columbia juin 2012

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J UIN 2012 J UIN 2012 COLUMBIA COLUMBIA CHEVALIERS DE COLOMB Le serviteur de Dieu d’abord Le serviteur de Dieu d’abord

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Columbia Juin 2012

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Page 1: Columbia Juin 2012

JUIN 2012JUIN 2012

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

Le serviteur de Dieu d’abordLe serviteur de Dieu d’abord

Page 2: Columbia Juin 2012

A S S U R A N C E V I E A S S U R A N C E I N VA L I D I T É S O I N S D E LO N G U E D U R É E R E N T E S

Trouver un agent en visitant le site kofc.org ou en téléphonant au 1-800-345-5632

« À NOTRE ÉPOQUE OÙ L’ÉCONOMIE LUTTE ENCORE POUR SORTIR

D’UNE PROFONDE RÉCESSION, LA VIGUEUR EXCEPTIONNELLE DE NOTRE

PROGRAMME D’ASSURANCES EST LE ROC SUR LEQUEL DE PLUS EN

PLUS DE FAMILLES CATHOLIQUES CONSTRUISENT LEUR AVENIR. »

- LE CHEVALIER SUPRÊME CARL A. ANDERSON

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a r T I C l E S

Le serviteur de Dieu d’abordDe nos jours, saint Thomas More, patron des personneschargées d’État et des politiciens sert de modèle de cha-rité, de courage et fidélité. PAR LE PÈRE DOMINIC LEGGE, DOMINICAIN

Préserver notre mémoire nationaleL’avenir des États-Unis repose sur le maintien de nosprincipes fondateurs judéo-chrétiens.PAR LE CHEVALIER SUPRÊME CARL A. ANDERSON

Le mémorial de l’amiralLa fontaine dédiée à Christophe Colomb, à Washing-ton, D.C., célèbre son centenaire.PAR PATRICK SCALISI

Pourquoi Colomb a pris la merEntrevue avec Carol Delaney sur Christophe Colombet les motivations religieuses de son voyage.PAR ALTON PELOWSKI

Soigner les troubles, transformer des viesUn centre de soins parrainé par les C de C prend del’expansion, après plus de trois décennies au service desenfants et des familles.PAR JEANNETTE COOPERMAN

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S E C T I O N S

Construire un monde meilleur« Solide bras droit de l’Église », les Che-valiers sont appelés à prier pour la libertéreligieuse et à se porter à sa défense. PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiMis au défi de défendre la liberté re-ligieuse contre les assauts du laï-cisme, nous nous tournons vers leSeigneur.PAR MGR. WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

Chevaliers à l’œuvre

Application de nos degrés

Nouvelles des ChevaliersLe fondateur honoré lors du 9e

Congrès des Chevaliers philippins• Le Chevalier suprême et unévêque des services militaires amé-ricains se rendent en Corée

Des pères pour bien faireDans la vie comme dans la mort,c’est par ses actions que mon pèrem’a fait apprendre ce qu’estl’amour de sacrifice.PAR L’ABBÉ THOMAS VANDER WOUDE

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Christophe Colomb (1451-1506) apparaît ici en jeune homme sur cettepeinture du 18e siècle. Qu’est-ce qui a motivé l’explorateur italien, célébréen tant que découvreur de l’Amérique, à conduire son équipage de 90hommes par-delà l’océan Atlantique, voilà plus de cinq siècles de cela ?(Voir l’entrevue en page 20).

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CHEVALIERS DE COLOMB

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ÉDITORIAL

2 ♦ C O L U M B I A ♦ J U I N 2 0 1 2

SIRE THOMAS MORE, servant lui-même de personnage dans son romande 1516 intitulé Utopie, rencontre Ra-phaël Hythloday, qui est dit avoir étémembre d’équipage lors d’un desvoyages d’Amerigo Vespucci au Nou-veau Monde quelque dix années aupa-ravant. Hythloday, dont le nom signifie« causeur d’absurdités » raconte à Morequ’il existe une île appelée Utopie —mot grec signifiant « Nulle-part ». Ladécouverte du Nouveau Monde sem-ble avoir porté le jeune More, âgé de14 ans lors du premier voyage de Co-lomb, à se demander comment secomporteraient d’autres sociétés. Tou-tefois, il n’a pas semblé considérerl’Utopie comme un endroit idéal,comme le terme le laisse entendre denos jours. Quand Hythloday a ter-miné son discours, le personnage deMore note que plusieurs activités del’île sont « très absurdes » et n’ont pasà être imitées, pourtant, il y a d’autresaspects qu’il souhaite voir repris « ausein de nos gouvernements ». Il n’estdonc pas surprenant que les idées pro-posées dans le livre aient été largementinterprétées.

Certains aspects de la société plura-liste d’Utopie sont notamment remar-quables à la lumière des événementsqui ont suivi — des événements telsque Martin Luther affichant ses cinqThèses en 1517, provoquant la Ré-forme protestante, et le martyre deMore en 1535 pour avoir refusé d’ac-quiescer à la rupture du roi Henri VIIIavec l’Église catholique. Selon les loisqui gouvernent l’Utopie, des hommespeuvent en attirer d’autres à leur pro-pre religion « par la force de leursconvictions et d’aimables et modestesmoyens », mais personne ne peutcontraindre quelqu’un d’autre à croireautrement. Et s’il est arrivé qu’une re-ligion soit la vraie, alors les citoyenspeuvent espérer que « la force intrin-sèque de la vérité apparaîtrait et bril-lerait dans sa splendeur ». Pourtant on

accepte que certaines idées religieuses— comme la croyance dans « une sageet prédominante Providence » et la di-gnité transcendante de la nature hu-maine — sont des pré-requis à toutesociété juste et vertueuse.

C’est surtout à cause des gestes qu’aposés More à la fin de sa vie — accep-tant humblement de mourir plutôtque de compromettre sa foi et saconscience — qu’il fut canonisé en1935 et fait le saint patron deshommes d’État et des politiciens en2000 (cf. page 8). Mais pour le meil-leur ou pour le pire, les œuvres de fic-tion de More ont également inspirédes penseurs qui lui ont succédé. JohnLocke, dont les écrits ont plus tard in-fluencé Thomas Jefferson, eut recoursà des arguments semblables à ceuxqu’on retrouve dans Utopie. Et onpeut se demander si More, d’une cer-taine manière, n’a pas aidé à former lesidéaux d’une nouvelle républiquedans le Nouveau Monde fondée surdes principes universels tels que la li-berté de religion et autres droits tenuscomme dons de Dieu.

Bien qu’il n’existe pas de sociétéparfaite en ce bas monde, nous pou-vons affirmer que le caractère radica-lement religieux de la fondation desÉtats-Unis se présente comme ungrand bien social. À juste titre, Jeffer-son soutenait que nos libertés ne peu-vent être inviolables sans la convictionqu’elles sont dons de Dieu (cf. : page12). Alors que, de nos jours, les te-nants du laïcisme travaillent à exclureDieu du discours public, la liberté dereligion est de plus en plus marginali-sée. Forts de cet appel, les Chevaliers,en vue du bien commun, prennentpour patron saint Thomas More etcontinuent de témoigner de la véritéde notre foi et de l’origine de notre li-berté.♦

ALTON J. PELOWSKI

DIRECTEUR DE RÉDACTION

Principes de fondationCOLUMBIA

ÉDITEURSChevaliers de Colomb

________

ADMINISTRATEURS SUPRÊMESCHEVALIER SUPRÊME

Carl A. AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

Mons. William E. Lori, S.T.D.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Dennis A. SavoieSECRÉTAIRE SUPRÊME

Charles E. Maurer Jr.TRÉSORIER SUPRÊME

Logan T. LudwigAVOCAT SUPRÊME

John A. Marrella________

RÉDACTIONDIRECTEUR DE RÉDACTION

Alton J. [email protected]ÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Patrick [email protected]

ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE

Brian [email protected]

L’abbé Michael J. McGivney (1852-90),Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale

et fondateur des Chevaliers de Colomb,intercédez pour nous.

________

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIAKnights of Columbus1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326TÉLÉPHONE:

203.752.4398TÉLÉCOPIEUR:

203.752.4109COURRIEL:

[email protected] SITE INTERNET:

kofc.orgSERVICE Å LA CLIENTÈLE:

1.800.380.9995________

SI VOUS DÉMÉNAGEZ

Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelleadresse et votre étiquette à:

Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], PO Box 1670,

New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou par cour-riel à [email protected]

________

Copyright © 2011Tous droits réservés

________

EN PAGE COUVERTURELe célèbre portrait de Saint Thomas More (1478-1535),saint patron des hommes d’état et des hommes politiques,

peint par Hans Holbein en 1527.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

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DURANT MON récent voyage enCorée, j’ai eu l’occasion de prier au Sanc-tuaire des martyrs Jeoldusan donnant surla rivière Han, à Séoul. Sur ce site,jusqu’à 10 000 Coréens catholiques ontété martyrisés au cours des années 1860,près de deux décennies avant la fonda-tion des Chevaliers de Colomb. Cesfemmes et ces hommes ordinaires, d’unefoi extraordinaire, ont été torturés et dé-capités, et leurs corps jetés dans la rivièreau bas du précipice. Les catho-liques de la Corée vous affir-ment que ce site se trouvel’endroit le plus sacré de leurpays. Je crois qu’il s’agit de l’undes endroits les plus sacrés dumonde entier.

Aujourd’hui, la Corée duSud connaît l’une des augmen-tations de la population catho-lique la plus importante aumonde, accueillant chaque année desmilliers de convertis. Le sang des martyrsdevient la semence de l’Église.

Ce fut une expérience personnelleparticulièrement émouvante d’être là,puisque j’étais arrivé à Séoul de Wash-ington après avoir prononcé un discoursau National Catholic Prayer Breakfast(Déjeuner national de prière catholique)sur les nouvelles menaces faites à la li-berté religieuse aux États-Unis.

Ma visite au Sanctuaire Joldusan a faitsurgir la vérité exprimée par nos évêquesdans un récent document : « La liberténe se limite pas au fait de pouvoir aller àl’Eucharistie le dimanche ou de réciter lechapelet dans nos foyers. Elle s’appliqueau fait de pouvoir contribuer au biencommun de tous les Américains ».

Les évêques des États-Unis ont émisun sérieux avertissement concernant lesmenaces faites contre la liberté religieuse,menaces contre l’intégrité et l’existencemême de plusieurs institutions catho-liques. Les évêques s’interrogent : « Pou-vons-nous accomplir les bonnes œuvresauxquelles nous convoque notre foi sanscompromettre cette foi elle-même? »Cette question doit préoccuper énormé-ment chaque catholique et notamment

les Chevaliers de Colomb.Les évêques ont lancé un appel sans

équivoque à agir : « Encore une fois,nous observons le besoin d’un laïcat ca-tholique bien formé, doué d’un sens cri-tique solide (…) et du couragenécessaire pour contrer la laïcité réduc-trice qui rendrait illégitime la participa-tion de l’Église au débat public sur lesquestions qui déterminent l’avenir de lasociété américaine. »

Comme Chevaliers de Colomb, noussommes fiers de notre réputationcomme « solide bras droit de l’Église ».Depuis 130 ans, ce bras ne s’est jamaisfatigué, et n’a jamais flanché. J’aiconfiance que, au cours des jours à venir,nous augmenterons nos efforts en vue deprotéger l’Église et ses institutions contre

le bras lourd des gens qui cherche à res-treindre ce que la pape Benoît XVI ap-pelle « notre liberté la plus chère, en tantqu’Américains ».

Je recommande vivement quechaque frère Chevalier et chaque étatet conseil participent à la prochaine« Quinzaine de la liberté », du 21 juinau 4 juillet en prévenant votre paroisse

et votre diocèse de votre sou-tien à ce programme.

Et je demande à chaque fa-mille de Chevalier de Colombà entreprendre une neuvainepour la liberté religieuse àcompter du 21 juin en récitantla prière que nos évêques nousont recommandée ».Dieu tout-puissant, Père de

toutes les nations, en vue de la li-berté, tu nous as libérés en Jésus-Christ(Gal 5, 1). Nous te louons et nous te bénis-sons pour le don de la liberté religieuse, fon-dement des droits de l’homme, de la justiceet du bien commun. Accorde à nos diri-geants la sagesse de protéger et de promou-voir nos libertés. Forts de ta grâce, queayons le courage de les défendre, pour nous-mêmes et pour tous ceux et celles qui habi-tent ce pays privilégié. Nous te ledemandons par l’intercession de Marie Im-maculée, notre patronne, et au nom de tonFils, notre Seigneur Jésus Christ, et l’unitéde l’Esprit Saint, avec qui, un seul Dieu,tu vis et règnes pour les siècles des siècles.Amen.

Ensemble, nous pouvons sauvegardernotre liberté la plus précieuse.Vivat Jesus!

En réponse à l’appel des évêques

« Solide bras droit de l’Église », les Chevaliers sontappelés à prier pour la liberté religieuse

et à se porter à sa défense

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

Je recommande vivement quechaque frère Chevalier et chaqueétat et conseil participent à la pro-chaine « Quinzaine de la liberté »,

du 21 juin au 4 juillet

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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AU COURS DE mes premières se-maines en tant qu’archevêque de Balti-more, je me trouve entouré de faitshistoriques. Je vis à l’ombre de la basi-lique de l’Assomption, la plus anciennecathédrale du pays, dont la pierre d’anglefut installée en 1806. Dans la crypte sousl’édifice sont inhumés plusieurs arche-vêques, y compris John Carroll, le pre-mier d’entre eux. Aux murs de marésidence sont suspendus les portraits demes 15 prédécesseurs, dont plusieurs fu-rent des piliers de la croissance de l’Égliseaux États-Unis et aussi de la défense etde la réputation de l’Église au sein d’uneculture hostile au catholicisme.

En me promenant dans ma nouvelledemeure, les paroles du cardinal JamesGibbons, qui fut au service de cet ar-chidiocèse pendant plus de quatre dé-cennies avant sa mort en 1921,résonnent dans mes oreilles : « J’appar-tiens à un pays où le gouvernement civilnous garantit sa protection, sans inter-venir dans l’exercice légitime de notresublime mission en tant que ministresde l’Évangile du Christ. Notre pays tireparti de la liberté sans libertinage et del’autorité sans despotisme. »

Le cardinal Gibbons défendait la pro-position selon laquelle on pouvait êtreà la fois un Américain fidèle et un fer-vent catholique. Aujourd’hui, noussommes appelés à être de fidèles Amé-ricains justement en étant des catho-liques fervents. Les paroles dubienheureux Jean-Paul II lorsqu’il ren-dait visite à Baltimore en 1995 sonttoujours vraies : « Le défi que vousdevez relever, chers amis, est de

conscientiser davantage les gens à l’im-portance d’une société où existe la li-berté de religion; de défendre cetteliberté contre ceux et celles qui vou-draient soustraire la religion du do-maine public et y établir la laïcitécomme foi officielle de l’Amérique. »

LA VIGNE ET LES SARMENTSDurant sa visite ici, le bienheureux Jean-Paul II a prié dans une petite chapelleprivée de ma nouvelle demeure. Plu-sieurs archevêques de Baltimore ont cé-lébré l’Eucharistie et prié dans cettemême chapelle, ce qui pour moi est unesource d’inspiration quand je pense audéfi actuel que nous devons relever ennous portant à la défense de la liberté re-ligieuse tant aux États-Unis qu’à traversle monde. L’esprit de prière de mes pré-décesseurs me rappelle que cette lutte nesera pas gagnée uniquement par le re-cours à la planification et l’action poli-tique. D’autres ressources sont requises.

Dans les Évangiles, Jésus enseignequ’il est la vigne et que nous sommes lessarments. Comme le sarment ne peutpas survivre s’il est coupé de la vigne,Jésus dit : « Sans moi, vous ne pouvezrien faire » (Jn 15, 5). Il nous faut pren-dre à cœur notre lutte pour la liberté re-ligieuse. Si nous voulons sauvegarder,soutenir et entretenir la liberté religieusetelle que l’entend et l’enseigne l’Église, etfaire valoir l’héritage légué par les Pèresfondateurs des États-Unis, alors nous de-vons, en tant que communautés, fa-milles et individus, prier avec diligence.

C’est dans ce dessein que le Comitéad hoc sur la liberté religieuse formé par

les évêques des États-Unis a suggéré quenous mettions sur pied une « quinzainepour la liberté ». Il s’agira d’une périodede prière de deux semaines menant à lafête du « Quatre juillet », fête nationaleaux États-Unis. Durant cette période,l’Église célèbre un certain nombre defêtes, y compris celles de saint ThomasMore et de saint John Fisher qui, cou-rageusement, ont donné leurs vieslorsque le roi Henri VIII s’est arrogé lagouverne de l’Église.

Et par de nombreuses autres ma-nières, nous pouvons profiter de cettequinzaine pour souligner la cause de laliberté au cours de l’Eucharistie — àcette occasion, on peut avoir recours àdes intentions spéciales, par exemple, àla conclusion des prières universelles;des messes votives pour le besoin de lasociété civile; et des homélies sur l’en-seignement de l’Église sur la questionde la liberté religieuse.

DE NOMBREUSES OCCASIONS DE PRIERLa quinzaine de la liberté se présentecomme une occasion idéale de grandirdans l’intelligence de l’enseignementque l’Église propose concernant la li-berté religieuse.

Nous devrions, au cours de ces 14journées consécutives, rendre grâce àDieu avec insistance pour les libertésdont il nous a dotées et recommanderau Seigneur les personnes qui sont dé-cédées en défendant notre liberté. Leslibertés s’amoindrissent quand elles

La quinzaine pour la libertéMis au défi de défendre la liberté religieuse

contre les assauts du laïcisme, nous nous tournons vers le Seigneur

par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême

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Offertes en solidarité avec

le pape Benoît XVI

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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sont tenues pour acquises par les ci-toyens. La liberté religieuse s’amoindritquand, devant la montée d’une culturelaïque, les croyants cessent de fréquen-ter l’église et cessent de faire valoir lesconvictions issues de la foi, au sein deleurs familles, dans leurs milieux de tra-vail et de leurs vies sociales. Inverse-ment, quand, consciemment, nousrendons grâce à Dieu pour nos libertés,nous serons plus portés à les défendre.

La quinzaine de prières se présen-tera pour chaque Chevalier et sa fa-mille comme une occasion de réserverun peu de temps chaque jour pourprier pour la liberté religieuse. Sepourrait être la récitation du chapelet,

ou d’autres prières connues ou encorela « Prière pour le gouvernement » deMgr John Carroll. Et ne pourriez-vouspas prendre quelques minutes durantle souper familial pour discuter laquestion de la liberté religieuse? De-mandez aux membres de la famille delire le document des évêques « Notreliberté la plus chère » (publié dans lenuméro du mois de mai 2012 de Co-lumbia), en vous préparant à en dis-cuter à la lumière de l’actualité.

Enfin, pourquoi ne prierions-nous pasdans nos petits moments pour la libertéreligieuse? Ce pourrait se faire simplementà partir d’une image qu’on peut sortir denotre poche en un rien de temps.

Il y a plusieurs années, Mère Teresaa visité le séminaire où j’étudiais, leSéminaire Mount St. Mary, à Em-mitsburg, au Maryland. Nous nousattendions tous à ce qu’elle nous en-tretienne de l’œuvre qu’elle et sessœurs faisaient pour soulager les pau-vres parmi les pauvres partout dans lemonde. Elle nous a parlé plutôt de laparabole de la vigne et des sarments.Elle nous a aidés à comprendre quetoute question importante exige laprière. Alors, s’il vous plaît, prier pourla liberté religieuse — à l’église, dansvos réunions de conseils de Chevaliersde Colomb, au foyer et quand vousêtes seuls.♦

INTENTIONS DU

SAINT-PÈREL’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

L’évêque Simon Bruté(1779-1839)

avec une future sainte, Mère ElizabethAnn Seton, avant d’agir auprès d’elle entant que directeur spirituel. Il mène unevie très simple et, en plus d’enseigner, ilentend les gens en confession et visiteaussi les malades cloués à la maison.

En 1834, le père Bruté est envoyé àl’ouest, à Vincennes, dans l’Indiana. Ilproteste qu’il n’est pas qualifié mais il estnommé évêque d’un nouveau diocèse quicomprenait une grande partie de l’Indianaet de l’Illinois — et cela avec l’aide de seu-lement deux prêtres. En l’espace de cinqans cependant, le diocèse comptait 25prêtres, 20 séminaristes ainsi que deuxcommunautés religieuses. L’évêque Brutémeurt le 26 juin 1839, et la cause pour sacanonisation s’ouvre en 2005.♦

GÉNÉRALE : Pour que lescroyants sachent reconnaître, dansl’Eucharistie, la présence vivantedu Ressuscité qui les accompagnedans la vie quotidienne.

MISSIONNAIRE : Pour que leschrétiens en Europe redécouvrentleur propre identité et participentavec plus d’élan à l’annonce del’Evangile.

SIMON WILLIAM Gabriel Bruté deRémur est né en 1779 à Rennes, enFrance, dans une famille aisée — mais savie privilégiée n’aura pas duré longtemps.Son père est mort alors qu’il n’avait que 7ans et, trois ans plus tard, la Révolutionfrançaise éclata. Durant le soulèvement,la mère du jeune Simon abrita deux prê-tres dans son appartement, si bien quel’enfant fut pour l’essentiel éduqué grâceà ces deux ecclésiastiques réfugiés.

À l’âge de 20 ans, Simon Bruté com-mença ses études à la Faculté de Médecinede Paris, où il se distingua en décrochantplus tard le titre de meilleur étudiant del’établissement. Il refusa cependant uneoffre d’emploi dans un important hôpitalafin de poursuivre, plutôt, une vocationsacerdotale. Sa mère, persuadée que sonfils était appelé à devenir un grand chirur-gien, s’opposa vivement à cette décision.

Après son ordination en 1808, Simonse joint à l’ordre des Sulpiciens dans le butavoué de devenir missionnaire en Inde ouen Chine. Toutefois, pour ses premièresaffectations, le père Bruté enseigne dansdes séminaires, ce qui l’amène outremerau collège St. Mary de Baltimore ainsiqu’au Mount St. Mary, à Emmitsburg,dans le Maryland. Là-bas, il devient ami

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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« C’EST UN GRAND jour pour les Chevaliers de Colomb,un grand jour pour l’abbé McGivney, et un grand jour aussipour le peuple philippin », a dit le Chevalier suprême Carl A.Anderson dans son allocution suivant la messe d’ouverture du9e Congrès national philippin, qui s’est tenu à Manille du 27au 29 avril dernier.

Carl Anderson a salué les Chevaliers philippins pour leur fi-délité envers l’Église, leur appui envers les évêques et les prêtres,ainsi que leur dévouement envers les principes de l’Ordre. Il afait part de sa « fierté justifiée à l’égard des réalisations des Che-valiers aux Philippines », y compris leur engagement auprès desœuvres caritatives et la croissance soutenue de leurs membres,qui sont plus de 280 000 aujourd’hui.

Tout de suite après la messe, trois statues hautes de 4 pieds(1,22 m) du Vénérable Michael McGivney ont été bénies puistransportées en procession depuis l’église historique San Agus-tin, de Manille. Les œuvres ont été remises aux Députés destrois juridictions philippines — Luçon, Visayas et Mindanao— et seront intégrées tout au long de l’année à venir à un pè-lerinage jusqu’aux salles de Conseil et paroisses à travers l’ar-chipel philippin.

L’archevêque Jose Palma, de Cebu, président de la Conférencedes évêques catholiques des Philippines (CECP), s’est par la suitejoint au Chevalier suprême pour la cérémonie d’inauguration dunouveau Studio multimédia Abbé Michael McGivney, situé ausiège social de la CECP. Construit grâce à une aide accordée parle Conseil suprême, ce studio à la fine pointe de la technologiepermettra d’éduquer et d’évangéliser au moyen de vidéos faisantla promotion de la sainteté du mariage ainsi que de la famille.

Dans son discours livré dans le cadre du Dîner des États, le 28avril, Carl Anderson a dit que le peuple philippin avait donnéau monde un nouvel espoir grâce à ses jeunes et à leur engage-

ment envers les valeurs familiales et le respect de la vie. Le Che-valier suprême a parlé en termes énergiques du projet de loi No4244 (aussi connu sous le nom de Loi sur les moyens de contra-ception), proposé sans relâche, année après année, au parlementphilippin qui ne l’a pas encore adopté. La loi, souligne Carl An-derson, va à l’encontre de la culture philippine, basée sur la fa-mille et le respect de la vie.

« Les Chevaliers de Colomb philippins doivent faire de l’op-position à cette loi leur principale préoccupation », dit le Cheva-lier suprême, s’attirant ainsi des applaudissements nourris de lapart des délégués. « Or nous le ferons non seulement en usantde stratégie politique, mais également à l’aide d’outils spirituels,car cet enjeu n’est pas que politique, il est aussi spirituel. »

Il ajouta : « Les Philippines ont un brillant avenir ; les Philip-pines s’appuient sur d’excellents citoyens. Ceux-ci ne méritentpas la loi sur la reproduction et la contraception [...] Le peuplephilippin mérite l’instauration d’une culture digne de ce nom. »

Le Chevalier suprême a aussi encouragé les évêques, les prêtreset les Chevaliers eux-mêmes à répandre la dévotion et la prière àl’abbé McGivney, un miracle attribuable à son intercession étantnécessaire pour sa béatification.

Le congrès s’est conclu le dimanche par une messe commé-morative en l’honneur de tous les Chevaliers philippins décédés— elle a été célébrée par l’évêque Honesto F. Ongtioco, deCubao, qui est également aumônier d’État de Luçon.

Dans son discours de clôture devant les délégués, Carl Ander-son a félicité les Chevaliers pour leur énergie, leur enthousiasmeet leur engagement indéfectibles à l’égard de la foi catholique.Exprimant sa plus profonde gratitude pour tout ce que les Che-valiers accomplissent dans l’archipel, il a dit : « Vous donnez unexemple ... formidable à vos frères Chevaliers partout à travers lemonde. »♦

Le fondateur honoré lors du 9e Congrès des Chevaliers philippins

L’archevêque Jose Palma, de Cebu, président de la Conférence des évêques catholiques des Philippines (au centre), en compagnie du Chevalier suprêmeCarl A. Anderson et de responsables des Chevaliers de Colomb aux Philippines, tous réunis devant les bureaux de l’Association fraternelle (KCFAPI),à Manille. Derrière eux, une statue du père jésuite George Willmann, appelé « l’abbé McGivney des Philippines » en raison de son travail depuisplusieurs années auprès des Chevaliers philippins.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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Le Chevalier suprême et un évêque des services militaires américains se rendent en Corée

LE CHEVALIER SUPRÊME Carl A.Anderson et l’évêque F. Richard Spencer,évêque auxiliaire de l’archidiocèse pourles services militaires américains, ont vi-sité la Corée du Sud afin d’y rencontrerdes Chevaliers et de constater si lesmembres catholiques des forces arméesétaient bien servis.

Au cours du voyage il y a eu des ren-contres avec l’archevêque Osvaldo Pa-dilla, nonce apostolique en Corée ; lecardinal Nicholas Cheong Jin-Suk, ar-chevêque de Séoul ; l’évêque Francis Xa-vier Yu Soo-il, de l’ordinariat militaire deCorée ; et Sung Kim, l’ambassadeur desÉtats-Unis en Corée. La délégation duChevalier suprême, qui comprenait no-tamment le collaborateur de l’Ordrepour les affaires militaires, Charles H.Gallina, s’est également rendue sur di-vers sites religieux et historiques.

Arrivé sur place le 23 avril, le Cheva-lier suprême a rencontré l’ambassadeurKim ainsi que les Chevaliers militaires

en poste au quartier général des NationsUnies, avant de visiter, en compagnie del’évêque Spencer, la zone démilitariséeentre les deux Corée. Le territoire natio-nal a en effet été scindé en deux pays dis-tincts, voilà 60 ans.

« J’ai personnellement été dans cettezone à plus de 11 reprises, et à chaquefois j’en suis reparti en priant pour le sortdes personnes qui vivent dans ce paysdésespéré qu’est la Corée du Nord », adit l’évêque Spencer, membre duConseil 14223 John J. Kaising au seinde la garnison Yongsan de l’armée amé-ricaine, en Corée du Sud.

Le jour suivant, Carl Anderson etl’évêque Spencer ont conduit les aumô-niers militaires ainsi que les Chevalierspour un pèlerinage au sanctuaire desmartyrs de Jeodulsan, au sommet d’unepetite falaise surplombant la rivière Han.Le sanctuaire a reçu son nom en souve-nir d’un sombre épisode de l’histoire co-réenne : durant la persécution des

catholiques en 1866, des milliers de prê-tres et de laïcs ont été martyrisés en guisede représailles contre l’invasion française.Jeodulsan, en coréen, signifie « mon-tagne où les têtes ont été coupées » ; lesite est l’un des plus révérés au pays.

Le Chevalier suprême et l’évêqueSpencer ont par la suite rencontré le car-dinal Cheong Jin-Suk, qui a racontécomment il avait aidé les soldats améri-cains durant la guerre de Corée, de 1950à 1953. Le prélat s’est dit encore au-jourd’hui reconnaissant pour tout ce queles États-Unis ont fait pour son pays.

Après quelques réunions avec d’autresmembres de la hiérarchie catholique co-réenne, la délégation C de C s’est ren-due le 25 avril à Yongsan afin departiciper à une historique cérémonied’exemplification du Quatrième Degré.Près de 40 membres du Conseil 14223furent initiés à titre de membres fonda-teurs de l’Assemblée Bishop Joseph W.Estabrook, qui porte le nom d’unévêque auxiliaire de l’archidiocèse mili-taire qui est décédé des suites d’un can-cer du pancréas, le 4 février dernier. Lacérémonie fut suivie d’une messe spé-ciale au cours de laquelle Roy L. MellonJr. et Joseph Y Pak ont été élevés à l’aco-lytat, tandis que se poursuit leur forma-tion au diaconat. Les deux hommessont d’ex-grands chevaliers du Conseil14223 ; une fois ordonnés, ils seront lestout premiers diacres permanents enservice au sein de l’archidiocèse des ser-vices militaires américains.

Finissant sa visite par un repas de cé-lébration après la messe, Carl Andersona remercié les Chevaliers militaires pourleur hospitalité et le témoignage qu’ilsdonnent du christianisme auprès deleurs compagnons d’armes.

« Certains d’entre vous m’ont remer-cié de m’être déplacé jusqu’ici pour vousrencontrer », a dit le Chevalier suprêmedevant le public rassemblé pour l’occa-sion. « Mais c’est plutôt à moi de vousdire merci car mon épouse Dorian etmoi-même allons rapporter de notre sé-jour des souvenirs que n’oublierons ja-mais, c’est certain. »♦

Les nouveaux Chevaliers du Quatrième Degré se joignent au Chevalier suprême Carl A. An-derson ainsi qu’à l’évêque F. Richard Spencer, évêque auxiliaire de l’archidiocèse des services mi-litaires américains, après une cérémonie d’exemplification conduite à la garnison Yongsan del’armée des États-Unis, en Corée du Sud. Près de 40 membres du Conseil 14223 BishopJohn J. Kaising ont été initiés au sein de la nouvelle Assemblée Bishop Joseph W. Estabrook,nommée en l’honneur d’un évêque de l’archidiocèse militaire récemment décédé.

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Alors que Thomas More montait sur un échafaud près de la Tourde Londres où se tenait le bourreau masqué, hache à la main,

la foule attendait dans l’expectative du dernier discours ducondamné. Contrairement à la coutume, le roi Henri VIII avait or-donné qu’il « s’en tienne à peu de mots ». Thomas More était un avo-cat redoutable, et la récente revendication de sa suprématie sur l’Égliseque le roi avait réclamée, était fragile sur le plan politique, n’avait pasl’aval du peuple et avait été imposée au Parlement par contrainte, potsde vin et menaces.Le roi ne devait alors courir aucun risque.

La situation de More était déjà bien connue. Trois ans auparavant,sire Thomas occupait la plus importante fonction du royaume aprèsle roi Henri lui-même. Son intégrité était impeccable et il avait uneréputation internationale comme humaniste et érudit. Durant laplus grande partie du règne d’Henry, More avait été parmi sesconseillers les plus fidèles. Mais maintenant, il se tenait, seul, devantla buche du bourreau.

Du point de vue populaire, saint Thomas More, ainsi que dans lamagnifique pièce de théâtre A Man for All Seasons, (Un Hommepour l’éternité) de Robert Bolt, More est souvent assimilé à un mar-tyr de conscience. Comme l’affirme Bolt, More « était un hommedoué d’un sens adamantin de lui-même ». Ayant prononcé un juge-ment concernant le mariage du roi avec Catherine d’Aragon, il a étéfidèle à lui-même devant les pots-de-vin, les menaces et même lamort. Bien que cette idée soit vraie, en partie, elle dissimule la véritécentrale pour laquelle More trouvait la mort en 1535, la véritablesource de sa force et les leçons que nous apprend saint Thomas Morede nos jours. Notre époque se présente comme un « temps » au coursduquel les chrétiens se trouvent devant le défi de demeurer fidèle àleur foi malgré la pression politique, la menace de sanctions (cf. lerécent règlement fédéral sur l’assurance maladie) et la stigmatisationde l’exclusion sociale.

DES FAILLES FONT LEUR APPARITIONLe début du règne du roi Henri VIII a enclenché beaucoup d’espoir,

et More lui-même, avait nommé Henri, « la gloire éternelle de notreépoque ». Après 17 ans sur le trône — et 17 ans de mariage avecCatherine sans héritier mâle, Henri entreprend une liaison (maisnon la première) avec Anne Boleyn. En moins d’un an, il décided’abandonner Catherine et d’épouser Anne. Il fait une demande aupape pour que celui-ci décrète son mariage invalide.

L’Église catholique a vécu une époque périlleuse au 16e siècle.Même si, auparavant en Angleterre, il y avait eu d’occasionnelsconflits entre l’Église et la couronne, la Réforme battait alors sonplein et Martin Luther avait réussi à amener une bonne partie del’Allemagne à rompre avec Rome. Une faction en Angleterre quisuivait son propre cours — tant sur le plan politique que religieux— reconnaissait que le divorce du roi serait une occasion en ord’ébranler l’autorité de l’Église. Ses membres ont encouragé Henry— qui, semble-t-il, n’avait guère besoin d’encouragement — àcontourner Rome et revendiquer l’autorité royale sur l’Église et ainsiouvrir la voie au mariage avec Anne. Ils savaient pourtant qu’unetelle mise en œuvre serait fortement contestée si elle se faisait troprapidement, d’où ils ont ourdi un complot minutieux et progressifen vue d’ébranler l’autorité de l’Église et la remplacer par une loi ci-vile. La première étape s’est présentée sous la forme d’une campagnede volumes et de brochurespréconisant une « réforme » parlemen-taire des « abus » du clergé.

Le roi désirait que More contribue son brillant esprit juridique à

LE SERVITEURDE DIEUD’ABORD

De nos jours, saint Thomas More, patron des personnes chargées d’État

et des politiciens sert de modèle de charité, de courage et fidélité

par le père Dominic Legge, dominicain

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ses revendications de divorce, mais More refusait et, avec précaution,présentait ses motifs. Insatisfait, Henry ordonnait à More de consul-ter d’autres conseillers du roi et de lire un ouvrage préconisant la po-sition du roi. Après avoir étudié les arguments et également plusieursautres ouvrages, il s’est rendu compte que la réponse à la questionne se situait pas parmi les détails obscurs de la loi sur le mariage, maisà savoir si le roi pouvait prescrire l’enseignement et la discipline del’Église. Le roi pouvait-il définir ce qu’est un catholique d’Angleterre,ou cette autorité relevait-elle des évêques en union avec le pape?

Croyant pouvoir persuader More de prêter sa crédibilité à cettecombine, Henry nommait More grand chancelier d’Angleterre. Sur-pris, More ne voulait pas de cette fonction. Il en entrevoyait les dif-ficultés et le grand danger qu’elle renfermait. Pourtant, à titre degrand chancelier il aurait une occasion sans pareil à défendre la li-berté de l’Église. Il pourrait détourner Henry d’une rupture avecRome.D’ailleurs, il ne pouvait guère refuser.

LE GRAND CHANCELIERSans jamais médire du roi, More travaillait inlassablement, tanten public qu’en privé à combattre les menaces à la liberté de

l’Église. Après une longue journée de devoirs officiels, il passait lanuit à rédiger des propositions en vue d’adopter des projets de loitouchant les règlements internes de l’Église. En catimini, il faisaitpression sur les membres du Parlement pour qu’ils votent contreces projets de loi.

Dans sa tentative suivante, le roi a voulu s’assurer la collaborationdes universités (alors catholiques). Après maintes complaisances, ila persuadé un certain nombre de professeurs de théologie à tenirl’avis que son divorce était justifié. Il avait recours à « cet avis d’ex-perts » à plusieurs reprises pour faire valoir sa cause en vue de saperl’autorité du pape.

Au fur et à mesure que les choses avançaient, Henry faisait pres-sion sur les évêques anglais et leur imposait d’importantes amendesque ceux-ci payaient. Puis, sous prétexte de corriger les « abus » duclergé, Henry demandait aux évêques de l’autoriser à créer des rè-glements concernant le gouvernement de l’Église, ce que les évêquesrefusaient de faire, en publiant une réponse publique sévère. Ce-pendant, Henry répliquait par des menaces claires d’emprisonne-ment à vie et des menaces de mort voilées, à moins qu’ils ne luiconfèrent les pleins pouvoirs de gouvernance de l’Église. Alors que

La tombe de saint Thomas More telle qu’on la voit dans la crypte de la chapelle St Peter ad Vincula, dans la Tour de Londres. Saint Thomas More et JohnFisher furent emprisonnés dans la Tour en 1535, puis exécutés à Tower Hill, située à proximité. La crypte abrite leurs corps décapités, ainsi que ceux dedeux autres martyrs catholiques.

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les évêques se réunissaient de nouveau pour discuter de leur réponse,Henry leur faisait parvenir un ultimatum, à savoir qu’ils devaientaccorder leur soumission la journée même. Dans un vote divisé, lesévêques capitulaient.

Le jour suivant, More démissionnait. Bien qu’il n’eût jamais cri-tiqué le roi, le monde entier comprenait pourquoi il n’était pluschancelier. Et personne ne doutait de la furie que le roi portaitcontre More.

La vérité centrale que More défendait — et pour laquelle il mour-rait plus tard — n’était donc pas le droit à l’autodétermination.C’était plutôt que l’autorité spirituelle et la liberté légitime de l’Égliseavaient été accordées par Dieu et confiées aux évêques en unionavec le pape. Aucun pouvoir laïque — ni roi, ni parlement — n’ajuridiction sur l’âme d’un être humain ou la foi de l’Église. Le roin’avait aucun droit de dicter l’enseignement de l’Église ni de com-mander aux évêques la manière de gérer la vie de l’Église.

De fait, la démission de More constituait un grand geste d’obéis-sance et d’abnégation. Il aurait été plus facile de se soumettre au roi,comme l’ont fait tant d’autres catholiques — y compris la plupartdes prêtres et tous les évêques sauf un seul. Mais More était d’untout autre avis : il avait informé sa conscience au moyen d’une étudeminutieuse de l’enseignement de l’Église. Il obéirait à toute ordon-nance légitime du roi, mais il était le serviteur de Dieu d’abord. Au-cune loi humaine contraire à la loi divine ne pouvait lier quiconque.

Quand, plus tard, le Parlement votait l’Acte de suprématie dé-clarant que Henry était l’autorité suprême de l’Église en Angleterre,lui nier ce titre devenait un crime passible de mort. Tout sujet devaitprêter allégeance de ce fait, ou risquer l’emprisonnement.

La réputation et la renommée de More étaient telles, que Henrydésirait obtenir sa complicité. En tant qu’avocat extraordinaire, Moreconstatait qu’il ne pouvait pas être exécuté simplement pour avoirrefusé de prêter le serment. En tant que catholique fidèle, il étaitconscient qu’il ne pouvait pas s’offrir comme martyr. Il s’est donc ré-fugié dans le silence et la prière. Bien qu’il doutât de son courage de-vant la prison et la mort, il avait confiance que s’il demeurait fidèle,

Dieu lui fournirait la force nécessaire. More fut arrêté et emprisonnédans la Tour de Londres.Tous ses biens furent confisqués, laissant safamille dans le dénuement.À maintes reprises, on lui a demandé s’ilrejetait le nouveau titre du roi. Toute réponse honnête aurait entraînéla mort, alors More gardait le silence. Après plus d’un an dans la tour,la couronne portait sur lui une accusation de trahison pour avoirprétendument rejeté le nouveau titre du roi dans une conversationavec l’un des agents du roi, ce que More a nié avoir fait.

Lors du procès de More — l’un des plus célèbres de l’histoired’Angleterre — More s’est défendu si magistralement que les planssi bien préparés en vue de sa condamnation en ont presque été bou-leversés. D’après un des comptes-rendus du procès, More a soutenula thèse selon laquelle tout comme que la Cité de Londres n’avaitpas l’autorité d’annuler un acte que Parlement concernant l’Angle-terre entière, ainsi le Parlement n’avait pas l’autorité de transférer lagouvernance de l’Église au roi, puisque l’Église avait été confiée parDieu aux évêques et au pape. Fait, notait-il, codifié dans la GrandeCharte, deux siècles auparavant, affirmé dans le serment d’allégeanceprononcé lors de son couronnement et reconnu par toute la chré-tienté et par toutes les époques antérieures. Maladroit et hésitant,le juge en chefn’était « pas du tout disposé à assumer seul le fardeaudu jugement ». Il consulta ses collègues et, en fin de compte,condamnait More sans même statuer sur son objection.

La défense de la foi que More a présenté et sa fidélité et son cou-rage extraordinaires ne sont pas les seules leçons que nous pouvonstirer de sa vue. En effet, ses derniers jours rayonnent du pouvoir detransformation des dons de foi et de charité accordés par Dieu. Moren’a jamais manifesté d’amertume. Chaque jour, il priait pour le roi,rendant grâce pour le profit spirituel qu’il avait obtenu de son em-prisonnement, qu’il appelait « l’ultime de tous les grands bienfaits »dont le roi « m’a si généreusement comblé ».

Dans une lettre à sa fille, il écrivait que Dieu transformerait samort en un grand bien : « peu importe son apparence si négative,certes ses conséquences seront pour le mieux ». Quand le messagerdu roi, en larmes, est venu lui annoncer qu’il mourrait le jour même,More le réconfortait : « Ne sois pas bouleversé, car je suis certainque, une fois rendus au ciel, nous nous retrouverons dans la pléni-tude de la joie, où nous serons assurés de vivre et d’aimer ensembleen joyeuse béatitude, éternellement. »

À la fin, le roin’avait rien à craindre du discours de More surl’échafaud, puisque c’est un modèle de charité chrétienne. Uncompte-rendu contemporain rapporte : « Il a peu parlé avant sonexécution. Il a seulement demandé que ceux qui regardaient prientDieu pour lui de ce côté [du ciel], et que lui prie pour eux de l’autrecôté. Ensuite, il les suppliait sincèrement de prier Dieu pour le roi,que Dieu lui soit de bons conseils, insistant pour dire qu’il mourûtfidèle serviteur du roi, et de Dieu d’abord. »♦

LE PÈRE DOMINICAIN DOMINIC LEGGE, ancien juriste constitu-tionnel au Département de justice des États-Unis, prépare une thèse dedoctorat en théologie à l’Université de Fribourg, en Suisse. Il est membredu conseil de l’Université catholique d’Amérique 9542, de Washington.

Paul Scofield a joué le rôle de saint Thomas More dans le film de 1966Un homme pour l’éternité.

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DES PÈRES POUR BIEN FAIRE

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RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À PERESPOURBIENFAIRE.ORG

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IL Y A TROIS ANS, on m’appelait dans une salle d’urgencepour consoler une famille qui avait perdu son papa. J’ai aussiadministré le fils blessé pour lequel le père était mort en tentantde le sauver. Les prêtres sont souvent appelés dans les hôpitaux,mais cette fois il s’agissait d’une visite bien particulière : le papac’était mon père, Thomas Vander Woude, et le fils qu’il avaitsauvé c’était mon plus jeune frère, Joseph.

La mort de mon père est survenue après que Joseph, qui a lesyndrome de Down, est tombé dans la fosse septique située surle terrain de notre famille. Mon père a sauté dans la fosse à larescousse de Joseph, mais n’avait pas pu s’en sortir. Le geste hé-roïque de mon père est devenu la réalisation de sa vocation. Il aété appelé comme tout mari etpère à sacrifier sa vie pour safemme et ses enfants. La réalisa-tion de lui-même, en tantqu’homme, et la joie de sa voca-tion en dépendent.

Saint Paul exhorte les hommesà aimer leurs femmes « à l’exem-ple du Christ : il a aimé l’Église,il s’est livré pour elle » (Éph 5,25). Comment un mari et pèrese livre-t-il pour sa femme et sesenfants? Il suit l’exemple de JésusChrist qui s’est offert sur la croixpour sa femme (l’Église) et pourses enfants (nous tous et toutes).La plupart des maris et pèresn’auront pas à livrer leurs viesjusqu’à en mourir. Mais chaquemari et père est tenu de donner sa vie pour sa femme et ses en-fants en se sacrifiant chaque jour. Les petits sacrifices cachés dela vie familiale peuvent présenter des défis, mais peuvent égale-ment, avec le temps, mener à la perfection.

De fait, chaque homme — qu’il soit célibataire, marié ouconsacré — est appelé à se donner à Dieu et son prochain. Lejeune apprend cette leçon de don de soi au sein de la famille,notamment de son père. L’exemple du don de lui-même qu’unpère offre à sa famille et au Seigneur compte beaucoup plus en-core que les paroles qu’il adresse à ses fils. Quand un père ma-nifeste son esprit de sacrifice par ses actions, le jeune garçonapprend ce qui constitue vraiment un homme.

Dans notre famille de sept fils, c’est de notre père que nousavons appris ce qu’est l’abnégation de soi. Nous y avons appris

l’amour. Mon père m’a beaucoup influencé en ce qui concernema propre vocation et m’a appris comment aimer le Seigneuret les autres. Je l’ai observé en prière chaque jour à l’Eucharistiequotidienne et quand il présidait la récitation du chapelet. Parson exemple, il nous a enseigné à moi et mes frères à nous sacri-fier pour nos êtres chers et notre famille. Papa a abandonné unecarrière militaire pour notre famille. Lui et maman ont démé-nagé pour que leurs fils puissent recevoir une formation catho-lique solide. Mon père prenait le temps de pratiquer des sportsavec nous et de faire des travaux autour de la maison. Il m’a éga-lement appris la valeur du travail ardu qu’il avait apprise sur laferme de ses parents.Il est vrai que je n’ai pas acquis la patience

du travail manuel aussi bien quemes frères. Toutefois, papa m’ainculqué la discipline nécessairepour fournir tout l’effort néces-saire pour accomplir toutetâche qui se présente. Commeprêtre, j’ai appris à aimer monépouse, l’Église, et mes enfants,mes paroissiens.

La nouvelle de la mort demon père s’est répandue rapide-ment par la voie des nouvellesnationales et locales. Même dansnotre culture centrée sur soi etsceptique, il existe un élément defascination dans la nouvelle d’unpère qui donne sa vie pour sonfils. C’est un geste qui devientune expression de tout ce que

nous croyons être vrai, et qui rappelle le sacrifice que Jésus avécu pour nous.

L’exemple qu’offre un père à ses fils peut et devrait les orienterà vivre et aimer comme des hommes. Un tel exemple inclura in-dubitablement une vie de prière quotidienne qui permet la ren-contre avec l’homme parfait : Jésus Christ. Les fils y apprendrontles vertus, tant physiques que spirituelles, nécessaires pour devenirdes maris et pères engagés. Je suis reconnaissant envers le DieuTout-Puissant pour le don de mon père qui, par la parole et parl’exemple, m’a orienté dans la manière de devenir un homme.♦

L’ABBÉ VANDER WOUDE est curé de la paroisse Holy Trinity, deGainesville, en Virginie, où il est membre du conseil Our Lady of theRosary 12986.

Le sacrifice d’un pèreDans la vie comme dans la mort, c’est par ses actions

que mon père m’a fait apprendre ce qu’est l’amour de sacrifice

par l’abbé Thomas Vander Woude

Thomas Vander Woude Sr. père avec ses fils en 2002.

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Préserver notre mémoire nationale

L’avenir des États-Unis repose sur le maintien de nos principes fondateurs judéo-chrétiens

par le Chevalier suprême Carl A. Anderson

NOTE DE L'ÉDITEUR : Le Chevalier suprême a prononcé l'allocutionsuivante le 19 avril, dans le cadre du 8e Déjeuner catholique annuel deprière, à Washington, D.C.

Nous sommes réunis pour le petit-déjeuner catholique nationalde prière pour offrir publiquement notre reconnaissance pour

les bénédictions que nous confère la liberté américaine, une libertéqui, par son importance et son endurance, est unique dans l’histoirehumaine. Nous sommes également réunis pour affirmer publique-ment notre détermination à préserver cette liberté, pour nous-mêmes ainsi que pour nos concitoyens et pour demander auSeigneur de nous éclairer à cet effet.

Il est de ces moments durant lesquels nous avons particulièrementbesoin de ce soutien. C’est le cas présentement. Je m’aventure à af-firmer que, jamais dans la vie de n’importe quelle personne présenteici, la liberté religieuse des Américains n’a été aussi menacée qu’ellene l’est aujourd’hui.

Il est de ces éléments à propos desquels notre mémoire ne devraitpas être rafraichie. Il est de ces vérités et de ces réalités historiquesqui ne devraient pas être rappelées à notre souvenir. Mais, dans lasociété d’aujourd’hui et dans la société officielle de Washington,nous devons, cette année, nous les rappeler. Nous devons rappelerà nos concitoyens Américains, et particulièrement à ceux et cellesqui exercent le pouvoir, que la liberté religieuse — la liberté garantiepar le Premier amendement — s’est avérée essentielle dans la fon-dation, le développement et le perfectionnement de la Républiqueaméricaine.

Avant l’avènement de la Révolution américaine, il y eut ce queles historiens désignent comme le « Premier Grand Réveil », qui dé-ferla sur les colonies et transforma leur perspective. Le « DeuxièmeGrand Réveil » a mené à l’abolition de l’esclavage, de même qu’auxautres grands mouvements de réforme du XIXe siècle. Une troi-sième vague d’énergie religieuse a ensuite conduit à des réformesdans les domaines de l’éducation, du travail et des droits desfemmes.

Alexis de Tocqueville observait ainsi la relation profonde existant

entre la religion et la liberté dans notre vie nationale : « Car si elle[la religion] ne leur [les Américains] donne pas le goût de la liberté,affirma-t-il, elle leur en facilite singulièrement l’usage. »

Nous pouvons donc nous interroger à savoir si ce lien entre lechristianisme et la liberté serait un accident de l’histoire ou plutôtquelque chose de fondamental? Nos Pères fondateurs ont réponduà cette question, sans équivoque. Ils ont déclaré que nous sommes« dotés » de droits inaliénables par notre « Créateur ».

LES DROITS DE L'HOMME, LE DON DE DIEUDans son discours d’adieu, George Washington exprimait que « lareligion et la morale sont les appuis nécessaires de la prospérité desÉtats », tout en mettant en garde du fait que « la raison et l’expé-rience nous défendent de l’attendre de la morale de toute une na-tion, sans le secours des principes religieux. » Adams, de son côté,affirmait que « Notre Constitution a été conçue uniquement pourun peuple moral et religieux. Elle ne conviendrait au gouvernementd’aucun autre peuple. »

Ces avis ont trouvé écho à travers notre histoire. L’un des épisodesles plus notables est survenu en 1961, lorsque le Président Kennedy,dans son discours d’investiture, a évoqué les droits pour lesquels nos« ancêtres ont combattu », à savoir « la conviction que les droits del’homme ne résultent pas de la générosité de l’État, mais de la mainde Dieu. »

Selon un sondage effectué à l’occasion du 50e anniversaire de cediscours, 85 pourcent des Américains sont toujours en accord aveccette affirmation de Kennedy.

Personne ici n’a oublié que cette croyance était la motivationpremière de l’œuvre accomplie dans sa vie par le Révérend MartinLuther King Jr. Dans la lettre historique qu’il a rédigée dans la cel-lule d’une prison de Birmingham, le Révérend King affirmait que,dans les faits, lui et ses sympathisants « défendaient ce que le rêveaméricain a de mieux à offrir ainsi que les valeurs les plus sacréesde notre héritage judéo-chrétien. Nous ramenions notre pays auxgrandes sources de la démocratie auxquelles puisèrent nos Pèresfondateurs lorsqu’ils rédigèrent la Constitution et la Déclarationd’indépendance. »

Mais peut-être devons-nous nous souvenir du fait que les assisesde la lettre de King étaient établies sur la tradition de la loi naturellequi nous est propre en tant que catholiques. C’est ainsi qu’il citaitsaint Augustin, pour qui « une loi injuste n’est pas une loi. » Ensuiteil posait cette question : « Comment déterminer si une loi est juste

Les murs du mémorial Thomas Jefferson, à Washington, D.C., sont ornés deplusieurs citations qui font référence à Dieu en tant que source de la liberté etdes droits de la personne. De l’autre côté du Tidal Basin, cependant, toutes lesréférences à Dieu apparaissant sur le mémorial au révérend Martin LutherKing, consacré en octobre 2011, ont été enlevées.

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ou injuste? Une loi juste est une prescription établie par l’hommeen conformité avec la loi morale ou la loi de Dieu. Une loi injusteest une prescription qui ne se trouve pas en harmonie avec la loimorale. »

Il poursuivait, en affirmant que, « Pour le dire dans les termesqu’emploie saint Thomas d’Aquin, une loi injuste est une loihumaine qui ne plonge pas ses racines dans la loi naturelle etéternelle. »

Il est donc permis d’observer ici un ancien enseignement del’Église catholique, résumé par un pasteur baptiste emprisonné parcequ’il incarnait celui-ci.

Lorsque vous visiterez le nouveauMémorial du Dr. King sur le « Mallnational », la grande esplanade deWashington, prenez le temps de lire at-tentivement les 14 citations qui y sontinscrites. Vous n’y retrouverez aucuneréférence à Dieu. Aucune. Imaginez lesefforts qu’ont dû déployer les gens enautorité pour retrouver 14 citations duDr. King qui ne font aucunement ré-férence au Tout-Puissant. Aucune re-présentation de la campagnevigoureuse visant à évacuer la religionde notre vie publique ne peut être plusscandaleuse.

Il est à noter que la statue de King estsituée face au Mémorial de Jefferson,qui est situé de l’autre côté du bassind’eau, et qui est dédié au président quiest maintenant le champion des sécula-ristes en raison du fait qu’il a inventé lanotion de « mur de séparation » entrel’Église et l’État. Ironiquement, alors leMémorial de King est dépourvu detoute référence au Créateur, les murs duMémorial de M. Jefferson nous décla-rent que « Le Dieu qui nous a donné lavie nous a aussi donné la liberté. » Et ils nous interpellent à savoir « Siles libertés d’une nation peuvent être garanties lorsque nous avons ex-trait la conviction que ces libertés sont le don de Dieu? » Beaucoupdépend de la réponse que nous formulons à cette question.

Au moment de recevoir le Prix Nobel de littérature, AlexandreSoljenitsyne abordait la manipulation idéologique de l’histoire quiavait cours en Russie sous le régime communiste soviétique. Il s’agis-sait, selon lui, de « l’étouffement du cœur d’une nation, la destruc-tion de sa mémoire. » Il mettait en garde quant au fait que, lorsquecela se produit, « La nation cesse d’être attentive à elle-même, elleest dépossédée de son unité spirituelle, et, en dépit d’un langagesupposé commun, ses citoyens cessent brusquement de se compren-dre les uns les autres. »

Soljenitsyne a consacré sa vie pour empêcher les athéistes mili-tants qui s’affairaient, dans son pays, à détruire l’âme du peuplerusse en réécrivant son histoire. Comment alors Soljenitsyne aurait-il perçu la controverse entourant le Mémorial de King? Y aurait-ilperçu une action visant à préserver l’unité spirituelle de l’Amérique

ou encore un symptôme supplémentaire de cette tendance à séparerles Américains de leur héritage religieux?

LA NOUVELLE INTOLÉRANCE À L'ÉGARD DE LA RELIGIONEn 1954, les Chevaliers de Colomb ont joué un rôle de premierplan dans la décision du Congrès d’ajouter les mots « sous la gou-verne de Dieu » dans le serment d’allégeance au drapeau. Ces parolesont été ajoutées dans notre serment, en partie pour marquer lecontraste frappant entre la source ultime de nos droits et les préten-

tions des dictatures totalitaires athéesdu vingtième siècle.

Malgré tout, nous devons composeraujourd’hui avec une hostilité renou-velée au rôle des institutions religieusesdans la vie américaine, à un momentoù le gouvernement étend ses préro-gatives de manières extraordinaires. Etje ne parle pas seulement du règlementfédéral sur la contraception du Dépar-tement de la santé et des services so-ciaux de l’administration Obama.Bien que cette mesure ait mérité leplus d’attention, il ne s’agissait pas dupremier cas.

S’adressant à la Cour suprême desÉtats-Unis dans la cause Hosanna-Tabor c. EEOC l’année dernière, l’ad-ministration souhaitait obtenir deslimites sans précédent à l’autonomiedes Églises et institutions religieuses.L’administration soutenait que si une« exception ministérielle » existe au ni-veau de l’emploi, elle devrait être stric-tement « limitée aux employés etemployés performant exclusivementdes fonctions religieuses. »

Durant la plaidoirie, cette affirma-tion a suscité, de la part du Juge en chef John Roberts, une questionà savoir si le Pape lui-même pourrait rencontrer la définition d’unministre religieux telle que formulée par l’administration.

De manière unanime, la Cour suprême a exprimé son désaccordavec l’administration, affirmant que « nous ne sommes pas certainsqu’une telle catégorie d’employés existe », puisque même les ecclé-siastiques du plus haut niveau ont des « responsabilités variées ».

De même, le règlement du DSSS ne permet que l’exemption laplus étroite pour les institutions religieuses. L’exemption n’est prévueque pour les institutions qui, parmi d’autres paramètres, embau-chent et servent exclusivement leurs propres fidèles.

Comme le mentionnait le Cardinal Daniel DiNardo, « Jésus lui-même, ou le Bon Samaritain […] ne parviendrait pas à se qualifiercomme « assez religieux » pour répondre à cette exemption, en rai-son du fait que les deux insistaient pour aider ceux et celles dont lavision de Dieu était divergente de la leur. » Les chrétiens sont appelésà tendre la main au-delà de leur propre confession pour enseignerà « toutes les nations », considérant chacun comme leur « voisin »

Imaginez les effortsqu’ont dû déployer lesgens en autorité pour

retrouver 14 citations duDr. King qui ne font au-cunement référence auTout-Puissant. Aucunereprésentation de lacampagne vigoureusevisant à évacuer la reli-gion de notre vie pu-

blique ne peut être plusscandaleuse.

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et faisant « le bien envers ceux qui les détestent ».Dans la cause Hosanna-Tabor, l’administration voulait imposer

une nouvelle définition du ministère qui se voulait tellement étroiteque les ministres du culte ne pouvaient y correspondre. Dans sonrèglement du Département de la santé et des services sociaux, l’ad-ministration insiste sur une exemption tellement étroite que les or-ganisations peuvent se qualifier seulement en violant lesenseignements de leur Église.

Imaginons si la vision de l’administration, telle qu’articulée dansHosanna-Tabor avait l’emportait? Les Églises et les institutions reli-gieuses se seraient retrouvées à la merci de ce que la Cour suprêmecaractérisait unanimement comme « une ingérence gouvernemen-tale dans une décision interne propre à l’Église et qui affecte la foiet la mission de celle-ci. »

On peut affirmer la même chose au sujet du règlement du dé-partement de la santé et des services sociaux. Un gouvernement quisouhaite influencer la foi et la mission de l’Église est un gouverne-ment désireux de transformer l’identité de l’Église. Que pouvons-nous donc anticiper pour l’avenir? Le Comité national pour le droità la vie avance des thèses convaincantes selon lesquelles « l’accom-modement » de l’administration Obama pour le règlement du Dé-partement de la Santé et des services sociaux — s’il est accepté —prépare la voie à une couverture obligatoire de « l’avortement surdemande. »

S’il est fondé d’affirmer que le règlement du Département de lasanté et des services sociaux et la cause Hosanna-Tabor figurent

parmi les assauts les plus flagrants contre la liberté religieuse, forcenous est de reconnaître qu’il ne s’agit pas là de cas isolés. L’annéedernière, le Département de la santé et des services sociaux a refuséun renouvellement de financement pour le travail effectué parl’Église catholique auprès des victimes de la traite d’êtres humains.La Conférence des évêques catholiques avait administré ce pro-gramme avec succès pendant cinq ans. Mais après que l’AmericanCivil Liberties Union (Ligue américaine des droits de l’homme) eutdéposé une plainte, demandant que le programme propose desavortements et de la contraception aux femmes, le Département dela santé et des services sociaux a restructuré le programme. En consé-quence, des fournisseurs hautement qualifiés — comme l’Église ca-tholique — se voient exclus du programme en raison du fait qu’ilsne peuvent pas, en toute bonne conscience, fournir ce que le Dé-partement de la santé et des services sociaux qualifie comme étant« la pleine gamme » de services reproductifs — nommément l’avor-tement et la contraception. Encore une fois, la logique de l’admi-nistration est cohérente. Les groupes qui opèrent en fonction deleur foi ne peuvent demander à y participer que si « leur foi et leurmission » sont acceptables au gouvernement.

Dans un premier, l’administration Obama avait appliqué unenorme similaire au niveau des droits de conscience individuelslorsqu’elle a « annulé la majeure partie d’une règlementation fédéraleprotégeant les travailleurs qui refusent de prodiguer des services queceux-ci trouvent inacceptables » (Washington Post, le 18 février2011). Ceux et celles qui travaillent présentement dans le domaine

Le Chevalier suprême Carl A. Anderson livre son discours, le 19 avril dernier, dans le cadre du Déjeuner national de prière catholique, à Washington,D.C.L’archevêque Francis Chullikat, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies, ainsi que Mère Agnes Mary Donovan, supérieuregénérale des Sisters of Life (Sœurs de la Vie), ont également pris la parole lors de cet événement, qui a mis l’accent sur les défis posés à la liberté de culte,tant aux États-Unis que partout ailleurs à travers le monde.

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de la santé sont maintenant confrontés au choix qui leur est imposéentre leurs croyances religieuses et leur emploi.

En d’autres termes, si les institutions de soins de santé procurentdes services allant à l’encontre de l’enseignement moral de l’Église,pour les médecins, infirmières et infirmiers catholiques, il est inutiled’y postuler pour un poste.

Nous voilà donc devant une nouvelle forme d’intolérance gou-vernementale de la religion. Il s’agit peut-être de la raison pour la-quelle le Cardinal Francis George parlait de la présidence Obamacomme « la plus séculariste ayant été aux commandes de ce pays. »

Durant sa visite à Washington, le Pape Benoît XVI nous rappelaque « les chrétiens sont facilement tentés de se conformer à l’espritdu siècle. » L’esprit du siècle est profondément séculier. Et le sécu-larisme accepte la religion — lorsqu’il l’accepte — seulementlorsque celle-ci se conforme à ses propres critères. Selon cette vision,la religion est subordonnée aux intérêts politiques de l’État séculier.

Et c’est précisément de cette subordination de la religion à l’Étatque le Premier amendement aspire à empêcher.

Soyons clairs. Nous chérissons la liberté religieuse non seulementparce qu’elle protège notre autonomie personnelle. Nous chérissonsla liberté religieuse, en raison du bien qu’apporte la religion dansla vie du croyant sur le plan individuel mais aussi dans la vie denotre nation.

LE TEMPS DE TÉMOIGNER, LE TEMPS DE CHOISIRAvant son élection au pontificat, le Cardinal Josef Ratzinger écrivitque « Ni les embrassades, ni le ghetto ne peuvent résoudre dura-blement pour le chrétien le problème du monde moderne » (Prin-cipes de la théologie catholique, 391). Le Cardinal Ratzinger nousconseillait plutôt d’engager un rapport constructif avec le sécula-risme. La question, pour nous, est de savoir « comment, en tantque catholiques, pouvons-nous y arriver aux États-Unis, au-jourd’hui? »

L’année dernière, durant une allocution prononcée à un déjeunerde NARAL, la Secrétaire du Département de la santé et des servicessociaux s’est exprimée ainsi : « Nous sommes en guerre. » J’espèresincèrement qu’il est possible de mettre de côté une rhétorique aussipartisane. Nous n’avons aucunement besoin d’un gouvernementqui se perçoit comme étant en guerre avec ses propres citoyens.Nous devons conseiller une approche différente.

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être des témoins.Or pour témoigner véritablement, nous devons préserver notreidentité catholique. Et, à l'instar de saint Thomas More qui atten-dait son exécution à la Tour de Londres, nous devons la préserversurtout de la lourde main du gouvernement.

Nous sommes également appelés à soutenir notre témoignage àtravers la prière. Il est donc fort approprié que nos évêques nousaient invités à entreprendre quinze jours de prières pour la libertéreligieuse, à partir de la Fête de saint John Fischer et saint ThomasMore jusqu’au 4 juillet.

Durant la présente controverse entourant le Département de lasanté et des services sociaux, plusieurs se sont interrogés : « Quelgenre de chrétiens imposeraient un tel règlement gouvernementalsur nos institutions religieuses? »

En décembre 1941, alors que la Grande-Bretagne est confrontéeà un péril mortel et que les États-Unis vacillent après Pearl Harbor,

Winston Churchill prenait la parole devant le Congrès des États-Unis. Dans cette période des plus troublées, il exprimait son méprisenvers les ennemis de la liberté, tout en demandant sur un ton dedéfi « Quel type de personnes croient-ils que nous sommes? » Au-jourd’hui, avec ce même esprit de défiance, nous déclarons « Queltype de catholiques croient-ils que nous sommes! »

S’attendent-ils vraiment à ce que nous disparaissions doucementdans cette obscurité qu’ils préparent pour la liberté religieuse auxÉtats-Unis? Ne savent-ils pas que les hommes et les femmes qui pro-fessent que l’Église est « une, sainte, catholique et apostolique » n’ac-cepteront jamais de compromettre notre Église en l’enchevêtrantavec des actes mauvais? Ne comprennent-ils pas que les fidèles ca-tholiques n’accepteront jamais les stratégies politiques cyniques vi-sant à « diviser pour régner » et ainsi creuser un fossé entre nous etnos évêques?

Vous et moi avons raison d’espérer. Par le passé, nous avonsconnu le succès. Prenons pour exemple la campagne nationale misesur pied dans les années 1920 par le Ku Klux Klan et dont l’objectifétait de fermer nos écoles catholiques. Cette initiative rencontra dusuccès en Oregon, jusqu’à ce que les Chevaliers de Colomb et d’au-tres entités parviennent à faire déclarer cette loi comme anticonsti-tutionnelle par la Cour suprême des États-Unis. Dans sa décisionPierce c. Society of Sisters, qui fait jurisprudence, la Cour a protégéles droits des parents — de toute dénomination — de veiller à l’édu-cation et l’enseignement moral de leurs enfants.

Lorsque nous veillons, par de tels moyens, à préserver notre iden-tité en tant que catholiques, nous n’incarnons pas une force qui en-traîne la division dans la société. Au contraire, tous les Américainsbénéficient des gestes posés qui ont pour objectif de respecter notrediversité religieuse.

Nous rappelons les paroles que le Bienheureux Jean-Paul II avaitprononcées au début de son important pontificat : « N’ayez paspeur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! »

Nous vivons à une époque où, du point de vue de la liberté reli-gieuse, il semble que nous observions davantage de portes ferméesque de portes ouvertes.

Jean-Paul II parlait souvent au « nouveau printemps » de l’Évan-gile. S’il avait été Américain, il aurait pu évoquer un nouveau GrandRéveil aux États-Unis. Un printemps à l’intérieur duquel les catho-liques pourraient jouer un plus grand rôle que jamais auparavant.

Chaque grand moment de renouveau religieux aux États-Unis aconduit au progrès dans le domaine des droits civiques — de la Dé-claration d’Indépendance et le « Bill of Rights » (la Déclaration desDroits dans la Constitution des États-Unis) jusqu’à la fin de l’escla-vage et la quête de l’égalité raciale. Mais tout cela a été obtenu faceaux structures d’un pouvoir établi fortement et souvent opposé demanière violente à ces droits.

Le moment est maintenant venu de faire un choix — un choixqui fera en sorte que, en tant que catholiques, nous nous tiendronsdebout pour garder ouvertes les portes de la liberté religieuse. Sinous agissons de la sorte, nous contribuerons à l’avènement du pro-chain « Grand Réveil » aux États-Unis, un phénomène qui nousapprochera de la construction de cette culture de la vie et de cettecivilisation de l’amour que Jean-Paul II appelait si souvent de sesvœux. Puissions-nous, à l’image du Bienheureux Jean-Paul II, nepas avoir peur du choix à faire.♦

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Sur l’esplanade devant la célèbre gare d’Union Station, à Wash-ington, D.C., un monument commémoratif en marbre et en

granit trône au milieu du rond-point de Columbus Circle ; cettefontaine dédiée au célèbre explorateur est là pour susciter à la foisl’étonnement et le patriotisme des quelque 90 000 personnes quitransitent chaque jour par cette importante plaque tournante dutransport, dans la capitale américaine. S’élevant à près de 15 mè-tres (45 pieds) face aux arches de la façade de la gare, la fontainecommémorative en l’honneur de Christophe Colomb témoigne,depuis maintenant un siècle, de l’ingéniosité ainsi que de la per-sévérance de celui qui a découvert le Nouveau Monde.

Les Chevaliers avaient insisté, voilà plus d’un siècle, pourqu’on aille de l’avant avec un tel mémorial. Or, même si l’Ordreavait à l’époque moins de 25 ans et seulement 143 000 mem-bres, les Chevaliers avaient réussi à amener le Congrès à voter laconstruction du monument, qui aujourd’hui coûterait environ2,4 millions $.

RÉPANDRE LE COLOMBIANISMEDévoilé le 8 juin 1912, le mémorial à l’amiral Christophe Colomba nécessité six ans de travaux et, dès le début, l’Ordre en a pris soin.

En janvier 1906, le sénateur républicain Joseph A. Gouldenprésenta une proposition de loi rédigée par Joseph Paul Burg,

du Conseil 433 Potomac, qui demandait à ce qu’on crée un mo-nument à Christophe Colomb à Washington, D.C. Le Conseilsuprême prit le relais et fit la promotion de la demande. Le4 mars 1907, le président Theodore Roosevelt approuva la dé-marche et le Congrès votait l’affectation de 100 000$ pourmener à terme le projet.

Depuis des années, l’Ordre cherchait à faire reconnaître l’im-portance de son patron. Les Chevaliers ont ainsi fait pressionpour que le Columbus Day soit décrété jour férié à l’échelle na-tionale, tandis que Thomas Harrison Cummings, membre desChevaliers dans les années 1890, écrivit et donna plusieursconférences sur l’explorateur. L’un des principaux objectifs detoute la démarche était de combattre le sentiment anticatholiquede l’époque, en mettant en lumière la contribution des catho-liques dans la découverte du Nouveau Monde.

En 1892, le colombianisme atteignit une grande popularitégrâce au 400e anniversaire du voyage de Christophe Colomb.Le Conseil suprême organisa un gros défilé dans les rues de NewHaven, au Connecticut, afin de souligner l’événement ; dans lafoulée, un peu partout dans le monde des monuments commé-moratifs furent construits, tels qu’à Baltimore (Druid Hill Park)et à New York (Columbus Circle). À Washington également levisage de Christophe Colomb était connu. À l’époque, l’amiral

LE MÉMORIAL DE L’AMIRAL

La fontaine dédiée à Christophe Colomb, à Washington, D.C., célèbre son centenaire

par Patrick Scalisi

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était en valeur — et l’est encore aujourd’hui — dans la rotondedu Capitole ainsi que sur les portes menant à cette illustre salle.Mais il manquait à la ville un mémorial public extérieur, et lesChevaliers firent valoir que les représentations artistiques au Ca-pitole « ne rendaient pas dûment justice au sentiment de recon-naissance » que tous devraient éprouver à l’égard du grandexplorateur.

Les pressions exercées portèrent des fruits et les Chevaliers deColomb de l’époque remportèrent là une belle victoire. Les dé-légués au Congrès suprême de 1911 mirent de côté 10 000$afin de souligner le dévoilement du mémorial, et les juridictionsà travers l’Ordre mirent sur pied des clubs « En route pourWashington », afin de faciliter la venue de délégués.

UNE GRANDE CÉLÉBRATIONPeu d’événements dans l’histoire de l’Ordre peuvent rivaliseravec la majesté déployée à l’occasion du dévoilement du mémo-rial à Christophe Colomb. Des milliers de Chevaliers ainsiqu’une légion de membres du Quatrième Degré étaient présents.La cérémonie attira également plusieurs dignitaires, dont le pré-sident William H. Taft, des membres du Congrès et leurs fa-milles, les ambassadeurs d’Allemagne, du Japon, de l’Italie et duRoyaume-Uni, ainsi que Mgr Thomas J. Shahan, à l’époque rec-teur de l’université catholique des Amériques et plus tard évêqueauxiliaire de l’archidiocèse de Baltimore.

Arrivés à Washington le 7 juin en prévision de la fin de se-maine de célébrations, les membres du Conseil suprême firentun pèlerinage jusqu’à la tombe de George Washington, qui futsuivi d’une réception officielle.

Le lendemain, la foule envahit les rues de la capitale. DansThe Columbiad, Denis A. McCarthy rapporte que : « Les gensoccupaient les moindres recoins. Les fenêtres, saillies, portiqueset escaliers de l’immeuble du ministère des Finances étaient rem-plis de fonctionnaires curieux de voir le défilé, tandis que desmilliers de personnes étaient massées à l’angle de la SeptièmeRue et de l’avenue de Pennsylvanie. »

À 15 heures, les Chevaliers se joignirent aux fanfares, auxchars décorés ainsi qu’aux représentants militaires pour défilerdans les rues de la capitale, égayée pour l’occasion de drapeauxpatriotiques et de banderoles. Le reporter raconta que le cortègemilitaire était constitué de 2 500 soldats et marins, y comprisdes Marines rattachés à trois navires de guerre. Des cavaliers etdes artilleurs ont également participé au défilé.

« Le tableau d’ensemble était saisissant, écrivit McCarthy. Ilétait émouvant de voir ainsi réunies les forces navales et ter-restres des États-Unis. »

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(Page précédente) Une garde d’honneur des Chevaliers de Colomb se tientdevant la fontaine commémorative dédiée à Christophe Colomb, à Washington,D.C., à l’occasion des cérémonies qui se sont déroulées lors du ColumbusDay. (Sur cette page, en partant du haut) Une maquette du mémorial exé-cuté par le sculpteur Lorado Taft. • Le président William H. Taft livre sonallocution lors du dévoilement officiel, le 8 juin 1912. • Une statue deChristophe Colomb trône au centre du monument commémoratif. • Desouvriers prennent une pause lors de la construction du monument.

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D’autres groupes civiques, fraternels ou ethniques se joigni-rent au défilé et rendirent eux aussi hommage à Christophe Co-lomb, avant que tous les participants ne s’arrêtent devantl’estrade du président américain, qui fit une allocution.

« Il est on ne peut plus approprié que sur cette magnifiqueplace qui accueille les visiteurs dans la capitale de notre pays [...]les nouveaux arrivants soient confrontés à cette statue d’un grandmarin qui, par son génie et son audace, a exposé cette moitié dumonde au progrès et au développement », dit le président Taftaux milliers de personnes rassemblées. « En face d’une gare ma-riant l’utilité et l’art de la plus belle façon et témoignant bril-lamment des progrès accomplis par la race humaine en matièrede transport, et sur une place qui embrasse jusqu’au foyer de laliberté et du pouvoir du peuple, Christophe Colomb peut à l’évi-dence compter là sur l’un des plus beaux et plus pertinents mo-numents construits en son honneur. »

Suivi d’un grand banquet réunissant quelque 1 200 per-sonnes, le dévoilement officiel du mémorial s’avéra bien plusqu’un vibrant hommage au découvreur du Nouveau Monde :il établit les Chevaliers dans la conscience populaire commeun groupe animé par le patriotisme et nourri par ses racinescatholiques.

UN ANNIVERSAIRE MARQUANTTout comme les Chevaliers ont contribué il y a 100 ans à laconstruction de même qu’au dévoilement du monument àChristophe Colomb, l’Ordre, aujourd’hui, demeure associé àcelui-ci. Depuis 1971, les Chevaliers du District de Columbia,du Maryland et de Virginie travaillent de concert avec les Fillesde la Révolution américaine et plusieurs groupes italo-américainsafin de commémorer, chaque année, le rôle joué par le grand ex-

plorateur. Ensemble, ces groupes ont formé en 1989 la « Natio-nal Columbus Celebration Association » (NCCA), qui coordonnela célébration annuelle. Cet engagement s’accompagne, dans lecas des Chevaliers, d’un réel souci pour l’avenir du monumentcommémoratif.

Ainsi, sans surprise, le mémorial accuse aujourd’hui ses 100ans d’âge. Expertisé en 1994 par le musée Smithsonian d’artaméricain, le monument est classé depuis 18 ans comme « né-cessitant des soins ». La NCCA appuie vigoureusement toutedémarche du Service national des parcs afin de redonner au mé-morial sa gloire d’antan.

Les Chevaliers vont également participer au 100e anniver-saire du mémorial, qui sera fêté lors du Jour de Christophe Co-lumb — lequel est célébré chaque année depuis les années1930. Sont notamment prévues pour l’occasion des messes spé-ciales, des réceptions et des expositions, de même que des acti-vités au mémorial même, le 8 octobre. (L’informationpertinente sera publiée sur kofc.org au fur et à mesure que leprogramme se précisera.)

Bien que la cérémonie du centenaire ne soit sûrement pasaussi grandiose que celle survenue il y a 100 ans, les Chevaliersdemeurent toujours aussi engagés à préserver et honorerl’homme dont l’héritage constitue le fondement de l’Ordre quiporte son nom. Beaucoup de choses ont changé depuis un siècle,mais les hommes qui sont Chevaliers de Colomb demeurent leshéritiers d’un patrimoine qui comprend le rôle joué par le ca-tholicisme dans la fondation des États-Unis. Un rôle parfaite-ment illustré par le visage de granit et de marbre de l’amiral, quiembrasse la capitale d’une terre qu’il a jadis découverte.♦

PATRICK SCALISI est rédacteur en chef adjoint du magazine Columbia.

LE FIDÈLE DÉCOUVREUR

La fontaine commémorative installée à Washington, D.C., n’estpas le seul monument dédié à Christophe Colomb que l’Ordre acontribué à faire ériger. En 1927, le Conseil suprême a adopté unerésolution afin de contribuer au financement d’une statue àHuelva, en Espagne, non loin du point de départ de l’amiral lors

de son voyage de découverte jusqu’au Nouveau Monde.Baptisé Monumento a la Fe Descubridora (« Monument à la foi

en la découverte ») et situé sur une péninsule de la côte sud-ouestde l’Espagne, cette statue conçue par Gertrude Vanderbilt Whitneya été consacrée le 12 octobre 1929 en tant que « cadeau du peupledes États-Unis à celui de l’Espagne ».

Au cours des deux années qui ont précédé son inauguration, leConseil suprême avait établi le Fonds Christophe Colomb en invi-tant les membres à donner chacun 3 cents afin d’aider au finance-ment de l’œuvre. Selon des relevés établis en 1930, le fonds a amasséprès de 10 000$ (l’équivalent d’environ 134 000$ aujourd’hui).L’ex-Chevalier suprême James A. Flaherty avait à l’époque siégé auconseil d’administration du comité de financement de la statue.

Encore aujourd’hui, le monument s’élève à près de 35 mètres(114 pieds) au-dessus de l’Atlantique, ceint par une double rangéede palmiers ainsi qu’une grande place carrée en pierre blanche. Lesbras reposant sur une immense croix, Christophe Colomb scrutele lointain horizon ainsi que cette terre qu’il aura marquée de façonindélébile. – Patrick Scalisi

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Lors de la fondation des Chevaliers de Colomb, il y a 130 ans,leur patron, Christophe Colomb, était un symbole d’un état

d’esprit selon lequel il n’y a pas de contradiction entre le fait d’êtrecatholique fidèle et Américain fidèle. Au cours des dernières décen-nies, toutefois, Colomb est devenu une figure de controverse, lais-sant planer des opinions contraires concernant son héritage.

Carol Delaney, anthropologue culturelle et longtemps professeureà l’Université Stanford, aura peu de connaissances sur Colomb et ymanifesta peu d’intérêt — c’est-à-dire jusqu’à ce que, à Stanford,en 1999, elle donne un cours intitulé « La fièvre du millénaire » etqu’elle tombe sur une référence aux croyances apocalyptiques del’explorateur. Madame Delaney en est intriguée et entreprend unerecherche sur Colomb à l’Université Brown durant l’été de 2003.Deux ans plus tard, elle prend sa retraite de Stanford et se dévoue àla recherche, démarche qui inaugurera un voyage sur les traces del’explorateur.Columbia s’est entretenu avec madame Delaney sur les fruits de

sa recherche publiés dans son livre intitulé : Columbus and theQuest for Jerusalem (Colomb et la quête de Jérusalem) [Free Press,2011].

COLUMBIA : Vous soutenez que la plupart des gens comprennentmal l’objet du voyage de Colomb. D’après votre recherche, où a-t-il trouvé sa motivation?

CAROL DELANEY : Tout le monde sait que Colomb était à la re-cherche d’or, mais personne ne sait à quoi servirait cet or : financerune croisade pour reprendre Jérusalem aux mains de musulmansavant la fin du monde. Beaucoup de gens à l’époque pensaient quel’apocalypse approchait, à cause de nombreux signes en présence :peste, famine, séismes, etcétéra. Et on croyait que, avant la fin, Jé-rusalem devait retourner aux chrétiens pour que le Christ puisse re-venir juger le monde. Colomb a même calculé le nombre d’annéesavant la fin du monde. Il semblait croire que son voyage constituaitune mission faisant partie de ce scénario apocalyptique.

COLUMBIA : En plus de financer la croisade, Colomb avait-ilaussi l’intention d’évangéliser?

DELANEY : L’évangélisation l’intéresse énormément. Dans sesécrits, il s’oppose à l’idée selon laquelle les autochtones pouvaientsimplement être baptisés et devenir chrétiens par le fait même. Ilsavaient plutôt besoin d’être instruits de la foi chrétienne avant d’êtreconvertis. Il écrira au pape pour que celui-ci envoie de bons prêtrespour offrir cette instruction et lassait même une certaine sommedans son testament à cet effet.

Croyant voyager vers l’Asie, Colomb veut notamment convaincrele Grand Khan de Chine de se convertir, lui qui a déjà manifesté de

l’intérêt pour le christianisme. Il pense que le Grand Khan pourraaider dans la croisade pour reprendre Jérusalem en avançant de l’est,tandis que les Européens avanceraient de l’ouest — idée qui n’estpas sans intérêt.

COLUMBIA : Pourquoi vos données ne sont-elles pas reconnueset acceptées par un plus grand nombre de personnes?

DELANEY : Certains spécialistes ont écrit des articles sur les moti-vations religieuses de Colomb, mais ils ont été publiés dans des re-vues très obscures.

Au cours du 19e et du 20e siècle, les historiens parlaient de Co-lomb comme du premier homme moderne qui, en tant qu’explo-rateur et découvreur, a eu recours à la science et la raison. Mais jecrois que telle n’était pas sa motivation. C’était un homme médiévaldans un contexte très religieux. Il fréquentait beaucoup les francis-cains qui s’occupaient de prosélytisme avant qu’advienne la fin dumonde.

COLUMBIA : Le point de vue populaire de nos jours soutient queColomb est responsable d’innombrables atrocités envers les au-tochtones. À votre avis, s’agit-il d’un point de vue juste?

DELANEY : Non, pas du tout. À la fin du 20e siècle, on a beaucoupcritiqué à son propos à partir du point de vue des autochtones, etColomb est devenu un symbole de tout ce qui a échoué. Mais plusj’ai lu ses propres propos et ceux de ses contemporains, plus monopinion sur lui a totalement changé. Ses relations avec les autoch-tones tendaient à être affables. Il aimait les autochtones et les trou-vait très intelligents. Aussi estimait-il qu’ils étaient des « chrétiensnaturels » et parce qu’ils n’avaient aucune « secte » ou « fausse foi »il croyait qu’ils pourraient facilement devenir chrétiens s’ils étaientinstruits.

Colomb avertissait l’équipage de ne pas faire de ravage, eu decommettre de viols, mais plutôt de traiter les peuples autochtonesavec respect. Il y a plusieurs exemples dans ses écrits où il donne detelles indications à cet effet. La plupart du temps quand survenaientdes injustices, Colomb n’était même pas présent. De terribles ma-ladies ont été transmises aux autochtones, mais on ne peut tout demême pas lui en attribuer le blâme.

De nombreux membres de l’équipage ne prisaient pas toutes cesrestrictions et ils se sont rebellés. Dans ses écrits, Colomb note queses gens présumaient qu’ils pourraient avoir des esclaves, cueillir l’orà même les arbres et qu’ils n’auraient pas à travailler.

COLUMBIA : Que pensait Colomb de l’esclavage?DELANEY : Pour autant que j’aie pu le constater, Colomb n’a ja-

mais eu d’esclaves, et n’avait pas l’intention d’en obtenir quand il

Pourquoi Colomb a pris la merEntrevue avec Carol Delaney sur Christophe Colomb

et les motivations religieuses de son voyage

par Alton J. Pelowski

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aurait traversé l’océan. Il n’était pas question de réduire à l’escla-vage le Grand Khan et ses gens. Et [Colomb] estimait que les au-tochtones qu’il rencontrait étaient des sujets du souveraind’Espagne.

Quand, plus tard, ils ont rencontré un groupe d’autochtones dif-férent, qu’ils croyaient être des cannibales, le frère de Colomb, aprèsleur deuxième voyage, en a envoyé quelques-uns en Europe. Àl’époque, on croyait moralement acceptable de réduire en esclavageles gens qui agissaient à l’encontre de leur nature, dans l’espoir qu’ilsdeviendraient de fidèles catholiques. L’esclavage était courant, mêmeparmi les peuples des Antilles. Les gens ne savent pas cela et pensentque l’esclavage fut institué par Colomb. Entre-temps, Bartoloméde Las Casas, un admirateur de Colomb, est renommé pour sesécrits en vue de défendre les autochtones. Mais à la différence deColomb, Las Casas était propriétaire d’esclaves et, à ses débuts, en-tretenait le système dit d’ « encomienda ». Il n’a pas changé d’avisavant le milieu du 16e siècle, longtemps après la mort de Colomb,et même alors il proposait l’esclavage des noirs d’Afrique pour rem-placer les autochtones.

COLUMBIA : Au cours de votre recherche, qu’avez-vous trouvéde plus significatif dans les écrits de Colomb?

DELANEY : J’ai lu tous les écrits de Colomb conservés. Le journaloriginal de Colomb n’existe pas. Las Casas et le fils de Colomb, Fer-dinand, en avaient chacun une copie et de nombreux passages deleurs rédactions sont convergents. Beaucoup d’écrits de Colombmanifestent du respect pour les autochtones et un profond soucipour son équipage.

Avant d’entreprendre ma recherche, j’ignorais que Colomb avaitécrit quoi que ce soit. J’ai apprécié le ton de ses lettres et il m’a beau-

coup plu de les lire. Son dévouement envers ses fils en ressort, ainsique la prévenance pour les femmes dans sa vie, attitudes qui m’ontaidé à changer d’avis à son égard.

COLUMBIA : En plus de sa foi, quelles ont été quelques-unes desqualités les plus marquantes de Colomb et quel rôle ont-elles jouédans sa quête?

DELANEY : Je crois qu’il était très patient. Il a attendu plus de dix10 ans avant d’entreprendre son premier voyage. Il s’est adresséd’abord aux Portugais et ensuite aux Espagnols. Le conseil a rejetésa demande par trois fois, pourtant il est revenu à la charge. Il croyaitvraiment réussir. Il manifestait beaucoup de courage en traversantl’océan dans de minuscules nacelles de bois, et n’ayant, pour le gui-der, qu’une simple boussole.

Aussi, quand l’équipage a fait naufrage en Jamaïque au cours duquatrième voyage, Colomb a tenté sans cesse de négocier avec lesrebelles et leur a pardonné.

COLUMBIA : Jusqu’à quel point l’exploration de Colomb peutêtre considérée comme un échec ou un succès?

DELANEY : Je crois qu’il a emporté dans la tombe l’impressionqu’il n’avait pas accompli ce qu’il avait voulu faire. Il était en colèrecontre le roi Ferdinand, parce que celui-ci n’avait pas voulu pour-suivre la croisade, et il reconnaissait que de terribles crimes avaientété commis. De ce point de vue, il avait le sentiment que sa quêteétait un échec. En réalité, ce fut une réalisation majeure. Colomb atraversé l’océan quatre fois dans des esquifs de bois, sans recourir àaucun instrument moderne. Au cours de route, il a découvert leNouveau Monde, même s’il croyait n’avoir découvert que la péri-phérie de l’Asie.♦

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Soigner les troubles, transformer

des viesUn centre de soins parrainé par les C de C

prend de l’expansion, après plus de trois décennies au service des enfants et des familles

par Jeannette Cooperman

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Alors qu’un garçon et sa mère se présentent au Centre de soinsdes Chevaliers de Colomb, à St. Louis, au Missouri, le préposé

à l’entrée de l’hôpital pour enfants SSM Cardinal Glennon leurdonne des indications dignes d’Alice au pays des merveilles : « Toutdroit au fond du hall, puis prenez à droite, passez les doubles portes,contournez à gauche ou à droite, descendez l’escalier puis prenez l’as-censeur jusqu’au quatrième ; le centre de soins est quelque part aubout du couloir. »

Le jeune garçon hésite, puis finit par accepter de se faire emmenerjusqu’à destination. Il se cramponne et observe du coin de l’œil toutce qu’il croise en chemin tandis que sa mère le conduit à travers ledédale, jusqu’au centre de soins.

Mais l’an prochain à pareille date, les visiteurs comme cet enfantet sa mère n’auront plus à se casser la tête pour atteindre leur objectif.Le centre de soins sera en effet trois fois plus gros qu’aujourd’hui etil occupera tout le deuxième étage d’un bâtiment séparé et entière-ment rénové.

Les Chevaliers de Colomb du Missouri avaient recueilli en 1981l’argent pour ouvrir ce centre, rendu nécessaire parce qu’il n’y avaitpas d’endroit dans la région dédié aux enfants atteints de troublesdu développement intellectuel. Tout a commencé dans un bureauavec deux pédiatres et une secrétaire. Puis l’équipe a occupé unepartie du couloir ainsi que des bureaux dans le département de psy-chologie. Aujourd’hui, le centre emploie des professionnels dans cedernier domaine de même qu’en psychiatrie, neurologie pédia-trique, thérapie de la parole et du langage, ergothérapie, nursing,travail social, pédagogie et recherche. Ces hommes et ces femmessont en mesure de poser un diagnostic d’autisme à un âge aussijeune que 18 mois. Et ils soignent, présentement, quelque 2 000enfants par année.

Les Chevaliers appuient toujours le centre et veillent à ses besoins.Ce printemps, ils ont par exemple remis 202 000$ à la Fondationpour enfants Cardinal Glennon, qui consacre la somme aux travauxd’agrandissement.

DE L’ESPOIR POUR LES FAMILLESUne toute nouvelle salle d’attente surprendra ainsi l’an prochain lesex-patientes comme l’étudiante universitaire Victoria Metzger, si ellerevient voir les médecins qui ont vu à sa santé mentale à plus d’unereprise. Quand elle a commencé à fréquenter le centre de soins desChevaliers de Colomb, alors qu’elle était en deuxième année du pri-maire, elle devait s’asseoir sur les genoux de sa mère tandis que sasœur aînée, Ashley, était assise par terre en tailleur, jambes à plat surle sol.

Au départ, le pédiatre de la famille avait simplement dit de Victoriaqu’elle était « une enfant difficile » — comme il l’avait dit égalementd’Ashley. Puis leur père, Curt Metzger, s’est rendu à un congrès d’Étatdes C de C où un médecin a parlé de déficit d’attention lié à l’hy-peractivité, tout en remerciant les Chevaliers pour leur soutien.Presque tous les symptômes décrits par ce médecin s’appliquaient àdeux des quatre filles Metzger.

« Je suis retourné à la maison, j’ai tout raconté à ma femme, et ellea dit : « Nous devons aller à ce centre de soins », se souvient au-jourd’hui Curt.

Les Metzger essayaient de comprendre pourquoi Ashley, qui étaitalors en septième année du primaire, avait énormément de pro-

blèmes en classe, s’arrachait des touffes de cheveux, se grattait jusqu’àen saigner et se mordait, même. La petite Victoria, pendant ce temps,montrait déjà des signes d’impulsivité et de troubles d’apprentissage,en plus d’avoir des crises de colère — tout cela aggravé par sonanxiété et un état dépressif.

Curt Mertzger est Chevalier depuis 1989. Il a pu voir l’Ordre àl’œuvre, qui traduit la foi catholique en action pratique et caritativeau profit de la communauté, et il savait que l’organisation se préoc-cupe également de protéger les familles. Sauf qu’il ne pensait jamaisbénéficier personnellement de ces bienfaits.

« Les médecins du centre ont commencé à nous former, raconteCarl, de manière à ce que nous agissions différemment, pour donnerà nos filles l’impression qu’elles vivent tout de même une vie normaleet non une sorte d’agitation confuse et perpétuelle. »

Victoria se souvient d’avoir « assez paniqué » quand on lui a ditpour la première fois qu’elle allait être soignée. « Je croyais qu’il y au-rait des aiguilles et des piqûres et que je serais immobilisée. Mais fi-nalement ça n’a pas été si difficile. Je me rappelle que la chambreétait peinte en jaune. »

Victoria avoue par ailleurs qu’elle détestait l’école en raison, juste-ment, de ses mauvais résultats. Elle se cramponnait à ses parents oudisait au chauffeur d’autobus qu’elle ne se sentait pas bien. Elle sedisputait aussi avec sa sœur.

« Mais je suis devenue tout à fait une autre personne quand j’aicommencé à prendre des médicaments », explique la principale in-téressée, qui s’est mise à être aussi bonne en lecture que ses camarades,une fois sous contrôle son anxiété et son état dépressif.

Aujourd’hui, Victoria termine son secondaire et s’apprête à entrerà l’université. Son passé à problèmes loin derrière elle, elle a reçu leprix de l’élève qui s’est le plus amélioré et prévoit poursuivre ses étudesen criminologie.

DIAGNOSTIQUER L’AUTISMEEn 2007, le centre de soins des Chevaliers de Colomb, qui a été re-connu centre de l’autisme pour le Missouri, a aidé l’État à mettre aupoint des lignes directrices en matière de sélection et de traitementdes problèmes reliés à cette affection.

Les enfants autistes ont longtemps été perçus comme repliés surleur monde intérieur, coupés de toute communication humaine etrefusant tout contact humain. Alors que de nos jours, les médecinsperçoivent l’autisme comme étant un tableau compliqué de troublesde traitement de l’information, le cerveau bourdonnant de stimula-tions envahissantes que l’enfant n’arrive pas à trier, à modeler ou àcomprendre. Si les enfants autistes sont hypersensibles à une foulede détails, ils n’arrivent souvent pas, en revanche, à dégager le portraitglobal d’une situation ; ils passent ainsi à côté des signaux sociauxque les autres jeunes assimilent pour leur part d’emblée.

« L’autisme est maintenant compris comme étant un trouble del’apprentissage », souligne le Dr Rolanda Maxim, directrice médicaledu centre de soins. « Si nous intervenons tôt, nous pouvons renverserbeaucoup symptômes. Le cerveau peut alors créer de nouvellesconnexions entre les cellules nerveuses, ce qui aidera l’enfant à ap-prendre, communiquer et interagir. »

Selon le Centre national pour la prévention et le contrôle des ma-ladies, en moyenne 1 enfant sur 100 souffre d’un trouble relié à l’au-tisme — bien que certaines études estiment que ce ratio s’établit

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plutôt à 1 sur 80. Par ailleurs, les garçons ont quatre fois plus derisque de recevoir un diagnostic d’autisme.

Le nombre d’enfants atteints de troubles liés à l’autisme augmente—parce que la prévalence elle-même augmente ou qu’on diagnos-tique mieux la maladie, ou les deux. « L’autisme est assurément unemaladie génétique, de dire le Dr Maxim. Chaque jour nous identi-fions d’autres gènes liés à l’autisme. » Ces derniers ne font qu’engen-drer une prédisposition à la maladie, cependant. « L’environnementlui-même, poursuit le médecin, recèle certains éléments déclen-cheurs, et nous n’en avons identifié que quelques-uns. Mais la vac-cination, ajoute-t-elle, n’est plus un facteur de risque reconnu. »

Pour évaluer les enfants qui souffriraient d’un trouble du spectreautistique tel que le syndrome d’Asperger ou « trouble envahissantdu développement » —, le centre de soins a développé une grilled’évaluation multidisciplinaire de quatre heures, très complète et quidonne des résultats de plus en plus précis et probants.

« L’autisme est un diagnostic très subjectif. Il faut s’assurer de re-connaître un maximum de paramètres pour arriver à l’établir », in-dique Colleen Dolnick, spécialiste en ressources pour la famille.L’évaluation faite par le centre, précise-t-elle, comprend des tests cog-nitifs et de la parole, un examen physique et l’établissement d’un his-torique familial complet. Elle comprend également un jeu de rôlesqui permet de voir comment les enfants interagissent et participent.

Le propre fils de Colleen Dolnick est autiste, ce qui lui permet decommuniquer avec les parents mieux que la grande majorité des au-tres cliniciens. Elle explique, sympathise et remet aux parents décon-tenancés une liste de choses à faire en premier. Elle les aide égalementà trouver des groupes d’entraide ainsi qu’à mieux comprendre lestraits de caractère.

« Certains enfants sont hypersensibles au toucher ; d’autres adorentqu’on les presse contre nous, dit le Dr Dolnick. Un adulte autistem’a déjà expliqué que de croquer une pomme était pour lui commecroquer dans du papier émeri. Je dis aux parents de beaucoup prati-quer le renforcement et d’éduquer les enfants avec moins de mots etdes étapes plus simples, en répétant souvent. »

Notre interlocutrice s’arrête un instant et regarde par la fenêtre.

« J’aurais aimé que mon propre fils vienne dans un endroit commeici dès sa tendre enfance. Voir les enfants faire leur entrée puis peu àpeu mieux communiquer, c’est stimulant, surtout qu’ils étaient sou-vent hors de contrôle, auparavant. »

UN CHANGEMENT DE COMPORTEMENTSean Turner contemple son écran Nintendo, la bouche légèremententrouverte, assis dans la salle d’examen. Il a 9 ans, et rien ne l’inté-resse moins que la conversation des adultes. Voilà bientôt sept ansmaintenant qu’il vient au centre.

« C’est mon quatrième enfant, et il... ne souriait pas comme lesautres gamins, il restait dans son monde, sans entrer en contact aveceux », se souvient sa mère, Kathy Turner.

Grâce à l’évaluation de son autisme faite par le centre, la familleTurner a pu mettre en œuvre un plan d’action ; six ans plus tard, lavie de Sean a changé de manière spectaculaire. « Il est passé du petitgarçon plutôt asocial à un garçon qui ne craint pas du tout les étran-gers », souligne sa mère.

Avant de se rendre elle-même en salle d’examen pour rencontrerSean, le Dr Kimberly Twyman, pédiatre spécialisé en développe-ment, prend quelques minutes pour entendre dans son bureau lerapport d’un résident en pédiatrie : « Il semble qu’il y ait d’assezbonnes améliorations du côté de son agressivité, son impulsivité etson hyper kinésie, explique le résident. Par contre, il a davantageproféré de jurons récemment, il s’emporte toujours, et parfois iltente même de s’enfuir. »

Par la suite, dans la salle d’examen, la pédiatre demande à Kathyà quel point son hyperactivité affecte Sean au quotidien — a-t-il desproblèmes avec ses travaux scolaires ? La mère répond : « Non, il n’aà peu près que des A. »

Le visage du Dr Twyman s’illumine : « J’ai toujours su que c’étaitun gros malin ! »

Ce qui aide surtout, ajoute la mère, c’est que Sean apprend avecune spécialiste à identifier ses émotions. Et Kathy décrit une per-cée : « Nous étions dans un café et il s’est emporté parce qu’il vou-lait pour lui ce que moi j’avais commandé. Je lui dis alors « Tiens,

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je t’en donne une bouchée. » Il en a voulu une autre, ensuite. J’aidit : « Non, la prochaine fois tu n’auras qu’à commander ça toiaussi. » Il s’est alors levé et j’ai pensé « Ça y est, c’est reparti... »

Sauf qu’au lieu de laisser une colère éclater, il a laissé échapper :« C’est juste que, que... je suis jaloux ! »

Kathy était si excitée qu’elle a failli partager sa joie avec tout lemonde dans le restaurant. « J’ai dit à mon fils « Eh bien dis donc,mon gars, c’est super ça ! Tu viens d’identifier un sentiment que tuéprouvais ! » Sur ce, je lui donne tout mon sandwich. »

UN LIEU OÙ SERVIRJohn Appelbaum, député d’État du Missouri, préside le comité na-tional qui supervise l’agrandissement du centre. « Bientôt tant lespatients que les visiteurs auront leur propre bâtiment, spacieux etaux couleurs vives, et avec un stationnement ainsi qu’une entréeséparés. »

Et le personnel pourra lui aussi mieux respirer — et mieuxtravailler.

Pour le moment, Colleen Dolnick et deux infirmières partagentun bureau. Ils ont appris à parler à voix basse lorsque les trois sontau téléphone en même temps, à discuter de choses compliquées etsouvent sensibles avec la famille d’un patient, ou à chercher un den-tiste qui sache comment traiter avec des enfants ayant de tels troublesde comportement.

En plus des nouveaux bureaux, le Dr Maxim, pour sa part, a bienhâte de voir les nouvelles salles d’observation qui permettront de dé-chiffrer la situation précise d’un enfant, d’évaluer ses progrès et delui apprendre à mieux se développer et se comporter. « Il est cruciald’observer la communication non verbale chez un enfant, explique-t-elle. Nous avons ici des gamins qui ne s’expriment pas avec desmots. »

Regarder un enfant dans les yeux et décoder ses expressions fa-ciales, cela est précieux pour établir le diagnostic. « Un enfant quine maîtrise pas le langage et qui tente de donner un jouet à samère, la regarde — il a un retard de langage. Alors qu’un enfantqui hurle ne pointe pas, il ne regarde pas vers sa mère, il ne parlepas non plus... »

C’est de l’autisme. Et lorsque cet enfant commence le traitement,le Dr Maxim compte sur l’aide de son collègue le plus fiable, Higginsle chien.

« Les enfants parlent plus en présence d’Higgins. Ils lui sourient.Ils établissent même un contact visuel avec lui alors qu’ils ne le fontpas avec un être humain. Parce que les chiens donnent un amourinconditionnel, ils sont moins menaçants. »

Higgins, un goldendoodle énergique et obéissant, pardonne lesaccès de colère. Il se soumet aux examens médicaux du Dr Maxim,et ainsi les enfants peuvent voir ce qu’elle va leur faire ensuite. Il trotteaux côtés des enfants qui se dirigent vers le laboratoire pour une prisede sang. Le Dr Maxim a même recours à la thérapie canine pourapaiser les craintes des enfants face au personnel traitant. « À notreconnaissance, cela n’existe nulle part ailleurs au pays », dit-elle.

Grâce aux travaux d’agrandissement, Higgins et les enfants au-ront plus d’espace pour interagir, et sa cage ne sera plus coincéeau fond de la salle de conférence. Les nouvelles salles d’examen,pendant ce temps, seront assez grandes pour accommoder plus demédecins et plus de membres des familles. Rolanda Maxim se ré-jouit également d’avoir bientôt plus d’espace pour accueillir desprogrammes comme PEERS, qui enseigne des habiletés socialesaux adolescents tandis que leurs parents sont formés en ce sensdans une salle attenante.

Présentement cependant, le centre n’a qu’une seule grande sallebondée de patients et de personnel traitant. Lorsque les travaux se-ront terminés, les enfants n’auront plus à supporter la proximité etles inévitables contacts physiques, non plus que les bruits souventimprévisibles. Les médecins auront quant à eux des bureaux éloignésde l’agitation et du hall central. Et l’entrée ainsi que la sortie aurontdes guichets distincts.

Et ainsi les adultes pourront travailler dans cette paix et cet ordrequi font tant défaut aux jeunes patients.♦

JEANNETTE COOPERMAN est journaliste au St. Louis Magazine etauteure de plusieurs ouvrages. Elle a gagné des prix à l’échelle régionale etnationale pour ses reportages sur des problèmes de soins de santé et de ser-vices sociaux.

(À partir de la gauche) Avec l’aide de Higgins, le chien de l’établissement, la DrRolanda Maxim interagit avec des enfants au Centre de soins des Chevaliers deColomb, à St. Louis, au Missouri. • Ashley Peeler (à gauche) et sa sœur VictoriaMetzger (à droite) ont toutes deux reçu au Centre de soins des traitements pourcontrer un déficit d’attention lié à l’hyperactivité. Les deux filles apparaissent ici encompagnie de leurs parents, Deborah et Curt. • Colleen Dolnick, la spécialiste del’établissement en matière de ressources familiales, dans une des salles d’examen.

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CHAPELLE PRÉ-SÉPULTURE

Pour que les familles puissentprier avec le corps de leurs dé-funts avant l’enterrementfinal, le conseil St. Catherine8449, de Gattaran, Luçon, aconstruit une chapelle pré-sé-pulture en plein air au cime-tière public de Gattaran.

CONCERT DE JAZZ IMPROVISÉ

Le conseil Prince of Peace6593, de Roscommon, Mi-chigan, a coparrainé un« bœuf » de Rhythm and Bluesavec des musiciens régionauxpour réunir des fonds pourdeux banques alimentaires descomtés environnants. Ceconcert a rapporté 1021$ quifurent partagés entre le Centred’aide chrétien de Grayling etla Première Église congrégatio-naliste de Roscommon.

l’honneur de l’héritage chré-tien de la ville, ce qui a fina-lement obligé l’athée àabondonner sa poursuite.Depuis ce temps, le conseilSaline 6674 continue de ven-dre les petites croix pour rap-peler à la population queDieu est présent dans notrevie quotidienne. Les C. de C.vendent ces croix à un prix de3$ à 5$, et les recettes sontdonnées à des causes pro-vie.

FÊTE DE SAINT JOSEPH

Le conseil San José de Zapot-lan 3338, de Ciudad Guz-man, Mexique central aparticipé à la fête commu-nautaire de Saint Joseph, pa-tron de la ville. Les Chevaliersde Colomb aidé à organiserde la fête qui a rassemblé plusde 25 000 personnes pourune procession, la vénérationdes reliques du BienheureuxJean Paul ll et d’autres activi-tés religieuses.

CALENDRIERSPAYANTS

Le conseil Father FrancisMurray 10809, de New Lis-

CROIX POUR LES PELOUSES

En 2008, un athée local a in-tenté un procès contre leconseil municipal l’enjoi-gnant d’enlever tous les sym-boles chrétiens du blasonofficiel de la municipalité. Laréponse des citoyens fut demettre de petites croixblanches dans leur cour en

keard, Ontario, a fait don de500$ à chacune des quatrebanques alimentaires de larégion. L’argent pour ce pro-jet a été réuni avec le pro-gramme Cash Calendar duconseil, un programme quidonne aux joueurs l’occasionde gagner un prix chaquejour de l’année.

UNE CAMIONNETTEPOUR LES SŒURS

Les conseils de la région deToronto ont réuni de l’argentpour acheter une nouvelle ca-mionnette pour la Mission devisitation des Sœurs de la Vie.Dix-neuf conseils et assem-blées ont collecté les fondspour permettre aux sœursd’acheter une « Dodge GrandCaravan ». De plus, deuxfrères chevaliers du conseilBlessed Trinity 11681 sontentrés en négociations avec laSociété Chrysler pour obtenirun important rabais pour cetachat.

DÉSASTRE DOUBLELe conseil San Antonio dePadua 7686, de San Antonio,Luçon, a fait don de 700pesos à un membre duconseil dont la maison a étéla proie des flammes et un ty-phon deux jours consécutifs.L’argent a aidé au frère et àson épouse à acheter des nou-veaux vêtements et des arti-cles endommagés ou détruitsdans ce désastre double.

DÉGAGEMENT D’UNE ENSEIGNE

Le conseil St. Lawrence1141, de Messena, NewYork, a taille les broussaillesqui couvraient l’enseigne desheures des messes de toutesles paroisses catholiques deMassena et de Louisville.Après ce nettoyage, les frèreschevaliers ont renové l’en-seigne et mis à jour desheures des messes.

Des participants marchent et poussent des poussettes en passant la lignede départ de la marche et course parrainée par le conseil St. Sebastian14255, d’Akron, Ohio. Cette marche et course de plaisance de 5K aattiré plus de 350 participants et a eu lieu dans les rues de la munici-palité près de l’église St. Sébastian et du parc Schneider. Elle a rapporté4500$ au fonds des œuvres de bienfaisance du conseil.

Deux membres du conseil St. Paul10775, d’Ingabanga, Visayas, ac-crochent une enseigne pour protestercontre un projet de loi sur la santéprésentement en considération parle gouvernement des Philippines.Les Chevaliers de Colomb ont ac-croché des enseignes protestant contrece projet de loi dans plusieurs en-droits de la place publique.

Don White, du conseil St. John theBaptist 9167, de Johnsburg, Il-linois, charge des aliments donnésdans sa voiture durant une cam-pagne d’aliment parrainée par leconseil. Les Chevaliers de Colombont sollicité des dons devant uneépicerie, recueillant ainsi 18poussettes de marcher d’alimentset 1800$ en espèces.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE

CHEVALIERS L’ŒUVRE ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDREÀ

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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quelle le conseil 3910 a solli-cité des donneurs de sangayant des globules blancspour subvenir aux besoinssanguins de la femme; don-nant aussi une assistance à safamille qui devait faire plu-sieurs allers-retours a’partir dela côte est; la femme et sa fa-mille ont été invitées à plu-sieurs soirées organisées par leconseil.

AIDE AUX AUMÔNIERS

Le conseil Father Louis A.Williamson 8123, de Harts-ville, Caroline du sud, a lancéun programme pour venir enaide aux aumôniers militairesen Iraq et en Afghanistan.Ayant établi des contacts avecle diocèse des services mili-taires des États-Unis, leconseil réuni des fonds pouracheter des nappes d’autel,des livres de prière et un Che-min de la Croix pour les prê-tres catholiques qui serventaux zones de combat.

NOUVEAUXPLACARDS

Les membres du conseil HolySpirit 8157, de Duncanville,Texas, ont fourni 320 heuresde travail bénévole pour des-siner, construire et installer

de nouveaux dans la sacristiede l’église de la paroisse. LePère Joe Lee, curé de la pa-roisse Holy Spirit, avait entête des plans précis pour larénovation de la sacristie, cequi comprenait des armoireset des tiroirs profonds pourranger les vêtements sacerdo-taux. En acceptant de faireces travaux eux-mêmes lesChevaliers de Colomb ontfait réaliser près de 18 000$d’économies à la paroisse.

STAND DE LIMONADELe cercle St. Basil 5509, deKimberton, s’est porté volon-taire pour une campagne decollecte de fonds pour Alex’sLemonade Stand, une fonda-tion qui réuni des fonds pourfinancer la recherche sur le can-cer pédiatrique. Les ÉcuyersColombiens ont mis des cos-tumes pour attirer l’attentiondes clients à leur stand. Ce pro-gramme a rapporté plus de91 000$ en 2011.

CHAPELLE DE LA VISITATION

Le conseil Cardinal Muench782, de Fargo, Dakota dunord, a réuni 540$ pour lachapelle de la Visitation, unechapelle dédiée à la célébra-tion et à l’exposition du SaintSacrement, située à côté del’unique clinique d’avorte-ment de l’état. Cette chapelleaété étabile le 1er juin etellen’est pas financée par le dio-cèse mais plutôt par la com-munauté tout entière.

DES CHAPELETSPOUR LES ÉLÈVES

Des conseils de London, On-tario, et des environs se sontassociés en partenariat avec unprogramme intitulé « Le ro-saire vivant dans les écoles »,qui a pour but de répandre ladévotion au chapelet et pourremettre un chapelet des Che-valiers de Colomb aux élèvessortant de la huitième année.Dans le cadre de ce pro-gramme, des bénévoles quiont obtenu une formationspéciale se rendent dans lesécoles pour enseigner le rosaireaux élèves. L’an dernier, huitconseils de Chevaliers de Co-lomb ont donné de ces chape-lets pour encourager les élèvesà poursuivre cette dévotionaprès la remise de diplômes.

DON D’ULTRASON

Le conseil Father Leo JohnDehon 14051, d’OliveBranch, Mississippi, a fait of-fice de facilitateur pour le donde deux machines à ultrason à« Care Pregnancy ResourceCenter » (Centre d’accueilgrossesse) de Southaven.Lorsqu’une université locale aacheté des machines neuves,elle a donné les vieilles ma-chines au conseil 14051 pourle centre des grossesses. Les C.de C. ont pris les dispositionsnécessaires pour assurer la li-vraison des machines et ils ontconstruit une table d’examenpour les accompagner.

À L’AIDE D’UNE RÉFUGIÉE

Les conseils du district 30 duMichigan ont réuni 318$pour acheter une pierre tom-bale pour Fadhila Kala au ci-metière St. Joseph de Lansing.Kala, catholique chaldéenne,s’est enfuie de son pays natal,l’Iraq, quand on avait or-donné aux citoyens de son vil-lage de se convertir à l’Islam.Installée à Lansing avant samort, elle a connu, à cause destraitements qu’elle devait re-cevoir pour son cancer, unevie de grande pauvreté. Au ci-metière St. Joseph, sa tomben’avait pas de pierre tombaleavant que les Chevaliers deColomb ne s’en occupent.

SECOURS D’ENVERGURE

En 2010, le conseil Southwest3910, de Houston, a reçu unedemande d’aide d’un frèrechevalier du Massachussettspour sa sœur hospitalisée dansun centre de Houston pour lecancer. Bien que la femmevive en Floride, sa leucémieétait si sévère qu’elle devait re-cevoir des traitements dans unhôpital plus technologique-ment avancé. Ce qui s’ensui-vit fut une effusion de secoursde dix-huit mois durant la-

Les membres du conseil Father Roche 7947, d’Armstrong, Colombie-Britannique fendent du bois de chauffage pour une femme infirme. Enpréparation pour l’hiver, les C. de C. ont fendu et cordé sept cordes debois pour une paroissienne et sa fille, de l’église catholique d’Enderby.Cette personne ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant.

À l’occasion du tournoi de quillesd’une ligue pour des athlètes desjeux olympiques spéciaux tenu au435, Play Entertainment andBowling Center, George McMahon(à droite) du conseil The InfantJesus of Prague 11667, de Kil-marnock, Virginie, vient en aide àShirley Carroll, une des athlètes.Les C. de C. ont fait don de 500$à la ligue pour couvrir une partiedes dépenses de la ligue, et se portentvolontaires à chaque mois pour prê-ter main-forte aux athlètes.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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ÉGLISE POUR LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Le conseil St. Odilia 9598, deSt. Paul Minnesota, a par-rainé une campagne de blocsde cendre pour construire unenouvelle église dans le villagede Rincon, dans la Répu-blique Dominicaine. Ayantappris que le village de Rin-con se servait d’une boucherieabandonnée pour célébrer lamesse, les Chevaliers de Co-lomb ont demandé au diocèsede Puerto Plata quel serait lecoût minimal pour laconstruction d’une église surune propriété du diocèse.Avec le but de lancer unecampagne de financementpour réunir 6500$, le conseila commencé à vendre desblocs de cendre au prix de 5$chacun dans sa paroisse. Enplus de réunir suffisammentde fonds pour la constructionde l’église, plusieurs membresdu conseil et leurs famillessont allés à Rincon pour don-ner un coup de main à l’étapefinale de la construction.

SECOURS À DES RELIGIEUSES

Le conseil Mgr Kevin S.Mullen 12956, de Tampa,

Floride, et son auxiliaire fé-minin, se sont portés volon-taires au monastère HolyName pour peindre 15chambres à coucher et instal-ler 10 ventilateurs aux pla-fonds pour les SœursBénédictines qui vivent là.Faisant une pause après la findes travaux, des bénévolesont aussi préparé un repasbarbecue pour les sœurs.

CARROUSEL DE LA GRC

Le conseil Father GeraldMacKenzie 8608, de Pictou,Nouvelle-Écosse a parrainé lefameux carrousel de la Gen-darmerie Royale du Canadapour deux spectacles à gui-chets fermés à l’aréna Hectorde Pictou. Ce spectacle estcomposé de 36 cavaliersmontés qui font des routinestrès élaborées au son de lamusique. Ce spectacle a exigé688 heures bénévoles, a rap-porté plus de 21 000$ pourdes œuvres de bienfaisance.

DON DE DRAPEAUXL’assemblée St. Catherine ofSiena d’Orange Park, Floride,a mis des drapeaux danstoutes les salles de classesd’éducation religieuse de

l’église St. Catherine of Siena.Les Chevaliers de Colombont aussi remis une copie duSerment d’Allégeance desÉtats-Unis à tous les ensei-gnants des classes d’éducationreligieuse tout en les incitantà la réciter au début dechaque classe.

EN TEMPS DE CRISELe conseil Mgr Maurice Hel-man 11280, de Lincoln. Ne-braska, a parrainé un petitdéjeuner de crêpes pour WesWelcomer qui souffre de leu-cémie et dont le père estmembre du conseil. Ce projeta rapporté 3320$ pour aiderà défrayer les frais médicauxde Welcomer. Cette sommeest en plus d’un montantsupplémentaire de 2400$puisé d’un fonds de secoursdu conseil.

ÉLARGISSEMENT DES PORTES

Le conseil Bishop McFaddan3777, de North Canton,Ohio, a élargi deux portes dumonastère Sancta Clara pourque les sœurs devant se dépla-cer en fauteuil roulant aientplus de mobilité. Les frèreschevaliers ont travaillé avec unouvrier spécialisé dans le do-maine pour élargir les portesde six pouces (15 cm). On adû rebrocher les interrupteursde lampe, installer et peindrede nouvelles portes, rapiécerla moquette, et replacer desseuils de porte. Le conseil aaussi modifié l’éclairage du ré-fectoire en installant des am-poules éconergétiques de plusgrand ampérage.

PROJET DE COUTUREPÉRUVIEN

Le conseil Arnprior 2082(Ontario), l’assemblée Cana-dian Martyrs de Renfrew et laCatholic Women’s League ofCanada ont réuni 2500$pour relancer un projet decouture pour les femmes duPérou. Les fonds aident auxfemmes du Pérou à acheter

des machines à coudre pourfaire les costumes scolaires deleurs enfants afin d’encoura-ger les familles à devenir plusautosuffisantes.

DANSE DE VIEUXSUCCÈS

Le conseil East Hanover6504 (New Jersey) a parrainéune danse avec de la musiquedes vieux succès à l’église St.Rose of Lima. Il y eut aussiun buffet à l’italienne. Les re-cettes furent versées à des œu-vres de bienfaisance, dontune partie au nouveau pro-gramme pour les jeunes de St.Rose of Lima.

Leon Ramler et Bryan Coey, duconseil Airdrie 8045, (Alberta)modifient les fermes du toit duvieux presbytère de la paroisse St.Paul afin de l’étayer pour recevoirle poids supplémentaire d’un pla-fond de 5,5 m. À la demande ducuré, les Chevaliers de Colomb ontentrepris le grand projet de rénoverle vieux presbytère désuet de la pa-roisse pour en faire une chapelle dejour de 50 bancs. Les Chevaliersde Colomb ont fait don de20 000$ pour le projet et ils ontconsacré plus de 440 h de travailpour démolir l’intérieur de l’édifice,modifier l’isolement, les murs et lesystème électrogène, pour installerdes portes et un écran pare-vapeur,et élever le plafond de l’édifice. C’estdans cette chapelle qu’on dit lamesse quotidienne.

Don Jacobovitz du conseil Palatka, 5758, (Floride), s’entraîne pourun marathon de bicyclette de 160 km au profit de la Fondation de larecherche sur le diabète juvénile. Le conseil a fait don de 200$ à Jaco-bovitz pour l’aider à atteindre son objectif en matière de collecte de fonds.Les Chevaliers de Colomb ont fait don de plusieurs articles pour unevente aux enchères par écrit au profit de la même Fondation.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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aux paroissiens ayant rendudes services exceptionnels à laparoisse au fil des années. LesC. de C. ont réuni ces fondsen exploitant des stands deconcessions durant les joutesde football au stade de l’uni-versite de Phoenix durant lasaison de football.

MISSION À HAÏTI Le conseil St. Joseph theWorker 10921, d’Orefield,Pennsylvanie, a fourni unappui à la mission médicalede sa paroisse à Port-au-Prince, Haïti. En plus d’avoircontribué financièrement auvoyage, en plus des frais dedéplacement de l’aller-retour,plusieurs membres du conseilse sont portés volontairespour accompagner la missionpour aider Haïti. En tout,près de 1100 Haïtiens ontreçu une consultation médi-cale et des médicaments.

REMPLACEMENTD’UN MONUMENT

Le conseil Springfield 624(Ohio) a lancé une campagnede financement pour rempla-cer le monument Tom Turn-bull de l’école secondairecatholique de Hallinean Field.Avec la vente de plaques com-

mémoratives moyennant undon minimal de 100$, lesChevaliers de Colomb ontréuni 15 000$ pour l’achatd’un nouveau monument enhommage à Turnbull, un an-cien membre du conseil etavide supporteur des pro-grammes sportifs et acadé-miques de l’école secondaire.

SOUPER DE POULETLe conseil McCormack 5769,de Gander, Terre-neuve, apréparé un souper de poitrinede poulet à apporter qui arapporté 1500$ pour les Jeuxolympiques spéciaux.

UNE TOITURE À PRO-VIE

Le conseil St. Elizabeth11193, et le conseil St. An-thony 14093, les deux de Co-lumbus, Ohio, ont donné lesheures de travail bénévole etune partie des fonds néces-saires pour remplacer le toitd’un centre d’accueil pourfemmes enceintes et de res-sources pro-vie. Les frèreschevaliers ont enlevé les vieuxbardeaux du toit d’une super-ficie de 176 m² pour les rem-placer avec des bardeauxneufs. Ce travail a épargnéprès de 7400$ à l’organisme.

CENTRE PASTORALLe conseil St. James theApostle 10448, de SañtaMargarita, Visayas, a fait donde 10 000 pesos (230$) pourla construction du centre pas-toral Centennial de CalbayogCity. À la cérémonie pour lapose de la pierre angulaire,Monseigneur l’évêque IsabeloC. Abarquez de Calbayog, aremercié les Chevaliers deColomb pour leurs contribu-tions et leur a remis uneplaque d’appréciation.

POUR APPUYER LES RECHERCHES

Le conseil West Toledo 3122(Ohio) vend des aimantspour automobile qui portentl’image de trois garçons de larégion qui ont été enlevés parleur père en 2010. Avec undon de 10$, les Chevaliers deColomb fournissent des ai-mants pour automobile avec laphoto des enfants qui incitentles citoyens à signaler le 911s’ils entrevoient les enfants. Lesrecettes servent à subvention-ner le coût des aimants.

DÉMÉNAGEMENTD’UN TERRAIN

DE JEULe conseil Joseph C. Carroll5390 de Marion, Iowa, a dé-ménagé le terrain de jeu de laparoisse St. Elizabeth Setonsur un nouveau site dans lacour de l’église. Le terrain dejeu qui répond à toutes lesexigences du code municipalest maintenant entouré d’uneclôture, 15 cm de copeaux debois ont été placés sousl’équipement de jeu, et deuxarbres ont été plantés.

EXCURSION DE CAMPING

Le conseil universitaire JamesMadison 9286, de Harrison-burg, Virginie, et le conseilCardinal John Newman11323, de Virginia Polytech-nic Institute and State Uni-versity, de Blacksburg se sontjoints pour une nuitée frater-

nelle de camping à Gap ViewKennel. Au cours de cette ex-cursion, les frères chevaliersde ces conseils universitairesont échangé des idées sur desfaçons d’améliorer les pro-grammes des conseils univer-sitaires de leurs écolesrespectives. L’excursion s’estterminée par la célébrationd’une messe dite par le PèreJames Curran, l’aumônier duconseil 9286.

POUR MIEUX ENTENDRE

Le conseil St. Marcelline7694, de Schaumburg, Illi-nois, a fait don de 600$ àl’église St. Marcelline pouraider à défrayer les frais d’unemise à jour de la chaîne audiophonique de l’église.

MUR COMMÉMORATIFDans le cadre d’un projet derénovation pour l’agrandisse-ment du vestibule arrière del’église, le conseil St. Helen11738, de Glendale, Arizona,a donné 10 000$ pour faireconstruire un mur commé-moratif. Ce mur, qui incor-pore les vieilles portes envitrail qui jadis ornaient l’en-trée arrière, rendra hommage

Après la messe à l’église St. John theEvangelist, des membres et desépouses du conseil Calvary 8144,de South Portland, Maine, vendentdes pâtisseries. C’est Glenna Gou-let, l’épouse d’un membre du conseilqui a fait toutes les pâtisseries. Lavente, additionnée de dons person-nels, a rapporté 1500$ pour lacause pro-vie régionale.

Des membres du conseil St. Isidore the Farmer 10141, de Watford,Ontario, enlèvent du vieux béton de l’entrée de l’église Our Lady, Helpof Christians. Les Chevaliers de Colomb ont parrainé un souper bénéficequi a rapporté 2000$ pour remplacer le ciment de la devanture del’église. Les membres ont aussi apprêté le site en enlevant le béton cassé,en nivelant le site avec du gravier, et en fixant des barres d’armature etde la broche.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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INAUGURATIOND’UNE SALLE DE

RÉUNIONLe conseil St. Thomas theApostle 13174, de Chickasaw,Alabama, a inauguré sa nou-velle salle de réunion nouvel-lement rénovée à la mémoirede James A. Cooper, un frèredécédé du conseil qui a jouéun rôle-clé dans le renouvelle-ment de la salle. Le conseil ainvité la famille de Cooper àla cérémonie d’inauguration àtitre d’invités d’honneur.

AU SECOURS DESSANS-DÉFENSES

Le conseil Father EdwardShaughnessy 3884 de Ne-wington, Connecticut, a or-ganisé un tournoi de quillesqui a rapporté 1000$ pour« Help the Helpless » (Au secoursdes sans-défenses), une organi-sation à but non lucratif quiappuie un orphelinat et uneécole dans le sud de l’Inde quiprennent soin des enfants pau-vres, aveugles et handicapés.

ÁVEUGLES AIDE À UN MONASTÈRE

Le chapitre des Chevaliers deColomb Judge John M. Roll,

de Tuscon, Arizona, s’estrendu au monastère des Be-nedictine Sisters of PerpetualAdoration (Sœurs bénédic-tines de l’Adoration perpé-tuelle) pour laver, repeindreet réparer les trottoirs de l’éta-blissement. Les frères cheva-liers ont passé la matinée àlaver avec une laveuse à pres-sion le trottoir rose orné quiencercle le monastère. Le cha-pitre offre régulièrement sonaide aux Sœurs pour des tra-vaux paysagés et des servicesde réparation à leur immeu-ble de 1486 m carrés.

BOURSE D’ÉTUDESCOMMÉMORATIVE

Le conseil Bellingham 827(Washington) a remis unebourse d’étude sà Alice et SamBrulotte, les enfants du frèrechevalier Robert Brulotte. Cegeste fut fait à la mémoired’Anna, la fille âgée de deuxans des Brulotte qui a péri entraversant la rue à l’école ca-tholique Assumption de Bel-lingham. Cette bourseannuelle aidera à défrayer lesfrais de scolarité d’Alex et deSam jusqu’à ce qu’ils obtien-nent leur diplôme. Après, la

bourse sera remise à d’autresétudiants méritants.

UN ASSAUT DE PRIÈRES

Le conseil Franklin 1420(Louisiane) a lancé une séanced’adoration de 24 heures pourdemander la croissance dunombre des vocations sacer-dotales et religieuses. Durantce programme intitulé « As-saillons le ciel de prières pourles vocations », les frères che-valiers priaient à tour de rôlependant une heure durant aucours de la journée.

PISTE MOBILELe conseil St. Thomas More11134, de Spokane, Wash-ington, est propriétaire d’unepiste de danse mobile qu’illoue pour des mariages, desréceptions et autres événe-ments spéciaux. Cette piste,faite de lattes de bois assem-blables, est facile à démonteret à assembler et à nettoyer.Jusqu’à ce jour, les recettes dela location s’élèvent à plusde 2000$, somme dont leconseil fait don à des abris,des hospices et des banquesalimentaires.

TABLES POUR UN ABRI

Le conseil Bishop Zardetti5548, de St. Cloud, Minne-sota, a fait don 6000$ à Placeof Hope Ministries, un orga-nisme qui offre à manger, unabri et des ressources aux per-sonnes sans abri. L’argent aservi à acheter des nouvellestables capables de recevoirprès de 100 personnes.

DES BOLS BIEN REMPLIS

Le conseil St. Genevieve13969, de Las Cruces, Nou-veau-Mexique s’est porté vo-lontaire à une activité definancement au profit d’ElCaldito Soup Kitchen(Soupe populaire El Cal-dito). Les frères chevaliersvendaient des bols vides fa-

briqués par Potter’s Guild deLas Cruces que les acheteursremplissaient d’aliments pro-venant de 44 restaurants par-ticipants. Ce projet, quicomprenait aussi une tom-bola et une vente aux en-chères par écrit, a rapportéprès de 30 000$ à la soupepopulaire qui sert des milliersde personnes annuellement.

DONS DE LIVRES CATHOLIQUES

Le conseil Pangborn 1365, deHagerstown, Maryland, adonné une collection de plusde 300 livres catholiques à« Apostleship of the Sea »(L’apostolat de la mer). Les li-vres seront à la dispositiondes marins étrangers venantde partout dans le monde quifont escale à Maryland.

TOURNOI DE POKERLe conseil St. Paul 13657, dePetersburg, Floride, a par-rainé un tournoi de poker auprofit de la société St. Vin-cent de Paul et le fonds desœuvres de bienfaisance duconseil. Près de 70 joueursont participé au projet qui arapporté plus de 3300$.

Des soldats et des membres du personnel du centre médical de la base del’armée de l’air Bagram, en Afghanistan, regardent un soldat blessé (ex-trême gauche) qui se sert d’un ordinateur portatif muni d’un programmeSKYPE pour parler avec sa famille aux États-Unis. L’assemblée BishopVath, de Birmingham, Alabama, s’est associée à dix conseils de Cheva-liers de Colomb pour acheter et envoyer 30 de ces ordinateurs portablespour les soldats en convalescence de blessures reçues au combat.

Une garde d’honneur de l’assem-blée Cardinal Richard Cushing,d’East Detroit, Michigan, observel’inauguration d’un monumentaux anciens combattants au ci-metière Sacred Heart, de Roseville.L’assemblée, en partenariat avec leposte 1346 des Anciens combat-tants catholiques a acheté le mo-nument qui a été béni par l’évêqueauxiliaire de Détroit, Monsei-gneur Michael J. Byrnes.

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­­ CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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OFFICIAL JUNE 1, 2012: To owners of Knights of Columbus insurance policies and per-

sons responsible for payment of premiums on such policies: Noticeis hereby given that in accordance with the provisions of Section 84of the Laws of the Order, payment of insurance premiums dueon a monthly basis to the Knights of Columbus by check made paya-ble to Knights of Columbus and mailed to same at PO Box 1492,NEW HAVEN, CT 06506-1492, before the expiration of the graceperiod set forth in the policy. In Canada: Knights of Columbus, Placed’Armes Station, P.O. Box 220, Montreal, QC H2Y 3G7

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Aider les familles démunies grâceà « 40 conserves pour le carême »LES CHEVALIERS ai-dent, à l’échelle locale, àsoulager la faim durant letemps du carême — uneboîte de conserve à la fois.Lancé en 2011 par le

Conseil 8306 Our Ladyof Guadalupe, à Helotes,au Texas, le programme« 40 conserves pour le ca-rême » a essaimé à la gran-deur de l’Ordre, incitantainsi les unités localesC de C à organiser,chaque printemps, descollectes de denrées ali-mentaires au profit desbanques alimentaires etdes soupes populaires deleurs communautés.Grâce à cette initiative,

les membres du Conseilainsi que tous les parois-siens sont invités à four-nir une boîte de conservealimentaire non périssablepar jour, durant tout le carême. Lapremière année que le Conseil8306 a mis en branle le pro-gramme, les Chevaliers ont amassé4300 boîtes pour les démunis.Cette année, des unités C de Cdans au moins 33 juridictions onttenu leur propre campagne « 40conserves pour le carême ».« Je suis encore émerveillé de voir

qu’autant de Conseils nous ont em-boîté le pas, cela fait honneur auxChevaliers de Colomb », dit DennisChaput, du Conseil 8306, qui aconçu le programme à la fin de2010. « On parle de résultats fantas-tiques, et je constate des résultatsfantastiques. De savoir que nous ho-norons ainsi le dessein de Dieu meremplit de joie. »Le programme « 40 conserves

pour le carême » fait partie des ini-tiatives de l’Ordre pour « Nourrir les

Familles », une série de programmesinitiée en 2009 pour aider les fa-milles à surmonter l’insécuritéalimentaire dans la foulée du ralen-tissement économique de 2008.Jusqu’ici au cours de l’année frater-nelle 2011-2012, les unités C de Crapportent avoir recueilli environ2,06 million de livres de nourrituresau profit des démunis, en plusd’avoir fourni plus de 258 000heures de bénévolat au profit desbanques alimentaires et des soupespopulaires.Chaque printemps, les banques

alimentaires sont quasi à sec, aprèsla période de pointe des Fêtes ainsique l’hiver. En 2010, aux États-Unisseulement, 5,6 millions de foyersont dû s’adresser à une banque ali-mentaire pour combler leurs besoinsalimentaires de base, selon l’orga-nisme « Feeding America » (Fairenourrir l’Amérique).

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Des Chevaliers du Conseil 4298 Alamo, à San An-tonio, en compagnie du personnel et des élèves de l’écolecatholique St. Pius X, le 30 mars dernier. Après avoirfait équipe avec l’institution d’enseignement pour le pro-gramme « 40 conserves pour le carême », les Chevaliersont servi de juges dans le cadre d’un concours de « Can-struction », où les enfants devaient élaborer des struc-tures à l’aide des boîtes de conserve, avant d’aller lesporter dans une banque alimentaire locale.

JOIGNEZ LES AMIS DEL’ABBÉ MCGIVNEY

Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :

NOM

ADRESSE

VILLE

PROVINCE/PAYS

CODE POSTAL

Complétez le bulletin-réponse et envoyez-le à :The Father McGivney Guild, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326, USA Ou adhérer par Internet :www.fathermcgivney.org.

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Page 34: Columbia Juin 2012

APPLICATION DE NOS DEGRÉS

32 ♦ C O L U M B I A ♦ J U I N 2 0 1 2

DES SIRES CHEVALIERS de l’as-semblée Father Edwin F. Kelley deWoodbridge, Virginie, et de l’assembléeFather Edward L. Richardson du contéPrince William nettoient le Korean WarMemorial de Washington, District ofColumbia. Les sires chevaliers et leursfamilles sont venus de la Virginie pourentreprendre ce projet du nettoyage dumur du monument, de ses trottoirs etde ses statues.

Patriotisme

Charité

DANS LE CADRE d’une campagnede recyclage de canettes d’aluminium,des membres du conseil Holy Family6099, de Chattanooga, Tennessee, fontle triage de 295 kg de canettes. Cettecampagne a pour but de venir en aideà trois séminaristes. Les frères chevaliersfont ce recyclage tous les mois pour ap-puyer trois séminaristes locaux.• Le conseil Lake Leelanau 11664, Mi-chigan, a tenu un souper bénéfice pourPaige Bugai, une fille âgée de 9 ans, at-teinte d’une infirmité motrice céré-brale. Le souper aux spaghettis et lavente de fourmandises ont réuni 3 300$ pour Paige et sa mère qui n’a pas putravailler depuis que Paige est tombéemalade en septembre 2011.

Fraternité

DES MEMBRES du conseil Solo-mon 1086 (Kansas) surveillent le frap-peur Thomas Ryan (deuxième de lagauche qui frappe une balle durantune joute de base-ball le 6 six novem-bre dernier entre les conseils 1086 et601 (Salina). La joute se jouait d’aprèsles anciens règlements qui prohi-baient, entre autres, l’usage des gantsde base-ball, et le coup retenu. Salinaa gagné la partie 7 à 3.

Unité

LES FRÈRES CHEVALIERS du Ma-ryland, déchargent de nouveaux fau-teuils roulants qui seront donné sà desanciens combattants dans des centresmédicaux pour anciens combattants duMaryland et de Washington, D.C.Dans le cadre du programme GlobalWheelchair Mission, le conseil d’état duMaryland a donné 110 fauteuils rou-lants à des anciens combattants dansdes centres médicaux pour ancienscombattants. Avant de donner ces fau-teuils roulants, il fallait les décharger etles préparer pour les bénévoles des Che-valiers de Colomb. Sur la photo, degauche à droite : Sean Kelly du conseil14011, Jim Campbell du conseil 1965,et Bill Traube, du conseil 11703.

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ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE

ENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.

Chaque jour, les Chevaliers à travers le mondeont la possibilité de faire une différence, quece soit à travers le service à la communauté, lacollecte de fonds ou la prière. Nous célébronschaque et tout Chevalier pour sa force, sacompassion, et son dévouement à vouloir con-struire un monde meilleur.

J U I N 2 0 1 2 ♦ C O L U M B I A ♦ 33

CHEVALIERS DE COLOMB

Des bénévoles à l’école secondaire St. Jamesà Jjaga, Ouganda, porte le nouveau réser-voir d’eau au site où il sera installé. LeConseil Nativity of our Lord 10961 deBroomfield, Colorado, a organisé plusieursdéjeuners de collecte de fonds pour réunir2500$ afin de faire l’achat du réservoir etdeux membres du conseil sont allés enOuganda pour aider à l’installation duréservoir. Avant d’obtenir ce réservoir, l’é-cole devait dépendre d’un point d’eau quin’était accessible qu’à certains moments aucours de l’année, entre les saisons sèches.

Page 36: Columbia Juin 2012

VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

GARDER LA FOI VIVANTE

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« LE DISCERNE-MENT EST QUELQUECHOSE D’À LA FOIS

PERSONNEL ETCOMMUNAUTAIRE»Même si je n’étais pas vraiment préoccupée par

une éventuelle vocation durant ma jeunesse, jecomprends aujourd’hui que mon destin se pré-parait néanmoins depuis le tout début. J’ai grandidans un foyer catholique très ouvert d’esprit.Quand j’ai pour la première fois ressenti unagréable chatouillement dans mon cœur à l’égardde la vie consacrée, je m’en suis aussitôt ouverte àmes parents ainsi qu’à quelques amis. Tous m’ontencouragé à me demander : « Dieu m’appelle-t-ilvraiment à devenir religieuse ? »Jamais je n’oublierai l’attitude généreuse de ma

famille et de mes amis lorsque je suis entrée dansla vie religieuse après l’école secondaire — et jepense notamment à ce don des Chevaliers de maparoisse de Flagstaff, en Arizona.Je suis persuadée, depuis, que le discernement

à l’égard d’une vocation est quelque chose d’à lafois personnel et communautaire. J’ai eu besoinpour persévérer des sages conseils de mes parentsde même que de la gentillesse de plusieurs prêtres,des prières de mes amis et, aussi, d’un appui fin-ancier. Dieu sait avant que nous-mêmes ne le sa-chions ce dont nous avons besoin, et cela aura étépour moi réjouissant de reconnaître ses attentionsprévoyantes à travers l’amour et le soutien quem’ont témoignés mes proches.

SISTER RENE NOEL

Sœurs dominicaines de Marie, Mère de l’EucharistieAnn Arbor, Michigan