bsv (bulletin de santé du végétal) jardins amateurs n°11

REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 1/11

Ce bulletin est destiné aux jardiniers amateurs. Il s’appuie sur les observations réalisées par les observateurs des filières arboriculture fruitière, maraîchage, olivier, tomate d’industrie, zones non agricoles ; et sur l’analyse de risque effectuée par les animateurs de ces filières.

Des informations sur le rythme de parution de votre bulletin : Janvier-mars : nombre de bulletins variable en fonction de l’actualité phytosanitaire Avril- octobre : 2 bulletins par mois Novembre – décembre : 1 bulletin par mois

SOMMAIRE

AU POTAGER ..................................................................................................................................................................2

TOMATE ..................................................................................................................................................................................2 Thrips et virus ..................................................................................................................................................................2

SALADE ...................................................................................................................................................................................3 Pucerons ..........................................................................................................................................................................3

AU VERGER ....................................................................................................................................................................4

POIRIER ...................................................................................................................................................................................4 Puceron mauve ................................................................................................................................................................4

POMMIER ................................................................................................................................................................................5 Carpocapse ou ver de la pomme .....................................................................................................................................5 Puceron lanigère ..............................................................................................................................................................6

CERISIER ..................................................................................................................................................................................7 Drosophile asiatique ........................................................................................................................................................7

OLIVIER ...................................................................................................................................................................................8 Risque de dégâts liés à la sécheresse ..............................................................................................................................8

AU JARDIN D’ORNEMENT ...............................................................................................................................................9

ARBRES ET ARBUSTES D’ORNEMENT ..............................................................................................................................................9 Pucerons ..........................................................................................................................................................................9 Mineuse du marronnier .................................................................................................................................................10

BUIS .....................................................................................................................................................................................11 Pyrale du buis ................................................................................................................................................................11

N°11 – 4 juin 2015


Au potager

Tomate

Thrips et virus

Les thrips sont de petits insectes bruns allongés qui mesurent environ 2 mm de long. Ils font des dégâts en se nourrissant de la sève des plantes mais aussi car ils peuvent transmettre le virus de la maladie bronzée de la tomate (appelé TSWV). Dans un premier temps lorsque des thrips sont présents on voit des petites taches argentées sur le feuillage. Lorsque la ponte a lieu sur un jeune fruit on voit apparaître une petite lésion brune entourée par un anneau blanchâtre. Le virus de la maladie bronzée de la tomate peut s’attaquer outre la tomate à de nombreuses espèces végétales. Les symptômes sur tomate sont très variés. Les feuilles peuvent présenter des décolorations en « mosaïque », on observe également des petites taches brunes, puis les folioles vont prendre une teinte bronzée. La croissance de la plante est fortement affectée et si l’infection intervient avant l’apparition du premier bouquet, le pied ne produira aucun fruit.

Quelques thrips sont couramment observés sur les parcelles de tomates lorsque les températures augmentent, notamment en Vaucluse en ce moment. Les symptômes liés aux virus sont également présents.

Photo : symptômes du virus de la maladie bronzée sur feuilles (D. Blancard, INRA)

Moyens de prévention : Au moment de la plantation des pieds de tomate, s’assurer qu’ils sont sains. Mettre en place des pièges collants de couleur bleue permet de capturer les thrips et donc de surveiller leurs populations et le risque de voir se développer des virus. Il n’y a pas de moyen de lutte curative contre les virus, il faut éliminer les plantes atteintes pour limiter le risque de propagation.


Salade Pucerons On observe toujours des populations de pucerons sur les parcelles de salade. L’intensité des attaques peut augmenter par endroits. On remarque actuellement de nombreux auxiliaires naturels sur les plantes qui contribuent à diminuer les populations de pucerons.

Comment favoriser la venue des auxiliaires au jardin ? Il existe de nombreux animaux qui peuvent se rendre utiles au jardin notamment en consommant ou en parasitant les pucerons, ennemis bien connus des jardiniers. Il est possible de favoriser les populations d’auxiliaires dans un jardin en respectant quelques règles simples : - limiter les traitements insecticides. En effet, la plupart des auxiliaires sont des insectes et sont donc sensibles aux produits insecticides, même ceux d’origine naturelle ou autorisés en agriculture biologique et surtout si ce sont des produits ayant une action sur de nombreux ravageurs. - installer des plantes à floraison abondante et en choisissant des espèces permettant d’avoir une floraison étalée sur toute l’année. Certains insectes utiles sont très attirés par les fleurs, le pollen ou le nectar. - mettre en place des abris. Il existe différents abris en fonction des espèces que l’on souhaite voir s’installer au jardin. On les trouve dans le commerce mais on peut aussi les fabriquer soi-même. Fabriquer un abri pour les perce-oreilles (ou forficules) prédateurs de pucerons : Matériel nécessaire : un pot de fleur en terre de petite taille (maximum 15 cm de diamètre), de la paille ou du foin, du fil de fer et éventuellement un petit morceau de grillage à fine maille ou un filet type filet à pommes de terre. Mise en œuvre : lier la paille ou le foin en forme de chignon avec le fil de fer. Faire ressortir le fil de

fer par le trou d’évacuation d’eau du fond du pot. Il est possible d’enfermer la paille dans le grillage ou le filet pour qu’elle tienne mieux. Il s’agit ensuite de fixer le pot à l’envers à l’aide du fil de fer que l’on entortille autour d’une branche, le pot ne doit pas balloter et doit être en contact avec le tronc ou une branche. On peut également le poser par terre. (source : Coccinelles, primevères, mésanges… La nature au service du Jardin, Georges Chauvin et Denis Pépin, éditions terre vivante)

Photo :abri à perce-oreilles en situation


Au verger

Poirier

Puceron mauve En Basse Durance et dans le secteur alpin, on observe quelques populations de pucerons mauves qui sont régulées par les auxiliaires naturellement présents dans les jardins.

Moyens de prévention : Au moment de l’été, les pucerons mauves migrent sur les herbes présentent à proximité des arbres notamment sur le gaillet (qu’on appelle hôte secondaire). L’arrachage du gaillet peut permettre de limiter le retour des adultes sur les poiriers à l’automne. C’est également le moment de supprimer les gourmands afin de limiter les nouvelles attaques.

Photo : colonie de pucerons mauves (Clavell, Biodiversidad virtual) et gaillet (Christian Meyer)

Favoriser la venue des auxiliaires au verger : Lire les conseils donnés en page 3.


Pommier

Carpocapse ou ver de la pomme Actuellement en secteur Basse Durance, le vol des papillons est en cours de ralentissement, les pontes ont eu lieu et les premières éclosions des jeunes chenilles ont commencé. Dans les Alpes le vol des papillons est encore très important.

Photo : dégâts sur fruits (INRA)

Rappel du bulletin précédent :

« Moyens de prévention : - Supprimer les pommes véreuses tombées de l’arbre - Il existe des variétés résistantes telles que ‘Anis basque précoce – Anisha’ - Installer des nichoirs à oiseaux et favoriser l’installation des chauves-souris, prédateurs

naturels des papillons carpocapse - Ensacher les fruits dès qu’ils ont atteint la taille d’une noix et jusqu’au mois précédant la

récolte

Outils de biocontrôle Il est possible à partir du mois de juin de serrer avec un lien ou un adhésif une bande de carton ondulé sur le tronc. Les larves qui se cachent dans les alvéoles pour se transformer en nymphes peuvent ainsi être ramassées au fur et à mesure et détruites.

Le micro-organisme Bacillus thuringiensis (une bactérie) agit contre les chenilles, de même qu’une toxine appelée carpovirusine qui atteint les chenilles et entraîne l’arrêt de leur alimentation. »


Puceron lanigère En Basse Durance on observe quelques populations de pucerons lanigères sur les pousses de l’année. Le puceron lanigère mesure de 2 à 4 mm, il est brun-marron et couvert de filaments blancs enchevêtrés ressemblant à des fils de laine ou de coton. Il s’attaque d’abord à la base des troncs puis envahit les branches charpentières et les rameaux. Ses piqûres nuisent à la croissance de l’arbre. Ce puceron a un ennemi naturel très efficace, le parasite Aphelinus mali qui pond dans les pucerons. La jeune larve du parasite se développe à l’intérieur du corps du puceron et le tue en le dévorant de l’intérieur.

Photo : colonie de pucerons lanigères, ceux qui sont noirs sans laine ont été parasités par Aphelinus mali (CEHM)

Moyens de prévention : Limiter les apports d’azote qui rendent la sève appétente pour les pucerons.

Favoriser la venue des auxiliaires au verger : Lire les conseils donnés en page 3. Les mésanges sont également friandes de ces pucerons, on peut les attirer dans le jardin en installant un nichoir à mésange en fin d’hiver hors de portée des prédateurs animaux domestiques.


Cerisier Drosophile asiatique Les vols ont tendance à diminuer en ce moment.

Rappel des BSV précédents : La drosophile asiatique est une petite mouche dont l’adulte ressemble à la mouche du vinaigre qui consomme les fruits trop mûrs ou sont présentes sur les blessures des fruits. La drosophile asiatique se distingue de la mouche du vinaigre par deux caractéristiques : le mâle possède une tache noire sur chaque aile et la femelle présente un organe de ponte allongé à l’extrémité de l’abdomen (appelé ovipositeur) très développé. Ces deux caractéristiques devront être observées à la loupe. Les larves de drosophile asiatique se nourrissent de la pulpe des fruits même si ceux-ci ne sont pas trop mûrs ni abîmés (contrairement à la mouche du vinaigre). Le fruit s’affaisse et est endommagé. Des champignons et des bactéries s’y installent ensuite. Elle peut s’attaquer à toutes sortes de fruits charnus notamment aux cerises, fraises, framboises, raisins… La reproduction de ces mouches est très rapide et leur cycle de vie est très court. Chaque femelle pond environ 300 œufs et on observe plusieurs générations par an. Les dégâts entraînés peuvent aller jusqu’à la perte de la récolte. Cet insecte est arrivé en France il y a quelques années et il se développe fortement. Les vols d’adultes de drosophile asiatique ont été observés pendant tout l’hiver à Carpentras. Les conditions climatiques de cet hiver ont été moins favorables à l’insecte, pour autant il est toujours présent dans la région.

Photo : drosophile asiatique mâle (M. H. Phycus)

Moyens de prévention : - Eliminer les fruits trop mûrs et les fruits abîmés par l’insecte, prévoir des récoltes

très rapprochées - Mettre en place des pièges afin de détecter la présence de l’insecte au jardin : utiliser une

bouteille en plastique rouge suspendue proche des fruits avec 20 orifices latéraux de 3-4 mm de diamètre sur un seul côté de la bouteille. Le piège doit contenir au fond une solution composée de 1/3 de vinaigre de cidre, 1/3 d’eau et 1/3 de vin rouge, quelques pincées de sel pour limiter l’évaporation et une goutte de produit vaisselle pour assurer la noyade des insectes. (source : chambre d’agriculture des Bouches du Rhône).

- Pour les petits arbres, il est possible d’installer des filets insect-proof.


Olivier

Risque de dégâts liés à la sécheresse L’absence de pluies au mois de mai a entraîné une forte diminution des réserves d’eau du sol début juin notamment pour les secteurs très exposés au vent. L’olivier supporte bien la sécheresse estivale, cela est moins vrai au printemps. La sécheresse printanière peut avoir deux conséquences : dans un premier temps on observera un mauvais développement du fruit juste après la fécondation (on parle de mauvaise nouaison) et un risque de chute des jeunes fruits (appelé coulure des fruits) ; dans un second temps la pousse de l’année 2016 sera également affectée. Il est donc conseillé d’apporter de l’eau aux oliviers dès que possible.


Au jardin d’ornement Arbres et arbustes d’ornement Pucerons On signale toujours dans toute la région des développements de pucerons sur de nombreuses plantes ornementales. On observe également la présence d’auxiliaires sur ces colonies de pucerons qui sont à pied d’œuvre pour réguler les populations.

Favoriser la venue des auxiliaires au jardin : Lire les conseils donnés en page 3.

Photo : colonie de pucerons sur hosta, coccinelle à sept points « en plein repas », les pucerons de couleur dorée sont ceux qui ont été parasités


Mineuse du marronnier

La mineuse du marronnier est un petit papillon qui mesure moins de 5 mm, il est beige et orange avec des lignes blanches. Il pond ses œufs à la surface des feuilles et les petites chenilles se forent un passage sous l’épiderme de la feuille où elles se nourrissent ce qui forme ce qu’on appelle des mines correspondant à des taches brunes sur les feuilles. Les feuilles prennent ainsi un aspect « grillé » dès l’été. Actuellement dans le Var, les feuilles sont encore peu marquées mais dans d’autres départements plus au nord, notamment dans le Vaucluse, sur certains arbres les feuilles sont déjà desséchées à 50%.

Photo : foliole de marronnier avec des mines

Moyens de prévention : Les mineuses passent l’hiver dans le sol. Dès que les feuilles attaquées tombent il faut les ramasser et les détruire afin de limiter les populations de l’année suivante.


Buis

Pyrale du buis Les vols sont très actifs dans les départements littoraux, ils sont encore un peu plus faibles dans le Vaucluse par exemple.

Rappel des BSV précédents : La pyrale du buis est un papillon de nuit qui pond des œufs au cœur des massifs de buis. Les premières pontes ont lieu au printemps puis plusieurs générations se succèdent au cours de l’année. Les chenilles dévorent les feuilles et tissent des toiles sur ces dernières. Le buis prend rapidement un aspect grillé desséché et certaines plantes dépérissent très rapidement, même de très grands et vieux sujets. Les chenilles sont souvent cachées, il ne faut pas hésiter à écarter les branches et les rechercher. Elles sont vertes avec des points noirs sur les côtés et une tête noire et brillante.

Outils de biocontrôle Il est possible d’installer à proximité immédiate des buis des pièges à phéromone qui attirent les papillons mâles. Ils permettent de limiter les accouplements et donc le nombre de pontes. Le premier vol de l’année étant commencé, les pièges pourront être mis en place au moment du 2e vol en été.

LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS :

Le Bulletin de Santé du Végétal, filière Jardins Amateurs, s’appuie sur les bulletins de santé du végétal des filières : Maraîchage, Arboriculture fruitière, Tomate d’industrie, Olivier, Zones Non Agricoles. Les observateurs des filières correspondantes contribuent donc à l’élaboration de ce document

COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : Anne ROBERTI (FREDON PACA) et Sébastien REGNIER (FREDON PACA)

N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques.

Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.

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