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N°4 – 13 novembre 2014

Le bulletin de santé du végétal (BSV) est un document gratuit d’information sur l’état sanitaire des cultures et des zones non agricoles en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il s’inscrit dans le cadre du plan Ecophyto dont l'objectif est la réduction de l’emploi des pesticides. Ce bulletin est destiné aux jardiniers amateurs. Il s’appuie sur les observations réalisées par les observateurs des filières arboriculture fruitière, maraîchage, olivier, tomate d’industrie, zones non agricoles ; et sur l’analyse de risque effectuée par les animateurs de ces filières.

SOMMAIRE

AU POTAGER .....................................................................................................................................................................2

NAVET ....................................................................................................................................................................................2 Mouche du chou ..............................................................................................................................................................2

CAROTTE .................................................................................................................................................................................4 Mouche de la carotte ......................................................................................................................................................4

AU VERGER .......................................................................................................................................................................6

OLIVIER ...................................................................................................................................................................................6 Mouche de l’olive ............................................................................................................................................................6

AU JARDIN D’ORNEMENT .................................................................................................................................................7

PALMIER .................................................................................................................................................................................7 Charançon rouge du palmier ...........................................................................................................................................7

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Au potager

Navet Mouche du chou On observe actuellement des vols de mouche du chou dans le Vaucluse. Les asticots de la mouche du chou attaquent les cultures de choux mais aussi d’autres plantes de la même famille (le navet, le radis, le colza, …). La mouche femelle vient pondre des petits paquets d'œufs déposés à proximité immédiate du de la base des feuilles (collet). Les larves de cette mouche pénètrent dans les racines où elles creusent des galeries dans les parties les plus tendres. Les navets et radis sont particulièrement exposés à ce ravageur puisque la larve détériore la partie consommable du légume, qui finit par pourrir et être impropre à la consommation. . Les symptômes sur la partie visible du légume-racine sont les suivants : - Aspect fané pour les très jeunes plantes(faisant penser à un manque d’eau) - Les feuilles se teintent de rouge violacé, puis jaunissent. Selon l'importance de l'attaque, les navets peuvent ne pas s'en remettre. La mouche mesure de 6 à 8 mm. Elle est grise, tachetée de noir. La larve est un asticot blanchâtre ornée à l’extrémité d'une couronne de 10 petites pointes noires dont 2 sont fendues.

Photo : mouche adulte (R. Coutin – INRA) Photo : dégâts sur navet (D. Blancard – INRA)

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Moyens de prévention : - Retourner la terre en hiver afin que les prédateurs puissent se nourrir des larves qui

s’y trouvent ou que le froid les fasse mourir - Utiliser des plantes répulsives des femelles de mouche du chou comme l'œillet d'Inde,

le trèfle, la tanaisie. - Maintenir la biodiversité au jardin, en s’interdisant les traitements insecticides.

Certains insectes de la grande famille des mini-guêpes (hyménoptères) et certains coléoptères de type staphylins naturellement présents dans l’environnement sont des prédateurs ou des parasites de l’asticot de la mouche du chou.

Outils de biocontrôle : Utiliser des filets anti-insectes à poser sur les cultures en période à risque. Attention cependant sur les parcelles ayant déjà porté des navets et ayant été attaquées par la mouche car les insectes restent dans le sol et pourraient être piégés sous le filet. Focus auxiliaire : qu’est ce qu’un staphylin ? Un staphylin est un insecte de la tribu des coléoptères (comme les scarabées ou les coccinelles). Ils ont des ailes et volent très bien. Ils vivent cachés et sont difficiles à voir, ils s’installent plutôt sous des feuilles mortes, dans du bois en décomposition… Ils se nourrissent autant de végétaux morts en décomposition que de larves de ravageurs et participent ainsi à conserver l’équilibre au jardin. Ils sont plutôt de couleur foncée (brun-noir) avec un corps très allongé terminé par deux petits crochets (appelés cerques). Le corps mesure de quelques millimètres à 3 cm en fonction des espèces. Pour favoriser la présence de ces auxiliaires au jardin, laissez un petit tas de feuilles mortes près du potager, une tuile, un ou deux rondins qui pourrissent, qui constitueront autant d’abris où ils passeront l’hiver.

Photo : staphylin (aramel.free.fr)

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Carotte

Mouche de la carotte On a observé récemment des vols de mouche de la carotte dans le Vaucluse, ceux-ci sont terminés donc le risque de contamination a diminué, par contre les larves sont toujours dans les carottes. Rappel du bulletin précédent : Les asticots de la mouche de la carotte attaquent les cultures de carottes mais aussi d’autres plantes de la même famille (persil, céleri, fenouil, panais…). Les larves de cette mouche attaquent les racines (la partie consommable de la carotte). Extérieurement on observe souvent un jaunissement ou un rougissement du feuillage des plantes atteintes. Les racines ralentissent alors leur croissance et le pied peut même disparaître si l’attaque est précoce. Elles creusent des galeries qui peuvent favoriser l’installation de pourritures. Les carottes touchées peuvent prendre un goût amer. La réduction de croissance de la carotte et la modification de la couleur du feuillage peuvent être provoqués par des nématodes (vers microscopiques qui peuvent être ravageurs des cultures). Dans ce cas les carottes attaquées présenteront des excroissances anormales (appelées galles), des racines très chevelues et des bifurcations racinaires. Pour effectuer le bon diagnostic le mieux est d’arracher une ou deux carottes et de vérifier si elles présentent les symptômes d’une attaque par des nématodes ou si des larves de mouches (asticots) sont présentes. La mouche de la carotte mesure 4 à 5 mm de long. Elle est de couleur noirâtre avec des pattes jaunes. La larve est un asticot allongé (6 à 7 mm) blanc-jaune brillant.

Photo : mouche adulte (R. Coutie, Opie, hyppz) Photo : dégâts sur carotte (W. Cranshaw, Colorado Sate University, Bugwood.org)

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Moyens de prévention : - Favoriser l’aération entre les rangs - Effectuer une rotation des cultures : ne pas planter deux plantes sensibles deux

années de suite au même endroit (alterner avec de l’ail, de l’oignon, du poireau, de la ciboulette…)

- Planter à proximité des carottes des oignons ou des poireaux qui peuvent avoir un effet répulsif vis-à-vis de la mouche

- Arracher et éliminer les premiers plants attaqués.

Outils de biocontrôle : Il est possible d’installer des pièges pour les adultes. Placez deux bols ou récipients de couleur jaune espacés au minimum de 1 mètre, enterrés aux ¾ en éclaircissant légèrement la culture autour des pièges. Les remplir d’eau additionnée de quelques gouttes de liquide vaisselle. Si elle ne permet pas de piéger la totalité des mouches de la carotte présentes dans le jardin, cette méthode permet d’une part de la détecter et d’autre part de supprimer quelques insectes. Il est également possible de mettre en place des pièges englués de couleur jaune. Comme pour la mouche du chou, il est possible d’utiliser des filets anti-insectes à poser sur les cultures en période à risque. Attention cependant sur les parcelles ayant déjà porté des carottess et ayant été attaquées par la mouche car les insectes restent dans le sol et pourraient être piégés sous le filet.

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Au verger

Olivier

Mouche de l’olive Malgré le froid qui ralentit l’activité des asticots, les dégâts de mouche de l’olive sont toujours en progression. A noter cependant que ce n’est plus la mouche qui continue à faire des dégâts. Il s’agit en fait de la dégradation des olives touchées par la mouche qui continue de progresser. Ces observations sont généralisées à l’ensemble de la région PACA. (source : www.afidol.org consulté le 10/11/2014). Rappel des bulletins précédents : Il s’agit d’une petite mouche qui mesure de 4 à 5 mm de long. Les femelles pondent un œuf sous la peau de l’olive et l’asticot se développe dans la pulpe. Pendant 10 à 15 jours la larve se nourrit de l’olive puis elle se transforme en adulte et sort pour s’accoupler. La dernière génération de mouche de l’olive (à partir de fin octobre), finit sa vie dans le sol au pied des oliviers et y passe l’hiver jusqu’au mois de juin suivant.

Photo : dégâts mouche (AFIDOL)

Les dégâts peuvent entraîner une chute plus précoce des fruits et une altération de la qualité de l’huile.

Outils de biocontrôle : Il est possible d’installer des pièges à mouche de l’olive permettant de capturer un certain nombre d’adultes. Ce moyen de lutte ne permet pas de supprimer l’ensemble des mouches mais d’en réduire la population.

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Au jardin d’ornement

Palmier

Charançon rouge du palmier Il s’agit d’un insecte de lutte obligatoire. Les foyers de ce ravageur doivent impérativement être déclarés. En cas de doute, rapprochez-vous de la DRAAF-SRAL ou de la FREDON. Cet insecte est responsable de la mort de nombreux palmiers sur la côte méditerranéenne. Ce charançon (Rhynchophorus ferrugineus) s’attaque aux palmiers ornementaux cultivés en France et principalement le Palmier des Canaries (Phoenix canariensis). Il mesure entre 2 et 4 cm et est capable de voler sur plusieurs kilomètres durant une période allant de mars jusqu’à novembre. Le charançon adulte est de couleur rouge-orangé, ses ailes sont striées de noir. Il possède également une sorte de petite trompe caractéristique (appelée rostre) à la base de sa tête (photo).

Photo : adulte de charançon rouge du palmier Photo : larve de charançon rouge du palmier

La larve est jaunâtre sans pattes avec une grosse tête brune munie d’une puissante paire de mandibules. Cette larve peut mesurer jusqu’à 5 cm (photo ci-dessus). Les larves vivent en colonies et creusent d’importantes galeries dans le palmier. Afin de se transformer en charançon adulte, la larve va s’enfermer dans un cocon (photo) qu’elle fabrique à l’aide des fibres du palmier qu’elle enroule de manière cylindrique (en bobine).

Photo : cocon de charançon rouge du palmier

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Les dégâts visibles sur un Palmier des Canaries atteint par le charançon rouge du palmier sont diverses : - Présence d’encoches sur jeunes palmes (découpe en forme de coup de ciseau dans les feuilles) - Désaxement du palmier (les palmes du centre du palmier ne sont plus alignées avec le stipe (tronc du palmier)) - Chute précoce et anormale de palmes du cœur présentant des signes de grignotage à leurs bases. - Présence de charançons (adultes, larves et cocons) Actuellement en région PACA le vol de ce charançon est très actif sur tous les départements littoraux. De nouvelles communes contaminées ont été récemment identifiées dans plusieurs départements, soyez vigilants. Les nouvelles communes récemment contaminées sont : Allauch (13), Marignane (13), Rocbaron (83), Brignoles(83), Vence (06), Pégomas (06), La Gaude (06), Saint Jeannet (06), Saint André de la Roche (06).

LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS :

Le Bulletin de Santé du Végétal, filière Jardins Amateurs, s’appuie sur les bulletins de santé du végétal des filières : Maraîchage, Arboriculture fruitière, Tomate d’industrie, Olivier, Zones Non Agricoles. Les observateurs des filières correspondantes contribuent donc à l’élaboration de ce document

COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : Anne ROBERTI (FREDON PACA) et Sébastien REGNIER (FREDON PACA)

N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques.

Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.

Photo : Asymétrie sévère

Photo : Palme du cœur cassées Photo : Encoche sur palme