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1 er congrès pathologies environnementales ND Page 1 sur 41 Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnologies Santé Environnement Avant –propos : A l’invitation de l’Union Régionale des Médecins Libéraux de Haute Normandie,j’ ai eu la chance de participer au 1 er congrès national sur les pathologies environnementales à Rouen les 7 et 8 octobre 2005. Articulé autour de quatre thématiques : l’Air , l’Eau- l’Alimentation, Milieu de travail – Milieu de vie , Sociologie et Droit ; il m’a permis de confronter mes connaissances aux données scientifiques et épidémiologiques actuelles. Deux journées denses en informations dont voici un « bref compte- rendu » l’exhaustivité n’étant pas de mise quant aux propos tenus tant lors des conférences que lors des débats. Seuls les contenus des conférences, vecteurs de savoirs formels (exploitables au sens pédagogiques du terme par un enseignant de biotechnologies, de biologie, physiopathologie …) sont présentés dans ce document. Dès qu’il sera opportun, un renvoi vers des données publiées - formes écrite ou électronique - sera effectué. En dernière page un lexique s’attachera aux principaux sigles utilisés dans le texte, il y fait mention d e liens Internet. Qu’il me soit donné ici l’occasion de remercier l’URML de m’avoir conviée à ce congrès. PROPOS INTRODUCTIF Dr Jean-luc Martinez – Président de l’URML de Haute -Normandie La recrudescence des pathologies thyroïdiennes depuis Tchernobyl, l’augmentation constante du nombre d’anomalies sexuelles constatées chez les jeunes enfants, le nombre considérable d’affections respiratoires apparues en une quinzaine d’années et tant d’autres pathologies nouvelles ou anormalement en hausse ont motivé l’URML à organiser le premier congrès national sur les pathologies environnementales. […] La compréhension de l’influence des facteurs environnementaux sur la santé est maintenant devenue un enjeu scientifique. Il va s’agir dans l’avenir de mesurer les expositions à ces facteurs, d’essayer d’identifier leur rôle et de quantifier leur contribution dans la genèse ou l’aggravation de multiples pathologies, pour la plupart multifactorielles et dont l’étiologie reste inconnue.

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement Avant –propos : A l’invitation de l’Union Régionale des Médecins Li béraux de Haute Normandie,j’ ai eu la chance de participer au 1 er congrès national sur les pathologies environnementales à Rouen les 7 et 8 octobre 2005. Articulé autour de quatre thématiques : l’Air , l’E au- l’Alimentation, Milieu de travail – Milieu de vie , Sociologie et D roit ; il m’a permis de confronter mes connaissances aux données scientifiques et épidémiologiques actuelles. Deux journées denses en informations dont voici un « bref compte-rendu » l’exhaustivité n’étant pas de mise quant au x propos tenus tant lors des conférences que lors des débats. Seuls les contenus des conférences, vecteurs de sav oirs formels (exploitables au sens pédagogiques du terme par un enseignant de biotechnologies, de biologie, physiopathologie …) s ont présentés dans ce document. Dès qu’il sera opportun, un renvoi vers des données publiées - formes écrite ou électronique - sera effectué. En dernière page un lexique s’attachera aux princip aux sigles utilisés dans le texte, il y fait mention d e liens Internet . Qu’il me soit donné ici l’occasion de remercier l’U RML de m’avoir conviée à ce congrès. PROPOS INTRODUCTIF Dr Jean-luc Martinez – Président de l’URML de Haute -Normandie La recrudescence des pathologies thyroïdiennes depu is Tchernobyl, l’augmentation constante du nombre d’anomalies sexu elles constatées chez les jeunes enfants, le nombre considérable d’a ffections respiratoires apparues en une quinzaine d’années et tant d’autres pathologies nouvelles ou anormalement en hausse ont motivé l’URML à organiser le premier congrès national sur les patho logies environnementales. […] La compréhension de l’influence des facteurs enviro nnementaux sur la santé est maintenant devenue un enjeu scientifique. Il va s’agir dans l’avenir de mesurer les expositions à ces facteurs, d’essayer d’identifier leur rôle et de quantifier leur contri bution dans la genèse ou l’aggravation de multiples pathologies, p our la plupart multifactorielles et dont l’étiologie reste inconnu e.

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L’approche de la connaissance de l’interaction des facteurs d’environnement avec les autres déterminants de la santé qu’ils soient comportementaux,sociaux ou génétiques passe par la diffusion des informations et la mise en éveil de la communau té médicale et scientifique. ___________________________________________________ __________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

NOUVEAUX VISAGES, NOUVEAUX ENJEUX DES PATHOLOGIES ENVIONNEMENTALES Pr William DAB titulaire de la chaire ‘hygiène et s anté » du CNAM

Ancien directeur général de la santé Alors qu’au 19 ème siècle rien ne séparait l’hygiène de la médecine, tout s’est passé au 20 ème siècle comme sil les progrès considérables induits par l’application des méthodes scientifique s en médecine avaient éclipsé le rôle des facteurs exogènes donc évitables. Le premier visage des pathologies environnementales dans notre histoire récente est donc celle de l’oubli. Le deux ième visage est celui du modèle pasteurien univoque entre un facteu r et une maladie. Il s’applique bien sûr aux maladies contagieuses, m ais aussi pour des agents chimiques ou physiques : silicose, asbestose , saturnisme , leucémies liées au benzène et aux rayonnements ioni sants. Pour réel qu’il soit, ce modèle ne recouvre pas toute réalité . Dans les années 50, le modèle épidémiologique de pl urifactorialité émergea et avec lui on s’est aperçu que les facteur s d’environnement pouvaient créer de véritables pics d’épidémies (pic s de pollution atmosphérique, maladie de Minamata…) mais aussi qu’ il pouvait jouer un rôle plus insidieux comme co-facteur de très nombre uses pathologies chroniques (coronaropathies, neuropathies, cancers… ). Depuis les années 80, deux nouveaux visages s’impos ent. D’une part, certaines pathologies ont une incidence croissante que seules des modifications environnementales peuvent expliquer. C’est le cas de l’asthme, des allergies et de certains lymphomes. D ’autre part, l’Homme a acquis les moyens de modifier son environ nement à une vitesse inégalée avec l’introduction de centaines d e substances chimiques, des OGM ou de rayonnements non –ionisant s. L’organisme humain a –t-il les capacités suffisantes d’adaptati on ? C’est la figure de l’incertitude, le nouveau visage des risq ues devenus invisibles, universels, différés et s’exprimant loi n de là où ils sont produits. […] Nous sommes entrés dans la société du risque avec l es nouvelles technologies du confort intérieur (climatisation, v entilation,

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isolation des bâtiments, matériaux organiques …), d es transports (agents biologiques, pandémie grippale, pollution a tmosphérique, réchauffement climatique…), des soins (maladies nos ocomiales et risques sériels), des télécommunications (téléphoni e portable, WAP et Wi-Fi) et des aliments (OGM, sucres invisibles, sel …). On peut faire ici de l’obésité une nouvelle épidémi e liée à l’environnement. Enfin, depuis 2001, le spectre du bioterrorisme et des mégacatastrophes hante la planète : actes de destru ction massive, catastrophes industrielles de grande ampleur (AZF), anthrax, variole, bombe sale, catastrophes naturelles d’énorme ampleu r (Tsunami, Louisiane…), canicule (France, Italie, Espagne)… [… ] La médecine du 21 ème siècle sera une médecine des risques. Pour la pratiquer dans un esprit scientifique, les médecins doivent faire évoluer leur modèle de pratique au sein de réseaux interactifs de sécurité sanitaire comme ceux qui se sont bâtis au moment du SRAS. Citons : INVS – AFSSA – AFSSET – AFSSAPS – EFS – EF G- INRS ….le dispositif REACH, le PNSE ___________________________________________________ ___________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

POLLUTION ATMOSPHERIQUE : EST-CE ENCORE UNE MENACE AUJOURD’HUI ? Pr Denis SMIROU-NAVIER –Directeur de l’équipe INSER M ERI n°11

« Evaluation et prévention des risques professionne ls et environnementaux » – CHU de Nancy

Londres, 1952, le smog fait 4000 morts en 5 jours, plus du double sur quelques jours…. Début des années 2000, différents travaux épidémiol ogiques quant aux effets de la pollution de l’air sur le système car diovasculaire, les allergies respiratoires et le cancer, sont en cours en Europe, mais aussi au Brésil , en Turquie …(…) Malgré de différences notables de protocoles, ces t ravaux suggèrent l’existence d’un risque de cancer du poumon lié au mélange complexe que constitue la pollution urbaine , dont les particules fines et le dioxyde d’azote (témoin des émissions liées au traf ic routier) seraient les indicateurs à ce jour les plus pertine nts.

L’AIR

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De nombreuses études d’épidémiologie moléculaire vi ennent à l’appui de cette hypothèse. Des travaux conduits parmi des agents professionnel lement exposés à l’air urbain (chauffeurs de bus ou de taxi, agents de circulat ion), mais aussi parmi des personnes sans exposition prof essionnelle particulière montrent des atteintes génotoxiques (a berrations chromosomiques, atteintes oxydatives de l’ADN, marq ueurs génétiques de stress oxydant…) associés aux niveaux d’expositions mesurés, notamment aux particules fines et à leur fraction organique. Un dernier argument plaide en faveur d’une relation causale : les particules atmosphériques prélevées en milieu urbai n montrent un potentiel génotoxique sur de nombreux tests in vitr o, sur cellules humaines, animales, végétales, résultats particuliè rement probants pour les particules les plus fines. […] Sur ces considérations, plusieurs auteurs ont propo sé une estimation de la part de l’incidence du cancer du poumon attri buable à la pollution atmosphérique urbaine, en tant que mélang e complexe, avec des fractions étiologiques de l’ordre de 4 à 6 % (r isques « faibles ») pour les pays les plus développés ; l’impact non né gligeable qui en découle résulte principalement de la grande prévale nce à l’exposition. Il demeure de nombreuses incertitudes sur les compo sants de la « soupe » polluante qui sont les plus nocifs et sur les mécanismes de l’agression. […] Au niveau Français et Européen on se réfèrera aux d onnées AFSSE 2003, à celles publiées par Air Normand et Air Parif en p articulier les études « génotox’ ER 2002-2004 » ___________________________________________________ ________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement POLLUTIONS INTERIEURES ET PATHOLOGIES RESPIRATOIRES ALLERGIQUES ET NON

ALLERGIQUES Pr Frédéric de BLAY – pneumologue allergologue – Hô pitaux

Universitaires de Strasbourg

L’AIR

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La pollution de l’air à l’intérieur des locaux est généralement moins connue que la pollution atmosphérique urbaine extér ieure. Or, le temps passé au domicile est considérable , de l’ordre de 80 %. Les aérocontaminants sont de nature chimique, biolo gique ou particulaire. NO2 et formaldéhyde seraient capables de provoquer des crises d’asthme ou de manifestations bronchiques chez les asthmatiq ues. Des travaux récents ont d’autre part démontré que l ’éviction globale des allergènes de l’environnement domestique permet trait une diminution des hospitalisations et des crises d’ast hme. 1ère partie : LES POLLUANTS CHIMIQUES La pollution atmosphérique est composée de la pollu tion photo- oxydante : O 3, CO, NO, NO 2, de composés organiques volatils (COV) et de la pollution acido- particulaire : NO 2, particules acides, aérosols acides. Les taux de ces gaz dans l’air sont exprimés en par tie par million (1ppm = 1cm 3 de substance par m 3 d’air) ou en partie par billion (1ppb = 1mm3 de substance par m 3) avec 1 ppm = 1000 ppb.

Normes européennes en µg/m 3 des différents polluants Exposition en

pic Exposition prolongée

Conversion ppb - µg/m 3

NO2 (µg/m 3) 400 (1 heure) 150 (24 heures) 1 ppb = 1,8 µg/m 3 TCOV (µg/m 3) 300 – 5 000 Formaldhéhyde (µg/m 3)

100 (1 heure) 1 ppb = 1,2 µg/m 3

Ozone (µg/m 3) < 180 (1 heure) < 110 ( 8 heures)

1 ppb = 2 µg/m 3

SO2 (µg/m 3) 500 ( 10 min) 125 (1 heure) 1 ppb = 2,8 µg/m 3

NOX et NO 2 NO est un gaz inerte, produit par une combustion à haute pression, rapidement oxydé dans l’air en NO 2 et ceci sous l’action d’oxydants tels que l’ozone. Ce dernier est l’oxyde d’azote le plus important en quantité émise.

� Sources principales de NO 2 : les cuisinières, les veilleuses de chauffe- eau, les poêles (à gaz naturel, à propane, à bois), les cheminées à foyer ouvert, les radiateurs à gaz ou à kérosène, les moteurs à essence et la fumée du tabac

� Les taux rejetés dépendent du combustible, de l’app areil, de son utilisation et de l’aération.

___________________________________________________ _______________________________________________

� Même les chauffages bien réglés émettent du CO et d u NO2 � Le NO2 peut également provenir de l’air extérieur : 35 % d e la

combustion du fuel et du charbon et 45 % des moteur s de véhicules à essence.

� Les taux sont 2 à 4 fois plus élevés dans une maiso n chauffée au gaz par rapport à celle dont le chauffage est élect rique, les taux pouvant atteindre 45 à 135 µg/m 3

� Les habitations dont les installations sont mal rég lées et qui sont mal ventilées peuvent atteindre des pics de 72 0 à 1 800 µg/m 3

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� Les effets chez les personnes asthmatiques restent relativement faibles ; le NO 2 peut aggraver l’intensité de la réponse bronchique et modifier la courbe dose-réponse à l’a llergène chez les sujets présentant un asthme modéré.

� Une méta analyse de 25 études contrôlées suggère qu e l’hyperréactivité bronchique augmenterait chez les asthmatiques après exposition à des concentrations inférieures à 1 800 µg/m 3

� des études épidémiologiques prospectives avec une m éthodologie d’échantillonnage rigoureuse permettront d’apprécie r plus précisément cette relation

COV et FORMALDEHYDES

50 à 300 composés organiques volatils ont été ident ifiés dans l’air des locaux. Molécules par définition volatiles à te mpérature ambiante. Les COV appartiennent à 9 groupes de composés chimi ques : alcanes, cycloalcanes, alcènes, hydrocarbures aromatiques ou benzéniques, hydrocarbures halogénés terpènes, aldéhydes, cétone s, alcools, esters. Selon la définition de l’OMS, le formaldéhyde et l’ acétaldéhyde ne font pas partie des COV ; cependant en raison de le ur importance ils sont souvent considérés avec eux

� les sources principales à l’intérieur des locaux so nt nombreuses : produits de construction et de décorat ion, activités d’entretien et de bricolage

� les sources les plus importantes de formaldéhyde so nt les mousses urée- formol utilisées comme isolant thermique et l es meubles en panneau de particules.

� L’unité du système international est le µg/m 3 � Les concentrations de COV dans l’air intérieur sont variables

dans le temps et très souvent supérieures de 2 à 10 fois à celle de l’air extérieur.

� Les valeurs rencontrées restent cependant faibles, elles excèdent rarement 100 µg/m 3 pour des composés individuels et 1 000 µg/m 3 pour la concentration totale en COV (TCOV)

� TCOV est définie comme la somme des 10 COV les plus concentrés, pris individuellement, séparés et quantifiés par un e technique de chromatographie gazeuse.

� En France, les taux de formaldéhyde mesurés à l’int érieur des locaux sont en moyenne inférieurs à 70 µg/m 3

� Des pics de 3 000 µg/m 3 et des moyennes de 600 µg/m 3 ont été mesurés dans des habitats qui comportent des mousse s urée –formol ou des étagères en panneaux de particules.

� Lors d’études expérimentales menées sur des sujets adultes asthmatiques et non asthmatiques, il n’a pas été ob servé de modification des résistances des voies aériennes ni de l’hyperréactivité bronchique dans le cas d’administ ration de fortes doses de formaldéhydes.

� En revanche dans les deux groupes, les sujets se pl aignaient d’irritation des voies aériennes supérieures et des yeux.

� Des études récentes d’exposition de patients allerg iques aux acariens à des doses de formaldéhyde > 100 µg/m 3 pendant 30 minutes ont permis de constater une réponse bronchi que de type inflammatoire immédiate et retardée aux allergènes d’acariens.

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� Peu d’études autres que celles menées en milieu pro fessionnel permettent de mettre en évidence la relation entre les COV et les symptômes respiratoires.

___________________________________________________ ______________________________________________ OZONE L’ozone à l’intérieur des locaux provient surtout d es sources extérieures. Des teneurs de l’ordre de 40 à 80 µg/m 3 sont mesurées en air extérieur. L’apparition de plus fortes concentrations extérieu res d’ozone dépend des conditions météorologiques et de l’intensité de s émissions de NOx, de COV et de CO.

A l’occasion des pics de pollution, les citadins pe uvent être exposés à des concentrations d’ozone pouvant atteindre 200 µg/m 3 à 600 µg/m 3. L’ozone pénétrant à l’intérieur des locaux est en g énéral rapidement adsorbé sur les surfaces. Les concentrations intérieures en ozone seraient in férieures de plus de 50 % à celles de l’air extérieur.

� Selon une étude récente, une exposition de 30 minut es à 360 µg/m 3 d’ozone suivie d’une exercice modéré entraîne une a ugmentation de la résistance des voies aériennes identique chez de s groupes d’adolescents asthmatiques et sains.

� D’autres études montrent un effet de potentialisati on de la réactivité bronchique au SO 2 par l’ozone chez l’asthmatique

� Plusieurs études ont montré le rôle potentialisateu r de l’ozone sur la réponse bronchique spécifique à l’allergène chez l’homme. (tests sur les graminées et les herbacées)

2ème partie : LES ALLERGENES D’ ANIMAUX LE CHAT

� Dans les pays occidentaux, l’allergène de chat est le plus fréquemment responsable de sensibilisation après ce ux d’acariens. Les principales études le concernant sont suédoises .

� Dans la population générale, la sensibilisation aux allergènes de chat pourrait atteindre 25 % .

� L’allergène majeur du chat, Fel d1 (felis domesticu s 1) est une glicoprotéine. Sa production peut varier selon un f acteur allant de 89 entre chats « faibles producteurs » et « fort s producteurs ».

� Les taux les plus élevés de Fel d1 dans la poussièr e (> 5 000 µg/g) ont été mesurés dans la poussière de tapis ou du mobilier capitonné.

� Après l’éviction d’un chat, une réduction du niveau de Fel d1 dans la poussière comparable à une maison sans chat , n’est obtenue qu’au bout de 6 mois.

� Dans l’air, Fel d1 est transporté par des particule s, dont certaines d’un diamètre aérodynamique inférieur à 5 µm.

LE CHIEN

� Plus de 50 % des maisons des Etats-Unis renferment des allergènes de chien.

� En Europe, l’exposition au chien va de 31 à 50,2 %.

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� L’allergène majeur du chien est Can f1 (canis famil iaris 1). Son niveau varie d’une espèce à l’autre, mais également à l’intérieur d’une même espèce.

� La principale source est le pelage, mais Can F1 est également dosé dans la salive et dans la peau.

� Le niveau le plus élevé de Can f1 dans les habitati ons a été mesuré dans les tapis et les canapés, entre 10 et 5 000 µg/g. Dans les salles de classes les taux varient entre 1 7 et 28 µg/g.

� Il a été démontré que l’allergène majeur du chien C an f1 est porté par des particules aérodynamiques dont 20 % o nt moins de 5µm.

� Une étude prospective a démontré qu’il existe un li en entre

exposition aux allergènes de chat et modulation de la sensibilisation IgE dépendante.

� Ainsi, la sensibilisation aux allergènes de chat et de chiens est significativement associée à l’hyperréac tivité bronchique et aux symptômes d’asthme.

� Aucun seuil de sensibilisation pour les allergènes de chat et de chien n’a pu être défini.

___________________________________________________ ________________________________________________ LES BLATTES

� Les premiers cas d’asthme allergique aux blattes on t été rapportés aux Etats Unis au début des années 60.

� En France, la fréquence de la sensibilisation parmi les patients consultants en allergologie varie de 9,8 % à Strasb ourg à 22 % à Paris.

� L’espèce la plus répandue dans le monde est Blatell a germanica, l’allergène IgE anti-Bla 1,2,4 et 5 sont identifiés dans 95 % des sensibilisations de Blatella germainica.

� Les allergènes sont retrouvés dans l’exosquelette, les déjections, ainsi que dans l’appareil digestif.

� Dans la poussière domestique, les taux d’allergènes de blattes les plus élevés sont retrouvés dans la cuisine. Cep endant en cas de forte infestation, d’autres supports textiles pe uvent être contaminés (canapé, moquette, matelas…).

� Dans l’air, les caractéristiques aérodynamiques des allergènes de blattes sont proches de celles des acariens ( < 10 µm).

� Il existe une relation entre l’exposition aux blatt es et l’acquisition d’une sensibilisation.

� Le risque d’hospitalisation pour asthme est 3,4 foi s supérieur chez les enfants qui associent une sensib ilisation et un forte exposition aux blattes.

Remarque sur les populations à risques : Il semble qu’un accroissement des risques existe da ns les cas suivants (séparément ou non)

• Habitat (ancien, non entretenu, au rez-de-chaussée… ) • Populations défavorisées • Difficultés d’accès aux soins • Tabagisme passif et a fortiori actif

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• Obésité • Inactivité • Stress

Effets non démontrés à l’heure actuelle par des étu des épidémiologiques mais constituants des pistes de re cherche. CONCLUSION Des travaux récents ont démontré le rôle potentiali sateur de certains polluants biologiques (endotoxines), chimiques et p articulaires dans la réponse à l’allergène. Il convient désormais de concevoir le milieu intéri eur comme un environnement où différents polluants interagissent entre eux et de poursuivre les travaux qui essaieront d’apprécier l ’importance relative de chacun de ces facteurs. Il convient par ailleurs, de poursuivre le développ ement des conseillers médicaux en environnement intérieur ( a ctuellement 45 en France) tant pour les maladies allergiques mais aus si pour les maladies respiratoires non allergiques liées aux mo isissures ou aux polluants chimiques. ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

LES COMPLEXITES DE LA GESTION DU RISQUE LEGIONELLES Pr Yves LEVI – professeur de Santé publique environ nement – faculté de

pharmacie Chatenay Malabry - Université de Paris sud

- Legionella pnemophila est une bactérie qui se développe dans l’eau et en particulier colonise les systèmes de transpor t ou de stockage des eaux chaudes entre 20°C et 55°C.

L’AIR

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Elle provoque après transmission par des aérosols p ar voie aérienne et inhalation, la légionellose qui est une pneumonie b ilatérale dont la mortalité se situe entre 15 et 20% et la fièvre de Pontiac considérée à guérison spontanée. - Legionella pnemophila sérogroupe 1 est majoritairement retrouvée dans les cas cliniques. La diffusion aérienne (gouttelettes de 1 à 5 µm) s’ est avérée importante lors de l’épisode de Lens (2003-2004) av ec un risque d’exposition dans un périmètre de 10 km autour du p oint d’émission. Le profil des malades s’affine au cours du temps ; il s’agit d’hommes de plus de 50 ans fumeurs avec parfois des antécéde nts de cancers et d’immunodépression. - La composition chimique de l’eau ne semble pas êt re un facteur majeur dans sa croissance. Par contre sa colonisation est réalisée au sein de biomasses fixées aux parois des canalisations (biofilms) et dans des protozoaires qui lui servent de site de transport et de multiplicati on. La lutte est donc difficile car ces biomasses protè gent les micro- organismes contre les effets de la dessiccation, de s agents biocides ou de la chaleur et,après un choc chloré ou thermiq ue, la colonisation reprend son niveau antérieur parfois après 48 à 72 heures seulement. - Les actions préventives majeures portent sur la c onception, la modification et l’entretien des ouvrages en élimina nt les matériaux leur servant de support nutritif ou de niche de pro tection (comme le caoutchouc), en nettoyant les installations, en évi tant les stagnations et en maintenant la température de l’ea u chaude la plus proche des limites réglementaires. - Les produits et procédés susceptibles d’être util isés en désinfection sont nombreux ; les plus simples, les moins onéreux et ceux dont l’efficacité est avérée sont la chaleur e t les dérivés du chlore. Encore faut-il que le réseau d’eau chaude sanitaire ou celui des tours aéroréfrigérantes aient été au préalable modifiés p our supprimer impérativement les problèmes de conception (en préf érant les canalisations en acier inoxydable) et que le biocid e soit quasi permanent au risque de voir réapparaître la colonis ation rapidement. C’est bien un ensemble de procédures de conception, de gestion et d’assurance qualité qui permet de venir à bout de c es problèmes. - Les dispositifs de surveillance au niveau local sont confiés aux CLIN et aux DDDASS - Legionnella nécessite un véritable travail pluridisciplinaire d ans les problématiques liant environnement et santé com me il est rappelé dans le rapport de la Commission d’Orientation du P lan National Environnement et Santé coordonné par l’AFSSE. ___________________________________________________ _______________________________________________

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

DIOXINES : EFFETS SUR LA SANTE DE l’ HOMME Dr Claude LESNE – CNRS –Département de santé publiq ue –faculté de

médecine–Université de Rennes 1

Dioxines et dioxine : Les Dioxines sont des molécules organiques (environ 210 formulations) composés de deux noyaux aromatiques liés par de l’o xygène, auxquels sont associés des atomes de chlore en nombre variab le. Le composé toxique le plus connu est le 2,3,7,8-tetrachlorodib enzo-paradioxine ( 2,3,7,8-TCDD)) ou « dioxine de Séveso » auquel on p eut apparenter 17 composés de toxicité proche ; on assimile à cette c atégorie en raison de leur comportement toxique les molécules (13 comp osés) de la famille des PCB (polychlorobiphényles). Fiche d’identité :

� Les dioxines se forment vers 300-350°C, lors de la combustion de matières organiques, en présence de dioxygène et d’ une source de chlore (qui peut être le chlorure de sodium).

� Ce sont des composés stables, très résistants à la chaleur ; peu volatils, ils peuvent être transportés sur de longu es distances par les courants atmosphériques ; ils sont peu solu bles dans l’eau et légèrement lipophiles ; ils persistent lon gtemps dans l’environnement.

� Ils sont stables aussi en milieu biologique et se s tockent dans les graisses des organismes vivants, ainsi ils se c oncentrent tout au long de la chaîne alimentaire.

� La demi- vie dans l’espèce humaine de la « dioxine » est de d’environ 8 ans et varie selon la classe d’âge des individus.

Expérimentation animale un tableau toxicologique lo urd : � Effets immédiats ou retardés � Cancérogènes chez de multiples espèces sur de multi ples organes :

foie, voies biliaires, thyroïde, poumons, tissus ly mphoïdes… � La dioxine n’est ni mutagène, ni génotoxique vrai m ais semble

agir comme promoteur hormonal � Effets sur la reproduction et la fécondité, baisse de la

fécondité, avortements, malformations dans la desce ndance, perturbation du sex-ratio et ce à très faibles dos es…

L’AIR

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� Effets sur différentes composantes du système hormo nal, notamment thyroïde, pancréas…

� Effets sur le défenses immunitaires pour des niveau x d’exposition bas (ex- régression du thymus)

� Effets cutanés « chloracné », hépatotoxiques, altér ations du système nerveux (central et périphérique)

� Effets cardio- vasculaires ___________________________________________________ ________________________________________________

� Effets toxiques immédiats chez l’homme � Deux manifestations spécifiques sont observées : de s lésions

cutanées chez l’enfant « chloracné » et la féminisa tion de la descendance (inversion du sex-ratio)

� Celle – ci a été nettement mise en évidence dans la population la plus contaminée lors de l’explosion de Seveso (1 976) : 328 garçons pour 349 filles pour 674 naissances entre 1 997 et 1996.

� Difficultés de mise en évidence des effets différés chez

l’homme : � Ces effets, cancérogènes ou non, constituent la pri ncipale

focalisation des préoccupations mais sont difficile s à démontrer ; en raison du temps de latence pouvant ê tre de 30 à 40 ans, voire du passage intergénération pour les e ffets sur la descendance (comme dans le cas du diéthylstlboestro l ou distilbène)

� Effets cancérogènes chez l’homme : � 4 grandes cohortes en milieu industriel de producti on

d’herbicides aux EU, aux Pays-Bas et en Allemagne o ù les expositions ont été élevées ainsi que la cohorte de Séveso avec des expositions environnementales plus faibles et u n recul moindre ont été étudiées

� ces enquêtes ont montré que la 2,3,7,8-TCDD augment e le risque de cancer, dans une proportion d’environ 40%, pour l’ensemble des localisations de l’organisme, prises globalemen t et pour la localisation pulmonaire chez les travailleurs les p lus exposés

� toutes les dioxines autres ont été jugées inclassab les quant à leur incidence sur le cancer en raison de l’absence des données scientifiques à ce jour.

� Effets différés non cancérogènes chez l’homme : � Ce sont ceux principalement associés à la 2,3,7,8-T CDD :

troubles de la reproduction (avortements, malformat ions congénitales, baisse de la fertilité….) , autres tr oubles du système endocrinien (diabète, thyroïde…), perturbat ions du développement du système nerveux, tant central que périphérique, augmentation de la mortalité cardio- vasculaire, at teintes hépatiques, altérations du système immunitaire…

Les émissions de dioxine ont été fortement réduites à la source ces dernières décennies dans les pays développés (:/2 e nviron) . Il faudra des décennies d’efforts –pour être effica ces et résorber la pollution en particulier dans les sédiments -, r éduire la

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contamination alimentaire (bovins laitiers) et dimi nuer l’imprégnation des femmes notamment celles- en âge de procréer. Aujourd’hui d’autres composés polyhalogénés (par ex emple les composés bromés) sont diffusés sans grandes précaut ions dans l’environnement … on en connaît encore mal les réel s effets !!!

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

LES PESTICIDES – EFFETS SUR LA SANTE Professeur Jean - François NARBONNE – toxicologue – Université de

Bordeaux 1 Dénoncer la nocivité de ces molécules, c’est ébranl er le fondement même d’une politique agricole exclusivement tournée vers le rendement. Pourtant les études américaines et scandinaves nota mment menées depuis une dizaine d’années dressent une liste noire alla nt des leucémies aux tumeurs cérébrales, aux cancers du rein ou de l ’estomac.. .

� Pesticides et santé : � Le réseau toxico vigilance mis en place par la Mutu alité Sociale

Agricole (MSA) en 1991 a recensé différents effets : eczéma, maux de tête, conjonctivite, douleurs abdominales, asthm e.

� Les insecticides (dichlorvos,chlopyrifos, malathion , propoxur- produits destinés à la maison et au jardin) sont le s principaux responsables des troubles du système nerveux et des intoxications nécessitant une hospitalisation.

L’ EAU – L’ ALIMENTATION

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� Les effets peuvent être retardés en raison de la ca pacité de ces produits à s’accumuler dans les graisses (accumulat ion de doses) d’une part et de leur capacité de cumulation des ef fets.

� Les études épidémiologiques menées chez les agricul teurs utilisateurs et leurs familles indiquent que les pe sticides peuvent être impliqués dans de nombreux effets toxi ques tels que :

- Cancers (leucémies,lymphomes non hodgkiniens, tumeu rs cérébrales, tumeurs des ganglions, cancers du rein avec des facteurs amplifiés de 30 à 60%) ; les enfants serai ent particulièrement fragiles à certaines molécules

- Atteintes du système nerveux (difficultés de concen tration, d’apprentissage ou mnésiques, maladie de Parkinson)

- Atteintes au système respiratoire (asthmes, bronchi olites) - Perturbations du système thyroïdien (dysfonctionnem ent) - Troubles de la reproduction (avortements, malformat ions fœtales

type bec-de-lièvre, retards de puberté, féminisatio n des males et même stérilité totales)

� Les nouvelles générations de produits sont plus dan gereuses car plus actives pour un volume bien moindre. Les produ its systémiques sont particulièrement étudiés.

� Les voies de diffusion dans l’environnement sont mu ltiples ; une grande partie pénètre dans le sol ou ruisselle avec les eaux de pluie. Une autre part est diffusée dans l’air et ci rcule avec le vent avant de retomber au sol. On retrouve donc les pesticides dans les cours d’eau, les lacs, les nappes phréatiq ues et les mers, et ce très loin de leur point d’épandage. Les nappes profondes peuvent être atteintes parfois jusqu’à pl usieurs centaines de mètres de profondeur.

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� DJA et consommation alimentaire : � La notion de Dose Journalière Admissible (DJA) a ét é introduite

vers 1950 par le Professeur Truhaut dans le cadre d es premières réunions d’experts de l’OMS.

� En pratique on évalue sur le rat la LOAEL : plus pe tite dose induisant un effet néfaste et la NOAEL : plus forte dose n’ayant pas d’effets significatifs sur les paramètres mesur és ;

� Pour extrapoler cette dose expérimentale et calcule r la DJA on applique par précaution des facteurs réducteurs de sécurité afin de tenir compte de la variabilité interspécifique ( l’homme étant considéré comme10 fois plus sensible que le rat) et intra- spécifique ( à l’intérieur de l’espèce humaine, il peut y avoir des individus 10 fois plus sensibles que d’autres).

� Les limites maximales en résidus sont en partie dér ivées de cette DJA en tenant compte des niveaux de consommation de s différentes denrées alimentaires.

� Il s’agit donc d’une approche statistique des risqu es peu accessible au consommateur.

� Dans l’état actuel des données (bien incomplètes) c oncernant l’exposition des consommateurs on peut dire que 50% des fruits et légumes ne contiennent pas de pesticides à doses dé tectables et qu’environ 5 à 10% des lots sont supérieurs aux LMR s.

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� Tenant compte des consommations relatives des diffé rents produits alimentaires l’exposition moyenne des consommateurs est < à 10% de la DJA dans la plupart des cas et < à 1% de la D JA.

� Toutefois les expositions ponctuelles peuvent être supérieures aux doses de référence calculées par les experts.

� De même on peut nettement différencier l’exposition aux pesticides des consommateurs de produits issus de l ’agriculture biologique et ceux consommant des produits « standa rds » : ce pour des facteurs minorant de 6 à 10.

� Incertitudes dans l’évaluation des risques : � La notion de DJA est basée sur trois postulats : - Il existe un seuil d’exposition en dessous duquel l es composés

chimiques n’ont pas d’effets dommageables pour la s anté (« notion d’innocuité»)

- Il n’ y pas d’autres effets dommageables que ceux o bservés au-dessus des LOAEL

- la non- détection d’un résidu de produit chimique d ans l’aliment ou un vecteur d’exposition est considérée comme abs ence d’exposition.

� Ces trois postulats ont été fortement remis en caus e par l’évolution des connaissances scientifiques (notamm ent en biologie cellulaire et moléculaire) ; ce qui enlève beaucoup de crédibilité au dogme de la DJA, suscitant discussio ns et incertitudes chez les consommateurs, leurs associat ions ainsi que dans les médias ;

� Pour illustration, prenons le cas due l’Imidaclopri de, substance active du Gaucho, conçue pour bloquer un récepteur spécifique de la transmission synaptique des insectes par la gref fe d’un groupement fonctionnel sur un support chimique esti mé inerte. Quelques années après sa mise sur le marché on déco uvre que la partie « inerte » se lie à un autre récepteur en bl oquant ainsi la transmission synaptique ; tous les métabolites s ont ainsi montrés neurotoxiques. La fraction toxique n’est pl us la molécule mère seule mais l’ensemble des métabolites ; ce qui change complètement des doses d’exposition.

� Cela montre que DJA et limites réglementaires qui e n découlent (LMR par exemple) ne sont plus les références immua bles assurant le consommateur de l’absence de risques. Ce sont de s repères temporaires permettant une gestion évolutive des ri sques chimiques.

A l’heure où l’évaluation des substances chimiques dans le cadre de la directive REACH est l’objet de polémiques et de pre ssion, constatant le manque criant de chercheurs et d’experts en toxi cologie ; constatant les sous-estimations graves des risques liés à l’amiante ou à la dioxine, on ne peut que s’interroger devant le s défaillances des procédures d’évaluation des risques…. ___________________________________________________ ________________________________________________

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

FERTILITE MASCULINE : ROLE DES FACTEURS ENVIONNEMEN TAUX ET SYTLE DE VIE

DR Jacques ANGER – biologiste et andrologue –service de biologie de la reproduction –CECOS –Cochin – PARIS

Il est depuis longtemps établi que l’appareil repro ducteur masculin (et notamment le testicule) est particulièrement se nsible à des facteurs physiques comme les radiations, la chaleur mais aussi de nombreuses substances chimiques. (études expériment ales liant ces facteurs à l’augmentation de l’incidence des cancer s des testicules) Nombre d’entre elles s’accumulent dans l’environnem ent, d’où une exposition chronique. Les principales voies d’exposition sont : la voie o rale via l’alimentation (résidus de pesticides, migrants d’e mballages alimentaires) et via la consommation d’eau courante . L’homme est également exposé par voies respiratoir e et cutanée via les solvants et les cosmétiques. Beaucoup de polluants environnementaux sont capable s d’interagir avec les récepteurs aux oestrogènes et aux androgènes ou encore, de perturber le métabolisme des hormones agissant comm e de véritables xénohormones ( perturbateurs endocriniens) en fait des acteurs privilégiés pour expliquer les perturbations du dév eloppement testiculaire et l’altération de la production des s permatozoïdes. Si des modifications de la fonction de reproduction ont pu être observées dans la faune sauvage allant de quelques changements subtils à des altérations majeures et permanentes, les preu ves d’un lien causal avec une exposition à des xénohormones sont faibles voire inexistantes. Il en est de même dans l’espèce humaine où le lien direct entre exposition aux xénohormones et anomalies de la repr oduction n’a qu’exceptionnellement été montré. Les difficultés pour établir ce lien sont de divers ordres :

- délais parfois importants entre l’exposition (exemp le vie fœtale) et apparition des symptômes (âge adulte)

- petit nombre de composés ayant fait l’objet d’étude s expérimentales

- difficultés à mesurer les niveaux d’exposition

L’ EAU – L’ ALIMENTATION

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- multi- exposition aux composés chimiques mais aussi à des facteurs physiques comme la chaleur ou d’autres fac teurs liés au style de vie (stress par exemple / études menées à Kobé)

- susceptibilité génétique variable d’un individu à l ’autre pour des niveaux et des types d’exposition comparables.

Des efforts de recherche s’avèrent indispensables d ans un but évident de prévention et de compréhension des mécanismes mi s en cause. Celles –ci se doivent d’être multidisciplinaires, l ’évaluation du risque reposant sur des approches tant moléculaires , que cellulaires, expérimentales que cliniques ou épidémiologiques. ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ET MALADIES ENDOCRINIENNES DE L’ENFANT Pr Charles SULTAN – professeur d’endocrinologie- CH U MONTPELLIER

De nombreuses études épidémiologiques et de solides travaux expérimentaux ont contribué à faire émerger le conc ept de perturbateur endocrinien environnemental, PEE (ou interrupteur h ormonal). Il en existe de deux sortes :

� des substances chimiques synthétiques ( produits ph armaceutiques, polluants chimiques)

� des substances d’origine naturelle, principalement des phytoestrogènes

Parmi les produits pharmaceutiques retrouvés dans l es rivières (rejets de stations d’épuration) on trouve les oestrogènes médicamenteux (pilule du lendemain, pilule contraceptive, traitem ent hormonal de la ménopause, phytoestrogènes alimentaires…) Les polluants chimiques sont principalement les pes ticides, les plastiques (bisphénol A, enduit intérieur des boîte s de conserve alimentaires), les détergents (dont les alkylphénol s –contenus dans les peintures, les vernis, les surfactants, les les sives…), les PCB (molécules composants des cires, d’adhésifs ou comp osants des transformateurs), les dioxines (produits issus de l ’incinération), les furanes et les hydrocarbures aromatiques.

L’ EAU – L’ ALIMENTATION

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COMPORTEMENT : Naturels ou synthétiques, les PEE sont ubiquitaires , ce qui rend le calcul de l’exposition particulièrement difficile ; la contamination peut se faire par l’alimentation, l’eau , l’air inh alé (épandage aérien de pesticides) ou par voie percutanée ( cosm étiques, shampoings…) Les PEE chimiques ne sont pas métabolisables, ils s ’accumulent dans le tissu adipeux : la demi-vie du DDT étant de 60 ans par exemple ! Certains PEE subissent un métabolisme qui les rend plus actifs : exemple les métabolites de la Vinclozine sont 100 f ois plus anti- androgénique que le composé-mère. Il est à noter la complexité de la connaissance des effets des PEE en raison de leur nombre, de leur activité qui peut d’ additionner, se potentialiser. ___________________________________________________ _______________________________________________ EFFETS : selon les substances ,

� modifient la synthèse, la libération de stéroïdes s exuels, leur transport et la clearance

� activent ou inhibent l’action hormonale à travers l a liaison hormone- récepteur et donc l’expression de gènes ho rmono- dépendants

� des molécules comme le lindane activent le système aromatase et accroissent le niveau d’oestrogènes bio- disponible s.

� on note également des propriétés anti- androgénique de certains PEE : ils sont capables de bloquer les mécanismes d e signalisation des androgènes et de réduire l’activi té transcriptionnelle androgéno –dépendante.

� Pour analyser l’effet de l’exposition aux PEE, il f aut tenir compte également de l’intensité de la contamination , de la concentration en PEE, de la durée d’exposition, du stade de développement et de la susceptibilité génétique.

� Il semble que les périodes embryonnaires, fœtales, néonatales et pubertaires soient particulièrement critiques.

� Certains PEE, ont une action sur la détoxication hé patique dont les retentissements sur la clearance des androgènes sont indiscutables.

� D’autres PEE sont capables d’altérer la fonction th yroïdienne pendant la vie fœtale ou postnatale.

� Leur impact sur la différenciation sexuelle masculi ne, la croissance staturo- pondérale, le développement psy cho- moteur, le déroulement pubertaire méritent une attention pa rticulière.

� Sur la santé de l’enfant des observations cliniques notent des phénomènes de pseudo –hermaphrodisme mâle « idiopat hique » , des maladies génitales (en nombre10 à 20 fois supérieur à la moyenne chez des enfants dont les parents ont été exposées aux PEE) de type cryptorchidie et hypospadias.

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Les perturbations endocriniennes (environnementales ) constituent donc un problème majeur de Santé Publique que confirme l a mobilisation, depuis peu, de l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA), de l’OCDE, de l’OMS, et la mise en place trè s récemment de programmes européens centrés sur cette thématique… � on lira avec intérêt le magazine Nature 2003 sur l a « féminisation des crapauds mâles ». www.nature.com ___________________________________________________ _______________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

RISQUES DE POLLUTIONS CHIMIQUES ET GENETIQUES SUR L A SANTE Pr Gilles Eric SERALINI – professeur de biologie mo léculaire –

Université de Caen – expert sur les OGM auprès de l’union Européenne

Les agents chimiques ne se multiplient pas contrair ement aux agents microbiens, mais peuvent pour certains par leur car actère lipophile, s’accumuler dans les tissus (graisses, gonades, cer veau et tissus nerveux, thyroïde…).

L’ EAU – L’ ALIMENTATION

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Ils se détectent difficilement et favorisent plutôt des maladies à long terme ( cancers, maladies auto- immunes, dégén érescences nerveuses, dérèglements hormonaux…) Ils sont également à l’origine de l’affaiblissement des systèmes organiques de détoxification ou de défenses cellula ires (cytochromes P450) ou encore immunitaires. De puis quelques décennies, des résidus chimiques r elativement stables ou très stables de nos activités ont été répandus p ar millions de tonnes dans nos écosystèmes. Parmi eux les polluants dits organiques persistants POP et de nombreux pesticides. Ils sont impliqués dans diverses pathologies de la reproduction in vitro, en cultures cellulaires, sur des animaux de laboratoire, dans la vie sauvage (oiseaux, alligators, mammifères, ba traciens…), chez les agriculteurs et dans la population humaine géné rale. Les pesticides sont les seuls produits sélectionnés pour leur toxicité sur un niveau de l’écosystème et volontairement épa ndus avec régularité dans l’écosystème. Ils détiennent leur efficacité de leur action en ta nt que perturbateurs des messagers cellulaires et leurs ef fets secondaires en tant que perturbateurs endocriniens ont été démontr és. Ces effets secondaires néfastes sont découverts pet it à petit (leur mise en route sur le marché demande moins de contrô les d’utilisation et de traçabilité que pour les médicaments). Il en va de même pour les organismes génériquement modifiés (OGM) développés pour l’alimentation, produisant ou tolér ant des pesticides (donc contenant leurs résidus), ces deux caractères constituant plus de 99% du marché de ces produits libérés dans l’env ironnement. Des études expérimentales sont menées par le labora toire de biologie moléculaire de Caen. On peut parler pour le 21 ème siècle de défi de la « Médecine d’hygiène chimique » et d’une nouvelle science « l’éco-généti que » . � ouvrages de Gilles- Eric SERALINI : « génétiquemen t incorrect » -champs –Flammarion et « ces OGM qui changent le mo nde » chez Flammarion : www.editions.flammarion.com ___________________________________________________ ________________________________________________

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Santé Environnement L’ EAU – L’

ALIMENTATION

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SYSTEME D’EVALUATION DES RISQUES ALIMENTAIRES M. LE BLANC - AFSSA

Etudes en cours sur les folates et le méthylmercure . ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

L’ EAU – L’ ALIMENTATION

EVALUATION DU RISQUE

GESTION DU RISQUE

COMMUNICATION DU RISQUE

DGAL Direction Générale de l’Alimentati

DGCCRF Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation

et de la Répression des Fraudes

DGS Direction Générale

de la Santé

AFSSA Agence Française de

Sécurité Sanitaire des Aliments

Constituée de 10 comités d’experts et d’une

AESA Autorité Européenne de Sécurité des

Aliments

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ALIMENTATION

PRINCIPES DE PREVENTION – PRECAUTION – CORRECTION - ETIQUETAGE M.Hervé GOMICHON – directeur qualité alimentaire vé térinaire –Groupe

Carrefour Paris

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

L’ANIMAL, RESERVOIR DE MALADIES EMERGENTES POUR L’H OMME Pr Jeanne BRUGERE- PICOUX – Pr de pathologies du bé tail – Ecole

vétérinaire de Maisons Alfort Une maladie émergente est soit :

� Un agent ou une maladie apparaissant dans une nouve lle région géographique (exemples : peste aviaire ou virus occ idental de la vallée du Nil)

� Une maladie touchant une nouvelle espèce � Une nouvelle maladie comme pour l’Encéphalopathie S pongiforme

Bovine � Une résurgence ou ré- émergence, comme dans le cas du charbon � Une modification de la virulence d’un agent infecti eux, comme

pour les souches virales de l’influenza (grippe, pe ste aviaire) � Une maladie ayant pu être sous estimée comme la mal adie de Lyme,

la cryptospiridiose � D’une zoonose présentant un taux de morbidité et/ou de mortalité

anormales ( streptococcie porcine due à streptococcus suis observée en Chine l’été 2005)

MALADIES RESURGENTES : Le charbon représente le meilleur exemple ; l’agent peut rest er sous forme de spore résistante dans le sol pendant plus d’un siècle. Une modification du sol permet la remise en surface de ces spores représentant un danger surtout pour les herbivores y pâturant. L’homme est contaminé accidentellement par contact avec des animaux contaminés ou leurs produits par la voie cutanée (mode de cont amination la plus fréquente), la voie digestive (cas des carcasses co nsommées dans certains pays en dehors de tout contrôle vétérinai re) ou la voie aérienne (de façon exceptionnelle). Seule une antib iothérapie précoce permet d’éviter une toxémie fatale. La résurgence de la tuberculose est liée à l’apparition des cas humains chez les sujets vivants dans des conditions précaires et les sujets immunodéprimés (en particulier avec l’émerge nce d’une tuberculose de type aviaire chez ces derniers) et d ’autre part, à l’émergence des antibio- résistances vis à vis des mycobactéries.

L’ EAU – L’ ALIMENTATION

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MALADIES TOUJOURS D’ACTUALITE : La brucellose a longtemps été la maladie des éleveurs et des vétérinaires (et des consommateurs de produits lait iers crus provenant de ruminants excréteurs). La gravité de cette « fiè vre de Malte » a justifié la mise en œuvre de moyens prophylactiques à grande échelle. ___________________________________________________ ________________________________________________ Cette prophylaxie s’est révélée efficace chez les b ovins. L’émergence des salmonelloses présentant un risque important notamment dans les élevages avicoles avec Salmonella enterica Enteritidis et Salmonella enterica Typhimurium , a justifié de la mise en place de contrôles officiels avec des plans d’éradication et l’obligation de déclaration de ces affections du fait de la possibi lité de transmission asymptomatique in ovo des salmonelles et de ce fait d’un risque important de contamination humaine. C’est ai nsi la première cause de toxi- affection alimentaire. L’apparition des salmonelles multi résistantes aux antibiotiques comme Salmonella enterica Typhimurium DT104 témoigne de l’importance à accorder à la lutte contre le portage animal de ces germes. L’efficacité des contrôles microbiologiques, en par ticulier avec la détection précoce d’un agent pathogène comme Listéria monocytogenes dans les produits contaminés, permet maintenant de mieux maîtriser le risque de toxi- infection alimentaire. La contamina tion par la terre était à l’origine de cette saprozoonose chez les ru minants sensibles à cette affection, d’où la dénomination de « maladie de l’ensilage » , les nouvelle méthodes agricoles avec foins enrubann és représentent un autre risque de contamination lorsqu’ils sont récol tés par temps de pluie avec une barre de coupe placée trop basse et/ ou sur des terrains riches en taupinières. L’apparition de la peste aviaire est due aux souches d’orthomyxovirus Influneza A hautement pathogènes de type H5 et H7. Ces souches virales peuvent apparaître soit par mutation, soit par rem placement d’une hémagglutinine par réassortiment viral. « Le terme de peste aviaire est préférable en raison de la contamination qui ch ez les volailles s’effectue essentiellement par voie orale. » Pour mémoire, les 3 grandes pandémies de grippes hu maines connues sont dues à des types viraux H1 (grippe espagnole de 191 8), H2 (grippe asiatique en 1957) et H3 (grippe de Hong Kong en 19 77). Les enzooties de grippes humaines rencontrées chaqu e année dans le monde ne sont jamais dues à des virus H5 ou H7. La peste aviaire est une maladie à déclaration obli gatoire ; c’est une véritable catastrophe économique dans les pays atte ints en raison des mesures nécessaires pour éradiquer cette affection hautement contagieuse dans les élevages aviaires. Avec près de 54 cas humains mortels observés sporad iquement en Asie en 2004 et 2005 (sur des populations particulièrement exposées : combats de coqs…), ce risque est donc extrêmement faible ac tuellement. Le virus du Nil occidental ( West Nile Virus) est un arbovirus ; il est connu depuis son isolement en Ouganda en 1937. Depuis la première

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épidémie rapportée en Israël dans les années 50, c’ est l’un des flavivirus les plus retrouvé dans l’environnement e n Afrique, en Asie occidentale, en Europe, au Moyen-Orient ou en Afriq ue du Nord. Toutefois, il faut noter le faible nombre de cas d’ encéphalites tant redoutées (moins de 1 %) par comparaison avec le no mbre de personnes infectées. On note en 1999 son émergence aux Etats Unis avec i mportante mortalité chez les corneilles, puis l’apparition de cas humai ns. En France en 2004, il y a eu 24 cas équins (dont 5 morts) vers Saintes Maries de la mer et plusieurs cas équins et humains dans le Var. Ces constats amènent à une prise en compte accrue d e cette arbovirose et une surveillance des oiseaux migrateurs. ___________________________________________________ ________________________________________________ NOUVELLES MALADIES OU MALADIES AYANT ETE SOUS ESTIMEES : L’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) est connue depuis longtemps chez les petits ruminants sous le nom de Tremblante du mouton en France, de scrapie au Royaume-Uni ou Traberkrankei t en Allemagne. Ce n’est qu’à partir des années 60 que l’on su qu’il e n existait un type chez l’Homme : MCJ. Entre 1988 et 1996 seul le Royaume Uni a pris réell ement des mesures de précaution permettant de limiter un risque de tr ansmission de l’ESB pour l’homme. Après « la crise de 1996 » les mesures de précautio n furent particulièrement nombreuses en particulier en Franc e. Des incertitudes persistent sur les risques de cont amination humaine par l’agent bovin, même si le risque « zéro » n’exi ste pas en biologie les mesures prises depuis 1996 ont permis une très forte diminution de celui-ci. Le seul problème réside dans la possibilité de « r éservoirs » de cet agent bovin : personnes en incubation de la vMCJ et risque d’une seconde vague par contamination iatrogène interhuma ine, petits ruminants, animaux sauvages , environnement ??? Au 15 août 2005, 180 personnes ont été atteintes pa r la vMCJ (dont le temps moyen d’incubation est estimé à 16 ans) : 157 au Royaume Uni ( dont 150 décédées) , 14 en France (dont 10 décédées ), 2 en Irlande, une en Italie, une au Portugal, une en Espagne et u ne autre en Arabie Saoudite. Maladies transmises par des vecteurs : Avec l’augmentation des voyages et des transactions commerciales, les modifications de l’environnement, l’augmentation de la faune sauvage (réservoir de maladies pour l’homme comme pour l’an imal domestique) la possibilité d’apparition de nouvelles maladies semb le en constante augmentation. Exemple de risque sous –estimé sporadique mais réel : la visite de fermes pédagogiques !!!

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Parce que l’on ne prend pas la précaution de faire laver les mains aux enfants touchant les animaux (ni de les empêcher de manger lors de la visite) on les expose à des risques tels que la cry ptosporidiose et la colibacillose due à Escherichia coli O157 :H7 . Dans le cas de Escherichia coli O157 :H7 , il faut mentionner les statistiques américaines de 2004 qui démontrent que les deux facteurs de risques d’une colibacillose sporadique due à une vérotoxine sont soit la consommation d’un hamburger mal cuit, soit la visite d’une ferme pédagogique. Chez les très jeunes enfants (d’à peine 4 ans) cett e vérotoxine colibacillaire peut provoquer un syndrome urémique hémolytique particulièrement grave. Ces visites présentent d’autres risques concernant les enfants ou les femmes si elles sont gestantes. Il s’agit de la campylobactériose due à Campylobacter jejuni transmise par le lait cru contaminé fourni à la ferme ; de la fièvre Q (syndrome grippal et avortement) et de la chlamydiose due à Chlamydophila abortus entraînant l’avortement ; ces deux dernières étant surtout à risque lors des vêlages ou agnelages sans symptômes apparents chez l’animal. ZOONOSES POTENTIELLES : Des incertitudes résident concernant une mycobactér ie : Mycobacterium avium susbsp. Paratuberculosis agent de la tuberculose des ruminants, dans l’étiologie de la maladie de Crohn de l’homme, en particulier depuis septembre 2004, après la mise en évidence de ce germe dans le sang des personnes atteintes. ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

EPIDEMIOLOGIE DES CANCERS PROFESSIONNELS Pr Marcel GOLDBERG – conseiller scientifique –Dépar tement Santé

Travail – IVS- INSERM unité 687

• La part attribuable aux facteurs professionnels dan s l’étiologie des cancers est importante : environ 8% dans les p ays industrialisés (14% pour les hommes, 2% pour les fe mmes).

MILIEU DU TRAVAIL – MILIEU DE VIE

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• Tous les types de cancers sont concernés , principa lement ceux

des voies respiratoires.

• En France 20 000 cancers incidents sont imputables annuellement aux expositions professionnelles.

� on peut retrouver les analyses d’exposition dans l es enquêtes SUMER et ESPACES de l’IVS • 20% concernent les catégories ouvrières : les expos itions

professionnelles sont donc un des déterminants maj eurs des inégalités sociales de morbidité et de mortalité pa r cancer.

• Ces expositions sont involontaires et souvent ignor ées des

intéressés. • De nombreux facteurs de l’environnement professionn el sont des

cancérigènes humains : la moitié des agents classés actuellement par le Centre International de Recherche sur le Can cer sont de classe 1 (cancérigènes avérés) et plus des deux tie rs sont classés dans le groupe 2A (cancérigènes probables).

• L’amiante est de loin le facteur à l’origine du plu s grand nombre

de décès par cancers ; sur 25 000 cancers du poumon s 2 500 seraient imputables à l’amiante.

• On « attend » 50 à 100 000 décès par mésothéliome s uite à des

expositions passées.

• Le problème de la réparation des cancers au titre d es maladies professionnelles est particulièrement préoccupant e n France où seul un très faible nombre d’entre eux est pris en charge au titre des maladies professionnelles et avec de gran des disparités régionales.

• Les voies de la recherche (programme MATGENE) por tent

principalement sur les effets du nucléaire, des cha mps électromagnétiques et sur les populations sensibles .

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

MILIEU DU TRAVAIL – MILIEU DE VIE

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LES CANCERS PROFESSIONNELS : UNE APPROCHE SOCIO – ANTHROPOLOGIQUE DES INEGALITES SOCIALES

Pr Yves DUPONT rapport de Mme le Dr Catherine HEBER T – chercheurs au LASAR

( Laboratoire d’Analyse Socio –Anthropologique du R isque) Caen Dans beaucoup d’études épidémiologiques, les facteu rs collectifs, notamment professionnels sont assez peu interrogés, aussi est-il difficile de mettre en évidence des liens de causal ité. Voici malgré tout quelques éléments d’approche du s ujet : CANCERS : En 1980 : 170 000 cas recensés dont 57% chez les ho mmes avec 125 000 décès dont 60% chez les hommes, En 2000 : environ 280 000 cancers dont 58% chez les hommes, 151 000 décès dont 62% chez les hommes. Les experts estiment qu’une part de ces augmentatio ns est due à la croissance et au vieillissement (respectivement 20 et 25%) mais comment analyser les autres parts ? meilleur dépist age, facteurs environnementaux , habitudes de vie ???? Néanmoins certains phénomènes interpellent : locali sations de certains cancers chez des sujets de plus en plus jeunes, loc alisations de cancers ne bénéficiant pas de dépistage, nombre de cancers selon localisations variable d’un statut social à un autr e, d’une profession à une autre. La mortalité est toujours plus forte q uelle que soit la localisation du cancer dans les catégories sociales les plus basses. MALADIES PROFESSIONNELLES : Celles reconnues par la Sécurité Sociale ne représ entent qu’une partie minime des répercussions délétères du travai l sur la santé. Les 20 000 cas reconnus en 2 000, reflètent mal les iné galités sociales et professionnelles. Il est connu que 8,5% des salariés (soit 1 million) sont exposés à des cancérogènes avérés pour l’homme. Mais il est à rappeler que un millier de substances cancérogènes aux effets démontrés chez l’animal sont employés dans l ’industrie, et dont les salariés exposés n’ont pas encore été dénombrés . On évalue à 10 000 décès annuels la part des décès par cancers professionnels soit 3% des décès attribuables. ___________________________________________________ ________________________________________________ A noter que la mobilité professionnelle expose les salariés à différents produits au cours de leur vie profession nelle. La précarisation des emplois dans de nombreux secte urs entraînant par ailleurs de difficultés physiques et psychiques imp ortantes. CONDITIONS DE VIE :

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Ces inégalités de santé peuvent trouver leurs expli cations dans les différences de mode de vie (alcool, tabac, alimenta tion …) ou d’accès aux soins. Pourtant, il semble qu’une grande part de vie des i ndividus ne soit pas prise en compte dans ces études :

- vivre dans des quartiers (facteur de stress) au plu s près de usines, des incinérateurs, d’entreprises polluantes

- avoir des conditions d’existence difficiles tant su r le plan matériel, professionnel que privé

- avoir des conditions de travail ne contribuant pas à beaucoup d’enrichissement personnel

- se nourrir, être exposé dans son travail et son env ironnement à des substances dangereuses sans pouvoir y influer ….

Autant de circonstances qui ne sont pas anodines et pourraient contribuer à l’augmentation de ces maladies ainsi q u’à la mortalité plus élevée des personnes situées en bas de l’échel le sociale. Quelques éléments propres à aller plus loin dans le réflexion. « La santé ne peut être une simple variable statist ique entrant dans le calcul coût-avantage. Le décalage entre attente et réponse en termes de politiques publiques vient probablement d e ce que la demande sociale repose sur des valeurs maintenant trop éloi gnées de celles sur lesquelles fonctionne le système institutionnel en place, c’est à dire l’alliance économico- techno- scientifique qui gère aujourd’hui notre monde. » ___________________________________________________ ________________________________________________

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Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

ETUDES DES CAS GROUPES DE CANCERS ATRIBUES A L’ENVI RONNEMENT Dr Fatiha EL GHISSASSI – Dr en Biochimie – Centre I nternational de

Recherche sur le Cancer (CIRC) Lyon � quelques références d’études de cas groupés de can cers attribués à des facteurs d’environnement en référence au risque de cancérogenèse établit par le CIRC : � mésothélium et cancer du poumon chez les travaille urs de l’amiante (Newhouse & Thompson,1965) � angiosarcome de foie chez les travailleurs exposés au chlorure de vinyle monomère (Creech & Johnson, 1974) � carcinome vaginal chez les jeunes filles ayant été exposées au diéthylstilbestrol (Herbst et al., 1971) � risque de leucémie chez les jeunes à proximité des installations nucléaires (Laurier et al., 2002) ; � études multisites autour de plusieurs installatio ns nucléaires en France (Calvel et al.2004), en Allemagne ( Michaeli s et al.1993), aux USA (Jablon et al.1991) … aboutissant à des résulta ts contradictoires… � bien que ne correspondant pas à des cas de cancers groupés au sens strict du terme, les études sur les champs électrom agnétiques de faible fréquence sont intéressantes à noter dans le cadre des cancers liés à l’environnement. � études sur l’impact des dioxines (cancérogène de g roupe 1) macrospatiale à l’échelle du département du Doubs , comprenant les cantons de Besançon dont celui où est implantée l’U IOM (Viel et al.,2000 ; Floret et al.,2003) et microspatiale sur Besançon uniquement (Floret et al.,2004) quant au risque de lymphome non-hodgkinien et de risque de sarcome des tissus mous …aboutissant à des résultats contradictoires et invitant à mener d’aut res études… � études écologiques sur l’arsenic (cancérogène de g roupe 1) dans l’eau et les incidences sur les cancers à Taïwan (C hine), au Chili, en Argentine, au Mexique et en Australie � rares cas de cancers groupés , mais significatifs au niveau uroépithélial chez les femmes ayant consommé des he rbes médicinales de Chine contenant une plante du genre Aristolochia (V anderweghem et al.,2002)

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PERPECTIVES : Surveiller au niveau des zones et sites à risques e t mener d’autres études avec de nouvelles méthodes d’investigations dès que de nouveaux cas sont diagnostiqués. Confronté à l’augmentation de cancers du poumon lié s à la pollution de l’air ( +3 à 5%),le CIRC a programmé des études pou r les années à venir sur certains polluants de l’air : hydrocarbur es aromatiques polycycliques, particules de carbone, mélange compl exe de polluants (carburants diesel…). ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

LE PLOMB : LE RISQUE ET LA QUESTION DE LA VALEUR SE UIL Dr Robert GARNIER – Directeur adjoint du centre Ant i-poisons de Paris

Dès la première moitié du 20 ème siècle, plusieurs pays, dont la France, ont pris des décisions réglementaires pour diminuer l’exposition et le risque d’intoxication par le plomb des travailleur s et de la population générale. Malgré tout en ce début 21 ème siècle, le saturnisme reste dans de nombreux pays dont la France, un problème de santé majeur. Le PLOMB : QUELS RISQUES POUR LA SANTE ? LA PLOMBEMIE (PBS) : C’est le meilleur indicateur d’exposition au plomb, il en détermine la gravité et indique l’urgence d’une intervention méd icale. Elle doit être < 100 µg/L chez un sujet non exposé spécifiquement. Elle doit être mesurée dans des conditions rigoureu ses de prélèvement (peau nettoyée à l’eau et au savon, locaux non susp ectés de contenir du plomb) et d’analyses (le verre et certains plast iques de laboratoire sont susceptibles de contenir du plomb) . Pour ces raisons elle doit être confiée à des labor atoires spécialisés et participant à des contrôles de qualité. TOXICITE AIGUË :

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C’est une forme rare d’intoxication, pouvant résult er d’une ingestion massive ou d’une administration parentérale. Elle é volue en deux phases :

- deux à 48 heures après la prise : douleurs abdomina les, vomissements parfois diarrhées

- hémolyse et cytolyse hépatique et atteinte tubulair e rénale dépendantes de la dose

La Pbs est alors toujours élevée. Lorsqu’elle est s upérieure ou égale à 1 000 µg /L le lendemain de la prise, un traiteme nt chélateur est nécessaire même en l’absence de complication. TOXICITE CHRONIQUE : L’exposition répétée au plomb produit des effets no cifs dans de nombreux organes et tissus (voir tableau). Les prin cipaux effets sont neurologiques, néphrologiques et hématologiques. ___________________________________________________ ________________________________________________

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CANCEROGENICITE : Globalement, il n’y a pas d’augmentation des risque s de cancers rénaux et cérébraux (bien que deux études montrent un ris que élevé de cancer rénal et une autre un excès significatif de gliomes ). Dans sa dernière évaluation, le CIRC a considéré q ue les études épidémiologiques actuelles apportaient des preuves limitées de cancérogénicité des dérivés inorganiques du plomb , ce qui justifie de les considérer comme des agents probablement can cérogènes pour l’espèce humaine (groupe 2A). EFFETS SUR LA REPRODUCTION : Toxicité testiculaire : De nombreuses études montrent que le plomb perturbe la spermatogenèse. Avec des doses Pbs de 400 à 450 µg/L apparaissent u ne oligospermie, une asthénospermie et une tératospermie. Des modifi cations des concentrations sanguines des hormones sexuelles ont été observées (études nombreuses sur l’animal).

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___________________________________________________ ________________________________________________ Effets sur la grossesse : Plusieurs études ont mis en évidence le risque élev é d’avortement, d’accouchement prématuré et d’enfants de petits poi ds de naissance, chez les femmes dont la plombémie dépasse 250 µg/L. Le plomb passe la barrière placentaire ; à la naiss ance la Pbs de la mère et de l’enfant sont voisines. Le métal est toxique sur le système nerveux central en développement de l’enfant. Il n’y a pas de preuve de tératogénicité du plomb d ans l’espèce humaine. VALEURS LIMITES : ���� la plombémie ( voir tableau 1) Chez les individus n’ayant pas d’exposition spécifi que Pbs <100 µg/L. A titre indicatif, dans la dernière étude (1995) da ns la population française générale la médiane de concentration étai t selon les régions de 29,8 à 43,7 µg/L chez les jeunes enfants et de 3 7,3 à 56,7 µg/L chez les appelés du contingent. Le choix de la valeur limite de 100 µg/L qui défini t réglementairement le saturnisme, maladie à déclaration obligatoire ; est déterminé par 3 facteurs :

- le caractère modéré de l’effet attendu - l’imprégnation de la population générale, les enfan ts de 1 à 6

ans, sans exposition spécifique ayant une plombémie pouvant atteindre 80 µg/L , à la fin des années 80

- la précision du dosage de la Pbs qui était de + ou – 40 à 60 µg/L à la fin des années 90.

La diminution progressive attendue de la dose inter ne de plomb dans la population générale et l’amélioration de la précisi on des mesurages devraient conduire à moyen terme à la baisse de cet te valeur limite. ���� plomb atmosphérique : On considère qu’il existe une relation entre les co ncentrations atmosphérique et sanguine du métal, telle qu’une él évation de 1 µg/m 3 de la première entraîne une augmentation de 19 µg/L de la seconde chez l’enfant et de 16 µg/L chez l’adulte. Cette relation ne se vérifie que lorsque la concent ration atmosphérique est faible, inférieure à 20 µg/ m 3. Cela justifie d’une valeur limite de 0,5 µg/m 3 pour la concentration dans l’air extérieur basée sur la triple hypothèse d’une Pbs de base de 30 µg/L, d’une valeur limite de la Pbs de 100 µg/L et d’autres sou rces d’exposition au plomb que l’air extérieur. Quand la concentration du plomb dans l’air dépasse 20 µg/m 3, sa corrélation avec Pbs devient moins bonne. La nouvelle limite moyenne d’exposition (VME) établ ie par l’arrêté du 23.12.2003 est de 100 µg/m 3 ; son intérêt est d’être plus faible que la précédente (150 µg/m 3), mais elle ne suffit pas à garantir la sécurité des travailleurs.

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Plomb dans l’eau destinée à la consommation humaine : La population cible pour ce mode de contamination p ar le plomb est celle des nourrissons : parce qu’ils sont les plus fortement exposés (un nourrisson de 5 kg consomme 0,75 L d’eau /jour) . La valeur limite dans l’eau de boisson a été fixée de façon à ne pas entraîner d’élévation de la Pbs ( entre 3 et 4 µg/L ) et en considérant que chez un nourrisson de 5 kg, l’eau constitue 50% des apports en plomb. Ainsi la concentration maximale dans l’eau d e boisson devrait être :

3,5 µg /kg x (kg x 0,5/ O,75L = 11,7 µg/L La valeur limite a été en fait fixée à 10 µg/L mais ne deviendra effective qu’à partir du 26 décembre 2013. Elle éta it de 50 µg/L avant le 26 décembre 2003 et est transitoirement de 25 µg /L en l’attente des importants travaux de réhabilitation des réseaux de distribution d’eau potable pour atteindre la valeur cible. ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

Pr Jean -François CAILLARD – Pr Isabelle MOMAS – Pr Benoît LESAFFRE co-présidents de la commission d’Orientation du pla n Santé

Environnement ORIGINE et MISE EN PLACE :

� recommandations de la 3 ème conférence de ministres de l’environnement et de la santé organisée en 1999 à Londres par l’OMS et 4 ème conférence de ministres de l’environnement et de l a santé organisée en juin 2004 à Budapest par l’OMS.

� travaux de commission, rapport préliminaire de sept embre à décembre 2003

� rapport au premier ministre : 12 février 2004 � consultation nationale : mai 2004 � présentation du PNSE au gouvernement le 21 juin 200 4

LE PROGRAMME NATIONAL SANTE ENVIRONNEMENT

PLAN NATIONAL 2004 - 2008

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3 OBJECTIFS MAJEURS :

� garantir un air et boire une eau de bonne qualité � prévenir les pathologies d’origine environnemental e et notamment les cancers mieux informer le public et protéger les populatio ns les plus sensibles ( enfants et femmes enceintes)

déclinés en 12 ACTIONS PRIORITAIRES : � réduire les émissions de particules diesel par les sources mobiles � réduire les émissions aériennes de substances toxiq ues d’origine

industrielle � assurer une protection de la totalité des captages d’eau potable � mieux connaître les déterminants de la qualité de l ’air intérieur � mettre en place un étiquetage des caractéristiques sanitaires et

environnementales des matériaux de construction ___________________________________________________ ________________________________________________ � réduire les expositions professionnelles aux agents cancérogènes,

mutagènes et repro-toxiques � renforcer les capacités d’évaluation des risques sa nitaires des

substances chimiques dangereuses � renforcer les connaissances fondamentales des déter minants

environnementaux et sociétaux de la santé des popul ations et le développement de nouvelles méthodes en sciences exp érimentales

� faciliter l’information en santé- environnement et favoriser le débat public

� améliorer la prévention du saturnisme infantile , l e dépistage et la prise en charge des enfants intoxiqués

� réaliser une étude épidémiologique sur les enfants � réduire l’incidence de la légionellose Le plan contient au total 45 actions organisées en 8 AXES recouvrant l’ensemble du champ des relations entre environneme nt et santé.

1) Prévenir les décès liés aux infections / intoxic ations aiguës

2) Protéger la santé en améliorant la qualité des m ilieux (air et eau)

3) Protéger la population à l’intérieur des locaux 4) mieux maîtriser les risques liés aux substances chimiques 5) renforcer la protection des enfants et des femme s enceintes 6) mobiliser et développer le potentiel de recherch e 7) améliorer les dispositifs de veille, de surveill ance et

d’alerte 8) consolider la formation et développer l’informat ion

Le PNSE est décliné au niveau préfectoral en PRSE : Plans régionaux Santé Environnement

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� le PNSE au complet , le résumé et les fiches prése ntant les axes majeurs sont téléchargeables sur le site de l’AFSSE T le rapport complet est accessible sur les sites In ternet des ministères concernés : www.sante.gouv.fr www.ecologie.gouv.fr www.travail.gouv.fr www.recherche.gouv.fr ___________________________________________________ ________________________________________________

Compte-rendu de Nadine DESLANDES - PLP Biotechnolog ies

Santé Environnement

SIGLES et liens AESA Autorité Européenne de Sécurité des Aliments

www.europa-eu.int/comm/food/efsa_fr ou www.efsa.eu.int

AFSSA Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments www.afssa.fr

AFSSET Agence de Sécurité Sanitaire Environnementale et du Travail www.afsse.fr

AFSSAPS Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé www.agmed.sante.fr

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Air Normand Qualité de l’air en Haute Normandie www.airnormand.asso.fr

AirParif Qualité de l’Air Paris- Ile de France www.airparif.asso.fr

CLIN Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (auprès des différents établissements hospitaliers) Exemple : www.centres-pharmacovigilance.net/rouen

CIRC Centre International de Recherche sur le Cancer (International Agency Research on Cancer) www.iarc.fr

DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales DDASS –DRASS au niveau régional : exemple www.haute-normandie.sante.fr

DGAL Direction Générale de l’Alimentation www.vie-publique.fr

DGCCRF Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes www.finances.gouv.fr

DGS Direction Générale de la Santé www.sante.gaouv.fr

EFS Etablissement Français du sang www.dondusang.fr

EFG Etablissement Français des Greffes Présentation entre autres sur www.chu-rouen.fr

INRS Institut National de Recherche et de Sécurité www.inrs.fr

INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche médicale www.inserm.fr

INVS Institut de Veille Sanitaire www.invs.sante.fr

Ministère de l’écologie et du développement durable

www.ecologie.gouv.fr

Ministère de la santé

www.sante.gouv.fr

Ministère du travail

www.travail.gouv.fr

Ministère de la recherche

www.rcherche.gouv.fr

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques www.oecd.org

OMS Organisation mondiale de la santé (world heath organization) www.who.int/fr/

PNSE Plan National Santé Environnement Données téléchargeable sur www.afsse.fr

Dispositif REACH

Projet Européen de Réglementation pour l’Enregistrement, l’évaluation et l’Autorisation de s

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substances CHimiques ___________________________________________________ __________________________________________