il s’inscrit dans une tradition familiale particulièrement riche dont il veille à transmettre l’esprit à son fils Maxime.

dU Côté dU SABLoN1855. Louis Leysen inaugure une dynastie de bijoutiers-créateurs en fondant, dans un premier temps, un atelier de réparation et de transformation de bijoux, puis une fabrique connue sous l’appella-tion « Atelier de Bijouterie ». La Belgique est dans l’euphorie des bouleversements politiques récents et aspire notamment à travers le romantisme au retour en force de tous les arts décoratifs. Une période où, certes, l’on manque de matériaux précieux et où l’ima-gination des créateurs est tournée vers le passé. Il faudra attendre le Second Empire (Napoléon III avait fait remonter en grande par-tie les bijoux de la Couronne) et le goût des parures affiché par l’impératrice Eugénie, pour que les joailliers puissent à nouveau exprimer leur savoir-faire… jusqu’à Bruxelles.

L’âGE d’oRRiches en enthousiasme et en innovations, les années 60 font émerger des tendances auxquelles la maison Leysen adjoindra de judicieux choix personnels. Les thèmes naturalistes inspirent à François Demassieux, le dessinateur attitré de la joaillerie pen-dant 40 ans, un grand nombre de motifs novateurs. Les fleurs reviennent en force, à peine stylisées, en bouquets, en paniers ou – pourquoi pas – sortant d’un arrosoir précieux. Papillons légers, libellules espiègles, oiseaux sur une branche tentent d’exorciser la fâcheuse réalité politique de l’après-guerre. Après des études de sculpture et de dessin à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, François Demassieux rentre comme simple apprenti chez Leysen. Il apprendra le métier sur le tas et deviendra « l’âme » de cette maison déjà centenaire. Henri Leysen se sou-vient : « Les clients imaginaient un bijou, « Monsieur François » les écoutait, concrétisait leur idée par un croquis peint à la main, suggérait quelques détails à y apporter ou à supprimer, expliquait le comment du pourquoi. Aujourd’hui, les hommes ayant un tel métier sont rares ! Une fois réalisé, le bijou était tout simplement parfait. » La collection « Panier de Fleurs » demeure un des plus grands succès du joaillier bruxellois. Pas moins de cinq cent pièces de Haute joaillerie seront commandées au cours de la décennie qui suit. Dans les années nonante, ce bijou emblématique de Leysen, porté en clip, en broche ou en boucle d’oreille, subit quelques transformations – suivant le goût du jour – et cela, suite à une exposition qui lui est consacrée dans les salons de l’antiquaire Gisèle Croës. www.leysen.eu

les AVentures PréCieuses

Henri et Maxime Leysen.

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Un artisanat virtuose

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Page 22: La Libre Essentielle Focus du 19 janvier 2013

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montres

un hÉritAge Pour deMain Etre fou de montre mécanique à l’heure du XXIème siècle peut passer pour une excentricité. Mais, de là à préférer le charme vintage d’une toquante fabriquée à une époque où téléphoner était un luxe… Zoom sur une montre d’exception – la Reverso de Jaeger-Le Coultre - qui vient de fêter ses 80 ans. Chic et antichoc —Par Raoul Buyle

Suivre un match de polo est un moment délicieux, entre baisemains, petits fours et crottin de cheval. Le must : regarder le timing du match sur sa Reverso. Côté pile la montre d’un gentleman, côté face celle d’un vrai sportif. Quand, en 1931, la manufacture suisse Jaeger-Le Coultre crée la « Reverso », elle ne se doute pas qu’elle donne le jour à une montre de légende qui reste aujourd’hui l’une des cinq montres mécaniques les plus vendues dans le monde.

Inventée à l’origine pour les joueurs de polo, elle est conçue par le discret René-Alfred Chauvot avec un calibre réa-lisé dans les ateliers de JLC : une montre à deux visages qui se retourne pour protéger le cadran des chocs. Les montres-bracelets de l’époque étant trop délicates pour la pratique d’un sport aussi viril : leurs glaces, en particulier, survivaient rarement aux chocs d’un match de polo. Ainsi est née l’idée du boîtier réversible : côté pile une montre chic qui se retourne sur elle-même pour se protéger des chocs côté face. Succès ! Les sportifs adorent, les gent-lemen aussi. Recto verso, quelle aubaine pour les artisans décorateurs ! Depuis 80 ans, graveurs, sertisseurs, émail-leurs conjuguent leurs talents pour faire de la Reverso l’ambassadrice de leurs arts. Comble du raffinement, certains modèles se prêtent à la personnalisation. Des personnalités aussi différentes que le Maharadjah de Kar-putala, les alpinistes vainqueurs de l’Eiger ou le cinéaste Claude Lelouch se sont laissé prendre au jeu. Gary Coo-per, l’acteur le plus élégant de sa génération, assortissait ses innombrables costumes avec autant de montres de qualité, dont une dizaine de Reverso différentes.

Devenue mythique, la Reverso n’a pas cessé d’évoluer en imposant son style librement inspiré par l’Art déco. De spécialités en complications, de garde-temps d’excep-tion en précieuse montre bijou, elle abrite des fonctions diverses pour accompagner hommes et femmes dans leur quotidien. Forte de son origine, la Reverso ne saurait perdre ses prérogatives dans le domaine du sport. Depuis 1998, une version «Gran’Sport» porte à l’extrême les traits de son exclusivité. Plus typée avec des lignes arrondies, plus confortable avec un support galbé, plus sécurisante avec un système de blocage renforcé, plus étanche, son boîtier ouvre de nouveaux horizons à la collection. Et nous montre la Reverso telle qu’elle est : foisonnante, créative, moderne, à suivre.

le dAlAï lAmA

horloger

Adolescent, à Lhassa, tenzin Gyatso, quatorzième dalaï-lama, se prend à aimer démonter et remon-ter les montres depuis ce jour où, après avoir ouvert une vieille horloge Atmos (de Jaeger-LeCoultre) et fait tomber le mécanisme, il a su réparer cet objet de valeur. Aujourd’hui encore il lui arrive d’interrompre ses activités pour aller «bricoler», dit-il. oserait-on avancer l’hypothèse que bouddhisme et mécanique de précision auraient des liens privilégiés ? interrogé sur le sujet (par un journa-liste de time Magazine), le dalaï Lama a précisé qu’un maître horloger est d’abord un homme à l’écoute de son temps car la haute horlogerie est une culture avant d’être une industrie. Mesurer le temps c’est faire à la fois de la méca-nique, de la philosophie, de l’astronomie, de la métal-lurgie, des mathématiques. C’est faire la meilleure utili-sation de notre mémoire et prendre le risque de l’inven-tion. on dirait (presque) un mantra tibétain…

Nouveau : la Grande Reverso Lady Ultra Thin, avec bracelet à double tour en cuir italien (Valextra) ; Jaeger-LeCoultre

Grande Reverso Blue Enamel, avec cadran en émail grand feu infiniment bleu ; Jaeger-LeCoultre

Page 23: La Libre Essentielle Focus du 19 janvier 2013

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parfum

Comme Versailles ou château d’Yquem, Guerlain est un nom qui appartient au patrimoine français. Mais la légende de Shalimar ne s’arrête pas là car, depuis 1925, cet oriental doux nous mène par le bout du nez.—par Nina Van Pallandt

La Parisienne ne serait pas tout à fait parisienne si elle ne laissait pas dans son sillage quelques effluves de la célèbre « guerlinade », accords subtils de jasmin, de rose et de bergamote sur fond de vanille et de fève tonka. L’âme de tous les grands Guerlain : Chamade, Mitsouko, Vol de Nuit, L’Heure Bleue, Nahéma, Jardin de Bagatelle…sans oublier le plus connu : Shalimar. A la princesse Mumtaz-Mahal, sa favorite, Shah Jehan le Grand, empereur moghol des Indes, voua un amour sans limite. Un amour fait de chair, de bijoux précieux et de jardins merveilleux. A sa mort, il lui édifie un mausolée, le plus beau de tous : le Taj Mahal. Et garda le parfum de son amour. En sanscrit, «  temple de l’amour  » se dit Shalimar. Quelques siècles plus tard, le récit de cet amour fou, digne des plus grands contes des Mille et une Nuit, enflammera l’imagination de Jacques Guerlain, petit-neveu du fondateur de la célèbre parfumerie. En 1925, il crée Shalimar, un jus qui s’exprime par une envolée voluptueusement fraîche de bergamote, de rose et de jasmin qui s’estompe et laisse découvrir des notes vanillées et poudrées, sur fond d’iris et de fève tonka. Un choc olfactif, un parfum à forte personnalité. On est Shalimar ou on ne l’est pas ! Cet « oriental doux » suscitera un enthousiasme déchaîné. Les paroles d’une chanson à la mode cette année-là, « Dans une petite rue de Singapour » évoquent l’air par-fumé par des «  effluves de Shalimar  ». Plus tard, dans les années 60, dans «  Initiales B.B.  » (composée pour la sublime Brigitte Bardot), le grand Serge (Gainsbourg) fera définitivement rentrer Shalimar dans la mythologie du 20ème siècle. Incarné depuis 2008 par le top russe Natalia Vodianova, shooté par Paolo Roversi, Shalimar symbolise plus que jamais une promesse d’amour. Le goût de l’in-terdit d’une femme qui « ne porte rien d’autre qu’un peu d’essence de Guerlain dans les cheveux  »… Quant aux newyorkaises, elles l’adorent. Plus qu’un succès, un défer-lement ! Souvenez-vous : lorsqu’ils participèrent à la libé-ration de Paris (en 1945), les GI’s firent la queue devant chez Guerlain, sur les Champs Elysées, pour acheter un flacon de Shalimar.

PRoMiS à UN GRANd AVENiRAutre grand atout de Shalimar : son flacon. Le flacon de Shalimar est une vraie légende. Il a su maîtriser les méandres de ce siècle tout en restant le symbole des Années folles. Son corps évoque le jaillissement des fon-taines qui décorent les vastes parcs des palais indiens. Le bouchon facetté reprend la courbe parfaite de l’éven-tail ciselé dans sa partie supérieure, mais d’un bleu saphir

tellement profond qu’il exacerbe la couleur ambrée du liquide. Raymond Guerlain, créateur de ce petit « bijou » proposé à ses débuts en cristal de Baccarat, suggèrera qu’une fine cordelette de soie épouse le col du flacon pour s’épanouir en un collier délicat et suprêmement raffiné. Shalimar symbolisera Guerlain lors de l’Exposition inter-nationale des Arts Décoratifs qui se tiendra dans le hall du Grand Palais. Et il se chuchote que Joséphine Baker, alors de passage à Paris, en deviendra folle. Aujourd’hui, c’est l’artiste et it-girl Jade Jagger, fille du grand Mike, qui a réinterprété le célèbre flacon. Douceur, sobriété contem-poraine, courbes sensuelles à l’extrême signent le nouveau flacon. Un flacon qui redécouvre la pampille, madeleine de Proust des grands parfums Guerlain, que Jade a posée sur une fine cravate noire. Avec passion.

l’Éternel féMinin

Le flacon initial d’extrait de Shalimar créé en 1925

Jacques Guerlain, le « nez » qui créa Shalimar

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escapade

loVe Bugs Parade

- Pour la 5ème année consécutive, toutes les VW Coccinelle (et unique-ment les coccinelles !) – anciennes et nouvelles – sont invitées à venir se retrouver le dimanche 10 février 2013 à partir de midi sur l’Esplanade du Cinquantenaire. tous les propriétaires de « love bugs » peuvent participer gratuitement, après s’être inscrits par téléphone ou par mail. 02/772.34.26 ou [email protected]

- devenue une tradition, la Love Bugs Parade emmène ces coquines demoiselles en balade à travers les rues de Bruxelles avec un arrêt, cette année, au Bozar pour saluer certainement la plus jolie d’entre elles : la « Vochol » exceptionnel-lement exposée durant ce mois de février.

- Au Mexique, la Cox (appelée “vocho”) est une véritable institution. En 2010, le Museo de Arte Popular de Mexico a confié à huit artisans de tradition Huichol, le soin de customiser une « vocho ». S’inspirant de leur culture, ils décorèrent la voiture avec 2.277.000 perles de verres colorées. Le résultat ? Vocho + Hui-chol = Vochol, une véri-table œuvre d’art exposée jusqu’au 3 mars 2013 au Palais des Beaux-Arts. www.bozar.be

- du 7 au 24 février, 3 expositions autour de la Coccinelle au Musée Autoworld de Bruxelles dont une consacrée aux plus belles affiches publicitaires du modèle. www.autoworld.be

Les designers automobiles ont un « coup de blues » et relance sur le marché d’anciennes gloires du passé. La star de cette tendance néo-rétro ? La VW Coccinelle, qui fait l’objet de toutes les attentions pendant ce mois de février à Bruxelles.—Par Céline Pécheux

Que ce soit dans le milieu de la mode, la déco, ou encore le cinéma (le muet refait parler de lui avec « The Artist » notamment), la tendance vintage est omniprésente. Au cœur de cette vintage mania, le secteur automobile ne fait pas figure d’exception. Cependant, l’intérêt pour les constructeurs de voitures n’est pas uniquement de relancer un modèle ayant fait le succès de la marque dans le passé, il s’agit également de lui apporter un nouveau design tout en préservant son authenticité pour séduire la « quadra » nostalgique comme le jeune cadre dynamique. Un défi que le groupe Volkswagen sera le premier à relever en 1998 en donnant une seconde jeunesse à sa célèbre Coccinelle. Relookée, modernisée, rebaptisée New Beetle, la relève est aujourd’hui assurée ! Même si pour beaucoup, rien ne vaudra jamais celle qui a fait « twister » les années 60.

REtoUR VERS LE PASSéLa VW Coccinelle est une voiture de légende à plus d’un titre : elle a été la première voiture produite par la marque allemande Volkswagen et la voiture la plus vendue au monde. Sa popularité est telle qu’elle est même devenue l’héroïne d’une série de films des studios Disney. Outil de propagande utilisé par Hitler, succès populaire de l’après-guerre, icône de l’époque Flower Power, la « cox » est encore aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises. Pour preuve : la série d’évènements qui lui est consacrée pen-dant tout ce mois de février à Bruxelles. L’occasion pour les petits et pour les grands de renouer avec l’une des voi-tures les plus aimées de sa génération.

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Rappelons également que Paul Verlaine a été empri-sonné dans ces mêmes murs le 10 juillet 1873 après avoir blessé son ami Arthur Rimbaud d’un coup de revolver au moment où celui-ci voulait le quitter. d’où le nom de l’ancienne brasserie de l’Amigo (Le Verlaine), remplacé depuis quelques années par le « Bocconi », l’une des meil-leures tables italiennes de la capitale.

hôtel mythique

Même si la qualification « 6 étoiles » n’existe pas en hôtellerie, c’est ce que l’Amigo représente aujourd’hui à Bruxelles : un palace au luxe dis-cret, au charme intimiste, où le sens du service est poussé à l’extrême. Visite guidée. —Par Pierre Dragomirov

Une fois n’est pas coutume, c’est une femme qui est à la barre du navire. Blanche van Berckel a été nommée Gene-ral Manager de l’Amigo (du groupe Rocco Forte Hotels). Faisant preuve d’un irréprochable sens de l’hospitalité, elle applique ici une de ses valeurs cardinales : le « séant », en anglais suitability, c’est-à-dire l’adéquation d’un confort moderne avec la prestigieuse généalogie de l’endroit et la conformité au génie du lieu. La grande qualité de son travail est d’être parvenue à transformer cet hôtel mythique sans lui faire perdre son âme. Mieux que quiconque, avec son équipe, elle a réussi à capter l’onde du palace, son atmos-phère, sa singularité, et vous la révéler à vous-même.

PoUR LA PEtitE HiStoiREL’histoire de l’Amigo se confond avec celle de Bruxelles. L’hôtel a été construit en 1957 dans le style « Renais-sance-baroque-flamand » avec des briques rouges espa-gnoles et d’anciens matériaux provenant des vestiges du couvent des Visitandines (rasé en 1953). Le bâtiment est érigé à l’endroit même où se situait jadis une prison construite au XVIe siècle. Le nom « Amigo » serait dû au fait que la soldatesque espagnole présente à l’époque à Bruxelles connaissait mal le flamand : les soldats auraient confondu le mot « vrunt » (prison) avec le mot « vriend » (ami) et l’auraient donc traduit par « amigo », vocable espagnol que la population bruxelloise trouva sonore et imagé. Les plans de Bruxelles du milieu du XVIIIe siècle, par contre, tous rédigés en français, indiquent « rue de la Vrunte ». A la fin du même siècle, on écrit « rue de l’Ami ». En 1851, un arrêté communal change « Ami » en « Amigo », consacrant ainsi une longue habitude populaire. A l’intérieur de l’hôtel, de nombreux détails ne manquent d’ailleurs pas de séduire par leur historicité et constitue un véritable patrimoine artistique  : des tapisseries XVIIIe de Flandre et d’Aubusson, des toiles des écoles hollandaise et italienne, une vierge en bois polychrome du XVIe siècle, sans oublier l’authentique pavement en granit noir du XVIe qui compose le hall d’entrée…

Le luxe à la fois affirmé et discret, associé au climat intem-porel qui règne à l’hôtel Amigo a déjà séduit bon nombre de people du monde entier qui en ont fait leur halte bruxelloise préférée. De Sophia Loren aux Rolling Stones, en passant par feu le Roi Hussein de Jordanie, Johnny Halliday, Valery Giscard d’Estaing, Pavarotti ou Harrisson Ford… Sans doute y ont-ils trouvé la perfection qu’ils recherchent afin d’apprécier quelques heures privilégiées entre palace et hôtel de charme. www.hotelamigo.com - www.roccofortecollection.com

sentimentAl PalaCe

le cercle des PoèTes

disParus

tintin, une affaire de faMille

L’adresse de tintin, 26 rue du Labrador, n’a rien à envier au charme des 2 nouvelles suites de l’hôtel Amigo entièrement dédiées au célébrissime héros de bande dessinée. Vous pour-rez ainsi y apercevoir une réplique de la maquette du bateau de « La licorne » ou commander un crabe (aux pinces d’or) via un télé-phone à cadran… L’Hôtel propose également à ses (jeunes) clients un « pac-kage tintin » comprenant des cadeaux à l’effigie du sémillant reporter, dvd, jeux, une boîte de biscuit ou des chocolats belges, et un « parcours tintin » à travers Bruxelles. Plus une visite du musée Hergé à Louvain-la-Neuve.

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pêle mêle

ExPo LISETTE ModEL Jusqu’au 2 mars, la Keitelman Gallery (44 rue Van Eyck) propose une expo consacrée à la photographe américaine d’origine autrichienne Lisette Model (1901-1983). Ses images audacieuses, sans concession, mais chargées d’hu-manité, lui confèrent une place à part dans le courant de la « Street Photogra-phy » qui se développe à New York dans les années 40. Elle photographiait avec « ses tripes » avec, dans cette constance, souvent la présence de la musique. A travers une quarantaine de photos, « Resonance » ouvre les portes d’une théma-tique encore peu approfondie dans l’œuvre de Lisette Model.www.keitelmangallery.com

GRANdES TAbLES dU MoNdE Le guide « Les Grandes Tables du Monde 2013 » vient de paraître. Et bonne nouvelle, la Belgique y est mise à l’honneur avec 4 nouvelles tables. Dès lors, nous trouvons aux côtés de Comme chez Soi, L’Auberge du Moulin Hideux, Bruneau, De Karme-liet, Hof van Cleve et le Sea Grill, de « nouveaux membres », à savoir : Hertog Jan (Gert De Mangeleer et Joachim Boudens) ; L’Eau Vive (Anne et Pierre Résimont) ; Slagmolen (Karlijn Libbrecht et Bert Meewis) ; Château du Mylord (Jean-Baptiste et Christophe Thomaes). Une belle manière de continuer à faire connaître le travail de nos chefs, en Europe et partout dans le monde.www.lesgrandestablesdumonde.com

dESSINS oRIGINAUx Pour la Brafa, la Galerie Petits Papiers (spécialisée depuis plus de 25 ans dans les originaux de bande dessinée et le dessin d’illustration) mêle avec audace « Solo Show » et expositions en duo. Le stand met à l’honneur les œuvres récentes de François Avril, des dessins de Jean-Claude Götting des années 60 (voir photo) et la dernière sculpture du « chat » de Philippe Geluck. Quant à la galerie (au Sablon), elle propose un « dialogue » entre 9ème Art et Art contemporain, en rapprochant les univers d’artistes tels que Philippe Druillet & Hervé Di Rosa ou Antonio Segui & Ever Meulen, etc. À découvrir, une toile inédite de Nicolas de Crecy en hommage à Edward Hopper. Galerie Petits Papiers (stand n°36) - www.petitspapiers.be

bAS LES MASqUES Installée au Sablon, la Galerie Serge Schoffel est spécialisée dans les Arts primi-tifs au sens large, originaires notamment d´Afrique subsaharienne, de Mélanésie et d´Indonésie. Elle privilégie la sculpture mais pas exclusivement. Ouverte à toutes choses avec une égale passion, seules les exigences strictes d’ancienneté et l’excellence artistique motivent ses choix. A découvrir à la Brafa ce « masque Bété » (du 19ème siècle) originaire du sud-ouest de la Côte d’ivoire. Incarnation d’un être supra humain, ce masque architectural inspirait peur et respect, et avait une importance primordiale lors des rituels liés à la guerre.Galerie Serge Schoffel (stand n°11) - www.sergeschoffel.com

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Du 5 décembre 2012 au 3 février 2013

Théâtre Royal des GaleriesDirecteur : David Michels

du mardi au samedi de 11h à 18h Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

www.trg.be02 512 04 07

Mise en scène : Bernard Lefrancq et David Michels Décors : Francesco Deleo Lumières : Laurent ComiantChorégraphies : Alexandra VerbeureRéalisation musicale : Bernard WrincqCostumes : Ludwig Moreau et Fabienne Miessen

Maria del RioBernard LefrancqMarc De Roy Angélique Leleux Pierre PigeoletManon HanseeuwAnne ChantraineMaïte Van Deursen Frédéric CeliniKylian Campbellet Fabian Le Castel

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B R A F A

Tour & TaxisBruxellesstand 6

du 19 au 27 janvier

Galerie Michel Rooryck

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