la libre essentielle focus - janvier 2012 - n°146

24
SUPPLÉMENT GRATUIT DU 18/01/2012 n° 146+ Spécial BRAFA, la Foire des Antiquaires de Bruxelles Le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin : 25 ans ! Les coups de cœur de François Schuiten

Upload: claire-huysegoms

Post on 20-Mar-2016

228 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Supplément de La Libre Belgique

TRANSCRIPT

Page 1: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

SUPPLÉMENT

GRATUIT DU

18/01/2012

n° 146+

Spécial BRAFA, la Foire des Antiquairesde BruxellesLe Fonds du Patrimoinede la Fondation Roi Baudouin : 25 ans !

Les coups de cœur deFrançois Schuiten

q _ p y / / g

Page 2: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Sans titre-4 1 16/01/12 13:47

Page 3: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—3—

René Lalique (Aÿ 1860-1945 Paris).

Pendentif Art Nou-veau : libellules fi gurant

un vol de quatre libel-lules affrontées.

Or jaune.Signé : LALIQUE. Paris, vers 1903.

Chez Epoque Fine Jewels, Belgique

Les grandes foires internationales sont des moments privilégiés pour s’interroger sur le devenir du marché de l’art. Les structures héritées d’un passé vieux de cent cin-quante à deux cents ans sont toujours là. Il y a toujours des marchands ayant pignon sur rue, on trouve encore des marchés publics comme à la Batte à Liège et les ventes à l’encan font fl orès. Depuis cinquante à soixante ans, les foires se sont installées dans le paysage européen puis américain et certaines ont pris une ampleur internatio-nale. Que reste-t-il de ces structures, de ce tissu éco-nomique, social et culturel ? A la fois beaucoup et peu, mais surtout, c’est autrement que le marché de l’art se vit. Les antiquaires sont de moins en moins nombreux et ceux qui tiennent le coup sont les anciens et les plus spécia-lisés. Les plus anciens sont donc les plus âgés ou ceux qui ont réussi à passer le témoin à un fi ls, une fi lle, un actionnariat comme on le voit chez les Britanniques. Les jeunes marchands sont rares et se pose ici un problème structurel de remplacement des générations. Certains quartiers de ville déclinent et les échoppes sont reprises par des commerces différents. Il n’y a pas que le Sablon à Bruxelles qui soit dans cette tourmente, lente et continue. Du côté des salles de ventes, il y a quarante, soixante ans, elles étaient moins nombreuses que maintenant, moins soutenues par la presse qui a trouvé là un créneau por-teur pour un lectorat à l’affût mais aussi pour des annon-ceurs en quête de rentabilité et de notoriété. Puis jadis, les salles n’étaient fréquentées que par les marchands. Aujourd’hui, ils se battent non seulement entre eux mais aussi face à des milliers de particuliers. Quant aux foires d’antiquaires, inexistantes avant la guerre 40-45, elles ont émergé dans un contexte de mise en lumière des choses de l’art par les intellectuels venus des musées et des universités qui après le confl it se mirent à mon-ter des foules d’expositions. Ces travaux mondiaux de redécouverte de courants plastiques anciens ont créé le terreau d’exploitation de ce qui s’est révélé être une mine d’or pour les négociants au regard aiguisé. Le mar-keting a aidé ensuite à façonner des images radieuses autour de certaines foires dont les succès furent plané-taires. La Biennale à Paris fut le plus bel exemple de cette réussite et d’une adaptation du marché à de nouvelles

édito

SOMMAIREÉvénement04 BRAFA, réunion éclectique12 Fondation roi Baudouin :

un fonds pour le futur18 Vienne : l’année Klimt

Sélection08 François Schuiten : passeur

d’époques

Tendance06 Prépondérance picturale

du XXe siècle

Portrait14 Flore de Brantes :

vision cosmopolite16 Piet Hein Eek

Auto20 Un carrosse

pour les grands de ce monde

Pêle-mêle22 Les actus de l’art

contingences que les moyens de communication favorisaient. Mais cette Biennale est tout aussi exemplative de ce que le marché ne se fi ge jamais, que toujours il convient d’être à l’affût des courants d’arts et que les maîtres d’œuvres doivent s’adap-ter. De ses mille étoiles du temps des Pompidou et des Giscard, il en reste bien moins aujourd’hui. Dans cette époque-là, à Maastricht, il n’y avait rien ou presque. Puis les étoiles sont nées et se sont multipliées pour générer la TEFAF. À Bruxelles, alors, ils n’étaient pas cinquante et croquaient ensemble un joli gâteau dont les parts nourrissaient leurs hommes et dames une année entière. Mainte-nant ils sont 130. La Foire des Beaux-Arts est deve-nue la BRAFA et s’il n’y avait cette satanée crise des dettes souveraines, l’ombre portée sur les deux rivales précitées aurait crû encore. Paris et Maas-tricht ne tremblent pas encore mais l’heure viendra où notre vitalité commerciale héritée du XIXe siècle nous fera gravir sur la première marche. Toutefois, ces foires éloquentes, magnifi ques et mondaines à mort ne doivent pas faire oublier que les temps sont durs, impitoyables même, pour ceux qui ne travaillent pas sur les bons segments et pour ceux qui manquent de moyens fi nanciers. Les banques serrent les vis. Les petits indépendants crèvent. La classe moyenne disparaît et quand la banque Delen ouvre les cordons de sa bourse afi n de soutenir la BRAFA, c’est pour attirer à juste titre les meilleurs clients, privés plus que marchands, ce qui montre bien que l’on ne prête (attention) qu’aux riches. 

—Philippe Farcy

Rédactrice en chef Marie Pok / Rédaction : 79 rue des Francs - 1040 Bruxelles - e-mail : [email protected] / Cover : Vase en verre, circa 1933Vittorio Donà, designer pour S.A.I.A.R.-Ferro Toso Murano, Italie. Chez Marc Heiremans / Ont colla boré à ce numéro Max Borka, Muriel de Crayencour, Philippe Farcy, Pierre-Benoît Sepulchre / Direction artistique et mise en page mpointproduction / Régie Publicitaire RGP Dominique Flamand - 02 211 31 35 - Dominique.fl [email protected] / Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 [email protected] / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’admi ni stration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administra-teur délégué, éditeur responsable François le Hodey

Page 4: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—4—

événement

Brafa, réunion éclectiqueLa BRAFA, c’est évidemment le meilleur moment dans le marché de l’art belge. Au sein du remar-quable site de Tour et Taxi non loin du canal de Bruxelles, la foire a pris une tournure magnifi que et repose sur une vision internationale du marché qui sert les intérêts de notre pays. —Philippe Farcy

Le sommeil du monstre, 1998 Enki Bilal (Belgrade, 1951)

Carré de la bande dessinée. Acrylique et pastel sur tableau

28.5 x 37.5cm. Galerie 9e Art.

La vitalité des collectionneurs belges n’est plus à démontrer, sur-tout dans l’art contemporain et dans celui du siècle passé. Cela n’empêche pas, par besoin de diversité, d’appeler dans les rangs un nombre stable mais dense de marchands spécialisés dans la bande dessinée et de renforcer les secteurs commerciaux qui ont le vent en poupe. C’est le cas des arts graphiques, peints, des-sinés et gravés, du XXe siècle. Ce qu’il faut c’est tenir les caps, celui de la constance dans la qualité, de la rentabilité qui sera trouvée en renforçant toujours le niveau d’excellence, et enfi n celui de l’écoute de ce qu’impose le marché. Surfer sur les vagues des goûts est la bonne manière de tenir le navire à fl ot. Bernard de Leye, président de la foire, tente de gouverner au centre. Il cherche à conserver à ce type de manifestation son caractère qui cultive les amateurs d’arts ancien et moderne, mais il ouvre aussi les portes à ce qui représente le futur. Question de futur, comme nous le disait Alain Chuderland de la galerie bruxelloise Futur Antérieur (première participation) « la BRAFA est très belle ; celle de l’an dernier m’a frappé par sa tenue et la densité qua-litative que l’on croise de stand en stand, et elle est en devenir. A partir de là, je me suis dit qu’il était temps d’y participer. » La venue de Futur Antérieur montre qu’un Belge peut faire aussi bien que des Vallois ou d’autres Parisiens qui travaillent l’Art déco avec des moyens immenses.

MOINS MAIS MIEUXIls seront 122 exposants cette année, à tenter ce qui reste une aventure. Quelles que soient les manifestations d’art et d’antiqui-tés, on peut désormais y générer des sommes considérables ou en sortir «  sans un franc en poche  ». Il se disait voici dix mois que deux marchands français avaient «  cassé la baraque  » en 2011 parce que de part et d’autre, deux clients avaient fait main basse sur leurs stands, emportant tout ce qui n’avait pas encore été vendu. C’est donc qu’il y a encore des gens très bien dans leurs papiers, capables de coups de cœur magistraux. On trou-vera un stand très parlant de cette évolution des genres qui est une marche en avant des mentalités. Ce sera le stand de Flore de Brantes. Ses mélanges de meubles anciens, d’objets décoratifs Louis XV et Louis XVI juxtaposés à des créations récentes parlent d’eux-mêmes. Les clients achètent moins, mais mieux. Ils achètent en jouant sur les contrastes. L’idée n’est pas neuve et elle avait même fait la première fortune du Pavillon des Antiquaires aux Tui-leries, il y a plus de quinze ans. Maintenant, les esprits ont mûri. Tout ceci n’empêche pas les collectionneurs de se comporter comme naguère et jadis, en travaillant sur une niche, comme l’ar-genterie, la sculpture, les livres rares, la céramique ou la verrerie. La BRAFA est ouverte à toutes les possibilités dans des gammes de prix très diversifi ées. Ce qu’il faut, c’est choisir le meilleur pour sauvegarder son investissement en cas de revente.

Tour & Taxis, avenue du Port 86 C, 1000 Bruxelles. Ouvert du samedi 21 au dimanche 29 janvier 2012 de 11h à 19 h. Nocturnes mardi 24 et jeudi 26 janvier jusqu’à 22h.

Page 5: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

RARISSIME COUPE A ‘FACETIES’ AU POINÇON DE LILLE, 1646, DU MAITRE ORFEVRE FRANÇOIS VRANX

ARGENT ET VERMEIL - HAUTEUR : 27 CMBRAFA - STAND 102

41 AVENUE HAMOIR – B-1180 BRUXELLES - TEL + 32 (0) 2 514 34 77 - GSM + 32 (0) 475 46 54 41

GALERIE BERNARD DE LEYEORFEVRERIES ANCIENNES ET ANTIQUITES

BERNARD DE LEYE 235X335_janv12.indd 1 16/01/12 16:16

Page 6: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—6—

littérature

Par raison de cohérence dans une foire qui se veut encore d’antiquités, l’art purement contem-porain ne sera que très peu représenté, mais entre 1880 ( date moyenne du début de la modernité ) et 1980, il y a de la place pour un large éventail de mouvements picturaux, belges et étrangers qui vont trouver ici de quoi déployer les ailes de la convoitise. Sur les 120 exposants de cette année, une vingtaine est spéciali-sée dans ce secteur. Et plus de trente vendent des tableaux en même temps que d’autres objets d’art ou meubles.

SIGNAL POSITIFLes exposants dans le segment qui nous inté-resse ici sont des fi dèles. La plupart sont là depuis plus de cinq ans, dix ans pour d’autres, vingt ans pour certains comme les Berko qui ne font qu’effl eurer le XXè siècle. Il y a des nouveaux aussi, comme la galerie du fi ls Cazeau ( Paris ), celle de Madame Bastien ( Bruxelles ) et puis le petit poucet venu de Gomzé au sud de Liège, à savoir la galerie de Francis Noël. La présence de cet exposant est en soi un signal positif de la part du comité organisateur donné en faveur d’un marchand qui a su évoluer avec son temps. Lequel comité a observé l’adaptation constante de ce négociant passionné depuis plus de trente ans par les arts plastiques mais qui avait fondé

avec sa femme Carmen une maison d’antiquités de tradition liégeoise. Depuis l’an 2000, et pour faire face à la ( déjà ) désaffection du public pour le mobilier de ce genre, Francis Noël a viré sa cuti et s’est lancé dans sa deuxième passion, celle des tableaux modernes. Selon lui, «  les tendances et les goûts ont bien changé depuis vingt ans, et même depuis dix ans. Pour tenir le coup dans le métier, il ne faut acheter que des choses de grande qualité, de niveau internatio-nal, et d’une évidente rareté. Le mieux c’est de travailler les années 50-70 du siècle passé bien sûr. Et comme on a dû vous le dire, il est plus facile de vendre des pièces à 20/25.000 € que d’autres à 2/3.000 €. Le marché se rétrécit mais il y a toujours une vraie demande pour certains courants artistiques. » Le stand de 55 m² semble trop petit pour tout ce que ce négociant liégeois voudrait exposer. Et il compte accoler les maîtres belges comme Jespers et Mambour, Delahaut et Rets, à des pointures internationales comme Cremonini, Csaky, Kurt Lewis ou Vasconcelos. Il y aura donc de l’éclectisme stylistique dans cet espace d’où les meubles seront exclus, ce qui n’était pas le cas lors de la dernière foire de Francis Noël à Namur en novembre 2011.

Joana VASCONCELOS Material Girl, 2011.Chez Francis Noël.

Prépondérance picturale du XXè siècle

Plus le temps passe et plus les tendances se confi rment dans le monde du marché de l’art international. Tellement international que les régionia-lismes n’ont plus guère droit de cité. La BRAFA 2012 sera en partie portée en sa vitalité par les arts picturaux du XXè siècle. —Philippe Farcy

Jean Brusselmans Bouquet de fl eurs, 1943.Chez Francis Noël.

Page 7: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Expert Consultant - Membre du S.N.A. et du C.N.E.6, rue du Cirque, 75008 PARIS. Tel : +33 (0)1 42 25 84 80 - Fax : +33 (0)1 40 75 03 90

12, rue des Beaux Arts, 75006 PARIS. Tel : +33 (0)1 40 46 82 40 - Fax : +33 (0)1 40 46 82 [email protected] - www.galerie-mermoz.com

MASQUEMezcala - Guerrero - Mexique 350 - 100 av. J.C.

Hauteur : 15,9 - Largeur : 14,5 cm

GALERIE MERMOZDepuis 1970

Santo MicaliART PRECOLOMBIEN - ANTIQUITES

BrusselAntique:pub 15/01/12 22:44 Page 1

Page 8: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

— ——8—

QUE L’ETAT PRÉSERVE SON PATRIMOINE !L’engagement de François Schuiten dans cette opération menée par la Fondation Roi Baudouin rejoint sa propre réfl exion sur la transmission du patrimoine. « Pour un auteur, il est essentiel que ses originaux soient conservés en un ensemble, disponible à la fois pour les lecteurs et les édi-teurs. C’est à cette condition qu’on peut s’assu-rer de la qualité des rééditions et de la trans-mission de l’œuvre. Or, lorsque l’auteur a du mal à vivre de ses droits, il est assez logique qu’il soit tenté de disperser ses originaux en vente aux enchères où les lots atteignent des sommes folles. Lorsqu’on ne veut pas laisser à ses enfants le poids des droits de succession, il n’existe pas beaucoup d’autres solutions. Pourquoi l’État ne propose-t-il pas de nouveaux systèmes pour préserver les œuvres de ses citoyens et enrichir ainsi son propre patrimoine ? » Sans colère mais sans résignation, François Schuiten s’interroge ainsi sur la place de l’artiste dans la société et dans l’histoire de son pays, tout en planchant sur sa prochaine B.D. Tandis que l’encre sèche sur le papier, il quitte un instant sa table à dessin pour scruter les œuvres proposées par les expo-sants de la BRAFA. En détail.

Lumière, mouvement, transparence. La mise en scène dont François Schuiten a entouré les chefs-d’œuvre de la Fondation Roi Baudouin isole cet espace de l’agitation commerciale de la foire. Entre la préparation de son prochain album et son travail en coulisses de BRAFA, l’auteur des Cités obscures s’épanche sur quelques pièces proposées par les exposants.—Marie Pok

Passionné d’art, François Schuiten ne pouvait que s’enthousiasmer pour ce projet de scé-nographie, la création d’un cadre où puissent cohabiter des expressions extrêmement diffé-rentes puisque s’y côtoieront des peintures, de l’orfèvrerie, des manuscrits, de la céramique et même une collection historique de hochets. « Le défi réside dans l’inscription de ces objets dans la triple dimension de préservation, d’étude et de mise en valeur du patrimoine, induite par les missions de la Fondation Roi Baudouin. La scénographie doit permettre à cette institu-tion de marquer sa différence par rapport aux autres stands. Et cette distinction est loin d’être anodine puisque toutes les pièces présentées n’appartiennent plus au marché, au monde de l’argent. » En collaboration avec Expoduo, avec qui il avait notamment signé la scénographie de l’exposition Le Transsibérien en 2006, François Schuiten a traduit cette dimension culturelle en immergeant le visiteur dans un climat qui joue sur l’alternance de sentiments de distance et de proximité. Tulle, jeux de lumière, environnements sonores sculptent un espace résolument diffé-rencié du reste de la Foire.

François Schuiten, passeur d’époques

1

FRANÇOIS SCHUITEN EN 5 DATES1956 Naissance à Bruxelles1983 Début du Cycles des Cités obscures

avec Benoît Peeters1992 Album Brüsel

2000 Création du Pavillon des Utopies à l’Expositionuniverselle d’Hanovre2012 Grand Prix d’Angoulême

sélection

Page 9: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—9—

INSONDABLEFrançois Schuiten s’intéresse de près aux cabinets de curiosités, comme en atteste le beau livre « Cabinets of curiosities » de Patrick Mauries, qui se trouve en bonne place dans son immense bibliothèque. Le portique central de ce cabinet anversois est fl anqué de deux ensembles de quatre paysages et l’intérieur des battants est également peint par l’Anversois Jas-per Van Der Laenen (1592-1626). «  Il y a dans ces paysage des changements d’échelle qui donnent à l’image une profondeur extraordinaire. Les maîtres anciens avaient ce don de poser les bleus et de rendre l’épaisseur de l’air, dans une ambiance insondable, mystérieuse. » A découvrir chez De Pauw-Muller.

NATURE HEUREUSE« Bien qu’il reste fermement attaché à une tradi-tion réaliste, Emile Claus est un véritable impres-sionniste. Il parvient à faire vibrer la lumière et à réveiller un monde heureux, un moment de grâce capturé par ses touches gracieuses. » Il faut dire que François Schuiten a analysé l’œuvre de ce luministe fl amand avec minutie dans le cadre de l’aménagement intérieur du Comme chez

Soi. Les saules est une huile sur toile provenant d’une collection privée et proposée par la galerie Oscar De Vos.

DE L’ORDINAIRE À L’IMAGINAIREParmi toutes les images des objets dévoilés à la presse par les antiquaires de BRAFA se glissait une plume de Magritte. Elle n’a pas échappé à François Schuiten, inconditionnel de ce célèbre artiste né à Lessines (1898–1967) et qui porta l’image du surréalisme belge bien au-delà de nos frontières. « Je suis troublé par la façon dont il a regardé son époque, son pays, son entourage. Il peint des choses proches, familières : un che-valet, un réverbère, sa femme… mais ces objets anodins ouvrent chacun une porte vers des espaces imaginaires. Magritte est un conteur d’histoires : un bonheur pour moi. Et puis, à l’ère de la globalisation, il est remarquable de voir que le côté hyper local de son œuvre parle au monde entier. On a souvent critiqué sa technique. Or nous avons dans cette étude d’après Les travaux d’Alexandre, une véritable maîtrise de la plume. » A admirer sur le stand de la galerie OFFA.

2

3

MA

GR

ITTE

(© C

H. H

ER

SC

OV

ICI -

SA

BA

M B

ELG

IUM

201

2 !)

2

1

3

CARTOGRAPHIE « Les cartes ont toujours fasciné les gens, ce sont des objets de rêverie. A notre époque, un système comme Google Earth connaît un irrésistible succès et ce n’est pas innocent. La cartographie est une façon de parler de notre monde”, estime celui qui dans “La Frontière invi-sible”, met en scène un Centre de cartographie, inspiré du Mundaneum. « Certains fantasment sur la carte, la cartographie après tout c’est une mise à plat. Il y a plusieurs cartes qui le disent : on pourrait faire une carte des rumeurs, une carte des angoisses, des rêves, on pourrait cartographier indéfi niment  », confi ait François Schuiten à la Libre en 2002 déjà. Son coup de foudre pour le Leo Belgicus dévoilé par l’anti-quaire Sanderus était évident  ! A la fois fi gure héraldique et espace géographique, le Leo Belgicus est une représentation cartographiée d’un territoire allant des Pays-Bas à la Picardie, englobant la Belgique, le Luxembourg ainsi que certaines provinces allemandes. Cette carte prend la silhouette d’un lion. Cette gravure-ci est l’œuvre de C.J. Visscher (Amsterdam, 1587-1652) et représente la Trève de Douze ans entre l’Espagne et les Provinces unies (1609-1621).

4

4

Page 10: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—10—

sélection

COSMOLOGIE«  Quelle prouesse de sculpture  !  » s’exclame François Schuiten devant ce superbe objet en ivoire de la fi n du XVIIe. La pièce, pas plus haute que 13 cm, avec un globe de 6 cm de diamètre, est en effet d’une incroyable virtuosité. L’univers sidéral évoqué par toutes ces planètes enchâs-sées rejoint un thème fondamental de l’œuvre du troisième Belge couronné par le Grand Prix d’An-goulême (en 2002). On ne s’étonne donc pas de le voir fasciné par cet objet plein de sens cachés.

PAPIERS PEINTSLe rapport à l’art évolue. Des pièces autrefois per-çues comme simplement décoratives accèdent aujourd’hui au statut d’œuvres d’art. Ainsi des papiers peints montés sur châssis que présente la franco-américaine Carolle Thibaut-Pomerantz. Sortir ces éléments de décoration intérieure de leur contexte, interroger ces formes d’expression déconsidérées, sont des démarches auxquelles François Schuiten se montre sensible. Dans Les Chasses de Compiègne : La Curée et Le pique-nique, réalisées en 1812 par Carle Vernet (1758-1836), il salue d’abord la haute performance d’une sérigraphie comptant d’innombrables passages. «  La colorimétrie nous fait basculer dans un univers presque fauve. » Et de s’atten-drir ensuite face au sentiment qui se dégage de cette représentation de la nature : « Ca respire la sérénité et le bonheur ! »

ion

LA LEÇON DES ANCIENS«  Les anciens avaient une façon incroyable de disposer leurs plans  », remarque Schuiten. Il analyse avec attention et enthousiasme un petit tondo (12cm) d’ Abel Grimmer (Anvers, 1570-1610) proposé par la galerie Florence de Voldère. «  Ces mondes qui s’entrecroisent, se répondent et se renvoient ont véritablement quelque chose de cosmique. Et de matriciel… comme s’ils se fécondaient et se reproduisaient de façon organique, un monde en enfantant un autre. Et ce laboureur : quelle petite merveille ! » Fils d’un architecte dont le grand rêve était la peinture, notre dessinateur a côtoyé très tôt les tableaux de maîtres anciens. Aujourd’hui, il considère qu’on ne cesse jamais de redécouvrir la beauté des œuvres qui ont fait l’histoire. Pour-tant, la relecture des classiques n’a de sens que si elle éclaire le présent. Et François Schuiten est certainement un « passeur  » d’une époque à une autre.

6

7

7

6

55

Page 11: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Expertise

Notre galerie propose le plus grand choix de dessins d’Hergé, Franquin, Uderzo, Jacobs.

Plus de 50 dessins et planches d’Hergé

30 aNs d’exPérieNce

collectionneur de l’oeuvre d’Hergé depuis 30 ans. Membre de la chambre royale des antiquaires de Belgique.

couverture couleurs Uderzo 125.000 euros

couverture couleurs Moébius 65.000 euros

Ouvert sur rendez-vous

9TH ART GALLERY 235X335 JANV12.indd 1 16/01/12 16:52

Page 12: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—12—

Le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouincélèbre cette année ses 25 ans. Une occasion en or pour s’inviter aucœur de la BRAFA et y dévoiler lespièces maîtresses de sa collection.François Schuiten s’est attelé à lamise en scène de cet ensembleexceptionnel et varié.—Texte : Marie Pok

terpeler le visiteur et de créer un lien entre desœuvres d’époques et de provenances sidiverses. A lui de magnifier le phylactère issu duTrésor d’Hugo d’Oignies, l’une des sept mer-veilles de Belgique, l’aquarelle La Dame au pantinde Félicien Rops, le Portrait de Marguerite deFernand Khnopf, la tapisserie d’Enghien de lamanufacture d’Henri van der Cammen (1615-1650) ou la Vierge à l’enfant en terre cuite deJohannes Cardon (1643). On verra aussi l’ai-guière et le bassin d’argenterie ayant appartenusà Rubens et acquis à Monaco par le chevalierBauchau, grand collectionneur d’orfèvrerieancienne, qui rapatria l’ensemble en Belgiquepour en faire don aux générations futures à tra-vers la Fondation. On a également beaucoupparlé ces dernières semaines de l’ensemble des32 manuscrits du violoniste-compositeur belgeHenry Vieuxtemps (1820-1881). Rapatriées deFrance, ces pièces seront confiées au départe-ment Musique de la Bibliothèque royale où ellesferont l’objet de recherches approfondies quipermettront d’en apprendre davantage sur cetéminent compositeur et fondateur de l’école deviolon de Belgique. Car, si son influence estindéniable, l’homme reste méconnu des musico-logues hors de nos frontières. En outre, ce fondscomporte plusieurs partitions autographes iné-dites dont on procèdera à l’enregistrement et àplusieurs auditions publiques. A découvrir à laBRAFA.

Du 21 au 29 janvier. BRAFA, Tour & Taxis, avenue duPort 86C, 1000 Bruxelles. Infos Fondation Roi Baudouin :02 511 18 40 - www.kbs-frb.be

événement

En 1975, à l’occasion des festivités marquant le25e anniversaire de l’accession au trône du RoiBaudouin, le Souverain annonce qu’il ne souhaiterecevoir aucun cadeau personnel mais s’engagedans la création d’une Fondation indépendanteayant pour but de soutenir des initiatives contri-buant à l’avènement d’une société meilleure, enquête de plus de justice, de démocratie et derespect pour la diversité. Parmi ses différentsdomaines d’action – santé, pauvreté, justicesociale, démocratie… – le Fonds du Patrimoines’attache, depuis 25 ans, à la conservation et àl’accessibilité de notre patrimoine le plus signifi-catif. Grâce à de nombreux et généreux dons, etpar une politique d’acquisition (environ600.000 € par an) le Fonds a pu constituer unecollection de 7.000 éléments d’une grande diver-sité. Elle comprend des œuvres allant de JacobJordaens à Philippe Wolfers, de la peintureancienne à l’art contemporain en passant par lesarts appliqués. Chaque pièce de la collection estconfiée à une institution publique qui aura pourmission de la conserver et de la rendre publiqueà travers des expositions ou des publications. Enoutre, le Centre de Philanthropie de la FondationRoi Baudouin permet aux particuliers, organisa-tions ou sociétés de créer leur propre Fonds ausein même de la Fondation Roi Baudouin. Celle-ci assurera la gestion du Fonds créé, en garantirala pérennité tout en prodiguant des conseils d’ex-perts. Voilà comment éviter les lourdeurs admi-nistratives inhérentes à une telle entreprise.

PEINTURE, TAPISSERIE, MUSIQUEPour donner un aperçu représentatif de sa col-lection, la Fondation Roi Baudouin a fait appel aucélèbre auteur de bande dessinée et scéno-graphe François Schuiten. Un défi sur mesurepour ce faiseur d’images qui aura à charge d’in-

Henri VIEUXTEMPS, Fantaisie sur Faustde Gounod, partition (sans n° d’opus) pour violon et piano, brouillon de travail, 27 x 35 cm. Signée et datée : Paris, 1er février 1869, croquis représentantMéphistophélès sur la couverture, acquispar le Fonds Léon Courtin - MarcelleBouché en 2011. Coll. Fondation Roi Baudouin, en dépôt à la Bibliothèque royale de Belgique.

© C

HR

ISTI

E’S

IMA

GE

S L

IMIT

ED

.

Scène forestière avec hérons.Tapisserie d’Enghien, manufacture d’Henri van der Cammen, 1615-1650.Laine et soie, 358 x 260 cmDon de Michel Demoortel en 2009.Coll. Fondation Roi Baudouin,en dépôt à la MaisonJonathas, Enghien.

© D

E W

IT-S

PE

LTD

OO

RN

BE

LGIU

M.

Un fonds pour le futur

q _ p y / / g

Page 13: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

78, Rue de la Borne - 1080 BrusselsTel +32 (0)2 410 61 50 - Fax +32 (0)2 410 63 81

[email protected] - www.vervloet.com

The Future in Respect for Traditions

Nous vous accueillons du lundi au mercredi sur rendez-vous,le jeudi et vendredi le showroom est ouvert.

Best Wishes 2012

VERVLOET235X335_JAN12.indd 1 16/01/12 15:39

Page 14: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—14—

portrait

Portrait de Flore de Brantes devant untableau de Todd &Fitch.

Ce qui fascine sur les stands que Flore deBrantes a composés pour les dernières éditionsde la BRAFA, c’est cet équilibre entre classi-cisme et avant-garde. Du mobilier Louis XV ouLouis XVI aux œuvres d’art contemporain en pas-sant par les arts décoratifs des XIXe et XXe, ellepeut puiser dans (presque) tous les genres et lesépoques, les objets qui créeront ces ambiancessophistiquées dont elle a le secret, reflets d’un artde vivre cosmopolite. D’origine française maisayant roulé sa bosse de par le monde, Flore deBrantes s’est installée à Bruxelles il y a quelquesannées, concentrant ses activités sur la foire deMaastricht et de Bruxelles, tout en recevant sesclients privilégiés à domicile. Aujourd’hui, elle aouvert un espace qu’elle dédie à des événementsponctuels, réceptions et autres rencontres quel’on imagine joyeuses à son image, autour d’ex-positions thématiques. Une façon de dynamiserle métier d’antiquaire, un peu mis à mal par l’évo-lution des goûts et des modes de vie. La jeunefemme n’en est pas à son coup d’essaipuisqu’elle avait déjà organisé une expo sur «Lemonde fabuleux des écrans de cheminée desXVIIIe et XIXe siècles», une rétrospective du bijou-tier Jean Després et d’autres événements ponc-tuels. Entourée de son époux Amaury de LaMoussaye et du pétillant Axel van der Stappen,ex-pilier de la galerie de Jonckheere, Flore deBrantes ne fait pas les choses à moitié. La gale-rie jouit d’une situation enviable, à deux pas desEtangs d’Ixelles, et d’un cadre exceptionnelquoique martyrisé par ses précédents occupants.La maison investie par l’antiquaire est l’œuvre de

l’architecte Ernest Blérot, dont l’essentiel de laproduction s’étale entre 1898 et 1904. Datée de1903, cette demeure Art Nouveau est classée,ce qui ne facilite sans doute pas sa restauration.Mais les sgraffites de la façade, la ferronnerie, lesboiseries, les mosaïques et les plafonds japoni-sants sont heureusement relativement épargnéset offrent un décor exquis aux œuvres exposées.

TROIS THÈMESPour son exposition inaugurale, Flore a mis àprofit des relations privilégiées avec le designerHervé van der Straeten. Les pièces réservéespour la galerie sont exceptionnelles : piècesuniques, dernières de série ou éditions limitéesà quelques exemplaires, elles sont de véritablestrésors pour les collectionneurs. Lors de l’ouver-ture, on remarquait ainsi le cabinet « Particules »en ébène et placage de bois de violette etbronze ou le lustre en poirier noirci, bronze etglobes de cristal de roche. Autre figure de prouede cet accrochage, Ian Davenport fait partie desYoung British Artists, rendus célèbres par l’ex-

position Freeze orchestrée par Damien Hirst en1988, et plus tard par la galerie Saatchi. Il estaujourd’hui exposé dans le monde entier et pré-sent dans de nombreuses collections publiquesen Grande Bretagne et aux Etats-Unis. Dès ledébut de ses études, il s’en prend aux règles dela peinture et décide de détourner les pratiquestraditionnelles. Sa dernière série, les PuddlePaintings, se situe dans la continuité de cettepetite rébellion : la couleur est appliquée à laseringue, en longues lignes verticales régulièreset précises dont la fin, en bas de la toile, serelâche et part de travers. La galerie en présentequelques exemplaires, ainsi que plusieurs« Circle paintings », autre série un peu plusancienne. Flore de Brantes présentera aussi sonduo préféré, Todd+Fitch, deux Français dont lesœuvres lumineuses figurent des objets ou desarchitectures emblématiques. Un équilibre quel’on retrouvera sur le stand de Flore à la BRAFA.

Galerie Flore, rue de la Vallée 40, 1050 Bruxelles.Infos www.galerieflore.com - +32 479 26 90 90

Voilà dix ans que Flore de Brantes participe à la BRAFA (autrefois la Foire des Antiquairesau Palais des Beaux-Arts). Avec une identitéqui s’affirme dans la communion d’œuvresanciennes et contemporaines, elle offre désormais au public un nouvel espace, dans les murs d’une maison Art Nouveau, à deux pas des Etangs d’Ixelles.—Texte : Marie Pok

Todd & Fitch, Blame theUnicorn, 120 x 166 cm.

Flore de Brantes: vision cosmopolite

q _ p y / / g

Page 15: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Visitez notre site www.frantzhemeleers.be

Ouvert du mercredi au samedi de 11h à 18h30Avenue des Casernes 61 1040 BruxellesTel. 02/640 29 [email protected]

Bronze de Vienne. Lièvre à la carotte.

XIXème siècle

Série de 4 chaises suédoises en cerisier

Buffet avec vitrine Gustavien vers 1800

Bureau victorien en noyer

Théière Chine Qianlong

Antiquités et Décoration

rr

HEMELEERS 235X335_janv12.indd 1 16/01/12 17:21

Page 16: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—16——16—

portrait

Piet Hein Eek

La galerie d’antiquités Francis Janssens van derMaelen existe depuis 1978, d’abord au boulevardde Waterloo, et depuis 12 ans au Sablon.Spécialisée en orfèvrerie et objets d’art, elle pro-pose une très belle sélection d’argenteries euro-péennes des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que dela période Art Nouveau et Art Déco. Ses objetsportent les poinçons de France, de Belgique, deRussie… Mais depuis deux ans, Francis Janssensvan der Maelen représente également un créa-teur contemporain, le Hollandais Piet Hein Eek.C’est suite à un coup de cœur pour le mobiliercréé par ce designer que cette surprenante col-laboration a démarré.

Piet Hein Eek, ancien élève de la prestigieuseDesign Academy d’Eindhoven, est un maître du«scrapwood», une technique de collage de mor-ceaux de planches de bois de récupération qu’ilpratique comme une nouvelle marqueterie. Pourlui, rien n’est plus beau que les vieux bois rejetéspar la nature ou l’industrie. A l’heure où d’autresles négligent, il les récupère pour en faire desmeubles en édition limitée. Aux finitions impecca-bles de la production de masse, il préfère lesimperfections de ses pièces en bois de rebut.Car pour lui, c’est précisément ces imperfectionsqui suscitent le désir, créent une âme, mais per-mettent aussi à chacun d’être harmonie avec sonmilieu…

PUZZLES DE BOIS RÉCUPÉRÉPiet Hein Eek trie des planches de bois qui ont étéjetées puis imagine ensuite comment elles vonts’assembler. Cette démarche est fondamentale :

la disponibilité des matériaux, et le potentiel deses machines de production (dans lesquelles ila investi très tôt pour être autonome) détermi-nent le design. Pour autant, il ne vise pas le mar-ché de l’art avec des pièces uniques, il produitdes petites séries avec une préoccupation :économiser les matériaux. Il fabrique « local », àGeldrop, près d’Eindhoven, dans un énormehangar qu’il a investi il y a un an. Il y crée, pro-duit et stocke ses objets, avec les 40 personnesqui travaillent pour lui. Mobilier d’intérieur, d’ex-térieur, pour enfants, céramique, luminaires…Tout est créé selon cette même philosophie. Onpointe aussi ses bancs composés de tubes demétal récupérés, étonnants.

A voir à la galerie : sièges, commodes et tablescomposés d’un puzzle précieux de morceaux debois patinés, peints, laqués, écaillés, dans uncamaïeu de bleus et de bruns. Une grande tableoccupe tout l’espace central. Celle-ci est peintepuis recouverte de nombreuses couches devernis bateau, pour un aspect laque de Chine.Les sublimes vitrines en polycarbonate, auxcharnières et verrous en métal ou en chêne etverre, font le lien entre les argenteries présen-tées par Francis van der Maelen et l’univers dudesigner. Objets précieux, geste précis du créa-teur et maîtrise artisanale des matériaux consti-tuent leurs préoccupations communes.

Galerie Francis Janssens van der Maelen, rueErnest Allard, 23, 1000 Bruxelles. Ouvert les mardi, mer-credi de 13h à 18h et du jeudi au samedi de 10h à18h.Infos : www.pietheineek.nl

Au Sablon, au milieu d’objets précieux, se détachent des tables et des fauteuils en bois rugueux, aux formes simples et puissantes. Un mélange parfaitement réussi d’ancien et de contemporain. Unebelle collaboration entre un designer, Piet Hein Eek, et un antiquaire épris de beauté, FrancisJanssens van der Maelen.—Muriel de Crayencour

L’orfèvre du recyclage

Piet Hein Eek, armoire classique en « scrapwood ».

Piet Hein Eek, compositionde vieux abat-jours.

Piet Hein Eek, chaise en « scrapwood ».

© N

OB

RU

IJG

RO

K

q _ p y / / g

Page 17: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Francis Maere Fine arts GalleryHotel Falligan – 1e étageKouter 172 – 9000 Gandmar. – ven.: 10:00 – 12:30 et 14:00 – 18:00dim.: 10:00 – 13:00et sur rendez-vouswww.francismaerefinearts.be

Léon DE SMET (Gent 1881 - Deurle 1966) – “La lecture” (1913) © sabam belgium

OOiDOnK Fine artsOoidonkdreef 12 9800 Deinze / Bachte-Maria-Leerne

sam. - dim. 15:00 - 18:00 et sur rendez-vouswww.ooidonkfinearts.be

stand n° 55

Francis Maere Fine arts BVBa | tableaux 19e - 20e siècles | achat & vente – courtage

tél. + 32 (0)475 69 23 05 | e-mail: [email protected]

sc120115_ad_FrancisMaere_LLE180112.indd 1 15/01/12 23:43

Page 18: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—18—

En 2012, Vienne fêtera le 150e anniversaire de la naissance de l’un de ses principaux génies, lepeintre Gustav Klimt (1862–1918).Une année commémorative démarredans la capitale autrichienne.—Texte : Max Borka

Rehaussés d’orfèvrerie, ses tableaux -et surtout sonplus célèbre, Le Baiser, aujourd’hui exposé auBelvédère de Vienne- n’ont pas seulement révolu-tionné la peinture, mais aussi transformé le monde,témoins de l’ascension de la grande bourgeoisie etsymboles du Jugendstil qui, vers 1900, fut le hérautde l’abstraction et de l’époque moderne.

Avec ses deux millions d’habitants, la capitale autri-chienne était en 1900 la cinquième ville du mondeet le centre incontesté de l’Europe central, verslequel convergaient les formes les plus raffinées dela culture avec une intensité et une vitesse encorejamais égalées. Gustav Klimt passa la plus grandepartie de sa vie à Vienne. Il n’avait pas son pareilpour capter cette ère de mutation et de gestationpermante, s’exprimant à travers des mouvementscomme la Sécession viennoise ou la WienerWerkstätte. Si ses œuvres suscitaient d’intensescritiques en Autriche, il fut fort célébré à l’étranger,et notamment en Belgique, où il réalisa, en collabo-ration avec son alter ego, l’architecte et décorateur

l’histoire de l’art) programme une manifestation quise concentre surtout sur les treize peinturesmajeures réalisées par l’artiste pour les escaliersd’apparat du musée, accompagnées de leurs des-sins préparatoires. Tandis que L’Albertina, qui a éta-bli le catalogue complet des dessins de GustavKlimt, montre l’exposition “Klimt – Dessins”, leMusée Leopold, à l’aide de tableaux et de la corres-pondance de voyage de Gustav Klimt, jette unregard sur l’homme, pour en finir avec ses clichés etmythes... une mission impossible.

Mais visiter Vienne, c’est avant tout découvrir à(presque) chaque coin de rue les traces du tournantdu siècle dernier, le Jugendstil et le style sécession-niste. On y admirera notamment le bâtiment de laSécession même, bâti en 1898 par Joseph MariaOlbrich, le premier hall d’exposition d’Europe cen-trale à se vouer à l’art moderne. Il est décoré par lafameuse frise Beethoven de Klimt, et couronné parune boule d’or qui exprime parfaitement la quintes-sence de Vienne dans un simple geste, tout naturel.

Pour plus d’informations sur L’Année Klimt : www.wien.info

événement

Le monde en boule d’or

Josef Hoffmann (1870 – 1956), le Palais Stoclet,seule Gesamtkunstwerk, œuvre totale, et le plusgrand chef-d’oeuvre de la Wiener Werkstätte. Klimtdécéda en 1918 à Vienne d’une attaque d’apo-plexie. Aujourd’hui, son oeuvre est considérécomme l’apogée de l’esprit autrichien.

Une documentation encore inédite sur le PalaisStoclet se trouve au cœur de toute une série d’ex-positions que pas moins de huit musées organisentà l’occasion de cet anniversaire. Le Belvédère, quipossède la plus grande collection au monde detoiles de Klimt, prépare une exposition qui mettral’accent sur le phénomène encore rarement pris encompte de la réception de l’œuvre de Klimt au coursdu temps. Tout juste ouverte au public, l’exposition“Gustav Klimt/Josef Hoffmann, pionniers de lamodernité” se penche sur l’intense coopération quis’instaura entre ces deux personnalités dès la fon-dation de la Sécession viennoise en 1897, et qui nes’achèvera qu’à la mort de Klimt. L’essentiel y estconsacré au Palais Stoclet : développements desfaçades reconstituées dans le détail, maquettesd’architecture, nombreux plans et ébauches de lafrise murale réalisée par Klimt, illustrent la genèse dece chef-d’œuvre du Jugendstil. C’est la premièrefois que cet édifice hors norme et sa magnifiquedécoration intérieure sont présentés de manièreaussi complète. De son côté, le Musée des Artsappliqués et d’Art contemporain MAK consacre uneexposition aux esquisses récemment rénovées queKlimt exécuta pour la mosaïque de la salle-à-manger. Le Kunsthistorisches Museum (Musée de

Gustav Klimt, “Die Erfüllung &Fulfillment”. Cartons pour la frise de

mosaique du Palais Stoclet.

Gustav Klimt, Marie Henneberg,1901/02 Stiftung Moritzburg,

Halle an der Saale

© M

AK

/GE

OR

G M

AY

ER

© K

LAU

S G

ÖLT

Z, H

ALL

E. A

L'E

XP

OS

ITIO

N D

U B

ELV

ÉD

ÈR

E

q _ p y / / g

Page 19: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

GAO XINGJIANPr i x N o b e l d e Li t té ra t u re 2 0 0 0

V i s i o n I n t é r i e u r e

BrAfA 2012 - Stand 3821 - 01 > 2 9 - 01 - 2 012

Rue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles - BelgiumT : +32 (0)2 513 25 63 - F : +32 (0)2 512 48 [email protected] - www.jbastien-art.be - www.jbbis.be

Francis Noël est un liégeois discret qui habite entre Liège et Banneux. Depuis trente ans il est négociant en œuvres d’art et a toujours été collectionneur d’art moderne et contemporain. Depuis dix ans il ne travaille plus que dans ce monde là, entre tableaux, sculptures et art décoratif. Le meuble ancien régio-nal n’a plus trop de succès il faut en convenir. Ses intérêts sont multiples et dépassent largement la sphère locale, quoique Liège fut très intéressante au XXe siècle, tant pour ses créateurs que pour ses collectionneurs. Mais Francis Noël est belge avant tout. Son stand est tapissé d’œuvres importantes d’artistes de renommée internationale comme Le Brocquy, Vasconcelos, Lhote, Cremonini, Rodgers, Wesselmann, Csaky, Richter. Du côté des belges il y aura Lacasse, Brusselmans, Baugniet, Collignon, Heleweegen, Rets, Delahaut, Wybaux, Caron, Mambour, Schirren. C’est sa pre-mière participation à la Brafa dont l’or-ganisation se montre accueillante.

Rue Thier Des Forges, 68 B-4140 Gomzé - Sprimont - Sur [email protected]. galeriefrancisnoel.be

Négoce et passioN

Galerie Francis noël DROITE :Jean Rets ( Paris 1910 - 1998 Liège ) Relief en bois sur panneau :  ossun 1977Collection Baron Grain-dorge Liège

GAUCHE :Willy Helleweegn ( Maastricht 1914 - 1991 Liège) Tableaux - relief assemblage d’ampoules incolores : pièges à lumiere 1981Expo : avec Walter LEBLANC en 1982 au Musée des Beaux - Arts de Verviers

GAUCHE :Joana Vanconcelos ( Paris 1971 - Active à Lisbonne ) Crochet en laine fait main, ornement, polyester, sur toile en aluminium : Material Girl 2011 - Artiste invitée au château de VERSAILLES en 2012 pour 4 mois

DROITE :Louis Le Brocquy (Dublin 1916 - TJRS actif )Aquarelle sur papier : Samuel Beckett 1979 Collection galerie Jeanne Bucher ParisEXPO : State Museum Albany, New-York 1981

PAGES.indd 2 16/01/12 15:38

Page 20: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—20—

auto

Avec 630 ch sous le capot et une longueur de6,16 mètres, la Maybach 62 S est incontestable-ment la limousine de tous les excès. Une nouvellemouture a été dévoilée en 2010 au salon dePékin, pour le plus grand plaisir des nababs del’Empire du Milieu. Esthétiquement, les nouveau-tés sont très discrètes, puisqu’à l’exception d’unenouvelle calandre chromée, d’un capot plus pro-filé, d’une nouvelle garniture de pare-chocrehaussée de LED, de nouveaux feux arrière, deteintes inédites et de jantes plus contemporaines,le vaisseau amiral du groupe Daimler reste égal àlui même, à savoir opulent !

C’est surtout l’habitacle qui jouit d’attributs rare-ment rencontrés à l’intérieur d’une automobile,comme des sièges-couchettes à l’arrière, despassepoils cousus main agrémentés de cristauxSwarovski, un vaporisateur de parfum ou encorel’internet sans fil embarqué. Proposé en option,un large écran de cinéma peut être installé aucentre de la cloison de séparation des modèlesMaybach 62. Et si besoin est, vous pouvez éga-lement équiper le véhicule d’une caméra permet-tant aux passagers arrière de garder un œil sur letrafic, et cela sans être vus ! Plus que jamais, lesconvives de la limousine sont traités comme desprinces, au détriment du chauffeur qui, dans lemodèle muni d’une paroi de séparation, n’a qua-siment aucune possibilité de reculer son siège.

Sans surprise, les artisans de la “MaybachManufaktur” font la part belle au travail artisanal,refusant tout compromis au profit de matériaux de

la plus haute qualité. Trois nouveaux agence-ments de l’habitacle sont proposés, à choisirentre différentes peausseries, moquettes et gar-nitures de toit. Le nouveau garnissage en érablepiqué brun foncé soigneusement sélectionné,combinable au laqué piano porcelaine brillante,accentue l’ambiance royale de ce prestigieuxsalon. Et désormais, le chaland peut aussi opterpour des éléments en fibre de carbone, apportantune touche sportive grâce aux différents colorisproposés, tels que l’argent ou le rouge.

PLUS PUISSANTE MAIS PLUS FRUGALELes ingénieurs de chez Maybach ont certes aug-menté la puissance des modèles Maybach 57 S(la petite sœur) et 62 S de 18 ch, les faisant ainsipasser à 630 ch, mais ils n’en ont pas pour autantoublié les chiffres de la consommation, qu’ils ontréussi à faire baisser (de 16,4 à 15,8 l/100 km), aumême titre que les émissions de CO2 (de 390 à368 g/km). La puissance des véhicules 57 et 62reste inchangée (550 ch), mais ici aussi laconsommation (15,0 par rapport à 15,9 l/100 km)et les émissions de CO2 (350 par rapport à 383g/km) ont été réduites. De plus, tous les moteursrépondent désormais aux normes Euro5.

Le ticket d’entrée au “paradis” automobile estaffiché à 396.759 € (Maybach 57 “de base”). Lemodèle que nous avons pu essayer (uneMaybach 62 S full option) pointait quant à lui lar-gement au-delà des 700.000 € !Infos : www.maybach-manufaktur.com

A partir d’un certain montant, on necompte plus. Voilà un adage qui siedparfaitement au constructeurMaybach, label haut de gamme dugroupe Daimler. En effet, comptez undemi million d’euros pour vous offrirun exemplaire bien équipé !—Pierre-Benoît Sepulchre

Un carrossepour les grandsde ce monde

q _ p y / / g

Page 21: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Exhibites at

57TH BRUSSELS ANTIQUES AND FINE ARTS FAIR

STAND 8221st - 29th January 2012

TOUR & TAXIS, BRUSSELS - BELGIUM

BERKO FINE PAINTINGS

Kustlaan 163 - 8300 Knokke-Heist, BELGIUM - Tel. +32 (0)50 60 57 90 - Fax. +32 (0)50 61 53 81 www.berkofinepaintings.com

BUND 18 1 / F, N° 18 Zhongshan East Road - 200002 Shanghai - PEOPLE’S REPUBLIC OF CHINA

Tel. +86 21 63 23 00 81 - www.finepaintings.cn

ABBEMA LouiseEtampes (Seine-et-Oise) 1858

Paris 1927 - French School

«SARAH BERNHARDT HUNTING WITH HOUNDS»

Oil on canvas: 85 x 61,5 cm / 33.5 x 24.2 in

Signed upper left

FRIANT EmileDieuze (Moselle) 1863 Paris 1932 - French School

«THE FAMILIAR BIRDS»Oil on canvas: 165 x 118 cm / 65 x 46.4 inSigned and dated ‘1921’ lower right

BRUIJN JacobThe Hague 1906

1989 - Dutch School

«THE ORCHESTRA»Oil on panel:

50 x 60 cm / 19.7 x 23.6 inSigned and dated ‘40’ lower right

BEHM KarlGüstrow 1858 Munich 1905 - German School

«THE PAPER LANTERN PARTY»Oil on canvas: 100 x 130 cm / 39.4 x 51.2 inSigned lower middle

BERKO235X33_JANV12.indd 1 13/01/12 10:42

Page 22: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

—22—

DALI, MAGRITTE, MIRÓ.SURRÉALISME À PARISDes multiples mouvementsd’avant-garde de la premièremoitié du XXe siècle, le surréalismeest le seul qui compte dans ses rangsdes artistes belges dont l’influencedépassa largement nos frontières :Magritte, mais aussi Delvaux et, dansune moindre mesure, E.L.T. Mesens etLouis Scutenaire. Mais c’est pourtant surle groupe de Paris que se concentrecette exposition, réalisée en partenariatavec la Fondation Beyeleer. Elle rassem-ble une série de grandes figures (HansArp, Hans Bellmer, Salvador Dalí,Giorgio De Chiríco, Marcel Duchamp,Max Ernst, Alberto Giacometti, RenéMagritte, Man Ray, André Masson, JoanMiró, Meret Oppenheim, Francis Picabia,Pablo Picasso et Yves Tanguy) dont on nous livre peintures, sculptures, œuvressur papier, assemblages, photos et objets composites. Du 16 mars au 15 juillet. Musées royauxdes Beaux-Arts de Belgique, rue de laRégence 3, 1000 Bruxelles. Infos :www.fine-arts-museum.be

pêle-mêle

GLOIRE AU XXE SIÈCLELes meubles d’architectes et de designers du XXe siècle (notammentdes années 40 aux années 60) sontdevenus de véritables objets de collec-tions. Le quartier de la place Brugmannsemble devenir le nouveau pôle pour cemarché en pleine explosion. Une toutenouvelle adresse y accueille une sélec-tion de meubles signés Jules Wabbes,Poul Kjaerholm, Franco Albini, JeanProuvé, Charlotte Perriand, PoulHenningsen, Alvar Aalto, Fabricius etKasthölm... Des classiques et must haveaux curiosités et aux exceptions, oncraque pour un système d’étagères deKai Kristiansen, le fauteuil « Crinolette »de Tapiovaara ou un banc d’écolier de Jean Prouvé.Re-use, rue Franz Merjay, 56, 1050Ixelles. Ouvert du mercredi au dimanchede 12h à 19h. Infos : 0494 91 17 61-www.re-use.be

© S

AB

AM

201

1 –

[GR

AFI

SC

H B

UR

E L

EFE

VR

E]

Hans Arp, “Mirr”, 1936, coll. MRBAB-KMSKB

Cy Twombly,Tulips, 1985

© S

CH

IRM

ER

/MO

SE

L V

ER

LAG

- N

ICO

LA D

EL

RO

SC

IO F

OU

ND

ATI

ON

)

CY TWOMBLY: LES PHOTOGRAPHIES Toutes les collections publiques et privéesd’envergure possèdent plusieurs toiles del’artiste américain Cy Twombly, EdwinParker de son vrai nom comme le rappellele documentaire de l’artiste Tacita Dean.Celui-ci sera projeté dans le cadre d’uneexposition que Bozar consacre à une partieméconnue de la production de ceplasticien : les photographies prises entre1951 et 2010. Les sujets très divers capturés par l’objectif de son polaroid ontété agrandis et imprimés selon un procédédéveloppé par l’artiste lui-même, quiconfère aux clichés un aspect voilé et ungrain épais. L’effet de flou est renforcé parun jeu d’ombres et de lumière, la surexposi-tion et la saturation des images. Très pictu-rales, ses photos acquièrent une dimensionpoétique aussi indéfinissable que son écri-ture sauvage et ses craboutchas reconnais-sables entre mille. Pour le plus grand bon-heur du visiteur, bon nombre de peinturesde Twombly provenant de collections pri-vées belges seront également exposéespour l’occasion. On se réjouit.Du 1er février au 29 avril, Palais des Beaux-Arts, rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles. Infos : www.bozar.be

PATRIMOINE BRUXELLOIS Est-elle la plus belle place du monde ?Pour la plupart des Bruxellois, maisaussi pour nombre d’observateurs exté-rieurs, la réponse est « oui ». Isabelle dePange nous la fait découvrir de façonintime et … sentimentale. Le texte s’en-richit de nombreuses anecdotes, mêlantla grande histoire et les légendes popu-laires, sans jamais se départir du regardcritique de l’historienne d’art. Avec 600documents, l’aspect visuel est prioritaire,avec un bon équilibre de détails et planslarges, de photographies et de docu-ments historiques souvent inédits. Lamise en page actuelle et dynamique meten exergue ces détails oubliés et lespetites histoires qu’on a envie de seraconter au détour d’une balade à vivre en live !La Grand Place de Bruxelles, Isabelle dePange, éditions Aparté (www.aparte-edi-tions.be). Prix : 28,50 €. ISBN : 978-2-9303-2729-7

L’ACTU DES FOIRESL’incontournable TEFAF se tiendra àMaastricht du 16 au 25 mars. Le ticketd’entrée à 55 € (catalogue compris) acertes de quoi susciter quelque protesta-tion, mais on oublie bien vite le prix dusésame car on y trouve le nec plus ultra du marché des antiquités, toutes époquesconfondues. La foire célèbre cette annéeson 25e anniversaire. Pour marquer le coup,l’entrée sera rehaussée d’une installationlumineuse qui s’annonce impressionnante.En outre, un symposium sur l’évolution dumarché se tiendra le vendredi 16. Un peuplus tard, c’est à Bruxelles que se retrouve-ront les amateurs d’arts et d’antiquités. LeHeysel accueillera les 120 galeries et mar-chands d’Eurantica, du 23 mars au 1er avril.Hommage au XXe siècle avec une exposi-tion sur le design d’après-guerre. TEFAF, 16 au 25 mars, MECC, Forum 100, 6229 GV Maastricht. Infos : www.tefaf.comEurantica, du 23 mars au 1er avril, BrusselsExpo. Infos : www.eurantica.com

Futur Antérieur

© E

UR

AN

TIC

A F

INE

AR

TS F

AIR

q _ p y / / g

Page 23: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

Depuis 20 ans, des Artisans passionnés pour vous conseiller :• Plus de 600 chaises et de nombreuses

tables de salle à manger.• Fabrication sur mesure de meubles

et de bibliothèques.• Une gamme complète de meubles classiques.• 20 ans d’expertise en restauration de meubles anciens.• Egalement, garnissage - paillage - cannage.

Pour tout voir et tout savoir :

www.splendeurdubois.com - 49 rue Neerveld - 1200 Bruxelles - tél : 02 762 09 25

PORTES OUVERTES ET DÉMONSTRATION EN ATELIER : Dimanche 5 février de 10h à 17h00

-25% sur les meubles d’expos

WWW.SPLENDEURDUBOIS .COM

SPLENDEUR DU BOIS 160x225.indd 1 11/01/10 19:06:24

PAGES.indd 1 16/01/12 10:41

Page 24: La Libre Essentielle Focus - janvier 2012 - n°146

5 7 T H B R U S S E L S A N T I Q U E S & F I N E A R T S F A I R

2ı–29 JAN tour&taxıs W W W . B R A F A . B E / B R U S S E L S / B E L G I U M

L235x335_LIBRE_ESSENTIELLE.indd 1 16/01/12 15:33